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Détente Entraînement
La force utile,
verticale
une nécessité
de terrain
page 38
Approche
individualisée
Entraînement
de l’entraînement Pierre Paganini :
force-vitesse et continuité »
page 58
page 22
Rédaction
#27 décembre 2021 Réflexions Sport
INSEP – 11, avenue du Sciences du sport 4
Tremblay La reprise du sport
75012 Paris après une blessure :
http://www.insep.fr l’apport de la
psychologie
Par Coline Régnauld
et Alexis Ruffault
Renseignements :
reflexions.sport@insep.fr
Détente verticale :
Directeur de la publication : approche 22
Fabien Canu individualisée
Comité d’édition :
de l’entraînement
Anne-Marie Courtaud basée sur le profil
Stéphane Fukazawa- force-vitesse
Couckuyt Par Jean-Benoît Morin
et Pierre Samozino
Serge Guémard
Gaël Guilhem
Sébastien Le Garrec
Véronique Leseur
Jean-François Robin
Patrick Roult
Thierry Soler
Florentine Valton Entraînement 38
Responsable éditoriale : La force utile,
Anne-Solweig Gremillet une nécessité
de terrain
Relectrice-éditrice : Par Xavier Mondenx
Raphaëlle Lamy
Rédacteurs :
Christopher Buet
Pauline Raul
François-Xavier Mas
Graphiste-maquettiste :
Myriam Bierry Les Défis de l’Olympisme,
entre héritage et innovation
Plateforme de diffusion Approches historique, sociale et managériale
du mouvement olympique
numérique :
Calaméo® Sous la direction de
Nicolas Chanavat, Arnaud Waquet
et Arnaud Richard, de l’Académie
Crédits photos : nationale olympique
Couverture : ©iStockphoto Éditeur : INSEP-Éditions
Intérieur : ©IconSport – Collection : Savoirs Sciences
©iStockphoto – ©RiBlanc – Date de parution : février 2021
©Keystone – ©X. Mondenx
ISBN : 978-2-86580-259-3
Nombre de pages : 246 p.
No 27 – e-ISSN : 2265-5441 Prix : 24 €
58 Entraînement
Pierre Paganini :
« Créer un équilibre
entre momentum
et continuité »
Interview Christopher Buet
74 Technologies,
recherche et
développement
du labo au terrain...
Le type de surface sportive influence le
comportement des muscles et des tendons lors
d’un mouvement de réception Les stratégies
de récupération du sportif de haut niveau :
focus sur la quantité et la qualité du sommeil
Déterminants mécaniques sur et hors glace
78 Focus
Livres
DVD
Les parutions INSEP-Éditions
Revue disponible
uniquement en ligne :
Calaméo®
Alexis Ruffault
Chercheur en psychologie appliquée au sport de haut niveau à l’INSEP,
pôle Performance / unité Recherche et laboratoire SEP.
E lle est redoutée par tous les athlètes et par tous les
entraîneurs, elle peut anéantir des années de travail en un
claquement de doigts ou de genou : la blessure. Un arrêt
de la pratique souvent difficile à surmonter, et une reprise à
réaliser avec précaution, en tenant compte de facteurs aussi
©iStockphoto
étant à l’origine d’un arrêt de l’activité d’au un premier temps pris en charge par les
moins trois jours dû à une surcharge. Par ail- kinésithérapeutes. Leur travail consiste à
leurs, en médecine du sport, la gravité de la soigner la partie lésée du corps en utilisant
blessure est, la plupart du temps, mesurée des techniques manuelles couplées à du
en durée de perte de temps, c’est-à-dire matériel professionnel afin de guider les
le temps durant lequel l’athlète n’est pas différentes phases de guérison que sont
disponible pour l’entraînement à intensité la cicatrisation, la régénération, le renfor-
habituelle et pour la compétition, à partir cement, la proprioception, et ce jusqu’à
de la date de début de la blessure jusqu’à retrouver une mobilité permettant à
ce que l’athlète soit entièrement dispo- l’athlète un retour à l’entraînement et à
nible pour reprendre l’entraînement et la la compétition.
compétition. Lorsqu’un athlète se blesse,
il doit entrer dans un circuit de prise en
charge où il va rencontrer plusieurs acteurs
médicaux et paramédicaux ainsi que des
préparateurs physiques (réathlétiseurs)
qui vont lui permettre un retour au sport
... on qualifie la
adapté et durable. Ce circuit comporte blessure comme étant
trois grandes étapes :
le soin ; à l’origine d’un arrêt de
la rééducation ;
la réathlétisation.
l’activité d’au moins
Le médecin du sport est le premier trois jours dû
acteur que l’athlète blessé va rencontrer.
Il a pour mission de poser un diagnostic
à une surcharge.
sur la blessure et d’identifier sa nature
afin de proposer un protocole d’examen
et de soin adapté, permettant à l’athlète Parallèlement à la période de réédu-
de retrouver le plus rapidement et dura- cation ou à l’issue de celle-ci, en accord
blement possible sa mobilité ainsi que avec l’équipe médicale, l’athlète pourra
ses capacités sportives d’avant blessure. effectuer une étape de réathlétisation sur
Un entretien clinique va ainsi permettre plusieurs séances afin de reprendre gra-
d’identifier les différents déterminants duellement l’activité physique. La réathlé-
et facteurs de risque de la blessure mais tisation est réalisée à partir d’un protocole
aussi d’évaluer l’impact de cette dernière permettant à l’athlète blessé une reprise
sur la carrière de l’athlète (arrêt de l’en- d’activité précoce, efficace et sécurisée de
traînement, de la compétition, etc.). Une sa pratique. Cet accompagnement, indivi-
fois le diagnostic posé, l’athlète est dans dualisé, a pour objectif de travailler sur la
parviennent pas toujours à retrouver leur Les facteurs personnels que sont :
niveau de performance pré-blessure, et ce (1) l’expérience de l’athlète (blessures
phénomène peut être attribué à des fac- antérieures, blessure actuelle et sa
teurs psychologiques (J. Taylor et S. Taylor, sévérité, origine perçue de la blessure) ;
1997). Il était ainsi intéressant de porter
(2) les différences individuelles en
notre attention sur ces différents facteurs
termes de personnalité, motivation et
psychologiques déterminant la blessure,
tolérance à la douleur ;
afin de tendre vers une prise en charge
des athlètes pluridisciplinaire et complète, (3) les facteurs démographiques (âge,
pour un accompagnement optimal. genre) et physiques (santé physique,
troubles alimentaires ou consommation
de compléments).
Vers un modèle intégratif Les facteurs situationnels qui
biopsychosocial correspondent :
(1) au sport pratiqué (type de sport,
La littérature scientifique sur les déter- niveau de compétition ou encore statut
minants de la blessure montre que les en tant qu’athlète) ;
contraintes liées à la pratique du sport (2) à l’environnement social (relation avec
de haut niveau induisent diverses réac- l’entraîneur, les coéquipiers ou le support
tions sur le plan psychologique telles que social) ;
du stress, mais aussi des difficultés d’ajus- (3) environnemental (disponibilité,
tement ou encore l’adoption de comporte- accessibilité aux infrastructures) de
ments à risque par les athlètes. Le modèle l’athlète.
intégratif biopsychosocial de la blessure
Ces facteurs situationnels peuvent influen-
en sport de Wiese-Bjornstal et al. (2018)
cer ses réactions cognitives, émotionnelles
permet une approche multifactorielle et
et comportementales après la blessure.
pluridisciplinaire de la blessure (Fig. 1).
Lors de la survenue de la blessure et
D’après ce modèle, plusieurs facteurs tout au long du processus de rééducation,
régulateurs interagissent les uns avec les l’athlète évalue cognitivement de nom-
autres et influencent les réponses cogni- breux paramètres tels que la cause de la
tives, émotionnelles et comportemen- blessure, la vitesse de récupération, son
tales de l’athlète à la blessure. Certains niveau de performance actuel en compa-
facteurs identifiés trente ans auparavant raison à ses coéquipiers et adversaires,
par Andersen et Williams (1988) dans leur mais également ses capacités à faire face
modèle « stress-blessure » sont désormais à la blessure ou le soutien social disponible
intégrés comme des prédicteurs de la sur- perçu. Ces paramètres peuvent évoluer au
venue de blessures : cours du processus de rééducation et leurs
AVANT BLESSURE
RÉACTION AU STRESS
Personnalité Histoire
des stresseurs
BLESSURE
Évaluations
cognitives
Différences individuelles
Psychologique
• Personnalité • Perception de soi • Motivation • Tolérance
à la douleur • Identité de l’athlète • Capacité à faire face
• Habilités psychologiques • Humeur • Histoire des stresseurs
Démographique
• Genre • Âge • Ethnie • Statut socio-économique
• Expériences sportives précédentes
Physique Résultats
• Utilisation de compléments alimentaires • Trouble de la
du comportement alimentaire • Conditions physiques rééducation
• Psychosocial
• Physique
Figure 1 – Modèle intégratif biopsychosocial de la blessure en sport (adapté de Wiese-Bjornstal et al. 2018).
