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Annales de dermatologie et de vénéréologie (2015) 142, 476—482

Disponible en ligne sur

ScienceDirect
www.sciencedirect.com

ANGIO-DERMATOLOGIE

Hémangiomes infantiles : quand explorer


et actualités thérapeutiques
Infantile haemangioma: When investigation is necessary and current
therapeutic developments

C. Eschard

Service de dermatologie, hôpital Robert-Debré, CHU de Reims, avenue du Général-Köenig,


51092 Reims cedex, France

Disponible sur Internet le 21 juillet 2015

MOTS CLÉS Résumé L’hémangiome infantile (HI) est la plus fréquente des tumeurs bénignes de l’enfant.
Hemangiomes Dans la majorité des cas le diagnostic est essentiellement clinique et, en raison de son involu-
infantiles ; tion naturelle, sans séquelle majeure, en quelques années, l’abstention thérapeutique est de
Propranolol ; règle. Certaines investigations complémentaires sont cependant parfois nécessaires quand la
Hémangiomatose clinique est atypique ou porte à confusion, en cas de retentissement possible sur des structures
avoisinantes ou à distance, et enfin à la recherche d’anomalies associées dans certaines formes
syndromiques qu’il faut savoir reconnaître. Elles permettent de mieux cerner les indications
thérapeutiques pour des hémangiomes susceptibles de se compliquer. L’actualité thérapeutique
a été marquée par la découverte récente de l’efficacité spectaculaire des ␤-bloquants (pro-
pranolol) sur la cinétique du développement de l’hémangiome infantile, qui a transformé le
pronostic de ces hémangiomes à risque.
© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

KEYWORDS Summary Infantile haemangioma (IH) is the most frequent benign tumour seen in children.
Infantile In most cases, diagnosis is made chiefly on clinical grounds, and because the condition tends to
haemangioma; subside naturally within several years and without any major sequelae, therapeutic abstention
Propranolol; is the rule. However, a number of additional investigations may be necessary: where the clinical
Haemangiomatosis picture is atypical or potentially confusing, where the condition may affect adjacent or remote

Adresse e-mail : ceschard@chu-reims.fr

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2015.06.013
0151-9638/© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Hémangiomes infantiles : quand explorer et actualités thérapeutiques 477

structures, in screening for associated anomalies in certain syndromal forms which practitioners
must be able to recognise. Such investigations facilitate therapeutic indications for forms of
haemangioma likely to lead to complications. The most important recent therapeutic develop-
ment has been the discovery of the spectacular efficacy of beta-blockers (propranolol) upon the
development kinetics of infantile haemangioma, greatly transforming the prognosis for these
haemangiomas at risk.
© 2015 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Introduction Explorations à visée diagnostique


