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A Monsieur Kubicki, mon premier référent mémoire pour ses conseils judicieux et sa patience
A Monsieur Launay mon second référent mémoire ainsi que directeur de mémoire, pour répondre à
mes messages même dans les derniers délais du mémoire
A mes amis, pour les moments inoubliables durant ces trois années d’études
1. Introduction………………………………………………………………………………………...1
2. Cadre théorique…………………………………………………………………………………….3
2.1. Définir le syndrome de la bandelette ilio-tibiale................................................................3
2.1.1. Anatomie du tractus ilio-tibial………………………………………………….3
2.1.2. Le syndrome de la bandelette ilio-tibiale………………………………………3
2.1.3. Biomécanique…………………………………………………………………..4
2.1.4. Etiologie et facteurs de risque………………………………………………….5
2.1.4.1. Facteurs anatomiques………………………………………………...5
2.1.4.2. Facteurs liés au sportif………………………………………………..6
2.2 Coureur de fond et syndrome de la bandelette ilio-tibiale………………………………..7
2.2.1. Epidémiologie………………………………………………………………….7
2.2.2 La course de fond…………………………………………………………….....7
2.2.3. Biomécanique de la course à pied……………………………………………...8
2.3. Prise en charge……………………………………………………………………………9
2.3.1. Par le médecin………………………………………………………………….9
2.3.2. Par le chirurgien………………………………………………………………10
2.3.3. Par le podologue………………………………………………………………10
2.3.4. Par le masseur-kinésithérapeute………………………………………………10
3. Méthodologie……………………………………………………………………………………...12
3.1. Formulation de la problématique……………………………………………………….12
3.2. Recherche de littérature…………………………………………………………………12
4. Résultats…………………………………………………………………………………………..15
4.1. Introduction……………………………………………………………………………..15
4.2. Les Bilans……………………………………………………………………………….15
4.2.1. Interrogatoire………………………………………………………………….15
4.2.2. Bilan de la douleur……………………………………………………………16
4.2.3. Bilan morphostatique…………………………………………………………16
4.2.4. Palpation………………………………………………………………………17
4.2.5. Mobilité articulaire……………………………………………………………17
4.2.6. Extensibilité musculaire………………………………………………………17
4.2.7. Force musculaire……………………………………………………………...18
4.2.8. Tests spécifiques………………………………………………………………18
4.2.9. Classification du syndrome de la bandelette ilio-tibiale……………………...19
4.3. Rééducation…….……………………………………………………………………….20
4.3.1. Traitement curatif……………………………………………………………..20
4.3.1.1. Massage transversal profond……….……………………………….20
4.3.1.2. Ultrasons et stimulation électrique………………………………….20
4.3.1.3. Renforcement des abducteurs de hanche……………………………21
4.3.1.4. Etirements…………………………………………………………...21
4.3.1.5. Utilisation du K-Taping……………………………………………..22
4.3.2. Traitement préventif…………………………………………………………..23
4.3.2.1. Une routine d’étirements……………………………………………23
4.3.2.2. Une série d’exercices musculaires des abducteurs de hanche……....23
4.3.2.3. Podologue et semelles orthopédiques……………………………….23
4.3.2.4. Les chaussures de running…………………………………………..24
4.3.2.5. Changement des habitudes de course……………………………….24
4.3.2.6. Reprise de la course…………………………………………………24
4.4. Conclusion………………………………………………………………………………25
5. Discussion………………………………………………………………………………………...26
6. Conclusion………………………………………………………………………………………...30
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1. Introduction
Durant le stage d’été de cinq semaines entre ma 2ème et ma 3ème année d’études à l’institut de
formation en masso-kinésithérapie de Dijon, j’ai commencé à réfléchir à un sujet en vue de mon
mémoire. J’avais alors trois thèmes différents en tête : l’effet placebo, le syndrome de la bandelette
ilio-tibiale et les ajustements posturaux anticipés chez le sportif. Au fil de mes premières lectures et
en concertation avec mon maître de mémoire, je me suis dirigé vers le syndrome de la bandelette
ilio-tibiale. En effet, c’est le sujet qui m’attirait le plus au vu des premières lectures. De plus, l’un de
mes amis a été confronté à ce syndrome durant ma première année de médecine et avait été opéré en
vue d’un impératif sportif.
Mes premières recherches bibliographiques en français n’ont pas donné autant de résultats que ce
que j’espérais. Je me suis alors dirigé vers la littérature anglophone ainsi que scandinave. Au fil des
articles scientifiques, j’ai remarqué une chose : la pathologie n’est pas toujours lié à un défaut
anatomique ostéo-articulaire. En effet, et sur ce point tous les auteurs sont unanimes, la pathologie
est provoquée par une multitude de causes et de facteurs de risque [1] et pas forcément anatomiques.
J’ai ainsi découvert qu’il existait des facteurs liés à une mauvaise pratique du sport, ou bien qu’un
mauvais chaussage pouvait être également un facteur de risque primordial en jouant sur la sécrétion
de protéines inflammatoires [2]. Il existe donc autant de cas possibles que de patients atteints par
cette pathologie. Chaque patient est unique et le traitement réalisé doit être fait en fonction de
chaque cas. J’ai alors eu l’idée de réaliser ce mémoire avec pour objectif d’établir un guide pour les
étudiants qui comme moi n’ont pas évoqué cette pathologie en détail durant leur cursus.
Cette idée était ambitieuse mais il fallait avant tout que je reste à ma place qui est encore celle d’un
étudiant et non d’un professionnel de santé. J’ai donc choisi de rester humble et de faire cette revue
de littérature en fonction des lectures qui me semblaient le plus juste au vu des preuves dont elles
étaient dotées. L’étudiant ou le professionnel de santé doit pouvoir grâce à ce mémoire découvrir ou
redécouvrir le parcours classique d’un patient du début à la fin de son traitement. A chaque étape,
une liste non exhaustive de techniques sera apportée au lecteur afin qu’il puisse lui-même, selon ses
préférences personnelles, le type de patient et l’adhésion au traitement ainsi que l’étiologie du
syndrome, choisir le type de techniques qu’il veut proposer afin d’espérer un rétablissement optimal
sur le long terme.
2
Suite à cela, j’ai dû effectuer plusieurs choix personnels pour savoir comment présenter ma revue de
littérature.
Tout d’abord, je devais me focaliser sur le traitement masso-kinésithérapique mais sans omettre
l’aspect pluridisciplinaire de la prise en charge, que je voulais signaler car primordial à mon sens.
Ensuite, en France les traitements utilisés aujourd’hui sont trop symptomatiques avec un objectif
curatif trop privilégié par rapport au préventif [3]. Certes c’est la douleur provoquée par le
frottement qui handicape le patient, mais la douleur n’est qu’un symptôme du syndrome de la
bandelette ilio-tibiale. Un traitement antalgique et anti-inflammatoire localisé ne suffit pas pour
soigner un patient car la douleur reviendra comme elle est apparue au départ. Il est donc important
de voir le patient dans sa globalité, aussi ai-je choisi de développer mes résultats sous la forme
suivante :
Premièrement, un bilan précis où le professionnel de santé doit prendre en compte l’étiologie et les
facteurs de risque de la pathologie chez le patient.
Deuxièmement, un traitement curatif lié aux symptômes mais aussi à l’étiologie du syndrome chez
le patient.
Troisièmement, un traitement préventif afin d’éviter toutes récidives.
Puis, j’ai préféré me limiter à un type de patients : le coureur de fond amateur, car c’est le type de
patient le plus souvent rencontré. Il est intéressant de noter qu’on peut extrapoler le traitement à
d’autres types de patients tels qu’à un athlète de haut niveau, même si celui-ci aura besoin d’une
rééducation plus intensive, ou à un cycliste lequel aura alors un traitement préventif différent étant
donné que le mouvement en cause n’est pas « biomécaniquement » le même.
