Plantes

le meilleur de l ’ information sur les plantes au service de votre santé ~ issn 2296-9799 ~ n°22 ~ mars ~ 2016
bien-être
Sommaire
interview du dr eric Ménat
Cancer :
les médecins
• Interview avec le Dr Eric Ménat :
Cancer : les médecins croient dans l’efficacité des plantes. . . 1
• Herpès : les gouttes qui vont sauver vos lèvres. . . . . . . . . . . . . 4

croient dans
• L’invention de l’eau bouillie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
• Détox : cinq plantes qui font le ménage !. . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
• Se faire de l’oseille au jardin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

l’efficacité
• Messieurs : ne les laissez pas tomber !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
• À boire pour une belle peau !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

des plantes
• La science valide les intuitions de la médecine ayurvédique. 20
• Le pouvoir incroyable des huiles végétales contre
les vergetures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
• Galien : ce qu’il a appris en soignant les gladiateurs . . . . . . . . 25
• La réglisse, l’effet Red Bull garanti. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Le Dr Eric Ménat accompagne des patients
• Faites-le vous-même : tenseur pour la peau. . . . . . . . . . . . . . . 27
cancéreux depuis près de 30 ans. Précurseur,
• Casanova : son plan B pour séduire les femmes ! . . . . . . . . . . . 28
à la croisée des médecines conventionnelle
• Et aussi : Les livres (p. 30) - L’agenda du mois (p. 31)
Le courrier des lecteurs (p. 32) et naturelle, il utilise la phytothérapie pour
optimiser les traitements classiques. Car
c’est une certitude : « Confronté à un cancer,
Édito il est préférable de l’affronter par tous les
moyens plutôt que de le subir ».
Les plantes et le cancer
S’intéresser à l’homme plutôt qu’à la ma-
ladie. C’est le parti pris de certains méde-
De votre expérience auprès de malades du cancer,
cins, en particulier dans la prise en charge vous avez acquis une profonde compréhension de
du cancer. Le Dr Eric Ménat suit depuis la maladie. Qu’est-ce qui provoque le cancer ?
30 ans des patients cancéreux. Il a compris »» Vaste question à laquelle il est difficile de répondre
qu’il était possible, et même souhaitable, simplement  ! Il n’existe que de rares cancers pour les-
d’accompagner les traitements classiques quels un facteur isolé peut être mis en cause. Dans la ma-
d’une approche individualisée fondée sur une jorité des cas, il s’agit d’une combinaison à la fois d’un
alimentation appropriée, de l’homéopathie et bien évidem-
patrimoine génétique, mais aussi d’une hygiène de vie et
ment de la phytothérapie ! Les résultats et les bienfaits sont
au rendez-vous : moins d’effets secondaires après les traite-
d’un équilibre émotionnel. En réalité, nous fabriquons
ments chimiques, une traversée de l’épreuve dans de meil- tous régulièrement des cellules cancéreuses, mais nous
leures conditions car le patient, plus conscient et respon- sommes en principe capables de les détruire. Et un jour,
sable face à la maladie, est mieux armé pour la combattre. notre système immunitaire ne les repère plus ou nous ne
Un patient qui affronte pleinement sa maladie – avec l’aide sommes plus capables de les détruire et la tumeur s’ins-
de l’arsenal thérapeutique classique et complémentaire – a talle, puis se développe.
plus de « chances » de guérison que celui qui la subit. C’est à
Evidemment, les risques sont plus importants si notre
Plantes & Bien-Être que le Dr Ménat a souhaité confier cer-
tains conseils pour souligner l’importance de la phytothéra- mode de vie et/ou notre environnement nous exposent à
pie dans l’accompagnement du cancer. Son témoignage est des facteurs favorisant les mutations cellulaires. Une cel-
fort précieux et d’autant plus remarquable que ce médecin – lule saine se transforme en cellule anormale quand elle
malgré toute son expérience au contact des malades – reste est altérée par une mutation [une modification anormale
humble et prudent face à une maladie très particulière dont de l’ADN d’un gène de la cellule] au moment où elle se
les causes apparaissent multiples et complexes.
Alessandra Moro Buronzo
2
Médecin généraliste, Eric Ménat s’est
rapidement spécialisé en homéopathie,
phytothérapie et nutrition. Egalement
diplômé en carcinologie clinique, il
reçoit dans son cabinet des patients qui
suivent des traitements contre le cancer.
Auteur de nombreux livres notamment
autour de la nutrition (Maigrir avec la
nutrition comportementale, Bien manger
pour bien grandir, La diététique de
la constipation…), il est membre du
Groupe de Recherche et d’Application
en Immunologie et Nutrition (GRAIN),
du Fond français pour l’Alimentation et
la Santé, du Groupe de recherche sur
les infections froides et les maladies
chroniques (CHRONIMED) présidé par le
Pr Luc Montagnier et membre d’honneur
de la Fondation Dr Catherine Kousmine.
Eric Ménat enseigne la phytothérapie et
la nutrition dans les facultés de médecine
de Montpellier et de Besançon.
« Si je ne pouvais conseiller
qu’un seul produit naturel
pour accompagner une
chimiothérapie, je choisirais
une plante et ce serait sans
conteste le desmodium. »
desmodium
divise et donne naissance à de nouvelles cellules. Le tabac, la pollution,
les pesticides et certains produits chimiques augmentent fortement
le nombre de mutations, avec pour conséquence l’augmentation du
risque qu’une cellule devienne cancéreuse, qu’elle se multiplie et crée
une tumeur.
Des progrès significatifs ont été faits dans les traitements clas-
siques par la chimiothérapie et la radiothérapie. Pourquoi pro-
posez-vous aussi des remèdes naturels ?
»» Soigner les patients de leur cancer est primordial mais les avancées
thérapeutiques des traitements anticancéreux s’accompagnent aussi
de plus en plus d’effets secondaires lourds. Aider les malades à mieux
les supporter et à bien récupérer est important. Non seulement ils sont
moins éprouvés, mais en plus, cet accompagnement, qu’on appelle en
général « soins de support », est précieux pour aller jusqu’au bout de
traitements parfois longs dans de meilleures conditions, ce qui aug-
mente encore un peu plus les chances de guérison.
La phytothérapie fait-elle partie de ces « soins de support » ?
»» Sa place est essentielle. En complément des protocoles antican-
céreux, il faut s’appuyer sur les plantes qui sont des aides réellement
efficaces. Si je ne pouvais conseiller qu’un seul produit naturel pour
accompagner une chimiothérapie, je choisirais une plante et ce serait
sans conteste le desmodium (Desmodium adscendens). Cette plante
d’origine africaine ne provoque aucun effet secondaire et ne perturbe
aucunement l’action des médicaments de chimiothérapie. Mais sur-
tout, c’est un excellent protecteur du foie, qui est souvent agressé par
les chimiothérapies. Grâce au desmodium, les malades supportent
plus facilement les traitements, les nausées sont fortement atténuées
et la récupération est plus rapide.
Comment utiliser cette plante ?
»» Pour que le desmodium soit efficace, il doit être suffisamment
concentré. La dose de référence est de 7 g de feuilles sèches par jour.
On peut le préparer en décoction en faisant bouillir les feuilles dans
1 litre d’eau pendant 15 minutes et en buvant le liquide filtré au cours
de la journée. Mais si le malade a des nausées, il peut être difficile de
boire autant, et on préfèrera utiliser des « sirops » de desmodium, sou-
vent bien plus concentrés que des gélules. Il faut se référer aux indica-
tions du fabricant. Le desmodium devrait systématiquement accom-
pagner les chimiothérapies, la veille de chaque cure et pendant les 5 à
7 jours qui suivent en fonction des nausées.
Outre les nausées, la plupart des chimiothérapies sont source
de troubles digestifs, parfois sévères. Comment faire pour les
atténuer ?
»» La flore intestinale étant fortement perturbée par la chimio, on
propose des probiotiques pour l’équilibrer. En complément, j’associe
de la chlorophylle, le pigment vert qui assure la photosynthèse des vé-
gétaux, sous forme de gélules de chlorophylle magnésienne, car c’est
la seule à avoir des propriétés actives pour nettoyer le côlon et proté-
ger la muqueuse intestinale. Le plus souvent elle est issue de l’ortie.
Elle assainit le tube digestif, absorbe les gaz et une partie des toxines
qui s’y trouvent. L’association probiotiques et chlorophylle permet
d’améliorer grandement le confort digestif des malades. La chloro-
phylle peut avoir un léger effet laxatif, ce qui n’est souvent pas un pro-
blème car on est plutôt constipé après les cures de chimio. Il faut juste
prendre la précaution de l’avaler en dehors des repas et loin des prises

de médicaments car elle gêne l’absorption de certains
minéraux. Sinon, on peut citer la mélisse, très fidèle pour
les spasmes digestifs d’origine nerveuse ou émotionnelle
ou encore le gingembre, à la fois antioxydant, antinau-
séeux et protecteur de la muqueuse gastrique.
La fatigue est aussi une constante pour les malades.
Comment remédier à cette lassitude générale ?
»» La fatigue est un symptôme presque systématique
pendant les chimios. Les jours qui suivent, il faut savoir
se reposer et accepter d’être fatigué. Ensuite, deux types
de plantes vont aider à remonter plus vite la pente et à
retrouver un rythme normal.
Pour lutter contre la fatigue physique, le ginseng et le
guarana sont des plantes très dynamisantes. Il faut
faire attention avec le guarana car il contient de la café-
ine qui peut provoquer des palpitations chez certaines
personnes, normalement on peut prendre entre 10 et
15 mg de caféine par jour.
Il y a aussi les plantes adaptogènes qui aident à récupérer
sur le plan physique et nerveux. Plantes antistress, elles
redonnent du punch et l’envie d’être actif. Parmi elles
la rhodiole (Rhodiola rosea), qui a une action efficace,
rapide et sans effet secondaire, sous forme d’extraits secs
en gélules. Ils doivent être titrés [contenant une quantité
toujours égale de principes actifs] en rosavine, afin de
garantir la présence du principal principe actif, et être
pris à raison de 2 à 4 gélules le matin et/ou le midi en
fonction des dosages et des besoins. On peut également
citer l’éleuthérocoque ou « ginseng de Sibérie », une
plante utilisée par les cosmonautes russes pour accroître
leurs capacités intellectuelles et physiques. Je privilégie
les extraits concentrés en éleuthérocoque dans un rap-
port de 4 pour 1 (4 kg de plantes donnent 1 kg d’extrait),
généralement à une dose de 300 à 400 mg par jour.
La radiothérapie s’apparente à la méthode de la
terre brûlée provoquant d’importants effets indé-
sirables. Quelles sont vos recommandations pour
mieux la supporter ?
»» Effectivement, la radiothérapie possède des effets
sournois qui s’installent peu à peu et les complica-
tions surviennent tard, parfois même après l’arrêt des
séances. Pour prévenir les effets secondaires, le gingko
biloba est une plante fantastique. C’est le seul arbre à
avoir survécu à la bombe nucléaire d’Hiroshima  ! Par
voie orale, il agit sur la microcirculation et lutte contre
les fibroses si fréquentes après les radiothérapies. Il faut
prendre une forme très concentrée, si possible à base de
feuilles jaunes (et non pas vertes) pendant toute la pé-
riode du traitement et continuer 1 à 2 mois après la fin
des séances.
Pour éviter ou apaiser les brûlures, l’aloe vera est la
plante de référence. On l’applique sur une compresse
maintenue sur la zone irradiée après chaque séance.
Pour ma part, je déconseille d’en mettre avant, il est
3
rhodiole
préférable d’avoir une peau parfaitement propre pour la
séance, sans aucun produit pour ne pas interférer avec
l’action des rayons. Mais dès que l’on rentre de la séance,
on peut appliquer l’aloe vera pur, mais aussi quelques
gouttes d’un mélange composé d’huile végétale de mil-
lepertuis et d’huiles essentielles qui ont fait la preuve de
leur efficacité en cas de brûlure et d’irradiation  : la la-
vande, mais surtout le niaouli qui est radioprotecteur.
Plusieurs laboratoires de produits naturels ont conçu
des spécialités toutes prêtes, elles sont très bien dosées
et très efficaces.
Dans un flacon en verre teinté de 10 ml, mélanger :
• 4 ml d’huile de millepertuis,
• 1 ml d’HE de lavande vraie (Lavendula officinalis),
• 1 ml d’HE de niaouli (Melaleuca quinquenervia).
Appliquer quelques gouttes de la préparation sur et au-
tour de la zone irradiée après la séance de radiothérapie.
Propos recueillis par Alessandra Moro Buronzo et
Annie Casamayou
HE de niaouli
HE de lavande
Pour en savoir plus
» LIVRE
Cancer, un accompagnement qui
change tout
Dr Eric Ménat et Dr Alain Dumas
Éditions Source Vive, 352 pages, 2015
Après avoir passé en revue les différents cancers et leurs
causes, les notions de base de cancérologie et des traite-
ments actuels, le livre présente les remèdes naturels qui
permettent d’aider les malades à mieux supporter les effets
secondaires. Par ailleurs, l’aspect nutritionnel et diététique
est largement développé aux différents stades de la prise en
charge. Cet ouvrage s’adresse aussi bien au grand public
qu’aux soignants qui veulent connaître toutes les pistes
sérieuses et raisonnables à envisager dans ces situations
difficiles. Les docteurs Alain Dumas et Eric Ménat ont for-
mé plus de 500 médecins à l’accompagnement des patients
cancéreux.
4 Aromathérapie

Herpès : les gouttes qui

vont sauver vos lèvres
Vous voyez ces petites vésicules qui ont surgi près des lèvres ? On les appelle vulgairement « bouton de
fièvre ». Il s’agit plus précisément d’un herpès. Cette maladie infectieuse existe sous différentes formes.
Mais l’herpès labial se soigne très efficacement grâce à la phytothérapie.

Le système immunitaire à On parle alors d’herpès récurrent.

notre rescousse Quels sont les signes

»» Il faut bien comprendre le mécanisme d’action de la maladie qui
tient compte de l’immunité de chacun. En effet, les symptômes cli-
niques n’apparaissent qu’en cas de forte virulence ou de diminution
des défenses immunitaires. cotements, démangeaisons, puis apparait
On distingue trois mécanismes :
• La primo-infection herpétique
Quelle que soit la localisation, lorsque le virus pénètre pour la pre-
mière fois dans l’organisme (primo-infection) par une petite brèche,
deux cas peuvent se présenter.
Si sa virulence est importante ou si l’hôte est vulnérable faute de dé-
fense, le virus se multiplie rapidement avec des signes cliniques vi-
sibles (10 % labiaux, 50 % génitaux). Si sa virulence est moindre ou si
l’hôte a de solides défenses : il y a aura peu ou même aucune lésion
visible. C’est le cas le plus fréquent (90 % labiaux, 50 % génitaux).
• La phase de latence
Après sa réplication, le virus migre le long du nerf sensitif et gagne les
ganglions nerveux où il reste à l’état latent sans provoquer de lésions
cellulaires. Il échappe ainsi au système immunitaire et aux traitements
antiviraux. Le virus reste à l’état de repos attendant un signal extérieur
(facteur déclenchant) capable de « réveiller » le virus et de déclencher
la réplication virale.
• Réactivation
Sous l’effet de facteurs déclenchants (stress, état
dépressif, fatigue, pathologies hivernales, soleil, règles,
coït…) le virus reprend le trajet nerveux
emprunté lors de la primo-infection et va migrer
vers les mêmes territoires cutanés ou génitaux.
cliniques ?
»» Ils commencent par des brûlures, pi-
rapidement une vésicule en « gouttelette
de rosée », parfois plusieurs (en bou-
quet). Cette vésicule typique d’herpès
évolue vers le stade de pustule, puis de
croûte en quelques jours. Celle-ci tombe
lorsque la cicatrisation est à son terme.
Cependant, les signes cliniques peuvent
différer suivant la localisation herpétique
qui dépend du mode de contamination.
Au niveau buccal
L’herpès labial est représenté par les tra-
ditionnels « boutons de fièvre » avec les
vésicules classiques qui se transforment
rapidement en croûtes avant de dispa-
raitre au bout d’une semaine.
La gingivostomatite aiguë survient le
plus souvent chez l’enfant (entre 6 mois
et 1 an). Elle provoque des douleurs im-
portantes au niveau buccal et pharyngé et
des céphalées. Les lésions siègent sur le
pourtour des lèvres et à l’inté-
rieur de la cavité buccale qui
devient rouge et gonflée. Le
risque est la déshydratation
hélichryse italienne

»» QU’EST-CE QUE L’HERPÈS ?

