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réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie # 212_Janvier 2012_Cahier 1

Revues Générales
Dermatopédiatrie

Les acrosyndromes de l’enfant

RÉSUMÉ : Les acrosyndromes de l’enfant comportent essentiellement des acrosyndromes permanents


(acrocyanose essentiellement), paroxystiques (phénomène de Raynaud et, plus rarement, érythermalgie,
engelures et acroparesthésies) ou transitoires (viroses, maladie de Kawasaki).
Certaines causes génétiques rares sont associées à un phénomène de Raynaud ou à un lupus-engelure, et
sont à évoquer en cas d’anomalies constitutionnelles associées. L’étude de l’anamnèse et un examen clinique
rigoureux sont essentiels pour orienter le diagnostic.

L a prévalence des acrosyndromes


n’est pas connue chez l’enfant,
mais ils représentent une cause
non exceptionnelle de consultation en
pédiatrie. Une analyse clinique rigou-
de Raynaud (PR) chez l’enfant et, rare-
ment, l’érythermalgie, les engelures et
les acroparesthésies.

1. Le phénomène de Raynaud
reuse est importante pour orienter le
diagnostic étiologique. Le PR est lié à une vasoconstriction
excessive, le plus souvent d’origine
Il convient de distinguer les acrosyn- vasculaire de cause fonctionnelle ou
dromes paroxystiques, les acrosyn- structurale, et plus rarement à des ano-
dromes permanents et les acrosyn- malies neurogènes (stimulation des
dromes transitoires (fig. 1) récepteurs a adrénergiques) ou des
facteurs intravasculaires chez l’enfant.
Le PR de l’enfant touche très majori-

➞ B. Bader-Meunier ,
C. BodeMer2
1
[ Les acrosyndromes
paroxystiques
tairement les filles avec un âge moyen
de survenue d’environ 12 ans [1]. Son
1 Service d’Immunologie et diagnostic est souvent facile et repose
Rhumatologie pédiatrique, Les acrosyndromes paroxystiques com- sur l’analyse clinique. Il est caractérisé
Centre de référence “Arthrites
juvéniles”, portent essentiellement le phénomène par une décoloration des doigts provo-
UFR Necker-Enfants malades, PARIS.
2 Service de Dermatologie,
et de Dermatologie pédiatrique Les dix points clés pour orienter le diagnostic étiologique sont :
UFR Necker-Enfants malades, PARIS.
l Le caractère paroxystique ou non. l Le caractère uni- ou bilatéral.

l L’existence ou non de facteurs déclen- l L’existence ou non d’antécédents fami-


chants ou calmants. liaux d’acrosyndrome.

l Le caractère douloureux ou non. l L’existence ou non d’anomalies de l’exa-


men clinique, constitutionnelles (notam-
l La présence ou non de changement de ment atteinte neurologique, retard statural)
couleur locale : aspect érythémateux, cya- ou acquises (notamment recherche atten-
nique, blanc. tive de signes évocateurs de connectivite,
l La présence ou non de modification de la dermatomyosite ou sclérodermie, palpation
température locale. des pouls périphériques).

l L’existence ou non de troubles trophiques. l La recherche de prise médicamenteuse ou


de toxiques.

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Revues Générales
Dermatopédiatrie

NFS, VS, CRP, FAN, capillaroscopie


Phénomène
Association à des anomalies constitutionnelles :
De Raynaud
recherche de mutations spécifiques selon le contexte
(TREX1, TRAP, etc.)

Avec modification NFS, VS, FAN, ± myélogramme, recherche mutation


Erythermalgie du gène SCN9A, ± dosage mercure selon contexte
de couleur locale

Engelure Si atypie : NFS, FAN, ± biopsie peau,


Paroxystique
± recherche de mutation TREX 11 mutations

Sans modification Maladie de Fabry Dosage a galactosidase


Acroparesthésies
de couleur locale

Acrocyanose
Permanent

Hyperhidrose

Virose (EBV, parvovirus)


Transitoire Kawasaki, etc.

