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Place de la remédiation cognitive


dans le processus de réhabilitation
des personnes souffrant de schizophrénie
C. Roussel, E. Giraud-Baro, F. Gabayet

La place de la remédiation cognitive dans le processus de réhabilitation psychosociale apparaît comme


centrale depuis environ une dizaine d’années dans la prise en charge de la schizophrénie. En effet, de
nombreuses études ont mis en lumière l’existence de troubles cognitifs dans cette pathologie et tendent à
mettre en évidence que les difficultés d’insertion sociale et/ou professionnelle qui en résultent seraient
l’expression « visible » de ces déficits. Cependant, et bien que nombre d’études tendent à montrer une
réelle efficacité de la remédiation cognitive sur le fonctionnement global des patients, certaines recherches
présentent des résultats plus mitigés. Pour améliorer la prise en charge des patients, des auteurs ont
récemment porté leur attention sur des variables pouvant influencer la réponse à la remédiation
cognitive. Ces études tendent à montrer que les facteurs subjectifs telles la métacognition et l’estime de
soi, la sensibilisation du personnel et des familles aux troubles cognitifs, ou bien la méthodologie
employée dans les programmes de remédiation cognitive, sont des variables clés qui influencent
positivement les effets d’une remédiation cognitive. L’autre problématique soulevée dans cet article
concerne le lien entre troubles cognitifs et fonctionnement social qui n’est pas toujours évident à définir.
En effet, les bénéfices apportés par la remédiation cognitive dans des tâches spécifiques ne semblent pas
toujours se généraliser dans les activités de la vie quotidienne. Certaines études montrent un lien direct
entre remédiation cognitive et généralisation des acquis à d’autres domaines de la vie quotidienne, mais
de nombreuses recherches ont des conclusions opposées. La dimension écologique en remédiation
cognitive apparaît donc aussi comme une variable à ne pas négliger dans l’intervention globale de
réhabilitation psychosociale, d’autant plus que son objectif premier est le rétablissement de la personne,
notion qui privilégie les choix individuels et le milieu choisi. Enfin, la pratique de réhabilitation reste encore
pour une grande part empirique et a pu amener à des résultats plus ou moins probants. Un bilan
neuropsychologique détaillé semble indispensable pour tenir compte de la dimension personnalisée et
pour développer les recherches qui font défaut sur les composantes du fonctionnement social individuel.
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Mots clés : Schizophrénie ; Remédiation cognitive ; Déficits cognitifs ; Facteurs subjectifs ;


Fonctionnement social

Plan Question de l’évaluation neuropsychologique 6


Question de la généralisation et de la durée des effets
de la remédiation cognitive 6
¶ Cadre théorique et pratique de la réhabilitation psychosociale 1
Formation des personnels : enjeu majeur 7
Cadre conceptuel actuel de la réhabilitation 2
Remédiation cognitive en réhabilitation :
Rôle des déficits cognitifs 2 pas de manière isolée 7
¶ Déficits cognitifs et remédiation 3 ¶ Conclusion 7
Principe de rémédiation cognitive 3
Outils de remédiation cognitive utilisés en réhabilitation
psychosociale 3
¶ Pondération des facteurs subjectifs sur la qualité
■ Cadre théorique et pratique
de la remédiation cognitive, et leur influence de la réhabilitation psychosociale
sur le fonctionnement social 4
Le terme de réhabilitation psychosociale est utilisé de façon
¶ Application au sein d’un centre de réhabilitation :
globale pour décrire plusieurs aspects de ce domaine : un
évaluation fonctionnelle et interventions 5
mouvement qui a fortement influencé la politique des soins
Bilan neuropsychologique : étape essentielle 5 outre-Atlantique après la désinstitutionnalisation, un processus
Intégration des techniques de remédiation cognitive aux autres individuel qui vise à une meilleure autonomie et adaptation
approches 5 sociale, des techniques qui s’adressent aux personnes pour
Sensibilisation des intervenants aux méthodes générales atteindre cet objectif d’amélioration fonctionnelle, mais aussi à
de remédiation 6 la société afin de la rendre plus accessible et accueillante aux
¶ Limites et enjeux 6 personnes en situation de handicap psychique [1].

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Vulnérabilité psychologique
Stress
Vulnérabilité génétique
Événements de vie
Anomalies
Émotions exprimées
neurodéveloppementales
Stress quotidien
Déficits neurocognitifs

Facteurs de protection
Compétences et habiletés sociales
Soutiens familial et social Remédiation
Habileté d’adaptation (coping) et estime de soi cognitive
Gestion du stress et thérapie cognitive et comportementale
Médication

Dimensions de la résultante

Rechute Rémission
symptomatique symptomatique
et handicap et fonctionnelle
fonctionnel Rétablissement

Figure 1. Modèle stress-vulnérabilité-compétence, adapté de Ventura et al., 2002 [9].

