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la FMC
du généraliste
n° 22 90
vendredi 1 4 mai 2 0 0 4
dossier
Anomalies de la lignée
blanche : cas cliniques
JOUBERT/PHANIE
objectifs
> Quelles significations donner à deux cas
d’hyperleucocytose au-delà de 60 ans ?
> Interpréter un syndrome mononucléosique
>
2290-031-035-fmcB 11/05/04 10:39 Page II
VOISIN/PHANIE
la digestion, entraînent une hy-
d’ombres de Gumprecht perleucocytose mais à poly-
Le contrôle, quinze jours plus nucléaires neutrophiles et non
tard, montre : leucocytes 14 500 une hyperlymphocytose. Effec-
x 106/l, lymphocytes 75 %, soit tivement, dans un vaisseau san-
10 875 x 106/l. guin, 50 % des polynucléaires
se répartissent dans le pool cir-
Analyse de culant et 50 % dans le pool de
la numération margination (adhérents à la
C’est la démarche première et paroi vasculaire, pour initier
Le tabagisme induit
fondamentale. « Ne faites pas une hyperleucocytose à polynucléaires
leur migration à travers la paroi
d’hypothèse diagnostique avant neutrophiles. endothéliale pour gagner les
d’avoir analysé la numéra- tissus extravasculaires). En sti-
tion », indique le Pr Bordessoule. Toutes les lignées mulant la production endogène d’adrénaline et
sanguines doivent être examinées successivement : de stéroïdes, l’effort physique « démargine » les
la lignée rouge, la lignée blanche, les plaquettes. neutrophiles de la paroi et induit une fausse hyper-
> Chez le patient, il n’y a pas d’anémie et le chiffre leucocytose par polynucléose neutrophile. À l’in-
de plaquettes est normal. verse, certains patients peuvent présenter une
Il existe une hyperleucocytose et les pourcentages fausse neutropénie par excès de margination. Un ef-
de la formule leu- fort modéré (100 m de course) ou une injection de
cocytaire sont in- corticoïdes (test à l’ethiocholanolone) fait migrer
1. valeurs seuils versés. À ce propos, les leucocytes marginés vers la lumière vasculaire,
de l’hémogramme (source : Anaes 1997) ce sont les valeurs cet effet est temporaire et réversible (la NFS se
Anémie Homme Hb < 13 g/dl absolues des diffé- normalise en quelques heures).
Femme Hb < 12 g/dl rents types de leu- > Le tabagisme
Femme enceinte Hb < 11 g/dl cocytes que l’on L’hyperleucocytose induite par le tabac est la plupart
À la naissance Hb < 13,5 g/dl
0 à 6 ans Hb < 11 g/dl doit interpréter, et du temps une polynucléose neutrophile, et ce n’est
6 à 14 ans Hb < 12 g/dl jamais les pourcen- que très exceptionnellement, et uniquement chez
Microcytose Adulte VGM < 82 µ
3 tages. « L’inversion la femme, qu’une hyperlymphocytose à lymphocytes
3 de formule »… est binucléés a été observée.
< 2 ans VGM < 70 µ
3
2 à 6 ans VGM < 73 µ une formule sans > La digestion
3
6 à 14 ans VGM < 80 µ plus. Elle est suivie d’une hyperleucocytose modérée mais
3
Macrocytose VGM > 98 µ – Ainsi, les neutro- constituée uniquement de polynucléaires neutro-
Hypochromie CCMH < 32 % philes, malgré un philes. C’est la raison pour laquelle il est recom-
Polyglobulie Homme Hb > 17 g/dl pourcentage faible mandé d’effectuer les bilans sanguins à jeun.
