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Concept PNF : facilitation proprioceptive


neuromusculaire
(concept Kabat-Knott-Voss)
U. Bertinchamp

Le concept PNF développé par le docteur Kabat, les physiothérapeutes Knott et Voss à partir de 1947,
évolue constamment, enrichi par les nouvelles recherches des domaines de neurophysiologie, de
l’apprentissage moteur et de l’analyse de mouvement (evidence based practice). Ses multiples principes
de facilitation et de traitement ainsi que ses techniques spécifiques permettent les évaluations spécifiques
des patients et des traitements physiothérapeutiques en phase aiguë et réhabilitation dans tous les
domaines médicaux : médecine du sport, rhumatologie, traumatologie, orthopédie, pédiatrie, neurologie
et gériatrie.
© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Facilitation proprio- et extéroceptive ; Apprentissage et comportement moteur ;


Principes de facilitation ; Stretching ; Coordination

Plan connaissances neurophysiologiques (EBM [evidence based medi-


cine] et EBP [evidence based practice]) de cette époque (Sherring-
ton, Gellhorn, Gsell, Pavlov) et sur les observations et analyses
¶ Introduction 1
des gestes sportifs. À l’origine ce concept a été développé pour
¶ Définition 1 le traitement actif des patients souffrant des séquelles de la
¶ Principes de facilitation 2 poliomyélite. Depuis, le concept s’est fortement développé et a
Schémas 2 été enrichi d’une part par les résultats de recherche dans les
Stimulation des propriocepteurs 3 domaines de l’apprentissage moteur, de la neurophysiologie et
Stimulation des extérocepteurs 4 de la biomécanique et d’autre part par les observations et des
¶ Principes de traitement/Philosophie du concept 4 expériences cliniques. Le concept peut être utilisé dans tous les
Approche positive 4 domaines de la physiothérapie et pour les patients de toutes
Mobilisation du potentiel de réserve 4 pathologies : orthopédie, traumatologie, médecine de sport,
Traitement du patient dans sa globalité 4 rhumatologie, gériatrie, neurologie et pédiatrie.
Traitement de manière fonctionnelle : travail au niveau activité L’objectif de cet article est de présenter les caractéristiques du
et participation 5 concept PNF et de démontrer sa richesse dans les possibilités de
Application d’un programme intensif pendant la séance 5 l’application.
Variation des activités et des positions 5
Traitement sans douleurs 5
¶ Techniques de traitement 5 ■ Définition
Techniques pour les agonistes 5
Techniques pour les antagonistes 6 Dans les pays francophones le concept PNF est plutôt connu
Techniques de stretching 6 sous le nom de « méthode Kabat » [1], en référence au docteur
Kabat, l’un des fondateurs du concept. L’expression « PNF »
¶ Démarche de traitement 7
vient de l’anglais et proprioceptive neuromuscular facilitation, en
¶ Applications cliniques 7 français : la facilitation proprioceptive neuromusculaire.
En neurologie 8 La facilitation sert à rendre un mouvement ou une activité
Ergonomie 8 plus facile. Plus facile dans le sens où le geste peut être exécuté
Orthopédie et traumatologie 8 par le patient de manière plus coordonnée du point de vue de
¶ Conclusion 8 la force, de la mobilité, de la stabilité et de la programmation,
¶ Formation en PNF 8
ce qui doit permettre une meilleure adaptation à la tâche et à
la situation dans laquelle l’activité est effectuée. Ainsi cette
facilitation vise à améliorer la réponse motrice par la stimula-
tion des récepteurs du système neuromusculaire : nerfs, cerveau
et muscles. Elle s’adresse aux propriocepteurs de notre corps :
■ Introduction d’une part aux intérorécepteurs (récepteurs musculaires, tendi-
neux, articulaire) et d’autre part aux extérorécepteurs (récepteurs
Le concept PNF a été développé dans les années 1940-65 par cutanés, visuels, auditifs, vestibulaires). Par conséquent, la PNF
M. Kabat (médecin, neurologue) et les physiothérapeutes Knott stimule le système nerveux périphérique et central pour obtenir
et Voss aux États-Unis. Ils ont développé ce concept sur les une activité fonctionnelle chez le patient [2].

Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 1
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La PNF n’est pas seulement une méthode/technique de Tableau 2.


traitement, mais plutôt un concept de traitement. Avec ses Les schémas.
propres principes de traitement et de facilitation combinés à Membres supérieurs :
l’utilisation de techniques spécifiques, elle permet au thérapeute Flex/ Abd / Rot lat // Ext /Add/Rot med
de faire une démarche de traitement variée, bien réfléchie avec
Flex/Add /Rot lat // Ext/Abd /Rot med
une adaptation optimale et personnalisée aux besoins du
Remarque : le coude peut rester droit, travailler de flexion en extension
patient. La PNF est un concept dynamique en permanente ou d’extension en flexion
évolution basé sur les résultats de travaux scientifiques de
différents domaines [2-6]. Ceinture scapulaire :
Élévation antérieure / Abaissement postérieur

■ Principes de facilitation (Tableau 1)


Élévation postérieure / Abaissement antérieur

Membres inférieurs :
Ils décrivent les outils nécessaires pour mettre en pratique de Flex/Add/Rot lat //Ext /Abd/Rot med
façon optimale la facilitation des activités [7]. Selon le principe Flex /Abd/Rot med// Ext/Add/Rot lat
de Beevor [8, 9] le cerveau ne connaît pas des muscles, mais Remarque : le genou peut rester droit, travailler de flexion en extension
seulement des mouvements. Sir Charles Sherrington décrit en ou d’extension en flexion
1947 que le système nerveux est un continuum qui ne connaît
pas de parties isolées [3]. Ceinture pelvienne :
Les résultats des travaux sur la neuroplasticité confirment Élévation antérieure / Abaissement postérieur
ceci [7, 10]. La recherche dans le domaine de l’apprentissage Élévation postérieure / Abaissement antérieur
moteur a démontré que chaque geste effectué utilise la stratégie
pour résoudre un problème [11]. Chaque activité est orientée vers Possibilité d’application : unilatéral, bilatéral symétrique /
une tâche à effectuer : prendre quelque chose dans une armoire, asymétrique/ réciproque
s’habiller, courir, monter les escaliers, etc. Pour planifier cette
Tronc : mouvement à droite
tâche, les informations somatosensorielle, auditive, visuelle et
Flex/Inclinaison lat droite / Rot à droite
proprioceptive sont nécessaires. Dans la première phase du
Ext/ Elongation lat droite / Rot à gauche
mouvement, les informations visuelles sont prédominantes,
alors qu’en fin du mouvement ce sont les informations proprio- Chopping
ceptives [11]. Ce feedback est important d’une part pour planifier Lifting
le mouvement et également pour l’adapter à l’environnement
Schéma de la nuque : mouvement à droite
afin de garantir une certaine dextérité. En résumé, un mouve-
Flex/Inclinaison lat droite / Rot à droite
ment bien coordonné est seulement possible si le cerveau reçoit
Ext/ Elongation lat droite / Rot à gauche
suffisamment d’afférences [11]. Tous les éléments sont appliqués
dans le concept PNF.

