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Annales de Réadaptation et de Médecine Physique 45 (2002) 439–447

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Conférence de consensus

Comment définir les modalités et les niveaux cliniques de passage


du coma à l’éveil ?>
How can we define the different ways of going from coma to arousal
and their clinical levels?
F. Tasseau a,*, J. Rome b, E. Cuny c, E. Emery d
a
Service de rééducation-post-réanimation, centre médical de L’Argentière, 69610 Aveize, France
b
Service de rééducation fonctionnelle, hôpital Saint-Jacques, 44035 Nantes cedex, France
c
Service de neurochirurgie, hôpital Pellegrin-Tripode, 33076 Bordeaux cedex, France
d
Service de neurochirurgie, hôpital Beaujon, 100, Boulevard du Général-Leclerc, 92118 Clichy cedex, France

Résumé

Objectif : Ce travail se propose de définir les modalités et les niveaux cliniques de passage du coma à l’éveil des traumatisés crâniens
à partir d’une analyse de la littérature, dans le contexte d’une conférence de consensus.
Matériels et méthode : À partir de la consultation de Medline et Pascal, 150 articles, parus après 1985 ont été sélectionnés. Parmi eux
ont été retenus ceux étudiant l’évolution des caractéristiques cliniques de patients passés du coma à l’éveil et ceux comparant les
caractéristiques cliniques de patients qui se sont éveillés par rapport à celles de patients restés dans le coma. Au total 56 articles ont été
analysés. L’analyse a porté sur trois aspects : les concepts de coma et d’éveil, les modalités du passage du coma à l’éveil et la catégorisation
des patients selon les expressions de l’éveil.
Résultats : Il n’y a pas d’accord sur une modélisation du passage du coma à l’éveil. Plusieurs échelles de cotation sont proposées pour
évaluer les états de conscience altérée mais leur mode d’utilisation et leur sensibilité est variable au moment de l’éveil. La Glasgow Coma
Scale est l’échelle de référence mais elle est peu sensible à la sortie du coma. La Glasgow Outcome Scale évalue des situations qui se situent
bien au-delà de l’éveil et ne prend pas en compte les états paucirelationnels (Minimally Conscious State).
Conclusion : L’observation de l’expression clinique de l’éveil a besoin d’être complétée par des données paracliniques pour parvenir à
une typologie des patients selon leurs besoins. © 2002 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Abstract

Objective: The starting point of the French conference of consensus concerning arousal after coma was to answer the following question:
“How can we define the ways of going from coma to arousal and their clinical levels?”
Materials and method: A team of readers have picked up in the literature one hundred and fifty papers, out of which fifty six have been
analysed.

* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : ftasseau@ch-argentiere.fr (F. Tasseau).
> Conférence de consensus : Les traumatisés crâniens adultes en médecine physique et réadaptation : du coma à l’éveil – 5 octobre 2001 – Bordeaux.

© 2002 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.


PII: S 0 1 6 8 - 6 0 5 4 ( 0 2 ) 0 0 2 9 4 - 5
440 F. Tasseau et al. / Annales de Réadaptation et de Médecine Physique 45 (2002) 439–447

Results: From this analysis, three points emerged: The concepts of coma and arousal; The conditions of evolution from coma to arousal;
Various groups of patients depending on their expressing arousal. One could not find any consensual model concerning the different ways
of going from coma to arousal. The variability of the technics and the changing validity of all scores did not allow the conditions of arousal
to reach a satisfactory level of proof. The Glasgow Coma Scale (GCS) is the recognised standard for severe wakefulness’ impairment, but
it is not sensitive enough while patients’ arousing. The Glasgow Outcome Scale (GOS) takes into account the patients’ situations far later
and does not include situations such as Minimally Conscious States (MCS). That’s why we face multiple scores, either ordinal, or categorial,
all tending to evaluate the slow levels of arousal.
Conclusion: Clinical findings concerning arousal are to be completed by non-clinical data. This would be greatly helpful to define
appropriate management concerning individualized groups of patients. At this stage, another challenge for clinicians is to make the
difference between emerging wakefulness and growing conscious activity. © 2002 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. All
rights reserved.

