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Effets de l’entrainement sur la performance en coup

droit et l’hypersollicitation du membre supérieur en


tennis
Cyril Genevois

To cite this version:


Cyril Genevois. Effets de l’entrainement sur la performance en coup droit et l’hypersollicitation du
membre supérieur en tennis. Autres [stat.ML]. Université Claude Bernard - Lyon I, 2013. Français.
�NNT : 2013LYO10327�. �tel-01127606�

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abroad, or from public or private research centers. publics ou privés.
Thèse
Délivrée par

L’Université Claude Bernard – LYON 1

Ecole Doctorale Interdisciplinaire Sciences-Santé (EDISS)

Pour l’obtention du

DIPLOME DE DOCTORAT
(Arrêté du 7 août 2006)

Spécialité Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives

Présentée par Cyril GENEVOIS

Le 19 décembre 2013

Effets de l’entrainement sur la performance en coup droit et


l’hypersollicitation du membre supérieur en tennis

Directeur de Thèse : M. HAUTIER Christophe (MCU, HDR)

Co-directrice : Mme ROGOWSKI Isabelle (MCU)

Equipe de recherche : Centre de Recherche et d’Innovation sur le Sport (CRIS), EA 647

Membres du jury :
M. CRESPO Miguel (CR), Fédération Internationale de Tennis, Rapporteur

M. MILLET Guillaume (PU), Université de Calgary, Canada, Rapporteur

M. GUILLOT Aymeric (PU), Université Claude Bernard, Lyon 1, Examinateur

M. RAHMANI Abdel (PU), Université du Maine, Le Mans, Examinateur

Mme RIQUET Annie (DR), Laboratoire de Biomécanique du Sport, Membrolle-sur-Choisille, Examinateur

M. HAUTIER Christophe (MCU, HDR), Université Claude Bernard, Lyon 1, Directeur

Mme ROGOWSKI Isabelle (MCU), Université Claude Bernard, Lyon 1, Co-directrice

M. PESTRE Bernard, DTN Adjoint, Fédération Française de Tennis, Invité


Remerciements

Je tiens à présenter mes remerciements à toutes les personnes qui m’ont fait confiance et qui

m’ont donné cette opportunité de développer un savoir et des compétences scientifiques me

permettant de progresser toujours plus dans mon métier d’entraineur.

A Christophe Hautier, maître de conférences habilité à diriger des recherches et directeur de cette

thèse, pour avoir accepté de me prendre dans son équipe malgré mon profil d’étudiant atypique, et

me mettre en confiance tout au long de ces trois années.

A Isabelle Rogowski, maître de conférences, qui a co-dirigé cette thèse avec une disponibilité

permanente et qui a su tirer le meilleur de moi-même.

Au Professeur Guillaume Millet et au Docteur Miguel Crespo, rapporteurs de ce travail de thèse.

Aux Professeurs Aymeric Guillot et Abdel Rahmani, et au Docteur Annie Riquet, membres du jury.

A Bernard Pestre, représentant la Fédération Française de Tennis, pour avoir porté un intérêt à ce

travail de recherche et avoir été présent lors de ma soutenance.

Au Docteur Thomas Crevaux pour tout son travail informatique qui nous a permis d’exploiter nos

données expérimentales.

A la Ligue du Lyonnais de Tennis pour nous avoir mis à disposition des joueurs dans le cadre de nos

différentes études.

A Marc Renoult et Jean-François Blanco de la Fédération Française de Tennis pour avoir montré de

l’intérêt à mes articles de vulgarisation et m’avoir fait confiance en me demandant d’intervenir dans le

cadre de la formation des entraineurs de haut-niveau.

A tous les parents qui m’ont fait confiance depuis des années pour former et entrainer leurs enfants.

A tous mes élèves qui ont fait de moi l’entraineur que je suis aujourd’hui et qui ont supporté mes

exigences.

A Ana pour m’avoir laissé du temps disponible pour mener à bien ce projet et mes enfants qui me

donnent l’envie d’avancer.


Préambule

Entraineur et préparateur physique en tennis depuis plus de vingt-cinq ans, cette thèse m’a

permis de faire le point sur les apports scientifiques dans ce sport, et, ainsi, améliorer mes capacités

de réflexion sur tous les aspects de la performance. En tant qu’homme de terrain, l’intuition m’a

souvent guidé dans mes actions sans pour autant que je puisse être capable d’expliquer

« scientifiquement » la pertinence de mes choix.

C’est donc avec un statut d’entraineur que j’ai abordé cette « formation continue » de trois ans

qui m’a plongé dans l’univers de la recherche scientifique. Au travers de cette dernière,

l’entraineur/chercheur peut avoir deux approches. La première consiste à expliquer scientifiquement

l’efficacité d’une approche empirique de terrain, et éventuellement pouvoir en montrer les limites ou

les possibilités d’évolution. La deuxième consiste à rechercher les facteurs susceptibles d’expliquer la

réalisation d’une performance, et ainsi pouvoir mettre en place des objectifs d’amélioration

spécifiques. Ces deux approches sont présentes dans cette thèse.

Enfin, la revue de littérature spécifique au sujet traité, mais également celle couvrant les

autres facteurs de la performance m’a engagé dans une démarche de vulgarisation scientifique. Cela

m’a permis de soumettre des articles à la revue fédérale des enseignants professionnels de tennis sur

le thème de la formation et de l’entrainement. Ils sont présentés dans les annexes.

1
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE ...................................................................................................................... 11
REVUE DE LA LITTERATURE : CADRE THEORIQUE .......................................................................................... 16
CHAPITRE 1 : LE COUP DROIT MODERNE .................................................................................................... 17
I. Importance de la vitesse de balle et du coup droit dans le jeu moderne .................................... 18
II. Analyse descriptive et fonctionnelle du coup droit .................................................................... 22
1. La phase de préparation ........................................................................................................ 24
1.1. Le placement ................................................................................................................. 24
1.2. La préparation gestuelle ................................................................................................ 28
2. La phase d’accélération ......................................................................................................... 33
2.1. Le rôle des hanches et du tronc ..................................................................................... 34
2.2. Le rôle du membre supérieur......................................................................................... 38
2.2.1. L’épaule ................................................................................................................. 38
2.2.2. Le bras ................................................................................................................... 41
2.2.3. L’avant-bras ........................................................................................................... 43
3. La phase d’accompagnement ................................................................................................ 46
CHAPITRE 2 : DEVELOPPER LA VITESSE DE BALLE EN COUP DROIT .................................................................... 50
I. Relation entre la force musculaire et la performance en tennis ................................................. 52
1. Relation entre les indices de force et/ou de puissance avec le niveau de jeu ......................... 52
1.1. Relation entre les indices de force et/ou puissance et la vitesse de balle ....................... 52
1.2.1. Tests cliniques pour prédire la performance ........................................................... 53
1.2.2. Evaluation de protocoles d’entrainement............................................................... 53
II. La puissance dans les sports de lancer et de frappe ................................................................... 55
1. Définition de la puissance...................................................................................................... 55
1.1. Facteurs déterminant la production de puissance maximale .......................................... 57
1.2. Evaluation de la puissance maximale ............................................................................. 58
1.2.1. Evaluation directe .................................................................................................. 59
1.2.1.1. Protocoles des méthodes directes d’évaluation de la Pmax ................................ 62
1.2.1.2. Relation entre les tests d’évaluation directe et la performance sportive ............. 64
1.2.2. Evaluation indirecte ............................................................................................... 64
1.2.2.1. Relation entre l’évaluation directe et indirecte ................................................... 73
1.2.2.2. Relation entre les tests d’évaluation indirecte et la performance sportive .......... 74
1.3. Développement de la puissance maximale..................................................................... 77
1.3.1. L’entrainement balistique ......................................................................................79

2
1.3.2. Efficacité de l’entrainement balistique sur la performance sportive ....................... 80
1.3.2.1. L’entrainement « orienté » avec Medecine-Ball.................................................. 80
1.3.2.2. L’entrainement « spécifique » avec lestage ........................................................ 86
CHAPITRE 3 : ....................................................................................................................................... 90
PREVENTION DES BLESSURES DE L’EPAULE EN TENNIS.................................................................................... 90

I. L’épidémiologie des pathologies du membre supérieur dominant en tennis. ............................. 91


II. Description anatomique du complexe de l’épaule ..................................................................... 92
1. L’articulation glénohumérale (GH) ......................................................................................... 93
2. L’articulation scapulothoracique............................................................................................ 94
III. L’épaule et son fonctionnement en tennis ............................................................................. 96
1. Rôle de l’épaule dans les frappes...........................................................................................96
2. Relation entre la technique et les contraintes sur l’épaule ..................................................... 98
IV. Adaptations musculosquelettiques au niveau de l’épaule .................................................... 100
1. Articulation glénohumérale ................................................................................................. 100
1.1. Mobilité en rotation..................................................................................................... 100
1.1.1. Adaptations spécifiques au tennis ............................................................................ 101
1.1.2. Protocoles de prévention ......................................................................................... 107
1.2. Forces de rotation........................................................................................................ 108
1.2.1. Adaptations spécifiques au tennis ........................................................................ 109
1.2.2. Protocoles de prévention ..................................................................................... 114
2. L’articulation scapulo-thoracique ........................................................................................ 115
2.1. Protocoles d’évaluation de la position scapulaire ......................................................... 115
2.1.1. Protocoles utilisant deux dimensions ................................................................... 115
2.2.2. Protocoles utilisant trois dimensions .................................................................... 117
2.2.3. Adaptations spécifiques et risques de blessures ................................................... 118
2.2. Déséquilibres musculaires au niveau de la scapula ....................................................... 119
2.2.1. Protocoles d’évaluation........................................................................................ 119
2.2.2. Renforcement des stabilisateurs de la scapula ..................................................... 120
V. Renforcement global en chaine cinétique fermée : l’entrainement en suspension...................122
PROBLEMATIQUE ................................................................................................................................ 125
ETUDES EXPERIMENTALES..................................................................................................................... 127
ETUDE 1 : INDIVIDUALISATION DE LA MASSE DU MEDECINE BALL POUR L’ENTRAINEMENT DE LA
PUISSANCE CHEZ LES JOUEURS DE TENNIS ...................................................................................... 128
ETUDE 2 : RELATION ENTRE LA PERFORMANCE EN COUP DROIT ET LES LANCERS DE MEDECINE-BALL
A 1 OU 2 MAINS .............................................................................................................................. 141

3
ETUDE 3 : EFFETS DE DEUX PROTOCOLES D’ENTRAINEMENT SUR LA PERFORMANCE DU COUP DROIT
EN TENNIS. ..................................................................................................................................... 150
ETUDE 4 : COMPARAISON DE LA COORDINATION MUSCULAIRE ENTRE DES LANCERS DE MEDECINE
BALL SUR LE COTE A UNE MAIN, DEUX MAINS ET LE COUP DROIT EN TENNIS.................................. 164
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES ................................................................................................ 181
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES............................................................................................................ 189
ANNEXES........................................................................................................................................... 231

4
Table des illustrations
Figures

Figure 1. Les différentes phases du coup droit avec appuis en ligne : fin de préparation (A), début
d’accélération (B), impact (C), accompagnement (D). ........................................................................ 24
Figure 2. Frappe en coup droit avec un placement en appuis en ligne (A), semi-ouverts (B) et ouverts
(C)..................................................................................................................................................... 25
Figure 3 . L’extension de la jambe arrière (A) favorise la rotation des hanches (C) à partir d’une
stabilisation de la jambe avant (B)..................................................................................................... 27
Figure 4. Prises de raquette en coup droit ......................................................................................... 29
Figure 5. Plan de référence pour l’analyse des positions segmentaires .............................................. 29
Figure 6. Préparation avec pivot autour du coude (A) et autour de l’épaule (B) ................................. 30
Figure 7. En fin de préparation, la rotation des épaules est plus importante que celle des hanches
ĐƌĠĂŶƚƵŶĂŶŐůĞĚĞƐĠƉĂƌĂƚŝŽŶ;ɲͿ͘ .................................................................................................... 30
Figure 8. La rotation des hanches précède celle des épaules lors de la phase d’accélération ............. 36
Figure 9. Les muscles oblique externe (C) et érecteur spinae non dominants (A) stabilisent la rotation
du tronc générée par le muscle oblique externe dominant (B). ......................................................... 38
Figure 10. La flexion horizontale de la partie supérieure du bras (A) et la rotation interne (B)
contribuent pour environ 74% dans la vitesse de raquette à l’impact (Elliott et al, 1997). ................. 39
Figure 11. Variation dans les degrés de flexion du coude à l’impact en coup droit. ............................ 42
Figure 12. Flexion du poignet (B), extension du poignet (A), déviation radiale (C) et déviation ulnaire
(D). ................................................................................................................................................... 43
Figure 13. Variations des positions de la raquette en fin de phase d’accompagnement. .................... 47
Figure 14. Relations Force/Vitesse, Force/Puissance, Vitesse/Puissance, et charge optimale (adapté
de Haff & Nimphius, 2012). La courbe de puissance (…) atteint un point culminant pour une valeur de
force donnée. ................................................................................................................................... 56
Figure 15. Courbe force / Vitesse et les différentes terminologies de terrain (adapté de Miller, 1997b ;
Jidovtseff et al., 2009). ...................................................................................................................... 57
Figure 16. Enregistrement de l’activité musculaire (EMG) et du niveau de force développée dans le
temps pour les sujets A et B lors d’une contraction isométrique maximale. Le sujet A présente une
pente plus raide démontrant une production de force plus importante que le sujet B au cours des
premières 200 ms, caractérisant le taux de développement de la force (RFD). .................................. 58
Figure 17. Transducteur linéaire et accéléromètre utilisés pour mesurer les variables cinématiques du
mouvement de la barre lors d’un exercice de développé couché (DC). .............................................. 60
Figure 18. Traitement mathématique nécessaire pour obtenir les mesures de la force, de la vitesse et
de la puissance à partir d’un capteur de déplacement ou d’un accéléromètre (Jidovtseff et al., 2008).
......................................................................................................................................................... 60
Figure 19. Utilisation d’un transcodeur linéaire pour évaluer la puissance de rotation du tronc dans le
plan transversal à partir d’un appareil à poulie (Andre et al., 2012). .................................................. 61
Figure 20. Utilisation d’accéléromètres pour évaluer la puissance d’un coup de poing en boxe (A) et
les variables du swing en cricket (B). ................................................................................................. 62
Figure 21. Relations charge/vitesse et charge/puissance pour un exercice de développé couché
(adapté de Jidovtseff et al., 2008). .................................................................................................... 63

5
Figure 22. Relation entre la masse de la balle et la vitesse de lancer (adapté de Van den Tillaar &
Ettema, 2004). .................................................................................................................................. 64
Figure 23. Lancer de MB sur le côté. ................................................................................................. 71
Figure 24. Exemple de corrélations entre deux tests d’évaluation directe et indirecte de la puissance
explosive des membres supérieures (adapté de Cronin et Owen, 2004). ........................................... 73
Figure 25. Courbe force/temps isométrique indiquant le pic de force et le taux de développement de
la force pour des sujets ayant suivis un entrainement avec charges lourdes (A), explosif (B) et non
entrainés (C). Adapté de Newton & Kraemer (1994) et Haff & Nymphius (2012). .............................. 78
Figure 26. Exercice du développé couché sans (A) et avec (B) éjection de la barre. ........................... 79
Figure 27. Lancer de MB à 1 main en utilisant la poignée pour simuler une frappe en coup droit au
tennis avec une phase de préparation (A), d’accélération (B), et d’accompagnement (C). ................. 81
Figure 28. Différentes méthodes de lestage en sprint : la luge lestée (A), le gilet lesté (B), le parachute
(C)..................................................................................................................................................... 86
Figure 29. Structure de la batte avec moment d’inertie dynamique (DMO) (Liu et al, 2011) .............. 87
Figure 30. Système de tubes élastiques permettant de frapper des balles de golf en survitesse. ....... 88
Figure 31. Complexe articulaire de l’épaule comprenant les articulations acromio-claviculaire (1),
sternoclaviculaire (2), glénohumérale (3), et l’interface scapulothoracique (4). (Adapté de
http://chirurgiens-orthopedistes-nantes.fr/epaule/presentation/ le 02/07/2013). ........................... 93
Figure 32. Mobilité de l’articulation glénohumérale (A) et muscles de la coiffe des rotateurs (B) ...... 94
Figure 33. Mouvements de rotation de la scapula (A) : 1 tilt postérieur/antérieur (+/-), 2 rotation
interne/externe (+/-), et 3 rotation latérale/médiane (+/-). Mouvements de translation de la scapula
liés à ceux de la clavicule (B) : 4 rétraction/protraction (+/-), et 5 élévation/dépression (+/-). ........... 94
Figure 34. Forces exercées sur l’épaule lors de sa rotation externe maximale avant l’accélération au
service (A), au lancer en baseball (B), et en rotation interne pendant la décélération après l’impact au
service (C). ........................................................................................................................................ 98
Figure 35. Placement en appuis ouverts (A) et fin de geste « inversée » en coup droit (B) ................. 99
Figure 36. Technique du service en « tirage ». Le placement des pieds et des hanches face au filet (A)
conduit à une utilisation majoritaire des muscles abdominaux pour amener le bras dans la zone de
contact avec la balle et place le bras dans une position décalée augmentant les contraintes sur
l’épaule et le coude (B). .................................................................................................................. 100
Figure 37. Mesure des rotations interne (A) et externe (B) de l’articulation gléno-humérale ........... 101
Figure 38. Déficit visible de rotation en rotation interne de l’articulation gléno-humérale en position
allongée (A) et debout (B) ............................................................................................................... 102
Figure 39. Influence des adaptations spécifiques de la pratique prolongée du tennis sur l’amplitude
totale de rotation de l’articulation gléno-humérale......................................................................... 103
Figure 40. En position de rotation externe maximale en fin d’armer, une abduction horizontale du
bras (A) engendre plus de contraintes sur la partie antérieure de l’épaule que lorsque le bras se
trouve dans le plan de la scapula (B) (adapté de Whiteley, 2007). ................................................... 106
Figure 41. Etirement passif de la partie postérieure de l’épaule en position debout ou assise (A), ou
allongé sur le côté. .......................................................................................................................... 108
Figure 42. Evaluation de la force isocinétique des rotations interne (A) et externe (B) gléno-humérale
dans une position allongée sur le dos, épaule à 90° d’abduction et coude à 90° de flexion. ............. 109
Figure 43. Renforcement des rotateurs externes de l’épaule avec un élastique. L’exercice peut être
réalisé avec un coude fléchi à 90° et une position d’épaule à 90° abduction (A et B) ou à 0°
d’abduction (C et D). L’exercice commence en rotation interne (A et C) et se poursuit vers une
rotation externe (B et D). Le retour se fait en maintenant la position (90/90) et de façon contrôlée
permettant de solliciter les rotateurs externes en mode excentrique.............................................. 114
Figure 44. Le « Lateral Scapular Slide Test (LSST) » Mesures de la rotation interne de la scapula au
repos (A), bras en rotation interne à 45° d’abduction dans le plan frontal (B), et rotation interne
maximale à 90° d’abduction dans le plan frontal. La mesure (cm) se fait entre l’angle infero-interne
scapulaire et l’apophyse épineuse de la vertèbre correspondante. Un phénomène de dyskinésie est
diagnostiqué si une différence de 1.5 cm pour au moins deux élévations apparaît en comparant les
deux côtés (Kibler & Sciascia, 2010). ............................................................................................... 116
Figure 45. Mesure du degré de rotation latérale de la scapula en utilisant un inclinomètre digital. Le
côté externe de l’inclinomètre est placé sur la partie postéro-latérale de l’acromion, et le côté interne
sur la racine de l’épine scapulaire. Les mesures sont prises au repos, à 60°, 90° et 120° d’abduction.
La fiabilité de cet outil a été démontrée par Johnson et al. (2001). .................................................. 116
Figure 46. Mesure du degré de tilt antérieur/postérieur avec un inclinomètre placé sur le bord
interne de la scapula. La fiabilité de cet outil a été démontrée par Johnson et al. (2001). ................ 117
Figure 47. Test de force isométrique du trapèze supérieur par un haussement d’épaule (A), et du
grand dentelé par pression avec coude et poignet du bras testé en extension et l’avant-bras en
pronation (B). ................................................................................................................................. 119
Figure 48. Exercice de tirage horizontal avec un élastique pour renforcer les fixateurs de la scapula et
particulièrement le trapèze inférieur. A partir d’une position avec les coudes légèrement fléchis (A),
les coudes sont tirés vers l’arrière avec une position des scapulae en rotation externe (B). ............. 121
Figure 49. Renforcement du muscle grand dentelé. A partir d’une position de pompe standard (A), le
sujet doit réaliser une répulsion en gardant les bras tendus (B). Dans cet exercice, l’activation du
muscle trapèze supérieur est minimale (Ludewig et al., 2004). ........................................................ 121
Figure 50. Exercices visant à rééquilibrer le ratio Trapèze supérieur/Trapèze moyen (A), et le ratio
Trapèze supérieur/Trapèze inférieur (B).......................................................................................... 122
Figure 51. Exercice en suspension pour renforcer les rotateurs externes et les fixateurs de la scapula.
Au départ, les coudes sont fléchis à 90°, les épaules en abduction à 90° (position 90/90), et le corps
est gainé (A). Tout en maintenant cet alignement, le sujet réalise une rétraction des scapulae et une
rotation externe (B). Le retour est contrôlé en accentuant l’activité excentrique. ........................... 123
Figure 52. Adaptations biomécaniques spécifiques et risques potentiels de blessure au niveau de
l’épaule chez le joueur de tennis (adapté de Thomas et al., 2009). .................................................. 124
Figure 53 Protocole expérimental (Rogowski et al., 2009) ............................................................... 131
Figure 54. Conditions expérimentales pour les lancers de Medecine-Ball de côté à deux mains. .....132
Figure 55. Courbe de vitesse (A), de force (B), et de puissance (C) en fonction du temps pour le
meilleur lancer de côté de chaque masse de Medecine-Ball chez un joueur. ................................... 134
Figure 56 Modèle linéaire à effet mixte exprimant la puissance produite en fonction de la masse
normalisée du Medecine-Ball.......................................................................................................... 135
Figure 57. Lancer de Medecine-ball à deux mains de côté simulant le coup droit avec une phase de
préparation (A), d’accélération (B), et d’accompagnement (C). ....................................................... 142
Figure 58. Lancer de Medecine-ball à une main de côté simulant le coup droit avec une phase de
préparation (A), d’accélération (B), et d’accompagnement (C). ....................................................... 143
Figure 59. Conditions expérimentales pour les lancers de Medecine-Ball. Exemple d’un lancer à deux
mains (MB2). .................................................................................................................................. 144
Figure 60. Performances moyennes (± écarts-types) réalisées lors de lancers de Medecine-Ball sur le
côté à une main (MB1) et deux mains (MB2) avec différentes masses............................................. 145

7
Figure 61. La longueur du bras de levier est plus faible lors d’un lancer à deux mains (A) comparée à
un lancer à une main (B) ................................................................................................................. 146
Figure 62. Situation expérimentale du test vitesse/précision. La flèche en pointillés représente la
trajectoire de balle avant impact et la flèche pleine celle après impact ; A1, A2, A3, et A4
représentent les zones de précision. ............................................................................................... 153
Figure 63. Lancer de Medecine-ball à une main simulant une frappe en coup droit avec la phase de
préparation (A), d’accélération (B), et d’accompagnement (C). ....................................................... 155
Figure 64. Vitesse de balle avant et après entraînement pour pour les groupes Medecine-Ball 1 main,
Raquette lestée, et Entrainement de tennis habituel (contrôle). ** signifie une différence significative
avec p< 0,05 et *** signifie une différence significative avec p< 0,01. ............................................. 156
Figure 65. Précision avant et après entraînement pour les groupes Medecine-Ball 1 main, Raquette
lestée, et Entrainement tennis habituel (contrôle). ......................................................................... 157
Figure 66. Environnement expérimental ......................................................................................... 168
Figure 67. Rangs moyens (± erreur standard) d’activation pour les muscles oblique externe non
dominant (NDEO), oblique externe dominant (EO), grand dorsal (GD), grand pectoral (GP), deltoïde
postérieur (DP), deltoïde antérieur (DA), biceps brachial (BB), et triceps brachial (TB), pour le coup
droit, MB1 et MB2. * signifie une différence significative entre le coup droit et MB1 avec p< 0,05. †
signifie une différence significative entre le coup droit et MB2 avec p< 0,05. .................................. 169
Figure 68. Rangs moyens de désactivation (± erreur standard) pour les muscles oblique externe non
dominant (NDEO), oblique externe dominant (EO), grand dorsal (GD), grand pectoral (GP), deltoïde
postérieur (DP), deltoïde antérieur (DA), biceps brachial (BB), et triceps brachial (TB), pour le coup
droit, MB1 et MB2. * signifie une différence significative entre le coup droit et MB1 avec p< 0,05. †
signifie une différence significative entre le coup droit et MB2 avec p< 0,05. ‡ signifie une différence
significative entre MB1 et MB2 avec p< 0,05. ................................................................................. 169
Figure 69. Durée moyenne des activités normalisées (± erreur standard) pour les muscles oblique
externe non dominant (NDEO), oblique externe dominant (EO), grand dorsal (GD), grand pectoral
(GP), deltoïde postérieur (DP), deltoïde antérieur (DA), biceps brachial (BB), et triceps brachial (TB),
pour le coup droit, MB1 et MB2. * signifie une différence significative entre le coup droit et MB1 avec
p< 0,05. † signifie une différence significative entre le coup droit et MB2 avec p< 0,05. ‡ signifie une
différence significative entre MB1 et MB2 avec p< 0,05. ................................................................ 170
Figure 70. Activité moyenne normalisée (± erreur standard) pour les muscles oblique externe non
dominant (NDEO), oblique externe dominant (EO), grand dorsal (GD), grand pectoral (GP), deltoïde
postérieur (DP), deltoïde antérieur (DA), biceps brachial (BB), et triceps brachial (TB), pour le coup
droit, MB1 et MB2. * signifie une différence significative entre le coup droit et MB1 avec p< 0,05. †
signifie une différence significative entre le coup droit et MB2 avec p< 0,05 ................................... 171
Figure 71 : Exercice spécifique pour améliorer la stabilité sur l’appui arrière en respectant la
coordination hanches / épaules du coup droit. Au début, l’exercice sera réalisé uniquement en
enchainant les phases A et B puis intègrera des lancers sollicitant davantage la stabilité (C). .......... 184
Figure 72 : La tenue du Medecine-Ball avec une seule main éloigne la main de l’axe de rotation
vertical et augmente l’instabilité. .................................................................................................... 185
Figure 73 : Exercice spécifique pour améliorer la propulsion à partir de la jambe arrière en respectant
la coordination hanches / épaules du coup droit. La position de départ (A) respectera une orientation
de l’appui arrière à 45° et la réception se fera sur l’appui avant orienté vers l’avant (B). Les épaules
auront effectué une rotation entre 100 et 120°............................................................................... 185

8
Figure 74 : Exemple d’exercice combiné avec un tirage horizontal en équilibre sur une jambe (A à B),
puis une descente contrôlée en maintenant la position des bras (B à C). ......................................... 188

Tableaux

Tableau 1. Valeurs de vitesse de balle en coup droit dans la littérature scientifique. ITN =
classification utilisée par la Fédération Internationale de Tennis (1 : Elite => 10 : débutant). ............. 20
Tableau 2. Valeurs de vitesse de raquette horizontale à l’impact en coup droit dans la littérature
scientifique. NR= non renseigné........................................................................................................ 21
Tableau 3. Valeurs moyennes de vitesse et de taux de rotation de balle en coup droit pour les
meilleurs joueurs professionnels (adapté de http://blog.tennisspeed.com/2011/01/forehand-speed-
and-spin-rates-of-atp.html le 15/06/2013) ........................................................................................ 22
Tableau 4. Rotation des épaules, des hanches et angle de séparation en fin de préparation de Coup
droit. NR= non renseigné .................................................................................................................. 33
Tableau 5 : Déplacements angulaires des hanches et des épaules entre la fin de préparation et
l'impact. NR= non renseigné. ............................................................................................................ 35
Tableau 6 : Evaluation de la puissance explosive des membres supérieurs avec différents lancers de
Medecine-Balls au-dessus de la tête et vers l’avant. kg = kilogs ; NR = non renseigné ; M = masculin ;
F = féminin ; m = mètres ; m.s¯¹ = mètres/secondes. .........................................................................66
Tableau 7 : Evaluation de la puissance explosive des membres supérieurs avec différents lancers de
Medecine-Balls à partir de la poitrine. kg = kilogs ; NR = non renseigné ; M = masculin ; F = féminin ;
m = mètres; D = dominant ; ND = non dominant. .............................................................................. 68
Tableau 8 : Evaluation de la puissance explosive des membres supérieurs avec différents lancers de
Medecine-Balls sur le côté. kg = kilogs ; NR = non renseigné ; M = masculin ; F = féminin ; m = mètres;
m.s¯¹ = mètres/secondes ; D = dominant ; ND = non dominant. CD = coup droit ; RV = revers. .......... 70
Tableau 9 : Evaluation de la puissance explosive des membres supérieurs avec des lancers de
Medecine-Balls en arrière au-dessus de la tête. kg = kilogs ; M = masculin ; F = féminin ; m = mètres.
......................................................................................................................................................... 72
Tableau 10 : Relations entre la performance à différents lancers de Medecine-Balls et la performance
sportive. kg = kilogs ; M = masculin ; F = féminin. ............................................................................. 75
Tableau 11 : Amélioration des performances à différents tests de lancer de Medecine-Balls après
entrainement avec Medecine-Balls. kg = kilogs ; M = masculin ; F = féminin. .................................... 82
Tableau 12 : Amélioration des performances sportives après un entrainement incluant des lancers de
Medecine-Balls. kg = kilogs ; M = masculin ; F = féminin ; rép = répétitions....................................... 85
Tableau 13 : Adaptations spécifiques des amplitudes de rotation au niveau de l’articulation
glénohumérale chez le joueur de tennis. M = masculin ; F = féminin ; RI = rotation interne ; RE =
rotation externe ; D = dominant ; ND = non dominant ; AT = amplitude totale de mouvement ; NS =
non significatif ; NR = non renseigné. .............................................................................................. 104
Tableau 14 : Adaptations spécifiques en force de rotation au niveau de l’articulation glénohumérale
chez le joueur de tennis. M = masculin ; F = féminin ; RI = rotation interne ; RE = rotation externe ; D =
dominant ; ND = non dominant ; AT = amplitude totale de mouvement ; NS = non significatif ; NR =
non renseigné ; Nm = Newton-mètre ; N.m¯¹ = Newton-mètre/ seconde. .......................................110

9
Tableau 15 : coefficients de corrélation entre la taille, le poids de corps et la performance aux lancers
de MB ............................................................................................................................................. 133
Tableau 16. Coefficients de corrélation entre la vitesse de balle en coup droit (CD) et les distances
réalisées lors de lancers de Medecine-Ball à une main (MB1) et deux mains (MB2) pour chaque masse
ƵƚŝůŝƐĠĞĂǀĞĐΎƉчϬ͕ϬϱĞƚΎΎƉчϬ͕Ϭϭ͘ ................................................................................................. 145
Tableau 17. Caractéristiques des 3 groupes de joueurs. MB1 = lancers de medecine-ball à 1 main ;
RL= raquette lestée ; ETH= entrainement de tennis. ........................................................................ 152
Tableau 18. Moyennes ± Ecarts types pour la vitesse de balle et la précision avant (Pre) et après
(Post) le protocole d’entrainement de six semaines. MB1 = lancers de medecine-ball à 1 main ; RL=
raquette lestée ; ETH= entrainement de tennis habituel. ................................................................ 156

10
INTRODUCTION GENERALE

11
Le tennis est un des sports de loisir les plus répandus et populaires tout autour du monde

(Kraemer et al., 1995). Longtemps sport élitiste, le tennis a connu un développement considérable et

une démocratisation importante à partir des années 1970. En 1968, le tennis moderne et

professionnel naît véritablement avec le début de l’ère Open. Les quatre tournois du Grand Chelem,

rendez-vous majeurs de la saison abandonnent leur statut de tournoi réservé aux amateurs, et

ouvrent leurs portes aux joueurs professionnels. Peu à peu, l'ensemble des joueurs de circuit se

professionnalise. C'est à partir de cette date que l'on considère le tennis professionnel comme

moderne et qu’il devient l’un des sports les plus médiatisés. Dans ces années-là, la fédération

française de tennis subventionne la construction d’installations dans les petites municipalités avec le

lancement du plan « 5 000 courts ». Ces efforts ont permis que l’ensemble du territoire soit équipé et

que le nombre de licenciés dépasse le million, ce qui en fait le sport individuel le plus pratiqué. Quel

que soit le niveau de jeu, Fernandez-Fernandez et al. (2009) ont montré que la pratique régulière du

tennis satisfaisait aux recommandations de l’American College of Sports Medicine pour le

développement et le maintien de la santé cardiovasculaire et la perte de poids chez des adultes en

bonne santé.

Parallèlement à cette évolution quantitative de la pratique, les exigences du jeu à Haut-niveau

ont changé considérablement au cours de ces 30 dernières années en relation avec les innovations

techniques du matériel et notamment des raquettes, apportant des changements dans les

mécaniques des coups (Brody, 1995). En effet, à partir de 1980, les fibres synthétiques (carbone,

mélange de fibre de verre,...) permettent de construire des raquettes à la fois légères et performantes

permettant de frapper plus fort et avec plus d’effet, et les raquettes en bois disparaîtront totalement en

1984. Ainsi, basé sur le style et la finesse lorsqu’il était pratiqué avec les raquettes en bois, le tennis

est entré dans « l’ère physique » du tennis (Kovacs, 2010). Le tennis est devenu un jeu explosif avec

un rythme rapide basé sur des capacités physiques (Kovacs, 2007), dans lequel la vitesse et le

placement de balle sont deux des plus importantes composantes de la performance (Signorile et al.,

2005). Générer de la puissance, ou en d’autres termes, de grandes vitesses de balle, est ainsi devenu

un facteur déterminant du succès dans le tennis Elite (Pugh et al., 2003). Le service est considéré

pour être la clé du jeu dans le tennis moderne dans la mesure où la situation de service est une façon

importante pour gagner l’échange, soit directement avec un ace, ou indirectement grâce à l’avantage

dans l’échange suivant un bon service (Magnus & Klaassen, 1999). Toutefois, il apparaît que,

12
derrière ce coup, le coup droit ait pris une position prédominante dans la construction du point

(Brabenec, 2000). Les joueurs Elite utilisent leur coup droit pour dicter le jeu en frappant aussi

puissamment et précisément que possible vers des emplacements stratégiques pour déborder leurs

adversaires (Roetert et al., 2009), ce qui, selon Crespo et Higueras (2001) caractériserait le jeu

moderne. Il est ainsi courant de voir les joueurs contourner leur revers pour joueur des coups droits en

«décalage» et les meilleurs sont ainsi capables de couvrir jusqu’à 85% du terrain avec leur coup droit

grâce à une plus grande vitesse de déplacement. Si les habiletés techniques spécifiques au jeu

restent des facteurs prédominants (Smekal et al., 2001), il est maintenant largement accepté que pour

exécuter des coups plus performants et améliorer le niveau de jeu, améliorer la condition physique

devient incontournable (Parsons & Jones, 1998). Cette évolution a donc amené les entraineurs, dès le

début des années 90, à prendre en compte l’importance de la puissance musculaire dans le jeu

(Groppel & Roetert, 1992) et de l’entrainement de force comme composante importante de

l’optimisation des facteurs de performance neuromusculaires reliés aux coups principaux (Kraemer et

al., 1995).

Conjointement à cette évolution du jeu vers plus de rythme et d’intensité, le profil des

blessures chez le joueur de tennis s’est modifié. En effet, si les blessures au niveau des membres

inférieurs sont principalement des blessures accidentelles (les entorses de la cheville sont les plus

fréquentes), les blessures du membre supérieur sont surtout des blessures d’hyper sollicitation

chroniques (Pluim et al., 2006). Les blessures de l’épaule sont les principales chez les joueurs de

tennis et sont les plus fréquentes concernant les blessures du membre supérieur (Kibler & Safran,

2005). Des efforts musculaires répétitifs au niveau du membre supérieur, requis pendant la réalisation

des mouvements spécifiques, peuvent conduire à des adaptations musculaires spécifiques chez le

joueur de tennis Elite, avec un déséquilibre de force entre les rotateurs internes et externes de

l’épaule (Ellenbecker & Roetert, 2003), mais aussi une diminution de la rotation interne de l’épaule et

une augmentation de la rotation externe du côté dominant (Ellenbecker et al., 2002). Pour Ellenbecker

(1995), des déséquilibres musculaires dans la coiffe des rotateurs et dans la musculature de la

scapula, couplé avec une endurance musculaire inadéquate et une technique de frappe incorrecte,

pourraient être responsable de la survenue de blessures d’hyper sollicitation au niveau de l’articulation

glénohumérale chez le joueurs de tennis Elite. Ainsi, la prévention de la blessure est devenue une

composante importante de l’entrainement du joueur de tennis, et, dans ce cadre, l’entrainement

13
général de la force et de la souplesse ont été suggérés comme étant bénéfique à la fois pour la

performance et la prévention de la blessure (Kovacs, 2006).

Ces nouvelles exigences du jeu ont conduit à une augmentation de l’intérêt de la recherche en

tennis. Les analyses cinématiques des coups ont apporté un éclairage sur les facteurs influençant la

vitesse de balle qui serait reliée à celle de la raquette à l’impact (Elliott et al., 1989a). Les différentes

analyses électromyographiques (EMG) ont permis de mieux comprendre les niveaux d’activation des

muscles de l’épaule lors des différentes phases du coup droit (Ryu et al., 1988), et de démontrer

l’existence d’une séquence d’activation proximo-distale lors de la phase d’accélération (Rouffet et al.,

2009). L’intégration des données cinématiques et cinétiques avec les données EMG de l’épaule

permet de mieux comprendre pourquoi certains muscles sont actifs pendant certaines phases d’une

activité, quel type d’action musculaire (excentrique ou concentrique) survient et permet également de

fournir un éclairage sur les mécanismes de la blessure de l’épaule (Escamilla & Andrews, 2009).

Concernant les contraintes physiologiques de la compétition, de très nombreuses études sur ce thème

ont été synthétisées dans différentes revues de littérature (Kovacs, 2006 ; Fernandez-Fernandez et

al., 2009 ; Martin & Prioux, 2011). En revanche, il est surprenant de constater qu’il y a peu d’études

concernant l’efficacité de programmes destinés à développer la puissance musculaire spécifique au

tennis dans le but d’améliorer la vitesse de balle. Pourtant, Reid & Schneider (2008), dans leur revue

de littérature concernant l’entrainement de la force en tennis, estiment que c’est le but ultime de

l’entrainement avec résistance. Toutefois, de nombreuses études sur le baseball ou encore le golf

présentant un mouvement de frappe similaire à celui du coup droit (Landlinger et al., 2010a), et

nécessitant une puissance de rotation importante pour créer une vitesse angulaire maximale de leur

outil (Earp & Kraemer, 2010), ont démontré l’efficacité de protocoles d’entrainement spécifiques à

partir de lancers de Medecine-Ball de côté ou d’utilisation de battes alourdies (Szymanski et al., 2009)

pour améliorer la vitesse de balle et qui pourraient être adaptés au tennis.

La coordination des mouvements lors du swing en golf ou de la frappe de balle avec une batte

présente des similarités avec celle du coup droit (Landlinger et al., 2010a). En effet, une puissance de

rotation importante est nécessaire pour créer une vitesse angulaire maximale du club, de la batte ou

de la raquette (Earp & Kraemer, 2010). On peut donc émettre l’hypothèse que de tels protocoles

utilisés en tennis auraient une influence positive sur la vitesse de balle en coup droit.

14
Ainsi, l’objectif de notre travail sera d’apporter un éclairage sur les possibilités d’améliorer la

performance du coup droit au travers d’une augmentation de la vitesse de balle délivrée, mais

également sur les modalités d’entrainement permettant de prévenir la survenue de blessures liée à

une hyper sollicitation du membre supérieur.

Notre exposé comprendra trois parties principales. La première partie de notre travail est une

revue de la littérature comportant trois chapitres. Le premier est consacré à la caractérisation du coup

droit en tennis à partir des études cinématiques, cinétiques et EMG afin de mieux cerner les facteurs

déterminants dans la production d’une vitesse de balle maximale. Le deuxième porte sur les

méthodes d’amélioration de la puissance dans les activités de type balistique notamment le baseball

et le golf, puis nous aborderons enfin la problématique de la prévention de la blessure du membre

supérieur. La seconde partie de notre thèse, se présente sous la forme de quatre articles

indépendants. Certains propos figurant dans la première partie de notre thèse, et constituant le cadre

théorique, peuvent être repris dans les articles indépendants les uns des autres. Le premier article, en

soumission, évalue la puissance maximale produite lors d’un lancer de Medecine-Ball de côté à deux

mains et sa relation avec la vitesse maximale de balle en coup droit pour des joueurs de niveau

régional. Le deuxième article, en soumission, analyse la relation entre la performance en coup droit et

les lancers de medecine-ball à 1 ou 2 mains sur le côté. Le troisième article est une comparaison de

deux protocoles visant à augmenter la vitesse de balle en coup droit à partir de raquettes lestées ou

de lancers de Medecine-Balls de côté à une main. Il a été publié dans la revue Journal of Strength

and Conditioning Research. Le quatrième article, à soumettre, compare les coordinations musculaires

du lancer de Medecine-Ball sur le côté à une ou deux mains avec celles du coup droit. La troisième

partie de notre thèse nous permettra de faire la synthèse des articles et d’ouvrir des perspectives

pratiques et des perspectives de recherches futures.

15
REVUE DE LA LITTERATURE : CADRE THEORIQUE

16
CHAPITRE 1 : LE COUP DROIT MODERNE

17
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

Le facteur temps est un aspect important dans l’analyse des matchs de tennis car il reflète les

aspects physiologiques mais aussi tactiques du jeu (Richers, 1995 ; O’Donoghue & Ingram, 2001).

L’importance des coups de fond de court, et notamment du coup droit considéré comme un coup clé

par Brabenec (2000), a été accentuée dans le jeu moderne. Des changements dans le poids, la taille,

et la rigidité des raquettes ont influencé la technique dominante utilisée pendant le jeu (Bahamonde,

1999 ; Elliott et al., 1997). Ainsi, dès qu’ils le peuvent, les joueurs tournent autour de leur revers pour

frapper des coups droits. Cela leur donne la possibilité de trouver des angles et des zones qui ne

seraient pas possible en revers à partir de la même position (Kovacs & Ramos, 2011). Avec l’évolution

du jeu vers un rythme plus rapide, les contraintes temporelles pour frapper se sont accentuées

amenant les joueurs à frapper davantage de coups droits avec une prise fermée permettant

d’imprimer plus d’effet lifté mais aussi avec des appuis ouverts pour répondre spécifiquement à la

situation (Roetert & Reid, 2008). Cette variabilité technique en coup droit a conduit à envisager une

approche plus fonctionnelle de la production des coups à partir d’analyses cinématiques, cinétiques et

EMG.

I. Importance de la vitesse de balle et du coup droit dans le jeu moderne

En analysant la durée des coups dans les dernières deux décennies au cours du tournoi de

Wimbledon à partir du « computerised scorebook » (Takahashi et al., 2006a), Takahashi et al. (2006b)

ont démontré que la durée des coups est devenue plus courte dans la dernière décade

comparativement à la précédente, en relation avec une vitesse de balle augmentée. De plus, au cours

de cette période et sur cette surface, le ratio des coups de fond de court par rapport au total des

échanges a augmenté en passant de 0,48 coups/échange dans les années 80 à 1 coup/échange

dans les années 2000. De façon intéressante, Takahashi et al. (2009) ont fait une analyse

comparative de la durée des coups de fond de court entre les trois surfaces majeures des tournois du

grand chelem en 2003 et 2004 à partir de 41 matchs. Ils n’ont pas révélé de différence significative

(1,36 ± 0,04 à Roland Garros, 1,38 ± 0,22 à Wimbledon, et 1,36 ± 0,09 secondes à l’US open),

suggérant que les échanges de fond de court seraient joués sur le même rythme dans tous les

tournois. Si le rythme est le même, la proportion des coups de fond de court, quant à elle, semblerait

varier en fonction de la surface de jeu. Ainsi, O’Donoghue et Ingram (2001), après avoir analysé 252

matchs en simple lors des quatre tournois du grand chelem, ont établi que cette proportion s’élevait à

18
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

51% pour Roland Garros (terre battue), 46% pour Melbourne (ciment), 35% pour Flushing Meadow

(ciment) 35%, et 19% pour Wimbledon. Enfin, en fonction de la surface, un quart à un tiers des coups

seraient joués sous pression temporelle, à savoir au moins un coup par point (Grosser et al., 2000).

L’influence de la vitesse de balle sur le niveau de jeu a été démontrée par Vergauven et al.

(2004) lors de la validation d’un test de terrain, le «Leuven Tennis Performance Test », mesurant la

performance des coups droits dans des conditions simulées de match chez des joueurs de niveau

débutant à intermédiaire. Les résultats ont indiqué que les joueurs les mieux classés faisaient moins

d’erreurs, avaient une vitesse de coup plus grande, et une précision latérale plus importante (p<0,05).

Ce même auteur a déterminé deux indices de performances, l’indice de vitesse/précision et celui de

vitesse/précision/erreur, qui étaient également corrélés au niveau des joueurs (p<0,05). Cet impact

de la vitesse de balle sur le niveau de jeu a aussi été retrouvé sur des joueurs de Haut-niveau dans

l’étude de Landlinger et al. (2010b) dans laquelle les joueurs professionnels (classement ATP moyen

347) montraient une tendance vers de plus grandes vitesses horizontales de raquettes à l’impact

comparativement aux joueurs de niveau national (31,1 ± 2,1 vs. 29,1 ± 1,7 m.sЁ¹) mais aussi dans

l’étude de Bahamonde et Knudson (1998) dans laquelle des enseignants professionnels démontraient

des vitesses de raquette à l’impact supérieures à celles de joueurs intermédiaires quel que soit le

placement utilisé.

L’utilisation prioritaire du coup droit par rapport au revers dans la construction du point a été

démontrée par plusieurs études impliquant des niveaux de jeu différents. Johnson et McHGugh (2006)

ont analysé des jeux de service et de retour au cours des 4 tournois du grand chelem et ont indiqué

une utilisation préférentielle du coup droit par rapport au revers quelle que soit la surface. Ridhwana et

al. (2010) ont indiqué que la moyenne générale du nombre de coups droits joués au cours de matchs

simulés était significativement plus importante que celle des revers (84,3 ± 22,5 vs. 25,1 ± 15,7

respectivement avec p<0,001) pour 10 joueurs malaisiens de niveau national âgés de 15,3 ± 1,2 ans.

Cette utilisation importante du coup droit dans le jeu moderne pourrait être expliquée en partie

par la possibilité de frapper plus fort la balle comparativement au revers. En effet, Fernandez-

Fernandez et al. (2010) ont démontré que la vitesse maximale de balle délivrée en coup droit était

significativement supérieure à celle du revers (122,0 ± 9,1 vs 111,1 ± 7,5 km/h sur terre battue et

120,4 ± 6,0 vs 111,5 ± 6,0 km/h sur moquette) dans des conditions similaires d’exécution chez des

19
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

joueurs adultes de niveau national. Une des raisons évoquée par les auteurs serait les grandes

différences d’activité musculaire entre les deux coups (Escamilla & Andrew, 2009) qui seraient plus

importante en coup droit et ainsi permettrait au joueur de générer plus de puissance mais aussi

expliquer une plus grande consommation énergétique (18,5 et 16,8 kcal/min, pour le coup droit et le

revers respectivement). Finalement, Il existerait des différences de vitesse en fonction de la direction

du coup joué, la vitesse horizontale de tête de raquette lors d’un coup droit croisé étant plus grande

que pour un coup droit joué long de ligne (Landlinger et al., 2010b). Enfin, de grandes corrélations

(47% de variance) ont été reportées entre l’évaluation de l’efficacité du coup droit et le classement

national chez des jeunes entre 8 et 12 ans (Roetert et al., 1992).

Il existe plusieurs références dans la littérature, pour le coup droit, concernant les valeurs de

vitesse de balle post-impact (tableau 1) et de vitesse de raquette à l’impact (tableau 2) mais elles

divergent en raison des protocoles méthodologiques utilisés et des niveaux de jeu des sujets.

Tableau 1. Valeurs de vitesse de balle en coup droit dans la littérature scientifique. ITN = classification
utilisée par la Fédération Internationale de Tennis (1 : Elite => 10 : débutant).

Auteurs population Outil de Vitesse de balle

mesure 0D[LPDOH PVǦï)

Rogowski et al. (2009) 15 joueurs (23,7 ± 7,3 ans et ITN 3) Radar gun De 20,7 ± 1,1 à 30,0 ± 0,4

Kraemer et al. (1995) 38 filles universitaires Vidéo 2D 27,40 ± 4,19 (frappe axiale)

Perry et al. (2004) 23 garçons (15,09 ± 1,31 ans) et 10 filles Radar gun 28,83 ± 2,38 (long de ligne)

(14,70 ± 1,49 ans) 29,35 ± 2,73 (croisé)

Ravé et al. (2008) 3 filles et 7 garçons Radar gun 31,19 ± 3,4 (croisé)

(23,0 ± 2,1ans et ITN 5,2 ± 1,5) 29,9 ± 3,1 (long de ligne)

Kraemer et al. (2003) 9 filles universitaires Vidéo 2D § IUDSSHD[LDOH

Fernandez-Fernandez et al. (2010) 10 joueurs (24,2 ± 1,7 ans et niveau Radar gun 33,88 ± 2,5 (Terre battue)

National / international) 33,4 ± 1,6 (dur)

Pluim et al. (2006) 36 joueurs (ITN 3) Radar gun 34,4 et 35,2 (long de ligne)

Rota et al. (2012) 21 joueurs (23,3 ± 6,6 ans et ITN 2-3) Radar gun 38,9

Seeley et al. (2011) 12 joueurs universitaires (ITN 4,5) Radar gun 42,7 ± 3,8

20
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

Tableau 2. Valeurs de vitesse de raquette horizontale à l’impact en coup droit dans la littérature
scientifique. NR= non renseigné

Auteurs Population Protocoles méthodologiques Vitesse de raquette

Horizontale (m.sЁ¹)

Nesbit et al. (2008) 16 joueuses (20 ± 1,4 ans) de 8 caméras 200 Hz et coordonnées 3D de 23 12,91 ± 2,4

niveau avancé marqueurs

Rouffet et al. Vingt-deux joueurs âgés de 9 2 caméras grandes vitesses (100 Hz) et 13,47 ± 0.47

(2009) à 17 ans reconstruction des coordonnées 3D en

utilisant SIMI Motion 7.0

Bahamonde et Joueurs intermédiaires NR 15,8 (appuis ouverts)

Knudson(1998) 16,4 (appuis en ligne)

Knudson et Joueurs intermédiaires NR 16,1 ± 2,5

Bahamonde (1999)

Rogowski et al. 11 joueuses et 18 joueurs 2 caméras grandes vitesses (100 Hz) et 16,53 ± 2,50 (plat)

(2011) (11,1 ± 1,5 ans) reconstruction des coordonnées 3D en 16,32 ± 2,40 (lifté)

utilisant SIMI Motion 7.0

Elliott et al. (1997) 12 Joueurs seniors de niveau 3 caméras grandes vitesses (200 Hz) et 18,5

avancé (22 ans) reconstruction des coordonnées 3D en

utilisant la méthode DLT.

Bahamonde et Enseignants professionnels 2 caméras grandes vitesses (100 Hz) et 21,2 (appuis ouverts)

Knudson (1998) reconstruction des coordonnées 3D en 22,3 (appuis en ligne)

utilisant la méthode DLT.

Elliott et al. (1989a) 7 joueurs de niveau national et 2 caméras grandes vitesses (200 Hz) et 22,5

1 joueuse de niveau reconstruction des coordonnées 3D à partir

international (19 à 26 ans) d’images 2D en utilisant la méthode DLT

Elliott et al. (1989b) 7 joueurs de niveau national et 2 caméras grandes vitesses (200 Hz) et 24,3

1 joueuse de niveau reconstruction des coordonnées 3D à partir

international (19 à 26 ans) d’images 2D en utilisant la méthode DLT

Landlinger et al. 7 joueurs juniors 8 caméras 400 Hz et coordonnées 3D de 43 29,1 ±1,7

(2010b) De niveau national marqueurs reconstruites avec un logiciel

(Nexus)

Landlinger et al. 6 Joueurs seniors Elite 8 caméras 400 Hz et coordonnées 3D de 43 31,1± 2,1

(2010b) marqueurs reconstruites avec un logiciel

(Nexus)

Des valeurs moyennes de vitesse de balle en échange ainsi que de taux de rotation de la

balle ont été calculées à partir de séquences vidéo enregistrées à haute fréquence et traitées avec un

21
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

logiciel d’analyse vidéo pour les meilleurs joueurs professionnels entre 2009 et 2010 sur des courts en

dur. Elles sont présentées dans le tableau 3.

Tableau 3. Valeurs moyennes de vitesse et de taux de rotation de balle en coup droit pour les meilleurs
joueurs professionnels (adapté de http://blog.tennisspeed.com/2011/01/forehand-speed-and-spin-rates-of-
atp.html le 15/06/2013)

Joueurs Vitesse de balle moyenne Taux de rotation moyen de la

(m.sЁ¹) balle (tours/minute)

Roger Federer 33,8 2350

Rafael Nadal 39,6 2680

Novak Djokovic 34,9 2550

Andy Murray 31,19 2562

Andy Roddick 39,5 2590

II. Analyse descriptive et fonctionnelle du coup droit

L’analyse technique du coup droit a longtemps été exclusivement une description de la forme

et du rythme des gestes à partir d’un modèle de haut-niveau servant de référence aux enseignants

(Fédération Française de Tennis, 1981). Cette approche amenait les enseignants à repérer les

différences de style (forme gestuelle) entre des joueurs sans nécessairement les aider à développer

une compréhension des biomécaniques d’un coup réussi (Crespo & Milley, 1998). Puis, l’apport des

sciences du sport et notamment de la biomécanique est devenu un domaine clé dans la formation des

entraineurs et le développement des joueurs dans la mesure où tous les coups du tennis ont une

structure mécanique fondamentale (Elliott, 2001). Ainsi, des analyses cinématiques, cinétiques et

électromyographies ont permis d’éclairer davantage cette structure mécanique fondamentale en coup

droit. La cinématique peut être définie comme la description du mouvement humain sans tenir compte

des forces qui le génèrent, incluant les déplacements linéaires et angulaires, les vitesses et les

accélérations (Winter, 1990). L’étude des forces qui causent le mouvement et l’énergie résultante est

la cinétique (Winter, 1990). L’électromyographie (EMG) est l’étude des signaux électriques associés

aux contractions musculaires (Winter, 1990).

22
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

L’évolution du jeu vers un rythme plus rapide à amener les joueurs à frapper leur coup droit

dans des situations variées en fonction des contraintes spatio-temporelles. Cette variabilité technique

en coup droit a conduit à envisager une approche plus fonctionnelle de la production des coups et

amené les auteurs d’articles spécialisés à analyser la technique du coup droit en évoquant le principe

de la chaine cinétique (Roetert & Bernstein, 2003 ; Roetert & Riewald, 2004). De même, les notions

de moments linéaire et angulaire ont été utilisées pour expliquer les variations entre les différents

types de placement en coup droit (Roetert & Reid, 2008). Le moment linéaire est développé au travers

de forces (loi d’action/réaction) générées à partir du sol lorsque le joueur avance vers la balle et que le

poids du corps est transféré de la jambe arrière vers la jambe avant lorsque le coup droit est réalisé

avec les appuis en ligne. Le moment angulaire est la quantité de mouvement angulaire que le corps

possède et tend à produire une séquence de rotations des segments corporels (jambes, hanches,

tronc, membre supérieur et raquette).

Le terme « chaine cinétique » réfère au cadre conceptuel pour comprendre les mécanismes

par lequel les athlètes accomplissent les tâches complexes nécessaires pour fonctionner en sport

(Lintner et al., 2008). C’est le système biomécanique au travers duquel sont générées les forces

nécessaires et qui aide à réguler et modifier les charges exercées sur les articulations, spécialement

les grandes charges sur l’épaule (Fleisig et al., 2003). Dans une chaine cinétique opérant

normalement, les segments des jambes et du tronc sont les moteurs développant la force et forment

la base proximale stable pour la mobilité distale (Kibler, 1995 ; Elliott, 2003). L’énergie ou la force

générée par un maillon (ou une partie du corps) peut être transférée successivement au maillon

suivant. De plus, pour être efficiente, cette chaine cinétique doit répondre au principe de sommation

de vitesse dans lequel un segment initie son mouvement quand le segment proximal adjacent atteint

sa vitesse angulaire maximale (Putnam, 1993).

La recherche en coup droit a étudié largement les contributions relatives des membres

supérieurs et inférieurs à la vitesse de raquette à l’impact à partir d’analyses cinématiques (Elliott et

al., 1989a ; Elliott & Marsh, 1989b ; Takahashi et al., 1996 ; Elliott et al., 1997 ; Bahamonde &

Knudson, 1998 ; Knudson & Bahamonde, 1999 ; Rogowski et al., 2007 ; Nesbit et al., 2008 ;

Landlinger et al., 2010a ; Landlinger et al., 2010b) et cinétiques (Lino & Kojima, 2001 ; Bahamonde &

Knudson, 2003) mais aussi les relations entre les paramètres cinématiques et la vitesse de balle post-

impact (Elliott et al., 1989a ; Seeley et al., 2011). De plus, l’utilisation de l’EMG pour analyser l’activité

23
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

des muscles impliqués dans l’exécution d’un coup droit a permis de mettre en évidence des

séquences d’activation en relation avec les différentes phases du coup (Ryu et al., 1988 ; Rouffet et

al., 2009), l’influence de la masse de la raquette sur la coordination musculaire (Rogowski et al.,

2009), les différences d’activation musculaires entre un coup droit plat et lifté (Rogowski et al., 2011),

mais également la relation entre la coordination musculaire et la vitesse de balle post-impact (Rota et

al., 2012).

Pour mieux comprendre les contributions respectives des différents segments corporels de la

chaine cinétique à la vitesse de raquette à l’impact et à la vitesse de balle post-impact lors de la

réalisation d’un coup droit, nous présenterons les résultats de la littérature concernant les données

cinématiques, cinétiques et EMG pour les membres inférieurs, le tronc, et le membre supérieur au

cours des différentes phases de la réalisation du coup : la préparation (placement et préparation

gestuelle), l’accélération et l’accompagnement (figure 1).

