Sommaire

Dossier médical
Les plantes qui mettent K.O. la fatigue . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Rencontre avec le Dr Jean-Loup Mouysset
Cancer : les approches complémentaires
sont déterminantes !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Le bon choix
À la rencontre de l’empereur jaune. . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Naturopathie
Plantes de l’ayurveda : trouvez la vôtre . . . . . . . . . . . . . . 12
Aromathérapie
La bonne façon de diffuser les huiles essentielles. . . . 16
Découvrez et cuisinez les plantes sauvages
Tendre barbu, le bouillon-blanc. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
Et aussi : des news, les livres (p. 22), l’agenda (p. 23)
ISSN 2296-9799 ■ N° 55 ■ DÉCEMBRE 2018 et le courrier des lecteurs (p. 24)

Le meilleur de l’information sur les plantes au service de votre santé

Édito
« C’est désespérant ! »
Voici le cri d’alarme
Les plantes
qui mettent K.O.
que j’ai entendu de la
bouche d’un pharmacien.
Pourquoi ce désespoir ?

la fatigue
Tout simplement parce
qu’il s’intéresse aux
plantes et qu’il souhaite les conseiller dans
sa pharmacie. Ses clients (beaucoup de
lecteurs de Plantes & bien-être) sont en
demande et il voudrait pouvoir les satis- Faites-vous partie des 64 % de Français qui
faire. Oui mais voilà… un pharmacien risque
l’interdiction d’exercer son métier s’il réalise
avouent être fatigués tout au long de la journée,
un mélange d’huiles essentielles (prépara- et ce dès le réveil ? Si oui, savez-vous pourquoi ?
tion officinale) sans prescription médicale
(préparation magistrale). Il ne peut pas
Avez-vous du mal à suivre la cadence imposée
mélanger, par exemple, du ravintsara avec par nos sociétés modernes ? Peut-être aussi
du tea tree et de l’eucalyptus radié qui sont
pourtant en vente libre. Alors certes, lorsque
sortez-vous d’une maladie et la récupération
la préparation est facile à réaliser on peut se révèle plus difficile que prévu.
la faire chez soi, mais lorsqu’elle est un
peu plus complexe on aimerait bien qu’un
professionnel puisse nous aider. Ce profes- La fatigue est l'une des causes les plus fréquentes de consultations
sionnel ne pourra pas non plus mélanger
des plantes si elles ne sont pas inscrites
médicales. Dans plus de la moitié des cas, on ne trouvera pas
dans les monographies de la pharmacopée l’origine de votre fatigue, qui fort heureusement a toutes les
française. Impossible donc de faire - sans chances de disparaître spontanément dans les semaines suivantes.
risque de sanction - une préparation sous Mais toute fatigue de plus de trois mois nécessite un examen
forme de gélules à base d’harpagophytum, clinique, associé souvent à une batterie d’examens
de prêle et de cassis, qui pourrait soulager complémentaires.
vos douleurs articulaires. Et les « bizarre-
ries » ne s’arrêtent pas là ! Notre pharma-
cien n’est habilité à conseiller des plantes
qu’au sein de son officine : il ne pourra pas Une définition variable
le faire en dehors, par exemple dans une pour un ressenti personnel
herboristerie. Perdrait-il ses connaissances
en dehors de sa pharmacie ? Si ce n’est Loin d’être une maladie en soi, la fatigue est définie par une
pas le cas, pourquoi l’empêcher de nous sensation pénible de lassitude ou d’épuisement, qui serait plutôt
aider quand nous réclamons de l’aide ? Pire, consécutive à un effort excessif, censé nous inciter à nous poser
certaines personnes pourraient être tentées
et à récupérer.
de s’approvisionner dans des circuits non
sécurisés. C’est d’autant plus désespérant
que la situation est vraiment ubuesque… Pour d’autres, c’est une diminution des forces liée à un travail
difficile ou en correspondance avec un état fonctionnel défectueux.
Alessandra Moro Buronzo
 DOSSIER MÉDICAL
2
Fatigue ou asthénie ?
Quand la fatigue est dispro-
portionnée par rapport à la
dépense engagée et que le
repos n’améliore pas la situation,
on parlera plutôt d’asthénie.
L’asthénie est souvent associée
à la sensation de ne pouvoir
faire face à ses obligations.
Comme pour la fatigue, l’asthé-
nie peut être d’ordre physique
et psychique.
Les 6 causes
à éliminer
▪▪ Le stress : plus facile à dire qu’à
faire. Certes, mais ce fléau de la vie
moderne est le principal pourvoyeur
de fatigue. Avec lui, le redoutable
burn-out est à craindre, d’autant
plus redoutable que les spécialistes
attirent notre attention sur le fait
que cet état d’épuisement avancé
est plus facilement identifiable chez
les autres, que pour soi-même.
▪▪ Les effets secondaires des
médicaments : les plus incriminés
dans la fatigue sont ceux de la
famille des psychotropes comme
les antidépresseurs, les anxioly-
tiques et… un comble : les som-
nifères ! Pour les autres médicaments
pris sur le moyen ou le long cours,
n’hésitez pas à vérifier la notice
de leurs effets secondaires ou à
en parler à votre médecin.
▪▪ Une thyroïde déréglée : cette
glande en forme de papillon est le
chef d’orchestre de notre métabo-
lisme cellulaire. Située sur la face
antérieure de notre cou, elle peut
faire l’objet d’un dysfonctionne-
ment, ce qui va ralentir tout
l’organisme : frilosités, constipa-
tion, fatigue, déprime… Une
simple visite chez le médecin et
une analyse du taux des hormones
thyroïdiennes établiront rapide-
ment le diagnostic avec, derrière,
le traitement salvateur.
▪▪ Les apnées du sommeil : 4 à 5 %
de la population serait concernée.
Le sommeil est perturbé par des
arrêts involontaires de la respira-
tion de plusieurs secondes.
Conséquences : fatigue au réveil,
maux de tête et somnolence dans
la journée. Sur le long terme,
des complications cardiovascu-
laires, de la dépression et même
des risques d’accident de la voie
publique sont possibles.
▪▪ Un déséquilibre métabolique :
un manque de vitamine D,
un déficit en fer ou un état d’hypo-
glycémie peuvent provoquer
des situations de fatigue récurrente
que le médecin doit rechercher.
▪▪ Une intolérance alimentaire :
certains aliments peuvent entraî-
ner une inflammation chronique
« à bas bruit » des intestins. La
stimulation excessive du système
immunitaire est alors à l’origine
de la fatigue. Des questionnaires
et des tests sanguins (bilan des IgG
alimentaires) réalisés chez des
naturopathes et des micronutri-
tionnistes permettent de repérer
ces intolérances alimentaires et
de les traiter grâce à des protocoles
de rotation ou d’éviction alimentaire.
Une fois l’origine de votre fatigue
identifiée et un traitement médical
mis en route le cas échéant, rien
n’empêche de booster la nature
avec quelques plantes bien choisies.
Les plantes
de la fatigue
« J’ai envie, mais je ne peux pas »
ou « je pourrais, mais je n’ai pas
envie » : il est parfois difficile de
faire la part des choses entre une
fatigue physique et psychique, l’une
entraînant l’autre, les deux finissant
à la longue par se superposer.
Deux plantes médicinales sortent
du lot pour éviter d’avoir à choisir.
Ce sont l’éleuthérocoque, appelé
aussi ginseng de Sibérie, et la
rhodiole, très actifs dans ces deux
cas de figure.
Si la fatigue est purement phy-
sique, le ginseng sera plus indiqué,
mais si c’est la fatigue cérébrale
qui prime, on privilégiera d’abord
le bacopa ou le ginkgo biloba, qui,
de toute façon, ont aussi démontré
leur action sur la fatigue physique.
Rhodiole
Rhodiola rosea, Crassulacées
Provenance : Europe, Asie
et Amérique du Nord
Partie utilisée : rhizome
Principes actifs principaux :
salidroside, rosavine, rhodioni-
sine, rhodioline
Anciennement réputée pour
donner force et vigueur aux
Vikings, la rhodiole fait partie
des plantes dites « adaptogènes ».
Cette définition d’origine russe
indique qu’elle permet de résister
à tout type de stress avec une
adaptation rapide à la fois sur le
plan physiologique et psychique.
Des études ont notamment
constaté son efficacité en cas de
burn-out et de précédentes expéri-
mentations avaient déjà suggéré
que la rhodiole améliorait aussi
l’humeur en stimulant la produc-
tion de dopamine et de sérotonine
dans le cerveau. La rhodiole existe
en comprimé d’extrait sec standar-
disé dosé en rosavine et salidro-
side. Évitez de la prendre en
deuxième partie de journée,
ce qui pourrait provoquer des
troubles du sommeil. La rhodiole
est contre-indiquée chez les
femmes enceintes ou allaitantes
ainsi qu’en cas de bipolarité.

Éleuthérocoque
Eleutherococcus senticosus,
Araliacées
Provenance : Chine, Russie
(Sibérie)
Partie utilisée : rhizome
Principes actifs principaux :
saponines (éleuthérosides),
glycanes, vitamines
Utilisé en Chine depuis plus de
quatre mille ans, l’éleuthérocoque,
ou ginseng de Sibérie, est un
buisson aux épines acérées. Ses
racines ont de précieuses proprié-
tés thérapeutiques que les Russes
ont bien étudiées depuis les années
1950. L’éleuthérocoque
a été utilisé avec succès par les
premiers cosmonautes, puis sur
la population victime des effets
de Tchernobyl.
Comme le ginseng et la rhodiole,
c’est une plante adaptogène. Elle
améliore les capacités de défense
de l’organisme à tout type d’agres-
sion, qu’elles soient d’origine
physicochimique, psychique,
climatique ou microbienne. Dans
des études randomisées, l’éleuthé-
rocoque a démontré une action
significative sur la fatigue chez
des personnes âgées.
Évitez d’en prendre en seconde
partie de journée et en cas d’hy-
pertension artérielle mal contrôlée
ou d’en donner aux enfants de
moins de 12 ans et aux femmes
enceintes ou allaitantes.
Ginseng
Panax ginseng, Araliacées
Provenance : Europe, Asie et
Amérique du Nord
Partie utilisée : rhizome
Principes actifs principaux :
saponosides appelés ginséno-
sides
Dans Panax ginseng, panax signifie
littéralement « panacée ». Utilisée
depuis plusieurs millénaires en
médecine traditionnelle chinoise,
elle est préconisée pour assurer
une longévité en bonne santé.
C’est la plante adaptogène antifa-
tigue par excellence, reconnue
comme équilibrante du système
nerveux. Elle est préconisée pour
les états de manque de vitalité et
permet de retrouver rapidement
du tonus ainsi qu’une meilleure
concentration comme le montrent
des études sur des sportifs coréens.
Grâce aux ginsénosides qu’il
contient, le ginseng protège les
neurones, améliore la mémoire
et les performances intellectuelles.
En raison de sa possible action
hormonale de type estrogénique,
le ginseng reste contre-indiqué
chez l’enfant, la femme enceinte
ou allaitante. Même précaution
de principe chez la personne
souffrant d’un cancer hormono-
dépendant. Attention, le ginseng
peut favoriser l’appétit, et à doses
importantes ou pris trop long-
temps, il peut également être à
l’origine de poussées de tension
artérielle. Évitez de le prendre
en deuxième partie de journée.
DOSSIER MÉDICAL
3
Bacopa
Bacopa monnieri, Scrophularia-
cées
Provenance : Chine, Inde, Népal,
Sri Lanka, Cuba, Floride
Partie utilisée : feuilles
Principes actifs principaux :
flavonoïdes, bacosides A et B
Utilisé en ayurveda depuis plus
de cinq mille ans, le bacopa était
déjà préconisé comme remède
pour traiter le centre de l’activité
créatrice reconnu comme tel,
le cerveau.
Les fonctions neuroprotectrices
du bacopa ont depuis été mises
en évidence de nombreuses fois.
En plus d’optimiser les fonctions
cognitives et intellectuelles,
des expérimentations animales
récentes démontrent que le bacopa
est aussi actif sur la fatigue phy-
sique provoquée par un effort
intense. D’autres attestent de son
action sur le métabolisme énergé-
tique des cellules musculaires pour
améliorer la dépense physique
et réduire la fatigue.
Il est à noter que les effets
du bacopa ne se font ressentir
en général qu’au bout de plusieurs
semaines. Le bacopa reste décon-
seillé aux femmes enceintes ou
allaitantes et en cas d’obstruction
des voies urinaires.
Attention, des interactions sont
à craindre avec la phénothiazine,
un neuroleptique.
 DOSSIER MÉDICAL
4

