La Lettre

n°86 - Août 2023

Compléments alimentaires : Anti-inflammatoires, antibiotiques Dans ces champignons stupéfiants,

misez sur la bio-assimilation
pour plus d’efficacité !
Infections urinaires : ne faites
plus ces 5 erreurs (la santé
de vos reins est en jeu)
Déjouez le mystère de l’hypertension
artérielle : votre protocole ici !
et antioxydants : les pouvoirs une médecine ancestrale…
1 extraordinaires des bourgeons 16 pleine d’avenir ! 24
Ne laissez pas la colère du Hun En librairie 31
5 envahir votre foie ! 20
Courrier des lecteurs :
MRP : la technique ostéo qui vous remet oméga-3, dosage en ferritine,
10 d’aplomb par le crâne et le sacrum ! 28 piqûres d’aoûtats 32

Compléments alimentaires :
misez sur la bio-assimilation
pour plus d’efficacité !
Catherine Lesage

Pour les compléments alimentaires aussi, il faut trier le bon grain malades, mais aussi l’exigence de
de l’ivraie ! Même si la réglementation a recadré les fabricants, la démarche scientifique. Certains
mieux vaut savoir s’orienter dans la jungle des produits. Car bien voient la médecine orthomoléculaire
choisis, vos compléments améliorent votre santé, sans risquer comme une pseudoscience, mais
de surdosage, ni gaspiller votre argent. Frédéric Denis, docteur quand les patients vous remercient
en cancérologie et auteur de Compléments alimentaires – Mythes
et réalité, vous oriente.

Catherine Lesage : Vous êtes mais au naturel, avec des complé-

docteur en cancérologie. Com-
ment vous êtes-vous intéressé
aux compléments alimentaires ?
Frédéric Denis : J’ai fait un docto-
rat en cancérologie auprès des
Instituts Curie et Gustave Roussy,
à Paris. N’étant pas médecin, je
me suis orienté néanmoins vers la
recherche fondamentale en cancé-
rologie, puis vers les compléments
alimentaires. En effet, j’ai eu l’op-
portunité de travailler avec une
entreprise qui proposait la même-
démarche que les médicaments
ments. Ce qui me guide depuis
toujours, c’est de viser un bienfait,
une amélioration de l’état de santé
des gens.
C.L. : Vous sentez-vous repré-
sentant de la médecine ortho­
moléculaire, celle qui repose
sur l’utilisation des complé-
ments alimentaires ?
Frédéric Denis : Je crois surtout
qu’il faut arrêter d’opposer méde-
cine allopathique et médecine ortho-
moléculaire. Elles ont une base
commune : l’intérêt clinique des
Frédéric Denis
Frédéric Denis est diplômé en
cancérologie et a travaillé sur
les leucémies à l’INSERM. Expert
en compléments alimentaires, il
publie des articles scientifiques qui
montrent des bienfaits de certains
nutriments pour la santé. Il vient
de publier le livre Compléments
alimentaires – Mythes et réalité –
Informations et conseils d’expert
pour bien les comprendre et mieux
les choisir (éd. Massin).
GRAND ENTRETIEN
Complément
alimentaire : comment
bien lire l’étiquette
• Les ingrédients sont énumé-
rés par ordre pondéral : véri-
fiez que les principes actifs
sont bien en premier. Soyez
attentif aux excipients.
Pensez bien que la gélule
vide pèse env. 75 à 100 mg
(souvent ¼ du poids total).
• R egardez la quantité des
ingrédients actifs : elle est
souvent rapportée à la dose
journalière recommandée.
• Lisez bien les conseils d’uti-
lisation, notamment si vous
avez des allergies ou si vous
prenez des médicaments.
• Gardez votre esprit critique !
parce qu’ils ont constaté les bien-
faits de la prise de compléments sur
leur état, cela devrait faire réfléchir.
Il n’est jamais question de rempla-
cer l’approche allopathique, mais
toujours de s’inscrire en synergie.
Malgré tout, je trouve que de plus
en plus de médecins « s’ouvrent » à
cette approche micronutritionnelle,
brisent le dogme et y voient un inté-
rêt pour leurs patients.
C. L. : La faute peut-être aussi
aux scandales de fraude qui se
succèdent, entre allégations
men­songères ou problèmes de
qualité (sous-dosage, produits
coupés...). Pourquoi une telle
jungle ?
Frédéric Denis : On exige des fabri-
cants de compléments alimentaires
des normes qui sont plus du ressort
du médicament. En pratique, on ne
demande pas autant d’analyses de
contaminants aux aliments courants
qu’aux compléments alimentaires.
Sur les allégations de santé, le fait de
mettre en avant un lien entre un ali­-
ment et un état de santé, il y a clai-
rement eu des abus. Mais entre 2012
et 2016, les autorités ont fait un gros
2
travail d’assainissement, salutaire
pour tous les fabricants et les consom-
mateurs. En gros, il existe désormais
une liste des allégations autorisées, tout
le reste est interdit. Le problème, c’est
qu’on aboutit à des généralités du type
« la vitamine C aide à lutter contre
le stress oxydatif ». La démarche
était louable, mais dans les faits, cela
restreint clairement les possibilités de
communication et les consommateurs
ne sont souvent pas plus avancés !
Je dirais que, désormais, s’il existe
encore des abus, ils ressortent
plutôt d’un manque de vigilance
ou un défaut de contrôles internes
(qui coûtent assez chers). Il s’agit
souvent d’une information qui n’est
pas loyale envers les consomma-
teurs plutôt qu’une fraude délibérée.
Toutefois, on peut se retrouver avec
des produits coupés ou adultérés,
c’est-à-dire qui n’ont pas les bons
dosages en principes actifs ou qui
contiennent des principes actifs
extérieurs (molécule pharmaceu-
tique par exemple). Mais, à ma
connaissance, il n’y a pas eu de
décès suite à la prise d’un complé-
ment alimentaire… Peut-on en dire
autant de certains médicaments ?
C. L. : Avez-vous quelques
exemples ?
Frédéric Denis : Le logo « Made
in France » est un bon exemple. Il
permet au consommateur de s’iden-
tifier, de se rassurer et souvent de
justifier un prix un peu plus élevé.
Dans le détail, il arrive que les
matières premières viennent d’Eu-
rope, que la transformation se fasse
en Europe, et non en France, et que
seule la société soit française.
Autre exemple, le logo « Sans
gluten » qui est apposé sur des
produits dont rien ne le justifie :
la maca par exemple ne contient
naturellement pas de gluten, mais
il n’est pas rare de trouver un tel
logo sur ce type d’ingrédient. Cela
instille le doute dans la tête des gens :
certains produits à base de maca
auraient donc potentiellement
du gluten ? Finalement, cela revient
à de la concurrence déloyale. Ce
serait comme mettre un logo « sans
lactose »sur un steak chez le boucher !
Sur la composition des produits,
certains vendent des produits trop
hautement dosés pour être 100%
naturels. Par exemple, certains
extraits de guarana sont trop riches
en caféine, mais cela est vrai aussi
pour certains extraits de pissenlit :
au-delà de 15% d’inuline, vous
pouvez être sûr qu’il y a de l’inu-
line ajoutée (ce qui est rarement indi-
qué). Pareil pour l’acérola : certains
fabricants rajoutent de la vitamine
C synthétique alors que le consom-
mateur pense acheter de la vitamine
C naturelle...
C.L. : Les compléments repré-
sentent aussi un business juteux...
Avez-vous des chiffres sur la
consommation et le budget des
Français ou le profil type ?
Frédéric Denis : Le marché
est clairement dynamique : les
compléments représentent plus de
2,5 milliards de chiffre d’affaires
en France. Pas étonnant quand
on sait que 60% des Français en
consomment, à raison de 50€ par an
et par personne. L’âge moyen est de
47 ans. Quant au profil, on a souvent
un tiers de CSP+, un tiers de CSP-
et un tiers de retraité.
L’objectif n°1 (déclaré) est de
combler des carences, puis de préve-
nir des problèmes de santé précis.
Sur le trio de tête des ventes, vient
en premier le stress et les problèmes
de sommeil (magnésium, mélato-
nine), puis la vitalité et l’immunité
(zinc, vitamine C) et la digestion
(probiotiques, détox).
C. L. : En avons-nous vraiment
besoin ? Les seniors particuliè-
rement ?
Frédéric Denis : Ce qui est sûr,
c’est qu’en vieillissant, notre méta-
bolisme se dégrade, on ressent
moins la sensation de faim et on
perd souvent un peu l’appétit. Par
exemple, la sarcopénie (perte de

masse musculaire) est souvent
liée à une dénutrition involontaire.
Ensuite, dans le contexte actuel,
certains retraités font attention à
leurs frais et l’alimentation n’est
plus très équilibrée. Autre point :
certains « paient » à la retraite leurs
excès notamment en sport quand ils
étaient jeunes. Prendre dès 40 ans,
des compléments qui renforcent le
cartilage, comme le collagène, est
une stratégie payante sur le long
terme pour éviter les douleurs arti-
culaires passés 60 ans. Enfin, physio-
logiquement, le métabolisme change
et certains nutriments sont souvent
bien moins synthétisés par le corps.
C’est le cas de la coenzyme Q10
ou du glutathion. Je conseille donc
de faire des cures régulières d’ubi-
quinol ou de glutathion – même sans
problèmes particuliers. Mais atten-
tion à bien choisir des formes assimi-
lables : pour le glutathion, préférez
une forme sublinguale ; et pour le
Q10, de l’ubiquinol stabilisé par des
polyphénols de raisin.
C. L. : Quels seraient les grands
conseils pour bien choisir ses
compléments ?
Frédéric Denis : Il faut première-
ment éviter au maximum les inter-
médiaires en se rapprochant le plus
possible des laboratoires. Ne pas
hésiter à les appeler pour poser des
questions. Je déconseille grande-
ment de passer par des plateformes.
Concernant les achats en pharmacie,
évitez les substitutions de produits
(vous croyez à tort avoir acheté le
bon produit).
Ensuite, ne vous focalisez pas sur
les doses, en faisant un ratio dose/
prix. En matière de complément, la
quantité n’est pas toujours signe de
qualité. Regardez toujours l’origine
des matières premières et la méthode
d’extraction. Par exemple, la prêle
réduite en poudre sera bien moins
efficace au niveau osseux qu’un
extrait. Surtout, les extraits auront
éliminé une enzyme, la thiaminase,
et seront plus concentrés en silice et
en flavonoïdes.
Vérifiez aussi les allergènes qui
sont soulignés ou écrits en gras sur
l’étiquette : si vous êtes allergique
aux fruits de mer, n’achetez pas des
produits qui en contiennent !
Il faut
premièrement éviter
au maximum les
intermédiaires
en se rapprochant
le plus possible des
laboratoires.
C. L. : Quels sont les pièges les
plus fréquents ?
Frédéric Denis : Le principal
danger, c’est vraiment le surdosage
quand on prend trop de compléments
en même temps. Vous pouvez cumu-
ler les doses, surtout si les produits
sont surdosés. Il ne faut pas surchar-
ger l’organisme.
Autre erreur courante : oublier de
faire de cure « détox » avant de faire
une cure de compléments. C’est vrai-
ment important pour bien assimiler
les nutriments. Je conseille donc de
nettoyer le terrain, avec du gluta-
thion, ou des plantes comme du
pissenlit, du radis noir, du romarin
ou des algues, pendant 3 semaines
avant de commencer une cure. On
peut également ajouter des symbio-
tiques pour rééquilibrer le micro-
biote. Et seulement ensuite prendre
ses vitamines. Le microbiote est un
facteur clé de l’efficacité. Certains se
plaignent que « ça ne marche pas »,
mais souvent, c’est que leur orga-
nisme est complètement encrassé.
C. L. : Autre problème courant :
les principes actifs sont trop
ou trop peu titrés. Pouvez-vous
nous donner des exemples ?
D’où l’intérêt de travailler la
méthode de bio-assimilation ?
Frédéric Denis : En effet, l’effica-
cité d’un complément repose souvent
GRAND ENTRETIEN
davantage sur son assimilation que
sur son dosage. Il faut arrêter de
penser que plus c’est dosé, mieux
c’est ! Entre deux bouteilles de vin,
vous n’allez pas choisir celle qui titre
à 40° pour avoir la meilleure !
Par exemple, le glutathion par voie
orale n’est pas assimilable en tant
que tel. Il est dégradé avant d’avoir
pu être absorbé par nos tissus. Si vous
le prenez par voie sublinguale, vous
allez éviter l’effet de premier passage
hépatique qui « coupe » normale-
ment le glutathion. Et il va alors
passer directement dans la circula-
tion sanguine et pouvoir agir dans
vos cellules.
Même chose pour la mélatonine :
un comprimé va mettre 20 minutes
à se déliter dans l’estomac, la gélule
est plus rapide, environ 7-8 minutes.
Les 3 compléments
intéressants
contre l’arthrose
• Il faut nourrir le cartilage avec
un bon hydrolysat de col­la-
gène. Je conseille plutôt le
collagène animal, notam-
ment bovin qui est excellent.
Choisissez-le en pot, à diluer
dans de l’eau.
• Pour les tissus conjonctifs,
prenez de la vitamine C qui
va régénérer la matrice osseuse.
Elle est critique pour le colla-
gène (plus vous en manquez,
de moins bonne qualité sera
votre collagène). Choisissez
une vitamine C naturelle : le
camu-camu est très intéressant,
encore mieux que l’acérola.
• Pour la souplesse articulaire,
pensez à la prêle qui a un
meilleur apport en silice que
l’ortie. Choisissez un extrait
de prêle, plutôt que la silice
liquide qui est moins stable
et moins bien assimilée. La
silice venant de la prêle est plus
complète que celle d’ortie.
3
GRAND ENTRETIEN
L’absorption sera donc globalement
assez faible, surtout que la mélato-
nine n’est pas très stable. Avec un
spray en sublingual, elle devient très
intéressante et efficace.
Dernier exemple avec le magné-
sium. Dans ses formes tradition-
nelles (oxyde, chlorure ou encore
sulfate de magnésium), l’assimila-
tion est d’environ 10%. Cela signifie
que pour 1 dose, vous en avez 90%
qui restent dans l’intestin. Surtout
que ce minéral est une « éponge »
qui va absorber les liquides résiduels
du bol alimentaire en fin d’intestin,
d’où certaines diarrhées induites par
la prise. En revanche, avec du bisgly-
cinate de magnésium, l’assimilation
se fait en début d’intestin et grâce à
la glycine, on n’a pas cet effet laxa-
tif. Surtout le transport est actif, et
on atteint près de 30% d’assimila-
tion... avec 3 fois moins de dosage !
Attention au magnésium marin qui
est en réalité un mélange naturel
d’oxyde et de chlorure de magné-
sium qui n’est pas si intéressant que
cela (méfiez-vous de l’argument
marketing « naturel »).
C. L. : Y a-t-il des associations
indispensables pour augmenter
l’efficacité et l’assimilation ?
Frédéric Denis : Oui. Je pense
notamment à la curcumine ou au
gingko qui sont de grosses molé-
cules qui ont besoin de passer la
barrière intestinale. Surtout, elles
sont peu stables, c’est-à-dire
qu’elles sont modifiées sous l’effet
du pH du corps ou de la tempéra-
ture corporelle. Pour contourner ces
phénomènes, il est donc conseillé de
les prendre avec un corps gras, tout
comme les vitamines liposolubles
(vitamines D, E). Nos cellules sont
aussi composées de gras et grâce à
cette affinité, le passage est facilité.
Autre point important : éviter de
prendre plusieurs minéraux en même
temps car ils risquent de se faire
concurrence. C’est le cas notam-
ment formes classiques du calcium,
du magnésium et du zinc qui sont
4
assimilées au même niveau par l’in- et l’efficacité des médicaments.
testin. Plus vous en prenez en même Si vous suivez un traitement médi-
temps, moins vous risquez de les camenteux, lisez donc toujours
assimiler. Mieux vaut donc prendre les étiquettes et notices avant. Les
des unitaires ou décaler vos cures. laboratoires ont une obligation
D’un point de vue négatif, les tanins réglementaire de mentionner une
(dans le thé notamment) réduisent éventuelle interaction. De même,
l’absorption du fer : attendez au certains ingrédients riches en tyra-
moins 1h30 après le repas pour mine (bananes, levures, produits
boire du thé. fermentés) peuvent interagir avec
Autre association positive : on sait les IMAO, une classe d’antidé-
que la vitamine D augmente l’ab- presseurs qui reposent sur l’inhi-
sorption intestinale de calcium ou bition de la monoamine oxydase.
encore que la vitamine C améliore Le gingembre peut également
l’assimilation du fer. poser problème avec certains médi-
Globalement, il vaut mieux prendre caments (anti coagulants, anti-
les compléments au moment des diabétiques…).
repas : on va moins bien assimiler
C. L. : Et vous, quels complé-
les nutriments sur un estomac vide,
ments prenez-vous ?
et surtout, il y a une moins bonne
tolérance digestive. Frédéric Denis : Du collagène
pour mes articulations car j’ai fait
C. L. : Que pensez-vous des beaucoup de basket étant jeune.
formules liposomales ? En hiver, je prends systéma-
Frédéric Denis : C’est une grosse tiquement de la vitamine D.
tendance. Certains laboratoires en Ponctuellement, quand j’ai le nez
ont fait leur spécialité. On en trouve ou la gorge qui chatouille, j’ai des
maintenant pour beaucoup de nutri- comprimés à sucer à base de propo-
ments (vitamine C, glutathion ou lis, de griffe de chat et d’échinacée
encore curcuma). Le principe est qui agissent localement de façon
d’encapsuler les vitamines ou nutri- efficace (Immutione).
ments dans une sphère lipidique
pour une meilleure assimilation
et d’en réduire la taille. Toutefois,
fragmenter les molécules n’est
pas sans effet : on arrive sur des
tailles de l’ordre de 30 à 200 nm,
ce sont alors des nanoparticules !
L’efficacité est certes améliorée
mais quid de leur innocuité ? On ne
sait pas encore bien si ce procédé ne
crée pas lui aussi des inflammations,
comme ce qu’on a pu constater avec
le dioxyde de titane. Par précaution,
je déconseille donc ces produits en
attendant de savoir exactement ce
qu’il en est.
C. L. : Quels compléments
nuisent à l’efficacité de certains
médicaments ?
Frédéric Denis : On pense évi­dem­­-
ment au millepertuis ou au pample­ https://www.academie-nutritherapie.com/pages/1
mousse qui modifient l’absorption

