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Le rêve
dans tous ses états
N
ormalement, nous ne savons pas que nous (SP), particulièrement lors de ses dernières phases,
rêvons quand nous rêvons. De plus, l’activité en fin de nuit. Le rêve est un état de conscience
onirique est souvent faiblement mémorisée, modifié, dans lequel le cerveau construit un monde
laissant une trace fugace soumise à de nombreux virtuel d’images et de sensations marquantes que
biais tels que l’oubli, la reconstruction, la honte ou nous n’identifions pas, sur le moment, comme des
l’impossibilité de traduire en mots certaines expé- hallucinations. La nature hallucinatoire et virtuelle
riences. Pourtant, la science des rêves a progressé du rêve n’est pas remarquée par le dormeur, en dépit
ces dernières années grâce aux approches croisées de la présence répétée d’éléments bizarres ou illo-
de la psychologie cognitive (avec ses banques de giques. En raison d’une activation atténuée du cortex
milliers de rêves, ses analyses systématisées du préfrontal en sommeil paradoxal, le rêveur voit sa
contenu manifeste, l’étude des rêves des aveugles, capacité à penser logiquement ou à prendre des déci-
des sourds, des paraplégiques), de l’électro-encé- sions qui ont un sens très amoindrie. Pourtant, il est
phalogramme (EEG) de sommeil (avec le cortège activement impliqué et immergé dans l’expérience
d’outils de la vidéopolysomnographie, c’est-à-dire du rêve, qui est de façon prédominante chargée en
l’analyse concomitante des mouvements oculaires, émotions. En conséquence, le monde du rêve est
du tonus musculaire, de la respiration, du cœur, pris, sur le moment, comme réel alors qu’il ne l’est
du tonus végétatif, de l’audio et de la vidéo infra- pas. L’hypothèse principale de cet état de conscience
rouge), de l’imagerie fonctionnelle cérébrale du sujet sans prise de perspective est que le rêveur n’a plus de
endormi et de l’étude des pathologies neurologiques conscience réflexive, c’est-à-dire que son niveau de
(trouble comportemental en sommeil paradoxal, conscience est primaire, inférieur à celui de l’éveil :
hallucinations hypnagogiques, terreurs nocturnes, il lui permet d’intégrer les perceptions et la motri-
somnambulisme) et psychiatriques (cauchemars cité en en faisant un scénario onirique multimodal
post-traumatiques) du rêve (1). Dans ce contexte et de s’ajuster en rêve aux changements rapides
foisonnant, le rêve lucide est un outil récent, rare de ce scénario, gouverné par le présent immédiat.
mais puissant, pour intervenir in vivo pendant que le En éveil, au contraire, grâce à une conscience de plus
rêve se déroule. Il présente, d’une part, l’intérêt d’être haut niveau (conscience secondaire), il est capable
une expérience partagée que la moitié de la popula- de réflexions et planifications qui utilisent passé,
tion a déjà faite au moins une fois et il est possible présent et futur.
de s’y entraîner puis de l’utiliser pour étudier les
corrélats neurophysiologiques du rêve en recherche.
D’autre part, il fait partie des différentes thérapies Le rêve lucide
cognitives utiles pour combattre les cauchemars.
La perception d’être en train de rêver, expérience
que nous avons quasiment tous déjà faite, est géné-
Le rêve normal ralement très proche du moment du réveil et, d’ail-
leurs, souvent elle le suscite. Cependant, certains
L’activité mentale varie au cours du sommeil : riche sujets sains rapportent être conscients de rêver alors
* Service des pathologies du sommeil,
Institut du cerveau et de la moelle
en images et en sensations à l’endormissement, plus qu’ils sont endormis, au point de pouvoir diriger
épinière, hôpital de la Pitié-Salpê- proche des pensées de veille en sommeil lent, elle leurs rêves, de faire apparaître des personnages à
trière, Paris ; université Pierre-et-
Marie-Curie, Paris.
atteint son maximum en termes de complexité, volonté, d’interagir avec eux, de s’envoler face à
d’émotion et de scénarisation en sommeil paradoxal des ennemis, de passer à travers des murs, etc., une
condition appelée “rêve lucide”. Cette condition des techniques de développement personnel ou, Highlights
hybride permet que les 2 niveaux de conscience, simplement, pour le plaisir. Ce sont souvent, dans » The lucid dreamers are
primaire et secondaire, coexistent chez le rêveur : le notre expérience, des intellectuels (ingénieurs, cher- aware of being dreaming,
premier niveau de conscience lui permet de ressentir cheurs, professeurs, philosophes) passionnés par les whereas they remain fully
les émotions, de courir, de voler (construction d’un capacités de l’esprit humain, et non des personnalités asleep.
