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Mécanique d’atterrissage
du sportif
Dépistage de la répartition asymétrique
des appuis et pistes correctives
Corentin DAVID
Mémoire d’initiation à la recherche en Masso-kinésithérapie
Formation en Masso-Kinésithérapie
Corentin DAVID
Mémoire d’initiation à la recherche en Masso-kinésithérapie
Formation en Masso-Kinésithérapie
Pour cette étude des travaux ont été menés conjointement au laboratoire Mouvement,
Sport, Santé (M2S) de l’ENS Université Rennes 2 et au Stade Rennais Football Club.
Je tiens donc à remercier Monsieur Benoît BIDEAU ainsi que Monsieur Anthony SOREL
respectivement directeur et ingénieur au laboratoire M2S, d’avoir permis ce projet
possible en m’intégrant au sein de l’équipe de recherche.
Mes sincères remerciements et ma profonde reconnaissance vont à Monsieur Rufin
BOUMPOUTOU, Médecin au Stade Rennais Football Club et directeur de mémoire,
pour sa disponibilité malgré ses nombreuses responsabilités ainsi que pour ses
compétences pour me guider et m’encourager tout au long des travaux.
Mes remerciements les plus sincères s’adressent également à l’ensemble de l’équipe
pédagogique de l’IFPEK et particulièrement à Monsieur Arnaud DAUFRÈNE, directeur
de mémoire, pour son temps, son accompagnement et ses conseils qui m’ont motivé et
encouragé durant ce projet de recherche.
Enfin, je ne saurais oublier tous les liens d’amitié qui se sont formés durant ces quatre
années de formation ainsi que tous les membres de ma famille, mes amis et toutes
autres personnes qui m’ont soutenu et ont contribué, de près ou de loin à ce travail.
Liste des abréviations ou sigles
V. Résultats .........................................................................................................28
V.1 Caractéristiques et résultats du groupe contrôle .......................................... 28
V.2 Caractéristiques et résultats du groupe antécédent ..................................... 30
VI. Analyse ..........................................................................................................33
VI.1 Analyse comparative des deux groupes ........................................................ 33
VI.1.1 Distribution des membres à l’atterrissage ....................................................................... 33
VI.1.2 Symétrie de force musculaire isocinétique ...................................................................... 35
VI.1.3 Synthèse ............................................................................................................................... 38
VI.2 Analyse de corrélation entre les variables..................................................... 39
VII. Discussion ....................................................................................................40
VII.1 Forces, faiblesses et limites de cette étude.................................................. 40
VII.1.1 Critique de la méthodologie .............................................................................................. 40
VI.1.2 Critique des résultats et de l’analyse ............................................................................... 42
VI.2 Perspectives professionnelles ........................................................................ 44
VI.2.1 Le rôle capital du kinésithérapeute dans le suivi post-lésionnel .................................. 44
VII.2.2 Renforcement musculaire ou contrôle moteur ? ........................................................... 45
Dans cette logique, il a été décidé d’étudier une population de footballeurs participant au
championnat de première division française (Ligue 1). Le premier objectif de notre travail
est de décrire les caractéristiques de cette population, en termes de symétrie
fonctionnelle (répartition des forces d’appui) des membres inférieurs, lors d’une série de
sauts standardisés, ainsi que de symétrie de force musculaire du quadriceps. D’un point
de vue méthodologique, il s’agit de comparer dans cette population deux groupes définis
en fonction de leur histoire pathologique. Dans un second temps et en fonction de nos
constations nous nous intéresserons à proposer des moyens correctifs pour les sujets
présentant une distribution asymétrique supposée être significative.
1
II. Cadre théorique
II.1 Les blessures du membre inférieur
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la pratique d’activités physiques et
sportives présente de nombreux intérêts : plaisir, détente, sociabilisation, amélioration
ou maintien de la santé. Toutefois, elle peut engendrer des blessures entrainant une
absence temporaire ou permanente de l’activité. De plus, malgré une grande diversité
des pratiques sportives, de nombreuses données suggèrent une prédominance des
blessures occasionnées aux membres inférieurs. C’est le cas aux États-Unis où l’on a
recensé 42% de blessures aux membres inférieures sur les 8,6 millions liées à la
pratique sportive entre 2011 et 2014. (Sheu, Chen et Hedegaard, 2016)
2
II.1.2 Panorama des blessures consécutives des réceptions de saut
II.1.1.1 Les blessures traumatiques
Elles se définissent comme un traumatisme aigu provoqué par une contrainte unique
excessive à l’origine de la lésion (entorse, fracture…).
A propos des sites lésionnels les plus fréquemment rencontrés dans les blessures
traumatiques consécutives de l’atterrissage, on rapporte une prédominance de la paire
cheville/genou. (Gray et al., 1985) ont indiqué dans une étude de suivi portant sur 76
joueuses de basketball que le genou était touché dans 72% des lésions survenues lors
d’une réception. Cet exemple concorde avec les diverses données retrouvées dans la
littérature scientifique (Louw et Grimmer, 2006; McKay et al., 2001). Parmi ces lésions
traumatiques, on distingue une grande majorité d’atteintes ligamentaires comme
l’entorse de cheville, l’entorse des ligaments collatéraux du genou ou la rupture du
ligament croisé antérieur (Aerts et al., 2013).
3
II.2 Conséquences d’une lésion chez le sportif
Face à une blessure sérieuse, on distingue trois principaux retentissements. Ces
derniers ont une importance notable dans le milieu sportif de haut niveau.
4
II.2.3 Impacts sur le plan financier
Dans le sport de haut niveau, les enjeux économiques sont immenses, à tel point que
l’on estime à plus de 188 millions d’euros les dépenses pour les footballeurs blessés en
première et seconde division espagnole au cours de la saison 2008-2009. Notons
néanmoins que les dépenses directes en matière de soins, rééducation de l’athlète sont
minimes comparés aux dépenses indirectes (salaires…). (Fernàndez Cuevas et al.,
2010)
Dans le milieu amateur, une étude Helvète montre également que les blessures
consécutives à la pratique du football constituent une charge financière importante, soit
environ 153 millions d’euros par an à l’échelle de la Suisse. (Gebert et al., 2018)
Tous ces constats soulignent l’importance de mettre en place des actions permettant de
réduire les contraintes subies par le membre inférieur et particulièrement par le genou.
Pour revenir à leur étude, (Wong et Hong, 2005) suggèrent, à juste titre, que les
blessures concomitantes de la réception de saut peuvent être en partie déjouées par un
travail permettant d’améliorer la technique d’atterrissage. Pour cela, il est primordial
d’approfondir nos connaissances relatives à la biomécanique d’atterrissage et aux
structures anatomiques impliquées dans cette tâche fonctionnelle.
