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Institut Régional de Formation aux Métiers de la Rééducation et Réadaptation

Pays de la Loire

54, rue de la Baugerie 44230 SAINT SEBASTIEN SUR LOIRE

REVUE SYSTEMATIQUE DE LA LITTERATURE : L’INTERET DE LA


REPROGRAMMATION NEUROMUSCULAIRE DANS LA REEDUCATION DE
L’ENTORSE LATERALE DE CHEVILLE, POUR EVITER LES RECIDIVES CHEZ LES
SPORTIFS

Jennifer BUNOUT

Mémoire UE28
Semestre 8

Année scolaire : 2018-2019

REGION DES PAYS DE LA LOIRE


AVERTISSEMENT

Les mémoires des étudiants de l’Institut Régional de Formation aux Métiers de la Rééducation et
de la Réadaptation sont réalisés au cours de la dernière année de formation MK.

Ils réclament une lecture critique. Les opinions exprimées n’engagent que les auteurs. Ces
travaux ne peuvent faire l’objet d’une publication, en tout ou partie, sans l’accord des auteurs et
de l’IFM3R.
Remerciements

A mon directeur de mémoire, pour m’avoir accompagnée et guidée dans l’élaboration de ce


mémoire.

A mon tuteur de stage ST7, pour son partage d’expérience, ses conseils et son travail de
relecture.

A mon conjoint, mes parents et ma sœur pour leur soutien dans cette aventure et pour avoir
relu ce travail.
Résumé

Contexte : L’entorse de cheville est l’une des blessures les plus fréquentes chez le sportif, avec
un taux de récidive pouvant aller jusqu’à 70% notamment chez le basketteur. La répétition de
ces accidents sportifs peut entraîner à terme des symptômes résiduels tels que la douleur, la
raideur, l’instabilité chronique de cheville voire l’arthrose prématurée, impliquant un certain
coût pour la société et l’athlète. Etant un acteur de la promotion de santé, il parait donc
indispensable pour le kinésithérapeute de prévenir ces complications. Ainsi de nombreux
guidelines recommandent l’entrainement neuromusculaire pour diminuer ces récidives.
Objectif : Dans quelles mesures la reprogrammation neuromusculaire limite-t-elle les
récidives d’entorse latérale de cheville, chez les sportifs ?
Méthodologie : Une revue systématique de la littérature a donc été menée, tentant de
répondre à cette question. A l’aide d’équations de recherche, l’interrogation de quatre bases
de données telles que PEDro, PubMed, Science Direct et Em Consulte, a permis d’importer
181 publications dans le logiciel de gestion de références Zotero. Après un tri exécuté selon
des critères d’exclusion, huit études évaluant l’efficacité de l’entrainement neuromusculaire
ont été recensées.
Résultats : Il est difficile d’établir un protocole applicable à tous les sportifs car chaque prise
en charge doit être personnalisée en fonction des symptômes. Cependant, nous pouvons
convenir de certains principes devant être respectés par les programmes d’entrainement
neuromusculaire. En effet, une fréquence élevée des séances, une progression des exercices
au cours du traitement ainsi qu’une variation de ces derniers faisant intervenir différents outils
comme une planche d’équilibre, des élastiques, des ballons ou encore le chausson Myolux®
sont garants d’une prévention secondaire efficace de l’entorse de cheville.
Conclusion : Dans un souci de prise en charge globale de sportifs victimes d’entorse de
cheville, il conviendra d’abord d’éviter la persistance d’une douleur ou d’un œdème, de
récupérer les amplitudes articulaires de la cheville lésée, de renforcer les différents groupes
musculaires participant à sa stabilité, de mettre en place un entrainement neuromusculaire
et de réaliser en fin de traitement des tests de « Return To Play » avant d’autoriser la reprise
sportive dans un souci de limiter les éventuelles récidives.

Mots clés

- Entorse de cheville
- Récidive d’entorse de cheville
- Reprogrammation neuromusculaire
- Sportifs
Summary

Background : Ankle sprains are one of the most common injuries among athletes, with a
recurrence rate up to 70%, particularly among basketball players. The repetition of these
sports accidents can eventually lead to residual symptoms such as pain, stiffness, chronic ankle
instability or even premature osteoarthritis, involving a certain cost for society and athletes.
Therefore, it seems essential for the physiotherapist, as an actor on the public health scene,
to prevent these complications. This is why many guidelines recommend neuromuscular
training to reduce the risk of recurrence.
Objective : It seems legitimate to ask: "To what extent does neuromuscular reprogramming
limit the recurrence of lateral ankle sprains in athletes? “
Methodology : A systematic literature review was conducted to answer this question. Four
database, PEDro, PubMed, Science Direct and EM Consulte, were used to conduct the
research. 181 publications were imported in Zotero, a reference management software. After
a selective sorting, eight studies evaluating the effectiveness of neuromuscular training were
identified.
Results : The studies all concluded that is seems difficult to establish a protocol applicable to
all athletes because each treatment must be personalized, according to the symptoms.
However, they agree on some principles that must be respected by neuromuscular training
programs. Indeed, high frequency sessions, a progression of exercises during the treatment,
as well as a variation using different tools such as a balance board, elastic bands, balloons or
the Myolux® shoe, guarantee an effective secondary prevention of an ankle sprain.
Conclusion : In order to provide a comprehensive care for athletes suffering from an ankle
sprain, the most important goals are to avoid the persistence of pain and edema, to increase
the ankle joint range of movement, strengthen the muscle groups involved in its stability, set
up neuromuscular training and carry out "Return To Play" tests at the end of the treatment,
before resuming a sports activity, in order to limit the recurrence.

Keywords

- Ankle sprain
- Ankle sprain recurrence
- Athletes
- Neuromuscular training
Sommaire

1 Introduction ........................................................................................................................ 1
2 Questionnement professionnel : Problématisation ........................................................... 2
2.1 L’entorse de cheville, la blessure la plus fréquente chez les sportifs ......................... 2
2.2 La récidive de l’entorse de cheville, un phénomène bien loin d’être anecdotique .... 2
2.3 L’entorse de cheville : un vrai enjeu économique....................................................... 3
2.4 Le kinésithérapeute, un véritable acteur de la promotion de la santé ....................... 3
2.5 Le kinésithérapeute remis en cause dans la prévention des récidives? ..................... 4
2.6 Les recommandations françaises en matière de prévention des récidives ................ 5
2.7 Les recommandations anglo-saxonnes en matière de prévention des récidives ....... 5
2.8 La reprogrammation neuromusculaire, une technique diminuant les récidives ? ..... 6
2.9 Problématique ............................................................................................................. 8
3 Définitions des termes de la problématique ...................................................................... 9
3.1 Les données anatomo-biomécaniques de la cheville .................................................. 9
3.2 Les données biomécaniques de l’entorse de cheville ............................................... 13
3.3 Le système sensori-moteur ....................................................................................... 18
3.4 La reprogrammation neuromusculaire de la cheville ............................................... 21
4 Méthodologie : Revue systématique de la littérature ...................................................... 23
4.1 La stratégie de recherche .......................................................................................... 23
4.2 La sélection des articles ............................................................................................. 26
4.3 Les résultats de la synthèse de revue de littérature ................................................. 28
5 Interprétation des résultats des études ........................................................................... 38
5.1 La population choisie ................................................................................................. 38
5.2 Le type d’intervention ............................................................................................... 40
5.3 Le suivi des études ..................................................................................................... 40
5.4 Les critères d’évaluation ............................................................................................ 41
5.5 Les résultats obtenus ................................................................................................. 41
6 Discussion.......................................................................................................................... 42
6.1 Les limites de la synthèse de revue de littérature .................................................... 42
6.2 L’absence de protocole consensuel de reprogrammation sensori-motrice ............. 43
6.3 D’autres solutions plus efficaces que la reprogrammation sensori-motrice ? ......... 44
7 Conclusion ......................................................................................................................... 47
8 Bibliographie ............................................................................................................. 49 à 53
9 Annexes ..................................................................................................................... 54 à 61
IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

1 Introduction
Dans la presse sportive, nous avons pu lire en 2018 que Stephen Curry, basketteur américain
évoluant en NBA, a été victime d’une entorse de cheville, la deuxième de la saison. Ses
nombreuses récidives sont souvent relatées dans l’actualité. En effet en 2011, après de
nombreuses entorses, il s’est fait opérer. Puis en 2012, il a été mis au repos à deux reprises
suite à des entorses de la même cheville à deux mois d’intervalle, il s’est alors fait réopéré.
Dans le même temps, nous apprenons que Nikola Karabatic, handballeur français, souffre
d’une entorse de la cheville droite, l’empêchant de participer aux matchs suivants de la Ligue
des Champions avec son club parisien. Il est lui aussi victime de nombreuses récidives.

A travers ces deux exemples, nous constatons que les sportifs de haut niveau, étant pourtant
entourés d’un staff médical composé notamment de médecins du sport, de masso-
kinésithérapeutes, peuvent être victimes de récidives d’entorse. Par ailleurs, ces lésions
touchent un large panel d’athlètes. Effectivement, durant les trois dernières années, nous
avons appris dans la presse sportive que Stanislas Wawrinka (tennisman suisse), Céline
Dumerc (basketteuse française), Simon Fourcade (biathlète français), Wenceslas Lauret
(rugbyman français), Neymar Da Silva Santos Junior (footballeur brésilien) ou encore Tony
Finau (golfeur américain) se sont fait une entorse à la cheville lors d’un entrainement ou d’une
compétition. La liste est bien entendu non exhaustive mais ces exemples mettent en évidence
la récurrence des entorses de cheville dans le milieu sportif. En effet, les traumatismes de
cette articulation peuvent concerner tous les sports à partir du moment où celui-ci est
pratiqué en chaine cinétique fermée. Les sports les plus à risque sont les sports collectifs : le
volley-ball (46%), le football (24%) et le basketball (16%) (1). Ainsi, il parait légitime de se
demander s’il existe un moyen efficace d’empêcher les récidives d’entorses.

Romain Terrier et al. indiquent dans une étude de 2013 (2) que « le taux de récidives est tout
aussi élevé dans les groupes rééduqués et non rééduqués. Ce constat témoigne de la nécessité
de réévaluer les stratégies de prise en charge actuelles en optimisant le travail proprioceptif,
en favorisant le renforcement musculaire des fibulaires et en intégrant les composantes de
reprogrammation neuromusculaire au sein des protocoles de rééducation ». Cette étude,
montrant qu’à la suite d’une entorse de cheville les sujets rééduqués et non rééduqués
avaient pratiquement les mêmes risques de récidiver, invite alors à douter de l’efficacité des
soins délivrés par les kinésithérapeutes.

En outre, pratiquant plus jeune le basket-ball en pôle espoir, j’ai été victime de nombreuses
entorses latérales de cheville. Malgré une prise en charge kinésithérapique rigoureuse, j’ai
connu plusieurs récidives. En effet, j’ai été victime d’une à deux entorses par saison sportive
jusqu’à ce que je décide de jouer avec une chevillière munie d’armatures rigides. A partir de
ce moment, je n’ai plus jamais refait d’entorse. Par conséquent, mon expérience personnelle
renforce mon questionnement professionnel. Existe-t-il une solution efficace pour éviter les
récidives d’entorse ?

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IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

2 Questionnement professionnel : Problématisation

2.1 L’entorse de cheville, la blessure la plus fréquente chez les sportifs


Dans un service d’urgences français, il a été recensé que 42% des consultations faisaient suite
à un traumatisme dont 10% étaient dus à une activité sportive. Parmi ces blessures, 26% sont
des fractures et 24% sont des entorses dont la localisation principale est la cheville (3). En
effet, l’entorse de cheville est l’une des lésions traumatiques les plus fréquentes de l’appareil
locomoteur dans le milieu du sport. Ces blessures représentent plus de 20% de tous les
traumatismes sportifs. En outre, plus de 80% des entorses de cheville sont latérales (4). En
France, une entorse pour 10 000 habitants par jour a été recensé en 2013 soit environ 6 500
cas chaque jour (2,5). De plus, ce chiffre est certainement sous-estimé au vu du nombre
important d’automédication et de la banalisation de ce traumatisme. Environ 50% de la
population victime d’entorse de cheville, jugée trop souvent bénigne, ne consulterait pas un
professionnel de santé (5). D’un point de vue international, dans un guideline de 2018 (6), il a
été déclaré qu’environ 40% des blessures traumatiques de cheville surviennent lors d’une
activité sportive. Il me semble alors légitime de s’intéresser à ce vrai problème de santé
publique pour tenter d’éviter les nombreuses récidives.

De nos jours, la pratique du sport est essentielle au maintien d’une bonne santé, selon les
recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé. Néanmoins, le sport est l’une des
causes principales de blessures. Les lésions du membre inférieur sont les plus communes, elles
représentent plus de 60% du total des blessures chez le sportif, réduisant considérablement
la pratique des activités physiques. L’entorse de cheville représente plus de 20% des accidents
sportifs (4).

2.2 La récidive de l’entorse de cheville, un phénomène bien loin d’être anecdotique


Ces blessures comptabilisent un taux de récidive d’environ 30% chez la population générale,
chiffre encore une fois probablement sous-estimé, et pourrait même atteindre les 70% chez
les sportifs, notamment les basketteurs (7,8). Les populations les plus à risque d’entorse selon
l’International Ankle Consortium (9) seraient les femmes, les jeunes et les athlètes pratiquant
le sport en compétition. Ces lésions à répétition peuvent engendrer à long terme des douleurs,
des crépitements, une faiblesse musculaire, une raideur ou encore un œdème. La récurrence
de ces traumatismes peut également induire une instabilité chronique de cheville,
complication pouvant entrainer un traitement chirurgical (5,6), ou même de l’arthrose
prématurée. Il parait donc important de s’intéresser aux moyens de limiter les récidives.

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IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

2.3 L’entorse de cheville : un vrai enjeu économique


D’un point de vue économique, les entorses de cheville ne sont pas négligeables car leur coût
en termes de santé publique s’estimerait à deux millions d’euros par jour en France (2),
comptabilisant les frais directs (les frais médicaux tels que les examens médicaux notamment
les radiographies, les séances kinésithérapiques prescrites) et indirects (les éventuels arrêts
de travail ...). Ainsi, vu ces chiffres, il parait important de prévenir leur apparition, leur récidive
et leur complication, mais aussi d’évaluer l’intérêt et l’efficacité des stratégies préventives.

Au vu des enjeux économiques pour la société, les sportifs victimes d’entorse de cheville, les
sponsors et les clubs dans le sport élite, les professionnels de santé doivent soigner ces
blessures mais aussi prévenir ces accidents traumatiques afin d’éviter leur récidive. Il est vrai
qu’au regard du décret n° 2015-1110 du 2 septembre 2015 relatif au diplôme d'Etat de
masseur-kinésithérapeute et notamment de la compétence 3, le masseur-kinésithérapeute
doit « concevoir et conduire une démarche de promotion de la santé, d’éducation
thérapeutique, de prévention et de dépistage » en intégrant les politiques et priorités de
santé publique dans sa pratique professionnelle.

2.4 Le kinésithérapeute, un véritable acteur de la promotion de la santé


Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la promotion de la santé « permet aux gens
d’améliorer la maîtrise de leur propre santé ». En France, depuis quelques années, des spots
publicitaires tels que « Manger Bouger », « Mange cinq fruits et légumes par jour » visent à
sensibiliser la population sur l’hygiène de vie et ainsi à améliorer la qualité de vie individuelle.
Dans une démarche de promotion de la santé, il est d’abord primordial d’informer la
population ciblée afin qu’elle acquière les connaissances nécessaires pour faire les bons choix
pour sa santé.

Ce devoir d’information fait référence aux compétences professionnelles du kinésithérapeute,


issues du décret n° 2015-1110 du 2 septembre 2015. En effet, ce professionnel de santé doit,
au regard de la compétence 6, « concevoir et mettre en œuvre une prestation de conseil et
d’expertise dans le champ de la masso-kinésithérapie ». Pour cela, le kinésithérapeute doit
d’abord repérer les besoins d’une population en lien avec les problématiques de santé
publique puis conduire une démarche éducative et préventive par des actions pédagogiques
répondant aux besoins des populations ciblées. Ces actions permettent alors de contribuer à
entretenir et aider au maintien de l’état de santé des personnes en les rendant plus
responsables. Ainsi, le kinésithérapeute se doit d’avoir un rôle préventif.

