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Psychomotricité cours n°2 - LACOMBE / 2ème partie 

 
BIROT / WALLET  

II / Les lois du développement psychomoteur   


GESELL :   

◊ ​1. Loi de maturation du système nerveux central ​: c’est la poussée développementale du 
cerveau et de l’ensemble du système nerveux qui va permettre et accompagner le 
développement psychomoteur. Cette maturation du Système Nerveux Central (​SNC​) est 
indispensable au développement psychomoteur pour GESELL et doit s’accompagner de 
rapport adaptés à l’environnement humains et aux objets. Le développement psychomoteur se 
fait au rythme de la maturation du SNC et en particulier dans les premiers âges de la vie avec 
les processus de myélinisation et de prolifération de connexions synaptiques, processus de 
différenciation de l’activité électrique du cerveau et la spécialisation du SNC en différents 
systèmes fonctionnels qui seront dédiés au langage, d’autres à la motricité etc… C’est un 
auteur de la fin du 19ème siècle - début 20ème siècle. Il est affecté par son courant du 
localisationnisme, c’est-à-dire qu’une aire du cerveau correspondrait à tel type de 
spécialisation (aire du langage, aire sensorielles, aires motrices… ). Aujourd’hui avec la 
neuro-imagerie mais aussi avec tous les travaux effectués depuis cette époque là, ont montré 
que le cerveau n’était pas organisé en grandes zones fonctionnelles mais plutôt organisé en 
réseaux de neurones en inter-connexions. De plus, cela explique que les grandes fonctions du 
cerveau n’étaient réparties en bloc à tel ou tel endroit du cerveau mais plutôt de façon 
beaucoup plus diffuses et plus complexe avec des activations simultanées ou consécutives de 
différents réseaux neuronaux pour permettre la réalisation des fonctions. En tout cas, pour 
GESELL, cette loi est la n°1. Il n’y pas de développement psychomoteur sans cette maturation 
de ce système nerveux. Les accidents de maturation du système nerveux central que l’on va 
observer, soit par des processus lésionnelles, soit par des altération du code génétique vont 
entraîner des troubles, des freinages brutaux voire des arrêts du développement 
psychomoteur. Si il n’y pas de maturation du SNC est bien il n’y a pas de développement 
psychomoteur. D’ailleurs, nous allons observer un certains nombres d’étapes du 
développement psychomoteur, en particulier dans les premiers mois de la vie qui sont des 
étapes associées au processus de maturation ; notamment aux processus de myélinisation des 
fibres nerveuses tout au long du SNC et SNP.   
◊ ​Exemple : o ​ n va observer sur un enfant la tenue du tronc, de la tête, celle du bassin, 
l’utilisation des jambes… Tout cela étant dépendant mais aussi le signe de la maturation 
du SNC qui a fonctionner de façon adapter. Si 6-8 mois, l’enfant ne tient pas sa tête, il 
faudra se poser des questions sur l’efficacité du SNC, la maturation du SNC et voir si il y 
a des problèmes qui viendrait troubler, attarder voire empêcher cette maturation du non 
maintien de la tête sans aide.   
◊ ​2. D
​ eux lois qui sont les ​lois de successions ​:   
* ​loi céphalo-caudale : ​le développement se fait dans le sens céphalo-caudale c’est-à 
dire de la tête vers la queue (sacrum), soit de haut en bas. C’est ce que l’on va observer pour 
l’organisation posturale mais aussi pour l’organisation de la motricité avec une motricité des 
mains et des bras qui est plus précoce que celle des pieds et des jambes. Cette loi a été 
confirmée par les expériences et par la neuro-imagerie.   
* loi proximo-distale : ​le développement se fait de la racine des membres vers la périphérie. Elle 
continue d’être enseignée et appliquée mais y a certains nombres de discussions entre les 
chercheurs pour valider cette loi. Il a été démontré qu’elle pouvait être discutable par les 
chercheurs AMIEL-TISON-GRENIER avec « la motricité libérée » ( ex : soulager le bébé de la 
pesanteur en le mettant assis sur la cuisse avec le bras le long de la colonne vertébrale et la main 
en forme de pince au niveau de la tête : grâce a cette méthode le bébé redevient compétent ). 
Cette « motricité libérée » montre qu’un enfant à une conduite de préhension volontaire c’est-à 
dire le contrôle de la main qui apparaît avant le contrôle du coude et de l’épaule. Au niveau 
cognitif, l’enfant arrive plus précocement à identifier sa main que son bras ou son coude.  