scénario multimodal), alors que le second niveau psychotiques. » The dreamers can be specta-
lui permet simultanément d’être conscient de rêver Le critère principal du rêve lucide est l’introspection tors of their dreams, actors in
tandis que le rêve continue (conscience réflexive), et et la déduction du rêveur de la réalité virtuelle du their dreams, set designers, or
d’en influencer le scénario (choisir de traverser les rêve en cours de déroulement. De plus, les rêves even scriptwriters, depending
on their level of reflexive
murs, de s’envoler face à un ennemi, ce qui corres- lucides sont souvent décrits par les dormeurs comme
consciousness.
pond au contrôle de l’intrigue) [2]. morphologiquement distincts des rêves non lucides, » Although they are completely
grâce à l’émergence d’une conscience réflexive, de paralyzed, lucid dreamers can
pensées rationnelles, de mémoire, de planification signal by a specific ocular code
Historique et de contrôle comportemental (2). Par exemple, les that they are experiencing a
images sont beaucoup plus nettes et détaillées (on lucid dream, when monitored
Le pionnier du rêve lucide est M.J.L.Hervey de Saint- peut distinguer le grain de peau des personnages), les in a sleep laboratory.
Denys, qui devint spontanément rêveur lucide 7 mois émotions, bien plus positives (c’est une des raisons » This eye code signals the
après avoir systématiquement dessiné chaque matin pour lesquelles les sujets normaux s’entraînent au lucid periods, and allows
to directly correlate spatial
ses rêves dès l’âge de 13 ans (3). Il rapporta sa riche rêve lucide), la déduction, l’introspection et le
EEG and functional imaging
expérience et sa démarche véritablement scienti- contrôle de l’intrigue sont plus marqués qu’en rêve measures with the actions in
fique dans son livre Les rêves et les moyens de les non lucide. La dissociation est aussi plus élevée qu’en dreams, when these actions
diriger, publié en 1862. L’éditeur ayant fait faillite rêve non lucide mais, en termes de score sur une have been chosen with the
8 ans après, son livre est tombé dans l’oubli. Cette échelle, elle reste assez basse et n’apparaît qu’au investigator before sleep.
expérience personnelle du rêve lucide n’a pu être moment précis où, partant d’un rêve non lucide, » The ability to regularly expe-
partagée et validée scientifiquement comme du SP le sujet acquiert la conscience réflexive (et se sait rience lucid dreaming can be
lucide que beaucoup plus tard, par S. Laberge et al., rêvant), c’est-à-dire l’agentivité du soi (la prise de learned: once acquired, lucid
à l’université de Stanford, en 1970 (4). Peu avant, en perspective) ; elle ne correspond donc pas à une dreaming helps reducing the
frequency of recurrent bad
1953, W.C. Dement puis M. Jouvet avaient montré dépersonnalisation psychotique (2).
dreams and nightmares.
que des mouvements oculaires rapides apparais-
saient sous les paupières du dormeur endormi en
SP, alors que son corps était complètement paralysé Intérêt médical du rêve lucide Keywords
et que son cerveau était actif. L’enregistrement des Rapid eye movement sleep
mouvements oculaires permet de repérer le SP de Le rêve lucide est enseigné comme technique cogni-
Lucid dreaming
façon routinière dans les laboratoires de sommeil, tive dans plusieurs centres du sommeil nord-améri-
mais il permet aussi aux rêveurs lucides de signaler cains pour réduire les cauchemars (5) : il devient Consciousness
à l’observateur par un code oculaire leur lucidité (4). possible de jouer avec le scénario du cauchemar Nightmare
Généralement la consigne établie avant de dormir comme un cinéaste et de le modifier ou l’affronter, Eye movements
est de balayer l’horizon du rêve de droite à gauche en sachant qu’il n’est pas réel. M. Hervey de Saint-
2 fois, de faire une pause de 10 secondes puis de Denys donne de cela un exemple personnel typique
recommencer. S. Laberge dit joliment que le dormeur (encadré, p. 44), où il fait face à l’ennemi ou à l’objet
envoie avec ses yeux “un télégramme du pays des de peur en rêve et focalise son attention sur lui dans
rêves”. Il devient alors possible de convenir d’une le but de le décrire ou de le dessiner en éveil. Nos
action avant de dormir et de l’effectuer mentale- patients nous ont rapporté les nombreux subter-
ment en SP, en prévenant l’observateur par un code fuges qu’ils utilisent pour achever un cauchemar :
oculaire avant et après. Outre les chercheurs et les s’envoler face à ses poursuivants, passer les murs,
thérapeutes, le rêve lucide attire des sujets sains qui se tuer en rêve (en se projetant contre une plaque
se définissent comme “onironautes” dans le cadre électrifiée, par exemple), faire face aux poursuivants
comme tels : “j’ai déjà vu cette maison ou vécu Nouvelle entrée en rêve
cette situation, alors ce doit être un rêve.” Dès que
cet élément critique est obtenu, il faut enchaîner Cette méthode développée par les bouddhistes
sur une tentative de changement d’un élément du tibétains consiste à réveiller brièvement le sujet
scénario et maintenir le plus longtemps possible la en SP (ou à profiter soi-même d’un éveil bref en
conscience de rêver. C’est un élément instable, au phase de rêve), puis à se rendormir en mainte-
moins au début de l’entraînement. nant le plus possible la conscience focalisée sur
le fait de compter pendant le ré-endormissement.
