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Intro - 1 -
Université de Bordeaux
U.F.R. de Médecine
1
J’assume les textes des bulles « pensées » et « paroles » qui accompagnent les illustrations.
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Intro - 3 -
Sommaire
Ce polycopié a deux paginations : la première, au milieu du haut de page, est celle de l'ensemble de
l’ouvrage, p 1 à 503 ; la seconde propre à chacun des chapitres. Quel intérêt ? Dans plusieurs chapitres,
pour aider à faire des liens entre des notions, on conseille de faire un report à une autre page.
Généralités
"La" séméiologie – André Quinton .................................................................................................. 5 La
formation de Séméiologie pratique à la faculté – André Quinton .............................................. 6
Apprendre la séméiologie – André Quinton, Jean-François Chateil ............................................. 12
Conduite de l'interrogatoire et de l'examen clinique – André Quinton .......................................... 17
Séméiologie en imagerie médicale et échoscopie – Jean-François Chateil .................................. 20
Liste des thèmes des Jeux de rôles ................................................................................................. 22
L’ED Médecine légale ................................................................................................................... 24
Programme DFGSM2
Maladies cardiaques et vasculaires – Pierre Coste – Patricia Réant – Gérard Sassoust – Joël Constans
........................................................................................................................... 27
Maladies pulmonaires – Chantal Rahérison ................................................................................. 67
Notions de séméiologie Tête et cou – André Quinton – Erwan de Monès................................... 89
Maladies infectieuses – Didier Neau .......................................................................................... 105
Dermatologie – Julien Séneschal – Anne Pham-Ledard – Anne-Sophie Darrigade Léa Dousset –
Marine Fournet – Diane Héron-Mermin – Laure Dequidt ............................ 119
Séméiologie traumatique cutanée en médecine légale – Larbi Benali ......................................... 127
Maladies de l'appareil locomoteur – Séverin Chaigne-Delalande – François Vercruysse – Olivier Gille
............................................................................................................................ 131
Et André Quinton à partir de Textes du Collège des enseignants de rhumatologie et
de l'ouvrage de séméiologie des enseignants de Créteil
Maladies des voies urinaires et du rein – Philippe Ballanger ...................................................... 185
Programme DFGSM3
Maladies gynécologiques – Dominique Dallay – Cécile Labeau –Marie Sire – Marie Stahl .... 197
Maladies de l'appareil digestif – André Quinton ......................................................................... 223
Nutrition (diabète, obésité) - Endocrinologie – Patrick Roger – Magalie Haïssaguerre ............. 283
Néphrologie - Maladies du rein – Thomas Bachelet .................................................................... 313
Troubles métaboliques - Etats de chocs – Didier Gruson – Etienne Rivière ............................... 335
Maladies du système nerveux – François Tison – Bruno Brochet –
Emmanuel Cuny – Emmanuelle Cugy – André Quinton – Jean-Rodolphe Vignes ................ 351
Psychiatrie – Nicolas Deltort – Didier Delhaye – Olivier Doumy ............................................... 445
Pédiatrie – Yves Pérel – Stéphane Ducassou ............................................................................... 461
Jeux de Rôles relationnels – Gaëlle Labouré – Mélanie Afonso – André Quinton...................... 483
Pharmacologie – Equipe Pharmacologie Mathieu Molimard...................................................... 491
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Intro - 4 -
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Intro - 5 -
Séméiologie
André Quinton
1 - Définitions
Un signe est "la chose, le phénomène perceptible ou observable qui indique la probabilité de
l'existence ou de la vérité d'une chose, qui la manifeste, la démontre ou permet de la prévoir (définition
du CRNTL2).
En médecine les maladies sont caractérisées par des "signes", ou groupement de signes
(syndromes) ; c'est en reconnaissant chez un patient leurs signes qu'on fait les diagnostics des maladies.
Ces signes sont :
- les signes cliniques parmi lesquels on distingue les signes fonctionnels, ou symptômes, ressentis
par le patient et recueillis par l'interrogatoire et les signes physiques recueillis par l'examen
clinique ;
- les signes généraux comme la fatigue, le manque d'appétit, l'amaigrissement, la fièvre, qui,
isolés, donnent rarement une orientation diagnostique ;
- les signes recueillis par les examens complémentaires, biologiques, anatomo-pathologiques,
radiologiques, etc.
Apprendre la séméiologie est donc apprendre des signes3, pour ensuite pouvoir les
identifier, les distinguer les uns des autres, les reconnaître comme indices plus ou moins
évocateurs d'une situation pathologique précises. En DFGSM2 et DFGSM3 notre objectif est que
vous appreniez à reconnaitre et rechercher l'essentiel des signes cliniques, à interpréter des examens
complémentaires de base.
2
CNRTL, Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, émanation du CNRS (Centre National de la
Recherche Scientifique).
3
Le mot indice pourrait aussi bien être utilisé, nous rapprochant des romans policiers.
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Intro - 6 -
2 - Objectifs opérationnels
Ce sont les objectifs qui concrétisent les finalités : vous devez obligatoirement les atteindre pour
devenir compétent… et être reçu à l'examen.
On distingue des :
- objectifs de connaissances : ce qui signifie "être capable de décrire ou faire décrire, de
simuler quand c'est possible". En pratique le patient décrit ses symptômes avec ses mots, et
le médecin, en posant des questions va faire décrire avec précision ; vous allez découvrir ces
situations dans les jeux de rôles.
- des objectifs d'exécution de gestes ou encore "être capable de faire…".
Ces objectifs sont donnés au début de chaque chapitre de cet ouvrage. A titre d'exemple voici
les objectifs opérationnels pour votre apprentissage de la séméiologie gynécologique :
Gynécologie
C'est en apprenant le polycopié, en suivant attentivement les ateliers et les ED, que vous allez
acquérir les connaissances que nous estimons nécessaires à votre formation.
✔ Pour les DFGSM 2 : L'examen comporte deux séances de jeux de rôles et/ou interprétations
de documents dans le contexte d’une situation clinique. Ces séances portent sur les
connaissances médicales et la pratique des gestes d’examen dans le contexte d’une situation
clinique simulée ; vous serez répartis en groupes de 6 à 8 étudiants (différents des groupes
d'ED de l'année).
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Intro - 7 -
✔ Pour les DFGSM 3, l'examen comporte 2 étapes : d’une part, un contrôle écrit des
connaissances théoriques de base portant sur l’ensemble des connaissances acquises en
séméiologie en DFGSM 2 et DFGSM 3 et d’autre part une demi-journée pratique via un
parcours d’ateliers simples (« mini-ECOS »), où chacun doit faire état de son savoir-faire
technique acquis lors des ateliers et travaux pratiques. Ce parcours est associé à une séance
d’évaluation des connaissances en petit groupe : vous serez répartis en groupes de 6 à 8
étudiants (différents des groupes d'ED de l'année).
∙ Cette séance d’évaluation du savoir et du savoir-être se fait à propos d'une situation clinique o Soit
sous forme de jeux de rôles chaque fois que cela est possible, ce qui permet d'évaluer aussi bien
l'étudiant qui joue le "patient" que celui jouant le rôle de "médecin". Les situations cliniques sont
celles vues au cours de votre formation ; mais il est possible qu’un examinateur suscite un jeu de
rôle nouveau mobilisant d’indispensables connaissances cliniques : affaire de bon sens dans votre
préparation d’un examen qui n’a rien d’un traquenard. Il est donc inutile de venir demander
quelques jours avant l'examen ce qui ne sera pas demandé.
o soit il vous est demandé d'interpréter un document (radio, photos, vidéo, ECG, etc…)
dans un contexte clinique évoqué par l'examinateur.
ATTENTION pour les étudiants en DFGSM 3 : vous pourrez avoir à l'examen des gestes pratiques et
des situations cliniques vues en DFGSM 2 (en d'autres termes pas question d'oublier ce que vous avez
appris en DFGSM 2..., c’est le « savoir acquis pour toute une vie » …).
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Intro - 10 -
4 - Autres informations
4.1 - Qui sont vos enseignants de sémiologie pratique ? Ce sont en majorité des chefs
de clinique-assistants (CCA).
Tout CCA a fait ses 1er et 2ème cycles d'études médicales dans une faculté de médecine française ;
après avoir passé les ECN, il a choisi sa spécialité et le CHU où il a effectué son internat et passé la
thèse, ce qui lui donne le titre de docteur en médecine. Il a pris pour deux ans un poste de CCA, soit
dans le CHU où il a fait son internat, soit dans un autre. Vous allez donc rencontrer des praticiens
venus de toutes les facultés françaises.
Pendant son clinicat, le CCA parfait sa formation de spécialiste : il a pour la faculté le titre de
chef de clinique et pour l'hôpital celui d'assistant des hôpitaux. Après deux ans de clinicat, la plupart
s'installent en libéral ou prennent un poste de PH (praticien hospitalier) dans un hôpital. Quelques uns
feront une carrière "hospitalo-universitaire" ce qui les mène, en plus de leurs activités habituelles, à faire
de l’enseignement, de la recherche et à publier des articles dans les revues médicales internationales. Un
CCA a donc une très importante activité dépassant largement les 35 heures hebdomadaires...
A côté des CCA interviennent dans cet enseignement quelques professeurs (radiologie,
exploration fonctionnelle pulmonaire) et des médecins non universitaires pour les jeux de rôles. Ils ont
tous des tâches de soins, d'enseignement, de recherches, d'administration.
Tous vos enseignants sont très occupés. Ils auront donc d'autant plus d'enthousiasme à travailler
avec vous que vous serez sympathiques, réceptifs, curieux et ayant fait l'effort d'apprendre par vous-
mêmes les notions de bases dans le polycopié.
4.2 - Planning : échanges et rattrapages
La prise de connaissance des plannings convainc de la complexité de l'organisation de cet
enseignement de séméiologie ; ajoutez à cela que vos deux promotions représentent environ 850
étudiants répartis chacune en 60 sous-groupes pour les ateliers, en 16 ou 24 sous-groupes pour des ED.
Et il y a environ 160 enseignants. L'ensemble n'est maitrisable qu'avec la rigueur et la discipline de
tous.
∙ Absence à un atelier ou un ED
La présence aux ateliers et ED est obligatoire, y compris pour les redoublants . Seules les
raisons de force majeure justifiées telles qu’arrêt-maladie peuvent générer des aménagements de
planning. Ne rentrent pas dans cette catégorie les prises de vacances en dehors de celles prévues dans le
calendrier universitaire et les activités extra-universitaires.
Il existe schématiquement deux situations :
1° - Vous savez à l'avance que vous ne pourrez assister à un atelier ou un ED à la date prévue :
anticipez votre absence en organisant un échange de dates avec un camarade tout en respectant
les plannings établis pour la globalité des enseignements, et pas seulement celui de la séméiologie,
puis en vérifier la validité avec Melle MAIO, l’assistante pédagogique.
2° - Vous n'avez pu assister à un atelier ou un ED pour une raison indépendante de votre
volonté (maladie, accident, etc. que vous devrez justifier) ; présentez-vous de même au
secrétariat pour organiser un rattrapage.
Il est interdit d'organiser un échange ou de choisir une date de rattrapage sans accord
préalable. Cette façon de faire conduirait à ce que des enseignants se retrouvent, soit avec un groupe
pléthorique, soit avec moins d'étudiants qu'attendus. Nous nous opposons à un tel désordre qui serait
préjudiciable à l'organisation établie et à l'intérêt pédagogique de l'enseignement.
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Intro - 11 -
ATTENTION : Les rattrapages ne sont possibles que dans le respect d’une limite d’accueil
des étudiants pour des raisons de logistique et de matériel ou de capacité dans les salles.
