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Conduites addictives
L. Karila, S. Coscas, M. Lecacheux, F. Noble, S. Legleye, F. Beck, P. Dupont,
A. Benyamina, R. Karmous, M. Reynaud
L’addiction est un trouble chronique caractérisé par un processus récurrent, comprenant l’intoxication
répétée puis l’installation progressive d’une dépendance s’accompagnant d’une tolérance et d’un besoin
irrésistible de consommer. L’évolution par rechutes est caractéristique de cette pathologie. L’usage
prolongé de drogues et/ou d’alcool entraîne des modifications sur le plan cérébral à différents niveaux. La
caractérisation des systèmes neuronaux activés lors de la prise d’une drogue a permis de mieux
comprendre les différents phénomènes éprouvés par le consommateur, et les désordres biologiques
induits. L’addiction est une pathologie complexe qui naît de l’interaction entre un individu, des facteurs
génétiques et des facteurs environnementaux. Des processus cognitifs complexes sont également
impliqués dans ce trouble. Cette pathologie cérébrale est à prendre en charge dans sa globalité au même
titre qu’un syndrome coronarien ou un diabète. Dans cet article, nous nous intéressons spécifiquement à
la clinique et à la prise en charge des addictions au tabac, au cannabis, à l’alcool, à la cocaïne, aux
opiacés, à la métamphétamine et à l’ecstasy.
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permis de mieux comprendre le plaisir et la dépendance • sevrage caractérisé par l’une ou l’autre des manifestations
psychique éprouvés par le consommateur, et la démonstration suivantes :
de désordres biochimiques provoqués, qui submergeraient C syndrome de sevrage caractéristique de la substance ;
.
certains mécanismes de régulation, pourrait expliquer la C la même substance (ou une substance très proche) est prise
difficulté de parvenir à l’abstinence. pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage ;
• la substance est souvent prise en quantité plus importante ou
pendant une période plus prolongée que prévu ;
■ Modalités de consommation • il y a un désir persistant, ou des efforts infructueux, pour
diminuer ou contrôler l’utilisation de la substance ;
et facteurs de risque d’installation • beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour
d’une conduite addictive obtenir la substance (par exemple fumer sans discontinuer),
ou à récupérer de ses effets ;
Afin d’évaluer les risques d’une consommation de produit • des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importan-
psychoactif licite ou illicite, il est nécessaire de définir la tes sont abandonnées ou réduites à cause de l’utilisation de
conduite de consommation, de rechercher l’existence de la substance ;
modalités de consommation à risque et de facteurs de risque
• l’utilisation de la substance est poursuivie bien que la
individuels et environnementaux.
personne sache avoir un problème psychologique ou physi-
que persistant ou récurrent susceptible d’avoir été causé ou
Modalités de consommation exacerbé par la substance (par exemple, poursuite de la prise
de cocaïne bien que la personne admette une dépression liée
Elles sont définies par l’usage, l’usage nocif (utilisation nocive
pour la santé) ou l’abus et la dépendance. à la cocaïne, ou poursuite de la prise de boissons alcoolisées
bien que le sujet reconnaisse l’aggravation d’un ulcère du fait
Usage de la consommation d’alcool).
Préciser si :
Il s’agit d’une consommation socialement réglée de produits • avec dépendance physique : présence d’une tolérance ou d’un
licites comme l’alcool ou le tabac sans dommages sanitaires. sevrage (c’est-à-dire des items 1 ou 2) ;
• sans dépendance physique : absence de tolérance ou de
Utilisation nocive de substances psychoactives sevrage (c’est-à-dire tant de l’item 1 que de l’item 2).
pour la santé (CIM 10) [3] ou abus (DSM IV-TR) [4]
Les critères d’utilisation nocive et d’abus d’une substance sont Modalités de consommation à risque
décrits dans le Tableau 1.
