¶ 60-565-B-10

Sommeil

Un repos et un sommeil corrects sont aussi importants pour rester en bonne santé qu’une
bonne alimentation et qu’une pratique régulière d’une activité physique. Les individus
ont des besoins en sommeil et en repos différents. La santé physique et émotionnelle
dépend de la capacité à satisfaire ces besoins humains fondamentaux. Sans
suffisamment de sommeil et de repos, la capacité à se concentrer, à émettre des
jugements et à participer aux activités quotidiennes diminue et l’irritabilité augmente. Il
est important de réussir à identifier et à traiter les perturbations du rythme du sommeil
des patients. Pour les aider, il faut comprendre la nature du sommeil, les facteurs qui
l’influencent ainsi que les habitudes de sommeil. Les patients ont besoin d’une approche
personnalisée basée sur leurs habitudes personnelles et sur leur rythme de sommeil ainsi
que sur les problèmes particuliers qui influent sur leur sommeil. Les interventions de soins
infirmiers sont souvent efficaces pour résoudre les troubles du sommeil à court et à long
terme. Obtenir la meilleure qualité de sommeil possible est important pour promouvoir la
santé ainsi que pour guérir d’une maladie. Les personnes soignées ont souvent besoin de
davantage de sommeil et de repos que les personnes en bonne santé. Toutefois, la nature
de la maladie empêche souvent certains d’entre eux de bénéficier d’un repos et d’un
sommeil adaptés. L’environnement d’un hôpital ou d’une structure de soins de long
séjour ainsi que les activités du personnel soignant rendent le sommeil difficile. Certains
patients souffrent de troubles du sommeil préexistants et d’autres développent des
problèmes du sommeil suite à une maladie ou à une hospitalisation.
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Mots clés : Horloges biologiques ; Rythme circadien ; Insomnie ; Repos ; Sommeil ;

Hygiène du sommeil

Plan ¶ Pensée critique et raisonnement clinique 11

Sommeil et projet de soins infirmiers 11
¶ Objectifs 1
¶ Base des connaissances scientifiques 2
Physiologie du sommeil 2 ■ Objectifs
Rythmes circadiens 2
Régulation du sommeil 2 La maîtrise du contenu de cet article permettra au
Phases du sommeil 3
lecteur d’atteindre les objectifs suivants :
• expliquer l’effet du cycle veille-sommeil de 24 heures
Cycle du sommeil 3
sur les fonctions biologiques ;
Fonctions du sommeil 3
• étudier les mécanismes régulateurs du sommeil ;
Rêves 4
• décrire les étapes d’un cycle normal du sommeil ;
Maladie physique 4
• expliquer les fonctions du sommeil ;
Troubles du sommeil 5
• comparer et opposer les besoins en sommeil d’indivi-
Insomnie 5
dus de différentes tranches d’âge ;
Apnée du sommeil 7
• identifier les facteurs qui normalement favorisent et
Narcolepsie 7
perturbent le sommeil ;
Privation de sommeil 8 • étudier les caractéristiques des troubles courants du
Parasomnies 8 sommeil ;
¶ Connaissances de base en soins infirmiers 8 • établir les antécédents relatifs au sommeil d’un
Sommeil et repos 8 patient ;
Exigences et rythmes normaux du sommeil 9 • identifier des diagnostics infirmiers adaptés aux
Facteurs affectant le sommeil 9 patients souffrant de troubles du sommeil ;

Savoirs et soins infirmiers 1

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 60-565-B-10 ¶ Sommeil
• identifier les interventions infirmières conçues pour
favoriser les cycles du sommeil chez les patients de
tous âges ;
• décrire des manières d’évaluer des thérapies du
sommeil.
■ Base des connaissances
scientifiques
Physiologie du sommeil
Le sommeil est un processus physiologique cyclique
qui alterne avec de plus longues périodes de veille. Le
cycle veille-sommeil influence et régule les fonctions
physiologiques et les réponses comportementales.
Rythmes circadiens
Les individus vivent ces rythmes cycliques comme
faisant partie de leur vie quotidienne. Le rythme le plus
familier est le cycle jour-nuit de 24 heures appelé
rythme diurne ou circadien (dérivé du latin : circa,
« environ », et dies, « jour »). Les rythmes circadiens
influencent le rythme des principales fonctions biologi-
ques et comportementales. Les changements prévisibles
de la température corporelle, de la fréquence cardiaque,
de la pression artérielle, de la sécrétion hormonale, de
l’acuité sensorielle et de l’humeur dépendent du main-
tien du cycle circadien de 24 heures.
Des facteurs comme la lumière, la température, les
activités sociales et les habitudes professionnelles
affectent les rythmes circadiens et les cycles journaliers
veille-sommeil. Chaque individu possède des horloges
biologiques qui synchronisent ses cycles du sommeil.
Cela explique pourquoi certains s’endorment à 20 heu-
res alors que d’autres se couchent à minuit ou tôt le
matin. Chaque individu est différent et fonctionne au
mieux de sa forme à différents moments de la journée.
Les hôpitaux ou les établissements de soins de long
séjour n’adaptent pas leurs soins aux préférences de
cycle veille-sommeil d’un individu. Les activités hospi-
talières de routine typiques perturbent le sommeil ou
empêchent les patients de s’endormir à leur horaire
habituel. Une personne a une mauvaise qualité de
sommeil si son cycle veille-sommeil change significati-
vement. Une inversion du cycle veille-sommeil comme
l’endormissement diurne (ou vice versa pour les tra-
vailleurs de nuit) indique souvent une maladie grave.
Le rythme biologique du sommeil se synchronise
souvent à d’autres fonctions corporelles. Les change-
ments de température corporelle, par exemple, sont
corrélés aux rythmes du sommeil. Normalement, la
température corporelle plafonne l’après-midi et diminue
progressivement puis chute brusquement après l’endor-
missement. Lorsque le cycle veille-sommeil est perturbé,
d’autres fonctions physiologiques changent aussi habi-
tuellement. Par exemple, l’individu souffre d’inappé-
tence ou d’amaigrissement. L’anxiété, l’agitation,
l’irritabilité et l’altération du jugement sont d’autres
symptômes courants des troubles du cycle du sommeil.
L’échec du maintien du cycle veille-sommeil habituel
chez un individu influe défavorablement sur son état de
santé général.
Régulation du sommeil
Le sommeil implique une séquence d’états physiolo-
giques entretenus par une activité du système nerveux
central (SNC) hautement intégrée. Celle-ci est associée
aux changements intervenant dans les systèmes nerveux
périphérique, endocrinien, cardiovasculaire, respiratoire
et musculaire. Les réponses physiologiques et les struc-
tures de l’activité cérébrale spécifiques identifient
2 Savoirs et soins infirmiers
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Figure 1. Le système réticulaire activateur et la zone bulbaire
de synchronisation régulent les entrées sensorielles en activant et
en supprimant par intermittence les centres cérébraux supérieurs
pour réguler le sommeil et l’état de veille. 1 Système réticulaire
activateur ; 2. stimuli visuels ; 3. zone bulbaire de synchronisa-
tion ; 4. le cortex cérébral influencé par des stimuli sensoriels
relayés à partir du système réticulaire activateur, maintient l’état
de veille ; 5. cortex limbique ; 6. thalamus ; 7. hypothalamus ;
8. formation réticulaire mésencéphalique ; 9. stimuli auditifs ;
10. les voies sensorielles spinales ascendantes pénètrent dans le
système réticulaire activateur ascendant.
chaque séquence. Des instruments tels que l’élec-
troencéphalogramme (EEG), qui mesure l’activité élec-
trique du cortex cérébral, l’électromyogramme (EMG),
qui mesure la tonicité musculaire et l’électro-
oculogramme (EOG), qui mesure les mouvements ocu-
laires, apportent des informations concernant certains
aspects physiologiques structuraux du sommeil.
La théorie actuelle suggère que le sommeil est un
processus actif multiphasique. Le principal centre du
sommeil du corps est l’hypothalamus. L’hypothalamus
sécrète des hypocréatines (orexines) qui favorisent l’état
de veille et le sommeil paradoxal. La prostaglandine D2,
le L-tryptophane et les facteurs de croissance régulent le
sommeil.
Les chercheurs pensent que le système réticulaire
activateur (SRA) ascendant situé dans le diencéphale
contient des cellules spécifiques maintenant l’état de
vigilance et de veille. Le SRA reçoit les stimuli sensoriels
visuels, auditifs, douloureux et tactiles. L’activité issue
du cortex cérébral (par exemple, les émotions ou le
processus de pensée) stimule aussi le SRA. Les stimula-
tions, la veille et le maintien de la conscience sont dus
aux neurones dans le SRA qui libèrent des catécholami-
nes comme la norépinéphrine.
Les chercheurs émettent l’hypothèse que c’est la
libération de sérotonine à partir de cellules spécialisées
dans le système du sommeil des noyaux du raphé dans
la protubérance annulaire et dans le bulbe rachidien qui
produit le sommeil. Cette région du cerveau est égale-
ment appelée zone bulbaire de synchronisation. Le fait
qu’un individu reste éveillé ou s’endorme dépend d’un
équilibre des impulsions reçues à partir des centres
supérieurs (par exemple, les pensées), des récepteurs
sensoriels périphériques (par exemple, les stimuli sono-
res ou lumineux) et du système limbique (émotions)
(Fig. 1). Lorsqu’une personne tente de s’endormir, elle
ferme ses yeux et adopte des positions relaxantes. Les
stimuli vers le SRA diminuent. Si la pièce est sombre et
calme, l’activation du SRA diminue davantage. À un
certain moment, la zone bulbaire de synchronisation
prend le contrôle, ce qui provoque l’endormissement.

Somnolence de présommeil
Sommeil lent
Phase1
Sommeil paradoxal
Figure 2.
Phases du sommeil
Différentes activités des ondes cérébrales, des muscles
et des yeux sont associées aux différentes phases du
sommeil. Le sommeil normal implique deux phases : le
sommeil lent et le sommeil paradoxal.
Durant le sommeil lent, le dormeur passe par quatre
phases au cours d’un cycle de sommeil typique de
90 minutes. La qualité du sommeil de la phase 1 à la
phase 4 devient de plus en plus profonde. Un sommeil
plus léger est caractéristique des phases 1 et 2 et une
personne peut être plus facilement stimulée. Les pha-
ses 3 et 4 impliquent un sommeil plus profond appelé
« sommeil lent ». Le sommeil paradoxal est la phase qui
termine chaque cycle de sommeil. Différents facteurs
favorisent ou perturbent les diverses phases du cycle du
sommeil. Il convient donc de choisir des thérapies qui
favorisent le sommeil et qui éliminent les facteurs qui le
perturbent.
Cycle du sommeil
Le rythme de sommeil normal pour un adulte com-
mence avec une période de présommeil durant laquelle
la personne est seulement consciente de développer un
endormissement progressif. Cette période dure norma-
lement de 10 à 30 minutes mais si une personne a des
difficultés à s’endormir, elle durera 1 heure, voire plus.
Une fois endormie, la personne passe habituellement
par quatre à cinq cycles de sommeil complets par nuit,
chacun se composant de quatre phases de sommeil lent
et d’une période de sommeil paradoxal. Chaque cycle
dure à peu près 90 à 100 minutes. Le rythme cyclique
progresse habituellement de la phase 1 à la phase 4 du
sommeil lent, avec ensuite un retour aux phases 4, 3 à
2, pour se terminer par une période de sommeil para-
doxal (Fig. 2). Une personne atteint habituellement un
sommeil paradoxal environ 90 minutes après être entrée
dans le cycle du sommeil. Le sommeil lent représente 75
à 80 % de notre temps de sommeil.
Avec chaque cycle successif, les étapes 3 et 4 se
raccourcissent et la période de sommeil paradoxal se
rallonge. Le sommeil paradoxal dure jusqu’à 60 minutes
lors du dernier cycle de sommeil. Tous les individus ne
progressent pas uniformément à travers les phases de
sommeil. Par exemple, un dormeur passe alternative-
ment sur de brefs intervalles entre les phases de som-
meil lent 2, 3 et 4 avant d’entrer dans la phase de
sommeil paradoxal. Le temps passé dans chaque phase
varie au cours de la vie. Les nouveau-nés et les enfants
passent plus de temps en phase de sommeil profond.
Avec l’âge, le sommeil devient plus fragmenté et une
personne passe plus de temps dans les phases de som-
meil plus léger. Les passages d’une phase à l’autre ont
tendance à s’accompagner de mouvements du corps. Les
passages vers un sommeil léger ou à l’état de veille ont
tendance à apparaître brusquement tandis que les
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Sommeil ¶ 60-565-B-10
Sommeil lent Sommeil lent Sommeil lent
Phase 2 Phase 3 Phase 4
Sommeil lent Sommeil lent
Phase 2 Phase 3
Les phases du cycle du sommeil chez l’adulte.
passages vers un sommeil profond ont tendance à être
progressif. Le nombre de cycles du sommeil dépend du
temps total que la personne a passé à dormir.
Fonctions du sommeil
La fonction du sommeil demeure obscure. Le som-
meil contribue à notre régénération physiologique et
psychologique. Le sommeil lent contribue à régénérer
les tissus corporels. Durant le sommeil lent, les fonc-
tions biologiques ralentissent. La fréquence cardiaque
normale d’un adulte en bonne santé durant la journée
avoisine 70 à 80 battements par minute ou moins si
l’individu est en excellente condition physique. Toute-
fois, pendant le sommeil, la fréquence cardiaque chute
à 60 battements par minute ou moins. Cela signifie que
le cœur effectue durant le sommeil 10 à 20 battements
de moins par minute ou qu’il effectue 60 à 120 batte-
ments de moins par heure. En clair, un sommeil répa-
rateur est bénéfique pour préserver la fonction
cardiaque. D’autres fonctions biologiques ralenties
durant le sommeil sont la respiration, la pression
artérielle et la tonicité musculaire.
L’organisme a besoin de sommeil pour régénérer ses
processus biologiques. Durant le sommeil lent profond
(étape 4), l’organisme libère l’hormone de croissance
humaine pour réparer et renouveler les cellules épithé-
liales et les cellules spécialisées comme les cellules
cérébrales. La synthèse des protéines et la division
cellulaire pour le renouvellement des tissus comme la
peau, la moelle osseuse, la muqueuse gastrique ou le
cerveau s’effectue durant les phases de repos et de
sommeil. Le sommeil lent est particulièrement impor-
tant chez l’enfant dont le sommeil comporte davantage
de phases 4.
Une autre théorie concernant l’objectif du sommeil
est que l’organisme conserve son énergie durant le
sommeil. Les muscles squelettiques se relâchent pro-
gressivement et l’absence de contractions musculaires
préserve l’énergie chimique nécessaire aux processus
cellulaires. La réduction du taux métabolique basal
conserve en outre la réserve énergétique de l’organisme.
Le sommeil paradoxal est nécessaire à la régénération
du tissu cérébral et semble être important à la restaura-
tion cognitive. Le sommeil paradoxal est associé aux
changements du flux sanguin cérébral, à une activité
corticale accrue, à une consommation d’oxygène accrue
et à une libération d’épinéphrine. Cette association
facilite la mémorisation et l’apprentissage. Durant le
sommeil, le cerveau filtre les informations mémorisées
concernant les activités de la journée.
Les bénéfices du sommeil sur le comportement pas-
sent souvent inaperçus jusqu’à ce qu’un individu
développe un problème déclenché par la privation de
3
 60-565-B-10 ¶ Sommeil

