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THÉRAPEUTIQUE

Prescription des psychotropes en pédopsychiatrie :


limites des indications officielles et perspectives thérapeutiques
G. DUMORTIER (1), B. WELNIARZ (2), C. SAUVEBOIS (1), H. MEDJDOUB (2), H. FRICHE (1), N. SIAD (1), K. DEGRASSAT (1)

Résumé. Les psychotropes disposant d’une AMM en psy- cations obtained with adults but not for all ((ie restricted
chiatrie infanto-juvénile restent encore très limités et corres- indication : e.g. sertraline approved in paediatry only for OCD
pondent, à l’exception du méthylphénidate, de la sertraline but not for depression, risperidone approved only for the treat-
et de la rispéridone, à d’anciennes molécules (amitriptyline, ment of disruptive behaviors in children with subaverage IQs).
benzodiazépines et certains neuroleptiques classiques…). For the third category, the psychotropic agent is either contra-
La plupart des psychotropes sont déconseillés ou contre-indi- indicated or unadvised under the age of 15 or 18 years, by
qués avant l’âge de 15 ans ou 18 ans. En France, aucune lack of data ((eg most of SSRI or atypical antipsychotic drugs).
indication n’a été octroyée en pédopsychiatrie dans le cadre For the last category, official data available in brief summaries
i
des troubles de l’humeur. Cependant, de nombreux travaux offer no information on paediatric use and consequently their
ont fait l’objet de publications qui nécessitent d’être interpré-
r administration does not appear possible. Up to now, no
tées selon leur niveau de preuve relatif (méta-analyse pour approved use has been delivered to injection route (IM or IV)
le niveau le plus élevé, puis essais randomisés en double in France, except for an IM formulation of zuclopenthixol. Pre-
aveugle versus placebo ou molécule de référence, essais en scribing psychotropic drug has to respect good practices
ouvert puis, en dernier, cas cliniques). La prescription doit sui- including close psychological and somatic monitoring that
vre des principes généraux de bonnes pratiques incluant une associates the young patient and his relative (psycho-edu-
surveillance psychologique et somatique étroite associant le cation program). Particular key-points should be taken into
jeune patient et son entourage. Un certain nombre d’essais consideration ((ie pharmacokinetic and physiological speci-
ont été cependant menés sur des classes pharmacologiques ficities, risk of false passage under the age of 6 years with
innovantes telles que les ISRS (dépression, troubles capsules or tablets, presence of alcohol in some oral solution
anxieux…) ou les antipsychotiques atypiques (autisme ou or bitter aroma…). Beside these official data, many studies
troubles apparentés, tics, épisodes psychotiques préco- have been published but must be carefully interpreted
ces…) mais ceux-ci n’ont généralement pas encore abouti à according to their level of pertinence. Meta-analysis gather
des extensions d’AMM, malgré une prescription de plus en all randomised controlled trials published or not, analyse their i
plus fréquente en pratique clinique. specific pertinence and thus provide clinically relevant ele-
ments. Randomised controlled trials present clinical interest
Mots clés : Adolescent ; Enfant ; Information ; Pharmacovigilance ; but key-points in study design must be checked ((eg number
Prescription hors AMM ; Psychotropes. of patients, inclusion and exclusion criteria, length of the study
and clinical relevance of clinical scales…). Other studies like
Prescription of psychotropic drugs in paediatry : open trials or clinical cases do not offer sufficient guarantees.
approved indications and therapeutic perspectives
Some randomised controlled trials of clinical relevance have
Summary. In France, psychotropic drugs may be classified been carried out in this population with new pharmacological
in four categories according to their official data. The first cate- classes ((eg SSRI, atypical antipsychotic drugs) and may lead
gory corresponds to psychotropic drugs with an approved to extended indications in children and adolescents. Accord-
indication available in paediatry. They are old agents (eg( halo- ing to bibliographic and official data, the main criteria in the
peridol, amitriptyline, benzodiazepines…) with the exception prescribing choice may take into consideration the following
of methylphenidate (hyperactivity). The second one corre- key-points : in case of infantile depression, tricyclic antide-
sponds to pharmacological agents approved for some indi- pressive drugs should not be used according to meta-analy-

(1) S
Service
i Pharmacie,
Ph i EPS de
d Vill
Ville-Evrard,
E d 202
202, avenue Jean-Jau
J J rès,
è 93332 Neuilly-sur-Marne.
N ill M
(2) Secteur 93103, EPS de Ville-Evrard (à l’adresse ci-dessus).
Travail reçu le 31 juillet 2003 et accepté le 21 mai 2004.
Tirés à part : G. Dumortier (à l’adresse ci-dessus).

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sis stressing a poor benefit/risk ratio. SSRI may offer better ponible sur les banques de données sur réseau Internet,
prospects but their use has not been approved in this indica- mais celle-ci nécessite d’être attentivement « décryptée »
tion, until now. In OCD, sertraline shows great interest to sur un plan méthodologique pour définir leur pertinence
enhance clinical response and represents the molecule of sur un plan clinique. Cet article se propose de définir la
reference. No drug has been approved for mood disorders démarche et les concepts généraux associés à la pres-
in children or adolescent, in France, contrary to USA where cription des psychotropes en pédopsychiatrie. Les princi-
lithium can be administered over the age of 12 years. In addi- pales classes des psychotropes sont passées en revue
tion, antiepileptic drugs like carbamazepine or divalproate afin de dégager les indications officielles des différentes
have conducted to clinical improvement in some studies. molécules en France ou sur un plan plus international, et
Benzodiazepines, hydroxyzine and meprobamate use les principaux axes de recherches thérapeutiques en par-
should be strictly restricted in case of anxiety symptoms but ticulier avec les nouvelles classes telles que les inhibiteurs
are the only agents approved in this indication despise prom- sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) ou les
ising results obtained with SSRI. Transitory insomnia may antipsychotiques atypiques. Les principales pathologies
take advantage of alimemazine prescription (approved use rencontrées en psychiatrie infanto-juvénile seront étu-
over the age of 36 months). Some typical neuroleptics are diées, à l’exception de l’hyperactivité du fait de sa spéci-
indicated in tics or in behaviour disorders associated to autism ficité.
or related syndromes but present clinical limitations and poor
tolerability. Promising clinical trials (randomised or not) have
v
been conducted with new atypical antipsychotic drugs like ris-
peridone. In conclusion, present data available for paediatric PRINCIPES GÉNÉRAUX DE LA PRESCRIPTION
use of psychotropic agents emphasizes that safety and effec- DES PSYCHOTROPES EN PÉDOPSYCHIATRIE
tiveness are not always well established in particular for the
treatment of chronic disorders (long term tolerability assess- Un des principes fondamentaux est de limiter la pres-
ment). Moreover, studies should be carried out to specify fac- cription des psychotropes aux seuls patients ne répondant
tors promoting adherence and quality of life for this young pas (ou très partiellement) à la prise en charge non médi-
population in order to optimise clinical benefit of drug pre- camenteuse, et toujours en complément de celle-ci. La
scription. prescription de psychotropes intéresse diverses situations
où il existe une menace sur la vie sociale de l’enfant, un
Key words : Adolescent ; Child ; Information ; Pharmacovigilence ; symptôme très handicapant ou une pathologie majeure
Psychotropic drug ; Unlabelled uses. invalidante. La monothérapie est la règle à privilégier. La
posologie doit toujours être progressive et la durée doit
être la p
plus limitée p
possible, sous une surveillance clinique
q
étroite. À côté de l’efficacité clinique, la problématique de
INTRODUCTION la tolérance en pédiatrie doit être soigneusement posée.
La plupart des effets indésirables observés chez l’adulte
La place de la prescription des médicaments psycho- peuvent être retrouvés avec une fréquence parfois plus
tropes en psychiatrie infanto-juvénile a profondément évo- élevée. En pédiatrie, le prescripteur est confronté à une
lué au cours de la dernière décennie. Exceptionnelle il y population à risque et il a été démontré que les effets par-
a 15 ans, la prescription ne choque plus la majorité des fois graves (cardiovasculaires ou neurologiques) sont plus
pédopsychiatres et elle trouve sa place au sein de l’appro- fréquents. Le potentiel sédatif est à redouter afin de ne
che thérapeutique pluridisciplinaire (55, 80). Une analyse pas induire des incidents secondaires à une diminution de
des prescriptions publiée en 2002 souligne une augmen- la vigilance.
tation significative du nombre des psychotropes délivrés
en psychiatrie infanto-juvénile dans les pays anglo- D’autres aspects de la prescription ont trait aux spéci-
saxons. Le pourcentage d’enfants ou d’adolescents trai- ficités pharmacocinétiques et galéniques, aux données de
tés est passé de 1,4 % en 1987 à 3,9 % en 1996 (61). Les l’AMM et à l’analyse critique de la littérature internationale.
psychotropes restent beaucoup plus prescrits par les
médecins non-psychiatres que par les pédopsychiatres,
même si une évolution des pratiques est constatée. Précautions liées à une pharmacocinétique
particulière
Mais si le regard sur la prescription a changé, les habitu-
des de prescription ont quant à elles peu évolué, surtout Le métabolisme nécessite d’être étudié chez l’enfant en
chez l’enfant où les neuroleptiques classiques et les antidé- particulier lorsque les métabolites sont actifs. Les para-
presseurs tricycliques restent les produits les plus prescrits. mètres pharmacocinétiques résultent de la clairance
Un certain nombre de produits largement utilisés dans hépatique et rénale de la molécule (et de ses métabolites)
les pays anglo-saxons, tels les psychostimulants, sont mais également du volume de distribution. La demi-vie est
rarement prescrits, et de nombreux médicaments ne fréquemment plus courte que chez l’adulte du fait d’une
bénéficient pas d’Autorisation de mise sur le marché plus grande activité du catabolisme hépatique et d’une fil-
(AMM) en pédiatrie. Une littérature internationale abon- tration glomérulaire plus importante, mais ce phénomène
dante sur diverses utilisations, hors AMM, des psycho- n’est pas généralisable. Ainsi, la demi-vie d’élimination de
tropes en pédopsychiatrie est actuellement facilement dis- la paroxétine est beaucoup moins grande chez les enfants