5
II.3 La biomécanique de l’atterrissage
La biomécanique de la réception d’un saut est difficile à analyser car le schéma
fonctionnel choisit dépend de nombreux facteurs. En effet, selon la situation de jeu ou le
sport pratiqué, l’athlète sera amené à se réceptionner de différentes manières. A titre
d’exemple, le handball conduit bien souvent les athlètes à se réceptionner en deux
temps (un membre puis l’autre), alors que la gymnastique exige habituellement une
réception bipodale en un seul et unique temps. (Figure 1)
Malgré les nombreuses disparités, on peut tout de même déterminer certains patterns
dans la mécanique d’atterrissage. La réception se définit alors généralement comme la
quatrième et dernière phase d’un saut bipodal. En effet, le saut se décompose de quatre
phases comme le montre la (Figure 2) :
• Une phase préparatoire ou contre-mouvement
• Une phase d’impulsion ou propulsion
• Une phase de vol
• Une phase de réception
6
II.3.1 Les structures anatomiques impliquées à l’atterrissage
Le saut implique principalement les articulations de la cheville, du genou et de la hanche
(Grimshaw et Burden, 2010). Par conséquent, seulement ce qui se passe à ces trois
niveaux est décrit ci-dessous :
Tout d’abord, quelques millisecondes avant le contact initial au sol, pendant la phase de
vol, on note une co-activation du quadriceps et des ischiojambiers permettant :
• Premièrement, de positionner le genou de manière à éviter des contraintes
excessives sur l’articulation fémoro-tibiale. (Walsh et al., 2012)
• Deuxièmement, de contribuer au maintien de la stabilité articulaire du genou. On
estime que la co-contraction au moment du contact initial provoque une
compression sur l’articulation fémoro-tibiale permettant de multiplier par dix la
stabilité du genou. (Markolf, Graff-Radford et Amstutz, 1978)
Ensuite, après le contact initial au sol, on note une flexion des chevilles, des genoux et
des hanches (Figure 3). Cette triple flexion est amortie par une contraction musculaire
excentrique, principalement du triceps sural, du quadriceps et du grand fessier
permettant d’absorber une grande quantité d’énergique cinétique accumulée en raison
de la gravité. (Middleton et Montero, 2004)
Figure 3 Force de réaction au sol (FRS) et flexion des membres inférieurs durant
l’atterrissage d’un drop jump selon (Slater et al., 2015)
7
Pour illustrer ces propos, (Smith, 1953) a estimé de manière mathématique qu’un
individu de 80kg, se réceptionnant après un saut d’une hauteur d’un mètre subirait
d’importants dommages du col et de la tête fémorale et que cette dernière pourrait même
fracturer l’acétabulum si cette personne possédait des genoux « bloqués ». Bien que
cette articulation et sa musculature associée ont une importance fonctionnelle majeure
dans le mécanisme de réception, ce premier rôle les expose également à atteintes
structurelles telles que décrites précédemment.
Des plateformes de forces sont capables d’enregistrer les FRS permettant par
conséquent de quantifier l’intensité de l’impact et donc les contraintes imposées au
membre inférieur lors de la réception.
8
Par ailleurs, (Dufek et Bates, 1991) ont établi que l’on se réceptionne habituellement
selon une technique appelée toe-heel contact (contact pied-orteil), celle-ci consiste à
poser dans un premier temps l’avant-pied (les orteils) au sol puis dans un second temps
venir apposer le talon.
Ainsi lorsque l’on évalue les forces de réaction au sol à la réception d’un saut, on
constate une courbe bimodale, c’est-à dire-présentant deux pics :
• F1, qui correspond au pic de force produit lors du contact de l’avant-pied au sol
• F2, qui correspond au pic de force produit lors du contact de l’arrière-pied au sol
Le pic de force F2 est toujours bien plus important que F1, la valeur de F2 détermine
donc l’impact maximal supporté par le sujet. Pour illustrer l’intensité des impacts subis,
(Zhang, Bates et Dufek, 2000) ont déterminé que la réception depuis une hauteur de 30
à 100 cm provoque une FRS maximale de 2 à 5 fois le poids du corps. Ces résultats
démontrent bien que l’intégrité du genou et de sa musculature environnante (en
particulier le quadriceps) sont essentielles pour limiter les contraintes.
9
II.4 Les facteurs de risques de blessures à l’atterrissage
La compréhension biomécanique de cette tâche fonctionnelle ainsi que les
pathologiques spécifiques permettent à présent d’identifier les facteurs de risques sur
lesquels s’appuyer pour proposer aux athlètes un travail adapté pour réduire les
contraintes consécutives de l’atterrissage.
Les femmes ont par exemple 3,5 fois plus de risque de rupture
Le sexe
du LCA que les hommes (Voskanian, 2013)
Les blessures Les sportifs après reconstruction du LCA ont par exemple un
antérieures risque de récidive moyen de 23% selon (Wiggins et al., 2016)
Tableau 1 Facteurs de risque non modifiables
10
a. La dominance ligamentaire
La dominance ligamentaire (= ligament dominance) illustre le fait qu’une position du
membre inférieur pré-contraignant le ligament lors du contact au sol favorise la lésion de
ce dernier.
Ainsi, si l’on se rapporte aux mécanismes lésionnels du LCA, on peut affirmer qu’une
position du genou en valgus associée à un fémur en adduction et rotation médiale lors
du contact initial au sol place le LCA en pré-tension. Il sera par conséquent plus
vulnérable face aux contraintes subies lors de la réception. De même, une position du
genou en valgus ou varus excessif lors du contact au sol augmente le risque de lésion
des ligaments collatéraux du genou (respectivement LCT et LCF) (Figure 6).
Flexion
Valgus
A. Rotation latérale B. Valgus C. Varus
Figure 6 Exemples de dominance ligamentaire A. Mécanisme lésionnel du LCA :
Flexion/Valgus/Rotation latérale ; B. Mécanisme lésionnel du LCT : Valgus ;
C. Mécanisme lésionnel du LCF : Varus
11
b. La dominance liée au quadriceps
La dominance liée au quadriceps (= quadriceps dominance) est en lien avec le
positionnement de l’articulation fémoro-tibiale dans le plan sagittal. Une activation
excessive du quadriceps par rapport aux ischiojambiers positionne le genou vers
l’extension. Cette position étendue contribue alors à des contraintes excessives sur
l’articulation fémoro-tibiale et peut générer également une translation antérieure du tibia
mettant sous tension le LCA. (Figure 6 : A)
Au contraire, une activation insuffisante du quadriceps provoque une flexion fémoro-
tibiale excessive lors du contact de l’athlète au sol. Ce positionnement articulaire est en
lien avec une surcharge importante du tendon patellaire/quadricipital et de l’articulation
fémoro-patellaire. (Edwards et al., 2012) (Figure 6 : B)
Il est donc nécessaire d’avoir une amplitude de flexion au cours de l’atterrissage
permettant un bon compromis dans les contraintes subies. Il n’existe pas de consensus,
mais de nombreuses études suggèrent qu’atterrir avec une flexion de genou supérieure
à 45° permet d’optimiser la réduction de la surcharge fémoro-tibiale tandis qu’une
réception avec un angle de flexion maximal supérieur à 90° prédisposerait les athlètes
à la survenue de tendinopathie patellaire (Dufek et Bates, 1990; Zhang, Bates et Dufek,
2000).
Extension Flexion
A. excessive B. excessive
12
c. La dominance liée au tronc
La dominance liée au tronc (= trunk dominance) renvoie à un éventuel déficit dans le
contrôle postural du tronc lors de la réception. A titre d’exemple, un déplacement latéral
du tronc lors de l’atterrissage entraine alors une augmentation des contraintes sur le
membre inférieur homolatéral à cette inclinaison (Figure 7).
Inclinaison du tronc
Distribution
asymétrique
13
III. Problématisation
III.1 Contexte et problématique
Pour résumer les données collectées jusqu’à présent, on a tout d’abord constaté que les
blessures liées à l’atterrissage d’un saut touchent particulièrement les structures
anatomiques du genou et qu’elles sont en lien avec un positionnement articulaire
fragilisant les structures ligamentaires ou tendineuses (ligament et quadriceps
dominance) et/ou une surcharge mécanique d’un membre lorsque l’individu se
réceptionne au sol (trunk et leg dominance).