Figure 1. Les différentes phases du coup droit avec appuis en ligne : fin de préparation (A), début
d’accélération (B), impact (C), accompagnement (D).

1. La phase de préparation

1.1. Le placement

Le coup droit a typiquement 4 variations majeures de placement : appuis ouverts, semi-

ouverts, en ligne et fermés. Le choix d’un placement est spécifique à la situation de jeu, au temps

disponible et tous utilisent une combinaison de moments linéaires et angulaires pour générer de la

puissance à la frappe (Roetert et al., 2009).

24
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

Dans la chaine cinétique opérant normalement, les segments des jambes et du tronc sont le

moteur pour le développement de force et la base proximale stable pour une mobilité distale (Kibler,

1995; Elliott, 2003). Ainsi, la génération de force en coup droit est initiée entre les genoux et les

hanches, et se transfère graduellement vers le haut au travers de la chaine cinétique (Groppel, 1994;

Perry et al., 2004). L’évolution du rythme de jeu a amené les joueurs à réagir plus vite et frapper

souvent en mouvement en raison de la puissance développée dans les coups de fond de court et le

service. Ainsi, ils ont été obligés d’adopter plus fréquemment un placement en appuis ouverts en coup

droit pour réagir aux situations d’urgence du jeu.

Dans le placement traditionnel avec appuis en ligne (figure 2A), le corps est tourné sur le côté

par rapport au filet et, quand la balle approche, le joueur fait un pas en avant vers la balle en pivotant

les hanches et le tronc (Bahamonde & Knudson, 2003). Avec ce type de placement, du moment

linéaire est développé au travers de forces générées à partir du sol (loi d’action/réaction) lorsque le

joueur avance vers la balle et que le poids du corps est transféré de la jambe arrière vers la jambe

avant. Dans le placement en appuis ouverts (figure 2C), le joueur fait un pas latéralement en direction

de la ligne du couloir et il y aurait peu ou pas de transfert de moment linéaire dans la mesure où

seulement les rotations segmentaires (jambes, hanches, tronc et membre supérieur) sont utilisées

pour générer de la puissance pendant la phase d’accélération (Groppel, 1994).

Figure 2. Frappe en coup droit avec un placement en appuis en ligne (A), semi-ouverts (B) et ouverts (C)

Cette influence du type de placement sur la vitesse de raquette à l’impact a été étudiée par

Bahamonde et Knudson (2003). Leurs résultats ont indiqué que le placement en appuis ouverts créait

des vitesses résultantes plus faibles de la raquette à l’impact comparé au placement en appuis en

25
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

ligne pour des enseignants professionnels de tennis (21,2 vs 22,3 m.sЁ¹) et des joueurs intermédiaires

15,8 vs 16,4 m.sЁ¹). Cette différence peut s’expliquer par le fait que le placement en ligne permet de

générer plus de moment linéaire lors du transfert du poids du corps de l’appui arrière vers l’appui

avant, et de moment angulaire à partir de la rotation des jambes, des hanches et du tronc

(Bahamonde & Knudson, 1998). Ainsi, d’un point de vue biomécanique, les appuis en ligne en coup

droit sembleraient plus intéressants pour générer une grande vitesse de raquette car ils utilisent de

façon plus efficace les moments linéaire et angulaire générés par les joueurs. De plus, la direction du

coup semblerait influencer le type de placement et les joueurs utiliseraient les appuis en ligne

significativement plus souvent lors de coups droits joués long de ligne (Landlinger et al., 2010b).

Toutefois, la plupart des placements utilisés en match étant dictés par les contraintes temporelles et

spatiales de la situation, l’objectif est de toujours pouvoir fournir une base solide permettant de

développer une vitesse optimale de raquette à l’impact (Elliott et al., 2009).

En utilisant une plateforme de force, Van Gheluwe et Hebbelinck (1986) ont pu identifier que

l’extension du genou arrière accélérait le corps pendant le mouvement vers l’avant et que le genou

avant le décélérait juste avant l’impact. De même, Nesbit et al. (2008) ont mis en évidence que le

positionnement angulaire des genoux (degré de flexion) et leur amplitude de mouvement (degré

d’extension) étaient positivement reliés à la vitesse de raquette. Leur action combinée permet d’initier

et faciliter la rotation des hanches et du tronc dont les amplitudes angulaires sont positivement reliées

à la vitesse de raquette. Le degré d’extension du genou de la jambe arrière était caractéristique du

niveau d’expertise et apparaissait plus important dans la génération de vitesse de raquette que son

degré de flexion initial. Inversement, le degré de flexion initial du genou de la jambe avant apparaissait

plus important que son degré d’extension. Cela démontrerait une différence bilatérale des rôles avec

la jambe arrière principalement propulsive et la jambe avant principalement stabilisatrice.

En effet, lorsque le pied avant se pose au sol, les joueurs ont les forces de traction

nécessaires pour faire une transition des premiers mouvements linéaires de la phase de préparation

aux mouvements majoritairement en rotation de la phase d’accélération. Ce constat est supporté par

l’étude de Lino et Kojima (2001) qui démontre que l’extension de la hanche de la jambe arrière

apporte une contribution importante à la rotation des hanches lors d’un coup droit réalisé avec appuis

26
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

en lignes, mais aussi celle de Seeley et al. (2011) démontrant une corrélation significative entre la

vitesse d’extension de la hanche arrière et la vitesse de balle post-impact (figure 3).

Figure 3 . L’extension de la jambe arrière (A) favorise la rotation des hanches (C) à partir d’une
stabilisation de la jambe avant (B).

De plus, Lino et Kojima (2001) ont reporté qu’une extension vigoureuse des jambes dans le

placement avec appuis en ligne créait un couple de force axial pour pivoter le pelvis et les hanches

plus important que sans utilisation des jambes. De leur côté, Akutagawa & Kojima (2005) ont suggéré

que les adducteurs de la hanche avant et les extenseurs de la hanche arrière étaient les principaux

contributeurs à la rotation des hanches vers l’avant lors de la réalisation d’un revers à deux mains,

dont la biomécanique apparaît similaire à celle d’un coup droit réalisé du côté opposé (Yandell, 1998).

La contribution des membres inférieurs et de la rotation du tronc à la vitesse de raquette à l’impact en

coup droit dans le plan horizontal a été évaluée à 10% (Elliott et al., 1989a) et à 12% (Takahashi et

al., 1996). De plus, Elliott et Marsh (1989b) ont reporté des différences dans l’utilisation des jambes

entre un coup droit lifté et un coup droit coupé. Les angles des genoux et de la hanche dominante

étaient plus importants à l’impact pour le coup droit lifté, et, alors que les genoux et la hanche

dominante étaient fléchis à l’impact lors du coup droit coupé, ils étaient en extension pour le coup droit

lifté pour assister la trajectoire de bas en haut de la raquette.

Ce rôle indirect dans la performance est supporté par l’hypertrophie asymétrique du côté non-

dominant des muscles psoas iliaque et fessiers par rapport à des sédentaires (26% et 20%

respectivement) et au côté dominant pour fournir une base solide pour supporter les forces générées

par la rotation vers l’avant (Sanchis-Moysi et al., 2011).

27
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

Il est intéressant de noter que cette coordination des membres inférieurs se retrouve aussi en

baseball dans l’action de frappe de balle avec la batte et est importante pour la stabilisation précoce

du pelvis et la génération de puissance (Lintner et al., 2008). En effet, le transfert du poids du corps

de la jambe arrière vers la jambe avant se caractérise par une force totale appliquée sur le pied arrière

passant de 102% du poids de corps en fin de préparation à seulement 58% à l’impact et une force

appliquée sur l’appui avant au moment de sa reprise de contact avec le sol de 123% du poids de

corps puis de 84% au moment de l’impact (Welch et al., 1995). Ainsi, la jambe avant agit comme un

bloc et la jambe arrière a un rôle de support. L’étude de Shaffer et al. (1993), utilisant une analyse

EMG, souligne une grande activité des muscles ischio-jambiers et fessiers de la jambe arrière en fin

de préparation, indiquant leur rôle dans la stabilisation de l’articulation de la hanche et l’initiation de

puissance. De même, lors d’un lancer en baseball, c’est l’appui avant qui sert de support aux rotations

successives des hanches et du haut du tronc respectivement à 0,03-0,05 et 0,05-0,07 secondes après

le contact du pied avant avec le sol (Escamilla et al., 1998).

1.2. La préparation gestuelle

La phase de préparation gestuelle débute dès la reprise d’appui et correspond à la prise

d’élan. L’objectif de cette phase est de placer la raquette en arrière dans des conditions optimales à

partir de la rotation organisée des hanches et des épaules avec l’adoption d’une prise adaptée au

coup à jouer. En fonction des auteurs, la taille optimale du grip est décrite comme la distance

équivalente entre le niveau du pli palmaire proximal et l’extrémité de l’annulaire (Nirschl & Ashman,

2003), ou celle permettant un espace d’un doigt entre la paume et le bout de l’annulaire (Pluim &

Safran, 2004). La prise de raquette permet d’orienter correctement le tamis au moment de l’impact, de

placer le poignet dans une position de force convenable et, selon le type de coup exécuté, d’obtenir

une mobilité de la main satisfaisante (Knudson, 1991). Aujourd’hui, les prises fermées sont préférées

dans la mesure où elles permettent plus facilement d’imprimer un effet lifté à la balle et de conserver

une orientation convenable de la raquette à l’impact (figure 4). Dans un esprit de clarté, l’influence de

la taille du grip mais aussi de la prise sur la performance sera étudiée dans la partie consacrée à la

frappe.

28
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

Figure 4. Prises de raquette en coup droit

L’objectif principal de la phase de préparation est d’augmenter la distance sur laquelle la

vitesse de raquette peut être développée pendant la phase d’accélération. Afin de pouvoir comparer

les résultats des différentes études, nous avons choisi de conserver un seul plan de référence pour

analyser la position de la raquette et des différents segments corporels pour toutes les phases du

coup droit (figure 5).

Figure 5. Plan de référence pour l’analyse des positions segmentaires

L’alignement de la raquette est déterminé comme la projection des lignes connectant la tête

de raquette et l’épaule dominante sur le plan horizontal (Landlinger et al., 2010b). Il fournit une

information sur le déplacement horizontal de la raquette dans le plan transversal (Reid & Elliott, 2002).

La forme gestuelle de la préparation pourrait avoir une influence sur la vitesse de raquette à

l’impact. En effet, Elliott et al. (1989a) ont démontré qu’une technique multi segmentaire utilisant le

29
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

coude comme pivot résulte en une vitesse plus importante de la raquette à l’impact qu’une technique

classique utilisant l’épaule comme pivot (figure 6). Cette différence de vitesse de raquette (22,5 vs

19,3 m.sЁ¹) s’est traduit par une vitesse de balle post-impact plus élevée (34,5 vs 32,3 m.sЁ¹). Cette

différence pourrait être attribuée à une distance plus importante parcourue par la raquette lors de la

préparation.

Figure 6. Préparation avec pivot autour du coude (A) et autour de l’épaule (B)

Cette augmentation de la distance raquette/balle est due principalement à une augmentation

de l’amplitude de rotation du tronc dans le coup droit moderne. Les trois paramètres mesurables

utilisés dans les différentes analyses cinématiques sont l’alignement des hanches et des épaules, à

savoir les projections des lignes connectant les centres articulaires des hanches et des épaules dans

le plan transversal et l’angle de séparation des épaules et des hanches qui représente la rotation

axiale du tronc sur les hanches (figure 7).

Figure 7. En fin de préparation, la rotation des épaules est plus importante que celle des hanches créant
XQDQJOHGHVpSDUDWLRQ Į 

30
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

L’évolution de ces paramètres apparaît reliée à la direction du coup droit joué, à la vitesse de

balle post-impact souhaitée, au type d’effet imprimé à la balle, mais aussi à l’intention de jeu. En effet,

Landlinger et al. (2010b) ont comparé des coups droits croisés et long de ligne réalisés par six joueurs

professionnels et sept joueurs juniors de niveau national. Ils ont démontré que les hanches pivotaient

significativement plus pour le coup droit long de ligne, en raison d’un placement en ligne le plus

souvent utilisé, et que l’angle de séparation était plus important pour le coup droit croisé. En revanche,

l’alignement des épaules était similaire dans les deux conditions. L’angle de séparation moyen était de

22,98 ± 7,7° pour les joueurs Elite et de 26,98 ± 9,9° pour les joueurs juniors. De leur côté, Seeley et

al. (2011) ont démontré que l’amplitude de rotation du tronc augmente significativement de 14% et

21,9% pour passer d’une vitesse de 50% à 75% puis de 50% à 100% de la vitesse maximale

respectivement, suggérant une augmentation de l’angle de séparation épaules/hanches. D’autres

études avaient déjà démontré l’influence de l’augmentation de cet angle dans l’augmentation de la

vitesse maximale de la tête de raquette (Takahashi et al., 1996; Elliott, 2006). Ce principe est présent

également lors du swing en golf qui implique une rotation du tronc et a fait l’objet d’analyses

spécifiques. Ainsi, Myers et al. (2008) ont démontré que l’angle de séparation hanches/épaules en fin

de préparation contribuait à une plus grande vitesse de rotation du haut du tronc et que la vitesse de

séparation hanches/tronc pendant l’accélération contribuait finalement à une plus grande vitesse de

balle. Toutefois, en tennis, Takahashi et al. (1996) puis Landlinger et al. (2010a) ont reporté des

angles de séparation et des alignements d’épaules comparables pour des vitesses de raquettes à

l’impact différentes. Ainsi, en coup droit, un plus grand angle de séparation est bénéfique pour

préétirer les gros muscles du tronc, mais ne garantit pas forcément une augmentation de la vitesse de

raquette (Landlinger et al., 2010 b).

Enfin, l’étude d’Elliot & Marsh (1989b) comparant les cinématiques de coups droits d’approche

liftés et coupés réalisés à partir d’une position avancée dans le court, a démontré que les joueurs

réalisent une plus grande rotation des hanches et des épaules pour le coup droit lifté comparé au

coup droit coupé, ce qui se traduit par une position de raquette plus éloignée en fin de préparation

(117° vs 49°). Cette valeur pour le coup droit lifté était elle-même inférieure à celle de 140° reportée

par Elliott et al. (1987) pour des coups droits liftés joués en fond de court et le long de la ligne,

31
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

soulignant ainsi une adaptation de l’amplitude de préparation à l’emplacement à partir duquel était

joué le coup. Il est intéressant de noter que le type de prise pourrait aussi avoir une influence sur les

valeurs de ces paramètres, comme le démontre l’étude d’Elliot et al. (1997) dans laquelle les joueurs

utilisant une prise fermée orientent significativement plus leurs épaules que les joueurs utilisant une

prise semi-fermée (115,2° vs à 83°) pour un coup droit à plat. Ces valeurs avaient tendance à

augmenter quelle que soit la prise utilisée quand le coup droit était réalisé avec du lift mais sans

différence significative (119,75° et 120,90° respectivement pour la prise fermée et la prise semi-

fermée).

La rotation du tronc est effectuée par une contraction concentrique des muscles obliques

internes ipsilatéral et externe controlatéral, qui, en retour engendre une activation excentrique des

muscles obliques interne controlatéral et externe ipsilatéral (Reid et al., 2003). L’hypothèse avancée

pour expliquer l’influence du degré de séparation angulaire sur la vitesse de raquette serait une

augmentation de l’activation excentrique de certains muscles abdominaux, permettant un gain

d’énergie mécanique lié au cycle étirement/détente lorsque la coordination et la vitesse de contre-

mouvement est adaptée. D’après Elliott (2001), la vitesse de raquette pourrait être accrue de 20%

environ si un étirement préalable des muscles intervient, mais 50% de l’effet bénéfique de l’énergie

stockée serait perdue lorsqu’une interruption d’une seconde se produit entre la phase de préparation

et la phase de déclenchement de la frappe. Il est par conséquent essentiel qu’il n’y ait aucune

interruption entre les deux phases du geste de frappe. Ainsi, la coordination segmentaire pendant le

mouvement vers l’avant influence l’utilisation de l’énergie élastique stockée qui pourrait être utilisée

pour accélérer le bras et la raquette vers l’avant (Knudson & Elliott, 2004). Toutefois, en tennis,

Takahashi et al. (1996) puis Landlinger et al. (2010a) ont reporté des angles de séparation et des

alignements d’épaules comparables pour des vitesses de raquettes à l’impact différentes. Ainsi, en

coup droit, un plus grand angle de séparation est bénéfique pour préétirer les gros muscles du tronc,

mais ne garantit pas forcément une augmentation de la vitesse de raquette (Landlinger et al., 2010 b).

Les données de la littérature concernant les rotations des hanches et des épaules en fin de

préparation sont reportées dans le tableau 4. Les angles de séparation ont été calculés à titre indicatif

et d’après les angles moyens reportés.

32
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

Tableau 4. Rotation des épaules, des hanches et angle de séparation en fin de préparation de Coup droit.
NR= non renseigné

Auteurs Type de coup Niveau de jeu Hanches (°) Epaules (°) séparation (°)

Elliott (1989a) NR NR NR 101,9 ± 7,4 -

Takahashi (1996) CD plat long de ligne Avancé 106,03 115,16 ± 14,3 9,13

Takahashi (1996) CD lifté long de ligne Avancé 99,74 120,89 ± 6,8 21,15

Elliott (1997) CD plat prise eastern Avancé 65,05 83 27,95

Elliott (1997) CD lifté prise eastern Avancé 83,74 119,74 36

Elliott (1997) CD plat prise western Avancé 88,9 115,2 26,3

Elliott (1997) CD lifté prise western Avancé 84,89 120,89 36

Landlinger (2010) CD croisé Elite 80,4 ± 9,4 105,4 ± 10,4 25

Landlinger (2010) CD croisé Avancé 73,7 ± 9,3 103 ± 10,1 29,3

Landlinger (2010) CD long de ligne Elite 84,3 ± 9,9 105,2 ± 9,6 20,9

Landlinger (2010) CD long de ligne Avancé 80,6 ± 7,3 105,2 ± 10,9 24,6

Il est intéressant de constater, qu’en golf, des rotations de 104 ± 10.3° et 44,9 ± 10.3° pour les

épaules et les hanches respectivement en fin de préparation créant un angle de séparation de 59,1 ±

8,8° ont été observées (Myers et al., 2008). Ainsi, les valeurs de rotation des épaules sont proches de

celles rencontrées en tennis alors que celles des hanches sont moins importantes et ainsi pourrait

expliquer un angle de séparation plus important.

Au niveau de l’activité musculaire, la phase de préparation gestuelle en coup droit présente

une activité faible au niveau des muscles du bras (Morris et al., 1989) et de l’épaule (Ryu et al., 1988).

Ce faible niveau d’activation des muscles de l’épaule lors de la phase de préparation se retrouve

également pour la frappe en baseball avec des valeurs généralement inférieures à 25% de la

contraction maximale isométrique (Shaffer et al., 1993) et pour le swing en golf (Pink et al., 1990).

2. La phase d’accélération

La phase d’accélération peut être divisée en 2 phases lors d’un placement avec appuis en

ligne (Lino & Kojima, 2001; Nesbit et al., 2008). La première phase correspond à l’initiation du pas

vers l’avant et au déplacement du centre de gravité jusqu’à ce que le talon du pied avant touche le

sol, et la deuxième phase est la portion immédiatement après le contact du talon avec le sol jusqu’à

33
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

l’impact (figures 1B et 1C). Au cours de la première phase, le centre de gravité du corps se déplace

linéairement vers l’avant et les hanches et le tronc pivotent vers l’arrière en atteignant leur position

maximale (Nesbit et al., 2008). Au cours de la deuxième phase, la rotation et l’extension des membres

inférieurs initient le mouvement vers l’avant de la raquette et sont responsables du mouvement vers

l’avant et le haut de l’épaule dominante à l’impact (Elliott et al., 1997). La rotation des hanches et du

tronc vers l’avant génère du moment angulaire (Bahamonde, 1999). La durée de cette dernière phase

est très brève et, dans le cas de frappes à vitesse maximale, est inférieure à 300 ms (Landlinger et al.,

2010a) se rapprochant ainsi de celle d’une frappe en baseball (Welch et al., 1995), ou d’un swing de

golf (Nesbit, 2005).

Cette phase d’accélération s’achève donc à l’impact où les positions et vitesses angulaires

des différents segments corporels peuvent varier en fonction de la direction du coup, du type d’effet et

du niveau de jeu. Par exemple, les hanches et les épaules sont alignés significativement plus loin

devant (+6,4° et +7,5° respectivement) quand la balle est jouée croisée comparé à un coup réalisé

long de ligne (Landlinger et al., 2010b).

2.1. Le rôle des hanches et du tronc

La rotation optimale du haut du corps est l’une des conséquences du moment cinétique. Une

corrélation étroite entre la rotation du haut du corps et la vitesse de raquette, indépendamment du

type de placement utilisé ou du niveau d’aptitude a été trouvée (Bahamonde & Knudson, 1998). La

rotation participe non seulement à la vitesse de la raquette (elle est responsable d’environ 10% de la

vitesse finale de la raquette), mais est également utilisée dans le pré-étirement des muscles de

l’épaule afin de leur permettre de produire une tension plus importante. Les valeurs de la littérature

concernant les déplacements des hanches et des épaules lors de la phase d’accélération (fin de la

préparation jusqu’à l’impact) sont reportées dans le tableau 5.

34
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

Tableau 5 : Déplacements angulaires des hanches et des épaules entre la fin de préparation et l'impact.
NR= non renseigné.

Auteurs Type de coup Niveau de jeu Epaules (°) Hanches (°) ratio (%)

Elliott (1989a) CD croisé et long de ligne Avancé 95,1 NR NR

Takahashi (1996) CD plat long de ligne Avancé 113,46 72,77 64,1

Takahashi (1996) CD lifté long de ligne Avancé 120,89 75,05 62,1

Elliott (1997) CD plat prise eastern Avancé 67 52,1 77,8

Elliott (1997) CD lifté prise eastern Avancé 115,14 64,84 56,3

Elliott (1997) CD plat prise western Avancé 116,9 76,3 65,3

Elliott (1997) CD lifté prise western Avancé 120,89 84,19 69,6

Lino et Kojima (2001) 98 60 61,2

Landlinger (2010) CD croisé Elite 115,8 77,8 67,2

Landlinger (2010) CD croisé Avancé 104,6 67,9 64,9

Landlinger (2010) CD long de ligne Elite 109,2 74,2 67,9

Landlinger (2010) CD long de ligne Avancé 98 63,2 64,5

Il est intéressant de noter que les ratios déplacement des hanches / déplacement des épaules

semblent généralement plus importants que celui reporté par Lino & Kojima (2001), pour qui 60% du

déplacement angulaire des épaules est dérivé du déplacement angulaire des hanches.

Lors de la phase d’accélération, les hanches et les épaules effectuent une rotation vers l’avant

(figure 8). Landlinger et al. (2010a) ont observé une séquence temporelle des pics angulaires. En

effet, les joueurs atteignent leur pic au niveau des hanches et des épaules respectivement 0,253 et

0,234 secondes avant l’impact. De plus, l’angle de séparation maximal hanches/épaules survient plus

tard (0,179 secondes avant l’impact) soulignant que les hanches ont débuté leur rotation vers l’avant

plus tôt que les épaules, augmentant probablement le pré-étirement du tronc. Cette séquence

temporelle a également été reportée en golf par Burden et al. (1998), démontrant que la rotation des

épaules continuait vers l’arrière pendant que les hanches débutaient leur rotation vers l’avant pour

initier l’accélération. Une seule étude a analysé à la fois les vitesses angulaires des hanches et du

tronc ainsi que leur coordination temporelle (Landlinger et al., 2010a). Dans celle-ci, le pic de vitesse

angulaire des hanches atteint 540,5 ± 40,5°/s et survient 0,075 secondes avant l’impact tandis que

celle du haut du tronc atteint 754 ± 82,1°/s et survient 0,057 secondes avant l’impact. De façon

intéressante, la coordination temporelle des rotations des hanches et des épaules est le principal

facteur différenciant les niveaux de jeu, dans la mesure où, avec des pics de vitesse identiques, les

35
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

meilleurs joueurs ont des vitesses plus importantes à l’impact en raison d’une accélération plus

tardive. L’importance de cette coordination temporelle est soutenue par l’étude de Seeley et al. (2011)

comparant les paramètres cinématiques au cours de coups droits réalisés à des vitesses de 50, 75 et

100% de la vitesse maximale. Elle a mis en évidence le rôle important du tronc dans l’augmentation

de la vitesse post-impact mais en soulignant l’évolution disproportionnelle de la vitesse angulaire qui

augmente beaucoup plus que l’amplitude angulaire (99% vs 28% respectivement pour passer de 50%

à 100% de la vitesse de balle maximale).

Figure 8. La rotation des hanches précède celle des épaules lors de la phase d’accélération

La rotation du tronc influence positivement le mouvement de l’épaule vers l’avant. Or, il est

établi que la vitesse de l’épaule vers l’avant contribue à environ 10% de la vitesse de raquette à

l’impact (Elliott et al., 2009). Ainsi, une plus grande vitesse de rotation du tronc pourrait permettre

d’augmenter la vitesse de l’épaule vers l’avant et donc de la raquette à l’impact (Seeley et al., 2011).

De plus, la rotation du tronc pourrait affecter la rotation interne de l’épaule dans la mesure où elle crée

un pré-étirement des muscles rotateurs internes de celle-ci (Bahamonde & Knudson, 2003).

36
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

Il est intéressant de noter que l’initiation de l’accélération à partir des hanches est similaire à

celle observée lors de la frappe en baseball (Welch et al., 1995). Dans cette étude, la vitesse

angulaire maximale des hanches (714°/s) intervient également 0,075 secondes avant l’impact et celle

du haut du tronc (937°/s) intervient 0,065 secondes avant l’impact. Les pics de vitesses angulaires des

hanches et des épaules lors de la frappe en baseball semblent plus importants que ceux observés

lors d’un coup droit en tennis.

Cette contribution du tronc dans la phase d’accélération du coup droit est mise en évidence

par les activités musculaires de l’oblique externe ipsilatéral et de l’érecteur spinal non dominant (figure

9). En effet, elles apparaissent significativement plus grande que les autres muscles abdominaux quel

que soit le type de placement (Knudson & Blackwell, 2000). Rota et al. (2012) ont observé une

relation significative entre la vitesse de balle post-impact et le niveau d’activation du muscle externe

oblique dominant d’une part, et entre l’augmentation de vitesse de balle post-impact et le début

d’activation du muscle érecteur spinal d’autre part. Cela confirme ainsi le rôle critique du muscle

externe oblique dominant dans l’augmentation de la vitesse de balle en coup droit (Elliott, 2003). De

même, Ikeda et al. (2009) ont suggéré que la vitesse d’un Medicine Ball lancé de côté (coordination

similaire à un coup droit) était générée principalement par les muscles externe oblique et grand

pectoral dominants, mais que l’activation du muscle externe oblique non dominant était également très

importante dans la performance. En fait, les muscles antagonistes et stabilisateurs lors d’une rotation

rapide du tronc sont essentiels pour maintenir la stabilité et la sécurité de la colonne vertébrale

(Kumar et al., 2001). Ainsi, lors d’un lancer de balle en baseball, l’oblique externe non dominant est le

muscle abdominal activé le premier, permettant de prévenir le haut du corps de pivoter en même

temps que les hanches en direction de la cible, et l’oblique externe dominant est activé presqu’en

même temps que la pose du pied lorsque la base de rotation du haut du corps est stabilisée

(Hirashima et al., 2002).

37
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

Figure 9. Les muscles oblique externe (C) et érecteur spinae non dominants (A) stabilisent la rotation du
tronc générée par le muscle oblique externe dominant (B).

Le travail du centre du corps (somme du travail produit par les hanches et les articulations du

dos au niveau lombaire et thoracique) représente 67,8% du travail total du corps lors d’un coup droit

(Nesbit et al. (2008). Il est caractéristique des meilleurs joueurs et un indicateur fort de la vitesse de

raquette (Nesbit et al. (2008). Cela supporte partiellement les conclusions de Lino & Kojima (2001) et

Kraemer et al. (1995) pour qui les couples de force au niveau des hanches et des jambes étaient

importants pour générer une rotation du haut du corps, une grande vitesse de raquette et un transfert

de force à la raquette.

2.2. Le rôle du membre supérieur

2.2.1. L’épaule

Les rotations anatomiques du membre supérieur contribuent pour environ 90% dans la vitesse

de raquette à l’impact (Elliott et al., 1989a), 74% de celle-ci provenant de la rotation interne du bras

pour 40% et de la flexion horizontale du bras pour 34% (Elliott et al., 1997). La plupart des études

s’accordent sur le fait que le pic de vitesse angulaire de la rotation interne de l’épaule surviendrait

après l’impact (Elliott & Marsh, 1989b; Landlinger et al., 2010b; Seeley et al., 2011) sauf une le

plaçant 10 ms avant l’impact (Takahashi et al., 1996). Seeley et al. (2011) ont constaté une variance

intra sujet pour cette variable rendant des différences statistiques plus difficiles à détecter et qui

pourrait expliquer sa constance avec l’augmentation de vitesse de balle post-impact, malgré son rôle

38
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

principal dans la contribution de vitesse de la raquette à l’impact (Elliott et al., 1989a). Landlinger et al.

(2010b) ont observé un pic de vitesse angulaire de rotation interne de l’épaule de 825 ± 53°/s

survenant 0,25 secondes après l’impact. Les pics de couple de force de rotation interne ont été

évalués à 43,0 ± 16,7 et 17,5 ± 18,0 Nm pour un placement en ligne et en appuis ouverts

respectivement (Bahamonde & Knudson, 2003). Ce pic de force intervient lorsque le bras est en

rotation externe et correspond aux observations également reportées au service mais à un degré

moindre car le bras, en coup droit, n’atteint pas des angles aussi importants qu’au service (Elliott,

2003). De plus, cette rotation externe serait plus importante lorsque le joueur utilise une prise fermée

et interviendrait au cours de la phase d’accélération, entre la fin de la préparation et l’impact, (Elliott et

al., 1997). Ce décalage inertiel est contré par une action musculaire excentrique des rotateurs internes

mettant en place un cycle étirement/détente.

Figure 10. La flexion horizontale de la partie supérieure du bras (A) et la rotation interne (B) contribuent
pour environ 74% dans la vitesse de raquette à l’impact (Elliott et al, 1997).

La contribution principale de cette rotation interne dans la vitesse horizontale de la raquette à

l’impact est mise en évidence par l’activité importante des muscles grand pectoral et sous-scapulaire

supérieure à 60% de l’IMVC (Ryu et al., 1988). Dans l’étude de Rouffet et al. (2009), cette activation

du grand pectoral survenait 0.24 ± 0.01 secondes avant l’impact et avant les autres muscles du

39
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

membre supérieur agonistes au mouvement (biceps brachial et fléchisseur radial du carpe à 0,22 ±

0,01 et 0,17 ± 0,01 secondes respectivement) chez des jeunes joueurs de tennis d’âge et de niveau

d’expertise considérablement différents, supportant l’existence d’une séquence d’activation proximo-

distale lors de la phase d’accélération qui restait relativement stable. De même, Rogowski et al. (2009)

ont observé que les muscles impliqués dans la rotation interne du membre supérieur étaient activés

0,40-0,30 secondes avant l’impact chez des joueurs adultes de niveau avancé. En revanche, il existe

une divergence d’interprétation concernant la fonction du muscle grand dorsal dans la phase

d’accélération. Rouffet et al. (2009) l’ont considéré comme antagoniste au mouvement et expliquait sa

co-activation pour stabiliser l’épaule, alors que Rogowski et al. (2009) l’incluaient dans les muscles

agonistes mais avec un niveau d’activité moyen. Son niveau d’activation augmenterait avec celui de la

vitesse de balle post-impact chez des joueurs de tennis adultes experts (Rota et al., 2012) et

distinguerait, parmi de jeunes joueurs, ceux capables de générer les vitesses horizontales de raquette

les plus importantes (Rogowski et al., 2011). Enfin, l’étude de Rota et al. (2012) démontre un début

d’activation plus précoce du grand pectoral lorsque la vitesse de balle post-impact augmente chez des

joueurs adultes sans toutefois observer d’augmentation du niveau d’activité. Parallèlement à cette

activité des muscles agonistes de l’épaule, une activité importante du grand dentelé a été mise en

évidence lors de la phase d’accélération (Ryu et al., 1988). Ce muscle est responsable de la

stabilisation de la scapula et aide à la positionner correctement lors du déplacement rapide de

l’humérus (Happee & van der Helm, 1995). De façon similaire, cette activation précoce du grand

dentelé lors d’un lancer en baseball pourrait être interprétée comme un ajustement postural

anticipatoire (Hirashima et al., 2002). Ce muscle fournirait une base stable pour l’articulation

glénohumérale anticipant la rotation dynamique de l’épaule à venir. Il est intéressant de noter qu’une

activité importante des muscles grand pectoral, sous-scapulaire et grand dorsal a également été

observée lors de la phase d’accélération du swing en golf (Pink et al., 1990). Enfin, le niveau

d’activation du muscle grand pectoral diminuerait significativement avec l’augmentation de la masse

de la raquette pour une même vitesse de balle post-impact délivrée, certainement en raison d’un

transfert de l’énergie potentielle stockée lors du trajet de la raquette en phase de préparation en

énergie cinétique pendant la phase d’accélération (Rogowski et al., 2009).

40
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

2.2.2. Le bras

L’autre muscle du membre supérieur ayant une activité importante lors de la phase

d’accélération est le biceps brachial (Ryu et al., 1988; Morris et al., 1989; Rouffet et al., 2009;

Rogowski et al., 2011). Cela pourrait provenir à la fois de sa position mécanique avantageuse pour

fléchir horizontalement l’épaule pendant le mouvement du coup droit, et de sa fonction stabilisatrice à

la fois de l’épaule et du coude (Escamilla & Andrews, 2009). Les muscles du coude ont, en effet, une

fonction stabilisatrice importante chez le joueur de tennis (Morris et al., 1989). Le muscle biceps

brachial stabilise le coude en le préservant de l’extension et l’activation du muscle triceps brachial

survient en fin de phase de frappe (Rouffet et al., 2009; Rota et al., 2012). La durée importante

d’activation du triceps brachial indique que le coude est stabilisé à la fin de la phase de frappe et

laisse supposer un rôle freinateur au début de la phase d’accompagnement (Rota et al., 2012). Une

augmentation de l’activation du muscle triceps brachial avec l’augmentation de vitesse de balle post-

impact pourrait également être expliquée par le phénomène de co-activation pendant la phase

d’accélération (Rota et al., 2012). Ce mécanisme permet de protéger l’articulation en décélérant les

mouvements avant que ceux-ci n’atteignent une amplitude trop importante qui peut endommager les

structures articulaires. Il est intéressant de noter qu’une pratique régulière du tennis, permettant de

mieux contrôler les forces autour de l’articulation du coude, pourrait aboutir à une diminution de cette

co-activation. En effet, les niveaux d’activités du triceps brachial lors de flexions isocinétiques du

coude sont moins importants pour des joueurs de tennis comparé à des sujets non pratiquants

(Bazzucchi et al., 2008).

L’activité du muscle biceps brachial augmente avec la vitesse de balle (Rota et al., 2012). La

plus grande composante du couple de force au niveau du coude est la force de varus. Des valeurs

comprises entre 26 et 62 Nm ont été observées lors de coups droits réalisés avec une prise semi-

fermée (Bahamonde & Knudson, 2003). La position du coude pendant la phase d’accélération est

variable en fonction des joueurs et peut être influencée par le type de prise adopté (figure 11).

41
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

Figure 11. Variation dans les degrés de flexion du coude à l’impact en coup droit.

Dans l’étude d’Elliott et al. (1997), les angles de flexion du coude entre la fin de préparation et

l’impact lors d’un coup droit lifté, sont moins importants avec une prise fermée qu’avec une prise semi-

fermée (de 91,1° à 99° vs 121,56° à 127,29°). Cet angle de flexion ne semble pas influencé par la

vitesse de balle post-impact (Seeley et al., 2011). La prise peut influencer le degré des contraintes sur

le coude dans la mesure où une prise fermée est davantage associée à une flexion du coude plus

importante (Elliott et al., 1997). Plus le coude est fléchi, plus la rotation du membre supérieur est

facilitée en raison de la diminution du moment d’inertie mais pourrait également engendrer de plus

grandes forces de tension sur le ligament collatéral médial du coude et des forces compressives sur la

partie latérale du coude. En effet, pour résister à une force de valgus appliquée sur un coude fléchi à

90°, les forces se distribuent pour 54% sur le ligament collatéral médian, 33% sur l’articulation

osseuse et 10% sur le tissu mou, alors qu’en position d’extension complète les distributions sont

presque similaires autour de 31% (Morrey & An, 1983).

Le type de préparation gestuelle pourrait également influencer les variations angulaires du

coude au cours de la phase d’accélération. La vitesse de flexion du coude à l’impact est

significativement plus importante avec une préparation multi-segmentaire comparée à une préparation

uni-segmentaire (Elliott et al., 1997). Dans une préparation multi-segmentaire, le pic angulaire du

coude survient pendant la phase d’accélération juste avant l’impact alors qu’avec une préparation uni-

segmentaire, le pic angulaire est déjà atteint en fin de préparation et varie peu jusqu’à l’impact. De

façon similaire, dans l’étude d’Elliott & Marsh (1989b), la flexion du coude survenait 0,06 secondes

avant l’impact et augmentait jusqu’à 0,02 secondes avant l’impact, ce qui pourrait avoir un effet positif

42
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

sur la vitesse linéaire du poignet. Toutefois, la vitesse angulaire du coude jouerait un rôle mineur dans

la génération de vitesse de raquette (Elliott et al., 1997; Elliott et al., 2009).

La variabilité intra-sujet concernant la position angulaire du coude lors de frappes en coup

droit serait faible contrairement aux vitesses et accélérations angulaires (Knudson, 1990) et confirmée

par différentes études cinématiques sur le coup droit (Elliott & Marsh, 1989b; Elliott et al., 1989a;

Takahashi et al., 1996; Landlinger et al., 2010a; Rogowski et al., 2011). Cette constance a également

été mise en évidence par un manque de différence dans les niveaux d’activation des muscles biceps

brachial et triceps brachial chez des jeunes en comparant des coups droits plats et liftés (Rogowski et

al., 2011). Enfin, la valeur pic ou à l’impact de flexion du coude ne sont pas influencés par la vitesse

de balle post-impact (Seeley et al., 2011).

2.2.3. L’avant-bras

Aujourd’hui, les prises fermées sont préférées dans la mesure où elles permettent plus

facilement d’imprimer un effet lifté à la balle et de conserver une orientation convenable de la raquette

à l’impact. Ce changement a permis des modèles différents de frappes plus violentes avec plus

d’action du poignet que jamais auparavant. Le poignet ne doit plus seulement réaliser une flexion

rigide dans un seul plan mais a aussi une action supplémentaire appelée « déviation radiale » ou

« déviation ulnaire » (figure 12).

Figure 12. Flexion du poignet (B), extension du poignet (A), déviation radiale (C) et déviation ulnaire (D).

Elliott et al. (1997) ont étudié l’influence des prises semi-fermées et fermées sur la contribution

de la rotation du membre supérieur à la vitesse de tête de raquette. Les joueurs utilisant une prise

fermée étaient capables de produire de plus grandes vitesses verticales à l’impact, ce qui est un

facteur important dans la production d’effet lifté (Groppel et al., 1983).

43
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

Le grip est assuré par la coactivation des fléchisseurs et des extenseurs du poignet et des

doigts (Morris et al., 1989). Oghuni et al. (2009) ont analysé l’influence d’une taille de grip adaptée sur

la force de frappe lors de coups droits réalisés « à blanc » (sans frappe de balle). Les joueurs avec

une force de grip et de pince importante ont démontré une augmentation de leur force de frappe en

augmentant la taille du grip. De plus, l’étude a démontré que la force de frappe était plus grande pour

les joueurs comparé aux joueuses et plus grande pour les joueurs expérimentés comparé aux non

expérimentés. Ainsi, la force du grip, en assurant un contact solide entre la raquette et la balle à

l’impact, prévient la tête de raquette de s’éloigner de sa trajectoire prévue sous l’influence des

grandes vitesses angulaires (Behm, 1988). Une force de grip de 600 N a été reportée chez des

joueurs Elite, aussi bien qu’une meilleure endurance de grip comparé avec des non-joueurs (Kibler &

Chandler, 1989).

La variabilité intra-sujet concernant la position angulaire du poignet lors de frappes en coup

droit serait faible contrairement aux vitesses et accélérations angulaires (Knudson, 1990). Elliott &

Marsh (1989b) et Landlinger et al. (2010a) ont trouvé des valeurs d’extension du poignet à l’impact de

119 et 127° respectivement. Le poignet est davantage mis à contribution dans le coup droit moderne

dans la mesure où il est frappé avec beaucoup d’effet lifté. Takahashi et al. (1996) ont observé une

augmentation d’environ 10% des contributions combinées de flexion palmaire et ulnaire aux vitesses

horizontale et verticale de raquette à l’impact entre le coup droit plat et le coup droit lifté. Cela suggère

que l’articulation du poignet contribue à produire de grandes vitesses de raquette à l’impact,

spécialement pour le coup droit lifté. La combinaison de la flexion palmaire et ulnaire peut contribuer

jusqu’à approximativement 25% de la vitesse de raquette à l’impact (Elliot, 2009). De plus, le pic de

vitesse angulaire de flexion du poignet augmente de 118% entre 50 et 100% de la vitesse maximale

d’un coup droit long de ligne (Seeley et al., 2011). Elliott et al. (1997) ont démontré que le type de

prise influençait les degrés de contribution des flexions palmaires, radiales et ulnaires. Ainsi, avec une

prise fermée, de plus grandes vitesses horizontales sont produites à partir de la flexion ulnaire et de

plus grandes vitesses verticales à partir de la flexion palmaire comparativement à une prise semi-

fermée (Elliott et al., 1997). En revanche, avec une prise semi-fermée, de plus grandes vitesses

verticales sont produites à partir de la flexion radiale (Elliott et al., 1997). En outre, l’importance de la

flexion radiale différencie la capacité de produire de l’effet lifté parmi de jeunes joueurs et génère de

plus grandes vitesses verticales comparativement à l’élévation humérale (Rogowski et al., 2011).

44
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

Finalement, ceci est confirmé par la relation existant entre les différentes prises et les sites

anatomiques lors de lésions au niveau du poignet, la prise semi-fermée impliquant davantage le côté

radial et la prise fermée le côté ulnaire (Tagliafico & al., 2009).

Le niveau de jeu ou la technique pourraient également influencer les couples de force de

flexion exercées sur le poignet dans la mesure où des valeurs importantes (39 Nm) ont été observées

pour des joueurs intermédiaires comparativement à des joueurs avancés (Bahamonde & Knudson,

2003). D’un point de vue temporel, la flexion du poignet débute 0,06 secondes avant l’impact et

contribue à produire un pic moyen de vitesse linéaire de raquette 0,01 secondes avant l’impact (Elliott

& Marsh, 1989b).

Le niveau d’activation des muscles fléchisseur et extenseur radial du carpe semblerait être

relié au niveau de jeu et au type de coup réalisé. En effet, de jeunes joueurs capables de générer de

plus grande vitesse horizontale de raquette à l’impact lors d’un coup droit plat démontrent une plus

grande activité du fléchisseur radial du carpe que les autres Rogowski et al. (2011). Une courte

activation de ce muscle juste avant l’impact suffit à l’accélération de la tête de raquette (Rogowski et

al., 2007). Cette activité correspond à la flexion de la main qui serait utilisée pour générer le

mouvement rapide vers l’avant de la raquette à la fin de la phase d’accélération (Elliott & Marsh,

1989b; Takahashi et al., 1996). Ceci est en accord avec les résultats de l’étude de Seeley et al. (2011)

dans laquelle les vitesses angulaires de flexion du poignet à l’impact étaient significativement

différentes pour des coups droits exécutés à 100%, 75% et 50% de la vitesse maximale de balle post-

impact, avec des valeurs moyennes de 1337 ± 493, 1021 ± 352 et 612 ± 241°/s respectivement.

Toutefois, la forte co-activation des muscles fléchisseur et extenseur radial du chez des jeunes

réalisant un coup droit lifté d’attaque démontre qu’ils sont recrutés principalement pour serrer la

raquette fermement à l’impact (Rouffet et al., 2009). Ceci est en accord avec les conclusions d’autres

études (Chow et al., 1999; Rogowski et al., 2011). Cette force de préhension de la raquette à l’impact

pourrait conditionner la précision du coup dans la mesure où une dégradation de la précision en coup

droit a été observée parallèlement à une diminution du niveau d’activation des muscles fléchisseur et

extenseur radial du carpe lors d’une étude visant à observer les effets de la fatigue sur la performance

(Rota & Hautier, 2012).

45
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

3. La phase d’accompagnement

L’accompagnement est une phase de décélération qui varie constamment car il dépend de

nombreux facteurs comme la prise, le type de coup joué, et l’intention tactique du coup. La vitesse de

raquette à l’impact détermine la quantité du moment transférée de la raquette à la balle. Ainsi, pour

obtenir une grande vitesse de balle post-impact, l’objectif est de continuer l’application de force à la

raquette aussi longtemps que possible dans la direction du coup pour augmenter le moment de la

raquette, et, par conséquence, celui de la balle (Bahamonde & Knudson, 2003). Pour Ellenbecker et

al. (1988), la phase décélérative devrait déterminer les composantes de trajectoire et de vitesse de la

performance et nécessiterait un entrainement excentrique spécifique. Même si la force exercée par la

balle sur la raquette à l’impact agit pour ralentir le bras, la raquette conserve environ 80% de sa

vitesse après l’impact (Elliott et al., 1989a). Les joueurs avancés accélèrent leur raquette jusqu’à

l’impact de telle sorte que le pic de vitesse horizontale de raquette survient à l’impact (Knudson &

Bahamonde, 2001; Landlinger et al., 2010a). En général, la trajectoire de raquette dépend toujours du

type de coup joué et de la quantité de rotation que le joueur veut imprimer à la balle (Elliott et al.,

2009). Ainsi, Elliott et al. (1997) ont indiqué que la trajectoire de la raquette pré-impact vers le haut en

coup droit lifté continuait après l’impact à un angle de 42,9° pendant le début de la phase

d’accompagnement. De même, la vitesse verticale maximale de la tête de raquette est atteinte après

l’impact indiquant une trajectoire plus raide lors de l’impact et dans la phase d’accompagnement pour

un coup droit lifté (Landlinger et al., 2010a). Ainsi, une contraction excentrique des groupes

musculaires opposés au mouvement vers l’avant devient nécessaire pour décélérer le mouvement et

éviter les blessures (Kibler, 1995). Cela est mis en évidence par une diminution graduelle de la vitesse

de la tête de raquette et du poignet survenant après l’impact (Elliott et al., 1997), une diminution

importante de l’activité des muscles du tronc (Knudson & Blackwell, 2000) et des muscles agonistes

du membre supérieur (Ryu et al., 1988). Il existe une désactivation musculaire séquentielle, les

muscles extenseur radial du carpe et biceps brachial étant les premiers désactivés en relation avec la

fin du mouvement vers l’avant du membre supérieur, suivis des muscles oblique externe, grand

pectoral, grand dorsal et fléchisseur radial du carpe en relation avec la fin de la rotation interne de

l’épaule et de la rotation du tronc, puis finalement des muscles deltoïde moyen, triceps brachial et

deltoïde antérieur en relation avec la décélération du membre supérieur pendant l’accompagnement

(Rogowski et al., 2009). De façon intéressante, la vitesse de balle post-impact ne semblerait pas

46
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

modifier cette séquence de désactivation (Rota et al., 2012) ni l’utilisation de raquettes alourdies

jusqu’à +16% de la raquette personnelle (Rogowski et al., 2009). Toutefois, Rota et al. (2012) ont

FRQVWDWpXQHGpVDFWLYDWLRQSOXVWDUGLYHSRXUOHVPXVFOHVpUHFWHXUVSLQDOELFHSVEUDFKLDOHWÀpFKLVVHXU

radial du carpe quand la vitesse augmente pouvant être expliqué par la nécessité de ralentir la

rotation du tronc, la rotation interne du bras et la flexion du coude ainsi que par la nécessité de tenir

fermement la raquette pendant l’accompagnement. Pour décélérer la rotation du tronc, une

cocontraction de la musculature abdominale et du bas du dos augmenterait la stabilité de la colonne

vertébrale (Ng et al., 2003). Enfin, une augmentation concomitante de l’activation du muscle sous-

épineux a été constatée par Ryu et al. (1988).

Dans l’étude de Landlinger et al. (2010a), la rotation des hanches et des épaules finit

significativement plus loin lors dans le coup droit croisé que le long de la ligne (+6,8 et +6,4°

respectivement pour les joueurs Elite ; +11,3 et +9,1° pour les juniors nationaux) De plus, les joueurs

Elite démontrent une tendance vers de plus grandes rotations des hanches et des épaules à la fin du

mouvement de raquette vers l’avant comparé aux juniors nationaux (+7,8 et +15,7° respectivement

pour le coup droit croisé ; +12,3 et +18,4° pour le coup droit long de ligne). Cela pourrait être le

résultat de la plus grande vitesse angulaire des hanches et du haut du tronc à l’impact chez les

MRXHXUV(OLWH$LQVLOHV¿QVGHJHVWHGpPRQWUHQWO¶LPSRUWDQFHGHODURWDWLRQGXFRUSVjODIUDSSHHWLO

est courant de voir l’épaule dominante complètement orientée en direction du filet la raquette pointant

vers l’arrière. Pour Elliott & Reid (2011), il y aurait une certaine stabilité concernant l’angle d’abduction

de l’épaule et de flexion du coude proches de 90° et de plus larges variations pour l’angle du poignet

(figure 13).

Figure 13. Variations des positions de la raquette en fin de phase d’accompagnement.

47
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

De plus, une frappe puissante avec une rotation vigoureuse des hanches et du tronc amène la

plupart du temps les joueurs à décoller du sol et de se rééquilibrer soit sur la jambe avant soit sur la

jambe arrière en fonction du type de placement adapté. Cela permet aux joueurs d’une part de ralentir

les actions rapides des segments corporels, et d’autre part de dissiper l’énergie cinétique pour

maintenir l’équilibre. Ainsi, une vitesse linéaire de la hanche droite peu modifiée indique que les

joueurs continuent à se déplacer vers l’avant après l’impact (Elliott et al., 1997).

En résumé

Le coup droit a considérablement évolué d’un point de vue tactique et technique, et être

capable de générer une vitesse optimale dans toutes les situations à partir de ce coup est un

facteur important dans la réussite à Haut-Niveau. La vitesse du jeu moderne impose de frapper la

balle en coup droit dans des situations de contraintes spatiales et temporelles variables et

développer la variabilité technique dès la formation du jeune joueur devient incontournable dans

un projet à long terme. Un joueur doit pouvoir réaliser des coups droits avec des placements

variés adaptés à la situation de jeu et à l’intention tactique, mais aussi délivrer des trajectoires

variées avec une quantité plus ou moins importante de rotation de balle. Devant cette diversité,

les études biomécaniques ont pu mettre en évidence des repères fondamentaux dans l’exécution

du coup droit expliquant le rôle des différents segments corporels impliqués dans la frappe et leur

contribution respective dans la vitesse de raquette à l’impact. Ainsi, une utilisation efficiente de la

chaine cinétique mettant en jeu de façon séquentielle les membres inférieurs, le tronc, et le

membre supérieur pourra répondre au double objectif de performance et de prévention de la

blessure. Pour améliorer la performance du coup droit, des lancers de Medecine-Balls sur le côté

ont été recommandés car ils simulent cette chaine cinétique en appliquant une surcharge visant

le développement de la puissance (Roetert et al., 2009). Toutefois, aucune étude scientifique n’a

validé cette hypothèse et le choix des masses utilisées ne reposent sur aucun critère précis. De

plus, il n’existe, à notre connaissance, aucune publication faisant référence à l’utilisation de

Medecine-Ball avec anse permettant de le lancer avec un seul bras. Ce type de lancer se

rapproche pourtant davantage de la cinématique du membre supérieur dominant lors d’un coup

droit. Ainsi, il semble intéressant de mieux comprendre, d’une part, les relations pouvant exister

48
Cadre théorique Chapitre 1 : Le coup droit moderne

entre la puissance développée lors de lancers de Medecine Ball à deux mains avec différentes

masses sur le côté et la vitesse maximale de balle produite en coup droit et, d’autre part, les

différences pouvant exister au niveau de la coordination musculaire entre les deux types de

lancer et le coup droit. Enfin, dans l’objectif d’obtenir encore plus de spécificité, il serait

intéressant de mener une étude sur les effets d’un entrainement avec raquette lestée sur la

vitesse de balle produite en coup droit. En effet, l’utilisation de battes alourdies en baseball a fait

l’objet de différentes études et a démontré son efficacité dans l’amélioration de la vitesse de batte

à l’impact (Szymanski et al., 2009).

49
CHAPITRE 2 : DEVELOPPER LA VITESSE DE BALLE EN COUP DROIT

50
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

En tenant compte du principe de la chaine cinétique impliquée au cours de la réalisation du

coup droit en tennis, une production de vitesse maximale de raquette à l’impact est le résultat d’une

sommation successive des forces générées par les membres inférieurs, transférées jusqu’au membre

supérieur dominant puis à la raquette. Si une bonne coordination est respectée, il est donc possible

d’émettre l’hypothèse que l’amélioration de la vitesse de chaque segment impliqué pourrait produire

successivement des vitesses de rotation plus grandes qui, en retour, augmenterait la vitesse de

raquette à l’impact. Pour produire cette vitesse, le joueur doit d’abord vaincre l’inertie de sa raquette,

qui est proportionnelle à sa masse puis doit continuer à accélérer sur toute l’amplitude du mouvement

de façon à obtenir la vitesse maximale au moment de la frappe. La vitesse de raquette à l’impact

semblerait donc être déterminée par l’importance de la force musculaire exercée avant la frappe.

Celle-ci dépend directement de la force et de la vitesse de contraction des muscles effecteurs

responsables du mouvement et du niveau de co-activation des muscles antagonistes, de la force

exercée sur la raquette, et de la vitesse résultante de cette dernière. En raison de l’application de

forces élevées sur un temps très court (< 300 ms), il apparaît donc nécessaire, pour obtenir une

amélioration de la vitesse de balle, de développer une « puissance explosive » (Newton & Kraemer,

1994).

Étonnamment, en tennis, il existe peu de recherches pour justifier l’efficacité de programmes

d’entrainement de force et/ou de puissance (Reid & Schneiker, 2008). Les propositions

d’entrainement de la force et de la puissance en tennis dans la littérature sont donc avant tout

élaborées à partir de déductions faites au regard du besoin du joueur de tennis de s’adapter au

stimulus mécanique et physiologique provoqué par l’entrainement et la compétition à long terme, plus

que sur des résultats expérimentaux validant des protocoles d’entrainement. Ainsi, l’analyse de la

littérature scientifique des prochaines sections résumera en premier lieu les caractéristiques des

indices de force des joueurs de tennis et les programmes d’entrainement variés destinés à l’améliorer.

Puis, nous aborderons la méthodologie du développement de la puissance et son transfert dans le

geste sportif. Pour cela, nous analyserons les différentes modalités de l’amélioration de la vitesse de

balle dans d’autres activités sportives pouvant présenter, à l’observation, des gestuelles similaires à

celles du tennis.

51
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

I. Relation entre la force musculaire et la performance en tennis

1. Relation entre les indices de force et/ou de puissance avec le niveau de jeu

En raison de l’importance de la puissance musculaire dans le jeu de tennis, le renforcement

musculaire est devenu un outil important dans l’entrainement pour optimiser les facteurs de la

performance neuromusculaire reliés aux coups principaux (Kramer et al., 1995). Dans une étude

visant à hiérarchiser les différentes capacités motrices reliées à la performance en tennis, Müller et al.

(2000) ont analysé les performances de 15 des meilleurs joueurs autrichiens âgés entre 16 et 18 ans

lors de 14 tests retenus en raison de leur corrélation positive avec le niveau de performance des

joueurs. Les auteurs ont ainsi pu démontrer que le facteur caractérisant la puissance et la force

spécifique contribuait pour 27% à la performance, le plus important étant celui caractérisant l’agilité

spécifique en course (49%) et le plus faible celui caractérisant l’endurance de base et spécifique

(17%). Les tests utilisés pour la puissance et la force spécifique du haut du corps étaient la force de

grip et le lancer d’un ballon (environ 400g). Ces résultats sont en ligne avec une étude évaluant des

joueurs de 13 à 16 ans et dans laquelle le classement des joueurs était fortement corrélé avec sept

variables dont les pompes et la rotation interne et externe de l’épaule dominante (Roetert et al., 1996).

Girard et al. (2009) ont également évalué 12 joueurs âgés de 13,6 ± 1,4 ans et ont démontré que la

force de préhension du bras dominant était fortement corrélée avec le classement du joueur (r=0,67).

Il est intéressant de noter que l’âge des sujets testés apparaît comme un facteur important

dans les analyses de corrélation entre performance physique et niveau de jeu. En effet, Roetert et al.

(1992) n’ont pas pu démontrer de relations significatives entre les performances physiques chez 83

jeunes de 8 à 12 ans et le classement national ou l’évaluation qualitative du coup droit. En revanche

une relation significative a été démontrée entre le classement national et l’évaluation qualitative du

coup droit (r=0,68) laissant supposer que la qualité technique serait le meilleur indicateur des

différents niveaux de jeu pour les jeunes pré-pubères et pubères.

1.1. Relation entre les indices de force et/ou puissance et la vitesse de balle

Les études mettant en relation différentes capacités de force avec la vitesse de balle produite

en coup droit sont assez rares et concernent majoritairement le service, certainement en raison de la

plus grande facilité d’investigation liée à ce coup. La majorité des études ont évalué la force à partir de

52
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

tests isocinétiques et avaient pour objectif, soit de rechercher des prédicteurs de la performance, soit

d’évaluer l’efficacité de protocoles d’entrainement.

1.2.1. Tests cliniques pour prédire la performance

Plusieurs études ont démontré des relations significatives entre des mesures de force

isocinétique de rotation interne de l’épaule et la vitesse de balle en coup droit (Perry et al., 2004;

Signorile et al., 2005), et au service (Cohen et al., 1994; Gelen et al., 2009). Cette relation semble

logique dans la mesure où la rotation interne de l’épaule contribue pour 54% à la vitesse de raquette

au service (Elliott et al., 1995) et pour 40% en coup droit (Elliott et al., 1997). Toutefois, si la force de

rotation interne de l’épaule semble un facteur important, elle n’est pas suffisante pour prédire, seule, la

vitesse de balle finale qui est une combinaison de plusieurs facteurs comme la technique, la

coordination, la souplesse et la force (Pugh et al., 2003). En effet, la souplesse articulaire, et en

particulier la flexion du poignet dominant, la flexion de l’épaule dominante et la rotation interne de

l’épaule dominante à 0° d’abduction sont également corrélées positivement avec la vitesse de balle au

service (Cohen et al., 1994; Kraemer et al., 1995; Gelen et al., 2009).

