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60-615-M-10
Tableau 1.
Les différents mécanismes générateurs de douleurs.
Type de douleur Physiopathologie Exemples
Douleur nociceptive Mise en jeu d’un système d’alarme par une stimulation persistante et/ou de Arthrose
forte intensité des nocicepteurs périphériques = douleur physiologique Fracture, brûlure, métastase
osseuse
Douleur neuropathique En lien avec une lésion du système nerveux central ou périphérique. Elles Radiculalgie aiguë ou
sont souvent d’évolution chronique et réfractaire chronique, zona, AVC
Douleur dysfonctionnelle Douleur liée à un dysfonctionnement pouvant intervenir à différents Fibromyalgie, cystite
niveaux de la transmission ou de la modulation des messages nociceptifs interstitielle, céphalées de
sans lésion identifiée tension, colopathie
fonctionnelle
Douleur psychogène Douleur associée à un diagnostic de maladie psychiatrique (hypochondrie, Douleur thoracique liée à
dépression...) ou liée avant tout à des facteurs psychologiques ou l’anxiété, douleurs diffuses
émotionnels alors qu’il n’existe, objectivement, aucune lésion anatomique retrouvées au cours des
ou organique susceptible d’expliquer la survenue des douleurs dépressions
et nécessite une évaluation précise, globale, de ces peu sous forme de patchs contenant de la capsaïcine
différentes composantes somatiques, psychocomporte- à forte concentration (8 %) commercialisés sous le
®
mentales et sociales. nom de Qutenza . Ils sont indiqués dans le traitement
Nous aborderons ici de manière schématique le traite- des douleurs neuropathiques localisées (dimension de
ment de la douleur en situation aiguë devant une douleur la zone douloureuse inférieure à une feuille de for-
nociceptive, ou en situation chronique devant des dou- mat A4) en échec des traitements médicamenteux
leurs neuropathiques qu’il conviendra alors d’adapter usuels (antidépresseurs et antiépileptiques). La capsaï-
pour chaque situation clinique (les différents méca- cine, amide extrait du paprika, possède des propriétés
nismes générateurs des douleurs sont rappelés dans le analgésiques du fait de sa neurotoxicité sur les fibres C.
Tableau 1). C’est un antagoniste très sélectif des récepteurs TRPV1
impliqués dans la transmission et la modulation des
messages nociceptifs. Elle entraîne un relargage en péri-
Les traitements phérie des granules contenant des molécules algogènes
comme la substance P et le CGRP (Calcitonin Gene
médicamenteux de la douleur Related Peptide), responsable de sensations de brû-
lure intense en début de traitement et qui s’estompent
Une bonne connaissance des traitements antalgiques rapidement. Leur utilisation a été validée en 2013 [2]
(indications, mode d’action, effets indésirables, posolo- dans les douleurs post-zostériennes et les neuropathies
gie efficace, interactions médicamenteuses...) et de leur liées au virus du VIH avec une efficacité persistante
maniement est indispensable. Les principaux traitements au-delà de 12 semaines après application. Actuelle-
antalgiques sont présentés dans le Tableau 2. Une pré- ment son emploi n’est plus réservé exclusivement aux
sentation plus détaillée des thérapeutiques antalgiques structures d’évaluation et de traitement de la douleur,
médicamenteuses (antalgiques et autres médicaments) est mais son indication doit être validée par un médecin
faite dans l’article « Traitement de la douleur en rhumato- algologue ;
logie » de l’EMC Appareil locomoteur (vol. 9, no 4, octobre • la commercialisation d’extraits du cannabis : le Sativex
®
2014, 15-918-A-47) auquel il conviendra de se référer aux (nabiximols) réservé à des patients souffrant de spasti-
Annexes A et B. cité dans le cadre de la sclérose en plaque (autorisation
de mise sur le marché [AMM] française). Il se présente
sous la forme d’un spray buccal qui délivre deux extraits
Les antalgiques : apports de cette végétaux de cannabis (delta-9-tétrahydrocannabinol et
dernière décennie cannabidiol). Il est utilisé dans de nombreux pays euro-
De nouvelles spécialités par voie générale péens. En France son utilisation dans le traitement
des douleurs notamment neuropathiques est toujours
ou locale débattue ;
En dehors de la suppression du clonazepam dont la • le développement de biothérapie dans le traitement
prescription est actuellement réservée aux neurologues ou des douleurs avec notamment des anticorps anti-Nerve
aux pédiatres, de nouvelles thérapeutiques sont mainte- Growth Factor (NGF) (tanezumab et fasinumab : une
nant disponibles. injection sous-cutanée tous les 2 mois). Le NGF, syn-
On retiendra : thétisé par les macrophages, mastocytes ou certains
• une « nouvelle » association à base de paracétamol lymphocytes T, est impliqué dans la sensibilisation
®
(500 mg) et d’opium (25 mg) (Izalgi ), recommandée des nocicepteurs par l’intermédiaire de son récepteur
dans les douleurs nociceptives d’intensité modérée à TrKA. En périphérie, il entraîne le relargage de la sub-
sévère (4 gélules par jour) ; stance P et du CGRP qui participent à l’inflammation
• des nouvelles spécialités de fentanyl transmuqueux neurogène et à l’hyperalgésie, et il participe au dévelop-
(sous forme de spray par voie nasale ou de comprimés pement de la sensibilisation centrale par l’intermédiaire
par voie gingivale) indiquées chez des patients souf- du Brain Derived Neurotrophic Factor dont il module
frant d’accès douloureux paroxystiques liés au cancer, l’expression. Les études de phase III sont actuelle-
par ailleurs déjà traités et stables par morphiniques. ment en cours chez des patients souffrant de douleurs
Leur intérêt résulterait dans une efficacité plus rapide chroniques. Le développement de ses molécules a été
que les autres formes de morphiniques à libération ralenti par l’apparition d’ostéonécrose chez certains
rapide ; patients traités par des anti-inflammatoires non stéroï-
• un nouveau traitement à base de capsaïcine. La cap- diens (AINS). Ces traitements devraient être disponibles
saïcine peut être obtenue sous forme de préparation dans les années 2018–2019 et contre-indiqués en asso-
magistrale faiblement dosée en pharmacie, et depuis ciation aux AINS [3] .