L’idée est de maintenir sa conscience à un niveau
Induction de mémoire plus élevée alors qu’on retourne en SP. Le taux
de succès en induction de rêve lucide est assez
L’induction de mémoire de rêves lucides consiste élevé (23 %).
à réviser un scénario de rêve avant de dormir, à le
mémoriser pour ensuite le reprendre lucidement
en rêve : c’est une technique fondée sur la capacité Stimulations sensorielles externes
du cerveau à ré-exécuter les apprentissages de la
journée dans la nuit qui suit. Cette technique, qui La stimulation lumineuse est le plus souvent
se rapproche de la thérapie cognitive par l’image proposée, avec différentes marques : des diodes
utilisée pour réduire les cauchemars récurrents, rouges ou bleues émises par des masques lumineux
consiste à noter le cauchemar, le relire en éveil, posés sur le visage du dormeur peuvent insérer dans
changer la fin désagréable en fin heureuse et relire le rêve un signal lumineux et faciliter l’induction
le scénario modifié avant de dormir. Cette tech- de rêve lucide ; mais elle est surtout combinée aux
nique semble plus efficace si elle est appliquée en se techniques précédentes. Sur le plan acoustique, une
réveillant 30 à 120 minutes avant l’heure normale voix disant “c’est un rêve” ou un buzzer d’intensité
(c’est-à-dire, par exemple, vers 5 h du matin), en progressive a une efficacité modeste. La stimulation
restant éveillé pendant au moins 1 heure, puis en se électrique à basse intensité du poignet induit un
recouchant, se répétant le scénario à initier, pour rêve lucide chez 6 sujets sur 12.
ensuite induire des rêves lucides lors des épisodes
de SP de fin de nuit. Les rêves lucides se produisent
plus fréquemment au cours des dernières périodes Stimulation électrique transcorticale
de SP. La variante “Intention” de cette technique
consiste non pas à mémoriser le scénario, mais à U. Voss et al. avaient identifié chez 2 sujets une
s’imaginer intensément, avant de dormir, en train activation relative du cortex frontal plus marquée
de savoir que l’on rêve et que l’on dirige son rêve. dans la bande EEG gamma en SP lucide. Cela l’a
La moitié des patients souffrant de cauchemars conduite à tenter une stimulation électrique trans-
répétés à qui cette technique a été enseignée corticale du lobe frontal en SP : si le mode continu
atteignent le rêve lucide en moins de 3 mois (10). n’a pas eu d’effet, l’application d’un courant élec-
La même technique est proposée en autosuggestion trique faible alternatif à 25 et 40 Hz (et non à 2,
(en veille relaxée avant de dormir) ou en suggestion 6, 12, 70 et 100 Hz) en SP normal a augmenté
posthypnotique. la conscience de rêver, comme demandé aux
sujets réveillés après 30 secondes d’application
du courant (11).
Réflexion et test de réalité
Neurophysiologie du rêve lucide du SP que de l’éveil, plusieurs études ont été menées,
souvent sur 1 ou 2 sujets connus comme étant de
Il a été initialement évoqué que le rêve lucide pouvait grands rêveurs lucides. Le SP normal est caractérisé
en fait correspondre à des micro-éveils ou à une para- par la suppression du réflexe H en électromyographie
lysie du sommeil (éveil cortical dans un corps para- (dont l’équivalent est l’abolition des réflexes ostéo-
lysé). Pour savoir si le rêve lucide était plus proche tendineux en sommeil paradoxal) : en effet, de la
glycine est libérée au niveau postsynaptique du moto-
neurone spinal, produisant une tétraplégie flasque en
A Code oculaire en éveil Code oculaire en éveil SP. Or, le réflexe H est encore plus supprimé en SP
lucide que normal (12). La densité des mouvements
oculaires rapides est identique (6) ou augmente (12)
Oculogramme 1
en période de SP lucide, par rapport au SP normal.