Certains ED sont soumis à des conditions de rattrapages et d’échanges d’autant plus drastiques :
- En DFGSM 2
Les ED Ponctions, Petits Gestes chirurgicaux, Dermatologie et Médecine légale
- En DFGSM 3
Les ED d’Échoscopie, de Neurologie # 1, Psychiatrie, Pharmacologie.
_____
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Intro - 12 -
Apprendre la séméiologie
André Quinton et Jean-François Chateil
Apprendre la séméiologie, c'est construire ses représentations mentales sur les signes des maladies
afin de pouvoir ensuite les reconnaitre chez les patients.
4
On distingue la mémoire à court terme, la mémoire à long terme et la mémoire de travail ; nous ne parlerons ici
que des deux dernières.
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Intro - 14 -
5
Il s'agit de rêves survenant au début de l'endormissement au cours desquels on revient sur le contenu de nos
journées, renforçant la mémorisation.
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Pour apprendre les gestes vous devez vous approprier la procédure suivante :
- « Le patient » commence en indiquant s’il est un homme ou une femme et son âge. Jouant un rôle
de patient atteint d’une affection donnée il doit éventuellement compléter son personnage pour
le rendre plus concret. Il se plaint en termes "grand public" d’un ou deux symptômes seulement
sans les décrire ; c'est au "médecin" de l’interroger pour obtenir plus de précisions… mais à lui,
patient, de répondre de façon cohérente. Jouer le rôle d'un patient procède d'une
structuration de l'empathie que tout médecin doit éprouver pour son patient.
- « L’étudiant médecin » se présente, accueille le patient, lui pose des questions pertinentes pour
recueillir les données permettant d’aboutir à un diagnostic ou à des hypothèses.
- Une fois qu'il estime avoir suffisamment interrogé le patient, il fait une synthèse de l'interrogatoire
et énonce, soit un diagnostic, soit des hypothèses.
- Puis il examine concrètement le "patient" en effectuant les gestes d'examen. Le patient simule
chaque fois que cela est possible une anomalie (cas des atteintes de l'appareil locomoteur) ;
dans les autres cas lorsque le "médecin" aura terminé son examen, il énoncera le résultat
observé : chiffres de pression artérielle, description d'un souffle cardiaque (par exemple «
souffle systolique râpeux irradiant dans le cou »), etc.
- Si "l'étudiant médecin" fait une hypothèse correcte ou porte un diagnostic, le "patient" peut
l'interroger sur les risques de sa maladie.
- Un jeu de rôle dure une dizaine de minutes.
- L'intérêt et la rapidité du jeu de rôle dépendent des connaissances respectives des acteurs ;
plus ils connaissent de choses, plus le jeu est riche et permet à l'animateur de transmettre son
expérience, libéré d'une fonction de simple répétiteur de leçon.
- La liste des thèmes des jeux de rôles est donnée dans l'annexe de ce chapitre. 5 -
Conclusion
La Formation de Séméiologie pratique à la faculté est organisée en sorte de vous permettre
d'acquérir les connaissances et les compétences qui vous permettront d'aborder avec aisance les stages
hospitaliers et d'en tirer un maximum pour votre apprentissage.
Retenez que :
- Donner un sens aux signes et à leur agencement constitue l'indispensable point de départ du
raisonnement clinique.
- Porter un diagnostic c'est reconnaitre des données qui s'organisent automatiquement,
involontairement, en ensembles qui s'imposent à l'esprit et constituent les hypothèses qui sont
ensuite soumises à un raisonnement par déduction.
- Pour reconnaître, encore faut-il déjà connaître ! Dépêchez-vous donc d'apprendre ce poly…
- Mais si on peut affirmer qu'avant d'aborder chaque discipline vous devez commencer par le poly,
ensuite, après ateliers et ED, tout s'intègre dans une construction harmonieuse de réseaux
conceptuels que vous devez régulièrement visiter, modeler, modifier, enrichir par de nouveaux
liens issus de l’acquisition de nouvelles connaissances.
Attention : soyez conscients que les connaissances cliniques sur les maladies ont toujours
précédées de plusieurs décennies, voire de plusieurs siècles, les connaissances des mécanismes qui les
expliquent, et non l'inverse. On connait de mieux en mieux les mécanismes des maladies mais il serait
présomptueux d'avancer "qu'on a tout compris". Apprenez donc la séméiologie et ayez la patience
d'attendre pour mieux comprendre les pourquoi et les comment.
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Intro - 17 -
L'ensemble "interrogatoire-examen clinique" a pour but de rechercher des indices qui vont
permettre de porter d'emblée un diagnostic, ou de simplement évoquer des hypothèses dont on étudie
ensuite la pertinence par le raisonnement, puis éventuellement par des investigations complémentaires.
Sans connaissances, impossible de poser un diagnostic. Partant de là nous allons évoquer les
"techniques de recherche des indices" par les divers points de l'interrogatoire et de l'examen clinique.
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Nous proposons de distinguer quatre étapes dans le raisonnement clinique : 1° stratégie du recueil des données
initiales et la discussion d'hypothèses, 2° stratégie de la conduite des investigations, 3° stratégie thérapeutique, 4°
réflexions sur le pronostic de l'avenir du patient. En DFGSM2 et DFGSM3 nous faisons porter l'accent sur la
première stratégie et les demandes d'examens complémentaires courants.
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Bien sûr, interrompu dans votre réflexion vous ne direz pas "j'ai des représentations mentales", mais banalement "j'ai ma
petite idée" ou "j'ai des idées derrière la tête", éventuellement "je pense voir de quoi il retourne"
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Antécédents personnels
Il faut réserver le qualificatif d'antécédents à des évènements passés, guéris avec ou sans
séquelles. Une séquelle importante est une comorbidité.
Antécédents familiaux
Ces antécédents familiaux sont à rechercher sans inquiéter le patient.
3 - L'examen clinique
C'est évidemment la partie la plus intrusive de la relation médecin-patient, et si vous ne l'avez
déjà découverte, vous la vivrez très vite dans les ateliers lorsque vous vous examinerez entre vous.
C'est à l'occasion de l'ED de méthodologie que nous discuterons des conditions de réalisation
d'un examen clinique.
"Instruit par l'interrogatoire", c’est-à-dire compte tenu des hypothèses "à l'esprit", l'examen
clinique, d'une part cherche à conforter une hypothèse au détriment des autres, d'autre part s'assure de
l'absence d'anomalie(s) qui serai(en)t découvertes à l’examen et non prévisible(s) par l'interrogatoire.
La règle est de commencer l'examen par les zones du corps suspectées d'être à l'origine des
symptômes. On commencera par l'examen du thorax chez un sujet qui se plaint d'une douleur
thoracique ou d'un essoufflement, par l'abdomen chez celui qui présente des troubles digestifs, par les
articulations des membres inférieurs chez une personne qui boite.
Ensuite, au même titre que l'interrogatoire s'est enquis de l'ensemble du fonctionnement des
divers appareils, l'examen clinique comportera une partie systématique, ici encore fonction de l'âge, du
sexe, du contexte. A nouveau nous aborderons ce point lors de l'ED de méthodologie.
Avant de venir à cet ED de méthodologie visionnez la vidéo d'un examen clinique effectué
par le Pr Didier SICARD.
Son intérêt majeur est de montrer une quasi parfaite exécution des gestes d'examen les plus
courants. Mais cette vidéo est propice à un débat, et elle apparaît actuellement très « datée » ...
Elle est accessible par un des deux liens suivants :
http://www.canal
u.tv/themes/sciences_de_la_sante_et_du_sport/semiologie/semiologie_medicale/un_examen_clinique ou
http://www.sup-numerique.gouv.fr/pid33288/moteur-des-ressources
pedagogiques.html?ressourceUrl=http%3A%2F%2Fwww.sup-numerique.gouv.fr%2Fressources
pedagogiques%2Fnotice%2Fview%2Foai%25253Acanal-u.fr%25253A3422
Ouvrage de référence :
IMAGERIE MÉDICALE - Les
fondamentaux : radioanatomie,
biophysique, techniques et séméiologie
en radiologie et médecine nucléaire.
Éditeur : Elsevier Masson, Date de
publication : 09/2017,
ISBN : 9782294753961.
Par ailleurs, les exposés PowerPoint illustrés
présentés en ED sont disponibles sur Formatoile,
espace numérique de la faculté.
- 21 -
Intro - 21 -
Déroulement de la séance :
Les séances ont lieu dans les locaux de sémiologie pratique, à la faculté. Les étudiants doivent être
informés qu’ils joueront, à tour de rôle, le rôle des mannequins : ils doivent prévoir une tenue adéquate (T-
shirt...) respectant la pudeur de chacun.
différence de résolution spatiale et de profondeur explorée sur le foie et la thyroïde. ∙ Avec la sonde
abdominale, notion d’orientation dans l’espace : où se trouve le haut (tête) et le bas en coupe sagittale
et où est la droite et la gauche en coupe transversale. Découvrir comment on sait que l’on tient la sonde
à l’envers.
∙ Au niveau du cou, identifier la thyroïde, les glandes salivaires, les carotides et jugulaires.
Reconnaitre la graisse (hyperechogène) autour des reins, dans le sinus des reins ; ∙ Comprendre les
relations entre la sémiologie clinique de base et ce que l’on voit en écho : signe
de Murphy et position de la vésicule, splénomégalie et position de la rate, palpation du rebord
inférieur du foie et visualisation directe de celui-ci, palpation d’une aorte pulsatile en regard de
l’ombilic et visualisation directe de l’aorte très superficielle à ce niveau (en particulier chez la
jeune fille).
**********
- 22 -
Intro - 22 -
En DFGSM2
Voici la liste des thèmes des Jeux de rôles avec pour chacun la référence de la page du poly Notions
cliniques sur les maladies… Abrégé de séméiologie.
∙ ED méthodologique
Lors de cet ED seront présentés des généralités
- sur les différents registres de la mémoire, les techniques d'apprentissage recourant à la mémoire
du corps (mémoire du ressenti et imagerie mentale),
- les modes de raisonnement pour faire un diagnostic diagnostique,
- l'entretien, l'examen clinique.
Préparation de cet ED : lire les pages 12 à 19 de ce chapitre de Généralités et voir la vidéo sur
l'examen clinique dont le lien est donné page Intro_19
3ème série - mars et avril : situations s'ajoutent aux situations des 1ère et 2ème séries
- coxarthrose
- gonarthrose
- polyarthrite "bilatérale, symétrique et nue"
- crise de goutte
- adénome prostatique
- rétention aiguë d’urine
En DFGSM3
**********
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Intro - 24 -
ED "Médecine légale"
Objectifs
Découverte de l’anatomie intracrânienne et thoraco-abdominale.
Séméiologie des lésions externes élémentaires.
Séméiologie post-mortem.
Lieu
CHU Bordeaux, Site Pellegrin, Institut de médecine légale.
Plan d’accès consultable sur le panneau d’affichage de l’unité de séméiologie pratique.
Horaire
Les séances d'autopsie commencent à 10h30. Les personnes en retard ne seront pas admises.
L’aménagement de planning n’est pas toléré.
L’activité du service de thanatologie ne peut être prévue à l'avance avec certitude. En l'absence
d'autopsie, un cours sous forme de film concernant le déroulé d'une autopsie et un second sur les violences
entre partenaires intimes pourra être dispensé aux étudiants, de manière adaptée à leurs objectifs et à leur
cursus.
Et dans la mesure du possible, de nouvelles séances pour cet ED pourront éventuellement être
programmées au cours de l'année pour les groupes qui n'ont pu en bénéficier. En conséquence, cet ED est
susceptible de faire l'objet ou pas d'un rattrapage à une date ultérieure.
