Vous êtes sur la page 1sur 8

Mise au point

Prise en charge chirurgicale de la polypose adénomateuse


familiale
Ch. Penna
Service de chirurgie digestive et oncologique, Hôpital Ambroise Paré - Boulogne.
e-mail : christophe.penna@apr.ap-hop-paris.fr

Correspondance : Ch. Penna, Service de chirurgie digestive et oncologique, Hôpital Ambroise Paré, F 92104 Boulogne Cedex.

Résumé/Abstract Introduction
Comité de rédaction
Rédacteur en chef
F. Lacaine (Paris) La polypose adénomateuse familiale
Prise en charge chirurgicale de la polypose adénomateuse familiale
J.-P. Bail (Brest)
J. Belghiti (Clichy)
J. Chipponi (Clermont-Ferrand) (PAF) est une maladie héréditaire de
B. Dousset (Paris)
Ch. Penna H. Mosnier (Paris)
S. Msika (Colombes)
C. Vons (Clamart)
transmission autosomique dominante
Conseil scientifique
J.-P. Arnaud (Angers), J.-G. Balique (Saint-Etienne), J. Baulieux (Lyon), H. Bismuth (Villejuif), J.-P. Campion (Rennes), M. Carretier (Poitiers), G. Champault (Bondy), D. Cherqui
La polypose adénomateuse familiale est une maladie héréditaire, autosomique dominante,
(Créteil), L. De Calan (Tours), B. Descottes (Limoges), J.-J. Duron (Paris), D. Elias (Villejuif), J. Escat (Toulouse), P.-L. Fagniez (Créteil), G. Fourtanier (Toulouse), D. Franco (Cla-
dont l’incidence est estimée à 1/7 000
mart), A. Gainant (Limoges), J.-L. Gouzi (Toulouse), J. Gugenheim (Nice), J.-M. Hay (Colombes), D. Houssin (Paris), C. Huguet (Monaco), D. Jaeck (Strasbourg), P.-A. Lehur (Nan-
caractérisée par l’apparition dans l’enfance de centaines d’adénomes colorectaux dont la trans-
tes), C. Letoublon (Grenoble), Y.-P. Le Treu (Marseille), G. Mantion (Besançon), J. Marescaux (Strasbourg), F. Michot (Rouen), B. Millat (Montpellier), J. Mouiel (Nice), R. Parc
(Paris), C. Partensky (Lyon), J.-L. Peix (Lyon), D. Pezet (Clermont-Ferrand), P. Quandalle (Lille), G. Samama (Caen), B. Sastre (Marseille), A. Sauvaunet (Clichy), P. Segol (Caen),
naissances soit une prévalence de l’or-
A. Sezeur (Paris), P. Tenière (Rouen), J.-P. Triboulet (Lille), P. Valleur (Paris)
formation cancéreuse est inéluctable. Elle s’accompagne de manifestations extra coliques dont
Masson périodiques
Édition
dre de 1/25 000 habitants.
certaines peuvent menacer le pronostic vital. La colectomie prophylactique ne doit pas être dif-
F. Weise
Tél. : 01 40 46 62 80 Elle est caractérisée par l’apparition,
Fax : 01 40 46 62 31
férée au-delà de la vingtième année, hormis dans les rares cas de forme atténuée de la maladie
Abonnements
SESJM en général à la puberté, de centaines
BP 22 - 41354 Vineuil
(AAPC). Tarifs 1998
France : 710 FF d’adénomes disséminés sur le colon et le
La colectomie totale avec anastomose iléo-rectale est une intervention peu morbide qui donne
Internes et chefs de clinique : 355 FF
(sur justificatif)
Institution : 1 200 FF
des résultats fonctionnels acceptables mais le risque de proctectomie ultérieure est de l’ordre de
Autres pays : 1 440 FF
rectum. La transformation cancéreuse
Tél. : 02 54 50 46 12
Fax : 02 54 50 46 11
30 % à 20 ans et le risque de cancer rectal de l’ordre de 10 % à 20 ans malgré une surveillance
Prix de vente du numéro : 265 FF
de ces polypes est inéluctable et la PAF
Publicité
étroite. L’anastomose iléo-anale est donc l’intervention de choix car elle élimine le risque de
M.C. Ribeyre
Tél. : 01 44 46 62 30
serait responsable d’environ 1 % des
Fax : 01 40 46 62 21
cancer colorectal au prix d’une morbidité non négligeable et de résultats fonctionnels parfois
Directeur de la publication cancers colorectaux. Le cancer colorec-
260 imparfaits.
C. Binnendyk
© Masson, Éditeur, Paris, 2001
Commission paritaire : 54175 tal peut être prévenu par la réalisation
Imprimé en France par Bialec s.a.
Les tumeurs desmoïdes sont la 1re cause de décès chez les patients colectomisés. Le traitement
54012 Nancy
Indexé dans : Current Contents (Clinical Medicine), EMBASE (Excerpta Medica), Medline (Index Medicus), Pascal (INIST-CNRS), SCI Search, Research Alert. d’une colectomie dite prophylactique.
repose sur les anti-inflammatoires non stéroïdiens, le tamoxifène, la chimiothérapie et dans
JCHIR De nombreuses affections extra coli-
quelques cas10 seulement sur la chirurgie.
Les adénomes
2002Vol.139 ;n° 5
Bialec duodénaux sont présents chez près de 100 % des patients et le risque relatif de
ques existent dans cette maladie, réali-
© Masson,
cancer duodénal Paris,
est 200 fois 2002
supérieur à celui de la population générale. sant des associations lésionnelles varia-
Une surveillance endoscopique du duodénum est indispensable. Un traitement chirurgical pro- bles d’un patient à l’autre. Il peut s’agir
phylactique peut se discuter en cas de polypose duodénale sévère. de polypes en d’autres localisations du
Mots-clés : Côlon. Traitement. Polypose adénomateuse familiale. Anastomose iléo-anale. Tu- tube digestif notamment gastriques ou
meur desmoïde. Adénomes duodénaux. duodénaux, d’anomalies dentaires, de
J Chir 2002;139:260-267 © Masson, Paris, 2002 kystes cutanés, de tumeurs bénignes
(tumeurs desmoïdes, gliomes) ou mali-
Management of familial polyposis coli gnes (tumeurs hépatobiliaires, cancers
Ch. Penna de la thyroïde ou du système nerveux
central). La prévalence de ces manifes-
Familial Multiple Polyposis Coli is an autosomal dominant hereditary illness characterized by
the appearance in childhood of hundreds of colorectal polyps which inexorably undergo malig-
tations extra coliques dans la PAF est re-
nant transformation. It is accompanied by extracolonic manifestations some of which may also présentée sur le tableau 1. Ces manifes-
be life-threatening. Total colectomy should not be postponed beyond age 20 except in rare cases tations grèvent le pronostic fonctionnel
of an attenuated form of the disease (AAPC). et vital des patients atteints de PAF et re-
Subtotal Colectomy with ileorectal anastomosis is a well-tolerated procedure with quite accept- quièrent parfois un traitement chirurgi-
able funtional results, but the need for eventual proctectomy is about 30% at 20 years and the cal (figures 1 et 3). Les principaux pro-
risk of rectal cancer is about 10% at 20 years even with close endoscopic surveillance. blèmes posés au chirurgien digestif
Total colectomy with ileal pouch-anal anastomosis is therefore the intervention of choice since
it eliminates the risk of late rectal carcinoma albeit with more serious morbidity and less good
concernent la prise en charge de la poly-
functional results. pose colique, le traitement des tumeurs
Desmoid tumors are the leading cause of death in patients who have undergone total colec- desmoïdes et la conduite à tenir devant
tomy. NSAID’s, tamoxifen, and chemotherapy are used preventively and therapeutically; surgi- la polypose duodénale.
cal excision is sometimes required.
Duodenal adenomas are present in almost 100% of these patients post-colectomy and the risk
of duodenal cancer is 200 times higher than in the general population. Génétique
Endoscopic surveillance of the duodenum is essential and prophylactic duodenal resection
should be considered when duodenal polyposis is extensive. La PAF est due à la mutation du gène
Key words: Colon. Treatment. Familial poplyposis. Ileonal anastomosis. Desmoid tumor. Duo-
FAP localisé sur le bras long du
denal adenoma. chromosome 5. Il s’agit d’un gène sup-
presseur de tumeur qui régule négative-
J. CHIR., 2002, 139, N° 5
© MASSON, PARIS, 2002 Mise au point

