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À François,

Préface
Si l’on tient compte des croyances religieuses sur la planète, plus de
80 % de la population se réclame d’une croyance ou d’une autre, et tous
croient à ce titre en une forme de vie après la mort. Dès lors, la figure de
l’Occidental matérialiste athée fait figure d’exception, d’incongruité
même. Mais c’est une exception qui a un complexe de supériorité, fondé
sur les succès de sa science et de sa médecine en particulier. Il serait
malvenu de nier ou de dénigrer ces succès, mais il convient de
reconnaître que ceux qui ne « croient » pas en une forme ou une autre de
vie après la mort sont une toute petite minorité, qui se considère comme
une élite intellectuelle. Compte tenu en outre de l’essor ces dernières
décennies d’une « spiritualité laïque », non spécifiquement religieuse, la
proportion se réduit encore car cette spiritualité va également de pair
avec la conviction que la mort n’est pas la fin de l’existence. On joue ici
sur les mots et on marche sur des œufs, car parler de « vie après la mort »
est une contradiction dans les termes, un oxymore, et il serait bien plus
juste de parler d’une « poursuite de l’existence après la mort », quelle
que soit la forme que puisse prendre cette existence. Le deuxième mot
piège est « croyance », car il s’agit moins aujourd’hui de « croire » que
de « savoir » qu’il existe de très bonnes raisons d’accorder du crédit à
cette hypothèse. Il se trouve que c’est au sein même de la science et de la
médecine moderne que viennent les arguments les plus forts pour cela.
Les expériences vécues au seuil de la mort, les réflexions qui entourent la
nature de « la conscience », les états modifiés (ou plutôt augmentés) de
conscience en général, sans même parler des phénomènes qu’on qualifie
en se pinçant le nez de « paranormaux », amènent à penser qu’il est
aujourd’hui parfaitement rationnel d’envisager sérieusement cette
hypothèse de la poursuite de l’existence après la mort physique. Toutes
ces informations et ces arguments sont présentés avec force détails dans
cet ouvrage signé d’un médecin-psychiatre, qui se dit convaincu à
99,99 % de cette réalité, et de sa co-auteure psychologue.
Outre les faits, les témoignages et même les recherches scientifiques qui
soutiennent cette conviction, un autre faisceau d’arguments provient des
limites même auxquelles se heurte la démarche scientifique matérialiste
dans ses tentatives de théorisation du monde qui nous entoure et du
vivant en particulier. Il est à cet égard hautement significatif qu’une
neuroscientifique très respectée (et même anoblie par la reine
d’Angleterre) de l’université d’Oxford, la professeur Susan Greenfield,
ait maintes fois dit et écrit que « le passage de l’activité des neurones à la
conscience est comme la transformation de l’eau en vin ». C’est-à-dire
que c’est un « miracle », qui reste à ce titre inexpliqué par la science. Et
ce n’est pas faute d’y réfléchir depuis de nombreuses décennies. Pour
autant, l’opinion qui prévaut dans les cercles scientifiques académiques,
en tout cas de façon officielle, est que la conscience « émerge » bel et
bien de l’activité électrochimique des neurones du cerveau. Comment
pourrait-il en aller autrement, puisqu’il faudrait sinon revenir au
« dualisme de substances » de Descartes (la matière d’un côté et l’esprit
de l’autre) ou bien envisager des formes encore plus « primitives » de
conceptions dans lesquelles la conscience est partout dans la matière,
voire qu’elle constitue elle-même la matière. Pourtant, et pour primitives
qu’elles soient (en tout cas très anciennes), ces conceptions sont discutées
très sérieusement elles aussi dans les cercles de ce qu’on appelle
aujourd’hui la philosophie de l’esprit, ou de la conscience, car il s’agit
bien là d’un problème fondamental.
Pour le philosophe australien David Chalmers, qui a posé le fameux
« problème difficile de la conscience » (comment quelque chose d’aussi
immatériel que la conscience peut-il émerger de quelque chose d’aussi
inconscient que la matière ?), le trajet intellectuel de « l’honnête
homme » suit quatre étapes. En tout cas, c’est ce qu’il avait entendu dire
au cours de ses études : « On commence comme un matérialiste, puis on
devient dualiste, ensuite panpsychiste et on finit idéaliste. » Et David
Chalmers d’élaborer : on est d’abord impressionné par les succès de la
science, et l’on adopte le point de vue matérialiste (la matière est la seule
réalité « ontologique », tout le reste en procède) ; puis on est perplexe
devant le problème esprit/matière, et l’on se tourne vers le dualisme
posant que matière et conscience sont deux aspects fondamentaux de la
réalité ; dans un troisième temps, on comprend que la science ne révèle
que la structure de la matière, et non sa nature profonde, étant par là
même conduit à adopter le point de vue panpsychiste, selon lequel la
conscience est partout présente au cœur même de la matière ; enfin,
constatant rationnellement qu’il n’y a rien qui apparaisse à son
expérience du monde en dehors de sa conscience, l’honnête homme est
contraint de reconnaître que la conscience est le fondement même de la
réalité, précédant ontologiquement la matière. L’univers est donc de
nature essentiellement mentale, c’est l’idéalisme.
Le mot-clé est ici « expérience ». En effet, la conscience est toute notre
expérience d’être au monde. Elle est la synthèse et l’intégration des
informations apportées par nos sens sur le monde qui nous entoure, et de
celles provenant des souvenirs, des pensées et des émotions ; elle est
ensuite la capacité à savoir que nous savons (conscience réflexive ou
métacognitive) ; mais elle est surtout et avant tout « ce que cela fait »
d’être conscient. Et pour le philosophe Michel Bitbol, ceci,
« l’expérience à la première personne », ne peut pas être objectivé. Dès
lors, le seul critère qui permet d’être sûr que la conscience existe est
d’être soi-même conscient.
N’allons pas plus loin car ces réflexions sont également abordées avec
une grande pédagogie dans ce livre, et sans se perdre dans les
circonvolutions infiniment complexes, et souvent indigestes, de la
philosophie de l’esprit. Soulignons tout de même que David Chalmers
lui-même ne s’affirme pas « idéaliste », reconnaissant simplement
l’intérêt philosophique de certaines versions de ce courant de pensée, qui
en compte beaucoup (trop). Mais il faut, pour finir, mentionner la pensée
d’un philosophe contemporain qui défend l’idéalisme avec beaucoup de
conviction, des arguments convaincants et surtout un sens inégalé de la
métaphore. Largement inconnu en France car non (encore) traduit, le
Néerlandais Bernardo Kastrup propose un modèle qui a le grand mérite
de simplifier ces questions hautement complexes et de les rendre
accessibles au plus grand nombre. Considérons un fleuve qui s’écoule et
qui présente en différents endroits des formes comme des vaguelettes à la
surface et même des tourbillons. De quoi sont constituées ces formes
sinon d’eau et uniquement d’eau, au même titre que l’ensemble du
fleuve ? Voilà ce que sont, selon lui, la Conscience (le fleuve) et la
matière (les vaguelettes sont les objets inanimés et les tourbillons sont la
forme des êtres vivants). Bien sûr, ce raccourci de la pensée de Kastrup
est une trahison, car il construit son raisonnement à partir des
découvertes les plus récentes du domaine des neurosciences ou de la
physique quantique et sa pensée est hautement élaborée, publiée dans de
grandes revues de science et de philosophie.
J’ai adopté ici l’écriture retenue par Olivier Chambon et Marie-Odile
Riffard, qui nous parlent dans ce livre de la (grande) Conscience
universelle avec un C majuscule et de la (petite) conscience individuelle,
les deux ne formant ultimement qu’une.
Au bout du compte, l’apport majeur de l’ouvrage que vous tenez entre les
mains est de nous ramener sur Terre et de nous faire comprendre
l’importance de ces questions pour notre vie ici et maintenant. En effet,
que faire de tout cela, de toutes ces connaissances, si ce n’est y prendre
appui pour transformer notre vision du monde, et particulièrement notre
vision de la vie et de la mort ? Alors qu’un certain courant
transhumaniste envisage de « vaincre la mort », péché d’hubris qui
confine au ridicule, le travail des auteurs nous amène au contraire à
pleinement accepter notre nature humaine, y compris dans son apparente
finitude, sachant justement qu’elle n’est qu’apparente car notre nature
véritable est au-delà du corps. Il est bien connu que changer notre regard
sur la mort revient à changer notre regard sur la vie. Une grande quantité
des informations présentées ici sont à même d’apaiser nos peurs de
manquer, de perdre nos proches, de « tomber malade »… mais aussi de
calmer nos besoins de « réussir », d’être reconnu, notre quête de lauriers.
La peur de la mort est la mère de toutes les peurs, mais c’est moins la
peur de mourir en tant que telle qui nous taraude – inconsciemment – que
celle d’être anéanti, de disparaître. Si la vie a un sens, la mort en a un
également, et nous devons accepter d’exister selon des règles que nous
n’avons pas choisies et qui par définition nous échappent car elles nous
dépassent tellement, en tout cas dépassent notre raison raisonnante. Cette
acceptation, c’est vivre, simplement, pleinement, humainement, non pas
en fondant un espoir irrationnel sur le fait que l’existence se poursuive et
que nous soyons « sauvés », mais en sachant désormais qu’il est
parfaitement rationnel de l’envisager… sereinement.
Jocelin Morisson
Introduction
La mort, mourir. Ces deux mots n’ont jamais été neutres, et le simple fait
de les prononcer intérieurement vous fait déjà sûrement réagir. Relisez-
les à nouveau – « mort, mourir » – et observez s’il vous plaît votre
ressenti physique : est-il confortable ou désagréable, y a-t-il une émotion
qui vient ? Des images, des pensées ou des souvenirs remontent peut-être
à la surface. De toute évidence votre vécu n’est pas totalement neutre.
Nous allons tous mourir un jour, cette question nous concerne donc tous.
Faut-il vraiment s’en inquiéter ou en faire forcément un drame, pour nous
ou pour nos proches ? Avons-nous déjà bien réfléchi à cet état de fait, ou
bien cherchons-nous à esquiver le plus longtemps possible la
confrontation à cette évidence ? Quelles sont nos croyances, nos
expériences et, éventuellement, nos certitudes sur la mort et l’au-delà ?
Nous avons fait le recensement des peurs concernant la mort et nous
allons vous proposer des réponses basées sur la psychologie, la physique
quantique, l’astrophysique, la cosmologie, les sciences de la Conscience,
et les récits d’expériences spirituelles. Vous verrez que ce que l’on sait (et
non pas ce que l’on croit) dorénavant du processus du mourir puis de
l’après-vie est très encourageant et présente la mort comme un moment
très vivant, un passage vers un état d’être plutôt joyeux et lumineux, une
sorte d’état élargi de conscience où l’Amour prend une place essentielle.
En tout cas notre conscience individuelle ne semble pas disparaître après
la mort selon les travaux scientifiques menés ces quarante-cinq dernières
années, elle a même tendance à s’en porter mieux et à continuer son
évolution sur d’autres plans… Et pourtant les Français restent
relativement assez sceptiques quant à la possibilité d’une vie après la
mort. Dans une enquête européenne réalisée entre 1999 et 2002, seuls
43 % d’entre eux croient à une vie après la mort (alors que la moyenne
européenne est de 52 %) et 51 % sont tenants de « l’extinctionnisme »,
soit la cessation de toute forme de conscience après la mort (pour une
moyenne européenne à 36 %).
Le chapitre 1 est constitué de réponses simples et directes, sous forme
d’un dialogue, aux principales peurs, croyances, et incertitudes autour de
la mort. Nous y serons assez « affirmés » et nos réponses pourront
paraître parfois extravagantes, voire « fantasmagoriques » pour certains
d’entre vous, mais heureusement vous verrez qu’elles seront toutes
étayées par les données présentées dans les deux chapitres qui lui feront
suite. Merci donc de ne pas refermer trop prématurément ou
définitivement ce livre avant d’en avoir lu l’ensemble, car chaque partie
soutient et renforce l’autre pour finir par réaliser un tout cohérent et, nous
espérons que, en tout cas, vous le percevrez ainsi comme parfaitement
crédible. Pour certaines données au fil de ces pages, nous aurions pu
choisir la prudence du conditionnel, bien souvent utilisé quand certaines
idées trop à l’encontre de nos conditionnements sont évoquées. Nous
avons pourtant fait le choix d’assumer nos dires, car il nous semble qu’il
est temps aujourd’hui de faire évoluer ces obstacles trop prudents et soi-
disant « rationnels » qui, telles des chapes de plomb, nous empêchent
d’accéder à des informations essentielles à nos vies d’humains au
XXI siècle.
e

