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EMC-Kinésithérapie 1 (2005) 101–111

www.elsevier.com/locate/emckns

Syndrome
fémoropatellaire : prise en charge clinique
Patellofemoral syndrome: clinical management
S.-T. Green
Judah Street 2717, San Francisco, CA 94122, États-Unis

MOTS CLÉS Résumé Cet article traite de l’affection qui se traduit par une douleur antérieure du
Syndrome genou, connue sous le nom de syndrome fémoropatellaire. Il décrit l’anatomie fonction-
fémoropatellaire ; nelle et la biomécanique du genou, y compris celles du mouvement normal, ainsi que les
Anatomie facteurs qui peuvent déstabiliser le genou et le prédisposer à une lésion. L’angle « Q »
fonctionnelle du
controversé est discuté, ainsi que ses relations avec la douleur fémoropatellaire. L’accent
genou ;
Angle « Q » ; est mis sur l’importance d’une musculature équilibrée pour l’intégrité du genou, ainsi que
Équilibre musculaire ; sur les conséquences éventuelles d’une faiblesse ou d’une contracture musculaire.
Protocoles de L’examen du genou inclut l’anamnèse, les tests orthopédiques standards, l’observation
traitement du genou de la posture et de la marche, et la palpation ; tous ces éléments sont résumés. Des
protocoles de traitement pour la phase aiguë, la phase de réadaptation et la phase de
consolidation sont décrits. Ils incluent des techniques de mobilisation douce, d’exercices
à domicile et l’utilisation éventuelle d’une genouillère ou d’orthèses du pied.
© 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Abstract This paper examines the condition of anterior knee pain known as patellofemo-
KEYWORDS
Patellofemoral pain ral pain syndrome. It describes the functional anatomy and biomechanics of the knee
syndrome; including normal movement, and factors which may destabilize the knee, and predispose
knee functional it to injury. The controversial “Q” angle is discussed, as is its relationship to patellofe-
anatomy; moral pain. The importance of balance musculature to the integrity of the knee is
« Q » angle; emphasized as are the potential consequences of weak, or overly tight, muscles.
Muscle balance; Examination of the knee including patient history, standard orthopedic testing, observa-
Knee treatment tion of posture and gait, and palpation are summarized. Treatment protocols for the
protocols acute phase, recovery, and maintenance phases of treatment are described. These
include gentle mobilization techniques, home exercises, and the occasional use of knee
bracing and foot orthotics.
© 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Introduction douleur antérieure du genou provoquée par un


