Sommaire
Dossier médical
ISSN 2296-9799 ■ N° 45 ■ FÉVRIER 2018
Le meilleur de l’information sur les plantes au service de votre santé
Édito
Pour prévenir la gastro,
pratiquez la permaculture
Si vous faites partie
de nos lecteurs assi-
dus, vous savez que
la gastro-entérite n’est
pas une fatalité. Grâce
à la foultitude de conseils que nous vous
donnons régulièrement, vous avez acquis
une solide connaissance pour traiter votre
terrain et donc prévenir un grand nombre
de maladies.
Le terrain, disons-le clairement, c’est lui
qui fait la différence ! Mais n’oubliez pas
que tout est lié : l’équilibre du terrain de
l’être humain dépend aussi de celui de la
Terre qui nous héberge et nous nourrit.
C’est pour cette raison que ce mois-ci
nous dédions une partie de notre journal
à la gastro, mais aussi à la permaculture.
Vous y découvrirez un modèle de culture
qui respecte le sol, n’épuise pas les res-
sources et, surtout, ne pollue pas l’envi-
ronnement. Basée sur la connaissance du
terrain, cette méthode se passe des her-
bicides à base de glyphosate que l’Union
européenne vient de réautoriser pour une
durée de cinq ans, malgré leur classifica-
tion en tant que cancérogènes probables.
Plus que jamais, il est primordial de pro-
mouvoir la permaculture car le bien-être
de l’homme ne peut que dépendre de la
bonne santé de la nature dont il fait partie.
Alessandra Moro Buronzo
Préparez-vous, la gastro est de retour ! . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
La tisane du mois Cinq plantes qui vont
contrecarrer votre hypertension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Rencontre avec le Dr Véronique Chabernaud
Vitalité : faites le test pour rester en bonne santé. . . . . 8
Homéopathie Thuya, quand les infections
deviennent chroniques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Le bon choix
L'huile que toutes les femmes doivent connaître. . . . . 12
Dans l'air du temps Permaculture : s’inspirer
de la nature pour mieux se nourrir . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Découvrez et cuisinez les plantes sauvages
De l’infusion au houmous, l’achillée a plus d’un secret. . . 18
Les plantes du bout du monde Sensuelle et sauvage,
l’incroyable végétation sibérienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
Et aussi : des news, les livres (p. 22), l’agenda (p. 23)
et le courrier des lecteurs (p. 24)
Préparez-vous,
la gastro est
de retour !
Les médecins la connaissent bien, les patients
aussi. Chaque année c’est une épidémie.
La gastro-entérite provoque plus d’un million
de consultations chez le généraliste. Si elle
peut s’avérer redoutable chez le nourrisson,
la plupart du temps elle est bénigne mais cela
ne l’empêche pas de nous gâcher la vie. Place
à une palette de solutions vertes pour prévenir
et contrer ce fléau qui malmène nos intestins !
Marie n’a pas de pot,
mais elle y court !
Ce mardi, en rentrant du collège, Marie, 12 ans, fait la navette aux
toilettes pour cause de diarrhée. Dès le dimanche soir, elle avait
signalé à sa mère qu’elle se sentait patraque. Cela avait commencé
par un peu de fièvre et des crampes dans le bas ventre avec des
nausées qui lui avaient coupé l’envie d’avaler quoi que ce soit. La
radio du matin avait bien signalé une épidémie de gastro dans la
région et Marie s’est vite rendu compte qu’elle faisait partie des
prétendants au trône… de céramique. Entre deux allers-retours
au petit coin, elle attend la visite à domicile de son généraliste.
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L’incubation de la gastro-entérite
est courte puisque les premiers
symptômes apparaissent 24 à
48 heures après avoir été en
contact avec le virus. En France,
la plupart des gastro-entérites sont
d’origine virale, sauf pour certaines
infections bactériennes dont la
célèbre « tourista » des voyages
exotiques ou les infections d’ori-
gine alimentaire comme la salmo-
nellose. À l’aide d’un simple
examen clinique, il reste difficile
de distinguer une gastro-entérite
virale d’une infection bactérienne
qui donne une fièvre plus élevée.
Excepté chez les patients fragiles,
même pour une gastro-entérite
virale aiguë, il n’est pas nécessaire
de réaliser des examens
complémentaires.
Pourquoi Jean et
Mattéo doivent être
traités en urgence
Jean, 37 ans, est très fatigué depuis
plus de trois jours. Une fièvre
persistante l’accable, ainsi que des
douleurs abdominales importantes
avec des diarrhées sanglantes.
Tous ces symptômes, même pris
séparément, évoquent une infec-
tion bactérienne. Jean doit donc
consulter d’urgence pour un
traitement antibiotique et une
évaluation du pronostic vital.
Mattéo, 10 mois, inquiète sa
maman depuis qu’il est sorti de la
crèche. Cela fait 48 heures qu’il se
vide par de petits vomissements et
des diarrhées répétées. Le traite-
ment mis en place par son pédiatre
à base de solution orale de réhy-
dratation risque de ne pas suffire.
Sa maman sait qu’entre 8 à 10 %
de perte de poids, il sera nécessaire
d’hospitaliser son nourrisson.
Pour le jeune enfant, toute gas-
tro-entérite peut potentiellement
être grave, car les enfants en bas
âge peuvent se déshydrater très
vite. Si un nourrisson a des vomis-
sements, s’arrête de téter ou de
boire, s’il convulse, perd son tonus
ou devient moins réactif, il doit
être amené de toute urgence à
l’hôpital afin d’être réhydraté
rapidement par perfusion en
service de pédiatrie.
Virus, qui es tu ?
On distingue 4 types de virus
de la gastro-entérite :
• Les rotavirus, la première
cause de diarrhée. Ils sont
responsables d’épidémies
hivernales communautaires
chez les enfants âgés de 6
mois à 2 ans et d’infections
nosocomiales, notamment
dans les services de
pédiatrie.
• Les norovirus, ceux qui
préfèrent les adultes. Ils se
manifestent par des épidé-
mies d’origine alimentaire.
• Les astrovirus, qui préfèrent
les sujets plus faibles. Ils
touchent surtout les enfants,
les immunodéprimés et les
personnes âgées.
• Les adénovirus de l’intestin,
tout le temps au travail. Ils
sont responsables de
gastro-entérites sans
caractère saisonnier.
Une épidémie
chèrement payée
Loin devant les bactéries et les
parasites, les virus sont à l’origine
de plus de 80 % des gastro-entérites.
Au contraire des pays tropicaux où
les épidémies sévissent toute l’année
avec une mortalité élevée – près 600
000 morts par an –, elles s’observent
de novembre à mai dans les pays
tempérés, soit essentiellement
pendant la période hivernale. Il y a
plusieurs explications à cela, comme
le fait que certains virus n’aiment
pas la chaleur ou que notre sys-
tème immunitaire soit moins
vaillant en hiver.
Si les décès suite à une gastro-
entérite mal soignée sont excep-
tionnels en France, ils restent très
fréquents dans les pays en voie
de développement où la maladie
représente la quatrième cause de
mortalité. Cette différence vient
du fait que les pays dit « dévelop-
pés » ont mis en place une prise
en charge précoce qui diminue
considérablement la gravité et les
complications de ces épidémies.
Le coût pour la collectivité reste
cependant très élevé.
On estime que les gastro-entérites
coutent 64 milliards de dollars par
an dans le monde. Cela correspond
surtout aux 700 millions de per-
sonnes atteintes par les norovirus,
pour lesquels il n’existe pas encore
de vaccin, ni d’antiviral de synthèse.
En comparaison, le fardeau écono-
mique des rotavirus était estimé à
2 milliards par an avant la mise au
point d’un vaccin efficace.
Boire, boire, boire…
Qu’il s’agisse des diarrhées, des
vomissements ou de la fièvre,
la principale complication de la
gastro est sa propension à nous
déshydrater. Avant de vouloir
s’occuper du virus, il convient
donc de s’occuper de la perte
d’eau et de minéraux.
Chez l’adulte, l’absorption de 1,5 à
2 litres d’eau en plus par jour suffit
généralement à la réhydratation.
Chez l’enfant, il est préférable
d’utiliser des solutés de réhydrata-
tion orale, vendus en pharmacie et
remboursés par la sécurité sociale.
Leur efficacité a été largement
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démontrée par de nombreuses

études. Si la déshydratation est Lavez-vous les mains !
jugée sévère, une perfusion Les mains sont les premières à
s’impose en hospitalisation. transmettre la gastro. Sachant
qu’une personne est contagieuse
Quoi manger ? jusqu’à 48 heures après la fin des
symptômes, l’hygiène des mains
L’alimentation doit se concentrer est absolument fondamentale.
Eau et savon, gel hydro-alcoo-
sur des aliments riches en amidon
lique… tout est bon pour éviter la
ou en pectine et pauvres en fibres. contamination.
Le riz, le coing, les pommes, les Les rotavirus et les norovirus étant
bananes et les carottes seront vos très résistants sur les surfaces,
principaux alliés. N’oubliez pas le celles-ci doivent être nettoyées
sel qui freine aussi la déshydrata- soigneusement et régulièrement,
tion en retenant l’eau. Avec surtout dans les lieux à risque
l’accord de leur médecin, même tels que les hôpitaux, les crèches,
les personnes au régime sans sel les maisons de retraite, les salles
d’attente des médecins...
pourront faire exception en cas
de diarrhées profuses.

Quid des traitements fonction de combattre la diarrhée,

conventionnels ?
Ils sont purement symptomatiques
car il n’existe à ce jour aucun
antiviral contre la gastro.
On voit bien trainer sur quelques
prescriptions les mal-nommés
« antiseptiques intestinaux » de
la famille des nitrofuranes, type
Ercéfuryl ou Panfurex. Destinés
aux diarrhées bactériennes, ils
participent tristement au renforce-
ment du phénomène
d’antibiorésistance.
Pour le reste, il existe des ralentis-
seurs du transit qui ont pour
mais les spécialistes s’accordent à
dire que ces molécules de synthèse
ne sont pas systématiquement les
bienvenues. En effet, en ralentis-
sant le transit, elles favorisent
grandement le risque de stagnation
microbienne dans le tube digestif,
ce qui peut prolonger et aggraver
les symptômes.
En cas de fièvre dépassant 38,5 °C
il est préconisé de prendre du
paracétamol, et pour les douleurs
abdominales, des antispasmo-
diques de synthèse. Pour tous ces
médicaments, il existe d’excellentes
alternatives végétales.