estiment que les accidents de la circulation, les accidents

“ À retenir
domestiques et les accidents du travail provoqués par un
endormissement engendrent un coût social élevé en
raison de la perte de productivité, des coûts de santé et
Phases du cycle du sommeil des accidents.
Phase 1 : sommeil lent
• Inclut le sommeil le plus léger. Rêves
• Cette phase dure quelques minutes.
Bien que les rêves apparaissent durant le sommeil
• L’activité physiologique réduite débute avec lent et paradoxal, les rêves du sommeil paradoxal sont
un ralentissement progressif des signes vitaux et plus intenses et plus élaborés et certains pensent qu’ils
du métabolisme. sont fonctionnellement importants pour l’apprentissage,
• Les stimuli sensoriels comme le bruit excitent pour le processus de mémorisation et pour l’adaptation
facilement l’individu. au stress. Le contenu des rêves du sommeil paradoxal
• Réveillée, la personne a comme l’impression progresse tout au long de la nuit en allant des rêves liés
d’avoir fait un rêve éveillé. à des événements actuels jusqu’aux rêves émotionnels
Phase 2 : sommeil lent liés à l’enfance ou au passé. La personnalité influence la
• Période de sommeil réparateur. qualité des rêves, par exemple une personne créative fait
des rêves élaborés et complexes, tandis qu’une personne
• La détente se poursuit.
plus déprimée fait des rêves liés à son état de
• La stimulation reste relativement facile. résignation.
• La phase dure 10 à 20 minutes. La plupart des individus rêvent de préoccupations
• Les fonctions corporelles continuent de ralen- immédiates, par exemple d’une dispute avec leur
tir. conjoint ou bien de leurs soucis professionnels. Parfois,
Phase 3 : sommeil lent l’individu n’est pas conscient des peurs représentées
• Comprend les phases initiales de sommeil dans ses rêves étranges. Les psychologues cliniciens
profond. tentent d’analyser la nature symbolique des rêves en
• Le dormeur est difficile à stimuler et bouge tant que partie intégrante de la psychothérapie d’un
rarement. patient. La capacité à décrire un rêve et à interpréter sa
signification aide parfois à résoudre des problèmes ou
• Les muscles sont totalement relâchés.
des peurs personnels.
• Les signes vitaux ralentissent mais restent
Une autre théorie suggère que les rêves effacent
réguliers. certains fantasmes ou certains souvenirs absurdes.
• La phase dure 15 à 30 minutes. Puisque la plupart des individus oublient leurs rêves,
Phase 4 : sommeil lent peu d’entre eux en gardent un souvenir ou pensent ne
• Phase de sommeil le plus profond. pas rêver du tout. Pour se souvenir d’un rêve, on doit y
• Grande difficulté à stimuler le dormeur. penser consciemment lors du réveil. Les personnes se
• S’il s’est produit une perte de sommeil, le souvenant de leurs rêves de manière intense se
dormeur passera une grande partie de la nuit réveillent en général juste après une période de sommeil
dans cette phase. paradoxal.
• Les signes vitaux sont significativement plus
rares que durant les heures d’éveil. Maladie physique
• La phase dure environ 15 à 30 minutes.
Toute maladie source de douleurs, de gêne physique
• Un somnambulisme et une énurésie apparais- ou de problèmes d’humeur comme l’anxiété ou la
sent parfois. dépression est souvent génératrice de problèmes de
Sommeil paradoxal sommeil. Les personnes souffrant de ce type d’altéra-
• Rêves intenses et en couleurs. tions ont souvent des difficultés d’endormissement ou
• Rêves moins intenses durant les autres phases. de maintien du sommeil. Les maladies forcent égale-
• Cette phase commence habituellement envi- ment le patient à dormir dans des positions inhabituel-
ron 90 minutes après l’endormissement. les. Par exemple, il est difficile pour un patient ayant un
• Caractérisé par la réponse anatomique se bras ou une jambe en traction de se positionner dans
une position confortable.
traduisant par un mouvement rapide des yeux,
Une maladie respiratoire perturbe fréquemment le
des fréquences cardiaque et respiratoire fluc-
sommeil. Les patients souffrant de maladie pulmonaire
tuantes et une pression artérielle accrue ou chronique comme l’emphysème sont essoufflés et
fluctuante. souvent ne peuvent pas dormir sans surélever leur tête
• Perte de tonicité des muscles squelettiques. avec deux ou trois oreillers. L’asthme, la bronchite et la
• Augmentation des sécrétions gastriques. rhinite allergique altèrent la respiration et perturbent le
• Grande difficulté à stimuler le dormeur. sommeil. Une personne souffrant d’un rhume banal
• La durée du sommeil paradoxal augmente présente une congestion nasale, un écoulement des
avec chaque cycle et dure en moyenne sécrétions des sinus et un mal de gorge l’empêchant de
20 minutes. respirer et donc de se reposer.
Il existe des points communs entre les maladies
cardiaques, le sommeil et les troubles du sommeil.
Les troubles respiratoires liés au sommeil sont associés
sommeil. Une perte de sommeil paradoxal provoque des à l’incidence accrue de l’angor nocturne (douleur
sensations de confusion et de suspicion. Diverses fonc- thoracique), à l’accélération de la fréquence cardiaque,
tions corporelles (par exemple, l’humeur, les performan- aux changements figurant sur l’électrocardiogramme, à
ces motrices, la mémoire et l’équilibre) sont altérées la pression artérielle élevée et au risque de cardiopathies
lorsqu’on est confronté à une perte de sommeil prolon- et d’accident vasculaire cérébral. L’hypertension entraîne
gée. Les changements de la fonction immunitaire souvent un réveil très matinal et une fatigue. L’hypo-
naturelle et cellulaire se produisent également avec une thyroïdie raccourcit la phase 4 du sommeil tandis que
privation de sommeil modérée à grave. Des recherches l’hyperthyroïdie rallonge l’endormissement. Enfin, les

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“ À retenir
Pratique factuelle
Troubles du sommeil chez des patients souffrant de
coronaropathie
• Résumé des preuves.
Des recherches antérieures montrent un lien
entre la coronaropathie, le sommeil et l’appari-
tion de troubles du sommeil. Les problèmes de
sommeil sont plus répandus chez les femmes et
sont souvent associés à une maladie cardiaque.
Les chercheurs ont voulu déterminer s’il existait
une différence entre les hommes et les femmes
ayant une coronaropathie stable par rapport à la
qualité du sommeil perçue, au comportement
insomniaque, à la dépression et aux effets d’une
perte de sommeil. Ils ont recueilli des données
concernant 47 femmes et 88 hommes à l’aide
d’entretiens et de questionnaires. Cette étude a
permis de constater que les femmes sont plus
nombreuses à souffrir d’un manque de sommeil,
d’une qualité de sommeil significativement
moins bonne et qu’elles trouvent plus tardive-
ment le sommeil que les hommes. Les cher-
cheurs ont également découvert que les femmes
ont davantage de difficultés à s’endormir, se
réveillent plus tardivement le matin et utilisent
davantage d’hypnotiques que les hommes.
• Application à la pratique des soins infirmiers.
C Avoir conscience des différences dans les
problèmes de sommeil chez les hommes et
les femmes souffrant de coronaropathie.
C Durant l’évaluation des problèmes de santé,
s’assurer de poser les questions relatives à la
qualité du sommeil et au rythme du
sommeil.
C Si le patient indique un problème de
sommeil, retracer ses antécédents complets
de sommeil.
C Renforcer l’enseignement portant sur une
bonne hygiène de sommeil.
C Encourager les patients à signaler à leur
médecin traitant tout problème de sommeil.
(Edell-Gustafson U et al. Heart Lung, 2006)
recherches identifient un risque accru de décès par arrêt
cardiaque subit dans les premières heures suivant le
réveil.
La nycturie, ou le besoin d’uriner pendant la nuit,
perturbe le sommeil et le cycle du sommeil. On rencon-
tre cet état le plus fréquemment chez les personnes
âgées ayant une tonicité réduite de la vessie ou chez les
personnes souffrant de cardiopathie, de diabète, d’uré-
trite ou d’une maladie de la prostate. Après de multiples
éveils pour aller uriner, la personne a des difficultés à se
rendormir.
Les personnes âgées souffrent souvent du syndrome
des jambes sans repos (SJSR) qui se produit avant
l’endormissement. Ces personnes présentent des mou-
vements rythmiques récurrents des pieds et des jambes.
Les patients ressentent une sensation de démangeaison
profondément dans les muscles. Le soulagement n’est
obtenu qu’en bougeant les jambes, ce qui empêche
toute détente et par conséquent le sommeil. Le SJSR est
parfois un état relativement bénin en fonction de la
sévérité des perturbations qu’il entraîne sur le sommeil.
Le SJSR primaire est un trouble du SNC. Les chercheurs
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Sommeil ¶ 60-565-B-10
associent le SJSR secondaire à des carences en fer, à une
grossesse et à une urémie. Les patients souffrant d’ulcère
gastroduodénal se réveillent souvent en pleine nuit. Les
recherches montrant une relation entre la sécrétion
d’acide gastrique et les phases de sommeil sont contra-
dictoires. Une découverte pertinente démontre que les
personnes souffrant d’ulcères duodénaux ne parvien-
nent pas à arrêter leurs sécrétions acides au cours des
2 premières heures de sommeil.
Troubles du sommeil
Les troubles du sommeil sont des états qui, s’ils ne
sont pas traités, perturbent généralement le sommeil
nocturne, ce qui entraîne l’un de ces trois problèmes :
une insomnie, des mouvements anormaux ou des
sensations anormales durant le sommeil ou lors du
réveil la nuit, ou bien une hypersomnie. De nombreux
adultes souffrent de problèmes de sommeil significatifs
dus à des inadéquations en termes de quantité ou de
qualité du sommeil nocturne et souffrent quotidienne-
ment d’hypersomnolence. L’Académie américaine de
médecine du sommeil a développé la version 2 de la
classification internationale des troubles du sommeil
(ICSD-2), qui répertorie les troubles du sommeil en huit
catégories principales.
Les insomnies sont les principaux troubles liés aux
difficultés d’endormissement. Les individus souffrant de
troubles respiratoires liés au sommeil présentent une
respiration désordonnée durant leur sommeil. L’hyper-
somnie qui n’est pas due aux troubles respiratoires liés
au sommeil englobe des troubles qui ne sont pas occa-
sionnés par des rythmes circadiens ou un sommeil
nocturne perturbé. Les troubles du sommeil liés au
rythme circadien sont dus à un décalage entre le temps
de sommeil et les souhaits de l’individu ou ce qu’est la
norme de la société. Les parasomnies sont des compor-
tements indésirables qui se produisent habituellement
durant le sommeil. Les troubles du sommeil et de l’éveil
sont d’origine médicale et psychiatrique, et peuvent être
associés à d’autres troubles d’origine psychiatrique,
neurologique ou médicale. Dans les troubles moteurs du
sommeil, la personne effectue des mouvements simples
stéréotypés perturbant son sommeil. La catégorie des
symptômes isolés, des variantes d’apparence normale et
des problèmes non résolus comprend les symptômes se
situant entre le sommeil normal et le sommeil anormal.
La catégorie des autres troubles du sommeil comprend
les problèmes de sommeil qui n’entrent pas dans
d’autres catégories.
Des études sur le sommeil menées en laboratoire
permettent de diagnostiquer un trouble du sommeil. Un
polysomnogramme implique l’utilisation d’un EEG,
d’un EMG et d’un EOG pour surveiller les phases de
sommeil et de veille durant le sommeil nocturne. Le test
itératif de latence d’endormissement (TILE) donne des
informations objectives concernant la somnolence et
des aspects choisis du rythme du sommeil en mesurant
les mouvements oculaires, les changements de tonicité
musculaire et l’activité électrique cérébrale durant au
moins quatre siestes réparties sur toute la journée. La
réalisation du TILE prend 8 à 10 heures. Les patients
portent un actigraphe au poignet afin de mesurer les
schémas sommeil-veille sur une période prolongée. Les
données actigraphiques délivrent des informations sur le
temps de sommeil, sur l’efficacité du sommeil, sur le
nombre et la durée des réveils ainsi que sur les niveaux
d’activité et de repos.
Insomnie
L’insomnie est un symptôme que les patients ressen-
tent lorsqu’ils présentent des difficultés chroniques
5
 60-565-B-10 ¶ Sommeil

“ À retenir
Classification des troubles du sommeil
• Insomnies
Trouble de la régulation du sommeil (insomnie aiguë)
Hygiène du sommeil inadaptée
Insomnie paradoxale
Insomnie liée à un trouble mental
Insomnie comportementale de l’enfant
Insomnie idiopathique
Insomnie due à un état médical
• Trouble respiratoire lié au sommeil
Syndromes d’apnée centrale du sommeil
Apnée centrale du sommeil primaire
Apnée centrale du sommeil liée à un médicament ou à une substance
Apnée centrale du sommeil liée à un état médical
Syndromes d’apnée obstructive du sommeil
• Hypersomnies non associées à un trouble respiratoire lié au sommeil
Narcolepsie (quatre types spécifiques)
Hypersomnie périodique menstruelle
Hypersomnie idiopathique avec un sommeil de longue durée
Syndrome d’insuffisance de sommeil comportemental
Hypersomnie liée à un état médical
• Parasomnies
Troubles de la stimulation
Somnambulisme
Terreurs nocturnes
Parasomnies habituellement associées au sommeil paradoxal
Cauchemars
Trouble comportemental du sommeil paradoxal
Paralysie du sommeil
Autres parasomnies
Catathrénie
Hallucinations liées au sommeil
Trouble alimentaire lié au sommeil
Enurésie nocturne
• Troubles du sommeil liés au rythme circadien
Troubles primaires du sommeil liés au rythme circadien
Type avec retard de phase de sommeil
Type avec avance de phase de sommeil
Troubles du sommeil comportementaux liés au rythme circadien
Type lié au changement de fuseau horaire
Type lié au poste de travail
Type avec retard de phase de sommeil
Usage de médicaments ou de substances
• Troubles moteurs liés au sommeil
Syndrome des jambes sans repos
Myoclonie
Crampes nocturnes des membres inférieurs
Bruxisme nocturne (grincement des dents)
• Symptômes isolés, variantes d’apparence normale et problèmes non résolus
Gros dormeur
Petit dormeur
Ronflements
Somniloquie
Myoclonie nocturne bénigne de l’enfant
• Autres troubles du sommeil
Troubles physiologiques (organiques) du sommeil
Trouble du sommeil environnemental
Trouble du sommeil non lié à un état toxicomaniaque ou physiologique
(Données recueillies auprès de l’American Academy of Sleep Medicine. Philadelphia, 2005)

d’endormissement, des réveils fréquents et/ou un som- plaint d’une hypersomnie ainsi que d’une quantité ou
meil court ou non réparateur. Il s’agit là de la plainte la d’une qualité de sommeil insuffisante. Toutefois, il est
plus fréquente en termes de sommeil. L’insomniaque se fréquent que le patient dorme davantage qu’il n’en a