ment la prolifération cellulaire. Dans la


Tableau 1
PAF un allèle est muté constitutionnel-
Manifestations extra coliques associées à la Polypose Adénomateuse Familiale (PAF).
lement, dans toutes les cellules de l’orga-
Prévalence nisme, et l’autre allèle dit sauvage peut
Manifestation
dans la PAF (%) être inactivé par mutation ponctuelle ou
Ostéomes (figure 1) 20-90 délétion chromosomique aboutissant à
Kystes épidermoïdes, kystes sébacés 50 la synthèse d’une protéine APC tron-
Anomalies dentaires (figure 2) 10-30 quée. L’expressivité variable de la mala-
Tumeurs desmoïdes 10-25 die est en partie liée au siège de la muta-
Polypes gastro-duodénaux : tion (figure 4). Lorsque la mutation est
Dystrophie glandulokystique de l’épithélium fundique 23-56 située entre les codons 169 et 1387, la po-
Polypes hyperplasiques du fundus 8-44 lypose s’exprime dans sa forme dite pro-
Adénomes gastriques 2-13 fuse avec l’apparition à l’adolescence de
Adénomes duodénaux 24-100 centaines de polypes colorectaux. Par
Cancer duodénal RR* : 50-300 contre, lorsqu’elle siège en 5’ du codon
Hypertrophie congénitale de l’épithélium pigmentaire rétinien (figure 3) 58-92 157, la polypose est dite atténuée avec
Cancers : une apparition plus tardive des adéno-
Thyroïde RR : 20-160 mes coliques (vers l’âge de 30-40 ans) et
Système nerveux central Rare un rectum relativement épargné [1] .
Hépato-biliaire Rare Seules les mutations situées entre les co-
* RR = risque relatif dons 463 et 1387 s’accompagnent d’une
hyperplasie congénitale de l’épithélium
rétinien, si la mutation est située ailleurs
le fond d’œil est normal [2] . Enfin les
mutations entre les codons 1403 et 1578
sont plus souvent associées à des mani-
festations extra coliques de la maladie.
261

Figure 1 : Radiographie de crâne de profil mettant en évidence des


ostéomes sous la forme de condensations osseuses à contours flous.

Figure 3 : Fond d’œil.