Mots clés : Coma; Éveil; Conscience; État végétatif; État paucirelationnel

Keywords: Coma; Arousal; Consciousness; Vegetative State; Minimally Conscious State

Au cours de l’évolution d’un coma d’origine traumati- mally conscious state, arousal, consciousness assessment,
que, le passage à l’éveil constitue une étape importante, awareness.
chargée d’espoir mais aussi d’incertitudes quant à l’avenir Face au nombre important de publications répertoriées à
[9]. Cette période est caractérisée par la restauration de la partir de ces mots clés, une sélection a été effectuée d’abord
vigilance et la réapparition progressive des principales sur le titre des articles puis après lecture de l’abstract. Ont
fonctions de la vie de relation. Cependant, la manière dont été retenu principalement les travaux « étudiant l’évolution
s’effectue le passage du coma à l’éveil diffère considérable- de caractéristiques cliniques d’un (des) groupe(s) de pa-
ment selon les patients. En effet, chez certains malades la tients passés du coma à l’éveil après un traumatisme
restauration de la vigilance est rapide, en revanche chez cérébral et/ou comparant les caractéristiques cliniques de
d’autres, elle est plus ou moins lente. De la même façon la groupes de patients passés du coma à l’éveil par rapport à
récupération des fonctions cognitives et des capacités fonc- celles de patients restés dans le coma ».
tionnelles est très variable selon les cas. En pratique, Au terme de cette recherche, environ 150 articles ont été
l’expression clinique de la phase d’éveil se traduit par un retenus par le groupe de lecture et parmi eux 56 ont été
nombre important de syndromes dont la définition est plus analysés selon les recommandations de l’ANAES.
ou moins précise. À cette liste, il faut également ajouter plusieurs articles
Une des préoccupations essentielles du clinicien est de sélectionnés à partir des références bibliographiques des
toujours mettre en œuvre les traitements et les programmes publications lues et divers articles ou livres dont l’intérêt est
de soins les plus adaptés aux besoins des patients. Dans le apparu important aux experts de la Conférence de Consen-
cas particulier du traumatisme crânien (TC) au moment de sus. Certaines de ces publications, plus anciennes, antérieu-
la sortie du coma, la recherche de ces deux objectifs res à 1985, ont été retenues pour leur caractère fondamental.
nécessite d’abord une analyse des repères terminologiques,
séméiologiques, nosologiques et évolutifs concernant cette
période transitionnelle. Dispose-t-on aujourd’hui dans ces 2. Résultats
différents domaines de repères suffisamment précis ? C’est
dans cet esprit de clarification que sera appréhendée, à partir 2.1. Définitions
d’une analyse de la littérature et de l’expérience pratique, la
question portant sur les modalités et les niveaux cliniques de Il y a plusieurs définitions du coma. Pendant longtemps,
passage du coma à l’éveil. les traités classiques ont présenté le coma comme un état
caractérisé par la perte des fonctions de la vie de relation,
avec conservation des fonctions de la vie végétative. Selon
1. Matériels et méthode Plum et Posner [36], il s’agit « d’un état de non-réponse
dans lequel le sujet repose les yeux fermés et ne peut être
Les banques de données consultées ont été Medline et réveillé ». D’après ces auteurs, le coma est donc l’inverse de
Pascal en se limitant aux publications parues après 1985. la conscience, c’est à dire « l’absence totale de connaissance
Les mots clés recherchés ont été les suivants : traumatic de soi-même et de l’environnement, même après stimulation
brain injury, head trauma, vegetative state, coma assess- externe ». Teasdale et Jennett [49], quant à eux, ont souligné
ment, coma evaluation, minimally responsive state, mini- l’impossibilité de déterminer, d’un point de vue conceptuel,
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une ligne de partage nette entre la conscience et l’état de La notion d’éveil comporte deux dimensions : la restau-
coma. Il leur a semblé beaucoup plus important de disposer ration de la vigilance et la reprise de l’activité consciente.