L’hémangiome infantile (HI) (encore appelé angiome imma- Le diagnostic d’un hémangiome est relativement simple
ture) est une tumeur du nourrisson d’étiologie mal dans les formes superficielles ou mixtes. C’est dans les
déterminée, consécutive à une prolifération de cellules formes sous-cutanées pures qu’il s’avère plus difficile :
endothéliales et mésenchymateuses, avec formation de néo- • l’écho-doppler couleur est, en première intention,
vaisseaux au niveau du derme. C’est la tumeur la plus l’examen non invasif de choix. Il met en évidence une
fréquente chez l’enfant (environ 10 % des nourrissons), en masse tissulaire sous-cutanée bien limitée, arrondie, de
particulier chez le prématuré de poids inférieur à 1500 g. Il contenu hétérogène, avec des plages hypo-échogènes. La
peut être présent à la naissance sous la forme d’une tache lésion est hypervascularisée à flux rapide de type veineux
anémique ou télangiectasique, ou apparaître dans les pre- et artériel, et est parfois prise à tort pour une malforma-
mières semaines de vie. Un tiers des HI sont observés à la tion artérioveineuse. Au fil du temps lors de l’involution
maternité. Dans 80 % des cas, la lésion est unique, essen- clinique, on a une diminution des plages hypo-échogènes
tiellement localisée sur le revêtement cutané. Des atteintes et une augmentation de l’échogénicité, en rapport avec
viscérales sont décrites, mais sont exceptionnelles. le résidu fibro-adipeux qui remplace progressivement le
Après une phase proliférative de trois à six mois, tissu vasculaire. Il n’y a pas de calcification. La confronta-
l’évolution se fait vers la stabilisation, puis la régression tion clinique et radio-clinique est indispensable et permet
spontanée en quelques années, sans séquelles importantes de diagnostiquer une malformation capillaro-veineuse,
dans la majorité des cas [1]. lymphatique, ou d’autres tumeurs dont la coloration par-
On distingue trois formes cliniques : fois bleutée peut être trompeuse (Fig. 1) ;
• la forme superficielle qui siège au niveau du derme super- • l’IRM plus exceptionnellement pratiquée montre une
ficiel sous la forme d’un amas ou nappe vasculaire plus masse bien circonscrite, en iso-signal T1, hyper-signal
ou moins mamelonné, rouge-framboise, de la taille d’une T2 hétérogène, avec une prise de contraste intense et
tête d’épingle à plusieurs centimètres ; absence de signaux linéaires au sein de la masse en T1,
• l’hémangiome dermique profond, ou sous-cutané qui est signant la présence de vaisseaux circulant rapidement.
recouvert d’une peau bleutée ou de couleur normale ; Elle permet également, de préciser les rapports de la
• l’hémangiome mixte qui comporte les deux composantes lésion avec les tissus avoisinants et son éventuel reten-
superficielle et profonde. tissement sur ceux-ci ;
• une biopsie large en milieu chirurgical devra être impé-
rativement pratiquée en cas de doute diagnostique
Le diagnostic est essentiellement clinique et les explora-
(hémangioendothéliome kaposiforme, angiome en touffe,
tions complémentaires restent exceptionnelles.

Quand explorer ?
Certaines investigations complémentaires sont parfois
nécessaires :
• à visée diagnostique quand la clinique est atypique ou
porte à confusion ;
• à visée fonctionnelle pour l’évaluation et la surveillance
d’un éventuel retentissement sur des structures avoisi-
nantes ou à distance ;
• à la recherche d’anomalies associées dans certaines
formes syndromiques. Figure 1. Kyste dermoïde.
478 C. Eschard

Tableau 1 Explorations complémentaires d’après [3].


Clinique Anomalies à Examens à
rechercher réaliser
Hémangiomatose Angiomes Échographie
miliaire hépatiques hépatique
