Vous êtes sur la page 1sur 296

Geneviève Gagos

L’EFT
pour tous

Un guide pas à pas


(Emotional Freedom Techniques)

MARABOUT
Toutes les photographies sont de Nicolas Bally. Tous droits réservés.

www.nicolasbally.com

Illustrations : Sally Bornot

© Copyright Hachette Livre (Marabout), 2013

Tous droits réservés.

Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre, par quelque procédé


que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, est interdite sans
autorisation écrite de l’éditeur.
ISBN : 978-2-501-09215-9
TABLES DES MATIÈRES
AVERTISSEMENTS

PARTIE I

Avant de nous libérer de nos émotions négatives


D’HIPPOCRATE…
… À L’ÉPIGÉNÉTIQUE
QUE SE PASSE-T-IL DANS NOTRE CERVEAU ?
TROIS CERVEAUX EN UN
TROIS CERVEAUX INTERCONNECTÉS
QU’EST-CE QU’UNE ÉMOTION ?
NOS ÉMOTIONS NOUS AGITENT
NOS ÉMOTIONS INFLUENCENT NOTRE VIE
POURQUOI LA PLUPART DE NOS PENSÉES SONT-ELLES
NÉGATIVES ?
« LES ÉCRITURES SUR NOS MURS »
QUE FAIRE DES ÉCRITURES QUI NE NOUS CONVIENNENT
PAS ?
CONSCIENT ET INCONSCIENT
EST-IL POSSIBLE DE MODIFIER LES DONNÉES DE NOTRE
INCONSCIENT ?
L’EFT (OU EMOTIONAL FREEDOM TECHNIQUES)
CE QU’EST L’EFT
CE QUE L’EFT N’EST PAS

PARTIE II

Qu’est-ce que l’EFT?


À L’ORIGINE DE L’EFT : LA MÉDECINE TRADITIONNELLE
CHINOISE (MTC) ET SON SYSTÈME DE MÉRIDIENS
L’ACUPUNCTURE
LES CINQ ÉLÉMENTS
L’ACUPRESSURE
LA KINÉSIOLOGIE APPLIQUÉE
LA TFT (THOUGHT FIELD THERAPY)
LA NAISSANCE DE L’EFT
QUI EST GARY CRAIG ?
L’EFT DANS LE MONDE
L’EFT EN FRANCE
LES FORMATIONS
L’ACCUEIL DU MONDE MÉDICAL
LES RÉPONSES AUX QUESTIONS LES PLUS
FRÉQUEMMENT POSÉES
L’EFT EST-ELLE UNE TECHNIQUE SÉRIEUSE ?
L’EFT, MÉTHODE MIRACLE À TOUT FAIRE ?
L’EFT EST TOUT DE MÊME UNE TECHNIQUE BIZARRE,
NON ?
TRAVAILLER SUR LE PASSÉ PEUT ÊTRE EXTRÊMEMENT
DOULOUREUX. EST-CE SOUHAITABLE ?
L’EFT EST-ELLE À LA PORTÉE DE TOUS ?
PUIS-JE PRATIQUER SEUL ?
FAUT-IL DE LONGUES ANNÉES DE FORMATION POUR ÊTRE
EFFICACE AVEC LES PERSONNES EN DIFFICULTÉ ?
QUAND FAUT-IL ALLER VOIR UN PRATICIEN ?
QUELLE EST LA FORMATION D’UN PRATICIEN ?
QUI SONT LES PRATICIENS CERTIFIÉS DE GARY CRAIG ?
PARTIE III

Comment pratiquer l’EFT?


LES BASES DE L’EFT POUR UN USAGE PERSONNEL
LE POSTULAT DE BASE
LES POINTS EFT À STIMULER
LA PRÉPARATION
L’INVERSION PSYCHOLOGIQUE (IP)
LA CONSTRUCTION D’UNE PHRASE
COMMENT DIRE DANS LA PHRASE QU’ON S’AIME SI ON NE
S’AIME PAS ET QUE L’ON NE S’ACCEPTE PAS ?
LA PHRASE DE RAPPEL
L’ÉVALUATION
LA NOUVELLE ÉVALUATION
LES SIGNES DE DÉTENTE
L’APPLICATION
COMMENT GÉRER SEUL UNE ÉMOTION FORTE ?
LA TECHNIQUE DE BASE EFT
LA TECHNIQUE DE BASE COMPLÉTÉE EFT
ALLER PLUS LOIN DANS LA PRATIQUE  : PLUS DE
SPÉCIFICITÉ POUR PLUS D’EFFICACITÉ !
SPÉCIFIQUE ? KÉSACO ?
UN PROBLÈME = PLUSIEURS ASPECTS
LA TECHNIQUE DU FILM,  POUR BIEN CADRER
L’ÉVÉNEMENT
RACONTER L’HISTOIRE  : UN RITUEL POUR ACCOMPAGNER
LES ENFANTS
L’EXERCICE POUR CHASSER LA DOULEUR
POURQUOI TESTER SES RÉSULTATS ?
VOUS AVEZ RÉÉVALUÉ ET VOUS ÊTES À 0
CAS CONCRET : L’EXAMEN DU CODE DE LA ROUTE
COMMENT SAVOIR SI J’AI TERMINÉ ALORS ?
COMMENT SAVOIR SI J’AI TERMINÉ LORSQUE JE PRATIQUE
SEUL ?
MAIS COMMENT SAVOIR SI L’IMAGE MODIFIÉE EST UNE
BONNE IMAGE ?
EXEMPLE D’UNE SÉANCE D’EFT
IDENTIFICATION DU PROBLÈME
CONSTRUCTION DE LA PHRASE AVEC TRAITEMENT DE L’IP
ÉVALUATION DU DÉRANGEMENT
PREMIÈRE RONDE EFT
AVEC POUR PHRASE DE RAPPEL
NOUVELLE ÉVALUATION AVANT DE CONTINUER
RÉSOLUTION PARTIELLE
RÉSOLUTION TOTALE
LE TEST DU RÉSULTAT
PAS DE RÉSULTAT. QUE SE PASSE-T-IL ?
NOUS AVONS TOUS DE NOMBREUSES PERTURBATIONS
COMMENT S’ORGANISER ?
ET SI JE N’ARRIVE PAS À TROUVER LA BONNE PHRASE ?
DOIS-JE TRAITER TOUS LES PROBLÈMES, UN À UN ?
L’EFFET DE GÉNÉRALISATION
LES MAUX QUE L’ON PEUT TRAITER PAR L’EFT
LE STRESS
LA DOULEUR PHYSIQUE
L’ANGOISSE
LES PROBLÈMES DE POIDS
PARTIE IV

L’EFT avec les enfants


SI TOUS LES ENFANTS CONNAISSAIENT L’EFT
LE B.A.-BA POUR UTILISER L’EFT AVEC LES ENFANTS
QUELQUES EXEMPLES DE PROBLÈMES TRAITÉS PAR
L’EFT
LE « PIPI AU LIT »
LA DYSLEXIE
DES RÈGLES DOULOUREUSES
UN « PÉTAGE DE PLOMB » PROGRAMMÉ
LES MOQUERIES À L’ÉCOLE
PETIT APPARTÉ SUR L’EFT… AVEC LES ANIMAUX

PARTIE V

Les réponses aux questions que vous pouvez vous poser…


PUIS-JE CHANGER DE CÔTÉ LORSQUE JE TAPOTE ?
PUIS-JE UTILISER LES DEUX MAINS ?
LE TRAITEMENT DOIT-IL ÊTRE RÉPÉTÉ  ? ET
POURQUOI ?
COMBIEN DE TEMPS LE TRAITEMENT DURE-T-IL ?
DOIS-JE CROIRE AU TRAITEMENT POUR QU’IL
FONCTIONNE ?
Y A-T-IL DES EFFETS SECONDAIRES ?
PUIS-JE UTILISER DES AFFIRMATIONS POSITIVES AVEC
L’EFT ?
EST-CE QUE L’EFT EST TOUJOURS EFFICACE ?
EST-CE POSSIBLE D’UTILISER L’EFT DISCRÈTEMENT ?

PARTIE VI

Témoignages
CAS D’ENFANTS
L’EFT AVEC MON BÉBÉ
MINI-SÉANCES EFT RÉALISÉES PAR DE JEUNES ENFANTS,
MARINE ET THOMAS
CAS D’ADULTES
1. SÉANCES RÉALISÉES EN AUTO-TRAITEMENT
2. SÉANCES EFT ACCOMPAGNÉES PAR UN PRATICIEN

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

POUR ALLER PLUS LOIN  : LE SITE WWW.TECHNIQUE-


EFT.COM ET LE BLOG !

REMERCIEMENTS

FICHES-MÉMO
AVERTISSEMENTS
Bien que les méthodes énergétiques aient produit des résultats cliniques
remarquables, elles doivent encore être considérées comme des techniques
expérimentales. L’EFT n’est pas vouée à remplacer les recommandations
médicales de votre médecin. Elle est plutôt destinée à coopérer avec les
médecins et les professionnels de santé dans une recherche mutuelle d’un
bien-être optimal.
Vous ne devez en aucun cas arrêter un traitement en cours, prescrit par votre
médecin, sans son accord et ce, même si vous constatez une nette
amélioration de vos symptômes. Parlez-en avec lui !
Autre avertissement : respectez vos limites ! Les personnes qui ont besoin
de cette technique sont des êtres humains en souffrance. L’utiliser avec eux,
sans l’expérience nécessaire, peut leur être préjudiciable, même si l’EFT ne
semble pas provoquer d’effets secondaires indésirables. Toutefois,
«  bricoler  » en solo avec l’EFT peut leur provoquer une catharsis1, une
décharge émotionnelle, ou réveiller toute la douleur d’un traumatisme qu’un
praticien expérimenté et sérieusement formé sait éviter, par un
accompagnement en douceur2.
Enfin, ce livre, bien que précis, ne représente que 20  % de la technique
EFT. Il est destiné à vous aider dans votre démarche personnelle.
Il ne s’agit en aucun cas d’une formation professionnelle : il ne vous permet
pas d’utiliser l’EFT en tant que professionnel de l’EFT. La technique
présentée ici n’est pas suffisante pour traiter vos traumatismes que
d’ailleurs, je vous déconseille d’aborder seul. De nombreux autres aspects
de l’EFT sont abordés en formation de praticiens et ne sont pas décrits dans
ce livre.

Dans les récits et témoignages, les noms ont été systématiquement changés.
 
1 - Catharsis ou abréaction : décharge émotionnelle provenant du sentiment
de revivre tous les aspects d’un traumatisme.
2 - Vous trouverez à ce sujet une liste des praticiens certifiés dans l’annuaire
du site www.Technique-EFT.com et sur le site de l’école : www.Ecole-
EFT-France.fr.
 
 
 
À Fabrice et Nicolas,

À mes amis de cœur,

Et à vous tous, chers lecteurs,

qui épris de liberté êtes prêts à prendre votre vie en main…


PRÉFACE
C’est sous la houlette de Geneviève Gagos que je fis mes premiers pas en
EFT. J’avais déjà des techniques de soins  à ma disposition  : les thérapies
comportementales, la relaxation, la pleine conscience (Mindfulness) et
surtout la puissante EMDR composaient déjà les cordes de mon arc de
médecin. Ces méthodes avaient fait la preuve scientifique de leur efficacité.
Alors avais-je besoin de l’EFT  ? Bravant mon scepticisme devant une
technique encore jeune en France et d’aspect plutôt insolite, je décidai de
devenir l’étudiant de Geneviève.
Ma réserve dépassée et une fois l’enseignement reçu, je tentai l’EFT sur
mes patients. Petit à petit, les enseignements prodigués portaient leurs
fruits, notamment sur les personnes souffrant de troubles anxieux. Je
décidai alors d’élargir les indications de cette technique qui s’avérait
efficace sur une large frange de détresses  : les douleurs chroniques
(fibromyalgie, par exemple), les états tourmentants des TOC, les stress
physique et psychologique, les troubles du sommeil et même certains états
délirants avérés, tous répondaient à l’EFT. Cette petite liste ne peut rendre
compte de toutes les situations où l’EFT offre une réponse ou un
soulagement remarquables.
À l’inverse d’un médicament dont la puissance d’action est restreinte par
ses propriétés (le paracétamol sait soulager les douleurs et la fièvre, mais il
est sans intérêt pour l’insomnie), l’EFT n’est limitée par aucune indication
précise. Voilà pourquoi Gary Craig, le créateur de l’EFT, dit avec
bonhomie : « Essayez-la sur tout ! » L’EFT mêle la puissance à la douceur.
Vous réaliserez qu’à l’inverse de nombreuses méthodes de soins psychiques
ou physiques, elle peut être efficace et bénéfique sans l’aide d’un praticien
car elle vous rend autonome.
Douceur, créativité, recherche d’autonomisation sont les qualités humaines
que j’ai rencontrées chez Geneviève Gagos durant mon enseignement. Ces
qualités, vous les retrouverez à la lecture de cet ouvrage. Animée par la
volonté de faire comprendre et la joie du partage, elle prodigue des
informations solides et limpides sur le mode d’action de l’EFT et vous
accompagne pas à pas dans l’enseignement de cette belle technique.
Bonne lecture, mais surtout, bonne pratique !
Dr Frédéric ROSENFELD3

 
3 - Auteur de Méditer, c’est se soigner, Éditions Les Arènes, 2007.
 
 
 
 
 
« Nous sommes les seules créatures sur terre ayant le pouvoir

de modifier notre biologie par nos pensées et nos sentiments. »


Dr Deepak Chopra
MA RENCONTRE AVEC L’EFT

COMMENT TOUT A COMMENCÉ


Mon aventure EFT a commencé en janvier  2003. J’avais alors été dirigée
vers un pédopsychiatre par le pédiatre de mon fils qui rencontrait une
difficulté majeure. Il était soudainement confronté à un état nauséeux
permanent et ne pouvait plus se rendre à l’école.
Durant la période de congés de ce médecin, parti sans me conseiller de
remplaçant, je cherchais une solution relais. Déjà sensibilisée aux énergies
par mon intérêt pour le Feng-Shui, je tombai sur le site de Gary Craig,
emofree.com, où je découvris cette technique que son fondateur présentait
comme une réponse à toutes les problématiques, même les plus sérieuses.
La promesse était suffisamment colossale pour attirer mon attention, même
si habituellement, je ne me laissais pas impressionner par ce type
d’arguments.
Comme beaucoup l’avaient déjà fait, je téléchargeai son copieux manuel
mis gratuitement à disposition de tous et l’essayai immédiatement sur moi.
Il n’existait alors qu’en version anglaise et ceux qui me connaissent savent
que l’usage de cette langue me demande un gros travail. Mon père ne
parlait-il pas vingt-deux langues… sauf l’anglais ?
Surprise de constater que je sentais fondre mon anxiété dès ma première
utilisation de l’EFT, je proposai à mon fils cette technique pour le moins
bizarre. Avec son accord, nous commençâmes un travail qui allait
m’amener à découvrir que le mal-être de mon fils remontait très loin en
arrière. Des événements de la petite enfance refaisaient surface. J’étais
subjuguée de voir apparaître à sa conscience des souvenirs appartenant à ses
années de maternelle, simplement en suivant la procédure indiquée dans le
manuel. Nous travaillions sur tout ce qui se présentait, quand cinq jours
avant la fin des vacances, il m’indiqua qu’il pensait pouvoir bientôt
reprendre le chemin de l’école.
Pour le joli côté de l’histoire, mon fils est effectivement retourné à l’école
dès la rentrée des vacances d’hiver. Il n’était pas guéri, mais il avait appris à
gérer ses nausées. Tout laissait penser que l’EFT avait réussi, en quelques
jours d’utilisation d’une technique simple, là où une thérapie classique
menée par un spécialiste de l’enfance n’avait apporté aucun apaisement –
au contraire même, certains jours étaient de vrais supplices pour lui  : les
nausées permanentes étaient amplifiées par les voyages en voiture pour
nous rendre chez le médecin. L’EFT avait permis ce retour à la vie scolaire,
en quelques séances prodiguées dans le confort de sa maison.

DE L’APPRENTIE SORCIÈRE À LA PRATICIENNE


CERTIFIÉE
Pourtant, malgré ces résultats tant excellents qu’inattendus, je ne me sentis
pas réellement satisfaite de ce qui venait de se passer. Je pense qu’au fond
de moi, je savais que quelque chose clochait. J’y voyais comme un côté
manipulateur qui ne me convenait pas, même si cette technique
m’interpellait suffisamment pour que je décide de l’explorer plus
profondément. Durant un an et demi, je l’essayai sur moi, sur tout ce qui me
venait à l’esprit. Après plusieurs semaines d’utilisation quotidienne, je me
sentis plus à l’aise pour aller explorer les traumatismes de mon enfance.
J’étais à mon sens prête pour cet ultime test. Il est vrai que je suis une
grande autodidacte et que c’est par l’expérimentation que j’ai toujours le
plus appris. J’avais besoin de ressentir les mécanismes de l’EFT, de
m’approprier l’outil quel que soit le sujet à traiter. J’étais loin d’imaginer ce
que j’en ferais à l’avenir.
En juillet 2004, après avoir littéralement nettoyé les moments de ma vie qui
me paraissaient les plus sombres, je mis en ligne mon site : www.technique-
eft.com. J’éprouvais en effet le besoin de partager mes laborieuses
traductions d’articles issus du site de Gary Craig. Il fallait que ce travail
puisse servir à d’autres  : toutes ces heures qui avaient permis le retour de
mon fils sur les bancs de l’école ne devaient pas rester sans suite.
Un jour, une de mes amies me rendit visite. Elle était tellement bouleversée
qu’elle éprouvait des maux de ventre intenses. Je lui proposai d’essayer la
technique. Très à l’écoute de son corps, elle me fit une description
approfondie de la manière dont l’EFT faisait circuler l’énergie en elle. Je
compris alors que cette technique pouvait réellement aider les personnes en
souffrance. Heureuse du résultat produit, elle en parla tant et tant autour
d’elle que très vite, plusieurs personnes me sollicitèrent pour bénéficier
d’une séance.
Quelques mois plus tard, une personne m’appela  : «  J’ai trouvé votre site
par hasard en faisant une recherche sur Internet. Je connais l’EFT. Je suis
moi-même formée et l’utilise en clientèle. Toutefois, je n’arrive pas à
aborder mon principal problème. Je suis tellement timide qu’à 44 ans, je
suis toujours célibataire. Lorsque dans une soirée, un homme me plaît… je
me sauve ! Je voudrais travailler cela avec un praticien EFT. Acceptez-vous
de m’aider ? »
J’avais alors plus de deux ans de pratique à mon actif, sur moi-même, mes
amis, et les amis de mes amis. De plus, cette personne se disait praticienne
EFT. Je ne prenais donc aucun risque. J’acceptai et c’est ainsi que je reçus
ma première cliente.
Comme je ne disposais pas encore de cabinet, c’est chez moi qu’eut lieu
cette première consultation. Il faisait tellement beau ce jour-là que je lui
proposai de nous installer dans le jardin. En cette période de forte chaleur,
nous profitâmes de l’ombre agréable de l’érable panaché.
Après un court questionnement, nous commençâmes les tapotements et très
rapidement, j’entrevis un mal-être profond sur le visage de ma cliente.
« J’ai envie de crier au secours ! Je sens quelque chose d’humide sur mon
sexe… »
Les tapotements avaient dévoilé l’origine de son problème qui remontait à
un viol subi dans son enfance et que son subconscient avait choisi
d’occulter afin qu’elle puisse continuer à vivre dans des conditions
acceptables.
Je mis en place immédiatement ce que j’appelle aujourd’hui la « procédure
d’urgence », l’invitant à tapoter le plus rapidement possible en gardant les
yeux ouverts afin de me suivre pour sortir de son émotion. La puissance de
l’EFT venait de m’être révélée. Cette technique pouvait faire remonter des
événements lointains et permettre d’en dissoudre la charge émotionnelle
rapidement. Jusqu’alors, mon travail personnel ne m’avait conduite à
travailler que sur des événements que je connaissais.

UNE TECHNIQUE SIMPLE MAIS PAS SIMPLISTE


Je compris alors que cette petite technique si bizarre pouvait être un outil
puissant de résolution de traumatismes, même enfouis. Encore fallait-il
savoir gérer les excès d’émotions et mon travail sur moi-même m’y avait
fort heureusement préparée.
Toutefois, je compris qu’il ne fallait pas faire n’importe quoi avec l’EFT !
On pouvait débusquer des événements si douloureux qu’il était important
d’user de grandes précautions avec cette technique. Je me félicitais d’avoir
tant insisté sur mon travail personnel et la meilleure compréhension de cette
technique, avant d’accepter de la proposer à un premier client.
Sans doute avais-je déjà pressenti que l’EFT, bien que d’un abord fort
simple, était loin d’être une technique simpliste.
Les plus attentifs d’entre vous auront sans doute remarqué le bémol dans la
présentation de ma rencontre avec l’EFT  : «  Pour le joli côté de
l’histoire… »
Il est temps maintenant de vous en donner la raison.
Ce n’est que six ans après mes premiers pas en EFT, alors que j’étais
devenue une praticienne et une formatrice EFT reconnue, que mon fils me
fit ce cadeau ultime :
«  Maman, qu’est-ce que j’ai pu t’en vouloir lorsque nous avons fait de
l’EFT pour que je reprenne l’école  ! J’étais alors très mal et mon corps
traduisait ce mal-être par des nausées. Je croyais que j’allais pouvoir ainsi
rester à la maison et que je ne retournerais plus à l’école. Mais je ne pouvais
vous en parler car vous n’auriez jamais accepté… J’ai compris que vous ne
me laisseriez pas quitter l’école et qu’il me fallait me résoudre à y retourner.
C’est ainsi que j’ai accepté d’utiliser l’EFT et de faire le maximum pour y
arriver… »
L’EFT n’était donc pas une technique manipulatrice, mais obéissait bien à
qui acceptait de l’utiliser pour lui.
Je venais de recevoir une grande leçon qui allait changer à tout jamais mon
enseignement. À partir de cet instant, j’intégrai dans mes cours le retour que
m’avait fait mon fils sur cet épisode douloureux. Je savais enfin ce qu’était
ce quelque chose qui ne me convenait pas dans ma première expérience de
l’EFT. J’avais joué à l’apprenti sorcier. En effet, j’avais préféré mettre en
priorité la résolution de ma problématique personnelle au lieu de prendre
réellement en considération celle de mon fils. Les conséquences auraient pu
être désastreuses.
Aveuglée par mes propres besoins, je n’avais pas pris en considération sa
demande. Je n’en étais vraiment pas fière !
Aujourd’hui, je parle de cette expérience à tous mes nouveaux étudiants. Je
leur précise que même si elle est à l’origine de ma rencontre avec l’EFT, je
ne conseille à personne d’en faire autant !
J’ai eu beaucoup de chance. Sans doute que le « hasard » avait décidé que
je deviendrais une praticienne EFT consciencieuse grâce à cette expérience.
J’avais quelques qualités qui pouvaient me le permettre et surtout, pour
enseignant, un fils merveilleux !
Je ne remercierai jamais assez mon fils qui, avec beaucoup de générosité, a
permis ce qui est arrivé. C’est grâce à lui si aujourd’hui, je peux vous faire
part de mes dix années d’expérience de cette merveilleuse technique, avec
cette fois je pense, sagesse et prudence.
Puisse cet exemple vous éclairer sur les limites à ne jamais dépasser dans le
travail avec autrui et encore moins avec vos proches sur qui vous avez déjà
quelque influence.
Maintenant, je vais vous accompagner pour que vous découvriez, à votre
tour, les promesses de cette belle technique en espérant ainsi vous faciliter
son application pour votre usage personnel.
PARTIE I

Avant de nous libérer

de nos émotions négatives


D’HIPPOCRATE…
Tout le monde a entendu parler du « serment d’Hippocrate », mais savez-
vous que cet homme avait déjà intégré le rôle de notre environnement et de
notre mode de vie dans la survenue des maladies, et cela il y a bien
longtemps, au ive siècle avant J.-C. ?
En effet, en étudiant l’épilepsie (appelée « maladie sacrée » par certains), il
comprend que la cause de cette maladie est naturelle. Il réfute tous les
arguments de ceux qui assurent que cette maladie est d’origine divine, en
faisant appel à la « théorie des humeurs ». Chaque humeur correspond à un
des quatre éléments  : feu, air, eau, terre. C’est ainsi qu’il remarque la
survenue de crises d’épilepsie chez les personnes flegmatiques (eau, froid-
humide) lors de gros changements de vents, de températures qui influencent
le flux sanguin, notamment dans les veines du cerveau, avec des
répercutions différentes selon l’âge et la vigueur initiale du sujet.
Alors que de nos jours, beaucoup pensent encore que ce qui leur arrive est
« la faute à pas de chance », que l’on ne peut rien faire contre sa destinée,
que c’est inscrit dans l’histoire de sa famille ou même dans sa génétique,
différents chercheurs considèrent que malgré une prédisposition qui pourrait
en effet être inscrite dans nos gènes, ceux-ci ne sont pas les seuls
responsables de nos mésaventures…
Durant de nombreuses décennies, la biologie s’est appuyée sur les travaux
de Charles Darwin4. Ses découvertes sur la diversité de la vie ont constitué
le socle de  la théorie de l’évolution et restent encore aujourd’hui le
fondement de la biologie.

 
4 - Naturaliste anglais du XIXe siècle célèbre pour sa théorie sur l’évolution
des espèces vivantes  : toutes les espèces auraient évolué au cours du
temps à partir de quelques ancêtres communs grâce à une sélection
naturelle.
…À L’ÉPIGÉNÉTIQUE

Mais alors que Bruce Lipton5, biologiste américain contemporain,


enseignait à la faculté de médecine du Wisconsin que ce sont les gènes qui
contrôlent nos vies, il se passait tout autre chose dans ses recherches
menées à l’école de médecine de Standford. Travaillant depuis quarante-
cinq ans sur le clonage des cellules-souches, il eut l’idée d’en mettre en
culture. Il en prit quelques-unes qu’il plaça dans une boîte de pétri6 et
observa leur division. Après quelques jours, il y en avait des milliers.
Il préleva quelques cellules de cette première boîte, et les mit dans une
deuxième boîte tout en en changeant l’environnement. Elles devinrent des
cellules d’os.
Il renouvela cette fois-ci son expérience avec une troisième boîte dont il
modifia également l’environnement. Ces cellules devinrent des cellules de
muscles.
Enfin, il fit une dernière tentative dans une quatrième boîte avec un nouvel
environnement où il obtint des cellules de graisse.
Même si les cellules-souches, issues du même parent, étaient toutes
parfaitement identiques au départ, leur destinée se révélait différente dans
chaque boîte de pétri selon l’environnement dans lequel elles avaient
évolué. Lipton en déduit que  : «  Toutes les cellules sont génétiquement
identiques, mais leur destin est déterminé par l’environnement dans lequel
elles vivent. »
Par extension, Bruce Lipton décrivit notre peau comme une gigantesque
boîte de pétri et notre sang comme l’environnement influençant la destinée
de nos cellules. Le parallèle était fait : la bonne santé de notre sang pouvait
modifier la destinée de nos cellules.
L’épigénétique est le nom que l’on donne à ce domaine, qui étudie
l’influence de notre histoire et de notre environnement sur nos gènes.
 
5 - Auteur notamment de Biologie des croyances qui en 1986, a remporté le
prix du meilleur livre scientifique.
6  -  Boîte cyclindrique transparente munie d’un couvercle servant aux
expériences de laboratoire.
QUE SE PASSE-T-IL DANS NOTRE CERVEAU ?
Nous sommes obligés ici d’expliquer quelques fondamentaux du
fonctionnement du cerveau pour mieux comprendre ce qui se passe en nous
lorsque des émotions nous traversent…
Dès notre plus jeune âge, notre cerveau intègre toutes nos réactions et nos
émotions, et sécrète, en une chaîne de réactions chimiques, différents
neurotransmetteurs étroitement liés à nos émotions et à nos réactions
physiques. C’est ainsi qu’une pensée positive produit une réaction
bénéfique pour notre santé tandis qu’un événement négatif entraîne une
perturbation modifiant notre environnement et notre organisme. Bien
entendu, dans ce second cas, c’est le caractère de durabilité de l’expérience
désagréable qui influence négativement notre santé et non pas une simple
pensée furtive : notre corps est conçu pour résister à un certain stress, nous
sommes heureusement bien constitués !
Que se passe-t-il quand l’expérience désagréable dure ?
Pour le comprendre, nous devons nous intéresser quelque peu à notre
cerveau.
Vous avez certainement entendu parler du cerveau reptilien, du cerveau
limbique et du cortex cérébral.

TROIS CERVEAUX EN UN
Paul MacLean7 émit la théorie d’un cerveau triunique, le comparant à
l’évolution de l’intelligence animale à travers les âges.
Les différentes parties du cerveau correspondraient pour lui à des âges du
développement de l’intelligence, progesssivement apparus au cours de
l’évolution.

Le cerveau reptilien
Dans ce système, le cerveau reptilien est ce cerveau primitif qui serait
apparu il y a environ 500 millions d’années dans le monde animal, chez les
poissons, les amphibiens, puis les reptiles. Il comprend le tronc cérébral et
le cervelet.
Il assure les fonctions vitales de notre corps  : il contrôle notre rythme
cardiaque, veille sur la constance de notre température corporelle autour de
37 °C, gère notre respiration, assure la régulation de notre tension artérielle.
Il gère également nos comportements instinctifs par la satisfaction de nos
besoins essentiels : se nourrir, se reproduire…
Le cerveau reptilien est fiable  : il préserve toutes ces fonctions sans que
nous ayons besoin d’y penser ; il reste toutefois influençable.

Le cerveau limbique
Le cerveau limbique serait apparu chez les petits mammifères il y a quelque
150  millions d’années. Il encercle le cerveau reptilien. Également appelé
cerveau émotionnel, il est le siège de notre système de récompenses et de
punitions. C’est lui qui nous permet de mémoriser des ressentis agréables
ou désagréables, d’éprouver des émotions et de mener une vie sociale. Ce
cerveau comprend notamment l’hypothalamus, l’amygdale et
l’hippocampe. Nous nous intéresserons au rôle de ces deux derniers un peu
plus loin (pp. 27-28).

Le cortex cérébral
La troisième partie est le cortex cérébral, apparu bien plus tard chez les
primates, il y a moins de 3 millions d’années, et que nous retrouvons chez
l’humain. C’est la partie de notre cerveau qui s’est le plus développée
depuis son apparition.
C’est grâce au cortex cérébral que nous pouvons parler, imaginer, penser,
apprendre, réfléchir…

Cette hypothèse du cerveau triunique a été largement remise en question


depuis d’un point de vue neurologique, car on sait désormais que les
reptiles possèdent également un cortex organisé en couches tout comme
celui des mammifères. Cette théorie n’est donc pas à prendre au pied de la
lettre, scientifiquement. Elle reste toutefois utile en psychothérapie dans la
mesure où elle souligne que certaines parties sont plus anciennes que
d’autres dans l’évolution de notre cerveau à travers les âges et que nos
réactions émotionnelles impliquent un circuit primitif toujours présent dans
l’évolution des mammifères. En outre, l’approche de Mac Lean avait pour
avantage de simplifier la description des fonctions de chaque partie de notre
cerveau même si l’on peut aujourd’hui affirmer que le circuit émotionnel
est bien plus complexe qu’initialement décrit et que nous n’en connaissons
sans doute encore pas toutes les facettes…
Bien que nous les décrivions ici de manière très distincte, les trois parties de
notre cerveau ne fonctionnent pas indépendamment l’une de l’autre. Au
contraire, interconnectées, elles s’influencent mutuellement.

TROIS CERVEAUX INTERCONNECTÉS


Nous allons simplifier au maximum la description des éléments principaux
pour une bonne compréhension du processus.

Voyons comment, comme le déclare Thomas d’Ansembourg8, « notre esprit


fait tout pour nous maintenir à un niveau de malheur supportable ».
Le rôle principal de notre cerveau est de maintenir l’équilibre de notre
milieu intérieur9. Pour ce faire, il va rechercher les situations agréables et
éviter les moments désagréables, éliminant ainsi les risques de souffrir.
Ce sont ces deux critères qui lui permettent de protéger notre organisme et
d’assurer la survie de notre espèce. Attardons-nous sur le second critère  :
l’évitement de la douleur.
En réponse à des situations pouvant mener à notre perte, nous observons
trois types de réactions pour rétablir au plus vite notre satisfaction  :
l’inhibition, la fuite, la lutte. Prenons un exemple  : vous vous promenez
dans les bois et soudain, vous entendez un bruit. Vous stoppez net, inhibant
toute action, le temps de percevoir d’où vient ce bruit et d’en évaluer la
menace pour adapter votre réaction. Cela se passe sans réfléchir, en
quelques millièmes de secondes.
Selon la provenance de ce bruit, vous allez adapter votre attitude toujours
dans le souci de préserver au maximum votre existence. C’est ainsi que
vous choisissez de fuir ou de vous cacher, si cela est possible, ou peut-être
tentez-vous de lutter si vous vous trouvez directement face à la menace.
Votre comportement est alors mémorisé comme positif ou négatif et
influencera les prochaines situations ressemblantes. Comme le souligne
Alain Berthoz10, « la mémoire du passé n’est pas faite pour se souvenir du
passé, elle est faite pour prévenir le futur. La mémoire est un instrument de
prédiction. »

Le cerveau émotionnel
Voyons maintenant comment cela se passe au niveau de notre cerveau. Pour
cela, nous allons résumer le fonctionnement du cerveau émotionnel en trois
éléments primordiaux :
 
 

l’amygdale (l’amygdale située dans le cerveau n’a aucun rapport avec


les amygdales qui se situent au fond de la gorge),
l’hippocampe,
le préfrontal.

  L’AMYGDALE On peut dire que l’amygdale est le centre de la peur, de la


gestion du stress. La peur est cette émotion ancestrale qui est inscrite au
plus profond de nous. En effet, instinctivement, nous avons gardé en
mémoire certaines peurs issues de notre histoire, comme celles des animaux
sauvages. À celles-ci, nous devons ajouter, dès notre naissance, la peur de
l’inconnu. En venant au monde, nous vivons un véritable chamboulement.
En quelques heures, nous sommes projetés dans un nouvel univers qui de
prime abord nous paraît fortement hostile, même si notre naissance s’est
passée dans les meilleures conditions. C’est une transition douloureuse que
de franchir le pas et de quitter cette douce chaleur aux lumières tamisées,
passant par de fortes secousses pour être expulsé en pleine lumière dans un
milieu froid, osons le dire presque inhumain par la rapidité des gestes
mécaniques exécutés. C’est ainsi que nous faisons notre entrée dans ce
monde, après avoir été comprimés dans un tunnel étroit avec une obligation
vitale de respirer désormais par nos propres moyens… il y a vraiment de
quoi être bouleversé.
L’amygdale est heureusement présente dans notre cerveau dès les premiers
mois de la gestation. Elle permet de gérer notre stress et d’adapter notre
chimie afin que nos fonctions vitales soient préservées. Ainsi, en cas de
problème, l’amygdale prend le pouvoir et déclenche une série de signaux
corporels dont le relâchement de noradrénaline et de cortisol afin
d’accélérer notre rythme cardiaque et préparer notre corps à la fuite ou au
combat11.
Comme l’heure n’est pas à réfléchir mais à agir de toute urgence,
l’amygdale débranche vite notre cerveau préfrontal, roi de l’analyse et de la
relativisation. En effet, si un pot de fleurs tombe d’une fenêtre alors que
vous passez juste en dessous, ce n’est pas le moment de calculer sa vitesse,
son angle d’impact, le temps qu’il mettra pour vous atteindre, mais plutôt
de vite sortir de son champ !
L’adrénaline va contribuer à encoder le souvenir de l’expérience dans
l’hippocampe, nous permettant de retenir facilement ce qui provoque des
émotions en nous. Par exemple  : combien de vous se souviennent de ce
qu’ils faisaient le 17  octobre 1984  ? Et par opposition, combien d’entre
vous se souviennent de ce qu’ils faisaient le 11 septembre 2001 ?
........................................
  L’HIPPOCAMPE L’hippocampe garde précieusement l’information reçue,
jusqu’au moment où vous rencontrez une situation similaire. Alors, il
privilégie cette solution avant toute analyse plus poussée de la situation.
Bien que l’on ne puisse pas le définir comme l’aire de la mémoire car celle-
ci n’est pas localisée dans un endroit précis du cerveau, l’hippocampe est
néanmoins indispensable au bon fonctionnement de la mémoire à long
terme12. Sans vos hippocampes (un par hémisphère), vous ne pourriez vous
souvenir de quoi que ce soit dans le temps. L’hippocampe, en lien étroit
avec l’amygdale, est capable d’enregistrer tout un ensemble de stimuli : il
permet ainsi que tout le contexte d’un événement se rappelle à nous lorsque
nous rencontrons une situation similaire. Par exemple, dans le cas d’un
traumatisme, c’est l’hippocampe qui vous permet de vous souvenir de
l’endroit, des circonstances, des personnes avec qui vous étiez… et c’est à
travers l’amygdale que vous en ressentirez les signes physiques : crispation,
accélération des battements du cœur, mains moites…
Une fois l’alerte passée, l’hippocampe réactive le préfrontal.
........................................
    LE PRÉFRONTAL  (situé à l’avant du cortex cérébral, juste derrière le
front)
Si l’information stockée dans votre hippocampe ne s’avère pas utile pour
l’heure, c’est grâce à votre cerveau préfrontal que vous pouvez analyser
précisément l’événement afin de fournir une réponse adaptée à la situation.
Toutefois, ces trois éléments du cerveau émotionnel ne sont suffisamment
matures qu’à l’adolescence. Un enfant pourra réagir à une peur en stimulant
les fonctions nécessaires au soutien de ses organes vitaux, mais ne pourra
stocker de réponse à celle-ci, et ne saura ni l’analyser ni la relativiser. Par
exemple, s’il s’est fait disputer par ses parents au moment même où le
tonnerre grondait, il pourra développer une peur intense de l’orage ou
même de toute personne qui élèverait la voix, sans en comprendre la raison.
C’est pour cela que vous devez répéter encore et encore les mêmes conseils
à votre jeune enfant : il ne recommence pas par esprit de contradiction, mais
tout simplement car cela lui est encore impossible de les retenir.
En revanche, c’est effectivement à force d’entendre redire les choses qu’il
finira par les enregistrer. Ceci est valable tant pour les instructions
judicieuses que vous lui prodiguerez que pour les commentaires moins
agréables que vous ferez. Si vous vous moquez d’une de ses chutes que
vous avez trouvée plutôt pittoresque et que vous ne preniez pas soin de lui
expliquer votre hilarité, il peut ranger ce souvenir dans la case des
événements traumatisants. Quelques années plus tard, alors que cette chute
est apparemment oubliée depuis longtemps, il pourra se trouver mal à l’aise
en public, craindre le regard de l’autre, avoir quelques soucis pour
s’exprimer, peut-être même à se faire respecter…
C’est pour cela qu’un praticien expérimenté recherchera toujours dans votre
enfance l’origine de votre mal-être d’aujourd’hui. C’est par un
questionnement précis, une bonne écoute active et les tapotements
judicieusement ajustés qu’il vous accompagnera dans la résolution de votre
problème.
Mais alors que nous nous apprêtons à gérer nos émotions par l’EFT,
saurions-nous définir ce qu’est une émotion ?

 
7 - Médecin neurobiologiste américain (1913-2007) .
8 - Thomas d’Ansembourg, auteur de Cessez d’être gentil, soyez vrai – Être
avec les autres en restant soi-même, Éditions de l’Homme, 2012.
9 - Ce que l’on appelle l’homéostasie.
10  -  Alain Berthoz (né en 1939) est un ingénieur et neurophysiologiste
français, membre de l’Académie des sciences (depuis 2003) et
professeur honoraire au Collège de France (chaire de physiologie de la
perception et de l’action).
11  -  Voir Guérir autrement de David Servan-Schreiber,
http://youtu.be/pwtQmV2v9J8.
12 - Source : lecerveau.mcgill.ca, un site très complet sur le cerveau.
QU’EST-CE QU’UNE ÉMOTION ?
Le Dictionnaire de Furetière (1690) définit ainsi l’émotion :
« L’émotion est un mouvement extraordinaire qui agite le corps ou l’esprit
et qui trouble le tempérament. »
Il s’agit donc d’un mouvement : c’est-à-dire d’une évolution par rapport à
un état initial  : je me promène tranquillement quand soudain j’entends un
bruit. Ma sérénité est alors troublée par ce bruit qui modifie mon état initial.
On sait aussi que l’émotion survient rapidement. Elle peut se déclencher en
une fraction de seconde.

NOS ÉMOTIONS NOUS AGITENT

L’émotion agite le corps


Elle génère différentes activités dans le corps  : l’augmentation du rythme
cardiaque, de la respiration… Il est d’ailleurs extrêmement difficile de
différencier des personnes vivant une émotion positive de celles vivant une
émotion négative car on retrouve les mêmes manifestations ou symptômes.

L’émotion agite l’esprit


Elle trouble notre esprit, nous fait penser différemment. C’est une réaction à
un événement, qu’il soit heureux ou désagréable. L’émotion peut être
positive ou négative  : joie, surprise, excitation ou tristesse, peur, colère,
dégoût, dédain, honte, culpabilité, autant d’émotions définies par Carroll
Izard13 comme les dix émotions de base. Izard affirme que sans les
émotions, l’homme ne pourrait survivre car pour lui, la principale fonction
de l’émotion est de nous motiver. Il semblerait d’ailleurs que ce soit la
raison pour laquelle l’Homo sapiens (l’homme actuel) l’a remporté sur
l’homme de Neandertal qui lui ne s’occupait pas de ses enfants et ne les
prenait pas dans les bras.
L’émotion nous motive donc à passer à l’action face à l’événement qui se
présente  : si lors de ma promenade, j’aperçois un serpent, je vais
immanquablement réagir – être plus attentif, me munir d’un bâton, changer
de direction, fuir à toutes jambes, faire du bruit en progressant durant ma
balade…
Nous comprenons ici que les émotions s’imposent à nous.
Nous pouvons nommer une émotion parce qu’elle est déjà bien présente et
que nous en ressentons les signes physiques.
Je sais que :
 
 

je suis triste, parce que j’ai la gorge serrée et que j’ai envie de pleurer,
je suis en colère, parce que je bous intérieurement et que j’ai envie de
crier, de taper…,
j’ai peur, parce que je tremble,
je suis dégoûté parce que j’ai la nausée…

NOS ÉMOTIONS INFLUENCENT NOTRE VIE


Bien que les émotions ne correspondent pas à une partie bien spécifique
dans notre cerveau, toutes nos réactions reposent sur elles, qu’elles soient
jugées bonnes ou mauvaises, selon les circonstances. Elles jouent un rôle
important et ont une influence sur notre santé.
Lorsque vous regardez une personne, elle peut susciter chez vous une
émotion positive comme une émotion négative, selon l’expression de son
visage ou son comportement… Si elle agit d’une manière qui vous déplaît,
vous pourrez ressentir de la colère, de la tristesse… Ces émotions pourront
à leur tour avoir une influence sur votre cerveau, sur votre système
hormonal, sur votre sang et sur votre organisme.
C’est ainsi que lorsqu’il vous arrive quelque chose d’heureux dans votre
vie, votre joie produit une bonne dynamique. Il est connu que les gens
amoureux sont en bonne santé et bénéficient d’une excellente énergie grâce
aux neurotransmetteurs libérés dans leur sang, tels que la dopamine14 ou la
sérotonine15 pour ne nommer que ces deux-là.
À l’inverse, lorsque je suis effrayée, mon organisme est fragilisé et je peux
alors plus facilement tomber malade.
Nous devons donc être vigilants quant à nos pensées, nos croyances, notre
conscience… Or, les psychologues s’accordent à dire que 70  % de nos
pensées sont négatives. Pourtant, quelques instants après sa naissance, un
enfant né en bonne santé, bien au chaud dans les bras de sa maman, est un
être heureux. Que s’est-il passé ?

 
13  -  Carroll Izard, psychologue américain connu pour sa contribution à la
théorie des émotions élaborée en 1977.
14 - Dopamine : neurotransmetteur qui dope notre bonne humeur, selon le
Dr Louis Teuilières, immunobiologiste.
15  -  Sérotonine  : appelée également la molécule du bonheur, elle agit sur
notre humeur. De nombreux antidépresseurs ont pour rôle de stimuler
son action.
POURQUOI LA PLUPART DE NOS PENSÉES SONT-
ELLES NÉGATIVES ?

J’aime à comparer le bébé à la naissance avec un ordinateur sur lequel on


aurait juste installé un système d’exploitation. Ce système d’exploitation
permettrait au cœur de battre, au bébé de respirer, au cerveau et aux autres
organes (reins, rate, foie, pancréas, etc.) de remplir leurs fonctions, bref, le
système permettrait d’assurer ses fonctions vitales.
Si ce bébé était suspendu en apesanteur dans une pièce toute blanche, sans
aucune arête, sans porte, sans fenêtre, sans rien d’autre que cette couleur
blanche, tout en supposant que ses fonctions vitales soient maintenues…
qu’adviendrait-il de lui  ? Il n’évoluerait pas, il mourrait même, selon
l’hypothèse de Carroll Izard.
Car c’est au contact de son environnement, de ses parents, de ses
éducateurs, que cet enfant va évoluer. Ce sont eux qui dans un premier
temps vont ajouter des logiciels à son système d’exploitation afin de
programmer son existence. Il élargira ses connaissances et s’épanouira… ou
pas.
Selon l’humeur de chacun, il fera de bonnes expériences ou passera des
moments plus délicats. Si ses parents travaillent tous les deux, il sera confié
à un membre de sa famille, une nounou ou toute une équipe s’il fréquente la
crèche. Plus tard, il ira à l’école. De nouvelles données viendront enrichir
son enseignement. Les médias, la télévision, ses loisirs, ses fréquentations,
tout aura une répercussion sur son apprentissage.
Chaque enfant aura une expérience différente selon celles et ceux qui
s’occuperont de lui, mais aussi selon le moment plus ou moins approprié où
il vient au monde  : a-t-il été désiré ou pas  ? Quel a été le contexte de sa
conception ? Quelle est sa place dans la fratrie ? Quel est son milieu social ?
Quelles sont les conditions de logement ou financières de ses parents  ?
Quelles sont les relations entre ses parents : sont-elles bonnes ou tendues ?
Les cellules ne mentent pas… C’est pour cela que chaque enfant est
totalement différent d’un autre, au sein d’une même fratrie.
Imaginons maintenant que ce bébé qui explore le monde renverse un verre
et que sa maman, déjà exténuée par sa journée de travail, lui lance : « Oh,
que tu es maladroit ! »
Si cela n’arrive qu’une fois, il n’y aura pas de conséquence véritable sur
l’enfant, mais si la réprimande est faite régulièrement, alors que dans le
même temps, il n’entend que peu ou pas de compliments, il pourra
s’identifier à ce petit maladroit. Identifié en tant que tel, il soignera cette
caractéristique, de manière totalement inconsciente, développant une telle
gaucherie qu’il finira par être cet enfant malhabile.
Ces données perçues depuis notre naissance ont été appelées par Gary
Craig16 « nos écritures sur nos murs ».

« LES ÉCRITURES SUR NOS MURS »


Cette métaphore est utilisée pour décrire tout ce qui vient s’inscrire dans
notre subconscient au fil des jours.
De la même manière que nous savons que pour manger notre potage, nous
avons besoin d’une cuillère, nous apprenons à dire bonjour et merci à la
dame du magasin, à nous déchausser en entrant dans la maison, qu’il est
incorrect de taper le petit copain assis à côté de nous en classe, qu’il est
dangereux de se promener la nuit, qu’il ne faut pas déranger un chien qui
mange, etc.
Les exemples d’écritures sur nos murs sont nombreux et illimités car celles-
ci s’inscrivent, à notre insu, durant toute notre enfance, notre adolescence et
même durant notre âge adulte et ce, tant que nous continuons de l’autoriser.
Certaines nous sont encore utiles aujourd’hui et nous permettent de vivre en
harmonie avec notre entourage, tandis que d’autres sont devenues obsolètes.
Pourtant, nous continuons à leur laisser une place importante dans notre vie,
alors même qu’elles sont souvent à l’origine de notre mal-être.
Combien de postulats, bâtis sur des croyances appartenant à nos parents,
nous empêchent aujourd’hui de nous épanouir ? Ainsi, si vous avez entendu
toute votre enfance « Tu n’arriveras jamais à rien  !  », même si vous avez
une dizaine d’années d’études couronnée de diplômes, vous n’accepterez
pas cet emploi qui vous a été proposé.
Ou bien : « Ce n’est pas un travail pour une femme ! » qui vous fait passer à
côté d’un métier dont vous rêvez depuis votre plus jeune âge.
Ou encore  : «  Je voulais tellement avoir un garçon  !  » ou «  Tu ne m’as
apporté que des ennuis ! » Une de mes patientes s’est même entendu dire :
« Tu ne devrais pas être là, tu es un enfant Ogino17 ! »
Nous ne nous rendons pas toujours compte de l’impact de nos remarques ou
remontrances sur nos enfants, lors de nos accès de colère ou même au cours
de certaines plaisanteries entre amis, en leur présence. Ce n’est que plus
tard, lors d’une consultation, que surgit parfois le lien avec notre enfance.

QUE FAIRE DES ÉCRITURES QUI NE NOUS CONVIENNENT


PAS ?
La logique est de les changer  ! Mais pensez-vous que ce soit réellement
possible  ? C’est enfoui depuis tellement d’années… Et puis vous avez
toujours vécu avec, c’est comme ça…
Rassurez-vous  : toutes ces écritures maintenant périmées n’ont pas été
gravées dans la pierre, elles sont seulement inscrites à la craie, comme sur
un tableau d’école, ainsi que le précise Gary Craig. Vous pouvez décider
consciemment de modifier celles qui désormais ne vous conviennent plus,
qui vous empêchent de vous réaliser pleinement.

 
16 -  Gary Craig, ingénieur américain à l’université de Stanford, fondateur
de l’EFT.
17 - La méthode Ogino permettait de privilégier la période la plus féconde
chez la femme désireuse d’avoir un enfant. Par conséquent, elle fut
utilisée comme un moyen contraceptif pour calculer la période à éviter
pour des rapports sexuels.
CONSCIENT ET INCONSCIENT
Le conscient est notre partie créative, qui analyse, réfléchit. C’est grâce à
lui que nous pouvons prendre des décisions, choisir nos activités, nos actes,
avoir des pensées positives, des désirs, nous projeter dans le futur…
C’est lui qui intervient lorsque au volant de votre voiture, vous suivez un
itinéraire  : vous restez attentif aux noms des rues, aux panneaux de
signalisation, à l’état de la chaussée, aux autres automobilistes, aux piétons,
aux cyclistes, à ce ballon qui arrive sur la route sans doute suivi par un
enfant qui court pour le récupérer… Puis, vous arrivez au feu rouge, et là,
vous relâchez votre vigilance, et votre inconscient prend immédiatement le
relais  : vous rêvassez, vous repensez à votre journée, mille choses
stressantes à faire se bousculent dans votre tête – celles que vous
n’arriverez jamais à réaliser parce que vous êtes trop ceci et pas assez cela,
ce que vous auriez dû répondre lorsque votre collègue vous a fait une
remarque désobligeante…
Vous l’avez compris, votre inconscient n’est pas créatif. Il est le siège de
nos « écritures sur nos murs ».
Notre inconscient réagit comme un magnétophone qui se déclenche à la
voix. Dès que le conscient relâche son attention, il fait défiler tout ce qu’il a
stocké depuis l’origine. L’origine, c’est-à-dire votre conception, car le fœtus
intimement lié à sa maman ressent tout ce qu’elle vit, de bon comme de
moins bon. Il est en permanence informé de ce qui se passe car chaque
expérience vécue par sa mère modifie le goût du liquide amniotique en une
saveur agréable ou désagréable selon le cas.

EST-IL POSSIBLE DE MODIFIER LES DONNÉES DE NOTRE


INCONSCIENT ?
Nous avons à notre disposition trois manières de transformer ces données
devenues surannées, ces croyances limitantes induites par nos éducateurs,
ces écritures qui nous empêchent de nous épanouir.
L’état hypnotique
La première est identique à celle qui nous a programmé jusqu’à présent.
Elle est comparable à l’état, que nous pouvons qualifier d’hypnotique,
durant lequel vous éprouvez et ressentez des émotions, mais sans vous
questionner,  sans porter de jugement critique, sans analyser ce qui se passe.
C’est dans cet état que vous êtes lorsque vous êtes captivé par un film, par
exemple, et que plus rien n’existe autour de vous. C’est un moment où vous
relâchez le conscient.
C’est ce procédé qu’exploitent les publicitaires. À force de nous bombarder
de leurs messages, une fois face au produit dont ils nous ont loué les
mérites, nous l’achetons sans même savoir réellement pourquoi. Nous
essayons de nous raisonner et de prendre une autre marque… mais non,
peut-être que cet autre produit ne tiendra pas les mêmes promesses.

La répétition d’affirmations positives


La seconde est de répéter sans cesse les mêmes phrases positives jusqu’à ce
qu’un nouveau chemin neuronal soit tracé, comme le sont les sentiers de
montagne qui s’élargissent au fur et à mesure du passage des promeneurs.
C’est par ces chemins neuronaux que certaines de vos actions deviennent
automatiques aujourd’hui : attraper un verre d’eau et le porter à la bouche,
marcher en mettant un pied devant l’autre sans même y penser…
Ce sont ces canaux qu’utilise la pensée positive. Peut-être l’avez-vous
essayée un jour pour finalement l’abandonner car vous n’avez constaté
aucun changement durable.
Entendons-nous bien, cette pratique n’est pas inintéressante, bien au
contraire, car les affirmations positives sont extrêmement puissantes.
Seulement, elles se heurtent aux petits mots de la fin, les « oui mais » qui ne
manquent pas de s’interposer lorsque l’on répète une phrase qui ne sonne
pas juste dans notre esprit. Si vous vous dites mille fois par jour que vous
respirez à pleins poumons, votre petite voix vous dira peut-être  : «  Oui,
mais tu fumes deux paquets de cigarettes par jour ! »
Vous l’aurez compris, ce qui est valable pour les affirmations positives l’est
également pour la répétition d’affirmations négatives.