Environnemental
• Environnement de rééducation Des facteurs stables :
• Accès à la rééducation
l’anxiété et les compétences
émotionnelles
Ce modèle intégratif identifie
• Peur de l’inconnu • Tension, colère, divers traits de personnalité stables,
dépression • Frustration, ennui • Attitudes et qui semblent être impliqués dans le
perspectives positives • Douleur
• Coping émotionnel risque de survenue de blessure et dans
la reprise post-blessure. Au cours de
sa vie, chaque individu éprouve de
l’anxiété, définie comme un « état
de haut niveau. Selon Lazarus et Folkman stressante). Par ailleurs, un athlète ayant
(1984), les stratégies de coping repré- tendance à être anxieux aura davantage
sentent « l’ensemble des efforts cognitifs recours à des stratégies orientées vers
et comportementaux constamment chan- l’évitement, notamment le déni, le désen-
geants que déploie l’individu pour gérer les gagement comportemental ou encore le
exigences spécifiques internes ou externes, blâme. Or, l’utilisation de ces stratégies
évaluées comme consommant ou excédant d’évitement peut être considérée comme
ses ressources ». inadaptée, rendre l’athlète plus vulnérable,
et ainsi l’amener à adopter des comporte-
ments à risque tels que le désengagement
du processus de soin, le blâme de soi ou
... appréhender plus des autres, ou encore l’utilisation de subs-
tances illicites.
facilement son retour Outre des stratégies d’adaptation effi-
au sport. caces, des études ont démontré qu’un
niveau de compétences émotionnelles
élevé permettait de modérer certains
comportements à risque chez les ath-
lètes de haut niveau, notamment dus à
L’athlète peut faire appel à de nom-
l’impulsivité. Par exemple, des études
breuses stratégies de coping, notamment ont montré que des compétences émo-
orientées vers la tâche, avec pour objectif tionnelles développées permettent de
d’affronter directement la source de stress réduire la probabilité d’adopter des com-
ou les pensées et affects qui en découlent. portements à risque pour la santé comme
Les stratégies orientées vers la tâche sont la consommation excessive d’alcool et de
soit centrées sur les émotions, ce qui substances, ou encore les conduites dange-
permet de gérer les réponses émotion- reuses (Brackett, Mayer et Warner, 2004 ;
nelles induites par la situation, soit cen- Trinidad et Johnson, 2002). Confronté à
trées sur le problème, ce qui permet de des situations stressantes, un athlète
réduire les exigences de la situation et peut avoir des difficultés à se contrôler et
d’augmenter ses propres ressources pour y avoir des comportements entraînant un
faire face. Ainsi, les processus d’adaptation risque accru de blessure ou de reblessure.
passent aussi bien par l’action (efforts com- Lorsqu’il fait face à des émotions néga-
portementaux : résolution de problème, tives, l’athlète peut être amené à prendre
recherche d’informations, recherche une décision dans l’urgence et à agir sans
d’aide, consommation de substances) prendre le temps de réfléchir ou de penser
que par des processus de pensée (efforts aux conséquences de ce qu’il fait. Il peut
cognitifs : réévaluation de la situation également avoir tendance à rechercher
et anxiété de reblessure
La perception de la douleur est diffé- ... l’anxiété de
rente d’un athlète à l’autre, notamment
en fonction des expériences douloureuses reblessure est un facteur
passées et du type de blessure (Flint, 1998),
mais sera aussi évolutive entre le début
psychologique susceptible
et la fin de la prise en charge. D’après le
modèle « peur-évitement » (Lethem et al.
d’influer les résultats
1983), la perception de la douleur implique de rééducation et de
deux composantes : une composante sen-
sorielle, qui se réfère à la sensation de réathlétisation...
douleur, et une composante en lien avec la
réaction émotionnelle, pouvant conduire
à un évitement respectivement des acti-
vités physiques et d’une expérience dou-
loureuse. Ainsi, différents facteurs tels que De même, l’anxiété de reblessure est
les stratégies pour faire face à la douleur, un facteur psychologique susceptible d’in-
l’expérience personnelle de la douleur fluer les résultats de rééducation et de
ou encore la personnalité vont jouer un réathlétisation, et ainsi de provoquer un
aussi ses expériences cognitives, émo- que son entourage pense de ses com-
tionnelles et comportementales. Ainsi, il portements. Par exemple, un athlète
est possible d’observer des athlètes qui blessé peut percevoir que ses parte-
font retarder leur reprise en n’adhérant naires d’entraînement pensent qu’il
pas, ou partiellement, au processus de devrait attendre pour reprendre l’en-
prise en charge de leur blessure ; ou bien traînement ; il pourrait aussi percevoir
des athlètes qui, au contraire, vont tout que d’autres sportifs de haut niveau
faire pour reprendre le plus vite possible adoptent également un protocole de
en cachant parfois certaines douleurs et réathlétisation.
préoccupations.
Le contrôle comportemental perçu,
En 1991, Ajzen a développé la théorie quant à lui, correspond à la perception
du comportement planifié qui met en que l’individu a de sa capacité à adopter
relation les déterminants de l’adoption de un comportement. Par exemple, un
comportements pro-sociaux. Des liens ont athlète peut penser que sa reprise de
été observés entre les croyances liées au l’entraînement ne dépend pas de lui,
comportement, l’intention de l’adopter et ou au contraire qu’il est le principal
l’adoption de celui-ci. Ainsi, plus l’athlète décisionnaire.
aura confiance en sa capacité et sa déter-
mination à réaliser ses séances de soin,
à reprendre l’entraînement et la compé-
tition, plus il aura de facilités à mener à
son terme le travail de rééducation et de
réathlétisation. Parmi les croyances liées
au comportement, Ajzen en a identifié trois
principales :
Les attitudes comportementales, qui
correspondent aux jugements que les
individus portent sur le comportement à
adopter. Par exemple, un athlète blessé
peut penser que les séances de réathlé-
tisation sont bonnes ou bien mauvaises,
que la reprise est dangereuse, ou au
contraire bénéfique.
Les normes sociales perçues, qui sont
les perceptions que l’individu peut
avoir concernant l’adoption du com-
portement par les autres, ou bien de ce
©iStockphoto
Pierre Samozino
Maître de conférences,
laboratoire interuniversitaire de biologie de la motricité,
université Savoie-Mont-Blanc.
Dans l’inconscient collectif, sauter haut, leur semble utile, peu répondront négati-
à l’instar de courir vite ou soulever de vement. Bien entendu, le « champion du
lourdes charges, fait partie des capaci- monde de détente verticale » ne sera pas
tés physiques de base caractérisant le forcément un bon footballeur ou basket-
potentiel athlétique des sportifs. Certes, teur, mais si l’ensemble d’une équipe de
la « détente verticale » n’est qu’une volley-ball, basket-ball, football, rugby,
des qualités physiques des athlètes, ou même une troupe de danse classique
qui ne sont elles-mêmes qu’une des gagne 5 ou 10 % de détente (Escobar
composantes de la performance spor- Álvarez et al. 2019), cela contribuera in
tive, notamment en sports collectifs. fine à des gains de performance globale…
Cependant, de nombreuses actions déci-
sives sont permises par une performance
de saut vertical importante, en basket-ball
ou volley-ball, mais également dans des
sports a priori moins concernés comme
le rugby ou le football. Nul n’a oublié la
détente de Cristiano Ronaldo pour exécu-
... être fort à basse
ter son retourné parfait face à la Juventus vitesse » ne veut pas
Turin en avril 2018 ou sa tête estimée à
2,56 m de hauteur en décembre 2019. forcément dire « être fort à
Tout comme la performance individuelle
en sprint, la capacité de détente verticale
haute vitesse...
n’est donc pas un élément central de la
performance, mais une qualité physique
nécessaire et parfois limitante. Demandez
à n’importe quel athlète si une améliora-
tion de leur performance en saut vertical
Se méfier
des idées reçues
Comment produit-on un saut ? La
performance en saut demande l’ex-
pression de hauts niveaux de force à de
grandes vitesses, développée sur une
durée très courte, limitée par la distance
de déploiement du membre inférieur ou
Cristiano Ronaldo (Juventus Turin, 2018). ©IconSport « distance de poussée » (Hpo). La qualité
10
2 3 4 5
Vitesse maximale « V0 » (m/s)
performance sportive et son suivi : ce sont Avec m la masse de l’athlète (en kg),
des équipements de laboratoire coûteux g la constante d’accélération due à la
et ne permettant pas de mesures sur gravité (9,81 m/s2), H la hauteur de saut
le terrain. (en mètres) et Hpo la distance de poussée
(différence de longueur du membre infé-
rieur entre position d’extension maximale
et position de départ préférée de l’athlète
avec genoux à environ 90°).
la base de cette dernière, validée par plus le centre de masse peut alors être déter-
de dix études depuis 2015 (Balsalobre- minée en suivant les lois de la chute des
Fernández et al. 2015), et de l’utilisation corps comme H = g/8·tv2 avec tv le temps
d’une feuille de calcul gratuite (Force- passé par l’athlète « en l’air » entre décol-
Velocity Profile), il est possible d’établir le lage et atterrissage (le mouvement doit
profil force-vitesse-puissance en condi- être symétrique avec des positions de
tions de terrain avec une grande justesse. départ et d’arrivée identiques).
