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Diagnostic kinésithérapique
M. Gedda

Le cadre juridique du diagnostic kinésithérapique impose, d’une part, qu’il soit écrit et, d’autre part, qu’il
investisse la globalité du patient, notamment ses caractéristiques psychologiques, sociales, économiques
et culturelles. Le diagnostic kinésithérapique exprime l’autonomie gestuelle d’une personne, qui résulte
de la confrontation entre ses possibilités gestuelles et ses besoins gestuels, aux niveaux structurel, fonc-
tionnel et situationnel. À partir du constat ainsi établi par le diagnostic, l’action thérapeutique investit
autant le mouvement physique que ses conditions cognitives. Pour cela, l’intervention thérapeutique
mobilise cinq étapes critiques articulées entre elles selon le modèle conceptuel Tpro : le problème de mou-
vement (résultats des bilans cliniques et fonctionnels) ; le projet du patient (résultats de l’écoute active
du patient) ; la problématique gestuelle (diagnostic kinésithérapique) ; la proposition d’intervention (les
objectifs de traitement) ; le programme de traitement (les techniques et méthodes mises en œuvre). La
Fiche de Décision Kinésithérapique (FDK) objective chacune de ces composantes du processus décisionnel
impliqué dans la prise en charge diagnostique et thérapeutique. Le diagnostic kinésithérapique valorise
les spécificités de la pratique kinésithérapique ; c’est le support et le témoin des expertise et excellence
professionnelles.
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Mots-clés : Bilan ; Décision ; Dossier ; Écriture ; Objectif ; Projet ; Qualité ; Responsabilité

Plan Le diagnostic kinésithérapique correspond aux particularités de


la masso-kinésithérapie française, avec ses prérogatives et limites
■ Introduction 1 juridiques, avec son histoire et sa conjoncture uniques, avec ses
usages, ses atouts et faiblesses.
■ Contexte juridique 1 Force est de constater que peu d’auteurs ont exploré cette
Obligation d’établir le diagnostic 1 notion [2–7] , et souvent de façon théorique sans réelle implémen-
Obligation d’écrire le diagnostic 2 tation pratique.
■ Réalité conceptuelle 2 Dans ce contexte, cet article présente la synthèse de 20 ans de
Problématique gestuelle 2 travaux et de partages visant à réfléchir et expérimenter la réalité
Problématique évolutive 5 du diagnostic kinésithérapique.
■ Réalité pratique 5 L’objectif de cet article est de proposer une construction
Conclusions des bilans kinésithérapiques 6 typique et pragmatique de la spécialité kinésithérapique, illustrée
Projet du patient en regard de sa gestuelle 7 d’exemples tous issus de cas cliniques réels.
Diagnostic kinésithérapique 7 La première partie dresse le cadre juridique qui impose et
Objectifs kinésithérapiques 7 contraint le diagnostic kinésithérapique. Est ensuite proposée une
conception diagnostique à partir de l’éclairage ontologique de ce
■ Conclusion 7
qu’est la profession. Un support universel montre enfin comment
ces mécanismes intellectuels peuvent matériellement exister de
façon pratique.

 Introduction
 Contexte juridique
Dans le domaine de la santé, le terme « diagnostic » a longtemps
été réservé au médecin. Le Code de déontologie médicale précise Obligation d’établir le diagnostic
d’ailleurs que : « Tout médecin est, en principe, habilité à pratiquer
tous les actes de diagnostic, de prévention et de traitement » [1] , Le diagnostic kinésithérapique est une réalité juridique en
sans définir cependant ce qu’est un diagnostic médical. France depuis 1996. L’article 2 du nouveau décret relatif aux
Le diagnostic kinésithérapique est d’abord une réalité juridique actes et à l’exercice réglementant la profession de masseur-
qui implique la responsabilité du professionnel de santé. kinésithérapeute [8] était ainsi rédigé : « Dans l’exercice de son
C’est aussi un concept qui mobilise et valorise les spécificités activité, le masseur-kinésithérapeute tient compte des caractéris-
de la pratique kinésithérapique, c’est-à-dire qui s’inscrit dans le tiques psychologiques, sociales, économiques et culturelles de la
domaine d’expertise kinésithérapique. personnalité de chaque patient, à tous les âges de la vie. Dans le