J’ai choisi une rééducation sur le mode d’exercice en libéral car il concerne une majorité de la
population des masseurs-kinésithérapeutes français (79%) [4].
Enfin, j’ai choisi de manière logique que le début de la prise en charge soit considéré comme la
première séance chez le masseur-kinésithérapeute. En revanche, la fin de la prise en charge ne sera
pas forcément la dernière séance prescrite. En effet, le masseur-kinésithérapeute peut apprendre au
patient des exercices à faire pour se prévenir des récidives voire pour une éventuelle rechute. Je
considère donc que la prise en charge se poursuit au-delà des séances chez le masseur-
kinésithérapeute en fonction de l’adhésion thérapeutique du patient au traitement préventif proposé.
En prenant en compte le cheminement global de ma pensée développée dans les points ci-dessus,
j’ai pu établir ma problématique finale ainsi :
Comment rééduquer le syndrome de la bandelette ilio-tibiale chez le coureur de fond amateur
afin d'éviter les récidives en milieu libéral ?
3
2. Cadre théorique
Les muscles de la région glutéale et de la cuisse sont entourés, comme tous les muscles de
l’organisme, par une structure fibreuse : le fascia. Le fascia s’épaissit latéralement et forme le tractus
ilio-tibial (connu aussi sous le nom de bandelette de Maissiat ou bandelette ilio-tibiale). La
bandelette ilio-tibiale est une bande fibreuse descendant le long du bord latéral de la cuisse [5].
L’anatomie du tractus ilio-tibial reste soumise à débat aujourd’hui. D’un côté, Lebo et Jacquot, des
pédicures podologues, pensent que l’insertion proximale se situe au grand trochanter et est un
prolongement des fibres du grand fessier (ou grand glutéal) et du tenseur du fascia lata [6].
De l’autre côté, des auteurs comme Fredericson, Cookingham et Chaudhari [7] situent l’insertion au
niveau du tubercule glutéale de la crête iliaque antéro-supérieur. Le tractus ilio-tibial est donc
maintenu à ce niveau par le TFL et le moyen fessier d’un côté et par le grand fessier de l’autre côté.
Ces trois derniers muscles formeraient un système « porte-jarretelles » [10].
Le trajet du tractus ilio-tibial se poursuit le long du bord latéral de la cuisse. Il passe par-dessus le
grand trochanter. Plus bas, il recouvre une partie du vaste latéral qu’il sépare de la loge postérieure
de la cuisse grâce à un septum intermusculaire qui l’attache au fémur via la ligne âpre [8]. Il s’insère
ensuite sur le tubercule supracondylaire latéral du fémur via une bande fibreuse : les fibres de
Kaplan.
Caudalement, le tractus ilio-tibial s’insère au niveau du tubercule supracondylaire du tibia (ou
tubercule de Gerdy), sur le bord latéral de la patella, sur le rétinaculum patellaire latéral et sur la tête
fibulaire.
Le syndrome de la bandelette ilio-tibiale est une pathologie rencontrée dans la majorité des cas chez
le sportif. Les patients sont en majorité des coureurs de fond ou des cyclistes. Ce syndrome est causé
par une friction antéropostérieure entre le tractus ilio-tibial et l’épicondyle latéral du fémur. La
répétition des mouvements de flexion-extension, comme lors de la foulée ou du pédalage, entraîne
une inflammation du tractus ilio-tibial au niveau de sa partie en contact avec l’épicondyle latéral du
fémur. Selon les études, les résultats montrent que la douleur apparait entre 20 et 40° de flexion
quand l’épicondyle latéral du fémur entre en contact avec les fibres postérieures du tractus à sa
partie distale. En effet, ce frottement à répétition entraînerait avec le temps une fragilisation du
tractus puis à la longue des microtraumatismes [9].
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Cette théorie est remise en cause par certains auteurs qui considèrent que le glissement entre le
tractus ilio-tibial et l’épicondyle latéral du fémur n’existe pas. En effet, ces auteurs pensent que la
bandelette n’est pas une structure anatomique à part entière mais plus un épaississement du fascia
superficiel qui est d’autant plus relié au fémur par le septum intermusculaire comme vu dans le
chapitre précédent traitant de l’anatomie. Ces auteurs ne remettent pas en cause l’existence du
syndrome de la bandelette ilio-tibiale mais l’attribue plutôt à une sensation de glissement antéro-
postérieur qui est en fait un mouvement latéro-médial du fascia lata sur les tissus conjonctifs
adjacents à la bandelette. [18]
Cependant en juillet 2013, une étude ayant pour but de réfuter cette remise en cause est parue. Cette
étude émanant de la prestigieuse faculté de médecine américaine Mayo, a prouvé sur 20 sujets que le
mouvement antéro-postérieur de la bandelette ilio-tibiale sur le condyle externe du fémur existait bel
et bien. Le mouvement testé est une série de flexion/extension du genou entre 0 et 45° de flexion.
Les résultats sur vingt patients donnaient une moyenne de 0,38 cm de mouvement entre les deux
structures en position couchée et de 0,71cm en position debout [22].
La douleur provoquée par cette pathologie est précise et se situe sur la face latérale du genou à 3 cm
environ au-dessus de l’interligne articulaire du genou. Son intensité est variable selon l’individu en
fonction de son seuil de tolérance à la douleur. Cela va de la légère gêne à une sensation de brûlure
insupportable. Certains patients rapportent une irradiation de la douleur sur la face latérale de la
cuisse. Parfois, on peut constater un gonflement. S’il n’y a aucune pathologie associée, le bilan
initial met en évidence un genou sec et stable donc physiologique avec des amplitudes articulaires
normales [8].
La douleur se manifeste à chaque entraînement sur une distance et/ou un temps généralement assez
précis. Progressivement, cette douleur va obliger le patient à s’arrêter. Après l’interruption de
l’entraînement, la douleur va progressivement s’estomper voire disparaître immédiatement selon les
patients. Il est très important pour le sportif de respecter des temps de repos sportif entre chaque
entraînement pour éviter que la douleur empire et vienne gêner les activités de la vie quotidienne
nécessitant une flexion répétée du genou (escaliers dans un premier temps puis marche dans les cas
les plus sévères) [9].
2.1.3. Biomécanique
Au niveau de la hanche, le tractus ilio-tibial, tout comme le moyen fessier, stabilise la hanche
latéralement en résistant à son adduction. De plus il a une structure tendineuse qui permet donc une
stabilité avec un coût énergétique bas en unipodal. D’un point de vue moteur, il forme, avec le grand
fessier et le tenseur de fascia lata, le deltoïde fessier de Faraboeuf. Celui-ci est décrit comme
contrôlant l’adduction de la cuisse pendant la course [10].
Au niveau du genou, le tractus ilio-tibial est stabilisateur latéral du genou. En appui unipodal, il
équilibre le genou et éviter une pression trop importante sur le compartiment fémoro-tibial interne
[21].
5
Il est important aussi d’évoquer la biomécanique des abducteurs de hanche bien qu’ils ne sont pas
directement concernés par cette pathologie. Ceux-ci sont au nombre de quatre. Le principal est le
moyen fessier qui s’insère entre la ligne glutéale antérieure et la ligne glutéale postérieure et qui se
termine sur la face postérieur du grand trochanter. Il stabilise le bassin principalement dans le plan
frontal, même si sa large insertion sur l’os iliaque lui confère aussi un rôle dans les autres plans de
l’espace. Les trois autres muscles abducteurs de hanche sont le petit fessier, le tenseur du fascia lata
et le piriforme. Le tenseur du fascia lata, le petit et le moyen fessier sont tous les trois innervés par le
nerf glutéal supérieur (L4-S1) [20].
Dans la course de fond (et même pour la simple marche), ces muscles abducteurs ne fonctionnent
pas en tant que tel car il n’y a pas d’abduction de hanche. Ces muscles fonctionnent comme des
freins à l’adduction en chaîne cinétique fermée donc lors de l’appui unipodal. Cette action est
primordiale pour éviter une chute controlatérale du bassin [20].