C’est une maladie infectieuse due au virus Herpes simplex (HSV), virus à ADN de la famille des Herpesviridae
présentant deux types antigéniques différents :
Le HSV1 responsable de l’herpès labial, oculaire et des atteintes cérébrales
Le HSV2 responsable de l’herpès génital et des herpès du nouveau-né.
La transmission du virus se fait uniquement par des contacts humains directs, à travers des lésions (visibles ou
discrètes), ou par le biais des sécrétions contaminées (salive, larmes, sécrétions génitales…). Le virus HSV1 se
transmet classiquement par un baiser et peut provoquer une infection génitale lors de contacts orogénitaux
(15 % des herpès génitaux sont dus à HSV1).
Le virus HSV2 ne se transmet que par voie sexuelle. La pénétration n’est pas nécessaire à la contamination.
Elle fait bien entendu partie des MST (maladies sexuellement transmissibles).
 lavande
ACTUALITÉS 5

avec le refus de boire de l’enfant. La guérison ne

survient qu’au bout de 15 jours, sans traitement. CONTRE LE ZIKA Si
Au niveau génital
vous voyagez en zone de
La cervicovulvovaginite aiguë survient lors de rapports sexuels fièvre Zika, il existe une HE
chez la femme. Elle commence après 2 à 10 jours d’incubation par qui peut vous défendre
un œdème accompagné de vésicules, avec parfois des ulcérations du virus transmis par
sur tout l’appareil génital, extrêmement handicapantes. La guérison les moustiques. L’HE de
survient au bout de 2 à 3 semaines sans traitement. Ravintsara, (Cinnamomun
La balanite touche les hommes, avec des lésions herpétiques clas- camphora) : 2 gouttes
siques au niveau du gland, moins pénibles que pour la femme. L’évo- sur un comprimé neutre
lution est plus courte. pendant les repas (3 fois/
jour, pendant 5 jours). Ne
Au niveau du doigt
convient pas aux femmes
Le panaris herpétique touche les bords de l’ongle et provient souvent
d’une autocontamination.
enceintes, allaitantes et aux
enfants de moins de 6 ans
Au niveau de l’œil
(entre 6 et 12 ans réduire
La kératite herpétique peut résulter d’une auto-inoculation (salive
la dose de moitié).
sur les lentilles, postillons directs sur l’œil…). Unilatérale, elle se ma-
nifeste par une rougeur, un larmoiement, une conjonctivite ou une
irritation. C’est une urgence médicale car elle peut conduire à la cécité.
Chez le nourrisson LA FORÊT GUYANAISE
La méningoencéphalite est un herpès néonatal. Il se transmet au SPOLIÉE Les Améridiens
moment de la naissance par contact avec le virus de l’herpès génital,
Palikurs, soutenus par
conduisant à une méningoencéphalite souvent mortelle (début et dia-
la fondation France-
gnostic tardif en l’absence de signes cutanéomuqueux).
Libertés, traînent l’Institut
de recherche pour le
Le traitement développement (IRD)
devant l’office européen
»» Le traitement classique de l’herpès génital et oculaire s’effectue à
l’aide d’antiviraux (aciclovir ou valaciclovir) afin d’éviter les compli-
des brevets. Ils veulent
cations. Le caractère d’urgence de ces deux pathologies nécessite l’em- empêcher l’IRD de déposer
ploi de ces molécules, par voie buccale exclusivement. Les traitements un brevet qui lui donnerait
locaux (pommade) ne présentent que peu d’intérêt démontré, sauf pendant 20 ans le
raccourcir un peu la durée des symptômes, ou provoquer des herpès monopole de l’exploitation
de plus en plus fréquents par diminution de l’immunité… d’une molécule extraite
Mais lorsqu’il s’agit de l’herpès labial, les traitements phytothéra- du Quassia Amara, une
piques ont fait la preuve de leur efficacité, contrairement aux antivi- plante utilisée depuis des
raux chimiques (aciclovir), sans intérêt. Je vous propose une formule siècles par les Palikurs pour
aromathérapique que je pratique de très longue date. Dès les premiers soigner le paludisme.
symptômes (picotements, brulûres), appliquez le mélange suivant à
raison de 2 gouttes au niveau du point d’impact.
Le succès du traitement réside dans la rapidité d’action et la fré-
quence des applications (tous les 3 heures), et ceci dès le premier jour. UNE PREMIÈRE
Le lendemain, espacez les applications (3 ou 4 par jour), pendant plu- DU GENRE Cinq chamans
sieurs jours. Une cicatrisation peut apparaître rapidement au bout de d’Amazonie ont transcris
24 heures (sous forme de croûte). leur savoir médical pour
Formule aromathérapique, à préparer vous-même ou par votre phar- le sauver de la disparition.
macien (flacon de 5 ml) : Résultat : une encyclopédie
• HE ravintsara (Cinnamomun camphora CT cinéole) 1,5 ml de 500 pages sur les
• HE tea-tree (Melaleuca alternifolia) 1 ml maladies et les plantes qui
• HE eucalyptus citronné (Eucalyptus citriodora) 1 ml soignent. Editée en langue
• HE hélichryse italienne (Helychrysum italicum) 42 gouttes matsé, l’encyclopédie ne
• HE lavande officinale (Lavandula officinalis) 29 gouttes sera pas traduite pour la
• HE menthe poivrée (Mentha x piperita) 15 gouttes protéger du bio-piratage.
6

L’herpès labial peut aussi être traité par voie interne avec la formule
phytothérapique suivante (à préparer par votre pharmacien) :
Quelles sont les
• EPS échinacée 50  % précautions à prendre ?
• EPS cyprès 50  %
»» Ne jamais prendre de corticoïdes
En traitement curatif dès les premiers symptômes, prendre 1 cuillerée (pommade, comprimés) car ils peuvent
à café matin et soir dans un verre d’eau, tous les jours pendant 15 jours aggraver la poussée d’herpès.
(flacon de 150 ml). Éviter l’autocontamination  : se laver
Pour prévenir un herpès récurrent chez les personnes fragilisées su- scrupuleusement les mains, risque de
jettes à des herpès à répétition, prendre 1 cuillérée à café dans un verre contamination des yeux, du doigt (pana-
d’eau 7 jours par mois pendant 3 mois (flacon de 100 ml). ris herpétique), bannir tout frottement
Il est possible d’y associer deux autres formules qui marchent bien, des yeux (en cas d’herpès oculaire).
l’une homéopathique et l’autre à base de complément alimentaire. Éviter la contagion dès les premiers
Formule homéopathique  (attendre ½ heure après la prise des huiles signes  : éviter les baisers, les rapports
essentielles) : sexuels (ou utiliser le préservatif), les sports
• Vaccinotoxinum 15CH (dose)  : prendre 1 dose dès les premiers de contact et les personnes fragiles (bébés,
signes (démangeaison, brûlure), immunodéprimés, femmes enceintes). Ne
• Rhus toxicodendron 9CH (granules) : prendre 3 granules toutes les pas échanger son linge de toilette.
10 minutes dans l’heure qui suit la prise de Vaccinotoxinum. Apprendre à reconnaître les facteurs dé-
Formule complément alimentaire (L-Lysine du laboratoire Solgar) : clenchants d’un herpès récurrent : stress,
fatigue, soleil, froid…
• Prendre 4 gélules/jour pendant 4 jours dès le début de l’infection,
• Pour prévenir un herpès récurrent, prendre 1 gélule/jour.
Jean-Philippe Zahalka,
Docteur en pharmacie

News

L’infusion de citronnelle
au secours de la gastrite
Une étude a évalué l’effet d’une infusion
de citronnelle (Cymbopogon citratus)
sur des rats dont l’estomac était le siège
d’une inflammation provoquée. L’infusion
a été administrée par voie orale avant
ou après l’ingestion d’éthanol, avec
une comparaison à un groupe témoin.
Les résultats révèlent que l’efficacité
de l’infusion de citronnelle, consistant
en une réduction de l’inflammation,
augmente selon le temps de contact avec
la muqueuse gastrique. Cette étude tend
à valider sur le plan pharmacologique
l’utilisation traditionnelle de l’infusion
de citronnelle dans les inflammations de
l’estomac.
Sagradas J, Costa G, Figueirinha A, et al. Gastroprotective effect of
Cymbopogon citratus infusion on acute ethanol-induced gastric
lesions in rats. J Ethnopharmacol. 2015 Sep 15;173:134-8.2015 Sep;
28(1):295-304.
 Histoire de plantes 7

Les plantes et les hommes

entretiennent parfois des 
relations étonnantes...

L’invention de
l’eau bouillie
Croyez-le, une gousse d’a
il placée dans la poche
(qui n’existe pas  !) d’un
toréador le protègerait
des coups de cornes, com
me le fait d’en porter sur
soi ferait fuir les serpent
s. Et les vampires aussi,
c’est bien connu. Hélas,
tout n’est pas aussi rose.
En 1973, des policiers an
glais de la ville de Stoke-
on-Trent découvrirent le
cadavre d’un émigré po-
lonais. L’autopsie révéla
qu’il s’était étouffé avec
une gousse d’ail. Chaque
soir, l’homme effectuait
le même rituel : du sel ac L’aïgo boulido, (qui se
compagné d’un bol d’ex- traduit en français par
créments sur le rebord « eau bouillie ») se prépare
de la fenêtre, une gousse en plaçant 10 gousses
d’ail dans la bouche, et ho d’ail, un bouquet garni
p ! au dodo, sans crainte (thym, laurier, sauge) et
des vampires. Ce matin- un filet d’huile d’olive da
là, il ne se réveilla pas. ns 1 litre d’eau, à faire
bouillir pendant 15 minut
En Provence, on est plus es. À boire après l’avoir
terre à terre. On n’a peut filtrée.
être pas inventé l’eau ch -
aude mais l’eau bouillie
plus exactement la façon ,
de bien en user. La tradi-
tion préventive fait prép
arer un bouillon très clair,
à prendre les lendemain Serge Schall
s de fêtes pour contrer les
excès de la table, ou en Docteur-ingénieur en agro
période de Carême pour nomie, jardinier
se nettoyer, ou en cure
de plusieurs jours duran
les diètes. t
8
Votre dossier médical

Votre foie : une

centrale de détox
On pense à lui lorsque surviennent des « crises de foie », qui n’ont pourtant
rien à voir avec cet organe fondamental de notre système digestif. Filtre
ultraperformant, le foie élimine toutes les toxines de l’organisme et protège
le système immunitaire. Voici les plantes qui rallumeront la flamme de
votre foie !

C’est lui que votre médecin explore lorsqu’il palpe avec in-
sistance votre flanc droit, juste sous le diaphragme. Il vérifie
systématiquement son volume, car le foie, la glande la plus vo-
lumineuse de l’organisme, est d’une importance capitale pour
notre métabolisme général !
Souvent ce travailleur silencieux est sous-estimé à tort car
notre santé dépend fondamentalement de la sienne. Parmi ses
nombreuses fonctions le foie est un filtre indispensable nous
débarrassant d’éléments indésirables. Autrement dit il fait le
ménage. Mais comment fonctionne-t-il ?
Le foie filtre la totalité du sang veineux en provenance de la
rate et de l’intestin ainsi qu’une partie du sang artériel de la
circulation générale. Une première épuration sanguine est as-
surée par des cellules de l’immunité (cellules de Kupffer ou
macrophages du foie). Ces globules blancs particuliers dé-
vorent littéralement les bactéries, les grosses molécules et les
corps étrangers captés par le sang. Comme les macrophages de
la rate, ces cellules de Kupffer participent aussi à l’élimination
des pigments toxiques provenant de la destruction des glo-
bules rouges arrivés en fin de vie.
Une redoutable usine de
transformation chimique
»» Non seulement le foie filtre, mais il possède une grosse
capacité de transformation. En effet il est doté de cellules
spécialement conçues pour stocker et libérer des sucres
(glucides), des protéines et des lipides (gras).
Ces cellules portent le nom d’hépatocytes et
constituent 80% de son poids. On peut assi-
miler le foie à une énorme usine de transfor-
mation chimique grâce aux molécules et aux
réactions biologiques qu’il produit au sein de
ses hépatocytes.
Il est notamment le responsable de la syn-
thèse interne du cholestérol et de la plupart
des protéines que l’on retrouve en circulation
dans le sang. C’est toujours dans cette centrale
sophistiquée que l’on assiste à la détoxication
enzymatique, suite de réactions chimiques
permettant la neutralisation des substances à
forte activité, ou même toxique, produites par
l’organisme ou provenant de l’extérieur.
»» ENCORE UNE SINGULARITÉ DE
L’HÉPATOCYTE
Une capacité de régénération hors du
commun  ! Ainsi, quand on réalise une
hépatectomie (ablation d’une partie du
foie) de 70 % de la masse hépatique chez
le rat, il existe une récupération intégrale
dans les 7 à 10 jours.