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 1


Volume 14 > n◦ 3 > juillet 2018
http://dx.doi.org/10.1016/S1283-0887(18)65780-9
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cadre de la prescription médicale, il établit un diagnostic kinési- Si cette double attention – littérature et « état de l’art » –
thérapique et choisit les actes et les techniques qui lui paraissent rassemble deux des trois composantes de la pratique factuelle
les plus appropriés ». (evidence based practice) [17] , elle n’en détermine nullement les
Cet article positionnait d’emblée le diagnostic kinésithérapique modalités.
dans une vision bio-psycho-sociale élargie, à l’instar du modèle Le référentiel des activités, introduit à l’occasion de la réin-
tridimensionnel de la Classification internationale du handi- génierie de la formation initiale préparant au diplôme d’État de
cap (CIH), alors promu par l’Organisation mondiale de la santé masseur-kinésithérapeute, place le diagnostic au cœur de la pra-
(OMS) [9] , qui reprenait les travaux du rhumatologue britannique tique professionnelle [18] : « La pratique de la masso-kinésithérapie
Philip Henry Nicholls Wood (1928–2008). Cette classification, comporte la promotion de la santé, la prévention, le diagnostic
jugée trop élémentaire et discriminante, est devenue quelques kinésithérapique et le traitement des troubles du mouvement ou
temps après la Classification internationale du fonctionnement, de la motricité de la personne ainsi que des déficiences ou des
du handicap et de la santé (CIF) [10] . altérations des capacités fonctionnelles ».
Cette volonté d’élargir la vision diagnostique à l’entièreté de L’annexe I de l’arrêté de 2015 [18] , qui recense les activités
la situation humaine exclut de fait tout diagnostic se limitant à professionnelles, situe l’« élaboration du diagnostic en masso-
l’identification d’un organe en souffrance ou d’une structure à kinésithérapie » juste après la « réalisation du bilan et de
l’origine de déficiences, à la suite de tel ou tel test clinique – quelle l’évaluation clinique en masso-kinésithérapie ».
que soit sa valeur scientifique : c’est dans une dimension bien plus L’annexe II du même arrêté [18] , qui dresse le référentiel de com-
globale que s’inscrit le diagnostic kinésithérapique (français). La pétences de la profession, appuie cette première compétence :
nécessité de tenir compte des « caractéristiques psychologiques, « Analyser et évaluer sur le plan kinésithérapique une personne,
sociales, économiques et culturelles de la personnalité de chaque sa situation et élaborer un diagnostic kinésithérapique ».
patient, à tous les âges de la vie » est d’ailleurs complètement réaf- Ainsi, le diagnostic kinésithérapique figure au sein de la plupart
firmée dans l’article R. 4321-2 du Code de la santé publique (CSP) des unités d’enseignement (UE) et d’intégration (UI) compo-
actuellement en vigueur. L’identification des causes de dysfonc- sant la formation initiale, dont « le 2e cycle est centré sur
tionnements, appelés « anomalies structurelles » (cf. infra), n’est l’élaboration du diagnostic kinésithérapique et la mise en œuvre
alors qu’une composante de la démarche diagnostique. d’une intervention adaptée. Il permet, par l’analyse de pratiques,
Par ailleurs, le décret à l’origine du diagnostic kinésithérapique la distanciation, le développement de capacités réflexives et le
le situe d’emblée « dans le cadre de la prescription médicale », questionnement » [18] .
contrairement au diagnostic infirmier qui stigmatise le rôle propre Ces assertions positionnent bien et valorisent le diagnostic
de l’infirmier – c’est-à-dire correspondant à son activité hors pres- kinésithérapique, mais ne définissent pas pour autant ce qu’il est.
cription [11] .

