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Cours n°5 : Douleur et psychomotricité

I) Traitement médicamenteux

En fonction des types de douleurs, les traitements qu’ils soient médicamenteux ou non seront
différents. La nociception est un synonyme de douleur. La perception de la douleur, sa modulation,
son traitement nécessite un système nerveux intègre, depuis les récepteurs jusqu’au cortex qui va
traiter le message douloureux et le moduler.

Il y a différents types d’antalgiques que l’on appelle périphérique (paracétamol, AINS) et des
composés opioïdes (faible, moyen, fort).

Tout ce qui est traitement antalgique de type paracétamol ou AINS sont inefficace sur la douleur
neuropathique (= neurogène) car elle concerne une lésion ou une atteinte du système nerveux. On
s’est rendu compte que certains psychotropes (antidépresseurs, anti épileptiques…) sont tout à fait
indiqués pour traiter la douleur neuropathique.

Pour les douleurs psychogènes la prise en charge sera psychiatrique ou psychologique.

L’OMS a donné quelques recommandations :


- Privilégier la voie orale
- Prescrire à horaire fixe (pour éviter l’addiction)
- Respecter les trois paliers de l’OMS
- Posologie individuelle (adapter à chaque personne car la douleur est complexe et subjective)

Les paliers de l’OMS :

- Niveau 1 : quand on a mal quelque part on prend du paracétamol. La douleur du seuil thérapeutique
est de 3/10 sur l’échelle d’évaluation.
- Niveau 2 : si la douleur persiste on ouvre la porte aux dérivés morphiniques dit modérés, les
opioïdes (tramadol). Pour cela, il faut aller voir le médecin.
- Niveau 3 : si la douleur devient plus intense et persiste, que sur l’échelle d’évaluation de la douleur
elle est > 6 là se sont des traitements avec des dérivés morphinique dit forts.

Les paliers de l’OMS sont à relativiser car pour des douleurs extrêmement fortes et denses le
médecin n’hésitera pas à passer directement au niveau 2 ou 3.
Les effets indésirables de la morphine : constipation 95%, vomissement 30%, somnolence (mauvais
rêves…). Donc l’indication peut être revue. Les surdosages de la morphine peuvent aller jusqu’aux
hallucinations, détresses respiratoires… Il existe un antidote quand il y a un surdosage de la
morphine : le narcan.

Avant de prescrire, le corps médical évalue si c’est le bon antalgique pour le bon niveau OMS, la
bonne posologie, que les intervalles soient adéquats entre les prises et qu’il y a, les bons traitements
adjuvants. Naturellement, à cela s’ajoute une bonne prise en charge relationnelle.

Les antidépresseurs tricycliques, certains neuroleptiques, les anti-épileptiques, les anti-


parkingsonniens et les anti-migraineux ont des effets sur les douleurs neuropathiques. Les
chercheurs s’en sont rendu compte grâce à des patients qui avaient une dépression sévère et dont le
traitement aux antidépresseurs de niveau 3 permettait de diminuer leurs douleurs chroniques.

Traitement adjuvant : coricides, antispasmodiques, myorelaxant. Toute une série de traitements


pluriels qui vont venir se greffer sur le traitement antalgiques. Il y aussi des traitements locaux pour
des soins ou des chirurgies invasives : EMLA 5%.

Le MEOPA peut être intéressant pour les personnes handicapées présentant des troubles
psychiatriques. C’est un mélange d’oxygène et de protoxyde d’azote. C’est un gaz incolore et
inodore, employé uniquement en service hospitalier avec une formation au préalable. Les effets
cliniques sont la sédation consciente, la modification des perceptions sensorielles, une analgésie
modérée… La contre-indication est l’altération profonde de la conscience. Le MEOPA est
également utilisé chez les personnes âgées et pour certaines interventions (dents…)

II) Traitement non médicamenteux

Les traitements médicamenteux vont être de très bons adjuvants à ses traitements non
médicamenteux. L’idée c’est quand même de ne pas trop donner de traitement médicamenteux chez
la personne douloureuse chronique, quitte à les augmenter au fur et à mesure car ce n’est jamais très
bon. Il y a un risque de surdosage et d’inefficacité.

