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Institut Régional de Formation aux Métiers de la Rééducation et la Réadaptation

Pays de la Loire
54, rue de la Baugerie – 44230 SAINT SEBASTIEN SUR LOIRE

Suivi d’une patiente lombalgique chronique lors d’un


programme de restauration fonctionnelle du rachis au sein du
CMRF d’Albi

Jaïlys ARNAUD- -FABRE

Travail Ecrit de Fin d’Etudes


En vue de l’obtention du Diplôme d’Etat de Masseur-Kinésithérapeute

Année scolaire : 2012-2013

REGION DES PAYS DE LA LOIRE


Résumé

Le programme de restauration fonctionnelle du rachis se déroule sur une période de


5 semaines avec 6 participants et une équipe pluridisciplinaire qui les encadre. Les
personnes concernées par ce programme sont les lombalgiques chroniques en situation de
déconditionnement à l’effort, d’impasse thérapeutique et en arrêt de travail. C’est « le
programme de la dernière chance ». Avec un entrainement quotidien digne d’un sportif de
haut niveau, la patiente prise comme cas clinique suivra sa rééducation en vue d’une
amélioration thymique et physique mais surtout un retour à une activité
socioprofessionnelle. La prévention tertiaire est l’objectif des rééducateurs mais aussi des
acteurs sociaux de cette prise en charge.

Mots clés

 Lombalgie chronique
 Prise en charge pluridisciplinaire
 Programme de restauration fonctionnelle du rachis
 Réentrainement à l’effort

 Chronic low back pain


 Multidisciplinary care
 Functionnal restoration program
 Exercise training
Sommaire

I. Introduction ..................................................................................................................................... 1
II. Généralités à propos de la lombalgie .............................................................................................. 2
1. La douleur .................................................................................................................................... 2
2. La lombalgie..................................................................................................................................... 2
2.1 Définition et données anatomo-pathologiques ........................................................................ 2
2.2 Epidémiologie et conséquences socio-économiques................................................................ 3
3. Le déconditionnement à l’effort et la lombalgie chronique ....................................................... 3
3.1 Le déconditionnement à l’effort ............................................................................................... 3
3.2 Définition et conséquences de la lombalgie chronique ............................................................ 3
III. Le programme de restauration fonctionnelle du rachis ............................................................. 4
1. Création du programme .............................................................................................................. 4
2. Description du programme ......................................................................................................... 5
2.1 Objectifs..................................................................................................................................... 5
2.2 Concept théorique..................................................................................................................... 5
2.3 Principes .................................................................................................................................... 6
2.4 Moyens ...................................................................................................................................... 6
2.5 Résultats à l’échelle nationale ................................................................................................... 7
3. Le programme RFR au sein du CMRF Albi ................................................................................... 7
3.1 Organisation du programme RFR .............................................................................................. 7
3.2 L’équipe pluridisciplinaire de soins ........................................................................................... 8
3.3 Les bilans utilisés pour l’évaluation des patients ...................................................................... 9
3.4 Les résultats au sein du centre de rééducation....................................................................... 11
IV. Prise en charge d’une patiente.................................................................................................. 12
1. Bilan initial ..................................................................................................................................... 12
1.1 Contexte de prise en charge, dossier de la patiente et interrogatoire ................................... 12
1.2 Bilans ....................................................................................................................................... 13
1.3 Conclusion des bilans .............................................................................................................. 16
1.4 Démarche de soins .................................................................................................................. 17
2. Prise en charge lors de la première semaine ................................................................................ 17
3 Description d’une journée de soin en semaine 2 ........................................................................... 20
4 Lors de la troisième semaine .......................................................................................................... 21
4.1 Les bilans ................................................................................................................................. 21
4.2 Conclusion des bilans .............................................................................................................. 22
4.3 Evolution de la démarche de soins .......................................................................................... 22
4.4 Description d’une journée de la troisième semaine ............................................................... 23
5 Une journée lors de la quatrième semaine .................................................................................... 24
6 Une journée lors de la cinquième semaine .................................................................................... 25
7 Bilan de fin de prise en charge ....................................................................................................... 26
V. Discussion ...................................................................................................................................... 28
VI. Conclusion ................................................................................................................................. 30
Références bibliographiques
Annexes
I. Introduction

La lombalgie est une pathologie dont la prévalence est élevée dans notre société, de
l’ordre de 26,9% pour les lombalgies chroniques avec une incidence de 60 à 90%. Par contre
elle ne représente qu’un faible pourcentage des lombalgies (6 à 8 %) (1) et (2). La lombalgie
chronique est une pathologie répandue aux conséquences psycho-sociales,
comportementales et économiques importantes. C’est une préoccupation de santé publique
mais également une pathologie handicapante pour un grand nombre de personnes. La
rééducation des sujets lombalgiques chroniques est une prise en charge complexe et
pluridisciplinaire. Le programme RFR vise la réinsertion de ces derniers. Aussi, la lombalgie
étant une atteinte qui concerne beaucoup de personnes, je risque donc d’en rencontrer
dans ma carrière un certains nombre de fois, même si la majorité des sujets lombalgiques
chroniques sont préférentiellement pris en charge en centre. Mais également, la lombalgie
touche particulièrement les professions médicales et paramédicales, c’est donc une
pathologie à laquelle je risque d’être confrontée. C’est pour cela qu’il m’a paru judicieux
d’étudier un programme actif visant à restaurer le sujet en améliorant son confort de vie.
L’objectif principal de ce mémoire est d’évaluer l’évolution des capacités
fonctionnelles lors du programme de restauration fonctionnelle du rachis à travers
l’expérience d’une patiente souffrant depuis les années 1990 malgré des antécédents
chirurgicaux rachidiens. Aussi l’ANAES cite « L’exercice physique, quelle que soit sa forme,
est donc recommandé, mais aucune technique ne l’est en particulier. Il faut noter que ces
résultats ne sont obtenus que chez des patients motivés et observants » (3).
J’ai choisi pour cela Mme A, une aide soignante souffrant depuis quelques années
d’une lombalgie chronique. Elle souhaite participer au programme de restauration
fonctionnelle du rachis (RFR) organisé au sein du CMRF d’Albi où j’ai effectué mon stage. Elle
est un bon cas d’étude car présentant tous les aspects d’un déconditionnement à l’effort, en
arrêt de travail depuis Février 2010 et très motivée à l’égard de la réalisation de ce
programme.
La problématique qui va se poser est la suivante : Comment la patiente peut-t-elle
retrouver une activité socioprofessionnelle grâce au programme RFR alors qu’elle présente
un syndrome de déconditionnement ainsi que des douleurs lombaires importantes depuis 3
ans ?
Cet écrit va nous permettre de découvrir la rééducation d’une patiente lombalgique
chronique en échec thérapeutique , à l’aide du programme de restauration fonctionnelle du
rachis au sein d’un centre de rééducation. Pour cela, nous allons aborder quelques
généralités à propos de la lombalgie chronique. Dans un deuxième temps, il sera décrit le
programme RFR au sein du CMRF d’Albi. En dernier lieu, Mme A servira de cas clinique afin
d’illustrer la prise en charge en centre d’un sujet lombalgique chronique en situation de
déconditionnement à l’effort.

~1~
II. Généralités à propos de la lombalgie

1. La douleur

D’après l’OMS, la douleur est définie comme « une expérience subjective sensorielle
et émotionnelle associée à un dommage tissulaire présent ou potentiel, ou décrite en terme
d’un tel dommage » (4)
La douleur du lombalgique chronique est mécanique, de type nociceptive, est n’est plus
seulement un symptôme mais bien une pathologie allant de pair avec la chronicisation de la
douleur lombaire. Elle se présente sous différentes composantes : sensori-discriminative
(localisation de la douleur), affectivo-émotionnelle (contexte de la douleur), cognitive
(processus centraux qui vont être des acteurs majeurs dans la chronicisation de la douleur)
et comportementale (manifestations physiques de la douleur et comportements
d’évitement).
Les fibres qui propagent le message douloureux sont des fibres de type A  et C qui sont des
fibres plus fines et lentes que les fibres A  qui transmettent un message sensitif plus rapide
(théorie du Gate Control). Chez le lombalgique, les mécanismes inhibiteurs descendants sont
défaillants, entre autre les systèmes permettant une sécrétion d’endorphines calmant la
douleur. Egalement, il existe une « dramatisation » et « catastrophisme » de la douleur par
mémorisation d’expériences négatives. (5)
Dans le cas d’une douleur chronique, la douleur occupe tout le champ de la conscience et
provoque anxiété et dépression, c’est un symptôme pluridimensionnel. Une prise en charge
pluridisciplinaire est alors nécessaire. Le patient devra apprendre à faire le « deuil de sa vie
passé » et apprendre à vivre avec sa douleur en transformant ses stratégies d’adaptation
(notion de « coping »=faire avec la douleur, mettre en place des processus psychiques qui
vont aider à diminuer les tensions internes, ou de « coping with »= faire face). C’est avec la
multiplication d’expériences douloureuses que le patient va passer du stade de la douleur au
stade de la souffrance (c’est l’interprétation subjective de la douleur ressentie par le patient
qui engendre des émotions pénibles). Le principe dans le programme RFR est de ne pas
entrer dans la dramatisation de la douleur.

2. La lombalgie

2.1 Définition et données anatomo-pathologiques

La lombalgie est une affection caractérisée par une douleur du rachis lombaire et
de la région fessière La définition donnée par l’HAS est la suivante « La lombalgie commune
correspond à des douleurs lombaires de l’adulte sans rapport avec une cause inflammatoire,
traumatique, tumorale ou infectieuse. » (6)
D’après les recommandations européennes de 2010 pour la prise en charge des patients
souffrant de lombalgie, on considère cette dernière comme « une douleur ou une gêne
fonctionnelle située entre la 12ème côte et le pli fessier, associée ou non à des irradiations
dans les membres inférieurs » (7)
Plusieurs mécanismes peuvent être à l’origine d’une lombalgie. Tout d’abord le disque
articulaire, de part la diminution des mouvements rachidiens, se retrouve moins bien nutri
et hydraté, ce qui favorise sa fragilité. Le disque devient donc moins résistant (8). Mais

~2~
également, les facettes articulaires postérieures peuvent être comprimées par des
contractures musculaires, provoquant ainsi un pincement de la capsule articulaire et/ou des
fibres musculaires du multifidus, engendrant des douleurs vives (9).

2.2 Epidémiologie et conséquences socio-économiques

Avec une prévalence de 84% (2), la lombalgie est le trouble musculo-squelettique le


plus important et demeure la « deuxième cause d’invalidité après les maladies cardio-
vasculaires » (10). Aussi, le personnel soignant se retrouve plus confronté à des rachialgies
que d’autres professions (11).
De son côté, le malade se retrouve alors avec une douleur lombaire importante pouvant
engendrer une diminution des activités socio-professionnelles et être à l’origine d’un état
anxieux. A ce stade là, la douleur n’est encore qu’un symptôme.