 Réalité conceptuelle
Obligation d’écrire le diagnostic
Problématique gestuelle
En 2000, le diagnostic kinésithérapique est resitué au sein d’un
bilan adressé au médecin prescripteur [12] : « Dans le cadre de la Le diagnostic kinésithérapique exprime les problématiques de
prescription médicale, il établit un bilan qui comprend le diagnos- santé correspondant au champ d’investigation, d’intervention et
tic kinésithérapique et les objectifs de soins, ainsi que le choix des de responsabilité de la masso-kinésithérapie, et donc de sa contri-
actes et des techniques qui lui paraissent les plus appropriés. Ce bution à la santé publique.
bilan est adressé au médecin prescripteur et, à l’issue de la dernière La problématique de la masso-kinésithérapie est l’autonomie
séance, complété par une fiche retraçant l’évolution du traitement gestuelle, soit la capacité de tout individu de s’approprier les pos-
kinésithérapique, également adressée au médecin prescripteur ». sibilités de se mouvoir (ou, plus trivialement, de bouger) au sein
Le diagnostic kinésithérapique répond donc à une double obli- de son environnement pour en faire une part de son identité.
gation matérielle : être écrit et être communiqué au prescripteur. La problématique de la masso-kinésithérapie dépasse en effet
La forme de la fiche et les modalités de transmission ne sont la notion de mouvement pour considérer avec plus d’ampleur
cependant pas prévues. le geste : le mouvement réduit aux dimensions biomécaniques,
En 2008, le Code de déontologie des masseurs- neuromotrices et énergétiques, alors que le geste ouvre sur une
kinésithérapeutes [13] étend la contrainte écrite au dossier dimension plus large car il intègre les notions d’intention, de
que le masseur-kinésithérapeute établit et tient à jour pour finalité, de vécu, et donc de personnalité.
chacun de ses patients : « Indépendamment du dossier médical Comme il est possible de reconnaître une personne à sa voix ou
personnel prévu par l’article L. 161-36-1 du Code de la Sécurité à sa silhouette, chacun se tient et se mobilise d’une façon unique
sociale, le masseur-kinésithérapeute tient pour chaque patient qui implique à la fois ses dispositions physiques, psychiques et
un dossier qui lui est personnel ; il est confidentiel et comporte contextuelles.
les éléments actualisés, nécessaires aux décisions diagnostiques En ce sens, rééduquer n’est pas retrouver des possibilités anté-
et thérapeutiques » (article R. 4321-91). rieures, mais faire correspondre les possibilités récupérées aux
Cette disposition renforce donc l’exposition du diagnostic kiné- besoins individuels. Et pour cela, il convient souvent d’agir sur
sithérapique au droit du patient et de ses ayants droits d’accéder ces deux composantes.
directement aux informations de santé tout au long de la vie, La découverte des neurones miroir confirme la nécessité
prévu par l’article L. 1111-7 du CSP, depuis la loi du 4 mars d’investir cette interaction entre cognition et mouvement.
2002 [14] . Comme cela a été évoqué précédemment, le diagnostic kinési-
Le Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes thérapique va donc au-delà des traditionnels bilans cliniques et
(CNOMK) restreint ce dossier à une « fiche de suivi » indivi- fonctionnels – et de leur interprétation – pour intégrer le projet
duel [15] . Il précise qu’aucun formalisme n’est obligé et rappelle du patient afin de tenir compte des « caractéristiques psycholo-
les recommandations émises en 2000 par l’Agence nationale giques, sociales, économiques et culturelles de la personnalité de
d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES), devenue la chaque patient, à tous les âges de la vie » (article R. 4321-2 du
Haute Autorité de Santé (HAS) [16] . CSP).
Le CNOMK préconise de conserver ces données de santé pen- En fait, le diagnostic kinésithérapique manifeste l’écart entre les
dant 30 ans. possibilités et les besoins gestuels. Il s’agit d’un espace variable et
Le même Code de déontologie positionne le diagnostic kinési- tridimensionnel (Tableau 1) [19] :
thérapique au sein d’une dimension scientifique et technique : • la dimension structurelle englobe l’ensemble des organes
« Le masseur-kinésithérapeute élabore toujours son diagnostic et tissus corporels, ainsi que leur fonctionnement intrin-
avec le plus grand soin, en s’aidant dans toute la mesure du pos- sèque (circulation, contraction, mobilisation, etc.) : l’organisme
sible des méthodes scientifiques les mieux adaptées et, s’il y a lieu, se compose de ces divers éléments intègres et en interac-
de concours appropriés » (article R. 4321-81). tion. La dimension structurelle est normative, c’est-à-dire

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qu’elle implique des structures humaines communes (liga- • la dimension fonctionnelle active la dimension structurelle
ment, capsule articulaire, etc.) pouvant présenter des anomalies dans des conditions isolées et protégées : l’individu se mobilise
potentielles (déchirement, rétraction, etc.) ; des travaux scien- librement dans les trois plans de l’espace, sans artefacts extrin-
tifiques ont permis d’identifier 241 anomalies de 107 structures sèques. La dimension fonctionnelle est normative, c’est-à-dire
sur lesquelles intervient la masso-kinésithérapie [19] . Ces « ano- qu’elle inclut des fonctions humaines de base (marcher, expirer,
malies de structures » sont les causes des dysfonctionnements etc.) pouvant être affectées de dysfonctions ; les mêmes travaux
identifiés grâce aux tests cliniques et algorithmes différentiels ; ont permis d’identifier 124 dysfonctions de 91 fonctions sur
lesquelles intervient la masso-kinésithérapie [19] . Ces « dysfonc-
Tableau 1. tions » résultent généralement d’anomalies de structures – elles
Les trois dimensions de l’autonomie gestuelle. peuvent néanmoins être idiopathiques ;
• la dimension situationnelle repositionne la dimension fonc-
Dimension Structurelle Fonctionnelle Situationnelle
tionnelle au sein de l’environnement matériel (architectural,
Objet Organisme Individu Personne urbain, etc.) et immatériel (législation sociale, relations fami-
Type Normatif Normatif Respectif liales, etc.) de la personne : la personne évolue dans un
Défaut Anomalie Dysfonction Problématique milieu hétérogène auquel elle participe avec (selon) ses carac-
structurelle situationnelle téristiques. La dimension situationnelle n’est pas normative,
c’est-à-dire qu’elle ne s’inscrit au sein d’aucun référentiel

Figure 1. Développement des dimensions normatives structurelle et fonctionnelle en masso-kinésithérapie (d’après [19] ) (reproduit avec l’aimable autori-
sation de Manuela Boublil-Friedrich, directrice du pôle Acquisition Livres Elsevier Masson).

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Figure 2. Synopsis décisionnel


de la démarche kinésithérapique :
Tpro (reproduit avec l’aimable
autorisation de Freya Weise, direc-
trice éditoriale adjointe Elsevier
Masson et éditrice de Kinésithéra-
pie, la Revue).