La prévention, « ensemble des mesures visant à éviter ou réduire le nombre et la gravité des
maladies, des accidents et des handicaps », peut se définir selon les différents stades de la
maladie. D’une part, la prévention primaire est l’ensemble des actes visant à diminuer
l’incidence et donc à réduire les risques d’apparition de nouveau cas. D’autre part, la

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prévention secondaire regroupe les actions ayant pour objectifs de diminuer la prévalence
(pourcentage du nombre de cas présents à un moment donné dans une population), c’est-à-
dire agir en début de maladie pour s’opposer à son évolution et de tenter de diminuer les
facteurs de risque. Ce sont donc toutes les actions de dépistage, de diagnostic et de traitement
qui sont mises en place. Enfin la prévention tertiaire a pour but de diminuer la prévalence des
incapacités chroniques, des récidives et des complications. Il s’agit donc de diminuer les effets
et les séquelles d’une pathologie en favorisant la réadaptation du malade dans sa vie
personnelle et sociale.

Au regard de ces définitions, le kinésithérapeute, dans ses prises en charge de patients


victimes d’entorses de cheville, doit s’inscrire dans un plan de promotion de la santé en
apportant les connaissances nécessaires aux patients afin qu’ils comprennent les enjeux de
l’entorse et deviennent acteurs de leur traitement. Commence alors une démarche
d’éducation thérapeutique. Le kinésithérapeute participera à une démarche de prévention
secondaire et tertiaire. En effet, il devra d’une part éviter les complications et les récidives et
d’autre part favoriser la réinsertion professionnelle et la reprise sportive dans les meilleures
conditions possibles.

2.5 Le kinésithérapeute remis en cause dans la prévention des récidives?


En 2013, une étude française de Romain Terrier et al. (2) étudie une population d’étudiants
en licence STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) de l’université
de Savoie, pratiquant tous une sport régulier entre trois et onze heures par semaine tels que
les sports collectifs, aquatiques, de glisse, de combat… A la suite d’un questionnaire, les
résultats témoignent que plus de la moitié des participants à l’étude ont déjà subi au moins
une entorse de cheville, parmi lesquels 57% seulement ont eu une rééducation
kinésithérapique. En effet, les autres étudiants ayant banalisé leur blessure, n’ont pas jugé
utile de consulter un médecin ou un kinésithérapeute et n’ont donc eu recours à aucun
traitement rééducatif. Ce constat témoigne du fait que l'entorse de cheville est trop
couramment considérée comme bénigne par les patients. Globalement, le traitement reçu par
les patients ayant suivi une rééducation consistait à un travail de renforcement des fibulaires
contre résistance et un travail proprioceptif multidirectionnel sur plateau instable. De plus, les
réponses au questionnaire indiquent que le taux de récidives dans le groupe rééduqué est de
57% alors qu’il est de 54% dans le groupe non-rééduqué. Ainsi, le taux moyen de récidive est
de 3,6 chez les sujets ayant suivi une rééducation alors qu’il est de 2,8 chez les sujets n’ayant
pas suivi de rééducation.
Ces résultats surprenants peuvent remettre en cause l’efficacité de la rééducation
fonctionnelle telle qu’elle est réalisée aujourd’hui et amènent surtout à réévaluer les
techniques utilisées ayant pour objectif de diminuer ce taux de récidive.

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2.6 Les recommandations françaises en matière de prévention des récidives


La Haute Autorité de Santé (HAS) est une autorité française publique indépendante, visant à
recommander les bonnes pratiques auprès des professionnels de santé en vue d’améliorer la
qualité des soins délivrés aux usagers du système. En cas d’entorse de cheville (10), elle
recommande depuis 2000 d’améliorer la stabilité et de diminuer les récidives par
reprogrammation neuromusculaire, consistant à déséquilibrer le patient au moyen de
différents outils instables. Ces derniers cités par la HAS sont : plateau de Castaing, plateau de
Freeman, planche pédestre, skateboard, rouleau plan, escarpolette de Dotte, ballon de Klein,
trampoline, plan instable de Zador et coussins en mousse (Annexe 1 – Fig. 1).

2.7 Les recommandations anglo-saxonnes en matière de prévention des récidives


Chaque année, de nombreuses recommandations concernant différentes prises en charge de
pathologies sont publiées dans des guidelines de pratique clinique pour les praticiens (11). Ces
publications sont d’un haut niveau de preuve. L’utilisation de ces recommandations en
clinique permet d’améliorer la qualité des soins et donc la pratique de tout clinicien.

En août 2018, un guideline (6) visait à donner de nouvelles recommandations en terme de


diagnostic, stratégie préventive et traitement pour les entorses de cheville, dont l’utilisation
des cliniciens pourrait aider à réduire l’incidence de ces blessures musculo-squelettiques.
L’objectif de cet écrit est d’uniformiser les recommandations en matière de diagnostic et de
traitement des entorses de cheville. Les auteurs de cette publication sont des professionnels
de la santé impliqués dans les soins des patients victimes d’entorse latérale de cheville tels
que des chirurgiens orthopédiques, des médecins du sport, des urgentistes, des radiologues,
des kinésithérapeutes, des entraîneurs sportifs et des médecins du travail.

Ces professionnels ont identifié au total 10 067 études et ont inclus 194 publications pour
rédiger leurs recommandations quant au traitement préventif des récidives d’entorse de
cheville. L’utilisation d’attelle semi-rigide, de contention souple réduit le risque d’entorse de
cheville, de récidives, en particulier chez les sportifs malgré la limitation des données
expliquant ces effets bénéfiques. En effet, ces dispositifs n’ont aucun effet bénéfique sur
l’acuité proprioceptive. Les exercices de coordination et d’équilibre inclus dans les
programmes d’entrainement neuromusculaire permettent de prévenir les récidives
d’entorses de cheville. Il est même recommandé d’inclure ces exercices dans les
entrainements sportifs régulièrement et même à domicile. Cependant, l’efficacité de ces
programmes en matière de prévention primaire n’est pas claire par manque de preuves.
Aucune recommandation ne peut être établie quant aux caractéristiques des chaussures
utilisées lors des activités sportives telles que la hauteur, l’ajustement ou encore la semelle
par faute de preuves.

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IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

2.8 La reprogrammation neuromusculaire, une technique diminuant les récidives ?

2.8.1 La reprogrammation neuromusculaire


La reprogrammation neuromusculaire est une technique rééducative faisant appel à des
stimulations sensorielles pour restaurer un programme moteur, nécessaires aux mouvements
élaborés (locomotion, préhension, geste sportif…) qui sont acquis ou innés. Cette
reprogrammation repose sur des données physiologiques concernant le mouvement et aussi
les capacités de récupération post-lésionnelle. Ainsi, l’entrainement neuromusculaire vise à
rechercher l’intervention des réactions d’équilibre avec des exercices effectués en situation
de déstabilisation. Dans le domaine de la rééducation de l’entorse de cheville, cette technique
est utilisée comme moyen de traitement et de prévention pour les blessures liées au sport
(12). Mais qu’en est-il de son efficacité pour diminuer les récidives ?

2.8.2 Etat des lieux : La RPN, un traitement préventif efficace ?


Au vu des lectures précédentes, il est légitime de se demander si une attelle ne serait pas plus
efficace pour éviter les récidives d’entorses de cheville. En effet, Surve et al. au travers d’une
étude de 1994 (13), ont montré qu’il existait une réduction significative de l’incidence
d’entorse de cheville dans le groupe porteur d’orthèse ayant eu des entorses antérieures par
rapport au groupe non porteur ayant déjà eu des entorses. Ainsi, durant toute la saison
sportive, le port d’orthèse semi-rigide, chez les footballeurs, a permis de réduire le nombre
de récidive d’entorse par cinq.

Par ailleurs, en 2001, Handoll et al. (14), dans une synthèse de revue de littérature, a montré
que l’utilisation d’orthèse semi-rigide pour la cheville était un moyen efficace de prévention
pour réduire les lésions ligamentaires lors d’activités sportives à haut risque telles que le
football, le basket-ball... où les entorses latérales sont très fréquentes. Cependant, ces experts
ont conclu qu’il serait recommandé de réaliser d’autres études randomisées contrôlées afin
d’évaluer d’autres interventions prophylactiques telles que la reprogrammation
neuromusculaire (entrainement proprioceptif) et l’éducation thérapeutique comme la
sensibilisation aux blessures.

Une revue de littérature de 2011 de Vries et al. (15), a évalué l’efficacité de l’entrainement
neuromusculaire sur la fonction de stabilité de la cheville. En effet, l’instabilité chronique n’est
pas un phénomène rare, elle survient chez 10 % à 20 % des personnes ayant déjà eu une
entorse de la cheville. Le traitement initial, après une entorse de cheville, est d’abord
conservateur faisant notamment intervenir un entraînement neuromusculaire. D’après les
auteurs, cette technique semble améliorer la stabilité fonctionnelle de la cheville à court
terme, mais ils n’ont pas retrouvé de données probantes sur les résultats à long terme.

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IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

En 2015, Schiftan et al. ont publié une revue de littérature et une méta-analyse dans le Journal
of Science and Medicine in Sport (16), et ont montré que les programmes d’entraînement
proprioceptif étaient efficaces pour réduire le taux d’entorses de la cheville chez les sportifs,
en particulier ceux qui ont des antécédents d’entorse de la cheville. Mais il n'y a pas encore
suffisamment de preuves pour s'assurer que l’entrainement proprioceptif prévient les
blessures initiales chez ceux qui n’ont encore pas eu d’entorse. La reprogrammation
neuromusculaire est ainsi une technique efficace comme forme de prévention secondaire
pour réduire le taux de récidive des entorses à la cheville chez les athlètes ayant des
antécédents de blessures. Il semblerait selon les auteurs que l’entrainement proprioceptif
permettrait la restauration des voies afférentes perturbées et des réflexes protecteurs
autour de l'articulation de la cheville. Par ailleurs, notons que les auteurs ont fait le choix
d’exclure les études permettant des co-interventions (comme le renforcement,
l'entraînement d'agilité ou la pliométrie) qui peuvent confondre les effets de l’entrainement
proprioceptif.

En 2015, Emery et al., dans une revue systématique et une méta-analyse parue dans le British
Journal of Sports Medicine (17), évaluaient l’efficacité des stratégies préventives chez des
jeunes sportifs, incluant des entrainements neuromusculaires. Les résultats montrent que la
mise en place d’un programme d’entrainement neuromusculaire en présaison et/ou durant
l’échauffement au cours de la saison sportive, aurait un effet sur la diminution du risque de
blessure du membre inférieur et notamment de la cheville. Par ailleurs, les auteurs ont
cherché à déterminer quelles étaient les composantes de la reprogrammation
neuromusculaire pour lesquelles il y avait le plus d’effet préventif pour les blessures chez les
jeunes athlètes. En effet, de nombreuses études montrent une efficacité pour les programmes
proprioceptifs mais nous n’en connaissons pas les modalités. Carolyn A Emery explique qu’il
est difficile d’évaluer la contribution de chaque composante des programmes telles que le
renforcement musculaire analytique (la force), la pliométrie, l'équilibre, l’agilité… Les auteurs
ont montré que les programmes multidimensionnels étaient les plus efficaces pour réduire
l'incidence de blessures dans le sport.

En 2017, Rivera et al, dans une revue systématique et une méta-analyse parue dans le Journal
of Athletic Training (18), ont tenté de répondre à la question « est-ce que l'utilisation de
l'entraînement proprioceptif en tant qu'intervention unique, peut diminuer l'incidence de
d’entorses de la cheville dans la population sportive ? » Pour ce faire, les auteurs ont comparé
un groupe ayant reçu uniquement un traitement proprioceptif et un groupe témoin ayant reçu
aucun entrainement proprioceptif. Le taux d'entorses à la cheville était le critère de jugement.
D’après cette étude, les programmes de reprogrammation neuromusculaire ont été efficaces
dans la réduction des taux d'incidence des entorses de la cheville chez une population de
sportifs.

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IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

Au vu de ces lectures, il parait clair que la reprogrammation neuromusculaire est un


traitement efficace pour prévenir les récidives d’entorse de cheville. Cependant, certains
auteurs incluent dans les programmes proprioceptifs le renforcement musculaire, la
pliométrie, l’agilité alors que d’autres choisissent de les exclure. Il parait évident que tous les
auteurs ne sont pas d’accord sur le contenu des programmes de rééducation. De plus, les
critères d’évaluation appréciant l’efficacité de la reprogrammation sensorimotrice sont aussi
différents selon les études : diminution du nombre de récidives, diminution des douleurs
ressenties par le patient, diminution de la sensation d’instabilité du patient, amélioration de
l’équilibre dynamique mesurée à l’aide du SEBT (Star Excursion Balance Test), test fonctionnel
en unipodal évaluant les instabilités externes de cheville et donc pouvant identifier le risque
accru de blessures aux membres inférieurs (19)…

2.9 Problématique
La reprogrammation neuromusculaire apparait comme une technique efficace pour lutter
contre les récidives chez les sportifs. Mais la littérature scientifique nous donne-t-elle un
protocole détaillé expliquant la durée des séances, la répétition des séances, l’intensité des
exercices, les outils utilisés… ? En outre, les études épidémiologiques témoignent d’un grand
nombre de récidives. En effet, dans certains sports, 70% des athlètes sont victimes d’une
entorse de cheville après la première. Comment est-il possible d’expliquer une si grande
incidence alors que les recommandations sont claires : utiliser la reprogrammation
neuromusculaire permet de diminuer les récidives.
Par conséquent, il me semble important de rechercher des moyens préventifs efficaces afin
de limiter les récidives d’entorse de cheville. Ainsi, ce travail écris tentera de répondre à la
question suivante :

Dans quelles mesures la reprogrammation neuromusculaire limite-t-elle les récidives


d’entorse latérale de cheville, chez les sportifs ?

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3 Définitions des termes de la problématique


Avant toute chose, il parait pertinent de rappeler les données anatomo-biomécaniques de la
cheville, le mécanisme de l’entorse de cheville ainsi que les bases physiologiques du contrôle
sensori-moteur afin de comprendre les grands principes de la reprogrammation
neuromusculaire.

3.1 Les données anatomo-biomécaniques de la cheville

3.1.1 L’ostéologie de la cheville


La cheville est composée de plusieurs articulations (20,21) :

- L’articulation tibio-fibulaire proximale est une synoviale plane (arthrodie) réunissant


la face latérale du condyle tibial et la face médiale de l’extrémité proximale de la fibula. Cette
configuration ne permet que des mouvements de glissement de l’ordre du millimètre (mm).
Néanmoins, elle a un rôle important dans la flexion plantaire et dorsale de pied. Cette
articulation peut faire l’objet de limitation d’amplitude lors d’une entorse de cheville.

- L’articulation tibio-fibulaire distale est une syndesmose car les surfaces osseuses ne
sont pas recouvertes de cartilage hyalin mais de tissu fibreux. Elle est donc faite pour s’écarter
et non glisser, contrairement à l’articulation talo-crurale. Elle réunit les parties inférieures des
surfaces latérale concave du tibia et médiale convexe de la fibula. Ses mobilités sont faibles.
Lors de la flexion dorsale (FD), l’articulation talo-crurale engendre un mouvement de serrage
de la tibio-fibulaire inférieure (TFI) afin de gagner en amplitude en FD. Ce mouvement
complexe présente trois composantes :
- Ecartement (a) : provoqué par la situation du dôme talien dans la pince bi-
malléolaire. Le mouvement a une amplitude de 1 à 2 mm.
- Elévation (b) : la partie inférieure de la face latérale du talus, étant plus
saillante, s’élève en FD, ascensionnant la fibula de 1 à 2 mm.
- Rotation médiale (c) : la malléole latérale roule par rapport au talus de 15 à
30°. Ce mouvement est comparable à la rotation pronatrice du radius.

Ces mouvements d’écartement, d’élévation et


de rotation médiale participent à la stabilité
de la cheville.

Figure 1 : Articulation tibio-fibulaire distale.

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- L’articulation talo-crurale (ou tibio-tarsienne) appartient au complexe articulaire de


l’arrière pied, faisant intervenir d’une part la pince bi-malléolaire composée des épiphyses
inférieures tibiale et fibulaire et d’autre part le talus. Cette articulation synoviale est de type
ginglyme (trochlée), mettant en rapport une surface articulaire en forme de poulie pleine
(dôme du talus) à une autre en forme de poulie creuse (surface articulaire du tibia) et à la face
médiale de la malléole fibulaire. Elle ne permet que des mouvements dans un plan sagittal,
c’est-à-dire des mouvements de flexion et d'extension, autrement appelés flexion plantaire
(45°) et flexion dorsale (20°).