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La douleur et son traitement chez l’adulte 60-615-M-10
Tableau 2.
Les principaux antalgiques.
Molécules Posologie Dose d’équianalgésie
Produit/morphine
Palier 1 : antalgiques dits périphériques
Paracétamol Cp, gel, suppo, cp effervescent dosé à 500 ou NA
1000 mg
4 prises par jour. Max 4 g/24 h
Anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) Nombreuses spécialités à posologie antalgique ou NA
anti-inflammatoire
Per os, pommade, injectable, suppositoire. En cure
courte le plus souvent
Nefopam : Ampoule à 20 mg/2 ml i.m. ou i.v. lent NA
®
Acupan Max 6 ampoules/j
Palier 2 : les opioïdes faibles
Dihydrocodéine : Cp à 60 mg LP 60 mg/20 mg
®
Dicodin LP 2 prises/j
Codéine : 60 mg/10 mg
Association paracétamol/codéine : Cp à 500 mg/30 mg, 400 mg/20 mg, 600/60 mg
® ® ®
Dafalgan codéiné , Codoliprane , Klipal 1 à 2 cp/prise
(liste non exhaustive) Max 8 cp/j
Opium associé : 25 mg/2,5
®
– au paracétamol : Izalgi Cp à 25/500 mg 4 prises par jour
®
– à la caféine : Lamaline Gel à 10/300/600 mg jusqu’à 8 gel/j
Chlorydrate de tramadol : Cp à 50, 100, 150, 200 LP sur 12 h 50 mg/10 mg
® ® ®
Zamudol , Contramal , Topalgic , Cp à 50, 10, 150, 200 mg
®
Takadol ... Cp sécables à 100 mg
® ®
Monoalgic , Monocrixo Cp à 150, 200, 300 mg LP sur 24 h
Associé au paracétamol : Max 400 mg/j
® ®
Zaldiar , Ixprim 325 mg/37,5 mg
Max 8 cp/j
Palier 3 : les opioïdes forts
Les agonistes partiels (effet plafond)
Buprénorphine : Cp à 0,2 mg sublingual 0,8 mg/10 mg
®
Temgésic Max 12 cp/j (sublingual)
Les agonistes purs
®
Chlorhydrate de morphine : Oramorph Ampoule à 1, 10, 50 ou 100 mg 10 mg/10 mg
Flacon unidose à 10, 20, 30, 100 mg
Sulfate de morphine :
® ®
Skénan ou Moscontin Cp ou gel à 10, 30, 60, 100, 200 mg LP 10 mg/10 mg
® ®
Sevredol ou Actiskénan Cp à 10 ou 20 mg LN
Gel à 5, 10, 20, 30 mg
Fentanyl transcutané : Patch à 12, 25, 50, 75,100 g/h 25 g/60 à 90 mg/j
® ®
Durogésic , Matrifen Un patch/72 h
Fentanyl transmuqueux : CP à 200, 300, 400, 600, 800 g
®
Actiq dispositifs buccaux 100, 200, 300, 400, 600, 800 g
®
Abstral cp sublingual 133, 267, 400, 533, 800 g
®
Recivit cp sublingual 100, 200, 400, 600, 800 g
®
Effentora cp gingival 200, 400 g
®
Breakyl film orodispersible 50, 100, 200 g
®
Instanyl sol nasale 100, 400 g
®
Pecfent sol nasale
Chlorhydrate d’hydromorphone : Cp à 4, 8,16, 32 mg 4 mg/30 mg
®
Sophidone LP
Chlorhydrate d’oxycodone :
®
Oxycontin LP Cp à 10, 20, 40, 80 mg 5 mg/10 mg
®
Oxynorm LI Gel à 5, 10, 20 mg
®
Oxynorm ORO Forme orodispersible
Des données nouvelles sur l’efficacité nombre de patients qu’il est nécessaire de traiter (number
des traitements dans les douleurs needed to treat : NNT) pour en soulager un de 50 % est
rapporté dans le Tableau 3.
neuropathiques (NNT)
La publication de nouvelles études [4] portant sur De nouvelles préoccupations concernant
l’évaluation des traitements des douleurs neuropathiques
l’utilisation des morphiniques
a conduit à apporter quelques modifications dans les
recommandations préexistantes. Ainsi il semble que les dans la douleur chronique
traitements recommandés aient finalement une moins • L’utilisation des morphiniques forts dans le traite-
bonne efficacité que rapportée précédemment, confir- ment des douleurs non cancéreuses fait l’objet d’un
mant le caractère souvent réfractaire de ces douleurs. Le débat historique réactivé cette dernière décennie par
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60-615-M-10 La douleur et son traitement chez l’adulte
Tableau 3.
Efficacités des traitements recommandés dans les douleurs neuropathiques [4] .