Ces modalités de consommation à risque correspondent à
Dépendance l’âge de début des consommations, au caractère autothérapeu-
tique de la consommation, à l’usage solitaire ou massif de
Mode d’utilisation inadapté d’une substance conduisant à produit psychoactif, à la répétition des consommations, au
une altération du fonctionnement ou une souffrance, clinique- cumul de consommation des substances psychoactives et enfin
ment significative, caractérisé par la présence de trois (ou plus) aux conduites à risque sous l’emprise de produit.
des manifestations suivantes, à un moment quelconque d’une Un âge de début précoce de la consommation est un facteur
période continue de 12 mois : de risque pour le développement ultérieur d’une utilisation
• tolérance, définie par l’un des symptômes suivants : nocive pour la santé (ou abus) et/ou d’une dépendance, surtout
C besoin de quantités notablement plus fortes de la substance si les consommations se répètent. Il faut être particulièrement
pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré ; attentif lorsqu’un usage est très précoce en raison des possibles
C effet notablement diminué en cas d’utilisation continue conséquences médicales, psychologiques, psychiatriques et
d’une même quantité de la substance ; sociales à long terme.
Tableau 1.
Utilisation nocive de substances psychoactives pour la santé (CIM 10) [3] ou abus (DSM IV-TR) [4].
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L’usage à visée autothérapeutique peut être révélateur de que la construction d’une identité adulte avec la cigarette peut
troubles psychopathologiques sous-jacents chez un certain expliquer une partie de la dépendance exprimée par certains
nombre de sujets. fumeurs (« je ne me vois pas sans cigarette ») [11]. Ce ne sera
L’usage solitaire est souvent témoin d’une majoration de la qu’après une longue période de motivation, pouvant durer
consommation. plusieurs années, que le fumeur prendra la décision d’arrêter.
La répétition des consommations est à prendre en considéra- En 2005, 29,9 % des 12-75 ans déclarent fumer ne serait-ce
tion car plus le nombre de consommation est important, plus que de temps en temps : 33,4 % des hommes et 26,6 % des
le temps d’exposition aux effets du produit est grand au cours femmes [2]. La moitié de ces fumeurs environ déclarent avoir
de la vie, plus le risque de survenue de complications augmente. envie d’arrêter. Certains le font seuls, sans aide car peu dépen-
L’effet recherché par la consommation fréquente et/ou en dants et motivés. D’autres, trop dépendants physiquement et/ou
quantités élevées, par la consommation en dehors des condi- psychologiquement ou ayant une comorbidité anxiodépressive
tions régulées socialement est celui d’une recherche de n’y parviennent pas seuls. L’autre moitié n’est pas prête à
« défonce », d’anesthésie, d’oubli des réalités de la vie quoti- arrêter. Certains fumeurs pensent le faire « un jour », d’autres ne
dienne. Les ivresses isolées ou mixtes peuvent être massives et l’envisagent pas.
fréquentes. Le praticien va donc rencontrer tous ces fumeurs différents au
Certaines situations à risque comme la conduite de véhicules, cours de ses consultations. L’interrogatoire de tous les patients
les rapports sexuels non protégés, les troubles du comportement sur leur tabagisme doit être systématique, dès le plus jeune âge,
et la grossesse sous l’emprise de drogues et/ou d’alcool doivent au même titre que l’interrogatoire sur les antécédents médicaux
être également recherchées [5]. et chirurgicaux ou l’existence d’une allergie.
Il doit comprendre les items suivants :
Facteurs de risque individuels • statut tabagique : fumeur, non fumeur, ex-fumeur ;
et environnementaux • nombre de cigarettes fumées par jour ;
• âge du début du tabagisme régulier (une cigarette par jour au
Les facteurs individuels de risque comprennent des facteurs
moins) ;
génétiques, psychologiques et psychiatriques.
• si ex-fumeur, date d’arrêt, nombre de cigarettes fumées par
Parmi les facteurs psychologiques, il est important de recher-
jour, durée du tabagisme.
cher la notion de tempérament et l’existence de certains traits
Face à ces patients identifiés comme fumeurs, le médecin doit
de personnalité comme la faible estime de soi, la timidité,
systématiquement demander s’ils souhaitent arrêter de fumer et
l’autodépréciation, les réactions émotionnelles excessives, les
dans la négative délivrer un conseil minimal qui peut être : « en
difficultés face à certains événements, les difficultés à avoir des
relations stables et à résoudre les problèmes interpersonnels. tant que professionnel de santé, je vous conseille d’arrêter de
Parmi les facteurs psychiatriques, différentes pathologies fumer dès que cela vous semblera faisable ; je vous donne une
peuvent exister comme un trouble d’hyperactivité avec déficit brochure qui vous expliquera comment cela est possible ». Il est
de l’attention, un trouble de l’humeur (dépression, trouble bien démontré que dire quelque chose à un fumeur, vaut mieux
bipolaire), des tentatives de suicide à répétition, des troubles que ne rien dire du tout [12].