Figure 3. Exemples d’évolutions de problématique gestuelle. En rouge : le problème de mouvement ; en vert : le projet du patient ; en bleu : la problématique
gestuelle (reproduit avec l’aimable autorisation de Freya Weise, directrice éditoriale adjointe Elsevier Masson et éditrice de Kinésithérapie, la Revue).
A. Résolution vers un point d’équilibre de vie acceptable (?) chez un paraplégique [28] .
B. Perte d’autonomie gestuelle progressive due à une polyarthrite rhumatoïde [29] .
C. Évolution au gré des crises de sclérose en plaques [30] .

descriptif ou prédictif : toute situation est unique (on Le diagnostic kinésithérapique établit le rapport entre les possi-
peut être ingénieur célibataire, habiter un appartement du bilités gestuelles (problème de mouvement) et les besoins gestuels
deuxième étage, ou non). La « problématique situationnelle » (projet du patient) au sein des trois dimensions de l’autonomie
d’une personne est souvent multifactorielle, et d’autant plus gestuelle. Sachant que chaque cas est unique puisque le même
complexe. problème de mouvement ne génère pas les mêmes difficultés et
Il est donc possible de cartographier les deux dimensions vécus, selon les besoins et mode de vie du patient.
normatives (structurelle et fonctionnelle) d’investissement de la De façon schématique, le diagnostic kinésithérapique synthé-
masso-kinésithérapie (Fig. 1) [20] . tise :
Les trois dimensions impliquent et influencent l’autonomie ges- • le rapport entre les possibilités et les besoins gestuels au niveau
tuelle dans un équilibre unique à chaque personne et qui évolue structurel ;
dans le temps. • le rapport entre les possibilités et les besoins gestuels au niveau
Cet équilibre peut être rompu par inadéquation entre les possi- fonctionnel ;
bilités gestuelles (problème de mouvement) et les besoins gestuels • le rapport entre les possibilités et les besoins gestuels au niveau
(projet du patient). Par exemple, grossièrement : situationnel.
• possibilités inférieures aux besoins : l’hémiplégique qui veut Les déséquilibres ou inadéquations – qui sont plutôt des rup-
remarcher souffre de l’insuffisance de ressources motrices pour tures de « congruité » – révélés par l’étude de ces rapports
accomplir son projet (inadéquation d’ordre fonctionnel) ; à résultent souvent de morbidités (maladie, accident, etc.), voire
l’instar – et dans une autre mesure – du sportif de haut niveau d’actions thérapeutiques (immobilisation orthopédique, inter-
qui veut battre un record (inadéquation d’ordre situationnel) ; vention chirurgicale, etc.). C’est la raison pour laquelle on dit que
• possibilités supérieures aux besoins : le sujet sédentaire qui le diagnostic médical exprime la pathologie, alors que le diagnos-
n’entretient pas suffisamment son capital cardiovasculaire tic kinésithérapique exprime les conséquences de la pathologie sur
(inadéquation d’ordre structurel). la gestuelle, aux niveaux structurel, fonctionnel et situationnel.

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Figure 4. Exemple d’annotations pour expliquer l’intérêt d’un corset lombal puis le verrouillage actif en postopératoire (d’après [31] ). En rouge : les
possibilités gestuelles. En vert : le projet du patient. En bleu : la problématique gestuelle dont on vise à contrôler et réduire la surface. Bande jaune hachurée
de noir : port du corset polyéthylène passif. Bande hachurée en filigrane : corset musculaire actif (le corset polyéthylène a été sevré). J0 : jour de l’intervention
chirurgicale. ␦1 : récupération postopératoire limitée par l’immobilisation prescrite. ␦2 : libération gestuelle autorisée par la fusion de l’arthrodèse. ␦3 : gain
gestuel total obtenu par l’intervention chirurgicale et la rééducation postopératoire (reproduit avec l’aimable autorisation de Freya Weise, directrice éditoriale
adjointe Elsevier Masson et éditrice de Kinésithérapie, la Revue).