- L’articulation sub-talaire (ou sous talienne ou encore talo-calcanéenne) réunit la


surface inféro-postérieure concave du talus et la surface supéro-postérieure convexe du
calcanéus. Le talus est traversé par un sinus, étant le point de pivot de l’articulation. Elle
présente deux degrés de liberté, c’est-à-dire une abduction (20°) / adduction (20°) et
pronation (rotation latérale du calcanéus ou valgus) / supination (rotation médiale du
calcanéus ou varus).

- L’articulation transverse du tarse (ou articulation de Chopart) réunit les articulations


talo-naviculaire et calcanéo-cuboïdienne.

La combinaison des différents mouvements de cette articulation donne des mouvements


complexes, se faisant autour de l’axe de Henké, oblique en avant, en dedans et légèrement
vers le haut. Cette ligne imaginaire passe par la tubérosité postéro-latérale du calcanéus,
traverse le sinus du talus et ressort par la partie supéro-interne du col du talus. Cet axe
conditionne les mouvements suivants :
- L’inversion fait intervenir une flexion plantaire de l’articulation talo-crurale associée
à une adduction-supination de l’articulation sub-talaire.
- L’éversion se décompose en flexion dorsale associée à une abduction-pronation.

Figure 2 : Axe de Henké Figure 3 : Mouvements autour de l’axe de Henké.

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3.1.2 La stabilité passive de la cheville


La cheville est une articulation très stable car elle doit faire face à nombreuses contraintes
élevées telles que le poids du corps, l’énergie cinétique produite durant la marche, la course
ou encore les sauts. Son rôle principal est de transmettre les forces pendant la locomotion.
Cette articulation est fondamentale dans le maintien de l’équilibre corporel statique et
dynamique (6). La cheville est renforcée par des éléments passifs : les ligaments.

A la face interne de la cheville, le ligament latéral interne (LLI) se présente en forme d'éventail
mais ses différentes parties sont mal individualisées. Il est peu sollicité dans la pratique
sportive et n'est qu’exceptionnellement lésé et encore moins lors d’une entorse latérale.

A la face externe, le ligament latéral externe (LLE) renforce la stabilité de l’articulation talo-
crurale et se présente également en éventail, sous forme de trois faisceaux (20) :
- Le ligament talo-fibulaire antérieur (LTFA)
est mis en tension lors de la flexion plantaire et limite
le déplacement antérieur du talus. Il est donc sollicité
en premier et est le plus souvent rompu lors d’une
entorse de cheville. Il est le plus souvent bi-fasciculé.
Il est atteint dans 90% des entorses latérales.
- Le ligament calcanéo-fibulaire (LCL) stabilise
l’articulation talo-crurale mais aussi l’articulation Figure 4 : Stabilité passive en vue latérale.
sous talienne entre le talus et le calcanéum. 1. Ligament talo-fibulaire postérieur.
2. Ligament calcanéo-fibulaire.
- Le ligament talo-fibulaire postérieur (LTFP) 3. Ligament talo-fibulaire antérieur.
est mis en tension lors de la flexion dorsale du pied. 4. Ligament tibio-fibulaire antéro-inférieur.

Le ligament tibio-fibulaire inférieur (22) peut être déchiré dans 6% des entorses de cheville
selon la sévérité, impliquant une déstabilisation de l’articulation tibio-fibulaire distale et une
atteinte de la syndesmose. Il se compose en plusieurs faisceaux :
- Ligament tibio-fibulaire antéro-inférieur renforcé par un faisceau inférieur le
ligament accessoire nommé « Ligament de Bassett » présent chez plus de 70% des cas. Il
pourra s’hypertrophier lors de flexion dorsale répétée de la cheville et donc suite aux récidives
d’entorses.
- Ligament tibio-fibulaire postéro-inférieur présente deux faisceaux dont le plus
profond est le ligament tibio-fibulaire interosseux transverse, étant la portion la plus distale
de la membrane interosseuse tibio-fibulaire.

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Les ligaments du sinus du tarse (20) stabilisent l’articulation sub-talaire car ce sinus est le
pivot entre le talus et le calcanéus. Ils peuvent être atteints lors d’une entorse de cheville
latérale et induire le syndrome du sinus du tarse, impliquant une hémorragie ou une
inflammation des cavités synoviales. Les structures ligamentaires sont au nombre de deux :
- Ligament interosseux talo-calcanéen (ou ligament en haie) dans sa portion centrale.
- Ligament cervical (ou ligament talo-calcanéen antérolatéral) dans sa portion
antérolatérale. Cette structure est la première à se mettre en tension lors d’un mouvement
d’inversion donc potentiellement la première structure atteinte lors d’une entorse latérale de
cheville.

3.1.3 La stabilité active de la cheville


L’articulation talo-crurale est également renforcée par des muscles :
- Les muscles antérieurs sont : le tibial antérieur et le long extenseur de l'hallux, étant
des fléchisseurs dorsaux alors que le long extenseur des orteils et le troisième fibulaire
(inconstant) sont des éverseurs (fléchisseurs dorsaux, abducteurs et pronateurs).

- Les muscles postérieurs sont : le poplité, le long fléchisseur des orteils, le long
fléchisseur de l'hallux, le tibial postérieur puis en superficie, le triceps sural (le soléaire et les
deux gastrocnémiens) et enfin le muscle plantaire (inconstant). Ce sont les muscles inverseurs
(fléchisseurs plantaires, adducteurs et supinateurs).

- Les muscles latéraux sont : le court et long


fibulaires, ayant un rôle essentiel lors d’une entorse de
cheville. Ils permettent la flexion plantaire, l’abduction et
la pronation. Ils sont souvent appelés éverseurs à tort car
ils réalisent de la flexion plantaire au lieu de la flexion
dorsale. En effet, en anglais, « Eversion » détermine
uniquement la pronation contrairement au français où
l’éversion est un mouvement complexe, associant trois
mouvements simples. Ainsi en anglais, les fibulaires sont
nommés éverseurs car ce sont effectivement des muscles
pronateurs. De la même façon, en anglais, le terme de
« pronation » ne désigne pas uniquement le mouvement
de valgus mais le mouvement complexe associant flexion
dorsale, abduction et rotation latérale que l’on appelle plus
communément en France, l’éversion. Figure 5 : Muscles fibulaires.

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3.2 Les données biomécaniques de l’entorse de cheville

3.2.1 Définition et classification de l’entorse de cheville


L’entorse, d’un point de vue médical, est une lésion traumatique d’une articulation résultant
d’une distorsion brutale avec étirement ou rupture des ligaments, sans déplacement des
surfaces articulaires, s’opposant à la luxation. Il n’y a donc pas de perte permanente des
rapports normaux des surfaces articulaires. L’entorse de cheville se caractérise par une
atteinte plus ou moins importante d’un ou plusieurs ligaments de l’articulation talo-crurale. Il
existe trois stades de l’entorse (4) :
- Stade 1 : entorse bénigne où le ligament LTFA est étiré sans rupture ni arrachement,
aucune laxité n’est retrouvée, l’articulation reste fonctionnelle.
- Stade 2 : entorse moyenne avec une rupture complète du LTFA mais une rupture
partielle du LCF. La douleur est plus vive, l’œdème est présent et un hématome apparaît
dans les heures qui suivent. L'impotence peut être de plusieurs jours.
- Stade 3 : entorse grave avec une rupture totale du LLE (LTFA, LCF et LTFP) avec plus
ou moins un arrachement osseux, entrainant une perte de mobilité importante. La douleur
est très vive, l’œdème est immédiat et est souvent accompagné d'un hématome. Une laxité
peut être mise en évidence.

3.2.2 Les mécanismes lésionnels de l’entorse de cheville


De nombreuses fédérations sportives conseillent la mise en place de programmes de
prévention aux entraineurs pour réduire la prévalence des entorses de cheville. En effet,
celles-ci sont très fréquentes lors de compétitions sportives. Mais pour prévenir ce
traumatisme, il est indispensable d’en connaitre sa biomécanique. Or, définir le mécanisme
lésionnel de l’entorse est difficile. Dans les laboratoires d’analyse, d’un point de vue éthique,
il n’est pas envisageable de provoquer une entorse de cheville à des sujets pour mesurer les
composantes du mouvement. C’est pourquoi le Comité International Olympique, en 2008 aux
Jeux Olympiques de Beijing, a suggéré un système de surveillance vidéo des blessures lors des
compétitions. Grâce à la technique d’analyse du mouvement (MBIM), le mécanisme de
l’entorse de cheville a pu être davantage étudié (23,24).

L’entorse de cheville se produit selon plusieurs mécanismes possibles.


Une rotation externe du pied peut provoquer une entorse médiale, provoquant une atteinte
du compartiment médial lorsque le pied reste ancré au sol par des crampons. Cette atteinte
se retrouve préférentiellement au football et au rugby.

Une flexion plantaire forcée lors d’un shoot au pied, par exemple chez les footballeurs peut
produire également une entorse de cheville. Les structures atteintes seront
préférentiellement les parties antérieures des ligaments collatéraux.

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Enfin la grande majorité des entorses de cheville sont latérales (80% des cas) et ce sont celles
qui nous intéresseront pour la synthèse de revue de littérature. Les mécanismes lésionnels
peuvent encore être différents selon le sport pratiqué :
- Lors de la pratique sportive avec des changements de direction rapides tels que le
basketball ou encore le handball, la cheville peut subir une supination (varus) associée à une
rotation médiale du pied et léser les structures ligamentaires comme le ligament talo-
fibulaire antérieur (LTFA), le ligament calcanéo-fibulaire (LCF) et le ligament cervical (25). Une
étude récente a montré qu’au volley, l’entorse se produisait sans aucune composante de
flexion plantaire mais bien selon le mouvement varisant (26).
- Lors de déplacements latéraux glissés au tennis (27), le mécanisme lésionnel
préférentiel serait une rotation médiale plus ou moins associée à un varus qui provoquerait
l’entorse de cheville, entrainant une atteinte du LTFA.
Ainsi, le mécanisme lésionnel de l’entorse latéral de cheville est souvent déterminé par la
pratique sportive.

Ces mouvements d’amplitude extrême induisent un étirement des ligaments au-delà de leurs
limites et ainsi provoquent une rupture dans certains cas. Les symptômes sont l’œdème et la
douleur en externe entrainant une impotence fonctionnelle. Néanmoins, l’impotence
fonctionnelle n’est pas corrélée à la gravité de l’entorse.

3.2.3 Les causes de l’entorse de cheville


Selon Bellaud et al., il existe plusieurs causes pouvant expliquer l’entorse (28) :
- Système neurophysiologique : les mécanorécepteurs présents dans les ligaments, les
tendons, la peau et les muscles peuvent être lésés lors de microtraumatismes de la cheville et
ainsi altérer leur sensibilité. Les informations nerveuses véhiculées par le système nerveux
périphérique sont inexactes, c’est ce que l’on appelle un déficit du système proprioceptif. Ces
déficiences entraineront chez le sportif une mauvaise position de l’articulation à la réception
d’un saut ou d’un changement de direction et pouvant ainsi favoriser une entorse.
- Système musculaire : une différence de force musculaire, de puissance et
d’endurance entre les muscles inverseurs et éverseurs de la cheville provoqueraient un
déséquilibre, entrainant ainsi un mauvais positionnement de la cheville.
- Système mécanique : différentes pathologies telles que la laxité articulaire, les
pathologies inflammatoires pourraient être à l’origine du mécanisme de l’entorse. Mais cette
notion est controversée.
- Autres causes : plusieurs facteurs tels que la taille du sportif, la masse corporelle, le
chaussage pourraient influencer les récidives d’entorse.

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3.2.4 L’évaluation clinique de l’entorse de cheville


Un groupe d’expert a établi un certain nombre de recommandations (29,30) afin d’effectuer
une évaluation diagnostic clinique efficace après une entorse de cheville pour optimiser le
traitement mis en place et ainsi éviter les récidives en détectant la présence de déficiences
mécaniques et/ou sensorimotrices. Les experts sont parvenus à un consensus sur différents
points à évaluer.

D’abord, il est nécessaire de connaitre le mécanisme de la blessure permettant d’obtenir des


indications sur les structures anatomiques susceptibles d’être lésées et orientera le reste du
bilan clinique. Ensuite, connaître les antécédents d’entorse latérale de cheville est utile car
ils augmentent le risque de récurrence de la blessure. Le facteur de risque principal de la
récidive est d’avoir déjà eu une entorse. De plus, après avoir eu une entorse de cheville, il est
fort probable que des troubles mécaniques et sensori-moteurs soient présents. En outre,
l’évaluation clinique des os permet de déterminer aussi la possibilité de fracture selon les
Critères d’Ottawa. Une douleur à la palpation de l’os naviculaire ou de la base du 5 ème
métatarsien associée ou non à une douleur à la palpation de la zone malléolaire ou péri-
malléolaire ou encore l’incapacité à effectuer quatre pas consécutifs, chez un patient âgé de
plus de 55 ans, peut témoigner de la présence d’une fracture et imposer une radiographie.
Tout comme, l’impossibilité de mise en charge doit alerter sur la possibilité d’une fracture de
la cheville. Enfin, l’évaluation clinique des ligaments latéraux de la cheville ainsi que de la
syndesmose est préconisée pour connaître les ligaments atteints lors du traumatisme et éviter
de les mettre en tension lors du début du traitement. Les principaux ligaments latéraux
stabilisants de la cheville sont : le ligament talo-fibulaire antérieur, le ligament calcanéo-
fibulaire et le ligament talo-fibulaire postérieur. Le ligament talo-fibulaire antérieur est le plus
souvent atteint.

3.2.5 L’évolution de l’entorse de cheville : Récidive, Instabilité chronique


Il parait indispensable que la prise en charge des patients atteints d’une entorse de cheville
soit efficace pour éviter les complications. En effet, 33% de patients déclarent avoir encore
des symptômes persistants un an après leur entorse de cheville (31), pouvant être : des
douleurs, un œdème, des déficits sensori-moteurs, des déficits musculaires, des déficits du
contrôle postural pouvant être liés à une faiblesse du moyen fessier et enfin une limitation
d’amplitude en flexion dorsale.
Ces déficits favoriseront les récidives, risque principal d’une entorse de cheville. Les
répétitions d’entorse de cheville peuvent entrainer par la suite une instabilité chronique,
pouvant évoluer jusqu’à l’arthrose prématurée. L’instabilité de cheville peut être :
- Mécanique étant un laxisme articulaire pathologique ;
- Fonctionnelle résultant de déficits sensorimoteurs.
Ces complications contribuent à une diminution de l'activité physique et de la qualité de vie.

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3.2.6 Le traitement de l’entorse de cheville


Le guideline de 2018 (6) donne les recommandations suivantes quant au traitement de
l’entorse de cheville :
- Le protocole RICE (Repos, Glace, Compression et Elévation) seul, n’a pas fait l’objet
de preuve probante pour réduire les symptômes associés à une entorse de cheville. En effet,
les preuves concernant la compression, le repos et l’élévation sont peu concluantes.
Cependant, la cryothérapie associée à une thérapie d’exercices permet des améliorations
significatives permettant au patient d’augmenter la charge sur le membre au cours de la
remise en charge en réduisant l’œdème et la douleur.
- Les AINS (Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens) peuvent être utilisés pour réduire la
douleur et l’œdème mais devront faire l’objet d’une évaluation de leur effet dans le contexte
car ils peuvent provoquer des complications et peuvent retarder le processus de guérison.
- Le port d’une attelle associée à une thérapie par l’exercice permet de meilleurs
résultats fonctionnels que l’immobilisation stricte. Un plâtre pourra être utilisé pour diminuer
la douleur ou réduire l’œdème et améliorer le résultat fonctionnel mais il devra être de dix
jours maximum.
- La thérapie par exercices, utilisée précocement dans le traitement, consistant à des
exercices neuromusculaires et proprioceptifs, permet de réduire la prévalence des récidives,
des instabilités chroniques et permettent un délai de récupération plus rapide ainsi que des
résultats fonctionnels meilleurs (retour au travail et au sport plus rapide). Cependant, quant
à la question de la thérapie supervisée ou non par un kinésithérapeute reste sans réponse en
raison de preuves contradictoires.
- La mobilisation articulaire manuelle, associée à la thérapie par exercices, offre une
meilleure amplitude de dorsiflexion de la cheville et une diminution de la douleur.
- La chirurgie est réservée aux patients souffrant d’instabilité chronique de cheville,
n’ayant pas d’amélioration après un traitement conservateur faisant intervenir des exercices
neuromusculaires et proprioceptifs.
- Les autres thérapies telles que les ultrasons, la thérapie au laser, l’électrothérapie ou
encore l’acupuncture n’ont aucun effet sur la douleur, l’œdème ou encore le retour au sport
ou au travail. Néanmoins, le traitement vibratoire pourrait être efficace selon une étude de
cohorte de faible puissance en augmentant la dorsiflexion mais reste non recommandé faute
de preuves solides.

