Sommaire

Dossier médical
Les plantes du sevrage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Rencontre avec Charles Garcia
Un herbaliste hors norme
au service des plus démunis. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Le bon choix
Un cœur d’or pour un foie au top !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Naturopathie
Bronchite, asthme allergique, etc.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Les plantes du bout du monde
La médecine kanake. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Homéopathie
De raisin redoutable à remède efficace. . . . . . . . . . . . . . . 19
Cultivez vous-même
L’ail : une tête bien faite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

ISSN 2296-9799 ■ N° 56 ■ JANVIER 2019 Et aussi : des news, les livres (p. 22), l’agenda (p. 23)
et le courrier des lecteurs (p. 24)
Le meilleur de l’information sur les plantes au service de votre santé

Les plantes
Édito
« Continuez comme ça ! »

du sevrage
Je vous avoue que
ça fait chaud au cœur
de l’entendre. C’est la
phrase que vous, les
abonnés de Plantes
& bien-être, m’avez
Tabac, alcool et médicaments…
répétée lors de notre
rencontre au Congrès organisé par l’IPSN
à Marseille, le mois dernier. L’homme et les drogues… une histoire vieille
J’ai eu l’immense plaisir de pouvoir enfin comme le monde ! Que le motif soit culturel,
mettre des noms sur des numéros d’abon-
nement : Dominique, Marie-Madeleine, religieux, initiatique ou thérapeutique, les
Sandrine, Frédéric, Soufiane, Christine, psychotropes ont toujours fait partie intégrante
Régine… Je voudrais tous vous citer ! Vous
êtes médecins, thérapeutes, curieux, pas- de la vie des hommes. Mais que faire quand
sionnés des plantes et de soins naturels… leur usage devient addiction ?
Tous, vous nous avez remerciés pour
ce journal que vous définissez comme
rigoureux, sérieux, intelligent, ouvert, « Il n’existe pas de sociétés sans drogues »
fouillé, complet, agréable, varié. Vous ne
savez pas à quel point vos témoignages
Le rythme effréné et les modes de vie stressants de nos sociétés
nous encouragent et nous poussent vers
l’excellence que nous essayons de garder
modernes ont poussé la consommation de produits psychoactifs à
en ligne de mire, numéro après numéro. atteindre des niveaux sans précédent. Ce phénomène s’est déroulé
Continuez à nous écrire ! à deux niveaux avec, d’une part, la surconsommation de substances
Vos témoignages, vos recettes et vos
légales comme l’alcool ou le tabac, mais aussi les anxiolytiques
photos de plantes sont précieux. Nous ou les somnifères et, d’autre part, la tentation grandissante de
pouvons être fiers de cette communauté toucher à des produits illégaux : cannabis, cocaïne, héroïne…
à laquelle nous appartenons, celle des
amoureux des plantes et de la nature. Pour toutes ces substances, dès qu’il y a accoutumance, des effets
Alors partageons nos connaissances sur le bien-être et la santé apparaissent qui peuvent entraver la vie
pour que le savoir lié aux plantes médici- des personnes concernées.
nales perdure.
Toute l’équipe de Plantes & Bien-être se
joint à moi pour vous souhaiter une belle Zone de récompense en surchauffe
et heureuse année 2019 !

Alessandra Moro Buronzo

La sensation de plaisir est le résultat d’interactions chimiques
complexes dans notre cerveau. L’euphorie addictive d’une activité
physique, le plaisir de reprendre du chocolat et l’envie irrépressible
 DOSSIER MÉDICAL
2

de se droguer à nouveau ont un Quand la dépendance en considération, et cela sans comp-

point commun : ils stimulent le
« circuit de récompense ». Ce circuit
nerveux cérébral a été identifié
il y a une trentaine d’années par
les scientifiques. C’est une produc-
tion locale accrue de dopamine qui
provoque cette sensation de plaisir.
Mais à la différence du sport et du
chocolat, la drogue provoque une
sécrétion encore plus rapide et
importante de dopamine, qui affole
nos neurones : c’est l’addiction !
Normalement, d’autres systèmes
cérébraux de contrôle – fonction-
nant avec la sérotonine, la noradré-
naline, le GABA et le glutamate
– permettent de moduler les
impulsions, donc les envies,
en régulant les réponses. Mais avec
les drogues, ces systèmes de contrôle
finissent par devenir inefficaces et
toute stimulation intense va provo-
quer un besoin souvent irrépressible
et compulsif de consommer la
substance impliquée.
néocortex
limbique
reptilien
(archaïque)
nous guette…
Karim, fumeur intensif
depuis ses 20 ans
« Comme beaucoup d’étudiants,
je crapotais au lycée, puis j’ai com-
mencé à fumer régulièrement à la
fac. Au départ, je suivais le groupe
pour me donner de la contenance.
Assez rapidement, j’ai éprouvé
le besoin de fumer seul pour me
détendre ou me concentrer au
travail. » Karim a aujourd’hui la
quarantaine. Il éprouve le besoin
d’arrêter de fumer pour devenir
père. Il a essayé sans succès diffé-
rentes méthodes de sevrage,
notamment le bupropion
(Zyban®) prescrit par son méde-
cin, qui lui a occasionné des
insomnies importantes ainsi
qu’un début de dépression.
Les patchs de nicotine lui font du
bien, mais ils sont loin d’être suffi-
sants. À chaque fois, il replonge.
C’est que la nicotine n’est pas la seule
substance, dans la cigarette, à contri-
buer à l’addiction. Il y a aussi la
cotinine, la nornicotine, l’acétaldé-
hyde, les bêta-carbolines, les Imao1…
et certains additifs comme le men-
thol. Tous ces facteurs sont à prendre
ter le terrain du fumeur (sa géné-
tique) et la pression de son environ-
nement. Sur les conseils d’un ami,
Karim a décidé cette fois d’opter
pour des méthodes naturelles.
Marie, buveuse mondaine
depuis 10 ans
Suite à une remarque désobli-
geante de son époux, Marie fait
évaluer sa consommation d’alcool
par son médecin traitant. Après un
questionnaire et une prise de sang
orientée, le verdict tombe : comme
2 millions de personnes en France,
Marie est alcoolique. Elle souffre
d’une addiction à l’alcool qu’elle
n’a pas vue venir. Pourtant,
elle sentait bien qu’en buvant
moins, elle devenait plus irritable
et facilement anxieuse. Après une
prise en charge psychothérapeu-
tique et l’inscription à un groupe
de parole, Marie décide de renfor-
cer la prescription de baclofène de
son médecin avec la phytothérapie.
David, bouffeur de calmants
depuis son licenciement2
L’arrêt de son activité profession-
nelle a été pour David un choc

Pas tous égaux face au tabac

La cigarette a supplanté tous les autres produits à base de tabac.
Avec elle, la nicotine est délivrée au cerveau en quelques secondes seu-
lement. Ce « flash » de nicotine augmente l’attention, la concentration,
et joue un rôle anxiolytique et antidépresseur. Autant d’effets recherchés
consciemment ou inconsciemment par le fumeur. Et comme la nicotine
s’élimine rapidement de l’organisme, le fumeur est incité à fumer régu-
lièrement dans la journée. Une personne fumant un paquet par jour peut
inhaler jusqu’à 200 bouffées pour bénéficier de ces effets positifs.
Malheureusement, tous les fumeurs ne sont pas égaux devant la cigarette.
On estime que 30 à 50 % d’entre eux deviendront dépendants au tabac
comme Karim. Un fumeur désirant arrêter doit au préalable tester le niveau
Entrées sensorielles de sa motivation car « désir » n’est pas équivalent à « volonté ». Pour ce
faire, il existe des tests d’évaluation en ligne. Ensuite, on peut évaluer son
Voies nerveuses à dopamine
niveau de dépendance à la nicotine par le test de Fagerström. Si la motiva-
Noyau accumbens tion est là, on peut entreprendre une méthode de sevrage2.
Aire tegmentale ventrale

1. Inhibiteur de la monoamine oxydase (substance antidépressive présente dans la fumée de cigarette).

2. Voir le site http://www.tabac-info-service.fr
 DOSSIER MÉDICAL
3

émotionnel important. après semaine, une décroissance ▪▪ L’huile essentielle de litsée

Rapidement, les troubles
du sommeil et l’angoisse de ne
pas retrouver de travail, ont fait
basculer sa vie dans l’inquiétude
permanente. Dans un premier
temps, David était soulagé par
les anxiolytiques et les somnifères
prescrits par son généraliste.
Pour autant, depuis qu’il a retrouvé
un emploi stable, il n’arrive plus
à se passer des petites pilules, qui
l’empêchent d’avoir les idées claires.
David a lu dans un magazine qu’il
était possible de tenter un sevrage
progressif à l’aide de plantes médi-
cinales : il en parle à son médecin
et passe à l’action.
Sevrage :
mode d’emploi
très progressive des substances
addictives que de tout arrêter d’un
coup. On réduira donc petit à petit
le nombre de cigarettes, de verres
d’alcool ou la posologie des
comprimés3.
Cela dit, il existe une exception :
les antidépresseurs. Avec eux,
un arrêt progressif mais complet
est nécessaire avant d’utiliser les
plantes du sevrage4. Ce cas précis
implique d’ailleurs une surveil-
lance médicale.
Le relais avec les plantes du sevrage
ne se fera qu’à la fin du traitement
médicamenteux afin de prévenir
le syndrome sérotoninergique5
pouvant survenir en cas
d’interactions.
citronnée, Litsea citrata
La litsée citronnée, également
appelée verveine exotique, produit
une huile essentielle aux proprié-
tés sédatives, calmantes et antidé-
pressives, grâce à sa teneur singu-
lière en citrals. Ces molécules
inhiberaient de surcroît une
enzyme transformant la nicotine.
Pour bénéficier des propriétés
de ces huiles essentielles, déposez
deux gouttes de chaque sur un
mouchoir en tissu que vous
respirerez plusieurs fois par jour,
particulièrement au moment
des pulsions.
Les duos gagnants 6

Les plantes qui vont aider Karim, ▪▪ Sevrage tabac : valériane

Marie et David agissent toutes
sur les centres de contrôle qui
modulent les pulsions et les envies.
En fonction de la situation, un duo
de plantes pourra être proposé
pour compenser au mieux les
effets inhérents à toute tentative
de sevrage. Il sera toujours souhai-
table d’y associer l’aromathérapie
du sevrage par voie respiratoire.
Un suivi par le médecin traitant
est souhaitable pour évaluer la
progression du sevrage. Comptez
plusieurs semaines, voire plusieurs
mois, si nécessaire. L’idéal est de se
fixer une date de début mais pas
de fin, pour éviter toute pression
supplémentaire, facteur de stress
contre-productif.
Le jour J, on pourra entamer le
sevrage en continuant de consom-
mer les substances addictives en
parallèle de l’utilisation du duo
plantes/aromathérapie. En effet,
il est plus facile d’opérer, semaine
L’aromathérapie et passiflore
du sevrage ▪▪ Sevrage alcool : kudzu
et passiflore
À elles seules, les huiles essen- ▪▪ Sevrage calmants : eschscholzia
tielles ne sauraient constituer et valériane (somnifères), rhodiole
un sevrage suffisant. Mais asso- et passiflore (anxiolytiques), safran
ciées à certaines plantes, elles et griffonia (antidépresseurs)
renforcent les effets du sevrage
par leur capacité à stimuler les
récepteurs olfactifs. Voyons Le talon d’Achille
ensemble les deux huiles essen- de l’iboga
tielles les plus efficaces dans cette
application, en inhalation. L’iboga est une plante afri-
caine, probablement la plus
efficace pour le sevrage des
▪▪ L’huile essentielle d’angélique, drogues dures. Malheureuse-
Angelica archangelica ment, la demande croissante
des pays occidentaux et le
Elle contient des principes actifs trafic international échappant
terpéniques freinant notre système aux autorités ont récemment
nerveux autonome. Pour faire engendré une inflation spec-
simple, elle permet d’éviter les taculaire de son prix. De quoi
susciter bien des intérêts et
débordements du système sympa- mettre en danger les réserves
thique impliqué dans les réactions d’iboga du Gabon... au dé-
réflexes du sevrage, comme l’aug- triment des tradipraticiens,
mentation du rythme cardiaque ou gardiens des pratiques ances-
de la tension artérielle, tout en trales6.
favorisant la détente et le sommeil.