À partir du constat établi par le diagnostic, l’action théra- Il est possible de schématiser cette évolution sous forme de
peutique se focalise alors sur les possibilités gestuelles (restaurer courbe rapportant l’autonomie gestuelle au temps, à des fins
des ressources motrices, par exemple) ou sur les besoins ges- didactiques à destination du patient et de l’équipe pluridiscipli-
tuels (changer de métier, par exemple), ou sur les deux à la naire.
fois. La Figure 3 présente des exemples de schématisation
Dans la réalité, l’action thérapeutique agit le plus souvent sur d’évolutions de la problématique gestuelle chez des patients béné-
les deux à la fois dans une inertie temporelle favorisant à la ficiant d’un suivi rééducatif :
fois les modifications physiques et les évolutions psychiques : la • résolution avec séquelles vers un point d’équilibre de vie accep-
latence des récupérations et/ou adaptations favorise leur appro- table pour un paraplégique traumatique [28] (Fig. 3A) ;
priation et acceptation, l’être humain fonctionne par répétition et • perte d’autonomie gestuelle progressive due à une polyarthrite
lenteur. rhumatoïde [29] (Fig. 3B) ;
Le diagnostic kinésithérapique, qui découle donc de la confron- • évolution au gré des crises de sclérose en plaques [30] (Fig. 3C).
tation entre les possibilités gestuelles et les besoins gestuels, Comme tout schéma, ces illustrations sont réductrices
permet de déterminer les objectifs thérapeutiques. Il fait donc puisqu’elles englobent les trois dimensions dans un seul trait. Elles
suite aux différents bilans, qui ne sont en fait qu’une observation permettent cependant d’appréhender la situation et ses enjeux, et
objective de la réalité, pour les rapprocher du vécu et du projet du de contracter la démarche thérapeutique de façon plus lucide de
patient. part et d’autre.
Globalement, l’intervention thérapeutique s’appuie donc sur C’est aussi un support pédagogique permettant de mieux
cinq étapes critiques articulées entre elles selon le modèle concep- faire comprendre, voire de discuter, les visions de chacun. On
tuel Tpro (Fig. 2) [20] : peut d’ailleurs y adjoindre des projections et symboles, ou
• le problème de mouvement (résultats des bilans cliniques et tout autre attribut améliorant les représentations réciproques.
fonctionnels) ; L’explicitation de la situation, de ses perspectives et de ses limites,
• le projet du patient (résultats de l’écoute active du patient) ; est déjà en soi un moyen de faire évoluer le projet du patient. La
• la problématique gestuelle (diagnostic kinésithérapique) ; Figure 4 présente un exemple d’annotations explicatives.
• la proposition d’intervention (les objectifs de traitement) ; Cette « évolutilité » de la problématique gestuelle induit la
• le programme de traitement (les techniques et méthodes mises nécessité de régulièrement l’actualiser, afin d’acter les principales
en œuvre). variations impactant de façon significative la prise en charge.
La plupart des kinésithérapeutes suivent ce processus de façon En effet, comme le diagnostic kinésithérapique n’existe que par
spontanée et souvent implicite au quotidien [21–27] , mais pour être l’écrit [2] , les processus décisionnels ne prennent consistance que
conformes aux préceptes de la démarche qualité et répondre aux s’ils sont rédigés.
obligations de traçabilité, ces étapes doivent nécessairement être
écrites.
 Réalité pratique
Pour exister et satisfaire aux obligations juridiques incombant
Problématique évolutive au professionnel de santé, le diagnostic kinésithérapique doit être
Au gré des évolutions (récupération, aggravation, etc.), le pro- écrit.
blème de mouvement change ; de la même façon, le projet du De la même façon, l’expertise du masseur-kinésithérapeute ne
patient (acceptation, réorientation, etc.) se modifie au fur et à peut se légitimer que si elle est objectivée sur un support qui relate
mesure du suivi. La problématique gestuelle évolue donc en consé- chaque tenant des processus décisionnels impliqués dans la prise
quence. en charge diagnostique et thérapeutique.
Ces évolutions concernent l’une ou plusieurs des dimensions de Il s’agit à la fois d’une contrainte et d’une opportunité de valo-
l’autonomie gestuelle, dans une combinaison parfois complexe à riser le professionnalisme de l’intervention, tout en optimisant le
exprimer de façon analytique. service rendu au patient.

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Figure 5. Fiche de Décision Kinésithérapique (FDK) (reproduit avec l’aimable autorisation de Freya Weise, directrice éditoriale adjointe Elsevier Masson et
éditrice de Kinésithérapie, la Revue).

La FDK (Fig. 5) se fonde sur le modèle conceptuel Tpro Conclusions des bilans kinésithérapiques
(Fig. 2) [4, 20, 32] .
La FDK reprend quatre des cinq étapes critiques du proces- Synthèse des constats négatifs (pertes et dommages) et
sus décisionnel, le programme de traitement (la dernière étape) positifs (possibilités et stratégies) issus des bilans structu-
n’étant que la conséquence visible des déterminants situés en rels, fonctionnels, situationnels, qui en quantifient l’ampleur
amont. Ces quatre étapes sont développées ci-après. et en identifient les causes. Dépassant le cadre des mesures

