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Publié pour la première fois par North Atlantic Books – Berkeley, California
© 2017, Stanley Rosenberg
ISBN : 978-2-81322-395-1
www.editions-tredaniel.com
info@guytredaniel.fr
www.facebook.com/editions.tredaniel
À Linda Thorborg
SOMMAIRE
Avant-propos de Stephen Porges
Avant-propos de Benjamin Shield
Préface
Introduction
Première partie
Anciennes et nouvelles données anatomiques
Combattre les têtes de l’Hydre
La dysfonction des nerfs crâniens
Chapitre 1. Le système nerveux autonome
Les douze nerfs crâniens
Dysfonction des nerfs crâniens et interaction sociale
Traiter les nerfs crâniens
Les nerfs spinaux
Le système nerveux entérique
Deuxième partie
Restaurer l’état d’interaction sociale
L’exercice de base
La technique de relâchement neurofascial
Les exercices de la salamandre
Le massage pour les migraines
L’exercice pour les raideurs de cou
L’exercice de torsion et rotation
Le lifting naturel de 4 minutes (1)
Le lifting naturel de 4 minutes (2)
Trancher les têtes de l’Hydre
Remerciements
Index
À propos de l’auteur
AVANT-PROPOS DE STEPHEN PORGES
J’ai rencontré Stanley Rosenberg au mois de juin 2002, à la conférence de
l’United States Association for Body Psychotherapy, à Baltimore. La veille
de mon intervention, j’avais reçu un message de Jim Oschman, demandant
si Stanley et lui pouvaient y assister. Il m’affirmait que j’aurais plaisir à
rencontrer Stanley et à découvrir son travail. Après la conférence, Stanley
m’a en effet expliqué son désir d’identifier des mesures objectives pour
valider son travail clinique. Cela a excité ma curiosité, et j’ai voulu en
savoir davantage sur son approche et les raisons pour lesquelles il
s’intéressait aux mesures de la fonction vagale. J’ai mentionné que je
souffrais de spondylolisthésis, un trouble squelettique caractérisé par le
basculement d’une vertèbre. Il m’a dit avec désinvolture : « Je peux guérir
ça. » Je lui ai demandé combien de temps cela lui prendrait. « Dix ou
quinze secondes ! », m’a-t-il répondu. Cela m’a stupéfié, car j’imaginais
que son traitement requerrait au moins quelques séances. Comme j’avais
consulté un spécialiste en orthopédie, j’étais curieux de savoir si une
thérapie somatique serait efficace, mais l’idée qu’on pourrait la réaliser en
quelques secondes me paraissait surréaliste.
Ma spondylolisthésis était située à la jonction entre les vertèbres
lombaires et sacrées. Très douloureuse, elle était susceptible de se détériorer
au point de nécessiter une opération chirurgicale. Le chirurgien
orthopédique qui l’avait diagnostiquée alimentait ma peur de l’opération
pour me pousser à faire des progrès en kinésithérapie. J’étais alors allé voir
un médecin du sport, qui m’avait prescrit un corset orthopédique pour
limiter la mobilité de mon dos. Tous ces spécialistes me donnaient des avis
contradictoires : les médecins m’encourageaient à immobiliser le bas de
mon dos, tandis que les kinésithérapeutes me recommandaient de bouger et
de travailler ma souplesse. Je ne savais plus comment me traiter.
J’ai donc accueilli avec enthousiasme la généreuse proposition de Stanley.
Il m’a demandé de me mettre à quatre pattes et de détendre ma colonne,
tout en la maintenant à peu près horizontale. Puis, avec les doigts des deux
mains, il a manipulé les tissus au-dessus des vertèbres problématiques. La
vertèbre du dessus s’est remise immédiatement en place. Depuis quinze ans,
je me sers de cette procédure pour m’éviter les douleurs.
J’ai tout de suite compris ce qu’il faisait. La manipulation des couches
musculaires supérieures signalait à mon corps de se détendre. La relaxation
était suffisante pour réorganiser le faisceau neuromusculaire et permettre à
la vertèbre de reprendre doucement sa place. Stanley avait transmis un
signal de sécurité à mon système neuromusculaire, le faisant passer de l’état
de crispation avec lequel il essayait de protéger le bas de ma colonne à un
état de sécurité naturel.
La méthode de Stanley m’a confirmé que la sécurité concerne tout le
corps, pas seulement les interactions sociales via les muscles de la tête et du
visage, ou les viscères via les voies vagales ventrales. En anatomie
humaine, le besoin de sécurité s’exprime par la régulation négative et la
contrainte de défense. Quand la sécurité est établie, les structures peuvent se
reconnecter et favoriser le rétablissement. Sur le plan fonctionnel, Stanley
comprend implicitement que le toucher est bien accueilli quand le système
nerveux est dans un état de sécurité, et qu’on peut alors l’utiliser pour
aligner les structures corporelles et optimiser la fonction autonome.
Cette première rencontre a été le témoin de l’intelligence brillante de
Stanley, de son approche compatissante et de sa compréhension intuitive
des systèmes physiologiques.
Stanley et moi sommes amis maintenant depuis quinze ans. Nos multiples
rencontres nous ont permis de discuter à loisir de sa manière de manipuler
l’état du système nerveux autonome pour favoriser la santé, la croissance et
le rétablissement. Comme le montre ce livre, il a brillamment combiné des
aspects de la théorie polyvagale et les thérapies manuelles, crânio-sacrées
ou autres. Et il a extrait avec art le principe majeur de la théorie vagale :
quand elles sont dans un état de sécurité, les structures corporelles
accueillent bien le toucher et la manipulation. C’est parce que dans cet état,
les voies vagales ventrales coordonnent le système nerveux autonome. Ses
traits défensifs sont restreints et il accueille aussi bien les comportements
sociaux que les contacts physiques. À l’origine des succès cliniques de
Stanley, il y a sa capacité à entrer en contact avec les patients et à leur
donner des indices de confiance et de sollicitude qui éveillent les
caractéristiques positives du circuit vagal ventral.
Stanley n’est pas un thérapeute traditionnel formé au sein d’une
discipline. Son parcours transcende les disciplines et son approche
s’apparente à celle d’un guérisseur. Il co-régule le corps de ses patients et
lui permet de guérir grâce à ses propres mécanismes. Encore une fois,
lorsque la sécurité est manifeste, le corps joue le rôle de plate-forme de la
guérison. La théorie vagale ne dit pas autre chose.
Stimuler le nerf vague pour favoriser la guérison découle de l’intuition de
Stanley quant au rôle des voies vagales dans la guérison. Il y présente ses
techniques pour promouvoir la sécurité et rebrancher le système nerveux, et
optimiser ainsi l’homéostasie, le comportement et la santé mentale.
En tant que scientifique, je n’ai pas d’expérience du monde de la thérapie.
En tant que thérapeute, Stanley ne voit pas le monde comme un
scientifique. Mais ses dons reposent sur sa capacité à organiser
implicitement les informations de la science et à les appliquer de manière
thérapeutique, intuitive et utile. Les apports créatifs de Stanley sont uniques
au sein de l’environnement complexe du soin. Heureusement, ses puissantes
idées, ses métaphores et ses modèles de traitement sont magnifiquement
consignés dans ce livre.
Dr Stephen W. Porges
Chercheur émérite de l’Institut Kinsey,
Université d’Indiana, et professeur de psychiatrie
à l’Université de Caroline du Nord
AVANT-PROPOS DE BENJAMIN SHIELD
Il y a des moments dans l’histoire où le besoin de nouvelles connaissances
est satisfait avec brio. Nous assistons à l’un de ces rares moments. Stimuler
le nerf vague pour favoriser la guérison offre aux lecteurs les outils pour
comprendre et traiter les maladies les plus complexes.
En puisant dans sa formation, sa pratique clinique et son enseignement,
Stanley Rosenberg expose brillamment ces nouvelles connaissances. Ce
dernier livre fournit un aperçu de la genèse des troubles physiques et
émotionnels, des raisons pour lesquelles les méthodes conventionnelles ne
suffisent pas à les guérir et des outils efficaces pour les traiter.
