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REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE

Ecole Nationale d’Administration Union – Discipline - Travail

LA LUTTE CONTRE LE
TRAFIC ILLICITE DES
DROGUES

COL. TOGON OULEI PIERRE


ADMINISTRATEUR PRINCIPAL DES SERVICES FINANCIERS
SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE1
Première partie NOTION DE DROGUE
CHAPITRE I DEFINITION DES TERMES DE BASE……………………………………….…..3
CHAPITRE II LES DIFFERENTS TYPES DE DROGUES ET LEUR CLASSIFICATION………..11
SECTION 1 LE CLASSEMENT D’APRES LES EFFETS ………………………………….....11
A LES STIMULANTS………………………………………………………………………………..….11
B LES HALLUCINOGENES OU PERTUBATEURS……………………………………………….19
C LES DEPRESSEURS………………………………………………………………………………33
SECTION 2 LA CLASSEMENT SELON LA DANGEROSITE ………………………………...24
CHAPITRE III LES PRECURSEURS CHIMIQUES ET LEUR CLASSIFICATION ………….44
I LA DEFINITION ET LA JUSTIFICATION DU CONTROLE……………………..............44
II LA CLASSIFICATION DES PRECURSEURS CHIMIQUES……….……..……………..44
Deuxième partie : LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC ILLICITE DES DROGUES………………49
CHAPITRE 1 CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE LA LUTTE …………………………...49
CHAPITRE II CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL…………………………………….52
I LES ORGANISMES ET INSTITUTIONS DU LUTTE……………………………………. 52
II LES INSTRUMENTS JURIDIQUES………………………………………………….……59
CHAPITRE III LES STRATEGIES…………………………… ……………………....65
I AU PLAN INTERNATIONAL……………………………………………………………..65
II AU NIVEAU NATIONAL…………………………………………………………………….65
IV LES LIMITES DE LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC ILLICITE …………………….73
CONCLUSION……………………………………………….………………………………...75
INTRODUCTION GENERALE
COURS SUR LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC ILLICITE DES DROGUES

La nature offre à l’homme une variété infinie de produits pour satisfaire


ses besoins (eau, protéines, sel, sucre, lipides). Ces produits peuvent
être offensifs ou dangereux pour la santé et le bien-être

C’est le cas des drogues dont les débats suscitent beaucoup de passion,
d’appréhension et surtout de peur. La réalité est que le monde de la
drogue est mal connu du grand public qui en a une idée vague.

Les drogues étaient, autrefois, utilisées dans un contexte hautement


médicinal et culturel..

Elles font de nos jours l’objet d’une consommation controversée, avec


un potentiel de nocivité certaine pour le consommateur.

La drogue joue un rôle capital dans la politique sanitaire des Etats.


Elle fait Malheureusement l’objet d’un commerce illicite très juteux.

1
INTRODUCTION GENERALE
Ce commerce illégal est soutenu par une consommation abusive, avec une
incidence avérée sur l’éducation, la santé, la sécurité et l’Etat de droit.
La lutte contre le trafic illicite des drogues est une réponse à ce phénomène
qui est devenu une menace pour l’humanité. Cette lutte incombe d’abord à
l’Etat qui:
 A le devoir de garantir à tous ses enfants, l’accès à chance égale, au bien
être social, et le droit de vivre libre dans une société sans drogue, sans
agression
 Dispose des moyens appropriés. (matériels, financiers, juridiques,
humains…..)

La lutte contre le trafic illicite des drogues implique: une parfaite


connaissance des produits, du cadre législatif et institutionnel et une maitrise
des techniques de détection et du mode opératoire des trafiquants.

Ce cours vise de :
 Donner la connaissance de base aux stagiaires douaniers, souffle nouveau pour une
administration douanière plus performante;
 Former des agents prêts à participer à la réduction de l’offre et la demande de cette
substance.
 Préparer des personnes:
o appelés à un encadrement familial préventif ;
o capables de contribuer à empêcher de nouvelles personnes de toucher à la drogue;
o disposées à aider les toxicomanes à s’en sortir;

2
Première partie : Notions de base à l’Etude des Drogues

CHAPITRE I DEFINITION DES NOTIONS DE BASE


I LES DEFINITION INHERENTES AUX SUBSTANCES…

A LA DROGUE
La notion de drogue est très ambiguë dans bon nombre d’esprits. Les différentes
définitions nous permettent de l’appréhender.
1) La définition des experts
 La définition selon l'Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT)
Une drogue est un produit psychoactif naturel ou synthétique, utilisé par une personne
en vue de modifier son état de conscience ou d’améliorer ses performances, ayant un
potentiel d’usage nocif, d’abus ou de dépendance et dont l’usage peut être légal ou non".

a) La définition selon l'Académie Nationale de Médecine (France)


Une drogue est une substance naturelle ou de synthèse dont les effets
psychotropes suscitent des sensations apparentées au plaisir, incitant à un
usage répétitif qui conduit à instaurer la permanence de cet effet ….’’

b) La définition de l'Institut de santé publique belge


Une drogue est une substance psychoactive utilisée à des fins non-médicales

c) La définition de l’OMS (une définition très large )

On appelle drogue toute substance qui peut modifier la conscience et le


comportement de l'utilisateur. En ce sens, tout médicament peut être
désigné par le mot drogue. Selon l'usage qui en est fait, les drogues
peuvent être employées à des fins médicales ou à des fins non médicales.

d) La définition générale
Une drogue est en définitive un composé chimique, biochimique ou
naturel, capable d'altérer une ou plusieurs activités neuronales et/ou de
perturber les communications neuronales.
3
Notion de drogue légale et drogue illégale

Certaines drogues sont autorisées, tandis que d’autres interdites.

L’autorisation ou l’interdiction d’une drogue n’est pas strictement fondée sur sa dangerosité, d’autres
facteurs entrant en ligne de compte: la culture, l’ intérêt thérapeutique, l’intérêt économique etc..
Il existe des drogues autorisées, mais réglementées:
 Alcool
 Tabac
 Médicaments

D’autres drogues sont illégales.


Il s’agit de substances dont la loi proscrit la fabrication, l’ usage et la vente. Elles sont interdites:

Cannabis
Héroïne
Cocaïne
Crack
Nouvelles drogues

B LES PLANTES ET SUBSTANCES VÉNÉNEUSES


Plusieurs plantes (sauvages, alimentaires ou d’ornement) contiennent des
substances toxiques pour la vie humaine ou animale (plantes toxiques).

4
1) Les plantes vénéneuses
Une plante vénéneuse est une espèce végétale qui contient dans certaines de
ses parties, parfois toutes, des substances toxiques principalement pour
l'homme ou les animaux domestiques. Ex:le datura
Les substances toxiques contenues dans ces plantes sont généralement des
composés organiques, plus rarement minéraux, qui, à faibles doses, ont des
vertus psychotropes, médicinales ou stimulantes..
2) Les substances vénéneuses
Les substances vénéneuses sont des produits qui renferment des principes
actifs dangereux pour l'organisme. Elles rentrent généralement dans la
composition des médicaments avec un dosage non nocif

C LES PSYCHOTROPES
Le terme psychotrope vient de ‘’trope’’ (direction) et de ‘’psycho (esprit). Selon
Jean Delay en 1957« On appelle psychotrope, une substance chimique d'origine
naturelle ou artificielle, qui a un tropisme psychologique, c'est-à-dire qui est
susceptible de modifier l'activité mentale»

L'alcool, le tabac, la caféine, le cannabis sont quelques exemples célèbres de


psychotropes. Mais d'un point de vue médical, le terme renvoie plus
généralement à une famille de médicaments

On distingue cinq grands groupes de médicaments psychotropes :


 Les antidépresseurs.
 Les neuroleptiques (dits aussi antipsychotiques).
 Les anxiolytiques (ou tranquillisants).
 Les hypnotiques (ou somnifères).
 Les stabilisants de l’humeur (dits aussi régulateurs de l'humeur).

5
D LES STUPÉFIANTS
Un stupéfiant est une substance psychoactive interdite ou strictement réglementée
susceptible d'entraîner une dépendance. Les stupéfiants interviennent sur le système nerveux
central et altèrent la perception et les sensations, parfois la conscience d'un individu .

E LES SUBSTANCES DE DROGUES : Les opiacés et les alcaloïdes

a) Opiacés et opioïdes
Les opiacés sont des substances dérivées (au sens large) de l'opium une substance
psychotrope à base de latex du pavot somnifère. Les opiacés d'origine synthétique
(c’est à-dire n'étant pas synthétisés à partir de l'opium) sont désignés sous le terme
opioïdes.
b) Alcaloïdes
Ce sont des substances contenues dans certaines plantes, douées d'une action
puissante et souvent toxique sur l'organisme (ex : morphine quinine, nicotine).

6
II LES DEFINITIONS INHERENTES AUX EFFETS
A LA TOXICOMANIE
La toxicomanie (du grec: toxikon, « poison » et mania,
« folie ») désigne une la consommation d'une ou plusieurs
substances toxiques (drogues, psychotropes) sans
justification thérapeutique.
C’est aussi l’état d'intoxication engendré par la prise répétée
de substances toxiques (drogues, stupéfiants), créant un
état de dépendance psychique et physique

De l’abstinence à la toxicomanie: L’essai


La première expérience de la toxicomanie commencent par
l’essai. Le sujet, par un effet de mode ou d’entrainement se
dispose à la consommation de la substance.
Dans un élan de solidarité, il veut prouver ses capacité, accepter,
gouter, partager pour faire plaisir aux autres. Il fait ainsi le
premier pas dans le cercle vicieux de la toxicomanie.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la définition


stricte de la toxicomanie correspond à quatre éléments :
Une envie irrépressible de consommer le produit (addiction) ;
Une tendance à augmenter les doses (tolérance) ;
Une dépendance psychologique et parfois physique ;
Des conséquences néfastes sur la vie quotidienne.

7
LES DEFINITIONS INHERENTES AUX EFFETS
B L’ADDICTION
L'addiction se définit comme la dépendance d'une personne à une
substance ou une activité génératrice de plaisir, dont elle ne peut
plus se passer en dépit de sa propre volonté. Elle se caractérise
par :
 L’impossibilité de contrôler un comportement visant à
produire du plaisir ou à écarter une sensation de malaise
interne;
 La poursuite de ce comportement en dépit de la connaissance
de ses conséquences négatives.
On parle d’addiction lorsque: le besoin l’emporte sur le désir ou
la passion l’emporte sur la raison.
Il existe de nombreuses addictions aux conséquences plus ou moins
graves selon les cas, de la banale addiction à la caféine à la
dangereuse addiction aux drogues dures comme l'héroïne.
C LA TOLÉRANCE
La tolérance est un processus d'adaptation de l'organisme à un
stimulus extérieur ou un produit toxique et se manifeste par un
affaiblissement ou un épuisement de la réponse à ce produit au fur à
mesure que l'organisme y est confronté.
Cet épuisement de la réponse implique nécessairement une capacité
plus grande à supporter les effets de la substance et la possibilité
potentielle de l'augmenter, afin de recréer les mêmes effets.

D L’ACCOUTUMANCE
Elle désigne l’état d’un organisme qui s’est adapté à une substance
de sorte qu’elle ne ressente plus d'effet lors de sa prise. Cette
situation implique que le consommateur doit augmenter les doses
pour obtenir l’effet recherché.
8
LES DEFINITIONS INHERENTES AUX EFFETS
E LA DÉPENDANCE

C’est l’état ou la situation d’un sujet qui est soumis à


l'autorité d'autrui ou d’une substances, qui n'a pas son
autonomie, qui n'est pas libre d'agir à sa guise, sujétion,
subordination.

Elle se manifeste par un besoin irrépressible et répété,


jamais réellement assouvi. La suppression de cette dernière
par un ensemble de troubles physiques et/ou psychiques.

F L’OVERDOSE
C’est un accident dû à une prise de drogue (héroïne en général) en quantité telle
que la conséquence est une perte de conscience entraînant un arrêt respiratoire
Première manifestation : La personne s’affale, ses voies aériennes sont
obstruées par la langue, entrainant la diminution considérable de la quantité d’air
inspiré
Deuxième manifestation :
L’overdose provoque une dépression des centres respiratoires. Le cerveau
oublie d’envoyer l’ordre aux muscles inspirateurs de fonctionner. Il s’ensuit un
ralentissement progressif de la respiration, puis, une diminution importante de
l’apport en oxygène dans le sang. Le cerveau se trouve alors en hypoxie
(diminution d’oxygène) et ne fonctionne plus, ce qui diminue encore plus la
fréquence respiratoire. La respiration finit par s’arrêter; c’est l’arrêt cardiaque. On
n’a plus alors que 3 mn pour intervenir avant la mort cérébrale définitive.

9
.
G LE TRAITEMENT
Le traitement est l’ensemble des mesures sanitaires en vue de soigner et
soustraire le toxicomane de l’usage des drogues. Il s’agit à court terme, de
faire cesser ou réduire la consommation de drogues, maîtriser le
comportement additif, rétablir les relations interpersonnelles et d’améliorer
les compétences sociales, émotionnelles et professionnelles. À long terme
le traitement vise la guérison et la réinsertion sociale.

H LE SEVRAGE
Le sevrage est une approche de traitement et comporte une méthode
dure et une substitutive.