Molécules NNT NNH
(posologie quotidienne) Nombre de patients traités pour en (IC 95 %)
améliorer un de 50 % (IC 95 %)
Antidépresseurs tricycliques 3,6 (3–4,4) 13,4 (9,3–24,4)
Inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline 6,4 (5,2–8,4) 11,8 (9,5–15,2)
(duloxétine 60–120 mg ; fluoxétine 150–225 mg)
Gabapentinoïdes
- Prégabaline (300–600 mg) 7,7 (6,5–9,4) 13,9 (11,6–17,4)
- Gabapentine (1200–3600 mg) 6,3 (5–8,3) 25,6 (15,3–78,4)
Tramadol 4,6 (3,6–6,7) 12,6 (8,4–25,3)
Morphine et dérivés 4,3 (3,4–5,8) 11,7 (8,4–19,3)
(Efficacité semble maximale pour 180 mg de morphine ou équivalent)
Cannabinoïdes Une seule étude négative dans la SEP
Capsaïcine 8 % 10,6 (7,4–19) NA
l’augmentation nette des décès par mésusage de ces pro- d’un traitement antalgique chez des patients souffrant de
duits aux États-Unis. Entre les années 2000 et 2014, cancer. Cette classification est basée sur l’intensité de la
le taux de décès par overdose d’opioïdes (héroïne et douleur du patient (faible, modérée ou sévère), à laquelle
antalgiques opioïdes prescrits) a doublé [5] . Ce mésusage il est proposée de répondre par un antalgique d’efficacité
semble avoir été favorisé par le nombre croissant de leur présupposée adaptée (palier 1, 2 ou 3). Si l’antalgie obte-
prescription de 2002 à 2010, notamment d’oxycodone nue est insuffisante, il est recommandé de passer au palier
qui aurait un pouvoir addictif supérieur à celui des supérieur. Des « co-analgésiques », traitement possédant
autres morphiniques [6] . Une augmentation des décès en plus de leur propriété principale des propriétés antal-
par mésusage est également observée en France [7] , y giques (ex. : certains antidépresseurs ou antiépileptiques,
compris chez des patients souffrant de douleurs chro- les corticoïdes, bisphosphonates...), peuvent également
niques, confirmant la nécessité d’un suivi régulier de être associés. Trente ans plus tard cette classification est
ces prescriptions. toujours (insuffisamment) employée, mais est partielle-
• L’Agence nationale de sécurité du médicament et des ment remise en question. Ainsi, les opioïdes forts ne sont
produits de santé (ANSM [8] ) a attiré l’attention des pas recommandés dans le traitement de la fibromyalgie,
prescripteurs sur le respect des règles de prescription bien que les patients souffrent de douleurs souvent très
des spécialités de fentanyl transmuqueux. C’est un intenses. Dans les douleurs aiguës, certains auteurs préco-
antalgique opioïde dont l’utilisation est restreinte au nisent d’inverser la pyramide en débutant d’emblée chez
traitement des accès douloureux paroxystiques chez les un patient souffrant de douleurs intenses par un antal-
patients adultes déjà traités par des morphiniques pour gique puissant de palier 3 afin d’être plus rapidement
des douleurs chroniques d’origine cancéreuse. Du fait efficace. Enfin, une plus grande connaissance des douleurs
de leur cinétique d’action entraînant des pics impor- permet d’envisager un traitement non pas en fonction
tants de concentration obtenus rapidement après la d’une intensité douloureuse mais bien en fonction d’un
prise du traitement (flash), ils ont un pouvoir addictif ou de mécanisme(s) physiopathologique(s) sous-tendant
plus important que les formes à libération immédiate cette douleur : ainsi certains antidépresseurs ou anti-
(LI) lui-même supérieur à celui des formes à libération épileptiques sont recommandés en première intention
prolongée (LP). Or en 2013, 18 mois après le début de dans les douleurs neuropathiques. David Lussier et Pierre
leur commercialisation, les données de pharmacovigi- Beaulieu ont proposé une nouvelle classification [12] des
lance et d’addictovigilance de ces produits ont montré antalgiques basée sur leur mécanisme d’action et leur
une augmentation des cas de mésusage : 50 % des pres- effet attendu (antalgiques anti-nociceptifs plus ou moins
criptions concernaient des patients ne souffrant pas de opioïde, anti-hyperalgésiants, modulateurs des contrôles
cancer, 50 % des patients ne recevaient aucun autre trai- descendants inhibiteurs ou excitateurs...). Son utilisation
tement morphinique, des doses prescrites excessives, impose une analyse plus détaillée du symptôme douleur :
des cas d’abus et de pharmacodépendance. douleur nociceptive plus ou moins inflammatoire, neu-
Ces constatations ne doivent pas faire remettre en ques- ropathique, participation d’une sensibilisation centrale,
tion l’utilisation des morphiniques pour des patients qui douleur mixte... Le traitement fera appel à une molé-
pourraient en bénéficier, dans le cadre d’une prescription cule adaptée à la physiopathologie, puis en fonction de
encadrée [9] . Elles rappellent le rôle des prescripteurs et la la réponse clinique (effet antalgique, effets indésirables...)
nécessité d’un suivi adapté. Un questionnaire de dépis- on procède à l’adaptation des doses ou à l’association
tage des dépendances a été créé : Opioid Risk Tool [10] d’autres molécules.
qui permet en cinq items (antécédent familial d’abus de
substance, antécédent personnel d’abus de substance, âge
jeune 16–45 ans, antécédents de violence sexuelle dans Les thérapeutiques
l’enfance, existence de troubles psychologiques) pondé-
rés suivant le sexe, de définir trois niveaux de risque de non médicamenteuses
dépendance (faible, modéré, fort) et faciliter le dépistage
des patients plus à risque de développer une dépendance. Toute proposition thérapeutique sollicite l’activation
chez le patient de facteurs neuro-psycho-physiologiques
pouvant intervenir dans l’efficacité thérapeutique. Ainsi,
Une nouvelle classification les traitements sont d’autant plus efficaces que l’attente
des thérapeutiques antalgiques et la confiance quant à l’obtention d’un soulagement
médicamenteuses pour remplacer celle sont grandes. Il est recommandé que ces attentes puissent
être discutées entre le thérapeute et le patient pour adap-
de l’OMS ter au mieux le traitement et d’augmenter la satisfaction
En 1986, l’OMS [11] proposait une classification des de ce dernier [13] . Il existe de nombreuses thérapeu-
antalgiques afin de promouvoir et faciliter l’instauration tiques complémentaires qui peuvent être proposées aux
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La douleur et son traitement chez l’adulte 60-615-M-10
patients en association ou en remplacement des traite- leur chronique (écoute de la musique, cinéma, sortir
ments médicamenteux, que cela soit dans le cadre de avec des amis...) ;
la douleur aiguë (ex. : douleurs des soins) ou dans le • la méditation en pleine conscience : contrairement
cadre de douleurs chroniques. Elles peuvent être schéma- à la distraction, la méditation en pleine conscience
tiquement réparties entre techniques de contre-irritation consiste à porter son attention sur la douleur d’une
(acupuncture, stimulation électrique, auriculothérapie, manière non critique, sans y associer d’évaluation cog-
physiothérapie) et techniques psychocorporelles [14] (thé- nitive souvent négative sur la douleur, ce qui permet
rapie cognitivo-comportementale, hypnose, relaxation, une meilleure acceptation de l’expérience douloureuse.