3. Le déconditionnement à l’effort et la lombalgie chronique

3.1 Le déconditionnement à l’effort

Le déconditionnement à l’effort survient après 4 à 6 semaines de diminution ou bien


d’arrêt des activités. Il est plus couramment nommé en tant que « syndrome de
déconditionnement». L’inactivité physique est généralement due à une cinésiophobie, c'est-
à-dire une peur du mouvement qui provoquerait la douleur, le sujet anticipe et compte
« prévenir » l’apparition de cette sensation désagréable. C’est également à l’origine d’une
perte de force et de flexibilité musculaire. Egalement chez certaines personnes, ce
syndrome serait du à l’anxiété ou même la dépression qui sont le fruit d’une douleur
continue et oppressante qui inquiète le sujet quant à son évolution. Ce syndrome impacte
sur la mobilité rachidienne qui diminue, engendre une désadaptation cardio-respiratoire à
l’effort et retentit sur les relations sociales et familiales avec une augmentation des scores
d’anxiété et de dépression. Autrement dit, le sujet lombalgique chronique déconditionné
n’est plus capable de s’adapter aux contraintes extérieures et devient sédentaire avec une
diminution voire une abolition de son activité professionnelle ainsi que de ses loisirs. Tout
cela conduit à un « déconditionnement physique et à une exclusion socioprofessionnelle »
amenant une chronicisation de la douleur (12). Le sujet rentre alors dans une expérience
de « catastrophisme » (cela correspond à une pensée négative du sujet qui garde une
mémoire douloureuse, cette dernière empêchant les capacités de « coping actif ») (13) (cf
annexe 3)

3.2 Définition et conséquences de la lombalgie chronique

Une lombalgie est considérée comme chronique à partir du moment où la douleur


persiste depuis plus de 3 mois.
Le passage à la chronicité concerne 6 à 8 % des personnes lombalgiques selon les auteurs (1)
et (2).Les facteurs de chronicisation de la douleur sont multiples : « personnels, propres à la
maladie, professionnels (inadaptation physique et surtout insatisfaction professionnelle),
socio-économiques (bas niveau d’éducation et de ressources), médico-légaux (prise en

~3~
charge au titre d’accident du travail) et psychologiques (terrain dépressif) » (1) et peuvent
parfois également provenir du personnel soignant avec une médicalisation précoce ou bien
encore des croyances erronées.
La chronicisation de la lombalgie a des conséquences chez les patients sur le plan physique.
En effet, le patient lombalgique présente une inversion du ratio fléchisseurs/extenseurs qui
passe de 0,8 chez le sujet sain environ à plus de 1 chez le patient lombalgique chronique
(14). Ceci est du à une diminution de force et d’endurance des muscles extenseurs (surtout)
et fléchisseurs du tronc (le ratio est calculé sur une moyenne homme-femme). Egalement,
chez les patients lombalgiques chroniques, il est retrouvé une modification du type de fibres
musculaires où les fibres de type I (endurantes) laissent place aux fibres de type II (tonique)
(15).
Mais la chronicisation de la lombalgie présente également des conséquences socio-
économiques. La plupart des sujets lombalgiques chroniques se retrouve en arrêt de travail
ou en accident de travail, ce qui est à l’origine d’une restriction des ressources ainsi qu’une
diminution de l’estime de soi. Cette situation peut ne pas être comprise par l’entourage, ce
qui n’aide pas à l’amélioration du moral de la personne. Cette douleur entraine une
diminution des activités du sujet qui se retrouve alors dans le « cercle vicieux du
déconditionnement à l’effort ». Les sujets lombalgies chroniques génèrent un coût socio-
économique estimé à 1,4 milliards d’euros ce qui représente 1,6% des dépenses de santé
avec des coûts médicaux indirects 5 à 10 fois plus élevés (2). La lombalgie chronique
engendrant un grand nombre d’arrêt de travail, les personnes atteintes d’une lombalgie
chronique représentent 75% à 85% des arrêts (2)De plus, le retour à l’activité professionnelle
après 6 mois d’arrêt est de 50%, elle est de 25% à 1an et proche de zéro à 2ans (10).

Avant de n’être qu’un chiffre, tous ces patients lombalgiques chroniques sont en souffrance
physique et morale. Le retour au travail permettra d’une part de diminuer les coûts socio-
économiques découlant de cette pathologie mais également une diminution des douleurs
chez les patients, une amélioration du confort de vie ainsi qu’une restauration de l’estime de
soi.

III. Le programme de restauration fonctionnelle du rachis

1. Création du programme

C’est T .Mayer qui, en 1985, instaure le concept de restauration fonctionnelle du


rachis consistant en un reconditionnement à l’effort du sujet lombalgique chronique. Il part
du principe qu’il ne faut pas priver son dos de mouvement mais l’utiliser plutôt de façon
dynamique afin d’utiliser au maximum toutes ses capacités d’amplitude, de force, de
mouvement…et déclare même « use it or loose it » (« utilise ton dos ou perds ton dos »)
(16). Pour lui, ce programme consiste en une « athlétisation » du malade en se basant sur un
protocole intensif de réentrainement à l’effort et de réadaptation cardio-vasculaire et
musculaire.

~4~
2. Description du programme

2.1 Objectifs

Les objectifs de ce programme sont tout d’abord de diminuer la douleur et de


favoriser les stratégies de « coping », réentrainer le patient à l’effort, restaurer les capacités
fonctionnelles du sujet, et l’aider dans ses démarches de retour à l’activité professionnelle.
Au vue des dépenses que génèrent les lombalgies chroniques, plusieurs centres de
rééducation ont mis en place ce programme qui vise à réintégrer le patient dans son activité
socioprofessionnelle afin de diminuer le coût sociétal de la lombalgie chronique et de
permettre au patient de reprendre une activité socio-professionnelle. Le programme étant
pluridisciplinaire et en hospitalisation complète, il a un certains coût mais il représente la
dernière chance de guérison pour certains patients, l’ultime essai pour un retour au travail.
C’est un investissement rentable tant de point de vue humain qu’économique.
Ce programme vise également à rendre le sujet autonome et actif.

Les objectifs du sujet sont multiples :


 Diminuer la douleur
 Le retour au travail
 Accéder de nouveau à une vie sociale
 Pouvoir participer aux activités de la vie quotidienne
 Se mouvoir sans appréhension
 Pour certains combattre l’anxiété et la dépression
 Retrouver de l’aide et un groupe qui le comprend et ne le laisse pas tomber (équipe
rééducative et groupe de travail)
 Retrouver un meilleur confort de vie

Des objectifs communs vont être mis en place au début du programme à la suite des bilans.
Ceci afin de mettre en place un « contrat de soins » avec le patient qui définira les objectifs
réalisables à atteindre.

2.2 Concept théorique

Le programme RFR est basé sur un protocole strict avec des critères précis :
 Les critères d’inclusion :
 un retour à l’activité professionnelle possible à la sortie du programme
 être volontaire quant à la participation au programme.
 être en activité (les sujets retraités n’ont pas accès à ce type de programme)
 âgé de 18 à 65 ans
 souffrir d’une lombalgie chronique à l’origine d’un syndrome de
déconditionnement. Le Lombalgique se trouve en situation d’impasse
thérapeutique.
 Les critères d’exclusion :
 attendre du programme de bénéfices secondaires,
~5~
 être dépendant de l’alcool ou du tabac,
 avoir des troubles psychiatriques (l’humeur doit être stable)
 lombalgie ayant pour origine « une cause organique habituellement
reconnue » (17)
 sujets cardiaques ou atteints de problèmes respiratoires
Les antécédents chirurgicaux étaient considérés comme des critères d’exclusion au
programme d’après sa description par T. Mayer mais le centre de rééducation l’Espoir de
Lille ne le considère plus en tant que tel (17), la patiente ayant des antécédents chirurgicaux
rachidiens peut tout de même participer au programme modifié.

2.3 Principes

Lors des deux premières semaines, les différents thérapeutes vont axer leur
rééducation sur la flexibilité musculaire. Les deux semaines suivantes seront consacrées au
renforcement musculaire principalement. Et enfin la dernière semaine sera dédiée à
l’endurance.
Les thérapeutes se doivent de motiver les sujets afin de leur donner envie de poursuivre ce
programme. Aussi, afin d’inciter la motivation chez le patient et d’attirer son intérêt sur
cette rééducation, toutes les techniques sont actives, les techniques passives étant exclues
car faisant perdurer le sujet dans un état d’attente et d’inactivité. Tout ce qui est de l’ordre
des massages, physiothérapie, électrothérapie… est donc banni du programme.
Le patient devant apprendre à « faire avec » sa douleur, les différents thérapeutes doivent
expliquer l’origine de chaque douleur (avant le début du programme : douleur musculaire
due à l’effort…), mais préciser également qu’il faut s’habituer à vivre avec cette douleur. Le
thérapeute doit rester à l’écoute du patient afin de diminuer son anxiété, le rassurer sur les
techniques qui peuvent engendrer des douleurs (expliquer l’origine) tout en évitant de
rentrer dans la dramatisation de la douleur
La majorité des exercices visent à l’autonomisation du patient. Le patient devient alors un
acteur de sa rééducation (18) et n’entre pas dans une dépendance du soin envers le
thérapeute. L’ensemble des soins (quelque soit le thérapeute) doit être basé sur des
exercices actifs.

2.4 Moyens

Les moyens, à disposition lors du programme, sont :


 L’équipe pluridisciplinaire de soins
 Le centre et ses infrastructures
 La balnéothérapie
 L’appareil d’isocinétisme
 L’ergocycle et le rameur pour le réentraînement à l’effort
 Le sveltix pour la musculation (appareil de musculation des muscles
abaisseurs et fixateurs de la scapula) Figure n°1 : « la musculation
sur le sveltix »
 Le matériel de kinésithérapie (poids, ballon de Klein, tendeurs, cubes,

~6~
bâton…)

2.5 Résultats à l’échelle nationale

Selon les données de la littérature, il est possible d’observer une amélioration de la


qualité de vie ainsi que des paramètres d’extensibilité de la chaine postérieure (+10cm)
essentiellement ainsi qu’un bénéfice au niveau du soulever de charge de +84%, et une
endurance plus élevée des abdominaux (+65%) et des muscles extenseurs du rachis (+30%)
(19). Pour d’autres, la douleur a significativement diminué (chez 54% des sujets opérés) lors
du programme. Egalement, toujours chez des sujets opérés, l’endurance isométrique des
muscles spinaux est meilleure (129+/-50 secondes et chez des sujets non opérés 92+/-38
secondes) (17). Aussi, les patients reprennent une activité socio-professionnelle dans plus de
80% des cas et la majorité des paramètres physique reste stable sur une période de 2 ans
(20). Enfin, le traitement médicamenteux antalgique diminue en moyenne ainsi que le
nombre de visite médicale dans les mois qui suivent le programme (16).

3. Le programme RFR au sein du CMRF Albi

3.1 Organisation du programme RFR

Le CMRF d’Albi a choisi d’inclure ce programme à ses types de soins déjà présents
afin de pouvoir prendre en charge les nombreux lombalgiques chroniques de la région. En
effet, il n’y a pas d’autres structures spécialisées dans cette rééducation aux alentours.
Le programme dure 5 semaines, avec 7h de travail par jour. La séance de réveil
musculaire a lieu de 8h45 à 9h30, avec des exercices augmentant en intensité et en
difficulté. Le rythme change constamment et les sujets sont amenés à mobiliser très
précocement leur rachis en travaillant avec la douleur. Le réveil musculaire est global,
s’adressant autant aux membres supérieurs et inférieurs qu’au rachis. Les exercices sont
multiples, avec ou sans charge, en statique ou dynamique, avec ou sans matériel… les
exercices doivent être nombreux et variés pour éviter que les patients ne se démotivent.
Lors des deux premières semaines en ergothérapie de 9h30 à 10h15 et de 14h45 à
15h15, les participants travaillent la flexion antérieure du tronc, les inclinaisons et rotations
en ramassant de cubes à une distance équivalente à la distance doigt-sol mesurée avant la
séance puis en les déposant sur une étagère placée à une hauteur déterminée avec le
patient (le sujet élève son membre supérieur au maximum, l’étagère étant placée au niveau
de la main) . Puis lors des dernières semaines les patients font du port de charge. Les charges
augmentent en intensité de semaine en semaine. Tout cela est reproduit 2 fois par jour.
Lors des deux premières semaines, de 11h15 à 12h et de 13h15 à 14h le patient
participe à 2 séances d’étirements de 45 min à 1h par jour avec des étirements globaux du
rachis, membres inférieurs et membres supérieurs. Lors des semaines suivantes, on
remplace une séance d’étirements par une séance de musculation des muscles ischio-
jambiers , du muscle quadriceps sur presse des membres supérieurs et muscles spinaux et
membres supérieurs sur le Sveltix.
Les séances d’isocinétisme ainsi que de rééducation cardio vasculaire ont lieu deux à
trois fois par semaine selon les autres rendez vous organisés (psychologue, COMETE,
assistant social) sur la même plage horaire de 10h15 à 11h15 et de 14h à 14h45. Les séances

~7~
de balnéothérapie ont lieu tous les jours de 15h30 à 16h30 afin de permettre des exercices
contre résistance et une détente en fin de journée grâce à l’effet décontracturant.
Les patients étant en hospitalisation complète, ils ont un régime alimentaire adapté à
leurs activités physiques, et équilibré.

3.2 L’équipe pluridisciplinaire de soins

Le rôle du médecin : Le médecin s’occupe de l’inclusion des patients dans le programme, il


juge si un sujet est apte à poursuivre le programme et s’il n’entre pas dans les critères
d’exclusion. Tout au long du programme, il évaluera la douleur et se souciera de l’évolution
du patient, de son suivi ainsi que de son intégration au sein du programme.

Le rôle du masseur-kinésithérapeute : Le masseur-kinésithérapeute a un rôle primordial.