1) La méthode dure
C’est le traitement par lequel le médecin lutte contre les symptômes
(douleurs anxiété, insomnie). Les médicaments seront antalgiques et
antispasmodiques contre les douleurs qui peuvent être violentes, en
.
particulier dans le ventre. On y adjoint des anxiolytiques pour lutter
contre l'anxiété liée au sevrage et aux insomnies.

2) La méthode substitutive.
Elle consiste à prescrire au toxicomane des médicaments de
substitution: Méthadone, Buprénorphine, Subutex. Ces médicaments
sont délivrés sous contrôle médical dans des centres spécialisés. Ils
sont pris par voie orale, et évitent les symptômes physiques du
manque et les risques de contamination des injections avec les
aiguilles partagées. 10
CHAPITRE II L’ETUDE DES DROGUES ET DES PRECURSEURS DE DROGUES

I LES DIFFERENTS TYPES DE DROGUES ET LEUR CLASSIFICATION


On recense aujourd’hui plusieurs centaines de drogues, avec une classification variée, parfois
compliquée. Pour notre étude, nous retiendrons deux (02) critères de classement: l’effet et la
dangerosité du produit.

A CLASSEMENT SELON LEURS EFFETS


La classification élaborée par Jean Thuillier, psychiatre et
pharmacien, et Yves Pelicier, médecin et professeur d'université a
été adoptée pour sa simplicité. Selon leurs effets, les drogues sont
classées en trois grandes catégories: les Stimulants les
Hallucinogènes ou Perturbateurs et les Dépresseurs.

1) Les Stimulants
Ces produits favorisent temporairement un état d'éveil et d'excitation et
réduisent la fatigue. Ils induisent un sentiment fallacieux d'assurance et
de contrôle de soi. L'effet est généralement suivi d'un état d'épuisement
et de dépression. Nous étudierons quelques uns: la cocaïne, le crack, les
amphétamines (STA), l’Ecstasy, le GHB et les Médicaments stimulants.

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a) LA COCAINE

PRESENTATION
 L’origine naturelle: La cocaïne un alcaloïde extrait des feuilles d’un arbrisseau
appelé le cocaïer. La feuille de coca joue un rôle social et culturel dans
certaines civilisations. Elle a une utilisation rituelle et médicinale. La culture de
la coca, son usage traditionnel, ainsi que la commercialisation de feuille de coca
(et non de cocaïne extraite sous forme de poudre) sont ainsi légaux au Pérou et
en Bolivie.
 L’état synthétique: Le produit de synthèse obtenu de la feuille de coca est la
cocaïne. (Chlorhydrate de cocaïne de son nom scientifique).
 Etat physique: Elle se présente sous la forme d’une poudre blanchâtre.

PRODUCTION
 Zone de production de la feuille de coca
La principale zone de production est la cordillère des Andes. Elle débute au
Venezuela au nord, traverse la Colombie, l’Equateur, le Pérou, la Bolivie, le
Chili et l’Argentine, jusqu’à la pointe sud du continent. La production
annuelle mondiale est estimée de 900 à 1000 tonnes. La Colombie, premier
pays producteur de cocaïne avec 70% de production mondiale, est suivie
du le Pérou et la Bolivie.

12
LA COCAINE

 Fabrication
o Ingrédients: feuilles, liant,
ammoniac, essence, acide
hydrochlorique,
bicarbonate de sodium

Processus de fabrication:,
o émincer les feuilles
o y ajouter un liant ( ciment),
malaxer le tout,
o y ajouter de l’ammoniac,
o de l’essence pour accélérer le
processus,
o de l’acide hydrochlorique et
o du bicarbonate de sodium.

13
LA COCAINE
CONSOMMATION

Le mode de consommation
Elle peut être sniffée, injectée et fumée sous forme de crack

Les effets
La consommation de la cocaïne provoque une stimulation très
intense quasi immédiate, une grande assurance, une insensibilité à
la fatigue, la douleur, la faim et la soif, pour une durée de 30 mn à 1
heure selon le mode de consommation. Cette phase est suivie d’une
sensation d’épuisement voire d’états dépressifs.

Danger à court terme


A dose élevée elle peut :provoquer de graves troubles du
comportement (agitation, violence peur panique) et entraîner des
complications cardiaques et respiratoires, des accidents cardio-
vasculaires et des décès par surdosage (overdose).

Danger à long terme :


destruction de la cloison nasale, sida et hépatite liée au mode
d’administration, complications d’ordre psychiatrique, dépendance du fait
du besoin d’augmenter la consommation pour obtenir les même effets.

14
b) LE CRACK

PRESENTATION
•Etat synthétique
Le crack est une drogue de synthèse dérivée de la cocaïne.
•Etat physique
Il se présente sous forme de petits cristaux blanchâtres, c’est
une cocaïne fumable.
PRODUCTION
• La préparation
Le crack est toute cocaïne fumable, même celle que l’usager prépare lui-même.
Pour préparer le crack, les usagers recourent à la technique du « free basing».
La cocaïne est cuite avec du bicarbonate de soude ou de l’ammoniaque. De
cette façon, le sel de cocaïne libère la base à 98°C sous forme de petits cristaux
blanchâtres, avec un bruit de craquement, d’où l’appellation de « Crack ».

CONSOMMATION
•Le mode de consommation
Dans son mode de consommation le crack est inhalé ou fumé.
• Les effets
Les effets qui sont similaires à ceux de la cocaïne, avec l’euphorie et
l’excitation intense. Avec le crack, la dépendance s’installe en quelques jours.
• Les dangers
Le crack peut entrainer des complications cardiaques, respiratoires, et
psychiques. Le risque de dépendance est tout aussi que la cocaïne.

15
c) Les Amphétamines (STA)
PRESENTATION
•Etat synthétique
Les amphétamines sont une famille de produits de synthèse fortement
stimulants sur le psychisme et l'organisme.
• Etat physique
Ce sont des produits présentés généralement sous forme d’une poudre blanche,
parfois rosée ou jaunâtre, mais aussi sous la forme des médicaments.
PRODUCTION
•Les zones de production
La Birmanie est l'un des plus gros producteurs de méthamphétamines. Cette drogue de synthèse est
fabriquée dans l'Etat Shan (est du pays) au sein de petits laboratoires mobiles et isolés.
• La fabrication
Les amphétamines sont fabriquées dans les laboratoires aussi bien légaux pour les médicaments officiels
que clandestins pour les substances illicites. On parle de speed lorsqu’il s’agit d’amphétamines fabriquées
dans les laboratoires clandestins. De ce fait, la composition du speed est incertaine.
• Les routes commerciales
Elles ont été commercialisées pour la première fois au début des années 30.
CONSOMMATION
•Le mode de consommation
Les amphétamines sont ingérées (gobées) sous forme de gélule ou de comprimé, parfois inhalé (sniffé) sous forme de
poudre, rarement injectées.
• Les effets
Leurs effets varient selon le mode de consommation. D’une manière générale ils augmentent la vigilance,
diminuent les sensations de douleur, de fatigue, de soif et de faim. Ils procurent une sensation d’assurance et
de puissance. Elles sont utilisées clandestinement à des fins récréatives ou pour augmenter les performances
professionnelles ou sportives. Pendant la seconde guerre mondiale, les amphétamines ont été utilisées par
toutes les puissances belligérantes à des fins militaires, pour éviter l’interruption des combats la nuit.
• Les dangers
Le risques de dépendance des amphétamines est élevé. 16
d) ECSTASY

PRESENTATION
 Etat synthétique
L’ecstasy est une drogue de synthèse, composée d’amphétamines et d’autre substances.
Sur le plan chimique, il s’agit d’une amphétamine (MDMA) modifiée.
 Etat physique
L’ecstasy se présente sous forme de gélule ou de comprimé, parfois sous la forme de
poudre.

PRODUCTION
L'ecstasy est fabriquée dans des laboratoires illégaux. Son procédé de
fabrication et sa composition chimique varient d'un laboratoire à l'autre.
Le produit vendu sous le nom d'ecstasy contient souvent des drogues
inconnues ou d'autres agents de remplissage.
CONSOMMATION
 Le mode de consommation
L’ecstasy est ingéré (gobé) sous forme de gélule ou de comprimé, parfois inhalé (sniffé)
sous forme de poudre, mais rarement injecté.

 Les effets
Les effets sont après 30 mn, l’hyperactivité physique, l’exacerbation des sens,
l’intensification des perceptions tant visuelles, auditives que tactiles, l’amélioration de la
communication.
Cette substance associe les effets stimulants des amphétamines (disparition des
sensations de faim et de sommeil, augmentation de l’endurance et de la confiance en
soi) et une impression d’euphorie favorisant le contact (dimension « sensualité ».
 Les dangers
A court terme, on peut noter la déshydrations liée à l’hyperactivité physique, les risques
cardiaques, les risques hépatiques (due à une atteinte du foie), les troubles du
comportement, les crises de panique.
A moyen ou long terme, ce sont les états dépressifs graves, une dépendance majeure
qui s’installe en quelques semaines. 17
e) GHB

PRESENTATION
• Etat synthétique
Le GHB est une drogue de synthèse, un produit anesthésiant détourné en
stupéfiant.
• Etat physique
Le GHB se présente sous forme liquide incolore, inodore et sans gout. Il est
souvent vendu dans de petites fioles en plastique d’une capacité de 30 ml (+/-
2,5g). On trouve plus rarement sous forme de poudre blanche.

PRODUCTION
Le GHB est une drogue de synthèse obtenue à partir des produits
calmants et anesthésiants détournés en pharmacie

CONSOMMATION
•Le mode de consommation
Il est consommé par voie orale sous forme de poudre. Il est
habituellement consommé dilué dans une boisson (eau ou soda avec
environ 1 gramme). Associé à l’alcool ou a une autre drogue, il peut
être mortel. Il peut être absorbé sans s’en rendre compte.

Surnommé « la drogue du viol », le GHB a mauvaise réputation à


cause des cas d’abus sexuel sous son influence (mais rare), car des
personnes mal intentionnées peuvent l’utiliser pour abuser de leur
victime jusqu’au viol, en profitant de son état d’ivresse.
• Les effets
Les effets après 15 mn pour une durée d’une heure ; Quiétude, euphorie,
perte de conscience à forte dose. Le GHB n’a pas un effet de dépendance. 18
2) Les Hallucinogènes ou Perturbateurs

Ces produits provoquent une perturbation de la perception de l'environnement et de la réalité:


 Modifications de la perception du temps et de l'espace,
 Sensibilité exacerbée aux couleurs et aux sons.
Il s’agit de : Cannabis et produits dérivés, LSD, Kétamine, Champignons hallucinogènes,
Produits volatils, etc..

19
a) Cannabis et produits dérivés

Le cannabis est connu aussi sous l’appellation de chanvre indien qu’il faut distinguer du
chanvre agricole. Le chanvre agricole, riche en fibre et pauvre en alcaloïde, est exploité
pour ses sous-produits (fibres, graines...) aux usages industriels variés.

Le chanvre indien, très riche en Tétrahydrocannabinol (THC), pousse en climat équatorial et


utilisé pour ses propriétés médicales et psychotropes (cannabis). C’est l’objet de notre étude .

20
Cannabis et produits dérivés
PRESENTATION
 L’origine naturelle
Le cannabis est une espèce végétale qui pousse dans les pays tempérés. Il se cultive aussi
bien à l’air libre qu’en milieu clos dans les conditions tempérées.

 Le statut chimique
Le chanvre indien est riche en cannabinoïde, l’alcaloïde du cannabis scientifiquement
appelé le Tétrahydrocannabinol (THC ou 9- tétrahydrocannabinol). Très abondant dans la
plante de cannabis, le tétrahydrocannabinol est utilisé pour ses vertus médicales (anti-
inflammatoires) mais aussi pour ses propriétés psychotropes (agit sur le psychisme en
modifiant le rythme cérébral).
 L’état physique
Le cannabis se présente sous 3 formes ; l’herbe (fleurs, tiges, feuilles séchées, la résine
(fleurs, tiges, feuilles séchées pressées) et l’huile (résine macérée dans l’alcool).

21
Cannabis et produits dérivés
PRODUCTION
•Les zones de production
Le cannabis est une plante qui pousse dans les pays tempérés et peut se cultiver à l’air libre comme en
milieu clos dans les conditions tempérées. Les principaux pays producteurs sont : le Maroc, l’Afghanistan,
le Pakistan, les Pays-Bas, le Liban, l’Inde, le Népal, l’Espagne, l’Albanie, la Jamaïque.
Le Maroc est le premier producteur mondial de cannabis qui constituerait pour ce pays un vivier essentiel
de son économie (plus de 11% de la production mondiale). Le cannabis est cultivé principalement dans
la région du Rif, une région montagneuse située dans le Nord du Maroc.

22
Cannabis et produits dérivés

HERBE (marijuana, ganja, beuh)


Ce sont les feuilles, tiges et sommités fleuries,
simplement bien séchées. Le plus souvent
roulées en cigarette et de forme conique (plus
souvent appelé « joint », « pétard », « marie
jeanne »).

RESINE (haschisch, hasch, shit, bédo, chichon , Pot et Wee)

D'origine arabe haschisch est le nom courant de la résine


de cannabis. Obtenue à partir des extrémités fleuries de la
plante, la résine se présente sous la forme de plaques
compressées, barrettes de couleur verte, brune ou jaune
selon les régions de production et selon la composition du
produit.