Infections urinaires :
ne faites plus ces 5 erreurs
(la santé de vos reins est en jeu)
Douleurs lors de la miction, envie pressante et répétitive d’uriner :
et si vos cystites infectieuses à répétition venaient d’erreurs
toutes simples ? À travers le cas d’une patiente, le naturopathe
Christian Brun vous révèle comment prévenir ces infections...
et échapper au traitement antibiotique qui les accompagnent
généralement !
C
omment ne pas me souvenir
de cette femme de 50 ans
qui est venue me voir, à
Versailles, pour des infections
urinaires à répétition qui gâchaient
sa vie de femme et sa vie intime ?
Rappelons que lorsqu’on parle de
pathologies urinaires, les femmes
en sont les principales victimes.
Pourquoi ? Parce que leur urètre (le
canal qui relie la vessie à l’extérieur)
est plus court que chez les hommes et
l’entrée des bactéries dans la vessie
en est plus facilitée. L’infection
urinaire est une pathologie fréquente
puisqu’un tiers des femmes en sont
victimes au moins une fois dans leur
vie. Mais qu’est-ce qui caractérise
cette maladie exactement ?
À la racine du mal
Parlons d’abord de l’appareil urinaire
qui comprend, de haut en bas, les
reins reliés par les uretères à la
vessie puis l’urètre vers l’extérieur.
Christian Brun
On parle de troubles urinaires
lorsque la miction est douloureuse et
contrariée. Les infections urinaires
sont souvent associées à une cystite
qui se produit quand certaines bacté-
ries ou champignons pénètrent dans
l’urètre et dans la vessie, ce qui
provoque une inflammation et ou
une infection.
Bien entendu, et comme dans beau-
coup de domaines, ces infections
peuvent être très simples comme
une cystite aiguë, mais compor-
ter aussi des risques de complica-
tion ou encore de récidives, voire
entraîner des pathologies de l’arbre
urinaire avec des pyélonéphrites
(une infection située dans un rein
et son uretère et qui provoque de la
fièvre, des brûlures urinaires et des
douleurs lombaires).
Précisons également que l’in-
fection urinaire simple n’est pas
une pathologie contagieuse, mais
qu’elle est due essentiellement à
nos propres bactéries, notamment
DANSDU
DANS LE CABINET LENATUROPATHE
CABINET
DU NATUROPATHE
celles contenues dans notre intes-
tin. Ces bactéries proviennent dans
la majorité des cas de notre flore
naturelle biologique intestinale qui
a été déstabilisée (dysmicrobisme
intestinal).
Ça vient de vous !
Dans l’ensemble de notre tube
digestif, nous avons une flore domi-
nante, une sous-dominante et une
flore fluctuante. De l’équilibre de
cette flore dépend notre santé et
notre vitalité authentique.
Et pour les hommes
et les enfants ?
Les infections urinaires chez
l’homme sont moins fréquentes
que chez les femmes mais
elles se rencontrent parfois
et sont souvent révélatrices
de problèmes prostatiques.
L’infection urinaire est égale-
ment possible chez les enfants,
avec une prédominance chez
les filles. D’où l’importance
d’expliquer aux petites filles la
manière de s’essuyer d’avant
en arrière après avoir uriné et
d’éviter de se retenir d’uriner
trop longtemps.
5
DANS LE CABINET DU NATUROPATHE
Malheureusement, pour diverses
raisons – alimentaires, émoncto-
rielles (élimination des déchets)
ou même psychologiques –, cet
équilibre est perturbé et la réparti-
tion de cette flore est chamboulée.
C’est ainsi que la fameuse bacté-
rie Escherichia coli devient domi-
nante, mais aussi d’autres bactéries
comme le Proteus mirabilis, les
entérocoques ou la Klebsiella.
Dès lors, ces microbes qui consti-
tuent notre environnement intes-
tinal physiologique deviennent
dominants et donc potentiellement
nocifs et pathogènes. Et lorsque
cette flore potentiellement patho-
gène (car déséquilibrée) devient
importante, elle peut traverser la
muqueuse intestinale et s’intro-
duire dans la sphère génito-uri-
naire, provoquant des infections
Le marécage ou
le moustique ?
Deux visions
différentes d’une
même pathologie
La médecine classique consi-
dère que l’infection est due
à la présence d’un microbe
(Escherichia coli dans
90% des cas), mais pour
nous, naturopathes, il s’agit
d’un dysmicrobisme intesti-
nal (modification dans l’équi-
libre des flores intestinales)
sur un terrain fragilisé. Le père
de la naturopathie française,
Pierre-Valentin Marchesseau
(1911-1994) aimait interro-
ger sur ce principe : est-ce le
moustique – ici le microbe – qui
engendre le marécage, indis-
pensable pour l’implantation du
moustique, ou est-ce le maré-
cage – notre terrain humoral,
psychologique, émonctoriel
ou héréditaire – qui engendre
le moustique ?
6
rénales avec des infections urinaires
dont les conséquences peuvent être
catastrophiques dans le cas de la
pyélonéphrite. Ce phénomène peut
aussi être la source de patholo-
gies gynécologiques telles que des
pertes (leucorrhées) avec plus ou
moins de démangeaisons ou des
irritations, voire des odeurs et désa-
gréments intimes !
Sensation de brûlure,
envie irrépressible : des
symptômes qui peuvent
vous gâcher la vie
Quels étaient les symptômes de
la patiente dont je vous ai parlé
au début de cet article ? Elle a
d’abord ressenti des brûlures au
cours de ses mictions, avec une
gêne au moment d’uriner avec
une envie irrépressible d’aller à la
toilette. Parfois, dans cette patho-
logie, l’urine peut être légèrement
rosée du fait de la présence de sang
dans les urines. L’infection doit
être traitée rapidement car elle peut
remonter au niveau des uretères et
dans les reins avec des symptômes
tels que de la fièvre, des frissons et
des douleurs lombaires avec des
risques de pyélonéphrites et même,
à plus ou moins à long terme, une
insuffisance rénale !
Si ça vous arrive,
n’attendez pas !
En cas d’infection, il est indis-
pensable de demander au médecin
traitant une analyse urinaire avec
un examen cytobactériologique
des urines (ECBU). Cette analyse
pourra définir l’infection urinaire
quantitativement mais aussi quali-
tativement, avec une recherche
spécifique de l’agent microbien
responsable de cette infection.
Il conviendra également d’effectuer
une analyse sanguine avec dosage
des globules blancs. Pour antici-
per des complications possibles,
il faudra effectuer des analyses
complémentaires telles que la
créatinémie qui pourra nous indi-
quer les risques éventuels d’une
insuffisance rénale.
Pour les examens, il faut d’abord
collecter l’urine du patient. Il suffit
simplement de récolter les urines
sur 24 heures dans un bocal (si vous
buvez 2 litres d’eau, vous devez,
en tenant compte de l’élimination
cutanée, uriner environ 2 litres, car
dans le cas contraire vous êtes en
insuffisance rénale).
Voici comment
elle a vaincu ses
infections urinaires
J’ai conseillé à ma patiente, dont
les infections urinaires à répétition
empoisonnaient la vie, d’effectuer
les examens décrits plus hauts mais
aussi de corriger son hygiène de vie
en général. Et comme anatomique-
ment le plancher pelvien comporte
plusieurs orifices – vaginal, urinaire
et anal – il convient également de
veiller à ceux-ci (voir aussi l’enca-
dré sur les erreurs à ne pas faire).
Voici donc les conseils qui ont aidé
ma patiente :
yy Éviter la consommation d’élé-
ments irritants tels que café, thé
noir, alcool et principalement les
vins blancs et champagne, sucre,
chocolat, limonade, les sodas, les
viandes rouges, les charcuteries,
les abats, les produits raffinés (pain
blanc, céréales blanches…), les
confitures, les agrumes, l’ananas,
les épinards cuits, l’oseille ou encore
la rhubarbe.
yy Pratiquer régulièrement, 1 à
2 fois par semaine, une monodiète de
pommes de terre vapeur ou à l’eau,
ou de compote de pommes sans sucre
ni miel.
yy Prendre le temps de bien vider
complètement sa vessie pour éviter
d’y laisser un résidu d’urine, ce qui
peut être propice à une proliféra-
tion microbienne.

yy S’hydrater correctement et suf­
fisamment chaque jour en consom-
mant une eau peu minéralisée,
environ 1 litre à 1 litre et 30 cl
ou plus en fonction de son acti-
vité physique et de la température
ambiante.
yy En cas d’infection urinaire, s’abs-
tenir de bain chaud ou de sauna,
car plus on transpire et moins on
urine, et donc on garde le microbe
au niveau de la vessie (phénomène
que l’on peut observer dans les
pays tropicaux où la transpiration
est importante et donc les urines
peu abondantes et très concentrées).
yy Attention aux douches et lavages
vaginaux avec des produits basiques
qui déséquilibrent la flore vaginale
avec son bacille de Doderleïn (une
bactérie présente naturellement
dans la flore vaginale). Ne faire
qu’une toilette intime en externe
(le vagin est autonettoyant) avec un
savon au pH neutre (pour rappel, ce
sont les lèvres du bébé au moment
de la naissance qui, en touchant le
vagin de la maman, engendrent sa
première colonie bactérienne intes-
tinale prémice de sa flore, garante
de son bon système immunitaire).
yy Penser à aller uriner rapidement
après un rapport sexuel et surtout
éviter les crèmes spermicides.
yy Demander au partenaire une
hygiène irréprochable pour éviter
l’apport de microbes dans la sphère
vaginale.
yy Porter uniquement des sous-
vêtements en coton et veiller à utili-
ser une lessive bio sans détergent
et à bien rincer.
yy Éviter d’utiliser les tampons
hygiéniques qui contiennent des
produits irritants.
yy Attention à la constipation qui
déséquilibre la flore intestinale et
permet les fermentations et putres-
cences propices à des flatulences.
Penser à boire suffisamment, à faire
des exercices physiques mais aussi
de la marche et de la gymnastique
des organes (action du diaphragme
Les probiotiques aident à combattre les pathogènes intestinaux.
sur les organes sous-diaphragmen-
taux). Prendre des plantes dites
cholagogues amères qui stimulent et
vident la vésicule biliaire, lubrifiant
ainsi le bol fécal et facilitant la défé-
cation (radis noir, pissenlit, fume-
terre, boldo, gentiane, artichaut,
romarin). Ces plantes peuvent être
consommées en infusion, en tein-
ture-mère ou en suspension de
plantes fraîches ou simplement
consommées comme aliments.
yy Réensemencer la flore intesti-
nale avec des probiotiques :
• Probiotiques 10 Md (labora-
toires Copmed). Il contribue
à rééquilibrer le microbiote
intestinal et favorise le confort
intestinal (diarrhées, ballonne-
ments, gaz, douleurs abdomi-
nales) et soutient les défenses
immunitaires.
• Symbiotique qui asso-
cie 6 souches de probiotiques
semblables au milieu intesti-
nal naturel + 1 souche végétale
(Plantarum) + Fibregum® (fibre
alimentaire prébiotique soluble
entièrement naturelle d’acacias
sélectionnés). Ces souches ont
démontré leur capacité à inhi-
ber des pathogènes intestinaux
majeurs et aussi à augmenter la
réponse immunitaire des lympho-
cytes et cellules NK (natural
killer) chargés de détruire les
DANS LE CABINET DU NATUROPATHE
cellules anormales. 1 gélule par
jour à prendre de préférence le
matin ou le midi avant les repas
avec un verre d’eau.
• Probiotiques intima (labo-
ratoires Copmed) pour lutter
contre les infections vagi-
nales (mycoses et vaginoses)
et utiles pour réensemencer la
flore vaginale – Lactobacillus
helveticus, Lactobacillus cris-
patus, Lactocillus acidophilus :
1 gélule par jour à prendre de
préférence le matin avant le
petit-déjeuner avec un grand
verre d’eau.
• Le produit Aroma voies
urinaires (laboratoires Copmed)
qui assainit et maintient la flore
naturelle des voies urinaires,
prévient les dysfonctionne-
ments urinaires. Recommandé
en cas d’infections vaginales :
1 gélule matin, midi et soir à
prendre de préférence avant
les repas pendant 5 jours, et
pour les terrains sensibles et par
anticipation : 1 gélule par jour
pendant 15 jours, à renouveler
plusieurs fois dans l’année.
yy Cystiphytol ® (laboratoires
Copmed). Ce produit prévient et
lutte contre les infections urinaires
(cystites) – composé de canne-
berge, busserole, bruyère, bou­-
leau, chiendent et queue de cerise
7
DANS LE CABINET DU NATUROPATHE
+ Ellirose® (extrait breveté de fleur
d’hibiscus aux effets démontrés sur
la santé de l’appareil urinaire) :
1 à 3 cuillerées à café par jour à
prendre de préférence le matin,
diluées dans un verre d’eau.
yy La canneberge en jus (cran-
berry) ou en gélules empêche les
bacilles de se fixer aux parois de la
vessie et favorise ainsi leur élimi-
nation. Une étude de 20161 montre
que des femmes sujettes aux infec-
tions urinaires ayant bu 240 ml
de jus de canneberge chaque jour
pendant 24 semaines ont eu moins
de crises d’infections urinaires.
yy Consommer de l’ail. Son
composé soufré (l’allicine) a des
propriétés antibactériennes puis-
santes, notamment contre les E. coli
responsables de beaucoup d’infec-
tions urinaires. Il s’agit d’ail cru
bien entendu ou du moins confit
ou peu cuit.
yy Boire du thé vert dont les poly­
phénols ont des effets antimicrobiens
et anti-inflammatoires (le poly­phénol
épigallocatéchine inhibe la crois-
sance et le développement bactérien
dans les voies urinaires).
yy Consommer des feuilles de
busserole (Uva ursi). L’arbutine
qui est un des composés des feuilles
de busserole possède un effet anti-
bactérien notamment sur l’E. coli.
Une étude2 auprès de femmes avec
des infections urinaires à répéti-
tion a démontré que l’utilisation
d’Uva ursi et de racines de pissen-
lit réduisait énormément les infec-
tions urinaires chroniques.
J’ai revu ma patiente chaque année
pour affiner ces réformes d’hygiène
de vie et j’ai pu constater avec satis-
faction que ses infections urinaires
à répétition s’estompaient jusqu’à
disparaître totalement ! Sa vie de
femme ménopausée a pu se dérou-
ler sans bouleversement tout en lui
permettant de renouer avec une
sexualité épanouie.
8 Sources et références consultables en ligne sur https://www.sante-corps-esprit.com/pages/SourcesSCE86
Faites-vous l’une de ces 5 erreurs ?
Et si vos infections urinaires à répétition venaient tout simplement
d’une mauvaise habitude ? Découvrez les 5 erreurs fréquentes à éviter
absolument et pourquoi elles favorisent la prolifération des bactéries
responsables des infections urinaires.
4. Buvez-vous assez ?
1. Lavage intime : Buvez régulièrement pour
attention aux excès ! aider votre vessie à se nettoyer.
Même si votre produit de lavage L’idéal est de boire souvent et
intime est de pH neutre, il faut en quantité suffisante (environ
l’utiliser de façon externe 1,5 litre par jour d’eaux plates
seulement, sinon vous prenez peu minéralisées).
le risque de déséquilibrer votre
flore vaginale qui vous protège
naturellement !
2. Le geste essentiel aux
toilettes
Aux toilettes, il est essentiel
d’éviter le contact du méat urinaire
avec des bactéries intestinales,
qui sont souvent responsables
de cystites infectieuses. La
proximité de la zone anale dans Nettoyez votre vessie...
en la remplissant !
l’anatomie féminine impose une
grande précaution et je ne saurais
5. Une envie ?
trop recommander de s’essuyer
de l’avant vers l’arrière. Courez aux toilettes !
Quand on n’est pas chez soi,
3. Et dans l’intimité ? ou quand c’est compliqué de
Toujours pour éviter le contact chercher les toilettes, la tentation
du méat urinaire avec des est simplement de se retenir. Mais
bactéries intestinales. L’hygiène attention : c’est risqué ! L’urine
intime doit être soignée pour qui n’est pas évacuée car la vessie
les deux partenaires (avant et est pleine pourrait retourner dans
après les rapports sexuels). l’organisme pour un deuxième
Un bon réflexe est aussi d’uriner filtrage, avec plus de toxines !
rapidement après le rapport pour Les reins filtreront alors moins
faciliter l’élimination de germes d’eau et l’urine sera plus
qui auraient atteint le conduit concentrée, acidifiant le corps.
urinaire et pourraient provoquer Voilà pourquoi il vaut mieux
une cystite. éviter de trop vous retenir.
Christian Brun Le naturopathe Christian Brun
est enseignant au CENATHO (Collège européen de
Naturopathie traditionnelle holistique). Il est aussi
lʼauteur de nombreux ouvrages de vulgarisation.

