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Encyclopédie Médico-Chirurgicale 22-057-B-10

22-057-B-10

Pathologie non tumorale des glandes


salivaires
M Auriol
Y Le Charpentier Anatomie pathologique
Résumé. – Cet article est consacré à la pathologie non tumorale des glandes salivaires. Les causes de cette
pathologie sont multiples. Elles sont envisagées de façon succincte pour la plupart d’entre elles. Nous
insistons sur les acquisitions récentes dans certains domaines : lésions kystiques acquises (hyperplasie
lymphoïde kystique) observées chez les sujets à virus de l’immunodéficience humaine positifs; sialadénites
auto-immunes du syndrome de Gougerot-Sjögren. Nous soulignons, d’autre part, le rôle diagnostique
important de la biopsie des glandes salivaires accessoires dans certaines maladies générales comme les
collagénoses, la sarcoïdose, l’amylose.
© 2001 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : glandes salivaires, malformations, infections, lithiase, kystes, sialadénites allergiques,


sialadénites auto-immunes, lésions iatrogènes, sialadénose.

Introduction Il s’agit de canaux ou d’acini risquant d’être pris pour des


métastases. Il est vraisemblable que de telles inclusions donnent
naissance aux adénolymphomes parotidiens, aux kystes
Seules sont abordées ici les lésions non tumorales (au sens
lymphoépithéliaux, à l’hyperplasie lymphoïde kystique des
anatomopathologique du terme), même si leur présentation clinique
parotides observée chez les sujets à virus de l’immunodéficience
ou anatomique est d’aspect pseudotumoral.
humaine (VIH) positifs, à des carcinomes (mucoépidermoïdes ou
acineux) primitifs intraganglionnaires.
Hétérotopies mandibulaires [5]. Elles sont habituellement de type
Malformations sous-maxillaire, situées sous la gouttière du nerf dentaire inférieur,
en avant de l’angle, plus rarement de type sublingual, dans la région
– Ectopies, glandes surnuméraires. prémolaire-canine ou la symphyse. Volontiers asymptomatiques,
elles sont découvertes lors d’un examen radiologique pratiqué pour
– L’ectopie est définie comme la situation anormale d’une glande
salivaire principale, par ailleurs normale (par exemple la parotide un autre motif. Elles réalisent une lacune de quelques millimètres à
au bord antérieur du masséter). 2 cm de diamètre, prise pour un kyste ou un améloblastome et dont
seul l’examen histologique précise le contenu. On pense que certains
– Les glandes surnuméraires sont constituées par des glandes carcinomes intramandibulaires primitifs (notamment de type
supplémentaires de petite taille, distinctes des glandes principales mucoépidermoïde ou adénoïde kystique) naissent de ces inclusions.
au voisinage desquelles elles sont situées. Leur canal excréteur s’y
Hétérotopies de la base du crâne, de la sphère oto-rhino-
abouche habituellement.
laryngologique (ORL) et buccopharyngée. Elles peuvent être à
– Hétérotopies [3, 5]. Elles sont définies par la présence, en situation l’origine de difficultés thérapeutiques dans certaines localisations,
aberrante, d’îlots de tissu salivaire, constitués d’acini séreux, notamment l’oreille moyenne, le trajet intrapétreux du facial, l’angle
muqueux ou séromuqueux et/ou de canaux excréteurs Comme les pontocérébelleux, toutes expliquées par l’intrication embryologique
glandes surnuméraires, les hétérotopies peuvent être le point de du facial et des deux premières fentes branchiales.
départ d’une mucocèle, d’une inflammation, d’une fistule ou d’une
Hétérotopies cervicales. Elles occupent une position variable en
tumeur bénigne ou maligne. Leur circonstance de découverte
hauteur, sur une ligne oblique tendue de l’oreille à l’extrémité
(tuméfaction, complications, étude au microscope), ainsi que leurs
interne de la clavicule et traversant l’aire thyroparathyroïdienne :
problèmes diagnostiques et thérapeutiques sont avant tout
conditionnés par leur localisation. elles peuvent ainsi siéger dans un goitre. Certaines sont situées dans
la paroi d’un kyste (fig 1) ou d’un trajet fistuleux. Elles réalisent
Hétérotopies ganglionnaires [34]. Elles intéressent par ordre de volontiers un nodule situé au bord antérieur du sterno-cléido-
fréquence décroissante : les ganglions intraparotidiens, mastoïdien. Celui-ci peut s’aboucher à la peau par un pertuis
juxtaparotidiens ou sous-maxillaires, les autres ganglions cervicaux. laissant sourdre un peu de salive. En l’absence de pertuis, la
tuméfaction peut être le siège de poussées douloureuses et devenir
tendue, simulant un kyste branchial ou une adénopathie.
Michelle Auriol : Ancien maître de conférences à l’université Paris VI, anatomopathologiste de l’UFR de
stomatologie et de chirurgie maxillofaciale. – Agénésie ou aplasie d’une ou plusieurs glandes salivaires
Yves Le Charpentier : Professeur à l’université Paris VI, UFR de stomatologie et de chirurgie maxillofaciale,
chef du service central d’anatomie et cytologie pathologiques.
principales. Elle est en règle associée à des malformations faciales
Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, 47-83 boulevard de l’Hôpital, 75651 Paris cedex, France. complexes.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Auriol M et Le Charpentier Y. Pathologie non tumorale des glandes salivaires. Anatomie pathologique. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris,
tous droits réservés), Stomatologie, 22-057-B-10, 2001, 9 p.
22-057-B-10 Pathologie non tumorale des glandes salivaires. Anatomie pathologique Stomatologie

