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Alain Dikann

Illustrations de Jean Augagneur


CATALOGUE GRATUIT SUR SIMPLE DEMANDE
ÉDITIONS JOUVENCE
Route de Florissant 97 — 1206 Genève — Suisse
Internet : www.editions-jouvence.com
Mail : info@editions-jouvence.com
© Éditions Jouvence, 2016 sous le titre Petit Cahier d’Exercices d’art-thérapie
© Éditions Jouvence, 2018 pour la présente édition
© Édition numérique Jouvence, 2018
Ce document numérique @EpubsFR a été revu>
ISBN : 978-2-88905-668-2
Couverture : Éditions Jouvence
Maquette et mise en page : Frank Pitel [grad-design.fr]
Dessins de couverture et intérieurs : Jean Augagneur
Habillage graphique : ©Freepik
Tous droits de traduction, adaptation et reproduction réservés pour tous pays.
L’art-thérapie commence à connaître un véritable engouement en
France.
Les cahiers de coloriage, vendus sous l’appellation d’art-thérapie, en
sont un excellent exemple, même si colorier n’est pas une activité
thérapeutique en tant que telle. Mais peut-être le coloriage vous a-t-il donné
envie de découvrir ce qu’est vraiment l’art-thérapie ? Auquel cas, ce cahier
poche vous permettra de vous initier à cette merveilleuse discipline qui,
grâce à l’art (peinture, modelage, collage, écriture, musique, théâtre, danse,
photo), permet de s’exprimer, de se découvrir pleinement et de se
transformer pour un mieux-être au monde.
Nous nous focaliserons dans les pages qui suivent sur la peinture, le
dessin ou encore le collage qui sont au cœur même du processus art-
thérapeutique et qui peuvent permettre à chacun de mieux se connaître et se
subjectiviser. De façon générale, le processus de création artistique agit
comme un processus de transformation.
L’art-thérapie offre ainsi la possibilité d’exprimer ses émotions et ses
affects, de se soulager, de reprendre goût, de créer des liens avec soi et les
autres et potentiellement de se transformer.
Et ce, sans avoir recours à la parole, uniquement grâce à l’expression
artistique et au processus de création.
Qu’est-ce que l’art-thérapie ?
L’art-thérapie est dispensée par un art-thérapeute. Celui-ci est le garant
du cadre, il accompagne les participants et favorise le processus de création.
C’est une sorte de metteur en scène dont la fonction première est de créer
les conditions nécessaires et favorables pour stimuler les capacités
créatrices des participants.
Il n’en demeure pas moins qu’il est possible de s’initier à l’art-thérapie
en s’exerçant à des jeux ludiques et créatifs sans la présence physique d’un
art-thérapeute. Dans le cadre de ce petit cahier, l’art-thérapeute vous
accompagne « à distance » en vous proposant des exercices sous la forme
d’un petit programme à base de thématiques ciblées : le corps et l’unité
corps-psychisme, l’image de soi et l’autoportrait dans tous ses états,
l’identité et les traits de personnalité, les affects et les émotions, le
lâcher-prise et l’imaginaire, et enfin les liens avec soi et les autres.
Ces exercices, plus d’une quarantaine, sont à faire seul, à deux ou à
plusieurs, soit directement dans le cahier dans des espaces réservés, soit sur
des feuilles format A4, des feuilles de dessin ou du papier kraft (notamment
pour les exercices liés au corps). Certains sont plus faciles que d’autres, ou
du moins plus accessibles.
Afin que tout le monde y trouve son compte et que chacun soit le plus à
l’aise possible, les exercices sont proposés de façon graduelle dans chaque
chapitre, du plus abordable au plus délicat.

Petit mode d’emploi


Pour toutes celles et ceux qui commencent à se dire qu’ils ne savent ni dessiner, ni peindre,
et/ou qu’ils n’ont pas le matériel nécessaire, PAS DE PANIQUE :

L’un des préceptes de base de l’art-thérapie est que la médiation artistique n’est pas une fin en
soi mais un moyen. Il n’est donc absolument pas nécessaire de savoir dessiner ou peindre et ces
exercices n’ont pas pour but de vous faire accoucher d’une œuvre d’art.

Si vous n’avez pas de matériel spécifique pour peindre, pas de problème. Dans un premier
temps, vous n’avez pas besoin de pots de peinture et encore moins d’un chevalet. L’important, c’est
d’exprimer votre créativité. Des stylos à bille, des feutres ou des pastels feront très bien l’affaire.
Des revues et des magazines ainsi que des ciseaux et de la colle seront également les bienvenus.
Dans un second temps, pour certains exercices, vous aurez besoin de peinture et de pinceaux mais là
encore, rien de très sophistiqué. La peinture gouache fera très bien l’affaire (peu coûteuse), de même
que quelques pinceaux de différents formats. Mais là encore, si vous ne souhaitez pas investir dans
des tubes de peinture, des feutres ou des crayons de couleur vous permettront d’obtenir de très bons
résultats. Le plus important est que vous ayez une gamme de couleurs suffisamment large. L’intérêt
de la peinture, c’est qu’à partir de couleurs primaires (jaune, bleu et rouge) plus le blanc et le noir,
vous pourrez fabriquer vous mêmes des couleurs secondaires, et que vous pourrez jouer sur les tons.

Après chaque exercice, nous vous recommandons de prendre le temps d’observer le
résultat et de noter vos impressions et ressentis. Si vous êtes à deux ou à plusieurs, c’est
l’occasion de partager vos impressions tant sur le processus que sur les créations proprement dites,
dans un esprit d’écoute partagée et sans émettre de jugement. Là encore, l’art-thérapeute vous aidera
également à exprimer vos ressentis et vos impressions en vous donnant quelques précisions et en
vous livrant quelques remarques.