d’une méthode d’évaluation simple et facilement utilisable, Dans la plupart des cas, ces deux aspects sont étroitement
des états de conscience pris dans leur ensemble. C’est ainsi liés : plus la vigilance est élevée, plus l’activité consciente
qu’a été proposée en 1974, la Glasgow Coma Scale (GCS). peut être importante. Cependant, dans les évolutions les plus
De très nombreuses publications lui ont été consacrées et sévères, vigilance et activité consciente peuvent réapparaître
c’est aujourd’hui l’échelle de référence préconisée dans de façon dissociée et à l’extrême, on peut se trouver devant
l’évaluation initiale de la gravité du coma traumatique [25]. la situation « d’éveil sans conscience », condition que
Il s’agit d’une échelle numérique, ordinale, reposant sur Jennett et Plum ont appelé persistent vegetatif state (PVS)
l’appréciation de différents comportements, survenant spon [22].
tanément ou après stimulation, selon trois catégories de Le mot « vigilance » regroupe lui aussi plusieurs aspects
signes : l’ouverture des yeux, la réponse verbale et la [29]. Il désigne à la fois le processus physiologique à
réponse motrice. Le score va de 3 à 15. La valeur discrimi- l’origine de l’activation corticale localisé au niveau de la
native et prédictive de la GCS ainsi que sa fiabilité (taux de formation réticulée et de certains noyaux du tronc cérébral
concordance entre observateurs et fidélité test-retest chez le et un état, la veille, dont les fluctuations déterminent les
même observateur) ont été montrées chez les patients rythmes nycthéméraux veille/sommeil [6]. Il désigne égale-
comateux après un traumatisme crânien. La valeur prédic- ment une aptitude particulière, l’attention sélective, qui
tive de l’avenir en terme fonctionnel est assez faible [57] et permet un renforcement de l’éveil en présence d’une stimu-
nécessite que la GCS soit associée à d’autres paramètres. lation particulière. Dans la littérature anglo-saxonne, il
Par ailleurs, Majérus,et al. [30] ont montré récemment que existe plusieurs mots pour traduire ces différentes nuances :
la GCS s’avérait également peu sensible pour évaluer la arousal, alterness, vigilance, awareness.
sortie du coma et l’état végétatif c’est à dire la situation des
patients présentant un score situé entre 7 et 10. En pratique, chez les patients comateux, c’est l’ouverture
des yeux, obtenue d’abord après une stimulation puis
Le score de Liège, qui ajoute aux items de la GCS,
spontanément, qui traduit de la façon la plus simple le début
l’examen de cinq réflexes dont l’intégration au niveau du
de la restauration de la vigilance.
tronc cérébral est étagée, n’a pas une meilleure sensibilité
vis-à-vis de la sortie du coma. En revanche sa sensibilité est Selon Frérebeau et al. [15], à partir d’une étude rétros-
plus élevée pour évaluer les patients dont le score GCS est pective portant sur 89 patients (GCS initial < ou = 7),
bas [41]. l’ouverture stimulée des yeux surviendrait au 9e jour, en
moyenne, dans 68 % des cas alors que l’ouverture sponta-
En France, un groupe de travail réuni à la demande de
née des yeux se produirait plus tardivement vers le 15e jour.
huit sociétés savantes, en 1998, a élaboré un ensemble de
recommandations pour la pratique clinique concernant « la Dans une autre étude portant sur 78 traumatisés crâniens
prise en charge des traumatisés crâniens graves à la phase graves (GSC initial moyen à 5), Richer et Cohadon [42]ont
précoce » [41]. Des précisions importantes ont été apportées constaté que tous les patients présentaient une ouverture des
à propos de l’usage de la GCS. En effet la GCS doit être yeux avant la fin du 1er mois.
utilisée « en précisant de manière descriptive chaque partie Dans la cohorte de Braakman et al. [5] (140 patients), 25
du score. La méthode de stimulation nociceptive validée est malades n’avaient pas d’ouverture des yeux après un mois
la pression appuyée au niveau sus-orbitaire ou la pression d’évolution.
du lit unguéal avec un stylo. Le frottement ou le pincement
La restauration de la vigilance s’accompagne, comme
de la peau doivent être évités. Un traumatisé crânien grave
nous l’avons déjà indiqué, de la reprise d’une activité
est un traumatisé dont le GCS est inférieur (<) ou égal (=)
consciente. Cette réapparition se fait graduellement et Levin
à 8 et dont les yeux sont fermés. Cette définition s’entend
et al. [27] ont identifié entre le coma et la phase de
après correction des fonctions vitales.
