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Annales d’Otolaryngologie et chirurgie cervico-faciale 125 (2008) 331–340

DOSSIER THÉMATIQUE
Classification des tumeurs des glandes salivaires
Classification of salivary gland tumors
P.-A. Just a, L. Miranda a, Y. Elouaret a, T. Meatchi a, S. Hans b, C. Badoual a,*
a
Service d’anatomie et de cytologie pathologiques, faculté de médecine Paris-Descartes, hôpital européen Georges-Pompidou,
20-40, rue Leblanc, 75908 Paris cedex 15, France
b
Services d’otorhinolaryngologie et de chirurgie cervicofaciale, faculté de médecine Paris-Descartes,
hôpital européen Georges-Pompidou, 20-40, rue Leblanc, 75015 Paris, France
Reçu le 25 septembre 2008 ; accepté le 7 octobre 2008

Mots clés : Tumeurs des glandes salivaires ; Classification ; Organisation mondiale de la santé

Keywords: Salivary gland tumors; Classification; World Health Organization

1. INTRODUCTION rapport à la précédente version de 1992 [3], la nouvelle


classification a connu peu de modifications. Mis à part
La pathologie tumorale des glandes salivaires se caractérise l’introduction d’entités rares comme le sialoblastome et le
par sa très grande richesse morphologique. En effet, la dernière lymphadénome, la nouvelle classification reconnaît le carci-
classification de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), nome à cellules claires SAI et le cystadénocarcinome
établie en 2005, reconnaît 24 types différents de tumeurs cribriforme de bas grade, dont la signification et les critères
épithéliales malignes et 12 types de tumeurs épithéliales diagnostiques restent controversés dans la littérature.
bénignes (Tableau 1) [1]. La plupart de ces entités sont
spécifiques des glandes salivaires, en raison de la particularité de
1.1. Généralités
la structure histologique de ces dernières. Le traitement des
tumeurs malignes des glandes salivaires est, à l’heure actuelle,
essentiellement chirurgical et peut parfois être associé à de la 1.1.1. Rappels histologiques
radiothérapie ; la chimiothérapie, n’ayant pas actuellement Les glandes salivaires principales et accessoires normales
apporté la preuve de son efficacité, n’est proposée que dans le présentent globalement le même aspect histologique (Fig. 1)
cadre d’essais cliniques. Des anomalies génétiques sont mises [4]. Elles sont constituées d’unités ductuloacineuses dont les
en évidence dans certains types histologiques particuliers et portions terminales sont les acini. Ces acini peuvent être :
ouvrent le champ de nouvelles voies thérapeutiques : par  séreux, sécrétant les principales enzymes salivaires (amylases,
exemple la surexpression de C-kit rencontrée dans les lysozyme. . .) ;
carcinomes adénoïdes kystiques [2] pourrait être une piste  muqueux, sécrétant de la mucine salivaire ;
pour une thérapeutique ciblée. Nous présentons ici la dernière  séromuqueux regroupant alors les deux types cellulaires
classification de l’OMS des tumeurs des glandes salivaires, constituant les acini séreux et muqueux.
publiée en 2005, en décrivant les principaux caractères La glande parotide est une glande séreuse pure, la sous-
anatomopathologiques des tumeurs les plus fréquentes ainsi maxillaire est mixte à prédominance séreuse et la sublinguale
que les récentes découvertes moléculaires les concernant. Par est également mixte mais à prédominance muqueuse. Les
glandes salivaires accessoires sont de type muqueux pratique-
ment pur. Les acini comportent une couche de cellules
* Auteur correspondant. épithéliales luminales circonscrites par une couche de cellules
Adresse e-mail : cecile.badoual@egp.aphp.fr (C. Badoual). myoépithéliales. Le système excréteur comprend d’amont en
0003-438X/$ see front matter ß 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.aorl.2008.10.003
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Tableau 1
Classification des tumeurs des glandes salivaires selon l’Organisation mondiale
de la santé (OMS) (2005) [1].
Tumeurs épithéliales malignes
Carcinome à cellules acineuses
Carcinome mucoépidermoïde
Carcinome adénoïde kystique
Adénocarcinome polymorphe de bas grade
Carcinome épithélial–myoépithélial
Carcinome à cellules claires SAI
Adénocarcinome à cellules basales
Carcinome sébacé
Lymphadénocarcinome sébacé
Cystadénocarcinome
Cystadénocarcinome cribriforme de bas grade
