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A LA DECOUVERTE DE L’HYPNOSE

MON EXPERIENCE AVEC L’HYPNOSE

Ma rencontre avec l’hypnose a été un pur hasard ; je me suis, de suite, passionnée pour tout ce
qu’elle représentait.

Cela était une évidence ! Je me suis rapidement rendue compte que j’en faisais (auto hypnose)
depuis que j’étais toute jeune. Enfin je comprenais ces phénomènes qui m’ont été, je ne vous cache
pas, d’une grande aide, dans quasiment tous les domaines de ma vie, depuis toujours. Je l’ai tout de
suite intégrée à mes consultations de pédopsychiatrie. Cela a été très encourageant.

La plupart de mes jeunes patients adoraient la technique, en redemandaient et surtout pouvaient


l’intégrer dans leur quotidien pour en faire un art de vivre. Je remarquais que les plus doués d’entre
eux étaient capables rapidement de s’autonomiser, et de gérer beaucoup mieux le stress et les aléas
de la vie d’enfant et d’adolescent. Cela a nettement amélioré la qualité de ma communication avec
mes patients et leurs parents. L’hypnose est un état naturel pour tous, mais encore plus pour
l’enfant.

L’enfant est connecté à son imaginaire. Il est en transe quand il joue, dessine, rêvasse, etc. Alors
vous pouvez imaginer comme c’est facile d’y replonger avec le thérapeute. Celui-ci aura un rôle de
guide pour reconnecter l’enfant à ses ressources. Qui d’entre nous, n’aurait pas aimé savoir, quand il
était enfant, comment aller vers ses émotions, comment les accepter pour pouvoir agir dessus ? Ou
comment booster sa confiance, comment vaincre ses phobies et ses angoisses ? Comment prendre
de la distance quand c’est nécessaire ou comment apprécier d’être à sa place ? Qui d’entre nous
n’aurait pas apprécié avoir les commandes de l’attention, de la concentration, de la mémoire ou de
la douleur ? Apprendre à être connecté et attentif à soi-même, mais une attention bienveillante,
tolérante. C’est ce que nous apporte l’hypnose ! C’est apprendre à s’accepter pour mieux avancer.

Dans la thérapie, pour les patients en consultation, on y gagne toujours. Il y a toujours un


apprentissage qui se fait. Parfois c’est une amélioration spectaculaire, et je m’en étonne toujours.
D’autre fois, l’enfant ou l’adolescent se repositionne différemment avec lui-même et change de
regard sur ce qui l’entoure, lui permettant, ainsi de mieux s’adapter.

Il améliore considérablement ses compétences de vie psychosociales. Il arrive que quelques-uns ne


soient pas prêts au lâcher prise et refusent les séances d’hypnose, cela n’a aucune importance. C’est
à nous, thérapeutes, de respecter et d’apporter au patient ce dont il a besoin, en respectant ses
croyances et son rythme. L’hypnose est un outil parmi d’autres.

Chacun de nous a des préférences ou des facilités pour l’un ou l’autre de ses outils. En fin de
compte, on apprend les techniques pour les oublier. Notre façon d’être ou de faire face à un patient,
n’est-elle pas une mosaïque de tous nos apprentissages et expériences ? J’aime à penser qu’il est
important de s’intéresser aux différentes approches, d’avoir plusieurs flèches à son arc.
C’est grâce à cela que naissent ces moments d’intuition créatrice pendant nos consultations !
Lorsqu’un traitement s’impose pour certaines dépressions ou troubles anxieux sévères, et quand
l’hypnose y est associée, l’amélioration est plus rapide et les récidives moindres. Il serait intéressant
de pouvoir objectiver ces impressions par des études de cas.

L’hypnose est un terrain vierge en Tunisie, tout est à faire. J’espère que cet ouvrage vous met l’eau à
la bouche et aiguise votre curiosité ! Dans ce qui suit, je vais vous présenter les ateliers que j’ai créés
pour des groupes de préadolescents et adolescents consultants au centre médico-scolaire de
Nabeul. J’ai pris beaucoup de plaisir dans l’élaboration et la mise en place de ces ateliers (je remercie
mes amies infirmières qui ont été d’une grande aide pour finaliser ce projet).

Les patients ont eu l’occasion d’expérimenter une sensorialité nouvelle, une autre façon de poser
leur regard sur leurs intériorités, un nouveau rapport au corps, qui leur a permis de prendre
conscience qu’ils pouvaient avoir le choix.