Tous ces exercices, d’une manière ou d’une autre, favorisent la créativité, l’expression et le
lâcher-prise. Ils permettent d’élargir son propre champ de conscience, d’apprendre ou ré-apprendre à
être centré sur l’instant présent et offrent la possibilité de développer une perception plus forte de soi
et de son environnement.
Ils contribuent à mieux se connaître, à développer et/ou renforcer l’estime de soi et la confiance
en soi. En bref, ils permettent de retrouver du bien-être et offrent l’opportunité de s’engager dans un
processus d’épanouissement.

Dernière recommandation :
N’oubliez jamais que le résultat n’est pas le plus important. Ce qui compte avant tout c’est le
processus de création et ce que vous vivez pendant le temps de création. En laissant s’exprimer votre
créativité, vous allez vous déconnecter de la réalité, faire le vide, jouir de l’instant présent et
découvrir des facettes insoupçonnées de votre personnalité.
Pour ouvrir ce petit cahier d’exercices d’art-thérapie, quoi de plus
logique que de démarrer par des exercices liés au corps. Pourquoi ? Parce
que de très nombreuses études cliniques ont démontré qu’il existe des
interactions permanentes entre le psychisme et le corps. Plus concrètement,
un pourcentage très important de consultations chez des médecins
généralistes concerne des maladies psychosomatiques (psycho, « la
psyché » et soma, « le corps »).
Ce qui signifie que de nombreux troubles psychiques ont une influence
sur l’apparition de maladies organiques. Le corps entre en résonance avec
les émotions et, très fréquemment, il exprime des blocages.
Or, trop souvent, nous avons tendance à penser que notre corps est
séparé de notre psychisme, qu’il est fragmenté en différentes parties comme
une sorte de machine et qu’il suffit de soigner ou de changer les composants
pour que cela aille mieux.
Cette approche rationnelle est évidemment fausse car le psychisme et le
corps constituent une unité. Il est donc indispensable de reprendre
conscience de son corps et de relier les différentes parties du corps
entres elles pour avoir une meilleure conscience de son existence au
monde.

Matériel nécessaire (à choisir)


Feuilles de dessin | rouleau de papier kraft ou tout autre type de papier grand format (ou
grands cartons d’emballage) | magazines journaux | feutres | pastels | stylos bille peinture
acrylique ou gouache | pinceaux ciseaux | colle.
À la redécouverte de son corps

Sur une grande feuille de dessin posée sur une table, tracez le contour
de votre tête de profil sur la feuille. Vous pouvez aussi le faire plus aisément
de face (ou de profil) en fixant la feuille sur une porte ou un mur à hauteur
de votre visage en restant debout. Vous faites le tour de votre tête avec un
crayon à papier en vous appliquant.

Puis faites la même chose avec vos mains, vos pieds, vos bras, en
posant la feuille par terre ou sur une table.

Découpez ensuite les différentes parties du corps détourées puis
disposez-les sur une grande feuille de papier kraft, en laissant les espaces
nécessaires pour dessiner et peindre directement le cou, le buste, les jambes
et les mollets, de telle façon à recréer votre corps.

Puis remplissez les parties de votre corps avec de la peinture, des
feutres, des collages, des mots, des expressions.

Encore en corps

Dans le même esprit et si vous êtes deux, sur une grande feuille de
papier kraft posée à même le sol, allongez-vous dans la position que vous
souhaitez. L’autre participant(ou l’art-thérapeute) délimite le contour de
votre corps avec un feutre noir.

Vous devez alors « remplir » votre corps de la façon qui vous semble
la plus naturelle possible avec de la peinture, des feutres, des pastels gras,
mais également en découpant et/ou en déchirant des images, des mots, des
expressions dans des magazines et journaux puis en les collant sur les
différentes parties de votre corps.

Au-delà du corps
À partir du même dispositif que précédemment, remplissez uniquement
l’extérieur de votre corps (qui reste donc vide) avec les couleurs, les
formes, voire les images et les mots que vous souhaitez. Cela peut être par
exemple des dessins ou des photos d’objets, d’animaux, de paysages ou
encore de personnes que vous aimez.

Corps à corps
Toujours à partir du même dispositif, peignez votre corps avec une
couleur qui a votre préférence à l’instant présent. Si vous êtes seul(e) à
créer, vous pouvez faire cet exercice plusieurs fois, avec différentes
postures et/ou différentes couleurs. Puis vous découpez « vos différents
corps » et les collez comme vous le désirez sur une très grande feuille : les
uns à côté des autres, enchevêtrés ou à moitié superposés. Dans le cadre
d’un dispositif à plusieurs participants, une fois la silhouette découpée,
chacun la colle à tour de rôle ou alors tous ensemble sur une très grande
feuille dans l’idée de réunir les corps.
Le regard de l’art-thérapeute

Dans bien des cas, les personnes sont assez surprises par ce type d’exercices, d’abord par l’idée
même d’avoir à « délimiter » les différentes parties de leur propre corps, ou d’avoir à se coucher par
terre sur une grande feuille de papier pour être « détourée » par un autre participant ou un/une art-
thérapeute. Mais il y a aussi un effet-surprise lié à la prise de conscience des limites et des contours
de notre propre corps qui se révèle sous nos yeux. Viennent ensuite les « images » que renvoie notre
silhouette. Selon les personnes, les corps se remplissent complètement, ou bien c’est uniquement la
tête ou alors l’estomac. Parfois encore, seuls les pieds sont en couleurs ! Chaque corps est un cas
particulier et c’est bien pour cela que ces exercices sont si intéressants. Et vous-mêmes, quelles sont
vos impressions ?

