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Techniques rééducatives de la fasciopathie plantaire chez le coureur à pied


récréatif dans un but d'optimisation du traitement : revue de la littérature.
Systematic review : Rehabi...

Research · March 2019

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Maxime Coutand
University of Nantes
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Institut Régional de Formation aux Métiers de la Rééducation et Réadaptation

Pays de la Loire.

54, rue de la Baugerie – 44230 SAINT-SEBASTIEN SUR LOIRE

Techniques rééducatives de la fasciopathie plantaire chez le coureur à pied récréatif


dans un but d’optimisation du traitement : revue de la littérature.

Maxime COUTAND

Mémoire UE28

Semestre 8

Année scolaire : 2018-2019

REGION DES PAYS DE LA LOIRE


Remerciements

La réalisation de ce mémoire a été possible grâce au concours de plusieurs personnes que


nous voulons remercier.

Nous souhaitons tout d’abord adresser toute notre reconnaissance à notre directeur de mé-
moire, pour son accompagnement, sa disponibilité et ses conseils, qui ont contribué à alimen-
ter notre réflexion.

Nous tenons à remercier nos parents et nos proches pour leur encouragement lors de la réa-
lisation de ce travail, notamment pour la relecture et les corrections.

Nous voulons exprimer notre reconnaissance envers nos tuteurs de stages pour leur soutien
apporté tout au long de notre démarche.

Et enfin, nous désirons remercier nos amis ayant contribué à la conception de notre mémoire
par le partage d’informations scientifiques, les échanges de groupe et leurs relectures.
Résumé

INTRODUCTION : La course à pied est une pratique sportive avec un nombre croissant de
pratiquants du à sa facilité d’accès et la prise de conscience de l’intérêt de l’activité physique.
Cette augmentation du nombre de sportifs entraîne des pathologies. La fasciopathie plantaire
est la troisième pathologie la plus représentée chez le coureur à pied touchant près de 10%
de ces athlètes. Cependant, il n’existe pas de traitement spécifique à cette pathologie.

OBJECTIF : Réaliser un constat des différentes techniques rééducatives efficaces et prouvées


que le masseur-kinésithérapeute peut mettre en œuvre pour un traitement optimal des
coureurs atteints de fasciopathie plantaire.

METHODE : Une revue systématique de la littérature a été menée à travers l’interrogation de


trois bases de données scientifiques en santé (PubMed, ScienceDirect, LiSSa). L’évaluation
méthodologique des articles inclus est réalisée avec l’échelle PEDro.

RESULTATS : 8 études correspondent aux critères d’inclusions et sont intégrées dans notre
revue sur une base de 802 articles. Tous ces essais sont de bonne qualité méthodologique sur
la grille PEDro. Trois essais contrôlés randomisés étudient l’efficacité des ondes de choc (ODC),
deux à propos du laser de basse intensité (LLLT), un sur le renforcement musculaire des
muscles du pied et de la hanche, un sur la mobilisation articulaire du pied et de la cheville et
un au sujet du dry needling électrique. Les résultats semblent montrer l’efficacité des
traitements combinés, ainsi que des ondes de choc face à un placebo.

CONCLUSION : La combinaison de plusieurs traitements conservatifs montre son efficacité sur


la douleur et la fonction du pied. De plus, les ondes de choc ont montré leur efficacité face à
un placebo. Il reste tout de même des questionnements sur les modalités d’application de ces
thérapies ainsi que sur le traitement spécifique du coureur à pied.

Mots-clés :

- Course à pied

- Fasciopathie plantaire

- Rééducation
Abstract

INTRODUCTION : Running is a sport practiced by an increasing number of people because they


want to take care of them, but it can generate some injuries. The plantar fasciopathy is the
third most prevalent injury for runners equivalent to 10% of the population. Nowadays we
haven’t got a specific treatment for this pathology.

OBJECTIVE : Our goal is to identify the different treatments that the physiotherapist can use
to propose the most optimal and technical rehabilitation for the runners with plantar
fasciopathy.

METHOD : We questioned three scientific health data base (PubMed, ScienceDirect, LiSSa).
We led a systematic review of the literature. The methodological evaluation was realized with
the PEDro scale.

RESULTS : We have a base of 802 trials, at the end 8 controlled randomized trial were
conserved to realize the review. All the trials had a great methodology. Three trials investigate
the effect of extracorporeal shockwave therapy (ESWT), two about the low level laser therapy
(LLLT), one about the joint mobilization of the foot and ankle, one about the streghtenting of
foot and hip muscles and one about electrical dry needling. The results show that a
combination of treatment is more effective than just a treatment alone.

CONCLUSIONS : The combination of conservative treatments showed their efficiency about


the pain and the foot’s function. The ESWT showed their efficiency compared to a placebo.
However, we have a lack of information about the application’s modalities of stretchings,
ESWT and LLLT. As well as, we have a lack of information about the specific treatment of
runners who had plantar fasciopathy.

Key Words :

- Plantar fasciopathy.

- Rehabilitation

- Running
Table des matières
I. Introduction........................................................................................................................ 1
II. Cadre conceptuel ............................................................................................................... 3
II.1 La course à pied ........................................................................................................... 3
II.2 Les biomécaniques de course ...................................................................................... 6
II.3 Biomécaniques de course et blessures ....................................................................... 7
II.4 Les chaussures de running ........................................................................................... 8
II.5 Et le reste du corps ? ................................................................................................... 9
II.6 Blessures et course à pied ........................................................................................... 9
II.7 La fasciopathie plantaire ........................................................................................... 10
III. Problématique et question de recherche ........................................................................ 16
IV. Matériel et méthodes....................................................................................................... 17
IV.1 Interrogation des bases de données ......................................................................... 17
IV.2 Critères d’inclusion et d’exclusion ............................................................................. 18
IV.3 Sélection des publications ......................................................................................... 18
V. Résultats ........................................................................................................................... 20
V.1 Analyse méthodologique ........................................................................................... 20
V.2 Résultats .................................................................................................................... 21
V.3 Synthèse des résultats ............................................................................................... 26
VI. Discussion ......................................................................................................................... 29
VI.1 Analyse des résultats ................................................................................................. 29
VI.2 Biais de la revue de littérature .................................................................................. 37
VI.3 Résultats de la revue et apport pour la profession ................................................... 38
VI.4 Notion de coût-efficacité des traitements ................................................................ 40
VI.5 Bénéfice/risque des traitements ............................................................................... 40
VI.6 Le coureur à pied et sa biomécanique ...................................................................... 40
VI.7 Les chaussures de running ......................................................................................... 42
VI.8 Prévention ................................................................................................................. 43
VI.9 Future pratique professionnelle ................................................................................ 44
VII. Conclusion ..................................................................................................................... 46
VIII. Références bibliographiques et autres sources ................................................................
IX. Annexes 1 à 5 .......................................................................................................................
IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

I. Introduction
La course à pied ou running est une activité sportive qui se démocratise fortement. En effet,
sa facilité d’accès permet à un grand nombre d’individus de la pratiquer. Ce sport présente
une grande variabilité, que ce soit au niveau de la distance parcourue ou du terrain de course :
trail, marathon, 10km… La possibilité de changer d’environnement lors des différentes sorties
attire un large panel d’individus. Cependant, de par nos observations cliniques nous avons pu
remarquer que ce sport engendre un nombre important de pathologies notamment au niveau
des membres inférieurs. Pendant nos différents stages, nous avons pu constater que de
nombreux patients viennent consulter un professionnel de santé pour des blessures liées à la
course. Nous avons réalisé des recherches bibliographiques sur ces sujets et échangé avec des
spécialistes de cette activité. Certains éléments ont soulevé notre intérêt, notamment la
manière de courir. En effet, il existe plusieurs types de coureurs que nous pouvons caractériser
par leur biomécanique de course. Il n’existe donc pas une, mais plusieurs manières de courir.

A travers son article, Lieberman décrit l’évolution de l’Homme moderne (1). Auparavant
chasseur, cela lui imposait de se déplacer de manière rapide et endurante. Il le réalisait par la
course à pied qui représentait le moyen de locomotion le plus rapide. Les individus couraient
pieds nus et adoptaient une biomécanique de course particulière avec une attaque du pied au
sol à plat, ce qui est en opposition avec 80% des coureurs modernes qui attaquent talon. Dans
cet article, la pose physiologique du pied serait celle réalisée par nos ancêtres car lors de la
course pieds nus, le coureur moderne adopte ce schéma de course pour la majeure partie.

Par la suite, nous nous sommes intéressés aux pathologies liées à ce type d’activité. Elles sont
principalement situées aux membres inférieurs (tendinopathie, fracture de fatigue,
aponévrosite) et empêchent ces individus de pratiquer leur sport (2). A la suite de ces
recherches, un premier niveau de questionnement nous est apparu :

- La biomécanique de course à pied est-elle à l’origine des blessures ?

- Faut-il modifier sa biomécanique de course pour limiter les pathologies ?

- Quel est l’impact de la biomécanique de course sur les blessures chez le coureur ?

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IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

Il est important de noter qu’il n’est pas nécessaire de modifier sa manière de courir si aucune
pathologie n’est survenue, c’est pourquoi nous nous intéressons aux coureurs blessés dans un
objectif de prévention et de soins dans la pratique de la course à pied. Cela nous ramenant
aux compétences 2 et 3 du référentiel des masseurs-kinésithérapeutes (Annexe 1). Ainsi qu’à
la compétence 8 en nous appuyant sur les données probantes de la littérature pour justifier
nos propos à ce sujet (3).

Par la suite, en poursuivant nos observations cliniques, nous avons pu repérer un certain
nombre de croyances au sujet du déroulé du pas lors de la course par les patients, mais aussi
à propos de leur chaussure. Pour eux, il est nécessaire d’attaquer le pas par le talon et d’avoir
un amorti important au niveau du talon avec une semelle épaisse pour limiter l’impact au sol
lors du contact initial. Cependant la course à pied avec des chaussures minimalistes
favoriserait une pose du pied à plat et engendrerait une diminution des forces de réaction
venant du sol contrairement aux coureurs chaussés de chaussures dites classiques (4). Nous
en sommes arrivés à nous demander quelle biomécanique de course permettrait de diminuer
le nombre de blessures chez le coureur récréatif. Le choix de s’intéresser aux coureurs
amateurs vient du fait qu’une grande partie de cette population ne le pratique pas dans une
structure organisée mais plutôt de manière libre. Selon la fédération française d’athlétisme le
nombre de pratiquants serait de 19% soit 8.5 millions d’individus dont 77% courent seuls en
2013 contre 6 millions en 2000. En 2015, 16,5 millions de pratiquants soient près d’un quart
de la population ont choisi ce sport. Cependant, il est tout de même difficile de présenter un
chiffre exact de ces sportifs. Cela entraine une apparition conséquente de blessures. En effet
l’incidence d’une tendinopathie patellaire ou d’une fasciite plantaire est respectivement de
22,7% et 10% (5). De plus, une revue systématique met en évidence un taux de 27% de
blessures en un an pour les coureurs débutants et cette population se blesse deux fois plus
souvent que les coureurs expérimentés (6). Cette catégorie de sportifs est donc amenée à
consulter pour ce genre de pathologies. Il serait intéressant de comprendre comment prévenir
et traiter ces blessures pour diminuer la demande et améliorer les soins pour ces sujets.
L’objectif est d’améliorer le traitement de ces pathologies et de diminuer le temps d’arrêt des
coureurs.

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IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

Nous nous intéressons particulièrement à la pose du pied lors du schéma de course car c’est
le premier élément entrant en contact avec le sol, cela nous amenant à nous concentrer plus
particulièrement aux atteintes du pied et notamment à la fasciite ou aponévrosite plantaire,
même si nous avons remarqué que ce n’est pas la blessure avec la plus forte incidence mais
elle représente cependant une part importante des pathologies du coureur.

Un second niveau de questionnement est donc survenu :

- Peut-on diminuer l’apparition de la fasciite plantaire en modifiant le schéma de course


à pied ?

- Y-a-t-il des points communs dans les biomécaniques et les postures des coureurs
développant des fasciites plantaires ? Pouvons-nous avoir une influence sur ceux-ci ?

Nous noterons que la majeure partie des blessures est liée au surentrainement et prédomine
au niveau des membres inférieurs. En effet, les trois plus courantes sont la tendinopathie
achilléenne, le syndrome fémoro-patellaire et la fasciite plantaire. Nous portons un intérêt
particulier sur la dernière pathologie de par sa fréquence d’apparition chez le sportif mais
aussi parce que ce tissu reçoit les premières contraintes mécaniques lors de cette activité. En
continuant nos recherches bibliographiques nous avons pu mettre en évidence des facteurs
de risque pouvant amener à cette blessure, cependant diverses techniques rééducatives
existent pour ces patients.

A l’aboutissement de cette démarche, nous nous sommes ainsi demandé quelles sont les
techniques de soins kinésithérapique prouvées scientifiquement et lesquelles devons-nous
préconiser pour la prise en charge de ces patients ?

II. Cadre conceptuel

II.1 La course à pied


A ce jour, elle est une pratique sportive prédominante en France. Elle consiste en un équilibre
dynamique par une succession de foulées bondissantes alternées sur chaque pied. Selon
Lacouture, « Elle se caractérise par une projection aérienne du corps en translation
consécutive à chacune des phases d’appui unipodal » (7). Il n’y a pas de double appui
contrairement à la marche, étant donné que cela correspond à la succession de phases
aériennes et d’appuis.