HENRI WALLON :  


◊ ​3. Loi de différenciation :​ le développement psychomoteur permet le passage d’une motricité 
diffuse et indifférenciée à une motricité de plus en plus coordonnée, fine et différenciée. 
◊ ​4. Loi de variabilité ​: le développement se fait toujours dans le sens d’un perfectionnement 
progressive des capacités du sujet mais celui ci passe par des phases qui ne sont pas 
uniformes et continues mais au contraire alterne progression, stagnation (ou période 
d’intégration) voire régression avant de reprendre une progression. Rythme auxquels se fait les 
apprentissages de façon non-linéaires.   
◊ ​5. Loi de complexification ​: le développement des grandes fonctions psychomotrices se fait 
toujours de la plus simple vers la plus complexe.   
◊ Exemple : ​c’est le cas de la préhension qui est d’abord digito-palmaire avant d'évoluer 
progressivement vers la pince pouce-index.  

Ces grandes lois du développement psychomoteur vont organiser l’organisation et la 


compréhension de toutes les théories concernant l’enfant et le développement psychomoteur 
de l’enfant  

III / Les grands axes du développement psychomoteur (0-3 ans)   


On va parler plus particulièrement de la période 0-3 ans parce ce que c’est là que l’on 
aura un focus très important sur le développement psychomoteur. En effet, dans cette période de 
la vie, le développement psychomoteur se développe le plus rapidement. On voit l’enfant passez 
d’une grande immaturité à la naissance et une capacité à se déplacer ( à marcher, à courir, à 
sauter.. ) possède une motricité fine et le langage. Au niveau cognitif, l’ensemble de ses 
connaissances commencent à s’élargir même si il y reste encore beaucoup dans son 
développement cognitif.   

Développement psychomoteur se fait sur l’ensemble de la vie : « Life span » 

Introduction   

On va s’intéresser au développement cérébrale de l’enfant de 0 à 3 ans.   

Le développement commence dès l’instant de la conception.   


À la naissance, le cerveau représente 25 % de la masse d’un cerveau adulte. Au moment 
de la naissance, c’est le tronc cérébrale qui est le plus développé. Pendant la première année, le 
cervelet va se développer le plus rapidement. Quand au cortex cérébral, il est déjà formé et 
différencié en plusieurs lobes qui vont se développer à des rythmes différents. A l’intérieur du 
cerveau, il y a une augmentation rapide du nombre des connexions cérébrales qui à déjà 
commencé lors du troisième trimestre de gestation et qui vont se poursuivre jusqu’à 4 ans. À la 
naissance, il a 100 milliards de neurones et qui constitue le cerveau adulte sont déjà formés 
mais sont encore en cours de développement.  
Ces neurones en cours de développement vont développer surtout les dendrites 
(récepteurs de l’information), les axones (émetteur de l’information), et les connections 
synaptiques comparé au corps cellulaire qui est déjà formés. De plus, chaque neurone peut créer 
entre 5000 et 100000 connexions synaptiques et seulement environ la moitié de ses neurones 
vivront à l’âge adulte.  
Ils vont être éliminés par le processus d’élagage synaptiques : stabilisation des connexions 
utilisées par les processus de stabilisation sélective et l’élimination des connexions non-utilisées 
par ces mêmes processus.   
Pour permettre à l’enfant de développer plutôt le maximum de connexions que le 
minimum, il faut qu'il soit plongé dans un milieu riche de stimulation. Ces stimulations doivent être 
adaptées dans leur pertinence, leur intensité, leur régularité mais que l’enfant est aussi des 
pauses, des moments d’intégrations pour qu’il puisse digérer l’ensemble de ces stimulations qui 
lui sont proposées. Si il y a trop de stimulation ou de façon inadaptés ou incohérentes, il n’y a pas 
d’intégration possible. Au contraire il peut y avoir des phénomènes d’enfermement, de repli sur 
soi…  
Avec le développement des connexions synaptiques, nous remarquons la poursuite de la 
myélinisation des différentes voies nerveuses qui a déjà commencée in utero pour certaines. 
Cette dernière permet une meilleure conduction, connexion plus rapide de l’influx nerveux. De 
plus, elle va se poursuivre jusqu’au début de l’âge adulte pour certaines voies nerveuses.   
Exemple : ​pour les voies tactiles, la myélinisation est déjà présente à la naissance alors 
que les voies visuelles, elle se terminera vers les 5 mois. Si l’on s’intéresse au centre de l’attention 
et de la mémoire, ils seront myélinisé qu’au début de l’âge adulte. Les effets de celle-ci peuvent 
être observés par la diminution des réflexes archaïques qui s'observe à la naissance.   