anxieux, un trouble du comportement alimentaire, un trouble Après ce conseil minimal, si le fumeur souhaite arrêter, une
de la personnalité (personnalité antisociale, borderline...) [6]. prise en charge adaptée (informative, thérapeutique, et de suivi)
Parmi les facteurs environnementaux, une corrélation statis- peut être pratiquée si elle s’avère nécessaire. Si le fumeur ne
tiquement significative entre antécédents familiaux d’alcoolo- souhaite pas arrêter de fumer pour le moment, le médecin peut
dépendance et âge de début précoce des consommations est aider sa motivation à avancer plus vite.
retrouvée. Le fonctionnement intrafamilial, le mode d’éduca-
tion, la tolérance des parents pour l’usage de produits et pour
la transgression des règles et les événements de vie sont des
Prise en charge thérapeutique
facteurs de risque d’installation d’une conduite addictive. Elle est décrite dans la Figure 1.
Comme nous l’avons précédemment vu, le rôle des pairs est
indiscutable dans l’initiation d’une consommation d’alcool, de Aide médicale à l’arrêt du tabac
tabac ou d’autres drogues mais n’explique pas à lui seul les
conduites addictives. Enfin, la perte des repères sociaux comme Elle comprend trois étapes (Fig. 2) [14] :
la misère, la précarité, le chômage, l’absence de scolarisation, la • la première étape est l’évaluation et le renforcement de la
marginalité est également un important facteur de risque [7-9]. motivation. Il est utile de rechercher dès cette étape d’éven-
tuels troubles de la personnalité et/ou une comorbidité
psychiatrique qu’il est souhaitable de prendre en charge avant
■ Tabac l’arrêt proprement dit ;
• la seconde étape est la période de sevrage proprement dite.
Le tabagisme est dans les pays industrialisés la première cause Elle comporte l’évaluation et le traitement des dépendances,
de mortalité évitable. En France, elle est cause de 66 000 décès des troubles psychologiques associés et des autres conduites
prématurés par an [6]. addictives. Cette période peut durer plusieurs mois. Les
progrès dans la connaissance des mécanismes addictifs ont
Clinique permis de mettre en place des stratégies de prise en charge
Le tabagisme est un comportement appris renforcé par une validées scientifiquement ;
dépendance physique dont la nicotine est le principal • la troisième étape consiste à prévenir et à traiter les fréquen-
responsable. tes rechutes dont les causes sont multiples.
Prochaska et Di Clemente ont décrit les différents stades Motivation
d’évolution du fumeur [10] qui sont l’indétermination, l’inten-
tion, la préparation, l’action, la consolidation et la rechute. La motivation est composée de deux facteurs essentiels :
De l’étape de « fumeur consonant » ou « fumeur satisfait » à l’importance que revêt pour soi le changement et la confiance
celle d’ex-fumeur, le sujet tabagique selon les évènements de en soi pour changer. Le médecin peut l’évaluer, vérifier la
vie, ses croyances, ses capacités et les informations reçues va pertinence des motifs avancés au changement par le fumeur et
avancer plus ou moins rapidement sur ce chemin [10]. la faire progresser par la technique des entretiens motiva-
Après une phase d’apprentissage du tabagisme, les effets tionnels [15].
psychoactifs positifs de la nicotine apparaissent aux nouveaux
Sevrage
fumeurs : effet hédonique, anxiolytique, stimulant, antidépres-
seur, anorexigène. La dépendance comportementale et cognitive Tous les fumeurs étant différents les uns des autres au regard
s’installe ainsi progressivement. Enfin, nous faisons l’hypothèse de la dépendance et des facteurs environnementaux, il ne
Fumeur motivé
Évaluation de la dépendance
Test de Fagerström
Dépendance moyenne
Dépendance faible
et forte
TNS Bupropion LP
Varénicline
Figure 2. Arbre décisionnel. Aide médicale à l’arrêt du tabac. TNS : traitement nicotinique de substitution ; TCC : thérapies comportementales et cognitives ;
LP : à libération prolongée.
peut exister de pilule miracle pour arrêter de fumer. La stratégie • la recherche d’une codépendance (alcool, cannabis, médica-
d’aide à l’arrêt doit être définie conjointement par le fumeur et ments...) afin de définir la stratégie de sevrage la plus
le professionnel de santé après un bilan précis du tabagisme. Ce appropriée ;
bilan comprend [15] : • choix et mise en place d’une stratégie thérapeutique.