Les vaccins, ça se discute

Deux vaccins oraux, Rotateq et Rotarix, peuvent être prescrits deux mois
après la naissance. Ils protègent uniquement contre le rotavirus, respon-
sable de la majorité des gastros chez le jeune enfant. Ces vaccins se
prennent en plusieurs prises avec des rappels à 3 et 4 mois. Il faut savoir
qu’il existe cependant un faible risque d’invagination intestinale aiguë
chez le nourrisson* dans les mois suivant cette vaccination, dont les
parents doivent connaître les signes d’apparition.
* Une invagination intestinale aiguë est la pénétration d’une anse intestinale dans une
autre, à la manière d’un doigt de gant retourné. Ce phénomène peut provoquer une occlu-
sion intestinale et mettre en jeu le pronostic vital de l’enfant en l’absence d’une chirurgie
urgente. Le mécanisme n’est pas encore élucidé mais suite au décès de deux nourris-
sons par invagination intestinale aiguë après la vaccination contre le rotavirus, la Haute
Autorité de Santé ne recommande pas la généralisation de ce vaccin.
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La phyto de la gastro

Réhydrater reste l’idée première.

Il s’agit de reminéraliser tout en
freinant les selles liquides sans
nécessairement les stopper. En
effet, la diarrhée est un processus
d’élimination physiologique qui
permet à l’organisme de se débar-
rasser de l’intrusion virale. En
parallèle, un rééquilibrage de la
flore intestinale va permettre
de combattre les virus impliqués.
Pour ce faire, on fera confiance
au kéfir de fruit en prenant si
possible un petit verre tous les
matins à jeun pendant deux
semaines. Evitez le kéfir de lait
car il existe une intolérance aux Réalisez votre propre kéfir de fruit
produits laitiers pendant la phase
initiale de la gastro-entérite. Les grains de kéfir sont disponibles sur Internet.
• Remplissez d’eau de source un grand récipient hermétique type bocal.
• Ajoutez 3 cuillerées à soupe de sucre complet bio, 2 grosses cuillerées
à soupe de graines de kéfir, 2 figues séchées bio et 2 grosses rondelles
de citron bio.
• Laissez reposer à température ambiante jusqu’à ce que les figues
remontent à la surface.
• C’est le moment de filtrer avec un chinois et de récupérer les grains
de kéfir.
• Transvasez dans une bouteille en verre, pressez le demi citron et
rajoutez-le avant de laisser reposer à température ambiante pendant
encore au moins 48 heures, selon vos gouts et l’aspect pétillant
souhaité.
Il faut compter pas moins de 72 heures pour espérer freiner le transit,
tandis qu’une préparation de moins de 24 heures s’avère légèrement
laxative.
En phase aiguë de gastro-entérite,
lors des nausées par exemple,
l’infusion est la forme la plus Les avantages de
adaptée car elle permet une l’aromathérapie
réhydratation progressive. On
peut la boire en petites gorgées. Certaines huiles essentielles ont
On optera pour une plante légère- une double action :
ment astringente comme l’achil-
lée millefeuille qui a l’avantage Une action préventive pour
supplémentaire d’être antivirale. éviter que la gastro ne se propage
Utilisez une grosse pincée de par contact, via les aliments, les
plante sèche par tasse et buvez surfaces de contact ou même par
plusieurs tasses par jour, toujours l’air via les micro gouttelettes
par petites quantités, jusqu’à la exhalées par nos voies
régulation du transit. respiratoires.

Au décours des épisodes diar-
rhéiques et vomitifs, l’infusion
d’ortie permet une reminéralisa-
tion rapide, notamment en cal-
cium, magnésium et potassium
biodisponibles, c’est-à-dire forte-
ment assimilables par notre
organisme. Faites infuser trente
grammes d’ortie dans un litre d’eau
de source à boire dans la journée.
Une action curative grâce à leurs
puissantes propriétés antivirales.
Optez pour les huiles essentielles à
monoterpènes comme celles de
citron et d’orange douce, ou à
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5

monoterpénols comme la menthe rhéique. En résumé, elle est donc

poivrée et le ravintsara. parfaitement appropriée en cas
de gastro-entérite. Respirez-la sur
un mouchoir en tissu pendant les
nausées et prenez-en une goutte
sur un comprimé neutre, matin,
midi et soir pendant trois jours.

En phase aiguë, l’huile essentielle

Les huiles essentielles de citron
et d’orange douce sont les cham-
pionnes de la décontamination.
Mains, poignées, sols, air ambiant…
rien ne les effraie.
Certains gels dermiques en
contiennent dans leurs formula-
tions. Sinon, diluez 4 gouttes
d’huile essentielle de citron ou
d’orange douce dans 1 cuillerée à
café d’huile végétale type amande
douce, à appliquer sur les mains
plusieurs fois par jour. Cette étape,
malheureusement la moins prati-
quée, est pourtant la meilleure
garantie d’éviter la propagation
du virus !
On peut aussi diffuser ces huiles
essentielles avec un nébuliseur
(non chauffant) dans les pièces
de vie ou avec un spray assainis-
sant disponible en pharmacie.
de ravintsara peut être utilisée par
voie interne, à raison d’une goutte
matin, midi et soir pendant une
semaine, mélangée dans un peu de
miel. Vous pouvez aussi la prendre
sur un comprimé neutre mais elle
se mariera vraiment très bien avec
votre infusion d’achillée mille-
feuille ou d’ortie.
Quant à l’huile essentielle de
menthe poivrée, elle est antivirale,
antispasmodique, légèrement
antinauséeuse et même antidiar-
Si elle ne vient pas à bout
des spasmes douloureux, il vous
faudra passer à une huile essen-
tielle plus puissante encore :
le basilic exotique. Encore appelé
basilic tropical, c’est le champion
toute catégorie quand il s’agit de
détendre les viscères contractés.
Massez sur la région abdominale
concernée 2 gouttes d’huile essen-
tielle de basilic exotique pur ou
dilué dans ½ cuillerée à café d’huile
végétale de type macadamia.
Enfin, même si elles ont une activité
intéressante contre la diarrhée, on
évitera les huiles essentielles à
phénols comme le thym ou l’origan,
trop délicates d’emploi.

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randomized trial study. Acta Gastroenterol Belg. 2012 Sep;75(3):349-53.
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6

Top 6
Partie Indication Forme Posologie Remarques
Gastro

Achillée millefeuille
Achillea millefolium Antidiarrhéique
Antinauséeux Allergie possible
Sommités Plante Infusion : une grosse
aux lactones
fleuries Antispasmodique sèche pincée par tasse
sesquiterpéniques
Antiviral

Ortie
Urtica dioica Infusion :
Plante
30 g/litre
Feuilles Reminéralisante fraîche -
ou sèche À boire dans
la journée

Citron ou
Orange douce 4 gouttes dans un
Citrus limonun nébuliseur ou dans
Citrus sinensis Effet barrière 1 c. à café d’huile
Zeste, aérien et zone végétale Pas plus
de contact Essence (pour les mains)
feuilles de 10 jours
Virucide Intégré dans spray
assainissant ou gel
dermique

Ravintsara 4 gouttes dans

Cinnamomum un nébuliseur
camphora Éviter sur peau
Effet barrière Intégré dans irritée, muqueuse
aérien et zone de Huile spray assainissant ou plaie, enfant
Feuilles contact essentielle ou gel dermique de moins de 7 ans,
Virucide femme enceinte
1 goutte sur
ou allaitante
un comprimé neutre
3 fois par jour
Menthe poivrée
Mentha piperita Éviter sur peau
irritée, muqueuse
Antidiarrhéique
1 goutte sur ou plaie, enfant
Parties Antinauséeux Huile un comprimé neutre de moins de 7 ans,
aériennes essentielle 3 fois par jour femme enceinte
Antispasmodique
ou allaitante
À respirer sur tissu
Antiviral
Pas plus de 3 jours
en interne

Basilic exotique
Ocimum basilicum
var. basilicum
2 gouttes dans ½ c.
Plante Antispasmodique Huile à café d’huile Pas plus
fleurie Antinauséeux essentielle végétale en massage de 10 jours
local