psychothérapie, éducation thérapeutique, yoga, biofeed- Dans une étude portant sur une douleur expérimentale
back, méditation...). Mieux connaître ses approches, qui chez des sujets sains, le groupe formé à la méditation
ont toute leur place en association aux médicaments, per- en pleine conscience a perçu la stimulation nocicep-
met de mieux accompagner et soulager nos patients. tive thermique comme étant moins désagréable et
Une enquête réalisée en 2007 [15] auprès de la popula- moins intense que le groupe contrôle [20] . Chez les
tion américaine révélait que près de 38 % des adultes et patients souffrant de douleurs chroniques, la thérapie
12 % des enfants interrogés avaient utilisé une forme de d’acceptation et d’engagement (ACT), insistant sur la
médecine alternative et complémentaire (MAC) au cours nécessité de vivre avec la douleur plutôt que d’attendre
des 12 derniers mois principalement pour soulager des sa pleine résolution, a entraîné une diminution du
douleurs. Les patients souffrant de troubles musculosque- retentissement de la douleur sur le fonctionnement
lettiques recourent plus fréquemment à ces approches [16] : quotidien, ainsi qu’une amélioration de l’anxiété et de
48 % versus 24,1 % chez les patients souffrant d’autres la dépression [21] ;
causes. Les motifs avancés par les patients pour justifier le • l’éducation thérapeutique (ETP) selon l’OMS [22] « vise
recours à ces approches ainsi qu’à la médecine intégrative à aider les patients à acquérir ou maintenir les com-
malgré leurs coûts sont : pétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur
• la différence fondamentale entre la médecine allopa- vie avec une maladie chronique ». De nombreux pro-
thique centrée sur la maladie et les MACs centrées sur grammes d’ETP existent pour les patients souffrant de
la santé en général et qui sollicitent les capacités innées douleur chronique, qu’ils partagent la même maladie
des patients à se soigner grâce à des stratégies person- (lombalgie, fibromyalgie, migraine) ou soient réunis
nelles ; par leur problématique douloureuse chronique [23] .
• l’incapacité de la médecine allopathique à traiter les Dans la douleur chronique ces approches permettent
maladies chroniques de manière adéquate, ce qui est au patient de mieux comprendre ses douleurs et leurs
particulièrement vrai dans la douleur chronique [17] . conséquences. Elles modifient ainsi son approche et son
rapport à la douleur (meilleure acceptation), contribuent
à diminuer les comorbidités (troubles anxieux, troubles
Les techniques de contre-irritation : du sommeil, effets indésirables des médicaments...) favo-
TENS, stimulation médullaire, risant ainsi une amélioration de la qualité de vie. Aucune
n’est plus efficace qu’une autre, elles sont souvent
acupuncture complémentaires, le choix dépend de la situation cli-
Ces techniques font appel à la mise en jeu de proces- nique, du désir du patient, mais également des offres de
sus physiologiques qui modulent l’intégration du message soins. Elles seront d’autant plus efficaces que le patient
douloureux au niveau médullaire (compétition entre le se sera approprié la technique et acquis une autonomie.
message nociceptif et du tact : théorie du « gate control ») Cependant, la place de ces thérapeutiques n’est pas bien
ou stimulent les systèmes opioïdes endogènes [18] (Annexe établie, même s’il existe des preuves croissantes de leur
C [19] ). efficacité dans de nombreuses pathologies [24] . En effet,
leur évaluation est difficile en absence de groupe contrôle
optimal.
Les méthodes psychocorporelles
Les méthodes psychocorporelles sont définies [14]
comme « une méthode qui partant du corps (yoga, mas- Les douleurs aiguës
sage, Qi gong, relaxation...) a une action sur le psychisme
ou à l’inverse, une méthode qui partant du psychisme
par excès de nociception :
à un retentissement sur le corps (distraction, hypnose, urgence du traitement !
méditation...) » :
• les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) : c’est La douleur aiguë est un symptôme utile, qui permet
une des approches psychocorporelles les plus utili- d’alerter la personne sur la possibilité d’apparition d’une
sées et les mieux validées dans le traitement des lésion tissulaire induite par un stimulus nociceptif. Il est
douleurs chroniques. Elles tentent à maximiser les actuellement admis que le diagnostic étiologique ne doit
stratégies adaptatives (meilleure utilisation des antal- pas retarder la mise en place d’un traitement symptoma-
giques, reprise d’activité physique en la fractionnant, tique efficace une fois les caractéristiques de cette douleur
pratique de la relaxation, utilisation du biofeedback...) (siège, intensité, type) recueillies.