• une évaluation de la dépendance : Le choix de la stratégie est fonction du résultat de ces
C le test de Fagerström donne un score sur 10 points et différents bilans (dépendance nicotinique, dépendance psycho-
permet de classer les fumeurs en trois catégories [16] : comportementale, rôle de l’environnement, existence ou non de
0-4 points (pas ou peu dépendant) ; 5-6 (moyennement troubles de la personnalité et/ou de troubles psychiatriques,
dépendant) ; 7-10 (fortement dépendant) ; existence d’une codépendance) et est donc entièrement
C l’utilisation d’un analyseur de monoxyde de carbone (CO) personnalisé.
n’est pas indispensable en pratique courante mais il peut La conférence de consensus sur l’aide à l’arrêt du tabac [18] et
aider à motiver un fumeur à s’arrêter et peut également le rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits
être utile dans le suivi ; de santé (AFSSAPS) reconnaissent comme ayant prouvé leur
• une évaluation psychologique à la recherche de troubles efficacité : le traitement nicotinique de substitution (TNS), le
psychologiques qui risquent de rendre difficile l’arrêt du bupropion (Zyban LP®) et les thérapies comportementales et
tabac [15] ; cognitives (TCC) [19] . À ces traitements vient s’ajouter la
• une évaluation comportementale et cognitive pour aider le varénicline (Champix®) qui a obtenu l’autorisation de mise sur
patient à rompre avec certaines habitudes [17]... ; le marché dans le sevrage tabagique [20] depuis février 2007.
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Traitements de substitution nicotinique. Toutes les formes L’association TNS et bupropion ne semble pas présenter de
galéniques de substituts nicotiniques ont une efficacité similaire bénéfices supplémentaires. Si elle est prescrite, il est recom-
à posologie égale. Le choix entre les différentes formes galéni- mandé de vérifier la tension artérielle toutes les semaines.
ques peut être fondé sur la sensibilité aux effets indésirables et Varénicline, Champix®. La varénicline, agoniste partiel du
la préférence du patient. Les fumeurs les plus dépendants récepteur nicotinique a4b2, est indiquée dans le sevrage
obtiennent plus de succès avec une gomme dosée à 4 qu’à tabagique chez les sujets de plus de 18 ans, en France depuis
2 milligrammes. L’association des substituts nicotiniques à une février 2007.
prise en charge psychologique augmente le taux d’absti- L’efficacité de la varénicline, versus placebo ou bupropion,
nence [18]. dans le sevrage tabagique a été démontrée dans des essais
Les posologies doivent être ajustées en fonction du score du cliniques contrôlés impliquant des fumeurs chroniques [26-28].
test de Fagerström et de l’existence de symptômes de surdosage L’administration de la varénicline doit se faire 2 semaines avant
(bouche pâteuse, diarrhée, palpitations, nausées, insomnie) ou la date de l’arrêt du tabac.
de sous-dosage (apparition d’un syndrome de sevrage avec
tristesse, insomnie, irritabilité, agitation, anxiété et augmenta-
tion de l’appétit).
Certains effets indésirables peuvent être observés avec les
gommes et les comprimés. Si les gommes sont mâchées trop
“ Point important
vite ou si les comprimés se délitent trop rapidement, il est
fréquemment constaté des brûlures pharyngées, un hoquet, des La dose recommandée est de 1 mg de varénicline deux
brûlures gastriques. Il convient de sucer les gommes plutôt que fois par jour après une semaine d’augmentation
de les mâcher afin d’éviter ces effets secondaires. L’utilisation posologique comme suit :
des gommes à mâcher peut entraîner, chez certains patients, un • jours 1-3 : 0,5 mg une fois par jour ;
décollement de prothèse dentaire. • jours 4-7 : 0,5 mg deux fois par jour ;
Les patchs (dispositifs transdermiques), quant à eux, exposent • jour 8 - fin du traitement : 1 mg deux fois par jour.
dans 5 à 10 % des cas, au risque de dermite d’irritation avec
prurit et d’eczéma de contact pouvant nécessiter un traitement.