Robuste comme… ou plutôt « grâce » au chêne ! Chlorelle

Une étude a évalué l’effet d’un extrait de bois de chêne français
(Robuvit®) sur le syndrome d’épuisement professionnel, notamment
chez des patients présentant une fatigue importante avec un stress
oxydatif élevé. La supplémentation s’est révélée efficace contre la fatigue
chronique, le stress post-traumatique et la convalescence, à raison
de 300 mg par jour pendant quatre semaines.

Ginkgo du ginkgo remonte à plus de deux

Ginkgo biloba, Ginkgoacées
Provenance : Asie, Europe
et Amérique du Nord
Partie utilisée : feuilles
Principes actifs principaux :
flavonoïdes, ginkgolides,
bilobalides
C’est le plus ancien arbre vivant.
Il est apparu avant les dinosaures.
Sa longévité et sa résistance
exceptionnelles lui ont permis de
survivre aux variations du climat
et à l’industrialisation. La plus
ancienne utilisation médicinale
L’aromathérapie
de la fatigue
mille ans en Chine. Il est mainte-
nant conseillé et employé depuis
plus de vingt ans dans le cadre des
Chlorella pyrenoidosa, C. vulgaris,
démences et dans le déclin cogni-
Chlorophytes
tif, car il possède des propriétés
Provenance : Asie, Europe
antioxydantes puissantes sur la et Amérique du Nord
paroi vasculaire et améliore le flux
Microalgue d’eau douce séchée
sanguin notamment au niveau
Principes actifs principaux :
microcirculatoire, en favorisant
micronutriments, pigments
la transmission nerveuse. En 2002, (chlorophylle+++), caroténoïdes,
une étude russe a précisé ses polysaccharides, protéines,
propriétés antiasthéniques chez acides gras essentiels
des sujets atteints de troubles
psychogènes post-traumatiques.
L’usage du ginkgo n’est pas recom-
mandé pendant la grossesse ou Spiruline
l’allaitement. Les experts préco-
nisent d’ingérer un extrait standar-
disé de ginkgo appelé EGB 761
pour bénéficier d’une concentra-
tion optimale en principes actifs.
Quarante-huit heures avant une
intervention chirurgicale, arrêtez
de prendre du ginkgo. En théorie,
il peut aussi interagir avec les
traitements s’opposant à la forma-
tion des thromboses comme le
SintromÒ, le PlavixÒ, ou l’aspi-
rine, car il risque de favoriser Spirulina pacifica, S. platensis,
le saignement. Cyanobactéries
Provenance : Chili, Chine, Cuba,
Afrique de l’Ouest, Grèce,

Les huiles essentielles ont été

évaluées sur des patients hé-
modialysés, lesquels souffrent
très régulièrement de troubles
du sommeil et de fatigue.
Deux études expérimentales
randomisées ont été menées
qui ont conclu que, combinée
à la réflexologie, l’huile essen-
tielle de lavande appliquée par
inhalation améliorait significa-
tivement la qualité du sommeil
et le niveau de fatigue chez
ces patients.
Les plantes
de la convalescence
La convalescence définit la période
de transition entre la fin
de la maladie et le recouvrement
de la santé. C’est un temps
de récupération où la fatigue
ressentie peut être grandement
combattue par la consommation
de microalgues, mais aussi grâce
à des plantes médicinales malheu-
reusement sous-employées.
Corse…
Microalgue d’eau douce séchée
Principes actifs principaux :
micronutriments, pigments
(phycocyanine+++), caroté-
noïdes, acides gras essentiels,
protéines
La chlorelle et la spiruline font partie
de la famille des microalgues, orga-
nismes vivants présents depuis des
milliards d’années à la surface de la
terre sous différentes variétés,
mais dont très peu sont finalement
 DOSSIER MÉDICAL
5

consommables. Ces deux-là sont
devenues des aliments de base de
certains peuples comme les Aztèques,
au Mexique, ou les Kanembous, au
lac Tchad, qui avaient intuitivement
compris quelle source énergétique
importante ces algues microsco-
piques représentaient pour eux.
La science est venue confirmer leur
composition exceptionnelle avec
des quantités uniques de protéines,
de vitamines, d’oligoéléments,
de minéraux, de pigments protec-
teurs et d’acides gras essentiels. Des
études confirment d’ailleurs l’intérêt
de la spiruline et de la chlorelle dans
le traitement de la fatigue physique,
mentale et du stress oxydatif.
Les microalgues étant par nature
des capteurs de la pollution environ-
nementale, il est impératif qu’un
certificat d’analyse et de qualité
répondant à des normes strictes
de santé publique soit vérifiable avant
leur consommation. Idéalement, les
bassins de culture doivent être placés
dans un environnement protégé
et alimentés par une source d’eau
minérale potable, exempte d’impure-
tés, de bactéries, de métaux lourds,
d’autres algues ou de matières étran- d’autres micronutriments indis-
gères. Par principe, évitez ces microal- pensables pour une convalescence
gues chez les enfants et les personnes réussie. La plante fait des miracles
ayant des problèmes rénaux. pendant cette période de recons-
truction. Optez pour une cure
de trois semaines de jus d’ortie
Ortie
à raison de trois cuillères à soupe
de feuilles fraîches mixées, à boire
trois fois par jour, sinon une
infusion d’autant de feuilles
séchées infusées à boire régulière-
ment dans la journée.
Abeilles 1 – Goji 0
Pour récupérer en sortie de ma-
ladie, on n’oubliera pas non plus
les produits de la ruche comme
Urtica dioica, Urticacées la gelée royale et le pollen, ni
d’ailleurs la consommation de
Provenance : Asie, Europe
et Amérique du Nord fruits secs et d’ail qui ont montré
leur intérêt lors de ce moment
Partie utilisée : Feuilles clef. Exit, en revanche, la trop
Principes actifs principaux : fameuse baie de goji. Bien qu’à
vitamine C, fer+++, calcium, la mode, sa traçabilité est trop
magnésium, chlorophylle… incertaine avec un risque de falsi-
fication non négligeable. Surtout,
son éloignement compromet sa
Les feuilles d’ortie sont surtout capacité à concentrer des prin-
riches en vitamine C et en fer bio cipes actifs assez antioxydants
assimilables, mais elles lorsqu’elle arrive sur nos étals.
contiennent également beaucoup

Bibliographie :
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try-Based Metabolomics. J AOAC Int. 2018 May 1;101(3):701-707.
 DOSSIER MÉDICAL
6

Remarques :
Top 8 au moins
Partie Indication Forme Posologie
Fatigue 4 à 6 semaines
de traitement !

Bacopa
Bacopa 1 gélule de 300 mg,
Extrait sec CI : Grossesse,
monnieri Fatigue 2 fois/j
Feuilles allaitement, calculs
psychique Teinture
60 gouttes x 2/j urinaires, phénothiazine.

Éleuthérocoque 1 gélule
Eleutherococcus de 300 mg, CI : Grossesse, allaitement,
Fatigue Extrait sec
senticosus matin et midi enfant < 12 ans, HTA
Rhizome psychique
Teinture déséquilibrée.
et physique 1 c. à café matin Évitez la prise en soirée.
et midi

Ginkgo
Ginkgo Extrait
titré EGB CI : Grossesse, allaitement,
biloba Fatigue 1 pipette,
Feuilles 761 48 h avant chirurgie,
psychique 3 fois par jour
Sintrom®, Plavix®, aspirine
Tanakanâ

Rhodiole
Rhodiola rosea
Fatigue Éviter la prise en soirée.
1 cp de 150-300 mg
Rhizome psychique Extrait sec CI : Grossesse,
matin et midi
et physique allaitement, bipolarité.

Ginseng
CI : Grossesse, allaitement,
Panax ginseng
enfant < 12 ans, HTA
Fatigue
Rhizome Extrait sec 400 mg x 2/j déséquilibrée, cancer
physique
hormono-dépendant.
Évitez la prise en soirée.