HUILE (résine macérée dans l’alcool)


C’est une préparation beaucoup plus
concentrée en principe actif (donc en THC),

23
Cannabis et produits dérivés
CONSOMMATION
 Le mode de consommation
Dans son mode de consommation, le cannabis est fumé, mâché ou sniffer.
 L’herbe est souvent roulée en cigarette (appelé « joint », « pétard », «
marie jeanne »), ou consommé au moyen d’une pipe.
 La résine (haschisch ) se fume généralement mélangée à du tabac
: « le joint ». Il peut être coupé avec des substances plus ou moins
toxiques et dangereuses pour la santé. (paraffine, henné, cirage).
Les utilisateurs peuvent mélanger la marijuana à des aliments (comestibles),
comme les brownies, cookies, ou des bonbons etc…

Liste des pays et la prévalence de l’usage du cannabis en pourcentage de la population.

 Islande : 18,3%  Uruguay : 9,3%  Groenland : 7,6%


 Etats-Unis : 16,2%  Espagne : 9,2%  Jamaïque : 7,21%
 Nigeria : 14,3%  Italie : 9,2%  Danemark : 6,9%
 Canada : 12,7%  Madagascar : 9,1%  Suisse : 6,7%
 Chili : 11,83%  République Tchèque : 8,9%  Egypte : 6,24%
 France : 11,1%  Israël : 8,88%  Royaume-Uni : 6,2%
 Nouvelle-Zélande : 11%  Sainte Lucie : 8,87%  Irlande : 6%
 Bermudes : 10,9%  Belize : 8,45%  Estonie : 6%
 Australie : 10,2%  Barbades : 8,3%  Bahamas : 5,54%
 Zambie : 9,5%  Pays-Bas : 8%  Sierra Leone : 5,42%

24
Cannabis et produits dérivés
CONSOMMATION
 Les effets
Les principaux effets du cannabis sont l’euphorie à forte dose, l’hallucination,
la désorientation, la légère altération de la mémoire.

 Les dangers
Les dangers du cannabis sont la baisse de concentration, l’oubli, l’anxiété, les
crises de panique, les maux de tête, les états de dépressifs et la somnolence.
Il est peu compatible avec les activités qui exigent de la concentration ou des
réactions précises. La consommation du cannabis peut faire courir des
risques graves d’accidents à l’utilisateur et à son entourage (accidents de
voiture ou de manipulation d’outils dangereux).

Le risque de dépendance au cannabis est très élevé car il pousse au besoin


d’augmenter la consommation pour obtenir les mêmes effets.

25
b) LSD
Acide lysergique diéthylamide
PRÉSENTATION
 L’origine naturelle
L’origine naturelle de cette drogue est l’ergot de seigle, un champignon
parasite du seigle (et d'autres céréales), responsables de l'ergotisme, C’est
pourquoi la teneur en ergot des lots de céréales est réglementée en Europe.
(teneur inférieure à 0,05%.)
Etat synthétique
Le LSD, ou diéthylamide de l’acide lysergique, est un hallucinogène
semi-synthétique. Son principal précurseur, l’acide lysergique, est
obtenu à partir d’alcaloïdes naturellement présents dans l’ergot de
seigle. Il est été synthétisé, en 1938, par le chimiste suisse Albert
Hofmann. La dénomination commune internationale est « acide
lysergique diéthylamide » L.S.D. 25 et signifie que c’est la vingt-
cinquième substance qui dérive de l’acide lysergique. Le terme LSD
vient donc de la langue allemande (Lysergsaurediethylamid).

Etat physique
Le L.S.D. 25 se présent sous la forme d’un liquide,
transparent, ambré ou noir. Le LSD est fréquemment
disponible à la vente sous forme de buvards (illustrés), voire
de gélatine (la goutte de LSD étant déposée sur un carré de
papier plus ou moins épais capable d’absorber le liquide
destinés à être avalés tels quels). Il existe également sous la
forme de micro-pointes, de la taille d'une mine de crayon et
d’allure et couleurs différentes (étoile, cône cylindrique...). 26
LSD
Acide lysergique diéthylamide
PRODUCTION
La fabrication
La synthèse du L.S.D. 25 est réalisée en faisant réagir du
diéthylamide et de l'acide lysergique. Le produit de la
réaction est le diéthylamide de l'acide lysergique

CONSOMMATION
Le mode de consommation
Le L. S. D. 25 (acide lysergique diéthylamide), Il est
administré par voie orale ou par voie intraveineuse.

Les effets
Le LSD est un hallucinogène puissant, dont la consommation est appelée un trip (ou voyage).
Par voie orale, sa résorption est totale et rapide dans le tube gastro-intestinal. Après
administration par voie intraveineuse, il sort du compartiment sanguin en quelques minutes pour
aller se fixer aux tissus et atteindre une concentration maximale en 10 à 15 minutes.

Les effets physiques comprennent l’engourdissement, des battements accélérés de cœur, une
coordination réduite, des frissons, des nausées, des tremblements, la faiblesse et la
dilatation des pupilles.
La perception de la gravité peut être altérée, allant d'une impression de lourdeur à une sensation
de légèreté et de flottement. Le LSD entraîne des visions colorées intenses, modifie les
sensations, humeur, pensées, perception du monde extérieur et peut entraîner une confusion
des sens, comme voir un son ou entendre une couleur.

 Les dangers
Le LSD peut entraver la capacité de jugement : croire que l'on peut voler et... essayer, d'où
des accidents mortels.
27
La mescaline
PRÉSENTATION
 L’origine naturelle
La mescaline un hallucinogène naturel extraite de plusieurs variétés de cactus. C’est un
alcaloïde utilisé comme drogue hallucinogène.
 Etat synthétique
La mescaline est un alcaloïde de la classe des phényléthylamines utilisé comme
drogue hallucinogène. Sa formule chimique est:3,4,5-triméthoxyphénéthylamine
 Etat physique
Elle se présente sous forme de poudre de différentes couleurs, de liquide, de capsules
de gélatine ou de comprimés
PRODUCTION
La fabrication: La mescaline est extraite en faisant sécher les boutons puis en les
faisant tremper dans du méthanol pendant une journée. Le résultat est ensuite
filtré, en laissant le méthanol s'évaporer. La poudre obtenue est ensuite traitée
avec du chloroforme et de l'acide chlorhydrique pour extraire les alcaloïdes.

CONSOMMATION
 Le mode de consommation
Dans son mode de consommation, la mescaline est ingérée. Il est possible d’injecter le liquide obtenu
après extraction il faut le faire bouillir et le filtrer . Cependant cette ROA est peu documentée.

 Les effets
Les effets psychiques et d'altération de la perception peuvent inclure :euphorie, hallucinations
auditives, perception déformée du corps, troubles de la concentration, désorientation.

 Les dangers À forte dose, la mescaline peut provoquer des céphalées, l’hypotension
artérielle (diminution de la pression artérielle), baisse du rythme cardiaque, assèchement de la peau,
confusion onirique et perte des repères spatio-temporels, altération de la mémoire à court terme.

28
c) La kétamine

PRÉSENTATION
 L’origine naturelle ou synthétique
Connue sous les appellations « Spécial K », « Ket », « Ketty » ou « Keta » dans les pays
francophones, le chlorhydrate de kétamine de son vrai nom, a été synthétisé pour la première
fois en 1962. Il est utilisé en chirurgie vétérinaire et en médecine comme anesthésiant général
d'action rapide.
 Etat physique
La kétamine est une drogue qui se présente soit sous forme de poudre blanche,
soit sous forme de liquide.

PRODUCTION
La kétamine est produite à partir d’un médicament, le Ketalar qui se présente
sous forme liquide injectable. La kétamine vendue en rue provient le plus
souvent de stocks volés en pharmacie. Généralement l’usager réduit le Ketalar
à la poêle se transformer en poudre de kétamine, pour être sniffée.

CONSOMMATION
 Le mode de consommation
Il s’administre par voie intramusculaire (IM), intraveineuse (IV) ousous-cutanée (SC). Elle
peut être ingérée
 Les effets
Les effets sont d’abord un sentiment d’apaisement, d’euphorie, de flottement, voire d’une
impression de rêve éveillé, liés à son effet anesthésiant. La kétamine a également des effets
hallucinogènes.
Elle ralentit les capacités motrices et induit des distorsions sensorielles que ce soit au niveau
de la vision (couleur, espace), de l’ouïe, du temps et du mouvement.
 Effets non recherchés et risques :
En raison des effets antidouleurs, le consommateur ne ressent rien s’il se blesse ou se brûle.
Or le risque d’accident augmente, car la kétamine entraîne une difficulté motrice à se
déplacer normalement.
La consommation de kétamine induit des troubles de la coordination motrice et rigidité
musculaire, une impossibilité de parler ou tenue de propos incohérents, l’amnésie,
l’hypertension artérielle, des nausées, des vomissements et la réduction du rythme
cardiaque. 29
d) Les champignons hallucinogènes

PRÉSENTATION
 L’origine naturelle
Les champignons hallucinogènes sont des espèces végétales qui poussent dans les forêts. Il existe
des milliers d’espèces dont environ quelques centaines considérées comme hallucinogènes .
 Etat synthétique ou chimique
Les champignons hallucinogènes contiennent des composés hallucinogènes tels que la psilocybine
et la psilocine.
 Etat physique
Les champignons hallucinogènes se présentent à l’état frais et doivent en général être consommés
dans les 2 jours. Ils peuvent cependant être conservés dans leur emballage d’origine non-ouvert
jusqu’à 2 mois au réfrigérateur. Ils peuvent être séchés et conservés dans des emballages sous vide
pendant plus longtemps.
PRODUCTION
 Les zones de production
Les principales zones de production de champignons hallucinogènes sont l’Europe (France), les d’Amérique
latine.
 La fabrication
Les champignons hallucinogènes sont récoltés frais dans la nature (forêt). On peut les conserver à l’état frais ou
réfrigéré ou encore sécher pour une conservation de longue durée.
CONSOMMATION
L’usage est très anciennes et pratiqué encore en Amérique latine notamment, où elles sont
alors qualifiées de « champignons sacrés », « champignons magiques » ou « chair des dieux ».
 Le mode de consommation
Les champignons hallucinogènes sont le plus souvent ingérés crus ou mélangés avec d'autres
aliments. On peut aussi les cuisiner ou les infuser. Ils peuvent aussi être séchés et réduits en poudre
afin de les fumer ou de les sniffer.
 Les effets
Les usagers d'hallucinogène recherchent des sensations de l'ordre du développement personnel
comme une meilleure compréhension d'eux-mêmes, un aiguisement des sens, une sensation de liberté
et d'harmonie voire des révélations mystiques. 30
d) Les champignons hallucinogènes
PRODUCTION
 Les zones de production
Les principales zones de production de champignons hallucinogènes
sont l’Europe (France), les d’Amérique latine.
 La fabrication
Les champignons hallucinogènes sont récoltés frais dans la nature
(forêt). On peut les conserver à l’état frais ou réfrigéré ou encore
sécher pour une conservation de longue durée.

CONSOMMATION
On retrouve des traces très anciennes de leur usage dans diverses
cultures. Elles font encore l’objet d’une utilisation en Amérique
latin notamment, où elles sont alors qualifiées de « champignons
sacrés », « champignons magiques » ou « chair des dieux ». Ils
peuvent être en vente libre dans certains pays

 Le mode de consommation
Les champignons hallucinogènes sont le plus souvent ingérés
crus ou mélangés avec d'autres aliments. On peut aussi les cuisiner
ou les infuser. Ils peuvent aussi être séchés et réduits en poudre afin
de les fumer ou de les sniffer.
 Effets
Les usagers d'hallucinogène recherchent des sensations de l'ordre du
développement personnel comme une meilleure compréhension
d'eux-mêmes, un aiguisement des sens, une sensation de liberté et
d'harmonie voire des révélations mystiques. 31
e) Produits inhalant

PRÉSENTATION
On désigne sous ce nom, plusieurs produits détournés de leur usage. Les
inhalants sont une large gamme de produits chimiques ménagers et industriels dont
les vapeurs volatiles ou les gaz sous pression peuvent être concentrés et inhalés
par le nez ou la bouche pour produire une intoxication, d'une manière non prévue
par le fabricant.
PRODUCTION
Les inhalants sont obtenus par détournement des
restes de ces produits chimiques ménagers et
industriels

CONSOMMATION
 Le mode de consommation
Les toxicomanes inhalent la vapeur que dégagent ces
produits en général très volatils: Colles, Solvants,
Carburants (essence, pétrole), Anesthésiques volatils
 Dangers
De nombreuses personnes ne considèrent même pas les
inhalants comme des drogues du fait de l’usage inoffensif
auquel ils sont destinés, mais le fait d’inhaler délibérément les
vapeurs de ces produits pour produire une sensation d’euphorie
peut être incroyablement dangereux, surtout que ces substances
sont majoritairement consommées par les adolescents.
32
3) Les Dépresseurs
Les dépresseurs Les dépresseurs sont des substances qui diminuent l'activité
du système nerveux central. Ces produits entrainent une sensation de détente et
de rêve.