L’expérience montre qu’ils ne nécessitent un arrêt du traitement Les patients doivent être traités par varénicline durant
que dans de très rares cas. La pratique courante des consulta- 12 semaines. Pour ceux qui ont réussi à arrêter de fumer à la fin
tions de tabacologie et plusieurs études contrôlées montrent une des 12 semaines, une cure supplémentaire de traitement de
bonne tolérance et parfois une plus grande efficacité de l’asso- 12 semaines par varénicline à 1 mg deux fois par jour peut être
ciation de deux substituts nicotiniques. Traditionnellement de envisagée.
3 mois, la durée d’un TNS est variable selon les patients (de La principale contre-indication de ce traitement est l’hyper-
6 semaines à 6 mois). Le traitement doit être diminué très sensibilité au produit ou à l’un de ses constituants. Les princi-
lentement, en particulier si les envies ressenties sont toujours paux effets secondaires surviennent le plus souvent lors de la
présentes, nombreuses ou/et fortes [21]. première semaine de traitement et sont principalement des
Les TNS sont bien tolérés par les fumeurs atteints de patho- nausées, les céphalées, l’insomnie et les rêves anormaux.
logies coronariennes ou d’accidents vasculaires cérébraux. Ce Thérapies cognitives et comportementales. Elles ont pour
type de traitement doit être également proposé avant toute objectif d’aider les fumeurs désireux d’arrêt de rompre plus
intervention chirurgicale, plusieurs études ayant montré que facilement avec certaines habitudes fortes et avec de nombreu-
l’arrêt du tabac diminuait le risque postopératoire. Chez ses relations psychologiques nées des effets psychoactifs de la
l’adolescent, les TNS peuvent être utilisés à partir de 15 ou cigarette. Les TCC peuvent aussi traiter certains troubles de la
18 ans selon les formes galéniques, en cas de dépendance à la personnalité et troubles psychiatriques. Les professionnels de
nicotine [22]. santé non formés aux TCC peuvent toutefois, en appliquant
Chez les femmes enceintes et en période d’allaitement, quelques principes simples aider leur patient à rompre avec
l’approche par thérapie cognitive et comportementale et la prise certaines habitudes et/ou à modifier certaines cognitions
en charge psychologique doivent être proposées en première erronées. Il est cependant parfois utile de faire appel à des
intention. Si un TNS est nécessaire pendant la grossesse, les psychologues ou des psychiatres formés aux TCC dans les cas
formes orales ou les patchs seulement sont utilisés pendant la les plus compliqués [19].
période de veille avec une durée d’application de 16 heures au L’expérience montre que la dépendance physique met quel-
maximum par jour sous surveillance médicale pendant la ques semaines à disparaître, la dépendance comportementale
grossesse. S’ils sont nécessaires pendant l’allaitement, un quelques mois. Le suivi pendant toute cette période est donc
traitement pharmacologique utilisant des substituts nicotiniques important afin de vérifier l’efficacité de la stratégie mise en
peut être envisagé (gommes après la tétée) [23]. place, d’estimer la tolérance des traitements prescrits, d’évaluer
Traitements médicamenteux. le moral, vérifier le poids et évaluer la motivation et l’apparition
Bupropion, Zyban®. Le bupropion a obtenu sous une forme à de bénéfices à l’arrêt.
libération prolongée (LP) sa mise sur le marché français en
2001 dans l’aide à l’arrêt du tabac. Son efficacité a été démon- Prévenir les reprises du tabagisme
trée chez des patients de plus de 18 ans en bonne santé Les rechutes surviennent dans près de 50 % des cas après
générale physique et psychologique (notamment absence de l’utilisation des thérapeutiques médicamenteuses. Les causes de
tout état dépressif), fumant plus de 15 cigarettes par jour et ces rechutes à moyen et long terme sont multiples et chacune
motivés à l’arrêt [24, 25]. Ce médicament est délivré uniquement d’entre elles appelle des actions spécifiques : dépendance
sur ordonnance car il a de nombreuses contre-indications, effets physique insuffisamment traitée, états anxieux, états dépressifs,
secondaires et précautions d’emploi. Le risque de convulsions prise de poids, circonstances environnementales, ralentissement
(< 1/1000) est le plus redouté et les effets secondaires les plus intellectuel et démotivation. Un suivi prolongé est nécessaire
fréquents sont les insomnies (> 1/100), les éruptions cutanées, afin d’éviter ces rechutes qui ne doivent en aucun cas être
les tremblements, les céphalées, les sensations vertigineuses, la considérées comme des échecs [29].
dépression, l’agitation, l’anxiété, la fièvre et les troubles du goût.