Les progrès des neurosciences, ces dix dernières années, ont à découvrir ses forces et ses ressources, à choisir ses propres
permis de mieux comprendre le rôle des troubles cognitifs dans stratégies d’adaptation et à surmonter certaines difficultés, tels
la production des symptômes et de la résultante fonctionnelle les biais ou les déficits cognitifs » [2].
des maladies mentales. Les techniques permettant un traitement Ce modèle compensatoire, individuel et écologique, où
de ces déficits ont fait l’objet d’un intérêt tout particulier et l’expérience de la personne en situation devient l’élément
prennent une place importante dans les soins de réhabilitation central, est illustré par le modèle « vulnérabilité-stress-
psychosociale. compétence » qui demeure une référence en réhabilitation
psychosociale [9, 10] (Fig. 1).
En référence à ce modèle, les interventions de réhabilitation
Cadre conceptuel actuel de la réhabilitation psychosociale visent à développer les « facteurs de protection »
Le domaine de la réhabilitation psychosociale a vu plusieurs que sont les mesures d’ajustements pharmacologiques, l’éduca-
revirements idéologiques depuis sa création [2]. Avant la désins- tion thérapeutique, l’entraînement aux habiletés ou compéten-
titutionnalisation dans les hôpitaux psychiatriques surpeuplés, ces sociales et professionnelles, les thérapies cognitives et
les interventions comportementales (économie de jeton) comportementales, le soutien des aidants et l’aménagement de
appliquées à tous les patients avaient pour principal but de l’environnement.
contrôler les comportements perturbateurs [3]. Après la désinsti- Il est maintenant établi que les interventions de réhabilita-
tutionnalisation massive des années 1980, ces interventions tion psychosociale doivent être précoces dans la suite de la
visent l’amélioration des habiletés sociales et de la vie quoti- stabilisation des troubles aigus et doivent être poursuivies ou
dienne afin d’optimiser l’insertion en se référant à différents répétées autant que nécessaire pour accéder à une plus grande
courants théoriques (thérapie comportementale, psychanalyse, autonomie possible sociale et/ou professionnelle et à une
milieuthérapie, etc.). Plus récemment, au début des années meilleure qualité de vie [11, 12].
2000, une véritable révolution s’opère avec le développement La plupart de ces interventions impliquent une action sur les
du courant « des usagers » prônant les concepts de recovery processus cognitifs, nécessaires par exemple à l’apprentissage, à
(rétablissement) et d’empowerment (reprise de la capacité d’agir). la résolution de problèmes, à la conscience de soi ou d’autrui,
Le concept de rétablissement se définit bien au-delà de la simple et doivent donc être mises en œuvre en tenant compte en
rémission symptomatique. Il englobe la rémission fonctionnelle amont des difficultés cognitives des patients.
et peut se définir comme une attitude volontariste souhaitant Ainsi, les actions de réhabilitation psychosociale semblent de
rediriger la cible des interventions professionnelles vers ce que nos jours devoir s’organiser selon un schéma individualisé qui
la personne désire, vers ses buts [4] en organisant les actions et nécessite au préalable une évaluation qui associerait à la fois
les services vers l’individualisation et la participation active des l’identification des besoins formulés par la personne, les besoins
personnes concernées. L’intervenant n’a plus dans ce cadre le objectifs évalués par les soignants qui inclueraient le profil
rôle de l’expert qui détermine les cibles thérapeutiques mais il cognitif, les compétences adaptatives, les stresseurs et les
partage son expertise avec la personne [2] . Cette approche ressources personnelles et environnementales.
influence profondément les modalités et stratégies thérapeuti- La notion de rétablissement invite à reconnaître le caractère
ques en réhabilitation psychosociale, les démarquant du modèle contextuel, interactif et dynamique du processus où s’entremê-
médical conventionnel. Le réalisme du concept de rétablisse- lent les variables du « client », du thérapeute et des techniques
ment est documenté par des études et des témoignages d’usa- d’intervention [2].
gers [5, 6]. Certaines études [7] relient cette capacité à se rétablir
aux modifications de l’altération de l’expérience de soi ou du
concept de soi ; et celle du Vermont [8] montre que le rétablis-
Rôle des déficits cognitifs
sement pourrait concerner 68 % des personnes atteintes de L’importance des troubles cognitifs a été mise en lumière au
troubles mentaux graves. cours des dix dernières années chez des personnes présentant
Selon Tania Lecomte, l’intervention de réhabilitation psycho- un handicap psychique. Ces déficits sont devenus une préoccu-
sociale « aidera la personne atteinte de troubles mentaux graves pation centrale en réhabilitation de par leur lien apparemment