Chlorelle
Chlorella pyrenoidosa
Poudre 3 à 10 g/j pendant CI : Enfants, problèmes
Microalgue Convalescence
Cp 2 mois maxi rénaux, hémochromatose

Spiruline
Spirulina platensis
Poudre 3 à 10 g/j pendant CI : Enfants, problèmes
Microalgue Convalescence
Cp 2 mois maxi rénaux, hémochromatose

Ortie
Urtica
Feuille 3 c. à soupe
dioica
Feuilles Convalescence séchées de feuilles/500 ml
infusées d’eau

Dr Franck Gigon

Cancer : les approches
complémentaires
sont déterminantes !
Le docteur Mouysset n’est pas de ceux qui balaient d’un revers de main les thérapies
complémentaires quand on parle de cancer. Bien au contraire, il a étudié leur intérêt
et apporte des solutions concrètes basées sur des preuves. Pas de « solutions
miracles » mais une approche globale qui fait gagner en durée et en qualité de vie.
Le Dr Jean-Loup Mouysset
est oncologue médical.
Détenteur d’un DEA Bios-
cience de l’environnement
et santé, il a recherché acti-
vement dès 1992 comment
aider les personnes atteintes
de cancer. Il a mis au point
un programme d’Accom-
pagnement Thérapeutique
PPACT Ressource® ayant
pour objectifs d’apprendre
les outils du « mieux-être »
au patient et de le rendre
acteur de sa santé.
L’association Ressource,
dont il est président fondateur,
dispose de plusieurs centres
en France1, où est dispensé
ce programme.
1.  À Aix-en-Provence, Montélimar,
Montauban, Paris et Reims actuelle-
ment. Pour en savoir plus, consulter
www.association-ressource.org.
« il ne faut surtout
pas isoler la maladie
du malade. »
NOS EXPERTS ONT LA PAROLE
7
D’où vient votre approche globale du traitement du cancer et l’idée
de la création de ces centres Ressources ?
Dr Jean-Loup Mouysset : Tout part d’une étude remarquable du docteur
David Spiegel publiée en 1989, dont j’ai eu connaissance durant mon
internat. L’expérience montrait que le fait d’associer une approche psycho-
sociale au traitement conventionnel permettait de doubler le temps
de survie chez des patientes souffrant d’un cancer du sein métastasique.
C’est-à-dire qu’en apprenant au patient à mieux gérer son stress psycholo-
gique ou social, il vit mieux et plus longtemps. Ces travaux m’ont pas-
sionné, car ils montraient clairement la voie à suivre pour aider efficace-
ment les personnes touchées par le cancer à mieux vivre cette épreuve
en termes de qualité de vie comme en allongement du temps de survie.
J’ai ensuite rejoint durant six mois le docteur Spiegel à l’université
Stanford, aux États-Unis. Cette rencontre a beaucoup inspiré le pro-
gramme proposé dans les centres Ressource.
En quoi consiste ce programme ?
Dr J.-L. M. : Avec une équipe pluridisciplinaire, thérapeutes médecins
ou non médecins, nous proposons au patient deux grands axes de soutien :
3 heures avec 1 h 30 d’apprentissage d’une approche cognitivo-comporte-
mentale (gestion du stress, activité physique, alimentation, communication
relationnelle, connaissances sur le cancer, les traitements, les causes, l’intérêt
des approches complémentaires) et 1 h 30 de psychothérapie de groupe type
soutien-expression (SEGT®) telle que proposée par le docteur Spiegel.
Ce programme est personnalisé par le patient selon ses besoins en termes
de techniques et de soins de mieux-être proposés dans le centre : psychopho-
nie1, ostéopathie, hypnose, réflexologie, esthétique, taï chi, danse orientale,
danse de salon ou dans l’eau, aquagym ou art-thérapie. Des assistantes
sociales, des médecins du travail ou des médecins spécialisés sont présents.
Nous comptons cent quarante intervenants dans le premier centre d’Aix-
en-Provence. Aucun soin anticancéreux n’est proposé, il s’agit d’un accom-
pagnement global pour le mieux-être du malade et de ses proches.
Le programme commence généralement par deux ou trois modules de gestion
du stress, où on apprend des techniques de relaxation comme la sophrologie,
la cohérence cardiaque ou la pleine conscience. La personne retient la tech-
1.  Thérapie basée sur les sons et la voix.
 NOS EXPERTS ONT LA PAROLE
8
nique qui lui correspond le mieux pour la mettre
en pratique tous les jours.
En quoi la psychologie du patient est-elle
si importante ?
Dr J.-L. M. : Le patient doit savoir non pas « quoi
penser » mais « comment penser » face au cancer pour
mieux surmonter l’épreuve et augmenter ses chances
de survie. On fait face à la situation et on profite pleine-
ment des années qu’il reste à vivre, malade ou non.
En 1999, une étude a été menée en Australie sur des
patients souffrant d’un mélanome malin métastasique.
Au départ, l’équipe de chercheurs avait posé de simples
questions comme : « Pensez-vous que votre traitement
va vous permettre de vivre 1- longtemps ; 2 - un peu
plus longtemps ; ou 3 - sera palliatif voire ne servira
à rien. » Les résultats montrent que ceux qui ont coché
les réponses 1 ou 2 avaient 65 % de chance en plus
d’être vivant cinq ans après. L’histoire et les croyances
du patient vont donc modifier sa démarche et sa
capacité à lutter contre la maladie. On sait aussi qu’une
personne qui vit seule a moins de chances de survie
qu’une personne qui est bien entourée.
Cela nous enseigne qu’il ne faut surtout pas isoler la
maladie du malade. Il faut bien sûr proposer un traitement
ciblé, mais ensuite tenir compte de la réalité psycholo-
gique du patient, de son contexte social, sa situation de vie.
On parle beaucoup du curcuma en cas de cancer,
peut-il convenir à tous ?
Dr J.-L. M. : Le curcuma est un excellent préventif
pour tous dans l’alimentation. Les curcumines sont
utiles lorsque l’inflammation fait partie des méca-
nismes qui permettent à la maladie de se développer.
On évite la curcumine en association avec certaines
chimiothérapies et durant les 2 à 3 jours qui suivent,
car elle interfère avec l’élimination des molécules. En
association avec d’autres chimio, elle sera au contraire
intéressante pour améliorer l’efficacité du traitement.
Au centre Ressource, nous avons publié un article,
disponible également sur notre site Internet, qui indique
avec quelle chimio on peut l’associer. En dehors de cette
période de traitement lourd, la curcumine est bénéfique
pour tous ceux qui souhaitent agir sur l’inflammation.
Son effet thérapeutique a été confirmé dans le cas
de cancer du pancréas chez des patients pour lesquels
la chimio avait échoué. Vingt patients ont consommé
20 g par jour de curcumine, une très haute dose.
Trois patients sur vingt ont répondu favorablement
2.  Éditorial journal NCI , Andrea Carter : Carter A. « Curry Compound Fights Cancer in the Clinic », J Natl Cancer Inst 2008.
3.  Ya li et al, Melatonin for the prevention and treatment of cancer, Oncotarget, mars 2017.
au traitement. Ce n’est pas énorme mais, tout
de même, cela démontre une puissance réelle2.
Vers quelles autres aides naturelles se tourner
pour accompagner le traitement ?
Dr J.-L. M. : On peut penser à celles qui soutiennent
le foie. Le desmodium est un bon protecteur, mais
il faut lui adjoindre des plantes drainantes comme
le chardon-Marie, la fumeterre et le radis noir.
Un cocktail de ces quatre plantes peut être consommé
la veille, le jour et lendemain de la chimio.
Hors chimio, on peut penser à ces mêmes plantes
en cure plus longue ou à d’autres plantes drainantes
comme l’artichaut, ou l’aubier de tilleul.
En pratique, je conseille par exemple vingt jours de cure
par mois ou un mois tous les trois mois, selon le degré
d’intoxication. Les chélateurs riches en chlorophylle
comme la spiruline ou la chlorella aideront les toxiques
débarrassés par le foie à être éliminés via l’intestin.
La mélatonine à forte dose, à raison de 20 mg quotidiens,
est très utile pour son effet antioxydant. Avec cette dose,
on améliore la tolérance de certaines chimiothérapies et
cela permet de diminuer l’hématotoxicité. En 2017, trois
publications sont parues à son sujet3. On sait aussi qu’à
raison de 10 mg, il y a un effet oncostatique, c’est-à-dire
qu’elle freine l’évolution du cancer.
La rhodiola et la griffonia sont d’autres plantes utiles pour
faire face plus facilement, mieux s’adapter et réduire le
niveau de stress. On peut les utiliser, si besoin, en continu.
Et en cas de cancer hormono-dépendant ?
Dr J.-L. M. : La cible principale est encore une fois
hépatique, car c’est là que se joue le métabolisme des
hormones. Si le foie les métabolise mal, ce qui est
favorisé par le tabac, la pollution ou des prédisposi-
tions familiales, les œstrogènes sont transformés en
substances encore plus actives qui peuvent favoriser
la formation de fibrome, de mastose ou d’endomé-
triose ou être transformées en composés très instables
génotoxiques. Ceci explique très bien pourquoi les
femmes qui fument sont beaucoup plus nombreuses
à être touchées par le cancer du poumon que les
fumeurs de sexe masculin. En fumant, elles ingèrent
des substances cancérigènes, mais, en plus, elles
rendent toxiques leurs œstrogènes endogènes.
Le 3 indol-carbinol extrait du brocoli favorise la voie
de métabolisation et de neutralisation des œstrogènes
et permet de les rendre inactifs. Prendre régulière-
 NOS EXPERTS ONT LA PAROLE
9

ment un extrait de brocoli peut donc moduler l’élimi- constaté 36 % de récidive en moins. Lorsqu’on sait
nation des œstrogènes. qu’une hormonothérapie permet 50 % à 60 % de
récidive en moins, on peut dire que le jeûne est un
On entend souvent parler du jeûne en cas de peu moins performant, mais c’est très encourageant
cancer, le préconisez-vous ? en complément d’autres traitements.

Dr J.-L. M. : Tout le monde ne peut pas le faire
pour des raisons de santé ou d’autres contraintes. Je
connais des patients qui ont perdu beaucoup de poids
avec le jeûne, ce qui n’est pas souhaitable lorsqu’on a
un cancer. Cependant, on a démontré que pratiquer
le jeûne le jour avant et le jour du traitement de chimio-
thérapie lourde permettait une meilleure tolérance au
niveau des globules rouges et des plaquettes.
Une étude a aussi montré l’intérêt du jeûne nocturne
sur deux mille femmes américaines qui avaient
souffert d’un cancer du sein. Le soir elles mangeaient
tôt et ne mangeaient plus durant 12 à 13 heures. On a
Pour les régimes ou jeûne difficile à tenir – sans
polyamines, régime cétogène ou jeûne long – il faut
faire attention et être encadré par un médecin ou un
professionnel formé.
Tout ce qui apporte un mieux est bon à prendre.
Par exemple, l’apport de vitamine D permet 20 % de
récidive en moins en cas de cancer du sein. L’objectif
est toujours le bien-être du patient !
Propos recueillis
par Alessandra Moro Buronzo
et Nicolas Wirth