(+ hématocrite > 50 %) à 25 %, sont nor- > Les infections virales peuvent être responsables
Femme Hb > 16 g/dl
maux en valeur d’une hyperlymphocytose, mais uniquement chez
(+ hématocrite > 45 %)
absolue : 3 750 X l’enfant ou l’adulte très jeune. Chez l’adulte et le
Réticulopénie Réticulocytes 6
< 20 000 x 106/l 10 /l. sujet âgé, la présence d’une hyperlymphocytose est
Hyper- Réticulocytes – Les lymphocytes pratiquement toujours en faveur d’une hémopathie
6
réticulocytose > 120 000 x 10 /l sont augmentés à lymphoïde maligne. Cette anomalie chez un enfant
Le nombres de réticulocytes s’apprécie en fonction du taux d’Hb 10 500 x 106/l. est pratiquement toujours bénigne et réactionnelle
Leucocytes (valeurs absolues) – Les monocytes soit à une origine infectieuse (coqueluche surtout),
Neutropénie < 1500 x 106/l sont normaux à soit postvaccinale. La tuberculose, mais aussi toutes
Polynucléose > 7000 x 106/l
750 x 106/l. les infections à germes à croissance intracellulaire
neutrophile
Éosinophilie 6
> 400 x 10 /l Il s’agit d’une hy- telles la brucellose, la typhoïde, les salmonelloses et
Basocytose 6
> 100 x 10 /l perleucocytose par plus largement tous les micro-organismes qui ne
Lymphopénie < 1 500 x 106/l hyperlymphocytose peuvent se diviser qu’à l’intérieur des neutrophiles
Lymphocytose > 4000 x 106/l isolée (tableau 1). et des monocytes (parasites, mycoses) s’accom-
Monocytopénie < 200 x 106/l
pagnent habituellement d’une neutropénie. Les
Monocytose > 800 x 106/l
Analyser les variations des différents types de leucocytes
Les hypothèses lymphocytes tueurs (CD3+, CD8+) détruisent par
et non celles de la leucocytose totale diagnostiques cytotoxicité directe les cellules infectées.
Thrombopénie < 150 000 x 10 /l 6 > L’effort La primo-infestation VIH induit un syndrome mo-
Thrombocytose > 400 000 x 106/l L’effort physique, nonucléosique, c’est-à-dire de « grandes cellules
comme le stress et bleutées » correspondant à une réaction de lym-
FMC
phocytes T cytotoxiques d’allure pléiomorphe,
2. llc – classification de binet
hétérogène et intensément basophiles donnant
l’allure « bleutée » à ces cellules. Cet aspect est très Stade Syndrome tumoral Hématopoïèse % Espérance de vie
différent des lymphocytes normaux qui sont des A < 3 aires Hb > 10 g/dl – Plaquettes 63 Idem population
cellules très monomorphes, de petite taille d’allure lymphoïdes atteintes > 100 000 x 106/l du même âge
mature avec un cytoplasme très réduit, non baso- B > 3 aires
phile et un noyau condensé. lymphoïdes atteintes 30 Intermédiaire (7 ans)
> L’hyperlymphocytose physiologique ou « banale » C Quel que soit le nombre Hb < 10 g/dl – Plaquettes 7 Médiane : 18 mois
n’existe pas. d’aires lymphoïdes atteintes < 100 000 x 106/l
– La leucémie lymphoïde chronique (LLC) paraît
donc le diagnostic le plus vraisemblable. Il s’agit – lymphocytes B normaux : CD19+, CD5-, CD23-. Ils
d’un stade A dans une forme débutante myélo- expriment fortement à leur surface des immuno-
sanguine sans syndrome tumoral hématopoïétique globulines ;
(tableau 2). – lymphocytes de LLC : CD19+, CD5+, CD23+ et
La LLC est la première cause d’hyperlympho- expriment très faiblement une immunoglobuline
cytose après 60 ans. C’est la leucémie la plus monoclonale (la malignité est l’expansion d’un clone
fréquente chez l’adulte. On doit y penser devant toute de cellules identiques) : c’est ce que nous appelons
hyperlymphocytose traînante de l’adulte. C’est une « une monotypie de surface » ;
maladie plus cumulative que proliférative, du fait de – lymphomes du manteau : CD19+, CD5+, CD23-,
l’inhibition de l’apoptose : les lymphocytes ne meu- mais il en existe beaucoup d’autres variétés.
rent pas et leur longue durée de vie leur permet de Cet examen permet d’affiner le diagnostic de bon
s’accumuler dans l’organisme. Les chimiothérapies nombre d’hémopathies lymphoïdes.
sont peu efficaces sur ces lymphocytes mûrs.
