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LES ACTIVITES REFLEXES

Objectifs pédagogiques

- Rappeler la définition d’un reflexe,


- Citer quelques exemples de reflexes,
- Identifier les différents éléments intervenant dans la réalisation d’un acte réflexe médullaire et donner leur
rôle,
- Définir un reflexe conditionnel ou acquis ;
- Identifier les différents éléments intervenant dans la réalisation d’un acte réflexe conditionnel et donner leur
rôle,
- Relever les différences entre les deux types de reflexes.

Introduction

Pour résoudre certains problèmes vitaux, les animaux effectuent des mouvements. Ces derniers sont réalisés
grâce à la circulation de l’influx nerveux entre les centres nerveux et les organes. Les mouvements peuvent
être volontaires ou involontaires. Ces derniers sont encore appelés réflexes. Il existe des réflexes innés et des
réflexes acquis ou conditionnels.

I. les reflexes innés


I.1 Exemples de reflexes innés
- fermeture de paupières à l’approche des objets (reflexe cornéen)
- retrait brusque du pied au contacte d’une braise ;
- extension de la jambe après un coup sec appliqué au dessus du genou (reflexe rotulien) ;
- abaissement de la mâchoire inférieure après morsure accidentelle de la langue ;
- fléchissement des orteils, lorsqu’on chatouille légèrement la plante de pied d’un sujet déchaussé et étendu
sur le dos (le reflexe plantaire)
I.2 Caractères des reflexes innés
- ils sont involontaires,
- ils sont adaptés à un but soit à une fuite,
- ils sont coordonnés,
- ils sont spécifiques ; inéluctables, stéréotypés (une excitation produit le même effet chez les individus de la
même espèce),
- ils appartiennent au patrimoine héréditaire.
I.3 Définition
Un acte reflexe est une réaction à une excitation nerveuse, cette réaction est involontaire et prévisible.
I.4 Etude expérimentale des reflexes médullaires chez la grenouille
Tout acte reflexe dans lesquels intervient la moelle épinière comme centre nerveux est dit médullaire.
I.4.1 Expérience
I.4.1.1 Conditions expérimentales
On détruit l’encéphale d’une grenouille en laissant la moelle épinière intacte : on parle d’une grenouille
spinale. Suspendu à une potence par la mâchoire inférieure, la grenouille spinale est parfaitement immobile.
Pinçons fortement un doigt du pied, on observe après un temps de latence un retrait du pied. On pouvait
utiliser de l’eau glacée ou du courant électrique d’intensité suffisante ; on obtient la même réponse.

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I.4.1.2 Réponses observées lors des excitations d’intensité croissante
- loi du seuil et lois de Pflüger
L’excitation se fait avec une solution d’acide acétique de concentration croissante. Chaque fois on plonge le
doigt de la patte postérieure gauche de la grenouille dans la solution. La peau est lavée après chaque essaie
pour éviter les effets de sommation de la concentration.

Solution d’acide essaie Réponse observées Loi de pflüger :


Concentration faible 1 Aucune réponse nul
2 Aucune réponse nul
3 Flexion des doigts localisation
4 Flexion de la patte gauche unilatéralité
5 Flexion des deux pattes postérieures symétrie
Concentration forte 6 Flexion des quatre pattes irradiation
7 Mouvement des quatre pattes et du tronc généralisation