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IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

Cette activité nécessite une coordination de l’ensemble du corps entre les membres
inférieurs, le tronc, les membres supérieurs et la tête. La course se décompose en deux
temps : une phase d’appui et une aérienne.

La phase d’appui se décompose en trois, du premier contact du pied au sol jusqu’à ce que
celui-ci le quitte. Tout d’abord, la phase d’attaque ou d’amortissement, qui correspond à la
prise de contact du pied avec le sol, représente 10% du temps de ce contact. Il s’agit du
moment où le pied amortit les contraintes et supporte jusqu’à 3 fois le poids du corps. Ensuite
la phase d’appui qui correspond au passage du pas et représente 50% du temps de contact
avec le sol. Le pied nécessite à cet instant une stabilité maximale. Enfin, la phase de poussée
ou de propulsion dans laquelle une impulsion permet de quitter le sol. Celle-ci représente 40%
du temps de contact au sol (8). Au cours de la phase d’appui, le corps subit les forces de
réactions venant du sol. Cela se traduit par un pic d’impact passif lors du contact initial imposé
au corps et un pic d’impact actif lié à la contraction musculaire pour répondre à la force
d’impact reçue. Le pic d’impact passif est en revanche absent chez le coureur pied nu grâce à
la biomécanique adoptée (9). La phase aérienne correspond au moment où le coureur n’a plus
aucun contact avec le sol. Elle débute à la fin de la phase de propulsion lorsque le pied quitte
le sol et se termine au moment où le pied controlatéral prend contact avec le sol.

La course se définit par un cycle et deux foulées. Un cycle correspond à la pose successive du
même pied au sol, il est donc caractérisé par sa longueur et sa durée. Il peut être décomposé
en deux foulées symétriques : droite et gauche. La foulée correspond à la distance au sol entre
deux appuis successifs, elle est propre à chaque individu puisqu’elle varie en amplitude et en
fréquence, c’est-à-dire en longueur et en répétition selon la vitesse de course et la
morphologie des pratiquants (7).

Figure 1 : A: Kinogramme d'un cycle de course B: Kinogramme des foulées Lacouture et al.

Les kinogrammes (Figure 1) permettent de rendre compte des attitudes du coureur en fonction
de la position des membres et du moment du cycle. Cela nous permet d’observer la gestuelle
de chaque coureur sur l’ensemble de son corps en observant les cycles et les oscillations.

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Figure 2 : Poulaine d’un cycle antérieur et postérieur. Lacouture

La poulaine (Figure 2) met en évidence le type de cycle adopté qui peut être antérieur ou
postérieur (7). Nous observons à la partie inférieure une poulaine permettant de décrire le
cycle de course. A la partie supérieure gauche est décrit un cycle antérieur et un postérieur à
la partie supérieure droite.

Tout d’abord, le cycle antérieur : l’attaque du pied au sol se fait par l’avant-pied. Le
mouvement du pied se fait de l’avant vers l’arrière : nous parlons alors de griffé. Le bassin se
positionne en rétroversion permettant un alignement vertical du corps. Lors de la phase
oscillante, le genou se retrouve dans une position antérieure et plus haute en comparaison à
l’autre cycle et le pied est principalement en avant du bassin.

Le cycle postérieur se retrouve plutôt chez le coureur attaquant par le talon avec une position
du bassin antéversé. Le tronc est donc incliné vers l’avant et le pied est dans la majeure partie
de son cycle postériorisé par rapport au bassin (10).

Ces deux styles de course se démarquent par la pose du pied au sol et n’ont donc pas la même
répercussion au niveau de la transmission des forces sur le corps du coureur.

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II.2 Les biomécaniques de course


A travers la littérature, il est possible de mettre en avant 3 types de biomécanique de course
qu’il est possible de décrire en fonction de la pose du pied au sol lors du contact initial.

Ces différentes manières de courir entraînent une modification des forces de réactions du sol
imposées au corps :

- Attaque du pas par le talon ou « rear-foot strike » (RFS) qui correspond au schéma de
course de 75% des coureurs notamment ceux courant avec des chaussures dites
classiques (9). Le pied prend contact avec le sol par le calcanéus. Cette biomécanique
entraine un impact au sol important qui multiplie par 1,5 à 3 fois le poids du corps (1).
La force de réaction du sol se transmet principalement en direction du genou et du
rachis.

- Attaque pied à plat ou « midfoot strike » (MFS), le pied se pose conjointement avec un
contact des métatarses et du calcanéus correspondant à 24% des coureurs sollicitant
plus particulièrement les structures du pied et postérieures de la jambe (9).

- Attaque avant-pied ou « forefoot strike » (FFS), c’est-à-dire que les têtes


métatarsiennes prennent contact en premier avec le sol représentant uniquement 1%
des coureurs et sollicitant les mêmes structures que l’attaque MFS (9).

Les deux dernières mécaniques de course se retrouvent principalement chez les sprinteurs,
les coureurs pieds nus et les sportifs adeptes du minimalisme. La façon de courir varie en
fonction de nombreux facteurs comme la vitesse, le terrain, les chaussures et la fatigue. La
manière de poser le pied influe sur la cinématique de tout le membre inférieur. Le contact
initial avec le sol produit une force de réaction du sol qui est transmise à l’ensemble du corps.
Les coureurs dits « talon » génèrent une force rapide avec un pic d’impact important. Les
coureurs dits « avant-pied » créent eux aussi cette force de réaction mais le pic est moins
marqué (Figure 3) (11). La réduction de ce pic de force s’explique par la pose du pied plus
proche du centre de masse, entrainant une diminution des forces transmises aux articulations
sus-jacentes (9).

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Figure 3 : Force de réaction du sol en fonction de la pose du pied lors de la course. Davis et al. (12)

La pose du pied par le talon amène ainsi une plus grande force de réaction du sol et donc une
plus grande force transmise aux autres articulations pouvant être un facteur de risque de
certaines pathologies comme les fractures de stress (11).

Il est aussi possible de différencier 3 types de coureurs en fonction de la position de leur pied
lors de la phase d’appui. Tout d’abord, les coureurs pronateur, c’est-à-dire lorsque la voute
plantaire s’écrase médialement au moment de l’appui provoquant un valgus d’arrière pied
dynamique. Ensuite, il existe les coureurs supinateurs caractérisés par l’aplatissement de la
partie externe du pied, créant un varus d’arrière pied dynamique. Et enfin, il y a les coureurs
en position neutre lors de la phase d’appui (7).

II.3 Biomécaniques de course et blessures


En revanche, il n’est pas établi qu’une biomécanique de course provoquerait plus de blessures
qu’une autre (11,13). En effet, la course avant-pied est aussi un facteur de risque de
pathologie comme la tendinopathie d’Achille puisque ce type de biomécanique sollicite de
manière plus importante certaines structures telle que le tendon sural (14). A notre
connaissance, aucune étude scientifique ne met en évidence une augmentation de l’incidence
des blessures en fonction de la biomécanique utilisée. Il est impossible à ce jour de dire qu’une
manière de courir engendre moins de blessures (15).

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II.4 Les chaussures de running


L’Homme court depuis toujours mais il utilise des chaussures pour cette activité seulement
depuis 1920. Les nouvelles technologies émergent dans cet équipement uniquement à partir
des années 1970, notamment au niveau de la semelle où les matériaux auraient pour but
d’absorber les forces de réactions du sol ou encore d’éviter l’hyper pronation ou supination
(8). L’intérêt des marques de sport pour cette pratique se démontre par la multiplication du
nombre de chaussures de course à pied et le nombre de technologies intégrées dans ces
équipements pour permettre de soulager le corps et d’améliorer les performances.
Paradoxalement, malgré l’apport d’innovations technologiques dans les chaussures, aucune
diminution de l’incidence des blessures n’a été mise en avant (14,16).

Ces dernières années, un nouveau type de chaussures voit le jour : les chaussures
minimalistes. Elles ont pour but de reproduire les conditions de course pieds nus en diminuant
les lésions cutanées via sa semelle : nous parlons alors de la course minimaliste. Elles ont été
décrites lors d’un consensus de 42 experts dans le domaine comme « une chaussure
interférant minimalement avec les mouvements naturels du pied, de par sa grande flexibilité
longitudinale et torsionnelle, son faible dénivelé ou drop, son faible poids, sa faible épaisseur
au talon et l’absence de technologies de stabilité et de contrôle du mouvement. La chaussure
se classe par un indice minimaliste s’appuyant sur l’épaisseur de la semelle, le drop, la
flexibilité, le poids et les technologies stabilisatrices » (17) (Annexe 2). Ces chaussures
s’opposent aux chaussures maximalistes portées par la majorité des coureurs et
majoritairement représentées dans les enseignes sportives (Annexe 3). Ces chaussures
présentent une épaisseur importante au niveau du talon permettant d’amortir les contraintes
et certains éléments permettant le contrôle du mouvement (anti-pronateur ou supinateur).
Cependant, le fait d’avoir un talon épais pour amortir les contraintes n’est pas vérifié. Au
contraire, le fait de courir avec ces chaussures augmente l’impact au sol lors du contact initial
(18,19). Ainsi, nous pouvons observer une différence de biomécanique de course en fonction
du chaussage. En effet, les coureurs portant des chaussures dites classiques ou maximalistes
utiliseraient davantage une attaque talon qui provoque une augmentation des contraintes
provenant du sol alors que les minimalistes favorisent une attaque médio-pied ou avant-pied
(20). La chaussure aurait donc un impact sur notre façon de courir mais ne diminue pas
l’apparition des blessures (21).

8
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II.5 Et le reste du corps ?


La course à pied est la résultante de la synchronisation de l’ensemble du corps pour permettre
son déplacement. Lorsqu’un individu court, il adopte une technique de course qui a pour but
d’être efficace pour une dépense énergétique moindre dans un objectif d’optimisation du
mouvement.

En effet, l’utilisation des membres supérieurs joue un rôle prépondérant. Elle permet de
diminuer le coût énergétique de cette activité en réduisant les variations latérales du centre
de pression (22). L’activité des bras permet de réduire de 4% l’énergie nécessaire à la course
comparée à une course sans les membres supérieurs (23). Ils jouent aussi un rôle majeur dans
le maintien de l’équilibre. En effet, lors de la course la largeur du pas est proche de 0, ils
permettent ainsi de diminuer l’instabilité créée par ce faible polygone de sustentation (23).

Le bassin et le rachis ont aussi un rôle dans cette activité par l’utilisation d’un mécanisme anti-
phase dans le plan sagittal et frontal entre ces deux structures, notamment au niveau de la
jonction lombo-pelvienne. Le mouvement du tronc serait passif et répondrait à celui du pelvis.
Cela a pour objectif de minimiser les variations antéro-postérieures et latéro-médiales du
centre de pression (24).

II.6 Blessures et course à pied


Les blessures en course à pied sont fréquentes. En effet, d’après la revue systématique de
Lopes et al. (5) l’incidence est comprise entre 18.2% et 92.4% et dans 30 à 90% des cas cela
entraîne un arrêt de la pratique. Ce sont principalement des pathologies de sursollicitation ou
dites « d’overuse », c’est-à-dire une sollicitation plus importante que le corps n’est capable de
recevoir comme contrainte. Cela s’explique par la répétition du geste lors de la course et par
la force de réaction du sol. En effet, le mouvement étant répété plusieurs milliers de fois, c’est
autant de fois que le corps doit absorber ces forces. Toutefois, l’étiologie des blessures est mal
comprise car cela regroupe un nombre important de facteurs intrinsèques (biomécanique,
sexe, poids) et extrinsèques (chaussures, fréquence, durée) (11). Il est notable que les
pathologies touchent plus fréquemment les membres inférieurs et notamment la région sous
gonale.

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Dans une étude de plus de 3500 coureurs Lopes et al. (5) mettent en évidence l’incidence des
pathologies du coureur : le syndrome du stress médial du tibia (13,6-20%), la tendinopathie
achilléenne (9,1-10,9%) et la fasciite plantaire (4,5-10%). Remarquons que ces pathologies
varient en fonction de la distance parcourue, par exemple chez les marathoniens les plus
fréquentes sont la tendinopathie du tendon d’Achille et le syndrome fémoropatellaire. Dans
notre revue, nous nous intéressons aux distances plus courtes que celle du marathon. Nous
porterons un intérêt particulier pour la fasciite plantaire ou aponévrosite plantaire de par sa
fréquence d’apparition et sa localisation dans le corps humain.

II.7 La fasciopathie plantaire

II.7.1 Anatomie descriptive


Selon le Gray’s anatomie (25), l’aponévrose plantaire est un épaississement du fascia profond.
Il est composé de fibres de collagène de type 1, principalement longitudinales et obliques
associé à des fibres superficielles transverses (26). La multiplication de direction des fibres
permet de qualifier cette structure de fascia et non plus d’aponévrose. Cependant cela reste
discuté, c’est pourquoi nous utiliserons les deux termes (26). Le fascia plantaire est attaché du
processus médial de la tubérosité calcanéenne, se dirigeant vers l’avant en trois épaisses
bandes de fibres de collagènes (médiale, centrale et latérale) jusqu’aux orteils où elles se
divisent en bandelettes sur les os, ligaments et le derme de la peau (Figure 4). Au niveau des
articulations métatarso-phalangiennes les bandelettes sont unies par des fibres transversales
appelées les ligaments superficiels transverses métatarsiens. Selon le Kamina (27),
l’aponévrose recouvre les muscles intrinsèques superficiels du pied (abducteur de l’hallux,
court fléchisseur des orteils, abducteur du V) et est plus épaisse au niveau des points d’appui.
Le fascia possède des extensions en direction du fascia profond s’insérant sur les muscles le
jouxtant.