Pendant les séances d’hypnose, les patients passent d’une conscience restreinte centrée sur
l’intellect à une conscience plus large qui prend racine dans la conscience corporelle, émotionnelle
se réarticulant à l’intellect. Ceci leur permet de cultiver un sentiment de sécurité intérieure, un
sentiment de soi stable et authentique, de confiance en soi. Franck HERBERT disait « la première
leçon est d’avoir la certitude que l’on peut apprendre ». Cet atelier est certainement un lieu
d’apprentissage de soi.

C’est une manière de semer la graine de cette certitude en accompagnant le jeune dans son regard
sur lui-même et sur sa façon d’arborer le monde. L’atelier a beaucoup évolué avec le temps, il s’est
beaucoup enrichi et s’est adapté aux besoins des patients. Je vous présente la première session de
l’atelier, celui qu’on présente aux nouveaux groupes. Chaque groupe bénéficie environ de cinq
sessions.

A chaque fois les objectifs sont différents.

I- L’atelier « les secrets de notre force intérieure » (session 1)

L’atelier a été mis en place pour les préadolescents et les adolescents de la consultation du centre
médico-scolaire de Nabeul. Il a pour objectifs :

• d’augmenter ou restaurer l’estime et la confiance en soi

• de leur apprendre à identifier leurs émotions et à les gérer

• de leur apprendre à gérer les situations de stress et d’anxiété A travers des exercices pratiques, le
préadolescent ou l’adolescent va vivre des expériences sensorielles (souvent surprenantes) qui vont
lui faire prendre conscience de l’existence de ses ressources intérieures et surtout lui apprendre à
les mobiliser. Les outils utilisés pour la construction de ce projet d’atelier sont d’abord une belle
expérience de la clinique et de la psychologie de l’enfant et de l’adolescent et des techniques
hypnotiques.

On a choisi de travailler avec un groupe de 6 à 8 préadolescents ou adolescents, les intervenants


étaient moi-même la pédopsychiatre et une infirmière qui a été sensibilisée aux techniques utilisées.
On s’est installé dans une salle assez spacieuse pour installer des chaises en ronde. Deux groupes de
jeunes issus de la consultation ont bénéficié, selon leur âge, de cet atelier.

• le groupe pré ado de 11 à 14 ans

• le groupe des ados au-delà de 15 ans Bien sûr, le discours et les techniques varient selon le groupe
et l’âge des patients. L’atelier dure environ deux heures et demi avec une pause de 15 minutes. Un
certificat de réussite et d’aptitude est délivré en fin d’atelier.

Il permet symboliquement d’insister sur l’importance et le sérieux de cette expérience. Les jeunes
ont été très fiers de le recevoir ! Déroulement de l’atelier :

Début de l’atelier

• Se présenter à tour de rôle

• Identifier les objectifs de l’atelier (identifier et gérer les émotions, gérer le stress, renforcer
l’estime et la confiance en soi)

• Etablir les règles à respecter : personne ne sera obligé de parler de choses jugées trop
personnelles. Le respect mutuel et de rigueur. Premier exercice : Qu’est-ce que l’émotion ? Chacun
dit ce qu’est une émotion pour lui, et combien de type d’émotions il connait. (la joie, la tristesse, la
colère, la honte, le dégout, la surprise sont les six principales, il en existe d’autres…) Jeux de rôle :
Chaque participant choisit une émotion et la joue. L’important dans ce jeu et qu’il puisse faire
attention à :

• son attitude corporelle

• son ressenti

• les pensées qu’il a eu en adoptant l’émotion choisie.

INTERETS : Ce que vont expérimenter les participants est que l’émotion influe directement sur notre
attitude corporelle, notre façon de nous tenir, nos pensées et nos sensations mais que l’inverse est
aussi vrai. Il suffit de prendre l’attitude d’un dépressif pour se sentir mal, et il suffit de redresser les
épaules, de lever la tête pour se sentir en confiance et à l’aise.

Une pensée peut amener une émotion, par exemple un mauvais souvenir va nous rendre tout de
suite triste et un bon souvenir peut nous amener un moment de joie très agréable ! NB : Il est
important de mettre les jeunes en confiance, que l’ambiance soit propice à la curiosité, à la
découverte et à l’interaction. Il faudra encourager les plus timides sans insister de trop !

Deuxième exercice : Séance de relaxation de 15mn (technique hypnotique) L’intérêt de cette séance
est de faire découvrir aux participants leurs espaces intérieurs. Leur permettre de se centrer sur soi.