Il est dorénavant essentiel d’évaluer l’efficacité des outils/moyens actuellement utilisés
sur les facteurs modifiables définis précédemment. (Lopes et al., 2018) dans une revue
systématique avec méta-analyse ont justement évalué l’efficacité des programmes de
prévention (appelés IPPS pour Injury Prevention Programs) sur la modification de la
mécanique d’atterrissage. Le tableau ci-après résume les résultats de cette revue :
Dominance Conclusions
14
Pour conclure sur cette revue systématique, il semblerait donc que les programmes de
prévention actuels permettent de modifier favorablement certaines variables en lien avec
la dominance ligamentaire et la dominance liée au quadriceps. Ainsi, tout
kinésithérapeute peut retrouver dans la littérature des moyens adaptés permettant
d’améliorer efficacement ces dominances. Toutefois, le manque de poids statistique
observé ici peut s’expliquer par le fait que les études n’ont pas pour vocation de réaliser
un programme de prévention individualisé. A titre d’exemple, (Pappas et al., 2016) ont
déterminé que seulement 36% des athlètes participant à leur étude présentaient une
dominance ligamentaire avant le programme de prévention. Il paraît donc cohérent que
les résultats post-programme ne puissent pas améliorer les variables de tous les sujets.
Ensuite, il est clair qu’il subsiste un manque de preuve significative concernant l’efficacité
des actions préventives sur le contrôle postural du tronc à l’atterrissage. Ce résultat
démontre que des recherches sont actuellement encore nécessaires dans ce domaine
pour améliorer la mécanique d’atterrissage des athlètes.
Enfin, ce qui interpelle davantage ici et amène à une problématique, c’est l'absence
d’intérêt et de moyens concernant l’amélioration de la distribution des appuis à la
réception à travers les programmes de prévention. L’objectif de notre étude est donc
d’optimiser les possibilités thérapeutiques actuelles en kinésithérapie du sport et ainsi
répondre aux besoins des athlètes présentant une distribution asymétrique des
membres excessive à l’atterrissage. Cela nous amène à la question de recherche
suivante :
En quoi les connaissances sur la répartition des appuis au cours de l’atterrissage
permet-elle d’optimiser la mise en place d’un travail correctif chez le sportif ?
15
Cependant, pour la réception, il est difficile de déterminer une latéralité car bien qu’il
semble exister des différences entre les deux membres lors du contact initial au sol d’un
saut bipodal, les résultats de (Ford et al., 2016; Yanci et Camara, 2016) montrent que
ces écarts ne sont pas significatifs. Ainsi, de nombreux groupes de recherche font
correspondre chez les sujets sains le membre dominant à la réception avec le membre
définie subjectivement par la jambe avec laquelle on frappe le ballon.
De plus, quand bien même on constate une différence entre les membres à
l’atterrissage, l’écart constaté ne peut pas être démesuré. Cela se justifie par le fait que
la variété des entrainements et des situations de jeu dans de nombreux sports comme
le football oblige les athlètes à conserver une certaine symétrie au cours des diverses
tâches motrices. C’est pourquoi on choisit généralement comme référence une
asymétrie supérieure à 10-15% pour que le sujet soit considéré comme « pathologique »
(Menzel et al., 2013; Fort-Vanmeerhaeghe et al., 2016).
Pour quantifier cette asymétrie, la méthode la plus répandue dans la littérature est
l’utilisation du Limb Symmetry Index (LSI). Cet index est employé pour différentes
données cinétiques et cinématiques (analyse de la marche, du saut, de force,
d’amplitude articulaire…). On le calcule de différentes manières selon l’histoire
pathologique de l’individu :
16
A ce propos, de nombreuses études comme celles de (Schmitt, Paterno et Hewett, 2012;
Schmitt et al., 2015) ont montré que de jeunes sportifs après reconstruction du LCA
montrent une distribution asymétrique inter-membre à l’atterrissage. (Ford et al., 2016)
ont quant à eux évalué différents sujets qui sont retournés à leurs activités sportives
toujours après reconstruction du LCA. Ils ont constaté que les participants présentaient
une préférence significative à se réceptionner sur la jambe non lésée 8,3 mois ± 2,5
après l’intervention chirurgicale. En effet, sur les 101 sujets du groupe « blessés », 72
préféraient se réceptionner sur leur membre non atteint (soit 71,3%).
D’après les études citées précédemment, il semblerait que la population cible du travail
préventif soit des sujets ayant subi une lésion sérieuse, comme la rupture du LCA par
exemple. Au regard de l’importance biomécanique du genou dans les tâches
d’atterrissage, il paraît cohérent de supposer que des antécédents de lésions sévères
impliquant des éléments anatomiques du genou soient délétères et expliquent en partie
cette répartition asymétrique des appuis.
Ainsi, dans le but d’optimiser nos connaissances vis à vis de la distribution des membres
à la réception, il est intéressant de déterminer si les athlètes ayant subi une lésion sévère
impliquant le genou, peu importe la nature (ostéoarticulaire ou musculotendineuse), sont
également amenés à présenter un schéma asymétrique marqué au cours de
l’atterrissage. Cela conduit à cette première sous-problématique :
En quoi les antécédents de lésions sévères impliquant le genou sont en lien avec
une distribution asymétrique des membres à l’atterrissage ?
17
III.2.2 Déterminer des moyens préventifs efficaces
Deuxièmement, il est désormais capital de déterminer quelles sont les moyens adaptés
et efficaces pour corriger cette distribution asymétrique des appuis à l’atterrissage et
donc prévenir les lésions qui en découlent.
A ce sujet, de nombreuses études indiquent que les sujets ayant des antécédents de
lésions impliquant le genou présentent également une perte de force musculaire du
quadriceps du membre impliqué. Cette faiblesse a longtemps été considérée comme
résultant de l’atrophie musculaire consécutive de la perte fonctionnelle du membre lésé.
Cependant elle ne justifie pas le fait que des asymétries musculaires soient encore
observées 2 ans, voir au-delà, après une lésion et cela malgré le travail de rééducation
et de réathlétisation effectuée. C’est pourquoi on associe désormais cette faiblesse à
moyen/long terme du quadriceps à une AMI (Athrogenic Muscle Inhibition). Cette
inhibition musculaire se définit comme l’incapacité à contracter volontairement le muscle.
Ce réflexe inhibiteur protègerait alors l’articulation lésé à long terme en décourageant
son utilisation (De Jong et al., 2007; Palmieri-Smith et Thomas, 2009; Kim et al., 2016).
Enfin, on suggère souvent que le schéma mécanique asymétrique constaté à
l’atterrissage résulterait justement de ce déficit de force musculaire du quadriceps de la
jambe impliquée. Ce constat ont été en partie consolidé par de nombreuses études dont
celles de (Ithurburn et al., 2015; Schmitt et al., 2015).
18
Figure 9 Illustration résumant l'étude de (Schmitt et al., 2015)
Ces auteurs soulignent donc qu’une faiblesse du quadriceps sur le membre lésé
coïncide avec une répartition asymétrique des appuis à la réception. Ces résultats
conduisent à penser qu’un renforcement du quadriceps du membre impliqué pourrait
amener à une amélioration de la distribution des membres à la réception. Toutefois, ces
études indiquent seulement que ces asymétries musculaires et fonctionnelles sont
concomitantes mais sans évaluer le lien, c’est-à-dire le degré de dépendance entre ces
deux variables. Cela conduit à une deuxième sous-problématique :
En quoi l’asymétrie de force musculaire du quadriceps est en lien avec une
distribution asymétrique des membres à l’atterrissage ?
19
III.3 Objectifs de recherche
Pour répondre à notre question de recherche initiale, deux sous-problématiques ont été
définies. Ces dernières correspondent aux deux objectifs de cette étude, à savoir :
• Identifier la population cible du futur programme préventif en décrivant et
comparant les caractéristiques de deux groupes issus d’une population de sportif
de haut niveau en termes de distribution des membres à l’atterrissage et de force
musculaire du quadriceps déterminées en fonction de leur histoire pathologique.
• Évaluer le lien entre la répartition des membres à l’atterrissage et la symétrie
musculaire des extenseurs du genou afin de proposer, en fonction de nos
constatations, des moyens pour les sujets présentant une distribution
asymétrique marquée.