Dans la course, la pose d’appui correspond au début du cycle de la foulée. Le membre inférieur est
en adduction vis-à-vis du bassin. C’est à ce moment que les abducteurs de hanche, que l’on a cité
auparavant, travaillent en excentrique pour éviter une chute controlatérale du bassin et luttent contre
l’adduction de celle-ci pour que la hanche soit à 0° d’adduction à 50% du cycle. Puis pendant la
phase portante, le moyen fessier se contracte en concentrique afin de stabiliser la hanche pour la
phase de propulsion. Le moyen fessier fonctionnera toujours durant le cycle de la foulée en
excentrique puis en concentrique et cela quel que soit la vitesse de la foulée. Le moyen fessier
absorbe également les contraintes lors du choc du pied durant la course. De plus, le temps et la
vitesse de course sollicite également le moyen fessier qui peut se fatiguer [20].
Ces cinq facteurs de risques anatomiques sont ceux qui sont majoritairement retrouvés dans
la littérature. Il est intéressant de noter qu’ils ont tous la même conséquence directe sur l’apparition
de la pathologie, à savoir, favoriser la compression et les frottements entre la bandelette ilio-tibiale
et le condyle externe du fémur.
- Mauvais entraînement :
On retrouve souvent dans l’interrogatoire du patient un facteur très important qui est l’augmentation
trop brutale pour le sujet de la fréquence ou de l’intensité de ses entraînements. Cela est d’autant
plus vrai chez les coureurs amateurs et débutant. On peut noter que certains auteurs comme
Fredericson et Wolf vont plus loin dans l’analyse et implique dans les facteurs de risque le fait de
tourner toujours dans le même sens pour la course sur piste ou de courir souvent sur le même côté de
la chaussée. En effet, cela serait à l’origine de déséquilibres musculaires. [9]
- Les chaussures :
Il est évident de rappeler que la course de fond doit se pratiquer avec des chaussures conçues pour.
Les chaussures de « running » sont donc fortement recommandées bien que certaines paires de
baskets restent acceptables pour la course de fond. Il est aussi conseillé de choisir parmi cette
catégorie des chaussures universelles afin de pouvoir ajouter des semelles en fonction de la
morphologie du coureur.
7
Ensuite, les podologues conseillent de ne pas directement s’entraîner en permanence avec une paire
de chaussures neuves. En effet, cela serait à l’origine de blessures les premiers mois. Il est préférable
d’alterner entre l’ancienne et la nouvelle paire de chaussures en augmentant progressivement le
temps de port de la nouvelle paire par rapport à l’ancienne.
Enfin, il est démontré par plusieurs auteurs que des chaussures trop usées sont plus néfastes que des
chaussures amortissantes. Le port de chaussures usagées mécaniquement par le temps et l’utilisation
augmente la sécrétion de protéines inflammatoires par rapport aux chaussures amortissantes [11].
- Le terrain de la course :
La plupart des sujets développant le syndrome courent sur route, alors qu’il est préférable de courir
sur terrain mou plutôt que sur terrain dur. En effet, cela limite les contraintes à absorber pour le
moyen fessier. De plus, la course en descente est aussi à éviter. En effet, sur un terrain en pente, le
coureur attaque la foulée genou en extension mais la flexion de genou requise est supérieure à celle
requise sur terrain plat. Donc on augmente le risque de frottement entre le tractus ilio-tibial et
l’épicondyle latéral du fémur [8].
2.2.1. Epidémiologie
Le syndrome de la bandelette ilio-tibial peut être théoriquement rencontré dans tous les sports où il
existe une flexion-extension de genou répétée. Cependant, les sports où la course est irrégulière sont
très peu sujets à cette pathologie. Elle est rencontrée très majoritairement dans la course à pied et le
vélo [12].
Une étude de Ronald Lavine datant de 2010 indique que c’est la blessure la plus fréquente de la face
latérale du genou chez le coureur. Elle concerne 21% des blessures du genou et jusqu’à 20% des
blessures du membre inférieur. Elle est aussi la cause principale de douleur à la face externe du
genou chez le coureur avec une incidence de 12%. Ce syndrome concerne également 2,1 à 4,7% des
blessures dans une étude effectuée sur 1000 coureurs [12].
Il faut savoir différencier les différents types de course à pied. Nous allons les classer par ordre de
vitesse décroissante :
-Le sprint : course comprise 0 et 800m de distance. Le sprinteur doit parcourir une faible
distance à la vitesse la plus élevée possible. On peut la différencier d’une course normale par le fait
que, dans ce type de course, la vitesse est si haute que le talon ne touche plus le sol lors de la foulée.
Il est à noter que dans les compétitions d’athlétisme, l’épreuve la plus populaire est une épreuve de
sprint, le 100m homme. C’est aussi une discipline olympique.
-Le demi-fond : course comprise entre 800 et 3000m de distance. Le demi-fond se pratique
généralement dans une enceinte sportive ou en extérieure. Ce type de course est le moins populaire
auprès du public. Il n’existe que trois disciplines olympiques dans cette catégorie : le 800m, le
1500m et le 3000m steeple. Dans ce type de course, le sportif voit ses muscles sollicités tout au long
du parcours mais doit aussi être capable d’enchaîner des phases d’accélérations.
-Le fond : course supérieur à 3000m. C’est une activité physique d’endurance qui mélange
effort physique et volonté mentale. Ce type de course comprend une grande palette de distance
allant de 3km à 42km environ pour le marathon. Il existe des courses avec des distances supérieures
à celles des marathons. On parlera alors de sous-catégorie de la course de fond : le grand fond et
l’ultrafond. Le fond est la course du joggeur amateur par excellence. On peut courir une distance
pour établir un temps ou alors courir une certaine durée pour établir une distance [15].
Il existe deux types de foulée : les cycles antérieurs et les cycles postérieurs. Les sprinteurs
courent en cycles antérieurs. Les coureurs de fond et de demi-fond ont quant à eux plutôt tendance à
courir en cycles postérieurs [16].
La prise en charge est pluridisciplinaire. En effet, plusieurs professionnels de santé ont un rôle à
jouer dans la prise en charge de ce syndrome. Le travail en équipe pluridisciplinaire et la
communication entre les différents acteurs est primordial pour une optimisation du traitement quel
qu’il soit. Ils ne seront pas tous indispensable selon le patient même si la consultation de chacun
peut apporter des éléments importants dans la prise en charge. Après évaluation des facteurs de
risque, cette prise en charge sera à la fois symptomatique et étiologique [8].
2.3.1. Le médecin
Le médecin est toujours celui qui établit le diagnostic. Pour toutes douleurs latérales du genou, le
médecin doit penser au syndrome de la bandelette ilio-tibiale. Le médecin doit aussi écarter toutes
autres pathologies éventuelles. Pour cela, un examen scrupuleux du genou est indispensable afin de
s’assurer qu’aucun autre signe est présent (épanchement, dérobement, instabilité, etc…). Le test de
Renne et le test de Noble sont deux atouts majeurs pour confirmer ce diagnostic.
Des examens complémentaires peuvent être pratiqués comme l’échographie, le scanner, l’IRM ou
l’exploration chirurgicale afin d’affiner le diagnostic clinique. Mais ils ne sont aucunement
indispensable et le diagnostic est généralement posé sans avoir recours à ces examens.
Le traitement médicamenteux proposé par le médecin est généralement composé d’anti-
inflammatoires non stéroïdiens et d’antalgiques pour lutter contre l’inflammation de la bandelette
ilio-tibiale et les douleurs qu’elle provoque. Le médecin est ensuite libre s’il le veut de prescrire de
10
la mésothérapie ou des infiltrations de corticoïdes dans la zone comprise entre la bandelette ilio-
tibiale et le condyle externe du fémur. Toute fois ces prescriptions restent encore exceptionnelles et
s’appliquent pour des patients dont la douleur persiste plusieurs jours au repos [6].