Deux (2) catégories de dépresseurs:


 Les opiacés
Ce sont des substances naturelles contenues dans le latex recueilli sur une plante, la
pavot. Il s'agit de l'opium et de ses dérivés, la morphine, l’héroïne et la codéine. On
peut leur assimiler des produits de laboratoire utilisés couramment en médecine.

 les médicaments tranquillisants et somnifères (Barbituriques, Benzodiazépines...),

33
a) L’opium

PRÉSENTATION
- L’origine naturelle
L’opium est un extrait naturel du Pavot somnifère,
- Etat chimique
L’opium contient une grande concentration d'alcaloïdes psychotropes.
- Etat physique
C’est une substance de consistance visqueuse, de couleur variant du brun
foncé au noir, avec appellation dans le milieu toxicomane ; Black Jack, Gum

PRODUCTION
- Les zones de production

La production de l’opium est attachée au Triangle d'or (Birmanie, Laos, Thaïlande) et au


Croissant d'or (Afghanistan, Pakistan, Iran), le Mexique. La production d’opium mondiale
est estimée à plus de 7000 tonnes, dont 85% est imputable à l'Afghanistan, premier
producteur avec 224 000 hectares de cultures, suivi du Myanmar (Birmanie).

34
Triangle d’or Croissant d’or
a) L’opium
PRODUCTION
 La fabrication
L’opium s'extrait de la capsule gonflée du pavot , non encore arrivée à
pleine maturité. Pour récolter l'opium, on incise le péricarpe des
capsules mûrissantes après la chute des pétales avec un couteau.
L'incision exsude un latex blanc, laiteux, qui sèche en une résine brune
qu’on racle à l’aide d’une lame incurvée, pour obtenir l'opium brut
duquel l'on extrait la morphine qui sert de base à l'héroïne.
 Les routes commerciales
La majeure partie de l'opium produit dans le Triangle d'Or est à
destination de la Chine voisine,

CONSOMMATION

 Le mode de consommation
Le mode de consommation est l’ingestion et l’inhalation
 Les effets
Les principaux effets de l’opium sont ; la dépression, l’euphorie, le
demi-sommeil, sensation de bien-être.
 Les dangers
La dépendance psychologique est très forte.

35
b) La morphine
PRÉSENTATION
 L’origine naturelle
La morphine est une substance dérivée de l’opium qui extrait du pavot somnifère.
Elle tire son appellation de Morphée, nom du dieu grec du sommeil et des rêves
 Etat synthétique
La morphine est le principal alcaloïde de l’opium sulfate de morphine
 L’état physique
Elle se présente sous la forme d’une poudre cristalline de couleur variant du blanc au beige, ou
liquide incolore. La morphine rentre dans la fabrication de plusieurs produits médicamenteux,
sous forme de comprimés, suspension injectable, suppositoire.
PRODUCTION
• Les zones de production
La production est attachée aux pays du Triangle d'or (Birmanie, Laos, Thaïlande)
et du Croissant d'or (Afghanistan, Pakistan, Iran) et le Mexique.
• La fabrication
La morphine est le traitement puissant de référence contre la douleur. Sa
production s’effectue à partir du latex du pavot, appelé opium.
La morphine est souvent utilisée sous forme de sel afin de faciliter son utilisation et son
absorption par l'organisme. Il existe deux sels:
- Le sulfate de morphine est obtenu par réaction de la morphine en solution
hydroalcoolique (eau + éthanol) avec de l'acide sulfurique dilué.
- Le chlorhydrate de morphine obtenu par réaction de la morphine dans de l'acide
chlorhydrique
CONSOMMATION
 Mode de consommation
La morphine est consommée par Ingestion, ou en suppositoire.
Effets et dangers
 Elle a comme effets ; la dépression, l’euphorie, la sensation de ralenti pour
une durée de 3 à 6 h. La dépendance physique et psychologique très forte 36
c) L’Héroïne
PRÉSENTATION
• L’origine naturelle
L’héroïne est une substance dérivée de l’opium qui extrait du pavot somnifère.
• Etat synthétique
L’héroïne (diacétylmorphine) est un opiacé semi-synthétique obtenu à partir de la
morphine, son nom scientifique étant diamorphine ou encore diacétylmorphine.
• Etat physique
Elle se présente sous forme d’une poudre cristalline de couleur variant du brun pâle au
blanc. Elle est appelée aussi par les usagers : Hard Stuff, Horse, Smack, Junk, Grand H.
Le prix de vente de l’héroïne brune est compris entre 24 et 74 euros le gramme.
PRODUCTION
• Les zones de production: sont le Triangle d'or (Birmanie, Laos, Thaïlande) et le
Croissant d'or (Afghanistan, Pakistan, Iran) et le Mexique
 Fabrication C’est un opiacé puissant, synthétisé à partir de la morphine avec l’acétone, l’éther
éthylique et l’acide chlorhydrique.
CONSOMMATION
• Mode de consommation: L’héroïne est consommée par inhalation (sniffée et fumée.), ou par
injection. La pratique d’injection est intraveineuse, après dilution et chauffage, mais semblent en
baisse.
• Les effets: L’héroïne provoque l’apaisement, l’euphorie et une sensation d’extase. Elle agit comme
anxiolytique puissant et comme antidépresseur. L’effet immédiat de l’héroïne est de type « orgasmique
». C’est le « flash ». Il est suivi d’une sensation d’euphorie puis de somnolence.
• Les dangers
Les effets non désirés sont : nausées, vertiges, ralentissement du rythme cardiaque.
Les états de manque provoquent l’anxiété, l’agitation.
La dépendance à l’héroïne entraîne des risques sociaux important. Elle enclenche
un processus de marginalisation chez certains usagers.
La surdose ou overdose de l’héroïne peut provoquer une insuffisance respiratoire
entraînant une perte de connaissance et éventuellement la mort.
37
d) Codéine

PRÉSENTATION
 L’origine naturelle
La codéine est une substance naturelle extraite de la tête de pavot séchée.
 Etat synthétique
La codéine, ou 3-méthylmorphine est une substance semi synthétique, et l'un des alcaloïdes contenus
dans le pavot somnifère

 Etat physique
Elle se présente sous forme de comprimés ou poudre de couleur blanche, sirop (médicaments).
Elle est utilisée comme analgésique et comme antitussif narcotique. La codéine peut être utilisée
seule mais aussi par paracétamol ou a l’ibuprofène pour en potentialiser l’effet analgésique,
souvent dans des préparations classées au palier 2 de l’échelle des antalgiques de l’OMS. En
terme d’équianalgésie, on estime par convention que 60 mg de codéine équivalent a 10 mg de
morphine (1/10e a 1/5e de la puissance de cette dernière).

CONSOMMATION
 Mode de consommation
Elle est consommée par inhalation. Elle est sniffée et fumée, ou la plupart de temps par injection.
 Effets de la codéine
La codéine a une durée de l’effet allant de 3 à 6 heures.
 Les dangers
La dépendance physique est modérée alors qu’elle induit une forte dépendance psychologique.
Elle est citée dans la Convention uniques sur les stupéfiants de 1961 dans la catégorie des «
substances présentant un risque d’abus moindre du fait de leur usage médical »
Les médicaments contenant de la codéine ne doivent plus être utilisées pour traiter la douleur
aiguée modérée chez les enfants de plus de douze ans. Sauf si la douleur peut être soulagée par
d’autre analgésiques comme le paracétamol ou l’ibuprofène.
38
PRÉSENTATION
e) La méthadone
Origine synthétique
Le chlorhydrate de METHADONE de son nom scientifique est un opioïde
analgésique synthétisé en 1937. Elle est utilisée pour des douleurs sévères et
aussi au cours d’une intervention chirurgicale.
Etat physique
La méthadone se présente en plaquettes ou boites de gélules. Elle se présente
aussi en sirop.

PRODUCTION
Le chlorhydrate de méthadone est un opioïde analgésique synthétisé en 1937, pour
aider les personnes dépendantes aux opiacés à se défaire de leur addiction.

CONSOMMATION

 Mode de consommation
La méthadone est administrée par voie orale. C’est un médicament prescrit sous forme de
gélules ou de sirop, sur ordonnance pour aider les personnes dépendantes aux opiacés à se
défaire de leur addiction. Elle réduit l'usage illicite à long terme et prévient les infections par le
VIH l'hépatite B et C.
 Effets
Les effets de la méthadone lors de la mise en route du traitement chez le toxicomane sont
l’euphorie, les vertiges, la somnolence, les nausées, les vomissements, la constipation, les
sueurs abondantes, les difficultés à uriner et les œdèmes.
 Les danger et risques en cas prise non contrôlée
En cas de prise intempestive chez un non-toxicomane, les effets sont ceux des opiacés en
général, avec un risque de dépendance et d’overdose pouvant conduire au décès.
39
f) Le crocodile
ou la désomorphine
PRÉSENTATION
Origine synthétique
La drogue-crocodile ou la désomorphine est une substance semi synthétique obtenue à partir de la
codéine. Elle est considérée comme l’héroïne du pauvre. A l’origine, la désomorphine a été mise
au point pour ses capacités à réduire la douleur.
La drogue-crocodile est un stupéfiant particulièrement nocif et dangereux qui serait utilisé en
Allemagne et en Russie. Cette drogue n’est pas présente pour le moment en France ni en Afrique.
Il est cependant essentiel d’apprendre a l’identifier et à comprendre ses effets pour empêcher sa
consommation dans ces régions.
PRODUCTION
La production de cette drogue est artisanale. Elle est considérée comme l’héroïne du pauvre.
CONSOMMATION
 Mode de consommation
La drogue-crocodile est quasiment toujours injectée.
 Les effets de la drogue-crocodile
Les effets de la drogue-crocodile sont les mêmes que ceux produits par l’héroïne.
Après l’injection, les consommateurs ressentent un bien être, une sensation de
détente et un apaisement. L’organisme est réchauffé et toutes les douleurs
physiques et psychiques disparaissent. Les effets de la drogue-crocodile
apparaissent au bout de 2 à 3 minutes après l’injection et durent environ 2
heures.
 Les dangers
La dépendance à la substance est très importante, mais il n’y a pas de données
précises sur la composition, la fabrication de la substance. Les effets de la
drogue-crocodile sont avérés, gravissimes et irréversibles sur l’organisme.
La peau se nécrose à partir du point d’injection. Des plaques apparaissent ensuite
sur le corps, elles deviennent grises puis verte. Les chairs se décomposent, suivies
des muscles, des os et des organes.
Pour sauver les victimes, l’amputation est la solution la plus souvent envisagée
pour stopper la nécrose. 40
g) Les médicaments tranquillisants et somnifères
PRÉSENTATION
Les somnifères et les tranquillisants sont des médicaments prisés pour lutter contre les troubles
du sommeil et l'anxiété.

Il existe une vingtaine de benzodiazépines. Ces substances sont reconnaissables à leur suffixe
le plus souvent en – azépam ou azolam :
 Bromazépam (Lexomil et générique),
 Diazépam (Valium),
 Lorazépam (Temesta),
 Lormétazépam (Noctamide),
 Oxazépam (Seresta) ;
 Prazépam (Lysanxia),
 Alprazolam (Xanax),
 Estazolam (Nlmovane) et le zolpidem (Stilnox), somnifères apparentés aux benzodiazépines.

CONSOMMATION

 Mode de consommation
Les somnifères et les tranquillisants sont des médicaments. Ils sont consommés par
voie orale ou par injection.
 Les dangers
Le risque de dépendance aux somnifères et tranquillisants est élevé.
41
LES DIFFERENTS TYPES DE DROGUES ET LEUR CLASSIFICATION

B CLASSEMENT SELON LA DANGEROSITÉ DU PRODUIT


Il s’agit d’un classement particulièrement utilisé à des fins juridiques. Les trois conventions
internationales de 1961, 1971 et 1988) sur le contrôle des drogues, classent les substances en 4 catégories ou 4
tableau.

1) Les produits de la convention de 1961


La convention unique sur les stupéfiants de 1961 réglemente et classe les
substances en 4 tableaux.
a) Le tableau I
Il liste les substances présentant un important risque d’abus. Ce sont le
Cannabis et la résine, les extraits et teintures de cannabis ou Chanvre et
la résine chanvre, Coca (feuille), la Cocaïne, l’Héroïne ou
diacétylmorphine.
b) Le tableau II
Le tableau liste les substances présentant un risque d’abus moindre du
fait de leur usage médical. Ex : Codéine ou méthyl-3 morphine.
c) Le tableau III
Le tableau III contient les préparations incluant des substances des
tableau I au II avec peu de risque d’abus ni d’effets nocifs et dont la
substance n’est pas aisément « récupérable » (extractible).
d) Le tableau IV
Le tableau IV liste les substances du tableau I ayant un potentiel
d’abus forte et effets nocifs importants sans valeur thérapeutique
notable.
42
Classement selon la dangerosité du produit
2) La convention sur les psychotropes de 1971

Son objectif est de limiter la production et le commerce de substances psychotropes synthétiques en


établissant leur liste classée dans 4 tableaux.
Le tableau I liste des substances ayant un potentiel d’abus, présentant un risque grave pour la santé publique et une faible valeur
thérapeutique. Ex : Cathinone, Lysergide ou LSD, ²MDMA, Mescaline, Méthcathinone,

Le tableau II liste des substances ayant un potentiel d’abus, présentant un risque pour la santé publique et une valeur
thérapeutique faible à moyenne. Ex : Amphétamines, Dexamphétamine, Dronabinol, Fénétylline, Lévamphétamine,
Mécloqualone, Méthamphétamine, Méthaqualone.