Adénocarcinome mucineux
Carcinome oncocytaire
Carcinome canalaire salivaire
Adénocarcinome SAI
Carcinome myoépithélial Fig. 1. Parotide normale (HES  40). Acini séreux avec, au centre, un canal
Carcinome ex-adénome pléomorphe excréteur. Immunohistochimie avec l’anticorps antiactine musculaire lisse.
Carcinosarcome Cet immunomarquage met en évidence une couche de cellules
Adénome pléomorphe métastasiant myoépithéliales entourant les cellules luminales des acini.
Carcinome épidermoïde
Carcinome à petites cellules
Carcinome à grandes cellules
Carcinome lymphoépithélial en évidence par les antikératines de bas poids moléculaire, les
Sialoblastome cellules basales et myoépithéliales par les antikératines de haut
Tumeurs épithéliales bénignes poids moléculaire. Les cellules myoépithéliales expriment
Adénome pléomorphe
Myoépithéliome également l’actine musculaire lisse, la P63, la caldesmone et
Adénome à cellules basales la calponine (Fig. 1).
Tumeur de Warthin
Oncocytome 1.1.2. Les tumeurs des glandes salivaires
Adénome canaliculaire Par leur complexité histologique, les glandes salivaires
Adénome sébacé
Lymphadénome sébacé ou non constituent un modèle très intéressant pour l’étude de la
Papillome canalaire progression tumorale. De plus, plusieurs tumeurs bénignes des
Papillome canalaire inversé glandes salivaires peuvent connaître une transformation
Papillome intracanalaire maligne, permettant l’approche des processus complexes de
Sialadénome papilleferum
la cancérogenèse. L’exemple le plus connu est le carcinome
Cystadénome
Tumeurs des tissus mous survenant sur un adénome pléomorphe préexistant, mais
Hémangiome l’adénome à cellules basales, le myoépthéliome l’oncocytome et
Tumeurs hématologiques la tumeur de Warthin peuvent également évoluer vers la
Lymphome de Hodgkin malignité [6]. De même, certains carcinomes peuvent évoluer
Lymphome B diffus à grandes cellules du bas vers le haut grade comme le carcinome adénoïde
Lymphome B extraganglionnaire de la zone marginale
Tumeurs secondaires kystique, le carcinome mucoépidermoïde et le carcinome
épithélial–myoépithélial [6].
Les entités écrites en italique ont été introduites en 2005, par rapport à la précédente La fréquence des tumeurs malignes varie en fonction de la
classification de 1992. localisation. Par exemple, alors que les tumeurs bénignes
représentent 78 % des tumeurs des glandes salivaires de la lèvre
aval les canaux intercalaires, striés et excréteurs. Ces canaux supérieure et 68 % des tumeurs de la parotide, elles, ne
sont revêtus par un épithélium cylindrique unistratifié soutenu représentent que 30 % des tumeurs des glandes sous-linguales
par une couche de cellules myoépithéliales (canaux inter- et 10 à 15 % des tumeurs des glandes salivaires accessoires de la
calaires) ou de cellules basales (canaux striés et canaux en aval). langue et du plancher buccal [7]. Par ailleurs, certains types
La parotide présente quelques particularités : elle peut en effet histologiques sont rencontrés préférentiellement dans certai-
renfermer des îlots de glandes sébacées, des nodules nes localisations. Ainsi, la tumeur de Warthin, l’adénome et
lymphoïdes et des ganglions lymphatiques. l’adénocarcinome à cellules basales et l’adénocarcinome sébacé
L’immunohistochimie permet de souligner les différents sont presque exclusivement parotidiens. De même, le
types cellulaires présents dans les glandes salivaires normales et carcinome à cellules acineuses, l’adénome et l’adénocarcinome
de mettre en évidence la ou les différenciations des cellules à cellules oncocytaires, l’adénocarcinome canalaire salivaire,
composant les différents types de proliférations tumorales l’adénome pléomorphe et le carcinome ex- (sur) adénome
(Tableau 2) [4,5]. Globalement, les cellules luminales sont mises pléomorphe sont préférentiellement (80 %) parotidiens [8].
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Tableau 2
Principaux caractères immunohistochimiques des cellules normales constituant les glandes salivaires.

Anticorps AE1/AE3 CK5 CK14 Actine musculaire lisse P63

Cellules luminales Acini + 0 0 0 0


Pièce intercalaire +++ 0 0 0 0
Canaux striés +++ 0 0 0 0
Canaux excréteurs +++ 0 0 0 0
Cellules myoépithéliales + +++ +++ +++ ++
Cellules basales + +++ +++ 0 +++

CK : cytokératine.