Ainsi, les chapitres 2 à 6 vous donneront les bases scientifiques et


expérimentales, les données d’enquêtes sur lesquelles se fondent ces
réponses.
Les chapitres 2, 3, 4 et 5 montrent, au travers des descriptions cliniques
et des résultats des recherches menées au sujet des différentes
« expériences extraordinaires autour de la mort », l’existence d’une
conscience individuelle (l’âme) indépendante du cerveau et survivant à la
mort de celui-ci. Ils décrivent concrètement et de manière très
documentée toutes les expériences dites « péri-mortelles1 » recensées.
Vous aurez alors peut-être l’envie et la curiosité de lire le chapitre 6 pour
comprendre comment tout cela est possible et même totalement
« rationnel », aussi surprenant et à contre-courant de notre culture encore
très matérialiste que cela puisse sembler.
Le chapitre 6 est de toute évidence le plus complexe, le plus
« intellectuel » du livre. Il porte sur la Conscience : son rôle primordial
dans le fonctionnement de notre univers, sa nature essentielle, ses
manifestations, et les modèles scientifiques actuels dits
« postmatérialistes » qui en accréditent l’importance. Il pose aussi les
bases pour donner un modèle d’explication scientifique aux expériences
péri-mortelles et à la survivance d’une conscience individuelle, d’une
âme.
Pour compléter et approfondir les arguments et les connaissances de ces
chapitres que nous ne pouvons exposer ici plus en détail faute de place,
vous pourrez lire le livre La Conscience immortelle, publié par les
mêmes auteurs en autoédition chez amazon.fr en avril 2020 (format
Kindle et/ou broché) en même temps que cet ouvrage.
Le chapitre 7 contient des questions plus « avancées », demandant des
connaissances plus élaborées, pour en comprendre les réponses plus
complexes ou plus « audacieuses ». C’est pour cela que cette partie a été
positionnée après les chapitres 2 à 6.
Pour clore ce livre, nous avons souhaité inclure dans la conclusion des
éléments qui nous permettront d’évoquer plus largement les implications
et retombées que pourrait avoir la prise de conscience de la survie de
l’âme après la mort : des effets sur la vie individuelle (une vie plus
centrée sur l’amour de soi et des autres) mais aussi sur la société (un
monde plus éthique, égalitaire et solidaire).
Nous sommes scientifiques de formation (psychiatre pour l’un et
psychologue pour l’autre) et ce que nous écrivons ici est le résultat d’une
mûre réflexion issue de nombreuses années de recherche, de lectures et
de rencontres, en étant parfois confrontés dans notre démarche et dans
nos pratiques en cabinet à des faits qui semblaient aller à l’encontre de ce
que nous avait appris notre formation initiale et du poids de nos
conditionnements matérialistes. Tout cela nous a amenés à changer notre
point de vue initial et nos croyances sur ce qu’était la mort. Olivier
Chambon a déjà écrit plus d’une douzaine d’ouvrages : certains
« classiques », comme La Réadaptation sociale des psychotiques
chroniques, deux livres sur La Psychothérapie cognitive des psychoses
chroniques, Les Bases de la psychothérapie, L’Homme quantique, ou
d’autres livres plus novateurs et « audacieux », comme La Médecine
psychédélique, Psychothérapie et chamanisme, Expériences
extraordinaires autour de la mort ou Oser parler de la mort aux enfants.
Il possède aussi, notamment, un diplôme d’étude approfondie en
neurosciences (Lyon), des certificats universitaires en neuro-anatomie
(Besançon) et en neurophysiologie (Paris) ainsi qu’un diplôme en
statistiques médicales ; il a conduit un contrat normalisé d’études pilote
avec l’Inserm (sur la qualité de vie de patients psychotiques chroniques
ayant bénéficié de programmes de réadaptation sociale) et a réalisé des
recherches publiées en psychométrie (étude des échelles de mesure en
psychopathologie) et en nosographie (étude de la classification des
maladies mentales). Tout cela pour vous permettre de voir que nous
sommes bien à même d’analyser et de faire la part des choses en ce qui
concerne les méthodes et protocoles de la science, même si nous
abordons ici un sujet un peu « brûlant » ou même parfois tabou (mais
d’un intérêt pourtant au combien essentiel !).
Marie-Odile Riffard, quant à elle, est psychologue clinicienne et
psychothérapeute, détentrice d’un master en psychologie clinique,
psychopathologie et psychothérapies à l’université Paris-8. Elle est
formée à différentes thérapies permettant d’aider à l’intégration et à la
dissolution de mémoires traumatiques comme l’EMDR ou la régulation
émotionnelle par le TIPI. Elle intègre à sa pratique de la psychothérapie
les dimensions physiques (mémoires sensorielles), le concept de
multiplicité du psychisme (notamment par l’approche de l’Internal
Family System), mais également une vision dite « transpersonnelle »
(allant au-delà des limites du petit moi) liée à l’ouverture de conscience
inhérente à toute croissance de l’Être.
Mais au-delà de nos références professionnelles, nos formations
universitaires ou nos réflexions intellectuelles, nous puisons également
dans « autre chose » pour équilibrer les certitudes du cœur avec les
doutes de la raison. Nous ne sommes pas des médiums mais plutôt des
« intuitifs ». Ce livre s’est nourri aussi des informations qui peuvent
spontanément nous parvenir, en provenance de la Conscience, à des
moments inopinés, parfois simplement au cours d’une séance
thérapeutique avec un patient, mais encore lors d’une balade dans la
nature ou lors d’une séance de vélo d’appartement, ou bien lors d’une
discussion à bâtons rompus, ou encore le matin dans la phase de réveil
après une nuit agitée de rêves.
Nous précisons ici, et il est important pour nous de le préciser, que nous
ne faisons partie d’aucune secte ni d’aucun mouvement religieux.
Pour terminer, nous ne sommes pas les premiers, loin de là, à avoir
enquêté sur la question de l’existence de l’âme et de sa survie après la
mort. Les nombreux ouvrages du docteur Charbonier en témoignent.
Mais nous sommes les seuls à avoir à la fois brossé un tableau complet
de tous les phénomènes péri-mortels (chapitres 2 à 5) et à avoir suivi des
études universitaires dans le domaine de la médecine, de la psychiatrie et
de la psychologie. Nous espérons ainsi apporter une pierre originale et
utile à l’édifice de ce sujet essentiel.
Des journalistes d’investigation reconnus ont déjà enquêté de manière
très sérieuse et approfondie sur la question de « ce qui arrive après la
mort ». Citons Leslie Kean aux États-Unis, et Stéphane Allix en France.
Ces deux auteurs en sont arrivés aux mêmes conclusions, après avoir
vécu eux-mêmes certaines expériences péri-mortelles, au cours de leur
cheminement.
Stéphane Allix déclare ainsi dans son ouvrage Après. Quand l’au-delà
fait signe : « La vie se poursuit après la mort. Cette affirmation n’est pas
une croyance, mais une déduction personnelle. Je suis journaliste. C’est
un implacable travail d’enquête qui m’a conduit à devoir admettre que
l’homme possède une dimension spirituelle, et que la vie après la mort
est une réalité […] Ma démarche est cartésienne. Cela signifie que
quiconque s’engagerait dans des recherches similaires aux miennes
parviendrait à la même conclusion : la mort n’est pas la fin de la vie,
mais un moment de transition entre deux réalités distinctes. »
Quant à Leslie Kean, au terme d’une recherche qui l’a amenée à
rencontrer des experts et des savants du monde entier, elle conclut :
« Nous pouvons nous sentir réconfortés par les nombreuses preuves
objectives suggérant que ceux que nous avons perdus survivent sous une
autre forme et peuvent même communiquer avec nous depuis l’“autre
monde” […] Je pense que vous conclurez que la nature de la conscience
est plus vaste et plus complexe qu’on peut le comprendre ; que la
croyance en la survivance post-mortem est rationnelle et confirmée par
les faits. »
Nous espérons qu’à la fin de cet ouvrages vous en viendrez aux mêmes
conclusions : la mort n’est qu’un changement d’état de conscience !
1. Mais de quoi a-t-on peur ?