2 Psychiatrie
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étroit avec les difficultés d’insertion sociale et professionnelle par 16 en présence de troubles cognitifs). L’efficience cognitive
que peuvent rencontrer ces personnes. Le dysfonctionnement serait aussi un solide indicateur du fonctionnement social [41].
cognitif, au cœur de la pathologie, toucherait en moyenne 85 % La question des troubles cognitifs est centrale en regard de
des patients souffrant de schizophrénie (contre 5 % de la leur implication et de leurs effets transversaux et longitudinaux
population générale) [13] et est hétérogène au sein de cette sur la résultante fonctionnelle et de leur interférence dans le
population. succès des traitements proposés en réhabilitation psychosociale.
Les troubles cognitifs étaient traditionnellement réputés peu
liés aux symptômes positifs ; cependant actuellement, de ■ Déficits cognitifs et remédiation
nombreux auteurs ont montré leur rôle princeps à l’origine de
la manifestation de ces symptômes [2, 14, 15]. Ils sont aussi liés De nombreuses études et méta-analyses [42-44] confirment le
aux symptômes négatifs (15 %), à la désorganisation et proba- principe initial qu’un meilleur statut cognitif permet de faciliter
blement à la dépression [16]. Il est important d’évoquer ici le rôle les apprentissages dans divers domaines du fonctionnement
des facteurs pharmacologiques dans leur interaction avec les social et professionnel, permet l’utilisation de stratégies alterna-
fonctions cognitives. En effet, bien qu’il demeure certaines tives, aide à la réponse et à la compliance aux traitements,
incertitudes sur l’influence des antipsychotiques actuels sur favorise la motivation de la personne pour son propre change-
l’efficience cognitive des patients, il semble raisonnable de dire ment et renforce l’estime de soi en favorisant les liens sociaux
de nos jours qu’ils n’ont pas d’interactions délétères sur les et familiaux.
mécanismes cognitifs [17, 18] et pourraient même participer à une
réponse positive à la remédiation [19]. Principe de rémédiation cognitive
Les déficits cognitifs les plus couramment identifiés relève- Les dysfonctionnements des mécanismes cognitifs peuvent
raient de troubles liés aux mécanismes mnésiques, comprenant être en partie amendés en les stimulant selon une procédure
la mémoire épisodique verbale et visuelle [20-22], la mémoire de scientifique ; ce mode d’action est à la source des différentes
source [22, 23], la mémoire à court terme verbale et visuelle, la techniques qui définissent le concept de remédiation cognitive.
mémoire de travail, et le cas échéant, à ses différentes compo- La remédiation cognitive, dont l’objectif est de diminuer
santes [20, 24, 25]. Les processus attentionnels semblent être aussi l’impact des déficits cognitifs, se place donc comme centrale
altérés à la fois au niveau de l’attention sélective [26-28], focale, dans le processus global de prise en charge et s’articule selon
soutenue, divisée et de la vitesse de traitement de l’informa- plusieurs approches : une approche de restauration dans laquelle
tion [20, 28]. Il en va de même pour les mécanismes d’inhibition, les mécanismes cognitifs vont faire l’objet d’une stimulation
comme la flexibilité cognitive [27-29] ou la sensibilité à l’interfé- répétée via des exercices d’entraînements structurés et de plus
rence [30] . En ce qui concerne les fonctions exécutives, la en plus complexes et intensifs ; et une approche par compensa-
littérature évoque à la fois un dysfonctionnement des capacités tion, dans laquelle les patients vont faire appel à d’autres
de planification et des stratégies d’organisation [20, 29, 30], des processus cognitifs non déficitaires en diminuant surtout les
processus de conceptualisation verbale et non verbale [29], et de exigences cognitives des situations rencontrées dans l’environ-
la fluence verbale littérale et catégorielle [31-33]. nement par des techniques d’assistance ou de restructuration de
Des études relativement récentes montrent que les patients cet environnement [45, 46]. Ces approches peuvent être utilisées
souffrant de schizophrénie pourraient aussi présenter des déficits indépendamment l’une de l’autre et/ou de façon complémen-