Dr Franck Gigon

Cinq plantes qui vont
contrecarrer votre hypertension
Si un excès de tension doit faire l’objet d’un suivi médical, cela ne dispense pas de
s’en charger aussi personnellement. Une bonne hygiène de vie adaptée, associée
à des plantes bien choisies peut souvent suffire à retrouver la santé.
Il est où le problème ? Les plantes à la loupe
Lorsqu’on ne ressent aucun symp-
tôme, on a parfois la tentation de
prendre son hypertension à la
légère. Mais n’oublions pas qu’elle
est l’un des principaux risques de
maladie cardiaque et d’accident
vasculaire cérébral, d’où son surnom
de « tueur silencieux ». Contrôler sa
tension artérielle, c’est diminuer le
risque d’AVC de 35 à 40 % !
Dans 90 % des cas, l’hypertension est
due à plusieurs facteurs comme l’âge,
le tabagisme, la sédentarité ou les
mauvaises habitudes alimentaires.
Peu à peu, les artères se durcissent,
le système nerveux se déstabilise, les
reins faiblissent et équilibrent moins
bien le volume sanguin… Résultat,
la pression artérielle augmente, ce
qui fragilise toutes les artères et
fatigue le cœur. Voici un mélange
pour faire baisser la pression.
À vos infusions !
Mélangez les plantes
suivantes :
• Olivier (feuille) 40 g
• Aubépine (sommité fleurie) 40 g
• Achillée millefeuille
(sommité fleurie) 20 g
• Ginkgo (feuille) 20 g
• Verge d’or (partie aérienne) 10 g
1. Par exemple un problème rénal ou surrénalien que doit rechercher votre médecin.
L’olivier (Olea europea) a des
propriétés hypotensives et hypog-
lycémiantes qui protègent le cœur.
Il ralentit la formation des plaques
d’athérome, ces amas de déchets
qui bouchent les artères.
L’aubépine (Crataegus oxyacantha)
est excellente pour renforcer le
travail du cœur. Elle régule son
rythme tout en apportant un effet
antistress et hypotenseur.
L’achillée millefeuille (Achillea
millefolium) dépure le foie, ce qui
est profitable en cas de surcharge
digestive. Elle influe sur la vasodi-
latation périphérique, ce qui se
répercute directement sur la
pression artérielle.
Le ginkgo (Ginkgo biloba) n’est pas
uniquement vasodilatateur. Ce
stimulant circulatoire est aussi une
excellente source d’antioxydant.
La verge d’or (Solidago virgaurea)
soutient les reins pour mieux
réguler le volume sanguin.
Votre marge
de manœuvre
Cette tisane sera vraiment profitable
si plusieurs conditions sont réunies :
•  Ne pas souffrir de troubles
fonctionnels causant directement
l’hypertension1.
LA TISANE DU MOIS
7
•  Avoir une alimentation riche
en fruits et légumes (et donc en
potassium) et pauvre en sel.
N’oubliez pas que l’ail est un
excellent régulateur en cas de
tension modérée !
•  Une bonne gestion du stress
pour éviter les pics d’adrénaline
qui augmentent la tension. Pensez
par exemple à la relaxation ou à la
cohérence cardiaque.
•  Avoir une activité physique
régulière pour agir globalement
sur tous les paramètres de santé.
•  Se supplémenter en magnésium,
voire en vitamines du groupe B qui
sont favorables à une bonne tension.
Si votre tension fluctue en fonc-
tion de votre niveau de stress,
associez une plante antistress
comme la rhodiole (Rhodiola
rosea) sous forme de totum, en
gélule de préférence ou en EPS
(Extrait de plantes standardisé)
disponible en pharmacie.
D’ailleurs, si la tisane n’est pas une
forme pratique pour vous, vous
pouvez tout à fait associer l’olivier
et l’aubépine sous d’autres formes,
comprimés, gélules ou extraits
hydroalcooliques. Certains com-
plexes intègrent avantageusement
l’ail, ne vous en privez pas !
Nicolas Wirth
Naturopathe
 NOS EXPERTS ONT LA PAROLE
8
Vitalité : faites le test
pour rester en bonne santé
Qu’est-ce qui peut bien pousser une cancérologue à délaisser les cellules malades
pour proposer au public et aux entreprises une approche originale de la santé ? Pour
mieux comprendre la démarche du Dr Véronique Chabernaud, cap sur la vitalité !
Médecin oncologue, Véronique Chabernaud a
d’abord travaillé pendant deux ans à l’hôpital,
puis en cancérologie dans l’industrie pharma-
ceutique où elle a occupé différents postes à
responsabilité pendant près de vingt ans. Au
début des années 2000, elle a suivi un parcours
de trois ans « pour le développement d’un lea-
dership éthique ».
L’objectif de cette formation était de réfléchir
sur les grands enjeux de la société actuelle
pour créer de nouveaux modèles centrés sur
l’humain. En reconsidérant ce qu’elle savait de
l’état de santé de la population, il lui est apparu
que la prévention était le parent pauvre du
système sanitaire français. Aujourd’hui, elle a
fondé sa propre entreprise, Créer la vitalité, et
placé cette dernière au cœur de son activité
professionnelle.
« La vitalité crée un terreau
solide sur lequel les maladies
graves n’ont pas prise »
Quelle différence faites-vous entre vitalité et santé ?
Dr Véronique Chabernaud : L’OMS définit la santé
comme un état de complet bien-être, à la fois physique,
mental et social. Elle ne se limite pas à la vision des
Français qui envisagent la santé comme le fait de « ne pas
être malade ». Si l’on considère que le capital santé dont
nous disposons au début de la vie s’érode inéluctable-
ment vers un état pathologique plus ou moins grave,
il ne reste plus au système de santé qu’à nous aider à
réparer les dégâts qui surviennent au fil du temps.
En revanche, la vitalité peut être définie comme un
bien-être vécu dans toutes les dimensions de l’individu.
Elle propose la vision dynamique d’une santé globale
dans laquelle les individus sont responsabilisés à travers
une prise en charge d’eux-mêmes. Elle est aussi dotée
d’un potentiel inépuisable, car ses différentes dimensions
peuvent être travaillées à tout âge.
En quoi la vitalité est-elle importante
dans la prévention du cancer ?
Dr V. C. : La vitalité repose sur la mise en place d’une
hygiène de vie saine. Elle concerne autant l’alimentation
que l’activité physique, le sommeil et la gestion de la vie
émotionnelle. Gérer ces quatre grands principes de base
est fondamental pour prévenir l’ensemble des grandes
pathologies actuelles, qu’il s’agisse de cancers, de mala-
dies métaboliques ou inflammatoires.
La vitalité s’applique aux quatre dimensions de l’être :
le physique, l’affectif, l’intellectuel et la créativité.
Commençons par le physique…
Dr V. C. : Avant tout, nous devons prendre soin de
notre corps avec une alimentation saine, aussi végétale
que possible, riche en fruits et légumes, bio de préférence
et à consommer largement crus.
Du côté des plantes, je conseille une cure d’échinacée
en hiver à raison de 15 gouttes 3 fois par jour, soit en
prévention 8 jours par mois, soit lorsqu’un microbe
pointe le bout de son nez. Dans ce cas, on stimulera
l’immunité naturelle en lui associant 3 fois par jour,
dès les premiers symptômes :
•  15 gouttes d’extrait de pépins de pamplemousse

•  De la propolis en spray
•  Des gouttes d’extrait de pélargonium
(en adaptant la posologie en fonction de la marque).
•  Et deux bonnes nuits de sommeil pour contrer
l’épuisement.
Toujours en hiver ou en période de fatigue, j’ai
recours aux substances toniques :
•  Gelée royale et pollen, bio et de bonne qualité,
en cure d’un mois.
•  Le thym en infusion, revigorant, digestif et antisep-
tique, pour débuter la journée avec entrain tout en
limitant le café et le thé. Au besoin, ajoutez-lui
quelques feuilles de menthe pour le goût.
•  L’acérola, en comprimés ou en jus, pour son apport
en vitamine C à raison de 100 mg au minimum.
•  La passiflore, la valériane et l’aubépine, pour un
sommeil réparateur.
Enfin, une activité physique régulière est indispen-
sable pour le bon équilibre de notre organisme.
On comprend aisément comment agir sur le
physique, mais il semble plus difficile d’intervenir
sur la sphère émotionnelle. Qu’entendez-vous par
vitalité émotionnelle ?
Dr V. C. : Il s’agit d’avoir une vie affective épanouie,
avec du sens et des relations de qualité. Faisons la
place dans nos existences à ce qui est important pour
nous. Intégrons des activités qui nous font du bien
et qui motivent notre quotidien. Entourons-nous de
personnes que nous apprécions et limitons les rela-
tions toxiques. Apprenons à nous affirmer pour
limiter les situations de stress et de conflits.
Actuellement, le milieu professionnel est l’une des
plus grandes sources de stress. Il a perdu son sens.
Posons-nous les vraies questions : ce que je fais a-t-il
du sens pour moi ? Si la réponse est « non », comment
retrouver du sens ? Dois-je me réorienter ? Ce choix
n’a rien de facile mais c’est une étape nécessaire pour
vivre en pleine conscience, pour prendre sa vie en
main. Parfois, quand il est trop difficile de faire
évoluer une situation professionnelle peu satisfai-
sante, l’épanouissement peut venir d’une activité
extra-professionnelle, associative ou sportive…
C’est aussi cela, la vitalité.
Dans cet objectif, les plantes antistress nous aident à
démarrer la journée du bon pied. On retrouve le thym
à nouveau mais aussi les infusions d’aubépine qui
favorisent le repos. Je conseille notamment d’avoir
toujours sur soi un petit spray d’huile essentielle de
lavande pour les moments de stress. Vous pouvez
aussi vous constituer un petit bol de fleurs séchées et
NOS EXPERTS ONT LA PAROLE
9
y passer la main de temps en temps pour prendre une
bonne bouffée de lavande.
Et du côté de l’intellect ?
Dr V. C. : La vitalité intellectuelle consiste à avoir
plaisir à faire fonctionner son cerveau. C’est le fait
d’acquérir de nouvelles connaissances, de lire, de se
cultiver… Ces apprentissages sont primordiaux pour
lutter contre le vieillissement cérébral.
N’oublions pas non plus d’accorder des pauses à notre
cerveau hyper sollicité. Pour un sommeil réparateur,
les écrans doivent être éteints au moins une heure
avant de se coucher. En effet, la lumière bleue des
tablettes et des smartphones nous maintient éveillés
et perturbe notre sommeil.
Cette fois-ci, vous vous tournerez vers le millepertuis,
utile contre la déprime hivernale, ainsi que la passi-
flore et la griffonia pour lutter contre l’anxiété émo-
tionnelle qui perturbe le fonctionnement cérébral. En
stimulant la production de mélatonine, l’huile essen-
tielle de bergamote est également intéressante. Elle
augmente votre vigilance dans la journée. Prenez-en
1 goutte par jour sur ½ sucre ou un peu de miel.
Vous évoquez enfin la créativité. C’est le domaine
de l’intuition, l’inspiration...
Dr V. C. : Tout un projet de vie ! En tant qu’être
humain, nous fourmillons naturellement d’idées et
d’envies variées qui nous enthousiasment et que nous
avons envie de mettre en œuvre… mais qui ne se
libèrent pleinement que lorsque les trois autres
dimensions de la vitalité sont bien établies. Loin de
se limiter au seul domaine artistique, la créativité peut
s’épanouir dans l’activité professionnelle, l’animation
d’une association, le jeu en famille et bien d’autres
domaines…
Pour favoriser votre créativité, travaillez les autres
dimensions de l’être. Et n’oubliez pas de vous recon-
necter avec la nature. Nous sommes plus inspirés en
nature qu’enfermés entre quatre murs. Entourez-vous
de plantes.
 NOS EXPERTS ONT LA PAROLE
10

À travers la vitalité, vous proposez donc une
approche très complète…
Dr V. C. :Progresser dans les quatre dimensions de la
vitalité permet d’avancer vers la joie et la santé. Vous
vous libérerez ainsi progressivement des petites
pathologies quotidiennes. La vitalité crée un terreau
solide sur lequel les maladies graves n’ont pas prise.
C’est le chemin de toute une vie.

Estimez votre niveau de vitalité

Avec le test instantané de vitalité du Dr Véronique Chabernaud

Répondez spontanément aux questions en écoutant votre ressenti 1= le plus négatif 5 = le plus positif
Reflétez votre vécu de la semaine écoulée Entourez les scores correspondants

Comment vous sentez-vous en termes de vitalité physique ? 1-2-3-4-5

Utilisez-vous au quotidien des outils de gestion de votre santé et vitalité

1-2-3-4-5
(activité physique, alimentation saine, relaxation, sommeil de qualité...) ?