2.3.2. Le chirurgien
Bien que cela reste encore aujourd’hui extrêmement rare, il existe un traitement chirurgical qui
s’avère en général suffisant pour éliminer le syndrome. On peut en effet supprimer chirurgicalement
le conflit. Cette opération fait suite à un échec de la prise en charge médicale et à des impératifs
sportifs particuliers. Elle n’est jamais proposée en première intention. Il existe plusieurs techniques à
l’heure actuelle et le choix se fait généralement selon les préférences du chirurgien. Elles consistent
toutes en une résection de la partie postérieure de la bandelette ilio-tibiale en regard de l’épicondyle
latéral du fémur. Ce traitement est souvent suffisant pour traiter le syndrome. La reprise sportive se
situe entre 60 et 90 jours post-opératoires selon la technique utilisée et les indications du chirurgien
[17-19].
2.3.3. Le podologue
2.3.4. Le masso-kinésithérapique
Même si le médecin est celui qui pose le diagnostic, parfois le patient arrive directement dans le
cabinet du kinésithérapeute ou avec pour seule ordonnance de faire céder les douleurs à la face
latérale du genou. Le masso-kinésithérapeute peut alors lui aussi pratiquer les tests de Noble et de
Renne comme peut le faire le médecin.
- Le test de Noble : le patient est en décubitus dorsal avec le genou amené en passif à 90° de
flexion. Le médecin ou le kinésithérapeute qui réalise le test place alors un appui (généralement
avec le pouce) à 3 travers de doigt (ou 3 cm) au-dessus de l’interligne articulaire du genou sur la
face latérale de celui-ci. Le genou est ramené passivement en extension toujours avec l’appui de
l’examinateur. Le test est positif si le patient ressent une douleur à l’extension aux alentours de 30°
au niveau du point d’appui de l’examinateur [6].
11
- Le test de Renne : le patient est un appui unipodal sur le membre douloureux. L’examinateur
place comme pour le test de Noble un appui 3 cm au-dessus de l’interligne articulaire sur la face
latérale du genou. Le patient doit fléchir progressivement son genou. Le test est positif si le patient
ressent une douleur sous l’appui aux alentours des 30° de flexion du genou [6].
Le traitement curatif, qui sera développé plus longuement dans la partie résultats de ce mémoire, est
composé de traitements antalgiques, de traitements anti-inflammatoires, d’étirements, de
renforcement musculaire et d’exercices de reprise progressive de la course à pied [8].
Le traitement préventif, qui lui aussi sera développé dans la partie résultats, va consister à lutter
contre les facteurs de risques étiologiques et les mécanismes lésionnels. On mettra aussi en place des
mesures de prévention. Le traitement préventif se fera en fonction du patient et de ses facteurs de
risques [8].
12
3. Méthodologie
Dès le départ, le thème que je voulais aborder était la rééducation du sportif. En effet, je pense me
diriger vers une spécialisation dans la kinésithérapie sportive après l’obtention de mon diplôme
d’état.
Pour la formulation de la problématique, je suis parti d’un tout autre thème au départ : la rééducation
des actions posturales anticipées chez le sportif de haut niveau après une blessure. Les recherches
ont donné trop peu de résultats. Suite à un rendez-vous avec mon premier référent mémoire,
Monsieur Kubicki, je me suis redirigé vers le syndrome de la bandelette ilio-tibiale.
J’ai commencé mes recherches et je me suis aperçu que cette pathologie était une pathologie de
surutilisation associée à des facteurs de risques. J’ai alors orienté ma problématique vers une prise
en charge comprenant rééducation et prévention afin d’éviter toutes récidives. J’en suis arrivé à :
Comment rééduquer le syndrome de la bandelette ilio-tibiale chez le coureur de fond amateur
afin d'éviter les récidives en milieu libéral?
Mes recherches ont commencé par la quête de ressources humaines pour me guider et d’ouvrages
afin développer une base théorique solide. J’ai ensuite cherché des articles dans des revues de
kinésithérapie. Enfin j’ai terminé par des articles trouvés sur les bases de données spécialisés.
Monsieur Desbrosses Jimmy : kinésithérapeute libéral à Dole. J’ai échangé avec lui sur les mêmes
sujets qu’avec Monsieur Pardon. De plus, nous avons discuté des diagnostics différentiels durant
l’un de ces cours.
-Le site du marathon de New York pour montrer l’importance que prend la course de fond dans la
population mondiale actuelle (http://www.tcsnycmarathon.org/).
-Google Scholar pour la recherche de littérature internationale (http://www.scholar.google.com/)
-Le site RééducaPortail, le site de la rééducation et de la kinésithérapie
(http://www.salonreeduca.com/)
- Des ouvrages
Concernant les articles, ils sont essentiellement issus des bases de données PubMed, Cochrane,
Pedro. Ces bases de données étant majoritairement composées de littérature anglophone, j’ai donc
utilisé les mots clefs suivants :
- « Iliotibial Band Syndrome »,
- « Sports Injuries »,
- « Lateral Knee Pain »,
- « Etiology » associé à « Iliotibial Band Syndrome»,
- « Risk Factors » associé à « Iliotibial Band Syndrome»
14
- « Rehabilitation » associé à « Iliotibial Band Syndrome»
- « Physiotherapy » associé à « Iliotibial Band Syndrome»
- « Prevention » associé à « Iliotibial Band Syndrome»
- « Running »
- « Long-distance Race »
- « Epidemiology » associé à « Iliotibial Band Syndrome»
4.1. Introduction :
Les résultats sont présentés sous forme d’une partie bilan puis d’une partie rééducation. La partie
rééducation sera divisée en traitement préventif puis traitement curatif. Je tiens à rappeler que ce
travail vise une approche générale au demeurant limitée par un nombre de pages contraint pour ce
mémoire, ce qui m’a incité à faire des choix sur les informations retenues que j’espère pertinents.
Un bilan initial est généralement pratiqué lors de la 1 ère séance. Il faut qu’il soit rigoureusement
exécuté car c’est lui qui va diriger le choix des techniques tout au long du traitement. On peut en
cours de traitement réaliser des bilans intermédiaires pour ajuster le traitement au besoin et/ou pour
montrer au patient les progrès qu’il a effectué.
Enfin, un bilan final est réalisé lors de la dernière séance pour laisser, dans le dossier du patient, une
trace de ce qui a été réalisé tout au long de la prise en charge et pour valoriser les progrès.
Plutôt que d’établir un bilan complet, je préfère me concentrer sur les points spécifiques en cas de
suspicion d’un syndrome de la bandelette ilio-tibiale. Cela permettra de préciser le tableau clinique,
l’étiologie et les facteurs de risque. Je pourrais ensuite établir établir un traitement approprié.
4.2.1. Interrogatoire
Comme dit le Dr House : « Tout le monde ment ». Il est donc primordial de poser les bonnes
questions pour avoir tous les renseignements nécessaires à l’établissement d’un traitement cohérent
et adapté au patient.
- Tout d’abord, on sait que cette pathologie est une pathologie sportive. Donc il faut savoir
quelles sont les activités sportives du patient. En effet, ce syndrome apparait plus
majoritairement chez le coureur de fond [24].
- Ensuite, il faut savoir à quelle fréquence le sport est pratiqué et s’il y a eu un changement des
habitudes sportives, avant ou au moment de l’apparition de la douleur sur la face latérale du
genou.
Ces questions sont importantes car une fréquence d’activité physique trop élevée ou un changement
brutal des paramètres d’entraînement sont un des nombreux facteurs de risque. Le type de terrain sur
16
lequel le patient pratique la course de fond est aussi une information importante à obtenir.
