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Bien communiquer
pour motiver
Enjeux,
problématiques
et solutions
ENTRETIEN
Sylvain Matrisciano
"Trop d'éducateurs cernent mal
les attentes de leurs joueurs"
www.vestiaires-magazine.com
∫ Sommaire ª
P60 UNE SEMAINE AVEC... Le centre de formation de l'AJ Auxerre P48 : TABLEAU NOIR (par Didier OLLE-NICOLLE)
P68 PROGRAMME 1 mois pour optimiser le jeu sur les côtés Comment se préparer à affronter une équipe du haut de tableau ?
P74 FOOTBALL D'ANIMATION Au secours, je ne parviens pas à tenir mes P50 : TECHNIQUE (par François VILLEBRUN)
joueurs ! Le contrôle orienté
P78 ETRANGER Reportage à l'Académie Robert-Louis Dreyfus du Standard de
Liège P54 : MANAGEMENT (par Jean-Paul ANCIAN)
La gestion des remplaçants et remplacés
P82 EXPATRIÉ Guillaume Beuzelin, entraîneur à l'Edusport Académy (Ecosse)
P56 : SANTÉ (par Philippe KUENTZ)
P84 RÉCIT TACTIQUE Toulouse-Lyon (25/11/2012) avec Alain Casanova
Pourquoi applique-t-on du froid après une blessure musculaire ?
P86 COACH DE LÉGENDE Helenio Herrera, architecte du football moderne
P58 : JURIDIQUE
P90 NOS EXPERTS VOUS RÉPONDENT La "hotline" de VESTIAIRES ! 1000 emplois d'avenir pour structurer le foot amateur
Directeur de la publication/ Rédacteur en chef : Maquette/infographie : Xavier Boglione N° Commission paritaire : 0211 T 89754
Vestiaires
Premier magazine consacré
Julien Gourbeyre
Responsable abonnements : Pascal Muller
Photo pages 20 à 24 : Simon Daval
Ont collaboré à ce numéro : N° ISSN : 2101-4566
aux éducateurs de football Chargé de développement : Vincent Gourbeyre Eric Hernandez, Alain Casanova, Jean-Marc
Mensuel édité par RC MEDIA, Kuentz, Alexandre Hidalgo, Laurent Coasse,
SARL au capital de 5000 euros Secrétariat : Claudia Gioscia Crédits photos : FOTOLIA pages 1, 4, 5, 10, 12, 22, 24,
Charles Montespan, Laurent Bosquet, Jérémy
SIRET : 507 848 257 RCS Lyon Comptabilité : Sylvie Pavie 25, 26, 27, 34, 38, 40, 42, 44, 46, 48, 50, 52, 58,et 60.
Dos Santos, David Merlet, Didier Ollé-Nicolle,
17 rue Louis Pasteur - 38540 HEYRIEUX
TEL : 04 72 77 69 04 Community Manager : Valentin Deudon Jean-Paul Ancian, et Philippe Kuentz
Toute reproduction, représentation, traduction ou
Rédaction : Olivier Goutard, François Villebrun, Impression : Imprimerie Chirat adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quel qu’en
Valentin Deudon, Julien Gourbeyre, 744 rue de Sainte -Colombe, soit le procédé, le support ou le média est strictement
Antoine Armand. 42540 Saint-Just-La-Pendue. interdite sans l’autorisation de RC MÉDIA.
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∫ Editorial ª
Julien Gourbeyre
Directeur de la rédaction
Comme un malentendu
'éducateur serait-il un égoïste qui l'importance de recueillir les attentes de ses
oublier trop souvent que le propre du béné- manière d'y répondre, en utilisant une
vole, en milieu associatif, est de donner. Or, communication adaptée, génératrice de
ils sont nombreux les motivation. Pierre Sage, enfin
“techniciens”, quelle que soit (Football d'animation), nous
la catégorie, à venir en club A trop écouter ses conseille sur l'attitude à
aspirations
pour “prendre”. Du plaisir, bien adopter et la méthode à
personnelles, on en
sûr, et c'est normal, mais aussi employer dans un contexte
oublie celles des
de la reconnaissance, un statut, bien précis, celui de l'école de
licenciés.
de l'argent... Des moteurs foot, où règne souvent en
sources de malentendus par la maître ce décalage entre les
suite entre entraîneurs et entraînés. Car à motivations d'un groupe d'enfants venus
trop écouter ses aspirations personnelles, pour jouer et celles d'un éducateur qui n'as-
on en oublie celles des licenciés. C'est le pire qu'à gagner. Puisse ces quelques pages
sens de plusieurs de nos articles ce mois-ci. nous aider à faire fi de notre ego de côté de
Sylvain Matrisciano d'abord, (Entretien du façon à mettre nos compétences au service
mois) nous fait prendre conscience de du club et de ses licenciés. Et non l'inverse.■
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∫ Actualités ª
A LIRE VESTIAIRES :
Christian Gourcuff, bientôt 1000
"Un autre regard sur le followers sur
football" Twitter !
S ous la plume de Loïc Bervas, "Un autre regard sur le football"
relate tous les éléments et épisodes ayant participé à
D epuis la rentrée,
VESTIAIRES est
très présent sur les
construire la philosophie de jeu, la conception de l'entraîne- réseaux sociaux,
ment et les convictions morales de l'actuel entraîneur du FC notamment via sa page
Lorient. Un ouvrage passionnant qui permet d'en découvrir un Facebook, mais aussi
peu plus sur cet entraîneur pas comme les autres, amoureux du sur son compte Twitter. Alors n'hésitez
beau jeu quand d'autres ne fonctionnent que sur un mode pas vous aussi à nous rejoindre et ainsi
binaire (victoire/défaite), obsédés qu'ils sont par les résultats découvrir chaque semaine des contenus,
aux détriments du spectacle et d'une certaine idée du sport. ■ exercices et infos inédites.■
6 Vestiaires
Marc IL A DIT
Wilmots "Le meilleur moyen d'aider
à la cote un partenaire…"
T out va très vite en football.
Successeur de Georges Leekens à la
tête des Diables Rouges en mai 2012, J ohan Cruijff, au cours d'une émis-
sion de télévision sur une chaîne
pour un intérim de deux rencontres ami- néerlandaise :"En football, un mot
cales, Marc Wilmots est toujours le sélec- peut avoir une signification très dif-
tionneur de la Belgique. Et peut-être férente. Aider le porteur, par exem-
pour longtemps. Car non content d'avoir ple. Dans la vie de tous les jours,
su redonner une âme et un jeu à cette aider quelqu'un, c'est se rapprocher
équipe, le technicien est parvenu à la de lui. Alors que sur un terrain de
qualifier pour la phase finale de la football, le meilleur moyen d'aider
Coupe du Monde 2014. Douze années un partenaire qui a le ballon, c'est
que cela n'était pas arrivée… ■ de s'en éloigner". ■
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∫ Actualités ª
Réformes : A LIRE
et maintenant le Sur mon banc
A
foot à 11 ?
près l'entrée en vigueur,
1392 "F ootballeur du dimanche", Jean
Bréhon est maître de confé-
rence à l'Université d'Artois. Il est
cette saison, des
réformes du football d'ani-
mation, la Direction
C 'est le nombre
d'entraîneurs
ayant passé le DEF
aussi éducateur de football. Une
passion. C'est elle qui l'a amené à
écrire un livre, "Sur mon banc" (édi-
Technique Nationale entre la saison 2011- tions Les Lumières de Lille), où
avance actuellement sur un 2012 (692) et 2012- l'auteur parle du jeu, un peu, mais
autre dossier : le foot à 11 des jeunes. 2013 (700). Et 9418 aussi et surtout de "l'espoir, des
Certaines mesures visant notamment à fidéli- BE1 sur la même doutes, des joies, des déceptions
ser davantage les licenciés des catégories U15 période ! ■ et des crises qui animent la vie
à U19 sont à l'étude. Plaisir, progression et d'un club amateur". Un récit
offres de pratique s'inscrivent en fil rouge de riche en émotions et en vécu.
ce nouveau et non moins vaste chantier. ■ Original. ■
Espoirs : un questionnaire
individuel à la fin de
chaque séance
la fin de chaque séance d'entraînement de l'équipe de
À F r a n c e E s p o i r s d i r i g é e p a r Wi l l y S a g n o l e t S y l v a i n
Matrisciano, un questionnaire individuel est remis aux joueurs.
L'objectif : demander à ces derniers d'exprimer leur ressenti
(note sur 10) sur le contenu de la séance d'un point de vue
physique, tactique et mental. Un bon moyen d'inciter le joueur
à mener une réf lexion sur l'entraînement (donner du sens)
tout en permettant à l'encadrement de mieux cerner les indi-
vidus (leurs attentes) et d'ajuster les charges de travail. ■
À VOS CARNETS
Passe et frappe sous la dominante vitesse
D ifficile à l'entraînement de trouver des exercices de frappe et de
vitesse/vivacité qui sortent un peu de l'ordinaire. On n'échappe
rarement aux trois-quatre mêmes exercices de son répertoire…
Aussi, voici une situation permettant de travailler la frappe en mou-
vement, après un contrôle orienté, mais aussi la passe, le tout sous
une dominante vitesse et en compétition pour un aspect plus
ludique ! A (source de balle) passe à B qui effectue un contrôle
orienté et se décale de la cage afin d'effectuer une passe appuyée
(pour aller vite) en diagonale à D qui effectue un appel (vitesse) dans
la porte. D contrôle et frappe en 2 touches. Compétition entre les
bleus et les rouges. Le premier qui cadre a 1 point. Si but = 2 points.
Chaque joueur travaillera sur les 3 postes. Au bout de 10 minutes
(manche aller), on change le sens du circuit (B passe du droit).■
8 Vestiaires
IL A DIT LE SAVIEZ-VOUS ?
uAprès Rennes en 2011 puis Sochaux en 2012,
"Pas d'âge pour entraîner" c'est Lyon qui, en 2013 (saison 2012-2013), a ter-
miné en tête du classement des meilleurs centres
ndré VILLAS-BOAS (entraî-
A neur de Tottenham) : "Peu
importe l'âge de l'entraîneur,
de formation établi par la DTN. L'OL devance
Sochaux, Montpellier, Auxerre et Monaco. Rennes
a rétrogradé de la 2e à la 6e place.
l'important est que le joueur ait
l'impression qu'il peut appren- uDébut novembre, pas moins de 27 acteurs du
dre quelque chose de son coach. football féminin allemand, anglais, suédois, néer-
Si celui-ci développe des idées landais, norvégien, danois et français se sont réu-
auxquelles les joueurs adhèrent nis au siège de la Fédération Française de Football
et, surtout, si ses idées réussis- afin d'échanger leurs expériences, dresser un état
sent, alors c'est facile. Tous les des lieux, et définir les enjeux de demain.
joueurs veulent apprendre, pro-
gresser. Si vous y parvenez, alors uDans le cadre de sa formation au DEPF, Vincent
vous gagnez leur respect". ■ Hognon (entraîneur adjoint à l'AS Nancy-
Lorraine) a passé une semaine à l'AS Roma.
18 recruteurs !
Tahitienne de Football.
Pierre Mankowski tiendra une uUn module gardien de but et un module futsal
U ne étude récente,
signée Alexandre
Hidalgo (préparateur phy-
Technique Nationale.
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∫ Actualités ª
QUESTIONS A…
10 Vestiaires
Publireportage
C'était vraiment
un "Match de rêve" !
Réalisé dans les conditions du direct. Le FC Auray s'est imposé fin octobre face au club
hôte, le Quimper KFC, dans le cadre de la seconde édition de l'opération "Match de rêve"
organisée par la FFF et comptant pour le 6e tour de la Coupe de France. Retour sur une
manifestation ayant rencontré, cette année encore, un franc succès.
our la deuxième année consécutive, la Fédération une rencontre amateur en une affiche de phase finale de
P Française de Football a permis à un "petit" club Coupe de France ! L'occasion de valoriser l'esprit de la
amateur de vivre un véritable "match de rêve" grâce "Vieille Dame" en mettant en avant les "petits" clubs dès
à l'opération nationale qui porte le même nom. C'était le les tours régionaux.
26 octobre dernier pour le compte du 6e tour de la Coupe Après l'Etoile Sportive Labeuvrière en 2012, le Quimper KFC
de France. Devant près de 3000 spectateurs, les joueurs du fut l'heureux élu cette année grâce aux quelque 10 000
FC Auray se sont imposés 1-2 au Stade du suffrages récoltés sur la page Facebook-
Plus de 10 000 votes
Pavillon de Penvillers face au Quimper Coupe de France où les fans étaient
Kerfeuteun FC. Deux écuries engagées en
récoltés sur la page invités à voter pour leur club préféré.
Division Supérieur Elite (DSE) et qui ont Facebook-Coupe de L'écurie bretonne a devancé de plus de
vécu ce jour-là une affiche à nulle autre France 2000 voix le CS Sedan Ardennes,
pareil ! Et pour cause, la rencontre s'est déroulée dans des s'octroyant ainsi le droit, l'espace d'une journée, de jouer
conditions dignes de la finale de Coupe de France, avec son comme des pros ! Et même si la victoire ne fut pas au bout,
protocole habituel et de multiples animations (présence de nul doute que la petite ville du Finistère n'est pas prête
la coupe, habillage du stade aux couleurs de l'épreuve et d'oublier ce match de rêve…
de ses partenaires, kit supporters…) ! Le match, retransmis
en direct (fff.fr, francetvsport.fr) et commenté par Emmanuel
Petit, Claude Eymard et Steve Savidan, avec conférence de
presse de veille de match, interviews à la mi-temps et au
coup de sifflet final, a tenu une nouvelle fois toutes ses
promesses. Et permis aux 22 acteurs de vivre une journée
inoubliable.
Un événement rendu possible par l'opération "Match de
rêve" organisée par la FFF et qui vise donc à transformer
∫ en DIRECT DE LA DTN ª
12 Vestiaires
c'est pour demain !
passer un Initiateur dans le cadre de l'an- terme de listing de compétences, nous uUn projet ambitieux
cienne architecture des diplômes. C'est sommes sur des compétences basiques Cette réforme est ambitieuse, passion-
déjà une réussite. Et c'est aussi la possibilité d'un côté, et une expertise que l'on s'ap- nante, et relativement difficile à mettre en
de voir certains se prendre au jeu et vou- proprie de l'autre. place. On n'accouche pas comme ça d'un
loir aller encore plus loin ! Une manière en projet d'une telle envergure ! Aujourd'hui,
quelque sorte de susciter des vocations. les retours que l'on a nous montrent que
Le fait d'accéder au premier diplôme pro- uUne réforme en profondeur nous sommes plutôt dans la bonne direc-
fessionnel (BMF) par capitalisation d'unités La richesse de cette démarche a été de se tion. L'ensemble de nos cadres techniques
peut nous ramener des publics de trente- servir de la nouvelle architecture des affichent leur enthousiasme, alors que ce
naires ou quadragénaires confirmés qu'on diplômes pour revisiter la méthode d'en- n'était pas une évidence au départ… Il y
n'aurait pas eu si on leur avait imposé, traînement et d'accompagnement des avait naturellement quelques freins au
comme avant, six semaines de stage dans athlètes. Ce qui nous a conduit inévitable- changement. Toujours est-il que nous ne
l'année. ment à mener une vraie réflexion sur la considérons pas à ce jour ce projet comme
méthode d'enseignement et donc la for- définitivement abouti. Dans les mois et les
uFormer en tenant compte de ce mation des cadres. Cette méthode repose a n n é e s à v e n i r, i l y a u r a s a n s d o u t e
qu'est le joueur et de ce qu'il a sur quatre axes qui confèrent un sens com- quelques réglages à faire. D'ailleurs, pour
envie de faire plet de ce que l'on souhaite de notre foot- accompagner au mieux cette réforme,
Aujourd'hui, des accès aux différents ball dans les prochaines années : priorisa- nous avons mis en place une cellule de
diplômes sont facilités en fonction du tion par le jeu ; connaissance du joueur veille. Mais, comme pour les chiffres, les
"pedigree" du candidat. Par exemple, le bon avec prise en compte du contexte socié- p re m i e r s re t o u r s s o n t t r è s p o s i t i f s .
joueur de CFA et à fortiori le footballeur tal et de l'évolution des publics ; définition L'aboutissement du projet est donc sur la
professionnel va pouvoir entrer directe- d'une nouvelle approche méthodologique bonne voie, et l'objectif que chaque joueur
ment sur un BEF. Auparavant, nous étions pour la conceptualisation de l'entraîne- puisse être encadré par une personne ini-
plutôt sur une démarche unique. ment et les pédagogies utilisées ; et opti- tiée apparaît enfin à portée de main. De
Désormais, on offre à chacun des moyens misation des climats d'apprentissage, de toute façon, si demain nous souhaitons
de se former en tenant compte de ce qu'il progrès et de compétition. Aujourd'hui, l'imposer sur les feuilles de match, il faudra
est et ce qu'il a envie de faire. C'est un plus l'idée de cette réforme est admise par tous. parvenir impérativement à cet objectif de
indéniable. Imaginez qu'un bon joueur de Elle est d'ailleurs présente dans le projet : "une équipe = un éducateur". Le module
21 ans, par exemple, en panne de diplôme, fédéral. Mais elle ne sera efficace que si l'on au niveau local, la certification au niveau
va pouvoir passer en une année une for- va jusqu'au bout de la démarche. Et l'on régional, et les diplômes professionnels
mation professionnelle de niveau 4 voire de compte bien y parvenir ! au niveau national. ■
niveau 3 ! C'est une véritable opportunité.
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∫ CÔTÉ SCIENCE ª
La représentation mentale
Concentration. Le taux
d’échec constaté dans la
réalisation du coup-franc direct
(et corner) chez les amateurs,
comme au haut niveau du
reste, nous questionne sur
l’optimisation des critères de
réalisation dans cet exercice.