Les techniques de psycho-énergie


La troisième est celle qui nous intéresse ici. Elle utilise les techniques de
psycho-éner-gétique telles que l’EFT. Elle correspond en quelque sorte à un
super-apprentissage qui permet une déprogrammation des anciens concepts,
laissant alors au positif la possibilité de s’installer pleinement.
C’est comme si vous appuyiez sur le bouton d’enregistrement de votre
magnétophone18. Ces nouvelles pensées, croyances, habitudes, viennent
remplacer celles qui vous perturbent, vous font douter, contrarient votre
plein épanouissement.
C’est ce travail que l’EFT vous propose de mettre en place. Nous allons
donc vous présenter l’EFT dans la partie suivante.

 
18 - Superbe métaphore utilisée par Bruce Lipton dans le film documentaire
de Jean-Yves Bilien, L’Impact de notre environnement et de notre état
d’esprit sur la santé, 2012.
L’EFT (OU EMOTIONAL FREEDOM TECHNIQUES)

CE QU’EST L’EFT
Le sigle EFT signifie en français «  Techniques de Libération des
Émotions ». C’est ainsi que vous trouverez certains sites Internet parlant de
TLE en lieu et place d’EFT.
L’EFT fait partie des techniques de psycho-énergétique ou psycho-énergie,
une nouvelle psychologie utilisant des méthodes visant à équilibrer et
harmoniser le corps et l’esprit, en même temps.
On peut dire que l’EFT est une technique d’apaisement. En effet, quelle que
soit la raison pour laquelle vous avez envie de l’utiliser, vous remarquerez,
dans la majorité des cas, que vous pensez désormais sereinement à votre
problème. On peut aisément comparer l’EFT à une séance de relaxation,
avec à la clé la détente en plus de la résolution d’au moins un aspect du
problème abordé.
On a coutume de comparer l’EFT à une acupuncture émotionnelle car elle
utilise le système des méridiens.
Mais pour ceux d’entre vous qui ont déjà expérimenté l’acupuncture, il est
important de préciser que tout se passe sans aiguilles. À la place des
aiguilles, vous tapotez du bout des doigts – comme nous le verrons très
précisément dans la partie descriptive de la technique (p. 65).

CE QUE L’EFT N’EST PAS


A contrario, l’EFT n’est pas une baguette magique… Même si souvent, le
premier mot que l’on entend lorsqu’on l’utilise et que les résultats se font
sentir, est : « Mais c’est magique votre truc ! » A fortiori si de nombreuses
autres techniques ont échoué auparavant.
Ne vous y trompez pas ! L’EFT n’a rien de magique. Elle s’appuie sur un
travail précis sur les trois corps en même temps  : physique, mental et
émotionnel :
 
 
physique, par les tapotements réalisés sur une série de points
d’acupuncture ;
mental, car vous verbalisez votre malaise et formulez une phrase
adaptée à votre problématique afin de bien cerner le sujet à traiter ;
émotionnel, car vous êtes alors concentré sur l’émotion révélée par
l’énoncé du problème.

C’est ainsi que l’EFT considère l’être, dans son entité globale. C’est à mon
avis la raison pour laquelle cette méthode est si efficace.
Notez toutefois que votre réussite dépendra toujours du travail que vous
réaliserez en utilisant le protocole décrit dans ce livre, mêlant paroles,
tapotements physiques sur des points d’acupuncture et concentration sur
votre problématique afin d’atteindre les blocages à l’origine de votre
détresse.

EN CLAIR
L’EFT agit sur le physique (tapotements), le mental (formulation d’une
phrase) et l’émotionnel (concentration sur l’émotion ressentie) en
même temps.
PARTIE II

Qu’est-ce que l’EFT?


À L’ORIGINE DE L’EFT : LA MÉDECINE
TRADITIONNELLE CHINOISE (MTC) ET SON SYSTÈME
DE MÉRIDIENS

Cette médecine daterait de près de 3  000 ans avant J.-C.  : on retrouve les
premières descriptions d’organes et d’entrailles, accompagnées de schémas,
dans le Huangdi NeiJing, premier traité connu de médecine chinoise.
Il est ensuite difficile de dater les mises à jour, ajoutées au fil des années, car
les auteurs successifs se sont retranchés derrière les noms et les écrits des
Anciens.
Voici la principale différence entre notre médecine et la médecine chinoise :
en Occident, lorsque nous souffrons, par exemple, de coliques, nous prenons
un médicament pour les calmer ; la MTC a un champ de vision élargi fondé
sur la théorie de la personne en bonne santé. C’est ainsi qu’elle tend à
comprendre les dérèglements conduisant à la maladie, en considérant les
intestins, lieu de souffrance du moment, mais aussi la diététique, l’équilibre
énergétique de l’ensemble du corps physiologique, psychologique et
anatomique… Le patient n’est pas seulement un viscère mais un être entier,
avec une interaction entre les éléments qui le composent et l’entourent.
La MTC s’appuie sur cinq éléments primordiaux :
 
 

la pharmacopée19,
la diététique,
le massage traditionnel chinois,
le Qi Gong20,
l’acupuncture.

Même si toutes ces spécialités sont passionnantes, nous ne les développerons


pas ici.
Nous nous en tiendrons à l’acupuncture, l’un des fondements de l’EFT.
L’ACUPUNCTURE
C’est à un médecin hollandais de la Compagnie des Indes, Willem ten
Rhyne, que l’on doit le terme « acupuncture21 ».
Alors qu’il séjournait à Nagasaki, au Japon, il découvre cette discipline qu’il
introduit à son retour en Europe, en 1679. Il la nomme acupuncture, du latin
acus (aiguille) et pungere (piquer).
Il semblerait que ce soit Louis Berlioz, le père du compositeur, qui la
pratique le premier en France, en 1810. Ce n’est qu’à partir de 1917 qu’elle
devient populaire grâce aux travaux d’un consul français de Chine, George
Soulié de Morant. Avec l’aide de trois médecins, il ouvre un service
d’acupuncture à l’hôpital Bichat à Paris. Attirant les foudres du corps
médical, son service est fermé. Sa carrière de diplomate lui évite les
poursuites judiciaires pour exercice illégal de la médecine.
Bien que les études scientifiques n’aient pu réussir à s’accorder sur la preuve
de son efficacité, l’acupuncture est aujourd’hui enseignée dans les facultés
françaises de médecine et son diplôme universitaire est reconnu par le
Conseil national de l’Ordre des médecins.
Et même si les appareils d’imageries modernes ont démontré une activité
dans la zone visuelle occipitale du cortex, il reste complexe de comprendre
comment un point stimulé sur le petit orteil, par exemple, a une influence sur
la vision. En effet, aussi étonnant que cela puisse paraître, chaque point
comporte de nombreux paramètres  : le lien à un organe grâce au méridien
auquel il est associé (estomac, cœur, foie, rate…), le lien à un élément (air,
terre, eau, feu, métal), une dominance yin ou yang...
L’acupuncture est donc une thérapeutique utilisant des aiguilles extrêmement
fines, de différentes longueurs, pour s’adapter aux différents points du corps
où elles sont piquées. Elle a pour principe de permettre au Chi (francisé aussi
en Qi), ou souffle vital, de circuler de manière optimale dans tout notre
corps.

Les points d’acupuncture


Les points d’acupuncture, dont la surface est proche d’un millimètre carré,
sont de véritables puits à structure biologique identique : une artériole, une
veinule et un filet nerveux.
Il existe 361 points précisément référencés et nommés, dont 309 sont
symétriques, c’est-à-dire situés à droite et à gauche de la ligne médiane du
corps. Chaque « acupoint » porte un nom précisant le méridien auquel il se
rattache et un numéro correspondant à son emplacement sur le méridien.
Tous sont considérés comme de véritables portes d’entrée ou de sortie des
énergies circulant à travers le corps.
En installant ses aiguilles, l’acupuncteur agit sur la circulation de l’énergie,
la renforçant là où elle est faible, et la dispersant lorsqu’elle est en excès.
Alors qu’il n’y a pas un nombre systématique d’aiguilles à placer pour
chaque affection, j’ai connu un acupuncteur qui par peur d’oublier d’en
retirer une, en plaçait toujours le même nombre sur chacun de ses patients. Il
faut préciser qu’il effectuait un travail de rotation des patients tous les trois
quarts d’heure dans trois salles différentes, ce qui demandait une
organisation méticuleuse.

Les méridiens d’acupuncture


Les méridiens d’acupuncture correspondent aux trajets immatériels qui
relient les acupoints entre eux. Ils alimentent par leur énergie les différentes
parties du corps.
Bien que l’idée même de leur existence constitue un véritable paradoxe aux
yeux de la science moderne, des chercheurs allemands ont réussi pour la
première fois en 2005, à photographier les méridiens en utilisant une caméra
thermographique à rayonnement infrarouge. Ils auraient ainsi mis en
évidence le méridien de la vessie et photographié son trajet derrière les
jambes en chauffant22 un point situé dans le dos d’un patient.
Cela confirmerait la réalité de ces canaux, transportant l’énergie reliant les
différentes parties du corps, tout en connectant les viscères enfouis au fond
de l’organisme aux points d’acupuncture situés à la surface de la peau.
Comment a-t-on pu dessiner ces trajets il y a plusieurs millénaires, alors que
de nos jours, il nous est si difficile d’établir un processus pour les
visualiser ? Le mystère reste entier.
Les douze principaux méridiens sont directement liés aux organes ou aux
entrailles traversés. Attention  : cela ne signifie pas qu’une poncture sur un
point situé sur le méridien du foie, donc passant par le foie, soignera
exclusivement un problème lié au foie. Certains points du méridien du foie
interviennent également sur les faiblesses de la vésicule biliaire, du cœur, du
poumon, de la rate et des reins.
On différencie :
 
 
les méridiens yin, qui correspondent aux cinq organes (poumon, rate-
pancréas, cœur, rein et foie)
des méridiens yang, qui correspondent aux cinq entrailles  : gros
intestin, intestin grêle, estomac, vésicule biliaire et vessie. À ces
derniers s’ajoutent les méridiens correspondant aux deux fonctions
spéciales : le Triple Réchauffeur (yang) et le Maître Cœur (yin).

Les méridiens yin circulent du bas vers le haut sur la face avant du corps.
Les méridiens yang circulent du haut vers le bas sur la face arrière du corps
(à l’exception du méridien de l’estomac qui lui, circule sur la face avant du
corps).
Les douze méridiens principaux sont en plénitude d’énergie, chacun à leur
tour, par cycle de deux heures, selon le tableau ci-dessous ; a contrario, ils
sont en vide d’énergie douze heures plus tôt.
Le cycle commence par l’énergie du poumon, tout comme lors de la
naissance par le premier cri du nouveau-né, lors de sa première respiration.
NB : les heures indiquées dans ce tableau sont calées sur la glande pinéale,
notre horloge interne. Il faut donc enlever deux heures durant l’été et
seulement une heure durant l’hiver.

Avec l’indication de ces marées énergétiques, les acupuncteurs repèrent les


dysfonctionnements. C’est, par exemple, entre 3  heures et 5  heures qu’un
asthmatique risque le plus de faire une crise.
J’ai moi-même fait la rude expérience d’une mauvaise crise de vésicule
biliaire un 1er janvier à 1 heure du matin, alors que je n’avais rien pu absorbé
durant le réveillon de la Saint-Sylvestre. Je me rappelle que je ne me sentais
pas très bien déjà alors que je préparais le repas, ne pouvant même pas
vérifier les assaisonnements…
Mais pourquoi le vide et la plénitude ont-ils une influence sur notre bien-être
et même notre santé ?

LES CINQ ÉLÉMENTS


Vous le comprendrez aisément lorsque nous aurons passé en revue les cinq
types de Chi de la cosmogonie23 chinoise, symbolisés sous la forme de cinq
éléments :
 
 
le bois,
le feu,
la terre,
le métal,
l’eau.

Ces cinq éléments, mis en correspondance avec tous les composants


physiques et psychiques de notre univers – dont les organes du corps –, sont
constamment en interaction les uns avec les autres selon des cycles de
création ou de destruction.

Cycle de création

 
 
Le Bois alimente le Feu.
Le Feu nourrit la Terre (par les cendres).
La Terre produit le Métal.
Le Métal, en fondant, devient liquide – symboliquement l’Eau.
L’Eau ravive la végétation, le Bois.

Ce cycle continue ainsi tant que l’équilibre règne entre les éléments. Si l’un
des éléments vient à manquer ou est trop faiblement représenté, signifiant un
vide d’énergie, nous sommes confrontés à un cycle de destruction.

Cycle de destruction

Dans ce cycle,
 
 

Le Bois épuise la Terre.


La Terre absorbe l’Eau.
L’Eau éteint le Feu.
Le Feu fait fondre le Métal.
Le Métal coupe le Bois.

Ces cycles de création ou de destruction, subtils, s’appliquent à toute


énergie. C’est ainsi qu’ils influencent aussi bien l’énergie présente dans nos
habitations24 que celle dans notre corps et par là même, nos émotions, notre
caractère, nos rencontres et nos possibilités d’entente avec les autres.
Ainsi, dans le cas qui nous intéresse ici, un fonctionnement excessif du foie
ou de la vésicule biliaire (trop d’élément Bois) peut être à l’origine d’un
problème de cœur (Feu). Qui, à son tour, s’il n’est pas compensé par
l’élément Terre, peut entraîner un déséquilibre cette fois des poumons ou du
gros intestin (Métal).
En bref, les excès comme les manques ne sont pas appropriés à une bonne
santé physique.
Après avoir compris l’intérêt d’une bonne circulation de l’énergie à travers
notre corps, énergie que l’EFT remet en mouvement en levant les blocages,
passons à l’acupressure, plus proche de la technique qui motive votre
lecture.

L’ACUPRESSURE
L’acupressure, ou acupression, est une technique qui dérive directement de
l’acupuncture dont elle utilise le même système de méridiens. Elle consiste à
stimuler les acupoints par une pression des doigts, du coude ou même des
pieds selon la technique utilisée (Do In, Shiatsu, EFT…) et l’effet désiré.

À l’origine de cette pratique, un accident…


Une légende rapporte qu’un vieux paysan chinois, régulièrement pris de
violentes migraines, laissa tomber par inadvertance son soc qui lui écrasa le
gros orteil. La douleur au pied disparut aussi soudainement qu’elle était
apparue, chassant avec elle la migraine. Le paysan reproduisit alors
volontairement ce geste dès le lendemain, lors d’un nouvel épisode
migraineux, et à nouveau, la douleur s’évanouit aussitôt, confirmant
l’efficacité de ce procédé.
Découvrons à présent une autre technique plus récente, sur laquelle l’EFT
repose : la kinésiologie appliquée.
LA KINÉSIOLOGIE APPLIQUÉE
Alors qu’il travaillait sur des distorsions posturales, le Dr George Goodheart
(1918-2008), chiropracteur25, remarqua qu’un muscle faible était bien
souvent en relation avec un organe malade. Après de nombreuses
observations, il conclut que tout dysfonctionnement organique, quel que soit
l’endroit où il se trouve, se répercute sur un muscle.
Goodheart mit ainsi en place dans les années 1960 un protocole d’examens
complet permettant un état des lieux des trois aspects fondamentaux de la
santé : structurel, biochimique et psychique.
Malgré cela, pour beaucoup, la kinésiologie appliquée se résume au test
musculaire principalement pratiqué sur un bras tendu : selon la résistance de
celui-ci, on considère que le muscle est fort ou faible, répondant
respectivement à la question posée par oui ou par non.

LA TFT (THOUGHT FIELD THERAPY)


C’est la combinaison de l’accupressure et de la kinésiologie appliquée qui
permit à Roger Callahan de créer la TFT, Thought Field Therapy, ou
Thérapie du Champ Mental.
Embarrassé par le peu de résultats obtenus auprès de ses patients lors de ses
séances d’accompagnement, Roger Callahan, psychologue clinicien
américain, développa dans les années 1980 un concept original, mêlant
acupressure et kinésiologie. Alors qu’il aidait une jeune femme appelée
Mary, certains éléments fondamentaux se révélèrent à lui.
Mary était atteinte d’une phobie de l’eau. Callahan l’accompagnait en
psychothérapie traditionnelle26 depuis plus d’un an. Assis dans son jardin
avec vue sur la piscine, Roger Callahan remarqua que Mary était très vite
bouleversée par la proximité de l’eau. Elle portait sa main sur son abdomen,
visiblement dérangée, et ne tenait pas en place. Callahan la questionna, la
voyant submergée par une émotion vive. Elle lui dit qu’elle ressentait
comme un chamboulement dans son estomac27  : «  Je ressens l’eau dans le
creux de mon estomac. Chaque fois que je regarde l’eau ou que je pense à
elle, je la ressens là, dans mon estomac. »
Roger Callahan, qui depuis peu s’intéressait aux techniques énergétiques,
utilisa ses connaissances en acupuncture pour lui indiquer un point sous
l’œil, situé sur le méridien de l’estomac.
Alors qu’elle stimulait ce point tout en continuant sa conversation avec lui,
elle déclara : « Ça y est, c’est parti !
– Qu’est-ce qui est parti ?
– Cette affreuse sensation au creux de l’estomac. Elle a totalement
disparu ! »
Callahan n’en croyait pas ses yeux et ses oreilles, mais Mary paraissait
réellement apaisée.
Avant qu’il n’ait eu le temps de se ressaisir, Mary s’était brusquement levée
de son siège et mise à courir vers la piscine, en riant. C’est alors que Roger
Callahan, terrifié qu’elle ne tombe dans l’eau, s’écria : « Mary, attention ! »
S’arrêtant un court instant, Mary se retourna et arborant un large sourire lui
dit  : « Ne vous inquiétez pas, Dr Callahan, je n’ai pas oublié que je ne sais
pas nager ! »
Roger Callahan fut rassuré. Le traitement semblait avoir fait fondre sa peur
de l’eau mais en augmentant sa confiance en elle-même, il n’avait pas altéré
la prudence rationnelle.
Au bord de la piscine, Mary admira un instant son reflet dans l’eau, puis
s’éclaboussa le visage. « C’est parti, docteur, je n’ai plus peur ! »
Mary poursuivit son expérience sur le chemin du retour et voulut faire un
détour par l’océan. Cet océan qui l’effrayait depuis toutes ces années lui
semblait aujourd’hui presque apprivoisé. Elle s’avança tout au bord de l’eau
et marcha doucement, laissant tout d’abord les vagues arriver à elle, avant de
s’aventurer un peu plus loin. Rapidement, elle eut de l’eau jusqu’à la taille,
confirmant que sa phobie avait totalement disparu.
C’était il y a plus de vingt ans maintenant et Mary n’a jamais plus été
dérangée par l’eau. Cette courte séance de percussion a également fait
disparaître ses cauchemars et maux de tête, sans doute eux aussi liés à sa
peur de l’eau.
Après cette séance, Roger Callahan ne sut trop que faire de ce qui venait de
se passer. Était-ce un coup de chance unique ou avait-il découvert quelque
chose d’important qui demandait que l’on s’y attarde ?
Il tenta d’analyser ce qui avait pu se passer, tant cette pratique était contraire
à l’enseignement reçu durant ses nombreuses années d’études.
Comment un tambourinement sur un point précis avait-il pu avoir raison
d’une phobie bien ancrée que des années de psychothérapie n’avaient su
apaiser ?
Il reproduisit cette même stimulation sur le point situé sous l’œil, sur le trajet
du méridien de l’estomac, avec d’autres patients atteints également de
phobie.
Mais les résultats furent décevants, n’atteignant qu’un taux de 3  % de
réussite.
Il ne se découragea pas pour autant car lorsque cela fonctionnait, la guérison
survenait avec la même puissance que dans le cas de Mary.
Callahan continua ses recherches et s’aperçut que dans quelques cas, il
augmentait son taux de réussite en stimulant plusieurs points.
Progressivement, il mit en place différentes variantes, observant que
certaines problématiques nécessitaient l’utilisation d’algorithmes28.
Ainsi était née une nouvelle technique, la TFT.

 
19  -  Pharmacopée comprenant la phytothérapie, mais aussi les substances
minérales, animales et même humaines (comme le placenta) utilisées
en décoctions, poudres...
20  -  Gymnastique chinoise permettant de prévenir les maladies en
équilibrant le Qi (énergie de vie qui crée et anime toute existence dans
notre univers et circule à l’intérieur comme à l’extérieur de notre
corps).
21  -  Selon Alain Rey, in Le Robert, dictionnaire historique de la langue
française.
22  -  Action appelé moxibustion qui consiste à réchauffer à l’aide de
«  moxas  » (l’objet chauffant permettant cette opération) des points
d’acupuncture.
23  -  Cosmogonie  : théorie de la naissance, de l’organisation et du
fonctionnement de l’univers tout entier.
24 - Comme vous pouvez le découvrir en étudiant le Feng-Shui.
25  -  La chiropractie est une pratique manuelle qui vise à la prévention, au
diagnostic, au traitement des troubles de l’appareil locomoteur, de la
colonne vertébrale, des membres inférieurs et supérieurs et de leurs
effets néfastes sur la santé humaine.
26  -  Dont l’une des méthodes consiste à faire raconter inlassablement au
patient son existence.
27  -  Pour en savoir plus, se reporter au livre de Roger Callahan, Stimulez
votre guérisseur intérieur aux Éditions Guy Trédaniel, 2001.
28  -  Algorithmes  : suite d’instructions à exécuter pour la résolution d’un
même problème.
LA NAISSANCE DE L’EFT
« Ma contribution à ce domaine en pleine croissance a été de réduire la
complexité inévitable qui survient toujours dans les nouvelles
découvertes ! » Gary Craig

QUI EST GARY CRAIG ?


On ne peut commencer sans parler de son fondateur, Gary Craig. Formé à
l’université de Stanford, cet ingénieur entend parler d’un docteur en
psychologie qui peut guérir une phobie en moins de cinq minutes.
En tant que coach, il s’intéresse depuis longtemps à la résolution des
blocages émotionnels qui empêchent le plein épanouissement.
Il décide d’appeler Roger Callahan :
« Il paraît que vous traitez une phobie en moins de cinq minutes ?
– Oui, je fais même mieux que cela maintenant !
– Pourriez-vous m’en dire un peu plus, cela m’intéresse !
– Ah, mais dans ce cas, il s’agit d’une consultation et nous devons prendre
rendez-vous. Vous devez également m’envoyer un chèque de mille
dollars. »
Gary s’exécuta et obtint son rendez-vous. Il apprit que Roger Callahan avait
mis en place une technique qui lui permettait de résoudre en un temps
éclair, une quantité non négligeable de dérangements. Il s’inscrivit à la
formation à plus de 1 000 km de chez lui afin d’en découvrir toutes les
spécificités… cette fois pour une somme de cent mille dollars.
Il observa que certains points revenaient selon les algorithmes utilisés et
que si on les mettait bout à bout, il n’en restait finalement que peu à
mémoriser et comme le dit l’expression populaire, « Qui peut le plus, peut
le moins ! »
Il en déduisit que si l’on tapotait l’ensemble des points indiqués, on
atteindrait forcément l’endroit perturbé.
Son cerveau de scientifique eut tôt fait de simplifier la TFT qui demandait
une mise en œuvre compliquée et notamment, la présence obligatoire d’un
thérapeute.
C’est ainsi que naquit l’Emotional Freedom Techniques, au pluriel, car
l’EFT comporte de multiples petites techniques comme nous allons le voir.
Gary Craig a surpris tous ceux qui le connaissaient en annonçant son départ
en retraite, en janvier  2010. En effet, la pratique de l’EFT apporte un tel
niveau d’énergie qu’il paraît presque irréaliste de penser s’arrêter un jour.
Toutefois, cette décision était parfaitement compréhensible étant donné la
charge de travail que Gary devait désormais assumer, suite au
développement mondial de l’EFT. Par ailleurs, il se heurtait au jeu d’ego et
d’argent de certains «  EFTistes  » qui entachaient l’esprit fondamental de
l’EFT… Désaccords, déceptions et autres expériences négatives
s’enchaînaient. Ses médecins l’alertèrent car ils découvrirent lors d’un
examen pratiqué à la suite d’un étourdissement dans sa salle de bains, qu’il
avait fait une crise cardiaque. L’examen montrait clairement qu’une partie
de son cœur était endommagée.
Gary décida de laisser là le stress engendré par «  l’entreprise EFT  » et
d’abandonner son rôle de garant d’une EFT éthique.
En annonçant son départ à la retraite, il précisa dans son dernier courrier
(début décembre 2009) à destination de ses abonnés à la newsletter de son
site (emofree.com) un point qui ne manqua pas de m’interpeller :
«  L’EFT n’est que la porte d’entrée d’un bien plus grand Palais des
possibilités29. C’est une voie qui dépasse notre champ d’expérience
habituel et ses manifestations ne peuvent pas être expliquées par la
médecine ni la science conventionnelle. Pour aussi remarquable qu’elle
semble être aujourd’hui, l’EFT est en fait comme un jouet que l’on
délaissera un jour. Cette technique aura servi de carte de visite de notre
droit à la vie, si délicat et si beau. Elle désigne un état d’esprit dans lequel
ni la maladie, ni la guerre, ni les ressentiments n’auront de place. Une
nouvelle approche va être exigée, une nouvelle manière de penser qui sera
ou non reliée à l’EFT. Je vais explorer les embruns supérieurs de cette
Haute Vague de la Guérison et y régler ma longue-vue. Peut-être nous y
rencontrerons-nous un jour. »

Un retour attendu
Comme il l’avait laissé entendre, Gary a fait son retour. Il est revenu en
juin 2012 avec un nouveau site dans lequel il propose l’enseignement total
de l’EFT comme prémices à une ouverture plus spirituelle. Inspiré par sa
propre histoire, il suggère qu’en nous débarrassant de nos charges
émotionnelles et de nos croyances nous pouvons atteindre le pardon,
premier pas vers l’éveil spirituel.

 
29  -  Le Palais des possibilités est le nom qu’il donne à notre insistance à
rester dans nos zones de confort comme le font les châtelains en ne
chauffant que les principales pièces de leur demeure.
L’EFT DANS LE MONDE
Très vite, l’EFT s’est répandue comme une vague. Bousculant les manières
de penser, elle a conquis des millions de personnes partout dans le monde,
en commençant par les pays anglophones, avec les États-Unis et le
Royaume-Uni en premier lieu, avant de s’étendre au reste de la planète.
L’EFT, que je qualifie souvent de «  clé universelle  » l’est, de fait, sur
plusieurs plans : en premier lieu, par la grande diversité de ses applications,
ensuite par son expansion puisqu’elle touche une grande partie des pays en
leur permettant de communiquer dans un langage planétaire.
Il est difficile d’évaluer à ce jour combien de praticiens utilisent l’EFT, tant
cette technique s’est développée rapidement, tant beaucoup se la sont
appropriée – avec plus ou moins de dextérité d’ailleurs. Mais il est certain
qu’il y a peu de méthodes qui se soient aussi vite répandues. Nous le devons
très certainement à Internet mais aussi au fait que Gary l’a voulu ainsi,
offrant son manuel d’apprentissage gratuitement.
Notons que l’École EFT France a aujourd’hui une antenne italienne, dirigée
par Amanda Castello30, présidente de l’association ART (Association Paulo
Parra pour la recherche sur la fin de vie). L’ART a son siège à Bettola, près
de Piacenza, dans la région de l’Émilie-Romagne, dans le nord de l’Italie.
Amanda Castello utilise l’EFT notamment pour l’accompagnement des
malades en fin de vie, dans le traitement de la douleur comme des
souffrances émotionnelles. Les membres de l’ART assurent entre autres, le
soutien à la famille et aux enfants, en particulier pendant la maladie de leur
proche, mais également après le décès.

 
30 - « Praticienne EFT certifiée avancée » de l’École EFT France, auteure
de Padi et l’aventure de la vie édité par l’APPEL, Biscarrosse, 2012.
L’EFT EN FRANCE
C’est en 2002 que l’EFT fit ses premières (et timides) apparitions en
France. La seule formation reconnue fut et reste encore aujourd’hui celle
délivrée par Gary Craig grâce à des enregistrements de séminaires qu’il
réalisa aux États-Unis. Ces vidéos31, uniquement en langue anglaise,
vendues à des milliers d’exemplaires partout dans le monde, véhiculent
l’EFT originale.
Une Canadienne, Louise Gervais, traversa l’océan pour importer l’EFT
dans les pays francophones. C’est ainsi que débutèrent en France, les
premiers ateliers EFT avec une initiation à différentes techniques cousines
importées d’outre-Atlantique. Louise a beaucoup apporté à l’EFT, par sa
douce et joyeuse présence lors des différents stages qu’elle anima partout en
France et aussi en 2004 par la traduction en français du Manuel EFT de
Gary Craig (manuel disponible en version électronique, en langue anglaise,
mis à disposition sur le site Internet de Gary Craig au début des années
2000).
Ce manuel fut traduit en vingt-deux langues, toujours par des bénévoles,
généralisant l’élan de générosité initié par Gary Craig.

LES FORMATIONS
De la même manière que ma première cliente se manifesta avant même que
je ne pense devenir praticienne EFT professionnelle, les demandes de
formation devinrent si nombreuses que je décidai de partager mes
connaissances EFT à partir du mois d’octobre 2007. À ma grande surprise,
dix personnes sur les douze présentes décidèrent de poursuivre
immédiatement leur formation par le second module que je proposais deux
mois plus tard.
Mes débuts en tant que formatrice m’apprirent qu’il s’agissait là d’un vrai
métier et qu’il ne suffisait pas de connaître l’EFT pour savoir la partager et
la transmettre afin que d’autres la pratiquent également
professionnellement, multipliant ainsi l’aide aux personnes en difficulté.

L’ACCUEIL DU MONDE MÉDICAL


Curieusement, je fis la connaissance des premiers médecins intéressés par
l’EFT, à la première session qui suivit ma formation de formateurs. Tout se
mettait en place naturellement.
Très agréablement surprise par leur ouverture d’esprit – il s’agissait tout de
même d’une toute nouvelle technique à l’aspect plutôt bizarre –, je me
rendis rapidement à l’évidence qu’il me fallait spécialiser mes formations et
ne pas mélanger les personnes désireuses d’apprendre cette pratique pour
leur développement personnel avec les professionnels de la santé, soucieux
d’ajouter cet outil à leur accompagnement à la personne.

À la suite d’une formation, le Dr Frédéric Rosenfeld32, fit connaître l’EFT


dans la clinique où il exerçait. Il l’appliqua à ses patients avec de tels
résultats, que bientôt d’autres malades réclamèrent de bénéficier également
de ce suivi.

Parallèlement, je fus contactée par le Dr Mehdi Zaazoua33 pour quelques


renseignements concernant mes formations. Soucieux de trouver des
solutions efficaces pour aider les détenus du centre pénitentiaire dans lequel
il travaillait, il comprit rapidement que l’EFT, par son abord simple et
respectueux du patient, pouvait contribuer à cette démarche. L’EFT
pratiquée en groupe était en mesure de sensibiliser ces personnes et de les
amener à affronter ensemble leurs traumatismes d’enfance souvent à
l’origine de leur éloignement des chemins légaux.
Le Dr Rosenfeld comme le Dr Zaazoua sollicitèrent rapidement auprès de
leur hiérarchie la formation d’équipes de soignants dans leur service.
C’est à leur initiative et grâce à leur vision avant-gardiste que l’EFT entra
dès janvier 2009 dans les premières institutions françaises de soins.
Très vite, un projet de formation naquit à la Martinique. En quelques jours,
le Dr  Jean-Daniel Even, médecin-psychiatre alors chef de service du
SMPR34, donna son accord et M. Philippe Catherine, directeur régional du
SPIP35, relaya le projet, permettant ainsi qu’il se concrétise. Tout se mit en
place comme dans un rêve et fut établi en trois mois, dès la signature de la
convention.
Lors de mon intervention au SMPR de Ducos, j’ai ainsi formé une vingtaine
de personnes. Ce groupe était composé du personnel soignant  : chef de
service, médecins-psychiatres, pédopsychiatre, psychologues, infirmiers,
art-thérapeute, mais également de représentants administratifs en contact
avec les détenus, tels que les directeurs régional et départemental du SPIP
ainsi que trois conseillers d’insertion.
De son côté, en métropole, Frédéric Rosenfeld continuait de pratiquer
l’EFT. L’accueil des patients pour la méthode était tel, on l’a dit, que déjà
plusieurs membres du personnel soignant s’intéressaient à l’approche. C’est
donc au sein de cette clinique située en région lyonnaise que l’EFT
poursuivit sa progression. Là aussi, la demande fut relayée positivement et
je fis bientôt la connaissance du Dr Patrick Lemoine, médecin
coordonnateur du groupe CLINEA36. Nous mîmes ensemble en place une
première intervention à la clinique Lyon-Lumière de Meyzieu. C’est dans
cet établissement pilote que l’EFT fut testée par un groupe de dix soignants
formés en mars 2011, complété par un second groupe de cinq personnes en
mars  2012. Dès le printemps 2012, la formation fut étendue à plusieurs
autres cliniques du même groupe, portant à ce jour à huit le nombre
d’établissements incluant l’EFT dans leur prise en charge.
En 2013, suite à la satisfaction engendrée par la pratique de cette technique
et les possibilités de réorganisation de soins qu’elle permet sur le plan
institutionnel telles celles observées à Ducos, un nouveau projet s’élabore
au centre hospitalier de Cayenne afin d’enseigner l’EFT à un groupe de
soignants détaché au centre pénitentiaire de cette ville de Guyane dès
septembre 2013.
L’avantage d’utiliser une telle technique dans les établissements de soins est
multiple. La prise en charge du patient se fait à tous les niveaux et ce, dès
que le malade se manifeste pour signifier une gêne, une angoisse, une
douleur… L’infirmier ou l’aide-soignant peut immédiatement lui proposer
un soutien rapide permettant un apaisement presque instantané. Par la suite,
son médecin référent décidera ou non d’une séance plus longue pour traiter
l’origine du problème révélé et/ou demandera à être relayé par le
psychologue.
Chaque intervenant dans la vie du patient parle le même langage. Il lui
transmet la méthode de sorte qu’il pourra l’utiliser lui-même, à sa sortie
d’hospitalisation.

 
31  -  Ces vidéos diffusées sur support DVD sont aujourd’hui introuvables.
Le stock est épuisé.
32  -  Médecin-psychiatre à la clinique Lyon-Lumière à Meyzieu,
aujourd’hui « praticien EFT certifié avancé » de l’École EFT France.
33 - Médecin-psychiatre au centre pénitentiaire de Ducos à la Martinique.
34 - Service médico-psychiatrique régional.
35 - Service pénitenciaire d’insertion et de probation.
36  -  Les cliniques psychiatriques CLINEA sont des établissements privés
de psychiatrie générale.
LES RÉPONSES AUX QUESTIONS LES PLUS
FRÉQUEMMENT POSÉES

Avant de rentrer dans l’apprentissage de la pratique, levons le voile sur les


interrogations les plus fréquentes.

L’EFT EST-ELLE UNE TECHNIQUE SÉRIEUSE ?


L’EFT utilise un principe très ancien, l’acupuncture, qui a largement fait ses
preuves par le retour d’expériences de nombreux bénéficiaires de cette
pratique. À l’acupuncture a été ajoutée une verbalisation des difficultés afin
de permettre la reconnaissance du problème pour mieux le gérer, un
procédé proposé par la psychothérapie traditionnelle.
Appliqués séparément, ces deux principes permettent d’obtenir des bons
résultats. De là, pourquoi se priver d’unir les procédés  ? Les résultats ne
peuvent en être que meilleurs.
À ces deux principes, s’ajoute un troisième et dernier paramètre  : la
concentration sur l’émotion pendant le traitement.
Mais ne confondons pas la technique elle-même avec les personnes qui la
pratiquent. On accorde habituellement 20  % des résultats à la méthode
utilisée, quelle qu’elle soit, et 80  % au praticien. C’est dire l’importance
d’une bonne compréhension de l’outil et de sérieuses qualités humaines.
La question devrait plutôt être : est-ce que toute personne est susceptible de
devenir un bon praticien EFT ?
Bien sûr, comme toute nouvelle technique, il faudra attendre plusieurs
années pour que l’EFT gagne ses lettres de noblesse, et ce pour plusieurs
raisons :
 
 

elle dérange quelque peu car elle obtient des résultats alors que la
méthode est très simple ;
elle bouscule considérablement nos habitudes. Alors que nous pensons
avoir besoin d’un antalgique37 pour combattre un vilain mal de tête,
d’une pommade pour calmer un membre douloureux, d’un lavement
pour nous délivrer d’une constipation sévère, l’EFT agit sur ces
désagréments, avec le même protocole, sans différenciation, et souvent
avec une rapidité et une efficacité déconcertantes.

L’EFT, MÉTHODE MIRACLE À TOUT FAIRE ?


Mais il est vrai qu’à ces doutes et ces croyances bien ancrés s’ajoutent des
présentations diverses et variées de la technique, ainsi qu’un mercantilisme
à la mode sur Internet. C’est au travers de formules telles que : « Trouvez
l’âme sœur avec l’EFT », « Vendez votre maison avec l’EFT », « Gagnez de
l’argent avec l’EFT », « Ayez une pratique prospère avec l’EFT », et bien
d’autres programmes tous plus juteux les uns que les autres, que l’EFT se
trouve facilement critiquée et critiquable.
Ces accroches commerciales n’aident pas à démontrer que l’EFT est avant
tout un outil thérapeutique puissant.
Bien entendu, rien n’est vain pour séduire, parfois, dans un marché du
développement personnel en pleine expansion. Le créneau est d’ailleurs
largement exploité. Certains misent sur la crédulité du public, n’hésitent pas
à mettre en avant des critères de choix que personne ne peut contrôler
aujourd’hui.
À vous de faire preuve de discernement pour ne pas vous laisser abuser par
ces miroirs aux alouettes et choisir la personne qui convient le mieux à ce
que vous voulez faire avec l’EFT.
En revanche, entendons-nous bien  ! Je ne dis pas que les sujets évoqués
dans ces accroches commerciales ne sont pas possibles, car derrière toute
inaction de notre part se trouve un blocage énergétique que l’EFT saura
faire fondre si l’on applique correctement la technique. Mais la plupart de
ces programmes ne vous proposent qu’un traitement superficiel de votre
difficulté. Ils ne vous permettent pas de vous désolidariser de vos soucis de
manière durable – encore moins définitive. Ils vous laissent entrevoir un
résultat, juste le temps, pour les meilleurs, de la promesse d’un déblocage
très ponctuel.
Ces personnes peu intègres contribuent à faire passer l’EFT pour une recette
de foire  : «  T’as qu’à te tapoter  », diront les moins agressifs. C’est
«  une  acupuncture bien frappée  », caricatureront d’autres. C’est désolant,
car l’EFT est une technique très prometteuse, qui ne vole pas sa place dans
les milieux médicaux quels qu’ils soient, parmi les méthodes non
conventionnelles dignes d’intérêt. Apportant finesse et subtilité au
traitement des traumatismes les plus profonds avec une douceur extrême,
elle peut aussi soulager la douleur, diminuant du même coup la prise
d’antalgiques. Avec moins de contraintes que dans certaines thérapies
brèves, le subconscient délivre les informations nécessaires au traitement du
problème lors de séances programmées avec le thérapeute, mais aussi dans
l’instant, pour désamorcer une émotion difficile à gérer… et même en
quelques minutes, au pied du lit du malade, car elle ne nécessite pas de
séance de préparation. Il est remarquable de constater le nombre de tracas
qui peuvent être résolus en quelques instants seulement, nous y reviendrons.

L’EFT EST TOUT DE MÊME UNE TECHNIQUE BIZARRE,


NON ?
Est-ce vraiment en se tapotant le visage et en disant des phrases bizarres
que l’on peut traiter un problème grave, qui persiste depuis l’enfance ?
Aussi curieux que cela puisse paraître, c’est en pratiquant ces tapotements
et en mettant en mots sa problématique que l’EFT apporte d’excellents
résultats, y compris lorsque l’on a tout essayé sans réussir. Bien sûr, nous
agissons selon un procédé précis, bien pensé, dans lequel chaque élément a
sa raison d’être. En effet, comme vous le verrez très bientôt, il ne s’agit pas
de points pris au hasard : chacun a été identifié et apporte un soulagement
dans un domaine défini selon un décodage spécifique.

TRAVAILLER SUR LE PASSÉ PEUT ÊTRE EXTRÊMEMENT


DOULOUREUX. EST-CE SOUHAITABLE ?
En effet, si certaines précautions sont ignorées, la douleur peut survenir.
Mais elle n’est en aucun cas nécessaire et les «  EFTistes  » le prouvent
chaque jour. On obtient d’excellents résultats, durables, voire définitifs,
après quelques séances bien conduites, tout en douceur. Dans le cas où les
résultats ne sont pas définitifs, mais où l’on constate une amélioration
notable, l’efficacité de l’EFT n’est pas remise en cause : les praticiens EFT
le savent bien, certains aspects d’un problème n’apparaissent qu’après avoir
fait tomber les principaux obstacles. Au contraire, il faut terminer le travail
si bien commencé jusqu’à la résolution totale de la problématique.

L’EFT EST-ELLE À LA PORTÉE DE TOUS ?


L’EFT est une technique particulièrement économique. En effet, nul besoin
de matériel sophistiqué ni coûteux pour pratiquer. Seuls vos doigts vous
seront nécessaires pour une bonne pratique. Au-delà de cet aspect physique,
vous serez aidé par votre bon sens et l’attention que vous porterez à vos
ressentis.
L’EFT est devenue rapidement célèbre par ses tapotements. On utilise
généralement deux doigts de la main dominante, que l’on applique sur
chacun des points prédéfinis, afin d’en stimuler le méridien associé.
Par des petits coups secs et rapides, sans vous blesser, vous tapotez une
série de points, toujours dans le même ordre, afin d’en faciliter la
mémorisation. L’ordre n’a d’importance que dans le seul but de rendre la
procédure facile à retenir afin de permettre l’auto-traitement. Si dans votre
séquence vous veniez à oublier un point, pas de panique, vous le tapoterez
par la suite, complétant ainsi la stimulation de tous les méridiens.

La ronde38 EFT s’effectue en moins d’une minute. En tapotant vous-même


vos propres points, vous devenez ainsi rapidement autonome.
Nul besoin de suivre une formation pour pratiquer l’EFT seul, sur soi-
même. La séquence de base s’apprend rapidement, comme vous le verrez
plus loin, et vous apporte le réconfort nécessaire dans les meilleurs délais.
En débutant, vous pourrez l’essayer pour traiter vos maux de tous les jours
afin de vous familiariser avec la méthode, avant d’aborder des cas plus
complexes, comme certains de vos événements dérangeants. Notez
toutefois que je ne parle pas ici des traumatismes que vous auriez pu vivre,
mais uniquement d’événements que vous auriez préféré éviter sans pour
autant qu’ils génèrent chez vous une émotion débordante.

PUIS-JE PRATIQUER SEUL ?


Je dirais que dans 80 % de vos besoins, vous pouvez pratiquer seul. C’est
pour le moins ce que vous promet ce livre si vous appliquez le plus
fidèlement possible les conseils qui y sont prodigués.
Dans les 20 % restants, vous aurez besoin d’être accompagné.
En effet, nous avons tous des sujets plus délicats que d’autres à aborder.
Des questions qui demandent une plus grande expertise mais également
pour lesquelles nous ne nous sentons pas capables de poursuivre un travail
en solo. C’est à ce moment-là que vous aurez besoin d’un praticien EFT.

FAUT-IL DE LONGUES ANNÉES DE FORMATION POUR


ÊTRE EFFICACE AVEC LES PERSONNES EN DIFFICULTÉ ?
Il faudra effectivement plusieurs années pour acquérir une bonne
expérience de l’EFT si, comme ce fut le cas lorsque je rencontrai la
technique, vous devez vous former seul sans le suivi d’un enseignant
compétent.
Mais aujourd’hui, lorsque des praticiens sérieux, avec une grande
expérience de la technique, la transmettent à d’autres praticiens tout aussi
fiables, il est possible de gagner un temps précieux pour pratiquer dans les
règles de l’art. Toutefois, cette particularité est à double tranchant car l’EFT
n’étant pas réglementée, n’importe qui peut, du jour au lendemain, se
proclamer praticien ou formateur EFT et ceci, même sans jamais avoir suivi
un réel enseignement avec une rigoureuse supervision.

QUAND FAUT-IL ALLER VOIR UN PRATICIEN ?


«  Tous les pouvoirs de guérison sont en toi, le thérapeute ne peut que
t’aider à les retrouver. » Richard Bach39
Lorsque vous vous sentez limité dans votre pratique ou si vous souhaitez
travailler sur certains traumatismes, il faut recourir à un professionnel.
Ce praticien vous accompagnera dans la résolution de votre problématique
ou la dissolution de la charge émotionnelle de votre (vos) traumatisme(s),
avec toute la délicatesse nécessaire pour ne pas vous faire revivre les fortes
émotions de celui-ci. Un bon praticien saura désamorcer la charge
émotionnelle qui s’y trouve attachée avant même d’arriver au point
culminant de votre événement, appelé « crescendo40 ».
Certains d’entre vous s’interrogent peut-être sur l’utilité de faire appel à un
praticien alors que la technique est disponible gratuitement sur le Net.
Vous constaterez parfois que l’EFT ne semble pas fonctionner pour vous,
même si vous avez l’impression de l’appliquer correctement. Notez que par
bienveillance pour nous-mêmes, nous nous protégeons de certaines entrées
dans nos émotions, préférant occulter les plus douloureuses ou
embarrassantes, inconsciemment bien sûr, pour éviter de nous trouver
confrontés à une vive émotion difficile à gérer. Il s’agit d’une saine
protection qui jusqu’ici nous a permis de vivre au mieux.
En quelques mots, difficile d’être objectif. C’est là que le regard extérieur
du praticien peut vous apporter l’éclairage nécessaire à la résolution de ce
qui vous trouble ou vous fait souffrir, mais seulement si vous êtes prêt et si
vous l’y autorisez.
Pour autant, il n’est pas possible de définir à l’avance le nombre exact de
séances nécessaires au traitement de votre difficulté. En effet, il dépend de
la quantité des blocages dans votre système corporel et non du type de
difficulté. Il dépend aussi de la rapidité d’accès à l’événement d’origine.
De ce fait, évitez le praticien qui vous obligera à prendre un nombre
minimal de séances ou, dans le cas d’un agenda bien rempli, s’il souhaite
planifier plusieurs séances, n’acceptez que si vous êtes assuré de pouvoir
annuler les séances que vous jugerez superflues, sans pénalités financières.
De la même façon, fuyez le praticien qui pratiquera sans les précautions
d’usage et vous laissera partir en larmes, prétextant que l’heure de la fin de
la séance a sonné. Il en existe malheureusement !
Attention, je ne dis pas que votre question sera obligatoirement résolue au
bout d’une seule séance, mais le praticien devra avoir pris la précaution de
vous stabiliser sur l’aspect de votre tourment afin que la charge
émotionnelle soit redescendue. Ainsi apaisé, vous pourrez attendre sans
souci la séance suivante.
Privilégiez le bouche-à-oreille pour choisir votre praticien et non le bruit
qu’il fait autour de lui par une publicité tapageuse. Un bon praticien n’a pas
besoin de faire de publicité. Les patients satisfaits s’en chargent. De même
qu’ils reviennent le voir lorsqu’ils se heurtent à un nouveau problème qu’ils
n’arrivent pas à dépasser seuls.
L’EFT n’est pas une technique réglementée. Aussi vous trouverez de
multiples personnes s’autoproclamant «  praticien EFT  », alors que leur
seule formation vient du manuel EFT de Gary Craig ou des multiples
vidéos amateurs présentes sur le Net.
Il est important de se renseigner auprès du praticien pour vérifier que sa
formation ne se limite pas à cela !

QUELLE EST LA FORMATION D’UN PRATICIEN ?


Il n’existe que très peu de formations sérieuses de «  praticiens EFT  ». La
majorité des formateurs, qui n’ont pas obligatoirement suivi de formation
spécifique, n’hésitent pas à remplir leurs stages en mélangeant
professionnels et personnes en recherche de développement personnel. Ils
ont d’ailleurs souvent une fâcheuse tendance à vous relancer alors que vous
les avez seulement contactés pour obtenir des renseignements. Certains
groupes sont aussi trop nombreux pour offrir la possibilité d’un
apprentissage sérieux qui laisse suffisamment de place à chacun et aux
questionnements.
De plus, beaucoup se contentent d’un enseignement superficiel qui ne
permet pas de traiter les problèmes de fond en douceur, encore moins les
traumatismes. Il serait plus logique de qualifier leur prestation d’ateliers
EFT ou d’initiation à l’EFT.
Malgré cela, je reste persuadée qu’ils font de leur mieux et sans idée de
nuire, avec ce qu’ils ont eux-mêmes retenu de la méthode. Toutefois, leur
manque d’expérience et surtout de compréhension de la technique, porte
atteinte à l’EFT elle-même.
Pour ma part, ayant fait le choix de ne former que des professionnels de
santé ou de la relation d’aide, je peux vous assurer de la diversité des
personnalités, des éthiques, des qualités et autres motivations des personnes
formées, grâce à la sélection minutieuse que j’applique.
Il vous appartient donc d’être extrêmement vigilant quant au choix de votre
praticien. Vous pourrez, lors de votre prise de rendez-vous, poser quelques
questions :
 
 
Quelle formation avez-vous suivie ?
Qui est votre formateur ? (Ainsi, vous pourrez l’appeler.)
Combien de jours a duré votre formation ?

Certains formateurs assurent qu’en un seul week-end, vous pouvez devenir


un professionnel de l’EFT.
Soyons sérieux ! La formation théorique, bien que très courte, demande un
minimum de quatre jours. Et je ne parle ici que de théorie ! Après cela, il
est évident que pour mettre en application la technique et progresser dans la
pratique de l’EFT, le praticien doit l’utiliser sur « tout ce qui se présente » et
ceci en commençant par lui-même. Toutefois, la simple stimulation des
points EFT pouvant déjà apporter une détente, ce n’est qu’en soumettant
son travail à l’œil attentif et exercé de son formateur qu’il arrivera plus
rapidement à une pratique fiable. D’où les questions suivantes :
 
 

Suivez-vous une supervision ?


Depuis combien de temps pratiquez-vous l’EFT ?
Quels sujets avez-vous abordés ?
Combien de cas avez-vous déjà traités ?

Ce court entretien vous permettra déjà de vous faire une idée de la personne
à qui vous déciderez de confier le traitement du thème qui vous préoccupe.
Ceci dit, gardez à l’esprit que ce sera toujours à vous de décider de la
poursuite de ce travail avec ce professionnel, comme du choix de l’EFT
pour ce faire. Ne cédez pas aux intimidations telles que : « Vous ne guérirez
jamais si vous arrêtez ce travail maintenant… On n’arrête pas une séance en
cours de route  !  » comme l’a entendu un médecin qui demandait à un
praticien trop envahissant et directif de sortir de la chambre d’un malade
visiblement malmené.
En bref, restez maître de votre thérapie !
Le travail qui s’effectue en EFT est un travail d’accompagnement  : vous
seul pouvez décider qui vous accompagne, vous seul savez si vous vous
sentez en confiance et jusqu’où vous souhaitez solliciter de l’aide.

QUI SONT LES PRATICIENS CERTIFIÉS DE GARY CRAIG ?


Alors que les certifications infondées commençaient à se multiplier, Gary
Craig n’avait pas encore prévu d’en établir une. Pour répondre à la demande
grandissante des praticiens, il ouvrit son programme de certification en
2008 et le poursuivit jusqu’à son départ à la retraite en 2010.
Si cette première certification avait quelques lacunes, comme celle de ne
pas prendre en considération l’éthique et les qualités de thérapeute du
postulant, elle permettait au moins de définir un programme de formation
minimale de référence, à suivre par les praticiens. C’est ainsi qu’apparurent
quelques EFTCert-I41, dont je fis moi-même partie jusqu’en février  2010,
date à laquelle je suis passée EFTCert-II42, certificat dont je suis l’unique
représentante ayant son siège en France.
Ce second programme a bénéficié de l’analyse des carences de la
certification 1  : il est donc plus difficile et plus subtil, et demande des
qualités supplémentaires d’observation, d’intuition pour réussir l’examen.
Je ne regrette pas les mois passés à l’étude de ce programme et nécessaires
pour obtenir l’EFTCert-II, car j’ai pu approfondir davantage encore ma
pratique EFT et améliorer la qualité de l’enseignement que je dispense à
mes élèves.
Mais il est vrai que cette seconde certification ne prend pas toujours en
considération la pratique effective du praticien et ne bénéficie d’aucune
supervision.
C’est ainsi que j’ai évalué les besoins d’un programme de certification
réussi, en prenant en considération les critères déterminants pour s’assurer
des réelles capacités du praticien à accompagner les consultants, quelle que
soit leur problématique. Le métier de « thérapeute » est devenu un peu trop
à la mode et demande des qualités d’âme que malheureusement, tout le
monde n’a pas.

Les praticiens certifiés de l’École EFT France


Convaincue que l’on ne peut devenir « praticien EFT » en seulement un ou
deux week-end, je mis en place une supervision de groupe. Cela permettait
à chaque étudiant de venir confronter sa pratique avec les principes
fondamentaux d’une part, et de compléter ses acquis d’autre part, car il est
vrai qu’il est difficile de garder toute son attention tout le temps que dure le
stage de formation.
Dans les mois qui ont suivi la mise en place de cette supervision de groupe,
j’ai décidé de suivre les praticiens en cours de formation durant leurs
cinquante premiers cas.
Malgré la masse de travail que cela représente, cette solution apporte un
plus non négligeable aux étudiants sérieux qui suivent la formation jusqu’au
bout, de même qu’aux patients qui bénéficient ainsi, en toute sécurité, du
savoir-faire et du savoir-être de l’accompagnant.
Ce suivi, au coup par coup, demande de nombreuses heures de travail, tant
aux étudiants qu’au formateur. Il m’apparaît ensuite indispensable que ce
travail soit validé par une certification après soutenance d’un mémoire.
Suivant les conseils de Gary sur ce sujet, j’ai inclus cette supervision
obligatoire dans le tarif de la formation, afin qu’elle soit réellement une
activité continue pratiquée par le plus grand nombre, sans surcoût.
Aujourd’hui, quelques formateurs ont décidé de la proposer également,
mais en option seulement, ce qui n’engage absolument pas le futur praticien
à la demander.

Où trouver leurs coordonnées ?


Vous trouverez sur le site de l’École EFT France, comme sur le site
www.Technique-EFT.com, deux listes :
 
 
une liste des praticiens certifiés, c’est-à-dire ceux qui ont soutenu un
mémoire ;
une seconde liste de praticiens en cours de certification. Ces derniers
ont déjà fourni un nombre conséquent de cas en supervision, incluant
une bonne pratique sur les sujets demandant une douceur particulière.