Fig. 1 : Trois types d’acrosyndromes.

quée par le froid, évoluant typiquement dans la sclérodermie systémique, qui est – le syndrome d’Aicardi-Goutières [5],
par accès triphasiques : pâleur, cyanose, cependant elle-même exceptionnelle se manifestant par une encéphalopathie
hyperhémie. Cependant, ces accès peu- chez l’enfant [2, 3]. Dans une série récente précoce avec spasticité, microcéphalie
vent être également biphasiques, voire de 120 enfants ayant des anticorps anti- progressive et calcifications des noyaux
monophasiques. Le diagnostic peut être phospholipides, 6 % avaient un PR [4] ; gris centraux. Cette atteinte est parfois
plus difficile dans les formes cyaniques associée à une fièvre et une hépatosplé-
pures (acrocyanose paroxystique) ou l Exceptionnellement, une cryoglobu- nomégalie et une atteinte auto-immune
en cas d’association à une acrocyanose linémie ou des pathologies locales vas- (cytopénie, lupus) et des pseudo-enge-
permanente. Enfin, les mains, pieds, culaires ; lures ou un PR. L’augmentation de l’in-
nez, bouche, et le lobe des oreilles peu- terféron-a dans le LCR est très évoca-
vent être touchés. Il est primitif dans la l Des causes médicamenteuses : rita- trice du diagnostic qui sera confirmé par
grande majorité des cas pédiatriques. line, estrogènes, bêta-bloquants, ciclos- une étude génétique (mutations homo-
La recherche d’une étiologie dans le porine ; zygotes ou hétérozygotes composites
PR secondaire repose dans un premier de TREX 1, RNASEH2A, RNASEH2B,
temps sur une anamnèse et un examen l Un amaigrissement rapide (anorexie RNASEH2C et SAMDH1) ;
clinique rigoureux. Chez l’enfant, les psychogène) ; – La spondylenchondrodysplasie
étiologies de PR secondaires sont : (SPENCD), liée à une mutation du gène
l Quelques causes génétiques rares codant pour l’enzyme TRAP (Tartrase-
lLe plus fréquemment, un lupus systé- sont à rechercher plus spécifiquement resistant acid phosphatase), se mani-
mique et des connectivites mixtes, une en cas d’anomalies constitutionnelles festant par un retard statural lié à une
dermatomyosite. Le PR est très fréquent associées : dysplasie osseuse, parfois associée à une

