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IFPEK

Institut de Formation en Pédicurie-podologie, Ergothérapie, Masso-kinésithérapie


12 rue Jean-Louis Bertrand
35 000 Rennes

Mécanique d’atterrissage
du sportif
Dépistage de la répartition asymétrique
des appuis et pistes correctives

Corentin DAVID
Mémoire d’initiation à la recherche en Masso-kinésithérapie

Formation en Masso-Kinésithérapie

Promotion 205-2019 Session Juin 2019


Mécanique d’atterrissage
du sportif
Dépistage de la répartition asymétrique
des appuis et pistes correctives

Corentin DAVID
Mémoire d’initiation à la recherche en Masso-kinésithérapie

Formation en Masso-Kinésithérapie

Promotion 205-2019 Session Juin 2019


Avant-propos
Ce mémoire d’initiation à la recherche en masso-kinésithérapie est le fruit d’une
collaboration entre l’Institut de formation en Pédicurie-Podologie, Ergothérapie, Masso-
Kinésithérapie (IFPEK) de Rennes et le Stade Rennais Football Club. Ils se sont
engagés à accompagner et guider un étudiant en formation dans un projet de recherche
dans le domaine de la kinésithérapie du sport.
A l’issue de mes courtes expériences professionnelles dans le milieu sportif, j’ai côtoyé
de nombreux athlètes dont certaines valeurs m’ont particulièrement marquées : rigueur,
goût de l’effort, perfectionnisme... Cette détermination à se surpasser, à toujours vouloir
être plus performant se confirme également quand il s’agit de rééducation. Néanmoins,
cette recherche incessante de performance peut conduire l’athlète à de sérieux risques
lésionnels. C’est par exemple ce qu’on observe en matière de détente verticale, quand
on entraîne des sportifs à sauter plus haut, en privilégiant la performance athlétique sans
prendre en considération les qualités biomécaniques (réception...) liées à cette
performance. Nous avons le sentiment qu’en pratique courante de kinésithérapie du
sport et de réathlétisation, nous n’avons pas assez d’éléments théoriques nous
permettant d’améliorer l’apprentissage de la mécanique d’atterrissage chez nos patients,
quelques soient leur niveau sportif. C’est dans une logique de trouver des solutions à
cette problématique que ce travail de recherche en kinésithérapie du sport a été amorcé.

Pour cette étude des travaux ont été menés conjointement au laboratoire Mouvement,
Sport, Santé (M2S) de l’ENS Université Rennes 2 et au Stade Rennais Football Club.
Je tiens donc à remercier Monsieur Benoît BIDEAU ainsi que Monsieur Anthony SOREL
respectivement directeur et ingénieur au laboratoire M2S, d’avoir permis ce projet
possible en m’intégrant au sein de l’équipe de recherche.
Mes sincères remerciements et ma profonde reconnaissance vont à Monsieur Rufin
BOUMPOUTOU, Médecin au Stade Rennais Football Club et directeur de mémoire,
pour sa disponibilité malgré ses nombreuses responsabilités ainsi que pour ses
compétences pour me guider et m’encourager tout au long des travaux.
Mes remerciements les plus sincères s’adressent également à l’ensemble de l’équipe
pédagogique de l’IFPEK et particulièrement à Monsieur Arnaud DAUFRÈNE, directeur
de mémoire, pour son temps, son accompagnement et ses conseils qui m’ont motivé et
encouragé durant ce projet de recherche.
Enfin, je ne saurais oublier tous les liens d’amitié qui se sont formés durant ces quatre
années de formation ainsi que tous les membres de ma famille, mes amis et toutes
autres personnes qui m’ont soutenu et ont contribué, de près ou de loin à ce travail.
Liste des abréviations ou sigles

AMI Arthrogenic muscle inhibition (=inhibition musculaire arthrogène)


CMJ Countermovement Jump
FIFA Fédération International de Football Association
FRS Force de réaction au sol
GA Groupe Antécédent de lésions sévères impliquant le genou
GC Groupe Contrôle
IPPS Injury prevention programs (=programme de prévention des blessures)
LCA Ligament croisé antérieur
LCF Ligament collatéral fibulaire
LCT Ligament collatéral tibial
LSI Limb symmetry index (=index de symétrie des membres)
MIRMK Mémoire d’initiation à la recherche en masso-kinésithérapie
SJ Squat Jump
RTS Return to Sport (=retour au sport)
Sommaire
I. Introduction .......................................................................................................1
II. Cadre théorique ................................................................................................2
II.1 Les blessures du membre inférieur ................................................................... 2
II.1.1 Mécanismes lésionnels .......................................................................................................... 2
II.1.2 Panorama des blessures consécutives des réceptions de saut ..................................... 3
II.2 Conséquences d’une lésion chez le sportif ...................................................... 4
II.2.1 Impacts sur le plan humain ................................................................................................... 4
II.2.2 Impacts sur le plan sportif ...................................................................................................... 4
II.2.3 Impacts sur le plan financier ................................................................................................. 5
II.3 La biomécanique de l’atterrissage ..................................................................... 6
II.3.1 Les structures anatomiques impliquées à l’atterrissage ................................................... 7
II.3.2 Les forces d’impacts à l’atterrissage .................................................................................... 8
II.4 Les facteurs de risques de blessures à l’atterrissage ................................... 10
II.4.1 Les facteurs de risque non modifiables ............................................................................. 10
II.4.2 Les facteurs de risque modifiables..................................................................................... 10

III. Problématisation ...........................................................................................14


III.1 Contexte et problématique ............................................................................... 14
III.2 Sous-problématiques et hypothèses .............................................................. 15
III.2.1 Identifier la population cible de nos actions préventives ............................................... 16
III.2.2 Déterminer des moyens préventifs efficaces .................................................................. 18
III.3 Objectifs de recherche ...................................................................................... 20
IV. Méthodologie ................................................................................................21
IV.1 Participants ........................................................................................................ 21
IV.1.1 Groupe antécédent de blessures sévères (GA) ............................................................. 21
IV.1.2 Groupe contrôle (GC) ......................................................................................................... 22
IV.1.3 Cadre réglementaire ........................................................................................................... 22
IV.2 Protocole expérimental .................................................................................... 22
IV.2.1 Phase 1 : Évaluation de la distribution des membres à l’atterrissage ........................ 22
IV.2.2 Phase 2 : Évaluation de la force musculaire isocinétique ............................................ 25
IV.3 Analyses biomécaniques ................................................................................. 26
IV.3.1 Évaluation de la distribution des membres à l’atterrissage .......................................... 26
IV.3.2 Évaluation de la force musculaire isocinétique............................................................... 26
IV.4 Analyse statistique ........................................................................................... 26
IV.4.1 Comparaison entre le groupe contrôle (GC) et le groupe antécédent (GA) .............. 27
IV.4.2 Corrélation entre les variables dans le groupe antécédent (GA) ................................ 27

V. Résultats .........................................................................................................28
V.1 Caractéristiques et résultats du groupe contrôle .......................................... 28
V.2 Caractéristiques et résultats du groupe antécédent ..................................... 30
VI. Analyse ..........................................................................................................33
VI.1 Analyse comparative des deux groupes ........................................................ 33
VI.1.1 Distribution des membres à l’atterrissage ....................................................................... 33
VI.1.2 Symétrie de force musculaire isocinétique ...................................................................... 35
VI.1.3 Synthèse ............................................................................................................................... 38
VI.2 Analyse de corrélation entre les variables..................................................... 39
VII. Discussion ....................................................................................................40
VII.1 Forces, faiblesses et limites de cette étude.................................................. 40
VII.1.1 Critique de la méthodologie .............................................................................................. 40
VI.1.2 Critique des résultats et de l’analyse ............................................................................... 42
VI.2 Perspectives professionnelles ........................................................................ 44
VI.2.1 Le rôle capital du kinésithérapeute dans le suivi post-lésionnel .................................. 44
VII.2.2 Renforcement musculaire ou contrôle moteur ? ........................................................... 45

VIII. Conclusion ..................................................................................................49


Bibliographie ......................................................................................................50
I. Introduction
Les contraintes imposées à l’appareil locomoteur au cours de l’atterrissage d’un saut
sont un facteur causal important dans la survenue de blessures des membres inférieurs.
Par ailleurs, la recherche des facteurs de risque de blessures dans le milieu sportif est
primordiale. En effet, les conséquences potentielles de ces lésions sur le plan humain
(blessures avec possibilités de séquelles), sportif (indisponibilités et baisse du potentiel
de performance) et financier (pour les clubs et parfois pour les joueurs professionnels),
poussent à la multiplication de travaux scientifiques dans ce domaine. La théorie des
dominances proposé par (Hewett et al., 2010) permet une compréhension biomécanique
des facteurs de risques modifiables associés aux tâches d’atterrissage : parmi les quatre
dominances (ligament, quadriceps, trunk et leg dominance), la distribution asymétrique
des membres qu’on peut définir simplement par une répartition inégale des appuis à la
réception d’un saut (=leg dominance), retient toute notre attention.
En effet, plusieurs données montrent que des antécédents lésionnels sévères impliquant
le genou serait en lien avec la survenue d’asymétrie dans l’organisation fonctionnelle
d’un atterrissage. Enfin, ces antécédents seraient également à l’origine d’un déficit de
force musculaire du membre lésé comparativement au membre non impliqué.
A partir de ces éléments constatés et dans une logique d’optimisation des possibilités
thérapeutiques en kinésithérapie du sport, il paraît cohérent de supposer que, des
connaissances relatives à la symétrie (ou à l’asymétrie) dans la répartition des appuis
mis en jeu au cours de la réception d’un saut pourrait permettre de mettre en place un
travail préventif pour réduire les lésions consécutives de l’atterrissage.

Dans cette logique, il a été décidé d’étudier une population de footballeurs participant au
championnat de première division française (Ligue 1). Le premier objectif de notre travail
est de décrire les caractéristiques de cette population, en termes de symétrie
fonctionnelle (répartition des forces d’appui) des membres inférieurs, lors d’une série de
sauts standardisés, ainsi que de symétrie de force musculaire du quadriceps. D’un point
de vue méthodologique, il s’agit de comparer dans cette population deux groupes définis
en fonction de leur histoire pathologique. Dans un second temps et en fonction de nos
constations nous nous intéresserons à proposer des moyens correctifs pour les sujets
présentant une distribution asymétrique supposée être significative.

1
II. Cadre théorique
II.1 Les blessures du membre inférieur
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la pratique d’activités physiques et
sportives présente de nombreux intérêts : plaisir, détente, sociabilisation, amélioration
ou maintien de la santé. Toutefois, elle peut engendrer des blessures entrainant une
absence temporaire ou permanente de l’activité. De plus, malgré une grande diversité
des pratiques sportives, de nombreuses données suggèrent une prédominance des
blessures occasionnées aux membres inférieurs. C’est le cas aux États-Unis où l’on a
recensé 42% de blessures aux membres inférieures sur les 8,6 millions liées à la
pratique sportive entre 2011 et 2014. (Sheu, Chen et Hedegaard, 2016)

II.1.1 Mécanismes lésionnels


D’après (Wong et Hong, 2005), les blessures de l’appareil locomoteur au cours de la
pratique sportive surviennent fréquemment pendant les courses, les sauts et plus
particulièrement lors de la phase de réception de ces derniers. Les sauts font parties
intégrantes de nombreux sports (volley-ball, gymnastique…) et expliquent en partie la
forte incidence de blessures des membres inférieurs. Les causes de blessures
consécutives de l’atterrissage sont diverses, mais elles sont décrites comme
généralement liées à des techniques de réception incorrecte ou à des percussions entre
les athlètes favorisant une réception non contrôlée (Wong et Hong, 2005).
Enfin, ces réceptions sont potentiellement dangereuses pour le sportif dans la mesure
où elles imposent aux membres inférieurs des contraintes mécaniques importantes.
Plusieurs études ont justement confirmé ce lien entre charge excessive que les athlètes
doivent supporter à la réception et le taux élevé de blessures des membres inférieurs
(Marshall et al., 2007; Mills, Pain et Yeadon, 2009).

2
II.1.2 Panorama des blessures consécutives des réceptions de saut
II.1.1.1 Les blessures traumatiques
Elles se définissent comme un traumatisme aigu provoqué par une contrainte unique
excessive à l’origine de la lésion (entorse, fracture…).
A propos des sites lésionnels les plus fréquemment rencontrés dans les blessures
traumatiques consécutives de l’atterrissage, on rapporte une prédominance de la paire
cheville/genou. (Gray et al., 1985) ont indiqué dans une étude de suivi portant sur 76
joueuses de basketball que le genou était touché dans 72% des lésions survenues lors
d’une réception. Cet exemple concorde avec les diverses données retrouvées dans la
littérature scientifique (Louw et Grimmer, 2006; McKay et al., 2001). Parmi ces lésions
traumatiques, on distingue une grande majorité d’atteintes ligamentaires comme
l’entorse de cheville, l’entorse des ligaments collatéraux du genou ou la rupture du
ligament croisé antérieur (Aerts et al., 2013).

