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Les malformations du tractus génital sont liées à des anomalies de développement des canaux de Müller ;
elles représentent environ 10 % des causes d’hypofertilité. Leur importance et leurs conséquences sont
très variables, allant de la simple cloison vaginale révélée par une dyspareunie jusqu’à l’absence totale
d’utérus entraînant une stérilité définitive. L’imagerie joue donc un rôle fondamental pour établir un
diagnostic et un pronostic précis de la malformation. L’échographie vaginale est l’examen de première
intention, et permet le plus souvent d’aboutir au diagnostic ; elle doit être complétée systématiquement
par une étude de l’abdomen à la recherche d’une malformation rénale associée. L’imagerie par résonance
magnétique est actuellement la meilleure méthode d’imagerie en complément de l’échographie ; elle
permet un bilan morphologique très précis de l’axe utérovaginal et supplante actuellement la cœlioscopie
diagnostique. L’hystérographie qui était autrefois considérée comme le gold standard n’est actuellement
indiquée que dans le bilan d’infertilité pour visualiser les trompes. Enfin et grâce à cette imagerie
moderne, les méthodes endoscopiques (cœlioscopie, hystéroscopie) se placent actuellement au deuxième
plan, surtout dans le but de réaliser des gestes thérapeutiques interventionnels.
© 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés.
Plan ■ Généralités
¶ Généralités 1
Rappel clinique 1 Rappel clinique
Rappel embryologique 2
La prévalence des anomalies utérines congénitales dans la
Classification des malformations utérines 2
population est estimée entre 1 % et 4 % selon les études ; elles
¶ Techniques d’imagerie 3 représentent environ 10 % des causes d’hypofertilité [1, 2]. Les
Échographie 3 malformations du tractus génital sont liées à des anomalies de
Hystérographie 3 développement des canaux de Müller ; leur importance est très
Imagerie par résonance magnétique (IRM) 4 variable en fonction du stade embryologique de l’anomalie,
Cœlioscopie 4 pouvant aller d’une simple cloison vaginale à l’absence totale
¶ Agénésies mullériennes 4 d’axe utérovaginal. De ce fait, l’âge et les circonstances de
Aplasies utérines bilatérales incomplètes (« AFS class I ») 4 découverte d’une malformation utérine sont très variables et
Aplasie unilatérale ou utérus unicorne (« AFS class II ») 5 dépendent de la présence ou non d’un utérus fonctionnel et de
la perméabilité des voies génitales [3] (Tableau 1).
¶ Hémimatrices ou utérus bicornes 8
Ainsi chez une jeune fille ou jeune femme dont les caractères
Utérus bicorne bicervical (« AFS class III ») 8
sexuels secondaires sont normalement développés, la malfor-
Utérus bicorne unicervical (« AFS class IV ») 10
mation utérine ou vaginale pourra se révéler :
¶ Utérus cloisonnés (« AFS class V ») 11 • à l’adolescence :
Utérus cloisonné total 11 C par une aménorrhée primaire normohormonale non
Utérus cloisonné subtotal 13 douloureuse en l’absence d’utérus avec endomètre fonc-
Utérus cloisonné fundique ou à fond arqué 13 tionnel : aplasie utérine ou hypoplasie utérine sus-
Utérus cloisonné asymétrique 14 isthmique ;
Hystéroplasties 14
C par une aménorrhée primaire douloureuse ou une algomé-
¶ Utérus communicants 14 norrhée sévère lorsque l’utérus est fonctionnel mais
¶ Hypoplasies utérines 15 qu’existe une rétention menstruelle liée à un obstacle sur
Hypoplasie utérine globale 15 les voies génitales : atrésie vaginale avec utérus fonctionnel,
Anomalies utérines liées au diéthylstilbestrol (DES) (« AFS class VII ») 15 malformation cervicale, imperforation hyménéale, cloison
¶ Autres anomalies congénitales 15 vaginale ou hémivagin borgne. Lorsque le diagnostic est
Anomalies de l’hymen et diaphragme vaginal 15 tardif, le reflux du sang dans la cavité utérine puis dans les
Résidus wolffiens 15 trompes va favoriser les greffes d’endométriose au niveau
du péritoine et des ovaires ;
Radiodiagnostic - Urologie-Gynécologie 1
34-620-D-10 ¶ Malformations utérines et du tractus génital féminin
Tableau 1. Tableau 2.
Signes d’appel et malformations causales. Classification de l’American Fertility Society (AFS).