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que chez l’adulte (11,1 h versuss 21,1 h) alors que les para- Spécificités liées aux présentations galéniques
mètres pharmacocinétiques ajustés au poids sont similai-
res avec la sertraline (59). La principale voie du métabo- Aucun psychotrope injectable n’est autorisé en pédia-
lisme des psychotropes passe par les cytochromes p450 trie, ce qui soulève le problème des épisodes aigus d’agi-
qui sont des protéines à hème. Quatre isoenzymes jouent tation ou d’agressivité. Seule la forme action prolongée du
un rôle prépondérant dans le métabolisme des neurolep- zuclopenthixol (Clopixol AP®) a une indication pour
tiques et des antidépresseurs (27) : « psychose infantile ». Toutefois, la fiche RCP ne précise
pas les modalités spécifiques de l’emploi de cette spécia-
1) L’isoenzyme CYP2C comprenant le système poly- lité chez l’enfant et la bibliographie semble très limitée. Les
morphique CYP2C19 (chromosome 10) responsable de formes sèches solides (comprimés, gélules, capsules…)
l’oxydation de la S-méphénytoïne ; 3 à 5 % de la popula- ne doivent pas être employées avant 6 ans, du fait du ris-
tion caucasienne ont un défaut à caractère autosomal que de fausse route. L’ouverture des gélules ou l’écrase-
récessif dans l’hydroxylation de la S-méphénytoïne en ment des comprimés peut également modifier les proprié-
dérivé 4 hydroxylé. Ce polymorphisme génétique a de tés physico-chimiques du principe actif, en particulier pour
nombreuses conséquences dans la N-desméthylation du les formes pelliculées ou à libération prolongée.
citalopram et du diazépam. De nombreux inhibiteurs (eg
fluoxétine, fluvoxamine, paroxétine, topiramate) et induc- Les formes les plus adaptées sont le soluté buvable et
teurs (eg
g carbamazépine) pourraient modifier la pharma- le sirop. La présence éventuelle de faible quantité d’alcool
cocinétique des substrats de cet isoenzyme. éthylique dans certains solutés doit être prise en compte.
L’alcool éthylique est employé avec les spécialités les plus
2) L’isoenzyme CYP3A (chromosome 7) intervient anciennes en raison de ses propriétés solubilisantes et
dans le métabolisme de certaines benzodiazépines. antibactériennes. Il convient de vérifier son éventuelle pré-
3) L’isoenzyme CYP2D6 (chromosome 22) est à l’ori- sence du fait de la possible toxicité à moyen terme chez
gine du polymorphisme génétique de la voie oxydative du les sujets les plus jeunes. La délivrance à partir de pipette
système spartéïne/débrisoquine. Il est déficient chez 7 % doseuse en milligrammes a l’avantage de simplifier l’admi-
de la population blanche. Par PCR (Polymerase Chain nistration par rapport au flacon compte-gouttes et réduit
Reaction), il est possible de prédire le phénotype du le risque d’erreurs.
patient afin de le classer parmi les « extensivee » ou les L’aromatisation est un élément à ne pas négliger car il
« poor metabolizers s ». Les neuroleptiques tels que la ris- conditionne en partie l’observance. Les arômes employés
péridone, la thioridazine ou l’halopéridol sont principale- sont parfois adaptés à une population plus âgée et peu-
ment métabolisés par cette voie. Certains antidépres- vent apparaître parfois amers chez les enfants. Le
seurs sérotoninergiques tels que la fluoxétine sont des mélange à un liquide (sirop, soda) ou à de la nourriture
inhibiteurs de cet isoenzyme. La rifampicine est un puis- (yaourt…) peut modifier les propriétés physico-chimiques
sant inducteur cet isoenzyme. des principes actifs (possible dégradation par la lumière
4) Le cytochrome CYP1A2 (chromosome 15) est la ou la chaleur, précipitation par modification du pH). Ainsi,
voie métabolique principale de certains imipraminiques pour une formulation d’un générique
p g q de la fluphénazine
p
ou de la clozapine. La fluvoxamine inhibe de manière développée aux États-Unis, il est déconseillé de mélanger
significative l’activité de cet isoenzyme pouvant aboutir la solution médicamenteuse avec des composés pectini-
à l’obtention de concentration plasmatique toxique ques (66). Au contraire, ce laboratoire pharmaceutique
(27). précise qu’un mélange à des sodas décaféinés est pos-
sible.
Les données bibliographiques nombreuses chez les
adultes ne sont pas toujours extrapolables en pédiatrie et
doivent prendre en compte l’activité pharmacologique des Données de l’AMM
métabolites et les différentes voies du catabolisme, une
même molécule pouvant être le substrat de plusieurs D’une façon générale en pédopsychiatrie, l’arsenal thé-
familles de cytochromes (eg g benzodiazépines). Toutefois rapeutique est très limité et les indications spécifiques des
en raison du principe de précaution, ces données mettent psychotropes sont rares en France. Néanmoins, beau-
en avant les possibles mécanismes compétitifs lors des coup de psychotropes sont utilisables chez l’adolescent
thérapeutiques polymédicamenteuses, et la monothéra- à partir de 15 ans, mais pas tous (utilisation parfois auto-
pie est à privilégier afin de minimiser le risque d’interaction. risée à partir de 16 ou 18 ans). Le problème se pose donc
Des dosages plasmatiques peuvent être parfois utiles afin essentiellement chez l’enfant et le jjeune adolescent. Aux
de détecter des déficits enzymatiques, d’effectuer des États-Unis, il est prévu de proposer aux laboratoires phar-
adaptations posologiques ou de vérifier la compliance (26, maceutiques une prolongation du brevet en échange
65). La détermination génotypique des isoenzymes d’études cliniques chez l’enfant en vue d’étendre l’indica-
pourra ouvrir également des perspectives thérapeutiques tion en pédiatrie.
intéressantes. Il est vivement conseillé de consulter des Les indications du principe actif en pédopsychiatrie figu-
sites spécialisés d’accès libre (www.ncbi.nlm.nih.gov/ rent au niveau des « résumés des caractéristiques du
LocusLink)) pour d’obtenir des informations réactualisées produit » (RCP) validés lors de la demande d’autorisation
sur les cytochromes P450, en particulier sur la localisation de mise sur le marché. Toute utilisation hors AMM engage
des gènes. l’entière responsabilité du prescripteur et dans une cer-