1.2.2. Evaluation de protocoles d’entrainement

Les études concernant les effets de protocoles d’entrainement sur la vitesse de balle en tennis

sont assez rares. De plus, en accord avec les résultats des tests cliniques précédemment cités, elles

sont majoritairement orientées sur le développement de la force de rotation interne de l’épaule. Ainsi,

différentes études ont démontré que son amélioration résultait en une amélioration de la vitesse de

balle en service après des protocoles d’entrainement isocinétiques (Ellenbecker et al., 1988; Mont et

al., 1994) ou dynamiques avec des élastiques et haltères légères (Treiber et al., 1998).

D’autres études ont démontré des améliorations parallèles de force maximale du haut du

corps et de vitesse de balle en service et en coup droit après 9 mois d’entrainement de force générale

chez des joueuses universitaires (Kraemer et al., 2000; Kraemer et al., 2003). La force maximale était

évaluée à partir d’exercices de développé couché et de développé vertical. Les résultats de ces deux

études sembleraient apporter une preuve du bénéfice d’un entrainement de force au niveau des

membres supérieurs pour la performance en tennis chez les femmes. Toutefois, le manque de groupe

contrôle dans ces deux études ne permet pas d’affirmer que l’entrainement de force soit le principal

responsable de cette amélioration de vitesse de balle. En effet, l’objet de ces études n’était pas

53
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

d’analyser les relations entre les performances physiques et la vitesse de balle, et aucune conclusion

sur le sujet n’a été faite par les auteurs. Toutefois, ces résultats confirment les relations positives déjà

observées lors d’une étude précédente entre la performance au développé vertical et les vitesses de

balle en service et en coup droit chez des joueuses de niveau régional et national non entrainées en

force (Kraemer et al., 1995).

En résumé

Si la force de rotation interne de l’épaule semble être un facteur important dans la production

de vitesse de balle au service et en coup droit, la recherche scientifique en tennis présente un

manque évident concernant les autres facteurs de la chaine cinétique contribuant également à la

production de vitesse de balle, notamment la rotation du tronc. Il existe seulement deux études

analysant la force du tronc mais dont l’objectif n’était pas de rechercher une relation avec la

performance. Roetert et al. (1996) ont démontré une corrélation significative entre le test de lancer de

Médecine Ball (MB) de 2,7 kg au-dessus de la tête en avant et en arrière et les résultats au test de

force isocinétique de flexion/extension du tronc chez des joueurs et joueuses Elite âgés en moyenne

de 15 ans. Evoquant la participation plus importante de la rotation du tronc dans le tennis moderne,

Ellenbecker & Roetert (2004) ont cherché à quantifier la force de rotation du tronc des deux côtés. Il

n’y avait aucune différence entre les deux côtés avec un test de force isocinétique de rotation du tronc

chez des joueurs adultes des deux sexes. De plus, une corrélation significative entre le test de lancer

de MB de 2,7 kg en rotation simulant le coup droit et le revers et le test isocinétique a également été

démontrée. Ainsi, il nous semble important d’analyser la littérature scientifique concernant d’autres

activités sportives impliquant des vitesses de lancer ou de frappe, et, dans lesquelles, les techniques

utilisent également un mouvement de rotation dans le plan transversal. De plus, la plupart des études

citées précédemment ont utilisé des méthodes d’évaluation isocinétique uniarticulaire qui peuvent être

critiquable au regard de l’adéquation avec le geste sportif (Abernethy et al., 1995). Les mouvements

de frappe en tennis impliquent une accélération et une décélération d’une masse constante. En

conséquence, il serait plus spécifique de mesurer soit la vitesse ou la puissance réalisée avec une

masse constante plutôt que mesurer la force produite à une vitesse constante. Un tel concept de test

a été appelé « inertiel » pour refléter le fait que la mesure implique une charge gravitationnelle

constante (Falvo et al., 2006). Il s’agit là d’un critère essentiel étant donné que la capacité d’une

54
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

évaluation musculaire à refléter le niveau de performance est d’autant plus importante que les

conditions d’effort se rapprochent de l’exercice fonctionnel.

La suite de notre travail nous conduira donc, dans un premier temps, à définir les paramètres

sous-tendant le développement de la puissance explosive et son évaluation inertielle, puis, de mettre

en évidence les méthodes utilisées dans les sports de lancer ou de frappes avec rotation dans

l’objectif d’améliorer la vitesse de l’instrument et/ou de la balle.

II. La puissance dans les sports de lancer et de frappe

1. Définition de la puissance

Lors d'un mouvement poly-articulaire, la puissance externe totale est le produit de la force

externe développée et de la vitesse du mouvement :

Il est possible d’établir une relation permettant d’étudier les capacités de production de

puissance en fonction, soit de la vitesse de mouvement, soit de la force développée (figure 14). En

effet, l’observation de la courbe force/vitesse permet de mettre en évidence qu’un maximum de force

est exercée avec des vitesses faibles et qu’une vitesse maximale est produite avec des charges

faibles. Ainsi, une relation inverse existe entre ces deux variables et la puissance maximale (Pmax)

est générée pour des niveaux de force et de vitesse optimaux.

55
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

Figure 14. Relations Force/Vitesse, Force/Puissance, Vitesse/Puissance, et charge optimale (adapté de


Haff & Nimphius, 2012). La courbe de puissance (…) atteint un point culminant pour une valeur de force
donnée.

Le placement d’un mouvement sportif sur cette courbe force/vitesse dépend en général de la

masse de l’objet à déplacer, dans la mesure où la vitesse du mouvement est aussi rapide que

possible. Ainsi, cette courbe force/vitesse a été utilisée dans la méthodologie de l’entrainement pour

définir différentes zones comprises entre la « force/vitesse » et la « vitesse/force » (Siff, 2003). La

« vitesse/force » est définie comme la capacité à réaliser un mouvement contre une résistance

relativement faible et est évaluée en termes de vitesse de mouvement. Inversement, la

« force/vitesse » est considérée comme la capacité d’exécuter rapidement un mouvement contre une

résistance extérieure relativement élevée et est évaluée en termes de charge (figure 15).

56
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

Figure 15. Courbe force / Vitesse et les différentes terminologies de terrain (adapté de Miller, 1997b ;
Jidovtseff et al., 2009).

1.1. Facteurs déterminant la production de puissance maximale

Le développement de la puissance maximale est influencé par des facteurs nerveux,

structuraux, et liés à l’étirement (Cormie et al., 2011a). Les facteurs nerveux concernent le

recrutement spatial et temporel des unités motrices, la synchronisation de l’activité des unités motrices

(coordination intramusculaire), la coordination intermusculaire à la fois des muscles producteurs du

mouvement (synergie), mais aussi des muscles agonistes et antagonistes permettant l’enchainement

de l’action. Les facteurs structuraux concernent la section transversale du muscle qui traduit le

nombre d’unités motrices et de myofibrilles (hypertrophie), la composition du muscle en fibres lentes

de type I et rapides de types IIa et IIx. Les facteurs liés à l’étirement correspondent au réflexe

myotatique et à l’élasticité musculaire mis en jeu au cours du cycle étirement/détente de la contraction

musculaire.

Ces paramètres influencent le taux de développement de la force (RFD) défini comme la

variation du développement de la force sur la variation de temps (Stone et al., 2007). Celui-ci

détermine la force qui peut être générée dans les premières 200 ms d’un mouvement (Aagaard et al.,

2002). Il est amélioré particulièrement par les augmentations de la fréquence de décharge des unités

motrices (Aagaard, 2003). C’est un facteur primordial pour développer une « puissance explosive »

57
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

(Newton & Kraemer, 1994). Il est caractérisé par la pente de la courbe force/temps, et la quantité

d’activité musculaire observée par électromyographie (EMG) (figure 16).

Figure 16. Enregistrement de l’activité musculaire (EMG) et du niveau de force développée dans le temps
pour les sujets A et B lors d’une contraction isométrique maximale. Le sujet A présente une pente plus
raide démontrant une production de force plus importante que le sujet B au cours des premières 200 ms,
caractérisant le taux de développement de la force (RFD).

1.2. Evaluation de la puissance maximale

La charge permettant d’atteindre la puissance maximale dans un mouvement donné a été

l’objet de nombreuses études scientifiques (Kawamori & Haff, 2004). Elle est communément appelée,

dans la littérature scientifique, la “charge optimale” (Cormie et al., 2011b). Elle varie entre les groupes

musculaires, et est affectée par l’expérience en entrainement du sujet, aussi bien que par le choix de

l’exercice (Cronin & Sleivert, 2005). L’intérêt de sa détermination est de pouvoir ajuster les charges

d’entrainement visant son développement, mais également de pouvoir contrôler son évolution dans le

temps et de valider certains protocoles d’entrainement (Baker, 2001a ; Baker & Newton, 2005).

L’évaluation de la puissance explosive du haut du corps peut être soit directe au cours, par exemple,

d’un exercice de développé couché avec éjection de la barre (DCej) (Thomas & al., 2007), ou de

58
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

pompes pliométriques (Hogarth & al., 2013) soit indirecte par des tests de lancers de Medecine-Balls

(MB).

1.2.1. Evaluation directe

L’évaluation directe du pic de puissance généré au cours d’un exercice impliquant les

membres supérieurs peut être réalisée avec des mouvements cycliques ou acycliques. Les tests

impliquant des mouvements cycliques se réalisent sur un ergomètre en tournant une manivelle et la

puissance maximale est déterminée en fonction de la relation force / vitesse établie. Dans les tests

impliquant des mouvements acycliques, plus proches de la réalité du terrain, les variables cinétiques

de force et de puissance générées au cours d’un mouvement linéaire sont évaluées à partir de

mesures de variables cinématiques comme la distance et l’accélération, et la fiabilité de cette méthode

a été démontrée (Siegel et al., 2002). Il est ainsi possible d’utiliser une plateforme de force pour

mesurer directement la force et déterminer la puissance à partir de la vitesse de déplacement du

centre de gravité du sujet. D’autres appareils utilisés pour les mesures cinématiques sont les

transducteurs linéaires et les accéléromètres (figure 17). Les transducteurs linéaires mesurent le

déplacement en fonction du temps par l’intermédiaire d’un câble fixé à la charge en déplacement. Les

accéléromètres mesurent l’accélération en fonction du temps et sont placés sur la charge déplacée. Ils

répondent aux changements minimes d’accélération dans les directions linéaires et radiales avec une

précision comparable aux systèmes de laboratoire (Davey et al., 2007). Ces deux types de

dynamomètres inertiels ne mesurent pas directement les forces produites par le sujet, mais plutôt les

conséquences de celles-ci sur la mobilisation d’une charge.

59
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

Figure 17. Transducteur linéaire et accéléromètre utilisés pour mesurer les variables cinématiques du
mouvement de la barre lors d’un exercice de développé couché (DC).

La masse soulevée étant connue, toutes les autres grandeurs physiques s’obtiennent par

traitement mathématique (figure 18).

Figure 18. Traitement mathématique nécessaire pour obtenir les mesures de la force, de la vitesse et de la
puissance à partir d’un capteur de déplacement ou d’un accéléromètre (Jidovtseff et al., 2008).

De façon intéressante, Andre et al. (2012) ont démontré la possibilité d’utiliser un transducteur

linéaire pour évaluer la puissance de rotation du tronc dans le plan transverse à partir d’une machine

60
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

à poulie, et ceci avec une bonne fiabilité test-retest dans leurs conditions d’expérimentation puisque

les coefficients de corrélation intra groupe étaient compris entre 0,94 à 0,97 (figure 19).

Figure 19. Utilisation d’un transcodeur linéaire pour évaluer la puissance de rotation du tronc dans le plan
transversal à partir d’un appareil à poulie (Andre et al., 2012).

Crewther et al. (2011) ont observé unH YDOLGLWp PR\HQQH j IRUWH S” – 0,001) pour

l’estimation du pic de force et du pic de puissance avec ces deux systèmes. Toutefois, d’un point de

vue pratique, les transcodeurs linéaires sont limités à des conditions très précises et restrictives

d’utilisation. Les accéléromètres, quant à eux, semblent donc répondre davantage aux besoins

pratiques du terrain. Un appareil comme le Myotest a été décrit comme un instrument valide pour

mesurer la force et la puissance dans un exercice de DCej (Comstock et al., 2011). De plus, les

accéléromètres permettent de se rapprocher davantage de la liberté de mouvement des gestes

sportifs (figure 7). Ainsi, ils ont été utilisés pour évaluer la puissance d’un coup de poing en boxe

(Waliko et al., 2005), mais aussi en cricket pour mesurer différentes variables du swing (Sarkar et al.,

2012).

61
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

Figure 20. Utilisation d’accéléromètres pour évaluer la puissance d’un coup de poing en boxe (A) et les
variables du swing en cricket (B).

1.2.1.1. Protocoles des méthodes directes d’évaluation de la Pmax

La zone d’entrainement de la puissance a souvent été déterminée sur la seule base de la

connaissance d’1 RM dans l’exercice utilisé (Miller, 1997b). L’intérêt d’une évaluation directe de la

puissance, dans la méthodologie de l’entrainement, est de pouvoir déterminer les relations

charge/vitesse et charge/puissance (figure 21) pour cerner plus précisément les différentes zones

d’entrainement présentées précédemment sur la figure 2 et souvent proposées en pourcentage de 1

RM (Jidovtseff et al., 2009; Jandacka & Uchytil, 2011). Les profils charge-vitesse et charge-puissance

établis par ces protocoles s’avèrent d’une grande utilité dans le cadre du suivi de l’entraînement, mais

aussi dans l’étude des caractéristiques musculaires. Une utilisation transversale permet de comparer

des groupes ou des individus (Bosco et al., 1995; Izquierdo et al., 1999). Une utilisation longitudinale

met en évidence les effets spécifiques d’un entraînement (Newton et al., 1999). La détermination du

1RM n’est pas obligatoire, ce qui apparaît clairement avantageux dans de nombreux contextes,

notamment cliniques. Les profils théoriques peuvent être mis à profit pour déterminer les charges

d’entraînement à partir de critères précis de force, de vitesse et de puissance mais aussi pour estimer

le 1RM (Jidovtseff et al., 2011).

Pour les tests sur ergomètre impliquant des mouvements cycliques, le pic de puissance est

défini comme la puissance à laquelle une charge supplémentaire induit une diminution de la

puissance produite (Baker & Davies, 2006; Bouhlel et al., 2007; Chelly et al., 2010). Cette puissance

62
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

étant spécifique à l’exercice cyclique réalisé, sa détermination ne présente que peu d’intérêt pratique

dans le cadre d’un entrainement de la vitesse de lancer ou de frappe, contrairement aux tests

impliquant un mouvement acyclique. Pour ces derniers, afin d’établir les relations charge/vitesse,

Jidovtseff et al. (2011) ont suggéré de mesurer la vitesse moyenne et non le pic de vitesse. Cette

dernière représente mieux la capacité du sujet à déplacer la charge tout au long de la phase

concentrique, et diminue linéairement avec l’augmentation de la charge, rendant l’analyse

mathématique plus facile. Ces auteurs recommandent de mesurer la vitesse moyenne pour 3-4

charges progressivement augmentées avec 3-5 séries pour chacune d’entre elles et une récupération

complète. De plus, il ne semble pas nécessaire d’utiliser des charges très lourdes mais la diminution

de vitesse moyenne entre la charge la plus légère et la plus lourde devrait atteindre au moins 0,5 m/s.

Toutefois, les critères de fiabilité et de validité de ces tests restent peu connus lorsqu’ils se rapportent

à la performance sportive de terrain (Falvo et al., 2006).

Figure 21. Relations charge/vitesse et charge/puissance pour un exercice de développé couché (adapté
de Jidovtseff et al., 2008).

De façon intéressante, Van den Tillaar & Ettema (2004) ont observé que cette relation linéaire

charge/vitesse existait également pour des lancers de balles dont la masse est comprise entre 0,2 et

0,8 kg et avec une incrémentation de 0,1 kg (figure 22).

63
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

Figure 22. Relation entre la masse de la balle et la vitesse de lancer (adapté de Van den Tillaar & Ettema,
2004).

1.2.1.2. Relation entre les tests d’évaluation directe et la performance sportive

Le test avec mouvements cycliques des membres supérieurs sur un ergomètre a été utilisé

par certains auteurs pour étudier les relations avec la performance de terrain. Ainsi, des relations

entre le pic de puissance mesuré au test et la performance en lancer de javelot mais également avec

le tir en handball ont été observés (Bouhlel et al, 2007; Chelly et al, 2010). Pour les tests avec

mouvements acycliques, plusieurs études ont démontré une relation entre la vitesse maximale du

ballon lors d’un tir en handball et la Pmax obtenue à partir d’un test de développé couché (Marques et

al., 2007 ; Debanne & Laffaye, 2011), ou les valeurs de vitesses obtenues à 30% de 1 RM

(Gorostiaga et al. ,2004).

1.2.2. Evaluation indirecte

Les tests de terrain facilement mis en place permettent à la fois d’évaluer les qualités

explosives du haut du corps ou de la musculature du tronc et de contrôler l’efficacité de

l’entrainement. Ils ont fait l’objet de plusieurs études analysant la fiabilité de tests avec MB.

L’utilisation de MB permet d’utiliser des mouvements dynamiques se rapprochant des techniques

sportives. La technique de lancer varie donc en fonction de celles-ci. Une analyse de la littérature

scientifique permet de repérer trois types de lancer utilisés pour les tests du haut du corps : les

lancers au-dessus de la tête vers l’avant ou l’arrière, les lancers à partir de la poitrine à une ou deux

mains, les lancers sur le côté en rotation (tableaux 6-9).

64
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

Les lancers au-dessus de la tête vers l’avant sont utilisés pour les activités dont la

performance est reliée à ce type de mouvement explosif comme le badminton (Campos et al., 2009),

le volley (Marques et al., 2008), le water-polo (Marques et al., 2012) et le handball (Lidor et al., 2005;

Debanne & Laffaye, 2011; Rivilla-Garcia et al., 2011), et le tennis (Müller et al., 2000; Filipcic et al.,

2004 ; Filipcic & Filipcic, 2005a; 2005b; Kovacevic et al., 2013), mais aussi en gymnastique (Salonia-

Maria et al., 2004). Les masses utilisées diffèrent suivant les protocoles entre celle d’un ballon de 400

g et un MB de 3 kg.

Le lancer à partir de la poitrine est réalisé le plus souvent en position assise (Vossen et al.,

2000; Cronin et al., 2004 ; Salonia-Maria et al., 2004 ; Faigenbaum & Mediate, 2006; Faigenbaum et

al., 2007; Santos & Janeira, 2008; 2011; 2012 ; Van den Tillaar & Marques, 2013) mais peut aussi

être réalisé à genoux (Sharrock et al. 2011). Le test en position assise a été démontré comme étant

fiable et corrélé avec celui en position debout (Van den Tillaar & Marques, 2013) et à genou (Ignatovic

et al., 2012). Ce test en position assise a démontré une mesure valide et fiable de la force du haut du

corps chez des enfants de 5-7 ans (Davis et al., 2008), des adultes (Van den Tillaar & Marques,

2013), et des personnes âgées (Harris et al, 2011). Il peut également être réalisé avec une seule main

pour mesurer la symétrie entre le bras dominant et non dominant en position assise (Negrete et al,

2010; McEleven et al., 2011), et à genou (McEleven et al., 2011).

Le lancer de MB sur le côté (figure 23) a été utilisé en baseball avec une masse de 1 kg

(Symanski et al., 2007b; Spaniol, 2009 ; Symanski et al., 2010a), de 1,8 ou 2,7 kg (Spaniol, 2010 ;

Szymanski et al., 2010b; 2011b), en golf avec une masse de 2 ou 3 kg (Doan et al., 2006; Gordon et

al., 2009 ; Brumitt et al., 2011), et en tennis (Ellenbecker & Roetert, 2004 ; Kovacevic et al., 2013).

Enfin, le lancer au-dessus de la tête et en arrière est utilisé pour évaluer la puissance

explosive générée à partir des membres inférieurs et transférée aux membres supérieurs

(Stockbrugger & Haennel, 2001; 2003; Salonia-Maria et al., 2004; Marques et al., 2004; 2008;

Parkhouse & Ball, 2010 ; Clayton et al., 2011). Ce test est un outil de mesure de la puissance

explosive utile pour les lanceurs dans les sports athlétiques (Ekstrand et al., 2013). Les contributions

relatives de force et de puissance des membres inférieurs et supérieurs dans ce test varient en

fonction du type d’activités du sujet (Stockbrugger & Haennel, 2003). Des masses allant de 3 à 9 kg

ont été employées dans les différentes études.

65
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

Tableau 6 : Evaluation de la puissance explosive des membres supérieurs avec différents lancers de Medecine-Balls au-dessus de la tête et vers l’avant. kg =
kilogs ; NR = non renseigné ; M = masculin ; F = féminin ; m = mètres ; m.s¯¹ = mètres/secondes.

Auteurs Spécialité Masse du Population Performances réalisées


sportive Medecine-Ball

Au-dessus de la tête en position debout et à 2 mains

Campos et al. (2009) badminton 3 kg (M) 10 M (17,24 ± 1,18 ans) 7,54 ± 1,01 m (M)
2 kg (F) 10 F (15,21 ± 2,06 ans) 6,98 ±0,78 m (F)
niveau national
Marques et al. (2012) water-polo 1 kg 30 M (17,1 ± 4,9 ans) 10,56 m.s¯¹
3 kg 7,98 m.s¯¹
Lidor et al. (2005) Handball 1 kg 29 M (12 ans) 8,19 ± 1,29 - 8,78 ± 1,30 m
sélection nationale
Lidor et al. (2005) Handball 1 kg 20 F (12 ans) 7,73 ± 0,89 - 7,91 ± 0,55 m
sélection nationale
Lidor et al. (2005) Handball 1 kg 24 M (13 ans) 9,06 ± 1,11 - 10,44 ± 1,80 m
sélection nationale
Lidor et al. (2005) Handball 1 kg 20 F (13 ans) 8,18 ± 1,02 - 8,73 ± 1,22 m
sélection nationale
Lidor et al. (2005) Handball 1 kg 18 M (14 ans) 12,07 ± 1,56 m
sélection nationale
Rivilla-Garcia et al. (2011) Handball 3 kg 94 M (23,16 ± 5,1 ans) avec 43>18 ans et 51<18 10,61 ± 1,58 m
ans niveaux hétérogènes

Van den Tillaar & Marques lycéens 1 kg 22 M et 18 F (15,9 ± 1,0 ans) 8,5 ± 1,3 - 9,7 ± 1,3 m.s¯¹
(2013)
Van den Tillaar & Marques lycéens 3 kg 22 M et 18 F (15,9 ± 1,0 ans) 6,5 ± 0,9 - 6,8 ± 1,0 m.s¯¹
(2013)
Müller et al. (2000) tennis Netball 15 M (16-18 ans) NR
meilleur niveau national
Filipcic et al. (2004) tennis 2 kg 51 F (13 ans) 7,58 ± 1,47 m
Compétition nationale slovène
Filipcic et al. (2004) tennis 2 kg 52 M (13 ans) 8,98 ± 2,22 m
Compétition nationale slovène
Filipcic & Filipcic (2005a) tennis 2 kg 75 F (12,3 ± 0,42 ans) 7,11 ± 1,61 m
Niveau national slovène
Filipcic & Filipcic (2005b) tennis 2 kg 96 F (13,5 ± 0,9 ans) 5,78 ± 0,76 m
Niveau national slovène

66
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

Kovacevic et al. (2013) tennis 1 kg 15 F (12 ans (5), 14 ans (5), 16 ans (5)) 6,78 ± 0,53 m (12 ans)
niveau national serbe 7,59 ± 0,42 m (14 ans)
10,09 ± 0,70 m (16 ans)

Salonia-Maria et al. (2004) gymnastique 2,7 kg 60 F (10-11 ans) différents niveaux de club 3,70 m (10 ans)
4,03 m (11 ans)

Marques et al. (2004) volley 3 kg 11 M (25,6 ans) 12,67 ± 0,80 m


Elite
Marques et al. (2008) volley 3 kg 10 F (25,3 ± 1,3 ans) 7,2 ± 0,67 m
Elite
Ignjatovic et al. (2012) handball 1 kg 21 F (16,9 ± 1,2 ans) 9,45 m
Ignjatovic et al. (2012) handball 3 kg 21 F (16,9 ± 1,2 ans) 4,85 m
Roetert et al. (1996) tennis 2,7 kg 30 M (14,95 ± 1,3 ans) 7,8 ± 2,0 m
Roetert et al. (1996) tennis 2,7 kg 30 F (14,95 ± 1,3 ans) 6,0 ± 1,4 m
Au-dessus de la tête en position à genou et à 2 mains

Debanne & Laffaye (2011) Handball 2 kg 42 M (21,0 ± 3,0 ans) 9,72 ± 1,8 m
niveau régional/national
Au-dessus de la tête en position assise et à 2 mains
Ignjatovic et al. (2012) handball 1 kg 21 F (16,9 ± 1,2 ans) 11,87 m
Ignjatovic et al. (2012) handball 3 kg 21 F (16,9 ± 1,2 ans) 6,98 m
Au-dessus de la tête en position debout avec une seule main

Rivilla-Garcia et al. (2011) handball 0,8 kg 94 M (23,16 ± 5,1 ans) 33,19 ± 6,89 m
43>18 ans et 51<18 ans
niveaux hétérogènes

67
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

Tableau 7 : Evaluation de la puissance explosive des membres supérieurs avec différents lancers de Medecine-Balls à partir de la poitrine. kg = kilogs ; NR = non
renseigné ; M = masculin ; F = féminin ; m = mètres; D = dominant ; ND = non dominant.

Auteurs Spécialité Masse du Population Performances réalisées


sportive Medecine-Ball

A partir de la poitrine en position assise et à 2 mains

Ignjatovic et al. (2012) handball 1 kg 21 F (16,9 ± 1,2 ans) 14,17 m

Ignjatovic et al. (2012) handball 3 kg 21 F (16,9 ± 1,2 ans) 7,97 m


Vossen et al. (2000) loisir 2,7 kg 35 F (17,4 ± 2,1 ans) §P YDOHXUVEUXWHV15)
Faigenbaum & Mediate (2006) sport au lycée 2,7 kg 77 M et 41 F (15-16 ans) 3,94 ± 1,36 - 4,23 ± 1,13 m
Faigenbaum et al. (2007) spot au collège 3,6 kg 27 M (13,6 ± 0,7 ans) 3,39 ± 5,9 - 3,58 ± 8,52 m
Cronin et al. (2004) Netball 400 g 12 F (21,6 ± 2,1 ans) 8,20 ± 0,59 m
niveau expérimenté
Davis et al. (2008) 900 g 5-6 ans 1,11 ± 3,49 (5 ans)
1,35 ± 3,9 m (6 ans)
Harris et al. (2011) loisir 1,5 kg et 3 kg 33 M (7,4 ± 5,2 ans) NR
Brumitt et al. (2011) golf 1,8 kg 1 F (67 ans) 3,28 m
Brumitt et al. (2011) golf 2,7 kg 1 F (67 ans) 2, 27 m
A partir de la poitrine en position debout avec deux mains

Ignjatovic et al. (2012) handball 1 kg 21 F (16,9 ± 1,2 ans) 9,40 m

Ignjatovic et al. (2012) handball 3 kg 21 F (16,9 ± 1,2 ans) 4,58 m


Salonia-Maria et al. (2004) gymnastique 2,7 kg 60 F (10-11 ans) 3,44 m (10 ans)
différents niveaux de club 3,51 (11 ans)
A partir de la poitrine en position assise avec une seule main

Negrete et al. (2010) loisir 2,7 kg 69 M (23,36 ± 4,6 ans) 3 m (D) ; 2,69 m (ND)
Negrete et al. (2010) loisir 2,7 kg 111 F (24,87 ± 5,6 ans) 1,93 m (D) ; 1,76 m (ND)
McEleven et al. (2011) loisir 3 kg 19 M et 22 F (19,9 ± 1,4 ans) 3,12 (D) ; 2,80 (ND)

68
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

A partir de la poitrine en position à genou avec deux mains

Sharrock et al. (2011) divers 2 kg (F) et 3 kg (M) 15 M et 20 F (18 - 22 ans) NR


A partir de la poitrine en position à genou avec 1 seule main

McEleven et al. (2011) loisir 3 kg 19 M et 22 F (19,9 ± 1,4 ans) 374,1 (D) ; 333,8 (ND)

69
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

Tableau 8 : Evaluation de la puissance explosive des membres supérieurs avec différents lancers de Medecine-Balls sur le côté. kg = kilogs ; NR = non renseigné ;
M = masculin ; F = féminin ; m = mètres; m.s¯¹ = mètres/secondes ; D = dominant ; ND = non dominant. CD = coup droit ; RV = revers.

Auteurs Spécialité Masse du Population Performances réalisées


sportive Medecine-Ball

Sur le côté avec un mouvement de rotation du tronc et en position debout

Symanski et al. (2007b) baseball 1 kg 49 M (15,4 ± 1,2 ans) 9,9 ± 0,8 - 10,4 ± 0,9 m
Spaniol (2009) baseball 1 kg NR NR
Spaniol (2010) baseball 3 kg 33 M (20,36 ± 1,41 ans) NR
division 1 universitaire
Gordon et al. (2009) golf 3 kg 15 M (34,3 ± 13,6 ans) 8,0 ± 0,9 m
handicap < 8
Ellenbecker & Roetert (2004) tennis 2,7 kg 28 M/F NR
Roetert et al. (1996) tennis 2,7 kg 30 M (14,95 ± 1,3 ans) 10,37 ± 2,38 m
Côté CD

Roetert et al. (1996) tennis 2,7 kg 30 M (14,95 ± 1,3 ans) 10,33 ± 2,1 m
Côté RV
Roetert et al. (1996) tennis 2,7 kg 30 F (14,95 ± 1,3 ans) 7,81 ± 1,33 m
Côté CD
Roetert et al. (1996) tennis 2,7 kg 30 F (14,95 ± 1,3 ans) 7,71 ± 1,36 m
Côté RV

Kovacevic et al. (2013) tennis 1 kg 15 F (12 ans (5), 14 ans (5), 16 ans (5)) 7,41 ± 0,54 m (12 ans)
Côté CD niveau national serbe 9,62 ± 0,38 m (14 ans)
11,09 ± 0,68 m (16 ans)

Kovacevic et al. (2013) tennis 1 kg 15 F (12 ans (5), 14 ans (5), 16 ans (5)) 8,01 ± 0,65 m (12 ans)
Côté RV niveau national serbe 9,67 ± 1,11 m (14 ans)
10,61 ± 1,10 m (16 ans)

70
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

Sur le côté avec un mouvement de rotation du tronc en position assise

Doan et al. (2006) golf 2 kg 10 M (19,8 ± 1,7 ans) 7,34 ± 0,53 m.s¯¹
niveaux divers

Doan et al. (2006) golf 2 kg 6 F (18,5 ± 0,8 ans) 6,28 ± 0,7 m.s¯¹
niveaux divers

Figure 23. Lancer de MB sur le côté.

71
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

Tableau 9 : Evaluation de la puissance explosive des membres supérieurs avec des lancers de Medecine-Balls en arrière au-dessus de la tête. kg = kilogs ; M =
masculin ; F = féminin ; m = mètres.

Auteurs Spécialité Masse du Population Performances réalisées


sportive Medecine-Ball

Stockbrugger & Haennel (2001) Beach volley 3 kg 10 M et 10 F (22,8 ± 3,7 ans) 12,6 ± 3,3 m
Clayton et al. (2011) baseball 9 kg 29 M (20,4 ± 1,6 ans) 9,52 ± 1,19 m
universitaires
Salonia-Maria et al. (2004) gymnastique 2,7 kg 60 F (10-11 ans) 3,43 (10 ans)
différents niveaux de club 3,53 (11 ans)

Roetert et al. (1996) tennis 2,7 kg 30 M (14,95 ± 1,3 ans) 11,9 ± 3,1 m
Roetert et al. (1996) tennis 2,7 kg 30 F (14,95 ± 1,3 ans) 8,3 ± 1,8 m

72
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

1.2.2.1. Relation entre l’évaluation directe et indirecte

L’évaluation directe de la puissance maximale n’est pas toujours accessible pour l’entraineur

et s’adresse dans la plupart des cas au suivi d’une population de haut-niveau. Les méthodes

d’évaluation indirecte présentent donc un avantage pratique certain pour l’évaluation et le suivi de

l’entrainement de joueurs de niveaux intermédiaires. De plus, plusieurs études ont démontré une

relation positive entre ces deux méthodologies (figure 24).

Pic de Puissance

(r= 0,803)

Puissance moyenne

(r= 0,775)

Figure 24. Exemple de corrélations entre deux tests d’évaluation directe et indirecte de la puissance
explosive des membres supérieures (adapté de Cronin et Owen, 2004).

En effet, des relations positives ont été observées entre une évaluation directe de la

puissance générée au cours d’un exercice de développé couché et la distance atteinte avec un lancer

de MB à partir de la poitrine en position assise chez des adultes (CIemons et al., 2010) et des

adolescentes (Ignatovic et al., 2012), ou un ballon (Cronin & Owen, 2004). Une même relation a été

observée entre ce type de lancer et la force verticale développée lors de pompes explosives et

mesurée avec une plateforme de force (Harris et al., 2011).

La performance réalisée lors de lancers de MB au-dessus de la tête en avant et en arrière est

corrélée significativement avec la performance au test de force isocinétique de flexion/extension du

tronc en tennis (Roetert et al., 1996).

Enfin, la performance réalisée lors de lancers de MB sur le côté est corrélée significativement

avec la performance au test de force isocinétique de rotation du tronc en tennis chez des joueurs

73
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

adultes (Ellenbecker et al., 2004), et à la force isométrique maximale de rotation du tronc chez les

hommes (Ikeda et al., 2007).

1.2.2.2. Relation entre les tests d’évaluation indirecte et la performance sportive

Les distances réalisées, en position à genoux, au lancer de MB de 2 kg au-dessus de la tête à

2 bras et de 0,8 kg d’un seul bras et debout en imitant un tir, ont démontré une forte relation avec la

vitesse de ballon en handball (Debanne & Laffaye, 2011 ; Rivilla-Garcia et al., 2011).

En golf, des performances au test de lancer de MB de côté en position assise (Doan et al.,

2006) ou debout (Gordon et al., 2009) ont été corrélées avec la vitesse de la tête de club et/ou la

vitesse de balle.

En baseball, des relations ont également été observées entre la vitesse de balle post-impact

et les performances au test de lancer de MB sur le côté de 3 kg (Spaniol et al., 2010; Szymanski et al.,

2011b), et de 1 kg (Szymanski et al., 2011a).

Ces différentes relations sont synthétisées dans le tableau 10.

Les tests de lancer de MB sont des outils de mesure valides et fiables prenant en compte la spécificité

de la technique sportive. Les lancers en rotation dans le plan transverse semblent refléter assez bien

les capacités de production de puissance dans ce type de mouvement, et pourraient être un outil de

mesure intéressant en tennis pour évaluer et contrôler la performance du joueur au cours de la

préparation physique.

74
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

Tableau 10 : Relations entre la performance à différents lancers de Medecine-Balls et la performance sportive. kg = kilogs ; M = masculin ; F = féminin.

Auteurs Discipline Masse du Medecine-Ball Population Corrélations


(critère de performance) (paramètre mesuré)

Au-dessus de la tête en position debout avec deux mains

Filipcic & Filipcic Tennis 2 kg 96 F (13,5 ± 0,9 ans) r=0,613


(2011) (Classement) (distance) niveau national slovène p<0,05

Au-dessus de la tête en position à genou avec deux mains

Debanne & Laffaye Handball 2 kg 42 M (21,0 ± 3,0 ans) r=0,80


(2011) (Vitesse de tir) (distance) niveau régional/national p<0,001

Au-dessus de la tête en position debout avec 1 main

Rivilla-Garcia et al. Handball 0,8 kg 94 M (23,16 ± 5,1 ans) r=0,904


(2011) (Vitesse de tir) (distance) 43>18 ans et 51<18 ans p<0,01
niveaux hétérogènes

Rivilla-Garcia et al. Handball 3 kg 94 M (23,16 ± 5,1 ans) r=0,404


(2011) (Vitesse de tir) (distance) 43>18 ans et 51<18 ans p<0,01
niveaux hétérogènes

Sur le côté avec un mouvement de rotation du tronc en position assise

Doan et al. (2006) Golf 2 kg 10 M (19,8 ± 1,7 ans) r=0,86


(vitesse de la tête du club) (vitesse) 6 F (18,5 ± 0,8 ans) p<0,05
niveaux divers

75
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

Sur le côté avec un mouvement de rotation du tronc en position debout

Gordon et al. (2009) golf 3 kg 15 M (34,3 ± 13,6 ans) r = 0,54


(vitesse de la tête du club) (distance) handicap < 8 p < 0,05

Spaniol et al. (2010) baseball 3 kg 33 M (20,36 ± 1,41 ans) r = 0,36


(vitesse de batte) (vitesse) division 1 universitaire p < 0,05

Spaniol et al. (2010) baseball 3 kg 33 M (20,36 ± 1,41 ans) r = 0,43


(vitesse de balle) (vitesse) division 1 universitaire p < 0,05

Symanski et al. (2011b) Baseball 2,7 kg 22 M (20, 0 ± 1,5 ans) r = 0,25


(vitesse de batte) (distance) division 1 universitaire p < 0,05

Symanski et al. (2011a) Baseball 1 kg 39 M (19,4 ± 0,9 ans) r = 0,42


(vitesse de batte) (distance) universitaires p < 0,05

76
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

1.3. Développement de la puissance maximale

Les revues de littérature scientifique semblent apporter un consensus sur les méthodes

permettant d’améliorer la puissance maximale, et notamment l’intérêt de périodiser l’entrainement de

force (Kawamori & Haff, 2004; Cormie et al., 2011b; Haff & Nimphius, 2012). Cette approche

périodisée pour le développement de la puissance consiste à enchainer des phases d’adaptation

anatomique (hypertrophie), de développement de la force maximale, et enfin d’une maximalisation du

développement de la puissance (Bompa & Carrera 2005). Cette dernière phase vise à améliorer la

« force orientée » et la « force spécifique » évoquées par DeRenne et al. (2001). L’entrainement de la

« force orientée » développe la puissance, une fois que la force maximale a été améliorée, au travers

d’exercices balistiques comme les lancers de Medecine-Balls, des mouvements olympiques ou des

exercices pliométriques. L’entrainement de la « force spécifique » fournit un stimulus d’entrainement

qui mime les mouvements réels de l’activité de compétition et les systèmes énergétiques utilisés pour

réaliser cette activité, en utilisant un lest du corps ou de l’instrument. En effet, pour qu'un transfert

puisse avoir lieu entre les gains de force initiaux et l’activité sportive, il est nécessaire que les

exercices réalisés à l'entraînement sollicitent des spécificités musculaires, mécaniques et

biomécaniques du mouvement réalisé en compétition.

L’entrainement avec charges lourdes et l’entrainement explosif sont les deux méthodes

d’entrainement les plus efficaces et les plus largement étudiées (Kawamori & Haff, 2004). Ces deux

méthodes ont des impacts différents sur la courbe force/vitesse (figure 25).

77
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

Figure 25. Courbe force/temps isométrique indiquant le pic de force et le taux de développement de la
force pour des sujets ayant suivis un entrainement avec charges lourdes (A), explosif (B) et non entrainés
(C). Adapté de Newton & Kraemer (1994) et Haff & Nymphius (2012).

Par analogie avec une voiture, un entrainement avec charges lourdes augmente la cylindrée

du moteur, alors que le RFD maximise la puissance du moteur. Ainsi, l’entrainement avec charges

lourdes améliore le pic de force (déplacement de la courbe vers le haut), alors que l’entrainement

balistique améliore la pente de la portion initiale de la courbe, spécifiquement à l’intérieur des

premières 200 ms et jusqu’ à 300 ms (Newton & Kraemer, 1994). Il est intéressant de constater que

cela correspond, en moyenne, à la durée de la phase d’accélération du coup droit. Dans le cadre de

notre travail, nous nous intéresserons uniquement à l’entrainement balistique qui vise le

développement du RFD. Si l'entraînement en musculation permet généralement un gain de force, de

puissance ou d'explosivité, le problème réside souvent dans le transfert des qualités physiques à

l'activité sportive. Pour qu'un transfert puisse avoir lieu, il est nécessaire que les exercices réalisés à

l'entraînement sollicitent des spécificités anthropométriques, musculaires, mécaniques et

biomécaniques du mouvement réalisé en compétition.

78
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

1.3.1. L’entrainement balistique

L’entrainement balistique est utilisé pour développer l’explosivité. Le terme balistique provient

du mot grec « ballein » qui signifie lancer. Dans ce type d’entrainement, les sujets accélèrent et

éjectent la charge dans un espace libre. Cet entrainement se caractérise par l’utilisation de charges

relativement légères en référence à la force maximale et qui sont déplacées avec une grande vitesse

de mouvement. Les exercices balistiques sont les plus efficaces pour améliorer le RFD dans la

mesure où l’accélération est complète sur toute l’amplitude du mouvement (Haff et al., 2001). Pour

cette raison, la vitesse, la force, la puissance et l’activation musculaire sont plus grands pendant un

mouvement balistique comparé au même exercice réalisé classiquement (Newton et al., 1996; Dalziel

et al., 2002). Ainsi, si la projection de la barre ne modifie pas la première partie du mouvement, elle

prolonge, en revanche, la phase de propulsion et retarde probablement l'action frénatrice antagoniste

en fin d'extension permettant une majoration de la vitesse maximale et de la puissance maximale

(Jidovtseff et al., 2006). En effet, dans un exercice comme le développé couché (DC) réalisé

classiquement, la barre est accélérée seulement pendant le premier tiers de la portion concentrique

puis freinée sur les deux derniers tiers, et enfin arrêtée pour protéger l’articulation (figure 26). Ainsi, à

45% du 1RM, la phase propulsive concernerait 96% du mouvement lors de la projection de la barre, et

seulement 60% lorsqu’elle est gardée en main (Jidovtseff & Crielaard, 2003). Toutefois, cet effet

positif de la projection ne se manifesterait plus au-delà de 60% du 1RM, où la performance resterait

stable, que la barre soit projetée ou non (Jidovtseff & Crielaard, 2003).

Figure 26. Exercice du développé couché sans (A) et avec (B) éjection de la barre.

79
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

L’efficacité des exercices balistiques réside dans les adaptations nerveuses qu’ils

développent. Ils stimulent une augmentation de la synchronisation des unités motrices, qui travaillerait

en conjonction avec le recrutement d’unités motrices pour fournir des adaptations nerveuses pour

augmenter la production de puissance (Haff et al., 2001). De plus, il semble avoir une influence sur

l’augmentation de la masse des fibres musculaires de type IIx (Zaras et al., 2013). Enfin, ils

fournissent également un stimulus supérieur pour améliorer la coordination intermusculaire pendant

les mouvements sportifs spécifiques (Harris et al., 2000). Ceci est d’autant plus important au regard

de l’expérience des sujets. En effet, alors qu’un entrainement de force maximale peut améliorer

simultanément la pic de force et le RFD chez des sujets peu entrainés, son influence diminue chez

des sujets très entrainés (Cormie et al., 2010; Kawamori & Newton, 2006).

Il est possible de classer les exercices balistiques, pour le haut du corps, en 3 groupes. Le

premier est constitué par des exercices traditionnels de renforcement musculaire comme le DC ou les

pompes mais effectuées avec éjection de la barre ou propulsion du corps. Le deuxième groupe

comporte les différents types de lancers de MB. Enfin, dans le troisième, on retrouve les exercices de

résistance au geste de compétition par l’intermédiaire d’un lestage de l’engin, d’une partie du corps,

ou le corps entier. Dans le cadre de notre travail, nous nous intéresserons plus particulièrement aux

deux derniers.

1.3.2. Efficacité de l’entrainement balistique sur la performance sportive

1.3.2.1. L’entrainement « orienté » avec Medecine-Ball

L’entrainement avec MB peut être décrit à la fois comme pliométrique et balistique (Szymanski

et al., 2007a). Il existe une diversité dans les MB concernant les masses, les diamètres et les formes.

Ainsi, certains possèdent des poignées et permettent de se rapprocher plus spécifiquement du geste

de compétition au niveau de la vitesse d’exécution et de l’amplitude du mouvement (figure 27). Ils sont

spécialement bénéfiques pour les athlètes ayant besoin de puissance de rotation (Earp & Kraemer,

2010). En effet, l’utilisation de la poignée pour des lancers à 1 main permet d’éloigner davantage la

MB du corps, sollicitant ainsi la force et la puissance du tronc, mais aussi de l’épaule, de façon plus

importante qu’à 2 mains en raison d’un bras de levier supérieur.

80
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

Figure 27. Lancer de MB à 1 main en utilisant la poignée pour simuler une frappe en coup droit au tennis
avec une phase de préparation (A), d’accélération (B), et d’accompagnement (C).

Plusieurs études ont démontré l’efficacité de protocoles d’entrainement incluant des exercices

de lancers de MB sur l’amélioration de tests directs ou indirects de puissance du haut du corps sans

rapport spécifique à une performance sportive chez des jeunes de 12 à 16 ans (Faigenbaum &

Mediate, 2006; Faigenbaum et al., 2007; Santos & Janeira, 2008; 2011; 2012) ou bien sur la

performance au test de lancer similaire (Doan et al., 2006 ; Szymanski et al., 2007a; Szymanski et al.,

2010b ; Ignatovic et al., 2012) (Tableau 11).

81
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

Tableau 11 : Amélioration des performances à différents tests de lancer de Medecine-Balls après entrainement avec Medecine-Balls. kg = kilogs ; M = masculin ; F
= féminin.

Auteurs Discipline Masse du Protocole d'entrainement Population Adaptations


M.ball

Au-dessus de la tête en position debout avec deux mains

Ignatovic et al. (2012) handball 1 kg 2x/semaine 21 F (16,9 ± 1,2 ans) ĹGHODGLVWDQFHGHODQFHU


12 semaines

Ignatovic et al. (2012) handball 3 kg 2x/semaine 21 F (16,9 ± 1,2 ans) ĹGHODGLVWDQFHGHODQFHU


12 semaines

Au-dessus de la tête en position assise avec deux mains

Ignatovic et al. (2012) handball 1 kg 2x/semaine 21 F (16,9 ± 1,2 ans) ĹGHODGLVWDQFHGHODQFHU


12 semaines

Ignatovic et al. (2012) handball 3 kg 2x/semaine 21 F (16,9 ± 1,2 ans) ĹGHODGLVWDQFHGHODQFHU


12 semaines

A partir de la poitrine en position debout et à 2 mains

Ignatovic et al. (2012) handball 1 kg 2x/semaine 21 F (16,9 ± 1,2 ans) ĹGHODGLVWDQFHGHODQFHU


12 semaines

Ignatovic et al. (2012) handball 3 kg 2x/semaine 21 F (16,9 ± 1,2 ans) Ĺ26,6% de la distance de lancer
12 semaines

A partir de la poitrine en position assise et à 2 mains

Faigenbaum & Mediate sport au 2,7 kg 2x/semaine 77 M et 41 F (15-16 ans) ĹGHODGLVWDQFHGHODQFHU


(2006) lycée 6 semaines

82
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

Faigenbaum et al. sport au 3,6 kg 2x/semaine 27 M (13,6 ± 0,7 ans) ĹGHODGLVWDQFHGHODQFHU


(2007) collège 6 semaines

Ignatovic et al. (2012) handball 1 kg 2x/semaine 21 F (16,9 ± 1,2 ans) ĹGHODGLVWDQFHGHODQFHU


12 semaines

Ignatovic et al. (2012) handball 3 kg 2x/semaine 21 F (16,9 ± 1,2 ans) ĹGHODGLVWDQFHGHODQFHU


12 semaines

Santos & Janeira basket 3 kg 2x/semaine 15 M (14,7 ± 0,5 ans) ĹGHODGLVWDQFHGHODQFHU


(2008) 10 semaines

Santos & Janeira basket 3 kg 2x/semaine 14 M (15,0 ± 0,5 ans) ĹGHODGLVWDQFHGHODQFHU


(2011) 10 semaines

Santos & Janeira basket 3 kg 2x/semaine 15 M (14,5 ± 0,6 ans) ĹGHODGLVWDQFHGHODQFHU


(2012) 10 semaines

Debout sur le côté et à deux mains

Szymanski et al. baseball 1 kg 3x/semaine 25 M (15,4 ± 1,1 ans) ĹGHODGLVWDQFHGHODQFHU


(2007a) 12 semaines

Symanski et al. (2010b) baseball 1 kg 50 ou 100 lancers/séance 10 M et 10 F ĹVLJQLILFDWLYHSRXUWRXVOHVODQFHUV 1&


2,7 kg (M) 3x/semaine universitaires débutants Pas de différence entre 50 et 100
1,8 kg (F) 8 semaines lancers/séance
Sur le côté avec un mouvement de rotation du tronc en position assise

Doan et al. (2006) golf 2 kg 3x/semaine 10 M (19,8 ± 1,7 ans) ĹGHODYLWHVVHGX0% ) 
(vitesse) 11 semaines 6 F (18,5 ± 0,8 ans) ĹGHODYLWHVVHGX0% 0
niveaux divers

83
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

De même, d’autres études ont démontré que l’entrainement avec des lancers de MB en lien

avec un mouvement sportif spécifique pouvait améliorer ce dernier. Ainsi, un entrainement avec des

lancers au-dessus de la tête a permis d’améliorer la vitesse de tir en water-polo (Marques et al.,

2012), la distance d’une remise en touche au foot (Van den Tillaar & Marques, 2009; 2011).

L’intégration dans un entrainement de force générale de lancers sur le côté a permis d’améliorer la

vitesse de club en golf (Fletcher & Hartwell, 2004), et la vitesse de batte en baseball (Szymanski et al.,

2007b) (Tableau 12).

Les améliorations obtenues variaient de 1,5% en golf à 6,4% en baseball sur des durées de

protocole allant de 8 à 12 semaines et de 3,4 à 7,6% en water-polo. En revanche, les améliorations

sur les tests de mêmes lancers s’étalaient de 10 à 26% en fonction du type de lancer et de la position

adoptée. La quantité de lancers et les masses de MB utilisées pendant les séances varient entre les

études de 2 à 3 séries de 6 à 10 répétitions par lancer avec des masses de 1 à 5 kg.

Ces valeurs correspondent à celles des ouvrages sur la méthodologie de l’entrainement

(Bompa & Carrera, 2005). La comparaison directe de leurs effets est donc délicate dans la mesure où

la charge de travail n’est pas forcément similaire (Van den Tillaar & Marques, 2009). Afin de

déterminer celle-ci, la mesure de « l’impulsion », définie comme la quantité totale de force produite

pendant le mouvement de lancer, a été proposée (Etterna et al., 2008; Van den Tillaar & Marques,

2009). Celle-ci est obtenue par le produit de la masse du MB par sa vitesse au moment du lâcher et

nécessite donc l’enregistrement de cette dernière. De façon intéressante, pour améliorer la vitesse de

lancer d’un ballon au-dessus de la tête (touche en football), il apparaît plus facile d’augmenter la

charge d’entrainement en utilisant des MB de 5 kg plutôt qu’un ballon afin de limiter la fatigue reliée à

la quantité totale de lancers (Van den Tillaar & Marques, 2009).

84
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

Tableau 12 : Amélioration des performances sportives après un entrainement incluant des lancers de Medecine-Balls. kg = kilogs ; M = masculin ; F = féminin ; rép
= répétitions.

Auteurs Performance sportive Masses Protocole Population Adaptations


évaluée utilisées d'entrainement

Marques et al. water-polo 3 kg et 1x9 rep (3 kg) + 3x14 (ballon) 30 M (17,1 ± 4,9 ans) ĹGHODYLWHVVHGHWLU
(2012) (vitesse de tir) ballon 2x/semaine expérimentés
(0,450 kg) 8 semaines
Marques et al. water-polo 3 kg et 3x6 rép (3 kg) 30 M (17,1 ± 4,9 ans) ĹGHODYLWHVVHGHWLU
(2012) (vitesse de tir) ballon 2x/semaine expérimentés
(0,450 kg) 8 semaines
Van den Tillaar & Marques foot 5 kg 2x8 rép 23 M (21,6 ± 1,8 ans) ĹGHODYLWHVVHGXEDOORQ
(2009) (vitesse du ballon sur 2x/ semaine 9 F (20,7 ± 1,5 ans)
une remise en touche) 6 semaines étudiants en sport

Van den Tillaar & Marques foot 0,450 kg 4x16 rép 23 M (22,0 ± 2,4 ans) ĹGHODYLWHVVHGXEDOORQ
(2009) (vitesse du ballon sur (ballon de 2x/ semaine 9 F (21,4 ± 2,1 ans)
une remise en touche) football) 6 semaines étudiants en sport

Van den Tillaar & Marques foot 0,450 kg 6x14 rép 21 M/F (16,3 ± 1,3 ans) ĹGHODYLWHVVHGXEDOORQ
(2009) (vitesse du ballon sur (ballon de 2x/semaine lycéens
une remise en touche) football) 6 semaines

Fletcher & Hartwell golf 3 kg 4 exercices avec 3x8 rép 6 M (29,0 ± 7,4 ans) ĹGHODYLWHVVHGHODWrWHdu club de
(2004) (vitesse de la tête du 2x/semaine handicap 5,5 ± 3,7 golf
club) 8 semaines ĹGHODGLVWDQFHGHGULYH

Szymanski et al. baseball 3 à 5 kg 7 exercices avec 2x6-10 rép 25 M (15,4 ± 1,1 ans) ĹGHODYLWHVVHOLQpDLUHGHODEDWWH
(2007b) (vitesse linéaire de la 3x/semaine
batte) 12 semaines

85
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

1.3.2.2. L’entrainement « spécifique » avec lestage

L’objectif de cette méthode est de pouvoir réaliser le geste de compétition en imposant un

stimulus de surcharge. Elle est couramment utilisée pour améliorer la force propulsive des membres

inférieurs. Par exemple, la réalisation de sprints en tractant une luge lestée permet d’améliorer

l’accélération initiale à partir d’une position statique (Harrison & Bourke, 2009; Lockie et al., 2012;

Alcaraz, 2012 ; West et al., 2013). Ce lest peut également être obtenu avec un gilet ou une ceinture

lestée (Cronin et al., 2008; Alcaraz et al., 2008), ou un parachute (Alcaraz et al., 2008) (figure 28).

Figure 28. Différentes méthodes de lestage en sprint : la luge lestée (A), le gilet lesté (B), le parachute (C)

Le choix de la masse ajoutée est important car celle-ci doit permettre de conserver la

coordination musculaire et les cinématiques du geste de compétition entrainé (Maulder et al., 2002;

Spinks et al., 2007). Pour le sprint, une charge supplémentaire correspondant à 12,6% de la masse

corporelle serait une charge optimale qui aurait l'avantage de ne pas altérer la cinématique de course

tout en fournissant un stimulus suffisant pour provoquer une adaptation positive, et une amélioration

des temps de course (Lockie et al., 2003). D’autres méthodes utilisant des bandes élastiques pour

surcharger ont également démontré des effets positifs sur la vitesse de patinage (Janot et al., 2012),

de nage (Girold et al., 2006), de coup de pied circulaire en taekwondo (Jakubiak & Saunders, 2008),

et sur la détente verticale (Argus et al., 2013). Ces dispositifs ont conduit, en fonction des disciplines,

à des améliorations de 2% à 10% de la vitesse de déplacement ou de mouvement.

Pour des mouvements de frappe ou de lancer, le lest est généralement appliqué sur

l’instrument. Toutefois, il est aussi possible d’envisager un lest du membre supérieur dominant en

respectant le ratio de la masse entre l’avant-bras et la partie supérieure du bras avec et sans lest

(Kotzamandis et al., 2003). Ainsi, en appliquant un lest de 87 g sur l’avant-bras et de 107 g sur la

86
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

partie supérieure du bras chez des joueurs de handball, la charge correspondait à celle induite par un

ballon 20% plus lourd autour de l’articulation de l’épaule (Skoufas et al., 2008). Le lest augmente

l’inertie de l’instrument ou des segments et les muscles impliqués dans la tâche de lancer ou de

frappe sont davantage sollicités pour surmonter la résistance (Cooke & Brown 1994; Gottlieb, 1996;

Pfann et al. 1998).

En baseball, l’utilisation de battes alourdies ou allégées a fait l’objet de nombreuses études

synthétisées par Szymanski et al. (2009). Des frappes avec une batte alourdie ou en alternance avec

une batte alourdie et allégée 240-600 fois par semaine pendant 6-12 semaines pouvait produire des

augmentations de vitesse de batte entre 6 et 10%. DeRenne et al. (1995) ont suggéré un poids

optimal de la batte de ± 12% de celui de la batte standard à partir de résultats d’entrainement

(DeRenne et al., 1983). Récemment, Liu et al. (2011) ont également démontré une amélioration de

6% de la vitesse de batte en utilisant un nouvel outil qui permet de réduire le moment d’inertie lors de

la phase initiale du swing sans diminuer le poids de la batte (figure 29).

Figure 29. Structure de la batte avec moment d’inertie dynamique (DMO) (Liu et al, 2011)

Toujours en baseball, mais pour l’amélioration de la vitesse de lancer de balle, l’utilisation de

balles plus lourdes ou plus légères de 20% du poids de la balle standard permettrait d’améliorer la

vitesse de celle-ci après entrainement (DeRenne et al., 2001).

Enfin, en golf, l’utilisation d’un club alourdi (pourcentage non communiqué) et des swings en

survitesse (figure 30) ont permis également d’améliorer la vitesse de balle de 7% après un

entrainement périodisé de 12 semaines (Alvarez et al., 2012).

87
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

Figure 30. Système de tubes élastiques permettant de frapper des balles de golf en survitesse.