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atteinte neurologique (diplégie spas- signes hématologiques évocateurs de peut être proposé chez l’enfant dans des
tique, retard de développement, calci- lupus systémique (leucopénie, neutro- centres spécialisés. Il n’est pas indiqué
fications des noyaux gris centraux) et pénie, lymphopénie). à titre curatif.
une auto-immunité (6) ;
– Le syndrome HANAC (Hereditary >>> Une recherche de facteurs antinu- Il n’existe aucune étude prospective
Angiopathy with Nephropathy, cléaires (FAN). pédiatrique sur l’évolution à long terme
Aneurysms, and muscle Cramps), des PR primitifs diagnostiqués dans
secondaire à des anomalies du collagène >>> Une recherché d’anticorps anti- l’enfance, et une réévaluation régulière
de type IV peut également s’associer à phospholipides : anticorps anti-car- est nécessaire afin de ne pas mécon-
un PR [7]. diolipines, anti-b 2GP1, anticoagulant naître une étiologie secondaire.
lupique.
La recherche d’une étiologie repose sur Le phénomène de raynaud est le plus
une évaluation clinique d’abord, puis >>> Une capillaroscopie : la présence souvent primitif chez l’enfant.
sur différentes recherches : de dilatations capillaires, de perte capil-
laire, de zones avasculaires, d’hémor- Le diagnostic étiologique repose sur une
l L’évaluation clinique est le premier rhagies et de néoangiogenèse est très fré- anamnèse et un examen clinique rigou-
temps essentiel ; elle comprend : quente dans la sclérodermie systémique reux, l’analyse de la nFS, la recherche
et peut se rencontrer également dans les d’un syndrome inflammatoire, d’anti-
>>> Une anamnèse familiale : connectivites et dermatomyosites. Le corps anti-nucléaires, anti-phospholi-
– la présence de PR dans la famille, en diamètre des capillaires et la densité pides, et la capillaroscopie.
faveur d’un PR primitif, capillaire augmentent avec l’âge [8].
– la recherche d’antécédents de mala- 2. L’érythermalgie (fig. 2)
dies de système dans la famille. l En l’absence d’ulcérations digitales,
de FAN à taux significatif, de syndrome Il s’agit d’un acrosyndrome rare. Il est
>>> Une recherche d’ulcérations digi- inflammatoire et d’anomalies majeures déclenché par la chaleur et accru par le
tales, plus évocatrices de sclérodermie à la capillaroscopie, le caractère primitif froid, s’opposant point par point au phé-
systémique. du PR est très probable. Une surveillance nomène de Raynaud. Il se manifeste par
prolongée s’impose cependant. la présence d’un érythème très doulou-
>>> Un caractère unilatéral ou non. reux, avec chaleur et œdème. Il touche
La prise en charge du PR repose sur : essentiellement les pieds, et moins
>>> La durée d’évolution. souvent les mains et les oreilles. Il peut
l Une prise en charge symptomatique être primitif, résultant dans certains cas
>>> La prise médicamenteuse. comportant essentiellement des mesures de mutations du gène SCN9A codant
physiques (gants, chaufferettes, anti-cal- pour la protéine Nav-1 constitutive des
>>> Les activités sportives et le mode ciques, patch trinitrine) [9]. L’indication canaux sodiques, de transmission domi-
de vie. de l’iloprost est rare, réservée au formes nante [11] ; il est alors bilatéral. Il peut
sévères. être associé à des contextes favorisant
>>> La croissance staturo-pondérale. la viscosité sanguine, à un lupus systé-
l Le traitement de la maladie de fond
>>> La palpation des pouls périphé- dans le PR secondaire.
riques.
l Un traitement par aspirine à dose anti-
>>> L’association à d’autres manifesta- agrégante en cas d’association confirmée
tions cliniques : cutanées, muqueuses à APL, souvent proposé, sans validation
(aphtes) musculaires, digestives, ano- formelle.
malies constitutionnelles.
l La prévention et le traitement des
l En l’absence d’orientation clinique ulcères digitaux, présents essentielle-
évidente, on demandera : ment dans la sclérodermie systémique.
Le traitement par bosentan, qui prévient
>>> NFS, VS, CRP pour rechercher la survenue d’ulcères digitaux au cours
un syndrome inflammatoire et/ou des de la sclérodermie systémique [10], Fig. 2 : Erythermalgie.

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Dermatopédiatrie

mique, un syndrome myéloprolifératif,


à une prise médicamenteuse ou toxique [ Les acrosyndromes
permanents
(intoxication chronique au mercure
notamment). 1. L’acrocyanose (fig. 5)