Alors que le footballeur confond
souvent vitesse et précipitation,
arrêtons-nous sur le travail de
préparation mentale qui peut
être mis en place pour utiliser
au mieux les 20 secondes qui
précèdent la frappe.
e coup de pied arrêté, l’arme fatale du
14 Vestiaires
au service du tireur?
Un protocole d’entraînement
Ancien joueur professionnel, ex-recruteur au Stade Rennais et actuel entraîneur du FC Chartres en CFA2, Pascal GROSBOIS est
spécialisé dans le travail de préparation sur coup de pied arrêté. Il travaille actuellement avec deux joueurs de Ligue 1. "L’idée, c’est de
pouvoir aider le joueur à se construire une routine personnalisée durant les 20 secondes dont il dispose avant la frappe, en respectant une
chronologie".Voici donc un exemple de protocole d’entraînement qui donne une idée plus précise du travail à accomplir.
"Mais le temps passé, les axes de travail et certains détails dépendent beaucoup du joueur, de son ressenti", précise l'intéressé.
1/ LA PRISE D’INFORMATION basé sur le ressenti, les émotions. Il s’agit d’ancrer dans
Il s’agit dans un premier temps d’analyser les spécifi- son esprit une image de réussite, un geste moteur réussi
cités d’une situation donnée dans le but de prendre la en séance et mémorisé grâce à la visualisation. Pour
meilleure décision. "C’est un moment d’analyse de la être efficace, cette mémorisation doit s’accompagner
situation et de l’environnement. La position du ballon des sensations perçues à ce moment-là, un bruit, la cha-
par rapport au but, les conditions météo, la position leur, le vent… Après, je lui conseille d’associer cette
du mur, le placement du gardien et éventuellement référence positive à un mot clé qui fera office de déclen-
son côté faible… Ces informations vont permettre au cheur une fois en situation. En faisant appel à sa réfé-
tireur de choisir sa trajectoire et la surface de pied à rence, le tireur va se retrouver dans une zone de confort
utiliser. Il ne devra plus revenir sur son choix par la suite". qui va lui donner confiance et lui permettre de faire abstraction d’élé-
ments perturbants. C’est un gros travail en amont qui permet de ren-
2/ LA VISUALISATION dre le processus rapide et automatique".
Lorsque la décision est arrêtée, il est important de prendre quelques
secondes pour visualiser et imaginer la trajectoire décidée pour sa 4/ LA REALISATION MOTRICE
frappe. "Le joueur va se représenter dans son esprit la trajectoire du bal- C’est le moment de vérité, l’exécution de la frappe. "Juste avant la
lon jusqu’à ce qu’il rentre dans le but. Il va aussi se fixer un point de tra- frappe, il est important de focaliser son regard sur le ballon, plus pré-
jectoire intermédiaire qui va correspondre au franchissement du mur. cisément sur le point d’impact où l’on souhaite le frapper. Pour que tout
La précision avec laquelle il va visualiser les points de départ, inter- ce travail de préparation devienne naturel, on va entraîner le joueur à
médiaire et final permet au cerveau d’enregistrer les distances et de se fabriquer mentalement un clip personnel qui correspond aux 20
gagner en efficacité". secondes avant le tir. Ce clip va contenir le plus de détails possibles, va
reproduire des sensations précises. Une partie de l’entraînement va
3/ LE RELACHEMENT consister à ce que le joueur se passe mentalement ce clip de manière à
C’est un moment durant lequel le joueur va utiliser ses propres res- rendre le processus de plus en plus naturel. En général, en dix séances,
sorts pour s’installer dans une zone de confiance. "Le but est de donner le garçon aura déjà fait des progrès et deviendra autonome, il aura alors
des certitudes au joueur. Ca demande un travail préalable important, les outils pour répéter et progresser seul".
www.vestiaires-magazine.com 15
∫ DECRYPTAGE ª
16 Vestiaires
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et compétitions couvertes pour l’analyse des matchs, l’étude
des adversaires et l’aide au recrutement des clubs professionnels.
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professionnels
"La formation française à de belles heures à venir devant elle…"
Guy LACOMBE. Tour à tour, formateur et directeur de centre de formation (AS Cannes),
entraîneur des clubs français les plus renommés (PSG, Monaco, Rennes….) et néo membre de la
DTN, Guy Lacombe est le témoin privilégié d’une certaine évolution du football. Nous l’avons sollicité
afin qu’il nous fasse part de son éclairage sur l'étude dont il est question ici.
La taille utile de l’effectif ? "Attention à ne pas se tromper tut et de son histoire. Il me semble naturel qu’un club devant tenir des
sur les conclusions de l’étude. Même si tous les joueurs n'ont effective- objectifs élevés comme le PSG, par exemple, compte 23 internationaux
ment pas le même temps de jeu, il n’empêche que la décision se fait très sur un effectif de 25 joueurs … Un club nourrissant des ambitions plus
souvent avec ceux qui jouent moins mais qui, sur un match, une entrée modestes tablera peut-être sur 15 joueurs confirmés et veillera à intégrer
en jeu, permettent de l’emporter. Pour peu que vous remportiez le les éléments les plus prometteurs de son centre de formation. Les clubs
championnat ou que vous vous sauviez à un point près, vous réalisez disposant de faibles budgets ou en cours de reconstruction feront plus
alors l’intérêt de pouvoir tabler sur un effectif large…". souvent appel à des joueurs ayant quelque chose à prouver et aux jeunes
du centre. Ici, c’est souvent le contexte économique qui dicte les élé-
Quelle stratégie d’utilisation de l’effectif ? "Le para- ments avec lesquels les techniciens vont composer".
doxe est que, bien souvent, les meilleurs résultats sont le fruit d’ef-
fectifs restreints dégageant une équipe type… En France, où les joueurs L’évolution probable, les tendances à venir dans
sont plus individualistes, ce type de gestion semble moins naturel le football français ? Il me parait qu’à quelques rares excep-
qu’en Allemagne, par exemple, où la culture du collectif est plus pré- tions, les clubs vont devoir s’appuyer de plus en plus fréquemment sur
sente". les éléments issus de leurs centres de formation. Certains prétendent que
l’on s’achemine vers un football d’élite à deux, voire trois vitesses.
Quel effectif pour quel club ? "Le nombre et surtout le Personnellement, je me réjouis en pensant que la formation française à
profil des joueurs composant l’effectif est fonction du club, de son sta- de belles heures à venir devant elle…
nous parait qu’à partir du 17ème jusqu’au Match Bundesliga Mtch Bdlg 2013-2014 Nb Nb mn
Nom Poste
2012-2013 à la 9ème journée Titularisations jouées
25ème, soit la frange dite de complément, il
R.WEIDENFELLER Gardien 31 8 7 720
reste de la place pour les jeunes du centre…".
M.LANGERAK Gardien 3 1 1 90
O.KIRCH Def 4 1 0 45
>Pas de corrélation entre le N.SUBOTIC Def 25 8 8 693
nombre de joueurs utilisés et un M.HUMMELS Def 28 7 7 575
objectif de compétition. S.PAPASTHOPOULOS Def Werder Breme 5 3 341
Deuxième constat : "Il n’y a pas de corréla- L.PISCZEK Def 29 0 0 0
tion entre le nombre de joueurs utilisés et M.SCHMELZER Def 29 6 6 483
un objectif de compétition.L’utilisation d’un E.DURN Def Equipe réserve 5 3 283
groupe de joueurs n’est pas liée à la perfor- S.KEHL Mdt 21 2 1 95
mance. Les stratégies d’utilisation de l’effec- H.MKHITARYAN Mdt Shaktar Donetsk 6 6 477
M.DUCKSCH Mdt Equipe réserve 2 1 91
tif ne préfigurent en rien la réussite ou l’échec
J.BLAZCZYKOWSKI Mdt 27 7 4 340
de la saison". A cet égard, il est fort à parier K.GROSSKREUTZ Mdt 29 8 8 720
que la prochaine (probable ?) mise en place I. GUNDOGAN Mdt 28 1 1 56
du "fair-play financier" redistribuera les cartes S.BENDER Mdt 19 9 8 660
et que les clubs se pencheront avec une atten- M.REUS Mdt 32 9 8 648
tion plus soutenue encore sur l’optimisation J.HOFMANN Mdt 3 7 0 146
des ressources internes du club. Dont le capi- N.SAHIN Mdt 15 (arrivée cours de sais.) 9 8 763
tal Joueur. Si tel est le cas, les décideurs tech- R.LEWANDOWSKY Att 31 9 8 743
niques et institutionnels ne manqueront pas de J.SCHIEBER Att 22 0 0 0
P.E AUBAMEYANG Att St Etienne 9 7 639
se replonger sur les résultats d’une étude dont
on n’a, peut-être, pas fini d’entendre parler. ■ saison 2012-2013, joueurs (14) ayant disputé au moins 10 matchs de bundesliga (manque Mario Gotze)
■ Olivier Goutard ■ saison 2013-2014, joueurs (14) ayant disputé au moins 1/3 du temps de jeu total en Bdlg
www.vestiaires-magazine.com 17
TION DU MOIS ª
∫ la QUES
n t co n sti tu er
Comme tr a în em ent ?
ro u pes à l'e n
ses g ation. Par niveau, par an
née d'âge, par no m br e… Q uel
t
pr emier critère doit
? VESTIAIRES pass
prendre en
e en revue les
En foot d 'a n im r ses groupes d'en traînem en
réflexion.
du ca teur au m oment de constitue vous pr opos ant quelques pistes de
compte l'é ut en ai re s le s
re nt s enjeux et problématiques, to à so n ou se s pa rt en
di ffé les" par crainte de le plus "faib
e ce s de r-
es éduc at eu rs le sa ve nt : pe rd re , ta nd is qu
pas à rece-
L avoir préparé sa sé
ne su ffi t pa s à so n
fo nc tio nn em en t !
ance
bo n
So us pr é-
ser des
nier s ne cherchent
vo ir le ba llo n, ca r
serait synonyme de
de la pa rt du ou
le pe rd re
re
de
proches
s pa rt e-
texte de propo do ué s… Bref,
s att ra ct ive s, réfléchies na ires les plus
sé an ce st ra -
en co ns tr ui te s, ils fo nt on na vi gu e ic i en tre fru
et bi , individua-
passer bien so
uvent le tion, dévalorisation
et pe ur de
co nt en u (le "q uo i")
av an t le lis m e, in hi bi tio n,
ce te m ps ,
"comment". Or, tous
les enca- m al fa ire . Pe nd an t
ogresse.
drants, quelle que so
it la caté- personne ne pr
ne touchent
go r i e , s e re t ro u ve
nt à un Surtout ceux qui
de cu ir et qui
moment donné deva
nt la pro- jamais la boule
ca rt se creuser
m a t i q u e s u i va nte : de vo ient ainsi l'é
bl é pareilles
qu el le m an iè re co
ns tit ue r avec les autres… En
qui doivent
m es gr ou pe s à l’e
nt ra în e- ci rc on sta nc es, il y a des signes
iffres av an - té , ba iss e de
m en t ? L'e nj eu es t
ré el , avec nt pr éc on isé, bien que les ch ale rte r l'é du ca te ur (ir rit ab ili
r la gestion de la séan
ce ve TR Li gu e du és en ce à l'e n-
un impact certain su s pa r Pa sc al La f le ur ie l (C m ot iv at io n, de pl ais ir, de pr
joueur. En foot à 11 , la cé rta nt s (v oi r pa r a aussi et surtout
et la progression du nt re ) so ie nt pl us im po tra în ement…). Mais il y
fférente car le sy stè m e Ce tatif m ain te na nt , en amont. Quid de
problématique est di ra s- ail le ur s). Sur le plan quali ne es t un e réflexion à mener séparer
co m pé tit io n py ramidal incite à un
on no te qu 'u n gr oupe trop hé té ro gè
l'a nn ée d'â ge , pa r exemple ? Doit-on
de ipe. non- an ce ou
em en t de jo ue urs par groupe/équ né ra le m en t so urce d'inégalités, de le s gr ou pe s dè s le dé bu t de la sé
se m bl
im at io n, qu e fa ire
? Il gé s ? Quel est
M ai s en fo ot d' an co op ér at io n, et de conf lits. un iq ue m en t sur certains atelier
ie r lie u de co ns id
ér er no m br e de
co nv ie nt en pr em le bo n ra pp or t éd uc at eu r/
tit at ifs et qu al ita tif
s.
hétérogène est tio ns qu e no us
de ux as pe ct s : qu an on sa it pe rt in em - Un groupe trop jo ue ur s ? Au ta nt de qu es
source d'inégalité lits
s, de nt s in te rv en an ts ,
S'a gi ss an t du pr em
ie r, so uv en t av on s po sé es à di ffé re e.
e tr op im po rt an t de
n, et de conf dagogique et pratiqu
m en t qu 'u n no m br at el ie r in du it un non-coopératio pour un éclairage pé
êm e
jo ue ur s su r un m s- ut se passer : le jeun
e
ns et donc de progre
beyre
n et Ju lie n Go ur
manque de répétit io
ur s en U7 -U 9 Ex emple de ce qui pe nn er le ba llo n ■ François Villebru
pour 8 joue s do
sion. Un éducateur ur "doué" ne veut pa
en U1 1- U1 3 es t le plus sou- joue
et un pour 12 Nord
TD Finistère
Olivier CADIC, C
e il e t g roupe é lite"
"Grou p e a c c u s n’ au ro nt pa s le mê
me
un mê me gr ou pe , to us les jo ue ur s, les éd uc a-
nt t, da ns en structuré
r do it bi en co mp re nd re qu ’à l’i ns ta le mo nd e so it bo n ! Pour des clubs bi ns un e log iqu e
"U n éd uc at eu rait que tout iquement da
de pe rfo rm an ce … même si on voud rts ég ale s, au qu el cas, on se place un ccu eil " av ec de s
niveau
pa rti r le no mb re de joueurs à pa ns tit ue r d’u n cô té des groupes "a ns
teurs peuvent se ré aussi co piratio
eur). Mais on peut i présentent des as
joueurs par éducat " pour des enfants qu parer les
du nombre (12-14 et , de l’autre, des gr ou pe s "é lit es
différences de ga ba rit s, sé
ni ve au x nc er ne les
joueurs de to us les fin, pour ce qu i co foot du futur du
un e en vie de jouer plus haut. En un e gr os siè re erreur ! Car dans le les
différentes et fférentes se ra it de mélanger tous
us le pr ét ex te ré current de tailles di po ur qu oi je pr éc onise au contraire ire fa ce à
joueurs so s ! C’est nt je vais fa
au ra to uj ou rs de s grands et des petit se r la qu es tio n en terme de "comme
gamin, il y po
différences… et se
faire accepter ces
joueurs pour leur év ite r le pr ob lèm e".
s de gr an de ta ille " plutôt que d’
des joueur
18 Vestiaires
Haut niveau. R
et ancien CTD esponsable coo
de Haute-Savoie rdination école de foot-préfo
(74), Jean-F rmation à l'O
groupe d'entraî rançois VULLIEZ apporte un é lympique Lyonnais,
nement en préfo cl
"S’entraîner rmation à l'OL. airage sur la notion de
contraintes a avec des joue
thlétiques, sp urs plus âgés
a impose des
E n p ré fo rm at
io n , q u e p ré
t ia le s e t temporelles
p o u r co n st it
u er le s gr o u p
co n is ez -v o u s supérieures"
m en t ? A l’ es d ’e n tr aî n e-
O L, on tr av ai lle N ’y a- t- il p as
groupe d’entraî su r un e ba se de u n ri sq u e d e
p ar le b as ? N n iv
on fa it de s in té
nement par an
née d’âge, mais on , ca r no us ne el le m en t
en se m bl e de s m
groupes. Par ex
gr at io ns ré gu
li èr es da ns le s jo ue ur s de tr ân et to ns p as
emple, 4-5 joue fé re nt e p ou r cr ch e d’ âge di f-
U 1 4 et q u el q ur s U13 vont en ée
u es U 1 4 b as cu b ie n p o u r p ro r de la co nc ur re nc e, m ai s
se m ai ne avec le le n t ch aq u e vo q u er u n st im
s U 15 . tionnel néce u li m o ti va -
ssaire à une
co ns ta nt e. C lo p r o gr e s s i o n
Q u el es t l’ o b is on ne r ri sq ue
je ct if d e ce tt e un e fr ac tu re ra it de cr ée r
C el a no us p er in té gr at io n ? da n s le gr ou p
m et d’ ab or d d’ ve r, su rp re n d e. Il fa ut in n o-
groupes d’entr éq re , p o u r q u e
aînement en te ui li br er le s co n st am m en
t st im u lé d an
le je u n e so it
m ai s au ss i et su rme d’ef fectifs, s
rt ou t de do nn er fa vo ra bl e. u n co n te x te
je un es jo ue ur s la
de p ou vo ir s’ ag p os si bi lit é à de s
p lu s âg és . A qu ué rr ir au co nt ac Comment s
al it t de
s’entraîner avec és te ch ni qu es et ta ct iq ue s éq jo ue ur s ch an ge n t d e ont choisis
les joueurs
des joueur s plus ui va le nt es , gr o u p e d ’e n tr qui
athlétiques, sp âgés impose de ti on qu i co nc er aî n em en t ? C
atiales et tempo s contraintes ne ’e st
so nt oblig és de relle le ur s. Il s so nt to to us le s jo ue ur s, p as se ul em un e ro ta -
s’ ad ap te r et de s supérieures. Les joueur s us m is su r un m
êm
en t le s m ei l-
si tu at io ns p lu tr ou ve r de s so de va lo ri sa ti on
s co m p lexe s. Il lu , de cl im at de co e p ie d d’ ég al it é en te rm e
capacités d’ap s’ ag it de m ob ili ti on s à de s d’ ap p re nt is sa nf ia nc e, de bi en
prentissage ch se r to ut es le s ge . Il fa ut êt re ve ill an ce et
l’a nn ée d’ âge su ez les joueur s qu ti fi er so n év ol at te nt if à ch aq
pé i évoluent dans ut io n sp or ti ve ue je un e et id en
le remettre dans ri eu re , pu is de le s fa ire re de ai t p as de dé cr
oc h age br ut al
et p er so nn el le
p ou r qu ’i l n’ y
-
une "zone de co sc en dre po ur
de stabiliser ce nfor t" qui va le p er te de co nf de ni ve au qu i
qu’ils ont appr ur permettre ia nc e, de m ot en ge nd re un e
p sy ch ol og iq ue is et regénérer ra p p or t à l’ év iv at io n et d’ ap
s. leur s capacité ol ut io n du gr p re nt is sa ge p
s en co m p te d es ou p e. ar
jo u eu rs en d if C ’e st p ou rq uo i la p ri se
m ot iv at io n… fi cu lt é (b le ss
) es t ég al em en és , b ai ss e d e
t im p or ta nt e.