II.1.1.2 Les blessures de surutilisation


Au-delà des lésions traumatiques, le membre inférieur s’expose également à des
blessures dites « de surutilisation ». On les définie comme des blessures causées par
la répétition de microtraumatismes.
Ainsi, l’accumulation de réception au cours d’un match ou au fil d’une saison peuvent
être à l’origine de micro dommages qui, au final, contribuent à des lésions bien plus
importantes (Fuller et al., 2006). Les fractures de fatigue, les tendinopathies patellaires
et quadricipitales ainsi que les syndromes fémoro-patellaires sont souvent décrits
comme étant les blessures de surutilisation les plus fréquemment associés aux activités
d’atterrissage (Aerts et al., 2013).

Quelles soient traumatiques ou de surutilisations les lésions consécutives des réceptions


touchent particulièrement les structures anatomiques du genou. Les genoux semblent
donc disposer d’une certaine vulnérabilité face aux contraintes infligées lors du contact
de l’athlète au sol.

3
II.2 Conséquences d’une lésion chez le sportif
Face à une blessure sérieuse, on distingue trois principaux retentissements. Ces
derniers ont une importance notable dans le milieu sportif de haut niveau.

II.2.1 Impacts sur le plan humain


Premièrement sur le plan physique, il n’est pas rare que l’athlète blessé présente parfois
quelques séquelles de la lésion initiale. Pour illustrer cela, (Porat, Roos et Roos, 2004)
montrent que les lésions ligamentaires et méniscales du genou engendrent bien souvent
une instabilité chronique favorisant le développement à long terme de pathologies
dégénératives comme l’arthrose.
Deuxièmement sur le plan psychologique, les blessures ont aussi des répercussions
importantes. En effet, une blessure au cours de la carrière d’un sportif professionnel peut
impliquer des réactions problématiques compliquant notamment la prise en charge
rééducative. La plus courante est la dépression, élément important à prendre en compte
dans la mesure où elle peut altérer le processus de guérison en perturbant l’appétit, la
motivation et la qualité de sommeil (Putukian, 2016).

II.2.2 Impacts sur le plan sportif


Dans les sports collectifs, l’absence d’un coéquipier affecte bien souvent la performance
de l’équipe entière. C’est ce que découvrent (Hägglund et al., 2013) qui, lors d’une étude
de onze années dans le football professionnel, ont noté qu’une plus grande disponibilité
des footballeurs au sein d’un effectif était associée à un meilleur classement à l’issue de
la saison.
Néanmoins, quand bien même l’athlète parvient à retrouver les terrains, il n’est pas
garanti que ce dernier atteigne le même niveau de performance. En effet, c’est ce
qu’attestent (Waldén et al., 2016) en estimant que sur 90% des footballeurs
professionnels retrouvant le terrain à la suite d’une reconstruction du LCA seulement
65% évoluent encore au plus haut niveau à trois ans postopératoires. Enfin, l’athlète
conserve longtemps un risque important de récidive pouvant remettre en question sa
carrière professionnel. On note à titre d’exemple, après reconstruction du LCA, un taux
de récidive de 3 à 19% sur le genou opéré et de 5 à 24% sur le genou controlatéral
(Barber-Westin et Noyes, 2011; Thomeé et al., 2011).

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II.2.3 Impacts sur le plan financier
Dans le sport de haut niveau, les enjeux économiques sont immenses, à tel point que
l’on estime à plus de 188 millions d’euros les dépenses pour les footballeurs blessés en
première et seconde division espagnole au cours de la saison 2008-2009. Notons
néanmoins que les dépenses directes en matière de soins, rééducation de l’athlète sont
minimes comparés aux dépenses indirectes (salaires…). (Fernàndez Cuevas et al.,
2010)
Dans le milieu amateur, une étude Helvète montre également que les blessures
consécutives à la pratique du football constituent une charge financière importante, soit
environ 153 millions d’euros par an à l’échelle de la Suisse. (Gebert et al., 2018)

Tous ces constats soulignent l’importance de mettre en place des actions permettant de
réduire les contraintes subies par le membre inférieur et particulièrement par le genou.
Pour revenir à leur étude, (Wong et Hong, 2005) suggèrent, à juste titre, que les
blessures concomitantes de la réception de saut peuvent être en partie déjouées par un
travail permettant d’améliorer la technique d’atterrissage. Pour cela, il est primordial
d’approfondir nos connaissances relatives à la biomécanique d’atterrissage et aux
structures anatomiques impliquées dans cette tâche fonctionnelle.

5
II.3 La biomécanique de l’atterrissage
La biomécanique de la réception d’un saut est difficile à analyser car le schéma
fonctionnel choisit dépend de nombreux facteurs. En effet, selon la situation de jeu ou le
sport pratiqué, l’athlète sera amené à se réceptionner de différentes manières. A titre
d’exemple, le handball conduit bien souvent les athlètes à se réceptionner en deux
temps (un membre puis l’autre), alors que la gymnastique exige habituellement une
réception bipodale en un seul et unique temps. (Figure 1)

Figure 1 Comparaison de l’atterrissage handball/gymnastique

Malgré les nombreuses disparités, on peut tout de même déterminer certains patterns
dans la mécanique d’atterrissage. La réception se définit alors généralement comme la
quatrième et dernière phase d’un saut bipodal. En effet, le saut se décompose de quatre
phases comme le montre la (Figure 2) :
• Une phase préparatoire ou contre-mouvement
• Une phase d’impulsion ou propulsion
• Une phase de vol
• Une phase de réception

Figure 2 Les quatre phases du saut vertical

6
II.3.1 Les structures anatomiques impliquées à l’atterrissage
Le saut implique principalement les articulations de la cheville, du genou et de la hanche
(Grimshaw et Burden, 2010). Par conséquent, seulement ce qui se passe à ces trois
niveaux est décrit ci-dessous :
Tout d’abord, quelques millisecondes avant le contact initial au sol, pendant la phase de
vol, on note une co-activation du quadriceps et des ischiojambiers permettant :
• Premièrement, de positionner le genou de manière à éviter des contraintes
excessives sur l’articulation fémoro-tibiale. (Walsh et al., 2012)
• Deuxièmement, de contribuer au maintien de la stabilité articulaire du genou. On
estime que la co-contraction au moment du contact initial provoque une
compression sur l’articulation fémoro-tibiale permettant de multiplier par dix la
stabilité du genou. (Markolf, Graff-Radford et Amstutz, 1978)

Ensuite, après le contact initial au sol, on note une flexion des chevilles, des genoux et
des hanches (Figure 3). Cette triple flexion est amortie par une contraction musculaire
excentrique, principalement du triceps sural, du quadriceps et du grand fessier
permettant d’absorber une grande quantité d’énergique cinétique accumulée en raison
de la gravité. (Middleton et Montero, 2004)

Figure 3 Force de réaction au sol (FRS) et flexion des membres inférieurs durant
l’atterrissage d’un drop jump selon (Slater et al., 2015)

D’après l’illustration ci-dessus et des données issues de la littérature, il semblerait que


le genou dispose d’un rôle essentiel dans les tâches d’atterrissage. Effectivement, il est
admis depuis longtemps que cette articulation, de par sa position intermédiaire sur le
membre inférieur, présente un rôle majeur dans l’absorption des contraintes à
l’atterrissage. (Lafortune, 1985; Verniba et al., 2017)

7
Pour illustrer ces propos, (Smith, 1953) a estimé de manière mathématique qu’un
individu de 80kg, se réceptionnant après un saut d’une hauteur d’un mètre subirait
d’importants dommages du col et de la tête fémorale et que cette dernière pourrait même
fracturer l’acétabulum si cette personne possédait des genoux « bloqués ». Bien que
cette articulation et sa musculature associée ont une importance fonctionnelle majeure
dans le mécanisme de réception, ce premier rôle les expose également à atteintes
structurelles telles que décrites précédemment.

II.3.2 Les forces d’impacts à l’atterrissage


Pour déterminer l’intensité de l’impact subie par un individu à l’atterrissage, le paramètre
le plus couramment mesuré est la force de réaction au sol (FRS), appelé ground reaction
force (GRF) par les anglo-saxons.
Cette FRS se base sur le principe de la 3ème loi de Newton : lorsqu’un corps exerce une
force sur un autre, le second exerce alors une force sur le premier d’intensité égale,
selon la même direction mais de sens opposé.
Ainsi, lors de la réception d’un saut, la force d’impact (ou force d’atterrissage) du sauteur
provoque en retour une force de réaction de même direction, de même intensité, mais
de sens opposé, c’est-à-dire orienté vers le haut. (Figure 4)

Figure 4 Force d’atterrissage et force réaction au sol (FRS)

Des plateformes de forces sont capables d’enregistrer les FRS permettant par
conséquent de quantifier l’intensité de l’impact et donc les contraintes imposées au
membre inférieur lors de la réception.

8
Par ailleurs, (Dufek et Bates, 1991) ont établi que l’on se réceptionne habituellement
selon une technique appelée toe-heel contact (contact pied-orteil), celle-ci consiste à
poser dans un premier temps l’avant-pied (les orteils) au sol puis dans un second temps
venir apposer le talon.
Ainsi lorsque l’on évalue les forces de réaction au sol à la réception d’un saut, on
constate une courbe bimodale, c’est-à dire-présentant deux pics :
• F1, qui correspond au pic de force produit lors du contact de l’avant-pied au sol
• F2, qui correspond au pic de force produit lors du contact de l’arrière-pied au sol

Figure 5 Courbe représentant la FRS lors d'un atterrissage


d’après (Dufek et Bates, 1990)

Le pic de force F2 est toujours bien plus important que F1, la valeur de F2 détermine
donc l’impact maximal supporté par le sujet. Pour illustrer l’intensité des impacts subis,
(Zhang, Bates et Dufek, 2000) ont déterminé que la réception depuis une hauteur de 30
à 100 cm provoque une FRS maximale de 2 à 5 fois le poids du corps. Ces résultats
démontrent bien que l’intégrité du genou et de sa musculature environnante (en
particulier le quadriceps) sont essentielles pour limiter les contraintes.

9
II.4 Les facteurs de risques de blessures à l’atterrissage
La compréhension biomécanique de cette tâche fonctionnelle ainsi que les
pathologiques spécifiques permettent à présent d’identifier les facteurs de risques sur
lesquels s’appuyer pour proposer aux athlètes un travail adapté pour réduire les
contraintes consécutives de l’atterrissage.

II.4.1 Les facteurs de risque non modifiables


Premièrement, on distingue des facteurs de risques non modifiables à savoir :

Les femmes ont par exemple 3,5 fois plus de risque de rupture
Le sexe
du LCA que les hommes (Voskanian, 2013)

Les adolescents sont dans une période de maturation du


L’âge contrôle moteur à l’origine d’instabilité dynamique du genou
(Myer et al., 2005)

La situation de jeu, le type de terrain et les chaussures sont


L’environnement autant d’éléments influençant les forces de réactions au sol
(McNitt-Gray, Yokoi et Millward, 1994; Shultz et al., 2012)

Les blessures Les sportifs après reconstruction du LCA ont par exemple un
antérieures risque de récidive moyen de 23% selon (Wiggins et al., 2016)
Tableau 1 Facteurs de risque non modifiables

II.4.2 Les facteurs de risque modifiables


Deuxièmement, l’étude des facteurs modifiables est particulièrement intéressante du fait
que ces derniers peuvent faire l’objet d’une éventuelle correction. Pour les présenter, il
a été décidé d’utiliser un concept définit par (Hewett et al., 2010). Ce concept, la théorie
des 4 dominances, a été largement repris dans la littérature scientifique ces dernières
années. Bien qu’initialement décrit pour expliquer la surcharge mécanique sur le genou
et le ligament croisé antérieur, cette théorie est généralisable à l’ensemble des atteintes
consécutives de l’atterrissage détaillées précédemment.

10
a. La dominance ligamentaire
La dominance ligamentaire (= ligament dominance) illustre le fait qu’une position du
membre inférieur pré-contraignant le ligament lors du contact au sol favorise la lésion de
ce dernier.
Ainsi, si l’on se rapporte aux mécanismes lésionnels du LCA, on peut affirmer qu’une
position du genou en valgus associée à un fémur en adduction et rotation médiale lors
du contact initial au sol place le LCA en pré-tension. Il sera par conséquent plus
vulnérable face aux contraintes subies lors de la réception. De même, une position du
genou en valgus ou varus excessif lors du contact au sol augmente le risque de lésion
des ligaments collatéraux du genou (respectivement LCT et LCF) (Figure 6).