Aucun traitement antalgique n’a fait Elle se manifeste par une cyanose indo-
preuve d’une efficacité constante et sa lore permanente des extrémités, parfois
prise en charge est particulièrement associée à une infiltration élastique des
difficile. L’efficacité des traitements téguments, à une hypothermie locale ou à
suivants est inconstante : aspirine, miso- une hyperhidrose, et aggravée par le froid.
prostol, inhibiteurs de la recapture de Elle survient à partir de l’adolescence
la sérotonine et de la norépinéphrine, et touche essentiellement les filles. En
gabapentine, inhibiteurs calciques, pédiatrie, il s’agit essentiellement d’acro-
carbamazépine, antidépresseurs tricy- cyanose primitive, bilatérale, avec peu de
cliques, antagonistes calciques, magné- troubles trophiques. Elle se voit volon-
sium, perfusion de nitroprussiate de tiers chez les sujets maigres, voire en
sodium et ciclosporine. Les autres trai- contexte d’anorexie psychogène. Elle est
tements comportent la réalisation de associée à un risque accru de surinfection
blocs sympathiques, une sympathecto- mycosique, de retard à la cicatrisation et
mie chirurgicale et une analgésie épi- d’engelures. Les principaux diagnostics
durale. Les complications secondaires Fig. 4 : Pseudo-engelures (chilblain lupus). différentiels sont l’insuffisance cardiaque
à l’immersion prolongée dans de l’eau et respiratoire et la méthémoglobinémie.
froide doivent être prévenues : macéra- nose et l’insuffisance pondérale. Elles Il convient surtout de rassurer l’adoles-
tion, infection. sont typiquement déclenchées par le cente et sa famille. La prise en charge
froid. Dans cette présentation typique, repose sur la prévention au froid (extré-
3. Les engelures aucun examen complémentaire n’est mités, corps). Il faut également éviter la
nécessaire. Leur survenue ou leur macération et les facteurs d’hypersuda-
Elles se manifestent par des brûlures persistance durant les mois d’été doit tion. Une prise en charge globale doit être
avec présence de papules érythrocya- faire rechercher une étiologie associée, effectuée en cas d’amaigrissement rapide.
niques, et parfois d’œdèmes, de bulles notamment un “lupus-engelure” (fig. 4) Les traitements vasoconstricteurs doivent
ou de croûtes (30 %) siégeant à la face [12] : NFS, VS, FAN. Au moindre doute, être évités, et un traitement par un inhibi-
dorsale des doigts et orteils, des talons, une biopsie cutanée sera réalisée. Les teur calcique peut être proposé en hiver
des genoux, des coudes, des oreilles “lupus-engelures” se rencontrent fré- en cas de mauvaise tolérance.
et du visage (fig. 3). Leur survenue est quemment au cours du syndrome
favorisée par l’hyperhidrose, l’acrocya- d’Aicardi-Goutières [5] (cf. paragraphe 2. L’œdème bleu de Charcot
“Phénomène de Raynaud”).
Souvent localisé au membre inférieur,
4. Les acrosyndromes neurogènes il est évoqué devant une cyanose unila-
térale associée à un œdème, survenant
Ils sont rares chez l’enfant. La survenue sur un terrain psychiatrique particulier
d’acroparesthésies chez un garçon doit
faire essentiellement rechercher une
maladie de Fabry (déficit en a-galacto-
sidase) [9] par une anamnèse familiale
soigneuse (insuffisance rénale, atteinte
cardiaque, accidents vasculaires céré-
braux, atteinte cutanée) et la recherche
d’angiokératomes, notamment scrotaux.
La douleur est souvent intense, à type de
brûlure, déclenchée par l’effort, le stress,
les changements rapides de température
Fig. 3 : Engelures. et l’humidité. Fig. 5 : Acrosyndrome.

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souvent à composante hystérique. Il


est dû à un garrotage volontaire d’un POINTS FORTS
membre qui peut être difficile à retrou-
ver. Il s’agit souvent d’un enfant, pré-
ou adolescent pour qui existe un vrai û Le phénomène de Raynaud est le plus souvent primitif chez l’enfant.
nomadisme médical avec de nombreux
examens réalisés. û Le diagnostic étiologique repose sur une anamnèse et un examen
clinique rigoureux, l’analyse de la NFS, la recherche d’un syndrome
inflammatoire, d’anticorps anti-nucléaires, anti-phospholipides et la
capillaroscopie.
[ Les acrosyndromes transitoires
û Les causes rares génétiques doivent être évoquées notamment en cas
Une infection virale (parvovirus B19, d’anomalie constitutionnelle associée.
EBV), une maladie de Kawasaki, voire
une dermatomosite et une hypothy-
roïdie, peuvent être associées à un
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