et minimiser les pensées et attitudes qui renforcent de Préambule : il n’existe pas un mais des traitements de la
manière négative la douleur (catastrophisme, coping douleur qui dépendent de l’évaluation clinique, des anté-
passif, pensées dysfonctionnelles...). En plus d’une cédents et des préférences des patients mais également
efficacité démontrée dans plusieurs étiologies (fibro- des préférences et des savoir-faire du soignant. Dans tous
myalgie, côlon irritable) sur la douleur, l’anxiété, la les cas, une évaluation précise du symptôme « douleur »
dépression, des modifications ont été observées en IRM est indispensable, qui est considéré par certains auteurs
fonctionnelle sur les altérations corticales liées à la dou- comme le cinquième signe vital au même titre que la cons-
leur [20] ; cience, la température, le pouls et la tension artérielle. Le
• la distraction : détourner l’attention du sujet de traitement étiologique doit toujours être envisagé et réa-
l’expérience douloureuse en lui demandant de se lisé si possible mais ne doit pas retarder l’instauration d’un
concentrer sur une tâche cognitive exigeante. Cette traitement symptomatique efficace. Des facteurs person-
approche se développe dans la douleur aiguë ou des nels psychosociaux de vulnérabilité à la douleur (appelés
soins avec l’utilisation de la réalité virtuelle. Elle peut Yellow flags) sont maintenant bien établis (Tableau 4) et
être également utilisée par les patients souffrant de dou- doivent être recherchés, une douleur pouvant aggraver
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60-615-M-10 La douleur et son traitement chez l’adulte
Adaptation du Échec
traitement dans ou
le même palier efficacité partielle
Palier 3
Efficacité Opioïdes forts
satisfaisante ± AINS
± Co-analgésique
Poursuite
du traitement
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La douleur et son traitement chez l’adulte 60-615-M-10
Les modalités d’instauration et du suivi du traite- tements sont mineurs ou absents. ». Depuis les années
ment antalgique des douleurs aiguës sont données sur la 1990, plusieurs études épidémiologiques prospectives [27]
Figure 1 (Annexe D). ont permis de préciser que 51,2 à 64 % des patients
cancéreux, porteurs d’un traitement antalgique considéré
comme efficace sur la douleur de fond, souffraient quo-
▲ Attention tidiennement de cinq accès douloureux paroxystiques (1
à 50 accès/j). Ils peuvent être spontanés ou provoqués,
sont d’intensité douloureuse moyenne à forte, et de durée
Il convient d’évaluer régulièrement l’efficacité des inférieure à une heure. La commercialisation de formes
traitements antalgiques et leurs effets secondaires, galéniques de fentanyl transmuqueux à début d’action
pour ne pas laisser évoluer une douleur vers la rapide (entre 10 à 15 min) offre au patient un meilleur
chronicité. traitement de ces accès douloureux, là où les autres mor-
phiniques à libération immédiate (sulfate de morphine ou
oxycodone) ont un début d’action autour de 30 minutes.
Une prise en charge agressive de la douleur aiguë pour- En absence de soulagement efficace, il est recommandé
rait permettre de réduire le risque de développement de de rechercher une composante neuropathique qui serait
syndromes douloureux chroniques. En effet, la persis- non correctement traitée, de proposer un changement
tance d’une douleur en péri- et postopératoire est associée d’opioïde (rotation des opioïdes) ou une nouvelle titration
à un risque accru de développement d’une douleur chro- par voie veineuse.
nique et d’échec à long terme de la chirurgie. L’utilisation Compte tenu chez ces patients, du nombre important
d’une analgésie multimodale [25] associant anesthésiques de gestes à visée diagnostique et/ou thérapeutique, une
locaux dans le site opératoire, kétamine, antidépresseur attention particulière doit être portée aux douleurs des
en périopératoire, morphiniques (...) pourrait prévenir le soins [28] mais également aux douleurs séquellaires des
développement de douleurs chroniques à distance de la traitements (certaines chimiothérapie, radiothérapie, chi-
chirurgie permettant de modifier radicalement la qua- rurgie) le plus souvent de type neuropathique.
lité de vie des patients. De même, le maintien des blocs
périnerveux (anesthésie locorégionale) au décours de la
chirurgie permet une meilleure réhabilitation fonction- Les douleurs chroniques :
nelle (dans la mise en place des prothèses des genoux par
exemple). justesse de l’évaluation
Dans tous les cas, il convient de revoir rapidement initiale !
le patient afin de pouvoir adapter le traitement antal-
gique, soit qu’il soit insuffisant ou mal supporté, soit que La douleur chronique : généralités
les caractères de la douleur se soient modifiés (démas-
quage d’une composante franchement neuropathique, Environ 20 % de la population européenne souffre de
par exemple dans les zonas où le symptôme douloureux douleur chronique. La douleur chronique n’est pas seule-
initial bruyant peut masquer l’allodynie). ment une douleur aiguë qui se prolonge dans le temps
(au-delà de 3 mois), elle impacte progressivement la qua-
lité de vie des patients [29] . Elle devient une maladie en soi
Penser aux douleurs liées aux soins qui se surajoute aux difficultés engendrées par la maladie
Près de 30 % des patients hospitalisés souffrent de dou- causale. Il existe souvent des facteurs psychosociaux préa-
leurs liées aux soins qualifiées d’intense à très intense lables ou conséquents au développement de la douleur
pour plus de 60 % d’entre elles. Ici encore, connaître les (Tableau 4), qui peuvent la majorer ou l’entretenir et qui
situations liées aux soins responsables de douleurs per- justifient un traitement spécifique par l’emploi de théra-
met d’aborder leur existence avec le patient et d’envisager peutiques adaptées, le plus souvent non médicamenteuses
un traitement préventif. Il incombe au Comités de lutte (cf. section « Les thérapeutiques non médicamenteuses »).
contre la douleur (CLUD) des structures de soins de rédiger Les patients souffrant de douleurs chroniques se
et de promouvoir la mise en place de protocoles de pré- heurtent souvent à l’incompréhension des soignants
vention et de traitement de ces douleurs. Même si toutes tant le retentissement de cette douleur sur la personne
les situations potentiellement douloureuses ne sont pas paraît disproportionné à l’atteinte somatique observable.
toujours accessibles à un traitement efficace, il est mainte- Comme pour toute affection chronique, elle nécessite de
nant admis que la satisfaction du patient concernant leur quitter le modèle biomédical au profit du modèle bio-
traitement est autant liée à l’impression qu’il a que les soi- psychosocial. Celui-ci s’appuie sur « une représentation
gnants se sont mobilisés pour y répondre qu’à l’efficacité de l’être humain dans laquelle les facteurs biologiques,
réelle du traitement proposé [26] . psychologiques et sociaux sont considérés comme par-
Bien que soutenue par la Haute Autorité de santé, cette ticipant simultanément au maintien de la santé ou au
démarche reste encore souvent insuffisante. développement de la maladie. Aucune de ces trois caté-
gories de déterminants de la santé ne se voit accorder de
prépondérance a priori (même si l’on conçoit que leur
Les douleurs liées aux cancers importance relative puisse varier) ».