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taine mesure celle du pharmacien qui doit exiger l’âge du ci sont décrits par le groupe de collaboration Cochrane
patient sur toutes prescriptions des stupéfiants ou des (22). La sélection des essais est une étape clé. Celle-ci
substances inscrites à la liste I ou II des substances véné- est obtenue par la lecture et la notation de la qualité de
neuses. Les tableaux I, II, IIII et IV
V citent les principaux psy- l’essai, par 2 spécialistes différents. La bibliographie doit
chotropes (ou correcteurs) à l’exclusion de ceux prescrits être la plus exhaustive possible et doit regrouper tous les
pour l’hyperactivité. Un « décodage » des RCP permet de essais publiés (revues internationales et nationales quelle
classer 4 cas de figures différents : que soit la langue des auteurs) et communiqués (congrès
1) Les médicaments autorisés en pédopsychiatrie : sur nationaux ou internationaux). Les essais non publiés sont
les molécules citées dans les tableaux I, II, IIII et IV,
V seules recueillis auprès soit de sociétés « savantes », soit auprès
24 font l’objet d’une autorisation précisant les modalités de registres d’essais cliniques, soit auprès des laboratoi-
d’administration et de posologie. res pharmaceutiques. Du fait d’une législation protégeant
les brevets et la propriété industrielle, il est regrettable que
2) Certaines de ces spécialités (rispéridone, sertraline) les essais menés par l’industrie pharmaceutique ne soient
ont obtenu des indications pédiatriques mais pas pour tou- pas directement consultables comme cela est le cas en
tes celles mentionnées chez l’adulte (indications Espagne (site spécifique du ministère de la Santé espa-
« restrictives » par exemple : sertraline indiquée en pédia- gnol sur Internet). Une méta-analyse bien menée apporte
trie dans les troubles obsessionnels compulsifs mais pas des réponses claires en fonction des données de la litté-
dans le cadre des dépressions infantiles). La tolérance rature.
pédiatrique de la molécule est théoriquement connue mais
le bénéfice efficacité/risque n’est pas évalué pour toutes 2) Les essais cliniques randomisés en double aveugle
les indications psychiatriques adultes. versuss placebo ou molécule de référence. Ces essais res-
tent rares et comparent généralement le psychotrope au
3) Les psychotropes contre-indiqués ou déconseillés placebo. Le nombre des essais « comparatifs » est encore
en psychiatrie infanto-juvénile : cette limitation résulte moins nombreux (comparaison versus s molécule de réfé-
généralement d’une absence de données suffisantes. rence ou autres). Les résultats significatifs ou non doivent
4) Les fiches RCP occultant la problématique de l’uti- être interprétés après analyse de la méthodologie (nom-
lisation chez l’enfant et/ou l’adolescent : pour certains bre de patients, recrutement…). L’essai doit être replacé
principes actifs, la prescription en pédiatrie n’est rensei- dans le contexte général après une bibliographie la plus
gnée ni au niveau des indications, ni sous la rubrique con- complète possible, sinon la conclusion du lecteur est sou-
tre-indication ou mise en garde/précautions d’emploi, ou mise au biais de publication (ie e les résultats positifs étant
posologie/mode d’administration. Pour ces médicaments, plus facilement acceptés par les comités de rédaction des
une confusion s’installe et on peut raisonnablement pen- revues, le prescripteur a plus aisément accès aux essais
ser qu’ils n’ont pas été étudiés dans cette population (eg favorables).
la clozapine). 3) Les essais en ouvert dont les résultats favorables
Sur un pplan international, la situation est similaire. Aux (comparaison entre le début et la fin de l’essai) peuvent
États-Unis, où le document regroupant les caractéristi- être très largement influencés par l’effet placebo. Ils ne
ques des médicaments est le Physicians’ Desk Reference constituent en aucune façon une preuve mais présentent
(document correspondant soit aux spécialités soit aux l’avantage d’évaluer la tolérance et d’ouvrir la voie à la
génériques), chaque produit comporte une rubrique sur mise en place d’essais plus rigoureux.
les populations à risque (gériatrie, pédiatrie…) (66). Cela 4) Les cas cliniques isolés (niveau de preuve le plus
a le très net avantage d’éviter le flou existant encore vis- faible).
à-vis des RCP du Vidal (81), même si en pratique les don-
nées restent comparables.
p Certains p psychotropes
y ont des
indications différentes aux États-Unis (eg g fluvoxamine Information des familles
dans les TOC en pédiatrie) et la consultation du PDR est
vivement conseillée afin de comparer les molécules et Dans tous les cas, la famille et si possible le patient lui-
leurs indications respectives. même doivent être informés des traitements (9). En effet,
en psychiatrie de l’enfant il n’est pas imaginable de pres-
crire un médicament psychotrope sans avoir reçu le con-
Analyse critique de la littérature sentement éclairé de ses parents ou responsables légaux.
L’établissement de l’alliance thérapeutique doit prendre en
Le pédopsychiatre ne peut se limiter aux seules don- compte les obligations légales du prescripteur. L’informa-
nées officielles. Il doit se tenir informé des conférences tion sur le médicament doit être complète et notamment
de consensus, des bonnes pratiques professionnelles porter, comme le stipule la loi du 4 mars 2002, « sur les
ainsi que de la littérature internationale. La littérature offre traitements ou actions de prévention qui sont proposés,
une bibliographie abondante et nécessite une sélection en leur utilité, leur urgence éventuelle, leur conséquence, les
fonction de leur niveau de preuve relatif. Par ordre d’impor- risques fréquents ou graves normalement prévisibles qu’ils
tance, on peut citer : comportent, ainsi que les autres solutions possibles, et sur
1) Les méta-analyses (niveau de preuve le plus élevé). les conséquences prévisibles en cas de refus ». Les
Leur principe et la méthodologie sont très codifiés et ceux- enfants et adolescents concernés doivent également rece-

