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Méditation de pleine conscience :


un outil d’amélioration des soins ?
C. André, F. Dulong

La méditation dite de pleine conscience est un protocole de psychothérapie codifié,


développé à partir de techniques de méditation d’origine bouddhiste, mais ne
comprenant aucun élément religieux ou spirituel. Elle a fait la preuve de son efficacité, au
sein de plusieurs études contrôlées, dans la prévention des rechutes anxieuses et
dépressives, et elle est actuellement étudiée dans de nombreux autres domaines, tant
dans le champ de la psychiatrie (vulnérabilités émotionnelles) que dans celui de la
médecine (douleurs chroniques, pathologies invalidantes ou terminales). Ses
mécanismes d’action sont multiples : effet relaxant, mais aussi capacités accrues de
tolérance à la souffrance mentale et corporelle, ainsi qu’une ouverture augmentée aux
expériences agréables ou neutres (au lieu d’un rétrécissement et d’une focalisation sur la
souffrance). Elle est probablement associée, comme le montrent certains travaux de
neuro-imagerie, à une forme de traitement de l’information douloureuse mobilisant
préférentiellement des voies cérébrales sous-corticales (et diminuant ainsi le risque de
ruminations centrées sur la douleur). Il faut noter que plusieurs études montrent
également l’intérêt des pratiques méditatives auprès de populations de soignants, afin de
faciliter la gestion du stress, et la prévention du burn-out et de l’usure compassionnelle.
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Mots clés : Anxiété ; Dépression ; Méditation ; Pleine conscience ; Psychothérapie ; Stress

Plan Pleine conscience au service des soignants 6


Vogue de la pleine conscience : révélateur
d’un besoin fondamental dans nos sociétés modernes ? 6
¶ Introduction 1
¶ Qu’est-ce que la pleine conscience ? 1
Définition 1

■ Introduction
Caractéristiques 2
Évaluation 2
Historique 2
S’arrêter et observer, les yeux fermés, ce qui se passe
¶ Comment se pratique la méditation de pleine en moi (ma respiration, mes sensations corporelles, le
conscience ? 2 flot incessant de mes pensées) et autour de moi (les
Protocoles et exercices codifiés 2 sons, les odeurs). Juste observer, sans juger, sans atten-
Exercices intégrés à la vie quotidienne 3 dre quoi que ce soit, sans rien empêcher d’arriver à mon
Attitude globale 3 esprit, mais aussi sans m’accrocher à ce qui y passe.
Mode particulier de rapport au monde et aux difficultés 3 C’est tout. C’est simple. C’est la méditation de pleine
Rôle spécifique de l’infirmier clinicien 4 conscience. Et c’est bien plus efficace que cela ne
¶ Quelle efficacité ? 4 pourrait le paraître aux esprits pressés ou désireux de
En médecine 4 self-control.
En psychiatrie 4
Mécanismes d’efficacité clinique 5
¶ Neurobiologie 5 ■ Qu’est-ce que la pleine
Mobilisation cérébrale vaste 5
Régulation émotionnelle objectivable 5
conscience ?
Effet sur la tolérance à la douleur 5
Impact immunologique 5 Définition
Des méditants plus stables et moins centrés sur eux ? 5
La pleine conscience, c’est la qualité de conscience
qui émerge quand on tourne intentionnellement son

Savoirs et soins infirmiers 1


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esprit vers le moment présent. C’est l’attention portée à Évaluation