L’adénocarcinome polymorphe de bas grade, l’adénome dans la classification de l’OMS en présentant en premier les
canaliculaire et les papillomes intracanalaires sont plus entités les plus importantes et en regroupant dans certains
fréquents dans les glandes salivaires accessoires [9]. chapitres certaines tumeurs bénignes avec leur corollaire malin,
Dans les glandes salivaires accessoires, les trois tumeurs en raison de leur parenté histologique.
malignes les plus fréquentes sont le carcinome adénoïde
kystique, le carcinome mucoépidermoïde et le carcinome 2. LES TUMEURS ÉPITHÉLIALES
polymorphe de bas grade [9], alors que dans la parotide il s’agit
du carcinome mucoépidermoïde, du carcinome adénoïde 2.1. Adénome pléomorphe, adénome pléomorphe
kystique, du carcinome à cellules acineuses et de l’adénocarci- métastasiant et carcinome ex- (sur) adénome
nome SAI [7]. pléomorphe

1.1.3. Le rôle du pathologiste dans la prise en L’adénome pléomorphe est la tumeur la plus fréquente des
charge des tumeurs des glandes salivaires glandes salivaires, avec une prédilection pour la parotide (80 %)
Le rôle du pathologiste dans la prise en charge des tumeurs [7]. Il s’agit d’une tumeur bénigne dont le caractère
des glandes salivaires est de déterminer le type histologique pléomorphe fait référence à une grande richesse architecturale
exact de la tumeur, d’établir les facteurs histopronostiques contrastant avec le monomorphisme des cellules épithéliales et
associés et de préciser la qualité de l’exérèse. Afin d’améliorer myoépithéliales qui la composent. Celles-ci sont en effet le plus
la prise en charge thérapeutique du patient et d’éviter une souvent régulières et « rassurantes » sur le plan cytologique. Un
intervention chirurgicale dans certaines circonstances, un des éléments importants du diagnostic est l’observation d’un
diagnostic par cytoponction à l’aiguille est souvent proposé. stroma particulier qui, de façon très caractéristique, prend un
Par exemple, si la cytoponction et l’IRM sont en faveur d’une aspect myxoïde, avec parfois une différenciation cartilagineuse
tumeur de Warthin, une surveillance simple peut être ou osseuse (Fig. 2) [1,4]. Des secteurs très cellulaires sont
proposée. La cytoponction à l’aiguille permet souvent parfois observés (on parle alors « d’adénome pléomorphe
d’apporter un diagnostic rapide et fiable pour un cytopa- cellulaire »). Une capsule est le plus souvent observée, sauf
thologiste entraîné. La sensibilité varie de 73 à 93 % et la parfois dans les adénomes pléomorphes dont le stroma est
spécificité de 85 à 98 % selon les séries [10]. Il existe également essentiellement mucoïde ou dans les localisations buccales ou
un intérêt économique, avec un coût faible, et une réduction du
nombre d’interventions chirurgicales si cet examen conforte le
chirurgien dans un diagnostic de bénignité. Le cytodiagnostic
préopératoire permettrait ainsi une économie de 25 % par
patient pris en charge pour un nodule des glandes salivaires
[11]. L’examen peropératoire, bien qu’il soit très controversé
dans les pays anglo-saxons, garde sa place dans la prise en
charge des tumeurs des glandes salivaires. En effet, avec une
sensibilité de 74 %, une spécificité de 99 %, un taux de faux
négatifs de 3,5 % et un taux de faux positifs de 0,83 %, l’examen
extemporané est une technique fiable pour différencier les
tumeurs malignes des bénignes quand un diagnostic préo-
pératoire n’a pas pu être posé. Cependant, le diagnostic de
sous-type histologique est parfois plus hasardeux, compte tenu
du grand polymorphisme architectural des tumeurs des glandes
salivaires. L’examen extemporané garde aussi son intérêt pour
l’analyse des marges opératoires [12].
Nous avons choisi de présenter les entités les plus Fig. 2. Adénome pléomorphe (HES  20). Petites travées de cellules
fréquemment rencontrées dans la pratique quotidienne. Nous régulières épithéliales mêlées aux cellules myoépithéliales, de plus grande
avons volontairement choisi un plan différent de celui adopté taille, au sein d’un abondant stroma myxoïde et fibreux.
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nasales [9]. Des effractions capsulaires, une capsule incomplète, l’examen histologique définitif, afin de ne pas méconnaître un
des pseudopodes et des nodules satellites sont fréquents [13], foyer transformé. Le diagnostic différentiel avec un adénome
mais ne constituent pas pour autant des critères de malignité. pléomorphe cellulaire peut être difficile quand le carcinome ex-