Il s’occupe de la flexibilité musculaire sur les deux premières semaines puis de la force
musculaire et de l’endurance sur les semaines restantes. Le masseur kinésithérapeute se
focalise plutôt sur le versant analytique. Les buts principaux des exercices basés sur la
flexibilité et la force musculaire réalisés en kinésithérapie sont l’amélioration de
l’extensibilité ainsi que la tonicité et l’endurance musculaire afin de retrouver un rachis
« sain » et fonctionnel ainsi que des membres supérieurs et inférieurs capables de suppléer
ou de se coupler au rachis lors de certains mouvements.
Il encadre également les séances d’isocinétisme et de rééducation cardio-vasculaire. En fin
de journée, il organise la séance de balnéothérapie.
Tout au long des différentes séances, le masseur-kinésithérapeute est à l’écoute du patient,
il l’aide à faire face aux moments difficiles et joue le rôle de « relais » entre l’équipe
soignante et le patient. Il accompagne le patient tout au long du programme et lui prodigue
des conseils d’hygiène de vie en ce qui concerne l’utilisation de son rachis. Avant chaque
nouvelle technique, le thérapeute doit expliquer son geste et surtout préciser si cette
dernière va s’accompagner de douleurs (quelles sont elles ? bénéfiques ou destructrices ?).
Il doit s’assurer que le patient a bien compris le principe et l’objectif de la technique
réalisée. Enfin, le masseur-kinésithérapeute se doit de respecter la douleur du patient, ses
capacités ainsi que sa fatigabilité.
En somme, il doit soutenir le patient et aider le sujet à sortir de la dramatisation de sa
douleur.
Le professeur APA accompagne le masseur-kinésithérapeute lors des séances de réveil
musculaire, d’isocinétisme et de balnéothérapie.

Le rôle de l’ergothérapeute : L’ergothérapeute organise sa rééducation autour du versant


fonctionnel. Les buts principaux des exercices réalisés en ergothérapie sont de reprendre
confiance en son rachis et prendre conscience des différents mouvements réalisable sans
douleur ou avec une douleur moindre. L’ergothérapeute rassure et accompagne le patient. Il
joue un rôle d’ergonome, cherchant à retranscrire la réalité de chaque personne aux
exercices mais également les exercices à la vie quotidienne et professionnelle (des parallèles
ainsi que des mises en situation sont élaborés).

Le rôle de la psychologue : La psychologue évalue chaque patient à leur entrée dans le


programme à l’aide de la « grille d’évaluation biopsychosociale du malade douloureux
chronique » (21). Cette grille est utilisée pour structurer le premier entretien avec un patient

~8~
appartenant au programme. En fonction de ce premier entretien et de la demande du
patient, il y aura une proposition d’accompagnement pendant la durée de la prise en charge
du programme (entretiens individuels, relaxation…). Les principaux thèmes suivis lors de
l’entretien sont l’ancienneté de la douleur, le profil évolutif du syndrome douloureux, les
antécédents et pathologies associées, la description de la douleur actuelle, le contexte
familial, professionnel, psychosocial et ses incidences, les facteurs cognitifs et
comportementaux et enfin l’analyse de la demande (atteintes et objectifs du patient vis-à-vis
du programme RFR).
Le rôle du psychologue est de rechercher des facteurs causaux psychologiques de la
lombalgie mais également de tenter de déceler des éléments (psychologiques toujours) qui
pourraient entraver la rééducation (22). Le thérapeute doit favoriser le « coping »,
encourager le patient à passer d’une dynamique dépressive à une dynamique active de
retour au travail et de combattant face à la douleur.

Les rôles de l’assistant social et de COMETE : COMETE, autrement dit COMmunication


Environnement Tremplin pour l’Emploi, est un réseau national qui vise à faciliter
l’intégration sociale et professionnelle pour des personnes en situation de handicap. En
association avec l’assistant social, ils ont pour fonction d’aider le patient pour les modalités
administratives concernant son retour au travail. Ils sont en relation avec le médecin
traitant, le médecin conseil (assurance maladie), le médecin du travail ainsi que l’employeur
de la personne dont ils s’occupent. Leur objectif commun étant de rendre possible le retour
du sujet à son poste antérieur, ou bien le reclassement professionnel si le sujet n’est plus
apte à retravailler à son poste ou encore l’aménagement du poste.

3.3 Les bilans utilisés pour l’évaluation des patients

Les échelles et bilans du programme sont nombreux et variés et sont utilisés comme
évaluation à l’entrée du programme, suivi de la rééducation à la troisième semaine et de
résultat de l’efficacité du programme à la cinquième semaine :

 Dallas pain questionnaire : ce questionnaire, traduit en français, est spécifique des


lombalgies et étudie le retentissement, chez le lombalgique chronique, de la douleur
lombaire sur leurs activités de la vie quotidienne. (23) Pour chacune des différentes
parties qu’aborde le Dallas, le pourcentage de répercussion de la douleur est calculé :
- en prenant la somme des questions de 1 à 7 et en multipliant par 3
(dimension activités de la vie quotidienne)
- en prenant la somme des questions de 8 à 10, 11 à 13 et 14 à 16 et en
multipliant par 5 (dimensions domaines travail et loisirs, anxiété et
dépression, comportements sociaux) (cf annexe n°2)

 Eifel (échelle d’incapacité fonctionnelle pour l’évaluation des lombalgies): ce


questionnaire est très utilisé au niveau international, est également spécifique des
lombalgies et se nomme Roland Disability Questionnaire. Il permet d’évaluer l’évolution
naturelle de la lombalgie à partir du retentissement fonctionnel de la douleur. (23) (cf
annexe n°2)

~9~
 Test de Pile (test de soulever de charges) : Le patient doit effectuer 4 levers de charges,
du sol à la table (à une hauteur de 75 cm du sol) en 20 secondes. La progression se fait
par ajout de 2,5 kg pour les femmes et de 5 kg pour les hommes, le test s’arrête lorsque
le patient ne peut plus tenir le rythme imposé ou soulever la charge ou bien à la
demande du patient. Les charges sont positionnées dans des caisses à poignets. A la fin
du test on calcule la charge totale additionnelle qui représente un certain pourcentage
du poids du corps (la valeur normale de la charge totale additionnelle doit se trouver
entre 45% à 55% du poids du corps).

 Distance doigt-sol (cf annexe3) : le sujet est debout, les genoux en extension, sur une
caisse haute de 25cm, et on lui demande d’essayer de toucher le sol avec ses mains sans
plier les genoux. Le sujet doit effectuer le mouvement 3 fois et l’examinateur mesure au
troisième mouvement la distance entre le sol et le médius en cm (le sujet descend avec
une main sur l’autre pour éviter les torsions du rachis et les compensations). Cette
mesure évalue la flexion lombaire, la mobilité de la hanche et la souplesse des ischio-
jambiers. (24)

 Test d’Ito-Shirado et test de Sorensen (cf annexe 3 et 4) : ce sont des tests statiques
évaluant l’endurance des muscles fléchisseurs et extenseurs du tronc.

 Rotations et inclinaisons du tronc (cf annexe 4) : l’évaluation de la rotation se


fait en dynamique (mesure de l’amplitude maximale ainsi que de la vitesse à
laquelle les mouvements sont effectués) alors que l’inclinaison de fait sur un
mode statique (mesure de la distance doigt-sol). Figure n°2 : «évaluation
des rotations »

 Bilan d’isocinétisme (cf annexe 5) : Le bilan d’isocinétisme se fait sur un appareil


d’isocinétisme relié à un système informatique qui évalue le rapport de force entre les
muscles fléchisseurs et extenseurs du rachis. Le sujet est sanglé au niveau des membres
inférieurs et du tronc. Avant le début du test, le rééducateur explique son déroulement
et dédramatise la situation (l’appareil étant imposant et inconnu, pouvant ainsi effrayer
le patient). Un essai est effectué à une vitesse faible pour donner un aperçu du test au
patient. Lorsque le patient se sent prêt, le test peut commencer. Des séries à différentes
vitesses sont proposées (120 deg/s,90 deg/s et 60deg/s)où les valeurs du moment
maximal ainsi que le rapport agoniste/antagoniste sont à retenir. Si les valeurs ne
semblent pas satisfaisantes ou biaisées (mauvaise compréhension, manque de
motivation…) le test peut être recommencé. Le rééducateur, quant à lui, a pour rôle de
motiver et d’encourager au maximum le patient lors du test afin qu’il produise un effort
maximal. Il apparait également sur les courbes le secteur angulaire de la douleur, le but
étant de diminuer ce secteur angulaire.

 Bilan cardio ou épreuve d’effort : le test cardio s’effectue sur un ergocycle. Le sujet doit
avoir une vitesse de pédalage autour de 50 tours par minute, quelque soit la puissance
maximale atteinte. Le test est arrêté lorsque le sujet atteint 85% de sa fréquence
cardiaque (FC) maximale théorique. Les items évalués sont la durée du test, la puissance

~ 10 ~
maximale atteinte, la puissance maximale par rapport au poids, la distance parcourue, la
vitesse moyenne ainsi que la VO2 max (volume d’oxygène consommé maximal).
Lors du test, le patient indiquera sur l’échelle fournie (de Borg) (cf. annexe n°2)
le niveau de difficulté de l’effort effectué.

 Bilan d’extensibilité (cf annexe 4) : le bilan d’extensibilité teste la chaine


postérieure debout l’extensibilité des muscles psoas-iliaque, triceps sural, droit
antérieur, ischio-jambiers et également adducteurs. Figure n° 3 : « évaluation
de l’extensibilité du muscle triceps sural »

Figure n°4 : « évaluation de l’extensibilité du muscle ilio-psoas »

D’autres questionnaires ont été utilisés, ne faisant pas partis du programme mais
aidant à étayer cet écrit comme les questionnaires HAD sur l’anxiété et la
dépression, FABQ et TAMPA sur les croyances et la peur du mouvement (cf. annexe
1).
Tous les bilans se font à la même heure, au même moment de la journée et par le
même examinateur afin d’éviter tout biais. Tous ces tests sont décrits dans le protocole du
programme.

3.4 Les résultats au sein du centre de rééducation

Au cours des différents programmes effectués sur 6 mois et regroupant 48 patients,


on note comme résultats :

 21 reprises professionnelles dont 11 reprises sans aménagement et 10 avec


aménagements (reprise à temps partiel thérapeutique, aménagement
technique et/ou humain du poste de travail)
 7 en formation
 3 arrêts avant la fin du programme
 5 passages en invalidité
 1 passage en retraite (à 1 an de la sortie)
 4 en recherche d’emploi
 3 toujours en maladie
 1 licenciement pour inaptitude
 2 n’ont pas donné de leur nouvelle
 1 ayant des problèmes de santé autres

~ 11 ~
IV. Prise en charge d’une patiente

1. Bilan initial

1.1 Contexte de prise en charge, dossier de la patiente et


interrogatoire

La patiente, appelée Madame A., présentait à l’entrée dans le programme RFR,


depuis de nombreuses années, des épisodes douloureux de crises aigues qui alternaient avec
des moments de douleur modérée. Ces épisodes survenaient au rythme d’une fois tous les
2ans. Cet état s’est aggravé depuis février 2010 suite au lever d’une patiente qui provoqua
l’apparition d’une lomboradiculalgie à droite puis à gauche.
Au moment de l’examen, une douleur persiste de façon quasi permanente, localisée
dans la fesse droite et gauche. Cette douleur est majorée par la marche, les positions assises
prolongées et lors de la flexion antérieure du tronc. Elle est parfois impulsive, sans
paresthésie, non associée à un manque de force mais avec une raideur matinale de 30
minutes. La patiente décrit des éléments qui vont dans le sens d’un syndrome de
déconditionnement (diminution de la souplesse, de l’endurance musculaire ainsi que
l’endurance cardio-vasculaire).
Lors de l’examen médical, on ne note pas de déficits neurologiques mais par contre
on note la présence d’une douleur déclenchée par les mouvements d’inclinaisons et
d’antéflexion du tronc associée à une douleur à la palpation lombaire basse médiane et
paramédiane, la douleur étant évaluée à 4/10 sur l’échelle numérique (EN). L’indice de
Schober est à +3cm. Par contre, aucun élément n’est en faveur d’un conflit disco-radiculaire.
On observe également une amyotrophie des cuisses ainsi qu’une insuffisance de la sangle
abdominale.
Il avait été mis en évidence un spondylolisthésis L4 et L5 droit et gauche associé à une
hernie discale L5-S1. Elle a suivi alors des traitements médicaux et chirurgicaux, tous les deux
mis en échec (le traitement chirurgical a diminué sa symptomatologie de 50% seulement).
Mme A. est mariée, a 2 filles indépendantes et exerçait, avant son accident de travail,
la profession d’aide soignante en maison de retraite au centre hospitalier de Nègrepelisse
(82) depuis 1991 à temps plein jusqu’en février 2010, date à partir de laquelle elle avait été
classé en maladie professionnelle à cause de sa tendinopathie d’épaule jusqu’en septembre
2011 et, est en arrêt maladie depuis, à cause de sa lombalgie. Un ergonome, ayant vu son
poste de travail, a conclu que ce dernier été « inadapté à ses capacités physiques actuelles ».
En accord avec le DRH, Mme A souhaite être reclassée sur un poste d’ASH dans la
restauration du centre hospitalier. Un dossier de RQTH est en cours (Reconnaissance de la
Qualité d’un Travailleur Handicapé).