l’expérience de ce que nous vivons et éprouvons, sans
filtre (on accepte ce qui vient), sans jugement (on ne L’état de pleine conscience représente une modalité
décide pas si c’est bien ou mal, désirable ou non), sans de fonctionnement mental qui peut survenir naturelle-
attente (on ne cherche pas quelque chose de précis). ment chez tous les humains. Différents questionnaires
validés permettent d’évaluer les aptitudes spontanées à
la pleine conscience ; un des plus étudiés, récemment
Caractéristiques validé en français [1], est le Mindful Attention Awareness
Scale (MAAS). Il propose des questions telles que : « Je
La pleine conscience peut être décomposée en trois casse ou renverse des choses parce que je suis inatten-
attitudes fondamentales : tif(ve) ou parce que je pense à autre chose », « J’ai des
• une ouverture maximale du focus attentionnel, difficultés à rester concentré(e) sur ce qui se passe dans
portant sur l’ensemble de l’expérience personnelle le présent », ou « J’ai tendance à marcher rapidement
de l’instant, autrement dit, tout ce qui est présent à pour me rendre là où je veux aller, sans prêter attention
notre esprit, minute après minute : perceptions à ce qui se passe durant le trajet », qui explorent notre
de notre rythme respiratoire, de nos sensations degré de présence ou d’absence (par distraction, préoc-
corporelles, de ce que nous voyons et entendons, de cupation, ou tension vers un objectif) à tout ce que
notre état émotionnel, des pensées qui vont et nous faisons. Mais l’aptitude à la pleine conscience peut
viennent ; aussi se cultiver et se travailler, en raison des nombreux
• un désengagement des tendances à juger, à contrôler bénéfices qui lui semblent associés dans le cadre de cet
ou à orienter cette expérience de l’instant présent ; entraînement de l’esprit que l’on nomme méditation de
• une conscience « non élaborative », dans laquelle on pleine conscience.
ne cherche pas à analyser ou à mettre en mots, mais
plutôt à observer et à éprouver ce qui est justement Historique
difficile à verbaliser.
Depuis peu intégrée à des démarches psychothérapi-
ques modernes, la pleine conscience est la base et
l’objectif de nombreuses pratiques méditatives, dont
certaines très anciennes.
“ Point important Voilà au moins deux mille ans que la méditation est
inscrite au cœur de la philosophie bouddhiste. Et à peu
près autant d’années que le mot existe dans l’Occident
Pleine conscience et littérature chrétien, mais avec un sens différent : chez nous, la
Comme toujours, les poètes ont précédé les méditation suggère une longue et profonde réflexion,
scientifiques dans la description de la pleine un mode de pensée exigeant et attentif. Cette démarche,
conscience. En voici par exemple une, fort belle, que l’on pourrait dire analytique, réflexive, existe
de l’écrivain autrichien Hofmannsthal, qui également dans la tradition bouddhiste. Mais il y en a
aussi une seconde, plus contemplative : observer sim-
souligne la dimension non-verbale de cet état
plement ce qui est. La première est une action, même
mental (extrait de sa nouvelle, la Lettre de Lord s’il s’agit d’une action mentale (réfléchir sans déformer).
Chandos) : La seconde est une simple présence, mais éveillée et
« Depuis lors, je mène une existence que vous affûtée (ressentir sans intervenir). Elle est une démarche
aurez du mal à concevoir, je le crains, tant elle se de pleine conscience. C’est elle dont les vertus soignantes
déroule hors de l’esprit, sans une pensée ; une intéressent le monde de la médecine, de la psychologie
existence qui diffère à peine de celle de mon et des neurosciences depuis quelques années. Le mot
voisin, de mes proches et de la plupart des méditer vient d’ailleurs du latin meditari, fréquentatif de
gentilshommes campagnards de ce royaume, et mederi, « donner des soins à ».
qui n’est pas sans des instants de joie et La méditation de pleine conscience représente en
quelque sorte la première world-therapy : racines orienta-
d’enthousiasme. Il ne m’est pas aisé d’esquisser
les et codification occidentale ; nord-américaine, pour
pour vous de quoi sont faits ces moments être plus précis, puisque les premiers à l’avoir importée
heureux ; les mots une fois de plus m’aban- dans le monde de la psychologie scientifique, et à lui
donnent. Car c’est quelque chose qui ne possède avoir donné son assise et son rayonnement actuel,
aucun nom et d’ailleurs ne peut guère en recevoir, furent un biologiste américain, Kabat-Zinn, et un
cela qui s’annonce à moi dans ces instants, psychiatre canadien, Segal. On peut remarquer que le
emplissant comme un vase n’importe quelle yoga, lui aussi d’origine orientale, a été également
apparence de mon entourage quotidien d’un flot l’objet d’adaptations pour pouvoir s’inscrire dans un
débordant de vie exaltée. Je ne peux attendre que cadre thérapeutique à l’occidentale [2]. Certains exercices
vous me compreniez sans un exemple et il me faut empruntés à l’univers du yoga font d’ailleurs partie de
l’entraînement à la pleine conscience.
implorer votre indulgence pour la puérilité de ces
évocations. Un arrosoir, une herse à l’abandon
dans un champ, un chien au soleil, un cimetière
misérable, un infirme, une petite maison de
■ Comment se pratique
paysan, tout cela peut devenir le réceptacle de la méditation de pleine
mes révélations. Chacun de ces objets, et mille
autres semblables dont un œil ordinaire se
conscience ?
détourne avec une indifférence évidente, peut
prendre pour moi soudain, en un moment qu’il Protocoles et exercices codifiés
n’est nullement en mon pouvoir de provoquer, un Sous sa forme actuelle, la méditation de pleine cons-
caractère sublime et si émouvant, que tous les cience est le plus souvent dispensée en groupes, selon
mots, pour le traduire, me paraissent trop des protocoles assez codifiés comportant 8 séances de
pauvres. » deux heures environ, suivant un rythme hebdomadaire.
Quatre séances de révision et de suivi sont planifiées