Les solutions correspondants aux essais 1 et 2 ne donnent aucune réponse : on dit que seuil n’est pas atteint :
loi du seuil.
NB : Ces loi, connues sous le nom de loi de pflüger, peuvent être résumées ainsi : la réponse musculaire
obtenue à la suite d’une excitation localisée de la peau est d’autant plus étendue que cette excitation est plus
intense.
- loi de coordination et d’adaptation
L’animal spinal étant suspendu, on dépose un coton imbibé d’acide concentré sur la peau du dos (un peu au-
dessous d’une omoplate). L’animal accomplit une série de mouvements complexes tendant à éliminer le
coton : c’est le réflexe d’essuyage.
Une telle réaction exige l’intervention de nombreux muscles dont les contractions sont nécessairement
coordonnées. Elle revêt l’aspect d’une réaction de défense adaptée à l’élimination de la cause de l’excitation.
I.4.2 Les structures qui interviennent dans un reflexe
I.4.2.1 Un récepteur
En trempant le doigt de la patte dans une solution de l’éther pendant quelques minutes et ensuite dans la
solution d’acide de concentration supraliminaire, aucune réaction n’est observée. Mais si on excite la patte
opposée, les deux pattes réagissent. L’éther n’a fait que supprimer l’excitabilité des terminaisons nerveuses
des doigts : c’est un anesthésique. Donc le point de départ d’un reflexe est la peau : c’est le récepteur
I.4.2.2 Le nerf sciatique
On sectionne le nerf rachidien de la patte postérieur gauche puis on plonge les doigts de cette patte dans une
solution d’acide acétique de concentration élevée : pas de réaction
On excite électriquement le bout centrale on observe aucune réaction de la patte gauche mais flexion des
doigts de la patte droite : les fibres sensitives sont entrées en action.
Si on excite le bout périphérique on observe une flexion de la patte postérieure gauche : les fibres motrices
sont entrées en action.
Le nerf rachidien est un nerf mixte car il contient les fibres sensitives et les fibres motrices. Il est un
conducteur de l’influx nerveux
I.4.2.3 La moelle épinière
Si on détruit la moelle épinière d’une grenouille on n’observe aucune réaction après excitation des doigts  : la
moelle épinière est le centre nerveux.
Conclusion : tout reflexe nécessite pour son exécution
- un organe récepteur (la peau) ;
- un conducteur d’influx sensitif (fibres sensitives du nerf sciatique) ;
- un centre nerveux (la moelle épinière) ;
- un conducteur d’influx moteur (fibres motrices du nerf sciatique) ;

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- un effecteur (le muscle).

I.4.3 Interprétation histologiques des reflexes médullaires


I.4.3.1 Cas des reflexes simples : définition de l’arc reflexe
Tout nerf rachidien est lié à la moelle épinière par deux racines (la racine dorsale portant le ganglion spinale
et la racine ventrale)
- Expérience de Magendie
Il coupe les racines dorsales des nerfs rachidiens qui innervent les membres d’un jeune chien. Il constate que
le chien se déplace anormalement sur les pattes du coté opposé mais les autres sont devenues définitivement
insensibles aux excitations : Magendie conclut que les racines postérieures sont sensitives
Sur un deuxième chien, il coupe les racines antérieures des nerfs rachidiens qui innervent un membre de
l’animal. Il constate que le membre situés du coté opposé est définitivement paralysé mais reste sensible. Il
conclut que les racines antérieures sont motrices.
- Expérience d’excitation

section Excitation en sensation Réaction du muscle


De la racine postérieure E1 non non
(S1) E2 non non
E3 oui oui
De la racine antérieure E1 oui non
(S2) E4 non non

E5 non oui

- Expérience de dégénérescence

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section Résultat à long terme conclusion
S1 Dégénérescence des fibres du bout Les corps cellulaires de ces fibres se trouvent
périphérique du coté central
S2 Dégénérescence de fibres du bout central Les corps cellulaires de ces fibres se trouve du
coté périphérique
S1 +S2 Dégénérescence des deux bouts Les corps cellulaire de ces fibres se trouvent
dans le ganglion spinal

S3 Dégénérescence du bout périphérique Les corps de ces fibres se trouvent dans la


substance grise de la moelle épinière au niveau
de la corne antérieure

Conclusion : les corps cellulaires des fibres de la racine postérieure se trouvent dans le ganglion spinal et
conduisent l’influx nerveux centripète tandis que ceux de la racine antérieure sont localisés dans la substance
grise da la moelle épinière et conduisent l’influx nerveux centrifuge.
I.4.3.2 Les différents types d’arcs reflexes
- arc reflexe simple ou arc reflexe unilatéral est le trajet suivit par l’influx nerveux lors d’un acte reflexe
unilatéral.
- arc reflexe composé est le trajet suivit par l’influx nerveux lors d’un acte reflexe symétrique, d’irradiation et
de généralisation.
- reflexe myotatique est un reflexe d’étirement du muscle sous l’effet de la gravité, il est monosynaptique.
- innervation réciproque de deux muscles antagonistes : la mobilisation des articulations fait intervenir des
groupes de muscles antagonistes ; aux muscles extenseurs s’oppose des muscles fléchisseurs qui produisent
des effets contraires.