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Tableau 2.
Principales possibilités de la confrontation entre problème de mouvement et projet du patient qu’exprime le diagnostic kinésithérapique.
Dimension Problème de mouvement Projet du patient
Structurelle Concordance Complémentarité Contradiction
Fonctionnelle Concordance Complémentarité Contradiction
Situationnelle Concordance Complémentarité Contradiction
Résultante Problématique gestuelle exprimée par le diagnostic kinésithérapique

et évaluations chiffrées qu’elles interprètent, les conclusions • la conjonction simultanée d’une concordance et d’une contra-
des bilans caractérisent le « problème de mouvement » du diction sur des aspects différents au sein de la même dimension.
patient. Par exemple, une concordance de vision et une contradic-
tion d’action dans la dimension structurelle : « L’importance
des séquelles structurelles (déficits orthopédiques, moteurs et
Projet du patient en regard de sa gestuelle esthétiques) et fonctionnelles (ouverture, diduction, etc.) com-
Mobile de la rencontre thérapeutique et/ou critères de bonne fin promet le projet d’entreprise professionnelle et d’insertion
de traitement, aux niveaux lésionnel, fonctionnel, situationnel, sociale. Issouf est pressé de récupérer, mais ne perçoit pas la
tels que l’exprime le patient informé des conclusions du bilan. Les nécessité de poursuivre ses exercices pour y parvenir » [35] ;
préférences et craintes du patient qui peuvent influer sur la problé- • une contradiction entre un problème structurel et une aspi-
matique gestuelle y sont consignées comme éléments à intégrer ration fonctionnelle. Par exemple, pour ce paraplégique qui
dans la compréhension de celle-ci. convient de la nécessité de récupérer de la force mais dans le
seul but de remarcher : « Décalage important entre les possibi-
lités motrices de Ludo et son souhait de retrouver une marche
Diagnostic kinésithérapique sécurisée et endurante, malgré une progression fonctionnelle
continue » [28] .
D’un point de vue sommaire, cette confrontation fait émer- Le diagnostic kinésithérapique est donc l’expression d’une réa-
ger potentiellement trois principales possibilités dans chacune des lité mosaïque croisant des possibilités et des besoins selon des
dimensions de l’autonomie gestuelle (Tableau 2). acuités différentes, dont il ne reprend que les principaux aspects
Énoncé de la « problématique gestuelle » actuelle. Le diag- du moment.
nostic est rédigé selon une formulation précise et claire d’une
à trois phrases, ou de quelques items, synthétisant la nature de
la confrontation « problème de mouvement/projet du patient ». Objectifs kinésithérapiques
Cette confrontation peut révéler une concordance, une complé- Détail des buts thérapeutiques découlant du diagnostic kiné-
mentarité et/ou une contradiction. sithérapique. Les objectifs thérapeutiques ciblent les causes des
anomalies structurelles et dysfonctions et, le cas échéant, sur
Concordance le projet du patient : l’objectif final étant de réduire la problé-
Le projet du patient coïncide avec les conclusions des bilans. matique gestuelle en rapprochant ce que le patient peut faire
La problématique gestuelle est plutôt simple et s’inscrit dans une (possibilités gestuelles) et ce qu’il veut (projet du patient). Les
vision commune partagée par le patient et le thérapeute. Voici objectifs s’inscrivent dans les trois dimensions de l’autonomie ges-
un exemple de diagnostic exprimant une concordance dans la tuelle selon l’état du patient et les besoins présents. Vecteurs de la
dimension fonctionnelle : « Dysphagie classique aux liquides par contractualisation thérapeutique, ils tiennent compte des points
retard de déclenchement du réflexe de déglutition chez un patient de vue et impératifs des deux parties. Chaque objectif est exprimé
hémiplégique prêt à reprendre l’alimentation et l’hydratation per par un verbe d’action suivi d’un complément d’objet direct. Un
os en textures adaptées » [33] . référentiel construit collectivement recense les principaux objec-
tifs spécifiques à la masso-kinésithérapie [19] .
Complémentarité Le praticien ne consigne sur la FDK que les informations et
déductions signifiantes pour la démarche masso-kinésithérapi-
Le projet du patient va au-delà des conclusions des bilans (ou
que.
réciproquement) sans les remettre en cause. La problématique ges-
Ainsi, la FDK formalise les visions et déterminations partagées
tuelle s’enrichit d’adjonction jugée acceptable par le patient et
sous forme de contrat thérapeutique entre patient et thérapeute.
par le thérapeute. Voici un exemple de diagnostic exprimant une
La Figure 6présente des exemples de FDK [36–38] .
complémentarité dans la dimension structurelle pour un cas de
Pratiquement, cette fiche est renseignée lors des premières
spondylolisthésis opéré : « Suites simples chez une jeune femme
séances, et remplacée par une autre fiche à chaque change-
qui présente une surcharge pondérale, et qui souhaite profiter de
ment significatif de la problématique gestuelle du patient du
cette phase intermédiaire pour perdre du poids » [31] .
fait de l’évolution clinique et/ou fonctionnelle (autorisation de
reprendre l’appui, alitement suite à une complication, etc.) et/ou
Contradiction de l’évolution du projet du patient (résolution de vivre en maison
Le projet du patient n’est pas compatible avec les conclusions de retraite, décision de changer de métier, etc.). La succession des
des bilans. La problématique gestuelle s’aggrave d’une divergence FDK rédigées jalonne, certifie et valorise ainsi la prise en charge
entre le patient et le thérapeute qui complique (au sens médical) thérapeutique.
la prise en charge. Le professionnel doit gérer cet écart comme un La FDK, ou plutôt l’ensemble des FDK rédigées selon l’évolution,
élément factuel au même titre qu’une limitation physique. Voici fait partie du dossier patient et peut servir de support de corres-
un exemple de diagnostic exprimant une contradiction dans la pondance interdisciplinaire. Il s’agit cependant d’un modèle qui
dimension situationnelle pour un cas de broncho-pneumopathie peut être adapté aux formulaires et à l’organisation existant.
chronique obstructive (BPCO) : « Dyspnée d’effort limitant les
activités journalières, surtout extérieures, chez un patient qui sou-
haite retrouver une qualité de vie compatible avec ses activités  Conclusion
antérieures, tout en continuant de fumer. S’il semble actuellement
intégré au quotidien, le déconditionnement affecte le pronostic En définitive, le diagnostic kinésithérapique invite à expliciter
vital à terme » [34] . les processus décisionnels contemporains de la prise en charge
Bien sûr, la réalité est plus fine et complexe. Elle peut mener à thérapeutique. Il s’agit globalement d’une confrontation entre les
observer : réalités cliniques observées et mesurées, et le projet du patient.