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voir une information et dans la mesure du possible adhérer les enfants prépubères. Comparativement au placebo, il
au traitement. Notre expérience clinique nous confirme que a été observé une plus grande fréquence sur le plan sta-
l’espace de dialogue autour du médicament peut être un tistique des effets indésirables (vertiges, hypotension
médiateur permettant parfois d’entrer en contact avec cer- orthostatique, tremblements, bouche sèche…). D’autres
tains adolescents très réticents à une approche psycho- méta-analyses aboutissent à des conclusions similaires
thérapique. Lorsque le traitement fait preuve d’efficacité, (53, 58). Ce dernier point soulève le problème de la tolé-
les enfants investissent la prise de médicament et souvent rance des tricycliques, en particulier au niveau cardiovas-
rappellent la prise à leurs parents (3, 31, 32). culaire. La clomipramine et la désipramine augmentent
significativement la fréquence cardiaque et le QRS (50).
En outre, la désipramine a été impliquée dans des morts
DONNÉES ACTUELLES SUR LES PRODUITS subites (10, 11, 84). Il est regrettable que les essais con-
UTILISABLES EN PSYCHIATRIE INFANTO-JUVÉNILE trôlés menés avec les ISRS dans le cadre de la dépression
infantile restent rares (20, 59). Au vu de certains essais
Antidépresseurs cliniques, les ISRS apparaîtraient plus prometteurs dans
le traitement des dépressions infantiles ou chez l’adoles-
Dépression cent (29, 43). Quoique la sertraline ait fait preuve d’un rap-
port bénéfice/risque favorable dans le cadre des troubles
La dépression toucherait environ 2 % des enfants et 4 obsessionnels compulsifs dès l’âge de 6 ans, ce principe
à 8 % des adolescents. Un risque suicidaire parfois impor- actif n’est pas officiellement indiqué dans la dépression
tant et un taux de rechute estimé à 44 % dans les 2 ans infantile. La pharmacocinétique de la sertraline a été étu-
rendent la prise en charge thérapeutique particulièrement diée chez l’enfant et l’adolescent (1). Les principaux para-
délicate (49). La dépression est une pathologie qui est plus mètres pharmacocinétiques rapportés au poids corporel
fréquemment diagnostiquée chez l’adolescent que chez sont similaires à ceux de l’adulte.
l’enfant. L’approche thérapeutique est assez différente
dans ces deux populations. La conférence de consensus Les essais publiés avec les ISRS semblent indiquer des
« Les troubles dépressifs chez l’enfant : reconnaître, soi- effets indésirables inférieurs à ceux décrits avec les com-
gner, prévenir, devenir » a abordé en 1995 les différents posés tricycliques [fluoxétine (29, 45), paroxétine (43,
aspects de ce problème de santé publique (Agence natio- 83)]. Ils pourraient devenir la classe de choix dans les
nale d’accréditation et d’évaluation en santé, 1995). La dépressions infantiles (17).
prise en charge des dépressions de l’enfant fait appel en
premier lieu à des thérapies non médicamenteuses.
L’usage des antidépresseurs est très limité chez l’enfant Troubles obsessionnels compulsifs
et leur prescription doit suivre des règles précises.
Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) repré-
Les essais contrôlés versus s placebo (ou molécule de sentent une pathologie chronique à l’origine d’une
référence, en général un tricyclique) évaluent l’évolution détresse sociale, scolaire et familiale (76). Sa fréquence
de l’Hamilton Depression Rating Scale, de la Childrens’ est similaire à celle des adultes et sa prévalence dans
Depression Rating Scale, de la Montgomery-Asberg cette population atteint 1 à 2 %. Certains enfants ou ado-
Depression Rating Scale e ou de la Beck Depression Inven- lescents peuvent tirer bénéfice d’un traitement médica-
tory Score. menteux en complément d’une prise en charge thérapeu-
En France, seule l’amitriptyline possède une AMM dans tique. La principale échelle utilisée lors des essais
l’indication dépression infantile (posologie inférieure ou cliniques est la Children’s Yale Brown Obsessive Com-
égale à 1 mg/kg/j). Les autres antidépresseurs tricycli- pulsive Scale. De nombreux antidépresseurs sont déjà uti-
ques sont indiqués dans l’énurésie nocturne et aucune lisés avec succès chez l’adulte et certains ISRS peuvent
information spécifique
p q à la pédopédiatrie
p p ne figure
g claire- être employés chez l’adolescent à partir de 15 ans. En
ment sur leur RCP. Aux États-Unis, l’amitriptyline n’est pas pédiatrie, la molécule de référence est la sertraline, pour
recommandée avant 12 ans. Aucun ISRS n’est officielle- laquelle il existe un dosage adapté et une indication offi-
ment indiqué
q dans la dépression
p en p
pédiatrie, ni en France cielle à partir de 6 ans (tableau I)) (54, 85). La posologie
ni aux États-Unis. Néanmoins, les ISRS disponibles en de ce principe actif dépend du poids corporel. En dessous
France ne sont plus contre-indiqués (et/ou non de 40 kg, le traitement est commencé à raison de 25 mg
« recommandés ») à partir 15 ans ainsi que d’autres anti- par jour pendant une semaine puis progressivement aug-
dépresseurs (miansérine, tianeptine, milnacipram, viloxa- menté sur plusieurs semaines jusqu’à un maximum de
zine) (tableau I). Une méta-analyse portant sur les anti- 200 mg par jour. Au-dessus de 40 kg, la posologie de
dépresseurs tricycliques a été menée par le groupe départ est de 50 mg par jour, avec augmentation en fonc-
Cochrane en 2002 (41) ; 13 études ont été sélectionnées tion de la réponse clinique jusqu’à un maximum de 200 mg
sur des critères précis regroupant 506 patients. De par jour. D’autres principes actifs (tricycliques ou ISRS)
manière globale, les antidépresseurs tricycliques pris pourraient s’avérer actifs, comme chez l’adulte, mais ne
dans leur ensemble ne sont pas apparus plus efficaces peuvent être préconisés au vu des données actuelles (rap-
que le placebo (odd ratioo 0,84). Toutefois, les adolescents port bénéfice/risque non encore déterminé). La clomipra-
répondent plus que les enfants. Les auteurs concluent à mine a été la p première molécule fréquemment
q employée
p y
l’absence d’utilité des antidépresseurs tricycliques chez aux États-Unis mais il n’existe pas de comparaison directe

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TABLEAU I. — Antidépresseurs (ATD) (voie orale).

Antidépresseurs tricycliques

Amitriptyline Laroxyl® AMM : dépression infantile


AMM en pédiatrie (> 6 ans) : certaines énurésies
Clomipramine Anafranil® AMM en pédiatrie (> 6 ans) : certaines énurésies
Psychiatrie : dépourvu d’information spécifique sur le Vidal
Désipramine Pertofan® Dépourvu d’information spécifique sur le Vidal
Imipramine Tofranil® AMM en pédiatrie (> 6 ans) : certaines énurésies
Psychiatrie : dépourvu d’information spécifique sur le Vidal
Maprotiline Ludiomil® Dépourvu d’information spécifique sur le Vidal
Trimipramine Surmontil® Dépourvu d’information spécifique sur le Vidal

Antidépresseurs sérotoninergiques (ISRS)

Sertraline Zoloft® AMM (> 6 ans) : TOC


Dépression : dépourvu d’information sur le Vidal
®
Citalopram Séropram CI absolue (< 15 ans) en absence d’études
®
Fluvoxamine Floxyfral CI (< 15 ans) en absence d’études
®
Fluoxétine Prozac CI absolue (< 15 ans) en absence d’études
Paroxétine Déroxat® CI absolue (< 15 ans) en absence d’études

Antidépresseurs divers

Miansérine Athymil® CI relative (< 15 ans)


Milnacipram Ixel® CI (< 15 ans) en absence de données cliniques
®
Mirtazapine Norset Pas recommandé chez l’enfant (tolérance et efficacité non établies)
Tianeptine Stablon® CI (< 15 ans)
®
Venlafaxine Effexor CI absolue (< 18 ans)
Viloxazine Vivalan® Déconseillée (< 15 ans) en absence d’études

AMM : autorisation de mise sur le marché ; CI : contre-indication.


