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2022/2023 LE DEVELOPPEMENT SENSORI-MOTEUR ET L’APPROCHE D’ANDRE

BULLINGER

1ère partie : Perspective instrumentale du développement

L’approche théorique de Bullinger fait le lien entre les travaux de Piaget,


Ajuriaguerra, Wallon et les relie avec les données médicales, neuropédiatriques,
psychopathologiques et neuropsychologiques. Ses recherches sont centrées sur le
développement sensori-moteur de l’enfant. L’approche sensori-motrice n’exclut pas d’autres
théories, au contraire elle les soutient et les complète.

1) L’approche instrumentale

Les travaux d’André BULLINGER sont centrés sur une perspective


développementale : le développement de l’enfant est considéré comme un processus où se
tissent les dimensions physiques, biologiques, émotionnelles et sociales. Les questions qui
découlent de cette perspective sont : comment un enfant s’organise ? sur quelles modalités
sensori-motrices il s’appuie pour évoluer ?
L’approche développementale prend en compte les dimensions toniques, posturales et
émotionnelles comme bases de l’activité cognitive.
Bien souvent on présente le bébé par rapport à ses compétences relationnelles ou par ses
besoins biologiques. Ces deux dimensions peuvent paraître contradictoires. Une approche
sensori-motrice permet de concilier ces deux courants en se situant dans une perspective
développementale et en articulant les fonctionnements de la « machine biologique » avec les
activités psychiques. Cette approche montre comment se combinent la croissance organique et
les moyens cognitifs et émotionnels qui permettent au bébé de participer à son milieu et de s’y
faire une place en tant que petit d’homme.

L’approche instrumentale qu’il propose tente de comprendre comment le bébé


parvient à faire de ses systèmes sensorimoteurs des outils qui lui permettent de comprendre et
d’agir sur son milieu. Le bébé en apprenant à habiter son corps durant la période sensori-
motrice, en fait aussi un moyen d’action sur son milieu humain et physique. La subjectivité,
c'est-à-dire la façon dont un individu s’approprie son organisme et les objets de son milieu,
qu’ils soient physiques ou sociaux, se construit progressivement, en constituant des
représentations. Cette appropriation permet au bébé de survivre et d’avoir un ensemble
d’activités orientées. L’organisme, les objets matériels du milieu, des savoir-faire sociaux
prennent ainsi le statut d’outils. Ce sont des objets, matériels ou non, que l’individu, dans son
développement, doit tenter de maîtriser.
Nos habiletés ne sont ni génétiques, ni neurologiques mais développementales.

Face aux déficiences sensori-motrices présentes dans différentes pathologies, cette


approche permet de penser autrement les troubles.
Elle met en évidence les moyens qu’utilise l’enfant ou l’adulte pour « faire avec » ses
difficultés, les compétences qu’il peut ainsi déployer et les appuis que nous pouvons lui offrir
pour améliorer ses réponses et exploiter ses savoir-faire.
Toute pathologie s’exprime sur le plan sensori-moteur, qu’elle soit neurologique, sensorielle,
psychopathologique.
Le symptôme est une conduite adaptative. L’objectif n’est pas de la supprimer mais de se
demander à quoi il sert et de le lâcher pour proposer un appui ailleurs.
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Soigner, c’est modifier le milieu. Les soins sont pour l’essentiel :


- des ajustements toniques
- des appuis sensoriels et posturaux

La notion de handicap est elle aussi renouvelée. Le handicap est envisagé comme l’écart qui
existe entre les attentes, les représentations du milieu et la réalité du fonctionnement de la
personne en difficulté.
L’observation des capacités de la personne se fait plus en terme de processus que de présence
ou d’absence de moyens. On cherche à repérer les difficultés dans un plan d’évolution plutôt
que de les comparer avec une normalité.

2) Définitions des outils conceptuels :

Il faut faire une première distinction entre :


L’organisme, c’est l’objet matériel, la viande, les os…
Et
Le corps, c’est la connaissance que l’enfant a/se fait de son organisme. Ce sont les
représentations que l’on se fait de l’organisme. Ces représentations que l’on baptise sous le
terme général « corps » sont mobiles, se transforment, suivant la nature que l’on a avec le
milieu, suivant les taches dans lesquelles on est engagé, les représentations que l’on a de notre
corps sont différentes.
Entre la danseuse étoile, la mère supérieure d’un couvent ou un ouvrier agricole, les
représentations du corps sont probablement différentes.