L'avis de Pasc
al LAFLEURIEL
CTR de la Lig ,
ue du Centre
C O N S T IT U E R L
ES G R O U P E S PA R
:
N OM BR E : il n’ ex is te pa s de
considérer que pr éc on is at io n
le rapport d’un de la D TN im po
à 5 (U 9/U8), et ce, afin éd ucateur pour 15 sa nt un ta ux d’
un éducateur po de ga joueurs est un m en ca drem en t, m
ur 18 joueur s po rd er une certaine aximum pour to ai s on pe ut
ur les équipes év qualité de travai utes les équipes
oluant à 8 (U10 l. On peut monte qui jouent
TR AN CH E D' à U13). rà
AG E : le s co m
po nd en t, da ns pé tit ions ont été cons
la m tr uites par la fé
Pour autant, lors aj or it é de s ca s, à la co ns ti tu ti dération en tena
nt compte des ca
qu’un joueur es on de grou pe s tégories sur 2 an
groupe d’entraî t plus avancé que qu i pe rm et te nt s car elles corres
nement de la tr les autres, il ne fa d’ êt re ef fic ac e -
anche d’âge supé ut pas hésiter, da et de pa ss er no
rieure. ns le souci de sa s ap pr
N IV EA U : cons progression, à le en ti ss ages .
tituer des groupe passer dans le
en re va nche in s de niveau n’a pa
dispensa ble de s d’intérêt chez le
prentissage (ne réal s pl
pas figer les grou iser des groupes de niveau à la us petits (U6-U7). Pour les caté
évoluer le joue pes à l’année, ga condition impé gories U8 à U13
ur dans la catégo rder rative de toujou , il me semble
rie supérieure po du plaisir, de la confiance…) sa rs garder le bo
n climat d’ap-
ur certains appr ns tomber dans
entissages et de l’élitisme. L’idéa
le remettre dans l serait de faire
sa catégorie en
suite.
www.vestiaires-magazine.com 19
∫ l'ENTRETIEN ª
Sylvain MATRISCIANO
VESTIAIRES : Qu'est-ce qui pousse une personne, contributions, et ainsi donner du sens à l'entraînement et à la mis-
d'après vous, à devenir éducateur ? Quel est son sion d'encadrement.
"moteur" la plupart du temps ?
Sylvain MATRISCIANO : Cette question, c'est avant tout aux L'éducateur ne peut pas être performant sur la durée
éducateurs de se la poser. Moi, je sais pourquoi j'ai accédé à cette s'il fait l'économie, dès le départ, d'un travail d'in-
fonction, pourquoi j'ai passé mes diplômes. J'ai eu très tôt cette trospection et de communication, c'est ça ?
S. M. : Exactement. Plus les éducateurs iront en amont sur leur raison
volonté de m'inscrire dans l'éducatif et dans la performance, de boni-
fier l'autre et de prendre des responsabilités. Je crois que chaque d'être, leur fonctionnement, la connaissance de soi et celle d'autrui,
éducateur, avant de se lancer, doit commencer par identifier ses moti-
plus ils seront efficaces et épanouis dans leur activité. C'est aussi un tra-
vations ainsi que le degré d'investissement vail de recherche. Savoir par exemple si l'on
qu'il est prêt à assurer. fonctionne sur un mode auditif, visuel, kines-
Le public n’est plus le même, la thésique, si l'on fait preuve d'une intelli-
Posons la question différem- société a changé. Entraîner gence plutôt inter ou intra personnelle. Sans
ment : pensez-vous que la plupart comme nous l'avons été serait entrer dans de grandes théories, il est facile
des éducateurs deviennent de se documenter sur le sujet. On peut aussi
éducateurs pour les "bonnes" une grave erreur pour les joueurs se faire filmer au bord du terrain pour voir
raisons ? et pour l’éducateur qui ne comment on se déplace, comment on
S. M. : Je pense que oui. Par contre, je suis trouverait par son compte et communique… Il peut y avoir de grosses
convaincu qu'un certain nombre d'entre surprises !
eux cernent mal leurs attentes, celles de l'ac- arrêterait rapidement.
tivité et des joueurs. Beaucoup gagneraient Mais dans les faits, très peu d'édu-
à se pencher davantage sur les souhaits personnels et mutuels. cateurs font ce travail de recherche et d'analyse ! Et il
en va de même concer nant l'identification des
C'est-à-dire ? attentes de leurs joueurs…
S. M. : Qu'est-ce que j'attends de l'activité en tant qu'éducateur ? S. M. : C'est une prise de conscience à avoir. Il y a un mode opératoire
Qu'est-ce que j'attends de mes joueurs ? Qu'est-ce qu'ils attendent de que tout le monde connaît, c'est l'entraînement. Mais il y en a d'autres
moi ? Qu'est-ce que je suis prêt à mettre en place pour répondre à comme l'entretien individuel ou la réunion collective. L'éducateur doit
leurs attentes ? Qu'est-ce que mes joueurs sont prêts à faire pour savoir profiter de certains moments avec ses joueurs, hors terrain, pour
satisfaire aux miennes ? Bref, clarifier les contraintes et les ressources travailler sur les attentes personnelles et mutuelles. Interroger ses
de façon à trouver une cohérence, un juste équilibre entre souhaits et troupes sur la représentation qu'ils ont de l'entraînement, de
20 Vestiaires
Suite page suivante
"Plus qu'obtenir des
résultats, mesurer
des progrès est
le vrai match pour
l'éducateur."
www.vestiaires-magazine.com 21
Suite page suivante
∫ l'ENTRETIEN ª
l'effort, du jeu, de l'entraîneur, du dirigeant, du remplaçant… C'est ce séance par semaine ! Il a commencé à mettre en place des groupes de
que j'appelle la préparation mentale éthique, ou gainage mental. travail par VMA, etc… Les mecs ne touchaient jamais le ballon ! Je
L'idée est de se forger des valeurs communes pour recentrer les n'ai peut-être pas suffisamment insisté à l'époque sur le fait que la
enjeux et avancer tous dans le même sens. première des choses est de s'adapter à son public. Le maçon qui vient
à l'entraînement, il veut faire un foot. Courir, il peut y aller seul le
Le fait qu'un certain nombre d'éducateurs négligent dimanche matin avec un cardio…
cette phase consistant à cerner d'abord leurs attentes
ainsi que celles du groupe, pour adapter ensuite leur L'erreur de cet éducateur fut d'être centré unique-
approche pédagogique, méthodologique, et fixer des ment sur la performance, comme beaucoup…
objectifs, est-il de nature à expliquer ce décalage sou- S. M. : Ce qui engendre inévitablement de la frustration. Il convient
vent constaté entre l'entraîneur, qui veut gagner, et les alors de resituer ses priorités. Moi, éducateur U11, quel est mon objec-
joueurs, qui souhaitent d'abord se faire plaisir ? tif ? Etre champion de ma poule départementale ou champion de
S. M. : Le risque est là, en effet.Trop d'éducateurs cherchent à répon- l'éducatif ? Remporter le "derby" face au village voisin ou d'abord
dre à des attentes qui étaient peut-être les leurs, lorsqu'ils étaient faire en sorte que l'enfant sorte du terrain avec le sourire, la santé, et
joueurs, il y a dix, vingt ou trente ans, mais qui ne sont pas ou plus quelques règles de vie comme la politesse, la solidarité, le respect et
celles de leurs protégés aujourd'hui. Le public n’est plus le même, la le goût de l'effort ? Il ne faut pas se tromper.
société a changé. Et entraîner comme nous
l'avons été serait une grave erreur pour les Quels sont les signes, à l'entraîne-
joueurs et aussi pour l’éducateur qui ne trou-
verait pas son compte et arrêterait rapide-
"La première des choses est de ment ou en match, qui montrent
que l'éducateur fait fausse route ?
ment. Les joueurs attendent autre chose de s'adapter à son public" S. M. : On peut répondre en évoquant les
l'activité désormais. Et cette chose peut varier signes qui permettent d'avancer que l'édu-
énormément d'un public à l'autre, d'une cateur est dans le vrai : la présence des joueurs
équipe à l'autre, d'un club à l'autre… D'où la nécessité, pour le coach, aux séances, l’adhésion du groupe et des parents au projet, la ges-
de commencer par se poser les bonnes questions afin d'éviter de se tion des émotions lors des oppositions, la cohésion affective…
retrouver très rapidement hors sujet si je puis dire.
Tout ce que vous venez de dire est une manière de
Avec quelles conséquences ? tordre le cou à l'idée trop répandue selon laquelle
S. M. : Une incompréhension réciproque, source de tension, de l'indice de réussite et de compétence d'un éducateur
conflits et de démotivation, alors même que l'éducateur a le senti- n'est représenté que par les résultats de son équipe…
ment de "faire ce qu'il faut" ! S. M. : C'est juste. Ils sont nombreux à croire, parfois à raison malheu-
reusement, qu'ils seront jugés par les joueurs, les parents et les diri-
Sauf qu'il se trompe de public… geants, uniquement sur les résultats, et pas sur la qualité du jeu pro-
S. M. :Voilà. J'ai formé un garçon, il y a quelques années, qui a terminé duit, encore moins sur les valeurs transmises et le respect du projet
major de promotion au BE1 et qui est ensuite parti entraîner une club. En cas de défaite, le regard des autres, les remarques, la déception
équipe de 2e ou 3e division de district. Il a mis en place tout le contenu des joueurs sont vécus comme autant de coups de couteau à l'ego de
de la formation du Brevet d'Etat avec des joueurs qui faisaient une l'éducateur. Or, il y a des indicateurs visuels, comme des exercices et
situations référence à l'entraînement, qui permet-
tent d'abord de mesurer une progression. Le vrai
match pour l'éducateur, il est là !
22 Vestiaires
deuxième. Rendre le joueur intelligent en terme d’adaptation, mais enfants ont certes besoin d'un cadre de fonctionnement, mais l'édu-
aussi acteur et même auteur de ses performances en est une autre. cateur doit leur laisser un minimum de liberté à l'intérieur de ce
cadre.
On parle beaucoup à l'heure actuelle de la notion de
plaisir qu'il convient d'entretenir afin d'emporter Sur le plan disciplinaire ou sur le plan de l'évolu-
la pleine adhésion de ses joueurs. Mais se pose-t-on la tion dans le jeu ?
question de savoir si l'éducateur, lui, prend du plaisir S. M. : Les deux. En match, par exemple, il faut réhabiliter le statut de
dans des contextes pas toujours évidents à l'entraîne- l'erreur. Il faut l'accepter car elle est essentielle dans la construc-
ment ? tion de l'individu. Or, certains joueurs vivent très mal la compéti-
S. M. :A la DTN, on se dit que le plaisir de l'éducateur est véhiculé par tion, comme certains entraîneurs du reste, car ils sont convaincus
l'épanouissement qu'induit son sentiment de compétence. Plus il qu'ils seront jugés uniquement sur le résultat. Il faut dédramatiser tout
va être formé, bien formé, mieux il pourra accompagner les gamins. ça. Le match n'est qu'un mode opératoire du cycle d'entraînement.
Et s'il accompagne correctement les gamins, en maîtrisant tous les Un outil d’apprentissage et non une finalité. C'est un point de repère
outils, notamment pédagogiques, on estime alors que ce sera un vrai dans une situation réelle avec un petit peu plus d'émotionnel parce
plaisir pour lui d'être éducateur. Car il sera qu'on s'étalonne par rapport à des adver-
en mesure de mettre son empreinte. À l'in- "Le plaisir de l'éducateur est saires. C'est tout.
verse, celui qui passe la séance ou le match à véhiculé par l'épanouissement
hurler "sors, reviens, passe, déborde, Malheureusement, pour dédrama-
presse…", sans réel impact visible sur le qu'induit son sentiment de tiser la compétition, certains vont
groupe, aura l'impression de faire son bou- compétence." jusqu'à la dénaturer en prônant
lot, mais ce n'est pas ça. Et très vite, il va le par exemple la suppression des
ressentir au plus profond de lui. Ce qui ne manquera pas, là encore, de classements dans les tournois. Ne se trompent-ils
faire naître de la frustration. pas de cible ? Ne feraient-ils pas mieux d'aider les
éducateurs à voir la compétition d'un autre œil ?
D'une manière générale, que traduit l'intervention- S. M. : Je suis d'accord. Ce n'est qu'un problème de regard. Moi je suis
nisme d'un éducateur, que ce soit à l'entraînement ou en un compétiteur, j'ai été footballeur professionnel, j'adore gagner... La
match ? Juste de l'incompétence ? compétition n'est pas un problème en soi. D'où vient l'aspect ludique
S. M. : Non, pas forcément. Certains pensent que c'est ce qu'il faut d'un exercice ou d'une situation à l'entraînement ? Du comptage
faire. Ils sont persuadés que c'est ce que les enfants attendent pour des points entre les chasubles jaunes et les chasubles rouges… La
faire les efforts. Parfois, c'est aussi parce que l'éducateur a été compétition demeure une composante essentielle. En revanche,
construit comme ça, au contact d'un entraîneur qui était très dirigiste l'éducateur qui, dans l'activité, n'aime que la victoire, et non les
à l'époque. Une chose est sûre : celui qui réussit à se montrer ferme, moyens pour y parvenir, va au-delà de grandes désillusions. Il faut
tout en rendant les joueurs autonomes et responsables, a gagné. Les laisser la compétition aux jeunes et l’éducation à l’entraîneur.
www.vestiaires-magazine.com 23
∫ l'ENTRETIEN ª
Être sur les moyens et non pas uniquement sur les teur de football est avant tout une personne qui doit se
résultats réclame d'avoir un minimum de compé- poser des questions. "L'entraîneur est un chercheur",
tences induites par la formation. Or, dans les petits disait Frédéric Hantz dans nos colonnes.
clubs surtout, beaucoup de parents s'improvisent S. M. : Oui, et en ce qui concerne l'éducateur en amateur, les
"éducateurs" sans en avoir la fibre ni la volonté d'être questions sont spécifiques et multiples. Qu'est-ce que j'attends de
dans la réflexion. Ne devrait-on pas, par exemple, l'activité ? Qu'est-ce que je peux lui amener ? Quelle peut être ma
travailler davantage à utiliser les "seniors" du club, ce contribution réelle ? Qu'est-ce que je peux en retirer ? Des gratifica-
qui, en plus de capitaliser sur leur sensibilité foot- tions, un statut, un regard ? L'idée bien évidemment n'est pas de faire
ball, permettrait de renforcer à terme l'identité club, une psychanalyse de comptoir de nos éducateurs. Simplement de
ce qui fait de plus en plus défaut de nos jours ? savoir sur quelles valeurs et quelles motivations ils fonctionnent, et
S. M. : On peut aussi travailler à former les jusqu'où ils peuvent aller ? Plus leurs motiva-
parents qui le souhaitent, cela se fait déjà. Les"Certains joueurs vivent très mal tions seront profondes et bien ancrées, plus ils
parents, à partir du moment où ils font l'ef- auront envie de continuer dans cette voie,
fort de se poser un minimum de questions la compétition, comme certains d'apporter et de bonifier l'autre.
sur l'activité, et qu'ils ne suivent pas leur entraîneurs du reste, car ils sont
gamin dans toutes les catégories… je trouve convaincus qu'ils seront jugés Bonifier au sens large.
cela très bien. Maintenant, s'agissant des S. M. : Oui.Accompagner le joueur dans sa
seniors à utiliser comme éducateurs chez les uniquement sur le résultat. " construction sportive et éducative, l’intégrer,
petits, c'est une piste intéressante, en effet. le sécuriser, l’écouter et le reconnaître.
D'abord, un changement de statut (entraîneur-entraîné-entraîneur) Partager collectivement les valeurs qui lui sont chères (plaisir, res-
peut favoriser l’appropriation de principes de jeu. Ensuite, l’intérêt pect, engagement, tolérance …) sont autant de petits pas vers le plai-
pour l’identité club est indéniable. Ceci étant, une formation fédé- sir de la pratique. Le football doit être un outil éducatif ; l’éducateur, un
rale (module de 16h) reste incontournable pour les volontaires. Le der- maillon de cette chaîne éducative ; le joueur un acteur qui joue, qui
nier point qui me semble positif est la prise de confiance et d’affirma- s’amuse et s’épanouie ; les parents des accompagnateurs ; et le diri-
tion quand on s’occupe de plus jeunes. geant le metteur en scène, réalisateur de cette belle production.