Schémas (Tableau 2) les membres inférieurs, la nuque, le tronc et pour le visage [2].
Selon les objectifs de traitement visés, ils peuvent être réalisés
Étudiant l’anatomie et analysant les gestes sportifs et de la vie
séparément ou de façon combinée. Ces mouvements se font sur
quotidienne, Knott, Voss et Kabat ont constaté que chaque
la diagonale du corps qui est définie de la manière suivante : de
mouvement est tridimensionnel, comportant une composante
l’épaule (articulation glénohumérale) à la hanche opposée
de :
(articulation coxofémorale). Selon les lois de la biodynami-
• flexion/extension : mouvements d’amplitude la plus grande ; que, l’être humain développe le plus de force dans cette
• d’abduction/adduction : mouvements d’amplitude moyenne ; diagonale [2]. Prenant en considération que chaque individu a sa
• rotation : mouvements de petite amplitude. propre diagonale, le thérapeute doit respecter cette dernière lors
La rotation est la composante la plus importante, elle permet de la facilitation des schémas afin d’effectuer un mouvement
de réaliser un mouvement harmonieux et coordonné. Partant économique et coordonné. Chaque schéma est appelé selon la
de cette constatation, ils ont développé des schémas d’entraîne- position d’arrivée des composantes de l’articulation proximale :
ment (de base) tridimensionnels pour les membres supérieurs, hanche, épaule, colonne vertébrale. Les schémas de la nuque,
des membres supérieurs et inférieurs influencent l’activité
musculaire du tronc par une irradiation (cf. infra).
Tableau 1. La réalisation de ces schémas permet d’entraîner la force et la
Les principes de facilitation. coordination intra- et intermusculaire. En revanche, pour
Stimulations proprioceptives
apprendre ou réapprendre les gestes de la vie quotidienne, il
faut entraîner des activités fonctionnelles dans une situation ou
Schémas du mouvement un contexte réel, car il existe une multitude de variations de
Stimulation tactile / contact manuel synergies pour effectuer un geste [11].
Position du patient Très avant-gardistes, Knott, Voss et Kabat ont déjà exigé que
Position du thérapeute et sa dynamique corporelle
tous les gestes et activités soient entraînés dans différentes
positions et sous différents aspects. Pour cette raison, un
Résistance optimale
traitement complet inclut la facilitation de mouvements sur la
Irradiation – Overflow (débordement d’énergie)
table de traitement, sur le tapis, en décubitus dorsal, latéral,
Étirement (préparatoire) / Stretch ventral ; le travail de différents transferts (retournement, relever
Timing du sol, assis/debout, etc.), de la préparation et de la rééducation
Traction/ Approximation à la marche et de monter et descendre les escaliers. Un patient
dépendant de la chaise roulante sera entraîné à la manipuler
Stimulations extéroceptives afin de le rendre aussi indépendant que possible [2].
Stimulation tactile Pour faciliter les schémas et les gestes de manière optimale,
les principes de facilitation suivants, visant à stimuler au
Feedback visuel
maximum les propriocepteurs et extérocepteurs du corps, sont
Stimulation verbale
utilisés.