La LLC se définit par l’accumulation dans le tissu Que faire ensuite ?
lymphoïde d’un clone de lymphocytes mûrs de phé- Pierre présente une LLC de stade A découverte
notype déterminé (B dans 95 % fortuitement.
des cas ; T dans 5 % des cas), Ombres de Gumprecht « Nul besoin de l’adresser en
issus d’un clone médullaire. hématologie, sous réserve d’un
Les lymphocytes quittent la bon phénotypage initial : l’abs-
moelle, passent dans le sang et tention thérapeutique est la
infiltrent les aires lymphoïdes règle à ce stade (consensus in-
(les ganglions, qui sont des ternational). Le généraliste
« garages à lymphocytes », ex- peut être ferme, même s’il n’est
plique le Pr Bordessoule, mais pas facile de dire au patient
aussi la rate). Cliniquement, il pourquoi on ne “fait rien” alors
existe une polyadénopathie qu’il “a une leucémie” », ex-
homogène (touchant simul- plique le Pr Bordessoule.
tanément plusieurs aires gan-
DR
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associés à un cancer. L’hypothèse à soulever est bien celle d’une hémo-
En l’absence de complications, pathie lymphoïde maligne du fait de l’âge de la
la surveillance comporte : patiente et plutôt un lymphome qu’une LLC du fait
– NFS une fois par mois pendant du caractère symptomatique de l’histoire clinique.
six mois, puis trois à quatre fois Les lymphomes malins non hodgkiniens sont des
par an afin de vérifier que le proliférations monoclonales malignes de cellules
temps de doublement de la lym- lymphoïdes, à point de départ périphérique. Les
phocytose en valeur absolue ne cellules se multiplient dans les aires lymphoïdes,
soit pas inférieur à un an ; gagnent les tissus voisins par contiguïté, puis le
– une fois par an : test de sang, et finissent par atteindre la moelle : il s’agit
Coombs, électrophorèse des alors de la « phase leucémique » de lymphome.
Frottis sanguin montrant protides, cliché thoracique, Cliniquement, il existe une polyadénopathie inho-
une hyperlymphocytose. échographie abdominale. mogène, uni ou bilatérale mais asymétrique. Mais
les symptômes peuvent varier en fonction de la lo-
UNE ASCITE ET calisation de départ. D’où l’importance de l’examen
UNE HYPERLYMPHOCYTOSE clinique en cas d’hyperlymphocytose. À noter
Cette patiente, âgée de 62 ans, consulte pour des qu’une cirrhose n’induit pas d’hyperlymphocytose.
œdèmes des membres inférieurs rebelles aux
diurétiques et une sensation de ballonnement. Comment confirmer le diagnostic ?
En un an, elle est passée de la taille 40 à 42. À > L’examen attentif du frottis sanguin par un bon
l’examen, l’abdomen est distendu avec une matité cytologiste, couplé avec l’étude cytofluorométrique
déclive évoquant une ascite, il n’y a pas de syn- des lymphocytes sanguins, permet de confirmer le
drome tumoral hématopoïétique. La NFS montre : diagnostic, mais n’évitera pas ni le myélogramme
– Hb : 13,2 g/dl ni la biopsie ganglionnaire. Ce dernier examen pré-
– VGM : 92 µ3, pas d’anémie cisera la classification du lymphome et permettra
– leucocytes : 16 000 x 106/l
– neutrophiles : 28 %, soit 4 480 x 106/l
RAGUET/PHANIE
– lymphocytes : 68 %, soit 10 880 x 106/l, hyper-
lymphocytose
– monocytes : 4 %, soit 640 x 106/l
– plaquettes : 280 000 x 106/l, normales
Analyse de la numération
> Chez cette patiente, il n’y a pas d’anémie et le
chiffre de plaquettes est normal.
> Il existe là aussi une hyperleucocytose à 16 000
x 106/l, constituée par une hyperlymphocytose à
10 880 x 106/l. Il s’agit, comme dans le cas clinique
précédent, d’une hyperleucocytose par hyperlym-
phocytose isolée biologiquement mais dans un
contexte clinique très différent. Bon nombre de diagnostics hématologiques sont
fournis par un examen cytologique attentif.