On notera que toute caméra présentant
un ralenti de 120 images par seconde ou L’ensemble des calculs, approches et
plus et permettant une analyse tempo- validations présentées ici pour la moda-
relle des gestes sportifs pourra être utili- lité de saut sans élan (squat jump – SJ)
sée également. La hauteur atteinte par ont été validés pour la modalité avec
Date
Heure
NOM
Masse corporelle (kg) : 85 1
Longeur membres inf. (m) : 1,14 Charges utilisées
Prénom
Hauteur initiale Hi (m) : 0,7
Dist. de poussée Hpo (m) : 0,44
Condition (% BW) Masse additionnelle (kg) Masse totale (kg) Essai S-1 (m) Essai S-2 (m) Essai S-3 (m) Hmax (m) F (N) V (m∙s-1) P (W) r² 0,96 Mesurer la longueur des membres inférieurs
0 85,0 0,344 0,347 0,347 1491,5 --1,30 1946 r -0,98 (par exemple de la crête iliaque à la pointe
20 105,0 0,239 0,237 0,239 1589,5 1,08 1721 Fo (N) 2389 des orteils)
40 125,0 0,19 0,187 0,19 1755,8 0,97 1695 Fo (N/kg) 28,1
60 145,0 0,12 0,122 0,122 1816,9 0,77 1405 Sfv (N.s/m) -696
Charges utilisées 80 165,0 0,088 0,089 0,089 1946,1 0,66 1286 Sfv (N.s/m/kg) -8,22
Hauteur des sauts
Vo (m/s) 3,42
Pmax (W) 2042 2 3
Pmax (W/kg) 24,0
0 y = -698,41x + 2388,6 Sfv opt (N.s/m/kg) -13,4
2500 R2 = 0,9611 Fo (N/kg) 28,1
40
Vo (m/s) 3,42
24,0 35 hi
2000 Pmax (W/kg)
Sfv (N.s/m/kg) FORCE is to be
-8,22 30 Profil force-vitesse
developped
complet,
Profil F-V à 30° = 25 réel et optimal
1500
Force (N)
Données 81 % 20
Force (N/kg)
0,46 3,0 40
vertical. Il existe, pour
30 chaque individu (carac-
0,32 2,5
térisé par ses valeurs de
20 P max et Hpo), un profil
0,20 2,0 force-vitesse optimal qui
maximise la performance
0,11 1,5 10 en saut (points blancs
sur les courbes). D’après
0,05 1,0 Samozino et al. 2010,
2012.
-40 -30 -20 -10 0
Profil « force » SFv Profil « vitesse »
(N·s·m-1·kg-1)
Athlète A Athlète B
Hauteur en squat jump 27,0 cm Hauteur en squat jump 27,0 cm
Masse corporelle 90 kg Masse corporelle 80 kg
Distance de poussée 0,25 m Distance de poussée 0,35 m
Puissance maximale 24,5 W·kg Puissance maximale 20,0 W·kg-1
Déficit force-vitesse FVimb 40 % Déficit force-vitesse FVimb 1%
40 Profil mesuré
50 Profil mesuré
Profil optimal 35 Profil optimal
40 30
Force (N·kg-1)
Force (N·kg-1)
25
30 20
20 15
10
10 5
0
0 0 1 2 3
0 1 2 3 4 5
Vitesse (m·s-1)
Vitesse (m·s-1)
Figure 4 – Deux athlètes présentant la même hauteur de saut en squat jump (27 cm) peuvent présen-
ter des valeurs de Pmax très différentes, et vice versa. Dans cet exemple, l’athlète A présente une Pmax
20 % plus élevée, mais un grand déficit force-vitesse, une masse corporelle plus élevée, et une dis-
tance de poussée plus faible. Ces facteurs expliquent en grande partie leur performance égale malgré
un écart de Pmax marqué.
La hauteur de saut
par une détente verticale a priori identique.
La distance d’extension du membre infé-
peut être trompeuse
rieur lors de la phase de poussée. Cette
variable anthropométrique (nommée Hpo
Afin de mieux comprendre l’impor- dans la figure 2) dépend des longueurs
tance pratique de déterminer et suivre segmentaires, mais également de la mobi-
l’évolution des profils force-vitesse- lité articulaire, et influence grandement
puissance du membre inférieur, il faut le temps de production de puissance par
noter que les marqueurs indirects « clas- les extenseurs du membre inférieur, et
siques » de Pmax, basés sur des tests de donc la puissance, à travail mécanique
performance, peuvent aboutir à des égal (hauteur de saut et masse corporelle
erreurs d’interprétation sur les causes de égales). Par exemple, nous avons calculé
cette performance, en termes de capaci- que deux athlètes présentant une même
tés neuromusculaires. La hauteur de saut, hauteur au squat jump peuvent voir leur
très classiquement utilisée dans les batte- Pmax varier de 20 % pour une différence de
ries d’évaluation comme un indicateur Hpo de 10 cm (25 cm contre 35 cm), cas
de Pmax, peut être biaisée par plusieurs assez fréquent lors d’évaluations sur des
variables. Dans un article publié en 2019 équipes de football, rugby, basket-ball ou
(Morin et al. 2019), nous avons montré volley-ball. Cette source d’erreur aboutit
de façon théorique (mais de nombreux à une sous-estimation marquée de la
exemples ont été observés dans notre suivi Pmax des athlètes de plus petite taille, qui
de joueurs et d’athlètes depuis quelques pour une même hauteur au squat jump
années) que deux individus sautant à la sont en fait bien plus puissants que leurs
même hauteur de saut peuvent présenter coéquipiers plus grands à masse corporelle
des valeurs de Pmax différentes, dans une égale. Ce fait remet en cause l’utilisation
marge parfois supérieure à 20 %. Les prin- de la hauteur de saut comme un index
cipaux facteurs pouvant influencer Pmax de puissance musculaire dans le cadre de
(pour une même hauteur enregistrée en détection-suivi des athlètes en phase de
saut) sont les suivants : croissance notamment.
physique pourra alors être indexée, sur son entraînement devra contenir des
une base individuelle, sur le déficit force- charges induisant une stimulation spéci-
vitesse. On divise en pratique l’intégralité fique de la partie gauche (côté force maxi-
du spectre force-vitesse en cinq zones male) de son profil. Il faudra donc envi-
(Fig. 5) : force maximale, force-puissance, sager un travail d’extension explosive du
puissance maximale, puissance-vitesse et membre inférieur contre des charges très
vitesse maximale. De même, cinq catégo- élevées, permettant au mouvement de se
ries de déficit force-vitesse sont détermi- dérouler dans la zone de vitesse (basse)
nées (Tab. 1). Quelle que soit la zone, le correspondante.
travail doit être fait à vitesse maximale, Il est important de noter que la force et
même si cette vitesse est très lente (zone la vitesse développées en squat jump sans
de force maximale). On parle alors d’in- charge additionnelle placent ce « point »
tention maximale. Le principe de base de du spectre force-vitesse au centre, dans la
cette approche sera donc de faire corres- zone de puissance maximale Pmax (Fig. 5).
pondre le stimulus en termes d’entraî- Ceci a une conséquence pratique fonda-
nement (quels points améliorer en prio- mentale : pour stimuler le côté « vitesse »
rité ? quels points chercher à maintenir ?) de la courbe (p. ex., pour corriger un défi-
au déficit individuel observé. Dans le cas cit en vitesse), il faudra utiliser des moda-
d’un athlète présentant un déficit en force lités d’exercices induisant ces extensions
d’environ 40 % (Fig. 2), la modulation de très rapides. Un squat jump représentant
35 35
Force horizontale (N·kg-1)
Force Puissance
30 max max 30
Puissance (W·kg-1)
25 25
Force- Puissance-
Sq
20 puissance ua
t ju
mp vitesse 20 B
15 15
Vitesse
10 max 10
5 5
C
V0
0 0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
Vitesse (m·s-1)
Martin JA, Brandon SCE, Keuler EM, Samozino P, Rejc E, Di Prampero PE, Belli A et
Morin JB, « Optimal force-velocity profile in
Hermus JR, Ehlers AC, Segalman DJ, Allen MS
ballistic movements. Altius: Citius or Fortius? »,
et Thelen DG, « Gauging force by tapping
Med Sci Sports Exerc, 2012, 44(2), p. 313-322.
tendons », Nat Commun, 2018, 9(1592). DOI :
DOI : 10.1249/MSS.0b013e31822d757a.
10.1038/s41467-018-03797.
Samozino P, Morin JB, Hintzy F et Belli A,
Morin JB et Samozino P, Biomechanics of
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Training and Testing: Innovative Concepts and
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force-velocity profiles for individualized and ity and power output during squat jump »,
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ijspp.2015.0638.