de la cognition sociale, dont les mécanismes seraient normale- taire et concomitante en réhabilitation.
ment impliqués dans la capacité à prendre des décisions, à Un consensus existe sur la supériorité des stratégies de
respecter les conventions sociales, ou à interpréter correctement réorganisation (compensation) par rapport aux stratégies de
ses émotions et celles d’autrui (théorie des marqueurs somati- restauration. Elles amèneraient par ailleurs un meilleur transfert
ques [34, 35], théorie de l’esprit [36]). Par exemple, la théorie des des acquis pour des troubles non travaillés dans les différents
marqueurs somatiques suggère que les troubles cognitifs en lien programmes proposés [45] (Fig. 2).
à un déficit des capacités de prise de décision ou de respect des
conventions sociales ont pour origine un dysfonctionnement Outils de remédiation cognitive utilisés
des mécanismes mentaux (situés dans les lobes préfrontaux) en réhabilitation psychosociale
dont le rôle est d’associer des événements vécus personnelle-
Plusieurs outils sont aujourd’hui validés et utilisés dans les
ment à des émotions ressenties au même instant. Normalement,
centres de réhabilitation psychosociale en vue d’une restaura-
face à une situation donnée, un comportement a de fortes
tion de processus cognitifs altérés. Ils sont listés et décrits dans
chances d’être inhibé si la situation présente évoque un
le Catalogue of clinical training opportunities en fonction de leur
événement similaire qui aura été associé par le passé à une cible thérapeutique [47].
émotion négative. Inversement, une situation évoquant un De nombreuses versions ont été traduites et adaptées pour les
événement passé associé à une émotion positive encourage pays francophones et certaines ont été développées en langue
l’expression, la reproduction, du comportement passé. Ainsi, un française, et sont détaillées dans divers articles [45, 48].
patient souffrant de schizophrénie peut parfois ne pas respecter Les programmes se réalisent en groupe ou en individuel et
certaines règles institutionnelles, non pas par défiance, mais présentent, au-delà d’une base commune de réentraînement des
parce qu’il ne pourrait pas inhiber un comportement inadapté. fonctions cognitives, des spécificités permettant d’orienter leur
Ces déficits recouvrent des plaintes souvent mentionnées par utilisation en fonction des besoins des patients. Nous pouvons
les patients : ils éprouvent des difficultés par exemple à suivre citer, de façon non exhaustive, quelques-uns d’entre eux.
une conversation ou bien à lire. Ils oublient leurs rendez-vous • L’Integrated Psychological Treatment (IPT) est une prise en
ou leur traitement. Les fonctions exécutives sont les plus charge de groupe qui combine deux approches d’interven-
fréquemment citées dans les études [37-39] et ont fait l’objet d’un tion : cognitive et psychosociale et se décline en six sous-
intérêt particulier en réhabilitation psychosociale car elles ont programmes hiérarchisés dont la complexité est croissante. Ils
une implication toute particulière dans les capacités concernent les fonctions cognitives de base, la perception
d’adaptation. sociale, la communication verbale, la gestion des émotions et
Il apparaît important de mentionner que dans ces études, les les compétences sociales [49-51].
déficits cognitifs sont généralement explorés chez des patients • RehaCom® (réhabilitation computarisée), initialement conçu
qui n’ont pas de déficience intellectuelle, dont au moins le pour les patients cérébrolésés, est un programme informatisé
niveau logique et verbal se situe dans les normes. proposant, en individuel, une remédiation ciblée de quatre
Par ailleurs, la plupart des méta-analyses font de l’efficience domaines cognitifs spécifiques (attention, mémoire topologi-
cognitive un indicateur important de consommation de soins : que, raisonnement logique et fonctions exécutives) [52].
Wykes [40] a montré que les personnes présentant des déficits • Le programme RECOS (remédiation cognitive pour patients
cognitifs étaient davantage susceptibles de demeurer dans les présentant une schizophrénie ou un trouble associé) com-
institutions de soins psychiatriques (soins hospitaliers multipliés prend cinq modules de réentraînement (raisonnement,