Figure 4 : Aponévrose plantaire. Netter (28)


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II.7.2 Anatomie fonctionnelle


Le fascia plantaire joue un rôle majeur au cours de la locomotion en limitant la mobilité de la
peau et en s’opposant aux contraintes de pression. Sa fonction est de maintenir l’arche
longitudinale médiale du pied, de supporter le poids du corps en statique et en dynamique, et
de protéger les structures de la plante du pied. Le fascia plantaire fait partie du complexe
« suro-achilléo-calcanéo-plantaire » sollicité lors de l’impact au sol notamment pour les
coureurs avant et médio-pied ainsi que dans la phase de propulsion. En effet, il emmagasine
l’énergie reçue et la convertit en force propulsive (26). Ce système définit le calcanéus comme
un os sésamoïde et le fascia plantaire comme la continuité fonctionnelle du triceps sural (29).
Le fascia a donc un rôle d’absorption et de répartition des contraintes venant du sol en
association aux muscles intrinsèques du pied et aux structures ligamentaires.

L’innervation du fascia plantaire est riche. Au niveau des groupes musculaires voisins nous
trouvons la présence de corpuscules de Pacini et de Ruffini lui conférant un rôle proprioceptif
majeur ainsi que dans la stabilité et le contrôle du pied en mouvement (26). Cela se réalise
principalement par l’insertion des muscles intrinsèques environnants, montrant le lien entre
ces différentes structures.

II.7.3 Physiopathologie
La fasciite plantaire touche plus particulièrement les individus de 45 à 65 ans et concerne une
population plutôt féminine qui dans un tiers des cas est bilatérale (30). Nous parlerons de
fasciopathie d’insertion ou du corps de l’aponévrose en fonction de la localisation de la
douleur.

La fasciite plantaire aigüe correspondait en une inflammation de l’aponévrose plantaire en


regard du tubercule postéro-interne du calcanéum, secondaire à des microtraumatismes
répétés. Cependant, elle n’est plus considérée à ce jour comme une pathologie inflammatoire
mais plutôt comme une pathologie dégénérative. Nous parlons alors de fasciopathie plantaire.
En effet, l’inflammation créée va se modifier par le biais de la répétition des traumatismes
pour donner un tissu dégénératif, entrainant une diminution de son élasticité (31,32). La
douleur est liée à la dégradation du collagène qui est causée par une répétition des contraintes
au niveau du fascia qui surpasse sa capacité de réparation (33).

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IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

Cela entraine une diminution de la capacité du corps à absorber et disperser les forces reçues
pendant l’effort. Cette pathologie aigüe et chronique se distingue uniquement par la durée
des symptômes mais les plaintes du patient restent similaires.

Sa prévalence est de 5 à 18 % et elle correspond à 8% des blessures en course à pied (6,33).


Nous retrouvons aussi cette pathologie chez le danseur puisque ces deux activités demandent
une flexion plantaire maximale de cheville associée à la dorsiflexion maximale des
articulations métatarsophalangiennes (34). La raideur du triceps sural augmente la rigidité de
la flexion dorsale et donc la tension appliquée au fascia pendant les activités de mise en charge
comme le running ou la danse. Nous parlons alors de sursollicitation biomécanique (30,35).

Cette pathologie présente le temps de récupération le plus long sur les 10 principales
blessures du coureur à pied avec une médiane de 5 mois (36).

II.7.4 Diagnostic
Le diagnostic de cette pathologie est clinique. Il se réalise principalement au travers de
l’histoire de la maladie et nécessite peu de tests. Au cours de l’anamnèse, le patient décrit une
douleur aigüe au niveau de la plante du pied et plus précisément à la partie proximo-médial
du fascia, notamment, le matin au lever du lit, après une pause, en fin de journée ou lors des
sports à impacts. La douleur est exacerbée à la reprise de la marche suite à une position
debout prolongée, ce qui s’explique par l’étirement du fascia soudain après une période de
repos (31).

L’examen physique correspond à la palpation de la zone douloureuse plus particulièrement


au niveau de l’insertion du fascia sur la partie médiale du calcanéus, à la partie proximale de
l’aponévrose. Quelques tests peuvent orienter le diagnostic : le Windlass test correspond en
une mise en tension du fascia par extension de la première articulation métatarso-
phalangienne avec la cheville positionnée à 90° de flexion dorsale. Si cela reproduit la douleur,
alors le test est positif. Cependant ce test met en tension aussi les structures périphériques et
notamment des nerfs pouvant provoquer une douleur au talon. Ce test seul ne suffit donc pas
à établir le diagnostic du fait de sa faible sensibilité de 31,8% mais de sa haute spécificité de
100% (32,37,38). Ce test est couplé à l’évaluation passive de la dorsiflexion de cheville. Nous
pouvons aussi réaliser une mise en tension du fascia en positionnant le patient debout sur la
pointe des pieds pouvant provoquer une douleur (6).

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IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

Ensuite, au niveau de la mobilité de cheville, la flexion dorsale est souvent réduite liée à la
rétraction des muscles gastrocnémiens et du soléaire. Le diagnostic peut être renforcé par la
radiographie, examen peu spécifique mais pouvant permettre d’identifier d’autres
pathologies.

Une échographie est peu coûteuse et permet d’identifier et de confirmer le diagnostic d’une
fasciopathie plantaire en mettant en évidence un épaississement du tissu de plus de 4mm
ainsi qu’une zone hypoéchogène (31).

L’imagerie par résonnance magnétique (IRM) peut être utilisée pour des douleurs atypiques
ou lorsqu’un traitement conservateur échoue pour orienter le diagnostic et le traitement. Il
faut noter que la présence d’une épine calcanéenne n’est pas corrélée à une fasciopathie
plantaire (31,35).

II.7.5 Facteurs de risque


Il est nécessaire de s’intéresser aux facteurs de risque lors du bilan pour déceler l’origine de
la fasciopathie. Effectivement, il en existe un nombre conséquent permettant d’orienter par
la suite la rééducation en fonction de la cause mise en avant. Plusieurs éléments favorisant
ont été mis en évidence (30,35).

Tout d’abord les facteurs intrinsèques tels que l’anatomie du patient comme les pieds plats
ou creux ou encore le surpoids qui multiplie par 1,4 le risque de développer cette pathologie
en augmentant les contraintes sur le fascia plantaire (39). Les dysfonctionnements
mécaniques comme la rétraction des gastrocnémiens et du solaire sont un risque majeur pour
cette pathologie puisque cela limite la dorsiflexion de cheville augmentant les contraintes sur
l’aponévrose (32). L’avancée en âge favorise l’apparition de la pathologie par la diminution de
l’élasticité des tissus qui réduit l’absorption des contraintes notamment par la rigidité du
fascia. Tout comme l’atrophie des muscles intrinsèque du pied. Si la musculature interne du
pied est trop faible, celle-ci ne peut participer à l’absorption des contraintes lors de la course
à pied entrainant une sollicitation plus importante du tissu (32,40). Nous retrouvons chez ces
patients une faiblesse de ces muscles (41). Enfin, il y a une corrélation positive entre la position
statique de l’arrière pied et l’augmentation de la mise en charge au niveau du talon lors de la
course. En effet, un pied en position statique présentant un valgus d’arrière pied serait
davantage sujet à développer cette mise en charge.

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IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

C’est l’un des facteurs de développement les plus importants de la fasciopathie puisqu’il est
prédictif d’une mise en charge plus importante de l’arrière pied et donc d’une sollicitation plus
intense (42). Un patient avec un pied creux est aussi à risque car cela induit un
raccourcissement du fascia et provoque une augmentation des contraintes appliquées sur
celui-ci au niveau distal lors de la course. En effet, une arche interne élevée prédit une mise
en charge plus importante sur l’avant du pied lors du running notamment lors de la phase de
propulsion provoquant une tension plus importante au niveau des têtes métatarsiennes (42).

Ensuite, nous avons les facteurs de risque extrinsèques comme la surcharge, l’intensité et la
fréquence d’entraînement représentant des facteurs prépondérants par répétition des
microtraumatismes. Nous parlons ici de la mauvaise gestion de la charge appliquée au fascia
ou encore de la quantification du stress mécanique trop importante (Annexe 4), c’est-à-dire la
quantité de sollicitation imposée aux tissus de manière trop rapide et trop intense. La
chaussure fait partie de ces facteurs puisqu’elle peut modifier la manière de courir et donc
modifier la transmission des forces au corps (35).

La complexité de cette pathologie repose sur de nombreux facteurs de risque intrinsèques et


extrinsèques. Cependant, il est primordial de réaliser un bilan précis permettant de mettre en
avant les causes probables à l’origine de la pathologie. En effet, de ces hypothèses en
découlera le traitement adéquat.

II.7.6 Diagnostic différentiel


Il est nécessaire d’écarter tout autre type de pathologie afin de s’assurer que nous sommes
bien face à une fasciopathie. En effet, les talalgies peuvent être causées par les tissus mous
comme une rupture de l’aponévrose. Le calcanéus peut être responsable de ces plaintes, par
exemple la douleur peut être d’origine traumatique (fracture), infectieuse (ostéomyélite),
inflammatoire ou métabolique (ostéomalacie) au niveau de cet os.

Cela peut aussi être d’origine neurologique, plus particulièrement provenant d’un syndrome
canalaire au niveau des nerfs plantaires médial et latéral, d’une douleur radiculaire ou
projetée d’origine lombaires, ou encore le syndrome du tunnel tarsien (43).

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II.7.7 Traitement
Le traitement de cette pathologie permet une guérison en général entre 6 et 18 mois (44).
Cependant un nombre conséquent de techniques rééducatives existent, nous parlons ici de
traitement conservateur. En effet, le repos, la modification de la chaussure, les étirements
musculaires, les orthèses, la cryothérapie, le massage et le renforcement musculaire des
muscles intrinsèques du pied sont décrits dans la littérature et non développés dans cet écrit
(32,34,45). D’autres techniques comme les ultrasons, les ondes de choc ou le laser sont aussi
pratiquées et décrites ci-dessous.

Tout d’abord, les ondes de choc ont pour but d’atteindre un tissu endommagé en provoquant
des microtraumatismes. Nous distinguons les ondes de choc focales permettant d’atteindre
des zones en profondeur à 10-11cm et les radiales utilisées par le kinésithérapeute atteignant
3 à 4cm de profondeur. Cette atteinte du tissu stimule la cicatrisation en favorisant l’apport
nutritif par un afflux sanguin augmenté sur la zone lésée par la création de néolésions. Elles
permettraient une action défibrosante du tissu ainsi qu’une hypervascularistion liée aux
successions de pressions et dépressions. Plusieurs éléments sont à ajuster, la fréquence des
impulsions qui se traduit en Hertz et l’intensité en Bar. (39,46)

Ensuite la thérapie par laser de basse intensité (LLLT) correspond en une lumière visible ou
invisible qui est appliquée à la surface de la zone à traiter. Cela a pour but de stimuler le
système mitochondrial dans le tissu cellulaire (47). En effet, cela produirait une augmentation
de la prolifération cellulaire, la néoformation vasculaire et la production de collagène (48).
Cela apporte une hypervascularisation avec un apport de nutriments à travers la
vasodilatation et l’augmentation du flux lymphatique (49). Le laser permettrait ainsi une
action antalgique par libération d’endorphine, une action sur le « gate control » et aussi anti-
inflammatoire (47).

Les ultrasons sont des vibrations mécaniques. Ils permettraient une augmentation de la
température locale, un accroissement de l’extensibilité du collagène, un effet antalgique ainsi
que métabolique (50). Cela permet ainsi une modification des propriétés mécaniques du tissu
conjonctif notamment la propriété thermique qui provoquerait un accroissement de
l’extensibilité du collagène (51). Il sera nécessaire de régler plusieurs paramètres comme la
puissance, la durée et la fréquence en les associant à des mobilisations passives. L’application
peut être continue ou pulsée.

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Enfin, le dry needling est une technique de soins invasive que peut réaliser le kinésithérapeute
depuis 2017 (52). Cette thérapie consiste en l’application d’une aiguille sèche à travers la peau
et le muscle pour l’insérer dans un trigger point surstimulé afin d’apporter un stimulus
mécanique et d’inhiber ce point. Ces aiguilles auraient des propriétés antalgiques. Cependant
son efficacité n’est pas clairement établie. (53)

Une revue de la Cochrane de 2003 au sujet des interventions pour traiter les douleurs
talonnières constate qu’il n’y a pas de preuves mettant en avant l’efficacité des ultrasons ou
du laser, et mets en évidence des résultats divergents au sujet des ondes de choc (54). De plus,
nous n’avons pas d’études mettant en évidence l’efficacité des ultrasons face à un placebo,
nous ne pouvons donc pas conclure sur son efficacité (51).

Des traitements non conservateurs existent comme la fasciotomie partielle ou totale,


l’injection de corticoïdes, la chirurgie ou les plaquettes riches en plasma sont autant de
possibilités mais qui ne relèvent pas des compétences du masseur-kinésithérapeute.