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“ Point important
Les différentes écoles de la pleine conscience
• MBSR, pour Mindfulness-Based Stress Reduction.
Cette « diminution du stress par la pleine conscience » est la première méthode codifiée à avoir été introduite dans le
champ de la médecine par le biologiste américain Kabat-Zinn. Elle propose notamment, face aux moments de stress
quotidiens, de ne pas chercher à les fuir par la distraction (penser à autre chose) ou l’action (s’absorber dans le travail
ou un loisir) mais au contraire de les accueillir et de les observer, dans un état particulier de conscience et d’éveil
corporel qui permet d’en éviter l’aggravation et la chronicisation. Indications : états anxieux ou douloureux
chroniques.
• MBCT, pour Mindfulness-Based Cognitive Therapy.
Cette « thérapie cognitive basée sur la pleine conscience » a été codifiée et scientifiquement évaluée par le
psychiatre canadien Segal et ses collaborateurs. Elle fait précéder les exercices de thérapie cognitive (modification du
contenu des pensées négatives) par des exercices de pleine conscience (modification du rapport aux pensées
négatives : mieux les tolérer, moins se laisser influencer par elles, sans forcément chercher à les modifier). Par
exemple, avant de lutter contre la pensée « Je suis inférieur aux autres » en se demandant ce qui nous permet de
penser ça, si c’est vrai dans tous les domaines, etc., on commencera par accepter cette pensée à sa conscience, par
bien explorer tout ce qu’elle entraîne chez nous (émotions, réactions corporelles, autres pensées et cycles de
rumination, impulsions à se replier sur soi, etc.). Indications : prévention des rechutes chez les personnes à haut
risque dépressif (ayant déjà présenté plusieurs épisodes).
• Open focus therapy.
Cette « thérapie de l’ouverture attentionnelle », conceptualisée par le psychologue américain Fehmi, propose des
exercices de régulation attentionnelle très proches de la pleine conscience [3]. Elle consiste principalement à se
désengager du mode attentionnel « étroit-objectif » (se focaliser sur quelque chose en y réfléchissant) pour
privilégier notamment le mode attentionnel « diffus-immergé » (garder le champ de sa conscience le plus largement
ouvert possible à tout ce qui nous entoure, en s’efforçant de ressentir plus que de réfléchir). Indications : bien que ne
reposant pas pour le moment sur suffisamment d’études validées, elle semble représenter un bon complément aux
thérapies traditionnelles dans le domaine des troubles émotionnels, notamment anxieux, ainsi que pour les troubles
de l’attention avec hyperactivité.
• DBT, pour Dialectical Behavior Therapy.
Cette « thérapie comportementale dialectique », conçue par la psychiatre américaine Linehan pour les sujets
souffrant de trouble de personnalité, intègre entre autres une pratique régulière de méditation Zen aménagée [4].
Cette psychothérapie permet à ces patients de développer une meilleure « conscience émotionnelle », et donc une
meilleure tolérance aux émotions douloureuses, qui sinon sont régulées, ou plutôt « vidangées » par des passages à
l’acte (agressions verbales, auto-agressions, gestes suicidaires) ou des consommations de drogues diverses.
Indications : plusieurs études ont validé l’intérêt de la DBT dans les troubles de personnalité de type borderline.
• Méthode Vittoz.
Cette psychothérapie, portant le nom du médecin suisse qui la fonda au début du XXe siècle, présente de
nombreuses analogies avec la pleine conscience [5]. Elle encourage à porter régulièrement attention aux expériences
sensorielles de l’instant, dans le but de revenir dans la vie présente et de se libérer des ruminations et automatismes
mentaux et comportementaux liés au passé. Il n’existe pas, pour le moment, d’études de validation, ni d’indications
clairement définies, en dehors du champ aussi vaste que vague des « troubles névrotiques » (symptômes
anxiodépressifs, manque de confiance en soi, etc.).