3) Les mécanismes de régulation du tonus

Chez le bébé, mais on va aussi le trouver à tous les âges du développement, la


baisse du tonus et la vigilance sont souvent dues à des modifications internes de l’organisme,
liées à la fatigue par exemple. A l’inverse, on constate que des stimulations sensorielles sont
susceptibles d’augmenter le tonus et que cette augmentation du tonus peut amener une perte
du contrôle. Le bébé ou l’enfant plus grand va être envahi par des stimulations et va
complètement perdre le contrôle.
Donc on a la vigilance qui peut faire baisser le tonus et des stimulations sensorielles qui
peuvent le faire monter. Ce n’est pas un mécanisme de régulation à proprement parlé ;
puisqu’on a, d’un côté une baisse et de l’autre, une augmentation, c’est tout.
Les mécanismes de régulation du tonus appartiennent :
- au milieu humain qui constitue un mécanisme de régulation extérieur au bébé, car
c’est dans le dialogue tonique avec une personne que le bébé est susceptible de
retrouver un équilibre.
- Et progressivement des capacités représentatives se mettent en place, elles vont
partiellement relayer le milieu humain. On va alors avoir un traitement des signaux
sensoriels qui va permettre une action finalisée sur le milieu.

Evolution de la Régulation tonique :


1er niveau : par les niveaux de vigilance : régulation par tout ou rien
2eme niveau : par les flux sensoriels : régulation nécessitant une activité constante et ajustée
3ème niveau : par le milieu humain régulation externe

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4ème niveau : par les représentations : régulation intériorisée


Au fur et à mesure, les moyens de représentation augmentent.

Finalement, habiter son organisme, en faire son corps pour faire un certain nombre de tâches
qui sont imposées par la vie suppose qu’on maîtrise les sensations qui arrivent sur l’organisme
et savoir cela, c’est à travers les sensations, délimiter ce qu’on peut appeler une zone habitable
qui est dotée de moyens instrumentaux.

2ème partie : Comment le bébé parvient à faire de son organisme un outil


pour agir sur son milieu physique et humain ?

1) Les flux sensoriels :

Les stimulations sensorielles se font sous forme de flux. Le flux sensoriel c’est un
ensemble de signaux qui sont CONTINUS qui sont ORIENTES et qui stimulent les systèmes
sensoriels qu’on appelle archaïques.
D’une manière générale, ce qu’on l’on constate c’est que les variations d’orientation du
capteur sensoriel vont transformer le signal. Par exemple, je mets ma main face à la source de
chaleur, quand je retourne ma main la chaleur que je perçois sur la main varie en même temps
que des sensations profondes de mon bras.
C’est la coordination entre cette capacité de mouvement du capteur (la main) et un flux
sensoriel stable qui arrive sur ma main qui va me permettre de construire ce qu’on appelle la
FONCTION PROPRIOCEPTIVE.
La fonction proprioceptive c’est l’idée d’un lien entre la sensibilité profonde qui me dit dans
quelle position, quel est le mouvement d’une partie de mon corps et puis des systèmes
sensoriels qui reçoivent un flux et qui sont sensibles aux variations de ce flux.
Ces SYSTEMES SENSORIELS ARCHAIQUES comme on le voit, on les appelle archaïques
car ils fonctionnent très tôt dans le développement, ont un pouvoir séparateur faible, ce n’est
pas un système qui permet d’analyser des images. C’est un système qui perçoit globalement
un flux et qui est sensible aux variations temporelles, il permet de DETECTER DES
CHANGEMENTS et détecte aussi LES REGULARITES. C’est ce qui permet de former des
HABITUATIONS, on s’habitue à une même configuration sensori-motrice.
Cette habituation, c’est une première activité psychique on la rencontre dans toutes les
espèces animales.