NEWS

Nos meilleurs alliés anti-âge ! « Nous voulons

Voulez-vous partir à la cueillette
des coquelicots »
des champignons pour combattre Cette injonction est un cri du cœur,
les méfaits du temps ? Car un appel lancé par 100 personnalités
en plus d’être une excel- de tous horizons et publié dans le ma-
lente source de fibres, de gazine Charlie Hebdo, à l'initiative
minéraux et de vitamines, d'un des journalistes de la rédaction,
ces petits trésors des bois Fabrice Nicolino. Son objectif :
sont également très riches demander l'interdiction pure et simple
en composés anti-vieillis- de tous les pesticides de synthèse,
sement ! Une équipe de l’uni- qui détruisent la faune et la flore et
versité de Pennsylvanie vient de mesurer le contenu de deux menacent notre santé. Pour rejoindre
d’entre eux, l’ergothionéine et le glutathion, sur un échantillon ce grand mouvement citoyen, rendez-
de 13 espèces de champignons. Les chercheurs ont constaté vous sur nousvoulonsdescoquelicots.org.
des différences de teneurs importantes de l’un à l’autre. Tout
en haut du podium, se trouvent les cèpes, les pleurotes jaunes
ainsi que le maïtaké (ce dernier ne pousse pas dans nos forêts
mais est disponible sous forme de complément alimentaire).
Les chanterelles et les champignons cultivés (champignons
de Paris, cremini et portobello) en présentent de plus faibles
quantités, mais sont tout de même mieux dotés que les autres
aliments. Pour chacune des espèces étudiées, le chapeau était
la partie la plus concentrée en ces puissants antioxydants qui
supportent parfaitement la cuisson. La fricassée automnale
de champignons à l’ail et au persil pourrait ainsi devenir la
future tendance en matière de recettes anti-âge !
Source : Kalaras MD et al. Mushrooms : A rich source of the antioxidants ergothioneine
and glutathione. Food Chem. 2017 Oct 15 ; 233 : 429-433. doi : 10.1016/j. food-
chem.2017.04.109. Epub 2017 Apr 20.
 LE BON CHOIX
10

À la rencontre
de l’empereur jaune
La légende dit qu’elle fut élevée au rang de plante supérieure par l’un des maîtres
fondateurs de la phytothérapie chinoise, l’empereur Shen Nong (2800 av. JC)
qui, après avoir éprouvé ses vertus, lui attribua le nom de Huang qi : « l’Empereur
jaune ». Empereur par sa puissance protectrice et son pouvoir revitalisant et jaune
en référence à la couleur de ses racines. C’est dire si l’astragale de Chine tient
une place de choix dans l’histoire de la pharmacopée !

l’astragale aurait pu faire sienne cette citation d’Émile

de Girardin : « Gouverner c’est prévoir. »

Nom latin : Astragalus membranaceus
Famille : Fabacées
Nom chinois : Huang qi
Partie utilisée : racine
Constituants principaux : polysaccharides,
flavonoïdes, saponines (astragalosides I-VII,
astragenol, acétyl-astragalosides)
Propriétés principales : adaptogène, tonique
des poumons, du système immunitaire, immuno-
modulatrice, protectrice du foie et des reins.
L’Orient et l’Occident
Après avoir traversé les siècles et de nombreuses
contrées, l’astragale, as de l’adaptation, pourrait être
regardée comme le maître Yoda1 des adaptogènes2.
Elle renforce, module et équilibre l’énergie vitale (le Qi)
de l’individu et ses systèmes biologiques. Notre science
occidentale du microscope et du constituant met des
noms sur des molécules et leurs interactions. Ce faisant,
elle nous explique pourquoi ces adaptogènes redonnent
vitalité et équilibre. À la lumière de ces deux approches,
1.  Célèbre Jedi de l’univers de Star Wars.
2.  Plantes qui nous permettent une adaptation à n’importe quel type de stress, physique ou psychologique. Non toxiques même à long terme, elles protègent tout
l’organisme et ne sont pas spécifiques à un seul organe. Elles rebâtissent nos forces en permettant à nos réserves de se remplir, elles équilibrent, nous calment ou
nous tonifient selon nos besoins.
3.  Sucres formés par une chaîne de sucres élémentaires. La cellulose par exemple est un des polysaccharides constituant les parois des cellules végétales. Ils
peuvent stocker de l’énergie ou encore produire un gel au contact de l’eau.
Justicière hivernale
Grande spécialiste de la prévention, elle est parfaite
pour rebâtir nos défenses immunitaires, nous donner
de l’endurance et nous aider à traverser les tracas
de la vie quotidienne.
Si vous êtes dans une période de fatigue et de stress,
tandis que dehors rôdent virus et bactéries prêts
à profiter de votre faiblesse, faites appel à l’astragale.
Elle est très efficace en prévention des affections
des voies respiratoires. En médecine chinoise,
on dit qu’elle renforce l’énergie du poumon, énergie
qui nous permet de lutter contre les variations clima-
tiques responsables des maux hivernaux.
En tant que tonique du Qi de la rate, elle permet aussi
une meilleure assimilation des nutriments et facilite
la digestion.
Immunité et longévité
L’astragale est la meilleure copine de notre système
immunitaire. On conseillerait presque aux diplo-
mates, si friands d’immunité, de lui vouer un culte.
Très riche en polysaccharides3 dont l’action immu-
nostimulante n’est plus à démontrer, elle nous pro-
tège contre la toxicité des chimiothérapies en renfor-

çant la résistance de l’organisme aux effets
immunosuppresseurs des médicaments et en incitant
les macrophages4 à produire plus d’interleukines 65.
Mais elle est aussi immonumodulatrice, capable
de calmer un système immunitaire en surchauffe lors
de conditions allergiques ou auto-immunes6.
Elle contient également des saponosides triterpenoïdes
dont l’astragaloside, qui, d’après de récentes décou-
vertes, serait un activateur des télomérases7. Elle
pourrait donc avoir une action anti-âge considérable.
Quelques produits de confiance
▪▪ Racine coupée : chez Louis herboristerie,
www. louis-herboristerie. com, en décoction. Mettez 20
à 30 g par litre d’eau froide, faites frémir pendant
4.  Cellules du système immunitaire chargées de la défense de notre organisme.
5.  Protéines du système immunitaire, dont l’action est anti-inflammatoire.
6. Astragalus polysaccharides exerts immunomodulatory effects via TLR4-mediated MyD88-dependent signaling pathway in vitro and in vivo https://www.ncbi.nlm.
nih.gov/pmc/articles/PMC5355992/
7.  La télomérase est une enzyme qui permet de conserver la longueur du chromosome en ajoutant une structure spécifique à chaque extrémité lors de la division
cellulaire. Elle améliore ainsi l’espérance de vie des cellules.
8.  Extrait fluide de plantes fraîches standardisé.
NEWS
Mobilisons-nous pour la réhabilitation du métier d’herboriste
Produire des plantes médicinales, les récolter, les faire
sécher, réaliser différents types de préparations pour
en extraire les composés bénéfiques, conseiller le
public sur leur usage... L’herboristerie est une pratique
complexe ! Mais sans cadre légal aujourd’hui,
le diplôme d’herboriste ayant été supprimé en 1941
et jamais rétabli depuis.
Nous avons aujourd’hui l’opportunité de faire revivre
le métier d’herboriste en France !
Le Sénat, sous l’impulsion de Joël Labbé, Sénateur
écologiste, a créé une mission d’information sur « le
développement de l’herboristerie et des plantes médici-
LE BON CHOIX
11
10 mn, laissez infuser 10 mn, et buvez le litre dans la
journée. Vous pouvez aussi en ajouter dans votre
alimentation.
▪▪ Racine en poudre : à l’herboristerie du Valmont,
www.herboristerieduvalmont.com, en infusion. Mettez
dans l’eau froide et faites monter en température
jusqu’à frémissement. Laissez infuser 10 mn. Comptez
5 à 10 g par jour. Vous pouvez aussi en ajouter
dans une purée ou une compote.
▪▪ Gélules : Vitall+, 1 à 3 capsules par jour, de préférence
avant les repas avec de l’eau. Cure de 40 jours conseillée.
▪▪ Teinture mère : à l’Herboristerie Bardou,
www.herboristeriebardou.com.fr , à raison
de 45 gouttes par jour, pour une personne de 60 kg
(à adapter en fonction de votre poids).
▪▪ EPS8 : du laboratoire Phytoprevent – Pilèje, 1 c.
à café par jour.
▪▪ Gélules : ABC de la nature, www.abcdelanature.
com/p-662-astragale-bio-gelules-herboristerie.html,
3 à 6 gélules par jour.
Sabine Couttier
nales, des filières et métiers d’avenir ». Ses membres ont
mené une série d’auditions sur l’ensemble des acteurs
de la filière : producteurs, vendeurs et pharmaciens.
Ils se sont également intéressés aux pratiques ayant cours
dans les pays où l’herboristerie possède un véritable statut,
comme le Canada, la Belgique ou l’Allemagne.
Pour soutenir cette initiative et montrer aux parlemen-
taires que les citoyens veulent le retour des herbo-
ristes, Plantes & Bien-Être a lancé une pétition déjà
signée par plus de 150 000 personnes. Rejoignez le
mouvement ! petition.santenatureinnovation.com/ren-
dez-nous-nos-herboristes/
 NATUROPATHIE
12
Plantes de l’ayurveda :
trouvez la vôtre
La phytothérapie utilisée en
médecine ayurvédique est
doublement intéressante.
Elle repose d’une part sur
cinq mille ans de tradition
indienne et, contrairement
à la phytothérapie an-
tisymptôme, elle s’adapte
au profil de chacun.
Voyons comment en tirer
profit !
En sanskrit, ayurveda signifie
« connaissance de la vie ». Il s’agit
donc d’une philosophie, d’une
vision de la santé dépassant les
limites de la médecine qui, elle,
est réservée aux initiés. Chacun peut
donc intégrer l’ayurveda dans son
quotidien pour préserver sa santé.
Choisir des épices et des aromates
quand on cuisine, c’est déjà de
l’ayurveda ! Tout comme les
massages pratiqués par le barbier
indien, le nettoyage du nez ou
de la langue, la pratique du yoga
ou encore les soins par les plantes
réalisés dans un centre ayurvé-
dique. En Inde, cette médecine,
qui est un également un art de
vivre, se pratique au niveau
familial, social ou professionnel et
se base sur la notion de responsabi-
lité. Le message est clair : nous
sommes éminemment responsables
de notre état de santé par nos
actions et notre hygiène de vie.
Dès lors, avant de parcourir
quelques précieuses plantes de la
pharmacopée ayurvédique, admet-
tons l’idée qu’elles ne devraient pas
être employées comme des panse-
ments « anti-bobos ». En effet,
les propriétés d’une plante peuvent
convenir à un profil mais pas à un
autre. Tout traitement dépendra
donc de la détermination préalable
de votre tempérament ou dosha,
à savoir Pitta, Vâta ou Kâpha.
Chaque dosha est régi par deux
des cinq éléments que sont le feu,
la terre, l’air, l’eau et l’éther.
Selon l’approche ayurvédique,
nous avons tous en nous ces cinq
éléments (et donc ces trois doshas)
dans des proportions différentes.
L’excès ou l’insuffisance de l’un
ou l’autre déterminera notre profil,
ou sera lié à une problématique
de santé.
Avec l’aide du tableau ci-contre,
commencez par déterminer votre
tempérament ayurvédique,
le choix des plantes en découlera.
Des tests plus complets existent,
mais bien entendu, rien ne vaut
le bilan réalisé par un praticien
formé à la médecine ayurvédique.
Les doshas, tempéraments
ayurvédiques
Notez que vous pouvez tout à fait
correspondre majoritairement
au profil Vâta, mais souffrir d’un
excès de Kâpha, par exemple lors
de troubles respiratoires avec
mucosités abondantes. Dans ce cas,
les plantes qui équilibrent Kâpha
vous seront recommandées.
Amalaki, l’anti-âge pour tous
L’amalaki, Emblica officinalis,
est encore peu connu en occident
mais ses vertus lui promettent
un avenir glorieux. Aussi nommé
amla, groseille indienne ou myro-
bolan, il est considéré comme une
plante adaptogène. C’est un
fortifiant général qui stimule les
défenses immunitaires et la diges-
tion. Les hindous affirment qu’il
 NATUROPATHIE
13