Il est contre-indiqué entre autres chez la femme enceinte ou
allaitante. ■ Alcool
La durée du traitement est de 7 à 9 semaines. La posologie est
de 1 comprimé de 150 mg le matin pendant 6 jours, puis de Clinique
1 comprimé matin et soir séparé d’un minimum de 8 heures L’identification des troubles liés à l’usage d’alcool peut se
(afin de limiter les risques d’effets secondaires), pendant les 7 à faire soit de manière systématique, soit de manière fortuite lors
8 semaines suivantes. d’une consultation [30].
“ Points essentiels
6 verres d’alcool par jour.
Gamma glutamyltransférase (c-GT) : permet de repérer
une consommation aux alentours de 10 verres d’alcool
Signes cliniques de la dépendance à l’alcool par jour.
Sur le plan physique, il peut s’agir d’un aspect terreux et Volume globulaire moyen (VGM) : sans anémie, il
jaunâtre de la face, de télangiectasies des pommettes, des augmente plus tardivement lors des consommations
oreilles, des ailes du nez et des extrémités, d’un regard nocives.
globuleux, d’un œdème palpébral inférieur, d’une langue
saburrale, de tremblements des extrémités, d’une pituite,
de gastralgies, d’une fatigue, d’un amaigrissement, de
Sevrage thérapeutique
crampes nocturnes.
Sur le plan psychique, il peut s’agir d’une irritabilité, de Il s’inscrit dans une prise en charge pluridisciplinaire. Il
troubles mnésiques et de troubles du sommeil. n’existe pas de contre-indications à sevrer un patient alcoolodé-
pendant mais plutôt l’absence d’indication comme l’absence de
demande du patient, l’absence de motivation, l’absence de
projet thérapeutique et/ou social, le caractère d’urgence avec
Le syndrome de sevrage, synonyme de dépendance physique, pression de l’entourage... Il existe des cas de sevrage contraint
pouvant être favorisé par les infections, le stress, l’immunodé- comme par exemple lors d’une injonction thérapeutique ou des
pression, doit être diagnostiqué et pris en charge sur le plan cas de sevrage « non désiré » lorsque le patient est hospitalisé
thérapeutique. La survenue de ce syndrome est secondaire à pour un tout autre motif [36].
l’arrêt ou à la diminution de l’alcool, après une utilisation
régulière et importante. La symptomatologie du syndrome de
sevrage en alcool comprend des tremblements des extrémités
distales, des sueurs profuses, des signes cliniques et/ou biologi-
ques de déshydratation, des troubles du sommeil, des nausées,
voire des vomissements, de l’anxiété, de l’irritabilité, la possibi-
“ Point important
lité de crises convulsives généralisées [31]. Le delirium tremens, Le principal objectif d’un sevrage thérapeutique en alcool
état confusodélirant hallucinatoire avec manifestations neuro- est l’entrée dans un processus d’abstinence durable.
végétatives, en est la complication majeure. Pris en charge
rapidement, son évolution est favorable. Les récidives sont
cependant possibles ainsi que la survenue d’autres complica-
tions (encéphalopathie de Gayet-Wernicke, syndrome de Sevrage thérapeutique ambulatoire
Korsakoff...). Cette modalité thérapeutique, en cas de syndrome de sevrage
Le clinicien doit rechercher des comorbidités psychiatriques modéré, permet au patient de maintenir ses activités sociales,
et/ou somatiques (cirrhose, pancréatite, hypertension artérielle, familiales et professionnelles. Elle doit être privilégiée en
hépatite alcoolique aiguë, hypoglycémie, crises convulsives, pratique clinique [37].
déshydratation...), des comorbidités addictives (tabac, cannabis,
autres substances psychoactives, jeu pathologique...) et faire une
évaluation de la situation sociale et de la qualité de vie de son
patient.