La perception d’un flux entraîne chez l’individu une suite de réactions caractéristiques :
Si par exemple, il y a un flux auditif comme un ronronnement et que vous étiez en train de
vous endormir dans la pénombre et que d’un coup je fais un bruit sec, comme taper sur la
table. Vous aurez une première réaction dite d’ALERTE. C'est-à-dire que vous allez d’un seul
coup modifier votre état tonique que vous recrutez, c’est la première chose qui est perçue,
c’est le premier effet d’un flux sur un organisme, c’est d’entraîner une réaction d’alerte, donc
une mise en tension, une augmentation du tonus.
Le deuxième effet d’un flux c’est d’entraîner une réaction d’ORIENTATION, c'est-à-dire il y
a du bruit « ah, c’est où !? »… et vous avez une réaction d’orientation. Ce qui suppose que
vous avez une mise en forme du corps une posture qui va vous orienter en direction de la
source sonore ou bien vous éloigner de cette source sonore.
La troisième réaction, vous vous dites, est-ce que c’est près ou est-ce que c’est loin ? Vous
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allez EVALUER LA DISTANCE. Et le premier traitement de la distance, c’est « est-ce que


c’est dans mon espace de préhension, ou est-ce que c’est en dehors de mon espace de
préhension ? ».
Dernière réaction, c’est l’aspect de CONSOMMATION ou d’EFFECTION. Vous avez
entendu ce bruit et pour finir vous vous dites « ah c’est rien c’est X qui fait son cirque c’est
rien ça va passer ! »
D’une certaine manière vous avez construit une réaction intelligente sur la base de cette
stimulation.
Répétition et co-modalités sensorielles nécessaires.

Quels sont les flux auxquels notre organisme est soumis ?

D’abord :
LE FLUX GRAVITAIRE : les forces de la pesanteur. Notre organisme est soumis à ces
forces. Ce flux gravitaire influence notre architecture. Notre organisme est construit (nos os,
nos muscles sont construits) pour lutter contre cette force de gravité. Ce flux gravitaire est
perçu spécifiquement par le système vestibulaire (de l’oreille interne) et ce système est
sensible aux accélérations qui sont produites par les mouvements.
Ce dont il faut se rendre compte, c’est que notre corps (la masse corporelle) sent les forces, il
est étiré, il est écrasé par ces forces et c’est une autre façon de sentir le flux gravitaire ce
qu’on appelle « le sac », la masse corporelle.
Ce flux permet de nous orienter. Si le tonus et la musculature ne sont pas suffisants, nous
sommes écrasés par la force de la pesanteur. L’enveloppe vestibulaire donne un axe au bébé.
Dans le cas de calcification de l’oreille interne, il y a surdité et perte du flux gravitaire. Quand
on met une personne avec ces troubles dans l’eau, elle perd tous ces repères car elle n’a plus
d’informations provenant de sa masse corporelle.

LES FLUX TACTILES : ils concernent toute la surface du corps. L’enveloppe corporelle est
pourvue de capteurs de densité différentes (densité des capteurs de l’épaule est différente de
celle de la pulpe des doigts) et de propriétés différentes (muqueuses, peau glabre…)
Ce flux est créé non seulement par des contacts avec une surface solide, mais aussi par des
fluides, ou bien des gaz en mouvement, un courant d’air, l’eau de la piscine, stimulent sur le
plan tactile l’enveloppe corporelle. Cette stimulation permet de situer le corps dans l’espace,
d’en connaître ses limites. Ce que l’on constate c’est que chez le petit ou chez la personne qui
a des difficultés de représentation, la réaction à un flux tactile entraîne une mobilisation
tonique globale qui a une forte, très forte composante émotionnelle. C’est un système
archaïque extrêmement important.
Il existe de type de traitement des signaux tactiles :
- un traitement archaïque : il traite les aspects qualitatifs des stimulations : température
et texture (agréable / désagréable – chaud / froid…). C’est le système spino-
thalamique qui est en jeu. La transmission est lente, par des fibres de petits diamètres
dont la projection au niveau cérébral est sous-corticale et bilatérale.
- Un traitement plus récent : il traite les aspects quantitatifs et spatiaux. Là c’est le
système lemniscal qui est en jeu. La transmission est plus rapide. La projection est
controlatérale et organisée de manière somatotopique. Ce traitement est peu présent au
début du développement mais prend de plus en plus de place.
Le système archaïque entraîne des réactions au niveau du tonus. Le système récent, lui, sur le
fond tonique créé par le système archaïque, permet d’ajuster les mouvements.