Le tableau III liste des substances ayant un potentiel d’abus présentant un risque sérieux pour la santé publique mais
une valeur thérapeutique moyenne à grande. Ex : Amobarbital, Butalbital, Cathine, cyclobarbital, Flunitrazépam

Le tableau IV liste des substances ayant un potentiel d’abus présentant un risque faible pour la santé publique mais
une valeur thérapeutique faible à grande. Ex : Délorazépam, Diazépam, Estazolam.

3) La convention de 1988
Elle a été élaborée avec trois objectifs majeurs : la lutte contre le trafic de stupéfiants et de substances
psychotropes, le renforcement de la coopération internationale dans la lutte contre le trafic sous toutes ses
formes et le contrôle des substances chimiques.

Elle a établi la liste et une classification exacte de ces substances appelées précurseurs de drogues. Les
précurseurs seront étudiés dans un chapitre spécifique .
43
CHAPITRE II L’ETUDE DES DROGUES ET DES PRECURSEURS DE DROGUES

II LES PRECURSEURS CHIMIQUES DE DROGUES


INTRODUCTION
Le commerce de précurseurs chimiques est devenu ces dix dernières années, un des
phénomènes problématique pour la lutte antidrogue dans le monde et particulièrement en
Afrique, car selon un adage: «Sans produits chimiques pas de drogue ».
Si, avec la convention de vienne de 1988, la communauté internationale a mis en place des
dispositifs de contrôle et de coopération afin de lutter contre le détournement de précurseurs
chimiques de drogues, ce combat demeure extrêmement difficile, du fait de la prolifération des
acteurs de l’industrie chimique, mais aussi à cause de la réactivité des organisations criminelles.

A DEFINITION ET CLASSIFICATION
1) Définition
Un précurseur est un composé qui participe à une réaction chimique pour produire
un ou plusieurs autres composés. Les précurseurs chimiques sont des substances
d’un usage courant dans l’industrie chimique pour la fabrication de plusieurs
autres produits (colles, peintures, vernis, etc…). Ces substances chimiques sont
parfois détournées pour servir dans synthèse des produits psychotropes.

2) La classification des précurseurs chimiques

Les produits chimiques sont classés en quatre catégories suivant le niveau de


contrôle qui leur est appliqué.

La catégorie 1 Elle regroupe les substances chimiques plus sensibles, dont l’usage n’est
pas assez courant, soumises aux contrôles les plus stricts, car ils peuvent servir à la
fabrication de drogues synthétiques (éphédrine, acide lysergique, pipéronal, etc.).
44
La catégorie 1

45
La catégorie 2

Elle regroupe les substances chimiques d’usage plus courant, essentielles à la fabrication de drogues, échangées en
grandes quantités et dont les contrôles sont par conséquent plus souples (anhydride acétique, permanganate
de potassium, etc.) La catégorie 2 renferme deux sous-catégories

Catégories 2a
PRODUIT NC CAS USAGES LICITES USAGES ILLICITES
Anhydride 2915 24 00 108-24-7 Agent d’acétylation et de Héroïne; P2P
acétique déshydratation utilisé notamment pour
la fabrication de plastiques, d’explosifs,
de médicaments...

La catégorie 2b

PRODUIT NC CAS USAGES LICITES USAGES ILLICITES


Acide 2916 34 00 103-82-2 Fabrication de parfums, Amphétamines; P2P;
phénylacétique et d’herbicides, de pénicilline et Métamphétamine
ses sels autres médicaments
Acide anthranilique 2922 43 00 118-92-3 Fabrication de teintures Méthaqualone;
et ses sels (indigo), de médicaments et Mécloqualone
parfums
Pipéridine et ses 2933 32 00 110-89-4 Production d’anesthésiants, Phencyclidine
sels d’analgésiques et autres
médicaments
Permanganate de 2841 61 00 7722-64-7 Agent décolorant pour les Cocaïne; Methcathinone
potassium résines, huiles, graisses, le
coton, la soie et autres fibres

46
Catégorie 3
produits chimiques d’utilisation courante qui peuvent
Le catégorie 3 Elle renferme les
être détournés pour la fabrication de drogues
PRODUIT NC CAS USAGES LICITES USAGES ILLICITES
Acide 2806 10 00 7647-01-0 Production de chlorides et Cocaïne; Héroïne
chlorhydrique d’hydrochlorides
Acide sulfurique 2807 00 10 7664-93-9 Production d’engrais, d’explosifs, Cocaïne; Héroïne
d’acides, papier, colle, agent
desséchant
Toluène 2902 30 00 108-88-3 Production de benzaldéhyde, Cocaïne
d’explosifs, de teintures, solvant pour
la peinture
Ether éthylique 2909 11 00 60-29-7 Solvant ou extracteur de graisses, Cocaïne; Héroïne
huiles, parfums, résines, alcaloïdes
Acétone 2914 11 00 67-64-1 Solvant et intermédiaire chimique Cocaïne ;
utilisé pour un grand nombre de Héroïne
produits
La catégorie 4 Elle
Méthyléthylcétone
renferme les médicaments
2914 12 00 78-93-3
à usage humain et vétérinaire
Production d’adhésifs, de bandes Cocaïne
contenant de l’éphédrine ou de la pseudoéphédrine
magnétiques, d’encres, de cuir
synthétique

47
CHAPITRE II L’ETUDE DES DROGUES ET DES PRECURSEURS DE
DROGUES
B CONTRÔLE DES PRECURSEURS DE DROGUES
1) Justification du contrôle
Parmi cette variété de précurseurs chimiques, 24 substances et deux (02) types de médicaments sont également
utilisées dans la fabrication de stupéfiants. Ces substances sont placées sous contrôle international, pour prévenir le
détournement par les narcotrafiquants. Cependant, il est impérieux d’observer un équilibre entre la nécessité du
contrôle et la sauvegarde du commerce légitime.

2) Mesures de contrôle
a) Cadre juridique et institutionnel
- La convention de 1988 et les textes de lois nationales
- Les services compétents Douanes police santé

a) Modalités de contrôle
- Contrôle administratif exercé par des structures Douanes, Police,
Santé, Bivac,
- Contrôle judicaire : police, gendarmerie, parquet, UCT

CONCLUSION PARTIELLE

L’étude des drogues révèle la grande variété de ces substances mais aussi la
dangerosité de chacune d’elle. Au regard de ses effets psychotropes, la
consommation abusive comporte des risques pour la santé physique et
mentale. Si la drogue rend la société inutile à l’homme et l’homme inutile à la
société, parce qu’elle détruit l’individu, quelles mesures envisager pour sauver
l’humanité en danger ? 48
Deuxième partie LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC ILLICITE DES DROGUES

Le phénomène de la drogue est alimenté par le trafic illicite et l’usage abusive de ces
substances, deux complices de son développement. Le trafic favorise la consommation (la
demande). La consommation appelle un approvisionnement continu (l’offre).
Au regard de l’impact social, économique et sécuritaire de la drogue la lutte contre ce fléau
devenue un véritable défi collectif. Elle commence par un environnement juridique et
institutionnel maitrisé et mise en œuvre des stratégies.
CHAPITRE 1 CONTEXTE ET JUSTIFICATION
A CONTEXTE
1) Historique
On trouve des traces de consommation de drogue dès la nuit des temps. L’opium semble être la
première substance découverte par l’homme, il y a 8 000 ans. Les drogues naturelles ont été utilisés
dans l’histoire précoce des peuples pour le bien-être et des rites religieux.
Le progrès scientifique de la chimie au commencement du 19 Siècle a permis d’analyser les agents
chimiques de la plupart des drogues naturelles. En 1821, Tscheppe a examiné la structure chimique du
cannabis, en 1898 l’entreprise Bayer d’Allemagne a fabriqué des molécules d’héroïne au traitement des
dépendants morphine, 1938 Albert Hofmann a synthétisé l’alcaloïde LSD de l’ergot du blé..

2) Etat des lieux


Situation mondiale
 Plus de 66 000 tonnes de cannabis, 520 tonnes d'amphétamines sont produites dans le monde
chaque année selon les diverses estimations ;
 Estimé à environ 500 milliards de dollars de chiffre d'affaires le trafic de drogue est devenu le
deuxième marché économique au monde, juste derrière les armes, mais devant le pétrole ;
 Les drogues tuent quelque 200 000 personnes chaque année.
 Les organisations criminelles se multiplient dans le monde.
49
Deuxième partie LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC ILLICITE DES
DROGUES
Situation africaine
 Au moins 18 tonnes de cocaïne transitent chaque année par l’Afrique de l’Ouest ;
 1,25 milliards de dollars en valeur de cocaïne qui transite par l’Afrique de l’Ouest vers l’Europe tous les
ans.
 10% des médicaments importés en circulation en Afrique de l’Ouest sont frauduleux.

Situation Ivoirienne
 Cocaïne: 1056 kg d'une valeur estimée à 25 milliards 560 millions de FCF saisis par la GN à Abidjan Cocody
le jeudi 25 février 2021, 8 T saisis en Bolivie en février 2016, à destination de la Côte d’Ivoire, 30 kg
supposés en transit pour le BF saisis par la Douane au port d’Abidjan le 17 juin 2016 ;
 Héroïne:19 kg saisis par la Douane et 11 kg d’héroïne par la Police en 2013 à l’aéroport FHB en 2013, en
provenance de Karachi (Pakistan);
 Le trafic illicite des médicaments fait perdre 20 milliards de Frs CFA à l’Etat de Côte d’Ivoire chaque année.

B JUSTIFICATION
1) Le détournement de l’usage et la consommation abusive
a) Le détournement de l’usage
Elle se caractérise par la fabrication des drogues de synthèse et le détournement des produits
légaux à des fins narcotiques. Ainsi, les espèces végétales utilisées à des fins industrielles ou
religieuses ou traditionnelles (feuille de coca, pavot somnifère, chanvre), sont devenues des
matières premières pour la fabrication de la cocaïne, l’héroïne, la résine, des STA et autres
substances psychotropes nocives. Le détournement des médicaments à des fins psychotropes
gagne du terrain, favorisé par un environnent saturé de produits pharmaceutiques.
La fabrication de stupéfiants étant une activité clandestine par excellence, le détournement des
précurseurs chimiques de drogues s’impose aux narcotrafiquants. Ainsi, le contrôle des produits
chimiques devient un élément important de la lutte contre le trafic illicite des drogues.
50
Deuxième partie LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC ILLICITE DES DROGUES
b) La consommation abusive
L’abus se caractérise par une consommation de substances en marge de toute
prescription légale. Les adolescents, les adultes et même les femmes sont de plus en plus
engagés dans l’usage des drogues et des médicaments stimulants, cherche d’un bien-être
fallacieux, avec un mode de consommation (sniff, injection gouttes dans l’œil, injection
rectale) qui comportent des risques sanitaires graves. La prise des stupéfiants pour une
période de temps prolongée peut entrainer la dépendance narcotique aux conséquences
dramatiques.

2) Les dangers de la drogue


Le potentiel de nuisance des drogues peut affecter l’individu mais aussi la
communauté.

a) Les risques individuels


Ils sont d’abord somatiques car la drogue, en tant que substance toxique, a une
capacité à léser certains organes (foie ou système nerveux pour alcool,
destruction des neurones pour l’ecstasy, cancer pour le tabac ou le cannabis,
jusqu’au risque maternel et fœtal etc.)
Les risques sont aussi psychiques et se manifestent par la modification de
l’humeur, l’agressivité, l’anxiété, la dépression, les crises d’angoisse et de
panique, la perte du contrôle de soi, les troubles du comportement, le délire, les
troubles de la personnalité, la paranoïa.
b ) Les risques sociaux
Toute consommation de drogue induit un risque social. Il peut être ponctuel comme des risques d’accident
( accidents de la route, accidents domestiques, accidents professionnels, violence conjugale ou violence
familiale envers les enfants). Le risque peut être durable et se manifeste par les échecs scolaires et
professionnels causés par la démotivation ou l’incapacité à accomplir certaines tâches, les échecs de la
vie conjugale et familiale, la délinquance (pour se procurer de l’argent nécessaire à l’achat de la drogue
vol avec ou sans violence, chantage, etc.), la marginalisation allant de la mise à l’écart au sein de la
famille ou de son cercle d’amis, jusqu’à la perte de son emploi, de son logement et la mise à la rue. 51
Deuxième partie LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC ILLICITE DES DROGUES

CHAPITRE II CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL


I LES INSTITUTIONS DE LUTTE CONTRE LE TRAFIC ILLICITE DES DROGUES

La lutte internationale contre le trafic et l'abus des drogues s’effectue dans une
coordination entre les structures internationales et nationales.