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Évaluation

Dysfonctionnements repérés : Forces :


- troubles cognitifs : fonctions - bonne alliance thérapeutique
exécutives, mémoire - soutien familial
- capacité d’insight altérée

Stratégies de réhabilitation

Stratégie de restauration : Stratégie de compensation :


Prise de - information sur la maladie en groupe - agenda (organisation)
conscience et - remédiation cognitive ciblée en individuel : - adaptation écologique de l’environnement
adhésion Rehacom (fonctions exécutives, mémoire), familier (ergothérapeutes et familles) :
tâches papiers-crayons où ranger son pilulier (meuble approprié :
- habiletés sociales (savoir faire une indiçage visuel, etc.)
demande au médecin pour son - aide humaine à la réalisation : support
ordonnance, etc.) Optimiser pilulier (apprentissage, soutien et
la prise renforcement infirmiers en visite à domicile,
aide à la planification)

Figure 2. Objectif concret de réhabilitation : améliorer l’adhésion du traitement et optimiser sa prise.

mémoire verbale, mémoire et attention visuospatiale, Outre les facteurs liés à la maladie et son traitement chimio-
mémoire de travail, attention sélective) et s’organise en thérapique, certains facteurs liés à la thérapie ou certains
séances individuelles, chaque module comprenant deux facteurs d’ordre personnel peuvent également participer à
parties (des exercices papiers-crayons et des exercices infor- l’efficacité des techniques de remédiation cognitive. Ainsi, le
matisés dont les niveaux de difficulté sont croissants). Ce type de programme de remédiation, son intensité et la partici-
programme a la particularité de prendre en compte les pation régulière à celui-ci semblent faire partie des variables clés
déficits cognitifs en lien avec la symptomatologie clinique, dans cette prise en charge.
ainsi que leurs répercussions fonctionnelles [53]. Une étude de Medalia [43], qui oriente sa recherche sur les
• Le Cognitive Remediation Therapy (CRT) cible à la fois les facteurs favorisant ou non l’efficacité de la remédiation cogni-
troubles de l’attention sélective et soutenue, d’inhibition, de tive chez des patients souffrant de schizophrénie, montre que
planification et la mémoire de travail en associant une prise les facteurs liés à la maladie sont moins susceptibles d’influencer
en charge individuelle et une mise en application en vie la qualité du traitement que le profil symptomatique et relèvent
réelle des exercices travaillés [54]. ainsi le rôle protecteur d’un jeune âge lors de la première
• Le Cognitive Adaptation Therapy (CAT) utilise pour la hospitalisation, d’un traitement précoce et d’un temps d’hospi-
remédiation des techniques et des supports appliqués direc- talisation court.
tement dans l’environnement du patient [55] (la version Si nous considérons les paramètres liés au patient, ses
française est disponible auprès de l’Association francophone habiletés initiales à la réalisation d’une activité sont aussi des
de remédiation cognitive). caractéristiques significatives. En ce qui concerne le niveau
• Nous pouvons mentionner aussi succinctement la remédia- cognitif de base au moment du début de la remédiation
tion du processus de source monitoring [23] ou la remédiation cognitive, celui-ci ne semble pas influencer la qualité de cette
de la mémoire autobiographique [56]. réponse, mais nous savons cependant, inversement, qu’un
• Sur un plan international, d’autres outils sont utilisés comme déficit important a tendance à entraîner chez les patients un
le programme Neuropsychological Educational Approach to haut niveau de frustration, une faible motivation et une faible
Remediation (NEAR) qui utilise des techniques élémentaires estime de soi. Ces facteurs sont connus pour interférer négati-
de réentraînement cognitif associées à une dimension com- vement avec l’apprentissage de stratégies alternatives [43], d’où
portementale encourageant les patients à être acteurs de leur l’importance de tenir compte de cette dimension. De même, les
réentraînement par un feedback immédiat [57]. habiletés sociales, le niveau de motivation et de coopération, le
soin apporté à une tâche font partie des variables à prendre en
compte. L’importance de la motivation a été étudiée par
■ Pondération des facteurs différents auteurs qui mentionnent que l’implication active du
sujet et l’adhésion au processus de réentraînement semblent être
subjectifs sur la qualité les deux facteurs les plus probants pour une réponse positive à
de la remédiation cognitive, et leur la remédiation cognitive [43, 58].
D’autre part, Lysaker [59, 60] met en avant le rôle des facteurs
influence sur le fonctionnement subjectifs dans l’efficacité de cette thérapeutique. Ces facteurs
social subjectifs regroupent l’expérience de soi et le concept de soi,
ainsi que la métacognition (connaissance de ses propres proces-
Les techniques de remédiation cognitive auraient des effets sus cognitifs) qui permet une représentation de soi selon ses
plus ou moins probants sur l’amélioration du profil cognitif des capacités, sa performance et son savoir. Il en va de même pour
patients. Dans ce cadre, plusieurs études et méta-analyses [43, 44] le degré de motivation et l’expertise du thérapeute qui permet-
ont montré que la qualité de la réponse à la remédiation tent à celui-ci une sensibilité accrue aux troubles cognitifs et
cognitive serait vraisemblablement influencée par des paramè- donc une plus grande conviction dans les soins prescrits [19, 43].
tres subjectifs mais aussi par le mode d’intervention. Il apparaît donc essentiel, initialement à toute prise en
Les facteurs sociodémographiques (genre, âge, ethnie, statut charge, d’évaluer les fonctions cognitives ainsi que les facteurs
socioéconomique et niveau d’éducation) ne semblent pas, pour subjectifs mais aussi de former le personnel soignant à ces
leur part, jouer de rôle significatif [43]. techniques, ce qui va contribuer parallèlement à la qualité de la