Mangez vos fruits
(ne les buvez pas !)
Si vous êtes un amateur de
fruits, vous êtes sur la bonne
voie pour une alimentation
saine et équilibrée. Les fruits
regorgent de vitamines, d’an-
tioxydants et de fibres.
Mais ils contiennent aussi du
fructose : un sucre naturel
qui, sans les autres compo-
sants des fruits, peut s’avérer
néfaste pour la santé !
Ainsi les jus fruits et les bois-
sons sucrées qui ne contiennent
pas de fibres pour mieux méta-
boliser le fructose représentent
un danger, surtout s’ils sont
consommés en excès.
Une vaste étude 1 récente,
basée sur les données de
41 700 personnes, montre
qu’une augmentation de 20 g
de l’apport journalier en fruc-
tose (sous forme de boisson
ou de jus) est associée à des
concentrations de marqueurs
pro-inflammatoires plus
élevées de 1,5% à 1,9%, à une
adiponectine de 3,5% (une
molécule impliquée dans la
régulation du métabolisme
des lipides et du glucose),
ainsi qu’à un rapport lipopro-
téine triglycéride/cholestérol
de haute densité de 5,9%.
Dans les cas extrêmes, cela
peut conduire à une augmen-
tation du stockage des trigly­
cérides au niveau du foie et une
baisse de la sensibilité à l’insu-
line2, le tout pouvant mener à
long terme à du diabète et des
troubles cardiovasculaires.
Alors profitez des bienfaits
des fruits, mais mangez-les
entiers de préférence !
1. « Fructose consumption from different
food sources and cardiometabolic
biomarkers: cross-sectional associations
in US men and women », Science
Direct, mars 2023.
2. C entre européen d’étude du diabète,
« Le fructose, ange ou démon ? », 2018.
Actualités
Excès de désinfection : des scientifiques
tirent la sonnette d’alarme
Connaissez-vous les CAQ ? Derrière cet acronyme se cachent une
foule de produits désinfectants chimiques ; les composés d’ammo-
nium quaternaire. Ces antimicrobiens ont été très utilisés pendant la
pandémie de Covid-19. Ils ont même fait leur entrée dans les foyers,
les bureaux et les écoles (sous forme de lingettes désinfectantes
notamment).
Aujourd’hui, des chercheurs alertent sur un effet pervers de cette
désinfection chimique : elle favoriserait l’émergence de nouveaux
problèmes de santé ! Dans leur étude1 publiée en mai 2023, ils révèlent
notamment des liens entre les CAQ et des affections respiratoires
(asthme) ou des affections dermatologiques. Par exemple, ils ont
constaté qu’une irritation cutanée suivant une exposition aux CAQ
peut découler à la fois de réponses inflammatoires et d’hypersensibi-
lité (une réponse immunitaire excessive). Mais il y a aussi le (gros)
risque de la résistance des bactéries aux produits antimicrobiens qui
est amplifiée par l’usage excessif de ces derniers.
1. Quaternary Ammonium Compounds: A Chemical Class of Emerging Concern, mai 2023,
https://doi.org/10.1021/acs.est.2c08244
Sclérose en plaques : la réparation
cérébrale facilitée par la marche
La sclérose en plaques (SEP) coûteuse et naturelle. Ce qui
entraîne une conséquence rend cette approche encore plus
terrible : le déclin des capacités intéressante, c’est que l’activité
du cerveau, touchant jusqu’à était guidée à distance, facilitant
70% des patients. Cependant,
ainsi son accessibilité.
les travaux prometteurs des
scientifiques américains de la Les résultats des tests sont
Fondation Kessler offrent un très encourageants : après
nouvel espoir dans le traitement 16 semaines, les participants ont
de ce symptôme. Dans leur nettement amélioré leur score au
étude, 25 patients atteints de SEP test SDMT, un test qui évalue
ont participé à un programme la vitesse de traitement de
de « marche aérobique », une l’information chez les personnes
activité accessible à tous, peu atteintes de SEP.
Multiple Sclerosis and Related Disorders June 2023 DOI : 10.1016/j.msard.2023.104709,
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S2211034823002134
Êtes-vous plutôt thé vert ou thé noir ?
Il y a deux écoles. Certains préfèrent le thé vert, au goût rafraîchissant
et végétal, alors que pour d’autres rien ne vaut un bon thé noir, au goût
plus prononcé et parfois plus riche en caféine. Mais au-delà de ces diffé-
rences, quel est le meilleur thé pour votre santé ? Des chercheurs austra-
liens ont tranché en étudiant l’état de santé de 881 consommatrices de
thé âgées de 80 ans en moyenne1. Verdict : les deux thés sont à égalité
pour la santé des artères et du système cardiovasculaire (tous les deux
ont une action antioxydante grâce aux flavonoïdes qu’ils contiennent).
1. Higher Habitual Dietary Flavonoid Intake Associates With Less Extensive Abdominal Aortic Calcification
in a Cohort of Older Women, 3 novembre 2022, https://doi.org/10.1161/ATVBAHA.122.318408
9
DOSSIER
DOSSIER SANTÉ
SANTÉ

Déjouez le mystère de
l’hypertension artérielle :
votre protocole ici !
Dr Jean-Jacques Dewitte

Savez-vous ce qui se cache derrière votre hypertension artérielle ? En 2017, 12 millions de Français
Probablement pas ! Car la cause de l’hypertension n’est clairement étaient traités pour HTA, or on
identifiée que dans 5% cas ! Avec ce dossier du Dr Dewitte, décelez pense qu’un adulte sur trois serait
ce qui pourrait se cacher derrière votre hypertension. Et découvrez concerné dont la moitié ne savent
son protocole 100% naturel, pour agir dès maintenant et faire pas du tout qu’ils sont hyperten-
descendre votre tension ! dus. Et même si sa fréquence
augmente avec l’âge, à cause de

P
our bien comprendre l’hy-
pertension artérielle (HTA),
imaginez simplement vos
artères comme des tuyaux d’eau.
L’HTA est un excès de la pression
du sang sur la paroi des artères,
et comme dans un tuyau, la pres-
sion est la force avec laquelle le
sang est propulsé vers les tissus
pour les nourrir. Si vous compri-
mez un tuyau d’eau en l’écrasant,
la pression augmente et si vous
le dilatez, elle diminue. La pres-
sion est donc liée à deux facteurs :
d’une part à la pression initiale qui
démarre du cœur et d’autre part
à la vasoconstriction (le resserre-
ment qui augmente la tension) ou
au contraire à la vasodilatation des
vaisseaux (qui diminue la pression).
Âge et hypertension :
un couple inséparable
À cause de cette pression, et avec le
temps, les vaisseaux se rigidifient
en perdant de leur élasticité.
Ils restent donc en vasoconstriction,
expliquant ainsi l’augmentation
de la tension avec l’âge. C’est un
cercle vicieux dans la mesure où
l’HTA met à dure épreuve les
vaisseaux qui finissent par se fissurer
et par saigner, ou au contraire par se
réparer de l’intérieur en se colmatant :
cela finit par les boucher en réduisant
davantage leur diamètre et en
augmentant ainsi encore la pression.
Les chiffres
sont inquiétants
Officiellement l’HTA commence
à partir de 14/9 (nous reviendrons
sur la signification de ces chiffres).
Elle est probablement la patholo-
gie chronique la plus fréquente dans
le monde et également l’une des
premières causes de décès préma-
turé. Elle touche 1,3 milliard d’indi-
vidus entre 30 et 80 ans (8 milliards
d’individus dans le monde).
la rigidité croissante des artères qui
va augmentant – plus de 65% des
hypertendus ont plus de 65 ans et
90% des personnes de plus 90 ans
font de l’HTA – elle concerne aussi
les jeunes adultes (10% des 18-
34 ans) et est alors souvent liée au
surpoids.
Une maladie discrète,
mais dangereuse
L’HTA n’est souvent décelée que
lors d’une visite chez le médecin.
Sachant que la tension varie tout au
long de la journée, une seule mesure
de la tension ne permet pas de
conclure au diagnostic d’hyperten-
sion, celui-ci nécessitant une véri-
fication à plusieurs reprises et au
repos. L’hypertension est peu symp-
tomatique et probablement à cause
de cela, elle n’est pas assez prise
au sérieux. C’est une erreur car elle
provoque des complications handi-
capantes et redoutables telles que
les accidents vasculaires cérébraux

10

(AVC) ischémiques (caillots) ou
hémorragiques (saignements),
l’angine de poitrine, l’infarctus,
l’insuffisance cardiaque, l’arté-
rite des membres inférieurs, mais
aussi les maladies dégénératives
du cerveau (Alzheimer), de la
rétine (perte de la vue), des reins
(insuffisance rénale)… En France,
un AVC survient toutes les 4 à
5 minutes, ce qui est considérable !
Le patient ne sachant pas qu’il
est hypertendu, donc non pris en
charge, ces complications sont
d’autant plus effroyables qu’elles
apparaissent subitement sans
qu’on les ait vues venir et qu’on
comprenne la raison de leur venue !
Voilà pourquoi l’HTA est nommée
« le tueur silencieux ».
Méfiez-vous de ces
facteurs de risque
Une mauvaise hygiène de vie est
reconnue comme facteur de risque.
Elle est validée par une multitude
d’études mais, malheureusement,
elle est rarement prise en charge
par le médecin qui se contentera
le plus souvent de prescrire un
traitement médicamenteux, faute
de temps pour donner des expli-
cations au patient. Parmi ces
facteurs de risques à gérer, citons
l’alimentation trop riche en sel
(alimentation exclusive en pain,
fromage, conserves, surgelés et
produits industriels préparés…) et
pauvre en potassium (peu de fruits
et de légumes, alimentation trop
carnée, trop industrielle…), une
activité physique insuffisante, une
sédentarité excessive, le surpoids et
l’obésité, le tabac, l’excès d’alcool
(plus de 1 à 3 verres par jour suivant
le profil). Le stress est aussi évoqué,
mais lorsqu’il est traité, il conduit
à la prescription d’anxiolytiques,
somnifères ou antidépresseurs qui
ne règlent pas grand-chose à la
raison proprement dite de l’HTA.
Comment interpréter
les chiffres
de votre tension ?
Il y a deux chiffres dans la mesure
de l’HTA. Par exemple, on dit
qu’une tension normale est de 12/8.
Explications : le premier chiffre
(tension systolique) correspond
à la pression maximale lors de
la contraction du cœur alors que
le second (tension diastolique)
est celui de la tension résiduelle
lorsque le cœur est au repos. Ainsi,
une tension à 18/11 signifie que
non seulement le cœur envoie le
sang dans tout l’organisme sous
une pression très forte sans que
les vaisseaux ne se dilatent (18),
endommageant ceux-ci avec le
temps, mais aussi qu’il aggrave
cette constriction pendant la phase
de repos (11), qu’il ne la relâche pas
comme il le devrait. Lors d’un stress
environnemental, c’est la tension
systolique qui augmente alors
que lors d’un stress interne, d’un
stress en rapport avec soi-même,
c’est la pression diastolique qui
augmente. Cette dernière est donc
d’autant plus grave qu’elle met tout
l’organisme en état de vigilance
constante même la nuit, là où
elle devrait être minimale. Voici
comment apparaît l’HTA du point
de vue « mécanique ».
L’HTA n’est pas
vraiment une
maladie... mais
une conséquence
Contrairement à ce que l’on
pourrait croire, la force qui fournit
la pression ne vient pas du cœur
mais des reins et des surrénales
(le cœur n’intervient que dans la
régulation fine par rapport à nos
besoins intérieurs profonds). En fait,
l’HTA est causée d’abord et avant
tout par la constriction (résistance
DOSSIER SANTÉ
vasculaire provoquée par les
reins et surrénales). Et celle-ci est
presque toujours la conséquence
d’un stress, de traumatismes, d’une
blessure… non résolus et restés
latents dans notre conscience. Ce
sont eux qui nous mettent sous une
pression constante, que celle-ci
soit consciente ou non. Avec
l’âge s’ajoute un rétrécissement
des artères, lui-même lié à un
encrassement (athérome) qui
deviendra de l’athérosclérose.
C’est cet encrassement qui va
aboutir aux complications qui sont
des maladies, l’HTA n’étant pas en
elle-même une maladie mais un
mode réactionnel pathologique,
le cœur ne faisant qu’adapter la
pression aux besoins du corps et des
cellules sollicités par nous-mêmes
(mode de vie et stress associé).
Or ces besoins sont commandés
par les surrénales qui emballent le
cœur et engendrent cette tension
intérieure qui sera la source de
cette intoxication lente et constante
à l’origine de ces complications.
Ces stress (sournois)
malmènent votre tension
Dans la vie, des situations comme
la pression au travail, une vie de
famille difficile et une compétition
de vie toujours présente nous met-
tent sous pression, mais souvent
sans possibilité de nous défendre.
Nous subissons donc cette charge
d’énergie qui nous encrasse et nous
enflamme (inflammation), puis
nous brûle faute d’être utilisée.
Il existe toujours un conflit sous-
jacen t ch ez to u t h y p e r te n d u
et c’est la non-résolution de ce
conflit qui crée l’HTA. Cette
tension peut être d’ordre physique
(pression physique, surmenage,
alimentation, tabac, sédentarité…)
ou psychologique. L’HTA survient
lorsqu’on met une résistance
dont le point de départ est une
problématique affective que le
cœur n’arrive pas, ou que nous ne
11
DOSSIER SANTÉ
voulons pas résoudre (à cause des
émotions qui le submergent).
Le microbiote intestinal
a aussi un rôle à jouer
D’autres éléments interviennent
pour comprendre l’HTA et son
traitement. On a, par exemple,
remarqué qu’un microbiote
intestinal équilibré jouait un rôle
prépondérant en produisant des
acides gras qui diminuent la rigidité
des artères. Seules certaines bactéries
sont capables de produire ces
acides gras (AGCC) et lorsqu’elles
manquent, elles conduisent à un
profil d’individus hypertendus.
Les macrophages
paresseux : un maillon
faible dans l’immunité
des hypertendus
L’immunité joue également un rôle.
On sait que les cellules de défense
(les macrophages) nous nettoient de
toute substance qui aurait tendance
à augmenter notre tension. Or chez
les hypertendus, ceux chez qui
les vaisseaux sont enflammés, on
a remarqué que ces macrophages
ne faisaient pas leur travail. Cette
inflammation est probablement aussi
en relation avec la dysbiose intestinale
(probablement aussi buccale, les
parodontoses, et respiratoire). Il y
a aussi, parmi les causes de
l’hypertension, l’hypothèse très
documentée d’une infection virale
(virus EBV, CMV…) et plus encore
en présence d’une athérosclérose
(maladie caractérisée par l’ac-
cumulation de dépôts de graisse
dans les artères). Cette infection
ferait le lit de l’HTA, indiquant par
là un déficit immunitaire invisible
selon nos méthodes actuelles, mais
qu’il serait nécessaire de traiter
(par exemple avec un traitement
anti-infectieux et immunostimulant
à base d’huiles essentielles et de
plantes par cures périodiques de 10 à
15 jours par mois).
12
Système hormonal,
immunitaire et
neurosensoriel :
le trio qui régule
la tension
On voit à travers toutes ces données
que la régulation de la tension
passe par le trio système hormonal,
immunitaire et neurosensoriel
avec, au centre, le système digestif,
expliquant ainsi l’insuffisance de
résultat lorsqu’on n’agit que sur un
seul, voire sur deux de ces éléments :
il faut agir sur les trois, sans oublier
la régulation digestive. Mais
attention, il faut prendre en compte
le fait qu’il n’existe pas qu’un
seul type d’hypertension, même
si ces différents types s’intriquent
et s’associent souvent avec l’âge.
Il convient donc toujours de tenir
compte de chacun de ces facteurs
lorsqu’ils sont présents.
Quelle est votre
hypertension ?
Voici les quatre grands types
d’hyper­tension :
yy L’hypertension nerveuse, labile
et bénigne qui n’intervient que dans
des situations émotives intenses
et ne persiste pas en dehors de
ces situations (hypertension de
la blouse blanche). Elle est liée
au cœur qui s’enflamme et s’em-
balle lorsque nous ne savons pas
contrôler notre émotion. Elle
évolue souvent vers une hyperten-
sion installée.
yy L’hypertension fixe sans facteur
de risque ou complication. C’est
une tension installée à la suite d’un
ou plusieurs excès. C’est le cas de
l’hyperactif qui court toujours et ne
se relâche jamais. Elle est souvent
liée à un problème de travail, de
famille, à la recherche de compéti-
tion, de performance, de réussite, de
valorisation, de reconnaissance…
Le patient se met la pression sans
en être vraiment conscient. C’est
souvent une pression systolique et
elle est liée au foie (en surpression)
qui emballe toute la circulation par
l’intermédiaire de la surrénale (a
besoin d’adrénaline, de piment
dans sa vie). Elle peut être asso-
ciée à des maux de tête, insomnie,
déprime par surmenage.
yy L’hypertension fixe avec
surpoids ou obésité, souvent
sédentaire. Elle s’installe suite à
des excès alimentaires. On retrouve
une mauvaise hygiène de vie et un
risque de diabète. Elle est liée au
pancréas (rate-pancréas des acupu-
ncteurs) qui ne travaille plus bien
(en vide d’énergie). S’y associent
des excès visibles dans le sang
(acide urique, glycémie, choles-
térol, urée…) et dans les cellules
(surpoids et obésité, diabète…).
L’intoxication est ici métabolique
et crée un stress qui engendre de
l’HTA, la pression provenant d’une
recherche de compensation d’un
mal-être avec addiction fréquente.
yy L’hypertension avec facteur
de risques et/ou complications.
C’est une HTA souvent installée
de longue date dont le problème de
fond n’a pas été résolu et est une
conséquence des deux hyperten-
sions précédentes. Rien n’a changé
dans la vie et aucune résolution
n’a été entreprise pour soulager et
améliorer l’activité des organes en
cause. La première, celle due au
foie et à la surrénale, conduit plutôt
à une stase du sang et provoque une
coagulation avec caillots et risque
d’AVC, d’infarctus, mais aussi
Parkinson… Frustrations, colères,
ressentiments sont à l’origine de
ces complications. La seconde,
celle liée au pancréas qui n’as-
sume plus ses fonctions de renou-
vellement d’énergie, engendre une
intoxication cellulaire profonde
avec des problèmes digestifs, de
la fatigue chronique ainsi que des
glaires et mucosités importantes à
l’origine de démence, d’Alzheimer