Cependant, ils rendent difficile l’appréciation de la qualité de la adénome pléomorphe est très bien différencié. Alors que
résection tumorale et semblent faciliter la récidive locale. Bien l’étude immunohistochimique n’a aucun intérêt dans les
que ces tumeurs soient bénignes, la récidive à cinq et à dix ans adénomes pléomorphes, son utilisation dans les carcinomes
survient respectivement dans 3,4 et 6,8 % des cas survenant ex-adénome pléomorphe peut être justifiée en particulier pour
dans la glande parotide (récidive rare dans les glandes salivaires déterminer l’index de prolifération de la composante maligne.
accessoires). Les facteurs classiquement associés à la récidive La progression tumorale des carcinomes ex-adénome pléo-
ou à la persistance sont l’âge jeune au traitement, le sexe morphe semble se faire selon trois étapes successives [6]. Une
féminin, un aspect histologique essentiellement mucoïde de la dysfonction de la protéine antioncogène P53 est probablement
composante conjonctive, la présence d’une invasion ou d’un à l’origine de ces lésions [19].
franchissement capsulaire, un essaimage peropératoire et la Conceptuellement, on peut définir trois groupes de tumeur
technique opératoire (énucléation versus parotidectomie) au pronostic différent en fonction de leur niveau d’infiltration :
[14,15]. Environ 70 % des adénomes pléomorphes présentent  les carcinomes intracapsulaires, limités à l’adénome pléo-
des aberrations cytogénétiques dont les plus fréquentes morphe préexistant ;
impliquent le gène PLAG1 situé sur 8q12 codant un facteur  les carcinomes à invasion minime, s’étendant au-delà de la
de transcription et le gène HMGA2 sur 12q13-15 codant une capsule sur une distance inférieure à 1,5 mm selon l’OMS ;
protéine non histone associée à la chromatine [16]. Ces  les carcinomes invasifs [1].
anomalies semblent être spécifiques de l’adénome pléomorphe En pratique, il est souvent difficile d’estimer le niveau
et pourraient constituer une aide diagnostique. d’invasion, notamment quand les limites de l’adénome
On parle d’adénome pléomorphe métastasiant devant un pléomorphe initial sont imprécises histologiquement. La survie
adénome pléomorphe d’aspect histologique complètement est entre 18 et 50 % à dix ans [1,20].
bénin mais qui s’accompagne d’une dissémination locorégionale
ou à distance. Cette dissémination semble être secondaire à 2.2. La tumeur de Warthin
des récidives multiples et/ou interventions chirurgicales
répétées qui permettent à la tumeur d’accéder au réseau La tumeur de Warthin (autrement appelée adénolymphome
vasculaire veineux [17]. Ces localisations secondaires, généra- ou cystadénolymphome) est une tumeur bénigne rencontrée
lement osseuses, pulmonaires et ganglionnaires, surviennent presque exclusivement dans la parotide et les ganglions
jusqu’à 55 ans après l’adénome pléomorphe initial [1,4]. lymphatiques périparotidiens. La multifocalité ainsi que la
Le carcinome ex- (sur) adénome pléomorphe est un bilatéralité se rencontrent dans 12–20 % et 5–14 % des cas
carcinome survenant sur un adénome pléomorphe préexistant respectivement et il existe un lien avec le tabagisme [1]. C’est
(Fig. 3). Tous les types histologiques de carcinomes peuvent une tumeur du sujet âgé (âge moyen : 62 ans) et elle est rare
être observés [18]. Il s’agit d’un diagnostic difficile, notamment avant 40 ans [1]. Cette tumeur comporte de façon
lors d’un examen extemporané, car la composante maligne caractéristique des structures glandulaires oncocytaires et
peut être très minime. Ce problème inhérent à l’échantillon- un stroma lymphoïde. Les structures glandulaires, souvent
nage doit faire réaliser de très nombreux prélèvements pour kystiques, parfois d’architecture papillaire, sont revêtues par un
épithélium bistratifié particulier, comprenant une couche
interne de cellules cylindriques ou oncocytaires et une couche
externe de cellules d’aspect basaloïde (Fig. 4). Les cellules
oncocytaires sont de grandes cellules qui apparaissent très
éosinophiles au microscope par leur grande richesse en
mitochondries. Le stroma lymphoïde est d’abondance variable,
comprenant des follicules à centre clair [1,4]. Il est important de
signaler que l’aspect morphologique peut être modifié de façon
très importante après une ponction cytologique [21].
Le taux de récidive est de l’ordre de 2 à 5 % [1,4]. La
transformation maligne est exceptionnelle et peut se faire à la
fois aux dépends des composantes épithéliale (carcinome) et
lymphoïde (lymphome) [22].