Autres Selon
atteintes si anomalies
signes cliniques
cliniques
Hémangiomes Décompensation Échographie
volumineux cardiaque cardiaque
(tronc et
membres)
Hémangiome en Atteinte Fibroscopie
barbe laryngée laryngée
Hémangiome Retentissement Examen
Figure 2. Rhabdomyosarcome. des paupières oculaire ophtalmolo-
gique ± IRM
métastases de leucémie, de neuroblastome, sarcome, orbitaire
fibromatose, tératome. . .) (Fig. 2). Hémangiome PHACE(S) Examen oph-
volumineux et Syndrome talmologique
Le marquage Glut 1 positif permet de différencier
systématisé Échographie
l’hémangiome infantile, d’une malformation vasculaire ou
du visage cardiaque et
d’un hémangiome congénital.
des vaisseaux
du cou
IRM cérébrale
Explorations à visée fonctionnelle (angio-scanner
thoracique et
Elles sont destinées à dépister et surveiller le retentissement
cérébral)
de certains hémangiomes du fait de leur volume ou de leur
localisation [2,3] (Tableau 1) : Hémangiome du PELVIS, Échographie
• un examen cardiologique avec une échographie cardiaque périnée SACRAL ou abdominale et
sera systématique en cas d’hémangiome volumineux du LUMBAR périnéale
tronc ou des membres, pour dépister une insuffisance Syndrome IRM
cardiaque secondaire à un débit vasculaire intratumoral abdominale,
important ; périnéale
• il faudra penser à rechercher une hypothyroïdie surtout IRM rachis
quand ces hémangiomes volumineux sont intrahépatiques
(destruction de la T3 par sécrétion de déiododéionidase,
sécrétée par l’hémangiome) ; voire, d’une cécité définitive, secondaires à l’occlusion
• on recherchera systématiquement une localisation hépa- de la paupière, à l’infiltration des muscles de l’orbite par
tique par une échographie chez les enfants porteurs d’une un prolongement intra-orbitaire, ou à un effet de masse
hémangiomatose miliaire (plus de 5 hémangiomes cuta- sur le globe oculaire.
nés). Ces localisations hépatiques, du fait de leur débit
vasculaire, sont susceptibles d’entraîner une défaillance
cardiaque qu’il faudra dépister, puis surveiller par Explorations à la recherche d’anomalies
des échographies et examens cardiologiques répétés. associées dans les formes syndromiques
D’autres localisations viscérales sont possibles mais plus
rares. En l’absence de signe clinique, aucune recherche À l’opposé des hémangiomes classiquement nodulaires qui
n’est nécessaire ; sont les plus fréquents, souvent situés sur la ligne médiane
• un examen ORL avec une exploration fibroscopique céphalique ou médullaire, et qui ne s’accompagnent jamais
en cas d’hémangiome étendu cervico-facial en barbe, de malformations [2], les hémangiomes télangiectasiques,
surtout quand il est bilatéral ou s’accompagne d’une étendus en nappe, plus récemment individualisés, sont par-
atteinte péribuccale ou intrabuccale, est nécessaire en fois des marqueurs syndromiques (Fig. 3).
raison d’une possible localisation laryngée sous-glottique Dans le cadre d’une atteinte faciale étendue segmen-
associée, source de décompensation respiratoire parfois taire (S1 à S4), ces hémangiomes peuvent s’intégrer dans
aiguë, lors d’un épisode infectieux ; le syndrome PHACES (Fig. 4) dont la dénomination est un
• pour les hémangiomes palpébraux, l’IRM permet de visua- acronyme (Fig. 5) [4,5]. Une IRM cérébrale à la recherche
liser l’extension de la tumeur intra- et extraconique. Le d’anomalies malformatives cérébrales en particulier de la
suivi en ophtalmologie permet de dépister l’apparition fosse postérieure du cerveau, un examen ophtalmologique,
d’un strabisme, d’un astigmatisme, d’une amblyopie, une échographie cardiaque et des vaisseaux du cou, voire
Hémangiomes infantiles : quand explorer et actualités thérapeutiques 479