Les gélules et les comprimés sont, en principe, contre-indiqués avant l’âge de 6 ans (risque de fausse route).

entre la sertraline et la clomipramine (5). Aux États-Unis, Dans le cadre de ces utilisations hors AMM, il faut rap-
la fluvoxamine a obtenu l’indication pour le traitement des peler que le ratio bénéfice/risque n’est pas établi. Enfin, il
TOC en pédiatrie (66, 71). La prescription en pédiatrie de existe une littérature nombreuse sur des essais en ouvert
ce principe actif doit prendre en compte le fort pouvoir inhi- ou de cas cliniques qui doivent être analysés avec la plus
biteur sur le cytochrome p450 (isoforme 1A2) (27) ainsi grande vigilance (prise en compte de l’effet placebo, biais
que des taux plasmatiques plus élevés chez l’enfant par de publication, nombre de patients, recrutement…).
rapport à l’adolescent ou l’adulte (18).

Thymorégulateurs
Autres utilisations des antidépresseurs
en pédopsychiatrie Le diagnostic de trouble bipolaire est le plus souvent
porté entre 18 et 24 ans et il s’agit d’un diagnostic rare chez
À côté de la dépression et des TOC, certains antidépres- l’enfant bien que certains auteurs avancent que ce trouble
seurs ont fait l’objet d’essais randomisés regroupant le plus toucherait une proportion non négligeable d’enfants et
souvent un nombre limité de patients. Certains ont abouti, d’adolescents (74). Chez l’enfant, ces troubles ont une cli-
parfois, à une supériorité par rapport au placebo dans le nique particulière qui peut parfois être confondue avec
cadre de diverses pathologies retrouvées en pédiatrie : d’autres troubles tels que l’hyperactivité par exemple.
– hyperactivité [eg g désipramine (10)] ; Aucun normothymique utilisé chez l’adulte ne possède
– troubles anxieux [eg g sertraline dans l’anxiété géné- une indication claire dans le cadre de l’AMM en pédiatrie
ralisée (73), fluvoxamine (70)] ; en France (tableau II). Il n’existe pas, à notre connais-
– mutisme [eg g fluoxétine (13)]. sance, de méta-analyse. Les essais regroupent le plus

482
L’Encéphale, 2005 ; 31 : 477-89, cahier 1 Prescription des psychotropes en pédopsychiatrie

TABLEAU II. — Normothymiques (voie orale).

Acide valproïque Dépakine® AMM en pédiatrie neurologique


Carbamazépine Tégrétol® AMM en pédiatrie neurologique
®
Divalproate Dépakote Tolérance et efficacité non évaluées (< 18 ans)
Lithium Téralithe® Dépourvu d’information sur le Vidal
Neurolithium®

AMM : autorisation de mise sur le marché ; CI : contre-indication.


Les gélules et les comprimés sont, en principe, contre-indiqués avant l’âge de 6 ans (risque de fausse route).

souvent un nombre limité de patients et évaluent l’évolu- doit s’effectuer avec prudence en raison du risque
tion de la Y-MRS (Young Mania Rating Scale). Une dimi- d’accoutumance, de l’effet désinhibiteur possible chez
nution de 50 % à l’Y-MRS est généralement retenue pour l’enfant, ainsi que des troubles mnésiques qui peuvent
définir les patients répondeurs. être induits par une prise régulière de ces produits (42).
Aux États-Unis, le lithium est autorisé à partir de 12 ans En revanche, des études cliniques ont montré l’intérêt des
(PDR 2002). Il est recommandé d’utiliser les formes à libé- antidépresseurs dans cette indication. Malheureusement,
ration prolongée pour éviter des pics plasmatiques trop aucun antidépresseur
p ne p possède, en France ou aux
élevés. Il correspond comme pour l’adulte au traitement États-Unis, d’indication claire en pédiatrie, avant l’âge de
de référence. D’après une étude randomisée menée par 15 ans pour cette indication, malgré la place que pour-
Kowatch et al., le taux de répondeurs ne serait que de raient tenir certains ISRS (18, 60, 70). Il est conseillé de
38 % pour le lithium et la carbamazépine versuss 53 % pour consulter la littérature internationale car des essais sont
le valproate (46). La surveillance clinique et pharmacoci- en cours afin de préciser l’intérêt de ces médicaments
nétique du lithium est similaire à celle de l’adulte. Il s’avé- dans ces situations cliniques difficiles. La revue bibliogra-
rerait actif vis-à-vis de l’agressivité (15, 16) et a été pro- phique effectuée par Beidel et al. illustre la difficulté d’ana-
posé vis-à-vis des addictions (36) et dans le syndrome de lyser les résultats de la littérature internationale (8). Ces
Kleine-Levin (67). Il n’existe pas d’essai comparatif vis-à- auteurs ont retrouvé 11 essais menés sur les désordres
vis d’autres molécules comme la clonidine ou les antipsy- anxieux sociaux chez l’enfant. Les essais en ouvert (n = 8)
chotiques parfois employés dans l’agressivité (15, 16, 30). ont montré l’intérêt des ISRS et des benzodiazépines,
alors que 2 études randomisées versuss placebo sur 3
Les antiépileptiques tels la carbamazépine ou le val-
n’ont pas observé d’amélioration.
proate possèdent un large recul concernant la surveillance
thérapeutique en neurologie chez l’enfant. En particulier, En France et aux États-Unis, de nombreuses benzo-
leur particularité pharmacocinétique dans cette population diazépines ont une indication pour traiter l’anxiété en
à risque est bien connue. Ils correspondent, selon certains pédiatrie (tableau III). En outre, l’hydroxyzine par ses pro-
auteurs, à une alternative au lithium. La carbamazépine priétés antihistaminiques anti-H1 sédatives et le mépro-
semble peu ou pas efficace vis-à-vis de l’agressivité (23). bamate possèdent également une autorisation. Néan-
Le valproate et le divalproate auraient une meilleure tolé- moins, les travaux ayant abouti à ces autorisations sont
rance que le lithium (19). Les autres antiépileptiques assez anciens et ne portaient que sur un nombre limité
comme la lamotrigine, le topiramate ou la tiagabine n’ont de patients (24, 64). Du fait de la spécificité de chacune
pas encore fait l’objet d’essai en pédopsychiatrie. Enfin, des catégories de troubles anxieux, il convient de s’assu-
l’olanzapine, antipsychotique qui possède une indication rer des travaux antérieurs menés sur la molécule pres-
dans certains troubles bipolaires chez l’adulte, n’est pas crite. Ainsi, l’alprazolam semblerait intéressant dans le
utilisable en pédiatrie par manque de données. cadre des troubles d’évitement. La prescription des ben-
zodiazépines chez l’enfant reste encore un sujet contro-
versé. Les critères de choix demeurent délicats et doivent
Anxiolytiques et hypnotiques prendre en compte la demi-vie d’élimination, le métabo-
lisme hépatique et le recul de la molécule. Une benzodia-
Les troubles anxieux sont fréquents chez l’enfant. On zépine à demi-vie moyenne peut s’avérer utile pour traiter
estime à 4,6 % le nombre d’enfants de 7 à 11 ans souffrant une exacerbation des troubles anxieux. Du fait d’une
de troubles anxieux importants et à 3,3-7,3 % pour les métabolisation complexe de la plupart des benzodiazépi-
adolescents (83). Le traitement de l’anxiété de l’enfant fait nes, il faut également prendre en compte la demi-vie des
principalement appel aux techniques psychothérapiques. métabolites. Les benzodiazépines utilisées dans le cadre
Néanmoins, certaines pathologies telles que la phobie de troubles épileptiques bénéficient d’un plus large recul
sociale, les refus scolaires anxieux, les troubles de l’évi- que les autres molécules. Le diazépam est la benzodia-
tement ou panique, l’angoisse de séparation ou les états zépine la mieux étudiée sur le plan de la pharmacociné-
de stress post-traumatique peuvent faire l’objet d’une tique en pédiatrie. Sa demi-vie est de 18 heures chez
approche médicamenteuse en appoint du projet thérapeu- l’enfant, alors qu’elle est de 30 à 40 heures chez l’adulte
tique. La prescription de benzodiazépines chez l’enfant (72).