Être à l‘écoute de leurs sensations corporelles, connaitre un état de relaxation et de bien-être. Mais
aussi, le jeune va expérimenter sa suggestibilité, le pouvoir de son imagination sur ses émotions et
son ressenti ; ce qui est la base du travail qui va suivre.

Troisième exercice : Comment gérer nos émotions, comment prendre le contrôle !

1. Exercice de visualisation :
• Il vaut mieux faire l’exercice les yeux fermés.

• L’imagination est la clé de l’exercice.

• Se remémorer un moment précis où l’émotion était forte et palpable (il vaut mieux choisir un
moment agréable !)

• Quand on est au moment choisi, on prend quelques instants pour ressentir l’émotion, être attentif
à toutes nos sensations.

• On imagine alors, prendre un cliché photographique de ce moment.

• C’est comme si on avait la photo devant soi, et chacun va agir sur les sous modalités en modifiant
la luminosité du cliché, sa grandeur, ses couleurs, la distance par rapport à soi, on pourrait lui
donner un mouvement… l’important est d’être attentif à ce qu’on ressent quand on change quelque
chose au cliché. Ceci à un impact incroyable sur notre émotion première.

Par exemple si c’est une peur, on va se sentir rassuré, si c’est une tristesse, elle va s’amoindrir et
peut être s’inverser, et si c’est une émotion agréable, comme dans le cas de notre exercice, elle va
s’amplifier.

2. La matérialisation Rendre extérieure une émotion, nous permet d’abord de prendre de la distance
mais surtout de pouvoir agir sur l’émotion. Il serait difficile d’agir sur une chose insaisissable !

• C’est toujours un exercice d’imagination.

• les yeux fermés, matérialiser l’émotion en imaginant un objet qui pourrait symboliser l’émotion,
un ballon par exemple ou autre chose…

• Tenir ce ballon entre les mains et agir, comme dans l’exercice précédent, sur les sous modalités
(consistance, grandeur, couleur…)

• On choisit de l’intérioriser si on a choisi une émotion positive ou au contraire de la jeter loin de soi
si elle est négative.

NB : il existe d’autres techniques à part la visualisation et la matérialisation mais celles-ci ont été
choisies car je pense qu’elles sont les plus simples à pratiquer et à reproduire pour nos jeunes. Le
but de l’atelier étant d’autonomiser l’enfant dans la gestion des émotions. Il est important que le
jeune parvienne à faire l’expérience de son contrôle sur l’émotion.

Tous les jeunes sont arrivés au but de l’exercice et ils affichaient une belle surprise de découvrir avec
quelle facilité et efficacité ils pouvaient mobiliser leurs forces intérieures.

3-Quatrième exercice : Le pouvoir du discours intérieur On raconte deux histoires (métaphores) :

• La première est celle de l’arbre magique qui exhausse les souhaits secrets d’un voyageur.

• L’histoire vraie d’un matelot mort de froid dans un container qu’il croyait frigorifier alors que la
température était à 19°C ; Démontrer en discutant que notre discours intérieur a un pouvoir
impressionnant sur nos comportements, nos choix. Apprendre aux jeunes participants à reconnaitre
leurs croyances limitantes. Prendre conscience qu’agir sur leur discours intérieur leur permettrait de
changer leur façon de penser et de se comporter.

4-Cinquième exercice : Séance d’hypnose de 20 minutes avec suggestions de renforcement de l’égo,


de gestion de stress et de sécurité intérieure.
Fin de l’atelier : Discussion, chacun parle de son expérience et des outils qu’il a pu avoir pour gérer
ses difficultés.

C’est l’occasion d’ajouter des éclaircissements. De donner des exemples concrets sur comment
utiliser ces nouvelles compétences aux quotidiens.

• Encourager les jeunes à pratiquer le plus souvent les exercices appris afin de fixer ces compétences
dans le temps. Remise des attestations ! Dans le cadre de la psychothérapie, j’utilise l’hypnose en
conversationnel mais aussi pendant des séances formelles. Pour les enfants, comme on l’a exposé
dans la première partie de l’ouvrage, il est très intéressant d’utiliser des suggestions indirectes :

Les dessins, le jeu, les métaphores, les contes, les histoires… en général les séances sont
personnalisées, improvisées sur le moment en utilisant ce que nous apporte le patient.

Néanmoins, j’ai élaboré deux textes pour les troubles sphinctériens (énurésie, encoprésie) qui, vous
allez le voir ou plutôt lire, sont au cœur d’une compréhension psychopathologique de ces troubles.
Donc ils pourraient correspondre à la majorité des enfants qui en souffrent.