1 Hétérotopie salivaire cervicale. À droite, dilatation kystique du canal excréteur. À 2 Inflammation à cytomégalovirus (parotide). Inclusions basophiles dans les cellu-
gauche, parenchyme salivaire. Hématoxyline-éosine × 70. les épithéliales d’un canal excréteur. Hématoxyline-éosine × 240.

– Atrésie canalaire. Elle peut intéresser un ou plusieurs canaux – Infections bactériennes à pyogènes source de sialadénite chronique non
excréteurs principaux. Elle est source de kystes rétentionnels. spécifique. Elles surviennent dans les mêmes circonstances que les
précédentes, auxquelles elles succèdent parfois. Un aspect
– Polykystose dysgénétique. Décrite par Seifert [32], intéressant presque
pseudotumoral clinique et/ou macroscopique peut être observé. À
exclusivement les parotides (une ou deux), tuméfiées, de l’enfant ou
l’histologie, aux lésions de sialadénite chronique non spécifique
de l’adulte, elle n’est pas associée à une polykystose rénale,
s’associent des microabcès parenchymateux ou des bouchons
hépatique ou pancréatique dont on suppose qu’elle partage
purulents intracanalaires qui seuls permettent, avec la constatation
néanmoins la physiopathologie (trouble du développement du
d’amas bactériens, d’évoquer une étiologie infectieuse.
système canalaire excréteur). L’anomalie intéresse ici les canaux
intercalaires qui sont très dilatés, réalisant des kystes visibles en – Tuberculose. Intéressant la parotide ou la sous-maxillaire, elle est
tomodensitométrie ou en sialographie. Au microscope, est réalisé un devenue exceptionnelle. On admet qu’elle naît le plus souvent dans
aspect en « rayon de miel », partiel ou total. Les cavités, souvent un ganglion intra- ou juxtaglandulaire. Lorsqu’elle est purement
comblées par des microlithes, sont bordées par un épithélium en folliculaire (sans nécrose caséeuse), elle est impossible à distinguer
règle cubique et basophile, plus rarement de type apocrine. La au microscope d’une sarcoïdose.
réaction inflammatoire est inconstante et toujours modérée.
– Sialectasies (congénitales parotidiennes). Il s’agit d’ectasies INFECTIONS VIRALES
canalaires, réalisant des boules bien visibles à la sialographie, se
continuant et alternant avec un système canalaire d’aspect normal. Les plus fréquentes sont les oreillons et l’infection à cytomégalovirus
Elles contiennent un matériel épais à l’origine de poussées de (CMV).
sialadénite. – Oreillons. L’atteinte parotidienne, bilatérale mais asymétrique, est
volontiers révélatrice de cette infection à paramyxovirus, qui, par
l’intermédiaire d’une virémie, peut toucher de nombreux autres
Pathologie infectieuse tissus ou organes (pancréas, gonades, système nerveux central). Au
microscope, c’est l’infiltrat inflammatoire interstitiel qui domine, fait
Il s’agit avant tout d’infections bactériennes ou virales. de lymphocytes et de plasmocytes interacineux ou péricanalaires. Il
s’y associe des lésions de nécrose épithéliale (cellules acineuses ou
canalaires) à type de dégranulation (acini) et de vacuolisation
INFECTIONS BACTÉRIENNES cytoplasmique avec pycnose nucléaire, mais sans corps d’inclusion
de type viral.
– Infections bactériennes aiguës à germes communs (pyogènes) [28]. Elles
touchent essentiellement la parotide, plus rarement la sous- – Infection à CMV. Quelle qu’en soit la forme clinique (prénatale,
maxillaire. Les germes atteignent le parenchyme salivaire par voie néonatale, infantile ou de l’adulte, volontiers chez des sujets
vasculaire (septicémie) ou par voie canalaire ascendante à partir de immunodéprimés [32] ), la localisation du virus au niveau du
la cavité buccale, surtout lorsque existe une chute importante et parenchyme salivaire est possible, avec parfois élimination dans la
brutale du flux salivaire (collapsus, coma, suites opératoires, prise salive de cellules caractéristiques. Histologiquement, aux lésions
médicamenteuse, cachexie). Une cause locale est parfois incriminée inflammatoires chroniques, non spécifiques (infiltrats
et notamment une anomalie fonctionnelle ou organique de l’appareil lymphoplasmocytaires interstitiels), s’associent, au niveau des
excréteur. Les germes en cause sont le plus souvent le staphylocoque cellules épithéliales des acini et surtout des canaux excréteurs, des
doré et le streptocoque du groupe A. L’étude au microscope images hautement évocatrices de l’infection à CMV : cytomégalie,
objective une inflammation exsudative, parfois suppurée volumineuses inclusions (fig 2) intranucléaires acidophiles entourées
(microabcès parenchymateux), centrée par des canaux excréteurs d’un halo clair, inclusions cytoplasmiques plus petites et basophiles.
dilatés contenant du pus et des amas bactériens. Faute d’un Si nécessaire, le diagnostic peut être confirmé par immuno-
traitement médical précoce, elle aboutit à la formation d’un abcès histochimie sur coupes tissulaires.
conduisant à la fistulisation en l’absence d’excision chirurgicale.
– Actinomycose. Elle peut atteindre la parotide ou la sous-maxillaire
à partir d’un foyer de voisinage, notamment gingival, lui-même à Lithiase et conséquences
point de départ dentaire. D’aspect macroscopique pseudotumoral
ou évocateur (fistule à grains jaunes), elle est identifiée aisément Très fréquente, elle frappe surtout les glandes salivaires principales
grâce à l’histologie (grains actinomycosiques) et la culture. mais peut également être observée au niveau des glandes salivaires