A ORGANISMES INTERNATIONAUX

1) Les organismes du système des Nations unies


Nous ne citerons que les plus pertinents

a) L'Assemblée générale
L'Assemblée générale est composée des représentants de tous les États membres des Nations unies (185 au 1er
décembre 1996). Elle constitue la tribune où tous les États peuvent exprimer leurs points de vues. C’est l’organe qui
adopte les conventions, protocoles, résolutions, approuve les budgets de tous les programmes.
b) Le secrétariat des Nations Unies
Le secrétariat est l’un des 6 organes principaux de l’ONU. Il comporte plusieurs départements dont l’Office des
Nations Unies contre la drogue et le crime.

c) L'Office des Nations unies contre la drogue et le crime ONUDC


C’est un organe du Secrétariat des Nations unies, fondé en 1997. Sa mission est d’assister les États-Membres dans la
réalisation de l’objectif de sécurité et de justice pour tous en rendant le monde plus sûr face à la criminalité, à la
drogue et au terrorisme. Elle fournit également une assistance technique et financière aux États-Membres. Les
principaux domaines d’activité de l’ONUDC sont : le développement alternatif, la corruption, la justice pénale, la
réforme du système carcéral, la prévention de la criminalité, la prévention et le traitement de l’abus de drogue, le VIH
et le SIDA, la traite des êtres humains et le trafic illicite de migrants, le blanchiment d’argent, la criminalité organisée, la
piraterie et la prévention du terrorisme. Elle publie chaque année un rapport sur la situation mondiale des drogues,
avec les tendances de l’évolution des marchés mondiaux. Son siège est à Vienne en Autriche.

52
I LES INSTITUTIONS DE LUTTE CONTRE LE TRAFIC ILLICITE DES DROGUES

d) Le Conseil économique et social


Composé de 54 membres, il est responsable de la formulation des politiques de l'Organisation des Nations unies
(ONU) en matière de contrôle des drogues, de la coordination entre les activités de lutte contre les drogues et de
l'ensemble des programmes économiques et sociaux de l'ONU. Il est assisté dans sa tâche par l'une de ses
commissions techniques, la commission des stupéfiants.

e) La Commission des stupéfiants et ses organes subsidiaires


 La Commission des stupéfiants
Créée en février 1946, elle est l'une des 6 commissions techniques du Conseil économique et social de l'Organisation des
Nations unies. C’est le principal organe de décision du système des Nations unies en matière de contrôle international
des drogues
 Les organes subsidiaires de la Commission des stupéfiants
Deux organes subsidiaires de la Commission des stupéfiants sont chargés de la coordination de la répression du trafic
illicite des stupéfiants à l'échelon régional. Il s’agit de la sous-commission du trafic illicite des drogues et des problèmes
apparentés regroupant les pays du "Proche et Moyen-Orient« (l'Afghanistan, l'Iran, le Pakistan, la Suède, la Turquie,
l'Égypte, l'Inde, la Jordanie, le Koweït, le Liban, Oman, l'Arabie-Saoudite, les Émirats Arabes Unis et le Yémen) et les
réunions "HONLEA" (Heads of National Drug Law Enforcement Agencies : réunion des chefs nationaux de lutte contre les
stupéfiants au plan national). Il existe quatre HONLEA régionales : Afrique, Asie et Pacifique, Amérique latine et Caraïbe,
Europe. Des HONLEA interrégionales s’organisent parfois.

f) L'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS)

Créé en 1961 par la Convention unique sur les stupéfiants et basé à Vienne, l'OICS a des fonctions de contrôle
international des drogues. Il est composé de 13 personnalités indépendantes, choisies pour leurs compétences dont 10
sur une liste proposée par les États parties à la Convention unique et 3 parmi des candidats présentés par l'OMS. Il est
chargé de suivre, en coopération avec les gouvernements, la situation du commerce illicite des stupéfiants. Son action
s'articule autour de deux idées fortes :

53
I LES INSTITUTIONS DE LUTTE CONTRE LE TRAFIC ILLICITE DES DROGUES

 Limiter la culture, la production, la fabrication et l'utilisation des drogues visées par les conventions aux
quantités nécessaires à des fins médicales et scientifiques (par un contrôle statistique),

 Empêcher la culture, la production, la fabrication, le trafic et l'utilisation illicites des substances soumises
à contrôle, afin que les dispositions des conventions soient respectées.

g) L'Organisation mondiale de la santé (OMS)


L'OMS est l'institution spécialisée des Nations unies, chargée de diriger et coordonner les travaux sur tous les aspects
de soins, de santé, y compris la prévention et l'éducation pour la santé. Les conventions internationales de 1961 et
1971 attribuent à l'OMS des responsabilités précises en ce qui concerne le contrôle des substances et leur inscription
aux tableaux appropriés. L'OMS développe des programmes d'éducation et de formation pour les professionnels de la
santé.

h) Les autres organes du système des Nations unies


De nombreux autres organismes participent à la lutte contre l'usage et le trafic des drogues. Ainsi on peut citer :

L'Organisation internationale du travail (OIT) ;

L’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) ;

Le Centre pour le développement social et les affaires humanitaires ;

L’Institut de recherche des Nations unies sur la défense sociale ;

L’Organisation maritime internationale (OMI),

L’Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), ;

L’Union postale universelle (UPU) ;

L’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)

L’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI)

Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) 54

Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF)

Le Programme alimentaire mondial (PAM).
I LES INSTITUTIONS DE LUTTE CONTRE LE TRAFIC ILLICITE DES DROGUES

2) Les organismes intergouvernementaux (OMD, OIPC-Interpol, GAFI, GAPC, GIABA)


a) L’Organisation internationale de police criminelle-Interpol (OIPC)
L'OIPC-Interpol a été créée en 1956 en remplacement de la Commission internationale de police criminelle, a pour
objectif de développer l'assistance réciproque la plus large entre services de police et de contribuer efficacement à la
prévention et à la répression de toutes les formes de criminalité

b) L'Organisation mondiale des douanes (OMD)


Créée en septembre 1994, elle a remplacé le CCD (Conseil de coopération douanière), Regroupant plus de 135 pays
membres, son secrétariat général se situe à Bruxelles; compétente pour les questions douanières,
- Assurer le plus haut degré d'harmonisation et uniformité des régimes douaniers ;
- Progrès de la technique et de la législation douanière ;
Lutter contre la fraude douanière.

c) Le Groupe d'action financière internationale (GAFI)


Groupe d'action sur le blanchiment des capitaux, le GAFI a été créé dans le cadre des sommets des pays les
plus industrialisés (G7) à la suite du Sommet de l'Arche en juillet 1989, à Paris.

d) Le Groupe d'action sur les produits chimiques (GAPC)


Créé à l'initiative des Etats-Unis sur le modèle du GAFI, lors du sommet du G7 de Houston en juin 1990, il a
pour mandat de formuler les recommandations qui s'imposent aux États pour le contrôle des précurseurs
chimiques.

e) Les organismes à vocation continentale ou régionale


 Le groupe Pompidou
Créé en 1971 à l'initiative du Président Pompidou, le groupe Pompidou a pour but d'examiner sous un angle
pluridisciplinaire les problèmes de l'abus des drogues et du trafic illicite des stupéfiants. Groupe informel à
l'origine, il continue ses activités au sein du Conseil de l'Europe depuis 1980.

55
I LES INSTITUTIONS DE LUTTE CONTRE LE TRAFIC ILLICITE DES DROGUES

 Le plan « Colombo »
Mis en place en 1951, le plan Colombo regroupe 24 pays, les pays d'Asie, d'Océanie et les Etats-Unis. Son
objectif est de permettre une coopération et une assistance technique, notamment dans le domaine de la
lutte contre l'abus et le trafic illicite des drogues.

 Le GIABA
Le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent (GIABA) a été créé en 2000 par la
Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique
de l’Ouest (CEDEAO).

La création du GIABA est une réponse majeure de la CEDEAO à la lutte contre le blanchiment de capitaux.
C’est une institution spécialisée chargée du renforcement des capacités des États membres dans la
prévention et la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans la région.

B LES STRUCTURES NATIONALES


Le plan de lutte antidrogue au plan national a deux axes sur la prévention, la répression et la coordination.

1) Les structures de prévention


Cette mission est assurée par des structures publiques et des ONG
a) Les structures publiques
 Le Centre régional de formation à la lutte contre la drogue (CRFLD)
Le CRFLD est une structure à vocation sous régionale. Sa mission comporte trois volets : la formation des
professionnels de la lutte contre l’abus des drogues, la prévention à travers la sensibilisation des masses et le
traitement des toxicomanes.
 La DPML
 La DEMOS
 D’autres structures au sein des ministères concernés (Santé, Jeunesse et sports, Education nationale,
Affaires Etrangères)
56
I LES INSTITUTIONS DE LUTTE CONTRE LE TRAFIC ILLICITE DES DROGUES

b) Les ONG.
Plusieurs organisations de la société civile, notamment les ONG participent à la lutte antidrogue. Leurs activités sont
axées sur des campagnes de sensibilisation, des visites aux malades et l’assistance médicale et matérielle. Les plus
nantis financent le traitement et la réinsertion sociale. On peut citer quelques-unes d’entre elles :
 La croix bleue CI,
 Médecins du monde CI
 La REMAR CI (Centre chrétien de Réhabilitation des Marginaux)
 LE RAIDH (Regroupement des Acteurs Ivoirien des Droits de l’Homme)
 CEAD (Comité des Enseignants Anti-drogue)
 CONAD (Collectif des ONG Anti-Drogue)
 ONG « NON A LA DROGUE »
 MULTA (Mouvement Universitaire de Lutte contre la Toxicomanie).

2) La répression
La mission de répression du trafic illicite est exécutée par les services de la
justice (parquet) et les services des forces de sécurité : (police, douane,
gendarmerie, Eaux et Forêts, Affaires Maritimes)

a) Les services de la justice (le parquet)


Le parquet est l’institution de poursuite des infractions relatives aux
drogues. En côte d’Ivoire tout acte de consommation, détention, vente,
fabrication, culture et de trafic illicite, est poursuivi par le procureur.

b) Les services des forces de sécurité


 La Police nationale
La Police nationale opère sa lutte antidrogue par le biais de la Direction la
Police des drogues et stupéfiants (DPSD).

57
I LES INSTITUTIONS DE LUTTE CONTRE LE TRAFIC ILLICITE DES DROGUES

 Les Douanes Ivoiriennes


La Douane Ivoirienne, de sa position privilégiée sur les frontières, lutte contre
le trafic illicite des stupéfiants à travers la Subdivision des stupéfiants (SS)

 La Gendarmerie nationale
La lutte contre les drogues de la Gendarmerie, est conduite par la section
antidrogue (SAG)
 Les structures interministérielles

 La Cellule Aéroportuaire Anti Trafic (CAAT)


Elle est constituée par des agents de la Police nationale, la Douanes, les EF et la
Gendarmerie nationale. Elle assure une mission de lutte contre le trafic illicite
des drogues sur l’espace aéroportuaire FHB et ses environs. La CAAT résulte
d’un protocole d’accord entre le Gouvernement ivoirien et l’ONUDC, dans le
cadre de la mise en œuvre du projet AIRCOP. Le projet implique les grands
aéroports africains et d’Amérique latine.

 L’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale (UCT)


Elle est constituée par des agents issus des grands commandements : La Police
nationale, Les Douanes Ivoiriennes, La Gendarmerie nationale, Les Eaux et Forêts
et Les Affaires Maritimes. Elle assure une mission de lutte contre la criminalité
transnationale sous toutes ses formes sur l’ensemble du territoire national, dans
les domaines suivants :Trafic de drogue, Trafic Produits pharmaceutiques, Trafic
Diamant, Trafics Être humains, Trafic Espèces protégées, Contrefaçon, Transfert
de capitaux, Blanchiment d’argent. 58
I LES INSTITUTIONS DE LUTTE CONTRE LE TRAFIC ILLICITE DES DROGUES

L’UCT résulte d’un protocole d’accord entre le Gouvernement ivoirien et l’ONUDC, dans le cadre de la mise en œuvre
du projet WACI (West Africa Coast Initiativeou l’initiative de la côte ouest africaine). C’est un projet qui implique les pays
côtiers d’Afrique de l’ouest ayant connu une crise armée : Sierre Léone, Libéria, Guinée Bissau, Guinée Conakry et Côte
d’Ivoire.
 La CENTIF-CI
C’est la cellule de renseignements financiers (CRF) de la Côte d'Ivoire. Elle a été instituée par le décret N° 2006-261 du
09 août 2006 portant création, organisation et fonctionnement de la CENTIF-CI.
C'est une CRF de type administratif, qui participe à la protection de l'économie nationale et concourt au développement
d'une économie saine en luttant contre les circuits financiers clandestins, le blanchiment d'argent et le financement du
terrorisme.

c) La coordination
Le Cilad est la structure nationale chargée de la coordination des activités de répression et de prévention de l’ensemble
des entités ayant ces vocations.

II LES INSTRUMENTS JURIDIQUES


Il existe deux catégories d’instruments juridiques pour la lutte contre le trafic illicite des drogues : les instruments
internationaux et es instruments juridiques nationaux.
A LES INSTRUMENTS INTERNATIONAUX
Le cadre juridique international en matière de stupéfiants est fixé par trois Conventions des Nations Unies : La Convention
unique de 1961 et Le Protocole de 1972, La Convention de 1971 sur les substances psychotropes et La Convention de
1988 contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes
1) La Convention unique sur les stupéfiants (New-York, mars 1961), en application en décembre 1964.