Quatre-vingts pour cent des patients cancéreux seront Vouloir et pouvoir aider ses patients nécessitent avant
confrontés à des douleurs liées à leur maladie, aux soins tout une évaluation précise [30] :
ou aux traitements (chirurgie, radiothérapie ou chimio- • de la lésion causale (curable ? Améliorable ? Séquel-
thérapie). Ces douleurs évoluent dans le temps et il peut laire ?) ;
coexister chez un même patient des douleurs aiguës en • de l’incapacité fonctionnelle que cette lésion peut
rapport avec une reprise évolutive de la maladie et des entraîner à laquelle s’ajoute le handicap douloureux
douleurs séquellaires, de type nociceptives ou neuropa- (incapacité fonctionnelle liée à l’intensité de la douleur,
thiques ou souvent mixtes. Un traitement efficace de peur de la douleur, kinésiophobie...) ;
ces douleurs doit permettre d’obtenir « une douleur de • des facteurs psychosociaux et environnementaux asso-
fond absente ou d’intensité faible, le respect du sommeil, ciés.
moins de quatre accès douloureux par jour, une efficacité Il s’agit d’une médecine intégrative, holistique qui tient
des traitements prévus pour les accès douloureux supé- compte de la personnalité du patient dans son milieu de
rieure à 50 %, les activités habituelles possibles ou peu vie (en famille, au travail...) et ses interactions avec son
limitées par les douleurs, les effets indésirables des trai- entourage.
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Dans ce contexte, les antalgiques n’ont souvent qu’une • le retentissement social. La persistance d’un conflit
efficacité partielle ou sont mal tolérés conduisant le dans l’entourage du patient avec un employeur ou
patient à expérimenter de nombreuses approches non la caisse de sécurité sociale pour la reconnaissance
médicamenteuses. Schématiquement, le traitement de la d’une invalidité peut être une source d’échec de thé-
douleur chronique s’appuie sur un trépied : des médica- rapeutiques validées et adaptées. Cette prise en charge
ments pour diminuer l’intensité douloureuse, la reprise spécifique nécessite souvent l’intervention des assis-
d’activités physiques et sociales, un soutien psychothéra- tantes sociales du secteur du patient ainsi que des
peutique pour apprendre à « vivre avec » et définir des contacts réguliers avec les médecins du travail et/ou de
objectifs de vie. Il s’agit d’amener le patient à participer la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) ;
activement à son traitement et à s’autonomiser, afin de • le rôle de la famille. Mise en évidence de conduites
retrouver une qualité de vie (physique, affective et sociale) de renforcement positif ou négatif (sollicitude trop
satisfaisante au-delà du simple contrôle de la douleur. importante bloquant toute initiative individuelle, évi-
L’éducation thérapeutique du patient a toute sa place en tement de situations stressantes...) qui nécessiteront
consultation de la douleur et de nombreux programmes d’être modifiées après simple objectivation ou par une
ont été autorisés par différentes agences régionales de prise en charge adaptée (thérapie familiale ou TCC...).
santé (ARS), qui regroupent des patients souffrant de la
même pathologie (migraine, lombalgie, fibromyalgie...)
ou de douleurs chroniques quelle qu’en soit l’étiologie. Traitement du patient souffrant
de douleur chronique : principes
Évaluation du patient douloureux généraux
chronique Il n’est pas possible ici de reprendre toutes les situations
cliniques rencontrées et il existe pour chacune d’elles
L’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en non pas une, mais plusieurs propositions thérapeutiques.
santé (Anaes) a publié en 1999 des recommandations por- Dans tous les cas, les médicaments ne sont qu’une des
tant sur l’évaluation et le suivi des patients douloureux composantes d’une approche plurimodale et pluripro-
chroniques [30] . Celle-ci comprend au moins : un schéma fessionnelle, incluant médicaments antalgiques par voie
sur lequel le patient reporte les régions douloureuses, générale ou locale (infiltrations de dérivés de corticoïde,
une mesure de l’intensité douloureuse par échelle unidi- mésothérapie), reprise d’une activité physique adaptée,
mensionnelle (échelle visuelle analogique [EVA], échelle reprise ou maintien des activités sociales (salariée ou de
numérique (EN) ou échelle verbale simple [EVS]), une loisir en fonction du contexte social), prise en compte
évaluation pluridimensionnelle de la douleur par le Ques- des facteurs psychologiques (médicaments, psychothéra-
tionnaire de Saint Antoine (QDSA). pie, relaxation, hypnose), recours aux thérapies physiques
(chaleur, neurostimulation, manipulation par un méde-
cin formé).
▲ Attention
Le traitement d’un patient douloureux chronique
▲ Mise en garde
passe par une évaluation précise de toutes les
dimensions du symptôme douleur : sensorielle, La mise en place d’un traitement par morphine
émotionnelle, comportementale et cognitive sans chez un patient souffrant de douleur chronique
oublier le retentissement social. non cancéreuse n’est jamais banale. Elle doit se
faire après une évaluation précise du symptôme
douleur et dans un cadre thérapeutique défini, en
Le retentissement de la douleur sur d’autres aspects accord avec le patient.
de la vie du sujet (humeur, capacité à marcher, travail
habituel, relation avec les autres, sommeil, goût de vivre)
peut être abordé par l’utilisation du Questionnaire concis Les TCC en proposant une approche pragmatique de la
sur les douleurs (QCD). Des questionnaires spécifiques de situation ont montré leur efficacité. Elles ont permis de
différentes pathologies (lombalgie, arthrose des membres mieux comprendre les schémas cognitifs dysfonctionnels
inférieurs, migraine...) peuvent être employés. pouvant être un frein à une reprise d’activité conséquente
Cette première étape est cruciale et au terme de cette et durable. Cette reprise peut être aidée par la prescription
évaluation on pourra préciser : de kinésithérapie surtout s’il existe une kinésiophobie.