Réponses aux questions concernant la mort et… quelques


bonnes raisons de ne plus avoir peur

Penser à la mort. Penser à sa propre mort. Cela ne nous arrive pas souvent,
n’est-ce pas ? Cela nous arrive lorsque quelqu’un, proche de nous, est
touché… Quand un de nos proches meurt. Ou parfois, on y pense, rarement,
et si vite que l’idée est repoussée. Angoisse profonde ou légère anxiété…
Quelles peurs inconscientes sont arrivées jusqu’à la surface de notre esprit à
ce moment-là ? Quelles sont nos peurs en lien avec la mort ? avec notre
propre mort ? avec celle de nos proches ? nos peurs à nous ? Que
redoutons-nous le plus ? Considérons-nous la mort comme une
« punition » ? comme un point final ? Avons-nous des peurs « confuses »
que nous ne pouvons pas clarifier ? Ces peurs, serions-nous prêts à les
confronter, à les interroger, le temps d’une lecture, d’une présentation de
certains angles de vision plutôt inédits, ou même de certains éléments peut-
être « impensables » pour nous jusqu’ici ?
Sur plusieurs pages Facebook, constituant en tout un groupe d’à peu près
dix mille contacts, nous avons eu l’idée de poser cette question : « En
dehors du fait d’avoir peur de souffrir physiquement, quelle est votre plus
grande peur ou quelles sont vos peurs principales concernant votre mort ? »
Approximativement trois cents personnes ont eu l’élan et la gentillesse de
nous répondre par écrit ce qu’elles ressentaient. Nous les en remercions dès
à présent.
Beaucoup parmi les témoignages que nous avons reçus manifestaient des
peurs concernant la mort. Mille questions et interrogations émergent lorsque
l’on commence à évoquer ce sujet. Nous avons tout d’abord constaté que
les peurs évoquées étaient très différentes en fonction du système de
croyance et des représentations de chacun. Les connaissances intégrées sur
ce que représente la mort sont toutes plus ou moins teintées de cet inconnu
qui peut autant paralyser d’angoisse que fasciner…
Les deux grandes catégories de peur que nous avons pu immédiatement
distinguer sont essentiellement liées à deux perspectives différentes sur
l’après-mort, selon que les personnes croient ou non en une continuation de
leur conscience après la mort de leur corps physique. Cependant, même
lorsque les personnes croient profondément à une survie de leur Être après
une phase de transition, un grand nombre de peurs sont tout de même
présentes.
Nous avons choisi de commencer à donner ici les réponses « entendables »
à peu près par tous. Il est important pour nous de vous proposer de lire avec
un esprit bien ouvert ! Merci, si cela ne vous est pas trop difficile, de laisser
« le petit commentateur intérieur » de côté, le temps de prendre
connaissance de tout ce que nous allons vous proposer. Vous serez peut-être
tentés de refermer le livre bien des fois ou de lever les yeux au ciel (!).
Cependant, pour d’autres, ces pages seront comme des évidences ou des
confirmations de ce qu’ils pressentent depuis toujours… Alors, nous vous
demanderons de bien vouloir vous accrocher parfois, et de laisser à
certaines découvertes scientifiques fondamentales pour nous, êtres humains,
la possibilité d’être enfin prises en compte par le plus grand nombre de
personnes possible ! Ces questions autour de la mort concernent chacun de
nous ! Au cours de nos nombreuses discussions, nous avons si souvent
évoqué notre étonnement devant ce peu d’intérêt « de masse » à propos de
tels sujets : ces découvertes incroyables et ces recherches devraient être à la
une des journaux ! Pourtant, une immense résistance est encore à l’œuvre,
une immense timidité peut-être… et ce livre sera, nous l’espérons, une sorte
de « révélateur » pour certains… En effet, ce chapitre sera donc assez
« doux » et consensuel. Enfin, dans la mesure du possible. Nous vous
réservons les réponses plus « intrigantes » ou « dérangeantes » pour le
chapitre 7, avec lequel nous pourrons clore provisoirement, puisque ce
domaine d’étude est… plutôt infini. Ainsi, vous lirez ces dernières réponses
après avoir pu prendre connaissance des chapitres précédents qui exposent
les études et les nombreux domaines de recherche sur lesquels nous nous
appuyons pour les exposer ici.
Ce premier chapitre va donc aborder les peurs évoquées par des personnes
qui ne « croient en rien » (ce qui est une vraie forme de croyance, en fait…)
ou qui « doutent de tout » : « Après la mort, il n’y a rien ; « Après la mort,
c’est terminé et c’est tout »…
Peur du gouffre, peur du vide, du néant, peur d’une dissolution, de ne plus
exister, peur du « rien », peur que Tout ne soit que matière et donc aboutisse
à la fin de l’être avec la fin du corps. Peur d’un immense trou noir infini, ou
de « flotter je ne sais où ». En continuité avec ces peurs, le vécu angoissant
d’un « non-sens » à l’existence. Nous avons pu de prime abord constater
que ces angoisses sont bien plus fortes que chez d’autres personnes, ayant
des savoirs, des certitudes ou des connaissances sur un « au-delà » de cette
vie. Pour celles-ci, les peurs sont autres, plus reliées au mystère. Elles
portent évidemment sur ce qui va se passer après la mort du corps
physique : qu’est-ce qui les attend ou « qui » les attend ? Auront-elles à
rendre compte de leurs agissements lors de leur vie terrestre, et si oui,
comment ? par la punition, le mérite ? par la prise de conscience, ou…
autrement ? Pourront-elles continuer à veiller sur leurs proches encore
vivants ? Y a-t-il encore un « développement personnel », une évolution
spirituelle à réaliser par l’âme après la mort ? De nombreux autres mondes à
explorer ? Vont-ils avoir à se réincarner ?
Il pourrait être intéressant, avant de commencer cette lecture, de noter
maintenant quelques mots sur vos peurs profondes. Prenez cinq minutes
pour y penser. Pour ressentir. Écrivez-les. Juste quelques mots suffisent.
Et puis, venez voyager maintenant. Venez comme si l’on vous tenait la
main. N’ayez plus peur…