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G. Dumortier et al. L’Encéphale, 2005 ; 31 : 477-89, cahier 1

TABLEAU III. — Anxiolytiques et hypnotiques (voie orale).

Benzodiazépines

Alprazolam Xanax® AMM en pédiatrie (> 6 ans) : anxiété


Bromazépam Lexomil® AMM en pédiatrie (> 6 ans) : anxiété
®
Clobazépam Urbanyl AMM en pédiatrie (> 6 ans) : anxiété
®
Clorazépate Tranxène AMM en pédiatrie (> 6 ans) : anxiété
Utilisation exceptionnelle
Prazépam Lysanxia® AMM en pédiatrie : anxiété
Lorazépam Témesta® AMM en pédiatrie (> 6 ans) : anxiété
®
Diazépam Valium AMM pédiatrique en neurologie
®
Oxazépam Séresta Dépourvu d’information sur le Vidal
®
Clozépam Rivotril AMM pédiatrie en neurologique

Autres anxiolytiques

Hydroxyzine Atarax® AMM en pédiatrie : manifestation mineure de l’anxiété


®
Mépronizine Equanil AMM en pédiatrie : anxiété
Buspirone Buspar® Non recommandé (< 18 ans) en absence d’études

Hypnotiques

Alimémazine Théralène® AMM (> 3 ans) : insomnie transitoire occasionnelle


Zolpidem Stilnox® CI relative (< 15 ans)
®
Zopiclone Imovane CI relative (< 15 ans)

AMM : autorisation de mise sur le marché ; CI : contre-indication.


Les gélules et les comprimés sont, en principe, contre-indiqués avant l’âge de 6 ans (risque de fausse route).

En ce qui concerne les troubles du sommeil, aucune Antipsychotiques (neuroleptiques atypiques ou non)
benzodiazépine n’a d’indication officielle et leur utilisation
est à déconseiller. Depuis 2001, l’utilisation du sirop de Les données officielles et scientifiques, sur lesquelles
chloral est strictement limitée par l’AFSSAPS dans la pré- repose la prescription, diffèrent selon la nature de l’anti-
médication des explorations fonctionnelles respiratoires psychotique.
(EFR) et des examens d’imagerie médicale (IRM) chez
l’enfant âgé de 10 mois à 5 ans (nouvelles données sur
l’effet mutagène et cancérigène chez l’animal). Données générales concernant les neuroleptiques
L’alimémazine est parfois utilisée à partir de 3 ans du classiques
fait de propriétés sédatives (propriétés antihistaminiques En France, de nombreux neuroleptiques typiques sont
anti-H1). L’absence d’études récentes et son utilisation commercialisés avec des indications en psychiatrie infan-
limitée sur un pplan international ((non commercialisée aux tile (tableau IV). Certains principes actifs sont indiqués
États-Unis) limitent l’intérêt de ce principe actif. Ce com- pour les troubles du comportement malgré le peu d’études
posé est apparenté aux neuroleptiques phénothiazini- à moyen et long termes sur le rapport bénéfice/risque lié
ques, d’où la possible survenue d’effets indésirables com- à l’emploi de ces neuroleptiques (tableau IV).
muns à cette famille thérapeutique. Son emploi a été
suspecté, ainsi que les benzodiazépines, de favoriser des On retrouve les principales phénothiazines, certains
morts subites en particulier chez les plus jeunes enfants dérivés benzamides et les butyrophénones. En outre, cer-
(risque d’apnée chez le nourrisson). Malgré ces inconvé- tains neuroleptiques, dont l’halopéridol et certaines phé-
nients, l’alimémazine reste le produit de choix dans le nothiazines, sont également employés dans des protoco-
cadre de troubles du sommeil transitoires dont la durée les de sédation ou comme agent potentialisant les
de prescription doit être limitée au maximum. Un autre antiémétiques.
dérivé p phénothiazine existe sur le marché français, le Les monographies précisent le mode d’administration
Nopron®, mais ce dernier est rarement utilisé en milieu et le protocole d’instauration du principe actif. La loxapine,
hospitalier. neuroleptique sédatif fréquemment employé chez l’adulte,
reste contre-indiquée avant 16 ans. Ce dernier est cepen-

484
L’Encéphale, 2005 ; 31 : 477-89, cahier 1 Prescription des psychotropes en pédopsychiatrie

TABLEAU IV. — Neuroleptiques (voie orale).

Benzamides

Amisulpride Solian® CI absolue en absence de données (< 15 ans)


Sulpiride Dogmatil® AMM (> 6 ans pour les gélules) : troubles graves du comportement
(agitation, automutilation, stéréotypie), notamment les syndromes
autistiques
Tiapride Tiapridal® AMM (> 3 ans) : troubles graves du comportement avec agitation et
agressivité
AMM (> 3 ans) : chorée, tics (Gilles de la Tourette)

Phénothiazines

Chlorpromazine Largactil® AMM (> 3 ans) : troubles graves du comportement avec agitation et
agressivité
Cyamémazine Tercian® AMM (> 3 ans) : troubles graves du comportement avec agitation et
agressivité
Lévomépromazine Nozinan® AMM (> 3 ans) : troubles graves du comportement avec agitation et
agressivité
Pipotiazine Piportil® Réservé à l’adulte
Propériciazine Neuleptil® AMM (> 3 ans) : troubles graves du comportement avec agitation et
agressivité
Thioridazine Melleril® AMM (> 6 ans pour les comprimés) : troubles graves du comportement
(agitation, automutilation, stéréotypie), notamment les syndromes
autistiques

Butyrophénones

Flupentixol Fluanxol® AMM (> 5 ans) : états psychotiques aigus ou chroniques


États d’excitation et d’agitation psychomotrices
Halopéridol Haldol® AMM : troubles graves du comportement (agitation,
automutilation, stéréotypie), notamment les syndromes autistiques
AMM (> 3 ans) : chorée, tics (Gilles de la Tourette)
Pipampérone Dipipéron® AMM (> 5 ans soluté buvable) : état d’agressivité
Agitation au cours des états psychotiques aigus ou chroniques
Pimozide (neuroleptique considéré Orap® AMM (> 6 ans) : état d’agressivité et comportement automutilateur
comme proche des butyrophénones)
Autres antipsychotiques

Loxapine Loxapac® CI absolue (< 16 ans) en absence d’études


Zuclopenthixol Clopixol® Dépourvu d’information sur le Vidal
®
Clozapine Léponex Dépourvu d’information sur le Vidal
®
Olanzapine Zyprexa Non étudiée (< 18 ans)
®
Risperidone Risperdal Enfants de 5 à 11 ans présentant un retard mental accompagné de troubles
du comportement (tels qu’agressivité, impulsivité, automutilations) en
monothérapie

AMM : autorisation de mise sur le marché ; CI : contre-indication.