Je précise ici que la place dans l’annuaire n’est pas acquise définitivement.
Elle demande une remise à niveau régulière contrôlée par une supervision
de groupe annuelle durant les années de perfectionnement.
Ces deux listes sont donc fiables pour vous indiquer des praticiens aptes à
vous accompagner dans toutes les situations.
Je partage ici avec vous, mes critères de choix :
 
 
une véritable éthique ;
des qualités certaines de thérapeute telles que l’empathie, l’humilité, le
respect d’autrui, la générosité, le non-jugement, mais aussi savoir
rester en dehors du chemin dans le respect de la personne, et
l’accompagner là où elle veut aller… ;
une connaissance approfondie de l’EFT et une pratique rigoureuse
utilisant toute la douceur requise afin de ne pas faire revivre les
traumatismes.

 
37 - Antalgique : médicament contre la douleur.
38  -  Ronde, routine, processus, ou séquence EFT  : autant d’appellations
différentes du protocole EFT.
39 - Richard Bach est un écrivain américain né en 1936.
40 - Le mot crescendo signifie ici le moment où l’émotion est la plus forte
après un processus d’augmentation graduelle dû à l’accumulation des
stimuli émotionnels.
41 - EFTCert-I : examen portant sur 30 heures d’étude du cours officiel de
Gary Craig.
42 - EFTCert-II : examen portant sur 60 heures d’étude supplémentaires du
cours officiel de Gary Craig.
PARTIE III

Comment pratiquer l’EFT?


LES BASES DE L’EFT POUR UN USAGE PERSONNEL

Il est temps d’aborder l’EFT pour votre usage personnel. Voici une approche
pas à pas, pour vous permettre de l’intégrer parfaitement.

LE POSTULAT DE BASE
Le postulat de base de l’EFT s’appuie sur cette affirmation de Gary Craig :
« La cause de toute émotion négative est due à un dérèglement du système
énergétique corporel. »
Pour bien comprendre le pourquoi de la démarche EFT, prenons un
exemple :
Je me suis fait mordre par un chien lorsque j’avais 7 ans et depuis, j’ai peur
des chiens.
Nous pouvons illustrer ce problème ainsi :

Bien sûr, c’est tout à fait logique : depuis que je me suis fait mordre par un
chien, j’ai peur des chiens. À ceci près, vous en conviendrez certainement,
que toutes les personnes qui se font mordre par un chien ne développent pas
obligatoirement une peur des chiens. D’où, comme le disait Pierre Dac43
avec beaucoup de justesse : « Ce qui trouble les hommes, ce ne sont point les
événements, mais les jugements qu’ils portent sur les événements. »
Ce n’est pas l’événement qui crée la réaction négative
Les praticiens de l’EFT pensent qu’il y a eu au moment de l’événement, une
sorte de court-circuit dans le système énergétique de la personne. Ce que
Gary Craig a nommé avec beaucoup d’humour un ZZZZZT.

Ce n’est donc pas l’événement qui crée la réaction négative, mais notre
regard porté sur l’événement. D’ailleurs, si c’était l’événement lui-même,
nous serions bien ennuyés car il est maintenant passé et nous n’avons aucun
moyen de revenir en arrière. Mais alors que nous ne pouvons modifier un
événement passé, il nous est encore possible de changer notre regard sur
celui-ci et de transformer notre ressenti en un élément au moins neutre si ce
n’est positif.
Lorsque nous utilisons l’EFT, nous portons notre attention sur le ZZZZZT
qui perturbe la bonne circulation de l’énergie.
Pour ce faire, nous nous appuyons sur l’événement afin de ressentir le
dérangement. C’est également la raison pour laquelle l’EFT travaille sur
l’énoncé du problème et non sur des phrases positives… nous y reviendrons
un peu plus loin dans ce livre. Nous cherchons alors à éliminer le ZZZZZT
présent lors de nos tapotements qui vont faire vibrer chaque méridien et ainsi
dissoudre le(s) blocage(s) énergétique(s).
Pour illustrer ce blocage énergétique, je vous propose de nous appuyer sur
une métaphore.
Prenons un tuyau d’arrosage dans lequel coule de l’eau. L’eau, vous l’aurez
compris, représente l’énergie qui circule dans notre corps. Si à un moment
donné, ce tuyau se coude ou se noue, l’eau circulera moins bien. L’EFT agit
directement sur l’endroit où le tuyau est coudé, le réalignant afin que le débit
de l’eau soit optimal. Vous utiliserez bien le tuyau coudé et non un tuyau
flambant neuf. C’est ce que nous faisons en essayant de nous replacer dans
le contexte de l’événement afin d’atteindre ce fameux ZZZZZT.
Si, à l’instant où vous souhaitez travailler sur votre peur des chiens, vous
pensez à une superbe soirée entre copains, sur la plage, le ZZZZZT ne sera
pas présent… et vous ne pourrez pas le dissoudre.
En supprimant le ZZZZZT, on fait disparaître la réaction négative. Bien
souvent, cela survient très rapidement, c’est ce qui fait paraître la technique
comme magique.
En effet, quelle que soit la problématique traitée, si l’EFT est appliquée
précisément, vous obtiendrez la modification de votre ressenti sur
l’événement.
Attention, il ne s’agit pas d’un lavage de cerveau. Vous conserverez le
souvenir de l’événement, mais vous n’en serez plus affecté car la charge
émotionnelle aura été supprimée. L’événement ne vous perturbera plus.

LES POINTS EFT À STIMULER


Pour lever ces blocages énergétiques, nous stimulons des points situés à la
surface de la peau. Et là, surprise, rien de bien nouveau. En effet, lorsque
nous sommes dérangés par une émotion, il n’est pas rare que nous frottions
instinctivement certaines zones de notre corps, comme le haut du thorax, ou
bien le visage, pour nous détendre ou dissiper une tension : on se masse les
tempes ou sous les yeux, on porte la paume de la main à la poitrine, sur le
front, on se frotte les mains, on met son visage dans ses mains, on croise les
bras, etc. Et si notre besoin viscéral d’être touché, caressé, serré dans les
bras, trouvait son origine dès notre développement ?
En effet, dès la troisième semaine du développement embryonnaire, deux
tissus se séparent pour donner d’une part le système nerveux, d’autre part
l’épiderme44. On pourrait donc dire que peau et cerveau sont intimement
liés, ne formant qu’un à un moment précis de la division cellulaire.
Avant de détailler la procédure EFT, je vous invite à découvrir ses
principaux points. Cette description tient compte de la dernière mise à jour
de Gary Craig, en juin 2012.
En effet, à son retour, Gary a souhaité simplifier son protocole afin d’en
faciliter l’accès aux nouveaux venus. Toutefois, on retrouve en points
complémentaires tous les points enseignés lors de la version originale45.
Nous allons d’abord détailler chaque étape afin que vous soyez totalement
familiarisé avec tous les éléments du processus, avant de passer à la mise en
situation d’une séance complète.

La nouvelle séquence de base EFT


La séquence de base est constituée de huit points principaux situés sur le
visage et le haut du corps.
Sauf indication contraire, ces points se tapotent en utilisant deux doigts ou
plus, afin de couvrir avec certitude la zone à stimuler.

1- Le premier point se situe sur le sommet de la tête (ST).


Ce point passe par une ligne située entre les deux oreilles et couvre tous les
canaux yang du corps. Pour les personnes familiarisées avec la notion de
chakra46, il correspond au chakra de la couronne.
Vous le tapotez en posant la main bien à plat sur le sommet du crâne ou en
posant vos doigts en coupe renversée en mettant seulement l’extrémité de
vos cinq doigts en contact avec votre crâne.
Ce point a été proposé par Michael Gandy, acupuncteur très présent dans les
séminaires de Gary. On le voit sur plusieurs de ses vidéos, testant
inlassablement les points utilisés en séance.
2- Le deuxième point se situe au début du sourcil, à la base du nez (DS).
Contrairement aux autres points qui sont soit des points d’entrée soit des
points de sortie de méridien, plus faciles à tapoter car situés au plus près de
la surface de la peau, celui-ci est le second point du méridien de la vessie sur
lequel il se situe. Le premier se situe au coin interne de l’œil et n’est donc
pas aisé à stimuler.
3- Le troisième point se situe juste au coin de l’œil, sur l’os (CO).
Il est à tapoter tout près de l’œil et non vers la tempe. Si vous portez des
lunettes, il est préférable de les retirer lors de votre séance pour plus de
commodité.
4- Vous trouverez le quatrième point juste en dessous de l’œil (SO).
Plus précisément, à la verticale de l’iris lorsque vous regardez droit devant
vous, également sur un os. Amusez-vous à passer votre doigt sur cet os et
découvrez le petit creux à l’endroit exact où passe le méridien de l’estomac.
5- Le cinquième point est en dessous du nez (SN).
Il se trouve juste entre le dessous du nez et la lèvre supérieure.
6- Le sixième point se trouve dans le creux situé entre le menton et la
lèvre inférieure (CM).
Si vous tapotez des deux côtés en même temps, donc avec les doigts des
deux mains, vous tapoterez ensemble SN et CM.
Les puristes ajouteront une connexion en touchant leur palais de la pointe de
la langue. Ceci permet d’établir un lien continu entre le Vaisseau Gouverneur
(VG) et le Vaisseau Conception (VC) qui représentent l’énergie centrale de
notre corps. Mais cette précision n’est pas de l’EFT.
7- Le septième point est sur la clavicule, à l’intersection de la première
côte, du sternum et de la clavicule (CL).
Ce point est particulièrement utile lorsque l’émotion ressentie est forte. Vous
le retrouverez d’ailleurs dans le paragraphe présentant la «  technique
d’urgence » (p.  89).
8- Le dernier point se trouve sur le côté du corps (SB).
Plus exactement à une dizaine de centimètres en dessous de l’aisselle, et à
l’intersection d’une ligne horizontale que vous pourriez tracer en partant de
votre mamelon.

Les propriétés des différents points EFT47


Vous découvrirez ci-dessous une correspondance pour tous les points EFT
que vous pouvez avoir à stimuler.
 
43  -  Pierre Dac, de son vrai nom André Issac, humoriste français (1893-
1975).
44 - Cette étape se nomme la gastrulation et les tissus concernés sont issus
de l’ectoderme, le feuillet externe de l’embryon.
45 - Plus loin, p. 94 , un paragraphe leur est réservé, vous indiquant à quels
moments vous avez besoin de les utiliser.
46 - Chakras : centres d’énergie situés à certains endroits de notre corps.
47  -  Ces propriétés sont principalement reprises du document remis par
Louise Gervais lors du stage que je fis avec elle, en septembre 2003.
LA PRÉPARATION

L’INVERSION PSYCHOLOGIQUE (IP)


L’inversion psychologique est un état d’âme qui peut faire échouer
n’importe quelle technique, aussi efficace soit-elle… y compris l’EFT !
Présente dans environ 40 % des cas, elle peut même atteindre 95 % chez les
patients atteints de dépression ou de maladies chroniques.
Tout thérapeute a déjà été confronté à l’inversion psychologique, même
sans en connaître le nom. C’est ainsi que certains patients ont été décrits
comme difficiles, récalcitrants, voire négatifs  : même si les techniques
étaient utilisées avec professionnalisme, elles n’avaient aucun effet sur eux.
Pourtant, ces patients affirmaient vouloir guérir et semblaient vraiment prêts
à tout faire pour cela.

Le Dr Roger Callahan48, déstabilisé par ces patients « ne répondant » pas au


traitement, s’est sérieusement penché sur le sujet. Alors qu’il travaillait
avec une personne corpulente qui enchaînait les régimes depuis plusieurs
années sans aucun résultat, il sentit chez elle un blocage.
Il utilisa le test musculaire49 de la kinésiologie appliquée et demanda à sa
patiente de s’imaginer le plus mince possible. À sa grande surprise, son bras
devint faible (réponse négative). Il lui demanda ensuite de s’imaginer avec
15 kg supplémentaires ; curieusement, le muscle fut fort (réponse positive).
Le test musculaire était en train de révéler exactement l’inverse de ce que
cette femme souhaitait profondément.
Callahan insista alors en lui demandant cette fois de déclarer à voix haute :
«  Je veux perdre du poids  »  ; là, le test suggéra que l’affirmation était
fausse. Il lui demanda alors d’affirmer haut et fort  : «  Je veux prendre du
poids » et, à sa stupéfaction, le test était à nouveau positif.
Par curiosité, il essaya ce même test sur plusieurs autres personnes qu’il
suivait pour la même problématique et qui n’arrivaient à guère plus de
résultats. Le même schéma se reproduisit.
Il avait désormais un outil qui lui permettait de mettre en évidence cette
incohérence entre le vouloir du patient et la réalité du corps. Il nomma cette
résistance « inversion psychologique ».
Il avait déjà remarqué que certains patients mettaient tout en œuvre pour se
débarrasser d’une phobie mais qu’ils résistaient à tous les traitements. À
son grand désarroi, il découvrit qu’ils avaient pour la plupart une réponse
faible à l’idée d’aller mieux. Ce qui lui permit d’affirmer :
« Il y a inversion psychologique quand le sujet affirme désirer atteindre un
objectif spécifique, mais que ses actions, sa motivation majeure et surtout
ses résultats, sont contraires au but qu’il s’est fixé. »

Sur le plan énergétique


On observe une inversion de polarité, c’est-à-dire que l’énergie ne circule
pas dans le bon sens.
Comme nous l’avons vu, l’énergie ne s’écoule pas n’importe comment dans
notre corps. L’énergie des méridiens yang, passant dans la partie postérieure
de notre corps, circule du sommet du crâne vers les pieds. Tandis que
l’énergie des méridiens yin, passant sur le devant du corps, circule de bas en
haut, des pieds vers la tête.
Il est amusant de constater que souvent, les personnes en inversion de
polarité confondent le nord et le sud ou l’est et l’ouest, mais pas le nord et
l’est. Elles hésitent également souvent entre leur droite et leur gauche et
sont parfois surprises de retrouver dans leur réfrigérateur la boîte de sucre
qu’elles voulaient ranger dans leur placard.

Sur le plan psychologique


Il semblerait que l’inversion psychologique se mette en place lorsque la
personne développe une forte tendance, inconsciente, à se critiquer elle-
même et se prépare d’avance à échouer. L’inversion psychologique
s’exprime aussi vivement que le dénigrement est fort.
En y réfléchissant, ce phénomène mis en évidence par le Dr Callahan n’est
pas nouveau. Sigmund Freud50 parlait « d’instinct de mort », quand Albert
Ellis51 décrivait des comportements d’autodestruction chez la plupart des
névrosés52.
Au fil du temps, Roger Callahan a noté que l’inversion psychologique
décline chez le patient qui arrive de mieux en mieux à s’accepter alors qu’il
progresse dans sa thérapie. Il conclut qu’un profond rejet de soi est à
l’origine de l’inversion psychologique  : les personnes «  inversées  »
considèrent qu’elles ont si peu de valeur qu’elles pensent ne pas mériter de
réussir, ni avoir le droit aux joies de la vie.
Callahan décide alors de faire prononcer à ses «  patients inversés  » une
phrase d’auto-acceptation53, à voix haute, corrigeant ainsi immédiatement
l’inversion psychologique et ce, même si le sujet ne croit pas à cette
affirmation. Toutefois, cette «  guérison  » temporaire demande à être
renouvelée régulièrement.

Le traitement de l’inversion psychologique


En EFT, nous traitons l’inversion psychologique (IP) par l’énoncé du
problème suivi d’une courte phrase d’acceptation de soi avec le problème.
Nous ne nous posons pas la question de savoir si l’inversion est présente ou
pas, nous la travaillons systématiquement.
Dans les faits, cela ne prend que huit à dix secondes et cela permet au
patient de se focaliser sérieusement sur le problème à traiter. De plus,
l’inversion psychologique est un état qui peut revenir souvent et à n’importe
quel moment, bloquant les progrès.
Bien sûr, les sujets ou situations qui entraînent une inversion psychologique
pourraient eux-mêmes bénéficier d’un traitement EFT. Il suffirait de
travailler sur tous les sujets où vous vous dénigrez. Seul si vous vous en
sentez la force et le courage, ou accompagné par votre praticien préféré.
Cette IP serait alors éradiquée durablement, voire définitivement.
Avec l’allégement de la séquence EFT, Gary Craig est passé d’une phrase
tapotée trois fois de suite à une phrase tapotée une seule fois.
Pour ma part, je persiste à dire la phrase d’inversion psychologique trois
fois pour la raison suivante  : lorsque l’on dit cette phrase une seule fois,
nous n’avons pas réellement le temps de nous concentrer sur le sujet, or
cette syntonisation54 est primordiale.
Voyons maintenant comment procéder.

LA CONSTRUCTION D’UNE PHRASE


Pour construire votre phrase, il suffit de vous dire :
Même si (j’ai ce problème), je m’aime et je m’accepte complètement.
Le (j’ai ce problème) ne sera pas utilisé comme tel, mais remplacé par la
description précise de votre problème.
À présent, faisons un petit exercice. En vous concentrant sur votre corps,
recherchez un petit signe, une gêne, une douleur, une tension…
Admettons que vous êtes confortablement assis sur votre canapé avec ce
livre dans les mains et qu’à y bien réfléchir, vous ressentez une gêne dans
l’épaule gauche.
La phrase est :
Même si je ressens cette gêne dans l’épaule gauche, je m’aime et je
m’accepte complètement.
Mais je vous invite à aller plus loin en décrivant mieux cette gêne. De quel
type de gêne s’agit-il ? Est-ce un pincement, une crispation, une douleur ?
Cela donne :
Même si j’ai ce point douloureux en haut de mon épaule gauche, je m’aime
et je m’accepte complètement.
Le point Karaté
C’est cette phrase complète que vous devez dire trois fois à haute voix (si
possible) en tapotant toute la tranche de votre main pour y stimuler le point
Karaté (illustré ci-dessous).

Le point sensible
Il existe également un autre point pour lever l’inversion psychologique.
Cet autre point, nommé « point sensible », se situe entre le point clavicule
et le mamelon. En partant du creux en « U » situé à la base de votre cou,
descendez de 7 cm, puis déplacez vos doigts vers la gauche ou vers la
droite, selon votre préférence (ou les deux en même temps si vous
choisissez de travailler avec les deux mains), également de 7 cm, environ.
C’est dans cette zone que vous rencontrerez ce point sensible.
Une autre méthode me paraît plus rapide et efficace pour trouver ce point :
faites un 3 avec vos doigts comme le suggère la photo de la page suivante.
En plaçant votre index dans le creux en « U » situé à la base de votre cou et
en écartant au maximum votre majeur et votre pouce, vous repérez
immédiatement la zone du point sensible.
Là aussi, dans sa nouvelle version de l’EFT, Gary Craig a abandonné ce
point dans un souci de simplification extrême de la technique ; je continue
de l’utiliser.
En effet, tapoter le point Karaté se fait avec un tel automatisme que l’on en
oublie de se concentrer sur la problématique.
De son côté, le point sensible invite à une réelle connexion avec son
émotionnel : vous constaterez après quelques utilisations précises de l’EFT,
que la simple stimulation de ce point, jumelée avec la phrase énoncée de
façon concentrée, déclenchera automatiquement la ronde EFT, ne
nécessitant plus de tapoter tous les points. C’est un constat que mes élèves
et mes consultants font régulièrement et que j’ai pu observer moi-même.
À vous d’essayer pour vous en faire une idée !

COMMENT DIRE DANS LA PHRASE QU’ON S’AIME SI ON


NE S’AIME PAS ET QUE L’ON NE S’ACCEPTE PAS ?
Il est vrai qu’il n’est pas toujours facile de dire cette phrase, surtout lorsque
l’on a tendance à se dévaloriser, que l’on ne s’aime pas.
La réaction à la phrase d’acceptation est souvent celle-ci :
« Comment puis-je m’accepter alors que j’éprouve cette haine envers mon
père / que je ne me supporte pas avec mes 20 kg en trop ? »
Gardez à l’esprit qu’accepter une chose ne veut pas dire que l’on est en
plein accord avec elle ni qu’on ne souhaite pas la changer. C’est d’ailleurs
tout le contraire car on ne peut changer que ce que l’on accepte de regarder
en face. Accepter une chose, c’est l’identifier, la reconnaître, prendre
conscience qu’elle existe et ne plus être en résistance contre elle.
Plus vous regardez le sommet d’une montagne, plus il vous semble difficile
à atteindre. Si vous acceptez le fait qu’il est haut et qu’il vous faudra du
temps pour l’atteindre, vous aurez déjà parcouru un long chemin et aurez
davantage de chances d’y arriver.

Les phrases d’acceptation


J’ai ce problème et je l’accepte. Je peux maintenant guérir cette partie de
moi qui ne me convient pas.
Mais peut-être êtes-vous toujours gêné par cette partie de la phrase.
Sachez qu’il n’est pas nécessaire d’y croire, comme le souligne Roger
Callahan, il suffit juste de l’affirmer afin de lever l’inversion
psychologique. Toutefois, s’il vous est impossible de l’affirmer sans être
bouleversé, mal, alors peut-être vaut-il mieux utiliser des variantes qui vous
permettront de vous approcher en douceur de cette acceptation.
Voici quelques suggestions de phrases d’acceptation qui pourront remplacer
la phrase par défaut sans en contredire l’action : Je m’aime et je m’accepte
complètement.
 
 

Je m’accepte complètement.
Je veux bien m’accepter.
Je veux bien m’accepter pour cette fois.
J’accepte ce que je ressens.
Je m’accepte tel que je suis.

Dans la grande majorité des cas, vous trouverez dans ces phrases de
substitution la vôtre. C’est ce que j’ai pu constater en consultation.
Dans ma pratique, je n’ai dû renoncer à cette phrase qu’une seule fois  :
aucune des phrases n’était acceptable pour la personne. Rien n’y faisait.
Alors que je cherchais le meilleur moyen de traiter l’inversion
psychologique sans la brusquer, je pariai avec moi-même que le
subconscient de cette personne saurait gérer ma proposition comme il se
devait. Je lui proposai alors de remplacer simplement les paroles de cette
partie de la phrase par un murmure tel que « humm humm humm, humm,
humm, humm… »
Après trois rondes d’EFT utilisant ce procédé de remplacement, elle me
dit : « Non ! Je m’aime et je m’accepte complètement ! » Si j’avais persisté
à chercher une phrase d’acceptation qui enfin lui conviendrait, sans doute
aurait-elle été mal à l’aise, voire très perturbée par cette insistance.

Attention, toutes les phrases ne sont pas bonnes !


Toutes les phrases ne sont pas correctes pour traiter l’inversion
psychologique. Il s’agit réellement d’une acceptation de soi avec le
problème et non de détourner le problème pour mieux l’accepter.
Les phrases ci-après, pourtant utilisées par des personnes se proclamant
« praticiens EFT », ne tiennent pas compte du véritable rôle du traitement
de l’inversion psychologique.
Par exemple, sont à proscrire les phrases telles que :
Même si je suis en colère contre ma sœur,
Ces phrases évincent le problème au lieu de l’accepter. Vous vous sentirez
sans doute mieux sur l’instant par le subterfuge qu’elles procurent, mais très
vite lorsque vous retrouverez votre sœur, vous vous rendrez compte que
rien n’a changé et que vous êtes toujours en colère contre elle.
J’insiste sur l’effet éphémère de ce type de construction. De plus, ce n’est
pas de l’EFT !

EN CLAIR
L’EFT ne détourne pas le problème mais l’identifie et le traite.

LA PHRASE DE RAPPEL
Lors de la séquence EFT, appelée aussi «  ronde EFT  », vous stimulez
différents points – après le traitement de l’inversion psychologique que
nous venons de voir.
Sur chacun de ces points, vous utilisez une phrase de rappel. Cette phrase a
pour but de vous aider à rester concentré sur votre problème. Rappelez-
vous, il faut atteindre le ZZZZZT…
Cette phrase de rappel est un résumé de la phrase complète.
Reprenons la phrase de l’exemple précédent :
«  Même si j’ai ce point douloureux en haut de mon épaule gauche, je
m’aime et je m’accepte complètement. »
Pour la phrase de rappel, ôtez le «  Même si  » et le «  je m’aime et je
m’accepte complètement » et ne gardez que la description du problème :
« ce point douloureux en haut de mon épaule gauche »
Même si j’ai ce point douloureux en haut de mon épaule gauche,

je m’aime et je m’accepte complètement.


C’est cette partie de la phrase qu’il faut dire pendant que vous tapotez sur
les différents points de la ronde EFT  : vous prononcez cette phrase de
rappel une seule fois, sur chaque point EFT… C’est bien suffisant !

L’ÉVALUATION
Lorsque l’on utilise l’EFT, on remarque immédiatement les changements. Il
est donc important d’évaluer votre ressenti avant de débuter la séance, afin
d’avoir un point de comparaison tout au long de votre séance.
Dans bien des techniques, l’échelle utilisée se situe entre 1 et 10 ou 1 et 7.
Pour l’EFT, nous utilisons une échelle de 0 à 10 :
0 = aucun dérangement
• 10 = dérangement maximal (même si certaines fois, vous êtes tenté de dire
20 ou même 150 !)
• Bien sûr, il s’agit ici d’une simple évaluation : notez le premier chiffre qui
vous vient à l’esprit.
De même, comme nous ne mesurons pas le ressenti avec une précision
d’horloger, il est impératif que la nouvelle évaluation démontre une
diminution du dérangement d’au moins deux graduations  : si vous étiez à
10, vous pouvez considérer que la ronde a été efficace si vous descendez au
moins à 8. Sinon, reportez-vous aux différentes possibilités à explorer
lorsque la note n’a pas bougé (p. 84).
Admettons qu’aujourd’hui, votre douleur se situe à 4. Écrivez donc votre
phrase et précisez en face le chiffre 4 :
«  Même si j’ai ce point douloureux en haut de mon épaule gauche, je
m’accepte complètement. » = 4.
Si je vous conseille d’écrire vos phrases, ce n’est pas pour vous aider à vous
en souvenir, mais pour bien les avoir sous les yeux, ceci toujours dans le
même objectif  : rester concentré sur la partie de la phrase décrivant le
problème.

EN RÉSUMÉ

1- Identifiez votre problème : dans notre cas, ce point douloureux à


l’épaule gauche.

2- Préparez votre phrase à tapoter en ajustant si nécessaire la partie


d’acceptation de soi avec le problème : Même si j’ai ce point
douloureux en haut de mon épaule gauche, je m’accepte
complètement.

3- Dites à voix haute, trois fois de suite, la phrase complète en massant


55
le point sensible ou en tapotant sur le point Karaté.

4- Tapotez ensuite les autres points (du point ST au point SB, voir p.
69), un à un, dans l’ordre, afin de vous en faciliter la mémorisation.

5- Évaluez à nouveau votre ressenti : la sensation à mon épaule gauche


est-elle pareille ou différente de tout à l’heure ? Mon ressenti est-il
toujours à 4 ?

6- Continuez en ajustant votre phrase jusqu’à atteindre une évaluation


jugée à 0.

LA NOUVELLE ÉVALUATION
Plusieurs possibilités s’offrent à vous. Nous allons les détailler une à une.

Vous êtes complètement soulagé


Vous ressentiez cette gêne alors que vous ne bougiez pas votre épaule et
maintenant, vous ne la ressentez plus du tout. Vous êtes à 0 sur l’échelle
d’évaluation. C’est parfait !
Mais peut-être faut-il tester ce qui se passe quand vous remuez le bras ? Si
alors vous ne sentez toujours rien, vous avez terminé le travail. Si, au
contraire, le fait de déplacer votre bras réveille une douleur, recommencez
les étapes 1 à 5 en prenant en considération dans votre phrase cet état de
fait : Même si j’ai ce point douloureux en haut de mon épaule gauche quand
je bouge56mon bras, je m’accepte complètement.

Vous êtes soulagé partiellement


Vous réévaluez votre douleur et vous constatez que vous êtes passé de 4 à 2.
Continuez votre travail sur vous en tenant compte de cette nouvelle
évaluation. Dans ce cas précis  : Même si j’ai encore un point un peu
douloureux en haut de mon épaule gauche, je m’accepte complètement.
Vous pouvez utiliser tous les mots à votre disposition tels que  : toujours,
encore, encore un peu, toujours un peu, un petit peu, un tout petit peu, un
petit chouia… selon l’estimation de votre souffrance et votre langage.
Adaptez-les selon le nouveau chiffre, préférant « toujours » à « encore un
peu » lorsque votre ressenti est élevé sur l’échelle de notation.
Une fois arrivé à 0, passez à la proposition de test décrite dans la première
possibilité.
Notez qu’il est important d’ajuster votre phrase avec ces précisions de
vocabulaire («  toujours, encore, etc.  »)  ; sans cela, vos progrès pourraient
bien s’arrêter net ou tout du moins être plus lents. En effet, nous travaillons
avec notre subconscient et celui-ci fait l’effort de lâcher l’ordre que vous lui
avez donné il y a longtemps. Si d’une ronde à l’autre, malgré la
progression, vous n’ajustiez pas votre phrase de rappel, il ne comprendrait
plus rien et stagnerait.

Vous n’éprouvez aucun soulagement


Vous réévaluez régulièrement et malheureusement, rien ne change. Le point
douloureux persiste. À ce stade-là, vous êtes tenté de déclarer forfait : « Je
n’ai pas de chance, l’EFT ne fonctionne pas pour moi ! »
Ne concluez pas trop vite. Il y a sûrement une explication à cela.
Nous allons en donner plusieurs  : vous trouverez sans doute celle qui
correspond à votre situation.

La concentration sur votre problème est primordiale.


« J’ai pourtant bien fait attention de tapoter sur le bon endroit… »
C’est l’erreur que nous faisons tous au début  : on se concentre bien sur
chaque point pour le stimuler correctement. Et pendant que l’on suit
consciencieusement la ronde à effectuer, on n’est plus concentré sur le
problème à régler. Le ZZZZZT n’est pas là, on ne peut donc pas l’atteindre.

Faites-vous une idée de la ronde à tapoter, mais ne vous crispez pas


dessus.
L’EFT est très indulgente  : si vous oubliez un point, vous pourrez sans
problème le tapoter à la fin de la ronde. Le tout est de stimuler tous les
points afin de vous assurer d’atteindre le blocage quels que soient le
méridien et l’endroit précis où il s’est logé.
Restez donc concentré sur votre phrase et non sur les points à tapoter – ni
sur autre chose d’ailleurs.
Vous n’obtiendrez pas non plus le résultat escompté si pendant que vous
tapotez, vous pensez à votre liste de courses ou vous surveillez votre chat
(un peu trop) près de vos bibelots préférés.

Votre phrase doit refléter parfaitement votre ressenti, avec vos mots,
fussent-ils grossiers. Pas de censure !
Je me rappelle avoir reçu à mes débuts un radiologue qui souffrait de
procrastination. Ne voulant laisser aucune place à mon interprétation, je lui
demandai ce qu’était pour lui la « procrastination57 ». Il me répondit :
«  Si vous pouviez voir tous les dossiers entassés sur mon bureau… je ne
peux commencer à travailler que lorsque je n’ai vraiment plus de place… »
Je lui expliquai la technique et nous construisîmes la première phrase avec
ses mots :
Même si ça m’embête de voir tous ces dossiers sur mon bureau, je m’aime
et je m’accepte complètement.
Avant de commencer, il évalua son dérangement à 10.
Après une première ronde, nous étions à 9. Nous n’avions donc pas évolué
(comme expliqué plus haut, il faut qu’il y ait au moins deux chiffres d’écart,
p. 81).
Je visualise en général bien ce que l’on me décrit et je m’imaginais avec ce
chantier sur mon propre bureau. Je proposai :
« Vous savez, si j’avais tous vos dossiers sur mon bureau, ce n’est sûrement
pas le mot que j’emploierais…
– Ah, je peux dire que ça me fait c* ?
– Oui effectivement  ! Nous sommes dans le ressenti et vous devez vous
lâcher totalement et utiliser les mots qui vous parlent et décrivent le mieux
votre situation. »
Une seconde ronde avec cette nouvelle formulation vit le score descendre
de 9 à 2.
De même, si vous dites d’un ton peu convaincu  : Même si je suis très en
colère envers ma sœur…, vous n’atteindrez pas votre but. Mettez dans vos
mots mais aussi dans votre intonation toute la puissance de votre ressenti !
Notre bonne éducation ne nous permet pas toujours d’employer les vrais
mots. Sachez qu’ils sauront pourtant faire la différence. Alors autorisez-
vous à les utiliser. Ils auront un effet thérapeutique sur vous et aucun effet
indésirable sur la personne incriminée.
En vous libérant de la charge émotionnelle qui y est rattachée, vous
constaterez avec plaisir que votre relation s’améliore une fois allégée de ses
émotions négatives. Et pourtant, l’autre personne n’a pas changé… mais
votre vision de la situation, elle, a évolué, réduisant à néant votre rancœur.
J’ai souvent observé que nous ne nous permettons pas d’évoquer la colère
ou même la haine envers nos parents. Sachez reconnaître le vrai problème
en lui donnant l’expression adaptée  : vous progresserez d’autant plus
rapidement dans sa résolution.

Le mot juste peut être une onomatopée.


Je me souviens qu’à la fin d’un traitement d’une phobie des araignées, il
restait un petit dérangement. Il s’avéra finalement que ce qui gênait encore
la personne était le souvenir du scritch qu’elle entendait lorsqu’elle écrasait
une araignée.
La phrase « Même si je ne supporte pas le scritch que j’entends en écrasant
une araignée, je m’aime et je m’accepte complètement  » eut raison de ce
petit reste de phobie.

Ayez de l’empathie pour vous-même.


Parfois, vous vous sentez nul parce que vous avez raté quelque chose que
d’autres réussissent aisément. Et vous affirmez : « Je suis nul ! » Être nul et
se sentir nul, ce n’est pourtant pas du tout la même chose !
L’EFT encourage la compassion et ne vous permet pas de traiter quelqu’un
qui affirme une telle chose. L’EFT ne peut en aucun cas changer un état de
fait. En revanche, vous pouvez changer le regard que vous portez sur vous
en travaillant avec des phrases comme : Même si je me sens / je crois que je
suis / je pense que je suis / nul d’avoir raté mon examen...

LES SIGNES DE DÉTENTE


Lorsque vous utilisez l’EFT et que la procédure fonctionne, vous remarquez
rapidement quelques signes de détente  : vous sentez que la pression se
relâche.
Très souvent, vous êtes pris de bâillements. Certains ont même quelques
éructations démontrant leur lâcher-prise.
Ne vous inquiétez pas de ces manifestations normales dues à votre
décontraction  ; elles ne font pas de vous une personne mal élevée, mais
seulement plus relaxée.
Parfois, ces symptômes apparaissent chez le praticien quelques instants
avant que le patient ne les ressente lui-même. C’est ainsi qu’une personne
pleine de mansuétude, craignant de fatiguer la praticienne qui n’en finissait
pas de roter, lui proposa : « Vous voulez qu’on arrête ? »

 
48 - Voir le livre de Roger Callahan, Stimulez votre guérisseur intérieur.
49  -  Voir p. 47. Ce test permet d’interroger le corps. Le bras est souvent
utilisé pour cette vérification  : lorsqu’il résiste, on dit que le muscle
est fort et répond positivement à la question ; lorsqu’il s’abaisse, on dit
que le muscle est faible et que la réponse est non.
50 - Sigmund Freud (1856-1939) : célèbre neurologue autrichien, pionnier
de la psychanalyse.
51  -  Albert Ellis (1913-2007)  : psychologue américain considéré comme
l’un des pères des Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC).
52  -  Névrosés  : personnes atteintes de troubles de l’affectivité et de
l’émotivité qu’elles ne peuvent dominer mais qui n’altèrent pas leurs
fonctions mentales.
53 -  Cette phrase peut être : « Je m’accepte profondément, avec tous mes
problèmes et avec tous mes défauts. »
54  -  La syntonisation consiste à se mettre en totale harmonie avec ses
sentiments, à se régler «  sur la même fréquence  » que la
problématique, comme lorsque vous tournez le bouton de la radio pour
recevoir clairement votre station préférée.
55 - S’agissant d’une zone et non d’un point précis, le point sensible est le
seul point que l’on masse.
56 - Utilisez le mot correspondant à votre ressenti et à votre vocabulaire.
57  -  La procrastination est le fait de remettre toujours au lendemain les
choses qui ne nous apportent pas de satisfaction immédiate ou qui sont
obligatoires, mais franchement déplaisantes. Ce qui oblige à travailler
dans l’urgence à l’approche des échéances.
L’APPLICATION

COMMENT GÉRER SEUL UNE ÉMOTION FORTE ?


Une ronde EFT bien menée, avec la concentration nécessaire, l’IP levée,
une volonté réelle de résoudre son problème, sont autant d’éléments qui
envoient un message à votre subconscient, tel que  : «  OK, je suis prêt
maintenant ! Je veux résoudre définitivement ce problème ! On y va ! »
Mais il arrive aussi que vous soyez envahi par une émotion que vous
n’arrivez pas à contrôler. Vous préparez consciencieusement votre séance
avec une construction de phrase parfaite. Vous l’évaluez, puis vous
commencez votre ronde… et là, sans savoir pourquoi, l’émotion devient
insupportable. Elle vous dépasse. Vous n’y comprenez rien. C’était un sujet
tellement anodin !
Il n’y a pas vraiment de sujet anodin, car même si nous pensons parfois être
dérangé par des peccadilles, le problème de fond inscrit en nous est souvent
plus sérieux.
Je me rappelle une séance réalisée par téléphone. La personne était très
perturbée (échelle 12) par le bruit de doigts qui tambourinaient sur une
table.
Le seul fait que l’on puisse être exacerbé par quelque chose qui peut
paraître minime dans la plupart des cas, doit inviter à la prudence et faire
préférer l’accompagnement d’un professionnel de la technique.
Dans le cas qui nous intéresse, ce dérangement perturbait la personne car il
dévoilait son besoin de tout contrôler chez l’autre, y compris ces gestes
inconscients et automatiques. Elle pensait pourtant avoir passé ce cap
depuis déjà bien longtemps. L’EFT lui révéla qu’il restait encore du travail
à faire. Après quelques rondes, sa gêne et la tristesse générée par ce constat
disparurent. Elle pouvait accepter d’avoir encore quelques traces de ce trait
de caractère. Toutefois, cette prise de conscience lui ouvrit un nouveau sujet
à explorer  : pourquoi avait-elle besoin de tout contrôler  ? Ce n’est qu’en
explorant son enfance qu’elle comprit que l’exigence d’un de ses parents
envers elle l’avait amenée à la nécessité de tout maîtriser pour que tout soit
parfait. Mais qui de nous est totalement parfait  dans ses
comportementements ?
Cela me fait penser à d’autres personnes qui étaient incommodées par
certains bruits, reliés à des souvenirs traumatisants comme celui de Cindy
(voir p. 230, dans la partie « Témoignages »).
Vous appréhendez de parler en public ? En travaillant sur cette inquiétude, il
vous revient en mémoire un événement de votre enfance auquel vous ne
pensiez plus  : vous étiez devant toute votre famille réunie et vos parents,
fiers de vous, vous ont demandé de réciter cette charmante poésie apprise à
l’école.
Tout aurait pu bien se passer si votre tante Agathe que vous n’aimez
vraiment pas n’était arrivée. Déjà, l’idée de cette récitation ne vous plaisait
guère, mais en plus, vous avez vécu à cet instant la plus grosse humiliation
qu’un garçon de 7 ans puisse supporter. Alors que vous butiez sur un mot,
tante Agathe commenta  : «  Tu ne connais pas bien ta poésie. Ça gâche
tout ! »
En tapotant sur votre crainte de l’événement à venir, ce souvenir est
remonté à la surface, vous mettant à nouveau fort mal à l’aise.
Pour moi, les émotions fortes ne sont pas nécessaires. Lorsqu’une émotion
vous envahit, il est préférable de la calmer au moins momentanément. Cela
ne veut pas dire que vous la refoulez, mais vous méritez que le traitement se
passe en douceur et l’EFT vous le permet. Vous l’apaisez un instant puis
vous la retravaillerez jusqu’à complète disparition. Les injonctions de type
«  Sois fort  !  », « Tu n’es plus un bébé !  », «  Un homme ne pleure pas »,
«  Tu ne vas pas faire ta chochotte  !  » appartiennent à un monde révolu.
Lorsque je me sens dépassée par une émotion, ou qu’un de mes consultants
est plus que troublé, j’utilise ce procédé que je vais maintenant vous décrire
et que je nomme « la technique d’urgence ».

IMPORTANT
Apaiser une émotion forte par la technique d’urgence ne veut pas dire
la refouler mais la rendre plus accessible pour continuer à la travailler
jusqu’à complète disparition.

La technique d’urgence
En cas d’urgence, accélérez les tapotements en gardant impérativement les
yeux ouverts et cessez immédiatement de dire la phrase de rappel. Cette
phrase sert à rester concentré sur votre problème, elle n’est donc pour le
moment plus souhaitable. Au contraire, vous cherchez à sortir de ce
bouleversement difficile à gérer.
Ayez le réflexe du point d’urgence, le point des clavicules : tapotez-le très
rapidement, en alternant gauche et droite. Faites-le quelques instants, le
temps de vous recentrer sur les autres points. Puis tapotez tous les points en
descendant comme vous le faites habituellement (ST, DS, CO, SO, SN,
CM, CL, SB). Continuez ensuite en inversant l’ordre : remontez du bas vers
le haut (SB, CL, CM, SN, SO, CO, DS, ST). Ces tapotements successifs
vous demanderont une attention accrue pour bien les réaliser et dissiperont
votre surcroît d’émotion qui ne tardera pas à s’apaiser.
Continuez ainsi dans un sens et dans l’autre, tout en décrivant à haute voix
ce que vous avez devant vous : ce peut être un tableau qui décore un mur de
la pièce où vous vous tenez, un paysage vu à travers une fenêtre… l’idée
étant de porter votre attention sur autre chose que cette émotion
envahissante.

IMPORTANT
J’ai nommé ce procédé « technique d’urgence ». Bien qu’elle soit
également très utile dans les situations qualifiées habituellement
d’urgence (crise d’asthme, arythmie, crise de panique…), notez bien
qu’elle ne remplace pas l’intervention des services de secours mais
permet de les attendre plus sereinement, tout surplus de stress devenant
préjudiciable.

Je vous rapporte l’échange que j’ai eu lors d’une séance EFT par téléphone,
avec un jeune homme connecté à une émotion difficile.
« Dans quelle pièce vous trouvez-vous ?
– Dans mon bureau.
– Vos murs sont-ils peints ou tapissés ?
– Peints.
– Qu’avez-vous devant vous ?
– Mon bureau.
– En quel matériau est-il ? Verre, bois ?
– En bois.
– Pouvez-vous me dire ce qui se trouve juste devant vous ?
– Mon ordinateur.
– Est-ce un PC ? un Mac ?
– Un Mac !
– Ah, vous avez un Mac ! Quel modèle ?
– Un MacBook Pro !
– 15 pouces ? 17 pouces ? »
Tout en riant, il me dit :
« J’hallucine ! Je suis en thérapie et je parle d’ordinateur ! »
Il était revenu en quelques secondes dans l’instant présent, à un sentiment
agréable et nous pouvions désormais reprendre la séance.

IMPORTANT
Si une émotion vous dépasse lorsque vous travaillez seul, après avoir
appliqué la technique d’urgence, je vous conseille de vous demander si
vous pensez pouvoir poursuivre ce travail seul ou s’il vaut mieux le
reprendre accompagné par un praticien.

Liste de questions auxquelles vous pouvez répondre tout en pratiquant


la technique d’urgence
 
 

Fait-il jour dehors ?


Dans quelle pièce vous trouvez-vous ?
Avez-vous des rideaux à vos fenêtres ?
De quelle couleur sont-ils ?
Comportent-ils des motifs ?
Sont-ils ouverts ?
Voyez-vous l’extérieur de l’endroit où vous êtes ?
Si oui, quel temps fait-il ?
Y a-t-il des nuages ?
Y a-t-il du vent ?
• Que voyez-vous par votre fenêtre ?
Quels meubles avez-vous dans la pièce où vous êtes ?
De quelle(s) couleur(s) sont-ils ?
De quelle couleur sont vos murs ?
Avez-vous des cadres ou des images accrochés à vos murs  ? Si oui,
choisissez-en un et faites-en une description complète à voix haute
pour plus d’efficacité.

Etc.
 
 

LA TECHNIQUE DE BASE EFT 58


 
 

Pensez à votre problème.


Évaluez l’intensité du ressenti entre 0 et 10.
Dites votre phrase en tapotant votre point Karaté ou votre point
sensible59, tout en restant concentré sur votre problème :

Même si j’ai (énoncé du problème),

je m’aime et je m’accepte complètement.


 
 

Continuez en tapotant 5 à 7 fois (sans les compter) sur chacun des


points dessinés ci-dessous.
Réévaluez et continuez tant que vous n’êtes pas à 0.
 
58
 - Mise à jour en juin 2012.
59
 - Je conserve en effet le point sensible, même si Gary Craig n’en
parle plus dans sa mise à jour de juin 2012.
 
 
 
 

LA TECHNIQUE DE BASE COMPLÉTÉE EFT


60

1

Pensez
au problème.
2

Évaluez l’intensité
du ressenti (gêne, souffrance...) entre 0
(absence d’émotion) et 10 (le maximum d’émotions).
3

Traitez l’inversion psychologique
(IP). Répétez 3 fois la phrase
de préparation en tapotant votre point de Karaté
ou en massant votre
point sensible
, tout en restant concentré sur votre problème :

Même si j’ai (énoncé du problème),

je m’aime et je m’accepte complètement.


4

Commencez la séquence de tapotements.
En disant la phrase de
rappel une fois sur chaque point, tapotez 5 à 7 fois chacun des points
suivants
(sans les compter), en restant concentré sur votre problème.
 
 
Sommet de la tête ST « ce problème »
Début du sourcil DS « ce problème »
Coin de l’œil CO « ce problème »
Sous l’œil SO « ce problème »
Sous le nez SN « ce problème »
Creux du menton CM « ce problème »
Clavicule CL « ce problème »
Sous le bras SB « ce problème »
Sous le sein SS « ce problème »

Pour faire la séquence complète


, continuez en tapotant avec
deux doigts chaque point situé à la base de l’ongle
en disant
votre phrase de rappel (côté gauche de l’ongle pour la main
droite, côté droit de l’ongle pour la main gauche).
 
 
Coin du pouce PO « ce problème »
Coin de l’index IN « ce problème »
Coin du majeur MA « ce problème »
Coin de l’auriculaire AU « ce problème »

On saute l’annulaire, le méridien sera stimulé plus loin avec le


point de Gamme
.

Continuez en tapotant sans arrêt sur le point de Gamme


, tout en
effectuant les neuf actions suivantes :
 
 

Fermez les yeux.


Ouvrez les yeux.
En gardant la tête droite, sans bouger la tête, regardez en bas à gauche.
Puis en bas à droite, toujours sans bouger la tête.
Tournez les yeux dans le sens contraire des aiguilles d’une montre.
Tournez les yeux dans le sens des aiguilles d’une montre.
Fredonnez les premières notes d’un petit air connu.
Comptez de 1 à 5 à haute voix.
Fredonnez à nouveau le même petit air connu.
5

Réévaluez
.
Reprenez tant que vous n’êtes pas à 0
tout en tenant compte des
progrès dans la formulation de votre phrase d’IP et de la phrase de
rappel.

 
60
 - Mise à jour en juin 2012.
 
 
ALLER PLUS LOIN DANS LA PRATIQUE : PLUS DE
SPÉCIFICITÉ POUR PLUS D’EFFICACITÉ !

« Pour avoir des résultats magnifiques, il faut être spécifique ! » Ann


Adams61

SPÉCIFIQUE ? KÉSACO ?
Si vous utilisez une formulation trop globale dans la construction de vos
phrases, votre progression est rapidement ralentie, voire stoppée.
(Rappelez-vous, votre évaluation après traitement doit avoir baissé d’au
moins deux points.)
En effet, le travail EFT s’effectue selon les bonnes grâces de votre
subconscient et vous devez l’aider à sélectionner ce que vous souhaitez
réellement voir résolu.
Il y a de nombreuses années, vous avez intimé à votre subconscient l’ordre
de vous protéger, de ne plus jamais revivre un événement douloureux
marquant. À l’idée d’une telle possibilité, il vous envoie un maximum de
signaux pour vous rappeler votre injonction.
Aujourd’hui, vous vous sentez prêt à commencer ce travail et vous débutez
par cette phrase  : «  Même si j’ai peur de parler en public, je m’accepte
complètement. »
Cela peut fonctionner sur une ou deux rondes, mais très vite, cette
formulation limite vos progrès car le sujet est beaucoup trop global.

La forêt émotionnelle
Une des métaphores qu’utilise Gary Craig est celle de la forêt émotionnelle.
Le problème global (ici «  ma peur de parler en public  ») est comme une
forêt d’arbres malades. Chaque arbre représente un événement où vous avez
éprouvé cette peur de parler en public.
Quand vous utilisez une phrase qui décrit votre problème trop globalement,
votre subconscient vise l’arbre le plus haut de votre forêt et le coupe, juste
en dessous de la cime du second arbre le plus grand de votre forêt. Vous
conviendrez qu’avant de pouvoir vous frayer un passage, vous aurez à
tapoter durant de longues heures ou des journées entières !
Si, en revanche, vous visez un événement précis, comme le jour où, enfant,
vous avez dû réciter un poème devant la classe, vous travaillez sur un seul
arbre de votre forêt et le découpez de son sommet à sa base. Cet arbre
disparaît alors complètement, laissant au sol un espace pour avancer – avec
parfois la surprise qu’en tombant, il en entraîne d’autres avec lui qui avaient
les mêmes aspects.

Être explicite pour être spécifique


Laissez-moi vous parler d’un cas. Un jour, alors que j’étais en train de
répondre à mes mails, un nouveau message arriva.
«  J’ai bien suivi les conseils que vous donnez sur votre site. J’applique la
technique exactement comme elle est décrite et ça ne marche toujours pas
pour ma migraine !
– Quelle phrase utilisez-vous ?
– Même si j’ai la migraine, je m’aime et je m’accepte complètement !
– Vous n’êtes pas assez spécifique dans la description de votre problème.
Votre subconscient a enregistré de nombreux épisodes migraineux et il ne
sait pas lequel vous souhaitez travailler maintenant. Décrivez exactement ce
que vous ressentez  : le côté de la tête atteint, l’intensité de la douleur
(petite, forte, insupportable…), la forme (lancinante, sourde, en aiguilles...).
Soyez la plus précise possible. »
Dix minutes après, nouveau mail de ma correspondante.
« C’est génial ! Ça marche ! Ma migraine a complètement disparu ! »
Le seul fait d’être plus explicite dans la construction de sa phrase avait eu
raison de sa migraine.

Passons à quelque chose de plus abstrait maintenant afin que vous sachiez
être spécifique dans toutes les circonstances. Prenons la problématique
suivante : « Je me sens rejeté ! »
Si vous travaillez la phrase  : Même si je me sens rejeté, je m’aime et je
m’accepte complètement, vous serez très vite arrêté dans la résolution du
sujet.
Pour être efficace, recherchez les événements où vous vous êtes senti
rejeté :
 
 

quand mon père n’a pas assisté à mon match de basket alors qu’il
m’avait promis d’être là.
quand mon maître de CP m’a mis au coin alors que ce n’était pas moi
qui avais parlé.
quand Mélanie m’a ignoré dans la rue.
quand j’ai été choisi en dernier pour une partie de balle aux
prisonniers, etc.

C’est sur ces événements que vous devez travailler afin de ne plus vous
sentir rejeté. Et pour que le travail soit encore plus rapide et efficace,
commencez par l’événement le plus ancien. En procédant ainsi, les aspects
similaires des différents événements n’auront besoin d’être traités qu’une
seule fois.

UN PROBLÈME = PLUSIEURS ASPECTS

Qu’est-ce qu’un aspect ?


Un problème revêt plusieurs aspects, plusieurs facettes, de même qu’un dé a
six faces différentes qui font pourtant toutes partie du même dé.
Tant que tous les aspects de votre problème n’auront pas été traités, vous
resterez dérangé par votre problème. Traiter votre peur des araîgnées en
général, abstraitement, ne vous aidera pas au moment où une grosse
araîgnée fort peu abstraite se dirigera vers vous et menacera de monter sur
votre pantalon. Face à un événement, vous pouvez ressentir plusieurs
émotions, différentes  : c’est l’ensemble de ces émotions qui vous affecte.
Pour reprendre notre exemple, tant que vous n’aurez pas éclairci tous les
aspects du pourquoi « Je me sens rejeté », vous vous sentirez effectivement
rejeté.

Dans l’exemple où mon maître de CP m’a mis au coin alors que ce n’était
pas moi qui avais parlé, je peux me sentir en colère après le maître, après
moi-même pour ne pas avoir réagi, mais je me sens aussi triste, honteux,
mal jugé… C’est cet ensemble de ressentis qui fait de ce moment un
événement toxique pour moi.
C’est donc en recherchant les différentes émotions ressenties lors d’un
événement que vous en découvrirez les différents aspects.

Traiter un aspect à la fois


Toujours dans un souci d’efficacité, ne traitez qu’un aspect à la fois. Les
travailler tous en même temps aurait le même effet que commencer des
travaux dans votre appartement dans plusieurs pièces simultanément. Vous
auriez alors un joyeux chantier et aucune pièce où dormir la nuit venue.

Organisez-vous :
 
 

Recherchez les différents aspects de l’événement que vous souhaitez


décharger d’émotions.
Évaluez l’intensité de chaque émotion.
Classez-les par ordre décroissant.
Commencez par l’émotion qui a la note la plus élevée.

Pourquoi s’attaquer à l’émotion la plus forte ?


Les émotions liées à un même événement sont intimement reliées les unes
aux autres. En commençant par celle qui a l’évaluation la plus haute, vous
constaterez très souvent qu’elle a une influence sur les autres. À noter que
la tristesse et la colère sont particulièrement complémentaires. Quand l’une
apparaît, il est extrêmement rare que l’autre ne se montre pas. Vous pouvez
être triste parce que vous avez réprimé votre colère ou en colère parce que
votre tristesse n’a pas été entendue.

Veillez aussi à bien préciser l’émotion éprouvée.


Par exemple, vous pouvez être en colère contre votre père qui n’a pas tenu
parole mais aussi contre vous-même. Ce sont deux aspects différents de la
colère, traitez-les l’un après l’autre. Après les avoir hiérarchisés,
commencez par celui qui a la note la plus élevée.