Figure 4. Hémangiome nécessitant la recherche d’un syndrome


PHACES.

Tableau 3 Syndrome SACRAL.


Figure 3. Hémangiome segmentaire. Spinal dysraphism
Anogenital anomalies
Cutaneous anomalies
Tableau 2 Syndrome PELVIS.
Renal anomalies
Perineal hemangioma AL: angioma of lumbosacral area
External genitalia malformations
Lipomyelomeningocele
Vesicorenal abnomalities
Imperforate anus
Skin tags
Tableau 4 Syndrome LUMBAR.
Limb hemangioma
des angio-scanners thoraciques ou cérébraux devront être Urogenital anomalies
pratiqués. Myelopathy
De même, les hémangiomes étendus au niveau des Bone malformations
membres inférieurs ou du siège peuvent s’intégrer dans Anorectal malformations
le cadre d’un syndrome PELVIS, SACRAL ou LUMBAR Renal and vascular abnormalities
(Tableaux 2—4) associant des anomalies cutanées à type

Figure 5. PHACES Syndrome.


480 C. Eschard

Figures 6 à 8. Hémangiomes devant faire rechercher un syndrome SACRAL, PELVIS ou LUMBAR.

d’hémangiomes étendus télangiectasiques ou réticulés, des Le laser à colorant pulsé était utilisé dans les hémangiomes
malformations génitales externes (Fig. 6—8), des anomalies ulcérés dans un but antalgique et cicatrisant avec une effi-
vésico-rénales, digestives basses (imperforation anale) et cacité discutée ou sur des télangiectasies résiduelles après
médullaires basses. Des explorations échographiques, IRM régression de l’hémangiome.
abdomino-pelviennes, IRM du rachis, doppler des membres La découverte en 2008 par l’équipe de dermatologie
inférieurs et radiographies osseuses si nécessaire permet- pédiatrique de Bordeaux (Dr Christine Léauté-Labrèze) de
tront de dépister ces malformations. l’action spectaculaire des ␤-bloquants sur les hémangiomes
Par analogie, il semble que certains hémangiomes éten- infantiles a transformé le pronostic des hémangiomes à
dus au niveau du tronc ou des membres supérieurs puissent risque [7]. La mise en place d’une ATU pour le proprano-
également s’accompagner de malformations qu’il fau- lol en suspension buvable pour les nourrissons de mai 2010 à
dra rechercher par écho-doppler, IRM, voire radiographies juillet 2014 a permis de traiter 1162 enfants. Son action,
osseuses en regard de l’atteinte cutanée. outre une vasoconstriction immédiate des vaisseaux de la
Ces malformations correspondraient à des anomalies du tumeur, serait une diminution de la sécrétion de VEGF (vas-
développement vasculaire et de la vasculogenèse, comme cular endothelial growth factor) avec pour conséquences
en témoignent les anomalies vasculaires mésentériques avec une inhibition de la prolifération des cellules endothé-
atteinte de la muqueuse du grêle constatées chez certains liales et mésenchymateuses qui la composent, et également
enfants porteurs d’un syndrome PHACES [6]. Ces héman- l’induction d’une apoptose des cellules déjà présentes.
giomes syndromiques pourraient donc être rassemblés dans Les critères d’évaluation d’efficacité disponibles lors de
un cadre plus large dénommé, par certains, le syndrome HI. l’ATU [8] pour 419 patients ont permis de considérer qu’elle
était bonne dans 84 % des cas (dont 58 % de guérisons quasi
totales ou totales). Un total de 113 enfants sur 1162 ont
Actualités thérapeutiques présenté 181 effets indésirables, les plus sévères étant des
aggravations d’affections respiratoires, voire de détresse
En raison de leur involution naturelle en quelques années respiratoire lors d’épisodes infectieux, et d’hypoglycémies
sans séquelles majeures, dans la majorité des cas, associées ou non à des crises convulsives.
l’abstention thérapeutique est de règle. Cependant, cer- Les indications (Fig. 9—10) concernent :
tains hémangiomes en raison de leur augmentation de • les hémangiomes représentant un risque vital : les
volume ou de leur localisation nécessitent un traitement hémangiomes sous-glottiques associés aux hémangiomes
précoce pour prévenir le risque de complications. cervico-faciaux en barbe, les hémangiomes pouvant se
Jusqu’en 2010, une corticothérapie par voie systémique compliquer d’insuffisance cardiaque en raison de leur
à très fortes doses (2 à 5 mg/kg/jour pendant plusieurs volume important ou leur localisation (intrahépatique) ;
mois) était instituée en première intention, non sans • les hémangiomes mettant en jeu un pronostic fonctionnel,
effets secondaires, dans ces hémangiomes « à risque ». en particulier au niveau péri-orificiel (lèvre, paupière,
En cas d’échec, d’autres traitements, tels que la vincris- orbite, nez, conduit auditif, pavillon de l’oreille), et au
tine ou l’interféron-␣ 2a, étaient utilisés, non sans effets niveau du bourgeon mammaire (pouvant compromettre le
secondaires également. La chirurgie était exceptionnelle- développement mammaire à la puberté) ;
ment pratiquée, précocement dans certaines localisations • les hémangiomes étendus ou risquant de laisser des
comme les paupières, quand la conformation pédiculée séquelles esthétiques, en particulier au niveau du visage ;
de l’hémangiome le permettait, ou tardivement en cas • les hémangiomes ulcérés, douloureux, ne cicatrisant pas.
de séquelles cicatricielles ou de résidu fibro-adipeux ines-
thétique. L’embolisation était parfois proposée de façon La posologie du propranolol (Hémangiol® ) commercia-
exceptionnelle également, dans les formes mettant en jeu le lisé depuis septembre 2014 en suspension buvable adaptée
pronostic vital et ne répondant pas au traitement médical. au nourrisson, est de 3 mg/kg/jour en deux prises
Hémangiomes infantiles : quand explorer et actualités thérapeutiques 481

enfant à jeun, vomissements, diarrhée) qui nécessitent la


suspension temporaire du traitement. Les hyperkaliémies
secondaires, par lyse tumorale, sont exceptionnelles.
Les contre-indications concernent :
• le prématuré d’âge corrigé inférieur à 5 semaines ;
• le nouveau-né allaité par une mère traitée par des
médicaments contre-indiqués en association avec le pro-
pranolol ;
• les antécédents d’asthme ou de bronchospasme ;
• les troubles du rythme à type de bradycardie ;
• les blocs auriculo-ventriculaires des 2e et 3e degré ;
• une insuffisance cardiaque non contrôlée ;
• une hypotension artérielle ;
Figure 9. Hémangiome en barbe avec localisation sous-glottique • les troubles artériels périphériques sévères ;
présentant un risque vital. • les enfants atteints de syndrome PHACES chez qui on a
dépisté des sténoses des artères intracrâniennes ;
• les enfants prédisposés à l’hypoglycémie.