Pourquoi faut-il se faire de
la bile ?
»» Ce sont aussi les hépatocytes qui sécrètent la bile, un
liquide au goût particulièrement amer intervenant dans
le processus général de la digestion. Ensuite, tels de pe-
tits petits ruisseaux alimentant un fleuve, la bile s’écoule
dans de petits canaux (canalicules), pour s’unifier en-
suite en un canal unique orienté vers les voies biliaires
se déversant dans le tube digestif au niveau du duodé-
num. La bile, caractérisée par sa couleur jaune, participe
activement au processus de la détox, en jouant un rôle
déterminant dans la transformation et l’élimination de
produits divers :
pigments issus de la dégradation des globules rouges (bi-
lirubine), immunoglobulines de type A, médicaments,
cholestérol…
Sachez que ces opérations de dépollution se réalisent avec
des échanges et des réabsorptions en aller-retour perma-
nents entre le foie et l’intestin : c’est la fameuse circula-
tion entéro-hépatique où les sels biliaires sont recyclés.
Un budget énergétique colossal
»» 25 tonnes de nourriture seraient ingurgitées en
moyenne au cours d’une vie ! Une fois digérées par le
tube digestif, ces 25 tonnes transitent et sont traitées par
le foie. Cela représente la charge la plus importante de
toxines et d’antigènes que l’organisme humain doit gé-
rer : 79 % du budget énergétique consommé par le foie et
les reins passent dans ces opérations.
Mais la facture peut être encore plus lourde. Car,
lorsque la fonction de barrière intestinale est altérée, par
exemple par la présence d’un déséquilibre de la micro-
flore (dysbiose) et d’une augmentation de la perméa-
bilité de la paroi intestinale, le foie subit une charge de
travail supplémentaire. Dans ce cas, le foie mobilise des
processus hautement complexes faisant intervenir des
réactions chimiques qui peuvent varier suivant l’héré-
dité, la pollution de l’environnement et l’existence éven-
tuelle d’une maladie qui fragilise le foie (hépatite, mé-
dicaments…). Tout cela est extrêmement coûteux pour
votre organisme sur le plan énergétique. N’oubliez pas
que c’est vous qui devez payer la note ! On comprend
mieux pourquoi il convient de soutenir régulièrement le
foie dans son travail de détox.
Détoxification ou drainage ?
»» C’est la même chose ! Les naturopathes désignent la
détoxication par le terme de « drainage ». Cette appel-
lation surannée, qui fut longtemps ignorée ou mépri-
sée par les médecins, cache néanmoins une fonction
primordiale de notre organisme. Une fonction qui re-
pose sur une réalité bien scientifique : cela nous permet
9
d’éliminer les déchets générés par notre métabolisme, et
par adaptation, les déchets issus de l’extérieur, appelés
également les xénobiotiques. Correspondant à des mé-
canismes biochimiques précis, la détoxication englobe
donc les réactions cellulaires biochimiques transfor-
mant des molécules au départ insolubles dans l’eau (et
très attirées par le gras) – qui sont en premier lieu les
déchets de notre propre métabolisme – en molécules éli-
minables en présence d’eau. La détoxication représente
cette capacité d’évacuation de ces toxines, en général très
réactives, pouvant être éliminées dans un milieu aqueux
comme les selles, la sueur, la respiration, la bile ou les
urines… via autant d’organes qualifiés par les naturo-
pathes d’émonctoires (ou d’organes d’élimination). Le
drainage, ou détoxication, est donc une réponse natu-
relle pour éliminer des microbes, les déchets organiques
et les substances reconnues toxiques, c’est-à-dire tout ce
qui apparaît nuisible pour l’organisme. Il vise avant tout
à rétablir un équilibre biologique.
Et c’est bien là que le foie joue son rôle de star : ces
transformations biologiques se produisent princi-
palement dans ses cellules même si elles existent
également à moindre échelle dans tous les tissus
de l’organisme comme le poumon, le tissu rénal
ou l’intestin.
Notons une particularité se déroulant au ni-
veau intestinal : le bol alimentaire subit systé-
matiquement une première détoxication par
l’action de la flore intestinale, avant même celle
pratiquée par les cellules du foie. On comprend
pourquoi un déséquilibre de la flore intestinale peut
augmenter le travail de détox du foie.
abricot
Patience : la détox se fait
en deux phases
»» Les enzymes cellulaires qui gouvernent la ré-
action biologique de détoxication sont modulées
par des facteurs génétiques. Mais pas seulement. Des
facteurs extérieurs interviennent aussi, comme l’état
général du sujet ou la nature et la quantité du toxique
présent.
La plupart des molécules toxiques traitées subissent en
réalité une double réaction de détoxication dans le foie.
La première phase, ou phase I, appelée phase de fonc-
tionnalisation : l’hépatocyte ajoute un radical chimique
dit « fonctionnel » sur la molécule toxique grâce à des
enzymes appelées « cytochromes ». Le résultat donne un
produit intermédiaire paradoxalement souvent haute-
ment réactif et parfois plus toxique que le toxique ini-
tial… mais cette opération a pour but de préparer rapi-
dement la suite.
Dans la phase II, dite de conjugaison, un nouveau ra-
dical chimique est attaché sur le premier, permettant la
10

solubilité de la molécule toxique. Et qui dit solubilité dit non exhaustive et certains signes peuvent être en rap-
possibilité d’élimination par différentes voies naturelles port avec une autre pathologie :
ayant comme vecteur l’eau. • Fatigue, malaise
En résumé, la toxicité d’une substance peut se définir • Maux de tête récurrents
par sa forte réactivité chimique associée à une insolubili- • Douleurs musculaires et articulaires
té dans l’eau… Et la détoxication, à la capacité de rendre • Syndrome de fatigue chronique
soluble une molécule réactive qui ne l’était pas. • Fibromyalgie
• Hypersensibilité aux produits chimiques (parfums,
Détoxication hépatique fumée, essence)
• Intolérance à la caféine
Phase 1 Foie Toxines
La détox pour les Nuls
Métabolites
»» Dans la vie de tous les jours un grand nombre de vé-
intermédiaires
gétaux peuvent nous aider à soutenir le travail d’élimi-
Substances nation du foie. Voici un tableau des plus accessibles :
Phase 2
hydrosolubles
Artichaut Gingembre
Chicorée Laurier
»» C’EST QUOI UN CYTOCHROME ? Choux de Bruxelles Livèche
Les cytochromes sont les enzymes majoritaires Cerfeuil Marjolaine
intervenant lors de la phase I de la détoxication
hépatique. Elles sont issues d’un gène ancestral Écorce d’orange amère Pissenlit
identifié il y a 1,5 milliard d’années chez les bac-
Estragon Romarin
téries Pseudomonas et qui a été intégré dans la
machinerie cellulaire de beaucoup d’organismes Endive Roquette
vivants. En langage technique on dit que ces en-
zymes de détoxication sont sujettes à un polymor- Fenouil Thym
phisme génétique important, c’est-à-dire qu’elles
donnent lieu à une grande variabilité d’expression
et de capacité de métabolisation… En deux mots, Les micronutriments végétaux
chaque individu métabolise différemment les subs- optimisant les voies de
tances traitées par son foie. C’est ainsi qu’un mé-
dicament aura un effet positif chez quelqu’un, au- la détoxication du foie
cun chez un autre ou des effets indésirables chez • Vitamines  : A et bêtacarotène (abricot, melon), du
un troisième. Les cytochromes sont regroupés en groupe B (levure de bière), C (agrumes frais) et E
grandes familles enzymatiques spécifiques et sont (huile de germes de blé).
connus pour leurs capacités à intervenir même sur
des molécules légèrement différentes de celles
• Antioxydants  : pycnogénol (raisin), bioflavonoïdes
qui représentent leur cible habituelle. Cette der- (agrumes), anthocyanosides (canneberge, sureau,
nière propriété est très précieuse car elle permet myrtilles…), glutathion (avocat).
à l’homme de pouvoir ingérer et éliminer des subs-
tances toxiques non naturelles comme certains
polluants et les médicaments et d'être protégé de
Les meilleurs aliments
leurs effets toxiques… jusqu’à une certaine limite ! détoxiqueurs
Les études scientifiques ont bien confirmé que les prin-
cipes actifs de certaines plantes alimentaires ou médici-
Avez-vous besoin de soutenir nales activent particulièrement ces voies du métabolisme
votre foie ? cellulaire. C’est le cas du brocoli et des autres plantes de
la famille des brassicacées (autrefois appelées crucifères)
»» Quand notre foie est fatigué ou notre système de dé- riches en composés soufrés qui stimulent la détoxication
toxication débordé par un état pathologique en cours ou au niveau du foie. Mais c’est aussi vrai avec les principes
une pollution, certains symptômes peuvent apparaître. amers (lactones sesquiterpéniques) retrouvés dans la
Voici un tableau des principaux signes cliniques évo- chicorée ou le pissenlit, qui stimulent la production et
cateurs d’une faiblesse du foie qui, associés entre eux, la sécrétion de bile tout en augmentant l’élimination
doivent nous faire consulter et nous préparer à suivre de l’eau par les reins (diurèse). D’accord l’amer suscite
une cure de plantes de soutien hépatique. Cette liste est parfois les grimaces mais c’est tellement bon pour notre
 11

santé. Et on le sait depuis fort longtemps. L’expérience

de nos anciens a été en effet une fois de plus vérifiée par la
science quand ceux-ci nous recommandaient de faire un
drainage du foie et de la vésicule biliaire en consommant
les végétaux dotés d’amertume. Ces plantes contiennent
des dérivés terpéniques qui facilitent la digestion et qui,
de surcroît, atténuent fortement le besoin de sucré en
augmentant le sentiment de satiété.
Voici une liste d’aliments reconnus comme intervenant
positivement dans le processus de drainage du foie avec les
principes biologiques actifs naturels qui ont été identifiés
comme optimisateurs des voies de détoxication hépatique :
• Les brassicacées comme le chou, le chou-fleur, le
chou de Bruxelles, le cresson, le brocoli (surtout en
jeunes pousses), contenant des vitamines du groupe
B, de la vitamine C, des flavonoïdes, des caroténoïdes,
de l’indole 3 carbinol et des dérivés soufrés comme le
sulforaphane
• L’ail (alliine) avocat
• La betterave (bétaïne, méthionine)
• L’avocat (glutathion)
• Le tofu de soja (isoflavones)
• Le gingembre (gingérols)
• Le curcuma (curcuminoïdes)
• L’oignon (vitamine C, sélénium, alliine, quercétine)
• La pomme (pectine)
• Les céréales (son)
• Les graines de lin (mucilages)
• Les algues (alginates)
tofu nature
Les meilleures plantes alliées
du foie et de la vésicule biliaire
»» De nombreuses plantes traditionnelles ont la réputa-
tion de normaliser la fonction hépatique et biliaire. Nous
avons choisi ici celles qui bénéficient d’une solide expé-
rience sous-tendue, quand c’est possible, de références
scientifiques. Ces plantes sont également d’accès facile,
sans effets secondaires indésirables graves et d’un coût
modique. En dehors du curcuma, il n’est pas toujours be-
soin de choisir des plantes exotiques pour pouvoir sou-
tenir notre santé naturellement. Les indications de santé
de ces plantes restent très larges, allant de l’améliora-
tion de simples troubles digestifs aux inflammations du
foie (hépatites) de nature diverses, et des excès de table
jusqu’aux intoxications et aux protections vis-à-vis de
traitements conventionnels agressifs pour le foie. Vous
pourrez les utiliser sans arrière-pensée pour des cures de
10 jours à 1 mois, à renouveler une ou deux fois si vous
respectez quelques précautions d’usage. N’oubliez pas
que quand votre foie se porte bien il est en mesure de
mieux effectuer son travail de filtre, d’épuration et d’éli-
mination des déchets de l’organisme !
chardon marie

LE CHARDON MARIE
Provenance : Régions sèches et ensoleillées de l’Europe et de l’Orient
Botanique : Sylibum marianum (ex Carduus marianus) de la famille des Astéracées
Partie utilisée : Les fruits (ou akènes)
Principes actifs principaux : Flavonoïdes de type flavonolignanes : sylimarine
Identifiés dans le fruit sec du chardon Marie, la sylimarine, un complexe de flavonoïdes,
et la silybine principe actif pur, ont montré dans de multiples études des propriétés dites
d’hépatoprotection, c’est-à-dire une capacité certaine à protéger l’hépatocyte contre toute
agression, qu’elle soit d’ordre physicochimique ou microbienne. Sur le plan hépatobiliaire
(foie et vésicule), la sylimarine peut être avantageusement utilisée par exemple chez les porteurs
d’une hépatite virale chronique en complément du traitement conventionnel pour en diminuer
les effets secondaires toxiques, ainsi que pour combattre le stress oxydant induit sur les hépatocytes
par une maladie ou un traitement médicamenteux irritant le foie. Une revue importante de publications sur
le chardon Marie légitime son utilisation dans l’intoxication à l’amanite phalloïde, une plante potentiellement
mortelle en ingestion accidentelle, et dans la cirrhose du foie qui est un stade avancé de l’hépatite. Par ail-
leurs, une équipe sud-américaine a mis en évidence l’activité anticholestasique de la sylimarine, c’est-à-dire
sa capacité à normaliser le flux de la bile. Pour toutes ces raisons, le chardon Marie apparaît comme une des
plantes les plus remarquables pour rétablir l’intégrité fonctionnelle du couple foie/vésicule biliaire. Sur le plan
pratique, elle devrait être utilisée systématiquement en convalescence d’une atteinte au foie (hépatite virale
ou médicamenteuse) ou pour soulager son travail en le protégeant (chimiothérapie agressive, radiothérapie).
En dehors de toute pathologie, c’est une plante de choix pour bénéficier d’une cure de détoxication à visée
hépatique qui, en général, se déroule sur un minimum de trois mois.
12

L’ARTICHAUT
Provenance : Régions tempérées européennes, Californie
Botanique : Cynara scolymus de la famille des Astéracées
Partie utilisée : Les feuilles et les inflorescences
Principes actifs principaux : Sesquiterpènes (cynaropicrine, le principe amer présent uniquement dans les
feuilles), acides phénols (acide caféique, cynarine)
Les feuilles d’artichaut bénéficient traditionnellement d’une réputation de facilitateur de la digestion par
stimulation du système hépatobiliaire. Peu d’études ont été réalisées sur l’homme, mais des expérimenta-
tions animales ont bien confirmé les propriétés antispasmodiques digestives de la cynaropicrine, un prin-
cipe amer contenu dans les feuilles et qui optimise la sécrétion de la vésicule biliaire (effet cholagogue et
cholérétique) et donc qui préviendra la formation ou la récidive de calculs et de boues biliaires. À ce sujet,
on évitera l’extrait de feuilles d’artichaut en cas de crise aiguë douloureuse de calculs biliaires afin d’éviter
d’en majorer les symptômes. La teneur particulière en acides-phénols de l’artichaut explique sa capacité à
protéger les cellules du foie du stress oxydant général. On ne proposera pas à la femme allaitante du fait du
risque d’inhibition de sa lactation.

LE ROMARIN
Provenance : Bassin méditerranéen,
Sud-Ouest de l’Asie
Botanique : Rosmarinus officinalis de la famille
des Lamiacées
Partie utilisée : Les feuilles et les sommités
fleuries
Principes actifs principaux : Acides phénols
(acide rosmarinique et caféique), flavonoïdes,
dérivés terpéniques, quinones diterpéniques et
essences aromatiques.
Un certain nombre d’expérimentations animales
ont montré qu’une toxicité hépatique induite
chimiquement était prévenue par un traitement
préalable au romarin, avec un retour à la nor-
male rapide des différents paramètres biolo-
giques du foie. Le romarin agirait en prévenant
l’inflammation, la nécrose et la destruction cel-
lulaire induites par différents toxiques. Il a été
montré que le caractère protecteur du foie de
l’extrait de romarin proviendrait de sa capacité à
moduler certaines voies de la détoxication hépa-
tique. Les effets observés du romarin sur le foie
permettent également de comprendre son rôle
préventif sur la genèse de certains cancers. En
effet, l’extrait de romarin est capable de réduire
les dommages subis par le matériel génétique
(l’ADN) induits par des toxiques de référence.
Cette activité pourrait résulter de ses propriétés
antioxydantes puissantes, associées à sa capa-
cité d’induire les enzymes de détoxication des
xénobiotiques, c’est-à-dire les molécules étran-
gères à l’organisme. Le moyen le plus aisé et sé-
curitaire de prendre le romarin reste l’infusion de
feuilles ou sommités fleuries de qualité bio.
LE RADIS NOIR
Provenance : Bassin
méditerranéen, Asie occidentale
Botanique : Raphanus sativus
L. var. niger de la famille des Brassicacées
Partie utilisée : Racine
Principes actifs principaux : Glucosinolates,
flavanoïdes, raphanol.
Le « raifort des Parisiens » ou radis noir est bien
connu pour ses propriétés cholérétiques et cho-
lagogues (optimisation de la sécrétion biliaire)
qui en fait une plante d’usage traditionnel dans
la régularisation des troubles de la digestion.
Son étude biochimique nous révèle que les
glucosinolates qu’il contient se transforment en
principe actifs (sulforaphane, sulforaphène) qui
induisent les enzymes de détoxication de phase
II, et d’autres comme l’isothiocyanate et l’indol 3
carbinol qui inhibent plutôt les cytochromes de
la phase I. Le résultat est une optimisation géné-
rale des voies de détoxication du foie par la prise
de racine de radis noir. À noter que le radis noir
possède aussi un effet puissant anti Helicobac-
ter pylori, la bactérie impliquée dans la genèse
de l’ulcère digestif. Il existe différentes façons
de consommer facilement le radis noir, de la
simple rondelle crue prise en apéritif à l’ampoule
de jus en passant par extraits liquides concen-
trés comme l’extrait glycériné ou alcoolique de
plantes fraîches (EPS, SIPF).
 13

LE CURCUMA
Provenance : Inde, Asie du Sud-Est, Indonésie et Afrique
Botanique : Curcuma longa la famille des Gingibéracacées
Partie utilisée : Rhizomes
Principes actifs principaux : Curcuminoïdes.
Les domaines d’application médicale du curcuma sont étendus et variés et touchent la prise en charge de
toutes les pathologies dites de civilisation (obésité, diabète, cancer…) du fait de ses puissantes propriétés
antioxydantes et anti-inflammatoires largement démontrées. Des revues de très nombreuses publications sur
l’étude des curcuminoïdes permettent de conclure que ces pigments phénoliques sont d’un intérêt majeur
pour leur action directement protectrice et détoxiquante sur les cellules saines de l’organisme, notamment du
foie, surtout vis-à-vis des traitements conventionnels agressifs (médicaments, chimiothérapie, radiothérapie).
Il est souhaitable d’avoir recours au curcuma sous sa forme alimentaire en fins copeaux frais dans la cuisine,
ou en poudre sèche comme épice de façon régulière pour profiter de ses bienfaits de protection hépatique.
À moins de ne pas aimer du tout son goût exotique, il existe à notre disposition dans le commerce des ex-
traits concentrés de curcuminoïdes sous forme de gélule ou liquide.

