Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (Ofdt) estime dans un rapport que
l'alcool et le tabac sont les substances les plus consommées en France. Selon Santé Publique
France, 10 % des adultes consommeraient de l’alcool tous les jours, et 24 % des 18-75 ans
fumeraient quotidiennement. L’organisme considère que la consommation nocive d’alcool
et le tabagisme constituent les deux premières causes de mortalité évitables en France,
respectivement à l’origine de 41 000 et de 75 000 décès par an.
Toujours selon l'Ofdt, le cannabis est la drogue illicite la plus consommée dans l’hexagone
(plus de 11 % d’usagers dans l’année) devant la cocaïne. L’Ofdt estime à 503 le nombre de
décès directement liés à l'usage abusif de substances (médicaments ou substances illicites)
en 2019.
Enfin, l’Ofdt estime qu’il y a 1,3 million de joueurs à risque de pratique problématique, dont
300 000 à risque excessif. Deux tiers seraient des hommes.
Outre les risques que font peser certaines addictions sur la santé, la dépendance est
également pourvoyeuse de risques sociaux (accidents, perte du travail, repli sur soi,
problèmes financiers, implications judiciaires liées à la consommation de drogues…), ce qui
en fait un réel enjeu de santé publique.
Chaque produit addictif (héroïne, tabac, alcool...) a sa propre porte d’entrée dans le cerveau.
La prise d’un tel produit active un circuit cérébral dit « de récompense ». Ce dernier met en
jeu des neurones particuliers : les neurones dits dopaminergiques. Ils sont responsables de
la production d’une molécule, la dopamine. Dans des conditions normales, une action
positive ou plaisante pour l’organisme enclenche une sécrétion accrue de dopamine dans le
cerveau, particulièrement au sein d’une zone appelée noyau accumbens, ce qui se traduit
par une sensation de plaisir. Ce mécanisme est très utile, par exemple pour les phases
d’apprentissage et l’assouvissement de nos besoins vitaux.
Le diagnostic de dépendance à une substance ou à une conduite est très codifié : à cette fin
le praticien peut utiliser des questionnaires, basés sur le manuel diagnostique et statistique
des troubles mentaux (DSM) mis à jour périodiquement par l’Association Américaine de
Psychiatrie. En substance, ils cherchent à objectiver plusieurs caractéristiques typiques de
l’addiction comme par exemple l’impossibilité de résister au besoin de consommer,
l’augmentation de la tolérance aux effets au cours du temps, l’existence d’un syndrome de
sevrage à l’arrêt (symptômes de sévérité variable liés à l’arrêt de la consommation d’une
substance) …
Ici encore, les modalités de traitement diffèrent selon le type d’addiction en cause, à une
substance ou une pratique. L’addiction est une maladie multifactorielle qui associe troubles
biologiques et psychiques entrainant des problèmes sociaux. Sa prise en charge doit donc
prendre en compte toutes ces composantes.
La prise en charge peut se faire à différents endroits : hôpitaux (dans des services dédiés
alliant des consultations spécialisées et, si besoin, des programmes de « sevrage »), réseaux
villes-hôpital (réseaux de professionnels en charge de la continuité des soins) et cabinets de
médecin généraliste. Certains centres ont également été créés, visant plus spécialement les
jeunes, dans lesquels des bilans sont mis en place ainsi que des aides plus personnalisées.
Tout d’abord, il s’agit d’identifier les facteurs de risque poussant les patients à un
comportement addictif. Pour la dépendance à l’alcool, il semble exister un caractère
héréditaire de la consommation. Cependant, il faut souligner que l’addiction est une maladie
multifactorielle dont le développement n’est pas seulement influencé par les gènes, mais
également par l’environnement. La recherche s’intéresse à ces deux composantes pour
mieux comprendre la manière dont s’installe la pathologie.
Enfin, la mise au point de traitements pour les addictions fait également l’objet de
recherches actives.
Il faut noter également les recherches menées sur la stimulation magnétique transcrânienne
dans le cadre de la dépendance. Des zones cérébrales particulières sont stimulées durant
plusieurs séances de quelques minutes, par l’intermédiaire de puissants aimants placés de
chaque côté du crâne. Cette technique pourrait s’avérer pertinente pour prendre en charge
les patients en cours de sevrage.