Ces résultats suggèrent que le SP lucide est plus une
exagération du SP normal, au moins sur les plans
Oculogramme 2
moteur et oculaire, qu’un état intermédiaire entre
éveil et sommeil. L’EEG de surface apparaît visuelle-
Tonus musculaire ment comme identique à celle du SP normal, mais,
en analyse spectrale, il contient (dans une étude) des
Encéphalogramme fréquences gamma (> 40 Hz) plus intenses dans les
régions frontales et frontolatérales, avec une cohé-
rence plus élevée entre l’activité frontale et celle du
B Code oculaire en SP Code oculaire en SP
cortex postérieur (13). Dans cette étude, il n’y avait
eu que 2 rêveurs lucides analysables, car c’est un état
difficile à obtenir en laboratoire, avec contrôle des
Oculogramme 1
yeux. Nous avons nous-mêmes obtenu chez 15 narco-
leptiques plus de 14 épisodes de SP lucide (avec code
Oculogramme 2
oculaire), et analysé l’EEG de surface : il n’était pas
différent des 25 épisodes de SP non lucide, tant en
spectre (y compris dans la bande gamma) qu’en cohé-
Tonus musculaire
rence et connectivité transcorticales (6). Ces résultats
Encéphalogramme sont donc plus robustes et ne semblent pas indiquer,
au moins chez les narcoleptiques, de réactivation
visible à la surface du lobe frontal en SP lucide.
En IRM fonctionnelle (IRMf), M. Dresler et al. ont
C Mouvements oculaires spontanés en SP
observé chez un seul rêveur lucide une activité accrue
dans différentes zones du néocortex lors du SP lucide :
Oculogramme 1 précunéus bilatéraux, lobules pariétaux bilatéraux,
cortex occipitotemporal bilatéral basal, cortex fronto-
Oculogramme 2 polaire gauche et droit et cortex préfrontal dorsola-
téral, cunéus droit, gyrus lingual droit et gauche. Ces
différentes régions (souvent plus profondes et non
Tonus musculaire accessibles à l’EEG de surface) sont impliquées dans
la conscience de soi, la métacognition, la capacité
Encéphalogramme d’analyse de ses pensées et les sentiments (14).
Figure. Enregistrement électrique des mouvements oculaires chez un des rêveurs lucides, à
Applications scientifiques
l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (oculogramme, lignes orange et bleue), du tonus musculaire
du menton (ligne jaune) et de l’électro-encéphalogramme (ligne noire) dans 3 conditions,
du sommeil paradoxal lucide
de haut en bas : (A) en éveil, lorsque le sujet s’entraîne à faire le code oculaire (regarder à Le SP lucide constitue un moyen rare et précieux de
gauche-droite-gauche-droite, faire une pause et recommencer) ; (B) lorsqu’il le fait en SP
lucide, et (C) lorsqu’il est en SP non lucide. À noter, la différence d’amplitude et de forme du
modifier en direct les rêves et de pouvoir jalonner ces
code oculaire en SP, par rapport aux mouvements oculaires spontanés, de faible amplitude changements d’action grâce à un marqueur accessible
en SP. Le code oculaire “encadre” des périodes de SP conscient. à un investigateur externe (le code oculaire), comme
montré dans la figure. M. Dresler et al. ont proposé à
des rêveurs lucides de fermer et ouvrir mentalement tion, cœur) que ces mêmes actions imaginées à l’état
en rêve leur main gauche après un code oculaire. Ils d’éveil et presque autant qu’en éveil : cela suggère
ont comparé l’activité cérébrale gauche et droite à que le rêve crée un univers virtuel plus crédible que
l’IRMf entre les mouvements réalisés réellement en l’imagination (ou activant des circuits plus proches
éveil, les mouvements imaginés en éveil et les mêmes de ceux qu’utiliserait le sujet s’il était confronté réel-
mouvements rêvés en SP lucide (15). Les mouvements lement à la même situation). Le SP serait donc un
en rêve utilisaient les mêmes circuits de préparation univers d’entraînement virtuel en rêve supérieur à
du mouvement (gyrus pré- et postcentral controla- la simple imagination. On voit alors que, grâce à un
téral) que ceux de l’imagination à l’éveil. Des expé- simple amusement de l’esprit chez quelques rares
riences que nous venons de réaliser dans le domaine intellectuels, on avance depuis 5 ans à pas de géant I. Arnulf déclare avoir des liens
d’intérêts avec UCB Pharma
végétatif montrent même que les actions en rêve sur la compréhension de la fonction du rêve, et sur (orateur, congrès, conseil), sans
lucide activent plus le système végétatif (respira- les moyens de traiter les cauchemars. ■ lien avec le thème de cet article.
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