Marie-Odile (Riffard) : Tout d’abord, qu’as-tu à dire aux personnes


qui affirment qu’il n’y a aucun au-delà possible, qui déclarent ne
« croire en rien » à la suite de leur mort, ou à celles qui aimeraient
« croire » à quelque chose, mais doutent fortement ?
Olivier (Chambon) : J’ai envie de leur dire : il s’agit peut-être avant toute
chose de sortir de la simple « croyance ». Et d’aller vers la connaissance.
Commencer à se renseigner vraiment sur les recherches qui ont montré qu’il
y avait très probablement et presque certainement « quelque chose » après
notre mort. Qu’il y a (99,99 % de chances pour) une survie de la conscience
après la mort du corps, ce l’on peut appeler « la conscience individuelle »
ou « l’âme ». Il y a tellement d’éléments aujourd’hui qui ont été réunis, qui
tous convergent de manière cohérente pour montrer que la conscience est
indépendante du cerveau et « survit » à la mort du corps physique, qu’il
faudrait au moins que nous ne soyons plus dans la croyance mais dans la
réflexion, ou même dans le pari de l’expérience ! Cela commence déjà par
des lectures et la possibilité d’écouter les témoignages des personnes ayant
vécu par exemple des expériences particulières avec la mort, afin de
commencer à intégrer dans notre vision du monde que c’est plus qu’une
éventualité qu’il y ait réellement un monde de l’« au-delà ». On peut même
chercher à développer une pratique spirituelle (et non pas religieuse –
notamment la méditation, la contemplation, un plongeon dans les étoiles ou
dans notre intériorité, etc.), nous connectant à une réalité qui dépasse celle
perçue dans notre état de conscience rétréci habituel, ordinaire, pour
contacter consciemment d’autres dimensions au-delà de notre monde
matériel visible. Tu parlais de deux catégories, ceux qui savent qu’il y a
quelque chose et ceux qui « croient » qu’il n’y a « rien ». C’est bien ça.
Dire qu’il n’y a rien est devenu une simple croyance, alors qu’affirmer qu’il
y a bien quelque chose est devenu un savoir. La nécessité d’une preuve a
changé de camp. Ceux qui disent « il n’y a rien », ils ne savent pas. Ils n’ont
pas encore été informés. Ils ne connaissant pas les résultats des études sur la
Conscience ou sur l’âme, toutes ces recherches que nous présenterons au
chapitre 2 et 3 de ce livre. Déjà, je commencerais par dire : on ne peut pas
« savoir » qu’il n’y a rien. Les vrais « croyants » sont ceux qui pensent qu’il
n’y a rien. Ils ne se basent que sur leurs conditionnements, ce que leur a
raconté l’idéologie matérialiste, sur des conclusions qu’ils ont décidé de
prendre à leur compte, pour des tas de raisons diverses. Dont souvent celle
de la « rationalité » ! Ils n’ont pas vérifié eux-mêmes, ils n’ont pas cherché
encore à ouvrir leur esprit, à s’interroger, à lire, à explorer les études
provenant des sciences de la Conscience. Ils n’ont pas encore pensé à
remettre en question certaines allégations « évidentes », et ont tout compte
fait accepté une certaine « sagesse de la paresse mentale » : éloigner toute
hypothèse qui pourrait devenir trop vertigineuse, et même moquer les
« crédules »… Il a certes été nécessaire et très utile de séparer la religion de
la science, mais il y a eu confusion. La spiritualité a été amalgamée à la
religion (qui repose elle aussi bien souvent sur des croyances prises à la
lettre). Cela a abouti à rejeter l’idée même qu’il puisse exister, attachée à
nous, ce que l’on nomme si joliment « une âme ». On vous remettra vite
dans les bons rails : « Si vous croyez à cela, vous êtes trompés par des
balivernes ! – Quels naïfs vous faites ! Les gens sérieux, “cartésiens”, ne
croient plus à tout ça – ce sont des légendes. De l’endoctrinement. » On a
tellement régulièrement fait honte ou moqué les très nombreuses personnes
ayant des contacts avec l’au-delà, en les discréditant, ou en les prenant pour
des fous, des « illuminés », s’ils croyaient à quelque chose de transcendant
ou rapportaient des expériences « étranges » et parfois bouleversantes !
Alors que cela a toujours existé dans l’histoire de l’humanité, en tout lieu et
en tout temps.

M.-O. : Cette peur du « rien » n’est pas nécessairement liée à des


conditionnements mentaux, ne peut-elle pas aussi être un sentiment
personnel d’angoisse face au vide ?
O. : Ce qu’il faut envisager en commençant à lire ce livre, c’est que toutes
les études dont nous allons parler ici montrent que la mort c’est tout sauf le
vide. La mort est même carrément plus « vivante » que la vie ! Nous
verrons rapidement qu’au moment de la mort la conscience individuelle est
dans un état d’hyper-lucidité, d’hyper-éveil des sens, et qu’elle a une vie
beaucoup plus intense que dans le monde terrestre habituel. En
comparaison, la vie terrestre en état de conscience ordinaire apparaît un peu
éteinte, comme si nous vivions dans un monde d’ombres, de rêves, un
monde plutôt « sous lumineux ». Au point que l’on pourrait presque se
poser la question provocatrice : « Vivons-nous vraiment une vie avant la
mort ? » Lorsque les personnes sont en contact avec les mondes de l’au-delà
(lors de vécus de conscience augmentée), elles vivent des choses très
intéressantes, contemplent de magnifiques paysages, rencontrent des êtres
chers défunts, ou des entités spirituelles, ils se sentent guidés, accueillis,
reçus, aimés par eux : c’est tout sauf le vide, la mort. Si vous voulez avoir
une véritable expérience de vide, imaginez-vous plutôt un dimanche soir
froid et pluvieux, seul dans un appartement, dans une banlieue déserte, avec
en perspective le lendemain un travail que vous n’aimez pas… peut-être là
éprouverez-vous le « vide ». Et ce sera une expérience réelle.
Dans les chapitres suivants du livre, nous réunirons et exposerons toutes les
recherches scientifiques qui dans leur ensemble nous donnent une image
cohérente, un faisceau de différents éléments convergents, démontrant qu’il
y a bien une « après-vie terrestre », très « vivante » elle aussi, et qui est
essentiellement baignée d’amour et de lumière.
M.-O. : Par rapport à tout cela, qu’est-ce qui prouve que, justement, ce
ne sont pas des hallucinations ? des projections ? de l’imagination,
pour se rassurer ?
O. : Concernant les hallucinations, d’une part, certaines des expériences
« extraordinaires » que nous allons explorer, comme les EMI (expériences
de mort imminente), surviennent étonnamment alors que le cerveau ne
fonctionne plus et que l’électroencéphalogramme est plat. Or, pour produire
des hallucinations, il faut certes un cerveau qui déraille mais qui fonctionne
au moins un peu ! (les hallucinations sont censées être créées par le
cerveau !) Deuxièmement, les hallucinations sont idiosyncrasiques, c’est-à-
dire uniquement propres à la personne, alors que nous verrons que ce que
vivent les gens qui rapportent ces expériences extraordinaires de conscience
est universel ! Partout dans le monde, tous vivent plus ou moins les mêmes
choses, les mêmes structures d’expériences, et même si le contenu est peut-
être un peu différent selon les cultures, la forme reste la même. De plus, ce
sont des expériences qui bouleversent, qui transforment une personne
profondément et très positivement, quand elle l’a intégrée, alors que les
hallucinations n’améliorent pas l’état mental d’une personne. Elles font
plutôt peur, sont répétitives et ne font pas évoluer. Il y a encore d’autres
raisons qui prouvent que ce ne sont pas des hallucinations. Nous avons des
témoignages, par exemple, sur le fait que certaines personnes assistant à la
mort de quelqu’un, des proches ou des soignants, vivent parfois exactement
la même chose que le mourant, les mêmes perceptions, les mêmes éléments
étonnants, alors qu’elles ne prennent pas de médicaments et ne sont pas
malades1 : elles ne sont pas en proie à une hallucination collective ! Ce n’est
pas raisonnable de penser que tout d’un coup tout le monde hallucinerait la
même chose.