3. Demi-dose de calmant ou prise de la dose un jour sur deux par exemple.

4. Il s’agit bien des plantes et non de l’aromathérapie. Même avec les antidépresseurs, l’aromathérapie du sevrage interviendra le plus tôt possible, de préférence dès
lors qu’on a décidé de diminuer les doses d’antidépresseurs.
5. Complication potentiellement létale due à la consommation de psychotropes. Il se caractérise par une altération de l’état mental et par la présence de troubles
neurovégétatifs et neuromusculaires.
6. Pour plus de détails : http://gabonreview.com/blog/iboga-trafic-contrefacon-pillage-et-massacre-de-lame-du-gabon/
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4
Valériane
Provenance : Europe, Asie
et Amérique du Nord
Famille : Valérianacées
Partie utilisée : racine et rhizome
Principes actifs principaux :
valépotriates, flavonoïdes
(méthylapigénine et hespéridine)
Malgré son odeur singulière
et repoussante pour les humains,
la valériane, Valeriana officinalis,
était déjà préconisée pour les
contractions nerveuses ou en
remède à l’insomnie, dans la Grèce
antique. Les médecines chinoise
et ayurvédique la considèrent
également comme un calmant et un
inducteur de sommeil. Enfin, des
organismes de référence comme
la commission E allemande, l’Escop
et l’OMS, reconnaissent l’efficacité
de la valériane pour traiter l’agita-
tion nerveuse et l’anxiété, fré-
quentes lors des sevrages.
Mode d’emploi : Décoction
et même bain à la valériane seront
les bienvenus pour prévenir les
états anxieux dans tout sevrage.
Le plus simple est d’utiliser une
solution glycérinée sans sucre ni
alcool de type EPS, à raison d’une
à deux cuillères à café par jour.
Notez qu’il est facile de se procurer
dans le commerce des préparations
contenant à la fois de la passiflore
et de la valériane.
Passiflore
Provenance : Europe, Amérique
du Nord et Asie
Famille : Passifloracées
Partie utilisée : parties aériennes
Principes actifs principaux :
alcaloïdes indoliques du groupe
de l’harmane
Les explorateurs espagnols ont
découvert la passiflore, Passiflora
incarnata, au Pérou en 1569, mais
les Aztèques connaissaient déjà
ses propriétés. Au XVIIe siècle,
les Espagnols ont introduit la plante
en Europe où elle fut rapidement
adoptée et intégrée à la pharmaco-
pée mondiale en remède aux
troubles anxieux. Plus tard, les
chercheurs ont commencé à
exploiter les propriétés anxioly-
tiques de la passiflore pour aider
les toxicomanes à surmonter leur
dépendance aux dérivés de l’opium.
Mode d’emploi : En infusion sur
la base de 1 cuillère à café par tasse,
à raison de 2 à 3 tasses par jour.
En teinture mère : 50 à
100 gouttes/jour
Gélules de plante sèche : 1 à 3 g/jour
Attention : des doses trop élevées
et des prises trop nombreuses
peuvent entraîner des maux de tête !
Pavot de Californie
Provenance : Amérique, Chili,
Sud-Ouest de la France
Famille : Papavéracées
Partie utilisée : parties aériennes,
racines
Principes actifs principaux :
alcaloïdes divers
Utilisée à l’origine par les
Amérindiens comme plante
médicinale multifonction, le pavot
de Californie, Eschscholzia califor-
nica, devint rapidement un must
chez les colons, pour traiter les
troubles du sommeil.
L’eschscholzia appartient à la
même famille que le vrai pavot
à opium. On évitera la plante chez
la femme enceinte ou allaitante,
le jeune enfant et les personnes
souffrant de glaucome.
Les effets de l’eschscholzia peuvent
être immédiats, mais aussi parfois
demander une à deux semaines
avant d’être actifs.
Mode d’emploi : En teinture-mère :
50 à 100 gouttes le soir, à renouveler
en cas de réveil nocturne.
En extrait fluide : 10 à 20 gouttes
le soir dans un verre d’eau.
En solution glycérinée sans sucre
ni alcool de type EPS d’eschschol-
zia : 1 à 2 cuillères à café le soir.
Safran
Provenance : Iran, Inde, bassin
méditerranéen
Famille : Iridacées
Partie utilisée : stigmates
Principes actifs principaux :
safranal, crocine
Dans les pays arabes, on utilise
traditionnellement le safran,
Crocus sativus, pour ses propriétés

antispasmodiques, anesthésiques
et comme condiment dans l’ali-
mentation. Dans la médecine
persane, le safran était déjà utilisé
contre la dépression : aujourd’hui
plusieurs études confirment
que la consommation d’extrait
de stigmates de safran permet
d’en réduire significativement
les symptômes.
En cause notamment, la recapture
de la sérotonine dans l’espace synap-
tique, grâce au safranal et à la crocine.
On note généralement l’absence
d’effets secondaires du traitement
au safran, mais son utilisation est
déconseillée par principe aux
femmes enceintes, car il pourrait
provoquer des contractions
utérines.
Griffonia
Provenance : Afrique de l’Ouest
et centrale (Ghana et Côte d’Ivoire)
Famille : Caesalpiniacées
Partie utilisée : graines
Principes actifs principaux :
5-HTP (5-hydroxytryptophane),
lectine
À l’origine, la griffonia, Griffonia
simplicifolia, était utilisée pour
favoriser la fertilité chez les
femmes et pour lutter contre la
malnutrition, par sa richesse en
antioxydants, vitamines et sels
minéraux. Très vite les chercheurs
ont été attirés par sa graine bénéfi-
ciant d’une concentration excep-
tionnelle en 5-HTP, un acide
aminé aussi appelé hydroxytrypto-
phane. Présent naturellement
jusqu’à 3 ou 7 %, le 5-HTP est
un précurseur de la sérotonine,
le neuromédiateur impliqué dans
l’humeur, le sommeil et l’appétit.
Plutôt que d’inhiber la recapture
de la sérotonine dans la synapse,
le 5-HTP intervient comme
matière première pour le cerveau,
où il est transformé selon les
besoins en sérotonine.
Mode d’emploi : On préconise de
prendre l’extrait de griffonia plutôt
dans la deuxième partie de la
journée. Vérifiez bien que l’extrait
contienne au minimum 15 % de
5-HTP. Commencez toujours par
la plus petite dose préconisée au
départ. À ce jour, la littérature
médicale ne mentionne aucun effet
secondaire indésirable.
Rhodiole
Provenance : Europe, Asie
et Amérique du Nord
Famille : Crassulacées
Partie utilisée : rhizome
Principes actifs principaux :
salidroside, rosavine, rhodionisine,
rhodioline
La légendaire force et l’endurance
des grands guerriers vikings
seraient à mettre sur le compte
de la consommation régulière de
rhodiole, Rhodiola rosea. Cette
plante médicinale était tradition-
nellement utilisée en Mongolie,
en Sibérie et en Scandinavie pour
augmenter les capacités physique
et psychique ainsi que la vigueur
sexuelle.
De nombreuses études expérimen-
tales menées sur la rhodiole depuis
les années 1960 en Russie et dans
les pays scandinaves attestent de
son action positive sur le stress
physique et psychique. La plante
stimule les fonctions cognitives
en améliorant la production et le
transport des neurotransmetteurs
cérébraux.
Mode d’emploi : La meilleure
forme pour prendre la rhodiole
est l’extrait sec standardisé,
à raison d’un comprimé le matin
DOSSIER MÉDICAL
5
et le midi. On l’évitera le soir pour
éviter des troubles de l’endormis-
sement. La rhodiole sera à éviter
chez la femme enceinte et allai-
tante, ainsi que chez les personnes
atteintes de troubles psychiques
de type bipolaire.
Kudzu
Provenance : Asie du Sud-Est
Famille : Fabacées
Partie utilisée : tubercules
de la racine
Principes actifs principaux :
isoflavones : puérarine, daidzéine,
daidzne et saponosides
La fécule de kudzu, Pueraria lobata
montana, est utilisée depuis plus
de 2 000 ans en Asie et c’est sans
surprise qu’on la retrouve sur tous
les marchés, dans de nombreux
plats. Mais c’est dans sa racine
que résident ses propriétés les
plus intéressantes.
Ses principes actifs comme
la puérarine interviennent
sur le GABA et la sérotonine,
deux neurotransmetteurs impli-
qués dans les phénomènes
d’addictions.
Le kudzu est efficace pour la
désintoxication alcoolique comme
pour le sevrage tabagique,
ainsi que le révèlent des études
cliniques.
Mode d’emploi : On utilise le
kudzu par voie orale en extrait
standardisé contenant au moins
8 % d’isoflavones. Prenez une
gélule de 500 milligrammes,
trois fois par jour.
 DOSSIER MÉDICAL
6

Top 9
Partie Indication Forme Posologie Remarques
addiction
Pavot de Californie
Eschscholzia californica Prévention
Sommités 1 à 2 cuillères Évitez en cas de grossesse,
syndrome EPS
aériennes à café le soir d’allaitement et de glaucome
de sevrage

Safran
Crocus Prévention Extrait titré 1 gélule
sativus Pistil syndrome en safra- de 15 mg, Évitez en cas de grossesse
de sevrage nal 2 fois/j

Griffonia (5-HTP)
Griffonia Prévention
50 à 100 mg, Plutôt en deuxième partie
simplicifolia Graines syndrome Extrait sec
fois/j de journée
de sevrage

Rhodiole Évitez la prise en soirée, ainsi

Rhodiola Prévention 1 cp de 150- qu’en cas de grossesse,
rosea Racine syndrome Extrait sec 300 mg matin
de sevrage et midi d’allaitement et de trouble
bipolaire

Valériane
Valeriana Prévention
Racine, 1 à 2 c. à café
officinalis syndrome EPS Prudence en cas de conduite
rhizome le soir
de sevrage

Passiflore
Passiflora Prévention Évitez en cas de grossesse,
Parties 50 à
incarnata syndrome TM
aériennes 100 gouttes/j d’allaitement
de sevrage

Kudzu
Pueraria Prévention 1 gélule Évitez chez la femme
Extrait
montana Racine syndrome de 500 mg enceinte, allaitante et en cas
standardisé
de sevrage 3 fois/j de cancer hormonodépendant

Angélique Évitez chez la femme

Angelica Prévention 2 gouttes enceinte, allaitante
Huile
archangelica Racine syndrome sur un tissu
essentielle Photosensibilisante
de sevrage à respirer
en application cutanée

Litsée citronnée
Litsea citrata Prévention 2 gouttes
Huile Évitez chez la femme
Fruits syndrome sur un tissu
essentielle enceinte, allaitante
de sevrage à respirer

Bibliographie :
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Dr Franck Gigon
 NOS EXPERTS ONT LA PAROLE
7

Un herbaliste hors norme

au service des plus démunis
Tout le monde doit pouvoir bénéficier de la phytothérapie ! Tel est le credo
de Charles Garcia, provocateur aux bonnes intentions et herbaliste au parcours
unique. Ancien policier et professeur pour sourds et malentendants, il parcourt
la nuit les quartiers défavorisés pour venir en aide à ceux qui sont dans le besoin.
Ses idées inspirent, impressionnent et parfois déroutent. Ce qui est sûr,
c’est que Charles Garcia fait toujours réagir.