Au début du programme, le traitement médicamenteux de Mme A. comporte :


 Bisoprolol 10mg (anti hypertenseur)
 Coversyl 5mg (anti hypertenseur)
 Dafalgan gélule (antalgique)
 Mopral 20mg (antisécrétoire gastrique)
 Seroplex 10mg (antidépresseur)

~ 12 ~
 Topalgic LP 100mg (antalgique opiacé)

En résumé, la patiente souffre d’un syndrome douloureux lombaire chronique associé à un


syndrome de déconditionnement.

1.2 Bilans

Examen masso-kinésithérapique :

- A l’interrogatoire : il ressort de cet interrogatoire (mis à part ce qui a été cité


précédemment) que la patiente souffre de ne plus pouvoir exercer d’activités et de
ne plus avoir d’activité professionnelle. Par contre, elle trouve du soutien au niveau
de ses amis (elle n’a pas arrêté ou suspendu le lien social depuis le début de sa
lombalgie) mais pas au niveau de son mari qui n’arrive plus à comprendre cette
situation. Ils n’effectuent plus d’activités en commun et ne s’entendent plus. Elle
souffre également de ne plus pouvoir s’occuper de son petit-fils convenablement
mais encore de devoir espacer ou fragmenter ses activités de la vie quotidienne.

- Palpation : on retrouve essentiellement des contractures au niveau des muscles


spinaux.

- Inspection : il est possible d’observer une amyotrophie des cuisses (bilatérale),


mesurée à 44 cm (à une hauteur de 15 cm au dessus de la base de la patella) ainsi
qu’une diminution des courbures lordosantes et une augmentation de la cyphose
thoracique. La sangle abdominale est également hypotonique.

- bilan de la douleur : la douleur est de type mécanique, d’une intensité évaluée à 4/10
au repos et 7/10 au mouvement (EN) et localisée au niveau de la région lombaire.
Cette douleur est calmée par le repos (mais est réenclenchée par une même posture
maintenue un long moment) et également par son traitement médicamenteux. La
douleur ne la réveille pas la nuit.

- Le bilan qui suit représente le bilan articulaire :


 Flexion pelvienne (1) : 40°
 Flexion totale(2) : 90°
 Flexion lombaire (2-1) : 50°
L’examen doit rester infradouloureux et comparatif. Il permet de faire le suivi et de noter
l’évolution de la patiente au cours des semaines.
On note un déficit de mobilité totale avec une flexion pelvienne réduite. Il faudra insister sur
la mobilité pelvienne plutôt que la mobilité lombaire.

- Le bilan suivant évalue l’extensibilité musculaire : (cf annexe n°4)


 Distance doigt-sol : +25.5 cm
 Triceps sural : droit 73cm, gauche 78cm
 Droit antérieur : droit 25cm, gauche 25cm

~ 13 ~
 Adducteurs : droit 104cm, gauche 110cm (cf annexe 3)
 inclinaison droite 53cm (cf annexe 3)
 Inclinaison gauche 56cm
 Rotation droite 90°
 Rotation gauche 90°
 Psoas-iliaque : droit 5°, gauche 10°
 Ischio-jambiers : droit 70°, gauche 65° (cf annexe 3)
Les résultats sont retranscrits en centimètre et en degrés comme l’exige le protocole.
La patiente présente un équilibre dans les rotations par contre on note un déficit
d’inclinaison gauche de 3 cm. Les résultats précédents montrent une hypoextensibilité des
muscles ilio-psoas à droite (qui est en lien direct avec la lombalgie, car, de part ses
insertions, il exerce une contrainte augmentant la lordose lombaire), ischio-jambiers à
gauche, adducteurs à droite, même si globalement tous les muscles peuvent être considérés
comme hypoextensibles.

- le bilan ci-dessous est représentatif de la tonicité et de l’endurance musculaire :


 avec une vitesse d’exécution pour les différentes rotations de 16 m/s (arrêt à
20s)
 Test Ito-Shirado : fléchisseurs 50 sec
 Test de Sorensen : Extenseurs 42 sec
 Ratio F/E 1,19

Le ratio chez un sujet sain étant inférieur à 1. Aux vues des résultats des deux tests, il faudra
améliorer l’endurance des deux groupes musculaires, celui des muscles extenseurs plus
particulièrement.

- Le bilan suivant est celui d’isocinétisme évaluant le moment de force maximal des
muscles fléchisseurs et extenseurs du rachis (dans le plan sagittal donc) ainsi que les
secteurs angulaires douloureux :
Les tests se font à des vitesses successives de 120° /sec, 90°/sec puis 60°/sec. La patiente
doit, pour chaque test, donner le maximum de ses possibilités. Pour une vitesse de 60°/sec
le rapport agoniste /antagoniste est évalué à 36,9% alors qu’il devrait être de 49%. Pour une
vitesse de 90°/sec le rapport agoniste /antagoniste est de 35,7% alors qu’il devrait être de
59%. Et enfin, pour une vitesse de 120°/sec le rapport agoniste/antagoniste se trouve être
de 35,3% alors qu’il devrait être de 51%.

- Le bilan ci-dessous représente le bilan cardiologique :


A son entrée dans le programme, la fréquence cardiaque au repos est de 75 Bpm et le test
ne dure que 10 min 40 sec pour une puissance maximale atteinte de 90 Watts. La puissance
maximale par rapport au poids est de 1,21 W/kg, la distance parcourue est de 3530m avec
une vitesse moyenne de 20,7 km/h. Enfin, sa VO2 max (quantité d’oxygène captée dans l’air
ambiant) est de 17,7 ml/kg/min. A l’arrêt du test, la fréquence cardiaque est de 111 Bpm,
sachant que d’après les critères d’arrêt du test elle devrait être à 146 Bpm. La fréquence
maximale théorique calculée doit être de 172 Bpm. La patiente s’arrête pour une valeur de
la fréquence cardiaque inférieure à la fréquence, elle n’a plus la force nécessaire pour

~ 14 ~
continuer le test. Elle stoppe cette épreuve à cause d’une trop grande fatigue qui signe le
déconditionnement à l’effort.
Tout au long de l’exercice, elle situe la difficulté de son effort entre 13 et 19 sur l’échelle de
Borg. (cf. annexe 4). La condition cardio vasculaire est un élément indispensable car cela
permet un moindre effort lors de la reprise des activités et permet de faire plus d’activités et
de sortir du cercle vicieux de déconditionnement. Le confort de vie passe avant tout par
cette étape ci.

Les examens suivants ne sont du ressort du masso-kinésithérapeute mais vont être utiles vis-
à-vis de la mise en place du traitement. En effet, grâce à ces différentes évaluations, nous
allons pouvoir savoir plus précisément quels sont les aspects à travailler plus intensément
lors des séances mais également tout ce qui va représenter soit une opportunité soit un
obstacle à la rééducation.

Examen ergothérapique : Au niveau du questionnaire d’évaluation de la capacité


fonctionnelle dans les lombalgies (EIFEL) la patiente se retrouve avec un score total de
15/24. Plus le score est élevé, plus la douleur impacte sur les capacités fonctionnelles de
Mme A. Le score étant au dessus de la moyenne, il est possible de conclure que la douleur
limite les possibilités de la patientes.

En parallèle, au niveau du questionnaire de Dallas on retrouve que la douleur a un impact


sur ses activités de la vie quotidienne à hauteur de 74,28% (surtout au niveau de la
possibilité de soulever de charge, la marche et la position assise tous cotés à 4/5, et une
intensité de la douleur évaluée à 5/5), sur les activités professionnelle et de loisirs à 80%
(plus particulièrement sur les activités professionnelles), sur l’anxiété et la dépression à
66,66% (les versants anxiété et le moral sont à 4/5 alors que la dépression est à 3/5) et enfin
sur les comportements sociaux à 53,33% (où les réactions défavorables des proches ainsi
que le soutien dans la vie de tous les jours sont les facteurs les plus touchés avec une
évaluation à 3/5).
Opportunité : Mme A est bien consciente de ses difficultés et est apte à les retranscrire.
Obstacle : il est possible de s’apercevoir que cette lombalgie chronique a un fort impact sur
toutes les activités de la patiente.

Examen psychologique : la patiente met en avant la possibilité que ses douleurs lombaires
seraient en lien avec son exercice professionnel, ces dernières évoluant depuis plusieurs
années. Depuis son arrêt de travail, Mme A ressent un sentiment d’inutilité associé à une
altération de l’image de soi et se sent également isolée socialement. Elle a présenté un
épisode dépressif réactionnel qui a été traité, mais elle est toujours sous antidépresseurs au
moment de la consultation (son état psychologique s’est amélioré depuis). Elle se dit
motivée quant à sa participation au programme et exprime le souhait de pouvoir reprendre
son travail le plus rapidement possible sur un poste adapté, elle passerait donc ASH car elle
souhaite conserver un poste restant tout de même en lien avec les patients. La patiente
bénéficie également d’un soutien familial.
Mme A, malgré son épisode dépressif, ne souhaite pas continuer les séances avec la
psychologue. Sa prise en charge s’arrête donc à cette évaluation d’entrée. Par contre, la

~ 15 ~
prise en charge psychologique pouvait être débutée à tout moment dans le programme dès
que Mme A aurait voulu en bénéficier, ce qui n’a pas été le cas.
Opportunité : Mme A se dit motivée pour la rééducation.
Obstacle : Elle ne souhaite pas avoir de soutien psychologique malgré son état thymique
(humeurs et émotions du sujet).

Examen assistant social et COMETE : suite aux différentes consultations, Mme A met en
avant le fait que sa situation est parfois difficile à supporter par son mari qui continue à
travailler. Au niveau de sa situation familiale toujours, l’une des ses filles vit dans le même
village qu’elle, alors que l’autre est partie vivre à Hong-Kong. Sa sœur a également des
antécédents chirurgicaux rachidiens (arthrodèse). Au niveau de sa situation médicale, sa
lombalgie chronique se trouve dans une impasse thérapeutique. Au niveau de sa situation
professionnelle, la patiente, en tant que fonctionnaire du service public hospitalier, décrit le
fait qu’elle se sentait utile dans son travail et qu’il y avait une bonne ambiance. Elle ne
bénéficie pas actuellement d’une invalidité, elle n’a donc pas à ce jour de bénéfice
secondaire lié à son arrêt maladie. Au niveau de ses activités, elle continue la marche à
raison de 30 min par jour mais a dû arrêter la moto. Elle souhaiterait reprendre ses activités
sportives. Quant à ses attentes vis-à-vis du programme, elle désire reprendre son activité
professionnelle principalement dans des conditions optimales en débutant par un mi-temps
thérapeutique.
Au regard de sa reprise du travail et des différentes démarches entreprises, une étude
ergonomique, réalisée par le groupe PREVIA auquel adhère l’hôpital, met en avant la « non
adéquation entre les exigences professionnelles de ce poste et les capacités fonctionnelles
de Mme A ». Suite à cette évaluation, la DRH lui a conseillé d’effectuer une demande de
RQTH (reconnaissance qualité de travailleur handicapé) afin qu’un reclassement en
restauration soit possible avec des aménagements. La demande de financement des
aménagements dont aurait besoin la patiente se fait auprès de la FIPHFP car l’établissement
fait parti de la fonction publique hospitalière. L’association COMETE peut également
intervenir dans ces démarches en tant que « structure ressource dans la recherche
d’aménagement ».
Tout au long du programme, la patiente va continuer se prise en charge par l’assistant social
et COMETE afin de poursuivre ses démarches administratives pour qu’elles soient le plus
abouties possible à la sortie de Mme A.
Opportunité : Mme A a un objectif précis
Obstacle : Cet objectif sera-t-il réalisable et réalisé ?