Dans quel état de santé êtes-vous sur la base des critères médicaux standards ? 1-2-3-4-5

Quel est votre état de vitalité émotionnelle

1-2-3-4-5
(plutôt stressé, contrarié, angoissé ou plutôt joyeux, serein, épanoui) ?
Est-ce que votre activité professionnelle a du sens au quotidien et dans la durée ?
1-2-3-4-5
Vous épanouit-elle ?
Quelle est votre état de vitalité intellectuelle (travaillez-vous dans le plaisir et de façon
1-2-3-4-5
fluide, facile ou plutôt à marche forcée dans le but de faire ce qui est à faire) ?

Travaillez-vous en réponse à la demande ou êtes-vous force de proposition ? 1-2-3-4-5

Êtes-vous plein de créativité spontanée ou plutôt en panne ? 1-2-3-4-5

Êtes-vous un moteur pour votre entourage en termes de créativité ? 1-2-3-4-5

Avez-vous de fortes intuitions et les suivez-vous ? 1-2-3-4-5

Total : Additionnez pour obtenir un score entre 10 et 50

Vous obtenez un score entre 50 et 31 ?

Bonne nouvelle ! Votre mission est de maintenir cette belle vitalité et d’améliorer les quelques éléments
en dessous de 5 !
Vous obtenez un score entre 30 et 21 ?
Vous avez de bonnes bases, de quoi booster assez facilement votre vitalité avec les bons réflexes !
Vous obtenez un score de 20 ou moins ?
Est-ce passager ou chronique ? Dans tous les cas, pas d’inquiétude, mais il est temps de vous occuper de vous !
Il existe beaucoup de moyens simples et efficaces de retrouver la vitalité. Avec un plan d’action simple et
personnalisé, il n’est jamais trop tard.

Pour en savoir plus : www.creerlavitalité.com

Vitality, pour une vitalité au top !
Le jeu coopératif créé
par Véronique Chabernaud
& Nathalie Dujardin Propos recueillis par
Alessandra Moro Buronzo
et Anne de Labouret
mier Jeu coopératif
Santé et la Vitalité
 HOMÉOPATHIE
11

Thuya, quand les infections

deviennent chroniques
Une haie de thuya devant une propriété s’épaissit rapidement et isole ses
habitants du reste du quartier. De la même manière, une personne Thuya
– en homéopathie nous avons l’habitude d’appeler le patient par son remède –
s’enferme et se replie sur elle-même.

Arbre de vie, visage d’angoisse

Le thuya a été importé d’Amérique au XVIe siècle.
Ses pollens allergisants provoquent des éternuements
en salves, ce qui n’empêche pas ce conifère d’avoir été
surnommé « arbre de vie ».
Notre ami Thuya se présente d’un pas lourd, le visage
fermé, angoissé. Le faciès est infiltré, empâté, huileux,
les pores dilatés, le sillon nasogénien1 profond et coupe-
rosé. Entre les sourcils en bataille, les rides du lion sont
accusées. Une importante cellulite alourdit son bassin.
Il s’assied, impatient, et parle avec un débit très rapide.
Il rumine. Des idées obsédantes le tenaillent. Il •  Infections urinaires qui resurgissent.
s’afflige facilement, contrôle mal ses émotions. Il a •  Infections cutanées trainantes, acné, chalazions,
un sommeil perturbé et se réveille à 3 heures du furoncles persistant en dépit de nombreuses antibio-
matin, impossible de se rendormir… D’épuisantes thérapies devenues inefficaces.
infections urinaires à colibacille surviennent depuis
des années, des suites d’un adénome de la prostate, •  Troubles digestifs perdurant, telle la colopathie
tumeur bénigne comprimant son urètre. fonctionnelle (gonflement, ballonnements, sensation
de quelque chose de vivant dans le ventre).
À l’examen clinique, diverses taches sur sa peau : petites,
rondes, rouge vif. Parmi les taches rubis, des verrues •  Mycoses buccales ou vaginales.
séborrhéiques et des productions cornées sur les coudes •  Rétention d’eau entrainant cellulite et prise de poids.
et les genoux. Ses ongles en tôle ondulée sont cassants
•  Tumeurs bénignes, fibrome utérin, hypertrophie
et friables. Mains froides et humides, cheveux secs et
de la prostate.
fourchus qui tombent facilement, pellicules… Pas de
doute, une dose de Thuya en 9 CH, tous les 15 jours Pour limiter les effets secondaires de certains médi-
jusqu’à amélioration, le soulagera progressivement. caments comme la cortisone, suite à une prescription
sur une longue période, on prendra une dose de
Thuya 9 CH par semaine durant un mois. Pour la
Thuya en action même raison, on peut aussi conseiller une dose de
Thuya est le grand remède de la chronicité avec Thuya 9 CH trois jours avant chaque vaccination
épuisement. On le recommande pour les infections et une dose de Silicea 9 CH trois jours après.
chroniques à répétition : rhino, sinusite, bronchite,
Enfin, une application de teinture-mère de thuya
angine souvent secondaires à une vaccination ou
pendant 15 jours vient très souvent à bout des
une antibiothérapie prolongée. Une dose en 7 CH
verrues rebelles à tout traitement.
par semaine, jusqu’à amélioration, favorise l’élimina-
tion des toxines et la reprise des fonctions ralenties. Notez que les symptômes de Thuya sont aggravés
par le froid humide, vers 3 heures du matin (d’où
Thuya est très intéressant dans les cas suivants :
les réveils !) et par la consommation excessive de thé
•  Infections génitales (dont les chlamydia) rebelles ou de café. Mouvements et étirements améliorent la
aux traitements classiques. situation.
Dr Jean Dupire
1. Ride verticale qui part des narines et descend jusqu’à la commissure des lèvres. Homéopathe
 LE BON CHOIX
12

L'huile que toutes les femmes

doivent connaître
L’onagre fait son originale. Contrairement aux autres, ses fleurs s’épanouissent
le soir. Mieux, ses graines nous fournissent un acide gras très spécial que notre
corps ne peut pas fabriquer. Voilà bien une plante essentielle à tous les âges
de la vie, notamment pour les femmes.

Un précieux acide gras

Lorsqu’on presse des graines d’onagre à froid et sans
solvant, on obtient l’huile la plus riche en acide gamma-
linolénique (GLA) qui appartient à la famille des oméga-6.

Ces acides gras spécifiques sont très peu présents dans

notre alimentation alors qu’ils sont considérés comme
essentiels, c’est-à-dire que notre corps ne peut pas les
synthétiser. Les GLA modulent l’inflammation et sont
le précurseur du DGLA1, constituant fondamental des
membranes cellulaires. Voilà qui explique la foule
d’applications associées à l’huile d’onagre.

Pour les femmes, mais pas seulement…

Les GLA sont précurseurs des prostaglandines PGE1 qui

Nom latin :
Œnothera biennis
Famille : onagracées
Parties utilisées : fleur (qu’on peut manger
en salade), feuille, racine, mais surtout graine
et l’huile qui en est extraite.
Formes d’usage : huile brute ou sous forme
de capsules molles.
Indications : peau sèche, peau mature, troubles
menstruels, ménopause, dermatite atopique,
eczéma, déséquilibre du cholestérol, polyarthrite
rhumatoïde, sclérose en plaques, rectocolite
hémorragique.
sont fréquemment en carence chez les femmes souffrant
de changements d’humeur avant les règles, de douleurs
aux seins ou du syndrome prémenstruel. Un complément
d’huile d’onagre peut soulager tous ces symptômes2.
La femme ménopausée en retire un intérêt pour
l’hydratation des muqueuses et de la peau.
L’onagre est aussi utile en cas de syndrome sec ou
syndrome de Gougerot-Sjögren3, et bien sûr pour
toutes les manifestations d’irritation ou de sécheresse
telles que l’eczéma ou les dermatites atopiques.
Une alliée contre l’inflammation
Les acides gras et les flavonoïdes de l’onagre peuvent
enrayer toute sorte d’inflammations. Des études ont
démontré un intérêt dans la polyarthrite rhumatoïde4,

1. Dihomogammalinolénique (C20 :3n-6)
2.  Puolakka J, Mäkäräinen L, Viinikka L, Ylikorkala O. Biochemical and clinical effects of treating the premenstrual syndrome with prostaglandin synthesis precursors.
J Reprod Med. 1985 Mar ;30(3):149-53.
3.  Sécheresse oculaire et buccale parfois accompagnée de diminution de la sueur et du sébum, d’infiltration et d’inflammation au niveau d’autres organes comme
les poumons, les reins, les articulations ou les petits vaisseaux.
4. Belch JJ, Hill A. Evening primrose oil and borage oil in rheumatologic conditions. Am J Clin Nutr. 2000 Jan ;71(1 Suppl) :352S-6S.

