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Programmes de traitement
de la schizophrénie intégrant
remédiation cognitive et entraînement
des compétences sociales : IPT et INT
V. Roder, D.R. Mueller, N. Franck

L’IPT (integrated psychological therapy) ou thérapie psychologique intégrée des schizophrénies et l’INT
(integrated neurocognitive therapy) ou thérapie neurocognitive intégrée, sont deux programmes de
traitements intégratifs de la schizophrénie, qui ont été élaborés à Berne, le deuxième étant l’un des
développements du premier. Ils proposent une prise en charge associant remédiation cognitive et
entraînement des compétences sociales, qui requiert l’utilisation d’un matériel spécifique et repose sur
l’utilisation d’un manuel spécifiant son déroulement et la conduite des exercices qui sont proposés à de
petits groupes de patients. L’IPT, dont l’efficacité a été validée par une vaste méta-analyse, a joué un rôle
pionnier dans ce domaine. L’INT, qui est actuellement en cours de validation, porte sur les domaines
cognitifs définis par le programme MATRICS (Measurement and Treatment Research to Improve
Cognition in Schizophrenia) du National Institute of Mental Health (NIMH). Cet article présente l’IPT et
l’INT, notamment leur cadre théorique et les modalités de leur mise en application.
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Mots clés : Remédiation cognitive ; Schizophrénie ; Programme intégratif ; Neurocognition ;


Cognition sociale

Plan neurocognitifs (attention, mémoire et fonctions exécutives) et,


d’autre part, la cognition sociale (processus cognitifs sous-
tendant spécifiquement les interactions sociales : traitement des
¶ Introduction 1
informations faciales, traitement des émotions d’autrui, théorie
¶ Thérapie psychologique intégrée des schizophrénies (IPT) 1 de l’esprit et attribution d’intentions). La relation entre les
Principes thérapeutiques de l’IPT 1 processus neurocognitifs et le fonctionnement du patient dans
Diffusion et utilisation pratique de l’IPT 2 la société est tributaire de la cognition sociale [14-17]. Du fait du
Mise en œuvre de l’IPT 2 rôle central des déficits cognitifs dans la schizophrénie, certains
Validation de l’IPT 5 auteurs ont proposé d’en faire un critère diagnostique dans les
Programme WAF 5 futures classifications du Diagnostic and Statistical Manual of
¶ Thérapie neurocognitive intégrée (INT) 6 Mental Disorders V (DSM V) ou de la de la Classification
Généralités 6 internationale des maladies 11 (CIM-11) [18]. Étant donné que le
Mise en œuvre de l’INT 6 traitement psychopharmacologique est associé à un bénéfice
Quatre modules de l’INT 6 réduit sur le fonctionnement social, selon les résultats de l’étude
Validation de l’INT 8 CATIE (Clinical Antipsychotic Trial of Intervention Effective-
¶ IPT et INT en France 8 ness) [19], les interventions visant à améliorer la neurocognition
et la cognition sociale sont devenues une cible thérapeutique
centrale, la méthode la plus pertinente étant la remédiation
cognitive [20]. Selon la conception de la médecine fondée sur les
■ Introduction preuves, toute intervention thérapeutique devrait être étayée par
des résultats empiriques probants obtenus à travers la réalisation
Le diagnostic de schizophrénie est très souvent associé à un d’essais randomisés et contrôlés (ERC). Plusieurs méta-analyses
pronostic fonctionnel médiocre [1, 2], ainsi qu’à un traitement des ERC ont montré l’efficacité de la remédiation cognitive [21,
22]. De plus, l’association de la remédiation cognitive à d’autres
au long cours et à un coût élevé [1, 3]. Chez la majorité des
patients, les symptômes schizophréniques sont associés à une techniques de réhabilitation (par exemple l’entraînement des
détérioration des performances sociales, qui persiste même après compétences sociales et la réhabilitation par le travail) est à
la rémission des symptômes. Ce dysfonctionnement social est à l’origine d’améliorations fonctionnelles particulièrement
l’origine d’une grande détresse pour les patients et leurs significatives chez les patients souffrant de schizophrénie [22].
proches [4]. Pour cette raison, le mouvement de rétablissement
des usagers (consumer-oriented recovery movement), engagé par le
Comité de santé mentale (Mental Health Commission) améri- ■ Thérapie psychologique intégrée
cain, a pour premier objectif la réhabilitation psychosociale des des schizophrénies (IPT)
patients souffrant de schizophrénie [5-8].
De nombreuses données montrent que le pronostic fonction-
nel est fortement corrélé au degré d’altération des fonctions
Principes thérapeutiques de l’IPT
cognitives des patients souffrant de schizophrénie [9-13]. Les L’hypothèse de base est que les déficits cognitifs ont des
fonctions cognitives comprennent, d’une part, les processus conséquences délétères sur les capacités fonctionnelles des

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patients [23]. Ils entraînent une altération du fonctionnement

Accroissement de la complexité des tâches,


microsocial (communication verbale et infraverbale lors des 1. Différenciation cognitive
interactions sociales), qui entraîne à son tour des conséquences