Signes d’appel Malformations causales Absence de formation ou de progression d’un ou des deux canaux de
Aménorrhée primaire normo- Syndrome de Rokitansky-Küster- Müller
hormonale non douloureuse Hauser Aplasies utérines bilatérales (AFS class I)
Agénésie cervico-isthmique - Aplasie utérine bilatérale complète. Rarissime dans le cadre de syn-
drome polymalformatif sur fœtus non viable, du fait d’une agénésie ré-
Aménorrhée primaire normo- Imperforation hyménéale
nale bilatérale
hormonale douloureuse ou diaphragme vaginal
Aplasie vaginale totale ou partielle - Aplasie utérine bilatérale incomplète (syndrome de Mayer-Rokitansky-
avec utérus fonctionnel Küster-Hauser)
Malformation cervicale pure - Aplasie ou hypoplasie segmentaire vaginale, cervicale, fundique, tu-
baire
Algoménorrhée Utérus bicorne bicervical avec cloison
Aplasies utérines unilatérales (AFS class II)
vaginale borgne
- Aplasie utérine unilatérale complète
Dyspareunie Cloison vaginale
- Aplasie utérine unilatérale incomplète avec présence d’une corne rudi-
Fausse couche spontanée Hypoplasie utérine mentaire controlatérale parfois fonctionnelle ou communicante
précoce ou tardive et Utérus cloisonné
accouchement prématuré Absence de fusion des deux canaux de Müller
Utérus unicorne
Utérus bicorne bicervical (AFS class III)
Utérus bicorne
- Utérus bicorne bicervical avec hémivagin borgne
- Utérus bicorne bicervical avec vagin perméable
Utérus bicorne unicervical (AFS class IV)
• à l’âge adulte lorsque les voies génitales sont libres : décou-
verte échographique ou hystérographique lors d’un bilan - Utérus bicorne unicervical complet (deux isthmes, deux corps)
d’infertilité, dyspareunie liée à une cloison vaginale, avorte- - Utérus bicorne unicervical partiel (un isthme, deux corps)
ments à répétition, découverte fortuite ou au cours d’une - Utérus bicorne unicervical à cornes inégales
grossesse. Absence de résorption de la cloison intermullérienne
Quel que soit l’âge de la découverte se pose le problème de Utérus cloisonné (AFS class V)
la fertilité immédiate ou ultérieure. Le rôle de l’imagerie est
d’apporter des éléments d’orientation diagnostique, pronostique - Utérus cloisonné total (du fond utérin au vagin avec deux hémicols)
et/ou thérapeutique. En complément de l’examen clinique, de - Utérus cloisonné subtotal (du fond utérin à l’orifice interne du col)
réalisation plus ou moins aisée selon l’âge de la patiente ou la - Utérus cloisonné corporéal (cloisonnement limité au corps utérin)
malformation causale, l’examen de première intention est - Utérus arqué (AFS class VI)
l’échographie qui comporte systématiquement un temps
abdominal avec étude des reins, complété lorsque cela est Autres malformations
possible par la voie vaginale. Utérus communicants
- Utérus cloisonné total communicant
Rappel embryologique [4, 5]
- Utérus bicervical communicant avec hémivagin borgne
2 Radiodiagnostic - Urologie-Gynécologie
Malformations utérines et du tractus génital féminin ¶ 34-620-D-10
Échographie
Grâce à l’étude combinée du myomètre et de l’endomètre,
elle permet le plus souvent d’objectiver une malformation
utérine [9, 10] . Cependant sa fiabilité dépend de la bonne
visualisation de la muqueuse utérine : l’épaississement physio-
logique de l’endomètre en fin de cycle ou en cas de grossesse
favorise le diagnostic (Fig. 2), à l’inverse l’atrophie de l’endomè-
tre du début de cycle, ou sous pilule minidosée (atrophie
iatrogène) ne permet pas de bien dissocier les cavités utérines
(Fig. 3A). L’examen sera effectué par voie abdominale, avec si
possible réalisation d’une coupe frontale de l’utérus, et étude
systématique des reins. La voie vaginale permet une analyse Figure 3. Utérus bicorne unicervical sous œstroprogestatif minidosé.
plus fine de la région cervico-isthmique, mais son champ est A. Atrophie de l’endomètre ne favorisant pas la visualisation des deux
trop étroit lorsque les cavités sont très divergentes. cavités utérines.
En cas de doute diagnostique, on peut éventuellement réaliser B. Hystérosonographie, même patiente ; sous distension hydrique, la
une hystérosonographie [11]. Elle consiste en l’injection intraca- malformation est évidente (flèches).
vitaire de sérum salé, qui apporte un contraste anéchogène ainsi
qu’une distension des cavités favorisant la visualisation de la plans de coupe nécessaires à une biométrie fiable de la cavité
malformation utérine (Fig. 3B). utérine [14, 15] et de réaliser une véritable hystéroscopie virtuelle.
