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À LA RELATION D’AIDE
Johanne R. Bernard
Table des matières
II
Table des matières (suite)
7.9. Interprétation.........................................................................................................22
7.10. Confrontation ........................................................................................................22
7.11. Interventions recommandées ..................................................................................22
7.12. Interventions à éviter en tout temps ........................................................................23
8. Outils supplémentaires............................................................................ 24
8.1 Liste des sentiments...........................................................................................24-25
8.2. Les phases d’une situation de crise ou les cinq étapes d’un processus de guérison ......26
8.3. Maintien de l’équilibre « Les 5 P »............................................................................27
8.4 Tableau « La boussole du bénévole..........................................................................28
8.5. Poèmes .............................................................................................................29-30
Bibliographie......................................................................................................................... 31
III
1. Objectifs de la journée
2. Plan de la journée
1. Mot de bienvenue et présentation de chacun et chacune;
2. Présentation de la journée;
3. Qu’est-ce que la relation d’aide ?
4. Le cycle de la relation d’aide;
5. La compréhension empathique;
6. Découvrir son propre style d’intervention;
7. Les différentes interventions possibles;
8. Exercices pratiques;
9. Outils supplémentaires :
9.1. Liste des sentiments;
9.2. Les étapes d’une crise;
9.3. Le maintien de l’équilibre;
9.4. La boussole du bénévole;
9.5. Bibliographie.
10. Retour sur la journée.
1
3. Qu’est-ce que la relation d’aide ?
La relation d’aide n’est pas un entretien où l’on s’exprime, de part et d’autre, sur
ses préoccupations respectives. C’est plutôt une rencontre où une personne
exprime son vécu, alors qu’une autre l’accompagne dans cette exploration.
Pratiquer la relation d’aide, c’est aider une personne à exprimer comment elle se
sent, à comprendre pourquoi elle se sent ainsi et à explorer ce que cette
compréhension implique pour elle, à court et à moyen terme.
3.1. Carl Rogers, en 1940, distingue six (6) étapes dans le processus
thérapeutique :
3.2. Citations :
2
4. Le cycle de la relation d’aide1
RÉALITÉ EXTÉRIEURE
E A
X J
P U
R S
Phase
E T
descendante S E Phase
S M ascendante
I E
O N
N T
COMPRÉHENSION
Phase intermédiaire
1
Source : Jean-Luc Hêtu. »La relation d’aide. Éléments de base et guide de perfectionnement. » Gaëtan Morin, 1990 p. 50 t p.
55.
3
4.1. La relation d’aide
RÉALITÉ EXTÉRIEURE
4
5. La compréhension emphatique
5.1. Développer une attitude empathique
5
• L’empathie comme processus :
9 L’empathie est un processus interactif où l’aidant, par ses interventions,
permet à l’aidé de mieux se comprendre et de mieux préciser ce qu’il
vit, ce qui informe l’aidant et l’amène à poursuivre ses interventions.
9 Si, à un moment donné, on s’imagine comprendre complètement l’aidé,
c’est que l’on a cessé de l’écouter.
6
5.5. Tableau2 LA COMPRÉHENSION EMPATIQUE
Une personne dit : « C’est demain que le médecin m’opère et qu’il décidera s’il doit
Aidé : « Mon épouse a la manie de me comparer aux voisins quand elle m’enlever l’utérus ou non. J’ai seulement 28 ans, nous n’avons pas encore d’enfant et
n’est pas satisfaite de moi. » mon ami en veut absolument. »
NIVEAU - 2 Aidant : « Est-ce que vous avez des relations L’individu nuisible :
Elle n’est pas en contact étroites avec vos voisins ? » - « Depuis combien de temps êtes-vous mariés ? » — « Quel âge a votre mari? »
avec les sentiments de - « Ne vous en faites pas : vous verrez, cela ira bien. »
l’autre. Elle nie ou ne L’aidant n’est pas en contact avec ce que l’aidé - « Vous savez, il y a beaucoup d’avantages à ne pas avoir d’enfants de nos jours. »
tient pas compte du vit dans le moment présent (Il est tendu,
contenu verbal ou non La personne qui donne de telles réponses n’est pas en contact avec les sentiments de
verbal de la personne
distrait, ou préoccupé par autre chose) la personne. Elle n’est pas du tout aidante. Cette personne nie ou ne tient pas
compte du vécu de l’autre.