1.3 Conclusion des bilans

Mme A présente un déficit de la mobilité pelvienne qui empêche une mobilité totale
correcte. L’hypoextensibilité globale de l’ensemble des muscles peut être à l’origine d’une
diminution de mobilité et être également la source de douleurs. Il est possible de supposer
que cette douleur est à l’origine d’une diminution de la force musculaire par sous utilisation.
Les faibles résultats de la condition cardio-vasculaire sont la conséquence directe d’une
diminution des activités causée par la douleur lombaire.
La patiente présentant des douleurs lombaires importantes, n’est plus apte à effectuer
convenablement les taches ménagères (comme elle le faisait avant son accident de travail),

~ 16 ~
qu’elle doit effectuer en plusieurs séquences et devient même anxieuse et dépressive. Elle
ne peut également plus garder une station assise prolongée qui provoque la douleur
lombaire.
Cette douleur quasi constante la limite dans ses activités socioprofessionnelles, elle ne peut
plus pratiquer d’activité sportive, ne fait plus de moto avec son mari qui commence à ne plus
supporter la situation dans laquelle elle se trouve et n’es t plus capable de garder son petit
fils aussi souvent qu’avant. La lombalgie fait souffrir la patiente physiquement mais aussi
moralement depuis cet accident qui a changé ses habitudes de vie. On note, d’après tous les
éléments trouvés dans l’examen, un syndrome de déconditionnement.
En accord avec le médecin, il a été conclu que la patiente convient aux critères d’inclusions
du programme.

1.4 Démarche de soins

Basé sur le protocole ainsi que sur les bilans, il en ressort qu’il est essentiel de :
 Renforcer tout particulièrement les muscles quadriceps et ischio-jambiers
(amyotrophie de la cuisse)
 améliorer la flexion pelvienne
 diminuer la douleur
 diminuer la distance doigt-sol (par étirement de la chaine postérieure)
 étirer les muscles en globalité en insistant sur les muscles ilio- psoas, ischio-jambiers,
adducteurs et la chaine musculaire latérale droite
 amélioration de l’endurance et de la force des muscles fléchisseurs et extenseurs du
tronc
 Réentrainer à l’effort, amélioration de la condition cardio-vasculaire
 Diminuer le secteur angulaire douloureux
 Améliorer la mobilité des membres supérieurs au niveau des épaules et les membres
inférieurs au niveau des hanches
Tout cela doit être effectué en respectant les principes et objectifs cités précédemment.

2. Prise en charge lors de la première semaine

Afin d’expliquer le déroulement d’une semaine, il va être décrit la succession de 6


temps de rééducation sur une journée.
Lors de la première semaine, les séances de réveil musculaire sont débutées par des
exercices doux et finissent par des exercices plus intenses, le rythme ainsi que le binôme
(deux patients) changent afin d’éviter la routine. La séance débute par 10min de footing.
Puis la patiente va continuer par des mouvements cycliques de bras afin de finir
l’échauffement mais également de préparer le système cardio vasculaire à l’effort. Il faudra
éviter lors des exercices de la mettre en appui sur les bras en raison de ses antécédents. On
passe ensuite au renforcement. Mme A va se mettre au sol et renforcer ses muscles
abdominaux et spinaux grâce à des exercices de gainage. Mme A présentant des douleurs,
on lui propose de maintenir son bâton derrière son rachis cervical (en le tenant avec ses
mains) et d’effectuer, de plus en plus rapidement et sur des amplitudes croissantes, des

~ 17 ~
antéflexions du rachis en position debout. Toujours avec le bâton (si elle en ressent le
besoin), elle va devoir rester en appui unipodal pendant 5min, ceci permettant
un travail des membres inférieurs ainsi que de l’équilibre. Les exercices sont
pour la plupart effectués en position debout et recrutent un maximum de
chaines musculaires. Egalement, la patiente, en décubitus dorsal, renforce ses
membres inférieurs à l’aide du ballon de Klein. Pour un retour au calme, des
étirements des membres supérieurs et inférieurs sont proposés. Figure n° 5:
« renforcement des membres inférieurs sur ballon de Klein »
Si des exercices semblent difficile pour Mme A, elle va diminuer la vitesse et y travailler plus
intensément que les autres participants afin d’arriver à leur niveau, comme par exemple
l’antéflexion du tronc qui reste difficile la première semaine. L’essentiel pour le thérapeute
est de tenir compte des capacités de chacun. Toute cette séance prépare le sujet à sa
journée intensive, avec un échauffement musculaire et cardio-vasculaire basé sur les
résultats de la patiente au bilan initial.

Par la suite, la patiente va en ergothérapie où, lors de la première semaine, elle va devoir
ramasser 8 cubes disposés sur un support plus ou moins épais posé à terre et les
repositionner sur une étagère à une hauteur réglée au niveau de leur main (bras tendu).
Mme A. va effectuer 5 nombre d’aller-retour lors de cette première séance, un aller-retour
étant de déplacer les 8 cubes du sol à l’étagère et de l’étagère au sol dans le plan sagittal,
genoux tendus. Les cubes sont pris un par un, 4 par une main et 4 par l’autre. Cette
opération sera réalisée deux fois par jour (une fois le matin et une fois l’après midi). La
patiente ayant une distance doigt-sol évaluée à +25,5 cm, il faudra placer les cubes à cette
hauteur du sol puis. Dès que l’exercice se simplifie, on rapproche les cubes du sol. A la fin de
la semaine, la patiente atteint +10cm. Il faudra, lors de cet exercices, réaliser 10 aller-retours
(avec une pause quand Mme A le souhaite afin d’éviter toute douleur). Les ergothérapeutes
expliquent également à la patiente au cours de quelles activités elle va pouvoir retranscrire
cet exercice, le mettre en pratique. Cette mise en situation va permettre à la patiente de se
projeter au nouveau dans sa vie quotidienne. Lors des premières journées, la patiente a du
mal à exécuter cet exercice et demeure cinésiophobique.

Puis, la patiente part pour des séances soit d’isocinétisme, soit de réentraînement à l’effort
ou bien des séances particulières avec le médecin, COMETE, l’assistant social ou bien encore
la psychologue. La patiente, ne désirant pas de suivi psychologique et ayant déjà avancé au
niveau des démarches administratives de retour au travail, ne participera qu’aux exercices
d’isocinétisme et de réentraînement cardiaque mise à part une séance de consultation avec
COMETE. Les séances d’isocinétisme se déroulent toujours de la même manière, une série
de mouvements à 120° /s, une à 90°/s et enfin une à 60°/s, en développant à chaque fois
une force maximale. D’après la courbe (cf. annexe 5) Mme A débute doucement, puis est
capable d’augmenter son effort au fur et à mesure de la séance, alors que chez un sujet sain,
il est possible de constater le contraire (au début, le patient donne tout ce qu’il a puis la
courbe régresse, ceci étant du à la fatigue du sujet). Nous expliquerons à la patiente qu’il
faut développer une force maximale selon ses possibilités mais surtout linéaire. Au début,
c’est difficile pour elle car elle présente cette douleur lombaire qui la freine. Mais avec des
encouragements constants, elle arrive à ses fins, en fin de semaine avec une douleur qui est

~ 18 ~
diminuée. Lors de la première semaine, il faut travailler de pair avec une douleur lombaire
mais également des contractures dues aux activités intenses et inhabituelles.

Par contre, pour les séances de cardio-training, la patiente effectue au cours d’une même
séance du rameur et de l’ergocycle. Pour ce dernier, Mme A travaillera pendant 20 minutes
à 60% de sa PMA (puissance maximale atteinte qui est de 90 watts) avec une fréquence de
pédalage de 50/60 tours/minutes en ne dépassant pas 76 Bpm et pour le rameur, sur une
période de 15 minutes, ne pas dépasser cette fréquence également tout en maintenant 18 à
20 coups de rame par minute. La première séance effectuée est trop compliquée à tenir
pour elle, nous acceptons alors qu’elle arrête sa séance car sa fréquence cardiaque est trop
élevée. A la fin de la semaine, Mme A est dans la capacité de terminer la séance sans
douleur.

Les séances d’étirements sont effectuées 2 fois par jour pendant 45 min à 1h avec des
exercices augmentant en intensité et en difficulté. Le plus important, lors de ces étirements,
est d’exécuter le mouvement le plus correctement possible, en restant en deça de la douleur
mais en pouvant maintenir la posture et la répéter. Pour Mme A, ayant eu des antécédents
au niveau des épaules, nous éviterons les étirements avec appui prolongé sur les membres
supérieurs. La patiente va étirer à tour de rôle les muscles adducteurs, quadriceps, triceps,
ilio-psoas, membres supérieurs et en insistant bien sur la chaîne postérieure globale et
notamment les ischio-jambiers (cf. annexe 3). Les postures seront maintenues 30 sec sur
deux séries ou bien les mouvements seront reproduits 10 fois pour chaque membre
supérieur ou inférieur, avec un temps de maintien de l’ordre d’un cycle respiratoire.

Enfin, les journées se terminent par de la balnéothérapie. L’échauffement se fait par une
marche dans le bassin en tout sens (avant, cotés, arrière). Puis de multiples exercices sont
réalisés suivant les douleurs de la patiente. Elle poursuit alors par un exercice faisant
travailler le quadriceps : La planche sous le pied, elle exécutera 30 mouvements aller-retour
bilatéraux. Toujours avec la planche, elle pose sa main sur cette dernière et, bras tendus, elle
effectue des mouvements d’ouverture et de fermeture du membre supérieur, avec 30
mouvements aller-retour également. Ensuite, elle travaille la rétroversion du bassin sur des
« frites », en l’amenant vers l’avant puis vers l’arrière (la frite servant de feed back). Puis,
elle exécute du pédalo dans l’eau pendant 15 min, ce qui permettra un gainage du rachis
ainsi qu’un renforcement du segment inférieur. L’essentiel étant de renouveler les exercices
jour après jour en tenant compte des douleurs de Mme A. Lorsque Mme A ressent une
douleur lombaire, elle passe quelques minutes aux jets massants de la piscine en fin de
séance. Les exercices se terminent par un retour au calme et une légère détente (l’eau
chaude favorisant la décontraction).

L’essentiel lors de toutes ces activités est de s’adapter aux possibilités, aux douleurs du
patient ainsi qu’à son état thymique jour après jour. On s’assurera de son intégration au sein
du programme (voir si elle le vit bien), en lui demandant par exemple son appétit ou bien
encore si son cycle nycthéméal ne sont pas perturbés (ce qui n’est pas le cas). La patiente
dit se sentir bien au sein du programme qui lui permet de sortir de sa mauvaise ambiance à

~ 19 ~
domicile. Lors des différents exercices, le thérapeute donne des conseils d’hygiène de vie sur
l’utilisation de son rachis au quotidien.

3 Description d’une journée de soin en semaine 2

Lors de la deuxième semaine, les séances de réveil musculaire sont poursuivies par
des exercices plus intensifs que la première semaine. La séance débute de la même manière
en associant des accroupissements au footing. Mme A est tout de même encore vite
essoufflée. La patiente va ensuite attaquer les rotations de rachis (dans les deux sens) et
augmenter la vitesse et l’amplitude de l’antéflexion du tronc. Elle va également insister sur
les exercices recrutant la sangle abdominale (exercices da gainage sur ballon de
Klein par exemple) ainsi que les cuisses (fentes avant, arrière et sur le coté). Les
temps de travail sont entrecoupés par des temps de repos. Tous ces exercices
sont en complément de ceux effectués la première semaine. Figure
n° 6: « exercice de gainage sur ballon de Klein »

Par la suite, les exercices effectués en ergothérapie lors de la première semaine seront
poursuivis lors de la deuxième semaine mais en augmentant la fréquence d’aller-retour et en
rapprochant les cubes du sol. Mme A va devoir à présent effectuer 10 aller-retours dans le
plan sagittal, puis 5 aller-retours dans un plan frontal (du côté droit puis du côté gauche).