La notion de corps est un concept difficile à manier mais elle est tellement centrale en
psychomotricité que c’est intéressant de la reconsidérer. La plupart des douleurs, des plaintes du
patient passent par le corps. Le corps est témoin à la fois de l’être au monde (comme le disent les
phénoménologues) mais la douleur passe également par le corps. C’est d’abord dans la chair que la
souffrance / la douleur se ressent. Les traitements non médicamenteux de la douleur vont passer par
le corps. Toutes médiations corporelles induisent le corps.

Douleur et psychiatrie

On a déjà un peu parlé de ce défaut de sensibilisation à la douleur chez les patients psychotiques. Il
n’y a pas d’évaluation spécifique de la douleur en Santé Mentale car c’est très compliqué d’évaluer
l’intensité de la douleur chez un patient psychiatrique ou psychotique.

Les patients psychiatriques ont un système endogène d’inhibition normal. Une personne bien
portante arrive à éviter une lésion suite à une stimulation agressive persistante : il est sensible à la
douleur (phénomène adaptatif).

C’est ce système de sensibilisation qui est défaillant chez le patient psychotique par exemple. Il a
des difficultés à évaluer sa douleur mais aussi à la formuler. Les patients psychotiques ressentent
bien la douleur mais ne réagissent pas, ne l’expriment pas. L’expression de cette douleur se fait dans
un langage, des comportements. Cette lecture corporelle nous permettra en tant que
psychomotricien, de contribuer à la prise en charge d’une douleur aiguë ou chronique chez le
patient.

L'écoute attentive de propos délirants inhabituels du patient, la survenue inopinée de changements


d'habitudes devraient faire évoquer systématiquement une atteinte somatique douloureuse. C’est
important d’avoir cette lecture corporelle et repérée quand elle n'est pas comme d’habitude.

Exemple : chez les TSA et les personnes en situation de handicap, s’ils ont un comportement
inhabituel ça peut éventuellement nous faire penser à une douleur aiguë qu’il faudra prendre en
compte. Les parents savent très bien faire ce travail, savoir quand leur enfant à quelque chose qui
n’est pas comme d’habitude.

Les traitements non médicamenteux de la douleur se développent de plus en plus en


complémentarité ou indépendamment des traitements médicamenteux.

Quatre types de prises en charge non médicamenteuse de la douleur :

- Méthode physique
- Approches psychothérapiques et à médiation corporelle
- Méthodes comportementales
- Autres méthodes

On voit que la place du symptôme et la manière dont on considère le symptôme orientera notre prise
en charge. C’est une question fondamentale qu’on aura toujours à prendre en compte, savoir dans
quel champ de la psychomotricité on va travailler : la prévention, la stimulation, l’éducation
psychomotrice, la rééducation, la réadaptation, la prise en charge thérapeutique.
Dans la prise en charge de la douleur, la pluridisciplinarité est conseillée pour ne pas se retrouver
seul avec des personnes douloureuses chroniques car c’est toujours difficile.

Méthode physiques :

- Kinésithérapie : ils travaillent essentiellement sur un reconditionnement physique afin de casser


le cercle vicieux « douleur - inactivité - amyotrophie (baisse du volume musculaire) - douleur ».
Le principe de base du kinésithérapeute c’est de travailler sous le seuil de la douleur, car ce n’est
pas très productif de jouer avec ce seuil. Le patient qui suivra une prise en charge en
kinésithérapie pourra, au fil des séances, élever son seuil de perception de la douleur, ce qui est
une bonne chose.

- Ergothérapie / positionnement antalgique : ils amènent du matériel adapté qui peuvent


concerner les positionnements antalgiques du patient. Ça recouvre aussi une certaine partie de
notre pratique mais nous on sera davantage centrée sur l’investissement du corps. Notamment
autour de la régulation du tonus, de l’organisation spatio-temporelle et de l’IC en relation avec le
schéma corporel.