Histoire métaphorique pour l’encoprésie « Sur la planète « Murisson » vit un drôle de peuple, qui a
de drôles de façon d’aider les enfants à grandir. Il est vrai, qu’il n’est pas toujours facile de grandir.
Alors quelques fois, les enfants ont besoin d’aide de la part des adultes. Sur cette planète, pour
grandir, il y a un rituel à passer. Les enfants doivent apprendre à transformer tous seuls des petites
boules en quelque chose de précieux qu’ils doivent offrir aux adultes. Alors, au début, on leur
montre comment faire, puis c’est à eux de se débrouiller tout seuls. Mais, il y a certains enfants à qui
cela pose problème ! Par exemple, le petit « c’est à moi » refuse d’offrir quoi que ce soit aux adultes.

Il garde toutes ses boules pour lui. Mais à un certain moment, il y en a trop et les boules tombent et
cela fait des dégâts. Alors « c’est à moi » a honte, il est en colère, on ne sait vraiment pas contre qui.

Les adultes non plus ne sont pas contents. Alors « c’est à moi » se fait gronder, ce qui le rend triste
et peu fier. Il y a aussi les enfants comme le petit « c’est amusant » qui lui, préfère garder ses petites
boules pour jouer avec. Mais quelques fois, en jouant, il en fait tomber. Il se retrouve alors dans la
même situation que « c’est à moi ».

Il y a ceux comme le petit « c’est trop dur » qui pense que transformer des boules en quelque chose
de précieux, c’est trop difficile ! Alors, il préfère rester dans la cour des petits, c’est plus facile. Il y a
moins d’efforts à faire, et c’est tellement agréable pour lui de se faire aider par les adultes. En fin de
compte, il y aurait beaucoup de raisons de ne pas y arriver.

Mais qu’est-ce que c’est sympa de grandir ! C’est ce que se dit « j’y arrive » qui, depuis qu’il est
arrivé à faire ce qu’on lui demande, se trouve plus fort, plus libre et plus confiant en ses propres
capacités. Car lui aussi au début de ses essais, avait pensé à la même chose que ses camarades.

Mais l’envie de passer à autre chose a été plus grande que tout ! Il a compris que ce n’était pas grave
de se tromper quelques fois si c’est pour mieux apprendre. Qu’il fallait plutôt être fier des efforts
que l’on fait pour grandir au lieu de se sentir en colère contre tous. Et un petit cadeau pour les gens
qu’on aime faisait plaisir à tout le monde.
Cas cliniques

Je partage avec vous quelques cas cliniques ou l’hypnose a été d’une grande aide pour la résolution
ou l’amélioration de la problématique du patient.

• Cas N°1
Lina a 9 ans, elle est en 4ème année primaire. Elle a 12 /20 de moyenne. Elle arrive en consultation
accompagnée de sa mère. La mère prend beaucoup de place ! Elle espérait beaucoup de cette
consultation ! Elle n’en pouvait plus ! C’était insupportable pour elle. Elle avait attendu longtemps le
rendez-vous et espérait trouver la solution avec cette consultation. Je vous laisse imaginer la
pression qui pesait sur mes épaules. Je trouvais ses attentes trop ambitieuses, mais je n’ai rien dit.
Après tout, c’était une présupposition qui pouvait être utile pour la petite. Sur le bulletin de liaison, il
était écrit « énurésie ». C’est vrai que l’énurésie d’un enfant pouvait exaspérer une mère, mais à ce
point ! Cela en disait long sur la personnalité de madame. Elle commence à m’exposer les faits. Je
comprends enfin le désarroi de madame. En effet, depuis deux ans (sauf pendant les vacances
d’été), la jeune Lina présente :

• Une énurésie nocturne et diurne quotidienne, plusieurs fois par jour. Il lui arrive d’uriner sur le
fauteuil du salon, en regardant la télévision, ou pendant ses cours à l’école.

• Et une encoprésie quotidienne (souillures ou selles totales) La mère ne rapporte pas de facteurs
déclenchants évidents. Lina est l’ainée d’une fratrie de 3. Elle n’a pas d’antécédents médicaux. Elle
était propre à 2 ans et demi. L’exploration organique faite par un pédiatre n’avait rien trouvé qui
pourrait expliquer les troubles. Un traitement médical prescrit par un urologue, pendant 3 mois,
n’avait donné aucun résultat.

