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Définition du syndrome de glissement chez les personnes

âgées
Le syndrome de glissement chez une personne âgée se caractérise par un changement
important et brutal de son comportement. Celle-ci n’a soudainement plus goût à rien,
considérant que sa vie ne vaut plus la peine d’être vécue. Familièrement on dit souvent que
"la personne âgée se laisse aller". Elle ne veut bien souvent plus faire face aux actes
essentiels de la vie quotidienne, à savoir se lever, se laver et se nourrir. A côté de cela
s’ajoutent diverses angoisses et des comportements parfois irrationnels.

Symptômes du syndrome de glissement chez les personnes âgées

Chez les personnes âgées, il est fréquent de confondre le syndrome de


glissement avec la dépression. Il s’agit d’ailleurs d’une forme avancée d’état
dépressif. Divers symptômes caractéristiques permettent de poser un
diagnostic : un désintérêt de tout de manière globale, une passivité extrême, un
comportement de repli sur soi, un mutisme, un désir exprimé de mourir ou
encore une clinophilie (le fait de rester au lit toute la journée sans dormir mais
sans rien faire). Les personnes âgées atteintes d’un syndrome de glissement sont
en outre amaigries, déshydratées et fatiguées.

Causes et conséquences du syndrome de glissement


chez les personnes âgées
Le syndrome de glissement peut faire suite à différents évènements :

 une chute à domicile ou en établissement,


 une hospitalisation,
 un déménagement en maison de retraite ou dans un autre lieu de vie,
 une maladie grave, un épisode infectieux, etc.

La mort d’un être cher, l’éloignement des proches, la solitude ou l’interruption


soudaine et involontaire d’une activité font également partie des facteurs
favorisant l’apparition de ce syndrome.

S’il s’éternise, les personnes âgées peuvent développer des maladies


annexes. L’alitement, l’absence de toilette, l’incontinence et la dénutrition
peuvent en effet épuiser le corps et l’esprit. La pathologie peut même
entraîner leur décès.

C'est pourquoi il est important de réagir vite en trouvant des solutions adaptées à
la situation.

 Les symptômes du syndrome de glissement sont les suivants  :


 un désintérêt : la personne âgée n’a plus goût à rien. Elle cesse des activités qu’elle

appréciait autrefois et même des tâches de la vie courante. Elle peut même en venir

à la clinophilie, c’est-à-dire qu’elle reste assise ou alitée, et reste absolument

passive, ne souhaitant plus rien faire ;

 un refus de s’alimenter, entraînant anorexie et dénutrition. La personne âgée peut

s’opposer activement à toute alimentation : elle refuse d’ouvrir la bouche ou d’avaler,

elle recrache tout ce qu’elle ingurgite, etc. En résultent une perte de poids et une

fonte de la masse musculaire ;

 un refus de boire ou une perte de la sensation de soif, provoquant donc une

déshydratation croissante. Dans ces conditions, la personne souffrant du syndrome

de glissement a plus de risques d’avoir des infections urinaires et une confusion

aiguë ;

 un repli sur soi et mutisme. La personne âgée refuse de communiquer avec son

entourage ;

 un désir de mourir ;

 une incontinence et une négligence de la toilette, également liées à un risque

accru d’infections ;

 une forte fatigue, due à l’absence d’alimentation et d’hydratation ;

 une opposition aux soins, pouvant s’exprimer par une agitation et de l’agressivité ;

 une forte angoisse et la peur d’être seul, de chuter ou d’être malade ;

 des troubles cognitifs, induits par la dégradation de l’état de santé.