Vâta Pitta Kâpha

Éléments Air + éther Feu + eau Eau + terre
Caractéristiques Énergie, chaleur
Froid, léger, irrégulier Froid et humide
et transformation
En excès Frilosité, sommeil agité
Peau grasse, brûlures Congestions respiratoires,
et léger, cyclothymie,
gastriques, colères rigidité de l’esprit, sédentarité
amaigrissement
Poids/stature Plutôt lourd, tendance
Maigre, os saillants Dans la moyenne
au surpoids
Émotionnel Sentimental, possessif,
Nerveux, anxieux, irritable Colérique, agressif, courageux
nature calme
Mental Créatif, enthousiaste, peut Vif et déterminé,
se sentir rapidement dépassé avide d’expériences Réfléchi, prudent, perspicace
et envahi par le stress et de connaissances
Énergie Fatigable Bonne ou excessive Bonne et constante
Transpiration Très faible Excessive Normale
Saveurs
Le doux et le sucré, le salé Les plats épicés, le sucré,
équilibrantes Doux, sucré et astringent
et l’acide (modérément) le gras et les laitages

amène la paix du cœur et de l’esprit, Il est reconnu pour réduire l’in- Posologie : entre 500 et 1 000 mg
amour et longévité, car c’est avant flammation, moduler le métabo- par jour avant les repas en poudre
tout un excellent anti-âge. On sait lisme du cholestérol et, cerise ou en gélules, ou ¼ de cuillère à
aujourd’hui que l’amalaki est sur le gâteau, lutter efficacement café de poudre dans un peu d’eau
particulièrement antioxydant. contre le diabète grâce à ses tanins. tiède avec du miel. On peut
Il contient environ seize fois plus Pas étonnant que l’arbre sur lequel également l’intégrer dans la
de vitamine C qu’une orange mais pousse ce fruit comestible soit cuisine.
aussi des flavonoïdes et des tanins. nommé « arbre de longue vie »
Il protège le système nerveux, par les Indiens ! Ashwagandha, une force
le cœur, les reins et le foie, aidant de la nature
notamment à la détoxication L’amalaki équilibre tous les doshas,
des xénobiotiques1. Il semblerait mais particulièrement Pitta qui, du L’ashwagandha, Withania somni-
également utile en prévention fait de la présence de l’élément feu, fera, est une puissante adaptogène,
du cancer. peut être sujet à l’inflammation. d’où son surnom de « ginseng
indien ». C’est une plante majeure
de la tradition ayurvédique qui est
Triphala… tridosha ! définie comme rasayana, c’est-à-
dire qui « régénère et rajeunit ».
Le triphala est le complexe à tout faire pour les Indiens car il équilibre
Ses vertus sont aujourd’hui
les trois doshas. Son nom signifie littéralement « trois fruits » ce qui
désigne sa composition. Le premier est l’amalaki qui équilibre principa-
démontrées par de nombreuses
lement Pitta, auquel s’ajoute le bibhitaki (Terminalia bellirica) et l’haritaki études. Riche en alcaloïdes,
(Terminalia chebula). l’ashwagandha contient également
Le bibhitaki est un puissant détoxifiant général et un bon protecteur de nombreux nutriments dont une
cellulaire. Il traite les inflammations, mais surtout les excès de mucosi-
tés, ce qui équilibre Kâpha.
L’haritaki stimule en douceur le transit, active la circulation sanguine
et régule la glycémie. Il équilibre Vâta.
Ce complexe est facilement disponible sur Internet, en boutique bio
ou en herboristerie, en gélules, comprimés ou en poudre et peut être
intégré dans certains cosmétiques. On peut le consommer à raison
d’une demi-cuillère à café le matin dans un peu d’eau.
Ashwagandha

1.  Molécules étrangères à un organisme vivant (additif alimentaire, par exemple) et considérées comme toxiques.
 NATUROPATHIE
14
large part d’antioxydants et plu-
sieurs acides aminés dont le
fameux tryptophane. C’est une
des raisons pour lesquelles cette
plante, de prime abord stimulante
(son nom évoque la force du
cheval), est aussi excellente pour
favoriser le sommeil. Même les
insomniaques endurcis ont donc
tout intérêt à la tester !
Pour le reste, l’ashwagandha
augmente effectivement la force
musculaire ainsi que la récupéra-
tion après l’effort2 et elle aide les
personnes stressées3 à réguler leur
poids. Elle stimule l’immunité,
la libido et apaise l’hypertension.
D’un point de vue ayurvédique,
l’ashwagandha apaise les excès
de Vâta et Kâpha mais semblerait
aggraver l’excès de Pitta.
Posologie : entre 500 et 1 000 mg
par jour avant les repas, en poudre
ou en gélules. En cas d’insomnie,
testez une petite quantité avant
le repas du soir. Lorsque vous
dormez mieux, consommez
la plante de préférence le matin,
voire matin et midi.
Curcuma, la racine d’or
Qui, aujourd’hui, ne connaît pas
le curcuma, Curcuma longa, et ses
formidables effets anti-inflamma-
toires et antioxydants ? De nom-
breuses études ont montré l’intérêt
de ses constituants, en particulier
les curcuminoïdes, même si des
controverses persistent, notam-
ment sur leur biodisponibilité une
fois isolés. Il n’en reste pas moins
que le curcuma, utilisé sous forme
de totum comme le propose la
médecine ayurvédique depuis cinq
mille ans, a fait ses preuves dans
l’expérimentation empirique. Pour
le médecin indien, la racine d’or
équilibre tous les doshas, purifie les
canaux subtils d’énergie, les nâdis,
2.  Wankhede S, Langade D, Joshi K, Sinha SR, Bhattacharyya S. Examining the effect of Withania somnifera supplementation on muscle strength and recovery : a
randomized controlled trial. J Int Soc Sports Nutr. November 25, 2015 ; 12:43. doi : 10.1186/s12970-015-0104-9.
3.  Choudhary D, Bhattacharyya S, Joshi K. Body weight management in adults under chronic stress through treatment with ashwagandha root extract : A double-
blind, randomized, placebo-controlled trial. J Evid Based Complementary Altern Med. April 6, 2016. doi : 10.1177/2156587216641830.
et les chakras. Le curcuma
est réputé améliorer la souplesse
du corps. C’est l’un des grands
remèdes de purification du corps
comme de l’esprit.
On l’appréciera pour ses qualités
hépatoprotectrices, son effet sur
les douleurs inflammatoires, pour
lutter contre le stress oxydatif et
prévenir les maladies dégénéra-
tives comme le cancer, Alzheimer
ou la maladie de Parkinson.
Posologie : de 300 à 1 000 mg
d’extrait de curcuma en comprimés
ou en gélules, sinon de 1 cuillère
à café à 3 cuillères à soupe
de poudre de curcuma par jour.
Ajoutez une pincée de poivre
et de gingembre moulu pour
améliorer l’assimilation des actifs.
Gingembre, à mettre dans
toutes les cuisines
Par son tempérament de feu,
le gingembre, Zingiber officinale,
réveille les systèmes endormis.
Il allume le feu de l’énergie, de la
digestion et stimule le système
respiratoire et l’expectoration.
Il est couramment utilisé pour
soulager les maux de tête, les
nausées, réduire les douleurs
articulaires et faciliter la digestion.
C’est aussi un excellent stimulant
immunitaire.
Il augmente Kâpha, apaise Vâta
et aggrave Pitta, qui n’a pas besoin
de feu. Le gingembre prend place
dans un complexe reconnu en
médecine ayurvédique nommé
Trikatu où il est associé à du
poivre noir.
Posologie : infusion de 5 à 10 minutes
de racine fraîche à raison de 2 à
4 tasses par jour après les repas.
En gélule de poudre, consommez
de 0,5 à 1,5 g par jour, à répartir
aux repas.
Bacopa, l’allié de votre cerveau
Le bacopa, Bacopa monnieri, est
aussi nommé brâhmi, qui signifie
« sagesse » ou « connaissance ».
Les ascètes hindous l’utilisent
notamment dans le but d’améliorer
leur vigilance et leur discernement
durant leurs longues méditations.
Il est donc naturellement indiqué
pour soutenir le cerveau, tant dans
ses performances que pour
le protéger du vieillissement.
Il stimule la mémoire à court et
à long terme et améliore la
concentration. Il présenterait un
intérêt dans les maladies neurodé-
génératives. On lui a même
découvert des effets anxiolytiques
et antidépresseurs. Il équilibre tous
les doshas et renforce Vâta.
Bacopa
Posologie : de 500 à 1 500 mg par
jour sous forme de totum, souvent
proposé en gélules. Sous forme
d’extrait (standardisé en bacosides,
ses principes actifs majeurs),
suivre la posologie du fabricant.
Cure de 1 à 2 mois, à renouveler
au besoin.
Tulsi, le grand protecteur
Aux yeux des hindous, le Tulsi,
Ocimum tenuiflorum, est précieux
au point d’avoir reçu le surnom
d’« incomparable » ! Il est présent
devant la plupart des temples et des
maisons pour les protéger du mau-
vais sort. En Occident, on le nomme
plus volontiers « basilic sacré »
car c’est un cousin de notre basilic.
Protecteur, il l’est aussi contre
les dommages dus à l’oxydation
 NATUROPATHIE
15

cellulaire. On a par exemple
démontré son pouvoir protecteur
en cas de radiothérapie. Ses flavo-
noïdes semblent utiles dans la
prévention des cancers notamment
du foie, du poumon et de la peau.
Excellent antistress, il combat
l’anxiété, mais aussi l’inflammation
et les infections. Il est réputé
traiter les allergies, abaisser la
glycémie et, en tant que remède
réchauffant, soutenir la digestion.
En médecine ayurvédique,
on le recommande également
en cas de mucosités excessives.
Le basilic sacré apaise les excès
de Kâpha et de Vâta, mais il est
déconseillé en cas d’excès de Pitta.
Posologie : en infusion, de préférence
avec la plante fraîche. En poudre sous
forme de gélules ou de comprimés,
à raison de 1 à 2 g par jour.