Je note mes impressions :


Jan Van Eyck, L’homme au turban rouge,
1433, National Gallery, Londres
En peinture, l’autoportrait est un exercice très répandu depuis
longtemps. Les premiers véritables autoportraits de peintres célèbres datent
du XVe siècle, le plus connu étant L’homme au turban rouge de Jan van
Eyck réalisé en 1433.
L’exercice de l’autoportrait consiste à réaliser, au dessin ou à la
peinture, une représentation de soi. Au premier abord, l’autoportrait révèle
nos particularités physiques.
Mais il nous interroge également sur la question de notre identité et la
notion d’unité physique et psychique.
L’autoportrait constitue en ce sens un réceptacle pour les projections
psychiques de celui/celle qui l’élabore : il est un support d’expressions très
personnelles. C’est enfin et surtout un moyen de mieux se découvrir et
d’aller vers une meilleure connaissance de soi. Lorsqu’on se représente soi-
même, nous entrons dans un processus conscient et inconscient
d’évaluation de soi (qualités, défauts, forces, faiblesses…).

L’autoportrait est un exercice essentiel pour se re-narcissiser car il


offre la possibilité de travailler à la fois sur l’estime de soi, la confiance
en soi et l’amour de soi.
Mais attention, l’autoportrait peut être très différent d’une séance à
l’autre car le résultat dépendra de votre état émotionnel du moment pendant
le temps de sa réalisation.
Matériel nécessaire (à choisir)
Miroir | appareil photo numérique | imprimante | feuilles de dessin | feuilles de papier
calque | magazines | journaux | crayon à papier | feutres | pastels | stylos bille peinture
acrylique ou gouache | pinceaux ciseaux | colle.
Autoportrait miroir
Sur le plan psychanalytique, « l’autoportrait au miroir » renvoie au
« stade de l’identification » de l’enfant à sa propre image, lorsqu’il
comprend qu’il n’est pas morcelé, et qu’il est « Un » sans sa mère. Le
miroir a donc une valeur structurante, il permet la formation du « Je ».
L’autoportrait peut ainsi se comprendre, à un niveau inconscient,
comme une tentative de revivre la séparation initiale d’avec la mère,
c’est-à-dire ce moment où l’enfant se reconnaît comme une image totale
et indépendante de sa mère qui le tient dans ses bras devant un miroir.
Cette expérience lui fait découvrir la relation de son corps mais aussi de son
être au monde.
Pour ce faire, rien de plus simple. Calez un miroir assez grand en face
de vous à hauteur du visage puis dessinez(au stylo bille, crayon à papier,
feutres…) directement sur le cahier et/ou peignez votre portrait sur une
feuille de dessin.
Autoportrait au miroir :

Autoportrait imaginé
L’exercice de l’autoportrait est également une forme de communication
car l’autoportrait révèle quelque chose de soi aux autres et, par extension,
c’est le début d’une relation avec l’Autre.
Faire son autoportrait imaginé, c’est accepter de lâcher prise, de
prendre du recul, de faire de l’autodérision, de relativiser… voire de
séduire.
Placez la photo de votre portrait en format A4 en face de vous à 50 cm
(ou alors un miroir) et observez-vous très attentivement pendant de longues
minutes, un peu comme si c’était la première fois que vous découvriez votre
visage. Puis fermez les yeux, et respirez profondément. Après les avoir ré-
ouverts et retiré la photo et/ou le miroir, dessinez ou peignez ce qu’il vous
« reste » de votre visage, de façon très libre et détendue.
Autoportrait imaginé :

Autoportrait symbolique
Dans des revues et magazines, sélectionnez des images, essentiellement
des objets qui vous sont chers et/ou qui correspondent à vos goûts.
Découpez-les avant de les assembler et de les coller, de telle sorte qu’elles
forment un autoportrait symbolique de vous.
Exemple : pour les yeux, cela peut être des ampoules, pour les
oreilles des téléphones portables…

Autoportrait symbolique :

Autoportrait blanc sur noir


Peignez entièrement une feuille de dessin avec de la gouache noire.
Puis, avec un crayon à papier, dessinez un autoportrait de vous très simple
(en vous observant dans un miroir ou à partir d’une photo) sur ce fond noir.
Ensuite, avec de la peinture blanche, faites ressortir ce que vous désirez :
une partie du visage seulement, un œil, une partie du nez, la bouche…
Autoportrait déformé
Cette notion de portrait et d’autoportrait déformés a été développée par
le peintre britannique Francis Bacon (1909-1992). Influencé à ses débuts
par le surréalisme, Francis Bacon a démarré un travail de recherches à partir
de 1946 sur le portrait du Pape Innocent X peint par Vélasquez en 1650.
Peintre autodidacte, Bacon va ensuite explorer les corps et les visages
humains et va peindre de nombreuses séries de portraits, dont le sien, à la
limite de la désagrégation ou de la déformation comme sous l’effet d’un
phénomène optique.

Autoportrait déformé :
À partir d’un autoportrait que vous avez réalisé au miroir ou à partir d’une photo, amusez-vous à
le déformer en grossissant par exemple les yeux, la bouche, le nez, ou une partie du visage. Vous
pouvez également partir d’une émotion particulière, par exemple la joie, la tristesse ou encore la
colère et essayer de la représenter à partir de votre autoportrait.
Autoportrait en forme de masque
L’autoportrait est un exercice qui crée un conflit entre ce que la
personne voit d’elle-même et ce qu’elle accepte de montrer aux autres.
À l’inverse, le masque appelle une forme de dissimulation. On cherche
à se cacher derrière un masque.
Dans la psychologie analytique de Carl Gustav Jung, la persona est le
« masque » social (en latin, per-sonare, « parler à travers » désignait le
masque que portaient les acteurs de théâtre), la personnalité de l’individu en
société.