L’échographie tridimensionnelle [12, 13] permet de réaliser une
coupe frontale vraie de l’utérus quelle que soit sa position ; ce
troisième plan, non accessible à l’échographie 2D, est fonda-
Hystérographie
mental pour apprécier la morphologie du fond utérin (Fig. 4).En Elle n’est plus considérée comme le gold standard [16], mais
outre, la reconstruction volumique permet de multiplier les elle reste indiquée dans le bilan d’une infertilité car elle reste la
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■ Agénésies mullériennes
Aplasies utérines bilatérales incomplètes
(« AFS class I »)
Syndrome de Mayer-von
Rokitansky-Küster-Hauser
Il est rare (1/5 000 femmes) ; il associe typiquement un utérus
réduit à deux cornes rudimentaires non canalisées à une aplasie
vaginale totale avec respect de la vulve, des trompes et des
ovaires. Dans sa forme atypique, les cornes rudimentaires sont
asymétriques (aplasie d’une ou des deux cornes ou l’une plus
petite que l’autre) ou les deux trompes présentent une anomalie
.1
de développement (hypoplasie ou aplasie d’une ou des deux
trompes). La distinction entre forme typique et atypique repose
sur la cœlioscopie, mais les malformations de l’appareil urinaire
qui sont observées dans 35 à 40 % des cas concernent princi-
palement les formes atypiques. Le développement des caractères
sexuels secondaires est normal. Le seul diagnostic différentiel est
celui du testicule féminisant, mais la clinique et le caryotype
sont différents.
Figure 4. Utérus cloisonné. Échographie 3D étude multiplan avec Ce syndrome n’est évidemment pas explorable en hystéro-
coupe frontale de la cavité utérine. graphie. Le diagnostic est le plus souvent apporté par l’échogra-
phie [23], réalisée à la puberté devant une aménorrhée primaire ;
elle montre l’absence de vagin et d’utérus, les ovaires sont
seule méthode d’imagerie fiable qui permet une analyse mor-
généralement normaux (Fig. 5A, B). L’échographie peut parfois
phologique des trompes dans leur intégralité. Cependant,
l’absence de visualisation du myomètre rend souvent difficile la
distinction entre utérus bicorne et cloisonné ; enfin, la réalisa-
tion technique de l’examen peut être difficile en cas de cloison
vaginale ou de double orifice cervical.
Cœlioscopie
La place de la cœlioscopie, qui est plus invasive, reste
actuellement à discuter en fonction des résultats des techniques
d’imagerie non invasive.
“ Points forts
Place des méthodes d’imagerie.
• L’échographie est l’examen de première intention :
C temps abdominal avec étude des reins ;
C voie vaginale, 3D très utile.
• L’IRM est l’examen le plus performant mais à réaliser en
deuxième intention, si l’échographie ne peut fournir un
diagnostic de certitude. Figure 5. Aménorrhée primaire normohormonale, syndrome de Roki-
• L’hystérographie est réalisée en cas d’infertilité. tansky, échographie sus-pubienne.
• La place de l’endoscopie est à discuter en fonction des A. Coupe sagittale : aucune structure utérovaginale n’est repérable en
résultats des autres examens. arrière de la vessie.
B. Coupe transversale : repérage des ovaires normaux (flèches).
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Aplasies segmentaires
L’agénésie peut être incomplète et ne toucher qu’une partie
des canaux de Müller. La symptomatologie dépend de l’atteinte
ou non de l’isthme utérin ; en effet, la présence de l’isthme
utérin est nécessaire au déclenchement des menstruations [6].
Ainsi un défaut segmentaire de développement des canaux de
Müller se traduit par une aménorrhée primaire lorsque le tractus
génital se réduit à de simples petites cornes rudimentaires
borgnes, qu’on peut actuellement repérer en IRM, les images
étant superposables à ce que l’on peut observer en cœlioscopie
(Fig. 7). Parfois, l’échographie montre un corps utérin plus ou
moins développé, mais dont on aura du mal à individualiser
l’isthme et le col. L’IRM est indispensable pour affirmer l’agé-
nésie de la région cervico-isthmique [26], responsable de
l’absence de menstruations même si l’endomètre sus-jacent est
visible et paraît trophique (Fig. 8).