Ce texte, comprenant 51 articles, remplace et abroge tous les accords, protocoles et conventions antérieurs, exception
faite pour certaines dispositions de la Convention de 1936.

59
LES INSTRUMENTS JURIDIQUES

 Les principales dispositions


Définition d'un certain nombre de termes :
o Organe : désignant l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS);
o Cannabis : désignant les sommités florifères et fructifères de la plante (les graines et les feuilles étant exclues
si elles ne sont pas accompagnées de sommités);
o Plante de Cannabis : désignant toute plante du genre Cannabis;
o Stupéfiant : toute substance des tableaux I et II naturelle ou synthétique;
o Pailles de Pavot : toutes les parties de la plante, à l'exception des graines;
o Production : opération consistant à recueillir l'Opium, la feuille de Coca, le Cannabis et sa résine ;
o Fabrication : toute opération autre que la production.
 Description des substances soumises au contrôle (108 plantes, substances naturelles ou synthétiques) classées
dans quatre tableaux (I, II, III, IV).
 Création de l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), et attribution des fonctions de la commission :
composition de l'Organe, fonctionnement, application du régime des évaluations statistiques, rapports de l'Organe.
 Extension ou instauration de systèmes de contrôle de la culture des plantes qui servent de matière première aux
stupéfiants d'origine naturelle (Pavot à Opium, Cannabis, Cocaïer) et à leurs dérivés.
 Droit d'autoriser temporairement l'usage sur son territoire de certains produits stupéfiants avec abolition dans un
délai de 15 ans pour la consommation de l'Opium, 25 ans pour la mastication de la feuille de Cocaïer et de 25 ans
pour l'usage de Cannabis.
 Contrôles de nouvelles drogues synthétiques.
 Limitation de la production des stupéfiants à des fins médicales ou scientifiques.
 Création ou maintien de monopoles nationaux pour la fabrication et la commercialisation des stupéfiants.
 Mise en place d'une politique de traitement et de réinsertion sociale des toxicomanes.
 Création ou maintien des services centraux, chargés de faire appliquer les recommandations de la conv ention au
niveau international.

60
LES INSTRUMENTS JURIDIQUES

2) La Convention sur les psychotropes de 1971 (Vienne - 21 février 1971)

Les principales dispositions


 L'extension des mesures relatives aux stupéfiants et définies dans la Convention de 1961 à un certain nombre
de substances psychotropes de la famille des dépresseurs, des stimulants et des perturbateurs. Il s'agit donc de
65 substances d'origine synthétique soumises au contrôle, au niveau de la production, de la commercialisation
et de l'usage.
 Extension de l'exigence de délivrance uniquement sur ordonnance :
O Extension aux substances des tableaux II, III et IV,
O Obligations plus strictes sur le conditionnement, l'enregistrement et les annonces publicitaires pour les
nouvelles substances,
O Conditions plus restrictives imposées à l'exportation et à l'importation.
 Mise en œuvre d'une politique de prévention et de soins :
O Par une politique susceptible de prévenir l'abus des substances psychotropes et d'assurer le traitement, la
postcure et la réadaptation des usagers,
O Aide à la formation des personnels.
 Mise en place des dispositions nouvelles concernant les psychotropes à propos de l'association, de la récidive
et de l'extradition.
 Extension des compétences de l'OICS à l'égard de ces substances.

3) La Convention de 1988 contre le trafic illicite de stupéfiants et des substances psychotropes

Les principales dispositions


 Définition de nouveaux termes :
o État de transit : État sur le territoire duquel des substances illicites sont déplacées alors qu'il n'est
ni sur le point d'origine, ni la destination finale;
o Gel-saisie : interdiction temporaire de disposition ou de mouvement de biens sur décision d'un
tribunal ou d'une autorité compétente;
o Livraisons surveillées : méthode consistant à permettre le passage sur le territoire d'un ou plusieurs
pays de substances illicites, ceci en vue d'identifier les personnes impliquées dans la commission des
infractions à la législation en vigueur; 61
LES INSTRUMENTS JURIDIQUES

O Stupéfiant : désigne toute substance naturelle ou synthétique figurant au tableau I ou II de la Convention


de 1961
O Psychotrope : désigne toute substance naturelle ou synthétique, ou tout produit naturel du tableau I, II,
III ou IV de la Convention de 1971.
 Définition et mise en place du système de la confiscation.
 Renforcement de l'entraide judiciaire :
O Pour recueillir des témoignages, effectuer des perquisitions et des saisies, examiner des objets et des
lieux, fournir des pièces à conviction, identifier des produits ou autres éléments de preuve,
O Redéfinition des demandes d'entraide judiciaire dans la forme et le fond.
 Renforcement de la coopération pour la détection et la répression des infractions.
 Développement et amélioration de programmes de formation : programmes spécifiques aux personnels
des services de détection et de répression.
 Aide et assistance aux pays de transit : par une opération technique et financière (pour les pays en voie
de développement).
 Généralisation de la technique des livraisons surveillées : avec possibilité de substitution du produit
illicite.
 Encouragement à l'éradication des cultures.
 Meilleur contrôle des transports commerciaux :
O concernant le transport par route et par mer,
O nouvelles mesures sur l'arraisonnement et visite des navires.
 Surveillance accrue dans les zones franches et ports francs.
 Extension des mesures préventives susceptibles de réduire la demande.

4) Les autres conventions internationales


Il existe plusieurs conventions mais on notera quelques-unes ayant un lien avec la drogue :
 La Convention de l'ONU contre la corruption,
 La Convention contre la criminalité transnationale organisée, et ses protocoles additionnels
sur le trafic des migrants et la traite des personnes ;
 La convention sur la lutte contre le terrorisme 62
LES INSTRUMENTS JURIDIQUES

B LES INSTRUMENTS JURIDIQUES NATIONAUX


La base juridique de la lutte contre l’abus des drogues en Côte d’Ivoire repose sur le code
pénal, le code de procédure pénale et le code des Douanes.

1) le code pénal
Les disposions pénales relatives aux infractions liées à l’abus des drogues en Côte d’Ivoire
sont définies par la loi 88-686 du 22 juillet 1988 portant répression du trafic illicite des
drogues et stupéfiants.

2) Le code de procédure pénale


Certaines dispositions du code de la procédure pénale notamment les articles 16 à 19 et 74
s’appliquent aux infractions relatives à la drogue.

3) Le code des douanes


Le code des douanes, consacré aux procédures et aux infractions douanières, réprime les
faits de contrebande qui est l’apanage du trafic illicite de drogues et de médicaments.

4) Les textes de loi et dispositions réglementaires


 LOI n° 2015-533 du 20 juillet 2015 relative à l'exercice de la pharmacie. titre IV exercice illégal de
la pharmacie
 Arrêté n° 2015-166 du 28 Septembre 2015 portant organisation et attribution de la DPML.
 Ordonnance N° 73-315 du 3 juillet 1973, chapitre 30, médicaments,
 CIRCULAIRE 156 DU 19-12-73 portant Application du Tarif, Chapitre 30

63
CHAPITRE III LES STRATEGIES
Ces stratégies peuvent se définir comme l’ensemble des actions mises en œuvre pour réduire l’offre et la demande des
drogues, au plan national et international.

I AU PLAN INTERNATIONAL
Les stratégies au plan international sont axées sur les grandes rencontres internationales et la coopération

A LES GRANDES RENCONTRES INTERNATIONALES ET SOUS REGIONALES


Ce sont les grandes tribunes de décisions entre les institutions et leurs Etats membres ; Commission des stupéfiants,
Assemblée Générale, segment de haut niveau, sommets des chefs d’Etats, commission mondiale des drogues, les
HONLEA, pour envisager : les plans d’actions, les résolutions, les programmes de promotion de la santé et développement
alternatif, les réforme des politiques nationales et mondiales de contrôle des drogues, les suggestions aux Etats.
Par exemple : donner la priorité à une approche "plus humaine, mettre fin à la criminalisation, la marginalisation et la
stigmatisation des personnes consommant des drogues mais qui ne causent pas de dommage aux autres".

B LA COOPERATION

Elle est essentiellement axée sur l’assistance, l’échange d’information, les opérations conjointes et les projets. Les
projets WACI et AIRCOP en sont les exemples concrets.

64
LES STRATEGIES

II AU NIVEAU NATIONAL

Les stratégies nationales sont définies au plan politique et au plan opérationnel.

A AU PLAN POLITIQUE ET STRATEGIQUE

C’est l’ensemble des actions définies par les décideurs en vue de réduire l’abus des drogues et les
risques y afférents.
 Plan d’action
 La politique de santé publique
 La prévention
 La réinsertion sociale
 L’équipement des structures de prévention et de répression

B AU NIVEAU OPERATIONNEL
L’opérationnel comprend les activités de détection, les opérations et la constitution d’une base de
données.
1) La détection
La détection s’entend comme l’ensemble des procédé ou techniques de recherche qui concourent
ou débouchent sur la découverte des stupéfiants et à l’identification de leurs détenteurs. Il s’agit
entre autres de:
- La connaissance du mode opératoire des narcotrafiquants
- L’analyse du risque
- La technique de ciblage
- La technique de profilage
- Le contrôle documentaire 65
LES STRATEGIES

a) Le mode opératoire des narcotrafiquants


Le mode opératoire des trafiquants de drogues est très varié, mais se résume à quatre (04) options notables : Les routes,
les moyens de transport, le recours aux passeurs et les techniques de dissimulation.

 Le choix des routes et des moyens de transport


Les voies de trafic de drogues sont tracées par les narcotrafiquants, selon des critères qui sont entre autres :
- La zone de faible contrôle: elle se caractérise par une insuffisance de ressources humaines, une absence du service, ou
d’équipements appropriés et une présence de rebelles ou terroristes.
- Le relief: Il est constitué de régions très accidentées;
- La végétation : les forêts denses et les zones désertiques sont favorables aux activités criminelles eu égard aux
contraintes qu’elles imposent ;
- Les plans d’eau: les plans d’eau maritimes, lagunaires, fluviaux sont des voies favorables pour leur étendue et leur
caractère international.
 Le choix des moyens de transport
Le choix des moyens de transport de drogues se fait par les narcotrafiquants, selon la destination, de temps et les
quantités :
- Les navires pour le transport intercontinental moins rapide des quantités importantes (de 25 kg en général et tonnes pour
le cannabis) ;
- Les avions pour le transport international assez rapide des quantités importantes (moins de 25 kg) ;
- Les camions de transport de marchandises pour le transport inter-Etats ou régional moins rapide des quantités
importantes (de plus de 25 kg en général et tonnes pour le cannabis) ;
- Les GO FAST (bateaux) pour le transport intercontinental très rapide des quantités importantes (de 25 kg en général et
tonnes pour le cannabis) ;
- Les GO FAST (voitures et motos) pour le transport interurbain très rapide des quantités importantes (de moins de 25 kg) ;
- Les motos et vélos pour le transport intercommunal ou local moins rapide des petites quantités (de moins d’un kg) ;
- Les humains pour le transport international assez rapide des petites quantités (de moins d’un kg)
- Les autres moyens : le fret, les bagages accompagnés (valises, objets d’arts, nourritures, les vêtements et accessoires)
le transport international assez rapide des petites quantités (de moins de 25 kg)

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LES STRATEGIES

Le recours à des passeurs


Le terme passeur appelé aussi mule désigne les personnes qui traversent les frontières, en transportant des
stupéfiants. Les mules se recrutent en majorité, parmi les personnes vulnérables (femmes, jeunes, sans emploi.).
Les mules sont des passeurs à qui les trafiquants font avaler des capsules de cocaïne censées être rejetées dans les
selles. Le risque est énorme, car ils sont souvent victimes d’une overdose suite à la rupture d’une des capsules.
Les passeurs sont parfois recrutés sous la contrainte et ne savent pas toujours forcément qu’ils transportent des
stupéfiants, parfois le produit est introduit dans leurs bagages à leur insu. Les passeurs peuvent être des agents du
système de contrôle aux frontières.

Les techniques de dissimulation


De nombreuses méthodes existent pour tenter de faire passer les produits stupéfiants, en les dissimulant. Les
trafiquants procèdent par des cachettes aménagées ou par « le rip off ».
- Les cachettes
Ces méthodes consistent souvent à cacher, camoufler, ingérer, imbiber, mélanger, substituer, tremper, liquéfier, de
sorte à échapper à la vigilance des services de contrôle.
- Le « Rip off » et le « rip on »
Les expressions « Rip off » et le « rip on » désignent une technique de contrebande prisée des trafiquants de drogue.
Les stupéfiants, en quantité transportable, à défaut d'être soigneusement dissimulée sous les marchandises sont
placés à l'entrée d'un conteneur, facilement et rapidement accessible.
Un complice, souvent une personne qui a facilement accès au conteneur dès son débarquement, brise les plombs
scellant le conteneur et s'empare de la marchandise avant même que les services douaniers aient eu l'occasion de s'y
intéresser. Et, de manière à ne pas éveiller de doutes susceptibles de découvrir les méthodes de la filière, referme le
conteneur, à l'aide de plombs jumeaux, portant les mêmes numéros.