Vous êtes issu d’une famille de curanderos1.

Que gardez-vous de l’enseignement de vos parents ?

Charles Garcia : J’ai tout gardé ! J’ai appris absolument tout entre l’enfance
et l’adolescence : depuis la cueillette des plantes médicinales à leur transfor-
mation, jusqu’au diagnostic, même si c’est illégal en Californie, où seul un
docteur peut poser un diagnostic. J’ai aussi conservé les rites traditionnels,
mélange de catholicisme et de pratiques de natifs californiens.

Utilisez-vous encore des remèdes ou des recettes

Charles Garcia a eu deux car-
rières avant de devenir officiel-
lement herbaliste. La première :
officier de police avec un cursus
en administration et en droit.
La seconde : dans l’éducation
des malentendants. Aujourd’hui,
il dirige l’école californienne
d’Herbalisme hispanique tradi-
tionnel, fondée en 1998 dans la
ville de Richmond, dans la partie
est de la baie de San Francisco.
Adepte d’une médecine herba-
liste de terrain, Charles a traité
et soigné sa famille et ses amis
pendant plus de vingt ans avant
de proposer sa pratique au
public dans les années 1990.
Il continue de traiter les mala-
dies physiques, émotionnelles
et spirituelles dans les commu-
nautés anglo-hispaniques du
nord de la Californie.
« Si vous ne pouvez
donner des soins, donnez
de la compassion. »
issues de cette tradition ?
C. G. : J’utilise encore les remèdes qui m’ont été enseignés par ma défunte
mère, Martha Garcia, qui les a appris de son père Desidro Navarro.
Les « remedios » comme on dit en espagnol sont utilisés contre la fièvre,
les fractures, les déchirures musculaires, un simple rhume, la grippe…
Ma mère avait un an quand l’épidémie de grippe espagnole a tué par
millions dans le monde entier. Son père a utilisé une plante nommée
« racine biscuit » (Lomatium caruifolium) pour combattre ce monstre.
Sa famille ne fut pas touchée.
J’ai aussi appris à utiliser des plantes comme la sierra iris (Iris hartwegii)
pouvant aider à combattre ce qu’on appelait « la maladie du peintre »,
un empoisonnement aux métaux lourds. Trouver cette plante s’appa-
rente à un grand danger car il faut s’aventurer à plus de deux mille
mètres dans nos froides montagnes.
Quel a été votre cursus et à partir de quel moment
décide-t-on de fonder son école ?
C. G. : Suite à une attaque, je ne pouvais plus utiliser mes mains
pour enseigner le langage des signes. On m’a montré une publicité
pour la Pacific School of Herbal Medicine, d’Adam Seller, l’un des
herbalistes les plus pointus de la côte Ouest.
Il a été pour moi un mentor. Il m’a invité à parler de mes propres traditions
au lieu de rester simple étudiant. Après deux années, il m’a finalement dit :

1. Soigneurs de tradition hispanique.

 NOS EXPERTS ONT LA PAROLE
8
« Dégage d’ici. Tu n’as pas besoin de ces leçons.
Tu connais déjà tout ça. Il ne te manque que les noms
latins des plantes. Et tu n’en as pas besoin. Tu ne
pratiqueras jamais comme moi, un Juif maigrichon
d’Oakland. Va, et fonde ta propre école ! » Un jour
ou deux plus tard, ma fille aînée m’a dit : « Papa,
quand grand-mère mourra, tu seras le dernier.
Tu dois commencer à enseigner. » C’était il y a vingt
ans et c’est comme ça que j’ai ouvert mon école.
Existe-t-il des critères spécifiques
pour être reconnu herbaliste aux États-Unis ?
C. G. : Rien du tout. Vous n’avez qu’à poser votre
plaque. Certains États restreignent l’herbalisme
ou l’interdisent totalement, mais les herbalistes font
ce qu’ils ont toujours fait depuis deux mille ans :
ils pratiquent dans l’ombre.
Il y a eu des tentatives pour créer des règles nationales
d’herbalisme par la fascisante Guilde herbaliste
américaine, et j’insiste sur le terme fasciste.
Ils veulent créer un système basé sur leurs seules
idées, ce qui signifierait que les herbalistes tradition-
nels, les herbalistes hispaniques, les guérisseurs
indiens et toutes les traditions de soins afro-américaines
seraient interdits. Heureusement, ils n’ont pas suffi-
samment d’herbalistes dans leur guilde pour appuyer
leur ligne directrice nationale au Congrès.
En quoi votre école est-elle différente
des autres cursus ?
C. G. : Premièrement, je commence par expliquer
qu’être un apprenti est un engagement à plein temps.
Les leçons sont gratuites. Je suis disponible jour et
nuit. Tout ce qu’il vous faut c’est une voiture – ayez
toujours dans le coffre un peu de nourriture et d’eau –,
une dague à racine – que je fournis et fais spécifique-
ment réaliser –, un sac de toile et un bloc-notes.
Ensuite, vous pouvez dire adieu à vos week-ends.
Si vous n’avez pas de place dans votre jardin pour
des plantes, achetez des pots en terre et commencez
à planter. Vous me les apporterez en cas de problème
et je vous expliquerai où vous vous êtes trompé. Quand
vous serez suffisamment capables, vous viendrez avec
moi dans les égouts de Richmond ou d’Oakland pour
soigner les malades, les sans-abri, les malades mentaux.
Si l’odeur vous dérange, la pisse, la merde, le vomi,
vous feriez mieux de rentrer chez vous pour trouver
une école plus calme. Est-ce cruel ? Peut-être…
Mais ceux qui ont passé ces terribles tests ont pu
partir sur des zones sinistrées dans tous les États-
Unis. Ce sont de vrais soigneurs ! Dieu seul sait
combien je les aime.
À l’heure des hôpitaux et des molécules
médicamenteuses, l’herbalisme a-t-il encore
toute sa place ?
C. G. : Aux États-Unis nous n’avons pas de couverture
médicale universelle. Beaucoup de personnes ne
peuvent simplement pas s’offrir un séjour à l’hôpital,
si ce n’est pour mourir. Même dans ce cas, ils fac-
turent le cadavre… Sans blague ! C’est pareil avec les
médicaments. Et puis, il y a des gens qui ne font pas
confiance aux docteurs ni aux hôpitaux. Ils viennent
nous consulter pour de l’aide. Le système de soins
américain est une triste blague.
Qu’est-ce qui fait, selon vous, qu’un herbaliste
est un bon praticien de santé ?
C. G. : La compassion ! Si vous ne pouvez guérir,
donnez des soins. Si vous ne pouvez donner des soins,
donnez de la compassion. Voilà pour commencer.
L’expérience vient ensuite, de plus en plus solide.
Et, enfin, la capacité à déterminer à quel moment
passer le flambeau à un meilleur praticien. Pas d’ego.
Pourquoi avez-vous entrepris de vous préoccuper
des plus démunis ?
C. G. : Ma femme et moi étions sans abri pendant
la fac. Nous vivions dans une tente au pied des pentes
de la Sierra. Notre situation était misérable.
Mais, voyez-vous, les sans-domicile sont invisibles
en Amérique. Ils sont la preuve honteuse que la
société a failli et que ses rêves de grandeur ne sont
finalement que mensonge et illusion. Jusqu’à mon
dernier souffle, j’aiderai ces gens.
Comment faites-vous ou comment font-ils
pour avoir accès aux plantes nécessaires ?
C. G. : Je fournis grâce aux finances que je reçois
pour mes conférences. Comme le faisaient ma mère
et mon grand-père avant elle, je ne facture pas les
clients que je traite. L’argent que je gagne me permet
d’acheter les herbes que je ne peux faire pousser,
les flacons, l’alcool pour les teintures, la cire pour
les baumes et les huiles essentielles. À côté, j’enseigne
aussi l’art de la cueillette sauvage urbaine. Le fenouil,
la laitue sauvage, le pissenlit, l’arnica, la moutarde
sauvage, l’eschscholzia… de nombreuses plantes
peuvent être trouvées dans les allées, les terrains
vagues, les squares et autres voies piétonnières.
Avez-vous une recette favorite
à partager avec nous ?
C. G. : J’ai fait ma propre version du cidre de feu.
Mettez dans un large pot en verre des rondelles

d’oignons, de gingembre, de piment, de cannelle,
quelques oignons doux, de l’ail, du céleri, des tranches
de citron, et du vinaigre de cidre. Traditionnellement,
ma mère aurait ajouté de la tequila, mais une grande
partie de mes clients sont en sevrage. Et puis,
le vinaigre de cidre a meilleur goût. Laissez macérer
un mois. Filtrez. Retirez les résidus et buvez à la
cuillère ou dans un verre d’eau. C’est chaud, mais
efficace pour dégager l’arbre bronchique, apaiser la
toux spasmodique et la fièvre, et faciliter la digestion.
Qu’avez-vous envie de montrer au monde ?
C. G. : Le monde est bien trop vaste. Au fur et à
mesure des conférences, j’ai pu comprendre que je
NEWS
L’ashwagandha au secours
de l’hypothyroïdie subclinique
L’hypothyroïdie
subclinique ou légère
toucherait 8 % de la
population mais elle
est rarement détec-
tée. On la nomme
ainsi car elle ne donne lieu qu’à peu de symptômes,
contrairement à une hypothyroïdie manifeste qui peut
par exemple entraîner de la frilosité, une prise de poids
ou une perte de cheveux. Malgré cette apparence bé-
nigne, un tiers des personnes souffrant d’hypothyroïdie
subclinique évoluera vers une hypothyroïdie confirmée
en l’absence de traitement. Ce ralentissement métabo-
lique peut aussi aggraver d’autres pathologies telles
que le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires
et les troubles neuromusculaires.
Une étude récente1 a mis en évidence l’intérêt de l’ashwa-
gandha, Withania somnifera, plante adaptogène utilisée
en médecine ayurvédique. Une cinquantaine de patients
présentant une légère élévation de la TSH2 avec des taux
de T3 et T4 normaux, signes d’une hypothyroïdie subcli-
nique, ont reçu 600 mg d’ashwagandha contenant 5 %
de withanolides par jour. Après huit semaines de cure, les
niveaux de T3 et T4 avaient significativement augmenté
par rapport au groupe placébo et les taux de TSH avaient
diminué, signe d’une activité thyroïdienne normalisée.
1. Sharma AK, Basu I, Singh S. Efficacy and Safety of Ashwagandha Root Extract in
Subclinical Hypothyroid Patients : A Double-Blind, Randomized Placebo-Controlled
Trial. J Altern Complement Med. 2017 Aug 22. doi : 10.1089/acm.2017.0183.
2. La TSH ou thyréostimuline est sécrétée par l’hypophyse afin de stimuler la
production des hormos thyroïdienne, T3 et T4 notamment.
NOS EXPERTS ONT LA PAROLE
9
m’adressais au cœur du pays. À partir de là, les per-
sonnes feront autant de bien qu’elles le pourront.
Il est toujours possible de s’organiser pour une révolu-
tion douce. Une révolution de compassion et de soins.
C’est précisément cela que j’espère avoir accompli.
Aujourd’hui, la lumière se fait moins vive dans ma
vie ; et, si la Faucheuse vient bientôt, je pourrai
lui cracher au visage, lui serrer la main et lui dire :
« Allons-y… J’ai fait tout ce que je pouvais. »
Propos recueillis
par Alessandra Moro Buronzo
et Benjamin Devauges
Mieux que la ventoline :
l’ardisie crénelée
Les personnes souffrant d’asthme ont toujours
un inhalateur à base de salbutamol à portée de
main : en cas de crise, il dilate les bronches pour
retrouver son souffle. Un principe actif d’origine
végétale pourrait-il remplacer ce médicament ?
Des chercheurs allemands de l’université de Bonn
ont étudié les effets d’un composé répondant
au nom très poétique de FR900359. Ce compo-
sé est extrait des feuilles de l’ardisie crénelée,
Ardisia crenata, petit arbuste décoratif originaire
de Chine. Les chercheurs ont conduit une série
d’expériences sur des souris asthmatiques, des
cellules bronchiques humaines et sur un disposi-
tif reproduisant le système respiratoire avec des
résultats concluants : cette substance est plus
performante que le salbutamol pour décontracter
les muscles thoraciques et permettre à l’air
de circuler plus librement dans les poumons.
La prochaine étape sera donc de tester le produit
chez des volontaires. Une bonne nouvelle pour les
4 millions d’asthmatiques vivant dans notre pays !
Source : Matthey M. Targeted inhibition of Gq signaling induces
airway relaxation in mouse models of asthma. Sci Transl Med. 2017
Sep 13 ; 9 (407). pii : eaag2288. doi : 10.1126/scitranslmed.aag2288.
 LE BON CHOIX
10