Morin JB, Jiménez-Reyes P, Brughelli M et
Samozino P, « When jump height is not a
good indicator of lower limb maximal power
Dès l’Antiquité, de Sparte aux écoles
de gladiateurs de Rome, les concep-
tions d’entraînement étaient déjà bien
connues. Rappelons que dès 776 avant
J.-C., les Jeux olympiques devinrent le
lieu de prédilection des affrontements
sportifs pour les athlètes de la Grèce et les enjeux de l’entraînement sur ses
antique, au gré d’épreuves gymniques performances et sa carrière. L’école, avec
(sprint et courses de fond) et hippiques l’EPS, pourrait apparaître comme le lieu
(courses de chars) ou combinées (pentath- idoine pour s’approprier les notions de
lon). Organisés tous les quatre ans, ces condition physique notamment liées à
Jeux étaient préparés sérieusement par la santé, pour apprendre à connaître son
les différents champions en quête de corps et les ressources neuromotrices
gloire auprès des dieux et des populations utilisées lors d’une activité, tout en les
du territoire grec. Ils se devaient de reflé- développant dans le respect de certaines
ter alors un équilibre idéal entre le corps précautions, en particulier en ce qui
et l’esprit inculqué dès leur enfance. La concerne la force musculaire.
plupart des cités grecques étaient dotées
d’un gymnase et d’une palestre, lieu
destiné à l’entraînement sportif et à l’édu-
cation des jeunes garçons placés sous la
direction d’un pédotribe, où l’apprentis-
... une éducation
sage d’activités physiques (lutte, gymnas- physique et une culture
tique, course, sauts, lancer du disque,
etc.) et de l’hygiène corporelle avait une de l’entraînement doivent
place prépondérante aux côtés de la
musique, de l’arithmétique, ou encore de
se transmettre le plus tôt
la grammaire. possible chez l’athlète...
Qu’en est-il de cette culture de l’en-
traînement et de l’éducation physique
aujourd’hui ? Que signifie le concept de
force, mais aussi celui d’endurance ou Pour autant, le constat établi par les
de vitesse chez un adolescent, sportif enseignants et les chercheurs indique
ou non ? Que sait-il de son corps, de ses que les performances accomplies dans
capacités, de ses faiblesses ? Sur quelles le registre des activités athlétiques
bases, outre sociologiques, choisit-il ses scolaires sont à la baisse. Ainsi, Cazorla
activités physiques ? Avec toutes les adap- (1998) évoque une diminution impor-
tations nécessaires au monde actuel, une tante au cours des vingt dernières années
éducation physique et une culture de l’en- du niveau de condition physique de l’en-
traînement doivent se transmettre le plus fant et de l’adolescent d’âge scolaire, due
tôt possible chez l’athlète, certes pour des à une quantité d’activité physique effec-
questions de développement et de matu- tive à l’école largement insuffisante. 87 %
ration neuromusculaires, mais aussi afin des adolescents français scolarisés, âgés
qu’il puisse cerner le contenu, les objectifs de 11 à 17 ans, présenteraient ainsi une
avec rigueur
qualités physiques et données physiolo-
giques. Pour les sports demandant une
La compréhension de l’athlète, de son force plus importante comme le rugby,
histoire, de son physique, est un second l’enjeu sera de privilégier un ratio perti-
prérequis. Ces vingt dernières années, nent notamment entre poids, puissance
non seulement les jeunes générations et coordination. Ainsi, pour un rugby-
sont devenues plus urbaines et séden- man, il pourra être intéressant de se
taires, mais leur profil sportif a égale- pencher sur le développement des diffé-
ment évolué vers une hyperspécialisation rents régimes de contraction musculaire.
plus précoce, à l’encontre d’un dévelop- Contrairement à un sprinteur ou un halté-
pement optimal des différents systèmes rophile, le joueur de rugby n’emploiera
organiques. Si la connaissance de la disci- jamais 100 % de ses ressources, du fait
pline permet une meilleure orientation de l’interaction induite par l’adversité
des exercices à mettre en place en vue de (mêlée, ruck…), la tactique et/ou la tech-
répondre musculairement aux contraintes nique (manipulation du ballon). À la maxi-
techniques, la connaissance de l’athlète a misation isolée des capacités physiques,
pour enjeu de préparer son duo corps/ on privilégiera ainsi la recherche d’une
esprit à intégrer et soutenir ces mêmes adaptation chronique de la force, sous-
contraintes. Pour performer, mais aussi tendue notamment par un développe-
pour éviter de se blesser. Un enjeu d’au- ment fonctionnel de la filière aérobie.
tant plus fort que cette hyperspécialisa- La logique est alors d’agréger le plus
tion précoce a construit des sportifs en haut niveau de force « utilisable » (avec
fort déficit dans les fondamentaux d’une un travail sur les différents régimes de
« formation sportive » chère aux auteurs contraction) et « réitérable » (développer
russes des années 1960, tels que Platonov la « capacité tampon » des muscles pour
ou Letounov, qui prônaient l’acquisition limiter la baisse du pH sanguin), non de
de techniques de base et la multiplicité force absolue.
des pratiques afin de développer diffé-
rentes habiletés motrices (Matveiev,
1980 ; Platonov, 1984), ce qui apparaît
encore pertinent.
Pour préserver le capital physique de
chaque athlète, un travail prophylactique ... des contraintes
s’impose donc en parallèle de l’entraîne-
ment physique spécifique, afin de prépa- et des forces adverses en
rer le corps à réagir. Le travail de la force
ne doit pas être envisagé de manière perpétuelle évolution.
S’entraîner plus
pour se blesser moins
S’il est vain de croire que nous pouvons
éliminer toutes les blessures, il semble
qu’en couvrant les espaces méthodolo-
giques de la régénération de l’organisme L’entraînement ne s’improvise pas. Il
(via des efforts aérobies), en traitant le serait même bénéfique de s’entraîner à
registre des équilibrations fonctionnelles s’entraîner. À en croire les publications
(renforcements proprioceptifs des étages de Matveiev (1981), sans oublier Krüger
articulaires, tonicité de la sangle abdomi- (2016), la sommation de séances d’en-
nale, balance segmentaire des chaînes traînement aurait des effets spécifiques,
musculaires agonistes et antagonistes), avec des phénomènes de surcompen-
une réponse plus efficace aux problé- sation, pour amener les athlètes à s’en-
matiques liées aux effets délétères de la traîner plus durement sans rogner sur
pratique à haut niveau sera donnée, avec les délais de récupération nécessaires à
pour effet de réduire les arrêts d’entraî- l’organisme pour encaisser une certaine
nement, de préparation et de compé- charge de travail. Aussi, il conviendrait de
tition liés aux blessures. La préparation mieux intégrer cet aspect dans le projet
physique, avec le développement d’une de performance. L’objectif n’est pas tant
force utile adaptative, se place avant tout de s’entraîner plus, mais d’assurer une
au service d’une expression efficace et forme de continuité entre les séances afin
sécurisée de la technique, en conjonction d’augmenter graduellement les charges et
avec le développement d’autres qualités de mieux préparer aux exigences du haut
physiques et énergétiques, d’habiletés niveau. La nature des exercices propo-
répondant aux contraintes de l’activité. Le sés est très importante dans ce proces-
processus d’entraînement doit donc être sus. Il faut aller du développement de
une construction méthodique qui s’ap- la ressource à l’entretien des qualités
puie sur une analyse précise de la perfor- acquises, le tout articulé au sein de cycles
mance et de la discipline. On parle d’une précis. Dans ce cadre, en particulier pour
y le métabolisme aérobie ;
y le renforcement musculaire et le souci
de l’équilibre agoniste/antagoniste ;
y la protection des ligaments croisés
antérieurs (LCAE) ;
y le traitement de la ceinture pelvienne ;
y le traitement de la ceinture
scapulaire ;
y la préservation du rachis cervical Le judoka
(pour certains postes ou profils). Alexandre Iddir
lors de séances
d’entraînement
Sans oublier d’offrir une forme de de force.
variété afin de stimuler l’athlète dans
son engagement et sa pratique quoti- En haut : épaulé
dienne, et ainsi d’éviter tout risque de À gauche : arraché
©X. Mondenx
lassitude qui entraînerait un plafonne-
ment, voire une régression. C’est pour-
quoi la mise en place des séances multi-
objectifs, plus motivantes et rentables
s’avère pertinente. Mobilisant différentes
qualités motrices, celles-ci doivent suivre « L’adaptation est un processus
un ordre particulier afin d’en maximiser
les bénéfices. Par exemple, la première
d’accoutumance »
partie d’une séance pourra être consa- La planification joue un rôle impor-
crée au travail de vitesse et d’acqui- tant, notamment pour diminuer les inter-
sition technique, quand la seconde sera férences entre des qualités physiques qui
tournée vers l’endurance de vitesse et peuvent apparaître antinomiques. Elle
l’engagement du système lactique ou consiste à organiser les contraintes d’en-
aérobie. Si l’on souhaite mobiliser les trois traînement biochimiques et bioméca-
systèmes dans une même séance, l’ordre niques (charges d’entraînement), les unes
sera : vitesse, système lactique et système par rapport aux autres, pour stimuler des
aérobie. Une séance de force pourra être processus d’adaptation de l’organisme
constituée de divers exercices mobilisant pour produire des efforts spécifiques,
différents régimes de contraction. dans le but de faire progresser l’athlète
Planifier… la récupération
amélioration des qualités physiques. En
raison de l’accoutumance et du dévelop-
pement de certaines qualités sollicitées,
ainsi que de l’augmentation structurelle S’il est entendu qu’une forte quan-
du muscle cardiaque, le stress des séances tité de travail couplée à des exercices
sera moindre dans le temps. exigeants en termes de qualité est indis-
pensable pour progresser, et que, dans
Cette dernière forme d’adaptation est ce processus, le dépassement de ses
au cœur de la réflexion des entraîneurs capacités de départ est nécessaire, un
et, notamment dans le cadre du dévelop- autre domaine ne doit pas être oublié :
pement de la force, elle doit s’articuler la gestion de la fatigue et la récupération
autour de trois principes : (Tab. 2).