2 Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation
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Stimulation des propriocepteurs individuelles [14] . Pour utiliser l’effet de l’irradiation d’une
manière optimale, le traitement donne une résistance sur un
Résistance groupe musculaire fort et observe sa réaction musculaire. Selon
son endroit et son intensité le thérapeute cible précisément une
Plusieurs auteurs [12, 13] ont décrit qu’une contraction muscu- partie du corps à travailler. Les indications de ce travail indirect
laire résistée augmente la stimulation corticale. De plus, ils sont multiples : diminution de la douleur par augmentation de
constatent qu’une activité musculaire provoquée par une la circulation sanguine et relâchement musculaire, travail de la
résistance est la facilitation proprioceptive la plus efficace. sensibilité profonde, test de l’activité musculaire non volontaire.
L’importance de cette facilitation est en relation avec l’intensité
de la résistance. En PNF, la résistance sert à faciliter un mouve- Étirement préparatoire
ment ou un geste, mais jamais un muscle seul (principe de
Beevor). Donnée dans la direction opposée du mouvement et Un muscle a une meilleure réponse motrice s’il est étiré avant
dans les trois plans de l’espace elle vise à faciliter la coordina- de se contracter (étirement préparatoire). Cet étirement est
tion inter- et intramusculaire pour faire travailler les différents observé chez les sportifs, par exemple les footballeurs ou les
groupes musculaires en leurs synergies. Appliquée avec une handballeurs avant d’effectuer un mouvement rapide et de force
intensité optimale : adaptée à la situation du patient, sa (smash) [2, 5]. En PNF cet étirement fait partie de la facilitation
pathologie, sa force, sa condition générale (douleurs, spasticité, d’un mouvement. Il s’effectue de la façon suivante : dans le sens
fatigue) et de l’objectif recherché (type de contraction désirée : inverse du mouvement, dans les trois composantes spécifiques
dynamique concentrique, dynamique excentrique ou isométri- du mouvement, dont la plus importante est la rotation et sur
que), la résistance sert à faciliter l’apprentissage d’un mouve- tous les muscles synergiques des membres et du tronc.
ment par l’intermédiaire d’activités musculaires harmonieuses et L’étirement peut être suivi d’un stretch aidant à démarrer un
coordonnées. Knott et Voss mettent l’accent sur le fait que le mouvement (stretch) ou à soutenir une contraction musculaire
thérapeute choisit des mouvements qui donnent un sens au pendant un mouvement (restretch) [2].
patient afin de stimuler l’apprentissage moteur [3, 7].
Pour donner une résistance optimale trois aspects sont à Timing
prendre en compte.
Le timing est défini par le déroulement et l’adaptation de la
Stimulation manuelle ou tactile vitesse d’un mouvement [7]. Chaque séquence du mouvement
est importante pour un mouvement bien coordonné ou une
Une caractéristique de la stimulation manuelle/tactile en PNF activité bien ciblée. L’innervation des muscles distaux se fait
est l’utilisation de la prise lombricale : le thérapeute utilise ses plutôt par les voies latérales de la moelle épinière ; les muscles
muscles lombricaux, interosseux et opposant du pouce. Cette proximaux sont plutôt innervés par les voies médiales. Seule
prise non douloureuse permet de travailler avec la pulpe des l’idée de vouloir effectuer un geste met le processus de coordi-
doigts, où se trouvent de nombreux récepteurs. Le thérapeute nation des agonistes et antagonistes en route [15]. Selon l’objectif
peut ainsi obtenir des informations cutanées et trophiques telles d’un geste, le timing se fait de proximal à distal (s’asseoir sur
que la température, la consistance et la qualité de la peau du une chaise) ou de distal à proximal (prendre un verre avec la
patient, la qualité et la localisation de la contraction musculaire. main). En revanche, la stabilisation du tronc lors de l’anticipa-
Cette prise permet également de stimuler les récepteurs cutanés tion d’un mouvement se fait de proximal à distal. Néanmoins,
tactiles et les groupes musculaires à travailler. Elle est appliquée Woolacott et ses al. [16] décrivent que le timing de mouvement
sur la musculature à travailler, à l’opposé de la direction du pour les membres inférieurs se fait sur le plan frontal de
mouvement. proximal à distal et sur le plan sagittal de distal à proximal. Afin
Position du patient de stimuler la plasticité du cerveau pour la diversité du timing
il est important de travailler des activités multiples. Une
Elle doit être confortable, en sécurité, non douloureuse et méthode spécifique pour son entraînement est la méthode du
adaptée à l’activité souhaitée, les possibilités cognitives, l’âge et timing for emphasis ou pivot d’insistance [2]. Stabilisant active-
le développement moteur du patient. Pour choisir la position ment contre résistance certaines composantes d’un mouvement
du patient il faut aussi prendre en compte les aspects bioméca- ou d’un schéma, on stimule particulièrement une composante
niques : l’effet de la gravité, les bras de lever et les réflexes faible. Pour cette procédure le restretch ou la technique combi-
posturaux sur les parties du corps à mobiliser et à stabiliser. De naison d’isotonie/renversement des agonistes sont les techni-
plus, l’état du système vestibulaire du patient, son équilibre, ses ques de choix. Ainsi, on peut par exemple insister sur le
réactions d’équilibre et l’orientation dans l’espace jouent un rôle mouvement du bassin lors d’un retournement du patient du
important pour la facilitation des activités. décubitus dorsal en décubitus latéral.
Dynamique corporelle du thérapeute Les principes décrits jusqu’ici stimulent surtout les proprio-
cepteurs des muscles. Avec la traction et approximation, on
Elle doit être adaptée au but du traitement : lors d’un travail stimule plutôt les propriocepteurs au niveau capsuloligamen-
dynamique, le thérapeute se déplace pour permettre au patient taire [1, 3].
d’effectuer l’activité demandée. Pour un travail statique le
thérapeute se stabilise afin de permettre au patient d’effectuer Traction ou « décoaptation »
un travail de stabilité. Il est aussi très important que le théra-
peute se trouve toujours dans la diagonale du mouvement ou Appliquée surtout pour une facilitation dans un travail
parallèlement à celle-ci. Ses ceintures scapulaire et pelvienne dynamique, la traction est plutôt utilisée pour faciliter les
sont face à la direction du mouvement ; ses bras et ses mains mouvements contre la pesanteur.
restent en ligne avec le mouvement. Cette position lui permet
également de travailler avec une hygiène posturale optimale et Approximation ou coaptation articulaire
représente une stimulation visuelle pour le patient.
Elle est plutôt utilisée pour la facilitation d’un travail de
stabilité (statique). Elle peut s’effectuer de deux manières :
Irradiation - Overflow (débordement d’énergie) rapide puis maintenue ou lente et maintenue.
En PNF le travail indirect sur un groupe musculaire est En PNF, la traction et l’approximation se font dans l’axe du
souvent utilisé. Il se fait par l’utilisation de la diffusion membre ou du tronc et sont toujours utilisées en combinaison
(propagation) de la réponse musculaire provenant des parties les avec une résistance musculaire. Dans beaucoup de situations,
plus fortes vers les parties les plus faibles du corps. La direction traction et décoaptation sont utilisées en combinaison. Exem-
de l’irradiation peut être de cranial à caudal, de caudal à cranial, ple : le thérapeute demande à un patient en station debout de
de distal à proximal, de proximal à distal, de droite à gauche et chercher une tasse dans une armoire. Visant à stabiliser la
de gauche à droite [4]. Selon la condition et la constitution du position debout, le thérapeute donne une approximation au
patient, l’intensité et la direction de l’irradiation sont très niveau de la ceinture pelvienne en direction de la base de

Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 3
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sustentation. Parallèlement il donne une traction au niveau du


membre supérieur (en direction de la main) pour faciliter le Problème de santé
geste du bras contre la gravité. (trouble ou maladie)