Puis, lors de la deuxième semaine, Mme A va poursuivre ses séances d’isocinétisme et de


cardio-training. Cette semaine-ci, les séances de réentrainement cardio vont être au nombre
de 3, toujours associant le travail sur ergocycle puis sur rameur (l’ordre d’exécution n’ayant
pas d’importance). Le travail sur ce dernier se fera durant 22 minutes exactement avec une
fréquence de coups de rame de 18 à 20 coups de rame par minute lors des 5 premières
minutes, puis 22 à 25 durant les 15 minutes suivantes et enfin 18 à 20 à nouveau lors des
deux dernières minutes, l’objectif de fréquence cardiaque à atteindre étant de 92 Bpm. Au
niveau de l’ergocycle, la durée de l’exercice est à présent de 20 minutes avec une puissance
de travail à 70% de la PMA soit 65 Watts pour une vitesse de pédalage de l’ordre de 50 à 60
tours /minute avec un objectif de fréquence cardiaque à atteindre identique à celui de
l’effort sur rameur.

Les séances d’étirements sont poursuivies à l’identique malgré que les objectifs soient plus
exigeants. Le thérapeute se place aux cotés de Mme A et intensifie l’étirement en corrigeant
la posture et en évitant toute compensation dans le plan sagittal. Le kiné devra donc être
très attentif et modifier l’exercice s’il persiste trop de compensations. Par contre, il ne doit
pas se suppléer au sujet, qui doit rester autonome.

Enfin, les journées se terminent par de la balnéothérapie. Les séances sont poursuivies avec
des exercices similaires mais qui augmentent en difficulté et en vitesse d’exécution, ce qui
aura pour conséquence d’augmenter la résistance des exercices.

Mme A reste toujours aussi motivée et active lors de ce programme, malgré que certains
exercices soient encore difficiles pour elle. Elle s’est bien intégrée au groupe.

~ 20 ~
4 Lors de la troisième semaine

4.1 Les bilans

Examen masso-kinésithérapique

- A l’interrogatoire : Mme A déclare se sentir mieux dans son corps. Le groupe est un
atout majeur pour elle ainsi que son séjour en centre qui lui permet d’oublier ses
problèmes du domicile familial.

Bilans Paramètres et résultats


la douleur est toujours évaluée à 4/10 au
douloureux repos sur l’échelle numérique. Par contre, elle
a diminué à 6/10 lors des activités. Le
traitement médicamenteux semble pour
l’instant encore indispensable
Il ressort de ce bilan que la patiente s’est
articulaire améliorée au niveau de sa flexion totale
(110°), grâce à une meilleure mobilité de la
flexion pelvienne (45°). Par contre, la flexion
lombaire est dorénavant évaluée à 45° au lieu
de 50°. 5° de moins qui peuvent être du à la
lecture seulement (ceci n’étant pas un chiffre
élevé et significatif).
Chaine postérieure debout : +5cm
Extensibilité musculaire Triceps sural : droit 80.5cm, gauche 83cm
Droit antérieur : droit 8cm, gauche 13cm
réalisé dans les mêmes conditions que celui Adducteurs : droit 121cm, gauche 125.5cm
de la première semaine, nous pouvons inclinaison droite 51cm
constater que les étirements ont eu un effet Inclinaison gauche 51 cm
positif sur la patiente. En effet, on note une Rotation droite 110°
amélioration de tous les paramètres Rotation gauche 110°
mesurés (sauf pour le droit antérieur) avec Psoas-iliaque : droit 10°, gauche 20°
pour élément principal une distance doigt- Ischio-jambiers : droit 90°, gauche 90°
sol qui est passée de +25.5cm à +5cm.
une vitesse d’exécution pour les différentes
Tonus et endurance musculaire rotations de 60 m/s .
Test Ito-Shirado : fléchisseurs 120 sec
Même si le ratio a diminué il reste tout de Test de Sorensen : Extenseurs 105 sec
même trop élevé par rapport au ratio chez Ratio F /E 1 ,14
un sujet sain. Par contre, le tonus
musculaire au niveau des rotations se
retrouve amélioré.

Mme A est impressionnée quant aux progrès effectués.

~ 21 ~
Examen ergothérapique (EIFEL et DALLAS) et test de PILE : Au niveau du questionnaire
d’évaluation de la capacité fonctionnelle dans les lombalgies (EIFEL) la patiente se retrouve
avec un score total de 10/24, score moins élevé qu’à l’évaluation précédente, la douleur a
donc moins d’incidences sur sa qualité de vie que la première semaine, ses capacités
fonctionnelles sont donc améliorées.
En parallèle, au niveau du questionnaire de Dallas on retrouve que la douleur a un impact
sur ses activités de la vie quotidienne à hauteur de54%(au lieu de 74,28% )(avec une douleur
toujours aussi importante mais qui gène moins lors du soulever de charge, la station assise
prolongée et surtout la marche avec pour cette dernière un score à 0/5), sur les activités
professionnelle et de loisirs à 53,5% (au lieu de 80%, les activités professionnelles restant
toujours le domaine le plus anxiogène), sur l’anxiété et la dépression à 26,5%(au lieu de
66,6%) (les versants anxiété et moral sont à présent à 2/5 alors que la dépression est à 1/5
seulement) et enfin sur les comportements sociaux à 40%(au lieu de 53,33%, où les
réactions défavorables des proches ainsi que le soutien dans la vie de tous les jours
demeurent toujours les facteurs les plus touchés avec une évaluation à 3/5 qui n’a pas
évolué).
Concernant le test de PILE, l’arrêt du test s’est fait à la demande de la patiente avec un port
de charge maximum de 10 kg pour un temps imparti de 1 min et 13 sec. La charge totale
additionnelle représente 13,51% du poids du corps (pour un poids de 74kg). Sachant que la
valeur normale de la charge additionnelle doit représenter 45 à 55% du poids du corps, il est
possible de noter que cette valeur est très en deca de la norme chez un sujet sain.
Opportunité : amélioration notable des résultats des 2 échelles, la lombalgie restreint moins
la patiente.
Obstacle : la valeur du test de PILE n’est pas bonne si nous la comparons à celle d’un sujet
sain. Cela représente un obstacle pour Mme A car ce test se rapproche au maximum de ses
mouvements professionnels.

4.2 Conclusion des bilans

On note alors à la suite de ces bilans :


 Une flexion totale augmentée grâce à une flexion pelvienne améliorée
 Une diminution de la distance doigt-sol (flexibilité de la chaine postérieure)
 Une amélioration des résultats d’extensibilité musculaire sauf pour le droit antérieur
 Il reste tout de même à équilibrer l’inclinaison droite (étirer à gauche), les muscles
psoas iliaque à droite, adducteurs à droite, triceps sural à droite
 L’endurance encore à travailler surtout pour les muscles extenseurs du rachis

4.3 Evolution de la démarche de soins

Dorénavant, pour la suite du programme, il va falloir insister tout particulièrement


lors des étirements sur les muscles droit antérieur en bilatéral, psoas iliaque à droite,
adducteurs à droite, triceps sural à droite et la chaine latérale gauche. Mme A va également
travailler intensément sur l’endurance des muscles extenseurs du rachis.
L’organisation des journées et des activités reste la même, mis à part que les thérapeutes
vont devoir privilégier certains exercices visant à améliorer les paramètres ci-dessus.

~ 22 ~
D’après les résultats de Mme A, on constate que le programme RFR lui correspond.

4.4 Description d’une journée de la troisième semaine

Lors de la troisième semaine, Mme A demeure motivée face au programme, malgré


une certaine raideur matinale avec des « bonnes douleurs » issues des courbatures mais
aussi des « mauvaises douleurs » avec des douleurs lombaires récidivantes. Cette troisième
semaine est difficile car les exercices changent, s’intensifient et la patiente commence à ne
plus voir ses progrès. Il faut alors la soutenir et lui faire comprendre qu’il y a tout de même
une évolution et qu’il ne faut rien relâcher. La séance débute toujours de la même manière.
Puis, au vu des résultats, il est demandé à Mme A des inclinaisons bilatérales mais surtout
droites associées à des mouvements des membres supérieurs. Ensuite, par groupe de deux,
les patients exécutent des exercices de gainage des muscles abdominaux à l’aide de lancers
de medecin ball (sur 15 aller-retours). Egalement, les sujets, en procubitus au sol, se font
rouler le ballon à terre afin de renforcer les muscles extenseurs du rachis, à raison de 20
aller-retours chacun. Tout cela est en complément des exercices de la semaine précédente.
Enfin, pour le retour au calme, les patients effectuent le même exercice qu’au début de
séance mais avec une marche lente.

A présent, les exercices fonctionnels vont être basés sur le test de PILE. La patiente va devoir
travailler à partir du résultat de ce test, avec une charge équivalente à 20 à 50% du poids
trouvé, c'est-à-dire une charge entre 2 et 5 kg. Elle va effectuer les mêmes mouvements que
lors du test mais cette fois-ci elle devra réaliser 5 séries de 4 aller-retours. Les
ergothérapeutes se doivent de corriger la position de Mme A qui reprend ses « mauvaises
habitudes » acquises lors des activités professionnelles. Cet exercice s’avère complexe pour
Mme A qui appréhende. En effet, ce dernier est basé sur le même geste qui a provoqué son
accident de travail. Après avoir été rassurée, elle se lance dans l’exercice qu’elle réalise
correctement et en totalité.

Puis, lors de la troisième semaine, Mme A va poursuivre ses séances d’isocinétisme et de


cardio-training. Cette semaine-ci, les séances de réentrainement cardio vont être toujours
au nombre de 3, associant le travail sur ergocycle puis sur rameur (l’ordre d’exécution
n’ayant pas d’importance). Le travail sur ce dernier se fera durant 25 minutes exactement
avec une fréquence de coups de rame de 20 coups de rame par minute lors des 3 premières
minutes, puis 25 à 28 coups de rame par minute durant les 20 minutes suivantes et enfin 20
coups de rames par minute à nouveau lors des deux dernières minutes, l’objectif de
fréquence cardiaque à atteindre étant de 107 Bpm. Au niveau de l’ergocycle, la durée de
l’exercice est à présent de 25 minutes également avec une puissance de travail à 60% (max
76 Bpm) de la PMA soit 55 Watts pendant 3 minutes, puis 20 minutes à 80% (max 107 Bpm)
soit 75 Watts, et enfin à nouveau à 60% pendant 2 minutes, pour une vitesse de pédalage de
l’ordre de 50 à 60 tours /minute. La patiente est plus fatigable cette semaine. Les séances ne
seront abouties qu’en fin de semaine.

~ 23 ~
Les séances d’étirements sont maintenant effectuées à raison d’une fois par jour
tous les jours durant 1h, en débutant des étirements sur l’espalier qui associent
un renforcement des membres inférieurs et supérieurs à l’étirement (cf figure
n° 7). L’utilisation de l’espalier va permettre un meilleur étirement du tronc et
des membres supérieurs par des exercices de suspension par exemples. Les
étirements au sol sont poursuivis en travaillant plus particulièrement sur les
muscles hypoextensibles découverts au bilan effectué à la troisième semaine.
Par contre, dès cette semaine, la patiente débute les séances de musculation
spécifique à raison d’une séance de 45 min par jour qui remplace un cours
d’étirement. Mme A va successivement renforcer ses quadriceps sur presse, ses
ischio-jambiers et enfin ses muscles abaisseurs de l’épaule ainsi que les fixateurs
de la scapula sur le sveltix. Figure n° 7: « exercice d’étirement et de
renforcement à l’espalier »
Au niveau de la presse, la RM (résistance maximale) correspond au poids du
corps soulevé une fois. Mme A va donc travailler à une charge d’environ 20kg (le
renforcement musculaire se faisant avec une charge de l’ordre de 30% de la RM). Au niveau
du sveltix, la charge maximale se situe à 8kg, ceci étant le poids que la patiente est capable
de soulever sans compensations. Enfin, la patiente est à 3kg à gauche au niveau des ischio-
jambiers et 4kg à droite. Tous les exercices se font à raison de 5 séries de 10 mouvements.
Aucun de ces exercices n’est perçu comme douloureux par la patiente, même s’ils sont
nouveaux et qu’ils lui paraissent complexes, ce qui a, au début, tendance à la déstabiliser.

En fin de journée, les séances de balnéothérapie débutent par de la course aquatique


pendant 15min, ce qui associe un travail des membres supérieurs et inférieurs. Puis, la
patiente travaille avec une planche en alternant une fois sous une main et une fois sous un
pied, avec pour but d’enfoncer la planche dans l’eau. Mme A commence à travailler son
endurance par des exercices de nages, indifférentes soient-elles, mais à tenir sur un plus
grand nombre d’aller-retours, sur une période d’au moins 15min. Les exercices de
renforcement s’intensifient surtout en durée. Pour retour au calme, Mme A se met au
niveau du jet afin de soulager quelques contractures lombaires.