restauration proprement dite des fonctions cognitives, une
Selon ces recommandations, la gravité du TC est définie période transitoire, de durée variable, au cours de laquelle le
à partir du chiffre 8, cependant l’analyse de la littérature patient reste confus, amnésique, présentant des troubles du
montre qu’il n’y a pas d’accord concernant la valeur du comportement. Cette période transitoire bien particulière est
score de Glasgow (score total) indiquant le coma. Certains appelée post-traumatic amnesia (PTA). La PTA peut être
auteurs retiennent un chiffre < ou = 7 [15], d’autres < ou = 8 évaluée de manière standardisée et prospective, notamment
[1,14,45], Starmark et Lindgren [48] ont même proposé un par le test de GOAT (Galveston Orientation and Amnesia
score total < 6. Cette diversité reflète l’absence de consen- Test) [27,44]. Il est également possible de l’apprécier
sus à propos de la frontière séparant le coma des autres états rétrospectivement par la méthode de l’interview. Les résul-
de conscience. tats de ces deux techniques ont été comparés et le coefficient
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de corrélation de Spearman entre méthode prospective et Dans une étude prospective portant sur 137 patients, Van
rétrospective (r = 0,87) a été retrouvé hautement significatif de Kelft et al. [51] ont mesuré les délais moyens de
[33]. restauration de ces différents signes :
La durée de la PTA, évaluée par la GOAT, a été validée • R5 = 7,7 j ± 4,3
par rapport aux autres critères de gravité du TC (GCS et • E2 = 8,3 j ± 5,9
données tomodensitométriques céphaliques). Sa valeur pré- • M5 = 12,5 j ± 26,7
dictive a également été démontrée : il existe une relation • E4 = 13,7 j ± 17,2
significative entre l’issue à long terme et la durée de la PTA • M6 = 16,9 j ± 27,6
(χ2 = 18,0, p < 0,0001). Selon Levin et al. [27] la durée de
Dans cette étude E2 et R5 réapparaissent simultanément
la PTA au-delà de laquelle le pronostic s’assombrit est de
vers le 8e jour, E4 et M5 réapparaissent également ensem-
deux semaines, et Jennett [24], citant Evans, estime que sa
ble, mais plus tardivement vers le 13e jour.
durée est environ quatre fois celle de la réapparition de
l’activité verbale élémentaire. Les autres manières d’appréhender l’éveil dans la litté-
rature se fondent sur l’analyse du comportement des pa-
tients et son évolution. Elles ont donné lieu à l’élaboration
2.2. Modalités du passage du coma à l’éveil d’échelles ou de classifications.
La classification de Rancho Los Amigos (Rancho Los
L’analyse de la littérature montre que le processus de Amigos Levels of Cognitive Functioning Scale ou LCFS)
l’éveil est appréhendé de différentes façons selon les équi- permet d’ordonner le comportement des patients en huit
pes prenant en charge les patients. Il existe deux approches catégories à partir de l’observation d’un certain nombre de
complémentaires, la première, « biomédicale », prend en signes, d’attitudes ou de réponses: pas de réponse (I),
compte en priorité l’aspect lésionnel du traumatisme. La réponse généralisée (II), réponse localisée (III), confus et
seconde, « neuropsychologique » et comportementale se agité (IV), confus et non agité (V), confus et approprié (VI),
préoccupe plus des conséquences fonctionnelles des défi- approprié et automatique (VII), réfléchi et approprié (VIII)
ciences [47]. [20].