2.3. Carcinome adénoïde kystique

Le carcinome adénoïde kystique (anciennement appelé


Fig. 3. Carcinome ex- (sur) adénome pléomorphe (HES  20). Présence
cylindrome) est une tumeur maligne fréquente et très agressive
d’un contingent invasif, carcinomateux en bas de la figure associé à un sur le plan locorégional. Elle est constituée de cellules
adénome pléomorphe. épithéliales et myoépithéliales. Ces cellules s’agencent le plus
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Fig. 4. Tumeur de Warthin. Structures kystiques délimitées par un Fig. 6. Carcinome mucoépidermoïde. Présence de cellules mucosécrétantes
épithélium oncocytaire, au sein d’un abondant tissu lymphoïde (HES  10). mêlées à des cellules intermédiaires bordant un kyste rempli de mucus
(HES  40).

souvent en formations cribriformes, tubuleuses ou solides. La certaine efficacité de l’imatinib (Glivec1) dans les carcinomes
présence d’un neurotropisme important (engainements péri- adénoïdes kystiques des glandes salivaires [23,24], les études de
nerveux), quoique non pathognomonique, est un élément phase II publiées jusqu’à présent n’ont pas permis de montrer
essentiel pour le diagnostic [1,4] (Fig. 5). L’infiltration locale est l’efficacité de cette molécule dans cette indication [25–27]. En
souvent étendue et insidueuse. L’étude extemporanée des fait, de très nombreuses tumeurs bénignes et malignes des
marges d’exérèse peut être nécessaire. glandes salivaires présentent un immunomarquage, d’intensité
La survie à cinq et dix ans est de 80–90 % et 35 % variable, avec l’anti-C-kit (CD117) [28].
respectivement. Les facteurs associés à un mauvais pronostic
incluent le sous-type histologique solide, un index de 2.4. Carcinome mucoépidermoïde
prolifération élevé et la récidive. L’envahissement ganglionnaire
est rare [1,4]. Récemment, il a été montré qu’environ 90 % des Le carcinome mucoépidermoïde est la tumeur maligne la
carcinomes adénoïdes kystiques surexpriment C-kit en plus fréquente dans la parotide. Elle est composée de trois
immunohistochimie [2]. Cette surexpression a permis d’envi- types cellulaires : cellules mucineuses (sécrétant du mucus),
sager la possibilité d’une thérapeutique ciblée, dirigée contre cellules malpighiennes et cellules de type intermédiaire (Fig. 6).
cette protéine transmembranaire à activité tyrosine kinase, à La proportion de ces trois types cellulaires varie d’une tumeur à
l’image de ce qui est proposé dans les tumeurs stromales l’autre mais aussi au sein d’une même tumeur. Des cellules
gastro-intestinales (GIST) et la leucémie myéloïde chronique. claires, cylindriques et oxyphiles sont souvent rencontrées,
Cependant, malgré quelques observations rapportant une parfois de façon majoritaire. La maturation épidermoïde est
rare. Ces tumeurs présentent une architecture à la fois kystique
et solide [1,4].
Le diagnostic différentiel est le carcinome épidermoïde, peu
fréquent dans les glandes salivaires, et le carcinome adénos-
quameux qui comporte un contingent de carcinome épider-
moïde vrai associé à un contingent d’adénocarcinome vrai.
Le pronostic est habituellement favorable, moins de 10 %
des patients décèdent de ce carcinome. Différents systèmes de
grading pronostique ont été proposés. Les principaux carac-
tères histologiques associés à un mauvais pronostic sont une
proportion faible de cellules mucosécrétantes, la présence
d’engainements périnerveux, un index mitotique supérieur à
quatre mitoses pour dix champs au fort grossissement, la
présence de secteurs de nécrose ou anaplasiques et une
proportion d’espaces kystiques inférieure à 20 % de la surface
tumorale [1,4].
Sur le plan immunohistochimique, une forte expression de
Fig. 5. Carcinome adénoïde kystique. Prolifération faite de tubes de taille MUC1 est associée à un fort potentiel de récidive et de
variable bordés par des cellules de petite taille (HES  20). métastase. L’expression de MUC4 est, quant à elle, associée à
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un faible risque de récidive [29]. La découverte de la 2.6. Adénocarcinome polymorphe de bas grade
translocation t(11;19)(q21;p13) survenant dans plus de 50 %
des carcinomes mucoépidermoïdes a permis d’établir un sous- L’adénocarcinome polymorphe de bas grade est une tumeur
groupe de tumeurs au pronostic particulièrement favorable. maligne, au potentiel métastatique bas, caractérisée par sa
Cette translocation, à l’origine du gène de fusion mect1–maml2, diversité architecturale. En effet, alors que la cytologie est très