Réaliser un autoportrait puis un masque à partir de cet


autoportrait, c’est poser la question de l’identité entre ce qui est montré
et ce qui est caché : que voulons-nous montrer et inversement que
voulons-nous cacher aux autres ?
À partir d’un autoportrait que vous avez réalisé, dessinez ou peignez un
masque. Cela peut être un masque que vous aimeriez porter, ou un masque
derrière lequel vous aimeriez vous dissimuler…
Autoportrait en forme de masque :
Le regard de l’art-thérapeute

Les exercices liés à l’autoportrait peuvent parfois être source d’hésitation, le plus souvent parce
qu’on ne sait pas dessiner et que nous avons « peur » de ne pas nous représenter fidèlement. Soyez
tranquille ! Il ne s’agit pas d’essayer de faire un autoportrait à la Rembrandt mais bien plutôt de se
représenter simplement, selon nos moyens et surtout selon la façon dont nous nous percevons.
Certains feront ressortir des traits particuliers, d’autres mettront plus en avant le regard. Par ailleurs,
un exercice comme celui du « portrait déformé » peut apparaître un peu « loufoque » mais ce qui est
intéressant, c’est de voir quelle partie de votre visage vous allez plutôt déformer : Les yeux ? Le
nez ? La bouche ?

Je note mes impressions :


Après le corps et l’autoportrait dans tous ses états, nous vous proposons
de poursuivre la découverte de votre « Moi » en mettant en image certains
traits de votre personnalité.
« La personnalité est l’ensemble structuré des dispositions
innées et des dispositions acquises sous l’influence de l’éducation,
des interrelations complexes de l’individu dans son milieu, de ses
expériences présentes et passées, de ses anticipations et de ses
projets. »
Dictionnaire de Psychologie de Norbert Sillamy
La personnalité est une structure stable, autonome et dynamique qui fait
de chaque personne un sujet unique.
Lorsqu’on parle de « traits de la personnalité », on désigne la façon
permanente propre à l’individu de ressentir, percevoir et penser en
fonction du contexte et de l’environnement.
La notion de personnalité englobe donc l’ensemble des comportements
qui constituent l’individualité d’une personne, ce qui fait d’elle qu’elle est
unique.

Matériel nécessaire (à choisir)


Photo d’identité | appareil photo numérique imprimante | feuilles de dessin | magazines
journaux | crayon à papier | feutres | pastels stylos bille | peinture acrylique ou gouache /
pinceaux | ciseaux | colle.
Acrostiche pictural
Le prénom et le nom de famille que nous portons, même si nous ne les
avons pas choisis, nous représentent depuis que nous sommes nés. Ils nous
signifient et nous caractérisent.
À partir des initiales de votre prénom et/ou de votre nom, faites un
acrostiche puis, avec l’ensemble des mots, faites une création picturale.
S’il y a trop de mots (cas de prénom et de nom de famille comportant de
nombreuses lettres), sélectionnez seulement deux ou trois mots pour le
prénom et le nom et faites une création à partir de ces mots.
Exemple : « Louise Parmol »
L / Libellule
O / Ours
U / Urbain (ville)
I / Île
S / Soleil
E / Été
P / Pont
A / Ananas
R / Rouge
M / Mer
O / Or (l’)
L / Littérature (livres)

Acrostiche pictural :

Photo d’identité
À partir d’une photo d’identité ou d’une photo de vous (un selfie par
exemple) imprimée sur une feuille A4 puis découpée et collée dans le cadre
ci-contre, peignez et/ou dessinez ce qui vous passe par la tête.
La photo peut être aussi une représentation de vous sur pied. Vous
pouvez également écrire des mots, faire une bulle à votre photo pour lui
faire dire quelque chose ou encore relier votre photo à des éléments
picturaux que vous créez.
Photo d’identité :

Mon Monde à Moi


Sur des petites feuilles de dessin, vous peignez directement et/ou
dessinez à votre façon des objets, des personnages, des éléments de la
nature, des animaux ou encore des paysages ou des environnements que
vous appréciez particulièrement. Puis, découpez ces différentes créations
avant de les coller sur une grande feuille de dessin ou de papier kraft où
vous apparaissez d’une façon ou d’une autre.
Cet exercice peut également se faire directement en collage. Dans ce
cas, sélectionnez des images d’objets, d’animaux, d’éléments de la
nature… qui « vous parlent », puis découpez-les avant de les coller sur une
grande feuille de papier kraft.
Exemple : une ferme avec des animaux, une forêt, des rochers, mais
aussi un instrument de musique, de la nourriture, des personnes qui
dansent, une plage…

L’arbre de vie
Dans toutes les cultures, l’arbre est un symbole de la vie en perpétuelle
évolution, de la force, de la longévité, de la fécondité… C’est l’un des
thèmes symboliques les plus répandus car il met en communication les trois
niveaux du cosmos : le souterrain avec ses racines, la surface de la terre
avec son tronc et ses premières branches, et le ciel avec ses branches
supérieures et sa cime. « L’arbre de vie » se retrouve dans de nombreux
domaines : religion, philosophie, mythologie, sciences. Sur le plan
artistique, l’arbre de vie est une représentation très ancienne qui a fait
l’objet d’innombrables peintures, gravures, sculptures ou encore tapisseries.
L’une des plus connues est celle du peintre autrichien Gustav Klimt, une
frise murale dans un palais de Bruxelles réalisée entre 1905 et 1909.