À l’inverse, l’absence de col ou de vagin, avec un utérus
fonctionnel et présence de l’isthme entraîne une rétention Figure 7. Syndrome de Rokitansky-Küster-Hauser.
menstruelle [27, 28], et se traduit par une aménorrhée primaire A. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) en coupe frontale T2 re-
douloureuse en rapport avec un hématocervix et une hémato- père deux microcornes utérines borgnes (flèche), visibles en dessous des
métrie (Fig. 9). ovaires.
L’IRM est beaucoup plus performante que l’échographie pour B. Cœlioscopie, bonne corrrélation avec l’IRM : les deux microcornes
localiser la zone aplasique responsable d’une rétention mens- (flèche) sont visibles au contact des ovaires.
truelle ou rechercher une petite corne rudimentaire borgne. En
effet, ces petits reliquats mullériens sont généralement haut complète ou à l’aplasie utérine unilatérale incomplète avec
situés contre les parois pelviennes et échappent le plus souvent présence d’une corne rudimentaire controlatérale plus ou moins
à l’échographie pelvienne (Fig. 10). fonctionnelle, et parfois communicante [29].
En revanche, le diagnostic des agénésies tubaires reste du
domaine de l’hystérosalpingographie ou de la cœlio- Utérus unicorne vrai
scopie. (aplasie unilatérale complète)
Aplasie unilatérale ou utérus unicorne On retrouve échographiquement :
• un utérus fortement latérodévié ; par voie sus-pubienne, il
(« AFS class II ») apparaît très latéralisé par rapport à la ligne médiane ; par
L’absence ou le défaut de développement d’un des canaux de voie vaginale, le fond utérin est visible au contact des
Müller conduisent respectivement à l’aplasie utérine unilatérale vaisseaux iliaques (Fig. 11) ;
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Figure 12. Utérus unicorne, échographie vaginale 3D. L’aspect observé en IRM est équivalent [30] : l’utérus a un
A. Étude multiplan : la cavité présente en coupe frontale un aspect en signal normal avec différenciation myomètre et endomètre,
« flamme de bougie ». mais il apparaît fortement latérodévié (Fig. 14), voire horizon-
B. En mode surfacique, bonne différenciation entre l’endomètre et le talisé, allongé et incurvé avec cavité en « flammèche ». L’intérêt
myomètre. de L’IRM est principalement de rechercher une corne rudimen-
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Utérus bicorne bicervical (« AFS class III ») Lorsque celle-ci est présente, elle peut être responsable de la
Lié à un défaut de fusion totale des canaux de Müller, l’utérus fermeture d’une des deux cavités vaginales (utérus bicorne
bicorne bicervical peut présenter ou non une cloison vaginale. bicervical avec hémivagin borgne). Seule cette dernière est
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des problèmes de diagnostic différentiel avec l’utérus cloi- Figure 26. Utérus bicorne bicervical, hystérographie : injection simul-
sonné [40]. Plusieurs éléments plaident en faveur d’un utérus tanée des deux cornes utérines.
bicorne :
• en coupe frontale échographique 3D ou bidimensionnelle,
le fond utérin présente une incisure myométriale marquée, ■ Utérus cloisonnés (« AFS class V »)
la concavité fundique a plus de 1 cm de profondeur
Ce sont les plus fréquents des utérus malformés. L’absence de
(Fig. 28B) ;
résorption de la zone d’accolement des canaux de Müller
• en doppler couleur ou énergie, chaque corne utérine possède
conduit à la persistance d’une cloison ou d’un septum fibreux
.3 sa propre vascularisation, et l’on individualise deux couron- sagittal médian au sein de la cavité utérine. Cette cloison est de
nes vasculaires bien distinctes donnant un aspect en « lune- hauteur variable pouvant intéresser la totalité de l’utérus y
tes » ou en « canon de fusil » (Fig. 29) ; compris le col ou être limitée à la cavité utérine. L’utérus
• en IRM, l’aspect est équivalent ; en effet, sur les séquences cloisonné s’accompagne d’un risque élevé de fausse couche [41],
pondérées T2 perpendiculaires et parallèles au plan de qui survient en cas d’implantation du trophoblaste à proximité
l’utérus, chaque hémicavité présente un hypersignal endo- ou au contact du septum faiblement vascularisé. À l’inverse,
métrial bordé par sa propre zone jonctionnelle, elle-même l’absence de malformation rénale est la règle dans ce type de
entourée de son propre myomètre (Fig. 30A). En coupe malformations. Selon la longueur de la cloison, on distingue les
frontale, le fond utérin présente un aspect plus ou moins malformations suivantes.
divergent avec un V vésical (Fig. 30B) ; dans les formes plus
modérées, on retrouve une échancrure myométriale supé-
rieure à 1 cm. À la partie inférieure de la jonction entre les Utérus cloisonné total
deux cavités, une zone fibreuse en hyposignal peut être Le septum médian est complet, divisant l’utérus en deux
observée. hémicavités qui s’ouvrent par deux orifices voisins sur un col
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Figure 27. Utérus bicorne unicervical, hystérographie : un seul col et Figure 29. Utérus bicorne unicervical, doppler couleur. Chaque corne
présence de deux cavités qui divergent à plus de 90°. utérine possède sa propre vascularisation, aspect en « double couronne »
ou en « canon de fusil ».