(considérée comme un diabète
de type III)… Les deux (foie-
pancréas) sont souvent associés.
Un troisième type de complication
sous-tend toujours les deux précé-
dents. Il s’agit des reins et surré-
nales qui fonctionnaient en excès
dans un premier temps (celui du
stress dans sa phase d’intoxica-
tion) et finissent un jour ou l’autre
par s’épuiser et créer une maladie
chronique (avec une inflammation
dite de bas grade) et apparition des
complications.
Chez les personnes âgées, les trois
derniers types sont malheureuse-
ment presque toujours présents.
Il faut comprendre que tout est
lié et doit être compris dans son
ensemble pour donner un traitement
efficace qui agit sur la cause de
l’ensemble (et non sur chacune des
conséquences prises isolément).
Voilà comment
traiter l’HTA
C’est muni de tous les éléments
cités plus hauts qu’il nous faut
envisager le traitement, car traiter
l’HTA uniquement en bloquant
la pression ne fera souvent
qu’augmenter encore plus cette
pression. Cela explique que de
nombreux traitements soient mal
tolérés, inefficaces ou efficaces
un certain temps (quelques mois à
quelques années) avec l’obligation,
presque toujours, d’augmenter
les dosages régulièrement puis
d’associer deux, voire trois remèdes
allopathiques (trithérapie).
Attention : cela ne signifie pas non
plus qu’il faille arrêter tout trai-
tement anti-hypertenseur lorsque
celui-ci s’avère nécessaire.
L’objectif est seulement de tenir
compte qu’il existe une cause réelle
à toute hypertension et que c’est
elle qui doit faire l’objet d’un trai-
tement sérieux et appliqué de votre
part, même si celui-ci demandera
de nombreuses années à être géré.
La médecine classique :
1 cas sur 5 réellement maîtrisé
Concernant le traitement clas-
sique de l’HTA, il faut être
conscient que la situation n’est
pas très satisfaisante. La prise en
charge n’est réellement maîtrisée
que dans un cas sur cinq et peut
poser des problèmes de compli-
cations (rénale par exemple),
d’effets secondaires ou d’in-
tolérance, et surtout il s’avère
uniquement symptomatique,
c’est-à-dire sans effet sur la cause
réelle et profonde de celle-ci,
obligeant à un traitement à vie. La
médecine classique parle d’HTA
« essentielle », terme qui trahit
Stopper la tension ne suffit pas,
même si cette mesure s’avère
nécessaire et satisfaisante sur
un plan strictement médical
puisqu’elle recule l’échéance des
complications !
Mon protocole
anti-HTA (à mettre
en place d’urgence)
Voici des mesures concrètes pour
vous aider à vous débarrasser de
ce qui provoque l’HTA.
D’abord, des mesures
simples (mais vitales !)
yy L’alimentation est essentielle.
Ces mesures simples vous aide-
ront : la consommation de sels de
potassium (Herbamare) à base de
céleri pour saler les aliments (au
lieu du sel), l’ajout de complé-
ments tels que les oméga-3, les
graines de lin, de chia, l’huile de
lin, l’huile d’olive, une eau de bois-
son pure, peu minéralisée et dyna-
misée (dont l’impact sur la santé
est bien plus puissant que tout ce
que l’on peut imaginer)… Pas de
graisses cuites, limiter les AG trans
DOSSIER SANTÉ
son ignorance totale de la raison
d’apparition d’une hyperten-
sion, ne traitant ainsi que l’ef-
fet mais jamais la cause. Seules
5% des HTA ont une cause vrai-
ment identifiée telle qu’une mala-
die des reins ou des surrénales,
une coarctation congénitale de
l’aorte, la prise de médicaments
(corticoïdes, antidépresseurs,
anti-inflammatoires, œstrogènes
et même la prise de vasoconstric-
teurs nasaux pris sur de longues
périodes…) et, plus rarement, la
prise de réglisse au long cours.
(viennoiseries…), faire très atten-
tion aux sucres cachés, supprimer
l’aspartame et les alternatives au
sucre...
yy Adopter une hygiène de vie avec
une activité physique régulière, à
l’extérieur, faite dans le plaisir et
la joie.
yy Travailler dans la joie, sans con­-
trainte, sans pression… vivre
en harmonie avec son travail, sa
famille, ses loisirs et sa vie sociale,
et si cela n’est pas possible, s’en-
gager sur un chemin de transfor-
mation personnelle (en tout cas,
y réfléchir !).
yy Trouver le sens de sa vie et
suivre la voie qui nous est indi-
quée par notre voix intérieure et
qui nous permet de prendre tout
le recul nécessaire vis-à-vis des
contraintes que nous subissons
et qui nous permettent de grandir
(résilience et lâcher-prise plutôt
que résistance) !
yy Faire la sieste quand c’est pos­-
sible : une étude a prouvé qu’une
sieste de 45 min (chez un hypertendu)
est aussi efficace qu’un traitement
anti-hypertenseur ! Elle est l’occa-
sion de se ressourcer physiquement
et psychologiquement.
13
DOSSIER SANTÉ
45 min de sieste : lʼalternative aux anti-hypertenseurs ?!
yy Boire tous les jours un verre de
jus de betterave fermenté, bio.
yy Consommer tous les jours des
myrtilles (de préférence bio) ou
fruits rouges baies, antioxydants
puissants agissant aussi sur la
microcirculation.
yy Prendre du thé vert bio (détoxi-
fie et régule les graisses) avec du
gingembre, et des tisanes d’hibis-
cus (elles diminuent la tension).
yy Agir sur la dysbiose intesti-
nale, foyer de nombreuses maladies
dégénératives et inflammatoires :
consommer des légumes les plus
naturels et plus frais possible (de
la saison et de la région, tout
comme les fruits), faire des cures
de curcuma (dans l’alimentation
1 cuillerée à café/jour), tisanes de
gingembre + coriandre + cumin +
fenouil + cardamome (+ cannelle en
décoction si diabète ou sur­poids).
En cas de dysbiose avérée, dans
les complications de l’HTA, faire
des cures de 10 à 15 jours par
mois d’huiles essentielles (HE) :
exemple HE thym thymol 25%
+ origan compact 25% + menthe
poivrée 10% + noix muscade
10% + genévrier baies 10%
+ laurier 10% + coriandre 10% :
1 goutte à chaque repas.
y y N’oubliez pas le magnésium et
le citrate de potassium qui sont
14
deux minéraux indispensables à la
régulation de l’HTA, quelle qu’elle
soit.
Ensuite, un traitement
ciblé (pour agir au cas
par cas)
Les mesures suivantes sont utiles
pour traiter ensemble chaque fonc-
tion atteinte, selon votre type, dans
les différents types d’HTA. Les
plantes qui vont suivre peuvent
être prises sous forme de tisanes,
décoctions, en extrait hydroalcoo-
lique, en gélules d’extraits secs ou
en poudre… à associer et à prendre
3 fois par jour (2 fois par jour si pas
possible autrement).
Les HE seront achetées séparément
et mélangées (à moins d’avoir une
pharmacie à proximité qui fasse ces
préparations). Quantité : 1 goutte
(voire 2 gouttes selon votre poids)
3 fois par jour, à avaler avec un
peu de miel. Les préparations d’HE
locales (massage du plexus, zone
du cœur 2 à 3 fois par jour) sont à
mélanger dans une huile végétale
(HV) à hauteur de 1/3 d’HE pour
2/3 d’HV.
Tous ces traitements sont à faire
3 semaines sur 4, ou 5 jours sur 7.
Quand le cœur
est responsable
(HTA émotionnelle)
Le patient prend beaucoup trop les
choses à cœur et doit apprendre
à gérer ses émotions. Voici une
méthode précieuse pour y parvenir :
aubépine + valériane, pendant
plusieurs mois, suffit souvent,
à quoi l’on ajoute un complexe
d’HE de petit grain bigarade (fe),
de lavande officinale ou vraie,
de camomille noble et de nard
d’Himalaya en local. L’aubépine
est le traitement de base de toute
HTA. Elle sera à prendre dans toute
hypertension.
Lorsque le foie est atteint
On attirera l’attention sur le mode de
vie nocif et on essayera de ralentir
le rythme de vie, cesser de courir
inutilement, faire des promenades
et pas que du jogging, lâcher prise,
reprendre un vrai contact social et
amical, profiter de choses simples,
se coucher tôt, se lever tôt, prendre
le temps de manger, écouter son
corps, retrouver les joies simples
de la famille, du travail, des amis…
Les remèdes qui peuvent soutenir le
patient seront avant tout calmants,
antispamodiques, vasodilatateurs :
petite pervenche + gui + aubépine
+ agripaume + aubier de tilleul,
à associer avec HE estragon
+ marjolaine + houblon (Humulus
lupulus) + laurier + céleri (Apium
graveolens) : par la bouche,
1 goutte 3 fois par jour. En local :
khella (Ammi visnaga) et/ou ylang
ylang.
Quand c’est le pancréas
qui est atteint
Cette hypertension est facile
à soigner. Il suffit de perdre du
poids en se détoxifiant et on voit
l’HTA disparaitre. Le traitement
doit être axé sur cette baisse de
poids tout en équilibrant l’activité
métabolique. Augmenter l’activité

physique s’avère ici indispensable :
quotidiennement marche, vélo,
piscine, promenade… Cependant,
comme dans tous les cas, le
traitement doit aussi intervenir
sur l’origine réelle du problème,
c’est-à-dire le conflit qui suscite
un tel comportement alimentaire
et donc la recherche d’une telle
protection ou défense vis-à-vis
de l’environnement (ce type de
traitement dépasse le cadre de ce
dossier).
Voici des remèdes clé : l’olivier
feuille, grand remède à la fois
d’hypertension et de résistance à
l’insuline (problème qui précède
le diabète) auquel on associera
des remèdes d’action métabolique
(foie, pancréas…). Un traitement
spécifique, détoxifiant périodique
est ici indispensable (exemple
10 à 15 jours par mois). En
traitement de fond de la tension :
olivier + chardon-Marie
+ pissenlit + piloselle associé à
l’ail fermenté noir. Un traitement
d’HE aidera à gérer les blocages
métaboliques dans lesquels
l’hypertendu est coincé : HE myrte
(rouge) à acétate de myrtényle
+ verveine citronnée + sauge
sclarée + mandarine (fe) + basilic
par voie orale et litsée citronnée
en massage.
En cas de risque de caillot
de sang (thrombose) et/ou
athérosclérose (diabète,
surpoids, stress…)
Le traitement de l’HTA chronique,
quelle qu’elle soit, devra souvent
passer par cette étape, car la
microcirculation est une plaque
tournante dans le processus des
maladies chroniques graves. Ces
solutions naturelles aideront le
patient :
yy Ail noir fermenté : (labo Sunday :
1 gélule par jour) fait circuler le
sang, antiviral, améliore l’HTA,
le diabète, diminue le cholestérol
et la dysbiose intestinale.
DOSSIER SANTÉ
yy Dihydroquercitine (taxifo- yy Adaptogènes et relance de la
line). Laboratoire Valemis : Capillar surrénale et du système hormonal :
30 plus ou laboratoire Sunday : rhodiole (déprime de la cinquan-
1 cp à 2 repas, 3 semaines sur 4). On taine avec risque cardiovasculaire).
retrouve cette substance dans les Chez l’homme, tribulus, chez la
oignons et les pommes (pelures). femme on rajoutera la sauge scla-
Ses propriétés sont remarquables rée. Astragale (voir plus loin).
et toutes centrées sur la microcir- yy Diurétiques : orthosiphon, pilo-
culation qu’elle rétablit. selle, solidago, prêle : surtout en cas de
yy N a t t o k i n a s e ( l a b o r a t o i r e rétention d’eau, de prise de poids…
Sunday : 1 par jour) : enzymes natu- yy Troubles de la microcircula-
relles extraites du soja fermenté tion (démence, Alzheimer, rétinite,
(qui détruit les dépôts et cail- lésions rénales…) : ginkgo + petite
lots). Elle s’associe à la serrapep- pervenche + prêle + vigne rouge
tase, enzyme qui nettoie le sang, à associer impérativement. Ils
à la bromélaïne de l’ananas, anti- réparent les vaisseaux et augmen-
inflammatoire et à la co-enzyme Q10, tent la circulation en diminuant
catalyseur enzymatique (serracor- la pression et tonifiant le système
NK) : Apoticaria (voir posolo- veineux de retour.
gie sur le site). À donner dans yy Immunité et terrain infectieux :
toute pathologie lourde. Je vous astragale est le remède de fond indis-
recommande de consulter le site pensable, surtout après un certain âge.
de Michel Dogna pour ces trois yy Diabète : berbérine, chrome, vita-
derniers produits (https://michel- mine B, antioxydants, cannelle… et
dogna.fr/). traiter la microcirculation.
yy En oral : HE hélichryse d’Ita-
Et pour terminer, voici l’exemple
lie + néroli + estragon + bouleau
d’un traitement standard préven-
et khella en massage. Notez bien
tif et curatif pour les hypertendus
que les HE, à ces quantités-là, ne
après 60 ans :
sont pas fluidifiantes mais favo-
risent la circulation lorsqu’elle est yy Aubépine + tribulus (ou sauge
stagnante et débloquent la résis- sclarée) + olivier + gingko + prêle
tance dans laquelle l’hypertendu + astragale + chardon-Marie.
stagne et est coincé dans sa vie. yy Ail noir fermenté : 1/j et nattoki-
nase : 1/j.
Lorsque les reins
yy Taxifoline : 1 à 2/j.
sont atteints
Lors de toute complication, on
utilisera les plantes rénales hypo­
tensives et diurétiques, les adap-
togènes (voir le dossier sur
l’insuffisance rénale du précédent
numéro de Santé Corps Esprit).
Le traitement devra alors tenir
compte de ces complications :
Dr Jean-Jacques Dewitte Médecin homéopathe,
acupuncteur, phytothérapeute et aromathérapeute, le
Dr Dewitte a pratiqué ces disciplines pendant 30 ans
avant de se consacrer à la transmission d’un savoir fondé
sur une compréhension globale de l’individu impliquant
son être profond et son corps lors de toute maladie.
15
PHYTOTHÉRAPIE
PHYTOTÉRAPIE

Anti-inflammatoires,
antibiotiques et antioxydants :
les pouvoirs extraordinaires
des bourgeons « à portée de soin »
Rémy Le Jeune

Connaissez-vous la « gemmothérapie », ou l’art d’utiliser les lysables, les vitamines hydroso-

bourgeons de plantes contre les maladies ? Certains ont des lubles (vitamine C et les vitamines
effets étonnants, comme celui du peuplier noir qui agit contre du groupe B), et les sels minéraux.
les cellules malignes à l’origine du cancer du sein ! D’autres sont yy L’alcool (éthanol) permet d’ex-
anti-inflammatoires, antibiotiques ou encore antioxydants... traire des composants tels que
Découvrez la quintessence des plantes thérapeutiques et profitez les alcaloïdes et les hétérosides
des bienfaits des bourgeons ! (anciennement glycosides).
yy Le glycérol (glycérine) permet

L
a gemmothérapie suscite
vraiment un réel intérêt ces
dernières années, mais elle
n’est pas nouvelle. Sa dénomination
« gemmothérapie » provient du latin
« gemmae », qui signifie à la fois
« bourgeon » et « pierre précieuse »,
allusion à la stabilité apparente des
bourgeons en hiver ainsi qu’à leur
préciosité. Il s’agit d’une méde-
cine « non conventionnelle » qui
a été fondée par le médecin belge
Pol Henry au XXe siècle. Celui-ci
s’était inspiré des travaux du
Dr Paul Niehans, chirurgien suisse
spécialisé en médecine régénéra-
tive, qui fut l’un des développeurs
d’une thérapie cellulaire, appelée
méthode Niehans ou « thérapie
par cellules fraîches » (animales
ou humaines).
L’étonnante méthode
du Dr Pol Henry
Cette technique permet d’extraire la
« quintessence » du végétal en utili-
sant des tissus végétaux embryon-
naires en croissance, c’est-à-dire
des bourgeons, des jeunes pousses
(feuilles, tiges), ou des radicelles,
fraîchement cueillis. Il s’agit de
tissus « méristématiques », c’est-à-
dire des cellules végétales de type
embryonnaire, non différenciées,
pluripotentes et à multiplication
rapide. Après la cueillette, on les
fait macérer pendant trois semaines
dans un solvant composé de 1/3 eau,
1/3 alcool (éthanol), et 1/3 glycé-
rine (glycérol).
yy L’eau permet d’extraire des
composants tels que les flavonoïdes
hydrosolubles, les tanins hydro-
d’extraire des composants tels que
les huiles essentielles, les flavo-
noïdes liposolubles et les phénols
(acides-phénols, flavonoïdes,
anthocyanes et tanins).
Ainsi on obtient un extrait riche,
appelé macérât glycériné concen-
tré (ou macérât-mère).
Les pouvoirs
thérapeutiques des
jeunes pousses !
Voyons l’exemple de l’Aroeira-do-
sertão (Myracrodruon urundeuva).
C’est un arbre dont l’écorce est
très prisée dans la médecine
traditionnelle brésilienne. Il est
aujourd’hui menacé d’extinction
en raison de sa surexploitation
par les hommes. Afin d’assurer sa
préservation, il serait intéressant de