mouvement anormal de la rotule (patella) dans la
Le syndrome fémoropatellaire (ou fémororotulien) gorge de la trochlée et qui résulte de modifications
(SDFP) est décrit dans la littérature comme une biochimiques et/ou physiques de l’articulation fé-
moropatellaire (AFP).1,2 Le SDFP existe en l’ab-
>
Cet article a été publié dans Elsevier J Bodywork Mov Ther sence de grandes anomalies du cartilage articu-
2005;9:16-26. Il a été traduit et est repris ici avec l’autorisation laire.3 C’est un problème de surcharge chronique
de l’éditeur. des muscles du membre inférieur. La discussion du
1769-6852/$ - see front matter © 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.
doi: 10.1016/j.emckns.2005.04.001
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SDFP inclut souvent celle de pathologies associées elle s’articule avec la région trochléenne du fémur
telles que la chondromalacie de la rotule, le genou au niveau des deux tiers supérieurs de sa face
des coureurs, l’arthralgie fémoropatellaire, les al- postérieure. Lors de la flexion du genou, la rotule
gies de la rotule, et les tendinopathies rotulien- se déplace vers le bas. Deux structures maintien-
nes.1,4,5 nent la rotule en position verticale. Proximalement
De nombreuses affections ont été envisagées à la rotule, il y a le tendon du quadriceps, et
comme causes du SDFP. Par exemple, on a émis distalement le ligament rotulien (patellaire).
l’hypothèse que le SDFP résultait d’une sur- Moore12 décrit ce ligament comme le prolongement
utilisation due à un déséquilibre musculaire entre du tendon du quadriceps.
le quadriceps et les ischiojambiers, le tenseur du Bien que le mouvement essentiel de l’articula-
fascia lata (TFL) et le moyen fessier, ou encore le tion du genou soit la flexion et l’extension du tibia
vaste interne (médial) et le vaste externe (laté- par rapport au fémur, des mouvements de rotation
ral).1,6 Selon Beckman et al.,5 une longueur anor- du tibia sont aussi normaux. Lors de l’extension du
male des fléchisseurs de la hanche, les ischiojam- genou, le tibia subit une rotation externe, et
biers, le quadriceps et le moyen fessier, peut lorsqu’il se fléchit, une rotation interne. Ces mou-
affecter l’AFP. Cependant, le SDFP peut aussi résul- vements sont contrôlés par les structures des tissus
ter d’un mauvais alignement dans la trochlée fémo- mous du genou. Une lésion de ces dernières menace
rale, ce qui conduit à une traction latérale oblique, l’intégrité du genou, permet un mouvement inap-
ou encore d’un déséquilibre des ligaments latéral proprié et exagéré au niveau du genou et affecte la
et médial, ce qui donne une pression latérale ex- flexion et l’extension du genou.13
cessive dans l’AFP.2 Le SDFP peut aussi être provo- Une rotation interne augmentée du fémur peut
qué par un traumatisme direct du genou, la hauteur perturber la mécanique normale du genou en pro-
incorrecte d’un siège ou des chaussures neuves.7 De voquant une torsion accrue au niveau de l’AFP.
plus, Papagelopoulos et Sim8 ont émis l’hypothèse Selon Press et Young,1 une rotation interne peut
que la patella alta (rotule haute) est associée au
être provoquée par une tension du TFL et une
SDFP. Selon Holmes et Clancy,9 la patella alta
faiblesse du moyen fessier et du pyramidal. Cepen-
oblige la rotule à s’engager dans la trochlée tardi-
dant, Hoppenfeld14 a aussi suggéré que la cause
vement lors d’un mouvement du genou, ce qui
pouvait être associée à une antéversion du col du
augmente la traction latérale de la rotule et contri-
fémur.
bue à la douleur antérieure du genou. Press et
Les fibres de la bandelette de Maissiat (ilioti-
Young1 ont aussi considéré qu’une augmentation de
biale) (BM) et du vaste externe stabilisent latérale-
la lordose lombaire ou de la pronation astragalocal-
ment la rotule. Selon Zappala et al.15 et Press et
canéenne ou encore qu’un passé d’entorses de la
Young,1 les fibres du vaste interne (le stabilisateur
cheville pouvaient contribuer au SDFP. Ces désé-
dynamique médial essentiel) et du grand adducteur
quilibres et leur effet sur la cinétique du membre
stabilisent médialement la rotule. Le grand adduc-
inférieur peuvent obliger la rotule à se déplacer
teur ne s’insère pas directement sur la rotule.
latéralement sur le genou.
Cependant, Zappala et al.15 assurent qu’il agit en
Les signes et les symptômes du SDFP sont une
stabilisateur de la rotule parce que ses fibres se
crépitation et une douleur antérieure du genou
fixent sur le rétinaculum patellaire qui s’attache
exacerbées par la course, l’accroupissement, le
aux condyles fémoraux et aux tissus capsuloménis-
saut ou la descente d’un escalier.7,10 Selon Ham-
caux. Press et Young1 décrivent les tendons du
mer,7 les patients présentant un SDFP peuvent res-
grand adducteur comme le site d’insertion du vaste
sentir une douleur lors d’une flexion complète du
interne oblique (VIO) et par conséquent comme une
genou. Thomee et al.11 décrivent une sensation
partie essentielle de sa force de stabilisation. Les
d’accrochage ou un blocage au niveau de l’articu-
stabilisateurs passifs et les stabilisateurs dynami-
lation du genou, ainsi que des sensations de raideur
ques affectent la fonction. Les stabilisateurs pas-
et de gonflement. McConnell10 décrit une sensation
sifs, tels que le rétinaculum, et la forme de la
de « pseudodérobement » dans le genou lors de la
rotule elle-même, de concert avec l’influence dy-
marche. En dépit de tout cela, il est habituel que
namique du quadriceps crural, de la BM, du grand
les patients ne donnent qu’une description vague
adducteur et du long adducteur, des tendons de la
de la localisation de leur douleur.1
patte-d’oie (insertions tendineuses du couturier et
du semi-tendineux), du biceps crural et du VIO
Anatomie fonctionnelle et biomécanique permettent une traction correcte sur la rotule.1,16
Le VIO, qui est le nom des fibres distales obliques
La rotule (patella) est un os sésamoïde. Lorsque le du vaste interne, maintient la rotule alignée dans la
genou fléchit (le tibia se déplaçant vers le fémur), scissure du fémur.10,15 Le vaste externe, le vaste
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pronation ou la supination du pied (il est augmenté