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réponse à la remédiation cognitive. En d’autres termes, un détaillé comprenant un recueil anamnestique des plaintes
patient dont la qualité des facteurs subjectifs favorise les subjectives cognitives et émotionnelles et un examen structuré
apprentissages utilise les ressources thérapeutiques de façon plus des mécanismes cognitifs.
efficace, est plus compliant au traitement et a donc moins de L’évaluation neuropsychologique ne peut pas être succincte si
symptômes. De plus, il préserve mieux ses acquis socioprofes- elle est réalisée en vue de la mise en place ultérieure d’une
sionnels et la qualité de ses liens familiaux et peut éprouver lui- réhabilitation psychosociale, afin de proposer une prise en
même les bénéfices de sa prise en charge. Ce qui pourrait charge la plus efficace possible en stimulant à la fois de manière
conduire à une meilleure estime de soi et à une amélioration de générale mais aussi spécifique les processus altérés. L’évaluation
sa qualité de vie ; et ce, indépendamment a priori de son profil est réalisée à l’aide d’épreuves, ou tests, psychométriques
cognitif initial. standardisés en grande majorité sous forme papier-crayon, mais
Dans ce cadre, Silverstein [61] insiste sur le fait que le lien il existe de plus en plus d’épreuves informatisées, et depuis
entre remédiation cognitive et fonctionnement social efficient quelques années, quelques épreuves dites « écologiques » se sont
(généralisation des acquis) nécessite la prise en compte, l’étude développées et permettent d’évaluer les patients dans des
des facteurs individuels qui entraînent une réponse positive ou situations proches d’activités de la vie quotidienne ou dans le
non à cette remédiation cognitive. meilleur des cas dans un environnement réel ; la plupart ont été
Plusieurs arguments tendent à montrer que les relations entre conçues pour une population cérébrolésée [68-70] , mais des
cognition et fonctionnement social seraient pondérées par ces adaptations récentes ont vu le jour pour des patients souffrant
facteurs subjectifs. Le fonctionnement dans la vie quotidienne de schizophrénie [71].
dépendrait davantage des capacités métacognitives que des Le choix des épreuves à administrer est sous-tendu à la fois
strictes capacités cognitives [62]. Cependant, nous savons qu’un par les données de l’anamnèse et la prise en compte, au fur et
bon fonctionnement métacognitif dépend d’un bon fonction- à mesure du déroulement du bilan, des déficits présentés par le
nement cognitif. Il est donc primordial que l’action thérapeuti- patient. Cependant, et en regard des déficits cognitifs relevés
que cible les deux conjointement, en tenant compte à la fois de par la littérature scientifique chez les patients souffrant de
l’hétérogénéité des troubles cognitifs et des difficultés dans la psychose, notamment de schizophrénie, il apparaît essentiel
vie quotidienne [63]. L’objectif principal des outils qui sont d’intégrer au bilan un examen systématique de la mémoire, des
utilisés en réhabilitation psychosociale est ainsi d’obtenir un processus attentionnels, des fonctions exécutives et de l’effi-
résultat dépassant le cadre strict des habiletés travaillées, afin de cience intellectuelle. Dans un avenir proche, il serait aussi
faciliter les processus d’apprentissage dans d’autres domaines du souhaitable de pouvoir proposer plus systématiquement des
fonctionnement global de la personne [64-66]. épreuves évaluant la cognition sociale, qui font défaut car a
priori peu nombreuses et pas suffisamment standardisées chez
les adultes, comme par exemple des tests faisant référence au
■ Application au sein d’un centre déficit de théorie de l’esprit [72] ou des marqueurs
somatiques [34].
de réhabilitation : évaluation
fonctionnelle et interventions Intégration des techniques de remédiation
En réhabilitation psychosociale, la remédiation cognitive
cognitive aux autres approches
trouve sa place au sein d’une stratégie globale et intégrative, Plusieurs types d’interventions sont classiquement mobilisées
menée par une équipe pluridisciplinaire (psychiatres, psycholo- en réhabilitation selon les priorités définies dans le programme
gues, neuropsychologues, ergothérapeutes, éducateurs, infir- d’intervention individuel : les interventions d’éducation
miers, assistantes sociales). Une évaluation initiale étayée à la thérapeutique, d’entraînement aux habiletés sociales, profes-
fois symptomatique, cognitive et fonctionnelle permet de mieux sionnelles et de vie quotidienne, ainsi que les interventions de
comprendre la nature des difficultés manifestées par le patient thérapie cognitive et comportementale.
dans son environnement. L’ensemble de ces interventions s’appuie nécessairement sur
Cette évaluation globale doit permettre de mettre en évidence la connaissance des déficits cognitifs rencontrés dans la maladie
l’ensemble des potentialités et difficultés de la personne en et leur technique de remédiation.
combinant une évaluation objective analytique et fonctionnelle En revanche, la hiérarchie de ces interventions les unes par
et une évaluation subjective (échelles de qualité de vie, entre- rapport aux autres semble peu pertinente et n’est pas vraiment
tiens avec la personne et ses aidants familiaux). documentée.
L’évaluation objective se base sur des outils validés dans les La clé de répartition se situe plutôt du côté des facteurs
différents domaines de compétences (échelles de fonctionne- subjectifs tels que la motivation et la « disponibilité » décrits par
ment social, échelles de qualité de vie, échelles d’évaluations l’école de Boston [73] et repose sur l’utilisation intégrative de la
des activités de la vie quotidienne, bilan neuropsychologique, remédiation cognitive dans les différents programmes proposés.
symptomatologie psychiatrique) dont les informations sont Le rôle central des troubles cognitifs et le paramètre pondé-
rassemblées et analysées. rant des facteurs subjectifs doivent être pris en considération à
L’évaluation subjective par autoévaluation et/ou hétéro- au moins trois niveaux tout au long du parcours de réhabilita-
évaluation peut être effectuée à l’aide d’outils standardisés tion et quelle que soit la nature de l’intervention (éducation
(autoquestionnaires précisés le cas échant par des hétéroques- thérapeutique, entraînement aux habiletés sociales, réentraîne-
tionnaires lorsqu’ils existent) [59, 67]. ment professionnel) :
L’ensemble des informations recueillies lors des évaluations • dans une remédiation ciblée auprès du patient en fonction de
objectives et subjectives permet d’établir un « diagnostic de son bilan, en proposant des interventions individuelles ou en
réhabilitation » qui est à la base de l’élaboration du projet groupe ;
personnalisé pour chaque patient. • dans une action intégrative lors des interventions des profes-
sionnels de réhabilitation en essayant d’adapter les program-
mes de réadaptation de façon à ce que les interventions
Bilan neuropsychologique : étape essentielle proposées à la personne visent à mettre en valeur ses forces
Dans cette évaluation, la dimension cognitive tient une place au lieu de se concentrer sur ses faiblesses ;
particulière puisque intrinsèquement présente dans toutes les • dans la sensibilisation à cette question des familles et des
dimensions du fonctionnement. Une identification précise des professionnels médicosociaux, qui sont des acteurs au quoti-
processus cognitifs impliqués dans les activités spécifiques de la dien auprès de ces personnes.
vie quotidienne conduit à une sélection des meilleures stratégies Les techniques de remédiation cognitive sont diverses.
à adopter dans le parcours de réhabilitation. Chacune de ces interventions peut faire varier diverses dimen-
Plus précisément, et relativement aux fonctions cognitives, sions : la dimension « humaine » par une prise en charge
l’évaluation devrait s’appuyer sur un bilan neuropsychologique individuelle ou en groupe, la dimension « matérielle » en