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conscience. L’insomnie signale souvent un trouble
physique ou psychologique sous-jacent. L’insomnie est
plus fréquente chez la femme et représente pour elle le
problème de sommeil le plus fréquent.
Les individus vivent une insomnie transitoire consé-
cutive à un stress réactionnel occasionné par des pro-
blèmes familiaux, professionnels, ou suite à un décalage
horaire, une maladie ou la perte d’un être cher.
L’insomnie est parfois récurrente mais entre deux
épisodes insomniaques, le patient est capable de bien
dormir. Cependant, un cas d’insomnie temporaire liée à
une situation stressante peut déboucher sur des difficul-
tés chroniques à dormir suffisamment, peut-être en
raison de l’inquiétude et de l’anxiété générée par le
souci d’obtenir un sommeil adapté.
On associe souvent l’insomnie à une mauvaise
hygiène du sommeil, ou à des pratiques que le patient
associe au sommeil. Si cet état perdure, la crainte de ne
pas pouvoir dormir suffit à entraîner un état de veille.
Durant la journée, les personnes souffrant d’insomnie
chronique se sentent somnolentes, fatiguées, déprimées
et anxieuses. Le traitement est symptomatique et com-
prend des mesures d’hygiène du sommeil améliorées, un
biofeedback, des techniques cognitives et des techniques
de relaxation. Les thérapies comportementales et cogni-
tives ont peu d’effets secondaires et montrent les signes
d’une amélioration renforcée du sommeil sur une
période de 6 mois.
Apnée du sommeil
L’apnée du sommeil est un trouble caractérisé par
l’absence de circulation d’air par le nez et la bouche sur
des périodes de 10 secondes ou plus durant le sommeil.
Il existe trois types d’apnée du sommeil : l’apnée cen-
trale, l’apnée obstructive et l’apnée mixte. La forme la
plus fréquente est l’apnée obstructive du sommeil
(AOS). L’apnée obstructive du sommeil affecte 10 à
15 % des adultes d’âge moyen. L’obésité, le tabagisme,
l’alcool et des antécédents familiaux d’apnée obstructive
du sommeil positifs augmentent le risque de développer
ce syndrome. Beaucoup pensent que l’apnée obstructive
du sommeil affecte plus fréquemment les hommes d’âge
moyen, notamment lorsqu’ils sont obèses. Toutefois, il
est aussi fréquent de rencontrer une apnée obstructive
du sommeil chez la femme ménopausée ainsi que chez
la femme plus jeune et les enfants.
L’apnée obstructive du sommeil se produit lorsque les
muscles ou les structures de la cavité buccale ou de la
gorge se relâchent pendant le sommeil. Les voies aérien-
nes supérieures se bloquent partiellement ou complète-
ment, ce qui réduit la circulation d’air par le nez
(hypopnée) ou l’arrête (apnée) jusqu’à 30 secondes. La
personne essaie encore de respirer car les mouvements
de la poitrine et de l’abdomen se poursuivent et cela
provoque souvent un ronflement sonore et des sons de
reniflement. Lorsque la respiration est partiellement
réduite ou complètement bloquée, chaque mouvement
successif du diaphragme se renforce jusqu’à ce que
l’obstruction soit soulagée. Les anomalies structurales
comme la déviation de la cloison nasale, la présence de
polypes nasaux, certaines configurations des maxillaires
ou des amygdales développées prédisposent un patient
à l’apnée obstructive. L’effort pour respirer durant le
sommeil entraîne des stimuli faisant souvent passer du
sommeil profond au cycle de phase 2. Dans les cas
graves, des centaines d’épisodes d’hypopnée/apnée se
produisent chaque heure, ce qui perturbe sévèrement le
sommeil profond.
L’hypersomnie et la fatigue sont les plaintes les plus
fréquentes émises par les personnes souffrant d’apnée
obstructive du sommeil. Les personnes atteintes d’apnée
obstructive du sommeil sévère signalent souvent des
siestes durant la journée et subissent une interruption
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Sommeil ¶ 60-565-B-10
de leurs activités quotidiennes à cause de cette somno-
lence. Les sensations de somnolence sont habituelle-
ment les plus intenses au réveil ou juste avant d’aller se
coucher et environ 12 heures après la période de
mi-sommeil. L’hypersomnie entraîne souvent une
fonction du réveil perturbée, de mauvaises performances
professionnelles ou scolaires, des accidents en cas de
conduite ou d’utilisation d’équipements et des problè-
mes comportementaux ou émotionnels.
L’apnée obstructive entraîne une grave réduction du
niveau de saturation de l’oxygène artériel. Les patients
risquent des dysrythmies cardiaques, des insuffisances
cardiaques droites, une hypertension pulmonaire, un
angor, un accident vasculaire cérébral et une hyperten-
sion. L’apnée du sommeil contribue à une pression
artérielle élevée et un risque accru de crise cardiaque et
d’accident vasculaire cérébral.
L’apnée centrale du sommeil (ACS) implique un
dysfonctionnement du centre régulateur de la respira-
tion. L’impulsion de respiration n’est temporairement
plus efficace et la circulation de l’air dans le nez ainsi
que les mouvements de la cage thoracique cessent. La
saturation en oxygène du sang chute. On retrouve
fréquemment cet état chez les patients souffrant de
lésions du tronc cérébral, de dystrophie musculaire et
d’encéphalite et chez les personnes respirant normale-
ment durant la journée. Moins de 10 % des apnées du
sommeil ont une origine principalement centrale. Les
personnes souffrant d’ACS ont tendance à se réveiller
dans leur sommeil et se plaignent par conséquent
d’insomnies et d’hypersomnie. On observe aussi un
ronflement léger et intermittent.
Les patients souffrant d’apnée du sommeil ne par-
viennent que rarement à dormir profondément. En
plus, les plaintes pour hypersomnie, crises de sommeil,
fatigue, céphalées matinales, irritabilité, dépression,
difficultés de concentration et diminution de la libido
sont courantes. L’apnée obstructive du sommeil affecte
les relations conjugales, les interactions au sein de la
famille et en dehors, et elle est source de gêne pour le
patient. Le traitement inclut une thérapie pour traiter
les complications cardiaques ou respiratoires sous-
jacentes et les problèmes émotionnels qui apparaissent
suite aux symptômes de ce trouble.
Narcolepsie
La narcolepsie est un dysfonctionnement des méca-
nismes régulateurs des états de sommeil et de veille.
L’hypersomnie est la plainte la plus fréquemment
associée à ce trouble. Durant la journée, l’individu
ressent soudainement une envie irrépressible de dormir
et s’endort ; le sommeil paradoxal arrive dans les
15 minutes après l’endormissement. La cataplexie, ou
faiblesse musculaire subite survenant lors d’émotions
intenses comme la colère, la tristesse ou le rire, se
produit à n’importe quel moment de la journée. Si la
crise cataplectique est sévère, le patient perd le contrôle
volontaire de ses muscles et tombe par terre. Un indi-
vidu narcoleptique fait souvent des rêves intenses qui
surviennent lorsqu’il s’endort. Ces rêves sont difficiles à
distinguer de la réalité. La paralysie du sommeil, ou
sensation d’incapacité à bouger ou à parler juste avant
de se réveiller ou de s’endormir, est un autre symptôme.
Certaines études montrent un lien génétique pour la
narcolepsie.
Le problème d’une personne narcoleptique est qu’elle
s’endort de manière incontrôlable à des moments
inappropriés. Lorsque les autres ne comprennent pas ce
trouble, ils assimilent souvent une crise de sommeil à de
la paresse, à un manque d’intérêt pour les activités
effectuées ou bien à un état d’ébriété. De manière
caractéristique, les symptômes commencent d’abord à se
manifester à l’adolescence et sont souvent confondus
avec une hypersomnie, fréquente chez les adolescents.
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 60-565-B-10 ¶ Sommeil
Les narcoleptiques sont traités avec des stimulants qui
souvent améliorent partiellement l’état de veille et
réduisent les crises de sommeil. Ils sont aussi traités avec
des antidépresseurs qui suppriment la cataplexie et les
autres symptômes liés au sommeil paradoxal. Pendant la
journée, de brèves siestes (n’excédant pas 20 minutes)
contribuent à réduire les sensations subjectives de
somnolence. Il existe des médicaments de la classe des
stimulants comme le modafinil pour traiter la narcolep-
sie. D’autres méthodes permettant de gérer ce trouble
comprennent le suivi d’un programme d’exercices
réguliers, la suppression de tout décalage dans le som-
meil, des siestes si possible à des moments clés de la
journée et une alimentation légère (aliments riches en
protéines), la pratique d’une respiration profonde ;
mâcher du chewing-gum et prendre des vitamines
peuvent également aider. Les patients narcoleptiques
doivent éviter tout facteur augmentant la somnolence
(par exemple, l’alcool, les repas copieux, les activités
fatigantes, la conduite sur grands trajets et les longues
périodes assis dans des pièces où règne une atmosphère
surchauffée et étouffante).
Privation de sommeil
La privation de sommeil est un problème que ren-
contrent de nombreux patients suite à une dyssomnie.
Les causes peuvent être une maladie (par exemple, une
fièvre, des difficultés respiratoires ou des douleurs), un
stress émotionnel, des médicaments, des perturbations
environnementales (par exemple, des soins infirmiers
fréquents) et une variabilité du temps de sommeil due
au poste de travail. Les médecins et le personnel infir-
mier sont particulièrement sujets à la privation de
sommeil en raison de leurs emplois du temps chargés et
de leurs tours de garde.
Une hospitalisation, notamment en unité de soins
intensifs (USI), rend les patients particulièrement
vulnérables aux troubles du sommeil extrinsèques et
circadiens qui causent le « syndrome de privation de
sommeil de l’USI ». Les constants stimuli environne-
mentaux au sein de l’USI, comme les bruits étranges des
équipements, les monitorings fréquents et les soins
infirmiers ainsi que l’éclairage omniprésent perturbent
le patient. Les stimuli environnementaux répétés et le
mauvais état de santé du patient entraînent une priva-
tion de sommeil.
La réponse à la privation de sommeil est très variable
d’une personne à l’autre. Les patients présentent un
cortège de symptômes à la fois physiologiques et
psychologiques.
La gravité des symptômes est souvent liée à la durée
de privation de sommeil. Le traitement le plus efficace
pour la privation de sommeil est l’élimination des
facteurs qui perturbent le rythme du sommeil. Le
personnel infirmier joue un rôle important dans l’iden-
tification des problèmes de privation de sommeil pou-
vant être traités.
Parasomnies
Les parasomnies sont des troubles du sommeil que
l’on rencontre plus fréquemment chez l’enfant que chez
l’adulte. Certains ont émis l’hypothèse que le syndrome
de mort subite du nourrisson (SMSN) était lié à une
apnée, à une hypoxie et à des arythmies cardiaques
provoquées par des anomalies du système nerveux
autonome qui se manifestent durant le sommeil.
Actuellement, l’American Academy of Pediatrics recom-
mande aux parents de placer les enfants apparemment
en bonne santé en supination pendant leur sommeil.
Les parasomnies survenant chez les enfants plus âgés
incluent le somnambulisme, les frayeurs nocturnes, les
cauchemars, l’énurésie nocturne, le balancement du
corps et le bruxisme (grincement des dents). Lorsque des
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“ À retenir
Symptômes de la privation de sommeil
• Symptômes physiologiques.
C Ptôse, vision brouillée.
C Troubles de la motricité fine.
C Atténuation des réflexes.
C Ralentissement du temps de réponse.
C Atténuation du raisonnement et du
jugement.
C Atténuation de la vigilance auditive et
visuelle.
C Arythmies cardiaques.
• Symptômes psychologiques.
C Confusion et désorientation.
C Sensibilité accrue à la douleur.
C Irritabilité, attitude de repli, apathie.
C Agitation.
C Hyperactivité.
C Motivation émoussée.
C Hypersomnie.
adultes manifestent ce type de problèmes, cela indique
souvent des troubles plus graves. Le traitement spécifi-
que de ces troubles varie. Toutefois, dans tous les cas, il
est important d’accompagner le patient et de garantir sa
sécurité.
■ Connaissances de base
en soins infirmiers
Sommeil et repos
Lorsque les individus sont au repos, ils se sentent
habituellement détendus mentalement, non anxieux et
physiquement calmes. Le repos n’implique pas l’inacti-
vité, bien que tout le monde pense souvent qu’il suffit
de s’asseoir dans un fauteuil confortable ou de s’allonger
dans son lit. Lorsqu’on est au repos, on est dans un état
d’activité mentale, physique et spirituelle qui nous laisse
une sensation de régénération, de rajeunissement et
nous sommes ainsi prêts à reprendre nos activités du
jour. Chacun a ses propres habitudes pour se reposer et
peut trouver des façons de s’adapter à de nouveaux
environnements ou à de nouvelles conditions affectant
l’aptitude au repos. Certains se reposent en lisant un
livre, d’autres en pratiquant un exercice de relaxation,
en écoutant de la musique, en effectuant une longue
promenade ou en restant assis au calme.
La maladie ou des soins routiniers non familiers
peuvent facilement affecter le repos et les rythmes de
sommeil habituels des patients admis à l’hôpital ou
dans une autre structure de soins. Le personnel infirmier
veille au repos de ses patients grâce à divers paramètres
de soins. Le maintien des patients au lit pour réduire les
exigences physiques et psychologiques de l’organisme.
Toutefois, ces patients ne se sentent pas nécessairement
reposés. Certains ressentent encore des craintes émo-
tionnelles empêchant toute détente totale. Par exemple,
une préoccupation concernant leurs limites physiques
ou bien une crainte de ne pouvoir reprendre leur mode
de vie habituel génère un stress et les empêchent de se
détendre. On doit toujours garder à l’esprit le besoin de
repos des patients. Un manque de repos pendant de
longues périodes déclenche des maladies ou aggrave une
maladie préexistante.

Exigences et rythmes normaux
du sommeil
La durée comme la qualité du sommeil varie d’un
individu à l’autre dans toutes les tranches d’âge. Par
exemple, une personne peut être parfaitement reposée
après 4 heures de sommeil alors que d’autres ont besoin
de 10 heures de sommeil.
Nouveau-nés
Les nouveau-nés jusqu’à l’âge de 3 mois dorment en
moyenne 16 heures par jour, et presque constamment
durant leur première semaine de vie. Leur cycle de
sommeil dure généralement 40 à 50 minutes avec un
réveil se produisant après un ou deux cycles de som-
meil. Le sommeil paradoxal représente environ 50 % de
ce sommeil, lequel stimule les centres cérébraux supé-
rieurs. Cela est essentiel au développement car les
nouveau-nés ne sont pas réveillés suffisamment long-
temps pour recevoir une stimulation externe
significative.
Bébés
Les bébés développent un rythme de sommeil noc-
turne avant l’âge de 3 mois. Un bébé fait normalement
plusieurs siestes durant la journée mais il dort habituel-
lement en moyenne 8 à 10 heures par nuit pour un
temps de sommeil total quotidien de 15 heures. Environ
30 % du temps de sommeil se situent dans le cycle de
sommeil paradoxal. Le réveil a couramment lieu tôt le
matin, bien qu’il ne soit pas inhabituel pour un bébé de
se réveiller pendant la nuit.
Bébés en âge de marcher
Avant l’âge de 2 ans, les enfants dorment habituelle-
ment la nuit et font plusieurs siestes le jour. Le temps
de sommeil total moyen est de 12 heures par jour. Après
3 ans, les enfants ne font souvent plus la sieste la
journée. Il est courant que les enfants commençant à
marcher se réveillent la nuit. Le pourcentage de som-
meil paradoxal continue de chuter. Durant cette
période, les bébés debout peuvent rechigner à aller au lit
le soir, soit par désir d’autonomie, soit par crainte de se
séparer de leurs parents.
Enfants d’âge préscolaire
En moyenne, un enfant d’âge préscolaire dort envi-
ron 12 heures par nuit (dont 20 % sont du sommeil
paradoxal). Avant l’âge de 5 ans, l’enfant d’âge présco-
laire ne fait que rarement la sieste au cours de la
journée, sauf dans les cultures où elle fait partie des
coutumes. L’enfant d’âge préscolaire a habituellement
des difficultés à se détendre ou à se reposer après des
journées longues et actives et il connaît des problèmes
de peurs du coucher, de réveils pendant la nuit ou de
cauchemars. Il est fréquent qu’un réveil partiel soit suivi
d’un retour normal au sommeil. Durant la période de
réveil, l’enfant émet de brefs pleurs, déambule, tient des
propos inintelligibles, manifeste un somnambulisme ou
une énurésie.
Enfants d’âge scolaire
La quantité de sommeil nécessaire varie au cours de
la scolarisation. Un enfant de 6 ans dort en moyenne 11
à 12 heures par nuit alors qu’un enfant de 11 ans dort
environ 9 à 10 heures par nuit. L’écolier de 6 ou 7 ans
va généralement se coucher avec quelques encourage-
ments ou en se livrant à des activités calmes. L’enfant
plus âgé résiste souvent au sommeil, soit parce qu’il
n’est pas conscient de sa fatigue, soit parce qu’il a
besoin d’affirmer son indépendance.
Adolescents
En moyenne, les adolescents dorment environ 7 heu-
res et demie par nuit. L’adolescent type est soumis à un
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Sommeil ¶ 60-565-B-10
certain nombre de changements comme les exigences
scolaires, les activités extra-scolaires et les emplois à
temps partiel qui réduisent le temps de sommeil. Ce
temps de sommeil raccourci entraîne souvent une
hypersomnie. De moins bonnes performances scolaires,
une vulnérabilité aux accidents, des troubles du com-
portement et de l’humeur ainsi qu’un usage accru de
l’alcool sont souvent le résultat d’une hypersomnie due
à un manque de sommeil.
Jeunes adultes
La plupart des jeunes adultes dorment en moyenne 6
à 8 heures et demie par nuit. Le sommeil paradoxal
représente environ 20 % du temps de sommeil et ce
pourcentage reste constant tout au long de la vie. Il est
courant que le stress généré par le travail, les relations
familiales et les activités sociales entraîne une insomnie
et donc l’utilisation de somnifères. L’hypersomnie est
source de nombreux accidents, réduit la productivité et
engendre des problèmes interpersonnels dans cette
tranche d’âge. La grossesse augmente le besoin de
sommeil et de repos. Une insomnie, des mouvements
périodiques des membres, un SJSR ainsi que des troubles
respiratoires du sommeil représentent des problèmes
courants du dernier trimestre de la grossesse.
Adultes d’âge moyen
Chez un adulte d’âge moyen, le temps de sommeil
nocturne total commence à se raccourcir. La quantité de
sommeil de phase 4 commence à diminuer, et cette
diminution se poursuit avec l’âge. L’insomnie est
particulièrement répandue, probablement à cause des
changements et du stress dus à cet âge. L’anxiété, la
dépression ou certaines maladies physiques provoquent
des troubles du sommeil. Les femmes souffrant de
symptômes ménopausiques sont souvent insomniaques.
Personnes âgées
Les plaintes concernant les difficultés d’endormisse-
ment augmentent avec l’âge. Plus de 50 % des adultes
de 65 ans ou plus font état de problèmes de sommeil.
Les épisodes de sommeil paradoxal ont tendance à se
raccourcir. Il se produit une réduction progressive des
phases 3 et 4 du sommeil lent et certaines personnes
âgées n’ont presque aucune phase 4 ou phase de som-
meil profond. Un senior se réveille plus souvent la nuit
et il lui faut davantage de temps pour s’endormir. La
tendance à la sieste semble augmenter progressivement
avec l’âge en raison des fréquents réveils durant la nuit.
L’existence d’une maladie chronique entraîne souvent
des perturbations du sommeil chez les personnes âgées.
Par exemple, un senior arthritique ressent de fréquentes
difficultés à s’endormir en raison de ses douleurs articu-
laires. Les changements du rythme de sommeil dépen-
dent souvent des changements intervenant dans le SNC
qui affectent la régulation du sommeil. Des troubles
sensoriels réduisent la sensibilité des personnes âgées
aux signaux temporels qui préservent les rythmes
circadiens.
Facteurs affectant le sommeil
Un certain nombre de facteurs affectent la quantité et
la durée de sommeil. Bien souvent, un facteur unique
n’est pas la seule cause d’un problème de sommeil. Des
facteurs physiologiques, psychologiques et environne-
mentaux altèrent fréquemment la quantité et la qualité
du sommeil.
Médicaments et substances
Somnolence, insomnie et fatigue résultent souvent
d’un effet direct de médicaments couramment prescrits.
Ces médicaments altèrent le sommeil et abaissent la
vigilance diurne, ce qui s’avère problématique pour les
9
 60-565-B-10 ¶ Sommeil