Notre bien-être dépend d’un système nerveux fonctionnel et adapté. Le
nerf vague est au cœur de cette adaptabilité, surtout au stress, car il contrôle
toute la matrice physique et neurologique. Il est au centre de tous les
aspects de la vie. Il peut procurer une détente profonde comme fournir une
réaction immédiate à des situations de vie ou de mort. Il est à la fois la
cause et la solution d’innombrables troubles. En outre, il permet d’entrer en
contact avec autrui et avec l’environnement.
J’ai le privilège de connaître Stanley depuis plus de trente-cinq ans. J’ai
étudié avec lui, appris avec lui et enseigné à l’Institut Rosenberg. Je ne
connais aucun praticien plus qualifié que lui pour mettre en forme les
éléments essentiels présentés dans ce livre.
Stimuler le nerf vague pour favoriser la guérison dévoile les mystères des
maladies chroniques. Nombre de livres expliquent ces états, mais aucun ne
plonge avec autant de succès dans leurs causes sous-jacentes.
Que ce soit pour les thérapeutes, les malades ou de simples lecteurs qui
souhaitent en apprendre davantage sur eux-mêmes, Stimuler le nerf vague
pour favoriser la guérison est un livre indispensable. Nous devons à
Stanley Rosenberg beaucoup de gratitude pour avoir façonné le savoir de
toute une vie en une œuvre passionnante et inoubliable.
Dr Benjamin Shield
Auteur de Healers on Healing, For the Love of God,
Handbook for the Soul et Handbook for the Heart
PRÉFACE
Né aux États-Unis, j’exerce depuis longtemps au Danemark comme
thérapeute manuel. Ce livre propose une approche du soin fondée sur mon
expérience clinique et sur la théorie polyvagale du Dr Stephen Porges, une
toute nouvelle compréhension du système nerveux autonome.
Le système nerveux autonome ne régule pas seulement le fonctionnement
des organes internes (estomac, poumons, cœur, foie, etc.), il est étroitement
lié à l’état émotionnel et donc au comportement. Par conséquent, il est
crucial pour la santé et le bien-être physique et émotionnel qu’il fonctionne
correctement. La théorie polyvagale du Dr Porges m’a permis d’obtenir des
résultats positifs pour des problèmes de santé aussi divers que la
bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), les migraines ou
l’autisme, pour n’en citer que quelques-uns.
Je pratique la thérapie manuelle sous diverses formes depuis plus de
quarante-cinq ans. Cette carrière était bien éloignée de Swarthmore College,
dont je suis sorti diplômé en littérature anglaise, philosophie et histoire en
1962. En allant aux réunions d’anciens élèves, j’ai découvert que la plupart
de mes anciens amis étaient devenus professeurs d’université, médecins,
psychologues ou autres. Je suis le seul thérapeute manuel sur les deux cent
cinquante étudiants de ma promotion.
Taï chi
La thérapie manuelle est arrivée naturellement dans une vie consacrée au
théâtre. En tant qu’enseignant et metteur en scène, je tentais de pousser les
acteurs au-delà de leurs limites habituelles, avec des exercices de mime et
d’acrobatie par exemple. À un moment donné, j’ai découvert un petit livre
sur le massage shiatsu et je l’ai inclus dans la formation pour aider les
acteurs à mieux bouger.
Tout en explorant le monde du théâtre expérimental de New York, j’ai
aussi appris le taï chi auprès d’Ed Young, étudiant et traducteur du
professeur Cheng Man-Ch’ing, l’un des plus grands enseignants de taï chi
du XXe siècle. Cette discipline est sans parallèle en tant que source de savoir
sur les mouvements naturels du corps. La pratique du taï chi au quotidien
est le kung-fu de la connaissance de soi, similaire aux formes de méditation
dans d’autres traditions.
Les mouvements du taï chi sont continus, en spirale et « doux » comparés
aux styles « durs » d’auto-défense comme le karaté, qui use de mouvements
en ligne droite, avec des points de départ et de fin clairement définis. Le taï
chi est aussi un art martial, mais le but n’est pas de devenir plus fort ou plus
rapide que son adversaire. Il s’agit au contraire de mobiliser la souplesse et
le sens kinesthésique pour trouver les points de tensions de l’adversaire – et
de « l’aider » à utiliser sa propre force contre lui-même.
L’idéal du taï chi est d’utiliser « une force de cent grammes pour
détourner une force de cinq cents kilos ». Ce concept est devenu le principe
directeur de mon travail en thérapie manuelle. Les masseurs et les
kinésithérapeutes appliquent beaucoup de force pour parvenir à leur but. Par
contraste, j’essaie de trouver l’angle exact qui permet d’accroître la tension,
puis d’appliquer la quantité de force minimum nécessaire pour détendre le
muscle. Je ne me sers souvent que de quelques grammes de pression.
La barrière hémato-encéphalique
Un filtre physiologique fait de cellules épithéliales enveloppe le cerveau et
la moelle épinière. C’est ce qu’on appelle la barrière hémato-encéphalique.
Car le sang ne circule pas directement dans le cerveau et la moelle épinière.
Ces derniers sont entourés d’un liquide incolore, appelé le liquide
cérébrospinal, qui nourrit les cellules et emporte les déchets métaboliques
dans le sang.
Le liquide cérébrospinal existe en petites quantités dans tout le corps,
mais il est plus fin que le sang. Il ne contient ni globules rouges ni globules
blancs et moins d’impuretés que le sang lui-même.
Dans le crâne, le liquide cérébrospinal filtré par le sang circule dans les
espaces entourant le cerveau et la moelle épinière. Après ce circuit, il
retourne dans les veines jugulaires où il est résorbé.
L’apport de sang au tronc cérébral est crucial pour le bon fonctionnement
des cinq nerfs crâniens qui en émergent (parmi lesquels la branche ventrale
du nerf vague) et dont la mobilisation est nécessaire aux rapports sociaux.
L’élimination des contraintes de l’apport sanguin à ce niveau est donc au
cœur de l’amélioration de la fonction de la branche abdominale du nerf
vague et des autres nerfs crâniens. C’est dans le domaine de l’ostéopathie
crânio-sacrée que l’on trouve les meilleurs moyens pour le faire.
Durant des décennies, les études crânio-sacrées ont été la chasse gardée
des médecins ostéopathes. Par tradition, ils réservaient l’accès des cours
aux ostéopathes agréés et aux étudiants des écoles de médecine
ostéopathique. Toutefois, certaines disciplines de terrain furent finalement
enseignées à des médecins et des étudiants non ostéopathes. Parce que ces
techniques étaient très efficaces, le marché se développa rapidement au sein
des praticiens de thérapies complémentaires et alternatives.
Rompant avec la tradition, un autre ostéopathe américain, John Upledger,
commença à enseigner les techniques crânio-sacrées à des non-ostéopathes.
L’objectif principal de son travail était de relâcher la tension des
membranes. Il fonda l’Institut Upledger, où je reçus mon premier cours de
thérapie crânio-sacrée en 1983. La thérapie crânio-sacrée est aujourd’hui
devenue populaire, et on trouve des praticiens dans le monde entier.
En 1995, après avoir mis en pratique avec succès ce que j’avais appris à
l’Institut Upledger, j’ai commencé à étudier avec Alain Gehin, un
ostéopathe français spécialisé dans la thérapie crânio-sacrée biomécanique.
Son but était de soulager les tensions dans les tissus conjonctifs entourant
les os crâniens, et par conséquent de leur permettre de bouger plus
librement3.
Quelques années après cela, j’ai suivi des cours d’initiation à la thérapie
crânio-sacrée biomécanique, qui visait à favoriser la circulation du liquide
cérébrospinal. Ces trois approches avaient le même objectif, améliorer la
fonction du système crânio-sacré.