En résumé

Une amélioration de la vitesse de balle en coup droit pourrait être obtenue par l’intermédiaire

d’un entrainement périodisé de la force proposant, après une phase initiale ayant pour objectif

d’améliorer les valeurs de force maximale, une phase de transition pour développer la puissance

explosive à l’aide d’exercices balistiques comme les lancers de MB dans le plan transversal, puis une

phase spécifique utilisant un lestage de la raquette pour reproduire la spécificité de la technique de

frappe. En effet, des améliorations de vitesse de batte en baseball et de club en golf ont été obtenues

après un entrainement intégrant des lancers de MB en rotation dans le plan transverse. Cela confirme

leur intérêt pour développer la vitesse de balle en coup droit en tennis comme l’ont préconisé

plusieurs auteurs (Roetert et al., 2009; Kovacs et al., 2010). Un entrainement avec MB peut conduire

à des améliorations de 1,5 à 6,4% sur la performance sportive mais également de 10 à 26% sur les

qualités explosives du haut du corps mesurées par les tests de lancers avec MB. Cependant, il existe

un manque de connaissances concernant les masses à utiliser pour les lancers de MB de côté à deux

mains classiquement utilisés en tennis afin d’individualiser et optimiser la qualité de l’entrainement. Le

choix de la masse reste empirique et varie en fonction du type de lancer, de l’âge et du sexe des

sujets. En outre, la possibilité de réaliser des lancers de MB avec une main pourrait davantage se

rapprocher de la technique de frappe du coup droit mais n’a fait l’objet d’aucune publication. Ainsi, il

apparaît important de mieux comprendre les relations entre ces deux types de lancer et la vitesse de

balle en coup droit afin de pouvoir les utiliser plus judicieusement dans le cadre de la programmation

88
Cadre théorique Chapitre 2 : Développer la vitesse de balle en coup droit

de l’entrainement du joueur de tennis. De plus, aucun résultat concernant les effets de ce type

d’entrainement sur la précision du geste sportif, n’a, à notre connaissance, été rapporté dans la

littérature. Enfin, des améliorations de vitesse de déplacement ou de mouvement peuvent être

obtenues par l’intermédiaire d’un entrainement avec lestage reproduisant le geste sportif. Ce type

d’entrainement peut conduire à des améliorations jusqu’à 10% de la performance sportive et peut être

utilisé efficacement pendant la période compétitive. Le choix de la masse additionnelle est important

pour respecter les cinématiques du geste sportif entrainé tout en fournissant un stimulus suffisant

permettant une adaptation. Des surcharges d’environ 12% de la batte en baseball mais également du

poids du corps pour des déplacements semblent correspondre à des valeurs optimales. La validation

des effets d’un protocole d’entrainement utilisant une raquette alourdie sur la performance en coup

droit (vitesse/précision) pourrait permettre de justifier son apport dans un entrainement intégré de

joueur de club dont le temps d’entrainement hebdomadaire est souvent limité. Enfin, il faut garder à

l’esprit que cette amélioration de la performance, en augmentant la sollicitation des muscles effecteurs

du mouvement impliqués dans le coup droit, pourrait accentuer les déséquilibres musculaires

inhérents au tennis si un programme parallèle de prévention n’est pas effectué.

89
CHAPITRE 3 :

PREVENTION DES BLESSURES DE L’EPAULE EN TENNIS

90
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

Le tennis est un sport asymétrique qui exige des mouvements répétés à très haute intensité

souvent réalisés à des hauteurs supérieures à celles de l’épaule du membre supérieur dominant

(Marx et al., 2001). Aujourd’hui, cette nature asymétrique est accentuée par le fait que le service et le

coup droit constituent désormais 75% du total des coups joués. L'accession à un haut-niveau de

pratique tennistique demande de débuter l'activité très jeune tout en intégrant rapidement des charges

d'entraînement importantes. Pour s’adapter aux contraintes sur le membre supérieur, le tissu osseux

augmente sa résistance mécanique pour réduire le risque de fracture et/ou de blessure et les muscles

du bras dominant s’hypertrophient sélectivement et adaptent leurs propriétés morphologiques

(Sanchis-Moysi et al., 2010a). Plusieurs études ont montré que cette adaptation arrive très tôt chez les

jeunes joueurs (Rogowski et al., 2008; Sanchis-Moysi et al., 2010b).

Même si la majorité des blessures du membre supérieur s’avère peu à moyennement sévère

(Kibler & Safran, 2005; Pluim et al., 2006), un arrêt de la pratique, même court, peut être vécu comme

une perte de temps dans le cadre du développement d’une carrière. Par conséquent, les facteurs

potentiels de risque de blessures ont besoin d’être bien identifiés afin de prévenir au mieux la

survenue de telles pathologies.

L’objectif de ce troisième chapitre sera donc, dans un premier temps, de présenter

l’épidémiologie des blessures du membre supérieur en tennis. Puis, dans un deuxième temps, nous

décrirons plus spécifiquement le fonctionnement de l’épaule en tennis en mettant en évidence les

adaptations spécifiques pouvant conduire à des blessures d’hypersollicitation. Enfin, nous

analyserons les différentes méthodes d’entrainement proposées dans la littérature pour prévenir ce

type de blessure.

I. L’épidémiologie des pathologies du membre supérieur dominant en tennis.

Les blessures, en tennis, sont localisées pour 50% au niveau des membres inférieurs et pour

20 à 46% au niveau du membre supérieur dominant (Kibler & Safran, 2005). La typologie des

blessures des membres inférieurs est principalement de type traumatique alors qu’elle est de type

91
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

chronique pour le membre supérieur (Pluim et al., 2006). Comme pour la plupart des sports impliquant

des lancers au-dessus de la tête de façon intensive et répétée, l’articulation de épaule est le siège d’

adaptations spécifiques et la plupart des blessures rencontrées peuvent être attribuées à des

blessures d’hypersollicitation qui touchent les adultes (Winge et al., 1989; Marx et al., 2001; Pluim et

al., 2006; Kondric et al., 2011; Abrams et al., 2012; Kaffel et al., 2013), mais aussi les enfants

(Gomez, 2002; Kibler & Safran, 2005; Emery, 2006; Kaffel et al., 2013) et les adolescents (Gregg &

Torg, 1988 ; Bylak & Hutchinson, 1998; Silva et al., 2003; Mariscalco & Saluan, 201; Kaffel et al.,

2013). Ainsi, chez les jeunes compétiteurs, elles représentent 25 à 47% de toutes les blessures du

bras et 7% à 16% de toutes les blessures signalées, se classant deuxième parmi toutes les zones

anatomiques (Kibler et Safran, 2000; Hjelm, 2012). Chez les joueurs adultes, l’épaule se classe au

deuxième ou troisième rang en fréquence de blessure (Pluim et al., 2006). Des relations significatives

ont été démontrées entre le statut pathologique et l’expérience en termes de niveau de pratique et de

rapidité de progression (Kaffel et al., 2013). Ainsi, les joueurs de tennis impliqués dans une pratique

compétitive de bon niveau et progressant rapidement (comme les jeunes) pourraient souffrir

d’adaptations morphologiques du membre supérieur dominant insuffisantes (Kaffel et al., 2013). Ceci

est en accord avec l'occurrence des pathologies de l'épaule qui a augmenté de 20% dans la catégorie

d’âge 9-12 ans au cours des 10 dernières années parallèlement à une augmentation des charges

d’entrainement de 15 à 30% (Locatelli, 2013). De plus, les études épidémiologiques ont montré que

l’apparition de blessures était liée également à la durée de pratique, soit de 0,05 à 2,9 blessures par

joueur, par année ; et au volume de pratique (Hjelm et al., 2011), soit de 0,04 à trois blessures par

1000 heures de jeu (Pluim et al., 2006). Enfin, le risque augmente également avec l’âge, passant de

0,01 blessure par joueur, par année entre six et 12 ans à 0,5 blessure par joueur, par année au-delà

de 75 ans (Pluim et al., 2006). L’incidence est sensiblement équivalente entre joueurs et joueuses de

tennis (Pluim et al., 2006).

II. Description anatomique du complexe de l’épaule

Le complexe articulaire de l’épaule est composé des articulations glénohumérale (GH),

acromio et sternoclaviculaire, et de l’interface scapulothoracique (figure 31). Le rôle de ces

92
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

articulations est de pouvoir déplacer le bras tout en stabilisant la tête humérale au centre de la glène

(Armfield et al., 2003).

Figure 31. Complexe articulaire de l’épaule comprenant les articulations acromio-claviculaire (1),
sternoclaviculaire (2), glénohumérale (3), et l’interface scapulothoracique (4). (Adapté de
http://chirurgiens-orthopedistes-nantes.fr/epaule/presentation/ le 02/07/2013).

1. L’articulation glénohumérale (GH)

La GH est la composante centrale du complexe de l’épaule et se caractérise par sa grande

mobilité en pouvant effectuer une rotation dans les trois plans (figure 32A). Le contact limité entre la

tête humérale et la glène permet une grande amplitude de mouvement mais au prix d’une relative

instabilité (Armfield et al., 2003). Ainsi, la stabilité de la tête humérale dans la glène est obtenue au

travers de mécanismes statiques constitués des ligaments et du bourrelet glénoïdien, mais aussi

dynamiques avec les muscles de la coiffe des rotateurs (Wilk et al., 2002). Cette dernière est

composée des muscles sus et sous-épineux, du petit rond et du sous-scapulaire (figure 32B). La coiffe

des rotateurs et le biceps sont activés avant l’initiation du mouvement de rotation pour augmenter la

raideur articulaire et sa stabilité, puis, une fois que la rotation progresse, les patterns

électromyographiques de ces muscles deviennent spécifiques et sont corrélés avec le moment

résultant (David et al., 2000).

93
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

Figure 32. Mobilité de l’articulation glénohumérale (A) et muscles de la coiffe des rotateurs (B)

2. L’articulation scapulothoracique

C’est en fait une interface qui permet le glissement de la scapula sur la cage thoracique. Le

mouvement de la scapula est essentiel aux mouvements du membre supérieur et permet la stabilité

de la GH, en plus de servir de lien cinétique entre le tronc et le bras (Rubin & Kibler, 2002). Son rôle

est de positionner la scapula pour favoriser le fonctionnement de la musculature scapulo-humérale, de

positionner la glène pour un placement optimal de la tête humérale et de créer un espace adéquat

sous l’acromion pour le passage de la coiffe des rotateurs (Kibler & Sciascia, 2010). La scapula peut

être mobilisée en rotation, mais également en translation par extrapolation des mouvements de la

clavicule (figure 33).

Figure 33. Mouvements de rotation de la scapula (A) : 1 tilt postérieur/antérieur (+/-), 2 rotation
interne/externe (+/-), et 3 rotation latérale/médiane (+/-). Mouvements de translation de la scapula liés à
ceux de la clavicule (B) : 4 rétraction/protraction (+/-), et 5 élévation/dépression (+/-).

94
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

La contribution de la scapula est nécessaire au bon fonctionnement de l’épaule (Burkhart et

al., 2003b). Des actions musculaires synergiques au niveau de la scapula permettent son

positionnement et sa stabilité tout en maintenant le centre de rotation de la tête humérale au cours du

mouvement du membre supérieur. Le rythme scapulo-huméral (RSH) correspond à la contribution de

la scapula à l’élévation humérale dans le plan scapulaire, i.e. 30 à 40° en avant du plan frontal

(Kapandji, 2005). Pour un RSH normal, la scapula est stable et avec un minimum de mouvement lors

de l’élévation du bras de 30 à 60°, puis réalise une légère rotation latérale, un tilt postérieur, et une

rotation externe (Hardwick & Lang, 2011). Le ratio moyen mouvement glénohuméral /

scapulothoracique est de 1,7:1 (McClure et al., 2001).

Ce plan d’élévation minimise les activations musculaires nécessaires pour la stabilité de

l’articulation, garde les forces de compressions dirigées à l’intérieur de la concavité glénoïdienne

(Lippitt et al., 1993), et minimise la tension des ligaments de l’articulation glénohumérale (Weiser et

al., 1999). Ces actions maximisent le rôle de l’épaule comme entonnoir pour le transfert des forces.

Les couples de force fournis par les muscles scapulothoraciques participent également à cette

stabilisation dynamique. En effet, une production équilibrée entre les protracteurs et les rétracteurs est

une nécessité première mais pas la seule condition pour l’équilibre musculaire. Une activité

musculaire équilibrée parmi les 3 faisceaux du trapèze est nécessaire pour la stabilité scapulaire.

Enfin, un timing équilibré du recrutement musculaire parmi les muscles de la scapula est une

composante cruciale de la stabilité dynamique de la scapula tout au long du mouvement (Kibler, 1998;

Wilk et al., 2002). Au tennis, lors d’un service réalisé normalement, il a été observé des modèles

d’activation des muscles péri-scapulaires avec les stabilisateurs de la scapula intervenant avant les

muscles de la coiffe des rotateurs (Kibler et al., 2007). Le muscle grand dentelé intervient pour

rétracter la scapula, et le trapèze inférieur pour la stabiliser lorsque le bras est élevé et en rotation

externe (Kibler et al., 2007).

Ainsi, la scapula apparaît donc comme un élément essentiel de la chaine cinétique, véritable

plateforme pour l’insertion des muscles extrinsèques et intrinsèques qui contrôlent la mobilité et

l’équilibre au niveau de l’articulation GH. Des altérations dans son positionnement et sa mobilité par

95
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

rapport au thorax sont appelées « dyskinésie scapulaire » et peuvent être la source de perte de

flexibilité, fatigue et déséquilibre musculaire (Kibler, 1991).

Une relation entre la dyskinésie scapulaire et les blessures de la GH chez les sportifs réalisant

des lancers au-dessus de la tête ont été démontrées (Cools et al., 2003; 2004; Laudner et al., 2006;

Cools et al., 2007a), ainsi que pour une population non sportive (Lukasiewicz et al., 1999 ; Ludewig et

al., 2000; Endo et al., 2001). Cependant, même si une dyskinésie scapulaire est très souvent présente

dans la plupart des blessures de l’épaule, son rôle exact dans la création ou l’amplification du

disfonctionnement de l’épaule n’est pas clairement défini (Kibler et al., 2013). Dans un souci de

prévention, il est donc important de pouvoir évaluer la position de la scapula pour repérer d’éventuels

indices.

III. L’épaule et son fonctionnement en tennis

1. Rôle de l’épaule dans les frappes

En raison de sa position centrale dans la chaine cinétique, l’épaule est le point focal pour le

transfert de force et subit les plus grandes charges de n’importe quel segment individuel de la chaine

cinétique (Kibler, 2002). Cependant, son inhérente instabilité et relativement petite musculature la

rende dépendante également de la chaine cinétique pour minimiser les forces qui peuvent perturber

les structures articulaires (Lintner et al., 2008). Chaque phase d’un mouvement de frappe en coup

droit ou en service met à contribution des contractions musculaires spécifiques. Comme pour les

autres activités de lancer, un travail concentrique pour accélérer le bras vers l’avant, et un travail

excentrique pour freiner, contrôler et stabiliser ce mouvement sont réalisés. Ces actions sont critiques

pour la stabilité dynamique de l’épaule et son fonctionnement optimal (Yildiz et al., 2006).

Ainsi, lors de la phase d’accélération, la rotation interne de la partie supérieure du bras est la

composante majeure dans la contribution de la vitesse de raquette à l’impact. Elle y contribue pour

40% en coup droit (Elliott et al., 1989a) et 54% au service (Elliott et al., 1995). Ce mouvement peut

atteindre un pic de vitesse angulaire de 825°/s en coup droit (Landlinger et al, 2010a), et surtout de

2420°/s au service (Fleisig et al., 2003). Il implique des muscles s’attachant sur l’humérus et ayant

leur origine soit sur la scapula (grand rond, sous-scapulaire), soit sur le tronc (grand pectoral, grand

dorsal, et deltoïde antérieur) qui se contractent de façon concentrique. Lors de la phase de

96
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

décélération qui suit l’impact, ce sont les muscles de la coiffe des rotateurs (petit rond et sous-

épineux) et les stabilisateurs de la scapula (grand dentelé, trapèze et rhomboïdes) qui vont se

contracter de façon excentrique pour maintenir la tête humérale centrée dans la glène (Reid et al.,

2003).

La recherche d’une rotation externe maximale est un moyen efficace pour maximiser la

vitesse de rotation interne en maximisant l’arc de rotation total juste avant le début de l’accélération.

Elle amène le bras et la raquette vers le bas et loin du corps (Elliott, 1988). Elle est corrélée à la

vitesse de balle au service (Smart et al., 2011). Le temps d’accélération étant plus grand, la vitesse de

raquette à l’impact sera également augmentée (Elliott et al., 2003b). Pendant la phase de préparation

amenant à la position de MER, l’activation musculaire est modérée pour le sus-épineux (53%), le

sous-épineux (41%), le sous-scapulaire (25%), le biceps brachial (39%), et plus importante pour le

grand dentelé (70%) pour fournir une stabilisation de l’épaule (Ryu et al., 1988). Cette activité

modérée pendant cette phase démontre l’importance de la partie antérieure et postérieure de la coiffe

des rotateurs et de la stabilisation de la scapula. Juste avant l’accélération, l’épaule atteint une

position de REM entre 170 et 180° avec une abduction d’environ 100°, puis est projetée jusqu’à

l’impact en moins de 0,10 secondes (Fleisig et al., 2003). Les valeurs de REM sont similaires à celles

observées en baseball (figure 34B). Il faut noter que, dans cette position, la partie inférieure de la

coiffe des rotateurs et la partie postéro-supérieure de la glène sont en contact (Halbrecht et al., 1999).

De grandes forces sont alors générées par les muscles rotateurs internes pour contrer la rotation

externe et accélérer le bras et la tête de raquette vers l’avant jusqu’à l’impact. En effet, des valeurs

d’activité EMG de 115%, 113%, et 57% pour le grand pectoral, le sous-scapulaire et le grand dorsal

respectivement ont été observées (Ryu et al., 1988). Juste après l’impact, les muscles de la partie

postérieure de l’épaule, incluant les stabilisateurs de la scapula (sous épineux, petit rond, grand

dentelé, trapèze et rhomboïdes), se contractent de façon excentrique pour décélérer la rotation interne

du bras (Reid et al., 2003; 2008). La phase d’accompagnement est considérée comme la plus violente

du service, nécessitant des charges de décélération excentriques sur la partie postérieure de l’épaule

(Kovacs et al., 2008). En effet, la force de décélération stabilise l’épaule contre les forces de

distraction de 0,5 à 0,75 fois le poids du corps (Ellenbecker et al., 2010). Lors de cette phase, le

muscle grand dentelé continue à avoir un niveau assez élevé d’activation indiquant sa contribution

importante dans la stabilisation de la scapula (Ryu et al., 1988 ; Kibler et al., 2007). Les plus grandes

97
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

contraintes sur l’épaule surviennent lorsque celle-ci est en position de rotation externe maximale

(MER) et lors de la phase de décélération (figure 34A et 34C).

Figure 34. Forces exercées sur l’épaule lors de sa rotation externe maximale avant l’accélération au
service (A), au lancer en baseball (B), et en rotation interne pendant la décélération après l’impact au
service (C).

2. Relation entre la technique et les contraintes sur l’épaule

Une technique efficiente doit apporter une performance maximale avec un risque minimal de

blessure et nécessite une activation optimale de tous les éléments de la chaine cinétique (Kibler,

2004). Une mauvaise technique est souvent impliquée dans le développement de blessures

spécifiques (Perkins & Davis, 2006). Ainsi, il faut être vigilant avec certaines techniques pouvant

accentuer les risques de blessure par une utilisation insuffisante de cette chaine cinétique, et qui

utilisent une stratégie de compensation pour fournir la même vitesse. Par exemple, en coup droit, le

placement en appuis ouverts n’utilise pas la chaine cinétique du bas du corps de façon optimale et

pourrait accentuer les risques de blessures par hyper sollicitation du membre supérieur. Lorsque la

rotation des épaules est trop précoce, il résulte un décalage du bras qui peut placer une contrainte

excessive sur l’épaule, particulièrement sur la coiffe des rotateurs et les structures stabilisatrices, ainsi

que sur le coude (figure 35A). De plus, l’utilisation d’une fin de geste « inversée » consistant à

remonter brutalement la raquette verticalement et derrière la tête pourrait imposer des contraintes

importantes sur l’épaule (figure 35B).

98
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

Figure 35. Placement en appuis ouverts (A) et fin de geste « inversée » en coup droit (B)

De même, en service, un manque d’utilisation des membres inférieurs pourrait occasionner

une charge supérieure de 23-27% au niveau de l’épaule et du coude pour obtenir la même vitesse de

balle qu’avec un jeu de jambes efficace (Elliott et al, 2003b). Lorsque le jeu de jambes est insuffisant

ou mal ajusté, le mouvement est réalisé davantage à partir du tronc (figure 36). La rotation précoce du

corps face au filet crée un décalage avec le bras ce qui augmente les charges sur la partie antérieure

de l’épaule et l’intérieur du coude (Ellenbecker, 2006). En effet, une abduction horizontale derrière le

plan frontal augmente la quantité de chevauchement et de pression de contact entre les tendons sus

et sous-épineux et la glène. Cela pourrait causer un pincement interne pouvant conduire à une

déchirure de la coiffe des rotateurs (Mihata et al., 2010) (figure 36).

99
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

Figure 36. Technique du service en « tirage ». Le placement des pieds et des hanches face au filet (A)
conduit à une utilisation majoritaire des muscles abdominaux pour amener le bras dans la zone de
contact avec la balle et place le bras dans une position décalée augmentant les contraintes sur l’épaule et
le coude (B).

De plus, le positionnement du lancer de balle relativement au joueur affecte l’abduction du

bras à l’impact. La balle doit être frappée avec un bras en abduction d’environ 100° (Fleisig et al.,

2003; Reid et al., 2008). Cet angle permet de produire une vitesse de balle maximale avec une charge

minimale sur l’épaule en lancer de baseball (Matsuo et al., 2002). Un impact de balle trop proche de

l’axe du corps pourrait augmenter l’abduction du bras et causer un pincement sous-acromial (Flatow

et al., 1994).

IV. Adaptations musculosquelettiques au niveau de l’épaule

1. Articulation glénohumérale

1.1. Mobilité en rotation

Plusieurs protocoles existent pour mesurer la rotation GH. D’un point de vue plus pratique, il

est possible d’utiliser les tests ergonomiques décrits et validés par Turpin-Legendre (2000), avec une

fiabilité raisonnable, à savoir un coefficient de corrélation intra-classe > 0.7 (Hoving et al., 2002). Ces

tests sont utilisés en ergonomie et en médecine. Pour le test de rotation interne de l’épaule droite, le

sujet positionne le dos de sa main droite le plus haut possible dans le dos, pouce levé. La distance

100
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

entre l’apophyse épineuse de la septième vertèbre cervicale (C7) et l’extrémité du pouce est relevée à

l’aide d’une règle graduée vers le bas. Pour le test de rotation externe de l’épaule droite, le sujet

positionne la paume de sa main droite dans le dos en passant par en haut et cherche à aller le plus

bas possible vers le bas. En rotation interne, plus la valeur obtenue est proche du « 0 », plus la

mobilité est importante. En rotation externe, plus la distance est grande, plus la mobilité est

importante. Toutefois, une des limitations, concernant la précision de ces tests, réside dans le fait

qu’ils n’isolent pas réellement les rotations interne et externe. Celles-ci sont en effet associées à une

adduction pour la rotation interne et une abduction pour la rotation externe pour placer le bras dans le

dos. C’est pourquoi les mesures goniométriques lui sont préférées dans la littérature sportive. Celle

réalisée en position allongée sur le dos, a été démontrée comme la plus fiable (Myers et al., 2007).

L’épaule est placée en abduction à 90° dans le plan scapulaire, et la scapula stabilisée contre la table

d’examen par une pression appliquée par l’examinateur sur la partie antérieure de l’épaule (figure 37).

La rotation est mesurée avec un goniomètre jusqu’au point de rotation glénohuméral où la scapula

commence juste à se déplacer vers la partie postérieure de la cage thoracique (Burkhart et al.,

2003a).

Figure 37. Mesure des rotations interne (A) et externe (B) de l’articulation gléno-humérale

1.1.1. Adaptations spécifiques au tennis

La pratique du tennis de compétition engendre des adaptations dans les amplitudes de

mouvement en rotation interne (RI) et externe (RE) du bras dominant, ainsi que sur l’arc total de

rotation (TAM). Afin d’établir des profils normatifs, des comparaisons entre côté dominant et non-

101
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

dominant sont réalisées. Il a été observé une amplitude de RI de l’épaule dominante significativement

inférieure à celle de l’épaule non dominante couplée avec une augmentation de RE chez les jeunes

joueurs et joueuses (Chandler et al., 1990; Ellenbecker et al., 1996; Ellenbecker et al., 2002; Thomas

et al., 2009; McConnell & McIntosh, 2009), les adolescents (Kibler et al., 1996), et chez les adultes

(Kibler et al., 1996; Vad et al., 2003; Schmidt-Wiethoff et al., 2004; Torres & Gomes, 2009; Marcondes

et al., 2013). L’âge et le nombre d’années de pratique ont une influence sur ces adaptations (Kibler et

al., 1996). Le déficit de rotation Interne gléno-huméral (GIRD) indique une perte de 20° ou plus de RI

dans l’épaule dominante comparée à l’épaule non dominante (Burkhart et al., 2003a) (figure 38). Des

GIRD jusqu’à 24° chez des joueurs adultes ont été observés (Torres & Gomes, 2009). De plus, une

perte de 4° chez des adolescentes sur une période de compétition de douze semaines démontre la

relative rapidité de cette adaptation (Thomas et al., 2009). Cela concorde avec une diminution de RI

observée juste après une séance de lancer en baseball et après vingt-quatre heures comparativement

aux valeurs de préséance (Reinold et al., 2008).

Figure 38. Déficit visible de rotation en rotation interne de l’articulation gléno-humérale en position
allongée (A) et debout (B)

L’augmentation de RE, quant à elle, peut atteindre une différence avec le côté non dominant

de 1,9° à 3° chez des adolescents (Ellenbecker et al., 2002; McConnell & McIntosh, 2009) et de 6,9°

chez des adolescentes (McConnell & McIntosh, 2009). L’amplitude totale de rotation de la GH (TAM)

associant les rotations interne et externe tend à diminuer avec les années de pratique lorsque les

déficits en RI ne sont pas compensés par les gains en RE. Des différences jusqu’à 10° avec le côté

non dominant ont été observées (Thomas et al., 2009; McConnell & McIntosh, 2009).

102
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

Ainsi, des valeurs moyennes de 91,6 ± 10,9 à 103,7 ± 10,9 ° pour la RE, 41,9 ± 7,7 à 60,85 ±

4,79 °pour la RI pour l’épaule dominante, et de 84,5 ± 7,1 ° à 101,8 ± 10,8° pour la RE et 55 ± 7,4 ° à

64,1 ± 4,8° pour la RI pour l’épaule non dominante ont été observées en tennis (Ellenbecker et al.,

2002; Thomas et al., 2009; McConnell & McIntosh, 2009; Marcondes et al., 2013). Cela amène à des

valeurs moyennes de TAM de de 135 ± 13,5 à 151,48 ± 7,50 ° et entre 142,8 ± 9,4 et 158,2 ± 15,9°

pour les épaules dominante et non dominante respectivement (Ellenbecker et al., 2002; Thomas et al.,

2009; McConnell & McIntosh, 2009). Finalement, ces valeurs conduisent à des ratios RI/RE de 44 à

59% dans le bras dominant et de 60 à 72% dans le bras non dominant, ce qui confirme l’évolution

inverse de ces deux paramètres dans l’épaule dominante du joueur de tennis (figure 39). Il est

intéressant de souligner que les adaptations spécifiques décrites précédemment n’ont pas été

observées chez des joueuses de tennis loisir, démontrant ainsi l’importance des facteurs volume et

intensité de pratique sur des évolutions musculosquelettiques possibles (Stanley et al., 2004).

Figure 39. Influence des adaptations spécifiques de la pratique prolongée du tennis sur l’amplitude totale
de rotation de l’articulation gléno-humérale.

103
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

Tableau 13 : Adaptations spécifiques des amplitudes de rotation au niveau de l’articulation glénohumérale chez le joueur de tennis. M = masculin ; F = féminin ; RI
= rotation interne ; RE = rotation externe ; D = dominant ; ND = non dominant ; AT = amplitude totale de mouvement ; NS = non significatif ; NR = non renseigné.

Auteurs Population Comparaison bilatérale des Comparaison bilatérale des Comparaison bilatérale
amplitudes en RI amplitudes en RE de l'amplitude totale de
Dominant vs Non Dominant Dominant vs Non Dominant mouvement
(RI + RE)
Ellenbecker et al. 113 M et 90 F RID < RIND (M et F) NS ATD < ATND (M et F)
(1996) (11-17 ans) p < 0,001 p < 0,001

Ellenbecker et al. 117 M RID = 45,4 ± 1,6 NS D = 149,1 ± 18,4


(2002) (16,4 ± 1,6 ans) RIND = 56,3 ± 11,5 RE = 103,7 ± 10,9 ND = 158,2 ± 15,9
p < 0,01 REND = 101,8 ± 10,8 p<0,01
McConnell & McIntosh 11 M RID = 41,9 ± 7,7 NS D = 135,6 ± 10,1
(2009) (16,8 ± 1,3 ans) RIND= 55,0 ± 7,4 RED = 93,7 ± 10,0 ND = 145,7 ± 14,6
p = 0,001 REND = 90,7 ± 10,2 p = 0,02

McConnell & McIntosh 10 F RID = 43,5 ± 7,2 RED = 91,6 ± 10,9 D = 135,0 ± 13,5
(2009) (14,9 ± 0,8 ans) RIND= 58,3 ± 9,0 REND= 84,5 ± 7,1 ND = 142,8 ± 9,4
p = 0,001 p = 0,007 p = 0,068
Kibler et al. (1996) 20 M NS NS NS
(14 à 21 ans) RID = 41,7 RE = 124,0 D = 165,3
RIND= 68 REND = 111,7 ND = 178,7
Kibler et al. (1996) 19 F NS RED = 126,5 NS
(14 à 21 ans) RID = 43,3 REND= 120,7 D = 168,9
RIND= 72,8 p < 0,05 ND = 193,5
Kibler et al. (1996) 12 (F/M) NS NS NS
< 16 ans RID = 45,5 RE = 129,7 D = 173,5
RIND= 73,1 REND = 121,2 ND = 194,2
Kibler et al. (1996) 12 (F/M) NS NS NS
entre 16 et 18 ans RID = 42,3 RE = 123,9 D = 166,3
RIND= 68,8 REND = 110,8 ND = 177,8
Kibler et al. (1996) 12 (F/M) NS RED = 122,7 NS
> 18 ans RID = 40,3 REND= 116,3 D = 162,5
RIND= 69,4 p < 0,05 ND = 185,6
Torres & Gomes 21 M RID = 42,9 ± 7,7 RED = 104,7 ± 9,0 D = 147,6 ± 6,6
(2009) (46,3 ± 7,7 ans) RIND= 66,8 ± 10,1 REND = 100,7 ± 6,9 ND = 167,5 ± 8,3
p<0,001 p = 0,02 p < 0,01

Schmidt-Wiethoff et al. 27 M RID < RIND RED > REND ATD < ATND
(2004)

104
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

Marcondes et al. 22 M RID = 58,0 ± 7,7 RED = 97,3 ± 4,6 NR


(2013) (19 à 33 ans) RIND = 64,1 ± 4,8 REND= 91,8 ± 2,9
sans historique p < 0,05 p =< 0,05
de douleur à
l'épaule
27 M RID = 49,2 ± 8,6 RED = 107,1 ± 7,7 NR
(19 à 33 ans) RIND = 65,4 ± 11,1 REND= 90,5 ± 3,3
sans historique p < 0,05 p =< 0,05
de douleur à
l'épaule
Stanley et al. (2004) 27 F NS NS NS
(47,3 ± 13,6 ans) RID = 95 ± 15 RED = 128 ± 13 D = 223
sans historique RIND= 98 ± 11 REND = 126 ± 14 ND = 224
de douleur à p < 0,05
l'épaule
24 F NS NS NS
(42,3 ± 12,1 ans) RID = 93 ± 14 RE = 126 ± 14 D = 219
avec historique RIND= 94 ± 13 REND = 123 ± 12 ND = 217
de douleur à p < 0,05
l'épaule

105
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

Les explications concernant ces adaptations spécifiques de mobilité au niveau de l’articulation

GH incluent des facteurs capsulaires, musculo-tendineux et osseux (Borsa et al., 2008). La répétition

du geste d’armer, au service, étire progressivement les structures capsulo-ligamentaires et

musculaires antérieures (Safran et al., 2001; Van der Hoeven & Kibler, 2006) (figure 40). De plus, les

grandes forces pendant l’accompagnement causent des microtraumatismes. Leur cicatrisation conduit

à un raccourcissement de la capsule postérieure et des muscles de la coiffe des rotateurs, résultant

en une RI réduite en abduction (Safran et al., 2001). Enfin, l’adaptation osseuse possible

correspondrait à une plus grande rétroversion de l’humérus du côté dominant comparé au côté non

dominant comme cela a été observé en baseball (Crockett et al., 2002; Osbahr et al., 2002; Reagan et

al., 2002; Chant et al., 2007).

Figure 40. En position de rotation externe maximale en fin d’armer, une abduction horizontale du bras (A)
engendre plus de contraintes sur la partie antérieure de l’épaule que lorsque le bras se trouve dans le
plan de la scapula (B) (adapté de Whiteley, 2007).

Des analyses comparant les profils de sujets avec une expérience ou non de blessure à

l’épaule ont permis d’avancer certaines hypothèses. Ainsi, une corrélation significative a été observée

entre les déficits de RI et les douleurs d’épaule chez des joueurs professionnels du même âge et du

même niveau (Vad et al., 2003). De plus, une plus grande raideur postérieure de la capsule, un déficit

en RI supérieur de 10° et un gain en RE supérieur de 11° ont été observés chez des joueurs de tennis

avec un antécédent de blessure à l’épaule comparé aux joueurs sains (Marcondes et al., 2013).

Une perte de RI du côté dominant supérieure à 25° comparé au côté non dominant a été

associée avec la survenue de blessure en baseball (Shanley et al., 2011). Les joueurs présentant un

106
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

GIRD étaient blessés deux fois plus souvent que les autres et ceux avec un déficit de TAM étaient

blessés plus fréquemment (Wilk et al., 2011). De plus, ce même déficit serait également un facteur de

risque de blessure au coude (Dines et al., 2009; Garrison et al., 2012).

Des relations ont été mises en évidence entre, d’une part, une augmentation de RE et une

instabilité GH, et d’autre part, entre une diminution de RI et le syndrome de pincement interne (Warner

et al., 1990; Burkhart et al., 2000; Jazrawi & McCluskey, 2003 ; Myers et al., 2006; Cools et al., 2008;

Tuite et al., 2007; Kirchhoff & Imhoff, 2010). De plus, une plus grande rigidité manifestée par la

diminution de RI peut conduire à un déplacement de la tête humérale vers le haut et l’avant qui

pourrait contribuer à une évolution future de tendinopathie de la coiffe des rotateurs (Myers et al.,

2006).

1.1.2. Protocoles de prévention

L’objectif majeur d’un programme de prévention est de conserver les déséquilibres optimaux

en mobilité permettant la performance. Au niveau de la GH, cela consiste à entretenir ou développer

la mobilité de la partie postérieure de l’épaule.

La rigidité de la partie postérieure de l’épaule acquise par la répétition des frappes conduit à

un déficit en rotation interne qui est un des facteurs de risque principaux de blessure dans les sports

de lancer. Le programme d’étirement de la partie postérieure de l’épaule se concentrant sur la rotation

interne a donc été suggéré comme incontournable afin de restaurer la souplesse de celle-ci (Vad et

al., 2003 ; Myers et al., 2006 ; Laudner et al., 2012).

Ainsi, des améliorations significatives de la rotation interne et de l’amplitude totale de rotation

dans l’épaule dominante ont pu être observées, au bout de trois ans, dans un groupe de joueurs de

baseball adulte pratiquant un programme d’étirement comparé à un autre groupe n’en faisant pas

(Lintner et al., 2007). Cet effet positif des étirements a été également démontré sur des jeunes joueurs

de tennis (Kibler & Chandler, 2003) ou des durées plus courtes de 4 à 12 semaines (Manske et al.,

2010 ; Aldridge et al., 2012), voire juste après la séance d’entrainement (Sauers et al., 2007; Laudner

et al., 2008; Moore et al., 2011). Parmi les différentes méthodes utilisées, la facilitation proprioceptive

neuromusculaire (PNF en anglais) semblerait plus efficace que les étirements statiques traditionnels

au niveau de l’épaule (Belling Sorensen & Jorgensen, 2000; Gibson et al., 2004; Knudson, 2010).

Cette méthode implique à la fois des étirements et des contractions du groupe musculaire ciblé.

107
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

Les deux étirements de la partie postérieure de l’épaule les plus étudiés dans la littérature

scientifique sont présentés sur la figure (41). Ils présentent la même efficacité dans l’amélioration de la

rotation interne (McClure et al., 2007).

Figure 41. Etirement passif de la partie postérieure de l’épaule en position debout ou assise (A), ou
allongé sur le côté.

1.2. Forces de rotation

L’analyse de l’équilibre agoniste/antagoniste fournit à la fois une indication sur le risque

possible de développer une blessure et permet de contrôler la réhabilitation (Calmels & Minaire,

1995). Pour les mouvements de rotation de l’épaule en tennis, elle s’est faite majoritairement par

l’intermédiaire de tests isocinétiques, mais peut également être réalisée de façon isométrique

(Marcondes et al., 2013). Cette dernière a d’ailleurs démontré une excellente fiabilité et peut être mise

en place plus facilement sur le terrain (Malerba et al., 1993). Ce sont les rotations interne/externe qui

ont été les plus étudiées comparées à la flexion/extension (Ellenbecker, 1991) ou

l’abduction/adduction horizontale (Silva et al., 2006).

Pour évaluer de façon isocinétique l’équilibre musculaire en rotation interne et externe, la

position allongée sur le dos, avec le bras à 90 ou 45° d’abduction dans le plan frontal est la plus

recommandée et a été utilisée majoritairement dans toutes les études liées au tennis (Forthomme et

al., 2011) (figure 42). Une position assise, à 45° d’abduction dans le plan scapulaire (Codine et al.,

1997; Gozlan et al., 2006), ou à 90° d’abduction dans le plan frontal avec un coude en flexion à 90°

(Niederbracht et al., 2008; Niederbracht & Shim, 2008) ont toutefois été aussi utilisées.

108
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

Figure 42. Evaluation de la force isocinétique des rotations interne (A) et externe (B) gléno-humérale dans
une position allongée sur le dos, épaule à 90° d’abduction et coude à 90° de flexion.

1.2.1. Adaptations spécifiques au tennis

L’analyse des ratios concentriques RE / RI représente la démarche la plus classique et a été

utilisée avec des joueurs adultes (Chandler et al., 1992; Codine et al., 1997 ; Ellenbecker & Roetert,

2002; Stanley et al., 2004 ; Gozlan et al., 2006) et jeunes joueurs/joueuses (Ellenbecker, 1992;

Ellenbecker et al., 2003; Saccol et al., 2010). Toutes ces études ont identifié une force en RI

significativement plus importante dans le bras dominant, sans différence en RE avec le bras non

dominant, conduisant à un ratio plus faible côté dominant. Ainsi, l’application de forces répétées

augmente significativement la force des RI activés concentriquement, alors que celle des RE, activés

excentriquement n’augmente pas proportionnellement. Les valeurs de ratio signalés dans ces études,

pour les adultes, sont dans la limite des 66-75% recommandée (Ivey et al., 1985; Ng & Kraemer,

1991). En revanche, chez les jeunes, cette valeur diminue à 61% chez les filles qui présentent des

valeurs plus basses que celles des garçons. Afin de rendre davantage compte de la dynamique du

geste de lancer, un ratio RE excentrique / RI concentrique a été suggéré (Scoville et al., 1997). En

tennis il a été utilisé dans plusieurs études sur des adultes (Yildiz et al., 2006 ; Baylis & Galen, 2006 ;

Niederbracht et al., 2008; Niederbracht & Shim, 2008) et de jeunes joueurs Elite (Saccol et al., 2010).

Des ratios de 1.03 et 1.19 pour les côtés dominant et non dominant respectivement ont été observés

chez des adultes, alors qu’ils étaient seulement de 0,89 et 1,16 chez des jeunes. Cela indique que la

force excentrique des RE n’est pas aussi importante que la force concentrique des RI chez ces jeunes

joueurs.

109
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

Tableau 14 : Adaptations spécifiques en force de rotation au niveau de l’articulation glénohumérale chez le joueur de tennis. M = masculin ; F = féminin ; RI =
rotation interne ; RE = rotation externe ; D = dominant ; ND = non dominant ; AT = amplitude totale de mouvement ; NS = non significatif ; NR = non renseigné ; Nm
= Newton-mètre ; N.m¯¹ = Newton-mètre/ seconde.

Auteurs Population Comparaison des ratios de Comparaison bilatérale des forces en RI Comparaison bilatérale des forces en RE
force IR/ER Dominant vs Non Dominant Dominant vs Non Dominant
Dominant vs Non
Dominant
isocinétique concentrique en position assise / 90°/90° / vitesse de 60°/s
Stanley et al. 27 F 1,02 ± 0,24 (D) RID = 28,4 ± 8,6 Nm RED = 27,6 ± 4,7 Nm
(2004) (47,3 ± 13,6 ans) sans 1,12 ± 0,26 (ND) RIND = 28,0 ± 7,6 Nm REND = 25,1 ± 4,3 Nm
historique de douleur à p<0,05
l'épaule
24 F 1,07 ± 0,22 (D) RID = 29,9 ± 8,5 Nm RED = 27,9 ± 5,8 Nm
(42,3 ± 12,1 ans) avec 1,01 ± 0,18 (ND) RIND = 28,1 ± 7,3 Nm REND = 27,7 ± 5,6 Nm
historique de douleur à
l'épaule
Dynamomètre manuel
Marcondes et al. 22 M 0,82 ± 0,1(D) RID = 23,0 ± 4,1 Nm RED = 19,0 ± 3,8 Nm
(2013) (19 à 33 ans) sans 0,99 ± 0,1 (ND) RIND = 20,7 ± 3,8 Nm REND = 20,5 ± 3,4 Nm
historique de douleur à p<0,05
l'épaule
27 M 0,74 ± 0,1 (D) RID = 24,0 ± 3,4 Nm RED = 17,9 ± 2,9 Nm
(19 à 33 ans) avec 0,98 ± 0,1 (ND) RIND = 22, ± 3,5 Nm REND = 21,4 ± 2,9 Nm
historique de douleur à p<0,05
l'épaule
isocinétique concentrique en position assise / 45°/90° / vitesse de 60°/s
Gozlan et al. 5M 0,40 ± 0,15 (D) RID = 50 ± 6,71 N.m¯¹ RED = 21 ± 10,44 N.m¯¹
(2006) (21,2 ± 3,4 ans) 0,48 ± 0,10 (ND) RIND = 33,6 ± 6,58 N.m¯¹ REND = 20,4 ± 4,88 N.m¯¹
NS p<0,0001 NS
9F 0,31 ± 0,05 (D) RID = 33,22 ± 5,85 N.m¯¹ RED = 10,56 ± 2,6 N.m¯¹
(15,8 ± 1,2 ans) 0,45 ± 0,12 (ND) RIND = 25,22 ± 3,49 N.m¯¹ REND = 11,44 ± 4,33 N.m¯¹
p< 0,05 p<0,0001 NS

110
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

isocinétique concentrique / 45°/90° / vitesse de 180°/s


Gozlan et al. 5M 0,39 ± 0,13 (D) RID = 43 ± 7,62 N.m¯¹ RED = 16,8 ± 7,16 N.m¯¹
(2006) (21,2 ± 3,4 ans) 0,44 ± 0,08 (ND) RIND = 35,6 ± 6,58 N.m¯¹ REND = 15,6 ± 2,7 N.m¯¹
NS p<0,05 NS
9F 0,32 ± 0,05 (D) RID = 28,22 ± 6,51 N.m¯¹ RED = 9,11 ± 2,2 N.m¯¹
(15,8 ± 1,2 ans) 0,44 ± 0,10 (ND) RIND = 21,33 ± 4,06 N.m¯¹ REND = 9,78 ± 4,27 N.m¯¹
p< 0,05 p<0,01 NS
isocinétique concentrique en position allongée sur le dos / 90°/90° / vitesse de 60°/s
Saccol et al. 26 M 0,80 ± 0,14 (D) NR NR
(2010) (12-18 ans) 0,86 ± 0,09 (ND)
niveau national p<0,05
Saccol et al. 14 F 0,75 ± 0,13 (D) NR NR
(2010) (12-18 ans) 0,97 ± 0,11 (ND)
niveau national p<0,001
isocinétique concentrique en position allongée sur le dos / 90°/90° / vitesse de 180°/s
Saccol et al. 26 M 0,79 ± 0,14 (D) NR NR
(2010) (12-18 ans) 0,83 ± 0,10 (ND)
niveau national NS
Saccol et al. 14 F 0,68 ± 0,07 (D) NR NR
(2010) (12-18 ans) 0,96 ± 0,18 (ND)
niveau national p<0,001
isocinétique en position assise RI concentrique et RE excentrique / 90°/90° / vitesse de 120°/s
Niederbracht et 6F 1,08 ± 0,39 (D) RID = 50,23 ± 5,86 N RED = 59,02 ± 11,98 N
al; (2008) (20 ± 1,8 ans)
Niederbracht & 15 F 1,11 ± 0,24 (D) RID = 13,98 ± 3,05 N.m¯¹ RED = 15,42 ± 4,46 N.m¯¹
Shim (2008) (19,5 ± 1,5 ans) 1,19 ± 0,41 (ND) RIND = 15,58 ± 2,78 N.m¯¹ REND = 17,78 ± 2,94 N.m¯¹
NS NS
isocinétique en position allongée sur le dos RI concentrique et RE excentrique / 90°/90° / vitesses de 90°/s
Yildiz et al. 40 M 1,03 ± 0,8 (D) RID = 65,2± 14,4 N.m¯¹ RED = 68,6 ± 19,6 N.m¯¹
(2006) (17,2 ± 0,7 ans) 1,19 ± 0,8 (ND) RIND = 54,6 ± 14,8 N.m¯¹ REND = 65,9 ± 18,6 N.m¯¹
p<0,01 NS NS
isocinétique en position allongée sur le dos RI concentrique et RE excentrique / 90°/90° / vitesse de 60°/s
Saccol et al. 26 M 0,84 ± 0,42 (D) NR NR
(2010) (12-18 ans) 1,11 ± 0,31 (ND)
niveau national p<0,05
Saccol et al. 14 F 0,91 ± 0,12 (D) NR NR
(2010) (12-18 ans) 1,03 ± 0,13 (ND)
niveau national p<0,05

111
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

isocinétique en position allongée sur le dos RI concentrique et RE excentrique / 90°/90° / vitesse de 180°/s
Saccol et al. 26 M 0,97 ± 0,16 (D) NR NR
(2010) (12-18 ans) 1,2 ± 0,29 (ND)
niveau national p<0,001
Saccol et al. 14 F 1,12 ± 0,16 (D) NR NR
(2010) (12-18 ans) 1,45 ± 0,16 (ND)
niveau national p<0,001

isocinétique excentrique en position allongée sur le dos / 90°/90° / vitesse de 60°/s


Saccol et al. 26 M 0,83 ± 0,21 (D) NR NR
(2010) (12-18 ans) 0,93 ± 0,17 (ND)
niveau national NS
Saccol et al. 14 F 0,87 ± 0,15 (D) NR NR
(2010) (12-18 ans) 1,02 ± 0,13 (ND)
niveau national p<0,05
isocinétique excentrique en position allongée sur le dos / 90°/90° / vitesse de 180°/s
Saccol et al. 26 M 0,94 ± 0,20 (D) NR NR
(2010) (12-18 ans) 0,97 ± 0,15 (ND)
niveau national NS
Saccol et al. 14 F 0,88 ± 0,15 (D) NR NR
(2010) (12-18 ans) 1,12 ± 0,15 (ND)
niveau national p<0,001

112
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

Enfin, des études ont utilisé l’évaluation isocinétique pour mesurer la fatigabilité des muscles

RI et RE en concentrique chez de jeunes joueurs Elite (Ellenbecker & Roetert, 1999) et des adultes

(Chandler et al., 1992). Chez les jeunes, les RE fatiguaient plus que les RI (69% vs 83%), alors

qu’aucune différence n’était observée chez les adultes. De façon plus intéressante, une analyse de la

fatigabilité des muscles RE en excentrique et RI en concentrique chez des adultes a démontré une

plus forte résistance à la fatigue des RE activés excentriquement (Niederbracht & Shim, 2008).

Il a été suggéré qu’un déséquilibre de force entre les muscles responsables de l’accélération

du bras et ceux responsables de sa décélération pourrait être un des mécanismes possibles

conduisant à la blessure de l’épaule (Noffal, 2003). Ainsi, un changement dans le ratio RE/RI de

l’épaule a été évoqué comme un facteur étiologique du syndrome de pincement (Leroux et al., 1994).

Or, comme nous l’avons vu précédemment, les sportifs réalisant de façon répétée des lancers au-

dessus de la tête, comme le service au tennis, présentent des ratios fonctionnels plus faibles que les

autres sportifs (Noffal, 2003).

En tennis, une étude a mis en évidence une relation entre un déficit de force isométrique en

rotation externe et une blessure à l’épaule dominante en comparant des joueurs avec et sans

antécédent de blessure (Marcondes et al., 2013). Un ratio plus faible (74 vs 82%) dans le côté

dominant des sujets avec blessure démontre que le déficit de force en rotation externe pourrait

contribuer aux symptômes de la blessure chez le joueur de tennis. Cela a été observé chez des sujets

souffrant de tendinopathie de la coiffe des rotateurs (Warner et al., 1990; Wang & Cochrane, 2001;

Forthomme et al., 2003 ; Tonin et al, 2012). Ceci est en accord avec les résultats d’autres études

concernant des sports sollicitant l’épaule et mettant en relation ce déséquilibre en début de saison et

le risque ou la survenue de blessure au cours de celle-ci (Cools et al., 2005; Trakis et al., 2008 ;

Stickley et al., 2008; Byram et al., 2010; Edouard et al., 2013). De façon intéressante, une faiblesse

de ce ratio a également été associé à des pathologies du coude en tennis (Lucado et al., 2012;

Alizadehkhaiyat et al., 2007).

Pour prévenir le risque de blessure, il a été suggéré que la force des rotateurs externes

devrait passer d’environ deux tiers de celle des RI à environ trois quart pour prévenir une translation

de la tête humérale dans la glène (Ellenbecker & Davies, 2000).

113
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

1.2.2. Protocoles de prévention

L’objectif majeur d’un programme de prévention est de renforcer les rotateurs externes pour

préserver le ratio RE / RI dans dans la limite des 66-75% recommandée. En tennis, des protocoles

d’entrainement isocinétique concentrique et/ou excentrique ont démontré des améliorations de la

force concentrique des RE (Ellenbecker et al., 1988; Mont et al., 1994), mais également de la force

excentrique (Julienne et al., 2008). Ces effets positifs ont également été observés après des

protocoles d’entrainement utilisant des charges additionnelles ou des élastiques (Treiber et al., 1998;

Niederbracht et al., 2008). Les améliorations en force concentrique des RE, dans ces études, étaient

comprises entre 8 et 17%, et celle en excentrique approchait 23%. Concernant l’évolution du ratio

fonctionnel RE exc / RI conc, un rééquilibrage a été observé en utilisant un entrainement isocinétique

(Julienne et al., 2008) ou isotonique (Niederbracht et al., 2008).

D’un point de vue pratique, l’utilisation d’élastiques, très faciles à ranger dans un sac de

tennis, a démontré une amélioration de la force excentrique de la partie postérieure de la coiffe des

rotateurs évaluée de façon isocinétique, de 19% en baseball (Page et al., 1993). De plus, différentes

études ont validé l’utilisation de cet outil pour le renforcement des rotateurs externes de l’épaule

(Hintermeister et al., 1998; Myers et al., 2005; Sugimoto & Blanpied, 2006; Colado & Triplett, 2008;

Andersen et al., 2010; Melchiorri & Rainoldi, 2011; Hibberd et al., 2012; De Toledo, 2013) (figure 43).

Figure 43. Renforcement des rotateurs externes de l’épaule avec un élastique. L’exercice peut être réalisé
avec un coude fléchi à 90° et une position d’épaule à 90° abduction (A et B) ou à 0° d’abduction (C et D).
L’exercice commence en rotation interne (A et C) et se poursuit vers une rotation externe (B et D). Le
retour se fait en maintenant la position (90/90) et de façon contrôlée permettant de solliciter les rotateurs
externes en mode excentrique.

Ces exercices sont réalisés avec des résistances suffisamment légères pour ne pas solliciter

une activation du muscle deltoïde à des fins de compensations (Bitter et al., 2007). Plusieurs séries

114
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

(2-3) et de nombreuses répétitions (15-20) développent une endurance musculaire locale (Ellenbecker

et al., 2009). Les améliorations de force observées sont reliées aux adaptations neuromusculaires

plus qu’à une hypertrophie (Ludewig & Reynolds, 2009).

2. L’articulation scapulo-thoracique

2.1. Protocoles d’évaluation de la position scapulaire

2.1.1. Protocoles utilisant deux dimensions

Les moyens d'investigation de la dyskinésie scapulaire reposent principalement sur des

observations visuelles cliniques (Kibler et al., 2002) ou des mesures bidimensionnelles (Cools et al.,

2010). L’objectif est d’identifier un movement scapulaire anormal, de déterminer des relations entre un

mouvement altéré et des symptômes, et d’identifier les facteurs sous-jacents causant le

disfonctionnement du mouvement (Kibler & Sciascia, 2010). Les limites de ces tests résident dans leur

manque de reproductibilité (Odom et al., 2001), et leur validité reste discutable en raison du manque

de corrélation directe avec les symptômes de pathologie de l’épaule (Wright et al., 2013). Ainsi, une

asymétrie dans la position scapulaire ou des altérations dans le mouvement scapulaire ne sont pas

forcément reliés avec un disfonctionnement de l’épaule (Koslow et al., 2003) Toutefois, ces tests

peuvent être efficacement utilisés pour mesurer des déficiences et pour pronostiquer un risque de

blessure ultérieur ou le développement d’une douleur chronique à l’épaule (Wright et al., 2013).

Les modifications de position de la scapula les plus étudiées dans la littérature concernent la

rotation interne (figure 44), la rotation latérale (figure 45), et le tilt postérieur (figure 46).

115
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

Figure 44. Le « Lateral Scapular Slide Test (LSST) » Mesures de la rotation interne de la scapula au repos
(A), bras en rotation interne à 45° d’abduction dans le plan frontal (B), et rotation interne maximale à 90°
d’abduction dans le plan frontal. La mesure (cm) se fait entre l’angle infero-interne scapulaire et
l’apophyse épineuse de la vertèbre correspondante. Un phénomène de dyskinésie est diagnostiqué si
une différence de 1.5 cm pour au moins deux élévations apparaît en comparant les deux côtés (Kibler &
Sciascia, 2010).

Figure 45. Mesure du degré de rotation latérale de la scapula en utilisant un inclinomètre digital. Le côté
externe de l’inclinomètre est placé sur la partie postéro-latérale de l’acromion, et le côté interne sur la
racine de l’épine scapulaire. Les mesures sont prises au repos, à 60°, 90° et 120° d’abduction. La fiabilité
de cet outil a été démontrée par Johnson et al. (2001).

116
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

Figure 46. Mesure du degré de tilt antérieur/postérieur avec un inclinomètre placé sur le bord interne de la
scapula. La fiabilité de cet outil a été démontrée par Johnson et al. (2001).

2.2.2. Protocoles utilisant trois dimensions

L’évaluation clinique de la dyskinésie scapulaire pose un problème de précision étant donné la

nature tridimensionnelle du mouvement scapulaire et la gêne pouvant être occasionnée par le tissu

mou entourant la scapula pour la mesure directe de la position de l’os. Lors de l’analyse en trois

dimensions, les mouvements de rotation de la scapula par rapport au thorax sont décrits sur la base

des angles d’Euler selon la séquence de rotation ZY’X’’, représentant la rotation interne/externe, la

rotation latérale/médiane et le tilt antérieur/postérieur, respectivement (Wu et al., 2005). Le rythme

scapulothoracique, est calculé à différentes élévations humérales. La position de la scapula est, de

plus, représentée par le mouvement de rotation de la clavicule. La scapula est reliée au thorax par les

articulations sternoclaviculaire et acromioclaviculaire. Par conséquent, l’orientation de la scapula par

rapport au thorax a trois degrés de liberté, qui sont décrits par les angles d’Euler. Comme la clavicule

est rigide, la distance entre les deux articulations sternoclaviculaire et acromioclaviculaire reste

constante ; c’est pourquoi la position de la scapula peut être réduite à deux degrés de liberté et peut

être représentée par les mouvements de rotation de la clavicule : rétraction/protraction et

élévation/dépression. Mathématiquement, cela revient à décrire la position d’un point sur la Terre en

utilisant deux angles : longitude et latitude. Les angles claviculaires sont déduits des positions des

points anatomiques d’Incisura Jugularis et angle de l’acromion, qui eux-mêmes sont trackés par les

117
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

capteurs scapulaire et thoracique. Les informations recueillies lors d’une analyse 3D doivent permettre

de mieux comprendre les altérations de la position ou du mouvement de la scapula.

2.2.3. Adaptations spécifiques et risques de blessures

Une rotation interne augmentée cause une diminution de force des muscles de la coiffe des

rotateurs (Smith et al., 2003; Smith et al., 2006). Cette diminution survient car la scapula n’agit pas

comme une base stable de support pour que la coiffe des rotateurs fonctionne correctement, ce qui

prédispose à une blessure de l’épaule. Ainsi, un contact de la partie antérieure de l’acromion avec le

tendon antérieur du supra-épineux est beaucoup plus susceptible de se produire avec une scapula en

rotation interne. Une amplification de cette position a été identifiée chez des joueurs de baseball,

laissant suggérer une adaptation spécifique aux activités de lancer (Myers et al., 2005 ; Laudner et al.,

2006; Laudner et al., 2007). Toutefois, si elle n’est pas traitée, elle pourrait progressivement

augmenter au cours de la saison et devenir un risque potentiel de blessure (Macrina et al., 2007).

Une diminution de rotation latérale peut causer une diminution de l’espace sous-acromial et

ainsi engendrer un pincement sous-acromial aux plus grands degrés de l’abduction humérale

(Ludewig & Cook, 2000 ; Su et al., 2004). Elle est souvent associée à une perte de souplesse. En

effet, les altérations de rotation latérale et de RI ont été documentées rétrospectivement chez des

sujets à la fois blessés et en bonne santé (Myers et al., 2005; Downar & Sauers, 2005 ; Laudner et al.,

2006). Ainsi, ce n’est pas la diminution de rotation latérale en elle-même qui serait un indicateur de

pathologie, mais plutôt l’amplitude de cette adaptation. Cette diminution a été observée en relation

avec le niveau de compétition et l’âge en baseball (Thomas et al., 2010). Elle peut se produire après

seulement 12 semaines de compétitions en baseball ou en volley-ball (Thomas et al., 2009; 2013). En

revanche, en tennis, il a été observé une rotation latérale de la scapula plus importante sur le côté

dominant, pour les deux sexes, chez des adolescents (Thomas et al., 2009; Cools et al., 2010). L’âge

et le développement pourraient influencer les cinématiques de la scapula puisqu’une plus grande

contribution de l’articulation scapulo-thoracique, plus précisément une rotation latérale pendant

l’élévation humérale a été observée chez les enfants (Dayanidhi et al., 2005).