la sclérose en plaques5 ou en cas de rectocolite
hémorragique6.
Comment profiter de ses vertus ?
On peut consommer l’huile d’onagre dans la cuisine
à raison d’une cuillerée à soupe par jour. Conservez-la
au réfrigérateur car c’est une huile sensible à la
chaleur et à la lumière. Pour le traitement d’un
trouble, mieux vaut la consommer dans des capsules
molles pour que la bonne dose parvienne à l’intestin.
Sous cette forme, comptez 1 à 3 g par jour.
On peut également appliquer l’huile brute ou percer
une capsule directement sur une peau sèche ou à
problème pour la nourrir et l’hydrater.
Quelques produits de confiance
•  Daniel Rouillard, producteur français d’huile
d’onagre, de bourrache, de lin et de cameline de
première pression à froid. Capsules molles à base
de gélatine de poisson. Disponibles en pharmacie,
5. Horrobin DF, Manku MS, Essential fatty acids in clinical medicine. Nutr Health 1983 ;2:127-34.
6.  Greenfield SM1, Green AT, Teare JP, Jenkins AP, Punchard NA, Ainley CC, Thompson RP. A randomized controlled study of evening primrose oil and fish oil in ulcera-
tive colitis. Aliment Pharmacol Ther. 1993 Apr;7(2):159-66.
NEWS
Mangrove à Montpellier
La mangrove est un écosystème essentiel des régions
tropicales, dans les zones où a lieu un balancement
des marées. Point besoin de partir très loin pour en
découvrir. Un espace dédié à la mangrove, reconsti-
tué avec des palétuviers, a ouvert en juillet dernier à
l’aquarium Mare Nostrum de Montpellier. Les visiteurs
de l’aquarium peuvent y observer de nouvelles espèces
de poissons étonnants, spécifiques de ces milieux
semi-aquatiques.
Une micro-ferme sur un toit en plein Paris
Légumes, fruits, plantes médicinales et ruches ont
trouvé refuge sur le toit du gymnase Jean Dame, dans
le XIe arrondissement de Paris. C’est l’association
Toits vivants, lauréate de l’appel à projets « Paris-cul-
teur », qui occupe cet espace de 800 m2. Les habitants
peuvent contribuer à entretenir cette micro-ferme par-
ticipative et bio pour profiter des bienfaits de la nature,
au cœur de Paris. http://www.toitsvivants.org/
LE BON CHOIX
13
magasin bio, herboristerie ou en ligne sur http://www.
daniel-rouillard.com/
•  Laboratoire Motima – Osmonagre (capsules molles
d’origine marine) : www.motima.fr
•  Laboratoire Pranarôm – Onagre bio en capsule
molles ou en flacon de 50 ml. En pharmacie ou
magasin spécialisé.
•  Laboratoire Ladrôme : huile d’onagre bio en flacon
de 100 ml. En pharmacie, magasin bio, herboristerie
ou en ligne.
•  Laboratoire Phytoceutique : onagre bio en capsules
molles à base de gélatine de poisson. En pharmacie,
magasin bio, herboristerie ou www.laboratoire-phyto-
ceutic.fr
L’onagre convient à tous, en prévention ou en cas
de carence d’acide gras. Elle ne présente aucune
contre-indication particulière.
La rédaction
1730 plantes découvertes en 2016
Dans leur rapport annuel, les jardins botaniques
royaux de Kew ont recensé 1730 plantes décou-
vertes en 2016. Plusieurs d’entre elles pourraient
s’inviter à nos tables comme les 11 variétés
brésiliennes de manioc qui résistent à l’aridité,
un nouveau gingembre d’Extrême Orient, un
câprier des Philippines ou un nouveau panais.
Côté médicinales, on trouve 9 nouvelles variétés
de mucuna destinées notamment au traitement
de la maladie de Parkinson. Hâte de voir ce que
nous réservera le rapport de 2017 !
 DANS L'AIR DU TEMPS
14
Permaculture : s’inspirer de la
nature pour mieux se nourrir
Contre-pied à l'agriculture
conventionnelle qui
dégrade l’environnement,
la permaculture est
une approche alliant
savoirs ancestraux
et connaissances
agronomiques de pointe.
Son objectif : préserver
l’équilibre de la terre et,
ce faisant, notre santé !
Une forêt
qui se mange
Se promener dans les allées
ombragées d’une forêt et remplir
son panier d’une diversité de
fruits, de légumes et de champi-
gnons qui y ont poussé sans le
moindre pesticide… Voilà une
manière de se ravitailler bien plus
agréable que de parcourir le rayon
primeur d’un supermarché !
Cette vision idyllique est bien
moins utopiste qu’il n’y paraît. De
tels lieux existent : ce sont les
forêts comestibles qui s’inspirent
directement de l’écosystème
forestier, remarquable d’autono-
mie et de luxuriance. On y produit
de la nourriture en abondance.
L’espace fourmille de vie. Au
jardin forestier des fraternités
ouvrières de Mouscron, en
Belgique, pas moins de 5 000
variétés différentes de plantes
comestibles s’épanouissent sur
1 800 m² !
La permaculture,
pour un monde
durable
Ce modèle de forêt nourricière
est une parfaite application d’un
courant d’idées qui fait son chemin
depuis quelques décennies : la
permaculture. Ce terme résulte
de la contraction de deux mots,
« permanente » et « agriculture »
et représente une alternative
réjouissante au modèle agricole
dominant qui épuise les ressources
et pollue notre environnement.
Le concept est né dans les années
1970 en Tasmanie, dans l’esprit de
deux hommes, Bill Mollison, un
universitaire s’intéressant à la
biologie et à l’écologie, et un
étudiant en architecture paysagère,
David Holmgren. Ce dernier le
définit ainsi : « La permaculture est
un aménagement consciencieux du
paysage qui imite les modèles
trouvés dans la nature, qui produit
en abondance de la nourriture, des
fibres et de l’énergie pour combler
les besoins locaux ».
Bien plus qu’un simple ensemble
de techniques destinées à produire
des denrées alimentaires, la
permaculture est un modèle de
société audacieux qui s’articule
autour de trois piliers fondamen-
taux : protéger la terre, prendre
soin de l’humain, limiter sa
consommation et partager les
surplus. Elle s’appuie sur douze
principes de base qui peuvent
s’appliquer à tout type de projet,
de la création d’une structure
agricole à la gestion d’une collecti-
vité en passant par l’organisation
d’un événement… Ou la création
d’un potager à la maison !
Tout en nous invitant à vivre
dans un espace sain, c’est une
façon de contribuer, à notre
échelle, à préserver les ressources
de l’environnement.
 DANS L'AIR DU TEMPS
15

Créer son potager Les 12 principes

en permaculture
Lorsqu’on souhaite se lancer dans
cette aventure, la première étape
est l’observation. Connaître son
terrain et la façon dont il évolue au
cours des saisons, ses zones
d’ombre et de soleil, humides ou
sèches, exposées ou non au vent,
va permettre d’imaginer un design
global pour les différents espaces.
Peu importe la place dont on
dispose ! Il est possible d’imaginer
un petit potager sur une surface
réduite. Même les villes y sont
propices, comme en atteste le
mouvement des incroyables
comestibles1 où des volontaires
cultivent des espaces dans les rues,
avec une récolte accessible à tous.
Connaître sa
végétation
de la permaculture
1. Observer et interagir
2. Capter et stocker l’énergie
3. Créer une production
4. Appliquer l’autorégulation
et accepter la rétroaction
5. Utiliser et valoriser les res-
sources et les services
renouvelables
6. Ne pas produire de déchets
7. Partir des structures d’en-
semble pour arriver aux détails
8. Intégrer plutôt que séparer
9. Utiliser des solutions à petite
échelle et avec patience
10. Se servir de la diversité et la
valoriser
11. Utiliser les interfaces et
valoriser les bordures
12. Réagir au changement de
manière inventive
Source : David Holmgren. Permaculture :
Principles and Pathways beyond Sustainability, 2002.

spontanée
Au cours de cette phase d’observa-
tion, on apprend à reconnaître les
plantes qui poussent spontané-
ment, ces « mauvaises herbes » que
tout jardinier débutant cherche à
éliminer. La permaculture invite à
dépasser cette vision binaire de
bonnes ou mauvaises plantes.
En effet, ces végétaux sauvages
peuvent être une précieuse res-
source : certains possèdent des
vertus culinaires ou médicinales.
C’est le cas de l’ortie, l’amarante
réfléchie, le pissenlit, le plantain,
l’alliaire officinale, la berce ou le
chardon Marie... D’autres sont
d’excellents engrais verts qui vont
nourrir le sol et le préserver de
l’érosion.
Tous sont une source d’informa-
tions utiles : bio-indicateurs, ils
renseignent sur la nature du
terrain. Par exemple, la présence
de bouton d’or témoigne d’un sol
gorgé d’eau tandis que la spergule
des champs révèle un terrain
pauvre en matière organique.
En plus de vous priver des bien-
faits de ces plantes, arracher la
végétation spontanée peut vite
s’avérer coûteux en temps et en
énergie. C’est pourquoi la perma-
culture travaille avec la nature et
non contre elle.
Respecter son sol
Le sol est l’élément central du
jardin. C’est grâce à lui que les
plantes se développent. Mais
lorsqu’on regarde les champs
cultivés, le spectacle est désolant :
la terre fendue par le labour,
laissée à nu, desséchée, inerte.
Plus on s’approche, plus le constat
empire : les vers de terre qui
fertilisent le sol et l’aèrent grâce
aux galeries qu’ils creusent ont
presque totalement déserté les
lieux, comme les insectes, les
myriapodes, les araignées et
autres cloportes…
C’est aussi le cas des micro-orga-
nismes présents dans les couches
superficielles ou profondes du sol.
Lorsque la terre est retournée, tout
ce petit monde se retrouve à une
place qui n’est pas la sienne et
n’arrive pas à survivre. Or ces
bactéries ne font pas que de la
figuration : elles établissent des
relations symbiotiques avec les
plantes, leur permettant d’assimi-
ler plus facilement les substances
nutritives. Par exemple, les bacté-
ries du genre Bacillus améliorent
la biodisponibilité du phosphore et