Gustav Klimt, détail de la fresque du Palais Stoclet, 1905-1909, Musée des


Arts Appliqués, Vienne.
Dessinez ou peignez directement un arbre, soit de manière réaliste, soit
d’une façon très originale (graphique par exemple). Il peut avoir des
racines, de très nombreuses branches, être plus ou moins gros. Tout dépend
de vous. Vous pouvez également coller une petite photo d’identité sur le
tronc et/ou à la cime de l’arbre car il représente votre arbre de vie. Puis, à
l’extrémité de chaque branche, dessinez, peignez ou collez des éléments qui
vous touchent particulièrement. Vous avez aussi la possibilité d’écrire des
mots ou d’en découper dans des magazines puis de les coller sur des parties
de votre arbre.
L’arbre de vie :

Ressentis
Dans un livre illustré ou un magazine, choisissez une photo qui vous
inspire : par exemple un paysage, une scène de rue. Disposez-la devant
vous et contemplez-la d’abord dans sa globalité puis dans ses moindres
détails. Vous fermez les yeux et respirez pendant de longues minutes en
laissant venir à vous les images sans chercher à les retenir. Enfin, après
avoir réouvert les yeux, vous dessinez et/ou peignez le ressenti de cette
photo de manière complètement libre.
Projections
Sur une feuille de dessin ou dans l’espace ci-dessous, dessinez un mur
avec une grande fenêtre ouverte. Vous fermez les yeux pendant plusieurs
minutes en pensant à cette fenêtre ouverte vers l’extérieur. Puis, après avoir
réouvert les yeux, vous dessinez et/ou peignez ce que vous voyez par la
fenêtre.

Le regard de l’art-thérapeute

Ces exercices, directement liés à notre personnalité, nous entraînent vers notre « Moi ». Ils nous
incitent à représenter picturalement nos caractéristiques propres, nos goûts, nos désirs, mais
également nos aspirations. Ils permettent aussi de nous situer par rapport à notre environnement
immédiat et de nous projeter. Ces exercices sont mixtes puisqu’ils peuvent être aussi l’occasion
d’écrire ou de sélectionner et coller des mots sur les dessins ou les peintures.
Alors, quelles sont vos impressions ?
Je note mes impressions :
S’amuser à faire des exercices d’art-thérapie, c’est exprimer ses
émotions et ses affects pendant l’instant présent. Le terme « émotion » est
très souvent employé dans le langage courant. Pourtant, cette notion est
difficilement définissable. Sur le plan étymologique, « émotion » vient du
latin emovere, emotum, à savoir « enlever, secouer » et de movere, « se
mouvoir ». C’est ainsi qu’au XVIIe siècle, les émotions sont appréhendées
en termes de comportements, voire de « mouvements de l’âme ».
Aujourd’hui, nous savons que les émotions sont associées à
l’humeur, au tempérament et à la personnalité, et qu’elles influent
directement sur nos comportements, nos perceptions, nos choix, nos
décisions et nos actions.
Lorsqu’on parle d’émotions, on évoque le plus souvent la tristesse, la
peur, la joie, la colère, la surprise. C’est ce qu’on dénomme une expérience
subjective. Mais l’émotion se traduit aussi par une expression
communicative, qui peut prendre la forme d’une excitation ou d’une
inhibition, et qui se traduit par des gestuelles et/ou des postures.
L’affect correspond à l’état d’âme et l’expression des sentiments.
Réaction inconsciente, l’affect se traduit par une décharge de l’énergie
pulsionnelle. On peut distinguer des affects agréables, désagréables,
vagues, intenses, positifs ou encore négatifs.
En psychanalyse freudienne, l’affect, issu de la pulsion, est une qualité
émotionnelle qui est la traduction de la pulsion. En art-thérapie, le
processus de création favorise la libération et la mise à jour d’affects
refoulés et d’émotions. La création est le résultat de ces projections qui
permettent une prise de conscience nécessaire à tout processus ultérieur de
transformation.

Couleurs de la vie
Les couleurs sont omniprésentes dans notre quotidien. Sans nous en
rendre forcément compte, nous vivons et « jouons » en permanence avec
elles. Selon notre personnalité, elles peuvent être bénéfiques ou néfastes,
agréables ou désagréables, douces ou agressives.
Les couleurs tiennent une place fondamentale dans le champ de
l’art-thérapie. Elles nous parlent de nos affects, nos émotions, nos
sentiments et permettent des expressions très personnelles. En ce sens,
les couleurs nous invitent à des expériences sensorielles très riches et très
diverses.
S’il apparaît évident que les couleurs ont une grande influence sur notre
être-au-monde, il est cependant nécessaire de se demander si notre
personnalité n’influence pas également nos préférences en matière de
couleurs. C’est notamment ce qui est en jeu en art-thérapie à médiation
plastique lorsque nous choisissons nos couleurs pour créer pendant l’instant
présent et selon notre humeur du moment.
De façon générale, les couleurs favorisent donc une dynamique dans
le processus de création car elles peuvent être des éléments
déclencheurs des émotions ressenties. Les couleurs représentent donc
une expression en tant que telle qui favorise la création de formes et
d’images.
En ce sens, les couleurs participent au processus de
métaphorisation/symbolisation, indispensable à une transformation
potentielle.
Matériel nécessaire (à choisir)
Feuilles de dessin | magazines | journaux | crayon à papier | feutres | pastels stylos bille |
peinture acrylique ou gouache | pinceaux | ciseaux | colle.
Traduisez votre humeur et vos émotions du moment, « ici et
maintenant » par le choix d’une couleur de peinture. Puis vous peignez
« automatiquement » ce qui vous passe par la tête, sans réfléchir. Cet
exercice est à faire pour chaque émotion : colère, joie, peur, tristesse…

Vert de rage
Réalisez votre autoportrait au miroir (ou à partir d’une photo) ou bien
un portrait imaginaire au crayon à papier ou au feutre. Puis peignez-le ou
coloriez-le d’une seule couleur. Renouvelez ensuite l’expérience avec le
même portrait mais avec une autre couleur, en vous basant par exemple sur
les expressions courantes telles que : « vert de rage », « rouge de honte »,
ou encore « avoir une peur bleue ». Puis comparez les résultats.