20
IV. Méthodologie
IV.1 Participants
Nous avons été amenés à étudier une population de footballeurs participant au
championnat de première division professionnelle française (ligue 1). Les joueurs ont
été évalués en début de saison dans le cadre du suivi longitudinal dont ils bénéficient
tous les ans. Seuls des joueurs en bonne santé et ne présentant donc pas de contre-
indication à la participation de ce type d’exercices étaient concernés. Au total, vingt-
quatre joueurs professionnels (23,1 ± 4,0 ans) ont été inclus dans cette étude. Les sujets
ont été divisés en deux groupes.
Ces critères ont été retenus afin que les antécédents subis par les athlètes soient
suffisamment conséquents pour avoir modifié la mécanique d’atterrissage. Bien que le
choix de ces critères soit subjectif et propre à cette étude, ils sont tout de même en
accord avec la littérature scientifique. A titre d’exemple, (Bell et al., 2014) montre que
des changements dans la mécanique d’atterrissage sont encore présents plus de trois
ans après une intervention chirurgicale. De plus, les blessures entrainant une telle
indisponibilité sont relativement habituelles de la pratique quotidienne d’un
kinésithérapeute du sport. Enfin, la FIFA (Fédération Internationale de Football
Association) considère également qu’une indisponibilité supérieure à 4 semaines est un
critère indiquant une lésion « grave ».
21
IV.1.2 Groupe contrôle (GC)
Ce groupe représente par conséquent :
• Soit les sujets n’ayant subi aucune blessure du genou
• Soit les sujets ayant subi une lésion du genou, mais qui ne répond pas aux
critères de sévérité définit précédemment (inférieur à 2 ans si la lésion n’a pas
nécessité de chirurgie, indisponibilité d’au moins 4 semaines)
22
Figure 10 Exemple du dispositif au cours de l'évaluation de la distribution des membres
à l’atterrissage
Position de Sujet debout en position neutre, les bras le long du corps et les pieds
repos posés de façon symétrique sur chaque plateforme de force
23
2ème série de saut : Le countermovement jump (CMJ) (Figure 12)
Position de Sujet debout en position neutre, les bras le long du corps et les pieds
repos posés de façon symétrique sur chaque plateforme de force
Enfin, il était important de vérifier que les réceptions réalisées soient bien exécutées et
que les consignes données aux sujets soient bien comprises de l’ensemble des
participants. En effet, cela était primordial afin d'éviter que les différences de FRS soient
liées à un mauvais positionnement du genou ou du tronc lors de la réception (ligament,
knee et trunk dominance). C’est notamment dans ce but qu’ont été installés les
marqueurs réfléchissants et les caméras d’analyse cinématique afin de vérifier qu’il n’y
ait pas de disparités importantes pour certaines variables (flexion du genou, position du
tronc…). A la fin de toutes les tâches fonctionnelles prévues par le protocole de pré-
saison, les sujets étaient déséquipés des capteurs et redirigés vers la seconde phase
du protocole.
24
IV.2.2 Phase 2 : Évaluation de la force musculaire isocinétique
Avant cette seconde et dernière phase du protocole, les sujets étaient de nouveaux
invités à réaliser un échauffement standardisé sur ergocycle de 15 minutes à 2 watts par
kilogrammes de poids de corps.
Les sujets étaient ensuite installés sur l’appareil d’isocinétisme (Biodex Medical
Systems) :
L’axe doit être aligné avec le centre du condyle fémoral latéral repéré par palpation
et le contre-appui distal est fixé à deux travers de doigt au-dessus des malléoles.
L’amplitude de mouvement choisit pour cette évaluation est de 90° (0° d’extension,
90° de flexion).
Tableau 5 Installation de l'appareil d'isocinétisme
Consignes lors des évaluations isocinétiques : Encourager le sujet lors des 3 répétitions
et bien expliquer qu’il s’agit d’une évaluation nécessitant la force maximale du sujet.
Concentrique 60°/s
Concentrique 240°/s
Après chaque test on vérifie que le coefficient de variance du pic de couple ne dépasse
pas 10%. En cas contraire, le test est de nouveau réalisé sans essai préalable.
25
IV.3 Analyses biomécaniques
IV.3.1 Évaluation de la distribution des membres à l’atterrissage
Pour chaque réception, un logiciel de recueil et d’analyse informatisée des données a
permis de calculer la force de réaction au sol exercée par les sujets sur les plateformes
de force. Ainsi, comme décrit précédemment, la 3ème loi de Newton montre que l’intensité
maximale de la FRS mesurée est égale à l’intensité maximale de la force d’impact lors
du contact des sujets. L’intensité maximale de l’impact subit par le membre inférieur droit
ainsi que le membre inférieur gauche a ainsi été obtenue. Seules les valeurs des FRS
correspondant à la meilleure performance de détente verticale étaient retenues pour les
résultats et l’analyse.
Pour chacune des données récoltées, un LSI selon les équations décrites dans la
problématisation a été calculé. Ce LSI exprime le pourcentage d’asymétrie entre la
jambe dominante et non dominante dans le groupe contrôle et entre la jambe non lésée
et lésée dans le groupe antécédent de blessures sévères.
26
IV.4.1 Comparaison entre le groupe contrôle (GC) et le groupe
antécédent (GA)
Afin d’effectuer une comparaison statistique entre les deux groupes, les données ont été
soumises à différents tests :
Test de Shapiro-Wilk : il permet de vérifier la normalité de la distribution des données.
Test de Student (t-test) : il permet de comparer les moyennes des deux groupes dont la
normalité est vérifiée. Ce test donne la valeur p, qui est indispensable pour déterminer
si la différence constatée est statistiquement significative entre le GC et le GA.
Dans le cas où la normalité n’est pas vérifiée, un test non paramétrique de comparaison
des moyennes, le test de Wilcoxon Mann-Whitney sera utilisé.
27
V. Résultats
Dans cette partie, nous exposerons dans un premier temps les données obtenues à
l’issue du protocole expérimental du groupe contrôle puis dans un second temps celles
du groupe antécédent.
30.0
25.0
20.0
15.0
10.0
5.0
0.0
-5.0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
-10.0
-15.0
-20.0
-25.0
-30.0
-35.0
-40.0
-45.0
28
Contrairement à (Schot et Bates, 1990) qui avaient indiqué que la répartition des
membres à l’atterrissage variait grandement d’un saut à l’autre (jusqu’à 61,9% de
variation), nous retrouvons ici une plus grande constance dans les résultats obtenus. En
effet, nous observons une variation moyenne de seulement 7,3% (±8,9) et un coefficient
de corrélation de +0,76 entre les LSI du SJ et ceux du CMJ (Figure 14). Ces résultats
montrent donc une grande constance entre les deux sauts et illustre d’une véritable
signification fonctionnelle des résultats obtenus.
-20.0
-30.0
-40.0
Les évaluations isocinétiques montrent que le groupe contrôle présente une asymétrie
moyenne de force musculaire du quadriceps de -2,1% (±8,1) à 60°/s et de -1,3% (±6,5)
à 240°/s.
15.0
10.0
5.0
0.0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
-5.0
-10.0
-15.0
-20.0
240°/s 60°/s
29
V.2 Caractéristiques et résultats du groupe antécédent
Les sujets composant le groupe antécédent (n=9) sont âgés en moyenne de 22,3 ans
(±3,7), leurs caractéristiques physiques sont les suivantes :
• Taille moyenne de 182,0cm (±5,9)
• Poids moyen de 78,8kg (±8,7)
Les évaluations de la répartition entre les appuis à l’atterrissage montrent que les sujets
de ce groupe présentent un LSI moyen de 11% (±14,3) au SJ et de 13,9% (±8,1) au
CMJ.