Dans le cadre d’une reprogrammation de date, avant de vous rendre à l’Institut médico-légal, vous devrez
vous assurer auprès de Mme MAIO que la séance a bien lieu.
Néanmoins, malgré la planification de nouvelles séances, étant donné le caractère imprévisible lié à
l'activité même du service, il est probable que tous les étudiants n'auront pas l'occasion d'assister dès leur
deuxième année à une autopsie.
Toute information à ce sujet vous sera communiquée par les voies habituelles.
Tenue
Dans le vestiaire avant d’entrer dans la salle d’autopsie, s’équiper de (équipement à disposition) : -
une paire de sur-chaussures
- une sur-blouse.
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Intro - 25 -
L’autopsie
Déroulement classique :
- Radioscopie (radio-balayage) du corps
- Description externe du cadavre (🡺 sémiologie des lésions externes élémentaires) - Ouverture et
Toutes les autopsies sont des autopsies médico-légales, c'est-à-dire pratiquées à la demande de
la justice dans le cadre d’une enquête.
Afin de ne pas interférer avec celle-ci :
- Respecter le silence.
- Photographies interdites.
- Pendant la radioscopie, s’écarter de l’appareil (émission de rayons X).
- Le seul référent est le médecin légiste, toute éventuelle question doit lui être posée à
lui et à lui seul.
- En cas de présence d’OPJ (Officiers de Police Judiciaire : enquêteurs de Police ou de
Gendarmerie), le médecin légiste reste le référent ; il convient de ne pas poser de
question aux OPJ, ni de répondre à des questions de ces derniers concernant l’autopsie
(ils doivent s’adresser au médecin légiste).
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CardioV_1
CardioV_15
Objectifs opérationnels
Objectifs de connaissances : Objectifs d'exécution de gestes
• les différents types de dyspnée, dont l'œdème aigu du • percuter un thorax
poumon
• les douleurs de l'insuffisance coronarienne (crise d'angor • ausculter un cœur (identifier les foyers
d’effort, douleur de l'infarctus) d'auscultation)
• une crise de tachycardie, une bradycardie
• souffles d'insuffisance mitrale, de rétrécissement aortique, • prendre le pouls,
d'insuffisance aortique,
• claudication intermittente, • rechercher les pouls périphériques,
• embolie artérielle
• phlébite, embolie pulmonaire. • prendre la TA
Pouvoir identifier sur un ECG :
• les segments PR, QRS, QT et en mesurer la durée
• un infarctus et son siège
• un trouble de la conduction auriculo-ventriculaire
• un trouble de la conduction intraventriculaire
• les principales arythmies vues en ED d’ECG
• les hypertrophies cavitaires
Pouvoir identifier sur une radiographie thoracique :
• les hypertrophies des cavités cardiaques, les calcifications
orificielles, les aspects de poumon cardiaque
∙ L'angor (angine de poitrine) est la douleur cardiaque la plus fréquente due à une
insuffisance coronarienne. Elle est décrite p. CardioV_21 ;
∙ La douleur observée dans une péricardite aiguë est particulière (décrite p. CardioV_26)
notamment par son intensité en fonction de la position du patient.
3 - Les palpitations
Les palpitations sont la perception du choc cardiaque précordial, le patient "sent son cœur
battre". Elles sont intermittentes, durant quelques secondes ou quelques minutes.
Elles peuvent être provoquées par un effort, un choc émotionnel. Un trouble du rythme
cardiaque s'exprimant par une tachycardie ou des extrasystoles peut entraîner des palpitations.
Selon leur contexte de survenue, elles peuvent avoir pour le patient un caractère plus ou
moins angoissant.
- 30 -
CardioV_4
- L'auscultation
Les 4 foyers d'auscultation cardiaque sont les zones de la
surface thoracique où on perçoit le mieux les bruits en provenance
des orifices considérés (attention : il ne s'agit aortique à la partie interne du 2ème espace Foyer
pas des lieux de projection anatomique de intercostal droit Foyer
ces orifices). Ce sont : • le foyer pulmonaire, symétrique du foyer pulmonaire Foyer mitral
• le aortique par
foyer
Foyer
aortique
• le foyer mitral dans le 5ème espace intercostal gauche sur la ligne médio-claviculaire.
Les mouvements des valves et les déplacements rapides du sang sont responsables des bruits du
cœur perçus à l'auscultation.
- le premier bruit est dû à la fermeture des valves auriculoventriculaires
- le deuxième bruit est dû à la fermeture des valves sigmoïdes
- 31 -
CardioV_5
2 - L'examen des vaisseaux
Il comprend :
- la prise de la pression artérielle,
- la prise des pouls périphériques : pouls radial (voir dessin p.2), carotidien, fémoral,
tibial antérieur, pédieux,
- l'examen de l'état veineux des membres (recherche de varices).
3 - L'examen pulmonaire
Chez les patients susceptibles de présenter une insuffisance cardiaque gauche on recherche :
- des râles crépitants bilatéraux
Les râles crépitants sont des bruits respiratoires fins, comparés à des crépitements de
sel dans une poêle ; ils traduisent une difficulté des alvéoles pulmonaires à se déplier. Au
cours de l'insuffisance ventriculaire gauche cette difficulté est le fait d'une exsudation de
plasma au niveau des parois alvéolaires.
Habituellement ces râles sont perçus au niveau des deux bases pulmonaires ; lors des
poussées d'insuffisance ventriculaire gauche, et en particulier au cours des crises d'œdème
aigu pulmonaire, les râles crépitants sont perçus jusqu'à mi-thorax ou même plus haut.
Dans le territoire où les râles crépitants sont perçus, la percussion montre une matité.
- un épanchement pleural peut être associé à l'œdème pulmonaire, surtout si celui-ci est
ancien.
4 - L'examen de l'abdomen : le foie cardiaque
En cas d'insuffisance cardiaque globale ou d'insuffisance cardiaque droite, la pression
sanguine augmente dans le foie, situé immédiatement en amont du cœur droit.
Voir le texte sur l'Insuffisance cardiaque droite page CardioV_30.
5 - La recherche des œdèmes des membres inférieurs
Les œdèmes périphériques (aux membres inférieurs, voire au niveau des lombes ou de
l'abdomen) sont bilatéraux et déclives, mous.
- Chez le sujet ambulatoire (qui se lève, se déplace), ils siègent au niveau des chevilles ; ils
effacent les reliefs anatomiques naturels et la cheville devient cylindrique et lisse. Les
œdèmes sont mous et indolores. Si on exerce une pression avec un doigt, on chasse l'œdème
vers les zones sous-cutanées adjacentes et l'empreinte du doigt reste visible quelques
secondes ; on dit que l'œdème « garde le godet ».
- Chez le sujet alité, les œdèmes siègent à la face interne des cuisses et dans les lombes. On
constate que les plis du drap restent marqués dans le dos : c'est un équivalent du signe du
godet.
A chaque poussée d'œdème correspondent une oligurie et une prise de poids ; à l'inverse, les
premiers signes d'efficacité du traitement des œdèmes par un diurétique sont la reprise de la diurèse
et la chute de poids.
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- 32 -
CardioV6
L’électrocardiogramme
Dr Romain TIXIER
1 – Introduction
L’ECG de surface permet d’étudier l’activité électrique du cœur. Il doit être réalisé dans des
conditions standardisées ce qui permet une analyse par tous et une meilleure reproductibilité. En pratique
courante on réalise un ECG avec 12 dérivations, en cas de douleur thoracique on réalise un ECG 18
dérivations.
L’activité électrique normale du cœur débute au niveau du nœud sinusal
situé en haut de l’oreillette droite, à la jonction entre VCS et OD. L’influx se propage
ensuite à l’OD puis à l’OG de façon centrifuge (Vidéo via QR Code). Le NAV est
normalement la seule voie de conduction vers les ventricules, il est situé au niveau du
septum dans un triangle appelé triangle de Koch (délimité par le tendon de Todaro, le
feuillet septal de la valve tricuspide et l’ostium du sinus coronaire).
Les cellules du NAV ont, comme celles du NS, mais à une fréquence plus lente, et contrairement
aux cellules musculaires myocardiques, la possibilité de se dépolariser spontanément afin d’assurer une
fonction pacemaker en cas de besoin (ex : échappement en cas de dysfonction sinusale).
Le NAV a par ailleurs des propriétés de conduction décrémentielles : ralentissement des vitesses de
conduction électrique au sein du NAV en fonction de la fréquence cardiaque mais aussi en fonction de
l’équilibre entre les systèmes sympathique et parasympathique dont il est sous la dépendance étroite. Ceci
permet d’une part d’optimiser la mécanique cardiaque (contraction atriale puis contraction ventriculaire) et
d’autre part de servir de « filtre » afin d’éviter la conduction aux ventricules d’un rythme atrial trop rapide
qui pourrait induire de l’arythmie ventriculaire potentiellement létale. L’influx électrique à la sortie du
NAV emprunte ensuite le faisceau de His qui se sépare en branche droite et branche gauche (elle-même
constituée d’un rameau antérieur et d’un rameau postérieur), pour devenir plus en distalité le réseau de
Purkinje, situé sur le versant endocardique du myocarde ventriculaire, et qui permet de conduire l’influx
électrique dans l’ensemble du myocarde. En effet les vitesses de conduction au sein de ce tissu conductif
spécialisé est bien plus importante que dans le myocarde ventriculaire (2 à 4 m/s vs. 1 m/s) : ce système de
conduction permet donc une activation rapide et synchrone des ventricules afin d’optimiser sa mécanique
de contraction.
- 33 -
CardioV_7
2 - L’ECG normal
Avant de débuter l’analyse d’un ECG il convient de vérifier plusieurs paramètres importants : -
Le tracé est « propre » et non parasité (sinon : on recommence !)
- La vitesse de défilement est de 25mm/s et l’amplitude de 10mm/mV (ceci a pour conséquence
que sur un ECG un petit carreau équivaut à 40ms et un grand carreau à 200ms) - Les électrodes
sont toutes connectées et sans inversion
a. Fréquence et régularité
Un rythme cardiaque normal est régulier et sa fréquence se situe entre 60 et 100 bpm. Au-dessus de
100 bpm on parle de tachycardie ; en dessous de 60 bpm on parle de bradycardie
c. Intervalle PR
L’intervalle PR (mesuré en réalité entre le début de l’onde P et le début de l’onde Q) doit être
compris entre 120 et 200 ms.
d. QRS
∙ Durée
La durée normale des QRS est de 80 à 100 ms. Au-delà de 100ms, il existe un trouble conductif
intra-ventriculaire ; au-delà de 120 ms, on parle de bloc de branche complet.
∙ Axe
L’axe électrique du cœur est
normalement situé entre 0 et
90°.
- entre 0 et -30° : l’axe est
gauche
- entre -30° et -90° : l’axe est
hyper-gauche.
-entre 90° et 180° : l’axe est
droit.
Pour déterminer l’axe il
convient de regarder les
dérivations VF et DI (axe
normal, droit ou gauche). Si
DI est positif et VF négatif, on
regarde DII pour préciser
si l’axe est gauche ou hyper-gauche.
∙ Morphologie
En situation normale, les QRS sont plutôt négatifs dans les dérivations précordiales droites et se
positivent ensuite avec une transition vers V3 ou V4. En présence de QRS de durée allongée,
l’analyse des dérivations V1 et V6 permet de différencier les différents types de blocs de branche.
Par ailleurs, on peut aussi calculer l’indice de Sokolow définie par la somme de l’onde S en V1 et de
l’onde R en V5 ou V6 (on prend la valeur la plus grande entre V5 et V6). Un indice de Sokolow
supérieur à 35 mm doit faire rechercher une hypertrophie ventriculaire gauche.