Un cœur d’or
pour un foie au top !
Ce vagabond des hauts plateaux d’Amérique du Sud a été introduit en Afrique
au XIXe siècle. Généreux dans l’âme, le chrysanthellum puise ses forces dans
l’ivresse joyeuse des grands espaces rudes et sauvages. Lucide des problèmes
rencontrés par nos contemporains qui, par leurs dérives, subissent de plein fouet
une « magistrale crise de foie collective », le Dr Pierre Couderc1 fut parmi
les premiers à démontrer le potentiel de cette petite merveille végétale.

Notre chrysanthellum, compatissant envers ce foie qui

essuie les ivresses sociétales, malmené par un rythme de
vie destructeur, agit avec diligence sur sa détoxification
et la régénération des principales cellules de l’organe,
les hépatocytes2. En outre, la plante favorise le drainage
biliaire, contribue à l’élimination des triglycérides et du
cholestérol et normalise les taux de graisse dans le sang3.
Elle a même donné de bons résultats auprès des femmes
souffrant du syndrome prémenstruel4 (irritabilité,
dépression, insomnie, migraines, baisse de la libido, etc.).

Que les problèmes hépatiques soient d’ordre infec-

tieux ou éthylique, le chrysanthellum saura en faire
son affaire. Il est capable d’interférer avec le métabo-
lisme de l’alcool pour protéger les hépatocytes et
atténuer les désordres induits par une consommation
excessive5. Son action se déploie jusque dans la sphère
urinaire, où il vous aidera en cas de calculs rénaux
Nom latin : Chrysanthellum americanum ou de problèmes d’élimination.
Nom commun : camomille d’or, herbe aux fleurs
d’or, chrysanthellum L’ange gardien de nos artères
Famille : Astéracées
Parties utilisées : la plante entière On le dit angioprotecteur, c’est-à-dire qu’il renforce
la résistance des capillaires sanguins, limitant ainsi les
Principaux constituants : saponines (chrysan- œdèmes et les hématomes. Par extension, il protège
telline A et B), polyphénols (flavonoïdes), huiles les plus gros vaisseaux sanguins : veines et artères. C’est
essentielles (oxyde de caryophyllène) en partie grâce à l’action simultanée de ses saponines et de
Propriétés : hépatoprotectrice, action vasculaire, ses flavonoïdes uniques en leur genre. Si besoin, il devient
anti-inflammatoire, troubles de la sphère urinaire, donc redoutablement efficace contre les problèmes
régulation du cycle menstruel d’hypertension ou d’insuffisance veineuse. Pensez-y
en cas de maladie de Raynaud, d’artérite6, d’hémorroïdes…

1. Médecin bordelais qui, grâce à ses observations de terrain dans les années 1960, prit toute la mesure des hautes qualités guérisseuses de cette petite Astéracée.
Suite aux nombreux cas de guérisons rapportés par ce dernier, des laboratoires commencèrent à se lancer dans des recherches plus approfondies au cours des
années 1980.
2. Jeong SC, Kim SM, Jeong YT, Song CH. Hepatoprotective effect of water extract from Chrysanthemum indicum L. flower. Chin Med. 2013 Apr 4 ; 8 (1) : 7. doi :
10.1186/1749-8546-8-7.
3. K. Ghédira et P. Goetz. Chrysanthellum : Chrysanthellum americanum (L.) Vatke (Asteraceae). Phytothérapie Volume 15, Numéro 5, Octobre 2017.
4. Extrait de la conférence du Dr Couderc en p. 5 et 7 du Phytothérapy n° 10, revue de l’institut national de phytothérapie, Galliéna promotion, 1984.
5. Extrait de la conférence du Dr Couderc en p. 6 du Phytothérapy n° 10, revue de l’institut national de phytothérapie, Galliéna promotion, 1984.
6. À l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, un travail sur des patients souffrant d’artérite ont montré une action très importante du chrysanthellum par traitement prolongé à
doses fortes pendant 3 mois : les nettes améliorations de récupération de la marche furent le double de celle des témoins mis sous placébo.

Contre-indication
Il est contre-indiqué aux personnes allergiques aux
Astéracées. On l’évitera également pour les femmes
enceintes, allaitantes et les enfants de moins de
12 ans. Et n’oubliez pas que c’est une dépurative
douce, mais qui va activer les fonctions biliaires.
Restez précautionneux si vous avez des problèmes
de vésicule biliaire.
Quelques produits de confiance
▪▪ Décoction de plante sèche à boire 2 fois par jour
après les repas : laissez frémir 6 à 12 g pour 500 ml
d’eau pendant 5 à 10 minutes7. Disponible à l’herbo-
risterie du Palais-Royal. Cette décoction très amère
7. Pour les troubles hépatiques et intestinaux, des cures de 3 fois 15 jours sont recommandées, avec 15 jours de pause à chaque fois. Démarrez par de faibles doses
et augmentez petit à petit au bout du 5e jour.
NEWS
Des microalgues
au lieu des pesticides
La France doit réduire de moitié sa
consommation de pesticides de syn-
thèse d’ici à 2050 ; un objectif que pour-
rait nous aider à atteindre des microal-
gues marines. Ces petits organismes
doivent en effet jouer des coudes pour
survivre à leurs ennemis et produisent
pour cela des composés biocides. L’un
d’eux, l’extrait D, développé par l’entre-
prise française Immunrise, a donné
de bons résultats lors de tests sur des
plants de vigne, une culture très gour-
mande en produits phytosanitaires.
LE BON CHOIX
11
peut aussi être utilisée en externe pour les problèmes
de peau comme l’érythrose ou la couperose. Trempez
des compresses dans la décoction à appliquer matin
et soir sur le visage.
▪▪ Gélules à 400 mg : 1,2 g à 2,4 g par jour en 4 ou
6 prises pendant ou après les repas. Laboratoire
Iphym (Français) http://iphym.com/produit/phytothe-
rapie/gelules/santane-gelules-chrysanthellum-iphym/
▪▪ Extrait fluide : 6 à 8 c. à café par jour à répartir
en 2 ou 3 prises après les repas. Laboratoires Dietanat,
phytoprevent, Iphym. On peut commander ces
produits en pharmacie.
Sabine Couttier
Le raisin, arme de demain
contre la dépression ?
Chez l’homme, consommer un verre de vin rouge par jour
semble réduire le risque de dépression. Cette observation pour-
rait-elle s’expliquer par la présence de certaines substances
bénéfiques dans le raisin, notamment l’acide dihydrocaféique
et la malvidine ? Pour le découvrir, une équipe de chercheurs
de l’école de médecine du Mount Sinaï à New York a étudié
les effets de leur administration chez des souris atteintes de
dépression liée au stress. Ils ont constaté que ces composés
aident les animaux à mieux résister à ce trouble psychologique
en agissant en synergie : l’acide dihydrocaféique réduit les ni-
veaux d’inflammation tandis que la malvidine améliore la plasti-
cité cérébrale, c’est-à-dire la capacité des neurones à établir de
nouvelles connexions lors des apprentissages. Si ces résultats
se confirment chez l’homme, cette découverte
ouvrirait une nouvelle piste thérapeutique pour
combattre la maladie. Et il y a urgence : dans
notre pays, une personne sur cinq est
concernée à un moment de sa vie par
un épisode dépressif et les trai-
tements classiques s’avèrent
impuissants chez la moitié
des patients, tout en compor-
tant des effets secondaires
potentiellement sévères.
Source : Jun Wang et al. Epigenetic modulation of inflammation and synaptic plasticity
promotes resilience against stress in mice. Nature Communications, 2018 ; 9 (1).
 NATUROPATHIE
12
Bronchite, asthme
allergique, etc.
Les meilleures solutions végétales
pour protéger les poumons toute l’année
Notre système
respiratoire est
constamment agressé.
Les polluants de l’air
nous intoxiquent
et la fumée de cigarette
provoque un stress
oxydatif intense et un
vieillissement prématuré
des bronches. C’est vrai
pour les fumeurs, mais
aussi pour les autres,
la faute au tabagisme
passif. L’hiver, un
système immunitaire
affaibli laisse passer
de vilaines choses
qui peuvent provoquer
des bronchites.
Une précision suisse
Pour vous rendre compte de la
grande complexité du système
respiratoire, imaginez un arbre…
à l’envers ! Le nez et la bouche
acheminent l’air vers le tronc de
l’arbre, la trachée. Le tronc va ensuite
se diviser en branches relativement
grosses. Ces branches sont les
bronches. Les grosses branches vont
ensuite se diviser en branches plus
petites, les bronchioles. L’étape finale
est la « feuille », représentée par
l’alvéole pulmonaire. Dans cette
alvéole, qui est une petite poche très
irriguée par la circulation sanguine,
l’oxygène de l’air va être absorbé par
le sang. Le sang chargé d’oxygène sera
distribué dans tout le corps grâce
à l’impulsion fournie par le cœur.
Au passage, le sang chargé en gaz
carbonique va déverser ce déchet
métabolique dans cette même alvéole.
Cet air appauvri sera expiré et le gaz
carbonique relâché dans l’air ambiant.
Il y a donc un vrai échange au niveau
de l’alvéole, où le sang absorbe
l’oxygène et relâche le gaz carbo-
nique. Il en est ainsi du grand cycle
de la respiration. Comme des hor-
loges, cœur et poumons travaillent
de concert afin d’assurer la distribu-
tion et l’élimination de ces deux gaz.
Se construire
et se reconstruire
Les poumons sont très riches
en collagène. Afin qu’ils puissent
se réparer correctement, il nous
faut donc des nutriments favorables
au collagène. Deux nutriments sont
particulièrement intéressants.
Les études sont formelles, une
majorité de la population française
est en carence de vitamine C.
C’est pourtant le premier nutri-
ment indispensable à la bonne santé
de vos poumons. Les fruits et
légumes en sont la source princi-
pale. Optez pour les végétaux de
saison à consommer régulièrement
pour en obtenir en quantité suffi-