FMC
nale de cette patiente traitée successivement par
un phlébologue pour des œdèmes des membres les causes de syndrome
mononucléosique
inférieurs et une diététicienne pour réduire les
ballonnements abdominaux postprandiaux. Causes virales oreillons,
MNI (85 %), rickettsiose,
> Une prise en charge spécialisée en hématologie brucellose, typhoïde,
cytomégalovirus (5 %),
est indispensable pour rechercher les critères de primo-infestation VIH syphilis
gravité, faire le bilan d’extension et proposer un
Causes parasitaires Réactions
schéma thérapeutique adapté. immunologiques
Toxoplasmose,
paludisme Immuno-allergiques
DR
UN SYNDROME MONONUCLÉOSIQUE (pénicilline,
Grandes cellules jeunes Autres causes
Cette jeune fille de 14 ans se plaint d’une fatigue sur un frottis sanguin. sulfamides),
Syndrome mononucléosique. infectieuses greffes,
importante. Elle est apyrétique, mais a présenté
Hépatites virales, maladies auto-
une angine, il y a un mois au retour des vacances rubéole, rougeole, immunes
scolaires pendant lesquelles elle a effectué un sé- Comment confirmer
jour linguistique en Grande-Bretagne. L’examen le diagnostic ?
retrouve une pâleur, une splénomégalie et > C’est l’examen attentif du
quelques adénopathies cervicales de 2,5 cm de dia- frottis sanguin qui permettra sous l’œil d’un bon
mètre. Le reste de l’examen est normal. NFS : cytologiste de différencier un syndrome mono-
– Hb : 11,2g/dl nucléosique constitué de grandes cellules hétéro-
– VGM : 92 µ3 gènes hyperbasophiles d’une leucémie aiguë où les
– leucocytes 12 000 x 106/l cellules blastiques sont de grande taille mono-
– neutrophiles : 20 % morphe avec un aspect variable selon le type FAB.
– lymphocytes : 30 %, pas d’hyperlymphocytose > En cas de doute persistant, le MNI-test permet un
– 50 % de grandes cellules jeunes : attention diagnostic très rapide (dans la journée en moins
– plaquettes : 60 000 x 106/l. d’une heure). S’il est positif, il nécessite d’être
confirmé par le Paul-Bunnell-Davidsohn. S’il est né-
Analyse de la numération gatif, le Paul-Bunnell-Davidsohn doit être refait à
> Cette jeune fille a une anémie modérée normo- distance, puis la sérologie EBV (virus Epstein Barr).
cytaire et une thrombopénie relativement intense > Cette patiente présente un syndrome mono-
à 60 000 x 106 plaquettes/l. nucléosique, qui se définit par la présence dans
> Il existe, là encore, une hyperleucocytose à le sang de grandes cellules
12 000 x 106/l sans augmentation des neutrophiles
DR
mononucléées (5 à 90 %
(soit 2 400 X 106/l : normaux), ni des lymphocytes de grands lymphocytes
(soit 3 600 x 106/l). Cette hyperleucocytose est bleutés).
constituée par des grandes cellules jeunes dont la Ces grandes cellules que
nature reste à préciser. les biologistes n’osent clas-
ser ni comme des lympho-
Les hypothèses diagnostiques cytes normaux qui sont
> Si les termes « cellules jeunes », « cellules de petite taille avec un cy-
immatures », « grandes cellules » ou « blastes » toplasme très peu abondant
figurent sur un résultat de NFS, il faut éliminer non basophile, ni comme
une leucémie aiguë et particulièrement une leu- des monocytes grandes cel-
cémie aiguë lymphoblastique (LAL). Ce diagnostic lules au cytoplasme grisé
doit d’autant plus être éliminé qu’il existe avec vacuoles, sont en fait La présence de blastes
des signes inquiétants comme une splénomégalie des grands lymphocytes ac- est hautement suspecte de leucémie aiguë.
et des adénopathies cervicales associées à tivés de type T cytotoxiques
une thrombopénie. dirigés contre les lymphocytes B infestés par des
> Un syndrome mononucléosique est l’autre dia- virus ou autre micro-organismes. La mononucléose
gnostic à évoquer en premier, car le contexte cli- infectieuse (MNI) est la cause la plus fréquente
nique est très évocateur : l’âge, le séjour linguis- (85 %) des syndromes mononucléosiques, devant
tique propice aux premiers « baisers », l’angine, le CMV, la primo-infestation VIH, la toxoplasmose
les adénopathies cervicales et l’asthénie impor- et des étiologies plus rares : rubéole, rickettsiose. Le
tante. La présence d’une splénomégalie et d’une résultat doit être commenté par le cytologiste.
thrombopénie peuvent se voir dans les formes > La MNI sera finalement le diagnostic retenu pour
graves de primo-infection à EBV. cette jeune patiente.