16

trouver des solutions. Récemment,
des scientifiques brésiliens 1 ont
montré qu’il était possible de
« remplacer » cette écorce interne
de l’arbre adulte par les tiges et
les feuilles des pousses (dans les
préparations de phytothérapie). Les
extraits « fluides » sont riches en
chalcones, flavonoïdes et tanins.
Fait intéressant, les propriétés
anti-inflammatoires et protectrices
pour l’estomac (avec les extraits
fluides des tiges et des feuilles) sont
comparables à celles de l’écorce.
De plus, les extraits fluides ne
sont pas toxiques. En conclusion,
les propriétés peuvent être déjà
présentes dans les jeunes pousses !
Un autre exemple fort intéressant est
le cas du Ginkgo biloba, aussi appelé
l’arbre aux quarante écus. Des scien-
tifiques chinois 2 ont observé une
variation de la richesse en compo-
sants de cet arbre en fonction de son
stade de développement. Ils ont bien
Comment évaluer
la qualité de vos
bourgeons ?
Voici les points d’attention :
• L’identification botanique
(genre et espèce) ;
• L’origine géographique ;
• L’organe producteur (frais,
sec, entier, broyé), et sa teneur
(en %) ;
• La méthode d’extraction (celle
de Pol Henry ou une autre tech-
nique), avec la qualité de l’eau,
de l’alcool, et de la glycérine ;
• Le mode de cueillette (sau-
vage) ou de culture (conven-
tionnelle, raisonnée, biolo-
gique, biodynamique) ;
• Le stade de développement
auquel se trouve la plante au
moment de la cueillette !
identifié un composant actif, appelé
« ginkgolide A », dont la teneur
varie avec l’âge des arbres. Ils ont
également remarqué que la richesse
en composants dans les jeunes
feuilles, particulièrement les hété-
rosides de flavonols et les lactones
terpéniques, était la plus élevée
en avril et en août, c’est-à-dire au
début du printemps et en été (avant
la fructification).
Pour profiter de la puissance des
bourgeons, il vaut mieux respecter
certains critères.
Un bourgeon propre,
c’est mieux !
Comme nous le confirment des
scientifiques tchèques3, le lieu de
la cueillette influence vraiment la
composition des bourgeons d’arbres.
Sur des espèces comme l’érable
sycomore (Acer pseudoplatanus), le
bouleau blanc (Betula pendula), et le
chêne pédonculé (Quercur robur),
les scientifiques ont nettement
observé une augmentation de la
richesse en composants flavonoïdes
et phénols totaux dans les localités à
pollution élevée et moyenne – peut-
être à cause des taux plus élevés en
oxyde nitrique (NO) et en dioxyde
de soufre (SO 2), les principaux
polluants atmosphériques. Cepen­
dant, de manière surprenante, la
richesse en « acide phénolique »
était la plus élevée dans les
zones les moins polluées. Et les
résultats antioxydants n’étaient pas
complètement corrélés avec les taux
de composants phénoliques évoqués
ci-dessus, ce qui pourrait être dû à
l’implication d’autres composants
actifs (par exemple l’ascorbate, le
tocophérol ou la proline).
C’est la science
qui le dit !
De nombreuses personnes pensent
encore qu’il n’y a pas de vraies
connaissances « rigoureuses » en
médecine naturelle ! Pourtant,
PHYTOTHÉRAPIE
chaque année, « quelques » études
– fruit de longues recherches de
scientifiques du monde entier – sont
publiées et montrent des résultats
passionnants sur divers bourgeons.
L’églantier : un
antioxydant exceptionnel
En janvier 2022, des scientifiques
français4 ont révélé que le macérât
glycériné d’églantier (Rosa canina)
est très riche en flavonoïdes
glycosylés – équivalent rutine (ER),
et ceux-ci sont présents en quantités
bien plus importantes que dans
celui d’aulne (Alnus glutinosa), de
cassis (Ribes nigrum), de romarin
(Rosmarinus officinalis), ou de tilleul
argenté (Tilia tomentosa). L’églantier
possède aussi de puissantes activités
antioxydantes contre ces redoutables
radicaux libres qui endommagent
toutes les cellules de notre corps, y
compris l’ADN.
Le peuplier noir : un anti-
inflammatoire démontré
En mars 2022, des scientifiques
italiens5 ont dévoilé que les extraits
« hydroalcooliques » de bourgeons
de peuplier noir (Populus nigra)
possèdent la meilleure activité
antioxydante en comparaison
avec d’autres espèces de peupliers,
grâce à sa richesse en composants
phénoliques plus élevée. Fait
intéressant, les extraits diminuent
la production de cytokines
pro-inflammatoires (IL-6, Il-1β et
TNF-α) et d’une protéine appelée
HMGB1 (pour « high–mobility
group box 1 ») constitutive de la
chromatine – c’est-à-dire la forme
sous laquelle se présente l’ADN
dans le noyau des cellules. Le taux
de cette protéine est augmenté dans
plusieurs maladies inflammatoires
telles que la polyarthrite rhumatoïde,
le lupus érythémateux disséminé
et la myosite. Et son excrétion
fécale est également augmentée
dans certaines maladies coliques
inflammatoires.
17
PHYTOTÉRAPIE
Saule pleureur :
un antibiotique naturel !
En septembre 2022, des scientifiques
chinois et russes6 ont démontré que
l’ensemble des composants flavo-
noïdes présents dans les extraits
« alcooliques » de bourgeons de
saule pleureur (Salix babylonica)
ont des propriétés antioxydantes.
Ils possèdent aussi de puissantes
propriétés antimicrobiennes contre
le colibacille (Escherichia coli),
la salmonelle (Salmonella ente-
rica), le staphylocoque doré
(Staphylococcus aureus) et le pneu-
mocoque (Streptococcus pneumo-
niae), à l’origine de multiples types
d’infections bénignes, mais égale-
ment mortelles.
Romarin :
un protecteur du foie
En mars 2021, des scientifiques
roumains 7 ont révélé qu’une
« teinture » de jeunes pousses fraîches
de romarin (Rosmarinus officinalis)
possède d’exceptionnelles pro-
priétés protectrices pour le foie.
Une analyse a confirmé sa grande
richesse en composants phénoliques
tels que l’acide rosmarinique et
des diterpènes (acide carnosique,
carnosol, rosmanol, rosmadial) –
qui sont majoritaires et à l’origine
de ses propriétés bénéfiques pour
le foie. La teinture présente un
pouvoir antioxydant important in
vitro, qui protégeait les animaux
de laboratoire contre la toxicité
provoquée expérimentalement.
Elle a diminué particulièrement
les taux anormalement élevés des
marqueurs hépatiques tels que
l’alanine aminotransférase (ALAT),
l’aspartate aminotransférase
(ASAT), et la gamma glutamyl
transférase (γ-GT). Enfin, la
teinture a amélioré aussi l’aspect
(histologique) du foie in vivo.
18
Cédrèle de Chine :
il protège vos neurones !
En novembre 2020, des scientifiques
chinois ont dévoilé les propriétés
« neuroprotectrices » des bour-
geons frais et des jeunes feuilles
fraîches du Cédrèle de Chine ou
Acajou de Chine (Toona sinensis),
grâce à leurs composants limo-
noïdes. Ceux-ci sont particulière-
ment abondants dans les agrumes et
d’autres plantes de la famille bota-
nique des rutacées ou des mélia-
cées. Les scientifiques montrent
qu’ils protègent particulièrement
le cerveau, contre une neurotoxine
appelée « 6-hydroxydopamine »
utilisée en laboratoire, afin de tuer
sélectivement les neurones dopa-
minergiques et noradrénergiques.
Ainsi, leurs usages en gemmothéra-
pie permettraient de prévenir l’ap-
parition et le développement de la
maladie de Parkinson.
Framboisier :
un antileucémique
et antidiphtérique
En décembre 2014, une équipe de
scientifiques polonais 8 a évalué
Les bourgeons de peuplier noir,
anticancer du sein ?
En mars 2022, des scienti-
fiques roumains et allemands 9
ont démontré que différents
extraits (aqueux, alcooliques et
hydroalcooliques) de bourgeons
de peuplier noir (Populus nigra),
possèdent de puissantes proprié-
tés « anticancer » du sein. Ils
provoquent une diminution de la
viabilité de cellules malignes à
l’origine de cancers du sein, de
façon dose-dépendante, et sans
affecter les cellules saines.
Cela s’effectue grâce à plusieurs
modes d’action :
yy L’arrêt du cycle cellulaire des
cellules cancéreuses en phase
la composition chimique et les
propriétés d’un extrait « alcoolique »
de jeunes pousses de framboisier
(de 11 cultivars). Une analyse a
permis d’identifier de nombreux
composants phénoliques, dont
l’acide ellagique et la sanguiine
H-6 – un tanin ellagique, dit
« hydrolysable » – qui étaient
dominants.
Fait intéressant, la variété appelée
« Willamette » s’est avérée être
la plus puissante antioxydante
et elle possède les propriétés
antimicrobiennes les plus fortes
envers le bacille de Klebs-Loeffler
(Corynebacterium diphtheriae)
qui est responsable de la diphtérie,
une infection respiratoire qui
induit des atteintes du système
nerveux central, de la gorge ou
d’autres organes, entraînant la
mort par asphyxie.
Fort intéressant, elle possède
aussi l’activité cytotoxique « in
vitro » la plus élevée envers des
cellules malignes à l’origine de
leucémies.
G0/G1, souvent appelée phase
de croissance.
yy L’apoptose des cellules can-
céreuses, c’est-à-dire leur mort
cellulaire de façon précoce.
yy L’angiogenèse, empêchant
ainsi le développement de
nouveaux vaisseaux sanguins
qui nourrissent les tumeurs.
yy Des propriétés immuno­
modulatrices sur les cellules
dendritiques – souvent décrites
comme les sentinelles de l’or-
ganisme, elles reconnaissent
les antigènes tumoraux et les
présentent aux lymphocytes T
dans les ganglions lymphatiques.

À votre tour de
passer à l’action !
(Mes 3 formules)
Voici trois formules de gemmo­
thérapie à utiliser seules ou à asso-
cier à d’autres traitements naturels
(phytothérapie, aromathérapie,
homéopathie), voire en médecine
intégrative (en association avec des
médicaments de synthèse).
Ma formule « détox » des
principaux émonctoires
Nettoyez votre peau, le foie, les
reins, les intestins, et les poumons !
yy MG romarin
yy MG genévrier
yy MG noyer
yy MG ronce
Cure de 3 semaines (renouvelable
2 fois, au printemps et à l’automne)
Adapter cette posologie croissante
afin d’éviter une détoxification
trop forte :
yy 1 r e s e m a i n e , p r e n d r e 2 à
3 gouttes/jour de chaque, dans un
grand verre d’eau
yy 2e semaine, 5 gouttes/jour
yy 3e semaine, 10 gouttes/jour
Précautions d’emploi :
Déconseillé chez la femme enceinte
ou allaitante et chez les jeunes enfants.
Contre-indiqué chez les personnes
souffrant d’insuffisance rénale*, et
les femmes avec un antécédent de
cancer hormonodépendant** (sein,
utérus, ovaire).
Ma formule
« anti-inflammatoire »
Pour réduire toutes les inflam-
mations dans l’organisme (cuta-
nées, digestives, respiratoires,
articulaires…)
yy MG peuplier noir
yy MG cassis
Sources et références consultables en ligne sur https://www.sante-corps-esprit.com/pages/SourcesSCE86
Les bourgeons de romarin aident à purifier les émonctoires.
yy MG églantier
Cure de 3 semaines/mois (renouve-
lable plusieurs fois/an) – maximum
4 semaines consécutives.
Prendre 5 à 10 gouttes/jour de
chaque, dans un grand verre d’eau.
Précautions d’emploi :
Éviter de prendre le cassis après 16 h
car il peut perturber le sommeil
(tonique)**.
Déconseillé chez la femme enceinte
ou allaitante et chez les jeunes
enfants.
Déconseillé chez les personnes
souffrant d’hypercorticisme (taux
de cortisol trop élevé) – notamment
causé par le stress.
Contre-indiqué chez les personnes
souffrant d’allergies aux compo-
sants salicylés (l’aspirine), ou
prenant des médicaments anticoa-
gulants (fluidifiants).
Ma formule
« antibiotique naturel »
Pour combattre les germes respon-
sables d’infections bénignes ou
Rémy Le Jeune Enseignant, conférencier, auteur
en phytothérapie et aromathérapie.
PHYTOTHÉRAPIE
plus graves dans l’organisme, tels
que le colibacille (Escherichia coli),
la salmonelle (Salmonella enterica),
le staphylocoque doré (Staphy­
lococcus aureus) et le pneumo-
coque (Streptococcus pneumoniae).
Cette formule est aussi antimicro-
bienne et immunostimulante.
yy MG saule blanc ou pleureur
yy MG aulne glutineux
yy MG hêtre (immunité)
Prendre 10 gouttes/jour de chaque,
dans un grand verre d’eau, pendant
3 à 5 jours (infections).
Précautions d’emploi :
Déconseillé chez la femme enceinte
ou allaitante et chez les jeunes
enfants.
Contre-indiqué chez les personnes
souffrant d’allergies aux compo-
sants salicylés (l’aspirine), ou
prenant des médicaments anticoa-
gulants (fluidifiants).
19
MÉDECINE
MÉDECINE CHINOISE
CHINOISE
Ne laissez pas la colère du Hun
envahir votre foie !
Vision floue, crampes, rigidité articulaire, RGO, tremblements…
Et si ça venait du foie ? Pour retrouver un confort digestif autant
que la sérénité d’esprit, la médecine chinoise vous livre ses
secrets (et remèdes) pour restaurer l’équilibre du logiciel organe
le plus important de votre corps. Révélations.
S
elon les textes classiques
de la médecine chinoise,
« un médecin qui sait harmo-
niser le foie sait comment traiter
100 maladies » car le foie est un
organe central et le cœur du fonc-
tionnement général de l’être
humain. Également parce qu’il est
associé à l’élément bois (le qì du
bois), au printemps, aux couleurs
vert et bleu dans la nature, il se
caractérise par un élan ascen-
dant et un désir inné d’être droit.
C’est la raison pour laquelle tout
va bien tant que le flux de qì du
foie circule librement. Les canaux
énergétiques sont alors ouverts et
dégagés. En revanche, s’il dysfonc-
tionne, c’est tout le corps qui s’en
trouve pénalisé.
Le foie et la rate :
la cuisine centrale
de votre corps
Le foie est l’organe chargé de stoc-
ker le sang car le flux sanguin varie en
fonction de l’heure de la journée, de
la saison de l’année, de la constitution
20
Thomas Richard
d’une personne, de l’état de quiétude
ou d’agitation physique et mentale.
Le sang circule à un rythme réduit
pendant le sommeil et plus fortement
lorsqu’il travaille physiquement.
En médecine chinoise, on dit que
« le foie stocke le sang et le cœur
le déplace ». Si une personne se
déplace dans un état de veille, le
sang est distribué dans tous les
canaux ; si une personne se repose,
le sang retourne au foie.
Dans les situations où moins de
sang est nécessaire, il est « stocké
dans le foie » qui assume donc une
fonction d’entrepôt. Le foie serait
donc une sorte de manutentionnaire
du sang qui le déplace au gré des
besoins dans et hors de l’entrepôt !
Il commande également la chaleur
physiologique du corps.
Le foie est aussi l’organe de la circu-
lation du qì des aliments. Si l’énergie
pure du foie ne monte pas, il ne peut
pas propulser et drainer les aliments
transmis via l’estomac et inévitable-
ment cela se traduira par une disten-
sion et un inconfort digestif.
Si vous êtes en proie à des difficultés
digestives, le foie n’est cependant pas
forcément le seul en cause. Le foie
et la rate fonctionnent ensemble en
s’aidant mutuel­lement. Cependant,
un excès de foie peut blesser la rate
et avoir ainsi un effet néfaste sur la
bonne digestion des aliments. Un
foie faible ne peut pas faire circu-
ler le qì de la rate et provoque aussi
une mauvaise digestion. Il y a alors
faiblesse du feu digestif : la nourriture
n’est pas suffisamment « cuite » par
ce feu digestif. C’est ce que l’on entend
en disant que le foie et la rate fonc-
tionnent en s’aidant mutuellement.
Toutefois le foie n’est pas qu’un
organe digestif. Il joue une fonction
très importante sur le plan psycholo-
gique. Il est le siège de la colère, de
l’irritabilité et de la nervosité, et la
résidence des esprits hun !
Libérez du foie
la colère des huns !
Le foie est connu à la fois comme
l’organe du bois et l’organe du vent.
Sa structure est yin alors que sa fonc-
tion est yang. Il est la résidence de
l’âme inconsciente de l´esprit shen.
Parce qu’il a pour fonction de main-
tenir un flux régulier et ininterrompu
de pratiquement toutes les substances
corporelles y compris le qì, le sang,
l’essence (jing), il est l’organe de