NIVEAU - 1 Aidant : « Ça vous ennuie de vous faire répéter La personne non-aidante :
Elle dilue le contenu et que vous êtes moins bon qu’eux ? » - « Vous avez hâte que l’opération soit finie, n'est-ce pas ? »
son intensité émotive. - « Vous avez peur qu’on vous enlève inutilement l’utérus ? »
Elle déforme le sens réel L’aidant reflète d’une façon embrouillée ce qui
de la communication de est communiqué par l’aidé. La personne dilue et transforme le sens du vécu de l’autre. Cette personne ne met
l’autre.
l’accent que sur l’aspect chirurgical du problème.
NIVEAU + 1 Aidant : « Lorsque vous ne répondez pas à ses La personne aidante :
Elle traduit dans ses mots attentes, elle vous le fait sentir indirectement. » - « Le résultat de cette opération est très important pour vous et votre mari »
le contenu et l’intensité
des émotions de surface L’aidant traduit en d’autres mots ce qui est La personne aidante traduit dans ses propres mots ce que l’autre lui a dit : le sens et
de l’autre à la satisfaction exprimé par l’aidé. l’intensité sont les mêmes.
de ce dernier (Reflet égal)
NIVEAU + 2 Aidant : « Ça vous agace qu’elle prenne des La personne aidante :
Elle reflète le contenu détours. » - « Vous êtes inquiète parce que vous craignez la réaction de votre mari si vous ne
sous-jacent aux propos de pouvez plus avoir d’enfant ? »
l’autre. L’aidant ajoute à ce qui est exprimé en
reflétant le vécu sous-jacent. La personne aidante aide à explorer plus en profondeur, elle ajoute à ce que l’autre a
exprimé en lui reflétant la compréhension qu’elle possède du vécu sous-jacent de
cette dernière.
NIVEAU + 3 Aidant : « Ça serait bon d’être capable de vous La personne aidante :
Elle manifeste sa parler franchement, votre épouse et vous, - « Vous vous sentiriez beaucoup plus rassurée, quant à l’avenir, si vous saviez
compréhension du vécu n'est-ce pas ? » qu’une hystérectomie n’affecterait en rien l’harmonie de votre couple. »
sous-jacent de l’autre.
Elle réagit précisément à L’aidant reflète le vécu sous-jacent, tout en La personne aidante reflète le vécu profond de l’autre.
l’intensité de tous les
sentiments de l’autre. communiquant qu’il comprend ce vécu.
2
Référence : Lazure, H. Vivre la relation d’aide. Éd. Décarie 1987. Hétu, J.L. La relation d’aide. Éd. Du Méridien 1991
7
6. Découvrir son propre style d’intervention
6.1. Huit (8) cas concrets
Cas # 1
8
Cas # 2
Ma fille qui est divorcée sort avec un homme marié. J’ai toujours fait
confiance à son jugement; mais là, je sens qu’il faut que j’intervienne. Je
ne peux pas laisser passer ça.
1. Jusqu’ici, vous lui avez fait confiance, mais cette fois-ci, votre
conscience vous demande d’intervenir.
2. En effet, il y a des situations comme celle-là où il faut avoir le
courage de ses convictions.
3. Pensez-vous que vous êtes la mieux placée pour intervenir, ou est-
ce qu’elle a une sœur, un frère ou une amie qui pourrait l’approcher
à ce sujet ?
4. C’est bien que vous preniez le temps de téléphoner ici pour en
parler. Je pense qu’ensemble nous pouvons trouver une façon de
résoudre votre problème.