Pour conclure, plusieurs techniques de soins sont utilisées mais il est difficile de suggérer des
directives. A ce jour dans la littérature, les traitements kinésithérapiques de cette pathologie
ne sont pas clairement établis (32). L’objectif de ces techniques est la réduction de la douleur
pour une amélioration de la fonction, mais nous nous interrogeons sur lesquelles appliquées ?

III. Problématique et question de recherche


Il en découle la problématique suivante : Quelles sont actuellement les techniques de
rééducation de la fasciopathie plantaire chez le coureur à pied récréatif dans la littérature
scientifique permettant l’optimisation du traitement ?

Tableau I : Critères PICO

P (Patient) Coureur à pied ou tout patient atteint d’une fasciopathie plantaire


I (Intervention évaluée) Techniques de rééducation de la fasciopathie plantaire
C (Comparateur) Groupe contrôle, Absence de traitement, placebo
O (Outcome) Douleur, fonction et qualité de vie.

Les critères PICO (Tableau I) nous permettent d’interroger les bases de données scientifiques
de manière précise en définissant les mots-clés de notre question de recherche (55).

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IV. Matériel et méthodes

IV.1 Interrogation des bases de données


Pour la sélection des articles nous utiliserons des bases de données scientifiques en santé dans
lesquelles nous associerons nos mots-clés via des opérateurs booléens. Tout d’abord, Pubmed
qui est un moteur de recherche donnant accès à la base de données MEDLINE présentant des
citations et des résumés d’articles. Les recherches se font sur ce moteur en langue anglaise.
Ensuite, LiSSa qui est une base de données sur la littérature scientifique en santé en langue
française. Enfin ScienceDirect, base de données scientifiques de l’éditeur Elsevier donne accès
aux publications scientifiques de la revue. L’interrogation se fera également en langue
anglaise.

Nous avons exclu les bases de données de la HAS et de la Cochrane qui contiennent
essentiellement des revues de littératures, or dans notre cas nous n’effectuons pas une méta-
analyse. Kinedoc n’a pas été retenu car nous y retrouvons essentiellement de la littérature
grise. Dans le Tableau II suivant sont exposées les équations de recherches et les bases de
données documentaires utilisées. Toutes les recherches ont été effectuées le 14 décembre
2018.

Tableau II : Bases de données et équations de recherche

Bases de données Equations de recherche Résultats

LiSSa (traitement OU rééducation) ET ("fasciopathie plantaire"


27
(14/12/2018) OU "fasciite plantaire" OU "aponévrosite plantaire")

Pubmed (rehabilitation OR physiotherapy) AND ("plantar


320
(14/12/2018) fasciopathy" OR "plantar fasciitis")

ScienceDirect rehabilitation AND ("plantar fasciopathy" OR "plantar


455
(14/12/2018) fasciitis") AND (running OR runner)

Total = 802

A la suite de ces recherches, nous présentons un total de 802 articles qui sont exportés sur le
logiciel Zotero® permettant le tri des articles en fonction de nos critères.

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IV.2 Critères d’inclusion et d’exclusion

IV.2.1 Critères d’inclusion


Pour la sélection des articles permettant d’établir notre revue de littérature, nous souhaitons
uniquement conserver les études et les synopsis d’études scientifiques. Les articles doivent
traiter de la fasciopathie plantaire et de la rééducation. N’ont pas été retenus seulement les
articles évoquant uniquement les coureurs à pied pour éviter le silence documentaire, sachant
que les traitements présentés s’appliquent aussi chez ces sportifs. Nous prenons en compte
les fasciopathies aigües et chroniques. Enfin, nous ne sélectionnons que les études les plus
récentes, c’est-à-dire jusqu’à 2013, ce qui nous donne une ancienneté maximale de 5 ans dans
le but d’avoir uniquement les dernières données publiées sur ce sujet.

Nous ne conserverons que les articles témoignant d’une bonne qualité méthodologique sur
l’échelle PEDro, c’est-à-dire avec un score supérieur ou égal à 6/10.

IV.2.2 Critères d’exclusion


Nous excluons les textes traitant d’une autre pathologie que la fasciopathie plantaire. Nous
ne retiendrons pas les articles n’étant pas en lien avec la rééducation de cette pathologie.
Nous éliminerons tous les documents n’étant pas des études et synopsis d’études (méta-
analyse, chapitre de livre, glossaire…). Enfin, seront exclus les articles dont nous ne pouvons
pas lire la langue nous garderons uniquement ceux en anglais et en français. Nous conservons
uniquement les essais les plus récents, et excluons alors les articles d’avant 2013. Et nous
rejetons les écrits de qualité méthodologique faible ou modérée, c’est-à-dire une note
strictement inférieure à 6/10.

IV.3 Sélection des publications


Après avoir établi nos critères, nous avons commencé le tri de nos articles sur le logiciel
Zotero®. Nous avons débuté notre sélection en éliminant tous les doublons. Ceux-ci étaient
au nombre de 85. Par la suite, lors de la lecture des titres et des résumés, nous avons retiré
les articles présentant des critères d’exclusion, ce qui représente 692 documents. En effet,
187 documents ne sont pas des études ou des synopsis d’études, 160 documents ont un autre
sujet que celui de la rééducation, 302 documents n’ont pas de lien avec la fasciopathie, 2 ar-
ticles sont écrits dans des langues que nous ne pouvons pas comprendre et 41 documents
sont trop anciens.

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Il nous reste alors 25 articles à lire intégralement avant de potentiellement les inclure pour la
suite de notre revue. A la suite de la lecture complète des articles, nous avons exclu tout
d’abord un document car nous n’avons pas eu accès à celui-ci. Puis, deux textes ont été retirés
car ils ne présentent pas de groupe de comparaison, ne permettant pas d’évaluer l’action du
traitement. Enfin, 9 documents ont été évincés car ils ne présentaient pas de groupe contrôle
ne permettant pas d’évaluer la technique thérapeutique étudiée.
Le diagramme de flux PRISMA (Figure 5) suivant décrit le processus de sélection des études,
de l’extraction de tous les articles à partir des bases de données jusqu’à l’inclusion des études
dans la revue de littérature. Ainsi, au commencement du tri des articles, nous avions une base
de données de 802 essais, pour finalement en inclure 8 et par la suite les analyser.

Figure 5 : Diagramme de flux des études incluses

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V. Résultats

V.1 Analyse méthodologique


Tableau III : Evaluation méthodologique des études selon la grille PEDro

Akinoglu et kose 2018 (56)

Kamonseki et al. 2016 (40)


Akinoglu et al. 2017 (58)

Dunning et al. 2018 (61)

Shashua et al. 2015 (67)


Eftekharsadat 2016 (60)

Ibrahim et al. 2017 (63)

Rompe et al. 2015 (66)


Grecco et al. 2013 (65)
Moghtaderi .2014 (62)
Cinar et al. 2018 (57)

Cinar et al. 2018 (64)


Lee et al. 2013 (59)
Etudes

Critères
D’analyses

1- Critères ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔
d’éligibilité
2- Groupe ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔
aléatoire
3- Assignation ✔ ✔ ✔ - ✔ ✔ ✔ - ✔ ✔ - - ✔
en aveugle
4- Groupe ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ - ✔ ✔ ✔
similaire
5- Sujets en - ✔ - - - - - - ✔ ✔ - - -
aveugle
6- Thérapeutes - ✔ - - - - - - - ✔ - - -
en aveugle
7- Examinateurs - - - - - ✔ ✔ - ✔ - - ✔ ✔
en aveugle
8- Mesure chez - ✔ - ✔ ✔ - ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔
85% des
sujets.
9- Intention de - ✔ ✔ - - ✔ ✔ - ✔ ✔ - ✔ ✔
traiter
10- Résultats ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔
intergroupe
11- Ampleur de ✔ ✔ ✔ ✔ - ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ ✔
l’effet et
dispersion.
TOTAL /10 5 9 6 5 5 7 8 5 9 8 5 7 8
✔ : Critère présent ; - : Critère Absent

Ci-dessus (Tableau III) est présentée l’analyse méthodologique des 13 articles sélectionnés
réalisée à partir de l’échelle PEDro (68). Aucune de ces études n’obtient la note de 10/10,
cependant deux reçoivent une note de 9/10 (57,63), 3 de 8/10 (61,64,67) et 2 de 7/10 (40,66).
Le reste des études ont des notes inférieures ou égales à 6/10 (56,58–60,62,65). Nous
décidons alors de conserver uniquement les études ayant une méthodologie de haute qualité,
c’est-à-dire qui correspond à une note supérieure ou égale à 6/10 (69), cela nous permettant
d’analyser les résultats sur 8 essais contrôlées randomisées (ECR).

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Ainsi, 5 études obtiennent la note de 5/10 et ont été exclues de cette revue de littérature. La
moyenne méthodologique des études incluses est de 7,75/10, donc de bonne qualité.

V.2 Résultats
Parmi les 8 études retenues, plusieurs techniques ont été évoquées : les ondes de choc, les
ultrasons, le laser, les étirements, le renforcement musculaire, la mobilisation articulaire et
les aiguilles sèches électriques.

V.2.1 Les ondes de choc (ODC)


Au sujet des ondes de choc, l’étude de Rompe et al. (66) compare l’utilisation des ondes de
choc (ODC) aux ODC associées à un programme d’étirements sur 152 patients. Le groupe
ondes de choc bénéficie de 3 sessions de 2000 coups à 4 Bar et 8 Hz à raison d’une séance par
semaine. Le groupe ODC et étirements reçoit le même traitement associé à un étirement
spécifique du fascia 3 fois par jour 10x10 secondes pendant 8 semaines. Les mesures sont
prises à 2 mois, 4 mois et 2 ans où la douleur est évaluée via l’échelle « Foot Function Index »
(FFI) et le questionnaire « patient-relevant outcome measures questionnaire » (SROM). Dans
cette étude, il y a une diminution de la sensation de la douleur pour les deux groupes en ce
qui concerne le FFI. A 2 mois, le programme d’ODC-étirements est plus efficace que les ondes
de choc seules mais il n’y a pas de différence à 4 et 24 mois. Les étirements associés aux ODC
permettraient de réduire la douleur plus rapidement dans cette étude.

Ensuite, l’étude d’Ibrahim et al. (63) s’intéresse aux résultats à long terme des ODC. Sur une
durée de 2 ans et une population de 50 patients ils comparent les ODC à un placebo. Deux
groupes sont créés. L’un reçoit deux sessions d’ondes de choc par semaine de 2000 coups à
3,5 Bar et 8Hz. Le groupe placebo reçoit le même traitement avec de fausses impulsions.
L’évaluation de la douleur et de la qualité de vie se fait à 1, 3, 6, 12 et 24 mois. La douleur est
évaluée par l’échelle visuelle analogique (EVA) et la qualité de vie est évaluée par le score
modifié RM. L’étude met en évidence une différence significative sur la diminution de la
douleur à 1, 3, 6, 12 et 24 mois en faveur des ondes de choc en comparaison au placebo.

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Akinoglu et ses collaborateurs se sont intéressés à la différence entre les ondes de choc et les
ultrasons dans le traitement de la fasciopathie plantaire (58). L’étude se porte sur 54 patients
divisés en 3 groupes aléatoirement. Le premier reçoit une série d’exercices d’étirements des
gastrocnémiens, du soléaire, du fascia plantaire et du tendon tricipital à réaliser sur 4
semaines 10x30 secondes matin et soir. Le second groupe réalise les mêmes exercices et
bénéficie en supplément d’ondes de choc sur les douleurs repérées à la palpation. Ils reçoivent
500 chocs à 3Hz puis 1500 à 8Hz sur 3 sessions à raison d’une par semaine. Enfin le dernier
groupe réalise aussi les exercices avec des séances d’ultrasons à 3MHz de 1W/cm² sur
l’ensemble du fascia deux fois par semaines avec un total de 7 sessions. Dans cette étude, ils
s’intéressent à la douleur du patient et à l’impact fonctionnel via le FFI. La douleur est aussi
évaluée par l’EVA. La fonction du pied est mesurée par le score de l’American Orthopedic Foot
and Ankle Association (AOFAS). Les auteurs s’intéressent aussi à l’équilibre statique par un
test debout unipodal et à l’équilibre dynamique via le reach test. Ensuite, l’évaluation de la
proprioception de cheville est faite par la mesure de la flexion plantaire passive de cheville
avec l’outil Biodex III isokinetic. Toutes ces évaluations sont réalisées avant et après le
traitement. Les dernières évaluations se font une semaine après le dernier traitement pour le
groupe ODC, 3 jours après pour le groupe ultrasons et 4 semaines après le début des exercices
pour le dernier groupe. Cette étude montre une amélioration pour les 3 groupes au niveau du
FFI mais de manière plus marquée pour le groupe ultrasons. Le score AOFAS diminue pour
tous les groupes mais de manière moins importante pour le groupe exercice. Une amélioration
est présente au niveau de l’équilibre statique et dynamique mais sans différence significative
entre les groupes. L’étude conclut qu’il est nécessaire de combiner les traitements pour ce
type de pathologie et ne pas se contenter uniquement d’exercices d’étirements.