Le propranolol per os est donc actuellement le traite-


ment de première intention de choix pour les hémangiomes à
risque. Certains cas résistants peuvent nécessiter des doses
plus élevées ou l’association de corticoïdes per os.
Certains auteurs relatent la relative efficacité d’un
traitement par voie topique [9] qui semble intéressant
en applications biquotidiennes sur des hémangiomes dont
l’indication d’un traitement per os serait discutable ou
en attente. Il s’agit d’hémangiomes superficiels débutants,
d’hémangiomes de petite taille au niveau du visage, ou
d’hémangiomes modérément ulcérés. Actuellement seuls
des gels ophtalmiques sont utilisables hors AMM (Timolol
LP® ). L’élaboration d’une forme topique plus adaptée est
actuellement en cours d’étude dans ces indications.

Conclusion
Figure 10. Hémangiome ulcéré.
L’hémangiome infantile reste dans la plupart des cas une
pathologie bénigne spontanément régressive et ne demande
espacées d’au moins 9 h. La prescription, en l’absence de aucune exploration, ni traitement. En revanche, il faut
contre-indication, se fait en milieu hospitalier, à doses pro- dépister les hémangiomes à risque. Le pronostic de ces
gressives sur trois semaines : 1 mg/kg/jour la 1re semaine, hémangiomes graves a été considérablement transformé par
2 mg/kg/jour la 2e semaine et 3 mg/kg/jour la 3e semaine. la découverte de l’action spectaculaire du propranolol sur
À chaque modification de posologie, la surveillance du pouls leur développement. Dans l’avenir, l’élaboration d’un ␤-
et de la tension artérielle est effectuée une fois par heure bloquant plus sélectif avec moins d’effets secondaires en
pendant au moins 2 heures en milieu adapté. permettra peut-être un usage plus large.
L’initiation du traitement doit être précoce, entre
5 semaines et 5 mois de vie et le traitement poursuivi sur
une durée de 6 mois ou plus si nécessaire. Déclaration d’intérêts
Le propranolol est utilisé seul ou en association avec les
corticoïdes dans les formes résistantes. L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela-
Les effets secondaires sont par ordre de fréquence : tion avec cet article.
• des perturbations du sommeil, des cauchemars ;
• la majoration d’infections respiratoires ;
• des troubles digestifs (diarrhée, vomissements) ; Références
• une diminution de l’appétit ;
• des épisodes d’acrocyanose ; [1] Léauté-Labrèze C, Prey S, Ezzedine K. Infantile haemangioma:
• une diminution de la tension artérielle ; part I. Pathophysiology, epidemiology, clinical features, life
• des hypoglycémies (enfant en condition de jeûne, cycle and associated structural abnormalities and part II: risks,
troubles digestifs). complications and treatment. J Eur Acad Dermatol Venereol
2011;25:1245—60.
Les plus graves (bronchospasme, hypoglycémie) peuvent [2] Waner 1 M, North PE, Scherer KA, Frieden IJ, Waner A, Mihm
être prévenus par une bonne information des parents Jr MC. The nonrandom distribution of facial hemangiomas. Arch
concernant les situations à risque (infections respiratoires, Dermatol 2003;139:869—75.
482 C. Eschard

[3] Mazereeuw-Hautier J. Quand demander des examens A complication of segmental rather than multifocal infantile
complémentaires devant un « angiome » ? Mt Pédiatrie hemangioma. J Pediatr 2012;160:1021—6.
2007;10:306—13. [7] Léauté-Labrèze C, Dumas de la Roque E, Hubiche T, Boralevi
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[5] Metry DW, Haggstrom AN, Drolet BA, Baselga E, Chamlin S, [8] HAS- Direction de l’évaluation économique et de la santé
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tile hemangiomas: demographic features, clinical findings, and [http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/evamed/CT-
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