LA TECHNIQUE DU FILM, POUR BIEN CADRER


L’ÉVÉNEMENT

Comme un film, un événement a un début, un déroulé avec un moment fort


(que Gary Craig nomme crescendo) et une fin.
Tout trouble, gêne, qui peut être raconté comme un film est un événement
spécifique.
Ainsi, je ne peux faire un film du constat : « Je me sens rejeté » sans aller
chercher des moments précis comme : «  J’ai été choisi en dernier pour la
partie de balle aux prisonniers », qui illustre mon mal-être.
Comment se faire son film ?
Attention  ! Cette technique est à utiliser pour un événement dérangeant,
mais pas traumatisant62 !
Vous devez commencer votre film à un moment neutre, c’est-à-dire à un
moment où vous vous sentez bien, avec un ressenti de 0 sur 10.
1- Donnez un titre à votre événement.
2- Évaluez son intensité, maintenant  ! Lorsque vous repensez à cet
événement, au moment présent, à combien cet événement vous dérange-t-il
encore ?
Je sais que ce n’est pas facile, mais sans cela il serait impossible de
comparer les intensités sur un ressenti passé, avant et après avoir appliqué
l’EFT, car vous pourriez penser que vous étiez à 10 au moment de
l’événement ; mais après traitement EFT, vous ne sauriez réévaluer.
3- Repérez le crescendo de l’événement. Vous ne devez en avoir qu’un seul
par film, sinon, cela signifierait qu’il y a deux films à traiter !
4- Délimitez la scène autour du crescendo. De combien de temps avez-vous
besoin pour vous repasser cette scène dans votre tête  ? Il s’agit d’un film
mental, non d’une durée réelle. Vous ne devez pas dépasser 2 à 3 minutes,
sinon vous avez sans doute la possibilité de faire là aussi, deux films. Si
vous dépassez ce temps, reconsidérez cette scène afin qu’elle tienne dans
moins de 3 minutes.
5- Travaillez le moindre ressenti, c’est-à-dire que même une intensité de 0,5
sur une échelle de 10 doit nécessiter au moins une ronde EFT. (Appliquez la
technique de base EFT décrite p. 93).
Ne pas travailler ce ressenti, même minime, serait passer à côté de la
résolution d’un aspect qui peut être à l’origine du malaise dans un
événement plus récent, ayant peut-être quant à lui une valeur de 8 sur 10 !

L’importance des circonstances


Dans ma pratique, je demande toujours les circonstances de l’événement.
Citons l’exemple de ce jeune homme qui, à l’âge de 9 ans, s’était fait
insulter par son père dans l’habitacle d’un camion, le temps du trajet de
retour, alors qu’il venait de passer la matinée à l’aider au marché.
Heureusement, le garçon avait sympathisé avec les commerçants proches de
leur étal.
Avant de travailler la scène dans le camion, je lui demandai s’il aimait faire
les marchés avec son père. Il répondit que non, mais qu’il était obligé de
l’accompagner. Sans traiter cette précision, nous ne pouvions commencer le
film à un moment neutre car le plaisir du bon voisinage restait teinté par
cette contrainte. Le premier travail fut donc de supprimer cette charge
émotionnelle pour pouvoir ensuite démarrer le déroulé du film.

Le traitement d’une scène par la technique du film est très utile et vous
permet d’être facilement spécifique, vous arrêtant au moindre dérangement
pour le tapoter.
Pour illustrer ce procédé, je vais vous raconter le premier film qui s’est
présenté à moi en tant que praticienne EFT. Vous allez voir qu’il s’est révélé
fort instructif. Sans parler du poids des mots…
Titre du film : Le serment
Nathalie, alors âgée de 49 ans, avait un sérieux problème relationnel : elle
ne faisait pas confiance aux gens. Je l’ai interrogée, jusqu’à ce que nous
nous arrêtions sur un événement vécu à l’âge de 9 ans.
Lors d’un repas familial, au moment du dessert, ses parents l’ont invitée à
passer sous la table afin de distribuer les parts de gâteau comme cela se fait
parfois avec la galette des rois. Cela aurait pu être drôle pour l’enfant si elle
n’avait pas eu des instructions strictes à respecter  : «  Commence par les
personnes les plus âgées  : les femmes d’abord, les hommes ensuite, donc
les mamies puis les papis. Viendront alors les tantes puis les oncles et en
dernier lieu, les enfants. Mais toujours en respectant l’âge, du plus grand au
plus petit. Et toi, tu devras te servir en dernier ! »
Il est facile de mesurer l’inconfort ressenti par Nathalie, investie d’une
tâche bien compliquée et parfaitement inutile – si ce n’était enorgueillir les
parents en prouvant aux invités qu’ils avaient une petite fille bien élevée.
Appliquée à suivre les recommandations de ses parents, elle ne comprit pas
les rires naissants à l’approche de la fin de la distribution. Plus elle
approchait de la dernière part, plus les adultes au-dessus d’elle riaient.
Arrivée au bout de sa mission, elle sortit de sous la table en disant  : «  Et
celle-là, elle est pour moi ! »
Quelle ne fut pas sa stupeur lorsqu’elle découvrit une grosse pierre posée
dans son assiette en lieu et place du délicieux gâteau mérité qu’elle aurait
pu enfin déguster. Choquée par cette découverte, elle se dirigea vers sa
mère qui la repoussa en lui disant  : «  Tu ne comprends même pas la
plaisanterie ! »

Dans ce film, vous l’avez deviné, il y avait deux crescendo, tellement


proches que nous pouvions les traiter l’un après l’autre.
Le souvenir de cet événement réveillait un serrement à la gorge. Quand je
lui ai demandé quel titre elle donnait à son récit, elle m’a répondu sans
hésiter : « Le serment ! Et je l’écris SERMENT ! » Il va sans dire que cet
événement était à l’origine de son manque de confiance envers les autres
jusqu’à aujourd’hui.

RACONTER L’HISTOIRE : UN RITUEL POUR


ACCOMPAGNER LES ENFANTS
Cette technique permet tout simplement de résoudre voire de mettre fin à
des situations désagréables avant qu’elles ne s’ancrent profondément dans
le subconscient de nos enfants.
Il est assez facile d’utiliser le «  Raconter l’histoire  » chaque soir, au
moment du coucher de votre enfant. Demandez-lui de vous parler de sa
journée, tout en l’invitant à tapoter en même temps.
Imaginez. Votre fils a passé une bonne journée à l’école, mais son plus
proche copain s’est fait disputer par le maître pour une chose qu’il n’a pas
comprise. Votre fils est triste pour son copain. Il peut même éprouver une
certaine colère contre le maître maladroit, puis craindre que demain, ce ne
soit son tour.
En lui demandant de vous parler de ce qu’il a vécu, cela lui permet
d’évacuer les émotions négatives par les tapotements, avant même qu’elles
ne se cristallisent pour longtemps.
« Raconter l’histoire » est une pratique très simple qui, de plus, vous permet
de passer un moment privilégié avec votre enfant. Que du bonheur !

Rien ne vous empêche d’utiliser cette technique pour vous-même en


tapotant pendant que vous vous racontez l’histoire d’un événement qui vous
a dérangé.
En consultation, j’y ai recours lorsque le client a besoin de parler un long
moment avant de pouvoir entrer dans un traitement ciblé.

L’EXERCICE POUR CHASSER LA DOULEUR

Il est de plus en plus admis que nos émotions négatives peuvent nous rendre
malade. Nous savons que certaines pathologies sont engendrées par le
stress. Ne dit-on pas «  Arrête de te faire du souci, tu vas te faire un
ulcère ! » ?
Chasser la douleur est un exercice qui permet de la traiter tout en
minimisant les émotions qu’elle peut contenir.
Cela signifie que vous devez d’abord travailler sur une gêne physique
pouvant aller jusqu’à une douleur très forte, avant de vous attaquer aux
émotions  : ainsi, vous adoucirez le processus, vous évitant une trop forte
agitation. Attention, ne vous méprenez pas  ! Il ne faut pas chercher à
occulter la souffrance émotionnelle, ce qui n’aurait aucun sens, mais
essayer de l’aborder avec plus de bienveillance pour vous-même.
Je sais que pour certains d’entre vous, cela paraît incohérent de se libérer
d’un problème… en douceur. Nous avons tellement entendu dire des choses
comme : « La vie est dure, tu ne vas pas t’en tirer comme ça ! » ou bien :
«  Il faut souffrir pour être belle  !  » que beaucoup pensent qu’il faut des
années de souffrance pour se débarrasser d’une problématique douloureuse.
Essayez ! Et voyez si cela fonctionne pour vous !

Comment faire ?
 
 

Concentrez-vous sur une gêne physique. Faites l’inventaire de vos


tensions, douleurs, partout dans votre corps.
Évaluez chacune d’elles, de 0 à 10.
Choisissez celle qui a la note la plus élevée.
Préparez votre phrase en décrivant très précisément votre sensation.
Appliquez la ronde EFT.

Réévaluez et continuez comme décrit en p. 83. (paragraphe «  Vous êtes


soulagé partiellement »).

Et si la douleur se déplace ?
Peut-être cette douleur s’est-elle réellement déplacée ou simplement, elle
était cachée par celle que vous venez de traiter. Voici une histoire pour
illustrer ce qui peut se passer.

Un jeune homme arriva chez le dentiste. Il avait demandé un rendez-vous


en urgence tant il souffrait. Il s’installa dans la salle d’attente. Le dentiste
vint appeler le patient suivant et donna un antalgique au jeune homme afin
de l’apaiser le temps de l’attente. Une vingtaine de minutes plus tard, plus
détendu, le jeune homme s’aperçut que accaparé par ses maux de dents, il
n’avait pas remarqué qu’il avait mis ses chaussures à l’envers. Tout en
rectifiant son erreur, il constata que son siège n’était guère confortable. Il
découvrit alors qu’il s’était assis sur un jouet d’enfant.
Ce n’est qu’après avoir calmé son mal de dents qu’il put repérer ces
différents éléments.

Dans ce cas, il suffit d’appliquer les six étapes décrites ci-dessus sur le
nouveau malaise apparu pour le faire disparaître.

Et si elle se multiplie ?
Votre douleur diminue quelque peu, mais une autre douleur se manifeste,
bien plus forte que la précédente.
Ne vous laissez pas impressionner par cette nouvelle venue, aussi intense
soit-elle, et continuez à vous concentrer sur la première. En effet, il y a fort
à parier qu’en vous laissant entraîner par la seconde, vous partiez pour une
chasse interminable, qui au final ne donnera que peu de résultat. Sans doute
un nouvel aspect (p. 98) est-il effectivement présent, mais restez concentré
sur votre première douleur  : vous constaterez avec bonheur que cette
seconde douleur se fera oublier aussi vite qu’elle est apparue.

Et si la douleur fait suite à un événement ?


Il arrive que même après avoir procédé comme décrit dans les paragraphes
ci-dessus, votre progression s’arrête. Rien n’y fait et il vous reste un 2 voire
un 4 qui persiste malgré tous vos efforts à le faire disparaître.
Il est peut-être utile de combiner l’« exercice pour chassez la douleur » à la
technique du film. Exemple.
Un jour de formation, un de mes étudiants éprouvait une douleur persistante
à l’auriculaire droit, évaluée à 2. Il avait essayé l’EFT mais le 2 persistait.
Je lui ai proposé d’essayer une nouvelle fois l’EFT, ensemble, lors d’une
démonstration devant le groupe.
Effectivement, après une ronde test, Marc était toujours à 2.
Je lui ai alors demandé de me raconter dans quelles circonstances il s’était
blessé au doigt. Il avait eu un accident de moto en sortant du travail, après
une journée harassante. « J’étais derrière une voiture et la femme, cherchant
son chemin, a pilé et est restée à l’arrêt. J’ai fini par m’impatienter et j’ai
voulu la doubler, c’est alors qu’elle a redémarré et que l’accident s’est
produit. »
Nous avons décidé de visionner ensemble ce film (voir p. 100).
Il y avait un vrai panel d’émotions :
 
 
énervement au travail.
agacement par cette femme à l’arrêt devant lui.
impatience.
peur qu’elle ne le voie pas dans son rétroviseur.
peur qu’elle redémarre.
colère qu’elle ne l’ait pas vu.

Après le film, nous avons réévalué. Marc ne ressentait plus rien.

C’est ainsi que lorsque vous n’arrivez pas à vous débarrasser totalement
d’une douleur, pensez qu’il y a peut-être une émotion non résolue qui en
empêche le soulagement total.

 
61  -  Ann Adams, maître EFT américaine, fait partie des tout premiers
étudiants de Gary Craig.
62  -  La notion de traumatisme est associée ici à la capacité (ou non) de
pouvoir parler de l’événement sans se laisser déborder par l’émotion,
sans se faire violence.
POURQUOI TESTER SES RÉSULTATS ?
Vous devez toujours tester vos résultats. Lorsque vous vous sentez calme et
détendu, évaluez à nouveau. On peut se sentir grandement apaisé avec une
douleur à 4 alors qu’au commencement, on l’estimait à 9. Cela ne veut pas
dire pour autant que le travail est terminé.
Bien sûr, vous pouvez toujours choisir de le poursuivre ou non, mais je
vous conseille de persister et de terminer afin d’éviter une récidive. En
effet, un 4 (même un petit 0,5) peut se réactiver facilement. Parfois, un
simple mot prononcé par une tierce personne a l’effet d’une flèche en plein
cœur…

VOUS AVEZ RÉÉVALUÉ ET VOUS ÊTES À 0

Testez votre ressenti en grossissant les choses : vous avez travaillé sur une
grosse araignée noire, velue, qui venait vers vous et vous avez
admirablement dissous la charge émotionnelle à 0. Imaginez maintenant
que cette grosse araignée n’est plus devant vous, mais sur vous. Êtes-vous
toujours à 0, ou cette éventualité a-t-elle fait surgir quelques sueurs
froides ?
Ou bien : votre humiliation subie en classe de CM2 s’est évanouie, depuis
tout ce temps. Fermez les yeux et revoyez la scène. Votre maître est là,
devant vous, il insiste  : «  Tu n’arriveras jamais à rien. Je me demande
même si c’est utile que tu continues de venir à l’école. Je suis sûr qu’un CP
ferait bien mieux que toi… »
Ou encore  : vous avez failli manquer un virage en bordure d’un immense
ravin il y a quelques années. Imaginez cette fois que vous avez une roue
dans le vide. Êtes-vous toujours à 0 ou cette éventualité vous a-t-elle fait
bondir à 8 ?
Même si vous êtes à 0, faites l’effort de travailler sur ce qui pourrait faire
grimper votre échelle de ressenti. Avec un tel travail, si demain vous vous
trouviez effectivement dans cette situation, délesté de la charge
émotionnelle, vous sauriez gérer les événements, sans paniquer, et pour
reprendre le dernier exemple, vous tourneriez le volant dans la bonne
direction. En plus de vous permettre de gérer des circonstances encore plus
terribles que celles initialement vécues, cela pourrait vous sauver la vie,
comme dans le dernier exemple cité.
En état de panique, nous ne sommes pas toujours capables de faire les bons
gestes pour nous sortir de situations compliquées. En les prévoyant lors de
nos tests et en travaillant dessus, ils ne se produiront pas. N’attirons-nous
pas ce que nous craignons ? Si j’avais peur des araignées et qu’il y en ait
une dans la salle où je me trouve, je suis sûre que je serais la première à la
remarquer.

CAS CONCRET : L’EXAMEN DU CODE DE LA ROUTE


Un jeune homme de 18 ans – que nous nommerons Éric – me consulta
avant un examen du Code de la route. Je l’avais suivi pour une
émétophobie63, aidé à reprendre l’école après trois années de
déscolarisation et accompagné pour une agoraphobie qu’il avait développée
après sa désocialisation. Il envisageait maintenant de passer son permis de
conduire. À la veille de son examen, il se sentit envahi par une angoisse
qu’il n’arrivait pas à juguler seul.
Je le reçus et nous travaillâmes sur toutes les peurs qui se présentaient à
l’idée de passer cet examen. Puis je testai :
« Vous arrivez devant le centre d’examen et il n’y a personne. Êtes-vous sûr
de ne pas vous être trompé d’endroit ?
– J’en suis sûr ! J’ai bien vérifié l’adresse hier soir.
– Êtes-vous sûr que c’est la bonne heure ?
– Ah… l’angoisse se réveille ! »

Nous travaillâmes alors cet aspect et je continuai de tester.


« Vous rentrez dans la salle. Tout va bien ?
– Oui ça va.
– Vous trouvez une place pour vous asseoir ?
– Oui, j’en ai une.
– L’inspecteur vous donne les consignes.
– J’appréhende de faire quelque chose qu’il ne jugerait pas autorisé.
– Comme quoi par exemple ?
– Oh, parler à mon voisin pour simplement lui demander l’heure, et que ce
soit mal interprété par l’inspecteur ! »

Nous travaillâmes donc ce nouvel aspect dérangeant.


« Et maintenant ? L’examen peut commencer ?
– Oui, je suis prêt !
– Les premières diapos apparaissent et déjà la quatrième vous interpelle…
– Ça va, je gère !
– OK, très bien ! Arrive la neuvième et là, votre télécommande ne répond
plus.
– Oh, je panique ! »

Après le traitement de cet aspect, plus aucune de mes mises en scène


n’avait de prise sur lui. Il était parfaitement détendu.
Le lendemain, il m’apprit qu’il y avait eu 80 % d’échec à cet examen mais
que lui l’avait eu alors même qu’il y avait eu un problème technique. Ce
n’était pas la télécommande qui était tombée en panne, mais les diapositives
étaient en noir et blanc. L’inspecteur avait dû compenser en annonçant à
chaque nouvelle diapositive  : «  Là, le panneau est rouge… là, le panneau
est bleu… »
On peut comprendre que cela ait pu en perturber plus d’un. Éric, lui, avait
bénéficié de la gestion d’une émotion en prévision d’un problème
technique.
Or, le cerveau ne fait pas la différence entre ce qui est vécu et ce qui est
imaginé. Parfois cela nous dessert, allant jusqu’à provoquer un traumatisme
lorsque nous imaginons une histoire que l’on nous a racontée. Mais il ne
faut pas hésiter à s’appuyer sur cette particularité pour travailler n’importe
quelle appréhension d’un événement à venir.

 
63 - Émétophobie : phobie de vomir.
COMMENT SAVOIR SI J’AI TERMINÉ ALORS ?

J’ai appris de Gary Craig le « Movie details64 » pour aider les patients qui
n’ont pas accès à leurs émotions.
Il faut savoir que l’image est construite par le cerveau émotionnel. C’est
l’hippocampe65 qui a la faculté de construire les images mentales.
J’ai donc enrichi la technique du film pour pouvoir l’utiliser en ultime test,
afin de confirmer la résolution complète de la problématique.
Cet enrichissement a encore amélioré l’efficacité des séances EFT sur le
long terme. Certaines fois, j’ai pu ainsi voir remonter des émotions qui,
sinon, n’auraient pas resurgi ou n’auraient pas été envisagées, donc traitées.
Une parole, un geste, un son, une odeur, un événement, aurait pu raviver le
souvenir de l’événement désagréable ou du traumatisme.

C’est ainsi qu’en fin de traitement d’un film ou d’un traumatisme66 lors
d’une consultation, je demande toujours, lorsque l’émotion est assurément à
0 (testée par la méthode habituelle décrite plus haut) :
« Lorsque vous pensez à votre événement, que voyez-vous ? »
Prenons l’exemple d’un événement non traumatisant pour la personne, qui a
été travaillé avec l’EFT. Vous vous souvenez de Nathalie, alors âgée de 9
ans, qui s’était sentie humiliée lors d’un repas de famille ?
Après avoir fait fondre toute émotion manifeste, je lui ai demandé :
« Quelle image arrive lorsque vous pensez à cet événement ? »
Elle a répondu sans aucune hésitation  : «  Je me vois à table devant mon
père. »
Ceci indiquait qu’il restait quelque chose. Son père pouvait continuer à lui
dire des choses désagréables.
« Pouvez-vous me décrire précisément ce que vous voyez ?
– Je vois la grande table de la salle à manger avec une nappe blanche, mais
il n’y a plus rien dessus. La table a été débarrassée et tous les convives sont
partis. Il ne reste que mon père et moi.
– Voyez-vous les visages ?
– Oui, je vois celui de mon père.
– Quelle expression a-t-il ?
– Il est tout rouge. Comme quand il est en colère.
– Voyez-vous le visage de la fillette ?
– Non.
– Vous m’avez dit que vous vous voyez en face de votre père.
– Oui, je me vois, mais de côté.
– Vous êtes spectatrice de la scène ?
– Oui, c’est comme si je regardais une photo.
– Ah… Vous voulez dire que la scène est figée comme une photo ?
– Oui, rien ne bouge. »

J’avais suffisamment d’indications pour commencer le travail sur l’image.


Je lui ai proposé une phrase reprenant les éléments les plus importants, afin
qu’elle la valide avant de travailler dessus  : «  Même si je me vois devant
mon père qui semble être en colère, je m’aime et je m’accepte
complètement. »

Après avoir tapoté sur cette première description, je lui ai demandé :


« En quoi l’image est-elle pareille ou différente ?
– Je ne vois plus mon père. Je me vois et je vois la grande table en bois,
mais il n’y a plus de nappe dessus.
– Bien. Je vous propose maintenant cette phrase : Même si je me vois devant
la grande table en bois, je m’aime et je m’accepte complètement.
– Oh, c’est bizarre, je ne me vois plus, ni même la table. C’est vraiment
curieux. C’est comme si le salon s’était étendu et prenait maintenant toute
la place. C’est normal ? »
Bien sûr, je lui ai expliqué cette particularité de notre cerveau à imaginer
des choses qui ne se sont pas produites et lui ai confirmé qu’il s’agissait
d’une image mentale traduisant l’impact de l’émotionnel sur cet événement.
Si elle se rendait dans la maison de son enfance, elle retrouverait tout à la
bonne place.

Je m’assure toujours à ce moment-là, que la personne n’est pas déstabilisée


par ce qu’elle vient de vivre. Si c’était le cas, nous le traiterions
immédiatement. Je ne laisse jamais partir une personne sans m’assurer
qu’elle se sent parfaitement bien… même si l’heure est dépassée ! Et c’est
aussi ce que j’enseigne.

COMMENT SAVOIR SI J’AI TERMINÉ LORSQUE JE


PRATIQUE SEUL ?
Après avoir testé votre travail, posez-vous la question suivante (toujours en
prenant le même exemple) : « Quelle image me reste-t-il lorsque je pense à
ce repas familial ? »

Notez tout ce que vous voyez. C’est ce qui remplacera l’évaluation puisque
vous êtes à un ressenti à 0. Souvent, l’image s’éloigne, devient floue, avant
que certains éléments disparaissent  : Même si l’image devient floue, je
m’aime et je m’accepte complètement.
Il est à souligner que plus vous axerez votre ronde sur les éléments les plus
pertinents par rapport à l’événement travaillé, plus vous arriverez
rapidement à la disparition ou à la modification de l’image.

MAIS COMMENT SAVOIR SI L’IMAGE MODIFIÉE EST UNE


BONNE IMAGE ?
Gardons le même exemple pour aller jusqu’au bout.
Après le travail sur image, la nouvelle description est :
« Je me vois souriante sur les genoux de papa qui, lui aussi, paraît heureux !
Il ne semble pas trop y avoir de risque que papa me dispute dans l’instant
suivant. Je me vois jouer dehors avec les cousins.
– Là, tout va bien !
– Attendez, je ne me vois plus, mais j’aperçois papa, seul devant la table.
– Repérez alors l’expression de son visage.
– Il me paraît soucieux.
– Dans ce cas, continuez le traitement de l’image, et essayez avec ceci  :
Même si je vois mon papa soucieux, je m’aime et je m’accepte
complètement.
– Je ne vois pas son expression.
– Dans le doute, continuez le traitement de l’image : Même si je vois mon
papa, je m’aime et je m’accepte complètement.
– Il a les traits détendus ou il lit paisiblement son journal… »

Ça, c’est une bonne image !

 
64 - Movie details, en français, détails du film.
65 - Voir p. 28.
66  -  J’applique cette technique également en fin de traitement des
traumatismes, mais je ne vous conseille en aucun cas de travailler un
traumatisme sans être accompagné par un praticien EFT professionnel.
EXEMPLE D’UNE SÉANCE D’EFT
Afin de mieux comprendre le déroulé complet d’une séance, attardons-nous
sur un événement que je vais vous décrire pas à pas. Je prends un exemple
réel. Bien sûr, le prénom a été modifié, mais l’histoire et la pratique de la
technique ont bien existé.

Nous allons étudier le cas d’un jeune homme de 14 ans, Michel, très
dérangé par un tic. En effet, il ne pouvait s’empêcher de faire claquer sa
langue régulièrement sur son palais. Cela l’agaçait, mais ne manquait pas
non plus d’exaspérer son entourage. Ce tic se renouvelait toutes les vingt
secondes environ, ne laissant aucun répit.

IDENTIFICATION DU PROBLÈME

Michel veut se débarrasser d’un tic ennuyeux pour lui-même comme pour
son entourage.
Je lui pose quelques questions afin de mieux me rendre compte de la
situation et de mettre en évidence les aspects du problème :
« Qu’est-ce qui te dérange dans le fait d’avoir ce tic ?
– Ce qui me dérange le plus, c’est que ça gêne les autres.
– Mais, toi ? Outre les autres, es-tu gêné pour toi-même ?
– Oui, parce que je me sens observé, je sens que je dérange.
– OK ! Et concernant le tic, que se passerait-il si tu ne l’avais plus ? Je te
demande cela au niveau de la sensation physique : qu’est-ce qui t’oblige à
faire claquer ta langue sur ton palais ?
– C’est un problème de respiration. Si je ne fais pas mon tic, je suis dérangé
dans ma respiration. »
Nous avons là les éléments physiques du problème. Voyons maintenant le
contexte.
«  Te souviens-tu quand tu as eu pour la première fois cette gêne qui a
occasionné ce tic ?
– Oui, je m’en souviens très bien ! J’étais dans la cuisine et je mangeais un
kiwi. Je pense que c’est à cause du kiwi. »
Nous avons de la chance, Michel se rappelle l’instant où tout a commencé,
nous allons pouvoir l’utiliser spécifiquement.
La mention du kiwi peut effectivement paraître une indication intéressante.
Toutefois, Michel est face à moi et continue de claquer sa langue sur son
palais ; pourtant, il ne mange pas de kiwi. Je décide donc de poursuivre le
questionnement :

« Et que faisais-tu d’autre à part manger ce kiwi ?


– Je faisais des maths !
– Ah ! Et tu aimes les maths ?
– Non, surtout qu’il faisait beau dehors !
– OK, tu étais devant ton cahier de maths en train de manger un kiwi et tu
ne pouvais aller prendre l’air [en lien avec son problème de respiration  ?]
dehors par ce beau temps ?
– C’est exactement ça  ! Depuis, je ne peux plus me concentrer lorsque je
fais des maths ! »

Nous avons ici tous les éléments pour démarrer les tapotements.

CONSTRUCTION DE LA PHRASE AVEC TRAITEMENT DE


L’IP

«  Penses-tu qu’une phrase comme  : Même si je suis coincé à la maison à


faire mes maths alors qu’il fait si beau dehors, je m’aime et je m’accepte
complètement reflète ton ressenti du moment ?
– Oui, tout à fait ! »

ÉVALUATION DU DÉRANGEMENT

«  Si tu te remettais dans la scène de la cuisine devant tes devoirs


maintenant, à combien cette phrase te paraît-elle juste, sur une échelle de 0
à 10 ?
– Oh, à 10 ! »

PREMIÈRE RONDE EFT

Même si je suis coincé à la maison à faire mes maths alors qu’il fait si beau
dehors, je m’aime et je m’accepte complètement.

AVEC POUR PHRASE DE RAPPEL

- Coincé dans la maison à faire mes maths,


- Je ne peux pas aller prendre l’air dehors,
- Ces foutues maths !
- Ras-le-bol des maths,
- Je serai tellement mieux dehors,
- Il fait si beau dehors,
- Etc.

Notez que ces variations tournent toutes autour du même aspect de son
problème, le fait d’être coincé à la maison par une si belle journée.
Au début de votre pratique, je vous recommande de garder la même phrase
de rappel, le temps de vous familiariser complètement avec le processus.
Ensuite, vous pourrez la modifier si vous êtes sûr de ne pas vous tromper et
de bien garder le cap sur le même aspect.
Par exemple, il ne faut pas travailler la tristesse et la colère dans la même
séquence, ni la colère envers quelqu’un et la colère envers soi-même  : ce
sont deux aspects différents.

NOUVELLE ÉVALUATION AVANT DE CONTINUER

« À combien ressens-tu ce dérangement maintenant, toujours lorsque tu te


replonges dans cet événement ? »

Notez ici qu’il est possible de repenser complètement à cet événement passé
car il ne s’agit pas d’un traumatisme. Pour un traumatisme, le praticien EFT
consciencieux prendrait soin d’éliminer la charge émotionnelle avant de
demander un tel effort de confrontation avec le dérangement.

RÉSOLUTION PARTIELLE

« Je suis encore à 6. Je suis en colère de ne pas pouvoir sortir ! Je dois dire :
Même si je suis en colère de ne pas pouvoir sortir… ? C’est cela ?
– Oui, c’est ça ! Je m’aime et je m’accepte complètement. On y va.
– Même si je suis en colère de ne pas pouvoir sortir, je m’aime et je
m’accepte complètement. »

Je remarque alors qu’il n’a pas raclé son palais depuis un moment déjà. Il
dit maintenant :
« Je suis moins en colère ! Je me rattraperai plus tard ! Il faut bien que je
fasse mes devoirs… »

RÉSOLUTION TOTALE
À ce stade, beaucoup seraient tentés de s’arrêter. Or cet apaisement
passager ne signifie pas que la colère a totalement disparu. Elle peut
reprendre à un niveau supérieur si Michel se retrouve à nouveau contraint,
même dans une situation différente. Ici, sa problématique est le fait de se
trouver forcé à rester enfermé alors que par ce beau temps, il pourrait faire
tant d’autres choses.

« À combien maintenant est ta colère d’être coincé à la maison ?


– Oh, ça va maintenant !
– OK. C’est combien le “ ça va ” ?
– C’est 2.
– Continuons sur ce reste de colère à 2, veux-tu ?
– OK. “  Même si je suis encore un peu en colère de rester coincé à faire
mes devoirs, je m’aime et je m’accepte complètement.  ” C’est 0. C’est
passé ! »

LE TEST DU RÉSULTAT

«  Je voudrais que tu fermes les yeux maintenant et que tu repenses à ce


moment-là. Tu es dans la cuisine en train de faire des maths. Tu manges un
kiwi et le soleil vient te caresser la joue. Tu sais qu’il te faut encore deux
bonnes heures pour terminer ce devoir de maths. Tu ne pourras donc pas
sortir profiter du beau temps à cause de ces fichues maths. Comment te
sens-tu ?
– Je vais bien. Je suis détendu. Ce n’est plus un souci. »

Le tic s’est bien espacé. En arrivant, il était permanent. Au moment de


partir, Michel ne l’a pas eu depuis vingt minutes déjà. Nous avons fixé un
nouveau rendez-vous car encouragé par ce résultat, il souhaite se
débarrasser d’un deuxième tic : un clignement des yeux, très appuyé.
Résultat confirmé pour ce jeune homme deux semaines plus tard. Son tic a
bien continué de s’estomper durant la nuit et au réveil, il ne l’avait plus.
Son clignement des yeux, lui, remonte au CM1. Son institutrice dont il se
souvient encore du nom, lui a dit  : «  Tu n’arriveras jamais à rien dans la
vie ! »

Rappelez-vous ! C’est ce type de réflexion qui marque un enfant au point


qu’il peut développer une croyance limitante qui donnera raison à la
personne qui lui a fait la remarque, comme s’il avait été programmé pour
refréner ses possibilités de réussite.
Ce jour-là, nous avons travaillé sur  : Même si Mme  S… m’a dit que je
n’arriverais jamais à rien dans la vie, je m’aime et je m’accepte
complètement. Puis sur la colère envers cette personne qui s’est permis de le
juger alors qu’il n’avait pas 10 ans. Et enfin, sur la gêne «  du regard des
autres ».

Il est intéressant de voir ici la compensation symbolique67 choisie par son


subconscient pour faire face au regard des autres. En clignant des yeux, il
rendait ce regard critique moins perceptible.
Même si je cligne des yeux pour les relaxer lorsqu’ils me tirent… Puis
Même si je cligne des yeux lorsque je suis inactif et stressé…

Michel m’avait précisé qu’il ne clignait pas des yeux lorsqu’il regardait la
télévision, cela confirmait bien l’idée que ce clignement était rattaché au
regard des autres.
À la fin de cette ronde, il déclara : « C’est parti ! ça me fait drôle ! C’est
comme l’autre fois pour le tic de la bouche. Une sensation que c’est fini et
que ça ne reviendra plus ! »

PAS DE RÉSULTAT. QUE SE PASSE-T-IL ?


Certaines fois, on bloque. On peut travailler sur une douleur, par exemple,
et tout à coup, plus rien ne se passe. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce
blocage.

Un manque de concentration
Si vous travaillez sans réelle concentration sur la phrase que vous tapotez,
cela fonctionnera peut-être durant quelques rondes, mais très vite, vous
serez ralenti dans votre progression.
L’EFT demande une syntonisation (voir p.  75) avec le problème. En se
connectant sérieusement avec lui, vous pouvez atteindre le ZZZZZT dont
nous avons parlé (p. 66). Rappelez-vous, c’est le but de l’EFT : atteindre le
blocage énergétique afin de l’éliminer, quel que soit l’endroit de votre corps
où il s’est logé.

Des mots qui ne sonnent pas juste


Ne cherchez pas à faire de belles phrases dans un français irréprochable. Il
faut que les mots sonnent juste pour vous, même si ce sont des gros mots !
Si c’est un mot grossier qui vous vient à l’esprit, allez-y  ! Autorisez-le-
vous ! Tout est permis en EFT, c’est ainsi que vous obtiendrez les meilleurs
résultats.

Certains mots sont difficiles à exprimer. Parmi eux, j’ai relevé «  haine  ».
Pas facile de s’autoriser à utiliser ce mot dans une phrase EFT, parce qu’on
nous a appris qu’il fallait aimer son prochain, ne pas le haïr. Mais parfois,
c’est la seule façon de décrire l’émotion qu’il nous reste d’un événement
douloureux de notre vie. Gardez à l’esprit que ce n’est pas pour porter un
jugement sur la personne que vous l’utiliserez, mais seulement à visée
thérapeutique.
Nommer vos ressentis par leurs vrais mots est un gage de réussite dans
votre pratique de la technique. Tant que la syntonisation parfaite ne sera pas
présente, votre subconscient ne lâchera pas prise.

Un manque d’emphase
Si vous ressentez une terrible colère contre votre oncle Jean et que vous la
travailliez sur un ton mou, il y a peu de chance que vous arriviez à vous en
débarrasser. Allez-y  ! Mettez toute l’emphase nécessaire afin d’exprimer
votre réel ressenti, et appréciez la différence.

Un manque de spécificité
Lorsque vous traitez un sujet trop global, un manque de confiance en vous
par exemple, vous serez vite stoppé dans votre progression, car rappelez-
vous, l’EFT n’est pas une baguette magique. Il ne suffit pas d’évoquer le
sujet pour qu’il s’évanouisse.
Vous avez certes, de nombreux exemples où vous estimez avoir manqué de
confiance en vous. Ce sont ces cas spécifiques que vous devrez travailler
pour en extirper les aspects qui ont entaché votre sérénité.
Pour que ce travail ne dure pas de longues années, hiérarchisez ces
événements et commencez par le plus ancien. Utilisez alors la technique du
film décrite à la page 100, le meilleur outil pour être spécifique.
Mais attention  ! Là encore, nous parlons d’événements que vous auriez
préféré éviter, non des traumatismes. Je ne cesse d’attirer votre attention sur
le fait qu’il n’est pas nécessaire de souffrir pour résoudre les moments
douloureux de votre vie. N’avez-vous pas déjà suffisamment enduré  ? Je
vous le rappelle, c’est accompagné que vous devez aborder ces
traumatismes.

Vous avez besoin de plus de points EFT


Les points de la nouvelle technique de base EFT (p. 93) sont suffisants dans
presque tous les cas. Ils correspondent à la stimulation des méridiens les
plus souvent perturbés dans nos problématiques les plus courantes.
De rares fois, ces points ne pourront dissiper votre émotion. Utilisez alors
alors les procédures complémentaires décrites à la page 94 (La technique de
base complétée EFT).

Vous vous heurtez à une croyance limitante


Rassurez-vous, vous n’êtes pas tout à coup affecté d’une tare
insurmontable, mais plutôt parasité par une de ces injonctions que l’on vous
a répétées dans votre enfance. Vous pensez que vous n’avez pas le droit de
guérir par exemple, que vous n’y arriverez pas, que vous n’êtes pas assez
intelligent pour obtenir ce poste, etc.
Ces pensées vous empêchent d’avancer dans ce travail que vous avez
pourtant si bien commencé. C’est en cela que ces croyances sont dites
limitantes.
Ce sujet important est développé en page 33, car ces croyances peuvent
réellement freiner vos progrès tant vous êtes gêné par ces convictions.

Il existe peut-être un « bénéfice secondaire »


Bien que je n’aime pas beaucoup cette expression, nous devons aborder
cette possibilité.
Certaines fois, même dans quelques affections graves, notre subconscient
met une barrière à notre guérison pour nous protéger d’une souffrance qu’il
juge encore plus perturbante. Tout se passe de manière totalement
inconsciente.
Cela ne se passe pas toujours comme cela. Le plus souvent, les personnes
souhaitent lever les blocages afin d’accéder à plus de sérénité… mais, une
fois cette limite identifiée, ce choix leur appartient.

Revenons maintenant à vous.


Imaginons que vous souhaitez vous défaire d’une agoraphobie, comme
Mireille, cette femme de 64 ans : vos efforts se trouvent tout à coup stoppés
net. Vous revoyez la phrase que vous avez travaillée, elle est tout à fait
correcte, vous la dites avec toute l’emphase requise, les mots sonnent juste,
la phrase sonne vrai dans votre cœur… Alors que se passe-t-il ?

Je vous suggère quelques questions :


– Qu’est-ce qui en moi gêne la résolution de ce problème ?
– Que fais-je ou ne fais-je pas pour arriver à résoudre ce problème ?
– Que se passerait-il si je n’avais plus ce problème ?
– Que se passerait-il si je conservais ce problème ?

Pour Mireille, agoraphobe, c’est la réponse à la question  : «  Que se


passerait-il si je n’avais plus ce problème ? » qui lui apporta la solution.
Si elle n’était plus agoraphobe, elle sortirait à nouveau de chez elle, et ses
enfants n’auraient plus besoin de venir la voir trois fois par semaine. En
guérissant, elle perdrait l’assurance de ces visites régulières. Mais c’était ne
regarder que d’un côté de la lorgnette car si elle se libérait de son problème,
elle pourrait à nouveau sortir, faire ses courses, s’inscrire dans des
associations pour rencontrer de nouvelles personnes et s’ouvrir à des
activités qui lui faisaient envie depuis longtemps… et même rendre visite
de temps à autre à ses enfants.
En prenant conscience des raisons de l’arrêt de ses progrès, elle accepta de
travailler cet aspect. La semaine suivante, elle faisait à nouveau ses courses
seule et s’était inscrite à un cours de gymnastique douce. Le dimanche
suivant, ses enfants l’invitaient à déjeuner. CQFD !

Un problème de fond bloque tout


Une autre des raisons qui peut stopper les progrès est de buter sur un
problème de fond.
Mauricette avait tant attendu le retour de son mari et de ses deux petites
filles partis se promener en montagne qu’elle s’était imaginé qu’ils avaient
eu un accident. Lorsqu’ils rentrèrent, pleins de joie, elle avait eu la
sensation de recevoir un sceau d’eau glacée. Dans la nuit, elle faisait un
AVC.
En explorant ce qui se passait juste avant son AVC, nous avons mis en
évidence l’événement déclencheur de l’accident de Mauricette. Mauricette,
déjà âgée de plus de 70 ans, n’était plus une enfant. Qu’est-ce qui dans son
enfance avait généré ces émotions déstabilisantes ? Car toutes les mamies
ne font pas une hémiplégie lorsque des membres de leur famille ont un peu
de retard  ! Quel événement avait-elle enregistré dans son subconscient  ?
Vraisemblablement un événement semblable dont certains éléments
n’étaient toujours pas digérés. Était-ce lié à un décès, à un accident ou les
deux en même temps ? Nous n’avons malheureusment pas eu l’occasion de
le rechercher puisqu’elle n’a pas souhaité poursuivre, mais si cela avait été
le cas, nous l’aurions travaillé afin que pareil émoi ne se reproduise plus
dans l’avenir.

 
67 - Symptôme qui permet à une personne de l’empêcher de revivre un état
émotionnel difficile.
NOUS AVONS TOUS DE NOMBREUSES
PERTURBATIONS…

COMMENT S’ORGANISER ?

La « Procédure de Paix Personnelle » (PPP) comme la nomme Gary, est un


outil essentiel qui vous permet de hiérarchiser votre travail EFT.

1- Listez tous les événements dont vous vous souvenez, même s’ils ne
semblent pas vous bouleverser. Le simple fait qu’ils se rappellent à votre
souvenir, dénote qu’ils méritent quelques rondes d’EFT. Donnez-leur un
titre de film comme  : «  La gifle de mes 8 ans  » ou «  La poésie récitée
devant le directeur de l’école »...

Si vous travaillez sur ordinateur, je vous conseille d’utiliser un tableur, car


la liste évoluera souvent. Si vous préférez un papier et un crayon, prévoyez
une bonne gomme, et n’hésitez pas à bien espacer chaque événement pour
pouvoir accueillir ceux qui viendraient s’intercaler tout au long de votre
travail.

2- Évaluez chaque événement entre 0 et 10.

3- Classez-les par ordre décroissant. De celui qui a la note la plus élevée


à celui qui a la plus petite appréciation.

4- Commencez par ceux qui sont à 10. Mais vous pouvez pour vos
premiers pas traiter un ou deux événements évalués à 5 afin de vous
habituer aux sensations qui émergeront de vos tapotements.
5- Travaillez au moins un événement par jour… Au bout d’une année,
vous en aurez travaillé trois cent soixante-cinq !
En pratiquant cet exercice, vous éprouverez rapidement une grande sérénité.
À votre tour, vous déclarerez  : «  Depuis que je travaille sur moi, j’ai
l’impression que les gens et les situations changent. »
Bien sûr  ! Lorsque nous nous allégeons de nos colères, peurs, tristesses,
hontes, sentiments de culpabilité ou encore appréhensions, notre vision de
la vie est différente. L’existence se déroule plus agréablement, nous
sommes plus joyeux et rayonnons d’une belle aura. La vie devient douce…

Je ne dis pas que vous ne serez plus jamais contrarié, que vous ne serez plus
jamais en colère ni triste, mais j’affirme que votre vie changera en mieux et
ce, très rapidement.

Faites ce petit exercice de visualisation.


Imaginez une personne très en colère rentrant dans la pièce où vous vous
trouvez. Comment vous sentez-vous ?
Imaginez maintenant cette même personne passer la porte avec un
merveilleux sourire aux lèvres. Comment vous sentez-vous ?
C’est ainsi que cela se passe pour chacun de nous. Lorsque nous sourions,
nous sommes bien accueillis, lorsque nous sommes en colère, nous
produisons un effet répulsif.
Lorsque vous aurez élagué votre forêt émotionnelle, vous sourirez bien plus
souvent. J’ai pour coutume de dire qu’il y a un avant EFT et un après EFT.

ET SI JE N’ARRIVE PAS À TROUVER LA BONNE PHRASE ?

Lorsque l’on débute en EFT, on se heurte très souvent à la construction de


la phrase. On pense qu’il y a une bonne phrase et que sans elle, rien ne se
passera. Ne vous crispez par sur cela.
Une technique simple consiste à écrire votre problème afin d’en dégager les
différents aspects et de mettre en place les phrases les mieux adaptées.
Gardez à l’esprit que ces phrases ne sont pas forcément celles que vous
construirez en bon français. Bien au contraire, car vous seriez trop dans le
mental au lieu d’être dans votre ressenti.
Rappelez-vous qu’une bonne phrase peut aussi être construite avec une
seule onomatopée ou un mot grossier, du moment qu’ils reflètent ce que
vous ressentez précisément.

Voyons plutôt. Lorsque j’ai débuté en tant que praticienne, j’avais le temps
de proposer une prestation par échanges de mails afin d’accompagner les
personnes bloquant sur leur problématique et dont l’autonomie ne
nécessitait qu’une aide ponctuelle. Voici un échange qui vous permettra de
comprendre comment procéder.

Lors de la prise de contact, Emmeline me parla d’une allergie et me décrivit


ce qui avait déjà été fait, et les résultats obtenus.

«  J’ai un problème depuis un an. Très éprouvant. Après avoir cueilli des
fleurs toute l’après-midi, en mai 2008, j’ai été couverte de rougeurs sur le
décolleté, le thorax, les bras et les jambes, avec une sensation de coup de
soleil.
J’ai eu un traitement pour l’urticaire, les rougeurs ont disparu mais pas les
sensations de brûlures, malgré la cortisone et les antihistaminiques… Le
soir ou lorsqu’un vêtement me serre, j’ai des marques importantes. J’ai fini
par prendre des antidépresseurs tant ces sensations devenaient
insupportables, jour et nuit.
J’ai consulté beaucoup de médecins et fait de nombreuses analyses qui ne
révèlent aucune maladie, type lupus, zona, sclérose en plaques, diabète…
Le dernier diagnostic d’un professeur de Lyon  était que je souffrais
d’urticaire auto-immune avec dermographisme. Il m’a proposé un
traitement immunosuppresseur68 que je refuse de prendre.
Ces sensations de brûlures me rongent, je travaille trois jours par semaine
comme consultante en ressources humaines et je suis sur les nerfs. Il ne m’a
pas échappé que cette allergie s’est déclarée huit jours après que j’ai quitté
mon mari, une décision très difficile à prendre.
Je suis en analyse depuis de nombreuses années mais cela ne résout en rien
ce problème. J’ai essayé l’EFT toute seule en disant : Malgré ces sensations
de brûlures, jem’aime et me respecte, et j’ai essayé de répondre à la
question “  À quoi cela me fait-il penser  ? ”  : la réponse est  à rien sauf à
l’enfer. J’ai reçu une éducation catholique. Je n’en peux plus de ce mal et
j’ai espoir, après avoir essayé beaucoup de choses, que vous pourrez
m’aider. »

Le message d’Emmeline était très complet  : il indiquait même le moment


où était apparue cette allergie.
Je lui proposai de travailler sur son ressenti concernant sa séparation d’avec
son mari, car j’ai remarqué que dans toute allergie, je retrouve un problème
de séparation. Ses précisions ne tardèrent pas à me confirmer ce constat.
Emmeline me déclara qu’elle avait vécu durant vingt ans avec son mari.
Puis elle avait décidé de partir car leur relation n’avait plus de sens.

« Cette situation pourrissait toute notre vie quotidienne. Je suis partie parce
que c’était “mortifère” comme ambiance. Mais j’avais un lien avec mon
mari, sûrement névrotique, je pense. Je ne sais pas si c’est cette séparation
qui a créé mes maux  ; peut-être est-ce aussi une simple coïncidence que
l’allergie ait débuté à ce moment-là.
Cela va faire un an le 5 mai que nous sommes séparés. Nous nous voyons
encore souvent. Nous prenons nos repas du dimanche ensemble avec notre
deuxième fille.
Ces sensations  de brûlures me donnent des crises d’angoisse, alors je
l’appelle tellement je suis mal. Rien ne me calme, je gère mieux maintenant
avec les anxiolytiques, mais ce n’est pas une solution non plus.
Je ne suis toujours pas très claire avec cette séparation, je n’ai pas fait de
rencontres depuis tout ce temps. Mon mari reste un repère pour moi. Je n’ai
plus de famille du tout, seulement quelques amies et mes deux filles
heureusement, sur lesquelles je ne veux pas trop peser.
– Qu’est-ce qui pour vous n’est pas très clair dans cette séparation ?
– J’ai l’impression que je ne peux pas vivre ni avec ni sans mon mari. Une
double impossibilité. Mais c’est un leurre de ma part ou un fantasme, je ne
saurais dire.
– Qu’est-ce qui vous brûle encore dans cette séparation ?
(Je pose alors cette question car je suis persuadée que tout se trouve dans
les mots utilisés pour la description du mal-être. Or Emmeline me parle de
brûlures.)
– Certainement un sentiment de culpabilité, je ne m’autorise pas à ne plus
aimer mon mari, comme une punition pour expier. [Revoilà l’éducation
religieuse reçue lorsqu’elle était enfant.]
– Quelles émotions ressentez-vous lorsque vous pensez à cette séparation ?
– De la honte. Je crois que je n’ai pas su réussir mon couple, que je suis
“ une mauvaise femme ”, indigne.
– Avez-vous remarqué s’il y a des moments, plus que d’autres, où vous
souffrez de cette allergie ? Où les symptômes sont plus forts ?
– Non, je n’ai jamais pu identifier des éléments, événements, situations ou
états physiques qui accentuent ou allègent ces symptômes. Parfois, je suis
prise par une occupation agréable ou au travail… cela ne change pas.
D’autres fois comme ce soir, c’est supportable et pourtant je n’ai rien fait de
la journée, sauf des activités ménagères pas très folichonnes.
– Nous allons commencer par cette phrase que vous allez travailler afin de
faire ressortir une de ces deux affirmations  : “  J’ai l’impression que je ne
peux pas vivre ni avec ni sans mon mari, une double impossibilité. ” Pour
cela, nous allons utiliser la technique EFT d’une manière un peu spéciale.
La phrase sera très longue, mais il est vraiment nécessaire de tout dire afin
de trancher entre ces deux vérités : Même si j’ai l’impression que je ne peux
vivre avec mon mari et même si j’ai l’impression de ne pas pouvoir vivre
sans mon mari non plus, je m’aime et je m’accepte complètement. Cette
phrase est à dire trois fois en massant le point sensible situé entre le sein et
la clavicule. Ensuite, utilisez pour phrase de rappel sur chacun des points :
“  Je ne peux pas vivre avec mon mari et je ne peux pas vivre sans mon
mari. ”
À la fin de ce travail, vous me direz si vous y voyez un peu plus clair.
Concernant les autres phrases, voici ce que je vous propose de travailler
après les avoir évaluées de 0 à 10 : Même si je me sens coupable de ne plus
aimer mon mari, je m’aime et je m’accepte complètement. La phrase de
rappel sera : “ Cette culpabilité de ne plus aimer mon mari. ”
Vous modulerez ensuite la seconde ronde par rapport à la nouvelle
évaluation à la fin de cette ronde-ci. Utilisez ensuite des mots comme  :
encore de la culpabilité, toujours, encore un peu, toujours un peu, un tout
petit peu… selon votre ressenti. Notez que vous ne tapoterez jamais
exactement la même phrase. Aménagez cette phrase jusqu’à ce que vous ne
ressentiez plus de culpabilité. Si une autre émotion naît, notez-la ; vous la
travaillerez après avoir fini de traiter la précédente.
Faites de même pour chacune des phrases suivantes :

Même si je me punis de ne plus aimer mon mari, je m’aime et je m’accepte


complètement.
Phrase de rappel : “ Je me punis de ne plus aimer mon mari. ”

Même si j’ai honte de ne pas avoir su réussir mon couple, je m’aime et je


m’accepte complètement.
Phrase de rappel : “ Cette honte de ne pas avoir réussi mon couple. ”

Même si je pense que je suis une mauvaise femme, indigne, je m’aime et je


m’accepte complètement.
Phrase de rappel : “ Mauvaise femme, indigne.” »
Emmeline revint vers moi ensuite en me précisant qu’elle était restée sur la
toute première phrase et n’avait pas encore travaillé les autres.
« Je n’ai pas senti de choses très tangibles, sauf que depuis, j’ai envie de me
remettre avec mon mari. Bien sûr, j’ai toujours mes symptômes de
brûlures. »

Le but de la technique utilisée ici était de mettre en évidence la partie la


plus importante de cette double impossibilité que Emmeline avait relevée.
Après les tapotements, il apparaissait que c’était de vivre avec son mari et
non pas sans. Je lui proposai alors de travailler sur : « Même si ça me brûle
de retourner avec mon mari, je m’aime et je m’accepte complètement. »

Plus tard…

« J’ai bien suivi le protocole proposé, mes symptômes se sont atténués mais
pas complètement. Je pense que quelque chose n’est pas encore résolu et
que cela tient à ma “ relation avec mon mari ” qui n’est toujours pas claire.
J’ai cru pouvoir dire que j’allais revenir mais dès notre entrevue, tout a été
remis en question ; j’ai peur de l’abandon même si c’est moi qui suis partie,
j’ai eu une mère très insécure.
– Oui je pense effectivement que le problème lié à votre mari a réactivé un
vécu de votre enfance  : l’insécurité ressentie avec votre mère peut être à
l’origine de la situation que vous vivez aujourd’hui avec votre mari. Il vous
faut faire le point sur cette situation et lister toutes les émotions négatives, y
compris les regrets de ne pas pouvoir retourner avec votre mari, si c’est le
cas. Évaluez-les ensuite et commencez par travailler celles qui ont
l’évaluation la plus haute. Je pense que lorsque vous aurez tout “ nettoyé ”,
votre problème disparaîtra complètement. Ce que vous décrivez dans votre
mail sont des faits rattachés à votre vie. Il est important de voir si ces
choses vous affectent et de quelle manière. Il vous faut voir les événements
qui vous dérangent et les évaluer avant de les travailler spécifiquement. Par
exemple : quand vous dites “ J’ai eu une mère très insécure. ” En quoi était-
elle insécure et que ressentez-vous lorsque vous y repensez ? »

Après quelques jours…

« Je suis ravie, j’ai bien suivi tous vos conseils, et je ne sens pratiquement
plus rien de mes symptômes de brûlures cutanées, je n’en reviens pas car je
n’ai pas tout réglé avec mon mari, mais j’accepte mieux cette situation en
culpabilisant moins, bien moins. Merci, merci, je vais m’attaquer à la
cigarette maintenant et je vais parler de l’EFT partout autour de moi. Je
vous suis très reconnaissante… »

Je tiens à saluer le travail de Emmeline, car même si elle suivait mes


conseils, c’est elle seule qui a obtenu ces résultats. Si elle n’avait pas
consciencieusement travaillé chez elle, rien n’aurait été possible.

IMPORTANT
Ne cherchez pas à faire de belles phrases, laissez plutôt parler votre
ressenti avec vos mots à vous, fussent-ils grossiers.