par une hyperpronation) et, par conséquent, il est le
plus correctement mesuré dans la station debout
sans chaussures.9 Les femmes tendent à avoir des
angles « Q » plus grands que les hommes en raison
des différences dans la forme du pelvis. L’angle
normal est d’environ 10° pour l’homme et de 15°
pour la femme. Cette différence est souvent invo-
quée comme la raison de la plus grande tendance
des femmes à présenter une plus grande incidence
de SDFP que les hommes. Cependant, dans la litté-
rature, il n’y a pas de consensus sur l’importance
fonctionnelle de l’angle « Q ». Un angle « Q »
Figure 1 Muscles du genou, vue antérieure. Vastus Lateralis : augmenté est souvent décrit comme un important
vaste latéral (externe) ; ITB : bandelette de Maissiat ; Patella : facteur prédisposant les patients à des problèmes de
rotule ; Patellar Ligament : ligament rotulien ; Vastus Interme- traction patellaire, parce que la rotule tend à tirer
dialis : vaste intermédiaire ; Rectus Femoris : droit antérieur de
la cuisse ; Vastus Medialus : vaste médial (interne) ; Quadraceps
plus latéralement lorsque l’angle augmente.2,17 Mc-
Tendon : tendon du quadriceps ; VMO : vaste interne oblique. Connell10 reconnaît qu’une torsion tibiale externe,
une antéversion fémorale augmentée et un déplace-
intermédiaire, le vaste interne et le droit antérieur ment latéral de la tubérosité tibiale sont des causes
de la cuisse agissent sur la rotule dans l’extension d’augmentation de l’angle « Q ». Étant donné que
du genou (Fig. 1). Cette action est connue sous le l’angle « Q » est une mesure statique, il pourrait
nom de mécanisme extenseur. n’avoir qu’une faible influence sur la fonction réelle
Selon Hammer,7 l’AFP a deux importantes fonc- du genou.10,16 Dans une étude limitée de dix sujets
tions biomécaniques : allongement du bras de levier présentant un SDFP et de dix volontaires sains non
du muscle quadriceps, et augmentation de la sur- symptomatiques, Tang et al.16 ont trouvé qu’il n’y
face de contact entre le fémur et le tendon rotulien. avait pas de variation significative de l’angle « Q »
L’allongement du bras de levier permet d’augmen- entre les sujets asymptomatiques et les sujets
ter la force mécanique du quadriceps. L’augmenta- symptomatiques. Post et al.18 ont publié plusieurs
tion de la surface de contact permet une meilleure études récentes sur la relation de l’angle « Q » et du
répartition de la force de compression. SDFP ; ils ont conclu qu’il y avait une certaine
La littérature fait fréquemment référence à l’an- relation entre la mesure de l’angle « Q » et les
gle « Q » (angle du quadriceps) qui est formé par problèmes du patient, mais qu’elle présentait « une
l’intersection d’une ligne s’étendant de l’épine ilia- valeur clinique douteuse et limitée ».
que antérosupérieure (EIAS) au point moyen de la
rotule, et d’une autre ligne partant de la tubérosité
du tibia et allant jusqu’au point « milieu » de la Physiopathologie
rotule, comme il est montré sur la Figure 2. Cet
angle représente la ligne de traction du tendon du Le cartilage articulaire n’est pas un tissu sensible à
quadriceps et du tendon rotulien. Il varie selon la la douleur.5,8 Papagelopoulos et Sim8 suggèrent que
la douleur fémoropatellaire est produite lorsque
des lésions cartilagineuses irritent la synoviale ri-
chement innervée. McConnell10 décrit la douleur
fémororotulienne comme « vraisemblablement
provoquée par la tension ou la compression des
structures des tissus mous ».
Dans la littérature, il y a peu de données objecti-
ves concernant le SDFP ; cependant, de nombreux
cliniciens proposent que l’épaississement des tissus
voisins de la rotule affecte significativement sa
fonction.1,5–7,10 Par exemple, Zappala et al.15 sug-
gèrent qu’un muscle droit antérieur de la cuisse
« rétracté » peut empêcher un mouvement vers le
bas de la rotule. Une BM tendue peut tirer latéra-
lement la rotule. Un ischiojambier et un triceps
Figure 2 Angle « Q ». sural (jumeau du triceps et soléaire) « courts »
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peuvent limiter la dorsiflexion tibiotarsienne, dé- Les tests orthopédiques utiles pour le diagnostic
clenchant alors une pronation astragalocalca- du SDFP incluent : la compression, l’inhibition pa-
néenne, et de plus être à l’origine d’une flexion tellaire, les signes d’appréhension et les tests du
accrue du genou.5 Lorsque le genou se fléchit, la rétinaculum.
compression de la rotule contre le fémur aug-
mente.
De plus, on a émis l’hypothèse que la cinémati- Examen fonctionnel
que du membre inférieur pouvait influencer la bio-
mécanique fémoropatellaire.1 L’hyperpronation de Le but de l’examen est d’établir une « carte fonc-
l’articulation astragalocalcanéenne peut être très tionnelle » qui guidera le praticien et le patient
importante dans le SDFP : plus grande est la prona- vers un traitement. Ceci est réalisé par la décou-
tion au niveau de cette articulation, plus grande est verte des éléments qui provoquent le dysfonction-
la rotation interne du tibia. Ceci peut augmenter nement et la douleur de la rotule. La première
alors le stress dans les tissus mous périarticulaires étape est un interrogatoire soigneux qui inclut :
entourant le genou et donc conduire à une augmen- • les lésions antérieures, tout au long de la chaîne
tation de la douleur dans le genou. cinétique ;
• les interventions chirurgicales ;
• les traumatismes, fractures ;
Diagnostic différentiel • les antécédents familiaux de douleur du genou ;
• l’utilisation antérieure de genouillères ;
La douleur et le dysfonctionnement de l’appareil • la description de la gêne actuelle :
extenseur du genou peuvent être provoqués par C localisation de la douleur ;
diverses affections. Le SDFP doit absolument être C déclenchement initial ;
différencié de la subluxation tibiopéronière, de la C activité aggravante ;
maladie d’Osgood-Schlatter, de l’arthrite fémoro- C intolérances à une activité.
patellaire, du syndrome des plicas, de la tendinite L’observation de la posture doit éliminer :
rotulienne, des tumeurs osseuses ou des bursites. • une pronation astragalocalcanéenne ;