Effectivement, le fait de courir toujours dans le même sens sur piste ou toujours sur le même côté de
la route est un facteur de risque du syndrome de la bandelette ilio-tibiale. De plus, on sait qu’il est
préférable de courir sur terrain meuble plutôt que sur terrain dur [10]. Il existe d’autres points qui
seront développés dans le reste du bilan plutôt que dans l’interrogatoire pur.
4.2.4. Palpation
La palpation se fera toujours en comparatif avec le membre inférieur sain. On palpe la bandelette
ilio-tibiale à la recherche d’un manque de souplesse par rapport à la bandelette controlatérale. Ceci
est dût au fait que la bandelette est mise en souffrance à force du frottement intempestif avec le
condyle latéral du fémur. Cette palpation ne suffit pas pour repérer un tel syndrome car ce signe
n’est pas pathognomonique. [10]. De plus en cas de réaction aiguë, inflammatoire, des crépitements
peuvent être perçus.
La raideur du muscle droit antérieur est une étiologie possible de la pathologie. Il faudra également
vérifier la raideur musculaire des ischio-jambiers ainsi que du psoas et du triceps sural car leur
raideur est un facteur de risque au vu du déséquilibre musculaire qu’il peut engendrer [29].
Les différents tests pour chaque muscle seront effectués en comparatif avec le membre sain.
Pour tester l’extensibilité du droit antérieur et du psoas, on place le patient en bord de table avec le
genou controlatéral sur la poitrine et le membre inférieur à tester pendant en bord de table. Si la
hanche présente une flexion plus importante du côté pathologique par rapport au côté sain durant ce
test, le patient présente une hypo-extensibilité du psoas et donc un déficit d’extensibilité musculaire.
Dans la même position, on testera le droit antérieur. Pour cela il faudra effectuer une flexion de
genou en passif. Si le genou s’ascensionne, il y a hypo-extensibilité du droit antérieur [30].
18
Les ischio-jambiers seront testés en décubitus dorsal sur la table de massage. On place passivement
la hanche à tester à 90° de flexion genou fléchi. Puis on mobilise passivement le genou vers
l’extension jusqu’à ce que le patient ressente une sensation d’étirement à la face postérieur de sa
cuisse. On peut quantifier cette hypoextensibilité en mesurant l’angle poplitée. Plus l’angle est
proche de 0°, plus les ischio-jambiers sont extensibles [30].
Le triceps sural sera quant à lui testé en décubitus dorsal avec le genou en extension. On mobilisera
la cheville passivement vers la dorsiflexion. La sensation d’étirement doit apparaître face postérieur
de la jambe. Cette sensation traduira l’état d’extensibilité du triceps sural [31].
Une étude de 2005 a démontré qu’il existait un déficit des muscles abducteurs de hanche dans les
pathologies de surutilisation du sportif amateur. C’est pourquoi il faudra chez le coureur amateur
mesurer, en comparatif avec le membre sain, la force du moyen fessier et du tenseur du fascia lata.
Si les muscles du côté pathologique sont côtés à 5 sur l’échelle du testing musculaire, il faudra faire
plusieurs répétitions avec une résistance maximale sans oublier de comparer le nombre de
répétitions réalisables du côté pathologique et du côté sain [32].
Il ne faudra pas omettre de tester les autres muscles du membre inférieur. En effet, des déficits
musculaire du côté pathologique par rapport au côté sain provoquent des déséquilibres musculaires
pouvant entraîner le syndrome de la bandelette ilio-tibiale lui-même ou de pathologies associés [33].
Le masseur-kinésithérapeute dispose, dans son éventail technique, de tests spécifiques pour faire son
« diagnostic kiné » de syndrome de la bandelette ilio-tibiale. De plus, on pratiquera des tests afin
d’objectiver la présence éventuelle de pathologies associées.
Une étude de 2005 portant sur 1153 coureurs indiquait que les blessures sportives les plus courantes
étaient les atteintes tendineuses du genou et de la cheville (66%) ensuite les atteintes ostéo-
articulaires (58%) puis musculaires (47%) [34].
Il est donc important de réaliser ces tests qui permettent de découvrir si une douleur qu’un coureur
n’a pas mentionnée, par oubli ou en pensant que cette dernière n’a pas de lien avec l’examen, est
présente. En cas de résultats positifs, ce dernier pourrait développer ultérieurement une pathologie
en lien avec cette symptomatologie.
Nous présenterons donc les tests pour le syndrome de la bandelette ilio-tibiale mais aussi pour les
pathologies qui peuvent lui être associée.
Syndrome fémoro-patellaire :
Pour tester cette pathologie, le patient sera assis avec le fémur en rotation latéral. On testera la
contraction statique du quadriceps à 5 amplitudes différentes pendant 10 secondes chacune : 0°, 30°,
60°, 90° et 120°. Si une douleur est signalée par le patient au niveau fémoro-patellaire, on reproduit
la manœuvre avec une rotation médiale du fémur et une pression sur le bord latéral de la patella lors
de la contraction. Le test est positif si la douleur diminue signant un syndrome fémoro-patellaire
[36].
4.3. Rééducation
Schwellnus a réalisé un essai randomisé et contrôlé pour savoir si le massage transversal profond
(MTP) était bénéfique ou néfaste dans le traitement du syndrome de la bandelette ilio-tibiale. Pour
cela, il a pris 20 sujets qui ont été diagnostiqué porteurs d’un syndrome de la bandelette ilio-tibiale
chronique. Ils ont été aléatoirement divisés en 2 groupes. Le traitement pour l’étude durait 14 jours.
Ces deux groupes ont reçu un traitement comprenant un repos sportif (excepté des tests sur tapis de
course pour les besoins de l’étude), de la cryothérapie tous les jours, des étirements du fascia lata 2
fois par jour et 5 minutes d’ultrasons les jours 3, 5, 7 et 10 de l’étude. La différence entre les deux
groupes réside dans le fait que le groupe traité a aussi reçu du MTP pendant 10 minutes tous les
jours alors que le groupe témoin recevait seulement un traitement général de physiothérapie lui aussi
quotidien. Les résultats de cet essai montrent que la douleur à l’exercice diminue significativement
dans les deux groupes. La conclusion des auteurs est que le MTP n’influence pas le traitement, ni en
bien ni en mal [39].
Par ailleurs, la très grande majorité des auteurs recommande encore de pratiquer le MTP pour
éliminer le tissu cicatriciel et redonner sa mobilité antérieure au tendon [40]. En effet le MTP En
effet, le syndrome de la bandelette ilio-tibiale s’apparente fortement à une tendinite dans la
littérature. De plus, il a été prouvé que le MTP était efficace pour le traitement des tendinites [41].
En 2000, une étude américaine fut menée par Fredericson. Celle-ci avait plusieurs buts. Tout
d’abord d’examiner la force des abducteurs de hanche chez les coureurs de fond atteint d’un
syndrome de la bandelette ilio-tibiale et comparer cette force avec la hanche controlatérale saine.
L’autre but était de déterminer si la correction du déficit de force des abducteurs de hanche à travers
un programme de réhabilitation permettait le retour à la course de fond. L’étude a conclu que les
coureurs de fond avec un syndrome de la bandelette-ilio tibiale ont un déficit des abducteurs de
hanche du côté pathologique par rapport au côté sain mais aussi par rapport à des coureurs de fond
n’ayant pas le syndrome. De plus, l’amélioration de symptômes était corrélée avec la diminution du
déficit musculaire [10].
Une étude prospective sur les facteurs biomécaniques associés au syndrome de la bandelette ilio-
tibiale a cherché à savoir dans quels secteurs de la course musculaire, le moyen fessier, principal
muscle abducteur de la hanche, était déficitaire. Les résultats de cette étude font apparaitre une
faiblesse du moyen fessier dans le secteur d’adduction de hanche correspondant à la course externe
et moyenne [44].
Les exercices proposés ci-dessous sont ceux qui engendrent la plus grande activité électrique dans le
moyen fessier et sont donc les plus optimaux pour le renforcement musculaire.