L’hypertrophie congénitale de l’épithélium pigmentaire rétinien est
visible sous la forme de taches ovalaires, brunâtres, multiples.
Figure 2 : Panoramique dentaire mettant en évidence des dents Présentes dès la naissance elles n’ont aucun retentissement sur la
incluses et des dents surnuméraires (flèches). vision.
Prise en charge chirurgicale de la polypose adénomateuse familiale Ch. Penna

ARNm voie cœlioscopique par des opérateurs


157 463 1387 1403 1578 entraînés, ce qui semble encore en sim-
plifier les suites. La fonction intestinale
5’ 3’ est en général bonne avec néanmoins
Forme profuse
un risque de selles fréquentes (> 5/
24 h) ou impérieuses chez 10 % des pa-
AAPC
tients. La conservation de la charnière
rectosigmoïdienne avec une anastomo-
HCEPR
MEC se sur le bas sigmoïde est souhaitable
pour diminuer ce risque. Cependant, la
conservation rectale expose au risque
Figure 4 : Corrélation phénotype-génotype dans la Polypose Adénomateuse Familiale. de cancer sur le rectum restant. Ce ris-
La localisation des mutations est corrélée au phénotype colique ou extra colique. Les que, qui augmente avec la durée du sui-
mutations en amont du résidu 157 s’accompagnent d’un phénotype atténué (AAPC) alors vi, est diversement apprécié dans la lit-
que les mutations localisées entre les codons 169 et 1600 s’accompagnent d’un phénotype
diffus. Les mutations localisées avant le résidu 463 ne s’accompagnent pas d’hypertrophie térature avec des chiffres allant de 13 %
congénitale de l’épithélium rétinien (HCEPR) à la différence des mutations situées entre les dans la série du St Mark’s hospital [4] à
résidus 463 et 1387. Les mutations situés entre les résidus 1403 et 1578 s’accompagnent 59 % à 25 ans dans la série de la Mayo
d’une incidence accrue de manifestations extra coliques (MEC).
Clinic [5]. L’écart entre ces résultats
s’explique en grande partie par les mo-
dalités de surveillance du rectum res-
La connaissance du siège de la mutation la vingtième année, car ultérieurement tant. Dans la série, rétrospective, de la
peut donc s’avérer utile dans certains cas le risque de découvrir sur la pièce un Mayo Clinic le rythme de la surveillan-
pour orienter la surveillance ou le traite- cancer invasif méconnu à la coloscopie ce était variable selon les patients et cer-
ment des patients. devient non négligeable [3] (figure 6). tains n’ont été revus que lorsqu’ils ont
L’intervention peut être une colectomie présenté des symptômes en rapport
totale avec anastomose iléorectale ou avec un cancer rectal. Dans la série
Traitement de la polypose une coloproctectomie totale avec anas- prospective du St Mark’s hospital tous
colorectale tomose iléo-anale. les patients avaient une rectoscopie
262 L’anastomose iléo-rectale (AIR) est tous les 6 mois avec biopsie et destruc-
POLYPOSE COLORECTALE
une intervention relativement simple et tion des polypes les plus suspects. Une
PROFUSE : AIR OU AIA ?
s’accompagnant d’une faible morbidi- proctectomie était systématiquement
Le cas le plus fréquent auquel le chirur- té, qui peut être réalisée par tout chirur- réalisée en cas de doute, diminuant ain-
gien est confronté est celui d’un patient gien ayant un peu l’habitude de la chi- si le nombre de sujets à risque et expli-
jeune et asymptomatique porteur d’une rurgie colique. Elle ne nécessite pas quant le taux le plus faible de cancer
forme profuse découverte par enquête d’iléostomie temporaire de dérivation, rectal après AIR publié dans la littératu-
familiale (figure 5). La date de la colec- la durée d’hospitalisation est de l’ordre re. Toutefois, malgré cette surveillance
tomie prophylactique dépend de l’im- d’une semaine et la reprise de l’activité très étroite, la moitié des cancers dia-
portance de la polypose en endoscopie peut être rapide ce qui est un élément gnostiqués dans cette série étaient des
et du souhait du patient et de sa famille, important pour des adolescents scolari- stades III. Par ailleurs, une autre étude
mais ne devrait pas être repoussée après sés. L’intervention est réalisable par de la même équipe semble montrer