Reflexe myotatique
Innervation réciproque de deux muscles antagonistes

I.5 Les différents types de reflexes


I.5.1 Selon la nature et l’emplacement du récepteur
- Reflexes extéroceptifs : les récepteurs sont situés à la périphérie du corps (la peau, la langue, les yeux,
oreilles…………….),
- Reflexes proprioceptifs : le récepteur est situé dans l’effecteur (reflexe rotulien),
- Réflexes intéroceptifs : les récepteurs sont situes dans les profondeurs de l’organisme (fonctionnement des
grandes fonctions de l’organisme).
I.5.2 Selon le centre nerveux
- Reflexes médullaires : le centre nerveux est la moelle épinière (reflexe rotulien ; cardioaccélérateur)
- Reflexes bulbaires : le centre nerveux est le bulbe rachidien (reflexes de salivation,
cardiomodérateur ……..),

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-Reflexes cérébelleux : le centre nerveux est le cervelet (la peur, la colère, les pleurs, la joie…………).

II. Les reflexes conditionnels


II.1 Réflexe de Pavlov
Sur le canal de la glande salivaire d’un chien, on pratique une fistule (une incision par laquelle on introduit la
canicule dans laquelle s’écoule la salive qui est recueilli dans un tube fixé à la tète du chien.
Lorsqu’on donne à manger de la viande au chien il ya sécrétion de la salive. Ce reflexe s’obtient lorsque la
viande entre en contact avec la langue. Cette réaction est involontaire, prévisible et se produit avec n’importe
quel chien : c’est un reflexe inné.
Expérience de Pavlov
- A un chien porteur d’une fistule, Pavlov fait entendre le son d’un métronome ; pas de salivation : le son de
métronome est donc un stimulus neutre.
- Pavlov donne à manger de la viande à un chien qui salive. La viande est un stimulus absolu. Il s’agit d’un
reflexe inné. Fig A
- Pavlov fait entendre le son du métronome à un chien et lui donne à manger. Donc il ya association des deux
stimuli ; il ya salivation. Il répète l’expérience plusieurs fois. Fig B
- Il constate que seul le son du métronome suffit à déclencher la salivation. Le son du métronome est devenu
un stimulus absolu : c’est un reflexe acquis ou conditionnel. Fig C

Fig C :
Fig Reflexe inné
Fig C :
B : Reflexe
Au coursconditionnel
du conditionnement

Conclusion
L’établissement un réflexe conditionnel revient à créer par apprentissage une nouvelle liaison nerveuse entre
deux centres nerveux préalablement indépendants.
II.2 Mise en évidence du réflexe skinnérien
Expérience
En 1938, Skinner place un rat affamé dans une enceinte contenant objets divers. Parmi ceux-ci, se trouve un
dispositif qui permet de faire tomber des aliments en quantité limité dans l’enceinte à chaque fois que l’animal
appuie une pédale.
Le rat en explorant le milieu, appuie accidentellement sur le pédale et reçoit en récompense de la nourriture.
Le geste a été fait au hasard. Mais par la suite, l’action est renouvelé et à une fréquence d’autant plus élevée
que la récompense escomptée est obtenue.

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Ce comportement se maintient chez l’animal pendant un certain temps, même en absence de la récompense.
Pour ce maintenir, il faut associer périodiquement l’opération et la réponse.
Conclusion
Une liaison nerveuse est donc devenue fonctionnelle entre le récepteur sensoriel (l’œil qui voit la pédale) et
l’effecteur (les muscles moteurs de la patte qui appuient sur la pédale).

II.3 Caractères des reflexes conditionnels.


- Ils sont acquis, individuels et temporaires,
- Le reflexe conditionnel doit être entretenu sinon s’atténuent et disparaissent,
- ils nécessitent la création d’une nouvelle liaison nerveuse fonctionnelle entre les organes récepteurs et
effecteurs intervenant dans la réponse conditionnée.
II.4 Importance des reflexes conditionnels
- Les automatismes et apprentissage ;
- Le dressage des animaux ;
- L’éducation.

Conclusion
L’étude des mouvements reflexes permettent de distinguer deux types de messages nerveux :
- Un message nerveux afférent qui prend naissance dans un organe récepteur et est transmis aux centres
nerveux,
- Un message nerveux efférent émis par un centre nerveux et transmis jusqu’à un organe effecteur.
Du récepteur sensoriel à l’effecteur, on distingue un ensemble d’unité, les neurones, support cellulaire du
message nerveux.

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