Ma pratique clinique
Dans ma pratique, je préférais la thérapie crânio-sacrée biomécanique, qui
me rappelait le travail avec le Rolfing®. La TCB est spécifique ; grâce à
elle, j’ai pu trouver avec précision des points de tension dans les sutures
crâniennes et disposer de plus de cent cinquante techniques pour les
soulager. Cette puissante approche restaure avec beaucoup d’efficacité et en
peu de temps la fonction des nerfs crâniens.
Outre le traitement des patients avec la thérapie crânio-sacrée, je donnais
des séances individuelles de Rolfing®, qui équilibre les myofascias (myo
veut dire « muscle » et fascia se réfère au tissu conjonctif). J’offrais aussi
des séances de massage viscéral pour optimiser le fonctionnement des
systèmes digestif et respiratoire. En utilisant ces diverses méthodes, j’ai
observé des changements en termes de stress et de détente dans le système
nerveux de mes patients.
C’était un travail extrêmement fructueux. À mesure que le temps passait,
de plus en plus de gens voulaient apprendre mes techniques, et l’Institut
Rosenberg s’est développé au point d’employer douze professeurs à temps
partiel. Nous avons formé plusieurs centaines d’étudiants au fil des ans qui,
une fois devenus thérapeutes, ont traité à leur tour des milliers de patients.
Ma réputation s’est étendue au-delà des frontières du Danemark et j’ai été
invité à enseigner dans plusieurs autres pays.
L’idée de la fonction à deux états (stress et détente) du système nerveux
autonome jouait un rôle proéminent dans notre curriculum. Je l’enseignais
dans mes cours de thérapie crânio-sacrée, de massage viscéral et de
relâchement des tissus conjonctifs. J’avais même écrit un livre traitant du
soulagement de la douleur et de la thérapie manuelle avec le neurologue
américain Ronald Lawrence, Pain Relief with Osteomassage4, basé sur cette
interprétation du système nerveux autonome.
Quand j’ai entendu pour la première fois Stephen Porges parler de sa
théorie polyvagale à Baltimore, je pratiquais depuis presque trente-cinq ans
les thérapies manuelles. La théorie de Porges était faite pour moi et, grâce à
elle, ma compréhension du système nerveux autonome a fait un énorme
bond en avant.
Comme l’explique Porges, cinq nerfs crâniens doivent fonctionner
adéquatement pour permettre l’état d’interaction sociale. Ces cinq nerfs
sont les NC V, VII, IX, X et XI et ont leur origine dans le tronc cérébral.
Avant de rencontrer Porges, j’avais étudié l’anatomie avec le Pr Patrick
Coughlin, qui nous avait parlé des douze nerfs crâniens, dont le nerf vague
(NC X). J’avais aussi appris des techniques biomécaniques spécifiques avec
mon professeur de crânio-sacrée, Alain Gehin, pour améliorer la fonction
de ces douze nerfs crâniens. J’étais donc bien préparé à la perspective de la
théorie polyvagale. Grâce à ce nouveau paradigme, j’ai adapté des
techniques pour traiter avec succès un large éventail de maladies.
Je suis persuadé que les informations et les exercices de ce livre peuvent
profiter à n’importe qui, des débutants aux thérapeutes confirmés, et
soulager beaucoup de symptômes, d’états et de problèmes de santé difficiles
à diagnostiquer et à traiter.
CHAÎNE SYMPATHIQUE
Les branches des nerfs spinaux innervent des structures corporelles
spécifiques : la peau (les dermatomes), les muscles (les myotomes), les
organes viscéraux (les viscérotomes), les ligaments, les fascias et le tissu
conjonctif (les fasciatomes).
Certains nerfs spinaux étendent leur territoire d’influence sur les organes
internes. Les nerfs des vertèbres thoraciques T1 et T4 vont par exemple au
cœur, les nerfs des vertèbres T5 et T8 aux poumons, les nerfs de T9 à
l’estomac et de T10 aux reins. D’autres nerfs servent d’autres organes,
notamment la vessie, les organes génitaux et les intestins.
En émergeant de la moelle épinière, certaines fibres nerveuses spinales
thoraciques et lombaires (T1 à L2) s’étendent latéralement sur une courte
distance. Quelques-unes restent dans cette région, tandis que d’autres
rejoignent les fibres des vertèbres au-dessus et au-dessous pour former une
partie de la chaîne sympathique. La chaîne sympathique s’étend le long de
la colonne vertébrale entre T1 et L2. Par ailleurs, la plupart des nerfs
sympathiques projetés vers les viscères et la tête s’accompagnent d’artères.
Quand la survie est menacée, la chaîne sympathique active une réaction
de combat ou de fuite pour mobiliser les ressources du corps. Cette réaction
est immédiate et totale, c’est-à-dire appropriée quand il existe une menace
ou un danger. Les muscles se contractent pour se préparer aux mouvements
nécessaires, un peu comme les haltérophiles avant de soulever des haltères.
Les organes innervés par ces fibres sympathiques accroissent leur niveau
d’activité pour favoriser cette mobilisation. Le cœur bat plus vite pour
fournir plus de sang au système musculaire. La pression sanguine augmente
pour pomper plus de sang dans les muscles tendus. Le foie libère des sucres
dans le sang pour fournir plus d’énergie aux muscles. Les voies aériennes
s’ouvrent au maximum, accroissant la capacité respiratoire et l’absorption
d’oxygène pour favoriser la lutte ou la fuite.
En même temps, d’autres organes (essentiellement ceux de la digestion)
ralentissent ou s’arrêtent. L’appétit cesse, le mouvement des aliments dans
l’intestin stoppe, et on peut avoir la sensation d’avoir des « papillons » dans
l’estomac.
En cas de difficulté ou de menace, l’état de stress créé par la réaction
sympathique affecte tout le corps et peut impliquer simultanément tous les
muscles. L’activation de la chaîne sympathique est l’un des trois états
possibles du système nerveux autonome, que nous évoquerons plus en
détail plus loin.
Le nerf vague
Le bien-être physique et le bien-être émotionnel sont intimement liés.
Lorsque l’on a mal à la tête, il est difficile de se sentir joyeux et de
s’intéresser aux autres. D’un autre côté, lorsqu’on a bénéficié d’une bonne
nuit de sommeil, d’un peu d’exercice et d’un bon repas, on se sent bien et
on a naturellement envie de se montrer sociable. Ce lien est bien connu.
Toutefois, peu de gens savent qu’un nerf appelé vague régule la plupart
des fonctions physiologiques nécessaires à la santé et au bien-être
émotionnel. Sans lui, on ne peut pas être en bonne santé, se sentir bien et
interagir positivement avec son entourage.
Hercule et Antée
La lutte d’Hercule et d’Antée a inspiré de nombreuses sculptures de
l’Antiquité à la Renaissance.
Fils de Poséidon, dieu de la Mer, et de Déméter, déesse de la Terre, Antée
vivait à l’orée du désert de Lybie et défiait les passants de se battre avec lui.
Avec les crânes de ses adversaires, il bâtissait un temple à la gloire de son
père. Il n’avait jamais été vaincu quand Hercule se présenta devant lui. Ce
dernier comprit vite pourquoi : chaque fois qu’il l’envoyait au tapis, Antée
se relevait et reprenait la lutte avec plus de vigueur. Son secret était simple :
chaque fois qu’il entrait en contact avec la Terre, sa mère, il en était fortifié.
Hercule souleva donc Antée dans les airs en le saisissant par la taille et
l’écrasa contre lui grâce à sa force colossale.
L’histoire d’Antée symbolise le danger de ne pas être enraciné. Hercule,
quant à lui, incarne la force psychologique et spirituelle qui s’accroît quand,
après avoir été « ébranlé », on se ré-enracine.
Premières expériences
Laissez-moi souligner l’importance du dépistage en rappelant ma pratique
des premiers jours. Quand j’ai entamé ma formation en thérapie crânio-
sacrée, notre professeur nous a dit que si nous utilisions la séquence de
techniques qu’il nous avait apprise, nous pourrions soulager les gens de leur
stress. Mais il ne nous a pas appris à tester les états physiologiques, si bien
que je me demandais comment il savait que ces techniques fonctionnaient.