»» Attention ! Deux plantes modifient intensément l’activité de détoxication hépatique quand on prend déjà des
médicaments de façon chronique : le millepertuis et le pamplemousse. Ces deux plantes ont largement démon-
tré dans les études qu’elles interagissent puissamment avec les cytochromes de la phase I.
Ainsi, un seul verre de jus de pamplemousse peut modifier pendant 72 heures la pharmacocinétique d’un médi-
cament, c’est-à-dire qu’il peut en diminuer son action thérapeutique voire l’annuler… ou à l’inverse, la majorer au
risque d’induire l’apparition d’effets indésirables potentiellement graves. Ne pas ingérer une de ces deux plantes
si l’on bénéficie déjà d’un traitement médicamenteux quel qu’il soit !

Top 5 des plantes détox

Nom
Plante Partie Indication Posologie Remarques
botanique
Chardon Marie
Sylibum Fruit Extrait fluide : 30 gouttes Existe en comprimé
Dépression
marianum (akène) 4 x/jour d’extrait sec : Légalon®

Artichaut
3 à 4 g d’extrait sec/j
Dépression Eviter en cas de crise
Cynara Teinture mère : 50 gouttes
Feuille Pulsion de calculs biliaires et en
scolymus 2 x/jour
alimentaire cas d’allaitement

Romarin 2 à 3 infusions/jour avant

Feuille, les repas
Rosmarinus
sommité Dépression Teinture officinale : Qualité bio
officinalis
fleurie 5 gouttes 3 fois par jour
(avec un verre d’eau)

Radis noir
Raphanus Cru : 3 à 4 rondelles de
Dépression Possibilité de selles
sativus L. Racine racine/jour Ampoules de
+ Stress liquides
var. niger 10 ml : 2/jour

Curcuma
Dépression Cru : 50 à 100 g de copeaux Interaction théorique
Curcuma
Rhizomes réactionnelle frais ou 2 c à café de poudre avec les traitements
longa
+ Stress par jour anticoagulants

Dr Franck Gigon
14 Culture maison

Se faire de l’oseille au jardin

Si vous cherchez à purifier et à détoxiquer votre organisme, pourquoi ne dégustez-vous pas de l’oseille ?
Depuis l’Antiquité, l’oseille sauvage est consommée pour ses vertus. Aujourd’hui, les palais plus délicats
peuvent avantageusement lui préférer les variétés cultivées.

»» OSEILLE Plante vivace herbacée potagère, condimentaire et médici-

Aigrette, grande oseille, nale, poussant en touffe lâche de 60 cm sur une racine pivo-
oseille acide, oseille longue, tante. Feuilles entières, pétiolées, ovales à oblongues, larges
patience acide, surelle, nervurées, légèrement cloquées, de couleur verte à rougeâtre.
surette, vinette Tige florale, creuse, de 30 cm à 1 m. Fleurs dioïques (les fleurs
Rumex acetosa var. hortensis L. mâles et femelles apparaissent sur des plants différents), de
(Polygonacées) couleur verte, rassemblées en longues panicules rougeâtres.

Pendant l’Antiquité, on consommait couramment des plantes acides

et amères. Les espèces végétales dans ce registre auquel appartient
L’oseille au jardin
l’oseille sont nombreuses. Elle étaient utilisées pour purifier le corps, »» Une fois l’oseille installée, il suffit de
notamment durant les périodes de jeûne. Ainsi plusieurs espèces de dédoubler les touffes pour la multiplier
Rumex sauvages faisaient l’objet de cueillettes avant que les formes (voir encadré), mais pour initier la culture,
cultivées ne gagnent les potagers, toutes originaires de la partie tem- il faut bien commencer par le semis même
pérée de l’Europe et de l’ouest de l’Asie. Le Lapathum cité par Plaute s’il est un peu capricieux. Les graines sont
et Horace décrit vraisemblablement la patience (Rumex patientia), très fines, 1 seul gramme en contient envi-
l’Oxalis de Dioscoride, l’Oxulapathon de Galien et le Rumex de Pline ron 1 000, aussi faut-il s’aider d’un semoir
et de Virgile décrivent des espèces du genre Rumex dont notre oseille. à main pour faire un semis régulier. Rap-
À partir du XIIe siècle, on l’identifie plus sûrement dans les écrits. Tous pelons qu’il s’agit d’une petite boîte à ou-
les noms vernaculaires de l’oseille insistent surtout sur son acidité  : verture réglable en fonction de la taille des
acidula, acida acetosa, surete… Sans qu’on sache pourquoi, cette par- graines, ce qui permet de « semer clair »
ticularité séduira davantage les Français. Dans le Bassin parisien, les en langage de jardinier. Préparer un sol
maraîchers se sont rapidement taillé une réputation dans l’améliora- riche et bien exposé, frais et léger, éviter
tion de cette plante. Dès 1749, on trouve la description de l’oseille « de les sols calcaires. Semer de mars à juin en
Belleville », dans l’École du jardin potager de l’agronome de Combles, enterrant les graines, seulement à 1 cm
à feuilles plus amples, plus blondes et moins acides. Elle toujours culti- de profondeur, par un simple ratissage.
vée de nos jours et vendue dans nos jardineries. Quelle longévité ! Tasser légèrement et arroser en pluie fine,
régulièrement pour maintenir le sol frais,
sans excès. Lorsque les plants ont 4 ou
»» L’OSEILLE MÉDECIN 5  feuilles, repiquer en lignes distantes de
L’oseille est principalement dépurative et digestive. Elle est 25 à 30 cm. Par la suite, éclaircir au besoin
également apéritive, antiscorbutique, laxative, emménagogue, pour laisser 15 à 20 cm entre deux plants.
tonique et stomachique. Sur le plan alimentaire, l’oseille est
riche en fer et en vitamine C. Par ailleurs, ce légume ne convient
pas aux personnes souffrant d’hyperactivité gastrique et sa ri-
chesse en acide oxalique la fait proscrire aux goutteux, aux rhu- »» ON DIVISE LES TOUFFES
matisants et aux lithiasiques. Dès la deuxième année, lorsque les
carrés d’oseille sont fournis, diviser
au printemps par éclats de touffe.
oseille large de Belleville Prélever les éclats, les habiller, en
réduisant de moitié la surface des
feuilles et en égalisant les racines.
Repiquer dans les mêmes condi-
tions que pour les plants issus de
semis.

Les premières récoltes se font 3 à 4 mois après le semis,
feuille à feuille, au fur et à mesure des envies.
Une fois par an, en automne ou en début de printemps,
apporter un peu d’engrais organique (compost, fumier
bien décomposé…) par épandage au pied.
De l’oseille sur le balcon
Comme toutes les salades, l’oseille peut être cultivée fa-
cilement sur les balcons et les terrasses, dans des pots ou
des jardinières suffisamment profonds. Semer dès mars-
avril en enterrant peu les semences, tasser légèrement et
arroser en pluie fine sans chambouler le semis. Lorsque
les plants ont 4 ou 5 feuilles, éclaircir une première fois
pour laisser de la place aux plantules, puis une seconde
fois quand les cultures sont trop drues pour laisser fina-
lement un plant tous les 15 cm. L’oseille reste en place ;
l’année suivante on pourra la multiplier au début du
printemps en sortant les touffes pour les diviser en plus
petites, à repiquer tous les 20 cm.
On en sème combien ?
En pleine terre le rendement est bon, environ 2,5 à
3 kg par m2. Une ligne de 12 à 15 pieds est suffisante
pour la famille, une fois que la culture est installée.
15
Sus aux trouble-fête
»» De bonnes feuilles bien charnues, ça ne peut qu’ai-
guiser l’appétit des limaces et des escargots, principaux
ennemis de la culture. Dresser autour des pieds des bar-
rages bio de cendre de bois, de sciure, de verre pilé, ou
épandre des granulés contenant du ferramol pour une
solution respectueuse de l’environnement.
La mouche de l’oseille se signale de temps en temps, c’est
une mineuse, on l’identifie par les galeries que sa larve
creuse dans l’épaisseur de la feuille. Couper les feuilles et
les détruire. Les pucerons sont quelquefois de la partie,
une ou deux pulvérisations d’insecticide bio suffisent à
s’en débarrasser.
Par ici la bonne oseille ?
»» Il existe deux oseilles principales à cultiver au jardin,
à ne pas confondre si l’on achète des plants en jardine-
rie  : l’oseille vierge (Rumex scutatus), qui se multiplie
uniquement par division de touffe. Et l’oseille com-
mune (Rumex acetosa) qui pousse par semis et aussi par
division de touffe.
Pour des usages médicinaux, toutes les oseilles se valent,
et a priori les variétés cultivées sont aussi efficaces que
l’espèce sauvage. En revanche, sur les tables, les diffé-
rences sont notables.
L’oseille vierge dite à feuilles rondes est meilleure que
l’oseille commune, de l’avis de certains. Ses feuilles char-
nues, vertes et rondes sont réunies en bouquets, leur
goût légèrement citronné se marie bien avec les viandes
blanches, les poissons, les volailles et les sauces blanches.
L’oseille commune se décline en plusieurs variétés hor-
ticoles :
• Large de Belleville  : la variété historique, toujours
cultivée, même si vraisemblablement elle a été légè-
rement modifiée au gré des générations de jardiniers.
Grandes feuilles lancéolées, amples, d’un beau vert
franc. Très productive. C’est l’oseille de référence.
• Blonde de Lyon  : anciennement nommée « Blonde
de Lyon à larges feuilles » ou encore « Oseille blonde
géante », ses différents noms suffisent à la décrire. Son
goût, agréable, est légèrement moins acide et plus fin.
• De Chambourcy : une bonne variété rustique, vigou-
reuse, donnant de nombreuses feuilles larges et bien
vertes.
Serge Schall
Docteur-ingénieur en agronomie, jardinier
oseille veiné rouge
16
Naturopathie

Messieurs : ne les
laissez pas tomber !
Blonds ou noirs, plats ou crépus, longs ou rasés, les cheveux en disent
long sur nous. Un changement de coiffure et nous avons l’impression de
changer de personnalité ! C’est pourquoi leur chute est source de stress.
Particulièrement chez l’homme qui peut souffrir très tôt de l’arrivée d’une
calvitie. Mais ce n’est pas une fatalité, le monde des plantes peut aider à
enrayer la chute.

Pas uniquement une histoire
de famille
»» La perte des cheveux chez l’homme peut avoir des
causes multiples. Mais observez si votre père et vos frères
plus âgés sont touchés, car vous avez de fortes probabi-
lités de l’être vous aussi : la prédisposition génétique est
importante. La cause physiologique considérée comme
la plus probable est un excès d’hormones mâles. C’est ce
que l’on entend par « alopécie androgénique ». C’est de
ce facteur hormonal que nous allons parler principale-
ment.
À 25 ans, 25 % des hommes sont touchés et ce chiffre
atteint 50 % chez les hommes âgés de 50 ans ¹. La calvi-
tie évolue toujours de la même façon. C’est le sommet
du crâne qui se dégarnit d’abord, avant la chute des
cheveux qui progresse pour laisser peu à peu place à
une tonsure. Cette tonsure s’étend ensuite vers le de-
vant du crâne pour finalement laisser place à une cou-
ronne de cheveux où seules les tempes et la nuque ne
sont pas dégarnies.
L’alopécie androgénique est due à un excès de dihy-
drotestostérone (DHT), qui est un dérivé de la testosté-
rone. La transformation de testostérone en DHT se fait
1. http://www.lanutrition.fr/bien-dans-sa-sante/beaute/les-cheveux/la-calvitie-n-est-plus-une-fatalite.html
au travers d’une enzyme qui s’appelle 5-alpha-réduc-
tase, produite par la prostate, les testicules, les glandes
surrénales et les follicules capillaires. Et voici le pro-
blème : la DHT accélère la croissance du cheveu d’une
manière exagérée, le forçant à être plus court et plus
fin qu’à l’habitude. Le follicule épuise ses 20 à 25 cycles
beaucoup trop rapidement, et c’est comme cela que la
calvitie commence à apparaître. Mais la calvitie peut ne
pas être une fatalité. Découvrez quelles plantes peuvent
ralentir voire stopper la disparition de vos cheveux.
Le palmier aimé par
les hommes
»» Le palmier nain, ou sabal, est une plante native de
l’Amérique du Nord. Sa baie contient des acides gras ainsi
que des stérols. C’est l’une des plantes les plus utilisées pour
les problèmes d’hyperplasie bénigne de la prostate, juste-
ment parce qu’elle limite l’action de la DHT qui stimule
également la croissance de la prostate. Les compléments
à base de palmier nain bloquent la 5-alpha-réductase et
réduisent aussi l’absorption de la DHT au niveau des fol-
licules capillaires. De plus, ils bloquent le verrouillage de
la DHT sur les récepteurs d’hormones androgéniques.
 17

En d’autres termes, ils prennent la place de ces hormones sur les ré-
cepteurs et empêchent les vraies hormones de se verrouiller afin
d’exercer leur effet. Pour l’instant, une seule étude démontre qu’un
extrait lipidostérolique de baies de palmier nain associé à du bêta-si-
tostérol (un phytostérol communément trouvé dans de nombreuses
plantes) produit une amélioration de l’alopécie chez 6 sujets sur 10 ².
Ces résultats sont encourageants mais de nouvelles études sont néces-
saires pour confirmer son efficacité. HE de romarin

Une étude compare l’efficacité de l’huile

Une cure de palmier nain essentielle de romarin appliquée sur le
cuir chevelu à une solution topique conte-
Dosages recommandés pour une cure : nant 2 % de minoxidil, un vasodilatateur
• Extrait standardisé à 85 % ou 95 % d’acides gras et médicamenteux utilisé pour stimuler la
de stérols : 160 mg 2 fois par jour repousse des cheveux (aucun chémotype
• En deuxième choix, baies pulvérisées : entre 350 et ou dilution spécifiée dans le résumé de
450 mg par jour. recherche pour le romarin). Les individus
de cette étude souffraient tous d’alopécie
androgénique et suivirent l’un des deux
Le cycle du cheveu étant relativement long, il faut faire une cure sur traitements pendant 3 mois. Aucune amé-
plusieurs mois afin de voir si la plante apporte ses effets bénéfiques, lioration notable ne fut constatée au bout
que ce soit un ralentissement de la chute ou un début de repousse. de 3 mois. Par contre, après 6 mois, les
améliorations furent significatives avec
Un massage au romarin une nette augmentation du nombre de
cheveux. L’efficacité de l’huile essentielle
»» Cette huile essentielle est traditionnellement recommandée en de romarin semble équivalente à celle du
massage sur le cuir chevelu pour favoriser un cheveu sain et vigou- minoxidil ³, avec moins de démangeaisons.
reux. Mais que nous disent les études à son sujet ? Cette étude souligne un point important

»» LES 3 VIES DU CHEVEU

Le cheveu prend naissance dans un réceptacle appelé follicule pileux, puis il démarre sa croissance.
Cette phase « anagène » dure entre 3 et 7 ans au cours desquels les cheveux poussent sans interruption. Au
cours de la deuxième phase, dite « catagène », le cheveu cesse de pousser et il est alors considéré comme
mort. Le cheveu reste fixé au cuir chevelu durant environ 3 mois avant de tomber. C’est la fin de la phase
« télogène », et le cycle pilaire peut recommencer. Un follicule est capable de donner naissance à 20 ou
25 cheveux.