est en effet associée à des tumeurs à faible risque de récidive régulière (cellules de taille moyenne, au noyau ovalaire et peu
locale, de métastase et de mortalité [30]. hyperchromatique), l’architecture est très hétérogène et
variable au sein d’une même tumeur : lobulaire, papillaire,
2.5. Carcinome à cellules acineuses kystique, cribriforme ou trabéculaire. Un angio- et un
neurotropisme sont fréquemment observés et l’infiltration
Il n’existe pas de corollaire bénin au carcinome à cellules des structures adjacentes est constante. Il s’agit d’une tumeur
acineuses. des glandes salivaires accessoires, essentiellement palatines. Le
Le carcinome à cellules acineuses est une tumeur maligne diagnostic différentiel est difficile en extemporané et se fait :
dans laquelle les cellules tumorales présentent une différen-  avec l’adénome pléomorphe qui partage sa richesse
ciation séreuse. Il s’agit de tumeurs très bien différenciées, architecturale mais qui, par sa capsule, respecte le paren-
organoïdes, dont l’architecture est variable. Elles se recon- chyme salivaire adjacent et qui se reconnaît par son stroma
naissent par l’aspect des cellules acineuses qui les composent. caractéristique ;
Ces cellules sont de grande taille, polygonales, au cytoplasme  sur des fragments où seule l’architecture cribriforme est
basophile ou clarifié (Fig. 7), comportant de fines granula- représentée, le carcinome adénoïde kystique qui partage son
tions, colorées avec le PAS, correspondant au grain de neurotropisme [34].
zymogène. Le pronostic est très bon avec un taux de récidive locale
En moyenne, et selon les séries, le risque de récidive est estimé entre 9 et 17 %. Les métastases ganglionnaires ou
estimé à 35 % et la mortalité due au carcinome à 16 %. Les viscérales sont rares mais peuvent s’observer plusieurs dizaines
facteurs associés à un mauvais pronostic sont la taille élevée, la d’années après la chirurgie initiale [35].
résection incomplète et la localisation au lobe profond de la
parotide [1,4]. Les tentatives pour établir un grading 2.7. Adénome et adénocarcinome à cellules basales
histopronostique sont restées peu contributives, mis à part
l’association d’un index de prolifération élevé avec un mauvais Ces tumeurs se caractérisent par une morphologie
pronostic [31]. Souvent de bas grade, certains carcinomes à basaloïde des cellules tumorales. Il s’agit de cellules mono-
cellules acineuses peuvent évoluer vers un carcinome de haut morphes de petite taille, semblables aux cellules de la couche
grade avec pléomorphisme cytologique et index mitotique basale des épithéliums de type malpighien. L’architecture peut
élevé [32]. être :
Quelques données sur les mécanismes moléculaires  solide, formant des îlots séparés par un stroma collagénique ;
survenant dans l’oncogenèse des carcinomes à cellules  membraneuse dans lesquelles des travées de cellules
acineuses sont décrites. Un des éléments clés est la élaborent une membrane basale hyalinisée très épaisse ;
phosphorylation de la protéine Rb (pour rétinoblastome)  trabéculaire dont les travées sont anastomosées entre elles ;
suite à une surexpression de la cycline D1, protéine impliquée  tubulaire avec formation de lumières au sein des massifs
dans le cycle cellulaire [33]. tumoraux.
Dans ces deux entités les atypies cytonucléaires sont
discrètes et l’index mitotique bas. Le diagnostic de malignité
(adénocarcinome versus adénome) se fait uniquement par
l’observation d’un envahissement tumoral des structures
adjacentes. L’utilisation d’un marqueur de prolifération comme
le Ki67 peut également être utile pour différencier ces deux
entités [36]. L’adénocarcinome à cellules basales, avec un fort
potentiel de récidive, peut parfois être très mutilant sur le plan
local ; cependant les métastases sont rares et la mortalité
spécifique basse [1,4].

2.8. Carcinome épithélial–myoépithélial

Le carcinome épithélial–myoépithélial est une tumeur


maligne formant de façon caractéristique des structures
canalaires composées d’une couche interne de cellules
épithéliales et d’une couche externe de cellules myoépithéliales
Fig. 7. Carcinome à cellules acineuses. Les cellules tumorales ont un claires (Fig. 8). De cette double différenciation, certains auteurs
cytoplasme abondant, microkystique. suggèrent la possibilité d’une parenté avec le carcinome
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Le carcinome in situ, encore appelé carcinome intracana-


laire, est un concept très controversé. Il suppose que tous les
massifs carcinomateux soient circonscrits par une couche
intacte de cellules myoépithéliales [6,41,42]. Son existence
reste discutée.