Peut-être l’avait-il tout simplement entendu de la bouche de son
professeur et le croyait-il.
C’était il y a presque trente ans, avant que j’étudie avec Alain Gehin, et
longtemps avant que j’entende parler de la théorie polyvagale. Le seul
modèle que nous avions à l’époque était la binarité du système nerveux
autonome avec ses états de stress et de détente.
Tout le monde savait que le stress était mauvais pour la santé, et il existait
tout un tas de livres et de cours promettant monts et merveilles. Mais aucun
d’eux n’expliquait le moyen de tester le stress sur le plan physiologique.
Aujourd’hui, je teste les patients avant et après les séances ; je ne place pas
une foi aveugle dans ce que quelqu’un, un jour, m’a dit d’attendre en termes
de résultats.
Lors de mes premières séances, j’ai appliqué mes cours et supposé que
j’avais fait mon travail. Les patients ne pouvaient plus être stressés, ils
étaient détendus et prêts à rentrer chez eux. Mais ils avaient souvent du mal
à se reprendre après le traitement et me demandaient s’ils pouvaient rester
allongés quelques minutes de plus. Au bout de dix ou quinze minutes, ils
n’avaient toujours pas envie de se lever, et je devais leur expliquer que
j’avais besoin de la table de massage pour mon patient suivant. Prenant mes
besoins en considération, ils se levaient à contrecœur. Certains me
demandaient s’ils pouvaient conduire ; je leur assurais que cela ne posait
pas de problème.
Au rendez-vous suivant, ils me disaient qu’ils étaient tellement détendus
après la séance qu’ils avaient dû s’arrêter au bord de la route pour faire un
petit somme. Parfois, ils s’arrêtaient même deux ou trois fois de suite. Ils
me disaient avec enthousiasme que c’était génial d’être aussi détendu. Le
jour suivant, ils n’avaient pas eu envie de se lever et d’aller au travail.
Rétrospectivement, je comprends que mes séances les mettaient dans un
état vagal dorsal. Ils n’étaient pas détendus, mais dissociés et dépressifs.
Aujourd’hui, je prends soin de traiter la fonction vagale ventrale pendant la
séance et de la tester à nouveau à la fin pour m’assurer que mes patients
peuvent avoir des échanges sociaux avant leur départ. Je fais en sorte qu’ils
quittent mon cabinet calmes, mais alertes et capables de fonctionner, c’est-
à-dire sans stress et sans activité vagale dorsale. Tester l’état du système
nerveux autonome avant et après la séance donne une formidable
perspective quand vous êtes ostéopathe, psychologue ou autre professionnel
du soin.
La branche pharyngienne
Le nerf vague ventral possède plusieurs branches. L’une d’elles, que l’on
appelle la branche pharyngienne, innerve la partie de la gorge
immédiatement derrière la cavité nasale, au-dessus de l’œsophage et du
larynx. Les fibres nerveuses de la branche pharyngienne du nerf vague
rejoignent le palais mou et le pharynx. Ce nerf est impliqué dans la
déglutition et la production de sons vocaux.
Claude Galien a été le premier à décrire extensivement la branche
pharyngienne du nerf vague, en notant qu’elle fournissait une force
nerveuse motrice aux muscles du larynx, pour produire la voix. Il avait
appris cela en examinant un gladiateur blessé à la gorge, qui avait perdu la
voix. Galien a découvert que la branche pharyngienne du nerf vague avait
été sectionnée au niveau du cou. Pour tester la validité de ses observations,
il a effectué une expérience sur des cochons, dont l’anatomie est très
similaire à celle des êtres humains. Il a constaté qu’en coupant le nerf
pharyngien des cochons, il supprimait leurs couinements.
Après avoir essayé plusieurs méthodes pour évaluer la branche ventrale
du nerf vague, j’ai fini par choisir celle qui s’intéresse à la branche
pharyngienne. Elle est décrite dans de vieux manuels d’anatomie et de
physiologie et elle est toujours enseignée dans les écoles de médecine du
Danemark. Alain Gehin enseignait aussi cette méthode et cela a été un
grand atout dans ma pratique de la thérapie crânio-sacrée.
Ce test évalue le mouvement de l’un des muscles innervés par la branche
pharyngienne, à savoir le muscle élévateur du voile du palais (levator veli
palatini). L’expérience m’a appris que l’état de cette branche est un bon
indicateur de la fonction des autres branches du nerf vague.
L’amélioration de la fonction de la branche pharyngienne se répercute sur
la fonction du diaphragme respiratoire. Quand le test montre un
dysfonctionnement du muscle élévateur du voile du palais, j’observe aussi
que la respiration du patient est irrégulière, un peu trop rapide et
superficielle. Une fois la branche redevenue fonctionnelle après l’exercice
de base, je constate que la respiration s’est améliorée, devenant plus
profonde et plus lente.
J’explique à mes patients l’importance du bon fonctionnement de la
branche ventrale du nerf vague. Je leur montre des schémas et je leur
précise ce que je recherche en termes de mouvements du palais mou. La
plupart d’entre eux apprécient que je teste leur fonction vagale avant et
après la séance. Ils aiment le fait qu’on puisse évaluer leur système nerveux
autonome et que si la branche ventrale dysfonctionne, on puisse la faire
revenir à un fonctionnement adéquat.
J’ai donc expliqué pas à pas cette technique à mon patient. Avec un
œsophage étiré, son estomac pouvait se placer plus bas dans l’abdomen, à
quelques centimètres du diaphragme qui, lui, pouvait monter et descendre
sans contrainte, en glissant normalement à la surface de l’œsophage. Ses
côtes inférieures ont aussi pu s’étaler des deux côtés. Sa respiration était
beaucoup plus ample.
Nous sommes passés au test fonctionnel. Comme je l’ai dit, mon cabinet
est situé au premier étage. J’ai demandé à mon patient de monter tout en
haut des escaliers – quatre volées de marches – puis de redescendre. Quand
il est revenu, il respirait fort mais avec aisance. Il m’a dit en souriant : « J’ai
presque couru à l’aller et au retour. Je n’ai pas eu besoin de m’arrêter une
seule fois. » C’était un homme qui, avant notre séance, ne pouvait gravir
une seule volée de marches sans s’arrêter pour reprendre son souffle.
Il a continué à venir me voir pour des séances occasionnelles. Outre le
traitement de sa hernie hiatale, nous nous sommes occupés de tensions dans
d’autres viscères, qui pouvaient entraver sa respiration. Il a continué à
effectuer l’exercice de base pour sa hernie hiatale et d’autres techniques de
massage des viscères. Je lui ai aussi donné des exercices de mouvement. Au
bout de douze semaines, il était capable de faire du vélo plusieurs heures
avec son frère, ex-champion de triathlon au Danemark. La dernière fois que
je lui ai parlé, sa respiration continuait à s’améliorer et il projetait une
randonnée à vélo dans les montagnes suisses avec son frère. C’était
seulement six mois après le début de ses séances avec moi.
Quand on lui a fait passer à nouveau un scanner, les taches blanches dans
ses poumons n’avaient pas disparu, mais elles ne semblaient plus
restreindre sa respiration. Les fibres empêchent effectivement le tissu des
poumons d’absorber efficacement l’oxygène. Mais avec une capacité
pulmonaire grandement améliorée, il était capable de faire du sport de haut
niveau.
Je crois que la plupart des tentatives pour traiter la BPCO utilisent la
mauvaise carte, car elles ne prennent pas en compte le dysfonctionnement
du nerf vague. Selon moi, une cause fréquente de la BPCO est le manque
d’activité de la branche ventrale du nerf vague, qui laisse libre cours à
l’activité de la branche dorsale.