sante : poivron, persil, cassis, chou
vert, kiwi, cresson, agrumes, etc.
Vous pouvez aussi vous supplé-
menter en utilisant un produit
à base d’acérola ou d’argousier.
C’est particulièrement vrai pour le
fumeur, car il consomme une très
forte quantité de vitamine C et,
dans son cas, l’apport alimentaire
ne sera pas suffisant. Il doit donc
impérativement se supplémenter.
Deuxième nutriment, la silice,
un minéral très important que vous
trouverez dans le commerce sous
forme de silicium organique.
Au rayon plantes, si l’ortie en
contient, c’est définitivement
la prêle, Equisetum arvense, qui en
contient le plus. Vous la trouverez
sous forme de poudre dans de
nombreuses herboristeries et vous
pourrez en ajouter une cuillère à
café bien remplie dans une compote
ou tout autre aliment qui s’y prête.
Vitamine C et silice peuvent être
consommées régulièrement afin
d’assurer une bonne réparation
du tissu pulmonaire. La durée
et la fréquence des cures dépen-
dront de l’état d’agression ou
d’inflammation des poumons.
Une personne souffrant d’asthme
allergique ou d’emphysème
en bénéficiera particulièrement.
Si vous vivez dans un lieu pollué,
il est aussi très important de
faciliter l’expectoration des parti-
cules toxiques pendant l’hiver,
en particulier si vous êtes sujet aux
bronchites. Ceci peut être effectué
en consommant régulièrement,
disons 2 ou 3 fois par semaine,
la préparation suivante :
Dans une casserole, faites une
décoction de 5 minutes à couvert
avec 8 g de racines d’aunée (Inula
helenium) pour un demi-litre d’eau.
Coupez le feu, soulevez le cou-
vercle et ajoutez 5 g de feuilles
de thym.
1. Attention à la réglisse si votre tension augmente vite, même si elle est normale au moment où vous commencez ce mélange.
Laissez infuser 10 minutes puis
filtrez.
Versez dans un thermos (c’est
meilleur chaud, éventuellement
aromatisé de miel), et buvez dans
la journée. Le liquide sera à la fois
aromatique et amer, l’amertume
étant due à l’aunée.
Lorsque l’allergie
touche les bronches
L’asthme allergique touche de plus
en plus de personnes, de plus en
plus jeunes. Pour toute situation
allergique, une grande réforme
nutritionnelle est à envisager.
Alimentation et digestion doivent
figurer au centre de la stratégie.
Fouillez du côté des intolérances
alimentaires qui peuvent provo-
quer un problème d’hyperperméa-
bilité intestinale, vérifiez l’équi-
libre oméga 3/oméga 6 qui peut
contribuer à l’inflammation et
misez sur un apport en antioxy-
dants et flavonoïdes protecteurs.
De nouveau, il n’y a pas de miracle,
les fruits et légumes de saison
seront vos meilleurs alliés. Un
accompagnement digestif avec
les plantes est aussi envisageable.
En parallèle, l’utilisation de plantes
anti-inflammatoires des bronches
et anti-histaminiques est de
rigueur. En voici trois qui sont
bien adaptées à la situation :
▪▪ La feuille de plantain lancéolé
(Plantago lanceolata). Il faut la
prendre en infusion pour pouvoir
bien la doser. Si vous la prenez
seule, utilisez 30 g de feuilles
Plantain lancéolé
NATUROPATHIE
13
Réglisse
sèches par litre et buvez 2 à
3  tasses par jour.
▪▪ La racine de réglisse (Glycyrrhiza
glabra). Excellent anti-inflammatoire
et adoucissante pour les bronches,
on l’utilise seule ou en mélange.
Seule, faites une décoction de 5
minutes avec 4 à 5 g de racines
coupées finement par tasse, 2 tasses
par jour à boire au fil de la journée.
Attention, la réglisse est contre-indi-
quée si vous souffrez d’hypertension.
▪▪ Les parties aériennes de lierre
terrestre (Glechoma hederacea).
Optez là encore pour l’infusion à
des doses de 30 g/L si vous l’utili-
sez seule, à raison de 2 à 3 tasses
par jour.
Ces trois plantes vont créer une
synergie intéressante dans un litre
d’eau :
▪▪ Faites décocter à couvert 10 g
de racines de réglisse1 pendant
5 minutes puis coupez le feu.
▪▪ Introduisez alors 10 g de feuilles
de plantain lancéolé et 10 g de
parties aériennes de lierre
terrestre.
▪▪ Laissez infuser 15 minutes avant de
filtrer et buvez le litre dans la journée.
Ces plantes peuvent être prises sur
des durées plus ou moins longues
selon la situation. Si l’asthme
est saisonnier, commencez 2 à
3 semaines avant l’arrivée des
pollens et continuez pendant les
mois de printemps en faisant des
cures de 2 semaines entrecoupées
de pauses d’une semaine.
 NATUROPATHIE
14
Protégez
vos bronches
Certaines personnes ont des
bronches très sensibles. Ceci est
souvent dû à une bronchite mal
soignée par le passé. Il faut dans
ce cas être très vigilant dès l’arri-
vée des premiers froids.
Pour commencer, il est indispen-
sable de stimuler les fonctions
immunitaires. Si vous avez ten-
dance à vite attraper une bron-
chite, cela signifie que votre
immunité ne fait pas son travail.
De nombreuses plantes et complé-
ments alimentaires seront utiles.
L’astragale de Chine, Astragalus
membranaceus, est l’une des plantes
royales pour protéger les pou-
mons. En prévention, la racine se
consomme sous forme de poudre à
raison de 5 à 10 g par jour. Vu qu’il
s’agit de poudre, une décoction
n’est pas nécessaire, l’infusion est
suffisante. Vous pouvez donc, par
exemple, faire une infusion matin
et soir avec 3 à 5 g par tasse.
Du côté des compléments alimen-
taires, de nombreux nutriments
sont essentiels : vitamine C,
vitamine D, Magnésium, Zinc.
Une supplémentation est parfois
nécessaire si votre immunité est
basse.
Une fois votre système immuni-
taire retapé, votre meilleure
assurance anti-bronchite reste
l’infusion de feuilles de thym,
Thymus vulgaris, 2 fois par jour,
matin et soir. Très sous-estimé,
le thym est pourtant très utile pour
garder des bronches saines durant
l’hiver. Faites infuser une bonne
cuillère à café des feuilles par tasse.
Le thym doit être très aromatique
pour bien fonctionner. N’hésitez
pas à le combiner avec l’astragale
de Chine. Par exemple, matin et
soir, faites infuser 4 g de poudre
de racines d’astragale et 1 cuillère
à café de feuilles de thym à cou-
vert. Filtrez et buvez.
Que faire si l’infection
démarre ?
Dès les premiers signes de la
bronchite, il faudra agir vite
et bien. Afin de mieux stimuler
le système immunitaire, arrêtez
l’astragale et passez à l’échinacée,
Echinacea purpurea, plus adaptée
aux situations d’infection. Prenez
1 cuillère à café de teinture jusqu’à
5 fois par jour dans un peu d’eau et
ceci jusqu’à la fin de l’infection.
Ensuite, il faudra appliquer
les stratégies suivantes en fonction
de votre problème.
Réveiller les poumons
fatigués
Les poumons s’épuisent parfois après
plusieurs jours d’une bronchite
éprouvante. L’énergie leur manque et
il est possible de venir les titiller un
peu afin de ramener la circulation
sanguine vers cette zone. En effet,
qui dit meilleure circulation sanguine
dit apport d’oxygène, de glucose et
donc de fonction. En d’autres termes,
irriter un organe épuisé peut être
bénéfique sur le court terme afin
de lui permettre de finir son travail.
Un « petit coup de pied » en quelque
sorte, histoire de se réveiller.
Vous allez alors faire appel à une
famille de constituants qu’on
appelle les saponosides. Ces
substances sont douées de proprié-
tés tensioactives, elles font mous-
ser l’eau et peuvent donc être
utilisées comme savon. Prises en
interne, elles vont irriter la
muqueuse gastrique. Quel rapport
avec les poumons me direz-vous ?
Le tube digestif et les poumons
sont en fait innervés par le nerf
pneumogastrique, aussi appelé
nerf vague. Lorsqu’on irrite la
terminaison digestive, l’irritation
se propage le long de la branche
pulmonaire et va aussi irriter les
poumons. Cette irritation va
raviver la fonction et faciliter
une meilleure expectoration.
Lierre grimpant
Pour ce faire, vous pouvez utiliser
deux plantes :
▪▪ La feuille de lierre grimpant
(Hedera helix). Vous la trouverez
sur le marché sous forme de sirop,
le Prospan® étant le plus connu.
De son côté, Rudolf Weiss, fameux
phytothérapeute allemand, recom-
mande ½ cuillère à café de feuille
sèche finement hachée par tasse,
à laisser infuser 10 minutes et filtrer,
à raison de 1 à 3 tasses par jour.
▪▪ La racine de primevère offici-
nale (Primula officinalis). Weiss,
toujours, recommande ¼ de cuillère
à café de la racine finement hachée
par tasse. Faites bouillir à couvert
puis retirez du feu et laissez reposer
5 minutes avant de filtrer.
Ces plantes à saponosides peuvent
donner la nausée si vous en prenez
trop, en particulier si vous avez un
système digestif sensible.
D’autres plantes agissent comme
expectorant et vont stimuler vos
poumons sans pour autant contenir
nécessairement de saponosides. En
voici une qui fait un travail admirable
et que j’ai en grande estime, mais qui
possède hélas un goût assez effroy-
able : les sommités fleuries de
marrube (Marrubium vulgare).
Expectorante et fluidifiante des
bronches, la plante se prête avant tout
aux mélanges. Oubliez l’infusion de la
plante seule, vous vous en lasserez
très vite, dès la première gorgée.
Mélangez-la plutôt à d’autres plantes
comme le thym ou la réglisse afin de
profiter de ses effets tout en atténuant
son goût. La teinture est aussi
possible à raison de 30 à 40 gouttes
jusqu’à 4 à 5 fois par jour si
nécessaire.