En définitive, si l'on résume cet entretien, l'éduca- ■ Propos recueillis par Julien Gourbeyre
24 Vestiaires
∫ Dossier ª
Bien communiquer
pour motiver ses troupes :
enjeux et solutions
L’entraîneur sportif existe par les joueurs. S’il n’y a pas de • diriger la préparation psychologique au sens large (état d’es-
joueurs, il n’y a pas d’entraîneur, il n’y a pas même de club. prit - motivation - implication)
Voilà bien une évidence, mais si cela va sans dire, cela va mieux
en le disant… et en le rappelant régulièrement ! >Le motivé s’occupe, l’impliqué se préoccupe
Voici une autre évidence. Parmi les grandes missions d’un Le corps et l’esprit, c’est l’un ET l’autre qu’il convient de pré-
éducateur ou d’un entraîneur, il en est deux qui prédominent : parer concomitamment. Or, force est de constater que les
• diriger la préparation technique au sens large (technique - "préparateurs" sont généralement plus à l’aise avec l’un
tactique - physique) qu’avec l’autre... Pourquoi ? La raison principale est à cher-
26 Vestiaires
COUP DE CŒUR DE LA RÉDACTION
www.vestiaires-magazine.com 27
Suite page suivante
∫ Dossier ª
Ottmar Hitzfeld
"Mon expérience me permet aujourd’hui
d’observer les choses de manière objective, pour
mieux travailler et dépassionner les débats"
parallèle avec des objectifs clairs qui auraient été définis préa-
lablement par les deux parties. Ce jugement très violent génère
une perte de confiance et d’estime de soi. Il s’accompagne
de comportements défensifs ou de contre-attaque tout aussi "Tu es toujours en retard à l’entraînement !".Voilà une autre
violents. formule qui peut facilement sortir de la bouche d’un éduca-
teur. Elle va inévitablement faire de la casse. L’expression ne
Yann M’Vila (TéléFoot 22 avril 2012) repose pas sur une réelle observation. Dans ce cas précis, la
remarque n’est pas factuelle et relève d’une généralisation
"Lorsqu’un journaliste me dit que j’ai été abusive. Comme tous les adverbes de temps, "toujours" est
de trop. Il est facilement contestable par l’intéressé : "non
nul, je rigole. Lorsque c’est le coach qui me le c’est faux, avant-hier j’étais à l’heure". Et la partie de ping-
dit, ça me fait mal !" pong de s’enclencher : "si c’est vrai", "non c’est faux"…
L’indisposition du joueur est assurée. Cela peut sembler sans
conséquences majeures, mais cette "micro-rupture", ajoutée à
Les jugements de valeur démolissent même les plus costauds. des dizaines d’autres, va accentuer la distance entre l’entraî-
Notons que la comparaison est une forme de jugement. neur et l’entraîné, pour aboutir un jour à un clash sérieux que
Lorsque l’entraîneur dit : "Tu as été meilleur que lors du ni l’un ni l’autre ne sauront expliquer.
match précédent", le joueur n’entend et ne retient qu’une Aussi, une observation se doit d’être précise et factuelle : "Lors
chose : "Lors du match précédent, je n’ai pas été bon". Même de deux séances d’entraînement de la semaine dernière,
partant d’une bonne intention, le jugement de valeur ainsi mardi et jeudi après-midi, j’ai pu constater ton arrivée avec
exprimé fait à nouveau des dégâts conséquents. 10 minutes de retard". Les faits exprimés ne sont pas contes-
Il est prouvé scientifiquement que toute agression du cer- tables, ils ne sont donc pas contestés. Le joueur est réceptif.
veau limbique (siège des émotions) empêche l’accès au cer- L’entraîneur peut à présent demander que le retard ne se
veau cortical (siège de l’analyse et de la raison). Dès lors, la reproduise pas, ou bien d’être averti en cas d’empêchement.
relation est altérée entre l’émetteur et le récepteur, entre l’en- Il va obtenir l’adhésion du joueur, sans avoir recours à la
traîneur et le joueur. Jean Renoir, après avoir filmé une scène menace ou au système classique des amendes qui est surtout
qui ne lui convenait pas, disait à ses acteurs : "Vous avez été un pis-aller, la solution de facilité et l’arme du "faible".
merveilleux ! On va la refaire !". Et ça leur donnait envie de
faire plus et mieux.
28 Vestiaires
COUP DE CŒUR DE LA RÉDACTION
marque d’attention.
www.vestiaires-magazine.com 29
Suite page suivante
∫ Dossier ª
deux axes :
l’axe horizontal : celui-ci porte sur l’action de répondre posi-
tivement ou de ne pas répondre à l’attente du(des) joueur(s).
l’axe vertical : celui-là relève du niveau de motivation (ou de
démotivation) obtenu,
du fait d’une réponse (ou non réponse) à l’attente en ques-
tion.
Concrètement, cela donne lieu à une classification des attentes
des joueurs en trois grandes familles :
Dans 99% des cas, la réponse qui suit n’est autre que Il est clair sur le schéma ci-contre que ces attentes (cf courbe de
couleur rouge) méritent une réponse systématique, "obliga-
la formulation d’un besoin plus profond. toire", sans quoi la démotivation est grande.
Lorsque vous prenez l’avion, vous avez une attente implicite :
Pour motiver les joueurs sur la durée, il ne suffit pas de répéter qu’il arrive à bon port. Besoin de sécurité ! Il ne vous vient
"allez les gars". Il importe de comprendre leurs besoins et pas à l’esprit de le demander lorsque vous achetez votre billet.
d’y apporter des réponses adaptées.Tout entraîneur (ou staff) Eh bien, il en est de même des joueurs qui considèrent par
qui veut tirer le meilleur de son groupe doit avant toute chose exemple naturel et obligatoire, sans avoir à le demander, que
accepter les idées suivantes : l’entraîneur soit respectueux de leur personne. Qu’il ne les cri-
• les sportifs ont des attentes derrière lesquelles se cachent des tique pas, par exemple, sur la place publique. Cette règle est
besoins, conscients ou non, avouables ou pas, avoués ou pourtant bafouée régulièrement.
non. Nous sommes à la fin du mois d’août 2011. L’équipe de France
• la façon de répondre à ces attentes et ces besoins, ou de ne de football prépare son match de qualification pour l’Euro
pas y répondre sciemment et en connaissance de cause, en 2012 contre l’Albanie. Dans un entretien accordé à France-
expliquant pourquoi, va permettre de sceller une relation de Football, Samir Nasri glisse qu’il aurait préféré entendre en
confiance et un état d’esprit conquérant chez chaque joueur. tête à tête les critiques de Laurent Blanc, plutôt que par presse
La qualification des attentes s’obtient par le croisement de interposée. Le mal est fait, il laissera des traces. La prestation de
30 Vestiaires
COUP DE CŒUR DE LA RÉDACTION
Samir Nasri sera décevante contre l’Albanie.A qui croyez-vous • moins il répond à ce type d’attentes, plus il génère de la
qu’il en revienne la plus grande responsabilité ? Certains vont démotivation.
crier aux caprices de star, quand une analyse approfondie met
à l’index les manquements du sélectionneur. Même les joueurs Nous trouvons dans cette famille des attentes généralement
qui ne sont pas cités savent dorénavant que Laurent Blanc est liées à des notions de délai, de fréquence, d’intensité…
capable de leur réserver le même sort dans le futur. Pas loupé ! L’individualisation de la préparation fait partie de cette caté-
Quarante-huit heures avant le quart de finale du même Euro gorie. Pas seulement la préparation physique, laquelle serait
contre l’Espagne, notre ex-sélectionneur national récidive. même à classer, chez bon nombre de joueurs et du fait d’une
Il regrette sur RMC "de ne pas avoir de joueurs qui aient quasi généralisation de cette pratique, parmi les attentes impli-
l’intelligence du jeu". Même s’il ne cite personne cette fois-ci, cites, considérées comme un dû aujourd’hui par les sportifs.
chaque joueur entend dans sa chambre d’hôtel qu’il est un Non, il est ici davantage question de l’individualisation de
écervelé. Ce type de dérapage incontrôlé de communication séquences de travail technique. Kevin Gameiro me disait fin
interpelle au premier chef et relève quasiment de la faute pro- 2007, alors qu’il évoluait au RC Strasbourg : "J’aimerais travail-
fessionnelle. ler davantage à l’entraînement les décrochages avec le
défenseur carrément sur les talons". Derrière une telle
attente, il y a naturellement un besoin plus profond. Quel est-
Ottmar Hitzfeld il ? Pour le savoir, l’entraîneur se doit de le demander à l’inté-
"J’ai toujours protégé mes joueurs des médias et du ressé et de mettre ses antennes en éveil. Nous revenons à l’im-
portance du questionnement ouvert et à la notion d’écoute.
public. Je donne ma confiance à priori et j’attends en Avant même d’apporter la moindre réponse qui pourrait être
retour que le joueur me rende cette confiance. Si ce inadaptée, il importe de comprendre pourquoi.Après reformu-
lation du coach ("si je comprends bien, tu souhaites…"), à
n’est pas le cas, je peux être dur, mais seulement en la fois pour vérifier sa bonne compréhension et pour faire
montre d’écoute, une question s’impose : "Pourquoi ?". "Pour
interne, jamais en le critiquant dans la presse" quelle(s) raison(s) désires-tu répéter ce type de séquences ?".
Dès lors, les besoins profonds vont émerger. Le coach va clai-
rement identifier chez le joueur un besoin de se rassurer, après
Chez un sportif, l’attente implicite de ne pas être critiqué sur une période de blessure, voire un besoin de progresser, quoi de
la place publique par son entraîneur (ou son président) émane plus naturel ! Son rôle, en pareil cas, après avoir entendu l’at-
d’un besoin de respect de l’individu, le béaba de la communi- tente et compris le besoin, va consister en trois choses.
cation. Des attentes implicites, il y en a tant et plus. Certaines Premièrement, il va devoir vérifier et faire valider au joueur les
sont communes à tous les joueurs, quel que soit le club dans vrais besoins. Deuxièmement, il va devoir lui demander s’il y a
lequel ils évoluent. D’autres sont communes aux joueurs d’un d’autres initiatives ou exercices, en plus de la séquence deman-
même club, du fait d’un contexte spécifique. D’autres encore dée, qui peuvent satisfaire ces besoins (cf nouvelle phase d’in-
sont propres à certains joueurs, du fait de leur passé ou de vestigation et d’écoute). Troisièmement, il va devoir favori-
leur personnalité. Il apparaît primordial qu’un coach sportif ser la mise en œuvre d’une solution qui répond à ces besoins.
sache identifier clairement les besoins fondamentaux de ses
joueurs, pris individuellement et collectivement. C’est dans la
non réponse aux attentes implicites et à leurs besoins sous-
jacents qu’un entraîneur devra chercher en premier lieu les
causes de démotivation et d’ambiance dégradée. Il devra
immanquablement revenir aux fondamentaux, en pareil cas.
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Suite page suivante
∫ Dossier ª
Résultat : le joueur est motivé. Il était inquiet, il retrouve la répétition des gammes entre aussi dans cette famille. Plus le
sérénité et le plaisir de s’entraîner. joueur a la possibilité de répéter les gammes, plus ça le ras-
Dans ce cas précis, certains entraîneurs diront spontanément sure, plus il est satisfait, et inversement. En parallèle, l’un n’em-
que si cette pratique est adoptée pour Kewin Gameiro, elle doit pêchant pas l’autre, plus les entraînements sont variés, plus les
l’être pour les autres membres de l’équipe. Puis ils ajouteront joueurs prennent du plaisir. Selon la saison, la durée (courte)
qu’il n’est pas possible d’organiser pour tous des séquences et le rythme (soutenu) des entraînements impactent la satisfac-
individualisées de travail technique car "il faudrait trop d’en- tion des joueurs. Mieux vaut laisser les joueurs légèrement
traîneurs, c’est inenvisageable". sur leur faim, plutôt que les saturer. Susciter l’envie sans créer
A ceux-là, nous pouvons répondre sans ambages par une char- de manque, tout un art ! Plus les débriefings vidéo sont partici-
mante maxime empruntée à un futurologue : "Ceux qui pen- patifs et vivants, plus les joueurs sont prolixes et satisfaits, et
sent qu’on ne peut pas le faire doivent laisser la place à inversement. Plus les joueurs se sentent utiles et plus ils se
ceux qui le font déjà". sentent reconnus, plus ils sont motivés. Cela pose la question
de savoir combien de fois par semaine ou par mois l’entraî-
neur reconnaît ouvertement l’utilité de chaque joueur.
Ceux qui pensent qu’on ne peut pas le faire Combien de fois également il manifeste sa reconnaissance à ses
joueurs, de manière individuelle autant que collective.
doivent laisser la place à ceux qui le font déjà ! La liste est loin d’être exhaustive et il appartient au coach
d’identifier ces attentes dites "explicites", pour y répondre
de manière savamment dosée et appropriée.
A bien y réfléchir, tous les joueurs ne sont pas forcément en
même temps en demande de personnalisation et d’individua- 3/ Les attentes latentes des joueurs
lisation. De plus, si le nombre de préparateurs techniques Nous sommes dans ce cas de figure en présence d’attentes
n’est pas suffisant, l’entraîneur dispose de joueurs d’expé- non exprimées par les joueurs, mais néanmoins bien pré-
rience qui seront motivés et compétents pour faire travailler sentes en eux. Elles concernent des éléments relevant du
efficacement le(s) sportif(s) en demande de personnalisa- ’’plus’’ ou du "bonus" ( cf courbe de couleur verte ). Le coach
tion et d’individualisation. Cela porte un nom : déléguer. La peut chercher à y répondre, ou non :
délégation, s’inscrivant dans un cadre clair et précis, présente • s’il répond à ces attentes, il provoque une stimulation ponc-
un double avantage. Elle répond au besoin d’accompagner tuelle ;
notre sportif en demande. Elle permet dans le même temps de • s’il n’y répond pas, il ne génère pas d’insatisfaction parti-
reconnaître et de valoriser son tuteur et partenaire de club, via culière, puisqu’il s’agit pour les joueurs simplement de
l’attribution concertée d’une mission nouvelle. Certains entraî- "plus" auxquels ils n’ont généralement même pas pensé.
neurs penseront que l’idée est utopique, qu’ils n’ont pas vrai-
ment de joueurs suffisamment "intelligents" pour assumer Si le coach, par exemple, après une victoire obtenue avec
cette mission de tuteur, même ponctuellement. A ceux-là panache, offre une journée de repos supplémentaire, il répond
Coluche répondrait "qu’ils ne peuvent pas être intelligents si à une attente latente. Il génère une grande satisfaction ponc-
on ne cesse de les prendre des cons". tuelle. Cette forme de reconnaissance constitue un vrai
"boost", lorsqu’elle s’inscrit dans une logique d’ensemble qui
accorde de l’importance à la reconnaissance des joueurs. Si
Ils ne peuvent pas être intelligents l’entraîneur n’offre pas ce supplément d’âme et se contente de
féliciter ses joueurs, individuellement et collectivement, il
si on ne cesse de les prendre pour des cons ! ne génère pas d’insatisfaction particulière pour autant. En
effet, la journée de repos supplémentaire n’est pas un dû et les
joueurs ne la demandent pas de manière explicite.
Lorsque la coopération inter-postes ou intergénérationnelle Nous pourrions donc être tentés de penser que l’usage du
s’opère, la solidarité s’accroît rapidement. L’esprit d’équipe "bonus" doit être le plus fréquent possible. Il n’en est rien !
s’en trouve considérablement renforcé, bien plus qu’avec L’appel aux "petits plus" est à manier avec des pincettes, pour
tous les appels vibrants à faire corps. deux raisons majeures.
Il existe d'autres exemples d’attentes explicites à s’efforcer de La première, c’est qu’un usage trop fréquent de ce type de
satisfaire. Le respect par l’entraîneur des horaires annoncés surprises positives peut en banaliser le principe. Le fait de
(début et fin d’entraînement, début et fin de brief ou de répéter certains bonus contribue inévitablement à les ren-
débrief…). Plus les horaires sont respectés, plus la satisfac- dre moins attractifs, à la longue. En d’autres termes, cela revient
tion augmente, et inversement. La satisfaction des joueurs est à transformer des attentes latentes en attentes explicites,
également proportionnelle au nombre de feed-back personna- voire implicites. Si l’on reprend l’exemple précédent et si l’on
lisés (et bienveillants) qu’ils reçoivent de leur entraîneur. La commence à les y habituer, les joueurs voudront de plus en
32 Vestiaires
COUP DE CŒUR DE LA RÉDACTION
-même,
Il s’agit de changer soi
s personnes…
si l’on veut changer le
de
plutôt que de changer
personnes !
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LE CAHIER
Pages 37 à 59
PÉDAGOGIQUE LE CAHIER PÉDAGOGIQUE
P38 : ENTRAINEMENT
(par Charles MONTESPAN)
Vous n'avez rien eu le temps de
préparer ? Que faire ?
P40 : PREPARATION PHYSIQUE
(par Laurent BOSQUET)
Coup de mou du mois de
novembre : comment agir ?
Laurent BOSQUET,
Charles Doyen de la Faculté des P42 : STRATÉGIE
MONTESPAN, Sciences du Sport de
Conseiller Technique
l'Université de Poitiers, et
(par Jérémy DOS SANTOS)
Départemental de l’Aude
(11).
membre de la Cellule de Corners et coups francs : les
Recherche de la FFF.
joueurs "à la ramasse"
P44 : GARDIEN
(par David MERLET)
Apprendre à son gardien à bien
se placer sur CPA
P48 : TABLEAU NOIR
(par Didier OLLE-NICOLLE)
Comment se préparer à
affronter une équipe du haut de
Charles tableau ?
David MERLET,
MONTESPAN, Responsable des gardiens
Conseiller Technique
de buts au centre de P50 : TECHNIQUE
Départemental de l’Aude
(11).
formation du Mans FC.