V.2.2 Le laser
Les études suivantes se sont intéressées à la thérapie par laser de basse intensité (LLLT). Cinar
et al. en 2018 (48) s’intéressent à la prise en charge de la fasciopathie plantaire par le laser.
Pour cela, ils ont suivi pendant 3 semaines 49 patients divisés en deux, un groupe laser et un
groupe contrôle. Tous les participants reçoivent une semelle orthopédique pour 3 mois ainsi
que des exercices à réaliser à domicile pour 3 semaines qui consistent en 10 étirements de 30
secondes des gastrocnémiens et du fascia plantaire à réaliser trois fois par jour.

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Le groupe bénéficiant du laser (n=27) le reçoit trois fois par semaine pour un total de 10
sessions sur les 5 zones les plus sensibles du fascia pendant 80 secondes à 5,6 joules soit 400
secondes et 28 joules par session. Les principales mesures de cette étude se réalisent sur la
fonction du pied par l’AOFAS score et la douleur avec l’échelle visuelle analogique à 3
semaines puis à 3 mois. Au début de l’étude, chaque patient reçoit une évaluation de son
arche longitudinale médiale par la ligne de Feiss permettant d’identifier la position du
naviculaire par rapport à une ligne tracée entre la malléole médiale du tibia jusqu’à
l’articulation métatarsophalangienne de l’hallux. L’indice de masse corporelle est aussi pris en
compte. L’étude montre que le score AOFAS s’améliore pour les deux groupes au bout de 3
semaines. En revanche, à 3 mois il y a une amélioration significative de ce score uniquement
pour le groupe laser. L’augmentation de la distance de marche est significative pour le groupe
laser à 3 semaines et 3 mois, cela n’était pas le cas pour le groupe contrôle. Il y a donc une
diminution de la douleur pour les deux groupes mais des résultats plus importants à 3 mois
pour le groupe laser.

V.2.3 Combinaison de traitements


Ces mêmes auteurs ont réalisé une autre étude évaluant la combinaison de plusieurs
thérapies en comparaison à des exercices seuls (57). Pour cela ils recrutent 66 patients qui ont
été divisés en 3 groupes : ondes de choc (n=25), laser (n=24) et contrôle (n=17). Les 3 groupes
reçoivent une semelle en silicone pour une durée de 3 mois ainsi que des exercices à domicile
pour 3 semaines qui sont : étirements des gastrocnémiens et du fascia trois fois par jour
pendant 30 secondes à raison de 10 répétitions. Le groupe ODC bénéficie en complément
d’une session par semaine pendant 3 semaines d’ondes de choc. Une session correspond à
1000 coups sur les zones les plus sensibles et 1000 coups répartis sur l’ensemble du fascia à
une intensité de 2000 mJ/mm². Le groupe laser bénéficie lui de 3 sessions allant de 5 à 7
minutes à 5,6 j/cm² par semaine pour un total de 10 sessions sur les points douloureux, ainsi
que le fascia en entier. Dans cette étude, l’évaluation se porte essentiellement sur la douleur
à partir du Foot Function Index. Au début de l’étude, l’indice de masse corporelle est calculé
ainsi que l’arche médiale du pied par la ligne de Feiss. Les résultats montrent une amélioration
pour les trois groupes. Cependant nous avons un score pour la douleur plus élevé sur l’EVA
pour le groupe ODC par rapport au groupe contrôle (p<0,05), de même en comparaison avec
le groupe laser (p<0,05).

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IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

A 3 mois, le groupe laser présente une douleur moins importante que les autres (p>0,05). La
combinaison de techniques permettrait d’améliorer les symptômes plus rapidement et plus
particulièrement dans cette étude avec le laser associé aux étirements.

V.2.4 Les étirements et le renforcement musculaire


Ensuite, Kamonseki et al. se sont intéressés à l’effet des étirements associés au renforcement
musculaire du pied et de la hanche (40). Dans cet essai, 83 patients sont répartis aléatoirement
en 3 groupes. Le groupe contrôle (n=28) réalise 4 fois par jour 3x10 étirements de 30 secondes.
Ils visent les muscles ischio-jambiers, gastrocnémiens, soléaire et le fascia plantaire. Le second
groupe (n=27) réalise les mêmes étirements mais reçoit en plus un protocole de renforcement
musculaire des muscles intrinsèques et extrinsèques du pied (short foot : 3x1 minute, toe
curl : 3x15 répétitions, inverseurs et éverseurs : 3x10 répétitions, fléchisseurs dorsaux : 3x10
répétitions). Enfin, le dernier groupe (n=28) réalise lui aussi les étirements précédents et le
renforcement des muscles du pied mais en ajoutant 3 séries de 10 répétitions de
renforcement musculaire des abducteurs et rotateurs latéraux de hanche par résistance
élastique (Annexe 5). Dans cette étude, la douleur est évaluée par l’échelle visuelle analogique
pour les premiers pas le matin ainsi qu’en fin de journée. La fonction du pied est mesurée avec
le « Foot and Ankle Outcome Score » (FAOS). La stabilité du membre inférieur est étudiée par
le « Star Excursion Balance Test » (SEBT). Les résultats nous indiquent que nous avons une
amélioration du score de la douleur, de la fonction du pied et dans la réalisation du SEBT pour
les trois groupes. Cependant, aucune différence significative n’a pu être mise en évidence
entre ces groupes à 8 semaines. Dans cet essai, le renforcement de ces muscles n’a pas eu
d’impact significatif en comparaison aux étirements seuls pour cette population dans
l’amélioration des symptômes.

V.2.5 Mobilisations articulaires


Shashua et al. ont étudié les conséquences de la mobilisation articulaire de la cheville et du
médio pied sur la douleur et la fonction du pied (67). Cet essai regroupe 50 patients divisés en
2 groupes de 25. Les deux groupes réalisent 8 sessions au total, 2 fois par semaine pendant 4
semaines consistant en un programme d’étirements du fascia plantaire et du triceps sural
(2x10 répétitions de 30 secondes, 3 fois par jour) et des ultrasons sur les zones sensibles.

24
IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

Le groupe intervention bénéficie de techniques manuelles de mobilisation articulaire. Tout


d’abord, antéro-postérieure de l’articulation talo-crural, puis en éversion et inversion au
niveau de l’articulation subtalaire, ainsi que des mobilisations du médio-pied en pronation et
supination. Chaque mobilisation est réalisée pendant 1 minute pour un total de 5 minutes.

Cette étude s’intéresse à l’effet de ces techniques sur la dorsiflexion de cheville et sur
l’intensité de la douleur via l’échelle numérique de la douleur (NPRS) pour les premiers pas le
matin. La fonction du pied est évaluée par l’échelle de la fonction du membre inférieur (LEFS).
Enfin, l’algométrie, c’est-à-dire la pression nécessaire pour déclencher la douleur à la
palpation au travers d’un manomètre, est mesurée.

Ces évaluations sont réalisées avant, au bout de 4 sessions, à la fin et 6 semaines après le
traitement. Les résultats de l’étude nous indiquent une amélioration pour les 2 groupes au
niveau de la douleur, de la fonction et de l’algométrie. Il n’y a pas de différence significative
entre ces groupes, ce qui ne permet pas de conclure que les mobilisations articulaires sont
bénéfiques par rapport à un traitement conventionnel.

V.2.6 Dry needling électrique


La dernière étude de cette revue de la littérature est réalisée par Dunning et al. (61). Ils
s’intéressent à l’effet du dry needling électrique associé à des exercices, de la thérapie
manuelle et des ultrasons. Pour cela, ils ont inclus 111 patients qu’ils ont divisé en 2 groupes :
le groupe contrôle (n=53) et le groupe intervention (n=58). Les deux populations bénéficient
de 8 sessions de thérapie manuelle du membre inférieur, d’ultrasons, ainsi qu’un programme
d’exercices sur 4 semaines d’étirements du fascia plantaire et du tendon d’Achille associé au
renforcement musculaire des muscles intrinsèques du pied. Le groupe intervention reçoit en
plus 8 sessions de dry needling électrique une à deux fois par semaine sur 8 points du pied
pendant 20 minutes. Dans cette étude, la douleur est évaluée par l’échelle numérique de la
douleur pour les premiers pas le matin. Ensuite, sont mesurées la douleur au repos et à
l’activité, ainsi que la fonction du membre inférieur (LEFS, FFI), la prise de médicaments et
l’échelle du changement global (GROC). Toutes ces données sont évaluées avant le traitement,
après 1 et 4 semaines et après 3 mois après le début des séances. Les résultats de l’étude nous
indiquent que les patients du groupe dry needling présentent une amélioration significative
le matin à 4 semaines et à 3 mois, sur la douleur au repos et à l’activité, sur la fonction du pied,
sur la prise de médicaments et la qualité de vie par rapport aux patients du groupe contrôle.

25
IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

V.3 Synthèse des résultats

V.3.1 Population de la revue


Tableau IV : Caractéristiques de la population étudiée

Caractéristiques
Nombre de Femme Homme Age Indice de
Etudes
sujets (n=) ♀ ♂ moyen en masse
années corporelle
moyen
Rompe et al. n = 152 81 71 51,6 28,65

Ibrahim et al. n = 50 32 18 52,9 Non spécifié

Akinoglu et al. n = 54 54 0 48,4 28,36

Cinar et al. n = 49 40 9 45,4 85% > 25,0

Cinar et al. n = 66 56 10 45,3 89% > 25,0

Kamonseki et al. n = 83 66 17 45,8 28,7

Shashua et al. n = 50 35 15 51,3 29,68

Dunning et al. n = 111 47 54 40,9 27,4

TOTAL n = 615 411 (67%) 204 (33%) 47,7

L’ensemble des caractéristiques des sujets inclus dans cette revue de la littérature est
synthétisé dans le Tableau IV. Le nombre total de patients se porte à 615 avec un écart variant
de 49 sujets à 152 selon les auteurs. En ce qui concerne le sexe des sujets, nous pouvons
observer l’absence de parité avec une prédominance féminine à 67% dont une étude
comportant uniquement des sujets féminins (58). La moyenne d’âge des sujets est homogène
variant de 40,9 ans à 52,9 pour une moyenne de 47,7 entre ces études. Enfin, l’indice de masse
corporelle (IMC) dont les normes sont fixées par l’Organisation Mondiale de la Santé (70) nous
indique que la majeure partie des patients sont en surpoids (>25) lorsqu’il est spécifié dans
l’étude.

26
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V.3.2 Critères d’inclusion et d’exclusion


Les critères d’inclusion et d’exclusion des différentes études sont similaires et sont résumés
dans le Tableau V suivant :

Tableau V : Critères d'inclusion et d'exclusion des études incluses

Critères d’inclusion Critères d’exclusion

Douleur lors des premiers pas le matin, ou Infections, tumeurs, cancers.


après un arrêt de la marche.

Douleur au niveau du tubercule médial du Arthrose ou arthrite


calcanéus et le long du fascia. des membres inférieurs

Douleur à l’étirement Dysfonction du membre inférieur (rupture


et à la palpation du fascia du fascia, chirurgie ou fracture du membre
inférieur, signe neurologique)

Etre majeur Etre mineur

V.3.3 Résumé des essais étudiés


L’ensemble des études de la revue est résumé dans le Tableau VI. En effet, nous pouvons ob-
server les différents traitements utilisés. Au niveau des critères d’évaluation, nous remar-
quons un nombre conséquent d’échelles et de scores en fonction des études. Nous retrouvons
le FFI dans 4 études (57,58,61,66), l’échelle visuelle analogique dans 4 essais (40,58,63,64) et
l’AOFAS dans 2 écrits (48,58). Nous remarquons aussi dans ce tableau la période de suivi et
les résultats obtenus pour chaque étude.

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Tableau VI : Résumé des articles


*p<0.05 ; ↘ diminution ; ↗ amélioration ; FFI=Foot Function Index ; SROM = patient-relevant outcome
measures ; ODC= ondes de choc ; EVA= Echelle Visuelle Analogique ; US= Ultrason ; FAOS = foot and
ankle outcome score ; SEBT= Star Excursion Balance Test ; NPRS= numeric pain-rating scale ; LEFS =
Lower Extremity Functional Scale ; GROC= Global Rating of Change

Groupes Critères de Date d’évaluation Résultats


jugement
ODC - Prétraitement - ↘ Douleur pour les 2 groupes.
Rompe

x - FFI - 2 mois - Plus efficace sur la douleur à 2


ODC-étirements - SROM - 4 mois mois pour ODC + étirements
- 2 ans mais pas à 4 mois et 2 ans*.
- Prétraitement - ↘ de la douleur plus important à
ODC - EVA - 1 mois 1, 3, 6, 12 et 24 mois pour le
Ibrahim

x - RM score - 3 mois groupe ODC par rapport au


Placebo - 6 mois placebo*.
- 12 mois - ↘ RM score pour le groupe ODC
- 24 mois par rapport au placebo*.
ODC-exercice - FFI - Prétraitement - ↘ douleur au FFI pour les 3
x - AOFAS - 1 semaine pour groupes mais plus important
Akinoglu

US-exercice score ODC pour US*.


x - Reach test - 3 jours pour US - ↗ équilibre statique et
Contrôle - Equilibre - 4 semaines pour dynamique.
exercice
- ↗ AOFAS pour les 2 groupes à 3
Contrôle - AOFAS - Prétraitement semaines et uniquement pour le
Cinar

x score - 3 semaines laser à 3 mois*.