Faire parler la mère d’autres choses que des troubles sphinctériens de sa fille était une mission
difficile. Je réussis tout de même à relever que Lina présentait une légère anxiété à la tombée de la
nuit et faisait fréquemment des cauchemars. Elle n’avait pas de plaintes somatiques et sa scolarité
était préservée. Lina, cependant, vivait mal le fait de ne plus pouvoir se retenir et elle était inquiète.
Quant à la réaction des parents ! C’était l’incompréhension totale. « Lina n’a rien sur le plan
organique, elle a toujours été propre ! » Quelques fois, ils pouvaient avoir des réactions violentes. La
mère fatiguée et exaspérée voulait surtout trouver une solution. Donc, je suis face à une situation
compliquée. J’ai très peu d’éléments anamnestiques et on attend de moi des résultats 67 rapides. Je
sais surtout que si je veux commencer une psychothérapie, je ne pourrai revoir la petite Lina que
dans des semaines. Je n’ai pas le temps de chercher les hypothèses psychopathologiques, d’analyser
les liens intrafamiliaux. J’ai besoin de résultats, même minimes, pour pouvoir redonner espoir à la
fille et la mère et dans un second temps, prendre le temps de comprendre. Je fais sortir la mère.

Je reste seule avec Lina (et dans ma tête, je ne sais absolument pas comment vais-je faire. Une
séance d’hypnose ? Peut-être. J’attends de voir ce que je pourrai utiliser de ma rencontre avec la
petite Lina, qui jusqu’à présent est bien silencieuse) J’établis le lien avec Lina. Je lui dis que je la
remercie pour sa confiance et que j’ai une certitude…celle de faire en sorte de trouver ce qui va
l’aider pour qu’elle puisse aller mieux. Je me place de l’autre côté du bureau face à elle (avec sa
permission) ; je me synchronise. Je mets en évidence les ressources que je vois en elle. Et je lui dis : «
Ta mère m’a dit tout à l’heure que tu as été propre à 2 ans et demi et que jusqu’à 7 ans, tu n’avais
eu aucun accident énurétique ! C’est quand même formidable, cette maturité ! Comment tu faisais ?
» Confuse par cette question pour le moins inattendue, elle y répond « Avant je savais, mais
maintenant j’ai oublié ! » J’avais trouvé ! C’est cela qu’on va faire ensemble, une séance d’hypnose.
L’objectif serait de la reconnecter à cette ressource : Le fait de se rappeler comment elle faisait pour
se retenir ! Je lui propose un exercice qui lui permettra de se rappeler « comment elle faisait avant,
quand elle savait se retenir ! » Elle est volontiers d’accord ! J’induis une transe, et je fais des
suggestions en rapport aux apprentissages qu’on fait et qu’on automatise et qu’on garde inscrit en
nous, comme le fait d’apprendre à marcher ou à manger ou apprendre à lire et…à devenir propre. Je
l’invite à revivre toutes les expériences sensorielles grâce auxquelles elle savait comment se retenir,
avant le problème ; puis de les ramener à ici et maintenant et pour toujours. Je la réveille. En se
réveillant elle me dit « ça y est, je me rappelle ! » et je réplique « Super, c’est fait ! » J’étais
impatiente et curieuse de la revoir et pouvoir vérifier que tout allait bien pour elle. On se revoit dans
trois semaines. Je constate la disparition totale de l’encoprésie. Quant à l’énurésie, on note :

• Deux épisodes d’énurésie nocturne en 3 semaines.

• Énurésie diurne : à la maison : aucun épisode à l’école : 3 fois en 3 semaines La mère, plus calme
cette fois, arrive à me décrire des traits obsessionnels chez Lina.

Il lui est impossible de supporter la moindre saleté et surtout, Lina ne peut pas s’assoir sur la cuvette
des toilettes à l’école. Je lui prescris 25 mg de Sertraline (J’aurais pu m’en passer, mais je pensais que
rester dans l’élan de la réussite ne pouvait qu’aider Lina dans la ratification de ses ressources. En
plus, je ne pouvais pas la revoir avant deux longs mois).

Après 2 mois : on note la disparition de l’encoprésie et de l’énurésie diurne. Il y a eu deux accidents


énurétiques nocturnes.

On remarque une nette amélioration de l’anxiété et du sommeil. Lina est capable d’aller aux
toilettes à l’école. Et ses notes se sont aussi améliorées. J’ai vu encore Lina à deux reprises. Tout va
bien pour elle et pour sa mère qui a un trouble obsessionnel compulsif et que j’ai adressée à un
collègue.