- 34 -
CardioV_8
f. Intervalle ST
Il faut rechercher un éventuel sous ou sus-décalage du segment ST. Par exemple, un sus-décalage du
segment ST de plus d’1 mm dans au moins 2 dérivations d’un même territoire est le signe d’un
infarctus aigu du myocarde.
g. Onde T
En conditions normales, les ondes T sont de polarité identique aux QRS.
h. Intervalle QT
La mesure de l’intervalle
QT peut parfois se
révéler compliquée.
L’intervalle QT est
l’intervalle compris entre
le début de l’onde Q
et la fin de l’onde T. Il se
mesure par
convention en DII ou V5.
La fin de l’onde T
est définie par
l’intersection de la
tangente de
la pente descendante de
l’onde T et la ligne
isoélectrique. Il est ensuite
nécessaire de
corriger le QT en fonction de la fréquence
cardiaque avec la formule suivante : ܳܶܿ ൌ
ܳܶ݉⁄√ܴܴ. La valeur normale est inférieure à
450 ms. Une valeur supérieure à 480 ms est
anormale et doit faire évoquer un QT long.
- 35 -
CardioV_9
3 - Introduction aux ECG anormaux
Les troubles conductifs sont liés à un problème dans la conduction de l’influx électrique entre le NS et les
ventricules. Un trouble conductif peut survenir à n’importe quel niveau au sein de ce système conductif.
C’est la conséquence d’une diminution de la vitesse de conduction voire d’un bloc de conduction de
l’influx électrique au sein de ces tissus spécialisés.
Les troubles du rythme correspondent à une modification du rythme cardiaque : il peut être sinusal (ex :
rythme sinusal + extrasystoles) ou non (FA, flutter, TV etc.), régulier ou irrégulier, mais il est souvent
tachycarde.
Les tableaux cliniques qui peuvent conduire à la mise en évidence de troubles conductifs ou de troubles du
rythme peuvent être très variés :
- Palpitations
- Dyspnée, notamment aux efforts
- Asthénie
- Syncope … voire mort subite pour certaines étiologies
- … mais certains patients peuvent rester parfaitement asymptomatiques
Nous allons voir quelques exemples de troubles conductifs et de troubles du rythme, cette liste n’est bien
évidemment pas exhaustive.
- Le BAV 2 Mobitz 2 correspond à une onde P bloquée de temps en temps, sans allongement
préalable de l’intervalle PR.
- Le BAV 3 correspond à un bloc complet de la conduction entre les oreillettes et les ventricules : il
existe une dissociation entre l’activité atriale d’une part et un éventuelle échappement plus bas
situé d’autre part. Dans ce type de bloc on retrouve un rythme bradycarde mais régulier.
- 36 -
CardioV_10
∙ Blocs de branches
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CardioV_12
- La réentrée intranodale (RIN) : existence au sein du NAV d’une voie lente en plus de la
voie rapide habituelle. Un circuit est alors possible dans le NAV empruntant une voie de
façon antérograde et l’autre de façon rétrograde. La RIN débute le plus souvent après une
extrasystole atriale (elle permet d’initier le circuit : passage dans la voie lente et bloc
dans la voie rapide par exemple.)
Cf. schéma
- La
réentrée par Voie Accessoire (VA) ou syndrome de Wolf Parkinson White (WPW) : Il peut
exister chez certaines personnes une voie accessoire (appelée « faisceau de Kent »), c’est une
communication électrique atrioventriculaire supplémentaire et
anatomiquement distincte du NAV. Le syndrome de WPW est l’association d’une VA et de
symptômes en lien avec les crises de TJ. En rythme sinusal, la VA est parfois visible sur
l’ECG de surface, on parle de pré-excitation ventriculaire (une partie du myocarde est activée
par la voie accessoire, le reste par le NAV). On retrouve classiquement l’association d’un PR
court, d’une onde delta (= empattement initial du QRS, donc présence de QRS larges) et de
troubles de la repolarisation. Lors des crises, l’arythmie emprunte alors un circuit utilisant le
NAV et la VA. Le plus souvent le NAV est utilisé de façon antérograde et la VA de façon
rétrograde (« orthodromique » = QRS fins), plus rarement c’est la VA qui est utilisée de façon
antérograde (« antidromique » = cas particulier de TJ avec QRS larges).
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CardioV_13
Notons que d’un point de vue historique, Léon Bouveret a décrit en 1889, par conséquent avant
l’utilisation courante de l’ECG, l’existence d’épisodes de palpitations paroxystiques sur cœur sain.
Par abus de langage le terme « maladie de Bouveret » est souvent utilisé, parfois pour décrire les
RIN, parfois l’ensemble des tachycardies jonctionnelles.
Ceci porte largement à confusion et doit donc être évité autant que possible.
- 40 -
CardioV_14
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- 41 -
CardioV_15
Point sur les syncopes
Dr Romain TIXIER
Les syncopes sont une cause fréquente de consultation en cardiologie, et il est capital de bien
interroger les patients (et les témoins de l’épisode +++) pour en préciser la séméiologie. En effet, de
l’interrogatoire peut découler une sanction thérapeutique non sans conséquence : la syncope peut
simplement révéler un malaise vagal mais peut aussi être secondaire à une arythmie ventriculaire
potentiellement létale.
1 - Définitions
Une syncope est une perte de connaissance brutale, transitoire, non précédée d’un traumatisme
crânien (qui peut en revanche être secondaire à la syncope). Elle est la conséquence d’un bas débit cérébral
dont les étiologies possibles sont relativement vastes. Sa durée est souvent brève, et le retour à la
conscience sans rupture avec l’état antérieur. Elle peut être précédée de prodrome ou non.
On appelle lipothymie une sensation de malaise qui n’est pas suivie de perte de connaissance.
∙ ECG
Il faut rechercher sur l’ECG de base des arguments qui pourraient orienter vers un diagnostic :
troubles conductifs, ischémie myocardique aigue, séquelle de nécrose, ESV, pré-excitation ventriculaire,
allongement du QT, etc.
DRAPEAUX ROUGES
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- 43 -
CardioV_17
Notions cliniques sur les maladies cardiaques
Pierre COSTE – Patricia REANT
Insuffisance mitrale
1 - Généralités : Définition et étiologie1
L’insuffisance mitrale (IM) et le rétrécissement valvulaire aortique (RA) sont les
valvulopathies2 les plus fréquentes.
Dans l'insuffisance mitrale, lors de la systole du ventricule gauche le sang est en partie refoulé
dans l'oreillette gauche (régurgitation), au lieu de passer totalement dans l'aorte. De ce fait, il y a en
amont une surcharge de l'oreillette gauche avec élévation des pressions pulmonaires.
Elle peut être due à une lésion, soit des valves (secondaire à un rhumatisme articulaire aigu, à
une endocardite infectieuse), soit de l’appareil sous valvulaire (cordages, piliers), soit à une
modification de la géométrie du ventricule gauche.
2 - Signes cliniques
Dans la forme chronique, elle reste longtemps asymptomatique3.
Lors des formes sévères, l’évolution se fait progressivement vers la dyspnée d’effort puis de
repos, et elle aboutit à une insuffisance cardiaque gauche.
A l’auscultation,
- on perçoit un souffle systolique de régurgitation, holo- ou méso-télésystolique,
doux, en jet de vapeur, entre B1 et B2
- son intensité est maximale au foyer mitral
- il irradie dans le creux axillaire gauche et le dos
- un bruit de galop protodiastolique (B3) est fréquemment retrouvé dans les formes
avancées.
Pouls
1
Etiologie signifie étude des causes.
2
Valvulopathie = maladie d'une valve du cœur
3
Asymptomatique signifie "absence de symptôme". Ce mot est utilisé pour caractériser, soit une maladie qui ne
donne pas encore de trouble et qu'on découvre lors d'un dépistage (par exemple dépistage du cancer du sein par
mammographie), soit une maladie qui ne donne et ne donnera jamais de trouble (et est donc sans conséquence).
- 44 -
CardioV_18
3 - Examens complémentaires
L’E.C.G. et la radio thoracique montrent des signes indirects (gros cœur (=cardiomégalie) à
la radio et axe gauche à l'ECG) témoignant du retentissement de la fuite sur les cavités cardiaques
gauches.
L’échographie, analysant les valves et leur fonctionnement, est l'examen clé qui précise la
cause de l’insuffisance mitrale et quantifie sa sévérité.
4 - Evolution
L’insuffisance mitrale, bien tolérée par 2 patients sur 3, peut néanmoins évoluer vers de
complications telles que la fibrillation auriculaire, l’insuffisance cardiaque gauche ou se compliquer
d'une endocardite infectieuse. Au final, elle conduit à l’insuffisance cardiaque globale par
l’intermédiaire d’une hypertension artérielle pulmonaire.
5 - Traitement
L’IM symptomatique doit être opérée. Classiquement, on remplace la valvule mitrale par une
prothèse mécanique ou biologique, mais si cela est possible, on peut réaliser une valvuloplastie qui
consiste à réparer la valve et corriger les anomalies de l'appareil sous valvulaire et/ou à la réduire le
diamètre de l'anneau mitral (annuloplastie).
__________
Insuffisance aortique
1 - Généralités : Définition et étiologie
L'insuffisance aortique (IA) peut se définir par l'absence ou l'insuffisance de coaptation des
valvules sigmoïdes aortiques lors de la diastole, ce qui conduit à la régurgitation d'une certaine
quantité de sang depuis l'aorte vers le ventricule gauche
Elle est due :
- soit à une lésion valvulaire après un rhumatisme articulaire aigu ou une endocardite
infectieuse
- soit à une dilatation de la racine de l’aorte, associée à l'hypertension artérielle ou un
anévrysme de l’aorte ascendante.
2 - Clinique
L'IA peut rester asymptomatique pendant plusieurs années. Les circonstances de découverte
peuvent être le suivi d'un patient ayant eu un rhumatisme articulaire aigu (affection devenue rare) ou
des signes d'insuffisance cardiaque, en particulier la dyspnée à l'effort.
Au foyer aortique il y a un souffle holodiastolique de régurgitation, "doux,
humé, aspiratif", d’intensité maximale juste après B2, et qui irradie depuis
l'orifice aortique vers l’endapex.
Pouls
- 45 -
CardioV_19
Le souffle d’IA peut être discret et mieux perçu lors de l’auscultation de la zone sous
xyphoïdienne et en demandant au sujet de se pencher en avant.
A plus long terme, on observe des signes d’insuffisance cardiaque gauche car le ventricule
gauche se dilate pour compenser la surcharge de volume.
Rétrécissement aortique
A l’auscultation on perçoit :
- Un souffle systolique de type éjectionnel, rude, râpeux, maximal au foyer
aortique, qui irradie le long de l’aorte vers les vaisseaux du cou.
- Une diminution voire une abolition de B2, signe spécifique qui signe la sévérité
de la sténose.
Pouls
3 - Diagnostic
* La radiographie thoracique peut montrer les signes indirects d’une hypertrophie
ventriculaire gauche isolée et des calcifications valvulaires si elles sont présentes. *
L’échocardiographie précise l'anatomie valvulaire et l'étiologie du rétrécissement aortique et
permet de quantifier le degré de sévérité de la sténose.
4 - Evolution
Sans traitement, on risque de voir apparaître successivement :
- Une dyspnée d'effort, ou un angor d'effort, voire une syncope d'effort
- Une insuffisance cardiaque gauche, puis une insuffisance cardiaque globale.
- Des troubles de conduction entre l'oreillette et le ventricule (avec un bloc auriculo
ventriculaire plus ou moins sévère – voir p. CardioV_9.