Diagnostic différentiel

• Subluxation tibiopéronière : douleur à la palpation au niveau de la tête du péroné. La jambe se


« relâche » avec une position à 30°. Il peut y avoir un gonflement des structures latérale ou médiale.
Signe d’appréhension positif, douleur probable à la résistance à la mise en extension du genou,
augmentation de la laxité de l’articulation.7
• Maladie d’Osgood-Schlatter : inflammation de la tubérosité tibiale, rencontrée essentiellement chez
les athlètes adolescents. Le malade se plaint d’une douleur grandissante, localisée au niveau de la
rotule ou de la tubérosité tibiale, avec une extension limitée du genou. Flexion douloureuse et
limitée. Douleur à l’extension du genou contre une résistance.7 Un angle « Q » augmenté et une
patella alta peuvent être associés à une maladie d’Osgood-Schlatter.19
• « Arthrite » fémororotulienne : difficulté pour emprunter les escaliers, s’accroupir, avec aggravation
des symptômes à la fin de la journée. Flexion limitée et douloureuse, crépitements, ischiojambiers
contractés, perte du jeu articulaire ; des déformations sont possibles. Il peut y avoir un test de
Lachman positif.17 Vitesse de sédimentation élevée.
• Tendinite patellaire : inflammation là où s’insère le quadriceps sur la rotule. La douleur est localisée
et souvent à type de brûlure, aggravée par l’activité, améliorée par le repos. À l’examen, la douleur
est habituellement présente sur le genou en extension.7
• Bursite des tendons de la patte-d’oie : gonflement dans la partie médiale du genou, de l’espace
articulaire inférieur, sensibilité localisée. Rotation externe et interne limitée par la douleur. Flexion
limitée. Les contractions du semi-tendineux, du couturier et du droit interne aggravent la bursite.17
• Syndrome des plicas : pli redondant de la synoviale au sein du genou. Se forme dans la vie
intra-utérine. Douleur à la palpation du côté médial de la rotule. Douleur lorsque le genou est fléchi.
Crépitement médial. Tests de Stutter ou d’Hughston positifs. Imagerie par résonance magnétique
(IRM) positive. Diagnostic définitif par arthroscopie.20
• Tumeur osseuse : douleur unilatérale constante, diagnostic grâce aux signes radiologiques ou à
l’imagerie par IRM.
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• un genu varum, un genou en valgum ou en du triceps contractés, comme cela a été expliqué
recurvatum ; précédemment.
• un déplacement latéral ou médial de la rotule ; L’examen à la recherche d’un mouvement anor-
• une bandelette de Maissiat proéminente ; mal de la rotule est réalisé en utilisant le test du
• une antéversion pelvienne avec augmentation glissement rotulien (patellar glide test). Ce test
de la lordose lombaire ; peut indiquer une raideur médiale ou latérale du
• une posture en avant. rétinaculum ou un mouvement patellaire anormal.
L’analyse de la marche doit inclure l’évaluation du Lorsqu’une élévation au niveau de la bordure mé-
mouvement dans l’ensemble de la chaîne cinéti- diale ou latérale accompagne le glissement, une
que. inclinaison patellaire est elle aussi présente.
La palpation de structures spécifiques peut dé- Méthode : le test est effectué avec le patient
terminer des signes d’inflammation, un alignement assis ou en décubitus dorsal. Le quadriceps est
de la rotule, une restriction de mobilité de la tête relâché et le genou est en flexion de 20-30°. On
du péroné, une contracture musculaire et des demande au patient de contracter la cuisse. Un
points de déclenchement actifs au niveau des mus- mouvement latéral ou médial rapide de la rotule
cles ischiojambiers. Le quadriceps doit être exa- indique un signe positif. Une limitation médiale