dans l’année suivante. Durant les séances, les partici- afin de bénéficier de parenthèses au milieu des multiples
pants sont invités à effectuer des exercices de médita- engagements dans l’action ou sollicitations existant
tion, qu’ils doivent ensuite pratiquer quotidiennement dans nos journées : il s’agit par exemple de profiter des
chez eux : méditation centrée sur les sensations corpo- temps d’attente ou de transports pour se recentrer
relles (exercice dit du « scanner du corps »), sur les quelques instants sur sa respiration et sur l’ensemble de
mouvements respiratoires (« pleine conscience de la ses sensations, ou de prendre l’habitude d’accepter
respiration »), les sons, ou les pensées. d’éprouver les émotions désagréables (comme après un
conflit ou une difficulté) plutôt que de vouloir à tout
Exercices intégrés à la vie quotidienne prix les éviter, en passant à autre chose, travail ou
distraction, pour se « changer les idées ».
À côté de ces exercices dits « formels », les patients
sont également invités à des « pratiques informelles » Mode particulier de rapport
qui consistent tout simplement à prêter régulièrement
attention aux gestes du quotidien : manger, marcher, se
au monde et aux difficultés
brosser les dents en pleine conscience, et non en En ce sens, la méditation de pleine conscience se
pensant à autre chose ou en faisant autre chose dans le différencie par exemple de la relaxation (Tableau 1) : on
même temps. ne cherche pas à éviter de ressentir les émotions dou-
loureuses ou à les annihiler, mais au contraire à les
accepter sans les amplifier. On pourrait dire qu’il s’agit
Attitude globale d’une sorte d’écologie de l’esprit, postulant que beau-
Enfin, au fur et à mesure du programme, il est recom- coup de nos difficultés psychiques proviennent de
mandé aux participants d’adopter la pleine conscience stratégies inadaptées, basées notamment sur le désir
comme une attitude mentale régulièrement pratiquée, d’éradication de la douleur (par le refus ou l’évitement).

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Tableau 1.
Quelques idées reçues sur la méditation.
On pense souvent que la méditation... En réalité, dans la méditation de pleine conscience...
... est une réflexion approfondie et intelligente ... l’attention n’est pas portée sur la réflexion intellectuelle ou l’élaboration conceptuelle,
sur un sujet métaphysique comme la vie, mais le ressenti non-verbal, corporel et sensoriel
la mort ou le cosmos
... est une démarche religieuse ou spirituelle ... on cherche avant tout à développer et à tester au quotidien un outil de régulation
attentionnelle et émotionnelle, au-delà de toute forme de croyance
... est faire le vide dans sa tête ... les instants de pure présence à l’instant, sans mentalisation, sont assez rares, et l’essentiel
du travail consiste justement non à faire taire le bavardage de l’esprit, mais à ne pas
se laisser embarquer par lui, en l’observant au lieu de s’y identifier. L’objectif est de se
rapprocher d’une « conscience sans objet », où notre esprit n’est engagé dans aucune
activité mentale volontaire mais tente de rester en position d’observateur. Ce n’est donc
pas une absence de pensées, mais une absence d’engagement dans les pensées
... est un peu comme de la relaxation ... on ne cherche pas à atteindre un état de détente ou de calme particulier (certaines
ou de la sophrologie séances peuvent au contraire être difficiles ou douloureuses) mais juste à intensifier
sa conscience et son recul envers ses expériences intimes. Par exemple, plutôt que
de chercher à ne pas être en colère ou ne pas être triste, on tend à observer la nature de
ces émotions, leur impact sur notre corps, les tendances comportementales qu’elles
induisent chez nous. Donner ainsi un « espace mental » à nos émotions négatives permet
d’une certaine façon d’en reprendre le contrôle, en les laissant exister et s’exprimer sans
l’effet d’amplification lié à la répression (ne pas les ressentir) ou à la fusion (ne pas s’en
distancier)