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La défense tactile est une réaction qui privilégie le système archaïque au détriment du système
récent. Il n’y a pas de réaction qui sont spatialement orientées mais seulement des réactions de
retrait ou de rire. On parle alors de trouble de l’intégration sensorielle dans le système tactile.

LES FLUX OLFACTIFS : ils sont étudiés depuis peu chez le nouveau-né. On sait qu’ils
organisent la recherche de nourriture. Ils sont liés aussi à la satisfaction orale et associés à ces
aspects gustatifs. Le flux va prendre une dimension hédonique, une dimension de plaisir en
lien étroit avec une mobilisation de tout le corps. On sait que le petit peut discriminer les
odeurs du sein, de l’aisselle, du cou de sa mère. L’espace olfactif est lié à l’alimentaire mais il
a aussi un rôle contenant. Il pourrait être un élément régulateur du stress chez le bébé.
Des études montrent que 40 % des personnes qui ont perdu l’odorat sont dépressives.

LES FLUX AUDITIFS : on est déjà dans ce que l’on appelle des télérécepteurs, des
récepteurs plutôt à distance, qui sont centrés essentiellement sur la tête. Le flux auditif est
constitué par l’ensemble des sons ambiants y compris le bruit de la ventilation, du
microphone, de votre voisinage, de votre cœur, de votre sang qui circule que vous entendez.
Lorsqu’une source sonore est présente dans ce milieu, elle constitue un point de référence.
« Je suis maintenant moi qui parle, un point de référence dans votre espace sonore, dans cet
espace sonore seulement. »
Ce qui est important c’est que ce flux est perçu quelle que soit l’orientation des capteurs. Que
vous tourniez le dos, ou que vous me regardiez, vous entendez ce que je dis. De ce fait ce
système auditif a une fonction d’alerte qui est extrêmement importante. Les fonctions
d’orientation sont déjà présentes à la naissance. A quelques heures de vie le bébé est capable
de s’orienter et à 5 mois d’évaluer les distances.
Quand on veut mettre une prothèse à un enfant sourd, il faut s’assurer de la présence des pré-
requis à l’analyse du signal sonore (c’est à dire des réactions d’alerte, d’orientation et
d’évaluation de la distance) car ceux-ci sont indispensables à l’établissement de la
communication verbale. Dans un premier temps, il est important d’utiliser ses prothèses pour
ces pré-requis puis ultérieurement pour stimuler l’aspect communicatif.

LES FLUX VISUELS ils sont constitués par l’ensemble des signaux qui émanent de
l’environnement éclairé. Les déplacements des yeux sur l’environnement créent un flux de
même que les mobiles dans l’espace créent un flux. Donc ce flux est dépendant non seulement
de l’environnement mais aussi du fait qu’on ouvre et bouge les yeux.
Les flux visuels sont perçus principalement par le système visuel périphérique (la rétine
périphérique), qui est un système qui n’est pas très fin dans sa discrimination, mais perçoit
très bien les changements. Ces flux périphériques vont jouer un rôle essentiel dans la
régulation de la posture, la régulation tonico-posturale, les mises en forme et l’orientation du
corps. Ces flux visuels nous permettent de comprendre notre corps comme un mobile dans
l’espace, comme un véhicule.
La fonction périphérique, qui influence la régulation tonique et la mise en forme du corps, est
particulièrement investie lors de l’acquisition de nouvelles postures ou de nouvelles habiletés
motrices, et ce à tous les âges de la vie.