M.-O. : Pourtant, le vide dont les gens ont peur après la mort, n’existe-
t-il pas réellement ?
O. : On sait (notamment par la physique quantique, l’astrophysique, la
cosmologie) que ce qui a créé le monde, ce n’est pas la matière ! La matière
elle-même a été créée par un grand champ de Conscience, on le verra au
chapitre 6. Je vais énoncer ici le principe de base sur lequel tout repose à
mon sens, auquel je ne peux que souscrire au vu de toutes les études et
recherches auxquelles je me suis consacré depuis tant d’années, mais aussi
au travers de mes multiples expériences de conscience, que ce soit à travers
le chamanisme, la méditation, ou certaines expériences d’ouverture de
conscience en thérapie : « La Conscience est première. La matière est
secondaire. »
Prenons les choses à la base. Un grand champ de Conscience a créé notre
niveau humain, notre espace-temps, une sorte d’enclave limitée pour se
permettre de vivre des expériences. J’ai conscience en disant cela ici que je
vais déjà loin. Et pourtant c’est bien cela : la vie est un processus de
Conscience. Dans le chapitre 6, nous prendrons le temps et l’espace, pour
évoquer, décortiquer, détailler et développer le plus justement possible ce
qu’est la Conscience. Dans ce livre, je ne vais pas être politiquement
correct. Je vais exprimer ma vision telle qu’elle s’est développée et
approfondie au fur et à mesure de ma pratique et de mes pérégrinations. Je
suis plutôt un intellectuel, un scientifique, un boulimique de connaissances,
on ne se refait pas, mais j’ai appris à connecter mes ressentis, à laisser
émerger mon intuition, à faire confiance à la Conscience qui s’exprime à
travers moi. Alors voilà mes conclusions en l’état. Voilà où en sont mes
constatations à ce jour. Avec le plus de discernement possible. Je suis
parfois moi-même effaré de mes propres découvertes ! Surtout que mes
conclusions sont en accord avec celles déjà atteintes par bien d’autres
scientifiques reconnus, des Prix Nobel de physique, des professeurs et des
docteurs en psychologie, en psychiatrie, en réanimation, en cardiologie, des
astrophysiciens, ou des philosophes des sciences, et bien d’autres
« cerveaux » encore. Je me suis posé beaucoup de questions sur ce qui
pouvait ou non être possible de dire dans cet ouvrage. C’est un livre destiné
au grand public. Mais il m’est difficile de rester trop vague ou trop tiède.
Alors, allons-y. Merci aux lecteurs de prendre les choses qui seront dites ici
à travers notre besoin à tous les deux, car tu es, Marie-Odile, dans le même
état d’esprit que moi, de les exprimer telles qu’elles sont ressenties. Sans
déguisement encore trop consensuel. Il y a des études, des recherches, des
témoignages, depuis de nombreuses années qui soutiennent et montrent tout
ce qui va être évoqué dans ce livre. Cessons de fermer les yeux, cessons le
déni, et soyons curieux ! Soyons de véritables scientifiques. Il y a des
phénomènes qui sont rapportés. Ne les mettons plus de côté comme s’ils ne
pouvaient pas exister ! Cela n’est pas scientifique ! La science doit prendre
en compte les témoignages de millions de personnes. Allons-y et posons-
nous des questions. Soyons des chercheurs qui trouvent ! Cela me fait
penser à la personne qui cherche ses lunettes partout, alors qu’elles sont sur
son nez. Nos réponses sont devant nos yeux depuis toujours.
Dans le monde de la Conscience pure, à ce « niveau-là », certains
scientifiques en parlent depuis plus de cent ans, il n’y a pas de temps, pas
d’espace, il n’y a pas de début, pas de commencement. La Conscience est
là, toujours, partout, elle est tout et en tout. Il ne peut pas y avoir
d’effacement de la Conscience, il ne peut pas y avoir de « trou » où il n’y
aurait pas de conscience du tout, pas de sens. Il y a une continuité de la
Conscience. Elle relie tous les étages des univers visibles et invisibles. C’est
la même substance immatérielle qui infuse tout, à des degrés différents
certes selon les mondes (ou les « dimensions »). Il y a des mondes où elle
est peu présente, d’autres où elle l’est plus. Mais il n’y a pas de possibilité
de vide réel. Il y a plutôt une sorte de mouvement continu, de pulsation, de
respiration continue qui se fait. Création – destruction – création –
destruction, etc., comme dans le panthéon des divinités hindoues… Mais il
n’y a rien là-dedans qui ressemble à un vrai vide éternel. Le sentiment de
vide n’est qu’un artefact, une sorte d’expérience de séparation maximale et
éphémère vis-à-vis de la Conscience. On peut donc « expérimenter », pour
de vrai, dans notre dimension, la sensation du vide… Mais c’est un peu
comme l’ombre qui n’existe pas par elle-même, qui est juste la résultante
d’un obstacle à la lumière créé par un objet. Si tu retires l’objet, l’ombre
disparaît. Les notions de vide ou de néant sont des créations de notre esprit
mais pas des réalités. On peut aussi se connecter à plein régime à la
Conscience et à ses qualités qui sont joie, félicité, lumière, amour,
connaissance, abondance, plénitude, paix ou bien alors on peut n’en
apercevoir que des aspects assombris, filtrés et déformés par notre
personnalité (nous en reparlerons plus loin).

M.-O. : Certaines personnes craignent de ne pas avoir suffisamment


bien « réussi » leur vie, ou même ont peur de n’avoir pas « accompli
leur mission » sur terre avant de mourir.
O. : Il ne faut certainement pas s’en faire avec la mission, la réussite…
Nous n’avons pas une responsabilité individuelle cruciale, comme si nous
étions obligés de réussir quelque chose de précis parce que « sinon le
cosmos va s’écrouler, la Conscience va nous punir, on sera en échec pour
l’éternité, on ira brûler en enfer », non… il n’y a pas de ça. On peut
imaginer la grande Conscience qui a créé l’univers comme un grand soleil.
Et chacun des petits champs de conscience qui en ont émergé, les petites
consciences individuelles en sont les rayons. Et ce soleil n’a pas besoin de
ses rayons. Il en émet mais il ne dépend pas d’eux. Les rayons sont un peu
chacun comme une qualité spécifique du soleil, qui peut s’exprimer ou non.
Néanmoins, il y a de nombreuses familles de rayons, des rayons qui ont la
même « fréquence » de qualités et qui peuvent exprimer chacun une part de
la Conscience, c’est un sport d’équipe, un travail collectif. On n’a pas, à
nous tout seul, à réussir quoi que ce soit. Une petite conscience individuelle
à elle seule n’a pas une mission particulière, qui, si elle ne la remplit pas,
deviendrait un échec dont tout l’univers pâtirait. C’est imaginer une grande
Conscience qui serait bien petite, bien faible si elle dépendait ainsi de
l’achèvement de « notre mission » individuelle.
Le plus souvent, cependant, quand les personnes ne croient en « rien » après
la mort, elles s’en fichent un peu de remplir une « mission de vie » ! Pour
elles, avoir réussi ou pas ne change rien. Lorsqu’une personne croit qu’il
n’y a qu’une vie et puis plus rien après, elle va juste chercher à « en profiter
au maximum ». Elle va courir (désespérément) à droite à gauche, pour faire
le maximum d’expériences terrestres possibles parce qu’après, pour elle…
c’est fini ! Et c’est à ce moment-là qu’elle peut ressentir « l’échec ».
Pourquoi pas. L’échec en soi n’existe pas. Mais cela peut être une
expérience humaine, ressentie. Juste un vécu d’expérience. L’expérience de
l’échec est possible dans « notre dimension ».