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3 Lithiase sous-maxil- Sialadénites chroniques non


laire. Calcul blanchâtre spécifiques (adultes, enfants)
distendant le canal de
Wharton. Elles sont définies par la présence, au niveau d’une partie ou de la
totalité d’une glande salivaire, principale ou accessoire, d’une fibrose
inflammatoire (lymphocytes et plasmocytes) interacineuse et/ou
péricanalaire, d’allure macroscopique et clinique parfois inquiétante
car pseudotumorale.
Le retentissement sur les structures épithéliales est variable :
acineuses (atrophie, ectasies, hyperplasie ductulaire) ou canalaires
(distension, moules muqueux, microlithes, métaplasie de
l’épithélium de revêtement).
Dans la majorité des cas, aucune cause particulière ni aucune
étiquette ne peuvent être attribuées à ces lésions inflammatoires non
spécifiques.
Néanmoins, trois cadres anatomiques très particuliers, au demeurant
très rares, ont été individualisés (Seifert) [31].
– Sialadénite chronique électrolytique. Elle se traduit par une
microlithiase précédée par des moules mucoprotéiques.
– Sialadénite chronique sclérosante pseudotumorale de la sous-maxillaire
ou tumeur de Küttner. Elle présente macroscopiquement un aspect
pseudocirrhotique sans calcul ni distension canalaire. Au plan
microscopique, elle est marquée par l’importance de la destruction
parenchymateuse et de l’infiltration lymphoïde nodulaire
péricanalaire.
– Sialadénite chronique à rechutes ou parotidite chronique à rechutes [23].
Cette affection d’étiologie inconnue affecte essentiellement une ou
les deux parotides, plus rarement la sous-maxillaire. Elle comporte,
plusieurs fois par an, des poussées fluxionnaires durant quelques
4 Lithiase sous-maxillaire. Canal excréteur dilaté par un calcul. Inflammation de la
jours. L’image histologique, parfois réduite à la présence de quelques
glande en périphérie. Hématoxyline-éosine × 60. moules muqueux dans un arbre excréteur modérément dilaté,
comporte le plus souvent en outre des lésions inflammatoires non
spécifiques.