Flexion
Valgus
A. Rotation latérale B. Valgus C. Varus
Figure 6 Exemples de dominance ligamentaire A. Mécanisme lésionnel du LCA :
Flexion/Valgus/Rotation latérale ; B. Mécanisme lésionnel du LCT : Valgus ;
C. Mécanisme lésionnel du LCF : Varus

11
b. La dominance liée au quadriceps
La dominance liée au quadriceps (= quadriceps dominance) est en lien avec le
positionnement de l’articulation fémoro-tibiale dans le plan sagittal. Une activation
excessive du quadriceps par rapport aux ischiojambiers positionne le genou vers
l’extension. Cette position étendue contribue alors à des contraintes excessives sur
l’articulation fémoro-tibiale et peut générer également une translation antérieure du tibia
mettant sous tension le LCA. (Figure 6 : A)
Au contraire, une activation insuffisante du quadriceps provoque une flexion fémoro-
tibiale excessive lors du contact de l’athlète au sol. Ce positionnement articulaire est en
lien avec une surcharge importante du tendon patellaire/quadricipital et de l’articulation
fémoro-patellaire. (Edwards et al., 2012) (Figure 6 : B)
Il est donc nécessaire d’avoir une amplitude de flexion au cours de l’atterrissage
permettant un bon compromis dans les contraintes subies. Il n’existe pas de consensus,
mais de nombreuses études suggèrent qu’atterrir avec une flexion de genou supérieure
à 45° permet d’optimiser la réduction de la surcharge fémoro-tibiale tandis qu’une
réception avec un angle de flexion maximal supérieur à 90° prédisposerait les athlètes
à la survenue de tendinopathie patellaire (Dufek et Bates, 1990; Zhang, Bates et Dufek,
2000).

Extension Flexion
A. excessive B. excessive

Figure 6 Exemples de dominance liée au quadriceps A. Extension excessive ;


B. Flexion excessive

12
c. La dominance liée au tronc
La dominance liée au tronc (= trunk dominance) renvoie à un éventuel déficit dans le
contrôle postural du tronc lors de la réception. A titre d’exemple, un déplacement latéral
du tronc lors de l’atterrissage entraine alors une augmentation des contraintes sur le
membre inférieur homolatéral à cette inclinaison (Figure 7).

Inclinaison du tronc

Figure 7 Exemple de dominance liée au tronc

d. La distribution asymétrique des membres


Enfin, lors de la réception d’un saut, on peut constater une répartition des appuis
asymétrique, c’est-à-dire une préférence marquée à se réceptionner sur un membre.
Ainsi, si aucune des trois autres dominances n’est observée et que l’on constate tout de
même une différence dans les forces de réactions au sol entre les membres, on peut
conclure quant à une répartition asymétrique entre les membres lors de la réception.
Cela est également considérée comme un facteur de risque important dans la survenue
d’une surcharge mécanique du membre inférieur. (Figure 8)

FRSD >> FRSG

Distribution
asymétrique

Figure 8 Exemple de distribution asymétrique des membres (=leg dominance)

13
III. Problématisation
III.1 Contexte et problématique
Pour résumer les données collectées jusqu’à présent, on a tout d’abord constaté que les
blessures liées à l’atterrissage d’un saut touchent particulièrement les structures
anatomiques du genou et qu’elles sont en lien avec un positionnement articulaire
fragilisant les structures ligamentaires ou tendineuses (ligament et quadriceps
dominance) et/ou une surcharge mécanique d’un membre lorsque l’individu se
réceptionne au sol (trunk et leg dominance).
Il est dorénavant essentiel d’évaluer l’efficacité des outils/moyens actuellement utilisés
sur les facteurs modifiables définis précédemment. (Lopes et al., 2018) dans une revue
systématique avec méta-analyse ont justement évalué l’efficacité des programmes de
prévention (appelés IPPS pour Injury Prevention Programs) sur la modification de la
mécanique d’atterrissage. Le tableau ci-après résume les résultats de cette revue :

Dominance Conclusions

Après programmes de prévention, on note une diminution du


moment d’abduction du genou (p=0,01) ainsi qu’une diminution

Ligament significative de la rotation interne de hanche (p=0,01) d’après


Dominance l’étude de (Pollard et al., 2006). Néanmoins, les autres variables
associées à cette théorie (moment d’adduction du genou…) ne
montrent pas de résultats statistiquement significatifs.

Après programmes de prévention, on constate une augmentation


Quadriceps de la flexion du genou (p=0,007) lors de l’atterrissage permettant
Dominance
en partie de réduire les contraintes fémoro-tibiale.

Une seule étude présente des résultats concernant la dominance


liée au tronc. Bien que les différences perçues ne soient pas

Trunk statistiquement significatives, on observe tout de même une


Dominance amélioration du contrôle postural du tronc (diminution des angles
de flexion, rotation et inclinaison lors du contact au sol). (Dempsey
et al., 2014)

Leg Aucune des études de la méta-analyse ne relate de la distribution


Dominance des appuis à l’atterrissage.

Tableau 2 Efficacité des IPPS sur la modification de la mécanique d'atterrissage


d’après (Lopes et al., 2018)

14
Pour conclure sur cette revue systématique, il semblerait donc que les programmes de
prévention actuels permettent de modifier favorablement certaines variables en lien avec
la dominance ligamentaire et la dominance liée au quadriceps. Ainsi, tout
kinésithérapeute peut retrouver dans la littérature des moyens adaptés permettant
d’améliorer efficacement ces dominances. Toutefois, le manque de poids statistique
observé ici peut s’expliquer par le fait que les études n’ont pas pour vocation de réaliser
un programme de prévention individualisé. A titre d’exemple, (Pappas et al., 2016) ont
déterminé que seulement 36% des athlètes participant à leur étude présentaient une
dominance ligamentaire avant le programme de prévention. Il paraît donc cohérent que
les résultats post-programme ne puissent pas améliorer les variables de tous les sujets.
Ensuite, il est clair qu’il subsiste un manque de preuve significative concernant l’efficacité
des actions préventives sur le contrôle postural du tronc à l’atterrissage. Ce résultat
démontre que des recherches sont actuellement encore nécessaires dans ce domaine
pour améliorer la mécanique d’atterrissage des athlètes.

Enfin, ce qui interpelle davantage ici et amène à une problématique, c’est l'absence
d’intérêt et de moyens concernant l’amélioration de la distribution des appuis à la
réception à travers les programmes de prévention. L’objectif de notre étude est donc
d’optimiser les possibilités thérapeutiques actuelles en kinésithérapie du sport et ainsi
répondre aux besoins des athlètes présentant une distribution asymétrique des
membres excessive à l’atterrissage. Cela nous amène à la question de recherche
suivante :
En quoi les connaissances sur la répartition des appuis au cours de l’atterrissage
permet-elle d’optimiser la mise en place d’un travail correctif chez le sportif ?

III.2 Sous-problématiques et hypothèses


Tout d’abord, la répartition asymétrique que l’on constate entre les membres à
l’atterrissage peut faire référence à la notion de latéralité. Effectivement, dans de
nombreuses tâches motrices, on note une dominance d’un membre par rapport à l’autre.
Cette dernière se détermine bien souvent subjectivement, en demandant par exemple
aux athlètes le membre qu’ils préfèrent utiliser pour frapper dans le ballon. Les sportifs
décrivent alors une préférence lors de différentes tâches motrices comme la frappe dans
un ballon ou lors de l’impulsion d’un saut.

15
Cependant, pour la réception, il est difficile de déterminer une latéralité car bien qu’il
semble exister des différences entre les deux membres lors du contact initial au sol d’un
saut bipodal, les résultats de (Ford et al., 2016; Yanci et Camara, 2016) montrent que
ces écarts ne sont pas significatifs. Ainsi, de nombreux groupes de recherche font
correspondre chez les sujets sains le membre dominant à la réception avec le membre
définie subjectivement par la jambe avec laquelle on frappe le ballon.
De plus, quand bien même on constate une différence entre les membres à
l’atterrissage, l’écart constaté ne peut pas être démesuré. Cela se justifie par le fait que
la variété des entrainements et des situations de jeu dans de nombreux sports comme
le football oblige les athlètes à conserver une certaine symétrie au cours des diverses
tâches motrices. C’est pourquoi on choisit généralement comme référence une
asymétrie supérieure à 10-15% pour que le sujet soit considéré comme « pathologique »
(Menzel et al., 2013; Fort-Vanmeerhaeghe et al., 2016).

Pour quantifier cette asymétrie, la méthode la plus répandue dans la littérature est
l’utilisation du Limb Symmetry Index (LSI). Cet index est employé pour différentes
données cinétiques et cinématiques (analyse de la marche, du saut, de force,
d’amplitude articulaire…). On le calcule de différentes manières selon l’histoire
pathologique de l’individu :

Membre dominant − Membre non dominant


𝐿𝑆𝐼(%) = x 100
Membre dominant

Membre non lésé − Membre lésé


𝐿𝑆𝐼(%) = x 100
Membre non lésé

III.2.1 Identifier la population cible de nos actions préventives


Premièrement, comme l'exprime (Pappas et al., 2016) à travers leur étude : les
interventions préventives doivent être individualisées et adaptées aux patients afin d’être
efficientes. En effet, il n’est pas cohérent de proposer à tous les athlètes d’un même
effectif un seul et unique programme préventif sous prétexte qu’ils sont exposés à
d’éventuelles blessures au cours de leur pratique sportive. Ce type d’intervention peut
être intéressant dans certains cas particuliers mais manifestement pas dans le milieu
sportif de haut niveau où un programme collectif serait en définitif chronophage et
improductif. Afin de proposer un programme efficace, il est donc tout d’abord primordial
d’identifier la population cible de nos actions préventives.

16
A ce propos, de nombreuses études comme celles de (Schmitt, Paterno et Hewett, 2012;
Schmitt et al., 2015) ont montré que de jeunes sportifs après reconstruction du LCA
montrent une distribution asymétrique inter-membre à l’atterrissage. (Ford et al., 2016)
ont quant à eux évalué différents sujets qui sont retournés à leurs activités sportives
toujours après reconstruction du LCA. Ils ont constaté que les participants présentaient
une préférence significative à se réceptionner sur la jambe non lésée 8,3 mois ± 2,5
après l’intervention chirurgicale. En effet, sur les 101 sujets du groupe « blessés », 72
préféraient se réceptionner sur leur membre non atteint (soit 71,3%).

D’après les études citées précédemment, il semblerait que la population cible du travail
préventif soit des sujets ayant subi une lésion sérieuse, comme la rupture du LCA par
exemple. Au regard de l’importance biomécanique du genou dans les tâches
d’atterrissage, il paraît cohérent de supposer que des antécédents de lésions sévères
impliquant des éléments anatomiques du genou soient délétères et expliquent en partie
cette répartition asymétrique des appuis.
Ainsi, dans le but d’optimiser nos connaissances vis à vis de la distribution des membres
à la réception, il est intéressant de déterminer si les athlètes ayant subi une lésion sévère
impliquant le genou, peu importe la nature (ostéoarticulaire ou musculotendineuse), sont
également amenés à présenter un schéma asymétrique marqué au cours de
l’atterrissage. Cela conduit à cette première sous-problématique :
En quoi les antécédents de lésions sévères impliquant le genou sont en lien avec
une distribution asymétrique des membres à l’atterrissage ?

Hypothèse : Les données de la littérature scientifique ainsi que l’importance


biomécanique du genou dans le mécanisme d’atterrissage conduit à l’hypothèse
suivante : Les sujets présentant un antécédent de blessures sévères impliquant le
genou se réceptionnent davantage sur le membre non atteint comparativement à un
groupe contrôle dont la répartition des appuis à l’atterrissage est symétrique.

17
III.2.2 Déterminer des moyens préventifs efficaces
Deuxièmement, il est désormais capital de déterminer quelles sont les moyens adaptés
et efficaces pour corriger cette distribution asymétrique des appuis à l’atterrissage et
donc prévenir les lésions qui en découlent.
A ce sujet, de nombreuses études indiquent que les sujets ayant des antécédents de
lésions impliquant le genou présentent également une perte de force musculaire du
quadriceps du membre impliqué. Cette faiblesse a longtemps été considérée comme
résultant de l’atrophie musculaire consécutive de la perte fonctionnelle du membre lésé.
Cependant elle ne justifie pas le fait que des asymétries musculaires soient encore
observées 2 ans, voir au-delà, après une lésion et cela malgré le travail de rééducation
et de réathlétisation effectuée. C’est pourquoi on associe désormais cette faiblesse à
moyen/long terme du quadriceps à une AMI (Athrogenic Muscle Inhibition). Cette
inhibition musculaire se définit comme l’incapacité à contracter volontairement le muscle.
Ce réflexe inhibiteur protègerait alors l’articulation lésé à long terme en décourageant
son utilisation (De Jong et al., 2007; Palmieri-Smith et Thomas, 2009; Kim et al., 2016).
Enfin, on suggère souvent que le schéma mécanique asymétrique constaté à
l’atterrissage résulterait justement de ce déficit de force musculaire du quadriceps de la
jambe impliquée. Ce constat ont été en partie consolidé par de nombreuses études dont
celles de (Ithurburn et al., 2015; Schmitt et al., 2015).

A ce propos, résumons brièvement l’étude de (Schmitt et al., 2015) (Figure 9):


Ils ont tout d’abord classé 68 jeunes sportifs après reconstruction du LCA en deux
groupes en fonction du ratio de force bilatérale du quadriceps. 37 sujets ont été placés
dans le groupe « quadriceps fort » (≥90%) et 31 dans le groupe « quadriceps faible »
(<85%). Ces deux groupes ainsi que 47 autres athlètes composant le groupe contrôle
ont ensuite réalisé une analyse de mouvement lors d’un drop jump bilatéral. L’étude a
ensuite comparé les LSI pour différentes variables comme la force de réaction au sol.
On note en définitive des différences significatives entre le groupe « quadriceps faible »
et le groupe contrôle : diminution de la FRS pour la jambe lésé (p=0,003) et
augmentation de la FRS pour la jambe non lésé (p=0,005). Néanmoins, on ne constate
pas de différences significatives entre le groupe « quadriceps fort » et le groupe contrôle.