- Une endocardite infectieuse (plus rare que dans les valvulopathies régurgitantes : IA, IM) -
Une embolie calcaire dans la circulation systémique
- Une mort subite (25% des cas)
5 - Traitement
Chirurgical, il se résume à remplacer la valve aortique par une prothèse mécanique ou
biologique, si la surface de l’orifice aortique est très réduite. Dans certains cas, il peut être proposé
une implantation de prothèse valvulaire par voie endo-vasculaire (=voie percutanée) : le TAVI (=
transvalvular aortic valve implantation).
__________
- 47 -
CardioV_21
Angor
1 - Définition, mécanisme, facteur de risque
Le cœur est vascularisé par les artères coronaires qui lui apportent le sang riche en oxygène.
Le débit des coronaires dépend de la résistance des vaisseaux coronaires et de la pression aortique.
Lorsqu'il y a une augmentation des résistances, par rétrécissement de la lumière coronaire
secondaire à l'athérome6 (95% des cas), le cœur passe en métabolisme anaérobie, ce qui produit des
molécules qui induisent la sensation douloureuse.
L'angor est une douleur intermittente consécutive à l'apparition de l'ischémie myocardique.
Facteurs de risque
Les facteurs de risque de l’athérome sont le sexe masculin, l'âge, le tabagisme, la surcharge
pondérale, l'hypertension artérielle (HTA), le diabète et un taux élevé de cholestérol.
2 - Clinique
On distingue :
2.1- L’angor d’effort, où la douleur est :
- déclenchée par l'effort, souvent la marche (en particulier marche contre le vent), parfois
par un stress aigu, une émotion ; elle peut aussi être déclenchée par le froid (se coucher
l'hiver dans des draps froids), ou après un repas.
- de survenue rapidement progressive
- en étau, en barre, constrictive, ou comme une "brûlure"
- de siège rétro sternal haut
- elle irradie dans le bras gauche, et/ou la mâchoire, et/ou le poignet gauche (signe du
bracelet)
- elle est parfois intense et angoissante (sentiment de mort imminente) ;
6
Dans l'athérome des plaques de cholestérol déposées sur les parois des artères les obstrue, qu'il s'agisse des
coronaires, des artères des membres, de l'appareil digestif, du rein, du cerveau.
- 48 -
CardioV_22
- elle empêche la poursuite de l’effort et est soulagée en moins de 2 minutes par l'arrêt de
l'effort ("signe de la devanture"7),
- si le patient porte sur lui de la trinitrine, il supprime en moins d’une minute sa douleur en
prenant une bouffée de spray de trinitrine, ou en croquant un comprimé de trinitrine - La
douleur est reproduite par un effort similaire, ce qui définit un seuil ischémique (il faut faire
l'analogie avec le périmètre de marche dans l’artérite des membres inférieurs – voir p
CardioV_36-37)
Un équivalent de la douleur angineuse est un blocage de la respiration (blockpnée) ou une
dyspnée.
2.2 - L’angor de repos (ou instable) traduit un arrêt de perfusion myocardique d’apparition
spontanée, sans qu'il y ait d'effort, par thrombose et/ou spasme des artères coronaires.
L'examen clinique
- est le plus souvent normal en dehors des épisodes douloureux,
- montre rarement des signes d'insuffisance cardiaque associés (crépitants des bases
témoignant de risque d'œdème aigu du poumon = voir p CardioV_29)
- recherche des signes d'atteinte athéromateuses des vaisseaux du cou et des membres. 3 -
Diagnostic
L'E.C.G., lorsqu'il est fait en dehors d'une crise, peut suggérer d'emblée des signes d'ischémie
(sous décalage ST), mais il est normal dans un cas sur deux.
Souvent c'est seulement l'E.C.G. à l'effort (marche sur tapis roulant, ou vélo) qui fait
apparaître les signes d'ischémie (et parfois déclenche la douleur8) qui impose le diagnostic.
On peut documenter l’ischémie par une scintigraphie myocardique à l’effort et une
échographie cardiaque de stress.
Une fois le diagnostic d’angor posé, la coronarographie est l'examen de référence pour
visualiser les sténoses des artères coronaires et proposer un traitement par angioplastie ou pontage
aorto-coronarien.
4 - Traitement
- Le traitement de fond est celui de la maladie athéromateuse par une prise en charge des facteurs
de risque et un traitement médicamenteux anti-athéromateux.
- Le traitement symptomatique de la crise est l'administration de dérivés nitrés à action rapide en
sublingual (trinitrine) ou en spray.
- En cas d’angor peu invalidant, on proposera un traitement médical par des agents
bradycardisants, comme les béta-bloquants.
- En cas d’angor invalidant, en fonction de la localisation des lésions coronaires, le traitement est
selon les cas :
- une dilatation de la coronaire, avec angioplastie, c'est-à-dire la pose d'une endoprothèse
(encore appelée stent),
- une approche chirurgicale par pontages coronariens.
__________
7
Le patient qui fait une crise d'angor dans une rue commerçante s'arrête devant une devanture pour attendre
discrètement que la douleur cède.
8
Il est précisé que lors d'une épreuve d'effort on ne cherche pas à reproduire la douleur, l'apparition d'un sous
décalage du segment ST est un renseignement amplement suffisant pour affirmer l'insuffisance coronarienne.
- 49 -
CardioV_23
Infarctus du myocarde
1 - Définition
L'infarctus du myocarde est une nécrose d’origine ischémique du muscle cardiaque. Il
correspond généralement à l’occlusion brutale d'une artère coronaire par un thrombus.
Il peut être la première manifestation d'une maladie coronaire (infarctus inaugural), ou
survenir après une période d'angor stable. Il s’intègre dans le grand cadre nosologique des
syndromes coronariens aigus qui associent infarctus et angor instable.
2 - Signes cliniques
La douleur est :
- de survenue SPONTANEE, au REPOS ; exceptionnellement en rapport avec l’effort, où elle
survient alors à la récupération d’un effort intense
- brutale,
- en étau, en barre, constrictive ou comme une "brûlure"
- de siège précordial, rétro sternal, diffuse
- irradiante dans le bras gauche, et/ou la mâchoire, et/ou l'épigastre, et/ou le poignet (signe du
bracelet)
- très intense (sentiment de mort imminente)
- durable (en pratique plus de 20 minutes)
- peu ou pas soulagée par la prise Trinitrine, si le patient en dispose.
4 - Complications
De graves complications peuvent survenir au cours d'un infarctus :
- trouble du rythme : tachycardie ou fibrillation ventriculaire
- mort subite par trouble du rythme (tachycardie ou fibrillation ventriculaire) ou rupture
cardiaque
- collapsus
- œdème aigu du poumon (voir p CardioV_29)
- embolie pulmonaire, thrombose artérielle par embolie dans la circulation
(essentiellement artères des membres inférieurs et artères cérébrales).
5 - Traitement
La prise en charge comprend 4 axes principaux :
- Calmer la douleur
- Mettre en route un traitement anti-thrombotique puissant, associant des antiagrégants
plaquettaires aux anticoagulants pour prévenir une réocclusion de la coronaire, en cas de
recanalisation spontanée ou thérapeutique
- Reperfuser le myocarde en désobstruant la coronaire obstruée ; selon les cas par une
fibrinolyse intraveineuse, ou une angioplastie coronaire avec pose de stent. Le pontage aorto
coronarien n’a pas sa place dans la prise en charge de l’infarctus aigu.
- Limiter les conséquences de l'ischémie par des bétabloquants et prévenir la dilatation du
ventricule gauche par des vasodilatateurs artériels.
__________
Hypertension artérielle
1 - Généralités
L'hypertension artérielle (HTA) est définie par une pression systolique > 140 mm Hg et/ou
une pression diastolique > 90 mm Hg. C'est une affection fréquente, facteur de risques vasculaires.
Elle touche au minimum 10 millions de personnes en France.
Dans 95% des cas l'hypertension est dite essentielle (sans cause précise), en fait très souvent
liée à d'autres facteurs de risque cardio-vasculaire comme la surcharge pondérale, le diabète,
l'hypercholestérolémie, le tabagisme ; elle est souvent d'origine familiale.
Plus rarement, elle est secondaire à une affection curable (guérir cette affection guérit l'HTA) : -
coarctation de l'aorte (rétrécissement congénital de l'aorte dans le thorax)
- sténose d'une artère rénale,
- tumeur surrénalienne sécrétrice d'aldostérone (syndrome de Conn), ou de cortisol
(syndrome de Cushing), ou de catécholamines (phéochromocytome).
2 - Circonstances de découverte
C'est la prise de la tension artérielle dans des conditions soigneuses d'examen (après au
minimum 10 min de repos, aux deux bras, de manière répétée) qui fait découvrir l'hypertension
artérielle.
L'HTA peut être découverte dans différentes conditions :
- lors d'un examen systématique (médecine du travail, bilan avant de souscrire une
assurance, etc.),
- 51 -
CardioV_25
- à l'occasion d'un examen clinique de routine chez un patient venant consulter pour des
troubles sans lien avec l'hypertension,
- devant des symptômes qui sont des complications de l'hypertension.
3 - Complications
• L'HTA aggrave les conséquences de l'athérosclérose au niveau :
- des coronaires, d'où majoration des risques d'angor, d'infarctus,
- des artères cérébrales, d'où majoration des risques d'accidents vasculaires cérébraux •
Elle a des conséquences mécaniques vasculaires :
- des manifestations d'insuffisance cardiaque gauche (voir chapitre suivant)
- des hémorragies cérébrales en rapport avec une rupture vasculaire ou des anévrismes
cérébraux,
- des hémorragies rétiniennes (risque de cécité)
- des altérations de la vascularisation rénale (néphro-angiosclérose).
__________
L’endocardite infectieuse
1 - Généralités : Définition et étiologie
L'endocardite infectieuse est secondaire à la greffe et la prolifération d'un agent infectieux
(bactérien ou fongique) au niveau de l'endocarde valvulaire au cours d'une bactériémie.
On en distingue deux formes : subaiguë et aiguë.
- Les bactéries les plus souvent retrouvées sont Streptococcus viridans et Staphylococcus
aureus.
- La porte d'entrée est souvent un foyer infectieux dentaire, une septicémie dans un contexte
chirurgical (abcès postopératoire), ou de pose de cathéter veineux. La toxicomanie par voie veineuse
sans respect des règles d'asepsie est une cause favorisante pour les endocardites aigues du cœur droit.
- La maladie se développe de plus en plus fréquemment chez des sujets âgés.
- Elle peut survenir chez des sujets sains, mais le risque est beaucoup plus élevé : - en
cas de cardiopathie préexistante (valvulopathies aortique et mitrale,
communication inter-ventriculaire, persistance du canal artériel)
- et chez des patients ayant des prothèses valvulaires.
En l’absence de traitement, l’évolution conduit inévitablement à la mort.
2 - Signes cliniques
On décrit 2 formes :
∙ endocardite aiguë (exemple : endocardite à Staphylococcus aureus). Le début est souvent brutal,
avec des signes d’insuffisance cardiaque et de choc septique. En cas de destruction des valves on
retrouve des souffles de régurgitation mitrale (M) et aortique (IA) ; les embolies systémiques
(embolies des membres, embolies cérébrales) sont parfois révélatrices des formes végétantes.
3 - Diagnostic
Il est évoqué par la clinique : l’endocardite infectieuse doit être soupçonnée - chez
tout patient se présentant avec un souffle cardiaque dans un état fébrile - et chez
tout cardiaque connu présentant de la fièvre.