1. http://lesincroyablescomestibles.fr/
 DANS L'AIR DU TEMPS
16
profitent en retour des sucres
fabriqués par la plante pour se
développer.
Les champignons se raréfient
également car leurs longs filaments
souterrains sont détruits par le
travail du sol. Ils ne peuvent plus
assurer la transformation des
feuilles mortes en humus nourri-
cier ou retenir l’eau pour la resti-
tuer aux plantes. Pour éviter ces
écueils, il ne faut pas travailler le
sol brutalement, tout au plus
l’aérer à l’aide d’une grelinette par
exemple, un outil qui permet
d’ameublir la terre sans la retourner.
Bien sûr, tout recours aux produits
phytosanitaires est exclu. Même les
produits autorisés en agriculture bio
comme la bouillie bordelaise
peuvent être néfastes pour les
micro-organismes du sol2. Il convient
d’ailleurs de ne jamais le laisser à nu,
exactement comme le fait la nature,
pour éviter qu’il ne subisse les
assauts du froid et de la chaleur ou
l’érosion des intempéries. 3
Recouvrez le sol de matières orga-
niques comme de la paille, du foin,
des résidus de tonte ou encore des
écorces qui vont le nourrir une fois
décomposés sous l’action de la petite
faune. Drainés par l’eau de pluie, les
2. http://www.fermedubec.com/
3. Maraîchage biologique permaculturel et performance économique. Etude Inra, menée avec la ferme du Bec Hellouin et l’Institut Sylva, novembre 2015, 67 p.
4. https://kokopelli-semences.fr/
5. https://www.fermedesaintemarthe.com/
6. http://www.biaugerme.com/
7. http://essembio.com/
8. https://www.germinance.com/
9. http://www.semaille.com/fr/
Un modèle économique viable
Au cœur de la Haute Normandie se trouve la ferme du Bec Hellouin2,
une référence en matière de permaculture dans notre pays. Délaissant
leurs métiers respectifs de marin et juriste internationale, Charles et
Perrine Hervé Gruyer y ont développé une activité de maraîchage depuis
2006. Leur domaine s’étale sur 20 hectares de pâtures, ruisseau, mare,
haies et cultures où sont appliqués les principes de la permaculture.
L’initiative a suscité l’intérêt d’une équipe de chercheurs de l’Inra et
d’AgroParisTech, dirigée par l’agronome François Léger. Les scienti-
fiques ont étudié les performances économiques de la ferme, pour
constater qu’elle est aussi productive qu’une structure conventionnelle
mais sur une surface bien plus petite et quasiment sans mécanisation3.
Allier viabilité écologique et économique, voilà de quoi convaincre les
plus sceptiques !
nutriments s’infiltreront jusqu’aux Au cours de la première année,
racines les plus profondes. Le certaines plantes pousseront
paillage a un autre avantage mieux que d’autres. Prélevez leurs
puisqu’en conservant l’humidité du semences pour l’année suivante.
sol il réduit drastiquement le Parfois la nature fait le travail
nombre d’arrosages nécessaires. toute seule et certaines plantes
Certains permaculteurs n’arrosent annuelles vont se ressemer sponta-
pas leur jardin de tout l’été ! nément pour refaire surface au
printemps suivant. Il suffit de les
laisser accomplir leur cycle de vie
Faire ses semences jusqu’à la fin, sans avoir peur de
laisser tomber au sol quelques
Pour disposer de plantes adaptées à fruits qui vont pourrir.
son terroir, rien de tel que de faire
ses semences d’une année sur
l’autre. Au début, il faut acheter des L’art de ne rien faire
graines, en sélectionnant les
variétés idéales en fonction des Si la création d’un potager en
conditions locales et en évitant les permaculture peut prendre du
hybrides. Ces derniers – appelés F1 temps, l’idée est ensuite de le
– sont issus du croisement de deux rendre le plus autonome possible.
variétés censé améliorer leurs En plus de laisser les plantes
performances mais leurs graines annuelles se ressemer, installez
produiront des plantes aux caracté- des végétaux vivaces, des grands
ristiques aléatoires, souvent moins arbres aux petites plantes herba-
productives que la plante mère. cées (ciboulette, livèche, poireau
perpétuel, oseille, ail des ours,
Des sites spécialisés proposent une oignon rocambolle, asperge,
grande diversité de plantes pota- artichaut, cardon, chou d’Auben-
gères que vous trouverez rarement ton, rhubarbe, fraisier...) en
dans les magasins classiques : passant par les lianes fruitières
Kokopelli4, ferme de Sainte- (kiwi, mûrier...). Comme ils
Marthe5, Biau Germe6, Essem’Bio7, resteront en place plusieurs
Germinance8, Semailles9… années, il est indispensable de

neuses, ce dernier est capable de
puiser l’azote de l’air ambiant et de
le transférer dans le sol. C’est
parfait pour combler les besoins de
la courge qui en est très gourmande.
Celle-ci s’étale progressivement au
pied du duo, protégeant le sol et
préservant son humidité. Récolte
abondante assurée !
En permaculture, chaque élément
doit remplir plusieurs fonctions.
Dans la technique du milpa, le
réfléchir à leur position au jardin. maïs sert à la fois à produire de
Ensuite, vous n’aurez plus qu’à la nourriture et de support pour
assurer la récolte ! le développement d’un autre
végétal. Réciproquement, une
même fonction doit être assurée
Des associations par plusieurs éléments pour assurer
bénéfiques la stabilité de l’ensemble. Par
exemple l’approvisionnement en
L’un des principes, « intégrer plutôt eau peut être garanti par une mare,
que séparer », invite à établir des mais aussi par une citerne recueil-
associations de plantes. Plutôt que lant l’eau de pluie. Si la première
de cultiver les fleurs d’un côté et les vient à tarir, la seconde sera
légumes de l’autre, le mélange des toujours disponible.
genres donne des résultats intéres-
sants. Mélangez par exemple des
œillets d’Inde et des tomates : les Développer
premiers repoussent les ravageurs la biodiversité
des secondes.
La permaculture favorise la
Les légumes peuvent également richesse et la diversité de la flore
être associés entre eux pour et de la faune. L’objectif est de
s’entraider. Une pratique ances- favoriser toutes les formes de vie
trale venue d’Amérique centrale, pour permettre un équilibre
le milpa, consiste à cultiver au durable. Évoquons une situation
même endroit un pied de maïs, très fréquente. Les salades ont
de haricot et de courge. Le maïs été semées, commencent à lever…
développe une solide tige verticale et se font dévorer par des hordes
qui sert de tuteur au haricot de limaces affamées. Il y a de quoi
grimpant qui s’y enroule spontané- s’énerver et se jeter sur les granu-
ment. Comme toutes les légumi- lés bleus du commerce destinés à
La permaculture crève l’écran
En avril dernier, le réalisateur Adrien Bellay a
sorti sur grand écran un documentaire intitulé
L'éveil de la permaculture. Une preuve de plus qui
illustre combien la transition « permacole » est
en marche ! À la manière film Demain, de Méla-
nie Laurent et Cyril Dion, ce témoignage engagé
nous montre bien que nous avons tous le pouvoir
d’agir sur l’environnement. Une belle invitation
à réinventer l'agriculture, en espérant qu’à votre
tour, vous déciderez de passer à l’acte !
DANS L'AIR DU TEMPS
17
empoisonner ces nuisibles. Sur le
moment, la méthode est efficace.
Mais les limaces reviendront l’année
suivante. Le problème est sans fin.
Une autre approche est possible.
Dans un milieu équilibré, les
prédateurs régulent les popula-
tions pour éviter qu’elles ne
deviennent trop envahissantes.
Un jardin accueillant pour la
biodiversité abrite sans doute
des carabes, ces insectes friands
de limaces, ou encore des crapauds,
voire des orvets, peut-être un
hérisson. Imaginez le résultat
s’ils consomment des limaces
empoisonnées…
Favoriser la vie au jardin permet
donc de juguler le problème. Il y
aura toujours quelques limaces, mais
seule une petite partie de la récolte
finira dans leur estomac. Elle sera
d’autant plus réduite que les gastéro-
podes jetteront en partie leur dévolu
sur la végétation spontanée environ-
nante. Laissez donc des espaces plus
sauvages au jardin, avec de grandes
herbes pour offrir logis et nourriture
aux animaux.
Vous pouvez même installer des
nichoirs et des hôtels à insectes,
laisser un tas de bois pour abriter
un hérisson, réaliser un muret de
pierres sèches qui fera le bonheur
des lézards… Créez une mare si la
place le permet. C’est un moyen
extraordinaire de doper la biodi-
versité ! Les bordures entre deux
milieux sont propices à la vie.
La permaculture offre enfin la
possibilité d’entrevoir un monde
dont l’évolution serait favorable
à la nature. Nous avons un pouvoir
colossal : celui de contribuer à
notre échelle, si petite soit-elle,
à un bouleversement nécessaire
de nos fonctionnements indivi-
duels et collectifs. Car la nature
ne fait pas que nous entourer, elle
nous embrasse.
Céline Sivault
 DÉCOUVREZ ET CUISINEZ LES PLANTES SAUVAGES
18

De l’infusion au houmous,
l’achillée a plus d’un secret
De loin, on la confond facilement avec une plante de la famille de la carotte
ou des apiacées, mais de près, impossible de se tromper ! Comme elle est vivace
et repousse très vite, c’est une plante parfaite pour vos pelouses.

actuel. Un hommage au guerrier

Achille qui l’utilisait, selon la légende, pour soigner
les plaies de ses hommes. Au Moyen-Âge, Sainte
Hildegarde la recommandait pour de nombreuses
pathologies comme les saignements de nez et les
troubles de la menstruation. Cette plante sauvage est
originaire d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Nord,
mais elle s’est répandue dans toutes les régions
tempérées et chaque pays a une histoire passionnante
à raconter à son sujet. Elle fut utilisée pour ses pro-
priétés antihémorragiques jusqu’à la fin du XIXe siècle
et les soldats de la Première Guerre mondiale l’em-
portaient encore dans leur pharmacie de secours.
Achillée millefeuille
Achillea millefolium
Où la trouver ?
Aussi appelée sourcil de Vénus
Famille des astéracées L’achillée millefeuille est fréquente dans toute la
France jusqu’à 2 600 m d’altitude sur des sols moyen-
Parties utilisées : feuilles et fleurs nement riches en éléments nutritifs et en excès de
carbone, dans les prairies et les chemins.
Substances actives :
Huile essentielle (azulène, mono et sesquiter- Sa tige rigide et sa racine rampante aident cette vivace
pène, camphre, linalol, thujone), flavonoides et velue à se répandre et à se reproduire. Ses feuilles sont
tannins (de 3 à 4 %). très découpées et donnent l’impression d’être démul-
tipliées en mille feuilles, d’où la deuxième partie de
Taille : 20 à 100 cm son nom. Son inflorescence est un corymbe de
nombreux capitules de fleurs blanches comme ceux
Période de floraison : de juin à octobre de la pâquerette, en plus petit.