M.-O. : Oui, certaines personnes encore ont exprimé leur peur de


regretter, au moment de leur mort, de ne pas avoir assez « profité » ou
réalisé de choses.
O. : À mon sens, c’est dommage, cette obligation de « profiter à tout prix »,
et cette frénésie qui va avec (surtout quand on croit n’avoir qu’une seule
vie), parce qu’en réalité, au vu du temps infini dont dispose la conscience, il
n’y a pas de programme imposé ni d’obligation de « rendement ». On peut
profiter aussi… de ne rien faire. Profiter même de l’oisiveté. Profiter de
l’abandon. De plein de choses… Mais aussi, on peut profiter de l’agitation,
de la multiplication des expériences, pourvu que ce soit « en conscience ».
Peu importe que l’on ait fini ou pas de goûter à tout. De toute façon, s’il n’y
avait vraiment rien après la mort, eh bien il n’y aurait rien en nous pour
regretter ou pour dire : « Oh flûte, j’aurais pu faire ça et je ne l’ai pas fait. »
C’est donc paradoxal, car les gens disent : « Je crois qu’il n’y a rien après la
mort », mais ils réagissent comme s’ils croyaient qu’après leur mort ils
allaient juger leur vie comme insatisfaisante, car « pas assez remplie ». On
pourrait leur suggérer : « Vous dites qu’il faut profiter, parce que sinon vous
allez le regretter, mais quand allez-vous le regretter ? Quand vous serez
mort ? Mais, d’après vous, il ne restera plus personne pour le regretter !
Donc intuitivement, si vous dites cela, vous sentez qu’il y a bien quelque
chose puisque vous êtes en train d’imaginer qu’il y a quelque chose en vous
qui va regretter que vous n’ayez pas assez fait – ou “été” sur terre. »
On pourrait plutôt leur proposer : « Vous ne savez pas ? Vivez comme si
vous aviez une vie éternelle, plusieurs vies ! Goûtez ! Comme des gourmets
et pas comme des gourmands… De toute façon vous n’iriez jamais jusqu’au
bout de toutes les expériences possibles sur terre s’il n’y avait qu’une vie.
Alors profitez-en tel quel ! Chaque expérience, goûtez-la avec attention, en
prenant du temps, de la présence, pour bien la déguster, comme dans un très
bon restaurant ! » Toute expérience humaine est une possibilité de
jouissance ! Sinon, c’est comme si on se disait : « Dommage, je ne vais pas
pouvoir profiter de tous les plats, de tous les menus, allez-y servez-moi de
tout et je vais essayer de manger le maximum pendant cet unique repas ! »
Et alors on engouffre, on engouffre, on engouffre. On n’a pas le temps de
goûter vraiment et, à la fin, on tombe malade d’avoir trop mangé… Alors
qu’en sachant que notre vie ne s’arrête pas après la mort, on peut se dire
qu’on aura d’autres occasions de retourner dans ce restaurant, et dans bien
d’autres restaurants encore.

M.-O. : Et les peurs par rapport au corps ? Certains se demandent ce


que deviendra leur corps et comment il sera traité.
O. : D’abord, concernant le corps physique, ce sont des préoccupations qui
apparemment ne concernent l’âme que dans les trois premiers jours après la
mort. C’est ce que beaucoup de traditions disent. Pendant ces trois jours,
l’âme de la personne décédée erre autour de son corps, voit ce qui se passe
autour de lui, semble effectivement sensible aux attentions qui lui sont
portées… C’est pour cela qu’il est intéressant de donner, avant de mourir,
ses « directives anticipées de fin de vie », pour préciser comment on
aimerait que notre corps soit traité : incinéré ou enterré, mais aussi
comment le cadavre doit être habillé, dans quelle « ambiance » il doit
reposer (qui peut être présent à la veillée mortuaire, quelle musique,
parfum, prières, peuvent entourer le mort). Ensuite il faut savoir que dans
les différents mondes de l’au-delà, avant les ultimes stades d’évolution de
l’âme, nous gardons des « corps subtils » différenciés. Nous allons parler,
dans le chapitre 6, de ces différents corps qui composent notre être, et les
décrire. Lors d’un contact avec les défunts, ceux-ci sont très souvent perçus
par les vivants comme ayant un « corps de lumière », plus vieux si la
personne est morte jeune et plus jeune si la personne est morte vieille,
autour de 35 ans. Ce corps n’a aucune difformité, aucune trace de handicap,
si tel était le cas juste avant la mort, et semble avoir des fonctions
cognitives et sensorielles encore plus performantes que lors de la vie
terrestre : par exemple, les aveugles voient et les sourds entendent.

M.-O. : Et le fait de quitter ce corps donc… La peur n’est-elle pas de ne


plus avoir d’identité, ni de sensorialité ?
O. : Oui, mais en fait cela est faux. On ne quitte que le corps physique et,
après trois jours, le corps éthérique. Mais il reste les corps émotionnel,
mental et spirituel2. Grâce à la survie de ces corps, on va conserver des
perceptions, une identité et une certaine personnalité, avec les mémoires qui
y sont afférentes. Ces corps continuent à évoluer dans l’au-delà, ainsi que
l’identité, dans des processus de transmutation ou de conscientisation, lors
notamment de plusieurs « revues de la vie terrestre ». Lorsque les défunts
contactent les vivants, ils sont vus comme ayant des formes, une sorte de
corps de lumière, un peu transparent, parfois même avec des habits. Ils ont
des habits « non physiques » parce que leur pensée peut les créer afin de les
vêtir par pudeur ou pour se faire reconnaître par ceux à qui ils apparaissent.

M.-O. : Donc, cela signifie qu’il y a « un autre monde » ? Comme une


sorte de « monde bis » ?
O. : Ah oui, il y a en effet plusieurs « autres mondes » même ! Oui je sais,
tout ce que je dis là peut sembler « farfelu ». Surtout, continuez à lire, vous
aurez des explications dans ce qui suit. En fait le nombre de dimensions de
l’au-delà est même certainement infini. Ce qui semble sûr, c’est qu’au fur et
à mesure de la « progression » dans ces mondes, de l’évolution de l’âme,
les formes spécifiques s’estompent, l’individualité s’efface de plus en plus,
et les séparations existent de moins en moins entre les êtres.
Progressivement il y a une union avec des « groupes d’âme », puis avec le
Tout, une union avec l’origine, la source, avec la grande Conscience.
D’ailleurs, les esprits semblent, après un certain temps, en progressant dans
ces mondes, avoir moins de possibilités de communiquer avec les vivants
sur terre. C’est plutôt lors de leur existence dans les premiers niveaux qu’ils
peuvent encore avoir la volonté ou la capacité de communiquer avec eux.
Après, ils perdent leurs identifications à un rôle ou à un personnage. Ils ne
sont plus le père, la mère, l’oncle de…, tels qu’on les avait connus sur terre,
mais de plus en plus des consciences ouvertes sur l’infini… j’allais dire des
esprits « universels », qui se fondent petit à petit avec les autres esprits puis
avec la Conscience de l’univers.

M.-O. : En fait, il s’agit d’une dissolution de l’ego.


O. : Oui, tout à fait. Mais de manière très progressive, au cours de
nombreuses étapes d’évolution intentionnelle.

M.-O. : Pour quelqu’un qui resterait extrêmement sceptique, ce qui est


dit là semble encore très relié à des croyances religieuses, ou
ésotériques… D’où viennent ces informations sur l’après-mort ?
O. : Oui, oui, bien sûr. La base rationnelle de tout cela sera traitée dans les
chapitres suivants. On peut avoir accès à beaucoup d’informations. De
nombreuses études ont été effectuées au cours de ces quarante-cinq
dernières années, avec des protocoles très scientifiques, sur ce qui se passe
juste avant, pendant, ou après la mort. On appelle cela les PPM
(phénomènes péri-mortels) ou les EPM (expériences péri-mortelles). Avant
la mort, c’est ce que l’on appelle les « expériences de fin de vie » (EFV) ;
pendant la mort, ce sont les expériences de mort imminente (EMI) ; et après
la mort, ce sont les contacts avec des défunts, soit spontanés, soit par
médiums interposés ou en état de conscience élargie (en hypnose ou EMDR
par exemple). Il y a aussi les études sur les phénomènes de sorties hors du
corps, qui apportent énormément d’informations sur les rapports entre la
conscience et le corps. Donc ce ne sont pas des croyances, ce sont des
connaissances que la vraie science nous apporte progressivement, celle qui
explore et expérimente sans se fermer par dogmatisme à la moindre
hypothèse.
M.-O. : Alors quand on dit : « La mort, on ne peut pas savoir ce que
c’est puisque personne n’en est jamais revenu pour nous le dire », c’est
faux ?
O. : Oui, c’est faux. On fait souvent ce reproche aux personnes ayant vécu
des EMI (expériences de mort imminente, cf. chapitre 2). On leur dit qu’ils
ne sont pas vraiment légitimes pour parler de la mort parce qu’ils en sont
revenus ! Et pourtant, ils ont côtoyé la mort et en ont vécu les premières
étapes. Puis, ils ont été ramenés à la vie par des interventions médicales ou
spontanément. Ils sont donc allés dans le territoire de la mort et ils en sont
revenus. Ils y sont vraiment allés ! On va dire : « Eh bien non, comme ils
sont revenus c’est qu’ils n’y sont pas vraiment allés », comme si le contact
avec la mort était, par a priori, forcément irréversible. C’est comme si je
disais : « Moi, je suis allé en Tunisie, et je vais te décrire ce que j’en ai
perçu, et comment j’ai ressenti ce pays », et que tu me répondes : « Eh bien
non, tu n’y es pas allé puisque tu en es revenu ! »
Dans les études sur les contacts avec les défunts, réalisées en laboratoire,
quand ceux-ci parlent de la façon dont se sont déroulés les premiers
moments de leur mort, ils confirment ce que disent les gens ayant vécu des
expériences de mort imminente. Eux, on ne peut pas leur reprocher de ne
pas savoir ce qu’est la mort ou de ne pas y être allé pleinement ! Mais aussi
lors des expériences de mort partagée (EMP, chapitre 3), les témoins qui
assistent à la « vraie mort » d’un de leurs proches peuvent vivre les mêmes
phénomènes que ceux que le mourant est en train de vivre : eh bien ils
vivent les mêmes phases que celles des EMI.