La branche dorsale contracte les bronches et empêche l’air de passer dans
les poumons. Cette contrainte est appropriée dans un état d’immobilité et de
repli, par exemple lorsqu’un crocodile digère un gros repas. Mais si elle
n’est pas contrebalancée, elle devient problématique pour les êtres humains
qui essaient de fonctionner au quotidien.
En activant la fonction de la branche ventrale, l’exercice de base sort de
l’état de repli et détend les bronches. Combiné à l’étirement de l’œsophage,
il ne prend que quelques minutes. Il ne requiert aucune prise de médicament
et il est immédiatement efficace, sans aucun effet secondaire. Pour moi,
c’est la preuve que les causes de la BPCO sont méconnues dans bien des
cas. On avait dit à mon patient que c’étaient les fibres dans ses poumons qui
restreignaient sa respiration. Si après dix minutes de traitement il pouvait
respirer plus normalement, cette idée ne tient plus. Ou, du moins, on peut
dire que ce n’était pas la seule explication.
L’amélioration de la fonction du nerf vague ventral, le redressement de la
tête et le relâchement du diaphragme respiratoire ont contribué à
l’amélioration de la capacité vitale de mon patient. Cela a été confirmé par
des tests et des analyses.
La respiration diaphragmatique
Une bonne respiration diaphragmatique est un élément important des
interactions sociales. Toutes les personnes que j’ai examinées dans ma
clinique et qui étaient dans un état de stress ou d’activité vagale dorsale
avaient un schéma respiratoire perturbé.
Une respiration normale doit comprendre la montée et la descente du
diaphragme. Afin de l’évaluer, je pose mes mains légèrement de chaque
côté de la cage thoracique, au niveau des deux dernières côtes. S’il y a une
respiration diaphragmatique, je sens les côtes se soulever latéralement.
Dans le cas d’une hernie hiatale, je les sens se soulever du côté droit, mais
pas du côté gauche.
Si le diaphragme ne s’abaisse pas naturellement à l’inspiration, il faut
faire de la place aux poumons autrement. On hausse alors les épaules et les
côtes supérieures. C’est ce qu’on appelle la respiration costale. Ce schéma
respiratoire est associé aux émotions de peur, d’anxiété et de panique.
Un autre schéma respiratoire courant est la contraction des muscles de
l’abdomen. Lorsqu’on est à court de souffle, le ventre est distendu et
flasque. Les muscles du ventre sont trop mous et les intestins descendent,
tirant les poumons vers le bas. Certaines personnes considèrent comme un
bon signe que la respiration descende dans l’abdomen. Mais le diaphragme
n’est pas mobilisé, si bien que ce sont les muscles de l’estomac qui se
contractent pour inspirer. Ce schéma respiratoire est associé à la colère.
Dans l’idéal, l’abdomen et la poitrine se soulèvent et se contractent en
même temps. Les deux dernières côtes (C11 et C12) s’abaissent à
l’inspiration. Les cinq côtes supérieures (C6-C10) se déplacent
latéralement ; on compare ce mouvement à celui de l’anse d’un seau. Le
groupe suivant de côtes (C5 à C1) se soulève vers le haut, le long du
sternum, dans un mouvement décrit comme la « poignée de la pompe ».
Lorsque le diaphragme a perdu son tonus optimal, c’est tout le tonus du
système musculo-squelettique qui en est affecté. On tend à se
recroqueviller, on respire et on se comporte comme quelqu’un de déprimé.
Si, au contraire, on contracte le diaphragme pour le faire descendre dans
l’abdomen, on a la posture et le comportement de quelqu’un qui est en
colère.
Les fibres sensitives et motrices du nerf vague affectent et sont en même
temps affectées par la respiration. Les premières (afférentes) sont quatre
fois plus nombreuses que les secondes (efférentes) et elles surveillent
constamment le comportement du diaphragme.
Le bon fonctionnement des fibres motrices du nerf vague est nécessaire
pour une respiration détendue et efficace. Quand le diaphragme ne descend
pas durant l’inspiration, ce sont les muscles activés soit par la chaîne
sympathique soit par le circuit vagal dorsal qui entrent en jeu. Un schéma
respiratoire dans lequel le diaphragme ne joue pas son rôle indique donc au
corps par l’intermédiaire des fibres nerveuses sensitives qu’il est menacé ou
en danger. Cet exemple montre que le feedback des branches sensitives des
nerfs crâniens influence l’état du système nerveux autonome.
Phobies
Les phobies tiennent une large part dans les troubles anxieux et peuvent être
invalidantes. Une phobie se caractérise par une peur extrême et un
déclencheur spécifique.
On estime qu’entre 5 et 12 % de la population mondiale souffrent de
troubles phobiques2. Les phobiques anticipent des conséquences terrifiantes
à l’idée d’être face à l’objet de leur peur. Ils voudraient fuir, mais sont
paralysés. Même s’ils comprennent mentalement la dimension irrationnelle
de leur réaction, ils sont tout de même submergés par la peur3.
Les phobies sont catégorisées en fonction de leur objet : acrophobie (peur
des hauteurs), claustrophobie (peur des espaces clos), arachnophobie (peur
des araignées) par exemple. Le déclencheur peut être lié à un événement
biographique particulier, mais aussi venir d’une expérience virtuelle, écoute
de récit ou visionnage de film.
La liste de phobies sur Wikipedia (non exhaustive) comprend déjà vingt-
trois entrées commençant par la lettre A. Cela donne un aperçu de l’ampleur
du problème. Tout et n’importe quoi peut être à l’origine d’une réaction
phobique.
Les êtres humains ont tendance à classer les choses et à les nommer pour
tenter de mieux les comprendre. Mais plutôt que de s’attacher aux
différences entre l’ablutophobie (la peur de l’eau) et l’acousticophobie (la
peur du bruit), il serait préférable de s’intéresser à l’activité physiologique
du système nerveux autonome dans tous les cas de phobies.
Comme les parents rassurent leurs enfants en les serrant contre eux, vous
pouvez aider les personnes qui souffrent de phobies en les faisant passer
d’un état de frayeur à un état d’interaction sociale grâce à l’exercice de
base.
C’est la solution idéale pour redonner un sentiment de sécurité sans avoir
à toucher la personne.
Troubles bipolaires
Le terme « troubles bipolaires » recouvre un schéma comportemental
marqué par des périodes d’activité frénétique alternant avec des périodes de
dépression.
Les premières que l’on qualifie de « maniaques » sont caractérisées par
des niveaux d’énergie anormalement élevés et une humeur exaltée et
euphorique. Elles sont suivies de périodes d’activité de la branche vagale
dorsale, ressenties comme un manque d’énergie. Chez certains, des périodes
de sentiments « normaux » s’intercalent entre les changements d’humeur ;
chez d’autres, les épisodes de manie et de dépression alternent sans répit.
Quelques-uns souffrent d’hallucinations et d’illusions de type psychotique
et la plupart sont dissociés à des degrés divers. Les troubles bipolaires
affectent environ 4 % de la population américaine15.
Dans la perspective de la théorie polyvagale, on peut considérer la phase
maniaque comme une activation de la chaîne sympathique.
Je ne suis pas formé pour faire des diagnostics psychiatriques. Mes
observations sont empiriques, fondées sur le traitement de patients qui me
déclarent avoir été diagnostiqués comme bipolaires. Mais il me semble
remarquable que la même approche – des techniques manuelles pour
rétablir les interactions sociales – aide tant de gens avec des diagnostics
différents, dont les troubles bipolaires.
PRÉVALENCE DE L’AUTISME
Le nombre d’individus souffrant de troubles du spectre autistique croît
rapidement, de 10 à 17 % par an aux États-Unis. On détecte un TSA chez
1 enfant sur 68 environ, selon les estimations du CDC’s Autism and
Developmental Disabilities Monitoring Network (ADDM)1. Selon d’autres
estimations, les troubles du spectre autistique affectent 1 enfant sur 902.