Faisons connaissance
Au Ier siècle déjà, Dioscoride – médecin et auteur de la
Materia medica – déclare cette plante « d’une efficacité
incomparable contre les plaies saignantes, les ulcères
anciens ou récents ». Ses feuilles finement découpées
ressemblent à des sourcils délicats, d’où peut-être son
surnom de sourcil de Vénus, à moins qu’il ne s’agisse
d’un clin d’œil à son pouvoir d’attraction. En effet, on
la disait capable de vous dévoiler votre futur époux.
Comparaison un peu moins romantique : sa forme de
cicatrice suturée qui inspira aux anciens son nom
 DÉCOUVREZ ET CUISINEZ LES PLANTES SAUVAGES
Mettez de l’Achillée dans votre
pharmacie…
L’achillée millefeuille fait partie des pharmacopées
officielles de plusieurs pays européens et de l’Inde.
Par voie interne, elle contribue à traiter les infections
respiratoires, et par voie externe à soigner les bles-
sures et les inflammations de la peau. Utilisée en
mélange avec d’autres plantes elle soigne le rhume,
les troubles digestifs et ceux liés au foie.
Attention toutefois, certains composants de l’achillée
sont neurotoxiques et abortifs. La plante est donc
contre-indiquée pour les enfants de moins de 12 ans,
les femmes enceintes et les personnes prenant un
traitement fluidifiant sanguin.
Elle peut provoquer des réactions allergiques chez
les personnes sensibles aux plantes de la famille des
astéracées : marguerite, aster, camomille, pissenlit…
Par voie interne, son huile essentielle doit être
employée sous la supervision d’un aromathérapeute
dûment formé.
Pour vos tisanes
Au retour de la cueillette, faites sécher les sommités
fleuries soit en bouquet la tête en bas, soit juste étalées
sur des claies ou sur des cagettes empilées les unes sur
les autres. Il est important que la plante soit à l’abri de
la lumière et dans une pièce relativement ventilée et
non humide.
Utilisez 10 g de sommités fleuries séchées pour 500 ml
d’eau. Laissez infuser une dizaine de minutes et buvez
dans la journée, de préférence 15 minutes avant les
repas. Cette infusion améliorera votre digestion,
calmera vos inflammations et soulagera vos douleurs
menstruelles.
19
…Et dans votre cuisine !
Le goût agréable de l’Achillée varie en fonction du
climat et de la richesse du sol. Lorsqu’elle pousse dans
un sol riche, humide et argileux, elle a très peu de
goût et d’odeur. Dans un sol sec et rocailleux, elle
développe beaucoup plus de saveurs. Vous constate-
rez ces variations en froissant une feuille entre vos
doigts pour la sentir. Les plantes ont la plupart du
temps le goût de leur odeur. À l’exception des plantes
aromatiques, froisser et écraser les fibres de la plante
est le moyen le plus efficace de se familiariser avec son
parfum. Vous verrez les odeurs évoluer en autant de
goûts différents que vous pourrez révéler dans vos
recettes. Certaines saveurs viennent des molécules
volatiles et subtiles et il faudra alors manger la plante
crue pour en bénéficier. Pour démarrer votre aven-
ture culinaire avec l’achillée millefeuille, je vous
propose une recette qui évoque le Proche-Orient.
Recette de houmous à l’achillée
Ingrédients :
• 200 g de pois chiches
• 80 ml d’huile d’olive
• 3 poignées de jeunes feuilles d’achillée
• 2 cuillerées à café de jus de citron
ou de vinaigre de cidre
• 2 pincées de sel
1. Faites tremper les pois chiches 24 heures pour
commencer une germination, ce qui facilitera leur
digestion.
2. Faites-les cuire à grande eau environ une heure.
3. Égouttez les pois chiches. Vous pouvez retirer la peau
transparente pour éviter des ballonnements car elle est
assez indigeste.
4. Mixez tous les ingrédients.
5. Ce houmous est délicieux tartiné sur du pain ou
comme sauce, en complément protéique avec des
légumes et une céréale. C’est la garantie d’un bon
repas, original et équilibré !
Christophe de Hody
Naturopathe
 LES PLANTES DU BOUT DU MONDE
20
Sensuelle et sauvage, l’incroyable
végétation sibérienne
Froid intense, épaisse couche de neige et forêt profonde, voilà ce qu'évoque la
Sibérie. Pourtant, pendant le bref été, l'exubérance de la végétation se manifeste.
Toutes sortes de plantes germent, croissent et se multiplient à l'envi pour le plus
grand bonheur du botaniste et du cueilleur.
Autour de Novossibirsk, capitale de la Sibérie, la forêt
a été dégagée, mais elle n’est jamais loin. Le long des
routes qui la traversent, de grands panneaux pré-
viennent les promeneurs : « Attention aux tiques ».
La borréliose est présente depuis plusieurs années et
de nouveaux cas se déclarent régulièrement parmi les
cueilleurs de champignons ou de baies, nombreux à
vivre des produits de la forêt.
Derrière le marché, dans d’étroites ruelles, de vieilles
femmes viennent quotidiennement s’installer sur des
étals de fortune pour assurer leur retraite en vendant
les fruits de leur récolte ou les confitures qu’elles en
ont confectionnées.
Petites cerises amères du merisier à grappes (Prunus
padus – tcheremoukha) dont les amandes sont moulues
pour faire des fonds de tarte. Fruits acides et amers
du sorbier des oiseleurs de Sibérie (Sorbus sibirica –
riabina) qui servent également à préparer une boisson
désaltérante, le mors, très appréciée en été. Grosses
cenelles orange ou rouges d’une aubépine locale
(Crataegus sp. – boïarka). Argouses dodues et rutilantes
(Hippophaë rhamnoides – oblepikha) gorgées de vitamine
C. Mûres acidulées de la ronce bleue (Rubus caesius –
ejevika), etc.
Des remèdes populaires
contre le cancer
Comme dans tous les pays slaves, les champignons
ont la cote. En saison, ils sont vendus frais, mais on
en trouve toute l’année en bocaux, lactofermentés.
Avec les choux et les concombres, ils constituent les
indispensables conserves dans ces régions où l’hiver
est interminable. Sur un étal de plantes médicinales,
parmi diverses herbes aux noms imprononçables, un
curieux spécimen attire mon attention : on dirait un
morceau de bois brûlé. Il pousse sur les bouleaux de
la taïga qu’il parasite. C’est le tchaga (Inonotus obliquus),
au nom tiré de la langue des Komi, une ethnie sibé-
rienne. Très apprécié en médecine populaire, le
tchaga est réputé pour aider à combattre le cancer
et à éliminer de l’organisme les matières radioactives
absorbées au cours d’une chimiothérapie. Il aurait
aussi des propriétés anti-inflammatoires, renforcerait
le système immunitaire, préviendrait l’asthme et les
allergies, diminuerait le taux de sucre dans le sang et
régénérerait le foie. À l’analyse, il se montre riche en
nombreux nutriments, en bétuline et en acide bétuli-
nique, ce qui en fait un adaptogène avéré.
Traditionnellement, le champignon est réduit en
poudre fine avant d’être bouilli dans de l’eau, mais
pour extraire au mieux les principes actifs, il est
conseillé de faire macérer le résidu dans de l’alcool –
l’omniprésente vodka…
La médecine par les plantes
est toujours vivace ici, car
les Sibériens ont compris
qu’il valait mieux compter
sur soi que sur l’Etat pour
vivre et se soigner. Sur l’un
des stands de plantes médi-
cinales, je remarque de
petites bouteilles d’huile
verdâtre, portant la mention « boligorova », terme
qui désigne la grande ciguë (Conium maculatum).
Étonnant ! Serait-ce pour préparer des vinaigrettes
anti-belles-mères ? En discutant avec la vendeuse,

j’apprends que cette huile de ciguë s’emploie en
onctions sur la peau pour soigner le cancer, au niveau
de la partie atteinte. Est-ce que ça marche ? « Mais
oui, bien sûr ! ». Je n’en apprendrai pas plus…
Du camping vraiment sauvage
Un ami m’a invité à aller camper quelques jours dans
la taïga. Une telle proposition ne se refuse pas. Notre
destination est le village de Mirni où nous attend Alexeï,
chasseur de son état. Rond comme une bille et carré
comme un bûcheron, il vit avec sa femme et ses enfants
dans une maison de bois chauffée par un gros poêle en
pierre déjà en service en cette fin d’été. C’est qu’ici, l’hiver,
la température descend sans sourciller au-dessous de
-50 °C. On n’a pas droit à l’erreur : la réserve de bois
devant l’isba et les grandes jarres pleines de provisions
témoignent de la prévoyance des habitants.
Le lendemain, nous partons pour notre expédition dans
la taïga. Alexeï nous guide. Ses gestes, ses mots, tout
en lui parle de la forêt et de l’amour qu’il lui porte. Le
ciel se couvre, des gouttes tombent et de larges éclairs
zèbrent les nuages. Intérieurement, je me félicite
d’avoir apporté pull et vêtements de pluie. Dans la vase,
au bord d’un ruisseau, Alexeï nous montre une large
trace qu’il affirme appartenir à un ourson. « Un bon
présage ! » dit-il. Quant au reste de la faune, il se
Mesure et démesure de la taïga
Étendue sur le nord de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique, la
taïga forme la plus grande surface boisée de la planète. De-
puis que les hommes l’ont colonisée, elle a été largement
défrichée pour cultiver d’immenses champs de pommes de
terre, de betterave ou de tournesol, mais certaines parties
n’ont encore jamais été exploitées et la surface boisée reste
immense. La taïga de Sibérie orientale couvre quelque
4 millions de kilomètres carrés, soit huit fois la France. Elle
ne comporte toutefois que 1 400 espèces végétales, alors
que l’Hexagone à lui seul en héberge trois fois plus. C’est
qu’ici les plantes doivent s’adapter à des conditions hiver-
nales exceptionnelles, jusqu’à -70 °C.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la neige abon-
dante qui forme un manteau de 1,50 m ou plus en hiver pro-
LES PLANTES DU BOUT DU MONDE
21
manifeste surtout par une abondance d’énormes
moustiques apathiques, finalement peu gênants.
Une amante à nulle autre pareille
Le tonnerre se rapproche et dès que nous pénétrons
sous le couvert forestier, il se met à pleuvoir. La taïga
est belle. Les arbres morts s’étalent en tous sens et
rendent notre progression difficile. Les moindres
lieux ouverts débordent de hautes plantes très denses
qui nous ralentissent franchement. Les herbacées sont
gigantesques, ce qui m’étonne sous ce climat si rude.
Une berce (Heracleum dissectum), connue pour être
comestible, dépasse trois mètres de hauteur, avec
des feuilles énormes. Une angélique (Angelica decur-
rens) souvent récoltée pour ses vertus toniques et
digestives est ici à peine moins haute.
Parmi ces rencontres végétales figure un curieux
aconit (Aconitum volubile) qui s’enroule autour des
autres plantes. Par son port et ses petites fleurs bleu
pâle, il se distingue d’une autre espèce bien plus toxique
(Aconitum septentrionale), jadis employée pour empoi-
sonner les flèches de guerre. J’observe des buissons
de spirée, plusieurs églantiers, une curieuse Astéracée
dont les pétioles sont bordés d’une aile découpée, une
légumineuse arbustive que je pense être un Caragana,
une Rosacée aux fruits bleus, un sorbier des oiseleurs
aux micro-fuits aromatiques et amers, un groseillier
rouge dont je me délecte des fruits acides, tout cela
sur fond d’épicéas, de sapins, de bouleaux, de trembles,
de peupliers et de saules. Quelle merveille !
Ainsi que le dit Alexeï, la taïga est un être vivant.
Il l’aime sous la pluie comme sous le soleil, sous
la neige hivernale comme dans la chaleur de l’été.
La taïga, me dit-il, est une femme qu’il faut aimer
inconditionnellement, totalement.
tège le sol. Ce dernier ne gèle pas et les micro-organismes
travaillent toute l’année, comme sous les Tropiques. Le
sol est donc très riche, ce qui explique la haute taille des
plantes herbacées de la taïga.
La forêt, composée majoritairement dans les zones les
plus sèches de bouleaux (Betula pendula), de trembles
(Populus tremula), d’épicéas (Picea obovata), de sapins
(Abies sibirica) et de pins (Pinus sylvestris) est en relati-
vement bon état. Elle est exploitée pour le bois et, de ce
fait, les gros arbres sont rares. On les rencontre dans les
endroits les moins accessibles où, compte tenu des condi-
tions climatiques, ils n’atteignent cependant jamais une
taille extraordinaire.
François Couplan
Ethnobotaniste
 LIVRES DU MOIS
22

Dictionnaire complet des hydrolats et eaux florales

De Jean-Philippe Zahalka - Editions du Dauphin, 2017 - 224 pages - 20 €
Les livres qui traitent des hydrolats sont rares. Voici enfin un ouvrage sérieux et
complet pour se familiariser avec 100 hydrolats parmi les plus intéressants. Issus de la
distillation des huiles essentielles, les hydrolats sont en quelque sorte la version soft de
l’aromathérapie. Particulièrement adaptés pour les personnes sensibles, dont les
enfants, ils s’utilisent sans danger et agissent en douceur sur de très nombreux pro-
blèmes. Ce livre présente leurs propriétés respectives pour traiter 100 pathologies.