la non-stagnation. Il purge notam-
ment la stagnation dans la rate/esto-
mac. Ce flux et le drainage appropriés,
ou leur absence, se reflètent principa-
lement dans la relation des émotions
(harmonie, paix ou au contraire
colère, dépression).
Si l’on dit que le foie est le siège
du hun, c’est qu’il est le reflet de la
conscience éveillée (shen) sur un
autre plan. « Hun » est à l’origine un
ancien terme astronomique, décri-
vant la lumière de la lune (par oppo-
sition à son corps matériel). Tout
comme le clair de lune est un reflet de
la lumière du soleil, hun représente
un type particulier de conscience. On
peut l’interpréter comme le royaume
du subconscient. Il est alors particu-
lièrement actif pendant le sommeil
et peut le perturber. « Hun » peut
être compris comme un type éthéré
de conscience qui peut se séparer du
corps pendant le sommeil et interagir
avec d’autres « âmes » (comme hun
est souvent traduit) pendant ce temps.
Les fantômes errants (qui causent gé­-
néralement des problèmes) décrits
dans les histoires chinoises sont en fait
des esprits hun qui errent sans but, parce
qu’ils n’ont personne pour accom-
plir les rites pacificateurs pour eux.
Homme/femme :
deux utilisations
de l’énergie du foie
Selon les concepts traditionnels, la
physiologie masculine est principa-
lement basée sur le qì (yang), tandis
que la physiologie féminine est prin-
cipalement basée sur le sang (yin). Les
hommes ont tendance à avoir une abon-
dance de qì qu’ils peuvent se permettre
de dépenser librement, tandis que les
femmes ont une abondance de sang
qu’elles peuvent donner librement
(saignements menstruels). La fonction
du foie a donc une grande influence
sur une partie importante de la physio-
logie et la menstruation féminine.
Le foie aura aussi un impact sur la soli-
dité des ongles, au-delà sur la solidité
des tendons. Les tendons relient les
muscles aux os. Conformément aux
caractéristiques du foie, ils facilitent
un mouvement fluide et continu. Le
bon fonctionnement des tendons
repose entièrement sur leur alimen-
tation par le sang du foie.
Les ongles sont considérés comme
le prolongement des tendons : en
tant que tels, ils sont une manifes-
tation extérieure de la qualité géné-
rale des tendons, et donc du sang
du foie à l’intérieur. Les ongles secs
et cassants indiquent toujours une
mauvaise qualité du sang du foie.
Les cheveux sont également associés
au sang du foie, on considère qu´ils
sont la prolongation du sang du foie.
L´abondance du sang du foie se reflète,
notamment chez la femme, par des
cheveux luxuriants. Les cheveux secs
et cassants peuvent être une indication
d’une carence en sang du foie, tandis
que les cheveux qui tombent soudai-
nement (alopécie areata) sont généra-
lement dus à la fois à une carence en
sang et à un flux entravé de sang du foie
vers la tête, généralement en raison
d’un traumatisme émotionnel soudain.
Il vous ouvre
les yeux
On dit que le foie a pour ouverture
les yeux. Les yeux sont ainsi consi-
dérés comme plus étroitement liés
au foie qu’à n’importe lequel des
autres réseaux d’organes. Le Huang
Di Nei Jing nous indique que « Le qì
du foie communique avec les yeux »
ou encore que « le foie a les yeux pour
ouverture. » Le canal du foie se ramifie
vers les yeux. Le qì du foie et le sang du
foie inondent les yeux pour maintenir
une bonne vue, et une mauvaise santé
du foie va aussi se refléter dans les yeux
(les hépatites se caractérisent notam-
ment par des yeux jaunes et marqués).
La vue d’une personne peut également
servir d’indicateur de l’état du foie.
Symboliquement, des yeux qui
voient loin marquent la volonté innée
MÉDECINE CHINOISE
de s´ouvrir et de se développer vers
l’extérieur. Le foie a alors la charge
de la planification et de la straté-
gie, tandis que la vésicule biliaire se
charge de la prise de décision. Les
personnes ayant un fort qì du foie et
du sang sont généralement d’excel-
lents planificateurs stratégiques et
décideurs. Si, cependant, cette nature
dure et déterminée du foie n’est
pas dans un état d’équilibre harmo-
nieux, il y aura rigidité et blocage.
Comment entretenir
la flamme du foie
Si le foie n’est pas correctement
nourri par le qì dérivé des aliments
via la rate/l’estomac ou si, pour une
raison quelconque (mauvaises habi-
tudes de vie, perte de sang), la fonc-
tion de stockage et de régulation du
sang est affectée, des symptômes
peuvent apparaître.
Ce sera une vision floue, des crampes,
une rigidité des mouvements articu-
laires, une sécheresse oculaire, le
tremblement des mains et des pieds,
des extrémités engourdies, des ongles
secs, cassants, malformés ou gris, des
cheveux fourchus, des menstruations
rares ou une aménorrhée.
Du point de vue émotionnel, si le qì
reste bloqué (frustration, ressentiment,
choc émotionnel), l’action inhibée
du qì du foie se manifeste immédia-
tement sous la forme de symptômes
mentaux et émotionnels. La sensation
de douleur émotionnelle ou les pleurs
en sont des exemples typiques. Si le qì
du foie s’enflamme et perturbe l’inter-
action harmonieuse entre le corps et
l’esprit, des explosions de colère ou de
douleur et de distension sur les côtés de
la poitrine peuvent en résulter.
Cette condition a également des
conséquences immédiates sur le
fonctionnement de la rate/estomac,
en particulier les actions d’absorp-
tion, de transformation et de trans-
port du qì des aliments. Les signes
typiques d’un trouble du qì du foie
21
MÉDECINE CHINOISE
sont les éructations, la régurgitation
de l’acide gastrique, l’hernie hiatale,
les vomissements, la distension abdo-
minale, le syndrome du côlon irritable,
la diarrhée.
Si le foie ne fait pas circuler le qì, les
fluides corporels peuvent stagner,
avec un développement potentiel
d’œdème ou d’ascite. Si le qì du foie
stagne pendant une longue période, la
bonne circulation du sang sera altérée.
Par conséquent, les personnes atteintes
de maladies chroniques impliquant
une stagnation du qì du foie présentent
souvent des symptômes de qì et de
stase de sang, tels que des araignées
vasculaires, des douleurs aiguës dans
la poitrine ou les flancs, des tumeurs
et des excroissances, ainsi que des
menstruations irrégulières.
Une carence en qì du foie rend géné-
ralement une personne indécise et
à la dérive, avec une incapacité
marquée à planifier efficacement.
Si le qì de la vésicule biliaire est défi-
cient par ailleurs, la personne aura
des insomnies avec réveils et de la
difficulté à prendre des décisions.
Certains états émotionnels peuvent
résulter ou causer des troubles du qì du
foie. Par exemple, un état de dépres-
sion provoqué par un événement inat-
tendu peut éventuellement causer des
symptômes physiques attribués à la
stagnation du qì du foie ; la stagnation
du qì du foie, à son tour, peut provo-
quer une dépression mentale.
Une poussée intense de colère peut
induire des maux de tête soudains,
des étourdissements, des vertiges,
des douleurs thoraciques. La colère
est une émotion physiologiquement
normale et ne causera générale-
ment pas de maladie. La contention
constante de la colère ou le fait de se
mettre toujours dans une situation qui
génère de la colère, par ailleurs, peut
être la cause de problèmes de longue
durée, car cela favorise un état chro-
nique de surpression interne du qì.
22
Restaurez votre équilibre !
L´acupuncture, la pharmacopée, la diétothérapie énergétique, le massage
tuina et le qi gong peuvent vous aider à rétablir les équilibres. Les décoc-
tions suivantes peuvent aussi soutenir le foie et limiter ses troubles :
Déséquilibres Formules traditionnelles
SI NI SAN (poudre pour les 4 inversions),
Surpression
CHAI HU SHU GAN WAN (pilule de
du qì du foie
Bupleurum pour relâcher le foie)
Carence SI WU TANG (décoction des 4 ingrédients),
de sang du foie BU GAN TANG (décoction pour tonifier le foie)
Carence de yin YI GUAN JIAN (décoction pour harmoniser),
du foie ER ZHI WAN (pilule des 2 solstices)
Montée du feu LONG DAN XIE GAN WAN
du foie (pilule de Gentiana pour drainer le foie)
Montée du yang TIAN MA GOU TENG YIN
du foie (boisson d’Uncaria et Gastrodia)
ZHEN GAN XI FENG TANG (décoction
Vent interne pour pacifier le foie et éteindre le vent), DING
du foie ZHEN WAN (pilule pour arrêter
les tremblements)
DANG GUI SI NI TANG (décoction d’An-
Froid dans
gelica sinensis pour les 4 inversions), NUAN
le canal du foie
GAN JIAN (décoction pour réchauffer le foie)
Chaleur humidité LONG DAN XIE GAN WAN (pilule de
dans le foie et Gentiana pour drainer le foie), YIN CHEN
la vésicule biliaire HAO TANG (décoction d´Artemisia scoparia)
Certains agents pathogènes externes produire des convulsions, des mouve-
peuvent s’accumuler dans le canal ments oculaires incontrôlables, des
du foie. La chaleur externe entrant tics, des spasmes, un blocage de la
dans le canal du foie provoque des mâchoire ou des crampes ou une para-
yeux rouges, gonflés ou douloureux. lysie faciale ou un AVC (zhong feng).
L’inflammation du foie due à des causes
internes peut également produire des Le froid a un effet coagulant sur le
canal du foie provoquant des douleurs
yeux rouges. L’hyperactivité du yang
du foie se manifeste par des symp- abdominales irradiant vers les organes
tômes mobiles vers le haut, en parti- génitaux, des hernies, varicocèles, des
culier l’hypertension et les vertiges. douleurs testiculaires ou une atro-
Le vent du foie (vent interne) peuvent phie vaginale, des dysménorrhées.
Thomas Richard Thérapeute et conférencier, il est un des
principaux experts de la médecine chinoise en Espagne, où il
exerce depuis quinze ans. Il est spécialiste en pharmacopée
chinoise, acupuncture, massage tui na et qi gong notamment.

Pilule
progestative :
lueur d’espoir
ou nouveau risque
pour la santé des
femmes ?
En 2017, une étude danoise1
a montré que la pilule con-
traceptive combinant deux
hormones (œstrogènes et pro-
gestérone) augmentait le ris-
que de cancer d’environ 20%.
Cela explique-t-il pourquoi
la pilule progestative, qui
ne contient qu’un proges-
tatif (une substance imitant
l’hormone féminine sécré-
tée lors de la seconde phase
du cycle menstruel et de la
grossesse), gagne en popu-
larité ? En effet, au cours
des dix dernières années,
les prescriptions de ce
type de pilule ont doublé 2
tandis que celles de la pilule
combinée œstroprogestative
ont tendance à diminuer.
Des chercheurs de l’université
d’Oxford3, au Royaume-Uni,
se sont intéressés aux effets des
différentes variantes de pilule
contraceptive. Les résultats
de leur étude sont étonnants :
ils ne montrent aucune dimi-
nution du risque de cancer
avec la pilule progestative.
Les chercheurs constatent
une augmentation de 23% du
risque de cancer du sein avec
les deux types de pilules !
1. NEJM, Contemporary Hormonal
Contraception and the Risk of Breast
Cancer, The New England Journal of
Medicine, 2017.
2. Ansm - Contraception hormonale
combinée (pilule, anneaux, patchs)
3. PLOS, Combined and progestagen-
only hormonal contraceptives and
breast cancer risk: A UK nested
case–control study and meta-analysis,
mars 2023 https://journals.plos.org/
plosmedicine/article?id=10.1371/journal.
pmed.1004188
Actualités
Le jeûne intermittent plus efficace
que les régimes classiques
Le surpoids et l’obésité affectent près d’un Français sur deux
aujourd’hui 1 ! Or, ces kilos superflus peuvent avoir des réper-
cussions graves sur la santé comme le diabète ou les troubles
cardiovasculaires.
Des chercheurs du Capital Medical University Hospital à Beijing,
en Chine, ont étudié les effets de 3 régimes spécifiques : le régime
hypocalorique, le régime hyperprotéiné et le régime 5:2, une
variante du jeûne intermittent qui consiste à réduire de 75% ses
apports caloriques pendant deux jours par semaine et à manger
normalement les cinq autres jours.
Les résultats de l’étude 2 ont montré des avantages pour chaque
régime :
• L’hypocalorique a prouvé son efficacité pour inverser les effets
nocifs de l’excès de graisse corporelle.
• L’hyperprotéiné a montré de bons résultats sur la perte de la graisse
viscérale et la conservation des muscles.
• Mais c’est le régime du jeûne intermittent 5:2 qui s’est révélé
le plus performant sur la perte total de poids. Et ce résultat s’est
confirmé sur une période de 6 mois, prouvant l’intérêt de ce régime
sur le long terme.
C’est peut-être cette flexibilité qui explique le succès actuel du
jeûne intermittent.
Notez aussi que des variantes de ce jeûne sont possibles !
1. Étude : Prevalence of Overweight and Obesity in France: The 2020 Obepi-Roche Study by the « Ligue
Contre l’Obésité »
2. Étude : « Effects of different weight loss dietary interventions on body mass index and glucose and lipid
metabolism in obese patients », décembre 2022 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37000111/
Dopez-vous avec ce déchet alimentaire
Dans une olive, il y a 15 à 20% jours consécutifs ont constaté
d’huile… et plus de 50% d’eau. une amélioration de leurs capa-
Généralement, quand on extrait cités physiques, l’eau d’olive
l’huile de ces fruits pour la ayant amélioré les paramètres
commercialiser, on se débarrasse respiratoires, la consommation
de leur eau. Pourtant, cette eau d’oxygène et le seuil lactique
d’olive pourrait intéresser les 1, un marqueur de performance.
sportifs ! En bonus, les sportifs ont
Dans une étude 1 de l’Anglia déclaré avoir une ressenti une
Ruskin University (Grande- meilleure récupération après
Bretagne), 29 pratiquants de la l’effort ! L’eau d’olive est déjà
course à pied ayant consommé commercialisée en bouteille aux
de l’eau d’olive pendant 16 États-Unis.
1. « The Effect of a Hydroxytyrosol-Rich, Olive-Derived Phytocomplex on Aerobic Exercise and
Acute Recovery », Nutrients 2023, https://doi.org/10.3390/nu15020421
23
ACTUALITÉ
ACTUALITÉ SCIENTIFIQUE
SCIENTIFIQUE
Dans ces champignons stupéfiants,
une médecine ancestrale…
pleine d’avenir !
Utilisée depuis des millénaires mais aussi condamnée ou objet
de préjugés tenaces, la mycothérapie – le soin par l’utilisation
de champignons – a fait couler beaucoup d’encre. Aujourd’hui, la
science redécouvre les bienfaits stupéfiants de cette médecine
ancestrale. Maladies métaboliques, cancer, déclin cognitif…
les promesses sont vertigineuses.
S i la médecine tradition-
nelle chinoise l’a intégrée
depuis longtemps dans une
approche holistique de la santé, la
mycothérapie est une médecine en
pleine expansion. Elle fait actuelle-
ment l’objet de nombreuses études
et de colloques internationaux. Les
champs d’application thérapeutique
sont très variés : immunomodula-
teurs, anticancéreux, protecteurs
cardiovasculaires, régénérants du
système nerveux… Voici un état des
lieux de cette médecine ancestrale
dont la réputation n’est pas usurpée.
Une réputation
sulfureuse
A l’instar du cannabis, le monde
des champignons nous plonge dans
un univers fascinant et ambigu. Du
peuple imaginaire des Schtroumpfs,
vivant dans un village champignon,
en passant par les champignons
24
Dr Hélène Martin-Lemaître
hallucinogènes (dont le plus cé-
lèbre est la séduisante amanite
tue-mouches), le mystérieux cham-
pignon intrigue et donne nais-
sance à de nombreuses légendes
et croyances. Au Moyen-Âge,
en Europe, les champignons
étaient diabolisés et associés à la
magie. Ainsi, ceux poussant en
« ronds de sorcières » (en cercle)
dans les prés ou les sous-bois
seraient le résultat d’une danse de
sorcières à l’intérieur de ce cercle.
In fine : crainte, superstition… Les
champignons ont été plus ou moins
délaissés avant de faire leur retour
en force au XXe siècle.
La vraie nature
des champignons
Le règne fongique est l’un des sept
règnes du vivant. Il est à distinguer
du règne des plantes car la paroi des
cellules est composée de chitine (et
non de cellulose) et les champignons
ne font pas la photosynthèse. Ils se
nourrissent grâce à leur mycélium
qui est un enchevêtrement de fila-
ments microscopiques souterrains.
Nous parlerons ici des macromy-
cètes, qui sont des champignons
visibles à l’œil nu. Mais d’autres
champignons, comme les micromy-
cètes, nous sont invisibles. C’est le
cas du célèbre Penicillium notatum
qui est à l’origine du premier anti-
biotique : la pénicilline.
Les champignons peuvent être sapro-
phytes – ils vivent aux dépens de la
matière organique en décomposition.
Ce sont de véritables éboueurs de la
nature. Mais deux autres options se
présentent aux champignons : être
parasites ou vivre en symbiose avec
leur hôte animal ou végétal. Et nous
sommes concernés car nous héber-
geons des champignons au sein de
notre intestin !
Oui, ils peuvent
soigner !
Le mot « mycothérapie »1 remonte
à 1997 lorsque le mycologue alle-
mand Jan Ivan Lelley décrit, pour
la première fois, la mycothérapie
comme « la science de l’utilisation
des champignons et de ses dérivés à
des fins thérapeutiques ».