18
Figure 9 Illustration résumant l'étude de (Schmitt et al., 2015)

Ces auteurs soulignent donc qu’une faiblesse du quadriceps sur le membre lésé
coïncide avec une répartition asymétrique des appuis à la réception. Ces résultats
conduisent à penser qu’un renforcement du quadriceps du membre impliqué pourrait
amener à une amélioration de la distribution des membres à la réception. Toutefois, ces
études indiquent seulement que ces asymétries musculaires et fonctionnelles sont
concomitantes mais sans évaluer le lien, c’est-à-dire le degré de dépendance entre ces
deux variables. Cela conduit à une deuxième sous-problématique :
En quoi l’asymétrie de force musculaire du quadriceps est en lien avec une
distribution asymétrique des membres à l’atterrissage ?

Hypothèse : Au regard de l’importance fonctionnelle du quadriceps dans l’absorption


des contraintes à l’atterrissage, on peut donc émettre l’hypothèse qu’il existe un lien fort
entre distribution asymétrique des appuis à l’atterrissage et asymétrie de force
musculaire du quadriceps. Ainsi, des interventions reposant sur l’amélioration de la
symétrie de force musculaire du quadriceps permettraient d’améliorer la symétrie des
appuis à l’atterrissage.

19
III.3 Objectifs de recherche
Pour répondre à notre question de recherche initiale, deux sous-problématiques ont été
définies. Ces dernières correspondent aux deux objectifs de cette étude, à savoir :
• Identifier la population cible du futur programme préventif en décrivant et
comparant les caractéristiques de deux groupes issus d’une population de sportif
de haut niveau en termes de distribution des membres à l’atterrissage et de force
musculaire du quadriceps déterminées en fonction de leur histoire pathologique.
• Évaluer le lien entre la répartition des membres à l’atterrissage et la symétrie
musculaire des extenseurs du genou afin de proposer, en fonction de nos
constatations, des moyens pour les sujets présentant une distribution
asymétrique marquée.

20
IV. Méthodologie
IV.1 Participants
Nous avons été amenés à étudier une population de footballeurs participant au
championnat de première division professionnelle française (ligue 1). Les joueurs ont
été évalués en début de saison dans le cadre du suivi longitudinal dont ils bénéficient
tous les ans. Seuls des joueurs en bonne santé et ne présentant donc pas de contre-
indication à la participation de ce type d’exercices étaient concernés. Au total, vingt-
quatre joueurs professionnels (23,1 ± 4,0 ans) ont été inclus dans cette étude. Les sujets
ont été divisés en deux groupes.

IV.1.1 Groupe antécédent de blessures sévères (GA)


Dans ce groupe ont été intégré uniquement les participants considérés comme
présentant un antécédent de lésion sévère impliquant le genou et donc des structures
anatomiques essentielles à la mécanique d’atterrissage. Pour cela les critères
d’inclusion suivants ont été adoptés :
• Soit présenter un antécédent de blessure du genou n’ayant pas nécessité de
chirurgie dans les deux dernières années et ayant entrainé une durée
d’indisponibilité à la compétition d’au moins quatre semaines.
• Soit présenter un antécédent de blessure du genou ayant nécessité une
intervention chirurgicale et une durée indisponibilité à la compétition d’au moins
quatre semaines. Aucune restriction de temps n’a été imposé pour ces
antécédents tant qu’ils avaient eu lieu au cours de la carrière professionnelle de
l’athlète.

Ces critères ont été retenus afin que les antécédents subis par les athlètes soient
suffisamment conséquents pour avoir modifié la mécanique d’atterrissage. Bien que le
choix de ces critères soit subjectif et propre à cette étude, ils sont tout de même en
accord avec la littérature scientifique. A titre d’exemple, (Bell et al., 2014) montre que
des changements dans la mécanique d’atterrissage sont encore présents plus de trois
ans après une intervention chirurgicale. De plus, les blessures entrainant une telle
indisponibilité sont relativement habituelles de la pratique quotidienne d’un
kinésithérapeute du sport. Enfin, la FIFA (Fédération Internationale de Football
Association) considère également qu’une indisponibilité supérieure à 4 semaines est un
critère indiquant une lésion « grave ».

21
IV.1.2 Groupe contrôle (GC)
Ce groupe représente par conséquent :
• Soit les sujets n’ayant subi aucune blessure du genou
• Soit les sujets ayant subi une lésion du genou, mais qui ne répond pas aux
critères de sévérité définit précédemment (inférieur à 2 ans si la lésion n’a pas
nécessité de chirurgie, indisponibilité d’au moins 4 semaines)

IV.1.3 Cadre réglementaire


Enfin pour répondre à la procédure éthique, cette recherche se base sur la réutilisation
des données des évaluations de pré-saison du Stade Rennais Football Club. Il s’agit par
conséquent d’une recherche rétrospective observationnelle et se positionne donc en
dehors de la loi Jardé (LOI n° 2012-300 du 5 mars 2012 relative aux recherches
impliquant la personne humaine, 2012). Ainsi, cette étude ne nécessite pas d’avis
éthique mais doit être conforme aux procédures de recherche dans le domaine de la
santé, c’est pourquoi les consentements écrits et éclairés de chaque sujet ont été
recueillis. (Annexe 1) (Annexe 2)

IV.2 Protocole expérimental


IV.2.1 Phase 1 : Évaluation de la distribution des membres à
l’atterrissage

Instrumentation, calibration et échauffement


Chaque participant devait tout d’abord être équipé de marqueurs réfléchissants pour
réaliser l’ensemble des tâches fonctionnelles des évaluations de pré-saison. Ces
dispositifs étaient détectés dans l’espace par un système de capture du mouvement (36
caméras infra-rouge) (Figure 10). Ce système permettait, in-fine, d’obtenir un modèle
informatique qui se focalisait sur la cinématique du sujet. Enfin, après calibration du
dispositif, le sujet réalisait un échauffement standardisé (5 minutes d’ergocycle puis 5
minutes d’exercices de préparation aux tâches fonctionnelles : sauts, courses…)
Une fois l’échauffement terminé, le sujet était invité à réaliser les diverses tâches
fonctionnelles prévues par le protocole d’évaluation de pré-saison. Les premiers
exercices consistent en l’exécution de deux séries de trois sauts bipodaux sur deux
plateformes de forces (120x60cm, AMTI OR6).

22
Figure 10 Exemple du dispositif au cours de l'évaluation de la distribution des membres
à l’atterrissage

1ère série de saut : Le squat jump (SJ) (Figure 11)

Position de Sujet debout en position neutre, les bras le long du corps et les pieds
repos posés de façon symétrique sur chaque plateforme de force

1. Poser chaque main sur la hanche homolatérale


2. Au signal, fléchir les deux genoux à environ 45° et rester dans
cette position 3 secondes
Consignes 3. Puis réaliser un saut vertical maximal avec les mains sur les
hanches, les yeux fixant devant soi
4. Se réceptionner, les pieds posés sur chaque plateforme de
force comme initialement

Tableau 3 Consignes du Squat Jump (SJ)

Figure 11 Exemple Squat Jump (SJ)

23
2ème série de saut : Le countermovement jump (CMJ) (Figure 12)

Position de Sujet debout en position neutre, les bras le long du corps et les pieds
repos posés de façon symétrique sur chaque plateforme de force

1. Poser chaque main sur la hanche homolatérale


2. Au signal, enchainer en un seul temps une flexion des genoux
d’environ 45° puis un saut vertical maximal avec les mains sur
Consignes
les hanches, les yeux fixant devant soi
3. Se réceptionner, les pieds posés sur chaque plateforme de
force comme initialement
Tableau 4 Consignes du CounterMovement Jump (CMJ)

Figure 12 Exemple CounterMovement Jump (CMJ)

Enfin, il était important de vérifier que les réceptions réalisées soient bien exécutées et
que les consignes données aux sujets soient bien comprises de l’ensemble des
participants. En effet, cela était primordial afin d'éviter que les différences de FRS soient
liées à un mauvais positionnement du genou ou du tronc lors de la réception (ligament,
knee et trunk dominance). C’est notamment dans ce but qu’ont été installés les
marqueurs réfléchissants et les caméras d’analyse cinématique afin de vérifier qu’il n’y
ait pas de disparités importantes pour certaines variables (flexion du genou, position du
tronc…). A la fin de toutes les tâches fonctionnelles prévues par le protocole de pré-
saison, les sujets étaient déséquipés des capteurs et redirigés vers la seconde phase
du protocole.

24
IV.2.2 Phase 2 : Évaluation de la force musculaire isocinétique
Avant cette seconde et dernière phase du protocole, les sujets étaient de nouveaux
invités à réaliser un échauffement standardisé sur ergocycle de 15 minutes à 2 watts par
kilogrammes de poids de corps.

Les sujets étaient ensuite installés sur l’appareil d’isocinétisme (Biodex Medical
Systems) :

Installation des sujets


Tronc Inclinaison postérieure de 10° et stabilisation par sangle

Le sujet est bien assis au fond du siège, le bord antérieur du siège se


situe à deux travers de doigt en proximal du creux poplité. L’axe du
Membre membre inférieur évalué est bien respecté de manière à placer
inférieur l’épicondyle latéral du fémur et la malléole latérale dans un même
plan. On finit ensuite par stabiliser la cuisse évaluée par sanglage de
celle-ci

Membre On demande au sujet de venir saisir les poignées pendant l’évaluation


supérieur afin de standardiser également cette position lors du test
Installation du dynamomètre

L’axe doit être aligné avec le centre du condyle fémoral latéral repéré par palpation
et le contre-appui distal est fixé à deux travers de doigt au-dessus des malléoles.
L’amplitude de mouvement choisit pour cette évaluation est de 90° (0° d’extension,
90° de flexion).
Tableau 5 Installation de l'appareil d'isocinétisme

Consignes lors des évaluations isocinétiques : Encourager le sujet lors des 3 répétitions
et bien expliquer qu’il s’agit d’une évaluation nécessitant la force maximale du sujet.

Concentrique 60°/s

Essai : 3 répétitions concentrique quadriceps et ischiojambiers à 60°/s


Test : 3 répétitions concentrique quadriceps et ischiojambiers à 60°/s

Concentrique 240°/s

Essai : 3 répétitions concentrique quadriceps et ischiojambiers à 240°/s


Test : 3 répétitions concentrique quadriceps et ischiojambiers à 240°/s
Tableau 6 Consignes de l'évaluation isocinétique

Après chaque test on vérifie que le coefficient de variance du pic de couple ne dépasse
pas 10%. En cas contraire, le test est de nouveau réalisé sans essai préalable.

25
IV.3 Analyses biomécaniques
IV.3.1 Évaluation de la distribution des membres à l’atterrissage
Pour chaque réception, un logiciel de recueil et d’analyse informatisée des données a
permis de calculer la force de réaction au sol exercée par les sujets sur les plateformes
de force. Ainsi, comme décrit précédemment, la 3ème loi de Newton montre que l’intensité
maximale de la FRS mesurée est égale à l’intensité maximale de la force d’impact lors
du contact des sujets. L’intensité maximale de l’impact subit par le membre inférieur droit
ainsi que le membre inférieur gauche a ainsi été obtenue. Seules les valeurs des FRS
correspondant à la meilleure performance de détente verticale étaient retenues pour les
résultats et l’analyse.

IV.3.2 Évaluation de la force musculaire isocinétique


Après chaque évaluation isocinétique (à 60°/s et 240°/s), un logiciel permet d’avoir accès
à un rapport détaillé des performances. Les valeurs du moment maximal des extenseurs
du genou droit et gauche aux deux vitesses définies précédemment ont été relevées.

IV.4 Analyse statistique


Avant tout traitement statistique, il a été défini une valeur p (p-value) inférieur à 0,05 pour
que le résultat obtenu soit déclaré comme statistiquement significatif. Ce seuil est
fréquemment choisi dans la recherche en kinésithérapie car il autorise un risque de
seulement 5% que les résultats obtenus soient liés au hasard.

Pour chacune des données récoltées, un LSI selon les équations décrites dans la
problématisation a été calculé. Ce LSI exprime le pourcentage d’asymétrie entre la
jambe dominante et non dominante dans le groupe contrôle et entre la jambe non lésée
et lésée dans le groupe antécédent de blessures sévères.

26
IV.4.1 Comparaison entre le groupe contrôle (GC) et le groupe
antécédent (GA)
Afin d’effectuer une comparaison statistique entre les deux groupes, les données ont été
soumises à différents tests :
Test de Shapiro-Wilk : il permet de vérifier la normalité de la distribution des données.
Test de Student (t-test) : il permet de comparer les moyennes des deux groupes dont la
normalité est vérifiée. Ce test donne la valeur p, qui est indispensable pour déterminer
si la différence constatée est statistiquement significative entre le GC et le GA.