Le coût économique de l’autisme est également énorme, non seulement
pour les familles, mais pour la société dans son ensemble, car les demandes
de soins et de services ne cessent d’augmenter. Sur une durée de vie
moyenne, il est de 2,4 millions de dollars par personne aux États-Unis3,
pour un total annuel de 20 milliards de dollars4. D’autres estimations
donnent 61 à 66 milliards de dollars par an pour les enfants et 175 à
196 milliards de dollars pour les adultes5.
Plus important, il s’agit aussi d’un coût humain. Le lourd tribut
émotionnel que supportent les familles ne peut se calculer en dollars. Quels
qu’aient pu être leurs objectifs auparavant, ces familles doivent faire passer
en priorité les besoins de l’enfant autiste, sachant qu’il aura plus tard des
difficultés à occuper un emploi ou à fonder une famille.
AUTISME ET SYSTÈME NERVEUX AUTONOME
Le système nerveux des personnes souffrant de troubles du spectre
autistique peut être caractérisé par une activité de la chaîne sympathique
et/ou de la branche vagale dorsale. Il peut aussi y avoir une insuffisance
d’organe aiguë ou chronique, ajoutant un handicap physique.
Les familles et les soignants notent parfois chez les personnes autistes des
accès de peur ou de panique sans raison apparente. Elles sont en effet
hypersensibles et réagissent à des stimuli qui passent inaperçus aux autres.
Elles sont souvent figées dans des états sympathiques ou vagaux dorsaux
ou bien alternent entre les deux. Repliées et apathiques durant une période,
elles peuvent se montrer soudainement extraverties, effrayées ou agressives.
Ces basculements émotionnels et ces comportements imprévisibles
déstabilisent ceux qui ne les connaissent pas et plongent les familles dans la
perplexité et la confusion.
Comme noté plus haut, les examens neuropsychologiques servent à
diagnostiquer les différents types d’autisme, mais ne prennent pas en
compte les facteurs physiologiques tels que définis par la théorie polyvagale
de Porges. Les solutions proposées portent donc essentiellement sur la
formation des parents, qui doivent adapter leur comportement aux besoins
de leur enfant, plutôt que sur l’amélioration de l’état de l’enfant lui-même.
Le modèle biocomportemental de la théorie polyvagale relie pourtant le
comportement autistique à des états particuliers du système nerveux
autonome et ouvre la porte au développement de stratégies plus efficaces
dans le traitement de l’autisme.
Il est possible de mettre en parallèle la non-acquisition des interactions
sociales de base et l’activité chronique de la chaîne sympathique ou de la
branche vagale dorsale, ou des deux. À partir de là, la restauration de
l’activité de la branche ventrale du nerf vague et des quatre nerfs crâniens
associés devrait permettre d’aider les personnes autistes, en particulier les
enfants, à acquérir des comportements socialement plus adaptés.
Stephen Porges a réussi à traiter des enfants autistes sur le plan
comportemental. Pour lui, cela valide le modèle du système nerveux
présenté par la théorie polyvagale. Inspiré par son exemple, j’ai aussi
entrepris de traiter des personnes autistes avec quelque succès.
Traiter l’autisme
Au fil de ma carrière, j’ai traité beaucoup d’enfants et de jeunes autistes.
J’ai observé très vite que leur neuroception était défaillante et qu’ils
n’interagissaient pas correctement sur le plan social. J’ai pu en aider
certains à revenir à un état d’interaction sociale. En plusieurs occasions, j’ai
restauré la fonction vagale et amélioré la fonction des quatre autres nerfs
crâniens impliqués dans l’interaction sociale. Dans ce cas, mon patient
sortait de son état de stress ou de repli vagal dorsal et gagnait spontanément
en capacités de communication.
Mais l’une de mes découvertes les plus inattendues a été de constater la
présence d’une tension du muscle sterno-cléido-mastoïdien (SCM) et d’une
déformation du crâne chez chacun de mes patients hyperactifs ou autistes.
Un article de la revue Pediatrics montre en effet que la plagiocéphalie
(syndrome de la tête plate) est bien plus présente chez les enfants autistes
ou hyperactifs que dans la population en général11.
Une tension chronique du muscle sterno-cléido-mastoïdien déforme le
crâne de façon notable, car ce muscle est attaché au bord de l’os temporal.
Même si j’ai constaté cette déformation du crâne surtout chez des enfants et
des adolescents, elle ne leur est pas exclusive ; je l’ai aussi vue chez des
adultes en difficulté de sociabilisation.
Cette déformation peut-elle presser sur des vaisseaux sanguins et des nerfs
à l’intérieur du crâne ?
Le crâne du bébé est formé de plusieurs plaques reliées par du tissu
conjonctif (voir « Crâne de bébé » dans l’appendice). Une tension
chronique du muscle SCM, en exerçant une traction constante sur l’os
temporal, peut donc le déformer durablement.
Certains parents m’amènent leur bébé parce qu’ils ont constaté une
plagiocéphalie chez lui. D’autres n’en sont pas conscients. Je leur montre
alors comment mesurer l’asymétrie à cet endroit avant d’entamer le
traitement. En quelques minutes, le relâchement de la tension du muscle
SCM améliore sensiblement la forme de la tête de l’enfant.
CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
Le traitement des enfants (surtout des enfants autistes) présente certaines
difficultés. Même les enfants neurotypiques ne restent pas longtemps
tranquilles sur une table de massage, alors c’est beaucoup plus difficile pour
les enfants autistes, déjà traumatisés par une longue série de visites et
d’examens, voire d’injections douloureuses. De plus, beaucoup d’enfants
autistes n’aiment pas être touchés.
Comment pourraient-ils se sentir en sécurité dans un cabinet après des
expériences aussi négatives ? Devoir s’allonger dans une posture
d’impuissance et laisser un parfait inconnu vous palper déclenche des
résistances, c’est compréhensible. Il faut de la patience, du doigté et de
l’expérience pour aider ces enfants à se sentir à l’aise.
Mais réussir un traitement avec un enfant autiste est profondément
gratifiant.
S’il vous arrive de traiter des enfants autistes, souvenez-vous qu’il est
naturel qu’ils aient peur en pénétrant pour la première fois dans votre
cabinet. Vous avez les meilleures intentions du monde, mais ils l’ignorent.
Si vous ou les parents les maintenez de force allongés, ils se sentiront
encore plus menacés, voire violentés.
Tous les enfants se méfient des contacts physiques, en particulier de la
part d’inconnus. En outre, beaucoup d’enfants autistes ont mal à la tête ou
au cou, là où il faudrait les manipuler. Il est possible de leur toucher le
coude ou le genou, mais ils repoussent les mains dès qu’on s’approche de la
tête et du cou. Il faut choisir des techniques très efficaces car la fenêtre
d’opportunité est minuscule.
Au préalable, il faut les mettre à l’aise, ce qui n’est pas toujours possible
lors de la première séance. Leur prêter un jouet ou demander au parent de
s’allonger aussi sur la table peut aider. Il faut ensuite garder le contact
visuel avec eux, et si l’on détecte une expression de malaise ou de douleur,
interrompre ce que l’on fait.
La règle cardinale est de traiter les enfants en sorte qu’ils se sentent en
sécurité et respectés à chaque étape. C’est la moindre des choses quand on
prétend traiter le système nerveux.
Avant de recevoir les enfants, j’aime aussi m’entretenir par téléphone avec
l’un des parents. Il est inutile de parler des « problèmes » de l’enfant devant
lui. Je lui recommande de ne pas trop attendre de la première séance et je
l’informe que j’ai pour habitude de respecter les résistances des enfants. Il
ou elle ne doit donc pas essayer de me seconder en forçant l’enfant à rester
allongé.
Si la première ou la deuxième séance se passent bien (quand je parviens
par exemple à arrondir le crâne), l’enfant est davantage prêt à accepter une
autre séance et à rester allongé. Au lieu de réagir par la peur ou la panique,
il me regarde et sourit. C’est important, car les enfants autistes évitent en
général de croiser le regard d’autrui.