miné des deux côtés quant à sa taille et sa force. insuffisante est démontrée par un glissement laté-
L’observation des mouvements d’abduction et ral excessif alors qu’un glissement médial excessif
d’extension de la hanche, tels que décrits par suggère une rotule hypermobile.15
Janda,21 contribue à identifier une faiblesse ou une
suractivité musculaire. Une abduction modifiée de
la hanche révèle une faiblesse du moyen fessier et Traitement
une activation compensatrice des muscles synergi-
Le schéma de traitement proposé ci-dessous est
ques tels que le TFL,21 du carré des lombes ou du
fondé sur l’expérience clinique de l’auteur ; il est
pyramidal. La manœuvre d’extension de la hanche
accompagné d’une recherche d’informations dans
peut être utilisée pour contribuer à déterminer une
la littérature.1,5–7,10,15,17,22
activation retardée et une possible faiblesse du
grand fessier, une mise en activité précoce et une Traitement de la phase aiguë
possible suractivité des spinaux ou de l’ischiojam-
bier, ou une contracture des structures antérieures Dans la plupart des cas, le SDFP est le résultat
de la hanche. En utilisant un test de port d’une d’une surcharge chronique et non pas d’un trauma-
charge impliquant la station sur une jambe, une tisme aigu. Cependant, lorsque le traumatisme est
évaluation plus poussée peut être effectuée pour la cause déclenchante, un traitement initial de la
déterminer la force du moyen fessier.6 Janda21 a phase aiguë peut durer jusqu’à 7 jours, nécessitant
décrit une modification du test de Thomas qui peut un repos relatif, une élévation du genou et l’utili-
identifier des muscles TFL, droit antérieur de la sation d’enzymes protéolytiques ou d’anti-inflam-
cuisse ou psoas raccourcis ou hyperactifs. matoires non stéroïdiens. Divers traitements com-
Selon l’expérience de l’auteur, il est très habi- plémentaires tels que la glace, les ultrasons pulsés
tuel de trouver un moyen fessier faible et un TFL et les courants antalgiques peuvent aussi être utili-
contracté avec, de façon concomitante, une BM sés pour réduire l’inflammation. Des mobilisations
hyperactive ou raccourcie chez les patients présen- très douces peuvent être effectuées. Il faut éviter
tant un SDFP. L’expérience clinique suggère que des activités connues pour aggraver l’affection.
cela conduit souvent à une tension du rétinaculum Grimper, s’accroupir, s’agenouiller et/ou sauter
latéral patellaire. Des patients avec un SDFP clini- doivent être évités autant que possible.
que peuvent présenter des tests d’abduction et Au cours de la phase aiguë, quelques exercices
d’extension de la hanche diminués, une rotation peuvent être continués, en particulier ceux qui font
médiale de la hanche à mi-parcours lors de la faire des mouvements limités ou qui intéressent les
marche et une tendance à la rotation et à l’adduc- membres supérieurs ou la jambe opposée. Zappala
tion du fémur médialement lorsqu’ils descendent et al.15 recommandent la bicyclette ergométrique
un escalier. Il est également habituel de trouver un en laissant la jambe atteinte sur le sol, comme
muscle VIO faible permettant un mouvement laté- indiqué sur la Figure 3.
ral de la rotule. L’hyperpronation de l’articulation
astragalocalcanéenne provoque une rotation in- Traitement lors de la phase de réadaptation
terne du genou, ce dont il résulte un déplacement
latéral supplémentaire de la rotule. L’hyperprona- Lorsque l’inflammation régresse, la rééducation
tion résulte souvent de jumeaux (gastrocnémiens) devient plus active. Au début, les exercices doivent
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Figure 4 Bandage de McConnell sur le genou droit. En effectuant