Dans le cas où la normalité n’est pas vérifiée, un test non paramétrique de comparaison
des moyennes, le test de Wilcoxon Mann-Whitney sera utilisé.

IV.4.2 Corrélation entre les variables dans le groupe antécédent (GA)


Afin d’évaluer l’intensité du lien entre la répartition des membres lors de la réception
bipodale et les asymétries de force musculaire du quadriceps, il a été choisi d’utiliser la
corrélation de Pearson. Comme précédemment, ce test de corrélation peut être utilisé
uniquement en cas de distribution normale des variables.
Dans le cas où la normalité n’est pas vérifiée, un test non paramétrique de mesure de
corrélation, le test de corrélation de Spearman sera utilisé.

Le coefficient de corrélation peut tendre vers +1 : corrélation positive, -1 : corrélation


négative ou 0 : absence de corrélation. Par ailleurs, la table d’interprétation des
corrélations selon (Hinkle et al., 2002), permettra d’évaluer l’intensité du lien entre
l’asymétrie inter-membre au cours de la réception et l’asymétrie musculaire :

Valeur du coefficient Interprétation


0,90 à 1,00 (-0,90 à -1,00) Très forte corrélation
0,70 à 0,90 (-0,70 à -0,90) Forte corrélation
0,50 à 0,70 (-0,50 à -0,70) Corrélation modérée
0,30 à 0,50 (-0,30 à -0,50) Faible corrélation
0,00 à 0,30 (-0,00 à -0,30) Corrélation négligeable
Tableau 7 Table d'interprétation de (Hinkle et al., 2002)

27
V. Résultats
Dans cette partie, nous exposerons dans un premier temps les données obtenues à
l’issue du protocole expérimental du groupe contrôle puis dans un second temps celles
du groupe antécédent.

V.1 Caractéristiques et résultats du groupe contrôle


Les sujets composant le groupe contrôle (n=15) sont âgés en moyenne de 22,4 ans
(±4,1), leurs caractéristiques physiques sont les suivantes :
• Taille moyenne de 181,1cm (±8,5)
• Poids moyen de 75,1kg (±11,6)

Les évaluations de la distribution inter-membre à l’atterrissage montrent que les sujets


de ce groupe présentent un LSI moyen de -2,5% (±17,1) au SJ et de -0,3% (±15,6) au
CMJ.

30.0
25.0
20.0
15.0
10.0
5.0
0.0
-5.0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
-10.0
-15.0
-20.0
-25.0
-30.0
-35.0
-40.0
-45.0

SQUAT JUMP COUNTER MOVEMENT JUMP

Figure 13 Distribution inter-membre groupe contrôle (GC)

28
Contrairement à (Schot et Bates, 1990) qui avaient indiqué que la répartition des
membres à l’atterrissage variait grandement d’un saut à l’autre (jusqu’à 61,9% de
variation), nous retrouvons ici une plus grande constance dans les résultats obtenus. En
effet, nous observons une variation moyenne de seulement 7,3% (±8,9) et un coefficient
de corrélation de +0,76 entre les LSI du SJ et ceux du CMJ (Figure 14). Ces résultats
montrent donc une grande constance entre les deux sauts et illustre d’une véritable
signification fonctionnelle des résultats obtenus.

30.0 LSI (%)


CMJ
20.0
R=0,76 10.0
LSI (%) SJ
0.0
-60.0 -40.0 -20.0 0.0 20.0 40.0
-10.0

-20.0

-30.0

-40.0

Figure 14 Corrélation SJ/CMJ groupe contrôle

Les évaluations isocinétiques montrent que le groupe contrôle présente une asymétrie
moyenne de force musculaire du quadriceps de -2,1% (±8,1) à 60°/s et de -1,3% (±6,5)
à 240°/s.

15.0

10.0

5.0

0.0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

-5.0

-10.0

-15.0

-20.0

240°/s 60°/s

Figure 15 Symétrie de force isocinétique groupe contrôle (GC)

29
V.2 Caractéristiques et résultats du groupe antécédent
Les sujets composant le groupe antécédent (n=9) sont âgés en moyenne de 22,3 ans
(±3,7), leurs caractéristiques physiques sont les suivantes :
• Taille moyenne de 182,0cm (±5,9)
• Poids moyen de 78,8kg (±8,7)

Parmi les sujets composant ce groupe :


Cinq athlètes présentent des antécédents de blessures ayant nécessité une intervention
chirurgicale. Ces lésions sont toutes de nature ostéo-articulaire (rupture du ligament
croisé antérieur, fracture de fatigue), trois des cinq antécédents ont été subis il y a plus
de 2 ans.
Les quatre autres athlètes du groupe antécédent ont subi des lésions qui n’ont pas
nécessité d’actes chirurgicaux, deux étaient de nature ostéo-articulaire et les deux
autres étaient de nature musculo-tendineuse.

Les évaluations de la répartition entre les appuis à l’atterrissage montrent que les sujets
de ce groupe présentent un LSI moyen de 11% (±14,3) au SJ et de 13,9% (±8,1) au
CMJ.

45.0

40.0

35.0

30.0

25.0

20.0

15.0

10.0

5.0

0.0
1 2 3 4 5 6 7 8 9
-5.0

-10.0

SQUAT JUMP COUNTER MOVEMENT JUMP

Figure 16 Distribution inter-membre groupe antécédent (GA)

30
Pour ce groupe antécédent, on note une variation moyenne de 11,5% (±6,9) et un
coefficient de corrélation de +0,35 entre les LSI du SJ et deux du CMJ (Figure 17). Ces
résultats montrent par conséquent une plus grande inconstance dans les données
mesurées à l’issue des sauts. Nous veillerons dans notre analyse à faire attention quant
à l’hypothèse d’une asymétrie à l’atterrissage dans ce groupe.

LSI (%) 30.0


CMJ
25.0
R=0,35
20.0

15.0

10.0

5.0
LSI (%) SJ
0.0
-10.0 0.0 10.0 20.0 30.0 40.0 50.0

Figure 17 Corrélation SJ/CMJ groupe antécédent (GA)

Enfin, les évaluations isocinétiques dévoilent que le groupe antécédent présente une
asymétrie moyenne de force musculaire du quadriceps de 13,0% (±17,3) à 60°/s et de
4,1% (±11,2) à 240°/s.

45.0
40.0
35.0
30.0
25.0
20.0
15.0
10.0
5.0
0.0
1 2 3 4 5 6 7 8 9
-5.0
-10.0
-15.0

240°/s 60°/s

Figure 18 Symétrie de force isocinétique groupe antécédent (GA)

31
Pour résumer les résultats obtenus et dans le but d’avoir une première vision
comparative entre ces deux groupes, deux représentations graphiques sont proposées
ci-dessous :

30 GA
11% (±14,3) GA
25 13.9% (±8,1)

20 GC GC
-2.5% (±17,1) -0.3% (±15,6)
15

10

-5

-10

-15

-20
SQUAT JUMP COUNTER MOVEMENT JUMP
-25

Figure 19 Graphique comparatif distribution inter-membre

35 GA
13.0 (±17,3)
30

25

20 GA
4.1 (±11,2)
15

10 GC GC
-2.1 (±8,1) -1.3 (±6,5)
5

-5

-10
Q 60°/s Q 240°/s
-15

Figure 20 Graphique comparatif force isocinétique du quadriceps

32
VI. Analyse
VI.1 Analyse comparative des deux groupes
VI.1.1 Distribution des membres à l’atterrissage
Tout d’abord, de manière purement descriptive, on constate que les LSI du groupe
contrôle sont en moyenne de -2,5% (±17,1) lors de la réception du SJ et de de -0,3%
(±15,6) lors du CMJ. Malgré des écarts-types importants, ces résultats montrent que les
athlètes indemnes d’antécédents sévères impliquant le genou présentent une répartition
symétrique des membres à l’atterrissage.
Au contraire, les footballeurs composant le groupe antécédent montrent une distribution
inégale des membres à la réception. Effectivement les LSI sont en moyenne de 11%
(±14,3) au SJ et de 13,9% (±8,1) au CMJ. Ces valeurs se situent donc précisément dans
la tranche des 10-15% que l’on avait défini précédemment comme étant excessif et
possiblement à l’origine de blessures. Dans le GA, on constate également que les
valeurs des LSI mesurées (17 des 18 valeurs, soit 94%) sont positives, cela illustre une
préférence marquée des athlètes composant ce groupe à se réceptionner sur le membre
non lésé et/ou non opéré.

Statistiquement, la normalité de distribution des données a été validée dans chacun des
deux groupes et pour chaque saut (SJ et CMJ). L’égalité des variances a été confirmée
pour le SJ, le test de Student a donc été utilisé pour valider ou rejeter l’hypothèse H0 qui
suppose que les différences constatées entre les 2 groupes ne sont pas significatives.
Au contraire, pour le CMJ, l’égalité des variances n’a pas été validée, un test de Wilcoxon
Mann-Whitney a donc été effectué.

33
SQUAT JUMP

Égalité des σ2(GC)/ σ2(GA) Table de Fisher (5%)


VALIDÉE
variances 1,441 2,699

p value
Test de Student >0,05 H0 VALIDÉE
0,059
Pas de différence statistiquement significative
COUNTERMOVEMENT JUMP

Égalité des σ2(GC)/ σ2(GA) Table de Fisher (5%)


INVALIDÉE
variances 3,691 2,699

Test de
p value
Wilcoxon Mann <0,05 H0 REJETÉE
0,030
Whitney
Différence statistiquement significative
Tableau 8 Statistique comparative de la distribution inter-membre

Pour le squat jump, le test de Student donne une p value de 0,059, elle est supérieure
au seuil définit dans la méthodologie (p<0,05). La différence n’est donc pas
statistiquement significative entre les deux groupes. Néanmoins, bien qu’il ait été décidé
de s’accorder un risque de 5% que les résultats obtenus soient liés au hasard (p<0,05),
est-ce qu’un risque de 5,9% comme retrouvé ici modifie considérablement les résultats
obtenus ? C’est justement ce que démontre récemment (Amrhein, Greenland and
McShane, 2019) en plaidant pour l’abandon d’affirmations trop assurées lorsque la p-
value est supérieure à 0,05. Ainsi, à partir du cas exposé ci-dessus, bien que nos
résultats ne soient pas statistiquement significatifs cela ne signifie pas qu’aucune
différence n’existe entre ces 2 groupes. On devrait plutôt conclure qu’au regard des
résultats obtenus, on s’accorde un risque de seulement 5,9% que les différences
observées entre les deux groupes soient liées au hasard.
Pour le countermovement jump, aucune incertitude n’est présente, le test de Wilcoxon
donne une p value de 0,030, elle est inférieure au seuil établi, cela signifie que la
différence constatée entre les deux groupes est ici statistiquement significative.

34
Il est désormais essentiel de se demander si les asymétries mesurées dans le GA sont
suffisamment importantes pour être prise en considération et ainsi déterminer si ces
sujets requièrent des actions préventives.
Les résultats montrent précisément une différence de +262N (±323) au SJ et de +363N
(±268) au CMJ surchargeant alors le membre non impliqué par rapport au membre
controlatéral lésé. Il est intéressant de se demander si ces contraintes additionnelles
sont suffisamment sérieuses pour majorer le risque lésionnel de ces sujets. Pour
répondre à cela, notons que la littérature fait l’état d’un seuil de résistance ligamentaire
et tendineux in vitro de 90 à 100N/m 2 (soit environ 1730N pour le LCA d’un sujet jeune
et sain par exemple) (Noyes, 1976). Les forces excédentaires mesurées semblent donc
bien faible lorsqu’on les compare au seuil de résistance ligamentaire d’un LCA par
exemple et d’autant plus que ces contraintes additionnelles sont partagées entre
diverses structures au cours de l’atterrissage. Néanmoins, peut-être que la répétition de
cette surcharge au cours d’un match ou au fil d’une saison ainsi que l’association de
cette répartition asymétrique à une ou plusieurs autres dominances (ligament,
quadriceps, trunk) sont probablement menaçantes pour l’intégrité physique de l’athlète.

VI.1.2 Symétrie de force musculaire isocinétique


Concernant la symétrie de force isocinétique du quadriceps, on observe que les sujets
du groupe contrôle présentent des LSI moyen de -2,1% (±8,1) à 60°/s et de -1,3% (±6,5)
à 240°/s. Ces résultats montrent alors, tout comme le schéma fonctionnel d’atterrissage,
une symétrie notable chez les athlètes indemnes de lésions sévères impliquant le genou.
Les sportifs composant le GA montrent quant à eux des LSI moyen de +13% (±17,3) à
60°/s et de +4,1% (±11,2) à 240°/s. Ces valeurs moyennes dévoilent une asymétrie
marquée à vitesse lente (60°/s) qu’on ne retrouve pas à vitesse rapide (240°/s). Cela
peut s’expliquer par le fait que les vitesses élevés (de 180 à 300°/s) sont difficilement
atteignables par les sujets lors d’une évaluation isocinétique (Edouard et Degache,
2016). Enfin, de la même manière que précédemment, on perçoit que les valeurs des
LSI dans le GA sont majoritairement positives (12 des 18 valeurs, soit 67%), témoignant
d’un pic de couple et donc d’une force du quadriceps plus importante sur le membre non
lésé et/ou non opéré.