5. Vous devez vous dire que les commandements de Dieu, c’est bon
pour tout le monde et que votre fille reste toujours votre fille. C’est
pour ça que vous vous sentez obligé d’intervenir.
6. Cette fois-ci, vous vous dites qu’elle doit plus avoir tout son
jugement.
7. Est-ce que vous savez comment ça va dans le ménage de cet
homme-là ?
8. Si votre fille était devant vous présentement, qu’est-ce que vous
auriez le goût de lui dire ?
9. Vous sentez qu’il serait bien d’intervenir, mais, en même temps,
vous n’êtes pas tout à fait décidée à passer à l’action.
9
Cas # 3
10
Cas # 4
J’ai une fille de huit ans qui a recommencé à mouiller son lit. Je n’aime
pas ça. D’autant plus qu’avec mon nouveau travail, je n’ai pas le temps
de laver ses draps trois ou quatre fois par semaine.
11
Cas # 5
1. Votre gendre vous a apporté du café qu’il n’a pas acheté et vous ne
vous sentez pas bien avec ça.
2. Le jour où il vous apportera l’auto du directeur, qu’est-ce que vous
allez faire ?
3. Mais le fait que vous n’ayez rien dit, ça l’encourage à continuer.
Vous auriez dû réagir dès le début.
4. Pourriez-vous trouver une façon de soulager votre conscience, par
exemple en donnant un montant équivalent à des gens dans le
besoin ?
5. Je comprends. Il y a des gens qui ont la conscience large. Mais je
ne crois pas que vous soyez de ceux-là.
6. Est-ce que votre gendre fait ça avec beaucoup de monde ou
seulement avec vous ?
7. C’est comme si votre gendre vous forçait à vivre selon ses valeurs,
en faisant abstraction des vôtres. C’est probablement pour ça que
vous vous sentez mal à l’aise.
8. Quand vous dites que vous vous sentez un peu croche de voir ce
café-là, qu’est-ce que vous voulez dire au juste ?
9. Vous vous sentez à la merci de son prochain mauvais coup.
12
Cas # 6
J’ai un garçon de 36 ans qui m’a demandé de l’argent pour s’acheter une
auto. Ça fait un an que je lui dis de se chercher du travail. Là, son
chômage est fini et d’après lui, sans auto, il ne peut pas se trouver de
travail.
1. J’espère que vous ne vous laisserez pas endormir par ses histoires.
S’il veut vraiment travailler, qu’il prenne l’autobus comme tout
l’monde.
2. S’il était là maintenant, qu’est-ce que vous auriez le goût de lui dire
par rapport à cet achat ?
3. Avez-vous pensé à endosser un emprunt pour lui à la banque ?
4. Je vous comprends. C’est difficile de vivre aux côtés de quelqu’un
qui ne se prend pas en main, même s’il s’agit de votre fils.
5. Est-ce que votre garçon a un métier ?
6. Au fond, vous vous sentez un peu manipulé.
7. D’après moi, vous vous sentez encore responsable de lui. C’est
pour ça que sa demande vous préoccupe tellement.
8. Donc, il va l’avoir son auto ?
9. Votre garçon désire vous emprunter de l’argent pour l’achat d’une
auto, mais sa situation monétaire vous rend hésitant.
13
Cas # 7
14
Cas # 8
Nous avons un garçon de 22 ans qui est « drop out » et qui vit encore
chez nous. Il nous emprunte de l’argent de poche deux ou trois fois par
semaine. Il amène ses amis « bouffer » à la maison et ils écoutent « de la
grosse musique » à n’importe quelle heure. On se demande combien de
temps ça va durer.
1. Vous avez parfois le goût de le mettre dehors, mais vous n’osez pas
vous l’avouer clairement.
2. C’est frappant de voir comment certains jeunes peuvent être
profiteurs !
3. Je gage que c’est la peur de vous sentir coupable qui vous fait
endurer la situation.