Stimulation des extérocepteurs


À part de la stimulation tactile, elle se fait par feedback visuel Fonctions
et stimulation verbale. organiques Activité Participation
et structures
Feedback visuel anatomiques
Il sert à optimaliser le travail musculaire et l’irradiation [2-5, 7,
11]. Pour cela le thérapeute demande au patient de suivre le
mouvement avec son regard. Pour un patient souffrant de
troubles d’équilibre, il est également possible que le patient
utilise ses yeux pour compenser le manque de stabilité. Il fixe
un point dans la salle afin de se stabiliser pendant les activités. Facteurs environnementaux Facteurs personnels
L’input visuel augmente l’excitabilité des motoneurones qui
sont responsables du mouvement. Le contact visuel entre le
physiothérapeute et le patient est aussi important pour donner Figure 1. La CIF (Classification internationale du fonctionnement, du
un feedback des efforts du patient, de ses douleurs, etc. Un handicap et de la santé) : modèle du fonctionnement et du handicap [18].
patient aveugle, malvoyant ou ayant un champ de vision Interaction entre les composantes de la CIF.
restreint ne profite pas toujours de cette stimulation. Dans
certaines situations, il est préférable de demander au patient de
fermer les yeux, car le mouvement compensatoire de la tête
peut perturber la coordination du tronc et des membres (obser- interdisciplinaire des capacités du patient dans son environne-
vations cliniques). ment (contexte) socioculturel permet de créer un excellent
départ pour le traitement. Suivant l’approche positive, on va
Stimulation verbale d’abord évaluer les capacités du patient et ensuite les incapacités
du patient. Parallèlement, le thérapeute va rendre conscient et
Elle sert à l’explication des exercices et à la motivation du valoriser le patient de son potentiel physique et émotionnel.
patient [17]. On distingue trois types d’ordre verbal : préparatoire
Démontrer au patient ce qu’il peut faire malgré sa maladie ou
(explication du geste à effectuer), d’action (court et précis lors
son handicap fait partie de cette valorisation. Elle est également
du mouvement) et correctif (correction du mouvement). La
utilisée pour gagner sa collaboration et motivation. Les objectifs
longueur des phrases dépend de l’état cognitif et de la patholo-
du traitement sont définis ensemble et le thérapeute explique
gie du patient (aphasie).
L’intonation de la voix du physiothérapeute change en son rôle dans ce contrat. Ciblant l’indépendance du patient, la
fonction du but : calme si relaxation, dynamique et motivant si proposition des moyens auxiliaires et son entraînement font
travail actif important. La synchronisation entre la facilitation partie de ce travail. Les autres aspects positifs de l’approche sont
manuelle et la commande verbale est impérative. l’évitement des douleurs en utilisant le traitement indirect (cf.
supra), des positions non douloureuses et le choix d’activités
qui motivent le patient.
■ Principes de traitement/Philosophie
du concept (Tableau 3) Mobilisation du potentiel de réserve
Ils servent à évaluer les capacités du patient et à construire le Chaque être humain a du potentiel non utilisé ou dormant
traitement. Welling exige que la mobilisation et l’utilisation des dans le système nerveux central. Pendant le traitement on vise
réserves du patient et l’orientation vers ses ressources soient à faire sortir les réserves physiques et psychiques du patient afin
respectées [7]. d’améliorer ses capacités motrices [4] . L’entraînement des
activités dans différents contextes, situations et sous différents
points de vue est de grande importance. Pour la construction du
Approche positive traitement, le thérapeute choisit d’abord des exercices simples et
« Tout le monde souhaite/désire une amélioration de sa cherche des irradiations. Commencer une activité avec le côté
situation, mais les gens ne sont pas toujours motivés pour un sain va aider le patient à comprendre la tâche plus facilement
traitement ou un entraînement » [4] . Dans ce contexte, un et promouvoir l’apprentissage moteur. Des études dans le
aspect de l’approche positive peut être réalisé par une attitude domaine des neurosciences ont montré que le travail en
positive du thérapeute vis-à-vis du patient et son résultat du bimanuel améliore la force et diminue les douleurs. Réfléchir
traitement. L’évaluation du patient selon la Classification ensemble avec le patient sur des possibilités de l’entraînement
internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé aide également à trouver des ressources.
(CIF) [18] (Fig. 1) est un outil complémentaire. L’évaluation

Traitement du patient dans sa globalité


Tableau 3.
Les principes de traitement. Il ne faut pas oublier qu’une pathologie peut en causer une
autre. Un travail de la globalité est la prise en charge de toute
Approche positive la personne. Plusieurs recherches, d’abord avec les singes et
Mobilisation du potentiel de réserves (ressources) ensuite avec les êtres humains ont montré que la représentation
Traitement du patient dans sa globalité d’une partie du corps dans le cerveau diminue si cette partie du
Traitement de manière fonctionnelle corps n’est plus utilisée [10]. Afin d’éviter ceci chez le patient, le
Application d’un programme intensif thérapeute ne vise pas seulement à traiter une articulation
Variation des activités et des positions atteinte, au contraire il veille à son intégration dans les activités
Sans douleurs de la vie quotidienne. Utiliser des positions et des exercices
utiles et significatifs pour le patient augmente sa motivation, sa
Évaluation et définitions des objectifs de traitements
collaboration et influence positivement le résultat du
Réévaluation permanente
traitement.

4 Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation
Concept PNF : facilitation proprioceptive neuromusculaire (concept Kabat-Knott-Voss) ¶ 26-075-B-10