Le contrôle orienté
P54 : MANAGEMENT
(par Jean-Paul ANCIAN)
La gestion des remplaçants et
remplacés
P56 : SANTÉ
(par Philippe KUENTZ)
Pourquoi applique-t-on du
froid après une blessure
Jean-Paul ANCIAN,
musculaire ?
Professeur EPS INSA de
Didier
OLLE-NICOLLE,
Lyon, titulaire du BE2. P58 : JURIDIQUE
Expert en préparation phy-
entraineur professionnel
sique et préparation men- 1000 emplois d'avenir pour
(DEPF).
tale. Adjoint en sélection
nationale de Côte d'Ivoire.
structurer le foot amateur
www.vestiaires-magazine.com 37
■ Par Charles MONTESPAN,
Conseiller Technique Départemental de
l’Aude (11).
temps… Au final, le voilà devant les portes du stade sans idée précise sur ce qu’il entend
proposer à ses joueurs ! Que faire, que dire ou taire, comment ne pas céder à la panique ou
sombrer dans l’à peu-près ? VESTIAIRES souhaitait se pencher sur un cas de figure plus fréquent
qu'il n'y paraît...
n premier lieu, il convient je pense de est sensé être celui qui réunit les condi- sachant pas ce qu'il va faire ! Pour celui-ci,
La principale difficulté de l’entraîneur qui "improvise" une séance ne tient pas, selon moi, Première solution : refaire la
dans le choix des jeux, situations ou exercices. Tout comme elle ne réside pas dans le séance précédente
choix du thème ou de la dominante de la séance. Un entraîneur quelque peu expéri-
menté contournera aisément ces difficultés. En revanche, quel que soit le niveau d’expé- Il va sans dire que la chose doit demeurer
rience, il ira vers l’inconnu en ce qui concerne le climat de la séance. Il est en effet bien dif- exceptionnelle, mais les techniciens qui
ficile de prétendre instaurer un climat de convivialité et de participation lorsqu’on est soi s’y essayeront ne manqueront pas d’être
même en train de réfléchir à l’organisation du prochain exercice ou lorsqu’on est en surpris par la richesse de la répétition
train de poser ses coupelles pour le jeu à venir… En un mot, il est quasi impossible de d’une séance à quelques jours d’inter-
prendre de la hauteur dans la relation pédagogique lorsqu’on a le nez dans le guidon ! valle. Pour ceux qui souhaiteraient tout
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ENTRAINEMENT
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■ Par Laurent BOSQUET,
Doyen de la Faculté des Sciences du Sport
de l'Université de Poitiers, et membre de
la Cellule de Recherche de la FFF.
PREPARATION PHYSIQUE
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PRÉPARATION PHYSIQUE
www.vestiaires-magazine.com 41
■ Par Jérémy DOS SANTOS,
entraîneur de l'équipe réserve du Royal
Mouscron (D2 belge), titulaire du DEF.
les hommes désignés pour s’oc,cuper de de ses alentours. La répartition des joueurs
la "ramasse" doivent bien souvent se conten- dans des zones sensibles doit empêcher l'at- "Assurer un quadrillage efficace
ter d’un évasif "vous vous placez à la sortie taque adverse de bénéficier d'un avantage sur dans les zones sensibles"
des 16 mètres" . Pourtant, sur un corner défen- les deuxièmes ballons, voire d’annihiler une
sif, le deuxième temps peut s’avérer tout aussi combinaison offensive sur phase arrêtée. Mes Qu'il y ait un ou des adversaires présents dans
décisif que le premier. A quoi peut bien servir de préférences en ce qui concerne les joueurs char- cette zone conditionne le placement des joueurs
gagner le premier ballon si l’équipe encaisse gés du deuxième temps de jeu vont vers la mise "à la ramasse". Si le ballon est repoussé mais
un but dans les secondes qui suivent ? Ainsi, en place d'un "rideau flottant" constitué de demeure dans la zone de tir (voir schéma), les
le rôle des joueurs "à la ramasse" mérite sans deux à trois éléments, et positionné de façon deux joueurs "à la ramasse" vont presser en
doute d’être clarifié. Au niveau défensif légèrement désaxée de part et d'autre de la cherchant à excentrer les porteurs de balle, ou à
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STRATÉGIE
Schéma 3 Schéma 4
CAS DE FIGURE 1
COUP FRANC AXE PROCHE "DIRECT" (30M OU MOINS)
Placer le joueur de base du mur sur la ligne ballon-1er poteau avec un joueur à sa droite et à sa gauche, au cas où il y aurait deux tireurs, un
gaucher et un droitier. L’objectif du gardien dans cette situation est de placer son mur de façon à ce qu'il couvre un maximum l’angle fermé
(côté ballon). Le gardien peut alors se placer "côté ouvert". Le portier doit impérativement voir le ballon pour pouvoir juger rapidement
de sa trajectoire, mais ne pas anticiper trop tôt avant le départ du ballon…
GARDIEN
CAS DE FIGURE 2
COUP FRANC AXE LOINTAIN (30M OU PLUS)
Placer le joueur de base du mur sur la ligne ballon-1er poteau avec un joueur à sa droite et à sa gauche, au cas où il y aurait deux tireurs, un
gaucher et un droitier. L’objectif du gardien dans cette situation est de placer son mur de façon à ce qu'il couvre un maximum l’angle fermé
(côté ballon). Le gardien peut alors se placer "côté ouvert". Le portier doit impérativement voir le ballon pour pouvoir juger rapidement
de sa trajectoire, mais ne pas anticiper trop tôt avant le départ du ballon…
44 Vestiaires
GARDIEN
CAS DE FIGURE 4
COUP FRANC "INDIRECT" DANS LA SURFACE DE RÉPARATION
Pas de solution miracle dans cette situation très particulière, mais l’idéal est que le gardien se place devant ses partenaires à distance régle-
mentaire du ballon. C’est au gardien de sortir vers le tireur au moment de la passe. Ses partenaires se situent sur la ligne de but.
CAS DE FIGURE 6
COUP FRANC EXCENTRÉ PROCHE (MOINS DE 30 M)
Coup franc à droite du gardien. Le frappeur est droitier, la trajectoire du ballon est rentrante. Deux joueurs dans le mur. Ces derniers
sont placés sur la trajectoire du centre pour obliger le tireur à contourner le mur et donc éloigner le danger (ou à lever son ballon par-des-
sus le mur afin que le portier dispose de plus de temps pour son intervention). Le gardien, lui, est positionné quasiment sur sa ligne de but
et légèrement au premier poteau afin de protéger en priorité son but en cas de frappe directe.
46 Vestiaires
GARDIEN
CAS DE FIGURE 7
CORNER FRAPPÉ RENTRANT
Le gardien place un joueur au 1er poteau et un joueur dont la mission est de couper la trajectoire à hauteur du 1er poteau dans les 5m50.
Le gardien, lui, doit se situer au milieu de son but pour se permettre d’intervenir à la fois au 1er ou 2ème poteau. Il doit bien temporiser au
départ du ballon pour attaquer et "couper" la trajectoire du ballon. Un ballon frappé en force au 1er poteau doit être intercepté par le joueur
qu’il a placé dans ses 5m50. Tous les ballons frappés au milieu et au 2ème poteau dans les 5m50 sont pour le gardien en priorité. En dehors
des 5m50 m, tout dépend de la puissance de la frappe et des capacités du gardien à juger la trajectoire et à se déplacer rapidement.
CAS DE FIGURE 8
CORNER FRAPPÉ SORTANT
Toujours le même placement pour les partenaires, mais le gardien se place légèrement en retrait (2/3 deuxième poteau) et un peu plus écarté
de sa ligne de but. La trajectoire sortante reste plus difficile à négocier car le ballon est fuyant. Pour le gardien, l’objectif est d’avancer pour
couper cette trajectoire et avoir une meilleure prise de balle.
MUR : PLACER LES PLUS GRANDS AUX 2E ET 3E PLACES, À CÔTÉ DE L’HOMME DE BASE
Le premier paramètre important est de ne jamais dissocier le placement du gardien par rapport à son mur. Le gardien doit préciser le nombre
de joueurs qui vont constituer son mur avant le match : 1 ou 2 pour des coups francs lointains ou excentrés, 4 ou 5 sur des coups francs plus proches.
Ensuite, il doit les placer : l’homme de base (ou le 2ème joueur composant le mur en cas de droitier à gauche pour le gardien ou gaucher à droite)
doit se situer sur la ligne fictive ballon- premier poteau. Les autres sont serrés contre lui "côté ouvert". Dans tous les cas, le mur placé ne doit
pas sauter car le gardien se place en fonction de son mur et donc de l’angle de frappe qui est couvert par celui-ci. Enfin, il n’existe pas de règle
infaillible quant à la composition du mur, mais le plus efficace est de placer les plus grands joueurs aux 2ème et 3ème places, à côté de
l’homme de base. Car un coup franc tiré directement au but dans la lucarne "côté fermé" par-dessus le mur passe souvent au-dessus de ces 2
joueurs cités précédemment…
ces histoires ou le vainqueur final n’est pas celui que l’on annonçait au coup d'envoi. Plan de jeu,
préparation, grandes lignes directrices, VESTIAIRES a demandé à un spécialiste des coups
retentissants de se pencher sur la question.
48 Vestiaires
TABLEAU NOIR
un ténor du championnat ?
Quelques scénarios et pistes de réflexion
Didier Ollé-Nicolle a bien voulu se prêter au jeu des scénarios imaginaires. A Lire et adapter !
Quel plan de jeu face à… :
Une équipe forte dans la possession Une équipe forte sur les côtés
Dans l’absolu, je chercherais à créer du surnombre au milieu. On En conservant mon organisation de base, j’insisterais sur les notions
peut imaginer une animation mixant zone et individuelle sur un ou de couverture des latéraux entre eux, puis sur la couverture à l’in-
plusieurs joueurs ciblés. A la récupération, on doit avoir l’obsession térieur d’un ou plusieurs joueurs axiaux.
de se projeter vite vers l’avant.
Une équipe avec un avant-centre remiseur, au grand gabarit
Des attaquants très rapides Si l’équipe adverse trouve l’avant-centre sur du jeu long, on va
Je demanderais à l’équipe d’évoluer assez bas pour ne pas laisser essayer d’agir sur les "rampes de lancement". Si les adversaires
trop d’espaces dans le dos. Dans la semaine précédente je porterais cherchent le remiseur plutôt sur du jeu court, on va devoir anticiper
une attention particulière sur les coups de pied arrêtés défensifs et les remises et les déviations. A priori, je privilégierais plutôt un
offensifs. bloc médian.
Nice-PSG (mars 2010, Ligue 1) : Les Aiglons créent de nouveau la surprise face à une grosse équipe du PSG : "Avec le staff, nous
avions décidé de conserver notre organisation en zone mais de faire un marquage individuel sur le meneur de jeu parisien (Sessegnon,
Ndlr). C’était très inhabituel. Pour l’occasion, c’est un joueur évoluant arrière latéral habituellement qui s’est collé à la tâche. Ils ne sont
jamais vraiment parvenus à trouver la solution tactique et, au final, nous l’avons emporté 1-0".
Nîmes-Saint-Etienne (janvier 2005, Coupe de France) : Pensionnaire de National, le Nîmes Olympique élimine cette saison-là
quatre formations de Ligue 1 en appliquant à chaque fois un nouveau plan de jeu ! Extrait choisi illustrant la dimension mentale lors de
la confrontation face à l'ASSE : "En 32ème, on joue Saint-Etienne et on est mené 2 à 0 sur deux coups de pied arrêtés. Mais ce qui se pas-
sait sur le terrain correspondait tellement à tout ce que nous avions préparé durant la semaine que les joueurs n’ont jamais douté. Plus
le match avançait et plus le rapport psychologique tournait en notre faveur alors que nous évoluions deux niveaux en dessous ! Au final,
nous l’avons emporté presque naturellement 3-2".
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Le contrôle orienté
Maîtriser le ballon en mouvement. Le football moderne impose un jeu en mouvement.
Ainsi, au haut niveau, l’amorti se transforme de plus en plus en contrôle orienté. Ce geste
technique appelé aussi "prise de balle", permet d’accélérer le jeu, soit en gardant un temps
d’avance sur l’adversaire, soit en le déséquilibrant. Petit rappel théorique et pratique.
uand Fabregas tourne la tête frontement avec l’adversaire. Mais réus- les meilleures conditions. Et tout cela au
dévier…" (Erick Mombaerts). Pour peu saire, par exemple, pour enchaîner sur catégories. D'abord sous forme analy-
que le joueur perçoive le jeu avant de une action. tique le plus souvent, par le biais d'exer-
recevoir le ballon, le contrôle orienté offre cices simples, sans opposition, permet-
à son auteur de vastes possibilités dans tant à l'éducateur d’effectuer des correc-
l’orientation à donner à l'action. Alors Voir avant de recevoir tions sur la prise de balle, la position du
certes, et à la différence de la passe, de corps, etc… La mise en place d’opposi-
la frappe ou du jeu de tête, le contrôle Il réclame ensuite une véritable coordi- tion dans des situations globales permet-
orienté n’entre pas dans le champ des nation spécifique avec des enjeux tech- tra ensuite d’insister sur l’orientation que
statistiques entourant traditionnellement niques et moteurs variés, comme la maî- l’on veut donner à son contrôle orienté.
un match de football. Il n’en demeure pas trise de la réception du ballon sur le pre- Travailler ce geste technique dès le plus
moins un geste ô combien important dans mier contact, des prises d’appuis suffi- jeune âge apparaît donc on ne peut plus
la panoplie du footballeur ! Les bons tech- santes pour permettre un bon équilibre nécessaire. La fluidité dans le jeu en
niciens s’en délectent car le contrôle de tout le corps, sans oublier l’impérieuse dépend, et amène de la vitesse. Et la
orienté permet, en un contact, de se met- nécessité de toujours garder le ballon en vitesse de jeu, c’est le niveau…
tre dans le sens du jeu et/ou d’éviter l’af- mouvement pour pouvoir enchaîner dans ■ François Villebrun
̂ LE DEMI TOUR
CONTRO
- Apprécier la trajectoire du ballon : pour adapter la qualité de pied sur la première touche en fonction à la fois de la vitesse du bal-
lon et de l’orientation que l’on veut donner au jeu. Le regard doit être fixé sur le ballon.
- Avoir des appuis solides et un bon équilibre : le pied d’appui doit être porté au niveau où le ballon va entrer en contact avec le
sol. La position des bras en lien avec les appuis doit permettre un bon équilibre. Le regard se détache au moment du contrôle.
- Dominer le ballon sur le premier contact (extérieur ou intérieur du pied) : le ballon doit rester à portée, ni trop près, ni trop loin
afin d’en permettre une meilleure exploitation.
- Prendre de la vitesse : à l’image d’un sprinter dans les starting blocks, la poussée sur la jambe d’appui doit être forte de manière
à réaliser un "coup de rein" et faire la différence (changement de rythme).
50 Vestiaires
TECHNIQUE
Variantes :
- Extérieur pied droit à l'aller, extérieur pied
gauche au retour.
- Idem, mais de l'intérieur du pied.
Variantes :
- Faire l'exercice côté opposé pour varier les appuis sur le contrôle orienté.
- Avoir plusieurs solutions pour le dernier passeur (plusieurs tireurs possibles placés à des endroits différents).
- Contrôle intérieur
pied droit/passe
pied gauche pour B,
contrôle extérieur
pied droit/passe
pied gauche pour C,
contrôle pied
gauche/passe pied
droit pour D.
̂ LE EXTÉ RIEUR
CONTRO
TECHNIQUE
POUR LE FOOT A 11
EXERCICE 1 : PASSES COURTES/LONGUES ET CONTRÔLE ORIENTÉ INTÉRIEUR/EXTÉRIEUR
Un groupe de 8 joueurs (ateliers à multiplier suivant l'effectif). 1 ballon pour 2 joueurs. Un carré de 30x30 mètres découpé en 9 zones de
10x10 mètres. Les joueurs s’échangent le ballon par 2 comme suit :
- 4 minutes (2x2') : A passe à B qui effectue un contrôle
orienté de l'intérieur du pied pour aller dans une autre
zone et donner le ballon à A, qui effectue un contrôle
de l'extérieur du pied pour aller dans une autre zone
et donner le ballon à B, etc… Puis on change les rôles.
Le joueur qui n'a pas le ballon doit effectuer un appel
de balle dans une autre zone avant de revenir dans la
zone initiale pour réceptionner la passe.
EXERCICE 2 : STOP-BALLE
Jeu à 6 contre 6 sur un terrain de 40 x 30 mètres. Matérialiser un couloir de 5 mètres (zone de finition) avant la zone de stop-balle (SB).
Pour marquer un point, le joueur doit recevoir dans la zone de finition (ZF) et marquer sur 3 touches maximum. Jeu libre dans tout le reste
du terrain. Défenseurs :
interdit de se trouver
dans la zone de finition
tant que le ballon n’y
est pas. Observations :
demander beaucoup
de mouvement dans la
zone de finition et
valoriser les prises de
balle rapides.
52 Vestiaires
TECHNIQUE
̂ LE INTÉRIEUR
CONTRO
Contrôle orienté de l'intérieur du pied : Contrôle le plus sûr car la surface utilisée est importante. Il surprend peu l’adversaire.
Contrôle orienté de l'extérieur du pied : Plus difficile sur le premier contact. Suivi d’une forte accélération, il peut déséquilibrer
un adversaire.
Contrôle "Cruijff" : Vulgarisé par l'ancien triple Ballon d'Or, ce contrôle orienté permet de passer le ballon derrière la jambe d’ap-
pui. Il donne la possibilité de s’orienter et de surprendre l’adversaire en se retournant.
