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Semestre 2
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Sommaire
Exposition des différentes stratégies adoptées par l'État pour réduire la présence
de ce phénomène dans la société algérienne.
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1-Définition des drogues
1.1 Définition
L'étymologie du mot drogue est incertaine. Pour la plupart des écrivains il
provient du terme néerlandais "droge" (matière sèche, tonneaux secs). ( Hercule,
2000 :10).
Au XVIIe siècle, le mot drogue est défini comme étant une expression relative aux
marchandises d'épicerie de tout sorte des pays éloignés, destinées à la médecine, aux
teintures et aux artisans. Les drogues pouvaient être aussi des matières premières pour
des épices. (Pelicier. Y , Thuillier. G, 1992 :13).
La drogue est un produit psychoactif naturel ou synthétique, utilisé par une personne
en vue de modifier son état de conscience ou d’améliorer ses performances, ayant un
potentiel d’usage nocif, d’abus ou de dépendance et dont l’usage peut être légal ou non.
(Favre. JD, 2002, 174).Attention en Anglais « drug » signifie tout autant médicament
que drogue illicite !!!
En ce qui concerne le terme “addictologie” vient de “addictum” = emprisonné
(enfermé) par le corps.
L’addiction est:
- Une interaction de plusieurs facteurs
- Une variabilité interindividuelle dans le passage de l’usage à la dépendance
Les conduites addictives ont toujours existé ; elles correspondent à une tendance :
la recherche des plaisirs toujours plus forts et plus fréquents… qui se nourrissent de
compulsions (Nécessité d’accomplir certains actes, contrainte), névroses et perversions
individuelles et collectives. Chaque civilisation a ses addictions émergentes, ses
contrôles et ses oscillations entre répression et laxisme (permissivité, laissé -aller).
A noter : la différence entre dépénalisation (suppression des sanctions pénales mais
possibilités d’amendes) et légalisation (autoriser par la loi).
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L’usage
“…L’usage est caractérisé par la consommation de substances n’entraînant ni
complication ni dommage.Cette définition, qui peut prêter à controverse, sous-entend
qu’il peut exister une consommation sans risques, socialement réglée, dont la place est
liée à l’acceptation, voire à la valorisation d’une substance par une société donnée à un
moment donné, pour un plaisir personnel ou un usage convivial.
Les limites de cette définition sont cependant floues. Il n’est en effet pas toujours
facile de définir les frontières entre l’usage simple et certains usages à risques comme la
consommation dans certaines situations (conduite automobile, grossesse...), certaines
consommations festives socialement intégrées mais abusives (fêtes, rave-party...), ou
certaines consommations (tabac, alcool...) dont les seuils de quantité et de durée
augmentent à terme les risques de mortalité et de morbidité somatiques…” (Phan. O et
coll, 2005 :6).
L’abus
Il s’agit d’un mode de consommation d’une substance psychoactive qui est
préjudiciable à la santé. Les complications peuvent être physiques (par exemple hépatite
consécutive à des injections de substances psycho-actives par le sujet lui-même) ou
psychiques (par exemple épisodes dépressifs secondaires à une forte consommation
d’alcool).
La Classification Internationale des Maladies, Dixième révision (CIM- 10), insiste sur
les risques physiques ou psychiques (O M S, 1993, CIM10), le Manuel diagnostique et
statistique des troubles mentaux (DSM IV) plutôt sur les risques sociaux (American
Psychiatric Association ,1996).
La dépendance
La dépendance est un ensemble de phénomènes comportementaux, cognitifs et
physiologiques survenant à la suite d’une consommation répétée d’une substance
psychoactive, et typiquement associés à :
- Un désir puissant de prendre la drogue ;
- Une difficulté à contrôler la consommation ;
- Une poursuite de la consommation malgré des conséquences nocives ;
- Un désinvestissement progressif des autres activités et obligations au profit de la
consommation de cette drogue ;
- Une tolérance accrue ;
- Un syndrome de sevrage physique.
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La dépendance peut concerner une substance psycho-active spécifique (tabac, alcool,
benzodiazépines…), une catégorie de substances (substances opiacées…), ou un
ensemble plus vaste de substances psycho-actives pharmacologiquement différentes (O
M S, 1993, CIM10).