niveau du cerveau) jusqu’au niveau péri- Sa gestion est primordiale et passe par
phérique (p. ex., diminution de l’activité une bonne récupération, qui permet d’as-
des ponts actine-myosine et de la produc- similer les charges de travail et d’ancrer
tion de force par le muscle). Elle peut être les apprentissages technico-tactiques.
liée à l’accumulation de métabolites dans Cette récupération peut être organi-
le muscle (phosphate inorganique), qui sée par la planification des déséquilibres
perturbe l’homéostasie (facteurs méta- inhérents à l’entraînement et qui occa-
boliques), entraînant une diminution de sionnent les (sur)compensations de l’or-
l’excitabilité de la cellule musculaire, du ganisme. On parle d’établir un ratio « fraî-
couplage excitation-contraction et de cheur physique », qui conduira à rester
l’interaction des myofibrilles, et/ou à un dans une « zone proximale de dévelop-
défaut de la commande motrice, qui ne pement » propre à chaque athlète. Ce
permet plus de stimuler les muscles de ratio sera la variable avec laquelle l’entraî-
façon adéquate (facteur nerveux). neur et le préparateur physique devront
Tableau 3 – Récapitulatif des bénéfices permis par la gestion des états de fraîcheur et de fatigue
(d’après Bompa et Buzzichelli, 2015).
de l’endurance sur la force, notamment afin d’espérer les gains souhaités par des
au niveau de l’hypertrophie des fibres adaptations chroniques. Pour une meil-
musculaires et plus généralement sur leure articulation des séances, il s’agit
l’ensemble des adaptations neuromus- de se référer à un cadre d’applications
culaires. Si ces adaptations physiolo- pratiques qui balisera l’enchaînement
giques conflictuelles sont bien connues, des séances tout au long du processus
la gestion de leur interférence et leur d’entraînement et de matchs. Ainsi, il est
compatibilité sont aussi dépendantes du conseillé :
temps de récupération entre une séance
d’endurance et une séance de force, d’éviter de planifier, dans la même jour-
ainsi que de leur ordre chronologique. La née, une séance de musculation mixte
fatigue induite par un travail d’endurance (bas et haut du corps) après un effort
impactera le travail de force suivant, 6 à d’endurance type intermittent court ;
8 heures après (Sporer et Wenger, 2003), de ne pas programmer de séance de
ce qui semble ainsi être le délai de récupé- musculation du haut du corps, au sein
ration minimal entre ces deux séances de d’une même journée, après l’effort
travail. De plus, lors des cycles qui visent de répétition de sprints longs. Il sera
un développement de la force notable, alors plus pertinent de programmer
l’ordre préférentiel des séances sera un les routines des ceintures scapulaire et
entraînement en force suivi d’un entraî- pelvienne ;
nement en aérobie plutôt que l’inverse d’éviter les exercices de musculation du
(Bell et al. 1998). bas du corps dans les 24 heures après
l’exercice de sprint ;
L’entraînement biquotidien
de placer l’entraînement de musculation
en premier comme solution pour optimi-
ser le temps d’entraînement ;
Selon la science, un délai de récupé-
d’éviter de planifier deux séances aux
ration de 24 heures entre une séance de
exigences antagonistes (force/puissance
force et une autre d’endurance permet-
vs aérobie), avec moins de 6 heures de
trait d’obtenir les meilleures réponses en récupération entre elles.
termes de développement musculaire.
Toutefois, cette journée idéale d’inter-
valle se heurte à la réalité du haut niveau
où une séance d’exercices quotidienne se ... de nombreux sports
révèle souvent trop légère. L’entraînement
biquotidien, plus adapté en privilégiant
demandent une production
une succession de séances courtes (entre
45 minutes et 1 h 15), exige toutefois
de force à un haut niveau
une certaine rigueur méthodologique de vitesse...
52 Réflexions Sport # 27 - décembre 2021
[entraînement]
parents de la puissance
importante. À l’inverse, pour réaliser un
mouvement à vitesse maximale, l’objectif
sera de limiter le nombre de ponts actine-
L’association du travail d’endurance
myosine pour raccourcir au plus vite les
et du travail de force nous permet de
sarcomères. Ainsi, la puissance maximale
nous pencher sur la troisième grande
développée sera fonction de cette inter-
composante de la préparation physique :
dépendance entre force et vitesse, propre
le vecteur vitesse. Aujourd’hui, de
à chaque individu. Deux athlètes peuvent
nombreux sports demandent une produc-
ainsi produire le même degré de puis-
tion de force à un haut niveau de vitesse,
sance sans développer les mêmes degrés
en combinaison avec diverses habiletés
de force et de vitesse, privilégiant l’ex-
(coordination, précision, etc.). En rugby
pression de l’une ou l’autre de ces quali-
par exemple, où les capacités d’accélé-
tés. Chaque athlète possède en effet
ration, de changement de direction et
un profil musculaire dépendant notam-
de pénétration sont prépondérantes, les
ment du rapport entre ses capacités de
joueurs doivent développer une explo-
force et de vitesse maximales. Avant
sivité et une vitesse élevées sur des
toute programmation d’entraînement
distances courtes, avec une puissance
et de séances de renforcement muscu-
importante tant au niveau des membres
laire, il conviendrait ainsi de déterminer
inférieurs que de la partie haute du corps.
l’équilibre, le compromis le plus adéquat
Or, une puissance optimale, ou force
entre ces deux qualités pour produire
vitesse, ne s’obtient qu’en modulant de
une performance maximale (Samozino
manière très précise les qualités de force
et al. 2012), avec la définition d’un profil
et de vitesse dont les caractères s’avèrent
musculaire optimal, plutôt orienté vers la
antinomiques : plus l’athlète produit de
vitesse ou plutôt vers la force, selon les
vitesse, plus il lui est difficile de produire
besoins de l’athlète et les contraintes de
une force importante, et vice versa. En
son activité, de son poste…
effet, au niveau musculaire, la force
produite lors d’un mouvement dépend du
nombre de ponts actine-myosine créés au
sein des sarcomères1 . Plus la réalisation
du mouvement est lente, plus ce nombre
1– Un sarcomère est l’élément constitutif des
myofibrilles, structure cellulaire responsable de
la contraction des fibres musculaires. Chaque
sarcomère est formé notamment de filaments
Charline Picon (voile, planche RS:X). ©RiBlanc
6. La précocité : on sait que les capacités physiques perdurent si elles ont été obte-
nues pendant l’enfance et l’adolescence. Il s’agit de débuter un développement
adapté de la force le plus tôt possible.
Propos recueillis
le 28 novembre 2019
à Lausanne
« Pierre Paganini mérite une médaille d’or Depuis le début des années 2000 1 ,
pour le travail accompli depuis toutes ces Paganini façonne le physique des deux
années avec Roger Federer. » L’hommage meilleurs tennismen suisses. Une longé-
de McEnroe, lancé lors de l’US Open vité singulière, qui a vu naître une belle
2014, met en lumière un homme peu amitié entre le préparateur et ses joueurs.
connu du grand public. Préparateur phy- Le sexagénaire, qui partira à la retraite en
sique d ’exception, Pierre Paganini exerce même temps que Federer et Wawrinka,
son art en toute discrétion, en périphérie revient sur son parcours et surtout sur
du terrain et des tournois, dans ces lon- la philosophie qui le guide au quotidien.
gues semaines où le joueur se prépare, Une conversation sur un métier privilégié,
en amont des quêtes et des gloires. Il auprès de joueurs exceptionnels, dont il
est l’un des piliers des succès de Roger tire de nombreuses réflexions sur le rap-
Federer (103 titres en simple, 8 en double, port à la carrière, à la performance, mais
20 titres en Grand Chelem, médaillé d’or aussi à l’autre.
en double aux JO de Pékin 2008 avec
Stan Wawrinka et vice-champion olym-
pique à Londres en 2012), Stan Wawrinka Les débuts : « je suis tombé dans
(16 titres en simple, 2 en double, 3 titres
en Grand Chelem, médaillé d’or en double le tennis par hasard »
aux JO de Pékin 2008), ou encore Marc
Rosset (15 titres en simple, 8 en double,
Comment en êtes-vous venu à la
1 médaille d’or aux JO de Barcelone 1992).
préparation physique ?