le bandage de la partie latérale vers la partie médiale, les
structures médiales sont confortées.

La fonction fémoropatellaire normale nécessite


une activité musculaire statique ou dynamique
équilibrée, ainsi qu’une mobilité complète des arti-
culations voisines du membre inférieur et du pelvis.
Figure 3 La jambe droite atteinte reste sur le sol alors que la
La relaxation et l’étirement des muscles contractés
jambe gauche saine travaille sur une bicyclette stationnaire. ou raccourcis, de même que le renforcement des
muscles affaiblis ou inhibés, sont des éléments-clés
être effectués dans une position de chaîne cinéti- d’une rééducation du genou. Dans l’expérience cli-
que fermée (pied maintenant le contact avec le sol nique de l’auteur, le traitement inclut à la fois des
ou une autre surface solide) autant que possi- techniques manuelles de mobilisation des articula-
ble.1,16 Dans cette position, les ischiojambiers et le tions des tissus mous et des programmes d’exerci-
quadriceps effectuent une coactivation équilibrée ces individualisés à la maison.
essentielle pour les activités nécessitant de porter Les muscles « rétractés » ou raccourcis peuvent
une charge. Dans des exercices en chaîne ouverte être le TFL et la BM, les ischiojambiers, le triceps
(le pied se déplaçant librement dans l’espace), il y sural et les fléchisseurs de la hanche. Lorsqu’ils
a un stress non nécessaire de l’AFP dû à la contrac- sont contractés ou lorsqu’ils présentent des points
de déclenchement, on utilise un traitement met-
tion isolée du quadriceps en extension et des ischio-
tant en œuvre une relaxation postisométrique (RPI)
jambiers en flexion.1
telle qu’elle a été décrite par Lewit.22 C’est une
Les genouillères et les bandages sont fréquem- technique très douce dont le succès dépend de la
ment utilisés dans le traitement du SDFP. Dans la capacité du praticien à discerner la résistance ini-
littérature, il y a peu d’accords en ce qui concerne tiale. La Figure 5 montre la RPI des jumeaux du
leur action bénéfique. Sur des périodes prolongées, triceps. Les techniques myofasciales sont utilisées
la genouillère peut conduire à une atrophie du pour allonger les muscles raccourcis.
quadriceps et elle doit être évitée.2 Zappala et Il est courant de trouver, dans des cas de SDFP,
al.15 pensent que lorsqu’elle doit être utilisée, elle un TFL et une BM contractés ou raccourcis. Les
doit permettre le libre déplacement de la rotule et procédés les plus efficaces utilisés dans l’expé-
qu’il faut utiliser pour cela une genouillère avec rience clinique de l’auteur pour ces cas sont décrits
une ouverture au niveau de la rotule. Ceci évite ci-après.
aussi une pression directe sur la rotule. Press et • Pour la relaxation, la RPI est utilisée dans la
Young1 et d’autres utilisent le bandage de McCon- position modifiée de Thomas.6
nell pour corriger un glissement, une inclinaison ou • Pour étirer le muscle, une technique myofas-
une rotation de la rotule.10 En fait, le rôle le plus ciale est appliquée, en conjonction avec un
intéressant d’une contention est l’aide qu’elle ap- traitement à la maison utilisant un rouleau en
porte au cours d’un exercice. La Figure 4 montre un mousse (Fig. 6).
exemple de bandage de McConnell. Dans les cas où Un mouvement limité de la rotule sur le fémur
il y a une pronation excessive astragalocalca- nécessite souvent une mobilisation douce. Deux
néenne, il peut être intéressant d’utiliser une or- mobilisations de ce type, qui se sont avérées utiles,
thèse plantaire. sont présentées.
Syndrome fémoropatellaire : prise en charge clinique 107

Figure 7 Mobiliser la rotule dans la direction de la résistance.