Pour paradoxal que cela puisse paraître, renoncer à ces étude conduite auprès de patients cancéreux montre des
stratégies permet souvent une atténuation de la souf- bénéfices mesurables et significatifs au niveau de
france plus rapide et surtout plus durable. Comme l’humeur, de la fatigue et de divers symptômes liés au
l’écrivait Nietzsche : « La pire maladie des hommes stress [8]. Une autre, conduite chez des lombalgiques
provient de la façon dont ils ont combattu leurs chroniques [9], atteste d’une amélioration dans la tolé-
maux. » rance à la douleur et l’activité physique (rappelons que
l’immobilisation est actuellement considérée comme
Rôle spécifique de l’infirmier clinicien aggravant les lombalgies). Dans une population de
patients insuffisants cardiaques, la pratique régulière de
Dans notre expérience, l’infirmier clinicien joue un la méditation améliore les niveaux d’anxiété et de
rôle important à plusieurs niveaux : dépression, ce qui retentit ensuite favorablement et
• il peut orienter de lui-même certains patients vers le
significativement sur la symptomatologie cardiaque [10].
groupe, avec l’accord du médecin responsable ;
Il faut noter que de récents travaux [11] semblent indi-
• il participe aux sessions en tant que co-animateur,
quer que les pratiques méditatives régulières peuvent
dont le niveau de responsabilité dépend de son
ralentir l’altération des télomères, ces petites structures
niveau de formation à la technique et de son expé-
situées en bout des chromosomes, comme des petits
rience (dans le cas de notre tandem, l’infirmier anime
seul certaines séances) ; chapeaux protecteurs freinant leur vieillissement (les
• il participe aussi aux sessions en tant que personne, télomères sont détériorés par le stress).
la règle étant que tous les soignants (animateurs ou
stagiaires) s’engagent dans les exercices et se révèlent En psychiatrie
personnellement sur les questions de stress ou de
différents états d’âme, pour montrer aux patients que Dans le domaine de la psychiatrie, on prête une
leurs difficultés sont partagées par tout le monde ; ces attention toute particulière au programme MBCT, dans
démarches de « révélation de soi », si elles sont la mesure où il a montré au travers de plusieurs recher-
contrôlées et réfléchies, représentent un ingrédient ches une efficacité dans des situations mettant souvent
reconnu et validé des démarches de psychothérapie les thérapeutes en échec, comme la prévention des
humaniste [6] ; rechutes dépressives [12], notamment chez les patients
• il est un élément rassurant et médiateur pour les ayant présenté trois épisodes ou davantage : on observe
patients, par sa proximité et sa disponibilité dans le moins de récurrences durant la période de suivi, et si
service entre les séances de thérapie de groupe. celles-ci ont lieu, elles se produisent plus tard. Ou
encore dans certaines dépressions résistantes [13] ou
chroniques [14]. L’efficacité des programmes MBCT est
■ Quelle efficacité ? comparable à celle du maintien sous antidépresseur [15] ;
mais comme pour ce dernier traitement, l’observance est
Nous disposons aujourd’hui d’un nombre relative-
capitale : prendre quotidiennement son médicament ou
ment important d’études scientifiquement valides
pratiquer chaque jour ses exercices restent des condi-
(comparaison avec un groupe témoin, répartition aléa-
toire des sujets, évaluation pré et post-traitement, etc.) tions indispensables pour espérer être protégé, etc. La
attestant de l’intérêt de la méditation de pleine cons- méditation de pleine conscience n’a pas été à ce jour
cience dans différents troubles médicaux ou suffisamment validée lors des périodes aiguës de la
psychiatriques [7]. maladie dépressive, et reste avant tout un outil de
prévention. Quelques études exploratoires semblent
cependant montrer une possible efficacité [16] mais
En médecine l’expérience clinique rappelle à quel point, pour des
Dans le domaine médical, ces études portent sur des patients en phase dépressive franche, il est difficile de
domaines variés (stress, cardiologie, douleurs chroni- mobiliser leurs ressources cognitives ; or, la méditation
ques, dermatologie, troubles respiratoires, etc.) et des exige d’importants efforts mentaux et une grande
populations diverses (patients, étudiants). Ainsi, une régularité, ce qui est difficile au creux de la dépression.