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3.2.7 Les facteurs de risque de la récidive


Les experts ayant établis les critères d’évaluation clinique (30) ont établi un consensus sur les
points importants à rechercher visant à détecter la présence de déficiences mécaniques et
sensori-motrices, causes des récidives :
- La douleur déclarée par le patient est nécessaire pour évaluer l’efficacité des
traitements mis en œuvre.
- L’œdème peut modifier l’apport somato-sensoriel au système nerveux central,
pouvant impacter la stabilité fonctionnelle de l’articulation. Un déficit proprioceptif entrainera
une altération de l’activation neuromusculaire et mettra à mal l’articulation.
- L’évaluation des amplitudes articulaires passives et actives permettent d’orienter la
progression des exercices de rééducation. L’évaluation de la flexion dorsale (32) est
importante car un déficit de ce mouvement peut expliquer 28% des déficits d’équilibre
postural dynamique. Elle peut être réalisée à l’aide du test SEBT (Etoile Excursion Balance Test)
et du test en charge de flexion dorsale (distance entre le gros orteil et un mur lorsque le genou
est en contact avec le mur et le talon avec le sol).
- L’évaluation de la force musculaire (33) est recommandée car un déficit musculaire
pourrait compromettre l’intégrité de l’articulation. En effet, la contraction musculaire génère
une certaine rigidité des unités motrices et ainsi protègent l’articulation en résistant aux
mouvements brusques et préjudiciables, notamment les muscles fibulaires. Par exemple,
Suda.E et Sacco.C (34), ont montré que les joueurs de volley-ball présentant une diminution
de l’activité du muscle long fibulaire avant impact au sol, étaient prédisposés à faire des
récidives d’entorses de cheville. La force musculaire peut être quantifiée à l’aide de
dynamomètre isocinétique.
- L’équilibre postural statique et dynamique doivent être évalués car un déficit est
systématiquement retrouvé chez les sportifs présentant une instabilité chronique de cheville
(35). Par exemple, une faiblesse des muscles moyen et grand fessier (36) pourrait entrainer
un déficit du contrôle postural pouvant favoriser la récidive d’entorse de cheville. En effet,
une étude de 2017 (37) a mis en évidence que les patients ayant une instabilité chronique de
cheville, présentaient plus d’adduction de hanche. Or une augmentation de l’adduction de
hanche en chaine cinétique fermée peut augmenter le risque de blessure en inversion de la
cheville en déplaçant le centre de gravité au-dessus du bord latéral du pied. Ainsi, une
augmentation de la force des abducteurs de hanche améliorerait le contrôle de l’adduction
excessive et limiterait les lésions en inversion de cheville.
- La récurrence élevée des entorses de cheville est probablement dû à un mauvais
positionnement des articulations du membre inférieur lors de l’attaque du sol par le pied.
- Le niveau d’activité sportive permet de savoir si le patient est revenu à son niveau
de participation avant la blessure.

Néanmoins, l’un des facteurs de risque les plus importants de récidive d’entorse de cheville
est d’avoir déjà eu une entorse de cheville. En effet, le risque de récidives est deux fois plus
élevé pendant au moins un an après l’entorse de cheville (38).

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3.3 Le système sensori-moteur


Depuis plusieurs années, nous savons que des déficits sensorimoteurs sont fréquemment
retrouvés chez les personnes ayant eu une entorse de cheville (39). En effet, les mécanismes
de la perception consciente d’informations afférentes et de contrôle moteur efférent sont
perturbés après une entorse de cheville. L’ensemble de ce processus permet la stabilisation
des articulations. Il est donc primordial de définir ces termes.

Le système sensori-moteur permet à l’Homme d’anticiper, ordonner, contrôler et donc


corriger ses mouvements. De ces fonctions découlent une stabilité globale du corps par un
maintien postural et une stabilité articulaire lors des mouvements. Ce contrôle sensori-
moteur s’effectue par une boucle faisant intervenir le système nerveux périphérique (SNP)
et le système nerveux central (SNC) :
- Le système sensoriel (SNP) donne de nombreuses informations au SNC.
- Le SNC permet l’intégration centrale des informations sensorielles.
- Le système moteur (SNP) permet d’ordonner aux effecteurs les mouvements de
correction imposés par le SNC.

3.3.1 Le système sensoriel


Le système sensoriel envoie de nombreuses informations au SNC provenant de trois sources :
- Le système visuel envoie des informations sur l’environnement par la voie optique
notamment sur la surface au sol, la présence d’obstacles, leurs tailles, leurs distances...
- Le système vestibulaire donne des informations sur la position globale du corps dans
l’espace grâce au liquide présent dans les canaux semi-circulaires de l’oreille interne.
- Le système somato-sensoriel ou encore appelé proprioception ou somesthésie est
l’ensemble des sensations données par la stimulation des tissus du corps, n’étant ni visuelles,
ni auditives, ni gustatives, ni olfactives. Elles sont issues de l'excitation de terminaisons
nerveuses réceptrices localisées dans la peau, les tendons, les muscles ou encore les
ligaments.
Ces trois systèmes fonctionnent en même temps et sont tous les trois indispensables au bon
contrôle sensori-moteur.

D’un point de vue étymologique, le mot proprioception provient de « Proprius » ce qui est à
soi et de « Capere » qui signifie recueillir. En effet, la proprioception permet donc de récupérer
des informations sur notre corps pour que l’on puisse réagir à l’environnement dans lequel
nous nous trouvons. Le terme de proprioception (39) est souvent utilisé à tort dans la
littérature pour définir les mécanismes afférents et efférents permettant le contrôle sensori-
moteur. Mais en définitive, la proprioception est un phénomène purement afférent au même
titre que les autres modalités sensorielles, citées ci-dessus.

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La proprioception est la perception du corps donc des articulations, de leur position et de leur
mouvement dans l’espace, donnée par les récepteurs. Elle regroupe deux notions :
- La statesthésie est la sensibilité statique renseignant sur la position des membres les
uns par rapport aux autres.
- La kinesthésie est la sensibilité dynamique renseignant sur le sens des déplacements
des membres (notion de vitesse et de direction).

La proprioception est donc un système informatif constituant le versant sensoriel du contrôle


sensori-moteur (40). Elle regroupe l’ensemble des sensibilités perçues par des récepteurs
sensibles à un certain nombre de stimulants spécifiques. Les propriocepteurs transmettent
différentes informations aux centres de contrôle supérieurs. Ces mécanorécepteurs sont :
- Péri-articulaires, se situant dans la capsule et les ligaments.
- Musculaires, les Fuseaux NeuroMusculaires (FNM) informent une variation d’étirement.
- Tendineux, les Organes Tendineux de Golgi (OTG) sont sensibles à la tension musculaire.
- Cutanés, les corpuscules de Ruffini détectent la pression et la direction d’étirement de
la peau, les corpuscules de Pacini sont sensibles à la vibration, les récepteurs de Krause
captent les variations de température et les récepteurs de Merkel permettent la perception
tactile fine détectant les contacts légers.

Précédemment, nous avions noté qu’un déficit proprioceptif était fréquemment retrouvé
après une entorse de cheville. En effet, ces mécanorécepteurs seront endommagés après une
entorse de cheville ce qui implique un déficit du système sensoriel (39). Ce mécanisme est
appelé « désafférentation» car il est fort probable que ces récepteurs ne se régénèrent pas.
Il en résulte une absence de transmission des informations si les récepteurs sont détruits ou
une mauvaise transmission d’informations si leur fonctionnement est altéré. Ainsi, ce
phénomène entraine une réorganisation des schémas sensorimoteurs du cortex cérébral à
cause de la plasticité cérébrale. Ce dérangement devra être pris en compte lors de la
rééducation proprioceptive.

A partir des propriocepteurs, des fibres nerveuses du Système Nerveux Périphérique (SNP)
transmettent les informations reçues par les récepteurs aux centres de contrôle supérieurs. Il
existe trois grandes voies possibles à partir de la corne postérieure médullaire :
- Voie segmentaire, restant médullaire ;
- Voie supra-segmentaire inconsciente ou spino-cérébelleuse, se terminant au cervelet ;
- Voie supra-segmentaire consciente ou spino-bulbo-thalamique, rejoignant le thalamus.

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3.3.2 L’intégration centrale des informations sensorielles


L’information est transmise au Système Nerveux Central (SNC) engageant une commande,
c’est-à-dire l’activation et la coordination des différents effecteurs. Le SNC comporte
différents niveaux d’intégration :
- La moelle spinale initie les réflexes. En effet, les mouvements rythmiques, comme la
marche, étant des séquences stéréotypées de contraction/relaxation musculaires
involontaires, s’ordonnent au niveau de la moelle spinale.
- Le tronc cérébral recevant des informations sensorielles du système visuel, vestibulaire
et somato-sensoriel, influence la coordination et l’équilibre par des voies descendantes.
- Le cortex cérébral gère le contrôle postural et les mouvements volontaires à l’aide des
aires : extrapyramidale et motrice précentrale pyramidale.
Ces trois niveaux de contrôle sont aussi sous l’influence de systèmes sous-corticaux,
permettant la coordination du contrôle sensori-moteur : les ganglions de la base impliqués
dans l’exécution de mouvements volontaires, le cervelet contrôlant les mouvements
involontaires et le thalamus étant un centre de tri sensitif, d’intégration et d’association
d’informations.

3.3.3 Le système moteur


Les voies descendantes sont les voies motrices extrapyramidales (motricité automatique) et
pyramidales (motricité volontaire), communiquant la commande du cortex aux effecteurs. Ces
derniers sont les muscles péri-articulaires ainsi que les muscles permettent un ajustement
global de la posture.

3.3.4 Le contrôle sensori-moteur de la cheville


La réponse neuromusculaire lors d’une entorse présente trois niveaux d’action (41) :
- La réponse segmentaire est le temps où la boucle gamma décrite par Sherrington se
met en place. Ce temps est de 60 ms.
- La réponse supra-segmentaire inconsciente est le temps qu’il faut pour qu’un
ajustement postural musculaire se fasse. Cette étape peut se réaliser selon deux phases :
 L’effet mécanique du SNC, c’est-à-dire quand l’information va des récepteurs à la moelle
spinale, au cervelet puis aux effecteurs. C’est ce que l’on appelle le Temps de Réaction
Péronier (TRP). Il est de 60 à 70 ms.
 L’effet mécanique de la contraction musculaire, c’est-à-dire quand le potentiel d’action
déclenche le glissement de la tête de myosine sur l’actine. Ce temps est appelé le Délais
Electro-Mécanique (DEM). Le DEM des muscles fibulaires est de 70 à 75 ms.
Ainsi, le temps total pour que le pied détecte le mouvement lésionnel et que les fibulaires se
contractent pour contrer le mouvement est de 130 à 145 ms.
- La réponse supra-segmentaire consciente (volontaire) est de plus de 200 ms.

20
IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

La cheville est une articulation très perturbée par l’environnement (les surfaces du sol). Il est
donc nécessaire que le contrôle sensori-moteur soit très performant pour conserver la
stabilité de l’articulation. La reprogrammation neuromusculaire vise ainsi à diminuer le temps
de réponse des muscles stabilisateurs de la cheville afin d’éviter l’entorse. En effet, un
mécanisme d’entorse de cheville se produit en 110 ms alors que le temps de réponse supra-
segmentaire inconsciente est de 130-145 ms. Il parait clair qu’il faille diminuer ce temps de
réaction.

Figure 6 : Contrôle sensori-moteur de la cheville.

3.4 La reprogrammation neuromusculaire de la cheville

3.4.1 Définitions
La reprogrammation neuromusculaire (RNM) présente de nombreux synonymes tels que :
- Reprogrammation sensori-motrice ;
- Reprogrammation neuro-motrice ou entrainement neuromusculaire ;
- Rééducation proprioceptive ;
- Rééducation somesthésique ;
- Rééducation du contrôle neuromusculaire ;
- Techniques d’intégration sensorimotrice ;
- Intégration de la perception et de l’action.

En 2004, Rodineau a donné la définition suivante : « La rééducation proprioceptive est une


technique qui a pour but de ré-entraîner les systèmes sensori-moteurs de contrôle articulaire
lorsque ceux-ci sont défaillants afin de retrouver une motricité capable de s’adapter aux
contraintes du monde extérieur. »

21
IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

3.4.2 Les principes de la reprogrammation neuromusculaire


La reprogrammation neuromusculaire a pour but d’augmenter la force musculaire et
d’améliorer les conductions nerveuses des muscles de la cheville. En effet, le gain de force
compensera le déficit des mécanorécepteurs.

De plus, cette technique rééducative permet de réintégrer des schémas sensori-moteurs par
l’apprentissage afin de recréer des automatismes de protection musculaire. En effet, une
meilleure coordination et une meilleure anticipation des contractions musculaires des
fibulaires permettront au sportif d’activer ses muscles protecteurs plus rapidement et donc
d’éviter l’entorse.

Par ailleurs, l’entrainement neuromusculaire participe à l’amélioration du feedforward et du


feedback. Le feedforward (« action anticipatrice ») permet l’activation d’une mémoire
gestuelle permettant l’anticipation. Le feedback (« retour ») est quant à lui une boucle de
rétrocontrôle permettant de corriger le mouvement s’il est différent que celui enregistré dans
la mémoire. Ces deux mécanismes sont indispensables pour éviter les récidives d’entorse de
cheville.

Cette stratégie rééducative a pour but de faciliter :


- L’apprentissage moteur du geste de protection : plus le sportif répétera le geste, plus
il stockera ce mouvement dans sa mémoire motrice, plus il sera capable de le reproduire en
cas de mécanisme lésionnel.
- L’anticipation : la répétition du geste permettra au sportif de diminuer son temps de
réaction et donc de contracter ses muscles protecteurs avant que le mouvement varisant
provoque une lésion des structures ligamentaires. En répétant, multipliant et complexifiant
les informations issues de l’environnement lors de la réalisation de l’acte moteur, le sportif va
enrichir son schéma moteur.

22
IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

4 Méthodologie : Revue systématique de la littérature


Au vu des lectures scientifiques, la reprogrammation sensorimotrice apparait comme une
technique de rééducation efficace pour lutter contre les récidives d’entorse de cheville.
Cependant, malgré les nombreuses études et les quelques méta-analyses, nous ne
connaissons pas les modalités des programmes de rééducation proprioceptive ni en quoi ils
sont efficaces. Ainsi, une synthèse de revue de littérature consistant à répondre à la question
de recherche suivante « Dans quelles mesures la reprogrammation neuromusculaire limite-t-
elle les récidives d’entorse latérale de cheville, chez les sportifs ? » semble pertinente.

La revue de littérature a pour objectif de « fournir des conseils pratiques, ce que les anglo-
saxons appellent des Tips en effectuant une pêche aux références (Literature Search) et, pour
poursuivre dans la métaphore, l’art de préparer ce qui a été pêché pour finalement lever les
filets (Literature Review) » (42). La question de recherche se trouve à la frontière entre le
savoir et le non savoir. L’objectif de la revue de littérature est d’agrandir la sphère du savoir
et de permettre aux professionnels de santé d’orienter les décisions cliniques en accédant à
des informations valides.

4.1 La stratégie de recherche


4.1.1 Les bases de données
Le recensement des données, traitant la reprogrammation neuromusculaire dans le cadre
d’une prise en charge de sportifs après une entorse de cheville, a été réalisé en utilisant
différents moteurs de recherche. En effet, quatre bases de données ont été consultées afin
de recueillir des publications les plus pertinentes possibles, pouvant répondre à la
problématique de recherche :

- PEDro est une base australienne de données spécifiques à la physiothérapie et à la


masso-kinésithérapie, dont la qualité des études cliniques est évaluée indépendamment.

- PubMed est une base de données scientifiques dans le domaine de la santé,


regroupant toutes les disciplines médicales. Elle a été développée par le centre américain pour
les informations biotechnologiques (NCBI).

- Science Direct est une base de données multidisciplinaire contenant principalement


des publications parues dans les nombreux périodiques édités par Elsevier. Bien que ce
moteur de recherche multilingue soit peu spécifique à la masso-kinésithérapie, il récence
notamment des articles scientifiques, médicaux et techniques.