PAT H O LO G I E E N Q U E ST I O N S
PAR LE D R CATH ERI N E FREYDT, sous la direction scientifique du D R G I LLES ALLOUC H
(clinique de l’enfant, Boulogne-Billancourt)
FMC
des draps mouillés et parfois ment abondante la nuit ? Il s’en différencie par l’existence > L’énurésie isolée ne néces-
choisit de lui mettre des peut s’agir d’une insuffisance d’un seuil élevé : l’allégement site aucun examen complé-
couches. Il s’agit d’une énuré- relative de sécrétion nocturne du sommeil consécutif à la mentaire, l’examen clinique
sie primaire (ENI) isolée chez d’ADH, hormone antidiuré- sensation de vessie pleine n’est (urologique, neurologique) et
un enfant de 7 ans. tique. De façon physiologique, pas assez rapide pour que l’en- un test avec une bandelette
la production d’urines la nuit fant se réveille avant la fuite. urinaire suffisent.
Comment orienter l’inter-
rogatoire de la mère et Sous quelles formes four-
de l’enfant pour en com- nir des explications ?
en france, 400 000 enfants
prendre l’origine ? Une information claire sur
de 5 à 10 ans
Le diagnostic du type d’énu- l’énurésie permet de rassurer
résie repose bien sur l’in- L’énurésie se définit comme l’émission involontaire et de déculpabiliser parents
et inconsciente d’urine au cours de la nuit chez un enfant
terrogatoire de la mère et de de plus de 5 ans, indemne de toute affection organique, et enfant et motive pour un
l’enfant, et cet interrogatoire urologique, neurologique ou psychiatrique. traitement. Une enquête ré-
implique une attitude atten- On ne parle d’énurésie qu’à partir de 5 ans (6 ans pour cente révèle que 85 % des en-
tive et bienveillante. Une certains). Entre 5 et 10 ans, 10 % des enfants sont concernés, fants énurétiques estiment
énurésie ne doit pas être et deux fois plus les garçons que les filles. Un enfant a 60 % utile de parler de leur pro-
banalisée, elle entraîne trop de risque d’être énurétique si ses deux parents l’ont été, blème à un médecin, alors que
40 % si un seul l’a été. La prévalence diminue avec l’âge,
d’inconfort et de retentisse- le taux de guérison spontanée de l’énurésie est estimé à les mères dans leur majorité
ment affectif et familial. 15 % par an mais 1 % demeureront énurétiques à l’âge adulte. ont tendance à le minimiser.
Différents facteurs sont à Dans 80 % des cas, l’énurésie est primaire, l’enfant n’a jamais Cette énurésie a souvent des ré-
rechercher : été propre auparavant ou pour de très courtes périodes. percussions sur l’intégration so-
> Des antécédents d’énurésie Elle est secondaire pour un enfant ayant eu une période de ciale et scolaire, ce qui est illus-
propreté nocturne d’au moins six mois.
sont-ils retrouvés dans la tré dans le cas de Xavier qui
Une mère de famille sur trois ayant un enfant énurétique
famille ? 74 % des garçons et craint de partir en classe nature.
ne consulte pas pour ce problème. Poser simplement la
58 % des filles énurétiques question de la propreté nocturne lors d’une visite de routine Expliquer la cause de l’énu-
ont au moins un des deux pa- peut suffire pour amorcer un dialogue et soulager un enfant résie et le fonctionnement de
rents avec des antécédents et une famille. l’appareil urinaire et vésico-
d’énurésie. sphinctérien avec un matériel
PAT H O LO G I E E N Q U E ST I O N S
FMC