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Figure 31. Utérus cloisonné total, hystérographie : les deux cavités sont
peu divergentes et séparées par une cloison qui s’étend du fond au col.
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Hystéroplasties
Elle consiste en la section d’une cloison par hystéroscopie.
Si certaines cloisons entraînent des complications obstétrica-
les, d’autres sont parfaitement latentes et il faut éviter une
agression chirurgicale injustifiée. Grâce aux progrès de l’endo-
scopie, l’hystéroplastie est un geste simple qui peut être réalisé
par hystéroscopie opératoire (Fig. 37), ou sous simple contrôle
échographique.
Ils sont liés à une anomalie complexe survenant vers la 12e Figure 37. Utérus cloisonné, hystéroscopie, bonne visualisation de la
semaine lors de la coexistence des phases d’accolement des cloison avant résection endoscopique.
canaux de Müller et de la résorption de la cloison. Il existe une
communication entre les deux hémicavités à hauteur de
l’isthme. • d’un utérus bicervical communicant souvent associé à un
Il peut s’agir : hémivagin borgne avec aplasie rénale homolatérale et réten-
• d’un utérus cloisonné total communicant, l’échographie ne tion menstruelle non symptomatique puisque le sang se
montrant qu’une seule masse utérine ; draine dans l’autre cavité.
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“ Points forts
Bicorne ou cloisonné.
En faveur du bicorne :
• fond utérin : échancrure > 1 cm
• divergence des cavités > 60°
• distance intercornuale > 5 cm
• doppler, double couronne vasculaire
• IRM, deux zones jonctionnelles séparées par du myomètre
En faveur du cloisonné :
• fond utérin plat
• divergence des cavités < 60°
• distance intercornuale ≤ 5 cm
• doppler, double couronne vasculaire
• IRM, une zone jonctionnelle commune aux deux cavités
■ Hypoplasies utérines
Hypoplasie utérine globale
Un utérus peut être considéré comme hypoplasique, selon
les données hystérographiques, quand sa longueur est infé-
rieure à 50 mm, sa distance intercornuale à hauteur du fond
utérin inférieure à 40 mm et lorsque sa capacité est très faible
(< 3 ml).Ces mesures peuvent être transposées en échogra-
phie, de préférence en coupe frontale 2D ou 3D : longueur
inférieure à 5 cm, diamètre antéropostérieur < 25 mm et
largeur < 30 mm.
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34-620-D-10 ¶ Malformations utérines et du tractus génital féminin
du vagin et du col et à proximité de l’ovaire ; ils n’ont habituel- (Fig. 42A) ; par voie sus-pubienne, il est plus facile de redresser
lement pas de retentissement sur la fertilité le diagnostic, en localisant cette image liquidienne sous le col,
Les formes canalaires (canal de Malpighi-Gartner), visibles dans la paroi du vagin (Fig. 42B). Lorsque le diverticule est
sous la forme d’un canal latéro-utérin s’ouvrant à hauteur de volumineux ou que le doute diagnostique persiste, on peut
l’isthme ou du col, sont repérables en hystérographie. réaliser une IRM ; l’image liquidienne en hypersignal T2 comme
Les formes diverticulaires peuvent être source de piège en la vessie siège le plus souvent dans la paroi droite du vagin
échographie vaginale pouvant simuler un kyste annexiel (Fig. 43A, B).
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Figure 41. Hématocolpos avec hématométrie par diaphragme vaginal. Bilan en imagerie par résonance magnétique après drainage chirurgical.
A. Coupe sagittale, petite rétention hématique résiduelle en hypersignal T1.
B. Coupe frontale, présence d’un hématosalpinx gauche (flèches).
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Y. Ardaens (yardaens@santnet.com).
J.-M. Levaillant.
J. Bady.
P. Coquel.
Cabinet de radiologie, 73, rue Jacquemars-Giélée, 59000 Lille, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Ardaens Y., Levaillant J.-M., Bady J., Coquel P. Malformations utérines et du tractus génital féminin. EMC
(Elsevier SAS, Paris), Radiodiagnostic - Urologie-Gynécologie, 34-620-D-10, 2006.
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