- Em Consulte est une base de données médicales et paramédicales.

23
IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

4.1.2 Les mots clés


Les mots clés ont été choisis selon la problématique de recherche, respectant les critères PICO
(Population, Intervention, Comparaison, paramètre facultatif et enfin Outcome ou critère de
jugement) :
- Population : les sportifs.
- Intervention : la reprogrammation neuromusculaire.
- Outcome : la diminution du nombre de récidives de l’entorse de cheville.

La recherche bibliographique a porté sur les mots clés francophones suivants, figurants dans
le titre, les mots clés ou le résumé des publications :
- Entorse de cheville.
- Reprogrammation neuromusculaire, entraînement neuromusculaire, proprioception.
- Prévention, récidive.
- Sportif.

Concernant les articles anglo-saxons, les MeSH term (Medical Subject Headings) utilisés sont :
- Ankle sprain, ankle injuries.
- Neuromuscular control, proprioception training, neuromuscular training,
sensorimotor system, proprioception.
- Prevention, recurrence.
- Athletes.

24
IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

4.1.3 Les équations de recherche


Afin d’interroger les bases de données, les mots clés sont reliés à l’aide d’opérateurs booléens,
donnant des équations de recherche. Cette stratégie de recherche, rendant la démarche
reproductible, permet d’obtenir les résultats les plus pertinents : 181 résultats ont donc été
importés dans le logiciel Zotero. Les équations de recherche utilisées sont répertoriées dans
le tableau ci-dessous :

Tableau I : Les équations de recherches utilisées dans chaque base de données.


Base de Nombre de
Langues Equations
Données Résultats
Abstract & Title : Sprains/ Therapy : health promotion 3 Résultats
Body part : foot or ankle / Subdiscipline : musculoskeletal
Method : clinical trial
Abstract & Title : Sprains/ Therapy : stretching, mobilisation, 8 Résultats
manipulation, massage
PEDro1 Anglais
Body part : foot or ankle / Subdiscipline : musculoskeletal
Method : clinical trial
Abstract & Title : Sprains / Therapy : strenght training 16 Résultats
Body part : foot or ankle / Subdiscipline : musculoskeletal
Method : clinical trial
(« ankle sprains » OR « ankle injury ») AND («neuromuscular 32 Résultats
control» OR « proprioception training » OR « neuromuscular
Pubmed Anglais
training » OR «sensorimotor system» OR «proprioception»)
AND (recurrence)
(« ankle sprains » OR « ankle injury ») AND («neuromuscular 74 Résultats
control» OR « proprioception training » OR « neuromuscular
Anglais
training » OR «sensorimotor system» OR «proprioception»)
Science direct2 AND (recurrence)
(« entorse de cheville ») AND (« reprogrammation 9 Résultats
Français neuromusculaire » OR « entraînement neuromusculaire » OR
« proprioception ») AND (récidive)
(« ankle sprains » OR « ankle injury ») AND («neuromuscular 21 Résultats
control» OR « proprioception training » OR « neuromuscular
Anglais
training » OR «sensorimotor system» OR «proprioception»)
Em consulte3 AND (recurrence)
(« entorse de cheville ») AND (« reprogrammation 18 Résultats
Français neuromusculaire » OR « entraînement neuromusculaire » OR
« proprioception ») AND (récidive)

1
PEDro n’accepte pas les opérateurs booléens, une recherche avancée a donc été réalisée, donnant 27 résultats.
Les publications datant d’avant 2008 ont été exclues.
2
Science direct : Les publications datant d’avant 2008 et les publications n’étant pas des articles de recherche
ont été exclues.
3
Em Consulte : Les équations de recherches ont été utilisées pour rechercher dans les titres, mots clés et
résumés.

25
IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

4.2 La sélection des articles

4.2.1 Les critères d’exclusion


Les publications ont été exportées dans le logiciel Zotero de gestion de références
bibliographiques. Après le retrait des doublons, le premier degré de sélection a été réalisé à
la lecture des titres et des résumés selon les critères d’exclusion suivants :

- Autres langues que l'anglais et le français ;


- Articles publiés avant 2008 ;
- Autre qu'une étude randomisée ;
- Autres pathologies que l’entorse de cheville (Exemples : fracture de cheville, entorse
d’une autre articulation....) ;
- Autres techniques que la kinésithérapie (Exemples : chirurgie ou traitement médical)
ou autres moyens rééducatifs que la reprogrammation neuromusculaire (Exemples : K-taping,
électrostimulation…) ;
- Autre population que des sportifs.

A la lecture entière des publications, des études ont été rejetées selon les critères d’exclusion,
puis parmi les études restantes, seules les études randomisées postérieures à 2008 en anglais
ou français, traitant de la reprogrammation neuromusculaire dans le cadre d’une entorse de
cheville, chez les sportifs, ont été éligibles selon ces critères d’inclusion.

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IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

4.2.2 Le diagramme de flux

Documents repérés dans les bases Documents additionnels repérés


de données dans d’autres sources
(n = 181) (n = 0)

Documents après élimination des doublons


(n = 31)

Documents exclus (n = 111)


Documents sélectionnés à la
- Autres que anglais / français (1)
lecture des titres et résumés
- Autres qu’antérieure à 2008 (2)
(n = 39)
- Autres qu’une étude randomisée
(13)
- Autres qu’entorse de cheville (34)
- Autre que la RPN (60)
- Autres que sportifs (1)
Documents sélectionnés à la
lecture intégrale
(n = 8) Documents exclus (n = 31)

- Autres que anglais / français (0)


- Autres qu’antérieure à 2008 (0)
- Autres qu’une étude randomisée
(7)
- Autres qu’entorse de cheville (0)
- Autre que la RPN (13)
Etudes répondant aux
- Autres que sportifs (8)
critères d’inclusion
- Doublons n’ayant pas le même
(n = 8)
titre (3)

Figure 7 : Diagramme de flux

27
IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

4.3 Les résultats de la synthèse de revue de littérature

4.3.1 La qualité des articles


L’analyse méthodologique à l’aide de la grille PEDro permet de repérer les éventuels biais des
études : de sélection, de performance, de détection, de publication... En effet, cette échelle
permet d’identifier les essais cliniques qui sont réellement randomisés, rendant les résultats
interprétables. Cependant, ce score ne permet pas de mesurer la validité des conclusions. Une
étude ayant des résultats significatifs et un score sur l’échelle de Pedro élevé, ne révèle pas
nécessairement l’efficacité du traitement clinique car il est impératif de prendre en compte la
taille de l’effet du traitement ainsi que les rapports bénéfices/risques et coûts/efficacités.

Cette échelle contient onze critères auxquels on attribue une pondération à chacun si celui-ci
est respecté (43). Mais notons que le critère d'éligibilité ne contribue pas au score total, d’où
un score compris de 0 à 10 :
- Les critères d’éligibilité ont été précisés.
- Les sujets ont été répartis aléatoirement dans les groupes.
- La répartition a respecté une assignation secrète.
- Les groupes étaient similaires au début de l’étude au regard des indicateurs
pronostiques les plus importants.
- Tous les sujets étaient “en aveugle”.
- Tous les thérapeutes ayant administré le traitement étaient “en aveugle”.
- Tous les examinateurs étaient “en aveugle” pour au moins un des critères de
jugement essentiels.
- Les mesures, pour au moins un des critères de jugement essentiels, ont été obtenues
pour plus de 85% des sujets initialement répartis dans les groupes.
- Tous les sujets pour lesquels les résultats étaient disponibles ont reçu le traitement
ou ont suivi l’intervention contrôle conformément à leur répartition ou, quand cela n’a pas
été le cas, les données d’au moins un des critères de jugement essentiels ont été analysées
“en intention de traiter”.
- Les résultats des comparaisons statistiques intergroupes sont indiqués pour au moins
un des critères de jugement essentiels.
- Pour au moins un des critères de jugement essentiels, l’étude indique à la fois
l’estimation des effets et l’estimation de leur variabilité.

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IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

4.3.2 Les résumés des articles


Les huit articles finaux sont répertoriés par ordre chronologique dans le tableau suivant :

Tableau II : Les résultats de la revue de littérature.


Titres de la Score
Titres Auteurs Dates
Revue PEDro
Effect of unsupervised home based Maarten D W Hupperets 2009 British Medical 8/10
proprioceptive training on recurrences Evert A L M Verhagen Journal
of ankle sprain: randomised controlled Willem van Mechelen
trial
The effect of 8-weeks proprioceptive A. Ben Moussa Zouita 2013 Annals of 7/10
exercise program in postural sway and O. Majdoub Physical and
isokinetic strength of ankle sprains of H. Ferchichi Rehabilitation
Tunisian athletes K. Grandy Medicine
C. Dziri
F.Z. Ben Salah
Bracing superior to neuromuscular Kasper W Janssen 2014 British Journal 7/10
training for the prevention of self- Willem van Mechelen of Sports
reported recurrent ankle sprains : a Evert A L M Verhagen1 Medicine
three-arm randomised controlled trial
The Cost-Effectiveness of Measures to Kasper W. Janssen 2014 The American 4/10
Prevent Recurrent Ankle Sprains : Marike R.C. Hendriks Journal of
Results of a 3-Arm Randomized Willem van Mechelen Sports Medicine
Controlled Trial Evert Verhagen
Manual therapy in joint and nerve Gustavo Plaza-Manzano 2016 Manual Therapy 7/10
structures combined with exercises in Marta Vergara-Vila
the treatment of recurrent ankle sprains Sandra Val-Otero
: A randomized, controlled trial Cristina Rivera-Prieto
Daniel Pecos-Martin
Tom_as Gallego-Izquierdo
Alejandro Ferragut-Garcías
Natalia Romero-Franco
The “Strengthen your ankle” program to M. Van Reijen 2017 Journal of 4/10
prevent recurrent injuries : A I. Vriend Science and
randomized controlled trial aimed at V. Zuidema Medicine in
long-term effectiveness W. van Mechelen Sport
E.A. Verhagen
Effect of weight-bearing overload using G.R. Melam 2018 Science & 4/10
elastic tubing on balance and functional A.A. Alhusaini Sports
performance in athletes with chronic V. Perumal
ankle instability S. Buragadda
A. Albarrati
R. Lochab
Programme préventif des entorses de Hugo Del Rabal 2018 Kinésithérapie, 4/10
cheville chez les jeunes joueuses de Brice Picot la Revue
football : essai contrôlé randomisé par Stéphane Moret
grappe Antoine Dany
Alexande Rambaud

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IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

Effect of unsupervised home based proprioceptive training on recurrences of ankle sprain:


randomised controlled trial (44).
Cet essai randomisé contrôlé néerlandais a pour objectif d’évaluer l’efficacité d’un programme
d’entrainement neuromusculaire non supervisé (à domicile), après les soins habituels, après
une entorse latérale de cheville chez le sportif. Dans cette étude, 522 sportifs ont été répartis
de manière aléatoire dans deux groupes :
- Groupe « Intervention » : Un programme à domicile, sans supervision d’un
professionnel, sur huit semaines à raison de trois fois par semaine avec une durée de trente
minutes maximum par séance a été donné aux participants au moyen d’une fiche explicative,
d’un DVD pédagogique et d’une planche d’équilibre (Annexe 2 – Fig. 1 et 2).
- Groupe « Témoin » : Les participants ont reçu un traitement de soins habituels, c’est-
à-dire glaçage, repos, élévation et compression de la cheville lésée.

Le protocole d’entrainement neuromusculaire s’effectuait à partir de six exercices avec une


progression au cours des semaines. En effet, trois degrés de difficultés étaient demandés au
cours du programme : les exercices devaient être réalisés d’abord sur une surface plane les
yeux ouverts, puis les yeux fermés et enfin sur la planche d’équilibre :
- Réaliser des flexions de genoux en unipodal ;
- Exécuter des pointes de pieds en bipodal ;
- Effectuer un temps postural en unipodal genou déverrouillé ;
- Réaliser la pose du coureur en unipodal (membre libre en flexion hanche et genou) ;
- Effectuer un balancement de jambe en adduction/abduction en unipodal ;
- Marcher sur les pointes de pied.

Le suivi s’est fait sur une année. Le critère de jugement était l’incidence de la récidive de
l’entorse de cheville déclarée par les participants eux-mêmes au moyen de questionnaires
mensuels. Les auteurs ont déclarés, au regard de leurs résultats, que le programme
d’entrainement neuromusculaire a permis de réduire de 35% le risque de récidive d’entorse
de cheville chez les sportifs du groupe « intervention ».

The effect of 8-weeks proprioceptive exercise program in postural sway and isokinetic
strength of ankle sprains of Tunisian athletes (45).
Cette étude vise à étudier l’efficacité de la rééducation des exercices proprioceptifs sur les
performances musculaires isocinétiques et l’équilibre postural des athlètes tunisiens ayant eu
une entorse de cheville. Pour cela, seize sportifs ont été répartis dans deux groupes :
- Groupe « Témoin » : Les huit participants ne devaient avoir aucun antécédent
d’entorse, fracture, arthrite à la cheville et leurs amplitudes passives et actives ainsi que la
palpation des ligaments talo-fibulaire antérieur et calcanéo-fibulaire ne devaient être
douloureux.
- Groupe « Expérimental » : Les huit autres participants devaient avoir au moins eu une
récidive d’entorse de cheville mais ne jamais avoir eu de fracture.

30
IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

Le programme proprioceptif s’est déroulé sur huit semaines à raison de trois séances par
semaine, d’une durée de 20 à 30 minutes. Ce programme avait pour objectif de reprogrammer
la boucle sensori-motrice en diminuant le temps de réaction des muscles péri-articulaires de
la cheville. Quatre exercices devaient être réalisés à chaque séance dont la difficulté
augmentait au cours des semaines : un exercice sans matériel, un exercice avec balle
seulement, un exercice sur plateau d’équilibre et un exercice avec balle et sur plateau
d’équilibre. Ces exercices se sont déroulés sur plan stable et instables avec des changements
de direction, des sauts et tous les mouvements susceptibles d’être effectués lors de la pratique
sportive, d’une durée de cinq minutes pour les deux chevilles par exercice.

Les paramètres évalués dans cette étude sont :


- L’équilibre statique au moyen d’une plateforme Balance Master® en donnant les
vitesses de balancement du centre de gravité en degré par seconde à partir des coordonnées
du centre de pression sur la plateforme et de la taille du sujet testé. Cette évaluation se fera
en appui unipodal yeux ouverts puis fermés en bilatéral.
- Le moment de force maximale et des temps d’accélération et de décélération lors des
mouvements de flexion plantaire et dorsale de la cheville sur chaise isocinétique. Le régime
de l’évaluation se fait en concentrique à vitesse lente, moyenne puis rapide. Les sujets ont été
placés avec une flexion de genou à 20-30° pour avoir une position plus fonctionnelle.

Les résultats montrent une meilleure stabilité du membre lésé, une augmentation significative
du moment de force et une diminution des temps d’accélération et de déclaration des
fléchisseurs plantaires, après un travail proprioceptif exécuté sur huit semaines. Les auteurs
terminent par la conclusion que les protocoles de reprogrammation sensori-motrice doivent
solliciter les réflexes médullaires mais aussi améliorer l’anticipation des contractions
musculaires péri-articulaires.

Bracing superior to neuromuscular training for the prevention of self-reported recurrent


ankle sprains: a three-arm randomised controlled trial (46).
Cet essai randomisé contrôlé néerlandais a pour but d’évaluer l’efficacité, lors de la récidive
d’entorses de cheville chez le sportif, l’utilisation séparée et combinée d’un entrainement
neuromusculaire et d’une attelle type Aircast, après un traitement médical normal d’entorse
de cheville. Dans cette étude, 384 sportifs ont été répartis de manière aléatoire dans trois
groupes d’intervention :
- Groupe « Entrainement neuromusculaire » : Le protocole était le même que dans
l’étude de Maarten D W Hupperets (44) (Annexe 2 – Fig. 1 et2).
- Groupe « Orthèse » : Les participants devaient portés une attelle semi-rigide durant
toutes leurs activités sportives pendant douze mois (Annexe 2 – Fig. 3).
- Groupe « Combiné » : Les sportifs ont réalisé le programme d’entrainement
neuromusculaire sur huit semaines et porté l’orthèse durant douze mois lors de leurs activités
sportives.