Pour certaines équipes, la récupération, qui se fait par La Wessex Head Injury Matrix (WHIM) repose égale-
étapes, présente une analogie frappante avec l’ontogenèse, ment sur l’observation d’un grand nombre de comporte-
aussi bien pour la restauration des fonctions motrices et ments, d’attitudes et de réponses à certaines situations. La
cognitives que pour la réorganisation affective [8,13]. Ainsi, WHIM intègre dans ses objectifs la prise en compte de
Eson et al. [13], à partir de l’observation clinique de patients l’environnement et la manière dont le patient se comporte
traumatisés crâniens graves, distingue quatre étapes succes- face à lui. Trois domaines sont plus précisément étudiés : les
sives correspondant aux stades de développement de l’en- capacités motrices, les aptitudes cognitives et les interac-
fant de 0 à 16 ans et 8 mois : de 0 à 4 ans, de 4 à 8 ans, de tions sociales. Cet outil a pour but de combler un manque
8 à 12 ans et enfin de 12 à 16 ans et 8 mois. Pour chaque entre l’évaluation de la période initiale du coma par la GCS
étape il a recherché les items d’évaluation comportementale et la réalisation des tests neuropsychologiques et de dépen-
et neuropsychologique les plus appropriés en les empruntant dance qui ne peuvent être appliqués que beaucoup plus
aux échelles habituellement utilisées chez l’enfant. tardivement. Cinquante-huit items sont ainsi répertoriés
Une autre approche consiste à utiliser les items de la GCS dans la WHIM et ordonnés selon une séquence de récupé-
et du score de Liège pour suivre le processus de récupéra- ration qui a été déterminée à partir de l’ordre de réapparition
tion. Frérebeau et al. [15] distinguent de cette manière les des différents signes et comportements. Shiel et al. [43]
étapes suivantes : regroupent ces items en quatre catégories :
• récupération de la vigilance : réapparition de l’ouver- • items 1 à 15 : ils évaluent le comportement de base où
ture des yeux à la stimulation douloureuse (E2), du réflexe l’activité est plus ou moins réflexe et appropriée. Ce premier
fronto-orbitaire (R5), de l’ouverture spontanée des yeux groupe de signes prend fin lorsque des réponses sont
(E4) ; observées à la demande ;
• items 16 à 29 : ils explorent essentiellement les com-
• récupération d’une activité relationnelle élémentaire :
portements visuels et permettent de repérer la restauration
réapparition d’une réponse motrice localisant la douleur
des interactions sociales et de la communication ainsi que
(M5) ;
quelques manifestations d’ordre affectif avec les proches.
• récupération du contact relationnel : réapparition d’une La reprise d’une activité verbale marque la fin de ce
réponse motrice à la demande (M6) ; deuxième groupe de signes ;
• récupération du contact verbal : réapparition d’une • items 30 à 46 : ces items étudient les aspects du
réponse verbale d’abord confuse (V4) puis orientée (V5). comportement nécessitant une récupération de l’attention et
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de l’organisation cognitive. Le sourire revient fréquemment du mutisme akinétique, « désinhibition comportementale »


à ce stade ; et « agitation psycho-motrice ».
• items 47 à 58 : Ce dernier groupe est marqué par L’école de Glasgow a proposé de classer les issues du
l’émergence de la PTA, c’est-à-dire la récupération de coma en cinq catégories répertoriées dans la Glasgow
l’orientation et de la mémoire. Outcome Scale (GOS) [2,23]. Ces catégories comprennent
La fiabilité de la WHIM a été vérifiée. La concordance en dehors du décès : la récupération, le handicap modéré, le
entre observateurs est bonne (coefficient j = 0,86) ainsi que handicap sévère et l’état végétatif persistant. Il existe des
la fiabilité test-retest (j = 0,74) à condition que les exami- corrélations significatives entre les différentes évolutions de
nateurs aient été formés préalablement [43]. En revanche la la GOS et certains paramètres mesurés à la phase initiale du
validité prédictive n’a pas encore été étudiée. traumatisme : durée du coma, traumatisme crânien isolé ou
associé à des lésions extracrâniennes, compression des
2.3. Catégorisation des patients selon les diverses citernes de la base au scanner, durée de la PTA [27].
expressions de l’éveil Cependant l’utilisation de la GOS laisse une place impor-
tante à l’appréciation de l’examinateur ce qui limite son
2.3.1. Selon les délais de restauration de la vigilance intérêt comme moyen d’évaluation fiable dans les études
Van de Kelft et al. [51], à partir d’une étude prospective cliniques. Pour remédier à cette insuffisance, Wilson et al.
déjà mentionnée précédemment, ont identifié trois groupes [54] ont élaboré un questionnaire structuré et standardisé
de traumatisés selon la durée de la réapparition de l’ouver- ainsi que des recommandations pour son usage. Ils ont
ture des yeux après stimulation nociceptive (E2) : montré que le taux de concordance entre des examinateurs
1er groupe : E2 < 8 jours, 51,1 % des patients de formation différente utilisant ce questionnaire chez 50
2e groupe : E2 entre 8 et 15 jours, 41,6 % des patients patients, en moyenne 10 mois après l’accident, est bon avec
3e groupe : E2 > 15 jours, 7,3 % des patients un coefficient kappa à 0,89.