L’hémogramme montre une hyperleucocytose avec prédominance de polynucléaires
neutrophiles. Surtout les hémocultures retrouvent la bactérie en cause.
L'échocardiographie peut montrer soit des végétations, soit des mutilations au niveau des
valves ou des cordages.
4 - Traitement
• L’antibiothérapie doit être adaptée à l’agent infectieux, et bactéricide. Elle est souvent
efficace puisqu’elle permet de faire baisser la mortalité de 100 à 30%. La cause principale d’échec
du traitement est le diagnostic tardif, souvent dû au début insidieux.
• La chirurgie cardiaque est indiquée si l'endocardite entraine une insuffisance cardiaque,
une complication locorégionale comme un abcès, ou en cas de résistance clinique à l’infection traitée
par une antibiothérapie adaptée.
________
Péricardite aiguë
1 - Définition
Inflammation aiguë des feuillets du péricarde qui peut s'accompagner d'un épanchement de
volume variable dans la cavité péricardique.
2 - Forme typique de la péricardite aigue bénigne du sujet jeune
La péricardite survient dans un contexte infectieux récent ou actuel (épisode grippal quelques
jours auparavant par exemple).
La douleur thoracique est le signe principal.
Elle :
- survient au repos
- est aiguë, plus ou moins intense, précordiale, angoissante, non liée à l'effort
- augmente lors de l'inspiration forcée, à la toux et lors du décubitus
- est fréquemment soulagée par la position assise, penché en avant.
La fièvre est habituelle.
A l'auscultation, on peut entendre le frottement péricardique, bruit systolo-diastolique,
parfois confiné sur un seul des 2 temps, il évoque le timbre du cuir neuf ou du crissement de la
neige sous le pied.
3 - Diagnostic
- A l'E.C.G. le sus-décalage du segment ST, concave et souple, diffus et concordant dans
toutes les dérivations, reflète souvent une inflammation péricardique.
- L'échocardiographie est souvent normale ; elle recherche la complication principale :
l'épanchement péricardique.
4 - Traitement
On soulage la douleur en administrant de l’aspirine à forte dose ou des anti-inflammatoires
non stéroïdiens.
Si possible, on traite la cause sous-jacente, en cas de maladie inflammatoire systémique.
- 53 -
CardioV_27
__________
3 - Signes cliniques
- La dyspnée d'effort9 est le premier signe
Elle survient insidieusement de façon progressive, d'abord de façon inhabituelle pour des
efforts importants, puis pour les efforts quotidiens (courir, marcher, monter un escalier, faire son
ménage, son lit, sa toilette, parler), enfin elle devient permanente et surtout accentuée en
décubitus : c’est l’orthopnée.
La gradation de la New York Heart Association (NYHA) distingue 4 stades :
I. Asymptomatique, gêne lors d’efforts importants
II. Gêne pour des efforts moins importants (essoufflement lors de la montée d’un étage par
exemple)
III. Gêne pour des efforts encore plus modérés de la vie quotidienne (incapacité à monter un
étage)
IV. Gêne au repos, au moindre effort
- Une tachycardie.
- Une asthénie d’effort qui reflète l’incapacité du cœur à augmenter son débit.
4 - Diagnostic
L'insuffisance cardiaque gauche est aisément évoquée devant toute dyspnée en l'absence
de cause pulmonaire ou d'anémie.
Le bilan comporte des examens d’orientation et des examens qui quantifient la gravité de
l’insuffisance cardiaque :
- E.C.G. :
- L’axe du QRS est volontiers dévié vers la gauche, aux alentours de 0° (cœur horizontal),
l’amplitude des vecteurs pariétaux augmentée, indiquant une hypertrophie et une dilatation
ventriculaire.
- L’hypertrophie ventriculaire est souvent accompagnée de signes E.C.G. d’hypertrophie
auriculaire gauche.
- La radiographie peut mettre en évidence sur les plages pulmonaires un syndrome interstitiel, puis
alvéolaire dans les formes graves, prédominant au niveau de hiles (aspect « en aile de papillon
» dans l’O.A.P., cf plus bas), parfois une cardiomégalie (hypertension artérielle, insuffisance
aortique) si le ventricule gauche s'est laissé distendre
- L’échographie est un élément clé qui identifie une cause éventuelle de l’insuffisance cardiaque et
évalue la fonction systolique (fraction d’éjection globale) et diastolique ventriculaire gauche.
9
La "dyspnée d'effort" survient à l'effort. Elle se traduit d'abord par une accélération du rythme respiratoire, puis
par une diminution de l'amplitude des mouvements respiratoires. Chacun a éprouvé une dyspnée (en termes grand
public a été essoufflé) lors d'efforts importants, course à pied, montée d'escalier, transport de poids, etc... C'est
lorsqu'elle survient pour des efforts peu importants, banals, surprend et gêne que la dyspnée va être qualifiée
"dyspnée d'effort". Quand l'état s'aggrave la dyspnée est constante, même au repos: dyspnée de repos.
- 55 -
CardioV_29
- L’épreuve d’effort fournit des indices objectifs de la gêne fonctionnelle et elle permet le suivi du
patient.
- Enfin, le cathétérisme cardiaque mesure les pressions endocavitaires et le débit cardiaque. Il
s’impose pour préciser les caractéristiques d’une éventuelle maladie coronaire.
5 - Evolution
L'insuffisance cardiaque gauche évolue généralement par poussées, conduisant à une
aggravation progressive. Les sujets dont la dyspnée atteint les classes III-IV ont une médiane de
survie < 5 ans en l'absence de traitement efficace.
✔ Le reflux hépato-jugulaire :
✔ L'ascite (épanchement liquidien dans la cavité péritonéale) dans les formes évoluées.
4 - Examens complémentaires
∙ E.C.G. :
- Hypertrophie et dilatation ventriculaire à prédominance droite.
- L’hypertrophie ventriculaire est souvent accompagnée d’une hypertrophie auriculaire droite.
5 - Evolution
L'insuffisance cardiaque droite chronique évolue favorablement dans les cas ou la cause
est curable et traitée précocement.
Le plus souvent, elle est la conséquence, soit d'une insuffisance respiratoire chronique
(bronchopneumopathie obstructive) ou d’une insuffisance cardiaque gauche évoluée et elle donne un
tableau d’insuffisance cardiaque globale.
Sinon, l'évolution se fait par poussées de plus en plus rapprochées, et conduit au décès
dans un tableau de cirrhose cardiaque avec cachexie, œdème généralisé avec dyspnée permanente,
compliquée d'embolie pulmonaire secondaire à la stase veineuse.
______
Chocs cardiogéniques
Ici nous situons simplement le choc cardiogénique dans les états de chocs qui sont abordés p
TrMeta_15.
1 - Définition
Un état de choc, ou insuffisance circulatoire aiguë, est l'expression clinique d'une chute du débit
sanguin effectif provoqué par différentes pathologies. Cette chute de débit a pour conséquence
- 58 -
CardioV_32
1.4 - Signes cliniques d'une TVP survenant chez un patient alité pour une affection médicale,
en post opératoire, ou une patiente après un accouchement.
Les signes généraux, classiques, sont exceptionnels et on ne leur accorde plus de valeur
aujourd’hui.10
Les circonstances de survenue (alitement pour raison médicale ou suivi post-opératoire ou
après accouchement, pose d'un plâtre aux membres inférieurs, les trois mois après chirurgie
orthopédique, cancer) sont fondamentales et leur intégration dans le raisonnement transforme la
performance de la clinique.
Signes fonctionnels
- Douleur du mollet en amont du siège de la thrombose (le mollet est le siège le plus
fréquent), crampe, pesanteur
- Sensation générale d'inconfort.
Les signes physiques sont les signes inflammatoires locaux.
Lorsqu'ils sont présents le diagnostic est aisé.
- douleur à la palpation le long des trajets veineux
- au début discret œdème de la jambe ou de la cheville
- plus tard, si on ne fait pas le diagnostic précocement, l'œdème est blanc, chaud, dur. Il
prend le godet au début. La dilatation veineuse superficielle, inconstante, est évocatrice
chez un patient qui n’a pas de varices.
Actuellement on peut porter le diagnostic alors que ces signes sont encore très discrets, voire
absents11 (voir paragraphe suivant sur le diagnostic).
1.5 - Diagnostic
L’absence de signes cliniques n’élimine pas l'hypothèse diagnostique.
La clinique ne permet pas de faire le diagnostic mais de calculer la probabilité clinique.
Ainsi un sujet qui présente les signes cliniques fonctionnels dans un contexte favorisant a une
probabilité clinique élevée de TVP (>70%), un sujet qui ne présente ni circonstance favorisante ni
signe clinique a une probabilité clinique de TVP faible (<10%).
1.6 - Examens complémentaires
- Le dosage des D-Dimères (produits de dégradation de la fibrine): un taux bas a une Valeur
Prédictive Négative très importante car il élimine chez un sujet dont la probabilité clinique
de TVP est intermédiaire ou faible l'hypothèse d'une thrombose ; par contre un taux élevé ne
permet pas d’affirmer la thrombose.
- L'échographie Doppler des veines, qui détecte les thrombi, leur siège et leur extension, est
l'examen à faire à la moindre suspicion de TVP.
1.7 - Traitement
Pour limiter l’extension du thrombus, on utilise des anticoagulants : héparine lors du
diagnostic et pendant quelques jours, puis anti-vitamine K (AVK).
1.8 - Evolution
Evolution favorable sous traitement anti-coagulant.
10
Ces signes, augmentation progressive de la température et tachycardie, apparaissent tardivement ; ils n'ont
plus d'intérêt compte tenu des moyens de diagnostic précoce dans un contexte évocateur (lire la suite du texte).
11
Note AQ : Il n'y a pas d'année où dans ce texte sur les signes physiques des TVP des étudiants signalent
"l'omission" de la recherche du signe d'Homans.: cette omission est volontaire car ce signe (la douleur du mollet
à la dorsiflexion du pied) n'est, ni sensible, ni spécifique. Autant l'oublier et ne plus lui faire crédit !
- 60 -
CardioV_34
Complications :
- Immédiatement : extension de la thrombose, embolie pulmonaire par migration
d'un caillot
- A distance : maladie post-thrombotique avec lourdeur du membre, varices, troubles
trophiques.
2 - L’embolie pulmonaire (EP)
2.1 - Définition :
L’EP est l’obstruction artérielle pulmonaire par un embole, le plus souvent fibrino cruorique,
provenant dans la majorité des cas de la circulation veineuse d’amont. C’est le plus souvent une
complication d’une TVP. L’EP met en jeu le pronostic vital dès qu’elle concerne plus de 50% du
réseau artériel pulmonaire.
2.2 - Signes cliniques
Dans une forme sans gravité, l'embolie pulmonaire se manifeste par :
- une douleur thoracique, parfois de type pleurale (en point de côté), parfois pseudo
angineuse,
- une polypnée,
- de la toux une fois sur deux
- une hyperthermie modérée
- une tachycardie.
Dans les formes graves, l'embolie pulmonaire peut se révéler par :
- une syncope, dans 10% des cas, parfois inaugurale, en général critère de gravité -
un état de choc avec collapsus, critère de gravité
- la mort subite, le diagnostic ne pouvant être fait que lors de l'autopsie.
Parfois l'embolie pulmonaire est reconnue tardivement, au stade d’infarctus pulmonaire
devant l'apparition de crachats avec de petits caillots de sang noirâtres.
2.3 - Diagnostic
Le diagnostic d’embolie pulmonaire est toujours difficile car les signes cliniques sont
inconstants et peu spécifiques, même si le tableau est assez évocateur lorsqu’ils sont regroupés.