4. Êtes-vous au courant qu’il existe des programmes offerts par le
gouvernement pour les raccrocheurs ?
5. Est-ce que votre garçon a déjà manifesté l’idée de s’en aller en
appartement ?
6. C’est votre garçon et vous l’aimez, mais la situation que vous vivez
avec lui devient lourde à la longue. Gardez confiance, il se rétablira
avec le temps.
7. Comment vous vous sentez, présentement, de me dire tout ça sur
votre fils ?
8. Votre garçon prend beaucoup de place dans votre maison et je vous
sens un peu exaspéré.
9. Il est sorti du système, mais il n’a pas encore eu le courage de sortir
du nid familial !
15
6.2. Indentification des interventions
Bilan
Cas #1 #2 #3 #4 #5 #6 #7 #8
Réponse
Reformulation
Reflet
Évaluation
Jugement
Solution(s)
Focalisation
Support
Soutien
Investigation
Interprétation
Confrontation
16
6.3. Corrigé de l’exercice
Cas #1 #2 #3 #4 #5 #6 #7 #8
Réponse
Reformulation
1+9 1+9 8+9 7 1+9 6+9 8 8
Reflet
Évaluation
2 2 4 1 3 1 2 2+9
Jugement
Solution(s) 3 3 1 2 4 3 3 4
Focalisation 4 8 5 8 8 2 6 7
Support
5 4 7 4 5 4 7 6
Soutien
Investigation 6 7 2 6 6 5 4+9 5
Interprétation 7 5 6 3 7 7 5 3
Confrontation 8 6 3 5+9 2 8 1 1
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7. Différentes interventions possibles
7.1. Silence
C’est un outil majeur en relation d’aide. Dans un entretien typique, les silences
devraient être au moins aussi fréquents que les reformulations/reflets et les
focalisations.
Par le silence, l’aidé se sent accueilli et respecté dans son contact intime avec lui-
même, il sent qu’il peut « occuper son espace », ce qui lui facilite l’exploration et la prise
en charge de son problème. Le silence aide à rythmer l’entretien en fonction de
l’aidé. L’aidant peut toutefois choisir, à certains moments, d’intervenir plus
fréquemment, afin d’aider la personne à verbaliser et ainsi provoquer des prises de
conscience.
L’aidant qui ne se sent pas obligé de combler tous les silences par une intervention
verbale peut, tout en restant en contact avec l’aidé, profiter de ce moment pour
vérifier son contact avec lui-même et/ou préparer ses interventions éventuelles.
Mais il peut arriver que l’aidé demeure silencieux parce qu’il est en contact avec ses
propres résistances. L’aidant a tout avantage à respecter le mouvement de cette
personne.
7.2. Reformulation/reflet Centré sur l’aidé
• Retourner à l’aidé sa réflexion (reformulation) ou son sentiment (reflet).
• Écoute empathique : Traduit un effort pour comprendre le problème de
l’autre et/ou informe l’autre que l’on a bien compris ce qui a été dit. Cette
attitude aide la personne à s’exprimer puisqu’elle se sent écoutée, accueillie et
comprise.
7.2.1. La reformulation :
9 C’est dire, en d’autres termes et de façon plus concise, plus explicite, ce
que mon interlocuteur vient de dire, de manière à obtenir son accord. Il
se sentira non seulement écouté, mais entendu et compris (ce qui ne veut
pas dire approuvé).
9 Je reconnais les idées exprimées par l’aidé.
9 J’accepte que la personne émette un point de vue subjectif sur son vécu.
9 Je montre que je comprends son point de vue, sans jugement de ma part.
18
- Ainsi, selon vous…
- En d’autres termes, vous dites que…
- Vous voulez dire…
- Si je comprends bien, vous dites que…
- Vous avez l’impression que…
7.2.2. Le reflet
C’est retourner à l’aidé son sentiment de surface et/ou le sentiment sous-
jacent au sentiment de surface.