Exercice-laser - EVA - 12 semaines - ↘ de la douleur plus importante
pour le laser à 3 mois*.
Contrôle - Le groupe ODC est plus
x - FFI-pain - Prétraitement douloureux que le groupe
Laser - 3 semaines contrôle après traitement*.
Cinar

x - 3 mois - Le groupe ODC est plus


ODC douloureux que le groupe laser à
3 mois*.
Contrôle - EVA - ↗ pour les 3 groupes pour la
Kamonseki

x - FAOS - Prétraitement douleur et la fonction*.


pied - SEBT - 8 semaines - Pas de différence significative
x entre les groupes.
pied-hanche
- Dorsiflexion - Prétraitement - ↘ de la douleur ↗ de la fonction
Shashua

Contrôle - NPRS - Après 4 sessions pour les 2 groupes.


x - LEFS - Fin du traitement - Pas de différence significative
Mobilisations - Algométrie - 6 semaines entre les groupes.
- Prétraitement - ↘ de la douleur et ↗ de la
Dunning

Contrôle - NPRS - 1 semaine fonction pour le groupe


x - FFI - 4 semaines dryneddling par rapport au
DryNeedling - GROC - 3 mois groupe contrôle*.

28
IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

V.3.4 Résumé des résultats


Il est essentiel de mettre en avant que dans chaque étude, tous les traitements utilisés
apportent une amélioration de l’état de santé des sujets (Tableau VII). Les ondes de choc sont
la seule technique étudiée face à un placebo. Elles semblent prouver leur efficacité puisque
nous avons des résultats significatifs avec une différence moyenne de 4,8 points sur l’EVA en
faveur des ODC. Ce qui ressort de ces études est la combinaison des traitements. Les
étirements musculaires du triceps sural et du fascia plantaire sont le traitement conventionnel
utilisé en tant que groupe contrôle dans ces études et montrent des améliorations. Nous nous
apercevons que l’association des étirements à une autre technique de soins (ODC, US, laser,
dryneedling) permet d’améliorer de manière significative certains critères comme la douleur,
la fonction, la qualité de vie ou l’équilibre du patient.

VI. Discussion

VI.1 Analyse des résultats


Le premier élément à noter est la multitude des échelles et des scores pour évaluer l’évolution
du traitement. Le manque d’homogénéité à ce niveau rend plus difficile l’analyse des résultats
entre les études. Il est important de remarquer que ces essais présentent la même définition
de la pathologie en termes de symptômes et diagnostic.

VI.1.1 Ondes de choc


En ce qui concerne les résultats sur les ondes de choc, l’étude d’Ibrahim et al. (63) nous permet
de réellement objectiver l’efficacité de ce traitement en comparant l’utilisation des ODC face
à un placebo. Nous avons pu constater une différence significative dans les résultats de cette
étude en faveur du traitement par ODC. Cela nous permet de conclure que cet outil
thérapeutique a un effet bénéfique pour le patient sur le court et long terme et est intéressant
d’être utilisé par un kinésithérapeute pour ces patients.

Ensuite, Rompe (66) met en avant que l’utilisation seule des ODC est moins efficace que son
utilisation associée à un programme d’étirements. Cependant, cette étude nous montre une
amélioration de la douleur malgré la seule utilisation de cet outil, nous permettant de
constater tout de même des progrès. La combinaison de ces traitements nous permet
d’accélérer la diminution de la douleur mais l’efficacité sur le long terme reste identique.

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IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

Ces deux articles nous permettent de faire un premier constat : les ondes de choc sont
efficaces dans la prise en charge de patients atteints de fasciopathie plantaire, mais le
traitement l’est d’autant plus s’il est combiné à d’autres méthodes, ici les étirements.

Enfin Akinoglu et al. (58) nous montrent dans leur étude une amélioration du Foot Function
Index pour les trois groupes mettant en avant une efficacité de ces trois traitements mais avec
une amélioration plus importante pour les ultrasons. Cette étude met en évidence que les US
seraient la technique de soins la plus adéquate pour diminuer les douleurs sur le court terme.
Nous constatons que les 2 groupes associant plusieurs techniques de soins progressent plus
rapidement que le groupe contrôle disposant uniquement d’exercices.

Au sujet des ODC, elles seraient efficaces dans l’évolution de la douleur et de la qualité de vie
du patient notamment lorsqu’elles sont associées à des étirements. Cependant, les ultrasons
seraient à privilégier selon l’étude d’Akinoglu.

VI.1.2 Le laser
La première étude de Cinar et al. (48) nous permet d’établir l’efficacité du laser associé aux
étirements en comparaison aux étirements seuls sur la douleur, mais aussi sur la fonction du
pied. Cela met encore en avant l’avantage de la combinaison de plusieurs traitements mais ne
nous permet pas de juger de l’efficacité seule du laser sur cette pathologie. Nous pouvons
uniquement conclure que les étirements associés au laser est un traitement plus efficace sur
les symptômes du patient que les étirements sur une durée de 3 mois.

VI.1.3 Combinaison de traitement


La seconde étude de ces mêmes auteurs (57) met en évidence que l’association du traitement
des ODC avec les étirements est plus douloureuse à la fin du traitement par rapport au groupe
contrôle. Ces résultats sont ainsi en contradiction avec l’étude de Rompe. Cependant,
l’évaluation de la douleur ne se réalise pas au même moment entre ces deux études. Cet essai
nous indique aussi qu’il n’y a pas de différence entre le groupe contrôle et laser et que ce
dernier est moins douloureux à 3 mois que le groupe ODC. Ces auteurs sont les seuls à
comparer l’utilisation du laser et des ODC dans cette revue.

Il semblerait que le laser soit plus efficace. Il faut tout de même noter que ces trois traitements
ont permis une évolution positive pour ces sujets.

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IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

VI.1.4 Etirements et renforcement musculaire


Kamonseki dans son étude (40) nous montre une diminution de la douleur, une amélioration
de la fonction et de l’équilibre des individus pour les 3 groupes. De plus, nous n’avons aucune
différence significative entre ces trois groupes. Cela nous permettant de conclure que le
renforcement musculaire du pied ou celui du pied et de la hanche n’est pas plus efficace qu’un
programme seul d’étirements. Ce renforcement avait pour objectif de lutter contre
l’affaissement de l’arche interne du pied et ainsi d’agir sur l’un des facteurs de risque de la
fasciopathie plantaire. Cependant, dans un but thérapeutique cette technique n’est pas plus
efficace que des étirements seuls. Il serait intéressant d’étudier ce renforcement en
prévention de cette pathologie et non en tant que traitement.

VI.1.5 Mobilisations articulaires de la cheville et du pied


Dans l’étude de Shashua et al. (67), ils déterminent comme traitement conventionnel les US
associés aux étirements. Ils en concluent que la mobilisation articulaire permet d’améliorer la
flexion dorsale du pied chez les sujets ayant le plus grand déficit et donc ainsi d’agir sur un des
facteurs de risque de cette pathologie. En revanche, cela n’est pas plus efficace que le
traitement conventionnel qu’ils proposent. Nous avons une amélioration pour les 2 groupes
mais sans différence significative. Ainsi, nous ne pouvons pas conclure que la mobilisation
articulaire passive du médio pied et de la cheville permet d’optimiser les soins en comparaison
au traitement dit conventionnel.

VI.1.6 Dry needling électrique


Dunning (61) dans son étude conclut que le dry needling électrique est efficace sur la
diminution de la douleur à 4 semaines et 3 mois. Cependant, nous pouvons uniquement
conclure que la thérapie manuelle, les étirements et les ultrasons sont moins efficaces que ces
thérapies associées au dry needling électrique.

VI.1.7 Différence moyenne et intergroupe.


Dans le Tableau VII, nous décrivons la différence entre les valeurs retrouvées sur les échelles
avant et après le traitement correspondant à la différence moyenne. De plus, nous décrivons
la différence intergroupe permettant d’évaluer la différence d’évolution entre les traitements.
Elle se calcule en divisant la valeur post-traitement par la moyenne pré-traitement des deux
groupes étudiés.

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Au sujet des ODC, dans l’étude de Rompe nous constatons une évolution positive pour les
deux groupes à chaque échéance. En revanche, la différence intergroupe est de 7,1 points sur
le FFI en faveur des ondes de choc.

Il en est de même pour l’essai d’Ibrahim et al. qui met en évidence une diminution des
douleurs pour les deux groupes aux 3 évaluations. La différence intergroupe moyenne est de
4,8 points sur l’EVA en faveur des ODC face au placebo montrant une nette différence au
niveau de l’amélioration de ce critère.

Enfin, l’étude d’Akinoglu nous montre une évolution de 21,99 points sur le FFI et de 22,51 sur
l’AOFAS en faveur des ODC en comparaison au groupe contrôle montrant l’évolution en faveur
des ODC. En revanche, la différence intergroupe prend parti pour les US en comparaison aux
ODC sur cet essai. Il faut noter que nous avons là aussi une amélioration pour les trois groupes
étudiés.

Pour le laser, dans la première étude de Cinar (64), nous voyons une différence intergroupe
de 3,56 pour l’AOFAS et de 2,59 pour l’EVA en faveur du groupe intervention, même si nous
avons une amélioration aussi pour les 2 groupes en comparant l’état pré et post traitement.

Pour la seconde étude de Cinar (57) la différence intergroupe entre les ODC et le laser montre
que le laser permet une évolution plus efficace de 6,2 pour le FFI-p et de 2,2 pour le NPRS.
Nous retrouvons la même différence entre le laser et le groupe contrôle avec un changement
de 6,2 points sur le FFI-p et de 1,7 pour le NPRS. De plus, la différence intergroupe entre les
ODC et le groupe contrôle nous montre une progression similaire. Cela est en contradiction
avec les études de Rompe, Ibrahim et Akinoglu. Les trois groupes présentent une amélioration
de leurs symptômes et de la fonction.

Au sujet des étirements et renforcement musculaire de Kamonseki, nous observons une


différence intergroupe très faible de 0,3, 0,3 et 0,6 entre chaque groupe. Nous avons une
amélioration pour les trois groupes mais la différence d’efficacité entre ces traitements est
peu marquée. Cela traduit le faible effet mis en avant par l’auteur.

Au niveau de la mobilisation articulaire dans l’étude de Shashua, la différence intergroupe est


faible pour le NPRS (0,28) mais plus importante (6,24) pour le LEFS, malgré des modifications
positives de ces échelles pour les 2 groupes.

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IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

Enfin, pour le dry needling électrique de Dunning, nous observons une différence intergroupe
de 9,9 sur le FFI en faveur du groupe utilisant cette technique de rééducation. Les 2 groupes
présentent des améliorations là aussi, mais de façon plus importante pour le groupe
intervention.

VI.1.8 Taille de l’effet et application clinique


La taille de l’effet permet d’évaluer l’importance de l’effet thérapeutique, c’est-à-dire que cela
nous permet de réellement comprendre l’efficacité du traitement et d’utiliser cette technique
dans la pratique clinique si cela est nécessaire (71). Dans cette partie, cela nous permet de
différencier l’efficacité significative et l’efficacité clinique que nous recherchons avec nos
patients. Il est nécessaire pour cela d’avoir l’état initial des sujets avant le traitement ce qui
est le cas dans la majeure partie des études de cette revue. Cela permet d’apprécier
l’évolution du traitement en comparant les états pré et post traitement que nous résumons
dans le Tableau VII.

L’état initial des patients entre les différents groupes est homogène dans chaque étude
permettant d’évaluer le réel impact clinique. En effet, si un groupe présente des
caractéristiques plus critiques, nous aurons plus de chance de voir une amélioration plus
importante, d’où la nécessité d’avoir des groupes homogènes.

La taille de l’effet est notamment représentée par les différences intergroupes que nous avons
traduites en pourcentage dans le Tableau VII. En effet, nous pouvons observer une efficacité
intéressante pour la clinique au sujet de plusieurs études. Tout d’abord, l’étude d’Ibrahim
nous montrant une différence de l’amélioration de 74,5% au niveau de la douleur à trois mois
pour le groupe ODC face à un placebo. Cela montre l’intérêt d’utiliser les ODC notamment sur
les premiers mois pour la clinique. Cette différence est aussi présente à 1 et 2 ans avec
respectivement 47,8% et 43,7% d’écart. De plus, Akinoglu nous montre aussi une différence
importante en faveur du groupe ODC face au groupe contrôle de 66,6%. Cependant,
l’efficacité du groupe ODC n’est pas aussi probante dans l’étude de Cinar.

Ensuite, le groupe laser montre son efficacité clinique dans l’étude de Cinar et al. (64) avec
une différence de 44,6% dans l’amélioration de l’EVA par rapport au groupe contrôle.

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Dans la seconde étude de Cinar (57), le groupe laser montre une amélioration plus importante
au niveau du FFI-p de 16,2% face au groupe contrôle et ODC. Ce résultat est retrouvé pour le
NPRS avec une différence de 33,8% avec les ODC et de 27,2% avec le groupe laser.

Enfin le dry needling électrique montre une différence de 24,3% en faveur du groupe utilisant
cette technique pour le FFI.

Cependant, pour permettre une interprétation clinique de ces différences nous devons nous
référer au changement minimal détectable.

VI.1.9 Changement minimal détectable.


Le changement minimal détectable (CMD) représente la plus petite valeur pour une échelle
assurant une modification détectable, sans que cela soit dû à la chance ou une erreur de
mesure (72). La valeur du changement change pour une même échelle en fonction des
pathologies.