Lésions kystiques acquises des glandes


salivaires
– Kystes canalaires salivaires ou kystes des canaux excréteurs. Il s’agit
de kystes acquis du sujet âgé, parotidiens ou sous-maxillaires, à
contenu en règle non muqueux : de tels kystes sont le plus souvent
liés à la dilatation d’un canal excréteur du fait d’une obstruction
dont la cause n’est le plus souvent pas retrouvée. Il s’agit donc en
fait de kystes rétentionnels. La lésion est en règle unique, de 3 à
4 cm de diamètre en moyenne, uniloculaire, à contenu citrin. Au
microscope, la paroi du kyste est constituée d’une épaisse bande de
tissu fibreux pauvre en cellules inflammatoires. L’épithélium de
bordure est d’aspect variable (cubique, cylindrique, stratifié,
malpighien). Le parenchyme autour est atrophique.
– Kyste lymphoépithélial [16]. Considéré tantôt comme le résidu d’une
fente branchiale (kyste amygdaloïde), tantôt comme la kystisation
5 Lithiase sous-maxillaire. Parenchyme altéré avec disparition des acini et infiltrats d’inclusions épithéliales intraganglionnaires, il ne s’observe guère
inflammatoires lymphocytaires. Hématoxyline-éosine × 150. qu’au niveau de la parotide. Rencontré chez l’adulte d’âge moyen, il
s’agit le plus souvent d’un kyste uniloculaire de petite taille (1 à
2 cm de diamètre). Son aspect histologique est celui d’un kyste
canalaire salivaire, si l’on excepte la présence, sous l’épithélium, de
volumineux nodules lymphoïdes pourvus de centres germinatifs.
accessoires. C’est la glande sous-maxillaire qui est le plus souvent
atteinte. Le calcul (fig 3, 4), latent ou symptomatique (« colique »), – Hyperplasie lymphoïde kystique des glandes salivaires des sujets VIH
est radiotransparent dans 20 % des cas mais objectivé alors par la positifs [7, 12]. L’atteinte parotidienne est de loin la plus fréquente
sialographie. Il est volontiers ovoïde, dur, blanchâtre, stratifié à la (90 % des cas), uni- ou bilatérale, parfois à rechutes ou « à bascule ».
coupe, riche en sels de calcium (carbonates ou phosphates). Le canal L’atteinte des sous-maxillaires ou des sublinguales, beaucoup plus
qui l’héberge, dilaté, peut avoir une paroi d’aspect normal ou rare, est presque toujours associée à une atteinte parotidienne. La
remanié : nécrose ou métaplasie, notamment malpighienne, de son ou les glandes, de consistance souple ou molle, présentent à la coupe
épithélium de revêtement ; infiltrats inflammatoires ; fibrose. Outre des cavités kystiques à contenu liquidien citrin. L’étude
le (ou les) calcul(s), sa lumière renferme des bouchons muqueux. histopathologique (fig 6, 7) montre :
Des altérations parenchymateuses sont observées dans les formes – des cavités kystiques bordées par un épithélium le plus souvent
évoluées : fibrose plus ou moins riche en infiltrats inflammatoires, en métaplasie malpighienne mais sans kératinisation de surface.
atrophie acineuse (fig 5), ectasies et prolifération canalaires, Cet épithélium est le siège d’une intense exocytose à lympho-
métaplasie malpighienne. cytes T ;