de la charge émotionnelle et des


macrosociales délétères (altération des interactions familiales,

interactions entre participants


professionnelles et sociales en général). Dans le cadre de la Remédiation
vulnérabilité au stress des patients souffrant de schizo- 2. Perception sociale
cognitive
phrénie [24] , les déficits cognitifs ont en particulier pour
conséquence une réduction de la tolérance aux stress interper-
sonnels (notamment lorsqu’ils sont ambigus ou ambivalents) et
3. Communication verbale
une altération du traitement de l’information, qui conduisent à
une dégradation du fonctionnement social. Brenner et al. [25]
ont décrit les interactions entre ces différents niveaux de déficits Entraînement des
sous forme de cercles vicieux : un premier cercle vicieux 4. Compétences sociales compétences
explicite le lien entre différents niveaux de déficits cognitifs (les sociales
troubles cognitifs touchant les fonctions élémentaires – troubles
de l’attention et de l’encodage – aggravent les troubles cognitifs
touchant les fonctions supérieures – formations de schémas et Résolution de problèmes
5.
interpersonnels
de concept, stockage, évocation – qui aggravent à leur tour les
premiers) ; un second cercle vicieux explicite le lien entre les
troubles cognitifs et l’altération des compétences sociales (les
troubles cognitifs sont à l’origine d’une diminution de la Figure 1. Organisation de l’integrated psychological therapy (IPT).
maîtrise du comportement social, qui entraîne un stress social,
lui-même à l’origine d’une diminution des compétences socia-
les, aggravant à leur tour les troubles cognitifs) [26]. et de la capacité d’apprentissage des participants. Pour entrete-
La première étude sur l’IPT remonte à plus de 30 ans [27], le nir la motivation du groupe, il est possible d’introduire de la
premier manuel thérapeutique en allemand datant de plus de variété dans les séances. Par exemple, des exercices appartenant
20 ans [28]. Ultérieurement, d’autres programmes thérapeutiques à deux des trois premiers modules peuvent être utilisés lors
intégrés se sont inspirés de la conception de l’IPT [9, 29] . d’une même séance.
Récemment, le concept fondateur de l’IPT a été élargi et intégré Il est souvent nécessaire de modifier et de compléter le
au sein d’un modèle prenant en compte les relations entre, matériel thérapeutique en fonction des besoins d’une institution
d’une part, la neurocognition, la cognition sociale et les ou d’un groupe spécifique. Le matériel proposé par les
symptômes, et, d’autre part, les implications fonctionnelles. Ce auteurs [31, 32] n’est qu’un ensemble à partir duquel les exercices
modèle tient également compte de la motivation intrinsèque et pertinents doivent être sélectionnés. Tous les exercices doivent
de l’adhésion au traitement [30, 31]. débuter par l’utilisation de matériel considéré comme émotion-
L’IPT commence par un entraînement des fonctions neuro- nellement neutre et facile à mettre en œuvre. Une fois que les
cognitives, suivi par des interventions destinées à améliorer la membres du groupe ont atteint une certaine maîtrise des
cognition sociale. L’IPT permet la généralisation des acquis, exercices avec ce matériel émotionnellement neutre, des stimuli
grâce à des exercices faisant appel aux outils de la communica- chargés émotionnellement sont introduits pour augmenter la
tion verbale. Un lien peut ainsi être fait entre la cognition et le difficulté des tâches.
fonctionnement interpersonnel et social. Une meilleure maîtrise
des interactions sociales, comprenant tous les problèmes
inhérents à celles-ci, est ainsi développée [32]. La mise en œuvre Mise en œuvre de l’IPT
de l’IPT devrait idéalement être précédée par des séances de
Alors que la version suisse allemande de l’IPT comprend cinq
psychoéducation structurées, permettant au patient de mieux
modules, la version française [26] en comporte six, du fait de
s’approprier sa maladie et son traitement et donc de s’investir
l’ajout du module « gestion des émotions », qui correspond en
de manière plus avantageuse dans la prise en charge par l’IPT.
fait au regroupement d’exercices pouvant être pratiqués dans les
modules « perception sociale et résolution de problèmes inter-
Diffusion et utilisation pratique de l’IPT personnels ». Le programme débute habituellement par le
module « différenciation cognitive » et se termine par le module
L’IPT est largement adoptée, particulièrement en Europe. La « résolution des problèmes interpersonnels » (Fig. 1). Certaines
6e édition révisée du manuel IPT allemand a été publiée récem- équipes utilisent certes de manière isolée l’un des modules de
ment [30]. Ce manuel a été traduit en 12 langues, notamment en l’IPT, mais, habituellement, les modules s’enchaînent les uns à
français [26]. L’IPT est conçue comme une approche thérapeuti- la suite des autres dans l’ordre préconisé par les auteurs. Le
que groupale, mise en œuvre avec de petits effectifs de patients. contenu des premiers modules du programme (par exemple, la
Une équipe constituée d’un thérapeute principal et d’un cothé- différenciation cognitive) peut être repris lors des dernières
rapeute, prend en charge un groupe de 5 à 10 patients. Le étapes (par exemple, résolution des problèmes interpersonnels).
premier rôle du thérapeute principal consiste à structurer les Les principes de l’apprentissage doivent être respectés lors de
séances et à aider et encourager les membres du groupe en la mise en œuvre de l’IPT :
recourant au renforcement positif et en se concentrant fortement • débuter par des tâches faciles puis enchaîner sur des tâches
sur les ressources propres des patients. Le cothérapeute met en plus complexes ;
œuvre les exercices, à l’instar des patients, mais en plus, il leur • commencer par des séances très structurées puis assouplir au
sert de modèle. Son observation des phénomènes groupaux lui fil de la prise en charge ;
permet également d’aider et d’encourager les plus faibles. La • commencer par des exercices non chargés émotionnellement.
mise en œuvre de l’IPT est aisée aux thérapeutes familiers des
thérapies comportementales, des processus de groupe et de la
Module 1 de l’IPT : différenciation cognitive
schizophrénie.
Habituellement, les séances se succèdent à la fréquence de L’objectif de ce module est d’améliorer les processus neuro-
deux par semaine. Les groupes composés de patients âgés se cognitifs (attention, mémoire verbale, flexibilité cognitive et
réunissent habituellement moins souvent. Les séances durent formation des concepts), indispensables à tout apprentissage, et,
entre 30 et 90 minutes. Le nombre de séances de chaque de fait, aux interactions sociales et à la résolution des problèmes
module dépend principalement de la sévérité et de la chronicité sociaux.
des troubles, ainsi que de la motivation des patients. Par La durée des séances doit être adaptée aux capacités atten-
conséquent, le nombre de séances devant être consacré à tionnelles des patients. Généralement, il faut débuter par des
chaque module est variable et dépend des performances initiales séances de 30 à 45 minutes et augmenter progressivement leur

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Étape A
Lunettes de soleil Soleil
5 22 Glace
Barbecue
Salade
LUNDI
Nager Humidité

Espadrilles ÉTÉ Chaleur


Boissons fraîches
Prendre des vacances
7 34
Masque de plongée

VENDREDI Palmes
Plonger
Faire des grillades
Maillot de bain
Figure 2. Exercice de classement de cartes dans le module 1 de l’inte-
grated psychological therapy (IPT) (différentiation cognitive). Étape B