45.0
40.0
35.0
30.0
25.0
20.0
15.0
10.0
5.0
0.0
1 2 3 4 5 6 7 8 9
-5.0
-10.0
30
Pour ce groupe antécédent, on note une variation moyenne de 11,5% (±6,9) et un
coefficient de corrélation de +0,35 entre les LSI du SJ et deux du CMJ (Figure 17). Ces
résultats montrent par conséquent une plus grande inconstance dans les données
mesurées à l’issue des sauts. Nous veillerons dans notre analyse à faire attention quant
à l’hypothèse d’une asymétrie à l’atterrissage dans ce groupe.
15.0
10.0
5.0
LSI (%) SJ
0.0
-10.0 0.0 10.0 20.0 30.0 40.0 50.0
Enfin, les évaluations isocinétiques dévoilent que le groupe antécédent présente une
asymétrie moyenne de force musculaire du quadriceps de 13,0% (±17,3) à 60°/s et de
4,1% (±11,2) à 240°/s.
45.0
40.0
35.0
30.0
25.0
20.0
15.0
10.0
5.0
0.0
1 2 3 4 5 6 7 8 9
-5.0
-10.0
-15.0
240°/s 60°/s
31
Pour résumer les résultats obtenus et dans le but d’avoir une première vision
comparative entre ces deux groupes, deux représentations graphiques sont proposées
ci-dessous :
30 GA
11% (±14,3) GA
25 13.9% (±8,1)
20 GC GC
-2.5% (±17,1) -0.3% (±15,6)
15
10
-5
-10
-15
-20
SQUAT JUMP COUNTER MOVEMENT JUMP
-25
35 GA
13.0 (±17,3)
30
25
20 GA
4.1 (±11,2)
15
10 GC GC
-2.1 (±8,1) -1.3 (±6,5)
5
-5
-10
Q 60°/s Q 240°/s
-15
32
VI. Analyse
VI.1 Analyse comparative des deux groupes
VI.1.1 Distribution des membres à l’atterrissage
Tout d’abord, de manière purement descriptive, on constate que les LSI du groupe
contrôle sont en moyenne de -2,5% (±17,1) lors de la réception du SJ et de de -0,3%
(±15,6) lors du CMJ. Malgré des écarts-types importants, ces résultats montrent que les
athlètes indemnes d’antécédents sévères impliquant le genou présentent une répartition
symétrique des membres à l’atterrissage.
Au contraire, les footballeurs composant le groupe antécédent montrent une distribution
inégale des membres à la réception. Effectivement les LSI sont en moyenne de 11%
(±14,3) au SJ et de 13,9% (±8,1) au CMJ. Ces valeurs se situent donc précisément dans
la tranche des 10-15% que l’on avait défini précédemment comme étant excessif et
possiblement à l’origine de blessures. Dans le GA, on constate également que les
valeurs des LSI mesurées (17 des 18 valeurs, soit 94%) sont positives, cela illustre une
préférence marquée des athlètes composant ce groupe à se réceptionner sur le membre
non lésé et/ou non opéré.
Statistiquement, la normalité de distribution des données a été validée dans chacun des
deux groupes et pour chaque saut (SJ et CMJ). L’égalité des variances a été confirmée
pour le SJ, le test de Student a donc été utilisé pour valider ou rejeter l’hypothèse H0 qui
suppose que les différences constatées entre les 2 groupes ne sont pas significatives.
Au contraire, pour le CMJ, l’égalité des variances n’a pas été validée, un test de Wilcoxon
Mann-Whitney a donc été effectué.
33
SQUAT JUMP
p value
Test de Student >0,05 H0 VALIDÉE
0,059
Pas de différence statistiquement significative
COUNTERMOVEMENT JUMP
Test de
p value
Wilcoxon Mann <0,05 H0 REJETÉE
0,030
Whitney
Différence statistiquement significative
Tableau 8 Statistique comparative de la distribution inter-membre
Pour le squat jump, le test de Student donne une p value de 0,059, elle est supérieure
au seuil définit dans la méthodologie (p<0,05). La différence n’est donc pas
statistiquement significative entre les deux groupes. Néanmoins, bien qu’il ait été décidé
de s’accorder un risque de 5% que les résultats obtenus soient liés au hasard (p<0,05),
est-ce qu’un risque de 5,9% comme retrouvé ici modifie considérablement les résultats
obtenus ? C’est justement ce que démontre récemment (Amrhein, Greenland and
McShane, 2019) en plaidant pour l’abandon d’affirmations trop assurées lorsque la p-
value est supérieure à 0,05. Ainsi, à partir du cas exposé ci-dessus, bien que nos
résultats ne soient pas statistiquement significatifs cela ne signifie pas qu’aucune
différence n’existe entre ces 2 groupes. On devrait plutôt conclure qu’au regard des
résultats obtenus, on s’accorde un risque de seulement 5,9% que les différences
observées entre les deux groupes soient liées au hasard.
Pour le countermovement jump, aucune incertitude n’est présente, le test de Wilcoxon
donne une p value de 0,030, elle est inférieure au seuil établi, cela signifie que la
différence constatée entre les deux groupes est ici statistiquement significative.
34
Il est désormais essentiel de se demander si les asymétries mesurées dans le GA sont
suffisamment importantes pour être prise en considération et ainsi déterminer si ces
sujets requièrent des actions préventives.
Les résultats montrent précisément une différence de +262N (±323) au SJ et de +363N
(±268) au CMJ surchargeant alors le membre non impliqué par rapport au membre
controlatéral lésé. Il est intéressant de se demander si ces contraintes additionnelles
sont suffisamment sérieuses pour majorer le risque lésionnel de ces sujets. Pour
répondre à cela, notons que la littérature fait l’état d’un seuil de résistance ligamentaire
et tendineux in vitro de 90 à 100N/m 2 (soit environ 1730N pour le LCA d’un sujet jeune
et sain par exemple) (Noyes, 1976). Les forces excédentaires mesurées semblent donc
bien faible lorsqu’on les compare au seuil de résistance ligamentaire d’un LCA par
exemple et d’autant plus que ces contraintes additionnelles sont partagées entre
diverses structures au cours de l’atterrissage. Néanmoins, peut-être que la répétition de
cette surcharge au cours d’un match ou au fil d’une saison ainsi que l’association de
cette répartition asymétrique à une ou plusieurs autres dominances (ligament,
quadriceps, trunk) sont probablement menaçantes pour l’intégrité physique de l’athlète.
35
Ces observations se confirment statistiquement comme l’en atteste le tableau suivant :
QUADRICEPS 60°/s
Test de
p value
Wilcoxon et <0,05 H0 REJETÉE
0,034
Mann Whitney
Différence statistiquement significative
QUADRICEPS 240°/s
Test de
p value
Wilcoxon et >0,05 H0 VALIDÉE
0,371
Mann Whitney
La normalité de distribution des données a été validée dans chacun des deux groupes
et pour chaque vitesse mais l’égalité des variances n’a cependant pas été validée. Par
conséquent le test de Wilcoxon Mann-Whitney a été utilisé. Pour le pic de couple à
vitesse lente (60°/s), le test de Wilcoxon Mann-Whitney donne une p value de 0,034, elle
est inférieure au seuil de 0,05 fixé préalablement. La différence observée entre les deux
groupes est donc statistiquement significative. Au contraire pour le pic de couple à
vitesse rapide (240°/s), la p-value est de 0,371, elle est considérablement supérieure à
0,05 ce qui démontre bien que la différence constatée entre ces deux groupes est très
certainement liée au hasard.