Humeur et univers
Toujours selon votre humeur du moment, peignez un « univers »
correspondant. Par exemple, un ciel bleu avec un soleil (joie), un ciel très
gris avec des nuages (tristesse, mélancolie), une forêt très dense avec des
arbres verts ou alors une forêt clairsemée avec des arbres sans feuille. Pour
chaque représentation, notez vos ressentis…

Monochrome imaginaire
Choisissez une couleur puis peignez l’espace ci-dessous avec cette
couleur (aplat noir, jaune, rouge, vert…). Pendant le temps de séchage,
découpez ou déchirez des morceaux d’images de la couleur de votre choix
(différente de la couleur de l’aplat) dans des magazines. Puis, avec les
pièces sélectionnées, composez un personnage ou un animal imaginaire que
vous collez ensuite sur l’espace déjà peint. Cet exercice est à renouveler
avec plusieurs couleurs différentes.

Couleurs et associations d’idées


Sur le principe de l’association d’idées, à partir d’une couleur,
sélectionnez 5 mots qui vous viennent à l’esprit. Par exemple, avec la
couleur « jaune » : « soleil », « citron », « désert », « taxi », « canari ».
Avec ces 5 mots, réalisez une composition. Cet exercice est à faire avec
d’autres couleurs telles que le bleu (ciel, eau, froid…), le rouge (amour,
sang, coccinelle…), le vert (herbe, grenouille, arbre, martien…) etc.
Formes, couleurs et ressentis
En peinture, dans l’histoire de l’art moderne, des interactions très fortes
sont nées entre les formes et les couleurs. Des artistes tels que Gustav
Klimt, Vassily Kandinsky, Paul Klee, Piet Mondrian ou encore Kazimir
Malevitch se sont détachés de l’objet concret pour aller vers des formes
abstraites où la couleur a joué un rôle prépondérant. C’est ainsi que
Kandinsky utilisait le bleu en signe d’apaisement, le rouge pour
signifier la chaleur et le mouvement ou encore le vert pour
l’immobilité. Lorsqu’on parle de formes, il s’agit des formes géométriques
primordiales telles que le carré, le cercle, le triangle… mais également des
lignes, des points, des losanges, des arcs de cercle, des polygones. Les
formes, selon leur disposition, leur agencement et les couleurs adoptées
pour chacune d’elles, permettent d’exprimer des sensations. À titre
d’exemple, le carré pourra inspirer la stabilité, l’immobilité, la solidité
tandis que le cercle pourra dégager des impressions de douceur, de
souplesse, de mobilité…

Formes, couleurs et ressentis (suite)


À partir de formes géométriques et de couleurs de votre choix, réalisez
une composition abstraite qui reflète une impression de mouvement. Puis
une autre qui reflète une impression d’immobilité. Ou encore une autre
décrivant plutôt le calme puis l’agitation.

Vassily Kandinsky, Composition VIII, 1923, Musée Guggenheim, New


York.
L’immobilité :

le calme :

Formes, couleurs et humeur


Toujours à partir de différentes formes géométriques et de couleurs de
votre choix, réalisez une composition abstraite qui reflète votre humeur du
moment.

Formes, couleurs et humeur :

Le regard de l’art-thérapeute

Il s’agit donc ici de se laisser aller à nos ressentis et de les représenter par les formes et les
couleurs, sans chercher à essayer de créer quelque chose de figuratif. L’important, c’est l’instant
présent et la création spontanée. Alors, foncez et ne vous prenez pas la tête !
Je note mes impressions :
De façon générale, l’être humain a tendance à vouloir tout contrôler :
ses idées, ses émotions, ses sentiments, son environnement familial, social,
professionnel. En contrepartie, il est assez fréquent d’entendre l’expression
« lâcher-prise » dans le langage courant pour signifier se détendre et laisser
faire. En réalité, le « lâcher-prise » est un concept plus complexe car il
signifie s’opposer au contrôle et à la maîtrise. Avant toute chose, le lâcher-
prise nécessite donc de prendre conscience de notre être-au-monde, de notre
situation personnelle, avec tout ce qui nous encombre, nous obsède et nous
paralyse.
Puis il s’agit de laisser venir à soi toutes sortes de pensées et d’idées
sans chercher à les comprendre, les contrôler et les maîtriser.
En ce sens, le lâcher-prise est un abandon de soi, un renoncement à
ses propres résistances, qui permet de vivre pleinement l’instant présent et
de prendre et/ou reprendre confiance en soi.
L’art-thérapie, par le dessin et/ou la peinture, permet justement de lever
les défenses que l’on construit inconsciemment, en offrant un espace de
liberté, de jeu et de créativité.

Matériel nécessaire (à choisir)


Feuilles de dessin | magazines | journaux | crayon à papier | feutres, pastels | stylos bille |
peinture acrylique ou gouache | pinceaux | ciseaux | colle.
Le jeu des 9 points
Si cet exercice n’est pas créatif sur le plan pictural, il permet cependant
de bien comprendre et d’illustrer comment l’être humain a la fâcheuse
habitude de se laisser enfermer dans des règles qui l’empêchent le plus
souvent de trouver des solutions à des situations qui se présentent à lui.
Neufs points sont dessinés sur une feuille, en 3 colonnes de 3 points côte à
côte qui forment un carré. Le jeu consiste à relier ces 9 points en seulement
4 traits sans lever le crayon. Puis en seulement 3 traits, toujours sans lever
le crayon.
À vous de jouer !
Corrigé / Réponse
Le premier réflexe est d’essayer de relier les points en restant dans le carré qu’ils forment. Or,
vous allez très vite vous rendre compte qu’il est impossible de résoudre cet exercice de cette façon.
Pour y arriver, il est nécessaire de s’extraire du cadre. C’est ainsi qu’en laissant les traits débordés le
cadre, vous allez pouvoir facilement relier les 9 points en seulement 4 traits, voire 3 traits sans
jamais relever le crayon.
Moralité
C’est donc en sortant du cadre, en lâchant prise par rapport à nos croyances habituelles et aux
règles que nous nous fixons que nous pouvons trouver des solutions ou tout simplement appréhender
le monde d’une manière beaucoup plus ouverte.