Avec les enfants autistes, le premier problème est qu’ils ne maîtrisent pas
assez la communication verbale pour comprendre ce qu’ils font là. Même si
la valeur thérapeutique de la rencontre est évidente pour les parents ou le
praticien, eux-mêmes ignorent ce qu’ils peuvent retirer d’un traitement.
Dans la majorité des cas, ils ne savent pas que quelque chose ne va pas chez
eux et que leur vie pourrait s’améliorer. Mais leur comportement change
dès qu’ils sentent qu’ils sont en sécurité, surtout si le traitement les soulage.
Remarques de conclusion
Si la théorie vagale a éclairé ma compréhension des états émotionnels,
physiques et mentaux, ce sont des traitements eux-mêmes que j’ai retiré les
savoirs les plus profonds.
Les difficultés de communication des personnes autistes limitent leurs
possibilités de vie, de même que les efforts d’autrui pour les soigner. On
comprend donc que c’est une grande source de souffrances pour elles et
pour leurs familles. S’occuper de personnes autistes est un long périple en
territoire inconnu. L’observation de leurs idiosyncrasies comportementales
ne fait souvent qu’ajouter à la confusion.
Mais grâce à la théorie polyvagale, on sait qu’une personne ne peut être
que dans trois états autonomes donnés. Les autistes passent subitement d’un
état de stress à un état de repli et vice versa sans qu’on sache pourquoi.
Pour les aider, il suffit donc d’améliorer la fonction vagale ventrale. Le
rétablissement de l’état d’interaction sociale les aide à se stabiliser et
atténue certaines de leurs difficultés. En outre, la correction des problèmes
auditifs débouche souvent sur une amélioration spectaculaire des capacités
de communication, du comportement social et de l’empathie. Ces
changements positifs tendent à se cumuler, ce qui favorise encore le
développement de la personne.
Quand on communique, on transmet des informations sur son état
émotionnel par de petits mouvements des muscles du visage. Ces
mouvements sont relayés par les NC V et VII, qui fournissent un feedback
continu sur ce qu’on éprouve vis-à-vis de l’autre.
Notre société repose de plus en plus sur des communications
dématérialisées. À la télévision, les présentateurs ont des visages
impassibles ou des expressions convenues. De plus en plus de gens ont
recours au Botox ou à la chirurgie plastique, qui leur font un visage
inexpressif.
En l’absence de prosodie et d’expressions faciales, les échanges sont
impersonnels et dénués d’émotion. De ce point de vue, le téléphone est
meilleur que l’email, puisqu’il capte les variations de la voix. Skype et
FaceTime reproduisent aussi la voix et les expressions faciales – mais rien
ne vaut la communication en face-à-face.
Moins on use d’une voix mélodique et d’un visage expressif pour
communiquer avec eux, plus l’expressivité faciale des enfants reste sous-
développée et sous-utilisée. Est-il vraiment étonnant qu’ils soient de plus en
plus nombreux à souffrir d’autisme, de TDAH ou d’autres troubles de la
communication ?
Au-delà des relations avec les autistes, des difficultés similaires surgissent
de temps en temps dans les relations « normales ». Elles seraient tellement
plus faciles si nous pouvions toujours interagir ! Mais personne n’est
constamment en état vagal ventral, tant s’en faut. Eh bien, nous savons
aujourd’hui quoi faire pour revenir à un état d’interaction sociale ou y
ramener quelqu’un.
Je pressens que l’exploration du potentiel de la théorie polyvagale n’en est
qu’à ses débuts. Il nous est possible d’aider les personnes sur le spectre de
l’autisme, mais aussi de nous aider tous, dans nos relations avec autrui.
DEUXIÈME PARTIE
RESTAURER L’ÉTAT
D’INTERACTION SOCIALE
L’exercice de base
Le but de cet exercice est de favoriser l’interaction sociale. Il repositionne
l’atlas (C1, la première vertèbre cervicale) et l’axis (C2) et accroît la
mobilité du cou et de la colonne (voir « Axis » et « Atlas » dans
l’appendice). Il favorise la circulation du sang dans le tronc cérébral. Cela
peut avoir un effet positif sur la branche ventrale du nerf vague (NC X)
ainsi que sur les NC V, VII, IX et XI.
L’exercice de base est efficace, facile et rapide d’exécution. Je l’enseigne
en général à mes patients dès la première séance.
INSTRUCTIONS
La première fois que vous effectuez l’exercice, faites-le allongé·e sur le
dos. Quand il vous sera plus familier, vous pourrez vous asseoir sur une
chaise ou vous tenir debout.
1. Confortablement allongé·e sur le dos, nouez les doigts des deux mains
comme sur les figures 4, 5 et 6.
QUAND L’UTILISER ?
L’exercice de base constitue une méthode simple et efficace pour améliorer
la fonction du nerf vague ventral. Mais si vous êtes thérapeute manuel, vous
préférez sans doute intervenir vous-même sur vos patients. Ou alors vous
souhaitez combiner les exercices à faire soi-même et les techniques
manuelles.
La technique de relâchement neurofascial est particulièrement précieuse
pour traiter les bébés, les enfants et les autistes, qui n’ont pas les
compétences verbales nécessaires pour comprendre des instructions. Je
vous suggère de l’employer en début et en fin de séance pour vous assurer
de la souplesse du système nerveux de votre patient (cette recommandation
est en accord avec les recherches de Porges, Cottingham et Lyon – voir
chapitres précédents).
INSTRUCTIONS
Si vous avez l’habitude de masser, il vous faudra employer autrement vos
mains. Exercez-vous à obtenir le relâchement sur vous avant de l’essayer
sur autrui. Il s’agit de stimuler les réflexes nerveux dans le tissu conjonctif à
la base du crâne et, par là, de rééquilibrer la tension des petits muscles sous-
occipitaux.
Il est plus facile d’exercer cette technique quand la personne est allongée
sur le ventre, car vous pouvez ainsi voir vos doigts. Commencez par un
côté.
1. Pressez doucement à la base du crâne pour sentir la dureté de l’os
occipital. Testez l’élasticité de la peau d’un côté de l’occiput. Faites
doucement glisser la peau vers la droite, puis laissez-la revenir.
2. Faites glisser la peau vers la gauche et laissez-la revenir. Dans quelle
direction y a-t-il le plus de résistance ?
3. Faites glisser la peau dans le sens de la plus grande résistance. Allez
très doucement et soyez prêt à stopper au premier signe de résistance. La
peau peut ne glisser que de deux ou trois millimètres. Arrêtez-vous là et
restez dans cette position. Maintenez la pression sur cette légère
résistance. Durant cette pause, la personne soupire ou déglutit, et la
résistance de la peau s’évanouit.
4. Lorsque vous testez à nouveau, la peau doit glisser facilement dans les
deux sens.
5. Répétez de l’autre côté.
Si vous testez à nouveau le nerf vague (voir chapitre 4), il doit bien
fonctionner. Il doit aussi y avoir une plus grande liberté de mouvement
quand la personne tourne la tête à droite et à gauche.
À DEUX MAINS
Une fois que vous vous êtes exercé avec une main, vous pouvez le faire à
deux mains.
1. Placez un doigt d’un côté de l’occiput. Testez l’élasticité de la peau sur
l’os, comme décrit ci-dessus. Elle doit normalement mieux glisser dans
un sens que dans l’autre.
2. Placez le pouce de l’autre main sous le premier, au sommet du cou. En
pressant un peu, vous pouvez sentir les muscles sous-occipitaux. Testez
l’élasticité de la peau sur ces muscles. Elle doit normalement céder dans
le sens opposé à celui dans lequel l’autre pouce fait glisser la peau sur
l’occiput (Figure 9).
3. Après le test, diminuez la pression. Laissez les pouces de vos deux
mains faire glisser la peau en sens opposé jusqu’à ce que vous sentiez
une résistance.
4. Arrêtez-vous là et maintenez cette légère pression. Attendez d’entendre
un soupir ou une déglutition.