Tableau 4. Tableau 5.
Stades du contrôle moteur. Applicable pour l’analyse des stratégies de Techniques.
gestes et le planning de traitement.
Techniques pour les agonistes Techniques pour les antagonistes
Mobilité Capacité d’initier un mouvement et d’obtenir les am- Initiation rythmique Renversement dynamique
plitudes totales du mouvement
Réplication Contracter/Relâcher
Stabilité Capacité de garder la position contre une résistance
Renversement des agonistes Tenir/Relâcher
(la gravité)
Stretch Stabilisation inversée
Mobilité Capacité de concilier la stabilisation et un
contrôlée mouvement/geste. Ainsi, la musculature proximale Tenir
est souvent dans un état de stabilité dynamique
Habilité Capacité d’avancer ou se déplacer. C’est la phase la
plus développée dans la motricité. Plus la base de sus- servent à apprendre un geste (travail au niveau des activités et
tentation est petite et/ou plus le centre de gravité est participation, CIF [18]). Parmi ces techniques, on différencie
élevé (position verticale), plus la stabilisation est dy-
celles pour les agonistes et celles pour les antagonistes. La mise
namique
en pratique se fait avec l’aide des principes de traitement. Un
thérapeute expérimenté utilise une combinaison de différentes
techniques lors d’un traitement.
Traitement de manière fonctionnelle :
travail au niveau activité et participation Techniques pour les agonistes
Les objectifs des patients sont toujours fonctionnels : mar-
cher, monter les escaliers, s’habiller, se laver, etc. En outre, la Initiation rythmique
pratique clinique et des études ont montré que, si un patient
Par définition il s’agit d’une facilitation d’un mouvement
n’arrive pas à intégrer un mouvement dans une activité fonc-
rythmique unidirectionnel à travers l’amplitude désirée du
tionnelle, il va perdre ses nouvelles performances. Pour cela, au
mouvement. D’abord le thérapeute effectue le mouvement/
cours de la même séance, un travail sélectif est toujours suivi
geste passivement et de façon rythmique en adaptant la
d’un travail d’intégration afin de stimuler différents centres du
commande verbale et en se positionnant dans la diagonale du
cerveau [2, 3, 5, 7, 11].
mouvement. Par la suite le patient devient de plus en plus actif
Exemple : la tonification des membres supérieurs avec les
dans la réalisation du mouvement/geste ; le thérapeute guide et
schémas uni- ou bilatéraux est complémentée par un jeu de
facilite le mouvement par ses prises. Ensuite le thérapeute
ballon, la suspension de la lessive, le nettoyage des vitres, etc.
oppose progressivement une résistance au mouvement. Le
retour du mouvement est toujours passif. À la fin le patient
Application d’un programme intensif exécute seul le mouvement. Les buts de cette technique sont
pendant la séance multiples : l’apprentissage ou l’initiation d’un mouvement/
Ceci ne signifie pas une fatigue musculaire. Au contraire, le geste, améliorer la coordination et la perception d’un mouve-
thérapeute cible toujours de travailler à la limite du potentiel du ment, normaliser la vitesse et l’amplitude d’un mouvement
patient au niveau physique et psychique. Un programme (augmenter ou diminuer).
d’exercices à domicile facile à intégrer dans la vie quotidienne Par le fait que le retour du mouvement se fait toujours en
complète le programme. passif, le patient apprend aussi à se relaxer. Il est à souligner que
démarrer un mouvement ne repose pas seulement sur une
stimulation tactile. Des facteurs de motivation jouent un rôle
Variation des activités et des positions important chez le patient [11] . Ainsi, on peut utiliser cette
Travailler dans différentes positions de départ stimule le technique pour entraîner un transfert dans une situation réelle,
système vestibulaire et l’orientation dans l’espace. Varier les par exemple le transfert assis/debout pour aller chercher le
groupes musculaires et le type de travail musculaire (concentri- journal ou la bouteille pour boire un verre.
que, excentrique et statique) dans différentes positions de départ
empêche la fatigue d’un certain groupe musculaire et permet sa Réplication [2, 7]
récupération. Un programme intéressant et varié va attirer
C’est une autre technique permettant au patient d’apprendre
l’attention du patient, augmenter sa concentration et stimuler
une activité fonctionnelle ou la position d’arrivée (terminale)
sa motivation. Se référer aux différentes étapes du développe-
d’une activité ou d’un geste. Elle permet au thérapeute d’évaluer
ment moteur [6] (Tableau 4) peut aider à bien structurer la
la capacité du patient à maintenir une contraction lorsque les
séance. Travailler une activité dans différents contextes et
muscles agonistes sont en position courte. La réalisation se fait
situations environnementales augmente l’intégration des
selon les étapes suivantes : le thérapeute positionne le
capacités du patient et stimule l’apprentissage.
membre/le patient dans la position d’arrivée, puis il demande
Exemple : entraînement du transfert : chaise → chaise. Il doit
au patient de maintenir cette position d’abord contre résistance
se faire en thérapie, aux toilettes, au restaurant, à la cuisine et
manuelle, ensuite sans résistance manuelle. Par la suite, le
dans le jardin. Dans un centre de réadaptation, ce genre
thérapeute demande au patient de se relâcher et il bouge le
d’entraînement fait partie du travail pluridisciplinaire.
membre/le patient un peu plus loin de la position d’arrivée, en
direction de la position de départ. Il demande au patient de
Traitement sans douleurs bouger contre résistance manuelle jusqu’à la position d’arrivée
La douleur empêche un mouvement ou un geste coor- et d’y rester. À chaque répétition le thérapeute ramène le
donné [19, 20]. Dans l’objectif de faciliter un mouvement bien patient un peu plus vers la position de départ et lui demande
coordonné, il est donc impératif de ne pas créer de douleurs par de retourner activement contre résistance à la position d’arrivée.
la prise manuelle, la résistance trop forte ou la position. Pour obtenir la meilleure réponse motrice, il est important de
respecter les principes de facilitation : la résistance adaptée et la
traction pour faciliter le mouvement, l’approximation pour la
■ Techniques de traitement (Tableau 5) stabilité. La stimulation visuelle peut être un facteur important
pour faciliter l’orientation dans l’espace ou la compensation
Elles sont un outil spécifique afin d’obtenir un résultat d’une diminution de la sensibilité profonde. Un ordre verbal
spécifique [7] . Certaines servent à travailler une structure adapté sert à motiver le patient ou à corriger le mouvement. La
anatomique : l’étirement musculaire, la tonification d’un groupe réplication est une technique idéale à utiliser lors d’entraîne-
musculaire, l’amélioration de la coordination inter- et intra- ment des activités de la vie quotidienne (AVQ) ou pour
musculaire (travail au niveau lésionnel, CIF [18] ). D’autres l’hygiène posturale.

Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 5
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Renversement des agonistes ou combinaison Le patient se bouge activement ou contre résistance manuelle
d’isotonie [2] du thérapeute dans une position désirée. Ensuite, le thérapeute
donne une résistance dans les trois composantes du mouve-
Elle permet de travailler en alternance la combinaison des ment, éventuellement combinée avec une approximation afin
trois types de contraction musculaire : concentrique, excentri- de stimuler la stabilité de cette position. En même temps, le
que et statique, sans relâchement musculaire. Selon l’objectif thérapeute donne un ordre verbal pour maintenir la position
recherché, cette alternance entre travail concentrique, excentri-
demandée. Selon l’intensité de la résistance, on obtient une
que et statique sur le même groupe musculaire peut se faire à
irradiation vers d’autres parties du corps.
n’importe quelle amplitude du mouvement. Le travail statique,
effectué à n’importe quel moment du mouvement, augmente le
recrutement neuromusculaire. Visant un travail dynamique, il Techniques pour les antagonistes
est conseillé d’ajouter une traction, pour la stabilité de la
coaptation. Renversement dynamique
Pour sa facilitation le thérapeute conserve ses prises manuel-
les au même endroit. Les objectifs de traitement pour cette Il s’agit de travailler un mouvement dynamique alternant les
technique sont multiples : améliorer la coordination intra- et schémas agonistes et antagonistes, sans permettre de relâche-
intermusculaire, améliorer le contrôle actif d’une amplitude ment musculaire lors de l’inversion du mouvement [2-5] .
d’un mouvement, améliorer la force musculaire, augmenter Respectant l’approche positive, le thérapeute commence avec le
l’endurance musculaire, entraîner une activité fonctionnelle ou mouvement/diagonale le plus fort. À la fin du mouvement, le
améliorer la perception d’un mouvement. Cette technique est thérapeute change sa prise (pour le membre inférieur d’abord la
idéale pour travailler en chaîne fermée, par exemple : le prise distale, pour le membre supérieur d’abord la prise proxi-
transfert assis/debout. male) sans permettre un relâchement de la tension musculaire.
Dès que le patient a fini la composante distale du mouvement
Stretch (activité du schéma antagoniste), le thérapeute change sa prise
et donne une résistance pour le schéma antagoniste. Il est
C’est une stimulation complémentaire pour la musculature. impératif que le patient commence le déroulement du mouve-
Appliqué au début d’un mouvement sur la musculature passi- ment de distal à proximal (timing !) pour garantir un mouve-
vement mise en tension (stretch initial), il sert à faciliter ment coordonné. Selon les buts du traitement (travail des fibres
l’initiation ou le démarrage d’un mouvement. Appliqué sur un musculaires lentes ou rapides), le travail peut se faire à différen-
muscle contracté ou en cours de mouvement (stretch répété), il tes vitesses et amplitudes [2]. Pour stimuler la perception et la
sert à augmenter la conscience corporelle et motrice du patient
sensibilité profonde on peut demander au patient de fermer les
ainsi qu’à améliorer la coordination du mouvement. Il peut être
yeux.
utilisé également pour promouvoir un timing musculaire
normal. Exemple : un patient présentant une faiblesse des Les buts du traitement sont : améliorer les amplitudes actives
releveurs de la main initie son mouvement par une élévation de et passives d’un mouvement, la force musculaire, l’endurance,
l’épaule pour lever son bras. Pour stimuler le déroulement du améliorer la coordination intra- et intermusculaire par la
mouvement de distal à proximal le thérapeute fait un étirement stimulation des synergies.
de toute la chaîne musculaire et y ajoute un stretch. Une fois
l’activité musculaire initiée, le thérapeute donne une résistance Stabilisation inversée [2-6]
statique pour tout le schéma, mais effectue plusieurs stretchs C’est une technique pour travailler la stabilisation. Ce sont
pour la composante distale, suivis par une résistance et souli- les contractions isotoniques, alternées entre agonistes et des
gnés par une stimulation verbale. Après trois à quatre répéti- antagonistes avec objectif de maintenir une position plus ou
tions, il donne encore un stretch pour tout le schéma et fait
moins statique. Dans l’objectif d’améliorer la force, l’endurance
effectuer tout le mouvement contre résistance [2]. Il veille à ce
musculaire, la stabilité et l’équilibre, le thérapeute facilite la
que le mouvement soit initié depuis distal. Le stretch répété est
coordination intra- et intermusculaire.
appliqué sur des muscles agonistes déjà contractés. Il est
important de synchroniser la facilitation tactile et l’ordre verbal. Réalisation : Dans la position désirée, le thérapeute oppose
Les contre-indications pour les stretchs sont des instabilités une résistance en 3D dans une diagonale en l’adaptant à la
articulaires, des douleurs, fractures, l’ostéoporose et des faibles- réponse musculaire du patient, afin d’obtenir un travail muscu-
ses musculaires avec des valeurs au-dessous de 3. laire qui garantit la stabilité. Le patient a l’intention de bouger,
La base neurophysiologique du stretch utilisé en PNF n’est mais le thérapeute fournit une résistance plus grande. Par la
pas encore complètement expliquée. Chan [21] , Conrad et suite, le thérapeute change ses prises, une après l’autre, afin
Meyer [22] montrent que le stretch reflex consiste en deux d’opposer une résistance pour les antagonistes. Le thérapeute
parties : la première partie est le réflexe spinal, qui produit peu alterne ce travail agonistes/antagonistes sans permettre de
de force et qui est insignifiant pour la fonction. La deuxième relâchement musculaire pendant le changement. En respectant
partie du stretch, ainsi appelée la réponse fonctionnelle du l’approche positive, on commence par le schéma le plus fort
stretch, a un temps de latence plus long, mais produit une pour terminer avec le schéma plus faible, afin de permettre une
contraction fonctionnelle et performante. Si le stretch est suivi irradiation d’un groupe musculaire à l’autre. Pour cette raison,
par une résistance manuelle adaptée au mouvement désiré, il il est important qu’il n’y ait pas un relâchement musculaire lors
influence la qualité de la contraction musculaire volontaire, en des changements de résistances. Pendant une séquence, le
améliorant la réponse motrice [21, 23, 24]. Quelques praticiens se thérapeute change de diagonale et de localisation de la résis-
posent la question de savoir si le stretch reflex utilisé en PNF tance afin d’obtenir une stabilité générale. Selon la pathologie
serait seulement lié à la viscoélasticité des tissus. Plus de et les déficiences du patient, la technique peut être effectuée
recherches sont nécessaires pour son explication. avec ou sans approximation ou traction. L’ordre verbal est :
« tenez la position ». Bien entendu fixer un point avec les yeux
Tenir [2, 4] peut augmenter la stabilité ou au contraire bouger les yeux ou
Cette technique vise à apprendre au patient à maintenir une la tête sur un tronc à stabiliser augmente la coordination.
position à une certaine amplitude du mouvement. En outre, elle
sert à améliorer la perception d’une position ou à travailler Techniques de stretching
l’arrêt et le démarrage d’une activité sur un certain trajet, par
exemple : s’asseoir sur une chaise. À mi-chemin le thérapeute La recherche [25, 26] a montré que pour le gain de l’amplitude
demande au patient d’arrêter le mouvement pour vérifier si la articulaire le stretching en groupe musculaire (synergies) comme
chaise est vraiment assez proche. Ce « tenir » peut se faire à utilisé en PNF est plus efficace qu’un stretching par muscles
n’importe quel moment du mouvement. isolés. En PNF on utilise deux techniques.

6 Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation
Concept PNF : facilitation proprioceptive neuromusculaire (concept Kabat-Knott-Voss) ¶ 26-075-B-10

Contracter-Relâcher contexte socioculturel. Dans les hôpitaux et centres de réhabi-