Loisirs
Alimentation
Nager
durée à 60 minutes au cours du module. Le matériel théra- Glace
Plonger
peutique comporte des cartes et des fiches d’exercice. Toutes les Boissons fraîches
Prendre des vacances
séances de ce module associent des exercices des trois rubriques Salade
Barbecue
suivantes. Faire des grillades
Exercices de tri de cartes
Chaque membre du groupe reçoit des cartes, sur lesquelles ÉTÉ
figurent des dessins se caractérisant par les critères suivants :
forme, couleur de la forme, nombre imprimé au centre de la
forme (1 ou 2 chiffres) et, sur certaines cartes, les jours de la Vêtements
semaine imprimés (en rouge ou en noir) en dessous de la forme Espadrilles
(Fig. 2). Chaque participant doit trier ses cartes selon les critères Maillot de bain Météo Objets de plage
donnés par les thérapeutes, puis le voisin de chaque participant Lunettes de Humidité Masque de plongée
vérifie si l’exercice a été fait correctement. Le niveau de la soleil Chaleur Maillot de bain
difficulté (nombre de critères impliqués dans le tri) est aug- Palmes Soleil
menté progressivement.
Exercices de conceptualisation verbale
Figure 3. Hiérarchie de concepts dans le module 1 de l’integrated
Des cartes sur lesquelles figurent des mots servent de support psychological therapy (IPT) (différentiation cognitive).
à certains de ces exercices. Étape A. Les participants proposent des mots en rapport avec un thème
Hiérarchie de concepts : on donne un thème aux participants, (ici l’été) ; Étape B. Les participants classent les mots en fonction de
qui doivent proposer des mots en rapport avec celui-ci (brains- sous-thèmes proposés par eux.
torming). Par la suite, les participants doivent classer les mots
mentionnés selon des sous-thèmes qu’ils auront déterminés
(Fig. 3).
Synonymes : les membres du groupe doivent trouver des Module 2 de l’IPT : perception sociale
termes ayant le même sens qu’un mot qui leur est donné. Ils Ce module prend en considération le traitement de l’infor-
doivent ensuite construire des phrases utilisant ces mots et mation sociale et contextuelle (en particulier les intentions
déterminer si leur signification est identique. sociales et la reconnaissance des émotions). Ce module, dont
Antonymes : mise en œuvre identique à celle de l’exercice l’objectif est d’améliorer la compréhension des situations
précédent. sociales et des émotions, permet également de développer la
Définition de mots : on demande aux membres du groupe de perception visuospatiale. Comme dans le module 1, le renfor-
donner l’explication d’un mot au cothérapeute. Ils doivent cement cognitif est largement favorisé.
définir les aspects permettant de déterminer son sens. Le module « perception sociale » utilise des diapositives
Cartes avec deux mots : on remet à un membre du groupe mettant en scène des situations sociales (Fig. 4). Sur certaines
une carte sur laquelle deux mots sont imprimés, l’un d’entre d’entre elles, les émotions sont identifiables à travers l’expres-
eux étant souligné (exemple : stylo à bille – stylo à plume). Il sion faciale des personnages et leurs gestes. Les diapositives
doit les lire à haute voix, sans révéler lequel est souligné. doivent être classées en fonction de leur niveau de complexité
Ensuite, il doit donner aux autres membres du groupe un visuelle (nombre de stimuli présentés) et de leur charge émo-
troisième mot, susceptible de les guider vers le mot souligné. tionnelle. Au début du traitement, on présente les diapositives
Mots dont le sens dépend du contexte : les membres du peu complexes et peu chargées émotionnellement, le niveau de
groupe expliquent et discutent les différents sens d’un mot (par .
difficulté est augmenté au fil des séances selon les progrès du
exemple « feuille » ou « serviette »). groupe. Il est important d’apprendre aux patients à séparer les
faits des suppositions.
Devinettes d’objets
Le groupe doit travailler sur chacune des diapositives selon les
Un membre du groupe choisit un objet dans la pièce. Il trois étapes suivantes.
l’écrit, mais ne communique pas cette information aux autres.
Rassembler les informations
La tâche du groupe est de déterminer quel est cet objet en lui
posant des questions auxquelles il répond exclusivement par La diapositive doit être décrite de façon aussi détaillée et
« oui » ou « non ». Les questions vont progressivement du précise que possible, sans fournir – pour l’instant – aucune
concret au conceptuel (ce dernier type de réponse étant interprétation. Les informations sont rassemblées et décrites les
encouragé). unes après les autres.

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construire une phrase qui inclut les mots indiqués. Les autres
membres du groupe reproduisent cette phrase avec leurs propres
mots, tout en conservant le sens.
3e phase : questions-réponses
Le groupe ou le thérapeute propose un sujet de discussion
(par exemple : le service hospitalier, un passe-temps, etc.), en
lien avec lequel le groupe dresse une liste de mots. Chacun de
ces mots est écrit sur une carte initialement vierge. Chaque
participant choisit l’une de ces cartes et une conjonction (où ?
quand ? qui ? pourquoi ? etc.), qu’il associe dans une question
à poser à un autre membre du groupe. Le groupe s’assure que
la question est adaptée et que la réponse répond en effet à la
question.
4e phase : questions thématiques
Le groupe pose à un ou deux membres des questions sur un
Figure 4. Diapositive utilisée dans le module 2 de l’integrated psycho-
sujet particulier (par exemple, sur un sujet d’actualité) qu’il a
logical therapy (IPT) (perception sociale).
préparé.
5e phase : communication libre
Un sujet de discussion est déterminé. Il peut être tiré d’arti-
Interpréter et discuter
cles de presse, de chroniques courtes, de proverbes, des éléments
Les interprétations possibles de la situation sont proposées d’un discours, de diapositives ou de tout sujet ayant un intérêt
par chaque membre du groupe qui décrit, le cas échéant, les pour le groupe. L’aptitude à communiquer du (ou des) mem-
émotions exprimées par les personnages figurant sur les photos. bre(s) actif(s) du groupe est systématiquement évaluée. Les
Toutes les opinions doivent être construites à partir des données membres du groupe non actifs et les thérapeutes jouent le rôle
objectives rassemblées lors de l’étape précédente. Toutes les d’évaluateurs. Afin d’évaluer la qualité du contenu, les questions
interprétations proposées sont confrontées. Les membres du suivantes peuvent être posées : « Les contributions ont-elles été
groupe apprennent ainsi à juger la pertinence de chaque bien comprises ? Les participants ont-ils bien répondu à ce qui
interprétation et à surmonter collectivement les points d’achop- a été dit ? Quelle a été la qualité de ce qui a été dit ? Les
pement, plutôt qu’à suivre passivement l’avis d’autrui. En outre, participants ont-ils dérivé hors du sujet ? ». Les aspects non
ils s’entraînent à mieux décoder les affects faciaux et les gestes verbaux de la communication sont également évalués (regard,
émotionnels, ainsi qu’à mieux comprendre comment et pour- élocution, vigueur, ton de la voix, etc.).
quoi une situation sociale peut être interprétée de différentes
façons. Module 4 de l’IPT : compétences sociales
Donner un titre L’acquisition d’un niveau adéquat de fonctionnement social
se traduit dans la vie quotidienne par efficacité et succès [33]. Un
Un titre, court et signifiant, reflétant les principaux aspects de déficit du fonctionnement social peut s’expliquer par la combi-
la situation sociale figurant sur la diapositive, est choisi par le naison d’un étayage social diminué et d’une altération de la
groupe. Le caractère plus ou moins approprié du titre suggéré cognition sociale qui jouerait un rôle négatif sur l’apprentissage
montre si les aspects clés de la situation ont été saisis. social. Par ailleurs, une incompétence sociale tend à prolonger
la maladie et à augmenter la durée des séjours hospitaliers [34].
Module 3 de l’IPT : communication verbale Aider le patient à acquérir ou réactiver un répertoire adéquat
Ce module réalise une transition entre les deux premiers d’aptitudes sociales est donc crucial à plusieurs titres. Améliorer
modules centrés sur la cognition et les trois derniers modules des compétences de base telles que la posture, le contact du
qui sont consacrés au fonctionnement social. Les trois étapes de regard, l’expression du visage, les gestes, le volume du discours
la communication devront être prises en compte dans tous les et l’aisance verbale est aussi important que d’améliorer des
exercices : modes de comportement plus complexes et plus intégrés.
• écouter : respecter et suivre la contribution des autres à une Dans cette optique, le recours à des techniques telles que
conversation ; l’utilisation d’instructions explicites, le modeling, le conseil
• comprendre : percevoir et interpréter correctement les individuel (coaching), le jeu de rôle et le renforcement positif
informations transmises ; sont particulièrement efficaces. Les séances sont centrées sur les
• répondre : formuler et exprimer une réponse appropriée. interactions quotidiennes ; des situations concrètes sont ainsi
Les tâches assignées sont de difficulté progressive, des feuilles proposées au groupe. L’entraînement des compétences sociales
d’exercice étant disponibles à chaque phase. Lors des phases a pour objectifs de répondre aux besoins propres des partici-
initiales, le matériel thérapeutique est fortement structuré, puis pants en compensant leurs faiblesses personnelles et de les aider
il devient plus libre au fil des séances. Il est souhaitable que les à généraliser les gains thérapeutiques aux situations de leur vie
compétences relationnelles spécifiques qui sont développées réelle. Les séances de ce module comportent deux étapes.
progressivement puissent être généralisées aux situations de la
vie réelle. Chaque échec doit inciter le thérapeute à revenir aux Mise en place du jeu de rôle
phases précédentes. Une fois franchie la cinquième phase, le La séance débute par une explication du jeu de rôle et de ses
thérapeute doit s’enquérir de la manière dont chaque partici- buts interactionnels. L’exercice est expliqué simplement et aussi
pant interagit verbalement en dehors du cadre thérapeutique. concrètement que possible. Les membres du groupe sont
encouragés à identifier les enjeux et à élaborer un dialogue. On
1re phase : répétition littérale leur demande de donner un titre approprié, puis de discuter les
Un membre du groupe prend une carte sur laquelle figure difficultés à anticiper afin de prévenir anxiété et inhibition.
une phrase qu’il lit à voix haute au reste du groupe. Un autre Ensuite, il est demandé de noter le degré de difficulté du jeu de
membre du groupe répète littéralement cette phrase. Le reste du rôle sur une échelle de 1 (très facile) à 5 (très difficile).
groupe s’assure que l’exercice se déroule correctement.
Réalisation du jeu de rôle
2e phase : paraphrase Après la préparation de la scène et des accessoires, le théra-
L’exercice est le même que le précédent, excepté le fait que peute interprète le jeu de rôle mis au point par le groupe avec
deux mots seulement figurent sur la carte. Le participant doit le cothérapeute. Il fait ensuite ses propres commentaires sur le