L’utilisation de questionnaires standardisés, comme le DETA/
CAGE [32], l’AUDIT [33], l’ADOSPA [34], est importante pour le
“ Point important
repérage des personnes à risque ou présentant des troubles liés Contre-indications au sevrage thérapeutique ambula-
à l’usage d’alcool ainsi que celles qui justifient une évaluation
toire :
de leur mode de consommation.
Enfin, il faut évaluer la motivation du patient pour changer • organiques (maladie sévère justifiant une hospita-
ses habitudes de consommation. lisation),
Les complications de l’alcoolodépendance sont somatiques, • psychiatriques (syndrome dépressif ou autre pathologie
psychiatriques et sociales. Parmi les complications somatiques, psychiatrique sévère associée),
on retrouve la cirrhose hépatique, la pancréatite aiguë et • addictologiques (dépendance associée à d’autres
chronique, les hépatites, les cancers, les atteintes neurologiques produits, syndrome de sevrage en alcool sévère,
(encéphalopathie de Gayet-Wernicke, syndrome de Korsakoff, antécédents de delirium tremens ou de crise convulsive
neuropathie, démence, maladie de Marchiafava-Bignami, généralisée, échec d’un sevrage thérapeutique ambula-
myélinolyse centropontique...). Parmi les complications psy- toire en alcool),
chiatriques, on retrouve le syndrome d’alcoolisation fœtale,
• environnementales (demande pressante de l’entourage
l’hallucinose des buveurs, les troubles dépressifs, les troubles
anxieux, les troubles du sommeil et les trouble de la libido familial ou professionnel, entourage non coopératif,
(origine mixte). situation précaire) [35].
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dont le nom sert à désigner son genre (Batman, Chamallow, Dr controlled trial in France. Tob Control 1995;4:162-9.
E, Eve, Kermit, Love, Love potion 9, M&Ms, Mercedes). [13] Aclinical practice guideline for treating tobacco use and dependence:A
La majorité des consommations se fait per os mais le recours US Public Health Service report. The Tobacco Use and Dependence
à la voie intranasale ou intraveineuse reste l’apanage de certains Clinical Practice Guideline Panel, Staff, and Consortium
usagers. Les modalités de consommation de l’ecstasy les plus Representatives. JAMA 2000;283:3244-54.
fréquentes sont l’usage et l’abus, la dépendance est peu fré- [14] AFSSAPS. Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de
quente. L’ecstasy est fréquemment associée à la consommation Santé: Les stratégies médicamenteuses et non-médicamenteuses de
d’autres drogues ou d’alcool. l’aide à l’arrêt du tabac. www.afssaps.sante.fr. 2003.
[15] Dupont P. Principes de la prise en charge du sujet tabagique. In:
Effets cliniques Reynaud M, editor. Traité d’addictologie. Paris: Flammarion; 2006.
Ses effets apparaissent 30 à 60 minutes après une prise orale p. 442-9.
et se prolongent quelques heures [37]. Ils sont marqués par une [16] Heatherton TF, Kozlowski LT, Frecker RC, Fagerstrom KO. The
Fagerstrom Test for Nicotine Dependence: a revision of the Fagerstrom
désinhibition, un sentiment de bien-être, de liberté, d’énergie,
Tolerance Questionnaire. Br J Addict 1991;86:1119-27.
une anorexie et surtout l’empathie. Paradoxalement, certains
[17] Salin-Pascual RJ, Alcocer-Castillejos NV, Alejo-Galarza G. Nicotine
consommateurs vivent mal cette expérience ressentie comme dependence and psychiatric disorders. Rev Invest Clin 2003;55:677-93.
désagréable (bad trip) puisque l’angoisse, la dépression de [18] Conférence de consensus sur le sevrage tabagique. ANAES, Paris, 8 et
l’humeur et les troubles somatiques (pics tensionnels, tachycar- 9 octobre 1998.
die, sécheresse buccale, sueurs, trismus avec grincement des [19] Le Foll B, Melihan-Cheinin P, Rostoker G, Lagrue G. Smoking cessa-
dents...) remplacent les effets souhaités. Lorsque le produit n’est tion guidelines: evidence-based recommendations of the French Health
plus disponible, il existe une descente avec épuisement et Products Safety Agency. Eur Psychiatry 2005;20:431-41.
symptômes dépressifs durant environ 8 heures. Ce phénomène [20] Fagerstrom K, Balfour DJ. Neuropharmacology and potential efficacy
peut être géré à l’aide d’autres produits (cannabis, benzodiazé- of new treatments for tobacco dependence. Expert Opin Investig Drugs
pines, héroïne...). 2006;15:107-16.