5. Relâchez les doigts et laissez la peau reprendre sa position initiale.
Figure 9. Faire glisser la peau sur l’occiput à l’aide des deux mains
BONNE APPLICATION
La clé de cette technique est d’arriver à faire glisser la peau et de stopper au
premier signe de résistance. Appliquez le toucher le plus léger possible,
avec le bout des pouces. Puis faites glisser la peau sur une courte distance
au-dessus des couches de muscle, d’os et de tendon.
Cette technique diffère du massage qui cherche à détendre les muscles et
presse donc avec force. Prenez le temps de bien lire les instructions afin de
l’exécuter de la bonne manière.
Il s’agit d’étirer le tissu conjonctif juste sous la peau (pour avoir une idée
de la finesse et la délicatesse de ce tissu, regardez « Strolling under the
Skin » sur YouTube). Le tissu conjonctif est riche en terminaisons
nerveuses proprioceptives. En faisant glisser la peau sur les muscles et les
os, on crée une légère traction, suffisante pour stimuler les terminaisons
nerveuses.
Il est inutile d’appliquer de la force parce que vous travaillez directement
sur les nerfs proprioceptifs. Si vous continuez à pousser après le premier
signe de résistance ou si vous faites glisser la peau trop rapidement, les
muscles et les ligaments se contractent. Cela ne cause aucun dommage,
mais le relâchement prend plus de temps. Au pire, vous n’obtiendrez pas le
résultat désiré.
Il est possible que vous tiriez si légèrement que la personne vous signale
qu’elle ne sent rien. C’est le retour que vous attendiez !
Au cours du traitement, vous noterez une nette amélioration de l’élasticité
de la peau.
2. Tournez la tête vers la droite aussi loin que possible. Maintenez cette
position soixante secondes.
3. Ramenez la tête au centre.
Figure 16. Tête tournée vers la gauche
INSTRUCTIONS
Cet exercice comprend trois parties. C’est la position des bras qui diffère
chaque fois.
Asseyez-vous confortablement sur une chaise ou un banc. Regardez
devant vous.
1. Repliez et croisez les bras, les mains légèrement posées sur les coudes
(Figure 17). Vous allez pivoter rapidement les épaules d’un côté puis de
l’autre, sans vous arrêter et sans bouger les hanches.
Figure 17. Mains posées sur les coudes
5. Pour la troisième partie, levez les coudes aussi haut que possible et
répétez l’exercice ci-dessus (Figure 21). Pivotez les coudes d’un côté et
de l’autre trois fois (Figure 22). Cela active les fibres musculaires du
trapèze inférieur.
Après cet exercice, vous remarquerez sans doute que votre tête est plus
légère et a reculé tout en se redressant. Il n’est pas inhabituel de gagner un
ou deux centimètres de recul après cet exercice. Demandez à quelqu’un de
vous regarder de profil, il vous le confirmera.
B
Barrière hémato-encéphalique 28
BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) 100
caractéristiques 119
causes de la 119
Étude de cas 121
Traitement de la 121
Branche pharyngienne du nerf vague 110
Branche vagale dorsale
Comportement 33
fonctions de la 32
Branche ventrale du nerf vague
NC XI et 65
C
Céphalées 148
Chaîne sympathique 31, 33
Comorbidité 38
Comportement antisocial 163
Crises de panique 157
D
Dépression 174
Dépression post-partum 177
Dissociation 76
Dure-mère 55
Dysfonctionnement des viscères 37
E
Émotions
Système nerveux autonome 154
Enfants
Anxiété chez les 161
Autistiques 183
TDAH chez les 98
État vagal dorsal
symptômes de l’ 75
Exercice de base 200
Exercice de la demi-salamandre 212
Exercice de torsion et rotation 219
Exercices de la salamandre 211
F
Faux du cerveau 55
Foramen magnum 57
Frein vagal 75, 113, 114
H
Hernie hiatale 124
Étude de cas pour la 121
TDAH 179
Traitement de la 125
Hibernation 72
Hippocampe 169
Homéostasie 63
Hyperacousie 186
I
Interaction sociale
Dysfonctionnement des nerfs crâniens et 48
Neurologie de l’ 51
Restaurer l’ 33, 131
L
Lifting naturel 223
Liquide cérébrospinal 28
Listening Project Protocol 104, 187
M
Maux de dos 57
Maux de tête 146
Métaphore de l’Hydre 35, 95
Migraines 147, 151, 216
Muscle élévateur de la scapula 130
Muscle élévateur du voile du palais 111
Muscles sous-occipitaux 146
Muscles sterno-cléido-mastoïdiens 129, 132, 137
Muscle stapédien 46, 49
N
Nerf abducens (NC VI) 44, 47
Nerf accessoire (NC XI) 47
Nerf acoustique (NC VIII) 46, 47
Nerf facial (NC VII) 47
Nerf glossopharyngien (NC IX) 47
Nerf hypoglosse (NC XII) 47
Nerf oculomoteur (NC III) 46
Nerf olfactif (NC I) 46
Nerf optique (NC II) 46
Nerfs crâniens 26
Fonctions des 36, 42, 46
Interaction sociale et 33
Nerf spinaux et 41
Numérotation des 41
Nerfs spinaux 31, 56
Nerf trijumeau (NC V) 46
Nerf trochléaire (NC IV) 46
Nerf vague
Branche dorsale du 51, 52
Émergence du 53
Fibres afférentes et efférentes du 52, 211
Histoire du 32
NC XI et 137
Nerf vague (NC X) 47
Neuroception
Défaillante 85
Signification de la 85
Survie et 85
Noyau ambigu 51, 138
O
Observation faciale 93
Orbicularis oculi 93
Oscillation de Traube-Hering-Mayer 103
Os crâniens 27
Os sphénoïde 50
Ouïe
Évolution de l’ 190
Trouble du spectre autistique et 184
P
Périoste 226
Peur
Anxiété versus 157
Immobilisation avec 66
Mobilisation avec 66
Odeur de la 157
Processus psychologique 157
phobies 162
Poignée de main 63
Posture de la tête avancée 142, 219
POTS (syndrome de tachycardie orthostatique posturale) 76
Problèmes cardiaques et pulmonaires 37
Problèmes comportementaux 38
Problèmes d’épaule 129
Problèmes émotionnels 37
Problèmes immunitaires 38
Problèmes mentaux 38
Problèmes somatopsychologiques 153
Psychiatrie, histoire de la 153
R
Réaction de combat ou de fuite 79
Respiration 123
Diaphragmatique 128
Respiration costale 128
S
Salamandre, exercices de la 211
Stress
nouvelle conception du 172
réaction de 88
stress chronique 68
syndrome de stress post-traumatique 170
système nerveux sympathique 61
Symptômes
Liste de 36
Multiples 38
syndrome de stress post-traumatique (SSPT) 170
Système nerveux autonome 41
Anatomie du 67
Ancienne conception 26
Dépression et 174
Deux états hybrides du 65
Émotions du 154
Fonctions du 25
Homéostasie et 63
Système nerveux entérique et 60
Traumatisme et 170
Trois circuits du 61
Troubles du spectre autistique et 183
Système nerveux parasympathique 61
Système nerveux sympathique 78
Stress et 61
T
TDAH (trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité) 179
Technique de relâchement neurofascial 207
Technique du soulèvement pelvien 108
Tensions physiques chroniques 36
Test du pincement du trapèze 141
Théorie polyvagale 61
Histoire de la 69, 102
Nom de la 69
Pouvoir de guérison de la 119
Thérapie crânio-sacrée
Biodynamique 55
Biomécanique 117
Tissu cicatriciel 145
Traumatisme
Guérir d’un 170
Système nerveux autonome et 170
Trouble bipolaire 176
Troubles du spectre autistique (TSA) 181
Coût des 182
Diagnostic 181
Project Protocol 104, 187
Prévalence des 182
Problème d’audition et 189
Système nerveux autonome et 183
Traitement des 193
V
Variabilité de la fréquence cardiaque (VFC) 97
Vertèbres cervicales 204
Violences domestiques 167
Z
Zones gâchettes 216
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