A cet âge la de la vie, le cerveau et son organisation fait preuve d’une grande plasticité et 
permettre une grande capacité d’adaptation éventuellement à divers accidents ou autre qui 
devraient arriver a ce moment la. C’est a cet âge de la vie, qu’il y a la plus grande plasticité.   

​1 / La sensorialité   

Les compétences sensorielles de l’enfant et l’adulte en générale sont :   

◊ ​Le toucher : la somesthésie​ ​: cela représente à la fois, le tact et les différentes sensibilités 
de la peau qui sont la température, la texture, la douleur, la pression. C’est une perception, à la 
fois centrifuge et centripète. En même temps, je perçoit ce qui me touche et je perçoit 
également la surface qui touchée. La perception est une perception de gradient et de 
contraste. Cette perception est très soumise à l’environnement de notre planète. C’est une 
modalité sensorielle qui est en place dès le troisième trimestre de la grossesse de la vie intra 
utérine. Il va très vite augmenter à la naissance avec l’expérience de la naissance qui montre le 
passage d’un milieu intra-utérin où la perception tactile est toujours la même avec une 
température constante à un passage extérieur avec l’apparition de la pression, la différence de 
température, la gravité… De plus, passer ce choc de la naissance, cela va être une voie 
d’entrée privilégié pour découvrir le monde qui l’entoure ou pour entrer en communication.  
◊ ​La proprioception ​: ​elle comprend la perception vestibulaire (équilibre), repérer la position de 
la tête par rapport à la verticale, position relative des différents membres dans l’espace et en 
même temps perception du mouvement. C’est une sensibilité qui est complexe et qui est 
absolument fondamentale. Cette sensibilité va être active dés avant la naissance. Entre autre, 
c’est elle qui va permettre à l’enfant de percevoir les déplacements de sa mère. Mais une fois la 
naissance, c’est ce qui va lui permettre de percevoir ses propres mouvements, ses 
déplacements… Les capteurs de cette sensibilité se trouvent dans les articulations, dans le 
vestibule (oreille interne), dans la peau avec des capteurs sensible la pression (notamment à la 
plante des pieds). C’est un système, déjà mature et qui va très largement se développer très 
rapidement grâce aux flux gravitationnels, à toutes les manipulations que l’on fait au bébé 
(portage, déplacements….).   
◊ ​La sensibilité vibratoire​ :​ ​elle est déjà présente in utero. Les capteurs de cette sensibilité se 
trouve dans l’oreille interne mais aussi dans l’ensemble du système osseux. Ceux sont des 
informations transmissent par le système osseux jusqu’à l’oreille interne. Cette perception qui 
est couplé avec la perception auditive. Elle est aussi couplé avec la proprioception car elles 
sont traitées, toutes les deux, au niveau de l’oreille interne. C’est une modalité perceptive qui 
peut servir de suppléance pour des personnes qui ont des troubles auditifs important, voire une 
surdité importante. Cela fonctionne avec la transmission de la vibration au niveau des prothèses 
auditives jusqu’au niveau de l’oreille interne.   
◊ ​Exemple : ​la maman est enceinte, au dernier trimestre de la vie intra-utérine, et le papa 
arrive et parle. Le bébé réagit. Le bébé réagit grâce au liquide amniotique va filtrer les sons 
aiguës mais va laissez passer les sons graves (voix masculine) et ce qui va donc faire réagir le 
bébé.  