d’être actif. Les difficultés pour rester éveillé durant le

“ À retenir
temps de travail réduisent les performances profession-
nelles, voire les rendent dangereuses. Après plusieurs
semaines de travail de nuit, l’horloge biologique d’un
Médicaments et leurs effets sur le sommeil individu s’adapte habituellement. D’autres changements
• Hypnotiques dans la routine perturbant les rythmes du sommeil
comprennent la réalisation d’un travail de pénibilité
C Perturbent l’accès aux phases de sommeil
inhabituelle, l’engagement dans des activités sociales
profond.
jusque tard dans la nuit et tout changement de l’horaire
C Ne procurent qu’une seule augmentation du repas du soir.
temporaire (1 semaine) de la quantité de
sommeil. Rythmes de sommeil habituels
C Entraîne finalement une sensation « gueule
La somnolence devient pathologique lorsqu’elle se
de bois » dans la journée ; une hypersomnie, produit à des moments où l’individu doit ou veut être
une confusion et une perte d’énergie. éveillé. Les personnes subissant une privation tempo-
C Aggrave parfois les apnées du sommeil chez raire de sommeil suite à une activité sociale nocturne ou
les personnes âgées. à des horaires de travail tardifs ont généralement
• Antidépresseurs et stimulants sommeil le lendemain. Elles sont toutefois capables de
C Suppriment le sommeil paradoxal. surmonter ces sensations même si elles ont des difficul-
C Raccourcissent le temps total de sommeil. tés à effectuer leurs tâches et à rester attentives. Un
• Alcool manque de sommeil chronique est bien plus grave
C Accélère le début du sommeil. qu’une privation temporaire de sommeil et entraîne de
graves altérations de la capacité à vaquer aux tâches
C Réduit le sommeil paradoxal.
quotidiennes. On a plus de mal à surmonter la somno-
C Provoque des réveils de la personne pendant lence lors de tâches sédentaires (inactives). Par exemple,
la nuit et induit des difficultés à se rendormir. les accidents n’impliquant qu’un seul véhicule et liés à
• Caféine un endormissement au volant du conducteur se produi-
C Empêche la personne de s’endormir. sent le plus souvent entre 2 heures et 5 heures du matin
C Provoque des réveils de la personne pendant en raison de la somnolence qui survient lorsque les
la nuit. personnes sont éveillées pendant le laps de temps qui
C Perturbe le sommeil paradoxal. est en temps normal leur période de sommeil.
• Diurétiques
C Réveils nocturnes causés par la nycturie. Stress émotionnel
• Bêtabloquants Les soucis générés par des problèmes personnels ou
C Donnent des cauchemars. une situation donnée perturbent fréquemment le som-
C Génèrent une insomnie. meil. Le stress émotionnel provoque chez la personne
C Provoquent le réveil. un état de tension et débouche souvent sur une frustra-
tion lorsque le sommeil ne vient pas. Le stress conduit
• Benzodiazépines
également la personne à se forcer à trouver le sommeil,
C Altèrent le sommeil paradoxal. à se réveiller fréquemment durant son cycle de sommeil
C Rallongent le temps de sommeil. ou à trop dormir. Un stress continu entraîne de mauvai-
C Amplifient l’hypersomnolence. ses habitudes de sommeil.
• Narcotiques Les patients âgés vivent souvent des pertes générant
C Suppriment le sommeil paradoxal. un stress émotionnel comme un départ en retraite, un
C Entraînent une hypersomnie. problème physique ou le décès d’un être cher. Les
• Anticonvulsivants personnes âgées et les autres individus souffrant de
C Raccourcissent le temps de sommeil troubles de l’humeur comme la dépression tardent à
paradoxal. s’endormir, ont un sommeil paradoxal plus précoce, se
réveillent plus fréquemment, passent au total plus de
C Entraînent une hypersomnolence.
temps au lit, ont le sentiment de mal dormir et se
réveillent tôt.

individus. Les médicaments prescrits pour dormir Environnement

génèrent plus de problèmes que d’avantages. Les per-
sonnes âgées prennent divers médicaments pour
contrôler ou traiter une maladie chronique et les effets
combinés de plusieurs médicaments perturbent grave-
ment le sommeil. Une substance favorisant le sommeil
chez de nombreuses personnes est le L-tryptophane, une
protéine naturelle que l’on trouve dans le lait, le
fromage et la viande.
Mode de vie
La routine quotidienne d’un individu influence ses
rythmes de sommeil. Un individu exerçant un travail à
horaires variables (par exemple, 2 semaines de travail de
jour suivies par 2 semaines de travail de nuit) a souvent
des difficultés à s’adapter aux horaires de sommeil
modifiés. Par exemple, son horloge biologique interne
est réglée sur 23 heures mais ses horaires de travail le
forcent à se coucher à 9 heures. L’individu n’est en
mesure de dormir que 3 ou 4 heures car son horloge
biologique perçoit qu’il est l’heure d’être debout et
L’environnement physique dans lequel dort une
personne influence significativement son aptitude à
s’endormir et à rester endormi. Une bonne ventilation
est essentielle à un sommeil réparateur. Si une personne
dort habituellement aux côtés d’une autre, le fait de
dormir seul(e) provoque souvent un état de veille. Par
ailleurs, le fait de dormir avec un partenaire qui bouge
sans cesse ou qui ronfle perturbe le sommeil.
Dans les hôpitaux ainsi que dans d’autres structures
de soins, le bruit pose problème aux patients. Les bruits
à l’hôpital sont habituellement nouveaux ou étranges
pour les patients et sont souvent forts. C’est pourquoi
les patients se réveillent facilement. Ce problème est à
son paroxysme la première nuit d’hospitalisation lors-
que les patients présentent un taux d’éveil rallongé, des
réveils plus fréquents et un sommeil paradoxal ainsi
qu’un temps total de sommeil raccourcis. Les bruits
d’origine humaine (par exemple, à cause des soins
hospitaliers) sont sources de niveaux sonores plus
élevés. Les USI sont sources de hauts niveaux sonores

10 Savoirs et soins infirmiers

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dus au personnel, aux alarmes de contrôle et aux
équipements. La promiscuité des patients, les bruits
émis par les patients désorientés et malades, la sonnerie
des alarmes et des téléphones ainsi que les gênes occa-
sionnées par les urgences rendent l’environnement
désagréable. Le bruit entraîne une perte d’audition, une
cicatrisation plus lente, des fonctions immunitaires
altérées et une pression artérielle plus élevée, de même
qu’une fréquence cardiaque et un stress plus élevés.
Les niveaux de lumière affectent l’endormissement.
Certains patients préfèrent une chambre à coucher
sombre alors que les enfants ou les personnes âgées
préfèrent dormir avec une lumière douce. Les patients
présentent aussi des troubles du sommeil occasionnés
par la température de la chambre à coucher. En effet,
une chambre trop chaude ou trop froide entraîne
souvent une agitation du patient.
Exercice et fatigue
Une personne modérément fatiguée parvient à béné-
ficier d’un sommeil réparateur notamment si cette
fatigue est consécutive à une activité ou à un exercice
agréable. Deux heures d’exercice ou plus avant le
coucher permettent à l’organisme de se refroidir et de
maintenir un état de fatigue favorisant la détente.
Toutefois, un excès de fatigue après une activité stres-
sante ou épuisante complique l’endormissement. C’est
un problème courant chez les enfants et chez les ado-
lescents en période d’examen.
Apport alimentaire et calorique
De bonnes habitudes alimentaires sont importantes
pour bien dormir. Manger un plat copieux, riche et/ou
épicé le soir provoque souvent une indigestion qui
perturbe le sommeil. La caféine, l’alcool et la nicotine
consommés le soir occasionnent une insomnie. Le café,
le thé, les boissons au cola et le chocolat contiennent de
la caféine et des xanthines, occasionnant une insomnie.
Une réduction drastique ou la suppression de ces
substances constitue une stratégie importante pour
améliorer le sommeil. Certaines allergies alimentaires
provoquent une insomnie. Chez les bébés, une allergie
au lait provoque parfois des réveils ainsi que des pleurs
ou des coliques nocturnes.
La perte ou la prise de poids influence les rythmes du
sommeil. La prise de poids favorise l’apnée obstructive
du sommeil en raison de la taille accrue des structures
des tissus mous dans les voies aériennes supérieures. La
perte de poids provoque une insomnie et réduit les
quantités de sommeil. Certains troubles du sommeil
sont la conséquence des régimes draconiens d’une
société centrée sur le poids.
■ Pensée critique
et raisonnement clinique
Une pensée critique productive nécessite une syn-
thèse des connaissances, y compris des informations
recueillies auprès des patients, de l’expérience, des
attitudes de réflexion et des normes intellectuelles et
professionnelles. Ces jugements cliniques exigent
l’anticipation des informations nécessaires, l’analyse des
données et la prise de décisions concernant les soins au
patient. Il faut adapter sa réflexion critique aux besoins
changeants du patient. Durant l’évaluation (Fig. 3), il
faut tenir compte de tous les éléments pour établir les
diagnostics infirmiers adaptés.
Dans le cas du sommeil, l’intégration des connaissan-
ces issues des soins infirmiers et des disciplines comme
la pharmacologie et la psychologie est nécessaire.
L’expérience personnelle des troubles du sommeil ainsi
que l’expérience acquise auprès des patients préparent à
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connaître les formes efficaces de thérapie du sommeil.
On utilise des attitudes de réflexion critique comme la
persévérance, la confiance et la discipline pour parvenir
à une évaluation complète et pour mettre au point un
plan de soin dans le but de proposer une gestion
efficace du trouble du sommeil. Le recours aux normes
fournit des directives précieuses pour évaluer les besoins
des patients souffrant de troubles du sommeil et pour y
répondre.
Sommeil et projet de soins infirmiers
Recueil de données
On évalue les rythmes du sommeil des patients en
utilisant les antécédents de soins infirmiers pour
recueillir des informations sur les facteurs influençant
habituellement le sommeil. Le sommeil est une expé-
rience subjective. Seul le patient est capable de dire si
son sommeil est suffisant et réparateur. Si le patient est
satisfait de la quantité et de la qualité de son sommeil,
il sera considéré comme normal et les antécédents de
soins infirmiers seront brefs. Si un patient admet ou
suspecte un trouble du sommeil, on devra établir des
antécédents détaillés.
Évaluation du sommeil
La plupart des personnes sont capables de fournir une
estimation raisonnablement précise de leurs rythmes du
sommeil, notamment s’il s’est produit un changement
quelconque. L’évaluation doit être ciblée sur la compré-
hension des caractéristiques du trouble du sommeil du
patient et sur ses habitudes de sommeil de façon à
incorporer des manières de favoriser le sommeil lors des
soins infirmiers. Par exemple, si les antécédents de soins
infirmiers révèlent qu’un patient lit toujours avant de
s’endormir, le bon sens dicte de lui proposer des livres
au moment du coucher.
Sources pour l’évaluation du sommeil
Les patients sont habituellement les meilleures sour-
ces pour décrire les troubles du sommeil et comment ces
troubles représentent un changement dans leur façon de
dormir et de se réveiller. Le patient connaît souvent la
cause de ses problèmes de sommeil, par exemple, un
environnement bruyant ou des préoccupations concer-
nant une relation.
De plus, les partenaires sont capables de donner des
informations sur les rythmes de sommeil du patient qui
contribuent à révéler la nature de certains troubles du
sommeil. Par exemple, les proches des patients souffrant
d’apnée du sommeil se plaignent souvent du fait que les
ronflements du patient perturbent leur sommeil et les
proches doivent fréquemment dormir dans des lits ou
des chambres à coucher séparé(e)s afin de pouvoir
dormir correctement. Il faut demander aux proches des
patients si ces derniers ont fait des pauses respiratoires
durant leur sommeil et la fréquence des crises apnéi-
ques. Certains proches manifestent une inquiétude
lorsque les patients cessent en apparence de respirer à
certaines périodes durant leur sommeil.
Lors de soins prodigués aux enfants, on recherche
auprès des parents des informations sur leur rythme de
sommeil car ils représentent habituellement une source
de renseignements fiable sur la manière dont leur
enfant présente ces troubles du sommeil. La faim, une
chaleur excessive et une anxiété de séparation contri-
buent souvent aux difficultés qu’éprouve un enfant à
aller dormir ou bien aux fréquents réveils durant la nuit.
Les parents de jeunes enfants doivent tenir pendant
plusieurs jours un carnet de bord sur 24 heures retraçant
le comportement de sommeil et de veille de leur enfant
afin de déterminer l’origine du problème. Les parents
doivent également décrire le rythme des repas de
l’enfant et l’environnement de sommeil car ceux-ci
11
 60-565-B-10 ¶ Sommeil

Connaissances Expérience
• Physiologie du cycle du sommeil • Soins aux patients souffrant
• Physiopathologie et signes cliniques de troubles chroniques du sommeil
des troubles du sommeil • Soins aux patients souffrant
• Facteurs affectant potentiellement de troubles aigus du sommeil
le sommeil d'une personne au sein d'une structure de soin
• Effets des agents pharmacologiques • Expérience personnelle de troubles
sur le sommeil du sommeil aigus ou chroniques
• Rythme normal du sommeil

ÉVALUATION
• Déterminer le rythme de sommeil actuel du patient
• Passer en revue les facteurs affectant le sommeil
du patient
• Évaluer la réponse du patient à ces troubles
du sommeil
• Évaluer le niveau de développement du patient
• Explorer les approches du patient pour améliorer
son sommeil

Normes Attitudes
• Appliquer les normes intellectuelles • Se montrer persévérant(e) dans
(par exemple clarté, précision, l'exploration des causes
exhaustivité) lors de l'établissement et des solutions possibles
des antécédents de sommeil aux problèmes de sommeil
• Appliquer les normes professionnelles à long terme
et recommandations de bonnes • Recourir à sa créativité lors de
pratiques en vigueur l'évaluation pour brosser un tableau
plus complet des troubles du sommeil
du patient
• Explorer les pensées du patient
concernant les causes possibles
des troubles

Figure 3. Modèle de pensée critique pour l’évaluation du sommeil.

influencent le comportement de sommeil. Les enfants
plus âgés sont souvent capables de relater leurs peurs ou
leurs craintes inhibant leur aptitude à s’endormir. Si les
enfants sont fréquemment réveillés la nuit par des
cauchemars, les parents sont capables d’identifier le
problème mais peut-être pas de comprendre la significa-
tion de ces rêves. On demande aux parents de décrire
les rythmes de sommeil typiques qui favorisent ou
perturbent le sommeil de leur enfant. Par exemple, il y
a fort à parier qu’une stimulation excessive occasionnée
par un jeu actif ou bien la visite d’amis perturbera le
sommeil. En cas de troubles chroniques du sommeil, les
parents doivent relater la durée des troubles, leur
évolution et les réponses de l’enfant.
Outils d’évaluation du sommeil
Les rapports subjectifs sur le sommeil représentent des
mesures fiables et valables selon les chercheurs. Une
méthode rapide et efficace pour évaluer la qualité du
sommeil est l’utilisation d’une échelle visuelle analogi-
que (EVA). Sur une droite horizontale d’une longueur de
100 mm, des constatations contraires comme la
« meilleure nuit de sommeil » et la « plus mauvaise nuit
de sommeil » sont placées aux extrémités. On demande
aux patients de placer un repère sur la ligne horizontale
au point correspondant à leurs perceptions du sommeil
de la nuit précédente. Puis on mesure en millimètres les
distances du repère le long de la ligne et ce dernier
fournira un indice numérique de satisfaction du som-
meil. On utilise l’échelle de manière répétée pour
matérialiser le changement dans le temps. Ce type
d’échelle est utile pour évaluer un patient à titre indivi-
duel et non pas pour comparer les patients.
Une autre méthode subjective brève pour évaluer le
sommeil est une échelle numérique évaluant le sommeil
de 0 à 10. On demande aux individus d’évaluer séparé-
ment sur l’échelle la quantité et la qualité de leur
sommeil. Puis on montre aux patients comment indi-
quer, avec un nombre compris entre 0 et 10, leur
quantité de sommeil puis leur qualité de sommeil,
sachant que 0 représente le plus mauvais score et que
10 représente le meilleur score.
Antécédents de sommeil
Lorsqu’un patient déclare dormir correctement, ses
antécédents de sommeil sont généralement brefs. La
détermination de l’heure du coucher habituelle, des
rituels normaux du coucher, de l’environnement préféré
pour dormir et de l’heure à laquelle se lève habituelle-
ment le patient donne des informations sur la program-
mation des soins facilitant le sommeil. Lorsqu’on
suspecte un trouble du sommeil, il faut évaluer de
manière plus approfondie la quantité, la qualité et les
caractéristiques du sommeil en demandant au patient
de décrire son problème de sommeil. Ceci comprend les
récents changements du rythme de sommeil, les symp-
tômes du sommeil ressentis durant les heures de veille,
l’usage de somnifères et d’autres médicaments en vente
libre, l’alimentation et la prise de substances comme la
caféine ou l’alcool qui influent sur le sommeil et les
événements de vie récents qui ont affecté l’état mental
et émotionnel du patient.