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utilisant différents types de supports (papier-crayon, informati- L’importance des troubles cognitifs et leur retentissement
que, logiciels spécialisés) et la dimension « opératoire » par fonctionnel nous incitent à adapter les projets de remédiation
restauration des fonctions cognitives déficitaires, par compensa- cognitive (individuelle ou en groupe) aux difficultés propres et
tion ou technique mixte. à encourager tous les intervenants à prendre en compte cette
Plus pratiquement, les actions de réhabilitation s’organisent dimension dans l’ensemble de leurs actions d’accompagnement
globalement selon plusieurs modalités : auprès du patient.
• des actions spécifiques en atelier s’appuyant sur les capacités De même, l’influence reconnue des facteurs subjectifs nous
d’apprentissage et les capacités cognitives et métacognitives incite à développer et soutenir la motivation du patient et à
propres à chaque personne au sein d’une dynamique de l’aider à acquérir une meilleure estime de soi en parallèle des
groupe (psychoéducation, entraînement aux habiletés socia- actions de remédiation cognitive afin de renforcer l’efficacité de
les, métacognition, estime de soi, etc.) ; celles-ci.
• des actions individualisées prenant en compte la dimension La réhabilitation psychosociale s’entend donc comme la
cognitive et les facteurs subjectifs propres (psychoéducation somme d’actions individualisées, se renforçant les unes les
aux traitements, thérapies cognitives et comportementales, autres de par leurs interactions qui ciblent de façon continue les
remédiation cognitive individuelle utilisant des supports et troubles cognitifs en les abordant sous plusieurs angles en
des techniques validées [CRT, RECOS, IPT, etc.]) ; même temps :
• des actions dites « écologiques » de mise en situation au • la remédiation cognitive ciblée ;
domicile et/ou dans l’environnement choisi, se basant sur les • les facteurs subjectifs ;
stratégies d’adaptation pouvant être développées par le • les accompagnements dans l’environnement propre ;
patient. Il s’agit là d’interventions ciblées auprès de la • les mises en situation écologiques (autonomie au domicile,
personne dans son environnement personnel, familial et travail, etc.).
social de type psychoéducatif, neuropsychologique, ergothé- Le rôle des intervenants en réhabilitation est donc essentiel-
rapeutique, éducatif, et dont l’intensité et la fréquence lement de mettre en œuvre ces actions et de faire le lien en
doivent pouvoir évoluer en fonction des besoins ressentis par permanence entre elles afin d’aider le patient à en saisir le sens
la personne et ceux évalués par l’équipe de réhabilitation. et en percevoir les bénéfices. Ils sont également impliqués en
Il apparaît nécessaire d’identifier de façon précise les proces- permanence dans des actions de mise en situation, aidant ainsi
sus cognitifs et les facteurs individuels impliqués dans les la personne à expérimenter en vie réelle les situations travaillées
activités du quotidien afin de sélectionner pour chaque patient lors des interventions individuelles et de groupe (ateliers,
les meilleures stratégies à adopter tout au long de ce processus entretiens de soutien, psychothérapie, etc.) au sein du centre.
global de réhabilitation [45]. Les réflexions sur les capacités
d’apprentissage des patients [74] et les études en cas clinique
prennent ici toute leur importance car la typologie des patients ■ Limites et enjeux
influence beaucoup les effets escomptés d’un travail de
réhabilitation. Question de l’évaluation
neuropsychologique
Sensibilisation des intervenants
Le manque de sensibilité de certaines épreuves pour les
aux méthodes générales de remédiation déficits cognitifs légers peut faire sous-estimer le lien entre
Les interventions de réhabilitation psychosociale mobilisant l’ampleur d’un dysfonctionnement observé en situation écolo-
des techniques dites « de pointe » [2] et se référant aux neuros- gique et le degré du trouble cognitif évalué lors du bilan. D’où
ciences font appel actuellement essentiellement à des ressources la nécessité de continuer à développer des évaluations standar-
sanitaires ; cependant, tout un pan du domaine de la réhabili- disées en situation écologique, plus sensibles.
tation concerne l’accompagnement et le secteur médicosocial. Les écarts parfois constatés posent la question des liens
L’articulation des deux champs est un enjeu fort pour la réussite encore à préciser entre les déficits cognitifs et les troubles
de l’insertion et du rétablissement des personnes [75]. Il est fonctionnels.
important que les techniques de réhabilitation et de remédia-
tion cognitive utilisées, et les théories qui les sous-tendent, Question de la généralisation et de la durée
soient comprises et validées par l’ensemble des acteurs.
Auprès des professionnels, il est important de développer une
des effets de la remédiation cognitive
connaissance des troubles cognitifs en général et ceux présentés La plupart des études retrouvent une amélioration de la
par le patient afin de leur permettre d’adapter leur prise en fonction cognitive entraînée ; cependant, l’objectif de la
charge tant dans le cadre des techniques, des supports et du réhabilitation psychosociale est d’améliorer le fonctionnement
matériel utilisés au sein des ateliers thérapeutiques que dans la global de la personne qui en retire une qualité de vie améliorée.
relation individuelle. Or, l’amélioration d’un processus cognitif ne permet pas
En effet, un soignant sensibilisé aux troubles attentionnels de toujours de prédire directement une amélioration du fonction-
son patient pourra éviter de le mettre en échec en n’utilisant nement social.
pas de longs discours. De même, face à une personne qui a un Il n’existe également pas réellement de mesure fine et
déficit de mémoire à court terme, l’intervenant essaie de limiter reproductible du fonctionnement social, rendant difficile
ses interventions aux informations pertinentes et peut proposer l’évaluation de la généralisation des effets de la remédiation
au patient un rappel immédiat de ces dernières afin de s’assurer cognitive, et au-delà de la réhabilitation, dans la vie
à la fois de leur encodage et de leur compréhension. Devant un quotidienne.
trouble des capacités de résolution de problèmes nouveaux, le Trop peu d’études comparant la thérapie de remédiation
soignant peut s’attacher à accompagner, étape par étape, la cognitive associée aux programmes de réadaptation versus
personne pour l’aider à planifier, à organiser de nouvelles programmes de réadaptation sans thérapie de remédiation
actions, tout en intervenant, le cas échéant, sur les troubles cognitive sont encore mises en œuvre. Le champ de la réadap-
d’inhibition comme par exemple la tendance à la précipitation. tation plutôt pragmatique et situé aux confins du sanitaire
Une bonne connaissance des déficits neuropsychologiques est manque cruellement de liens avec la recherche. Nous savons
essentielle pour un accompagnement adapté et efficace en aujourd’hui, par exemple, que les effets de la remédiation
réhabilitation psychosociale. cognitive qui portent sur les cibles cognitives stimulées et la
En résumé, la somme des informations recueillies lors des dimension subjective sont de courte durée, allant de 6 mois à
diverses évaluations objectives et subjectives permet de tendre 2 ans. Cependant, il apparaît que des comportements nouveaux
vers la mise en place d’une stratégie de réhabilitation la plus développés hors du champ de l’action d’une remédiation
adaptée à chaque patient et permet d’articuler les actions les cognitive donnée peuvent perdurer après la dissipation du
unes en regard des autres. processus cognitif stimulé initialement [40, 76]. Mais alors, quelles