Figure 5 Relaxation postisométrique (RPI) des jumeaux du tri-


ceps. Le patient est en décubitus dorsal avec les jambes allongées,
les hanches souples. Le praticien effectue la dorsiflexion passive
du pied du patient jusqu’à ce que la résistance initiale (la barrière)
soit sentie. Maintenir le calcanéus. Le patient inspire et tente
doucement la flexion plantaire du pied contre la main du prati-
cien, avec le minimum de contraction isométrique. Tenir 5-10 se-
condes. Après que le patient a cessé la contraction et a expiré, le Figure 8 Gapping rotulien de la région latérale vers la région
praticien reprend la tension. Répéter l’exercice trois fois. médiale.

C la rotule est doucement déplacée dans toutes


les directions pour trouver la limitation ;
C avec un contact des deux mains, la rotule est
ensuite mobilisée doucement dans la direction
de la résistance.
• Technique de gapping de Lewit :22
C pour un gapping médial, comme il est montré
sur la Figure 8, le patient est en décubitus
dorsal, avec la jambe malade étirée, mais pas
en extension complète ;
C une des mains du praticien prend la cheville
du patient en la décollant légèrement de la
table ;
C l’autre main exerce une légère pression au
Figure 6 Le patient place un rouleau en mousse perpendiculai- niveau de l’espace articulaire, en le raidissant
rement au tenseur du fascia lata (TFL) et roule, dans un mouve- et en trouvant le point de résistance initial
ment de va-et-vient, sur le TFL et la bandelette de Maissiat.
(barrière) ;
C le praticien mobilise alors l’articulation mé-
• Mobilisation douce, comme il est montré sur la dialement plusieurs fois ;
Figure 7 : C pour effectuer un « gapping » latéral, le pra-
C le patient est en décubitus dorsal, avec une ticien s’assied sur la table, entre les jambes
petite serviette repliée sous le genou atteint ; du patient, en face de l’articulation du genou
108 S.-T. Green

Figure 9 Exercice d’autoglissement de la rotule. Commencer Figure 10 Le patient s’assied ou se couche avec les pieds sur le
avec le patient assis sur le sol, les jambes étendues, avec une sol et les genoux fléchis. Placer un ballon entre les genoux.
serviette roulée sous les genoux, les jambes légèrement tour- Serrer le ballon pendant 5-10 secondes. Répéter 5 fois.
nées vers l’extérieur et le pied contre le mur. Le patient
effectue manuellement un autoglissement médial de la rotule,
contracte les cuisses et presse le genou sur le sol. Pour concen-
trer la contraction sur la région médiale du quadriceps et sur les
adducteurs, effectuer une percussion manuelle douce ou appli-
quer de la glace sur ces muscles.

et palpe l’articulation à la recherche de la


résistance initiale ;
C le praticien mobilise alors doucement l’articu-
lation latéralement plusieurs fois.
Une faiblesse du VIO est habituelle dans le SDFP.
Il est difficile d’isoler ce muscle en raison de son
insertion aux tendons du grand adducteur et du
long adducteur. Zappala et al.15 suggèrent par
conséquent que l’adduction de la hanche peut
activer significativement le VIO tout en laissant
au repos relatif le reste du quadriceps. Au début
du traitement, la mise en action du VIO est
initiée par la réalisation d’un autoglissement de
la rotule (Fig. 9). Cet exercice évolue (sans
l’autoglissement médial) en étant effectué de-
bout, lorsque le patient a la possibilité d’isoler
le VIO. Le glissement est maintenu pendant Figure 11 Étirement du vaste interne oblique en utilisant un
5-10 secondes et l’exercice est répété 5-10 fois, tube élastique comme résistance.
plusieurs fois par jour.
Un deuxième exercice, qui se focalise sur le VIO Dans le SDFP, le moyen fessier et le grand fessier
et les adducteurs, est représenté sur la Figure 10. sont souvent faibles. Pour faire travailler un grand
Cet exercice peut lui aussi évoluer en étant effec- fessier faible ou inhibé, les méthodes ci-après se
tué debout, lorsque le patient gagne en force et en sont révélées utiles.6
contrôle. • Inclinaisons postérieures du pelvis.
Des exercices avec des bandes ou des « tubes » • Ponts, progressant du sol au ballon de gymnasti-
élastiques permettent un renforcement progressif que.
de muscles spécifiques.7 Dans la Figure 11, le VIO • Élévations d’une seule jambe en position qua-
est renforcé en attachant une des extrémités du drupédique.
système élastique juste au-dessus du genou et • Planche à roulettes, planche vibrante, chaussu-
l’autre à une porte. Le patient se tient debout, res d’équilibre.
pieds écartés, tournant le dos à la porte ; on lui • Accroupissement peu profond sur le ballon
demande alors de tourner la jambe vers l’extérieur d’exercice.
et de plier les genoux (en gardant le pied sur le sol), Pour faire travailler un moyen fessier faible ou
puis de mettre la jambe en extension totale. inhibé, les méthodes ci-après peuvent être utiles.6
Syndrome fémoropatellaire : prise en charge clinique 109