La momie d’Ötzi
avait un polypore
sur elle !
Depuis la nuit des temps, les
macromycètes occupent une
place particulière dans le monde
du vivant.
En 1991, la découverte de
l’homme d’Ötzi, ayant vécu il y
a 5300 ans, atteste de la consom-
mation des champignons à cette
époque. Momifié par congé-
lation sous la neige, il portait
sur lui un polypore (un cham-
pignon qui pousse sur le bois).
D’après les analyses, cet Homo
sapiens avait une infection
due à un parasite et transmise
par ingestion de viande crue
ou mal cuite. Cela explique-
rait pourquoi il se « soignait »
avec Piptoporus betulinus. Dans
d’autres contrées, on fait aussi
usage des champignons depuis
des siècles : dans la pharmaco-
pée chinoise, les médicaments à
base de champignons sont parti-
culièrement réputés.
Les champignons médicinaux
sont très souvent adaptogènes.
Ils renforcent les capacités d’adap-
tation de l’organisme confronté
au stress de l’environnement.
Ils améliorent la résistance au
niveau global et aident à main-
tenir l’équilibre (homéostasie).
Ils sont à distinguer des champignons
hallucinogènes car ils n’entraînent
pas d’état de conscience modifié.
Voici deux exemples de champi-
gnons vedettes adaptogènes, sans
oublier le shiitake et le maïtake.
yy Le cordyceps, ou champi-
gnon chenille, est très utilisé par
les sportifs pour ses vertus toni-
fiantes et anti­fatigue. Un athlète
chinois en consommant régulière-
ment a remporté les championnats
mondiaux d’athlétisme en 1976.
yy Le reishi (Ganoderma lucidum)
appartenant au trio impérial (réservé
à l’empereur chinois pour augmenter
sa longévité), avec le ginseng et le
cordyceps. Cet anti-âge naturel par
excellence a la capacité de stimu-
ler lorsqu’il est consommé le matin,
mais il a des propriétés sédatives en
fin de journée. Mystérieusement, ces
macromycètes semblent maîtriser les
codes secrets de la chronobiologie !
Au rayon des
superaliments
Réputés pour leurs valeurs nutri-
tives et considérés comme particu-
lièrement bénéfiques en matière de
santé et de bien-être, ces « alica-
ments » ont le vent en poupe.
Veillons cependant à consommer
des produits locaux plutôt que ceux
provenant du bout du monde…
Observons-les à la loupe
Le champignon est composé à
80-90% d’eau. Sa valeur calorique
est donc très basse. Il est riche en
bêta-glucanes, minéraux, oligo-élé-
ments, vitamines du groupe B,
enzymes, prébiotiques, antibiotiques
naturels, pro-vitamine D. La teneur
en protéines des champignons est
supérieure à celle des légumes.
Les bêta-glucanes :
leur arme secrète pour
booster l’immunité !
Les bêta-glucanes sont l’atout
commun à tous les champignons et
le secret de leur action bénéfique sur
l’immunité. Les bêta-glucanes sont
des glucides complexes capables de
résister au suc gastrique. Cela leur
permet d’arriver intacts dans l’in-
testin. Ils jouent alors un rôle majeur
au niveau du système immunitaire
intestinal en activant les macro-
phages. Dans le cas du Covid, l’uti-
lisation de la poudre de reishi a
démontré son efficacité dans l’amé-
lioration de la réponse immunitaire.
ACTUALITÉ SCIENTIFIQUE
En effet, en évitant l’emballement du
système immunitaire, elle a permis
de limiter les cas de Covid graves2.
Mais au-delà de la modulation du
système immunitaire, ils possèdent
également une activité antitumorale !
Des champignons
anticancéreux !
Les macrophages activés vont
produire un facteur antitumoral,
le TNF-alpha (Tumor Necrosis
Factor) permettant la mort des
cellules malignes (apoptose). Deux
champignons antitumoraux se
distinguent : le shiitake (lentin du
chêne) contenant du lentinane et le
maïtake (« champignon dansant »)
grâce à la fraction D (bêta-D-
glucane). Dans la lutte anticancé-
reuse, une autre biomolécule, retrou-
vée dans tous les champignons, a son
importance : l’ergostérol (précurseur
de la vitamine D). Il ralentit la proli-
fération cellulaire, notamment dans
le cancer du sein3.
De plus, en diminuant la glycémie,
les champignons freinent la multi-
plication des cellules cancéreuses
qui se nourrissent essentiellement de
sucre. Les fibres des champignons
permettent de modifier favorable-
ment le microbiote intestinal et leur
fermentation par les bactéries intesti-
nales produit des acides gras à chaîne
courte (butyrate, propionate…) favo-
risant une glycémie « normale » et
diminuant la résistance à l’insuline4.
Ce n’est pas tout : l’action anti­virale
des champignons est un atout supplé-
mentaire dans la prévention et la lutte
contre le cancer, car ils mettent en
sourdine des virus comme Epstein-
Barr ou le papillomavirus (incri-
minés dans le développement de
certains cancers). En cancérologie,
la mycothérapie permet une véritable
approche holistique de la santé car
elle s’attaque aux différentes racines
du mal.
25
ACTUALITÉ SCIENTIFIQUE
Mais attention : en aucun cas la
mycothérapie ne se substitue au trai-
tement allopathique du cancer. Si
vous êtes concerné, notez aussi que
les champignons contiennent des
molécules antioxydantes, il est alors
important de prendre la mycothéra-
pie en dehors des cures de chimio-
thérapie. En effet, la chimiothérapie
agissant par stress oxydatif, absor-
ber des compléments alimentaires
antioxydants pourrait diminuer l’ef-
ficacité du traitement allopathique.
L’ergothionéine : l’ami
de vos mitochondries5 !
Les mitochondries sont des petites
usines à énergie se trouvant dans
toutes les cellules du corps (sauf les
globules rouges). Elles produisent
de l’énergie mais en contrepartie
elles fabriquent des déchets appelés
radicaux libres qui sont les princi-
paux responsables du vieillisse-
ment cellulaire.
L’ergothionéine, un acide aminé
que l’on retrouve dans certains
champignons, protège la mitochon-
drie et diminue le stress oxyda-
tif. Des études récentes ont mis
en évidence une amélioration de
la fonction cognitive, une diminu-
tion du risque de dépression ou de
maladies neurodégénératives en
consommant régulièrement de l’er-
gothionéine. Celle-ci a plus d’un
tour dans son sac : maintien des
stocks d’autres antioxydants, chéla-
teur de métaux lourds, destruction
des mitochondries défectueuses…
L’alimentation moderne contient
peu (ou pas du tout) d’ergothio-
néine. Mais attention : les patients
sous chimiothérapie doivent éviter
la consommation d’ergothionéine
car elle reste présente dans le sang
deux mois après son ingestion !
Ils sont même bons
pour votre cœur6!
Grâce aux propriétés anti-inflam-
matoires et antioxydantes des
champignons, on observe chez les
26
consommateurs une amélioration
du profil lipidique, en particulier
pour le reishi, shiitake, maïtake et
les pleurotes, avec une diminution
du LDL (Low Density Lipoprotein)
cholestérol et des triglycérides.
Ils jouent aussi favorablement sur
la fluidité du sang en diminuant
l’agrégation des plaquettes. Cette
action bénéfique sur le système
cardiovasculaire est à prendre en
compte si vous êtes sous traite-
ment anticoagulant. Dans ce cas, il
est préférable d’éviter les complé-
ments alimentaires et de déguster
les champignons dans vos assiettes.
Vigilance également lorsque vous
devez subir une intervention chi-
rurgicale : arrêtez la prise des
compléments alimentaires à base
de champignons une semaine avant
et une semaine après l’intervention.
Alzheimer, Parkinson, déclin cognitif…
Misez sur ce champignon au goût de langouste !
Le champignon crinière de lion
ou hydne hérisson tient son
nom de sa forme particulière
évoquant des cheveux retombant
en cascade. Sa saveur n’est pas
moins surprenante car elle s’ap-
parente à celle de la langouste !
Du simple « trou de mémoire »
à la maladie d’Alzheimer, son
utilisation est bénéfique.
Son action anticholinestérasique
permet d’éviter la destruction
de l’acétylcholine, un neuro-
transmetteur qui fait défaut
dans la maladie d’Alzheimer.
D’ailleurs, certains traitements
allopathiques proposés dans le
cadre de la maladie d’Alzhei-
mer ont les mêmes propriétés :
anticholinestérasiques.
Des dérivés phénoliques contenus
dans ce champignon permettent
la synthèse du Neuronal Growth
Factor (NGF). Cette protéine est
indispensable à la croissance des
neurones et permet la régénéra-
tion du tissu nerveux.
Comment
consommer vos
champignons ?
Faites-les plutôt cuire à sec, ce
qui permet de « casser » la chitine
et de libérer les arômes. Vous
pouvez alors ajouter un filet d’huile
d’olive. La consommation quoti-
dienne de champignons dans l’as-
siette (40 g par jour) s’inscrit dans
le cadre de la prévention des mala-
dies mais elle ne permet pas d’ac-
tion thérapeutique.
Sélectionnez les
bons compléments
alimentaires !
Les champignons étant de véritables
accumulateurs de métaux lourds,
De façon plus large, ce champi-
gnon présente un intérêt dans la
prévention et l’accompagnement
des maladies neurodégénératives
(à la dose de 250 mg 3 fois par
jour) : maladie d’Alzheimer, de
Parkinson, DMLA (dégénéres-
cence maculaire liée à l’âge)7.
C’est également un grand ami de
votre estomac (contre les gastrites
chroniques souvent dues à
Helicobacter pylori ou les ulcères
gastriques). Comme beaucoup
de champignons médicinaux, il
favorise la réponse immunitaire
de type Th1 (T-helper-1) aboutis-
sant à la destruction des bactéries
pathogènes ou des cellules tumo-
rales. Alors il faut être prudent
lorsqu’on est confronté à des
pathologies où le NGF est a priori
stimulé, comme la fibromyalgie,
l’instabilité vésicale, l’asthme,
l’allergie chronique, l’arthrose et
en cas de cancer.
 ACTUALITÉ SCIENTIFIQUE

ou en curatif (augmenter la posolo- yy B-Cell (pleurote + shiitake

Sélectionnez des produits de champignons
à « spectre complet ».
il est très important de sélectionner
des champignons issus de l’agri-
culture biologique 8. L’excellence
revient à la poudre de champignons
« full spectrum » (à spectre complet)
contenant les spores, le mycélium,
le carpophore… Elle préserve les
nombreux principes actifs conte-
nus dans le champignon.
Les posologies conseillées varient
de 400 mg à 1200 mg par jour.
Le laboratoire français Mycelab9
propose des compléments alimen-
taires de qualité associant des
poudres de champignon « full
spectrum » et des plantes. Voici
quelques exemples :
yy B-Immunity (reishi + shiitake
+ maïtake) peut s’utiliser en préventif
gie à 6 gélules par jour) 1 mois sur + maïtake + reishi) est le complexe
2 l’hiver ou 10 jours par mois. Tenir le plus riche en ergothioné-
compte des précautions d’emploi ine, acide aminé protecteur de
liées aux plantes et ne pas en prendre la mitochondrie. Il est très utile
si vous êtes sous anticoagulants. contre le stress oxydant et la
protection cellulaire (anti-âge).
yy B-Vitality (reishi + cordyceps)
est réputé pour sa rapidité d’ac- Cette liste n’est pas exhaustive,
tion et son amélioration de l’éner- mais elle vous montre les multi-
gie vitale. La posologie maximale ples indications des champi-
est de 4 gélules par jour avant midi gnons médicinaux. Face aux défis
actuels,les champignons apportent
en deux prises.
yy B-Brain (hydne hérisson + de nombreuses réponses avec brio.
reishi) améliore la concentration Ce sont de grands champions à qui
et diminue le brouillard cérébral. nous pouvons tirer notre chapeau !
Effets indésirables et précautions d’emploi
Il est préférable d’éviter les com- semaine avant et une semaine après
pléments alimentaires à base une intervention chirurgicale (car ils
de champignon chez la femme fluidifient le sang).
enceinte, allaitante, en cas d’allergie Chez certaines personnes, leur effet
à la chitine, lors de la prise d’un prébiotique peut entraîner une accé-
traitement anticoagulant, une lération du transit en début de cure.
Dr Hélène Martin-Lemaître Docteur
en pharmacie, micronutritionniste, elle propose
des consultations en nutrition santé et micronutrition
à Lyon et en téléconsultation : helene-martinlemaitre.fr

Sources et références consultables en ligne sur https://www.sante-corps-esprit.com/pages/SourcesSCE86

Actualités

ɕɕ Smartphone : les plus bavards sont sous tension

Saviez-vous que recevoir ou passer des appels sur
votre smartphone favoriserait l’hypertension arté-
rielle ? C’est ce qu’affirme une équipe de la Southern
Medical University de Guangzhou, en Chine.
L’étude précise qu’au-delà de 30 minutes de dialogue
au téléphone par semaine, le risque d’hyperten-
sion artérielle (HTA) augmente de 12%. Quant aux
bavards qui converseraient ainsi plus de 6 heures par
semaine, leur risque de HTA serait accru de 25% !
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont
analysé les données de 212 046 participants âgés de
37 à 73 ans issues d’une base de données nommée
UK Biobank. L’explication du phénomène viendrait
de l’énergie radiofréquence émise par ces appareils.
Encore une bonne raison de limiter votre exposition
aux ondes...
1. Mobile phone calls, genetic susceptibility, and new-onset hypertension:
results from 212 046 UK Biobank participants, European Heart Journal -
Digital Health mai 2023, https://doi.org/10.1093/ehjdh/ztad024

27
OSTÉOPATHIE
OSTÉOPATHIE

MRP : la technique ostéo

qui vous remet d’aplomb
par le crâne et le sacrum !
Matthieu Steimer

Si vous pensez encore que l’ostéopathie se résume à des

manipulations violentes et des craquements inquiétants, vous L’ostéopathie
faites fausse route ! Depuis un siècle et demi, une approche
manuelle douce propose de travailler sur les respirations du crâne
crânienne : une
pour un soulagement profond et global. Des bébés aux personnes respiration au rythme
souffrant de maladies cardiaques, de hernie discale ou après
un AVC, découvrez les bienfaits du MRP en toute sécurité.
des « marées »
Dans le cadre de l’ostéopathie crâ-

N
ous sommes en 1874 à
Kirksville, dans le Missouri.
Le Dr Andrew Taylor Still
travaille sur la prise en charge des
patients atteints de dysenterie mais
il n’est pas satisfait des pratiques
médicales conventionnelles de son
époque. Il est convaincu, par ses
observations et ses expériences
personnelles, que le corps a une
capacité innée à la guérison. Pour
lui, la structure et la fonction d’un
tissu sont étroitement liées.
Alors que l’ostéopathie, en tant que
pratique, se concentre sur la restau-
ration de l’équilibre et de la mobilité
des tissus corporels pour améliorer la
santé globale, le mouvement respira-
toire primaire (MRP), concept central
en ostéopathie, va se focaliser sur
le mouvement rythmique subtil et
involontaire, présent dans tous les
tissus vivants. Et bien qu’il ne soit
pas directement lié à la respiration
pulmonaire, il est souvent comparé à
une « respiration cellulaire » en raison
de sa nature rythmique et de son rôle
supposé dans la régulation de l’ho-
méostasie et la guérison du corps.
Du MRP à
l’ostéopathie
crânienne
Le concept du mouvement respira-
toire primaire est introduit quelques
décennies après les observations
du Dr Still, par le Dr William
Garner Sutherland, son élève. Le
Dr Sutherland développe la théorie
du MRP après avoir étudié la struc-
ture du crâne humain. Il découvre
que les os du crâne sont conçus pour
permettre un léger mouvement ryth-
mique. Cette découverte conduit
à l’émergence de l’ostéopathie
crânienne, une branche de l’ostéo-
pathie qui se concentre spécifique-
ment sur le traitement du crâne et
de ses sutures – une forme d’articu-
lation permettant des micromouve-
ments et une adaptation mécaniques.
nienne, le MRP est souvent associé
à différents rythmes ou « marées ».
Ces marées seraient des manifesta-
tions des fluctuations du MRP qui
reflèteraient différents niveaux de
fonctionnement physiologique et
énergétique du corps. Leur dénomi-
nation varie en fonction des auteurs
et des références.
La marée mécanique serait le
rythme le plus rapide du MRP,
avec une fréquence d’environ huit
à quatorze cycles par minute. Cette
marée serait associée à des proces-
sus physiologiques tels que la respi-
ration, la circulation sanguine et la
mobilité des structures crâniennes.
La marée moyenne aurait une
fréquence plus lente, avec envi-
ron deux à trois cycles par minute
et devrait être mise en lien avec les
mouvements du liquide céphalo-
rachidien (LCR) dans le système
nerveux central. La marée longue
avec une fréquence d’environ 0,8 à