2.10. Myoépithéliome et carcinome myoépithélial

Le myoépithéliome et le carcinome myoépithélial sont


composés exclusivement de cordons de cellules myoépithélia-
les. Ces cellules peuvent avoir une très grande variété
morphologique : cellules fusiformes, stellaires, épithélioïdes,
plasmocytoïdes ou au cytoplasme clair, très riches en
glycogène. Cependant, dans la plupart des cas, un seul type
cellulaire est retrouvé. L’immunohistochimie confirme la
nature myoépithéliale de ces lésions (marquage des cellules
Fig. 8. Carcinome épithélial–myoépithélial constitué d’une double
avec les anticorps anti-PS100, antimuscle lisse, anticaldesmone,
population cellulaire. Les cellules épithéliales bordent les kystes et sont
entourées par les cellules myoépithéliales (HES  20). anti calponine et anticytokératines [AE1/AE3]). La formation de
structures canalaires est rare. Le risque de récidive locale des
myoépithéliomes semble être moins important que celui
adénoïde kystique, d’autant plus que quelques cas de tumeurs observé dans les adénomes pléomorphes. Le carcinome
hybrides (carcinome épithélial–myoépithélial ou carcinome myoépithélial diffère du myoépithéliome par l’infiltration de
adénoïde kystique) ont été décrits [37]. structures adjacentes et par son potentiel métastatique. Il s’agit
Le taux de récidive est d’environ 40 %. Il s’agit d’une tumeur de tumeurs localement très agressives avec des récidives
habituellement de bas grade avec une survie à dix ans locales multiples fréquentes, surtout dans les tumeurs très
supérieure à 70 % et une évolution métastatique (ganglions mitotiques et/ou présentant d’importantes atypies cytonu-
régionaux, poumon, foie) inférieure à 15 %. En analyse cléaires.
univariée, les facteurs associés à la récidive sont l’invasion
angiolymphatique, la nécrose tumorale, une composante 2.11. Oncocytome et carcinome oncocytaire
myoépithéliale anaplasique et une résection initiale incomplète
[38]. Ces tumeurs se caractérisent par l’aspect des cellules
Certains carcinomes épithéliaux myoépithéliaux peuvent épithéliales, dites oncocytaires (encore appelées oxyphiles), qui
progresser vers un carcinome myoépithélial de haut grade les composent. Ces cellules sont de grande taille, arrondies ou
caractérisé par prédominance de la composante myoépithéliale polyédriques, au cytoplasme très éosinophile et granuleux. Cet
anaplasique ou alors vers un carcinome indifférencié avec perte aspect est dû à leur grande richesse en mitochondries. Le
de la différenciation myoépithéliale [39]. stroma est habituellement grêle, très vascularisé. Environ 7 %
des oncocytomes se présentent de façon bilatérale. La récidive
2.9. Carcinome canalaire salivaire, est rare. Les carcinomes oncocytaires, fréquemment observés
cystadénocarcinome cribriforme de bas grade et en association avec un oncocytome préexistant, se distinguent
carcinome intracanalaire de ces derniers par une architecture de type adénocarcino-
mateuse associée à des atypies cytonucléaires. Il s’agit de
Le carcinome canalaire salivaire est une tumeur maligne rare tumeurs de haut grade, avec récidives fréquentes et une
mais qui constitue l’entité la plus agressive des glandes importante lymphophylie.
salivaires. Il se caractérise par sa parenté morphologique avec
le carcinome canalaire infiltrant du sein. L’architecture peut 2.12. Carcinome à cellules claires SAI (sans autre
être trabéculaire, cribriforme, massive avec comédonécrose ou indication)
micropapillaire, voire même sarcomatoïde. On observe
souvent, comme c’est habituellement le cas dans les tumeurs Le carcinome à cellules claires SAI est une tumeur non
mammaires, une composante de type intracanalaire, le plus encapsulée, infiltrante, composée par une population mono-
souvent cribriforme [1,4]. La récidive et la dissémination morphe de cellules polyédriques dont le cytoplasme est clair
métastatique sont observées dans 33 et 46 % des cas sur les colorations standard et coloré en rose par le PAS. Cet
respectivement. La mortalité liée au cancer est de 65 %, le aspect est dû à la grande richesse en glycogène de ces cellules.
décès survenant le plus souvent dans les quatre ans. Le De nombreuses tumeurs des glandes salivaires peuvent avoir
pronostic est encore plus sombre dans la variante micro- une composante plus ou moins extensive de cellules claires
papillaire [1,4]. La surexpression de c-erbB-2 est fréquente comme le carcinome mucoépidermoïde, le carcinome à cellules
[39], permettant d’envisager une thérapeutique ciblée par acineuses, le carcinome épithélial–myoépithélial, le carcinome
trastuzumab (Herceptin1) [40]. myoépithélial, le carcinome sébacé et certaines tumeurs
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pronostic est le plus souvent réservé, compte tenu du


caractère agressif de ces tumeurs [43]. La survie est en effet
estimée à 55 % à dix ans [44].