 
68 - Traitement médicamenteux utilisé pour inhiber ou prévenir l’activité du
système immunitaire.
DOIS-JE TRAITER TOUS LES PROBLÈMES, UN À UN ?
Lorsque l’on commence à dresser sa petite liste, on peut prendre peur
tellement elle paraît interminable d’autant plus qu’un événement en rappelle
un autre et ainsi de suite. C’est ce même cheminement qu’a parcouru notre
subconscient, et vous apprendrez très vite à en reconnaître le fil conducteur.

L’EFFET DE GÉNÉRALISATION

Je vous ai invité à laisser de la place après chaque titre de film, dans la liste
que vous établirez. En voici la raison.
Lorsque vous aurez amené à 0 le premier événement évalué au départ à 10,
vous réévaluerez le deuxième avant de continuer votre travail.
Si ce deuxième événement est toujours à 10, vous pourrez alors le travailler.
Toutefois, il arrive très souvent que les événements aient un lien entre eux
et le fait d’en traiter un en influence plusieurs autres.
Il se peut donc que ce deuxième événement ne soit désormais plus qu’à 7.
Dans ce cas, ne le tapotez pas maintenant. Rangez-le avec les autres
événements notés 7.
Attardez-vous alors sur le troisième événement ayant pour évaluation un 9.
S’il est toujours à 9, bien sûr, ce sera le moment de le travailler. Mais s’il est
moins perturbant, rangez-le avec ceux qui ont la même note.
L’effet de généralisation est le fait que le traitement d’un événement agit sur
d’autres, même si les événements ne sont traités que partiellement. Si vous
travaillez certains aspects d’un événement, la généralisation se fera sur tous
les aspects similaires des événements postérieurs à celui que vous aurez
tapoté.
Ainsi, vous pouvez par exemple souffrir aujourd’hui d’une séparation
d’avec votre compagnon et ressentir un fort apaisement après avoir travaillé
un déménagement mal digéré alors que vous aviez 6 ans. Le fil conducteur
est ici la séparation.

Maintenant que vous avez (presque) toutes les clés pour vous lancer en
solo, voyons comment appliquer la technique EFT dans certaines situations
concrètes.
LES MAUX QUE L’ON PEUT TRAITER PAR L’EFT
Remarque importante : pour tous les cas présentés ci-après, vous trouverez
différentes formules possibles pour la phrase de préparation69, afin de vous
aider à trouver la vôtre tout en respectant l’obligation d’une acceptation de
soi avec le problème.

LE STRESS

L’EFT est une technique antistress par excellence. Elle peut être utilisée
pour soulager une tension, un stress passé qui a laissé des empreintes ou en
prévision d’un événement à venir.

Cas concret : l’appréhension d’un événement


Si vous vous apprêtez à passer un examen, qu’il soit médical, lié à un
enseignement reçu, que ce soit le Code de la route ou un entretien
d’embauche, vous le travaillerez de la même façon.
Passez en revue toutes les appréhensions qui se présentent à vous dans
l’instant où vous vous imaginez en situation. Cela peut être :
 
 

la difficulté à vous endormir la veille du jour J,


la peur de ne pas entendre le réveil,
la crainte de vous rendormir après qu’il aura sonné,
la peur de manquer votre bus,
l’appréhension d’arriver en retard,
la peur d’avoir oublié un outil important (stylos, équerre, rapporteur,
compas, etc.) absolument nécessaire pour l’épreuve que vous passez –
s’il s’agit d’un examen,
• la crainte de ne pas savoir répondre, par manque de travail ou à cause
d’un trou de mémoire,
la peur de ne pas avoir suffisamment de temps pour terminer,
la peur d’avoir une note éliminatoire,
la peur de ne pas trouver votre nom sur la liste,
la peur de ne pas trouver la bonne adresse,
la crainte d’oublier votre carte d’identité, indispensable dans ce type de
situation,
etc.

De nombreux aspects peuvent nécessiter votre attention, avant même que


l’épreuve ait lieu. Pour ce faire, rien de plus simple. Prenons l’un d’eux : la
peur d’avoir une note éliminatoire.
Il vous suffit d’ajouter devant l’énoncé du problème « Même si…  » et de
terminer par « je m’accepte tel que je suis ». Ce qui dans cet exemple donne
la phrase suivante  : Même si j’ai peur d’avoir une note éliminatoire, je
m’aime et je m’accepte tel que je suis.

LA DOULEUR PHYSIQUE

De même que vous pouvez appréhender d’avoir mal, de souffrir lors d’un
soin par exemple, il y a des moments où la douleur est réelle. L’EFT
apporte une aide incontestable dans le traitement des douleurs. De plus, elle
est tout à fait naturelle et ne fait appel à aucune molécule chimique.

Cas concret : calmer une douleur d’arthrose en quelques minutes


J’ai eu l’occasion de travailler avec une personne âgée de 90 ans, que je
visitais une fois par semaine à l’hôpital.
Un jour, alors qu’elle était dans son fauteuil, elle me parla de sa douleur à la
hanche qui la gênait particulièrement depuis quelque temps. Elle avait du
mal à apprécier ma visite tellement des pics d’électricité la dérangeaient.
Je lui proposai de voir si l’EFT pouvait l’apaiser. Lorsque l’on souffre, on
est prêt à tout essayer, y compris une méthode aussi bizarre que l’EFT,
même à 90 ans !
Elle me fit une bonne description de sa douleur, de l’intensité de ses pics
d’électricité. J’avais donc un point de repère.
Marguerite eut besoin de trois rondes pour passer de 8 à 0. Toutefois, au
moment de partir, il restait encore une gêne, non douloureuse certes mais
évaluée à 3. Lors de ma visite suivante, Marguerite m’expliqua que ce
dérangement avait continué de s’estomper, tout seul, durant les heures qui
avaient suivi ma visite. Quand vint le moment du coucher, elle avait même
put aider le personnel soignant à l’installer confortablement dans son lit.
Tout son entourage avait remarqué son amélioration.
Lors de la visite de nuit où on lui avait présenté le bassin, elle avait été tout
à fait à l’aise dans ses mouvements. Sa douleur avait complètement disparu
et ce, pendant au moins trois semaines. S’agissant d’une personne âgée, je
n’avais pas envie de m’aventurer à chercher l’origine de son problème dans
son enfance. Son souhait était seulement d’être soulagée dans l’instant. Peu
lui importait de recommencer une séance quelques semaines plus tard. Ce
n’était pas très contraignant pour elle et cela lui apportait une véritable
atténuation de son mal durant ce laps de temps.
Dans le cas où la personne est plus jeune et qu’elle accepte de visiter son
passé, il est important de chercher l’événement à l’origine de la souffrance,
qu’elle soit physique ou psychique, afin de l’en débarrasser totalement.

Cas concret : trois quarts d’heure pour apaiser une tendinite vieille
de six mois
Dans l’exemple suivant, la séance a été fluide et nous avons rapidement fait
le lien entre l’enfance et le vécu actuel, tant le langage du corps était clair.
Je n’ai pas eu de nouvelles de Valérie depuis près de trois ans quand un jour
je reçois un mail :
«  J’ai un problème de tendinite aux deux bras depuis des mois et je crois
que c’est le moment de trouver l’attitude chronique qu’il y a derrière. Cela
est très douloureux. J’ai essayé un peu de tapoter, mais je n’arrive pas à voir
de quoi il s’agit. »
C’est finalement par Skype que nous soignerons cette tendinite bilatérale.
Pour moi, qui dit tendinite, dit inflammation, feu, donc colère sous-jacente.
Aussi, je demande à Valérie où se situent ses tendinites :
« Aux coudes (en me montrant exactement l’endroit).
– Comme le tennis elbow ?
– Oui, c’est ça !
– Et depuis combien de temps avez-vous ces tendinites ?
– Depuis juin. [Nous sommes fin décembre.]
– Que se passait-il dans votre vie en juin ?
– Rien de spécial. J’allais même plutôt bien ! »
Me référant au geste du tennisman et sachant que Valérie ne fait pas de
tennis, je lui demande :

« Dites-moi, qui avez-vous envie de gifler, de taper ou de secouer ? »


La réponse ne se fait pas attendre.
«  Oh, je pense à une fille qui m’a aidée à trouver un appartement et qui
depuis, me sollicite souvent. Je me sens redevable, mais en même temps
elle m’agace parce qu’elle attend tout de moi, mais ne fait rien pour aller
mieux de son côté.
– Vous avez donc envie de la secouer pour qu’elle réagisse ?
– Oui ! me dit-elle en riant de bon cœur.
– Et à qui vous fait penser cette personne ? Qui d’autre dans votre vie, dans
votre enfance se comportait ainsi ?
– Oh, ma mère !
– Avez-vous un souvenir à ce sujet ?
– Oui. J’ai environ 4 ans et ma mère vient me réveiller pour que j’aille taper
mon père avec qui elle vient de se disputer.
– Si vous vous remettez dans le rôle de cette enfant de 4 ans qui dort
tranquillement, et que sa mère réveille pour aller taper son père… que
ressentez-vous ?
– Je me souviens que j’ai refusé de le faire. En même temps, je ne
comprenais pas ce qui se passait : pourquoi devais-je taper mon père ?
– Oui, je comprends. Que cela vous faisait-il ?
– Je ne voulais pas. Ça me mettait en colère parce qu’elle m’avait réveillée
pour un truc qui ne me concernait pas. C’était à elle de réagir si elle avait un
problème avec mon père, pas à moi !
– Est-ce que si je vous dis  : Même si j’ai envie de secouer ma mère pour
qu’elle réagisse, je m’aime et je m’accepte complètement, cela vous paraît
juste ?
– Oh oui ! dit-elle en riant.
– Alors commençons par cette phrase… »
À la fin de la ronde, Valérie me signale qu’elle a encore plus mal à ses
coudes. Je lui précise que nous avons sans doute touché la raison de son
problème et qu’il est donc opportun de continuer sur ce thème. Nous nous
concentrons donc sur le ressenti de la petite fille de 4 ans et travaillons sa
colère d’être réveillée pour une chose qui ne la concerne pas. Sa douleur
descend rapidement à 2.
« Avez-vous déjà eu cette douleur aux coudes à 2 durant tous ces mois ?
– Non jamais ! Le plus bas était à 4 je pense.
– Bon, c’est bon signe. Continuons si vous le voulez bien ! Même si je suis
très en colère contre ma mère, avec l’envie de la secouer pour qu’elle
réagisse, de lui dire “  bouge-toi  !  ” je m’aime et je m’accepte
complètement.
– En même temps, c’est ce que je ressens encore en ce moment car elle
déprime et elle ne fait rien pour s’en sortir. Elle n’a fait aucun travail sur
elle et c’est difficile de lui dire que c’est à elle de s’occuper d’elle. »
Sa voix se teinte de tristesse et je lui demande ce qui se passe.
« Je me sens méchante d’avoir envie de la secouer !
– Je vous propose de l’intégrer dans votre ronde  : Même si je me sens
méchante de vouloir la secouer, je m’aime et je m’accepte complètement. »
Durant la ronde, je propose quelques petits aménagements de la phrase  :
«  Je suis très méchante alors je m’en prends à moi-même. Je me fabrique
des tendinites pour ne pas pouvoir la secouer vraiment. Heureusement que
j’ai ces tendinites et que je ne peux pas le faire car je serais encore plus
méchante… »
Nous poursuivons notre discussion et la phrase qui finit par s’imposer à
nous est  : Même si je ne veux pas la soutenir, je m’aime et je m’accepte
complètement. Les phrases de rappel varient  : «  Je me sens toujours
méchante parce que je ne veux pas la soutenir… De toute façon, je ne peux
la soutenir parce que j’ai mal aux bras… Je ne pourrais pas la soutenir dans
mes bras… c’est elle la maman… »
Elle me signale que la douleur au coude gauche a totalement disparu. Il ne
reste plus qu’un petit 1 à droite.
« D’après vous, que veut dire ce reste de douleur dans votre coude droit ?
– Je suis droitière, c’est peut-être que j’abuse trop de mon bras droit ?
– Ah ! Et qui est votre bras droit dans la vie ?
– Mon père ! C’est le père idéal ! Il est toujours là pour moi. Même quand
je suis loin et que je l’appelle pour lui demander conseil, il sait toujours
m’aider.
– Qu’est-ce qui vous fait mal ou vous gêne le concernant ?
– C’est peut-être que je ne suis pas complètement indépendante. Je suis à un
moment de ma vie où je devrais être un peu plus indépendante. J’ai presque
40 ans.
– Essayez  : Même si je me sens dépendante de mon père, je me sens
dépendante de mon bras droit… »
Elle rit… Après quelques rondes :
« En fait, je n’ai plus mal ! Je ne sais pas si ça va durer, mais là, je n’ai plus
mal. »
Une dernière phrase sur la peur que la douleur revienne (Même si j’ai peur
que cela revienne, je m’aime et je m’accepte complètement) terminera notre
séance et mettra fin à ses tendinites qui duraient depuis six mois.

Cas concret : rupture du tendon du rotateur de la coiffe d’une


épaule
Toujours pour illustrer le traitement des douleurs physiques, voici le cas de
Marie qui a utilisé l’EFT car elle souffrait d’un sérieux problème d’épaule
pour lequel les orthopédistes n’étaient pas très encourageants. Pour ce cas,
le travail a été réalisé en profondeur pour permettre une guérison totale de
l’épaule.
Marie, 74 ans, a voulu vous faire partager le récit de sa guérison, que je
vous livre tel qu’elle me l’a envoyé.

«  Je suis victime d’un accident le 6  janvier 2011, dans le métro à Paris…


J’ai un sac à dos, assez chargé. Déstabilisée au cours d’une manœuvre, je
suis projetée violemment contre une barre. Mon épaule et mon bras gauche
sont très endoloris sur le coup… et bien plus par la suite.
Quelques heures après, toujours dans un métro alors que je suis assise, une
personne, un sac sur l’épaule, me heurte avec l’angle en métal de son sac :
même côté. J’ai cru m’évanouir de douleur !
Quelques jours plus tard, après radios, échographie et scanner, le diagnostic
tombe : rupture du tendon du rotateur de la coiffe avec écoulement dans le
biceps. Je recueille plusieurs avis de médecins. Tous sont pessimistes.
Je souffre énormément. Je ne peux lever mon bras. Il m’est difficile de
conduire car je dois m’aider de l’autre bras pour poser ma main sur le
volant. Pourtant je ne peux me résoudre à rester chez moi et à bloquer mon
bras dans une écharpe. Et puis, je dois me déplacer pour mon activité de
sophrologue. Mon moral est très touché, forcément.
Me revient en mémoire une Initiation à l’EFT faite au cours d’un stage que
j’avais suivi. Je contacte EFT France et Geneviève Gagos, le 26  janvier
2011. Je demande à recevoir le manuel de Gary Craig, et il m’est
immédiatement adressé. Je commence à l’étudier sans brûler les étapes
comme il est recommandé, mais avec une grande curiosité  : et si ça
marchait un peu sur moi ?
Parallèlement, je m’intéresse aux cas concrets trouvés sur le site technique-
EFT.com, ne sachant trop par quel bout prendre mon problème. Je trouve un
article intitulé  : “  Traumatismes physiques gardés dans le corps, les
émotions qui y sont liées…  ” Je commence par imprimer la séquence
complète sur une page ainsi que le cas dont je vais m’inspirer pour m’aider.
J’applique la première séquence en transposant un peu :
Même si j’ai mon épaule très abîmée, rupture de la coiffe, du tendon, biceps
déchiré, avec beaucoup de douleurs, de fatigue, je m’aime et je m’accepte
infiniment.
Je commence doucement… Je ne trouve pas de soulagement immédiat. Je
poursuis avec une sorte de malaise, de nausée qui se présente. J’ai envie de
tout arrêter. J’ai lu aussi qu’il y a, dans le cas de blessure physique, un “
traumatisme émotionnel ” souvent lié à celle-ci. Je pense à “  l’accident  ”
avec “ sa répétition ”, un peu disproportionné dans son déroulement et ses
conséquences. Je me sens dépassée.
Je suis intriguée par mon mal-être et je ressens une violente colère, je
retrouve également dans ma mémoire un accrochage léger en voiture, dont
j’étais responsable et qui a eu lieu un mois avant.
Je continue dans cette voie  : Même si je ressens toute cette colère contre
Martin qui m’empêchait d’agir, je m’aime et je m’accepte complètement.
Mais j’ai du mal à m’accepter. Là aussi, il y a un problème. Je suis un peu
perdue  : colère, révolte, également solitude et abandon. Je suis très, très
fatiguée. Je remarque tout de même que je peux lever légèrement mon bras.
J’ai un peu plus d’amplitude, un peu moins de douleur. Doucement, je
continue à traiter  : colère, révolte, solitude, abandon… en essayant de
prendre en compte tous les aspects de chacune de ces émotions et chacun de
ces sentiments. Je continue aussi sur la douleur.
Un travail qui aura des résultats étonnants  puisqu’en décembre 2012, j’ai
retrouvé toute la mobilité de mon bras, je peux refaire “  tous les
mouvements  ” sans aucune intervention chirurgicale. Il m’est possible de
reprendre un sac à dos, même assez lourd – je fais beaucoup de gym. J’ai pu
me libérer de beaucoup d’émotions qui avaient des prolongements dans ma
vie  ; ainsi, je peux gérer un peu mieux certaines situations, “  relations  ”
(amis, famille… ) avec davantage de discernement et d’intuition.
Je continue à “ nettoyer ” mes comportements encombrés d’émotions.
Après cette épreuve dont je n’avais pas tout à fait compris le sens en allant
chercher à l’extérieur des solutions, j’ai décidé de continuer ce travail et de
m’engager en faisant une formation EFT. Pouvoir aller plus loin avec moi-
même, mais aussi transmettre aux autres toutes les possibilités auxquelles
on peut prétendre en “ prenant en main sa vie ”.
Je peux dire aujourd’hui qu’il y a effectivement un “ Avant EFT  ” et un
“ Après EFT ” ! »

L’ANGOISSE

Il y a des moments où l’on se sent dépassé, envahi par les émotions, les
événements. On a l’impression que tout nous tombe dessus. L’un après
l’autre, les désagréments se succèdent, jusqu’au trop-plein. Les crises
d’angoisse nous gagnent.
Là aussi, l’EFT peut vous aider. En cas d’angoisse, je vous conseille plutôt
de vous concentrer sur le ressenti physique  : qu’est-ce que vous ressentez
dans votre corps ? Une boule à la gorge ? Un poids sur la poitrine ?
Ce sont ces signes que je vous propose de travailler pour apaiser cette
angoisse avec un maximum de délicatesse.
Bien sûr, vous pouvez dire : Même si je ressens cette angoisse, je m’accepte
infiniment. Mais d’une part, vous vous sentirez complètement plongé
dedans et ne bénéficierez pas de la douceur de la technique qui vous
propose de prendre soin de vous ; d’autre part, vous travaillerez sur un sujet
trop global et vous vous trouverez rapidement bloqué dans votre
progression.
Préférez  : Même si j’ai cette grosse boule de pétanque dans la gorge, je
m’accepte profondément. Ou : Même si j’ai ce lourd poids sur la poitrine, je
m’accepte totalement.

C’est la même chose pour toutes les manifestations physiques que vous
pouvez ressentir. Revoyez pour cela le paragraphe sur «  L’exercice pour
chasser la douleur » en page 103.

LES PROBLÈMES DE POIDS

S’il est un sujet qui rassemble un grand nombre d’entre nous, c’est celui des
problèmes de poids, avec la mauvaise estime que nous pouvons avoir de
nous-mêmes. Nous ne sommes jamais comme nous le voudrions  : trop de
ceci, pas assez de cela. Et si nous ajoutons à notre esprit déjà critique les
images trafiquées que les photographes de mode nous envoient grâce aux
miracles des logiciels de retouche, nous voici démolis pour longtemps.
Maud, une praticienne EFT, anime des séances, individuelles et collectives,
intitulées «  Votre poids idéal avec l’EFT  ». C’est une façon très agréable
d’envisager les innombrables raisons pour lesquelles nous nous
cramponnons littéralement à notre poids.
Voici ce qui s’est passé lors d’une séance collective axée sur la dépendance
à la nourriture. Toutes les personnes avaient apporté un aliment pour lequel
elles éprouvaient des envies irrésistibles. Maud a demandé à chaque
personne de regarder cet aliment, de le sentir, et de prendre conscience des
émotions qui pouvaient remonter à la surface  : elle souhaitait que les
participants identifient ce qui pouvait les attirer dans cet aliment. Était-ce
l’aspect, le goût, la texture ?
Avec cet exercice, l’intensité de leur désir est descendu rapidement, sauf
pour une personne qui craquait complètement pour un pain spécial. Quand
Maud lui a desmandé ce qui l’attirait si fort dans ce pain, elle a reconnu que
ce n’était pas tant le pain lui-même que le fait de le tremper dans du lait. Le
genre de pain auquel elle était « accro » était un pain sec que l’on trempe en
général dans du lait ou du chocolat chaud.
Maud lui a demandé s’il y avait dans sa vie quelque chose de dur qu’elle
voulait rendre plus tendre. Elle a ouvert de grands yeux et a déclaré que son
mari était souvent dur avec elle et qu’elle aimerait qu’il soit plus doux. À
partir de ce moment-là, l’intensité de son désir pour le pain est tombée à 0.
Depuis cette séance, elle n’éprouve plus cette compulsion de tremper du
pain dans du lait.

Chaque printemps, nous sommes envahis par de nouveaux régimes à ne


plus savoir lequel choisir. Certains peuvent être efficaces si vous avez le
courage de les suivre suffisamment longtemps pour perdre vos kilos en trop,
mais trop souvent au détriment de votre santé. De nombreux régimes sont
en effet dangereux pour votre corps.
C’est un sujet que je connais parfaitement pour avoir, depuis mon enfance,
à composer avec des kilos en trop.

Les seuls kilos que j’ai pu perdre harmonieusement et sans souci de santé
sont ceux qui ont fondu naturellement en un an grâce à l’EFT, en traitant
leur origine. C’est ainsi qu’en 2006, après avoir perdu 35 kg trois ans plus
tôt, je décidai d’écrire Maigrir durablement avec l’EFT70 . Ces kilos ne sont
jamais revenus.
Depuis, j’ai fait la bêtise de me laisser séduire par un régime hyperprotéiné,
sans m’accompagner d’EFT, prétextant un manque de temps… et j’ai mis
mon équilibre en péril. J’ai perdu quelques kilos que j’ai repris dans
l’année, dès l’arrêt de ce régime lorsque je me suis rendu compte de l’effet
nocif qu’il avait sur ma santé.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que vous ne pourrez pas vous
débarrasser d’une manière mécanique d’un problème qui trouve son origine
dans votre subconscient. Vous pouvez traiter le symptôme (les kilos en
trop), mais vous n’atteindrez pas la véritable raison qui fait que vous prenez
du poids car elle ne se trouve pas dans vos cellules adipeuses, dans votre
métabolisme ni dans votre estomac déréglé, mais dans votre subconscient.
En utilisant l’EFT, vous pourrez identifier les émotions, tristes ou joyeuses,
qui font que vous vous remplissez de nourriture non adaptée à vos réels
besoins.
Beaucoup parmi nous réagissent de cette façon. Comme le disait Élisabeth
dans mon courrier mensuel il y a quelques années déjà  : «  Nous avons
oublié depuis longtemps le facteur émotionnel qui nous a conduits à trouver
dans la nourriture un exutoire ; mais le réflexe s’est inscrit dans nos cellules
et même dans l’inconscient collectif. Les repas pour célébrer un mariage,
une communion ou tout événement heureux, ne sont-ils pas rentrés dans nos
habitudes ? Nous mangeons parce que nous sommes heureux. Ne vous êtes-
vous jamais demandé le lien qui existait entre la sensation de bonheur et la
nourriture  ? Est-ce une sensation de plénitude  ? De sécurité  ? Cette
sensation n’est-elle pas celle du petit bébé qui pleure pour avoir son biberon
ou le sein, et qui se sent repu et heureux après avoir tété ? Il en est de même
lorsque nous sommes malheureux. Nous recherchons une “ petite douceur ”
atténuer les vicissitudes de la vie. »

C’est en éliminant le facteur émotionnel à l’origine de votre prise de poids


que vous pourrez vous délester définitivement de vos kilos superflus. Mais
avant d’entreprendre un régime, il faut tout d’abord vous débarrasser des
sentiments de culpabilité que vous pouvez éprouver, surtout quand l’excès
pondéral est important. C’est là que l’EFT trouve sa toute première utilité.

Réfléchissez à la façon dont vous vivez votre excès de poids. Avez-vous


honte de vous  ? De votre corps  ? Le regard des autres est-il intolérable  ?
Avez-vous entendu derrière votre dos des réflexions désobligeantes qui
vous ont blessé ? Quoi que vous ressentiez, vous pouvez d’ores et déjà faire
des rondes là-dessus, préparant ainsi le terrain de fond.

Par exemple :
• Même si je me sens trop grosse, je m’accepte totalement et complètement.
• Même si j’ai horreur de mes bourrelets de graisse, je m’accepte
totalement et complètement.
• Même si les autres me regardent avec mépris à cause de mon poids, je
m’accepte totalement et complètement.
• Même si les gens font des réflexions désagréables derrière mon dos ou
rient de moi à cause de mon surpoids, je m’accepte totalement et
complètement.
• Et ainsi de suite.

Si vous grignotez pour un oui ou pour un non, faites une ronde à la place.
Par exemple, si vous avez l’habitude de manger du chocolat, des noisettes
en regardant la télé, dès que l’envie vous prend la prochaine fois ou mieux
encore, en prévision de cet instant, faites une ronde : Même si j’ai toujours
envie de manger du chocolat ou des cacahuètes ou des bonbons ou un petit
sandwich lorsque je suis devant la télé…
Si vous vous réfugiez dans le grignotage chaque fois que vous ressentez une
émotion, positive ou négative, n’hésitez pas  : Même si je me réfugie
toujours dans le grignotage lorsqu’une émotion positive ou négative
monte…

Autres exemples : vous mangez lorsque :


• vous vous sentez bien,
• vous vous sentez seul,
• vous vous sentez angoissé,
• vous avez peur de la vie, des autres, de vous-même (ici, trois rondes
différentes),
• vous ne vous sentez pas à la hauteur,
• vous vous sentez minable,
• vous avez honte de trop manger,
• vous ressentez une espèce de vide quand vous ne faites rien (ou quelque
chose qui vous ennuie).
Débarrassé de tout sentiment de culpabilité et après avoir jugulé l’excès de
grignotage, vous serez à même de rechercher consciemment les facteurs
émotionnels à l’origine de votre problème, afin de les traiter les uns après
les autres et de retrouver une fois pour toutes votre poids de forme.

Cas concret : « Une envie irrésistible de chocolat »


Durant mes stages de formation, j’aime faire cet exercice qui démontre en
quelques minutes l’efficacité de l’EFT sur une envie compulsive de
chocolat.
J’apporte à cet effet différentes confiseries  : rochers, nougats, bouchées
fourrées à la noisette avec un cœur tendre (je suis sûre que vous voyez tout
de suite de quoi je parle !), bonbons acidulés, caramels, etc.
Chacun choisit la sucrerie qui l’inspire le plus.
Nous évaluons ensemble le ressenti, et je vous avoue que je prends plaisir à
l’attiser par quelques commentaires  comme  : «  Tu connais bien ce
chocolat  ? Tu te rappelles sa noisette craquante à l’intérieur et son côté
fondant également ? Et le bruit du papier lorsque tu l’ouvres… »
Ainsi, nous ne manquons pas de gagner quelques points pour ceux qui
avaient un peu de mal à rentrer dans l’exercice.
Ensuite, je demande aux participants de se placer deux par deux : l’un joue
le rôle du praticien, l’autre celui du patient. Le praticien doit alors aider le
patient à se passer de ce chocolat. Oui, cela paraît un peu cruel de proposer
un tel exercice après avoir fait monter au plus haut l’envie de manger une
de ces sucreries… mais cela nous permet de vérifier qu’une envie même
impérieuse peut être apaisée en quelques minutes.

Bien sûr, vous pouvez faire cet exercice seul. Nous le faisons à deux durant
la formation afin que chacun puisse accompagner l’autre, puis changer de
rôle et cette fois ressentir la façon dont l’EFT agit lorsque l’on est guidé.
Si vous êtes accro au chocolat mais ne voulez pour rien au monde vous en
passer, vous pouvez néanmoins essayer cet exercice sur n’importe quel
objet de désir : cigarette71, alcool, jeu, cannabis et autres drogues, sexe…
La liste n’est pas exhaustive.
Notez toutefois que cet exercice n’est valable que sur l’instant, car il agit de
manière superficielle seulement sur votre problématique. Pour que le
résultat soit durable voire définitif, il vous faudra approfondir le sujet en
remontant le plus loin possible dans l’enfance afin d’en découvrir
l’origine… Pour certains moments délicats, vous aurez peut-être besoin de
l’accompagnement d’un professionnel de l’EFT.

Il est évident que ce n’est pas le plaisir qui nous amène à fumer notre
première cigarette. Dans la grande majorité des cas, nous toussons tellement
qu’il est même étonnant que nous en prenions ensuite une autre. L’EFT
appliquée en solo vous apportera une certaine maîtrise de ces compulsions.
J’ai moi-même fumé durant une dizaine d’années et j’ai pu arrêter par un
gros effort de volonté. Je reste persuadée que je n’aurais jamais ressenti de
crise après les trois premières semaines de privation si j’avais eu la chance
d’avoir l’EFT à ma disposition… mais c’était avant, en 1987.

 
69 - Par défaut : « Je m’aime et je m’accepte complètement.  »
70 - E-book disponible sur le site www.Technique-EFT.com accompagné de
Maigrir facilement avec l’EFT.
71 - Vous trouverez sur le site www.Technique-EFT.com, l’e-book Arrêter
de fumer ave l’EFT pour vous guider dans cet objectif.
PARTIE IV

L’EFT avec les enfants


SI TOUS LES ENFANTS CONNAISSAIENT L’EFT…
J’ai voulu ici reproduire dans son intégralité, la déclaration de Gary Craig
au sujet de l’EFT pour les enfants, avec son aimable autorisation (texte
complet sur www.emofree.com). Ceci parce que je partage totalement son
avis. Les enfants ne sont-ils pas les adultes de demain ? De plus, comme je
vous l’ai démontré avec l’explication sur le fonctionnement de notre
cerveau, chaque dérangement à notre âge adulte a son origine dans notre
enfance. Alors pourquoi ne pas commencer par traiter ces graines de
problèmes avant qu’elles ne germent et grandissent ?

« Je souhaite de tout cœur qu’un jour cet article soit récupéré par les
médias et qu’on le fasse paraître partout dans le monde.
Selon moi, cette procédure a sa place dans tous les entretiens
radiodiffusés et télévisés sur la planète et dans toutes les revues pour
parents/enfants. Si elle est bien réalisée, cette technique permettra à
nos enfants d’atteindre l’âge adulte en étant envahis de paix intérieure
et de confiance personnelle.
Si chaque enfant recevait ces bienfaits, la possibilité de créer la paix
mondiale dépasserait de beaucoup ce que nous promettent les forces
militaires, avec leurs bombes et autres armes menaçantes. En fait, si
tous étaient touchés par les bienfaits de cette technique, les forces
militaires de tous les pays, les bombes, les menaces, deviendraient
inutiles. Ceux qui veulent vraiment la paix n’ont pas besoin de la
guerre.

Une idée toute simple. Chaque soir, au coucher, les parents devraient
demander à leurs enfants  : “  Parle-moi des belles pensées que tu as
eues aujourd’hui et de tes pensés moins agréables. Et raconte-moi
toutes les belles choses qui te sont arrivées, et les choses moins
agréables. ”
Alors que les enfants raconteraient les événements de leur journée
(l’agréable et le moins agréable), les parents devraient doucement et
tendrement tapoter ou frotter les points EFT. Pour s’attendre à quoi ?
Les praticiens EFT expérimentés peuvent vraiment voir les avantages
des tapotements pour les choses désagréables (nous reparlerons plus
tard des choses agréables). Lorsque l’enfant raconte son histoire, il est
évidemment centré sur son problème. Le problème sera résolu ou
allégé puisqu’on tapote sur les points EFT.
Ceci est très important pour les enfants parce qu’ils sont affectés par
tout ce que pensent, disent et font leurs parents, enseignants,
camarades, et ce que leur transmettent la télévision, la radio, etc. Ces
énergies et informations les assaillent tous les jours et s’accumulent
année après année, remplissant leurs “ sacs à poubelle émotionnels ”.
Si les choses ne sont pas réglées, elles finissent par nous imposer des
limites et nous empêchent de réaliser notre véritable potentiel. Cette
culpabilité, ces peurs, chagrins et traumatismes ont un effet foudroyant
sur notre réalité d’adulte et nous coûtent tellement cher – en paix
personnelle et en argent !

Voici quelques exemples de ce que peuvent nous raconter nos enfants :


“ Papa m’a fait terriblement peur lorsqu’il m’a crié après. ”
“ J’ai vu à la télé un monstre qui mangeait les gens. ”
“ Mon prof ne me trouve pas très intelligente. ”
“ Je ne peux pas courir aussi vite que Jimmy. ”
“ Donna est plus jolie que moi. ”
“  Le prêtre m’a dit que je dois être parfait, sinon Dieu ne m’aimera
pas. ”
Ce ne sont ici que quelques exemples parmi les milliers d’exemples de
pensées qui s’installent dans la psyché de nos enfants. La plupart de
ces pensées sont fictives, mais elles ont un impact énorme sur le
déroulement de leur vie, probablement plus que leur éducation
structurée. Les parents avertis ont la possibilité de protéger leurs
enfants de ces voleurs de confiance, tous les jours. Un tel processus est
réconfortant pour les parents et les enfants, parce que ces derniers
aiment bien être touchés avec tendresse. Tout en les touchant ainsi (ou
en tapotant), vous pouvez en profiter pour poser d’autres questions au
sujet de “ ce qui s’est passé aujourd’hui ”, et approfondir. Vous pouvez
aussi offrir des alternatives dans leur façon de penser, ce qui a des
chances d’être plus efficace, tant en faisant de l’EFT avec eux qu’en
leur suggérant d’en faire à un autre moment.

Le processus est aussi utile pour les bébés. Même s’ils ne peuvent pas
dire ce qui les dérange, le fait qu’ils pleurent indique aux parents qu’il
y a une peur, un traumatisme ou un inconfort qui doit être soulagé.
Pendant ces périodes de cris ou de pleurs, le petit bébé est bien centré
sur son problème et le moment est propice pour faire de
l’EFT.
Pourquoi ne pas ajouter de petits tapotements ou touchers EFT tout en
disant les mots doux habituels : “ doux, doux, mon chéri… ”, etc.
Imaginez les bienfaits ! Vous avez peut-être remarqué que je ne dis pas
la phrase de préparation. Ce serait utile de l’ajouter, mais il me
semble que les enfants n’en ont pas autant besoin que les adultes. Si
vous l’utilisez, alors que vos mots soient des mots qui résonnent pour
les enfants  :
Même si j’ai (ce problème), je suis un enfant
extraordinaire.

Comme je l’ai dit plus haut, il est utile de tapoter les points EFT même
lorsque l’enfant raconte les bons moments de sa journée. Ceci peut
ajouter un élément réconfortant. Car même si l’enfant raconte un
événement positif, il peut y avoir un côté négatif qui se cache derrière.
Par exemple  : “  Mon prof m’a fait un compliment devant toute la
classe aujourd’hui. ” Le négatif caché derrière pourrait être : “ Mais
parfois, il dispute les enfants ou les ignore et j’ai peur qu’il ne me
fasse la même chose.  ” Dans ce cas, pendant que vous tapotez sur
l’événement positif, vous avez des chances de réduire la peur du
négatif. D’une manière ou d’une autre, vous obtiendrez des bienfaits.

Bien sûr, nous sommes tous des enfants (même avec nos rides !), alors
pourquoi se limiter à un certain groupe d’âge ? Est-ce que ce ne serait
pas agréable que quelqu’un vous demande de raconter vos histoires
d’enfants  ? Et ne serait-ce pas encore plus merveilleux de régler ces
questions tous les jours  ? Vous pourriez le faire avec un copain, ou
seul. Il n’est jamais trop tard pour vivre une enfance heureuse. »
LE B.A.-BA POUR UTILISER L’EFT AVEC LES ENFANTS

En résumé, comme le précise Bianca Von Heiroth72, lors d’une intervention


dans un de mes courriers mensuels  : «  Quand on fait de l’EFT avec des
enfants, la phrase de mise en place n’est pas toujours nécessaire. Un simple
tapotement des points du visage et du torse, quand le petit est bouleversé ou
soucieux, peut donner de bons résultats car l’inversion psychologique n’est
pas encore installée.
Toutefois, si par commodité et habitude, vous dites la phrase de préparation,
pensez à l’adapter au langage de l’enfant : Même si j’ai peur des monstres,
je suis un bon petit garçon / une petite fille cool. Ou encore : Même si j’ai
peur du noir, je suis OK.

En tant que parent, lorsque l’enfant est très jeune, vous pouvez doucement
frotter le point sensible ou tapoter le point Karaté à sa place, en disant une
chose comme : Même si tu as peur des monstres, je t’aime.
Ces affirmations d’acceptation aident les enfants à prendre conscience
qu’ils ne sont pas mauvais et que ce qui arrive n’entache pas l’amour que
vous leur portez. À travers ces affirmations, l’enfant se sent aimé et accepté
en tant que tel même s’il n’est pas sans problème ni parfait…

Vous pouvez aussi, et c’est ce que je recommande dès que la maturité de


l’enfant le permet, tapoter sur vous, pour lui. En même temps, c’est aussi à
mon sens la meilleure manière de procéder avec un bébé pour ne pas le
déranger.
Même si tu as peur du noir, tu es un garçon génial !
Même si tu as mal au ventre, je t’aime tout plein.
Il saura très vite vous imiter et pourra ainsi utiliser l’EFT dès qu’il
ressentira un dérangement… Je vous assure qu’il ne s’en privera pas ! »
Retrouvez plusieurs témoignages à la fin de ce livre, p. 183.

 
72 - Praticienne EFT certifiée AAMET International.
QUELQUES EXEMPLES DE PROBLÈMES TRAITÉS PAR
L’EFT

Souvent, on me demande : « Quelle phrase dois-je tapoter pour tel sujet ? »


Il n’y a pas une phrase pour la dyslexie, une phrase pour le pipi au lit, une
phrase pour la peur du noir… Il y a le ressenti de chacun, et c’est celui-ci
que vous devez travailler.

LE « PIPI AU LIT »

J’ai reçu de nombreux enfants en consulation qui avaient des problèmes


d’énurésie. Chaque fois, nous avons identifié des peurs qui les empêchaient
de se réveiller au bon moment ou simplement de se lever la nuit pour se
rendre aux toilettes. Ces enfants ont d’ailleurs souvent besoin d’une petite
veilleuse allumée dans leur chambre.

Pour certains auteurs, l’urine sert à marquer le territoire comme le font les
animaux. Je ne suis pour ma part pas d’accord avec cette interprétation.
Dans chaque cas rencontré, y compris chez l’adulte atteint de fuites
urinaires, nous avons retrouvé une insécurité très fortement ressentie. Pas
étonnant quand on sait que l’urine a pratiquement la même composition
biologique que le liquide amniotique. Inconsciemment, l’enfant cherche-t-il
à retrouver la sécurité qu’il avait, fœtus, dans le ventre de sa mère ? C’est la
position du fœtus qu’adoptent les enfants lorsqu’ils ont sali leur lit.

Florian, 7 ans, est l’un de ces enfants qui ont peur du noir. Je lui pose
quelques questions pour me faire une idée de son problème :
« Que se passe-t-il pour toi : tu te réveilles et tu as fait pipi ou bien tu es
réveillé et tu ne peux pas te lever ?
– Je dors trop fort pour me réveiller.
– Peut-être fais-tu des rêves ?
– Je ne m’en souviens pas.
– Je te demande cela car j’ai connu une petite fille qui rêvait qu’elle était
aux toilettes. Du coup, elle se sentait à l’aise pour faire pipi. Mais
malheureusement, ce n’était qu’un rêve, et au réveil, elle était mouillée.
– Ce n’est pas mon cas. Je dors trop fort pour me souvenir de mes rêves.
– Cela t’arrive-t-il dans la nuit, ou le matin au réveil ?
– C’est le matin quand je me réveille.
– Peux-tu me raconter comment se passe ton réveil le matin ?
– Je me réveille et j’ai froid parce que je suis mouillé. Alors je sais que j’ai
fait pipi.
– Et qu’est-ce qui t’embête dans le fait de faire pipi au lit ?
– Il faut changer les draps tout le temps et ça donne du travail à maman.
– Est-ce que maman dit quelque chose à ce sujet ?
– Non, mais je le sais !
– Peux-tu alors me raconter ce qui se passe quand tu te lèves ?
– J’enlève mon pyjama et les draps de mon lit.
– Ah, OK ! Tu aides maman donc.
– Oui, j’essaie de faire ce que je peux, mais je n’arrive pas encore à refaire
complètement mon lit.
– Dis-moi, lorsque tu dis cela, est-ce que tu ressens quelque chose dans ton
corps ?
– Oui, là (en me montrant sa poitrine), ça me fait quelque chose.
– Tu peux me dire ce que ça te fait ? Ça te serre ? Ça appuie ?
– Ça me fait un truc bizarre !
– Et à quoi tu penses quand tu as ce truc bizarre, là ?
– Que je ne suis pas gentil !
– Que tu n’es pas gentil ? Pourquoi ?
– Parce que je donne du travail à maman !
– OK, mais tu ne le fais pas exprès !
– Non, mais je devrais pouvoir me réveiller pour aller faire pipi.
– C’est maman qui te l’a dit ?
– Oui, elle m’a dit que je dois bien sentir que j’ai envie de faire pipi… mais
je ne sens rien…
– OK, je voudrais que l’on fasse un petit exercice tous les deux. Tu es
d’accord ?
– Oui.
– Je voudrais que tu fermes les yeux et que tu imagines que tu dors…
Maintenant, imagine que dans ton sommeil, tu sens que tu as besoin de faire
pipi. Est-ce que c’est possible ?
– Oui.
– OK. Dis-moi alors si tu peux te lever.
– Non, je n’y arrive pas parce que j’ai peur du monsieur dans le couloir !
– OK, ouvre les yeux maintenant. Peux-tu me dire comment ça se passe
quand tu vas te coucher le soir ?
– Je fais ma toilette, je fais pipi et je me couche.
– Gardes-tu une petite lumière la nuit ?
– Non parce que maman dit que je suis grand maintenant.
– Cela te gêne ?
– Oui parce que j’ai peur quand je me couche.
– Tu as peur de quoi ?
– J’ai peur qu’un monsieur vienne me prendre.
– Et où serait ce monsieur d’après toi ?
– Sous mon lit et la nuit dans le couloir. »

Le questionnement peut paraître un peu long mais c’est une discussion que
vous pouvez tout simplement avoir avec votre enfant pour ce type de
problème. Il permet une mise en confiance de l’enfant. Il se sent compris,
entendu et sent que l’adulte veut l’aider à trouver une solution. De plus,
dans le cas de Florian, il débouche sur une seule phrase qui va le délivrer
complètement de son énurésie.
«  Quand tu es content de toi, que dis-tu  ? Je suis un bon garçon  ? Je suis
OK ? Je suis cool ?
– Je suis quand même un petit garçon sympathique.
– OK, prenons cela alors. Je te propose de faire comme moi et de dire les
mêmes choses que moi. Tu vas voir. Cela peut paraître des fois un peu
bizarre, mais c’est rigolo ! Tu es prêt ?
– Oui (avec un air particulièrement intéressé).
– Si je te dis  : la nuit, j’ai peur du monsieur dans le couloir… est-ce vrai
pour toi ?
– Oui, c’est ça !
– Peux-tu me dire de quelle grandeur est ton problème ? Pour cela, tu peux
me donner une note entre 0 et 10 où 0 serait “ Je n’ai pas ce problème ” et
10 “ Ce problème est vraiment très fort ” ou en écartant tes mains… comme
tu préfères !

Il me montre les bras totalement écartés signifiant un énorme problème.

« OK, je vois ! C’est un très gros problème actuellement pour toi. Voyons
maintenant si on peut faire quelque chose. Allons-y ! Même si la nuit j’ai
peur du monsieur dans le couloir, je suis quand même un petit garçon
sympathique.
– ...
– Et maintenant si tu repenses à ce monsieur, à combien as-tu encore peur ?
Peux-tu me montrer avec tes mains ? »

Les mains sont ramenées à mi-parcours.

« Oh, c’est super ! Ça va ? Tu veux bien continer ?


– Oh oui, c’est marrant, j’ai l’impression d’avoir moins peur !
– Même si j’ai encore peur la nuit du monsieur dans le couloir, je suis
quand même un petit garçon sympathique.
–…
– Et maintenant, veux-tu me montrer avec tes mains et tes bras à combien il
te fait encore peur ce monsieur ? »

Il reste encore un petit écartement entre les deux mains.

« OK, tu veux dire que tu as encore un peu peur, c’est cela ?


– Oui, mais un tout petit peu.
– Donc refaisons encore une fois une ronde EFT. Même si j’ai encore un
tout petit peu peur la nuit du monsieur dans le couloir, je suis quand même
un petit garçon sympathique.
– Je n’ai plus peur. Je ne ferai plus pipi au lit maintenant. C’est parti !
– C’est génial  ! Veux-tu que nous vérifiions quand même un petit peu en
fermant les yeux, tant que tu es là ?
– Oui (et il ferme les yeux aussitôt).
– Bon, c’est le soir, tu fais ta toilette… Tu te vois faire ta toilette ?
– Oui.
– OK, tu peux me raconter un peu… pas tous les détails, mais juste en
quelques mots.
– Je me lave, puis je me brosse les dents, je mets mon pyjama. J’ai fini !
– D’accord ! Puis après, je crois que tu vas faire pipi, c’est cela ?
– Oui, je fais pipi et je vais dormir.
– Est-ce que tu peux t’endormir facilement ?
– Oui, il n’y a pas le monsieur.
– Tu veux dire qu’il n’est pas sous ton lit ?
– Non, ni dans le couloir.
– OK, donc tu t’endors tranquille.
– Oui.
– Et ensuite ?
– C’est le matin et je me lève.
– OK. Et comment te sens-tu ?
– Bien !
– Dis-moi… tu ne m’as pas dit que ton lit était mouillé.
– Non, je n’ai pas fait pipi au lit et c’est comme si je ne pourrais plus faire
pipi au lit maintenant (avec un joli sourire !). »

Si vous êtes un parent confronté à ce problème, vous pourrez bien entendu


aider votre enfant en vous inspirant de ce descriptif. Mais de grâce,
commencez par vous !
Si vous êtes agacé par ces lessives obligatoires venant grignoter un peu plus
de votre temps déjà bien compté, si vous avez peur qu’il ne guérisse jamais,
etc., vous n’arriverez pas à l’accompagner correctement.
Utilisez d’abord l’EFT sur vous, sur tout ce qui vous dérange à son sujet et
ainsi, votre enfant aura en face de lui un adulte aimant prêt à l’aider à
résoudre son problème. Gardez bien à l’esprit qu’il se sent souvent
coupable de ce qui se passe et que s’il vous sent perturbé, il se sentira triste
d’être la cause de vos soucis supplémentaires.
Il en est ainsi pour tout problème qui touche les parents, y compris lorsque
les parents se disputent ou se séparent. L’enfant pense être le seul
responsable. Alors soyez vigilant !

LA DYSLEXIE
La dyslexie73 demande souvent que l’on se pose la question de qui, du
parent ou de l’enfant, est le plus dérangé. Le principal souci de ces écoliers
est, jusque-là, d’avoir de mauvaises notes parce qu’ils ne terminent pas
leurs contrôles à temps. Or, de nos jours, de plus en plus d’établissements
accordent un temps supplémentaire aux dyslexiques diagnostiqués.
Si l’enfant est gêné, le travail EFT s’avère utile pour lui. En l’écoutant,
vous saurez sur quelles phrases travailler.

Ce peut être :
•  Même si je me sens stupide devant les autres garçons, je suis un bon
garçon.
• Même si je me sens différente des autres filles, je suis quelqu’un de bien.
• Même si je me sens embarrassé, humilié à l’école, je suis cool.
• Même si je ne vois que des gribouillis, je suis OK !
• Même si les mots sont tous mélangés, je suis une petite fille sympa.
• Même si les mots se cachent derrière les gribouillis, je suis géniale.

Ce cas (tout comme les deux suivants) est rapporté par Solène, praticienne
EFT, et orthophoniste.

Vanessa est une jeune fille de 12 ans, en classe de 5e. Elle est très stressée
par rapport à l’école : elle a une dyslexie dysorthographie importante. Avant
la pose du diagnostic, Vanessa se disait : « Si je ne suis pas dyslexique, ça
voudra dire qu’il faut que je travaille encore plus  !  » Elle a donc été
énormément soulagée par la reconnaissance de ses troubles car elle finissait
par douter de son intelligence et se faisait gronder par ses parents pour ses
mauvais résultats («  Tu ne travailles pas assez ou tu ne fais pas assez
d’efforts »).
Elle raconte : « Je stresse quand je dois lire en public. À l’école, quand les
profs me demandent de lire, j’ai comme des larmes qui veulent sortir… J’ai
peur de pleurer en classe, de craquer, et plus j’ai peur, plus je crois que je
fais des fautes. »

Voici les phrases que nous avons travaillées :


« Même si j’ai peur de pleurer en pleine classe, je… Évaluation à 9.
– Qu’est-ce que tu ressens ?
– Comme en classe… Je suis en sueur ! J’ai terriblement peur.  »
(Elle se met à pleurer, procédure d’urgence).
«  Même si j’ai terriblement peur de pleurer en pleine classe, je…
Évaluation à 8 qui descend à 6.
C’est moins la peur que je ressens, je me sens surtout mal.
– Qu’est-ce qui se passe ?  »
(Je constate une accélération de sa respiration, elle halète et pose ses mains
sur sa cage thoracique.)
«  Le stress bloque ma respiration… J’ai mal à la poitrine comme si on
m’aplatissait, on m’étouffait… C’est ça qui se passe parfois quand je lis
tout haut.
Même si j’ai la sensation d’étouffer quand je lis tout haut, je… Évaluation
à 8.
Ça relâche…
Même si j’ai toujours la sensation d’étouffer quand je lis tout haut, je…
Évaluation à 6.
Ma respiration se calme un peu.
Même si j’ai encore la sensation d’étouffer quand je lis tout haut, je…
Évaluation à 3.
Je sens de la chaleur, je respire un peu mieux.
Même si j’ai encore un petit peu la sensation d’étouffer… Évaluation à 0.
Ça va, je respire.
– Et si tu devais lire en classe, tu aurais toujours peur de pleurer ?
– Un peu moins, mais oui.
Même si j’ai toujours peur de pleurer en classe, je… Évaluation à 5.
J’ai peur de me ridiculiser si je fais des fautes… et que l’on se moque de
moi et que je pleure !
Même si j’ai encore peur de pleurer en classe, je… Évaluation à 3.
Pendant la ronde, je rajoute : « J’ai peur de me ridiculiser, j’ai peur de faire
des fautes. »
« Même si j’ai encore un peu peur de pleurer en classe, je… Évaluation à 0.
Ça va mieux et puis quand mes profs vont savoir que je suis dyslexique, ça
va me rassurer. »
Commentaire de Solène:
Effectivement, les professeurs ont connu la difficulté de Vanessa et ont
réagi dans le bon sens. Elle n’est plus sollicitée pour lire à haute voix.
Finalement, d’elle-même, quand elle en a envie et qu’elle a pu regarder le
texte avant, elle lève le doigt pour participer à la lecture. Vanessa n’est pas
très bavarde mais elle reste proche de son ressenti corporel.

DES RÈGLES DOULOUREUSES

Changeons de sujet avec une autre jeune patiente.