Gamin, je regardais tous les sports à
la télévision. Le petit truc qui m’a montré
que j’étais différent de mes copains, c’est
que, pendant un match, je regardais déjà
ce qu’il se passait sur le banc. Je voulais
toujours savoir ce qu’il se passait en cou-
lisses. À la pause, je disais à mes parents :
« Mais pourquoi n’y a-t-il pas de caméra
dans les vestiaires ? » Comme je venais de
l’athlétisme, je voulais toujours voir com-
ment les joueurs s’échauffaient. Je voulais
Roger Federer pendant l’Open de Madrid en 2019. ©IconSport
compte de cela, mais aussi, d’une part, vite certains aspects de la personne. Cela
du momentum, comme si vous donniez fait partie de ma méthode. Je divise le
un entraînement unique à la personne, travail dans un contexte général, orienté,
et, d’autre part, de la continuité, comme intégré et spécifique avec des définitions
si vous alliez le faire pendant dix ans. qui me permettent de choisir les bons
exercices par rapport à une évolution
Aucune préparation n’est la même ? éventuelle dans l’entraînement.
Vous pouvez travailler avec trois per-
sonnes différentes qui font du tennis et Avant le terrain, vous prônez une
les trois approches seront différentes. phase d’échanges. Pourquoi ?
Cela aura aussi une influence sur les choix Il faut prendre beaucoup de temps
d’exercices sur un même thème. L’objectif pour parler au début, se mettre d’accord
est d’utiliser les mêmes thèmes, mais en sur une philosophie. Si vous vous mettez
fonction des points forts et points faibles d’accord dès le début sur plein d’aspects,
de chacun. Certains vont avoir des capa- vous vous connaissez beaucoup plus vite
cités coordinatrices très élevées, d’autres que si vous aviez juste réglé le volume
auront une ténacité particulière. On uti- et les conditions de travail qui sont une
lise les points forts pour essayer, à la fin, banalité. Dans un sport aussi subjectif,
d’améliorer les points faibles. vous dépendez cruellement des informa-
tions que vont vous donner les joueurs et
La méthode : « englober un
joueuses. Il faut donc faire en sorte que
l’athlète ait tellement confiance en vous,
maximum de situations »
et réciproquement, qu’il ose dire les
choses telles qu’elles sont. Par exemple,
on ne dit pas qu’on est fatigué parce
Vous parlez de capacités de qu’on n’a pas envie de travailler et, à l’in-
coordination, d’attitude. Cela verse, qu’on n’est pas fatigué alors qu’on
nécessite-t-il une phase d’observation est crevé juste pour passer pour Rambo.
au début de la relation de travail ? L’athlète doit savoir que ses informations
seront prises comme telles, à son service
Quand je commence à travailler avec
et pour qu’il s’améliore.
un joueur que je ne connais pas, je donne
une gamme d’exercices pour regarder les
différents aspects de la coordination par Le doute est-il constamment
rapport aux différents facteurs condi- présent dans l’esprit du préparateur
tionnels, pour voir s’il s’exprime dans l’in- physique ?
connu, la spontanéité pour développer Je doute jour et nuit. J’en suis moi-
l’amélioration de quelque chose de com- même surpris. Au début de ma carrière, je
plexe. Cela me permet de connaître plus doutais de ma compétence. Après, j’avais
le doute du momentum, surtout dans le qu’on fait après, comme nous changeons
tennis. Nous n’allons pas mesurer ce qui de surface. Il faut se rappeler ce qu’on
est fait physiquement sur le court. Le peut reprendre du premier bloc en fonc-
joueur va jouer des matchs, les gagner, les tion de la nouvelle surface. Vous ne pou-
perdre. Ça va être une histoire d’appré- vez jamais rester dans le momentum. Vous
devez toujours y répondre en jetant un
ciation pour savoir pourquoi. Vous pou-
coup d’œil sur le passé et le futur de la sai-
vez gagner des matchs en étant mauvais son pour créer un équilibre entre momen-
physiquement par rapport à ce dont vous tum et continuité. Dans cette réflexion, la
êtes capable, et vous pouvez être très confiance du joueur est importante aussi.
bon physiquement et passer à côté. Cette S’il perd des matchs, il ne bouge pas de
subjectivité dans le jugement agrandit le la même façon, ne s’exprime pas de la
doute, mais elle permet aussi d’approfon- même façon, mais cela ne veut pas dire
dir le dialogue. Ce qui me surprend le plus que son potentiel n’est plus le même. Là
c’est qu’en prenant de l’expérience, cette non plus, il ne faut pas trop respecter le
momentum, mais rester lucide sur ce qui
même expérience me fait encore plus
est un problème présent ou ce qui pour-
douter car je connais plus d’options. rait devenir un problème quotidien. Il faut
savoir voir avant et après, mais ne pas être
Comment vit-on avec cette peur ? aveugle au moment.
Il faut apprendre à respecter cette
peur relative, peut-être se dire que c’est Vous parlez de joueur en manque de
ça qui vous donne l’adrénaline, vous fait confiance. Votre rôle peut-il être aussi
réfléchir deux fois avant de dire quelque de le rassurer physiquement ?
chose. C’est ça qui vous habitue à expri-
mer vos convictions, en étant sûr de vous, Exactement, ou avoir le courage
savoir qu’à ce moment-là, vous n’avez de lui dire qu’il est à la rue et qu’il faut
pas forcément raison, mais vous avez peut-être modifier quelque chose dans
une bonne raison de dire quelque chose. la planification.
L’aboutissement d’une sérénité est peut-
être là.
vous aidez à être. Il faut comprendre que L’entraîneur aime parler et je pense
vous travaillez dans un sport où le joueur qu’aujourd’hui, il faut de plus en plus
doit avoir son propre charisme. Il faut à écouter. Plus la carrière avance, plus il faut
tout prix respecter le futur de la personne, écouter car vous parlez avec des gens qui,
au même titre que vous pensez au futur soyons honnêtes, ont plus de maturité
de la planification. Quand on connaît un dans le contexte précis de ce qu’ils font.
Federer à 18 ans, on sent qu’il y a des Quand ils rentrent sur un court de ten-
étincelles à l’intérieur. Il faut se mettre nis, ils savent trop ce qu’ils veulent et ont
de côté et laisser ça se développer. Il ne trop prouvé pour qu’on ne les écoute pas.
faut pas être trop mentor sinon vous êtes L’avis du joueur est capital. Tout part de là.
étouffant, mais il faut aussi avoir un pou-
voir de conviction assez solide. Vous travaillez essentiellement loin du
circuit. Pourquoi ?
Et avec l’âge ?
Ce n’est pas en tournoi que vous faites
Vous devenez de plus en plus un les grandes séances de physique, surtout
conseiller tout en restant entraîneur. Vous avec la philosophie que je propose. À quoi
êtes le patron de votre matière et vous cela sert d’être là en loge ou sur le court ?
travaillez pour quelqu’un qui est le patron Pour échauffer un joueur ? Pour lui tenir la
de la sienne. Quand ça évolue encore, que
main avant de rentrer sur le terrain ? Pour
le joueur a 40 ans, quatre enfants, 20 vic-
lui dire comment bouger avant de rencon-
toires en Grand Chelem (Federer, NDLR),
trer Djokovic ? C’est inutile. Par contre,
là, vous apprenez à savoir quand vous taire
quand le joueur revient, pour retravail-
et quand intervenir. Au niveau des entraî-
ler, il y a beaucoup à dire. Un joueur qui
nements, il faut tenir compte de tout ce
doit gérer ces difficultés, même s’il perd
qui a déjà été fait, toutes les séquelles que
le match, va apprendre tellement plus et
le corps a accumulées à force d’entraîne-
donner en retour tellement plus, que si
ments, de matchs, de stress, de blessures,
quelqu’un lui souffle quelque chose juste
mais aussi d’une vie qui a changé. Il faut
prendre en compte la complexité d’une ou faux et qu’au final, on ne sait pas pour-
carrière. Les joueurs que j’entraîne sont quoi il a gagné ou perdu.
des entreprises, avec des managers, des
sponsors, des fondations et une famille… L’objectif à terme du préparateur
Ces éléments rentrent dans une planifica- physique est-il de rendre l’athlète le
tion aujourd’hui. plus autonome possible ?
Ce serait une faute professionnelle de
Cela revient à toujours bien cerner le ne pas le faire. Tout ce que vous faites,
contexte général et la personne avec modestement, c’est aider le joueur à déci-
qui on évolue. der et à être le patron.
Avez-vous déjà modifié une séance joueur. Cette forme d’intimité est fruc-
que vous aviez préparée car le joueur tueuse, mais elle ne doit pas devenir
estimait qu’il devait davantage monotone. C’est aussi pour ça que je suis
travailler sur un autre aspect de son content que le joueur ne me voie pas en
physique ? tournoi. Quand ils vont à Melbourne, je
ne les vois pas pendant 3-4 semaines. Je
Si vous avez décidé, par exemple, que
suis en contact régulier avec l’entourage,
le travail serait intermittent, cela doit
mais au final, il y a des choses que je ne
le rester. Ce qui pourra changer, c’est la
vais pas savoir sur cette période, d’autres
façon dont vous allez utiliser les exercices.
que je saurai et d’autres qui n’ont rien à
Vous pouvez toujours arranger un thème,
voir avec le momentum. À chaque fois que
pas le changer. Les joueurs, ceux que j’en-
je les retrouve, je les redécouvre un peu.
traîne en tout cas, veulent cette fermeté.