Figure 12 Activation du moyen fessier en utilisant le ballon Figure 13 Steps. En effectuant la contraction excentrique, le
d’exercice. patient effectue trois groupes de dix exercices.

• Élévation d’une seule jambe en position quadru- et, en utilisant un mouvement minimal, de tourner
pédique. les genoux vers l’extérieur, en activant les arches
• Planche à roulettes, planche vibrante, marche longitudinale et transverse, tout en gardant leurs
sur des chaussures d’équilibre. orteils sur le sol. Cet exercice peut être répété
• Ponts sur une jambe (après que le patient effec- fréquemment dans la journée.
tue avec succès un pont avec les deux pieds sur
le sol). Traitement de la phase de consolidation
Le moyen fessier peut aussi être l’objet de l’exer-
Lorsque le patient gagne en force et en coordina-
cice représenté sur la Figure 12.
tion et qu’il est capable d’effectuer des exercices
• Le patient se tient debout avec le ballon d’exer-
sans ressentir de douleur, des exercices excentri-
cice entre lui et une porte.
ques tels que les steps (Fig. 13) peuvent être intro-
• La hauteur à laquelle est placé le ballon permet
duits.7 Des exercices à la presse et de marche
au bras du patient de reposer confortablement
elliptique peuvent aussi être ajoutés au programme
sur le ballon, sans élever l’épaule.
à ce moment, ainsi que des exercices ayant pour
• La jambe proche du ballon est fléchie au niveau
but une activité spécifique.
du genou avec le pied hors du sol.
Au fur et à mesure que l’entraînement pro-
• Tout le poids est sur la jambe impliquée qui est
gresse, le patient récupère un contrôle moteur et
légèrement fléchie. se prépare à retourner à son travail ou à son activité
• La jambe est tournée vers l’extérieur, tout en sportive. L’auteur a observé que les programmes
gardant droits le pied, le pelvis et les épaules. d’exercices traditionnels, qui se concentrent seule-
• La fesse est légèrement contractée. ment sur des mouvements dans le plan sagittal, ne
• Cet exercice est semblable à l’exercice de Mc- préparent pas suffisamment les malades à une
Connell ;10 cependant, le ballon est préféré car bonne réinsertion. Un entraînement utilisant des
il apporte un support supplémentaire au pa- plans sagittaux, frontaux et transverses crée un
tient. ensemble fonctionnel permettant aux patients de
Les exercices du « petit pied », tels que préconisés progresser dans leurs activités normales tridimen-
par Janda, stimulent les voies sensorielles et motri- sionnelles23,24 (Fig. 14).
ces qui contrôlent la fonction des muscles respon-
sables de la posture et de la marche. Pour une
description de ces exercices, se rapporter à Lieben- Conclusion
son.6 Lorsque les patients ont des difficultés à
effectuer avec succès l’exercice du « petit pied », Le but de la rééducation dans le SDFP est de réta-
on leur demande de se tenir droits sur leurs pieds blir l’intégrité fonctionnelle du membre inférieur
110 S.-T. Green

Figure 14 Arbre décisionnel. Vue d’ensemble des traitements possibles du syndrome fémoropatellaire. RPI : relaxation postisomé-
trique.

atteint. Chaque patient se présente avec un ensem- traitement spécifique et personnalisé. Pour accélé-
ble de signes positifs légèrement différents. Par rer la récupération, il est crucial de trouver les
conséquent, on doit trouver pour chaque patient un éléments-clés du dysfonctionnement chez le pa-
Syndrome fémoropatellaire : prise en charge clinique 111

tient. Les exercices doivent être programmés de 10. McConnell J. The physical therapist’s approach to patel-
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