Contrôle enroulé : Sert aussi pour se retourner. Effectué avec l’intérieur du pied, il permet de se mettre dans le sens du jeu tout en
protégeant le ballon avec son corps.
Remplaçants et remplacés :
Doigté. La gestion des remplaçants et remplacés dans le football amateur est rendue difficile
par les différents paramètres qu'il convient de prendre en considération. Entre recherche de la
performance, plaisir de jouer (et donc d'avoir du temps de jeu) et convivialité dans le rapport
entraîneur/entraîné, on touche ici à une problématique managériale bien plus complexe qu'il
MANAGEMENT
n'y paraît. Essayons d'y voir un peu plus clair à partir de cas concrets.
l s'agit d'une problématique très intéres-
54 Vestiaires
MANAGEMENT
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Pourquoi applique-t-on du froid
Vous êtes-vous déjà posé la question ? L’application de froid juste après
une blessure ayant provoqué le saignement (interne) d’un muscle (type
déchirure) est indispensable pour stopper l’hémorragie, traiter l’hématome
et ainsi entamer au mieux sa guérison. Explications avec le Docteur Philippe
KUENTZ, médecin de l’équipe professionnelle de l’AS Monaco FC depuis près
de dix saisons.
Pour quels types de blessure est-il
nécessaire de mettre de la glace ?
Lorsqu’il y a saignement, c'est-à-dire que la
zone est enflammée ou gonflée, qu’un
hématome se forme. Pour une entorse de
cheville par exemple, on voit rapidement
qu’elle gonfle. Pour une lésion d’un mus-
SANTÉ
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SANTÉ
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1000 emplois d’avenir pour
Etes-vous concerné ? La Fédération Française de Football participe au
financement de 1000 emplois d’avenir dans le cadre d’un partenariat avec
l’Etat. Les clubs amateurs en sont les bénéficiaires. A quelles conditions ?
Pour quels objectifs ? Guide pratique.
’emploi d’avenir", c’est le disposi-
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JURIDIQUE
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∫ UNE SEMAINE AVEC...
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LE CENTRE DE FORMATION DE L'AJ AUXERRE ª
intelligemment. Il appose (déjà) son empreinte. En force, un atelier endurance-puissance...). C'est
début de saison, trois livrets pédagogiques (préfor- dans le cadre de cette 5e semaine que VESTIAIRES
mation, formation et principes de jeu off/def) ainsi a réalisé son reportage à l'AJA, dont nous vous
qu'un document baptisé "tronc commun de pen- avons rapporté d'ailleurs quelques exercices (voir
sée et d'actions" ont été remis au staff. De même pages suivantes). La 6e semaine, elle, est consa-
qu'une programmation de l'entraînement "à l'in- crée aux "points forts physiques" et "points fai-
térieur de laquelle les coaches sont libres d'y bles techniques".
adapter le contenu.Charge à moi ensuite de leur
faire un retour". Car Jean-Marc Nobilo est pré- >"Le match ne représente que 1/7e de la
sent,très présent.A chaque séance,il est au bord du semaine de travail. Le plan de formation,
terrain, observe, analyse, n'hésitant pas à interve- lui, c'est 6/7e…"
nir (parfois durement) auprès d'un joueur, questionnant l'éduca- Par ailleurs et indépendamment de ces 5e et 6e semaines, un
teur, lorsqu'il n'anime pas lui-même un atelier. Bref, loin de jouer principe d'ascenseur a été mis en place : "en fonction des perfor-
aux donneurs d'ordres, il met les mains dans le moteur ! Et veille mances et de la progression de chacun, les joueurs peuvent
à ce que sa nouvelle organisation mise en place fonctionne. monter ou redescendre d'une catégorie toutes les 3 semaines,
pour plus de progression, de remise en cause et de concur-
>Une programmation de l'entraînement plus rence". Avec un principe immuable en match : "le joueur qui
individualisée redescend dans sa catégorie est titulaire". Le match justement...
Car là aussi, il y a du changement. Premièrement, exit l'entraî- Il nous vient en tête cette anecdote racontée durant notre séjour
nement du mercredi ! Sauf séance de rattrapage (retour de bles- par Jeremy Spender, entraîneur des U17 nationaux et respon-
sure), punitive (sanction) ou "à la carte" (sur demande du joueur sable du groupe formation : "deux jours avant un match de
ou besoins). Un principe inspiré de l'Ajax Amsterdam où le tech- championnat, j'étais sur le point de faire un jeu à l'entraîne-
nicien a effectué un stage au début des années 90, dans le cadre ment avec une des deux équipes qui évoluerait selon l'organi-
du Certificat de Formateur. "Le directeur du centre, Co sation de jeu de mon adversaire du week-end, soit en 3-5-2.J'en
Adriaanse, m'avait expliqué à l'époque que le joueur, qui vit discute avant la séance avec Jean-Marc, qui me rétorque :
constamment sous pression de la compétition, de ses entraî- pourquoi travailler en fonction du match ? Celui-ci ne repré-
neurs, de ses professeurs, de ses parents, avait besoin qu'on lui sente que 1/7e de ta semaine de travail.Ton plan de formation,
accorde une plage de décompression au milieu de la semaine lui, c'est 6/7e ! Ne t'éloigne pas de ton objectif initial qui est une
pour limiter l'usure psychologique et maintenir un certain mission de formation. Ce qui ne nous a pas empêchés de rem-
équilibre. De plus, cette coupure permettait aux éducateurs porter le match 2-0…". Une anecdote qui en dit long sur la phi-
d'établir un bilan du travail sur les deux premiers jours de la losophie mise en place.Et Jean-Marc Nobilo d'énoncer clairement
semaine, et ainsi de se projeter plus efficacement sur les deux cependant des objectifs en terme de résultat : "en championnat,
derniers. J'ai trouvé cette initiative pleine de bon sens et je finir dans les 5 premiers cette saison en CFA2 et sur le podium
l'ai donc adopté.Avec succès si j'en juge par les résultats obte- en U19 et U17.On se laisse 3 ans pour gagner un titre national
nus avec les équipes de jeunes du Havre... ". Autre évolution en jeune ou une Gambardella, remonter en CFA et, espérons-
pour ce qui concerne l'entraînement, une plus grande indivi- le, voir les pros accéder à la Ligue 1". Des objectifs tout à fait attei-
dualisation du travail avec principe de "décloisonnement" sur gnables à en juger par la qualité des jeunes pousses ajaistes, qui
une partie de la programmation. En effet, sur un cycle de travail tend aussi à prouver l'efficacité de la cellule de recrutement
de 7 semaines, les 5e et 6e répondent à une logique différente (voir par ailleurs).Notez que l'an dernier,pas moins de 18 joueurs
avec, le mardi et le jeudi, 2 séances qui se présentent comme ont été sélectionnés en équipe de France (4 U20 dont 2 cham-
suit : 45 minutes de séance "traditionnelle", par groupe, suivies de pions du monde, 6 U19 dont 2 finalistes en championnat
45 minutes de travail physique "points faibles" (le matin) et tra- d'Europe et 8 U17). Et ce n'est pas fini. Selon les dires de Jean-
vail technique "points forts" (l'après-midi) avec mélange des Marc Nobilo, l'AJ Auxerre peut d'ores et déjà s'appuyer à l'avenir
U17, U19 et CFA2 par mini-groupe en fonction des carences sur "une promotion U15-U16-U17 extraordinaire...".
individuelles de chacun (exemple pour le travail
physique "points faibles": un atelier coordination, un atelier ■ Julien Gourbeyre
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∫ UNE SEMAINE AVEC...
Factuel. Chaque joueur fait l'objet d'un suivi personnalisé via des critères objectifs recueillis à travers le
"scanner de performance individuelle", outil de suivi et d'évaluation mis en place par Jean-Marc Nobilo depuis
une quinzaine d'années et sans cesse amélioré par ses collaborateurs Michael Bunel et Sébastien Chinelli.
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LE CENTRE DE FORMATION DE L'AJ AUXERRE ª
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∫ UNE SEMAINE AVEC...
Semaine particulière. On l'a déjà expliqué par ailleurs, VESTIAIRES est arrivé à Auxerre dans la 5e semaine
d'un cycle de travail qui en compte 7. Cette cinquième semaine, comme la sixième du reste, est consacré au
travail des points faibles et points forts des joueurs U17 à CFA2, lesquels sont mélangés pour l'occasion.
Variante :
- Une équipe joue libre (les bleus par exemple), l'autre en 2 touches (les rouges) = obliger les "chasseurs" à défendre différemment de chaque
côté (un joueur à qui il ne reste qu'une touche ne sera pas "attaqué" de la même manière que s'il est "libre").
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LE CENTRE DE FORMATION DE L'AJ AUXERRE ª
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LE CENTRE DE FORMATION DE L'AJ AUXERRE ª
APPUI ET COORDINATION
Travail sous forme intermittente 5/25, soit 5 secondes d'effort "à fond" suivies de 25 secondes de récupération. À la fin de chaque effort,
les joueurs changent d'atelier. 3 blocs de 7 minutes entrecoupés de 3'30" de récupération. Les joueurs effectuent 7 ateliers, soit 2 tours des
ateliers par bloc.
Séance 1 :
Séance 1 :
Fixer dans une zone pour jouer Séance 1 : Séance 1 :
technico-
tactiques
68 Vestiaires
animations offensives de côté
Méthodologie et logique de programmation
L’amélioration des animations offensives sur les côtés recouvre en fait les côtés", viennent spontanément à l’esprit. Il ne s’agit plus ici d’occu-
bon nombre de thèmes d’entraînement. Il est bien sûr impossible de dis- per un espace mais bien de parvenir dans cet espace en mouvement face
socier les aspects techniques et tactiques. Cependant, les séances peu- à des adversaires à l’arrêt, en sous nombre ou en crise de temps. A ce titre,
vent être orientées sous un angle plutôt qu’un autre. L’entraîneur veillera "supériorité numérique et temps d’avance" ainsi que "chan-
à proposer des situations et des jeux structurés en fonction du système de ger le rythme du jeu" complèteront bien logiquement le programme.
jeu qu’il entend faire pratiquer à son équipe. La mise en place de lignes de Il sera ici très largement question d’espace à créer et à prendre, de joueurs
3, de 4, facilitera d’autant les relations entre les partenaires géographique- lancés, de recherche du surnombre, d’appels croisés, de dédoublements,
ment proches sur le terrain (exemple : la relation entre l’arrière latéral et de libérations de couloirs, etc..
le milieu de terrain excentré dans un 4-4-2 ou l’arrière latéral avec l’ailier
dans un 4-4-3, etc…). Sur un plan tactique, La recherche du déséqui- Quel type de centre pour quelle situation de jeu ?
libre adverse tient lieu de fil directeur. Déséquilibre individuel ou collec-
tif, l’objectif demeure d’amener les adversaires à défendre en courant Sur un angle plus technique maintenant, "les dribbles et enchai-
vers leurs propres buts. A ce titre, les joueurs doivent conserver à l’esprit nements" sont bien sûr incontournables. L’exemple donné par Ribéry
que si le jeu exige bien souvent une préparation sur les côtés, la finalité et Robben au très haut niveau illustre la nécessité d’alterner jeu en com-
reste tout de même de finir par un but dans l’axe. binaisons collectives et prise du 1 contre 1 offensif. Les ailes demeurant en
effet le royaume de prédilection des adeptes du crochet court, du double
Utiliser la largeur ne vaut que si l’équipe parvient à contact et autres passements de jambe… Comme il se doit, on fera une
terme à exploiter la profondeur large place au thème "centres et reprises". Centres aériens ou au sol,
sur le partenaire ou dans une zone, premier ou deuxième poteau, en
Etirer la défense adverse pour créer les conditions de la progression puis retrait ou fort devant la cage… La difficulté réside dans le fait d'identifier
de la finition devant le but implique donc que l’équipe joue sur toute la lar- quel centre est le plus susceptible de finir en but dans une situation de jeu
geur avec des joueurs flirtant avec les lignes de touche. Toutefois, utili- donnée. Encore faut-il que l’entraîneur ait mûri au préalable sa réflexion
ser la largeur ne vaut que si l’équipe est en capacité à un moment sur le sujet…
donné d’exploiter la profondeur. Sous peine de voir sa formation Vous retrouverez donc tous ces thèmes dans la planification ci-contre.
multiplier des passes latérales mais stériles. A ce titre, il sera donc question Elle ne prétend pas donner aux lecteurs toutes les clés des animations
de "recherche du joueur lancé", de passes qui traversent les lignes sur les côtés. Dans le domaine, l’expérience, la curiosité et la réflexion
ou de ballons donnés dans le dos de la défense, d’appels dans la profon- personnelle sont des atouts autrement plus convaincants qu’un simple
deur, etc… Les thèmes "fixer dans une zone pour jouer dans tableau ! Toutefois, elle pourra sans doute aider quelques éducateurs et
une autre", ou bien encore "jeu combiné à deux, à trois sur entraîneurs à structurer leur approche sur le sujet.
SEMAINE 1 – SÉANCE 1
EXERCICE 1 : OCCUPER L’ESPACE DANS LA LARGEUR ET LA PROFONDEUR (SITUATION)
Sur un terrain d’environ 40x30m (adapter en fonction du nombre de joueurs) + 2 couloirs latéraux, une zone de soutien et une zone d’ap-
pui. Les bleus attaquent, les rouges défendent (7 contre 5). Jeu libre.
L’objectif pour les bleus est d’amener le ballon en zone d’appui en utilisant la zone de soutien et les couloirs inattaquables. Une fois arri-
vés en zone d'appui, les bleus doivent retrouver un joueur à l’intérieur du jeu pour marquer le point.
Variantes :
- Changer le rapport de force (exemple : 7 contre 6)
- Autoriser un défenseur rouge à défendre dans la zone de
soutien et les couloirs.
SEMAINE 1 – SÉANCE 1
EXERCICE 2 : OCCUPER L’ESPACE DANS LA LARGEUR ET LA PROFONDEUR (JEU)
6 contre 6 + 2 gardiens sur un terrain d’environ 40x30 mètres avec trois portes à chaque extrémité. L’objectif est de parvenir à trouver son
gardien de but derrière une des 3 portes (= 1 point).
Variantes :
- Le point n’est valable que si la passe au gardien est effectuée
en une seule touche de balle.
- Les deux gardiens sont neutres. Point pour l’équipe qui par-
vient à trouver les deux gardiens dans le cours de la même
action.
Combinaison 1 : A (l’arrière latéral) transmet à B (milieu excentré) qui remet en une touche de balle à C (milieu axial), lequel trouve l’atta-
quant D qui a décroché et qui transmet à A qui a poursuivi sa course. Finir l’action devant le but avec les attaquants D et D' puis enchainer de
l’autre côté.
Combinaison 2 : C donne à A qui transmet à B, lequel effectue un contrôle orienté et conduit vers l’intérieur du jeu avant de donner dans le
bon tempo et dans la course à C qui l'a dédoublé. Finir l’action avec les 2 attaquants D et D' puis enchainer de l’autre côté.
Combinaison 3 : A passe à B, lequel conduit vers l’intérieur. Dans le temps de conduite de B, C propose une course croisée (libération de
l’espace et prise d’un autre). B lui donne le ballon. B transmet à A qui a poursuivi sa course, ou centre pour les attaquants D et D'.
Combinaison 4 : A transmet à C, lequel remet en une touche de balle à B qui a fait un appel vers l’intérieur. A dédouble B. B lui transmet (dosage
de la passe, trouver le bon moment pour déclencher la passe). A trouve alors C qui va servir B qui a proposé un nouvel appel dédoublé.
B centre. Finir l’action avec D et D'.
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SEMAINE 2 – SÉANCE 1
FIXER DANS UNE ZONE POUR JOUER DANS UNE AUTRE (SITUATION)
6 attaquants (en fonction du système de jeu de l’équipe) contre 4 défenseurs + 2 jokers servant de soutien aux attaquants (1 ou 2
touches de balle maxi) et d'appuis pour les défenseurs.
Les défenseurs ont obligation de se retrouver toujours à 2 minimum dans la zone où se situe le ballon. Les arrières latéraux doivent res-
serrer l’axe lorsque le ballon est "côté opposé".
Les attaquants doivent marquer dans une des trois
cages. Veiller aux rotations des joueurs sur les
postes offensifs et défensifs. Changer les jokers.
Variantes :
- Le but n’est valable qu’en 1 touche de balle.
- Le point est accordé lorsque l’attaquant passe
balle au pied dans une des portes (bien insister sur
la fixation de la défense pour se donner le temps
nécessaire au franchissement de la porte en
conduite suite à un changement de jeu).
SEMAINE 3 – SÉANCE 1
CHANGER LE RYTHME DE JEU (SITUATION)
Matérialiser 3 zones dans les couloirs : 1 zone de préparation (ZA), 1 zone inattaquable de décrochage (ZB) et 1 zone de changement de
rythme (ZC). Zone de finition dans l’axe avec 1 attaquant et 1 défenseur. L’objectif pour les attaquants (rouges) est de marquer en
profitant d’un changement de rythme. Si les défenseurs (bleus) récupèrent, ils marquent un point en trouvant un des deux joueurs cible
(jokers).
- 1er temps : les attaquants conservent le ballon à 4 contre 2 (possibilité de se servir du joker en soutien. Le joker a 2 touches de balle).
- 2ème temps : lorsque la situation s’y prête, l’attaquant situé au départ en Zone C décroche en Zone B pour solliciter une passe. Il peut
alors soit remiser (appui-soutien-appel), soit dévier directement pour un partenaire s’engageant en Zone C.
- 3ème temps : l’action continue dans un laps de temps imparti en 3 contre 2. Attaquants : le joueur s’étant projeté en Zone C + le
joueur ayant décroché + l’attaquant axial. Défenseurs : le défenseur axial + le défenseur latéral.