Adoucir les poumons
enflammés
Les plantes riches en mucilages,
que ce soit la guimauve (Althaea
officinalis), la mauve (Malva
sylvestris), le bouillon-blanc
(Verbascum thapsus) et la réglisse
ont toujours eu une belle place
dans les mélanges adoucissants
pour les bronches. Les mucilages
ont en effet des propriétés adou-
cissantes des muqueuses. Mais
voici une bien étrange énigme :
les mucilages, ces grosses molé-
cules, ne pénètrent pas en circula-
tion sanguine. Comment donc
peuvent-ils atteindre les pou-
mons ? Nous pensons aujourd’hui
qu’ils agissent un peu comme les
saponosides, mais à l’opposé ! Les
saponosides irritent la muqueuse
digestive et cette irritation est
communiquée à travers le nerf
vague pour réveiller les poumons.
Les mucilages, à l’inverse, adoucis-
Plante
Hysope
Sommités fleuries
Thym
Bouillon-blanc
Réglisse
Racines en poudre
Marrube
Sommités fleuries
Laissez infuser à couvert pendant 10 minutes, filtrez et buvez une tasse régulièrement pendant la journée, accom-
pagnée, pourquoi pas, d’un bon miel de lavande ! Et tant qu’à faire, je vous conseille de finir le litre dans la journée.
sent la muqueuse digestive
et cet effet calmant se propagerait
à travers le nerf vague jusqu’aux
poumons.
En attendant de valider la solution
à cette énigme, voici les posologies
de ces trois plantes qui vous
rendront service. La fleur de
mauve, comme la fleur de bouil-
lon-blanc s’utilise à raison de 2 à
3 g par tasse, seule ou en combi-
naison avec d’autres plantes.
Laissez infuser 10 minutes et
buvez 2 à 3 tasses par jour. Pour
la racine de réglisse, tout est
expliqué en amont dans le para-
graphe dédié à l’asthme allergique.
Désinfecter les poumons
sensibles
En prévention ou durant une
infection, rien de mieux que les
plantes fortement aromatiques
Synergie anti-bronchite
Partie Propriétés
Désinfectant et expectorant
Feuilles Désinfectant et expectorant
Adoucissant
Fleurs
et anti-inflammatoire
Adoucissant
et anti-inflammatoire
Expectorant stimulant
NATUROPATHIE
15
afin de désinfecter la zone. Elles
permettront de prévenir l’infec-
tion ou accéléreront la guérison.
Toutes les aromatiques ne fonc-
tionnent pas pour autant.
Privilégiez celles qui ont une
affinité pour la sphère pulmonaire.
Nous avons déjà parlé de la feuille
de thym, c’est un classique ! Faites
infuser une bonne cuillère à café
par tasse, 3 fois par jour. Vous
pouvez également compter
sur les sommités fleuries d’hy-
sope, Hyssopus officinalis, avec leur
goût très plaisant de type menthol/
eucalyptus. Utilisez 4 à 5 g par
tasse en infusion, laissez infuser
à couvert pendant 10 minutes et
buvez 2 à 3 tasses par jour.
Ces trois effets, stimulant, adou-
cissant et désinfectant, peuvent
être combinés pour créer une
synergie à boire au fil de la journée
pendant une bronchite.
Quantité pour 1 litre
d’infusion
10 g
5 g
5 g
5 g
5 g
Christophe Bernard
Herbaliste
 LES PLANTES DU BOUT DU MONDE
16
La médecine kanake
Et autres traditions mystérieuses
de Nouvelle-Calédonie
À quelque 17 000 km de la métropole, la Nouvelle-Calédonie reste, aujourd’hui
encore, mystérieuse aux yeux des Européens. Cette terre lointaine est toujours
peuplée en grande partie par les Kanaks, jadis de farouches guerriers, qui font
traditionnellement des plantes un usage médicinal important.
Depuis la chaîne de montagnes qui divise en deux l’île
de Grande Terre, une dégringolade de collines cou-
vertes d’une curieuse forêt s’étend jusqu’à la mer.
Avec leurs troncs tortueux qui dressent vers le ciel
des rameaux suppliants, les arbres qui la composent
semblent sortis de l’imagination d’un botaniste
halluciné. C’est surtout leur écorce spongieuse,
formée d’une multitude de couches fines comme du
papier, qui retient l’œil, sa couleur blanche tranchant
sur le vert sombre du feuillage. Les feuilles, coriaces
et allongées, en forme de fer de lance, dégagent
lorsqu’on les écrase entre les doigts une puissante
odeur à la fois balsamique et fruitée. C’est le niaouli
(Melaleuca quinquenervia), qui, depuis les antipodes,
a acquis une réputation mondiale par le biais de son
huile essentielle antivirale et immunostimulante.
Son nom est d’ailleurs tiré d’une langue locale et il est
utilisé depuis des millénaires en médecine kanake.
La décoction de son écorce soulage les rhumatismes
et les courbatures, tandis que ses feuilles parfumées
purifient l’air et soignent en cas de rhume. Plus
curieusement, et sans doute pour une raison symbo-
lique, on enveloppait les nourrissons dans son écorce
papyracée afin de les protéger et de leur donner
de la force.
Melaleuca quinquenervia
Les quatre classes de maladies
C’est que la médecine des peuples autochtones,
regroupés sous le nom de Kanaks, diffère nettement
de notre système occidental matérialiste et rationnel.
Dans la pensée locale, on considère quatre grandes
classes de maladies.
Il y a d’abord, les troubles ordinaires, bénins, entraî-
nés par des déséquilibres de l’hygiène de vie. Ce sont
par exemple des problèmes liés à l’alimentation, les
refroidissements, les coups de chaleur ou la « gratte »,
une intoxication due à la consommation de certains
poissons contaminés par une algue des récifs coral-
liens. Ces maladies se soignent dans le cadre familial,
où l’on a recours à une pharmacopée principalement
végétale, connue de tous, sinon du plus grand
nombre.
Il y a ensuite les « maladies du docteur blanc »,
comme la lèpre ou certaines infections inconnues
avant l’arrivée des premiers colons européens.
C’est la médecine occidentale qui permet de les soigner.
Vient ensuite une catégorie englobant non seulement
des pathologies, mais aussi des événements drama-
tiques frappant l’individu ou la communauté : acci-
dents, disparitions, catastrophes… Elles nous sont
plus complexes à comprendre, car elles font appel à
l’irrationnel. On considère qu’elles proviennent de
fautes commises qui appellent une sanction de la part
des ancêtres, tel l’oubli ou le mauvais accomplisse-
ment de gestes rituels, les comportements irrespec-
tueux, etc. Elles peuvent également résulter du
contact avec des objets tabous ou de la pénétration
dans des lieux interdits.
Enfin, la dernière catégorie est liée à la sorcellerie qui,
en ces îles, prend de multiples formes.

Les Kanaks
Il y a environ 3 000 ans, des groupes humains abordent
pour la première fois en Nouvelle-Calédonie. Provenant
peut-être de Taiwan, via les Philippines ou l’archipel
indonésien, ces colons dont les embarcations sont
capables de franchir plusieurs centaines de kilomètres
de mer, sont déjà des agriculteurs. Les Mélanésiens
apportent des plantes alimentaires essentielles
comme le taro (Colocasia esculenta), les ignames
(Dioscorea spp.), la canne à sucre (Saccharum offici-
narum) et l’arbre à pain (Artocarpus altilis), ou textiles
comme le mûrier à papier (Broussonetia papyrifera).
La population se regroupe en tribus dont les membres
descendent tous d’un même ancêtre. La terre qu’ils
Deux plantes, deux odeurs
Parmi les nombreuses plantes traditionnellement
utilisées en Nouvelle-Calédonie figure le noni
(Morinda citrifolia), communément rencontré tout le
long des côtes. Son gros fruit bosselé et charnu, qui à
maturité devient jaune et dégage une forte odeur de
fromage, fait partie de la pharmacopée mélanésienne
depuis des millénaires. On l’emploie en particulier
pour combattre les infections bactériennes, virales,
parasitaires ou fongiques1. Depuis une vingtaine
d’années, le noni connaît une renommée internatio-
nale et son jus, désodorisé, se vend en Occident à des
prix thérapeutiques…
Morinda citrifolia
Le santal de Nouvelle-Calédonie (Santalum austrocale-
donicum) mérite d’être mentionné. Ce petit arbre
parasite, qui pousse surtout dans la partie sud de la
Grande Terre, à l’île des Pins et dans les îles Loyauté,
présente un tronc de petite taille, court et droit avec
une écorce rugueuse, grise et fendillée. Son feuillage
est arrondi, touffu, d’un vert clair et brillant. Tout
comme son cousin le santal d’Inde (S. album), son bois
à l’odeur délicieuse fournit une huile essentielle très
recherchée. Cette propriété en a entraîné l’exploita-
tion intensive : on en produisit 230 tonnes en 1908…
1. Les Kanaks se servaient également des feuilles pour guérir les blessures.
LES PLANTES DU BOUT DU MONDE
17
cultivent appartient au groupe, mais ils en sont indis-
sociables.
En 1853, l’île devient française et la colonisation gé-
nère de nombreux conflits avec les autochtones pour
qui la terre est sacrée. Après un déclin sévère jusque
dans la première moitié du xxe siècle, la population
kanake se développe rapidement au point qu’au-
jourd’hui, sur les 269 000 habitants de l’île, près de
90 % se réclament de cette origine. Et malgré un exode
rural intense vers la capitale, Nouméa, les traditions
culturelles, parfois remises au goût du jour, sont plus
fortes que jamais.
et de ce fait, l’arbre s’est raréfié. Les Kanaks brouil-
laient ses feuilles pour en extraire le jus qu’ils appli-
quaient sur les hématomes.
La cycade et la fougère
Cyathea intermedia
Deux curieuses plantes sans fleurs étaient jadis
réputées. La cycade (Cycas seemannii) ressemble à
un palmier avec son tronc unique, cylindrique et
écailleux, et sa couronne de feuilles en forme de plumes
rigides. En cas de piqûres par un poisson venimeux,
on faisait brûler l’une de ces dernières et l’on exposait
le pied dans la fumée pour faire passer la douleur.
Quant à la fougère arborescente (Cyathea intermedia),
endémique, elle pousse dans les forêts humides. Avec
ses 35 mètres de hauteur, c’est l’une des plus grandes
du monde. Chargée symboliquement, elle évoquait
pour les Kanaks les origines de leur peuple et on en
ligaturait les frondes autour des manches des casse-
tête avant de partir à la guerre. Plus prosaïquement,
en médecine traditionnelle, les bourgeons de cette
gigantesque fougère étaient consommés comme
contraceptifs. Mais aucune étude n’est venue en
confirmer l’efficacité.
 LES PLANTES DU BOUT DU MONDE
18
Cycas seemannii
Bien d’autres plantes, parmi les milliers qui peuplent
l’île, ont servi à alléger les maux des hommes
et des femmes qui vivaient sur la terre de Nouvelle-
Calédonie. Certaines ont traversé les âges et continuent
à être utilisées. Peut-être l’une ou l’autre connaîtra-t-
elle, qui sait, la gloire du niaouli ou du noni. Elles ont
encore, en tout cas, bien des secrets à nous livrer…
La parole est à vous
Ce fut un vrai plaisir de pouvoir discuter avec vous tous
à l’IPSN le mois dernier. Petit retour sur notre rencontre.
Certains d’entre vous, n’hésitent pas à être acteur de
leur santé, comme Frédéric, fidèle abonné de Plantes &
Bien-être qui n’est ni médecin, ni naturopathe. « Je suis
curieux et j’ai décidé de prendre ma santé en mains et
de devenir ‘’patient expert’’ en travaillant moi-même sur
ma santé. » Frédéric a eu des problèmes de santé, mais
il s’est pris en mains avec succès, il a lu, écouté des
vidéos et des médecins. « Ça m’a permis de désap-
prendre tout ce que j’avais gentiment appris depuis
50 ans pour réapprendre autre chose » précise-t-il.
Soufiane, en formation naturopathie, témoigne : « Person-
nellement, je n’utilise que les plantes médicinales dans
ma vie. Fini les médicaments. J’avais des problèmes de
thyroïde, je n’en ai plus et je ne prends plus de Levothyrox
depuis un an. Et je me sens bien, grâce aux plantes, grâce
Carte d’identité
Grande comme deux départements français,
la Nouvelle-Calédonie est un ensemble d’îles
situées à 1 400 kilomètres au large de l’Australie,
à mi-chemin entre la Nouvelle-Guinée au nord et la
Nouvelle-Zélande au sud. Elle se trouve un peu au
nord du tropique du Capricorne, et est donc sou-
mise aux chaleurs tropicales.
L’île principale, la Grande Terre, s’étend du nord-
ouest au sud-est sur près de 400 km de longueur.
Une chaîne montagneuse culminant à plus de
1 600 mètres la traverse.
Le régime des vents dominants détermine en
grande partie le climat, et donc le type de végéta-
tion. La côte est, plus exposée et donc plus humide,
est encore couverte de forêts denses grimpant
depuis une plaine littorale étroite jusqu’à des mon-
tagnes relativement élevées. La partie ouest de la
Grande Terre est plus sèche et couverte de savanes
où se développe le niaouli. Au-dessus apparaissent
des forêts sèches, tandis que le littoral est bordé de
mangroves formées de palétuviers aux curieuses
racines-échasses. Un curieux « maquis minier »
se développe sur les sols ferreux du sud de l’île.
La Nouvelle-Calédonie est l’un des plus importants
hot spots de la biodiversité. En ce qui concerne les
végétaux, près de 80 % des quelque 3 500 espèces
recensées sont endémiques, c’est-à-dire qu’elles
ne poussent nulle part ailleurs, ce qui est énorme !
La situation est similaire dans le règne animal,
où le taux d’endémicité peut, pour certains groupes,
dépasser 90 %. Mais, comme partout, la flore et la
faune sont fréquemment menacées par les activi-
tés humaines…
François Couplan
aux huiles essentielles et au régime alimentaire aussi. Je
mange sainement, je mange bio et ma femme est complè-
tement sur la même longueur d’onde. »
Christine, naturopathe, nous a raconté cette petite anec-
dote : « Un jour je toussais et ma voisine aussi. Je lui
dis : moi je me fais une tisane à base de gingembre et
de figues séchées, c’est super efficace, j’ai déjà testé.
Elle me dit : non merci, c’est pas grave, je vais aller voir
un médecin, j’ai ce qu’il faut. Très bien… J’ai pris ma
tisane, en deux jours je ne toussais plus et elle, trois
semaines après, elle toussait encore. L’année suivante,
elle se remet à tousser. Je lui dis : tu ne veux toujours
pas tester la tisane ? Elle répond : si, mais je n’ai pas
les ingrédients. Je venais d’en acheter alors j’ai pu lui
en passer ; et voilà, ça s’est arrêté vite. »
J’espère que nous aurons l’occasion de nous recroiser
pour poursuivre ces discussions.