Dans les cas de dépendance, le syndrome de sevrage se [21] Palmer KJ, Buckley MM, Faulds D. Transdermal Nicotine. A review of
manifeste par l’installation au bout de quelques jours d’une its pharmacodynamic and pharmacokinetic properties, and therapeutic
angoisse, d’une dépression et d’une grande fatigue. efficacy as an aid to smoking cessation. Drugs 1992;44:498-529.
[22] Frishman WH, Mitta W, Kupersmith A, Ky T. Nicotine and non-
Complications nicotine smoking cessation pharmacotherapies. Cardiol Rev 2006;14:
Elles sont décrites dans le Tableau 5. 57-73.
[23] Conférence de consensus - Grossesse et tabac - 7 et 8 octobre 2004 -
Prise en charge thérapeutique document ANAES.
[24] Tønnesen P, Tonstad S, Hjalmarson A, Lebargy F, Van Spiegel PI,
Elle se fait en deux temps : Hider A, et al. A multicentre, randomized, double-blind, placebo-
• le premier temps permet de gérer l’urgence somatique en cas controlled, 1-year study of bupropion SR for smoking cessation.
d’intoxication (lavage gastrique pouvant s’envisager dans J Intern Med 2003;254:184-92.
l’heure qui suit l’ingestion ; maintien des fonctions vitales [25] Tonstad S. Use of sustained-release bupropion in specific patient popu-
avec réhydratation parentérale, correction de l’hyperthermie, lations for smoking cessation. Drugs 2002;62(suppl2):37-43.
de l’hyperactivité neuromusculaire et de l’hypertension [26] Tonstad S, Tonnesen P, Hajek P, Williams KE, Billing CB, Reeves KR.
artérielle...) ; Effect of maintenance therapy with varenicline on smoking cessation:
• le second temps concerne l’établissement d’un projet de suivi a randomized controlled trial. JAMA 2006;296:64-71.
addictologique avec une consultation spécialisée, une hospi- [27] Jorenby DE, Hays JT, Rigotti NA, Azoulay S, Watsky EJ, Williams KE,
talisation au besoin. Il n’existe pas, à ce jour de traitement et al. Efficacy of varenicline, an alpha4beta2 nicotinic acetylcholine
substitutif ou spécifique pour les amphétamines [51]. receptor partial agonist, vs placebo or sustained-release bupropion for
.
smoking cessation: a randomized controlled trial. JAMA 2006;296:
56-63.
■ Références [28] Nides M, Oncken C, Gonzales D, Rennard S, Watsky EJ, Anziano R,
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L. Karila (laurent.karila@pbr.aphp.fr).
Centre d’enseignement, de recherche et de traitement des addictions, Hôpital Paul-Brousse, Université Paris XI, AP-HP, Inserm-CEA U797, 12, avenue
Paul-Vaillant-Couturier, 94800 Villejuif, France.
S. Coscas.
M. Lecacheux.
Centre d’enseignement, de recherche et de traitement des addictions, Hôpital Paul Brousse, Université Paris XI, AP-HP, Inserm U669, 12, avenue
Paul-Vaillant-Couturier, 94800 Villejuif, France.
F. Noble.
UMR 7157 CNRS, Inserm U 705, neuropsychopharmacologie des addictions, Université René Descartes, Paris, France.
S. Legleye.
Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), Saint-Denis, France.
F. Beck.
Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), Saint-Denis, France.
P. Dupont.
A. Benyamina.
R. Karmous.
M. Reynaud.
Centre d’enseignement, de recherche et de traitement des addictions, Hôpital Paul Brousse, Université Paris XI, AP-HP, Inserm U669, 12, avenue
Paul-Vaillant-Couturier, 94800 Villejuif, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Karila L., Coscas S., Lecacheux M., Noble F., Legleye S., Beck F., Dupont P., Benyamina A., Karmous R.,
Reynaud M. Conduites addictives. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Traité de Médecine Akos, 7-0145, 2008.
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