19
7.4. Questionnement
C’est un moyen d’inciter l’aidé à préciser son langage. Toutefois, savoir poser
des questions pertinentes est important. Ainsi, il existe différents types de
questions :
• Les questions ouvertes : Elles font avancer l’entretien. Elles amènent l’aidé
à se centrer sur certains aspects, à préciser certains points.
21
7.7. Évaluation/jugement /contrôle Centré sur l’aidant
• Approuver et/ou blâmer la manière d’agir et de penser de l’aidé. Lui dire
comment penser ou agir.
• Non-respect du principe d’empathie. Ce qui a été entendu, a été compris à
partir de mon propre système de valeurs.
22
7.12. Interventions à éviter en tout temps
23
8. Outils supplémentaires
8.1. Liste des sentiments
24
8.1 Liste de sentiments (suite)
25
8.2. Les phases d’une situation de crise ou les cinq étapes d’un processus
de guérison3
1. Le refus :
Attitude qui consiste à nier l’évidence de l’événement.
Manifestations : isolement, recherche de la solitude.
2. La colère :
Émotion plus ou moins forte qui fait suite au refus et qui demande à
être exprimée.
Manifestations : la recherche d’un coupable, la ronde des pourquoi.
3. Le marchandage :
Attitude de recherche d’un compromis avec une possibilité
d’acceptation.
Manifestations : énumération de conditions, promesses.
4. La dépression :
État ressenti à la fois devant l’évidence de l’événement et l’impossibilité
de l’éviter.
Manifestations : une tristesse profonde, un sentiment de culpabilité.
5. L’acceptation :
Processus de détachement et d’acceptation de la réalité.
Manifestations : paroles et gestes de confiance, de réconciliation et de
paix.
3
Source : Kübler-Ross, E. Tiré de Jean Monbourquette. Comment pardonner ?, Novalis 1992.
26
8.3. Maintien de l’équilibre « Les 5 P »4
Le maintien de l’équilibre est très important, tant au niveau de notre vie personnelle,
familiale et sociale, que dans la dynamique de relation d’aide. Il existe 5 clés pour
nous aider à maintenir le cap sur l’équilibre, ce sont les 5 P :
Protection Puissance Permission Plaisir Prière
La protection :
Il est important d’assurer ma propre protection et de développer ainsi ma
sécurité intérieure.
9 Se connaître de mieux en mieux.
9 Garder une distance avec la personne.
Si le bénévolat entraîne en moi plus de malaise que de bien-être, c’est un signe
que je dois d’abord m’occuper de moi-même avant de m’occuper de l’autre.
La puissance :
Je m’assure de ma capacité à intervenir : Quelle est ma puissance dans la
situation ?
9 Faire l’inventaire de mes forces et de mes limites.
9 Me donner des outils concrets pour écouter efficacement.
Si je plonge pour sauver quelqu’un qui se noie et que je ne sais pas nager, j’ai un
problème… de là l’importance des outils concrets.
La permission :
Qui me donne la permission d’agir ?
9 Je vérifie le besoin de l’aidé et je comprends ce besoin.
9 Je recherche l’accord de l’aidé, je respecte sa résistance.
Je cherche à recevoir l’autorisation de l’autre, son accord pour l’aider, sinon je
deviens :
9 Persécuteur, si je ne respecte pas les limites de l’autre.
9 Sauveteur, si je tente d’aider quelqu’un, avec ou sans son consentement.
Un proverbe berbère dit : « Si tu veux quelque chose pour quelqu’un et que tu ne le
fais pas avec lui, alors tu le fais contre lui ».
4
Source : Poujol, Jacques et Claire. Manuel de relation d’aide. L’accompagnement spirituel et psychologique. Empreinte
Temps présent. 1996
27
Le plaisir :
C’est l’amour donné et reçu en accompagnement. Je reçois beaucoup de l’aide
que j’apporte. C’est mon salaire, mon bénéfice.