La vision focale est assurée par la fovéa. La fovéa est une partie de la rétine qui constitue le
centre de la vision nette où l’acuité visuelle est maximale. Son pouvoir séparateur est élevé et
lui confère la fonction d’analyser les images, de discriminer la brillance, les contours, les
formes et les couleurs. Son utilisation suppose la capacité d’accomodation qui règle la netteté

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et qui permet au réflexe de fixation de s’exercer.(comparaison avec le diaphragme d’un


appareil photo)

La coordination de ces deux fonctions :


Au début, le bébé réagit à une maximisation de l’excitation. La vision s’exerce sur les
frontières, les contrastes. Il y a à ce moment là un maximum d’informations pour un minimum
de mouvement oculaire.
Quand vers 10 semaines le système périphérique, sensible au mouvement, est coordonné au
système central, cela donne accès à l’analyse d’image et permet de situer le corps dans
l’espace. Le bébé peut poursuivre lentement un objet, il est en capacité de diriger son regard
selon un projet d’exploration.
Si la fonction focale n’est pas reliée à la fonction périphérique ou si on n’a pas une forte
mémoire, il est difficile d’analyser une image.

Exploration d’un spectacle statique :


Chez l’adulte, il y a très peu de mouvements de tête pendant la lecture. Chez un
enfant de 10 ans, bon lecteur, il y a des mouvements de tête pendant la lecture. A l’âge de 5
ans, l’activité motrice est très importante au niveau de la tête.
Les gros caractères obligent un déplacement de la tête, ce qui facilite la compréhension du
texte. Il fait laisser les enfants I.M.C. bouger quand ils essaient de lire. Chez l’adulte quand le
texte devient difficile, on réutilise des schémas de l’enfance, on bouge la tête.
Pour que les fonctions d’exploration et d’analyse d’image soient possibles, il faut que
l’ensemble des régulations posturales soient en place.

Exploration d’un spectacle dynamique :


La poursuite lente est une fixation dynamique. Au départ, il y a synergie entre
mouvement de tête et mouvement des yeux, puis cela diminue (vers 10 à 12 semaines). Il est
important de libérer la motricité de la tête pour favoriser la poursuite lente. La poursuite lente
demande un appui sur les fonctions toniques et posturales.
Chez l’enfant IMC, il existe souvent un strabisme. Dans une posture asymétrique, il y a un œil
ou l’autre qui est dominant. Si l’enfant est vérouillé dans une posture, il n’y a pas de
changements de dominance, ce qui entraîne un strabisme.

La covariation entre les signaux permet de construire l’espace. (exemple : covariation entre
les signaux tactiles, vestibulaires et la sensibilité profonde permet de construire la verticale).

C’est à partir de 6 mois que l’enfant utilise les informations sensorielles pour affiner la
réponse motrice la plus adaptée (degré de contraction des muscles posturaux, leur timing…).

2) L’axe de développement :

André Bullinger a décrit un axe de développement au cours duquel les différents


espaces corporels se mettent en place (espace de la pesanteur, espace oral, espace du
buste, espace du torse, espace du corps) ; Ces espaces corporels s’emboitent à
travers la dynamique des expériences et des acquisitions de l’enfant.
Cet axe corporel est compris comme « un appui postural, mais aussi comme un
appui émotionnel et relationnel ». A chaque étape correspondent des acquisitions et

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des élaborations sur différents plans : postural, organisation de l’espace et


représentation du corps.

Voir tableau « axe de développement »

3) L’équilibre sensori-tonique :

Les interactions entre ETATS TONIQUES et DIMENSION EMOTIONNELLE


permettent de créer un EQUILIBRE SENSORI-TONIQUE. Cet équilibre sensori-tonique
construit la PLATE-FORME SENSORI-TONIQUE.
LA ¨PLACE DE L’EMOTION dans les premières constructions représentatives du bébé est
CRUCIALE. Elle assure le passage entre les SENSATIONS SUSCITEES PAR
L’ECHANGE et les REPRESENTATIONS ELABOREES PAR L’ACTIVITE PSYCHIQUE.

La répétition d’un geste suscite une émotion tant que les structures représentatives qui
suscitent ce geste dans une action ne sont pas en place. CES REPRESENTATIONS
AUTORISENT entre autre UNE ANTICIPATION QUI EST UN PUISSANT MOYEN DE
REGULATION EMOTIONNELLE.

Ce qui est essentiel, c’est d’élargir l’équilibre sensori-tonique, car c’est lui qui va permettre la
variété des conduites de l’enfant.

Voir « schéma surface d’équilibre sensori-tonique ».

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