De raisin redoutable
à remède efficace
La phytolaque, ou raisin d’Amérique, est un bel exemple de plante toxique à l’état
naturel mais excellent anti-inflammatoire en homéopathie, utilisée dans des cas
bien précis.
Redoutée par les jardiniers, la phytolaque, Phytolacca
decandra, détruit la biodiversité, à tel point qu’on
l’éradique. Cette herbacée vivace de la famille des
Phytolaccaceae, riche en saponosides, est pourtant
utilisée avec bonheur par les homéopathes, à condi-
tion que ses indications soient parfaitement ciblées.
Les trois principales indications pour phytolacca sont :
▪▪ les angines,
▪▪ les douleurs articulaires ou musculaires
▪▪ et les mastoses polykystiques1.
Dans tous les cas, il existe un point commun : l’inten-
sité et la fulgurance des douleurs.
Notez également que quelles que soient les indications, les
symptômes du patient phytolacca sont toujours aggravés
par temps humide et froid, ainsi que la nuit.
Mes consultations
homéopathiques
▪▪ Après être rentré chez lui sous une pluie battante,
Charles souffre brutalement de douleurs à la gorge.
Elles sont brûlantes, irradient vers les oreilles et le
cou et s’accompagnent de courbatures. À l’examen,
la pointe de la langue est rouge vif et les muqueuses
du pharynx sont pourpres et sèches. Phytolacca 5CH
va rapidement délivrer Charles de cette affection.
▪▪ Caroline adore la marche mais, depuis un mois,
des douleurs fulgurantes dans les cuisses s’étendent
1. Affections hormonodépendantes résultant d’un excès d’estrogènes.
HOMÉOPATHIE
19
jusqu’à l’os, suivant le trajet du nerf concerné.
Ces douleurs surviennent le plus souvent la nuit,
par temps humide. Elle a envie de bouger mais chaque
mouvement entraîne un cri. Elle se souvient d’avoir
connu ce type de douleurs irradiant le long du nerf
sciatique, comme un courant électrique, il y a
quelques années déjà. Mais son médecin n’avait
découvert aucune pathologie. Je lui préconise phyto-
lacca 5CH en continu, deux fois par jour, pendant
un mois. Une semaine plus tard, elle éprouve déjà
un soulagement et je lui conseille d’opter pour
une alimentation saine, équilibrée, afin de lutter
contre son état carentiel.
▪▪ Isabelle, 50 ans, me consulte, car, à l’approche des
règles, ses seins sont lourds, douloureux. Le diagnos-
tic de mastose polykystique est établi après échogra-
phie et mammographie. Il s’agit d’une pathologie
bénigne du sein, aggravée à la ménopause. Les noyaux
indurés douloureux vont disparaître avec la prise de
phytolacca 7CH, 2 granules 2 fois par jour. Nous y
associons comme toujours l’huile d’onagre, à raison
de deux capsules par jour. Isabelle est ravie : l’amélio-
ration de la mastose s’accompagne d’une disparition
de la cellulite, douloureuse au niveau des cuisses.
Posologie : pour les atteintes aiguës telles que les
angines ou les états grippaux, les douleurs musculaires
et articulaires, répétez les prises 3 à 4 fois par jour
en 5CH, jusqu’à amélioration des symptômes.
Lorsque l’affection est chronique, en particulier la
mastose polykystique, le remède sera prescrit en 7CH
deux fois par jour, jusqu’à ce que les seins deviennent
lisses et souples au palper.
Les granules homéopathiques contiennent du saccha-
rose et du lactose. Le remède pourra être délivré aux
personnes intolérantes sous forme de sérum physiolo-
gique, en le conservant maximum un mois.
Dr Jean Dupire
Homéopathe
 CULTIVEZ VOUS-MÊME
20
L’ail : une tête bien faite
Il nous évite les problèmes sanguins, repousse les bactéries et chasse les vers.
Il est si facile à cultiver qu'on lui pardonne de tenir éloignés les fiancés potentiels.
Ail
Allium sativum
Ail de cuisine, ail cultivé, ail à potager, ail ordi-
naire, chapon, perdrix, thériaque des paysans,
thériaque des pauvres.
Famille : Alliacées
Plante herbacée bulbeuse, vivace mais cultivée au
jardin comme annuelle, haute de 40 à 80 cm. Son
bulbe (on parle de tête) est composé de plusieurs
caïeux (les gousses). Hampe florale cylindrique
creuse partant du centre du bulbe, terminée par une
ombelle porteuse des fleurs et des bulbilles en même
temps. Feuilles planes en lanière de couleur vert
pâle. Fleurs hermaphrodites blanches ou rougeâtres.
La question de l’origine
Trouver les origines de l’ail relève de la mission impos-
sible. Les retranscriptions botaniques, médicales
et culinaires antiques parvenues jusqu’à nous parlent
de ce que nous nommons désormais les Alliacées avec
un grand flou : les textes décrivent à la fois des plantes
sauvages et cultivées, qui peuvent aussi bien être l’ail,
la cèbe, les oignons, les poireaux… On est sûr qu’il était
utilisé dans la recette du fameux moretum apprécié à
Rome, une pâte condimentaire concoctée avec de
l’huile, du vinaigre, du fromage et des herbes aroma-
tiques, réputée donner force et courage aux soldats.
De consommation courante dans tout le pays au
Moyen Âge, il est aujourd’hui attaché à la cuisine
du Sud, au moins dans les esprits, mais c’est oublier
un peu vite la culture traditionnelle encore très vivace
de l’ail d’Arleux, dans le Nord.
L’ail au jardin
La plantation
Selon le type d’ail et la région, vous planterez en
octobre-novembre ou de janvier à mars. Placez les
caïeux dans une terre légère et perméable, sur une
petite butte de 15 à 20 cm pour permettre l’écoule-
ment des excès d’eau de pluie. Plantez les caïeux la
pointe vers le haut, à 3 ou 4 cm de profondeur,
espacés de 10 cm, sur des lignes distantes de 25 cm.
Une gousse donne un plant, c’est-à-dire une tête
récoltée. À vos calculs pour évaluer vos besoins.
L’entretien
L’ail est un légume peu contraignant. Il a besoin d’un
climat adapté, mais surtout il doit être à l’abri des excès
d’eau, car les pourritures se déclarent vite et causent
de gros dégâts. Il faut aussi lui épargner les fumures
trop fraîches qui peuvent provoquer quelques maladies,
dont la graisse, comme chez toutes les Alliacées.
Ces deux précautions prises, regardez pousser
en gardant la culture propre par de légers griffages.
La récolte
Quelques mois plus tard, vous êtes déjà récompensé.
Lorsque les feuilles commencent à jaunir, dès le mois
de juin dans le Midi, en juillet-août dans les autres
régions, sortez les plantes de terre et laissez-les deux
ou trois jours se ressuyer, abandonnées au sol, pour
que la terre prise entre les racines puisse sécher.
Dans le Sud, on le consomme en vert, puis en demi-
sec (c’est là qu’il est le meilleur). Stockez les bottes
au frais dans un local aéré, à l’ombre. Si vous êtes
manuel, essayez de faire des tresses.
L’ail médecin
L’ail est connu pour être bénéfique à tout ce qui
concerne le sang, pour traiter les problèmes liés à la
circulation sanguine, diminuer la pression sanguine,
fortifier les vaisseaux coronariens. Mais aussi pour
soulager les rhumes, les bronchites et les états
grippaux, favoriser l’élimination des toxines. C’est
un antibactérien, un antimycosique et un vermifuge.
 CULTIVEZ VOUS-MÊME
21

Quel ail choisir ?

Plantez toujours des plants
certifiés, c’est une garantie
sanitaire.
Gousse ou caïeu, c’est la même
chose. Plantez la pointe dirigée
vers le haut.
Plantez toujours sur une petite
butte de terre permettant
d’éliminer l’excès d’eau des pluies.
Après l’arrachage, laissez
sécher les plants au sol pendant
2 ou 3 jours.
Selon la période de plantation
L’ail d’automne, violet très précoce ou
blanc précoce, capable de germer vers
novembre. Sa plantation se fait d’octobre
à décembre et pas plus tard que mi-janvier.
C’est l’ail à consommer frais, on peut aussi
le conserver dans une pièce sèche.
L’ail de printemps germe seulement à
partir de fin janvier. Sa plantation se fait
de janvier à fin avril, sa récolte à partir
de juillet. Dans les potagers méridionaux
on peut le planter dès novembre, pour
une récolte un peu plus précoce, de l’ordre
de 10 jours. L’ail rose entre dans cette
catégorie, avec ou sans bâton (la hampe
florale au centre des feuilles, qu’il faut
supprimer pour un bon grossissement
des bulbes). Il est de bonne conservation.
Selon la saveur
Vous êtes amateur de goût prononcé ?
Plantez en priorité le type1 de Lautrec
comme Edenrose et Rose de Lautrec.
Vous êtes indécis ? Misez sur les variétés
intermédiaires, telles Messidrome
ou Thermidrome. Vous avez le palais
délicat ? Choisissez les saveurs douces
de Cledor, Flavor, Gayant ou Germidour.
Les bonnes semences
Plantez toujours des plants certifiés,
c’est la garantie que les semences ont été
séchées dans les meilleures conditions
(point crucial chez les bulbeuses pota-
gères) et qu’elles présentent le meilleur
état sanitaire. Pour passer au travers des
maladies, complétez par un strict respect
de la rotation des cultures : laissez passer
4 à 5 ans avant de planter de l’ail sur une
Un nœud au jardin
Sauf pour le récolter, il est inutile
de faire un nœud à la tige de l’ail.
Cette pratique traditionnelle est sans
effet sur le grossissement des têtes,
contrairement à une idée reçue. Une
observation rapportée dans le numéro
de juillet 1946 de la revue Pour nos jar-
dins, de la très sérieuse Société d’hor-
ticulture et des jardins populaires de
France montre même qu’on constate
quelquefois le contraire. Sur 50 pieds
observés, les 25 noués affichaient
un poids de 1,155 kg, alors que les
25 non noués pesaient 1,980 kg.
parcelle ayant accueilli une autre alliacée
(oignon, ciboule, ail, ciboulette, etc.).
Les maladies
et les ravageurs
La graisse
Elle se traduit par le jaunissement des
feuilles et le pourrissement des caïeux.
Plantez dans un sol bien drainé, éventuel-
lement sur butte, et dans une terre n’ayant
pas reçu de fumure organique fraîche ni
trop d’azote.
La rouille
On la détecte aux taches jaunâtres
à brunes sur le feuillage. Pulvérisez
de la bouillie bordelaise et respectez
la rotation des cultures.
L’anthomye de l’oignon
Une saleté qui dévore l’intérieur
des caïeux. Rien à faire sinon arracher
et brûler les plants malades.