- Stimulations thermiques :
Le froid : le principe du froid c’est la vasoconstriction, on observe une diminution de la conduction
nerveuse pour permettre à la personne d’avoir moins mal. Les indications sont : les douleurs
musculaires, douleurs dentaires, arthrose, céphalées, lombalgies chroniques. Les contre-indications
sont des troubles sensitifs importants. En effet, il faut que la personne ait une sensorialité pas trop
déficiente, il faut qu’elle puisse bénéficier des sensations que propose le froid ou le chaud. C’est
aussi contre-indiqué chez les personnes qui ont des troubles circulatoires, chez le nouveau-né, chez
les patients cardiaques et sur les lésions cutanées car ça ne peut que faire flamber la lésion. Le temps
d’application doit être inférieur à 10 mn (en continu) et 30 mn en discontinu.
Le chaud : le principe actif c’est la vasodilatation avec l’augmentation de la conduction nerveuse.
Les indications sont : les douleurs musculaires, l’ankylose matinale, les douleurs dentaires, les
démangeaisons, les lombalgies chroniques. Les contre-indications sont les saignements, les
œdèmes.

- Toucher / balnéothérapie / exercice physique : il est différent du massage du kinésithérapeute


car c’est son domaine. Dans notre décret le massage ne nous concerne pas. C’est la raison pour
laquelle il faut savoir qu’elle type de massage proposer en tant que psychomotricien. Les bienfaits
du toucher sont le relâchement des tensions musculaires, l’action antalgique avec libération
d’endorphines, l’action anxiolytique avec délocalisation de l’attention (la détente musculaire du
corps provoque une diminution de l’anxiété), action « enveloppante » sécurisante. La contre-
indication est la phlébite.

Le toucher permet la prise de conscience du corps, la reconnaissance du corps, « l’existence de mon


corps » (selon De AJURIAGUERRA), l’organisation du schéma corporel et le travail sur l’IC. Il
permet au patient de se sentir reconnu et de reconnaître sa douleur. Le toucher massage relaxant du
visage et du cuir chevelu est intéressant notamment pour les migraineux.

Le toucher thérapeutique

Le toucher est-il thérapeutique ? Avant de parler de thérapeutique, parlons du toucher.

Les 4 T (en référence au toucher)


Le Tact, le Tactile, le Toucher, le Thérapeutique (quand l’indication se pose)

1. Le tact
Le tact est différencié du toucher dans la mesure où il y est associé dans le langage commun. Au
sens propre c’est l’action de toucher, d’attouchements. Il peut prendre plusieurs sens, l’action de
toucher de caresses (à l’érotisme). Au sens figuré le tact peut désigner l’influence, la délicatesse,
lorsque quelqu'un parle avec tact.

2. Le tactile
Il se rapporte au toucher, il est perçu par le toucher, les organes des sens. Il y a une notion
d’induction tactile. Le tactile se rapproche dans notre pratique à l’induction tactile.

3. Le toucher
Les 3 (tact, tactile, toucher) sont utilisés de manière très aléatoires, ils sont liés. On les divise pour
en désigner leurs subtilités, rapprochements et différences.
Le toucher est l’un des 5 sens, le seul qui est réflexif (toucher c’est forcément être touché).
Dans le développement du sujet, c’est le premier sens à se mettre en place et le dernier à disparaître.
Dans l’ontogenèse, la construction, l’élaboration de l’ectoderme renvoie à l’enveloppe corporelle :
la peau. La peau est une délimitation d’une frontière entre le dedans et le dehors. C’est le premier
espace de différenciation.
Questions de la peau : son niveau d’organisation sensorielle, et les qualités de la peau liées aux
récepteurs tactiles qui fonctionnent avec des notions de plaisir, déplaisir… renvoie à la notion
d’hypotonie et d’hypertonie du bébé.
Les douleurs neuropathiques comme l'allodynie.

Importance du toucher :
Fondamental, in utero la maman se touche le ventre.
Un bébé qui n’est pas touché est un bébé non viable, le toucher est vital pour sa vie. C’est un
des supports des liens d’attachement BOWLBY.
La façon dont on a été touché va contribuer à l’investissement de soi, la façon de s’aimer ou pas, la
manière de prendre soin de soi.