12 Savoirs et soins infirmiers

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Description des troubles du sommeil

“ À retenir Il faut retracer des antécédents plus détaillés lorsqu’un

patient présente un trouble du sommeil. Cela garantit
une administration adaptée des soins thérapeutiques.
Questions d’évaluation pour les soins Les questions ouvertes aident le patient à décrire plus
infirmiers complètement son trouble. Une description générale du
• Nature du problème problème suivie de questions plus ciblées révèle des
C Quel type de problème avez-vous pour caractéristiques spécifiques qui sont utiles à la program-
dormir ? mation thérapeutique. Pour commencer, il faut com-
C Pourquoi pensez-vous que votre sommeil est prendre la nature du trouble du sommeil, ses signes, ses
inadapté ? symptômes, ses facteurs déclencheurs et sa durée, sa
gravité, ses quelconques causes ou facteurs de prédispo-
C Décrivez-moi une nuit de sommeil typique
sition et son effet global sur le patient. Il faut poser des
récente : en quoi ce sommeil est-il différent questions spécifiques en rapport avec le trouble du
de votre sommeil habituel ? sommeil.
• Signes et symptômes Poser les bonnes questions aide à déterminer le type
C Avez-vous des difficultés à vous endormir, à de trouble du sommeil et la nature du problème.
dormir ou à vous réveiller ?
C Vous a-t-on déjà dit que vous ronfliez fort ?
C Souffrez-vous de céphalées au réveil ? Votre
enfant est-il réveillé par des cauchemars ?
• Déclenchement et durée
“ À retenir
C À quel moment avez-vous remarqué ce
problème ? Questions à poser pour évaluer les troubles
C Combien de temps ce problème a-t-il duré ? spécifiques du sommeil
• Gravité • Insomnie
C Combien de temps vous faut-il pour vous C Avec quelle facilité vous endormez-vous ?
endormir ? C Vous endormez-vous en ayant ensuite des
C À quelle fréquence hebdomadaire avez-vous difficultés à rester endormi ? À quelle
des problèmes pour vous endormir ? fréquence vous réveillez-vous ?
C Combien d’heures par nuit avez-vous dormi C À quelle heure vous réveillez-vous le matin ?
cette semaine ? Quelles sont les causes de votre réveil
C En quoi cela diffère-t-il de votre rythme précoce ?
habituel ? C Que faites-vous pour vous préparer à
C Que faites-vous lorsque vous vous réveillez la dormir ? Pour améliorer votre sommeil ?
nuit ou trop tôt le matin ? C À quoi pensez-vous lorsque vous essayez de
• Facteurs de prédisposition vous endormir ?
C Que faites-vous juste avant d’aller vous C À quelle fréquence avez-vous des troubles du
coucher ? sommeil ?
C Avez-vous connu récemment des • Apnée du sommeil
changements dans votre vie professionnelle C Ronflez-vous bruyamment ? Ou bien
ou dans votre famille ? quelqu’un d’autre dans votre famille ronfle
C Quelle est votre humeur et avez-vous bruyamment ?
récemment remarqué des changements ? C Vous a-t-on déjà dit que vous arrêtiez
C Quels médicaments ou drogues récréatives souvent de respirer sur de courtes périodes
avez-vous régulièrement pris ? pendant votre sommeil ? (constatation de
C Prenez-vous de nouveaux médicaments votre conjoint, de votre partenaire ou d’un
prescrits ou en vente libre ? camarade de chambrée)
C Mangez-vous des aliments (épicés ou gras) C Souffrez-vous de céphalées après votre
ou buvez-vous des boissons (alcoolisées ou réveil ?
caféinées) perturbant votre sommeil ? C Avez-vous des difficultés à rester éveillé dans
C Souffrez-vous d’une pathologie physique la journée ?
perturbant votre sommeil ? • Narcolepsie
C Avez-vous des membres de votre famille C Vous endormez-vous à des moments
présentant des antécédents de troubles du inadaptés ? (constatation d’amis ou de
sommeil ? parents)
• Effet sur le patient C Avez-vous déjà eu des épisodes de perte de
C Dans quelle mesure cette perte de sommeil contrôle musculaire ou de chute à terre ?
vous a-t-elle affecté ? C Avez-vous déjà ressenti une incapacité à
C Vous sentez-vous extrêmement somnolent, bouger ou à parler juste avant de vous
irritable ou éprouvez-vous des difficultés à réveiller ou de vous endormir ?
vous concentrer durant les heures où vous C Faites-vous des rêves intenses, semblables à
êtes éveillé ? la réalité au moment où vous vous endormez
C Avez-vous des difficultés à rester éveillé ou ou vous vous réveillez ?
vous êtes-vous déjà endormi à des moments
inadaptés, par exemple au volant, assis
calmement lors d’une réunion ou en Les questions facilitent le choix de thérapies spécifi-
regardant la télévision ? ques du sommeil et du meilleur moment pour les
mettre en œuvre.

Savoirs et soins infirmiers 13

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Pour compléter l’évaluation des antécédents de som-
meil, le patient et son partenaire peuvent tenir un
carnet de bord du cycle veille-sommeil pendant 1 à
4 semaines. Le patient remplit tous les jours son carnet
de bord du cycle veille-sommeil pour fournir des infor-
mations sur les variations au jour le jour des rythmes
veille-sommeil sur des périodes prolongées. Les entrées
dans le carnet contiennent souvent des informations
relevées sur 24 heures concernant les divers comporte-
ments de veille et de sommeil comme les activités
physiques, les repas, le type et la dose de substance
absorbée (alcool et caféine), le moment et la durée des
siestes pendant la journée, les rituels du soir et du
coucher, le temps que le patient met à s’endormir, les
réveils nocturnes et le moment du réveil matinal. Un
partenaire participe à l’enregistrement des moments où
le patient s’endort ou se réveille. Bien que le carnet de
bord soit utile, le patient doit être motivé pour aller
jusqu’à la fin de son carnet.
Rythme de sommeil habituel
Le sommeil normal est difficile à définir car la per-
ception des individus varie en termes de quantité et de
qualité de sommeil. Toutefois, il est important que les
patients décrivent leur rythme de sommeil habituel
pour déterminer la signification des changements
occasionnés par un trouble du sommeil. Connaître le
rythme de sommeil préféré et habituel d’un patient
permet au personnel infirmier de mettre en adéquation
les conditions de sommeil du patient hospitalisé avec
celles qu’il connaît à son domicile. Les questions
suivantes sont posées pour déterminer le rythme de
sommeil d’un patient :
• À quelle heure allez-vous habituellement vous cou-
cher chaque soir ?
• À quelle heure vous endormez-vous habituellement ?
• Avez-vous besoin de quelque chose de spécial pour
vous endormir ?
• À quelle fréquence vous réveillez-vous la nuit ?
Pourquoi ?
• À quelle heure avez-vous l’habitude de vous réveiller
le matin ?
• En moyenne, combien d’heures dormez-vous par
nuit ?
On compare les données du patient avec le rythme
de sommeil prédominant habituellement observé chez
d’autres patients du même âge. En se basant sur cette
comparaison, on évalue des rythmes identifiables
comme l’insomnie.
Les patients souffrant de troubles du sommeil présen-
tent fréquemment des rythmes de sommeil radicale-
ment différents de leur rythme habituel, ou le
changement est parfois mineur. Les patients hospitalisés
ont habituellement besoin ou veulent davantage de
sommeil à cause de leur maladie. Certains ont toutefois
besoin de moins de sommeil car ils sont moins actifs.
Certains patients malades pensent qu’il est important
d’essayer de dormir davantage que d’ordinaire, ce qui
complique au final le sommeil.
Maladie physique et psychologique
Il convient de déterminer si le patient présente un
problème de santé préexistant qui perturbe son som-
meil. Établir ses antécédents de problèmes psychiatri-
ques fait aussi la différence. Par exemple, un patient
maniacodépressif ou souffrant de troubles bipolaires
dort davantage en phase dépressive qu’en phase mania-
que. Un patient dépressif souffre souvent d’une quantité
inadaptée de sommeil fragmenté. Les maladies chroni-
ques comme la bronchopneumopathie chronique obs-
tructive et les troubles douloureux comme l’arthrite
perturbent le sommeil. Il convient également d’évaluer
le dossier répertoriant les médicaments pris par le
patient, en y incluant la description à la fois des
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médicaments en vente libre et des médicaments délivrés
sur ordonnance. Si un patient prend des somnifères, il
faut collecter des informations concernant le type et la
dose de médicament que le patient utilise. Il faut
également évaluer la prise quotidienne de caféine du
patient.
Si le patient a récemment subi une intervention
chirurgicale, on doit s’attendre à ce que son sommeil
soit perturbé. Habituellement, les patients se réveillent
fréquemment la première nuit après l’intervention et
leur sommeil profond ou paradoxal est restreint. En
fonction du type d’intervention, il faut plusieurs jours
à plusieurs mois pour que le cycle normal du sommeil
soit restauré.
Événements de la vie courante
Dans l’évaluation, il convient de savoir si le patient
subit des changements dans son mode de vie pouvant
perturber son sommeil. Les activités d’une personne
offrent souvent un indice sur la nature des troubles du
sommeil. Des changements de responsabilités profes-
sionnelles, un travail à horaires variables ou de longues
heures de travail contribuent à perturber le sommeil. Les
questions concernant les activités sociales, un voyage
récent ou les horaires des repos contribuent à clarifier
l’évaluation du sommeil.
État émotionnel et mental
Les émotions du patient et son état émotionnel
affectent sa capacité à dormir. Par exemple, on retrouve
souvent une insomnie en cas d’anxiété du patient, ou
s’il présente un stress émotionnel lié à la maladie ou
bien à des crises réactionnelles comme la perte d’un
emploi ou d’un être cher. Les patients souffrant de
troubles psychiatriques peuvent nécessiter une sédation
légère pour se reposer correctement. Il convient d’éva-
luer l’efficacité d’un médicament et ses effets sur la
fonction diurne.
Rituels du coucher
On demande aux patients ce qu’ils font pour se
préparer au sommeil. Par exemple, le patient peut boire
un verre de lait, prendre un somnifère, manger un
en-cas ou bien regarder la télévision. Il convient d’éva-
luer les habitudes bénéfiques et de les comparer aux
mauvaises qui perturbent le sommeil. Par exemple,
regarder la télévision peut favoriser le sommeil chez une
personne et stimuler une autre personne qui restera
éveillée. Quelquefois, le fait de mettre en exergue une
habitude particulière qui perturbe le sommeil aide les
patients à trouver des manières de changer ou d’élimi-
ner ces mauvaises habitudes.
Il faut être très attentif aux rituels du coucher d’un
enfant. Les parents doivent signaler, le cas échéant, par
exemple s’il faut lire une histoire à l’enfant, s’il faut le
bercer ou bien s’il faut pratiquer un jeu calme pour
l’aider à s’endormir. Certains jeunes enfants ont besoin
d’une couverture ou d’une peluche particulière lorsqu’ils
vont se coucher.
Environnement au moment du coucher
Pendant l’évaluation, on demande au patient de
décrire son environnement de sommeil préféré. Celui-ci
inclut les préférences d’éclairage de la chambre à
coucher, l’écoute de musique ou de la télévision en fond
sonore ou bien sa préférence à dormir la porte ouverte
plutôt que fermée. De plus, certains enfants ont besoin
de la présence d’un parent pour s’endormir. Dans
l’environnement d’une structure de soins, il existe des
distractions environnementales perturbant fréquemment
le sommeil, par exemple, un autre malade partageant la
même chambre regardant la télévision, un moniteur
électronique dans le couloir, un poste de soins bruyant
ou un autre patient qui se plaint la nuit. Il convient
Savoirs et soins infirmiers

Tableau 1.
Procédé de diagnostic infirmier. Perturbation des habitudes de
sommeil.
Activités d’évaluation Définir les activités
Demander au patient d’expli- Le patient se plaint de difficul-
quer la nature de son problème tés à s’endormir durant jusqu’à
de sommeil 1 heure. Le patient se plaint de
deux ou trois réveils durant la
nuit et de difficultés à se ren-
dormir
Observer le comportement du Le patient admet ne pas se sen-
patient et demander à son tir bien reposé. Le conjoint
conjoint s’il présente des chan- décrit des moments durant
gements de comportement lesquels le patient s’est montré
léthargique et irritable
Déterminer si le patient a ré- Le conjoint signale que le pa-
cemment connu des change- tient a récemment perdu son
ments dans son mode de vie emploi, qu’il est préoccupé par
sa nouvelle recherche d’emploi
d’identifier ces facteurs afin de réduire ou de maîtriser
l’environnement.
Comportements consécutifs à une privation
de sommeil
Certains patients n’ont pas conscience du fait que
leurs problèmes de sommeil affectent leur comporte-
ment. Il faut observer des comportements comme
l’irritabilité, la désorientation (similaire à un état
d’ébriété), des bâillements fréquents et des troubles de
l’élocution. Si la privation de sommeil a duré long-
temps, un comportement psychotique comme un délire
et une paranoïa se développent parfois. Par exemple, un
client se plaint de voir des objets ou des couleurs
étranges dans la pièce, ou alors le patient est effrayé
lorsque l’infirmière entre dans la chambre.
Attentes du patient
Pour un patient, un mauvais sommeil est souvent le
point de départ d’un cercle vicieux d’anxiété anticipa-
trice. Le patient craint que son sommeil ne soit à
nouveau perturbé tout en faisant de plus en plus
d’efforts pour s’endormir. Il convient d’utiliser une
approche alliant compétences et soins pour évaluer les
besoins en sommeil d’un patient. Un soignant person-
nalise les soins en fonction des besoins de chaque
patient. On doit toujours demander aux patients ce
qu’ils attendent en matière de sommeil. Cela comprend
leur questionnement concernant les interventions
auxquelles ils font appel et la façon dont elles réussis-
sent. On demande également aux patients quelles autres
interventions ils préfèrent et la manière de les mettre en
œuvre. Il est important de comprendre les attentes des
patients en ce qui concerne leur rythme de sommeil.
Quand les patients demandent de l’aide lorsque leur
sommeil est perturbé, ils attendent d’une infirmière
qu’elle réponde rapidement pour les aider à améliorer la
quantité et la qualité de leur sommeil.
Processus diagnostique infirmier
La vérification des données de l’évaluation doit se
faire pour rechercher les ensembles de données compre-
nant les caractéristiques d’un trouble du rythme du
sommeil. Si un trouble du rythme du sommeil est
identifié, il faut préciser lequel. En découvrant la nature
d’un trouble du sommeil, on est en mesure de conce-
voir des interventions plus efficaces. Par exemple, il faut
choisir, pour les patients souffrant d’insomnie incapa-
bles de s’endormir, des thérapies différentes de celles des
patients souffrant d’apnée du sommeil. Le Tableau 1
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Sommeil ¶ 60-565-B-10
montre comment utiliser les activités d’évaluation des
soins infirmiers pour identifier et regrouper les caracté-
ristiques spécifiques pour établir un diagnostic précis de
soins infirmiers.
L’évaluation identifie également le facteur possible ou
la cause probable du trouble du sommeil, comme un
environnement bruyant ou une grande consommation
de boissons caféinées dans la soirée. Ces causes devien-
nent le centre des interventions pour minimiser ou
éliminer le problème. Par exemple, si un patient est
insomniaque à cause d’un environnement de soins
bruyant, on propose des recommandations de base pour
faciliter le sommeil comme la maîtrise du bruit émis par
les équipements hospitaliers, la réduction des interrup-
tions ou le maintien des portes fermées. Si l’insomnie
est liée aux préoccupations dues à une séparation
maritale difficile, il faut mettre en œuvre des stratégies
de gestion et créer un environnement propice au som-
meil. Si la cause probable ou les facteurs associés sont
mal définis, le patient ne tirera pas profit des soins.
Les problèmes de sommeil affectent les patients
d’autres manières. Par exemple, un patient souffrant
d’apnée du sommeil rencontre des problèmes avec un
conjoint qui est fatigué et frustré par ses ronflements.
De plus, le conjoint est préoccupé par le fait que le
patient ne respire pas correctement et donc par le fait
qu’il court un danger. Le diagnostic infirmier indique
que l’on doit apporter son soutien au patient et à son
conjoint de manière à ce qu’ils comprennent l’apnée du
sommeil et obtiennent le traitement médical nécessaire.
Des exemples de diagnostic infirmier pour les patients
souffrant de troubles du sommeil comprennent :
• l’anxiété ;
• un rythme respiratoire inefficace ;
• une confusion aiguë ;
• une gestion familiale compromise ;
• un pouvoir d’adaptation inefficace ;
• une fatigue ;
• une protection inefficace ;
• une insomnie ;
• une perception sensorielle perturbée ;
• une privation de sommeil.
Planification
Objectifs et résultats
Au cours de la planification, il faut de nouveau
synthétiser les informations provenant de multiples
ressources afin de développer un plan de soins person-
nalisé (Fig. 4) (cf. plan de soins). Il est très important de
tenir compte des normes professionnelles pour mettre
au point un plan de soins. Ces normes offrent souvent
des directives scientifiquement prouvées pour réaliser
des interventions de soins infirmiers efficaces. Par
exemple, la directive du National Guideline Clearin-
ghouse (2006) intitulée Evaluating Excessive Sleepiness
in the Older Adult (évaluation de l’hypersomnie chez
les personnes âgées) recommande des interventions de
soins infirmiers personnalisées permettant de conserver
et de favoriser le rythme de sommeil normal et les
rituels du coucher chez le senior. Il est important qu’un
plan de soins pour favoriser le sommeil inclue des
stratégies adaptées aux habitudes de sommeil du
patient, à son environnement et à son mode de vie.
Lorsqu’on planifie des soins pour le patient souffrant
de troubles du sommeil, la création d’un arbre de
concepts est une autre méthode de mise au point des
soins holistiques centrés sur le patient (Fig. 5). Il
convient de créer la carte conceptuelle après avoir
identifié les bons diagnostics infirmiers à partir de la
base de données des évaluations. Dans cet exemple, les
diagnostics infirmiers sont liés au diagnostic médical de
dépression de la patiente suite au décès de son époux.
15
 60-565-B-10 ¶ Sommeil

Connaissances Expérience
• Faire appel à d'autres • Connaître les réponses antérieures
professionnels de santé pour des patients pour mettre sur pied
proposer une thérapie du sommeil des interventions de soins
• Mettre en place des thérapies infirmiers planifiées dans le but
du sommeil basées de favoriser le sommeil
sur les preuves et la pratique • Connaître les expériences
• Appliquer des principes antérieures du patient pour adapter
d'apprentissage pour adultes les thérapies du sommeil
lorsqu'on enseigne au patient aux besoins personnels
et à sa famille

PLANIFICATION

• Choisir des interventions infirmières qui vont

favoriser le sommeil à la maison/en structure de soins
• Impliquer le partenaire le cas échéant dans
le choix des interventions
• Consulter le cas échéant les professionnels de santé

Normes Attitudes
• Personnaliser les thérapies • Se montrer confiant dans le choix
du sommeil en fonction du mode des interventions destinées
de vie du patient au patient
• Appliquer des standards • Être discipliné dans la planification
de pratique de soins des thérapies ; cela peut prendre
(protocoles, guide du temps pour obtenir les résultats
de bonnes pratiques, souhaités
référentiel qualité) • Être créatif lorsqu’on adapte
les thérapies du sommeil au
programme quotidien du patient

Figure 4. Modèle de réflexion critique pour la planification du sommeil.