Figure 5 : Pièce de colectomie d’une forme profuse de polypose. Les Figure 6 : Pièce de proctectomie où coexistent des adénomes et
innombrables polypes confluents réalisent l’aspect de « tapis à haute 2 adénocarcinomes, illustrant les difficultés de la surveillance endo-
laine ». scopique au cours de la Polypose Adénomateuse Familiale.
J. CHIR., 2002, 139, N° 5
© MASSON, PARIS, 2002 Mise au point
qu’à côté du délai écoulé depuis l’AIR, néal, en supposant que le moindre trau- de résultats fonctionnels acceptables
l’âge des patients est également étroite- matisme du sphincter interne dans près de 90 % des cas [9]. On peut,
ment associé au risque de cancer rectal. permettrait d’obtenir de meilleurs résul- dans certains cas sélectionnés, si l’on est
En effet, quel que soit le délai écoulé de- tats fonctionnels notamment en ce qui absolument certain que le patient se
puis l’AIR, la grande majorité des can- concerne la continence nocturne. Cela soumettra à une surveillance régulière
cers rectaux étaient diagnostiqués après n’a pas été confirmé par des études com- et continue, proposer une colectomie
l’âge de 50 ans. La prescription d’anti- parant AIA manuelle et mécanique. totale avec AIR en sachant que le risque
inflammatoire (notamment d’anti Dans la mesure où l’AIA mécanique lais- de cancer persiste malgré la surveillance
cox 2) après AIR dans le but de retarder se de la muqueuse glandulaire avec un et qu’une proctectomie ultérieure sera
le développement d’adénomes rectaux risque de cancer [8], il paraît raisonna- toujours nécessaire.
ou leur transformation cancéreuse est ble de plutôt proposer des AIA manuel-
en cours d’évaluation. les. En dehors de centres experts réali- TRANSFORMATION D’AIR EN AIA
L’anastomose iléo-anale (AIA) avec sant un grand nombre d’AIA, la
réservoir iléal est une intervention com- protection de l’anastomose par une il- Après AIR, si la polypose rectale devient
plexe dont la morbidité avoisine les éostomie latérale paraît souhaitable. difficilement contrôlable, il convient
25 % mais qui enlève toute la muqueuse Dans certains cas très sélectionnés, d’envisager l’ablation du rectum. Il est
glandulaire et prévient le risque de can- l’omission de l’iléostomie latérale est ce- alors préférable, même en l’absence de
cer colorectal. Quelques points techni- pendant possible sans augmentation de cancer diagnostiqué, de réaliser la proc-
ques doivent être respectés pour en li- morbidité et avec une diminution des tectomie avec une exérèse du mésorec-
miter les séquelles et en améliorer les complications occlusives. tum. Une AIA est presque toujours
résultats. Après une colectomie préser- Les complications postopératoires réalisable ce d’autant plus que l’AIR a
vant l’artère iléo-caeco-colo-appendi- sont fréquentes mais les complications favorisé l’allongement du mésentère.
culaire et la récurrente iléale, toutes les spécifiques (sténoses et fistules anasto- Les résultats des AIA après transforma-
manœuvres d’allongement du mésentè- motiques) sont rares et, convenable- tion sont superposables à ceux des AIA
re doivent être réalisées pour assurer ment traitées elles ne retentissent le d’emblée [14].
une descente sans tension de l’extrémité plus souvent pas sur le fonctionnement
du réservoir à l’anus. L’abaissement est à long terme de l’anastomose [9]. La POLYPOSE ADÉNOMATEUSE
possible si la pointe du réservoir des- fonction intestinale s’améliore au cours ATTÉNUÉE (AAPC)
des mois postopératoires et ne semble 263
cend au moins 2 cm sous le pubis. En cas Dans les formes dites atténuées, l’appa-
d’impossibilité d’abaissement sans ten- pas se dégrader au cours du temps ou
rition des adénomes coliques est plus
sion, liée par exemple à l’adiposité des avec le vieillissement [10]. Le nombre
tardive et surtout le rectum est relative-
mésos ou à une mésentérite rétractile, il de selles est de l’ordre de 3 à 5 par 24 h,
ment épargné et donc sa surveillance
est préférable de réaliser une AIR qui les incontinences sont rares et les envies
endoscopique est plus facile. Il est alors
pourra 6 à 12 mois plus tard être trans- impérieuses exceptionnelles. L’appari-
tout à fait licite, lorsque le diagnostic de
formée en AIA plutôt qu’être dans tion d’adénomes dans des réservoirs il-
polypose atténuée est confirmé par les
l’obligation en fin d’intervention, proc- éaux plusieurs années après des AIA a
résultats de l’enquête génétique, de
tectomie faite, d’aboucher le réservoir été rapportée mais aucun cas de cancer
proposer au patient une colectomie to-
déjà confectionné en stomie car le réta- sur réservoir n’est survenu avec un re-
tale avec AIR [12].
blissement ultérieur sera difficile et la cul de plus de 20 ans et plusieurs mil-
fonction intestinale altérée. liers d’interventions.
PAF AVEC CANCER COLORECTAL
Plusieurs types de réservoirs iléaux Plusieurs études ont comparé les ré-
ont été décrits. Le type de réservoir iléal sultats des AIR et des AIA dans la PAF En cas de cancer colorectal confirmé par
importe peu (en J, S, W, H) pourvu que [11-13]. La morbidité et les taux de les données de l’examen histologique
la capacité soit supérieure à 300 ml [6]. réintervention pour complication pré-opératoire, la colectomie doit bien
Le réservoir en J est le plus utilisé car le étaient semblables après AIR et AIA. La sûr être carcinologique, c’est-à-dire fai-
plus simple à réaliser. Les jambages doi- fonction intestinale était plutôt te avec une ligature des pédicules vascu-
vent mesurer au moins 18 cm. En l’ab- meilleure après AIR, notamment en ce laires à l’origine et, en cas de cancer du
sence de doute sur un cancer rectal, la qui concernait le nombre de selles et les moyen ou du bas rectum, une exérèse
proctectomie doit être réalisée au ras de incontinences nocturnes, mais les en- complète du mésorectum. En raison de
la musculeuse rectale pour préserver vies impérieuses étaient plutôt plus fré- la forte prévalence des cancers synchro-
l’innervation sympathique et parasym- quentes après AIR qu’après AIA. Les nes il semble préférable d’être carcino-
pathique et éviter les complications gé- taux de proctectomie secondaire après logique sur tous les segments du colon.
nito-urinaires. L’anastomose est réalisée AIR pour cancer ou polypose incontrô- En cas de cancer colique opéré à visée
à la ligne pectinée à la base des colonnes lable étaient de l’ordre de 40 %. curative, une AIA est recommandée en
de Morgagni, après une mucosectomie En résumé, devant une polypose pro- raison du risque élevé de cancer rectal
enlevant toute la muqueuse colorectale fuse chez un patient jeune la coloproc- synchrone ou métachrone à court ter-
glandulaire du canal anal [7]. Certains tectomie avec AIA manuelle est, pour la me. Si le cancer colique s’accompagne
ont proposé des AIA mécaniques trans- majorité des auteurs, l’intervention de de métastases non résécables il faut évi-
suturaires sur le très bas rectum, plus ra- choix car elle prévient complètement le ter les inconvénients inutiles de la proc-
pides à réaliser car évitant le temps péri- risque de cancer et permet l’obtention tectomie et faire une AIR. La prise en
Prise en charge chirurgicale de la polypose adénomateuse familiale Ch. Penna