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Place de la remédiation cognitive dans le processus de réhabilitation des personnes souffrant de schizophrénie ¶ 37-820-A-70

sont les conséquences sur la prise en charge au long cours des La dimension individuelle et subjective qu’introduit le
personnes ? Devons-nous remettre en place des actions de concept de rétablissement entre en résonance avec les facteurs
remédiation cognitive à distances variables ? Existe-t-il des subjectifs décrits comme très opérants dans la réussite de la
actions permettant de modifier plus durablement un comporte- remédiation mais aussi dans la capacité à généraliser ses effets
ment ? C’est ici sans doute le rôle de la réhabilitation psycho- dans la vie quotidienne. Ainsi, la place de la remédiation
sociale dans son action intégrative, sa prise en compte des devient plus complexe, ne se limitant pas à un réentraînement
facteurs subjectifs et de l’environnement, mais cela reste encore isolé des fonctions cognitives. Plutôt que prioritaire à toute
au stade empirique actuellement. En effet, la dissipation des autre intervention de réhabilitation et reposant sur un seul
effets avec le temps plaide en faveur d’un effet non curatif et programme structuré, c’est de manière transversale au processus
suggère une organisation des services pouvant permettre un adaptatif sollicité lors de toutes les interventions de réhabilita-
maintien des acquis sur une plus longue durée. Il serait impor- tion qu’on peut considérer la remédiation cognitive. Elle
tant de pouvoir définir plus spécifiquement pour chaque patient apparaît alors comme une pratique intégrée, non isolée, prenant
la nécessité de reproposer des programmes de remédiation en compte les facteurs subjectifs, la dimension écologique au
cognitive et définir la fréquence de leurs rappels. De même, il service d’un objectif présentant un intérêt pour la personne,
serait important de pouvoir spécifier l’adaptation du contenu de dans le respect de la démarche par étape de la réhabilitation
ces programmes en fonction du maintien ou non des acquis psychosociale.
objectivés par une nouvelle évaluation neuropsychologique La dimension très individuelle de cette pratique justifie d’un
ciblée. bilan neuropsychologique détaillé qui devrait aussi comprendre
l’examen de la cognition sociale et de la métacognition encore
Formation des personnels : enjeu majeur trop peu explorées.
Une place grandissante des thérapies de remédiation cogni- Un champ de recherche est largement ouvert pour évaluer la
tive dans les services de réhabilitation psychosociale pose aussi part de telles pratiques dans le rétablissement et l’insertion et
la question de la formation des personnels dont il faut doter de pour mieux connaître les liens entre déficits cognitifs et
tels services et de leur fonction. Un travail concomitant entre difficultés rencontrées dans la vie quotidienne.
neuropsychologues, ergothérapeutes et infirmiers au temps de Enfin, un enjeu important de prévention du handicap
l’évaluation fonctionnelle permet de mieux appréhender la psychique réside actuellement dans la formation de personnels
dimension écologique individuelle des problématiques rencon- à ce type d’approche au sein de centres de réhabilitation
trées en vie quotidienne et la nature des aides cognitives à psychosociale et dans la sensibilisation des aidants et des
proposer. De même, lors du travail de réhabilitation, cet personnels du secteur de l’accompagnement aux difficultés
accompagnement interdisciplinaire au quotidien associant les cognitives que peuvent rencontrer les personnes handicapées
neuropsychologues, les ergothérapeutes, les infirmiers et les psychiques dans leur vie quotidienne.
éducateurs peut permettre de renforcer les acquis des diverses
actions de remédiation cognitive. Il peut également contribuer
à maintenir une bonne estime de soi et une confiance en ses Cet article a fait l’objet d’une prépublication en ligne : l’année du copyright
potentialités chez les personnes accompagnées en aidant les peut donc être antérieure à celle de la mise à jour à laquelle il est intégré.
professionnels à proposer des actions adaptées à leur profil .

cognitif et à leurs difficultés dans la vie quotidienne.


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C. Roussel, Praticien hospitalier (croussel@ch-alpes-isere.fr).


E. Giraud-Baro, Praticien hospitalier.
F. Gabayet, Psychologue-neuropsychologue.
Centre de réhabilitation psychosociale, Pôle Handicap-addiction-réhabilitation, Centre hospitalier Alpes-Isère, 3, rue de la Gare, BP 100, 38521 Saint-Egrève
cedex, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Roussel C., Giraud-Baro E., Gabayet F. Place de la remédiation cognitive dans le processus de réhabilitation
des personnes souffrant de schizophrénie. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Psychiatrie, 37-820-A-70, 2011.

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