Parallèle néoténie et vieillesse: le toucher va avoir des effets potentiellement bénéfiques et


structurants chez une personne, que ce soit le bébé qui est néoténique (si on ne le touche pas, il ne
vit pas). Pour les personnes âgées dépendantes, le toucher est très important c’est le dernier sens à
disparaître, cela peut aboutir à une disparition plus précoce.

Les différents sens du toucher


Généralement le toucher implique la bienveillance, voire la guérison mais il peut également
impliquer l’agressivité. Toucher quelqu’un, c'est-à- dire le heurter, le blesser même sans avoir une
intention agressive.
On peut toucher en voulant être bienveillant et finalement être malveillant. Mais cela peut arriver à
notre insu. Il faut toujours se demander pourquoi toucher et ce que cela va soulever chez la
personne, comment cela va être pris.

A RETENIR
Il faut toujours se poser la question de savoir ce que l’on touche lorsque l’on touche quelqu’un. Par
exemple, ce que l’on va toucher chez un patient, ce n’est pas seulement une partie du corps, de
l’organisme, un morceau de chair. Savez-vous ce que vous touchez lorsque vous touchez un patient
et préalablement pourquoi avons-nous ce projet de toucher le patient ? Est-ce que le patient est
demandeur ? Quel sens ce toucher a pour nous et si cela a du sens pour nous alors il peut y en avoir
pour le patient.

La thérapeutique.
La thérapeutique c’est « prendre soin de ».

Le toucher thérapeutique.

Le Toucher Thérapeutique est une technique alternative, créée aux Etats-Unis en 1972 par Dora van
Gelder Kunz, occultiste et guérisseuse intuitive.

Les médiations corporelles thérapeutiques


• Médiatiser c'est « mettre entre » : ce que décrit WINNICOTT, c’est un espace transitionnel.
• Toucher demeure particulier, car que met-on entre ? (cf Réflexivité du toucher )
• Besoin d'être élaboré‚ peut faire l'objet d'une recherche
• Toucher dans le soin du douloureux chronique : quelle distance entre l'objectif d'une restauration
narcissique et le risque de réémergence de la violence traumatique.

- Neurostimulation transcutanée TENS : stimulation d’un nerf périphérique à l’aide d’un courant
de faible intensité appliqué par l'intermédiaire d'électrodes transcutanées placées sur le trajet du
nerf. Les effets sont la libération d’endorphines et l’inversion du message douloureux transmis
par le nerf en agissant. Le TENS a pour contre-indication : des allergies aux électrodes, et
allodynies.

L’allodynie est une caractéristique de la douleur neuropathique. C’est une douleur déclenchée par
une stimulation normalement non douloureuse. Par exemple, le simple fait de passer la main sur le
corps, de mettre une couverture, déclenche une douleur chez ces patients souffrant de douleurs
neuropathiques.

- Approches Psychothérapiques et à Médiation corporelle :


- Psychomotricité
- Relaxation : psychothérapie utilisant le relâchement conscient et la maîtrise du tonus musculaire.
Plusieurs types de relaxation : contraction / décontraction des muscles - Hypnose / EMDR
- Sophrologie
- Psychothérapie à médiation corporelle

La relaxation.
Il y a plusieurs types de relaxations.
En ce qui nous concerne il y a plusieurs finalités comme
- la gestion du stress. Le stress est un facteur aggravant de la douleur avec le fameux cercle vicieux
« douleur - tension - stress »
- retrouver des sensations de bien être lié à la détente qui s’oppose à la douleur et la tension