Doshas Indications Commentaires

Amalaki ou amla
Utile pour tous Inflammations diverses
Emblica officinalis
les doshas, Syndrome métabolique
particulièrement Diabète
Pitta Troubles du cholestérol ou des triglycérides

Triphala
Détoxication générale Déconseillé
Complexe d’amalaki,
bibhitaki et haritaki Équilibre Transit ralenti, constipation aux enfants,
tous les doshas Digestion perturbée aux femmes enceintes
Surpoids ou allaitantes

Ashwagandha
Apaise les excès
Withania somnifera
de Vâta et Kâpha,
mais aggrave
l’excès de Pitta.
Manque d’énergie
Troubles du sommeil Contre-indiqué chez
les enfants, les femmes
Fragilité immunitaire enceintes ou allaitantes
Hypothyroïdie

Curcuma
Curcuma longa Troubles hépatiques (hépatite notamment)
À éviter en association
Équilibre Douleurs inflammatoires
avec les médicaments
tous les doshas Prévention du vieillissement, cancer, anticoagulants
Alzheimer, Parkinson…

Gingembre ou adrak Digestion lente

Éviter les prises concen-
Zingiber officinale Nausée
Augmente Kâpha, trées en cas
apaise Vâta Ballonnements de traitement
et aggrave Pitta Manque d’appétit anticoagulants ou en
cas de calculs biliaires
Encombrement respiratoire

Bacopa ou brahmî
Troubles de la mémoire et de la concentration
Bacopa monnieri
Équilibre tous Fatigue nerveuse À éviter chez
les doshas et les femmes enceintes
renforce Vatâ Anxiété et allaitantes
Troubles neurologiques divers

Tulsi ou basilic sacré Stress, anxiété

Ocimum tenuiflorum Apaise les excès Oxydation cellulaire
de Kâpha Rhinite allergie
et de Vâta.
Déconseillé Digestion lente
en cas d’excès (s’associe bien avec le gingembre)
de Pitta Hyperglycémie
Fragilité immunitaire

Nicolas Wirth
Naturopathe
 AROMATHÉRAPIE
16
La bonne façon de diffuser
les huiles essentielles
Initiez-vous en douceur à l’aromathérapie et découvrez les fascinantes propriétés
thérapeutiques des huiles essentielles. Pour cela, la diffusion est un moyen idéal,
simple et sans danger, à condition d’en maîtriser les fondements.
L’homme a toujours utilisé les plantes aromatiques,
dans la vie quotidienne mais aussi lors de rites reli-
gieux. Dans l’Antiquité, les Égyptiens, les Grecs
et les Romains s’en servaient pour embaumer leurs
morts ou sous forme de fumigations, la fumée déga-
gée permettant une connexion entre le monde des
humains et celui de l’au-delà. Plus prosaïquement,
elle servait aussi à assainir une atmosphère fétide.
L’encens par exemple, présent dans de nombreuses
religions, a toujours été propice à la prière et la
méditation. Théophraste, élève d’Aristote, philo-
sophe, botaniste et alchimiste grec, décrivait déjà
dans son Traité des odeurs l’importance des parfums
sur l’humeur et les organes.
4 raisons essentielles
pour les diffuser
La dispersion de ces extraits végétaux, sous forme de
micro-gouttelettes dans l’atmosphère, permet de
1.  Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.
comprendre toute la subtilité et la puissance
des « effluves aromatiques » qui agissent aussi bien
sur la sphère physiologique que mentale.
1. Neutraliser les odeurs désagréables
Les odeurs ont une influence non négligeable sur nos
émotions et notre comportement. Une odeur agréable
invite à la convivialité, à la bienveillance…
En revanche, une odeur désagréable peut faire naître
de l’animosité, de l’aversion, voire du dégoût.
Dans les hôpitaux et les Ehpad1, le personnel médical
est souvent confronté à ce problème. Certaines
maladies ou plaies peuvent engendrer des odeurs
incommodantes, nauséabondes, et entraîner, insi-
dieusement, l’isolement des patients qui en souffrent.
De même, dans les maisons et les lieux publics, les
odeurs d’animaux, de cigarettes ou de transpiration
peuvent indisposer les visiteurs. Avoir un impact sur
l’atmosphère olfactive d’un lieu est donc très intéres-
sant. C’est là que les fragrances des huiles essentielles
entrent en jeu. Florales, boisées ou ambrées, elles sont
idéales pour masquer une mauvaise odeur. Les huiles
essentielles de bois de Hô, de géranium rosat,
de lavande officinale, d’oranger doux ou de patchouli
ainsi que les essences d’agrumes créent un environne-
ment agréable, harmonieux et bienfaisant.
Mélange aromatique désodorisant
▪▪Essence d’orange (Citrus sinensis). . . . . . . . . . 30 gouttes
▪▪Huile essentielle de lavande officinale
(Lavandula officinalis). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 gouttes
▪▪Huile essentielle de bois de Hô
(Cinnamomum camphora CT linalol) . . . . . . . . 20 gouttes
2. Assainir l’atmosphère
Antibactériennes, antivirales, antifongiques et antipa-
rasitaires, les huiles essentielles sont une vraie pana-
cée. Leur pouvoir antimicrobien a fait l’objet
de nombreuses études scientifiques.

En hiver, quand les bactéries et les virus se propagent
via l’air par transmission aéroportée, certains lieux
publics deviennent de vrais « nids à microbes ».
Les salles d’attente des médecins notamment,
ou celles des services hospitaliers sont des hauts lieux
de contamination microbienne. C’est aussi le cas
des classes d’école, des transports en commun
ou des bureaux « open-space ».
Diffuser des huiles essentielles antibactériennes
ou antivirales « douces » va permettre de purifier
une atmosphère putride. Citron, citronnelle, litsée
citronnée et eucalyptus radié s’y prêtent très bien !
On utilisera ici un diffuseur à effet Venturi.
Mélange assainissant
▪▪Huile essentielle d’eucalyptus radié
(Eucalyptus radiata). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 gouttes
▪▪Huile essentielle de tea tree
(Melaleuca alternifolia). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 gouttes
▪▪Essence de citron (Citrus limonum) . . . . . . . . . 20 gouttes
3. Assainir la sphère broncho-pulmonaire
Lors d’une diffusion aromatique, les molécules
volatiles se dispersent et pénètrent dans nos pou-
mons. Si elles ont des propriétés antibactériennes
ou antivirales, elles vont tuer les microbes présents
dans les bronches mais aussi avoir une activité systé-
mique en atteignant la circulation sanguine.
Les huiles essentielles de laurier noble, de marjolaine
à coquille, de ravintsara, de tea tree ou de thym
à géraniol sont d’excellentes antimicrobiennes pour
la sphère broncho-pulmonaire. De nouveau, on
privilégiera un diffuseur à nébulisation.
Mélange pulmonaire
▪▪Huile essentielle d’eucalyptus radié
(Eucalyptus radiata). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 gouttes
▪▪Huile essentielle de thym à géraniol
(Thymus vulgaris CT géraniol). . . . . . . . . . . . . . 30 gouttes
▪▪Huile essentielle de ravintsara
(Cinnamomum camphora CT cinéole) . . . . . . . 30 gouttes
4. Jouer sur la sphère psycho-émotionnelle
La muqueuse olfactive, située dans le nez, capte
les molécules odorantes. Après un trajet complexe via
le cortex olfactif primaire, elles arrivent au thalamus
et au système limbique situés dans le cerveau.
AROMATHÉRAPIE
17
Le système nerveux limbique, souvent désigné
par le terme de cerveau reptilien, est le siège de nom-
breuses fonctions supérieures, végétatives et réflexes ;
il intervient dans la gestion des émotions, du plaisir,
de l’agressivité, de la peur mais aussi dans les phéno-
mènes de mémorisation.
Aussi infime soit-elle, la perception d’une odeur
engendre une réaction psychologique et physiolo-
gique. C’est cette confluence entre plusieurs méca-
nismes qui est à l’origine de l’utilisation des huiles
essentielles en olfactothérapie ou plus simplement
en diffusion, afin de créer une « atmosphère aroma-
tique » qui, selon les extraits, apaise, équilibre ou
stimule le système nerveux.
Par exemple, la bergamote, la citronnelle, le citron,
le lemongrass, et la mandarine sont apaisants tandis
que l’épinette noire, le ravintsara, le sapin de Sibérie
et le bois de Hô sont toniques. De leur côté, encens,
basilic sacré, camomille romaine et marjolaine sont
réputés équilibrés.
Mélange apaisant
▪▪Essence de mandarine
(Citrus reticulata). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 gouttes
▪▪Huile essentielle de lavande officinale
(Lavandula officinalis). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 gouttes
▪▪Huile essentielle de petit grain bigarade
(Citrus aurantium) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 gouttes
Mélange tonique
▪▪Huile essentielle de ravintsara
(Cinnamomum camphora CT cinéole) . . . . . . . 30 gouttes
▪▪Huile essentielle de pin sylvestre
(Pinus sylvestris) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 gouttes
▪▪Huile essentielle menthe poivrée
(Mentha piperita) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 gouttes
Mélange équilibrant
▪▪Huile essentielle d’encens
(Boswellia carterii). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 gouttes
▪▪Huile essentielle de basilic sacré
(Ocimum sanctum) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 gouttes
▪▪Huile essentielle camomille romaine. . . . . . . .
(Chamaemelum nobile). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 gouttes
 AROMATHÉRAPIE
18

Les différents diffuseurs dans le commerce

Le galet aromatique

Ce support neutre est sou-
vent d’origine naturelle. On y
dépose 1 à 3 gouttes d’huile
essentielle ou d’un mélange
aromatique. La nature
volatile des huiles essen-
tielles permet leur diffusion
spontanée et très localisée
dans l’atmosphère.
Avantages :
▪▪ facile d’emploi
▪▪ diffuseur petit, facile à emporter
▪▪ pas besoin de source d’énergie
Inconvénients :
▪▪ faible diffusion
▪▪ activité limitée à la désodorisation
▪▪ effet limité dans le temps

Le brûle-parfum

Avantages :
L’huile essentielle est ▪▪ facile d’emploi
déposée dans une coupelle
▪▪ esthétique
que la flamme d’une bougie
chauffe modérément. Ce ▪▪ pas besoin de source d’énergie électrique
principe n’est pas idéal car,
si la chaleur est trop faible, Inconvénients :
la diffusion n’est que par- ▪▪ faible diffusion
tielle et, si elle est trop forte,
▪▪ activité limitée à la désodorisation
elle abîme les huiles essen-
tielles qui peuvent engendrer ▪▪ fragile
des composés toxiques. ▪▪ possibilité d’abîmer les huiles essentielles et
de créer de composés volatiles toxiques