En l’écoutant parler, on entend ce que peut ressentir cette adolescente, très
touchante… et on comprend combien il est important de garder le contact
avec nos enfants.
Ingrid est une adolescente de 13 ans. Elle consulte car elle vit beaucoup de
stress à l’école et à la maison. Elle se sent mal dans sa peau. Elle arrive
« pliée en deux » et très stressée.
« J’ai très mal au ventre… J’ai mes règles. C’est très douloureux, elles sont
très fortes. Et pendant l’après-midi, à l’école, ça a traversé mon pantalon et
j’en ai mis sur la chaise. J’ai nettoyé comme j’ai pu et heureusement que
j’avais une tunique… je ne sais pas comment gérer tout ça. On dirait que
j’ai un poids lourd sur les reins, le ventre. »

Voici les phrases que nous avons travaillées :

«  Même si j’ai très mal au ventre pendant mes règles, je m’aime et je


m’accepte complètement… Évaluation à 9.
J’ai moins mal au ventre, y’a une grosse douleur qui est partie… mais j’ai
aussi une douleur dans le dos.
Même si j’ai encore mal au ventre et au dos, je… Évaluation à 4.
Ça soulage beaucoup (elle a l’air étonnée  !). J’ai encore un peu mal aux
reins.
Même si j’ai encore un peu mal aux reins, je… Évaluation à 1 qui descend
à 0.
Ça fait du bien, c’est parti.
– Et quand tu repenses à ce qui t’est arrivé dans l’après-midi…
– Ça me gêne quand je sens couler… Ça me perturbe. J’ai peur que ça coule
à côté et que les autres le voient.
Même si j’ai peur que ça coule à côté, je… Évaluation à 10 qui descend à 0.
Comme je l’ai vécu cet après-midi et que j’ai pu nettoyer, maintenant je sais
que je peux gérer et que les copines sont là pour m’aider.
– Comment te sens-tu maintenant ?
– Ben, c’est plus que ça coule à côté mais ça me gêne que ça coule… On
dirait que je fais pipi dans ma culotte.
– Ça te rappelle quelque chose ?
– Une fois, j’ai attendu quatre heures avant d’aller aux toilettes. Je me suis
retenue et après, je n’ai pas eu le temps de me déculotter et j’ai fait sur moi.
Ma mère m’a engueulée : “ Ce n’est pas possible, on dirait un bébé… à ton
âge tu fais encore dans la culotte ! ”. J’ai eu peur qu’elle me gifle. (Elle fait
le mouvement de pousser sa tête en arrière pour éviter une gifle.) C’est
injuste, j’ai pas fait exprès… ça me rend triste. Alors, je suis allée dans ma
chambre. Dès que j’ai un souci, j’ai une peluche, je la serre dans mes bras,
c’est comme un psychologue !
– Tu as souvent peur de recevoir des gifles ?
– J’ai peur de la réaction de ma mère… j’ai la boule au ventre qui est là
depuis la première gifle.
– Tu avais quel âge ?
– 5 ou 6 ans… Je grimpais à l’arbre dans le jardin. Il commençait à faire
froid, ma mère voulait que je rentre. J’étais bien sur mon arbre, je me
sentais légère. Je ne suis pas descendue tout de suite. J’ai crié : “ Non, je
reste encore un peu  !  ”. Elle est venue et elle m’a giflée. Je ne sais pas
pourquoi. Je n’ai pas compris cette première gifle !
Même si je n’ai pas compris à 5 ans pourquoi elle m’a giflée, je…
Évaluation à 10.
J’étais bien… La liberté commence là, quand on peut voler, toucher l’air, se
reposer et voir le ciel ! Je n’ai pas compris.
Même si je n’ai toujours pas compris à 5 ans pourquoi elle m’a giflée, je…
Évaluation à 8.
J’ai eu encore d’autres gifles après… Chaque fois, ça me surprend, j’ai mal
et ça me fait de la peine.
Même si je n’ai encore pas compris à 5 ans pourquoi elle m’a giflée, je…
Évaluation à 6 qui descend à 0.
En fait, je comprends qu’elle ne veut pas que je lui dise “  non ”. C’est
quand je m’oppose à elle qu’elle me gifle. Bon, maintenant, c’est du passé.
Ce serait peut-être bien de le voir sous un autre angle… Peut-être avait-elle
besoin de se défouler  ; moi, je le fais en pleurant. Un jour, j’ai fait une
grosse bêtise avec ma petite sœur. Je voulais attraper quelque chose en haut
d’une étagère. J’ai grimpé et j’ai fait tomber une grosse boîte en métal sur la
tête de ma petite sœur. Elle a eu sept points de suture. C’est peut-être par
rapport à ça que j’ai peur du sang… j’en avais plein les mains ! Là, elle ne
m’a pas giflée ; elle m’a dit que ce n’était pas bien… Ça, je le comprends.
– Tu te sens encore peinée par les gifles de ta mère ?
– C’est le passé, il faut vivre le présent. Ce n’est jamais qu’une gifle.
Malgré les gifles, c’est une très bonne mère !
– Que pourrais-tu faire par rapport à ta maman quand elle veut te gifler ?
– Je peux parler : “ Ne me tape pas… ce n’est pas moi qui ai causé tous tes
ennuis de la journée. ” Au final, achetons-lui un punching-ball !
– Comment va la petite fille de 5 ans ?
– Elle va mieux ! Je comprends aussi pourquoi le sang qui coule quand j’ai
mes règles me stressait autant. »

Commentaire de Solène :
Ingrid m’a impressionnée par sa maturité et les liens qu’elle a pu faire entre
des événements du passé et son malaise pendant les règles.
Solène a raison, quelle belle maturité  ! Il aurait été utile de tester
l’événement : « La grosse bêtise avec ma petite sœur » afin de vérifier qu’il
ne renfermait pas d’émotions dérangeantes. Également, on aurait pu
demander à Charlotte ce qu’elle pense de ses périodes de règles et travailler
dessus le cas échéant.
Je me souviens d’une adolescente à qui une jeune fille de deux ans son
aînée avait dit : « Oh, la barbe, j’ai encore mes règles ! Quelle galère ! » La
manière dont elle avait appris qu’un jour elle vivrait la même chose avait
grandement influencé son appréhension de la situation.

 
73 - Difficulté à identifier et lire certaines lettres ou syllabes.
UN « PÉTAGE DE PLOMB » PROGRAMMÉ
Dernier cas raconté par Solène, l’expérience de Gérald qui a quelques
difficultés scolaires et qui nous fait part de sa surcharge de travail. Les
adultes sont passés aux trente-cinq heures, mais qu’en est-il des enfants  ?
Stressés, ils sont chaque fois plus chargés de travaux. Aux heures de
présence en classe s’ajoute le temps des devoirs qui souvent ne leur laisse
aucun répit… De quoi se sentir en effet submergés.

Gérald est un jeune garçon de 11 ans (en classe de 6e). Il vient consulter
pour des difficultés scolaires : « J’ai peur de me tromper et que les copains
se moquent de moi. » Il est scolarisé dans une école privée très exigeante où
les professeurs donnent des quantités impressionnantes de devoirs.
Je lui ai fait deux séances d’EFT en urgence car il était le souffre-douleur
d’un autre enfant dans la cour de récréation. Après, il a pu dire « Stop » et
se faire respecter. Au fil des mois, il a repris une certaine confiance en lui, a
progressé scolairement et j’ai senti une colère poindre. Je lui ai proposé de
refaire une séance (il n’avait pas souhaité en refaire jusque-là mais se faisait
une ronde chaque matin avant d’aller à l’école pour se donner du courage).
« Comment tu te sens à l’école ?
– Je fais de mon mieux… Mais il y a les contrôles-surprise… On n’est pas
prévenus. J’ai chaque fois un choc, j’ai les mains moites comme quand on
me rend un contrôle.
– Elle t’en crée des soucis cette école !
– C’est privé, mais c’est pour que j’aie une bonne formation. Ils nous
boostent à fond.
– C’est quoi ton ressenti par rapport à l’école ?
– Il faut que je travaille bien ! Mais je stresse… Je n’ai pas envie d’aller à
l’école ! »
Voici les phrases travaillées :
Même si je n’ai pas envie d’aller à l’école, je… Évaluation à 7.
Tout de suite dans la ronde, il propose la phrase suivante : « Je n’aime pas
aller à l’école. »

« Je compte les jours… Là, il reste plus qu’un jour. Le vendredi soir, ce sont
des mini-vacances.
– Ça te fait du bien ?
– Beaucoup  ! Je suis mort de fatigue à l’école, je bâille… Les dernières
heures, je ne participe pas trop.
Même si je me sens mort de fatigue quand je suis à l’école, je… Évaluation
à 8.
Je suis crevé quand je prends le bus, je peux à peine marcher  ! Et puis je
fais une pause goûter de dix minutes et hop, c’est les devoirs (parfois
jusqu’à 21 heures).
Même si je me sens toujours mort de fatigue, je… Évaluation à 6. (Pendant
la ronde  : «  Je suis mort de fatigue, je suis crevé, l’école me prend trop
d’énergie… »)
– Comment tu te sens ?
– Ça ne change pas… je n’aime pas l’école et je me sens crevé… Ça ne
peut pas changer !
– Qu’est-ce qu’il y a comme émotion, comme ressenti derrière cette
fatigue ?
– Les professeurs exigeants qui nous disent qu’on n’a pas un niveau de 5e.
À force, on pète les plombs.
– Et toi, tu les pètes, les plombs ?
– Ben, j’essaye de m’intéresser aux cours…
– Imagine, si tu avais le droit de péter les plombs… Qu’est-ce que tu
ferais ?
– Ben, je me retiendrais !
– Non, imagine que tu aies le droit de dire ou de faire ce que tu veux sans
être collé…
– Ben, j’explique qu’il y a trop de travail !
Même si j’ai envie de péter les plombs contre ces profs exigeants, je…
Évaluation à 8.
Je me sens en colère.
Même si je me sens en colère contre ces profs exigeants, je… Évaluation à
7.
Faudrait changer les lois… Il ne faut rien leur reprocher… Faut que je me
calme.  »

Je joue alors un prof exigeant pour le faire réagir dans le sens de son
ressenti car derrière ses paroles rationnelles, il bout !
« J’exige que tu apprennes par cœur tout ton cahier de musique. [C’est un
exemple qu’il m’a cité].
– Laisse-moi tranquille (avec une grosse voix  !) ou je me casse d’ici (il
parle avec une voix toute douce).
– Avec ta grosse voix ! La voix qui en a marre de tous ces profs exigeants !
(Je lui propose de se déplacer vers un tas de coussins… Là, il peut
extérioriser sa colère que je le titille toujours en jouant le prof. Il rentre bien
dans la colère et ose l’exprimer. On évalue sa colère après : Évaluation à 2.
On reprend une ronde.)
Même si j’ai envie de gueuler : Laisse-moi tranquille ou j’me casse d’ici,
je… Évaluation à 0,25.
Je sens de l’énergie revenir… Mais tout ça, j’peux pas leur dire vraiment.
– Qu’est-ce que tu pourrais faire quand tu sens la colère revenir, quels
moyens tu peux trouver toi ?
– Au rugby, j’imagine le prof dans l’adversaire qui est en face…
– Oui, le sport est une bonne idée…
– J’peux prendre une feuille et gribouiller dessus…
– Oui, ça peut être pratique quand il pleut ! Si tu ne gardes plus ces colères
en toi, peut-être que tu seras moins fatigué.
– Oui, je me sens plus fort (et là, il me raconte tout content que sa prof de
français l’a félicité de ses progrès). Là, elle a bien réagi !

Commentaires de Solène :
Gérald doit faire avec ses profs… il n’a pas le choix. C’est pourquoi il m’a
expliqué qu’il laissait la dernière évaluation à 0,25 car ça ne peut que
recommencer. Un adulte peut changer de milieu professionnel si ça ne lui
convient pas (enfin dans l’absolu !).
Plus j’avance avec les enfants, plus je me rends compte du stress énorme
que leur fait subir l’école et qu’ils doivent gérer. Faire exprimer la colère en
tapant dans des coussins, couplé à l’EFT, c’est vraiment intéressant pour les
enfants… Là, pour Gérald, le geste l’a vraiment aidé pour trouver le ton
juste de sa colère et l’oser.

Comment exprimer sa colère ? Solène a raison, cela peut se faire avec des
coussins effectivement, mais dans d’autres situations où on n’en a pas sous
la main, on peut simplement s’imaginer dire et faire tout ce que l’on
souhaiterait si l’on pouvait se laisser aller. Notez au passage les astuces que
Gérald a déjà mises en place… Concernant le 0,25 en fin de séance, j’émets
quelques réserves. En effet, il n’a pas le choix par rapport à ses profs, mais
il peut choisir de vivre la situation plus sereinement et de ne pas perdre
toute cette énergie dans une situation semblable. Par ailleurs, s’il s’attend
lui-même à ce que cette situation se renouvelle, elle se renouvellera
forcément, surtout qu’il reste une énergie à 0,25 qui ne demande qu’à se
réactiver.

Il se passe beaucoup de choses dans nos écoles. Voici un autre cas où l’EFT
a apporté un soulagement immédiat avec la confirmation d’une résolution
totale du problème lorsque l’enfant a été à nouveau confronté à la situation,
et même plus…
LES MOQUERIES À L’ÉCOLE

J’ai reçu une enfant de 10 ans, Erica, que sa maman m’a amenée parce
qu’elle rentrait chaque jour de l’école en pleurant. Chaque soir, il lui fallait
essuyer ses larmes après avoir été humiliée devant toute la classe par la
maîtresse qui la trouvait trop lente ou par ses camarades de classe pas
toujours très agréables avec elle.
La maîtresse a convoqué la maman pour lui annoncer que sa fille
redoublerait son CM2. Nous étions au milieu du deuxième trimestre.
Lorsque j’ai demandé à Érica ce qui se passait avec sa maîtresse, elle m’a
répondu : « Elle ne m’aime pas, elle est toujours après moi. »
Je lui ai demandé quelques précisions et elle m’a répondu : « Elle dit que je
suis une limace et que je n’arriverai jamais à rien. »
Je lui ai proposé d’essayer un « nouveau truc » sympa qui pourrait l’aider à
mieux supporter les réflexions de sa maîtresse. Elle était d’accord. Nous
avons tapoté sur : Même si ma maîtresse dit que je suis une limace, moi je
sais bien que je fais de mon mieux.
Après la première ronde, elle m’a dit  : «  De toute façon, elle dit ça parce
que les garçons de la classe ne m’aiment pas et que c’est plus facile de dire
que c’est ma faute. »
Alors que je souhaitais quelques informations supplémentaires sur le
comportement des garçons, elle m’a appris que : « Les garçons me traitent
de “  bison 4  ”. Je ne sais pas ce que cela veut dire mais je sais que c’est
méchant parce que ça les fait rire. »
Nous avons traité ce point et à la fin de la première ronde, elle riait. Je lui ai
demandé pourquoi elle riait.
« C’est bison 4, c’est marrant ce nom ! »

Erica est passée en 6e. Elle a décidé que c’était la maîtresse qui avait un
souci pour perdre ainsi patience avec elle qui était là pour apprendre, quelle
que soit la vitesse à laquelle elle pouvait comprendre les choses.
Elle n’aime pas plus l’école qu’avant, mais elle n’a plus de problèmes avec
les garçons qui, devant ses rires, ont trouvé une autre personne à martyriser.
Il n’a fallu que deux rondes pour redonner le sourire à Erica.
PETIT APPARTÉ SUR L’EFT…

AVEC LES ANIMAUX

Comment est-ce possible, me direz-vous  ? De la même manière que nous


procédons avec nos jeunes enfants… Et je vous assure que certains bébés
parlent moins que quelques-uns de nos compagnons à quatre pattes. Le
mieux est de vous faire partager une séance faite avec ma petite chienne,
Ouatine.

Un soir, alors que je rentrais, Ouatine ne bougea pas du canapé. C’était très
inhabituel. J’allai la voir immédiatement. Elle ne réagit pas plus. Je la
caressai. Je la sentis chaude, la truffe sèche et le ventre dur. Il était urgent
d’intervenir.
Mon fils l’emmena chez le vétérinaire qui lui fit une radio et fut visiblement
inquiet de constater une tache dans son abdomen.
« Je ne vois pas bien de quoi il s’agit. Il faudrait que vous me l’emmeniez
demain à 8 h 30. Je lui ferai une échographie. Selon le résultat, je l’opérerai
ou pas, et selon ce que je trouverai, je la réveillerai ou pas ! Soyez assuré
que je ferai comme si c’était ma propre chienne. »

Nous avions totalement confiance en lui et nous savions qu’il prendrait la


décision juste, tellement il aimait Ouatine qu’il suivait depuis qu’elle était
toute petite. Elle avait alors 11 ans.

Le soir même, après mon dernier rendez-vous, je décidai de tenter l’EFT


sur elle. Je n’avais rien à perdre. Je commençai par tout ce qui me
perturbait, moi. Ma peur de ce que le vétérinaire pourrait trouver, ma
tristesse de risquer de la perdre, mon sentiment de culpabilité car les
dernières semaines, je n’avais pas passé beaucoup de temps avec elle…
Tout y passa !
Dès que je fus apaisée, je la pris sur mes genoux et je tapotai sur ce que je
ressentais pour elle :
Même si tu as mal au ventre, je t’aime très fort, ma petite Ouatine.
Même si tu as l’air complètement K.-O., je t’aime, ma Ouatine.
Même si tu es très chaude… Même si tu as la truffe sèche… Même si tu te
demandes ce que tu as… Même si tu ne comprends pas ce qui se passe…
Même si tu es inquiète de ce que tu ressens, etc.

Je voulus l’emmener moi-même chez le vétérinaire le lendemain matin. Je


voulais être là quoi qu’il arrive.
Lorsque je lui fis faire ses besoins avant de rentrer chez le vétérinaire, il
venait d’arriver :
« Ah, mais elle a l’air mieux qu’hier, la petite Ouatine ! Elle trottine. On va
regarder ça, entrez ! »
Nous nous rendîmes directement dans son cabinet où je l’installai sur la
table d’examen. Il lui prit la température. Elle n’avait plus de fièvre. Il
palpa son ventre et remarqua plus de souplesse que la veille. Il appuya sur
son bas-ventre… et un liquide verdâtre en sortit.
«  Regardez toutes ces toxines  ! Elles s’évacuent toutes seules. Je n’ai pas
besoin de faire d’échographie et encore moins de l’opérer ! Je ne sais pas ce
qui s’est passé, mais ça tient du miracle ! »
Je lui expliquai ce que j’avais tenté sans toutefois être sûre que ça puisse
avoir influencé son état.
« Pour moi, c’est votre petite technique, car les mois précédents, j’ai essayé
de lui réenclencher ses chaleurs avec des piqûres, mais cela n’a eu aucun
effet. Je n’ai donc pas renouvelé l’opération hier. C’était inutile ! »
Deux ans plus tard, Ouatine a eu un nouvel ennui grave au niveau de la
matrice. Cette fois, malgré les rondes EFT, nous avons dû la faire opérer.
Mais grâce aux séances répétées, elle a récupéré rapidement. Elle est restée
très vive, même si elle devient de plus en plus sourde. Ouatine a
aujourd’hui 14 ans et demi. Pour un petit bichon frisé, c’est une très vieille
dame !

Vous l’aurez noté  : comme quand vous travaillez avec une personne qui
vous est chère, commencez par tapoter sur tout ce qui vous dérange vous-
même. Vous éliminerez ainsi votre charge émotionnelle qui n’aide pas
l’autre. Vous serez doublement plus efficace. Nos animaux ressentent notre
inquiétude, et s’il y a une chose qu’ils n’aiment pas, c’est d’attrister leur
maître.
PARTIE V

Les réponses aux questions que

vous pouvez vous poser…


 

Certaines questions reviennent souvent, que ce soit dans les mails que vous
m’adressez ou dans mes formations. Aussi je vais répondre ici aux
interrogations les plus courantes que tout débutant peut se poser.

PUIS-JE CHANGER DE CÔTÉ LORSQUE JE TAPOTE ?

Les méridiens d’acupuncture sont symétriques, aussi vous pouvez, à votre


convenance, tapoter du côté droit ou du côté gauche et même changer au
cours d’une même ronde.
On a en revanche coutume d’utiliser sa main dominante.

PUIS-JE UTILISER LES DEUX MAINS ?

Rien ne vous empêche d’utiliser vos deux mains en même temps. C’est
d’ailleurs ce que je fais. Pensez alors à tapoter le point sous le nez (SN)
avec le point du creux du menton (CM) en même temps.
Cela permet de rejoindre les énergies principales qui circulent ici, par la
rencontre du Vaisseau Gouverneur avec le Vaisseau Conception.
Les puristes collent aussi leur langue au palais afin de compléter cette
connexion. Nous ne sommes plus alors dans l’EFT mais dans l’application
d’une procédure énergétique.

LE TRAITEMENT DOIT-IL ÊTRE RÉPÉTÉ ? ET POURQUOI ?

L’EFT peut vous aider à apaiser un mal-être vécu dans l’instant présent.
Toutefois, vous vous rendrez compte très rapidement que tant que vous
n’aurez pas résolu le problème de fond qui vous place dans cette situation,
il vous faudra recommencer le traitement, et ce parfois plusieurs fois par
jour.
Un exemple : j’ai très envie de fumer une cigarette, mais je souhaite m’en
passer. Je peux utiliser l’EFT sur ce désir momentané. Je peux alors
repousser cette envie durant quelques minutes, quelques heures, quelques
jours… mais tant que je n’aurai pas travaillé la raison pour laquelle j’ai tant
besoin de fumer, il me faudra répéter la procédure à chaque nouvelle
cigarette dont je souhaite me délester.

COMBIEN DE TEMPS LE TRAITEMENT DURE-T-IL ?

Une partie de la réponse est dans la réponse à la question précédente : vous


obtiendrez un résultat durable et même définitif dès que vous aurez traité
l’origine de votre problème. En prenant soin d’appliquer l’EFT sur tous ses
aspects, vous ferez fondre toutes les oppositions qui naissaient de
l’événement ancien. Car comme vous l’avez compris en lisant la partie sur
le cerveau émotionnel (p. 27), la source de votre inconfort se trouve enfouie
dans votre enfance.

DOIS-JE CROIRE AU TRAITEMENT POUR QU’IL


FONCTIONNE ?

Il n’est pas nécessaire de croire au traitement, mais il faut avoir une sérieuse
envie d’essayer. Toutefois, vous aurez à lever les croyances limitantes qui
peuvent empêcher votre progression.

Une jeune femme de 19 ans, adressée par son médecin traitant, avait fait
plusieurs séjours dans différents services psychiatriques. Chaque fois, on lui
recommandait un nouveau psychiatre, un nouveau service, un nouveau
thérapeute qui au bout de quelques semaines, passait lui aussi la main à un
autre.
Son cas lui paraissait donc désespéré.
Elle vint me voir et me parla d’une forte angoisse ressentie à la gorge, une
énorme boule qui l’étouffait. La seule parade qu’elle avait trouvée était de
se scarifier74, transformant sa douleur psychique en douleur physique.
Je ne prétendais pas faire mieux que ses différents médecins. J’espérais
seulement lui apporter une solution autre que ces scarifications.
Je lui expliquai la technique et lui proposai de commencer par cette boule à
la gorge présente au moment de la consultation.
Notre première phrase fut  : Même si j’ai cette énorme boule d’angoisse
dans la gorge, je m’aime et je m’accepte complètement.
Bien qu’elle fût très volontaire, je m’aperçus dès les premiers tapotements
que quelque chose ne fonctionnait pas. Son regard en disait long et je
l’interrogeai afin de l’inviter à s’exprimer.
«  Je ne vois pas comment une technique aussi simple va pouvoir m’aider
pour un problème aussi grave que celui que j’ai. »
Nous étions là face à une belle croyance limitante et elle m’avait fourni la
phrase la mieux adaptée pour la dissoudre.
Même si je ne vois pas comment une technique aussi simple va pouvoir
m’aider pour un problème aussi grave que celui que j’ai, je m’aime et je
m’accepte complètement.
Après une seule ronde, elle était tout simplement curieuse d’essayer et de se
laisser surprendre. C’était alors suffisant pour que l’EFT puisse montrer ses
possibilités.
Comme elle craignait de ne pas se rappeler les points, je lui transmis une
copie de « L’EFT en une page » en lui indiquant un exemple d’utilisation
adapté à son problème.
Lorsqu’elle revint me voir, elle m’apprit qu’elle n’avait eu aucun mal à se
rappeler les points et qu’elle les utilisait dès que sa boule d’angoisse
apparaissait. Elle ne s’était pas scarifiée depuis notre première séance.
Désormais, elle gérait ses moments d’angoisse. Nous avons évoqué l’utilité
d’un travail de fond, mais celui-ci n’a pu se mettre en place car elle avait
décidé de s’engager dans une nouvelle formation à l’étranger qui ne lui
laisserait à son avis pas assez de temps pour s’y consacrer.

Accepter d’approfondir un travail sur soi n’est pas chose aisée. Nous nous
confrontons alors à notre peur de l’inconnu. Bien que la situation présente
ne soit pas toujours des plus agréables, nous avons appris à la gérer… et
cela est rassurant.

Y A-T-IL DES EFFETS SECONDAIRES ?

Il peut y avoir quelques effets indésirables, notamment lorsque vous


travaillez en solo, si vous ne vous ménagez pas suffisamment comme je
vous y ai invité à plusieurs reprises dans ce livre.
L’EFT peut vous dévoiler un arbre caché derrière celui que vous venez de
traiter. Cela peut être désagréable et vous pouvez ressentir des émotions que
vous ne vous attendiez pas à voir naître en vous libérant de la charge
négative du précédent.
L’EFT n’est pas une technique d’évitement et c’est pour cela que je ne vous
recommande pas de l’utiliser seul pour ce que j’appelle les « baobabs », les
arbres les plus gros de votre forêt, vos problèmes les plus douloureux, vos
traumatismes. Le traitement de vos soucis les plus lourds demande une
main experte afin d’agir avec la plus grande douceur. Car là encore, un
praticien non expérimenté peut lui aussi déclencher une catharsis.

PUIS-JE UTILISER DES AFFIRMATIONS POSITIVES AVEC


L’EFT ?

Attention, l’EFT n’est pas une variante de la méthode Coué, technique par
ailleurs non dénuée d’intérêt..
L’EFT a été créée pour libérer des émotions dérangeantes. Comme vous
l’avez vu dans la technique de base (p. 66), l’EFT agit sur le ZZZZZT, le
court-circuit présent dans le système énergétique corporel. Si vous vous
concentrez sur une phrase positive, ce ZZZZZT n’est pas présent.
C’est pour cette raison que vous devez construire vos phrases en énonçant
votre problème et en vous acceptant malgré ce problème. C’est cela qui
déclenche, au niveau du subconscient, l’ordre d’abandonner maintenant
cette ancienne manière de fonctionner. On peut donc dire qu’utiliser des
phrases positives avec l’EFT ne traite pas les problèmes mais les dilue et les
détourne.
Il est évident que vous vous sentirez mieux sur l’instant si vous pensez
positivement, mais vous n’aurez alors fait que contourner votre problème
sans le dissoudre. Il réapparaîtra avec encore plus de violence, car pensant
l’avoir résolu, vous aurez baissé vos défenses.

Introduire du positif est même dangereux !


Cette mise en garde peut vous paraître déstabilisante, tant on est entouré
aujourd’hui d’injonctions à voir les choses de façon positive. Gary Craig
dit :

« Il ne sert à rien de rajouter du bleu au ciel, il suffit de déplacer les


nuages. »

J’aime moi aussi utiliser des métaphores. Bien que moins poétique que celle
de Gary, je trouve la mienne plutôt bien adaptée à cette situation  : je
compare l’utilisation des phrases positives à un magnifique tapis aux
superbes couleurs harmonieuses que l’on poserait au sol… sur une énorme
tache. Le jour où vous retirerez ce tapis, et ce jour arrivera, votre tache vous
sautera aux yeux, plus énorme que jamais car vous l’aurez complètement
oubliée…
Un traitement EFT bien mené ne nécessite aucun renforcement du positif.
L’être humain est à l’origine un être positif. Regardez comme les enfants
s’émerveillent de tout ce qui les entoure !
Enlevez la charge émotionnelle contenue dans un problème et il se
convertira en un enseignement de la vie. Une telle expérience est bien
souvent le point de départ d’un grand changement dans une existence. Le
positif occupe alors de lui-même la place libérée.
Repensez à vos problèmes résolus et regardez-les maintenant. Sans doute
sont-ils le commencement d’une belle transformation.

Je le répète souvent : « Il y a un avant EFT et un après EFT ! » Rappelez-


vous ma rencontre avec l’EFT. Ce n’était pas l’un des meilleurs moments
de ma vie  ! Pourtant, sans cet épisode douloureux, je ne serais pas ici, à
partager avec vous cette belle technique. Comme le dit Aldous Leonard
Huxley75 :

« L’expérience, ce n’est pas ce qui arrive à quelqu’un,

mais ce que quelqu’un fait avec ce qui lui arrive. »

Une remarque cependant : je parle ici de problème résolu. Cela n’inclut pas
une sensation de vide que l’on peut rencontrer après s’être libéré d’une
situation ancienne, qui a servi à nous construire.
En fin de séance, une sensation de vide n’est pas une résolution totale du
problème. Je travaille toujours ce ressenti avant de laisser partir la personne.
Pour cela, rien de plus simple que l’EFT de base  : «  Même si je me sens
vide (ou je ressens ce vide), je m’aime et je m’accepte complètement  »,
avec autant de rondes que nécessaire pour amener ce ressenti à 0.
Il en est de même pour la fatigue souvent éprouvée en fin de séance. Ce
même état que vous ressentez après une journée harassante, lorsque enfin
vous vous asseyez. Apportez-lui l’attention nécessaire en procédant à une
ou deux séquences supplémentaires  : «  Même si je me sens fatigué par
cette séance, je m’aime et je m’accepte tel que je suis. »

EST-CE QUE L’EFT EST TOUJOURS EFFICACE ?

Après toutes ces années de pratique, j’ai appris à faire confiance à la


technique. L’EFT est merveilleusement efficace et lorsqu’elle semble ne pas
fonctionner, je vais en chercher la raison ailleurs. Je me demande alors si je
n’ai pas une croyance limitante qui m’empêche de progresser dans la
résolution de ma problématique ou un bénéfice secondaire à la conserver, si
je ne bute pas sur un problème de fond qui mériterait toute mon attention, si
je suis apte à poursuivre seule sur le sujet ou si je modère mes efforts par
crainte d’aborder un aspect plus douloureux…
En revanche, l’EFT ne convient pas à tout le monde. Si par exemple vous
utilisez l’EFT pour arrêter de fumer afin de faire plaisir à quelqu’un d’autre,
elle risque de vous décevoir. Rappelez-vous : l’EFT n’est pas une baguette
magique et demande une réelle prise en charge personnelle.
De même, si vous avez un énorme besoin d’être encouragé, il est préférable
de vous tourner vers une autre technique, car l’EFT risque de vous
demander une trop grande participation et d’être trop rapide pour vous.

EST-CE POSSIBLE D’UTILISER L’EFT DISCRÈTEMENT ?

Parfois, vous aurez besoin d’une petite séance, mais le lieu ou les
circonstances ne se prêteront pas à la pratique habituelle. Pour vous apaiser
facilement, utilisez les quelques astuces présentées ci-dessous.

L’EFT mentalement
Aussi étonnant que cela puisse paraître, vous pouvez pratiquer l’EFT dans
votre tête. En effet, votre corps se souvient de la sensation ressentie sur
chaque point et en imaginant que vous tapotez, vous bénéficierez des
bienfaits de la technique.
Si vous avez du mal à vous concentrer, le mieux est de vous visualiser en
tapotant sur la personne que vous regardez dans le miroir de votre salle de
bains, par exemple. C’est-à-dire, sur vous-même.
Vous découvrirez alors la force de votre mental. Pour preuve, cet exercice
que j’ai proposé à l’un de mes étudiants, qui n’était pas convaincu.
« Je crois que tu aimes bien les ananas, n’est-ce pas ?
– Oui, j’adore ça !
– Je te propose de fermer les yeux et de découvrir ce bel ananas-là, juste
devant toi. Il est mûr à point. Tu l’as choisi à ton goût. Maintenant, je vais
t’aider et te le préparer afin que tu le dégustes. Je l’écorce délicatement
pour découvrir sa belle chair jaune et brillante. Humm, sens ce parfum ! Je
le découpe tout doucement pour ne pas l’abîmer. Regarde comme il est
juteux ! »
Là, je le voyais se mordiller les lèvres…
«  À combien  ? (Je pensais  : à combien ressens-tu l’envie de manger cet
ananas, bien sûr !)
– À moi tout seul ! »

Cette démonstration venait de lui prouver que l’on peut réellement éprouver
toutes les sensations seulement en y pensant.
Vous pouvez procéder ainsi dans la rue, dans la foule, dans les transports en
commun, dans votre voiture… mais plutôt aux feux rouges pour ne pas
risquer un accident. Et également le soir dans votre lit pour ne pas gêner
votre conjoint.
Si vous disposez d’une table pour masquer vos mains, lors d’une réunion ou
d’un repas, il vous sera aisé de ne tapoter que les points des doigts en
traitant l’inversion psychologique sur le point Karaté.

A-t-on un point plus efficace qu’un autre ?


Lorsque l’on pratique l’EFT depuis quelque temps, on s’aperçoit que la
charge émotionnelle lâche souvent sur le même point. Ce point peut donc
être avantageusement utilisé dans les moments où vous ne disposez pas de
l’espace ni du temps suffisant pour faire une ronde complète.
Si vraiment il vous est difficile d’utiliser l’EFT de toutes ces façons, il vous
reste encore un endroit où vous isoler le temps de quelques rondes… Vous
l’aurez compris, les toilettes restent le coin idéal pour toutes les urgences !

 
74 - Automutilation avec des objets tranchants que s’infligent certains
malades dans un profond mal-être.
75 - Huxley, écrivain et philosophe britannique (1894 -1963).
PARTIE VI

Témoignages
 

Tout au long de ce livre, je vous ai fait part de mon expérience personnelle


durant dix années de pratique de l’EFT. Aussi j’ai pensé que vous aimeriez
avoir également le retour de personnes utilisant l’EFT par elles-mêmes et
souvent depuis quelques mois seulement, ou ayant bénéficié de séances
accompagnées, afin de vous rendre compte de ce que l’on peut attendre de
cette technique lorsqu’on l’utilise correctement. Ces témoignages
conservent le plus possible le style de leurs auteurs.

IMPORTANT
Je vous rappelle toutefois que l’EFT ne remplace jamais la
consultation avec votre médecin et que vous devez respecter vos
limites.

Pour illustrer mes propos, je vous fais part de cet appel téléphonique reçu
un jeudi de l’Ascension (jour férié en France).
Un monsieur de 67 ans m’appelle pour prendre rendez-vous. Il me parle de
son inquiétude. Après une fracture de la malléole de la cheville droite, le
retrait de son plâtre il y a trois jours a mis en évidence une enflure anormale
de toute sa jambe. Il me précise également qu’il ressent une douleur qui va
jusqu’à l’aine.
Même si j’ai un désistement qui lui libère une place pour la semaine
suivante, je l’invite à consulter de toute urgence un médecin dès la fin de
notre conversation.

L’EFT peut vous aider à calmer votre anxiété, vos douleurs et comme vous
l’avez vu, de nombreux états d’âme mais s’il vous plaît, ne vous mettez pas
en danger sous prétexte que c’est une technique qui rend autonome. L’EFT
ne peut vous aider en auto-traitement que sur 80 à 85 % de vos
problématiques. Même si ce pourcentage est fort respectable, il ne met pas
moins en évidence une carence qui vous demandera soit de consulter votre
médecin (urgences médicales, pathologies psychiatriques…), soit de
demander l’accompagnement d’un professionnel de l’EFT (en cas de
traumas…) ou les deux conjointement lors de maladies chroniques, par
exemple.
Je vous invite maintenant à poursuivre votre lecture par ces cas pleins de
fraîcheur traités avec des enfants ou par des enfants eux-mêmes.
CAS D’ENFANTS

Laure, 39 ans, est une maman «  EFTiste  ». Elle a commencé à utiliser


l’EFT alors qu’elle attendait son premier bébé. C’est vous dire que ses
enfants grandissent avec le bénéfice de cette technique depuis toujours.

L’EFT AVEC MON BÉBÉ

Ce qu’il y a d’amusant avec ma fille, c’est quand je lui fais du « tapping »,


elle reste très calme et me laisse faire, sans chercher à m’attraper les doigts
ni à jouer avec autre chose.

Régurgitations
À la maternité, ma fille avait des régurgitations… Normal lors de la mise en
place du transit chez un nourrisson. Les pédiatres ne voulaient pas que je
surélève son matelas au niveau de la tête, ni que je la mette sur le côté en
« PLS76 ». La « mode » actuelle est de laisser les bébés sur le dos et, quoi
qu’il arrive, de tourner la tête en cas de vomissement ou de régurgitations.
J’ai essayé les tapotements sur moi pour elle, mais je n’ai pas eu le résultat
escompté. Aussi j’ai tapoté directement sur elle (très doucement) et ç’a été
presque immédiat. Plus de régurgitations en moins de huit  heures. J’ai pu
voir la différence très vite car les nourrissons mangent très souvent.

Grosse fatigue et difficulté à trouver le sommeil


Quand ma fille est très fatiguée, et que nous n’avons pu respecter son
rythme dans la journée (repas de famille, déplacements, etc.), le soir, elle a
beaucoup de mal à trouver son sommeil. Généralement, elle « décharge ses
batteries  » en pleurant. Je laisse faire un petit moment, mais quand je la
sens exténuée, je l’aide en faisant une ou deux rondes de tapping.
Généralement, en deux minutes, le problème est résolu, elle se calme et
enfin apaisée, elle s’endort. Pour la phrase type, je dis généralement « ton
état », en tapotant très doucement sur les points… et ça suffit.

Lorsque des bébés ont bénéficié de l’EFT, ils s’approprient rapidement


l’EFT en grandissant. Ils ont généralement un naturel à toute épreuve et une
totale acceptation de ce qui se présente, sans mentaliser. Voici pour le plaisir
quelques histoires de Marine et Thomas, désormais jeunes praticiens EFT.

MINI-SÉANCES EFT RÉALISÉES PAR MARINE ET THOMAS

Olivier, mon mari, a suivi avec moi le stage de base de l’EFT. J’ai pour ma
part continué le cursus. Nos connaissances en EFT nous aident au quotidien
avec les enfants, car nous sommes souvent en phase pour traiter les bobos
des petits avec cette technique. Nous avons deux enfants, des «  bébés
EFT ». Marine a 4 ans, Thomas bientôt 3 ans. Je pratique l’EFT avec eux
depuis  leur naissance, et même lorsqu’ils étaient dans mon ventre  ! Voilà
quelques expériences d’EFT vues et pratiquées par nos enfants…

« Maman triste ! »
Un soir, en couchant Thomas, je me sens fatiguée et un peu triste, pour
diverses raisons… Thomas, alors âgé de 2 ans, est dans mes bras. Il se met
à tapoter partout sur mon visage, et même dans les yeux, en disant  :
«  Maman triste, maman triste, maman triste… petit tapping maman.  »
Même si les points n’étaient pas ceux de l’EFT et qu’il n’y avait pas de
phrase de préparation (IP), ça a marché… car c’était fait avec amour !

Gros chagrin d’école


Marine a 3 ans, c’est le début de sa scolarité. Un soir où je la récupère à
l’école, elle a de gros sanglots. Je l’attache dans son siège de voiture et
commence une courte ronde sur elle, en lui demandant de me dire ce qui lui
arrive. Marine me raconte entre deux sanglots qu’elle a renversé le pot de
colle et que la maîtresse l’a grondée… Pendant le récit, je n’arrête pas de
tapoter  les points. Quand elle a fini de me raconter  et que les pleurs
s’arrêtent (après deux rondes), je lui dis : « Est-ce que c’est grave ? » Et la
gamine me répond, avec un beau sourire : « Ben non ! On mange quoi ce
soir ? » Merci l’EFT !

Une vocation « médecin vétérinaire »


Un soir, alors que nous allons les mettre au lit, Marine s’aperçoit que j’ai un
pansement. Elle me demande ce que j’ai. «  J’ai mal au doigt, je m’en
occuperai plus tard  !  » Marine veut voir  ; j’enlève le pansement. Elle
regarde mon doigt et met ses mains autour, comme si elle magnétisait. Puis
d’un coup, elle commence un petit «  tapping  » comme elle dit… Elle
commence par tapoter en haut de la tête, puis tout plein de points qui ne
sont pas dans le protocole et elle descend jusqu’aux pieds. Une fois qu’elle
pense qu’elle a bien fait, elle me demande : « Tu as encore mal ? » Et là, à
ma grande surprise, je n’ai plus de douleur. Fière de sa réussite, Marine
saute de son lit, va voir son père et lui dit : « Papa, je suis un grand docteur
vétérinaire  ! Je peux  te soigner si tu as mal… mais pas si ça saigne, car
quand ça saigne, je ne sais pas faire…  » Je lui ai quand même dit que le
petit tapping, ce n’était que chez nous, et qu’il faudrait encore du temps
avant qu’elle ne puisse pratiquer sur les autres, copains de classe ou reste de
la famille… mais que sur le chat et les doudous, c’était possible !

« Maman je t’aime »
Un soir où Marine et Thomas se tiennent mal à table, je les remets à leur
place avec une voix mécontente. Je fais un peu la tête pour marquer le coup.
Marine, assise à côté de moi, met son index contre le haut de ma main et
commence à tourner son doigt sur ma main. Puis je l’entendis dire à mon
intention  : «  Même si tu es en colère contre moi, je t’aime très beaucoup
maman. »

Prise de tête évitée


Marine et Thomas étaient infernaux lors d’un repas. D’un seul coup, sans
s’être concertés, Olivier et moi avons eu la même idée. Nous avons gardé
notre calme et commencé une courte ronde  : «  Même si les enfants nous
énervent, je m’aime et je m’accepte tel que je suis et nous les aimons. » Là,
les enfants et nous avons bien ri… et la prise de tête fut évitée.

EFT sur une coccinelle


Marine revient un jour de chez sa nounou avec des coccinelles. Il y en a des
vivantes mais aussi des mortes. Elle regarde plus précisément une
coccinelle qui est sur le dos. Elle me dit : « Ça y est, je sais pourquoi elle ne
marche plus  : c’est parce qu’elle a les jambes emmêlées.  » Peu de temps
après, j’entends  une petite voix qui dit  : «  Même si tu as les pattes
emmêlées, je t’aime très fort, très fort et j’aimerais que tu remarches. »

Et la dernière du moment…
Hier soir, à table, je réfléchissais. J’étais fermée, les bras croisés sur le
ventre, pleine d’interrogations. Un vrai programme de questions prise de
tête… Je n’ai quasiment rien mangé. Les enfants et Olivier parlaient, et moi
j’étais ailleurs, dans mes pensées, les bras sur le ventre.
Marine, ayant fini son repas, demanda à sortir de table. Elle vient vers moi
et me dit : « Tu as mal au ventre maman ? »
Je lui demande pourquoi elle me demande ça. Elle me répond qu’elle est
vétérinaire et qu’elle sait tout. Olivier et moi rigolons et lui demandons si
elle me considère comme un animal. Sans se laisser perturber, elle
commence à me faire un pseudo-tapping tout en nous répondant : « Je suis
vétérinaire et que même des fois, je peux soigner des adultes. »
En même temps qu’elle me dit cela, elle tapote sur des points partout
comme d’habistude, des points désordonnés, en marmonnant quelque chose
tout doucement. Et je sors de mes ruminations, je reviens dans l’instant
présent. Je décroise les bras pour la prendre sur mes genoux. Tout en
continuant son tapping, elle me dit :
« Et là, ça va mieux ?
– Oui, merci, ça va bien mieux maintenant… »
Et on se sourit. La soirée continue tranquillement et je lâche pour quelques
instants mes questions sans réponse  pour revenir intellectuellement et
émotionnellement à la maison, avec eux… Merci Marine, et merci l’EFT !

 
76 - PLS : position latérale de sécurité, bien connue des secouristes.
CAS D’ADULTES
Dans les pages suivantes, vous trouverez différents témoignages de cas
d’adultes. La première partie est consacrée à des cas traités en solo  ; la
seconde partie concerne des séances accompagnées par un praticien. Vous
pourrez ainsi mesurer les possibilités des deux pratiques.

1. SÉANCES RÉALISÉES EN AUTO-TRAITEMENT

Notons qu’il s’agit ici de personnes ayant maintenant une certaine


expérience de la technique. Cela vous permettra de voir ce à quoi vous
pouvez vous attendre !

Premiers pas EFT


Marie, 74 ans, sophrologue de métier, s’intéresse désormais à l’EFT qu’elle
applique assidûment à différents problèmes personnel. Elle m’écrit :
« Je continue à “ avancer ” avec tous les textes, exemples et “ conseils ” que
vous donnez et que je peux trouver sur le site. Je crois que j’ai imprimé
presque la totalité du livre de Gary Craig que j’avais téléchargé, et je le
potasse pour l’utiliser… Dans le cadre de la sophrologie que je dispense
bénévolement dans une association, j’ai “ osé ” pratiquer sur une personne à
qui j’avais déjà conseillé l’EFT, pour traiter des difficultés relationnelles
dans son travail et dans son entourage. Elle était complètement déstabilisée
par le comportement de ses collègues, et en légère déprime (larmes,
émotions). Alors, avec elle, j’ai fait des tapotements (série complète, deux
fois) et j’ai terminé par une sophronisation de base, surtout des respirations
pour bien installer le bien-être qu’elle faisait remonter… Le résultat a été
immédiat et spectaculaire : j’ai pu voir son visage se détendre, s’éclairer…
Elle m’a dit  : “  C’est incroyable, je suis scotchée.  ” Elle est repartie
“  transportée  ” (et ça a duré…). Je suis restée en contact avec elle (par
texto) et le lendemain matin, elle a repris toute seule les tapotements
(qu’elle avait également refaits le soir). Avec beaucoup d’étonnement, elle a
retrouvé une de ses collègues de travail animée d’un comportement
inhabituel pour elle. Elle a constaté qu’elle avait une nouvelle sérénité,
qu’elle portait un nouveau regard sur son environnement. »

« Mais qu’est-ce qui me fait tant pleurer ? »


Dominique, 46 ans, a dû se décider à placer sa maman dans un EHPAD
(établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Chaque
visite la bouleverse. Elle se résout finalement à tapoter afin de découvrir la
raison qui la pousse à pleurer. Voici son récit.
« Après chaque visite que je fais à ma mère à la maison de retraite, je pleure
beaucoup (elle a une maladie neurologique orpheline dégénérescente). Je ne
sais pas si c’est de la voir dans cet état de déchéance physique alors qu’elle
a toute sa tête (mais ne peut plus parler) ou si c’est le lieu qui me fait cet
effet. Je fais encore régulièrement des remarques aux aides-soignantes qui
passent par là. En particulier, j’ai du mal à accepter le fait que je doive
changer ma mère systématiquement parce qu’on ne l’amène pas aux
toilettes, que je doive lui laver les dents ; son dentifrice n’a pas été ouvert
depuis cinq mois qu’elle est là… Que se passe-t-il les jours où je ne viens
pas ?
En repartant ce jour-là, je gare ma voiture sur un chemin en pleine forêt et
je m’accorde le temps nécessaire pour faire le point sur mes émotions.
Comme je n’ai pas réussi à savoir, avec la tête, ce qui me fait pleurer,
j’explore et je commence par : Même si je ne supporte pas de voir ma mère
dans cet état, je m’aime et je m’accepte comme je suis77.
Il ne se passe pas grand-chose avec cette ronde. J’essaie donc une ronde
avec l’autre raison qui peut me mettre dans cet état : Même si je ne supporte
pas ce lieu…
Des pleurs montent aussitôt. Je suis même surprise par la rapidité de
réaction alors que cela fait des semaines que je me demande ce qui me fait
pleurer !
Je fais alors des rondes d’urgence, et quand je suis plus calme, je poursuis
avec : Même si je ne supporte vraiment pas ce lieu…
D’autres larmes montent à nouveau, en même temps qu’émerge le
sentiment que je suis incapable de mettre des mots sur ce que je ressens : un
mélange paradoxal de répugnance pour ce lieu, mais aussi de gratitude du
fait qu’il existe ; j’aurais été bien incapable de prendre en charge ma mère
chez moi. Enfin, je me sens une sorte de responsabilité face à la réalité
matérielle et quotidienne de ce lieu. Je me retrouve alors face à un aspect
qui me terrifie dans ce lieu, que subit ma mère : l’ennui.
Même si je culpabilise de l’ennui que vit ma mère…
Je me mets à bâiller, non pas d’ennui, mais signe qu’il se passe quelque
chose en moi.
Même si je ne me sens pas capable de faire mieux pour les derniers mois de
ma mère…
Là, j’ai des bouffées de pleurs qui montent, pas franches, un peu comme des
bulles qui naissent et éclatent en surface. Je recommence alors avec cette
phrase :
Même si je ne me sens vraiment pas capable de faire plus pour elle…
Je suis encore en apprentissage en EFT et je ne sais pas encore qu’on peut
tout faire si les choses se font avec une grande douceur. Pour l’instant, je
suis du genre à foncer  : j’explore mes sentiments avec cette phrase qui
affronte le problème de plein fouet :
Même s’il me tarde qu’elle soit morte…
J’ai une soudaine sensation de manque d’énergie, de mollesse dans les
bras ; je poursuis :
Même si je me sens toute molle…
J’ai à peine commencé la ronde avec cette phrase qu’une idée me traverse
l’esprit : cette femme m’a tellement accaparée, j’ai tellement peu été moi-
même, la fusion a été telle que je dois continuer à absorber les sentiments
maternels. Alors, pour une raison que j’ignore, cette phrase me vient à
l’esprit et j’entame une ronde avec :
Même si j’ai peur de mourir avec elle…
Après la deuxième phrase de l’IP, je ressens un calme incroyable, sous
lequel il me semble déceler une grande puissance, un peu comme si c’était
le calme avant la tempête, comme si les vagues s’étaient soudainement
retirées avant le tsunami. C’est tellement calme que je pourrais arrêter là,
mais quelque chose me dit de continuer. Ma phrase se transforme en  :
Même si j’ai peur qu’elle m’entraîne avec elle…
Dès le début de la ronde, le tsunami arrive en effet. Je pars en larmes, à
peine apaisées par les rondes d’urgence. (Depuis, j’ai appris à travailler en
douceur, si c’était à refaire je n’affronterais plus mes ressentis de cette
façon, mais ce n’est pas évident quand on est seul avec soi-même et je me
suis laissé surprendre par la force de la vague.) Au milieu du tsunami, des
questions qui me taraudent émergent : le lien va-t-il enfin se rompre entre
elle et moi, vais-je enfin pouvoir devenir moi-même ?
Quand enfin je m’apaise, je refais la ronde pour finir de “ nettoyer ” mon
émotion :
Même si j’ai vraiment peur qu’elle m’entraîne avec elle…
La ronde est cette fois-ci calme, entrecoupée de soupirs. Fort, mais
efficace !
Je me sens fatiguée de ma mère, ça fait si longtemps qu’elle est lourde pour
moi, alors je poursuis avec la question de sa mort parce que je ne suis pas
sûre d’être prête :
Même si je ne suis pas sûre que sa mort me soulage…
Je ressens à nouveau la sensation de mollesse et de lourdeur.
Même si je me sens toute molle et toute lourde… Même si j’ai peur de
mourir avec elle…
J’ai une sensation de libération d’un blocage dans le haut du bras gauche,
quelque chose coule dans mon avant-bras. Il faut dire que cela fait quelques
mois que cette douleur est là. J’ose espérer qu’un déblocage physique vient
de se produire. Je reste quelques instants concentrée sur ce qu’il se passe
dans mon bras. Quand ça s’arrête, je poursuis mon exploration :
Même si je ne la soulagerais pas en mourant…
Même si je ne peux pas mourir pour elle…
Même si l’ennui qu’elle vit me terrifie…
Même si je me sens lourde et sans envie…
Puis j’ai envie de m’adresser à elle : Même si j’ai porté tout cet ennui pour
toi… Même si j’ai porté toute cette tristesse et cette colère pour toi…
Pour être sûre de ne rien oublier, je me force à dire la phrase suivante qui
m’a été soufflée par différentes personnes mais qui ne m’a pas convaincue :
Même si je ne veux pas accepter tout l’amour que je lui porte…
Aucune de ces phrases ne résonne vraiment. Alors je m’imagine dans la
maison de retraite. L’odeur m’arrive, les phrases sont toutes prêtes parce
que je les ai souvent dites :
Même si ma mère pue / je déteste cette odeur…
Même si cet endroit pue / je ne supporte pas d’y aller…
Je n’ai pas de sensation particulière, je me sens juste fatiguée.
Même si je me sens épuisée…
Je ressens une forte envie de dormir et je m’apprête à faire une ronde
dessus, quand je me rends compte du lapsus : je prononce mourir au lieu de
dormir. Je fais donc une ronde dessus :
Même si j’ai une énorme envie de mourir…
Une deuxième ronde semble nécessaire :
Même si j’ai vraiment envie de mourir…
Pendant ces dernières rondes, j’ai la sensation d’être comme un chevreuil
qui attend le coup de grâce (l’effet du bois où je suis garée ? de la région de
chasseurs qui m’entoure ?). J’ai l’impression de traverser un tunnel noir. Je
contracte une peur au point que je regarde partout autour de moi s’il y a
quelqu’un et si je suis en danger. Au bout des deux rondes, cette sensation
se dissipe sans que je comprenne vraiment ce qu’il s’est passé ni d’où
venaient ces idées. Je n’ai pas de réponse à ce qui vient de se produire.
Je n’ai pas vu passer cette heure. Je suis surprise de voir que la lumière du
jour a baissé. Je me sens prête à reprendre la route, et je garde en tête qu’il
faudra que je revienne visiter mon rapport à la mort prochaine de ma mère.
Mais peut-être pas toute seule !
Je ne m’en suis pas rendu compte de suite, parce que j’ai eu mal au bras
pendant encore quelques jours, mais la douleur a bel et bien disparu. Un
nœud s’est défait. »

Un dérèglement hormonal
C’est maintenant Éléonore, 53 ans, qui nous rapporte le cas suivant. Vous
découvrirez qu’un dérèglement hormonal peut également avoir une histoire
émotionnelle.
« Il y a six ans, mon médecin traitant suspecte une hypothyroïdie suite aux
symptômes que j’éprouve  : épuisement avec nécessité de dormir dans la
journée malgré de longues nuits de sommeil, pulsations cardiaques baissant
à 48 battements par minute.
Il me prescrit un examen sanguin. La TSH est au-dessus de la normale,
confirmant l’hypothyroïdie. Il me prescrit une traitement qui, me précise-t-
il, sera à vie car ma thyroïde a décidé de s’arrêter de fonctionner : on n’a
jamais vu une thyroïde redémarrer.
Il m’informe que je ferai des examens tous les six mois, afin d’adapter le
traitement aux résultats qui iront croissant au fil du temps.
Je suis sagement le traitement prescrit durant dix-huit mois, puis je décide
de travailler ce problème avec l’EFT. Gary Craig ne dit-il pas qu’il faut
essayer l’EFT sur tout  ? Je ne fais pas de ronde sur la glande elle-même,
mais je recherche plutôt ce qu’il se passait dans ma vie au moment où j’ai
ressenti les premiers symptômes, cherchant un événement déclencheur.
Je trouve très vite un événement que je travaille avec la technique du film.
Le titre : “ Je n’existe pas ”.
Évaluation : 10.
Durée : trente secondes.
Je suis avec mon mari, Martin, dans la chambre au moment de nous
coucher. Nous avons le projet d’acheter les dépendances (grange, hangar et
jardin) autour de notre maison.
En fait, ce projet est plus celui de mon mari, car ces bâtiments sont contigus
de la maison familiale que sa mère habite encore et qui jouxte la nôtre. Son
souhait est de racheter toute la propriété familiale pour continuer de la faire
vivre. Pour cela, nous devons payer la soulte à ses trois sœurs. Nous avons
déjà acquis il y a quelques années les murs et le terrain où nous habitons.
Bien sûr, quand il est question de succession, je n’interviens pas. Mais
lorsqu’il s’agit de budgétiser la soulte, je me sens concernée car cela
implique une gestion particulière de nos engagements financiers (prêt
bancaire notamment) et cela pèse dans le budget familial.
Je demande donc à mon mari comment nous allons faire pour payer cette
somme. Il me répond qu’il en a déjà parlé avec ses sœurs et que c’est bon !
Je me sens terriblement vexée ! Malgré nos dix-huit ans de mariage, je ne
fais pas encore partie de sa famille.
Lorsque je me remémore cette scène, je ressens encore aujourd’hui une
émotion à 10. Je décide de commencer mes tapotements :
Même si je me sens terriblement vexée, je m’aime et je m’accepte
complètement…
Phrases de rappel :
 
 

Je ne fais pas partie de la famille.


Je ne suis là que pour les enfants, la vaisselle, le linge…
Je suis hors du clan familial.
Ce sont encore ses sœurs qui décident du sort de notre ménage. (En
effet, il y avait eu un événement précédant qui me revient à l’esprit à
ce moment-là.)