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jeu de rôle, suivi par les membres du groupe qui se sont Module gestion des émotions
comportés comme des observateurs. Après cela, les membres du
Ce module, développé dans la version française [26] (dans
groupe participent activement au jeu de rôle. Un participant
laquelle il est désigné en tant que module 5) à la suite du travail
ayant trouvé l’exercice facile sera le premier à jouer avec le
de Bettina Hodel (et non retenu dans les autres versions, en
cothérapeute. Chaque fois qu’un membre du groupe interprète
particulier celles qui ont été utilisées pour la validation du
un rôle, des commentaires sont faits. Il faut s’assurer que ces programme), a pour objectif d’améliorer les stratégies de gestion
retours d’information sont toujours positifs. Les thérapeutes des émotions. Il repose sur l’utilisation de diapositives (et/ou de
utilisent des incitations, des conseils individuels et le renforce- courtes séquences vidéo) dans lesquelles sont exprimées des
ment positif. Une fois que le groupe s’est familiarisé avec la émotions.
pratique du jeu de rôles, la vidéo peut être utilisée. Chaque Chaque séance de module se déroule en huit étapes. Après
séance se termine par l’attribution de tâches à faire à domicile. avoir décrit précisément la diapositive (étape 1), à l’instar de la
procédure du module 2, les participants sont incités à évoquer
Module 5 de l’IPT : résolution de problèmes des situations personnelles ayant conduit à un vécu émotionnel
interpersonnels similaire (étape 2), puis à expliciter leur expérience personnelle
de gestion de ces émotions (étape 3). Ensuite, ils sont conduits
Les troubles émotionnels des patients contribuent fortement à à déterminer des stratégies alternatives de gestion de ces
leurs difficultés interpersonnelles [33]. Être capables de surmonter émotions (étape 4), puis à sélectionner les stratégies les plus
les difficultés auxquelles ils sont confrontés peut leur permettre constructives et efficaces (étape 5). Des jeux de rôle impliquant
de réduire leur risque d’échec. De plus, il est important qu’ils ces stratégies sont conduits par le thérapeute après avoir été
puissent appréhender objectivement et sans émotions ces sélectionnés selon leur faisabilité (étape 6), puis les stratégies
difficultés. Chaque séance du module 5 de l’IPT (ou module 6 mises en œuvre sont évaluées selon leur efficacité (étape 7).
dans la version en français, dans laquelle le module « gestion des Enfin, ces stratégies font l’objet d’un entraînement à l’aide de
émotions » est le cinquième) se déroule en sept étapes. jeux de rôle (étape 8).
Le module 5 demande au thérapeute une maîtrise élevée de
Identification et analyse des problèmes sa capacité à gérer l’animation de groupe. Il faut maintenir le
Le thérapeute choisit un problème que le groupe doit résou- cadre thérapeutique établi, tout en augmentant la complexité
dre, après l’avoir soigneusement défini avec les membres du des situations, en particulier du point de vue relationnel.
groupe. Le problème sur lequel il faut travailler est sélectionné
selon sa pertinence et la probabilité de trouver des solutions. Au Validation de l’IPT
début, les problèmes sont de faible complexité et de faible
charge émotionnelle, la charge émotionnelle étant augmentée Trente-cinq études concernant les effets de l’IPT ont été prises
progressivement. en compte dans une méta-analyse portant sur 1 529 patients [3].
Les résultats montrent des effets significatifs de l’IPT du point
Description des problèmes de vue cognitif et fonctionnel, indépendants du cadre théra-
peutique, des établissements et de la qualité des essais. Seules les
Il faut prendre en compte l’aptitude à se corriger, à apprendre
prises en charge ayant eu recours au programme complet de
à distinguer les faits des impressions, à décomposer les problè-
l’IPT ont entraîné une généralisation significative des effets se
mes complexes en sous-problèmes, à identifier les aspects
maintenant jusqu’à la fin du traitement [3, 35].
comportementaux du problème, à encourager les attitudes
pragmatiques facilitant le changement de comportement.
Programme WAF
Solutions alternatives
Le programme WAF (wohnen, arbeit, freizeit) étend le champ
Après avoir analysé le problème avec succès, des solutions
d’application des modules de l’IPT « compétences sociales et
alternatives sont recherchées. Lors de cette phase, le thérapeute résolution des problèmes interpersonnels » à des domaines
encourage le groupe à trouver le plus grand nombre possible de concrets tels que le logement, le travail et les loisirs. Il a pour
solutions à l’aide d’un brainstorming). Le thérapeute ne doit pas objectif une réhabilitation fonctionnelle directement bénéfique
évaluer ni juger les suggestions faites, mais les prendre toutes en dans la vie courante plutôt qu’une aide non spécifique et
considération. générale telle que celle qui est fournie par l’IPT. Les patients
peuvent être traités par un seul des sous-programmes du
Évaluation des alternatives
WAF [36]. Un manuel est disponible en allemand, italien et
Les avantages et désavantages des solutions alternatives sont portugais.
pesés en leur attribuant des notes. Ceci permet au groupe de Les groupes comportent habituellement six à huit partici-
mettre au point une méthode d’évaluation, objective et neutre. pants et sont animés par un thérapeute et un cothérapeute.
Le thérapeute doit accepter les jugements ou évaluations biaisés Chaque sous-programme du WAF se concentre sur :
par des émotions, mais sans les renforcer. • la sensibilisation des patients à leurs besoins, options et
compétences (entraînement des aptitudes cognitives et
Choix de la meilleure solution émotionnelles) ;
Chaque patient peut décider de la solution qui répond le • l’aide à leur apporter pour qu’ils prennent des décisions dans
mieux à sa propre situation. chacun des trois domaines mentionnés ;
• l’aide leur permettant de traduire les décisions prises en
Application de ces solutions actions (mise en œuvre pratique des compétences) ;
• l’apprentissage de la capacité à anticiper les difficultés et à
De nombreuses façons de procéder peuvent aider les partici-
résoudre les problèmes concrets.
pants à atteindre ce but : exercices faits en groupe (jeux de rôle),
Chacun des trois sous-programmes possède la même struc-
tâches à domicile, etc. Une solution n’est valide que lorsqu’elle ture, qui a pour but de développer un comportement flexible et
a fait ses preuves dans la réalité. adapté et une analyse des problèmes. Le WAF a été évalué
Évaluation de l’efficacité des solutions par une étude multicentrique internationale portant sur
143 patients. Les résultats suggèrent que le WAF a plus d’effets
Les participants rapportent leur expérience des solutions que le traitement standard sur les compétences sociales (trouver
choisies. Chaque essai constructif de résolution d’un problème un travail, des activités de loisir, bénéficier d’un logement
est encouragé. Un échec doit motiver le patient à adapter son moins aidé). De plus, une diminution des rechutes à 5 ans a été
comportement. Ce travail peut nécessiter plusieurs séances. mise en évidence [34, 37, 38].