35
Ces observations se confirment statistiquement comme l’en atteste le tableau suivant :

QUADRICEPS 60°/s

Égalité des σ2(GC)/ σ2(GA) Table de Fisher (5%)


INVALIDÉE
variances 4,615 2,699

Test de
p value
Wilcoxon et <0,05 H0 REJETÉE
0,034
Mann Whitney
Différence statistiquement significative
QUADRICEPS 240°/s

Égalité des σ2(GC)/ σ2(GA) Table de Fisher (5%)


INVALIDÉE
variances 2,918 2,699

Test de
p value
Wilcoxon et >0,05 H0 VALIDÉE
0,371
Mann Whitney

Pas de différence statistiquement significative


Tableau 9 Statistique comparative de la force isocinétique

La normalité de distribution des données a été validée dans chacun des deux groupes
et pour chaque vitesse mais l’égalité des variances n’a cependant pas été validée. Par
conséquent le test de Wilcoxon Mann-Whitney a été utilisé. Pour le pic de couple à
vitesse lente (60°/s), le test de Wilcoxon Mann-Whitney donne une p value de 0,034, elle
est inférieure au seuil de 0,05 fixé préalablement. La différence observée entre les deux
groupes est donc statistiquement significative. Au contraire pour le pic de couple à
vitesse rapide (240°/s), la p-value est de 0,371, elle est considérablement supérieure à
0,05 ce qui démontre bien que la différence constatée entre ces deux groupes est très
certainement liée au hasard.

Comparons à présent ces moments de force maximum avec des valeurs de référence
issue d’une population de 70 footballeurs de Ligue 1 (Edouard et Degache, 2016) :
Premièrement, à vitesse lente (60°/s), la valeur normative décrite pour une population
de footballeurs professionnels est de 236Nm (±38). D’après le graphique ci-dessous
(Figure 21), on remarque que les moments de force maximum des deux membres
(dominant : MD et non dominant : MND) du groupe contrôle ainsi que ceux du membre
non lésé (MNL) du groupe antécédent sont légèrement supérieures à la valeur de
référence.

36
Toutefois, ce qui est le plus marquant sur le graphique ci-dessous, c’est que les valeurs
(en noir sur le graphique) sont similaires entre-elles. Le pic de couple du membre lésé
(ML) dans le groupe antécédent (en blanc su le graphique) est quant à lui inférieur à la
valeur normative et est bien en-deçà des trois autres valeurs (en noir).

Vitesse lente (60°/s)


260
330 (± 59)
265 269
310 (± 40) (± 35)

290 236
(± 38) 221
270 (± 42)

250

230

210

190

170

150
MD MND MNL ML
Valeur
normative Groupe contrôle Groupe antécédent

Figure 21 Comparaison des pics de couple à vitesse lente (60°/s)

Deuxièmement, à vitesse rapide (240°/s) la valeur normative pour des footballeurs


professionnels est de 164Nm (±31) d’après (Edouard et Degache, 2016). On remarque
que les pics de couple du groupe contrôle (membre dominant : MD et non dominant :
MND) ainsi que celui du membre non lésé du groupe antécédent (MNL) sont une
nouvelle fois légèrement supérieurs à la valeur de référence (Figure 22). De plus, ces
trois valeurs (en noir sur le graphique) sont également similaires entres-elles comme
observé à vitesse lente. Enfin, dans une moindre mesure que précédemment, on
remarque que le pic de couple du membre lésé dans le groupe antécédent (en blanc sur
le graphique) est inférieur aux trois autres valeurs (en noir).

37
Vitesse rapide (240°/s)
220
176 178
210 (± 28) (±29) 173
164 (±26)
200 (±31) 166
(± 23)
190

180

170

160

150

140

130

120
MD MND MNL ML
Valeur
normative Groupe contrôle Groupe antécédent

Figure 22 Comparaison des pics de couple à vitesse rapide (240°/s)

VI.1.3 Synthèse
Il semblerait donc que les sujets présentant un antécédent de lésion sévère du genou
montrent une distribution asymétrique des appuis comparativement au groupe contrôle
avec une préférence marquée à se réceptionner sur le membre non impliqué. Ces
résultats se confirment également pour l’évaluation isocinétique mais seulement à
vitesse lente (60°s) où on note une asymétrie inter-membre marquée des pics de couple
dans le groupe antécédent comparativement au groupe contrôle. De la même manière,
le membre non lésé présente un moment de force maximal bien plus important que le
membre controlatéral.

Ces résultats confirment l’hypothèse posée pour la première sous-problématique. Ainsi,


d’après les critères définit dans la méthodologie, il semblerait donc que les sujets
présentant un antécédent de lésion sévère impliquant le genou nécessite des actions
correctives afin d’améliorer la répartition des appuis à l’atterrissage. Ces sujets
constituent donc la population cible de nos interventions.
Enfin, comme l’atteste certaines études, les sujets présentant une distribution inter-
membre à l’atterrissage présente également un membre lésé ayant un déficit de force
musculaire du quadriceps. Ces premiers résultats suggèrent toujours la mise en œuvre
de moyens basés sur le renforcement de ce muscle.

38
VI.2 Analyse de corrélation entre les variables
Jusqu’ici nos résultats sont donc en accord avec les données de la littérature. Les
antécédents sévères de lésion du genou semblent impacter d’une part la mécanique
d’atterrissage et particulièrement la distribution des membres et d’autre part la force du
quadriceps du membre impliqué. Rappelons que ce muscle est essentiel dans
l’absorption des contraintes liées à la réception. Ainsi, tout porte à croire que ces deux
variables présentent un lien fort entre-elles ce qui permettrait de proposer aux sujets
présentant des asymétries marquées à la réception un travail basé sur le renforcement
musculaire du membre lésé et/ou opéré.

SQUAT JUMP COUNTERMOVEMENT JUMP

Q 60°/s 0,21 p value = 0,596 0,13 p value = 0,744

Q 240°/s 0,24 p value = 0,541 -0,02 p value = 0,964

Tableau 10 Table des corrélations

Néanmoins, d’après les résultats du tableau ci-dessus (Tableau 10), on ne constate


aucune corrélation permettant d’établir un lien entre ces variables. En effet, en se
référant à la table d’interprétation de (Hinkle et al., 2002) le lien entre ces dernières est
considéré comme négligeable. Il semblerait donc que la répartition des appuis entre les
membres et la symétrie de force musculaire du quadriceps soient des variables
indépendantes l’une de l’autre.
Plus simplement, cela signifie que dans le groupe antécédent, les sujets montrant une
asymétrie marquée en termes de force musculaire du quadriceps ne présentent pas
nécessairement une distribution asymétrique des membres à la réception.
En définitif, il paraît cohérent de supposer que, d’après nos résultats, des interventions
basées sur l’amélioration de la symétrie de force musculaire du quadriceps ne devrait
probablement pas améliorer la répartition inter-membre à la réception.

39
VII. Discussion
VII.1 Forces, faiblesses et limites de cette étude
VII.1.1 Critique de la méthodologie
Concernant la méthodologie, les premières limites de cette recherche sont apparues dès
la répartition des sujets dans les deux groupes. En effet, deux participants parmi les
vingt-quatre présentaient des antécédents de lésions sévères du genou impliquant les
deux membres. Face à cela, il a été décidé de :
• Pour le premier sujet, de choisir le côté dont l’antécédent de lésion était le plus
récent pour définir le membre lésé.
• Pour le second sujet, de choisir le côté non-dominant comme étant le membre
lésé puisque ce dernier avait subi une seule et unique intervention chirurgicale
bilatérale.
Ces décisions ont possiblement influencé les résultats obtenus, cela constitue donc un
biais de sélection. Peut-être aurait-il été plus juste d’écarter ces deux sujets du groupe
antécédent ? Il a malgré cela été décidé de les intégrer au groupe antécédent afin de
conserver l’authenticité et les difficultés que l’on peut rencontrer avec un effectif complet
de sportifs professionnels.

Concernant l’évaluation de la distribution entre les membres, il a été choisi de réutiliser


les données issues des deux sauts verticaux bipodaux du suivi longitudinal de début de
saison (à savoir le SJ et le CMJ). L’utilisation des résultats issus de deux sauts différents
permettent de vérifier que les asymétries constatées découlent d’une véritable
signification fonctionnelle. Toutefois, malgré des consignes standardisées pour ces tests
de saut en laboratoire et l’aide du dispositif d’analyse du mouvement, il n’est pas possible
d’affirmer que les différences mesurées entre les FRS soient uniquement liées à une
distribution asymétrique entre les membres.

Enfin, concernant l’évaluation de la symétrie musculaire du quadriceps, il a été choisi


d’utiliser une évaluation isocinétique. Ces appareils sont à l’heure actuelle la référence,
le gold-standard en matière d’évaluation de la force musculaire. Rappelons que
l’isocinétisme permet de maintenir une vitesse constante tout au long du mouvement et
d’adapter sa résistance afin qu’elle soit équivalente à la force produite par le sujet, on
parle d’auto-adaptation de la résistance.

40
Ce contrôle permanent de la vitesse permet ainsi d’obtenir des mesures de force
musculaire à la fois fiable et reproductible mais a surtout l’avantage de pouvoir permettre
au participant de développer une force maximale en sécurité par adaptation de la
résistance.
Toutefois, les conditions dans lesquelles ont été mesurées la force des extenseurs du
genou lors de l’évaluation isocinétique sont éloignées de la fonction musculaire du
quadriceps au cours de l’atterrissage d’un saut. Le tableau ci-après résume les
principales différences entre les conditions d’évaluation isocinétique et la fonction du
quadriceps lors de la réception :

Isocinétisme Réception

Chaine cinétique Ouverte Fermée

Mode de contraction Concentrique Excentrique

Constante Variable
Vitesse 60 et 240°/s Pic de vitesse à ≈ 210°/s

Amplitude 0/90° ≈ 20 à 70°


Tableau 11 Différences entre isocinétisme et réception d'un saut

Il serait donc envisageable de modifier certaines variables au cours d’une prochaine


étude de recherche afin de se rapprocher de la fonction musculaire du quadriceps au
cours de la réception. Pourtant, cela paraît difficile pour plusieurs raisons :
La chaine cinétique ouverte est une des caractéristiques principales des appareils
d’isocinétisme. Certes, des presses horizontales informatisées se développent
permettant d’évaluer la force musculaire en chaine cinétique fermée mais ce nouvel outil
ne mesure plus analytiquement la force des extenseurs du genou. De plus, on note
également un manque de recul et de valeurs normatives, ce qui constituent des freins
majeurs à son utilisation actuelle.
Le mode de contraction est éventuellement la variable à la fois la plus importante et la
plus facile à modifier au cours d’une prochaine étude. Néanmoins, l’évaluation
excentrique du quadriceps est que très rarement réalisée en pratique sportive, peut-être
à tort. Rappelons aussi que ce mode de contraction est très sollicitant pour les structures
musculo-tendineuses. Une évaluation excentrique en début de saison aurait finalement
pu être délétère pour certains participants au vu de la saison à venir.

41
Afin d’éviter ces éventuelles lésions, le mode concentrique semble être un choix plus
sécurisant pour les athlètes d’autant plus que des données de la littérature montrent qu’il
existe de fortes corrélations entre le pic de force concentrique et excentrique (Wu et al.,
1997). A titre d’exemple, la corrélation entre le pic de couple à 60°/s entre l’évaluation
concentrique et excentrique est estimé entre 0,85 et 0,88 (p<0,05).

VI.1.2 Critique des résultats et de l’analyse


Premièrement, comme explicité précédemment, on note des variations plus ou moins
importantes d’un saut à l’autre dans la répartition des appuis. Ces variations étaient
davantage marquées dans le groupe antécédent par rapport aux sujets composant le
groupe contrôle. Afin de pallier cela et de s’assurer d’une réelle distribution asymétrique
entre les membres, il paraît recommandé de multiplier les tests de sauts. On peut par
exemple proposer une évaluation de trois sauts verticaux, à savoir squat jump (SJ),
countermovement jump (CMJ) et drop jump (DJ) qui sont les trois tests de saut bipodaux
couramment pratiqué en laboratoire ou sur terrain.
Pour chacun de ces sauts, les athlètes pourraient à titre d’exemple effectuer trois
répétitions. Au total, ces neufs atterrissages aideraient grandement le praticien à
déterminer une tendance claire des préférences motrices de l’athlète à la réception.
Toutefois, l’analyse réalisée précédemment dans cette étude n’a pas pris en compte que
les résultats issus de deux réceptions, c’est donc la principale faiblesse de ce travail de
recherche.