Douleur chronique et relaxation : principes et processus thérapeutique Entre autres, chez les patients
douloureux chroniques nous verrons des troubles conjoints car les deux sont intimement liés de
l’image du corps et de l’organisation temporo-spatiale.
Les mécanismes thérapeutiques de la relaxation vont s’organiser autour de ce que l’on appelle une
régression narcissique à des stades antérieurs de développement où le patient va retrouver des
sensations qui vont faire l’objet de réactualisations qui pourront mettre le côté désagréable, voire
l’intensité de la douleur un peu plus à distance. La
relaxation a pour objectif un retour à son corps et accueil des sensations et reformulations de celles-
ci dans un cadre initié par le relaxateur.
Il existe plusieurs techniques de relaxation.
Saint Par disait « avoir des sensations et en parler. » : c’est un peu le terme générique que l’on peut
appliquer à la relaxation. C'est-à- dire avoir des sensations, les accueillir et aussi les amener à la
conscience sous forme de perceptions puis de représentations que nous allons pouvoir reprendre
pendant le moment de la reprise.
C’est un peu le principe général de la relaxation qui sont principalement des relaxations passives.

A RETENIR
Chez le patient douloureux le processus thérapeutique s’organise autour d’une régression
thérapeutique, en général c’est l’image du corps qui est plus unifiée. Ce sont des éléments très
importants lorsqu’on parle d’imaginaire : ils permettent la redécouverte, la régression narcissique, le
retour au cœur avec accueil des sensations dans un cadre précis.
En groupe cela est très intéressant aussi suivant l’indication que l’on peut fournir chacun des
patients douloureux chronique peut verbaliser ses ressentis cela peut donner lieu à une dynamique
groupale tout à fait intéressante qui aura des effets thérapeutiques. La relaxation est un des aspects
du soin. Elle permet une intériorisation des organisateurs par le patient.
Le patient va lui-même réinjecter, re-interioriser les éléments organisateurs de son corps, et de son
corps en relation.
La relaxation permet la ré-appropriation du corps par l’intermédiaire d’allers-retours entre la
sensation, la perception et les représentations.
Tout cela fait partie du jeu de la relaxation, de pouvoir passer de l’un à l’autre, de revenir en arrière.

Effets de la relaxation sur le SDC (= Syndrome Douleur Chronique) :


- ré-afferentation en influx perceptifs individuels du système nerveux envahi par la douleur. Un
autre venu du corps qui vont permettre une libération d’endorphine et reafference d’influx
habituels
- Diminution de la sensation douloureuse par activation des systèmes inhibiteurs périphériques et
centraux
- Action sur les 4 composants de la douleur, notamment le chant émotionnel, l’affectivité et
cognitive.
- Restauration du seuil de perception de la douleur à un niveau plus élevé, niveau que le SDC fait
diminuer par la mise en jeu des systèmes de sensibilisations qui ont été impactés par l’intensité et
le vécu de la douleur.
- Réduction de la consommation d’antalgique : les TTT non-médicamenteux vont induire la
diminution de la consommation d’antalgique. Lorsqu’on demande au patient quelles sont ses
attentes, le patient vient souvent avec la demande de réduction de la prise de médicaments.
- Sentiment de restauration narcissique lié à un renforcement de la stabilité et de la solidité de
l’image du corps (revalorisation de l’IC), par des actions de coping (= faire face à la douleur) et
sentiment de mieux vivre avec sa douleur (elle ne se guérit pas).
Quels sont les mécanismes impliqués dans la relaxation thérapeutique ? La relation thérapeutique
fait partie de ces mécanismes de relaxation. La neuroplasticité : ré-afférentation ; re-dynamisme des
systèmes de sensibilisations. Les neurones miroirs impliqués dans l’empathie, impliqués dans
l’imitation (l’observateur voit le geste se dérouler, la représentation de ce geste…). Les phénomènes
d’imitation sont très liés aux représentations émotionnelles, affectives et qui vont être impliqués
dans des processus d’empathie qui constituent l’une de nos qualités.
Donc neuroplasticité, neurones miroirs qui vont permettre en partie, de ressentir l’intention, les
affects qui appartiennent à l’autre, d’acquérir une représentation de ce que fait l’autre, tout en
évitant tout ce qui peut être de l’ordre de la confusion.