L’arbre de concepts montre les relations entre les

diagnostics infirmiers deuil complexe, insomnie et
interaction sociale altérée. Cette approche de planifica-
tion des soins aide le personnel infirmier à reconnaître
“ Conduite à tenir
les relations entre les différentes interventions program- • But : le patient va contrôler les sources envi-
mées. Dans le cas de cette patiente, les interventions et ronnementales qui perturbent son sommeil
les bons résultats d’un diagnostic infirmier vont affecter
durant 1 mois.
la résolution d’un autre diagnostic infirmier.
Il est important d’avoir une collaboration entre le
• Résultats :
personnel infirmier et le patient. Grâce à elle, on C le patient va identifier les facteurs dans son
obtient des buts réalistes et des résultats mesurables. environnement familier immédiat qui
Un plan efficace comprend des résultats établis à perturbent son sommeil pendant 2 se-
partir d’un cadre temporel réaliste qui cible l’amélio- maines ;
ration de la quantité et de la qualité du sommeil à la C le patient va signaler avoir eu une discussion
maison. Les membres de la famille contribuent fré- avec les membres de sa famille concernant
quemment à la mise en place de ce plan. Un plan les obstacles environnementaux pendant
favorisant le sommeil requiert souvent plusieurs 2 semaines ;
semaines de mise en place.
C le patient va signaler les changements
Déterminer les priorités effectués dans sa chambre pour favoriser son
Il convient de travailler avec le patient pour établir sommeil dans les 4 semaines ;
des résultats et des interventions prioritaires pour le C le patient va signaler qu’il s’est réveillé moins
patient. Les troubles du sommeil sont fréquemment le de 2 fois par nuit en 4 semaines.
résultat d’autres problèmes de santé. Par exemple,
lorsque des symptômes physiques perturbent le som-
meil, la gestion de ces symptômes doit être la priorité.
Soins en collaboration
Une fois les symptômes atténués, on doit se concentrer
sur les thérapies du sommeil. Les patients représentent Un partenariat étroit entre le patient et d’autres
une source utile pour déterminer quelles interventions protagonistes est important pour assurer qu’une thérapie
sont prioritaires. Par exemple une fois que les patients quelconque, comme un changement des horaires de
ont compris les facteurs perturbant leur sommeil, ils sommeil ou les changements dans l’environnement de
peuvent choisir les types de changements qu’ils souhai- la chambre, est réaliste et faisable. Dans une structure de
tent apporter à leur mode de vie ou à leur environne- soins, il convient de planifier les traitements ou les
ment de sommeil. soins routiniers pour que le patient puisse se reposer.

16 Savoirs et soins infirmiers

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 Sommeil ¶ 60-565-B-10

Diagnostic infirmier : deuil dysfonctionnel Diagnostic infirmier : perturbation

• Parle de son époux comme s'il était des habitudes de sommeil
toujours vivant • Il lui faut généralement une heure pour
• Est en proie à de fréquentes crises s'endormir
de larmes • Se plaint de se réveiller souvent la nuit
• Se plaint de difficultés d'endormissement • Se plaint d'une très grande fatigue
• A récemment manqué deux jours depuis le décès de son époux
de travail : « Il m’était tout bonnement • Fait par jour une ou deux siestes
impossible d’y aller » peu réparatrice(s)
• Ses enfants signalent que leur maman
est davantage irritable et qu’elle est
facilement bouleversée

Interventions Interventions
• Utiliser une approche calme au moment • Enseigner à la patiente des techniques
de parler du décès de son mari de relaxation
• L’écouter attentivement • Encourager la patiente à écouter
• Adresser la patiente à un groupe de la musique douce au moment du coucher
de soutien pour l’aider à affronter • Dire à la patiente de se limiter à une sieste
ce deuil de 20 minutes par jour

Diagnostic médical principal de la patiente :

dépression consécutive au décès de son époux
Évaluations prioritaires : humeur et affect, capacité
à dormir, à manger et à poursuivre ses activités
de tous les jours

Diagnostic infirmier : perturbation de l'interaction

sociale
• Déclare : « Je n'ai pas envie de sortir
avec des amis »
• Les membres de sa famille disent
que la patiente est devenue plus irritable
• A cessé de se rendre à l’église bien
qu’elle ait été une fidèle assidue
avant le décès de son époux.

Interventions
• Mettre sur pied un plan pour que la patiente voie
des amis dans la semaine qui suit
• Encourager la patiente à se rendre à l'église
avec un membre de sa famille
• Encourager la patiente à parler de son ressenti

Corrélation entre le diagnostic médical et le diagnostic infirmier Corrélation entre les diagnostics infirmiers

Figure 5. Carte conceptuelle d’une patiente dépressive suite au décès de son époux.

Par exemple, en USI, on utilise les moniteurs électroni-
ques disponibles pour suivre les signes vitaux sans
réveiller le patient toutes les heures. Les autres membres
du personnel doivent connaître le plan de soins de
manière à pouvoir regrouper les activités à des moments
précis afin de réduire les réveils. Dans une maison de
retraite, l’objectif du plan de soins est une meilleure
organisation des plages de repos autour des activités des
autres résidants. Il arrive que souvent les occupants
d’une même chambre aient des emplois du temps très
différents.
La nature du trouble du sommeil détermine les
orientations nécessaires vers d’autres praticiens. Par
exemple, si un trouble du sommeil est lié à une crise
réactionnelle ou à un problème émotionnel, orientez le
patient vers un spécialiste des soins cliniques psychia-
triques ou vers un psychologue clinicien à des fins de
conseil. Lorsque le problème vient d’une insomnie
chronique, une orientation médicale ou une orientation
vers un centre du sommeil est bénéfique. Si le personnel
infirmier travaille à l’hôpital et que le patient doit être
orienté vers des soins continus après sa sortie, il sera

Savoirs et soins infirmiers 17

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 60-565-B-10 ¶ Sommeil

utile d’informer le personnel infirmier de la maison de

retraite de ces troubles du sommeil. Le succès de la
thérapie du sommeil dépend de l’approche qui corres-
pond le mieux au mode de vie du patient et à la nature
“ À retenir
du trouble du sommeil. Conseils aux personnes âgées (à adapter
Mise en œuvre du plan de soins infirmier selon les situations)
• Rythme veille-sommeil
Les interventions infirmières conçues pour améliorer
C Gardez un horaire de coucher et de réveil
la qualité du repos et du sommeil d’une personne sont
régulier.
largement centrées sur la promotion de la santé. Les
patients doivent dormir et se reposer de manière adap- C Supprimez les siestes sauf si elles font
tée pour rester actifs et avoir des modes de vie produc- habituellement partie du programme de la
tifs. Dans les périodes de maladie, il est important pour journée.
la guérison de promouvoir le repos et le sommeil. Les C Si vous faites des siestes, limitez-les à
soins infirmiers prodigués dans le cadre d’une structure 20 minutes ou moins deux fois par jour.
de soins aigus, de soins analeptiques ou de soins diffè- C Allez vous coucher lorsque vous avez
rent de ceux prodigués au domicile du patient. Les sommeil.
principales différences résident dans l’environnement et C Prenez un bain chaud si cela vous est
dans l’aptitude du personnel infirmier à encourager le
possible et/ou utilisez des techniques de
maintien des habitudes normales de repos et de som-
relaxation.
meil. L’âge du patient influence également les types de
thérapies qui sont les plus efficaces. C Si vous êtes incapable de vous endormir au
bout de 15 à 30 minutes, levez-vous.
Promouvoir la santé • Environnement
Dans les structures de soins communautaires et dans C Dormez là où vous vous sentez le mieux.
les maisons de retraite, on aide les patients à adopter C Minimisez les bruits, écoutez de la musique
des comportements propices au repos et à la détente. douce pour masquer les bruits le cas
Pour instaurer de bonnes habitudes de sommeil à la échéant.
maison, les patients et leurs partenaires doivent appren- C Utilisez une veilleuse et dégagez de tout
dre des techniques favorisant le sommeil et aussi les obstacle le passage menant aux toilettes.
états qui perturbent le sommeil.
C Réglez à votre convenance la température
Les parents apprennent aussi à promouvoir les bon-
ambiante et portez des chaussettes pour
nes habitudes de sommeil chez leurs enfants. Les
patients tirent profit de la plupart des instructions vous réchauffer.
s’appuyant sur les informations relatives à leur domicile C Écoutez de la musique relaxante.
et à leur mode de vie, à savoir quel est le type d’activité • Médicaments
qui favorise le sommeil chez un travailleur faisant les C N’utilisez des sédatifs et des hypnotiques
3/8 et de quelle manière on peut rendre l’environne- qu’en dernier recours et seulement à court
ment domestique plus propice au sommeil. De manière terme si cela s’avère absolument nécessaire.
similaire, ils seront plus enclins à appliquer des infor- C Ajustez vos prises de médicaments destinés à
mations utiles et précieuses. soigner d’autres pathologies et évaluez le
Contrôles de l’environnement. Tous les patients ont risque d’interaction médicamenteuse
besoin d’un environnement de sommeil avec une
pouvant entraîner une insomnie ou une
température ambiante confortable et une ventilation
correcte, un minimum de bruit, un lit confortable et un hypersomnolence.
éclairage adapté. Les enfants et les adultes ont des • Alimentation
exigences différentes en termes de température confor- C Limitez la consommation d’alcool, de
table pour leur chambre. Il faut apprendre aux parents caféine et de nicotine en fin de journée et le
à tenir les lits d’enfant éloignés des fenêtres ouvertes ou soir.
des courants d’air et à couvrir l’enfant avec une couver- C Consommez des glucides ou du lait sous
ture à la fois chaude et légère. Les personnes âgées ont forme d’en-cas léger avant d’aller vous
souvent besoin de plusieurs couvertures supplé- coucher.
mentaires. C Réduisez votre consommation de liquides 2
Il convient de supprimer tout bruit perturbateur de
à 4 heures avant d’aller dormir.
manière à rendre la chambre la plus calme possible.
Dans la maison, la télévision, le téléphone ou le carillon
• Facteurs physiologiques/pathologiques
intermittent d’une pendule perturbe fréquemment le C Surélevez votre tête de lit et placez des
sommeil des patients. La famille est importante dans oreillers supplémentaires, à votre
l’approche infirmière pour réduire les bruits de la convenance.
maison, notamment si la famille compte plusieurs C Utilisez des analgésiques 30 minutes avant
membres ayant différents horaires de coucher. Il est d’aller vous coucher afin de soulager vos
également important de se rappeler que certains douleurs.
patients ont l’habitude de dormir avec des bruits parti- C Utilisez des thérapeutiques pour contrôler
culiers, par exemple avec le ronronnement d’un venti- les symptômes d’états chroniques comme
lateur. Des produits du commerce restituant un bruit
cela vous a été prescrit.
apaisant comme les vagues de l’océan ou la pluie créent
un environnement apaisant favorable au sommeil.
Le lit et le matelas doivent allier à la fois soutien et
confort. Des planches placées sous le matelas permet- Les préférences d’éclairage la nuit varient d’un patient
tent d’assurer un meilleur soutien. Des oreillers supplé- à l’autre. Les jeunes enfants et les personnes âgées
mentaires sont parfois importants pour aider une dorment mieux dans des chambres bénéficiant d’un
personne à se positionner confortablement dans son lit. éclairage doux. La lumière ne doit pas arriver directe-
La position du lit dans la chambre fait également la ment dans les yeux. De petites lampes de chevet évitent
différence pour certains patients. d’être plongé dans l’obscurité totale. Pour les personnes