Les gélules et les comprimés sont, en principe, contre-indiqués avant l’âge de 6 ans (risque de fausse route).

dant recommandé dans certains ouvrages g anglo-saxons


g ponibles à partir de banque de données sur Internet (eg
(48). Aux États-Unis, on retrouve les principales classes Publimed…). Ces molécules ont une tolérance neurologi-
à l’exception des benzamides. que médiocre, ce qui est à l’origine d’une possible inob-
Les études ayant abouti aux indications pédopsychia- servance vis-à-vis du traitement. La prescription de certai-
triques des neuroleptiques typiques à l’exception de nes classes comme les phénothiazines apparaît
l’halopéridol sont anciennes et très peu sont facilement dis- potentiellement risquée en pédiatrie (troubles du rythme

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G. Dumortier et al. L’Encéphale, 2005 ; 31 : 477-89, cahier 1

cardiaque, mort subite…) (28, 37, 39). Il faut, cependant, sont apparus plus importants chez les adolescents par
préciser que ceux-ci restent encore très prescrits en raison rapport aux adultes (65). Les effets cardiovasculaires des
du recul dont on dispose concernant leur utilisation et leurs antipsychotiques atypiques de type hypotension orthos-
propriétés sédatives (eg g phénothiazines aliphatiques). La tatique sont à prendre en compte avec la rispéridone et
thioridazine fut encore récemment fréquemment utilisée la clozapine du fait de l’interaction avec les récepteurs
avant la prise de conscience des risques cardiovasculaires alpha. L’allongement de l’intervalle QT semble moins fré-
qui lui sont associés (2). Il ne faut pas négliger les proprié- quent qu’avec certains neuroleptiques typiques, sauf dans
tés anticholinergiques des composés phénothiaziniques le cas de la quiétapine. Une prise de poids, retrouvée en
(risque de fausse route ou d’occlusion intestinale). Ces der- particulier avec l’olanzapine, nécessite un suivi attentif du
niers points nécessitent un suivi particulier ainsi qu’une fait des risques associés (troubles hépatiques, risque
information aux familles dans le cadre de la prévention du d’inobservance, troubles cardiovasculaires). La problé-
risque. Un dosage plasmatique peut être préconisé, en matique de la survenue ultérieure de dyskinésie tardive
particulier avec l’halopéridol. Dugas et al. ont retrouvé une doit être posée. L’augmentation de la prolactinémie, une
plus grande fréquence d’effets indésirables chez l’enfant diminution de la tolérance au glucose, la survenue d’un
lorsque l’halopéridolémie dépassait 6 ng/ml (26). syndrome malin ou d’un épisode convulsif ou maniaque
sont d’autres types d’effets indésirables pouvant être éga-
lement observés (79).
Données générales concernant les neuroleptiques
atypiques

Sur un plan pharmacologique, l’avantage des antipsy- Indications des antipsychotiques


chotiques atypiques résulte du blocage simultané des
La prescription d’antipsychotiques classiques ou non
récepteurs dopaminergiques de type D2 et des récepteurs
en psychiatrie infanto-juvénile concerne principalement
sérotoninergiques 5HT2. Sur un plan clinique, la tolérance
les pathologies psychotiques, les troubles envahissants
neurologique semble meilleure et les symptômes négatifs
du développement, la schizophrénie et le syndrome de
sont pris en compte (7, 40). Néanmoins, il faut tenir compte
du taux relatif de récepteurs D2 et 5HT2 occupés et de la Gilles de la Tourette. Les neuroleptiques peuvent égale-
localisation de la fixation de l’antipsychotique. Afin d’obte- ment être utilisés durant de courtes périodes pour les
nir une action antipsychotique, une occupation d’au moins enfants présentant des conduites agressives en phase
60 % des récepteurs de type D2 semble nécessaire, alors aiguë. Les échelles d’évaluation sont nombreuses pre-
qu’à partir de 70 % ou 80 % certains effets indésirables nant en compte une symptomatologie psychiatrique, soit
apparaissent (augmentation de la prolactinémie et effets générales (Brief Psychiatric Rating Scale-Children, Chil-
extrapyramidaux). Ces concepts sont issus de l’imagerie drens’ Global Assessment Scale, Clinical Global Impres-
en PET (Positron Emission Tomography)) et SPET (Single sion, Child Behavior Checklist), soit plus spécifiques en
Photon Emission Tomography)
g p y)) chez des p patients adultes fonction du trouble (Personal Assessment for Social Rela-
(12). À ce jour, aucune étude spécifique n’a précisé ces tionship and Occupational Attitudes, Aberrant Behavior
éléments pharmacologiques chez l’enfant et l’adolescent. Checklist, Tourette’s Disorder Scale Clinician Rated, Yale
Néanmoins, la pertinence de leur prescription en première Global Tic Severity Scale, PDD Behavior Inventory, Child-
intention est abordée par de nombreux auteurs (34, 68). hood Autism Rating Scale, Nisonger Child Behavior
Rating Subscale, Overt Aggression Scale, Positive and
La rispéridone est l’antipsychotique atypique le plus Negative Syndrome Scale for Schizophrenia…). Certai-
étudié chez le sujet jeune. Pour les enfants de 5 à 11 ans nes études emploient des échelles analogiques visuelles
présentant un retard mental accompagné de troubles du qui possèdent l’avantage de prendre en compte la qualité
comportement (tels qu’agressivité, impulsivité, automuti- de vie du patient.
lations), la rispéridone a récemment obtenu une extension
d’AMM pour les formes soluté buvable et comprimé 1 mg. • Troubles envahissants du développement
L’instauration du traitement dépend du poids corporel et L’autisme et les syndromes associés (pervasive deve-
se réalise par paliers très progressifs jusqu’à obtention de lopment disorder)) sont retrouvés chez un enfant sur 500
la posologie minimale efficace (posologie maximale : (33, 82). Le traitement vise à améliorer la symptomatolo-
0,75 mg/j si poids < 50 kg et 1,5 mg/j si poids > 50 kg). gie négative et le comportement parfois agressif. Actuel-
Une surveillance somatique, en particulier au niveau lement, seuls certains neuroleptiques typiques sont indi-
endocrinien, et une réévaluation de l’indication du traite- qués dans la prise en charge de l’autisme. L’halopéridol
ment par le spécialiste (psychiatre, pédopsychiatre) doi- est parmi les neuroleptiques typiques une des molécules
vent être faites à chaque consultation. L’olanzapine et la qui a été le plus utilisée en pédopédiatrie (4, 62). Parmi
clozapine pourraient dans l’avenir être plutôt réservées les neuroleptiques atypiques, l’olanzapine et surtout la ris-
aux schizophrénies résistantes de début précoce obser- péridone ont été à l’origine d’essais cliniques randomisés
vées chez l’adolescent. Toutefois, ces laboratoires n’ont en double aveugle [olanzapine (52), rispéridone (6, 56, 57,
pas opté pour ce type d’extension d’indication. 75)]. La rispéridone compte une bibliographie importante
Comme avec l’halopéridol, la clozapine peut être dosée à l’origine de l’extension de son utilisation en pédopsy-
afin d’effectuer des adaptations posologiques ou de véri- chiatrie (35, 56, 57, 58, 63). Toutefois, ces orientations thé-
fier la compliance (65). Les taux de desméthylclozapine rapeutiques ne prennent pas en compte l’altération