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Mécanismes d’efficacité clinique Effet sur la tolérance à la douleur


Les mécanismes d’action de la pleine conscience sont Chez les pratiquants expérimentés de la méditation
multiples, mais semblent se situer principalement à Zen (proche de la pleine conscience) on a montré de
deux niveaux : longue date que leur résistance à la douleur était accrue.
• celui de la régulation cognitive. Les sujets entraînés Et on a récemment découvert que cette capacité est
identifient mieux les démarrages des pensées négati- corrélée à un accroissement de l’épaisseur du cortex,
ves de registre anxieux ou dépressif, et se font ainsi notamment dans la zone du cortex cingulaire antérieur
moins « piéger » par leur dégénérescence en des cycles et du cortex somatosensoriel, deux zones impliquées
prolongés de rumination [17, 18] ; dans la perception de la douleur [23]. Une explication
• celui de la régulation émotionnelle. La pratique possible est que la pratique méditative, par les positions
régulière de la pleine conscience permet de dévelop- immobiles prolongées qu’elle impose, et leur cortège de
per des capacités accrues d’acceptation, de tolérance, crampes et autres sensations d’inconfort, représente une
de recul et de modulation envers les émotions bonne exposition à la gestion des sensations douloureu-
douloureuses [19]. ses modérées. Remarquons qu’il s’agit ici d’une modifi-
Sachant que dans la plupart des souffrances psycho- cation de l’anatomie cérébrale, et non plus seulement
logiques, quelle qu’en soit la nature, la rumination et la du fonctionnement cérébral : c’est une des manifesta-
dérégulation émotionnelle jouent un rôle très aggravant, tions du phénomène dit de neuroplasticité, où l’entraî-
la pleine conscience représente donc un réel intérêt nement de l’esprit cher aux bouddhistes (entraînement
comme outil adjuvant aux différentes prises en charge, dont font partie la méditation et la psychothérapie)
médicamenteuses ou psychothérapiques. De plus, nous s’avère capable de modifier anatomiquement le cerveau,
allons voir que ces bénéfices psychologiques semblent comme le font d’ailleurs tous les apprentissages.
faciliter (ou être associés à) des bénéfices somatiques.

Impact immunologique
■ Neurobiologie Toujours dans les conséquences tangibles de la médi-
tation de pleine conscience, on a également pu prouver,
Mobilisation cérébrale vaste après un programme d’entraînement de 8 semaines, un
accroissement de la réponse immunitaire, objectivée par
Sur le plan du fonctionnement cérébral, la médita- une augmentation de la production d’anticorps après
tion, par rapport à la relaxation, entraîne une activation vaccination antigrippale [24]. Le lien souvent retrouvé
cérébrale plus intense (au niveau des aires paralimbi- entre émotionnalité positive et réponse immunitaire
ques, liées au système nerveux autonome, c’est-à-dire semble ici corrélé par le fait que l’entraînement à la
automatique et non volontaire, et à l’intéroception, pleine conscience augmente l’activité électrique du
c’est-à-dire à la perception de nos sensations corporelles) cortex préfrontal gauche, par rapport au droit, en
et plus vaste (activation des zones frontopariétales et réponse à des images agréables (le cortex préfrontal
frontolimbiques, liées aux capacités attentionnelles) [20]. gauche représente une zone liée aux émotions positives,
La relaxation est une composante émergente (non le gauche aux négatives).
recherchée volontairement mais apparaissant le plus Autre forme d’impact biologique, une étude qui a
souvent comme bénéfice indirect) de la méditation, montré chez des patients recevant des rayons UV pour
mais elle n’est pas la seule. le traitement de leur psoriasis (maladie dermatologique
chronique), que ceux qui bénéficiaient en parallèle d’un
Régulation émotionnelle objectivable entraînement à la MBSR voyaient leurs lésions cutanées
s’améliorer significativement plus vite. Là encore, des
La pratique de la pleine conscience entraîne, nous mécanismes d’action neuro-immunologiques de la
l’avons dit, une amélioration de la modulation émo- pleine conscience ont été suspectés (sans démonstra-
tionnelle, dont on commence à cartographier les voies tion), puisque le psoriasis est lié à la production exces-
neurales. Ainsi, après un entraînement standard de sive de cytokines (transmetteurs du système immu-
8 semaines, les sujets chez qui on induit des émotions nitaire) et à l’activité excessive au niveau cutané de
de tristesse vont présenter des modifications de leur certains lymphocytes T.
dynamique fonctionnelle cérébrale, allant dans le sens
d’une moindre activation des aires langagières (dites de
Wernicke, et de Broca) et d’une activation accrue des Des méditants plus stables et moins
zones associées à la sensibilité intéroceptive. Autrement centrés sur eux ?
dit, l’impact de la tristesse est davantage amorti chez les
méditants par sa « digestion » à un niveau corporel, que Enfin, signalons qu’on a pu montrer que les sujets
par un traitement rationnel et verbal, comme chez les disposant d’une aptitude spontanée à éprouver des
non-méditants : les méditants acceptent plus ou moins moments de pleine conscience présentaient au repos (en
consciemment d’éprouver physiquement la tristesse, l’absence de stimulation émotionnelle) une moindre
sans trop vite chercher à la « résoudre » mentalement activité des zones cérébrales autoréférentielles (activés en
(ce qui peut parfois conduire à des ruminations stériles). cas de réflexions sur soi, clairement augmentées par
Cette attitude ne peut se résumer à un simple détache- exemple dans les dépressions) et une moindre activité
ment et désengagement vis-à-vis des événements de vie au repos de la zone des amygdales cérébrales (zone d’où
tristes, puisque les deux groupes (méditants et non sont lancés notamment les messages d’alerte émotion-
méditants) obtiennent les mêmes scores en termes nelle, et qui est par exemple anormalement active dans
d’évaluation subjective de la tristesse éprouvée [21]. La les états anxieux et dépressifs). En cas d’exposition à des
sensibilité aux événements extérieurs reste la même, stimulations à signification émotionnelle, ces sujets
mais ses répercussions (et ses dégâts) sont limitées chez naturellement enclins à la pleine conscience présen-
les méditants. taient également une moindre réactivité de l’amygdale
La pratique méditative régulière induit également des cérébrale droite [25]. La pleine conscience semble donc
modifications favorables de l’électroencéphalogramme associée à une moindre tendance à se focaliser sur soi et
(EEG), comme une augmentation des rythmes gamma une meilleure stabilité émotionnelle, au repos comme
au niveau du cortex préfrontal gauche, zone associée à en situation « émouvante », le tout étant attesté par la
l’émotionnalité positive [22]. neuro-imagerie.