La teigne
Le bon marché
Sa chenille grignote les feuilles en
Pour disposer d’ail toute l’année, votre production ne sera pas
toujours suffisante. Complétez par vos achats au marché. Ail frais
mai-juin. Coupez les feuilles atteintes
ou ail sec, essentiellement destiné à la conservation, les deux sont et arrachez les plantes trop abîmées.
produits en Auvergne, sur le plateau de la Limagne, sinon dans le
Nord, en Provence et Rhône-Alpes ou dans le Sud-Ouest (Lautrec, Serge Schall
Cadours, Beaumont-de-Lomagne). Évitez les approvisionnements Docteur-ingénieur en agronomie,
lointains, d’Argentine par exemple. jardinier

1. On parle notamment de l’ail rose de Lautrec, de l’ail rose d’Auvergne ou de l’ail rose du Nord, produits des cultures anciennes et traditionnelles.
 LE BON DU
LIVRES CHOIX
MOIS
22

Du bon usage de l’aromathérapie - Les huiles essentielles qui soignent

Jacques Fleurentin – Ouest France, 2018 – 192 pages – 27 €
Cet ouvrage richement illustré présente 66 huiles essentielles, classées par ordre alphabé-
tique, et 8 huiles végétales pour profiter des bienfaits de l’aromathérapie. Un index
thérapeutique permet de sélectionner, en fonction des symptômes, les huiles essentielles
à utiliser. Les posologies à respecter sont précisées pour chacune d’entre elles.

Encres de Plantes
Élisabeth Dumont – Ulmer, 2018 – 160 pages – 20 €
Les végétaux, riches en pigments de couleurs variées, sont une mine d’or pour fabri-
quer des encres naturelles ! De la garance on obtient du rouge, de l’iris des jardins
du vert, du noyer du fauve… Et la palette des teintes est bien plus vaste encore. L’auteur
dévoile les secrets de leur fabrication et un chapitre est consacré à la confection
du calame, cet outil élaboré à partir de roseau, pour s’exercer à l’art de la calligraphie.

Petit traité du jardin punk

Eric Lenoir - Terre Vivante, 2018 - 96 pages - 10 €
Une description du concept de « Jardin punk », une invitation à porter un regard nou-
veau sur ce qui nous entoure, des conseils pour reconquérir la biodiversité dans chaque
parcelle du quotidien, des pistes pour rendre la beauté accessible au plus grand nombre,
avec un minimum de moyens et d'efforts, des astuces à transgresser ou à décliner
en vous fiant à votre instinct... Le livre d'Eric Lenoir est tout cela et bien plus encore !

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L’usage des plantes à visée thérapeutique
ne peut en aucun cas se substituer ou
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sans l’avis d’un médecin.
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Privilégiez les plantes et les marques de
qualité, de préférence bio ou garanties
sans produits phytosanitaires avec une
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Vérifiez toujours la plante par sa
dénomination botanique, genre et espèce
en latin. Exemple : camomille romaine
désignée par Chamaemelum nobile.
Pour réduire le problème de la falsifica-
tion des plantes médicinales, évitez de les
acheter à des sociétés n’ayant pas pignon
sur rue.
Fuyez systématiquement des prix trop
faibles pratiqués par rapport au marché.
Gardez toujours à l’esprit que des
médicaments et les plantes peuvent
interagir.
Les conseils donnés ici par les auteurs ne
remplacent pas une consultation chez un
médecin ou un autre praticien de santé. Ils
sont donnés d’après les éléments fournis
par les lecteurs dans leur question. En cas
d’éléments manquant (problèmes de santé
non signalés, grossesse etc.), ils peuvent ne
plus être valables.
Revue mensuelle - Numéro 56 -
Janvier 2019
Directeur de la publication :
Vincent Laarman
Rédactrice en chef :
Alessandra Moro Buronzo
Éditeur : Matthieu Conzales
Santé Nature Innovation - SNI Éditions SA
Adresse :
Am Bach 3, 6 072 Sachseln – Suisse
Registre journalier N° 4835 du 16 octobre
2013
CH-217-3553876-1
Capital : 100 000 CHF
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SNI Éditions - CS 70 074 -
59 963 Croix Cedex - FRANCE
ISSN 2296-9799 (print) / 2504-4877 (online)
Achevé d’imprimer sur les presses de
Corlet Imprimeur
CPPAP 0918 N 08441
Salon Respire la Vie
Du 18 au 20 janvier 2019, Parc
des expositions à Vannes (56)
Du 15 au 17 février 2019, Parc
des expositions à Rennes (35)
http://www.respirelavie.fr
Ces deux salons mettent la bio,
le bien-être et l’habitat sain à
l’honneur au cours de trois jours
de rencontres, d’échanges et de
découvertes. De nombreux
thèmes y sont abordés : alimenta-
tion et vin bio, décoration,
écotourisme, énergies renouve-
lables… au cours d’ateliers
pratiques, d’animations
et de conférences.
Atelier de dessin botanique
http://www.ecoledesplantes.net/
Le 19 janvier 2019, Paris (XIVe)
L’école des plantes de Paris
propose une fois par mois
un cours de dessin botanique
d’une journée, animé par James
Poniard, diplômé des Beaux-Arts.
Une inscription préalable est
obligatoire.
Formation courte
d’herboristerie familiale
« l’Armoire aux plantes »
À partir du 19 janvier
ecoledeplantesmedicinales.com
L’école lyonnaise de plantes
médicinales et des savoirs natu-
rels organise une formation
courte, ouverte aux particuliers,
pour apprendre à utiliser
les plantes médicinales afin de
soigner les maux du quotidien.
Elle comporte 36 heures de cours
magistraux et 12 heures de
Pour mémoire, toutes les notions fondamentales
abordées dans ce magazine sont expliquées en
détail dans le dossier spécial La Phytothérapie,
tout savoir pour bien commencer. N’hésitez pas à
vous y reporter.
Petit rappel :
HE = Huile Essentielle
HV = Huile Végétale
CH = Centésimale Hahnemannienne
TM = Teinture Mère
LE BON
AGENDA
CHOIX
23
travaux pratiques. Elle est organisée
dans différentes villes :
Champlay (89) : 19/20 janvier,
09/10 février, 16/17 mars,
11/12 mai 2019 – Puy-en-Velay
(43) : 26/27 janvier,
23/24 février, 23/24 mars et
20/21 avril 2019 – Lavalette (31) :
21/22 février, 21/22 mars,
25/26 avril, 16/17 mai 2019.
Salon Vivez Nature
Paris 2019
Du 25 au 28 janvier 2019, grande
halle de la Villette, Paris (XIXe)
Le salon consacré à la bio, à la
nature et au bien-être revient
pour 4 jours de rencontres avec
150 exposants, ponctués d’ateliers
et de conférences fourmillant
d’idées pour adopter un mode
de vie écologique et prendre soin
de soi. Le focus est mis cette année
sur l’écologie urbaine, avec la
présentation de diverses alterna-
tives pour contribuer à protéger
l’environnement en ville.
Salon bien-être, médecine
douce & thalasso
Du 31 janvier au 4 février 2019,
porte de Versailles, Paris (XVe)
www.salon-medecinedouce.com
Pour sa 36e édition, cet événe-
ment rassemblera 360 exposants
venus d’horizons variés : méde-
cine douce, compléments alimen-
taires, alimentation saine, cosmé-
tique naturelle, art de vivre et
tourisme de santé. Des confé-
rences et ateliers sont au pro-
gramme de ces 5 journées, et un
espace bien-être permettra de
recharger les batteries en prati-
quant yoga, méditation ou pilates.
Crédits photos : © 13Smile – © Abracadabraaa – © aleks333 –
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MOISLECTEURS
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La rétinite pigmentaire
Bonjour, on parle toujours de cata-
racte, glaucome, etc., mais jamais de
rétine pigmentaire ! À part l’oméga-3,
que peut-on prendre comme com-
plément pour freiner cette maladie
qu’aucun ophtalmo, à ce jour, ne sait
traiter ! Merci pour votre réponse.
Mireille I.
Rappelons que la rétinite pigmen-
taire est une maladie génétique
entraînant la perte progressive
(sur plusieurs dizaines d’années)
de la fonction des cellules
réceptrices de la lumière au niveau
de l’œil : notamment celles per-
mettant la vision nocturne, les
bâtonnets, et celles pour voir
à la lumière du jour, les cônes.
Cette atteinte de la rétine peut
aboutir à un déficit visuel très
important. Elle touche 30 000  formes (fruits, ampoules de jus…).
à 40 000 personnes en France et
peut apparaître dès la naissance
aussi bien qu’au cours de l’adoles-
cence ou à l’âge adulte. Le dia-
gnostic précoce permet d’instaurer
Partez à la rencontre des plus grands connaisseurs
du monde des plantes !
Retrouvez Alessandra Moro Buronzo,
la rédactrice en chef de votre men-
suel Plantes & Bien-Être, dans une
aventure exclusive sur les plantes
et leurs bienfaits.
Par son intermédiaire, rencontrez
les plus grands spécialistes des
plantes, apprenez à travers leur
expérience et transmettez ce précieux
savoir à vos proches.
le port de verres teintés protec-
teurs, un traitement à base de
vitamines A et E, d’oméga-3
et de traiter au plus tôt un œdème
de la rétine et une cataracte le cas
échéant. La greffe de rétine
permet dans certains cas de freiner
la perte des cellules à cônes,
et la thérapie génique est en cours
d’évaluation.
Sur le plan des solutions natu-
relles, nous ne saurons que trop
conseiller les plantes qui ont un
effet protecteur reconnu sur la
rétine et les neurones transmet-
tant l’information visuelle.
Ce sont toutes les baies à antho-
cyanes (myrtilles, mûres, sureau,
aronia noire…) à consommer très
régulièrement et sous différentes
Les recherches révèlent que le
stress oxydant est un facteur
déterminant de la destruction
des cellules de la rétine. Aussi,
des stratégies micronutritionnelles
sont préconisées quelle que soit
l’atteinte de la rétine avec l’emploi
du coenzyme Q10, du bêtacaro-
tène, de la quercétine et de la
curcumine.
Par ailleurs, les études démontrent
que des extraits de safran, de bile
d’ours (acide tauroursodésoxycho-
lique) et de baies de goji ont permis
de préserver la structure et la
fonction des cônes et des bâton-
nets, ainsi que les neurones trans-
mettant l’information visuelle, chez
des rats et des souris porteurs d’un
modèle de rétinite pigmentaire. La
scutellaire du lac Baïkal contenant
de la wogonine a aussi permis de
régénérer les neurones de la rétine
chez des souris.
Enfin, une étude a été réalisée sur
34 patients âgés d’au moins 18 ans
atteints de rétinite pigmentaire :
ils ont pris quotidiennement
pendant 90 jours des gélules
contenant 300 mg d’algue
Dunaliella bardawil, soit environ
20 mg de bêtacarotène, ou un
placebo. Les résultats ont révélé
que le traitement par le bêtacaro-
tène a significativement augmenté
la fonction rétinienne chez ces
patients.
Dans votre prochain numéro
▪▪ Toutes les solutions naturelles
pour en finir avec l'eczéma
▪▪ L'argument qui va vous faire
changer de savon

▪▪ De nouvelles pistes contre

la maladie d'Alzheimer
Si vous souhaitez en savoir plus sur Les Rendez-vous de Plantes & Bien-Être
utilisez ce lien : http://bit.ly/RDV-PLANTES ▪▪ Le lierre grimpant versus
la peau d’orange

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