Variante :
Jouer sur un retour d’un
défenseur (exemple : un
des deux défenseurs ini-
tialement en Zone A) ou
sur la participation des
joueurs "côté opposé"
pour faire évoluer le
rapport de force.
SEMAINE 3 – SÉANCE 2
JEU COMBINÉ SUR LES CÔTÉS-UTILISATION DE LA LARGEUR
Evolution "à vide" à X joueurs positionnés en fonction du système de jeu de l’équipe (4-3-3 sur l’exemple). L’objectif est de marquer des
buts après avoir combiné sur les côtés. Répéter les actions, veiller à la coordination appels-passes ; appuis-soutiens-appels, finir les actions
puis recommencer en veillant au rythme.
Variantes :
- Imposer des lignes directrices (exemple : le
ballon doit être passé par les 3 zones).
- 3 touches de balles maximum et jeu en 1
touche obligatoire pour les joueurs sollici-
tant le ballon en appui.
- Obligation de retrouver un dédoublement
dans le cours de l’action, idem pour une
course croisée, une permutation….
- Jeu en 1 touche de balle dans les derniers
20 mètres.
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SEMAINE 4 – SÉANCE 1
DRIBBLES ET ENCHAINEMENTS (JEU)
Match à 8 contre 8 sur une moitié de terrain. Deux couloirs aménagés en 3 contre 2 offensif avec joker + 2 zones de finition en 2 contre
1 offensif. Les buts ne sont valables que sur centres.
Les attaquants doivent donc combiner entre eux ou éliminer individuellement leurs adversaires pour trouver les meilleures conditions
de centres. Encourager la prise d’initiative, les dribbles, les 1 contre 1 lorsque la situation s’y prête.
Variantes :
- Rester en 2 contre 2 sur les côtés (gestion de l’aspect athlétique).
- Possibilité d’aménager les zones latérales en biseaux.
- Déterminer une hauteur à partir de laquelle le joueur ayant remporté son 1 contre 1 offensif peut rentrer en zone axiale pour poursui-
vre l’action. Auquel cas, le défenseur latéral côté opposé rentre également pour jouer un 3 contre 2.
SEMAINE 4 – SÉANCE 2
CENTRES ET REPRISES
Circuit(s) de passes finissant devant la cage après un centre. Les ballons sont joués alternativement par les rouges, puis les bleus.
Comptabiliser les buts (concours entre les deux équipes). Privilégier les circuits courts et les conditions favorisant la répétition des
centres. Veiller à ce que le centre soit délivré en fonction des appels des attaquants ou en fonction de la lecture de la situation.
Variantes :
- Le circuit peut être libre ou imposé (le tout étant que l’on retrouve un centre).
- Possibilité de placer un défenseur (par exemple contre 2 attaquants).
Au secours, je ne parviens
Ils n'en font qu'à leur tête. La difficulté de certains éducateurs à garder la maîtrise de leur séance, à
"tenir" les joueurs, est une réalité du football d'en bas. Reste à déterminer l'origine de cette indiscipline
chronique. Une démarche qui incite d'abord à sa propre remise en cause. Explications.
'est une vérité qui ne naturellement, il existe une
C c e s s e d e n o u s fa i r e
écho depuis la base. Les
éducateurs qui officient en
quatrième solution permet-
tant de conserver l'aspect
ludique et récréatif de la
école de foot n'ont jamais séance tout en préservant la
éprouvé autant de difficultés à notion de progression… et la
donner du sens à leur mission motivation de l'éducateur. "On
d'encadrement. En cause, t o u c h e i c i à l a n o u ve l l e
l'évolution des mentalités approche de la DTN sur ce
chez des jeunes enfants pour que doit être le football des
qui le football est devenu un jeunes en terme de contenu",
loisir consommable parmi explique Michel Drouilhat,
(tant) d'autres. Moins de pas- C o n s e i l l e r Te c h n i q u e
sion, d'investissement, d'ap- Départemental du district de
plication, de discipline… Les Seine et Marne Nord (77).
joueur s n'acceptent plus "Pendant longtemps, en for-
aujourd'hui qu'un minimum mation de cadres, on a insisté
de contraintes. On ne va plus au foot pour s'entraîner, mais pour jouer, sur des exercices un peu rébarbatifs et des canevas de séance bien
s'amuser, se défouler ! Dans ce contexte, les "coaches" peinent à s'y ficelés. L'idée aujourd'hui, c'est de recentrer l'activité sur le jeu,
retrouver. Car leurs attentes diffèrent de celles de leurs protégés. tout en instaurant des règles d'action permettant d'induire la
"Être éducateur, c'est bien travailler pour faire progresser", entend- réflexion et la progression du joueur". Mais qu'entend-on par "jeu" au
on le plus souvent.Travail et progrès : deux termes déjà rabâchés aux juste ? "Des situations jouées, en opposition, quel que soit le rap-
écoliers à longueur de journée ! "Non, le foot, c'est la récré" semblent port numérique, et dont l'aménagement et l'approche pédagogique
exprimer tous ces jeunes U9, U11, U13 qui, par cette attitude, encouragent le joueur à s'intéresser au contenu, à se l'approprier,
compliquent la tâche de l'éducateur. Cet éducateur qui, une heure et pour en devenir acteur. Le jeu ne doit plus arriver seulement comme
demie durant, essaye tant bien que mal de faire respecter l'ordre néces- la récompense de fin de séance. Il doit être un fil conducteur".
saire à un contenu maîtrisé. En hurlant le plus souvent… Cet éducateur
qui a peut-être échafaudé sa meilleure séance et qui se voit confronté, >"Celui qui s'évertue à vouloir faire taire des enfants
au bout de dix minutes, à la sempiternelle question : "c'est quand pendant sa séance est dans l'erreur" (Jacques
qu'on fait un match ?". Une question qui a le don d'agacer car elle Bouvret, CTD)
signifie ni plus ni moins que ce qui est proposé n'est pas intéressant.
Frustrant, dévalorisant, décourageant… Est-ce à dire qu'il ne faut proposer que du jeu ? Jacques Bouvret, CTD de
l'Eure (27) nuance : "on peut très bien alterner entre jeu et exercice
>"C'est quand qu'on fait un match ?" technique, par exemple, mais toujours garder à l'esprit que l'ob-
jectif est de proposer l'activité qui correspond le mieux au public
À la longue, trois cas de figure se détachent. Un : l'éducateur jette concerné. Or, l'enfant, le jeune, veut jouer. Après, c'est à l'éducateur
l'éponge. "Ils ne veulent pas s'entraîner, ils ne sont pas sérieux, ils ne de lui faire comprendre que dans un 5 contre 5, par exemple, il
sont pas gérables… J'arrête". Deux : l'éducateur s'entête à imposer le touchera plus souvent le ballon que sur un 8 contre 8 sur un demi-
contenu de sa séance. "Ce n'est pas à eux de me dicter ce que je dois terrain. Et toucher plus de ballons, cela veut dire dribbler plus
faire, il faut que je me fasse respecter". Malheureusment on entre- souvent, frapper davantage au but… C'est un message à faire passer
tient ici la frustration et l'écart entre les attentes de l'entraîneur et pour obtenir l'adhésion". Obtenir l'adhésion, voilà la clé. Pour dix
celles de l'entraîné se creuse. C'est pire.Trois : l'éducateur dit amen en éducateurs qui "serrent la vis" dans le but de mater les récalcitrants,
quelque sorte à la volonté de ses joueurs en improvisant un match à combien pensent d'abord à optimiser le contenu de leur entraîne-
chaque séance ou presque. "Jouez !" . Ce faisant, il occulte toute notion ment pour focaliser davantage l'attention des joueurs vers le jeu et
de progression. Sans compter que l'idée d'un éducateur voué à n'être éviter ainsi qu'ils ne se dispersent ? Plus facile à dire qu'à faire me
qu'un distributeur de chasubles ne réjouira pas le lecteur... Alors, direz-vous. Soit ! Jacques Bouvret : "de toute façon, à cet âge, l'atten-
74 Vestiaires
pas à tenir mes joueurs !
tion, la concentration font défaut, et c'est normal. C'est d'ailleurs chose qui compte est de les placer dans un contexte favorable à leur
pour cette raison qu'on préconise des séances intéressantes et épanouissement et curiosité". L'indiscipline ne serait-elle pas en défi-
variées, avec des ateliers qui ne dépassent pas 10 à 12 minutes.Au- nitive, pour une part en tout cas, que l'expression du désintérêt du
delà, le joueur décroche et n'écoute plus. Une chose est sûre : celui qui joueur vis-à-vis de ce qu'on lui propose ? Se poser la question, c'est
s'évertue à vouloir faire taire des enfants pendant la séance est un peu y répondre.
dans l'erreur ! Chercher à les transformer est peine perdue. La seule ■ Julien Gourbeyre.
Pierre SAGE. Titulaire du DEF, Pierre Sage est par ailleurs président de AltisGroup, société de conseil,
formation et accompagnement de clubs de football.
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∫ FOOT ANIMATION ª
EXEMPLE PRATIQUE
76 Vestiaires
EN
qui représentait les Bleus dans cette compé- jeu ! Pendant que les joueurs défendent ou
tition internationale réservée aux U13. Les attaquent, leurs éducateurs se déplacent
Sangs et Or ont dominé les jeunes Brésiliens donc à leur côté (sans courir) pour les conseil-
BREF…
du Sport Clube Andrelandia après avoir éli- ler, les encourager, les rassurer, et arbitrer.
miné l'Argentine, le Mexique et le Japon aux Etonnant.
tours précédents. La finale s'est disputée à
We m b l e y s o u s l e s y e u x d u p a r r a i n d e Exercice ludique U7-U9 : Chameau –
Plus 110% de CFF1 (ex-Initiateur 1 en l'épreuve, Zinédine Zidane. A noter enfin Chamois
2012-2013) ! que les Lensois comptaient dans leurs rangs Voici un exercice ludique permettant de déve-
La nouvelle architecture des diplômes mise un certain Jonathan Varane, petit frère du lopper l'attention, la concentration, la vitesse
en place par la Direction Technique Nationale défenseur du Real Madrid et de l'équipe de de réaction et la vitesse-vivacité d'un jeune
va incontestablement dans le sens d'une aug- France. public U7-U9.
mentation de la compétence des éducateurs
à la base. Jugez plutôt : outre les 294 modules Pas d'étirements avant les U11 Séquence 1 (6 minutes) : une colonne
U9 et 220 modules U11 enregistrés sur la sai- A chaque match ou entraînement, on voit de joueurs (2 équipes) avec, de part et d'au-
son 2012-2013 (8853 participants au total), encore des éducateurs faire pratiquer des éti- tre, une ligne de plots rouges ("chameau")
la DTN a enregistré pas moins de 13 343 certi- rements à leurs joueurs en école de foot. Cette et une ligne de plots jaunes ("chamois").
fications (CFF1) contre 6389 en 2011-2012 ! pratique - si elle peut présenter un intérêt L'éducateur raconte une histoire.
éducatif - ne remplit en revanche aucun objec- Lorsqu'apparaît le mot chameau ou chamois,
Des canons à ballons aux stages Passion tif de prévention des blessures ou de sou- les joueurs doivent réagir le plus vite possible
Foot ! plesse. En effet, jusqu'en U11 les enfants ne en sprintant vers la ligne correspondant. Le
Une nouveauté en 2014 pour les pension- sont pas concernés par les lésions musculaires dernier arrivé donne un point à l'équipe
naires des stages Passion Foot : Bruno Mignot, de type élongation ou claquage. Et pour ce adverse. L'équipe qui cumule le plus de points
président de l'association, a breveté des qui concerne la souplesse, Charles Thiebauld remporte le jeu.
"canons à ballons" destinés au football d'ani- et Pierre Sprumont, auteurs de l'ouvrage
mation, et permettant aux jeunes pratiquants "L'enfant et le sport", confirment qu'un Séquence 2 (6 minutes) : les joueurs sont
de travailler l'amorti pied/poitrine ou encore "entraînement de souplesse n'est pas néces- maintenant regroupés dans un carré de 20x20
le jeu de volée. saire avant 9-10 ans, Excepté pour certains mètres (à adapter selon le nombre de
Renseignements : www.passionfoot.org sports comme la gymnastique ou la danse". joueurs). Les bleus sont les "chameaux", les
blancs les "chamois". Ils sont positionnés en
U13 : les bleus champions du monde ! En Espagne, les éducateurs coachent file indienne (l'une à côté de l'autre).
L'information est "presque" passée inaper- sur le terrain ! L'éducateur raconte une histoire.
çue, et pourtant ! Quinze ans après les Bleus Voilà qui ferait bondir plus d'un Conseiller Lorsqu'apparaît le mot chameau, les blancs
d'Aimé Jacquet, la France est montée sur le Technique Départemental français. Dans la (chamois) doivent attraper les bleus (cha-
toit du monde, le 6 septembre dernier, en plupart des clubs amateurs espagnols, il est meaux) et inversement. L'équipe qui a réussi
battant le Brésil en finale de la Danone admis que les éducateurs en foot réduit coa- a attraper les joueurs adverses en un mini-
Nations Cup, aux tirs au but. C'est le RC Lens chent leurs joueurs à l'intérieur de l'espace de mum de temps remporte le jeu.
STANDARD DE LIEGE
Valeurs, progrès et innovation
Laboratoire. Sortie de terre il y a six ans, l'Académie Robert-Louis Dreyfus a doté le Standard de Liège
d'un outil haut de gamme lui permettant de mener une politique de formation citée en référence aujourd'hui
dans tout le pays. Plus qu'une politique, une "philosophie" basée en priorité sur le bien-être et
l'épanouissement personnels des jeunes. D'où ce travail de recherche de tout ce qui peut améliorer le
quotidien et la progression des footballeurs en herbe. Un travail de réflexion, de création, d'innovation, réalisé
dans le sillage du Directeur de la structure, l'ancien formateur nancéen Christophe Dessy. VESTIAIRES a passé
deux jours au sein de ce véritable laboratoire duquel on n'a peut-être pas fini d'entendre parler…
la question : "Quel est le pre-
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HISTOIRE DE VOITURE ET D'AVION
EN ÉCOLE DE FOOT…
En foot réduit à 5, le Standard fait travailler les joueurs sur deux
organisations de jeu : en carré (2 défenseurs, 2 attaquants) pour
travailler la zone, et en losange (1 défenseur, 2 milieux excentrés,
1 attaquant) pour favoriser les circuits de passes à 2, à 3. Selon
que l'on attaque ou que l'on défend, le carré est matérialisé
dans l'esprit des enfants par la "petite ou grosse voiture" tandis
que le système en losange évoque un "petit ou gros avion".
respectant une planification annuelle qui, elle seule, leur est impo-
sée. "Cela ne m'empêche pas de contrôler les contenus", explique
Tableau noir ludique avec un match à l'aide d'un terrain de Subbuteo. Christophe Dessy. "Chaque jour, je participe à une séance, mais les
Les joueurs doivent placer un bonhomme en fonction d'une situation éducateurs ne savent pas laquelle…".
de jeu imaginée par l'éducateur.
Parmi les actions mises en place par ce dernier, on notera par exemple >Un 4-4-2 immuable, "véritable
les mini séances de "tableaux noirs" réalisées à l'aide d'un terrain institution"
Subbuteo, pendant lesquelles les joueurs sont invités à venir placer tel Un management participatif dont l'unique
ou tel bonhomme en fonction d'une situation de jeu ! Il y a aussi les cir- objectif est de sor tir de futur s pros
cuits de coordination avec, parmi les ateliers, un exercice de réflexion "conformes" aux attentes et à la philoso-
personnelle à base de cartes à jouer ?! "Nous veillons à travailler à la phie du Standard. Mais aussi à son style de
fois sur le corps et l'esprit", souligne Christophe Dessy. "L'enfant doit jeu. À ce sujet, notons que la catégorie U19
L'éducateur des U14,
toujours être actif et en éveil".Autre spécificité, la mise en place d'un est la première à basculer du 4-3-3 au 4-4-2, Fabian Nicolai, a découpé
jeu de volley-ball avec une grosse balle, très légère, qui reste plus long- "le système de jeu historique et immuable un jeu de chasubles de
temps en l'air, permettant ainsi aux enfants de travailler leur psychomo- du Standard. Une institution ici", rap- façon à ce que les joueurs
tricité. Génial. "En école de foot, nous allons nous diriger de plus en pelle Christophe Dessy. "On veut des les portent comme une
plus vers ces jeux ludiques qui aident les enfants à développer leur joueurs rapides et portés vers l'offensive, écharpe. L'objectif : opti-
miser la prise d'informa-
motricité par le biais de différentes activités. Nous avons d'ailleurs que ce soit devant ou sur les côtés. Nos tion en obligeant le joueur
instauré une journée par mois 100% ludique, des U8 aux U14". deux attaquants actuels en équipe profes- à lever la tête.
sionnelle ont 19 ans ! Un bon moyen de
>Une machine à rebond montrer à tous nos jeunes qu'on leur fait confiance". D'ailleurs, à
inédite pour les gardiens chaque match disputé à Sclessin, le Directeur de l'Académie souligne
de but ! en fluo sur la feuille de match les titulaires passés par le centre de for-
mation, avant de l'afficher dans les vestiaires de l'Académie. "Ainsi,
En préformation, l'approche est enfants et parents peuvent constater que nous ne mentons pas
la même. Technique, jeux et lorsque nous avançons que le club fait confiance à ses jeunes". Et ce
coordination sont omnipré- n'est sans doute pas près de se terminer.