Comme je sais qu’il faut remonter le plus loin possible dans les souvenirs,
je décide de travailler cet événement qui se présente à moi et qui a eu lieu
quelques années plus tôt.
Nous venions d’emménager dans notre maison et j’ai surpris mon mari en
train de dévoiler à l’une de ses sœurs (la plus autoritaire de la famille) nos
projets du moment. Je l’ai vu ravi de l’acquiescement de sa sœur et lui en ai
parlé plus tard dans la journée lorsque nous avons été seuls, car j’étais
choquée de sa manière de procéder. En repensant à cette scène, j’évalue
mon émotion à 10.
Même si je me sens choquée que Martin ait besoin de l’aval de sa sœur
pour nos projets personnels, je m’aime et je m’accepte complètement…
Cela m’amène à réfléchir et je me demande qui d’autre dans ma vie a cette
manière d’agir que je qualifierais de faiblesse. Bien sûr, c’est mon père !
Mon père était un homme droit qui ne voulait jamais avoir de conflit avec
personne. Une belle qualité d’un côté mais qui ne le rendait pas fiable pour
mes yeux d’enfant. On ne pouvait pas compter sur son soutien, notamment
face à ma mère souvent blessante, autoritaire et maltraitante.
Je travaille donc sur ce sentiment de ne pas pouvoir compter sur mon père,
comme je ne peux pas compter aujourd’hui sur Martin, qui lui ressemble
dans ce domaine… L’émotion monte en flèche car je prends peur !
Même si j’ai peur de devenir comme ma mère, je m’aime et je m’accepte
complètement… Évaluation : 10.
“ Toujours peur… 6
Encore peur… 2
Ce reste de peur… 0
Non, je ne serai jamais comme elle, et je l’ai déjà largement prouvé ! ”
Enfin je suis apaisée.
Je repense à mon père. Il faisait de son mieux par rapport à son histoire et à
ses croyances. Il n’en était pas moins un homme droit et aimant dont je suis
fière aujourd’hui.
Je me reconnecte à la scène entre Martin et sa sœur. Il reste de la colère à 8.
Même si je ressens cette colère envers Martin, je m’aime et je m’accepte
complètement… 5
Encore de la colère… 3
Toujours de la colère… 3
Ça stagne. Je sens que cela ne peut pas descendre car je suis parasitée par
un sentiment de trahison. C’est comme s’il ne me faisait pas confiance et
qu’il allait s’assurer du bien-fondé de notre projet auprès de sa sœur.
Même si je me sens trahie par Martin qui ne me fait pas confiance, je
m’aime… 6
Toujours ce sentiment de trahison… 2
Ce reste de sentiment de trahison… 0
La colère est à 2 maintenant.
Même si j’ai ce reste de colère, je m’aime et je m’accepte complètement…
Je suis maintenant à 0.
Je repasse la scène. C’est OK.
J’insiste en ajoutant plus d’emphase aux personnages. C’est OK ! Je suis à
l’aise. En ayant terminé avec cette scène plus ancienne, je décide de
continuer le travail entrepris précédemment sur cet événement plus récent
où est apparue l’hypothyroïdie.
Il reste que je me sens blessée de ne toujours pas avoir ma place dans la
famille… Évaluation 8-5-2 puis 0.
Je passe ensuite à la déception à 10.
Je me sens déçue d’avoir vécu dans l’illusion durant toutes ces années…
10-6-3-0.
Je repasse le film entier. Je me sens à l’aise avec ce film. Il n’y a plus
d’intensité.
Une dizaine de jours après ce travail, je vis un épisode curieusement inverse
de celui qui m’a fait consulter mon médecin. Je n’arrive pas à dormir. Je
m’impose malgré tout de rester couchée parce que c’est raisonnable de le
faire, mais je ne me sens pas fatiguée. Je sens également mon cœur battre
plus rapidement qu’à l’accoutumée. Je contrôle mes pulsations qui sont
alors à 90 par minute.
Puis involontairement, j’oublie mon médicament durant trois jours d’affilée
et les symptômes se calment.
Alors que je prends conscience de cet oubli, je fais le rapprochement avec
mon travail EFT et je consulte à nouveau mon médecin. Il me prescrit une
nouvelle prise de sang, qui révèle que ma glande thyroïde a redémarré. Plus
besoin de traitement. Je n’en ai pas repris à ce jour.
J’ai continué mon travail par la suite, sur ma place dans ma propre famille,
qui bien sûr est à l’origine de mon problème de place dans ma belle-famille
tant d’années après. Dernier examen sanguin : la glande thyroïde fonctionne
correctement. »
Bien que ce résultat ait été confirmé, personne ne peut affirmer que ses
problèmes thyroïdiens sont définitivement finis.

Ascension au Népal
Comme on l’a vu, l’EFT peut nous aider dans notre quotidien, dans le
traitement de nos événements difficiles du passé mais également pour nous
préparer à un événement à venir. C’est en traitant toutes nos appréhensions
que nous pourrons vivre avec beaucoup plus de sérénité une aventure qui
pourrait être stressante sans l’utilisation préalable de l’EFT.
Marion, 50 ans, passionnée d’alpinisme, a emporté l’EFT avec elle dans son
expédition au Népal. Je vous laisse découvrir son magnifique témoignage et
tous ces instants où l’EFT lui a permis d’aller au-delà de ses attentes et de
ses espérances…
«  Pratiquante et passionnée d’alpinisme, j’avais un projet d’ascension du
Manaslu, un sommet de plus de 8  000  m situé au Népal. Je voulais être
préparée mentalement, en complément de ma préparation physique. C’est à
cette occasion que j’ai eu l’opportunité et la chance de rencontrer
Geneviève Gagos. Le périple devait durer six semaines, du 10 septembre au
23  octobre 2011. Neuf mois plus tôt, j’avais passé le jour de Noël au
sommet de l’Aconcagua, en Argentine (6 962 m), mon premier “ presque-
7  000  m  ” après quelques expéditions à plus de 6  000  m au Népal et en
Bolivie. Mon rêve est près de se concrétiser  avec ce sommet de plus de
8 000 m…
Lors de deux séances individuelles EFT, j’avais travaillé sur la peur des
gerçures aux doigts qui sont très douloureuses, sur la peur du passage de
l’échelle métallique pour traverser une crevasse, sur la notion de sécurité (le
milieu est hostile, il faut savoir être autonome), l’altitude et ses
conséquences, la “  zone de la mort  ”, la peur d’une condition physique
insuffisante et mes doutes passagers. Comment allais-je gérer toutes mes
émotions, y compris celles liées à mes difficultés dans ma vie personnelle ?
Lors de la partie treck pour rejoindre le camp de base (situé à 4  900  m),
étape nécessaire pour l’acclimatation à l’altitude puisque nous devions
passer un col à 5  200  m, le matin de la sixième journée, en marchant, je
ressens une douleur dans le genou droit. Je fais aussitôt une séance d’EFT
avec le protocole  : Même si j’ai peur quant à cette petite douleur dans le
genou droit et ses conséquences pour la suite… Je m’aime et je m’accepte
comme je suis.
À la douleur au genou s’ajoutent rapidement des œdèmes sur le dessus des
pieds et la peur du froid que je n’ai pas connu dans des conditions extrêmes
et à une telle altitude. Il me devient difficile de faire les exercices tout en
faisant attention aux endroits où je pose les pieds  ; le sentier est en effet
escarpé et parsemé de pierres rendues humides par la pluie. Je commence
néanmoins le protocole, ne sachant plus trop où j’en suis en le faisant
mentalement. Je recommence et recommence et cela me demande une
attention supplémentaire.
Très rapidement, la douleur au genou disparaît, et je constate la résorption
des œdèmes le soir même dans ma tente. Cette peur du froid ne me
préoccupe plus très rapidement. J’ai envie, besoin même de m’imprégner
des lieux, des sons et je préfère marcher seule par moments, ce qui me
permet aussi d’être plus attentive à ce qui se passe en moi, à ce que je
ressens et de pouvoir le cas échéant faire de l’EFT.
Dixième jour : je fais des séances d’EFT mentalement :
Même si j’ai peur de ne pas avoir le rythme, la forme physique…, Même si
j’ai peur car j’ai un peu mal à la tête, au côté droit…
Même si j’ai peur d’avoir des diarrhées pendant l’ascension, étant en
groupe, dans la neige, dans la tente et de devoir sortir dans la précipitation,
en pleine nuit, en devant m’habiller très chaudement et m’extirper de la
chaleur de mon sac de couchage…
Même si j’ai peur car j j’ai des difficultés à ouvrir mes yeux à cause des
œdèmes…
En montant, il m’est parfois difficile de faire le protocole. Cela me prend
des minutes et des minutes, parce que je veux le faire pour des points précis
et comme je dois être attentive, cela me demande davantage de
persévérance. Mais très rapidement, je me rends compte que je n’ai plus
mal à la tête. Aussi, je ne me suis plus jamais posé la question de ma
condition physique (elle était bonne et j’étais confiante) et je n’ai plus eu
d’œdèmes au niveau des yeux. Une fois, une nuit, j’ai eu la diarrhée…
Était-ce pour tester l’EFT ? Cela aura été la seule et unique fois !
Le passage sur l’échelle métallique du camp 1 au camp 2 s’est fait sans
aucune difficulté (je m’attendais à ce qu’elle soit beaucoup plus longue).
J’avais une réelle appréhension car une alpiniste chevronnée, avec plusieurs
sommets de 8 000 m à son actif, rencontrée au camp de base, nous disait ne
pas aimer passer ces échelles.
Onzième jour  : séance d’EFT avant de me lever  : Même si j’ai peur au
camp de base d’avoir une tente sale et que la fermeture Éclair ne ferme pas
bien, je m’aime et je m’accepte complètement. À l’arrivée, ma tente était
propre et la fermeture Éclair fonctionnait bien. Une fois dans les camps
supérieurs, j’ai eu une tente qui fermait mal mais je n’ai pas eu froid, mon
sac de couchage est très chaud et j’étais fatiguée.
Seizième jour : Même si j’ai peur du poids à porter en plus de l’altitude…
Je vois en effet le chef d’expédition très attentif à son épouse, au poids de
son sac à dos. Lors de courses d’alpinisme dans les Alpes, mon mari
souvent prenait des effets qu’il mettait dans son sac pour me soulager. Là, je
dois faire seule… Cela n’a finalement pas été une difficulté pour moi.
Le lendemain, j’ai du mal à respirer la nuit (pourtant, j’ai la tête bien
surélevée), et froid aux pieds. Un peu plus tard, je constate que je respire
sans problème.
Petite séance d’EFT en allant du camp 2 (6 400 m) au camp 3 (6 900 m) : je
sens monter une émotion, mes larmes coulent en marchant, en pensant aux
difficultés que traverse mon couple. Je me retourne, personne n’est derrière
moi, je peux pleurer et je “ tapote ” au-dessus de mes clavicules jusqu’à ce
que je m’apaise. L’apaisement n’est cependant pas aussi important que
quand je fais le protocole complet, je le fais rapidement par crainte que
quelqu’un n’arrive dans mon champ de vision et ne se demande ce que je
fais à me “ taper ” au-dessus de la poitrine.
Nous levons le camp 3 un matin à 7 heures en direction du camp 4, situé à
7  400  m. Après une centaine de mètres, un des membres du groupe ne se
sent pas bien et veut redescendre (il va d’ailleurs le faire avec un sherpa).
On marque une pause et Pierre (le seul du groupe qui a choisi de prendre de
l’oxygène, au cas où) me demande si on continue ou si on redescend nous
aussi.
Là, je ne sais pas quoi répondre, quoi faire. Je me sens partagée. Le sherpa
qui est juste devant moi me dit : “ You are a strong woman ” et me montre
la direction pour continuer. J’ai à l’esprit ce que nous a dit le chef
d’expédition : “ La cohésion du groupe est essentielle, il ne faut pas se la
jouer perso.  ” Là, je n’ai pas le réflexe de l’EFT. Même si je ne sais pas
quelle décision prendre… je m’aime et je m’accepte complètement. Le
temps passe et me semble long… Nous sommes finalement redescendus,
avec les sherpas.
La nuit précédente n’avait pas été super, car nous avions dormi à trois dans
une tente prévue pour trois, mais avec tout notre matériel, réveillés par ceux
qui se lèvent la nuit pour uriner, pas de place pour se retourner… Je m’étais
néanmoins sentie en forme physique et morale.
Geneviève m’avait confié que l’EFT peut avoir des effets au-delà des
attentes, des espérances… Je n’ai pas su le mettre en pratique
complètement !
Je n’ai eu aucune gerçure aux doigts, et j’ai mis rarement de la crème sur
les pieds. C’était simplement pour prendre soin de moi, dans la tente au
camp de base, puisque j’avais le temps de prendre le temps. Geneviève
m’avait dit qu’on peut prévenir par l’EFT ; elle avait raison ! »

Turista
Continuons de voyager et passons du Népal au Mexique où Luisa, Italienne
de 30 ans, aurait pu voir son voyage gâché si elle n’avait pas pensé à utiliser
l’EFT.
« J’ai eu l’occasion d’expérimenter les bienfaits de l’EFT lors d’un voyage
au Mexique. Avant le départ, Amanda Castello, praticienne EFT, m’a
guidée au cours de quelques rencontres où elle m’a enseigné les rudiments
de l’EFT. J’ai ainsi expérimenté l’EFT sur quelques crises, que je traversais
sur le plan professionnel. J’ai assimilé la méthode et les résultats ont été très
positifs et rapides. Amanda m’a suggéré de mettre l’EFT dans ma valise, au
cas où… et c’est ce que j’ai fait. Elle m’a expliqué que je pouvais essayer
l’EFT sur toutes les situations, physiques ou émotionnelles, et l’appliquer,
le cas échéant, à mon compagnon. L’objectif étant de pouvoir appliquer
seule l’EFT, durant le voyage, en cas de besoin.
Le type de voyage que je me préparais à faire présentait en effet un certain
nombre de risques et pouvait engendrer des situations complexes à gérer,
sur le plan physique comme émotionnel.
Avec mon compagnon, Silvio, nous avons décidé de faire un voyage de
trois semaines, organisé de façon autonome, sans soutien local ni tour-
opérateur, pour sillonner tout le Mexique, avec un maximum de trois jours
par étape. Au programme, diverses altitudes (du niveau de la mer jusqu’à
2  800 m), des températures et des habitudes alimentaires très différentes,
des déplacements souvent très longs (jusqu’à vingt-quatre heures), en avion,
en bus et en ferry…
Au cours de ce voyage, j’ai eu plusieurs occasions d’appliquer l’EFT. Je
dois avouer que dans tous les cas, j’ai vu des résultats rapides et
significatifs, en particulier pour traiter la diarrhée du voyageur.
La diarrhée du voyageur est la plus commune des maladies que l’on risque
d’attraper en voyage, elle touche environ 40  % des voyageurs dans les
zones tropicales. Elle peut être causée par plusieurs types de virus,
bactéries, protozoaires ou parasites.
Mon compagnon et moi avons l’habitude de suivre très attentivement toutes
les précautions alimentaires et hygiéniques recommandées, et prenons des
ferments lactiques tous les jours. Malgré cela, il reste facile d’attraper la
turista !
Un matin très tôt, au petit déjeuner, j’ai été prise soudain de fortes crampes
à l’abdomen et à l’intestin. Je suis rentrée précipitamment dans la chambre.
J’ai alors commencé à avoir des crises de diarrhée, violentes et
extrêmement rapprochées, au moins quatre en quelques minutes,
accompagnées de très fortes douleurs à l’estomac et à l’intestin.
J’ai immédiatement essayé de traiter ce problème avec l’EFT. J’ai estimé
ma douleur à ce moment-là à 10.
J’ai commencé avec la phrase  : Même si j’ai une forte diarrhée et de
terribles crampes d’estomac et aux intestins, je m’aime et je m’accepte
complètement.
De là, j’ai fait la phrase de rappel sur chaque point : “ Terribles diarrhée et
crampes d’estomac et à l’intestin… ”
Ensuite, j’ai fait une ronde complète sans phrase. Les décharges
continuaient, mais juste après la première ronde, j’ai senti comme un
relâchement de la tension intestinale. J’ai estimé ma douleur à 9.
Comme chaque fois que j’utilise l’EFT, j’arrive, après la première ronde, à
sentir et à définir plus précisément ma douleur et l’état des parties du corps
qui sont touchées.
La phrase suivante a été :
Même si j’ai des douleurs à l’estomac et à l’intestin que je ressens comme
des élancements, et qu’à chaque douleur correspond une décharge de
diarrhée qui provoque à son tour des douleurs et des brûlures sur
l’ensemble du côlon, je m’aime et je m’accepte complètement.
La phrase de rappel a été  :  “ Ces douleurs lancinantes à l’estomac et
l’intestin, diarrhée, brûlures dans le côlon… ”
Ensuite, j’ai fait à nouveau un tour sans phrase. J’ai estimé ma douleur à 7.
En effet, la douleur était devenue moins puissante. Je sentais mon estomac
et mes intestins plus détendus et moins douloureux. Les décharges de
diarrhée étaient moins fréquentes. Je m’en suis rendu compte parce que j’ai
réussi à faire la deuxième ronde sans m’interrompre pour aller aux toilettes.
Je me suis alors concentrée sur les aspects psychologiques liés à ce
problème. Durant notre voyage, le temps était millimétré. Nous avions
calculé à la minute près chaque déplacement pour être en mesure de visiter
chaque destination, aussi nous ne pouvions pas nous attarder à un endroit si
nous le souhaitions. Le lendemain, était prévu un trajet assez complexe, car
nous devions emprunter un bateau pendant dix-huit heures, sans cabine à
disposition, suivi de deux heures de bus. Nous passions donc notre dernier
jour à Mazatlán, une ville magnifique, où nous nous trouvions déjà depuis
deux jours  : les choses à y faire et les endroits à visiter étaient encore
nombreux mais nous n’avions pas d’autre solution que de partir. Dans tout
cela, ma première pensée était la crainte de devoir marquer un arrêt forcé
durant notre voyage. L’idée de passer encore une journée à l’hôtel
provoquait en moi frustration et colère.
J’ai donc essayé de mettre au point une phrase qui exprimait ces craintes et
ces émotions :
Même si je ressens une forte colère parce que je crains d’être bloquée toute
une journée ici, me contraignant à renoncer à tout ce que je désire voir
aujourd’hui, en sachant que je n’aurai pas d’autre occasion de le faire, je
m’aime et je m’accepte complètement.
La phrase de rappel a été : “ Très en colère et frustrée à cause de la turista
qui me bloque ici… ” Ensuite, un tour sans phrase. La tension à l’estomac
et aux intestins s’était considérablement réduite. Il me restait juste la
brûlure au côlon et quelques décharges de diarrhée, toutefois beaucoup
moins fréquentes, intenses et douloureuses.
J’ai estimé encore cependant ma souffrance à 7. Pas tant pour la douleur
physique, devenue très supportable, que pour la crainte des conséquences
que la diarrhée pouvait entraîner pour notre voyage.
J’ai continué à travailler sur le côté émotionnel avec la phrase :
Même si j’ai peur que cette diarrhée puisse nous obliger à retarder le
départ de demain, avec des retards et des changements importants dans le
programme de notre voyage, et que cela me provoque frustration et colère,
je m’aime et je m’accepte complètement.
Phrase de rappel : “ Cette diarrhée qui bouleverse nos plans, frustration et
colère… ” Ensuite, un tour sans phrase. Je me suis sentie tout de suite plus
détendue et légère. Non seulement les organes touchés, mais toute ma
personne ressentaient soudain un grand bien-être. Je commençais à devenir
consciente des améliorations physiques. Les décharges de diarrhée étaient
désormais très espacées les unes des autres. La dernière remontait à au
moins une demi-heure avant et avait été faible. Je visais désormais une
“  guérison  ” totale, qui me rendrait la liberté de poursuivre le voyage.
J’estimai ma souffrance à 2.
Il me restait un dernier aspect à traiter, que j’avais senti émerger durant ce
travail. J’étais désolée que Silvio soit préoccupé à cause de moi et qu’il soit
resté à l’hôtel toute la matinée. Sa disponibilité, son attention et
l’acceptation de ma situation et de ma souffrance étaient absolues.
Néanmoins, je culpabilisais, même si je savais parfaitement que je n’étais
pas responsable et que je pouvais compter sur son total soutien.
La phrase construite sur cet aspect a été :
Même si je sais que ce n’est pas ma faute et que Silvio a compris, et si je me
sens quand même coupable de l’avoir inquiété et de lui avoir fait perdre son
temps, je m’aime et je m’accepte complètement.
Phrase de rappel : “ Silvio est inquiet et perd son temps à cause de moi… ”
Après cette ronde, j’ai senti que j’étais dans un état de bien-être complet. La
douleur à l’estomac et à l’intestin avait disparu. La sensation de brûlure du
côlon était présente comme une trace de quelque chose appartenant
désormais au passé. Je n’avais plus aucune diarrhée. Je me sentais calme et
je savais que je pouvais partir sans crainte. Il y avait encore une sorte de
stress global, mais la douleur était tombée à 0. La journée s’est
effectivement déroulée sans problème. Je n’ai plus eu du tout de diarrhée. Je
sentais seulement le poids de mon intestin qui avait été très secoué mais j’ai
mangé normalement, en prêtant seulement encore un peu plus attention aux
choix de mes aliments. Le lendemain, nous sommes repartis, et j’ai pu
affronter le long voyage sans problème. Cela paraissait impossible de
penser que la veille, j’avais souffert autant !
J’ai travaillé avec l’EFT en cycle continu comme je l’ai décrit, depuis le
matin où j’ai eu les premières manifestations de diarrhée jusqu’à la fin de la
matinée. Le problème a été résolu définitivement de cette façon et en
quelques heures. Je tiens à spécifier que je n’ai pris aucun médicament. Je
n’ai utilisé que l’EFT.
L’EFT est vraiment à mettre dans sa valise ou son sac à dos ! »

Commentaire d’Amanda Castello :


Un des grands bénéfices de l’EFT est que la personne en souffrance
participe directement à son retour vers la santé, vers un état de bien-être.
Elle en est l’acteur principal. Elle sort d’un état de passivité et de rémission
(où elle endure, supporte, attend) et entre dans un état de participation (où
elle agit, participe).

Rhume des foins


Retrouvons les prairies printanières de nos campagnes et leurs possibles
désagréments que Nadine, 48 ans, a su juguler avec l’EFT.
« Je suis allergique aux graminées depuis mon enfance : rhume des foins à
chaque printemps, surtout quand il y a du soleil avec un air sec.
Au printemps dernier, au cours d’une promenade, je me suis retrouvée face
à une prairie que je devais traverser à moins de faire demi-tour. L’herbe
était presque aussi haute que moi. Je décidai de tester la technique d’EFT.
Je n’avais pas sur moi d’antihistaminiques ni de gouttes nasales.
J’ai donc fait des rondes de tapotements sur tout ce que je ressentais dans
mon corps comme sensations désagréables et négatives :
– J’ai le nez qui me pique.
– Ça me chatouille le nez.
– J’ai les yeux qui rougissent.
– Ça me gratte dans la gorge.
– J’ai envie d’éternuer.
– J’ai les yeux qui me grattent.
– Ça sent les herbes.
L’un après l’autre, les symptômes disparaissaient.
J’ai continué plusieurs rondes sur mes associations d’idées face à ces
graminées :
– J’ai le rhume des foins depuis que j’ai environ 9 ans.
– J’ai eu le rhume des foins parce que mes deux frères l’avaient aussi, avant
moi, pour être comme eux.
– À 9 ans, j’ai eu mon premier petit copain et je me suis roulée dans le foin
avec lui.
– Mes frères m’ont dénoncée à ma mère.
– Maman n’a pas été contente.
– J’ai eu le sentiment de faire du mal et d’être quelqu’un de sale.
J’ai poursuivi encore quelques rondes sur mon sentiment de ne pas avoir le
droit de profiter de cette belle saison :
- J’ai le sentiment de ne pas avoir le droit de profiter de cette belle saison.
- De profiter de cette saison de renaissance.
- De profiter de la saison des amoureux.
Après plusieurs rondes, je me sens comme tout le monde, je suis devant ce
champ, je peux respirer à plein nez, ça sent le rhume des foins, je connais
bien cette odeur particulière mais ça ne me touche pas, ça ne me chatouille
plus le nez, ni les yeux, ni la gorge.
Je sens que je peux profiter du printemps, de cette belle saison que je suis
habituellement obligée de fuir, pour me tenir à l’ombre, dans l’obscurité.
Je me prépare à une immersion  dans ces herbes. Il me revient alors en
souvenir ce que ma mère m’a raconté d’elle, enfant, pendant la guerre, où
elle aimait se promener dans les champs de blé, elle aimait cette campagne,
mais elle vivait aussi beaucoup de peurs ; elle devait taire son vrai nom de
famille sous peine de mort. Elle devait se tenir cachée aussi, dans l’ombre.
Je fais encore quelques rondes pour ma mère en moi. Sa peur, son
incompréhension et son sentiment d’être si petite, dans ces grandes herbes.
Je peux maintenant traverser ce champ. Avec bonheur, je vis le printemps,
je danse dans ces grandes herbes, je cours, je ressens le contact des herbes
sur moi, les touche, les caresse. Je n’ai aucun signe d’allergie, aucune
irritation de la gorge, des yeux, du nez. J’ai le sentiment d’avoir vaincu
l’allergène, mon corps a ses ressources, il a pris le dessus. »

Dans l’attente de nouvelles…


Voici le cas que Juliette nous rapporte  ; le prénom pourrait être remplacé
par celui de n’importe quel parent, dans l’attente des nouvelles de ses
enfants, j’en suis sûre.
«  Mon problème  ? Je ressens une angoisse au niveau du thorax quasi
systématique quand mon fils aîné ne se manifeste pas depuis une semaine et
quand je pense au nombre de jours sans appel… Ce ressenti est à 7 ou 8 et
peut durer parfois toute la journée. En fait, cela lui arrive de laisser passer
du temps pour me contacter et si je craque et que je téléphone, sa réponse
est : “ Tu me connais, le temps passe vite, tu n’as qu’à me téléphoner. ” Je
pourrais appeler mais le contact que j’ai avec ma belle-fille ne prête pas à la
spontanéité et je ne veux pas avoir l’air de leur forcer la main pour une
rencontre. Par exemple, son dernier appel d’il y a trois semaines disait  :
“ On se pose et on vous téléphone pour que vous veniez à la maison. ” Et
puis, je suis tentée dans ces cas-là de me dire : “ Combien de temps il peut
rester sans me parler ? ”
Cette angoisse face à ce silence s’accompagne d’une certaine tristesse et
d’une peur quasi viscérale : “ Et si notre relation s’arrêtait ? ” alors qu’en
même temps, je sais profondément que c’est irréaliste. Tristesse à 6… Peur
que cela s’arrête à 8… Je me rappelle sa naissance. Il est né à terme,
l’accouchement a été très rapide mais il est sorti en état de mort apparente.
Réanimation pendant vingt  minutes dans la pièce juste à côté de la salle
d’accouchement (je sens encore mon ventre se serrer en le disant). Je
tapote : Même si je sens mon ventre se serrer en entendant les bruits dans la
salle à côté… Évaluation à 9. À ce moment-là, j’ai peur qu’il meure et en
même temps, quand je vois le temps qui s’est écoulé, je ne veux plus qu’ils
le réaniment et je le crie (je suis toute seule sur la table d’accouchement).
Je n’arrive plus à tapoter sur la sensation que mon ventre se serre. Je
continue sur la peur. En fait, j’ai peur d’avoir mis au monde un enfant qui
peut devenir handicapé. Je suis kinésithérapeute, je sais ce que peut
entraîner une réanimation trop longue. Même si j’ai très peur que les
médecins s’acharnent sur mon bébé et me le rendent anormal… Évaluation
à 10. Je revois la salle toute blanche qui me semble immense, je me sens si
seule, personne n’est là, je suis coincée dans les étriers, impuissante, piégée.
Le décor devient plus flou et je me sens moins présente dans la salle, je
soupire  : évaluation à 2. C’est comme si j’étais descendue de la table, je
n’entends plus rien dans la salle à côté  : Même s’il me reste un fond de
peur… J’essaie de me mettre dans ce qui a suivi  : mon bébé a été mis en
couveuse, en soins intensifs, à un autre étage que celui où je suis
hospitalisée. Je ne peux le voir ensuite que derrière une vitre (à l’époque, en
1971, ni les mamans ni les papas n’avaient le droit d’entrer dans la salle où
se trouvait leur bébé et encore moins le droit de le toucher). Je me vois le
regarder pour la première fois, tout branché de partout, et mon cœur et mon
corps se déchirent. Procédure d’urgence car je suis à 12 : Même si la vue de
mon bébé “ torturé ” medéchire… Je retombe à 7, puis à 5. Je commence à
pouvoir dire : Même si la vue de mon bébé branché me fait encore du mal…
Évaluation à 3  : je suis plus confiante, le bébé est moins branché, c’est
comme si la vitre qui me sépare de la salle où se trouve la couveuse avait
disparu, reste la couveuse. Même si la vue de mon bébé branché dans la
couveuse me fait encore un peu mal… Le bébé est débranché, je suis moins
tendue. Je le vois après, dans son berceau de la clinique mais sans vitre qui
nous sépare (pourtant, cette vitre existait et ce sont les puéricultrices qui
prenaient le bébé et se mettaient derrière la vitre pour nous le montrer). Là,
je ne ressens pas de difficulté en le regardant dans ce berceau-là. Je réalise
que j’avais un sentiment de culpabilité très fort quand la scène a
commencé : culpabilité de ne pas l’avoir mis au monde sans problème. Elle
devait être à 10, elle est maintenant à 3  : Même s’il me reste un fond de
culpabilité de ne pas avoir été capable de mettre Marc au monde sans le
faire souffrir… J’utilise le raccourci  : suivi du doigt de bas en haut. C’est
OK, je me sens bien, je n’ai plus de sensation d’angoisse au niveau du
thorax. Je dois stopper la séance pour aller travailler mais je suis fatiguée
par l’exercice. Je fais donc une dernière ronde sur la fatigue. Je me sens
bien, je crois avoir franchi une étape sur le besoin que j’ai qu’il me
démontre son amour, amour dont pourtant je ne doute pas mais pour lequel
j’ai besoin de signes tangibles. Je me sens libérée, je me manifesterai quand
j’en aurai envie… À suivre. »

Syndrome de stress post-traumatique (attentat à la FNAC en 1986)


Voilà une belle démonstration de la technique, ici pratiquée en solo, mais
qui aurait pu nécessiter un travail accompagné tant la charge émotionnelle
était importante. Bravo à France, 54 ans, qui après avoir suivi le cursus
complet de formation, a utilisé l’EFT sur elle-même comme je le demande à
mes élèves, avant de s’aventurer en clientèle.
«  Grâce à l’EFT, j’ai pu me débarrasser d’une scène d’attentat que j’ai
vécue à Paris, au Forum des Halles, à la FNAC Sport, en février  1986.
J’avais 28 ans.
Je me trouvais au niveau -1 et mon frère au niveau -3. Mon frère en est sorti
très estropié. Cette scène a longtemps hanté mes nuits  : insomnies puis
cauchemars autour du bruit de la déflagration de la bombe que je n’avais pu
identifier comme telle, bruit atroce des portes coupe-feu qui s’étaient
refermées sur nous, nous emprisonnant dans un nuage de fumée, bruits de
sirènes tous azimuts, cris… Je me réveillais en sursaut, en sueur. Parfois,
cette scène revenait me visiter si j’entendais un bruit similaire comme une
sirène d’ambulance, une porte d’ascenseur se refermant violemment… Il
suffisait de peu pour réenclencher le scénario et tout son cortège d’émotions
(peurs, pétrification, panique, recherche de sortie, recherche de sens à cet
événement). J’ai suivi une psychothérapie rogérienne, pendant cinq ans, qui
a calmé en grande partie le traumatisme. J’ai aussi fait de la sophrologie.
Les bienfaits des thérapies ont été importants, mais sans effet sur ces bruits
qui étaient à l’origine de mes cauchemars et dont je n’arrivais pas à me
défaire.
L’EFT m’a totalement débarrassée des émotions (peurs, panique, corps
pétrifié …) qui naissaient lorsque j’entendais une sirène d’ambulance, un
bruit assourdissant, que je respirais une fumée… J’ai traité ces souvenirs
avec la technique du film sur une séance unique d’une heure et demie
environ.
Mon titre était au début  : “  Mort imminente  ” et à la fin  : “  La
déflagration ”.
Je peux aujourd’hui revivre la scène sans que tout me glace et m’effraie. »

La mort : un sujet tabou


Je vous propose maintenant deux cas sur un même sujet, la mort. Tout
d’abord celui de Jérôme, 26 ans, qui a dû faire face au départ d’un de ses
proches.
« Problème traité : décès de ma grand-mère maternelle et affirmation de soi
devant toute la famille réunie pour la cérémonie.
Je tiens à dire que c’était la première fois que j’étais confronté au décès
d’un proche.
Ma mère m’a annoncé le décès de ma grand-mère par téléphone. J’ai alors
laissé venir les émotions et je les ai traitées comme elles arrivaient. Je suis
allé m’asseoir sur mon coussin de méditation dans mon espace de
relaxation, et j’ai tapoté à vide pendant quelques instants. Puis j’ai tapoté
sur les émotions qui montaient, en les laissant s’exprimer pleinement. Je
n’ai utilisé les phrases d’IP qu’une fois apaisé, pour finir de “ nettoyer ”.
J’ai tapoté sur tout ce que je n’ai pas pu dire à ma grand-mère :
Même si je ne la verrai plus chez elle, comme d’habitude, c’est fini.
Même si je n’arrive pas à l’accepter, à réaliser.
Même si j’ai une boule dans la gorge. (envie de pleurer)
Même si c’est trop brutal.
Même si je n’ai pas pu lui parler de mes nouvelles activités, de mes
projets…
Même si je n’ai pas eu le temps de lui dire au revoir.
Même si je n’ai pas eu le temps de lui dire que je l’aime.
Puis, les émotions négatives ont peu à peu laissé place à un sentiment
positif et enthousiaste : le fait que toute la famille allait être réunie, ce qui
n’était pas arrivé depuis plusieurs années. Que l’on allait (enfin) pouvoir
exprimer et partager nos ressentis, ce qui n’était jamais arrivé d’aussi loin
que je me souvienne.
J’ai testé de mon mieux ce qui pouvait rester d’émotions négatives. Cela a
duré une demi-heure, à l’issue de laquelle j’étais bien par rapport à l’idée du
décès de ma grand-mère. J’ai pu l’annoncer à mon amie qui rentrait, sans
être bouleversé même si je n’étais pas non plus dans mon état habituel.
Dans les jours qui ont suivi, j’ai pu écrire un hommage à ma grand-mère
que je comptais lire à la cérémonie.
Je n’ai pas anticipé les événements (la réunion, le cimetière, la
cérémonie…). Une fois en situation, j’ai traité les émotions au fur et à
mesure, comme elles venaient.
Il y a eu deux moments forts pour moi :
• L’arrivée dans la chambre funéraire pour découvrir ma grand-mère dans
son cercueil et le partage de la commotion avec les autres (une première
pour moi).
J’ai tapoté mentalement et sur les points de la main tout en approchant du
cimetière. Une fois sur place, j’ai pu aller voir le visage de ma grand-mère
sans difficulté. J’ai accompagné une de mes cousines pour qui c’était
difficile et qui hésitait.
• Le deuxième moment éprouvant pour moi a été la lecture du texte que
j’avais rédigé devant le cercueil de ma grand-mère, toute la famille et les
amis proches.
Il y a eu un très long moment d’attente où nous sommes restés tous
ensemble autour du cercueil avant que le maître de cérémonie ne vienne lire
les quelques textes d’hommage avant l’incinération.
J’ai alors tapoté mentalement sur le stress de lire ce texte devant
l’assemblée. Je n’ai pas identifié, sur le moment, la principale émotion
sous-jacente : exposer qui je suis intimement (à travers mon texte) devant
toute la famille (et la peur de ne pas être accepté tel que je suis ou du moins
la crainte de ce qu’ils allaient penser de moi).
J’ai lu mon texte, en tremblant un peu mais avec la force et le ton que je
souhaitais.
Les gens ont trouvé cela beau et ont été très touchés par mes mots. J’ai été
fier de pouvoir prononcer ce texte d’hommage, qui m’a définitivement
délivré de la tristesse liée au décès de ma grand-mère. Il m’a aussi permis
de me délivrer et d’affirmer qui je suis et qui je veux être.
Les membres de la famille n’ont pas compris comment j’ai été capable de
m’exprimer devant le cercueil et ont probablement pensé que j’étais très
courageux. J’étais en réalité surtout dégagé de la charge émotionnelle
associée à cet événement, ce qui n’était visiblement pas leur cas.
J’ai effectivement dû trouver un peu de courage à cet instant, mais c’est
bien parce qu’il me restait encore un aspect sous-jacent (un problème de
fond même). J’en conclus qu’une fois libéré de ses émotions, il n’est plus
nécessaire de faire preuve de courage pour agir.
Je ne pense pas que j’aurais été capable d’écrire ce texte d’hommage et de
le lire devant tout le monde sans traiter les émotions associées. Le fait
d’avoir travaillé les émotions “  sur le coup  ” , immédiatement après
l’annonce du décès, m’a permis de les traiter sans avoir à aller les chercher
au fond de moi. »

Une investigation avec l’EFT


Voici le second cas sur un même sujet délicat. Vous y trouverez le travail de
détective que tout praticien doit réaliser.
« Je m’appelle Laura, j’ai 39 ans. Je suis mariée et j’ai deux enfants en bas
âge. Je pratique l’EFT depuis plusieurs années sur moi et j’accompagne
aussi mes proches dans leurs séances d’EFT. Geneviève m’a demandé si je
pouvais partager cette séance avec vous. Ce que je fais avec beaucoup de
plaisir, en espérant que cela puisse vous aider.
Le thème de cette séance est ma relation avec la mort… L’arrière-grand-
père de mes enfants est décédé il y a plus d’un mois. Je n’ai pas encore
trouvé les mots pour en parler avec mes enfants.
De plus, notre chien est chez le vétérinaire pour la dixième fois, suite à un
accident, et il survit à coups de traitements successifs. Je n’arrive pas à
m’imaginer qu’il puisse mourir… Il présente pourtant un début de
septicémie et peut-être de nécrose de l’intestin… Depuis son accident, on
laisse chez le vétérinaire une somme considérable quasiment tous les mois
pour essayer de le “ sauver ” parce que “ tant qu’il y a de la vie, il y a de
l’espoir ”. Et je n’arrive pas à dire : “ On le fait piquer ”.
Alors on essaie, on essaie encore dans l’espoir d’une stabilisation de son
état et d’une disparition totale ou partielle du dysfonctionnement… Entre
deux traitements, notre chien mène une vie normale. Alors pourquoi ne pas
lui laisser une chance ?
La mort et moi, c’est tabou ! J’ai de grands principes pour les autres : “ La
mort fait partie de la vie, ” “ La mort, c’est un passage, pas une fin ”, etc.
C’est très bien tout ça, mais quand la mort est proche de moi et qu’elle
touche des êtres chers, je perds mes moyens et je doute de toutes ces
phrases très belles que je dis pour aider les autres dans leur deuil…
J’ai besoin qu’on m’aide par rapport au phénomène que l’on appelle “  la
mort ”, qu’on m’aide à en parler à mes enfants, qu’on m’aide à aborder ce
sujet et à l’envisager pour le chien comme pour mes proches.
Durant ma séance que je vous livre en intégralité, vous pourrez lire mes
questionnements, ma recherche des causes, le SUD78 et les phrases d’EFT
qui y sont associées.
En quoi est-ce que la mort me dérange ?
Elle me dérange parce que je n’y peux rien, je n’ai pas de contrôle dessus.
Or j’aime bien tout maîtriser, tout contrôler.
Pourquoi ça me dérange de ne pas tout contrôler et maîtriser ?
Tout compte fait, ce n’est pas ça le problème ; c’est parce que je ne sais pas
ce qu’il y a après la mort… Comme je ne sais pas, je ne peux pas me dire
que la réincarnation ou les esprits existent. Et je ne veux pas croire qu’après
la mort, on n’est qu’un morceau de viande qui brûle ou pourrit dans un trou.
Pourquoi cela-t-il me dérange de ne pas savoir ?
Parce que durant des années, j’ai eu des substituts de bonheur qui
m’anesthésiaient la tête (traitements antidépresseurs, anxiolytiques,
benzodiazépines79, alcool ou autres) pour m’aider à aborder la vie, les
émotions et surtout la mort… Et là je n’ai plus rien, il n’y a plus que moi,
mes émotions et la mort en face. J’ai perdu des animaux et des gens chers
sans verser une larme quand j’étais sous traitements ou toxiques… Je
n’avais pas d’émotions, comme si je n’étais quasi pas dérangée par la mort.
Pourquoi la mort me dérange-t-elle tant ?
Peut-être parce que j’ai peur des émotions  ? Des pleurs, des larmes… Et
pourtant, avec l’EFT, j’ai un outil en or pour ne plus avoir peur des
émotions.
D’où vient cette peur ?
Certainement parce que j’ai mis dix ans à faire le deuil de mon grand-père
et que ç’a été l’expérience la plus pénible de ma vie je pense. Pourtant, à sa
mort, j’étais une jeune adulte, je pouvais relativiser, me dire qu’il avait fait
sa vie, tout ce qu’on peut se dire pour rendre les choses moins pénibles…
Le décès de ce grand-père a été une vraie déchirure et je me suis jetée dans
les médicaments et l’alcool pour m’apaiser, m’aider à oublier son manque.
Je trouvais injuste qu’il ne m’ait pas emmenée.
Pourquoi ç’a été si dur pour moi ?
Parce que la mort, c’est le manque de l’autre… Je n’ai pas trop été touchée
par la mort depuis que je suis sur terre. Je n’ai perdu qu’une dizaine de
personnes chères. C’est moins que certaines personnes, surtout au bout de
presque quarante ans de vie ! Mais c’est déjà trop. Par ordre chronologique
pour aller le plus loin possible dans l’enfance, j’ai perdu :
• mes trois grands-parents ;
• Christine, une amie très proche morte d’un cancer ;
• Didier, mon amoureux, suicidé à 20 ans ;
• et deux copains, morts jeunes dans un accident de voiture ;
• le petit Jean-François, asthmatique, vers 6 ans. C’était un élève de ma
classe. Ça m’a à l’époque beaucoup peinée ;
• en 1979, mon arrière-grand-père est mort. Pourtant, c’était un soulagement
de voir partir cet homme qui me faisait peur ;
• ma nounou… Je crois que sa mort a été l’occasion de mon premier contact
avec le mot mort… et la première prise de conscience de ce que cela
pouvait être de ne plus jamais voir les gens quand ils sont morts.
Alors que je fais cette liste, un souvenir me revient  : ma nounou s’est
suicidée. Elle a pris des médicaments. C’est drôle que j’y repense
maintenant.
J’étais toute petite. Je sais que je n’ai pas compris comment quelqu’un
pouvait me quitter de la sorte. Je m’étais sentie responsable de son geste : je
n’avais pas dû être assez sage avec elle le jour d’avant. Je n’avais pas
imaginé qu’elle pouvait avoir d’autres difficultés que celle de me garder
moi. Ça m’avait profondément peinée, chagrinée et j’avais ressenti une
profonde injustice car elle avait été très rapidement remplacée. Pourquoi
m’avait-elle abandonnée  ? Cette question laissée sans réponse, c’est celle
que j’ai hurlée aussi à l’annonce de la mort de mon papy.
Si je rebondis sur le mot “  abandon  ”, c’est que je sais que je suis née
prématurée et que j’ai été arrachée à ma mère durant les trois premiers mois
de ma vie. Je me sentais tellement rejetée que je pleurais sans cesse, tant et
si bien que mes parents, sur le conseil d’un médecin, m’ont mise dans une
chambre très loin d’eux pour me laisser pleurer. Ils n’en pouvaient plus de
m’entendre pleurer, j’étais un bébé hurlant, une enfant pénible… Cette
étiquette m’est longtemps restée collée.
À présent que je suis mère à mon tour, je comprends que parfois les parents
n’ont pas d’autres choix pour préserver leur équilibre mental, que d’écarter
l’enfant qui pleure, pour ne pas avoir envie de le secouer ou de le passer par
la fenêtre ! Mais, enfant, lorsque l’on me rappelait cet épisode, je le vivais
comme un deuxième abandon ressenti comme un traumatisme. Comment
pouvait-on agir de la sorte et me le rappeler quasiment à chaque
anniversaire ?

Après ce questionnement pour essayer de trouver les causes racines de mon


problème avec la mort, je vais maintenant travailler sur plusieurs aspects en
respectant la chronologie suivante  : je vais d’abord m’occuper de mon
ressenti le plus ancien.
Premier aspect : j’ai été un enfant prématuré de 0 à 3 mois.
Je me suis sentie abandonnée par ma mère lorsque j’ai été arrachée à elle
pour partir en couveuse : SUD à 10.
IP Même si je me suis sentie abandonnée par ma mère dès la naissance
quand j’ai été arrachée à elle, je m’accepte et je m’aime telle que je suis.
Phrase de rappel pour une ronde complète : “ Je me suis sentie abandonnée
par ma mère quand j’ai été arrachée à elle dès la naissance. ”
De 10, je suis passée à 6, puis j’ai appliqué le protocole des 3 points (mis au
point par Michael Gandy80 :
• le point de la tête : situé au plus haut de la tête ;
• le point du poignet : situé à deux pouces du pli du poignet, à l’intérieur de
l’avant-bras ;
• le point de la cheville : situé à 10 cm de l’os de la cheville, à l’intérieur.
Attention : ce point est succeptible de provoquer des contractions et ne doit
pas être utilisé chez les femmes enceintes.
IP Même si je me sens encore abandonnée quand j’ai été arrachée à ma
maman, je m’accepte et je m’aime telle que je suis.
Phrase de rappel pour les 3 points : Si je me sens encore abandonnée par
ma mère quand j’ai été arrachée à elle. J’arrive à 0,5, donc je choisis après
l’IP le mouvement oculaire, du sol au plafond sur six secondes avec la
phrase de préparation suivante :
IP Même si je me sens encore un peu abandonnée par ma mère quand j’ai
été arrachée à elle, je m’accepte et je m’aime telle que je suis.
Phrase de rappel pour les 3 points : “ Je me sens encore un peu abandonnée
quand j’ai été arrachée à elle ”. Évaluation à 0.

Deuxième aspect  : je me suis sentie responsable d’être prématurée et


d’avoir fait souffrir ma mère.
SUD à 8.
IP Même si je me suis sentie responsable d’être prématurée et d’avoir fait
souffrir ma mère, je m’accepte et je m’aime telle que je suis.
Phrase de rappel  : “  Je me suis sentie responsable d’être prématurée et
d’avoir fait souffrir ma mère ”. SUD de 8 à 0.

J’ai ensuite appliqué le protocole des 3 points81 (tête, poignets, chevilles).

Troisième aspect : je me sens seule, je ne suis jamais rassurée.


SUD à 8.
IP Même si je n’ai pas pu être rassurée par ma maman quand j’étais seule
dans ma couveuse, je m’accepte et je m’aime telle que je suis.
Ronde complète avec la phrase de rappel  : “  Je n’ai pas pu être rassurée
bébé, seule dans ma couveuse ”.
Je suis passée à 4, mais j’ai changé d’aspect car je trouvais cette phrase
impersonnelle. En effet, c’est de moi et de maman qu’il s’agit.
IP Même si moi, tout petit bébé dans ma couveuse, je n’ai pas pu être
rassurée par ma maman, je m’accepte et je m’aime telle que je suis.
Phrase de rappel : “ Je n’ai pas pu être rassurée par ma maman ”.
Je suis passée de 4 à 0, avec la méthode des 3 points.

Quatrième aspect : le retour à la maison.


Je me suis sentie rejetée et abandonnée par mes parents à cause de mes cris.
Quand on me le remémorait, je trouvais ça injuste ; SUD à 6.
IP Même si je me suis sentie rejetée et abandonnée par maman et papa qui
ne supportaient plus mes cris, même si je trouvais ça injuste, je m’accepte
et je m’aime telle que je suis.
Phrase de rappel lors de la ronde complète avec le point au-dessus de la
tête : “ Je me suis sentie rejetée et abandonnée par maman et papa qui ne
supportaient pas mes cris ”.
Avec le point au-dessus de l’œil (Début du sourcil) : “ Ils m’ont placée loin
pour ne pas m’entendre. ”
Avec le point sur le côté de l’œil (Coin de l’œil) : “ Ils m’ont laissée pleurer
seule, sans réconfort. ” Et ainsi de suite sur tous les points. Je suis passée de
6 à 0…
Avec la vérification, je grossis le trait pour voir s’il n’existe plus
d’émotion : j’ai 3 mois, je suis toute petite, je hurle seule dans une chambre.
Il n’y a personne pour me réconforter.
Est-ce que c’est vrai qu’ils ne me supportaient pas ? “ Ils m’ont abandonnée
et laissée seule hurler dans une chambre bien loin d’eux. ” Non, mes parents
étaient juste exténués et fatigués.

Cinquième aspect : je me suis sentie rejetée par ma sœur et j’ai trouvé ça


injuste.
SUD à 6.
IP Même si je me suis sentie rejetée par ma sœur dès le premier contact et
que j’ai trouvé ça injuste, je m’accepte et je m’aime telle que je suis.
Phrase de rappel lors de la ronde complète : “ Je me suis sentie rejetée par
ma sœur dès le premier contact et j’ai trouvé ça injuste. ”
Je suis passée de 6 à 0…
Avec vérification  : je repense à la scène. Je suis dans mon couffin et ma
sœur vient me voir ; elle trouve que je ne suis “ pas beau ”.
Aujourd’hui, à vrai dire, ça ne me fait plus rien du tout d’y penser…

Sixième aspect : le suicide de la nounou qui m’a gardée entre 4 et 6 ans.


Je me suis sentie responsable du suicide de ma nounou. Culpabilité. SUD à
5.
IP Même si je me suis sentie responsable du suicide de ma nounou et que
j’ai culpabilisé, je m’accepte et je m’aime telle que je suis.
Phrase de rappel pour le protocole des 3 points (tête, poignets, chevilles) :
“ Je me suis sentie responsable du suicide de ma nounou et j’ai beaucoup
culpabilisé. ” Avec les 3 points, je suis passée de 5 à 0…
Avec vérification, en imaginant la scène et en grossissant le trait : “ Maman
m’apprend que la nounou est morte. J’ai été une horrible gamine, pas
sympa et je l’ai mise à bout… ” J’imagine tout ça… Et là, qu’est-ce que je
ressens ? Je ne me sens plus du tout responsable de son geste. C’était son
choix !

Septième aspect : la mort de mon premier grand-père (j’ai 22 ans).