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6 Hyperplasie lymphoïde kystique (parotide. Patient à virus de l’immunodéficience 8 Lésion lymphoépithéliale bénigne. Îlot épimyoépithélial. Hématoxyline-éosine
humaine positif). Large cavité kystique à droite. Petite cavité à gauche. Tissu lymphoïde × 150.
détruisant la glande. Hématoxyline-éosine × 150.
– Sialadénites auto-immunes. Elles sont responsables de plusieurs
cadres nosologiques :
– la lésion lymphoépithéliale bénigne est observée dans les
glandes salivaires principales (parotide 85 % des cas, sous-
maxillaire 15 %). Histologiquement, elle est définie par
l’association à une sialadénite chronique lymphocytaire d’îlots
épimyoépithéliaux (fig 8) [14] caractéristiques : foyers ronds ou
ovoïdes associant cellules épithéliales et myoépithéliales en plages
syncitiales dissociées par un lacis intercellulaire de matériel
membranoïde. Cette lésion, isolée ou parfois associée à un
syndrome de Gougerot-Sjögren, est susceptible de se transformer
en lymphome du type MALT (mucosae associated lymphoid
tissue) [21] ;
– le syndrome de Mikulicz ne diffère de la précédente lésion que
par son atteinte pluriglandulaire, parotidienne et sous-maxillaire.
Il a le même substratum anatomique, sauf dans de rares cas où
l’étude histologique révèle une sarcoïdose ;
– le syndrome de Gougerot-Sjögren, qu’il soit primitif ou
secondaire, se traduit dans les glandes salivaires, par une
7 Hyperplasie lymphoïde kystique (parotide. Patient à virus de l’immunodéficience infiltration lymphocytaire d’intensité variable.
humaine positif). Canal kystique avec métaplasie malpighienne partielle de
l’épithélium. Lymphocytes en périphérie. Hématoxyline-éosine × 240.
Parmi les critères diagnostiques cliniques et histologiques [36-38] du
syndrome, figure la biopsie des glandes salivaires. Celle-ci n’est plus
– un parenchyme, siège de lésions de sialadénite myoépithéliale guère pratiquée dans les glandes salivaires principales (en raison
identiques à celles observées au cours des sialadénites des risques notamment de fistule et, pour la parotide, de lésion
auto-immunes ; nerveuse), si l’on excepte la biopsie de la glande sublinguale [1] d’une
– un tissu lymphoïde hyperplasique revêtant le même aspect que grande innocuité et d’une grande sensibilité du fait de l’importance
celui observé au niveau des adénomégalies des sujets VIH positifs du volume de parenchyme ramené.
lors de l’hyperplasie lymphoïde « atypique » : gros follicules En pratique, une biopsie à visée diagnostique ne porte donc le plus
secondaires dépourvus de cellules du manteau, riches en cellules souvent que sur les glandes salivaires accessoires : ce sont
réticulaires dendritiques qui contiennent du virus [24] et pénétrés essentiellement les glandes labiales inférieures qui sont prélevées,
par des traînées de T lymphocytes CD8+ responsables d’une par excision chirurgicale après incision de la muqueuse selon la
folliculolyse avec importante réaction macrophagique. technique de Daniels [13].
L’histogenèse de cette curieuse lésion prête à discussion. Pour Le critère diagnostique, classique mais toujours valable car fiable et
certains, elle se développerait aux dépens d’inclusions épithéliales relativement spécifique, quoique à la sensibilité insuffisante, est le
intraganglionnaires. Pour d’autres, il s’agirait de l’évolution score de Chisholm et Mason [6].
particulière, sur un mode kystique, d’une variété de sialadénite Degré densité de lymphocytes par 4 mm2 de surface de tissu
auto-immunitaire. salivaire :
– 0 : nulle ;
Sialadénites allergiques – 1 : infiltrat léger (sans focus) ;
et auto-immunes – 2 : infiltrat modéré, moins d’un focus ;
– Sialadénites allergiques [33]. Quoique rares, les allergènes en cause – 3 : un focus ;
sont très variés (pollens, métaux lourds, médicaments, surtout – 4 : plus d’un focus (focus = amas de 50 lymphocytes ou plus)
phénylbutazone et furantoïne) et atteignent le parenchyme salivaire (fig 9, 10).
soit par voie hématogène, soit par voie canalaire. Les images La barre diagnostique est représentée par le degré 3 : au moins un
histologiques, obtenues grâce à des modèles expérimentaux, sont focus par 4 mm2 de surface glandulaire examinée. Ce score n’intègre
celles d’une sialadénite aiguë où l’on pourrait noter la présence de pas d’éventuelles altérations épithéliales associées, au demeurant
polynucléaires éosinophiles. inconstantes.

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Stomatologie Pathologie non tumorale des glandes salivaires. Anatomie pathologique 22-057-B-10

9 Syndrome de Gougerot-Sjögren (glande salivaire accessoire). Plusieurs nodules 11 Sarcoïdose (parotide). Nombreux follicules épithélioïdes sans nécrose.
lymphoïdes dans une glande caractérisant un degré 4 de Chisholm et Mason. Hématoxyline-éosine × 140.

de degrés 3 ou 4 de Chisholm et Mason [6] peut s’intégrer à un


syndrome de Gougerot-Sjögren dit secondaire, ou s’observer en
dehors de lui et même de tout syndrome sec : cette éventualité est
particulièrement fréquente au cours de la maladie rhumatoïde.
– Images autres. Chez un sujet porteur d’une collagénose, qu’il y ait
eu ou non un syndrome sec, la biopsie des glandes salivaires
accessoires, en dehors des lésions de sialadénite lymphocytaire
focale (cf supra) peut montrer : une vascularite (microvascularite),
même en l’absence de toute symptomatologie systémique, surtout
au cours du lupus érythémateux systémique ; une fibrose collagène
périvasculaire ou interstitielle plus diffuse, au cours de la
sclérodermie ; des dépôts amyloïdes.