Jorge Veloso, l'entraîneur des gar- sents.Toute programmation tac- ■ Julien Gourbeyre
diens U11-U14, a élaboré lui-même
une "machine à rebond" dont il s'ap- tique est exclue ! La volonté d'in-
prête à déposer le brevet. venter de nouveaux procédés SEULEMENT 2 SÉANCES COLLECTIVES
per mettant d'optimiser les HEBDOMADAIRES À PARTIR DES U15
contenus d'entraînement est bien présente, elle.Ainsi, depuis cette sai-
son, c'est Fabian Nicolai, l'éducateur U14, qui à innové avec le port Au Standard de Liège, la catégorie U15 marque un tournant
de chasubles autour du cou "afin d'inciter le joueur à davantage décisif dans le cursus de formation du joueur. D'abord, c'est là
lever la tête pour prendre l'information, plus difficile à capter". De que démarre véritablement le développement athlétique avec
vieilles chasubles découpées en bande pour l'occasion. Et les gar- le passage de différents tests physiques (VMA, vitesse, Cybex…).
diens ne sont pas en reste. Jorge Veloso, l'entraîneur spécifique U11-U14 La musculation, elle, ne démarre qu'en U19. La catégorie U15
a imaginé et mis au point lui-même une machine à rebond à 5 faces per- marque par ailleurs le début de l'individualisation de l'entraîne-
mettant une multitude d'exercices à plusieurs gardiens (voir vidéo ment. "Dans la semaine, les joueurs n'ont que deux séances col-
sur www.vestiaires-magazine.com). Le technicien s'apprête à breve- lectives. Tout l'entraînement est individualisé par mini-groupe
ter son invention ! On voit bien ici toute la marge de manœuvre dont le reste du temps. On cherche le progrès avant d'obtenir des
bénéficient les éducateurs du Standard, encouragés à faire preuve de résultats. Le classement des équipes de jeunes est chez nous
créativité dans leurs séances, qu'ils conçoivent eux-mêmes tout en secondaire".
www.vestiaires-magazine.com 79
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∫ Etranger ª
Fellaini, l'ambassadeur
Il est à ce jour le plus beau joyau façonné par le
Standard de Liège. Arrivé en bord de Meuse à 16
ans, l'actuel milieu de terrain de Manchester United
demandes émanant d'Angleterre de personnes dési-
reuses de comprendre notre philosophie de forma-
tion (…)". Le Red Devil est devenu un ambassadeur de
a disputé 84 matches avec les "Rouches" (2006-2008) choix pour les formateurs du Standard. Non seule-
avant de rejoindre Everton puis MU l'été dernier. ment sur le plan sportif, mais aussi d'un point de vue
Une formidable vitrine pour l'Académie Robert-Louis éducatif. Car le joueur a laissé l'image d'un garçon
Dreyfus, comme l'expliquait récemment Christophe très poli, discipliné et équilibré. À tel point que le 11
Dessy dans le magazine officiel du club : "(…) août dernier, lors d'une rencontre entre le staff et
Marouane Fellaini a attiré les projecteurs sur notre les familles des jeunes de l'Académie, le directeur
centre de formation. Depuis un peu plus d'un an, il y du centre a diffusé un documentaire de 28 minutes
a une prise de conscience de l'opinion publique que sur le Diable Rouge. Un film qui montre que l'ascen-
quelque chose de bien se passe au Standard. Parce sion de ce géant d'1m94 tient aussi et surtout à "sa
que Nacer Chadli (Tottenham, Ndlr), Christian mentalité de gagneur et le rôle essentiel joué par sa
Benteke (Aston Villa, Ndlr) et Kevin Mirallas (Everton, famille qui lui a inculqué des valeurs qui dépassent
Ndlr) sont passés par ici, on reçoit beaucoup de très clairement les limites d'un terrain de football".
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Programme pédagogique
hebdomadaire des U17
JOURS MATIN APRES-MIDI
Techniques spécifiques
Développement VMA /
MARDI + jeux à thèmes +
Vitesse
Phases arrêtés
Développement tac-
MERCREDI Ecole tique (exercices +
situations)
Christophe Dessy
Toutes formes de jeux
JEUDI Ecole à thèmes + phases
arrêtées Un recrutement très local
Vitesse + développe-
VENDREDI ment tactique Ecole P as moins de 30 recruteurs officient pour le Standard de Liège
(dont 11 pour l'école de foot, dans un rayon de 40 km, et 19 sur
l'ensemble du territoire). Plusieurs clubs partenaires, régio-
(mise en situation)
naux, nationaux voire internationaux sont rattachés au club.
Lorsqu'un joueur extérieur est repéré en formation, il passe
SAMEDI Repos Match de championnat d'abord plusieurs mois en immersion au sein du club. "Par expé-
rience, il faut faire attention aux joueurs qui donnent tout et se
montrent sous leur meilleur jour pendant un essai, avant de
DIMANCHE Repos Repose
vous décevoir par la suite… Sur la durée, en revanche, on ne
peut pas tricher", explique le Directeur de l'Académie. Notons
qu'une majorité de joueurs sont issus de la région de Liège.
www.vestiaires-magazine.com 81
∫ EXPATRIÉ ª
"L
e football écossais, c’est d’abord un état d’esprit, une
ambiance… Ca m’a plu". Ce n’est donc pas seulement l’ancien attaquant. "Mon rôle est d’accueillir les
pour les beaux yeux de Madame, Ecossaise, que Guillaume joueurs sur un programme de 9 mois durant lesquels je les entraîne
Beuzelin, dit "Boozy", a choisi d’entraîner au Royaume-Uni.Après une chaque matin. L’après-midi, ils suivent des cours d’anglais. Et le
car r ière de joueur qui l’aura mené du Havre aux Hiber nian week-end, ils affrontent des équipes semi-pro et professionnelles lors
d’Edimbourg en passant par l’Angleterre (Coventry) ou encore de matches amicaux avec l’ambition de se montrer et de décro-
Chypre (Nicosie), le natif de Haute-Normandie, usé par des blessures cher un contrat".
à répétition, raccroche les crampons en 2012, à 33 ans. C’est là que
Christopher Ewing, directeur de l’Edusport Academy, le sollicite pour >"Une différence de tempo et d'intensité souvent
lui proposer un projet. Guillaume Beuzelin raconte : "L’idée de Chris surprenante pour les jeunes joueurs, lorsqu'ils
m’a séduit tout de suite : il voulait créer un lien, une passerelle arrivent"
entre la France et l’Ecosse pour attirer des joueurs français dans
cette structure afin de leur donner l’opportunité d’intégrer un Et ça marche ! Pour preuve, l’année dernière, Nicolas Carrou, gar-
club professionnel écossais. Ayant joué dans les deux pays, je dien de but passé par le centre de formation de Lens, a signé un contrat
connaissais beaucoup de monde…".Ainsi, Ewing trouve en "Boozy" pro à Morton (D2 écossaise). Cette année, il a été titulaire et élu très
la personne idoine, capable par son passé de joueur de faciliter ce récemment "homme du match" au terme d’une victoire prestigieuse
lien entre les deux pays. "L’académie, pour sa troisième année au Celtic Park de Glasgow ! "Nous avons également un ancien pen-
d’existence, accueille actuellement 35 joueurs français, âgés de sionnaire du centre de formation de l’OM, qui effectue actuelle-
17 à 22 ans, généralement recrutés au niveau DH-CFA2, parfois en ment un essai au Glasgow Rangers. Un joueur dans lequel nous met-
tons beaucoup d’espoir". Mais tous ne réussiront pas, naturel-
lement. Si rien ne se profile à l’horizon au terme des 9 mois, le
joueur retourne en France avec, dans ses bagages tout de même,
une expérience culturellement et sportivement riche, dans un
contexte très différent de ce que l’on connait en France. Un
football dont le fameux "kick and rush" a laissé place à une
toute autre approche, comme nous l'explique Guillaume
Beuzelin. "Ayant pratiqué le football dans les deux pays, j’ai
constaté une différence de tempo souvent surprenante pour
les jeunes joueurs français, lors des premiers matches.
Pourtant, après une période d’un ou deux mois, ils s’adaptent
et souvent s’y plaisent. D'ailleurs, pour les préparer au mieux,
nous invitons des joueurs écossais de bon niveau à venir
s’entraîner avec nous". Les entraînements sont donc basés sur
l'intensité. Quant à Guillaume Beuzelin, s'il se dit heureux de son
sort, il garde néanmoins dans un coin de sa tête le projet d’entraî-
ner un jour une équipe professionnelle. Il s’en donne les moyens
en finissant de passer tous les diplômes nécessaires. Et peut-
être alors, utilisera-t-il une nouvelle fois la passerelle. Mais dans
l’autre sens.
■ François Villebrun
www.edusportacademy.com
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Publireportage
Ambassadeur. Kipsta s'est associé à Mickaël Landreau par le biais d'un partenariat inédit basé sur une
démarche de co-conception. L'idée : combiner le savoir-faire des Chefs de Produit de la marque des sports
collectifs du réseau Oxylane, avec l'expérience de sportif de haut niveau de l'actuel portier bastiais, dans le
but de faire naître des produits innovants et durables. Explications avec le principal intéressé.
3 modèles distincts
De la collaboration entre Kipsta et Mickaël Landreau est née une gamme complète de gants de gardien de but, la gamme F700,
constituée de trois modèles :
Le F700 Coutures Plates Le F700 Rollfinger Le F700 Finger Protect
∫ RÉCIT TACTIQUE ª
eplaçons dans un premier temps ce match dans le contexte du staff lyonnais était de bloquer la première relance d'Etienne
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nous avions prévu de faire"
dre un peu fébrile et obtenir quelques coups de pied
arrêtés intéressants pour emballer le match. Sur le
plan défensif, mes joueurs devaient imposer un bloc
médian haut. À chaque récupération de balle sur leur
jeu long, c'est-à-dire tous les deuxièmes ballons que
l’on pouvait récupérer, il fallait jouer rapidement dans
leur dos sans prise d'information préalable. Et ça a
marché !
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du football moderne
>La consécration avec Barcelone, l'éternité avec
l'Inter Milan !
Seules ombres au tableau : une élimination en demi-finale de la C1
par… les Merengues et, surtout, sa mésentente avec la star hongroise
Laszlo Kubala (3e meilleur buteur de l'histoire du Barça), qui précipite
sa sortie. Pour mieux rebondir. Car "HH" comme on l'appelle, fait
partie désormais du gotha européen. C'est ce qui explique que le
père de Massimo Moratti,Angelo, lui aussi président de l'Inter, accède
aux prétentions financières démesurées d'un entraîneur qui lui pro-
met cependant monts et merveilles.Promesse tenue.Pendant huit ans,
le Franco-Argentin va faire des Nerazzurri l'une des toutes meilleures
équipes au monde. Avec à la clé 3 scudetti (63, 65, 66), 2 Coupes
Intercontinentales (64 et 65) et 2 coupes d'Europe des Clubs
Champions (64 et 65). Sa science tactique, ses méthodes innovants,
sa fine psychologie et son côté "bête de scène" lui confèrent une cote de
popularité sans précédent. En Italie, Helenio Herrera devient une icône.Au A VOIR
point de faire partie parallèlement du staff de la Squadra Azzurra à partir L'interview de Helenio Herrera par Robert Chapatte dans l'émission "Les
de 1966. Une première dans le pays pour un entraîneur étranger. En 1968, coulisses de l'exploit", le 21 novembre 1962, sur le site Internet www.ina.fr
évoquant la fin d'un cycle à l'Inter, HH rejoint l'AS Rome où il remporte
une coupe nationale, avant d'assister sur le banc à la défaite de l'Italie en
finale de la Coupe du Monde 70 contre le Brésil de Pelé (4-1). C'est le
moment d'arrêter. Helenio Herrera ne reviendra à Milan qu'en 1973 pour
une saison anecdotique, puis effectuera également un retour à Barcelone
en 1979 où il succède, ironie du sort, à Kubala... La Coupe du Roi 1981 sera
son dernier trophée.Helenio Herrera a 71 ans.Il tire sa révérence.Rideau sur
une carrière phénoménale. Et inespérée. Lui, l'enfant de Casablanca, qui
croyait avoir déjà réalisé son rêve en signant une modeste carrière de foot-
balleur professionnel en France, pouvait-il imaginer qu'il serait toujours
considéré, 80 ans plus tard, comme l'un des plus grands entraîneurs de
tous les temps ?
■ Julien Gourbeyre
LE SAVIEZ-VOUS ?
• Pour une raison que l'on ignore, HH a toujours • Déjà soupçonné au Stade Français (45-48) de dis- En cause, une défaite à Mantoue (1-0) dont le
menti sur son âge, se rajeunissant de 6 ans. tribuer de l'amphétamine à ses troupes (!), HH jeune gardien a tout arrêté ! Un certain Dino
fut pointé du doigt lorsque 3 de ses joueurs à Zoff…
• Enfant, à Casablanca, Helenio Herrera fut à deux l'Inter furent contrôlés positifs, en 1962.
doigts de succomber à une diphtérie. Cet épi- • HH avait pour habitude de toujours pénétrer sur
sode le marquera à vie. • Helenio Herrera a affronté une seule fois un club le terrain en premier afin d'essuyer en premier les
français en coupe d'Europe : l'AS Monaco de sifflets du public et ainsi préserver un peu ses
• Alors coach du Stade Français, HH a fait partie Biancheri et Hidalgo (2e tour de la C1) en 1963 joueurs.
du "comité de sélection" des bleus (46-48). (victoire de l'Inter 1-0 puis 3-1).
• Helenio Herrera fut le premier à parler de "dou-
• À Milan, HH s'amusait à annoncer le résultat de • Le 27 mai 1964, HH remporte sa première C1 en zième homme" et à haranguer les supporters.
son équipe, d'où son surnom de "il mago" (le battant le Real 3-1. La "der" de Di Stefano chez Un an après son départ de l'Inter, le premier mou-
magicien). les Merengues… vement Ultra était né : la "Curva Nord".
• Sa saison à Malaga (52-53) est la seule de sa car- • En 1967, Herrera laisse échapper son 4e titre de • Désireux de revenir en France dans les années
rière entachée d'une relégation. champion avec l'Inter lors de l'ultime journée. 70, Herrera a été approché par le PSG, en vain.
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La méthode par l'exemple
Inter-Liverpool, le 12 mai 1965 (Demi-finale retour de la C1). L'un des plus beaux exploits
d'Herrera en Italie reste sans nul doute la demi-finale de C1 remportée contre le grand Liverpool de Bill Shankly, le 12 mai 1965.
Après une défaite chez le champion anglais en titre 3-1 et alors que la règle du but à l'extérieur n'existait pas, l'Inter parvient à
s'imposer au retour par 3 buts d'écart (3-0). Le deuxième but des interistes illustre parfaitement le jeu préconisé à l'époque par
l'entraîneur nerazzuro.A noter qu'en finale, l'Inter viendra à bout du Benfica d'Eusebio…
n but qui illustre parfaitement la verticalité Aristide Guarneri (stoppeur) : arrivé à Luis Suarez Miramontes (milieu-atta-
U du jeu de l'Inter (jouer vite vers l'avant à la
récupération du ballon, en un minimum de
l'Inter en 1958, il n'en part qu'en 1967, raflant
tous les titres au passage. International à 21
quant) : la vedette de l'équipe. Ballon d'or
1960 à Barcelone sous la houlette de… Helenio
passes) et l'apport offensif du symbole de la reprises. Herrera, l'international espagnol (32 sélec-
philosophie d'Helenio Herrera, Giacinto tions) suit son mentor à Milan (où il fut acheté
Facchetti. Jaïr da Costa (latéral-milieu droit) : victo- à prix d'or), qu'il quittera en 1970, après avoir
rieux de la Coupe du Monde 1962 avant de inscrit 183 buts en 318 matches.
rejoindre Milan dans la foulée où il fut une pièce
Le 11 de l'Inter face aux Reds maîtresse du dispositif de HH jusqu'en 1967. Mario Corso (milieu-attaquant) : malgré
Un petit gabarit insaisissable dans son couloir ! ses quelques 502 matches disputés sous le
Giuliano Sarti (gardien) : Pilier de la maillot de l'Inter, cet ancien international (23
Fiorentina, il arrive à Milan en 1963, et connaî- Giacinto Facchetti (latéral sélections) était surtout connu dans toute
tra 8 sélections en équipe nationale. gauche/droit) : s'il fallait n'en retenir qu'un, l'Europe pour ses fameux coups-francs en
ce serait lui. 18 saisons à l'Inter (634 matches, un "feuille morte". Le premier spécialiste du genre.
Armando Picchi (libéro) : sans doute le record), 94 sélections en équipe nationale dont
premier grand libéro de l'histoire. Il participe à il était le capitaine, Facchetti est surtout le Alessandro Mazzola (attaquant) : une
toute l'épopée, de 1960 à 1967 et porte le bras- joueur qui a révolutionné le poste d'arrière laté- icône qui a effectué toute sa carrière à l'Inter
sard de capitaine (12 sélections chez les A). ral. Le premier à "prendre" autant son couloir. Milan (565 matches). Il portait le numéro 10.
Une pièce maîtresse d'Helenio Herrera. Mazzola était un milieu offensif redoutable qui
Tarcisio Burgnich (stoppeur) : formé à a disputé 3 coupes du monde (70 sélections).
l'Udinese, il arrive à l'Inter en 1962 où il dis- Carlo Tagnin (milieu) : seulement trois sai-
putera 467 matches jusqu'en 1974. Surnommé sons à l'Inter (62-65). Le 27 mai 1964, en finale Joaquin Peiro (milieu-attaquant) : inter-
"la roccia" (la roche), il était un défenseur de la C1, il a pour objectif de neutraliser Di national espagnol (12 sélections) formé à
rugueux. Un des pilliers de l'Inter et de la Stefano, qui dispute son dernier match avec le l'Atlético Madrid. Souvent dans l'ombre de
"Nazionale" (66 sélections). Real. L'Inter l'emporte 3-1. Suarez et Mazzola.■
90 Vestiaires
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