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26-006-Z-10  Diagnostic kinésithérapique

A
Figure 6. Exemples de Fiche de Décision Kinésithérapique (FDK) (A à C) [36–38] (reproduit avec l’aimable autorisation de Freya Weise, directrice éditoriale
adjointe Elsevier Masson et éditrice de Kinésithérapie, la Revue).

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B
Figure 6. (suite) Exemples de Fiche de Décision Kinésithérapique (FDK) (A à C) [36–38] (reproduit avec l’aimable autorisation de Freya Weise, directrice
éditoriale adjointe Elsevier Masson et éditrice de Kinésithérapie, la Revue).

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C
Figure 6. (suite) Exemples de Fiche de Décision Kinésithérapique (FDK) (A à C) [36–38] (reproduit avec l’aimable autorisation de Freya Weise, directrice
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Diagnostic kinésithérapique  26-006-Z-10

Dépassant le simple cadre des dysfonctionnements physiques, [8] République française. Décret no 96-879 du 8 octobre 1996 relatif
cette volonté d’impliquer le patient correspond au principe de aux actes professionnels et à l’exercice de la profession de masseur-
personnalisation des orientations thérapeutiques prôné par le pré- kinésithérapeute. Journal officiel no 236 du 9 octobre 1996:14802-3.
cepte de la pratique factuelle (evidence based practice). http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=15891ABC
Outre ses bénéfices potentiels pour le patient, l’intérêt est de C93026EF090F901886DDCA8E.tpdjo16v 1?cidTexte=JORFTEXT
manifester les teneurs et valeurs mobilisées à l’occasion de la 000000195448&categorieLien=id.
démarche thérapeutique, et donc de la profession. Puisque cette [9] Organisation mondiale de la santé (OMS). Classification Internatio-
approche duale est souvent implicitement réalisée au quotidien. nale des Handicaps (CIH) : déficiences, incapacités et désavantages.
Les réflexions et illustrations présentées sont forcément des Genève: OMS; 1980.
[10] Organisation mondiale de la santé (OMS). Classification internatio-
représentations limitées, que certains vont trouver simplistes et
nale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF). Genève:
d’autres trop sophistiquées. C’est justement dans cette liberté que
OMS; 2001.
tient la richesse du diagnostic kinésithérapique : permettre à cha- [11] République française. Décret no 93-345 du 15 mars 1993 relatif
cun d’exprimer son expertise professionnelle selon son expérience aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier.
et ses capacités d’approfondissement. NOR : SANP9300793D. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.
Outre son caractère obligatoire, le diagnostic kinésithéra- do?cidTexte=JORFTEXT000000178583&categorieLien=id.
pique est donc une opportunité qu’il appartient à chacun de [12] République française. Décret no 2000-577 du 27 juin 2000 modifiant
s’approprier. le décret no 96-879 du 8 octobre 1996 relatif aux actes professionnels
et à l’exercice de la profession de masseur-kinésithérapeute. NOR :
MESP0021636D. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;

“ Points essentiels [13]