31
IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

Le suivi s’est fait sur une année. Le critère de jugement était l’incidence de la récidive de
l’entorse de cheville déclarée par les participants eux-mêmes au moyen de questionnaires
mensuels. Les auteurs ont déclarés que le port d’orthèse semi-rigide permettait de réduire de
47% supplémentaires le risque de récidive par rapport à l’entrainement neuromusculaire. Ils
recommandent ainsi la prescription de l’attelle comme mesure préventive secondaire unique
de l’entorse de cheville.

The Cost-Effectiveness of Measures to Prevent Recurrent Ankle Sprains: Results of a 3-Arm


Randomized Controlled Trial (47).
Cette analyse néerlandaise clinique et économique de Kasper W. Janssen et al., évalue le
rapport cout/efficacité d’un entrainement neuromusculaire seul, l’unique port d’une attelle
type Aircast et l’association d’un entrainement neuromusculaire et le port de l’attelle, lors de
la récidive d’entorses de cheville chez le sportif. Dans cette essai randomisé contrôlé, 340
sportifs ont été répartis de manière aléatoire dans trois groupes d’intervention de la même
façon que dans l’étude de 2014 du même auteur (46):
- Groupe « Entrainement neuromusculaire » : Le protocole de huit semaines à domicile
était le même que dans l’étude de Maarten D W Hupperets et al. (44) (Annexe 2 – Fig. 1 et2).
- Groupe « Orthèse » : Les participants devaient portés une attelle semi-rigide durant
toutes leurs activités sportives pendant douze mois (Annexe 2 – Fig. 3).
- Groupe « Combiné » : Les sportifs ont réalisé le programme d’entrainement
neuromusculaire sur huit semaines et porté l’orthèse durant ces huit semaines lors de leurs
activités sportives.

Les critères de jugement étaient l’incidence de la récidive de l’entorse de cheville et les coûts
associés, c’est à dire les coûts directs de l’intervention (planche d’équilibre, DVD, attelle…), les
coûts directs de soins de santé (consultations médicales, séances kinésithérapiques,
médicaments…), le temps consacré à l’exécution de l’intervention et le coût de la perte de
productivité (absentéisme au travail…). Les mesures de suivi ont eu lieu mensuellement
pendant une année, à l’aide d’un journal de coûts et de formulaire d’enregistrement d’entorse
de cheville. Le port de l’attelle s’est avérée être l’intervention préventive secondaire des
entorses de cheville la plus rentable et présentant des effets cliniques plus importants que
l’intervention combinée ou encore l’entrainement neuromusculaire seul.

32
IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

Manual therapy in joint and nerve structures combined with exercises in the treatment of
recurrent ankle sprains: A randomized, controlled trial (48).
Cette étude vise à analyser les effets des mobilisations articulaires et nerveuses dans le
traitement des entorses de chevilles récidivantes. Dans cet essai randomisé contrôlé, 56
sportifs ont été répartis aléatoirement dans deux groupes :
- Groupe « Témoin » : Les participants ont effectué un programme d’exercices
proprioceptifs et de renforcement sur quatre semaines à raison de deux fois par semaine,
supervisé par deux physiothérapeutes.
- Groupe « Expérimental » : Les participants ont exécuté le même programme
d’entrainement neuromusculaire mais combiné à de la thérapie manuelle : mobilisations de
l’articulation talo-crurale en traction puis dans le plan sagittal, de l’articulation tibio-fibulaire
distale dans le plan sagittal et enfin des mobilisations neurodynamiques du nerf fibulaire
superficiel. Les techniques ont été répétées dix fois par deux physiothérapeutes experts, d’une
durée de 20 à 30 secondes, laissant deux minutes de repos entre chaque manœuvre.

Le programme d’entrainement neuromusculaire consistait à réaliser six exercices dont la


difficulté augmentait chaque semaine. Les degrés de difficulté étaient de réaliser les exercices
d’abord sur une plateforme stable, puis sur plateforme stable avec les yeux fermés, puis sur
plateforme instable et enfin sur plateforme instable avec les yeux fermés (Annexe 3 – Fig. 1) :
- Maintenir deux fois 30 secondes l’appui unipodal ;
- En appui unipodal, réaliser avec le pied une étoile à cinq branches au sol cinq fois ;
- Maintenir deux fois 30 secondes sur la pointe de pied en unipodal ;
- Garder l’équilibre unipodal en attrapant cinq fois une balle provenant du sol ;
- Garder l’équilibre unipodal en lançant dix fois une balle ;
- Réaliser trois séries de quinze répétitions de contractions excentriques des muscles
fibulaires contre résistance.

Les résultats ont été recueillis sur trois temps : avant l’étude, après les quatre semaines de
traitement et un mois après l’intervention. Les critères de jugement étaient :
- La douleur évaluée sur une échelle visuelle analogique.
- L’instabilité fonctionnelle de la cheville auto déclarée au moyen d’une échelle
comportant neuf items (Echelle d’instabilité de cheville de Cumberland).
- Le seuil de douleur de pression dans les ligaments talo-fibulaire antérieur, calcanéo-
fibulaire et dans les malléoles tibiale et fibulaire a été évalué grâce à un algomètre numérique.
- Les amplitudes actives des mouvements de la cheville ont été évaluées à partir d’un
goniomètre standard.
- La force musculaire en flexion plantaire et dorsale a été mesurée à partir d’un
dynamomètre dynamique.

33
IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

Les auteurs ont conclu que les participants des deux groupes ont vu toutes les variables
examinées s’améliorer après le traitement et un mois après, mais que l’ajout de la thérapie
manuelle aux exercices proprioceptifs et de renforcement musculaire a donné de meilleurs
résultats. Ainsi pour les auteurs, les exercices proprioceptifs et de renforcement sont utiles
dans la prise en charge des entorses de cheville mais que l’inclusion de la thérapie manuelle
pourrait maximiser l’efficacité du traitement.

The “Strengthen your ankle” program to prevent recurrent injuries: A randomized


controlled trial aimed at long-term effectiveness (49).
Dans cet essai randomisé contrôlé néerlandais, les auteurs ont évalué l’incidence des entorses
de cheville, puis secondairement la douleur résiduelle ainsi que l’incapacité fonctionnelle lors
de la mise en œuvre d’un programme d’entrainement neuromusculaire délivré par un livret
manuscrit d’instruction ou une application mobile. En effet, il parait important pour les
auteurs d’améliorer la conformité aux programmes d’entrainement neuromusculaire afin de
réduire davantage les récidives d’entorse de cheville car ces derniers se sont montrés efficaces
lors de la bonne réalisation régulière des exercices. Pour ce faire, 220 athlètes ayant des
antécédents d’entorse de cheville, ont été répartis aléatoirement dans deux groupes :
- Groupe « Livret » : Les participants ont suivi un livret imprimé expliquant un
programme d’entrainement neuromusculaire durant huit semaines à l’aide d’images et
d’instructions écrites afin d’expliquer les exercices.
- Groupe « Application » : Les participants ont suivi un entrainement neuromusculaire
durant huit semaines à l’aide d’une application mobile, fournissant un calendrier d’exercices
interactifs, la possibilité de mettre en place des rappels, des instructions écrites et des vidéos
pour chaque exercice.

Le programme d’entrainement neuromusculaire était identique qu’il soit délivré par papier ou
l’application mobile. Il s’étalait sur huit semaines à raison de trois séances par semaines. Il
consistait à effectuer six exercices identiques au protocole de l’étude de de Maarten D W
Hupperets et al. (44) (Annexe 2 – Fig. 1 et2). Le suivi a duré une année. Les paramètres étudiés
étaient :
- L’incidence d’entorse de la cheville auto-déclarée au moyen d’un questionnaire
mensuel, définie par le nombre d’entorses par rapport au nombre d’heures d’activité sportive.
De plus, le nombre cumulatif d’entorses récidivantes a été également calculé.
- La douleur résiduelle et l’invalidité ont été mesurées à l’aide de l’indice de l’incapacité
fonctionnelle de la cheville donné mensuellement (FADI, questionnaire à 26 items, chacun
notés sur une échelle de 5 points).
Durant les huit semaines du protocole, les participants ont été interrogés sur leur conformité
au programme. La réalisation d’au moins 75% de tous les exercices a été jugée comme
conforme au programme.

34
IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

Les auteurs concluent sur le fait qu’il n’y ait aucune différence significative entre les deux
groupes. En supposant une conformité égale, l’application mobile ou le livret imprimé se sont
révélés aussi efficaces dans le suivi de l’année.

Effect of weight-bearing overload using elastic tubing on balance and functional


performance in athletes with chronic ankle instability (50).
Cette étude randomisée contrôlée évalue l’effet d’un programme d’exercices utilisant des
bandes élastiques sur l’équilibre et la performance fonctionnelle, chez des athlètes présentant
une instabilité chronique de cheville. Pour cela, trente jeunes sportifs masculins, ayant des
antécédents d’au moins une entorse de cheville en moins d’un an, des entorses récidivantes,
un sentiment d’instabilité et un score sur l’échelle FAAM (Foot and Ankle Ability Measure,
auto-évaluation fiable et valide des aptitudes fonctionnelles en présence de pathologies du
pied ou de la cheville) inférieur à 80%, ont été répartis dans deux groupes :
- Groupe « Contrôle » : Les participants ont suivi un programme régulier rééducatif
conventionnel de quatre semaines, comprenant des exercices de gain d’amplitude,
d’étirements musculaires, de renforcement des fléchisseurs plantaires et dorsaux, des
inverseurs et éverseurs de la cheville, d’équilibre sur planche et enfin des exercices de marche.
- Groupe « Expérimental » : Les sujets ont suivi le même programme que le groupe
contrôle accompagné d’exercices utilisant des tubes élastiques avec poignées à raison de
quatre fois par semaine durant quatre semaines.

Le protocole expérimental comportait quatre exercices (Annexe 4 – Fig. 1), chacun ayant une
fréquence de quatre séries de vingt répétitions. Les temps de repos étaient de trente secondes
entre chaque répétition et de deux minutes entre chaque série. Le tube élastique (Annexe 4 –
Fig. 2) était attaché d’un côté autour des malléoles de la cheville saine et de l’autre à un
support stable de même niveau. La distance entre le support stable et le sujet était mesurée
de manière à obtenir une résistance de l’élastique de 16% du poids corporel durant la
première semaine. La résistance a été augmentée chaque semaine de 2% afin d’obtenir la
dernière semaine une résistance de 22% du poids de corps. Les exercices étaient :
- « Front pull » : Exercice de traction avant où le sujet, en charge sur le pied atteint, en
flexion de genou, devait emmener son pied attaché à l’élastique se trouvant en arrière du pied
atteint en avant de ce dernier en réalisant une flexion de hanche et de genou. Une fois
l’élastique tendu, le sujet devait ramener son pied attaché à l’élastique lentement à la position
de départ.
- « Back pull » : Exercice de traction arrière. Le sujet devait emmener son pied attaché
en arrière du pied fixe puis revenir lentement en avant de ce dernier.
- « Crossover » : Le sujet devait réaliser une adduction de hanche résistée.
- « Reverse Crossover » : Le sujet devait réaliser une abduction de hanche résistée.

35
IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

Les paramètres évalués étaient :


- L’équilibre mesuré grâce au score de distance du test SEBT modifié, étant la moyenne
des résultats obtenus pour chaque distance (antéro-médiane, médiane et postéro-médiane)
(Annexe 4 – Fig. 3) après trois essais, rapporté à la longueur des membres inférieurs et
multiplié par 100.
- La performance fonctionnelle de la cheville mesurée au test Single Leg Hop Test dont
la distance a été prise au niveau de l’hallux.
Ceux tests ont été réalisés avant et après les quatre semaines de protocole, à la suite d’un
échauffement de cinq minutes de vélo et d’étirements des quadriceps, des ischio-jambiers et
des triceps suraux. Un repos de trente secondes entre chaque essai et d’une minute entre
chaque test était accordé.

Les auteurs ont retrouvé une différence significative au sein du groupe expérimental entre les
tests pré et post protocole des tests d’équilibre et de performance fonctionnelle mais aucune
différence significative au sein du groupe contrôle. De plus, une différence significative a été
retrouvée dans le SEBT modifié et Single Leg Hop Test entre le groupe expérimental et
contrôle avec une taille d’effet importante. Ainsi, les auteurs concluent que les exercices
d’équilibre utilisant des bandes élastiques peuvent améliorer l’équilibre et la performance
fonctionnelle chez les sportifs soufrant d’instabilité chronique de cheville mais qu’il est
impossible avec cette étude de savoir dans quelles mesures cette amélioration pourrait avoir
un effet sur la réduction des récidives d’entorse de cheville.

Programme préventif des entorses de cheville chez les jeunes joueuses de football : essai
contrôlé randomisé par grappe (51).
Cette étude française évalue l’efficacité d’un protocole collectif de prévention primaire des
entorses de cheville chez des jeunes footballeuses en présaison. Pour cela 36 joueuses,
exempt de tout traumatisme des membres inférieurs au cours des six derniers mois, ont été
réparties en deux groupes, selon un échantillonnage par grappe :
- Groupe « Intervention » : En plus de la préparation classique, les joueuses de foot ont
exécuté un programme préventif de blessures aux membres inférieurs durant cinq semaines,
à raison de cinq séances par semaine, composée chacun d’elle de trois exercices avec une
minute de repose entre, dont la difficulté augmentait chaque semaine. Les exercices du
programme visent à améliorer l’équilibre, la coordination, et la proprioception aux membres
inférieurs, ainsi la reprogrammation sensori-motrice (Annexe 5 – Tableaux I).
- Groupe « Témoin » : Les participantes ont pratiqué une préparation de présaison
classique.

36
IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

Le paramètre évalué est le score composite au test SEBT modifié, étant la moyenne des
résultats obtenus pour chaque distance (antérieure, postéro-médiale et postéro-latérale)
après trois essais, rapporté à la longueur des membres inférieurs et multiplié par 100. Ce choix
se justifie par le fait qu’un score composite inférieur à 94% augmente le risque de blessures
aux membres inférieurs de 6,5%les f, chez les sujets féminins.

Les mesures de suivi ont été réalisées avant la période du protocole, après les cinq semaines
du programme et à 3 puis 10 mois de l’intervention. Les auteurs français n’ont pas retrouvé
de différence significative entre les scores composites obtenus pour les deux groupes.
Cependant, pour le groupe intervention, une amélioration significative du score composite est
retrouvée post-protocole, à 3 et 10 mois également avec une taille d’effet élevée. Ainsi, les
exercices ont permis d’améliorer l’équilibre dynamique, ce qui pourrait expliquer, selon les
auteurs, le nombre moins important d’entorses dans le groupe intervention. Pour conclure,
les auteurs suggèrent de privilégier la grande fréquence des séances, la petite durée du
programme pour favoriser l’observance et intégrer des exercices non spécifiques à la cheville.

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5 Interprétation des résultats des études


Les résultats de la synthèse de revue de littérature sont très différents, tant dans la
population, les critères de jugement que dans l’intervention. Cette hétérogénéité ne permet
pas de faire une analyse statistique quantitative des résultats, c’est-à-dire une méta-analyse.
Ainsi, une synthèse descriptive, consistant à une analyse qualitative des études selon
différentes catégories, permet tout de même d’orienter les pratiques professionnelles en
faisant état des lieux sur un sujet donné (Annexe 6 – Tableaux I et II).

5.1 La population choisie


Au sein de chaque étude, deux voire trois groupes de participants ont été comparés. Dans
toutes les études, les groupes étaient statistiquement comparables. En effet, aucune
différence significative n’a été retrouvée pour les caractéristiques évaluées, hormis dans
l’étude de Del Rabal et al. (51) où deux équipes féminines de football ont été comparées, l’une
en U18 et l’autre en U19. Il est donc normal de retrouver une différence significative pour
l’âge moyen. Bien que toutes les études présentent des groupes comparables, il est
néanmoins important de souligner que certains auteurs (45,48,51) n’ont comparé que
quelques paramètres tels que l’âge, le poids et la taille alors que d’autres (44,46,47,49,50) ont
évalué en plus le niveau d’études supérieures, le nombre d’heures de pratique sportive, la
pratique d’un sport de contact (risque plus important d’avoir une entorse), la gravité de la
première à la dernière entorse, le traitement déjà eu pour soigner les entorses antérieures
(par exemple, l’attelle ou encore l’entrainement neuromusculaire)…

Les sujets inclus dans les huit études citées précédemment étaient tous considérés comme
sportifs conformément aux critères d’inclusion de la présente synthèse de revue de
littérature. Cependant, dans chaque étude, les critères pour considérer les participants
comme sportifs étaient différents. En effet, dans les études néerlandaises (44,46,47,49), les
participants devaient pratiqués au moins une heure de sport par semaine alors que dans
l’étude de Plaza-Manzano et al. (48) les sujets faisaient du sport au moins trois fois par
semaine, dans l’étude de Melam et al. (50) les sujets étaient des étudiants pratiquant un sport
au niveau universitaire et enfin dans l’étude de Del Rabal et al. (51), les participantes étaient
des jeunes footballeuses issues d’un centre de formation effectuant cinq entrainements par
semaine et un match le weekend.