Une augmentation du tilt antérieur de la scapula est corrélée avec une augmentation de la RI

de la GH dans l’épaule dominante chez des joueurs de baseball professionnels asymptomatiques

(Thigpen et al., 2009).

118
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

2.2. Déséquilibres musculaires au niveau de la scapula

La dyskinésie scapulaire peut avoir de multiples origines osseuses, articulaires, nerveuses,

tissulaires, et enfin musculaires (Kibler et al., 2013). Ainsi, une dysfonction du tonus des muscles

stabilisateurs, principalement du grand dentelé et du trapèze, peut conduire à une dyskinésie. Il

convient donc de pouvoir évaluer leur niveau de force respectif afin de déterminer d’éventuels

déséquilibres musculaires.

2.2.1. Protocoles d’évaluation

L’évaluation de la force des muscles trapèze supérieur et grand dentelé peut être réalisée à

partir de tests isocinétiques (Cools et al., 2004; 2005; 2007), ou, de façon plus pratique, à partir de

tests isométriques (figure 47). Ces derniers ont démontré une excellente fiabilité (Su et al., 2004).

Figure 47. Test de force isométrique du trapèze supérieur par un haussement d’épaule (A), et du grand
dentelé par pression avec coude et poignet du bras testé en extension et l’avant-bras en pronation (B).

En tennis, la force des muscles grand dentelé et trapèze supérieur est significativement plus

importante du côté dominant, alors que celle des muscles trapèze moyen et inférieur ne démontrent

pas de différence bilatérale chez des adolescents (Cools et al., 2010). Il n’existe pas, à notre

connaissance de valeurs concernant les adultes. Cependant, Il y aurait des adaptations dans les

ratios de force en rotation interne / rotation externe chez les sportifs réalisant des lancers au-dessus

de la tête, les muscles de la rotation interne étant plus forts que ceux de la rotation externe (Wilk et al.,

2002). Ce ratio est équilibré chez les sujets non sportifs (Cools et al., 2002).

119
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

La diminution de rotation latérale pendant l’abduction active du bras serait due à l’inhibition du

grand dentelé et du trapèze inférieur (Kibler, 1998). Des altérations dans l’activité musculaire des

muscles trapèze supérieur, inférieur, et grand dentelé chez les sujets ayant des symptômes de

pincement ont été observées (Cools et al., 2003; 2004; 2005; 2007; 2008). Ainsi, une hyperactivité du

trapèze supérieur avec une réduction de celles du trapèze moyen et inférieur, en plus d’une fonction

insuffisante du muscle grand dentelé ont été reliés aux diminutions de rotation latérale, rotation

externe et tilt postérieur de la scapula chez des sujets présentant des dyskinésies scapulaires

(Ludewig & Cook, 2000 ; Lin et al. 2005 ; Ludewig & Braman, 2011). Cela serait lié à une stratégie de

compensation pour lever le bras en présence de douleurs (De Mey et al., 2012).

Différentes études ont montré une anomalie d'activation chez des nageurs présentant un

conflit douloureux, sans qu'il soit possible de déterminer si cette anomalie est la cause ou la

conséquence du problème mécanique (Scovazzo et al., 1991; Perry et al., 1992). Les mêmes

constatations ont été faites, en comparant des groupes de sujets avec et sans blessure, comprenant

des joueurs de tennis et des joueurs de volley (Cools et al., 2004; 2005). Les joueurs blessés

présentaient des déséquilibres musculaires dans les muscles de la scapula comparé aux joueurs non

blessés avec une diminution significative de la production de force des rotateurs internes

(principalement le grand dentelé) et du ratio rotation interne / rotation externe.

2.2.2. Renforcement des stabilisateurs de la scapula

Il est important de cibler les muscles ou les structures qui peuvent limiter les mouvements

souhaités de la scapula pour les renforcer. Cela comporte le renforcement ou le réentrainement du

grand dentelé, et une réduction de l’activité du trapèze supérieur (Ludewig & Reynolds, 2009). Ainsi,

au moyen d’un programme de renforcement des muscles périscapulaires, il peut être possible de

rééquilibrer un ratio rotation interne / rotation externe trop important (Van de Velde et al., 2011) ou

diminuer un dysfonctionnement scapulaire (Wang et al., 1999).

Les fibres du trapèze inférieur et du grand dentelé jouent les rôles principaux dans la

stabilisation de la scapula lors du mouvement de bras. Certains exercices, comme le « tirage

horizontal bas », (figure 48) et les pompes accentuées (figure 49) sont plus efficaces pour cibler le

déséquilibre musculaire et la faiblesse couramment observées dans les dyskinésies scapulaires

(Ludewig et al., 2004; Kibler et al., 2008; Andersen et al., 2012).

120
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

Figure 48. Exercice de tirage horizontal avec un élastique pour renforcer les fixateurs de la scapula et
particulièrement le trapèze inférieur. A partir d’une position avec les coudes légèrement fléchis (A), les
coudes sont tirés vers l’arrière avec une position des scapulae en rotation externe (B).

Figure 49. Renforcement du muscle grand dentelé. A partir d’une position de pompe standard (A), le sujet
doit réaliser une répulsion en gardant les bras tendus (B). Dans cet exercice, l’activation du muscle
trapèze supérieur est minimale (Ludewig et al., 2004).

Dans le cas d’une hyperactivité du faisceau supérieur du muscle trapèze par rapport aux

faisceaux moyen et inférieur, un choix d’exercices appropriés d’isolation peut permettre de diminuer

les ratios respectifs (figure 50) (Cools et al., 2007; Merolla et al., 2010; De Mey et al., 2012).

121
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

Figure 50. Exercices visant à rééquilibrer le ratio Trapèze supérieur/Trapèze moyen (A), et le ratio Trapèze
supérieur/Trapèze inférieur (B).

V. Renforcement global en chaine cinétique fermée : l’entrainement en suspension

Les cliniciens reconnaissent les bénéfices des exercices en chaine cinétique fermée pour le

membre supérieur (McMullen & Uhl, 2000; Voight & Thompson, 2000; Kibler et al., 2012). Ils peuvent

améliorer l’efficacité des protocoles de réhabilitation de l’épaule et de la scapula car ils permettent une

activation physiologique et des mouvements biomécaniques plus normaux, et reproduisent des stimuli

proprioceptifs (Kibler, 2000; Kibler & Livingston, 2001). De plus, il a été démontré qu’un entrainement

complexe pluri-articulaire en chaine cinétique fermée permettait des améliorations plus importantes

pour les muscles de la coiffe des rotateurs que des exercices isolés uni-articulaires (Giannakopoulos

et al., 2004). Enfin, un programme d’entrainement de saut à la corde avec une corde alourdie a

démontré des effets positifs sur la force des RE chez des volleyeuses adolescentes (Duzgun et al.,

2010).

Parmi les techniques utilisées, l’entrainement en suspension a démontré des effets positifs sur

la performance en force maximale du haut du corps chez des femmes (Prokopky et al., 2008 ; Danelly

et al., 2011), dans l’échauffement de joueurs de baseball (Huang et al., 2011), mais aussi sur la

performance spécifique en handball (Saeterbakken et al., 2011), football (Stray-Pedersen et al.,

2006), et golf (Seiler et al., 2006). Ce système permet des exercices en chaine cinétique fermée avec

des augmentations progressives dans les moments de rotation autour des articulations et dans le

degré d’instabilité. Le transfert d’un entrainement général de stabilisation du tronc par ce système à

une tâche spécifique de performance comme le swing de golf a été observé (Seiler et al., 2006).

122
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

Ainsi, il est possible d’adapter les exercices cités précédemment en les réalisant en

suspension, et ainsi développer davantage la stabilité dynamique de l’épaule (figure 51). De plus,

l’instabilité inhérente à ce système permet de développer la force du tronc en réaction aux

mouvements des membres supérieurs (Tarnanen et al., 2008). Enfin, ils permettent de reproduire des

coordinations spécifiques aux gestes du tennis, à savoir une stabilisation du tronc puis de la scapula

pour produire un mouvement de rotation du membre supérieur (Kibler et al., 2006).

Figure 51. Exercice en suspension pour renforcer les rotateurs externes et les fixateurs de la scapula. Au
départ, les coudes sont fléchis à 90°, les épaules en abduction à 90° (position 90/90), et le corps est gainé
(A). Tout en maintenant cet alignement, le sujet réalise une rétraction des scapulae et une rotation
externe (B). Le retour est contrôlé en accentuant l’activité excentrique.

En résumé

La douleur ou blessure à l’épaule d’origine non traumatique est un problème courant chez le

joueur de tennis. Les adaptations biomécaniques qui prédisposent le joueur à la blessure peuvent être

multifactorielles par nature, incluant les déficits en amplitude, des déséquilibres musculaires et de

dyskinésie scapulaire (figure 52). L’épaule du joueur de tennis requiert un équilibre délicat entre une

mobilité articulaire autorisant la performance et une stabilité limitant la survenue lésionnelle. Diverses

adaptations apparaissent au sein des articulations gléno-humérale et scapulo-thoracique en relation

avec les exigences et les contraintes du geste d’armer-lancer au service qui peuvent augmenter le

risque de blessure de l’épaule dominante en désorganisant l’équilibre articulaire de l’épaule. Bien que

123
Cadre théorique Chapitre 3 : Prévention des blessures de l’épaule en tennis

ces adaptations musculosquelettiques spécifiques au tennis soient nécessaires à l’obtention d’une

performance, il est possible de contrôler leur évolution par l’intermédiaire d’évaluations régulières.

Elles permettent l’identification des mécanismes et des particularités potentiellement délétères de

l’épaule et, ainsi, la mise en place de programmes d’exercices préventifs adaptés individuellement

pour aider à limiter la survenue de blessures d’hypersollicitation.

Figure 52. Adaptations biomécaniques spécifiques et risques potentiels de blessure au niveau de l’épaule
chez le joueur de tennis (adapté de Thomas et al., 2009).

124
PROBLEMATIQUE

125
Cadre théorique Problématique

Notre revue de littérature a permis de mettre en avant que la vitesse de balle générée

lors d’un coup droit en tennis dépend de facteurs techniques permettant une optimisation du

transfert des forces des membres inférieurs jusqu’à la raquette au travers d’une chaine

cinétique. Les vitesses de rotation des hanches et du tronc apparaissent comme des

éléments importants dans la performance car elles sont discriminantes du niveau de

performance intra et interindividuelle. Pour développer la puissance de rotation du tronc, des

lancers de medecine-ball à deux mains sur le côté (MB2) sont recommandés. L’entrainement

de la puissance explosive nécessite de s’entrainer à des intensités proches de la puissance

maximale pouvant être produite pour un mouvement donné ; la connaissance de celle-ci pour

un lancer de MB2 permettrait de pouvoir individualiser davantage les charges d’entrainement.

Dans un premier temps, nous avons donc recherché à évaluer la puissance maximale

produite lors d’un lancer de MB2 et d’analyser sa relation avec la vitesse maximale de balle

post-impact en coup droit (Etude 1). Puis, pour simuler au plus près la gestuelle du coup droit,

nous avons utilisé des Medecine-balls munis d’une poignée pour effectuer des lancers sur le

côté avec une seule main (MB1). Le degré de relation entre les deux conditions de lancer

(MB2 et MB1) et la vitesse maximale de balle post-impact en coup droit ont été évalués

(Etude 2). Nous avons ensuite comparé l’efficacité de deux protocoles d’entrainement

comportant, soit des lancers de MB1, soit des frappes de balle avec une raquette lestée, sur

la vitesse mais également la précision en coup droit (Etude 3).

La pratique du tennis engendre des adaptations musculaires au niveau de l’épaule

conduisant à un développement disproportionné entre les muscles de la rotation interne et

externe. La recherche de développement de la performance en coup droit par l’intermédiaire

de lancers de MB1 et MB2 pour améliorer la puissance pourrait générer des contraintes

supplémentaires notamment sur l’épaule lors des lancers et accentuer davantage ce

déséquilibre. Nous avons donc comparer les coordinations musculaires des deux conditions

de lancer avec celles du coup droit afin de mieux comprendre leurs contraintes respectives et

les risques d’hypersollicitation pouvant en découler (Etude 4).

126
ETUDES EXPERIMENTALES

127
Etudes expérimentales Etude 1

ETUDE 1 : INDIVIDUALISATION DE LA MASSE DU MEDECINE BALL POUR

L’ENTRAINEMENT DE LA PUISSANCE CHEZ LES JOUEURS DE TENNIS

Genevois C, Creveaux T, Garnesson M, Hautier C, Rogowski I. Individualizing the medicine-ball mass

for power training in tennis players. (Soumis à EJSS).

Résumé

Cette étude avait pour objectif d’analyser la relation entre la production de puissance

maximale lors d’un lancer de medecine ball à 2 mains sur le côté (MB2) et la vitesse maximale de

balle en coup droit chez des joueurs de tennis non professionnels. Dix-huit joueurs de compétition ont

réalisé des séries de frappes en coup droit, et des séries de lancers de MB2 dont la masse était

comprise entre 1,5 kg et 5 kg. Pour chaque lancer de MB2, l’accélération de la main sur l’axe

horizontal a été enregistrée et la force, la vitesse et la puissance instantanées ont été traitées

informatiquement sur tout le mouvement. Les résultats ont démontré que 25% de la variation en

vitesse de balle maximale en coup droit était expliquée par la variation dans la puissance maximale

produite pendant un lancer de MB2 (p=0,02). Finalement, une relation quadratique significative a été

trouvée entre la puissance mécanique et la masse normalisée du medecine ball, indiquant ainsi que la

production de puissance maximale serait atteinte en lançant une masse de medecine ball de 5,7% du

poids de corps du joueur. Les résultats de cette étude ont confirmé l’importance d’un entrainement de

la puissance basée sur les lancers de MB2 chez les joueurs de tennis masculins non professionnels,

et a fourni une valeur de référence pour la masse de MB pour individualiser et périodiser la charge de

travail en lancers de MB2 au cours de la saison.

Mots clés : sport de raquette, puissance maximale, coup de fond de court, poids de corps, coup droit,

lancers de côté.

Introduction

Dans le but de rendre les programmes d’entrainement plus spécifiques à l’activité de

compétition, les préparateurs physiques sont à la recherche permanente de nouvelles méthodes

d’utilisation des medecine ball pour entrainer les facteurs clés physiologiques ou biomécaniques

128
Etudes expérimentales Etude 1

(Stockbrugger et Haennel, 2001). Les lancers de medecine ball améliorent la vitesse et la puissance,

spécialement la puissance de rotation du tronc (Andre et al, 2012). Ils présentent un intérêt particulier

pour les mouvements nécessitant une puissance de rotation importante (Earp et Kraemer, 2010),

comme dans le coup droit en tennis (Bahamonde et Knudson, 1998).

La comparaison cinématique entre le lancer de MB2 et le coup droit en tennis a démontré des

valeurs similaires pour les vitesses angulaires à la fois des hanches et des épaules (Stodden et al,

2008) qui pourraient justifier l’utilisation des lancers de MB2 pour améliorer la performance du coup

droit en tennis (Cronin et al, 2003). De nombreux articles présentent des programmes d’entrainement

basés sur des lancers de MB2, mais le manque d’information (Kovacs, 2009; Kovacs et al, 2010;

Roetert et al, 2009; Satochi et Campbell, 2009) ou de justification (Marques, 2005) pour le choix de la

masse du MB met en évidence l’absence d’individualisation de la charge d’entrainement. Bien que

l’efficacité des programmes d’entrainement basés sur des lancers de MB2 ait déjà été démontrée

(Barber-Westin et al, 2012; Genevois et al, 2013), seuls Genevois et al. (2013) proposent une

estimation empirique de la masse du MB, basée sur une distance minimale à atteindre, pour

individualiser la charge du programme d’entrainement de lancers de MB à 1 main. Dans le but de

limiter la détermination empirique de la masse du MB, la puissance maximale pendant le lancer de

MB2 devrait être analysée pour fournir une meilleure calibration de la charge d’entrainement pendant

un programme d’entrainement.

La charge dans l’entrainement de force est définie en référence à la charge pour une

répétition maximale, la charge de travail dans l’entrainement de la puissance devrait faire référence à

la valeur de puissance maximale (Pmax), qui est sensible aux changements de force et de vitesse

(Baker, 2001). Compte tenu de la relation force/vitesse, une augmentation dans la charge résulte en

une réduction de vitesse du mouvement mais la production de puissance augmente jusqu’à une

valeur maximale (Pmax) pour une charge critique en relation avec la résistance augmentée, et ainsi la

production de force. A Pmax, des résistances augmentées résulteront en une diminution marquée de

vitesse, qui ne sera pas compensée par l’augmentation de force, et ainsi la puissance produite

commencera à diminuer (Baker, 2001). En se basant sur la spécificité du développement de la

puissance musculaire, s’entrainer avec la charge qui maximise la production de puissance mécanique

est recommandé pour améliorer la puissance musculaire maximale (Kawamori et Haff, 2004). En effet,

la courbe classique force/vitesse pour les muscles isolés semble être applicable dans les tâches de

129
Etudes expérimentales Etude 1

lancer avec différentes charges (Marques et al, 2010), suggérant ainsi que la charge de travail

optimale pour des lancers de MB2 pourrait être la masse de MB pour laquelle Pmax est générée.

Pour contribuer à la détermination d’une charge optimale de travail pour des lancers de MB2

pour un programme d’entrainement de force, cette étude avait pour objectif d’analyser la relation entre

la Pmax générée avec des lancers de MB2 et la vitesse de balle maximale en coup droit, et la relation

entre la puissance mécanique et la masse du MB lors de lancers de côté chez des joueurs de tennis

non professionnels. Nous avons émis l’hypothèse que la Pmax générée au cours d’un lancer de MB2

devait être reliée significativement à la vitesse de balle en coup droit et, en se basant sur la relation

entre la puissance mécanique et la masse du MB, qu’une masse optimale de MB pourrait être

déterminée pour atteindre Pmax.

Méthodologie

Sujets

18 joueurs non professionnels droitiers (moyenne ± ET: âge 25,2 ± 4,3 ans; taille 179,5 ± 7,4

cm; poids 75,1 ± 8,6 kg; ITN 2-3; entrainement de tennis hebdomadaire 1,9 ± 1,3 hr; préparation

physique hebdomadaire 1,06 ± 1,04 hr), participant à des compétitions depuis au moins 10 ans, ont

été volontaires pour participer à cette étude, qui a été approuvée par le le Comité Français d’Éthique

Sud Est II. L’étude a été conduite en accord avec les standards éthiques du Journal International de

Médecine du Sport (Harriss et Akinson). Les joueurs ont signé un consentement et aucun d’entre eux

n’a rapporté d’historique de blessure du tronc ou des membres supérieurs au cours des six mois

précédant l’étude.

Procédures

Toutes les mesures ont été réalisées au cours d’une seule séance. Après un échauffement de

15 minutes (activation cardio-vasculaire, exercices de mobilité et de souplesse musculaire et

articulaire, frappes de coup droit et lancers de MB2 de 2 kg dans des conditions identiques au test,

pendant lesquelles des corrections techniques étaient apportées si nécessaire), les participants ont

réalisé deux séries de 10 coups droits croisés successifs, utilisant le même équipement et la même

procédure décrite par Rogowski et al. (2009). Les balles étaient envoyées par une machine lance-

balles située derrière la ligne de fond de court, et un radar était placé derrière le joueur pour mesurer

130
Etudes expérimentales Etude 1

la vitesse de balle post-impact (figure 53).Les cinq balles les plus rapides après l’impact et

rebondissant dans le court ont été analysées pour chaque joueur.

Figure 53 Protocole expérimental (Rogowski et al., 2009)

Les lancers de MB2 consistaient en deux essais consécutifs de lancers maximaux en utilisant

un MB de 1,5 kg, 2 kg, 3 kg, 4 kg, et 5 kg, ordonnés de façon aléatoire avec une récupération de 30

secondes entre chaque lancer. La distance pour chaque série a été mesurée avec un décamètre au 5

cm les plus proches. Une brève description de la forme correcte a été donnée à chaque joueur basée

sur l’angle suggéré d’HQYROSRXUDWWHLQGUHXQHGLVWDQFHPD[LPDOH §ƒ &HODDpWpDWWHLQWDYHFOHV

joueurs se tenant sur la ligne de service, et lançant le MB vers et au-dessus du filet dans un couloir

matérialisé au sol de 2 m de large exactement (figure 54). Les joueurs attrapaient le MB avec les deux

mains (la main non-dominante était utilisée uniquement pour maintenir le MB dans la main

dominante), effectuaient une rotation dans le sens opposé à la direction de l’envoi (préparation),

s’arrêtaient 2 secondes à hauteur des hanches, puis essayaient de lancer aussi loin que possible en

faisant une rotation du tronc et du membre supérieur dans la direction du lancer. Les deux pieds

restaient en contact avec le sol tout le temps pendant et après le lancer et aucun pas d’élan n’était

autorisé. Les participants devaient débuter leurs lancers sans contre-mouvement. L’auteur principal,

préparateur physique, contrôlait cet aspect de l’étude.

Au cours de chaque série, un accéléromètre (100G WBA, Mega Electonics, Finland) a été fixé

correctement sur la face postérieure de la main dominante avec une bande adhésive dans le but

d’éviter que le capteur ne bouge sur la peau, et pour avoir une attache solide avec un minimum

d’inconfort pour les joueurs. L’axe horizontal x était aligné dans la direction antéro-postérieure ;

l’accélération positive survenait dans la même direction lorsque le joueur revenait de face lors des

coups droits et des lancers de MB2. Les signaux d’accélération étaient enregistrés pendant tous les

131
Etudes expérimentales Etude 1

essais de lancers de MB2 en utilisant le système sans fil WBA et le logiciel Megawin (Mega

Electronics Ltd, Kuopio, Finland). Les signaux bruts sur l’axe x ont été filtrés en utilisant un filtre

passe-bas Butterworth (25 Hz, ordre 2). Ce signal filtré a été intégré pour calculer la vitesse

horizontale de la main à partir de la position de départ en arrière jusqu’au lâcher de MB. La force (F)

appliquée sur le MB a été estimée à partir de la relation dynamique fondamentale :

F = masse du MB*accélération

La puissance a été calculée à partir du produit entre la force et la vitesse instantanées. Pour

l’essai le plus long de chaque masse de MB, le pic de puissance a été extrait, et la valeur maximale

de ce pic était définie comme Pmax.

Figure 54. Conditions expérimentales pour les lancers de Medecine-Ball de côté à deux mains.

Analyses statistiques

Toutes les valeurs sont présentées en moyenne ± Ecart Type. Pour les analyses statistiques,

la performance du coup droit a été évaluée par la vitesse moyenne des cinq coups droits dans le court

les plus rapides dans la même série pour chaque joueur, et la performance en lancer de MB2 a été

évaluée par le plus long lancer pour chaque masse de MB pour chaque joueur. Le coefficient de

corrélation de Pearson entre la performance maximale au lancer de MB2 et la masse et la taille du

joueur, aussi bien qu’entre Pmax et la vitesse maximale de balle en coup droit a été calculé en

utilisant le package "Rcmdr" dans le logiciel gratuit R (R.2.7.2., R Foundation for Statistical

132
Etudes expérimentales Etude 1

Computing, Vienna, Austria). Après avoir normalisée la masse du MB par le poids de corps du joueur

(Mn), la relation entre la puissance mécanique et Mn a été modélisée en utilisant le Modèle Linéaire à

Effet Mixte (Pinheiro et Bates, 2000). Ce type de modèle statistique est composé de trois termes. Le

premier correspond à une relation générale fiable pour tous les participants (F). Le second terme fait

référence à l’influence du participant (R), alors que le troisième terme est l’erreur aléatoire entre les

participants (E). La forme générale du modèle était :

Y = F[I+a.Lmn +b.Qmn] + R[I(i)+a(i).Lmn +b(i).Qmn]+E

Avec Y, la puissance, F indiquant l’effet fixé composé de l’intercept (I), linéaire (Lm n ) et les effets

quadratiques (Qm n) de Mn, et a et b, les coefficients associés. R dénote l’effet aléatoire composé de

l’intercept (I(i)), linéaire (Lm n ) et effets quadratiques (Qm n ) de Mn pour le participant i et a(i), b(i), les

coefficients associés, et E le terme d’erreur résiduelle. Ainsi, neuf modèles, correspondant aux

différents degrés (0, 1, 2) du polynome pour les effets fixes et aléatoires, ont été calculés. Le choix du

meilleur modèle a été base sur le critère d’information d’Akaike (Akaike, 1974). Les effets fixes étaient

testés en utilisant un t-test et les effets aléatoires par le test de ratio de probabilité (Pineiro et Bates,

2000). Les modèles linéaires à effets mixtes ont été realisés en utilisant le package “nlme” dans le

logiciel gratuit R. Pour tous les tests statistiques, les coefficients ont étpMXJpVVLJQLILFDWLIVjS”05.

RÉSULTATS

Les distances moyennes pour les lancers de MB2 étaient 14,0 ± 1,1 m pour le MB de 1,5 kg,

12,6 ± 1,2 m pour le MB de 2 kg, 10,9 ± 1,1 m pour le MB de 3 kg, 9,2 ± 1,1 m pour le MB de 4 kg, et

8,3 ± 1,0 m pour le MB de 5 kg. Les coefficients de corrélation entre la distance maximale de lancer

de MB2 avec des masses de MB de 1,5 kg, 2 kg, 3 kg, 4 kg et 5 kg et la taille du joueur, d’un côté, et

le poids de corps de l’autre côté sont présentés dans le tableau 6.

Tableau 15 : coefficients de corrélation entre la taille, le poids de corps et la performance aux lancers de
MB

1,5 kg 2 kg 3 kg 4 kg 5 kg

Taille 0,60 0,64 0,77 0,85 0,56

Poids 0,64 0,73 0,80 0,70 0,73

133
Etudes expérimentales Etude 1

La figure 54 montre un exemple de courbe de vitesse, de force et de puissance en fonction du

temps pour le meilleur lancer de côté de chaque masse de MB chez un joueur. Pour ce joueur, la

vitesse diminuait avec l’augmentation de la masse du MB, et la force maximale et Pmax étaient

atteintes pour le MB de 3 kg.

Figure 55. Courbe de vitesse (A), de force (B), et de puissance (C) en fonction du temps pour le meilleur
lancer de côté de chaque masse de Medecine-Ball chez un joueur.

134
Etudes expérimentales Etude 1

Le coefficient de corrélation (r=0,49 ; p=0.02) indiquait que 25% de la variation dans la vitesse

maximale de balle en coup droit était expliquée par la variation de Pmax pendant les lancers de MB2.

Concernant la relation entre le pic de puissance mécanique pendant le lancer de MB2 et la

masse du MB, l’effet quadratique significatif de la masse normalisée du MB dans le terme fixé (b=-

162,3 ; t=-3,76 ; df=70 S”001) a démontré que la production de puissance augmentait jusqu’à 5,7%

de la masse normalisée du MB chez tous les joueurs, puis diminuait au-delà de cette valeur (figure

55).

Figure 56 Modèle linéaire à effet mixte exprimant la puissance produite en fonction de la masse
normalisée du Medecine-Ball.

DISCUSSION

Les principaux résultats ont démontré que Pmax expliquait 25% des variations de la vitesse

maximale de balle en coup droit, et était atteinte avec une masse de MB équivalente à 5,7% du poids

de corps du joueur.

135
Etudes expérimentales Etude 1

La moyenne des distances maximales de lancer de MB2 pour la masse de MB de 3 kg était

similaire à celle observée dans la littérature (Roetert et al., 1996), et le coefficient de corrélation entre

la distance maximale pour le lancer de MB et la taille du joueur dans cette étude était similaire à ceux

trouvés par Ikeda et al. (2007) pour la masse de MB de 2 kg (0,64 vs 0,65, respectivement), et

légèrement plus grande pour le 4 kg (0,85 vs 0,65, respectivement). De plus, de fortes corrélations ont

été trouvées entre la distance maximale et le poids de corps du joueur. A la fois les augmentations de

masse musculaire et de bras de levier pourraient expliquer ces corrélations (Van den Tillaar & Ettema,

2004). En conséquence, la masse du MB a été normalisée pour standardiser la performance des

joueurs en tenant compte du poids de corps. Pour une même condition expérimentale, la vitesse
-1
maximale moyenne de balle en coup droit dans notre étude (31,8 m.s ) était proche de celle
-1
rapportée par Elliott et al. (1997) (32,3 m.s ). Finalement, la Pmax enregistrée pendant le lancer de

MB2 (5640 ± 2553 W) était dans la même lignée que celle estimée lors d’un lancer de medecine ball

en arrière au-dessus de la tête (Mayhew et al, 2005) ou pendant un coup de tennis (Kibler, 2009). La

similarité de ces résultats avec ceux de la littérature ont permis ainsi d’analyser les relations entre

Pmax et la vitesse de coup droit, et entre les valeurs de pic de puissance et la masse normalisée du

MB. Bien que d’autres facteurs, tels que la technique du coup droit et la capacité de frapper la balle au

bon moment et au bon endroit, conservent une place importante dans la performance du coup droit, le

coefficient de corrélation significatif entre la production de puissance maximale au cours d’un lancer

de MB2 et la vitesse maximale de balle en coup droit a confirmé le rôle critique de la puissance de

rotation pour générer de la vitesse en coup droit (Elliott, 2003). La contribution du tronc à la vitesse de

raquette a été estimée à 10% (Elliott et al, 1997), suggérant ainsi que le lancer de MB2 implique aussi

une contribution du membre supérieur dominant, principalement au niveau de l’articulation de l’épaule

dans le mouvement étudié. De plus, une relation quadratique significative a été trouvée entre la

puissance mécanique et la masse normalisée du MB (figure 55). L’augmentation de la masse du MB a

résulté en une diminution de la vitesse du mouvement qui a donné plus de temps au joueur pour

atteindre un haut niveau de force. En conséquence, un compromis entre la vitesse de mouvement et

le niveau de force devrait être trouvée pour produire une puissance maximale. Le modèle indiquait

que la puissance maximale au cours d’un lancer de MB2 était atteinte en utilisant une masse de MB

de 5,7% du poids de corps du joueur, ce qui correspondait à une masse de MB allant de 3,4 à 5,1 kg

dans notre population. Bien que la plupart des études sur l’entrainement de la force ont utilisé cette

136
Etudes expérimentales Etude 1

plage de masses de MB pour améliorer la performance spécifique (Barber-Westin et al, 2012;

Genevois et al, 2013; Marques, 2005), cette charge de travail optimale pour atteindre la puissance

maximale au cours d’un lancer de MB2 pourrait être utilisée pour calibrer la charge de travail en

fonction des objectifs du programme de force et de préparation physique. Quand la masse du MB est

ajustée soit en-dessous, soit au-dessus de la charge de travail optimale, on pourrait développer soit la

vitesse pour améliorer la puissance dans la partie gauche finale de la courbe, ou développer la force

maximale pour améliorer la puissance dans la partie droite de la courbe (Baker, 2001). Ces résultats

ont mis en évidence la plage de masses de MB pour déterminer la charge de travail pendant des

lancers de MB2, et a fourni une valeur de référence pour aider les praticiens à calibrer et individualiser

la charge d’entrainement lors de lancers de MB2.

Les principales limitations de cette étude ont été associées aux mesures des valeurs

concernant l’accélération. En effet, le lancer de MB2 est un mouvement de rotation réalisé dans les

trois plans, et seulement l’accélération sur l’axe x a été utilisée pour calculer la puissance mécanique.

Cependant, il peut être avancé que la vitesse et la puissance sont orientées sur un simple axe vers

l’avant quand le MB quitte la main et ainsi les calculs sont très proches de la puissance totale du

mouvement à ce moment. De plus, l’étude a été conduite sur des joueurs de tennis non

professionnels. Comme la charge optimale pour la production de puissance maximale dépend de

l’expérience de l’athlète, la généralisation de ces résultats à la population entière des joueurs et

joueuses de tennis pourrait ne pas être entièrement justifiée.

Pour conclure, les résultats de cette étude ont indiqué que la puissance mécanique maximale

mesurée au cours d’un lancer de MB2 était reliée significativement à la vitesse de balle après impact

en coup droit, et, durant le lancer de MB2, la puissance mécanique a augmenté avec l’augmentation

de la masse du MB jusqu’à 5,7% du poids de corps du joueur, puis a diminué pour des masses plus

importantes de MB. Ce pourcentage a semblé être un bon indicateur pour déterminer la charge de

travail lors d’entrainement avec mouvements balistiques, mais de futures recherches sont nécessaires

pour valider l’efficacité de cette charge de travail pour améliorer la performance dans le mouvement

sportif spécifique.

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139
Etudes expérimentales Etude 1

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performance. Eur J Appl Physiol 2004; 4: 413–418

140
Etudes expérimentales Etude 2

ETUDE 2 : RELATION ENTRE LA PERFORMANCE EN COUP DROIT ET LES

LANCERS DE MEDECINE-BALL A 1 OU 2 MAINS

Genevois C, Pollet T, and Rogowski I. Relation entre la performance en coup droit et les lancers de

medecine-ball à une ou deux mains. ITF Coaching and Sport Science Review (sous presse).

Résumé

L’objectif de ce travail était d’étudier les relations entre la vitesse maximale de balle post-impact en

coup droit et la performance réalisée lors de lancers de medecine-ball sur le côté à deux mains ou à

une main. La vitesse de balle en coup droit était corrélée significativement aux performances

obtenues pour les lancers de côté à une main (de 0,40 à 0,59), ce qui n’est pas le cas pour les lancers

de côté à deux mains (de 0,01 à 0,29). Ces deux types de lancer sur le côté permettraient de remplir

des objectifs d’entrainement différents, et devraient, en fonction de ceux-ci, être utilisés à des

moments spécifiques de la périodisation de l’entrainement.

Mots clés : Fond de court, vitesse de balle, préparation physique, analyse de corrélation

INTRODUCTION

Basé sur le style et la finesse lorsqu’il était pratiqué avec les raquettes en bois, le tennis est

entré dans ce que Kovacs (2010) nomme « l’ère physique » du tennis. Générer de la puissance ou de

grandes vitesses de balle est devenu un facteur déterminant du succès dans le tennis Elite (Pugh,

2003). Après le service, considéré comme la clé du jeu dans le tennis moderne (Magnus, 1999), le

coup droit a pris une position prédominante dans la construction du point (Brabenec, 2000, Johnson et

al, 2006). Les joueurs Elite l’utilisent pour dicter le jeu en frappant puissamment et précisément vers

des emplacements stratégiques pour déborder leurs adversaires (Roetert, 2009). Les joueurs

contournent leur revers pour frapper des coups droits en «décalage», et les meilleurs sont capables

de couvrir jusqu’à 85% du terrain avec leur coup droit.

141
Etudes expérimentales Etude 2

Des études récentes montrent que les vitesses de rotation des hanches et du tronc à l’impact

différencient les vitesses de balle post-impact en coup droit (Landlinger et al, 2010; Seeley et al,

2011). Pour développer ce facteur de performance, Roetert et al. (2009) recommandent l’utilisation de

lancers de medecine-ball (MB) sur le côté et à deux mains (MB2) (figure 56), en utilisant les différents

placements rencontrés dans le jeu.

Figure 57. Lancer de Medecine-ball à deux mains de côté simulant le coup droit avec une phase de
préparation (A), d’accélération (B), et d’accompagnement (C).

Ces lancers permettraient de simuler au mieux la gestuelle du coup en respectant la chaine

cinétique, à savoir le transfert de l’énergie générée par les membres inférieurs et le tronc au bras

dominant. Un entrainement utilisant ces lancers a ainsi démontré son efficacité pour améliorer la

vitesse de batte en baseball (Szymanski et al, 2007). Cependant, la tenue du MB à deux mains réduit

les degrés de liberté du bras dominant comparé à une frappe en coup droit. De plus, à notre

connaissance, aucune étude n’a confirmé les bénéfices de tels lancers sur la vitesse de balle en coup

droit. En revanche, en utilisant un MB muni d’une poignée, et pouvant être lancé à une main (figure

57), Genevois et al. (2013) ont montré une amélioration significative de la vitesse de balle post-impact

d’environ 11% après un entrainement de six semaines.

142
Etudes expérimentales Etude 2

Figure 58. Lancer de Medecine-ball à une main de côté simulant le coup droit avec une phase de
préparation (A), d’accélération (B), et d’accompagnement (C).

Ainsi, il nous a semblé intéressant d’étudier les relations entre les deux techniques de lancer

de MB sur le côté, à 1 ou 2 mains (MB2 et MB1), et la vitesse de balle maximale post-impact en coup

droit afin de déterminer la pertinence de leur utilisation dans un objectif de développement de la

performance en coup droit.

METHODE

Après un échauffement standardisé, 20 joueurs de tennis adultes (âge : 23,3 ± 4,2 ans, taille :

179,1 ± 0,07 cm, poids : 69,3 ± 7,7 kg, années de pratique : 11,6 ± 5,5 ans, tennis hebdomadaire : 2,5

± 1,04 heures, physique hebdomadaire : 1,7 ± 1,3 heures, classement entre 30/4 et 2/6) ont réalisé un

test de performance en coup droit et des tests de lancers de MB1 et de MB2, dans le cadre d’une

évaluation de leur entrainement.

Le test de performance en coup droit (Genevois et al., 2013) consistait à mesurer la vitesse de

balle post-impact de 10 frappes croisées jouées à vitesse maximale en utilisant un radar (SR 3600;

Sports-radar, Homosassa, FL, USA). La moyenne des deux coups les plus rapides et dans les limites

du court était utilisée pour l’analyse statistique.

Les tests de lancer de MB sur le côté à 1 et 2 mains étaient réalisés dans un ordre aléatoire

avec des MB de masse de 1,5 kg, 2 kg, 3 kg, 4 kg, et 5 kg. Un couloir de deux mètres de large était

matérialisé au sol pour orienter les lancers du côté opposé au filet ; le franchissement de ce dernier

143
Etudes expérimentales Etude 2

permettant un angle d’envol proche de 45° (figure 58).Trois essais pour chaque masse étaient

réalisés. La plus grande distance atteinte dans les limites matérialisées était retenue pour chaque

masse de MB et pour chaque type de lancer pour l’analyse statistique.

Figure 59. Conditions expérimentales pour les lancers de Medecine-Ball. Exemple d’un lancer à deux
mains (MB2).

Les coefficients de corrélation de Pearson (r) ont été calculés pour déterminer les différentes

relations entre la vitesse maximale de balle en coup droit et la distance maximale obtenue aux lancers

MB1 et MB2 pour chaque masse. Les analyses statistiques ont été réalisées avec le logiciel SPSS

11.0 (SPSS, Inc., Chicago, IL, USA), et le seuil de signifLFDWLYLWpDpWpIL[pjS”05.

RESULTATS

Quelle que soit la technique de lancer, les performances obtenues décroissaient avec

l’augmentation de la masse du MB (figure 59). Les distances obtenues pour MB1 étaient supérieures

à celles obtenues pour MB2 quelle que soit la masse (figure 59).

144
Etudes expérimentales Etude 2

30

25

20
Distance (m)

15
MB1
10 MB2

0
1,5 2 3 4 5
Masse (kg)

Figure 60. Performances moyennes (± écarts-types) réalisées lors de lancers de Medecine-Ball sur le côté
à une main (MB1) et deux mains (MB2) avec différentes masses.

Les coefficients de corrélation entre la vitesse maximale de balle en coup droit et les distances

obtenues pour chaque masse de MB sont présentés dans le tableau 7. Toutes les relations étaient

significatives entre la vitesse en coup droit et les distances maximales pour MB1, tandis qu’aucune

relation significative n’a été observée entre la vitesse de coup droit et les distances maximales pour

MB2.

Tableau 16. Coefficients de corrélation entre la vitesse de balle en coup droit (CD) et les distances
réalisées lors de lancers de Medecine-Ball à une main (MB1) et deux mains (MB2) pour chaque masse
XWLOLVpHDYHF S”HW S”01.

MB1 MB2

1,5 kg 2 kg 3 kg 4 kg 5 kg 1,5 kg 2 kg 3 kg 4 kg 5kg

CD 0.59 ** 0.43 * 0.44 * 0.45 * 0.57 ** 0.24 0.23 0.01 0.29 0.16

DISCUSSION

Les principaux résultats de cette étude ont montré que, pour chaque masse, les distances

réalisées avec MB1 étaient supérieures à celles avec MB2, d’une part, et que seules les performances

réalisées lors des lancers de MB sur le côté à une main étaient significativement corrélées à la

performance en coup droit, d’autre part.

145
Etudes expérimentales Etude 2

Les plus courtes distances atteintes lors du lancer de MB à deux mains s’expliqueraient par

une longueur de bras de levier plus faible que lors du lancer à une main, se traduisant par un trajet

plus court pour accélérer l’engin avant sa projection (figure 60).

Figure 61. La longueur du bras de levier est plus faible lors d’un lancer à deux mains (A) comparée à un
lancer à une main (B)

Ainsi, la tenue du MB à deux mains limiterait fortement la contribution du cycle

étirement/détente des muscles de l’épaule, et les performances obtenues pour le lancer à deux mains

seraient donc davantage représentatives de la vitesse générée par la rotation du tronc (Ikeda et al.,

2007; Ikeda et al., 2009). En effet, pour ceux-ci, le MB est placé plus près de l’axe vertical de rotation

comparé aux lancers à une main, diminuant ainsi son moment d’inertie et favorisant une plus grande

vitesse de rotation pour une masse donnée. Par ailleurs, l’absence de relation significative entre la

performance aux lancers à deux mains et celle en coup droit (Tableau 7) pourrait s’expliquer par la

contribution limitée (10%) du tronc dans la génération de vitesse de la raquette en coup droit (Elliott et

al., 2009). En effet, lors de la frappe en coup droit, Elliott et al. (1997) ont montré qu’une large majorité

de la vitesse de la raquette est générée par les rotation interne (40%) et flexion horizontale du bras

(34%). Une telle répartition des contributions tronc/bras pourrait se retrouver dans le lancer de MB à

une main. Cette ressemblance cinématique pourrait expliquer les relations fortes et significatives

trouvées entre les performances obtenues lors du coup droit et des lancers à une main (Tableau 7).

En effet, la poignée du MB autorise une liberté et une amplitude de mouvement du bras très proche

de la frappe en coup droit.

146
Etudes expérimentales Etude 2

Pour la périodisation de l’entrainement, ces résultats permettent de mieux définir les objectifs

d’amélioration liés à l’utilisation de lancers de MB à une main ou deux mains. Les lancers à deux

mains devraient être utilisés pour un développement de la rotation explosive du tronc. Une plus

grande vitesse de rotation du tronc contribue à augmenter la vitesse de l’épaule vers l’avant et donc

de la raquette à l’impact (Seeley et al, 2011). Cependant, le manque de relation directe entre la

performance en coup droit et les lancers de MB à deux mains pousse à recommander leur

programmation durant la préparation générale du joueur. En effet, le moindre degré de liberté du bras

directeur diminue la contribution des rotations anatomiques du bras à la performance, réduisant les

possibilités de transfert spécifique au geste du coup droit. Quant aux lancers de MB à une main, ils

permettraient de simuler davantage la coordination du coup droit pour transférer les gains dans le

geste de compétition, ce qui justifierait leur utilisation lors de la préparation orientée du joueur. De

plus, le lancer de Medecine-Ball à une main pourrait être inclus dans les batteries de tests physiques

spécifiques au tennis comme test d’évaluation représentatif de la performance en coup droit.

Les résultats de cette étude doivent être utilisés avec prudence en raison des caractéristiques

de notre population, à savoir des joueurs amateurs adultes masculins, et pourraient ne pas être

généralisés à l’ensemble de la population tennistique. Il serait donc intéressant de pouvoir élargir cette

étude avec des joueuses, des niveaux de jeu plus élevés, et des tranches d’âges spécifiques chez les

jeunes.

CONCLUSION

Les résultats de cette étude ont montré que la vitesse de balle post-impact en coup droit était

significativement corrélée avec la distance atteinte par un medicine-ball lancé de côté à une main,

tandis qu’aucune relation n’a été mise en évidence pour les lancers de medicine-ball à deux mains.

Ainsi, les lancers à deux mains devraient être préférentiellement programmés lors de la phase de

préparation générale du joueur, alors que la programmation des lancers à une main pourrait l’être

dans la phase de préparation orientée du joueur.

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149
Etudes expérimentales Etude 3

ETUDE 3 : EFFETS DE DEUX PROTOCOLES D’ENTRAINEMENT SUR LA

PERFORMANCE DU COUP DROIT EN TENNIS.

Genevois, C, Frican, B, Creveaux, T, Hautier, C, and Rogowski, I. Effects of two training protocols on

the forehand drive performance in tennis. J Strength Cond Res 27(3): 677– 682, 2013

Résumé

L’objectif de cette étude était d’examiner les effets de deux modalités d’entrainement sur la

performance du coup droit en tennis. Quarante-quatre joueurs de tennis (moyennes ± ET: âge = 26,9

± 7,5 ans; taille = 178,6 ± 6,7 cm; poids = 72,5 ± 8,0 kg; ITN = 3) ont été répartis de façon aléatoire

dans 3 groupes. Pendant 6 semaines, le premier groupe a réalisé des lancers de medecine ball à 1

main (MB1) inclus dans les séances de tennis habituelles, le deuxième groupe (raquette lestée-RL) a

réalisé des coups droits avec une raquette lestée pendant l’entrainement de tennis habituel, et le

troisième groupe (entrainement de tennis habituel- ETH) n’a participé qu’à des entrainements de

tennis. Avant et après le programme de 6 semaines, la vitesse et la précision de coups droits joués

croisés ont été évaluées pour les 3 groupes. Les principaux résultats ont démontré qu’après 6

semaines d’entrainement, la vitesse maximale de balle a été significativement augmentée dans les

groupes MB1 et RL comparé au groupe ETH (p < 0,001 et p = 0,001, respectivement). L’augmentation

moyenne estimée de vitesse de balle était plus importante pour MB1 que pour RL (11 vs 5%,

respectivement ; p = 0,017), mais la précision du coup tendait à être détériorée pour MB1 comparé à

RL et ETH (p = 0,043 et p = 0,027, respectivement). Les résultats de cette étude mettent en évidence

l’efficacité des deux modalités d’entrainement pour améliorer la performance du coup droit en tennis

mais aussi a suggéré que les lancers de MB1 devraient être incorporés préférentiellement dans la

période précompétitive, alors que les coups droits avec raquette lestée pourraient être inclus dans la

période compétitive.

Mots clés : entrainement de force orienté, entrainement de force spécifique, medecine ball 1 main,

raquette lestée, coup de fond de court.

150
Etudes expérimentales Etude 3

Introduction

Une des caractéristiques de l’évolution du tennis depuis la dernière décennie est l’utilisation

préférentielle du coup droit dans la construction du point (Johnson et al, 2006) qui apparaît comme un

coup clé du jeu moderne (Brabenec, 2000). De plus, l’amélioration de la vitesse de balle, tout en

maintenant un niveau important de contrôle, est un des facteurs de performance pour réussir en

tennis. En conséquence, l’entrainement de la force est devenu primordial dans le jeu moderne dans la

mesure où il contribue à la vitesse de balle.

La finalité d’un entrainement de la force est d’augmenter la puissance musculaire dans les

diverses conditions reliées à la performance en tennis (Reid et Shneiker, 2008). Pour développer la

qualité de puissance, plusieurs auteurs ont recommandé l’utilisation d’exercices explosifs, comme les

lancers de medecine ball (Barber-Westin et al, 2010; Cardoso Marques, 2005; Reid & Shneiker, 2008;

Roetert et al, 2009; Wakeham & Jacobs, 2009), mais à notre connaissance, il n’y a pas de données

disponibles pour démontrer l’efficacité d’une telle méthode pour l’amélioration des coups de fond de

court. Une autre façon de développer la qualité de puissance est de fournir un stimulus d’entrainement

qui imite les mouvements et les systèmes énergétiques impliqués dans l’activité en utilisant des lests.

Plusieurs données soulignent l’efficacité de ce mode d’entrainement, comme en baseball (Escamilla et

al, 2000) ou en football (Van den Tillaar & Marques, 2011). Bien que Cardoso Marques (2005)

suggère de tels contenus d’entrainement pour le joueur de tennis, aucune donnée expérimentale ne

confirme l’efficacité d’un entrainement avec raquette lestée basée sur des frappes réelles pour

améliorer la performance des coups de fond de court.

Ainsi, cette étude avait pour objectif de tester l’efficacité de deux modalités d’entrainement,

une basée sur des lancers de medecine ball à 1 main (MB1) et l’autre basée sur l’utilisation d’une

raquette lestée (RL), sur la performance du coup droit. Les hypothèses étaient que les lancers de MB1

permettraient une plus grande augmentation de vitesse que les frappes avec une RL mais avec une

possible altération de la précision des coups comparé aux frappes avec une RL.

Méthodologie

Approche expérimentale du problème

151
Etudes expérimentales Etude 3

Quarante-quatre joueurs de tennis ont été répartis de façon aléatoire dans trois groupes.

Pendant six semaines, le premier groupe a ajouté des lancers de medecine ball à 1 main dans son

entrainement (MB1). Le second a inclus des coups droits frappés avec une raquette lestée (RL). Le

troisième a réalisé son entrainement habituel de tennis (ETH). L’étude était une expérience contrôlée

randomisée. Toutes les séances d’entrainement ont été supervisées par deux préparateurs

physiques, les deux premiers auteurs. La vitesse et la précision des coups droits ont été testées dans

les trois groupes avant et après le programme de six semaines.

Sujets

Quarante-quatre joueurs de tennis (moyennes ± ET: âge = 26,9 ± 7,5 ans; taille = 178,6 ± 6,7

cm; poids = 72,5 ± 8,0 kg; classement ITF = 3) ont donné leur consentement pour participer à cette

étude, qui a été approuvée par le Comité d’Éthique Sud Est II. Aucun d’entre eux n’a souffert de

blessure pendant les six mois précédant l’étude. La procédure d’expérimentation et les tâches ont été

expliquées, mais aucune information concernant les effets recherchés n’a été fournie. Les

caractéristiques des groupes sont présentées dans le tableau 8.

Tableau 17. Caractéristiques des 3 groupes de joueurs. MB1 = lancers de medecine-ball à 1 main ; RL=
raquette lestée ; ETH= entrainement de tennis.

MB1 RL ETH

n 12 20 12

Age (années) 27,6 ± 6,1 27,0 ± 7,8 26,6 ± 8,6

Taille (cm) 179,5 ± 5,9 178,9 ± 7,4 177,4 ± 6,7

Poids (kg) 75,0 ± 7,6 72,0 ± 8,3 72,1 ± 8,8

Classement actuel 13 ± 2 12 ± 3 13 ± 3

Entrainement tennis (années) 18,8 ± 6,1 17,2 ± 7,0 14,3 ± 3,8

Entrainement de tennis hebdomadaire (heures) 2,0 ± 0,9 4,4 ± 3,1 3,0 ± 1,0

Entrainement physique hebdomadaire (heures) 1,5 ± 0,8 2,0 ± 1,4 1,8 ± 1,8

Procédures

Tous les joueurs ont été testés avec leur raquette personnelle avant et après le protocole

d’entrainement de six semaines. Les pré- et post-tests ont été conduits sur un court intérieur en green

152
Etudes expérimentales Etude 3

set avec les mêmes procédures et formats de tests. Après un échauffement général et spécifique, qui

incluait des coups droits, les joueurs devaient frapper deux séries de 10 coups droits aussi vite que

possible dans une zone cible. Des balles neuves étaient projetées par une machine lance-balle

(Airmatic 104, Pop-lob, France) sans effet et dans la même zone pour que le joueur n’effectue qu’un

léger ajustement pour frapper la balle. La machine était placée derrière la ligne opposée du court de

tennis. Pour mesurer la vitesse de balle des coups droits après l’impact, un radar (SR 3600, Sports-

radar, Homosassa, FL, USA) était placé derrière le joueur et au même endroit (5 m), à la même

hauteur (1 m) et avec les mêmes angles (aligné sur le sommet du filet et sur le centre de la ligne de

service) pour les deux tests. La zone cible a été définie à partir de la ligne de fond de court et le

couloir dans la diagonale opposée, et divisée en 4 surfaces (figure 61). Un rebond dans la surface A1

(1 x 1 m) rapportait 1 point, dans la surface (2 x 2 m) 2 points, dans la surface (3 x 3 m) 3 points, dans

la surface (4 x 4 m) 4 points, et dans le court 5 points. Un rebond à l’extérieur du court comptait pour 8

points. Plus le nombre de points marqués était faible, plus la précision des coups droits était grande.

La première série permettait au joueur de se familiariser avec les trajectoires délivrées par le lance-

balle et seulement la seconde (après 3 minutes de récupération) était utilisée pour les analyses

ultérieures.

Figure 62. Situation expérimentale du test vitesse/précision. La flèche en pointillés représente la


trajectoire de balle avant impact et la flèche pleine celle après impact ; A1, A2, A3, et A4 représentent les
zones de précision.

Protocole d’entrainement

Pendant les 6 semaines d’entrainement, il a été demandé aux joueurs de maintenir le volume

de leur entrainement de tennis au même niveau qu’avant le protocole, et de n’apporter aucune

modification technique à leur coup droit. De plus, l’entrainement de tennis habituel était de 90 minutes

par séance, 4 joueurs par court, et dirigé par les deux premiers auteurs. Après un échauffement

153
Etudes expérimentales Etude 3

général et spécifique (10 min), des exercices pour contrôler la direction et la profondeur des coups en

fond de court (20 min) étaient proposés, suivis d’exercices d’enchainement à la volée (20 min), puis

des exercices de services et de retours (15 min), et finalement des situations tactiques (25 min). Une

pratique libre supplémentaire correspondait à un match d’entrainement. En complément, les

participants des groupes MB1 et RL incluaient des lancers de medecine ball à 1 main (figure 62) ou

des frappes avec une raquette lestée, respectivement, deux fois par semaine pendant six semaines

dans la phase pré-compétitive de la périodisation annuelle. Les joueurs du groupe MB1 devaient

réaliser 6 séries de 6 lancers en rotation immédiatement suivis de 10 coups droits avec 1 min 30 de

récupération entre les séries. La masse disponible était 2, 3, ou 4 kg (Szymanski et al, 2007). Avant la

première séance d’entrainement, la masse du MB1 était déterminée en fonction de la capacité du

joueur à réaliser un lancer minimal de 15 m. Cette distance pratique correspond à un court standard, à

savoir la distance de la ligne de fond de court au milieu du carré de service de l’autre côté du filet, et a

été choisie pour son application pratique sur un court de tennis. La masse du MB1 restait constante

pour chaque joueur tout au long des six semaines d’entrainement. Les joueurs devaient lancer le MB1

à une vitesse maximale avec une trajectoire similaire à celle d’un coup droit, et de frapper des coups

droits croisés aussi vite que possible avec un rebond dans la zone cible (figure 61). Les deux premiers

auteurs, qui ont des années d’expérience comme entraineur de tennis et préparateur physique

contrôlaient l’exécution du lancer dans le but d’être le plus proche possible de la technique du coup

droit. Les joueurs du groupe RL devaient réaliser de 7 à 10 séries de 10 coups droits croisés avec une

raquette lestée, et une récupération de 1 min 30 entre les séries. Le nombre de séries augmentait de

7 à 10 pendant les quatre premières semaines, et restait à 10 pour les deux dernières. Les joueurs

devaient frapper la balle aussi vite que possible avec un rebond dans la zone (figure 61). La masse de

la raquette lestée correspondait à la raquette personnelle avec 30 g supplémentaires (11,15 ± 3,34%).

Chaque raquette personnelle était préparée en ajoutant des poids de façon adéquate sur le cadre,

sans modification de l’équilibre de la raquette. La raquette lestée était utilisée seulement pendant la

séance d’entrainement du protocole.

154
Etudes expérimentales Etude 3

Figure 63. Lancer de Medecine-ball à une main simulant une frappe en coup droit avec la phase de
préparation (A), d’accélération (B), et d’accompagnement (C).

Analyses statistiques

La performance en coup droit était évaluée par la vitesse moyenne des cinq coups droits les

plus précis dans la même série test, et par le score de ces cinq coups. Les valeurs pour toutes les

mesures sont présentées en moyennes et écart-types (ET). Après avoir vérifié la normalité et

l’homogénéité des variances, une analyse de variance à un facteur (ANOVA) a été réalisée pour

comparer les caractéristiques des trois groupes. De plus, comme la vitesse au pré-test et le score

étaient fortement corrélées aux valeurs post-test, une analyse de covariance (ANCOVA) a été

effectuée pour mettre en évidence les différences entre les groupes au cours des post-tests pour la

vitesse du coup droit et la précision. La performance au pré-test a été utilisée comme covariable dans

chaque modèle. Quand ANCOVA a révélé une différence significative, la méthode de contraste a été

appliquée pour tester les différences entre les groupes. Pour l’ANCOVA, les valeurs de F et p, aussi

bien que le ‫ڦ‬² et son interprétation en accord avec l’échelle de Cohen, ont été rapportées. Le niveau

de signiILFDWLYLWp D pWp pWDEOL j S ” 05 pour ANOVA et ANCOVA, alors que la Correction de

Bonferroni a été appliquée pour les tests de contraste, ainsi le niveau de sigQLILFDWLYLWpDpWpIL[pjS”

0,01. Les moyennes marginales estimées avec un intervalle de confiance de 95% à partir d’ANCOVA

ont été utilisées dans les figures alors que les moyennes brutes sont affichées dans les tables. Toutes

les statistiques ont été réalisées avec SPSS 11.0 (SPSS, Inc., Chicago, IL.).

155
Etudes expérimentales Etude 3

RÉSULTATS

L’analyse de variance n’a pas révélé de différence significative dans les caractéristiques

tennistiques des trois groupes de joueurs (tableau 8). Le tableau 9 présente la moyenne ± l’écart type

de la vitesse de balle et du score brutes dans les trois groupes avant et après entrainement.

Tableau 18. Moyennes ± Ecarts types pour la vitesse de balle et la précision avant (Pre) et après (Post) le
protocole d’entrainement de six semaines. MB1 = lancers de medecine-ball à 1 main ; RL= raquette lestée
; ETH= entrainement de tennis habituel.