Comparons à présent ces moments de force maximum avec des valeurs de référence
issue d’une population de 70 footballeurs de Ligue 1 (Edouard et Degache, 2016) :
Premièrement, à vitesse lente (60°/s), la valeur normative décrite pour une population
de footballeurs professionnels est de 236Nm (±38). D’après le graphique ci-dessous
(Figure 21), on remarque que les moments de force maximum des deux membres
(dominant : MD et non dominant : MND) du groupe contrôle ainsi que ceux du membre
non lésé (MNL) du groupe antécédent sont légèrement supérieures à la valeur de
référence.
36
Toutefois, ce qui est le plus marquant sur le graphique ci-dessous, c’est que les valeurs
(en noir sur le graphique) sont similaires entre-elles. Le pic de couple du membre lésé
(ML) dans le groupe antécédent (en blanc su le graphique) est quant à lui inférieur à la
valeur normative et est bien en-deçà des trois autres valeurs (en noir).
290 236
(± 38) 221
270 (± 42)
250
230
210
190
170
150
MD MND MNL ML
Valeur
normative Groupe contrôle Groupe antécédent
37
Vitesse rapide (240°/s)
220
176 178
210 (± 28) (±29) 173
164 (±26)
200 (±31) 166
(± 23)
190
180
170
160
150
140
130
120
MD MND MNL ML
Valeur
normative Groupe contrôle Groupe antécédent
VI.1.3 Synthèse
Il semblerait donc que les sujets présentant un antécédent de lésion sévère du genou
montrent une distribution asymétrique des appuis comparativement au groupe contrôle
avec une préférence marquée à se réceptionner sur le membre non impliqué. Ces
résultats se confirment également pour l’évaluation isocinétique mais seulement à
vitesse lente (60°s) où on note une asymétrie inter-membre marquée des pics de couple
dans le groupe antécédent comparativement au groupe contrôle. De la même manière,
le membre non lésé présente un moment de force maximal bien plus important que le
membre controlatéral.
38
VI.2 Analyse de corrélation entre les variables
Jusqu’ici nos résultats sont donc en accord avec les données de la littérature. Les
antécédents sévères de lésion du genou semblent impacter d’une part la mécanique
d’atterrissage et particulièrement la distribution des membres et d’autre part la force du
quadriceps du membre impliqué. Rappelons que ce muscle est essentiel dans
l’absorption des contraintes liées à la réception. Ainsi, tout porte à croire que ces deux
variables présentent un lien fort entre-elles ce qui permettrait de proposer aux sujets
présentant des asymétries marquées à la réception un travail basé sur le renforcement
musculaire du membre lésé et/ou opéré.
39
VII. Discussion
VII.1 Forces, faiblesses et limites de cette étude
VII.1.1 Critique de la méthodologie
Concernant la méthodologie, les premières limites de cette recherche sont apparues dès
la répartition des sujets dans les deux groupes. En effet, deux participants parmi les
vingt-quatre présentaient des antécédents de lésions sévères du genou impliquant les
deux membres. Face à cela, il a été décidé de :
• Pour le premier sujet, de choisir le côté dont l’antécédent de lésion était le plus
récent pour définir le membre lésé.
• Pour le second sujet, de choisir le côté non-dominant comme étant le membre
lésé puisque ce dernier avait subi une seule et unique intervention chirurgicale
bilatérale.
Ces décisions ont possiblement influencé les résultats obtenus, cela constitue donc un
biais de sélection. Peut-être aurait-il été plus juste d’écarter ces deux sujets du groupe
antécédent ? Il a malgré cela été décidé de les intégrer au groupe antécédent afin de
conserver l’authenticité et les difficultés que l’on peut rencontrer avec un effectif complet
de sportifs professionnels.
40
Ce contrôle permanent de la vitesse permet ainsi d’obtenir des mesures de force
musculaire à la fois fiable et reproductible mais a surtout l’avantage de pouvoir permettre
au participant de développer une force maximale en sécurité par adaptation de la
résistance.
Toutefois, les conditions dans lesquelles ont été mesurées la force des extenseurs du
genou lors de l’évaluation isocinétique sont éloignées de la fonction musculaire du
quadriceps au cours de l’atterrissage d’un saut. Le tableau ci-après résume les
principales différences entre les conditions d’évaluation isocinétique et la fonction du
quadriceps lors de la réception :
Isocinétisme Réception
Constante Variable
Vitesse 60 et 240°/s Pic de vitesse à ≈ 210°/s
41
Afin d’éviter ces éventuelles lésions, le mode concentrique semble être un choix plus
sécurisant pour les athlètes d’autant plus que des données de la littérature montrent qu’il
existe de fortes corrélations entre le pic de force concentrique et excentrique (Wu et al.,
1997). A titre d’exemple, la corrélation entre le pic de couple à 60°/s entre l’évaluation
concentrique et excentrique est estimé entre 0,85 et 0,88 (p<0,05).
Deuxièmement, concernant l’analyse de la distribution des membres entre les sujets, les
résultats et l’analyse démontrent que les sujets présentant un antécédent de lésion
sévère impliquant le genou sont amenés à se réceptionner de manière asymétrique
surchargeant le membre non lésé/non opéré. Il est cohérent de présumer que
l’importance du genou dans la mécanique d’atterrissage explique les résultats observés.
Néanmoins, il a également été démontré que la cheville, la hanche et leurs musculatures
associées (principalement triceps et grand fessier) ont également un rôle majeur dans
la réception. Ainsi, il serait intéressant d’évaluer au cours d’une nouvelle recherche
l’impact d’antécédents sévères impliquant ces structures (cheville, hanche) dans la
répartition des appuis à l’atterrissage. Ces antécédents n’ont pas été pris en compte
dans nos résultats et peuvent constituer un biais de confusion important car ces sujets
ont été attribués au groupe contrôle.
42
Troisièmement, afin de déterminer si des actions basées sur le renforcement du
quadriceps du membre lésé permettent d’améliorer la répartition des appuis à
l’atterrissage, il a été décidé d’évaluer l’intensité du lien entre ces deux variables.
Toutefois, il aurait été préférable de réaliser un suivi longitudinal des sujets du groupe
antécédent en proposant un programme de renforcement des extenseurs du genou et
en réévaluant à la fin de ce suivi l’impact du programme sur la distribution des membres.
Quatrièmement, bien que les résultats et l’analyse effectués permettent d’obtenir des
conclusions intéressantes pour notre future pratique professionnelle, on ne peut que
regretter l’insuffisance de sujet composant les deux groupes de cette étude. Cette
insuffisance entraine vraisemblablement un biais statistique dans les résultats obtenus.
C’est pourquoi, nous pouvons considérer ce travail d’initiation à la recherche en masso-
kinésithérapie comme une étude pilote, c’est à dire un travail préliminaire servant de
tremplin à de futures recherches dans ce domaine.
En résumé, une étude longitudinale sur plusieurs années d’un effectif plus conséquent
additionné à des modifications de certaines variables (évaluation isocinétique
excentrique, multiplication de sauts…) permettrait d’obtenir vraisemblablement des
résultats plus justes que ceux observés dans ce mémoire d’initiation à la recherche.
43
VI.2 Perspectives professionnelles
Pour conclure, que retenir de ce travail d’initiation à la recherche en
kinésithérapie ? Quelles perspectives professionnelles donner aux résultats
obtenus et quels impacts peuvent-il avoir sur notre pratique de la kinésithérapie ?
44
• En second lieu, réaliser des tests diagnostiques réguliers afin d'apprécier
l’évolution de cette répartition des appuis, notamment chez le sportif
professionnel. Dans le cas où l’athlète présente toujours une répartition inégale
et significative des appuis à l’atterrissage, un travail préventif secondaire évitant
les lésions qui en découlent devrait être mis en place.