Le scribble
Margaret Naumburg (1890-1983), psychologue, éducatrice et artiste
américaine fut l’une des premières personnes à théoriser la discipline art-
thérapeutique.
Selon elle, à la différence des psychothérapies classiques, l’art-thérapie
était un moyen, pour des personnes qui avaient des problèmes
psychologiques, d’exprimer leurs émotions autrement que par la parole. Ce
qui, en retour, permettait aux thérapeutes de pouvoir mieux les soigner.
Margaret Naumburg était particulièrement adepte du « scribble », un
griffonnage que ses patients devaient réaliser les yeux fermés.
Pendant plusieurs minutes, fermez les yeux et respirez lentement et
profondément. Puis, dans l’espace qui est réservé ci-contre, dessinez à
l’aide d’un feutre ou d’un stylo à bille, toujours les yeux fermés,
spontanément, pendant plusieurs minutes. Puis ouvrez les yeux. À partir des
formes élaborées, sélectionnez celles qui vous « parlent » le plus et
développez-les sur des feuilles annexes. Vous pouvez également écrire ce
qu’elles représentent selon vous, ou encore pourquoi vous avez sélectionné
certaines parties…

Le scribble :

L’Action Painting
À la fin des années 1940, le peintre américain Jackson Pollock (1912-
1956), devient l’un des précurseurs de l’expressionnisme abstrait avec
« l’action painting », la « peinture gestuelle ». Debout, il projette ou fait
dégouliner de la peinture en tournant rapidement autour de la toile. Cette
nouvelle façon de peindre porte une dimension expressive très naturelle,
voire spontanée, et favorise le lâcher-prise. Elle offre aussi un rapport
purement physique et matériel à la peinture puisque le corps est largement
investi dans la création et qu’il en est à l’origine. L’œuvre est alors
littéralement un espace d’expression corporelle de soi et elle devient le
fruit de l’action.

Choisissez différentes couleurs de peinture que vous diluez avec de l’eau (gouache ou acrylique)
dans des pots en fer ou en plastique : chaque pot contient une couleur différente. Sur une grande
feuille de papier kraft posée à même le sol, projetez de la peinture, soit en secouant les pots percés
(vous aurez préalablement fait des petits trous au fond de certains pots), soit en projetant la peinture
avec un pinceau trempé dans le pot. Vous pouvez ainsi vous exprimer gestuellement selon votre
humeur du moment et vos sensations. Vous pouvez le faire avec une seule couleur ou plusieurs, par
superposition. Vous pouvez pratiquer cet exercice sur une feuille de dessin mais il est bien évident
que dans ce cas vous devrez contrôler, voire limiter vos mouvements. Or, ce qui est justement
intéressant dans cet exercice, c’est de pouvoir « jouer » le plus possible avec les mouvements de son
corps, sans se sentir « empêché ».

L’Objet insolite
Choisissez deux objets qui n’ont aucun rapport entre eux. Par exemple,
un livre et une fourchette. À partir de ces deux objets très différents, vous
devez composer un nouvel objet qui peut exister ou qui est imaginaire. Pour
ce faire, vous pouvez assembler le livre et la fourchette ou ne prendre
qu’une partie des deux, ou bien utiliser l’un des objets dans son intégralité
et seulement une partie de l’autre. Tout est possible.

L’objet insolite :

À détourner
Soit à partir d’un objet réel, soit à partir d’une photo représentant un
objet que vous affectionnez, faites une création picturale complètement
différente. Sur le principe du détournement, par exemple, à partir d’une
chaussure, vous créez un masque.
Libre association
Choisissez un objet au hasard chez vous et posez-le devant votre cahier.
Observez-le pendant de longues minutes et laissez venir à vous les images
associées à cet objet. Retenez-en une et représentez-la sans pour autant
représenter l’objet initial en question ou sans que cet objet soit partie
intégrante de la création.

Le regard de l’art-thérapeute

Le lâcher-prise ne se décrète pas. Il s’apprend, par exemple à travers ces différents exercices
dont certains tels que le « scribble » sont à la base de l’art-thérapie. Il s’agit de laisser venir à soi les
impressions, idées et images, de ne pas chercher à les retenir et de les retranscrire picturalement. De
même, dans le cas d’exercices tels que le détournement et la libre association, l’idée majeure est de
ne pas chercher à contrôler les images qui nous viennent à l’esprit mais bien plutôt de les
représenter. À votre tour de donner vos impressions…sans retenue !

Je note mes impressions :


De manière générale, la notion de « lien » est essentielle en art-thérapie.
D’abord parce qu’elle est au cœur même du processus créatif. C’est ainsi
que si l’on s’appuie sur les travaux du psychiatre et psychanalyste anglais
Donald Woods Winnicott, la créativité est entendue comme la capacité à
créer des liens avec le monde extérieur et avec sa vie intérieure. Grâce à la
création, nous allons pouvoir communiquer et donc reconstruire des
liens avec notre environnement : des liens affectifs, des liens sociaux,
des liens inter- et intra-subjectifs.
Matériel nécessaire (à choisir)
Feuilles de dessin | magazines | journaux | crayons à papier feutres | pastels | stylos bille |
peinture acrylique ou gouache pinceaux | ciseaux | colle.

Réunir
Dans l’espace ci-dessous ou sur une feuille de dessin, dessinez ou
peignez un rond, un carré et un triangle suffisamment espacés les uns des
autres. Puis, reliez-les comme vous le souhaitez.
Mettre en rapport
Sur 4 feuilles de dessin différentes, dessinez ou peignez différentes
formes :

feuille 1, des lignes.

feuille 2 des formes arrondies.

feuille 3, des formes angulaires (triangles, rectangles, carrés).

feuille 4, des formes autres.


Puis, sur une grande feuille, élaborez une composition picturale à partir
de toutes les formes précédemment représentées avec les couleurs de votre
choix.