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■ Thérapie neurocognitive intégrée Quatre modules de l’INT


(INT) L’INT est constituée de quatre modules thérapeutiques, dont
chacun inclut différents domaines fonctionnels neurocognitifs
et de cognition sociale (Fig. 5).
Généralités Selon les données de la littérature [9, 14-17, 30, 39, 46-50], la
cognition sociale paraît devoir être considérée comme faisant le
L’INT est issue du développement des modules de l’IPT
lien entre aptitudes neurocognitives et compétences sociales,
« différenciation cognitive » et « perception sociale ». L’expé-
d’où l’importance du travail thérapeutique effectué avec l’INT.
rience issue de l’utilisation de l’IPT et du WAF a été mise à
L’INT met par ailleurs l’accent sur la motivation des patients.
profit lors de sa conception. Ainsi, le fait que l’association des
Les exercices répétés recourant aux principes de l’apprentissage
modules neurocognitif et sociocognitif de l’IPT induise davan-
sans erreur et les succès remportés dans la vie quotidienne ont
tage de résultats que la remédiation neurocognitive isolée [26, 39]
des effets très positifs en termes de résultats du traitement et de
a été pris en compte. De plus, l’utilisation de la motivation
développement du sens des responsabilités. À l’instar de l’IPT, le
intrinsèque, qui représente un puissant médiateur dans l’amé-
degré de contrainte des processus groupaux décroît au fil du
lioration des performances fonctionnelles procurées par le
traitement.
WAF [37, 38], contrairement aux résultats obtenus dans d’autres
L’INT met l’accent sur la vie quotidienne afin de susciter un
études [40-42], fait également partie de l’INT. L’objectif principal
transfert et une généralisation des compétences acquises. La
de l’INT est d’intégrer le travail neurocognitif et sociocognitif en
prise de conscience des ressources cognitives et des déficits
utilisant le groupe comme un outil thérapeutique. Un autre
représente un but supplémentaire du traitement.
enjeu est la focalisation sur les ressources des patients plutôt
Chaque module débute par une séance d’introduction éduca-
que sur leurs déficits.
tive, afin que les patients comprennent le domaine cognitif en
L’INT a été développée dans le contexte du programme
jeu et son importance dans la vie de tous les jours. Il est en effet
MATRICS (évaluation et recherche thérapeutique destinées à
crucial de faire prendre conscience aux patients de leurs déficits,
améliorer la cognition dans la schizophrénie) du NIMH [43-45].
mais aussi de leurs ressources propres, afin qu’ils soient cons-
Les six domaines neurocognitifs (vitesse de traitement,
cients des problèmes quotidiens qu’ils sont en mesure d’affron-
attention/vigilance, mémoire et apprentissage visuels et verbaux,
ter. Dans ce but, des esquisses de cas types leur sont proposées
raisonnement et résolution des problèmes, et mémoire de
sous forme d’histoires courtes. Dans ces histoires, les mêmes
travail) et les cinq domaines sociocognitifs (traitement des acteurs imaginatifs font des expériences heureuses et malheu-
émotions, perception sociale, théorie de l’esprit, schéma social reuses en fonction de leurs ressources cognitives et de leurs
et style d’attribution causale) définis par MATRICS constituent déficits. Ceci donne aux patients l’opportunité de discuter du
en effet les cibles de l’INT. fonctionnement cognitif sans établir de manière prématurée
une relation avec leur propre expérience souvent stressante et
Mise en œuvre de l’INT chargée d’un point de vue émotionnel. Dans un second temps,
on demande aux patients s’ils ont fait des expériences similaires
L’INT est mise en œuvre sous forme groupale et est destinée dans leur vie quotidienne. Par ailleurs, dans chaque module de
à des patients ambulatoires. Une équipe constituée d’un l’INT, des stratégies individuelles d’adaptation sont élaborées
thérapeute principal et d’un cothérapeute anime un groupe de dans le cadre du groupe. Elles doivent permettre de compenser
six à huit patients. Les rôles et les fonctions de l’équipe les déficits cognitifs et d’optimiser les compétences individuel-
thérapeutique sont les mêmes que pour l’IPT. Le traitement les. À côté de cela, les patients bénéficient aussi de séances
s’étale sur 30 séances bihebdomadaires de 90 minutes chacune d’entraînement répétitif, se déroulant en partie sur ordinateur.
(interrompues par une courte pause). Le contenu des exercices Un grand corpus d’exercices, utilisant les processus et les
est conçu pour faire particulièrement appel aux aptitudes et interactions de groupe pour activer les patients et simuler les
compétences des membres du groupe. Une partie d’entre eux est situations de la vie réelle, est ainsi proposé. Même durant les
assistée par ordinateur (pour moins de la moitié du temps de séances sur ordinateur, les thérapeutes favorisent les processus
traitement). Cogpack® a été utilisé à cet effet lors d’une étude de groupe. Par exemple, ils demandent aux patients d’argumen-
concernant l’INT. Le manuel de L’INT n’est disponible pour ter et discuter leurs solutions et d’articuler les stratégies possibles
l’instant qu’en allemand et en anglais. dans le cadre d’une compétition entre équipes. Les exercices de