Sarcoïdose [20]

L’atteinte macroscopique (et clinique) des glandes salivaires


principales et notamment des parotides est notée chez 1 à 5 % des
10 Syndrome de Gougerot-Sjögren (glande salivaire accessoire). Focus composé
sujets porteurs d’une sarcoïdose. Elle peut s’associer à une uvéite,
d’un amas de lymphocytes et centré par un canal excréteur. Hématoxyline-éosine
× 150. une atteinte des glandes lacrymales et à la paralysie d’un ou
plusieurs nerfs crâniens, notamment du facial, définissant le
syndrome d’Heerfordt. En revanche, un syndrome sec est inhabituel.
Outre cette sialadénite lymphocytaire focale, des altérations
La biopsie parotidienne, jadis réalisée, est remplacée par la biopsie
épithéliales sont parfois surajoutées : lésions de l’épithélium
des glandes salivaires accessoires.
canalaire avec expression anormale des molécules du complexe
majeur d’histocompatibilité [36] et ectasie des canaux intra- et L’atteinte des glandes salivaires accessoires est inconstante, même
extralobulaires. Certains les considèrent comme précoces [9] et dans les sarcoïdoses prouvées anatomiquement dans d’autres sites :
évocatrices d’un processus dysimmunitaire, d’autres comme tardives sa fréquence varie énormément (5 à 50 %) selon les séries,
et non spécifiques [26]. probablement surtout en raison des variations dans les types de
recrutement. Elle serait la plus élevée chez les patients porteurs d’un
« pseudolymphome hilaire » avec ou sans syndrome de Löfgren.
[11, 33]
RÉACTION DU GREFFON CONTRE L’HÔTE (GVH) Elle réalise, comme partout ailleurs, une atteinte folliculaire (cellules
Elle est pratiquement constante en cas d’allogreffe de moelle épithélioïdes et cellules géantes) (fig 11, 12) sans nécrose caséeuse.
osseuse, quoique plus ou moins limitée par les traitements Les diagnostics différentiels au niveau des glandes salivaires
immunosuppresseurs. L’atteinte des glandes salivaires peut être accessoires sont les lésions de la maladie de Crohn [30] , de la
observée aussi bien en cas de GVH aiguë que de GVH chronique où tuberculose ou de la cheilite granulomateuse de Miescher. En fait,
elle prédomine. La biopsie de glandes salivaires accessoires peut dans tous ces cas existe, en outre, une ulcération muqueuse ou un
objectiver, selon Sale et al [29], une sialadénite lymphocytaire focale aspect clinique très anormal des glandes salivaires.
de degré 3 ou 4 de Chisholm et Mason (degré 1 de Sale) à laquelle
peuvent s’associer (degré 2 de Sale) des lésions de l’épithélium
canalaire (exocytose à lymphocytes T CD8 + avec nécrose Amylose [18]

monocellulaire des cellules épithéliales) et distension des canaux.


Parfois révélée par une augmentation de volume des glandes
salivaires principales ou accessoires (nodules « tapioca » sur les
Glandes salivaires et maladies lèvres ou la muqueuse buccale), une macroglossie avec empreintes
générales. Collagénoses des dents ou un syndrome sec, les dépôts amyloïdes sont le plus
souvent découverts à l’examen histologique de glandes salivaires
– Sialadénite lymphocytaire focale. La constatation, chez un sujet accessoires biopsiées à titre « systématique » : cette biopsie, à la
porteur d’une collagénose, d’une sialadénite lymphocytaire focale condition de ramener un nombre suffisant de glandes, possède une

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12 Sarcoïdose (glande salivaire accessoire). Follicules épithélioïdes avec une cellule 14 Amylose (glande salivaire accessoire). Nombreux dépôts colorés par le rouge
géante en haut. Hématoxyline-éosine × 60. Congo × 60.