28

Ostéopathie
crânienne : dans
quels cas l’utiliser ?
Les indications de l’ostéopa-
thie crânienne sont identiques
à toutes les prises en charge
en ostéopathie, car il est
possible de traiter des symp-
tômes tels que les douleurs
aiguës ou chroniques dans une
approche douce et non inva-
sive. Ce type de traitement
est une alternative intéres-
sante lorsque les manipula-
tions à haute vélocité et basse
amplitude (craquements) sont
contre-indiquées. Ainsi, des
patients souffrant de mala-
die cardiovasculaire de type
plaques d’athéromes, ou ayant
des antécédents d’accidents
vasculaires cérébraux, de
dissections artérielles, d’ané­-
vrisme peuvent être pris en
charge en toute sécurité. Il en
est de même pour des hernies
discales avec des compres-
sions neurologiques.
1 cycle par minute est décrite
comme inhérente à des proces-
sus plus profonds et plus subtils en
lien avec l’énergie vitale du corps.
Finalement, la dernière marée s’ap-
proche d’une forme de méditation
car sa fréquence est très lente et s’as-
socie à un état d’unité, de silence et
de paix intérieure. Cette marée est
rarement mentionnée et n’est pas
directement liée à des processus
physiologiques spécifiques.
Les ostéopathes crâniens utilisent
ces différentes marées pour évaluer
et traiter les déséquilibres et les
dysfonctionnements dans le corps.
En travaillant avec les différentes
marées, ils cherchent à améliorer la
santé et l’équilibre de leurs patients
en rétablissant l’harmonie entre les
systèmes physiologiques et énergé-
tiques du corps.
Antérieur à
la naissance et
jusqu’après la mort !
Les sutures crâniennes jouent un
rôle essentiel à la naissance et dans
le développement du crâne au cours
de la croissance d’un individu. Les
sutures crâniennes sont des joints
de tissu fibreux qui relient les os
plats chez les nouveau-nés et les
jeunes enfants. Lors de la naissance,
la tête du bébé doit passer par un
canal qui peut être étroit et suscep-
tible de se déchirer. Les sutures
crâniennes permettent aux os du crâne
de se chevaucher légèrement pendant
l’accouchement. Ce phénomène de
moulage rend la tête du bébé plus
malléable, facilitant ainsi son passage
dans le canal de naissance. Il est
important de noter que le stress méca-
nique subi par le crâne du bébé serait
mortel à tout autre âge de l’existence.
Par la suite, les sutures crâniennes
sont essentielles pour la croissance et
le développement du cerveau. Elles
permettent une expansion contrôlée
du crâne à mesure que le cerveau
grandit rapidement au cours des
premières années de vie. Les sutures
permettent également d’absorber les
forces et les impacts sur le crâne et
de les répartir uniformément sur l’en-
semble de la structure osseuse. Ainsi
et malgré les nombreuses chutes
Rétablir la forme du crâne ?
Le traitement de la plagiocéphalie
dépend du type et de la gravité de la
déformation. Pour la plagiocépha-
lie positionnelle, les interventions
incluent souvent des changements
de position de sommeil, des exer-
cices de renforcement du cou et de
la tête, et l’utilisation d’oreillers ou
de dispositifs spéciaux pour répar-
tir la pression sur la tête. Dans les
cas plus graves ou persistants, une
orthèse crânienne (casque) peut
OSTÉOPATHIE
pendant l’enfance, les fractures des
os du crâne sont extrêmement rares.
Les sutures crâniennes finissent géné-
ralement par se refermer au fil du
temps, à mesure que les os se déve-
loppent et se solidifient pour former une
structure osseuse rigide et protectrice.
La plagiocéphalie
La plagiocéphalie est une déforma-
tion du crâne qui se caractérise par une
asymétrie ou un aplatissement d’une
partie de la tête d’un nourrisson. Elle
est généralement bénigne et peut
souvent être corrigée avec le temps
et des interventions non invasives
telles que l’ostéopathie ou d’autres
approches thérapeutiques manuelles.
Il en existe deux types différents :
la plagiocéphalie positionnelle –
de loin la plus courante qui peut
être mise en lien avec la position
de sommeil (dos ou côté) du nour-
risson ou le torticolis congénital.
La plagiocéphalie structurelle aussi
appelée craniosténose est une affec-
tion moins fréquente qui découle
de la fusion prématurée des sutures
crâniennes. Cette fusion empêche
la croissance normale du crâne et
entraîne des déformations.
L’ostéopathie crânienne vise égale-
ment à améliorer la circulation des
fluides dans et autour du crâne,
notamment le liquide céphalora-
chidien (liquide cérébro­s pinal).
être utilisée pour aider à remode-
ler le crâne. Ces dispositifs peuvent
être impressionnants d’un premier
abord pour les parents mais sont
souvent bien tolérés par les enfants.
Dans le cas de la plagiocéphalie
structurelle, une évaluation médi-
cale est nécessaire pour détermi-
ner si une intervention chirurgicale
est requise pour corriger la fusion
prématurée des sutures crâniennes.
29
OSTÉOPATHIE
En travaillant sur les sutures crâ­-
niennes, les ostéopathes peuvent
aider à faciliter le mouvement des
fluides et à améliorer la nutrition et
la santé des tissus cérébraux.
Faut-il adopter
le MRP ?
Dans la pratique clinique, de
nombreux ostéopathes et prati-
ciens de la médecine manuelle ont
rapporté des améliorations de la
santé et du bien-être de leurs patients
grâce à des interventions basées sur
le MRP. Cependant, les mécanismes
exacts par lesquels ces améliora-
tions se produisent restent à déter-
miner. Des études supplémentaires,
plus rigoureuses et mieux conçues
sont nécessaires pour évaluer l’exis-
tence et l’importance clinique du
MRP. Cela pourrait inclure l’utili-
sation de nouvelles technologies de
mesure et d’imagerie, ainsi que des
approches statistiques et méthodo-
logiques améliorées pour évaluer
les effets des interventions basées
sur le MRP. En effet, la plupart de
ces études ont été critiquées pour
la petite taille de l’échantillon, le
manque de groupe témoin ou le
manque de contrôle de placebo. De
plus, la nature subjective de la tech-
nique de palpation de l’ostéopathie
peut rendre difficile la reproduction
des résultats d’une étude à une autre.
L’une des critiques les plus fréquentes
est que le MRP n’a pas été scientifi-
quement prouvé, bien que des études
aient été menées pour évaluer les
effets de l’ostéopathie sur le MRP.
Une autre critique est que le MRP
peut-être mal interprété ou utilisé de
manière abusive. Certains praticiens
d’ostéopathie peuvent prétendre que
le MRP est capable de diagnosti-
quer des conditions médicales spéci-
fiques. De plus, l’ostéopathie peut
être utilisée en combinaison avec
d’autres traitements médicaux ou en
tant que traitement alternatif seul, ce
qui peut nuire à la santé d’un patient
30 Sources et références consultables en ligne sur https://www.sante-corps-esprit.com/pages/SourcesSCE86
si elle n’est pas pratiquée de manière
appropriée.
La thérapie cranio-
sacrale : l’ostéo­pathie
du crâne au sacrum
Dans les années 1970, un ostéo-
pathe américain du nom de John
E. Upledger a étudié l’ostéopathie
crânienne et développé sa propre
approche, qu’il a appelée thérapie
cranio-sacrale. Upledger a élargi le
concept de l’ostéopathie crânienne
en incluant non seulement les os du
crâne mais aussi la colonne verté-
brale, le sacrum et les méninges qui
entourent le système nerveux central.
Plus tard, Maurice Poyet (1927-
1995), un ostéopathe français, a
développé une autre approche basée
aussi sur le MRP mais complétée
par une prise en compte des méri-
diens énergétiques. La méthode
Poyet est une forme de thérapie
manuelle douce, basée sur l’idée
que le corps humain est un ensemble
d’éléments interconnectés et que
les déséquilibres ou dysfonctionne-
ments peuvent être corrigés par des
manipulations subtiles et précises.
La méthode Poyet met l’accent
sur la relation entre les structures
crâniennes, le système nerveux et
les méridiens énergétiques, ce qui
permet au praticien de traiter une
grande variété de problèmes de
santé. Le fait de tenir compte des
méridiens et de revenir aux bases du
MRP publiées par William Garner
Sutherland dans les années 1940 le
classe dans les approches plus fonda-
mentales de l’ostéopathie et l’associe
Matthieu Steimer Ostéopathe et thérapeute
en médecine alternative depuis plus de 15 ans,
il est également chargé de cours de physiologie et de
pathologie médicale et conférencier. Il a obtenu un master
en ostéopathie, un MAS en santé publique, un CAS
en nutrition et un diplôme de formateur d’adultes.
avec la notion énergétique qui est peu
présente dans la vision occidentale.
Le MRP en 2023
La reconnaissance de l’ostéopathie
comme profession médicale dans
certains pays, notamment en Suisse,
a amené les centres de formation à
changer leur cursus et à l’adapter pour
répondre aux exigences du monde
médical qui souhaite des prises en
charge basées sur des preuves scien-
tifiques. Le MRP est alors enseigné
comme une approche historique de
l’ostéopathie crânienne. Certains
ostéopathes regrettent l’abandon de
cet enseignement et des concepts
qui en découlent car ils considèrent
le MRP comme un élément fonda-
mental qui différencie leur pratique
des autres techniques de médecine
manuelle.
Soulignons que l’entièreté du proces-
sus qui découle d’une prise en charge
ostéopathique dépasse de loin le
cadre scientifique strict et que le
rejet quelquefois systématique du
MRP empêche de considérer le corps
humain comme un tout, propre à un
traitement holistique. En ne tenant
pas compte des dimensions énergé-
tiques, voire spirituelles d’un patient,
les processus vitaux inhérents à la
vie se bornent à une vision méca-
niste terne qui ne tient pas compte
de la complexité du corps et de la
vitalité de l’individu. La compré-
hension d’un être humain dépasse de
loin les principes physico-chimiques
décrits par la physiologie classique.
Les fondements de la vision holis-
tique sont bien « la tendance dans
la nature à constituer des ensembles
qui sont supérieurs à la somme de
leurs parties, au travers de l’évolu-
tion créatrice1 ».
 EN LIBRAIRIE

Mes meilleures plantes de santé, Hyper ballonné ?, Joris Vanlerberghe, Éd Leduc,

Rémy Le Jeune, Éd Alternatives, 14 €, 144 pages
Dans son dernier livre Les
meilleures plantes de santé, le
naturopathe Rémy Le Jeune partage
sa longue expérience des plantes
médicinales à travers une sélection
de 20 espèces extraordinaires !
L’auteur a choisi ces plantes car
elle agissent sur un large spectre de
pathologies ; des petits maux du quotidien, comme les
brûlures légères ou les ampoules, aux maladies plus
complexes telles que l’artériosclérose, les calculs ou
encore la candidose.
Apprenez à reconnaître et à utiliser des merveilles
de la nature comme la pimprenelle officinale ou le
marrube blanc. Avec son tableau des posologies et son
répertoire des maladies et des remèdes, ce nouveau
livre passionnant plaira aux lecteurs qui apprécient
les ouvrages pratiques et faciles à utiliser !
19,90 €, 368 pages
Bonne nouvelle pour tous ceux qui en
souffrent, les ballonnements ne sont
pas une fatalité. Certes, mais quand
on cherche des solutions, c’est parfois
compliqué de s’y retrouver : Sibo,
intestin irritable, dysbiose, Fodmaps…
Comment faire le tri dans la jungle des
informations sur ces sujets ? Quelles
sont les causes des ballonnements et, surtout, comment
s’en débarrasser une fois pour toutes ?
Le naturopathe Joris Vanlerberghe est un spécialiste des
troubles digestifs et auto-immuns. Son nouveau livre,
Hyper ballonné ? fait le tour de la question et vous aidera à
mieux comprendre les causes possibles de vos ballonnements.
Mais cet ouvrage ne s’arrête pas là, puisqu’il contient aussi
des solutions naturelles. Un excellent outil pour enfin
retrouver une digestion sans soucis.

Crédits photos : ©Cannabis_Pic ©catalin ©daizuoxin ©Esin Deniz ©E. Zacherl ©fizkes ©marilyn barbone ©NIKCOA ©Nik_Merkulov ©SciePro
©WavebreakMediaMicro / stock.adobe.com

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Numéro 86 - Août 2023
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communiquées, merci de cocher la case suivante 31
 COURRIER DES LECTEURS
Oméga-3
« Bonjour. On conseille
s o u ve n t d e m a n g e r d u
poisson pour consommer
des oméga-3. Mais bien sûr
le poisson doit être cuit et
les oméga-3 sont sensibles à
la chaleur. Comment peut-on
les consommer pour profiter
de tous leurs bienfaits ?
Merci » Stéphanie
Effectivement, les acides gras
oméga-3 sont sensibles à la
chaleur. On parle de lipope-
roxydation pour désigner l’oxy-
dation des graisses. De ce fait,
pour maximiser la qualité et la
quantité d’oméga-3, on privi-
légiera une cuisson la plus
courte possible, tout comme
une congélation pour éviter de
diminuer le taux.
De même, le processus de
fumage et les conserves à
l’huile seront à limiter car, dans
ce dernier cas, le problème est
la surreprésentation d’acides
gras oméga-6.
Vous pouvez aussi les consom-
mer en compléments alimen-
taires en veillant à leur qualité,
notamment l’indice Totox pour
total oxydation, qui déter-
mine le degré d’oxydation du
complément et doit être le plus
bas possible. Je préfère ceux
faites à partir de petites espèces
de crustacés, très abondantes
dans nos fonds marins, que sont
le krill et le calanus.
Enfin, qu’il s’agisse des com-
pl émen ts ou d es aliments
riches en oméga-3, y compris
ceux d’origine végétale,
conservez-les au réfrigérateur
pour les préserver. C’est d’ail-
leurs la raison pour laquelle
l’huile de lin est vendue en
petite bouteille afin de limiter
son oxydation dans le temps.
Écrivez-nous : Envoyez votre question à courrier@sante-corps-esprit.
com Le texte doit être concis et signé. Il doit s’agir d’une question liée à
un sujet de santé. La publication se fait à l’entière discrétion de Santé Corps
Esprit. La rédaction se réserve le droit de choisir les titres et de réduire les
questions trop longues.
ɕɕ Dosage en ferritine
« Bonjour. Mon dosage en ferri- réguler son métabolisme, que ce soit
tine montre un taux de 243 ng/ml, en cas de carence ou en cas d’excès.
mais je ne dois pas dépasser Vous pouvez coupler cela avec une
200 ng/ml car je suis ménopau- prise d’acide R-alpha lipoïque bien
sée. Pouvez-vous me conseiller dosé 2 fois par jour, et une consom-
un chélateur du fer ? Merci » mation de polyphénols : en complé-
Lise mentation, et dans votre alimentation
Une ferritine élevée se traduit par (végétaux colorés, curcuma, curry,
une absorption excessive de fer café, thé vert, cacao…).
dans l’intestin. Pour réguler un Enfin, s’agissant d’une inflamma-
taux de fer élevé, je recommande tion, il faudra trouver l’origine et
toujours une prise de lactoferrine traiter puis entretenir la flore intesti-
en complément à raison de 1 à nale. En effet, lors d’un excès, le fer
2 fois par jour. Elle agit en se liant au est précipité au niveau du pancréas,
fer autour d’une infection, la privant ce qui signifie un risque de pancréa-
ainsi d’un moyen essentiel de se tite, au niveau du foie un risque de
reproduire et de croître. Le fer lié à cirrhose, au niveau des articulations,
la lactoferrine sera ensuite remis en des douleurs articulaires, au niveau
circulation dans l’organisme sur une des noyaux de la base, un risque de
période prolongée, ce qui permet de Parkinson.
ɕɕ Piqûres d’aoûtats
« Bonjour. J’ai été piquée par des aoûtats l’été dernier. Le benzyl benzoate
a fait disparaître les démangeaisons mais quelques semaines plus tard,
j’ai constaté une grande sensibilité aux acariens (surtout sur le visage
et les cils). Que faire ? Merci » Karine
70 à 80% de l’immunité se trouve dans l’intestin, donc même s’il y a une
inflammation ailleurs, il faut que la membrane intestinale soit réparée. Traitez
la perméabilité intestinale avec une complémentation adaptée à votre profil, et
ré­ensemencez avec des probiotiques, en alternant tous les 4 à 6 mois leurs souches.
À noter que vous décrivez certains des symptômes d’une mutation du gène
FUT2, qu’il serait intéressant de faire doser une fois dans sa vie afin d’adapter
parfaitement votre traitement et éviter toute aggravation future. Son résultat, quel
qu’il soit, doit être exploité par un thérapeute car il peut donner de nombreuses
pistes de traitement.
Travaillez votre foie, par exemple 1 cuillerée à café de desmodium (soit 5 ml) en
cure d’une semaine par mois. Plus intéressant, le glutathion, antioxydant jouant un
rôle majeur dans l’immunité, est assez instable à l’extérieur du corps, mais il existe
un supplément nutritionnel précurseur de glutathion, peu cher, la N-Acétyl cystéine
ou NAC et la glycine. Également, la quercétine booste la synthèse de glutathion.
Sonia Vignieu Diplômée en diététique, titulaire du DU
de nutrition, elle a parfait son cursus en micronutrition.
Sa méthode holistique ainsi que son expérience
remarquable rendent son accompagnement unique.
Avis aux lecteurs ! En aucun cas les informations et conseils
proposés sur le courrier des lecteurs ne sont susceptibles de
se substituer à une consultation ou un diagnostic formulés
par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure
d’évaluer adéquatement votre état de santé.