charge d’un cancer rectal compliquant mes de faible grade (figure 7). Très rares 20 % à 60 %, les exérèses incomplètes
une PAF est identique à celle des autres d a n s l a p o p u l a t i o n gé n é r a l e ( 2 / sont fréquentes et les taux de récidive
cancers du rectum (c’est-à-dire pour ce 1 million) elles sont observées chez près très élevés, souvent supérieurs à 60 %
qui est de la radiothérapie ou radio chi- de 10 % des patients ayant une PAF et [18, 19].
miothérapie pré-opératoire de l’exérèse 30 % des familles de PAF. Dans la PAF, Parmi les traitements non chirurgi-
du mésorectum, de la préservation ner- elles sont préférentiellement localisées caux on peut faire appel aux anti-in-
veuse) à cela près qu’il faut associer une dans le mésentère et la paroi abdomina- flammatoires non stéroïdiens (Sulin-
colectomie totale à la proctectomie. Si le antérieure. Bien qu’ayant une évolu- dac), aux anti-œstrogènes et à la
une préservation sphinctérienne est en- tion strictement locale, sans métastase, chimiothérapie. La radiothérapie exter-
visageable, une AIA doit être réalisée elles peuvent comprimer ou envahir les ne à des doses de 50 à 60 Gy est souvent
[15], sinon une amputation abdomino- tissus adjacents et sont actuellement la très efficace sur les TD et semble dimi-
périnéale avec iléostomie définitive doit première cause de mortalité chez les pa- nuer le risque de récidive locale après
être réalisée. Ultérieurement, si le pro- tients atteints de PAF et ayant eu une résection chirurgicale [20]. Cependant
nostic carcinologique est bon et que le 5
colectomie prophylactique [17]. L’éva- les doses utilisées limitent son utilisa-
patient le souhaite, l’iléostomie termi- luation de l’efficacité des différents trai- tion aux TD extra digestives. Le Sulin-
nale pourra être transformée en iléosto- tements est difficile à évaluer en raison dac, habituellement prescrit à la dose de
mie continente selon la technique de de la rareté de cette pathologie, de son 300 mg/j, entraîne des stabilisations ou
Koch. mode de présentation très proteïforme des régressions tumorales dans environ
et d’une histoire naturelle imprévisible 50 % des cas [21]. La plupart des ré-
PAF AVEC TUMEURS DESMOÏDES avec des possibilités de stabilisation ponses sont observées après 1 à 3 mois
ABDOMINALES pendant de très nombreuses années, de traitement dans un certains nombre
voire de régression spontanée. de cas qu’il est toutefois difficile de pré-
Si une AIA est techniquement faisable, Le traitement chirurgical a longtemps ciser. La prévalence plus élevée chez les
sans nécessiter de dissection ou d’exérè- été considéré comme le traitement de femmes, la croissance de certaines lé-
se incomplète des tumeurs desmoïdes, première intention. Il repose sur l’exé- sions pendant la grossesse et des cas de
elle semble préférable à une AIR. En ef- rèse complète de la ou des tumeurs. En régression à la ménopause, ainsi que la
fet les laparotomies semblent favoriser effet, toute exérèse partielle est à pros- présence fréquente de récepteurs aux
le développement des tumeurs desmoï- crire car elle est à l’origine d’une aug- œstrogènes dans les TD ont suggéré la
264 des, et il est donc souhaitable d’éviter de mentation de taille rapide des lésions possibilité d’un effet thérapeutique des
devoir réaliser ultérieurement une résiduelles. La résection complète anti-œstrogènes. Le tamoxifène pres-
proctectomie. De plus, la proctectomie d’une lésion, développée dans les mus- crit à la dose de 180 mg/j a été associé à
peut s’avérer ultérieurement impossi- cles de la paroi abdominale, est souvent des stabilisations voire à des régressions
ble en raison du développement de tu- possible mais la réparation pariétale tumorales dans près de 50 % des cas
meurs desmoïdes d’où un risque de rend souvent nécessaire l’utilisation de [22]. Des résultats encourageants ont
mortalité par cancer rectal [16]. prothèses. Même en cas de résection été obtenus avec des chimiothérapies
complète le taux de récidive locale est systémiques utilisant des associations
Tumeurs desmoïdes supérieur à 40 %. La résection des de cisplatine et de dacarbazine ou de
lésions intra-abdominales est en revan- vincristine et de doxorubicine. L’effet
Les tumeurs desmoïdes (TD) sont des che souvent impossible car elles sont le sur la réduction tumorale est observé
tumeurs bénignes d’aspect blanchâtre, plus souvent multiples et envahissent dans plus de 2/3 des cas avec des cas de
dures, encapsulées, constituées d’amas l’axe mésentérique supérieur. La mor- disparition complète. Cependant, la
de fibroblastes en fuseaux sécrétant du talité des interventions d’exérèse de TD contrepartie de l’efficacité thérapeuti-
collagène et assimilées à des fibrosarco- intra-abdominales est de l’ordre de que est parfois la nécrose tumorale avec
abcédation ou fistulisation.
De façon synthétique et assez consen-
suelle on peut résumer la prise en char-
ge des TD dans la PAF de la façon sui-
vante [17]. Après un bilan pré-
thérapeutique, avec un scanner, soit on
observe l’évolution sans traitement, soit
on propose du sulindac pour une durée
de 2 mois. En cas de mauvaise tolérance
le sulindac est remplacé par le tamoxifè-
ne. En cas d’inefficacité on prescrit l’as-
sociation sulindac et tamoxifène. En cas
de progression sous traitement ou de
symptômes il est souhaitable d’obtenir
une Imagerie par Résonance Magnéti-
que, qui précise mieux les lésions et leur
Figure 7 : Tumeur desmoïde intramésentérique. degré de fibrose. Une chimiothérapie
J. CHIR., 2002, 139, N° 5
© MASSON, PARIS, 2002 Mise au point
peut alors être proposée. Le traitement
chirurgical est discuté en cas de tumeurs Tableau 2
Stadification de Spigelman de la polypose duodénale.
pariétales, si une résection R0 est envisa-
geable et en cas de découverte fortuite de Caractère des polypes 1 point 2 points 3 points
TD lors de la colectomie, si une résection Nombre 1-4 5-20 > 20
R0 est possible sans sacrifier trop d’in- Taille du plus gros 1-4 mm 5-10 mm > 10 mm
testin grêle. En cas de syndrome occlusif Type histologique tubuleux tubulo-villeux villeux
menaçant le pronostic vital une chirur-
Dysplasie minime modérée sévère
gie palliative de dérivation est proposée.
Stade : 0 points = stade 0, 1-4 points = stade I, 5-6 points = stade II, 7-8 points = stade III, ≥ 9 points = stade IV.