Toutefois, comme nous l’avions exprimé précédemment, nos résultats divergent de cette
hypothèse puisqu’on ne constate aucun lien entre la répartition des membres à la
réception et l’asymétrie de force du quadriceps. Par conséquent, il est cohérent de
supposer que des actions ciblées sur le renforcement du quadriceps ne favoriserait très
probablement pas l’amélioration de la répartition des appuis à la réception.
45
Quels moyens semblent alors les plus adaptés pour les athlètes présentant une
répartition asymétrique excessive des appuis ?
On peut émettre l’hypothèse suivante : la distribution asymétrique nait d’un phénomène
d’adaptation des sujets, c’est-à-dire une modification du contrôle moteur permettant de
décharger le membre ayant subi un antécédent de blessure sévère. Bien qu’il existe de
nombreux mécanismes impliqués dans le contrôle du mouvement et permettant la
protection des structures anatomiques, celui qui semble être principalement impliqué
dans cette situation est la commande centrale : elle permet de modifier le mouvement
en cours par contrôle volontaire (pyramidal) ou automatique (extrapyramidal). Des
théories proposent justement que pour réduire la contrainte et diminuer la douleur et/ou
protéger les tissus, le mouvement s’adapte. Toutefois, la réalité est tout autre. En effet,
des études révèlent que la diminution de la contrainte dans le tissu douloureux/lésé est
incontestablement l’objectif premier des adaptations motrices, mais que ce dernier n’est
pas automatiquement atteint. Les résultats de ces mêmes études démontrent qu’au-delà
des effets positifs à court terme, les adaptations motrices peuvent avoir
des conséquences négatives à long terme. Il est possible que pour réduire la contrainte
dans le tissu douloureux/lésé, les adaptations motrices entraînent un surcroit de
contrainte dans d’autres tissus. La surutilisation les placerait par conséquent dans une
situation à risque lésionnel. (Hodges, 2011; Hodges and Tucker, 2011)
D’après ces nouveaux éléments théoriques, on peut considérer que des interventions
basées sur le perfectionnement du contrôle moteur au cours du schéma d’atterrissage
permettraient d’améliorer la symétrie des appuis.
Des résultats récents démontrent justement l’efficacité de l’apprentissage moteur dans
les asymétries liées aux tâches fonctionnelles. Pour illustrer cela, (Letafatkar et al., 2019)
ont évalué différentes variables après un entrainement neuromusculaire de 8 semaines
(6 séances par semaine de 30 minutes) chez des joueuses de basketball présentant une
asymétrie inter-membre après reconstruction du LCA. Ils concluent leur étude en
témoignant d’améliorations significatives de la force musculaire, des résultats aux tests
de saut ainsi que de la symétrie entre les membres.
46
Par ailleurs, de nombreuses données attestent que pour un apprentissage moteur, le
sportif doit maintenir une attention particulière. Celle-ci permet d’intégrer efficacement le
schéma moteur et d’aboutir à la réussite des diverses tâches motrices auxquelles le
sportif est confronté. Dans le domaine de l’apprentissage moteur, cette attention est
appelée « focus » (Risberg et Holm, 2009; Wilk et al., 2012) , il peut être :
• Interne : en lien direct avec les mouvements du corps fournis par le système
neuromusculaire et les récepteurs sensoriels (proprioception, vision…). Par
exemple, on peut demander à l’athlète de « garder l’axe de la rotule au-dessus
de l’orteil ».
• Externe : en lien direct avec le résultat du mouvement réalisé. Par exemple, on
peut demander à l’athlète « d’essayer d’atterrir sur des marques disposées au
sol ».
47
L’association du plan instable et du bâton de gymnastique permettra en cas d’inégalité
marquée des appuis à l’atterrissage de percevoir une inclinaison de ce bâton sur le
membre présentant la FRS maximale la plus importante. La consigne donnée aux
athlètes serait donc de « maintenir ce bâton à l’horizontal au cours de l’atterrissage »
(Figure 23).
✗ ✓
Figure 23 Exemple d'exercice améliorant le contrôle moteur à l'atterrissage
Ces exercices peuvent être réalisés devant un miroir ou faire l’objet d’un enregistrement
vidéo afin que les athlètes aient un retour visuel des tâches motrices réalisées. Enfin,
nous recommandons de réintégrer progressivement ce type d’exercice en situation
réelle : jeu aérien, agilité réactive, fatigue… afin de préparer efficacement l’athlète à son
retour au sport et ainsi minimiser les risques lésionnels.
48
VIII. Conclusion
La mécanique d’atterrissage des sportifs peut présenter certaines particularités les
prédisposant à des lésions. Parmi ces facteurs certains sont modifiables à l’image de la
répartition inégale des appuis. Les connaissances relatives à cette distribution
asymétrique des appuis sont peu nombreuses, les objectifs de notre étude étaient
donc de : Premièrement, déterminer les caractéristiques des sujets présentant une
répartition inter-membre inégale à l’atterrissage. Deuxièmement, proposer en fonction
des résultats obtenus, des moyens correctifs pour ces mêmes athlètes.
Nos conclusions mettent en avant le fait que le dépistage de la répartition des appuis
nécessite du matériel onéreux. C’est pourquoi, comme le démontrent nos résultats, il est
nécessaire de considérer que chaque sportif présentant un antécédent de lésion sévère
impliquant le genou montre vraisemblablement une répartition asymétrique significative
avec une préférence marquée à se réceptionner sur le membre non lésé. Le
kinésithérapeute semble avoir un rôle essentiel dans la rééducation de ces sportifs dans
la mesure où il est en première ligne pour proposer un travail préventif et/ou correctif
adapté et permettre un retour au sport sans risque. De plus, de nombreuses données
suggèrent un renforcement du quadriceps du membre lésé (muscle essentiel dans la
mécanique d’atterrissage) afin d’améliorer cette répartition. Néanmoins, nos conclusions
diffèrent dans la mesure où nous ne constatons pas de lien entre le déficit musculaire
du quadriceps et le niveau d’asymétrie dans la distribution inter-membre à l’atterrissage.
Par conséquent, nous suggérons, conformément aux récentes données de la science,
des interventions reposant sur l’apprentissage moteur afin de symétriser la distribution
des appuis.
Toutefois, nous ne pouvons pas être aussi affirmatif dans le choix de nos moyens au vu
des diverses limites présentent dans cette étude. C’est pourquoi, nous proposons de
réaliser une nouvelle recherche comparant d’une part le renforcement du quadriceps du
membre lésé et d’autre part l’amélioration du contrôle moteur afin de déterminer le
moyen le plus efficace.