67
LES STRATEGIES

b) L’analyse du risque
L'analyse consiste à faire le tri pour trouver les bonnes informations et rejeter les mauvaises. C'est le travail des
analystes qui ont à leur disposition des outils, informatiques et statistiques notamment, très performants, qui leur
permettent d'évaluer les informations et les sources.
Ils font également des recoupements entre plusieurs informations pour s'assurer qu'il ne s'agit pas d'une même
information saupoudrée par une même personne dans le but d'intoxiquer.
Le terme analyse des risques est utilisé pour décrire le processus ou la démarche qui permet de :
 Cerner les dangers et les facteurs de risque qui pourraient causer un préjudice (identification des dangers);
 Analyser et d'examiner le risque associé au danger.
La survenance d’un danger constitue un risque Un risque est un danger éventuel plus ou moins prévisible. Le
postulat de départ est : « il n’y a pas de risque zéro ». Ce postulat fonde l’importance de l’analyse du risque. Par
exemple, la drogue est un danger. Les possibilités ou les moyens existent pour que la substance dangereuse arrive
sur notre territoire : c’est le risque. Une bonne analyse du risque comporte des étapes :
- Identifier les dangers (les points critiques) ;
- Évaluer les risques (la gravité)
- Évaluer la probabilité de survenance
- Déterminer les moyens de prévention
-

a) Le ciblage
C’est une technique de détection des produits illicites, qui consiste à définir avant un contrôle, un groupe suspect
de personnes, colis, conteneurs et moyens de transports susceptible d’être impliqués dans un trafic de ces produits. Le
ciblage procède par une analyse documentaire, le recoupement d’informations, le renseignement ainsi que l’expérience
du terrain. On peut initier le ciblage des conteneurs, le ciblage des passagers, le ciblage des camions.

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LES STRATEGIES

d) Le profilage
C’est une technique de détection des produits illicites, qui consiste à déterminer, un profil suspect de personnes
physiques ou morales, colis, conteneurs et moyens de transports susceptibles de transporter des produits stupéfiants. Il
est fondé sur l’analyse documentaire (liste des passagers, contrôle de passeport), le renseignement (l’information
précise), les témoignages, l’expérience.
En plus de ces pratiques, on peut utiliser la technique de l’observation du comportement ou l’étude du comportement
du voyageur. L’attitude du voyageur dans les espaces de contrôle, au moment des contrôles, peut éveiller des
soupçons :
- Apparence physique et vestimentaire
- Signes gestuels
- Impatience
- Nervosité
Ces signes suspects doivent conduire à une interpellation du voyageur en vue de faire un contrôle approfondi.
e) Le contrôle des documents de voyage et la fraude documentaire
L’identité est un facteur majeur de la politique sécuritaire des Etats. La fraude sur l’identité est le terrain fertile de la
criminalité. Le recours à la fausse identité vise toujours un acte criminel. Les passeports sont les supports de l’identité
les plus visés.
Le passeport est un document de voyage très sécurisés avec données biométriques dont la vérification à l’œil nu, peut
déceler les irrégularités qui s’y rapportent (contrôle sans instrument). La question fondamentale est de savoir si la
personne devant vous est propriétaire du passeport présenté.
Le contrôle sans instrument a recours aux techniques de reconnaissance faciale d’une part, et d’autre part, à l’état des
documents.
La technique de reconnaissance faciale consiste à comparer les traits du visage et les segments particuliers de la
personne grâce au triangle de reconnaissance et une répartition du visage en segments avec une attention sur le
poids, l’âge et les signes distinctifs. Pour se faire, il faut :
- Prêter attention à la personne dans sa globalité (taille, poids, âge et signes distinctifs) ;
- Comparer la personne et la photographie du document présenté ;
- Comparer les traits du visage et les segments particuliers de la personne grâce au triangle de reconnaissance.

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LES STRATEGIES

2) Les opérations
En plus des actions régulières de lutte, des opérations ponctuelles, à caractère national ou international sont
menées par les structures de répressions, souvent conjointement, parfois, dans le cadre la coopération.
Ce sont des actions légales et régulières menées par les forces de répression, avec des moyens conventionnels, dans
le but de mettre fin aux activités des trafiquants. On peut citer :
- Pénétration des milieux criminels ;
- Filature, espionnage des suspects ;
- Enquêtes ;
- Investigations;
- Écoute et imagerie ;
- Démentiellement du réseau
- Destruction des lieux de consommation (fumoirs)
- Destruction des cultures et des substances
- Saisie de drogues
- Saisie des moyens du trafic illicite
- Poursuite à vue;
- Barrage ;
- Arrestation
- Interpellation
Exemples d’opérations: Opération porc épic , Araignée, épervier, COCAIR, Spaghetti Connexion

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LES STRATEGIES

a) Les moyens nécessaires dans la lutte antidrogue


La lutte antidrogue est activité très complexe qui nécessite la mise en place d’unités opérationnelles dotées de moyens
matériels et humains conséquents.
 Les moyens humains
Un service de lutte contre le trafic illicite des drogues doit être animé par un personnel bien formé mais surtout jeune
dans la majorité, d’une moralité parfaite et d’un esprit d’initiative développé.
 Les moyens matériels
La lutte contre le trafic illicite des drogues n’est pas loin d’un conflit armé qui oppose en permanence les services de
répression et les narcotrafiquants qui ont l’avantage des moyens inconnus. Une unité de lutte contre le trafic illicite des
drogues doit être équipée de moyens adéquats :
- Les équipements de sécurité (armes sophistiquées, munitions, gilets par balles) ;
- Le matériel de vision nocturne (torches, lunettes infrarouges) ;
- Le matériel de communication
- Le matériel d’analyse et de recherche (ordinateurs, internet, drone, extraction)
- Équipement scientifique (tests de détection rapide ou de présomption)
 Les moyens financiers
Le succès de la lutte contre le trafic illicite des drogues repose sur deux choses indispensables : l’information et la
motivation. Le service de lutte contre le trafic illicite des drogues doit être doté d’un budget pour faire face d’un part, à
l’achat des informations qui sont à l’origine de plus 90% des saisies et l’intéressement des agents qui les réalisent.
L’inertie des services de lutte contre le trafic illicite des drogues est souvent due au manque de ressources financières.
 Une brigade canine
Les chiens renifleurs jouent un rôle important dans la détection des drogues et ce depuis de nombreuses années.
Un chien de détection, parfois appelé chien renifleur, est un chien spécialement dressé pour signaler la présence de
différentes matières (explosifs, armes, drogues)... Les chiens renifleurs sont vraiment essentiels dans la recherche
de drogue, Certains sont si doués qu'ils ont vu leur tête être mise à prix.

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LES STRATEGIES
b) Les dispositions à prendre dans une opération antidrogue
Une opération antidrogue vise la recherche et la saisie du produit illicite qu’est la drogue. La procédure judiciaire
relative à cette étant délicate, certaines dispositions sont nécessaires pour la pertinence du dossier, la protection des
preuves, la prévention des risques pour l’agent, la mise en œuvre de l’archivage et d’une base de données.
• Constitution préalable d’équipe d’intervention avec mesures de sécurité ;
• La présence effective de témoins (personnes extérieures au service) ;
• Le port de gants de protection des mains et de cache nez pour notre propre santé ;
• Le test de présomption ;
• La détermination exacte de la nature du produit, du nombre de colis et du poids total ;
• Les prises de vue des produits et des propriétaires (photos, vidéo) ;
• L’identification des propriétaires ;
• Audition préliminaire sur le lien avec le produit ;
• Information à la hiérarchie, à l’autorité judiciaire (procureur) et à la presse ;
• Conduite au bureau pour la rédaction des PV, rapport et constitution de base de données ;
3) La base de données
La constitution d’une base de données (base de données policières) est une démarche indispensable en faveur de la
tangibilité des résultats. Elle consiste en la conservation d’éléments d’analyse, de projection, d’orientation et de décisions
relatives au trafic illicite des drogues. La base de données peut être alimentée par des informations diverses mais utiles
telles que:
 L’identité des trafiquants et leurs complices arrêtées ou en fuite ;
 Les données suspectes (entités, adresses, immatriculation, nationalités) ;
 Le mode opératoire ;
 Les zones, les origines ou destination à risque ;
 Les routes présumées ;
 Toute information nécessaire pour une action cohérente.
La base de données peut aider à asseoir une conviction fiable sur une affaire en cours, ou participer à la préparation d’une
future opération de démantèlement d’un réseau criminel. Par exemple : un groupe de personnes dont les noms
apparaissent dans la BD comme suspectes, sont inscrites sur différentes listes des passagers à destination de votre pays.

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CHAPITE IV LES LIMITES DE LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC ILLICITE
La lutte contre le trafic illicite des drogues rencontre d’énormes difficultés qui sont d’ordre juridique, institutionnel et
opérationnel.
A LES DIFFICULTES JURIDIQUES ET INSTITUTIONNELLES
En Côte d’Ivoire en Afrique, la lutte antidrogue est confrontée aux insuffisances juridiques et à la porosité des frontières.
1) Les insuffisances juridiques
La lutte antidrogue est confrontée aux insuffisances juridiques marquées par des lois nationales obsolètes et inadapté
a) Le code pénal très répressif et inadapté ;
Le code pénal ivoirien qui date de 1988, présente aujourd’hui des insuffisances notables ;
• Non adapté aux dispositions des conventions internationales
• Loi très répressive, sans distinction entre consommateurs et fournisseurs (20 ans),
• Non explicite sur le traitement (injonction thérapeutique)
• Pas de disposition sur la livraison surveillée,
• Muette sur la confiscation et la gestion des avoirs criminels.
b) Code des douanes dépassé (peines et objet)
Le code des douanes ivoirien qui date de 1964, présente aussi des insuffisances qui demandent une adaptation.
• Pas de disposition sur la drogue, considérée comme une « marchandise » et traitée dans le cadre de la contrebande ou
des prohibitions,
• L’infraction liée à une affaire de drogue (un an) n’est pas réprimée de manière différente que dans le code pénal (20 ans),
• Le code des douanes ne confère pas la qualité d’officier de police judiciaire, le douanier constate l’infraction en tant que
témoin.

2) Les difficultés institutionnelles


a) Inexistence d’un service de gestion des saisies des avoirs criminels
b) Absence d’une politique de financement du renseignement opérationnel et de gestion des informateurs

73
LES LIMITES DE LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC ILLICITE

B LES DIFFICULTES OPERATIONNELLES


Elles sont dues à trois facteurs essentiels : l’insuffisance des moyens, le mode opératoire des narcotrafiquants, le
manque de collaboration et la porosité des frontières.
1) La faiblesse des moyens
La lutte contre le trafic illicite des drogues en Côte d’Ivoire comme en Afrique est confrontée à une insuffisance des
moyens matériels et humains.
 Moyens humains insuffisants, vieillissants et non formés;
 Moyens matériels (communication, mobilité, sécurité) Insuffisants, Inadaptés et obsolètes ;

2) Le mode opératoire des narcotrafiquants


Le mode opératoire des narcotrafiquants est de plus en plus varié et les techniques de dissimulation très
sophistiquées, avec parfois le recours à la violence, à la contrainte et à l’intimidation.

3) Le manque de collaboration
 Collaboration défectueuse entre les services ;
• Douane – douane
• Douane – autres services
• Douane – populations
 Faible collaboration des populations

4) La porosité des frontières


La lutte contre le trafic illicite des drogues en Côte d’Ivoire comme en Afrique est impactée par la porosité des
frontières due aux faiblesses du système de contrôle frontalier marqué par le manque de matériels appropriés,
l’étendue des frontières, l’imbrication des peuples sur les frontières.

74
CONCLUSION
Les drogues dans leurs variétés fournies par la nature ou par l’ingéniosité scientifique, contribuent
fortement à la politique sanitaire. Le détournement de ces substances en stupéfiants et le trafic illicite
juteux qui s’y rattache, dans un monde de plus en plus interdépendant, est devenu un véritable défi
pour la survie de l'humanité. L’augmentation du trafic de drogues au cours des dernières années a
entraîné une augmentation de l’usage, avec ses conséquences dramatiques sur la santé, la sécurité et
l'économie légale, favorisant d'autres fléaux tel le blanchiment d'argent, la corruption et le terrorisme.

Le continent africain et en particulier l’Afrique de l’Ouest s’illustre au rang de destination de choix et


zone de transit dans l’acheminement vers l’Europe, des drogues illicites produites en Amérique du Sud
et en Asie

Les mesures d’interception des substances connaissent une amélioration, mais elles restent entravées
par des faiblesses juridiques, institutionnelles et opérationnelles ainsi que l’intimidation d’individus
bénéficiant de relations privilégiées.

La guerre contre le trafic illicite des drogues dans un monde a connu un échec, selon la
commission mondiale des drogues. Elle a suscité la violence sanglante, la violation des droits de
l'homme, la propagation des maladies infectieuses (sida hépatite). La criminalisation de l’usage et de la
détention de drogues, par exemple, pèse lourdement sur les systèmes pénaux déjà surchargés et
incitent à la corruption au sein de l’appareil judiciaire et de la police.

Une réforme des politiques antidrogues s'impose de nos jours, et la décriminalisation de l’usage de
drogues ne constitue-t-elle pas l’un des moyens les plus efficaces pour en réduire l’usage
problématique, dans la mesure où cela est susceptible de faciliter l’accès au traitement pour ceux qui en
ont besoin ?
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