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Pleine conscience au service [5] Mingant M. Vivre pleinement l’instant présent : la méthode
Vittoz. Paris: Eyrolles; 2007.
des soignants [6] André C (sous la direction de). Secrets de psys. Ce qu’il faut
La pratique régulière, par le soignant, de la médita- savoir pour aller bien. Paris: Odile Jacob; 2011
tion de pleine conscience, semble de nature à améliorer [7] Berghmans C, Tarquinio C, Marina K, Strub L. La méditation
les capacités d’empathie et la qualité de l’alliance comme outil psychothérapique complémentaire : une revue
thérapeutique [26]. Mais les soignants ont aussi intérêt à de question. J Ther Comp Cogn 2009;19:120-35.
pratiquer pour eux-mêmes. D’une part, parce qu’une [8] Speca M, Carlson LE, Goodey E, Angen M. A randomised
pratique méditative personnelle régulière est absolument wait-list controlled trial: the effects of MBSR program on
nécessaire à titre personnel chez tout soignant qui la mood and symptoms of stress in cancer outpatients.
propose à ses patients. C’est une question d’honnêteté Psychosom Med 2000;62:613-22.
et d’authenticité : en matière de psychologie, on ne peut [9] Morone NE, Greco CM, Weiner DK. Mindfulness meditation
transmettre à un patient une démarche qu’on ne for the treatment of chronic low back pain in older adults: a
s’applique pas à soi-même. D’autre part, parce qu’elle randomized controlled pilot study. Pain 2008;134:310-9.
peut donc représenter aussi une pratique très utile pour [10] Sullivan MJ, Wood L, Terry J, Brantley J, Charles A,
exercer son métier dans les meilleures conditions McGee V, et al. The Support, Education, and Research in
émotionnelles possibles [27]. En effet, d’assez nombreuses Chronic Heart Failure Study (SEARCH): a mindfulness-
études ont été consacrées aux bénéfices de la pratique based psychoeducational intervention improves depression
méditative régulière chez les soignants : diminution des and clinical symptoms in patients with chronic heart failure.
niveaux de stress [28] , accroissement des capacités Am Heart J 2009;157:84-90.
d’empathie [29], prévention du risque de burn-out [30] [11] Epel E, Daubenmier J, Moskowitz JT, Folkman S,
dont on sait qu’un des symptômes est le phénomène dit Blackburn E. Can meditation slow rate of cellular aging?
« d’usure compassionnelle » [31]. Cognitive stress, mindfulness, and telomeres. Ann N Y Acad
Pour autant, la méditation de pleine conscience a Sci 2009;1172:34-53.
aussi été évaluée comme outil de gestion du stress [12] Teasdale JD, Teasdale JD, Segal ZV, Williams JM,
auprès de différentes populations, comme les enfants [32] Ridgeway VA, Soulsby JM, et al. Prevention of
ou en milieu professionnel [33]. Globalement, et quel relapse/recurrence in major depression by mindfulness-based
que soit le contexte, il semble bien que sa pratique cognitive therapy. J Clin Consult Psychol 2000;68:615-23.
régulière soit associée à une élévation du bien-être [13] Barnhofer T, Crane C, Hargus E, Amarasinghe M, Winder R,
subjectif [34]. Williams JM. Mindfulness-based cognitive therapy as a
treatment for chronic depression: a preliminary study. Behav
Res Ther 2009;47:366-73.
Vogue de la pleine conscience : [14] Kenny MA, Williams JM. Treatment-resistant depressed