Neurocognition Cognition sociale Processus thérapeutique


Choix des interventions : analyse des problèmes

Perception des émotions


Vitesse de traitement
A - reconnaissance des émotions
attention/vigilance
- compréhension des émotions

Apprentissage et
Perception sociale
B mémoire verbale et
(théorie de l’esprit – ToM)
visuelle

Raisonnement et Schémas sociaux


C résolution de problèmes - scénarios Augmentation de la
(fonctions exécutives) - normes complexité cognitive
et de la tension
émotionnelle
Mémoire de travail Attribution
D Diminution de la
(fonctions exécutives) Régulation des émotions
structuration
Pertinence émotionnelle et
référence personnelle à la réalité

Figure 5. Présentation schématique de l’integrated neurocognitive therapy (INT). ToM : theory of mind.

6 Psychiatrie
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Programmes de traitement de la schizophrénie intégrant remédiation cognitive et entraînement des compétences sociales : IPT et INT ¶ 37-090-A-40

groupe comme le travail à domicile sont utilisés pour favoriser Les stratégies de compensation sont utilisées lors des exercices
le transfert des compétences acquises et leur généralisation à sur ordinateur. Des exercices de groupe pour simuler les
d’autres fonctions, ainsi que la persistance des bénéfices après la situations de la vie réelle et stimuler les processus de groupe
fin du traitement. sont proposés (par exemple, chaque patient tire une carte
portant le nom, le passe-temps et la couleur favorite d’une
Module A de l’INT personne célèbre fictive, puis il lit le mandat de cette personne
Il concerne la vitesse de traitement de l’information, l’atten- qui doit être mémorisé par les autres membres du groupe).
tion, et la perception des émotions. Les exercices sont très Mémoire visuelle et apprentissage visuel
structurés dans un premier temps. Le cothérapeute sert de
modèle dans chaque nouvel exercice. Les étapes sont les mêmes que ci-dessus. Les exercices sur
ordinateur utilisent les panneaux de signalisation routière et
Vitesse de traitement d’autres symboles visuels.
Des exercices sur ordinateur, de difficulté croissante, permet-
Perception sociale
tent d’entraîner les patients. Des fiches d’information et des
fiches d’exercice leur sont proposées. Les fiches d’information Cette partie s’inspire fortement des procédures utilisées dans
résument les connaissances sur la vitesse de traitement. Les le module 2 de l’IPT. La même série de photographies, augmen-
fiches d’exercice personnalisent l’information en renvoyant les tée d’images plus complexes, est en particulier utilisée. Des jeux
patients à leurs difficultés potentielles au travail, lors des de rôle permettent de mettre en action le contenu de certaines
activités de loisir ou à domicile. Des stratégies de compensation diapositives.
sont proposées et les patients s’y habituent à travers la répéti-
tion des exercices. Théorie de l’esprit (ToM)

Attention Le groupe est partagé en deux moitiés. Tandis que l’une


d’entre elles quitte la pièce avec le cothérapeute pour faire des
Deux compétences distinctes, la vivacité d’esprit et la vigi- exercices, la seconde choisit une illustration parmi un ensemble
lance, sont prises en compte. Elles sont présentées à travers de de paysages et la décrit en détail comme dans la tâche de
courtes histoires, après quoi des exercices sur ordinateur sont de perception sociale (groupe expéditeur). Les membres du groupe
nouveau proposés. Le lien entre la vitesse de traitement et
expéditeur doivent mémoriser cette description. L’autre moitié
l’attention, d’une part, et l’humeur et la motivation, d’autre
du groupe (groupe receveur) revient alors dans la pièce sans
part, est explicité. Des exercices utilisant des cartes combinant
avoir eu connaissance de l’illustration. Le groupe expéditeur
expression émotionnelle et attention sont proposés.
doit verbaliser la description au groupe receveur qui tente de
Perception des émotions s’en forger une image et de reconnaître l’illustration cible. Dans
un autre exercice, les participants reconstituent des images à
La notion de filtre portant sur la perception, les souvenirs et
partir de textes, de films ou de bandes dessinées. Les contenus
l’expérience vécue est explicitée, ainsi que le rôle potentiel de
la détresse émotionnelle et l’humeur sur celui-ci. Les patients de certains exercices de ToM sont mis en scène dans des jeux
sont interrogés sur leur expérience émotionnelle propre, ainsi de rôle, permettant de mesurer l’impact émotionnel sur les
que sur leur expérience des émotions d’autrui. Les relations participants et leur capacité à gérer des situations réelles.
entre leur sensibilité émotionnelle et leurs processus neuroco-
gnitifs, leurs réactions somatiques et leur comportement sont Module C de l’INT
explorées. L’entraînement au décodage des affects se fait à l’aide
Le module C est centré sur le raisonnement et la résolution
d’un vaste corpus d’illustrations proposées dans le manuel. Il
des problèmes.
débute par des images dépourvues d’ambiguïtés, comportant des
stimuli simples et se poursuit par des images portant sur des Raisonnement
émotions faciales et gestuelles, puis des images de situations
plus complexes montrant des situations interpersonnelles Une histoire courte est tout d’abord lue. L’accent est mis sur
chargées d’émotions. Un exercice de tri de cartes est également les réflexions des patients dans un contexte social, l’impact
proposé : les patients reçoivent des cartes qu’ils doivent trier émotionnel étant pris en compte. Le terme « raisonnement » est
selon les émotions de base. Chaque décision doit être argumen- remplacé par « opinion ». Des exercices verbaux sur ordinateur
tée en vue de parvenir à un consensus du groupe. De plus, sont proposés. Ils sont suivis par des exercices en groupe portant
l’impact de l’état émotionnel sur les processus cognitifs et le sur la hiérarchie conceptuelle, comme dans le module 1 de
langage est envisagé. l’IPT. Les patients apprennent à trouver les mots justes lors d’un
dialogue et à résumer avec leurs propres mots ce qu’ils ont
Module B de l’INT éprouvé lorsqu’ils ont regardé un film ou lu un livre et à
planifier leur comportement. Des actions concrètes de la vie
Il concerne la mémoire et les apprentissages verbaux et
quotidienne, telles que faire cuire des pâtes ou aller à un
visuels, en commençant par les aspects verbaux. Les patients
anniversaire, sont fragmentées en sous-actions distinctes. Le
apprennent de plus à identifier les informations clés dans les
thérapeute inscrit chaque sous-action sur une carte, puis
situations sociales, en prenant en compte les intentions et
l’ensemble des cartes est distribué aux patients qui ont pour
opinions d’autrui, c’est-à-dire en développant leur « théorie de
tâche de les remettre dans l’ordre.
l’esprit » (ou ToM pour theory of mind).
Mémoire verbale et apprentissage verbal Résolution de problèmes