Concernant le FFI, le CMD de cette échelle est de -6,5 points (73). Nous pouvons ainsi conclure
que pour toutes les études utilisant cet index, nous observons une modification cliniquement
visible des symptômes pour tous les traitements en comparant les valeurs pré et post
traitement. Cependant dans les différences intergroupes nous concluons une efficacité
cliniquement visible pour les groupes ODC, US, laser et dry needling face aux groupes
contrôles.

En revanche, pour l’étude de Cinar et al. comparant le laser et les ODC, le CMD du FFI-p est de
-12,3 (73). Or les différences intergroupes sont inférieures à cette valeur cela ne permettant
pas d’observer une différence détectable entre ces traitements.

Ensuite, pour les études utilisant l’échelle visuelle analogue (EVA) le changement minimal
détectable est de -9,1mm soit 0,9 points (73). Cela nous permet de conclure sur l’efficacité
des ODC sur le placebo. En effet, les deux groupes présentent une amélioration post
traitement mais le groupe ODC présente une amélioration cliniquement plus importante
(6,48, 4,16, 3,8). Nous présentons la même conclusion avec l’étude de Cinar en faveur du
groupe laser face au contrôle (2,59). En revanche, concernant le renforcement musculaire, les
différences intergroupes sont inférieures au CMD ne permettant pas d’établir de différence
clinique entre ces groupes.

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IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

Pour l’AOFAS, le CMD est de 13,3 points. Cela met en évidence dans l’étude de Cinar et al. que
nous n’avons pas de différence cliniquement visible sur cette échelle entre le groupe laser et
contrôle. Pour l’étude d’Akinoglu, l’amélioration post traitement est cliniquement visible.

En outre, pour les différences intergroupes, nous concluons que le groupe ODC face au groupe
contrôle présente une modification visible mais nous ne pouvons pas réaliser la même
conclusion avec les autres groupes.

Concernant l’échelle NPRS, le changement minimal détectable est de 2 points ce qui


correspond à 30% (74). Pour l’étude de Shashua et al. cela nous prouve que nous avons une
amélioration cliniquement visible en post traitement pour les deux groupes, mais nous
n’avons pas de différence observable entre les traitements proposés (0,28). Pour l’étude de
Cinar (57), l’évolution après les traitements est cliniquement visible. Cependant, nous
observons une légère différence visible en faveur du laser face aux ODC mais pas entre les
autres groupes lors de la comparaison intergroupe.

Enfin, pour l’échelle LEFS, le CMD est de 9 points (75). Ainsi, nous concluons de l’étude de
Shashua au sujet de cette échelle qu’un changement est cliniquement visible pour les deux
groupes après le traitement, mais sans différences cliniques entre ces deux groupes.

Grâce au changement minimal détectable, nous pouvons évaluer l’efficacité clinique de ces
techniques de rééducation. C’est ce qui nous intéresse puisque nous souhaitons optimiser le
traitement du patient.

L’ensemble des données énoncées sont transcrites dans le Tableau VII ci-dessous. La partie
gauche du tableau présente les différences moyennes pré-post traitement. La partie droite
décrit les différences intergroupes.

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IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

Tableau VII : Analyse statistique pré/post traitement. M : mois ; US : ultrason ; ODC : ondes de choc

Différence moyenne (MD) Différence intergroupe (%)


pré-post traitement.
Contrôle Intervention
FFI (2 M) -12.2 -20.1 7.9 (16.7%)
Rompe
(66) FFI (4 M) -20.1 -27.1 7 (14.8%)

FFI (2 ans) -27.6 -35.8 8.2 (17.3%)

ODC Placebo

EVA (3 M) -8.0 -1.52 6.48 (74.5%)


Ibrahim EVA (12 M) -6.2 -2.04 4.16 (47.8%)
(63)
EVA (24 M) -7.08 -3.28 3.8 (43.7%)

Contrôle Intervention
AOFAS +2.23 +5.79 3.56 (7.9%)
Cinar
(3 M)
(64)
EVA (3 M) -1.82 -4.41 2.59 (44.6%)

Contrôle Intervention

Shashua NPRS -3.36 -3.08 0.28 (3.5%)


(6 sem)
(67)
LEFS +9.72 +15.96 6.24 (14.2%)
(6 sem)
Contrôle Intervention
Dunning
FFI (3 M) -17.9 -27.8 9.9 (24.3%)
(61)
Contrôle US ODC ODC/US ODC/Ctrl US/Ctrl
AOFAS +22.1 +34.45 + 44.61 10.16 22.51 12.35
Akinoglu
(31.7%) (66.6%) (34.6%)
(58)
FFI -37.39 -86.27 -59.38 26.89 21.99 48.88
(17.4%) (15%) (34.3%)
Contrôle Pied Pied/Hanche Ctrl/Pied Ctrl/p+h Pied/p+h
Kamonseki
(40) EVA -2.9 -3.2 -2.6 0.3 0.3 0.6
(8 sem) (4.6%) (4.5%) (9%)

Contrôle Laser ODC ODC/Ctrl Laser/ODC Laser/Ctrl


Cinar
(57) FFI-p (3 M) -16.4 -22.9 -16.7 0.3 6.2 6.5
(0.7%) (16.2%) (16.2%)
NPRS -2.7 -4.4 -2.2 0.5 2.2 1.7
(3 M) (7.8%) (33.8%) (27.2%)

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VI.2 Biais de la revue de littérature


L’analyse des biais de cette revue a été réalisée au travers de la grille PRISMA comportant 27
items (76). Les biais majeurs se rapportent à la méthode et aux résultats.

Tout d’abord, nous n’avons pas réalisé d’enregistrement de notre protocole. Il n’est donc pas
consultable sur une plateforme et reproductible. Le seul moyen de reproduire la même revue
est de lire ce document.

Au sujet des bases de données utilisées, les moteurs de recherches interrogés nous
permettent d’avoir accès à la littérature internationale en santé. Cependant, aucune des bases
utilisées n’est spécifique à la kinésithérapie. En effet, nous aurions pu utiliser la base de
données PEDro spécifique à notre profession. Nous justifions ce choix par le manque de
résultats lors de nos recherches sur ce moteur. Lors de l’investigation, nous avons
essentiellement retrouvé des articles déjà présents sur d’autres bases de données, ainsi que
des revues de littératures mais nous ne souhaitions pas conserver ce type d’étude. De plus,
tous les synonymes n’ont pas été utilisés. En effet, nous n’avons pas retenu le terme « heel
pain » pouvant faire référence à toutes douleurs talonnières hors de la fasciopathie.

Dans la réalisation de la revue nous présentons des biais méthodologiques. En effet, dans ce
type de travail, il aurait été nécessaire d’être en groupe notamment pour limiter les biais de
sélection lors du tri des articles et lors de leur évaluation méthodologique. En effet, le tri des
articles doit être réalisé par deux assesseurs indépendants l’un de l’autre.

De plus, les populations étudiées sont différentes entre les études, notamment au niveau des
sexes avec une prévalence féminine mais aussi dans leurs caractéristiques personnelles. De
plus, le descriptif des activités physiques et le mode de vie des populations étudiées ne sont
pas présents constituant un biais majeur. L’hétérogénéité des patients, le faible nombre de
sujets et leur manière de vivre présentent un biais dans l’analyse des résultats et compliquent
la généralisation de ceux-ci à toute la population.

La mixité chez les patients de cette revue influe aussi sur l’analyse des résultats notamment
sur le changement minimal détectable. En effet, le fait de ne pas avoir exactement les mêmes
populations entre les études de la revue et celles des études évaluant le CMD biaise cette
analyse statistique.

37
IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

Ensuite, au niveau des modalités d’application, les études se concentrant sur le laser ou les
ondes de choc n’utilisent pas forcément le même matériel et les mêmes réglages pouvant
constituer un biais dans la comparaison de ces essais. En effet, une étude utilise 2000 chocs à
4 bar pour 1 session par semaine (66) tandis que la seconde réalise 2 sessions par semaine à
2000 coups, 3,5 bar et 8Hz (63) et enfin la dernière réalise 500 chocs à 3Hz puis 1500 à 8Hz
avec une session par semaine (58). Pour la thérapie par laser, les modalités d’applications sont
également différentes compliquant la comparaison des résultats entre eux.

De plus, les dates de suivi des patients diffèrent entre les auteurs. En effet, cela varie entre :
immédiatement à la suite de l’intervention, juste après l’application d’un traitement (58,67),
jusqu’à un suivi à distance de 2 ans après les soins (63,66). Cependant, toutes les études ont
évalué l’état de santé des patients avant le début des manipulations permettant ainsi de
réellement mesurer l’efficacité du traitement, ce qui constitue un point positif.

Puis, la multitude d’outils d’évaluation entre les études constitue un biais. En effet, même si
nous retrouvons des échelles communes à certaines études comme le FFI, EVA ou l’AOFAS,
nous totalisons 14 échelles ou scores différents à travers ces 8 essais contrôlés randomisés
compliquant la comparaison des résultats entre les études.

Enfin, les étirements musculaires des muscles de la loge postérieure de la jambe ainsi que du
fascia plantaire semblent être le traitement conventionnel pour ce type de pathologie. En
revanche, nous n’avons pas les mêmes modalités d’applications : 3 fois par jour pendant 8
semaines pour Rompe et al. contre 2 fois par jour pendant 4 semaines pour Akinoglu et al. ou
encore 3 fois par jour pendant 3 semaines pour Cinar et al. (48,58,66). En effet, il n’existe pas
de consensus et de preuves quant aux modalités d’application des étirements pour cette
pathologie même si ceux-ci permettent une amélioration des symptômes dans la majeure
partie des études (77–80).

VI.3 Résultats de la revue et apport pour la profession


En ce qui concerne les résultats de notre revue de littérature, nous ne ressortons pas de
traitement précis de la fasciopathie plantaire. En effet, plusieurs traitements tendent à
prouver leur efficacité comme les ODC ou le laser sur la douleur et la fonction du pied.

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IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

En comparant ces études, la base de la thérapie physique pour cette pathologie serait les
étirements musculaires des gastrocnémiens et du soléaire ainsi que du fascia plantaire. Cela
est confirmé par d’autres études spécifiques à ce sujet (79,81).

Ce mécanisme s’explique par une sollicitation du fascia permettant de synthétiser du


collagène, mais aussi par un gain de mobilité articulaire au niveau de la cheville qui est un
facteur de risque de cette pathologie. Cependant, nous pouvons uniquement conclure que
l’association de plusieurs traitements comme les étirements avec les ondes de choc ou les
étirements avec le laser a prouvé son efficacité face à un traitement unique (82).

Cette conclusion sur la multiplication des traitements conservatifs dans cette pathologie est
retrouvée dans d’autres études mais aucune ne mettent en évidence un traitement supérieur
à un autre (83,84). Ces résultats sont visibles sur la douleur et la fonction du pied. Le seul
traitement ayant prouvé son efficacité face à un placebo dans cette revue est les ondes de
choc. Cette même conclusion est retrouvée dans une revue de littérature en ligne comparant
8 traitements entre eux (45).

Pour notre pratique professionnelle future, nous pouvons mettre en évidence dans cette
revue que les ODC sont efficaces dans la prise en charge de ces patients, mais qu’elles le sont
d’autant plus lorsqu’elles sont associées à des étirements spécifiques.

De plus, la thérapie par laser et le dry needling électrique respectivement associés aux
étirements semblent aussi efficaces.

Ce constat est partagé par une revue systématique dans laquelle les auteurs fournissent des
éléments montrant l’efficacité des ondes de choc, mais aussi celle du laser tout en précisant
que d’autres recherches sont nécessaires pour ce traitement (85). En revanche, le
renforcement musculaire des muscles du pied et de la hanche, ainsi que les mobilisations
articulaires du médio-pied et de la cheville ne semblent pas permettre une augmentation de
l’efficacité du traitement associé aux étirements.

Enfin, l’utilisation de traitements conservatifs et notamment les ondes de choc sont aussi
efficaces que des traitements invasifs tels que l’injection de corticoïdes tout en comportant
moins de risques, par exemple de rupture du fascia (86,87).

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IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

VI.4 Notion de coût-efficacité des traitements


Ici, nous souhaitons évaluer l’intérêt d’investir dans des techniques coûteuses par rapport à
l’efficacité clinique que le kinésithérapeute peut en ressortir. En effet, nous avons pu ressortir
des effets cliniquement visibles des thérapies étudiées.

En ce qui concerne les ODC, l’efficacité clinique semble être prometteuse et porteuse de
résultats pour cette pathologie. Cela nécessite un investissement financier non négligeable
par le kinésithérapeute dans ses outils de soins. Cependant, malgré le coût élevé il semblerait
que ce soit une méthode efficace (63). Il serait intéressant d’étudier l’investissement
économique dans ce type de matériel et son efficacité sur la diminution de la durée des soins.

Ensuite, en ce qui concerne le laser, nous ne pouvons pas conclure sur la réelle efficacité de
ce traitement seul n’ayant pas de comparaison à un traitement placebo dans cette revue.
Cependant, il semble efficace en association à d’autres techniques. Cet outil nécessite aussi
un investissement économique, mais nous ne pouvons pas justifier cette dépense pour son
efficacité à elle seule dans notre revue.