Polypes gastroduodénaux
polypes (ou biopsies systématiques de tomie des volumineux adénomes, as-
Dans l’estomac, le type histologique la région ampullaire en l’absence de po- sociée à la coagulation des petits poly-
des polypes varie en fonction de leur lo- lypes) est réalisé dans le bilan précédant pes, a également des résultats
calisation. Au niveau du fundus il s’agit la colectomie prophylactique. L’exa- décevants avec une récidive constante
de polypes hamartomateux ou hyper- men est répété tous les 3 ans environ en de la polypose dans un délai de
plasiques réalisant une dystrophie glan- cas de polypose modérée. En cas de 13 mois [27]. L’ampullectomie peut
dulokystique. Ces polypes sont stade III ou IV il paraît souhaitable de traiter efficacement des lésions péri
multiples, petits, en général inférieurs à répéter l’examen tous les ans. Parmi les ampullaires en dysplasie sévère, mais à
6 mm, présents chez presque tous les traitements médicaux susceptibles de sa morbidité non négligeable s’ajoute
patients et ne présentent pas de risque freiner l’évolution de la polypose duo- le risque de récidive et la nécessité de
de transformation cancéreuse. Dans dénale, les anti-inflammatoires non poursuivre la surveillance endoscopi-
l’antre gastrique, des polypes sont rare- stéroïdiens et l’aspirine n’ont pas fait la que au même rythme, en raison du
ment présents mais il s’agit alors le plus preuve de leur efficacité [26] et les anti risque presque constant de survenue
souvent d’adénomes, dont le risque de Cox II sont en cours d’évaluation. d’adénomes sur le reste du duodénum
transformation cancéreuse existe mais La question du traitement se pose en [28]. La duodénopancréatectomie cé-
ne peut être évalué au vu des données cas de polype volumineux, de dyspla- phalique peut être considérée comme
de la littérature. sie sévère persistante ou de polypose une intervention majeure avec un ris- 265
Dans le duodénum, les polypes sont de stade III-IV progressant très rapi- que de complication élevé qui n’a
des adénomes. Des adénomes duodé- dement au cours du suivi. L’exérèse donc pas sa place en terme de traite-
naux se développent chez tous les pa- endoscopique est le plus souvent im- ment préventif. D’un autre côté, lors-
tients atteints de PAF, mais leur mise en possible ou dangereuse. Les polypes, le que l’intervention est réalisée en cas
évidence nécessite un examen endosco- plus souvent sessiles, ne peuvent être de cancer avéré, le pronostic carcino-
pique soigneux avec un appareil à vi- retirés à l’anse en raison du risque de logique est mauvais avec une médiane
sion latérale et des biopsies systémati- perforation, quand à l’électrocoagula- de survie de l’ordre de 42 à 57 mois
ques de la papille même si elle apparaît tion elle risque d’entraîner une scléro- en l’absence de métastase ganglionnai-
macroscopiquement normale [23]. La se périampullaire et une obstruction re et de 6 à 16 mois en cas de gan-
gravité de polypose duodénale est éva- biliaire. Des procédés de photocoagu- glions envahis. Durant la dernière dé-
luée selon la classification de Spigelman lation dynamique au laser permettant cennie, la mortalité après résection
[24] qui tient compte du nombre, de la de détruire sélectivement les cellules pancréatique a beaucoup diminué et
taille et de l’histologie des polypes dysplasiques ayant intégré un psorallè- plusieurs séries de duodénopancréa-
(tableau 2). Les adénomes sont surtout ne ingéré sont actuellement en cours tectomies céphaliques sans mortalité
présents autour de la papille (figure 8). d’évaluation. L’exérèse par duodéno- ont été rapportées.
De nombreux arguments suggèrent
une séquence adénome/carcinome dans
le duodénum comme cela est observé
dans le côlon [25]. Dans la PAF, le cancer
duodénal est le cancer le plus fréquent
après le cancer colorectal avec un risque
relatif de 200 à 300 par rapport à la popu-
lation générale. Ce cancer représente la
troisième cause de mortalité après les
cancers colorectaux et les tumeurs des-
moïdes. Il survient à un âge moyen de
50 ans, dans un délai moyen de 22 ans
après la colectomie prophylactique [24].
Le risque de cancer du duodénum
justifie une surveillance endoscopique. Figure 8 : Pièce de duodénopancréatectomie céphalique ouverte :
Un premier examen avec un appareil à multiples adénomes duodénaux avec un aspect de nappe villeuse
vision latérale et biopsies des plus gros autour de la papille centrée par le stylet.
Prise en charge chirurgicale de la polypose adénomateuse familiale Ch. Penna