Deux histoires sont d’abord lues aux patients, l’une portant Un modèle standard de résolution de problèmes est présenté
sur la mémoire à court terme et l’autre sur la mémoire prospec- aux patients. Ensuite, ils doivent résoudre des problèmes sur
tive. La nécessité de s’adapter avec succès aux problèmes de la ordinateur. Ces exercices sont en partie conduits en petits
vie quotidienne et la capacité des patients à évaluer leur propre groupes de deux ou trois pour favoriser les interactions et la
niveau de fonctionnement sont explicitées. Par la suite, les résolution collective des problèmes. Les patients doivent
patients entraînent leurs compétences mnésiques à l’aide argumenter et convaincre les membres de l’autre groupe de la
d’exercices répétés sur ordinateur, puis leurs performances dans pertinence de leur solution et trouver avec eux un consensus.
ces exercices sont comparées à l’estimation qu’ils avaient faite Des devinettes sont également utilisées. Dans un autre exercice,
de cette fonction au préalable. Les stratégies usuelles utilisées chaque patient expose un problème simple (par exemple
par les patients pour compenser leurs déficits dans la vie nettoyer son appartement, trouver un ami) qu’il n’arrive pas à
courante sont compilées dans un fascicule. Des fiches d’infor- résoudre. Les techniques standards de résolution de problèmes
mation sur la mémoire à court et long terme sont disponibles. sont appliquées.

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37-090-A-40 ¶ Programmes de traitement de la schizophrénie intégrant remédiation cognitive et entraînement des compétences sociales : IPT et INT

Schéma social l’étude font état d’une amélioration des paramètres neuropsy-
chologiques supérieure à celle du traitement conventionnel.
Des séquences d’actions sociales (scénarios) sont d’abord
Une amélioration des performances sociales et des symptômes
utilisées. L’image renvoyée aux autres est étudiée en tenant
négatifs 1 an après la fin du traitement a également été mise en
compte des normes sociales et des rôles sociaux. Par exemple,
évidence [51].
quatre cartes illustrant des actions de tous les jours (telles
qu’acheter un ticket de bus ou commander un repas) sont
présentées au groupe. Les patients doivent décrire ces illustra-
tions, puis mettre les cartes dans l’ordre. Pour finir ils doivent ■ IPT et INT en France
proposer un titre décrivant le mieux le contenu de la séquence.
Ils doivent argumenter en s’appuyant sur des faits et non sur Alors que l’INT n’est ni disponible, ni implantée à ce jour en
des hypothèses. France (même si une traduction de ce programme a déjà été
organisée avec les auteurs), l’IPT a connu un grand succès. De
Module D de l’INT nombreuses équipes pratiquent déjà l’IPT dans le monde
francophone [52, 53]. De plus, une étude québécoise a montré
Le dernier module concerne la mémoire de travail. La pres- que l’implantation de ce programme dans différents lieux de
sion émotionnelle et la surstimulation ressenties par les patients soin avait été associée à une grande satisfaction des profession-
sont évoquées, ainsi que les possibilités de s’y adapter. L’impact
nels comme des patients [53]. Son succès est dû à sa facilité
du style d’attribution est pris en compte. Des stratégies d’adap-
d’utilisation, à sa souplesse et au fait qu’il permet à la fois une
tation émotionnelles et comportementales sont apprises aux
stimulation cognitive prenant en compte les troubles de la
patients.
cognition sociale et un entraînement des compétences sociales.
Mémoire de travail L’IPT peut, du fait de ces spécificités, être pratiquée avec des
patients présentant des troubles sévères ou une longue durée
Les patients lisent tout d’abord une histoire courte où le
d’évolution de leur maladie [20].
protagoniste doit gérer plusieurs actions lors d’un travail. À
L’IPT ne se place pas en concurrence avec les programmes de
travers des fiches d’information, la flexibilité cognitive néces-
remédiation spécifiques tels que CRT (Cognitive Remediation
saire et les stratégies de compensation possibles sont évoquées.
Therapy) ou RECOS (REmédiation Cognitive pour les patients
Les stratégies d’adaptation sont transférées aux situations
concrètes de la vie quotidienne. À l’aide d’exercices sur ordina- souffrant de Schizophrénie), dont les indications sont en effet
teur, les patients s’entraînent d’abord aux stratégies apprises de différentes. CRT [54] et RECOS [55] sont des programmes de
façon abstraite, puis des jeux de rôle stimulant la flexibilité remédiation cognitive pure. Ils permettent un entraînement des
cognitive en contexte social sont réalisés. Chaque patient essaye fonctions neurocognitives plus ciblé et beaucoup plus poussé
de mettre en œuvre ces compétences dans son domaine person- que ne le fait l’IPT. En revanche, ils ne prennent pas en compte
nel. À l’aide d’une seconde histoire courte, les patients appren- la cognition sociale (ni les compétences sociales en situation
nent l’importance de l’attention sélective. Tous les exercices écologique), contrairement à l’IPT, leur action devant être
renvoient aux conséquences cognitives, émotionnelles, com- complétée par l’utilisation d’autres outils de soin agissant sur ce
portementales et physiques d’une surstimulation. Les patients domaine (même si la relation thérapeutique instaurée pendant
apprennent comment le stress individuel est préconditionné et la prise en charge permet en partie de pallier cet écueil).
comment il faut gérer les situations stressantes. L’impact de L’entraînement est particulièrement axé sur la mémoire avec
l’environnement, des circonstances interpersonnelles et sociales, RECOS, dont trois modules sur cinq sont consacrés à différents
et des ressources individuelles est pris en compte. Les patients processus mnésiques, et sur les fonctions exécutives avec CRT,
apprennent à s’adapter au stress grâce à des exercices les y qui comporte un module flexibilité cognitive et un module
exposant progressivement. planification sur trois modules au total. RECOS a la particularité
de comprendre une partie assistée par ordinateur (avec dix
Style d’attribution niveaux de difficulté par exercice, ce qui permet d’adapter le
Lors de l’appréciation d’une situation, les patients schizoph- travail au niveau du patient et de complexifier très graduelle-
rènes sautent souvent à la conclusion sans avoir au préalable ment les exercices, en fonction de la progression du patient),
réuni toute l’information nécessaire où ils mettent en œuvre alors que CRT utilise uniquement des exercices papier-crayon, et
une surgénéralisation. Des descriptions standardisées de situa- de n’entraîner que les processus neurocognitifs déficitaires [56].
tions concrètes sont utilisées. Un protagoniste fictif agit dans La mise en œuvre de RECOS comme celle de CRT doit être
situations tirées de la vie réelle. Il est fort probable que quelques précédée d’une évaluation neuropsychologique qui permet de
patients auront vécu des expériences comparables. Par exemple, guider le travail de remédiation cognitive. Une deuxième
« Pierre (protagoniste fictif) est assis dans un restaurant où il évaluation réalisée à la fin de la prise en charge permet de
boit du café et lit des journaux. Un homme mangeant à une mettre en évidence les bénéfices du traitement et de construire
autre table le regarde de temps en temps ». Les patients doivent un projet de réhabilitation adéquat prenant en compte la
décrire la situation et faire des hypothèses quant aux raisons dimension neurocognitive. À l’instar de ces programmes, l’IPT
poussant l’homme à regarder Pierre. Toutes les hypothèses gagnerait à être encadrée d’une évaluation précise du fonction-
alternatives sont envisagées et évaluées. Leurs conséquences nement neurocognitif, trop rarement pratiquée actuellement.
cognitives, émotionnelles et comportementales sont analysées. Par ailleurs, l’action de l’IPT, comme celle de CRT ou RECOS,
Les patients sont entraînés à se baser sur des faits plutôt que sur doit être complétée par des séances de psychoéducation [57] et,
des supputations. Les situations sont ensuite jouées, afin de le cas échéant, par une psychothérapie spécifique, destinée à
stimuler chez les patients les impressions liées à la situation. agir sur les processus métacognitifs [58] ou les symptômes
positifs [59, 60].
Enfin, s’il est clair que l’utilisation de la remédiation cogni-
Validation de l’INT tive, ainsi que celle d’autres techniques spécifiques de réhabili-
À ce jour, un total de 169 patients externes schizophrènes a tation telles que la psychoéducation et l’entraînement des
pu être inclus dans une étude randomisée et multicentrique, compétences sociales, permettent d’améliorer le pronostic de la
financée par la Fondation nationale de Suisse. Dans ce projet, schizophrénie [61], il est non moins clair que ces techniques
un taux d’abandon faible (11 %) a été mis en évidence, ainsi restent trop peu implantées en France à ce jour, au détriment
qu’un taux relativement élevé de participations optionnelles aux des patients qui ne peuvent en bénéficier [61]. Les formations
séances (plus de 80 %). Ces données témoignent d’une forte disponibles en France (dont le DU « remédiation cognitive » de
acceptation de l’INT par les patients. Les premiers résultats de l’université Lyon 1, les formations médicales continues [FMC]