MB1 RL ETH

Pre 32,83 ± 4,69 29,35 ± 2,25 31,01 ± 2,91


Vitesse (m/s)
Post 35,5 ± 3,50 31,39 ± 2,39 29,62 ± 3,23

Pre 16,75 ± 5,29 10,45 ± 3,20 13,5 ± 2,68


Score (points)
Post 18,42 ± 7,90 11,3 ± 4,93 12,42 ± 2,27

L’ANCOVA a révélé un effet de groupe significatif sur la vitesse de balle après entrainement

(F = 14,373 ; p<0,001 ‫ڦ‬ð 42 ; effet fort). Comme le démontre la figure 63, les tests de contraste ont

révélé que la vitesse dans les groupes MB1 et RL était significativement plus élevée que dans le

groupe ETH (p < 0,001 et p = 0,001, respectivement). De plus, la vitesse après entrainement était

significativement plus grande pour MB1 comparé à RL (p=0,01).

Figure 64. Vitesse de balle avant et après entraînement pour pour les groupes Medecine-Ball 1 main,
Raquette lestée, et Entrainement de tennis habituel (contrôle). ** signifie une différence significative avec
p< 0,05 et *** signifie une différence significative avec p< 0,01.

156
Etudes expérimentales Etude 3

Concernant la précision des coups droits (figure 64), l’ANCOVA tendait à révéler une

différence significative entre les groupes pour le score après entrainement (F = 2,22 ; p = 0,06 ; partiel

‫ڦ‬²=0,10 ; effet moyen). Aucune différence entre les groupes RL et ETH n’a été observée, mais leurs

scores tendaient à être plus faibles que pour le groupe MB1 (p=0,04 et p=0,02, respectivement).

Figure 65. Précision avant et après entraînement pour les groupes Medecine-Ball 1 main, Raquette lestée,
et Entrainement tennis habituel (contrôle).

DISCUSSION

L’objectif de cette étude était d’examiner les effets de deux modalités d’entrainement sur la

vitesse de balle et la précision en coup droit. Les résultats principaux démontrent qu’après six

semaines d’entrainement, les lancers de medecine ball à 1 main et les coups droits frappés avec une

raquette lestée ont conduit à des améliorations significatives de vitesse de balle comparativement au

groupe ne pratiquant que du tennis. Les effets de l’entrainement avec lancers de medecine ball à 1

main ont été significativement plus importants que ceux avec la raquette lestée sur la vitesse de balle

mais ont eu tendance à détériorer la précision des coups.

En se basant sur les moyennes marginales estimées (figure 63), l’augmentation de vitesse de

balle observée dans cette étude a été estimée à environ 11% pour le groupe MB1 et 5% pour le

groupe RL (figure 2). Pour ce dernier, la progression a été plus faible que celle d’études précédentes.

En effet, Ravé et al (2008) ont rapporté une augmentation de 12,7% de vitesse de balle après sept

157
Etudes expérimentales Etude 3

semaines d’entrainement avec des gestes à blanc. Cette plus grande différence entre avant et après

l’entrainement peut être expliquée par le protocole d’entrainement plus long et l’utilisation de raquettes

lestées représentant 100% de la masse normale pour faire les gestes à blanc. En baseball, DeRenne

et al. (1995) ont observé une plus forte progression aussi, quand l’entrainement incluait de frappes de

balle (+10%), qui pourrait être expliqué par la différence dans le protocole d’entrainement (les balles

étaient frappées avec une alternance de battes alourdies, plus légères, et standard de 930g pendant

12 semaines) et le niveau de jeu initial des sujets. Cependant, alors que les conditions d’entrainement

étaient assez similaires à ceux de cette étude, les améliorations en vitesse de swing ou de lancer

étaient comprises entre 3 et 12% (DeRenne et al, 1994; 1995). Si la comparaison de nos résultats

avec ceux d’autres études précédentes reste difficile, il apparaît qu’après 6 semaines, une

augmentation significative de la vitesse de balle en coup droit a été observée pour les deux modalités

d’entrainement étudiées.

Les lancers de medecine ball à 1 main ont été utiles pour améliorer la vitesse de balle du coup

droit (figure 63), comme cela a été suggéré par d’autres auteurs (Cardoso Marques, 2005; Roetert et

al, 2009). En accord avec Earp et Kraemer (2010), les lancers de medecine ball améliorent la

puissance et la vitesse dans les sports qui demandent une grande puissance de rotation, comme au

tennis et en baseball (Coleman, 2009; DeRenne et al, 2001; Szymanski, 2007). Cependant, même si

les joueurs devaient mimer la forme gestuelle du coup droit et lancer aussi vite que possible, ainsi que

frapper des coups droits entre les séries de lancers de MB1, les résultats de cette étude suggèrent

aussi que ces modalités d’entrainement tendent à détériorer la précision du coup (figure 64). Le

mouvement de lancer était probablement réalisé à une vitesse inférieure à celle du coup droit, en

raison d’une grande composante de force. Cette augmentation de la composante force a permis un

bon développement de la puissance dans cette partie de la courbe force/vitesse, mais pourrait aussi

générer des différences dans la vitesse de contraction et/ou la coordination musculaire. En

conséquence, les lancers de medecine ball à 1 main pourraient être considérés comme un

entrainement orienté de la force qui devrait être programmé en période pré-compétitive.

Les résultats de cette étude ont aussi confirmé l’efficacité d’un entrainement avec raquette

lestée, qui était moins important que celui d’un entrainement orienté de la force (figure 63). Malgré

l’augmentation de la charge tout au long des quatre premières semaines du programme

d’entrainement, en augmentant le nombre de séries, la charge totale pour le groupe RL était plus

158
Etudes expérimentales Etude 3

faible que pour le groupe MB1, alors que cela semble être un facteur important pour mettre en place

et comparer des programmes d’entrainement (Van den Tillaar & Marques, 2011). En plus,

l’entrainement de tennis hebdomadaire plus long dans le groupe RL comparé au groupe MB1 (tableau

8) pourrait aussi expliquer l’augmentation plus faible de vitesse de balle. L’incrémentation de la

charge tout au long du programme de six semaines pourrait être insuffisante et ainsi n’optimiserait pas

l’adaptation neuromusculaire au stimulus de surcharge. De façon intéressante, l’entrainement avec

raquette lestée a permis de maintenir le niveau de précision après l’entrainement, comme cela avait

déjà été observé pour des coups droits en tennis (Ravé et al, 2008), et pour des swings et lancers en

baseball (DeRenne et al, 1995). Cela pourrait être expliqué par le fait que la raquette lestée permet un

stimulus d’entrainement qui simule les mouvements et les systèmes bioénergétiques impliqués dans

l’activité tennis. En conséquence, l’entrainement avec raquette lestée devrait être considéré comme

un entrainement spécifique de force et devrait être programmé en période compétitive.

Les résultats de cette étude ont démontré qu’un effet de transfert survenait quand les

éléments des exercices supplémentaires et de surcharge étaient similaires à ceux de l’activité

principale. Même si la méthodologie utilisée ici ne permet pas d’identifier de façon certaine l’origine de

ces modifications, causées par ces deux modalités d’entrainement, on pourrait émettre l’hypothèse

qu’elles seraient principalement nerveuses et reliées à la technique, telles que les coordinations inter

et intra-musculaires et une meilleure utilisation de l’énergie élastique. En effet, la technique du coup

droit a évolué fortement avec les prises utilisées (plus fermées), le placement utilisé (plus ouvert) et

l’implication des segments du membre supérieur dominant dans la rotation interne du bras, qui

contribue significativement à la production de vitesse de raquette (Elliott et al, 1997). Elliott et al.

(1997) ont estimé la contribution de la rotation du tronc à 10%, les « rotations anatomiques » du bras,

de l’avant-bras et de la main à 90% dans la vitesse de raquette à l’impact. La chaine cinématique du

coup droit correspond à une séquence proximo-distale (Elliott et Marsh, 1989; Rouffet et al, 2009) qui

est fondamentale pour générer une grande vitesse de raquette (Hirashima et al, 2002). De plus, la

technique du coup droit implique un cycle étirement-détente (Elliott et al, 1999). La phase de

préparation conduit à stocker de l’énergie dans les muscles étirés et les tendons, qui est restituée au

cours de la contraction concentrique du muscle dans la phase d’accélération vers l’avant (Elliott et al,

1999). Une utilisation optimale du cycle étirement/détente peut améliorer la vitesse de raquette de

10% à 20% (Elliott, 2003). De plus, il pourrait être suggéré que ce type d’entrainement spécifique

159
Etudes expérimentales Etude 3

développerait plus l’utilisation de l’augmentation élastique et nerveuse qui survient pendant le cycle

étirement/détente dans le coup droit, quand les effets de l’entrainement orienté de force pourraient

plus être reliés à la vitesse de rotation.

Les principales limitations de cette étude étaient les choix empiriques de la distance minimale

retenue pour le lancer de MB1, et peu ou pas d’augmentation dans la charge d’entrainement au cours

des 6 semaines du programme. De plus, malgré les précautions pour placer le radar sur le court de

tennis, précisément, lors des tests avant et après entrainement, des erreurs de mesure pourraient

arriver, en particulier par la déviation entre les directions de la trajectoire de la balle après l’impact et

du radar. Toutefois, cette étude a démontré que les deux modalités d’entrainement sont utiles pour

améliorer la vitesse de balle en coup droit, et augmente la variété des exercices pour l’entrainement

physique chez des joueurs de tennis de compétition. D’autres études sont encore nécessaires pour

optimiser le contenu, la durée et la périodisation de tels programmes d’entrainement. En effet, il

semble important de connaitre comment les différentes méthodes d’entrainement pourraient être

combinées dans un cycle annuel dans le but d’optimiser le gain de vitesse en relation avec

l’expérience du joueur. Ainsi, une mesure fréquente et une détermination des charges optimales

seraient nécessaires pour fournir des stimuli appropriés au système neuro-musculaire et pourrait

fournir une information utile à propos de l’effet des programmes d’entrainement et l’état

d’entrainement du joueur.

Pour conclure, les principaux résultats de cette étude démontrent l’efficacité de l’entrainement

orienté de force, basé sur des lancers de medecine ball à 1 main, et de l’entrainement spécifique de

force, basé sur des frappes de coup droit avec raquette lestée, pour améliorer la vitesse de balle en

coup droit. Cette étude souligne aussi que seuls les coups droits avec raquette lestée ont maintenu la

précision des coups contrairement aux lancers de medecine ball, ainsi suggérant que de tels

exercices pour le développement de la force du joueur de tennis devraient être programmés à

différentes périodes.

APPLICATIONS PRATIQUES

Comme les protocoles d’entrainement de lancers de medecine ball à 1 main et de frappes

avec raquette lestée ont augmenté la vitesse de balle en coup droit chez des joueurs de tennis

adultes, les entraineurs de tennis et les préparateurs physiques ont un choix concernant quel

160
Etudes expérimentales Etude 3

protocole utilisé dans leur programme d’entrainement de la force. Pour de meilleurs résultats, ils

devraient programmer les lancers de medecine ball à 1 main dans leur période pré-compétitive, alors

que les coups droits avec raquette lestée pourraient être inclus dans leur période compétitive où le but

est de transférer les gains de force dans la technique spécifique du coup droit. Il doit être noté que les

entrainements orientés et spécifiques auront aussi leur place dans une préparation physique intégrée

dont l’objectif est d’améliorer les déterminants de la condition physique tout en pratiquant l’activité

technique. Cela pourrait permettre aux joueurs de tennis intermédiaires d’améliorer leur vitesse de

balle sans augmenter leur volume d’entrainement. Bien qu’étant facile à mettre en place, la présence

d’un spécialiste et/ou d’un entraineur de tennis reste nécessaire pour conduire ce type d’entrainement,

pour fixer la surcharge et pour fournir quelques informations sur la réalisation des coups droits.

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163
Etudes expérimentales Etude 4

ETUDE 4 : COMPARAISON DE LA COORDINATION MUSCULAIRE ENTRE

DES LANCERS DE MEDECINE BALL SUR LE COTE A UNE MAIN, DEUX

MAINS ET LE COUP DROIT EN TENNIS.

Résumé

Cette étude avait pour objectif de comparer la coordination musculaire entre les lancers de Medecine

Ball sur le côté à une main (MB1), deux mains (MB2), et le coup droit chez des joueurs de tennis

amateurs. Quinze joueurs de tennis de compétition ont réalisé des séries de coups droits à vitesse

maximale, des séries de MB1 de 3kg et des séries de MB2 de 3kg au cours desquels l’activité

électromyographique de huit muscles du tronc et du membre supérieur a été enregistrée. Les

performances ont été caractérisées par la vitesse maximale de balle en coup droit et la distance

maximale des deux conditions de lancer. Le début et la fin d’activation, ainsi que le niveau et la durée

d’activité ont été calculés pour chaque muscle et chaque joueur dans chaque condition. L’analyse de

l’ordre d’activation n’a pas démontré de modifications dans le modèle de recrutement entre MB1 et

MB2. Le muscle deltoïde antérieur (DA) était activé plus tard et le muscle triceps brachial (TB) plus tôt

lors des deux lancers comparé au coup droit. Les durées d’activité étaient significativement

supérieures lors des deux conditions de lancer comparé au coup droit pour les muscles externe

oblique non dominant (EOND), DA et biceps brachial (BB). Les durées d’activité étaient

significativement supérieures lors de MB2 comparé à MB1 pour les muscles EOND, grand pectoral

(GP), et DA, alors qu’elle était plus faible pour TB. Finalement, aucun niveau d’activité supérieur n’a

été observé pour les deux conditions de lancer comparé au coup droit. Ces résultats apportent une

nouvelle connaissance pour les entraineurs de tennis et les préparateurs physiques pour améliorer les

protocoles d’entrainement de force dans une perspective à la fois de performance et de prophylaxie.

Mots clés : sport de raquette, puissance de rotation, coup de fond de court, muscles du tronc et du

membre supérieur, électromyographie de surface

Introduction

164
Etudes expérimentales Etude 4

Une des caractéristiques de l’évolution du tennis sur les dix dernières années est une

augmentation de la vitesse du jeu et l’utilisation préférentielle du coup droit dans la construction du

point (Johnson et McHGugh, 2006) qui apparaît comme le coup clé du jeu moderne (Brabenec, 2000).

Ainsi, la plupart des joueurs sur le circuit international préfèrent dominer leurs adversaires avec des

coups droits en décalage, plutôt que frapper des revers. Au regard des objectifs d’entrainement,

améliorer la puissance explosive spécifique au tennis peut être considéré comme un objectif principal

pour les joueurs de haut-niveau (Kibler, 2009).

La coordination musculaire lors du coup droit a été étudiée en analysant les séquences

temporelles d’activation et de désactivation des muscles du tronc et du membre supérieur. Celles-ci

restent inchangées avec l’augmentation de la masse de raquette (Rogowski et al., 2009), ou de la

vitesse de balle post-impact (Rota et al., 2012), et s’ordonnent selon une séquence proximo-distale

qui est indépendante de l’âge du joueur de tennis ou de son niveau de jeu (Rouffet et al., 2009). Ainsi,

lors de la phase d’accélération, l’activation des muscles agonistes impliqués dans la rotation du tronc

(Externe Oblique Dominant), l’adduction horizontale du membre supérieur (Grand Pectoral), la flexion

du coude (Biceps Brachial) puis la flexion du poignet (Fléchisseur Radial du Carpe) sont activés

environ 0,40-0,30 s avant l’impact, alors que les muscles antagonistes (Grand Dorsal, Triceps Brachial

et Extenseur Radial du Carpe) sont activés juste avant l’impact (Rouffet et al., 2009 ; Rogowski et al.,

2009). D’un point de vue cinématique, les vitesses de rotation des hanches et du tronc, à l’impact,

sont apparues comme des facteurs discriminants du niveau de performance en coup droit (Landlinger

et al, 2010a ; Seeley et al., 2011). En effet, l’analyse fonctionnelle du coup droit a mis en évidence

une chaine cinétique dans laquelle les segments des jambes et du tronc sont les moteurs développant

la force qui est transmise au membre supérieur puis à la raquette et à la balle (Elliott, 2003). A partir

de ce constat, il a été recommandé d’utiliser des lancers de de Medecine-Balls à deux mains sur le

côté pour améliorer la performance en coup droit car ils simuleraient cette chaine cinétique en

appliquant une surcharge visant le développement de la puissance (Roetert et al., 2009).

Si cette hypothèse a été vérifiée en baseball (Szymanski et al 2007a ; 2007b ; 2010a ; 2010b ;

2011), aucune étude scientifique ne l’a encore validée en tennis. En revanche, une étude utilisant des

MB munis d’une poignée et pouvant être lancés avec une seule main sur le côté a démontré une

amélioration de la vitesse de balle en coup droit d’environ 11% après six semaines d’entrainement,

mais avec une tendance à la diminution de la précision (Genevois et al., 2013). Toutefois, si ce type

165
Etudes expérimentales Etude 4

de lancer à une main semble se rapprocher davantage de la technique gestuelle du coup droit

comparé au lancer à deux mains, cette spécificité reste encore à démontrer. De plus, l’augmentation

du bras de levier lors des lancers à une main pourrait présenter un risque de surcharge pour l’épaule

qu’il serait important de pouvoir évaluer, afin de ne pas amplifier le risque de blessure liée à une

sollicitation répétée.

Ainsi, afin d’évaluer le niveau de spécificité des lancers de MB à une main et deux mains au

regard de la technique du coup droit, d’une part, et d’évaluer l’augmentation possible des risques au

niveau de l’épaule, d’autre part, les coordinations intermusculaires et les niveaux d’activation

musculaire de muscles du tronc et du membre supérieur au cours des deux conditions de lancer ont

été comparées avec celles du coup droit.

Matériels et Méthodes

Quinze joueurs de tennis droitiers amateurs (moyenne ± écart type : âge : 25,2 ± 4,3 ans ;

taille : 179,5 ± 7,4 cm ; poids : 75,1 ± 8,6 kg ; International Tennis Number 3 ; entrainement de tennis

hebdomadaire : 1,9 ± 1,3 hr ; préparation physique hebdomadaire : 1,06 ± 1,04 hr), pratiquant la

compétition depuis au moins dix ans, étaient volontaires pour participer à cette étude, qui était

approuvée par le Comité d’Ethique Français Sud Est II. Les joueurs ont signé un consentement écrit

et aucun d’entre eux n’a présenté de blessure au tronc ou aux membres supérieurs durant les six

mois précédant l’étude. Trois joueurs utilisaient une prise semi-fermée, et douze une prise fermée.

Toutes les mesures ont été faites pendant une seule session. Après un échauffement de 15

minutes (activation cardio-vasculaire, exercices de souplesse musculaire et articulaire, coups droits et

lancers de medecine ball de 2 kg dans des conditions identiques à celles du test, pendant lesquels

des corrections techniques ont été apportées si nécessaire), les participants ont réalisé deux séries de

dix coups droits (CD) successifs, en utilisant les mêmes équipements et procédures décrites par

Rogowski et al. (2009). Les résultats obtenus pour les cinq CD les plus rapides et restant dans les

limites matérialisées ont été moyennés pour la suite de l’analyse.

Les lancers de medecine ball à une main (MB1) et à deux mains (MB2) de 3 kg consistaient

en trois essais consécutifs de lancers sur le côté en cherchant à réaliser la plus grande distance

166
Etudes expérimentales Etude 4

possible avec une récupération de 30 secondes entre chaque lancer. Afin d’atteindre un angle de

OkFKHU IDYRULVDQW OD SOXV JUDQGH GLVWDQFH G¶HQYRL § ƒ  OHV MRXHXUV pWDLHQW SODFpV VXU OD OLJQH GH

service, et devaient lancer le medecine ball en direction et au-dessus du filet dans un couloir de 2m de

large matérialisé au sol (figure 65). Les sujets tenaient le medecine ball avec une (MB1) ou deux

mains (MB2) (la main non dominante était juste utilisée pour maintenir le medecine ball sur la main

dominante), puis tournaient le tronc dans la direction opposée au lancer et arrêtaient le medecine ball

2 secondes au niveau de la hanche, et enfin cherchaient à lancer le plus loin possible en faisant une

rotation du tronc et du membre supérieur dans la direction du lancer. Les deux pieds restaient en

contact avec le sol pendant et après le lancer, et aucun pas d’élan n’était autorisé. Il était demandé

aux participants de démarrer leur lancer sans contre-mouvement.

Pour étudier l’activité musculaire au cours des mouvements, les joueurs étaient équipés

d’électrodes de surface positionnées sur les muscles externe oblique non dominant (EOND), externe

oblique dominant (EOD), grand dorsal (GD), grand pectoral (GP), deltoïde postérieur (DP), deltoïde

antérieur (DA), biceps brachial (BB), et triceps brachial (TB), ainsi que d’un accéléromètre fixé sur le

dos de la main dominante (50G). La surface de la peau a été rasée et nettoyée avec de l’alcool avant

de placer les électrodes. Celles-ci étaient placées sur le corps du muscle et alignées dans la direction

des fibres en accord avec les standards internationaux (Hermens et al., 2000). Le placement des

électrodes a été confirmé en analysant le ratio signal EMG/bruit au cours de contractions musculaires

isométriques. Elles incluaient une rotation du tronc contre résistance manuelle (EOND et EOD), une

extension de l’épaule (GD), une adduction horizontale (GP), une flexion (DA) et une abduction (DP),

une flexion du coude (BB), et une extension du coude (TB). Les niveaux d’activité maximale de

référence pour la normalisation du signal EMG des muscles GP, TB, GD, DP, et BB ont été obtenus à

partir de mouvements dynamiques (pompes et tractions) selon la procédure décrite par Rota et al.

(2013), tandis que les niveaux d’activité maximale de référence pour les muscles EOND et EOD ont

été obtenus lors de contractions maximales volontaires isométriques (IMVC). Les tests IMVC étaient

tenus trois secondes lors de deux séries, avec une minute de récupération entre les tests. Les signaux

EMG était collectés en utilisant le système WBA (Mega electronics, Kuopio, Finlande, 1000 Hz). Les

signaux bruts ont été filtrés (Butterworth ordre 4, bande passante 10–500 Hz) avant le calcul des

valeurs « Root Mean Square » (EMGrms, 25 ms). Des fichiers, avec le MB tenu en fin de préparation,

ont été enregistrés pour établir la ligne de base pour chaque muscle. Le début et la fin des bouffées

167
Etudes expérimentales Etude 4

EMGrms étaient alors détectées en utilisant la méthode du seuil (Kibler et al., 2007) basée sur la

moyenne de cette ligne de base ± 3 SD. Pour chaque muscle, et dans chaque condition, le début et la

fin des bouffées EMGrms ont été utilisées pour calculer la durée d’activité. Les niveaux d’activités ont

été normalisés à partir des valeurs maximales mesurées lors des tests dynamiques et isométriques.

Pour l’analyse statistique, les débuts et fins des bouffées ont été transformés en rang pour en

déduire les ordres d’activation et désactivation des muscles étudiés. Des analyses de variance de

Friedman ont été appliquées pour étudier l’influence de la condition (CD, MB1, MB2) sur les ordres

d’activation et de désactivation, sur la durée et le niveau d’activité normalisée. En cas d’une

probDELOLWp S ” 05, des comparaisons deux à deux ont été réalisées à l’aide de tests de rang de

Wilcoxon afin de déterminer l’origine des différences. Tous les tests statistiques ont été effectués à

l’aide du logiciel SPSS 11.0 (SPSS, Inc., Chicago, IL, USA).

Figure 66. Environnement expérimental

RÉSULTATS

Les vitesses moyennes de balle post-impact en coup droit étaient comprises entre 28,5 et

34,PVǦ¹. Les distances moyennes pour les lancers de medecine ball de côté étaient de 10,9 ± 1,1 m

et 15,5 ± 2,6 m pour MB2 et MB1, respectivement.

Les rangs moyens d’activation dans les trois conditions étudiées sont présentés en figure 66.

Des différences significatives ont uniquement été trouvées pour le muscle triceps brachial (TB) qui

était activé plus tôt dans les deux lancers comparé au coup droit, et pour le muscle deltoïde antérieur

(DA) qui était activé plus tard dans les deux lancers comparé au coup droit. Aucune différence

significative dans l’ordre d’activation musculaire n’a été observée entre MB1 et MB2 pour les huit

muscles étudiés.

168
Etudes expérimentales Etude 4

Figure 67. Rangs moyens (± erreur standard) d’activation pour les muscles oblique externe non dominant
(NDEO), oblique externe dominant (EO), grand dorsal (GD), grand pectoral (GP), deltoïde postérieur (DP),
deltoïde antérieur (DA), biceps brachial (BB), et triceps brachial (TB), pour le coup droit, MB1 et MB2. *
signifie une différence significative entre le coup droit et MB1 avec p< 0,05. † signifie une différence
significative entre le coup droit et MB2 avec p< 0,05.

Des différences significatives dans l’ordre de désactivation ont été trouvées entre les deux

types de lancers et le coup droit. Le muscle grand dorsal (GD) finissait son activité plus tôt lors des

lancers comparé au coup droit. Les muscles grand pectoral (GP) et biceps brachial (BB) se

désactivaient plus tôt lors de MB1 comparé au coup droit. Aucune différence significative dans l’ordre

de désactivation musculaire n’a été observée entre MB1 et MB2 pour les huit muscles étudiés. (Figure

67).

Figure 68. Rangs moyens de désactivation (± erreur standard) pour les muscles oblique externe non
dominant (NDEO), oblique externe dominant (EO), grand dorsal (GD), grand pectoral (GP), deltoïde
postérieur (DP), deltoïde antérieur (DA), biceps brachial (BB), et triceps brachial (TB), pour le coup droit,
MB1 et MB2. * signifie une différence significative entre le coup droit et MB1 avec p< 0,05. † signifie une
différence significative entre le coup droit et MB2 avec p< 0,05. ‡ signifie une différence significative entre
MB1 et MB2 avec p< 0,05.

Des différences significatives de durée d’activité ont été trouvées entre les deux types de

lancers et le coup droit, d’une part et entre les deux lancers d’autre part (Figure 68). Le muscle

169
Etudes expérimentales Etude 4

externe oblique non dominant (EOND) était activé significativement plus longtemps lors des lancers

comparé au coup droit, et plus longtemps lors de MB2 comparé à MB1. Le muscle grand pectoral

(GP) était activé significativement plus longtemps lors de MB2 comparé au coup droit et à MB1. Le

muscle biceps brachial (BB) était activé significativement plus longtemps lors des lancers comparé au

coup droit.

Figure 69. Durée moyenne des activités normalisées (± erreur standard) pour les muscles oblique externe
non dominant (NDEO), oblique externe dominant (EO), grand dorsal (GD), grand pectoral (GP), deltoïde
postérieur (DP), deltoïde antérieur (DA), biceps brachial (BB), et triceps brachial (TB), pour le coup droit,
MB1 et MB2. * signifie une différence significative entre le coup droit et MB1 avec p< 0,05. † signifie une
différence significative entre le coup droit et MB2 avec p< 0,05. ‡ signifie une différence significative entre
MB1 et MB2 avec p< 0,05.

Des différences significatives ont été trouvées pour le muscle deltoïde antérieur qui avait un

niveau d’activité plus important en coup droit comparé à MB1 et MB2. Aucune différence significative

n’a été observée entre les deux types de lancer et le coup droit ni entre les deux conditions de lancer

(Figure 69).

170
Etudes expérimentales Etude 4

Figure 70. Activité moyenne normalisée (± erreur standard) pour les muscles oblique externe non
dominant (NDEO), oblique externe dominant (EO), grand dorsal (GD), grand pectoral (GP), deltoïde
postérieur (DP), deltoïde antérieur (DA), biceps brachial (BB), et triceps brachial (TB), pour le coup droit,
MB1 et MB2. * signifie une différence significative entre le coup droit et MB1 avec p< 0,05. † signifie une
différence significative entre le coup droit et MB2 avec p< 0,05

DISCUSSION

Cette étude avait pour objectif de comparer les coordinations musculaires lors de lancers de

Medecine Ball sur le côté à une main (MB1) et deux mains (MB2) avec celles du coup droit (CD). Les

principaux résultats de cette étude ont montré que l’ordre de recrutement musculaire temporel lors des

lancers de MB à 1 main (MB1) et à 2 mains (MB2) n’était pas substantiellement modifié comparé au

coup droit (CD), et qu’il n’y avait pas de différence significative dans les niveaux moyens d’activité lors

des lancers de MB comparé au CD. En revanche, des durées moyennes d’activité significativement

plus importantes ont été observées pour les lancers comparés au CD pour cinq des huit muscles

étudiés.

Au regard des performances réalisées en coup droit, les vitesses moyennes de balle post-

impact de cette étude étaient en ligne avec celles de la littérature concernant les mêmes niveaux de

jeu et évaluées dans les mêmes conditions (Rogowski et al., 2009; Rota et al., 2012; Genevois et al.,

2013). La comparaison des distances moyennes mesurées lors des lancers, avec la littérature, est

difficile dans la mesure où aucune information n’existe, à notre connaissance, sur des lancers à une

main, d’une part, et que les masses utilisées dans les études divergent de la nôtre pour le lancer à

deux mains. Toutefois, la distance moyenne de 11 m réalisée pour MB2 (3 kg) se situe au niveau de

celle de 10,4 m observée chez des joueurs de tennis pour des lancers de 2,7 kg (Roetert et al., 1996)

et des lancers de 4kg chez des sportifs entrainés (Ikeda et al., 2007). Par ailleurs, l’évaluation de

l’activité musculaire par l’intermédiaire de l’électromyographie (EMG) permet d’évaluer l’intensité d’un

171
Etudes expérimentales Etude 4

exercice (Ebben et al, 2008). Il est généralement suggéré que le mouvement spécifique permettant la

plus grande activité musculaire pendant un exercice sera plus efficace pour produire un effet de

renforcement. La comparaison des différents descripteurs de la coordination musculaire entre les trois

situations étudiées devrait permettre de déterminer si la programmation de lancers de MB pour

améliorer la performance en coup droit est pertinente, et si de tels lancers pourraient présenter un

risque de sursollicitation des muscles du complexe de l’épaule.

Concernant les modèles d’activation musculaire (Figure 66), les résultats de notre étude

suggèrent une bonne similarité entre les lancers de MB et le coup droit. Six des huit muscles étudiés

étaient activés et désactivés dans des ordres similaires dans les trois situations. Cependant,

l’activation plus tardive du muscle deltoïde antérieur lors des lancers de MB pourrait être expliquée par

une moindre flexion humérale (Figure 66). En effet, lors de la phase d’accélération du coup droit, la

raquette décrit une trajectoire descente pour se placer sous le niveau du point de contact avec la balle

(« mise à niveau »), puis ascendante pour finir au-dessus de celui-ci (Elliott, Marsh et Overheu, 1989).

Lors des lancers de MB, la surcharge pondérale due à l’engin pourrait réduire les mouvements

verticaux du bras d’où un besoin plus tardif du mouvement de flexion du bras. De plus, une activation

significativement plus précoce du TB a également été observée pour les lancers en comparaison du

coup droit (Figure 66). Si le muscle triceps brachial a pour rôle principal de stabiliser l’articulation du

coude au moment de l’impact lors du coup droit (Ryu et al., 1988; Rouffet et al, 2009), il semblerait

que cette fonction stabilisatrice du coude soit mise en jeu plus tôt lors des lancers de MB pour contrer

l’augmentation de la charge due à la masse des MB. Ainsi la stabilisation de l’articulation du coude

serait nécessaire au cours de la phase d’accélération du MB pour les deux techniques de lancer, et,

en particulier, pour s’adapter à la plus longue durée d’activité du biceps brachial (BB) lors du lancer de

MB à une main. Concernant les modèles de désactivation musculaire (Figure 67), l’activité de cinq des

huit muscles étudiés se terminait à des instants similaires, tandis que les muscles grand dorsal, grand

pectoral et biceps brachial diminuaient leur activité significativement plus tôt lors des lancers de MB

que lors du coup droit. Ce phénomène pourrait s’expliquer par le lâcher du MB lors des lancers tandis

que le pic de vitesse de rotation interne du bras survient 0,25 s après l’impact lors du coup droit

(Landlinger et al., 2010b). Par conséquent, les modèles d’activation et désactivation étaient très

proches lors des lancers de MB et lors du coup droit, mais la spécificité des coordinations

intermusculaires observées lors de la réalisation d’un coup droit n’était pas reproduite à l’identique lors

172
Etudes expérimentales Etude 4

des lancers de MB, que ce lancer soit réalisé à une ou deux mains. Ces légères différences dans les

coordinations intermusculaires pourraient expliquer l’altération de la précision des coups après un

cycle d’entrainement basé sur des lancers répétés de MB1 ; altération qui accompagnait l’amélioration

de vitesse de balle post-impact (Genevois et al., 2013).

Concernant les niveaux d’activité musculaire, les muscles agonistes EOND, EOD, GP, DA et

BB ont montré des niveaux plus élevés que les muscles antagonistes GD, DP et TB (Ryu et al., 1989).

Ces niveaux d’activité étaient similaires pour tous les muscles lors des trois situations, sauf celui du

muscle deltoïde antérieur. Comme déjà suggéré précédemment, la contribution de la flexion du bras

lors des lancers de MB serait plus faible que lors du coup droit. De plus, comme aucun contre-

mouvement n’était autorisé lors des lancers de MB, le muscle deltoïde antérieur n’a pas bénéficié du

cycle étirement-contraction observé lors du passage de la phase de préparation à celle d’accélération

lors du coup droit (Bahamonde & Knudson, 2003; Elliot et al., 1997). Les niveaux d’activité similaires

entre le coup droit et les lancers de MB ont semblé être en contradiction avec les résultats de la

littérature, en particulier pour le muscle GP. En lancer de disque, Dinu et al. (2004) ont trouvé qu’une

augmentation de 15% de la masse de l’engin était reliée à une diminution de l’activité du muscle GP.

De même en tennis, L’activité du muscle GP au cours du coup droit diminue quand la masse de la

raquette augmente (Rogowski et al., 2009). Ce résultat s’explique par un transfert d’énergie potentielle

stockée pendant la trajectoire vers le haut de la raquette au cours de la phase de préparation, en

énergie cinétique pendant la trajectoire descendante en début de phase d’accélération. Cela pourrait

conduire à une réduction du niveau d’activité des muscles impliqués dans la rotation interne du

membre supérieur pour fournir la même vitesse de balle post-impact. Cette différence avec nos

résultats pourrait être expliquée par le protocole utilisé pour lancer le MB, où aucun contre-

mouvement n’était autorisé et ainsi aucune énergie potentielle ne pouvait être stockée comparé aux

deux autres études. De même, les augmentations de masse précédemment étudiées conduisent à

des masses d’engin qui restent largement inférieures à la masse du MB utilisé dans cette étude.

Bien que les niveaux d’activité observés fussent similaires pour la majorité des muscles

étudiés (Figure 69), les durées d’activité étaient augmentées pour six d’entre eux lors des lancers de

MB en comparaison du coup droit (Figure 68). Par conséquence, l’intensité des sollicitations

musculaires était plus élevée lors des lancers de MB que lors du coup droit. A cause de la masse des

MB, la vitesse d’exécution des mouvements serait plus faible et par conséquent la durée de la phase

173
Etudes expérimentales Etude 4

d’accélération lors des lancers de MB serait plus longue, ce qui demanderait également des temps

d’activité musculaire allongés. Une sollicitation augmentée du muscle EOD lors des lancers de MB

renforcerait son rôle agoniste dans la rotation du tronc (Ikeda et al., 2009), nécessaire à

l’augmentation de la vitesse de frappe en coup droit (Rota et al., 2012). Une corrélation étroite entre la

rotation du haut du corps et la vitesse de raquette, indépendamment du type de placement utilisé ou

du niveau d’aptitude a été observée (Bahamonde & Knudson, 1998). La rotation du tronc influence

positivement le mouvement de l’épaule vers l’avant. Or, il est établi que la vitesse de l’épaule vers

l’avant contribue à environ 10% de la vitesse de raquette à l’impact (Elliott et al., 2009). Ainsi, le

renforcement du muscle EOD permettrait une plus grande vitesse de rotation du tronc, et donc une

augmentation de la vitesse de l’épaule vers l’avant, et par conséquent de la raquette à l’impact

(Seeley et al., 2011). De plus, une sollicitation augmentée du muscle EOND lors des lancers de MB

renforcerait sa capacité à stabiliser le tronc lors de sa rotation. Les muscles antagonistes et

stabilisateurs lors d’une rotation rapide du tronc sont essentiels pour maintenir la stabilité et la sécurité

de la colonne vertébrale (Kumar et al., 2001). Lors d’un lancer de balle en baseball, l’oblique externe

non dominant est le muscle abdominal activé le premier, permettant la dissociation des rotations des

hanches et des épaules, c’est-à-dire augmenter le retard de la rotation des épaules par rapport à celle

des hanches. Le renforcement de la rotation du tronc pourrait affecter la rotation interne de l’épaule

dans la mesure où elle crée un pré-étirement des muscles rotateurs internes de celle-ci (Bahamonde

& Knudson, 2003). La sollicitation augmentée du muscle GP lors du MB2 a confirmé la contribution

majeure de ce muscle à la réalisation de ce type de lancer (Ikeda et al, 2009). Le renforcement des

muscle GP et BB permettrait d’améliorer l’adduction horizontale et la rotation interne du bras,

respectivement lors du coup droit (Ryu et al., 1988; Rouffet et al., 2009; Rogowski et al., 2009; 2011).

Les niveaux importants d’activité des muscles GP et BB, observés par Ryu et al. (1988), lors de la

phase d’accélération du coup droit démontrent, en effet, leur rôle majeur dans la production de vitesse

de raquette horizontale à l’impact. Pour le muscle BB, cela pourrait provenir à la fois de sa position

mécanique avantageuse pour fléchir horizontalement l’épaule pendant le mouvement du coup droit, et

de sa fonction stabilisatrice à la fois de l’épaule et du coude (Escamilla & Andrews, 2009). La plus

longue durée d’activité du muscle TB lors de MB1 comparé au CD pourrait être reliée à une durée de

mouvement plus importante lors du lancer de MB, et être expliquée par un besoin plus important de

stabilisation du coude lors du lancer à une main. Enfin, les durées moyennes d’activité plus

174
Etudes expérimentales Etude 4

importantes lors de MB2 pour les muscles GP et EOND pourraient être expliquées, en partie, par la

tenue du MB qui impose un mouvement de poussée plus long lors de l’accélération comparé au lancer

à une main, et conduisant ainsi à une durée de fixation controlatérale par EOND plus longue

également. Une autre hypothèse pourrait être liée à l’utilisation du bras libre lors de MB1 qui pourrait

favoriser une rotation plus rapide du tronc et donc une durée de mouvement plus courte par rapport à

MB2.

Plusieurs applications pratiques pour l’entraînement et la préparation physique des joueurs de

tennis peuvent être formulées à l’issue de cette étude. Les différences observées dans la coordination

intermusculaire entre les lancers et le coup droit montrent que la spécificité du coup droit n’est pas

exactement reproduite lors des lancers de MB. Ainsi, la programmation de ce type d’exercices serait

plutôt recommandée dans des phases de préparation éloignées des compétitions. De plus,

l’augmentation des durées d’activité lors des lancers contribue à l’augmentation de la charge de

travail, mais serait principalement due à une diminution de la vitesse d’exécution du mouvement. Une

contribution plus importante de la composante de force dans les lancers en comparaison du coup droit

confirmerait l’intérêt de ces exercices dans l’amélioration de la puissance explosive de rotation du

tronc. Ce développement de puissance au niveau du tronc permettrait d’augmenter la vitesse de

déplacement horizontale de l’épaule (Landlinger et al., 2010a). Cependant, la vitesse d’exécution

serait plus faible lors des lancers à deux mains en comparaison des lancers à une main, ce qui doit

être pris en compte pour la programmation de tels exercices. Ainsi les lancers à deux mains seraient

davantage recommandés lors de la préparation physique générale, tandis que les lancers à une main

pourraient être programmés lors de la préparation physique orientée (Genevois et al., 2013). Par

ailleurs, l’augmentation des sollicitations, en particulier au niveau des muscles obliques, demanderait

un travail préparatoire de renforcement musculaire pour le développement d’un tronc stable (gainage)

dans le but de pouvoir contrôler le rythme de sa rotation au cours du coup droit et des lancers, à la

fois dans un objectif de performance, mais également de prévention des blessures potentielles du bas

du dos (Lindsay et Horton, 2006). Cette étude n’a pas démontré une augmentation des niveaux

d’activité lors des lancers en comparaison du coup droit, les craintes de blessure potentielle due à une

sursollicitation musculaire ne seraient donc pas justifiées. Cette étude n’a pas démontré une

augmentation des niveaux d’activité lors des lancers en comparaison du coup droit, ce qui pourrait

laisser supposer que les craintes de blessure potentielle due à une sursollicitation ne seraient pas

175
Etudes expérimentales Etude 4

entièrement justifiées. Toutefois, il serait recommandé de réaliser de tels exercices sous la

surveillance d’un préparateur physique ou d’un entraîneur afin d’éviter les dégradations techniques.

Les résultats de ce travail doivent être interprétés avec prudence en raison des possibles

limitations. Tout d’abord, l’utilisation de l’EMG de surface pour mesurer l’activité musculaire expose

certainement le recueil des données à la possibilité de cross talk entre les muscles. Cependant,

l’utilisation de l’EMG pour enregistrer les muscles superficiels est bien acceptée et régulièrement

utilisée dans la recherche en réhabilitation. De plus, notre étude pourrait avoir une validité externe

limitée car nos sujets étaient seulement des hommes et nos résultats pourraient être différents avec

des sujets féminins. D’autres études semblent donc nécessaires pour avoir une vision plus globale.

Ensuite, dans notre protocole, les lancers de MB étaient réalisés avec peu de mouvements de

jambes, et la phase d’accélération vers l’avant pourrait être considérée plus comme une rotation en

bloc vers la gauche (pour un droitier) plutôt que comme une véritable coordination séquentielle

présente lors du coup droit. En effet, la frappe en coup droit est initiée à partir des jambes avec une

vitesse qui se développe progressivement tout au long de la chaine cinétique. Une augmentation de

l’angle de séparation hanches/épaules permet d’augmenter la vitesse de rotation du tronc et, en

conséquence, la vitesse de raquette et de balle (Landlinger et al, 2010b). De futures études, incluant

une analyse cinématique, seront nécessaires pour confirmer les résultats de ce travail et pour

analyser l’influence d’une préparation différente pour les lancers de MB.

CONCLUSION

En évaluant la coordination musculaire, cette étude a démontré que les muscles du tronc et

du membre supérieur testés ne présentaient que peu de différences significatives dans leur modèle

d’activation musculaire au cours des lancers de Medecine-Ball à une (MB1), deux mains (MB2) et lors

du coup droit (CD). Les lancers de MB1 et MB2 apparaissent donc comme des exercices efficaces

pour simuler la technique gestuelle du CD. En se basant sur le niveau d’activité EMG, les deux types

de lancer n’apparaissent pas augmenter considérablement le recrutement musculaire comparé au

coup droit et des craintes concernant un potentiel de blessure ne sembleraient pas justifiées. En

revanche, la durée d’activité plus importante augmente la charge de travail, et ce paramètre devrait

être pris en compte dans la programmation de l’entrainement pour limiter les risques

d’hypersollicitation. Enfin, un renforcement préalable de la stabilité du tronc devrait être entrepris

176
Etudes expérimentales Etude 4

avant de s’engager dans un entrainement mettant en jeu des rotations explosives du tronc lors de

lancers de Medecine-Ball sur le côté dans le but de limiter les risques potentiels de blessure.

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CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES

181
Ce travail de doctorat est orienté sur des applications pratiques de terrain qui permettent de

développer la performance en coup droit au tennis en améliorant la vitesse de balle post-impact, tout

en évaluant les risques potentiels de sursollicitation de l’épaule qui pourrait en résulter. Elle s’inscrit

donc dans une double logique de recherche sur la performance et la prophylaxie des joueurs et

joueuses en tennis.

La partie importante de notre travail était d’apporter un éclairage plus précis sur les méthodes

de développement de la vitesse de balle post-impact en coup droit. Les lancers de medecine-balls sur

le côté à une ou deux mains et leur relation directe ou indirecte dans la performance du coup droit ont

été analysés. De plus, une méthode spécifique de développement de la vitesse de balle post-impact

consistant à frapper des balles avec une raquette lestée a été proposée. Ainsi, les résultats de nos

différentes études ont permis d’émettre des hypothèses sur l’utilisation périodisée des deux types de

lancer de medecine-ball sur le côté et des frappes avec raquette lestée.

Si le lancer à deux mains est la technique la plus couramment citée dans les ouvrages

spécialisés, sa relation avec la vitesse maximale de balle en coup droit est faible. En revanche, la

puissance maximale développée au cours de ce lancer a pu être individualisée pour des joueurs

adultes de club et expliquait 25% de la variation de la vitesse maximale de balle en coup droit. De

plus, la comparaison des coordinations et des niveaux d’activité musculaires entre ce type de lancer et

le coup droit n’a pas démontré de différences significatives, mais les durées moyennes d’activité

étaient plus longues lors des lancers, laissant supposer une contribution plus importante de la

composante de force pour ceux-ci. Ceci nous amène à suggérer que la puissance de rotation du tronc

est un facteur indirect important de la performance en coup droit et que le recours à des lancers à

deux mains sur le côté privilégie davantage cet aspect. L’utilisation de cette technique, dans le cadre

de l’amélioration de la performance en coup droit, a sa place dans la période de préparation générale

du joueur de tennis Toutefois, il serait intéressant d’analyser les relations de ce type de lancer avec la

performance en revers à deux mains dont l’organisation gestuelle semble plus proche.

Les lancers sur le côté à une main ont démontré une relation significative avec la vitesse

maximale de balle en coup droit qui pourrait être expliquée par leur ressemblance gestuelle. Ils ont

permis de développer cette dernière de 11% après six semaines d’entrainement. Toutefois, cette

amélioration de la vitesse s’est accompagnée d’une tendance à la baisse de précision des coups.

182
L’utilisation de cette technique a sa place dans la préparation orientée du joueur après la phase de

préparation générale.

Enfin, un entrainement incorporant des frappes de balle avec une raquette lestée d’environ

12% a également permis d’améliorer la vitesse maximale de balle en coup droit mais dans des

proportions plus faibles (5%), sans diminution de la précision des coups. L’utilisation de cette

technique a sa place dans la période de préparation spécifique après la phase orientée.

En tant qu’entraineur, ce travail nous a permis de valider certaines intuitions et de pouvoir

finalement apporter une certaine compréhension scientifique à une pratique de terrain. Toutefois,

nous avons conscience qu’il est très difficile, voire impossible, d’associer le caractère très cadré d’un

protocole expérimental avec celui très ouvert et incertain de la frappe de balle en situation réelle de

jeu. En effet, au tennis, seul le service est le coup dépendant à 100% du joueur et étant effectué sans

déplacement, ce qui a permis de l’étudier abondamment avec des angles d’approche variés. En

revanche, pour les frappes de fond de court comme le coup droit ou le revers, le recours à des

protocoles nécessitant un très faible déplacement et mettant le sujet dans les meilleures conditions de

frappe en terme de stabilité, est un facteur limitant qu’il faut toujours avoir à l’esprit dans l’analyse des

résultats. Ainsi, si les résultats issus d’études réalisées en baseball et en golf nous ont permis

d’émettre certaines hypothèses concernant l’intérêt d’utiliser les lancers de medecine-balls sur le côté

ou le lestage de la raquette, nous sommes conscients que le transfert dans le geste sportif n’atteint

pas forcément les mêmes degrés. En golf et en baseball, la balle est frappée d’une position stable

déjà installée qui permet aux joueurs de générer plus de force et de rotation à partir des pieds

jusqu’au tronc au travers de la chaine cinétique.

L’analyse de la littérature scientifique spécifique au tennis, mais également celle des autres

sports de lancer ou de frappe comme le baseball, le golf ou le handball par exemple, a constitué la

partie la plus importante de notre travail de doctorat. Elle nous a permis de pouvoir analyser la

technique en tennis d’un point de vue plus fonctionnel, et de mettre en relation des paramètres

cinématiques déterminants dans la performance comme la rotation des hanches et du tronc avec les

qualités physiques et de coordination qui les sous-tendent. En tennis, chaque frappe de coup droit est

dépendante de la trajectoire de balle reçue et de la situation qu’elle induit en termes de gestion du

temps disponible. Cette contrainte de plus en plus importante amène souvent les joueurs et joueuses

183
à utiliser un appui unipodal pour s’équilibrer, déclencher leur frappe et se réceptionner. Ces trois

actions peuvent être améliorées par des exercices spécifiques respectant la différence bilatérale des

rôles, à savoir la jambe arrière principalement propulsive et la jambe avant principalement

stabilisatrice. Il nous apparaît important de tenir compte de ces différences dans l’élaboration des

exercices d’entrainement, d’une part, et de respecter la chaine cinétique du coup droit et ses

coordinations segmentaires d’autre part.

Les exercices proposés respecteront au maximum la coordination hanches / épaules. Par

exemple, l’équilibration sur l’appui arrière permettant une base stable pour la propulsion peut être

développée à partir d’exercices en appui unipodal avec une instabilité de l’autre appui (figures 70). La

difficulté de l’exercice pourra être augmentée en utilisant un Medecine-Ball avec poignée qui

augmentera le bras de levier lors de la rotation (figure 71).

Figure 71 : Exercice spécifique pour améliorer la stabilité sur l’appui arrière en respectant la coordination
hanches / épaules du coup droit. Au début, l’exercice sera réalisé uniquement en enchainant les phases
A et B puis intègrera des lancers sollicitant davantage la stabilité (C).

184
Figure 72 : La tenue du Medecine-Ball avec une seule main éloigne la main de l’axe de rotation vertical et
augmente l’instabilité.

De même, la capacité propulsive de la jambe arrière sera plus efficacement développée à

partir d’exercices de sauts mettant en jeu une combinaison d’extension du genou et d’abduction de la

hanche à partir d’une position respectant la dissociation épaules / hanches (figure 72A).

Figure 73 : Exercice spécifique pour améliorer la propulsion à partir de la jambe arrière en respectant la
coordination hanches / épaules du coup droit. La position de départ (A) respectera une orientation de
l’appui arrière à 45° et la réception se fera sur l’appui avant orienté vers l’avant (B). Les épaules auront
effectué une rotation entre 100 et 120°.

185
Enfin, la capacité stabilisatrice de la jambe avant sera améliorée à partir d’exercices imposant

une charge de freinage (contraction excentrique) en imposant un temps d’équilibre à la réception des

sauts (figure 72B).

Le travail en appui unipodal nous semble incontournable, à la fois comme outil pédagogique

dans la formation technique, mais également dans la prévention des blessures du membre inférieur

(articles pour l’ITF et la FFT en annexe). Il serait intéressant, dans l’avenir, de pouvoir étudier les

relations pouvant exister entre les capacités d’équilibre et la force développée en appui unipodal sur la

performance en coup droit.

Concernant le développement de la vitesse de rotation des hanches et du tronc à partir de

lancers sur le côté, il nous semble important de bien repérer les objectifs de travail afin d’adapter la

technique de lancer la plus appropriée. En effet, la plupart des exercices proposés se font en double

appui et dans une position arrêtée, avec le Medecine-Ball tenu à bout de bras. Si l’objectif est le

développement d’une vitesse de rotation des hanches et des épaules coordonnée, une tenue de

ballon plus près du corps et à hauteur d’épaule pour un lancer en « poussée » (du type lancer de

poids) est plus favorable. Différentes mises en action au niveau des membres inférieurs peuvent être

réalisées pour accentuer la vitesse du mouvement lors du transfert de l’arrière vers l’avant, comme un

rebond préalable sur l’appui arrière ou un départ de dos.

Ces différents exercices démontrent une logique de fonctionnement dans laquelle la chaine

cinétique mise en jeu lors d’une frappe en coup droit. Développer les différents éléments de cette

chaine cinétique ne présente un intérêt que si le joueur peut le transférer dans ses frappes en

situation de jeu. Le timing des rotations des hanches et du tronc est un élément discriminant de la

performance et adapter le joueur à des contraintes de temps variées est un excellent stimulus pour le

développer. Ainsi, il est intéressant de proposer des frappes de coup droit à partir d’envois de balle de

qualité différente en terme de rebond (vitesse, effet). Cela peut être réalisé en utilisant toute une

palette de balles allant de la balle en mousse à une balle recouverte de ruban adhésif. Frapper des

balles arrivant très lentement exige au joueur de trouver son propre rythme pour la faire repartir avec

un maximum de vitesse. Frapper des balles ayant un rebond très accéléré exige une adaptation du

moment de frappe pour conserver un plan de frappe optimal.

186
L’objectif de développement de la performance ne peut pas être réalisé sans la prise en

compte d’un programme de prévention permettant au joueur de limiter les effets d’adaptations

asymétriques de la pratique intensive du tennis. Ce double objectif apparaît important au regard de

l’évolution du tennis de Haut-Niveau et de la formation des jeunes qui débute de plus en plus tôt et

avec des volumes d’entrainement importants et une hyperspécialisation. Les surfaces de jeu et le

matériel (balle et raquette) adaptés ont permis aux meilleurs jeunes de réaliser des matchs en

réalisant des actions de jeu à grande intensité tant au niveau des frappes que des déplacements. Cet

aspect positif de la formation est toutefois à pondérer au regard des contraintes importantes imposés

au système musculosquelettique de ces jeunes et mises en évidence par des blessures survenant

assez rapidement dans leur formation. Ainsi, le rôle de l’enseignant dans les premières années de

formation sera très important dans l’acquisition d’une technique efficiente permettant au jeune joueur

à la fois d’évoluer vers un tennis de haut-niveau et de limiter les contraintes. Les études scientifiques

analysant les cinématiques, les cinétiques et l’activité électromyographique du coup droit ont apporté

des informations essentielles permettant de mieux comprendre les éléments fonctionnels de ce coup

comparé à la seule analyse descriptive. Cette thèse, au travers de la revue de littérature réalisée,

nous a permis de publier des articles de vulgarisation dans les revues spécialisées (annexe)

permettant de mettre en avant certains points clés à respecter dans l’apprentissage technique du

jeune joueur. De plus, la prise de conscience d’une adaptation précoce du système musculaire à

l’activité spécifique du tennis chez le jeune compétiteur nous a amené à recommander un programme

de prévention des blessures de l’épaule très tôt dans la formation. Une étude longitudinale menée par

le laboratoire du CRIS sur les jeunes joueurs de la Ligue du Lyonnais de Tennis devrait apporter des

informations précieuses dans ce sens. Dans une étude, présentée en annexe, nous avons analysé les

effets d’un entrainement en suspension sur le renforcement des rotateurs externes de l’épaule chez

des joueuses de handball. Cette étude a démontré que cet outil utilisant le poids du corps a répondu

aux objectifs fixés et présente l’avantage d’être facilement transportable. L’instabilité induite par cet

outil offre, de plus, des orientations de travail plus fonctionnelles pour le joueur de tennis. En effet,

chaque exercice implique un gainage dynamique pour les mouvements des membres supérieurs et

inférieurs. De futures études impliquant son utilisation avec des joueurs de tennis devraient être

menées pour évaluer son efficacité à la fois sur la performance mais aussi la prévention.

187
Sans remettre en cause les exercices classiques de renforcement réalisés en isolant les

groupes musculaires, il nous semble intéressant d’intégrer des combinaisons d’exercices dynamiques

impliquant le haut et le bas du corps afin de conserver au tronc son rôle central dans le transfert

d’énergie, d’une part, et d’économiser du temps de travail, d’autre part. Ces combinaisons ont

l’avantage de pouvoir associer des exercices de prévention de l’épaule, souvent peu pratiqués par

manque de temps, aux exercices de renforcement du bas du corps (figure 73).

Figure 74 : Exemple d’exercice combiné avec un tirage horizontal en équilibre sur une jambe (A à B), puis
une descente contrôlée en maintenant la position des bras (B à C).

En conclusion, les apports scientifiques concernant le coup droit en tennis permettent de

mieux comprendre les éléments principaux liés à sa performance. Cette compréhension doit aider

l’entraineur à proposer des contenus respectant les rôles respectifs des différents éléments de la

chaine cinétique. De plus, la prise de conscience des adaptations musculosquelettiques inhérentes à

la pratique répétée et intensive du tennis doit l’inciter à mettre en place des évaluations régulières de

celles-ci et intégrer des protocoles de prévention tout au long de la saison, et ceci dès le début de la

formation. Cette démarche remplira, ainsi, un double objectif de performance et de prophylaxie.