Le délai de récupération des autres items M5, M6, est
d’autant plus long que E2 apparaît tardivement [51] et il 2.3.3. Cas particulier des évolutions sévères et prolongées
existe un lien entre les délais de restauration de la vigilance L’expression « état végétatif persistant » a été proposée
et de l’activité consciente et la situation ultérieure. Selon en 1972 par Jennett et Plum [22] pour désigner la situation
Frérebeau et al. [15], au-delà de la limite E2 > 15 jours, des patients qui, à la suite d’un coma, présentaient des
M5 > 21 jours et M6 > 30 jours, « on se trouve dans la zone signes évoquant l’éveil sans qu’il soit néanmoins possible
de résultats à risques ». de repérer, chez eux, des manifestations témoignant d’une
Cependant il convient de rester prudent dans la détermi- activité consciente. Le mot « persistant » a été critiqué car il
nation des délais de récupération, notamment de la réponse ne permettait pas de distinguer le caractère définitif ou
aux ordres, car différents facteurs sont susceptibles de gêner transitoire de l’état végétatif. Plusieurs réunions internatio-
son appréciation (déficit moteur, troubles de compréhen- nales ont eu lieu à propos de l’état végétatif et aujourd’hui
sion, d’expression, lenteur…) [28]. on utilise les mots « permanent » ou « chronique » pour
signifier le caractère définitif, irréversible de la situation.
2.3.2. Selon les syndromes cliniques de l’éveil L’état végétatif est considéré comme « permanent » après
À partir de syndromes neurologiques déjà connus en un an d’évolution chez les TC. Ce délai est plus court dans
dehors du contexte traumatologique, Cohadon et Richer [8] les états végétatifs dont l’origine est une affection médicale.
ont identifié plusieurs conditions au moment de l’éveil [37,50,56].
qu’ils ont désignées de la manière suivante : « syndrome Quelques observations ont relaté le cas de patients dont
psychotique », « syndrome de déafférentation », « mutisme l’état s’est amélioré après ce délai de un an et qui sont sortis
akinétique », « syndrome apallique » et « état végétatif de l’état végétatif. Ainsi, Childs et al. ont rapporté en 1996
permanent ». Bien sûr il s’agit d’une dénomination fondée [7], le cas d’une jeune femme de 18 ans qui a récupéré une
sur des analogies comportementales plus ou moins frappan- activité consciente après être restée 15 mois en état végétatif
tes sans que l’on puisse en dire plus sur le plan physiopa- à la suite d’un TC. La récupération s’est d’abord manifestée
thologique et anatomopathologique. par la survenue de quelques mouvements en réponse à des
Mathé et al. [32] ont également décrit plusieurs situations demandes puis progressivement les capacités relationnelles
au moment de l’éveil à partir des aptitudes du patient à se sont améliorées. Trois ans après l’accident, une commu-
communiquer et l’aspect du comportement en général : nication codée était possible à partir de mouvements palpé-
« éveil calme et progressif », (comme un passage très lent braux et cinq ans après le traumatisme, elle pouvait pronon-
du sommeil au réveil), « comportement de type démentiel » cer quelques mots.
marqué par une dégradation importante des fonctions intel- En 1994, cinq sociétés savantes américaines ont uni leurs
lectuelles, « inhibition comportementale », situation proche points de vue concernant la définition de l’état végétatif
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dans une publication intitulée The Multi-Society Task Force • Comprehensive Level of Consciousness Scale
on PVS. D’après ce document l’état végétatif peut être défini (CLOCS) [46];
comme « une condition clinique dépourvue de toute cons- • Reaction Level Scale (RL85) [26];
cience de soi et de l’environnement, associée à la présence • Western Neuro Sensory Stimulation Profile (WNSSP)
de cycles veille/sommeil avec maintien complet ou partiel [4];
des fonctions automatiques de l’hypothalamus et du tronc • Coma/Near Coma Scale (CNC) [40];
cérébral » [50]. Sept critères ont été identifiés par la “Task • Coma Recovery Scale (CRS) [17];
Force on PVS” pour permettre de porter le diagnostic d’état • Visual response Evaluation (VRE) [12];
végétatif : • Coma Exit Chart (CEC) [16];
• l’absence de conscience de soi et de l’environnement • Sensory Modality Assessment and Rehabilitation Tech-
avec incapacité d’interagir avec les autres ; nique (SMART) [19];
• l’absence de comportement soutenu, approprié, repro- • Sensory Stimulation Assessment Measure (SSAM)
ductible, intentionnel en réponse à des sollicitations visuel- [38].