49
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56
Table des illustrations
Figures
Figure 1 Comparaison de l’atterrissage handball/gymnastique...................................... 6
Figure 2 Les quatre phases du saut vertical ................................................................... 6
Figure 3 Force de réaction au sol (FRS) et flexion des membres inférieurs durant
l’atterrissage d’un drop jump selon (Slater et al., 2015) .................................................. 7
Figure 4 Force d’atterrissage et force réaction au sol (FRS) .......................................... 8
Figure 5 Courbe représentant la FRS lors d'un atterrissage ........................................... 9
Figure 6 Exemples de dominance liée au quadriceps A. Extension excessive ;
B. Flexion excessive ....................................................................................................... 12
Figure 7 Exemple de dominance liée au tronc ............................................................... 13
Figure 8 Exemple de distribution asymétrique des membres (=leg dominance) .......... 13
Figure 9 Illustration résumant l'étude de (Schmitt et al., 2015) ..................................... 19
Figure 10 Exemple du dispositif au cours de l'évaluation de la distribution des membres
à l’atterrissage................................................................................................................. 23
Figure 11 Exemple Squat Jump (SJ) ............................................................................. 23
Figure 12 Exemple CounterMovement Jump (CMJ)...................................................... 24
Figure 13 Distribution inter-membre groupe contrôle (GC) ........................................... 28
Figure 14 Corrélation SJ/CMJ groupe contrôle .............................................................. 29
Figure 15 Symétrie de force isocinétique groupe contrôle (GC) ................................... 29
Figure 16 Distribution inter-membre groupe antécédent (GA) ...................................... 30
Figure 17 Corrélation SJ/CMJ groupe antécédent (GA) ................................................ 31
Figure 18 Symétrie de force isocinétique groupe antécédent (GA) .............................. 31
Figure 19 Graphique comparatif distribution inter-membre ........................................... 32
Figure 20 Graphique comparatif force isocinétique du quadriceps ............................... 32
Figure 21 Comparaison des pics de couple à vitesse lente (60°/s) .............................. 37
Figure 22 Comparaison des pics de couple à vitesse rapide (240°/s) .......................... 38
Figure 23 Exemple d'exercice améliorant le contrôle moteur à l'atterrissage ............... 48
Tableaux
Tableau 1 Facteurs de risque non modifiables .............................................................. 10
Tableau 2 Efficacité des IPPS sur la modification de la mécanique d'atterrissage
d’après (Lopes et al., 2018) ............................................................................................ 14
Tableau 3 Consignes du Squat Jump (SJ) .................................................................... 23
Tableau 4 Consignes du CounterMovement Jump (CMJ)............................................. 24
Tableau 5 Installation de l'appareil d'isocinétisme ......................................................... 25
Tableau 6 Consignes de l'évaluation isocinétique ......................................................... 25
Tableau 7 Table d'interprétation de (Hinkle et al., 2002) ............................................... 27
Tableau 8 Statistique comparative de la distribution inter-membre .............................. 34
Tableau 9 Statistique comparative de la force isocinétique .......................................... 36
Tableau 10 Table des corrélations ................................................................................. 39
Tableau 11 Différences entre isocinétisme et réception d'un saut ................................ 41
Table des annexes
Au cours de la saison 2018-2019, vous serez amené à réaliser plusieurs tests d’appuis sur plate-forme
de forces dans le cadre du suivi médical de l’entrainement. Ces tests permettent d’évaluer la qualité
de vos appuis d’un point de vue dynamique, pour certains mouvements spécifiques à votre activité.
Le test sur plate-forme de forces (PFF) est précédé d’un entretien avec le médecin. Celui-ci répondra
aux questions que vous vous posez. Avant le test, vous devrez également remplir un questionnaire
médical qui sera conservé par le médecin. Un test sur PFF consiste en une série de mouvements au
cours de laquelle il vous sera demandé de prendre appui sur une ou plusieurs plateforme(s)
instrumentée(s).
Afin de compléter ces enregistrements de données dynamiques, il pourrait vous être demandé de
porter environ 50 marqueurs réfléchissants disposés sur l’ensemble de votre corps. Les données
enregistrées au cours de l’expérimentation seront la position 3D au cours du temps de ces marqueurs.
Le positionnement anatomique de chaque marqueur permettra ensuite de déterminer les positions et
orientations de chacune de vos articulations au cours du temps. Il est donc fondamental que les
vêtements que vous porterez soient près du corps.
Après un échauffement adapté, vous serez soumis à une phase d’instruction et de familiarisation avec
le système.
Cette évaluation nécessite une collaboration active de votre part afin de réaliser le mouvement
spécifique demandé (ex : changement d’appuis, saut etc.). Un personnel qualifié, médecin et
physiologistes du sport, vous surveillera en permanence. Au cours de cet examen, il est important que
vous signaliez tout symptôme particulier et inhabituel. Une phase de calibration individuelle sur
l’appareil sera également réalisée.
Ce test vous permet d’évaluer la force de réaction au sol, l’évolution temporelle du centre de pression
/ poussée. Différents paramètres permettront d’apprécier la qualité de votre appui, votre stabilité au
cours du mouvement, votre dissymétrie gauche / droite ou la puissance produite au cours du
mouvement.
Initiales du participant :
Page 1 sur 3
I
• Le test sur PFF comporte-t-il des risques ?
Les risques sont rares du fait des précautions prises lors de la préparation. Toutefois, le médecin
vérifiera l’absence de contre-indication. De manière générale, ces tests sont sans danger.
Vous pouvez demander au médecin qui réalise le test et/ou au personnel qui l’assiste, toutes précisions
supplémentaires sur la nature, les buts et les risques de ce test d’appui sur plate-forme de forces.
Les données recueillies lors de ces tests d’appuis pourront être utilisées dans le cadre de recherches
scientifiques. Seuls les renseignements nécessaires à la bonne conduite des recherches seront
recueillis. Ils peuvent comprendre les informations suivantes : nom, sexe, date de naissance,
photographies, enregistrements vidéo ou audio, habitudes de vie, traumatologie, résultats de tous les
tests.
Les données du projet de recherche pourront être publiées dans des revues scientifiques ou partagées
avec d’autres personnes lors de discussions scientifiques. Aucune publication ou communication
scientifique ne renfermera d’information permettant de vous identifier. Dans le cas contraire, votre
permission vous sera demandée au préalable.
Il est possible que certains essais soient filmés et que des photographies soient prises. Nous aimerions
pouvoir utiliser ces dernières, avec votre permission, à des fins de formation et/ou de présentations
scientifiques. Il n’est cependant pas nécessaire de consentir à ce volet pour participer au présent
projet. Si vous refusez, les enregistrements et les photographies vous concernant seront détruits à la
fin du projet dans le respect de la confidentialité.
□ Oui □ Non
Initiales du participant :
Page 2 sur 3
II
Je soussigné(e), M , reconnais
que la nature du test sur plate-forme de forces ainsi que ses risques et bénéfices m’ont été expliqués
en terme que j’ai compris et qu’il a été répondu de façon satisfaisante à toutes les questions que j’ai
posées.
Fait à Bruz, le
en deux exemplaires dont un remis au patient et l’autre
conservé dans le dossier.
Signature :
Sauf opposition de votre part, les données recueillies lors de votre test peuvent être utilisées de façon
confidentielle (c’est à dire codées par un identifiant numérique et vos initiales), à des fins de recherche.
Conformément aux dispositions de la loi relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez à tout moment d’un droit d’accès
et de rectification des données informatisées vous concernant (loi n° 2004-801 du 6 août 2004 modifiant la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978
relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés).
Initiales du participant :
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III
Annexe 2 Attestation formulaire de consentement
IV
Corentin DAVID
RÉSUMÉ
CONTEXTE: Dans le sport, les blessures consécutives des tâches d’atterrissages sont en
lien avec la surcharge mécanique que les athlètes doivent supporter. Une répartition
asymétrique des appuis entraine donc un risque important de lésion.
OBJECTIFS : Cette étude avait pour objectif de mettre en place un travail préventif pour
les athlètes ayant une distribution inter-membre asymétrique à la réception.
MÉTHODE : 24 footballeurs ont été répartis en un groupe antécédent de lésion sévère
(GA ; n=9) et un groupe contrôle (GC ; n=15). Deux variables ont été mesurées : Les
forces de réaction au sol (FRS) à la réception et la force des quadriceps. Les LSI (limb
symmetry index) ont été calculé pour déterminer la symétrie entre les membres.
RÉSULTATS : Des différences significatives ont été retrouvées entre les 2 groupes. Le
GA montre une répartition des appuis et une force du quadriceps asymétrique. Toutefois,
aucune corrélation entre ces 2 variables dans le GA semble exister
CONCLUSION : Des interventions basées sur le renforcement du quadriceps du membre
lésé dans le GA ne devrait pas améliorer la mécanique d’atterrissage. Un travail reposant
sur l’apprentissage moteur semble être plus adapté.