M.-O. : Beaucoup de choses sont difficilement compréhensibles dans les


nouveaux paysages de l’après-vie qui sont dessinés là, parce qu’en tant
qu’humains limités, dotés d’une conscience limitée, nous voulons
mentaliser. Nous voyons les choses à partir de notre façon de percevoir
la vie actuellement. Nous essayons de comprendre, à partir de nos
paramètres de vie terrestre, notamment les notions d’espace et de
temps. C’est compliqué pour notre « mental » humain de comprendre
quoi que ce soit sur ce qui nous attend vraiment après la mort, parce
que l’après-vie ne se situe pas dans les mêmes espace-temps ou les
mêmes dimensions que ceux que nous connaissons, ou vibre sur
d’autres fréquences. Donc, je pense qu’il y a des choses qui se passent
après la mort qu’on ne peut pas envisager de notre point de vue actuel.
O. : L’espace et le temps ne sont pas les mêmes après la mort, mais il y a
encore des espaces et des temps, avant les derniers « niveaux » où toute
identité personnelle disparaît (où l’on sort du monde des formes et où on
s’unit à la Conscience). Plus l’esprit va progresser dans les mondes de l’au-
delà, moins le temps existera. De plus en plus de physiciens postulent
aujourd’hui que, pour comprendre le fonctionnement de l’univers, il est
nécessaire d’ajouter l’intervention d’autres dimensions en plus des quatre
terrestres (les trois dimensions spatiales plus celle du temps). Peut-on y voir
là des domaines d’existence pour les âmes désincarnées ?

M.-O. : En tant qu’êtres humains, nous sommes des « expérienceurs » !


Nous sommes aussi tous des expérienceurs dans les différents mondes
après la vie.
O. : Oui, après leur mort, le but des défunts demeure le même que le nôtre :
continuer à ouvrir leur conscience. Tout comme nous, cela les occupe
pleinement. Je suis tout à fait en accord avec la médium Sylvie Ouellet3 qui
dit que, après la mort, nous abandonnons nos corps physiques, mais que
notre monde intérieur, nos émotions, nos pensées (en fait nos corps subtils
émotionnels et mentaux) demeurent exactement les mêmes (au début de
l’après-mort, du moins). Il semblerait que ce qui se passe après la mort soit
un prolongement de notre manière d’être dans la vie4. Un : comprendre la
nature de ce qui nous bloque. Deux : l’accepter pour finalement progresser.
Ce n’est pas parce que l’on est mort que l’on devient un grand sage du jour
au lendemain. Tous nos « acquis » sur terre concernant nos capacités de
connexion à la Conscience et à notre âme servent aussi dans l’au-delà !

M.-O. : Certaines personnes ont parlé de cette peur particulière de ne


pas être sûres d’arriver, après leur mort, dans un monde sans
souffrance. Ils sont dans la peur qu’il y ait des mondes négatifs, des
purgatoires, des enfers et qu’ils y « atterrissent ».
O. : En tout cas, pendant la mort, il n’y a pas de souffrance corporelle, les
gens qui l’ont vécu le disent. Dès que la conscience sort du corps, et, par la
suite, quand on entre dans d’autres mondes, on peut aller dans des espaces
en résonance avec notre état intérieur effectivement. Et si nos croyances
sont : « Je n’ai pas eu une vie juste, je n’ai pas été pur, Dieu ne pardonne
rien, tout va devoir être payé, il y a un purgatoire, voire un enfer peut-être
même éternel si je n’ai pas fait tout ce qu’il fallait… », alors oui, par peur,
et par croyance, nous pouvons créer momentanément par nos pensées et nos
émotions des lieux comme cela, ou entrer en résonance avec des lieux de
« punition » déjà créés par les émotions et les pensées des générations
précédentes, des gens conditionnés par les religions qui nous prédisent un
enfer. On peut se trimballer là-dedans, rester là-dedans un certain temps
parce qu’on ne sait pas que ces mondes n’existent pour nous que parce que
nos pensées les créent ou nous y enferment. Au fond, la vérité, c’est que
l’on est aimé, vraiment, profondément, essentiellement. L’univers, la
texture de l’univers, c’est de l’Amour. Il suffit de s’en rappeler et d’appeler
ce chant d’Amour. Et se rappeler de cela permet de s’en sortir. Parce qu’on
peut croire à ce moment-là qu’on est seul, qu’on est condamné, qu’on est
misérable et qu’on est le seul à avoir fait des bêtises pareilles, et que le Dieu
que l’on dit être tout Amour ne soit finalement qu’une sorte de juge cruel
qui ne permet pas l’erreur, et qui va nous faire payer très cher toutes nos
erreurs. Mais qu’est-ce que c’est que cette façon de concevoir la
Conscience !… Même un père de famille moyen ferait mieux que ça et ne
punirait pas son enfant pour l’éternité quand il se trompe, il aurait
suffisamment d’empathie pour lui dire : « Allez, ce n’est pas grave, la
prochaine fois tu essaieras différemment » et, s’il y a une punition (une
punition n’est au final qu’une prise de pouvoir sur un autre, un contrôle par
la peur – l’amour ne punit pas), elle ne serait que légère et très temporaire.
Alors que là, on serait condamné définitivement par un « dieu » qui serait
vraiment un crétin, un cruel… Ce qui n’est pas le cas. La Conscience ne
procède pas comme ça. Donc ces mondes pénibles et sombres, oui, ils
n’existent pour nous après la mort que si l’on se dit qu’on ne mérite que ça,
que l’on n’a pas le droit d’en sortir, que l’on se sent très coupable. Ils
cessent d’exister dans notre conscience dès que l’on se rappelle vraiment
que l’univers est Amour et qu’il peut nous chercher et nous conduire dans la
lumière de cet amour. C’est pour cela que, dans différentes civilisations, il y
a eu des traités pour préparer à la mort et ne pas tomber dans les pièges du
mental. Au Moyen Âge, il y avait l’ars moriendi (l’art de mourir) ; les
Égyptiens et les Mayas ont eu un Livre de la mort ; les Tibétains l’appellent
Bardo Thödol… Il y a beaucoup de livres pour se préparer à la mort et
notamment pour ne pas s’enfermer par résonance dans des mondes négatifs
auto-créés ou co-construits avec d’autres consciences. Si l’on « tombe »
dans ces mondes, ces livres nous disent : « Ce n’est qu’une illusion,
rappelle-toi ! » Comme quand on médite et qu’on se fait avoir par nos
pensées, on s’aperçoit qu’on est pris par un courant de ruminations, on en
prend conscience, on s’en détache et on revient à l’ici et maintenant de la
respiration et des sensations du corps. Donc : « Ah oui, hop, voilà, je suis en
train de faire cette erreur. » Donc, il y a bien un art de la navigation qui peut
s’apprendre ! Par la méditation, ou par des méthodes diverses
d’élargissement de la conscience justement, on peut devenir des
« psychonautes » ou des « thanatonautes », en apprenant vraiment à évoluer
dans des états de conscience différents et à ne pas se laisser enferrer dedans
quand il y a une mauvaise expérience, ou un bad trip comme l’on dit (ou
« mauvais voyage »). Le bad trip, c’est justement les personnes qui ne
savent pas s’en sortir. Et là, après la mort il peut y avoir des sortes de bad
trips, mais qui ne sont pas ontologiquement fermes et définis, qui ne sont
surtout pas définitifs. Il n’y a pas de condamnation à rester dedans, ce n’est
pas vrai, c’est quand on y croit qu’on va y rester. C’est ça, l’idée. Cela peut
se dissoudre.
Dans les expériences de mort imminente, lors de la phase dite de « revue de
vie » (chap. 2), la personne sent qu’elle n’est pas jugée, qu’elle est déjà
pardonnée pour toutes ses erreurs (qui sont inévitables de par le statut d’être
humain) et qu’il lui suffit d’en prendre conscience.