Ces 3 sensibilités (toucher, proprioception et sensibilité vibratoire) font parties des 3 


grandes modalités sensorielles fondamentales qui sont la plupart du temps préservé dans 
les handicaps lourds, le poly-handicap. ​On va pouvoir les utiliser pour pouvoir communiquer 
non-verbalement depuis les petits jusqu’aux personnes âgées.   

◊ ​L’audition​ :​ ​elle est efficace dés la naissance. Elle commence dans le troisième trimestre in 
utero. Cette sensibilité va permettre de créer une discrimination privilégié de la voix humaine et  
en particulier avec la prosodie ( mélodie de la voix : ensemble des fluctuations ). Cette 
discrimination de la voix humaine et notamment avec la voix maternelle et la langue maternelle, 
peut être observé dés les tous premiers jours de la vie avec des réponses sélectives du bébé 
(augmentation de l’éveil, plus en relation en attendant la voix et la langue maternelle de sa 
mère). Du coup, l’audition va permettre des accordages entre le bébé et de certains de ses 
mouvements avec la personne qui s’en occupe. Cette dernière va favoriser la création de liens 
d’attachements du bébé vers la maman mais aussi de la maman vers le bébé qui sont 
extrêmement important. Ainsi, nous pouvons observer que l’audition à une incidence sur les 
mouvements corporelles du bébé pour lui permettre ces accordages.   
◊ ​Le goût​ :​ ​il est en place in utero (fin de grossesse) et aime être associé avec l’odorat. Dès la 
naissance, c’est une modalité sensorielle qui est efficace. Le bébé va marquer des préférences 
gustatives pour la saveur sucré mais aussi pour la saveur des aliments que la mère a 
consommé pendant la grossesse. La modalité sensoriel du goût comprend le sucré, le salé, 
l’acidité, l’amertume. On voit souvent cette distinction avec les mimiques sur le visage du bébé. 
D’autre part, le dégoût et le goût se met en place, par le biais de la gustation. Cette mise en 
place est très utile et intéressante pour la personne qui s’en occupe afin de trouver ce que le 
bébé aime ou pas. La gustation est une modalité sensorielle qui va moduler les comportements 
alimentaires du bébé. Ainsi en fonction des comportements alimentaires du bébé (il mange bien 
ou presque pas), le lien d’attachement entre le bébé et la maman va entrer en jeu, soit de 
manière positive (favoriser), soit de manière négative (défavorisés).  
◊ ​L’odorat / l’olfaction​ :​ ​dés la naissance, elle est en place et va fonctionner en couplage avec 
la gustation. Elle va permettre l’ouverture et la fermeture de la bouche en fonction de l’odeur 
de l’aliment. Cette olfaction va permettre, dans les quelque jours suivant la naissance, une 
discrimination fine de la reconnaissance de l’odeur de la mère par rapport à une autre femme. 
Ce couplage olfactif va permettre la reconnaissance du bébé par la mère et de la mère par le 
bebe. Tout cela va favoriser et renforcer ce lien d’attachement.   
◊ L​a vision​ :​    
- ​vision périphérique :​ ​la première a être mis en place. Elle permet la perception de la 
forme, du mouvement, du contraste, des couleurs vives. Elle est déjà fonctionnelle à la naissance. 
Elle est plutôt fonctionnelle dans les cas de handicap et assez bien préservée.  
- ​vision focale ​: ​à la naissance, elle est immature. Elle permet de voir les détails. Elle ne 
fonctionne bien qu'à une distance de 30 cm qui est la distance entre le visage de l’adulte et le 
bébé quand il est tenu dans les bras. Au delà et en dessous, il ne voit rien. Il n’y a pas 
d’accommodation, c’est à dire du passage de 0 à + ∞ se fera progressivement dans les 4 
premiers mois de l’enfant. De plus, l’enfant va être en capacité de moduler la durée et 
l’intensité de la perception en fermant ou en ouvrant ou éventuellement en détournant le 
regard. Cela va créer ou contrarier l’intégration et la création des liens d’attachements.   
Toutes ses modalités sensorielles sont liés car nous sommes plongés dans un monde qui 
est multi-sensoriel et nous permettre de​ ​moduler toutes ces modalités sensorielles.  

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