Je n’ai utilisé l’hypnose (formellement) qu’à une seule reprise et ça a servi à remettre du
mouvement là où c’était bloqué. Dans ce cas, j’ai fait l’économie de chercher la cause ou d’analyser
la psychopathologie.

Mais ce n’est pas le cas le plus fréquent. La connaissance de la psychopathologie des troubles reste
essentielle. Rappelez-vous, on ne peut faire sous hypnose, que ce qu’on pourrait faire sans !

• Cas N° 2

C’est le cas de madame S. âgée de 80 ans, qui vient pour traiter une phobie de la seringue par
hypnose. Madame S a une pathologie cardiaque.
Elle a un examen médical sous anesthésie à passer, mais l’idée même de faire une injection met
Mme S dans un état de panique ! Elle souffre de la phobie des seringues depuis l’âge de 12 ans.
L’aiguille de la seringue s’était cassée dans sa cuisse, 70 alors qu’elle faisait un rappel du tétanos
suite à un accident de vélo.

A l’évocation même de la seringue, Mme S devient pâle. Elle est saisie de tremblements. Je la
rassure rapidement et je lui propose de me parler de ce qu’elle aime. Elle me dit qu’elle est peintre,
et que les moments où elle est face à son tableau sont des moments très paisibles.

Elle me décrit longuement ces moments qui sont de magnifiques ressources pour elle.

Je lui parle d’inconscient, d’intentions positives à certains comportements problématiques, d’états


ressources, de changement.

Et je l’accompagne dans une transe que je calibre très agréable et sereine. Je choisis de faire une
annulation d’ancrages (l’ancre positive qui est l’état ressource balaie l’ancre négative qui est
l’angoisse et son cortège comme une grande vague qui balaierait une plus petite), j’intègre le
changement et je la réveille. Si vous deviez penser à l’anesthésie ?

« Ça va mieux, mais j’ai encore une boule dans la gorge ».

Je fais avec elle ce que j’ai décrit plus tôt pour l’atelier. Un exercice de matérialisation, visualisation
en jouant avec les sous modalités. Et la boule à la gorge disparait. Elle s’exclame, très surprise elle-
même « C’est magique ! ». Pourquoi pas ?

Autant en profiter, je réplique « oui ». Si le fait de croire que ce qui se passe en elle est magique et
que cela peut aider à intégrer le changement ; Soit ! On fait un test, j’avais prévu le coup.

J’apporte une seringue remplie d’eau et j’appuie sur le piston à 30 cm du visage 71 de madame S qui
reste très sereine, « ça ne me fait rien ! ».

Comment expliquer de tels résultats ?

C’est juste une rencontre, une interaction entre un patient dans un état de disponibilité, d’attente et
un thérapeute attentif, qui crée un contexte. Il Permet ainsi le changement, en n’utilisant que ce qui
existe déjà chez le patient. La plupart du temps, il faut plus d’une séance pour atteindre la résolution
du problème ; ou juste permettre de changer d’opinion, de regard par rapport à cette
problématique. Redonner du mouvement là où c’est immobile, amener de la flexibilité.

D’autre fois la séance d’hypnose fait en sorte que le sujet se rende compte qu’il a le choix. C’est une
occasion de se rappeler de ressources oubliées ou d’en créer de nouvelles.

La solution émane du patient. Le thérapeute n’est qu’un facilitateur

L’hypnose est un outil qui fait autant de bien au patient qu’au thérapeute. J’espère que cet
ouvrage vous a donné le goût et l’envie d’expérimenter et de découvrir le monde
hypnotique de l’hypnose ericksonnienne et peut être d’en faire votre propre
compréhension.
Libre à vous d’ouvrir les paupières
quand vous en sentirez le désir… »

Dr Samira Boukadida Ben Yahmed

Psychiatre de l’Enfant et de l’Adolescent


Diplômé de la faculté de médecine de Tunis-Paris
Hypnothérapeute et enseignante en Hypnothérapie
Diplômé de l’institut canadienne de Montréal

PDF Gratuit pour l’ensemble des clients Hypnose et bien-être de la Société BSAZUR
PDF tiré du livre du docteur Samira Boukadida Ben Yahmed.
Notre Docteur hypnothérapeute et psychiatre de l’enfant et de l’adolescent est l’une des personnes qui
valide nos formations et nos programmes en Hypnothérapie et en Bien –être.
https://www.contactbsazur.fr/changez-vie-hypnose/

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