On évoque le diagnostic à l’aide des signes cliniques, en intégrant les circonstances de
survenue là aussi dans le calcul de la probabilité clinique, mais on le confirme grâce aux examens
morphologiques comme l’angioscanner pulmonaire qui apportent la preuve de l’EP.
2.4 - Traitement
On utilise des anticoagulants (héparines puis AVK). Les fibrinolytiques sont réservés aux
malades en état de choc.
2.5 - Evolution
L’évolution est différente selon le tableau initial. La plupart des EP évoluent favorablement.
Une embolie pulmonaire grave peut évoluer vers le décès en l’absence, voire malgré le traitement.
Le cœur pulmonaire chronique post-embolique est une forme d’insuffisance ventriculaire droite
secondaire à l’HTAP (hypertension artérielle pulmonaire) induite par l’obstruction artérielle liée aux
emboles.
______
- 61 -
CardioV_35
__________
12
On peut trouver des anévrismes au niveau de toutes les artères.
- 62 -
CardioV_36
3 - Examens complémentaires
• Mesure des IPS (Index de Pression Systolique)
Au repos, rapport de :
pression artérielle systolique à la cheville
pression artérielle brachiale.
La normale est > 0,90. (Voir p. CardioV_39)
- 63 -
CardioV_37
• Test de marche : le patient marche sur un tapis roulant et on mesure les IPS à l’effort. L’IPS chute
en cas de sténose ou thrombose artérielle. Cette chute de pression simultanée avec l’apparition de
la douleur est un argument très utile pour imputer la douleur à l’AOMI.
• l'Echographie-Doppler artériel caractérise le type de lésion, sa topographie, son retentissement
hémodynamique.
• Mesure de la pression transcutanée d’O2 (TcPO2), au repos et à l’effort évalue l’hypoxie
tissulaire.
• Mesure de pression digitale en doppler laser ou à défaut photo-pléthysmographie permet de
mesurer la perfusion distale surtout quand la pression à la cheville n’est pas mesurable du fait des
calcifications artérielles.
• L’angiographie par résonance magnétique (ARM) et l'angioscanner permettent de faire le
bilan des lésions en vue d’une intervention chirurgicale ou d’une angioplastie. L’angioscanner a
l’avantage de révéler les calcifications de la paroi artérielle ce qui n’est pas le cas de l’ARM.
4 - Evolution
L'évolution locale, traduite par des signes cliniques, est variable :
- Chez environ 75% des patients, il y a une stabilisation ou amélioration par développement
d’une circulation collatérale.
- Chez environ 25%, il y a aggravation avec réduction de la distance de marche. - Le risque
d’amputation est faible, < 5% chez un artériopathe claudicant. Il est très élevé chez un
artériopathe en ischémie permanente (50% à 1 an).
L’évolution générale
Elle est marquée par un risque important de complications dues aux autres localisations de la
maladie athéromateuse (insuffisance coronarienne, accidents vasculaires cérébraux). Les patients
ayant une artériopathie oblitérante des membres inférieurs ont un fort risque de décès d’origine
cardiaque ou vasculaire cérébral.
5 - Traitement
Traitement médical
Il regroupe plusieurs axes essentiels :
- Le contrôle des facteurs de risque athéromateux, essentiellement le tabagisme, le
diabète, l’hypertension artérielle et les dyslipidémies.
- Un traitement anti-agrégant plaquettaire en prévention des événements
thromboemboliques.
- Un traitement IEC (inhibiteur des enzymes de conversion), protecteur vasculaire, à
prescrire dans l’AOMI même avec TA normale.
- Un traitement locorégional : hygiène rigoureuse si troubles trophiques, soins locaux,
activité physique régulière (marche).
Traitement chirurgical
Lorsque le traitement médical ne peut contrôler la situation, un traitement chirurgical,
endovasculaire (pose de prothèse) ou par pontage, devient nécessaire.
__________
- 64 -
CardioV_38
- 65 -
CardioV_39
Dans l'atelier " pathologie vasculaire" vous apprendrez à utiliser un doppler de poche et à
calculer l'index de pression systolique.
1 - Définition
L’IPS est le rapport entre la pression systolique mesurée à la cheville et la pression systolique
mesurée au bras (artère humérale).
2 - Utilité
On utilise l’IPS pour définir l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI).
En effet, l’AOMI est la pathologie liée à l’insuffisance d’apport de sang artériel aux membres
inférieurs et l’IPS est un moyen simple de quantifier cet apport sanguin. Ainsi la prévalence de
l’AOMI après 70 ans passe de 2% de la population si l’on recherche une claudication intermittente
des membres inférieurs à 15% si on utilise la mesure de l’IPS. La raison est le caractère très souvent
asymptomatique de l’AOMI, pourtant l’AOMI définit une population à haut risque cardiovasculaire
qui doit être traitée, qu’il existe ou non des symptômes.
3 - Méthode
4 - Interprétation
**********************************************************************************
- 67 -
PnMo_1
Pneumologie
Chantal Rahérison
Séméiologie respiratoire
- 68 -
PnMo_2
Objectifs opérationnels
Objectifs de connaissances : Objectifs d'exécution de gestes
• dyspnée • observer la respiration d'un patient et
• cyanose la décrire
• douleur thoracique
• toux • percuter un thorax
• expectoration
• hémoptysie • faire une auscultation pulmonaire et
• les signes pouvant être mis en évidence à l'examen de reconnaître les anomalies les plus
clinique d'un patient présentant : communes entendues sur le
• un pneumothorax mannequin.
• un épanchement liquidien de la plèvre
• un syndrome de condensation pulmonaire
• un asthme aigu ou chronique
• une insuffisance respiratoire aiguë
• une insuffisance respiratoire chronique
Pouvoir identifier sur une radiographie pulmonaire
standard :
• un pneumothorax
• un épanchement liquide de la plèvre
• un syndrome de condensation alvéolaire
Ce sont des infections des bronches (bronchite aiguë) ou du parenchyme pulmonaire (pneumopathie
aiguë).
1 - Bronchite aiguë
1.1 - Définition : Inflammation aiguë de la muqueuse bronchique en réponse à un agent
infectieux.
C’est une pathologie automno-hivernale. L'agent en cause est le plus souvent un virus (virus
influenzae et para influenzae) mais peut être une bactérie (Mycoplasma pneumoniae, Chlamydia
pneumoniae, Bordetella pertussis).
1.2 - Clinique
- Elle débute par un catarrhe 1 des voies aériennes supérieures.
- Puis c'est la phase sèche :
- toux quinteuse 2 parfois associée à une douleur ou une brûlure rétrosternale
- fièvre modérée à 38°C
- céphalées, courbatures
- Puis la phase humide :
- toux productive avec expectorations séro-muqueuses
- auscultation normale ou présence de quelques ronchi ou sibilants.
Le diagnostic est clinique. Aucun examen complémentaire n’est nécessaire au diagnostic. En
cas de doute sur une pneumonie (si douleur thoracique), il faut compléter par une radiographie du
thorax.
1.3 - Traitement
Le traitement curatif est symptomatique comprenant des antipyrétiques, des antitussifs (si la
toux est sèche et invalidante).
Aucune antibiothérapie n’est justifiée chez un sujet sain mais chez les patients ayant une
BPCO (Bronchopneumopathie Chronique Obstructive) ou une autre affection respiratoire sous-
jacente, une antibiothérapie probabiliste peut se discuter en cas de persistance des symptômes
respiratoires (crachats colorés).
Le traitement préventif repose sur la vaccination antigrippale annuelle des sujets à risque, la
prise en charge des infections O.R.L., et l’arrêt du tabac.
1.4 – Evolution
En général favorable, mais peut être grave chez les sujets fragilisés.
1
Catarrhe : augmentation de la sécrétion des muqueuses (ici bronchique)
2
Quinte ou toux quinteuse : groupement de secousses de toux répétées et successives
- 70 -
PnMo_4
2.2 - Clinique
Le début est brutal ou plus progressif selon le germe.
La fièvre est élevée, 39° à 40°.
Les signes fonctionnels respiratoires sont variables :
- toux grasse, expectorations colorées
- douleur basithoracique (à la base du thorax)
- dyspnée en fonction de l’importance de l’atteinte pulmonaire
A l’auscultation on peut retrouver
- des râles crépitants,
- un syndrome de condensation défini par l'association :
- d'une matité à la percussion,
- à l'auscultation de l'augmentation des vibrations vocales,
- et parfois un souffle tubaire central (voir PnMo_20-21
2.3 - Diagnostic
Il repose sur 3 éléments :
- les signes fonctionnels respiratoires
- la fièvre
- la radiographie thoracique qui montre des images alvéolaires soit en foyer (pneumonie
franche lobaire aiguë) +++, soit interstitielles ou excavées en fonction de l’étiologie.
2.4 - Traitement
- Si le sujet est présumé sain et ne présente aucun signe de gravité, le traitement est
ambulatoire avec antibiothérapie (Amoxicilline, ou Macrolide en fonction du tableau
clinique).
L’important est la réévaluation clinique à 48 et 72 h. Si au bout de 48h, il n’y a pas
d’amélioration, il faudra revoir l’antibiothérapie, faire un bilan radiologique, microbiologique.
- Si le sujet présente des signes de gravité (dyspnée, cyanose, troubles de la conscience) il
doit être hospitalisé en réanimation.
On réalise des examens bactériologiques afin de mettre en évidence la bactérie responsable et
d'adapter l’antibiothérapie.
3
Est nosocomiale une infection contractée par un patient dans un établissement de soins du fait d'une faute
d'hygiène
- 71 -
PnMo_5
La BPCO est une maladie chronique lentement progressive caractérisée par la diminution non
complètement réversible des débits aériens. Un emphysème peut être associé à une BPCO.
Elle est liée le plus souvent à une consommation tabagique, à des polluants professionnels (mines de
fer, charbon), à la pollution urbaine.
La bronchite chronique précède la BPCO mais n'en fait pas partie.
1 - Bronchite chronique
Sa définition est clinique : toux grasse4 avec expectoration à Ça fait bien trois
recrudescence matinale, présente au moins trois mois par an,
depuis au moins deux années consécutives, excluant toute autre hivers que c'est comme ça tous les matins !!!
cause évidente de toux chronique (cancer, tuberculose).
4
Lorsqu'on entend une toux qui mobilise des crachats (sécrétion muqueuse ou muco-purulente) on la désigne
comme "toux grasse".
- 72 -
PnMo_6
Diagnostic
- Le diagnostic se fait sur l’interrogatoire. (Tabac + symptômes fonctionnels)
- En effet la radiographie thoracique et les épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) ne
montrent pas d’anomalie.
Traitement
Il faut stopper l’agression respiratoire pour que les symptômes puissent régresser. Arrêt
impératif du tabac chez les fumeurs, ce qui implique une aide au sevrage tabagique +++.
Evolutions et complications
- surinfections bronchiques (ou exacerbations)
- insuffisance respiratoire aiguë possible lors de ces infections bronchiques :
Le risque évolutif de la BPCO est représenté par les exacerbations pouvant mettre en
jeu le pronostic vital : décompensation de BPCO.
- emphysème
- pneumothorax (p. PnMo_13)
- cœur pulmonaire chronique responsable d’une insuffisance cardiaque droite (p.
CardioV_28).
2 - Emphysème pulmonaire
Définition : augmentation permanente du volume des espaces aériens situés au-delà des
bronchioles terminales avec destruction des parois des alvéoles.
On définit deux types d’emphysème :
• Emphysème centro-lobulaire ou de type B (Blue Bloater ou bleu bouffi) Il complique le plus
souvent une bronchite chronique chez un sujet pléthorique et fumeur.