• le mécanisme générateur de la douleur (Tableau 1). Ceci Dans ces conditions, il a été montré que la « peur » de
permettra d’adapter au mieux la thérapeutique [12] . Il est la douleur qui serait induite par la reprise de l’activité
souvent mixte au cours des douleurs du cancer ou des physique est plus invalidante que la douleur elle-même.
douleurs chroniques, et toutes les composantes doivent Cette peur participe au déconditionnement physique pro-
être traitées ; gressif des patients lui-même source d’une aggravation
• les symptômes associés : les troubles du sommeil, les potentielle des douleurs.
troubles digestifs, céphalées... ; Certaines techniques de rééducation (balnéothérapie,
• le retentissement psychique : dépression, anxiété, fasciathérapie, psychomotricité) peuvent permettre un
troubles de la concentration... Un syndrome dépressif réinvestissement narcissique et une reprise de confiance
masqué même réactionnel doit être traité efficacement. en soi pouvant déboucher secondairement sur un vrai tra-
Il peut rendre inefficace un traitement antalgique par vail physique et parfois une demande de psychothérapie.
ailleurs adapté. Le recours systématique à une échelle Ici également il faudra évaluer l’efficacité de l’approche et
de retentissement émotionnel (HAD) permet au moins veiller à ce que les séances prescrites n’entretiennent pas
de discuter de cette composante de sa douleur avec le patient dans une trop grande passivité (séances faites
le patient. La peur du mouvement (kinésiophobie) ou uniquement de massages par exemple).
de la douleur, l’existence d’une colère ou d’un sen- En absence d’amélioration, le patient pourra être
timent d’injustice par rapport à la situation présente adressé en consultation d’évaluation et de traitement de
doivent également être recherchées. Ce sont des freins la douleur chronique pour une évaluation pluridiscipli-
à l’acceptation ; naire [29] .
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Paroxystiques Stimulation
Continues Stimulation
Décharges normalement
Brûlures normalement
électriques nociceptive
Allodynie Hyperalgésie
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Lidocaïne patch mettre de confirmer cette approche. Dans tous les cas,
compte tenu des effets indésirables de ces molécules, il est
préconisé de traiter en première intention une DN locali-
+ CI aux ADT sée (de surface inférieure à une feuille de format A4) par
– un traitement local. Enfin, peu de traitements ont montré
leur efficacité dans les DN centrales (Annexes A et E [37] ).
Gabapentine ADT
Prégabaline ou IRSNa En pratique
Les données pratiques concernant l’utilisation des trai-
tements efficaces dans les douleurs neuropathiques sont
CI aux ADT +
rappelées dans le Tableau 5. Compte tenu de l’importance
– des comorbidités de ces douleurs, le traitement médi-
camenteux doit s’inscrire dans une proposition théra-
ADT Gabapentine peutique élargie (techniques psychocorporelles, TENS,
ou IRSNa Prégabaline kinésithérapie, gestion des problématiques sociales...). En
dehors des topiques, et à un moindre degré des opioïdes,
tous doivent être initiés à faible dose et leur posologie
Tramadol progressivement augmentée en fonction des effets secon-
Oxycodone daires et de l’efficacité antalgique. Avant de conclure à
une inefficacité du traitement, il convient d’augmenter
Figure 4. Arbre décisionnel. Proposition d’un algorithme déci- jusqu’à la posologie maximale tolérée ou recommandée
sionnel (d’après Finnerup, modifié d’après Dworkin [36] ). et d’arrêter le traitement pour inefficacité ou effets secon-
À considérer en première intention : pendant la titration de daires incompatibles avec sa poursuite. En pratique, les
l’antidépresseur ou de l’antiépileptique afin d’obtenir un sou- patients sont trop souvent traités par des associations de
lagement rapide ; lors d’accès paroxystiques des douleurs médicaments dont aucun n’est à dose efficace.
neuropathiques ; devant une douleur neuropathique aiguë ou
mixte, dans le cadre d’une pathologie cancéreuse. Proposition d’un algorithme décisionnel (Fig. 4) [33]
IRSNa : inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la Certaines situations dans lesquelles le traitement doit
noradrénaline ; ADT : antidépresseur tricyclique ; tramadol et débuter d’emblée par les opioïdes sont précisées : pendant
oxycodone sont à considérer. la titration de l’antidépresseur ou de l’antiépileptique afin
d’obtenir un soulagement rapide, lors d’accès paroxys-
tiques des douleurs neuropathiques, devant une DN aiguë
ou dans le cadre d’une pathologie cancéreuse.
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Tableau 5.
Principales molécules utilisées dans le traitement des douleurs neuropathiques : posologie, modalité de prescription et principaux effets secondaires.
Molécule a Posologie initiale Modalités d’adaptation Posologie « efficace » b Principaux effets secondaires,
thérapeutique contre-indications (CI) et remarques
Antidépresseurs tricycliques : 10 à 25 mg en une prise le soir Augmentation par pallier de En fonction des résultats : Hypotension orthostatique, sécheresse
®
Imipramine a : Tofranil cp à 10 et Débuter à plus faible dose chez sujet âgé quelques gouttes (environ 5 meilleur rapport bénéfices/effets des muqueuses, constipation, sueurs,
®
25 mg Tofranil moins sédatif gouttes) ou de 10 mg le soir tous indésirables troubles cardiovasculaires, prise de poids
®
Amitriptyline a : Laroxyl cp à 25 les 4 à 7 jours Max 300 mg/j CI : glaucome, adénome de prostate
et 50 mg, solution buvable à Arrêt progressif par paliers
40 mg/ml (1 mg = 1 goutte) décroissants si inefficacité
®
Clomipramine a : Anafranil cp à
10, 25 et 75 mg
®
Venlafaxine Effexor 37,5 LP au milieu du petit-déjeuner 37,5 LP par semaine, en 1 à 2 De 150 à 225 mg/j HTA, céphalées, prise de poids,
Cp à 25 et 50 mg prises Arrêt progressif par paliers somnolence
Cp LP à 37,5 et 75 mg décroissants si inefficacité Mieux toléré sous forme LP
®
Duloxétine a : Cymbalta 30 mg en une prise Augmentation de 30 mg par 60 mg à 120 mg en 1 à 2 prises Nausées, vomissements, constipation,
Gel à 30 et 60 mg semaine asthénie, sueurs, somnolence, insomnie,
troubles sexuels
®
Gabapentine a : Neurontin 100 à 300 mg en une prise le soir au Augmenter par palier de 100 mg Efficacité à partir de 1200 mg/j Prise de poids, impression vertigineuse,
Gel à 100, 300 et 400 mg coucher tous les 4 à 7 jours en répartissant Savoir augmenter jusqu’à somnolence, asthénie, anorexie,
Cp à 600 et 800 mg la posologie quotidienne en 3 à 4 3600 mg/j avant de conclure à sécheresse de la bouche, OMI
prises inefficacité, arrêt progressif par CI : insuffisance rénale terminale (sinon
argé le 21/04/2024 par Universite Saint-Esprit de Kaslik (USEK) (584573). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
paliers décroissants adaptation à la clairance de la créatinine
si < 79 ml/min), grossesse et allaitement
Prégabaline a 25 à 75 mg le soir au coucher (d’autant De 25 à 75 mg tous les 4 à 7 jours Efficacité à partir de 75 mg × 2/j Prise de poids, impression vertigineuse,
®
Lyrica plus bas que sujet âgé ou si fibromyalgie) en débutant l’incrémentation le augmenter jusqu’à 300 mg × 2/j somnolence, asthénie, anorexie,
Gel à 25, 50, 75, 100, 150, 200 et soir Arrêt progressif par paliers sécheresse de la bouche, OMI
300 mg décroissants si inefficacité CI : insuffisance rénale terminale (sinon
adaptation à la clairance de la créatinine
HTA : hypertension artérielle ; LP : libération prolongée ; IMAO : inhibiteur de la monoamineoxydase ; INR : international normalized ratio ; OMI : œdème des membres inférieurs.