   

Le syndrome de glissement est difficile à prévenir, car il intervient brutalement et ses


premiers signes peuvent passer inaperçus. Mais, une fois que la personne âgée a
commencé à renoncer à vivre, la prise en charge est encore plus difficile. Il est donc
important d’agir en amont dès qu’un événement déclencheur potentiel
intervient.
Il est important de repérer les causes possibles de glissement de la personne âgée
et de l’accompagner dans ces moments difficiles. La personne âgée doit se sentir
entourée dès les premiers instants. Il est essentiel de l’écouter et de la laisser
exprimer ses difficultés, sans juger ni infantiliser. Le simple fait d’être présent
offre un soutien psychologique plus fort que la moralisation ou la tentative de
proposition de solutions.
Après un traumatisme d’ordre médical ou accidentel, les aidants veilleront à
renforcer la relation avec l’équipe soignante et assurer la meilleure
récupération possible. Mettre en place un programme d’exercices et de
réhabilitation personnalisée est crucial après une chute par exemple. Le but : éviter
un traumatisme post-chute et ainsi prévenir le syndrome de glissement.
Une opération ou un séjour à l’hôpital constitue également l’un de ces
moments clés à bien préparer. Avant l’intervention, il est important d’expliquer à la
personne âgée ce qui va se passer et le processus de guérison qui l’attend.
Bien préparer le retour à domicile d’un senior après hospitalisation devra aussi être
bien réfléchi, avec la mise en place d’aides à domicile et un accompagnement
renforcé. Le but : soutenir la personne âgée après un traumatisme risquant de
changer son quotidien et de l’entraîner vers un syndrome de glissement.
Un séjour temporaire en Ehpad après une sortie d’hôpital permet souvent de
faciliter le processus de rétablissement. La personne âgée est alors entourée par
le personnel soignant en maison de retraite. Elle peut bénéficier d’une prise en
charge pluridisciplinaire, notamment avec l’intervention d’un ergothérapeute et du
psychologue de l’établissement. Elle profitera également d’animations et de relations
sociales plus riches qu’après un retour trop rapide à domicile.
L’entrée en maison de retraite doit être bien préparée pour éviter un syndrome
de glissement. Pour de nombreuses personnes âgées, ce changement peut être
traumatisant s’il est effectué trop brutalement. Autant que possible, le futur résident
doit être associé au processus de recherche d’un établissement et surtout au choix
de son futur lieu de vie.
Si la personne âgée peut se déplacer, il est judicieux de l’encourager à visiter
les différentes maisons de retraite envisagées. Elle pourra participer à des
animations et à un repas (dans la mesure où aucune restriction sanitaire ne
s’applique alors). Là aussi, un séjour temporaire peut permettre de faciliter la
transition. La personne âgée a alors la possibilité de découvrir la vie en collectivité,
sans s’engager.

Comment traiter un syndrome de glissement ?

La prise en charge du syndrome de glissement est délicate. Il est important de


le repérer tôt pour augmenter les chances de guérison. Traiter seul cette
pathologie et les phénomènes qui l’accompagnent est souvent au-dessus des
compétences des aidants familiaux.
La première chose à faire sera de consulter le médecin traitant ou d’alerter
l’équipe soignante si la personne âgée est en maison de retraite. En effet, si les
symptômes interviennent peu après l’installation en établissement, l’aidant connaît
son proche et peut déceler des changements subtils, que le personnel ne verra peut-
être pas immédiatement. Si la personne âgée réside dans la structure depuis
plusieurs mois, le personnel sera probablement le premier à remarquer les
changements de comportements. Il pourra alors intervenir rapidement et
efficacement.
Le traitement du syndrome de glissement sera plus efficace à l’hôpital ou en
maison de retraite qu’en laissant la personne âgée à domicile. En effet, le suivi et
les soins médicaux y sont optimaux. Des analyses médicales peuvent aussi être
nécessaires, ainsi que des soins infirmiers complexes.

L’équipe soignante commencera par soigner les troubles causés par le syndrome de
glissement :
 réalimentation et réhydratation de la personne âgée, parfois à l’aide d’une

perfusion intraveineuse de liquides ;

 prise en charge des escarres dues à un alitement prolongé ;

 administration de médicaments pour soigner les infections ou reprendre les

traitements antérieurs. Des antidépresseurs peuvent aussi aider la personne à

surmonter la dépression liée au traumatisme à l’origine du syndrome de glissement ;

 traitement des complications liées à l’incontinence et à l’absence de mouvements

(lavement, sonde rectale ou urinaire, programme de kinésithérapie, etc.).

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