litation en Suisse, cette évaluation se fait souvent en pluridisci-
Cette technique se définit par une contraction dynamique plinarité. Selon la pathologie du patient et ses déficiences, on
concentrique de la musculature hypoextensible, suivie d’une utilise de plus en plus de questionnaires et tests validés et
relaxation et d’un mouvement passif ou actif des antagonistes reliables (reproductibles) sur la qualité de vie, risque de chute,
dans la nouvelle amplitude. La recherche a montré que le taux de douleurs, etc. Pour documenter la situation du patient
mouvement actif est le plus efficace pour utiliser la nouvelle on utilise plutôt un langage positif, exemple : le patient arrive
amplitude en long terme [2, 26]. Les objectifs sont l’étirement de à marcher avec ses cannes dans son appartement, mais il a
la musculature hypoextensible pour augmenter les amplitudes besoin encore du soutien pour aller faire ses achats dans un
actives et passives du mouvement. La réalisation se fait de la supermarché. L’activité est acquise, mais il a besoin encore
manière suivante : le thérapeute choisit un schéma qui met les d’aide au niveau « participation » (marcher dans un autre
muscles hypoextensibles sous tension. Il l’exerce passivement ou contexte). Basés sur cette évaluation du patient et en considé-
activement contre résistance jusqu’à la limite du mouvement. rant les stades du contrôle moteur, les objectifs du traitement
Par la suite, il change ses prises pour résister au mouvement sont déterminés (Tableau 4).
tridimensionnel antagoniste et demande au patient une Pour entraîner les activités, le thérapeute utilise souvent la
contraction musculaire active en résistant à toutes les compo- stratégie qui est décrite par Shumway et Woolacott [16] (appren-
santes, surtout à la rotation. Il y ajoute éventuellement une tissage moteur) : d’abord une activité est « cassée » dans ses
traction ou une coaptation afin de stimuler la composante différentes composantes. Par la suite, chaque composante est
capsuloligamentaire. Quand il sent une fatigue, le thérapeute entraînée avec des moyens de traitement spécifiques et adaptés
demande au patient de se relâcher en diminuant progressive- au patient et ses besoins : choix des positions de départ,
ment sa résistance. En gardant la position, il donne le temps au variations de contexte, techniques spécifiques, principes de
patient de se relâcher complètement. Ensuite, le thérapeute facilitation - schémas, traction ou approximation, etc. -. Une
change ses prises (d’abord distal, puis proximal) pour le schéma réévaluation se fait au niveau du traitement effectué (voir si les
antagoniste et demande au patient d’aller plus loin dans le principes de facilitation sont appliqués de façon judicieuse et
mouvement contre la résistance. La procédure est répétée profitable pour le patient, afin d’obtenir un résultat optimal) ou
plusieurs fois afin d’augmenter au maximum l’amplitude. Après au niveau des activités envisagées. Des évaluations mesurables
avoir gagné en mobilité, le thérapeute peut appliquer les et valides sont à préférer : amplitude en degrés, distance de
techniques de renversement dynamique ou de renversement des marche en mètres, durée de marche en temps, etc. Ces résultats
agonistes pour travailler la coordination avec la nouvelle permettent au thérapeute ainsi qu’au patient d’évaluer les
amplitude. progrès obtenus. Pour le patient cela représente une motivation,
pour le thérapeute un indice pour l’adaptation de ses démarches
de traitements.
Tenir-Relâcher
Exemple : un patient angoissé ayant subi une arthroscopie du
C’est la technique de choix pour des patients très forts ou genou présente un flexum de 15° du genou. Il marche avec
pour des patients avec des douleurs. Elle est définie par une deux cannes en charge complète. Lors de la phase d’oscillation
contraction musculaire statique de la musculature hypoextensi- et de la phase d’appui, il n’arrive pas à tendre complètement
ble, suivie d’un relâchement et un travail actif dans la nouvelle son genou. Une évaluation plus approfondie montre que le
amplitude. Elle a comme but d’obtenir une relaxation pour patient présente une contracture des ischiojambiers et une
diminuer la douleur en étirant la musculature hypoextensible faiblesse du quadriceps. Le traitement commence par une
afin d’augmenter les amplitudes articulaires actives et passives. préparation de la musculature par un travail indirect des
Le patient est amené activement jusqu’à la limite du mouve- membres inférieurs dans différentes positions de départ. Ensuite,
ment ou de la douleur et il lui est demandé de se relâcher. Puis un travail direct va s’enchaîner : le thérapeute vise d’abord à
le thérapeute bouge passivement la composante distale dans la décontracter les ischiojambiers avec la technique de tenir- ou
position du schéma antagoniste. Il change ensuite sa prise contracter-relâcher. Ceci est suivi par une tonification du
proximale et résiste dans les trois composantes du mouvement, quadriceps avec la technique de renversement des agonistes en
surtout en rotation, le schéma antagoniste. Le thérapeute chaîne fermé et ouverte. Afin de travailler la coordination entre
demande au patient de tenir cette position (contraction statique agonistes et antagonistes, le traitement est complété par la
de la musculature hypoextensible). L’intensité de la résistance technique de renversement des antagonistes. Pendant le traite-
est telle que cette poussée doit être adaptée au potentiel du ment, le thérapeute va travailler ces activités dans différentes
patient, c’est-à-dire que la réponse musculaire du patient ne doit positions et pendant différents transferts qui sont utiles pour le
entraîner aucun mouvement : contraction statique. L’ordre patient. Par la suite, il va travailler la marche sur différents
verbal est : « Restez dans cette position ! » [2]. terrains (l’activité) et dans différents contextes (dehors, dans les
escaliers). Le programme d’exercice à domicile contient ces
Durant le « tenir » il n’y a aucune intention de mouvement
activités et complète ainsi le traitement.
et le relâchement de la contraction musculaire est progressif. En
Bien entendu, le thérapeute va se servir des principes de
restant dans la diagonale, le thérapeute veille à ce que le patient
facilitation (résistance optimale, approximation, contact visuel
puisse vraiment se relâcher. Ensuite le patient bouge activement
et verbal, etc.) pour stimuler au maximum les propriocepteurs
contre résistance jusqu’à la nouvelle limite. Plusieurs répétitions
et extérocepteurs du patient. Avant et après chaque séance/
sont effectuées en fonction de la douleur et de la réponse du intervention, une analyse des résultats du traitement est
patient. Après avoir gagné en mobilité ou en antalgie, le effectuée afin de déterminer la suite du traitement : amplitude
thérapeute peut appliquer les techniques de renversement articulaire, extensibilité des ischiojambiers, longueurs des pas,
dynamique ou de renversement des agonistes. etc.
La grande différence entre ces deux techniques est que lors
du tenir-relâcher le thérapeute met passivement la composante
distale et donne un ordre verbal pour une activité statique. ■ Applications cliniques
Cet article montre que le concept PNF est autant une techni-
que qu’une démarche de traitement, qui permet une application
■ Démarche de traitement dans les trois domaines de la CIF : lésionnel, activités et
participation et pour tout âge des patients. En plus, l’utilisation
L’évaluation de la situation du patient se fait selon les du PNF ne se limite pas seulement à un domaine de physiothé-
principes de traitement/philosophie du concept PNF en inté- rapie, mais elle est applicable dans tous les domaines de la
grant la CIF. Comme décrit dans les deux derniers points , on physiothérapie : les soins aigus, la réhabilitation postopératoire
ne vise pas seulement le diagnostic et la pathologie du patient, et post-traumatique, les traitements à domicile et la prévention,
on fait plutôt une évaluation globale du patient dans son e.g. l’ergonomie.

Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 7
26-075-B-10 ¶ Concept PNF : facilitation proprioceptive neuromusculaire (concept Kabat-Knott-Voss)

En neurologie poser sur une étagère, etc.) afin d’entraîner ses compétences.
Bien entendu, une évaluation et une adaptation de l’environ-
L’apprentissage des activités liées aux AVQ, aux occupations nement de travail font aussi partie de la prise en charge du
professionnelles ou aux loisirs du patient a souvent des objectifs patient.
de traitement. La préparation d’une pizza en station debout
peut servir à suivre plusieurs objectifs de traitement.
Orthopédie et traumatologie
Stabilisation du tronc
Si le problème du patient est un manque de stabilité du Dans ces domaines, les indications sont également multiples.
tronc, le thérapeute va faciliter la stabilisation du tronc en Une entorse de cheville demande un travail de proprioception
extension en utilisant l’approximation, la résistance, le tenir ou intensif et progressif au niveau de la mise en charge. Un schéma
la réplication pendant que le patient pratique ses activités. du tronc appliqué en position assise avec les pieds appuyés sur
un ballon stimule les réactions d’équilibre du patient par un
Intégration de l’hémicorps négligé travail indirect. Des variations de bridging permettent le travail
En cas d’une héminégligence, le thérapeute va plutôt utiliser de mise en charge sur les pieds (bi- ou unipodal, sur plan stable
la stimulation visuelle. Elle consiste d’une part à placer des ou instable) avec une base de sustentation basse. Les techniques
objets du côté atteint, d’autre part à stimuler verbalement le et principes de facilitation multiples en alternant la stabilisation
patient à tourner sa tête du côté atteint pour chercher les et la mobilisation permettent de stimuler les différents proprio-
ingrédients pour la pizza. cepteurs et les différentes sortes de contractions musculaires
(concentrique, excentrique, statique).
Augmentation de l’amplitude active
du mouvement
Le bilan montre que le patient fait seulement des petits ■ Conclusion
mouvements répétitifs et qu’il n’arrive pas à aplatir la pâte.
Dans cette situation le thérapeute applique une initiation Développé à la base par Knott, Voss et Kabat, actualisé et
rythmique visant à enseigner toute l’amplitude de mouvement. enrichi par des publications et des recherches de physiothéra-
Visant la coordination et la tonification des mouvements peutes de plusieurs pays, ce concept de traitement est
antagonistes, le thérapeute va plutôt appliquer la technique du aujourd’hui mondialement connu et appliqué dans tous les
renversement dynamique. Placer différents objets autour ou plus domaines de la physiothérapie. Les résultats de la recherche
au moins éloignés de la pâte permet de donner des références actuelle confirment qu’il reste toujours de grande actualité et
visuelles. Par conséquent, le patient va faire des grands mouve- d’efficacité pour le bien du patient. De futures recherches sont
ments pour arriver à les toucher. Plus on va poser les objets nécessaires pour fournir de nouvelles explications pour garder ce
latéralement au patient, plus il va travailler la rotation du tronc. concept vivant, actuel et de grande qualité.
Tonification des muscles des mains À partir d’applications multiples le concept est également
fortement intéressant sur le plan écologique : il requiert un
Si le patient présente une faiblesse des muscles des mains, on thérapeute bien formé, qui réfléchit et est enthousiaste, mais
va préparer la musculature par un pivot en insistant sur la sans matériel de traitement coûteux.
fermeture de la main (travail au niveau lésionnel). Par la suite,
on va lui demander de pétrir la pâte (activité). L’exercice à faire
à domicile (participation) est par exemple de préparer une autre
pizza et de la décorer avec des ingrédients coupés à la main. ■ Formation en PNF
Tenir le couteau stimule les fléchisseurs de la main, ramasser les
ingrédients coupés travaille la prise de pince. Le concept PNF fait partie de la formation de base des
physiothérapeutes et kinésithérapeutes du monde entier. La
Verticalisation du patient formation post-graduée peut se faire de différentes manières :
S’il s’agit d’un patient paraplégique qui doit être verticalisé, des groupes de travail régional, formations journalières par
le patient peut préparer sa pizza dans le standing. En fonction thème, des cours de base et avancés ou une formation de
de ses possibilités orthostatiques, il peut varier la durée de sa plusieurs mois aux États-Unis.
verticalisation. L’association internationale des instructeurs en PNF (IPNFA)
organise et réalise des cours pour la formation des instructeurs
Ergonomie en PNF. Organisée au niveau international elle veille également
à la qualité des cours. Une fois par an, elle organise un congrès
Dans ce domaine il existe des possibilités multiples : charger
pour présenter les actualités au niveau de la recherche et de la
une machine à laver, évaluation et adaptation d’une place de
formation.
travail, entraînement des mouvements posturaux, etc. Voici un
exemple pour un traitement d’une séance d’entraînement .

d’hygiène posturale du dos. L’objectif est la facilitation des


mouvements pour ramasser quelques objets par terre. Le ■ Références
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travailler le timing du mouvement : travail du muscle transverse Fazilitation: Bewegungsmuster und Techniken. Stuttgart: Gustav
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stabilisation renversée au niveau du tronc et parallèlement [6] Sullivan P, Markos PD, Minor MA. PNF ein Weg zum Therapeutischen
travailler un schéma du membre supérieur (mobilité sur stabi- Üben. Stuttgart: Gustav Fischer Verlag; 1985.
lité). Par la suite, le thérapeute travaille des activités profession- [7] Horst R, Berlin I, Fischer N, Heidmann M, Kurzyca S, Schulte M, et al.
nelles et quotidiennes spécifiques (porter des objets lourds, les PNF Therapiekonzepte in der Physiotherapie. Stuttgart: Thieme; 2008.

8 Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation
Concept PNF : facilitation proprioceptive neuromusculaire (concept Kabat-Knott-Voss) ¶ 26-075-B-10

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1983;63:1260-5. www.ipnfa.org (international) www.ipnfa.ch (suisse)

U. Bertinchamp, PT, MPTSc., IPNFA-advanced instructor (ullabertinchamp@hotmail.com).


Avenue de Rochettaz 7, CH-1009 Pully, Suisse.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Bertinchamp U. Concept PNF : facilitation proprioceptive neuromusculaire (concept Kabat-Knott-Voss).
EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation, 26-075-B-10, 2010.

Disponibles sur www.em-consulte.com


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