ANAGÈNE ACTIVE CATAGÈNE TÉLOGÈNE DÉBUT D’ANAGÈNE

(90% des cheveux) (1-2 semaines) (10%, 5-6 semaines) (3-6 années)

surface de la peau cheveux

ancien bulbe

tige du gaine interne de racine

cheveu

gaine externe de racine bulbe pileux

papille capillaire
colonne épithéliale
matrice de cheveux

2. Prager N, Bickett K et al. A randomized, double-blind, placebo-controlled trial to determine the effectiveness of botanically derived inhibitors of 5-alpha-reductase in
the treatment of androgenetic alopecia. J Altern Complement Med. 2002 Apr;8(2):143-52.
3. Panahi Y, Taghizadeh M, Marzony ET, Sahebkar A. Rosemary oil vs minoxidil 2% for the treatment of androgenetic alopecia: a randomized comparative trial.
Skinmed. 2015 Jan-Feb;13(1):15-21.
18

lorsqu’on travaille avec les plantes : il faut être patient et

leur donner le temps d’agir. Si l’on avait dit à ces hommes
d’arrêter le traitement au bout de 3 mois, imaginez les
Recette 2 pour
résultats : « l’huile essentielle de romarin n’apporte aucune stimuler la repousse
amélioration à l’alopécie androgénique ». On serait passé des cheveux
à côté d’une conclusion importante. Quel dommage.
Mélangez :
Une deuxième étude réalisée sur les souris nous apporte • 3 gouttes d’HE de thym (Thymus vulgaris) aucun
des données intéressantes. Une application topique chémotype précisé – utilisez le thym à linalol,
d’un extrait de romarin (aucune donnée sur la nature • 3 gouttes d’HE de lavande vraie (Lavandula an-
de cet extrait dans le résumé de recherche) améliore la gustifolia),
repousse des poils. L’effet est attribué à un constituant • 3 gouttes d’HE de romarin à cinéole (Rosmarinus
appelé acide methoxycarnosique qui agit comme inhibi- officinalis) aucun chémotype précisé,
teur de la 5-alpha-réductase et qui inhibe la fixation de • 2 gouttes d’HE de cèdre de l'Atlas (Cedrus atlan-
la DHT sur les récepteurs à androgènes ⁴. La 5-alpha-ré- tica),
ductase produite en plus petite quantité ne permet plus dans les HV de :
aux hormones androgéniques d’activer les récepteurs • jojoba (3 ml) et
aussi efficacement qu’avant. Le résultat est une influence • pépins de raisin (20 ml).
diminuée de ces hormones sur le cheveu. Au cours de l'étude, les personnes appliquèrent le
C’est donc l’huile essentielle à essayer en massage sur le mélange sur le cuir chevelu tous les jours pendant
cuir chevelu. une durée de 7 mois.

dans un mélange d’huile végétales de jojoba et de pépins

Recette 1 pour de raisin. Le groupe placebo reçut uniquement un mas-
sage aux huiles végétales sans les huiles essentielles.
stimuler la repousse
des cheveux 44 % du groupe utilisant les huiles essentielles constata une
amélioration, à comparer avec 15 % dans le groupe place-
Diluez : bo. Cette étude était la première à confirmer ce que l’on
• 30 gouttes d’HE de romarin à cinéole, savait déjà depuis plus de 100 ans  : que certaines huiles
dans les HV de : essentielles peuvent stimuler la repousse des cheveux.
• argan (15 ml) et Afin de profiter des bienfaits de toutes les huiles essen-
• jojoba (15 ml). tielles, vous pouvez alterner l’application de la première
Appliquez sur le cuir chevelu en massage 30 minutes recette ne contenant que de l’huile essentielle de roma-
avant le shampooing, à faire pendant plusieurs mois. rin avec celle-ci contenant un panel de plantes et de par-
fums. Autant profiter, au passage, d’une petite séance
d’aromathérapie !

La séance d'aromathérapie Christophe Bernard

qui marche Herbaliste et naturopathe
»» Une autre étude a été effectuée sur les personnes
souffrant d’alopécie areata. Cette condition est de na-
ture auto-immune, c’est-à-dire que le système immu-
nitaire attaque les follicules, ce qui provoque la chute
des cheveux. C’est une condition beaucoup moins com-
mune que l’alopécie androgénique ⁵. Mais ce qui est bon
pour l’un pourrait être bon pour l’autre.
Dans cette étude, 86 personnes souffrant d’alopécie areata
furent divisées en 2 groupes. Un groupe reçut un massage
journalier du cuir chevelu aux huiles essentielles (thym,
romarin, lavande vraie et cèdre de l’Atlas : voir ci-dessus)
HE de cèdre

4. Murata K, Noguchi K, Kondo M, Onishi M, Watanabe N, Okamura K, Matsuda H. Promotion of hair growth by Rosmarinus officinalis leaf extract. Phytother Res. 2013
Feb;27(2):212-7.
5. Isabelle C. Hay, MRCP; Margaret Jamieson, SRN; Anthony D. Ormerod, FRCP. Randomized Trial of Aromatherapy. Successful Treatment for Alopecia Areata. Arch
Dermatol. 1998; 134: 1349-1352.
 La tisane du mois 19

À boire pour une belle peau !

Ne vous leurrez pas… Pour une peau saine et belle, les crèmes cosmétiques ne suffisent
pas ! L’hygiène de vie est primordiale, puis un coup de pouce à l’aide de plantes drainantes
fait souvent des merveilles.

Drainez tout sauf… la peau ! • Le pissenlit (Taraxacum officinalis) sti-

mule en douceur les fonctions d’élimi-
»» Rougeurs, comédons, acné ou eczéma sont, dans la plupart des nation du foie et des reins.
cas, le reflet d’une surcharge interne. Avant tout, remplacez les pro- • La pensée sauvage (Viola tricolore) est,
duits inadaptés pour les soins quotidiens, comme les savons ou les gels après la bardane, une plante de réfé-
agressifs, par des produits respectueux de la physiologie de la peau. rence pour assainir la peau grâce à ses
Veillez à écarter les ingrédients douteux, comme les parabènes soup- effets dépuratif et adoucissant.
çonnés d’être des perturbateurs endocriniens, ou les PEG qui servent
• Le romarin (Rosmarinus officinalis) est
aussi d’antigel dans les circuits de chauffage ! Pour vos soins cosmé-
une plante tonifiante générale et no-
tiques, exigez un label de type Cosmébio, Slow cométique ou BDIH.
tamment du foie. Par cet effet, il per-
Puis pensez au drainage, qui doit cibler en priorité le foie et les reins et met de mieux tolérer la sollicitation
non pas la peau, car même si elle est un organe d’élimination, elle est puissante de la bardane, qui draine en
déjà saturée et c’est la raison pour laquelle elle montre des imperfec- profondeur.
tions. En naturopathie, c’est ce qu’on appelle un drainage par dériva-
• Diurétique et anti-inflammatoire, l’ortie
tion. Pour traiter le problème, on dérive les toxines de l’organe saturé
(Urtica dioica) contribue à une bonne
(la peau) via les autres organes, ceux qui éliminent le même type de
tonicité de la peau grâce à sa richesse en
surcharges (foie et reins). Enfin, gardons en tête qu’une cure de drai-
minéraux.
nage n’est profitable que si on l’accompagne d’une bonne gestion du
stress et d’une alimentation allégée voire exempte de produits laitiers,
de charcuterie, de sucre et de sucreries. Voici une cure de jouvence Les alternatives
pour une peau plus saine et rayonnante.
»» Si la tisane reste un excellent moyen
pour le drainage, les plantes sous formes
Une formule polyvalente de gélules ou d’extraits alcooliques sont
aussi efficaces. On peut par exemple mé-
»» Cette décoction* redonne de l’éclat aux peaux ternes et fatiguées.
langer les mêmes plantes en extrait alcoo-
Elle sera aussi utile en cas d’acné, de rougeurs voire d’eczéma.
lique aux proportions équivalentes, puis
intégrer 200 à 300 gouttes du mélange
À vos infusions ! dans une bouteille d’eau à boire dans la
journée. Si vous préférez les gélules, com-
Mélangez les plantes suivantes : mencez par une première étape de 15
• bardane (racine) 40 g jours avec une association d’artichaut, ra-
• pissenlit (racine) 20 g dis noir et pissenlit dans le but de « réveil-
• pensée sauvage (sommité fleurie) 20 g ler » le foie et la vésicule biliaire. Ensuite,
• romarin (sommité fleurie) 20 g vous pourrez poursuivre par une cure de
• ortie (feuille) 10 g bardane seule pour un drainage en pro-
Préparation  : Plongez 3 cuillerées à soupe du mélange dans fondeur à raison de 1,5 à 2 g par jour du-
1 litre d’eau froide. Faites bouillir durant quelques secondes puis rant 4 à 6 semaines. Sans cette étape préli-
coupez le feu. Couvrez durant 10 minutes, filtrez, puis buvez 3 minaire de « réveil du foie », vous risquez
à 4 tasses par jour durant 3 semaines. Stoppez une semaine puis d’aggraver les problèmes de peau car les
renouvelez si besoin à nouveau durant 3 semaines. toxines drainées par l’action de la bar-
dane iront vers la peau plutôt que d’être
évacuées via le foie. En résumé : réveillez,
Et leurs vertus, alors ? drainez, éliminez !
• La bardane (Arctium lappa) est la plante de la peau par excellence.
En réalité, elle est efficace parce qu’elle draine en profondeur le cir- Nicolas Wirth
cuit lymphatique pour le débarrasser de ses surcharges via le foie. Naturopathe
Elle possède aussi un bon pouvoir antiseptique.
* Comme toute tisane drainante, cette tisane est déconseillée aux femmes enceintes et allaitantes. Le romarin leur est aussi déconseillé.
20 Plantes du bout du monde
La science valide les intuitions
de la médecine ayurvédique
Alimentation, mode de vie, apport des plantes  : cette médecine traditionnelle indienne avait tout
compris bien avant nous !
Il est difficile d’imaginer que cinq siècles avant J.-C. un système mé-
dical traditionnel naissait en Inde et qu’il survivrait jusqu’à nos jours.
Les premiers médecins de cette époque donnaient de la dignité à leur
profession en la connectant avec les dieux et les sages de leur passé
mythologique. Mais en réalité, la plupart de leurs recommandations,
souvent sous forme de tabous alimentaires ou sociaux, servaient à mi-
nimiser les dangers des infections et des intoxications alimentaires !
Le plus étonnant, c’est de voir que les principes qui sous-tendent cette
médecine restent aujourd’hui encore actuels. Surtout lorsqu’on les
compare à l’obscurantisme de la « médecine » occidentale jusqu’au
XIXe siècle.
On baptisa cette approche médicale l’Ayurveda : cela vient du sanscrit
Ayus (vie) et Veda (connaissance, science).
Une approche globale de l’homme
» La science de la vie puise ainsi ses
sources dans le Veda, ensemble de textes
sacrés de l’Inde antique. C’est une ap-
proche holistique, c’est-à-dire globale, où
l’homme est considéré comme un tout et
non un ensemble d’organes ; qui plus est,
un microcosme au sein du macrocosme.
Pour cette médecine ancestrale, être en
harmonie avec son environnement et avoir un mode de vie équilibré
permet naturellement d’être en bonne santé. C’est lorsque cet équi-
libre est rompu qu’apparaît la maladie.
Pour les tenants de l’Ayurveda, tout ce qui existe dans l’univers est
constitué de 5 éléments fondamentaux : l’éther ou espace, l’air, le feu,
l’eau et la terre. Ces 5 éléments se combinent pour former 3 forces
fondamentales, les doshas (Vata, Pitta et Kâpha). L’équilibre et les
interactions entre ces éléments déterminent la nature de chaque per-
sonne sur les plans physique, émotionnel, intellectuel et spirituel.
»» LES 3 DOSHAS
• L’espace et l’air forment Vata, la force qui régit les mouve-
ments biologiques et rythme le métabolisme.
• Le feu forme Pitta, la force qui régit l’énergie physique, la
digestion, l’absorption, l’assimilation.
• L’eau et la terre forment Kâpha, la force structurante du
corps, ce qui relie les divers éléments entre eux.
La constitution de chaque personne est caractérisée par une
combinaison spécifique de ces 3 doshas. Suivant le ou les do-
shas qui dominent, on peut déterminer le type physique et psy-
chologique auquel appartient le patient.
fleurs de curcuma
La tridosha, ou l’équilibre relatif des 3
doshas entre eux, détermine donc la na-
ture spécifique de chaque personne  : sa
prakriti ou constitution.
L’étude attentive des signes renseigne le
praticien sur la nature du problème qui
touche la personne. Un praticien expé-
rimenté peut même percevoir les signes
d’un déséquilibre susceptible de causer
une maladie avant qu’elle ne se manifeste.
Il pourra alors aider la personne à corriger
le déséquilibre, prévenant ainsi l’appari-
tion de la maladie. Cet aspect préventif est
d’ailleurs crucial en Ayurveda.
Les traités de médecine ayurvédique té-
moignent d’une étonnante et profonde
connaissance des processus biologiques,
physiologiques et métaboliques. Sont ain-
si décrits des troubles vasculaires liés à une
mauvaise alimentation et la sédentarité.
Aujourd’hui, les tenants d’une médecine
moderne découvrent l’importance du ter-
rain et de l’environnement, des équilibres
biologiques et de la prévention, tous les
principes de l’Ayurveda.
Le praticien ayurvedique a différentes
approches et techniques  : les massages,
les cures de désintoxication, les conseils
diététiques et les plantes de la pharmaco-
pée ayurvedique (qui décrit plus de 700
plantes).
Les praticiens utilisent une diététique so-
phistiquée et complexe. Pour eux, chaque
aliment est constitué des mêmes 5 élé-
ments de façon variable, conférant ainsi
des propriétés spécifiques qui auront une
influence sur les différents doshas.
De nombreuses plantes ont fait l’objet
d’études scientifiques approfondies et
probantes. Utilisées aujourd’hui en Occi-
dent, elles le sont plutôt de façon allopa-
thique comme médicament. Mais leur uti-
lisation depuis des millénaires permet de
confirmer l’absence d’effets secondaires.
Nous avons choisi d’en décrire ici trois
que l’on pourra trouver facilement et dont