Deuxièmement, concernant l’analyse de la distribution des membres entre les sujets, les
résultats et l’analyse démontrent que les sujets présentant un antécédent de lésion
sévère impliquant le genou sont amenés à se réceptionner de manière asymétrique
surchargeant le membre non lésé/non opéré. Il est cohérent de présumer que
l’importance du genou dans la mécanique d’atterrissage explique les résultats observés.
Néanmoins, il a également été démontré que la cheville, la hanche et leurs musculatures
associées (principalement triceps et grand fessier) ont également un rôle majeur dans
la réception. Ainsi, il serait intéressant d’évaluer au cours d’une nouvelle recherche
l’impact d’antécédents sévères impliquant ces structures (cheville, hanche) dans la
répartition des appuis à l’atterrissage. Ces antécédents n’ont pas été pris en compte
dans nos résultats et peuvent constituer un biais de confusion important car ces sujets
ont été attribués au groupe contrôle.

42
Troisièmement, afin de déterminer si des actions basées sur le renforcement du
quadriceps du membre lésé permettent d’améliorer la répartition des appuis à
l’atterrissage, il a été décidé d’évaluer l’intensité du lien entre ces deux variables.
Toutefois, il aurait été préférable de réaliser un suivi longitudinal des sujets du groupe
antécédent en proposant un programme de renforcement des extenseurs du genou et
en réévaluant à la fin de ce suivi l’impact du programme sur la distribution des membres.

Quatrièmement, bien que les résultats et l’analyse effectués permettent d’obtenir des
conclusions intéressantes pour notre future pratique professionnelle, on ne peut que
regretter l’insuffisance de sujet composant les deux groupes de cette étude. Cette
insuffisance entraine vraisemblablement un biais statistique dans les résultats obtenus.
C’est pourquoi, nous pouvons considérer ce travail d’initiation à la recherche en masso-
kinésithérapie comme une étude pilote, c’est à dire un travail préliminaire servant de
tremplin à de futures recherches dans ce domaine.

En résumé, une étude longitudinale sur plusieurs années d’un effectif plus conséquent
additionné à des modifications de certaines variables (évaluation isocinétique
excentrique, multiplication de sauts…) permettrait d’obtenir vraisemblablement des
résultats plus justes que ceux observés dans ce mémoire d’initiation à la recherche.

43
VI.2 Perspectives professionnelles
Pour conclure, que retenir de ce travail d’initiation à la recherche en
kinésithérapie ? Quelles perspectives professionnelles donner aux résultats
obtenus et quels impacts peuvent-il avoir sur notre pratique de la kinésithérapie ?

VI.2.1 Le rôle capital du kinésithérapeute dans le suivi post-lésionnel


Ce travail de recherche démontre tout d’abord que les sujets présentant un antécédent
de lésion sévère impliquant le genou disposent d’une distribution asymétrique de leurs
appuis à l’atterrissage avec une préférence marquée à se réceptionner sur le membre
non lésé/non opéré comparativement à des sujets indemnes de ces antécédents.
Ces conclusions sont intéressantes dans la mesure où l’évaluation de la distribution des
membres à l’atterrissage est difficilement réalisable en pratique quotidienne. Cette
carence diagnostic explique probablement le manque de moyen dans les programmes
de préventions tels que définis dans l’étude de (Lopes et al., 2018). Les trois
dominances (ligament, quadriceps et trunk dominance) sont quant à elles aisément
identifiables et mesurables : on pourrait très bien observer au cours d’un enregistrement
vidéo un athlète présentant par exemple un valgus dynamique orientant vers une
dominance ligamentaire.

Au contraire, la distribution asymétrique des appuis à la réception est difficilement


évaluable puisqu’elle nécessite du matériel onéreux (plateformes de forces ± dispositif
d’analyse cinématique). C’est pourquoi, il est important de considérer dans notre
pratique professionnelle que tous sportifs ayant subi une lésion sévère impliquant le
genou présentent vraisemblablement une distribution asymétrique marquée à
l’atterrissage. Ainsi, ces athlètes devraient :
• En premier lieu, réaliser des interventions en kinésithérapie permettant de
retrouver toutes les fonctions du membre lésé, notamment en termes de
répartition des appuis à l’atterrissage. Ces actions nécessiteraient d’être
réalisées en fin de rééducation / début de réathlétisation, c’est-à-dire avant le
retour au sport afin de respecter les phases de guérison du tissu lésé. Comme
le kinésithérapeute intervient habituellement pendant ces phases rééducatives,
il a par conséquent un rôle essentiel à jouer.

44
• En second lieu, réaliser des tests diagnostiques réguliers afin d'apprécier
l’évolution de cette répartition des appuis, notamment chez le sportif
professionnel. Dans le cas où l’athlète présente toujours une répartition inégale
et significative des appuis à l’atterrissage, un travail préventif secondaire évitant
les lésions qui en découlent devrait être mis en place.

Néanmoins, la difficulté majeure réside dans l’évaluation de cette distribution des


membres à la réception. Pour pallier cela, on note ces dernières années un nombre
croissant de professionnels de santé se rapprochant de structures disposant d’outils
onéreux. Par exemple, de plus en plus de kinésithérapeutes font appel à des confrères
disposant d’un appareil d’isocinétique afin de suivre de manière fiable la récupération
musculaire post-lésionnel. Ainsi, il serait intéressant pour certains clubs sportifs
professionnels ainsi que pour certains kinésithérapeutes spécialisés dans le domaine
sportif, de se rapprocher de laboratoires d’analyse du mouvement ou d’établissements
disposant de plateformes de force. Ces relations inter et intra-professionnelle sont un
atout que nous devons exploiter afin d’optimiser la rééducation et le suivi de nos patients.

VII.2.2 Renforcement musculaire ou contrôle moteur ?


Pour rappel, certains auteurs avaient révélé que les sportifs présentant un déficit marqué
de force du quadriceps sur le membre lésé/opéré présentaient également une
distribution asymétrique à l’atterrissage. Ces constats ont également été retrouvés à
travers notre étude ce qui pouvait suggérer la mise en place d’interventions reposant sur
le renforcement du quadriceps afin de symétriser la répartition des appuis. Cette
conclusion semblait être tout à fait cohérente au vu de l’importance fonctionnelle de ce
muscle dans l’absorption des contraintes à l’atterrissage.

Toutefois, comme nous l’avions exprimé précédemment, nos résultats divergent de cette
hypothèse puisqu’on ne constate aucun lien entre la répartition des membres à la
réception et l’asymétrie de force du quadriceps. Par conséquent, il est cohérent de
supposer que des actions ciblées sur le renforcement du quadriceps ne favoriserait très
probablement pas l’amélioration de la répartition des appuis à la réception.

45
Quels moyens semblent alors les plus adaptés pour les athlètes présentant une
répartition asymétrique excessive des appuis ?
On peut émettre l’hypothèse suivante : la distribution asymétrique nait d’un phénomène
d’adaptation des sujets, c’est-à-dire une modification du contrôle moteur permettant de
décharger le membre ayant subi un antécédent de blessure sévère. Bien qu’il existe de
nombreux mécanismes impliqués dans le contrôle du mouvement et permettant la
protection des structures anatomiques, celui qui semble être principalement impliqué
dans cette situation est la commande centrale : elle permet de modifier le mouvement
en cours par contrôle volontaire (pyramidal) ou automatique (extrapyramidal). Des
théories proposent justement que pour réduire la contrainte et diminuer la douleur et/ou
protéger les tissus, le mouvement s’adapte. Toutefois, la réalité est tout autre. En effet,
des études révèlent que la diminution de la contrainte dans le tissu douloureux/lésé est
incontestablement l’objectif premier des adaptations motrices, mais que ce dernier n’est
pas automatiquement atteint. Les résultats de ces mêmes études démontrent qu’au-delà
des effets positifs à court terme, les adaptations motrices peuvent avoir
des conséquences négatives à long terme. Il est possible que pour réduire la contrainte
dans le tissu douloureux/lésé, les adaptations motrices entraînent un surcroit de
contrainte dans d’autres tissus. La surutilisation les placerait par conséquent dans une
situation à risque lésionnel. (Hodges, 2011; Hodges and Tucker, 2011)

D’après ces nouveaux éléments théoriques, on peut considérer que des interventions
basées sur le perfectionnement du contrôle moteur au cours du schéma d’atterrissage
permettraient d’améliorer la symétrie des appuis.
Des résultats récents démontrent justement l’efficacité de l’apprentissage moteur dans
les asymétries liées aux tâches fonctionnelles. Pour illustrer cela, (Letafatkar et al., 2019)
ont évalué différentes variables après un entrainement neuromusculaire de 8 semaines
(6 séances par semaine de 30 minutes) chez des joueuses de basketball présentant une
asymétrie inter-membre après reconstruction du LCA. Ils concluent leur étude en
témoignant d’améliorations significatives de la force musculaire, des résultats aux tests
de saut ainsi que de la symétrie entre les membres.

46
Par ailleurs, de nombreuses données attestent que pour un apprentissage moteur, le
sportif doit maintenir une attention particulière. Celle-ci permet d’intégrer efficacement le
schéma moteur et d’aboutir à la réussite des diverses tâches motrices auxquelles le
sportif est confronté. Dans le domaine de l’apprentissage moteur, cette attention est
appelée « focus » (Risberg et Holm, 2009; Wilk et al., 2012) , il peut être :
• Interne : en lien direct avec les mouvements du corps fournis par le système
neuromusculaire et les récepteurs sensoriels (proprioception, vision…). Par
exemple, on peut demander à l’athlète de « garder l’axe de la rotule au-dessus
de l’orteil ».
• Externe : en lien direct avec le résultat du mouvement réalisé. Par exemple, on
peut demander à l’athlète « d’essayer d’atterrir sur des marques disposées au
sol ».

Dans de nombreux sports comme le football, divers éléments extérieurs (position du


ballon, positions des co-équipiers et des adversaires…) entrent en ligne de compte et
viennent perturber le contrôle moteur. Idéalement, ces attentions extérieures au cours
de la pratique ne devraient pas affecter le schéma moteur de l’athlète. Face à ce constat
de nombreuses études recommandent plutôt des programmes d’exercices centrés sur
le focus externe (comparativement à un travail sur le focus interne) pour optimiser
l’acquisition motrice et avoir davantage de recours pour anticiper les situations sur le
terrain (Lohse et Sherwood, 2012; Wulf, 2013). Enfin, des données démontrent
également une amélioration significative de l’apprentissage moteur grâce à
l’observation. Il paraît donc intéressant de mettre en place, si possible, un système de
rétroaction (feedback) visuel à l’issue des exercices proposés (Ericksen et al., 2013).

Pour conclure ce travail d’initiation à la recherche en masso-kinésithérapie, nous propos


un exercice type permettant de contribuer à la correction d’une distribution inégale des
appuis à l’atterrissage.
• Premièrement, nous suggérons l’utilisation de plans instables comme une
mousse, un plateau d’équilibre ou un bosu par exemple. Ces outils qui ont pour
coutume d’être utilisés à des fins proprioceptives, contribueront grandement à
améliorer la répartition inter-membre.
• Deuxièmement, comme les précédentes études l’indiquaient, l’utilisation d’un
focus externe est essentielle pour favoriser l’intégration d’un schéma moteur
utilisable en situation réelle. Pour cela, nous pouvons par exemple utiliser un
bâton de gymnastique placé au niveau de la ceinture.

47
L’association du plan instable et du bâton de gymnastique permettra en cas d’inégalité
marquée des appuis à l’atterrissage de percevoir une inclinaison de ce bâton sur le
membre présentant la FRS maximale la plus importante. La consigne donnée aux
athlètes serait donc de « maintenir ce bâton à l’horizontal au cours de l’atterrissage »
(Figure 23).

✗ ✓
Figure 23 Exemple d'exercice améliorant le contrôle moteur à l'atterrissage

Ces exercices peuvent être réalisés devant un miroir ou faire l’objet d’un enregistrement
vidéo afin que les athlètes aient un retour visuel des tâches motrices réalisées. Enfin,
nous recommandons de réintégrer progressivement ce type d’exercice en situation
réelle : jeu aérien, agilité réactive, fatigue… afin de préparer efficacement l’athlète à son
retour au sport et ainsi minimiser les risques lésionnels.

48
VIII. Conclusion
La mécanique d’atterrissage des sportifs peut présenter certaines particularités les
prédisposant à des lésions. Parmi ces facteurs certains sont modifiables à l’image de la
répartition inégale des appuis. Les connaissances relatives à cette distribution
asymétrique des appuis sont peu nombreuses, les objectifs de notre étude étaient
donc de : Premièrement, déterminer les caractéristiques des sujets présentant une
répartition inter-membre inégale à l’atterrissage. Deuxièmement, proposer en fonction
des résultats obtenus, des moyens correctifs pour ces mêmes athlètes.
Nos conclusions mettent en avant le fait que le dépistage de la répartition des appuis
nécessite du matériel onéreux. C’est pourquoi, comme le démontrent nos résultats, il est
nécessaire de considérer que chaque sportif présentant un antécédent de lésion sévère
impliquant le genou montre vraisemblablement une répartition asymétrique significative
avec une préférence marquée à se réceptionner sur le membre non lésé. Le
kinésithérapeute semble avoir un rôle essentiel dans la rééducation de ces sportifs dans
la mesure où il est en première ligne pour proposer un travail préventif et/ou correctif
adapté et permettre un retour au sport sans risque. De plus, de nombreuses données
suggèrent un renforcement du quadriceps du membre lésé (muscle essentiel dans la
mécanique d’atterrissage) afin d’améliorer cette répartition. Néanmoins, nos conclusions
diffèrent dans la mesure où nous ne constatons pas de lien entre le déficit musculaire
du quadriceps et le niveau d’asymétrie dans la distribution inter-membre à l’atterrissage.
Par conséquent, nous suggérons, conformément aux récentes données de la science,
des interventions reposant sur l’apprentissage moteur afin de symétriser la distribution
des appuis.
Toutefois, nous ne pouvons pas être aussi affirmatif dans le choix de nos moyens au vu
des diverses limites présentent dans cette étude. C’est pourquoi, nous proposons de
réaliser une nouvelle recherche comparant d’une part le renforcement du quadriceps du
membre lésé et d’autre part l’amélioration du contrôle moteur afin de déterminer le
moyen le plus efficace.