3. TUMEURS DES TISSUS MOUS

Les tumeurs des tissus mous représentent environ de 2 à


5 % des tumeurs des glandes salivaires et peuvent être bénignes
ou malignes. Elles ont un aspect superposable à celui rencontré
dans d’autres régions de l’organisme. Les tumeurs bénignes les
plus fréquentes sont de nature vasculaire (le plus souvent des
hémangiomes, plus rarement des lymphangiomes), nerveuse
(neurofibromes ou schwannomes) et fibroblastique ou
myofibroblastique (le plus souvent des fasciites nodulaires et
des fibromatoses). Les lipomes sont souvent reconnus à l’IRM.
Fig. 9. Adénocarcinome SAI correspondant à une population tumorale Une nouvelle variante de lipome dans laquelle on observe des
infiltrante prenant des inflexions architecturales massives, tubulaires ou reliquats épithéliaux salivaires a été récemment décrite sous le
cordonales (HES  20). nom de sialolipome et constitue une entité assez spécifique des
glandes salivaires.
Les sarcomes incluent, par ordre de fréquence, l’hémangio-
secondaires [1]. Le carcinome à cellules claires SAI se définit
péricytome, le schwannome malin, le fibrosarcome, l’histiocy-
par l’absence d’aspect histologique caractéristique de ces
tome fibreux malin, le rhabdomyosarcome, l’angiosarcome et
autres tumeurs et par l’aspect très monomorphe des cellules
le synovialosarcome.
claires. Le pronostic est excellent avec un faible potentiel
métastatique ; la mortalité est très faible [1].
4. TUMEURS HÉMATOLOGIQUES
2.13. Adénocarcinome SAI (sans autre indication)
Les lymphomes représentent environ 2 % des tumeurs des
L’adénocarcinome SAI se définit comme étant une tumeur glandes salivaires. Il s’agit le plus fréquemment de lymphomes
maligne, souvent parotidienne, à différenciation canalaire ou non hodgkiniens de phénotype B. Parmi les tumeurs à petites
glandulaire, qui ne présente aucune des caractéristiques cellules, le plus fréquent est le lymphome B de la zone marginale
histologiques des autres types de carcinomes des glandes extraganglionnaire de type MALT suivi du lymphome du
salivaires. Histologiquement, ces tumeurs présentent souvent manteau. La sialadénite lymphoépithéliale, associée au syn-
une architecture variée (Fig. 9). drome de Sjögren, est considérée comme une lésion
L’adénocarcinome SAI doit être différencié des tumeurs précurseur du lymphome de type MALT (Fig. 10). Le lymphome
hybrides qui sont composées de deux contingents individualisés B diffus à grandes cellules est le lymphome à grandes cellules le
et bien différenciés qui reproduisent deux types histologiques plus fréquent. Les diagnostics différentiels incluent une
connus. Les données du pronostic sont difficilement inter- extension ganglionnaire d’un lymphome B ganglionnaire et
prétables du fait de la très grande hétérogénéité des tumeurs de nombreuses maladies inflammatoires s’accompagnant d’une
entrant dans cette catégorie diagnostique. Cependant, le hyperplasie du tissu lymphoïde comme la maladie de Kimura, la

Fig. 10. Lymphome de type MALT. a : prolifération lymphoïde détruisant un reliquat épithélial salivaire (HES  40) ; b : l’anticorps anti-CD20 marque les cellules
lymphoïdes B tumorales ; c : destruction épithéliale par la prolifération tumorale, mise en évidence par un anticorps anticytokératine.
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sialadénite chronique sclérosante (tumeur de Küttner) ou la [19] Ihrler S, Weiler C, Hirschmann A, et al. Intraductal carcinoma is the
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Les métastases représentent environ 5 % de toutes les
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tumeurs des glandes salivaires. Elles peuvent être secondaires à [22] Park CK, Manning Jr JT, Battifora H, Medeiros LJ. Follicle center
une extension par contiguité d’une tumeur ORL non salivaire lymphoma and Warthin’s tumor involving the same anatomic site. Report
ou à la diffusion hématogène d’une tumeur située à distance. of two cases and review of the literature. Am J Clin Pathol
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