Les diffuseurs ultrasoniques ou à brumisation

Ces diffuseurs émettent
des ultrasons qui dis-
persent, sous la forme de
microparticules, une huile
essentielle présente à la sur-
face d’un petit volume d’eau.
Les gouttelettes d’huiles
essentielles forment un fin
brouillard aromatique diffu-
sé dans l’atmosphère.
Avantages :
▪▪ facile d’emploi
▪▪ possibilité d’humidification de l’air
▪▪ souvent couplé à un minuteur
▪▪ peut être utilisé pour de grandes pièces
Inconvénients :
▪▪ faible concentration en huile essentielle
▪▪ utilisation d’eau
▪▪ non conforme pour les hôpitaux ou les
maisons de retraite
▪▪ besoin d’une source d’énergie électrique
▪▪ possibilité d’abîmer les huiles essentielles
et de créer de composés volatiles toxiques

Le diffuseur à sec, à effet Venturi ou diffuseur à nébulisation
Il fonctionne grâce à une pompe qui pulse de l’air à la surface
de l’huile essentielle ou du mélange aromatique que l’on a
préalablement placé dans une ampoule en verre. Ces diffu-
seurs peuvent être utilisés afin d’effectuer les quatre activités
décrites précédemment. Aucun solvant n’étant utilisé, ils sont
préconisés en milieu hospitalier ou en Ehpad.
Les précautions à prendre
1. La diffusion ne doit pas avoir lieu en continu, mais
pendant 15 à 20 min pour une pièce d’environ 40 m2.
Toutefois, elle pourra être renouvelée 2 à 4 fois par
jour selon le mélange et le but à atteindre.
2. Il est vivement déconseillé de diffuser des huiles
essentielles en présence d’un petit enfant.
3. Certaines huiles essentielles ne peuvent être
diffusées seules du fait de leur agressivité ou de leur
potentielle toxicité. C’est le cas de toutes les huiles
essentielles dermocaustiques comme celles contenant
des phénols ou des aldéhydes aromatiques : l’origan,
la sarriette des montagnes, le thym à thymol, le
giroflier et les cannelles.
Attention aussi aux huiles essentielles contenant des
cétones comme la sauge officinale, le romarin à
camphre, la menthe poivrée…
AROMATHÉRAPIE
19
Avantages :
▪▪ facile d’emploi
▪▪ très efficace pour les quatre activités recensées
précédemment
▪▪ concentration maximale en microparticules
aromatiques
▪▪ utilisation validée par les hôpitaux et les maisons
de santé
Inconvénients :
▪▪ utilisation d’une quantité importante d’huile
essentielle
▪▪ fragile
▪▪ coût assez élevé
▪▪ parfois bruyant
▪▪ besoin d’une source d’énergie électrique
4. Par principe de précaution, certaines populations
dites « à risque » doivent éviter la diffusion par
nébulisation. C’est le cas des femmes enceintes
(durant les trois premiers mois de grossesse) ou
allaitantes, des enfants de moins de 6 ans, des patients
fragiles (asthmatiques, allergiques ou épileptiques)
et des personnes sous traitement médicamenteux.
5. D’une manière générale, il est toujours bon
de demander un avis médical en cas de grossesse
ou d’allaitement, pour les enfants de moins de 6 ans
et pour les personnes fragiles ou sous traitement
médicamenteux.
6. Avant d’utiliser une huile essentielle non dermo-
caustique, il est conseillé d’en déposer une goutte dans
le creux du coude. Si aucune rougeur n’apparaît après
45 min, c’est qu’elle vous convient. Évitez tout contact
entre une huile essentielle et vos yeux.
Pascale Gélis Imbert
Docteur en pharmacie
 DÉCOUVREZ ET CUISINEZ LES PLANTES SAUVAGES
20

Tendre barbu, le bouillon-blanc

Des médecins de l’Antiquité aux thérapeutes des temps modernes sans oublier
la grande figure médiévale d’Hildegarde de Bingen, toutes les époques ont célébré
les vertus du bouillon-blanc, jusqu’à ce que nos remèdes de buona fama1
ne tombent un peu en désamour.
multitude de petits poils blancs, laineux, tapisser les
pétales ainsi que le filet des étamines alors que ceux
de la molène noire, Verbascum nigrum, sont violets.
Vous l’aurez compris, le bouillon-blanc est entièrement
velu, sorte de yéti végétal, ce qui lui a valu son nom
de genre Verbascum, dérivé du latin barbascum, barbu.

Autrefois, dans les campagnes…

Indifférent à la notoriété comme à l’oubli, le « bon-
homme » a traversé le temps en dehors des modes,
s’imposant comme le remède incontournable des inflam-
mations respiratoires. À voir l’engouement croissant
du public pour les plantes médicinales, il y a fort à parier
que nous n’avons pas fini d’entendre parler de lui…
Si le nom du bouillon-blanc évoque d’une part sa pilosité
(« blanc »), il raconte d’autre part son usage (« bouil-
lon »). Pris en infusion, c’est en effet une plante antitus-
sive et émolliente. On lui attribue d’autres noms verna-
culaires comme bonhomme, queue de loup, qu’on retrouve
dans le castillan gordolobo, ou encore grand chandelier
et cierge de Notre-Dame, allusion évidente à la verticalité
de la plante mais également à un ancien rituel médiéval.
Tous les ans, au moment de la chandeleur, les épis séchés
de l’année précédente étaient enduits de poix, allumés
puis emmenés en procession dans les vergers pour en
assurer la protection contre les parasites.

En plus de sa renommée amplement justifiée sur la sphère

Le yéti des talus respiratoire, on trouve d’autres usages populaires
du bouillon-blanc. Dans nos campagnes, ses feuilles cuites
Perché sur le rebord d’un talus bien ensoleillé, le bouil- dans du lait étaient appliquées en cataplasmes sur
lon-blanc, Verbascum thapsus, ne passe pas inaperçu. La les panaris pour les faire mûrir et sur les hémorroïdes
discrétion n’est pas son fort et il faudrait être aveugle ou et les inflammations cutanées pour calmer la douleur.
dans la lune pour passer à côté de lui sans le remarquer. À l’instar du tabac, les feuilles sèches étaient fumées.
D’autant qu’il ne choisit que les endroits bien exposés : Aujourd’hui encore, elles entrent dans la composition
les bords de route ou de voie ferrée, les lisières fores- de cigarettes destinées aux asthmatiques pour l’effet
tières, les décombres et autres éboulis. De nature bisan- calmant et adoucissant qu’elles procurent.
nuelle, il se contente la première année d’élaborer une
large rosette de feuilles basales densément recouvertes
de poils blanchâtres et duveteux qui lui donnent une
douceur incomparable. La deuxième année, il dévoile
sa superbe floraison. Déjà constituée au début du second
printemps, la rosette de feuilles s’est largement étoffée
par rapport à celle de l’an passé. Partie de son centre,
une longue et puissante hampe florale commence
à se développer et à vouloir conquérir l’espace jusqu’à
dépasser parfois les 2,50 m. Dès le mois de juin, l’épi
s’illumine d’une multitude de fleurs jaune pâle à cinq
pétales, insérées de façon compacte. À l’aide d’une loupe,
regardez attentivement la corolle, vous découvrirez une
1. Buona fama désignait les plantes de fameuse réputation (la fama) et non de bonne femme !
 DÉCOUVREZ ET CUISINEZ LES PLANTES SAUVAGES
Héraut des « quatre fleurs
pectorales »
En France, seule la fleur séchée et réduite à la corolle
(sans le calice) est inscrite à la pharmacopée française.
Elle noircit facilement et il est conseillé de la récolter
par temps sec, en fin de matinée, quand la rosée s’est
évaporée, puis de procéder rapidement au séchage.
À part les graines et le suc qui sont toxiques pour
l’homme, il n’existe aucune contre-indication ni effet
secondaire connu.
Tous ceux qui s’intéressent à l’herboristerie ont
certainement entendu parler de la fameuse tisane des
quatre fleurs pectorales, qui en réalité comprend sept
plantes. Très prisée aux XVIIIe et XIXe siècles en cas
de refroidissement, elle consiste à assembler à parts
égales des plantes à visée expectorante (tussilage ou
violette) et à visée émolliente et béchique (guimauve,
coquelicot, gnaphale et mauve). Jouant sur les deux
tableaux, le bonhomme occupait une place centrale
dans la préparation. Sa richesse en mucilage (environ
3 %), en saponosides (verbascosaponoside) et en
flavonoïdes (rutine, kaempférol…) lui permet une
grande polyvalence d’actions dans le domaine respira-
toire. Dès la première gorgée d’infusion, on est
surpris par sa saveur douce et agréable. Pas surpre-
nant quand on sait que la jolie corolle jaune contient
environ 10 % de glucose.
Expectorant, le bouillon-blanc est précieux pour
faciliter l’évacuation des mucosités en cas de bron-
chites, notamment à la fin de l’hiver, lorsque
les rhumes ont tendance à s’éterniser. Émollient
et légèrement sédatif, il calme l’inflammation
des muqueuses bronchiques grâce à ses mucilages
et adoucit l’irritation causée par les toux sèches des
trachéites ou des fumeurs.
Consommez-le en tisane, à raison d’une cuillère à soupe
infusée 10 minutes dans 200 ml d’eau frémissante. Cette
tisane fera merveille en gargarisme pour calmer les toux
sèches ou bue à petites gorgées en cas de bronchite.
À la santé du barbu !
Pour ceux qu’une petite liqueur séduirait davantage qu’une
tisane, il y a une solution : la liqueur de bouillon-blanc !
Autrefois, on nommait ces préparations les boissons
ménagères. Festives et conviviales, elles étaient l’occa-
sion dans chaque famille d’apporter sa petite touche
personnelle à des recettes ancestrales et parfois très
locales, composées d’alcool et de plantes pour confec-
tionner vins, liqueurs ou apéritifs sains et gourmands.
21
Pommade respiratoire
Ingrédients :
▪▪ ½ poignée de corolles de bouillon-blanc
(Verbascum thapsus)
▪▪ ½ poignée de sommités de thym commun
(Thymus vulgaris)
▪▪ Huile d’olive
▪▪ Huile essentielle de lavande vraie
(Lavandula angustifolia)
▪▪ Cire d’abeille
Écrasez légèrement au pilon l’ensemble des plantes
fraîches puis déposez-les dans un saladier en verre.
Recouvrez d’huile puis mettez à chauffer dans une
casserole au bain-marie pendant 30 minutes. Filtrez,
pesez la préparation obtenue puis ajoutez 10 % de cire
d’abeille. Remettez à chauffer au bain-marie jusqu’à
ce que la cire fonde. Remuez bien, ôtez du bain-marie
puis ajoutez 5 % d’huile essentielle de lavande vraie
quand la température est redescendue au-dessous
de 40 °C1. Mélangez : votre pommade est prête. Vous
l’appliquerez sur la poitrine et le dos en cas de refroi-
dissement ou de bronchite, deux à trois fois par jour.
1.  Astuce : plongez le petit doigt, si vous ne sentez plus vraiment de
différence entre la température extérieure et celle de votre doigt, vous
pouvez y aller !
Liqueur de bouillon-blanc
Ingrédients :
▪▪ Fleurs fraîches de bouillon-blanc
▪▪ ½ litre d’eau-de-vie
▪▪ 250 g de sucre
▪▪ ½ litre d’eau
Prenez un bocal avec fermeture vissée d’une contenance
d'un litre. Remplissez les ¾ du bocal avec les corolles
(sans le calice) et recouvrez-les d’eau-de-vie tout en
remuant bien pour empêcher les fleurs de s’agglutiner
à la surface. Fermez et laissez macérer trois semaines
à l’ombre. Filtrez en exprimant bien. Faites cuire le sucre
et l’eau de façon à réaliser un sirop puis laissez refroidir
avant de l’ajouter à l’alcool. Remuez bien et mettez en
bouteille. Votre liqueur est prête !
Claire Bonnet
 LE BON DU
LIVRES CHOIX
MOIS
22