l’action a été prouvée par les recherches modernes. Si
vous décidiez de vous en procurer, nous vous conseil-
lons de vous adresser à des laboratoires français tenus
à des déclarations aux autorités françaises et qui garan-
tissent l’origine des plantes, leur traçabilité et l’absence
de métaux lourds, ce qui n’est pas le cas pour les plantes
achetées en vrac ou par Internet.
Le curcuma et ses vertus
surpuissantes
»» Originaire du sud de l’Asie, il est cultivé depuis l’An-
tiquité. Il est fréquemment mentionné dans la littérature
sanskrite dès le IVe siècle avant J.-C. C’est lui qui donne
sa couleur aux pagnes des bonzes.
Les dernières recherches cliniques scientifiques mettent
en évidence ses actions antioxydantes et anti-inflamma-
toires. Traditionnellement, il était connu pour ses vertus
digestives. Aujourd’hui de nombreuses études ont mon-
tré que son principe actif, la curcumine, avait des effets
inhibiteurs sur le développement de nombreux cancers :
côlon, foie, sein, estomac… Cette action serait due à plu-
sieurs facteurs. Inhibition de l’interleukine de l’inflam-
mation, facilitation de l’apoptose (mort des cellules en
dégénérescence). Diminution de l’angiogenèse (néovas-
cularisation dans les cancers). De plus, on lui reconnaît
un fort potentiel en tant qu’adjuvant de la chimiothéra-
pie. À noter, sans pouvoir affirmer que c’est lié à la prise
habituelle de curcuma, des statistiques beaucoup moins
élevées en Inde qu’en Occident de cancers (8 fois moins
pour les cancers du poumon, 9 fois moins pour les can-
cers du côlon).
Un autre domaine dans lequel le curcuma semble avoir
des vertus est la maladie d’Alzheimer  : la curcumine
bloque l’accumulation des protéines amyloïdes qui sont
responsables des déficits connectifs de cette maladie.
Son rôle anti-inflammatoire et antioxydant est égale-
ment utile.
Mais pour obtenir de bons résultats avec le curcuma, il
faut tenir compte de sa biodisponibilité, c’est-à-dire de
la quantité qui arrive réellement dans les cellules après
l’absorption par voie orale. Or le curcuma est hydroso-
luble, c’est-à-dire qu’une grande quantité est détruite
après le passage dans le sang. En lui adjoignant du poivre
noir on constate une meilleure absorption.
Boutons de fleurs de boswellia
21
Fleurs de bacopa
Le bacopa, l’ami de
votre cerveau
»» Le Bacopa monnieri pousse dans les milieux humides
en Asie. Il fait partie de la pharmacopée indienne depuis
3000 ans et était déjà recommandé pour des problèmes
liés au cerveau et l’intellect : anxiété, troubles cognitifs,
problèmes d’attention, dépression, épilepsie.
Traditionnellement on pressait les feuilles et les tiges
pour en tirer un jus amer. Aujourd’hui on fabrique des
extraits avec une teneur en principes actifs définis.
De nombreuses études cliniques ont montré la réalité
de l’action du bacopa pour les facultés cognitives et la
mémoire. Il a été testé sur des étudiants, des personnes
souffrant de dysfonction intellectuelle, des personnes
anxieuses, avec des résultats probants. On a noté une
augmentation de la vitesse de traitement de l’informa-
tion, la capacité d’apprentissage et de la mémoire des
patients traités, et la diminution de leur anxiété .
La boswellia, la plante qui
attaque la graisse
»» Cette plante pousse dans les montagnes d’Asie, en
particulier dans les régions subtropicales.
Son principe actif est la forskoline. Elle est considérée
comme le plus puissant activateur de la lipolyse (des-
truction des graisses). Elle est utilisée par les chercheurs
en laboratoires lorsqu’ils veulent stimuler cette fonction
cellulaire dans leurs expérimentations. Utilisée clini-
quement, elle augmente la masse maigre et diminue la
masse grasse, d’où son intérêt en complément d’un ré-
gime amincissant.
Après des décennies de synthèse chimique, les labora-
toires de recherche redécouvrent l’intérêt de la tradi-
tion et tout l’apport de ces observations ancestrales est
d’abord de montrer que la tradition ne se trompait pas
lorsqu’elle attribuait certaines vertus à des plantes. Et la
médecine ayurvédique ne nous a pas encore révélé tous
ses secrets et reste riche de promesses !
Dr Bernard Saal
22 Le soin par les huiles végétales
Le pouvoir incroyable des huiles
végétales contre les vergetures
Surprenant : les huiles végétales peuvent soigner les problèmes de peau. Partagez les connaissances et
l'expertise d'une scientifique passionnée. Voici des solutions contre les vergetures, ces cicatrices que
l'on pensait définitives.
Toutes les femmes souffrent de vergetures. Elles peuvent
entrainer une vraie souffrance psychologique, certaines
femmes ne supportant plus de montrer leurs corps. Dé-
sespérées, certaines font appel à de la chirurgie répara-
trice (laser, peeling…) pour un résultat incertain. Pour-
tant, il existe une solution à base d’huiles végétales aux
résultats stupéfiants.
Ces petites stries que l’on voit sur la peau, violettes au
départ puis blanches pour terminer nacrées, sont en ré-
alité des cicatrices. La peau se déchire et les vergetures
se forment. À l’intérieur du derme, les fibres d’élastine et
de collagène qui donnent souplesse et fermeté à la peau
se sont cassées. Les vergetures apparaissent lorsqu’il y a
une augmentation de volume du corps : prise de poids
rapide, gonflement des muscles en haltérophilie, gros-
sesse (70 % des femmes), rétention d’eau brutale à cause
de la présence trop importante de cortisol (maladie ou
changement hormonaux).
Se débarrasser naturellement
des vergetures
»» Il existe des huiles végétales qui grâce à leurs vertus
cicatrisantes donnent des résultats remarquables sur les
vergetures. Tout d’abord parce qu’elles sont riches, pour
certaines d’entre elles, en vitamine A acide (rétinol) et
en acides gras polyinsaturés (oméga-3 et oméga-6) qui
participent à la reconstitution des céramides ¹ de la peau
et la cohésion des cellules cutanées.
1. Ce sont des dérivés d’acides gras fabriqués par l’organisme pour renforcer l’effet barrière du ciment lipidique (la substance qui relie les cellules de l’épiderme entre elles).
2. Plusieurs sites Internet en propose comme le site www.oleassence.com.
ACTUALITÉS
VERS LA FIN DE LA  BIOPIRATERIE  ?
Le 26 janvier, les sénateurs ont enfin voté la
ratification du protocole de Nagoya adopté
en 2010. Son but est d’éviter le pillage par
les industries pharmaceutiques, cosmétiques
ou agroalimentaires, de connaissances
D’autre part parce que pour bien cicatriser, il faut que la
peau puisse garder une bonne hydratation, ce qui est la
première fonction d’une huile végétale.
La plus active car l’une des plus cicatrisantes est l’huile de
rosier muscat (ou rose musquée) du Chili. Le rosier mus-
cat (Rosa rubiginosa) est un arbuste qui pousse dans la
Formule antivergetures
Mode d’emploi
Mélangez les ingrédients suivants (bio bien sûr) dans
un récipient en verre, puis versez-les dans un flacon :
• Huile de rosier muscat 25 ml
• Huile d’argan 25 ml
• Vitamine E 2 15 gouttes
Massez vos vergetures avec quelques gouttes de ce
mélange, matin et soir, pendant une à deux minutes.
Le massage est essentiel pour optimiser l’efficacité.
L’application peut également être faite à titre pré-
ventif, par exemple, par les femmes enceintes. Plus
les vergetures sont récentes, plus les résultats seront
rapides. Certaines personnes ont observé des effets
simplement au bout d’une semaine ! Mais cela peut
prendre de 2 à 3 mois pour les cicatrices récentes et
jusqu’à un an pour des plus anciennes. Soyez patient,
la nature prend son temps, mais pour des résultats
bluffants.
traditionnelles ou de ressources génétiques
(plantes, animaux ou bactéries). Elles seront
contraintes de verser des contreparties
en échange de l’exploitation des produits
qu’elles en tirent.

Cordillère des Andes. D’un aspect proche de l’églantier, il a
été très utilisé, pendant des générations, par les Indiens ma-
puches pour ses propriétés thérapeutiques et médicinales.
Il est intéressant de l’associer à l’huile d’argan. Elle n’a
pas de propriétés cicatrisantes mais elle est lubrifiante
et occlusive, et permet à la peau de garder l’hydratation
nécessaire à une belle cicatrisation. Il faut y ajouter aussi
de la vitamine E pour son effet antioxydant qui protège
L’huile d’argan : et si on la consommait ?
C'est l’huile la plus connue du bassin méditerranéen. Sa production fait la fortune du Maroc.
Enquête sur les effets curatifs et préventifs sur la santé de l’huile d’argan dans notre assiette.
Arganiers
»» Saviez-vous que l’huile d’argan s’utilise aussi en cui-
sine ? De récentes études ont révélé ses bienfaits pour la
santé. Attention toutefois, ne vous avisez pas de mettre
cette huile alimentaire sur la peau.
Qu’elle soit cosmétique ou alimentaire, l’huile d’argan
est fabriquée à partir d’amandons contenus dans la
noix d’arganier (Argania spinosa (L.) Skeels), un arbre
qui pousse de façon sauvage dans les régions arides et
semi-arides du sud-ouest marocain. Mais l’amandon
d’arganier possède une amertume naturelle qui l’em-
pêche d’être comestible tel que. Il en est de même pour
l’huile qui en est extraite. C’est pour cette raison que
ADIEU FORTUNE, GLOIRE ET VIRILITÉ
La Côte d’Ivoire veut redonner leur légitimité
aux tradipraticiens en interdisant d’exercice
légal les marabouts et autres féticheurs.
Un code d’éthique et de déontologie
23
les huiles du rancissement, signe que l’huile a perdu son
efficacité et peut même devenir nocive.
Une étude a été menée au département de pharmacologie
de la Universidad de Concepcion au Chili, en 1983. Au
cours de cette étude, l’huile de Rosier Muscat a été appli-
quée sur les cicatrices de 180 patients ayant subi une inter-
vention chirurgicale. Ces patients ont vu leur cicatrice s’at-
ténuer beaucoup plus rapidement que le temps habituel.
noix de
l'arganier
les amandons sont d’abord torréfiés afin de leur donner
un goût légèrement parfumé de noisette et une couleur
brune avant d’effectuer le procédé d’extraction L’huile
qu’on obtient est alors plus foncée que celle jaune d’or
de l’argan cosmétique qui, pour sa part, est préparée à
partir d’amandons frais.
On parle souvent des huiles en pensant qu’on peut in-
différemment les utiliser sur la peau et pour l’alimen-
tation. Or, ce ne sont pas les mêmes qualités d’huile
pour ces deux utilisations. Le mode de fabrication de
l’huile cosmétique est plus délicat et plus exigeant, ce
qui explique aussi des différences de prix importantes.
de la médecine et de la pharmacopée
traditionnelle exige désormais des praticiens
de la médecine traditionnelle de justifier de
leurs connaissances et de leur savoir-faire.
24

Et cela est valable pour l’ensemble des huiles qui sont
commercialisées. Une huile de grade cosmétique doit
être validée avec un dossier d’information produits
(DIP) pour pouvoir être proposée comme cosmé-
tique. En effet dès qu’une huile est en contact avec
l’air, elle s’oxyde à cause des radicaux libres de l’air.
On dit alors qu’elle rancit. Une huile abîmée est no-
cive pour la peau  : elle dégrade les membranes des
cellules vivantes et oxyde les pores, donnant des bou-
tons d’acné. Cela n’a pas de conséquence en revanche
pour l’huile alimentaire qui est très vite transformée
au cours de la digestion.
Les vertus thérapeutiques de
l’huile d’argan alimentaire
polyphénols qui aident à lutter contre les radicaux
libres qui agressent les organismes vivants et accélèrent
leur vieillissement. Elle préviendrait ainsi les troubles
liés à la ménopause, selon une étude menée en 2013 sur
151 femmes 3.
Elle contient également énormément d’acides gras in-
saturés (80 %) qui sont importants dans le métabolisme
du cholestérol et des lipides. Elle réduit le taux de mau-
vais cholestérol. Une étude faite à la Faculté des sciences
de Casablanca a démontré la réduction des risques
d’infarctus avec l’huile d’argan. En effet, consommer
25 g d’huile d’argan alimentaire par jour à la place des
graisses saturées comme le beurre induit une baisse des
triglycérides, facteurs de risque de maladies cardiovas-
culaires quand leur taux sanguin est trop élevé (selon
une étude faite sur 96 patients en 2004 4).

biologique L’huile d’argan possède aussi des propriétés anticoagu-

lantes en inhibant l’agrégation plaquettaire, ce qui
»» Utilisée pour parfumer les plats après leur cuis- est particulièrement intéressant dans la préven-
son (viandes, poissons, légumes, couscous…) et tion des maladies cardiovasculaires.
pour assaisonner les salades, l’huile d’argan doit se Ces propriétés expliquent que l’on consi-
consommer froide et ne pas être chauffée. dère l’huile d’argan alimentaire comme un
C’est une huile extrêmement intéressante pour nutraceutique, c’est-à-dire un aliment dont la
la santé car elle est très riche en antioxydants consommation régulière entraîne une améliora-
très bénéfiques pour la santé  : vitamine  E, tion générale de l’état de santé.

Christine Cuisiniez
Docteur en pharmacie
3. 77 femmes ménopausées ont reçu de l’huile d’olive et 74 ont reçu de l’huile d’argan. Chaque groupe a consommé 25 ml d’huile par jour pendant 8 semaines. Les prélè-
vements ont été effectués après 4 semaines de consommation de l’huile et à la fin de l’intervention. Hanae El Monfalouti, Contribution à la détermination des propriétés
photoprotectrices et antioxydantes des dérivés de l’arganier : études chimiques et physiologiques, thèse en phytochimie et chimie thérapeutique de l’université de Reims
Champagne-Ardennes et de l’université Mohammed V Agdal de Rabat, 2013. 135-137.
4. Drissi A et al. Evidence of hypolipemiant and antioxidant properties of argan oil derived from the argan tree (Argania spinosa). Clin Nutr 2004; 23: 1159–1166.

Un soutien puissant et indéfectible de notre immunité :

le cumin noir !
Une revue de bibliographie vient de confirmer l’impact positif
du cumin noir (Nigella sativa) pour soutenir et rééquilibrer nos
défenses naturelles. Des extraits de graines de cumin noir ont
montré dans de nombreuses études leur capacité à moduler
l’inflammation et la réponse immunitaire. La thymoquinone
semble être le principe actif identifié à l’origine de ses
propriétés. Les auteurs concluent au potentiel
prometteur des extraits de nigelle pour la prise en
charge des états inflammatoires, allergiques, mais
aussi des maladies auto-immunes et des cancers.
Majdalawieh AF, Fayyad MW. Immunomodulatory and anti-inflammatory action of Nigella
sativa and thymoquinone: A comprehensive review. Int Immunopharmacol. 2015 Sep;
28(1):295-304.