Ils seraient déçus si on fuyait le thème. On se raconte plein d’histoires et ce n’est
pas monotone.
Quelle posture adopte-t-on selon
la personnalité du joueur ? Les
ingrédients vont-ils être les mêmes Le travail avec les joueurs :
selon que le joueur est introverti ou « Rodge a une coordination
extraverti ?
Je fais tout pour être seul avec le que je n’ai jamais vue »
joueur. Dans ce cadre, s’il est toute la
journée avec vous, l’introverti ne le sera Dans une précédente interview, vous
pas. Être introverti ne signifie pas ne pas avez dit que Roger Federer avait été un
avoir de caractère, au contraire. Pour grand défi pour vous et que l’entraîner
l’extraverti, il sera peut-être tout content était complexe. Pourquoi ?
d’être pour une fois tranquille. Je ne fais
« Rodge » a une coordination que je
pas de différence.
n’ai jamais vue. C’est comme s’il parlait
simultanément de multiples langues. J’ai
Pourquoi rechercher une telle dû complètement adapter les exercices
intimité ? de base pour avoir d’autres manières de
Le plus grand privilège de mon métier, le surprendre, de le mettre en défaut.
c’est que je suis souvent seul avec le Comme un jeu. Si je change de « langue »
pendant un exercice et qu’il ne s’y attend auront dépensé la même énergie. Quand
pas, ça peut le perturber un dixième vous allez au ballet, vous ne pouvez pas
de seconde. Mais c’est cette hésitation dire que ce ne sont pas des athlètes parce
dans un exercice tonique qui lui redonne qu’on ne voit pas l’effort. C’est justement
son essence et peut mettre en alerte le parce qu’on ne le voit pas qu’ils sont tel-
lement doués et forts. Pour revenir à la
joueur. Il y a certains exercices que je ne
question, il devait énormément travailler
peux faire qu’avec lui, comme d’autres et le doit encore, sur le court et à côté,
seulement avec Stan, d’ailleurs. Stan a parce qu’il doit faire plus que l’autre pour
cette capacité d’écouter avec la sponta- imposer son jeu.
néité d’un enfant tout en agissant avec la
maturité du champion qu’il est. En quoi les dix-sept années passées
avec Marc Rosset ont-elles influencé
Quels ont été les défis dans la votre travail avec Federer et
construction du physique de Roger Wawrinka ?
Federer ? Je devrais dire merci à Marc et à
Quand vous êtes aussi fort que lui chaque joueur que j’ai pu entraîner avant,
dans les capacités coordinatrices, cela car ça m’a rendu moins mauvais ou meil-
sous-tend que votre potentiel est inouï. leur pour le prochain. Cela fait partie de
Votre rôle est de faire la différence avec ce l’évolution. Vous ne faites qu’apprendre.
potentiel. On a tendance à sous-estimer
l’énorme travail qu’il fournit pour en faire
un atout et créer la différence. Ses atouts,
ce sont la variété, la créativité. Donc si on
se concentre juste sur le jeu de jambes,
Il faut se mettre au
ces jambes font plus de choses que les
autres par balle jouée parce qu’il ne joue
service de leur caractère
jamais la même balle et donc ne bouge
pas de la même façon. Cela demande une
coordination différente. Puis, il y a l’in-
tensité du match qui détermine l’inten- Sur quels points avez-vous le
sité de la coordination. Or, cette intensité sentiment d’avoir progressé au fil de
est aussi décidée par votre propre inten- ces années ?
sité. Par exemple, « Rodge » va utiliser Je me suis amélioré dans la façon d’uti-
quatre entités de coordination athlétique
liser l’entraînement de force parce que j’ai
et trois entités d’athlète pur, quand un
autre va utiliser quatre entités d’athlète entraîné des joueuses WTA, un joueur de
pur pour trois de coordination athlétique. plus de deux mètres (Marc Rosset)… Je
Dans un cas, l’effort de l’un va paraître travaille avec un joueur costaud, qui ne
facile et l’autre aura donné l’impression doit pas être lourd, mais très puissant
de s’être battu, mais, au final, les deux musculairement car, même s’il n’était pas
Ils ont tous deux connu peu de confort, malgré le stress de la situation,
blessures sérieuses. Pourquoi ? car nous n’avons pas à être prêt le lundi
La planification a aidé. Quand ils suivant. Cela donne aussi le temps à cer-
étaient jeunes, nous avons mis les pauses. taines autres usures de guérir.
À 20 ans, même après quatre semaines de
tournoi, si vous lui proposez une pause, le Quelle importance donnez-vous à
jeune va avoir encore envie de travailler. l’humain dans la relation de travail ?
Il faut lui dire non et qu’il vaudrait mieux C’est la base de tout. Dans le sport
ne rien faire. Je me souviens, au début,
aujourd’hui, on parle de cryothérapie,
quand nous nous sommes mis autour
de salles d’oxygène, d’entraînements en
d’une table avec Stan, avec « Rodge »,
altitude, de tests cardio, etc., mais pas du
nous avons dû parler entre deux et trois
heures sur la façon dont nous voulions dialogue et des progrès que l’on peut déjà
travailler, et cinq minutes de contrats, faire par lui. Quand on fait du physique
de business. Si au début vous mettez des avec « Rodge » ou Stan, on passe souvent
jalons, si vous dites qu’en cas de problème beaucoup de temps à parler et échanger
majeur nécessitant un travail foncier, on avant et après les séances.
est d’accord pour renoncer à un tournoi
même important, alors vous et le jeune Mettez-vous une certaine limite dans
apprenez à anticiper. la relation que vous tissez avec vos
joueurs ?
Les périodes de blessure sont souvent
L’élément principal, c’est le respect
délicates pour les athlètes. Comment
mutuel dans la durée. Si vous avez vécu
les gérez-vous avec eux ?
ça dans le temps, dans un contexte où
Il faut être plus offensif dans le soutien
vous faites un maximum d’efforts pour
car vous avez un champion qui a besoin
vous montrer loyal et que le joueur fait
d’aide, mais qui ne doit pas avoir l’impres-
sion de dépendre de vous. Vous devez la même chose, alors au fil des années,
venir avec de nouvelles étincelles, contri- il m’apparaît normal qu’une amitié puisse
buer à installer une ambiance de mission. naître. J’ai passé ces étapes avec ces
Il faut proposer une planification dès le lit joueurs. Nous sommes devenus des amis
d’hôpital pour montrer comment seront en attendant de devenir des amis sous
les prochains mois. une autre forme, quand nous ne travail-
lerons plus ensemble. Il existe une dif-
Ces blessures sont-elles aussi une férence entre une amitié amicale et une
chance ? amitié professionnelle, mais elle ne doit
On a le temps de travailler à fond. De pas empêcher le mot « amitié ». Il faut
faire chaque thème deux fois. Il y a un comprendre les rôles de chacun.
Livres
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Entraînement fonctionnel pour le
sportif
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musculaire potentiel à l’entraînement comme en compétition. À
la lumière des dernières recherches scientifiques et de
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sa propre expérience, il propose également des conseils
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La performance physique repose sur des fondations un accès en ligne à des vidéos de démonstration, des
solides que le gainage permet de construire et de commentaires et des analyses des exercices.
consolider. Écrit par seize scientifiques et spécialistes
de la préparation physique américains, cet ouvrage se Berojan Thomas
veut la somme de leur expérience et le résultat d’an- La révolution Stephen Curry
nées de recherche. Il propose d’explorer les bases ana-
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tomique et biomécanique du corps, de nombreux
exercices applicables à des profils multiples et des pro- Prix : 19,90 €
grammes selon le niveau de chacun pour un souci de Cote INSEP : B CUR
progression individualisé. Meilleur basketteur en NBA en 2015 et 2016, Stephen
Curry a remporté trois titres de champion avec Golden
Bourg Jean-François, State, une franchise qu’il a transformé en profon-
Gouguet Jean-Jacques deur pour l’amener au sommet. Malgré un physique
banal (1,90 m pour 85 kg), dans un univers peuplé de
La société dopée - Peut-on lutter
monstres athlétiques, le meneur des Warriors a révolu-
contre le dopage sportif dans une
tionné sa discipline par la grâce d’une technique et un
société de marché ?
tir hors du commun forgés dans sa jeunesse. Ce livre
Le Seuil, 2018, 224 p. raconte son histoire.