jsessionid=DFB18F9E6DEBE863BE6B92F4654E007C.tpdila22v
3?cidTexte=JORFTEXT000000399787&dateTexte=20000629.
République française. Décret no 2008-1135 du 3 novembre
2008 portant Code de déontologie des masseurs-kinésithérapeutes.
• Le domaine d’expertise et de participation à la santé NOR : SJSH0807099D. https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/
publique de la masso-kinésithérapie est l’autonomie ges- 2008/11/3/SJSH0807099D/jo/texte.
tuelle de la personne. [14] République française. Loi no 2002-303 du 4 mars 2002 rela-
• Le diagnostic kinésithérapique exprime la probléma- tive aux droits des malades et à la qualité du système de
santé. NOR : MESX0100092L. https://www.legifrance.gouv.fr/eli/loi/
tique gestuelle de la personne. 2002/3/4/2002-303/jo/texte.
• La problématique gestuelle de la personne vient de la [15] Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes (CNOMK).
confrontation entre ses possibilités gestuelles et ses besoins CNOMK. http://deontologie.ordremk.fr/code-de-deontologie-avec-
gestuels. commentaires/.
• Pour résoudre la problématique gestuelle, le masseur- [16] Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé
kinésithérapeute intervient autant sur les possibilités (ANAES). Le dossier du patient en Masso-Kinésithérapie. ANAES.
Recommandations pour la pratique clinique, mars 2000. 68p.
gestuelles et que sur les besoins gestuels de la personne. https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c 267127/fr/dossier-du-patient-
• Écrire les étapes du processus décisionnel améliore la en-masso-kinesitherapie-rapport-complet-pdf.
prise en charge du patient et valorise l’expertise du kiné- [17] Evidence-Based Medicine Working Group. Evidence-based medi-
sithérapeute. cine. A new approach to teaching the practice of medicine. JAMA
1992;268:2420–5.
[18] République française. Arrêté du 2 septembre 2015 relatif au diplôme
d’État de masseur-kinésithérapeute. Ministère des Affaires sociales,
de la Santé et des Droits des femmes. JORF 0204, 4 septembre 2015.
NOR : AFSH1516238A.
Déclaration de liens d’intérêts : l’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts [19] Gedda M. Décision kinésithérapique : Identité - Démarche - Chaînes
en relation avec cet article. logiques. Paris: Masson; 2001, 350p.
[20] Gedda M. Atelier de décision kinésithérapique : un espace de progres-
sion collective. Kinesither Rev 2014;14(n◦ 145):26–30.
Remerciements : [21] Gedda M, Trudelle P, Pauchet-Traversat AF, Riche B, Mlika-Cabanne
• à Manuela Boublil-Friedrich, directrice du pôle Acquisition Livres Elsevier N, Durocher A. Enquête de pratique sur le dossier du patient en masso-
Masson, qui a aimablement autorisé la reproduction de la Figure 1 ; kinésithérapie. Ann Kinesither 2000;27:205–28.
• à Émilie Poisson, responsable pédagogique du 1er cycle à l’Institut de forma- [22] Fournier A. Identification d’obstacles à la réalisation du bilan diagnos-
tion en masso-kinésithérapie de Toulouse, qui a relu ce texte ; tic kinésithérapique en libéral. Mémoire en vue d’obtenir le diplôme
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Kinésithérapie, la Revue, qui a aimablement autorisé la reproduction des [23] Guiot F. La routine dans une équipe de masseurs-kinésithérapeutes :
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26-006-Z-10  Diagnostic kinésithérapique

[31] Gedda M. Décision kinésithérapique : Violette D. Spondylolisthesis [35] Hebting JM. Décision kinésithérapique : Issouf C. Séquelles de noma.
traité par arthrodèse lombo-sacrée. Kinesither Rev 2014;14(n◦ 149): Kinesither Rev 2016;16(n◦ 176-177):79–84.
21–9. [36] Kubicki A, Brika M, Castagné T, Mourey F. Décision kinésithérapique :
[32] Gedda M. La fiche de décision kinésithérapique. KINÉ-Actualité les conséquences de la chute de Madame C., patiente fragile de 86 ans.
n◦ 678, 23 avril 1998. Ann Kinesither 1998;25:377–8. Kinesither Rev 2016;16(n◦ 169):20–7.
[33] Gallice T. Décision kinésithérapique : Louis F. Hémiplégique dyspha- [37] Sarhan FR. Décision kinésithérapique : Marine M. Complica-
gique. Kinesither Rev 2017;17(n◦ 187):19–24. tion d’une chirurgie bariatrique. Kinesither Rev 2016;16(n◦ 172):
[34] Leclercq I, Van Campenhout C, d’Haeyere J. Décision kinésithéra- 42–6.
pique : Pierre D., 73 ans, revalidation à long terme d’un BPCO. [38] Philippe G. Décision kinésithérapique : Christian S, 67 ans, prostatec-
Kinesither Rev 2017;17(n◦ 185):20–8. tomie. Kinesither Rev 2017;17(n◦ 181):21–5.

M. Gedda, MK, MCMK, MSc, PhD (direction@a-3pm.org).


Directeur général des Instituts de formation en masso-kinésithérapie et ergothérapie de Berck-sur-Mer, avenue du Phare, BP 62, 62602 Berck-sur-Mer cedex,
France.
Chef de projet dans le Service des bonnes pratiques professionnelles de la Haute Autorité de Santé (HAS).
Rédacteur en chef de « Kinésithérapie, la Revue », Elsevier Masson SAS, 65, rue Camille-Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux cedex.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Gedda M. Diagnostic kinésithérapique. EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation
2018;14(3):1-12 [Article 26-006-Z-10].

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