13 Amylose (biopsie de glande salivaire accessoire). Dépôts faiblement éosinophiles 15 Amylose (glande salivaire accessoire). Dépôts biréfringents après coloration par le
autour d’un canal excréteur et dans l’interstitium de la glande avec raréfaction des rouge Congo et étude en lumière polarisée × 250.
acini. Hématoxyline-éosine × 60.
l’étude ultrastructurale objective de nombreux cristaux
spécificité de près de 100 % et une sensibilité de 85 % à 90 %, égales d’hydroxyapatite dans le cytoplasme des cellules acineuses et dans
à celles des autres sites biopsiques (notamment rectal). Les dépôts le mucus présent dans la lumière des acini et des canaux. Au plan
sont d’intensité variable (fig 13), tantôt majeure à type de de l’histologie standard, les lésions sont maximales au niveau des
pseudosclérose avec atrophie acineuse secondaire, tantôt minime, sous-maxillaires et des sublinguales. L’image de base est représentée
risquant alors d’être méconnus. Ils sont interstitiels (interacineux par la distension des lumières des acini et des canaux excréteurs par
et/ou péritubuleux) et/ou vasculaires. Le rouge Congo (fig 14, 15), un mucus dense, parfois disposé en strates concentriques (aspect en
la thioflavine T, l’anticorps anticomposé P (sur coupes à congélation) « pelure d’oignon »). Il s’y associe une atrophie plus ou moins
viennent authentifier la nature amyloïde des dépôts que d’autres intense des acini et une fibrose collagène non inflammatoire.
anticorps, pour la plupart également utilisables seulement sur
coupes à congélation, viendront « typer » (anti-K et k pour les
amyloses AL, anti-SA pour les amyloses AA également utilisables Lésions iatrogènes des glandes
sur coupes en paraffine), antitransthyrétrine pour les amyloses
périodiques et familiales.
salivaires
– Radiations ionisantes [10]. Il s’agit d’un problème non négligeable
en pratique clinique étant donné la fréquence des irradiations
Affections métaboliques cervicofaciales délivrées à diverses variétés de tumeurs malignes.
Les aspects lésionnels ont pu être précisés essentiellement grâce à
– Hémochromatose. Elle peut être à l’origine d’une surcharge ferrique des données expérimentales. Les lésions précoces associent des
au niveau du cytoplasme des cellules des acini glandulaires séreux, lésions vasculaires exsudatives communes à tous les tissus (nécrose
ou muqueux, bien objectivée par la coloration de Perls. fibrinoïde, thrombi, œdème périvasculaire riche en protéines) et des
– Mucoviscidose [15]. Elle s’accompagne de lésions de la plupart des lésions parenchymateuses portant sur les cellules « nobles » (des
glandes exocrines (pancréas, glandes salivaires, glandes sudoripares, acini ou des canaux striés) qui présentent un cytoplasme dégranulé,
glandes bronchiques). Les glandes muqueuses ou mixtes sécrètent peu coloré et un noyau pycnotique. Lorsque les lésions de nécrose
un mucus anormal, épais, anormalement riche en sodium, en ne sont pas massives, une régénération peut survenir, après la phase
calcium et en phosphore mais qui, malgré cela, n’aboutit guère à la de détersion, à partir des canaux intercalaires. Elle aboutit, après un
formation de calculs macroscopiques, sauf au niveau des glandes stade d’hyperplasie ductulaire durant de quelques semaines à
sous-maxillaires qui sont souvent volumineuses. En revanche, quelques mois, à une régénération d’aspect variable : parfaite,

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16 Sialadénite chronique postradique (glande sous-maxillaire). Atrophie de la glande 17 Sialadénose parotidienne. Acini séreux avec cellules à cytoplasme très granuleux.
avec persistance de quelques canaux. Infiltrats inflammatoires associés. Hématoxyline- Hématoxyline-éosine × 160.
éosine × 60.

incomplète, déviée (métaplasique : malpighienne et/ou mucipare). 18 Mucocèle labiale infé-


Les conséquences anatomiques finales sont le fait de l’étendue et de rieure.
l’intensité des dépôts initiaux d’une part, et de la quantité, de la
qualité, de l’intensité de la régénération d’autre part. On peut ainsi,
selon les cas, aboutir à un aspect quasiment normal, des plages
fibreuses cicatricielles alternant avec de vastes secteurs d’aspect
normal ou à un aspect de scléroatrophie majeure (fig 16).
– Médicaments. Il n’est pas certain que la fibrose interstitielle et les
altérations épithéliales non spécifiques (ectasies canalaires, atrophie
des acini) parfois attribuées à une prise médicamenteuse le soient
réellement.