Prix : 17 €
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La loi du sport (52 min) Les « Wawa » ont résonné dans les cols du Tour de
Les Films du Relief et France Télévisions, 2016 France escortant Warren Barguil vers les sommets et
Cote INSEP : ASA4 FEL un maillot à pois rapporté sur les Champs-Élysées fin
juillet 2017. Le Breton a conquis les cœurs de France et
L’arrêt de la carrière d’un sportif est un moment pivot gagné sa place dans le peloton. Ce film raconte, non
dans une vie. Durant 10 mois, ce film suit l’une des pas l’épopée de 2017, mais la genèse du champion chez
promotions du Centre de droit et d’économie du sport Giant-Alpecin et la saison des apprentissages en 2015
(CDES) de Limoges. De Frédéric Weiss à Yannick Souvré pour sa découverte de la Grande Boucle. Un portrait
en passant par Fabien Pelous, ces anciens champions juste et touchant d’un coureur racé et de caractère qui
témoignent de leur volonté d’apprendre et de se former ne (se) ment pas.
afin d’acquérir les outils pour investir le management
sportif. Des paroles qui aident aussi à comprendre leur
cheminement et l’apport d’une telle structure.
DERNI
Savoirs Sciences ÈRE P
ARUTI
innovation
du mouvement olympique
héritage etolympique
Les Défis de l’Olympisme, entre héritage et innovation
ON
managériale
etetmanagériale
mouvement
l’Olympisme, du mouvement
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Les Défis de l’Olym ovation
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Approches histo
Les Défis
historique,
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Sous la direction de
Nicolas Chanavat,
Arnaud Waquet
et Arnaud Richard
Sous la direction de
Préface de
Nicolas Chanavat,
A. Waquet
Thomas Bach
N. Chanavat, A. Waquet
ia
et Denis Massegl
Arnaud Waquet
A. Waquet
Chanavat,
et A. Richard
N. Richard
et Arnaud Richard,
Collection Savoirs Sciences N. Chanavat,
Richard
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de l’Académie nationale
et A.et
Sciences
olympique.
Savoirs
Collection
Collection Sciences
Savoirs
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Préface de Thomas Bach
et Denis Masseglia
2
Maître de conférences-HDR
Président de l’Académie nationale olympique française
Directeur du département « Sciences du langage »,
université Montpellier 3
Troisième
partie Florian Lefebvre, Nicolas Besombes,
Mickaël Terrien, Nicolas Lorgnier,
Arnaud Waquet et Jean-Loup Chappelet
Approche man
Éditeur : INSEP-Éditions
du système olym agériale
pique et sportif Collection : Savoirs Sciences
Date de parution : février 2021
ISBN : 978-2-86580-259-3
Nombre de pages : 246 p.
Sous la direct
ion de Nicolas
Chanavat
Professeur des
Responsable Universités
du Centre d’étud
Prix : 24 €
Directeur du es olympiques
master « Man français
agement du S
université de port Professio
Rouen-Norma nnel »,
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physique : développer l’intelligence de l’épaule
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février 2018
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Collection Savoirs
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ISBN : 978-2-86580-235-7
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Savoirs d’Experts
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Éditeur : INSEP-Éditions
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D’IDÉES
Prix : 19 €
En 2016, Jeunesse et Sports a fêté ses 70 ans. Auteurs : Jean-Louis Hubiche et Michel Pradet
Éditeur : INSEP-Éditions
Du sous-secrétariat d’État à l’Éducation phy- Collection : Savoirs Pratiques
sique en 1928 à la direction des Sports en 1948, Date de parution : mars 2017
ce sont les ruptures politiques, le Front popu- ISBN : 978-2-86580-231-9
Nombre de pages : 360 p.
laire, Vichy, la Libération, et les continuités Prix : 30 €
administratives au cours de ces vingt années
qui ont fondé ce nouveau segment ministériel.
Interrogeant l’évolution des labels (éducation
physique, sports, jeunesse, loisirs, éducation Ce livre s’adresse aux pratiquants et aux édu-
populaire) significative d’affichage ou de pro- cateurs, qu’ils visent ou non la performance
gramme politique et les rattachements succes- en compétition. Les auteurs ont souhaité faire
sifs souvent en accordéon (Armée, Éducation partager leur expérience pratique tout en
nationale, Santé), l’ouvrage accorde égale- présentant une analyse précise et logique de
ment une place essentielle aux hommes qui l’activité athlétique. L’ouvrage envisage les dif-
« ont fait » Jeunesse et Sports : les ministres férentes spécialités selon plusieurs approches.
ou secrétaires d’État et leurs entourages, les Après une évocation historique et un exposé
directeurs d’administration centrale mais aussi des règlements en vigueur, une analyse tech-
« sur le terrain », les inspecteurs de la Jeunesse nique précise est désormais complétée par
et des Sports. une approche pédagogique importante, qui
propose à la fois des situations d’apprentis-
Cet ouvrage, issu de la publication d’une thèse, sage abondamment illustrées et des systèmes
rend accessible à tous cette histoire mouve- d’évaluation simples et fiables. L’athlétisme
mentée d’un ministère en construction. demeure une activité vivante et particulière-
ment adaptée aux valeurs de notre société.
Jean-Louis Hubiche et Michel Pradet contri-
buent, par cet ouvrage, à diffuser la pratique
et l’enseignement de la discipline.
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dans l’interaction des différents processus. Avec cette nouvelle
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ne prétendons pas révolutionner les pratiques – chacune nt la d’elles
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Anne-Laure Morigny
intérêt – mais simplement ouvrir « une brèche » dans le panel desscuméthodologies lation ra aux besoi s qu
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dont il aura besoin.
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Norbe Anne-Laure Morigny
Éditeur : INSEP-Éditions Éditeur : INSEP-Éditions
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Ce guide, premier d’une longue série, permettra20aux Kra rt sportifs d’avoir une nouvelle
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en. Cel’adaptant
base de travail concernant la musculation, toutINS dernie est res à leur manière.
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Les auteurs : Ac int sie
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Norbert Krantz est responsable de l’Unité d’aide à la performance au sei est éga parateà mal’INSEP îtrise (préparatdepuis sique. i com
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président de club, directeur technique, entraîneur et préparateur physique. la per de la réal’équipe nement entraîneu
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nce à sation nce ma rtif de
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Anne-Laure Morigny possède plusieurs diplômes (préparation physique, entraîneure la pré line et
avoirs d’
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spécialisée 2e degré sprint-haies et une maîtrise STAPS « Entraînement du sportif de ventio
Savoirs
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haut niveau »). Actuellement, préparateur physique de l’équipe de France masculine et
féminine d’Épée, elle est également en charge de la réathlétisation et de la prévention
Collection S
des blessures au sein de l’Unité d’aide à la performance à l’INSEP. ISBN 13 €
Collection
: 978-2
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11
D’IDÉES
Prix : 13 € Prix : 13 €
Depuis les années 1950, le circuit training s’est, À force de mobiliser les muscles dans des
au fil du temps, imposé comme un procédé conditions de réalisation qui sont très éloi-
incontournable de la préparation physique de gnées de la réalité des contraintes, on ne les
par le haut degré de liberté qu’il permet. En prépare pas à être efficaces. Pour combler
effet, le choix des possibles est très large via cette lacune, nous avons inventé « la mus-
cette méthode, mais une certaine rigueur est culation combinatoire ». Elle est à la fois un
de mise afin de les organiser avec pertinence. nouveau concept et une nouvelle façon de
Cet ouvrage jette les bases d’une méthodologie pratiquer la musculation. En associant des pro-
afin de trouver le cheminement adéquat vers blématiques liées à la coordination à celle du
l’élaboration et la mise en place de circuit trai- développement de la force, par variation des
ning. Reposant sur une pratique de terrain, le conditions d’exercice ou par couplage, nous fai-
livre propose une réflexion sur les notions de sons émerger l’idée qu’il existe une voie de tra-
logique interne de l’activité, de planification, vail se situant dans l’interaction des différents
d’évaluation des points forts/faibles des ath- processus. Avec cette nouvelle approche, nous
lètes et de gestion de la charge d’entraînement. ne prétendons pas révolutionner les pratiques
– chacune d’elles ayant son intérêt – mais sim-
À destination des entraîneurs, des prépara- plement ouvrir « une brèche » dans le panel
teurs physiques (le livre propose un panel de des méthodologies de la préparation physique.
témoignages d’experts réputés), des étudiants Que chacun s’imprègne bien de la philosophie
et des sportifs recherchant des idées nouvelles de cette réflexion et qu’il conçoive ensuite en
pour la suite de leur parcours, il sera un outil fonction des circonstances qui lui sont impo-
idéal pour trouver des clés et des pistes de sées, l’ensemble des « super-exercices » dont
réflexion menant vers la réussite. il aura besoin.
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La rééducation page
page 4 proprioceptive
de la cheville
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INSTITUT NATIONAL DU SPORT,
INSTITUT NATIONAL DU SPORT,
INSEP_logotype
WHITE_COLOR_CMYK
10/07/2018
DE L’EXPERTISE ET DE LA PERFORMANCE
C20 C10 C0 C5 C25 C15
M40 M20 M10 M15 M45 M25
DE L’EXPERTISE ET DE LA PERFORMANCE
Y65 Y55 Y25 Y45 Y75 Y60
K0 K0 K0 K0 K5 K0
WHITE 100 %