Lori A. Bolgla, que cite Jean-Louis Estrade, les classe, chez le sujet sain, dans l’ordre suivant :
• appui unipodal, côté à rééduquer en charge, élever et abaisser l’hémibassin controlatéral ;
• appui unipodal hanche et genou fléchis à 20°, faire une abduction de hanche controlatérale avec
une charge à la cheville (3% du poids du corps en l’occurrence) ;
• latérocubitus controlatéral au côté à faire travailler, abduction de hanche avec le même poids à la
cheville, ou, ex aequo, appui unipodal du côté à renforcer, la hanche en rectitude, abduction
controlatérale avec la même charge [45].
4.3.1.4. Etirements
Une séance d’étirement du membre inférieur doit être mise en place et apprise par le patient. Cette
séance dure entre 15 et 20 minutes. Elle doit être apprise au patient lors du traitement. Le sujet doit
au fur et à mesure des séances thérapeutiques apprendre de façon autonome à réaliser cette séance
de stretching. A la fin des séances prescrites, le patient doit pouvoir réaliser convenablement cette
séance d’étirement seul chez lui sans risques. La séance d’étirement aide à diminuer les courbatures
et augmente l’assouplissement. Elle doit devenir une routine pour le patient [46-47].
Celle-ci inclue des étirements des ischio-jambiers, du quadriceps, des adducteurs, de la bandelette
ilio-tibiale et des rotateurs externes de la hanche. Il a été prouvé qu’un étirement long (30-60
secondes) associée à de courtes contractions intermittentes du muscle antagoniste est l’une des
meilleures techniques d’étirement pour un muscle ou un tendon douloureux [48].
L’étirement de la bandelette ilio-tibiale le plus efficace selon Fredericson est en fait un étirement du
muscle tenseur du fascia lata. Il se pratique debout. Le membre inférieur à étirer est en adduction et
22
extension de hanche. Le genou reste tendu. Le sujet élève son bras homolatéral en synergie avec une
inclinaison controlatérale du tronc [7].
Les étirements pour les autres muscles seront réalisés selon les préférences du thérapeute. En effet,
pour cette pathologie, aucune étude ne prouve la supériorité d’un étirement par rapport à un autre.
Toutefois, il faut bien noter que si les étirements ne sont pas dangereux pour le patient, c’est parce
qu’ils sont réalisés correctement sans mise en danger du sujet. Ainsi, il faudra absolument s’assurer
que les étirements sont réalisés correctement avant que le patient les réalise chez lui de manière
autonome afin d’éviter tout risque de blessures supplémentaires [49].
Une méta-analyse a été publiée en 2012 sur toutes les études sur l’efficacité du K Taping. Il en est
ressorti que le K Taping a un effet antalgique dans les pathologies sportives [50].
Le K Taping est une technique kinésithérapique qui peut s’avérer efficace dans le traitement de la
douleur du syndrome de la bandelette ilio-tibiale. Quand les bandes de K Taping sont posées
correctement, cette technique aide à diminuer la douleur provoquée par ce syndrome en diminuant le
frottement ou la compression au niveau latéral du genou. De plus, cela diminue le gonflement et
l’inflammation. Le K Taping est une bande élastique qui ne s’étire qu’en longueur. Cette bande
s’applique avec une légère tension sur la bande ainsi que sur la peau. Cela provoque un effet
proprioceptif de rappel au niveau de la peau. Cet effet de rappel diminue la compression et donc
diminue la douleur. Cette diminution de compression contribue également à diminuer l’éventuel
gonflement [51].
Le montage préconisé est simple à mettre en place. Tout d’abord pour une efficacité optimale, la
peau doit être propre. Pour cela, on peut la nettoyer avec de l’éther ou de l’alcool à 90°. Il est
préférable que la jambe soit épilée ou rasé pour une meilleure adhérence de la bande à la peau. Les 3
bandes seront posées face latérale du membre inférieur. Le patient est en décubitus dorsal sur la
table de massage, le genou à 90° de flexion. La 1ère bande sera posée en ligne droite suivant l’axe du
fémur. Elle aura pour origine le tiers inférieur du fémur et se terminera environ 5cm après
l’interligne articulaire du genou. Cette bande sera posée à 0% de tension aux bases et à 100% de
tension sur le reste de la bande. La 2ème bande sera quant à elle posée en ligne droite suivant l’axe
de la fibula. Son origine sera le tiers supérieur de la fibula et sa terminaison se situera environ 5cm
au-dessus de l’interligne articulaire du genou. La tension aux bases et sur le reste de la bande sera
identique à la 1ère bande posée. Enfin, la 3ème bande sera posée en suivant l’axe du fémur puis l’axe
de la fibula avec toujours le genou à 90° de flexion. Il y aura donc besoin d’une rotation au niveau
du genou pour que la bande puisse suivre l’axe du fémur puis l’axe de la fibula. On la décalera
légèrement par rapport aux autres bandes pour qu’elle ne les recouvre pas chacune complètement
mais seulement de façon partielle. Cette bande aura pour origine le tiers supérieur de la fibula et se
terminera à la moitié de la diaphyse fémorale. La tension à appliquer sera la même que les deux
bandes précédentes [51].
23
4.3.2. Traitement préventif
Le traitement préventif fera suite au traitement curatif lors de la prise en charge du patient. Il
débutera lorsque le patient aura retrouvé l’autonomie dont il disposait préalablement, c’est-à-dire
avant l’apparition d’un syndrome de la bandelette ilio-tibiale.
Le traitement préventif sera d’abord effectué en cabinet sous la direction du masseur-
kinésithérapeute qui prend en charge le patient. Le but à long terme est que le sujet est puisse
effectuer de manière autonome son traitement préventif sans aucun risque.
Le traitement préventif sert évidemment à éviter les récidives. Il luttera donc contre l’étiologie de la
pathologie mais aussi contre ses facteurs de risques. Il sera donc réaliser en fonction de la cause du
syndrome ilio-tibiale chez tel ou tel patient mais aussi en fonction des facteurs de risque dont il est
toujours porteur. Il sera effectué dans un premier temps lors de la prise en charge du patient après la
fin du traitement curatif. Puis, le sujet devra réaliser reprendre ce traitement chaque fois qu’il
soupçonne une récidive du syndrome ilio-tibiale.
La séance d’étirement a été mise en place lors du traitement curatif (voir le §4.3.1.4). Elle devra
toujours durer 15 à 20 minutes et devra être réalisé régulièrement. Les muscles concernés restent les
mêmes.
Donc à ce stade du traitement, la priorité pour le patient est de savoir réaliser seul ces étirements
chez lui sans la correction des postures que réalise habituellement le thérapeute. Le kinésithérapeute
devra donc prendre le temps de bien enseigner les postures lors de la routine d’étirement quand
celle-ci sera effectuée en cabinet.
L’un des facteurs de risque voir l’une des étiologies du syndrome de la bandelette ilio-tibiale est un
déficit de force musculaire au niveau des abducteurs de la hanche. Même si ce déficit diminue voir
disparait lors du traitement curatif, il n’en reste pas moins que la cause qui l’avait entraînée au
départ est peut-être encore présente.
C’est pour cela qu’il restera important pour le patient de pratiquer au moins une fois par semaine
une série d’exercice, dont série au moins 48 heures avant la course de fond. Pour la série
d’exercices, on reprendra les 3 exercices effectués lors du traitement curatif. Le patient fera 10 séries
de 10 répétitions pour chaque exercice [52].