Galien : ce qu’il a appris en
soignant les gladiateurs
Jusqu’au XVIIe siècle, la pensée de Galien régna sans partage sur la médecine. Ainsi était-il de rigueur à
la Renaissance, pour un maître en anatomie, d’enseigner sa discipline selon la formule : « Comme disait
Galien… ».
Galien n’a que 27 ans quand il est nommé chirurgien des gladiateurs
de Pergame, en Asie Mineure. Une chance quand on est jeune méde-
cin à une époque où les dissections humaines sont interdites et les pra-
tiques chirurgicales hasardeuses. Cette expérience l’amènera, cinq ans
plus tard, à soigner successivement trois empereurs romains (Marc
Aurèle, son fils Commode et Lucius Verus).
Précurseur de la médecine holistique
»» Mais Galien n’est pas que le médecin reconnu des puissants et
des combattants. Chirurgien, pharmacologue, mathématicien, philo-
sophe, hygiéniste, il va construire une œuvre importante dont il ne
nous reste qu’une centaine d’ouvrages.
» BRILLANT ET INTUITIF
Galien a développé tout ce que son art
autorisait : de la connaissance des patho-
logies à la chirurgie sans oublier la phar-
macologie et la nutrition. Son legs le plus
visible aujourd’hui reste « la galénique »
ou l’art de préparer les remèdes. Médecin
grec, Claude Galien (131-201) acquiert
très tôt une notoriété par sa grande connaissance expérimen-
tale de l’anatomie.
Admirateur du médecin grec Dioscoride (entre 20 et 40-90 ap. J.-C.),
il établit un système de pensée médicale selon lequel l’apparition de la
maladie est due au déséquilibre entre « les choses naturelles », à savoir
les qualités, facultés, humeurs et dispositions propres à l’individu, et les
choses « non naturelles », constituées par l’environnement, la nourriture,
les rythmes de travail, les affections de l’âme… Convaincu que le terrain
biologique prédispose au développement d’un certain type de maladie,
il énonce ce que l’on nommera bien plus tard la médecine holistique.
Sans élaborer un concept aussi précis et articulé que celui des méri-
diens de la médecine chinoise, Galien acquiert la conviction que l’éner-
gie vitale circule à travers le corps selon une trentaine de nuances. À
ce que les Chinois nomment Qi, l’intuitif praticien donnera le nom de
pneuma ou souffle vital.
Galien et la galénique
»» Comme d’autres avant lui, Galien s’est efforcé de synthétiser
toutes les connaissances de son époque et de les compléter par ses
découvertes. À la suite d’Aristote, il s’appuie sur la théorie des quatre
Ils ont fait l’histoire des plantes 25
humeurs combinées avec les quatre élé-
ments pour diagnostiquer les déséqui-
libres et trouver le remède qui convient. Il
va appliquer ce système en pharmacologie
afin de réaliser des remèdes comportant
des substances végétales, mais aussi ani-
males ou minérales qui entrent dans cette
classification. La pharmacologie moderne
lui doit la codification des modes de fabri-
cation des remèdes végétaux sous diffé-
rentes formes : sirops, teintures, macérâts,
etc. Dans son ouvrage Sur les pouvoirs et
les mélanges des drogues simples, Galien
énumère pas moins de 440 plantes et 250
autres substances. La démarche de Galien
illustre à merveille les aspirations scien-
tifiques de la Grèce d’alors : trouver une
méthodologie qui permette d’expliquer ce
que l’on observe. Cette idée trouvera son
aboutissement dans l’Europe de la Re-
naissance, qui correspond aux débuts de
la science moderne.
Mais Galien insistera toute sa vie sur la
nécessité d’intervenir le moins possible
dans le processus de la maladie, affirmant,
à l’instar d’Ambroise Paré quelques siècles
plus tard, que « Les seuls vrais médica-
ments sont les mains de Dieu ».
Claire Bonnet
Ethnobotaniste
» LIVRE
Facultés des médicaments
simples
De simplicium
medicamentorum
temperamentis ac facultatibus
26 Ça alors ! La réglisse

La réglisse, l’effet
Red Bull garanti
En rouleaux, en pépites qui sonnent dans une boîte jaune… Mais connaissez-vous la « vraie » réglisse ?
Celle qui vous fouette mieux qu’une boisson énergisante à la taurine. Et en plus de donner du peps et
d’avoir bon goût, elle guérit les ulcérations et les inflammations.

La racine sucrée, un remède
ancestral
»» Son nom latin Glycyrrhiza glabra signifie « racine
douce et sucrée ». Et pour cause  : son pouvoir édulco-
rant est 50 fois plus puissant que le sucre de canne ! La
racine de réglisse relève à la fois de l’aliment plaisir et de
la plante médicinale.
Pour la santé, elle compte parmi les plantes les plus an-
ciennement utilisées pour une foule de maux : fatigue,
constipation, encombrement respiratoire, toux, baisse
de moral, inflammations, ulcérations… De fait, elle ap-
partient à la famille des plantes adaptogènes 1 au même
titre que le ginseng ou la rhodiole.
Elle est bonne et booste
l’énergie !
»» Dans le soutien des grands systèmes de l’organisme
– nerveux, hormonal, immunitaire –, la réglisse fouette
l’énergie des personnes stressées et fatiguées tout en di-
minuant l’inflammation générale de l’organisme. Un de
ses secrets est le soutien de l’activité des surrénales, ces
glandes qui sécrètent les hormones de l’énergie, l’adré-
naline et la noradrénaline. La réglisse stimule également
la mémoire ² et l’immunité ³. En herboristerie –chinoise
et occidentale –, on l’associe volontiers à d’autres plantes
car elle en renforce les effets et harmonise le goût de
la préparation en masquant très bien l’amertume des
plantes bénéfiques pour le foie.
Le pompier du tube digestif
»» Dans le tube digestif la réglisse est reine pour réduire
les inflammations et lutter contre les ulcères. Son in-
fluence contre les inflammations digestives se fait par
deux voies royales : indirectement grâce à son effet sti-
mulant du cortisol, un anti-inflammatoire sécrété par les
surrénales et directement par augmentation de la pro-
duction de mucus par les muqueuses digestives. En cas
d’ulcère gastrique ou duodénal, elle répare la muqueuse
et gêne l’adhésion d’une bactérie tenace, l’Helicobacter
pylori ⁴, ⁵, très souvent en cause dans le déclenchement
de la maladie. À utiliser dans un but autant préventif
que curatif.
Un usage bénéfique jusqu’à un
certain point
»» Cependant une consommation excessive sur une
longue durée peut provoquer de l’hypertension, des pal-
pitations cardiaques ou des œdèmes. Un des ses com-
posants, la glycyrrhyzine, retient l’eau et le sodium tout
en faisant fuir le potassium. C’est pour cette raison qu’il
faut s’en abstenir si l’on souffre déjà de ces troubles. Par
principe, on l’évite aussi en cas de problème cardiaque
ou de maladie rénale ou hépatique.
Sinon, on peut la consommer sans risque en infusion
pour un effet doux, global et préventif, mélangée à
d’autres plantes, à hauteur de 20 % maximum en cure de
2 mois. Rien de mieux pour sucrer votre tisane ! Pour un
effet un peu plus soutenu, on peut choisir un extrait hy-
droalcoolique à raison de 15 à 30 gouttes 3 fois par jour
durant 2 mois également. Dans ces proportions, il n’y
a aucun risque. En cas d’ulcère, il faudra bien sûr s’en
référer en premier à votre médecin et à son traitement.
Vous pourrez y associer une formulation déglycyrrhyni-
zée que l’on trouve en pharmacie. Dernière précaution :
la femme enceinte doit aussi s’abstenir.
Nicolas Wirth
Naturopathe

1. Winston David, Maimes Steven. Adaptogens: Herbs for Strength, Stamina, and Stress Relief, Healing Arts Press, 2007.
2. Parle M, Dhingra D, Kulkarni SK. Memory-strengthening activity of Glycyrrhiza glabra in exteroceptive and interoceptive behavioral models. J Med Food. 2004 Win-
ter;7(4):462-6.
3. Yang G, Yu Y. Immunopotentiating effect of traditional Chinese drugs--ginsenoside and glycyrrhiza polysaccharide. Proc Chin Acad Med Sci Peking Union Med Coll.
1990; 5(4):188-93.
4. Khayyal MT, el-Ghazaly MA, Kenawy SA, Seif-el-Nasr M, Mahran LG, Kafafi YA, Okpanyi SN. Antiulcerogenic effect of some gastrointestinally acting plant extracts
and their combination. Arzneimittelforschung. 2001;51(7):545-53.
5. Wittschier N, Faller G, Hensel A. Aqueous extracts and polysaccharides from liquorice roots (Glycyrrhiza glabra L.) inhibit adhesion of Helicobacter pylori to human
gastric mucosa. J Ethnopharmacol. 2009 Sep 7;125(2):218-23.
 Ma cosméto végétale 27

Masque à l'effet liftant

Une recette simple et naturelle pour fabriquer soi-même un produit
tenseur de peau, effet coup d’éclat.

Nul n’est besoin d’ingrédients compliqués et chimiques pour obtenir un teint de porcelaine, purifié et reminéralisé.
Il faut juste prendre un peu de temps pour fabriquer ce tenseur. En premier, la préparation d’un vinaigre de violettes
prendra quelques jours avant de pouvoir obtenir un produit prêt à l’emploi.

Ingrédients (issus de l’agriculture biologique) Préparation

• 1 blanc d’œuf ,
• 1 cuillère à café de vinaigre de cidre macéré aux violettes
(voir explication ci-dessous),
• 1 grosse poignée de violettes des bois,
• 1 goutte d'HE de ciste.
Fabrication maison du vinaigre de cidre
macéré aux violettes
C’est bientôt l’époque des violettes, frêles petites fleurs
couvrant les sous-bois et les zones à l’ombre. Il faut en ra-
masser une grosse poignée, les mettre dans un bocal (avec
couvercle), recouvrir de vinaigre de cidre bio. Il ne faut pas
tasser les fleurs pour éviter de perdre leur parfum suave
et fin. Fermer hermétiquement le bocal et laisser macérer
pendant une quinzaine de jours sur le rebord d’une fenêtre
ensoleillée. Quand le parfum semble bien perceptible, fil-
trer le mélange (au besoin il est possible de laisser encore
quelques jours en macération, ou bien de renouveler les
violettes).
1- Il faut séparer le blanc du jaune d’un œuf (celui-ci pour-
ra être utilisé dans la cuisine). Le blanc d’œuf doit être
battu jusqu’à ce qu’il devienne mousseux.
2- Ajouter au blanc d’œuf battu 1 cuillerée à café de vi-
naigre de cidre macéré aux violettes (voir explication
ci-contre) et 1 goutte d’HE de ciste (bio).
3- Fabriquer son « hydrolat de ciste »  : faire bouillir de
l’eau, nettoyer un flacon avec de l’alcool pour le stéri-
liser. Mettre un entonnoir avec un filtre (type filtre à
café). Sur ce filtre déposer quelques gouttes d’huile es-
sentielle de ciste et faire percoler doucement l’eau bouil-
lante. Fermer le flacon hermétiquement et le conserver
de préférence au frigo.
Utilisation
Appliquer délicatement sur le visage en évitant le contour
des yeux. Laisser reposer pendant 1/2 heure environ. Le
masque sèche et forme une pellicule facile à enlever.
Rincer à l’eau froide. Puis, avec un coton, tamponner dou-
cement avec l’hydrolat de ciste.

Les actifs
• Le blanc d’œuf est une excellente source de protéines contenant des acides • L’huile essentielle de ciste (Cistus
aminés essentiels pour la structuration des tissus, des protéines qui per- ladaniferus leaf/stem oil) pourrait
mettent de fixer les minéraux, par exemple le fer, des protéines qui assurent la être surnommée l’alliée antirides.
viscosité et donc préservent la fragilité des tissus ridés, et enfin une enzyme, le Elle possède également des ef-
lysozyme, qui assure la protection antimicrobienne (pour les bactéries Gram fets tenseurs sur les contours du
positives). Le blanc d’œuf permet de resserrer les pores du visage, de donner visage et contribue à prévenir le
un teint lumineux et purifié. vieillissement précoce.
• Le vinaigre de cidre permet un nettoyage purificateur mais aussi un apport
reminéralisant en potassium pour conserver des pores de la peau sans inflam- Catherine Bonnafous
mation et sans acné. Il contribue également à limiter l’apparition des taches Biologiste
brunes.
• La violette des bois (Viola odorata) est une petite fée émolliente, adoucissante. violettes
Elle calme les irritations, et apporte une nuance aromatique au macérât.

Erratum : dans le numéro du mois de janvier (n°20), quelques erreurs se sont glissées dans les
ingrédients pour réaliser le sérum anti-cernes.
Dans la liste des ingrédients était indiqué « eau florale d’aloe vera et eau florale de grenade ». Il s’agit
en fait d’extraits secs sous forme de poudre, non pas d’eaux florales. Mélangez 5 mg de chaque extrait
avec 20 ml de chacune des eaux florales citées. Si vous ne trouvez pas ces poudres, vous pouvez recou-
rir aux jus d’aloe et de grenade (en vente dans la plupart des magasins de produits naturels). Dans
ce cas, mélangez tous les ingrédients à raison de 20 ml. Bien mélanger puis verser dans une bouteille
en verre si possible opaque et conserver au réfrigérateur. A utiliser rapidement.
28 Histoire insolite des plantes

Casanova : son plan B

pour séduire les femmes !
« J’ai aimé les femmes à la folie, mais je leur ai toujours préféré ma liberté.
Lorsque je me suis trouvé dans le danger de la sacrifier, j’ai toujours
préféré me sauver. »
Ainsi s’exprimait Giacomo
Casanova, roi des séducteurs… et
des baratineurs. Car s’il évoque la
liberté, c’est qu’elle est sans doute
plus glorieuse que les… pannes
sexuelles dont il souffrait parfois
et qui le conduisaient, elles aussi, à
prendre la tangente….
Un mystérieux rendez-vous
»» En ce matin de début d’été, l’air
suintait cette humidité qui, montant
de la lagune, dissimulait à la vue Ve-
nise et ses îles voisines. Sarah aimait
cette ambiance mystérieuse où les
personnes qu’elle croisait semblaient
flotter plus que marcher. La jeune
femme se rendait à un rendez-vous
discret dans un quartier encore désert
à cette heure. Pour cela, elle devait tra-
verser le ghetto et ses bâtiments gris,
identiques et sinistrement alignés.
L’une de ses anciennes « connais-
sances », un certain Giacomo, lui
avait fait passer un message qui
l’avait laissée perplexe. L’Arsenal où
elle se rendait n’était vraiment pas
son quartier favori. Elle craignait
toujours de s’égarer dans un dédale
de ruelles et de piazzettas entremê-
lées et toutes semblables, mais la cu-
riosité, ce matin, était trop forte…
Que lui voulait-il ?
Giacomo était arrivé le premier. Et
avant même que Sarah ne dise mot,
c’est lui qui parla :
— J’ai besoin de ton aide, je suis dé-
sespéré…
Casanova lui raconta qu’il avait
croisé une femme sortant de son
palais, via San Marco. Une « beauté
remarquable » d’après cet expert qui
aurait bien voulu la courtiser s’il n’y
avait eu ce problème  : une « ascen-
sion trop brève », insuffisante pour
satisfaire une « dame »…
— Je ne peux risquer de la perdre en
ne la gagnant point, conclut-il.
— Ce n’est donc que cela ! répondit
Sarah en ricanant. Rends-toi calle
Del Strologo. Au fond de l’impasse
del Potro, tu trouveras l’échoppe de
Pépé Grippa qui vend des plantes
et des herbes sèches et compose des
philtres et des élixirs. Tu y deman-
deras l’élixir Scrofularius, retiens
bien ce nom. Tu en prendras une
cuillerée à café dans un peu d’eau lé-
gèrement poivrée matin et soir, et en
quelques jours tes nuits seront plus
belles que tes jours. Certainement à
la nouvelle lune, ton ardeur renaîtra
comme autrefois. Que ton pouvoir
de séduction fasse le reste !
— Comment pourrais-je te remer-
cier ? Tu sais, tu me sauves ?