Vous avez dit mandragore ? Une médecine médiévale

Collectif – Éditions Ouest-France, 2018 – 112 pages – 19,90 €
De quelle manière les malades étaient-ils pris en charge au Moyen-âge ? Cet ouvrage,
richement illustré, propose une immersion dans la médecine des temps passés.
Il permet de découvrir son organisation, la nature des soins prodigués et les plantes
médicinales utilisées pour soulager les patients.

Produire tous ses légumes, toute l’année !

Blaise Leclerc – Éditions Terre Vivante, 2018 – 120 pages – 14 €
Vous pensez qu’il est impossible de se nourrir toute l’année grâce à son potager ?
Ce livre offre toutes les clefs pour y parvenir et ainsi tendre vers le but ultime
de l’autonomie alimentaire. Il comporte notamment les informations nécessaires
pour déterminer la place à accorder à chaque culture et les choix à faire en fonction
de la composition de la famille. Un répertoire des légumes de A à Z offre une syn-
thèse des plus pratiques pour planifier sa production.

Mon grand manuel des huiles essentielles

Pascale Gélis Imbert – Éditions Jouvence, 2018 – 20 €
Comment soulager 122 maux du quotidien grâce aux huiles essentielles et hydrolats
aromatiques ? Ce guide vous accompagne pas à pas pour une utilisation à bon escient
de ces extraits végétaux. Vous découvrirez, parmi bien d’autres, la matricaire
et ses vertus anti-allergies, l’ylang ylang aux propriétés antidouleurs et la capacité
de la camomille romaine à nous aider à lâcher prise.

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tion des plantes médicinales, évitez de les
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Gardez toujours à l’esprit que des
médicaments et les plantes peuvent
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Module à la carte :
Elixirs floraux de Bach
Les 19 et 20 décembre 2018,
23 rue Daubenton
Paris (75005)
www.isupnat.com
L’Institut supérieur de naturopa-
thie organise des formations
courtes ouvertes à tous :
les modules à la carte.
L’objectif de ces deux jours est
de découvrir la manière dont
agissent les élixirs floraux
et la façon de les utiliser.
Au programme : découverte
des fondements de l’approche
du docteur Edward Bach,
présentation des 38 fleurs
et exercices pratiques.
Pour mémoire, toutes les notions fondamentales
abordées dans ce magazine sont expliquées en
détail dans le dossier spécial La Phytothérapie,
tout savoir pour bien commencer. N’hésitez pas à
vous y reporter.
Petit rappel :
HE = Huile Essentielle
HV = Huile Végétale
CH = Centésimale Hahnemannienne
TM = Teinture Mère
LE BON
AGENDA
CHOIX
23
Salon Breizh nature,
salon de la bio
et du bien-être
Les 11, 12 et 13 janvier 2019,
Quimper (29)
www.breizh-nature.bzh
La quatrième édition du salon
breton destiné à promouvoir
la filière bio, les produits
naturels et le bien-être
investit, sur deux jours et
demi, un espace de 4 000 m²
rassemblant plus
de 130 exposants.
L’événement est ponctué par
des animations, des ateliers
et des conférences. Habitat,
tourisme et mode écologiques,
gastronomie et vins bio,
beauté et santé au naturel…
le bien-être se décline sous
toutes ses formes à Breizh
Nature !
Salon du Bien-être
Naturellement Zen
Les 12 et 13 janvier 2019,
Montluçon (03)
www.centreathanor.com
Prenez soin de vous le temps
d’un week-end !
Une cinquantaine d’exposants
proposent des soins cosmé-
tiques naturels, des acces-
soires de luminothérapie
et de diffusion des huiles
essentielles. Ils offriront leurs
conseils en matière de mas-
sage et de lutte contre le
stress.
Crédits photos : © Abracadabraaa – © Africa Studio – © All
for you friend – © angelinast – © Bankoo – © BOKEH
STOCK – © bonchan – © BUSINESS-CREATIONS –
© Foxyliam – © hidesy – © HUANG Zheng – © lakshmipa-
thilucky – © ldambies – © Igor Cheri – © Image Point Fr –
© JRJfin – © joannawnuk – © kaband – © Kaiskynet Studio –
© Melica – © Mr. Meijer – © Nedim Bajramovic –
© Peratek – © Pixeljoy – © Regina Nogova –
© Sangaroon – © sasimoto – © SATJA2506 – © solprincipe –
© SOMMAI – © spline_x – © Swapan Photography –
© Sylvie Bouchard – © Taigi – © Vlado Markov – © v.apl –
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 LE BON DU
LIVRES
COURRIER
CHOIX
DES
MOISLECTEURS
24
Pour vos questions, écrivez-nous à : SNI Éditions - CS 70074, 59963 Croix Cedex -FRANCE
ou à www.santenatureinnovation.com/contact/
Blépharoplastie ou
plantes ?
Bonjour, lorsque l’on a des poches
sous les yeux, les ophtalmologistes
proposent une opération chirurgi-
cale : la blépharoplastie. Existe-t-il
des plantes qui peuvent traiter ce
problème et éviter cet acte chirur-
gical, qui, en plus, n’est pas pris en
charge par les services de santé ?
Philippe F.
Quand un relâchement de la peau
et des tissus apparaît au niveau
des paupières, cela peut alourdir
le regard en masquant les reliefs
naturels. Le chirurgien esthétique
et le dermatologue peuvent
déterminer l’importance de la
laxité des tissus, de l’excès de peau
et des poches graisseuses sous les
yeux. Il n’y a malheureusement
aucune alternative réellement
efficace à la chirurgie. Les crèmes
antirides du commerce et les
méthodes naturelles peuvent
cependant ralentir l’apparition des
signes en fonction des symptômes.
Cela étant, le médecin peut aussi
employer un laser en cabinet et
ainsi éviter l’anesthésie et le
passage au bloc opératoire.
Cette technique s’adresse plutôt
aux personnes de moins de 50 ans
avec des paupières fripées, mais
pas trop tombantes et sans trop
de graisse. Trois ou quatre séances
d’impacts lasers itératifs espacées
d’au moins quatre semaines
génèrent une ligne de points
de lésion sur la paupière qui se
rétracte en cicatrisant, ce qui
Vous pouvez aussi consulter ce numéro
sur Internet grâce au lien suivant : https://sni.media/VHyW
retend la peau et redonne son éclat
au regard. Cette méthode donne
des résultats visibles dès après
l’intervention. Au fur et à mesure
de la cicatrisation, l’effet s’amé-
liore encore. Dans les solutions
à base de plantes, il faut essayer
au préalable le gel d’aloe vera,
en application deux fois par jour :
ses principes actifs hydratants et
régénérants offrent souvent des
résultats intéressants. Sans oublier
l’infusât de matricaire, l’eau de
bleuet, le thé vert bio, les rondelles
de concombre ou de pomme de
terre qui, en application locale,
resserrent les tissus par leur
pouvoir astringent. De quoi
éclaircir le regard, pour peu que
l’opération soit répétée quotidien-
nement sur plusieurs semaines.
Impossible de dormir
Bonjour. Je suis insomniaque depuis
un AVC. Je suis suivi, mais aucune
solution n’a été trouvée. Je ne dors
que 2 h chaque nuit, et par intermit-
tences. J’ai essayé diverses plantes
et même un magnétiseur… rien n’y
fait. Je crie « au secours » partout,
mais rien de concret… Pouvez-vous
m’aider ? Francis C.
Les meilleures plantes induisant
le sommeil sont les pavots légaux à
l’emploi : pavot de Californie et
coquelicot (pétales). Le coquelicot
est le somnifère végétal des
enfants à partir de 6 ans. Préférez
Dans votre prochain numéro
▪▪ Les 5 plantes amies des poumons
▪▪ Le raisin toxique changé en remède
▪▪ Rencontre avec l'herboriste au service des plus démunis
▪▪ Alcool, tabac, médicaments... les plantes qui vous sortent de l'addiction
▪▪ Chrysanthellum, l'ange gardien de vos artères
les extraits sous forme de suspen-
sion buvable. Le résultat peut
mettre entre 2 à 4 semaines avant
de se mettre en place, il faut donc
être patient. Le magnésium
(biglycinate et glycérophosphate)
et le lithium (oligoéléments) sont
aussi importants pendant 2 à
3 mois pour favoriser le sommeil.
La mélatonine à 2 milligrammes
maximum par jour avant le
coucher permet de résoudre bien
des insomnies avec les pavots.
Dans les conseils importants à
suivre pour une bonne nuit :
réservez l’exercice physique en
première partie de journée, évitez
tous les excitants (nicotine, thé,
café et chocolat) après 17 heures,
mangez léger le soir et sans alcool.
Votre chambre doit être dans le
calme et dans le noir. N’utilisez pas
d’écrans à fort contraste (portable,
tablette, télévision HD) avant
de vous coucher. Prenez un bain
additionné d’une vingtaine de
gouttes d’huiles essentielles
de lavande, d’orange douce et/ou
de petit grain bigarade diluées
dans un support (savon liquide,
lait d’amande par exemple) avant
de vous coucher. Privilégiez la
lecture jusqu’à la somnolence.
Enfin, évitez les siestes trop
longues dans la journée. Si cela
dure, n’oubliez pas de demander
à votre médecin de vous prescrire
une polysomnographie à la
recherche d’apnée du sommeil.