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Programmes de traitement de la schizophrénie intégrant remédiation cognitive et entraînement des compétences sociales : IPT et INT ¶ 37-090-A-40

centrées sur la remédiation cognitive, proposées par le CH [18] Keefe RS. Should cognitive impairment be included in the diagnostic
Vinatier à Bron et le CH Sainte-Anne à Paris), ainsi que l’action criteria for schizophrenia? World Psychiatry 2008;7:22-8.
de l’Association Francophone de Remédiation Cognitive (qui [19] Keefe RS, Bilder RM, Davis SM, Harvey PD, Palmer BW, Gold JM,
diffuse des informations à ses membres et organise un colloque et al. Neurocognitive effects of antipsychotic medications in patients
annuel) et celle du Réseau de Remédiation Cognitive (qui with chronic schizophrenia in the CATIE trial. Arch Gen Psychiatry
permet un travail en concertation des différentes équipes 2007;64:633-47.
participantes) devraient entraîner une amélioration de la [20] Demily C. Franck. Cognitive remediation: a promising tool for the
situation. treatment of schizophrenia. Expert Rev Neurother 2008;8:1029-36.
[21] Pfammatter M, Junghan UM, Brenner HD. Efficacy of psychological
therapy in schizophrenia: conclusions from meta-analyses. Schizophr
Bull 2006;32(suppl1):64-80.
Cet article est largement inspiré du chapitre suivant : Mueller D.R., Roder V ;
Roder V, Medalia A (Editors) : Neurocognition and Social Cognition in [22] McGurk SR, Twamley EW, Sitzer DI, McHugo GJ, Mueser KT.Ameta-
Schizophrenia Patients. Basic Concepts and Treatment. Key Issues Mental analysis of cognitive remediation in schizophrenia. Am J Psychiatry
Health. Basel, Karger; 2010, vol 177, pp118-44. S. Karger AG, Bâle, décline 2007;164:1791-802.
toute responsabilité pour toute infidélité par rapport à la description originale de [23] Brenner HD. Zur Bedeutung von Basisstörungen für Behandlung und
ces méthodes thérapeutiques. Rehabilitation. In: Böker W, Brenner HD, editors. Bewältigung der
Schizophrenie. Bern: Huber; 1986.
[24] Zubin J, Spring BJ. Vulnerability – A new view of schizophrenia.
Cet article a fait l’objet d’une prépublication en ligne : l’année du copyright J Abnorm Psychol 1977;86:103-26.
peut donc être antérieure à celle de la mise à jour à laquelle il est intégré. [25] Brenner HD, Hodel B, Roder V, Corrigan P. Treatment of cognitive
.
dysfunctions and behavioral deficits in schizophrenia: Integrated
Psychological Therapy. Schizophr Bull 1992;18:21-6.
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V. Roder.
D.R. Mueller.
University Hospital of Psychiatry, University of Bern, Bolligenstrasse 111, CH-3000 Bern 60, Suisse.
N. Franck (nicolas.franck@ch-le-vinatier.fr).
Université Lyon 1, UMR 5229 (CNRS) et Centre Hospitalier Le Vinatier, 95, boulevard Pinel, 69675 Bron, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Roder V., Mueller D.R., Franck N. Programmes de traitement de la schizophrénie intégrant remédiation
cognitive et entraînement des compétences sociales : IPT et INT. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Psychiatrie, 37-090-A-40, 2011.

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