5
EFR: Exploration Fonctionnelle Respiratoire
- 73 -
PnMo_7
• Emphysème panlobulaire ou de type A (pink puffer ou essoufflé rose) (ne fait pas partie des
BPCO)
Plus rare, il correspond à une entité pathologique pulmonaire liée le plus souvent au déficit en
α1- antitrypsine. Cet emphysème prédomine aux bases pulmonaires.
Il se caractérise par l’apparition chez un sujet jeune et maigre, d'une dyspnée, qui va
augmenter progressivement.
Asthme
1 - Définition et mécanisme
Maladie inflammatoire chronique des bronches, en constante augmentation.
C'est une maladie d'origine multifactorielle survenant chez des sujets prédisposés
génétiquement. Elle est déclenchée ou aggravée par des facteurs environnementaux tels le tabac, la
pollution, les infections virales, les pneumallergènes (acariens, poils de chats).
L'inflammation conduit à une hyperréactivité bronchique responsable de l'obstruction
bronchique. Cette obstruction associe une broncho-constriction, un œdème de la muqueuse
bronchique, et une hypersécrétion de mucus.
2 - Clinique
Deux situations sont possibles : l’aigu (la crise d'asthme) ou l’état stable
2.1 - Signes fonctionnels
La crise d'asthme dure en général quelques minutes mais peut durer des heures dans les cas
les plus sévères.
2.2 - Examen clinique
On perçoit des sifflements au cours de l'expiration prolongée. A l'auscultation, on retrouve des
râles sibilants.
Il est important d’évaluer les signes de gravité de devant toute crise d’asthme. 3 -
Diagnostic
Il doit être évoqué devant une dyspnée expiratoire sifflante et être étayé par la mise en
évidence objective d'une obstruction bronchique variable et réversible grâce à :
° Mesure du Débit de pointe (DEP) : ≥ 20% de variations après
utilisation d’un bronchodilatateur.
° Spirométrie : le VEMS (volume expiratoire maximum par seconde) s’améliore de 15%
par rapport au niveau de base après bronchodilatateur (ne se fait qu’en état stable pour
juger de la sévérité de l’atteinte).
° Le test de provocation bronchique à la métacholine : il n’est réalisé qu’en cas d’absence
d’obstruction basale. Il permet la recherche d’hyperréactivité bronchique.
° Bilan complémentaire : bilan allergologique, O.R.L. (recherche de foyer infectieux ou de
rhinite allergique).
4 – Complications :
- Asthme aigu grave ou état de mal asthmatique :
- C'est une crise inhabituelle, sévère qui survient, soit de façon soudaine chez un
patient, soit après une détérioration progressive mal évaluée et mal traitée.
- Elle associe tachypnée, tachycardie, cyanose,
- elle se prolonge, menaçant le pronostic vital.
- Les traitements habituels sont inefficaces. Un transfert médicalisé par
SAMU en service de réanimation s’impose. Le traitement en urgence
associe oxygénothérapie, corticothérapie injectable, β2- mimétiques par
aérosol, assistance ventilatoire.
Infections pulmonaires
- Pneumothorax (passage d'air dans la cavité pleurale) ou pneumomédiastin (passage d'air
dans le médiastin – rare).
5 - Traitement
* Le traitement de la crise repose sur l’administration de β2 stimulant. Le patient doit
avoir en permanence son bronchodilatateur d’action courte sur lui.
* Le traitement de fond est la prise de corticoïdes inhalés, si l’asthme est persistant Il faut
réduire l'exposition aux facteurs de risque. L’éducation thérapeutique et le suivi des patients
sont primordiaux.
Il est important de réévaluer la situation du patient en état stable, avec mise en place
d’une éducation thérapeutique.
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PnMo_9
2 - Clinique
Les signes respiratoires sont au premier plan :
- Toux avec encombrement bronchique permanent
- Expectoration muqueuse (muco-purulente en cas de surinfection)
Selon la gravité de l'atteinte il y a :
- une polypnée avec cyanose
- un tirage6 dans le cas de formes évoluées
- hippocratisme digital
A l'auscultation, on entend de nombreux râles bronchiques, parfois sibilants et ronchus.
Les épreuves fonctionnelles respiratoires
- Elles mettent en évidence une insuffisance mixte, à la fois obstructive et restrictive (voir
chapitre Insuffisance Respiratoire Chronique (p.PnMo_14), qui dépend de la sévérité de
l’atteinte.
- Dans le sang, le dosage des gaz montre une hypoxémie, progressivement accompagnée d’une
hypercapnie.
Les radiographies standard et surtout la tomodensitométrie, objectivent les dilatations des
bronches ; celles-ci sont irrégulières, avec alternance de segments tubuliformes et de dilatations,
parfois localisées ou bilatérales.
3 - Evolution
Elle est fonction de l'importance et de la diffusion de la DDB.
Les surinfections bronchiques sont fréquentes nécessitant parfois des traitements
antibiotiques, curatifs.
4 - Traitement
Le traitement médical repose sur :
- La kinésithérapie respiratoire pluriquotidienne (ou drainage bronchique).
- Une antibiothérapie adaptée à la sensibilité des bactéries en cas de surinfections. -
Le maintien d’un état nutritionnel optimal.
- Bien entendu, le tabac est proscrit.
- La prévention des infections : vaccinations antigrippale et antipneumococcique.
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6
Le tirage est "l'aspiration" des tissus mous du thorax lors de l'inspiration : il se voit au niveau des espaces
intercostaux, dans la fourchette sternale, sous les dernières côtes.
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PnMo_10
Mucoviscidose
La mucoviscidose est une forme redoutable de dilatation des bronches. C'est une maladie génétique
autosomique récessive fréquente due à une anomalie de la protéine CFTR, altérant, par une imperméabilité
au chlore, les sécrétions de toutes les glandes muqueuses de l’organisme.
2 - Diagnostic
- Il comprend le dépistage anténatal.
- La radiographie thoracique montre un aspect de dilatation des bronches.
- Les épreuves fonctionnelles respiratoires se caractérisent par l’existence d’un trouble ventilatoire
mixte (obstructif et restrictif).
- Les gaz du sang témoignent d’une hypoxémie et sont progressivement accompagnés
d’hypercapnie.
- L’examen bactériologique des expectorations permet de trouver des surinfections par Haemophilus
et Staphylococcus aureus à un stade précoce et, à un stade plus évolué par le bacille pyocyanique.
- Le test à la sueur montre une concentration en chlore > 60mEq/L chez l’enfant.
3 - L’évolution spontanée se fait par poussée vers l’insuffisance respiratoire chronique. Les patients
dépassent rarement l'âge de trente ans, mais l’espérance de vie augmente avec les nouvelles
modalités de prise en charge.
Les complications peuvent être :
un pneumothorax (+++), une hémoptysie ou la greffe d'une aspergillose (mycose)
broncho-pulmonaire.
4 - Traitement
Le traitement de la maladie est symptomatique et repose :
- sur la kinésithérapie respiratoire pluriquotidienne
- une antibiothérapie adaptée à la sensibilité des bactéries des surinfections
- le maintien d’un état nutritionnel optimal.
La greffe cœur-poumons est aujourd’hui la seule possibilité thérapeutique, mais de
nouveaux traitements plus spécifiques sont en train d’apparaitre.
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7
Hippocratisme digital : déformation des doigts en "baguette de tambour" due à l'épaississement et
l'élargissement des 3èmes phalanges se voit surtout dans les affections thoraciques chroniques.
8
Le méconium : premières selles du nouveau-né, fait du liquide amniotique dégluti pendant la grossesse. Très
épais en cas de mucoviscidose il obstrue l'iléon (dernière anse du grêle) d'où l'expression "iléus méconial".
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PnMo_11
3 - Examen clinique
Le syndrome d'épanchement liquidien typique (voir page PnMo_21) associe : - à
la percussion du thorax (patient assis) une matité, déclive
- à la palpation du thorax abolition de la transmission des vibrations vocales (la main du
médecin placée sur le thorax de patient ne perçoit pas de vibrations lorsqu'on demande au
patient de répéter 33 – 33, ou tout autre mot comportant tr tels train),
- à l'auscultation l'abolition du murmure vésiculaire, et éventuellement perception d'un
souffle pleurétique expiratoire.
Au début, avant la constitution de l'épanchement, on peut percevoir à l'auscultation un
"frottement pleural", bruit râpeux entendu à l'inspiration et à l'expiration.
4 - Diagnostic
Souvent évoqué par l'examen clinique, il est confirmé par :
● La radiographie du thorax qui évalue l’importance de l’épanchement
- de moyenne importance, il
se présente
comme une opacité dense et
homogène à la
base à limite supérieure
concave en haut et en
dedans (ligne de Damoiseau).
Ci-contre radio avec à
droite épanchement
pleural et à gauche poumon
normal.
- de faible importance, il
comble simplement
le cul de sac pleural costo-
diaphragmatique
- abondant, il donne une opacité qui occupe
tout le poumon (image de poumon "blanc"
unilatéral). La déviation du médiastin du côté
opposé à l'épanchement est un signe de
gravité (caractère compressif).
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PnMo_12
● Une ponction pleurale exploratrice permet de soulager le patient si l’épanchement pleural est
mal toléré, puis d'analyser le liquide, d'abord son aspect macroscopique, ensuite ses caractères
biochimique, cytologique, bactériologique.
La composition du liquide pleural permet de connaître le mécanisme de l'épanchement : •
Liquide riche en protides : pleurésie exsudative de type inflammatoire, témoin d’une
agression de la plèvre.
• Liquide pauvre en protides : pleurésie transsudative de type mécanique (cas de certaines
cirrhoses et insuffisances rénales), insuffisance cardiaque (épanchement souvent bilatéral).
• Liquide purulent de la pleurésie purulente, dans lequel on identifie la bactérie en cause.
• Présence de cellules cancéreuses en cas de pleurésie cancéreuse (cancer de la plèvre ou
pleurésie par métastases).
• Hémothorax : présence de sang en cas de traumatisme (fracture de côte) ou de cancer
• Chylothorax : pleurésie "lactescente", contenant des graisses, à la suite d'un obstacle ou
de lésion du canal thoracique lymphatique9.
5 - Traitement
Traitement symptomatique
Lorsqu'il entraîne une gêne respiratoire tout épanchement pleural peut être évacué, totalement
ou partiellement, par ponction.
Le traitement de fond dépend de la cause de l'épanchement.
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Pneumothorax
1 - Définition et mécanismes
Un pneumothorax est la présence anormale d'air dans la cavité pleurale.
Mécanismes
● Pneumothorax spontané : Il est dû à la rupture d'une bulle pulmonaire affleurant la plèvre
viscérale, ce qui fait communiquer la cavité pleurale et les voies respiratoires : la pression de la
cavité pleurale de négative devient positive, ce qui provoque la rétraction du poumon.
● Autres causes de pneumothorax :
- P. secondaire à une pathologie pulmonaire : asthme, emphysème, abcès (dans ce dernier
cas il s'agit d'un pyo-pneumothorax) ;
- P. traumatique dû à l'effraction de la plèvre lors d'une fracture de côte, d'une plaie
transfixiante thoracique par balle ou arme blanche (ici l'air entre de l'extérieur), - P.
iatrogène10, accidentelle, lors d'une ponction pleurale ou de la pose d'une voie veineuse dans
la veine sous-clavière.
9
Après avoir été absorbées dans l'intestin grêle, une partie des graisses (les triglycérides) est drainée dans les
vaisseaux lymphatiques qui convergent vers le canal thoracique ; ce canal monte à la partie postérieure du thorax
pour rejoindre la circulation veineuse de la veine cave supérieure.
10
La pathologie iatrogène est celle qui est la complication d'un acte médical, d'un traitement.