L’âge des participants étaient aussi un critère très différent selon les études. Certains auteurs
(44,46,47,49) ont fait le choix de regrouper un large panel de participants au vu de leur âge
allant de 12 à 70 ans tandis que d’autres ont décidé d’inclure exclusivement des sujets jeunes
ayant 20 à 38 ans pour Plaza-Manzano et al.(48), de 18 à 25 ans pour de Melam et al. (50) et
de 15 à 19 ans pour Del Rabal et al. (51).

38
IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

Par ailleurs, les auteurs ont globalement inclus une proportion presque équivalente
d’hommes et de femmes (44,46–49), cependant certains ont évalués uniquement des
hommes comme Melam et al. (50) ou uniquement des femmes comme Del Rabal et al. (51).

L’observance est l’aptitude à se conformer, c’est-à-dire suivre fidèlement une règle. Ainsi,
l’observance thérapeutique est l’adhérence des patients au traitement proposé. Elle varie
selon la pathologie, les facteurs psychosociaux du patient mais aussi selon les contraintes du
traitement et de sa pertinence. En effet, un traitement efficace mais trop contraignant ne sera
pas respecté par les patients et tendra vers une certaine inefficacité. Il parait alors pertinent
de l’évaluer mais seules deux études l’ont fait (44,46). Au cours de ces deux études,
l’observance des participants variant entre 45 et 50% pour l’entrainement neuromusculaire,
était de 23% quant au port seul de l’attelle et de 28% quant au suivi du programme
proprioceptif accompagné du port de l’attelle durant les activités sportives.

Les participants inclus dans les études (44–49) souffraient de récidives d’entorse et devaient
au moins avoir eu une entorse au cours de l’année précédant l’étude. Néanmoins, Ben Moussa
Zouita et al. (45) ont comparé un groupe interventionnel dont les sujets présentaient des
récidives d’entorses et un groupe témoin où les sujets étaient sains et ne devaient jamais avoir
eu de blessure aux chevilles. Par ailleurs, Melam et al. (50) ont inclus uniquement des
participants souffrant d’une instabilité chronique (IC) de cheville et non des entorses
récidivantes. Cependant, cette étude a été malgré tout inclue dans la synthèse de revue de
littérature car 30 à 40% des personnes victimes d’entorses récidivantes présentent une IC (50)
et que les auteurs décrivent un programme différent par rapport aux études incluses dans la
synthèse de revue de littérature, faisant intervenir des élastiques. En outre, Del Rabal et al.
(51) ont exclu les sujets ayant eu un quelconque traumatisme aux membres inférieurs des
six derniers mois et ainsi les sujets présentant des entorses récidivantes. En effet, les auteurs
français évaluent l’efficacité d’un programme visant à réduire le nombre d’entorse de cheville
et non de récidive d’entorse. Certes l’objectif de cette étude relève de la prévention primaire
et non secondaire comme le reste des études mais le choix de l’inclure a malgré tout été fait
car les auteurs présentent un programme encore une fois différent des auteurs néerlandais
notamment, et qu’un programme réduisant le nombre d’entorses chez des sujets sains peut
laisser penser qu’il pourrait aussi diminuer les récidives chez des sujets atteints d’entorses
récidivantes.

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IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

5.2 Le type d’intervention


Les programmes d’intervention de chaque étude consistait principalement à un entrainement
neuromusculaire de huit semaines à raison de trois par semaine d’une durée de vingt à trente
minutes par séance, soit un total de vingt-quatre séances (44–47,49), alors que les autres
auteurs ont fait le choix d’un programme globalement plus court. En effet, Plaza-Manzano et
al. (48) ont choisi un programme s’étalant sur quatre semaines à raison de deux fois par
semaine (soit huit séances), Melam et al. (50) ont réalisé un entrainement de quatre semaines
à raison de quatre fois par semaine (soit seize séances) et enfin Del Rabal et al. (51) ont décrit
un programme de cinq semaines à raison de cinq fois par semaine (soit vingt-cinq séances).

Le matériel utilisé était également différent. Cependant, le principe restait le même :


déséquilibrer les sujets. Certains auteurs (44–49) ont utilisé une planche d’équilibre instable
tandis que d’autres ont proposé des exercices sans matériel consistant principalement à des
sauts comme Del Rabal et al. (51) ou des exercices avec un tube élastique comme Melam et
al. (50).

En revanche, dans tous les programmes sans exception, chaque exercice se déclinait en
différents niveaux de difficultés sur chaque semaine du programme. Souvent, la progression
était la réalisation des exercices d’abord sur une plateforme stable, puis sur plateforme stable
avec les yeux fermés, puis sur plateforme instable et enfin sur plateforme instable avec les
yeux fermés, faisant ainsi intervenir les différents systèmes proprioceptifs.

Par ailleurs, les séances se déroulaient soit à domicile en autonomie (44,46,47,49) soit avec la
supervision d’un physiothérapeute ou d’entraineur sportif si les exercices étaient réalisés
dans le cadre de l’entrainement (45,48,50,51).

5.3 Le suivi des études


Globalement, les études se sont déroulées entre dix et douze mois (44,46,47,49,51). Ce délai
semble judicieux car le risque accru de récidive d’entorse de la cheville est principalement
présent la première année suivant la blessure. En revanche, l’étude de Plaza-Manzano et
al.(48) s’est déroulée sur deux mois. En effet, les résultats ont été recueillis avant et après les
quatre semaines de traitement puis un mois après. Les autres études (45,50) se sont déroulées
respectivement sur huit et quatre semaines, c’est-à-dire la durée du traitement. Ces délais
semblent beaucoup trop courts pour évaluer la récidive d’entorse. Cependant, les auteurs al.
(45,48,50) ont choisis des critères d’évaluation différent que l’incidence auto-déclarée de la
récidive d’entorse. Ainsi leurs évaluations pouvaient tout à fait se faire après le traitement.
Néanmoins, il aurait été intéressant de réévaluer les sujets un an après le traitement.

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IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

5.4 Les critères d’évaluation


Les auteurs des études néerlandaises (44,46,47,49) ont choisi comme principal critère
d’évaluation l’incidence auto-déclarée de la récidive d’entorse au moyen d’un questionnaire
mensuel et comme critères secondaires la gravité des entorses, les coûts des soins et dus à la
perte de productivité engendrés par les récidives et le nombre cumulatif individuel d’entorses.
Les participants devaient chaque mois remplir un questionnaire en ligne afin de déclarer les
éventuelles entorses et ceux qui avaient été victimes de cette blessure tenaient un journal
indiquant tous les coûts engendrés jusqu’au rétablissement complet.
En revanche, les autres auteurs ont choisis des critères bien différents. En effet, Del Rabal et
al. (51) ont pris le parti d’évaluer le score composite au SEBT, Melam et al. (50) le SEBT et le
Single Hop Test évaluant l’équilibre et la performance fonctionnelle de la cheville, Ben Moussa
Zouita (45) le moment de force musculaire mesuré au moyen d’une chaise isocinétique et
l’équilibre postural évalué par une plateforme Balance Master® et enfin Plaza-Manzano et al.
(48) la douleur mesurée par une échelle visuelle analogique (EVA), l’instabilité fonctionnelle
de la cheville auto déclarée au moyen de l’échelle d’instabilité de cheville de Cumberland, le
seuil de douleur de pression grâce à un algomètre numérique, les amplitudes actives de la
cheville à partir d’un goniomètre standard et enfin la force musculaire en flexion plantaire et
dorsale mesurée avec un dynamomètre dynamique.

5.5 Les résultats obtenus


En conclusion, les auteurs déclarent que l’entrainement neuromusculaire permet de diminuer
l’incidence de récidive auto-déclarée (44). Cependant, le port de l’orthèse durant toutes les
activités sportives aurait un effet supérieur à la reprogrammation neuromusculaire réalisée à
domicile en diminuant le risque de récidive (46) et en termes de coûts engendrés par les
récidives (47) mais pas pour la gravite des entorses (46). En revanche, dans le cadre d’un
programme d’entrainement neuromusculaire à domicile sans supervision d’un professionnel,
il n’y aurait pas de différence au niveau du mode de livraison du programme : application
mobile ou livret imprimable (49). De plus, les exercices proprioceptifs accompagnés de
mobilisations articulaires et nerveuses par un physiothérapeute seraient plus efficaces pour
diminuer la douleur et la sensation d’instabilité fonctionnelle de la cheville mais aussi pour
augmenter la force musculaire et les amplitudes articulaires de la cheville (48). Enfin, les
programmes d’exercices neuromusculaires permettent d’augmenter les moments de force et
d’améliorer l’équilibre postural (45), les scores au SEBT (50,51) et au single Hop Test (50).

41
IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

6 Discussion

6.1 Les limites de la synthèse de revue de littérature


6.1.1 Un biais d’inclusion
D’un point de vue méthodologique, un biais d’inclusion subsiste dans cette synthèse de revue
de littérature car deux publications (50,51), ne respectant pas tout à fait les critères
d’inclusion, ont pourtant été intégrées à ce travail. En effet, Melam et al. (50) ont réalisé leur
étude sur une population souffrant d’instabilité chronique de cheville (ICC). Il est vrai que cette
étude aurait pu être exclue. Cependant, l’ICC est définie comme étant une répétition
d’entorse de cheville accompagnée d’une sensation d’instabilité à la marche, parfois de
douleurs et d’une incapacité à se tenir en appui unipodal plus de trente secondes. Il n’est alors
pas complétement absurde d’avoir intégré cette étude à la synthèse de revue de littérature.
En revanche, le fait d’avoir conservé l’étude de Del Rabal et al. (51) est davantage discutable
puisque les auteurs ont exclus dans leur étude tous les sujets ayant déjà eu une entorse de
cheville. Ainsi, les participants étaient sains. Les auteurs français ont donc évalué un
programme d’entrainement neuromusculaire dans un contexte de prévention primaire. Bien
que la synthèse de revue de littérature évalue les programmes sensori-moteurs pour diminuer
les récidives, il a été décidé de garder cette étude en espérant pouvoir étendre les résultats à
une population victime d’entorses de cheville récidivantes.

6.1.2 La qualité des études


L’échelle PEDro permet aux utilisateurs d’identifier rapidement les essais ayant une validité
interne et présentant suffisamment d’informations statistiques afin de guider leurs décisions
cliniques. La moyenne des scores PEDro des articles inclus dans la synthèse de revue de
littérature est de 5,6. Selon les auteurs de la base de données, en date du 8 janvier 2019, la
moyenne des scores PEDro des 32 300 essais répertoriés dans cette base, est de 5,1. Notons
que seules 37% des études indexées dans PEDro ont un niveau modéré ou élevé avec un score
supérieur ou égal à 6. Ainsi, les articles composant la synthèse de revue de littérature ont un
score moyen légèrement au-dessus de la moyenne de la base de données.

6.1.3 La langue anglo-saxonne rend les interprétations plus difficiles


La médecine et la kinésithérapie sont des sciences universelles. L’absence de frontière dans le
domaine scientifique permet aux chercheurs d’avancer plus rapidement dans leurs travaux.
Au XIXème siècle, les scientifiques de nationalités différentes publiaient dans leurs langues
maternelles et devaient faire appel à des traducteurs pour prendre connaissance des travaux
des autres. Ainsi, l’utilisation d’une langue commune est vite devenue vitale, encore plus
aujourd’hui où de nombreuses publications scientifiques issues de près de 180 pays sont
publiées chaque année. Alors, plusieurs langues se sont imposées comme langue officielle, le
français, l’allemand puis après la seconde guerre mondiale l’anglais. Actuellement, cette
dernière s’est imposée pour des raisons économiques puisque les Etats Unis, l’Australie, la

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IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

Nouvelle Zélande réalisent de nombreux investissements dans la recherche. C’est pourquoi la


majorité des références bibliographiques scientifiques sont rédigées en anglais. Ainsi, la non
maitrise de la langue rend les traductions des textes plus approximatives et les stratégies de
recherche notamment dans le choix des mots clés plus compliquées. De plus, comme expliqué
précédemment, certains mots britanniques ayant la même orthographe qu’en français n’ont
pourtant pas la même signification. Par exemple, le terme anglais « eversion » désigne
uniquement la pronation contrairement au français où l’eversion est un mouvement
complexe associant trois mouvements simples (flexion dorsale, abduction, pronation), ceci
rendant davantage les traductions plus difficiles.

6.1.4 Les études néerlandaises


Les quatre études néerlandaises (44,46,47,49) ont été menées par le même groupe de
chercheurs composé notamment de Evert Verhagen, Willem Van Mechelen et Kasper Janssen.
Ainsi, le protocole d’entrainement neuromusculaire à domicile sur huit semaines est le même
dans les quatre études. En 2009, ces chercheurs ont comparé l’efficacité de ce programme à
un traitement habituel, puis en 2014, ils ont comparé son efficacité au port d’une orthèse et
à un traitement combinant le programme neuromusculaire et l’attelle, peu de temps après
dans l’année ils ont évalué le coût de ces stratégies de traitement et enfin en 2017, ils ont
comparés l’efficacité du programme délivré par papier et par application mobile. Ces études
sont donc construites sur le même modèle et utilise le même programme d’entrainement
neuromusculaire. Ainsi, cette synthèse de revue de littérature présentant huit études, ne
monte en définitive que cinq programme d’entrainement neuromusculaire différents.

6.2 L’absence de protocole consensuel de reprogrammation sensori-motrice


A l’issu de cette revue de littérature, aucun protocole consensuel ne fait surface. En effet, il
est difficile de concevoir un protocole qui serait parfaitement applicable à tous car chaque
prise en charge se veut être personnelle et doit s’adapter à chaque patient selon ses douleurs
et ses déficits. De plus, les critères d’évaluation (incidence auto-déclarée de récidive
d’entorse, douleurs, sensation d’instabilité, force musculaire, score composite au SEBT, score
au single Hop Test…), les conditions d’exécution (à domicile ou avec supervision d’un
professionnel), les outils utilisés (ballon, élastique, plan stable, plan instable type
« Freeman »…) sont tellement différents dans chaque étude qu’il parait difficile de les
comparer entre eux et ainsi de déterminer un protocole universel.

43
IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

Cependant, certains principes de réalisation de la reprogrammation sensori-motrice peuvent


se dégager à travers ces huit publications :
- Réaliser plus d’une vingtaine de séances à raison d’un minimum de trois séances par
semaine d’une durée d’au moins vingt minutes pour voir les récidives diminuer sur l’année
suivant la dernière entorse de cheville.
- Les exercices doivent avoir une progression au cours du traitement, il est important
que le niveau de difficulté augmente au cours du temps.
- Les outils utilisés peuvent être multiples : élastiques, plan instable circulaire type
« planche de Freeman », ballon… c’est-à-dire tous les outils permettant de déstabiliser le
patient et d’améliorer son feedback et surtout son feedforward. Mais il pourrait être aussi
envisageable d’utiliser une mousse déséquilibrante (Balance Pad), une sphère souple
déstabilisants (Balance Trainer), une demi-sphère déstabilisante (Bosu), des exercices de
marche dans le sable…

6.3 D’autres solutions plus efficaces que la reprogrammation sensori-motrice ?


6.3.1 Le dispositif Myolux®
Certains kinésithérapeutes chercheurs français ont remis en cause la reprogrammation
sensori-motrice utilisant les outils tels que la planche de Freeman, la considérant pas assez
spécifique pour la cheville. Ils ont alors conçu un chausson permettant de provoquer une
inversion de l’arrière pied lors de la mise en charge selon l’axe de Henké (Annexe 7 – Fig. 1).
Cet appareil breveté nommé Myolux® présente l’avantage de favoriser la contraction
anticipatrice des muscles fibulaires, protecteurs de l’entorse de cheville grâce à une
reprogrammation du schéma de la marche. Ainsi, deux traitements s’opposent : l’un utilisant
la planche Freeman dont le but est de diminuer le temps de mise en place de la boucle sensori-
motrice, l’autre utilisant le dispositif Myolux® dont l’objectif est d’augmenter l’anticipation
musculaire et ainsi de modifier le pattern d’activation musculaire lors de la marche. Ces
kinésithérapeutes français expliquent donc que « la rééducation neuromusculaire ne devrait
pas consister à solliciter seulement les réflexes médullaires, comme l’envisage la méthode
Freeman, mais également à entraîner l’anticipation des contractions musculaires péri-
articulaires, afin d’offrir une protection efficace de la cheville contre les mécanismes
traumatiques »(52). Cet outil, en plus d’optimiser le renforcement musculaire des fibulaires
en charge sur toute l’amplitude articulaire et selon les modes de contraction concentrique et
excentrique, permet également de déstabiliser la cheville dans des conditions proches du
mécanisme lésionnel en termes de trajectoire autour de l’axe de Henké et de vitesses
d’exécution du mécanisme de l’entorse. Ainsi, le système nerveux central développe des
stratégies de protection articulaire telles que la pro-activation des fibulaires.