Si jamais il existait un défaut d’appui plantaire comme une voûte plantaire trop creusée ou une
pronation excessive du pied avec un varus de l’arrière-pied, on conseillera au patient d’aller
consulter un podologue. En effet, celui-ci pourra confectionner des semelles orthopédiques adaptées
24
à la morphologie du patient. Il faudra au patient une paire de semelles orthopédiques pour la marche
dans ses chaussures dites de ville ainsi qu’une paire de semelles orthopédiques pour la pratique de la
course de fond. Il faudra s’assurer que le patient les porte bien en permanence. En effet, elles auront
pour but de diminuer les facteurs de risques que l’on a repéré au bilan morphostatique du patient. Il
sera donc important de le sensibiliser vis-à-vis du rôle correcteur de ces semelles [53-54].
Une usure trop excessive des chaussures utilisés pour la pratique de la course de fond est un facteur
de risque du syndrome de la bandelette ilio-tibiale (voir §1.4.2. de ce mémoire). En effet, l’usure des
chaussures peut entraîner une diminution de l’absorption des chocs qu’est censé offrir le port de
celles-ci.
On recommandera donc au patient de vérifier l’usure de ses chaussures notamment au niveau du
talon côté externe. Même si les chaussures n’ont pas l’air utilisées, il est recommandé de les changer
tous les 400 à 800km de course à pied. En effet, c’est le point à partir duquel elles ont perdu environ
50% de leurs capacités d’absorption [54].
On recommandera au patient de changer les mauvaises habitudes de course qu’il avait avant
l’apparition de la pathologie.
Il faudra que la course sur piste ne soit pas toujours pratiquée dans le même sens. C’est à dire
horaire ou antihoraire. Pour cela, on demandera au patient de bien vouloir changer de sens de course
à chaque fois qu’il va pratiquer son activité physique.
Le patient doit éviter de courir toujours sur le même côté de la chaussée afin de ne pas entraîner au
long terme un déséquilibre musculaire. Il doit aussi éviter les terrains en pente ascendante ou
descendante et privilégier la course sur terrain plat.
De plus, il doit aussi éviter de courir sur des terrains trop durs qui augmentent la force des chocs à
absorber et plutôt choisir des terrains légèrement mous [8-10].
4.4. Conclusion
En conclusion de cette partie résultats, je souhaiterais rappeler que le traitement proposé ici n’est pas
exhaustif. L’ensemble de ces techniques ne représentent pas la totalité de l’éventail de techniques
dont dispose le masseur-kinésithérapeute pour traiter la pathologie de manière curative et mais aussi
de manière préventive. Les techniques ont été choisies par rapport aux différents auteurs ayant, de
près ou de loin, réalisés des études sur le traitement de la pathologie qu’est le syndrome de la
bandelette ilio-tibiale. Les techniques qui n’ont pas été évoqués dans cette partie ne sont donc pas
toutes foncièrement mauvaise. Il faudrait réaliser des études pour voir leurs bénéfices ou leurs
risques.
De plus, il faut préciser que même si, en général, le syndrome n’est pas bilatéral, il est intéressant de
faire le traitement préventif sur les deux membres inférieurs afin d’éviter de provoquer des
déséquilibres musculaires qui peuvent être source d’un nouveau syndrome de la bandelette ilio-
tibiale sur le membre controlatérale.
26
5. Discussion
De nos jours, les masseurs kinésithérapeutes disposent d’un large éventail de techniques
thérapeutiques, diverses et variés. Ces techniques sont pour la plupart apprises lors des trois années
d’études faites dans un institut de formation en kinésithérapie. Le reste des techniques s’apprend
dans le cadre de la formation continue après le diplôme. Pourtant, aucune formation ne traite
spécifiquement de la pathologie évoquée dans ce mémoire. Si les techniques sont connues, leur
application, aussi bien dans le traitement curatif que préventif, reste souvent mystérieuse, propre à
chaque « soigneur ». De même, la littérature sur cette pathologie manque cruellement d’études
randomisées et contrôlées afin de pouvoir établir une hiérarchie entre les différents types de
traitements possibles. On peut en déduire que le métier de masseur-kinésithérapeute, en particulier
en France, reste encore largement un art car il s’appuie encore beaucoup sur des méthodes
empiriques ou sur des études biaisées.
D’ailleurs, durant mes recherches tout au long de l’année, j’ai remarqué que la majorité de la
littérature disponible vient des pays anglophones et plus particulièrement des Etats Unis. On
retrouve également une littérature assez fournie dans les pays scandinaves (Norvège
principalement). On peut donc en conclure que la France est en retard par rapport aux autres pays.
Ceci peut s’expliquer par le fait que les études demandent de l’argent pour pouvoir être pratiqué
correctement sur une assez longue période de temps. Or, les chercheurs en France disposent de peu
de moyens et préfèrent donc faire des études sur des marchés plus porteurs que le syndrome de la
bandelette ilio-tibiale lequel ne touche qu’une toute petite partie de la population. Le nombre de
patients souffrants d’un syndrome de la bandelette ilio-tibiale fait pâle figure quand on le compare
au nombre de patients venant consulter un kinésithérapeute pour un problème de dos ou d’épaule.
En effet, j’ai consulté certains de mes professeurs exerçant en milieu libéral ainsi que des étudiants
de ma promotion et j’ai constaté qu’une infime partie d’entre eux avait été confrontée à ce type de
pathologie. Aucun des étudiants consultés n’a pris en charge ce type de patient. Parmi les masseur-
kinésithérapeutes libéraux que j’ai consulté, seuls deux ont déjà eu à traiter un syndrome de la
bandelette ilio-tibiale, dont l’un d’eux est spécialisé dans la kinésithérapie du sport. Je pense donc
avoir été « chanceux » d’avoir pu prendre en charge en cabinet un patient atteint de ce syndrome.
Historiquement, le syndrome de la bandelette ilio-tibiale est tout jeune. Le premier écrit évoquant
clairement le « syndrome de la bandelette ilio-tibiale », que j’ai pu retrouver, date de 1975 [57].
Même si en 1958, on peut noter que Kaplan par du tractus ilio-tibial, de sa morphologie et de la
clinique qui l’entoure [58]. Cela fait donc moins de 30 ans aujourd’hui que l’on connait ce syndrome
alors que l’homme pratique la course à pied depuis la préhistoire. L’article de 1975 fut écrit par
Renne. Renne et Noble sont les premiers grands auteurs scientifiques sur cette pathologie. Ce sont
en quelque sorte, les deux découvreurs du syndrome de la bandelette ilio-tibiale. Ils ont donnés leurs
noms à des tests spécifiques quant au diagnostic précis du syndrome. Aujourd’hui encore, ils sont
cités dans les bibliographies d’une grande majorité d’études et d’articles parlant de près ou de loin
du syndrome de la bandelette ilio-tibiale ou syndrome de l’essuie-glace. Ce nom fait référence au
27
frottement cyclique d’avant en arrière de la bandelette ilio-tibiale sur le condyle externe du fémur
tout comme l’essuie-glace le fait contre le pare-brise d’une voiture.
Concernant mon travail, la partie résultat présente un bilan et des traitements curatif et préventif.
Au niveau du traitement curatif, on voit que des techniques comme les ultrasons ou l’étirement du
tenseur du fascia lata ont un effet thérapeutique direct sur la zone douloureuse alors que d’autres
traitements, comme le renforcement du moyen fessier, n’ont pas d’effet direct sur la zone de la
bandelette ilio-tibiale mais ont un effet thérapeutique indirect. En effet, si le syndrome de la
bandelette ilio-tibiale provoque une douleur face latérale du genou, celle-ci n’est qu’un symptôme et
non une étiologie possible. En traitant uniquement la douleur, on ne fait que traiter un seul
symptôme et il est fort probable que la douleur revienne plus tard vu que la cause n’a pas été
soignée. Il est donc important de prendre en charge le patient dans sa globalité. Le patient n’est pas
juste un genou douloureux. C’est un corps entier en souffrance. Cette prise en charge globale permet
d’agir sur les symptômes mais aussi sur l’étiologie de la pathologie ainsi que sur ses facteurs de
risque.