Intérêts cliniques de ce MIRMK :


• Les sportifs présentant un antécédent de lésion sévère impliquant le genou
devraient suivre un programme permettant de symétriser leurs appuis à
l’atterrissage. Le kinésithérapeute à un rôle majeur pendant la rééducation.
• De nouvelles recherches sont nécessaires pour déterminer quel moyen serait le
plus efficace (apprentissage moteur / renforcement du quadriceps).

49
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56
Table des illustrations
Figures
Figure 1 Comparaison de l’atterrissage handball/gymnastique...................................... 6
Figure 2 Les quatre phases du saut vertical ................................................................... 6
Figure 3 Force de réaction au sol (FRS) et flexion des membres inférieurs durant
l’atterrissage d’un drop jump selon (Slater et al., 2015) .................................................. 7
Figure 4 Force d’atterrissage et force réaction au sol (FRS) .......................................... 8
Figure 5 Courbe représentant la FRS lors d'un atterrissage ........................................... 9
Figure 6 Exemples de dominance liée au quadriceps A. Extension excessive ;
B. Flexion excessive ....................................................................................................... 12
Figure 7 Exemple de dominance liée au tronc ............................................................... 13
Figure 8 Exemple de distribution asymétrique des membres (=leg dominance) .......... 13
Figure 9 Illustration résumant l'étude de (Schmitt et al., 2015) ..................................... 19
Figure 10 Exemple du dispositif au cours de l'évaluation de la distribution des membres
à l’atterrissage................................................................................................................. 23
Figure 11 Exemple Squat Jump (SJ) ............................................................................. 23
Figure 12 Exemple CounterMovement Jump (CMJ)...................................................... 24
Figure 13 Distribution inter-membre groupe contrôle (GC) ........................................... 28
Figure 14 Corrélation SJ/CMJ groupe contrôle .............................................................. 29
Figure 15 Symétrie de force isocinétique groupe contrôle (GC) ................................... 29
Figure 16 Distribution inter-membre groupe antécédent (GA) ...................................... 30
Figure 17 Corrélation SJ/CMJ groupe antécédent (GA) ................................................ 31
Figure 18 Symétrie de force isocinétique groupe antécédent (GA) .............................. 31
Figure 19 Graphique comparatif distribution inter-membre ........................................... 32
Figure 20 Graphique comparatif force isocinétique du quadriceps ............................... 32
Figure 21 Comparaison des pics de couple à vitesse lente (60°/s) .............................. 37
Figure 22 Comparaison des pics de couple à vitesse rapide (240°/s) .......................... 38
Figure 23 Exemple d'exercice améliorant le contrôle moteur à l'atterrissage ............... 48

Tableaux
Tableau 1 Facteurs de risque non modifiables .............................................................. 10
Tableau 2 Efficacité des IPPS sur la modification de la mécanique d'atterrissage
d’après (Lopes et al., 2018) ............................................................................................ 14
Tableau 3 Consignes du Squat Jump (SJ) .................................................................... 23
Tableau 4 Consignes du CounterMovement Jump (CMJ)............................................. 24
Tableau 5 Installation de l'appareil d'isocinétisme ......................................................... 25
Tableau 6 Consignes de l'évaluation isocinétique ......................................................... 25
Tableau 7 Table d'interprétation de (Hinkle et al., 2002) ............................................... 27
Tableau 8 Statistique comparative de la distribution inter-membre .............................. 34
Tableau 9 Statistique comparative de la force isocinétique .......................................... 36
Tableau 10 Table des corrélations ................................................................................. 39
Tableau 11 Différences entre isocinétisme et réception d'un saut ................................ 41
Table des annexes

Annexe 1 Formulaire de consentement laboratoire M2S ................................... I


Annexe 2 Attestation formulaire de consentement ........................................... IV
Annexe 1 Formulaire de consentement laboratoire M2S

Formulaire d’information et de consentement


Test d’appuis sur plate-forme de forces
Suivi sur la saison 2018-2019

• Pourquoi vous propose-t-on un test sur plate-forme de forces ?

Au cours de la saison 2018-2019, vous serez amené à réaliser plusieurs tests d’appuis sur plate-forme
de forces dans le cadre du suivi médical de l’entrainement. Ces tests permettent d’évaluer la qualité
de vos appuis d’un point de vue dynamique, pour certains mouvements spécifiques à votre activité.

• Réalisation du test sur plate-forme de forces

Le test sur plate-forme de forces (PFF) est précédé d’un entretien avec le médecin. Celui-ci répondra
aux questions que vous vous posez. Avant le test, vous devrez également remplir un questionnaire
médical qui sera conservé par le médecin. Un test sur PFF consiste en une série de mouvements au
cours de laquelle il vous sera demandé de prendre appui sur une ou plusieurs plateforme(s)
instrumentée(s).

Afin de compléter ces enregistrements de données dynamiques, il pourrait vous être demandé de
porter environ 50 marqueurs réfléchissants disposés sur l’ensemble de votre corps. Les données
enregistrées au cours de l’expérimentation seront la position 3D au cours du temps de ces marqueurs.
Le positionnement anatomique de chaque marqueur permettra ensuite de déterminer les positions et
orientations de chacune de vos articulations au cours du temps. Il est donc fondamental que les
vêtements que vous porterez soient près du corps.

Après un échauffement adapté, vous serez soumis à une phase d’instruction et de familiarisation avec
le système.

Cette évaluation nécessite une collaboration active de votre part afin de réaliser le mouvement
spécifique demandé (ex : changement d’appuis, saut etc.). Un personnel qualifié, médecin et
physiologistes du sport, vous surveillera en permanence. Au cours de cet examen, il est important que
vous signaliez tout symptôme particulier et inhabituel. Une phase de calibration individuelle sur
l’appareil sera également réalisée.

• Quels bénéfices peut-on attendre du test sur PFF ?

Ce test vous permet d’évaluer la force de réaction au sol, l’évolution temporelle du centre de pression
/ poussée. Différents paramètres permettront d’apprécier la qualité de votre appui, votre stabilité au
cours du mouvement, votre dissymétrie gauche / droite ou la puissance produite au cours du
mouvement.

Initiales du participant :

Page 1 sur 3

I
• Le test sur PFF comporte-t-il des risques ?

Les risques sont rares du fait des précautions prises lors de la préparation. Toutefois, le médecin
vérifiera l’absence de contre-indication. De manière générale, ces tests sont sans danger.

Vous pouvez demander au médecin qui réalise le test et/ou au personnel qui l’assiste, toutes précisions
supplémentaires sur la nature, les buts et les risques de ce test d’appui sur plate-forme de forces.

• Confidentialité, partage et publication :

Les données recueillies lors de ces tests d’appuis pourront être utilisées dans le cadre de recherches
scientifiques. Seuls les renseignements nécessaires à la bonne conduite des recherches seront
recueillis. Ils peuvent comprendre les informations suivantes : nom, sexe, date de naissance,
photographies, enregistrements vidéo ou audio, habitudes de vie, traumatologie, résultats de tous les
tests.

Tous les renseignements recueillis au cours du projet de recherche demeureront strictement


confidentiels dans les limites prévues par la loi. Afin de préserver votre identité et la confidentialité de
ces renseignements, vous ne serez identifié(e) que par un numéro de code. La clé du code reliant votre
nom à votre dossier de recherche sera conservée par les responsables du projet de recherche.

Les données du projet de recherche pourront être publiées dans des revues scientifiques ou partagées
avec d’autres personnes lors de discussions scientifiques. Aucune publication ou communication
scientifique ne renfermera d’information permettant de vous identifier. Dans le cas contraire, votre
permission vous sera demandée au préalable.

• Enregistrement vidéo et /ou prise de photographies

Il est possible que certains essais soient filmés et que des photographies soient prises. Nous aimerions
pouvoir utiliser ces dernières, avec votre permission, à des fins de formation et/ou de présentations
scientifiques. Il n’est cependant pas nécessaire de consentir à ce volet pour participer au présent
projet. Si vous refusez, les enregistrements et les photographies vous concernant seront détruits à la
fin du projet dans le respect de la confidentialité.

Nous autorisez-vous à utiliser vos photographies ou enregistrements à des fins de formations ou de


présentations scientifiques et à les conserver avec vos données de recherche ?

□ Oui □ Non

Initiales du participant :

Page 2 sur 3

II
Je soussigné(e), M , reconnais
que la nature du test sur plate-forme de forces ainsi que ses risques et bénéfices m’ont été expliqués
en terme que j’ai compris et qu’il a été répondu de façon satisfaisante à toutes les questions que j’ai
posées.

J’accepte librement et volontairement de participer à ce test sur plate-forme de forces.

Identification du service Identification du Médecin

Laboratoire Mouvement Sport Santé


sous la direction de Benoit Bideau
Université Rennes 2 – ENS de Rennes
Campus Ker Lann
Avenue Robert Schuman
35170 Bruz

Fait à Bruz, le
en deux exemplaires dont un remis au patient et l’autre
conservé dans le dossier.

Signature :

Sauf opposition de votre part, les données recueillies lors de votre test peuvent être utilisées de façon
confidentielle (c’est à dire codées par un identifiant numérique et vos initiales), à des fins de recherche.

Conformément aux dispositions de la loi relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez à tout moment d’un droit d’accès
et de rectification des données informatisées vous concernant (loi n° 2004-801 du 6 août 2004 modifiant la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978
relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés).

Initiales du participant :

Page 3 sur 3

III
Annexe 2 Attestation formulaire de consentement

IV
Corentin DAVID

Mécanique d’atterrissage du sportif


Dépistage de la répartition asymétrique des appuis et pistes correctives
SUMMARY
BACKGROUND: Resulting injuries from landing tasks are related to a mechanical
overload. A side-to-side difference between legs during jump-landing influence excessive
constraints and important injuries risks.
OBJECTIVES: This study aimed to set up an injury prevention program (IPP) for athletes
with inter-limb asymmetry during jump-landing.
METHODS: 24 professional soccer players were divided into a severe injury history group
(GA; n=9) and a control group (GC; n=15). Two variables were measured: Ground reaction
forces (GRFs) at landing and quadriceps strength. Limb symmetry index (LSI) were
calculated to determine symmetry between limbs.
RESULTS: Significant differences were found between the 2 groups. The GA showed
side-to-side asymmetry for jump-landing and quadriceps strength compared to GC.
However, no correlation has been reported between these two variables in the GA.
CONCLUSION: IPP based on quadriceps strengthening of injured limb should not improve
the landing mechanism in GA. It’s why a prevention program based on motor learning
should therefore be more appropriate.

RÉSUMÉ
CONTEXTE: Dans le sport, les blessures consécutives des tâches d’atterrissages sont en
lien avec la surcharge mécanique que les athlètes doivent supporter. Une répartition
asymétrique des appuis entraine donc un risque important de lésion.
OBJECTIFS : Cette étude avait pour objectif de mettre en place un travail préventif pour
les athlètes ayant une distribution inter-membre asymétrique à la réception.
MÉTHODE : 24 footballeurs ont été répartis en un groupe antécédent de lésion sévère
(GA ; n=9) et un groupe contrôle (GC ; n=15). Deux variables ont été mesurées : Les
forces de réaction au sol (FRS) à la réception et la force des quadriceps. Les LSI (limb
symmetry index) ont été calculé pour déterminer la symétrie entre les membres.
RÉSULTATS : Des différences significatives ont été retrouvées entre les 2 groupes. Le
GA montre une répartition des appuis et une force du quadriceps asymétrique. Toutefois,
aucune corrélation entre ces 2 variables dans le GA semble exister
CONCLUSION : Des interventions basées sur le renforcement du quadriceps du membre
lésé dans le GA ne devrait pas améliorer la mécanique d’atterrissage. Un travail reposant
sur l’apprentissage moteur semble être plus adapté.

KEYWORDS: Landing mechanic, asymmetry, injury history, quadriceps, prevention

MOTS-CLÉS : Mécanique d’atterrissage, asymétrie, antécédent, quadriceps, prévention


INSTITUT DE FORMATION EN MASSO-KINÉSITHÉRAPIE
12 RUE JEAN-LOUIS BERTRAND, 35000 RENNES
MÉMOIRE D’INITIATION À LA RECHERCHE EN MASSO-KINÉSITHÉRAPIE
2018-2019

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