5 Une journée lors de la quatrième semaine

Lors de la quatrième semaine, les séances d’éveil musculaire sont débutées par une
marche en arrière durant 10min pour renforcer les muscles de la chaine postérieure. Puis,
Mme A travaille la stabilisation de son rachis en résistant à des déstabilisations sur ballon de
Klein. Enfin, elle se concentre sur des mouvements de son activité professionnelle qu’elle
réalise à l’aide d’un medecin ball, ceci afin d’inclure une certaine résistance, et ce durant
10min. Les séances sont poursuivies avec des exercices décrits les semaines précédentes.

Bilan ergothérapique (PILE) : (fait à lors de la quatrième semaine, contrairement aux autres
bilans) le résultat du test est identique au précédent mis à part que le temps mis pour
l’effectué est passé de 1 min 13 sec à 1min 19 sec. Il n’y a donc aucune amélioration
concernant le soulever de charge.

~ 24 ~
A la suite de ce test, les exercices effectués en ergothérapie seront identiques à ceux
effectués la troisième semaine mis à part qu’à présent, le poids à soulever représente 50% à
75% du résultat du test effectué cette semaine. Elle va donc devoir soulever entre 5 et 7,5
kg, sans douleur, toujours sur le même nombre de séries. Mme A est plus lente que
d’habitude mais reste motivée et enjouée par l’exercice.

Puis, lors de cette semaine, Mme A va poursuivre ses séances d’isocinétisme et de cardio-
training. Cette semaine-ci, les séances de réentraînement cardio-vasculaire vont de nouveau
être au nombre de 2 séances seulement, associant toujours le travail sur ergocycle puis sur
rameur. Le travail sur ce dernier se fera durant 30 minutes cette fois-ci avec une fréquence
de coups de rame de 18 à 20 coups de rame par minute lors des 3 premières minutes, puis
30 à 35 coups de rame par minute durant les 5 minutes suivantes, 25 coups de rames par
minute pendant 3 minutes et ce en alternant trois fois et enfin pour terminer 18 à 20 coups
de rames par minute durant 3 minutes. Les 18 à 20 coups de rames par minute doivent avoir
un objectif de fréquence cardiaque à atteindre de 76 Bpm, 130 Bpm pour les niveaux à
30/35 coups de rame par minute et 92 Bpm à 25 coups de rame par minute. Au niveau de
l’ergocycle, la durée de l’exercice est à présent de 30 minutes également avec une puissance
de travail à 60% de la PMA soit 55 Watts pendant 3 minutes, puis 5 minutes à 85% soit 75
Watts, 3 minutes à 70% de la PMA soit 65 Watts, ce cycle alternant entre 85% et 70% étant
renouvelé 3 fois pour finir par 3 minutes à 60% de la PMA pour une vitesse de pédalage libre
pendant tout le long de l’exercice avec un objectif de fréquence cardiaque à atteindre à 76
Bpm à 60% de la PMA, à 130 Bpm à 85% et 92 Bpm à 70% de la PMA.

Les séances d’étirements sont poursuivies à l’identique sur l’espalier. La patiente s’en
sentant capable, il est possible d’augmenter le nombre de séries sur les exercices de
renforcement et étirement. La posture restant toujours corrigée et l’étirement se faisant en
deça de la douleur, Mme A doit tenter d’augmenter l’amplitude de chaque mouvement pour
un temps de posture croissant. Au niveau de la musculation Mme A passe à 12kg au niveau
du sveltix, 30 kg au niveau de la presse et 4,5kg pour les ischio-jambiers sur 6 séries de 10
mouvements pour chaque atelier. Dorénavant, elle présente quelques difficultés lors du
renforcement des ischio-jambiers, mais le groupe étant présent pour la motiver, elle
surpasse cette épreuve.

Enfin, les journées se terminent toujours par des séances de balnéothérapie et débutent par
des échauffements sur pédalo aquatique. Mme A doit cette semaine ci augmenter les allers-
retours de nage en alliant brasse, crawl, dos crawlé et nage latérale.

6 Une journée lors de la cinquième semaine

Lors de cette dernière semaine de stage, les temps de pause vont être diminués et la
fréquence des exercices augmentée. Mme A travaille en binôme les muscles extenseurs et
fléchisseurs du rachis à l’aide d’un medecin ball. Puis, elle attaque un footing de 10 min avec,
aux signaux des impulsions ou bien des flexions des membres inférieurs, entrecoupé par
moment de fentes latérales. Egalement, elle réalise des exercices d’équilibre et de
renforcement sur ballon de Klein. Elle poursuit avec des exercices des semaines passées.

~ 25 ~
Enfin, elle termine par un parcours associant du renforcement des membres supérieurs,
sauts, antéflexion et rotations du rachis pour finir par de la course. Mme A présente des
difficultés à la réalisation du dernier exercice mais constate tout de même qu’elle n’aurait
jamais pu le réaliser avant son entrée dans le programme. Ce dernier exercice est global. Il
regroupe l’ensemble des éléments constituants le renforcement des membres inférieurs,
supérieurs, du rachis et du réentraînement cardio-vasculaire.

Par la suite, Mme A travaille sur les bases du test de PILE avec une charge allant de 75% à
100% de l’objectif atteint lors du test de la 4ème semaine. La patiente se situe donc entre
7,5kg et 10 kg (toujours avec le même nombre de séries, en respectant la douleur tout de
même). Cette charge reste insuffisante, mais le but est quand même de rester indolent
pour le patient. Si nous lui mettons des charges trop lourdes cela peut le mettre en échec et
ainsi le démotiver. Ceci est déjà arrivé à la patiente. Mais le thérapeute se doit de rectifier au
bon moment, dès l’apparition d’une douleur importante.

Par contre, lors de la dernière semaine, les séances d’isocinétisme et de réentrainement


cardio-vasculaire ne sont plus poursuivies. Elles sont remplacées par des entretiens avec la
psychologue ou bien avec l’association COMETE afin de mener à bien les démarches
administratives.

Les séances d’étirements sont poursuivies à l’identique sur l’espalier. Au niveau de la


musculation, Mme A se trouve à présent à 14 kg au niveau du sveltix, 35 kg à la presse
(charge équivalente à 50% de la RM, ce qui est une charge de travail correcte) et enfin 5,5kg
au niveau des ischio-jambiers en travaillant sur 7 séries de 10 mouvements pour chaque
atelier. La patiente continue à progresser, avec des charges de travail maximales atteintes
(notamment à la presse).

Enfin, dans les dernières séances de balnéothérapie, les exercices d’endurance sont toujours
privilégiés. Lors de ces séances, seule la nage est effectuée (Mme A doit est capable en fin de
semaine de tenir une nage sur une séance d’environ 30 min). Tout cela vient compléter les
séances faites précédemment en balnéothérapie ou bien avec les autres rééducateurs afin
d’avancer sur une même ligne directrice avec, entre autre, le recrutement et le
développement des fibres musculaires de type I (phasiques).

7 Bilan de fin de prise en charge

Examen masso-kinésithérapique :

- A l’interrogatoire : Mme A dit se sentir mieux dans sa peau. Ce stage lui a permis de
découvrir ses capacités et ses nouvelles limites. Sa douleur n’a pas pour autant
diminué mais elle se sent capable de reprendre une activité professionnelle à
condition que cela soit sur un poste aménagé. Elle considère, malgré la présence de
la douleur, que ses objectifs sont atteints.

~ 26 ~
- Palpation : il persiste toujours des contractures au niveau des muscles lombaires et
de la charnière thoraco-lombaire.

- Inspection : le périmètre des cuisses de Mme A est dorénavant de 49 cm à droite et


48 cm à gauche.

- bilan de la douleur : le bilan de la douleur reste inchangé par rapport au précédent.

Au niveau des bilans qui suivent, il sera seulement noté l’évolution de la patiente par rapport
aux bilans effectués lors de la première semaine. Il sera alors noté en vert le gain (ou le
résultat positif et bénéfique) et en rouge la perte (ou le résultat non attendu ou négatif). Ce
qui reste en noir est un résultat dont la valeur est inchangée.

- Le bilan qui suit représente le bilan articulaire :


 Flexion pelvienne (1) : +20°
 Flexion totale(2) : +20°
 Flexion lombaire (2-1) : 50°
On constate une évolution favorable à ce bilan par rapport à celui de la première semaine.

- Le bilan suivant évalue l’extensibilité musculaire :


 Chaine postérieure debout : -16,5cm (distance doigt-sol)
 Triceps sural : droit +1cm, gauche +2cm
 Droit antérieur : droit -8cm, gauche -10cm
 Adducteurs : droit +11cm, gauche +7cm
 inclinaison droite +1 cm
 Inclinaison gauche -2 cm
 Rotation droite +20°
 Rotation gauche +20°
 Psoas-iliaque : droit +15°, gauche -5°
 Ischio-jambiers : droit +10°, gauche +23°

- le bilan ci-dessous est représentatif de la tonicité et de l’endurance musculaire :


 une vitesse d’exécution pour les différentes rotations de 58 m/s.
 Test Ito-Shirado : fléchisseurs +10sec
 Test de Sorensen : Extenseurs +58 sec
 Ratio F/E 0,6
Globalement, il est possible de conclure à une évolution positive de tous les paramètres,
toujours par rapport à la première semaine.

- Bilan d’isocinétisme :
Pour une vitesse de 60°/sec le rapport agoniste /antagoniste à augmenté de +10,5%. Pour
une vitesse de 90°/sec le rapport agoniste /antagoniste se trouve amélioré de +10,9%. Enfin,
à une vitesse de 120° /sec, le rapport agoniste/antagoniste a évolué à hauteur de +8,7%.

~ 27 ~
Il en ressort alors un bénéfice au niveau du rapport agoniste/antagoniste de l’endurance sur
appareil d’isocinétisme des muscles fléchisseurs et extenseurs du rachis.

- Bilan cardiologique :
A la fin du programme, la fréquence cardiaque est de 80 Bpm au repos et le test dure 6 min
de plus pour une puissance maximale atteinte améliorée de +45Watts. La puissance
maximale par rapport au poids est de 1,82 W/kg, la distance parcourue a évolué de +1430m
avec une vitesse moyenne de 20,3 km/h. Enfin, sa VO2 max (quantité d’oxygène captée dans
l’air ambiant) est de 25,9 ml/kg/min. A l’arrêt du test, la fréquence cardiaque est augmentée
de +12Bpm. Tout au long de l’exercice elle situe la difficulté de son effort entre 7 et 19 sur
l’échelle de Borg. Tous les paramètres sont améliorés, mis à part la vitesse qui est
légèrement diminuée (on passe de 20,7 km/h à 20,3km/h) et la fréquence cardiaque au
repos qui est augmenté de 5 Bpm. Aussi, l’intensité de l’exercice est ressenti comme
moindre pour un même niveau d’effort et l’arrêt du test se fait cette fois ci pour une
fréquence cardiaque pus proche du seuil à ne pas dépasser (146 Bpm).

Bilan assistant social et COMETE : Au moment du dernier rendez-vous, la patiente aborde le


fait qu’elle n’a toujours pas de médecin du travail, sans quoi les différents dossiers ne
peuvent avancer. Suite à un entretien téléphonique, le DRH de Mme A reste très évasif
quant à l’avenir de cette dernière alors qu’il l’avait évoqué avant son entrée dans le
programme. Il est envisagé qu’une demande de mi-temps thérapeutique soit formulée
auprès du comité médical. La patiente se trouve au sein de quelques soucis familiaux, ce qui
n’a pas pour effet d’arranger son contexte socioprofessionnel.

Les questionnaires distribués ne donnent pas de résultats satisfaisants quant à l’anxiété, la


peur du mouvement ou encore les croyances à la sortie du programme (Cf annexe 1). Si nous
ne nous fions qu’à ces questionnaires, nous pourrions conclure que le programme n’a pas
été bénéfique pour Mme A.

Son traitement médical à la sortie est inchangé. Ceci peut poser le problème de la prise en
charge correcte de la douleur, peut être que le thérapeute doit bien plus aborder le sujet,
respecter d’autant plus les capacités du sujet et être plus rassurant vis-à-vis de Mme A. Ces
résultats amènent à une remise en question.

V. Discussion

D’après les résultats du bilan final, on peut s’apercevoir que Mme A présente une
amélioration de l’ensemble des paramètres. En ce qui concerne l’isocinétisme, les résultats,
certes positifs mais faibles peuvent être la conséquence de la chirurgie qui peut diminuer la
vélocité du rachis (17). Par contre, Mme A ressent une amélioration de sa force et de son
endurance musculaire lors des différentes activités. Même s’il est bon de regarder les
résultats chiffrés, il faut également prendre en compte ce que nous relate la patiente.