11. MADDEN MV, NEALE KF, NICHOLLS RJ et al.


POINTS ESSENTIELS Comparison of morbidity and function af-
ter colectomy with ileorectal anastomosis
• La colectomie prophylactique doit être réalisée avant l’âge de 20 ans. or restorative proctocolectomy for familial
adenomatous polyposis. Br J Surg 1991;78:
• La coloproctectomie avec anastomose iléo-anale manuelle est 789-792.
l’intervention de choix car, en retirant toute la muqueuse colorectale 12. SORAVIA C, KLEIN L, BERK T, O’CONNOR BI,
glandulaire, elle supprime le risque de cancer. COHEN Z, MCLEOD RS. Comparison of il-
• Une colectomie totale avec anastomose iléo-rectale peut être réalisée eal pouch-anal anastomosis and ileorec-
en cas de forme atténuée de la maladie (AAPC, mutation en 5’ du codon tal anastomosis in patients with familial
adenomatous polyposis. Dis Colon Rec-
157) car le rectum est souvent épargné par la polypose qui débute beau- tum 1999;42:1028-1034.
coup plus tardivement.
13. DUIJVENDIJK P, SLORS JFM, TAAT CW,
• Les tumeurs desmoïdes sont la première cause de mortalité chez les OOSTERVELD P, VASEN HFA. Functional
patients colectomisés. Une exérèse chirurgicale ne doit être envisagée outcome after colectomy and ileorectal
que si elle peut être complète, ce qui est rarement le cas, car ces tumeurs anastomosis compared with proctocolec-
siègent le plus souvent dans le mésentère. tomy and ileal pouch-anal anastomosis in
familial adenomatous polyposis. Ann Surg
• Des polypes duodénaux sont présents dans 100 % des cas. La poly- 1999;230:648-654.
pose duodénale est classée en 4 stades en fonction du nombre, de la
14. PENNA C, KARTHEUSER A, PARC R et al. Se-
taille et de l’histologie des adénomes. condary proctectomy and ileal pouch-
• Un traitement chirurgical (duodénopancréatectomie céphalique anal anastomosis after ileorectal anasto-
plutôt qu’ampullectomie ou duodénotomie) peut se discuter dans cer- mosis for familial adenomatous polypo-
tains cas de polyposes duodénales de stade IV. sis. Br J Surg 1993;80:1621-1623.
15. PENNA C, TIRET E, DAUDÉ F, PARC R. Re-
sults of ileal pouch-anal anastomosis in fa-
milial adenomatous polyposis complicated
by rectal carcinoma. Dis Colon Rectum
1994;37:157-160.
Dans certains cas très sélectionnés de 2. OLSCHWANG S, TIRET A, LAURENT-PUIG P et 16. PENNA C, TIRET E, PARC R et al. Operation
polypose duodénale sévère, une duodé- al. Restriction of ocular fundus lesions to a and abdominal desmoid tumors in familial
specific subgroup of APC mutations in adenomatous polyposis. Surg Gynecol Obs-
nopancréatectomie céphalique prophy- adenomatous polyposis coli patients. Cell tet 1993;177:263-268.
266 lactique peut donc être envisagée [29]. 1993;75:959-968.
17. CLARK SK, PHILLIPS RKS. Desmoids in fa-
Dans ces cas, la conservation pylorique 3. PENNA C, TIRET E, KARTHEUSER A, milial adenomatous polyposis. Br J Surg
et l’anastomose pancréato-gastrique OLSCHWANG S, PARC R. Intérêt du dépistage 1996;83:1494-1504.
permettent, par rapport au montage dans la prévention du cancer colorectal de 18. JONES IT, JAGELMAN DG, FAZIO VW et al.
classique de Child, d’économiser du grê- la polypose adénomateuse familiale. Gas- Desmoid tumors in familial polyposis coli.
troenterol Clin Biol 1992;16:210-214. Ann Surg 1986;204:94-97.
le ce qui est souhaitable chez les patients
ayant eu une anastomose iléo-anale. Par 4. BUSSEY HJR, EYERS AA, RITCHIE SM, 19. SORAVIA C, BERK T, MC LEOD RS, COHEN Z.
THOMSON JPS. The rectum in adenoma- Desmoid disease in patients with familial
ailleurs, ce type de montage facilite la tous polyposis: the St-Mark’s policy. Br J adenomatous polyposis. Dis Colon Rec-
surveillance ultérieure du grêle. Surg 1985;72:529-531. tum 2000;43:363-369.