Les clés de l’alimentation anticancer

Du Dr Jean-Christophe Charrié, Maryse Souffland-Groussard et Sophie Bratczak -
Editions Terre Vivante, 2017 - 320 pages - 23 €
« Madame, si vous refusez l’opération, vous ne serez plus là à Noël », s’entend dire Maryse à
l’automne 2011, alors qu’elle vient de décliner, à cause d’une allergie grave aux produits
anesthésiants, une intervention chirurgicale pour soigner son cancer du sein. Son
médecin, le Dr Charrié, accepte de respecter et accompagner sa démarche à condition
qu’elle suive des principes nutritionnels précis. Noël 2016 : le cancer de Maryse a
régressé et elle mène une vie normale et pleine d’entrain… Fruit d’une rencontre entre
une patiente, son médecin et une journaliste, cet ouvrage présente des principes
nutritionnels essentiels pour lutter contre le cancer et les maladies inflammatoires. Le
fonctionnement de la cellule cancéreuse, les facteurs de risque, les aliments et plantes
interdits et à favoriser y sont répertoriés, le tout agrémenté de 175 recettes.

Les meilleures méthodes naturelles pour arrêter de fumer

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sant de vraies solutions durables et naturelles. Les auteures développent une approche
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Salon International
de l’Orchidée & Co
Du 9 au 11 février 2018,
Espace culturel des Terres
blanches, à Bouc-Bel-Air (13)
www.orchidays.com
Ce salon est une grande exposition
d’orchidées et de bonsaïs sur 1 400 m².
Des exposants de qualité y présenteront
leurs plus beaux spécimens. Vous y
croiserez des plantes tropicales rares,
carnivores, hors-sol, bonsaïs ou
ikebana, art floral japonais ancestral.
Les bénéfices de ce salon seront
redistribués à des associations
caritatives.
Salon bien dans ma vie
Du 10 au 12 février 2018,
Parc des Expositions, Pau (64)
www.salonbiendansmavie.fr
Un salon exclusivement réservé
au bien-être sous toutes
ses formes. De nombreux
exposants ainsi que des ateliers
et conférences animeront
les journées. Géobiologie,
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huiles essentielles, yoga et
même tricothérapie seront au
programme.
Salon bien-être,
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Du 16 au 18 février 2018,
Parc des Expositions, Pontivy (56)
www.salon-bien-etre-bretagne.com
Ce salon breton offre des rencontres
entre le grand public et les profes-
sionnels. Près de 70 exposants
proposeront leurs produits alimen-
taires, cosmétiques, d’écoconstruc-
tion ou compléments alimentaires.
Différents experts interviendront
en conférence pour traiter des
médecines complémentaires, du
développement personnel, de
l’écologie ou encore de l’économie
solidaire.
Pour mémoire, toutes les notions fondamentales
abordées dans ce magazine sont expliquées en
détail dans le dossier spécial La Phytothérapie,
tout savoir pour bien commencer. N’hésitez pas à
vous y reporter.
Petit rappel :
HE = Huile Essentielle
HV = Huile Végétale
CH = Centésimale Hahnemannienne
TM = Teinture Mère
AGENDA
23
I journées du GETCOP :
res
la réflexothérapie
Les 2 et 3 mars 2018, Nancy (54)
www.journeesgetcop2018-
reflexotherapie.com
Des communications scientifiques
sur différentes thérapies-réflexes
seront diffusées en séances
plénières. Les professionnels
inviteront le grand public à
participer à des ateliers d’infor-
mation et de démonstration
notamment sur l’aromathérapie,
l’arthérapie, l’ayurvéda, l’hypnose,
la nutripuncture, le shiatsu et
bien sûr la réflexothérapie.
Stage de permaculture
Du 3 au 9 mars 2018,
à l’Oasis de Serendip, Eurre (26)
www.oasisdeserendip.net
Contact : 06 88 14 71 83
Ce stage s’intitule « Concevoir et
implanter une forêt comestible »,
ce qui en annonce clairement la
couleur ! La permaculture est en effet
un moyen de profiter de l’abondance
de la nature sans vouloir à tout prix
la contrôler. Cette formation vous
aidera à comprendre les multiples
dimensions de la permaculture, sa
méthode de conception, son éthique,
sa philosophie.
Stage découverte
des salades sauvages
Les 16 et 17 avril 2018 à Sainte
Croix-Vallée-Française (48)
http://www.planteinfuse.net/lire/
index.php?rubid=35
Ce stage de deux jours est organisé
par l’association « La Plante infuse ».
Son objectif et d’apprendre à
reconnaître les plantes comestibles.
Les sorties se feront au cœur du
Parc National des Cévennes. Les
cueillettes et préparations réalisées
serviront à agrémenter le pique-
nique de chacun.
Crédits photos : © Abracadabraaa - © angelinast - © Foxyliam
- © Peratek - © solprincipe - © Andrey Kozyntsev - © Anna
Gratys - © Antonina Petrenko - © APugach - © Cora Mueller
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© By Graham Burnett (Permaculture, a Beginners Guide) via
Wikimedia Commons - © By Root66 via Wikimedia
Commons | © nicolas.boullosa - © Milkwood.net -
© Véronique Chabernaud - © François Couplan
 LIVRES DU DES
COURRIER MOISLECTEURS
24
Alfalfa et cancer du sein
Je souhaite savoir si un lien est possible entre alfalfa et
cancer du sein ?
Valérie L.
L’action œstrogénique de la luzerne ou alfalfa
(Medicago sativa) peut influencer le système hormo-
nal. Sans antécédent de cancer hormonodépendant,
c’est une excellente protectrice pour la femme
ménopausée, de par son soutien hormonal et son
apport généreux en nutriments : protéines, silicium,
calcium, potassium, phosphore, magnésium, fer,
zinc, cuivre, sélénium, vitamines A, C, D, K et B.
La luzerne est d’ailleurs conseillée pour prévenir
l’ostéoporose et les maladies cardiovasculaires.
En cas d’antécédent de cancer du sein, elle reste
contre-indiquée par précaution, surtout sous
forme de cure longue ou en trop grosse quantité.
Cependant, on avance des bienfaits préventifs sur
tout type de cancer grâce à son pouvoir antioxydant.
Vous noterez que la présence de vitamine K fait
contre-indiquer l’alfalfa en association avec des
médicaments anticoagulants ou hypoglycémiants.
Partez à la rencontre des plus grands
connaisseurs du monde des plantes !
Retrouvez Alessandra Moro Buronzo, la rédactrice
en chef de votre mensuel Plantes & Bien-Être, dans
une aventure exclusive sur les plantes et leurs
bienfaits.
Par son intermédiaire, rencontrez les plus
grands spécialistes des plantes, apprenez
à travers leur expérience et transmettez
ce précieux savoir à vos proches.
Si vous souhaitez en savoir plus sur
Les Rendez-vous de Plantes & Bien-Être
utilisez ce lien :
http://bit.ly/RDV-PLANTES
Vous pouvez aussi consulter ce numéro
sur Internet grâce au lien suivant : https://sni.media/LECT
Des mucosités dans la gorge
Auriez-vous un conseil efficace pour traiter un problème
de mucosités ? J’ai des glaires dans le fond de la gorge
que j’essaie d’évacuer en me raclant fortement et très
souvent la gorge. Il ne semble pas y avoir d’infection.
Christian C.
Un problème de mucosité peut être dû à une sur-
charge bien connue en naturopathie, la « mucose
toxique ». Ces mucosités adhérentes et excessives
peuvent être éliminées de deux façons. D’abord en
limitant au maximum les aliments dits mucoproduc-
teurs, c’est-à-dire les sucres rapides, les céréales,
surtout celles raffinées et qui contiennent du gluten,
les laitages et les graisses après 16 h 00. En parallèle,
il peut être utile de stimuler la fonction hépatobiliaire
et le drainage intestinal. Pour cela, un apport supérieur
en fibres végétales est de mise, accompagné d’une cure
de plantes amères. La gentiane par exemple stimulera
tout le tractus digestif et favorisera les éliminations.
Vous pouvez la prendre en gélules ou en extrait
hydroalcoolique, en suivant les recommandations
du fabricant, durant deux mois. Derrière cet encom-
brement peut également se cacher un problème de
candidose qui d’ailleurs se nourrit allègrement de tous
les glucides alimentaires. Le Candida est un micro-
champignon qui se développe aussi sur un terrain
acide et humide. D’où l’intérêt de supprimer la source
d’humidité que sont les aliments mucoproducteurs et
d’activer le flux biliaire qui alcalinise l’intestin. Si le
problème est ancien, il faut compter au moins trois
mois pour espérer des résultats.
Pour vos questions, écrivez-nous à :
SNI Éditions - CS 70074
59963 Croix Cedex - FRANCE
ou à
www.santenatureinnovation.com/contact/
Dans votre prochain numéro
• Elles sont huit et elles chassent les tendinites !
• Les secrets de phytothérapie des amérindiens
• Gingembre : faites le bon choix !
• Les plantes qui protègent le cœur
• Une tisane pour enrayer la goutte