9 J’examine comment je me sens après l’appel.
9 Je questionne régulièrement ma motivation.
9 Je « ventile » après un appel, si je me sens dérangé.
La prière :
Lorsqu’un des 4 « P » précédents est en difficulté, je contacte ma spiritualité.
Je vais au-delà de la réflexion et de l’analyse, du rationnel et du palpable, et je
me laisse goûter cette autre dimension qui m’habite et me nourrit, ma
spiritualité. Au mieux, je n’attends pas que les choses se gâtent pour y accéder.
8.4. Tableau
DONNER
DEMANDER REFUSER
RECEVOIR
28
8.5. Poèmes
5
Poème anonyme, cité dans Buscoglia, Loving each other.
29
ÉCOUTER6
Lorsque je te demande de m’écouter
Et que tu commences à me donner des conseils,
Tu ne fais pas ce que j’attendais de toi.
Quand je te demande de m’écouter
Et que tu me dis que je ne devrais pas me sentir comme ça,
Tu bafoues mes sentiments.
Que je te demande de m’écouter
Et que tu crois devoir faire quelque chose pour régler mon problème,
Tu ne m’aides pas, aussi étrange que cela puisse paraître.
Écoute ! Tout ce que je veux, c’est que tu m’écoutes.
Ne rien dire, ne rien faire, juste m’écouter.
Les conseils, ça ne coûte pas cher;
Le prix d’un timbre et j’en aurai en quantité
Dans le courrier du cœur de n’importe quel journal.
De plus, je peux agir par moi-même; je ne suis pas sans ressource.
Mais, quand tu acceptes le simple fait que je ressens bien ce que je ressens,
Si absurde que cela te paraisse,
Alors, je peux arrêter d’essayer de te convaincre
Et je peux enfin m’efforcer de comprendre
Ce qui se cache derrière ces émotions « absurdes ».
Quand ce sera clair, les réponses seront évidentes
Et je n’aurai pas besoin de conseil.
Même les émotions absurdes ont un sens,
Quand on comprend ce qu’il y a derrière.
Peut-être est-ce pour cela que la prière fonctionne
Quelques fois, pour certaines personnes,
Parce que Dieu ne parle pas,
Et qu’Il ne conseille pas
Ou n’essaie pas d’arranger les choses.
Il ne fait qu’écouter et te laisse régler tes problèmes par toi-même.
Donc, je t’en prie, écoute-moi et entends-moi seulement.
Si tu veux parler, attends un peu à ton tour, et je t’écouterai.
6
(Traduction libre d’un texte anonyme américain)
30
BIBLIOGRAPHIE
Corneau, Guy. « Victime des autres, bourreau de soi-même. » Les Éditions de l’Homme,
2003.
Corneau, Guy. « La guérison du cœur, Nos souffrances ont-elles un sens ? » Les Éditions de
l’homme, 2000.
Goleman, David. « L’intelligence émotionnelle. Accepter ses émotions pour développe une intelligence
nouvelle. » Paris : les Éditions Robert Laffont,1997.
Monbourquette, Jean. « À chacun sa mission. Découvrir son projet de vie. » Éditions Novalis,
1997.
Monbourquette, Jean. « Apprivoiser son ombre. Le côté mal-aimé de soi.» Ottawa : Éditions
Novalis, 1997.
Pacot, Simone. « L’évangélisation des profondeurs. » Paris : Les Éditions du Cerf, 2000.
⇒ Portelance, Colette. « Relation d’aide et amour de soi. » Montréal : Les Éditions du CRAM,
2004.
Salomé, Jacques. « T’es toi quand tu parles. » Éditions Albin Michel, 1991.
Salomé, Jacques. « Heureux qui communique pour oser se dire et être entendu. » Éditions Albin
Michel, 1991.
Salomé, Jacques. « Jamais seuls ensemble. Comment vivre à deux en restant différents. » Les
Éditions de l’Homme, 1995.
31