Mise en relation
Sur deux feuilles de dessin séparées, créez séparément deux
personnages imaginaires.
Puis découpez-les et collez-les dans l’espace ci-contre et créez une
relation entre eux dans un environnement donné.

Mise en relation :
Le “squiggle”
Inventé par Winnicott, le « squiggle » (« tracé libre »), est un jeu
graphique que l’on propose en art-thérapie à médiation plastique (dessin,
peinture) pour permettre à deux participants ou à un participant et l’art-
thérapeute de « dialoguer » sur une feuille de dessin.
Ce dispositif très ludique aussi bien pour les enfants, adolescents et
adultes, présente de nombreux intérêts :

Il permet de créer des conditions ludiques.

Il aide à « débloquer » et stimule.

Il facilite le lâcher-prise et sollicite l’imagination et la créativité, ce


qui favorise le processus de création.

Il permet de développer et créer des liens (2 personnes sont en train


de jouer ensemble), autrement que par la communication verbale.

Bien souvent, au fur et à mesure de l’avancement de la création


collective, ce jeu graphique va libérer la parole.

Il favorise le processus de subjectivité puisque chacun trouve sa


place en résonance sur la feuille blanche.
Assis l’un en face de l’autre, chacun des deux participants fait un petit
tracé libre, à tour de rôle dans l’espace ci-contre. S’instaure alors une
« conversation graphique » qui permet de réaliser au final une création
commune. L’une des règles est de ne pas recouvrir la trace de l’autre. En
revanche, il est possible de modifier et/ou de « s’accrocher » et développer
une figure ou une forme dessinée précédemment par l’autre personne.
Chacune des deux personnes peut ensuite sélectionner une partie (cela peut
être juste une forme) et la développer seule sur une feuille.

Partager et créer ensemble


Exercice 1 : à plusieurs participants.
Après avoir choisi ensemble une thématique, par exemple « le village »,
sur une grande feuille de papier kraft, chacun délimite une zone qu’il
découpe et sur laquelle il va représenter « son » village. Lorsque toutes les
créations sont terminées, les différentes morceaux de feuilles sont réunifiés
et recollés (comme un puzzle). Puis tous les participants créent des liens
entre chacune des pièces.
Exercice 2 : à plusieurs participants.
Sur le même principe que le « cadavre exquis » en atelier d’écriture, et à
partir d’une thématique choisie par l’ensemble des participants, chacun fait
un petit dessin (figuratif ou non) en haut d’une feuille assez grande. Puis il
recouvre la quasi-totalité de ce dessin en repliant le reste de la feuille vierge
dessus et en laissant simplement une petite partie émerger. Il la passe
ensuite à son voisin qui, à partir du trait laissé en évidence, va faire à son
tour un petit dessin. Ainsi de suite, jusqu’à ce que chacun des participants
aient réalisé un dessin. À la fin, la feuille est dépliée et la création picturale,
dans son ensemble, est dévoilée à la vue de tous. Résultats surprenants
garantis !

Le regard de l’art-thérapeute
Recréer des liens est l’une des fonction de l’art-thérapie. Ces exercices portent donc sur la
question du lien dans tous ses états : liens physiques, psychiques, symboliques, directs, indirects… Il
est préférable de faire ces exercices dans l’ordre proposé, en démarrant par les exercices en solitaire
puis en continuant avec les exercices collectifs. Dans les deux cas de figure, laissez-vous aller à
créer comme vous l’entendez, selon votre personnalité et votre état d’esprit du moment. Et profitez
du moment présent, sachant que c’est généralement plus drôle de jouer à plusieurs que de jouer tout
seul !

Je note mes impressions :


À l’issue de ce petit programme d’exercices interactifs, nous espérons
que vous avez bien créé et pris du plaisir. Et n’oubliez jamais que pour qu’il
y ait du plaisir, il faut qu’il y ait du jeu. Or, en paraphrasant le psychiatre
anglais Donald Woods Winnicott, « jouer, c’est faire », donc « jouer, c’est
créer ». C’est pour cette raison essentielle que les exercices proposés dans
ce cahier poche présentent tous un caractère ludique afin d’explorer de
nouvelles perspectives, de prendre conscience de potentiels non explorés,
de libérer des pulsions ou encore de percevoir de nouvelles émotions et
sensations.
Peut-être avez-vous parfois soupiré devant votre création en vous disant
que « ce n’était pas beau » ou encore que « ce n’était pas ce que vous
vouliez faire ». Encore une fois, qu’importe le résultat, seul compte ce qui
s’est passé pendant l’instant présent et ce qui est « sorti » de vous.
De prime abord, on a tendance à croire que le meilleur moteur de la
création, c’est la liberté. Car qui dit liberté de créer, dit absence de limites.
Or, ainsi que vous l’aurez remarqué, tous les exercices proposés comportent
des consignes, que l’on peut appeler des « contraintes libératoires ».
Pourquoi ? Parce que dans bien des cas, une liberté totale pour créer peut
être source d’angoisse et de blocage. L’absence d’une consigne renvoie au
« syndrome de la feuille blanche ». À l’inverse, l’introduction d’une
consigne, aussi minime soit-elle, va permettre de fixer un cadre
d’expression qui va « guider » les participants et les entraîner dans un
processus de création.
Nous espérons enfin que ces jeux vous ont donné envie d’aller plus loin.
Si c’est le cas, nous vous conseillons d’approfondir cette voie, de
préférence avec un art-thérapeute, car le dessin, la peinture, ou encore le
collage, dans des registres différents, sont des facilitateurs de créativité. Ces
médiums sont très ludiques, ils favorisent l’éveil des sens et offrent la
possibilité d’exprimer un large éventail d’émotions.
Enfin, « last but not least », ils vous permettent de laisser une trace
de vous à un instant donné.
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