188
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230
ANNEXES

231
EFFECTS OF TWO TRAINING PROTOCOLS ON THE
FOREHAND DRIVE PERFORMANCE IN TENNIS
CYRIL GENEVOIS, BAPTISTE FRICAN, THOMAS CREVEAUX, CHRISTOPHE HAUTIER,
AND ISABELLE ROGOWSKI

University of Lyon, University Claude Bernard Lyon 1, Center of Research and Innovation in Sport - EA 647, UFRSTAPS,
Vileurbanne, France

ABSTRACT INTRODUCTION

O
Genevois, C, Frican, B, Creveaux, T, Hautier, C, and Rogowski, I. ne of the characteristics for the tennis evolution
Effects of two training protocols on the forehand drive over the past decade is a preferential use of the
performance in tennis. J Strength Cond Res 27(3): 677– forehand drive in the construction of the point
682, 2013—The aim of this study was to examine the effects (15) that appears as a key stroke of the modern
game (2). Therefore, the improvement of the drive speed,
of 2 training modalities on the tennis forehand drive perfor-
while maintaining a great level of control, is one of the
mance. Forty-four tennis players (mean 6 SD: age = 26.9 6
factors of performance to succeed in tennis. As consequence,
7.5 years; height = 178.6 6 6.7 cm; mass = 72.5 6 8.0 kg;
strength training has become vital in the modern game as it
International Tennis Number = 3) were randomly assigned into contributes to increase in ball velocity.
3 groups. During 6 weeks, the first group performed handled The ultimate goal of resistance training is typically to
medicine ball (HMB) throws included in the regular tennis prac- increase muscular power under the variety of conditions that
tice, the second group (overweight racket—OWR) played ten- relate to tennis performance (17). To develop the quality of
nis forehand drives with an overweighed racket during the power, several authors recommend using explosive exercises,
regular tennis practice, and the third group (regular tennis train- such as medicine ball throws (1,3,17,18,23), but to the best of
ing—RTT) practiced only tennis training as usual. Before and our knowledge, no experimental data are available to dem-
after the 6-week program, velocity and accuracy of tennis onstrate the efficiency of such method for tennis ground
crosscourt forehand drives were evaluated in the 3 groups. stroke improvement. Another way to develop the quality
of power is to provide a training stimulus that mimics
The main results showed that after 6-week training, the maximal
motions and bioenergetics systems involved in the activity
ball velocity was significantly increased in HMB and OWR
using overweight implements. Several data underline the
groups in comparison with RTT (p , 0.001 and p = 0. 001,
efficiency of this training modality, such as in baseball (13)
respectively). The estimated averaged increase in ball velocity or soccer (22). Although Cardoso Marques (3) suggests such
was greater in HMB than in OWR (11 vs. 5%, respectively; training contents for tennis player, no experimental data
p = 0.017), but shot accuracy tended to be deteriorated in confirm the efficiency of overweight racket (OWR) training
HMB when compared with OWR and RTT (p = 0.043 and modality based on real shots to enhance tennis ground
p = 0.027, respectively). The findings of this study highlighted stroke performance.
the efficiency of both training modalities to improve tennis fore- Thus, this study aimed at testing the efficiency of 2
hand drive performance but also suggested that the HMB training modalities, one based on handled medicine ball
throws may be incorporated into the preseason program pref- (HMB) throws and the other based on over weight racket
erably, whereas the OWR forehand drives may be included in (OWR), on the forehand drive performance. It was hypoth-
esized that HMB throws would allow a higher increase in
the on-season program.
forehand drive velocity than playing with OWR and that the
KEY WORDS special strength training, specific strength difference between throwing and forehand drive technique
training, handled medicine ball, overweight racket, ground would lead to an alteration in the shot accuracy.
stroke
METHODS
Experimental Approach to the Problem
Address correspondence to Isabelle Rogowski, rogowski@univ-lyon1.fr. Forty-four tennis players were randomly assigned into 3
27(3)/677–682 groups. During the 6-week training, the first group added
Journal of Strength and Conditioning Research HMB throws in its training (HMB group), the second group
Ó 2013 National Strength and Conditioning Association included forehand drives played with an OWR (OWR

VOLUME 27 | NUMBER 3 | MARCH 2013 | 677

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Effect of 6-Week Medicine Ball or Overweight Racket Training

procedures and format. After


a general and specific warm-up,
TABLE 1. Characteristics of the 3 groups of players, with HMB throws modality,
OWR training modality, and RTT group.* which included forehand
drives, players were instructed
HMB OWR RTT to hit 2 sets of 10 crosscourt
forehand drives as fast as pos-
n 12 20 12
Age (y) 27.6 6 6.1 27.0 6 7.8 26.6 6 8.6 sible in a target zone. New
Height (cm) 179.5 6 5.9 178.9 6 7.4 177.4 6 6.7 tennis balls were projected by
Mass (kg) 75.0 6 7.6 72.0 6 8.3 72.1 6 8.8 a ball machine (Airmatic 104;
Current ranking 13 6 2 12 6 3 13 6 3 Pop-lob, Paris, France) without
Tennis practice (y) 18.8 6 6.1 17.2 6 7.0 14.3 6 3.8
spin and in the same area re-
Weekly tennis training (h) 2.0 6 0.9 4.4 6 3.1 3.0 6 1.0
Weekly conditioning (h) 1.5 6 0.8 2.0 6 1.4 1.8 6 1.8 quiring the players only a small
stance adjustment to hit the
*HMB = handled medicine ball; OWR = overweight racket; RTT = regular tennis training. ball. The machine was located
behind the opposite baseline of
the tennis court. To measure
the ball velocity after forehand
group), and the third group made regular tennis training drive impact, a radar gun (SR 3600; Sports-radar, Homo-
(RTT group). The study was a randomized controlled trial. sassa, FL, USA) was placed behind the player and in the
All training sessions were supervised by 2 tennis physical same location (5 m), height (1 m), and angles (aligned on the
trainers, the 2 lead authors. Velocity and accuracy of tennis top of the net and on the center service line) for both pre-
forehand drives were tested in the 3 groups before and after and post-test. The target zone was defined from the baseline
the 6-week program. and alley line in the forehand side of the opposite court and
divided into 4 areas (Figure 1). A ball rebound in the area A1
Subjects (1 3 1 m) accounted for one point; in the area A2 (2 3 2 m),
Forty-four male tennis players (mean 6 SD: age = 26.9 6 7.5 for 2 points; in the area A3 (3 3 3 m), for 3 points, in the area
years; height = 178.6 6 6.7 cm; mass = 72.5 6 8.0 kg; A4 (4 3 4 m), for 4 points; and in the court, for 5 points.
International Tennis Number = 3) gave their written Another location of the ball rebound resulted in 8 points.
informed consent to participate in this study, which was The least points were marked, and more accurate were fore-
approved by the French Ethics Committee Sud Est II. None hand drives. The first set aimed at allowing the players to be
of them suffered injury during the 6 months before the study. familiarized with the ball machine, and only the second set
The procedure of the experiment and tasks were explained, (after 3-minute rest) was used for the subsequent analysis.
whereas no information was provided about the expected
results of the study. The characteristics of the groups are Training Protocol
presented in Table 1. During the 6-week training protocol, the players were
instructed to maintain the duration of their tennis training
Procedures at the same level as such before protocol and not to bring
All players were tested with their personal racket before and any technical alteration in their forehand drive. Moreover,
after a 6-week training protocol. Pre- and post-tests were the RTT was 90 minutes per session, 4 players per court, and
conducted inside on green set court with the same testing conducted by the 2 lead authors. After a general and specific
warm-up (10 minutes), exer-
cises to control the ball direc-
tion and the depth in basic
strokes (20 minutes) were pro-
posed, followed by exercises
for the transition to the net
and volley (20 minutes), next
exercises for serve and return
(15 minutes), and finally tacti-
cal games (25 minutes). Free
additional practice corre-
sponded to training match. In
Figure 1. Testing environment, the ball trajectory before impact (dotted arrow), the ball trajectory after impact (full addition, the participants in
arrow), and A1, A2, A3, and A4 (the 4 areas of the target zone). HMB and OWR groups in-
cluded HMB throws or OWR
the TM

678 Journal of Strength and Conditioning Research

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7–10 sets of 10 crosscourt fore-


hand drives with an OWR with
TABLE 2. Mean 6 SD of the ball velocity and score before (pre) and after (post)
the 6-week training session in the HMB throws group, OWR group, and RTT a 1-minute 30-second rest in-
group.* terval between sets. The num-
ber of sets increased from 7 to
HMB OWR RTT 10 during the 4 first weeks and
21
Velocity (m$s ) Pre 32.83 6 4.69 29.35 6 2.25 31.01 6 2.91 remained to 10 for the last 2
Post 35.5 6 3.50 31.39 6 2.39 29.62 6 3.23 weeks. The players were
Score (points) Pre 16.75 6 5.29 10.45 6 3.20 13.5 6 2.68 instructed to hit the ball as fast
Post 18.42 6 7.90 11.3 6 4.93 12.42 6 2.27 as possible with a ball rebound
*HMB = handled medicine ball; OWR = overweight racket; RTT = regular tennis training.
in the target zone (Figure 1).
The OWR corresponded to
the own racket with 30 g addi-
tional mass (11.15 6 3.34%).
play, respectively, twice per week for 6 weeks in the Each personal racket was customized by adding weights
precompetitive phase of the yearly periodization. Players in adequately on the racket frame, with no alteration in the
HMB had to perform 6 sets of 6 HMB rotational throws racket balance. The OWR was only used during the training
immediately followed by 10 forehand drives with a 1-minute session of the protocol.
30-second rest interval between sets. The available HMB
Statistical Analysis
mass was 2, 3, or 4 kg (21). Before the first training session,
Forehand drive performance was evaluated by the mean
the HMB mass was determined according to the player’s
velocity of the 5 most accurate forehand drives in the same
ability to perform a throw of 15 m minimal. This pragmatic
test-set and by the score of these 5 strokes. Values for all
distance corresponds to an on-court standard, that is, the
measures are presented as mean values with SD. After ver-
distance from the baseline to the middle of service box to
ifying the normality and homogeneity of variances, one-way
in the opposite side of the net, and was chosen because of its
analysis of variance (ANOVA) was performed to compare
practical application in a tennis court. The HMB mass
the characteristics of the 3 groups. In addition, as the pre-test
remained constant for each player throughout the 6-week
velocity and score were highly correlated to the post-test
training. The players were instructed to throw HMBs at
values, analysis of covariance (ANCOVA) was performed
maximal velocity with a similar path than that of the fore-
to highlight the differences between groups in post-tests
hand drive and to hit crosscourt forehand drives as fast as
for forehand drive velocity and accuracy. The performance
possible with a ball rebound in the target zone (Figure 1).
during the pre-test was used as the covariate in each model.
The 2 lead authors, who had years of experience in tennis
When ANCOVA revealed significant difference, the contrast
and resistance training with medicine balls, controlled the
method was applied to test between-group differences. For
throwing execution to be as close as possible to the fore-
ANCOVA, F and p values and partial h2 and its interpreta-
hand’s technique. Players in OWR group had to perform
tion according to Cohen scale were reported. The level of
significance was set at p # 0.05 for ANOVA and ANCOVA,
whereas the Bonferroni’s Correction was applied for contrast
tests, and then the level of significance was fixed at p # 0.01.
Estimated marginal means with 95% confidence interval
from ANCOVA are used in figures, whereas raw means are
shown in tables. All statistical analyses were performed on
SPSS 11.0 (SPSS, Inc., Chicago, IL, USA).

RESULTS
Analysis of variance revealed no significant difference in the
tennis characteristics of the 3 groups of players (Table 1).
Table 2 presents the mean 6 SD of the raw ball velocity and
score in the three groups before and after training.
Figure 2. Estimated averaged velocity and 95% confidence intervals in Analysis of covariance revealed a significant group effect
the post-test with a pre-test speed estimated at 30.6 m$s21 (covariate) on the post-training velocity (F = 14.373; p , 0.001; partial
for HMB, OWR, and RTT. * shows the significant difference for the
h2 = 0.42; large effect). As shown in Figure 2, contrast tests
contrast tests, with ** for p = 0.01 and *** for p , 0.001. HMB = handled
medicine ball training group; OWR = overweight racket training group; revealed that speed in HMB and OWR groups was signifi-
RTT = regular tennis training group. cantly higher than in RTT (p , 0.001 and p = 0.001,
respectively). In addition, the post-training speed was

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throw speed were ranged between 3 and 12% (5,6). If the


comparison of the present results with those of previous
works remained difficult, it appeared that, after 6 weeks, sig-
nificant increase in forehand drive ball speed was observed for
the 2 training modalities studied.
Handled medicine ball throws were usefulness to improve
tennis forehand drive velocity (Figure 2), as suggested by
previous authors (3,18). According with Earp and Kraemer
(8), medicine ball throws improve power and velocity in
sports, which require a great deal of rotational power, such
as tennis and baseball (4,7,20). However, even if the players
were instructed to mimic forehand drive path and to throw
the HMB as fast as possible, and to play real forehand drives
Figure 3. Estimated averaged scores and 95% confidence intervals in
the post-test, with pre-test accuracy estimated at 13 points (covariate) between HMB throws sets, the findings of this study also
for HMB, OWR, and RTT. HMB = handled medicine ball training group; suggested that this training modalities tended to deteriorate
OWR = overweight racket training group; RTT = regular tennis training
the shot accuracy (Figure 3). The throwing movement was
group.
probably done slower than real forehand drive, in relation to
a high force component. This increase in force component
allowed a great power development at that part of the force-
significantly higher for HMB when compared with OWR velocity curve but would also generate differences in muscle
(p = 0.01). contraction velocity or muscle coordination or both. As
Concerning the accuracy of the forehand drives (Figure 3), a consequence, HMB throws may be considered as special
the ANCOVA tended to reveal a significant difference strength training and may be periodized into the preseason
between groups for the score after training (F = 2.22; program.
p = 0.06; partial h2 = 0.10; medium effect). No differences The results of this study also confirmed the efficiency of
were observed between OWR and RTT groups, but their OWR training, which was lower than that of special strength
scores tended to be lower than that for HMB (p = 0.04 and training (Figure 2). Despite the increase in the workload over
p = 0.02, respectively). the 4 first weeks of the training program, by increasing the
number of sets, the total workload in OWR group was lower
DISCUSSION than in HMB group, whereas this seems to be of importance
The aim of this study was to examine the effects of 2 training to design and compare training programs (22). In addition,
modalities on the forehand drive ball velocity and accuracy. the longer weekly tennis training reported in OWR than
The main results showed that after 6 weeks of training, in HMB (Table 1) could also explain the lower ball speed
HMB throws and forehand drives played with OWR improvement. The increment in the workload through the
conducted to a significant increase in ball velocity when 6-week program in OWR may be insufficient and then did
compared with only tennis practice. The effects of HMB not optimize the neuromuscular adaptation to the overload
throw training were significantly higher than those of stimulus. Interestingly, OWR training allowed the level of
forehand drives played with OWR training on ball velocity shot accuracy to be maintained after the training session,
but tended to deteriorate shot accuracy. as already observed for tennis forehand drive (16) and swings
Based on estimated marginal mean values (Figure 2), the and pitches (6). This could be explained that the OWR
increase in ball velocity observed in this study was estimated allowed a training stimulus that mimics motions and bioen-
to about 11% in HMB and 5% in OWR groups (Figure 2). ergetics systems of the tennis activity. As a consequence,
For the latter, the progression was lower with those of pre- OWR training may be considered as specific strength train-
vious studies. Indeed, Ravé et al. (16) reported an increase by ing and may be periodized into the on-season program.
12.7% in ball velocity after 7 weeks of dry swing training. The findings of this study showed that an effect of training
This greater difference between pre- and post-training tests transfer occurred when the elements of the supplementary
can be explained by the longer training protocol and the use and overloading exercises were similar to those of the
of OWR representing 200% of the normal mass to play the primary activity. Even if the methodology used here did
dry swings. In baseball, DeRenne et al. (6) showed a stronger not allow the origin of such alterations, caused by the 2
progression too, when training including ball hits (+10%), training protocols, to be identified with certainty, it could be
which could be explained by difference in training protocol hypothesized that they would be mainly nervous and related
(baseballs were hitting with alternated overweight, under- to the technique, such as inter- and intramuscular coordi-
weight, and standard 30-oz bats for 12 weeks) and initial nation and better use of elastic energy. Indeed, this forehand
players’ skill level. However, when training conditions were technique evolved strongly with the grips used (more
quite similar to those of this study, improvements in swing or closed), the stance used (more open), and the involvement
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680 Journal of Strength and Conditioning Research

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of the dominant upper limb segments in the arm internal protocol to use in their strength training program. For best
rotation, which contributes significantly to the production of results, they may periodized the HMB throws into their
the racket’s speed (12). Elliott et al. (12) estimate the contri- preseason program, whereas the OWR forehand drives
bution of trunk rotation to 10% and “anatomical rotations” of could be included in their on-season program where the
arm, forearm, and hand to 90% in the racket speed at impact. goal is to transfer the strength gains in the specific technique
The kinematic chain of the forehand drive corresponds to of forehand. It must be noted that special and specific
a proximal-to-distal sequence (11,19), which is fundamental trainings will also have their place in an integrated physical
to generate high racket speed (14). In addition, the forehand preparation whose goal is to improve the determinants
technique involves a stretch-shortening cycle (10). The back- of physical condition while practicing the technical activity.
swing phase of the forehand drive leads to store energy in This could allow the intermediate tennis players to improve
stretched muscles and tendons, which is restituted during their ball speed without increasing their training duration.
the muscle concentric contraction of the forward swing Although being quite easy to implement, the presence of
phase (10). An optimal use of the stretch-shortening cycle a fitness specialist or tennis coach remains necessary to
can increase the racket speed by 10–20% (9). Therefore, it conduct this specific resistance training, to fix the overload
could be suggested that this type of specific training may and to provide some feedbacks on forehand drive
further develop the use of the elastic and neural augmenta- achievement.
tion that occurs during the stretch-shortening cycle in the
forehand drive when special strength training effects could ACKNOWLEDGMENTS
be more related to the rotational speed. The authors thank A. Faucon for his help during the data
The main limitations of this study were the empirical collection.
choice of the baseline distance retained for the HMB
throw, and no or few increase in the training load
throughout the 6-week program. In addition, despite the REFERENCES
precautions to locate the radar on the tennis court, 1. Barber-Westin, SD, Hermeto, AA, and Noyes, FR. A 6-week
neuromuscular training program for competitive junior tennis
precisely, during the pre- and post-tests, error of measure- players. J Strength Cond Res 24: 3055–3062, 2010.
ments could occur, in particular by the deviation between
2. Brabenec, J. Why the forehand is a key stroke. ITF Coach Sport Sci
postball impact trajectory and radar directions. Also, this Rev 21: 11–13, 2000.
study showed that the 2 training modalities are relevant to 3. Cardoso Marques, MA. Strength training in adult elite tennis
improve the forehand drive ball speed and enhance the players. Strength Cond J 27: 34–41, 2005.
variety of exercises for physical training in competitive 4. Coleman, AE. Training the power pitcher. Strength Cond J 31: 48–58,
tennis players. Further studies are still needed to optimize 2009.
the content, duration, and periodization of such training 5. DeRenne, C, Buxton, BP, Hetzler, RK, and Ho, KW. Effects of
programs. Indeed, it seems to be important to know how under- and-overweighted implement training on pitching velocity.
J Strength Cond Res 8: 247–250, 1994.
the different training methods could be combined in
a yearly cycle to maximize the gain of velocity according 6. DeRenne, C, Buxton, BP, Hetzler, RK, and Ho, KW. Effects of
weighted bat implement training on bat swing velocity. J Strength
to the experience of the player. Also, frequent measure- Cond Res 9: 247–250, 1995.
ment and determination of the optimal loads might be 7. DeRenne, C, Ho, KW, and Murphy, JC. Effects of general, special
necessary to provide appropriate stimuli to the neuro- and specific resistance training on throwing velocity in baseball:
muscular system and might provide useful information A brief review. J Strength Cond Res 15: 148–156, 2001.
about the effect of training programs and the training 8. Earp, JE and Kraemer, WJ. Medicine ball training implications for
status of the player. rotational power sports. Strength Cond J 32: 20–25, 2010.
To conclude, the main findings of this study demonstrate 9. Elliott, BC. The development of racquet speed. In: ITF Biomechanics
the efficiency of special strength training, based on HMB of Advanced Tennis. B. Elliott, M. Reid, and M. Crespo, eds. London,
United Kingdom: ITF Ltd., 2003. pp. 33–47.
throws, and specific strength training, based on OWR
10. Elliott, BC, Baxter, K, and Besier, T. Internal rotation of the upper-arm
forehand drives, to improve the tennis forehand drive ball segment during a stretch-shorten cycle movement. J Appl Biomech 15:
speed. This study also underlined that only OWR forehand 381–395, 1999.
drives maintained the shot accuracy to the contrary of HMB 11. Elliott, BC and Marsh, T. A biomechanical comparison of the
throws, hence suggesting that such exercises for tennis players’ topspin and backspin forehand approach shots in tennis. J Sports Sci
strength development may be programmed at different 7: 215–227, 1989.
periods. 12. Elliott, BC, Takahashi, K, and Noffal, GJ. The influence of grip
position on upper limb contributions to racket head velocity in
PRACTICAL APPLICATIONS a tennis forehand. J Appl Biomech 13: 182–196, 1997.
13. Escamilla, RF, Fleisig, GS, Barrentine, SW, Andrews, JR, and
Because both HMB throws and OWR training protocols
Speer, KP. Effects of throwing overweight and underweight
increased forehand drive ball speed in adult tennis players, baseballs on throwing velocity and accuracy. Sports Med 29:
tennis coaches and physical trainers have a choice of which 259–272, 2000.

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14. Hirashima, M, Kadota, H, Sakurai, S, Kudo, K, and Ohtsuki, T. 19. Rouffet, D, Hautier, C, Brosseau, O, and Rogowski, I. Muscle
Sequential muscle activity and its functional role in the upper extremity coordination during topspin forehand in young tennis players. Sci
and trunk during overarm throwing. J Sports Sci 20: 301–310, 2002. Sports 24: 111–114, 2009.
15. Johnson, CD and McHGugh, MP. Performance demands in 20. Szymanski, DJ. Resistance training to develop increased bat velocity.
professional male tennis players. Br J Sports Med 40: 696–699, 2006. Natl Strength Cond Assoc Perform Train J 6: 16–20, 2007.
16. Ravé, G, Micallet, J, and Girard, O. Effects of overweight racket 21. Szymanski, DJ, Szymanski, JM, Bradford, TJ, Schade, RL, and
program on tennis forehand drive performance. In: Le tennis dans la Pascoe, DD. Effect of twelve weeks of medicine ball training on
socie´te´ de demain. Crognier, L and Bayle, E, eds. Montpellier, France: high school baseball players. J Strength Cond Res 21: 894–901,
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Motor imagery and ‘placebo-racket effects’ in tennis serve performance


Aymeric Guillot a, b, *, Cyril Genevois a, Simon Desliens a, Sylvie Saieb a, Isabelle Rogowski a
a
Université de Lyon, France, Université Lyon 1, Centre de Recherche et d’Innovation sur le Sport, EA 647, UFRSTAPS, 27e29 boulevard du 11 novembre 1918,
69622 Villeurbanne Cedex, France
b
Institut Universitaire de France, 103 boulevard Saint-Michel, 75005 Paris, France

a r t i c l e i n f o a b s t r a c t

Article history: Objectives: This study aimed at confirming whether Motor Imagery (MI) enhances tennis serve perfor-
Received 15 June 2011 mance, and determining whether a placebo condition could affect the beneficial effects of MI.
Received in revised form Design: This study used a 3  2 factorial design. Three groups of tennis players were compared in service
5 March 2012
performance outcomes before and after a training session.
Accepted 6 March 2012
Available online 14 March 2012
Methods: Twenty-two tennis players were assigned into three groups: a control (C) and two experimental
groups subjected to a similar MI intervention, one group using their regular own racket (MI group) while
the other used a placebo racket (P group).
Keywords:
Racket sports
Results: Analyses of Covariance revealed no significant group difference when comparing serve velocity
Accuracy after training session, but MI training improved serve accuracy and regularity. Combining placebo racket
Training protocol with MI further resulted in greater serve accuracy score as compared to MI alone. Players’ perception of
Mental practice their serve quality improved after MI, and this effect was reinforced in the P group.
Movement imagery Conclusion: These findings revealed that MI may be useful to achieve peak performance, and that the
implement placebo effect might be a factor in sport performance, hence promoting the beneficial effects
of alternative methods to improve tennis serve performance.
Ó 2012 Elsevier Ltd. All rights reserved.

Motor Imagery (MI) is the process of mentally rehearsing & Weinberg, 2000). Overall, there is compelling evidence that MI
a motor act without overt body movement (Jeannerod, 1994). A substantially contributes to improve motor learning and motor
large body of research provided evidence that MI and physical performance (Driskell, Copper, & Moran, 1994; Weinberg, 2008).
practice of the same movement share similar cerebral substrate, Particular attention has been paid to the effect of cost-effective and
although neural networks are not totally overlapping (Gerardin easily feasible MI interventions in enhancing skill learning. Inter-
et al., 2000; Guillot et al., 2008; Munzert & Zentgraf, 2009; estingly, some researchers argued that MI might be more effective
Solodkin, Hlustik, Chen, & Small, 2004), and demonstrated the in closed skills, where the environment is predictable, compared to
influence of central activations on autonomic effectors during MI motor skills involving an ever-changing environment (Coelho, De
(e.g., Decety, Jeannerod, Durozard, & Baverel, 1993; Guillot & Collet, Campos, Da Silva, Okazaki, & Keller, 2007). This may be due, at
2005). The fact that MI and actual practice are mediated by the least partially, to the fact that athletes can imagine in their own
same neural mechanisms is known as the principle of functional time and without the distraction of an opponent (Highlen &
equivalence (Guillot, Debarnot, Louis, Hoyek, & Collet, 2010; Bennett, 1979). For instance, the effectiveness of MI has been
Holmes & Collins, 2001; Munzert & Zentgraf, 2009), which tends to reported in sports such as gymnastics or golf (Smith, Wright,
suggest that unless MI is congruent with physical practice, it will Allsopp, & Westhead, 2007; Smith, Wright, & Cantwell, 2008), as
not be as effective in achieving its desired effects. Over the last two well as elements in sports such as tennis serve (Coelho et al., 2007;
decades, MI research has more specifically been designed to Noel, 1980), or basket-ball free-throw (Wrisberg & Anshel, 1989).
understand why, when, where and how using imagery, as well as The effectiveness of MI interventions is improved when MI is used
what is imagined (Guillot & Collet, 2008; Munroe, Giacobbi, Hall, next to physical practice (e.g., Guillot & Collet, 2008; Holmes &
Collins, 2001), in an adequate environmental context (Callow,
Roberts, & Fawkes, 2006; Guillot, Collet, & Dittmar, 2005) and
* Corresponding author. Centre de Recherche et d’Innovation sur le sport, EA 647,
Université Claude Bernard Lyon 1, 27e29 boulevard du 11 novembre 1918, 69622
with a level of arousal matching those observed during actual
Villeurbanne Cedex, France. Tel.: þ33 4 72 43 16 25; fax: þ33 4 72 44 80 10. practice (Holmes & Collins, 2001; Louis, Collet, & Guillot, 2011).
E-mail address: aymeric.guillot@univ-lyon1.fr (A. Guillot). Also, MI should ideally preserve the spatial and temporal

1469-0292/$ e see front matter Ó 2012 Elsevier Ltd. All rights reserved.
doi:10.1016/j.psychsport.2012.03.002
534 A. Guillot et al. / Psychology of Sport and Exercise 13 (2012) 533e540

characteristics of the movement when this technique is used to affect motor performance. Apart from a control group subjected
perform/rehearse movements (Guillot, Hoyek, Louis, & Collet, 2012 to physical practice but without intervening MI practice, we
for review). However, little is known in regards to the use of compared two experimental groups subjected to a similar MI
a placebo condition to examine the theoretical relevance of these intervention, with one group using a custom-made tennis racket
prerequisites for effective MI interventions (e.g., Cupal & Brewer, (placebo group) while participants of the other group used their
2001), and more specifically to the use of a deceptive placebo own racket (imagery group). The aim of the study was twofold: i)
procedure during MI where participants are wrongly informed that confirming whether MI enhances motor skill performance, and ii)
they are using custom-made implement. Such experimental determining whether using a placebo racket is likely to positively
approach might shed light on whether thinking that implement is affect the expected beneficial effects of MI training. Accordingly,
individually optimized positively affects the beneficial effects of MI. we predicted that the beliefs about the outcome of the MI training
The placebo effect is frequently defined as a favorable outcome session would be positively influenced by having the participants
arising from the belief that one has received a beneficial inter- thinking their racket is optimized for their specific needs.
vention (Clark, Hopkins, Hawley, & Burke, 2000). In medical
research, the placebo procedure is a simulated medical inter-
Methods
vention making the patients believing that the treatment has
a beneficial therapeutic effect. More recently, some researchers
Participants
examined the prevalence of the placebo effect in competitive
sport (Beedie, 2007; Beedie & Foad, 2009). Most of these studies
Twenty-two tennis players volunteered to participate in this
investigated whether the administration of an inert substance
study, which was approved by the ethics committee Sud-Est II.
believed by athletes to be an ergogenic aid contributed to
Written informed consent was obtained from all participants
improve motor performance. Interestingly, athletes also recog-
before data collection. All participants had played tennis for at least
nized their willingness to adopt almost any technical innovation
three years. Before the experiment, they completed the French
that could impact on their performance positively, even if
version of the Revised Movement Imagery Questionnaire (MIQ-R;
equipment might have amounted to a placebo effect (Beedie,
Hall & Martin, 1997; Lorant & Nicolas, 2004). Players were assigned
2007). Some authors further examined the impact of sport
to one of three groups, i.e. an imagery group (MI), a placebo group
equipments’ characteristics using a placebo procedure (Bertram &
(P) and a control group (C), although we checked that there was no
Guadagnoli, 2008). In such case, participants were unknowingly
group difference according to gender, age, height, mass, ranking,
tested with a placebo implement while being convinced they
and weekly training, in order to avoid influence of these parame-
were using custom-made implement designed to provide addi-
ters onto the ability to use MI. However, the manufacture of the
tional benefits. Altogether, these data suggested that both the
‘placebo rackets’ did not allow players to be grouped as a function
placebo effect and the placebo procedure might occasionally be
of their initial performance that resulted in great intra-group
a factor in sport performance.
variability in performance measurements. To ensure that
Interestingly, looking at the sport psychology literature offers
enhanced performance would not depend upon individual MI
some alternative, or at least complementary, viewpoints. Accord-
abilities, we further verified that MIQ-R scores did not significantly
ingly, an important body of research explored the relationship
differ among groups. The characteristics of each group are pre-
between self-efficacy beliefs and motor skill learning (e.g., Feltz &
sented in Table 1.
Lirgg, 2001; Feltz & Riessinger, 1990; Garza & Feltz, 1998; Law &
Hall, 2009). At the core of the social cognitive theory (Bandura,
1997), self-efficacy refers to beliefs in the ability to organize and Testing protocol
execute the course of action required to produce given attainments.
For example, observing similar others succeed was shown to The effects of a 6-weeks MI and placebo training sessions were
increase a learner’s self-efficacy for the task (Bandura, 1997). More evaluated using a test-retest procedure. The week before and after
generally, ‘people’s level of motivation, affective states, and actions are training sessions, participants were requested to perform 16 serves,
based more on what they believe than on what is objectively true’ eight per diagonal. They were instructed to hit first serve with their
(Bandura, 1997, p. 2). Brown (2003) further stated that athletes own racket, as fast as possible, in a predetermined target while
need to have confidence in themselves, in their skills, in their looking for an ace. The experiment was conducted in an indoor
equipment, in their team-mates, in their officials and in their tennis court. To assess objective measurements, a radar gun (error
coaches, as well as a high degree of social and competition confi- margin ¼ .28 m s1, SR3600, Sports-radar, Homosassa, FL, USA)
dence. As a consequence, people’s behaviors may be sometimes was located behind the player to record ball velocity after serve
better predicted by their self-efficacy beliefs than by their previous impact. The target was defined from the service and center lines,
attainments, knowledge, skills or abilities (Short, Tenute, & Feltz, and divided into three areas (Fig. 1). A ball rebound in the small
2005). Taken together, we think that convincing athletes that area, defined between the service box line and .5 m forward in the
they are using custom-made equipment designed to provide
additional benefits (placebo condition) is likely to improve their
Table 1
self-confidence and, therefore, motor performance. Mean  standard deviation for the Motor Imagery (MI), Placebo (P) and Control (C)
The present study was designed to determine whether groups of tennis players’ characteristics.
combining physical practice with a MI intervention contributes to
MI P C
improve the effectiveness of tennis serve, and to see whether
Male/Female 6/2 6/1 3/4
influencing athletes’ belief might reinforce this effect. Within a MI
Age (years) 14.25  2.60 14.43  3.05 16.29  5.50
intervention design which closely approximated motor perfor- Height (cm) 163.75  13.35 163.43  17.27 167.33  14.11
mance and allowed examining athletes in a competitive environ- Mass (kg) 50.06  12.12 51.43  14.95 53.17  14.82
ment to improve the ecological validity (Munroe-Chandler, Hall, Current ranking 6.75  3.11 7.86  2.91 7.29  3.45
Fishburne, & Shannon, 2005), we therefore explored whether Weekly tennis training (h) 6.31  3.77 7.36  2.95 5.33  4.28
Tennis experience (years) 6.75  3.66 8.14  2.67 5.33  2.25
both cognitive and motivational imagery functions (Hall, Mack, MIQ-R 21.86  2.25 22.93  3.00 22.88  2.68
Paivio, & Hausenblas, 1998; Paivio, 1985) might simultaneously
A. Guillot et al. / Psychology of Sport and Exercise 13 (2012) 533e540 535

Table 2
Mean  standard deviation for the personal and placebo racket characteristics of the
players included in the placebo group.

Personal Placebo
Mass (g) 309.88  23.38 307.00  19.80
String tension (ra) 48.13  14.58 52.50  6.87
Racket stiffness (ra) 67.38  3.50 68.25  2.12
Moment of inertia (kg$cm2) 320.25  10.26 321.00  13.44
Balance (mm) 339.06  14.76 341.88  8.73

read to ensure that they received similar MI instructions.1 Indi-


vidual debriefings were regularly scheduled to investigate adher-
Fig. 1. Testing tennis court instrumentation. The black arrow represents the serve ball ence of the participants to the MI instructions, and to determine
trajectory on the deuce diagonal, while the gray arrow, the serve ball trajectory on the
whether they encountered difficulty in forming mental images.
advantage diagonal. The small-dot line corresponds to the small area and the large-dot
line to the medium area of the target zone. Participants were also asked to rate the quality of MI using a Likert-
type scale every week (from 1 ¼ poor mental representation to
10 ¼ vivid mental representation). Finally, an individual manipu-
service box and between the center line and .5 m inside the service lation check related to the deceptive imagery intervention was used
box accounted for five points; in the medium area (1  1 m), for with the participants of the P group. As required by our institutional
three points; in the service box, for one point. Another location of ethics committee, the true nature of the experiment was therefore
the ball rebound resulted in zero point. disclosed during this session, and the experimenters used a semi-
After all trials, each player filled out a questionnaire focusing on structured interview to control whether participants believed or
18 technical and 2 habits key-points of the tennis serve to provide not the information they had been given about the benefits from
their self-estimation. This questionnaire was specifically developed the custom-made placebo racket. The control group was subjected
for this study with support of the coaching staff. Players were to a period of neutral activities during equivalent time, without
requested to make individual rating assessments using a 6-point performing MI at all. Accordingly, they spent the same amount of
scale (from 0 ¼ poorest performance to 6 ¼ best performance). time to discuss with the coach about international tennis news and
During all serves, each player was filmed by two video cameras; results.
one located behind the player, and the other perpendicularly to the
serve contact point. These recordings were used by two tennis
experts with more than 20 years of coaching experience to rate the Statistical analysis
effectiveness of the serve based on a questionnaire focusing on 24
technical key-points (the number of items differed from that of the Performance was evaluated by the mean ball velocity of the
players’ questionnaire as few questions were more explicitly successful serves (Vb) and the coefficient of variation of ball
detailed in the expert evaluation). Tennis experts were not made velocity (CVv), as well as the ratio of successful serves (%SS), the
aware of the MI/placebo intervention being used in the study. To precision score (sum of points according to ball rebounds in the
simulate live conditions, they independently watched only once target area), and the coefficient of variation of the score (CVs). After
the 16 serves of each player during both the pre- and post-training verifying the normality and homogeneity of variances, one-way
tests, and rated on a scale from 0 (poorest performance) to 10 (best analysis of variance (ANOVA) was performed to compare the
performance). For each item, marks of both experts were averaged characteristics of the three groups, and paired t-tests were carried
to provide a global score. out to compare the physical characteristics between personal and
placebo rackets. Then, univariate analysis of covariance (ANCOVA)
was used to compare group differences for post-test serve perfor-
Training sessions
mance variables, as well as expert and player ratings, while the
measurement during the pre-test was added as the covariate in
All participants were subjected to physical practice sessions
each model. The contrast method was used to test group differ-
twice per week, during six weeks, where they performed 15 tennis
ences. When the ANCOVA revealed a significant difference, cor-
serves (one diagonal per session), with the same instructions than
rected F- and p-values, as well as partial effect sizes (h2), and effect
during the testing protocol in terms of serve velocity and accuracy.
sizes (d) and their interpretation according to Cohen scale (Cohen,
Participants in the MI and P groups were further subjected to MI
1988), were reported. The level of significance was set at p  .05.
practice of tennis serve. Practically, MI was alternated with physical
Estimated marginal means from ANCOVA are presented for post-
practice so that participants imagined performing a tennis serve
test measurements, whereas raw means are displayed for group
before its subsequent actual execution. A total of 15 imagined and
and racket characteristics, and for all data of all groups from pre-
15 actual trials were therefore performed during each session.
and post-tests. All analyses were performed on SPSS 11.0 (SPSS, Inc.,
During practice, the P group used (and imagined using) a placebo
Chicago, IL.).
racket. Before training session, the personal racket of each player in
the P group was described in terms of design and physical char-
acteristics of the frame, grip, strings and damper, using visual Results
indications and Racket Diagnostic Center measurements (RDC,
Babolat, France). Then, an exact duplicate of their own racket was Statistical analyses confirmed that there was no significant
manufactured (Table 2), and each player of the P group was group difference when comparing each characteristic (Table 1).
informed that his(her) new racket was individually customized to
enhance serve performance. Players were requested to imagine
performing the motor sequence using a combination of internal 1
A copy of the imagery script is available from the Corresponding author upon
visual, auditory, and kinesthetic imagery. An imagery script was request.
536 A. Guillot et al. / Psychology of Sport and Exercise 13 (2012) 533e540

Likewise, the comparison of physical specifications between visualization before serving (F(2,18) ¼ 2.075; p ¼ .078). Ratings
personal and placebo rackets did not show any difference (Table 2). were significantly higher in the P group than in the C group
Raw data of serve performance variables during pre- and post- (d ¼ 0.74, p ¼ .035 and d ¼ 1.13, p ¼ .037), while no difference was
tests are presented in Table 3. Analysis of covariance (Fig. 2 and observed between MI and P groups, nor between MI and P groups.
Table 4) indicated that the group significantly influenced the esti- During the debriefings following MI sessions, all participants
mated means for %SS (F(2,18) ¼ 2.694; p ¼ .047), score reported that they used the imagery as outlined in the script. All
(F(2,18) ¼ 2.789; p ¼ .044), and CVs (F(2,18) ¼ 4.658; p ¼ .017). participants combined internal visual, auditory, and kinesthetic
Performance enhancement was greater in MI and P groups imagery cues without changing the imagery script to suit individual
compared to the C group for %SS (d ¼ 1.28, p ¼ .037 and d ¼ 1.30, needs. Accordingly, all participants were able to report tennis
p ¼ .039, respectively) and CVs (d ¼ 1.81, p ¼ .008 and d ¼ 1.78, serves with an explicit knowledge of each key-component of the
p ¼ .005, respectively), while only the P group displayed a signifi- physical execution. Furthermore, all participants of the P group
cantly better score than the C group (d ¼ 1.30, p ¼ .015). reported that they believed the information they received about
The raw data for the subjective measurements of serve perfor- the benefits provided by the custom-made racket.
mance during pre- and post-tests for the experts’ evaluation and
players’ auto-evaluation are available in Table 6 in Supplementary Discussion
material. The ANCOVA did not reveal significant group difference
when comparing tennis expert ratings. When all item ratings were The present study was designed to test whether MI enhanced
averaged in each group, mean rating for the MI group was 5.39 tennis serve performance, and to determine whether a placebo
(.85), 5.69 (.82) for P, and 5.40 (.78) for C. Moreover, the P racket was likely to positively affect the beneficial effects of MI. The
group obtained the best rating for 63% of expert items, second for main results first revealed that serve velocity was not influenced by
17% and third ratings for 20%. The respective distributions for MI MI practice, nor by using and performing MI with a placebo racket.
and C groups were 25%, 46%, 29%, and 13%, 37%, and 50%. Based on By contrast, MI training contributed to significantly improve serve
estimated marginal means of ratings for players’ auto-evaluation accuracy in terms of successful shot ratio and regularity. Interest-
(Table 5), similar distributions were observed with 75% of first ingly, imagining the tennis serve with a placebo racket further
ratings, 15% of second ratings, and 10% of third ratings in the P resulted in greater performance (accuracy serve score) as compared
group; Respective distributions were 30%, 50% and 20% in the MI to MI training alone. Players’ perception of their serve quality was
group, 5%, 35%, and 60% in the C group. The ANCOVA yielded also significantly improved after MI practice, and this effect was
significant differences for six items of the players’ self-report still reinforced in the P group, while in both cases the post-training
questionnaire (Table 5). Differences were found for movement evaluation of the serve quality by tennis experts was comparable in
continuity (F(2,18) ¼ 6.467; p ¼ .004), routine before serving all groups. Altogether, these data not only confirm the usefulness of
(F(2,18) ¼ 8.811; p ¼ .001), front contact point (F(2,18) ¼ 7.083; MI to achieve peak performance, but also support that the placebo
p ¼ .003), ball impact in the sweet spot (F(2,18) ¼ 2.660; p ¼ .050), effect and the related beliefs of the athletes might be a factor in
optimal height of contact point (F(2,18) ¼ 4.044; p ¼ .019), and sport performance.
optimal upper-limb internal rotation during follow-through phase Data first showed that there was no significant group effect for
(F(2,18) ¼ 4.185; p ¼ .017). Interestingly, participants in the MI and P post-training serve velocity. These expected findings might be
groups reported greater scores after training sessions than players explained by the fact that the increase in stroke velocity is usually
in the C group for movement continuity (d ¼ 1.79, p ¼ .002 and achieved by technical improvement and/or strength development.
d ¼ 1.71, p ¼ .003, respectively), routine before serving (d ¼ 1.72, MI training was not designed to specifically affect these parameters.
p ¼ .004 and d ¼ 2.27, p  .001, respectively), front contact point Furthermore, MI is more likely to contribute to small but potentially
(d ¼ 1.80, p  .001 and d ¼ 1.85, p ¼ .001, respectively), and ball important changes in performance, and is most especially used to
impact in the racket-head sweet spot (d ¼ 0.97, p ¼ .050 and improve or correct some of the technical components of the motor
d ¼ 1.23, p ¼ .022, respectively). For these items, no difference was skill (Olsson, Jonsson, & Nyberg, 2008). The pattern of results
observed between MI and P groups. Comparing ratings related to arising from the subjective evaluation of the tennis serve quality
the contact point height, the P group rated significantly higher than was quite similar. Indeed, experts’ ratings showed that the highest
the MI group (d ¼ 1.47, p ¼ .020), whereas no difference was scores were given to the P group followed by the MI group and the C
reported between P and C groups or between MI and C groups. group, although there was no significant group difference. This lack
Ratings for upper-limb internal rotation during follow-through of effect might be due to the high level of expertise of the players,
were significantly higher in the P group than in the C group relatively to their age, and to a limited rate of progress as the timing
(d ¼ 1.62, p ¼ .011), while no difference was found between MI and of the movement was properly memorized for years (Table 1).
C groups or between MI and P groups. Finally, ratings for two Moreover, greater velocity gains were not realistic given the limited
additional items tended to differ among groups: overall serve length of the MI training program (6 weeks), and longer-term
movement rhythm (F(2,18) ¼ 1.993; p ¼ .085), and use of studies are therefore required before concluding that MI training

Table 3
Mean  standard deviation for serve velocity and accuracy before (pre) and after (post) training session in the Motor Imagery (MI), Placebo (P) and Control (C) groups.

MI P C

Pre Post Pre Post Pre Post


Ball velocity (m s1) 30.67  5.37 31.91  5.71 34.32  6.41 36.34  5.82 30.97  1.92 32.11  2.90
CVv (%)a 6.36  2.34 4.75  1.96 5.70  2.75 4.71  2.18 6.56  3.46 5.84  2.29
Successful serves (%) 47.66  12.02 41.41  15.65 37.5  8.07 42.86  11.08 26.79  13.36 26.79  12.35
Score (points) 12.38  4.03 10.63  4.84 10.57  5.16 12.57  4.12 7.71  5.35 6.57  3.1
CVs (%)b 148.27  39.03 163.39  48.85 167.62  15.74 153.08  35.1 223.51  56.55 223.04  89.83
a
Coefficient of variation for velocity.
b
Coefficient of variation for score.
A. Guillot et al. / Psychology of Sport and Exercise 13 (2012) 533e540 537

A B C
**
60 * 16 300 **

Successful serves (%)


**
50 * 14 250

Score (points)
12

CVs (%)
40 10 200
30 8 150
20 6 100
4
10 2 50
0 0 0
MI P C MI P C MI P C

Fig. 2. Comparison of post-test estimated means values (SE) between Motor Imagery (MI), Placebo (P) and Control (C) groups for the percentage of successful serves (A), the score
(B) and the coefficient of variation for score (C). * ¼ p  .05, and ** ¼ p  .01.

can result in greater tennis serve velocity per se. However, even if no motion, resulting in a better impact quality, i.e. the ball impacted
group difference in serve velocity was observed after training, the the racket-face in the sweet spot within a contact point in front of
increase in serve speed between pre- and post-tests in MI and P the player. Finally, integrating MI of tennis serve during actual
groups was associated to a shot accuracy improvement, while it training sessions might contribute to help athletes developing pre-
was detrimental to serve accuracy in the C group (Table 4). Indeed, performance routines that intentionally help regulate arousal and
during competition, high velocity first-serve must primarily concentration in preparation to successfully execute performance
rebound in the serve box (Gillet, Leroy, Thouvarecq, & Stein, 2009), in competition.
and at a strategic location to avoid the receiver’s counter-strike. An innovative aspect of the present study was to use a ‘placebo-
Hence, looking at differences in serve accuracy was certainly racket’ during MI training sessions. As expected, the P group dis-
more appropriate to evaluate the effect of MI and/or placebo racket played similar improvement in successful shot ratio and regularity
training on serve performance. than the MI group (Table 4). Interestingly, alternating imagined and
As expected, data revealed that both MI and P groups yielded actual tennis serves with a placebo racket however resulted in
a more significant improvement of successful serve ratio and significantly better accuracy score than tennis training alone
regularity than the C group. These results strongly support the (Table 4), while the difference between MI and C groups did not
beneficial effect of the cognitive function of MI training to achieve systematically reach significance. This significant gap could there-
peak performance (for reviews, see Driskell et al., 1994; Guillot & fore be directly attributed to the additional influence of the placebo
Collet, 2008; Weinberg, 2008). Present findings further tend to tool during MI training. At first glance, this data challenges previous
support that the benefits may be greater when MI is performed in studies on placebo tool which failed to report significant difference
an environment close to that of practice, such as just before the in performance outcomes (Bertram & Guadagnoli, 2008; Sawkins,
actual execution of the movement during training sessions (Guillot Refshauge, Kilbreath, & Raymond, 2007). Such inconsistencies
et al., 2005; Holmes & Collins, 2001; Louis et al., 2011). Interestingly, may however be explained by differences in the experimental
Toussaint, Robin, and Blandin (2010) nicely showed that the design (Bertram & Guadagnoli, 2008), the use of performance
development of a sensorimotor representation during MI was indicators related to the task being tested (Sawkins et al., 2007), as
specific to the previous sensory experience of the task, with similar well as the control of tool design. First, Bertram and Guadagnoli
information being used off-line to promote more accurate planning (2008) used a blind procedure to test three golf clubs, while in
of upcoming positions. Emphasizing such motor information the present study, the placebo racket was presented as an indi-
during actual practice of the serve may therefore help tennis vidualized racket specifically customized to enhance serve perfor-
players to more adequately predict their subsequent performance mance. Furthermore, a positive experimenter talk when delivering
during MI training sessions. In some occasions, MI may also be the placebo tool, as used in the present study, is likely to enhance
considered an effective training alternative to reduce the amount of player’s belief in the efficacy of the placebo condition (Beedie,
physical tennis practice and to prevent the risk of overuse injury Coleman, & Foad, 2007; Foad, Beedie, & Coleman, 2008), hence
(Pluim, Staal, Windler, & Jayanthi, 2006). In this latter case, as well confirming that the stronger the a priori expectation of an effect,
as in chronic injured athletes, rehearsal of a given motor skill with the greater the chance of that effect materializing (Beedie, 2007).
MI, such as the tennis serve, might contribute to prime and facili- Second, regardless of the research domain, most studies investi-
tate the actual execution of subsequent movements (Pascual-Leone gating placebo effect focused on physical practice measurements
et al., 1995). Interestingly, data from the subjective evaluation of related to functional or physical task that did not result in enhanced
the tennis serve quality by athletes showed that the perception of performance. The choice of additional cognitive performance
their own serve quality was significantly improved after MI prac- outcomes measured in this study seemed to be more appropriate to
tice. Accordingly, they reported a greater continuity of the serve materialize the placebo effect, as this kind of indicators is more

Table 4
Comparison of performance measurements between groups, with estimated covariate and ANCOVA partial effect size (h2).

MI P C Covariate Partial h2
1
Ball velocity (m s ) 33.13  .55 34.02  .60 33.03  .58 31.92 .08
CVv (%) 4.71  .71 4.86  .76 5.73  .76 6.21 .06
Successful serves (%) 42.60  5.50 42.80  5.10 25.40  6.00 37.70 .23 *, y
Score (points) 10.08  1.48 12.50  1.52 7.26  1.60 10.32 .24 yy
CVs (%) 145.23  22.85 146.59  22.30 250.26  26.56 178.36 .34 **, yy

Estimated means values (SE) are presented for Motor Imagery (MI), Placebo (P) and Control (C) groups.
* Significant difference between MI and C with *, p  .05, and **p  .01.
y Significant difference between P and C with y, p  .05, and yyp  .01.
538 A. Guillot et al. / Psychology of Sport and Exercise 13 (2012) 533e540

Table 5
Comparison of players’ auto-evaluation between groups, with estimated covariate and ANCOVA partial effect size (h2).

MI P C Covariate Partial h2
Overall efficiency of the serve 3.66  .38 4.20  .40 3.38  .43 3.29 .11
Continuity in implementing the successive actions during the serve 5.09  .34 5.00  .36 3.37  .40 3.76 .43 **, yy
Rhythm changes during the serve 4.51  .32 4.75  .34 3.78  .37 4.52 .19 y
Leg contribution throughout the serve 4.39  .41 3.32  .45 4.11  .48 3.74 .16
Before serving, a high quality and efficient routine was used 4.14  .34 4.63  .35 2.58  .38 3.52 .51 **, yyy
Before serving, a high quality of the serve visualization was used 4.06  .33 4.33  .36 3.28  .39 3.24 .20 y
The dominant arm was relaxed during the cocking phase 3.97  .41 4.38  .44 4.52  .49 4.29 .05
The tossing arm lifted up straight the front foot 4.03  .30 4.78  .33 4.06  .36 3.71 .16
The ball was tossed slightly forward and to the right of the leading shoulder 4.45  .40 3.50  .42 3.82  .46 4.52 .14
Leading shoulder was higher than racket shoulder at the end of the cocking phase 4.03  .52 4.58  .53 4.12  .54 4.25 .03
Elbow and racket were aligned with the shoulder girdle at the end of the cocking phase 3.85  .47 4.57  .47 3.43  .51 3.55 .15
Hip and shoulder rotation during the forward swing 3.95  .51 4.42  .51 3.74  .55 3.70 .05
The racket was dropped behind the player’s back 4.57  .42 4.56  .42 4.19  .45 4.05 .03
At impact, the contact point was forward 5.09  .37 5.06  .37 2.99  .40 4.65 .55 ***, yyy
At impact, the contact point was at the optimal height 3.26  .44 4.65  .43 3.60  .46 3.80 .26 z
At impact, the ball was hit in the sweet spot 4.74  .37 5.00  .37 3.81  .40 4.55 .25 *, y
At impact, the body was fully extended 4.19  .34 4.25  .34 3.49  .37 4.48 .15
Arm internal rotation and forearm pronation to finish serve movement 4.38  .47 5.31  .54 3.35  .54 4.25 .29 yy
Wrist flexion during the follow-through 3.81  .45 4.12  .48 3.78  .52 3.38 .02
Gaze direction during the follow-through 4.82  .54 4.45  .55 3.29  .60 4.24 .18

Estimated means values (SE) are presented for Motor Imagery (MI), Placebo (P) and Control (C) groups.
* Significant difference between MI and C with *, p  .05; **p  .01 and ***p  .001.
y Significant difference between P and C with y, p  .05; yyp  .01 and yyyp  .001.
z Significant difference between MI and P with z, p  .05.

related to the psychological component of the placebo effect Stuart, Coleman, & Foad, 2006; Foad et al., 2008; Sawkins et al.,
(Vickers & de Craen, 2000). Third, more than similar physical 2007). Hence, it may be worthwhile to add this kind of mental
characteristics between placebo and personal rackets (Table 2), the conditioning to exert athletes’ self-confidence, intrinsic motivation
racket design was strictly similar, hence avoiding a possible influ- and commitment.
ence of visual cues perception (Trojian & Beedie, 2008). This aspect While MI contributed to improve serve efficacy, data from the P
was of critical importance, even though it remains easier to control group tend to support that the belief about the outcome of the MI
this variable during investigation on placebo effect in pain and training session was positively influenced by having the partici-
analgesia domains than when placebo effect is examined within pants thinking their racket was optimized for their specific needs.
sport implement (Higgins, Naughton, & Burgess, 2009; Sawkins In other words, players were more confident in using a custom-
et al., 2007). The positive beliefs and perception of the placebo made racket. From a theoretical perspective, these data suggest
effect, as well as the player’s anticipation of benefits, may have that cognitive and motivational imagery functions might simulta-
instill confidence in our tennis players (Chamberlain, 2008), this neously affect motor performance positively. Practically, when
being then translated into their self-report scores (Table 5). These using cognitive imagery, coaches should integrate guidelines which
data are in accordance with previous experiments demonstrating aim to reinforce self-confidence that athletes have in their equip-
the beneficial effect of self-efficacy and positive beliefs on motor ment into their imagery scripts. Present data therefore confirm
performance in the sport psychology literature (Bandura, 1997; previous experimental studies demonstrating significant relation-
Feltz & Lirgg, 2001; Feltz & Riessinger, 1990; Garza & Feltz, 1998; ships between exercise imagery and self-efficacy beliefs and
Law & Hall, 2009). Practically, four subjective performance cognitions (Giacobbi, Hausenblas, Fallon, & Hall, 2003; Hausenblas,
outcomes were considered by players as being significantly Hall, Rodgers, & Munroe, 1999).
improved when using the ‘placebo-racket’ during MI training As with all research, this exploratory study has some limitations
sessions. Interestingly, these items were all related to the racket or that should be considered before drawing general conclusions.
dominant upper-limb. The placebo racket allowed a better serve Apart the low number of participants per group, future work
visualization and overall relaxation before serving compared to should include a control group using a placebo racket without any
tennis training alone (Table 5), hence suggesting that being MI intervention. Also, it may be interesting to add a sample of
convinced of some virtual additional benefits provided by the players using the ‘placebo-racket’ during actual practice but not
‘placebo-racket’ helped players to divert anxiety from serving. only for the serve, as well as another group using a real custom-
More optimal contact point height was also perceived by the P made racket. Even if there were no statistical group differences,
group compared to the MI group, indicating that the placebo effect players of the placebo group had little more tennis experience, and
was materialized as being the main key-point of the serve stroke. practiced few more hours a week. Such difference may have
Consistently, previous studies showed that taller players, who have slightly contributed to reinforce the effect of the MI intervention,
a higher contact point height during serve, are more efficient (Cross although the possible influence related to the belief about the
& Pollard, 2009). Finally, during the follow-through phase of the outcome is not necessarily dependent upon the tennis experience.
serve, participants of the P group perceived better upper-limb Finally, this study addressed the influence of MI training, with and
internal rotation, which allows the racket/upper-limb complex to without using a ‘placebo-racket’, only during experimental
be decelerated (Ryu, McCormick, Jobe, Moynes, & Antonelli, 1988) conditions. However, MI training resulted in higher and more
to prepare the player for movement to the next shot (Elliott, Marsh, consistent successful stroke ratio, and additional placebo effect
& Overheu, 1989). Taken together, the effects obtained by the use of conducted to more accurate tennis serve; the gain in performance
a ‘placebo-racket’ during MI training confirm previous data outcomes was also accompanied by higher self-perceptions, which
demonstrating the placebo effect over individuals’ feelings (Beedie, were reinforced under the placebo condition. These promising
A. Guillot et al. / Psychology of Sport and Exercise 13 (2012) 533e540 539

findings might substantially contribute to improve tennis serve Gerardin, E., Sirigu, A., Lehericy, S., Poline, J. B., Gaymard, B., Marsault, C., et al.
(2000). Partially overlapping neural networks for real and imagined hand
performance. Ideally, future experimental work should be struc-
movements. Cerebral Cortex, 10, 1093e1104. doi:10.1093/cercor/10.11.1093.
tured not only to examine the placebo effect during experimental Giacobbi, P. R., Hausenblas, H. A., Fallon, E. A., & Hall, C. A. (2003). Even more about
conditions, but also to investigate its influence in competitive exercise imagery: a grounded theory of exercise imagery. Journal of Applied
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Journal de Traumatologie du Sport 30 (2013) 124–128

Mémoire

Épidémiologie des pathologies du membre supérieur dominant chez les


joueurs de tennis français
Epidemiology of dominant upper limb pathologies in French tennis players
C. Kaffel a , T. Creveaux a , C. Genevois a , M. Rahme b , A. Botta a , I. Rogowski a,∗
a Centre de recherche et d’innovation sur le sport, EA 647, université de Lyon, université Lyon 1, UFRSTAPS, 27-29,
boulevard du 11-Novembre-1918, 69622 Villeurbanne cedex, France
b Hôpitaux universitaires Paris-Île-de-France-Ouest, AP–HP, 92100 Boulogne-Billancourt, France

Disponible sur Internet le 1er mai 2013

Résumé
Objectif. – L’objectif de cette étude rétrospective était de décrire l’épidémiologie des pathologies du membre supérieur dominant chez une population
de joueurs et joueuses de tennis français âgés de 11 à 30 ans, et d’étudier les relations entre le statut pathologique et l’implication tennistique.
Population et méthodes. – Cent cinquante-six joueurs et 67 joueuses de tennis compétiteurs français âgés de 11 à 30 ans ont complété un questionnaire
visant à caractériser l’expérience tennistique et la condition médicale.
Résultats. – Quarante et un pour cent des joueurs ont subi une blessure au niveau du membre supérieur au cours des cinq années précédant l’enquête.
Elles sont majoritairement de type musculotendineux (84 %), et principalement localisées au niveau des coudes (42 %), épaules (23 %) et poignets
(21 %). De fortes relations significatives entre le statut pathologique et l’expérience tennistique ont été trouvées, en termes de niveau de pratique
(ES = 0,33 ; p < 0,001) et de rapidité de progression (ES = 0,50 ; p < 0,001). Les joueurs de tennis impliqués dans une pratique compétitive de bon
niveau et progressant rapidement pourraient souffrir d’adaptations morphologiques du membre supérieur dominant insuffisantes, suggérant qu’une
préparation physique à visée prophylactique, plutôt qu’à visée de performance du membre supérieur dominant, devrait être intégrée dans leur
programme d’entraînement.
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Coude ; Épaule ; Poignet ; Tendinopathie ; Niveau d’expertise

Abstract
Objective. – This retrospective study aimed at describing the epidemiology of dominant upper limb pathologies in French male and female tennis
players aged between 11 and 30 years, and to study the relationships between injured/non-injured status and tennis practice.
Material and methods. – One hundred and fifty six male and 67 female competitive French tennis players filled out a questionnaire to characterize
their tennis practice and medical condition.
Results. – Forty-one percent of players were injured at the dominant upper limb during the five years before the questionnaire. These injuries
affected the musculotendinous structure (84%) at the elbow (42%), shoulder (23%) and wrist (21%) joints. Strong and significant relationships
were found between injured/non-injured status and skill-level (ES = 0.33; P < 0.001), as well as between injured/non-injured status and rate of
progression (ES = 0.50; P < 0.001). Tennis players practicing competition at high level and progressing rapidly could suffer from insufficient
morphological adaptations of their dominant upper limb, hence suggesting that the strength and conditioning training program may focus on
prophylactic objectives rather than on performance objectives at the upper limb sites.
© 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Keywords: Elbow; Shoulder; Wrist; Tendinopathy; Skill-level

∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : isabelle.rogowski@univ-lyon1.fr (I. Rogowski).