44
IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

Une étude (53) comparant l’activité électromyographique des muscles de la cheville avec et
sans le dispositif Myolux® a permis de mettre en évidence l’augmentation de l’activité
musculaire des muscles fibulaires et l’augmentation des réactions d’anticipation des muscles
tibial antérieur et fibulaires.

Par ailleurs, une seconde étude (54) a évalué le taux de récidives sur une population de
soixante-six patients ayant eu une entorse de cheville latérale après un traitement utilisant le
chausson Myolux® à raison de dix séances de trente minutes, sous contrôle d’un
kinésithérapeute. Le protocole de rééducation se divisait en trois étapes : la première était
dédiée à la réactivation en charge des fibulaires au moyen d’une déstabilisation selon l’axe de
Henké, la deuxième était consacrée au renforcement des fibulaires en concentrique et
excentrique et enfin la troisième phase consistait à un travail de marche permettant d’intégrer
la reprogrammation neuromusculaire des stratégies de pro-activation des fibulaires. Les
résultats montrent que huit patient ont déclaré avoir eu une récidive d’entorse 15 à 18 mois
après le traitement, soit un taux de récidive de 12%. Par ailleurs, cette population a été
répartie dans deux groupes distincts : trente-sept participants ont suivi le traitement sans
séance d’entretien et vingt-neuf sujets ont reçu une séance d’entretien mensuelle après le
traitement des dix séances initiales. Les résultats montrent un taux de récidive de 19 % au sein
de la population sans séance d’entretien et seulement de 3 % dans la population avec séances
d’entretien. Les auteurs concluent donc que la rééducation faisant intervenir le dispositif
Myolux® est plus efficace que l’entrainement neuromusculaire faisant intervenir tels que les
planches d’équilibre où le taux de récidive rapporté dans la littérature est de 30% dans la
population générale et atteint même les 70% chez les sportifs. Cependant, il serait intéressant
de réaliser une étude comparant les taux de récidives au sein de deux groupes dont l’un aurait
un entrainement neuromusculaire classique et l’autre avec le chausson Myolux®.

Cette étude laisse penser qu’il est possible de diminuer davantage les taux de récidives qui
sont actuellement rapportés dans la littérature mais il faut noter que les auteurs de l’étude
présentent un conflit d’intérêt avec la société ayant développé l’outil Myolux®. En outre,
toutes les études suivantes qui ont pu être publiées, allant dans ce sens, ont été réalisées
uniquement par des kinésithérapeutes français utilisant eux même le chausson dans leurs
prises en charge. Il serait alors intéressant que des physiothérapeutes anglo-saxons étudient
ce moyen thérapeutique de façon plus objective. Par ailleurs, cet outil demande un certain
coût. En effet, les différents chaussons en vente aux professionnels coûtent entre 3000 et
4000 euros et celui mis en vente aux particuliers permettent de faire des séances d’entretien
à domicile coûte plus de 70 euros.

45
IFM3R – IFMK 2018/2019 Mémoire – UE28 Jennifer BUNOUT

6.3.2 L’orthèse
A partir de l’étude de Janssen et al. (46), nous avons pu remarquer que l’orthèse pouvait avoir
un effet supérieur à l’entrainement neuromusculaire pour prévenir les récidives d’entorse. En
effet, une méta-analyse de 2018 (55) compare les taux de récidive d’entorse de cheville après
un traitement sensori-moteur faisant intervenir des exercices d’équilibre et après le port
d’une attelle type Aircast, chez 7 195 athlètes de haut niveau. Les résultats montrent que les
sportifs ayant une orthèse avaient un risque réduit de 64% de présenter une entorse de
cheville alors que les athlètes pratiquant les exercices d’entrainement neuromusculaires, un
risque réduit de 46% par rapport à ceux ne faisant rien.

Ces résultats montrent que la reprogrammation sensori-motrice et le port d’une attelle


permettent de diminuer le nombre de récidive d’entorse de cheville. Néanmoins, nous devons
noter que l’utilisation d’une contention peut induire des taux de récidives plus bas que
l’entrainement sensori-moteur en augmentant « artificiellement » la stabilité de la cheville.

Cependant, il est important de souligner que le port d’orthèse est une aide technique
contraignant le sportif à la porter constamment et implique ainsi une certaine observance. De
plus, ce type de contention peut fragiliser la cheville lorsqu’elle n’est pas portée car les
muscles fibulaires pourraient présenter un déficit de tonicité par manque de sollicitation.

46
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7 Conclusion
Au vu de l’incidence des récidives d’entorse de cheville, il est essentiel de tenter de les éviter
pour diminuer les coûts et les complications qu’elles engendrent. En tant qu’acteur de la
promotion de la santé, le kinésithérapeute doit inscrire son traitement pour les patients
présentant une entorse de cheville dans une démarche préventive. La reprogrammation
neuromusculaire s’est avérée être une technique efficace pour limiter les récidives, au vu de
la littérature scientifique. Cependant, aucun protocole standardisé de programme
d’entrainement neuromusculaire n’a encore été établis à ce jour. Une revue systématique de
littérature, ayant pour objectif d’orienter les choix cliniques des professionnels de santé, a
donc été réalisée afin de faire un état des lieux des connaissances actuelles.

A la lecture des huit études composant cette synthèse de littérature, il apparait difficile
d’établir un protocole applicable à tous les sportifs car chaque prise en charge se doit d’être
personnalisée en fonction des symptômes et des objectifs du patient. Cependant, nous
pouvons convenir de certains principes devant être respectés par les programmes
d’entrainement neuromusculaire. En effet, une fréquence élevée des séances, une
progression des exercices au cours du traitement ainsi qu’une variation de ces derniers faisant
intervenir différents outils comme une planche d’équilibre, des élastiques, des ballons ou
encore le chausson Myolux® sont garants d’une prévention secondaire efficace de l’entorse
de cheville.

Dans un souci de prise en charge globale des sportifs victimes d’entorse de cheville, il
conviendra de déterminer des objectifs en lien direct avec les facteurs favorisants les
récidives. Avant tout, il est nécessaire de réduire la douleur et l’œdème car leur persistance
peut favoriser les éventuelles récidives. Les axes de prise en charge peuvent se résumer en
trois mots, à mon sens : mobilité, force et agilité.

- Le déficit de flexion dorsale, étant un des facteurs de récidive d’entorse de la cheville,


doit être corrigé par des mouvements actifs répétitifs afin de récupérer toute l’amplitude du
mouvement, d’où le terme mobilité. Toutefois, il n’en reste pas moins important de vérifier
la mobilité de toutes les articulations pouvant être lésées durant le mécanisme lésionnel de
l’entorse de cheville (talo-naviculaire, calcanéo-cuboïdienne, tibio-fibulaire supérieure…).

- Le manque de force des muscles fibulaires devra faire l’objet de nombreux exercices
de renforcement musculaire dans un contexte fonctionnel, c’est-à-dire en charge, d’où le mot
force. Les muscles fibulaires sont bien évidemment au cœur des exercices de renforcement
mais les muscles moyens fessiers seront tous aussi importants à renforcer. En effet, une
faiblesse de ces derniers pourrait entrainer un déficit du contrôle postural pouvant favoriser
la récidive d’entorse de cheville. Il me parait alors indispensable de renforcer ces muscles
également dans un contexte fonctionnel.

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- Le déficit du système neuromusculaire devra évidemment faire partie intégrante du


traitement des entorses de cheville, faisant référence au terme agilité. Comme nous avons pu
le voir, il est impossible d’imposer un protocole bien établi pour tous les patients. Cependant,
il me semble pertinent de retenir de cette revue de littérature l’importance de donner des
exercices avec une progression au cours du traitement, d’une vingtaine de séances à raison
de trois fois par semaine d’une durée d’une trentaine de minutes, et de la nécessité d’utiliser
des exercices variés utilisant de multiples outils. En effet, des exercices analytiques utilisant
des planches d’équilibre, des élastiques, des ballons avec une progression faisant intervenir
les trois systèmes sensoriels de la boucle sensori-motrice (visuel, vestibulaire et proprioceptif)
pourront être utilisés, mais aussi des exercices davantage fonctionnels se rapprochant des
conditions du sport. Par exemple, la pliométrie avec des sauts en réception sur des surfaces
instables, des exercices de locomotion avec le chausson Myolux®, des courses avec des
changements de direction imposées par une source extérieure pourront faire partie
également des programmes d’entrainement neuromusculaire. Enfin pour les sportifs,
population à haut risque d’entorse de cheville et de récidive, il me parait pertinent d’intégrer
quelques exercices dans l’échauffement de chaque entrainement à des fins de prévention
primaire et secondaire selon les sujets.

Pour terminer, en fin de traitement, il ne faudra pas oublier les critères de « Return To Play »
ainsi que les tests de reprise sportive avant de pouvoir autoriser le sportif à reprendre son
activité, limitant ainsi également la récidive d’entorse de cheville.

48
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9 Annexes
Annexe 1 : Outils instables recommandés par la HAS pour les exercices d’entrainement
neuromusculaire.

Figure 1 : Les outils instables pour les exercices proprioceptifs recommandés par la HAS.

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Annexe 2 : Exercices et outils utilisés dans les articles néerlandais (44, 46, 47, 49).

Figure 1 : Les six exercices du programme d’entrainement neuromusculaire.

Figure 2 : La planche d’équilibre utilisée dans le programme d’entrainement neuromusculaire.

Figure 3 : L’attelle utilisée pour le groupe « orthèse ».

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Annexe 3 : Exercices et outils utilisés dans l’article « Manual therapy in joint and nerve
structures combined with exercises in the treatment of recurrent ankle sprains: A
randomized, controlled trial» (48).

Figure 1 : Les exercices utilisés dans le protocole.

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Annexe 4 : Exercices et outils utilisés dans l’article « Effect of weight-bearing overload using
elastic tubing on balance and functional performance in athletes with chronic ankle
instability» (50).

Front Pull Back Pull


Position de Départ Position d’arrivée Position de Départ Position d’arrivée

Crossover Reverse Crossover


Position de Départ Position d’arrivée Position de Départ Position d’arrivée

Figure 1 : Les quatre exercices utilisés dans le protocole.

Figure 2 : L’élastique tube à poignée. Figure 3 : Le test SEBT avec les huit
directions.

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Annexe 5 : Exercices utilisés dans l’article « Programme préventif des entorses de cheville
chez les jeunes joueuses de football : essai contrôlé randomisé par grappe» (51).

Tableau I : Synthèse du protocole mis en place sur cinq semaines.

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Annexe 6 : Les résultats de la synthèse de revue de littérature.

Tableau I : Synthèse des études néerlandaises.

Etudes Population Intervention Suivi Critères d’évaluation Résultats obtenus


(44) 522 athlètes : 248 femmes et 274 hommes. Durée : 8 semaines. Une année. Incidence auto-déclarée de récidives. Réduction de 35% du risque
Agés de 12 à 70 ans. Fréquence : 3 fois par semaine de récidives en faveur de
Tous les sujets ont eu une entorse de cheville dans les (24 séances au total). l’intervention.
deux mois précédents l’étude. Séance : 30 minutes maximum.
Gr. intervention : entrainement neuromusculaire à Outil : plateau d’équilibre.
domicile.
Gr. Témoin : pas d’entrainement neuromusculaire.
(46) 384 athlètes. Durée : 8 semaines. Une année. Incidence auto-déclarée de récidives. Meilleure efficacité de
Agés de 18 à 70 ans. Fréquence : 3 fois par semaine Gravité des entorses récidivantes. l’orthèse pour diminuer le
Tous les sujets ont déjà eu une entorse de cheville. (24 séances au total). Coûts liés à la récidive. nombre de récidives auto-
Gr. Orthèse. Séance : 30 minutes maximum. déclarées et les couts
Gr. entrainement neuromusculaire à domicile. Outils : plateau d’équilibre et engendrés mais pas pour la
Gr. combiné. attelle Aircast A60. gravité.
(47) 340 athlètes : 183 femmes et 157 hommes. Durée : 8 semaines. Une année. Incidence auto-déclarée de récidives. Meilleure efficacité de
Agés de 12 à 70 ans. Fréquence : 3 fois par semaine Coûts liés à la récidive. l’orthèse pour diminuer le
Tous les sujets ont déjà eu une entorse de cheville. (24 séances au total). nombre de récidives auto-
Gr. Orthèse. Séance : 20 à 30 minutes. déclarées et les couts
Gr. entrainement neuromusculaire à domicile. Outil : plateau d’équilibre. engendrés.
Gr. combiné.
(49) 220 athlètes. Durée : 8 semaines. Une année. Incidence auto-déclarée de récidives. Aucune différence
Agés de 18 à 70 ans. Fréquence : 3 fois par semaine Incapacité résiduelle. significative.
Tous les sujets ont eu une entorse de cheville dans les (24 séances au total). Nombre cumulatif individuel
deux mois précédents l’étude. Séance : 20 à 30 minutes. d’entorses de cheville.
Gr. intervention : entrainement neuromusculaire à Outil : plateau d’équilibre.
domicile via une application mobile.
Gr. Témoin : entrainement neuromusculaire à
domicile via un livret imprimable.

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Tableau II : Synthèse des quatre autres études.

Etudes Population Intervention Suivi Critères d’évaluation Résultats obtenus


(45) 16 athlètes Durée : 8 semaines. Deux mois. Moment de force musculaire. Augmentation du
Gr. intervention : sujets ayants eu au moins une Fréquence : 3 fois par semaine Vitesse de balancement de l’équilibre moment de force en
récidive d’entorse de cheville. (24 séances au total). postural mesurée sur plateforme. faveur de
Gr. Témoin : sujets sains. Séance : 20 à 30 minutes l’intervention.
Outils : plateau d’équilibre et Meilleure stabilité en
ballon. faveur de
l’intervention.

(48) 56 athlètes : 17 femmes et 39 hommes. Durée : 4 semaines. Deux mois. Douleur. Meilleure efficacité de
Agés de 20 à 38 ans. Fréquence : 2 fois par semaine Instabilité fonctionnelle auto-déclarée. la combinaison de
Tous les sujets ont eu une entorse de cheville dans les (8 séances au total). Seuil de douleur de pression. l’entrainement
douze mois précédents l’étude. Force musculaire. neuromusculaire et de
Gr. intervention : entrainement neuromusculaire et Amplitudes actives de la cheville. la thérapie manuelle.
mobilisations articulaires et nerveuses.
Gr. Témoin : entrainement neuromusculaire seul.
(50) 30 athlètes universitaires masculins. Durée : 4 semaines. Un mois. Equilibre : SEBT. Amélioration de
Agés de 18 à 25 ans. Fréquence : 4 fois par semaine Performance fonctionnelle de la cheville : l’équilibre et de la
Tous les sujets soufrent d’instabilité chronique de (16 séances au total). Single Hop Test. performance
cheville et ayant eu au moins une entorse dans Outil : tubes élastiques. fonctionnelle de la
l’année précédent l’étude. cheville en faveur de
Gr. intervention : entrainement neuromusculaire l’intervention.
avec des exercices utilisant les tubes élastiques et
traitement reçu par le groupe témoin.
Gr. Témoin : exercices de gain d’amplitude,
d’étirement, de renforcement, d’équilibre et de
marche.
(51) 36 athlètes féminins. Durée : 5 semaines. Dix mois. Score composite au SEBT. Amélioration du SEBT
Agés de 15 à 19 ans (Différence significative entre les Fréquence : 5 fois par semaine. en faveur de
deux groupes). (25 séances au total). l’intervention.
Tous les sujets n’ont aucun antécédent d’entorses de
cheville.
Gr. intervention : préparation normale et
entrainement neuromusculaire.
Gr. Témoin : préparation normale.

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Annexe 7 : L’outil Myolux.

Figure 1 : L’outil Myolux.

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