a
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Molécules ayant l’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans les douleurs neuropathiques.
b
Posologie efficace ou posologie maximale tolérée (meilleur rapport efficacité/tolérance) ou maximale recommandée.
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prises supplémentaires de médicaments (libération sieurs semaines. À partir de 200 mg/j, il peut entraîner
immédiate) en prévision des pics douloureux sponta- une perte de poids significative, ce qui lui confère un
nés (douleurs neuropathiques) ou prévisibles (douleurs avantage chez certains patients ;
liées aux soins, réactivations physiques douloureuses). • les morphiniques : longtemps considérées comme
Ce point doit être particulièrement expliqué aux résistantes aux opioïdes, les douleurs neuropathiques
patients qui ont tendance à se « sous-traiter » de peur peuvent cependant être soulagées par ces molécules,
de devenir « résistants » aux médicaments ; seules ou en association, et ce pour des posologies sou-
d. traitement préventif et non curatif ; traitement sys- vent plus élevées que dans le traitement des douleurs
tématique et non à la demande : la consommation nociceptives. Des études sont nécessaires pour vali-
d’antalgiques étant la même mais au prix de douleurs der leur emploi au long cours. L’oxycodone aurait une
moindres. action plus spécifique sur ce type de douleur ;
Il convient d’expliquer et d’insister auprès des • la kétamine est un anesthésique général d’action
patients sur la nécessité d’intervenir en prévention des rapide dépourvu d’effet dépresseur respiratoire ou
douleurs. cardiovasculaire. Actuellement elle est utilisée en anes-
3. Il est nécessaire de reconnaître et de traiter les thésie surtout pour ses propriétés anti-hyperalgésiantes
facteurs aggravant les douleurs : troubles du sommeil, dans des protocoles d’analgésie périopératoire plurimo-
troubles de l’humeur, anxiété, facteurs cognitifs dys- dale. Elle bloque les récepteurs N-méthyl-D-aspartate
fonctionnels (catastrophisme, peur du mouvement...), (NMDA) dont l’activation joue un rôle majeur dans les
difficultés socioprofessionnelles (accident de travail, phénomènes de sensibilisation centrale et le dévelop-
maladie professionnelle...), difficultés familiales, conflits pement des douleurs neuropathiques (développement
divers (avec la sécurité sociale, l’employeur, un particulier, de l’allodynie et hyperalgésie). Elle aurait également
une compagnie d’assurance...). des propriétés intéressantes dans la dépression. La
4. Les effets indésirables des molécules doivent être kétamine est utilisée hors AMM (pour une revue
prévenus. Savoir augmenter la posologie très progressi- détaillée voir [37] ), depuis plus de 15 ans dans les
vement jusqu’à obtention des objectifs du traitement : structures d’évaluation et de traitement de la dou-
donner toutes ces chances à un médicament. leur pour le traitement des douleurs chroniques
5. Les objectifs du traitement sont expliqués et discutés réfractaires aux traitements usuels (douleurs neuro-
avec le patient. Ils peuvent être multiples : antalgie, reprise pathiques d’étiologie variée, syndrome douloureux
d’une activité physique ou sportive auparavant interrom- régional complexe, fibromyalgie) et pour permettre de
pue du fait des douleurs, amélioration de l’humeur ou diminuer les posologies de dérivés morphiniques. Elle
du sommeil. Rappelons que la reprise du travail est sou- est également utilisée dans les services de soins pallia-
vent thérapeutique. Ici encore l’éducation du patient est tifs pour les patients en fin de vie. Son utilisation est
importante. mal codifiée : elle est utilisée par voie intraveineuse ou
6. Une évaluation régulière de l’efficacité du traite- sous forme de solution buvable, à des posologies, fré-
ment doit être pratiquée : amélioration de la douleur, quences d’injection ou durées d’utilisation variables.
des performances physiques, de la relation aux autres, Elle est rarement utilisée à des posologies dépassant
du sommeil... et une adaptation du traitement antalgique 3 mg/kg par jour du fait de développement au-delà de
réalisée. L’amélioration des conditions physiques peut troubles psychodysleptiques très inconfortables pour
entraîner une diminution des douleurs et permettre de les patients mais recherchés dans un usage récréatif
réduire secondairement le traitement médicamenteux. (drogue K, la Ket, Kitkat...). Les preuves de son efficacité
sont faibles (études rétrospectives, cas cliniques, études
ouvertes) et des études complémentaires bien conduites
Annexe E. Autres molécules sont nécessaires pour valider son utilisation.
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Coutaux A. La douleur et son traitement chez l’adulte. EMC - Savoirs et soins infirmiers
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夽
Pour citation, ne pas utiliser la référence ci-dessus de cet article, mais la référence de la version originale publiée dans EMC – Traité de
Médecine Akos 2018;13(4):1-15 [5-1180].
DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/S1634-6939(18)75845-6
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