L’hypnose.
L’hypnose est une autre technique d’approche qui a à voir avec la relaxation. C’est un état naturel
de veille paradoxale pendant lequel le patient pourra être particulièrement accessible aux
suggestions que nous allons pouvoir lui conférer. L’hypnothérapeute n’est pas dans des relations de
pouvoir ou de manipulation, c’est le patient qui est acteur.
L’hypnose utilise la défocalisation, c’est la mise à distance du réel. La défocalisation est très
intéressante pour prendre en compte la douleur.

Exemple : lorsqu’on conduit, et que nous arrivons à destination sans être capable de se souvenir du
trajet effectué, car les gestes étaient automatisés, nous étions présent mais pas totalement à ce que
nous faisions.

L’hypnose est très efficace dans la prise en charge de la douleur chez l’enfant (pour éviter des
anesthésies) : point sur lequel nous reviendrons à un autre moment.

On propose au patient d’utiliser ses propres ressources pour amener une modification de la
perception douloureuse. L’idée étant que le patient puisse, par des techniques d’hypnose proposée
par le soignant, pouvoir avoir une certaine autonomie par rapport au soignant.
L’objectif de l’hypnose en termes de prise en charge de la douleur chronique c’est d’amener le
patient à s’auto-hypnotiser. C’est-à-dire faire le travail tout seul. Comme la relaxation, l’hypnose
aura une action sur des composantes émotionnelles, sensori-discriminatives de la douleur par mise
en jeu des contrôles inhibiteurs diffus de la nociception et des voies endorphiniques.
Elle a une action sur les composantes émotionnelles sensori-discriminatives.

L’EMDR = eye mouvement désensibilisation and reproccessing.


Il existe plusieurs formations universitaires très sérieuses pour se former à l’EMDR notamment
celle de Toulouse. C’est Francine SHAPIRO en 1987 qui découvre de façon totalement empirique
l’EMDR. Elle s’est rendue compte qu’il y avait une focalisation de ses patients sur certains éléments
qui mettaient en jeu la sensorialité. Elle a créé l’EMDR qui est une stimulation sensorielle à base de
mouvements oculaires bilatéraux avec désensibilisation progressive et reprogrammation du
mouvement des yeux.
C’est une méthode souvent utilisée avec des patients souffrant de stress post-traumatique.
La sophrologie.
La sophrologie est la science de la conscience, dérivée de la relaxation et de l’hypnose. Elle se
compose de deux phases : la première de relaxation suivie d’une phase de suggestion pour renforcer
une perception « positive » de la vie et de solliciter les ressources du patient. Cela a une connotation
sur des aspects positifs. On revient toujours à cette idée de mobiliser les compétences du patient. Et
comme dans l’hypnose, l’objectif de l’EMDR c’est d’amener le patient à sortir de ses troubles,
d’être moins aliénés par ses troubles et à retrouver une certaine autonomisation.
Le mindfullness c’est l'éveil de pleine conscience.

Les psychothérapies à médiation corporelle.


Le corps est la médiation de choix de l’approche psychothérapique : art thérapie ; expression
corporelle ; jeu de rôle ; musicothérapie ; argile… Tout ce qui va pouvoir remettre le corps en
mouvement et à la fois les phénomènes de représentation du patient. C’est une pratique de choix
dans la boîte à outils du psychomotricien.

Zoom sur l’argile : a une fonction très malléable comme le dit ROUSSILLON dans Le Médium
Malléable. C’est au contraire, détruire pour pouvoir reconstruire par la suite, sans but ni objectif
précis tout en intégrant les composantes émotionnelles telles que l’amour, la haine, la colère, la
tristesse, la joie.
Toutes ces pratiques, médiations, ont une valeur extrêmement intéressante pour les patients car elles
s’adressent à toutes les composantes de la sensorialité, de l’affectivité, les sentiments que le patient
peut avoir.
Toutes les émotions peuvent avoir des voies, des canaux d’écoulement très intéressants dans ces
médiations comme l’argile, la pâte à modeler mais également de participer à une revalorisation
narcissique.

III) Méthodes comportementales

Les TCC = thérapies cognitivo-comportementales


Dans toutes ces techniques le but est simple. L’objectif est d’amener le patient à réussir les
changements qui lui permettent de mieux vivre son quotidien en l’aidant à définir ses limites et à
fixer des buts réalisables qui peuvent se constituer au fur et à mesure et devenir de plus en plus
élaborés.
L’accent est mis sur l’activité du patient et sur l’identification de ses émotions et des cognitions qui
lui sont associées.