révélateur d’un besoin fondamental patients show a good response to Mindfulness-Based
dans nos sociétés modernes ? Cognitive Therapy. Behav Res Ther 2007;45:617-25.
[15] Segal ZV, Bieling P, Young T, MacQueen G, Cooke R,
Après avoir longtemps été cantonnée dans les domai-
Martin L, et al. Antidepressant monotherapy vs sequential
nes de la spiritualité et du développement personnel, la
pharmacotherapy and mindfulness-based cognitive therapy,
méditation, notamment dans sa forme dite « de pleine
or placebo, for relapse prophylaxis in recurrent depression.
conscience », vient donc de faire une irruption remar- Arch Gen Psychiatry 2010;67:1256-64.
quée dans le champ de la médecine, de la psychiatrie et [16] Manicavasgar V, Parker G, Perich T. Mindfulness-based
des neurosciences (un courant d’études s’est même cognitive therapy vs cognitive behaviour therapy as a
baptisé « neurosciences méditatives »). Et elle connaît treatment for non-melancholic depression. J Affect Disord
donc actuellement une vogue médiatique inédite dans 2011;130:138-44.
son histoire [35]. On peut s’interroger à ce propos, et se [17] Papageorgiou C, Wells A. Depressive rumination: nature,
demander si un tel succès ne répond pas, finalement, à theory and treatment. Chicheser: Wiley; 2004.
un besoin fondamental : celui d’introspection, de calme, [18] Davey GC, Wells A. Worry and its psychological disorders:
de lenteur, de continuité. Alors que nos conditions de theory, assessment and treatment. Chichester: Wiley; 2006.
vie modernes tendent à nous priver de tout cela, par [19] Nielsen L, Kasniak AW. Awareness of subtle emotional
toujours plus de sollicitations, d’interruptions, d’agita- feelings: a comparison of long-term meditators and non-
tion, de sollicitations. Et tout comme, dans des sociétés meditators. Emotion 2006;6:392-405.
devenues sédentaires, le sport et l’activité physique [20] Rubia K. The neurobiology of meditation and its clinical
comblent notre besoin inné de mouvement (sous peine effectiveness in psychiatric disorders. Biol Psychol 2009;82:
de problèmes de santé), notre désir de méditation 1-1.
pourrait combler, quant à lui, notre besoin tout aussi [21] Farb NA, Anderson AK, Mayberg H, Bean J, McKeon D,
fondamental de ressentir régulièrement un mode de Segal ZV. Minding one’s emotions: mindfulness training
présence au monde, basé sur l’apaisement, le recul et alters the neural expression of sadness. Emotion 2010;10:
.
l’ouverture bienveillante. Car la méditation ne conduit 25-33.
pas au retrait ou à l’indifférence, mais à une forme de [22] Lutz A, Greischar LL, Rawlings NB, Ricard M, Davidson RJ.
conscience optimale, attentive et tranquille. Long-term meditators self-induce high-amplitude gamma-
.
synchrony during mental practice. Proc Natl Acad Sci USA
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C. André, Médecin psychiatre (c.andre@ch-sainte-anne.fr).


F. Dulong, Infirmier clinicien.
Service hospitalo-universitaire, Hôpital Sainte-Anne, 1, rue Cabanis, 75674 Paris, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : André C., Dulong F. Méditation de pleine conscience : un outil d’amélioration des
soins ? EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Savoirs et soins infirmiers, 60-725-E-70, 2011.

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