486
L’Encéphale, 2005 ; 31 : 477-89, cahier 1 Prescription des psychotropes en pédopsychiatrie

d’autres neuromédiateurs dont la sérotonine et la nora- Toutefois, la prescription des psychotropes représente
drénaline ou encore les opioïdes endogènes. Par ailleurs, une indication à part entière qui peut promouvoir une
des essais qui n’ont pas abouti à une extension d’AMM action synergique plus globale incluant d’autres appro-
ont été menés avec d’autres molécules [clomipramine ches comme la psychothérapie. La place de la prescription
(38), sertraline (77)]. de psychotropes reste modeste mais nécessaire dans un
certain nombre de cas. La prescription doit s’intégrer dans
• Tics et maladie de Gilles de la Tourette un projet thérapeutique global associant la famille de
Les tics retrouvés dans la maladie de Gilles de la Tou- l’enfant, et, même si la prescription cible un symptôme ou
rette sont fréquemment associés à une comorbidité une série de symptômes, elle doit avant tout tenir compte
diverse (hyperactivité, TOC…). En France, le tiapride et du diagnostic de la pathologie principale dont souffre
l’halopéridol possèdent cette indication. Différents neuro- l’enfant.
transmetteurs sont impliqués dont la dopamine, la séro- Comme pour l’ensemble des spécialités médicales en
tonine, la noradrénaline, l’acétylcholine, le glutamate et les pédiatrie, la prescription de psychotropes chez l’enfant ou
opioïdes endogènes. Ces données neuropharmacologi- l’adolescent demeure très délicate. Une surveillance
ques ouvrent de nombreuses voies, comme l’utilisation somatique rigoureuse est indispensable afin de réduire les
des benzodiazépines (clonazépam) ou de la clonidine risques liés à la prescription des psychotropes. Le nombre
pour lesquelles quelques essais préliminaires ont été de spécialités possédant une AMM chez l’enfant ou l’ado-
publiés (44, 78). Ces molécules posséderaient un meilleur lescent reste très limité.
rapport bénéfice/risque et sont conseillées en première
intention par certains auteurs (44). La rispéridone, comme Les prescriptions hors AMM doivent alors être discu-
précédemment indiquée, pourrait constituer une alterna- tées après avoir obtenu l’accord de la famille et en
tive intéressante (14, 51). s’appuyant sur une étude de la bibliographie. La conduite
d’études cliniques chez l’enfant et le pré-adolescent per-
• Schizophrénie mettrait d’élargir à la psychiatrie infanto-juvénile la pres-
Quoique très peu fréquent (prévalence : un enfant sur cription de nouvelles molécules ayant montré leur effica-
10 000), le concept de schizophrénie précoce (ou early cité chez l’adulte et qui, présentant moins d’effets latéraux,
onset schizophrenia) toucherait 3 % de la population seraient mieux tolérées et acceptées par les jeunes
pédiatrique déficiente intellectuellement (3, 69). Différents patients et leur famille.
neuroleptiques peuvent être employés suivant la néces-
sité d’un profil antiproductif ou sédatif mais, du fait de la
rareté de la pathologie, aucune molécule ne possède une
AMM. La prise en charge des symptômes précoces reste Références
encore mal codifiée, en particulier du fait qu’un premier
épisode psychotique n’évolue pas systématiquement vers 1. ALDERMAN J, WOLKOW R, CHUNG M et al. Sertraline treatment
une schizophrénie (21). Certains auteurs ont mis en avant of children and adolescents with obsessive-compulsive disorder or
l’intérêt potentiel des antipsychotiques atypiques (3). depression : pharmacokinetics, tolerability, and efficacy. J Am Acad
Néanmoins, aucun essai randomisé ne permet de préciser Child Adolesc Psychiatry 1998 ; 37 (4) : 386-94.
2. AMAN MG, MARKS RE, TURBOTT SH et al. Methylphenidate and
le rapport bénéfice/risque à moyen et long termes dans thioridazine in the treatment of intellectually subaverage children :
cette indication. Lors des crises d’agitation, il faut rappeler effects on cognitive-motor performance. J Am Acad Child Adolesc
qu’aucun psychotrope du type neuroleptique (sauf Clo- Psychiatry 1991 ; 30 (5) : 816-24.
pixol AP®, avec les réserves décrites dans les généralités) 3. AMERICAN ACADEMY OF CHILD AND ADOLESCENT PSY-
CHIATRY 2002. American Academy of Child and Adolescent Psy-
ou benzodiazépinep ne fait l’objet
j d’une indication sous une chiatry Practice parameter for the assessment and treatment of chil-
forme injectable en pédopédiatrie. Aux États-Unis, cer- dren and adolescents with schizophrenia. J Am Acad Child Adolesc
tains neuroleptiques injectables à action immédiate ou Psychiatr 2001 ; 40 (Suppl 7) : 4S-23S.
prolongée sont autorisés à partir de 12 ans. 4. ANDERSON LT, CAMPBELL M, GREGA DM et al. Haloperidol in
the treatment of infantile autism : effects on learning and behavioral
Comme pour l’adulte, l’épisode de schizophrénie pré- symptoms. Am J Psychiatry 1984 ; 141 (10) : 1195-202.
coce peut s’avérer d’emblée résistant aux neuroleptiques 5. ANONYME. Sertraline : new indication. May help children with
classiques. Une première étude menée avec la clozapine obsessive-compulsive disorder. Prescrire Int 2002 ; 11 (59) : 69-72.
sur 21 enfants schizophrènes « résistants » suggère des 6. ARNOLD LE, AMAN MG, MARTIN A et al. Assessment in multisite
randomized clinical trials of patients with autistic disorder : the
effets significatifs sur les symptômes positifs et négatifs Autism RUPP Network. Research Units on Pediatric Psychophar-
et mérite d’être confirmée par des essais d’une plus macology. J Autism Dev Disord 2000 ; 30 (2) : 99-111.
grande ampleur. Un tiers des patients, cependant, ont dû 7. BALDESSARINI RJ, TARAZI FI. Brain dopamine receptors : a
arrêter la clozapine, ce qui soulève la question de la tolé- primer on their current status, basic and clinical. Harv Rev Psychiatry
1996 ; 3 (6) : 301-25.
rance (47).
8. BEIDEL DC, FERRELL C, ALFANO CA et al. The treatment of child-
hood social anxiety disorder. Psychiatr Clin North Am 2001 ; 24 (4) :
831-46.
9. BERGER M, RIGAUD C. Le point de vue du psychothérapeute sur
CONCLUSION la prescription de psychotropes chez l’enfant de moins de 12 ans.
Neuropsychiatr Enf Adolesc 2001 ; 49 : 108-12.
L’approche thérapeutique psychodynamique est la 10. BIEDERMAN J, BALDESSARINI RJ, WRIGHT V et al. A double-
référence en psychiatrie infanto-juvénile en France. blind placebo controlled study of desipramine in the treatment ADD :

487
G. Dumortier et al. L’Encéphale, 2005 ; 31 : 477-89, cahier 1

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