18 Savoirs et soins infirmiers

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“ À retenir
Démarche éducative. Hygiène du sommeil
• Objectif
C Le patient va suivre une bonne hygiène du
sommeil à la maison.
• Stratégies d’enseignement
C Apprendre au patient à essayer de pratiquer
une activité physique quotidienne, de
préférence le matin ou l’après-midi et à
éviter tout exercice violent le soir dans les
2 heures précédant le coucher.
C Avertir le patient contre les longues heures
de sommeil durant les week-ends ou en
vacances pour empêcher toute perturbation
du cycle veille-sommeil normal.
C Expliquer qu’il faut éviter, dans la mesure du
possible, d’utiliser la chambre à coucher
pour étudier de manière intensive, pour
grignoter, pour regarder la télévision pour
toute autre activité n’ayant aucun rapport
avec le sommeil, hormis les relations intimes.
C Expliquer que les patients doivent essayer
d’éviter toute pensée anxiogène au moment
d’aller au lit et qu’ils doivent essayer de faire
des exercices de relaxation.
C Conseiller au patient de se lever et de
s’adonner à une activité calme jusqu’à ce
qu’il ait suffisamment sommeil pour
retourner au lit s’il ne s’est pas endormi
30 minutes après s’être couché la première
fois.
C Recommander au patient de limiter sa
consommation de caféine à son café du
matin et de limiter sa consommation
d’alcool (plus d’un à deux verres par jour
perturbe le cycle du sommeil).
C Demander au patient d’examiner son
environnement. Lui apprendre que le port
de bouchons antibruit et d’un masque peut
être utile.
C Apprendre au patient à éviter les repas
copieux 3 heures avant d’aller dormir et
qu’un en-cas léger peut l’aider à s’endormir.
• Évaluation
C Tenir un carnet de bord pendant 1 semaine
retraçant un cycle veille-sommeil complet et
le comparer au carnet de bord du cycle
veille-sommeil précédent.
C Demander au patient de compléter
périodiquement une échelle d’évaluation du
sommeil ou une EVA pour déterminer les
perceptions de la qualité du sommeil.
âgées, la lumière limite les risques de confusion et
empêche les chutes lorsqu’elles doivent se lever pour se
rendre aux toilettes. Si l’éclairage public passe à travers
les vitres ou si les patients font une sieste dans la
journée, des volets épais, des rideaux ou des stores
vénitiens peuvent être utiles.
Promouvoir les rituels du coucher. Les rituels du
coucher détendent les patients et les préparent au
sommeil. Il est toujours important que les personnes
aillent se coucher dès les premiers signes de fatigue ou
d’endormissement. Le fait d’aller se coucher parfaite-
ment éveillé génère souvent une insomnie et joue le
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Sommeil ¶ 60-565-B-10
rôle d’un stimulus à l’heure du coucher. Les nouveau-
nés et les jeunes enfants dorment si longtemps dans la
journée qu’il est rarement nécessaire d’instaurer un
rituel spécifique. Toutefois, des activités apaisantes
comme un câlin enroulé dans une couverture, un chant
ou une discussion calme, de même qu’un bercement
doux facilitent l’endormissement des jeunes enfants.
Le recours régulier à un rituel du coucher (par exem-
ple, coucher à la même heure, petit en-cas ou activité
calme) aide les jeunes enfants à ne pas retarder l’heure
d’aller au lit. Les parents doivent renforcer les rituels de
préparation au coucher. Des activités calmes comme la
lecture d’une histoire, un coloriage, laisser l’enfant
écouter de la musique sur les genoux de ses parents ou
l’écoute d’une prière, en cas de croyance religieuse, sont
des rituels souvent associés à la préparation au coucher.
Les adultes doivent éviter toute stimulation mentale
excessive juste avant d’aller se coucher. Lire un livre
agréable, regarder un programme de télévision que l’on
aime ou écouter de la musique contribue à détendre la
personne. Des exercices de relaxation comme une
respiration lente et profonde pendant 1 ou 2 minutes
libèrent les tensions et préparent le corps au repos.
L’imagerie mentale guidée et la prière favorisent égale-
ment le sommeil chez certains patients.
On dissuade les patients d’essayer de terminer un
dossier professionnel ou bien de résoudre des problèmes
familiaux avant d’aller se coucher. La chambre à cou-
cher n’est pas un bureau et les patients doivent toujours
l’associer au sommeil. Faire un travail sur soi pour
obtenir des temps cohérents de sommeil et de veille
aide la plupart des patients à retrouver un bon rythme
de sommeil et à renforcer leur rythme du cycle
veille-sommeil.
Promouvoir la sécurité. Pour tous les patients
enclins à la confusion ou aux chutes, la sécurité est
primordiale. Une petite veilleuse aide le patient à
s’orienter dans l’environnement de sa chambre avant de
se rendre aux toilettes. Les lits plus près du sol réduisent
les risques de chute d’une personne lorsqu’elle se lève.
On apprend aux patients à éliminer le désordre et à
enlever les descentes de lit du passage qu’ils empruntent
pour se rendre de leur lit aux toilettes. Si un patient a
besoin d’aide pour aller de son lit aux toilettes, on place
à son chevet une petite sonnette pour qu’il puisse
appeler des membres de sa famille. Les somnambules
n’ont pas conscience de leur environnement et réagis-
sent lentement, ce qui accroît le risque de chute. Il ne
faut pas faire sursauter un somnambule ; au contraire, il
faut le réveiller doucement et le ramener jusqu’à son lit.
Les lits des jeunes enfants doivent être sûrs. Pour
réduire les risques de suffocation, on ne doit pas placer
d’oreillers, de peluches ou les extrémités de couvertures
libres dans un lit d’enfant. Les alèses de matelas à bords
libres en matière plastique sont dangereuses car l’enfant
peut les tirer jusqu’à son visage et s’étouffer. Les parents
couchent habituellement les jeunes enfants sur le dos
pour empêcher tout risque d’étouffement.
Promouvoir le confort. Les individus ne s’endor-
ment qu’après avoir adopté une position confortable et
s’être détendus. Des facteurs d’irritation mineurs main-
tiennent souvent les patients éveillés. Des vêtements de
nuit en coton doux permettent de garder les bébés ou
les jeunes enfants confortablement au chaud. Il
convient d’apprendre aux patients à porter des vête-
ments de nuit amples. Une couverture supplémentaire
est parfois le seul accessoire nécessaire pour empêcher
une personne d’avoir froid. Les patients doivent aller
aux toilettes avant d’aller au lit.
Établir des périodes de repos et de sommeil. À la
maison, cela encourage les patients à rester physique-
ment actifs la journée de sorte qu’ils ont tendance à
mieux dormir la nuit. Une activité soutenue la journée
réduit les problèmes d’endormissement.
19
 60-565-B-10 ¶ Sommeil
En maison de retraite, le personnel infirmier prodigue
des soins fréquents aux patients souffrant de démences.
Le plan de soins infirmiers comprend l’isolement des
patients les après-midis pour qu’ils puissent se reposer
afin de promouvoir une santé optimale. L’infirmière
adapte les calendriers des médicaments, apprend aux
patients à aller régulièrement aux toilettes avant chaque
période de repos et suggère de débrancher le téléphone
de manière à bénéficier d’un repos sans interruption.
Réduction du stress. L’insomnie due à un stress
émotionnel rend aussi la personne irritable et tendue.
Lorsque les patients se sentent émotionnellement
bouleversés, il faut les encourager à ne pas se forcer à
dormir, sinon, il se produit fréquemment une insomnie
et le moment du coucher sera bientôt associé à l’inca-
pacité à se reposer. Il faut encourager un patient ayant
des difficultés d’endormissement à se lever et à poursui-
vre une activité relaxante, comme la couture ou la
lecture plutôt que de rester dans son lit et de penser à
dormir.
Les enfants d’âge préscolaire ont des frayeurs au
moment du coucher (peur du noir ou de bruits étran-
ges), se réveillent la nuit ou font des cauchemars. Après
les cauchemars, les parents entrent immédiatement dans
la chambre de leur enfant et lui parlent brièvement de
ses peurs pour instaurer une période d’apaisement. Une
approche consiste à réconforter l’enfant et à le laisser
dans son lit de sorte qu’il n’utilise pas ensuite ses
frayeurs comme excuse pour retarder l’heure du cou-
cher. Le fait de laisser une lumière allumée dans la
chambre à coucher rassure également certains enfants.
Les traditions culturelles amènent les familles à adopter
des approches du sommeil différentes. Le personnel
infirmier respecte ces approches qui diffèrent des
recommandations traditionnelles.
Collation avant le coucher. Certaines personnes
aiment prendre une collation avant de se mettre au lit
tandis que d’autres n’arrivent pas à trouver le sommeil
après avoir mangé. Une collation à base de produit
laitier comme du lait chaud ou du cacao qui contient
du L-tryptophane favorise souvent le sommeil. Un repas
complet avant le coucher occasionne souvent un déran-
gement gastro-intestinal et perturbe l’aptitude à
s’endormir.
Il convient d’encourager les patients à ne pas boire ni
à ingérer de caféine avant de se coucher. Le café, le thé,
les boissons au cola et le chocolat agissent comme des
stimulants, ce qui amène la personne à rester éveillée ou
à se réveiller au cours de la nuit. Le café, le thé, les
boissons au cola et l’alcool agissent comme des diuréti-
ques et provoquent le réveil de la personne qui doit
ensuite se rendre aux toilettes.
Les bébés exigent des mesures spécifiques afin de
minimiser les réveils nocturnes nécessaires pour les
alimenter. La nuit, il est courant que les enfants aient
besoin de prendre un biberon ou qu’ils aient besoin
d’être allaités. Il peut être recommandé de proposer le
dernier repas aussi tard que possible. Il faut dire aux
parents de ne pas donner de biberon aux enfants dans
le lit.
Approches phytothérapeutiques. La mélatonine est
une neurohormone produite dans le cerveau. Elle
contribue à réguler les rythmes circadiens et à favoriser
le sommeil. Il s’agit d’un complément alimentaire
populaire en Amérique du Nord pour favoriser le som-
meil. Les personnes âgées ayant des taux de mélatonine
réduits trouvent qu’elle est davantage bénéfique en tant
que somnifère. Il existe plusieurs autres produits phyto-
thérapeutiques pour favoriser le sommeil. La valériane
est efficace en cas d’insomnie légère. Elle libère des
neurotransmetteurs et produit une très légère sédation.
Le kava contribue à favoriser le sommeil chez les
patients ayant des troubles du sommeil liés à l’anxiété.
Il doit être utilisé avec précaution en raison de ses effets
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potentiellement hépatotoxiques. La camomille, la
passiflore, la mélisse officinale et la lavande sont
d’autres produits phytothérapeutiques ayant des effets
sédatifs légers. On informe les patients sur le dosage et
sur l’utilisation de ces composés phytothérapeutiques
qui peuvent créer des interactions avec d’autres médica-
ments prescrits ; les patients doivent éviter de les
associer.
L’utilisation de ces traitements en vente libre n’est
pas conseillée. Les patients doivent connaître les risques
de ce type de médicaments. Sur le long terme, ils
entraînent une perturbation prolongée du sommeil
même s’ils s’avéraient efficaces au départ. Il convient
d’informer les personnes âgées sur l’utilisation des
antihistaminiques en raison de leur action prolongée
pouvant entraîner une confusion, une constipation, une
rétention urinaire et un risque accru de chutes. Il faut
aider les patients à adopter des mesures comportemen-
tales et d’hygiène du sommeil correctes pour instaurer
des rythmes de sommeil ne nécessitant pas l’utilisation
de médicaments.
Soins aigus. Les patients d’une structure de soins
aigus voient leurs habitudes de sommeil et de repos
perturbées, ce qui entraîne généralement des troubles du
sommeil. Dans ce type de structure, les interventions
infirmières se concentrent sur le contrôle des facteurs
environnementaux qui perturbent le sommeil, sur
l’atténuation des troubles physiologiques ou psycholo-
giques du sommeil et sur le fait de permettre au patient
de se reposer ou de dormir pendant certaines périodes
sans interruption. Une directive de bonne pratique se
fonde sur les principes suivants : le personnel infirmier
doit personnaliser une stratégie efficace basée sur les
besoins des patients ; les somnifères sont une solution
de dernier recours.
Contrôles environnementaux. À l’hôpital, le per-
sonnel infirmier contrôle l’environnement de plusieurs
façons. Par exemple, en fermant les rideaux séparant les
patients partageant une chambre à deux lits, en baissant
la nuit les lumières de l’USI. Un des problèmes majeurs
pour les patients hospitalisés reste le bruit. Pour réduire
le bruit, on doit se rendre dans une zone privée éloignée
des chambres des patients pour tenir des conversations
ou faire des transmissions orales et il est également
nécessaire de limiter ces conversations au strict mini-
mum, notamment la nuit. D’autres manières de contrô-
ler le bruit à l’hôpital sont répertoriées (cf. encadré).
Promouvoir le confort. Comparé aux lits des parti-
culiers, les lits d’hôpitaux sont souvent plus fermes et
varient en hauteur, en longueur ou en largeur. Le fait de
garder les lits propres et secs et de les régler dans une
position confortable facilite la détente des patients.
Certains patients souffrent de pathologies douloureuses
exigeant des mesures de confort spécifiques comme
l’application d’une chaleur sèche ou humide, l’utilisa-
tion de pansements de maintien et d’attelles ainsi qu’un
positionnement correct avant le repos (Fig. 6).
Instaurer des périodes de repos et de sommeil.
Dans un hôpital ou dans un établissement de soins de
long séjour, il est difficile d’accorder aux patients le
temps nécessaire à leur repos et à leur sommeil. Toute-
fois, il faut programmer les soins de façon à éviter de
réveiller les patients pour des tâches qui ne sont pas
essentielles. Cela peut se faire en programmant des
évaluations, des traitements, des procédures et des
routines de soins pendant les moments de veille des
patients. Par exemple, si l’état physique d’un patient est
stable, on évite de le réveiller pour contrôler ses signes
vitaux. Le fait de laisser les patients déterminer le
moment et les méthodes d’administration des mesures
de soins basiques favorise le repos. On ne donne pas de
bains ou ne procède pas à des mesures d’hygiène de
routine pendant la nuit pour des raisons de commodité
des soins. Les prises de sang sont faites lorsque le
Savoirs et soins infirmiers

Figure 6. Positionnement du patient pour dormir.
“ À retenir
Contrôle du bruit à l’hôpital
• Fermer la porte de la chambre du patient
lorsque c’est possible.
• Maintenir fermées les portes des zones de
travail des unités lorsqu’il y a de l’activité.
• Réduire le volume des téléphones voisins et
des équipements de radiomessagerie.
• Porter des chaussures à semelle caoutchoutée.
Éviter les sabots à semelles de bois.
• Couper l’arrivée d’oxygène près du lit et
éteindre les autres équipements lorsqu’ils ne
servent pas.
• Baisser le volume des alarmes et des signaux
sonores des équipements de surveillance placés
à proximité du lit.
• Éteindre la télévision et la radio sauf si le
patient préfère écouter de la musique douce.
• Éviter les bruits forts et agressifs comme les
bruits de chasse d’eau ou de lit déplacé.
• Assurer les conversations nécessaires à voix
basse, notamment la nuit.
• Tenir les conversations et faire des transmis-
sions orales dans une zone privée à l’écart des
chambres des patients.
patient est réveillé. Sauf dans les cas où il est essentiel
de maintenir un certain taux thérapeutique dans le
sang, les médicaments ne sont administrés que durant
les heures d’éveil des patients. On travaille avec le
service de radiologie et d’autres services d’appoint pour
programmer les examens diagnostiques et les thérapies
à des intervalles permettant aux patients de se reposer.
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Il faut essayer toujours de laisser au patient 2 à 3 heures
de repos sans interruption durant la nuit.
Lorsque l’état du patient nécessite une surveillance
plus fréquente, on programme les activités de manière
à lui accorder des plages de repos prolongées. L’infir-
mière apprendra à ses assistants comment coordonner
les soins au patient afin de réduire les gênes. Cela
signifie programmer les activités de sorte que le patient
puisse avoir jusqu’à 1 heure de repos ou plus sans qu’il
soit dérangé par le personnel infirmier. Par exemple, si
on doit fréquemment changer les pansements d’un
patient, si celui-ci reçoit des médicaments par voie
intraveineuse et si on lui a posé des drains à plusieurs
endroits, on évite de faire des allers et retours dans la
chambre pour traiter les problèmes les uns après les
autres. On doit procéder plutôt en une seule visite
durant laquelle on change le pansement, on règle le
débit de la perfusion et on vidange les drains. Il faut
devenir le défenseur du sommeil optimal du patient.
Cela veut dire devenir garant de sa tranquillité en
reportant ou en reprogrammant les visites de la famille,
en demandant aux consultants de reprogrammer les
visites ou en remettant en question la fréquence de
certaines procédures de soin.
Promouvoir la sécurité. Les patients souffrant
d’apnée du sommeil obstructive présentent un risque de
complications lors de leur séjour à l’hôpital. Les inter-
ventions chirurgicales et les anesthésies perturbent les
rythmes normaux du sommeil des patients. En postopé-
ratoire, ces patients entrent dans un sommeil paradoxal
profond. Ce sommeil profond entraîne un relâchement
musculaire qui provoque une apnée du sommeil obs-
tructive. La réduction du risque de complications
postopératoires pour les patients souffrant d’apnée
obstructive du sommeil est un problème de sécurité. Les
patients souffrant d’apnée obstructive du sommeil
auxquels on a administré des analgésiques opioïdes
présentent un risque accru de développer une obstruc-
tion des voies aériennes car cette médication supprime
les mécanismes normaux de stimulation. Après une
intervention chirurgicale, on surveille fréquemment les
voies aériennes du patient, ainsi que sa fréquence
respiratoire, la profondeur de son sommeil et les bruits
de sa respiration.
On recommande aux patients souffrant d’apnée
obstructive du sommeil de modifier leur mode de vie,
par exemple en adoptant une hygiène de sommeil, en
modérant leur consommation d’alcool, en arrêtant de
fumer et en suivant un programme amaigrissant. On
leur apprend comment éviter de dormir en supination
en portant dans le dos un sac-banane ou un T-shirt
moulant muni d’une balle de tennis ou bien en suréle-
vant la tête du lit de 30 à 45 degrés.
Une des thérapies les plus efficaces consiste à utiliser
la nuit un appareil de ventilation nasale, ce qui néces-
site que le patient porte un masque sur son nez. Ce
masque délivre de l’air ambiant à haute pression. La
pression de l’air empêche le collapsus des voies aérien-
nes. L’appareil est portable et particulièrement efficace
pour traiter l’apnée obstructive. Une autre option de
traitement est d’utiliser un dispositif buccal. Ces dispo-
sitifs avancent la mandibule ou la langue pour libérer
l’obstruction pharyngée. Dans les cas d’apnées graves du
sommeil, on peut procéder à l’ablation chirurgicale des
amygdales, de la luette ou de parties du palais mou. Le
succès obtenu avec la chirurgie est variable.
Réduction du stress. Les patients qui sont hospitali-
sés pour des tests diagnostiques complets ont souvent
des difficultés à se reposer ou à dormir en raison de
l’incertitude qu’inspire leur état de santé. Permettre aux
patients d’avoir le contrôle de leurs soins contribue à
réduire l’incertitude et l’anxiété. Le fait de donner des
informations concernant le but des procédures et des
examens de routine ainsi que le fait de répondre aux
21
 60-565-B-10 ¶ Sommeil
questions des patients permettront à ces derniers de
gagner la tranquillité d’esprit nécessaire à leur repos ou
à leur sommeil. Le personnel infirmier de nuit doit
prendre le temps de s’asseoir et de parler avec les
patients incapables de dormir. Cela contribue à détermi-
ner les facteurs qui tiennent les patients éveillés. Des
frictions du dos permettent également aux patients de
se détendre davantage. Si un sédatif est indiqué, l’infir-
mière s’assure, avec le médecin, d’utiliser d’abord le
dosage le plus faible. L’arrêt le plus rapide possible d’un
sédatif empêche de tomber dans une dépendance qui
perturbe gravement le cycle normal du sommeil. Chez
les personnes âgées, le métabolisme des médicaments
est lent, ce qui les rend davantage vulnérables aux effets
secondaires des sédatifs, des hypnotiques, des anxiolyti-
ques ou des analgésiques.
Soins chroniques et/ou palliatifs. Les interventions
infirmières mises en place dans le cadre d’une structure
de soins aigus sont également utilisées en environne-
ment de soins chroniques et/ou palliatifs. Le contrôle de
l’environnement, notamment du bruit, l’établissement
de périodes de repos et de sommeil et la promotion du
confort sont des questions importantes. Des interven-
tions infirmières liées à la réduction du stress et au
contrôle des gênes physiologiques sont également mises
en œuvre dans ce type de structures. Permettre à un
patient d’avoir un sommeil réparateur dans cet environ-
nement est une démarche parfois longue.
Promouvoir le confort. Permettre d’avoir une
hygiène personnelle permet au patient d’améliorer son
sens du confort. Prendre un bain chaud ou une douche
chaude avant d’aller dormir est relaxant. On donne
l’occasion aux patients confinés au lit de se rendre aux
toilettes et de se laver le visage et les mains. Le brossage
des dents et le nettoyage du dentier permettent égale-
ment au patient de se préparer à aller au lit. On posi-
tionne le patient de manière à soutenir les parties de
son corps dépendantes et à protéger ses points d’appui.
Un massage pour décontracter les muscles juste avant
qu’il se mette au lit peut être bénéfique pour le patient.
Contrôle des gênes physiologiques. Pour les patients
souffrant d’une pathologie physique, le personnel
infirmier permet de contrôler les symptômes perturbant
le sommeil. Par exemple, un patient présentant des
anomalies respiratoires dort avec deux oreillers ou en
position semi-assise pour faciliter sa respiration. Avant
de se coucher, le patient peut prendre les bronchodila-
tateurs qu’on lui a prescrits afin de libérer ses voies
aériennes. Un patient souffrant d’une hernie hiatale a
également besoin de soins spécifiques. Après les repas, le
patient ressent souvent une sensation de brûlure consé-
cutive à un reflux gastrique. Pour empêcher ces gênes
durant le sommeil, le patient doit faire un repas léger
plusieurs heures avant le coucher et dormir en position
semi-assise. Les patients douloureux, nauséeux ou
souffrant de tout autre symptôme récurrent reçoivent
des médicaments atténuant ces symptômes dont la prise
est programmée pour qu’ils agissent au moment du
coucher. Il faut retirer ou changer tout objet irritant
placé contre la peau du patient, par exemple les panse-
ments humides ou les drains.
Approches pharmacologiques. L’automédication
pour gérer les insomnies est très présente dans la culture
occidentale. Les stimulants du SNC comme les amphé-
tamines, la caféine, la nicotine, la théophylline et la
pémoline doivent être utilisés avec parcimonie et sous
surveillance médicale. De plus, le sevrage des dépres-
seurs du SNC comme l’alcool, les barbituriques, les
antidépresseurs tricycliques (amitriptyline, imipramine
et doxépine) ainsi que le triazolam provoquent des
insomnies. Il faut gérer ces substances avec prudence.
Les médicaments induisant le sommeil sont appelés
des hypnotiques. Les sédatifs sont des médicaments
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produisant un effet calmant ou apaisant. Les hypnoti-
ques et les sédatifs employés comme somnifères pour-
ront être utiles s’ils sont utilisés à bon escient. Un
patient prenant des somnifères doit savoir correctement
s’en servir, de même qu’il doit en connaître les risques
et les possibles effets secondaires. Cependant, un usage
prolongé d’agents anxiolytiques, sédatifs ou hypnoti-
ques va perturber le sommeil et être la cause de problè-
mes plus graves.
Une famille de médicaments considérés comme étant
relativement sûrs regroupe les benzodiazépines. Celles-ci
entraînent des effets décontractants, anxiolytiques et
hypnotiques en facilitant l’action des neurones dans le
SNC qui suppriment toute réponse aux stimulations,
réduisant ainsi les niveaux de stimulation. Ces médica-
ments ne provoquent pas de dépression générale du
SNC comme c’est le cas avec les sédatifs ou les hypno-
tiques et ils présentent un faible risque de dépendance.
Les médecins prescrivent cette famille de médicaments
car leurs effets anxiolytiques se produisent à des doses
sûres et non toxiques. Chez les personnes âgées, l’utili-
sation des benzodiazépines à courte durée d’action est
préconisée avant l’utilisation des médicaments à durée
d’action prolongée, et le médicament ne doit pas être
utilisé plus de 10 jours d’affilée.
Il convient d’utiliser les benzodiazépines avec précau-
tion chez l’enfant de moins de 12 ans. Ces médicaments
sont contre-indiqués chez les bébés de moins de 6 mois.
Les femmes enceintes doivent éviter les benzodiazépines
car leur usage est associé à un risque d’anomalies
congénitales. Les mères allaitantes ne prennent pas ce
type de médicaments car ils sont excrétés dans le lait
maternel. Les doses initiales sont petites et on les
augmente progressivement, en fonction de la réponse
du patient, sur une durée limitée. Il convient d’avertir
les patients de ne pas dépasser la dose prescrite, notam-
ment si le médicament semble moins efficace qu’au
début. Si les personnes âgées encore récemment conti-
nentes, mobiles et alertes deviennent incontinentes,
confuses et/ou si elles présentent des troubles de la
mobilité, il faut considérer que les benzodiazépines
peuvent être une cause possible de ces troubles.
Un usage régulier de somnifères quelconques débou-
che souvent sur une tolérance et sur un sevrage.
L’insomnie rebond est un problème que l’on rencontre
après l’arrêt du médicament. L’administration immé-
diate d’un somnifère lorsqu’un patient se plaint
d’insomnie est davantage préjudiciable que bénéfique. Il
faut prendre en compte des approches alternatives pour
promouvoir le sommeil. Il est important d’instaurer une
surveillance de routine des réponses du patient aux
somnifères.
Plan de soins infirmiers : insomnie
Le plan de soins infirmiers permet de mettre en place
le diagnostic infirmier ainsi que la planification, les
interventions et l’évaluation des résultats attendus.
Évaluation
Eu égard aux problèmes de sommeil, le patient repré-
sente une source d’évaluation des résultats des interven-
tions infirmières. Chaque patient a des besoins uniques
en sommeil et en repos. Le patient est le seul qui sache
si ses problèmes de sommeil se sont améliorés et quelles
interventions ou thérapies sont les plus efficaces pour
promouvoir son sommeil (Fig. 7). Pour évaluer l’effica-
cité des interventions infirmières, il faut faire des
comparaisons avec les données d’évaluation du sommeil
de référence afin de constater une amélioration.
On détermine si les résultats attendus ont été atteints.
On utilise des mesures d’évaluation peu après avoir
essayé la thérapie (par exemple, on observe si un patient
s’endort après qu’on a réduit les bruits ou assombri sa
chambre). On utilise d’autres mesures d’évaluation après
Savoirs et soins infirmiers
 Sommeil ¶ 60-565-B-10