0762-915X/$ – see front matter © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
http://dx.doi.org/10.1016/j.jts.2013.03.005
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C. Kaffel et al. / Journal de Traumatologie du Sport 30 (2013) 124–128 125

1. Introduction classement tennistique, à la durée de pratique et à la vitesse de


progression.
Plus d’un million de Français jouent au tennis et dont
400 000 en compétition. La pratique du tennis induit des béné-
fices pour la santé [1], tels que les adaptations cardiovasculaires 2. Population et méthodes
à l’effort et la lutte contre l’ostéoporose, mais engendre égale-
ment des pathologies plus ou moins spécifiques. Le tennis est Cent cinquante-six joueurs et 67 joueuses de tennis
une pratique de type intermittent caractérisée par de nombreux compétiteurs français (de 40 à −30) âgés de 11 à 30 ans
changements de direction, d’accélérations et de décélérations (moyenne ± écart-type : âge = 18,0 ± 4,8 ans ; expérience
[2], sollicitant les membres inférieurs, et avec des mouve- tennistique = 9,4 ± 4,6 ans ; classement français = 11,6 ± 5,8,
ments répétés à très haute intensité souvent réalisés à des exprimé selon le codage proposé par Lac et al. [10]) ont
hauteurs supérieures à celles de l’épaule du membre supé- renseigné volontairement un questionnaire lors de permanences
rieur dominant [3]. Les précédentes études ont rapporté que tenues par un expérimentateur dans différentes structures de
la moitié des blessures déclarées sont localisées aux membres la région Rhône-Alpes (Ligue du Lyonnais de Tennis, Tennis
inférieurs [4], affectés principalement par des pathologies de Club de Décines, Tennis Club de Lyon, Tennis Club La Pape,
type traumatique [5], tandis qu’entre 20 et 46 % sont situées Tournoi du Chambon sur Lignon). Le questionnaire a permis de
au niveau du membre supérieur [4], s’agissant essentielle- recueillir deux types d’informations : l’expérience tennistique
ment de pathologies chroniques [5]. La répartition entre les et la condition médicale.
différentes localisations varie entre les études [4−6] ; cepen- L’expérience tennistique a été décrite par : l’âge de début et
dant, les articulations de l’épaule et du coude concentrent le nombre d’années de pratique, la latéralité (droitier/gaucher),
régulièrement trois quarts des blessures du membre supé- le type de revers (une main/deux mains), le meilleur classement
rieur, le dernier quart se répartissant entre le poignet et la ainsi que l’année de son obtention, le style de jeu préférentiel
main. (selon trois catégories proposées : serveur/volleyeur, attaquant
Les études épidémiologiques ont montré que l’apparition de fond de court ou relanceur), et la filière de jeu préférentielle
de blessures était liée à la durée de pratique, soit de 0,05 à (selon trois catégories proposées [11] : courte pour des durées
2,9 blessures par joueur, par année ; et au volume de pratique de points de deux à huit secondes, intermédiaire pour des durées
[6], soit de 0,04 à trois blessures par 1000 heures de jeu [5]. Le de points de huit à 15 secondes, et longue pour des durées de
risque augmente également avec l’âge, passant de 0,01 blessure points supérieures à 15 secondes).
par joueur, par année entre six et 12 ans à 0,5 blessure par La condition médicale [12] était centrée sur les patho-
joueur, par année au-delà de 75 ans [5]. L’incidence est sen- logies du membre supérieur dominant, survenues au cours
siblement équivalente entre joueurs et joueuses de tennis [5], des cinq années précédant la passation du questionnaire. Les
excepté chez les dix à 18 ans où les garçons sont plus blessés informations recueillies portaient sur la date de survenue, la
que les filles [7]. Cependant, dans la population étudiée, les localisation (épaule/clavicule, bras, coude, avant-bras, poignet,
joueurs semblaient pratiquer de manière plus intense et depuis main/doigts/pouce), le type (osseux, articulaire/ligamentaire,
plus longtemps que les joueuses [7]. Des résultats contradic- musculaire/tendineux), et le traitement suivi (repos ainsi
toires ont aussi été rapportés quant à l’influence du niveau de que la durée d’arrêt, prise de médicaments, kinésithérapie,
jeu. Une relation significative existerait entre les victoires et « infiltrations », chirurgie).
le taux de blessures [8] alors que l’incidence et la prévalence Le meilleur classement a été transformé en variable quan-
des blessures ne seraient pas liées au niveau d’habilité, carac- titative selon la conversion proposée par Lac et al. [10],
térisée par l’International Tennis Number (ITN) [9]. Même si pour lesquels le classement 40 est codé 1 jusqu’au classement
la majorité des blessures du membre supérieur s’avère peu −30 codé 23. Deux variables supplémentaires ont été calcu-
à moyennement sévère [4,6], un arrêt de la pratique, même lées : le nombre d’années de pratique sans blessure au niveau
court, peut être vécu comme une perte de temps dans le cadre du membre supérieur dominant ainsi que le nombre de classe-
du développement d’une carrière. Par conséquent, les fac- ments progressés par année de pratique. Les réponses de type
teurs potentiels de risque de blessures ont besoin d’être bien qualitatif ont été exprimées en nombre d’occurrences des moda-
identifiés afin de prévenir au mieux la survenue de telles patho- lités. Les comparaisons entre le statut pathologique du joueur
logies. (blessé/sain) et les variables qualitatives ont été faites à l’aide des
L’objectif de cette étude rétrospective était de décrire tailles d’effet relatives [13] et une analyse par Chi2 . Les valeurs
l’épidémiologie des pathologies du membre supérieur domi- moyennes ± écart-type ont été calculées pour les réponses de
nant chez une population de joueurs et joueuses de tennis type quantitatif du questionnaire. Après avoir vérifié la normalité
français âgés entre 11 et 30 ans, d’une part, et d’étudier les des distributions et l’homogénéité des variances (transforma-
relations entre le statut pathologique et l’implication tennis- tions logarithmiques si nécessaire), les comparaisons entre le
tique, d’autre part. Hypothèses de départ : basés sur un recueil statut du joueur (blessé/sain) et les variables quantitatives ont été
de données par questionnaire, les résultats devraient mon- réalisées à l’aide des tailles d’effet relatives [13] et d’une ana-
trer une prépondérance de blessures de type tendinopathie, lyse de variance à un facteur. Tous les tests statistiques ont été
recensées majoritairement aux niveaux des articulations du réalisés avec le package RcmdrPlugIn.PointG du logiciel gratuit
coude et de l’épaule. Le statut pathologique devrait être lié au R 2.14.2., et leur seuil de significativité a été fixé à p ≤ 0,05.
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126 C. Kaffel et al. / Journal de Traumatologie du Sport 30 (2013) 124–128

Fig. 1. Répartition des blessures en fonction de leur localisation au niveau du


membre supérieur dominant.

3. Résultats

Vingt-neuf des 67 joueuses et 62 des 156 joueurs ont déclaré


une blessure au niveau du membre supérieur dominant au
cours des cinq dernières années précédant la passation du
questionnaire, soit 43 % et 40 % respectivement (p = NS). Fig. 3. Répartition des blessures en fonction du temps d’arrêt de la pratique
tennistique exprimée en nombre de jours.
Le taux de blessés étant similaire pour les joueurs et les
joueuses, les données ont donc été groupées pour la suite de
l’analyse. 4. Discussion
Concernant la localisation des blessures déclarées par les
91 joueurs(ses) concerné(e)s, 42 % sont localisées au niveau du Les principaux résultats de cette étude montrent que plus de
coude, 23 % au niveau de l’épaule, 21 % au niveau du poignet, 40 % des joueurs interrogés ont subi une blessure au niveau du
8 % au niveau du bras, 5 % au niveau de l’avant-bras et 1 % au membre supérieur au cours des cinq années précédant l’enquête.
niveau de la main et du pouce (Fig. 1) ; 84 % de ces blessures La majorité des blessures sont de type musculotendineux et prin-
sont de type musculotendineux, 9 % de type osseux et 7 % de cipalement localisées au niveau des articulations des coudes,
type ligamentaire/articulaire (Fig. 2). épaules et poignets. Les résultats montrent également de fortes
Quant à la sévérité des blessures caractérisée par le nombre relations significatives entre le statut pathologique du joueur et
de jours d’arrêt de pratique (Fig. 3), 20 % des joueurs ont déclaré son expérience tennistique, notamment en termes de niveau de
un temps d’arrêt inférieur ou égal à 15 jours entre 15 et 60 jours pratique et de rapidité de progression.
pour 43 % des joueurs et supérieur à deux mois pour 37 % des La population enquêtée dans cette étude a présenté des taux
joueurs. Au cours de cette période de repos, 65 % des joueurs de blessures similaires à ceux précédemment observés dans la
ont déclaré avoir pris un traitement médicamenteux, 50 % avoir littérature [7]. Comme précédemment, également, la grande
bénéficié de séances de kinésithérapie, 7 % avoir été soumis majorité des blessures déclarées étaient de type musculotendi-
à des infiltrations et 1 % avoir subi une intervention chirurgi- neux, confirmant que le membre supérieur dominant des joueurs
cale. de tennis est principalement touché par des blessures induites
Il n’existe pas de relation significative entre le statut par une hypersollicitation en lien avec la nature répétitive de
pathologique du joueur et les variables sexe, latéralité, type l’activité [4,5]. La plupart des blessures du membre supérieur
de revers, style de jeu, durée de pratique sans blessure dominant étaient localisées au niveau du coude, suivies dans
(Tableau 1). En revanche, il existe des effets statistiquement des proportions équivalentes au niveau des épaules et poignets
significatifs entre le statut pathologique et les variables filière tandis que les blessures localisées au niveau des segments main,
de jeu, meilleur classement, âge du meilleur classement, et avant-bras et bras étaient marginales. La distribution des bles-
également le nombre de classements progressés par année sures observées dans cette étude restait ainsi comparable à celles
(Tableau 1). décrites précédemment dans la littérature [7,14,15]. Quant à
la sévérité des blessures déclarées, seulement un cinquième
pouvait être considéré comme de sévérité modérée puisque le
temps d’arrêt était inférieur à 15 jours. La majorité des blessures
subies par la population étudiée était donc qualifiée de sévère.
Ces durées d’arrêt sont plus longues que celles recensées
par Hjelm et al. [6] et Kibler et al. [4], qui avaient rapporté
des durées courtes d’arrêt de pratique pour la majorité des
blessures ; cependant, ces différences de sévérité peuvent être
en partie expliquées par la jeunesse des populations des études
de Hjelm et al. [6] et Kibler et al. [4]. Malgré cette sévérité plus
Fig. 2. Répartition des blessures en fonction de leur nature. prononcée en terme d’arrêt de pratique, les joueurs ont suivi des
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C. Kaffel et al. / Journal de Traumatologie du Sport 30 (2013) 124–128 127

Tableau 1
Comparaison des caractéristiques tennistiques (moyenne ± écart-type ou dénombrement) entre le groupe de joueurs ayant déclaré une blessure et le groupe de joueurs
sains.
Blessés Sains ES p

n 91 132
Sexe (F/H) 29/62 38/94 0,02 0,32
Latéralité (D/G) 76/15 113/19 0,02 0,42
Type de revers (1 main/2 mains) 9/82 22/110 0,08 0,12
Style de jeu (ASV/AFC/R) 18/55/18 16/83/33 0,11 0,13
Filière de jeu (C/INT/L) 28/41/22 21/80/31 0,19 0,01
Meilleur classement (UA) 13,8 ± 4,7 10,1 ± 6,0 0,33 < 0,001
Âge du meilleur classement (ans) 17,8 ± 4,3 16,8 ± 3,6 0,12 0,05
Âge de début du tennis (ans) 8,2 ± 4,2 8,9 ± 4,1 0,09 0,09
Durée de pratique sans blessure (ans) 8,3 ± 4,5 9,2 ± 4,7 0,09 0,11
Nombre de classements progressés par ana 2,0 ± 0,5 1,5 ± 0,5 0,50 < 0,001
Âge de la blessure (ans) 16,8 ± 4,6 –

ES : talle d’effet relative ; p : probabilité statistique.


a Application du test statistique après transformation logarithmique pour répondre au critère de normalité.

traitements médicaux conservateurs. Seulement 1 % des joueurs moyenne, exprimée en nombre de classements progressés par
ont eu recours à un traitement chirurgical, ce qui est inférieur an (Tableau 1). En effet, les joueurs ayant déclaré une blessure
aux données précédemment rapportées dans la littérature (3,3 % ont progressé significativement plus rapidement que les joueurs
chez Pluim et al. [5] et 10 % chez Tagliafico et al. [14]). sains. La pratique du tennis induit des adaptations morpholo-
Concernant les relations entre le statut pathologique et giques, notamment aux niveaux musculaire [17] et osseux [18].
les caractéristiques tennistiques (Tableau 1), les résultats ont Une progression rapide requiert un important volume de pratique
confirmé que la présence de pathologie n’est pas liée au sexe, ni intense ; il se pourrait donc que ces adaptations musculosquelet-
à la latéralité du joueur [5], ni au style de jeu pratiqué. Même tiques soient insuffisantes au regard des contraintes subies par
si un joueur déclare préférer un style de jeu en particulier, il lui le membre supérieur dominant, et puissent favoriser la surve-
est nécessaire de travailler tous les coups tennistiques et diffé- nue de blessures. De plus, l’âge de survenue de la lésion est très
rents schémas tactiques à l’entraînement pour s’adapter à son proche en moyenne de l’âge de la première obtention du meilleur
adversaire lors des matchs. Cet indicateur semble donc trop classement (Tableau 1). L’écart d’une année peut être, en partie,
subjectif pour être considéré comme un indicateur de sollici- expliqué par les délais de mise à jour des nouveaux classements,
tation du membre supérieur. À l’inverse, la filière de jeu semble qui sont publiés deux fois par an par la Fédération française de
plus pertinente, avec un effet moyen statistiquement significatif tennis. Ces résultats suggèrent donc que les joueurs de tennis
(Tableau 1) sur le statut pathologique. En effet, la proportion impliqués dans une pratique compétitive de bon niveau et pro-
de joueurs déclarant pratiquer des échanges de courte durée est gressant rapidement devraient s’engager dans une préparation
significativement plus élevée chez les joueurs blessés que chez physique à visée prophylactique.
les joueurs sains. Des échanges raccourcis laissent supposer des La principale limite de cette étude concerne le recueil a pos-
frappes puissantes pour déborder plus rapidement l’adversaire ; teriori des données, en particulier pour la caractérisation de la
cette recherche d’intensité de frappe entraînerait donc plus de blessure subie. En effet, le recueil des données par questionnaire
contraintes articulaires, lesquelles sont considérées comme un faisant référence à des blessures survenues jusqu’à cinq années
facteur de risque de blessures [16]. Concernant l’expérience ten- précédant la passation n’a pas permis de réaliser de diagnostic
nistique, il n’existerait pas de durée de pratique critique à partir médical ou fonctionnel précis. Cependant, l’épidémiologie des
de laquelle les joueurs seraient plus exposés à la blessure, tout pathologies du membre supérieur dominant de notre population
comme un début de pratique précoce ne serait pas un facteur s’est avérée très proche de celles déjà décrites dans la littérature
expliquant la survenue de pathologie au niveau du membre supé- et les résultats de cette étude ont mis en évidence qu’un niveau
rieur dominant (Tableau 1). Cependant, les joueurs ayant déclaré de pratique élevé ainsi qu’une progression rapide étaient des
une blessure ont atteint un niveau de pratique significative- facteurs significativement liés à la présence de blessures.
ment supérieur aux joueurs sains (5/6 vs 15/3, respectivement).
Le classement français, basé sur le nombre de victoires et sur 5. Conclusion
le niveau des adversaires, permet de discriminer davantage le
niveau d’habilité du joueur que le classement ITN [9] et pré- Les résultats de cette étude ont montré que les blessures du
sente l’avantage d’être plus facile à recueillir que le nombre de membre supérieur dominant du joueur de tennis sont principa-
victoires [8], surtout dans le cadre d’étude rétrospective. Il sem- lement de type musculotendineux et sont surtout localisées au
blerait donc qu’un niveau de jeu élevé soit un facteur de risque de niveau du coude, puis des épaules et des poignets dans des pro-
blessures au niveau du membre supérieur dominant. De manière portions équivalentes. De plus, les résultats ont confirmé que
intéressante, une relation forte et statistiquement significative a la présence de pathologies était liée à un niveau de pratique
été trouvée entre le statut pathologique et la progression annuelle élevé, d’une part, et ont mis en évidence que la présence de
Author's personal copy

128 C. Kaffel et al. / Journal de Traumatologie du Sport 30 (2013) 124–128

pathologies était fortement liée à une progression compétitive [7] Winge S, Jorgenson U, Lassen Neilson L. Epidemiology of injuries in
rapide, d’autre part. Des études complémentaires sont néces- Danish championship tennis. Int J Sports Med 1989;10:368–71.
[8] Baxter-Jones AD, Maffulli N, Helms P. Low injury rates in elite athletes.
saires pour vérifier l’hypothèse d’adaptations morphologiques
Arch Dis Child 1993;68:130–2.
insuffisantes du membre supérieur dominant chez des joueurs [9] Jayanthi N, Sallay P, Hunker P, Przybylski M. Skill-level related inju-
de bon niveau et progressant rapidement. Mais d’ores et déjà, ries in recreational competition tennis players. Med Sci Tennis 2005;10:
il est possible de recommander à ce profil de joueurs d’investir 12–5.
du temps dans une préparation physique à visée prophylactique [10] Lac G, Pantelidis D. A standardized test for studies in tennis players. Coach
Sports Sci J 1998;3:15–21.
dans leur programme d’entraînement.
[11] Talbot P. Filières énergétiques et temps réels de jeu. EP&S 1990;226:24–6.
[12] Pluim BM, Fuller CW, Batt ME, Chase L, Hainline B, Miller S, et al.
Déclaration d’intérêts Consensus statement on epidemiological studies of medical conditions in
tennis, April 2009. Br J Sports Med 2009;43:893–7.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en [13] Cohen J. Statistical power analysis for the behavioral sciences. 2nd ed.
Hillsdale (NJ): Lawrence Erlbaum Associates; 1988.
relation avec cet article.
[14] Tagliafico AS, Ameri P, Michaud J, Derchi LE, Sormani MP, Martinoli C.
Wrist injuries in nonprofessional tennis players: relationships with different
Références grips. Am J Sports Med 2009;37:760–7.
[15] De Smedt T, de Jong A, Van Leemput W, Lieven D, Van Glabbeek F. Lateral
[1] Pluim B, Staal JB, Marks BL, Miller S, Miley D. Health benefits of tennis. epicondylitis in tennis: update on aetiology, biomechanics and treatment.
Br J Sports Med 2006;41:760–8. Br J Sports Med 2007;41:816–9.
[2] Kovacs MS, Rœtert PE, Ellenbecker TS. Efficient deceleration: the forgot- [16] Elliott B, Fleisig G, Nicholls R, Escamilia R. Technique effects on
ten factor un tennis-specific training. Strength Cond J 2008;30:58–69. upper limb loading in the tennis serve. J Science Med Sport 2003;1:
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a prospective two-year study. Knee Surg Sports Traumatol Arthrosc dominant arm of tennis and squash players. Ann Intern Med 1995;123:
2011;18:845–50. 27–31.
ETUDE 5 : EFFET D’UN ENTRAINEMENT EN SUSPENSION DE 6 SEMAINES

DES ROTATEURS EXTERNES SUR LE PROFIL FONCTIONNEL DE L’EPAULE

CHEZ DES JOUEUSES DE HAND-BALL ELITE LYCEENNES

Résumé

L’objectif de cette étude était d’analyser les effets d’un entrainement en suspension sur la

force des rotateurs externes de l’épaule. Vingt-cinq joueuses de handball (âge : 15.8 ± 0.8 ans ; taille :

169.8 ± 5 cm ; poids : 59.3 ± 9.2 kg) ont été répartis de façon aléatoire en deux groupes. Pendant

douze semaines, les deux groupes ont réalisé en alternance un protocole de six semaines

d’entrainement incluant deux exercices en suspension dans leur entrainement de force habituel,

pendant que l’autre groupe servait de contrôle. Avant et après le programme de 6 semaines, la vitesse

de tir, la force isométrique maximale de rotation interne (MIRI) et de rotation externe (MIRE), ainsi que

l’amplitude de mouvement (AM) des épaules dominante (D) et non dominante (ND) ont été évaluées

dans les deux groupes. Les principaux résultats ont démontré qu’après 6 semaines d’entrainement,

MIRE a augmenté significativement pour D et ND (et MIRI a augmenté significativement pour D mais

est restée inchangée pour ND). AM a augmenté seulement pour D en RI. La vitesse de tir a augmenté

significativement pour D mais est restée inchangée pour ND. Ces résultats suggèrent que le

renforcement musculaire des rotateurs externes en utilisant des exercices instables en suspension

peuvent significativement améliorer MIRE sans diminuer MERI et n’a pas affecté ni AM pour les deux

côtés, ni la vitesse de tir. En raison du caractère instable de l’entrainement en suspension qui

améliore l’activation de la musculature impliquée dans la stabilisation du torse et de l’épaule, il

semblerait être un outil efficace pour une amélioration de la force fonctionnelle et la prévention des

blessures.

Mots clés : Muscles rotateurs externes ; Entrainement de force ; Force maximale ; Lancer au-dessus

de la tête ; Amplitude de mouvement


Introduction

Dans le handball féminin, la fréquence des douleurs et des blessures à l’épaule est

spécialement grande en raison des forces excessives et des mécaniques des différents lancers.

Jusqu’à 50% des joueuses Elite ont eu une douleur à l’épaule, et la moitié d’entre elles jouent avec de

telles douleurs (Myklebust et al, 2011). Le handball place un gros accent sur les lancers au-dessus de

la tête, avec jusqu’à cent passes et tirs par match (Chelly et al, 2011). De plus, le handball est une des

activités où les lancers sont réalisés avec les côtés dominant et non-dominant (Van den Tillaar et

Ettema, 2009), et l’amélioration de la vitesse de tir est de grande importance pour réussir en handball

(Granados et al, 2008).

La grande vitesse de lancer est atteinte par des actions concentrique/excentrique successives

au niveau de l’articulation de l’épaule. Les muscles de la rotation interne (RI) agissent de façon

concentrique pendant la phase d’accélération, alors que les muscles de la rotation externe (RE)

agissent de façon concentrique pendant la phase d’armer, et de façon excentrique pendant la phase

de décélération du mouvement de lancer. Cela conduit à des charges extrêmes répétées appliquées

sur l’épaule, et la force des muscles RI augmente, alors que celle des RE n’augmente pas

proportionnellement (Niederbracht et al, 2008). Ces différences d’adaptation causent une diminution

progressive de l’amplitude de rotation interne (Kibler et al, 1996), aussi bien qu’un déséquilibre

musculaire en rotation (Niederbracht et al, 2008), caractérisé par une valeur critique dans le ratio de

force RE:RI. En accord avec l’étude d’Andrade et al. (2012), les joueuses de handball présentent des

valeurs de ratio de force plus faible que les 66-75% recommandés, indiquant ainsi un déséquilibre

musculaire au niveau de l’épaule. L’incapacité de la musculature postérieure de tolérer les contraintes

générées par les muscles de la partie antérieure renforcés est considérée comme un facteur de risque

pour les blessures à l’épaule, principalement pour les sportifs réalisant des lancers au-dessus de la

tête (Andrade et al, 2013; Trakis et al, 2008). En conséquence, des programmes de renforcement

musculaire mis en place très tôt sont indiqués pour prévenir le risquer de blessure à l’épaule chez le

joueur, et potentiellement minimiser la probabilité de blessures ultérieures dégénératives dans sa

carrière (Hurd et al, 2011).


Les programmes de prévention pour les blessures à l’épaule visent spécialement à

développer la musculature postérieure, mais certaines études ont trouvé des résultats contradictoires.

Par exemple, Niederbracht et al. (2008) ont testé un programme isocinétique hors saison pour

augmenter la force concentrique des RI, et principalement la force excentrique des RE chez des

joueuses de tennis. Leurs résultats ont indiqué une augmentation de 35% du ratio de force RE:RI pour

l’épaule dominante, et les auteurs en ont conclu un équilibre musculaire amélioré au niveau de la

rotation de l’épaule dominante après ce protocole d’entrainement. Cependant, un programme

d’entrainement isocinétique prend du temps et est coûteux, spécialement pour l’entrainement d’une

équipe entière de handball en cours de saison. D’un autre côté, Hibberd et al. (2012) ont proposé un

programme de renforcement de l’épaule de 6 semaines en utilisant des élastiques mais n’ont trouvé

aucun changement. Plusieurs raisons peuvent expliquer le manque d’effets significatifs, en particulier

les limitations dans l’évaluation de l’effort individuel avec ce type d’outil. Un meilleur ajustement de

l’intensité de l’entrainement pourrait être atteint avec des exercices en suspension. En effet, cette

nouvelle forme d’exercice permet à un individu d’utiliser son poids de corps pour fournir la résistance

en association avec une base de support instable, permettant une activation musculaire de la

musculature proximale pour maintenir l’équilibre (Hurd et al, 2011). Cette efficacité des exercices en

suspension a déjà été rapportée pour l’amélioration la condition physique générale (Danelly et al,

2011) ou spécifique, comme la vitesse de tir en softball (Prokopky et al, 2008), en baseball (Huang et

al, 2011), mais aussi chez des joueuses de handball (Saeterbakken et al, 2011). Cependant, à notre

connaissance, aucune étude n’a étudié les effets d’un programme préventif d’entrainement en

suspension incluant un renforcement de l’épaule.

L’objectif de cette étude était donc d’analyser les effets de deux types d’exercice ciblant les

épaules pendant 6 semaines sur, la force, la souplesse et la vitesse de lancer chez des joueuses de

handball lycéennes de haut-niveau. Il a été émis l’hypothèse qu’après cette période d’entrainement,

les joueuses auraient une augmentation de la force des RE et ainsi un équilibre musculaire amélioré

au niveau de la rotation sans altération de l’amplitude et de la vitesse de tir.

Méthodologie

Approche expérimentale du problème


L’étude consistait en un modèle de test-retest de type croisé, et a duré 12 semaines. Le choix

d’un modèle de type croisé a été justifié par la difficulté de trouver un groupe contrôle de joueuses de

même âge avec un même niveau d’expertise. Vingt-cinq joueuses de handball étaient réparties de

façon aléatoire dans deux groupes. Comme décrit sur la figure 70, pendant les six premières

semaines, un groupe (G1) a inclus deux exercices en suspension dans leur entrainement régulier,

alors que le deuxième groupe (G2) a réalisé seulement l’entrainement régulier. Puis, pendant les six

dernières semaines, le programme d’entrainement a été inversé, de telle sorte que G1 a réalisé

seulement l’entrainement régulier, pendant que G2 a ajouté les mêmes exercices en suspension.

Trois évaluations du profil fonctionnel des épaules dominante et non dominante ont été réalisées :

avant (T0), après six semaines (T1), et après la fin du programme (T2).

Figure 1. Protocole expérimental

Sujets

Vingt-cinq joueuses de handball (moyenne ± ET : âge : 15.8 ± 0.8 ans ; taille : 169.8 ± 5 cm ;

poids : 59.3 ± 9.2 kg) d’un centre d’entrainement national haut-niveau étaient volontaires pour

participer à l’étude, laquelle a été approuvée par le Comité d’Ethique Français Sud Est II. Les

consentements écrits des parents et des joueuses ont été obtenus pour toutes avant la collection des
données. De Septembre à Juin, et du lundi au jeudi, toutes les joueuses se sont entrainées 6h par

semaine pour le handball et 3h par semaine pour la condition physique. Elles ont joué un match de

compétition chaque samedi de septembre à avril (excepté en décembre et janvier). Toutes les

joueuses ont passées avec succès le programme de détection organisé par le comité régional de

handball à Lyon, France. En conséquence, elles étaient considérées comme des joueuses de niveau

national et étaient ainsi les meilleures de leur catégorie d’âge.

Toutes les joueuses étaient inclues si elles avaient au moins trois années de compétition,

n’avaient pas de blessure ou de douleur à l’épaule, et n’avaient pas d’antécédent chirurgical au niveau

du membre supérieur. La participation de ces joueuses dans cette étude était soumise à l’autorisation

de l’équipe médicale et d’entraineurs. De plus, les joueuses étaient exclues si elles avaient eu une

douleur ou une blessure à l’épaule qui avait limité la pratique du handball ou de l’entrainement dans

les six derniers mois. Pendant les quatre mois avant le début de l’étude, toutes les joueuses étaient

engagées dans un entrainement de handball régulier, et de préparation physique axé sur le

développement des capacités aérobie et de vitesse, aussi bien que des exercices de coordination, de

gainage et un apprentissage des techniques de base de musculation avec charges légères.

Procédures

Les vingt-cinq joueuses ont été divisées en deux groupes G1 et G2 de façon aléatoire. Les

caractéristiques démographiques (âge, taille et poids) des deux groupes ont été collectées avant le

programme d’entrainement, aussi bien que les évaluations du profil fonctionnel des épaules

dominante et non dominante. Toutes les mesures ont été réalisées par des chercheurs qui ne

connaissaient pas le groupe assigné, et non affiliés avec l’équipe de handball. Avant l’évaluation, un

échauffement standard de 10 minutes a été réalisé incluant des pompes, des exercices de gainage,

des déplacements spécifiques, des exercices de souplesse spécifiques, et des exercices de tir.

La force isométrique a été mesurée en utilisant un dynamomètre (Ergomètre, GLOBUS,

Codognè, Italie). Les mesures de force ont été prises à la fois pour les rotations externes (RE) et

internes (RI). La joueuse était assise sur une chaise avec dossier, les hanches et les genoux fléchis à

90°. Le dynamomètre était attaché à une barre verticale fixe à hauteur de la main de la joueuse,

quand son bras était en abduction à 90° dans le plan frontal avec une rotation humérale neutre et un

coude fléchi à 90° (Boetcher et al, 2008). Pendant les tests de force, la joueuse n’utilisait pas son
autre main pour se stabiliser en s’agrippant à la chaise. Avant la première évaluation, les procédures

du test ont été enseignées aux participantes, et elles ont réalisé des essais d’efforts maximaux. Pour

le test de force des RE, la joueuse faisait face au point d’appui, et tirait la poignée du dynamomètre

aussi fort que possible avec le bras en rotation externe. Pour le test de force des RI, la joueuse

tournait le dos au point d’appui, et poussait la poignée du dynamomètre aussi fort que possible avec

un bras en rotation interne. Chaque position a été mesurée deux fois pendant 5 secondes avec 30

secondes de récupération. La force maximale enregistrée pour chaque position a été utilisée pour les

propos de l’analyse. La force maximale était ainsi définie pour RE et RI, et pour les épaules dominante

et non dominante. Les ratios de force RE:RI étaient calculés pour les deux épaules.

L’amplitude de mouvement de l’épaule a été évaluée, à la fois pour RE et RI, à partir de tests

ergonomiques, décrits et validés par Turpin-Legendre (2000), avec une fiabilité raisonnable, à savoir

un coefficient de corrélation intra-classe > 0.7 (Hoving et al, 2002). L’amplitude de mouvement en RE

a été évaluée avec la joueuse debout, le bras en abduction maximale, le coude fléchi, et la joueuse

descendait sa main le long du dos jusqu’à la position la plus basse possible. La distance entre le

sommet du pouce et l’épine de la septième vertèbre cervicale (C7) a été mesurée avec une bande de

mesure incrémentée en millimètres. Une valeur positive signifie que le pouce est plus bas que C7.

L’amplitude de mouvement en RI a été évaluée avec la joueuse de bout, son bras dominant en

adduction maximale, le coude fléchi, et la joueuse remontait sa main le long du dos jusqu’à la plus

haute position possible. La distance entre le pouce et C7 était mesurée avec une bande. Une valeur

positive signifie que le pouce est plus haut que C7.

La vitesse de tir a été évaluée à partir d’un tir en position debout sans élan (penalty)

(Myklebust et al, 2011). Les joueuses devaient lancer un ballon de handball (masse 360 g,

circonférence 54 cm) aussi vite que possible dans un but standard, en utilisant une main et leur propre

technique. Lors d’un tir debout sans élan, un des pieds doit rester au contact avec le sol derrière la

marque de penalty (ligne à 7 m du but). La vitesse du ballon a été mesurée avec un radar manuel (SR

3600, Sports-radar, Homosassa, FL, USA), placé 5 m derrière le joueur à 1.75 m de haut. Toutes les

joueuses ont réalisé trois tirs par bras avec 60 secondes de récupération entre les essais. La plus

grande vitesse pour chaque bras a été utilisée pour des analyses ultérieures.
L’entrainement régulier a consisté en un entrainement collectif habituel en handball et à de la

préparation physique, incluant des exercices de développé-couché, pull-over et tirages.

L’entrainement en suspension a consisté en un entrainement régulier dans lequel deux exercices

réalisés avec les membres supérieurs en utilisant un TRX® (Fitness Anywhere, San Francisco, USA)

étaient inclus. Ces exercices étaient enseignés aux joueuses, et supervisés par un préparateur

physique. Le premier exercice débutait avec les bras de la joueuse fléchis à 90° (figure 71A), puis les

bras étaient amenés en extension horizontale jusqu’au plan frontal sans flexion des coudes (figure

71B), et finalement les bras retournaient à la position de départ (figure 71A). Le deuxième exercice

débutait avec les bras fléchis à 90° (figure 72A), puis les bras étaient amenés en extension

horizontale jusqu’au plan frontal avec une flexion des coudes à 90° et une rotation externe à 90°

(figure 72B), et finalement, le movement inverse était réalisé pour revenir à la position initiale (figure

72A). Ces exercices en suspension étaient realisés à une vitesse lente continue avec 2 secondes

pour la phase concentrique, 2 secondes pour la phase excentrique, et 1 seconde de récupération. La

difficulté de l’exercice a progressé sur les 6 semaines par augmentation du bras de levier, en

réduisant la distance entre les pieds et le point d’ancrage et l’ajustement du nombre de séries (tableau

10). Le programme a été le même pour les deux séances de la semaine avec 1 min 30 de

récupération entre les séries.

Figure 2. Exercice en suspension pour la rétraction scapulaire (Ts)


Figure 3 : exercice en suspension pour la rétraction scapulaire avec une rotation externe (Ls)

Tableau 1 : Caractéristiques du programme d’entrainement des 6 semaines avec les exercices en


suspension pour les rotateurs externes de l’épaule et la rétraction scapulaire, Ts et Ls. Une récupération
de 1’30 entre les séries était appliquée.

Semaines 1-2 Semaine 3 Semaine 4 Semaine 5 Semaine 6


a
Ts (SxRxD) 4x6x115 4x6x105 5x6x105 4x6x95 5x6x95
a
Ls (SxRxD) 4x6x105 4x6x95 5x6x95 4x6x85 5x6x85
a
avec S = Séries; R = Répétitions; D = Distance entre les pieds et la projection verticale du point d’appui
(cm)

Après 6 semaines (T1), et 12 semaines (T2- figure 1), la force isométrique maximale RE et RI

et l’amplitude de mouvement, ainsi que la vitesse du tir debout sans élan ont été mesurées dans les

deux groupes. Toutes les joueuses ont été évaluées pendant la même semaine, et les tests étaient

réalisés dans le mêm ordre pendant toutes les séances de test. L’effet des exercices spécifiques de

renforcement des RE était calculé par les différences de performances entre T0 et T1 pour G1 et entre

T1 et T2 pour G2. L’effet de l’entrainement régulier était calculé par la différence de performances

entre T1 et T2 pour G1 et entre T0 et T1 pour G2.

Analyses statistiques

Pour les analyses statistiques, la normalité et l’homogénéité ont d’abord été vérifiées. Les

valeurs démographiques et les performances à TO, T1 et T2 sont présentés en moyenne ± écart-type.

Des tests t de Student pour échantillons indépendants ont été appliqués pour comparer les valeurs

démographiques et les mesures du profil fonctionnel de l’épaule des deux groupes au départ. Puis,
des analyses de variance (ANOVAs) avec deux facteurs (condition d’entrainement : entrainement en

suspension vs entrainement régulier ; et période d’entrainement : semaines 1 à 6 vs semaines 7 à 12)

ont été réalisées. Si ANOVA révélait des effets d’interaction significatifs, des tests post hoc de

Bonferroni étaient appliqués. Si ANOVA ne révélait aucun effet d’interaction, l’effet condition était

testé, et si des valeurs de p et des effets de taille partiels significatifs (ƞ² interprété en accord avec

l’échelle de Cohen, à savoir ƞ² = 0.01 pour un petit effet, ƞ² = 0.06 pour un effet moyen et ƞ² = 0.14

pour un grand effet) étaient rapportées. La différence moyenne dans les mesures du profil fonctionnel

de l’épaule et 95% d’intervalle de confiance sont rapportés sur les cartes. Toutes les analyses ont été

réalisées en utilisant SPSS 11.0 (SPSS, Inc., Chicago, IL.). Le niveau de significativité était établi à

p≤0.05.

RÉSULTATS

Vingt-cinq joueuses de handball ont participé à l’étude. Au départ (T0 - figure 65), les

caractéristiques démographiques (tableau 11) et les performances (TO – tableau 12) étaient similaires

dans les deux groupes de joueuses, excepté pour la force de RI du côté non dominant et le ratio

RE:RI (p=0.02 pour les deux). Le groupe 1 démontrait une force de RI côté non dominant

significativement plus faible et un ratio RE:RI côté non dominant plus important que le groupe 2 (77.2

± 19.1 vs 101.6 ± 28.7 N, et 0.95 ± 0.21 vs 0.73 ± 0.20 respectivement).

Tableau 2 : caractéristiques démographiques au départ (Moyenne ± Ecart Type) pour les deux groupes de
joueuses

Groupe 1 Groupe 2

n 12 13

Age (années) 15.9 ± 0.9 15.8 ± 0.7

Taille (cm) 170.1 ± 6.1 168.8 ± 3.7

Poids (kg) 59.2 ± 10.4 59.4 ± 8.2


Tableau 3 : Mesures du profil fonctionnel de l’épaule (Moyenne ± Ecart Type) au départ (T0), après 6
semaines (T1) et 12 semaines (T2) dans les deux groupes de joueuses, avec RE pour rotation externe, et
RI pour rotation interne. Les valeurs de force RE et RI ont été normalisées par le poids de corps des
joueuses.

Groupe 1 Groupe 2

T0 T1 T2 T0 T1 T2

Dominant Force RE (%) 13.1 ± 3.7 15.1 ± 2.5 12.8 ± 2.1 13.1 ± 1.9 14.0 ± 3.4 15.1 ± 3.5

Force RI (%) 17.2 ± 4.2 18.6 ± 4.5 17.4 ± 4.6 17.7 ± 2.9 18.9 ± 3.7 21.2 ± 3.4

Ratio de force 0.79 ± 0.25 0.84 ± 0.19 0.77 ± 0.20 0.75 ± 0.10 0.76 ± 0.18 0.73 ± 0.19

RE:RI

Amplitude de 11.2 ± 4.1 9.9 ± 4.0 9.8 ± 4.4 10.3 ± 1.9 8.6 ± 2.7 9.3 ± 2.1

mouvement RE

(cm)

Amplitude de -10.7 ± 3.7 -11.8 ± 3.2 -10.5 ± 2.9 -10.1 ± 4.1 -10.3 ± 3.9 -10.8 ± 4.6

mouvement RI

(cm)

Vitesse de tir 62.6 ± 4.2 63.0 ± 3.1 62.3 ± 3.4 62.9 ± 4.7 61.7 ± 4.8 62.6 ± 5.0
-1
(km.h )

Non Force RE (%) 12.2 ± 2.9 14.1 ± 2.9 12.0 ± 2.4 11.8 ± 2.9 12.7 ± 2.8 14.3 ± 2.4

dominant

Force RI (%) 13.3 ± 3.5 16.6 ± 3.7 14.5 ± 2.8 17.0 ± 4.1 * 17.9 ± 3.7 18.5 ± 3.8

Ratio de force 0.95 ± 0.21 0.87 ± 0.15 0.84 ± 0.13 0.73 ± 0.20 * 0.74 ± 0.22 0.80 ± 0.21

RE:RI

Amplitude de 10.3 ± 3.6 9.8 ± 4.0 9.2 ± 3.5 9.3 ± 2.5 8.6 ± 2.6 9.4 ± 2.1

mouvement RE

(cm)

Amplitude de -7.2 ± 4.4 -7.7 ± 4.0 - 6.9 ± 4.2 -6.7 ± 3.5 -6.5 ± 3.0 -6.8 ± 3.2

mouvement RI

(cm)

Vitesse de tir 44.8 ± 4.1 47.0 ± 4.3 45.5 ± 3.8 42.8 ± 1.9 43.8 ± 1.4 44.1 ± 2.2

(km.h-1)

* Différences significatives (p<0.05) entre les groupes au départ

Les ANOVAs n’ont révélé d’interaction significative pour aucune des mesures de performance

de l’épaule. En conséquence, seulement l’effet condition d’entrainement a été examiné. Un effet de

condition significatif a été observé pour la différence en force maximale RE normalisée pour les

épaules dominantes et non dominantes (ƞ²=0.22 ; p=0.001 ; et ƞ²=0.30 ; p<0.001, respectivement, et

un grand effet pour les deux épaules). Le gain de force normalisée RE (figure 68) était proche de
1.5% après l’entrainement en suspension pour les côtés dominant et non dominant, alors qu’après

l’entrainement régulier, la force RE tendait à diminuer de 0.5% dans les deux épaules (figure 4). Pour

la force maximale normalisée RI, un effet de condition significatif a aussi été observé à la fois pour les

épaules dominante et non dominante (ƞ²=0.15 ; p=0.004 ; et ƞ²=0.24 ; p<0.001, respectivement, et un

grand effet pour les deux épaules). Après l’entrainement en suspension, la force maximale RI a

augmenté d’environ 2% pour les deux côtés, alors qu’après l’entrainement régulier, une stagnation ou

une diminution de 0.5% a été observée (figure 73). Aucun effet significatif de la condition

d’entrainement n’a été observé pour les ratios de force RE:RI, indiquant ainsi qu’ils sont restés

similaires après l’entrainement régulier ou en suspension dans les épaules dominante et non

dominantes.

Figure 4 : Différences moyennes et intervalle de confiance (95%) pour la force maximale de rotation
externe normalisée (rond) et interne normalisée (carré) entre pré- et post-tests pour l’entrainement
régulier (blanc) et l’entrainement en suspension (noir), et pour les épaules dominante (A) et non
dominante (B). ### indique un grand effet de taille.

Les analyses statistiques pour l’amplitude de mouvement ont démontré un effet significatif de

la condition seulement pour l’amplitude de mouvement en RI dans l’épaule dominante (ƞ²=0.16 ;

grand effet ; p=0.002). L’amplitude de mouvement en RI a augmenté de 0.35% après l’entrainement

régulier, et a diminué d’environ 0.5% après l’entrainement en suspension (Figure 74). Pour les autres
amplitudes de mouvement, aucun effet de condition significatif n’a été observé indiquant que les

amplitudes de mouvement sont restées similaires après la période d’entrainement.

Figure 5 : Différences moyennes et intervalle de confiance (95%) pour les amplitudes de mouvement en
RE (rond) et RI (carré) entre les pré- et post-tests pour l’entrainement régulier (blanc) et l’entrainement en
suspension (noir), et pour les épaules dominante (A) et non dominantes (B). # indique un petit effet de
taille, ## un effet de taille moyen, et ### un grand effet de taille.

Finalement, les ANOVAs ont révélé un effet de condition entrainement significatif pour la

vitesse de tir pour les côtés dominant et non dominant (ƞ²=0.12 ; p=0.008 ; et ƞ²=0.09 ; p<0.017,

respectivement, effet moyen pour les deux côtés). Pour le côté dominant (figure 70), la vitesse de tir a

diminué de 1.5% après l’entrainement régulier, et a augmenté d’environ 1% après l’entrainement en

suspension. Pour le côté non dominant (figure 75), la vitesse de tir a diminué légèrement après

l’entrainement régulier, alors qu’une augmentation de 3% a été observée après l’entrainement en

suspension.
Figure 6 : Différences moyennes et intervalle de confiance (95%) pour la vitesse de tir entre les pré- et
post-tests pour l’entrainement régulier (blanc) et l’entrainement en suspension (noir), et pour les épaules
dominante (A) et non dominante (B). ## indique un effet de taille moyen.

DISCUSSION

L’objectif de cette étude était d’évaluer les effets de l’ajout de deux exercices de renforcement

des épaules en suspension à un entrainement habituel de handball sur la force, l’amplitude et la

vitesse de tir des joueuses de handball Elite lycéennes. Les principaux résultats ont démontré que le

programme d’entrainement en suspension a résulté en une augmentation significative de force en

rotation externe (RE) pour les épaules dominante et non dominante. Le ratio de force RE:RI est resté

similaire après le programme d’entrainement en suspension pour les deux épaules, car la force

maximale en rotation interne a augmenté de la même façon que celle en rotation externe. L’amplitude

de mouvement en RI côté dominant a diminué significativement après l’entrainement en suspension.

La vitesse de tir, qui tendait à être plus importante pour le bras dominant, a augmenté

significativement pour le bras non dominant.

Au départ, les deux groupes de joueuses démontraient les mêmes profils démographiques

(tableau 11) et fonctionnels de l’épaule, excepté pour la force en RI du côté non dominant et le ratio

de force RE:RI côté non dominant (tableau 12). Ces différences significatives ont été considérées

marginales car elles concernaient le bras non dominant, et chaque joueuse était sa propre référence
pour les comparaisons d’échantillons appariés dans cette procédure expérimentale. La comparaison

avec la littérature des valeurs de performance chez ces joueuses de handball a démontré des valeurs

similaires en force de rotation pour les deux épaules chez de jeunes joueurs de baseball (Trakis et al,

2008), de même que des ratios de force RE:RI similaires dans différentes populations de pitchers en

baseball (Donatelli et al, 2000; Hurd et al, 2011; Juneja et al, 2011). Concernant l’amplitude de

mouvement (tableau 12), le protocole choisi dans notre étude différait des protocoles conventionnels,

rendant ainsi difficile la comparaison avec d’autres résultats. Cependant, les joueuses de handball

impliquées dans cette étude ont démontré une amplitude de mouvement similaire en rotation externe

pour les deux côtés, alors que l’amplitude de mouvement en rotation interne pour le côté dominant

était réduite comparativement au côté non dominant, comme observé précédemment chez des

athlètes réalisant des lancers au-dessus de la tête (Kibler et al, 1996; Thomas et al, 2009; Wilk et al,

2011). Ces résultats indiquaient que des adaptations spécifiques au sport survenaient avec les

lancers répétés au-dessus de la tête (Kibler et al, 1996). De plus, la vitesse moyenne de tir debout

sans élan pour le bras dominant observé dans notre étude était comprise dans la fourchette de 55-75
-1
km.h observée dans la littérature pour des joueuses de handball (Granados et al, 2008; Myklebust et

al, sous presse ; Van den Tillaar, 2011; Zapartidis et al, 2009). Enfin, la vitesse de ballon du tir pour le

bras non dominant était plus faible d’environ 30% par rapport au bras dominant, comme

précédemment observé chez des joueurs de handball adultes (Van den Tillaar & Ettema, 2009). En

conséquence, le profil fonctionnel de l’épaule pour les deux côtés des joueuses de handball

participant à notre étude était en ligne avec ceux rapportés dans la littérature.

Le jeu de handball féminin demande une grande quantité de tirs, passes et de contacts, qui

font de la région de l’épaule une zone vulnérable pour des blessures à la fois traumatique et

d’hypersollicitation (Myklebust et al, sous presse). Des exercices physiques sont ainsi recommandés

pour améliorer la force et l’équilibre musculaire au niveau de l’épaule de la joueuse (Dos Santos

Andrade et al, 2013). Alors que l’entrainement régulier a maintenu la force des muscles rotateurs de

l’épaule, les exercices en suspension ont conduit en une augmentation importante dans la force

maximale des RE pour les deux épaules, démontrant ainsi l’utilité des exercices choisis pour améliorer

la force des muscles responsables de la rotation externe de l’épaule (figure 73). Les améliorations

simultanées en force des deux épaules pourraient être expliquées par la symétrie des mouvements de

l’entrainement en suspension. Le programme d’entrainement en suspension a ciblé avec succès les


muscles rotateurs externes, mais a aussi amélioré largement la force maximale en RI dans les deux

épaules (figure 73). Les améliorations simultanées de force à la fois en RE et en RI pourraient être

expliquées par l’instabilité des mouvements lors d’exercices en suspension. En effet, l’inclinaison du

corps de la joueuse, soumis à son propre poids avec les pieds joints, associée à seulement un seul

point d’appui crée un déséquilibre, qui requiert ainsi une grande stabilité au niveau des épaules pour

réaliser des mouvements de bras synchronisés et symétriques. Si on se base sur l’amélioration de

force, les effets des exercices en suspension seraient bénéfiques pour améliorer la force dans un

groupe musculaire spécifique, tout en développant une force générale globale au niveau de la région

de l’épaule (Huang et al, 2011).

Au regard de l’entrainement de force et de la réduction des facteurs de risque de

douleur/blessure, les exercices en suspension n’ont pas démontré entièrement les résultats

escomptés. Les résultats positifs étaient qu’aucune joueuse n’avait déclaré de douleur ou de blessure

à l’épaule pendant la période d’entrainement, alors que plus d’une blessure par 1000 heures

d’entrainement ou au moins trois blessures ont été trouvées (Edouard et al, 2013). Les résultats

négatifs étaient que le ratio de force RE:RI pour les deux côtés sont restés similaires, et que

l’amplitude de mouvement a diminué après la période d’entrainement en suspension. L’absence de

modification dans le ratio de force RE:RI après le protocole d’entrainement devrait être liée aux

valeurs de départ (tableau 12), qui étaient déjà proches des valeurs optimales comprises entre 66-

75% (Ellenbecker & Roetert, 2003; Wilk et al, 2011). Un équilibre correct entre la musculature

responsable de la RI et celle responsable de la RE devrait fournir une stabilisation dynamique à

l’instabilité inhérente de l’articulation de l’épaule (Hurd et al, 2011). Les résultats ont indiqué que les

deux programmes d’entrainement ont permis aux muscles rotateurs de l’épaule de rester équilibrés.

De plus, l’amplitude de mouvement en RE est restée stable à la fin de la période d’entrainement,

exceptée pour le côté dominant après l’entrainement régulier, pour qui une augmentation en

amplitude de mouvement a été observée. De plus, l’entrainement régulier a résulté en un maintien de

l’amplitude de mouvement en RI, alors que l’entrainement en suspension a conduit à une diminution

importante de cette valeur (figure 74), comme précédemment observé chez des jeunes joueurs de

baseball après 4 semaines de préparation physique (Escamilla et al, 2010). Des adaptations normales

causées par l’exposition aux lancers répétitifs conduisent à une petite augmentation d’amplitude en

RE, et à une réduction en RI (Myklebust et al, sous presse). Comme les modèles d’adaptation en
amplitude de mouvement étaient différents d’une exposition normale, aussi bien que de la condition

d’entrainement, on pourrait émettre l’hypothèse que la perte en amplitude de mouvement en RI après

la période d’entrainement en suspension serait due à la raideur de la partie postérieure de la coiffe

des rotateurs ou de la capsule. Les contractions musculaires excentriques pourraient contribuer à des

adaptations musculo-tendineuses, et ainsi altérer l’amplitude de mouvement (Burkhart et al, 2003).

Cependant, même si une diminution en amplitude de mouvement en RI d’environ 0.5% après une

période de 6 semaines n’est pas significative d’un point de vue clinique, il serait recommandé de

réaliser des exercices de stretching parallèlement aux exercices en suspension pour limiter la raideur

des structures anatomiques postérieures (Burkhart et al, 2003).

Concernant les effets du programme de renforcement musculaire de six semaines des

rotateurs externes sur les valeurs de performance fonctionnelle (figure 73), les résultats ont confirmé,

en partie, les hypothèses initiales. Ils ont révélé que l’entrainement régulier permet le maintien de la

vitesse de tir côté non dominant, alors que celle côté dominant a diminué significativement à la fin de

la période d’entrainement (figure 75). Inversement, après l’entrainement en suspension, la vitesse de

tir côté dominant tendait à augmenter, pendant que celle du côté non dominant augmentait

modérément. L’amélioration de performance observée dans notre étude est plus faible que celle

rapportée précédemment (Prokopky et al, 2008), mais pourrait être expliquée par les objectifs du

programme d’entrainement de force (restauration d’un équilibre musculaire au niveau de l’épaule vs

développement de la performance). Les exercices en suspension incorporés ciblaient à la fois les

muscles RE dans cette étude, la musculature de stabilisation proximale (Huang et al, 2011), et les

muscles RI, qui ont conduit à une stabilité segmentaire améliorée pendant le tir (Prokopky et al, 2008),

et ont été bénéfiques pour la performance (Dannelly et al, 2011). Pour les deux côtés, une vitesse de

tir améliorée pourrait être attribuée aux rotateurs externes plus forts, facilitant ainsi l’arrêt du

mouvement du bras en un temps plus court, et fournissant un temps d’accélération plus long dans les

mouvements rapides (Jaric et al, 1995). Pour le côté non dominant, l’augmentation de la vitesse de tir

pourrait aussi être expliquée par le développement de la force fonctionnelle (Dannelly et al, 2011). Un

transfert de force amélioré entre les segments proximaux et les segments distaux pourraient être relié

à une amélioration de la stabilité segmentaire ou de l’efficacité fonctionnelle (Prokopky et al, 2008).

L’amélioration de la vitesse de tir côté non dominant chez les joueuses de handball pourrait être
avantageuse pour diversifier les types de tir, et offrir des stratégies et tactiques alternatives dans le jeu

de handball.

Plusieurs applications pratiques pourraient être tirées de cette étude. L’outil utilisé pour

l’entrainement en suspension est pratique et efficace pour le renforcement musculaire car il est

portable, et peu coûteux en temps. Il est facile pour les entraineurs de planifier les exercices de force

pendant l’entrainement collectif régulier en gymnase, comparativement à l’entrainement de force

traditionnel conduit en salle de musculation. De plus, les jeunes joueuses débutant le renforcement

musculaire sont souvent hésitantes pour commencer un programme d’entrainement avec des poids

par intimidation et peur de la salle de musculation. Elles seraient plus susceptibles d’entreprendre un

programme d’entrainement en suspension pouvant être réalisé dans le gymnase et qui n’a pas d’effet

négatif sur la force.

Cette étude avait certaines limitations. Une première limitation concernait la méthode choisie

pour évaluer l’amplitude de mouvement. Empruntées à l’ergonomie, la technique de mesure

démontrait l’avantage d’être facile à utiliser car ne nécessitant pas de matériel ou de compétences

spécifiques pour leur mise en place, mais les inconvénients étaient que la méthode a évalué à la fois

la rotation externe et l’abduction, aussi bien que la rotation interne et l’adduction. En conséquence, les

modifications observées pour l’amplitude de mouvement dans cette étude ne pourraient pas être

attribuées aux modifications en RE et RI avec certitude. De plus, aucune comparaison avec des

résultats publiés précédemment dans la littérature n’a pu être faite. La problématique de la

comparaison avec d’autres études était anecdotique car cette étude était construite avec une

procédure test- retest, et la mesure de l’amplitude de mouvement basée sur la distance entre la

septième vertèbre cervicale et l’extrémité du pouce a été comparée pour les sujets avant et après le

programme d’entrainement. Une seconde limitation de cette étude correspondait à la méthode de

mesure de la force maximale en rotation. En effet, les muscles rotateurs externes de l’épaule sont

contractés principalement de façon excentrique pendant la phase de décélération d’un tir debout sans

élan, alors que la force maximale de RE a été évaluée à partir d’une contraction isométrique. Une

troisième limitation concernait le choix du modèle croisé, qui est la cause d’une sous-estimation des

différences possibles entre les conditions comparées. Le choix du modèle croisé était justifié par (1) la

difficulté de trouver un groupe contrôle de jeunes joueuses de handball avec un niveau similaire

d’expertise, et (2) la nécessité d’offrir le même contenu d’entrainement pour toutes les joueuses, alors
que l’environnement d’entrainement ne permettait pas à toutes les joueuses de réaliser en même

temps les exercices en suspension au cours de la même période de six semaines. Une quatrième

limitation concernait la définition de la charge de travail pendant les exercices en suspension.

L’individualisation de la charge de travail était seulement reliée au poids de corps car toutes les

joueuses ont réalisé le même nombre de séries et de répétitions ainsi que les mêmes distances entre

la projection verticale du point d’ancrage et leurs pieds. Finalement, une autre limitation est le nombre

limité de joueuses qui ont participé à cette étude, qui demande des précautions dans l’interprétation

de la relation entre l’efficacité du programme et la prévention des blessures de l’épaule. Cependant,

les résultats de cette étude ont souligné l’efficacité d’un programme d’intervention de six semaines

pour améliorer la force de la musculature ciblée. Les résultats ont démontré aussi que le programme

d’entrainement en suspension a amélioré la force des rotateurs internes, résultant ainsi en une

absence de modification du ratio de force, et a limité l’amplitude de mouvement de l’épaule. Ce

programme de renforcement a permis aussi de maintenir la vitesse de tir pour le côté dominant, de

même que l’amélioration significative de la vitesse de tir dans le bras non dominant. D’autres

recherches sont nécessaires pour optimiser la charge de travail individuelle, et pour comprendre les

effets de l’entrainement en suspension sur une période plus longue que six semaines.

CONCLUSION

Les résultats de cette étude ont démontré que le programme de renforcement musculaire de

six semaines à partir d’exercices en suspension a incorporé à la fois la musculature ciblée et celle de

stabilisation de l’épaule, par l’intermédiaire d’une force maximale en RE et en RI améliorées chez de

jeunes joueuses de handball. Cependant, les résultats de cette étude ont aussi souligné une légère

diminution dans l’amplitude de mouvement en rotation interne qui pourrait être délétère pour l’épaule

en cas d’utilisation de l’entrainement en suspension sur une longue durée. D’autres études sont

nécessaires pour mieux comprendre les effets d’un programme d’entrainement à long terme en

suspension sur le profil de l’épaule.

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