Les résultats de ce mémoire pourront être utiles aux étudiants de l’IFMK de Dijon. En effet, le
syndrome de la bandelette ilio-tibiale ne fut évoqué qu’une seule fois durant toute ma scolarité. De
plus, il s’agissait seulement de quelques lignes lors d’un cours sur la biomécanique du genou en
première année d’étude dispensé par M. Martin, cadre de santé au centre hospitalier de Bourbonne-
les-Bains. A la sortie de l’école ou lors de stage, l’étudiant est donc logiquement dépourvu de
connaissances concernant la maladie s’il ne s’est pas renseigné par lui-même. L’étudiant, le jeune
praticien ou le praticien confirmé n’ayant pas été confrontés à ce syndrome pourront se servir du
mémoire pour prendre en charge un patient du bilan à la prévention. Mais il faut noter que ce
mémoire n’est pas un protocole, et qu’il n’est là que pour donner des conseils et servir de fil
directeur. Le praticien choisira ses techniques de rééducation à pratiquer en fonction de sa
formation, de ses préférences pour telle ou telle technique mais selon le ressenti du patient. Ce qui
confirme qu’on reste encore aujourd’hui des artisans.
La démarche utilisée pour les résultats s’appuie sur les dernières études et articles parues ainsi que
sur les connaissances des grands noms de cette pathologie (Fredericson, Schwellnus, etc). Pour
chaque étape, j’ai analysé les différentes données dont je disposais en me penchant sur chaque
aspect de l’étude. L’étude devait avoir assez de participants et des résultats significatifs. J’ai proposé
celle qui me semblait la plus pertinente, la plus documentée et avec le plus haut niveau de preuve et
d’impact factor. Une exception persiste néanmoins. Le chapitre sur le K-Taping est composé
d’études faites par des personnes pratiquant le K-Taping. Or, les auteurs vont avoir des réticences à
dire du mal de la technique qu’ils essaient de promouvoir. Le montage de K-Taping présenté repose
uniquement sur des bases anatomiques. Même s’il a été mis en place par un médecin américain
reconnu dans le milieu sportif (soignant l’équipe olympique d’athlétisme), il ne repose que sur des
bases anatomiques, biomécaniques et empiriques.
28
L’étude porte sur le sportif amateur. Il faut bien prendre en compte que le traitement sera différent
chez le sportif professionnel car les enjeux et impératifs ne sont pas les mêmes. En effet, le
traitement kinésithérapique est long et oblige au repos sportif pendant un certain temps ce qui est
peu compatible avec une pratique professionnelle. De plus, la reprise sportive doit être progressive,
ce qui complique le retour au niveau antérieur. Ceci explique que certains sportifs professionnels
préfèreront faire pratiquer directement une intervention chirurgicale pour diminuer le temps de repos
sportif ainsi que le temps de reprise.
Je n’ai pas évoqué tous les facteurs du risque présents chez le sportif amateur. En effet, l’âge, le sexe
et le poids sont des facteurs de risque à considérer. J’ai préféré axer mon mémoire sur les facteurs de
risques pouvant apparaître chez tous types d’individus. Mais il faut signaler que l’on déconseille la
course à pied aux personnes obèses. En effet, l’obésité est considérée comme un facteur de risque
important en médecine sportive (il l’est d’autant plus en médecine sportive pédiatrique) [59]. Le
surpoids et l’obésité entraînent une surcharge au niveau de l’articulation. Les chocs liés au cycle de
la foulée sont plus traumatisants, aussi faut-il éviter la pratique de la course à pied pour la perte de
poids. On peut éventuellement les diriger vers le cyclisme ou la natation. Ces sports offrent des
contraintes moindres au niveau du genou et réduiront le risque de blessures sportives.
Chez la personne âgée, la course est également déconseillée alors que la pratique régulière d’une
activité physique. On connait les bénéfices tant dans le domaine cardio-vasculaire que respiratoire,
métabolique, locomoteur, neuropsychique, ou encore psychosocial. On a constaté une amélioration
de la qualité de vie chez la personne âgée sportive. En revanche, certains sports sont contre-indiqués
pour une partie de la population âgée. Si la natation, la marche sont des sports de choix, le jogging
ne convient pas à tous [60].
Le sexe est aussi un facteur de risque important. En effet, même si dans la société, les femmes et les
hommes sont censés être égaux. Il n’en est rien au niveau de l’activité sportive. Dans le sport
professionnel, on remarque que les épreuves de courses à pied ne sont pas mixtes lors des grandes
compétitions. Il existe des différences anatomo-physiologiques importantes. En ce qui concerne le
syndrome de la bandelette ilio-tibiale, les femmes partent avec un désavantage. En effet, on a vu que
le genu valgum est un facteur de risque important dans le développement du syndrome. Or, on sait
que chez la femme, au niveau anatomique, on retrouve plus de genu valgum que chez l’homme.
Donc la femme est en théorie sujette plus facilement au syndrome de l’essuie-glace [61].
Les résultats répondent à la problématique par le biais d’un plan en trois parties. Ces parties
correspondent aux différents temps de la prise en charge : bilan, traitement curatif et traitement
préventif.
La prise en charge thérapeutique doit tenir compte du patient dans sa globalité. Le kinésithérapeute
doit aussi rechercher, en collaboration avec le médecin, l’étiologie et les facteurs de risque de la
pathologie.
Toutes les techniques qu’il est possible d’utiliser ne sont pas présentés dans ce mémoire. Ne sont
répertoriés que les techniques possédant des études prouvant leur efficacité.
Les études sont pour la majorité d’entre elles anglaises. La littérature française sur le sujet est assez
pauvre. Les premiers écrits datent des années 70. Les deux auteurs majeurs sont Renne et Noble. Ils
ont donnés leurs noms à des tests.
La partie résultat de ce mémoire peut servir à l’étudiant tout comme au praticien diplômé afin
d’avoir une idée globale de la prise en charge à effectuer. Le traitement proposé s’appuie sur des
études aux résultats significatifs.
Ce mémoire s’appuie sur une base théorique forte tirée d’ouvrages d’auteurs reconnus. L’anatomie
est précise. La prise en charge est moderne s’appuyant sur l’étiologie de la maladie et les facteurs de
risques propres à chaque patient. Les techniques proposées sont tirées d’études prouvant leur
efficacité.
En revanche, le manque d’études limite le choix des techniques. Certaines techniques thérapeutiques
peuvent être en effet très efficace mais leur utilisation ne pourra s’appuyer que ses des bases
empiriques.
L’étude du sujet de ce mémoire était vraiment passionnante pour moi. J’ai pu découvrir une
pathologie que je ne connaissais à peine. La kinésithérapie du sport est un domaine que j’ai
particulièrement apprécié. En effet, je compte faire des formations complémentaires après mon
diplôme en lien avec le sport.
Par ailleurs, j’aimerais aborder un dernier point qui n’a été développé que trop brièvement dans la
partie résultats du mémoire via un protocole type. Le kinésithérapeute doit continuer à suivre le
patient tout au long de sa reprise sportive. Il doit rester présent pour prodiguer des conseils tout au
long du réentrainement et aider le patient à éviter toutes récidives du syndrome ou d’autres blessures
éventuels qui peuvent survenir lorsque la reprise du sport n’est pas réalisée dans des conditions
optimales.
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Photo de couverture : photo de la campagne publicitaire de Nike pour le running féminin en 2000
Résumé
Le syndrome de la bandelette ilio-tibiale est une pathologie très courante chez le coureur de fond.
Elle est causée par un frottement du tractus ilio-tibial sur le condyle externe du fémur. Nous verrons
ici, après une brève description de l’anatomo-pathologie, comment un masseur kinésithérapeute
libéral peut rééduquer un sportif amateur atteint de ce syndrome. Ce traitement commencera par un
bilan puis un traitement curatif et enfin un traitement préventif. Les traitements proposés devront
être modulés en fonction de l’étiologie de la maladie ainsi que des facteurs de risque propre à
chaque sujet.