PLAN DE SOINS INFIRMIERS

Habitudes de sommeil perturbées

Julie Adams, avocate de 42 ans, est la première patiente du matin à se rendre à la clinique de proximité dans laquelle vous travaillez. Lors-
que vous lui demandez comment elle va, elle vous répond qu’elle éprouve des difficultés à dormir. Julie est mariée et mère de deux enfants
scolarisés. L’évaluation de l’état de Julie comprend l’établissement précis de ses antécédents de sommeil et une discussion permettant de
savoir comment son problème de sommeil a eu un impact sur sa vie. Vous procéderez également à un examen physique (Plan).

Activités d’évaluation Constatations/définir les caractéristiques

Demander à Julie d’expliquer la nature de son problème Julie explique qu’elle se réveille une à deux fois par
de sommeil nuit. Elle déclare : « Je me sens fatiguée au réveil et
j’éprouve des difficultés à me concentrer sur mon
travail l’après-midi ». Elle signale également qu’elle
se montre moins patiente avec ses enfants à la mai-
son

Demander à Julie si sa vie a récemment changé Julie déclare qu’elle se sent sous pression au travail
pour terminer un dossier important entamé 2 semaines
auparavant. Elle signale également qu’en raison de son
planning surchargé, elle a cessé de faire sa prome-
nade habituelle (environ 1,5 km à 3 km)

Julie répond qu’elle va se coucher entre minuit et une

Demander à Julie de décrire ses rituels du coucher
heure du matin, ce qui est 2 heures plus tard que son
horaire de coucher habituel. Il lui faut une heure pour
s’endormir. Elle déclare qu’elle a l’habitude d’avoir 7 à
8 heures de sommeil par nuit et que maintenant, il est
plus fréquent qu’elle dorme 5 à 6 heures. Elle boit
deux à trois tasses de café après le dîner lorsqu’elle tra-
vaille sur son dossier avant de se coucher. Julie signale
qu’elle boit un verre de vin juste avant de se coucher
pour l’aider à se détendre car elle éprouve des difficultés
à s’endormir

Évaluer Julie pour détecter les signes physiques liés à Pendant l’examen, vous remarquez que Julie a des cer-
ses problèmes de sommeil nes sombres sous ses yeux, qu’elle change plusieurs
fois de position sur sa chaise et qu’elle bâille fréquem-
ment

Diagnostic infirmier : insomnie liée à un stress psychologique consécutif à des pressions professionnelles

PLANIFICATION

But Résultats attendus

La patiente parviendra à mieux cerner un sommeil adap- La patiente se réveillera moins fréquemment la nuit et se
té dans les 4 semaines sentira reposée dans les 4 semaines

La patiente verbalisera son observance d’un rituel du

coucher régulier dans les 4 semaines

La patiente obtiendra un rythme de sommeil plus conve- La patiente s’endormira au bout de 30 minutes après
nable dans les 4 semaines s’être couchée dans les 4 semaines

La patiente signalera un sommeil de 7 heures par nuit

dans les 4 semaines

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 60-565-B-10 ¶ Sommeil
Interventions
Encourager la patiente à instaurer un rituel du coucher et
un rythme de sommeil régulier
Dire à la patiente d’éviter la caféine, la nicotine, et l’al-
cool avant de se coucher
Aider la patiente à identifier les manières d’éliminer les
problèmes professionnels sources de stress client avant
de se coucher (par exemple, prendre du temps avant
d’aller se coucher en lisant un livre agréable)
Adapter l’environnement, faire que la patiente contrôle
les bruits, la température et la luminosité de la chambre
à coucher
Encourager la patiente à commencer des promenades
quotidiennes mais pas au-delà de 2 ou 3 heures avant
le coucher
Informer la patiente des bienfaits de la relaxation muscu-
laire avant le coucher ; faire une démonstration
Actions de soins
Demander à Julie si elle est capable
de s’endormir et de rester endormie
Demander à Julie de décrire ses
comportements en éveil au travail et
à la maison durant la journée
Observer les expressions non ver-
bales et le comportement de Julie
lorsqu’elle est éveillée
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Raisonnement
Amélioration du sommeil
Garder des horaires cohérents facilite l’endormisse-
ment
La caféine et la nicotine sont des stimulants et entraî-
nent des difficultés d’endormissement. L’alcool allège et
fragmente le sommeil
Éviter les préoccupations et les activités intenses avant
le coucher car elles stimulent la patiente et l’empêchent
de dormir
Ceci développe un environnement propice au sommeil
Favoriser l’exercice
Un exercice régulier augmente les niveaux d’activité et
améliore la qualité du sommeil. Faire de l’exercice juste
avant d’aller dormir est stimulant et empêche de dormir
Relaxation thérapeutique
La relaxation thérapeutique contribue à réduire l’anxiété
qui perturbe le sommeil
ÉVALUATION
Réponse de la patiente/
Obtention du résultat
constatation
Julie répond : « Il me faut habituel- Julie signale qu’elle s’endort en 30
lement 15 à 20 minutes pour m’en- minutes et qu’elle se réveille moins
dormir et je me suis réveillée une fréquemment la nuit
fois en seulement deux nuits la se-
maine passée »
Julie répond qu’elle a terminé son Julie signale qu’elle se sent plus re-
dossier pour son travail et qu’elle est posée
moins sous pression. Elle a recom-
mencé sa promenade quotidienne
et se sent davantage en mesure de
s’occuper de ses enfants. Elle est
capable de mieux se concentrer au
travail
Julie reste assise sur sa chaise Julie signale qu’elle dort en moyen-
sans changer de position. Elle ne ne 7 heures par nuit
bâille pas pendant la conversation.
Les cernes sombres sous ses yeux
ont presque disparu
Savoirs et soins infirmiers
 Sommeil ¶ 60-565-B-10

Connaissances Expérience
• Caractéristiques du rythme de sommeil • Réponses précédentes du patient
souhaitable aux interventions infirmières planifiées
• Comportements traduisant un sommeil pour promouvoir le sommeil
adapté • Expérience antérieure dans l'adaptation
des thérapies du sommeil aux besoins
de chacun

ÉVALUATION
• Évaluer les signes et symptômes des troubles
du sommeil du patient
• Passer en revue le rythme de sommeil du patient
• Demander au partenaire du patient de signaler
la réponse du patient aux thérapies du sommeil
• Demander au patient si on a répondu
à ses attentes en termes de soins

Normes
• Utiliser les résultats attendus établis
pour évaluer la réponse du patient
aux soins (par exemple, durée du sommeil
améliorée, réveils moins fréquents)
Attitudes
• Rester humble si une intervention
ne fonctionne pas ; repenser son approche
• Être persévérant dans la poursuite du plan
de soins ou en tentant de nouvelles
approches dans le cas de problèmes
de sommeil chroniques

Figure 7. Modèle de réflexion critique pour évaluer le sommeil.

“ Points forts
Synthèse des notions clés abordées
• Le sommeil procure une analepsie physiologique et psychologique.
• Le cycle veille-sommeil de 24 heures est un rythme circadien influençant les fonctions physiologiques et le
comportement.
• Le contrôle ainsi que la régulation du sommeil dépend de l’équilibre entre les régulateurs du système nerveux
central (SNC).
• Au cours d’une nuit de sommeil typique, une personne traverse jusqu’à quatre à cinq cycles de sommeil
complets. Chaque cycle de sommeil comporte trois phases de sommeil lent et une période de sommeil
paradoxal.
• Le trouble du sommeil le plus répandu est l’insomnie.
• Le mode de vie trépidant d’une personne, le stress émotionnel et psychologique et la consommation d’alcool
et de tabac perturbent fréquemment le rythme de sommeil.
• Si le patient a un sommeil adapté, l’infirmière évalue son horaire de coucher habituel, son environnement
préféré pour dormir et son horaire de lever habituel préféré.
• Lorsqu’un patient présente un trouble du sommeil, l’infirmière retrace ses antécédents de sommeil complet.
Le diagnostic des troubles du sommeil dépend de l’identification des facteurs perturbant le sommeil.
• Lorsqu’il planifie des interventions visant à promouvoir le sommeil, le personnel infirmier tient compte des
caractéristiques habituelles de l’environnement personnel du patient et de son mode de vie normal.
• Un rituel du coucher régulier consistant en la pratique d’activités relaxantes prépare physiquement et
mentalement la personne au moment du coucher.
• Un environnement avec une pièce sombre, un bruit réduit, un lit confortable et une bonne ventilation favorise
le sommeil.
• Les interventions infirmières importantes pour promouvoir le sommeil chez un patient hospitalisé consistent à
établir des périodes de sommeil et de repos sans interruptions et à contrôler les niveaux de bruit.
• La gestion de la douleur ou de tout autre symptôme pathologique est essentielle pour promouvoir un sommeil
de qualité.
• L’utilisation prolongée de somnifères entraîne souvent des difficultés d’endormissement et de maintien du
sommeil.

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 60-565-B-10 ¶ Sommeil
qu’un patient s’est réveillé (par exemple, en demandant
au patient de décrire le nombre de réveils la nuit
précédente). Le patient et son partenaire fournissent
habituellement des informations d’évaluation précises.
Sur de longues périodes, on utilise des outils d’évalua-
tion tels que l’EVA ou l’échelle d’évaluation du sommeil
pour déterminer si le sommeil s’est progressivement
amélioré ou modifié.
On évalue également le niveau de compréhension des
patients et des membres de sa famille une fois reçues
des instructions concernant leurs habitudes de sommeil.
Il faut mesurer l’observance de ces pratiques lors d’une
visite à domicile, et après l’examen de l’environnement.
Lorsque les résultats attendus ne sont pas au rendez-vous,
il faut revoir les mesures de soins ou les résultats attendus
en fonction des besoins ou des préférences du patient.
Lorsque les résultats ne sont pas ceux escomptés, on doit
poser des questions telles que « Vous sentez-vous comme
si vous aviez mieux dormi lorsque vous avez fait de
l’exercice » ou bien « Vous sentez-vous reposé au moment
du réveil ? »
Si l’infirmière a su instaurer de bonnes relations avec
son patient et si elle a mis en place un plan de soins
thérapeutique, des comportements subtils indiquent
souvent le degré de satisfaction du patient. On doit noter
chez le patient l’absence de signes de problèmes de
sommeil tels qu’une léthargie, de fréquents bâillements
ou des changements de position. Il est important de
demander au patient si ses besoins en sommeil ont été
satisfaits. Par exemple, « Vous sentez-vous plus reposé ? »
ou « Pouvez-vous me dire si vous avez le sentiment que
nous avons tout mis en œuvre pour améliorer votre
Toute référence à cet article doit porter la mention : Sommeil. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Savoirs et soins infirmiers, 60-565-B-10,
2009.
Disponibles sur www.em-consulte.com
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sommeil ? ». Si l’on n’a pas répondu aux attentes du
patient, il faut prendre davantage de temps pour tenter
de comprendre ses besoins et ses préférences. Une colla-
boration étroite avec le patient et son partenaire permet
de redéfinir ses attentes auxquelles l’infirmière saura
répondre de manière réaliste, dans la limite de l’état de
santé du patient et de son traitement.
D’après l’article original publié dans Potter and Perry, Fundamentals
of nursing, 7th edition. Mosby, on affiliation of Elsevier, 2009.
.
Pour en savoir plus
Edéll-Gustafsson U, Svanborg E, Swahn E. A gender perspective on
sleepleeness behavior, effects of sleep loss, and coping
resources in patients with stable coronary heart disease. Heart
Lung 2006;35:75-89.
American Academy of Sleep Medicine. International classes of
disease and international classification of sleep disorders. In:
Principles and practice of sleep medicine. Philadelphia: WB
Saunders; 2005.
American Nurse’s Association. Nursing Scope and standards of
practice, 2004.
Bulechek GM, Butcher HK, Dochterman JM. Nursing interven-
tions and classifications (NIC). St Louis: CV Mosby; 2008.
Davis KF, Parker KP, Montgomery GL. Sleep in infants and young
children: Part one: normal sleep. J Pediatr Health Care 2004;
18:65-71.
Davis KF, Parker KP, Montgomery GL. Sleep in infants and young
children: part two: common sleep problems. J Pediatr Health
Care 2004;18:130-7.
Jenni OG, O’Connor BB. Children’s sleep: an interplay between
culture and biology. Pediatrics 2005;115(suppl1):204-16.
Documents Information Informations Auto-
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