bordée par un épithélium, on parle de mucocèle par rétention. Dans


Hypertrophie des glandes salivaires le cas contraire, de loin le plus fréquent, on parle de mucocèle par
ou sialadénose [8]
extravasation.
Ce terme désigne les augmentations de volume, non tumorales et – Mucocèles par extravasation. Représentant 80 à 90 % des
non inflammatoires, portant sur les glandes salivaires principales et mucocèles, elles siègent presque exclusivement au niveau des
dues à des anomalies métaboliques et/ou sécrétoires : les parotides glandes salivaires accessoires, notamment labiales inférieures où
sont de loin les glandes salivaires le plus souvent touchées. elles sont probablement provoquées par la rupture accidentelle
Il s’agit d’une affection de l’adulte que l’on rattache habituellement d’un canal excréteur du fait d’une automorsure accidentelle. Elles
à une cause générale plus ou moins apparente : carence réalisent typiquement un nodule de 5 à 10 mm de diamètre
nutritionnelle ou boulimie, diabète, alcoolisme avec ou sans cirrhose (fig 18) bien limité, de consistance molle, de couleur bleutée. Au
hépatique, insuffisance rénale, perturbations hormonales féminines microscope, on visualise, au sein du chorion, une accumulation
(prépuberté, grossesse, préménopause), hypo- ou hyperthyroïdie, de mucus (fig 19) authentifiée par une coloration par le bleu
traitement, notamment antihypertenseur. Alcian. Ce mucus extravasé suscite l’apparition d’un granulome
macrophagique de type résorptif.
La biopsie montre, au stade floride de la maladie, un aspect
microscopique que l’on peut ne pas percevoir si l’on n’est pas – Mucocèles par rétention. Développées aux dépens des glandes
sensibilisé à ce problème diagnostique : l’hypertrophie acineuse. salivaires accessoires, elles sont dues à l’accumulation de mucus
Celle-ci est due à une hypertrophie des cellules acineuses qui dans la lumière d’un canal dilaté par une obstruction
atteignent une taille de 50 à 70 µm au lieu des 30 à 40 µm habituels. constitutionnelle ou acquise (traumatisme, bouchon muqueux,
Outre leur grande taille, ces cellules présentent un cytoplasme microlithes, tumeurs bénignes) de sa portion proximale. Elles
inhabituellement granuleux (fig 17) ou vacuolaire au sein duquel la s’observent essentiellement chez les sujets âgés et possèdent un
microscopie électronique montre un très grand nombre de granules siège ubiquitaire dans la muqueuse buccale. La cavité contenant
sécrétoires. Elle visualise en outre des altérations des cellules le mucus est ici bordée par un épithélium d’aspect variable. Le
myoépithéliales et surtout des terminaisons du système nerveux mucus peut contenir des microlithes.
autonome qui seraient, pour beaucoup, à l’origine de la lésion. – Il existe des mucocèles mixtes dont le prototype est la ranula
L’affection évolue vers une atrophie parenchymateuse (grenouillette), développée dans la glande sublinguale.
(probablement liée à un épuisement sécrétoire) sans aucun infiltrat – Sialométaplasie nécrosante [2, 4]. Cette affection, qui peut être prise
inflammatoire mais masquée au plan clinique par une lipomatose pour une tumeur (maligne) tant au plan clinique (tuméfaction ou
de substitution. ulcération cratériforme) qu’histologique, intéresse dans plus de 90 %
des cas des glandes salivaires accessoires de la cavité buccale, et
Lésions pseudotumorales des glandes notamment le palais (75 % des cas) où elle touche volontiers la
jonction palais dur-palais mou. Les autres sites de prédilection sont
salivaires la lèvre inférieure, la région rétromolaire de la gencive, la langue.
– Mucocèles [19]. Ce terme générique désigne l’accumulation de On considère en fait qu’il s’agit d’un véritable infarctus (Donath)
mucus dans une cavité qui réalise au plan clinique un nodule frappant une glande salivaire accessoire et source de métaplasie
d’apparence tumorale et de taille variable. Lorsque cette cavité est malpighienne « explosive » pseudotumorale qui évolue

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22-057-B-10 Pathologie non tumorale des glandes salivaires. Anatomie pathologique Stomatologie

19 Mucocèle. Cavité sans 20 Sialométaplasie nécro-


revêtement épithélial, avec sante (glande salivaire ac-
mucus dans la lumière. cessoire médiopalatine).
Hématoxyline-éosine × 150. Métaplasie malpighienne
des canaux excréteurs et né-
crose du parenchyme sali-
vaire sous-jacent. Hémato-
xyline-éosine × 60.

spontanément vers la guérison. Au plan histologique (fig 20), la


lésion initiale (à type de nécrose ischémique [de coagulation]
rapidement entourée par une réaction inflammatoire) est rarement
vue car la biopsie n’est que rarement pratiquée à ce stade. Une
métaplasie malpighienne extensive intéresse alors les lobules ou peut ne pas avoir été intéressée par le prélèvement. Le danger
glandulaires périphériques (non nécrosés) : elle passe souvent au est alors grand de porter un diagnostic de carcinome épidermoïde,
premier plan, alors que la nécrose peut avoir disparu (résorption) devant ces massifs qui paraissent infiltrer le chorion.

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Stomatologie Pathologie non tumorale des glandes salivaires. Anatomie pathologique 22-057-B-10

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