les, auditives, tactiles ou à des stimulations douloureuses ; À cette liste, non exhaustive, il faut ajouter les deux
• l’absence de compréhension et d’expression du lan- échelles qui ont été présentées précédemment : Levels of
gage ; Cognitive Functioning Scale de Rancho Los Amigos et
• un éveil survenant par intermittence avec présence de Wessex Head Injury Matrix. Tous ces systèmes d’évaluation
cycles veille/sommeil ; ont été étudiés, validés entre eux, leur fiabilité a été montrée.
• le maintien des fonctions vitales permettant la survie
grâce aux soins ;
• une incontinence urinaire et fécale ; 3. Discussion
• le maintien variable des réflexes du tronc cérébral et de
la moelle. L’analyse de la littérature montre qu’il n’y a pas de
La situation de l’état végétatif doit être distinguée frontière bien individualisée entre le coma et l’éveil et qu’il
d’autres conditions qui lui sont proches mais où il existe de existe plusieurs façons d’appréhender le passage entre ces
façon manifeste des signes traduisant une perception de ce deux états. Selon les conclusions de l’« International Wor-
qui se passe dans l’environnement. Ces états ont reçu king Party on PVS », le passage du coma à l’éveil pourrait
diverses dénominations. Actuellement, dans la littérature se faire selon trois modèles :
anglo-saxonne, les expressions les plus utilisées sont Mini- • soit il s’agit d’un « continuum » entre une série de
mally Responsive State et Minimally Conscious State niveaux cliniques et de stades que le patient franchit par
( MCS ) [1,18,53]. En France, à la suite des publications de étape, la récupération à travers ce continuum pouvant être
Vigouroux et al. en 1972 [52], on emploie souvent le terme plus ou moins rapide, régulière ou irrégulière, susceptible de
« état pauci-relationnel ». s’interrompre à n’importe quel stade ;
Les critères permettant de porter le diagnostic de MCS • soit il existe un certain nombre de syndromes particu-
ont été précisés récemment. Ils comportent l’observation de liers ayant chacun leur propre modèle de récupération ;
un ou plusieurs des signes suivants : des réponses à la • soit il s’agit d’un processus comportant des ramifica-
demande, des réponses oui/non verbalisées ou gestuelles, tions qui sont elles mêmes déterminées par différents
une expression verbale intelligible, une motricité ou des facteurs comme l’étiologie, la gravité des lésions encépha-
manifestations affectives appropriés (sourire ou pleurs adap- liques, leur siège ou encore l’âge du patient.
tés, manipulations d’objets, fixation et suivi du regard Il n’y a pas d’accord sur l’un ou l’autre de ces modèles,
adaptés). Par ailleurs d’autres critères indiquant la sortie du cependant l’approche conceptuelle consistant à considérer
MCS ont été précisés. Ainsi on estime que le patient n’est le passage du coma à l’éveil comme un continuum paraît la
plus en MCS s’il a la possibilité de communiquer de façon plus simple [3].
interindividuelle et/ou s’il peut utiliser deux objets diffé- Sur le plan pratique la GCS est actuellement l’échelle de
rents dans un but fonctionnel [18]. référence permettant d’évaluer les états de conscience
De nombreux systèmes d’évaluation, numériques ou altérée. Cependant, bien que cette échelle soit très connue,
catégoriels, ont été proposés pour apprécier précisément plusieurs publications rapportent qu’elle n’est pas toujours
l’état des patients présentant une altération sévère et durable correctement utilisée [41]. Par ailleurs, Danzé et al. [11],
de la conscience [31,35]. Leur but est de repérer des dans une étude rétrospective portant sur 289 patients suivis
changements, même minimes, au cours de l’évolution que la de 1983 et 1986, ont constaté que le score de Glasgow initial
GCS ne permet pas de détecter. Parmi ces échelles, les plus n’était disponible que dans 8 % des cas.