VI.5 Bénéfice/risque des traitements


Avant d’utiliser une technique de soin, il est nécessaire d’évaluer le bénéfice de ce traitement
et le risque encouru par l’utilisation de celui-ci (72). En ce qui concerne les méthodes de soins
étudiées, aucune ne présente de risque majeur dans son utilisation que ce soit pour le patient
ou le praticien. Il existe tout de même des contre-indications à l’utilisation du laser, des ODC
ou des US que le kinésithérapeute doit connaitre avant d’utiliser ces outils.

VI.6 Le coureur à pied et sa biomécanique


Notre sujet porte sur le coureur à pied. Cependant nous remarquons qu’aucune étude de cette
revue ne s’intéresse à une population de coureurs. Le traitement initial de cette pathologie
reste tout de même identique pour tout type de patient.

Nous avons pu remarquer dans l’étude de Pohl et al. que les femmes atteintes de fasciopathie
plantaire présentent un pattern de course particulier avec un pic d’impact vertical supérieur
de 8% et un impact au sol augmenté par rapport au groupe contrôle (88). Cela démontre que
ces patients présentent une biomécanique singulière liée à la pathologie.

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IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

La mise en charge excessive de la région calcanéenne serait présente chez les coureurs atteints
de cette pathologie en comparaison au groupe contrôle. Ils présenteraient une biomécanique
de course par une attaque talon sollicitant de manière plus importante l’organisme par
augmentation de la force d’impact (89). Cependant, le schéma de course adopté par ces
sportifs atteints de fasciopathie favorise la sollicitation de cette région. Il semblerait
intéressant de modifier leur manière de courir afin de diminuer les contraintes sur cette zone.
Dans un premier temps, lorsque nous sommes dans une phase aigüe, il n’est pas pertinent de
modifier le pattern de course puisqu’une attaque pied à plat ou avant-pied sollicite
particulièrement le fascia et le triceps sural.

En revanche, lors de la reprise de l’activité sportive, il serait intéressant dans cette pathologie
de tendre vers une biomécanique de course diminuant l’impact et les forces de réaction du
sol, c’est-à-dire une cadence de pas entre 170 et 190 pas par minute (90). Cela provoque
indirectement une diminution de la longueur des foulées et une attaque médio ou avant-pied

Il est important de noter que cette modification doit être progressive pour permettre au corps
de s’adapter à ces nouvelles contraintes (Annexe 4) (20,91). En effet, une modification de la
biomécanique de course de manière progressive permettrait de diminuer le taux de blessures
de 62% après deux semaines de modification (92).

Cependant, une étude de Chen et al. publiée en 2019 montre une augmentation de la force
de traction du fascia plantaire lors de la course par une attaque avant-pied. Ils concluent que
ces coureurs peuvent présenter plus de vulnérabilité du fascia plantaire (93). Nous avons donc
deux biomécaniques de course l’une décrite par Pohl et al. et l’autre par Chen et al. qui sont
à l’origine de la pathologie en fonction du type d’appui.

De plus, la fasciopathie étant une pathologie de sursollicitation, il est primordial de quantifier


la fréquence et l’intensité de la pratique sportive pour diminuer le risque de récidive. En effet,
cela permettra au fascia d’être remis en contrainte progressivement et ainsi de s’accoutumer
à une augmentation des sollicitations. Il faut gérer la quantité de stress appliquée au fascia
car une charge trop rapide et trop intense est pronostic de blessure (94).

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IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

Cela peut d’abord être réalisé par un exercice de renforcement musculaire du triceps sural en
réalisant des contractions concentriques, statiques et excentriques. Sur une marche, le patient
se positionne les talons dans le vide avec une serviette roulée sous les têtes métatarsiennes.
Par la suite, il effectuera des flexions plantaires et dorsales maximales. Cet exercice sollicite
spécifiquement le fascia et reprend la mise en tension du windlass test mais cette fois-ci en
charge. Cela serait un premier niveau de sollicitation avec la reprise des appuis et de la course
(33).

VI.7 Les chaussures de running


La chaussure étant l’interface entre le pied et le sol, elle influe sur notre manière de courir.
Comme nous l’avons dit précédemment, il n’y a aucun intérêt pour le sportif à changer ses
chaussures ou sa mécanique de course si aucune blessure n’est présente. En effet, cela peut
même être délétère et lésionnel puisque d’autres structures ayant moins l’habitude d’être
sollicitées le seront davantage.

En revanche, si un coureur souhaite améliorer ses performances ou se blesse comme c’est le


cas pour les fasciopathies plantaires, nous pouvons modifier la biomécanique de course
comme énoncé ci-dessus. Cependant, qu’en est-il de la chaussure ?

Nous savons que l’utilisation de chaussures minimalistes dans le cadre de la marche permet
une augmentation du volume musculaire des muscles propres du pied. Cela peut avoir un
intérêt pour la reprise de la course et l’optimisation de l’utilisation de nos pieds dans la
transmission des contraintes (95). De plus, nous savons que les chaussures maximalistes avec
un talon épais et un fort drop favorisent l’attaque par le talon et augmentent les contraintes
sur cette région. Cela produit l’effet contraire à ce que nous souhaitons, puisque nous voulons
diminuer l’impact sur cette zone. Ensuite, le fait de porter des chaussures « protectrices »
diminuent la mobilité du pied et les afférences reçues impactant sur la proprioception du pied
(16). Ces chaussures diminueraient l’activité contractile des muscles du pied et donc les
affaibliraient.

La problématique des chaussures de course est l’augmentation de l’intégration de


technologies à celles-ci dans un but de protection du corps, mais les études montrent le
contraire avec une augmentation des contraintes transmises à l’organisme.

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IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

Cependant, l’aspect économique du commerce des chaussures de course est extrêmement


lucratif et complique la prise de conscience par les utilisateurs étant sensibles aux arguments
commerciaux et technologiques.

Ainsi, nous pourrions suggérer que la course en chaussures minimalistes pourrait prévenir les
pathologies du coureur. Cependant, même si les biomécaniques de courses diffèrent, aucune
étude ne permet d’affirmer que la course pieds nus ou minimaliste diminue les blessures, ni
que les chaussures maximalistes les augmentent (96,97).

En effet, cela diminue le risque de développer certaines pathologies en diminuant la


sollicitation de certains tissus et en encaissant moins de contraintes. A contrario, les forces
appliquées sur d’autres structures comme le tendon d’Achille ou le fascia plantaire peuvent
augmenter l’apparition de traumatismes sur celles-ci (14).

D’autres études sont nécessaires pour permettre de conclure si une biomécanique de course
ou un type de chaussures semble préférable afin de diminuer l’apparition de blessures chez le
coureur à pied.

Les chaussures dîtes classiques n’ont aucune efficacité dans la capacité à prévenir les blessures
(16). Des récentes études mettent en corrélation le drop de la chaussure et le risque de se
blesser. Un faible drop serait associé à un plus faible risque pour les coureurs occasionnels
alors que ce même drop aurait un risque plus grand pour les coureurs réguliers (98).

VI.8 Prévention
La prévention de ce type de blessures semble primordiale étant donné le nombre conséquent
de patients atteints et par l’augmentation perpétuelle du nombre de pratiquants de la course
à pied.

Pour cela, il est nécessaire de limiter l’impact des facteurs de risque chez ces individus. Tout
d’abord, concernant les facteurs intrinsèques, nous pouvons conseiller les patients sur
l’accompagnement visant une perte de poids sachant que le surpoids est un facteur favorisant.

Les muscles intrinsèques du pied tout comme le fascia plantaire permettent la stabilisation du
pied et notamment de l’arche interne (99). De plus, il est mis en évidence une relation entre
la faiblesse de ces muscles et l’apparition de douleurs dans cette région (100).

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IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

Le gainage du pied permettrait ainsi un gain en volume musculaire et donc une meilleure
absorption des contraintes mécaniques lors de la course permettant de diminuer la
sollicitation de l’aponévrose (32). Cependant selon la revue de littérature de Huffer et al. (34)
sur le renforcement musculaire des muscles intrinsèques du pied dans la fasciopathie
plantaire, il n’est pas clairement identifié que cette technique peut être bénéfique aux
populations symptomatiques ou à risques. Cette tonification du pied peut aussi être réalisée
par la course pieds nus ou en chaussures minimalistes en restant progressive (101,102).

Enfin, il serait intéressant de conseiller un programme d’étirements sur le long terme des
gastrocnémiens, soléaire et du fascia plantaire pour permettre une mobilité optimale au
niveau de la cheville et ainsi lutter contre le déficit de flexion dorsale qui est l’un des facteurs
de risque de la fasciopathie plantaire.

VI.9 Future pratique professionnelle


Cette revue de la littérature pour notre travail de fin d’études nous est bénéfique en plusieurs
points.

Tout d’abord, nous actualisons nos connaissances au travers des dernières données de la
science. Cela nous fait prendre conscience de l’évolution perpétuelle des connaissances en
kinésithérapie, de l’importance de se former tout le long de sa carrière professionnelle et de
se remettre en question continuellement sur nos connaissances et pratiques.

Ensuite, cela nous a permis de mettre en application nos lectures lors de nos recherches et
lors de l’analyse de nos résultats dans la pratique clinique. En effet, l’utilisation de notre revue
de littérature nous a permis de prendre en soins des patients atteints de cette pathologie lors
de nos stages et ainsi de leur proposer un traitement adéquat à leur pathologie et en accord
avec les données actuelles malgré une faible expérience clinique. Nous avons pu combiner les
traitements comme les étirements et les ondes de choc en fonction du matériel présent. Nous
avons dû moduler nos exercices de sollicitations du fascia en fonction du ressenti du patient.

Enfin au niveau de l’autonomisation et de l’organisation, ce travail de fin d’études fut réalisé


sur une durée de plus d’un an. Cela nous a permis de réaliser des recherches et lectures
scientifiques régulières au cours de notre cursus, tout en conciliant nos impératifs
institutionnels que sont la présence à l’institut de formation, nos examens ou encore nos
stages.

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IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

Un autre point essentiel dans la perspective de la prise en charge de ces patients est la
pluridisciplinarité, notamment dans notre cas avec les pédicures-podologues. En effet, ils sont
des acteurs privilégiés de cette région anatomique. La concordance des soins entre nos
professions est primordiale. La prise en charge podologique permet d’améliorer l’état de santé
de ces patients. Nous pouvons le remarquer avec plusieurs études de cette revue qui utilisent
des semelles orthopédiques pour leur groupe (57,64).

De plus, l’utilisation de semelles est démontrée pour permettre la diminution force d’impact
au sol pendant la course chez le coureur atteint de fasciopathie plantaire (103). A travers ces
semelles et donc la prise en charge pluridisciplinaire, nous pouvons agir sur la biomécanique
de course et donc sur un des facteurs de risque de cette pathologie.

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VII. Conclusion
Tout d’abord, notre revue de la littérature sur les techniques de rééducation de la fasciopathie
plantaire chez le coureur récréatif nous permet de tirer plusieurs conclusions.

Tout d’abord, nous remarquons que le traitement par ondes de choc est efficace en
comparaison à un placebo à travers l’analyse de 8 articles de bonne qualité méthodologique.
Les étirements sont une des bases du traitement de cette pathologie dans le but d’améliorer
la mobilité de la cheville du patient. La conclusion la plus importante est que l’association de
plusieurs techniques de rééducation est le traitement le plus optimal dans cette pathologie.
Cependant les modalités d’application précises sont encore méconnues que ce soit pour les
étirements, les ondes de choc ou le laser.

La pluridisciplinarité dans la prise en charge de ces patients est pertinente pour proposer un
traitement optimal et adéquat notamment avec la collaboration de pédicures-podologues.

Ensuite, aucune étude ne s’intéresse à une population de coureurs. En revanche, en


s’appuyant sur une revue de littérature, il nous semble important de modifier la biomécanique
de course de ces patients et d’être progressif afin d’assurer une sollicitation adéquate pour la
reprise de leur activité sportive. Il serait donc intéressant d’étudier cette population en
particulier en menant des études sur la différence de traitement entre les coureurs et les non
coureurs ainsi que l’impact de la biomécanique de course chez ces sportifs blessés. Il semble
aussi pertinent de s’intéresser au retour au sport, de connaitre le niveau et l’intensité à
laquelle ils reprennent la course. Des recherches seraient aussi nécessaires au niveau de la
prévention de la fasciopathie plantaire chez le coureur à travers le gainage du pied ou la
biomécanique de course.

Enfin, d’un point de vue plus personnel, ce travail de fin d’études nous a permis de progresser
dans un travail d’autonomie et de mettre en pratique les données actuelles et prouvées de la
science dans nos stages cliniques avec les patients ayant cette pathologie. Cela favorise le
traitement basé sur l’Evidence Based Practice, mêlant données scientifiques, expérience du
praticien et attentes du patient.

46
IFM3R-IFMK 2018/2019 Mémoire-UE28 Maxime COUTAND

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IX. Annexes 1 à 5

Annexe 1 : Compétences du masseur-kinésithérapeute


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Annexe 2 : La chaussure minimaliste, la clinique du coureur avec leur autorisation.


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Annexe 3 : Chaussures minimalistes VS maximalistes, La clinique du coureur avec leur


autorisation.
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Annexe 4 : Quantification du stress mécanique, la clinique du coureur avec leur autorisation.


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Annexe 5 : Exercices de renforcement musculaire, Kamonseki et al.


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