Scrofulaire noueuse
»» LE FRUIT DE LA FÉCONDITÉ
Obsédé et effrayé par un satyre, Dionysos avait décidé de lui donner
une leçon. Profitant de son sommeil, il avait ainsi relié ses testicules
à un fil. À son réveil, le satyre s’auto-émascula. De son sang et de sa
semence mêlés serait né le grenadier. Selon des légendes hindoues,
ce serait Bouddha qui aurait créé le pommier d’amour. Quelle que
soit son origine, la grenade accompagne les jeunes mariés dans de
nombreuses civilisations : en Turquie, une nouvelle mariée doit jeter
à terre une grenade, le nombre de graines échappées du fruit est si-
gnificatif de sa fécondité future. À Rome, pour gage de fécondité tou-
jours, les fleurs de grenadier doivent parsemer le chemin emprunté
par les futurs mariés. En Chine, la pomme d’amour est offerte en ca-
deau de mariage, toujours en gage de fécondité.
 29

— Sauve toi, après tout, c’est ce que
tu sais faire de mieux. Mais je vais
te demander un service  : faute de
laissez-passer, ma sœur Esther ne
peut sortir du ghetto. Il lui est donc
impossible d’aider notre oncle tail-
leur dans sa boutique située à l’autre
bout des quais.
— Si ma requête « aboutit » et que,
grâce à tes bons soins, ma conquête
se réalise, je te promets d’intriguer
pour assurer à ta sœur son entière
liberté de mouvement.
Ce qui fut dit fut fait, ou presque…
La préparation à base de baume du
Pérou et d’écorce de grenadier fit que
la lune montante illumina l’idylle
naissante entre Casanova et sa prima
donna. L’aventure ne dura toutefois
pas plus longtemps que celles qui
l’avaient précédée (ni que celles qui
devaient suivre). Mais elle eut un mé-
rite, celui de rassurer Casanova sur
ses capacités. Il s’empressa donc de
ne pas tenir la promesse faite à Sarah.
Ainsi sont les séducteurs : une fois la
bataille gagnée, ils font route vers la
suivante, sans jamais se retourner.
Fleurs et fruits de grenadier
Grenadier
»» En latin Punica granatum, mais
aussi balaustier ou pomme d’amour.
Contre les vers,
le cholestérol,
la tension artérielle
et pour la libido
On utilise l’écorce, les fleurs et les
jeunes rameaux qui contiennent
entre autres un alcaloïde potentiel-
lement dangereux, la pelletierrine.
C’est lui qui est ténifuge (contre le té-
nia) et permet de lutter aussi contre
la diarrhée, les entérites, et se révèle
éventuellement aphrodisiaque.
Une seule grenade fournit environ
40 % de notre ration quotidienne de
vitamine C.
C’est aussi une source
importante d’antioxydants, des
polyphénols, d’acide folique. Ces
puissants antioxydants polyphéno-
liques semblent inhiber le proces-
sus de développement de l’athéros-
clérose et ainsi réduire le risque de
maladie cardiovasculaire, avec les
risques d’hypertension et d’infarc-
tus qui en découlent.
La grenade améliore la circulation
sanguine chez les malades atteints
d’une maladie coronarienne, dimi-
nue le taux de mauvais cholestérol
(LDL). Elle réduit aussi la pression
sanguine en agissant comme certains
médicaments hypotenseurs sur l’en-
zyme de conversion.
Des recherches ont été effectuées  :
elle serait efficace contre le cancer
de la prostate, du côlon et du sein.
C’est un excellent préventif lorsqu’il
y a soupçon d’hérédité cancéreuse.
La consommation de jus de grenade
pourrait sérieusement ralentir la
croissance des cellules cancéreuses. De
nouvelles études auraient démontré
que chez les patients atteints de cancer
de la prostate, les cellules cancéreuses
diminueraient et que la résistance des
lipides à l’oxydation augmenterait.
Tout cela grâce à l’absorption d’une
tasse quotidienne de jus de grenade.
De plus, la grenade est utilisée pour
augmenter la libido, et elle lutte contre
les troubles de l’érection.

Son utilisation
Mettre à macérer 60 g de racine dans
1/4 litre d’eau pendant 24  h puis
mettre à bouillir pour réduire de
moitié. On prend le matin en 3 fois.
Sauf chez l’enfant de moins de 5 ans
et la femme enceinte ou allaitante.
Dr Jacques Labescat
Médecin phytothérapeute

LA MEILLEURE FORMATION
SUR LES PLANTES EN VIDÉO
Le 22 mars prochain, ne manquez pas le début de l’Atelier des Plantes :
un programme pratique et complet pour améliorer votre santé et
votre quotidien avec tout ce que la nature a mis à notre disposition,
tout en réalisant des économies sur les achats de médicaments,
cosmétiques et même de produits ménagers. Et tout cela est possible
même sans avoir de jardin.
C’est notre collaborateur Christophe Bernard, herbaliste et
naturopathe, qui vous enseignera comment reconnaître, cueillir et
préparer toutes les plantes qui peuvent nourrir, guérir, prendre de
soin de vous et vos proches. Surveillez votre messagerie électronique,
vous recevrez dès le 22 mars une invitation personnelle par email.
30 Livres du mois

Le grand business des plantes

Des bulbes de tulipes qui entraînèrent le premier krach boursier de l’histoire aux algues
qui devraient bientôt fournir le carburant pour nos automobiles en passant par le tabac
ou l’indispensable café, les plantes de notre quotidien n’ont pas fini de faire tourner notre
économie. Mais à l’heure où l’agriculture traditionnelle est en pleine transformation, où
la question de l’appropriation du vivant se pose, n’est-il pas de notre responsabilité de
consommateur de nous poser certaines questions ? Marchés à terme, système de subven-
tions, sécurisation des approvisionnements, quotas, multinationales, commerce illégal, lob-
bying… Comprendre ces mécanismes et leurs excès est essentiel !

Florence Thinard – Éditions Plume de carotte, 2015 – 240 p. 29,00 €

Plantes sauvages et bienfaisantes

Dans la nature, l’homme peut disposer librement d’une abondance végétale comestible,
cosmétique et médicinale. Dans ce livre, l’auteur nous conte 35 plantes sauvages courantes,
faciles à identifier pour nous régaler et nous soigner. L’alchémille, l’aubépine, le bleuet, la
bourrache, la camomille, le gaillet gratteron, la salicaire, ou encore le trèfle vous révèlent
leurs saveurs et leurs vertus. Un guide à la portée de tous.

Anne Mateo – Éditions De Boree, 2015 – 96 p. 14,90 €

Mes 12 huiles essentielles

Ce livre propose la trousse indispensable pour traiter toute la famille et tous les besoins.
L’auteur les nomme les huiles essentielles « touche-à-tout » : basilic, bois de cade, citron,
cyprès vert, genévrier, lavande vraie, marjolaine à coquilles, menthe poivrée, pin sylvestre,
romarin à cinéole, sauge sclarée et thym à linalol. Après chaque présentation vous trou-
verez une fiche technique, les recommandations du pharmacien et des recettes bien-être,
cosmétiques, en olfaction, en diffusion, en parfum et pour la cuisine. De quoi profiter de
toutes les vertus de chaque huile essentielle décrite.

Jean-Charles Sommerard – Éditions Solar, 2016 – 128 p. 11,99 €

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 Agenda 31

Troc’Plantes
Le 26 mars 2016 – Jardins familiaux de Tournefeuille (31)
www.jardiniersdetournefeuille.org
Plantes & Bien-être a pour mission de vulgariser des infor-
Une belle occasion pour les jardiniers amateurs et passionnés qui mations dans le domaine de la santé et du bien-être. Les
pourront troquer gratuitement plantes et boutures, produits de informations fournies dans ce magazine sont destinées à
leur jardin ou de leurs balcons. C'est l'occasion d'échanger : expé- améliorer et non à remplacer la relation qui existe entre le
lecteur du magazine et son médecin.
riences, anecdotes, conseils et… même bonne humeur ! Profitez de
• L’usage des plantes à visée thérapeutique ne peut en
combiner cette bourse aux plantes avec la visite des Jardins fami- aucun cas se substituer ou s’ajouter à un traitement
liaux de Tournefeuille. médical en cours sans l’avis d’un médecin.
• Sauf précision, nos conseils ne s’adressent ni aux en-
fants, ni aux personnes fragilisées par une maladie en
cours, ni aux femmes enceintes ou allaitantes.
Salon Respire la Vie • Privilégiez les plantes et les marques de qualité, de pré-
Parc des Expositions (17) férence bio ou garanties sans produits phytosanitaires
Du 1er au 3 avril 2016 – La Rochelle, avec une bonne traçabilité.
• Vérifiez toujours la plante par sa dénomination bota-
www.respirezlavie.com
n Bio & Bien-être. Trois
nique, genre et espèce en latin. Exemple : camomille
Retrouvez la XIII édition de ce salo
e
romaine désignée par Chamaemelum nobile.
en venant à la rencontre de
jours pour penser bio et vivre zen • Pour réduire le problème de la falsification des plantes
du bien-être, du développe-
170 exposants spécialistes du bio,
médicinales, évitez de les acheter à des sociétés n’ayant
pas pignon sur rue.
ment personnel… • Fuyez systématiquement des prix trop faibles prati-
qués par rapport au marché.
• Gardez toujours à l’esprit que des médicaments et les
Festival international du film d’envi
ronnement plantes peuvent interagir.
Les conseils donnés ici par les auteurs ne remplacent pas
Du 5 au 12 avril 2016 – Paris XVIIe et
en Île-de-France une consultation chez un médecin ou un autre praticien
www.fife.iledefrance.fr de santé. Ils sont donnés d’après les éléments fournis par
Depuis sa création, ce festival vise à les lecteurs dans leur question. En cas d’éléments man-
sensibiliser, informer, et faire quant (problèmes de santé non signalés, grossesse etc.),
prendre conscience de la fragilité de notr
e planète. Le cinéma est un ils peuvent ne plus être valables.
formidable média pour montrer les
efforts menés par ces hommes
et par ces femmes qui luttent contre
le fatalisme et contribuent à Pour mémoire, toutes les notions
chercher des solutions. Une centaine fondamentales abordées dans
de films et de web-documen-
taires qui se feront l'écho d'initiatives ce magazine sont expliquées en détail
individuelles et collectives dans le dossier spécial La Phytothérapie,
destinées à lutter et faire avancer notr
e monde. tout savoir pour bien commencer.
N’hésitez pas à vous y reporter.
Petit rappel : HE = Huile Essentielle
Congrès des herboristes HV = Huile Végétale
me disponible CH = Centésimale Hahnemannienne
s 23 et 24 avr il 20 16 – Paris, Parc Floral. Program TM = Teinture Mère
Le s
/congres-des-herboriste
sur www.weezevent.com ient à Paris  !
IV éd itio n, le Co ngrès des herboristes rev
se retrouvent
e
Pour sa
an né e, les act eu rs de l'herboristerie française
Chaq ue naissance
fai re pa rta ger leu r sav oir et travailler à la recon
pour vo us mment
r mi llé na ire . Ce tte an née, vous découvrirez Co Revue mensuelle - Numéro 22 - Mars 2016
de ce métie les ».
filière « Plantes médicina Directeur de la publication : Vincent Laarman
faire vivre et protéger la leur passion mais
de renom parleront de
Rédactrice en chef : Alessandra Moro Buronzo
Différents intervenants erboristerie, de Rédacteurs : Nicolas Wirth, Gabriel de Mortemart
et de toute la filière de l’h
aussi de la règlementation Santé Nature Innovation - SNI Éditions SA
Adresse : Am Bach 3, 6072 Sachseln – Suisse
la récolte à la vente. Registre journalier N° 4835 du 16 octobre 2013
CH-217-3553876-1
Congrès des thérapies complémentaires et Capital : 100.000 CHF
Abonnements :
ethnopharmacologie Pour toute question
Abonnement concernant
annuel : votre
44 euros en abonnement,
France métropolitaine
contacter le +33 1 58 83 50 73
Du 27 au 29 mai 2016 – Nancy (54) ou écrire à
www.congres-therapiescomplementaires.org http://www.santenatureinnovation.com/contact/
ou adresser un courrier à
Le GETCOP (Groupe d'évaluation des thérapies complémentaires Sercogest - 44, avenue de la Marne -
personnalisées), propose deux manifestations parallèles sur un même 59290 Wasquehal - France
lieu : les thérapies complémentaires & pratiques innovantes et l'ethno- ISSN 2296-9799
Achevé d’imprimer sur les presses de
pharmacologie. Un évènement d’excellence destiné aux profession- Corlet Imprimeur
nels et ouvert au grand public. L’objectif majeur : évaluer et analyser CPPAP 0916 N 08441
l’efficacité des médecines complémentaires et leur fondement scien-
tifique. L’idée sous-jacente étant de pouvoir les intégrer dans la pra-
tique médicale et les faire reconnaître par les instances concernées.
 Courrier des lecteurs

Nicolas Wirth, naturopathe et aromathérapeute, M A R S

répond chaque mois à toutes vos interrogations
~∞~
Effets secondaires de l’harpagophytum Mes boutons floraux régalent certains de
vos plats par leurs arômes puissants. C’est
Je souhaite commencer une cure d’harpagophytum pour soulager mon ar- après le séchage qu’ils prennent une teinte
throse mais on m’a dit que cette plante donnait des diarrhées. J’ai un côlon
brune que vous leur connaissez. J’intègre
irritable et je ne voudrais pas prendre de risque. Sinon, comment dois-je le
la composition du Kôhl, ce maquillage qui
consommer ?
souligne les yeux. On extrait de moi une

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Valérie M.

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huile essentielle abondante aux grandes
Des effets indésirables ont en effet déjà été remarqués avec l’harpagophytum
vertus antiseptiques. Une de mes molé-
mais ces manifestations sont rares. Il s’agissait de troubles intestinaux de type
diarrhée, douleurs abdominales, nausée ou vomissement, ou encore de ver-
cules sert couramment en dentisterie.
tiges ou de céphalées. Les personnes prédisposées ont probablement plus de Qui suis-je ?
risques d’y être sujettes mais la probabilité reste tout de même faible. Il existe La réponse dans le prochain numéro…

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aussi un risque modéré d’augmentation d’acidité gastrique. Si l’on constate
un de ces symptômes, il suffit de stopper la cure pour supprimer les effets
indésirables.
À noter, il faut éviter de l’associer avec certains médicaments comme les anti- Solution QUIZ de février
coagulants, antihypertenseurs, hypoglycémiants ou anti-arythmiques.
Je suis le lotier corniculé  ! Mon action
est très douce mais efficace sur la plu-
part des troubles nerveux  : anxiété,
angoisse, troubles du sommeil, spas-
mophilie, nervosité, émotivité, spasmes
Acouphènes nerveux et même dépression légère ! On
J’ai lu avec intérêt l’article de Christophe Bernard dans le n°19 de Plantes & me consomme en infusion concentrée,
Bien-Être, consacré aux acouphènes. J’en souffre depuis 10 ans. Si j’ai bien ou en extrait fluide ou sec pour un effet
compris, le ginkgo ne sert plus à rien, je peux donc essayer la vinpocetine et plus marqué.
le magnésium ?
Patrick F.
Je ne pense pas avoir dit que le ginkgo ne servait plus à rien, au contraire, les
études sont plutôt positives à son sujet. Comme je le dis dans mon article, Dans votre prochain numéro…
« dans l’ensemble, c’est la plante à essayer en premier ». Mais mieux vaut ne
pas tout mélanger afin de voir ce qui est efficace ou pas. Une fois que vous
avez testé les différentes plantes ou compléments, vous pouvez alors com- • Découvrez les plantes pour
biner ceux/celles qui vous ont semblé efficaces. Pour le ginkgo, le produit combattre le plus grand ennemi de
Supersmart est de bonne qualité : l'estomac.
http://www.supersmart.com/fr--Nutrition-cerebrale--Ginkgo-Biloba-60- • Comment le savoir traditionnel
mg--0066
enrichit-il la science ? Interview de
Sinon vous trouverez d’autres produits standardisés en pharmacie, c’est un
classique. Les acouphènes sont malheureusement compliqués à résoudre. S’il Jacques Fleurentin.
s’agit d’un traumatisme acoustique, il faut, hélas, agir vite après l’accident • Transformez votre balcon en
pour obtenir les meilleurs résultats. S’il s’agit plutôt d’un problème circula- herboristerie.
toire, le ginkgo sera la plante la plus indiquée pour le soulager. • Le grand retour du cataplasme.
Toujours aussi efficace, il est
beaucoup plus facile à faire
qu’autrefois.

Vous pouvez aussi consulter ce numéro sur Internet grâce au lien suivant :
http://www.santenatureinnovation.com/dossiers/mars22_PBE.pdf
Pour vos questions, écrivez-nous à Santé Nature Innovation, Wirth,
44, avenue de la Marne - 59290 Wasquehal,
ou à courrier.plantes@santenatureinnovation.com.

Les conseils donnés ici par les auteurs ne remplacent pas une consultation chez un médecin ou un autre praticien de santé. Ils sont
donnés d’après les éléments fournis par les lecteurs dans leur question. En cas d’éléments manquant (problèmes de santé non signalés,
grossesse etc.), ils peuvent ne plus être valables.