connues sont les suivantes : Les différentes manières dont s’effectue l’éveil amènent
• Disability Rating Scale (DRS) [21,39]; à distinguer plusieurs types de prise en charge thérapeuti-
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que. Lors d’une conférence de consensus, organisée en que des recherches soient entreprises pour étudier la durée,
Italie en juin 2000 à propos de la prise en charge des l’évolution naturelle et le retentissement de chacune d’elles
traumatisés crâniens à la phase aiguë et des critères de [34].
passage de la réanimation à la rééducation [10], quatre
critères ont été retenus pour classer les patients à la sortie du
coma : les capacités de communication, l’état médical en 4. Conclusion
général, la nature et la gravité des complications et le
pronostic de récupération. Ce souhait de mieux connaître et comprendre les proces-
À partir de ces repères et en utilisant plusieurs systèmes sus qui accompagnent les différentes évolutions rejoint les
d’évaluation différents (GOS, DRS, LCFS), trois groupes de préoccupations des cliniciens. De quels repères dispose-t-on
patients ont pu être distingués, les patients de chaque groupe pour proposer les programmes de soins les plus adaptés à
ayant des besoins spécifiques : chaque situation ? L’expression clinique de l’éveil (délai de
restauration de la vigilance, reprise de l’activité consciente,
• groupe I : Patients des catégories « Bonne récupéra-
durée de la PTA, aspect comportemental….) est-elle suffi-
tion » ou « Handicap modéré » de la GOS correspondant à
sante pour définir une typologie de patients ou est-il
un score < ou = 6 sur la Disability Rating Scale (DRS). Ce
nécessaire de prendre en compte également les résultats des
sont des patients stables sur le plan médical dont le séjour à
examens para-cliniques ? Si oui lesquels et à quels moment
l’hôpital sera court. Cependant il est absolument indispen-
faut-il les pratiquer ? On peut espérer que l’apport des
sable que ces patients puissent bénéficier d’une évaluation
examens complémentaires permettra de mieux repérer, et le
et d’un suivi spécialisés dans des structures type « hôpital
plus précocement possible, les catégories de passage du
de jour » ;
coma à l’éveil et de distinguer :
• groupe II : Patients des catégories « Handicap modéré » • les situations où la reprise de l’activité consciente à un
ou « Handicap sévère » de la GOS qui communiquent avec niveau proche de celui précédant l’accident est étroitement
leur environnement (Rancho > ou = III et DRS < ou = 21). liée à la restauration de la vigilance ;
Ils peuvent être confus, agités ou à l’inverse inactifs. • les cas où la vigilance et l’activité consciente réappa-
Cependant ils ont la possibilité de participer activement aux raissent de façon dissociée et où le passage du coma à
soins de rééducation au moins 3 h/j dans un environnement l’éveil s’accompagne d’une véritable réorganisation des
spécialisé, centré sur la récupération, 24 h/24 ; fonctions cérébrales, souvent à un niveau de performance
• groupe III : Patients de la catégorie PVS de la GOS ou très inférieur à celui qui existait auparavant [9] ;
MCS selon la terminologie plus récente. Ils présentent des • enfin les situations où la vigilance et l’activité cons-
troubles majeurs de la communication et sont classés ciente sont totalement ou presque totalement dissociées et
Rancho < III et DRS > ou = 22. À la sortie du service de pour lesquelles de nombreuses échelles d’évaluation ont été
réanimation, ces patients ont besoin d’être pris en charge proposées pour repérer de la façon la plus objective possible
dans une unité de rééducation du même type que les patients les signes témoignant de la part de ces patients d’une
du groupe II mais les programmes de rééducation doivent perception de ce qui se passe dans leur environnement ou
être adaptés à la situation de malades qui ne peuvent pas dans leur propre corps [55].
participer activement aux soins qui leur sont prodigués. À
l’issue de cette période, les patients dont les capacités de
communication se sont améliorées rejoignent les program- Références
mes de rééducation où une participation active est néces-
saire. Pour les autres, dont l’état végétatif ou pauci- [1] American Congress of Rehabilitation Medicine. Recommendations
relationnel perdure, l’orientation se fait vers un système for Use of Uniform Nomenclature Pertinent to Patients With Severe
institutionnel ou le domicile selon les cas. Le niveau de Alterations in Consciousness. Arch Phys Med Rehabil 1995;76:
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