Suite à cette séance, quand je pense à la mort de mon grand-père, je me sens
apaisée car je n’ai plus le sentiment qu’il m’a abandonnée. Merci l’EFT !
Est-ce qu’il reste une image quand je pense à la mort ?
Oui, celle de mon grand-père au funérarium. Mon grand-père est mort
quand j’avais 22 ans. Les pompes funèbres nous ont demandé si on voulait
voir le défunt. Il était habillé mais pas encore préparé. La tête renversée
vers le haut, il cherchait l’air. Il était raide et avait le visage torturé. C’est la
dernière image que j’ai de mon grand-père. Cette image me hante quand je
pense à la mort. Je vais donc travailler sur cette image :
Je vois cette image, elle est en noir et blanc. Je vois mon grand-père mort
car la porte de la salle au funérarium est grande ouverte.
Je vais faire l’IP avec les éléments que je vois dans l’image  : Même si je
vois mon grand-père, raide sur la table des pompes funèbres, qui cherche
de l’air, je m’accepte et je m’aime telle que je suis.
Phrase de rappel : “ Je vois mon grand-père, raide sur la table des pompes
funèbres qui cherche de l’air ”.
Après un passage en ronde longue, l’image est-elle pareille ou différente ?
Différente… À présent, je le vois mais la porte est à peine entrouverte. Je
n’ai plus la vision de pleine face.
L’IP avec les éléments que je vois dans l’image à présent : Même si la porte
est entrouverte et que je ne me prends plus l’image en pleine face, je
m’accepte et je m’aime telle que je suis.
Phrase de rappel pour la ronde courte : “ La porte est entrouverte et je ne
me prends plus l’image en pleine face. ”
L’image est pareille ou différente ?
Je ne vois plus mon grand-père par la porte entrouverte… à vrai dire, je ne
vois plus que la porte.
L’IP avec les éléments que je vois dans cette nouvelle image : Même si je ne
vois plus que la porte de la salle de préparation des pompes funèbres, je
m’accepte et je m’aime telle que je suis.
Phrase de rappel pour le passage sur les 3 points (tête, poignets et
chevilles)  : “  Je ne vois plus que la porte de la salle de préparation des
pompes funèbres. ”
L’image est pareille ou différente ?
Différente, car je ne suis plus aux pompes funèbres. À vrai dire, je passe
juste dans la rue des pompes funèbres et je ne fais que passer. Il fait beau.
Mon grand-père n’est pas là. Où est-il ? Avec ses lapins, chez lui…
Là, j’ai les larmes aux yeux et une émotion monte : pourquoi ?
Parce qu’il me manque et j’aimerais qu’il soit encore là… comme toutes les
personnes qui sont mortes. L’émotion monte, je m’aide avec les points
d’urgence, et quand ça va mieux, j’entame l’IP d’une phrase d’apaisement
avec le SUD quand même à 10.
IP Même si j’aimerais qu’ils soient encore là… je m’accepte et je m’aime
telle que je suis.
“  J’aimerais qu’ils soient encore là  ” avec phrase de rappel  : “  J’aimerais
qu’ils soient encore là. ”
Après une ronde complète, je n’ai plus qu’une boule dans la gorge et du
chagrin…
IP Même si j’ai une boule dans la gorge et du chagrin, je m’accepte et je
m’aime telle que je suis.
Phrase de rappel : “ J’ai une boule dans la gorge et du chagrin ” avec les 3
points (tête, poignets, chevilles)… Mais là, je m’aperçois que ce n’est pas
eux que je pleure, mais sur mon souvenir de moi avec eux car eux seuls ont
senti et m’ont fait comprendre que j’avais de l’importance à leurs yeux  ;
c’est pareil pour tous mes défunts de famille, mon amie Christine et
Didier…
Même si j’ai l’impression qu’il n’y a que mes défunts qui ont cru en moi, je
m’accepte et je m’aime telle que je suis.
Phrase de rappel pour la ronde longue : “ Il n’y a que mes défunts qui ont
cru en moi ”
Je suis passée à 0.
Vérification : j’ai encore une grand-mère qui croit en moi, mon mari, mes
enfants, et d’autres ami(e)s qui sont encore de ce monde. Donc, ma
croyance “  j’ai l’impression qu’il n’y a que mes défunts qui ont cru en
moi ” n’est pas juste. Je me sens soutenue et moins seule.
Je suis contente de ne plus voir mon grand-père dans la dernière position où
je le voyais avant la séance. Cette image ne me hante plus, puisqu’elle n’est
plus chargée émotionnellement… La scène est nettoyée.
Après une nuit de bon sommeil, je relis mon compte rendu. Je comprends à
présent que l’annonce d’une mort est souvent plus terrible que la mort elle-
même. Les adultes m’ont annoncé cela avec tant de détachement (pour ma
nounou et le petit Jean-François) que c’est cela qui m’a fait le plus mal, en
fait.
Le lendemain, je commence une deuxième séance…
J’ai peur d’être maladroite pour annoncer la mort de papy Jean à mes
enfants  ; SUD à 8. Je décide de travailler sur  : Même si j’ai peur d’être
maladroite pour annoncer la mort de papy Jean, je m’accepte et je m’aime
telle que je suis.
Phrase de rappel pour ronde longue  : “  Peur d’être maladroite pour
annoncer la mort de papy Jean ”.
Et là, changement d’aspect : “ J’ai peur que les enfants ne le prennent pas
bien. ” À combien cette peur ? À 7 Même si j’ai peur que les enfants ne le
prennent pas bien, je m’accepte et je m’aime telle que je suis. Phrase de
rappel pour une ronde courte : “ J’ai peur que les enfants ne le prennent pas
bien ”.
Pourquoi ils ne le prendraient pas bien ? Changement d’aspect : à vrai dire,
j’ai peur de ne pas faire mieux que les adultes qui m’ont annoncé des morts
lorsque j’étais enfant… Même si j’ai peur de ne pas faire mieux que les
grands qui m’ont annoncé des morts.
Phrase de rappel : “ J’ai peur de ne pas faire mieux que les grands qui m’ont
annoncé des morts. ”
J’ai négocié cette croyance avec les 3 points (tête, poignets, chevilles). Je
suis passée de 5 à 0,1 et pour faire passer les 0,1, j’ai utilisé le mouvement
oculaire du sol au plafond sur six secondes… Tout baigne  ! Je n’ai plus
cette croyance d’être maladroite.
Dernière prise de conscience  : Mme  J… (ma maîtresse de CP), qui était
pour moi la pire des femmes, reprend un peu d’humanité : peut-être qu’elle
n’était pas inhumaine mais simplement maladroite quand elle a parlé de la
mort de Jean-François. Peut-être qu’elle aussi avait du mal avec le concept
de la mort, surtout que c’était un élève à elle qui était mort. Elle l’a annoncé
devant 30 enfants. Elle l’a dit sèchement et elle est vite passée à autre
chose. Peut-être que cette maîtresse n’était pas “  un monstre sans cœur  ”
mais juste une personne mal à l’aise avec le sujet.
Je vais travailler sur l’image que j’ai d’elle : une femme grande, sèche, avec
des yeux méchants. Je la vois sur le parking, à la fin de l’année scolaire, me
dire : “ Laura, quand on veut, on peut ! ”.
Même si je vois sur le parking Mme J…, mince avec ses yeux méchants qui
me disent : “ Laure, quand on veut, on peut ! ”, je m’accepte et je m’aime
telle que je suis.
Phrase de rappel : “ Je la vois sur le parking, mince avec ses yeux méchants,
et elle me dit : Laura, quand on veut, on peut ! ”.
J’ai travaillé la phrase avec une ronde longue… Je suis passée de 5 à 0.
L’image est-elle pareille ou différente ? Différente, elle me fait juste la bise
et me dit : “ Au revoir, tu as beaucoup de volonté Laura, et tu vas y arriver
j’en suis sûre ! ” Elle paraît moins sévère, moins sèche et moins crispée.

Épilogue :
Tout compte fait, deux de mes amies m’ont conseillé d’utiliser des
exemples de la nature pour parler du passage de la vie à la mort à mes
enfants. Les changements d’état existent aussi dans le règne animal. J’ai
attendu trois semaines pour trouver le “ bon moment ” pour eux (afin qu’ils
soient disponibles) et pour moi. Je voulais que ce soit en début de journée
pour qu’il n’y ait pas un dodo juste derrière l’annonce.
Et un dimanche matin, ma fille de 4 ans est venue dans notre lit. Au
moment du câlin, je lui ai dit : “ Tu sais, j’ai du mal à trouver les mots pour
te dire que papy Jean est mort.  ” Ma petite fille m’a répondu  : “  Tu sais
maman, je le savais  !  ” Je lui ai demandé comment elle vivait la mort de
papy Jean, et elle m’a répondu : “ Il était malade et il avait peut-être autre
chose à faire qu’avoir mal, et puis je vais faire un dessin à mamy avec un
avion et papy Jean dedans qui part au paradis.  ”.Elle est ensuite restée
blottie contre moi, et n’a pas posé de questions…
Pour mon fils de 3 ans, j’ai choisi un moment câlin après la douche du
matin. Tout blotti contre moi, je lui ai parlé de ma difficulté à lui dire que
papy Jean était mort. Qu’il était allé dans un monde qu’on ne voit pas et
qu’il nous aimait toujours et que maintenant, il n’avait plus mal. Mon
garçon n’en a pas fait plus de cas. Il a entendu l’info et a continué sa
journée. Mais je crois que lui aussi le savait. Il avait dû entendre des grands
en parler à demi-mots.
Quoi qu’il en soit, dans les deux cas, j’ai pu leur parler de ma difficulté à
leur en parler, et surtout de ma tristesse. Leur dire que si eux aussi étaient
tristes, ils pouvaient venir m’en parler ou pour avoir des câlins. Que nous
étions là également pour répondre à leurs questions à ce sujet-là aussi.
Voilà, c’est la fin de ces deux séances sur ce thème… Ce que j’aime avec
l’EFT, c’est la douceur et les prises de conscience que je suis amenée à faire
à chaque séance, sans oublier la grande paix que je ressens après. »
2. SÉANCES EFT ACCOMPAGNÉES PAR UN PRATICIEN

Les peurs et phobies modérées


L’EFT fonctionne autant pour se débarrasser de peurs modérées que pour se
libérer totalement de phobies particulièrement sévères.
Comme je l’ai déjà indiqué, je recommande de consulter un praticien
expérimenté pour tout ce qui est problème douloureux. Il saura vous
accompagner avec le maximum de bienveillance afin que vous vous
délestiez de votre problématique sans souffrances inutiles.

Une araignée dans ma baignoire


Je me rappelle une jeune femme qui avait clairement manifesté son
désagrément lorsque j’avais montré un extrait vidéo d’un traitement rapide
sur une peur des araignées. Visiblement, elle n’aimait pas ces petites bêtes.
Je lui proposai de se prêter à une séance qui servirait de démonstration aux
autres étudiants présents. Elle accepta avec grand plaisir, tant l’éventualité
de rentrer chez elle le soir sans cette phobie désagrément attisait sa
curiosité.
Le problème était qu’elle devait régulièrement faire face à une araignée au
moment de prendre sa douche. Trop souvent à son goût, la place dans la
baignoire était déjà occupée par une de ces bestioles. Son exterminateur
préféré était son mari qui venait alors chasser la bête à l’aide de l’eau
déversée en ouvrant la douche.

Nous travaillons alors sur tous les aspects qui se présentent à elle, en
utilisant la technique du film décrite en page 100.
Même si j’ai peur d’une araignée dans ma baignoire, je m’aime et je
m’accepte complètement.
Arrivées à 0, nous poursuivons sur l’aspect physique de cette bête qui
répugne à Martine.
Lorsqu’elle est totalement à l’aise et qu’elle peut s’imaginer chassant elle-
même l’araignée de sa baignoire, nous enchaînons sur le test :
«  Bon, tu as pu toi-même faire partir l’araignée… Peux-tu me raconter la
suite maintenant ? As-tu un rideau ou un pare-douche ?
– C’est un rideau.
– D’accord ! Alors tu entres dans ta baignoire, c’est cela ?
– Oui, et je tire le rideau…
– Et là, il y a une seconde araignée à hauteur de tes yeux !
– Oh !… »
Nous travaillons la surprise de trouver une nouvelle araignée à cet endroit et
tout le ressenti autour. Nous abordons également le fait de se retrouver
enfermée dans ce lieu, derrière le rideau, avec une araignée.
Une fois complètement tranquille…
« Te voilà bien maintenant. Tu te retournes et il y en a une sur la faïence du
mur opposé au rideau.
– Non, ça va. Je pense que je peux la faire partir.
– OK, donc je te propose de prendre un mouchoir  ou un essuie-tout pour
l’attraper et la sortir de la baignoire…
– Oui je peux !
– Donc, tu t’approches de l’araignée avec ton mouchoir en papier et au
moment de l’attraper, elle se laisse tomber… »
Ce qui est un nouvel aspect… Martine a les pieds dans la baignoire et peut
être touchée par la petite bête…
Cela réactive sa crainte, que nous travaillons aussitôt.
Les derniers tests sont complètement neutres et nous pouvons arrêter là.
C’était le samedi d’un week-end de formation. Le dimanche, Martine nous
rapporta :
« Hier soir, il y avait une araignée dans ma baignoire. Je me suis approchée
et j’ai même pu lui caresser une patte… »

L’histoire de Martine est déjà une performance en soi, mais je vous invite
maintenant à augmenter vos performances grâce à quelques tapotements.

Améliorer ses performances


Que se passe-t-il lorsqu’un sauteur en hauteur tape toujours la barre à la
même hauteur et n’arrive pas à passer à la hauteur supérieure ? Une crainte
s’installe et ses muscles se crispent avant même de commencer les quelques
pas d’élan avant de sauter. S’il appliquait l’EFT avant de se lancer, il aurait
alors certainement la possibilité de réussir cet exploit, car il serait en pleine
possession de tout son potentiel.
Je vous propose avec l’exemple qui suit un petit exercice facile à mettre en
œuvre chez vous.

Une respiration resserrée


Je propose cet exercice à mes élèves durant les premières journées de
formation  ; il permet dans la majorité des cas une amélioration des
performances.
Un de mes patients asthmatique a ainsi pu bénéficier de ses bienfaits alors
qu’il avait oublié son médicament82.
Lors d’une crise, après avoir pris consciemment deux ou trois inspirations-
expirations, sans exagération et tout en prenant conscience de votre
respiration, évaluez entre 0 et 10 à combien vous vous situez, par rapport à
une respiration sans aucune gêne (10 représentant votre capacité respiratoire
à 100 % et 0 une incapacité de respirer nécessitant une prise en charge en
urgence par les secours médicaux).
Tout en vous concentrant sur la phrase que vous adapterez à votre situation,
tapotez les points EFT habituels : Même si je ne suis qu’à 50 % (dans le cas
de 5 sur 10) de ma respiration complète, je m’accepte complètement.
Après chaque ronde, évaluez à nouveau votre respiration et continuez
jusqu’à 100 % et même plus !
« Mais je ne peux être à plus de 100 % ! » me direz-vous. Et si ce 100 %
n’était que votre possibilité maximale du moment ?
De même que lorsque je fais de mon mieux, c’est dans l’instant, l’instant
d’après, « mon mieux » peut être différent, votre 100 % peut varier.
Vous serez bien souvent surpris de vous rendre compte que vous ressentez
un élargissement de votre cage thoracique et la sensation de respirer plus
profondément encore, comme si vous aviez ouvert une nouvelle porte.
« C’est mon mari qui va être content ! » s’est exclamée une de mes élèves,
remarquant que son soutien-gorge la serrait désormais !
Toutefois, si vous ne pouvez accepter l’idée que votre 100  % ne soit que
provisoire, je vous suggère de travailler ce qui peut être une simple
croyance limitante  : Même si je pense que je ne peux aller au-dessus de
mon 100 %, je m’accepte complètement.

Cet exercice est expliqué ici pour améliorer votre capacité respiratoire car il
est très facile de le tester, mais il peut vous être utile pour n’importe quel
besoin d’augmenter vos performances.
C’est ainsi que j’ai pu accompagner cet homme déprimé qui s’empêchait de
réaliser son rêve d’enseigner le français aux enfants, parce qu’il ne disposait
pas du diplôme de «  professeur des écoles  » de l’Éducation nationale. Ne
souhaitant pas reprendre d’études à son âge, il avait choisi de s’expatrier là
où on ne lui demandait pas un tel bagage. Toutefois, ce choix fait par dépit
ne l’enthousiasmait guère. Après avoir traité tout ce qui le retenait en
France, nous avons abordé cette partie du problème. Je fus étonnée lorsque
l’évaluation de son envie de monter sur ce bateau qui devait lui permettre
de réaliser son rêve ne se retrouva qu’à 2 sur 10.
Nous avons pratiqué l’EFT afin de développer son enthousiasme. Ce qui se
fit sans obstacle car nous avions éliminé les causes qui l’obligeaient à rester
dans sa région : Même si je n’ai qu’une envie à 2 de prendre le bateau, je
m’aime et je m’accepte complètement.

Je vous propose maintenant de laisser la parole à quelques personnes ayant


pu être accompagnées pour résoudre certains de leurs problèmes.

Caroline, 50 ans, témoigne avec beaucoup d’humour de la disparition de


trois de ses plus grandes préoccupations.

Ma peur de plaider
«  Premier contact avec Geneviève  : je suis parachutée dans ce stage où il
n’y a que des personnes travaillant dans le domaine de la santé et du soin,
un peu inscrite de force par une amie ; les présentations sont faites, un jeune
médecin (pas mal du tout  !) est rouge pivoine. Lors du tour de table, il
précise qu’il a un vrai problème de timidité. Puis vient mon tour. Je
plaisante avec lui, en expliquant que je suis avocate et que j’ai moi-même
depuis plus de quinze ans toujours une grande angoisse de me retrouver
devant les magistrats. Bref, le comble pour un avocat !
Fin du stage. Je suis plutôt sceptique, peu convaincue par ce type de
méthode un peu simpliste, que je trouve assez proche de la méthode Coué.
Mais le tapotement sur les points d’acupuncture m’a quand même fait
quelque chose et l’efficacité de l’acupuncture est tout de même reconnue,
alors pourquoi pas ?
J’en suis là de mes réflexions quand Geneviève demande au médecin
“  rouge pivoine  ” et à moi-même d’aller au “  tableau  ” pour revoir tous
ensemble les points d’acupuncture et la technique de base. Je m’exclame :
“ Non ! Je ne peux pas Geneviève ! Je plaide, c’est déjà dur. C’est le week-
end, je n’ai pas envie de faire cet effort de parler devant 12 personnes que je
ne connais pas !
– Ah bon ! Et veux-tu que nous tentions de régler ça maintenant ? ”
Gloups  ! Que faire  ? Après tout, j’ai payé ce stage  ! Pourquoi ne pas
essayer  ? Et me voilà devant 12 personnes et mon beau médecin blond
travaillant sur le thème  : Même si j’ai peur de plaider, je m’aime et je
m’accepte complètement. Même si j’ai peur qu’on se moque de moi…
Même si j’ai peur de bafouiller… Même si j’ai peur que le juge
m’agresse… (trois rondes différentes), je m’aime et je m’accepte
complètement.
Tout à coup, sans raison, les larmes me montent aux yeux, et comme une
petite fille de 10 ans, je me mets à pleurer… Geneviève prend le relais (du
beau médecin blond, qui n’est quand même que “ débutant en EFT ”) et me
fait tapoter deux points d’urgence sous les clavicules. Immédiatement, je
ressens un grand calme. Geneviève me demande très vite :
“ Si tu as une image, une seule de ton enfance, quelle est-elle ? ”
Et là je ne sais pas pourquoi, une image de mon père m’arrive : j’ai 10-12
ans, je veux lui parler et il me répond avec sa bonne humeur habituelle  :
“ Ferme ta gueule, je regarde la télé ! ”
Nous repartons sur la ronde : “ Même si mon père m’a dit à l’âge de 10 ans,
ferme ta gueule je regarde la télé, je m’aime et je m’accepte
complètement. ”
Geneviève est hilare :
“  C’est peut-être pour ça que tu es devenue avocate, pour ne plus jamais
fermer ta gueule ! ”
La semaine suivante : j’ai une plaidoirie au conseil de prud’hommes, c’est
une audience toujours très tendue : je ne ressens rien, pas les mains moites,
pas le cœur qui bat la chamade, pas de maux de ventre terribles, rien et plus
rien depuis trois ans ! ”

Ma peur de l’avion
«  Depuis combien de temps  ? Trente ans  ? Quarante ans  ? À prendre des
anxiolytiques à chaque décollage… À anticiper et appréhender chaque
départ, chaque retour ! Bon cette fois-ci, je pose le problème.
“  Geneviève, au secours, j’en ai assez  ! C’est toujours la même chose  :
plusieurs semaines avant le départ, l’angoisse me prend.
– Ah bon, et que ressens-tu au décollage ?
– Mon cœur bat à la même vitesse que l’avion… J’ai les mains moites.
C’est sûr, il est trop lourd pour décoller… Une défaillance technique va se
produire… Le pilote est saoul… Que sais-je ? Bref, on va tous mourir ! ”
Geneviève me demande à quand remonte cette peur.
“ À toujours ! J’ai pris l’avion assez tard, vers 20 ans pour la première fois.
La panique me prend à chaque vol et le seul remède trouvé pour l’instant
est chimique. ”
Je n’ai aucun souvenir d’enfance là-dessus puisque je n’ai jamais pris
l’avion enfant. Comment en vient-on à parler d’accident  ? Je ne me
souviens plus, peut-être parce que “  objectivement  ”, tout le monde a un
jour ressenti la peur de connaître un accident d’avion. De là à se gâcher la
fin de ses vacances à la simple idée du retour…
“ Alors les accidents, ça t’évoque quoi, Caroline ?
– Les accidents de voiture ! ”
Effectivement, durant mon enfance, nous avons eu plusieurs accidents de
voiture où mon père était responsable, notamment un, j’avais 10 ans, où il a
brûlé trois feux rouges un dimanche soir et où nous avons percuté de plein
fouet une voiture rouge…
Alors nous travaillons, image par image, la scène de l’accident : l’arrivée, le
1er feu grillé, le 2e, le 3e, la glissade avant l’impact sur la portière rouge.
Tout à coup, je revis le sentiment de glissade avant l’impact, où l’on ne
contrôle plus rien, cette image au ralenti juste avant le choc… Cette
sensation de glissade est curieusement la même que celle que j’éprouve au
moment du décollage lorsque l’avion quitte le sol et où je ne contrôle plus
rien…
Je fais un travail complet sur cet accident, sur la peur du décollage : Même
si j’ai une indicible “  trouille  ” au moment de cette glissade où l’avion
quitte le sol, etc. je m’aime et je m’accepte complètement.
Deux semaines plus tard, je m’envole pour Buenos Aires ; douze heures de
vol  : rien  ! Pas la moindre petite angoisse, je dors comme un bébé  ! À
l’atterrissage, j’appelle Geneviève : “ Évidemment, ce n’était pas mon père
qui conduisait l’avion ! ” »

Ma crise de jalousie, au sommet de l’art de destruction massive


«  C’est toujours le même scénario  : mon amour part en déplacement, la
plupart du temps pour son travail. Je suis triste, même si la journée se passe
plutôt bien, ponctuée d’échanges par SMS très chaleureux. Mais le soir
venu, ce n’est plus la même musique. Il me laisse un message me disant
qu’il m’aime et que je lui manque, mais aussi qu’il passe un moment
agréable parce qu’il est dans un bel endroit en compagnie de personnes
sympathiques. Là, tout dérape. Je lui en veux. Il est loin de moi. Il s’amuse
sans moi. Il va forcément rencontrer une “  blonde  ” plus jolie, plus
intelligente que moi et il va tomber amoureux d’elle. J’ai beau me
raisonner, me dire que dans la situation inverse, je ne pourrais tomber
amoureuse de quelqu’un d’autre puisque je suis raide dingue de lui, rien n’y
fait. Je finis par lui écrire, au pire, une vieille méchanceté, au mieux, un
message désespéré dans lequel je préfère couper court à notre histoire car je
souffre trop. Après pleurs et communication pendant des heures, je finis par
m’endormir épuisée mais rassurée et je me lève le matin fraîche comme un
gardon pour mieux recommencer au déplacement suivant. Le plus fou dans
ce comportement, c’est que si c’est moi qui pars en déplacement, je ne
ressens rien alors que mon compagnon pourrait me tromper ou sortir sans
moi.
Geneviève me demande alors mon plus vieux souvenir de jalousie et nous
parlons de mon enfance, comme ça, en vrac… Tout à coup, je repense à un
événement répété de nombreuses fois  : mes parents ont une trentaine
d’années et tous les samedis soir, ils nous “ enferment ” avec ma sœur pour
sortir en boîte et ramener parfois une fille ou une copine à la maison.
L’approche et la ronde se font d’abord sur le ressenti de mon père qui me
“  cloue  ” là et s’en va faire la fête sans moi. Je le hais. Même si ce
“  salaud  ” préfère m’enfermer et partir faire la fête avec ma mère et
ramener des filles à la maison, je m’aime et je m’accepte complètement.
Même si je le hais…, Même si je me sens seule et vide quand il se barre ce
c*, je m’aime et je m’accepte complètement. Et là, je ris et je me rends
compte que les mots que je viens de prononcer sont exactement les mêmes
que ceux que je prononce lorsque mon compagnon “  se barre  ” en
déplacement et me cloue là, lui aussi !
Il reste encore cette peur vitale qu’il me trompe, de préférence avec une
blonde ! Toujours en discutant des femmes, de la jalousie en général, je dis
à Geneviève  : “  Mais, finalement, ça fait cinquante ans que je suis
jalouse ! ”
Première approche  : Même si ça fait cinquante ans que je suis jalouse, je
m’aime et je m’accepte complètement.
“ Quel est ton plus vieux souvenir de jalousie ?
– C’est ma sœur : elle est blonde comme ma mère et c’est ma sœur que mon
père adore ! ”
Deuxième approche : Même si je n’ai jamais eu l’attention de mon père qui
préférait les blondes, qui préférait ma sœur parce qu’elle était blonde, je
m’aime et je m’accepte complètement… »

Ces prises de conscience auront eu raison des émotions perturbantes


qu’éprouvait Caroline.

La peur des perfusions


Nous avons tous des peurs à traiter. Paule, 54 ans, nous fait part de son
expérience de l’EFT sur un sujet qui l’embarrassait sérieusement en tant
qu’infirmière libérale.
« En ce qui me concerne, je peux témoigner de la formidable efficacité de
cette méthode qui m’a permis de surmonter en une seule séance la peur que
j’avais de faire des perfusions à domicile aux personnes atteintes de
cancers, et ce depuis environ huit ans, suite à une perfusion que j’avais dû
assumer seule pendant des semaines et qui m’avait beaucoup marquée. La
simple idée de l’évoquer provoquait chez moi une véritable angoisse et je
perdais tous mes moyens. Je vivais dans la crainte d’être appelée au chevet
d’un patient pour ce type de soin, entraînant la perte du sommeil et de
l’appétit.
Dans la semaine qui a suivi cette séance d’EFT, j’ai reçu un appel pour
prendre en charge un patient atteint d’un cancer, avec trois passages par jour
et une technique de perfusion que je ne connaissais absolument pas. J’ai
accepté tout de suite ! J’ai fait le premier soin avec une aide téléphonique et
tout le traitement s’est déroulé de façon détendue,  ce qui m’a permis
d’apporter à mon patient tout le soutien nécessaire ! Il est évident que pour
moi, l’EFT a été d’un grand secours. »

Traitement d’une maladie de peau


Ce nouveau témoignage raconte l’aide apportée par Amanda Castello à une
jeune patiente souffrant d’une maladie de peau et déserpérant d’en guérir.
« Vers la mi-mars, je me suis réveillée avec une tache sur le ventre, sous le
nombril, vers la gauche. Cela me grattait comme si un moustique m’avait
piquée pendant la nuit. Je n’y ai pas accordé beaucoup d’importance au
début, jusqu’à ce que la tache s’élargisse au cours des quinze jours suivants,
prenant une dimension importante. J’ai remarqué qu’il y en avait d’autres
en train d’apparaître, disséminées sur l’estomac. J’ai décidé d’aller chez le
médecin qui m’a donné une pommade fongicide.
Comme je n’avais aucune amélioration après deux ou trois jours de
traitement, j’ai décidé d’aller chez un dermatologue car les taches
continuaient à augmenter en nombre et en taille très rapidement. Le
diagnostic a été : pityriasis, une maladie virale pour laquelle il n’existe pas
de remède, qui a une durée de deux à six mois. Les onguents sont donc
inutiles, à l’exception d’une pommade dermatologique qui soulage un peu
les démangeaisons mais ne résout pas le problème. Esthétiquement, c’est
très désagréable mais ce n’est pas contagieux. Il faut se laver avec des
savons naturels et prendre son mal en patience.
J’étais très préoccupée et j’ai dû me couvrir pour ne pas laisser voir ces
taches qui non seulement me faisaient horreur mais me grattaient
terriblement de jour comme de nuit. Je suis allée consulter Amanda Castello
et je lui ai exposé ma situation en lui expliquant le diagnostic du spécialiste
en dermatologie. J’étais résignée à devoir subir mon triste sort pendant deux
à six mois, pensant aux mois d’été à venir, aux vacances gâchées, à ma
situation personnelle atteinte, etc. Femme aux mille ressources, Amanda
Castello m’a parlé d’une technique qu’elle était en train d’étudier. Elle m’a
expliqué en quoi cela consistait et m’en a fait comprendre le mécanisme.
Elle a utilisé des images simples qui me parlaient clairement et cela m’a
rassurée.
J’ai accepté d’essayer, pensant que même si ça ne marchait pas, ça ne me
ferait pas de mal ! Cette technique s’appelle l’EFT. Nous avons identifié la
première chose qui me gênait le plus dans ce genre d’herpès : à savoir ne
pas pouvoir me découvrir car j’avais honte de mon corps avec ces horribles
taches. J’éprouvais une véritable répulsion.
Amanda m’a expliqué qu’identifier mon émotion sur ce problème servait à
composer une phrase d’inversion psychologique. Avant, elle m’a dit de me
concentrer sur mon problème et d’évaluer mon sentiment sur une échelle de
0 à 10. J’étais à 10 et bien au-delà ! Ensuite, elle m’a enseigné les points sur
lesquels tapoter en répétant la phrase. Le point sur lequel tapoter la phrase
complète était le point Karaté, sur le côté de la main en dessous du petit
doigt. Puis sur d’autres points qu’elle m’a fait voir, j’ai tapoté en répétant
l’abréviation de la phrase, le cœur de mon problème à ce moment-là. À la
fin, ma respiration était lente. La phrase complète était la suivante : Même si
ma peau a toutes ces horribles taches, elle est à moi et je l’aime, je m’aime
comme je suis et je m’accepte complètement.
J’ai appris cette technique avec Amanda Castello et ensuite, je l’ai pratiquée
seule, chez moi. Pendant les deux premiers jours, je l’ai fait sans trop
m’occuper d’éventuelles améliorations, mais dès le troisième jour, après la
douche, je me suis rendu compte que quelque chose avait sérieusement
changé. Les grandes taches rouges s’étaient désenflammées et les autres ne
se développaient plus ! Je n’y croyais pas moi-même.
Amanda m’a demandé de faire des photographies, tous les jours, dans la
même position et sur la même partie de mon anatomie pour contrôler
l’évolution du problème et de les lui envoyer. Elle m’a aussi suggéré de
faire de la relaxation et de la visualisation, pratiques qu’elle m’avait déjà
enseignées et appliquées dans d’autres situations. Je devais réussir à me
visualiser guérie, avec une peau saine et douce. Je le faisais tous les soirs et
m’endormais sur cette image. Cela calmait mes angoisses et les doutes qui
parfois m’assaillaient. J’ai fait trois applications EFT le soir et le matin au
réveil, pendant environ une semaine, jusqu’à ce que toutes les taches aient
disparu.
Je peux conclure à un résultat que je qualifie d’incroyable quand je pense à
ce que le “ spécialiste de la peau ” m’avait prédit : de deux à six mois avant
toute guérison qui serait arrivée “  toute seule  ”  ! J’ai été très étonnée et
surprise et bien sûre très heureuse du résultat. J’ai passé un bel été, je suis
allée à la plage en maillot deux pièces et je n’ai eu aucune suite ni
conséquence. »

Commentaire d’Amanda Castello :


Je tiens à souligner que cette approche a été faite, à l’époque, en
autodidacte, après avoir lu et étudié le site de Gary Craig, en étant encore au
début de ma formation avec Geneviève Gagos et après avoir étudié d’autres
sites trouvés en français et en italien. À cette jeune femme qui était dans
une situation de profonde angoisse et dépression, j’ai proposé l’EFT en lui
expliquant bien que je n’avais pas encore l’expérience suffisante et que
j’étais en « apprentissage », mais son cas relevait pour moi d’une urgence et
cela valait la peine d’essayer. Les résultats ont été si rapides que je n’ai pas
eu besoin de faire une ronde d’application plus complète. (Je la lui ai
enseignée ensuite pour d’autres situations personnelles qu’elle a dû
affronter.)
J’ai appliqué l’EFT avec de bons résultats, d’abord sur moi, sur mes chiens
et dans des situations «  d’urgence  ». Puis, tout en cherchant à en savoir
d’avantage, j’ai commencé à «  tester  » ma pratique avec prudence sur les
personnes qui venaient chercher de l’aide chez moi, aussi bien pour des
problèmes psychologiques (séparation, deuil, manque d’estime de soi,
angoisse, dépendance) que sur des problèmes de santé (pityriasis, varicelle,
érythèmes, acidité d’estomac, constipation, douleurs…).

Un moment de grâce ?
Je souhaite terminer par le témoignage suivant, qui me touche
particulièrement. Il y a des moments douloureux dans la vie, où tout
s’écroule, nous laissant fragilisé. Christine, 50 ans, a accompagné la
maladie puis la mort de son mari. Elle témoigne ici d’un instant comme il
en arrive beaucoup lorsque l’on pratique l’EFT assidûment. Je vous laisse le
découvrir après vous avoir précisé que depuis, Christine a décidé de suivre
une formation EFT.
« Mon mari était gravement malade. Je ne parvenais plus à gérer seule mes
émotions. Je ne savais pas du tout en quoi consistait l’EFT, cependant, je
faisais une entière confiance à mon thérapeute. Je me souviens que nous
avons travaillé sur les peurs. Dans les jours qui ont suivi la seconde séance,
j’ai eu une expérience que je n’oublierai jamais.
J’étais à la clinique, je raccompagnais des amis et en revenant dans la
chambre de mon mari, il y a eu comme un déclic. Je n’éprouvais plus
d’émotion associée à ce qui se passait. Je me suis surprise à regarder mon
mari avec détachement, me disant même “ ce n’est pas cet homme malade
que j’aime  ”. Je m’observais, un peu ahurie je dois bien l’avouer, me
demandant ce qui m’arrivait ! L’émotion lourde, qui prenait toute la place
quelques heures plus tôt, s’était complètement estompée. Il y en eut bien
d’autres, lourdes à gérer, notamment quand son état a empiré et qu’il est
“ parti ”.
Cette expérience m’a fait dire immédiatement que si cet outil qu’est l’EFT
pouvait faire des “  miracles  ” de cet ordre, je promettais de faire la
formation afin de pouvoir aider d’autres personnes en souffrance. Est-ce
vraiment l’EFT  ? Ou ai-je eu un moment de grâce et d’ouverture de
conscience pendant quelques heures  ? Je ne le saurai sans doute jamais,
cependant j’ai poursuivi les séances, je n’ai eu besoin de traitement
d’aucune sorte et cela fait un an que mon mari s’en est allé. Même si le
deuil n’est pas encore vraiment fait, les émotions lourdes se sont
incontestablement allégées.

Commentaire de Geneviève :
Christine aura la réponse à sa question lorsqu’elle remarquera qu’au fil de
sa pratique, ces moments de grâce sont de plus en plus nombreux.

La fin du silence
Dans la partie descriptive de la technique, au début du livre, je vous avais
annoncé le témoignage de Cindy concernant un bruit insupportable. Le
voici.
« Je m’appelle Cindy et j’ai 50 ans.
Il y a deux choses que l’EFT a définitivement supprimées chez moi :
– la phobie des chats ;
– le fait de ne pas pouvoir entendre un bruit très spécifique (exemple  : la
radio avec des baffles résonnant très fort, le bruit d’un ballon contre un
mur).
La phobie des chats traitée, Geneviève et moi nous sommes intéressées à
mon problème avec le bruit lors d’une seconde séance.
C’était un bruit qui me portait au cœur et j’en étais vraiment très
malheureuse, c’était tellement inconfortable… Je me suis rendu compte que
je faisais souffrir mon entourage. Les enfants ne pouvaient jouer de la
musique comme ils le voulaient  ; ils ne pouvaient pas non plus jouer au
ballon, etc.
Les tapotements ont fait remonter des émotions auxquelles je ne
m’attendais pas. Le bruit que je ne pouvais supporter était en rapport avec
la défenestration de mon père vingt-quatre ans auparavant. Je pense que je
me sentais coupable de ne pas l’avoir entendu tomber. Je culpabilisais de
n’avoir rien pu faire. J’étais la personne la plus proche de lui et je m’en
voulais terriblement.
Nous avons commencé à tapoter sur le bruit : Même si je ne peux supporter
le bruit, je ne sais pas pourquoi, je m’aime et je m’accepte complètement.
Puis, pour mieux cibler : Même si je ne peux supporter ce bruit de ballon
contre le mur, je m’aime et je m’accepte complètement. Nous avons
continué sur tous les aspects du problème ainsi révélé.
Aujourd’hui, je peux dire que grâce à l’EFT et à la patience de Geneviève,
ma vie se trouve complètement transformée et je n’ai plus ce poids à
l’intérieur de moi. Cela faisait vingt-quatre ans que j’avais ce mal-être. J’ai
ressenti une profonde libération suite à ces séances. Je me suis sentie plus
légère, cette lourdeur, ce poids, ce fardeau ont disparu définitivement.
Depuis, je dois dire que je relate cette épreuve de ma vie avec plus de
facilité. »
Si vous souhaitez lire plus de témoignages et de descriptions de cas traités
par l’EFT, je vous invite à vous rendre sur le site www.Technique-EFT.com.

 
77 - Dans la suite de ce témoignage, je n’écris pas la seconde partie chaque
fois, mais j’utilise toujours cette phrase, je n’utilise pas les adverbes
qui se terminent par “ ment ” (note de Dominique).
78 - Abréviation de Subjective Units of Distress ou échelle d’évaluation.
79 - Benzodiazépines : médicament agissant sur le système nerveux central,
utilisé notamment dans le traitement de certains cas d’anxiété,
d’insomnie...
80 - Acupuncteur américain très présent dans les séminaires de Gary Craig.
81 - Comme pour les autres points, vous pouvez les tapoter, au choix, d’un
seul côté, souvent en utilisant votre main dominante, ou des deux
côtés en même temps.
82 - Attention de ne prendre aucun risque !
CONCLUSION
 
 
Ce guide pas à pas se termine et j’espère que vous avez autant de plaisir à le
lire, à le mettre en application et à vous y référer que j’en ai eu à l’écrire.
Une fois de plus, je suis remplie de gratitude. Lorsque j’ai sollicité certains
de mes élèves ou de mes patients pour qu’ils m’envoient des témoignages
de leur pratique afin que vous disposiez d’un autre regard que le mien tout
au long de ces pages, ils ont répondu immédiatement présent, acceptant de
raconter leur expérience avec l’EFT. C’est donc dans cet élan de partage
que vous disposez de nombreux cas traités qu’il vous appartiendra
d’adapter à vos ressentis en utilisant vos propres mots.
Vous aurez compris que l’EFT peut vous être utile dans toutes les situations
stressantes qui se présentent à vous, aussi je vous encourage à en user et en
abuser pour vous-même.
J’attire votre attention quant à l’utilisation de l’EFT avec autrui, car je
pense qu’il est important de se garder de toute notion de pouvoir sur l’autre,
de prise de responsabilité à la place de l’autre… Je compléterai ce propos
par la métaphore de la chrysalide, que vous connaissez peut-être mais qu’il
est bon de se rappeler de temps à autre. Je pense qu’elle illustre bien le
message que je souhaite faire passer.
«  Un promeneur aperçut une chrysalide. Il s’en approcha et vit que le
papillon était prêt à sortir. Il s’installa pour observer ce magnifique
spectacle. Mais bientôt les mouvements s’arrêtèrent et il pensa que le
papillon avait abandonné la partie. N’écoutant que son bon cœur, il décida
de l’aider en agrandissant le trou avec son canif. Mais, privé de l’effort
nécessaire pour sortir, le papillon n’eut jamais la force de s’envoler. En
intervenant dans ce processus, le promeneur l’avait condamné à rester au
sol. »
Rien ne se présente à nous que nous ne puissions résoudre nous-mêmes ! Il
en est donc de même pour les autres ! Bien sûr, certaines fois nous avons
besoin d’aide mais ne devancez jamais la demande d’autrui et laissez-lui la
responsabilité de ses choix. Il en a parfaitement le droit !
Je voudrais à l’issue de ces lignes que vous puissiez utiliser l’EFT le plus
simplement du monde, en toute autonomie. Bien sûr, l’EFT ne se résume
pas à ce livre, car cette technique est d’une grande richesse. Le but ici était
de répondre à votre besoin de savoir en quoi consiste cette technique et
comment l’utiliser en solo. L’EFT que j’enseigne aux professionnels va
beaucoup plus loin car lorsqu’un accompagnement devient nécessaire, il est
impératif de trouver en face de soi un praticien expérimenté, capable de
nous épauler quelle que soit notre problématique.
J’ai plaisir à découvrir chaque jour en consultation que nous n’avons pas
encore atteint les limites de cette merveilleuse technique. Gary Craig a
beaucoup simplifié la méthode de base et je sais que nous pourrons encore
l’améliorer davantage… ce sera sans doute l’occasion d’écrire un nouveau
livre.
Mon souhait est que cette technique bénéficie à chacun et à nos enfants dès
leur plus jeune âge. C’est le but du site Technique-EFT.com et de la
formation des professionnels de santé et opérant dans la relation d’aide
(www.Ecole-EFT-France.fr).
L’EFT nous apporte une solution pour toutes les problématiques que nous
devons affronter avec efficacité et rapidité d’intervention tout en nous
permettant de prendre la distance émotionnelle nécessaire à une meilleure
prise en charge de nos vies.
Pour conclure, une déclaration de Gary Craig qui disait dans les années
1990 : « Nous sommes au rez-de-chaussée du gratte-ciel de la guérison et
nous avons encore beaucoup à apprendre. »
Même s’il est évident aujourd’hui que nous avons déjà gravi les premiers
étages, restons suffisamment curieux et humbles pour nous laisser la
possibilité d’être surpris par notre propension à résoudre nous-mêmes nos
problèmes, en sortant de la victimisation que nous avons subie durant trop
d’années. Maintenant que nous connaissons ce moyen (il y en a bien
d’autres) de progresser vers notre complète réalisation, ne freinons pas
notre capacité à prendre en main notre santé, tant physique que mentale, et
transformons notre réalité en un paradis terrestre. Le bonheur, c’est pour ici
et maintenant. Oubliez les « Il faut souffrir pour… » et gardez plutôt ceci à
l’esprit :

« La vie doit être douce ! »


BIBLIOGRAPHIE
• Manuel EFT de Gary Craig téléchargeable gratuitement sur Internet sur le
site de Louise Gervais en français à cette adresse  :
www.wisdomfbeing.com/manualEFT.html
• Stimulez votre guérisseur intérieur, Dr Roger Callahan, Éditions Guy
Trédaniel, 2001 pour la version originale en anglais, 2003 et 2008 pour les
versions françaises.
• Mon corps au pays des merveilles, Dr Clara Naudi, Éditions Phidias,
2011.
• L’Erreur de Descartes, Antonio R. Damasio, Odile Jacob (poches
sciences), 2010.
• Sept questions sur les chemins vers la guérison, Dr Philippe Dransart, Le
Mercure Dauphinois, 2005.
• Cessez d’être gentil, soyez vrai - Être avec les autres en restant soi-même,
Thomas d’Ansembourg, Éditions de l’Homme, 2012.
• Un cours en miracles, Helen Schucman et William Thetford, Éditions du
Roseau, 2005 (Octave, 2010).
• Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi, Michel Odoul, Albin Michel,
2002.
• Dis-moi où tu as mal. Le Lexique, Michel Odoul, Albin Michel, 2003.
• L’Harmonie des énergies, Michel Odoul, Albin Michel, 1990.
• Un corps pour me soigner, une âme pour me guérir, Michel Odoul, Albin
Michel, 2006.
• Les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs, Marshall B.
Rosenberg, Éditions La Découverte, 2004.
• Méditer, c’est se soigner, Dr Frédéric Rosenfeld, Éditions Les Arènes,
2007.
• Padi et l’aventure de la vie, Amanda Castello, APPEL (Association des
peintres poètes écrivains landais), 2012 ; contact : jcblondin@wanadoo.fr.
POUR ALLER PLUS LOIN : LE SITE
WWW.TECHNIQUE-
EFT.COM
ET LE BLOG !

C’est le site français sur l’EFT le plus populaire, il est destiné à tous
publics. Il reprend de nombreuses traductions du site original américain de
Gary Craig (emofree. com) ainsi qu’une copieuse documentation gratuite
sur la technique. Vous pourrez également vous inscrire à son courrier
mensuel vous apportant de nombreux conseils sur la pratique de l’EFT et
consulter son annuaire de praticiens certifiés et en cours de certification
supervisés : http://Technique-EFT.com/annuaire-praticiens-eft.php.

Certains peuvent être surpris par le nombre restreint de praticiens présents


dans cet annuaire. Mais j’ai fait le choix de la qualité et non de la quantité.
Peu importe le nombre de professionnels ayant suivi ma formation, j’ai tenu
à y inscrire ceux qui peuvent réellement vous aider. Ce sont donc les
praticiens les plus sérieux qui, certifiés ou en cours de certification, sont
aptes à vous accompagner dans une bonne éthique, avec l’humanité que
réclame cette belle technique.
Toutefois, j’ai refusé que cet annuaire soit retranscrit ici. En effet, évolutif
en permanence, il peut l’être dans les deux sens  : soit pour ajouter de
nouveaux praticiens approuvés, soit pour retirer ceux qui s’éloigneraient de
l’éthique EFT.

Afin de soutenir les lecteurs de ce livre dans leur mise en pratique de l’EFT,
voici le dernier-né des outils que je mets à votre disposition  :
blog.technique-eft.com.
Ce blog vous permettra de répondre aux questions que vous vous poserez
tout en enrichissant la pratique de tous.

Enfin, une dernière adresse, celle du site de l’École EFT France, destinée
aux formations EFT que j’anime  : publics concernés, calendrier,
programmes, ainsi que prochainement dans un espace réservé aux élèves de
l’école, de nombreux retranscriptions de cas de traitement EFT demandant
une plus grande dextérité, afin d’apporter de nouvelles ressources aux
praticiens professionnels : www.Ecole-EFT-france.fr.
REMERCIEMENTS
Il est de coutume de terminer un livre par des remerciements. J’ai tellement
de personnes à remercier que je crains d’en oublier.

Mes remerciements commencent par mes parents, qui sont à l’origine de ma


vie sur terre et de l’histoire à travers laquelle j’ai grandi et me suis
construite. Ce sont eux aussi qui m’ont donné ma force, ma persévérance,
ma patience, ma rigueur dans le travail, mon sens de l’organisation…
C’est durant cette dernière décennie que j’ai compris que selon notre regard
sur les événements, nous pouvons soit nous sentir victime, soit nous réjouir
de l’occasion qui nous est donnée d’avancer, d’avancer encore, toujours un
peu plus vers notre pleine réalisation.
Cette prise de conscience, je la dois à l’EFT, donc à Gary Craig qui a
généreusement mis cet outil à la portée de tous, et par extension au Dr
Roger Callahan, au Dr George Goodheart, aux découvreurs de la médecine
traditionnelle chinoise…

Plus près de nous, merci à mon jeune fils qui a touché mon âme de maman,
m’invitant à rechercher rapidement une solution, puis à ce pédopsychiatre
voironnais qui n’avait pas la bonne réponse à son problème et à ma prof de
Feng-Shui qui m’a aiguillée vers l’EFT.
Merci à mon fils aîné qui à son tour a remarqué pour moi et mis en
évidence les changements dans ma façon d’appréhender le monde depuis
ma rencontre avec l’EFT.
Je voudrais aussi dire merci à tous ceux qui m’ont fait confiance :
 
 

en premier lieu, à Maïté qui a été la première à témoigner des bienfaits


que la technique avait sur elle,
aux Dr Frédéric Rosenfeld et Mehdi Zaazoua, les deux premiers
médecins à m’avoir encouragée à aller plus loin par leur soutien,
relayés par les Dr Patrick Lemoine et Jean-Daniel Even, mais aussi par
M. Philippe Catherine, directeur régional du SPIP de la Martinique,
qui ont permis que l’EFT fasse son entrée dans les institutions,
à Liliane, Bianca, Martine qui m’ont épaulée durant quelques mois ou
années pour le courrier mensuel du site Technique-EFT.com,
à mon ami Dana Chivers qui a passé plusieurs semaines à mes côtés (si
l’on met bout à bout toutes les périodes de trois jours qui ont été
nécessaires pour l’étude des vidéos originales de Gary Craig), et à
Raphaëlle, sa femme, qui me l’a gentiment prêté durant ces longs
moments,
à Véronique aussi, qui avec l’accord de Gary Craig était à mes côtés
pour traduire les questions des examens de certification,
à Nicolas, Rahma, Coco, Fred, Martine (Beekeeper), Marie-Claude,
Bruno, Patricia, Danielle qui m’ont assistée dans les moments
difficiles,
à Hélène Gédouin, directrice éditoriale des éditions Marabout, qui m’a
offert l’occasion d’écrire et de publier ce livre, et à Fabienne Travers-
Yiou et Agnès Vidalie pour leurs conseils, leur patience et leur
gentillesse.
à mes élèves, mes patients et à vous tous qui accordez du crédit à
l’EFT et à ma manière de la transmettre,
avec une mention toute spéciale pour mon amie Amanda qui a toujours
été présente de mille façons, depuis la première fois où elle s’est
embarquée dans un long voyage de près de ving-quatre  heures pour
rejoindre ma formation, délaissant
les propositions italiennes… et à qui je dois également la relecture de
ce livre et de multiples conseils toujours judicieux.

Et pour être sûre de n’oublier personne, je voudrais simplement dire :

« Merci, la Vie ! »
FICHES-MÉMO
 
 
 

LA TECHNIQUE DE BASE EFT 80


 
 
Pensez à votre problème.
Évaluez l’intensité du ressenti entre 0 et 10.
Dites votre phrase en tapotant votre point Karaté ou votre point
sensible2, tout en restant concentré sur votre problème :

Même si j’ai (énoncé du problème),

je m’aime et je m’accepte complètement.


 
 

Continuez en tapotant 5 à 7 fois (sans les compter) sur chacun des


points dessinés ci-dessous.
Réévaluez et continuez tant que vous n’êtes pas à 0.
 
80
 - Mise à jour en juin 2012.
81
 - Je conserve en effet le point sensible, même si Gary Craig n’en
parle plus dans sa mise à jour de juin 2012.
 
 
 
 
 

LA TECHNIQUE DE BASE COMPLÉTÉE EFT

mise à jour par Gary Graig en juin 2012

1

Pensez
au problème.
2

Évaluez l’intensité
du ressenti (gêne, souffrance...) entre 0
(absence d’émotion) et 10 (le maximum d’émotions).
3

Traitez l’inversion psychologique
(IP). Répétez 3 fois la phrase
de préparation en tapotant votre point de Karaté
ou en massant votre
point sensible
, tout en restant concentré sur votre problème :

Même si j’ai (énoncé du problème),

je m’aime et je m’accepte complètement.


4

Commencez la séquence de tapotements.
En disant la phrase de
rappel une fois sur chaque point, tapotez 5 à 7 fois chacun des points
suivants
(sans les compter), en restant concentré sur votre problème.
 
 
Sommet de la tête ST « ce problème »
Début du sourcil DS « ce problème »
Coin de l’œil CO « ce problème »
Sous l’œil SO « ce problème »
Sous le nez SN « ce problème »
Creux du menton CM « ce problème »
Clavicule CL « ce problème »
Sous le bras SB « ce problème »
Sous le sein SS « ce problème »

Pour faire la séquence complète


, continuez en tapotant avec
deux doigts chaque point situé à la base de l’ongle
en disant
votre phrase de rappel (côté gauche de l’ongle pour la main
droite, côté droit de l’ongle pour la main gauche).
 
 
Coin du pouce PO « ce problème »
Coin de l’index IN « ce problème »
Coin du majeur MA « ce problème »
Coin de l’auriculaire AU « ce problème »

On saute l’annulaire, le méridien sera stimulé plus loin avec le


point de Gamme
.

Continuez en tapotant sans arrêt sur le point de Gamme


, tout en
effectuant les neuf actions
suivantes :
 
 

Fermez les yeux.


Ouvrez les yeux.
En gardant la tête droite, sans bouger la tête, regardez en bas à gauche.
Puis en bas à droite, toujours sans bouger la tête.
Tournez les yeux dans le sens contraire des aiguilles d’une montre.
Tournez les yeux dans le sens des aiguilles d’une montre.
Fredonnez les premières notes d’un petit air connu.
Comptez de 1 à 5 à haute voix.
Fredonnez à nouveau le même petit air connu.
5

Réévaluez
.
Reprenez tant que vous n’êtes pas à 0
tout en tenant compte des
progrès dans la formulation de votre phrase d’IP et de la phrase de
rappel.

Elle est structurée comme un sandwich :

1

Le premier morceau de pain :
Tapotez les points du visage, du haut
du corps et de la main.
2

La garniture :
Faites la gamme des neuf actions.
3

Le second morceau de pain :
Tapotez à nouveau les points du visage, du haut du corps et
de la main se terminant par le point Karaté.

POUR UNE PEUR, UNE APPRÉHENSION, UNE


ANGOISSE…
1

Identifiez votre problème.
2

Évaluez votre peur entre 0 et 10.
3

Construisez votre phrase en tenant compte de votre ressenti. Par
exemple :
«  Même si j’ai vraiment peur des araignées, je m’accepte
infiniment. »
4

Tapotez 5 à 7 fois sur chaque point en prononçant votre « phrase de
rappel ».
Ici, « peur des araignées ».
5

Réévaluez et continuez si nécessaire... jusqu’à un ressenti évalué à
0.

POUR UNE DOULEUR PHYSIQUE


1

Décrivez votre douleur.
2

Évaluez votre douleur entre 0 et 10.
3

Construisez votre phrase en tenant compte de votre ressenti. Par
exemple :
«  Même si j’ai cette douleur lancinante à l’épaule droite, je
m’accepte complètement. »
4

Tapotez 5 à 7 fois sur chaque point en prononçant votre « phrase de
rappel ».
Ici, « cette douleur lancinante à l’épaule droite ».
5

Réévaluez et continuez si nécessaire... jusqu’à complète disparition
de votre douleur.

POUR UNE ENVIE IRRÉSISTIBLE DE MANGER,


FUMER, BOIRE…
1

Identifiez votre problème.
2

Évaluez votre envie entre 0 et 10.
3

Construisez votre phrase en tenant compte de votre ressenti. Par
exemple :
«  Même si j’ai terriblement envie de manger ce chocolat, je
m’accepte infiniment. »
4

Tapotez 5 à 7 fois sur chaque point en prononçant votre « phrase de
rappel ».
Ici, « cette terrible envie de chocolat ».
5

Réévaluez et continuez si nécessaire... jusqu’à un ressenti à 0.
 
 
 
 
 

LA TECHNIQUE DU FILM

À ne pas utiliser sur les traumatismes ou les événements très


douloureux !

Préférez alors l’accompagnement d’un professionnel qui utilisera


une technique plus douce.

1

  Repassez l’événement dans votre tête.
2

  Combien de temps dure ce film mental ?
3

  Quel serait son titre ?
4

    À combien vous dérange-t-il encore maintenant lorsque vous y
repensez ?
5

    Comment vous sentiez-vous avant que cet événement se
produise ?
• Si vous n’étiez déjà pas bien avant :
Commencez par traiter ce ressenti.
• Si tout allait bien :
Commencez à dérouler votre film en vous arrêtant à la
moindre émotion ressentie, même cotée à 0,5.
Travaillez-le en EFT jusqu’à ce que son évaluation soit à 0.
6

    Continuez le déroulé de votre film en traitant ainsi chaque
nouvelle émotion.
7

  À la fin de votre film, repassez-le une seconde fois afin de traiter
les émotions que vous n’auriez pas perçues lors du premier passage.
8

  Lorsque toutes les émotions ont été traitées et que votre film est
devenu neutre, passez à la phase «  Testez vos résultats  » (voir fiche
suivante).
 
 
 
 
 

TESTEZ VOS RÉSULTATS

I
– Lorsque vous pensez être à 0 sur un événement désagréable :
1

  Repensez au souvenir pénible.
2

  Imaginez l’événement de façon vivante.
3

  Utilisez l’EFT à chaque nouveau ressenti.
4

    Recommencez jusqu’à ne plus arriver à réactiver
d’émotions.

Le Movie details (voir p. 110)

II
– Lorsqu’il n’y a plus d’émotions négatives :
1

    Fermez les yeux et repensez à votre événement. Reste-t-il
une image ?

 Si non : Votre travail sur cet événement est bien terminé.

 Si oui : Voyez-vous tous les détails de cette image ?
• Êtes-vous acteur ou spectateur ?
• Est-ce en couleurs ou en noir et blanc ?
• Quelle est la taille des personnages ?
• Voyez-vous la scène de près ou de loin ?
• L’image est-elle nette ou floue ?
• Etc.
2

  Utilisez ces détails dans votre ronde EFT.
3

  Fermez à nouveau les yeux. En quoi l’image est-elle pareille
ou différente ?
• Est-ce que l’image a changé ?
• Est-ce moins lumineux ?
• Plus distant ?
• Plus flou ? Etc.
4

    Continuez ainsi tant qu’il reste une image en rapport avec
votre problématique.
 
 

Vous aimerez peut-être aussi