Les connaissances pharmacologiques et médicales
La connaissance scientifique et donc les moyens de sélectionner, produire,
״améliorer ״des « Drogues » ou des agents dopants et de les distribuer à grande échelle
(drogues et trafics : 10 % du PIB -Produit intérieur brut- mondial). De plus, la frontière
entre médicament et drogues est parfois floue : mésusage et abus de psychotropes
anxiolytiques, opiacés- Substance contenant de l'opium-, etc… Les sociétés modernes
facilitent les séparations par classe d’âge et donnent aux jeunes autonomies et moyens
financiers qui leur permettent de tester puis consommer facilement diverses drogues
devenues banalisées (Cannabis +++ ; ecstasy, cocaïne, opiacés, …) sans contrôle ni
avis des parents et éduquant. Aujourd’hui le principal usage de la drogue est récréatif
(agréable, plaisant), le seul moyen encadré et légale est l’usage thérapeutique. Tout
psychotrope thérapeutique détourné de son usage est une drogue qui peut tuer. On a
créé des substitutifs de la drogue comme la méthadone aux USA, un traitement de
substitution qui apporte une “paix sociale” car les toxicomanes ne sont alors plus dans
l’illégalité.
Pour l’essentiel, les effets et le potentiel de nocivité des substances psychotropes
sont connues. Il y a des années déjà, Uchtenhagen a effectué une analyse comparative
des risques liés aux substances les plus courantes. Sans entrer dans les détails, on peut
constater que, même si les risques liés à la consommation de ces substances sont
difficilement comparables, on ne peut aucunement affirmer, dans l’ensemble qu’il n ya
pas de lien évident entre le risque et le statut juridique d’une drogue. Les raisons pour
lesquelles certaines substances, comme le cannabis, sont aujourd’hui interdites, alors
que d’autres, comme l’alcool, sont licites, ne sont pas principalement médicales .Si la
politique en matière de drogue était dictée par de seuls critères pharmacologiques et
médicaux, il faudrait réglementer beaucoup plus sévèrement l’alcool et le tabac et les
traiter à peu près comme les dérivés du cannabis.(Groupe Pompidou, OMS ,2002 :11).
Le fait qu’il n’en soit pas ainsi perturbe beaucoup de monde, et surtout les jeunes, qui
ne voient pourquoi leur père peut tranquillement boire sa bière alors qu’eux même n’ont
pas le droit de fumer un joint. Du point de vue médical , dans l’état actuel des
connaissances ,l’usage de substances psychotropes comporte des risques et il est donc
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parfaitement justifier d’adopter à l’égard de la réglementation une approche plus
différenciée, tenant compte des risques pour la santé .Une tolérance générale est aussi
inappropriée qu’une interdiction générale .L’expérience montre au contraire que les
règlements sont efficaces ,non quand ils sont appliqués globalement ,mais quand ils
visent des situations où la consommation de substances psychotropes peut aussi avoir
des effets nocifs sur autrui ( par exemple sur la route ,sur le lieu de travail ou pendant la
grossesse).Qu’il faille réglementer plus sévèrement les drogues dites dures ,c’est une
évidence du point de vue médical ,mais cela ne justifie pas qu’il faille en interdire
totalement la consommation.(Groupe Pompidou, OMS ,2002 :12).
Banals
Ils sont présents dans l’alimentation mais sans effet dopants’ Exemples :
café, thé ...
Sous ordonnance
Par exemple : la Ritaline (un amphétaminique) qui est globalement mal prescrite par
les professionnels de santé. Elle est utilisée chez les enfants d’environ 2 ans contre les
troubles de l’attention et l’hyperactivité (Sic: “syndrome du sale gosse”). Cette
prescription ne doit pas dépasser les quelques années qui permettent la maturation de
cette partie du cerveau, risques encéphalo-toxiques importants, convulsions,
hyperthermie -Élévation de la température du corps-, arrêt cardiaque.
Illégaux
Cocaïne (poudre : forme sniffée, Crack: forme fumée), Ecstasy (=MDMA) dont la
dose létale est dosée aux alentours de 140mg …
2.1.4 Les risques
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2.2.1 Généralités
Il est interdit de posséder des stupéfiants, sauf prescription médicale. Ce sont des
drogues entraînant un état de stupeur -somnolence- . Par extension toutes les drogues
qui induisent des addictions majeures (y compris si elles sont excitantes) causent des
addictions majeures (ex. injection IV d’Héroïne ou di-acétyl morphine). Tous induisent
tolérance et dépendances majeures. La substitution de ces drogues doit donc se faire par
palier.