Le conditionnement opérant.
Le but est de diminuer les conduites inadaptées face à la douleur et renforcer les stratégies de
coping. Cela est directement en lien avec les croyances du patient.

Exemples : croyances étiologiques erronées, toute puissance du médicament, idée d’impuissance, de


dévalorisation, « personne ne me croit ».
Il s’agit de remettre une dynamique différente en marche.
Le bio-feedback.
Ce sont des techniques ludiques qui permettent au patient de comprendre et de moduler certaines
réponses physiologiques. Elles sont utilisées chez l’enfant qui ne nécessite pas d’anesthésie, il est
possible avec des techniques audio-visuelle de manière qu’il puisse avoir une manière de contrôle
sur la situation.

IV) Autres traitement non médicamenteux

- Place de l’aromathérapie dans la prise en charge de SDC, comme dans un hôpital bordelais ou le
traitement de la douleur est pris en charge par l’aromathérapie (Arnozan ou Haut-Leveque) mais sur
laquelle il n’y a pas encore de retour.
- L’homéothérapie, oligothérapie, phytothérapie
- Cryothérapie = action du froid
- Acupuncture
- Vibrothérapie (douleurs musculaires, effet myorelaxant)

Le snoezelen
C’est le néologisme de deux mots néerlandais contractés « snuffelen » = sentir et « doezelen » =
somnoler.
Se traduit par la stimulation multisensorielle contrôlée visant à éveiller la sensorialité du patient
dans une ambiance sécurisante.
Cette technique est souvent utilisée auprès de patients très régressés ou avec des psychoses infantile,
ou avec des troubles du spectres de l’autisme.
Consiste à sentir, ressentir.
Stimulation multisensorielle contrôlée visant à éveiller la sensorialité du patient dans une ambiance
sécurisante.
Cette technique met en jeu le tact, l’odorat, la vue, l’audition, et la kinesthésie. Patients suivis en
HDJ (enfants, adolescents et adultes) et notamment les malades difficiles UMD (patients qui sont
passées à l’acte)
Au CH Cadillac, le prof avait monté une unité de prise en charge de la douleur non médicamenteuse
avec espace Snoezelen s’adressait à de nombreux patients : enfants, adolescents, adultes et
notamment les adultes de la section « patients difficiles ». Prévention : il n’en parle pas en cours
spécifiquement. Issu du diapo.

La prévention c’est l’anticipation de la douleur induite et de la douleur provoquée. Les douleurs


induites sont le plus souvent de courte durée, et interviennent dans des circonstances prévisibles.
Elles sont donc susceptibles d’être anticipées par des mesures adaptées.

Certains gestes du quotidien peuvent générer parfois des douleurs intenses selon l’état physique et
psychique du patient : mobilisation, transfert lit/fauteuil… Il y a donc la nécessité de se former à la
mobilisation du patient. La prévention des douleurs occasionnées chez le soignant lors des
mobilisations du patient.

Les recommandations générales :


Prévenir la douleur va éviter que le geste soit associé à une expérience douloureuse pour le patient.
L’anxiété et le stress liés à l’anticipation du soin sont diminués. Les soins les plus courants et
douloureux en santé mentale : injection IM, ponctions veineuse, soins de bouche, mobilisations,
pose de sonde urinaire, extraction d’un fécalome.

Prévention avant le soin :


Il est important de prendre du temps pour expliquer ce qui va être fait et dans quel but. L’utilisation
d’un vocabulaire compréhensible par le patient. S’assurer de l’accord du patient et l’informer (ne
pas l’exonérer de l’éventualité d’une douleur). Le soignant doit toujours rechercher la collaboration,
la participation du patient et analyser avec lui le déroulement du soin et les sensations auxquelles il
peut être exposé telles que le chaud, le froid, l’environnement sonore et visuel.
Toucher thérapeutique :

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