Bien que des adénomes duodénaux 5. BESS MA, ADSON MA, ELVEBACK CR, 20. SHERMAN NE, ROMSDAHL M, EVANS H,
soient présents chez la quasi-totalité des MOERTEL CG. Rectal cancer following co- ZAGARS G, OSWALD MJ. Desmoid tumors: a
patients atteints de PAF, le risque de lectomy for polyposis. Arch Surg 1980; 20-year radiotherapy experience. Int J Ra-
115:460-467. diat Oncol Biol Phys 1990;19:37-40.
cancer duodénal reste faible. Une sur-
veillance régulière avec un duodénos- 6. SAGAR PM, TAYLOR BA. Pelvic ileal reser- 21. TSUKADA K, CHURCH JM, JAGELMAN DG et
voir: the options. Br J Surg 1994;81:325- al. Noncytotoxic drug therapy for intra-
cope est nécessaire et une résection chi- 332. abdominal desmoid tumor in patients with
rurgicale peut être envisagée chez les familial adenomatous polyposis. Dis Colon
7. BALLANTYNE GH, PEMBERTON JH, BEART
patients ayant une polypose duodénale RWJr, WOLFF BG, DOZOIS RR. Ileal J pouch Rectum 1992;45:29-33.
évoluée, avec des adénomes en dyspla- anal anastomosis. Current technique. Dis 22. BROOKS MD, EBBS SR, COLLETTA AA, BAUM
sie sévère se développant rapidement. Colon Rectum 1985;28:197-202. M. Desmoid tumours treated with triphe-
Dans le futur, des traitements endosco- 8. MALASSAGNE B, PENNA C, PARC R. Adeno- nylethylenes. Eur J Cancer 1992;8A:1014-
piques comme la photocoagulation dy- matous polyps in the anal transitional zone 1018.
namique ou médicamenteux comme after ileal pouch-anal anastomosis for fa- 23. DOMIZIO P, TALBOT IC, SPIGELMAN AD,
milial adenomatous polyposis: treatment PHILLIPS RKS. Upper gastrointestinal pa-
les anti cox II pourraient permettre de by trans anal mucosectomy and ileal pouch thology in familial adenomatous polypo-
mieux traiter cette manifestation extra advancement. Br J Surg 1995;82:1634. sis: results from a prospective study in
colique de la PAF. 102 patients. J Clin Pathol 1990;43:738-
9. KARTHEUSER A, PARC R, PENNA C et al. Ileal
pouch-anal anastomosis as the first choi- 743.
ce operation in patients with familial ade- 24. SPIGELMAN AD, WILLIAMS CB, TALBOT IC,
nomatous polyposis: a ten-year experien- DOMIZIO P, PHILLIPS RKS. Upper gastroin-
Références ce. Surgery 1996;119:615-623. testinal cancer in patients with familial
adenomatous polyposis. Lancet 1989;ii:
10. BULLARD KM, MADOFF RD, GEMLO BT. Is
783-785.
1. SPIRIO L, OLSCHWANG S, GRODEN J et al. Al- ileoanal pouch function stable with time?
leles of the APC gene: an attenuated form Results of a prospective audit. Dis Colon 25. SPIGELMAN AD, TALBOT IC, PENNA C,
of familialpolyposis. Cell 1993;75:951-957. Rectum 2002;45:299-304. NUGENT KP, PHILLIPS RKS, COSTELLO C,
J. CHIR., 2002, 139, N° 5
© MASSON, PARIS, 2002 Mise au point
DECOSSE JJ and the leeds Castle Polyposis in familial adenomatous polyposis. Br J Indications for local excision of ampullary
Group. Evidence for adenoma-carcinoma Surg 1993;80:1618-1619. lesions associated with familial adenoma-
sequence in the duodenum of patients with tous polyposis. J Am Coll Surg 1994;179:
familial adenomatous polyposis. J Clin Pa- 27. PENNA C, PHILLIPS RKS, TIRET E, SPIGEL- 462-464.
MAN AD. Surgical polypectomy of duode-
thol 1994;47:709-710.
nal adenomas in familial adenomatous
26. NUGENT KP, FARMER KCR, SPIGELMAN AD, polyposis: experience of two european 29. PENNA C, BATAILLE N, BALLADUR P, TIRET
WILLIAMS CB, PHILLIPS RKS. Randomized centres. Br J Surg 1993;80:1027-1029. E, PARC R. Surgical treatment of severe
double blind placebo controlled clinical duodenal polyposis in familial adenoma-
trial of the effect of Sulindac on duodenal 28. IWAMA T, TOMITA H, KAWACHI Y, YOSHINA- tous polyposis. Br J Surg 1998;85:665-
and rectal polyposis and cell proliferation GA K, KUME S, MARUYAMA H, MISHIMA Y. 668.

267

Vous aimerez peut-être aussi