Les risques sont accrus chez les jeunes adolescents en particulier après usage précoce
et intense de tabac, cannabis et alcool.
Les stupéfiants sont surtout des produits illicites-illégaux-. On cherche à classer ces
drogues pour une application graduelle des peines judiciaires. Démarches éducatives en
parallèle.
Exemple : la Codéine qui est un narcotique (vient de “narcos” = dormir), tous les
morphiniques majeurs (sauf le Subutex qui fait l’objet d’un trafic car non classé comme
stupéfiant), la Kétamine, le GHB (“drogue du violeur”). Concernant la drogue du
violeur ; l’acide gammahydroxybutyrique, plus connu sous le nom de GHB, est une
drogue de synthèse utilisée initialement en médecine pour traiter la narcolepsie. Il est
également efficace comme anesthésiant préopératoire. Connu pour ses propriétés
sédatives et amnésiantes, le GHB a fait son apparition hors milieu médical il y a une
vingtaine d’années. Il est aussi connu sous le nom de « drogue du viol ».
En effet, le liquide peut être versé dans une boisson sans en modifier le goût, l’odeur
ou l’aspect. C’est ainsi que certaines personnes malveillantes l’utilisent à des fins
malhonnêtes voire perverses (vol, abus sexuel, agression, etc.). De plus, le caractère
amnésiant du GHB renforce sa dangerosité puisque la personne abusée ne se souvient
pas toujours de ce qu’il lui est arrivé.
Dans ce contexte, il est bon de noter que le GHB ״drogue de viol ״entraîne
généralement une sensation de chaleur suivie d’un sentiment d’ivresse. Ces effets étant
comparables à ceux de l’alcool, il est parfois difficile de faire la différence entre un verre
« classique » et un verre auquel on aurait ajouté du GHB.
2.2.2 Focus sur le THC
Le THC ou tétrahydrocannabinol est la principale molécule active du cannabis .
On estime que 20% à 25% des jeunes de moins de 18 ans ont déjà essayé cette drogue.
Environ 2mg de THC dans un joint classique à l’heure de mai 68.
Environ 10 mg de THC dans un joint classique à l’heure actuelle.
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Pour mesurer la quantité de THC consommée par un individu, il ne faut pas mesurer
seulement la concentration sanguine mais aussi prendre en compte la rétention
(conservation) graisseuse de cette molécule, notamment dans le cerveau où le THC
rétrodiffuse pendant plusieurs jours.
Sous forme sanguine on estime qu’avec les techniques actuelles de dépistage on peut
détecter jusqu’à 2h dans le sang le THC.
Effet psychotrope du THC:
Ivresse aiguë
Distorsion (anormalité, altération) des sensations élémentaires (sons, lumières)
Troubles anxieux) et réactions thymiques (+ ou -)
"Flashbacks" (cauchemars itératifs) –répétitifs-
Dépendance
Troubles des fonctions cognitives & syndrome amotivationnel
Psychose cannabique aiguë
Dépersonnalisation
Etats psychotiques (folie) lors d’une intoxication chronique
Lien entre cannabis & psychose
2.3 Fonctionnement neuropharmacologique
Le cerveau, pour s’adapter à l’intoxication, détruit ses propres récepteurs. Une prise
de morphine détruit 80% des récepteurs µ, ce qui crée la dépendance. Un message est
également envoyé au cerveau de ne pas renouveler ces récepteurs car ils sont toxiques,
ce qui crée la tolérance à la drogue par diminution de son efficacité et le besoin d’une
quantité plus importante pour obtenir l’effet désiré.
La dépendance est aussi marquée par le fait que le sujet ne vit que pour se procurer
les effets produits par la substance/le comportement, au point d’abandonner tout autre
source de plaisir et d’intérêt. Un syndrome de sevrage physiologique apparaît quand le
sujet arrête ou diminue la consommation d’une substance psychoactive.
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comportement. Le terme "craving" est souvent associé au ressenti d'un alcoolique en
sevrage.
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