Par contre, un résultat décevant de la part du programme est qu’il n’y a pas eu de
diminution du traitement médicamenteux, tant au niveau du nombre de médicaments qu’au

~ 28 ~
doses prises. Ce n’était pas un objectif du programme mais il aurait été préférable que la
patiente reparte avec une réduction de son traitement antalgique qui signerait une efficacité
de cette rééducation sur certains points. (25)

La relaxation est un élément de rééducation décrit dans le programme RFR strict, mais n’a
pas été mise en place au sein du centre de rééducation dans lequel la patiente a été suivie.
Le seul moment de détente accordé était les derniers temps des séances de balnéothérapie.
Le problème est donc de savoir si cet élément n’est pas indispensable ou au contraire s’il a
manqué dans la rééducation de Mme A et des autres participants. La relaxation aide à gérer
la douleur et à y faire face. La patiente n’ayant pas diminué son traitement antalgique ainsi
que des résultats plutôt négatifs vis-à-vis des échelles, il est possible de se demander si tout
cela n’est pas la conséquence d’une absence de relaxation dans le programme effectué.

Les ergothérapeutes ont un rôle restreint quant au versant fonctionnel dans le programme
effectué au sein du CMRF d’Albi. En effet, les séances d’ergothérapie ne sont pas exécutées
concrètement en lien avec la profession de chaque sujet. Lors de ces séances, les patients ne
sont pas mis dans le contexte de vie (avec des activités de la vie quotidiennes) ou bien dans
leur contexte professionnel avec les taches spécifiques qui leur incombent. Les conseils
d’hygiène de vie (ou hygiène orthopédique du rachis) sont également limités mais auraient
pu être utiles.

Le groupe lors de cette rééducation s’est révélé être un élément moteur. En effet, les
patients se soutiennent mutuellement, s’encouragent et cherchent même, lorsqu’un climat
de compétition s’installe, à se dépasser les uns les autres. On retrouve alors une certaine
émulation. C’est un des atouts de la rééducation dans ce programme ci. S’ils n’ont pas de
soutien à l’extérieur, le groupe va le leur apporter. Les patients vivent la même situation et
se comprennent, ils peuvent échanger et découvrir ensemble leurs nouvelles capacités. Par
contre, par moment, ce groupe peut devenir un obstacle à la rééducation. En effet, ce
programme protocolaire n’a pas la possibilité de s’adapter tout le temps aux patients,
l’ensemble de cette thérapie n’est pas entièrement individualisée.

J’ai distribué plusieurs questionnaires n’entrant pas en ligne de compte dans le programme
mais me paraissant en lien avec cette pathologie et le concept de rééducation (TAMPA, HAD,
FABQ). Les résultats de ces questionnaires sont plutôt négatifs quant à l’anxiété, la
dépression ou encore la peur du mouvement. Mais ces résultats ne vont pas dans le sens de
ce que nous relate la patiente puisqu’elle nous affirme se sentir mieux qu’avant cette
expérience, et ne regrette pas de s’être lancée dans ce projet qui l’a tout de même aidé à
vivre avec cette lombalgie. Il faut alors peut-être que la patiente prenne du recul vis-à-vis
du programme. En effet, ce n’est que lorsqu’elle retournera dans son milieu de vie habituel
qu’elle pourra s’apercevoir de son évolution. On observe ici la notion de mémoire
douloureuse qui freine encore Mme A quant à certains critères.

Le but essentiel de ce programme RFR est le retour au travail, donc la prévention tertiaire. Le
coût économique de la lombalgie étant tellement important que le retour au travail de la
patiente est impératif afin de diminuer les dépenses en santé. Cette prévention consiste en

~ 29 ~
une prévention des récidives avec un aménagement du poste ou bien la reprise du travail sur
un « mi-temps thérapeutique ». Il est possible d’y associer une demande RQTH
(reconnaissance qualité de travailleur handicapé) afin de pouvoir bénéficier d’aides à
l’aménagement du poste. Par contre, il ne faut pas voir seulement l’intérêt socioéconomique
du programme mais également l’occasion de faire venir un ergonome afin d’adapter les
postes de travail et améliorer le confort de la patiente au travail et des employés. Aussi,
l’intérêt du programme est que la plupart des participants ayant retrouvés une activité
socio-professionnelle ont un risque de récidive moins élevé de rechute que les personnes
n’ayant pas participé à cette thérapeutique. (26)
Mme A a repris son activité socio-professionnelle sur un poste aménagé. En effet, elle est
dorénavant sur un mi-temps thérapeutique depuis le 1er Décembre 2012 et est satisfaite
d’avoir retrouvé une activité et des relations au travail. Elle fait donc partie de la majorité
des personnes ayant retrouvé une activité professionnelle après avoir suivi le programme
RFR au sein du CMRF d’Albi.

VI. Conclusion

Au bout de ces 5 semaines de prise en charge, nous sommes arrivés à un résultat


plutôt positif pour Mme A (la plupart des objectifs étant atteints). Mme A a progressé sur
les domaines de l’extensibilité ou bien encore de la force analytique et globale, mais par
contre, elle n’a pas diminué son traitement antalgique. D’autre part, des effets du
programme non négligeables sont que la patiente s’est lancée dans des démarches
administratives de retour à une activité professionnelle ayant abouties, a repris une activité
sociale et présente une amélioration physique et thymique. La patiente n’est plus considérée
comme déconditionnée car elle a repris des activités qui n’étaient plus réalisables avant son
entrée dans le programme et ne se trouve plus dans une situation de « cercle vicieux
douloureux ». Par contre, si l’on compare les résultats avec ceux trouvés dans la littérature,
ils demeurent médiocres en ce qui concerne la capacité au soulever de charge, la vélocité
des muscles abdominaux et spinaux ainsi que le contenu de son traitement antalgique. Mme
A considère que ses objectifs sont également atteints, le « contrat de soin » a été respecté et
son activité socio-professionnelle regagnée. Par contre, il est nécessaire à la sortie du
programme de poursuivre une activité physique régulière afin d’être dans sa continuité et
d’éviter les risques de récidive. (27)
Ce programme RFR est basé sur un travail pluridisciplinaire, de communication,
d’écoute et de ligne directrice commune afin de soigner cette pathologie aux facteurs
multidimensionnels. Les différents rééducateurs sont à l’écoute des patients mais également
du personnel soignant. C’est en avançant vers le même but que le programme va pouvoir
aboutir avec des patients qui peuvent reprendre une activité socioprofessionnelle et qui se
sentiront mieux physiquement et psychologiquement.
Cette approche dynamique de la rééducation du lombalgique chronique existe depuis
de nombreuses années. Elle pourrait être utilisée par une majorité des professionnels qui,
pour une minime partie, préconisent encore du repos (ce qui va à l’encontre de ce préconisé
par l’ANAES). Cette approche différente permet de voir un autre aspect de la rééducation de
la lombalgie chronique qui aide à redynamiser et motiver des sujets qui perdent espoir, afin
de les relancer dans la vie et leur donner le gout de l’activité.

~ 30 ~
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réadaptation. 1998, Vol. 10 (3), p.209-221.
Annexe n°1 :
Echelle Tampa : ce questionnaire évalue l’indice de kinésiophobie. On note un score de
54/68. Plus le score est élevé, plus le niveau de kinésiophobie est important. Sachant que
40/68 est considéré comme une kinésiophobie significative, la patiente obtient un score
anormalement élevé surtout si l’on considère que tous les exercices effectués au cours du
programme ont pour but une diminution de l’anxiété et la peur du mouvement. Figure
n°1 : « Echelle Tampa »

 Echelle HAD
(Hospital Anxiety and
Depression Scale) de
Sigmond et Snaith : cette
échelle évalue les
symptômes anxieux et
dépressifs en deux parties
notés sur 21. La première
partie évalue l’anxiété, la
patiente se retrouve avec
un score de 10/21. La
deuxième partie évalue la
dépression, et là, Mme A
se retrouve avec un score
de 11/21. Sur les deux
points, au-delà de 10, la
personne évaluée est dans
un état anxieux ou
dépressif certain, ce qui
correspond à l’autre score
trouvé dans le
questionnaire précédent.
 Echelle FABQ : Mme A présente un score de 18/24 en ce qui concerne les croyances
sur les activités physiques et un score de 42/42 au niveau des croyances concernant
le travail. Ces scores demeurent très élevés, les conseils et les explications données
par les thérapeutes concernant la lombalgie, ses étiologie ou conséquences, n’ont à
ce jour pas eu d’impact sur la façon de penser de la patiente.
Annexe n°2 :
Figure n°2 : « échelle de Dallas »

Figure n°3 : « échelle EIFEL »

Figure n°4 : « échelle de Borg »


Annexe n°3 :
Figure n°5 : « Mesure de la distance doigt-sol sur le socle »

Figure n°6 : « mesure de l’extensibilité des ischio-jambiers »

Figure n°7 : « mesure de l’extensibilité des adducteurs »

Figure n°8 : « mesure de l’inclinaison »

Figure n°9 : « test de Sorensen »

Figure n°10 : « schéma de l’installation du déconditionnement à l’effort »


Annexe n°4 :
« Description des bilans réalisés lors de l’examen de la patiente »

 Test d’Ito-Shirado : C’est un test statique évaluant l’endurance des fléchisseurs du tronc.
Le sujet est installé en décubitus dorsal avec les genoux et hanches fléchis à 90°et les
bras croisés avec les mains sur les épaules. Lors du test, le sujet doit décoller les épaules
du sol (jusqu’au niveau de la pointe de la scapula) et maintenir cette position le plus
longtemps possible. Le résultat servira de suivi de l’évolution des performances des
fléchisseurs du tronc lors du programme (24).

 Rotations et inclinaisons du tronc : la rotation du tronc est mesurée à l’aide d’un


chronomètre, d’un ballon et d’une étoile dessinée au sol. Le sujet doit amener, d’un coté
puis de l’autre, le ballon le plus loin possible sur l’une des branches de l’étoile et doit
effectuer un maximum d’aller-retour en 1minute. Le sujet doit tenir le ballon avec ses
deux mains et avoir les pieds côte à côte. Les inclinaisons du tronc sont mesurées à l’aide
d’un mètre ruban . Le sujet se tient dos au mur, les pieds joints, et on lui demande de
descendre le plus loin possible sur le côté en gardant le médius sur la couture du
pantalon. On mesure alors en cm la distance entre le sol et le médius.

 Bilan d’extensibilité : le bilan d’extensibilité teste la chaîne postérieure debout (sujet


debout sur un socle, mesure en centimètres le distance doigt/socle, positive avant le
socle, négative au-delà), l’extensibilité du psoas-iliaque (le sujet est en décubitus dorsal,
le membre inférieur évalué en dehors de la table, l’autre tenu fléchi sur sa poitrine, le
sujet ayant positionné ses ischions au bord de la table. La mesure se fait en degrés de
l’extension de hanche), l’extensibilité du triceps sural (le sujet est debout, les avant-bras
contre le mur qui se trouve devant lui. Le membre inférieur évalué s’éloigne du mur, le
sujet devant maintenir le talon au sol, le genou opposé devant rester en contact avec le
mur. L’examinateur mesure la distance séparant le mur du talon le plus éloigné du mur),
l’extensibilité du droit antérieur (le sujet en procubitus doit ramener son talon au plus
près de sa fesse homolatérale, l’autre membre inférieur restant tendu. Le thérapeute
évalue en centimètre la distance séparant le talon de l’épine iliaque postéro-supérieure),
l’extensibilité des ischio-jambiers (le sujet est en décubitus dorsal, le thérapeute doit
élever un membre inférieur jambe tendue et mesurer en degrés l’angle que fait le
membre inférieur par rapport au plan de la table) et également l’extensibilité des
adducteurs (le sujet est assis au sol, dos au mur, les membres inférieurs l’un contre
l’autre). Le thérapeute fait une marque qui représente la moitié de la distance séparant
les deux talons. Le thérapeute positionne à présent le membre inférieur non testé à 40
cm de la marque, ceci afin d’éviter toute compensation lors de la mesure, puis écartera
le membre testé au maximum. La mesure se fait de la marque faite par le thérapeute au
talon du membre testé).
Annexe n°5 :
Figure n°11 : «fiche bilan d’isocinétisme de Mme A à une vitesse de 120° /sec »

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