M.-O. : Donc, parler de la mort, parler des peurs, les confronter avec
les résultats des recherches et des témoignages, c’est aussi une forme de
préparation. C’est important de se préparer ?
O. : Oui, bien sûr. L’état d’esprit dans lequel on meurt, serein, préparé, ou
bien au contraire affolé, désorienté, va jouer sur ce qu’on va vivre les
premiers temps après la mort du corps. Il vaut donc mieux être bien préparé.
Comme quand on va dans un pays étranger. On a besoin de savoir comment
va être le climat, la monnaie, la langue, les éventuels dangers, les espèces
venimeuses ou pas, les monuments à visiter. Si on y va sans aucune
préparation : « Allez, je prends l’avion au hasard, je ne sais pas où je vais
atterrir, je ne fais pas ma valise » et qu’on arrive au Groenland et que l’on
n’a pris que des shorts, on va souffrir. Si, au contraire, on atterrit en
Équateur, à un moment où il fait très chaud et qu’on n’a pris que des vestes
polaires, on va souffrir. On ne connaît pas la langue, on n’a pas d’argent…
Bref. Ça se prépare, un voyage. C’est le bon sens. La mort nécessite aussi
du bon sens. Il vaut mieux être prêt. Sinon, c’est normal d’être un peu
paniqué quand on y est. Imagine le pire, on n’est pas préparé et on ne sait
pas qu’on est mort : on risque d’être un moment dans la confusion. Prenons
l’exemple d’un voyage qu’on nous ferait faire sans nous prévenir en
Amazonie. On va nous y emmener sans qu’on le sache. On nous endort en
nous faisant avaler à notre insu un produit hypnotique, et on nous met dans
un avion sans que nous en soyons conscients. On nous réveille, c’est la nuit
et on est déjà dans la jungle. Et au moment où on se réveille, on pensait
qu’on s’était endormi chez nous… Il n’y a personne pour nous expliquer
quoi que ce soit… on risque de ne pas comprendre ce qui se passe et de le
prendre très mal.

M.-O. : Du bon sens, et pas du déni. Beaucoup d’entre nous ont


conscience qu’ils vont mourir, bien entendu, mais ne s’y confrontent
jamais. N’osent pas en parler. Ou alors n’en parlent que quand ils
sentent que leur mort est très proche. Alors qu’en parler, ça
dédramatise peut-être. Mais cela n’empêche pas qu’on aura toujours
une peur. À mon sens, c’est impossible de ne pas avoir peur.
O. : Oui, tu as raison. C’est comme la peur de sauter à l’élastique d’une
falaise, ou en parachute. Même si on sait qu’on ne risque rien, cela fait très
peur. Ou bien quand on va dans un nouvel endroit qu’on ne connaît pas,
même si c’est pour des vacances, on peut appréhender la nouveauté, le fait
de ne pas exactement savoir ce qu’il va se passer. Imagine, on sait qu’on va
en Amazonie faire un trecking de cinq semaines dans la jungle. On a beau
savoir qu’il y aura un guide spécialiste, que de nombreuses personnes ont
fait ce trecking sans incident, qu’on peut être secouru par hélicoptère, etc.,
on aura quand même toujours un peu peur. Ce livre parle du fait de ne plus
craindre la mort. Ne plus craindre la mort n’enlève pas nécessairement le
fait de ne plus avoir du tout peur de mourir. Je crois que c’est différent. On
peut avoir peur de la mort même quand on sait qu’au final ce n’est qu’un
grand passage, qui mène vers de merveilleuses dimensions de l’Être. La
peur de mourir est intrinsèque à l’humain, elle en est constitutive. Cela me
fait penser à Franck Lopvet, qui dit qu’il a lui-même vécu un accident
vasculaire cérébral accompagné d’une expérience de mort imminente. Lui
qui connaît tout ce que nous avons déjà commencé à effleurer sur l’après-
vie, n’a pas pour autant été sans peur vis-à-vis de sa propre mort. Le fait
que la peur soit quand même toujours là est, semble-t-il, tout à fait normal,
car en tant qu’humain, nous nous sentons habituellement vivant à travers un
ego, un personnage auquel nous sommes identifiés, qui nous permet de
maintenir une forme de continuité de nous-même. Et cet ego, identifié à
« moi », a très peur de disparaître ! Car l’ego résonne avec son petit monde
à lui. Quand on sera mort, on va ressentir et « penser » différemment, on va
être dans un monde d’expériences différent. Le petit « moi » va y gagner
beaucoup, sa conscience va y trouver de nouvelles capacités, inimaginables
sur terre. Mais il ne peut pas le savoir donc il fait tout pour se défendre, et
ne veut surtout pas mourir. C’est un peu comme si la chenille résistait de
toutes ses forces pour ne pas devenir un papillon parce qu’elle a trop peur
du changement. Quand elle voit un papillon, elle se dit : « Ce n’est pas
possible ! Aïe, ça va faire mal ! Ce n’est pas “moi” ! Je ne suis pas un
papillon. Je veux rester une chenille ! »
Je dirais la même chose autrement, même si cela peut sembler obscur. Tous
les corps, physique, éthérique, émotionnel, mental, spirituel, et tout ce qui a
une forme, contiennent de manière intrinsèque, pour persister et subsister,
des processus d’autorégulation et d’auto-recréation. C’est inné. La forme
est faite pour durer un certain temps, donc il faut qu’elle se reproduise, se
protège, et elle fait donc tout ce qu’elle peut pour ne pas être obligée de se
défaire. Heureusement d’ailleurs. Sinon la Conscience pourrait créer des
formes, mais immédiatement elles disparaîtraient. Un peu comme si toutes
les micro-secondes, les formes apparaissaient puis disparaissaient, sans fin.
Aucune création ou créature stable avec laquelle la Conscience puisse
interagir. Donc les formes sont créées, et à l’intérieur d’elles-mêmes il y a
un mécanisme d’auto-conservation pour que la Conscience puisse prendre
le temps de jouer avec. Si les formes pouvaient se transformer à tout
moment, la conscience se retrouverait de nouveau « seule » avec elle-
même. Et de nouveau dans l’impossibilité de jouer. Quand un enfant crée
des petites tours avec des allumettes ou du carton et qu’il joue avec, si ces
constructions se défaisaient en permanence, il ne pourrait pas jouer. Donc,
la peur est un sentiment désagréable mais nécessaire, pour avertir du fait
que la structure risque de ne plus s’auto-conserver. La peur, c’est « attention
signal d’alarme, cette forme risque de disparaître ». Cette forme, cette
image de moi, ma personnalité, mon corps. Mais au final, cette forme se
transformera, et disparaîtra.

M.-O. : Donc, la peur est nécessaire au jeu. Ce n’est pas forcément


« mal » d’avoir peur. Cependant, un certain nombre de personnes ont
répondu qu’elles n’avaient pas peur de la mort. Que même certaines
attendaient la mort parce qu’elles savaient que cela serait génial
après… L’idée qu’elles se font de la mort ne leur fait pas peur. Elles ne
craignent pas la mort.
O. : Oui, tout à fait ! Et cet état d’esprit semble d’ailleurs être favorable
pour mieux vivre le moment même de la mort. Je suis sûr que si nous
gardons à l’esprit ces conclusions de François Brune5 au moment du
passage, nous serons plus disposés à lâcher prise et à accepter de vivre les
expériences qui se présenteront alors à nous : « Il est toujours utile de savoir
que c’est merveilleux de mourir ! Reconnaissons honnêtement qu’avant, on
peut souffrir et même terriblement. Mais c’est du passage lui-même que je
veux parler. »

M.-O. : Pourtant, la peur d’être triste, malheureux parce que le monde


terrestre nous manquerait est souvent évoquée…
O. : Oui. Eh bien, certainement un peu. C’est comme lorsque l’on part pour
un grand voyage qu’on sait devoir durer des années où l’on ne verra plus
nos proches, ou bien comme lors d’un changement majeur qu’on accepte
d’affronter, comme un divorce par exemple. On s’imagine que cela va être
très difficile. Qu’on ne sera pas capable de faire face à l’inconnu, à toute
cette nouveauté, et surtout qu’on va particulièrement regretter les points
positifs de ce que l’on quitte. Pourtant, il s’avère que lorsque les gens font
le saut et tentent l’expérience du nouveau, cela nettoie tout. Plus de regrets,
de doutes… Ce ne sont que des questions que l’on se pose avant d’avoir
agi. Avant d’avoir atterri dans le nouvel état. Une fois qu’on a atterri dans le
nouvel état, on est pris dans l’expérience de ce nouvel état, on en voit les
bénéfices et cela semble beaucoup plus facile de renoncer à l’avant, avant le
changement.
M.-O. : Apparemment, lors d’expériences de mort imminentes, des
gens témoignent du fait que très vite, ils ne pensaient plus du tout à la
terre, etc.
O. : Tout à fait ! Très vite, ils ne pensent plus à la terre et sont subjugués par
l’intelligence, la beauté et l’amour de ce qu’ils croisent. À un moment de
l’expérience (puisque, dans les EMI, ils sont « revenus » à la vie), on leur
dit même : « Tu ne dois pas franchir cette limite, tu dois revenir » et les
personnes, très régulièrement dans ces témoignages, racontent avoir hésité à
revenir ; elles l’ont fait avec beaucoup de réticence, n’en ont aucune envie,
et même parfois « maudissent » le médecin qui les a ramenées à la vie
tellement c’était bien ! Elles peuvent même vivre une forte nostalgie vis-à-
vis de l’état merveilleux dans lequel elles ont été le temps de leur
expérience, même lorsqu’elles sont conscientes qu’elles sont revenues à la
vie pour finir quelque chose d’important sur terre et qu’elles savent que
c’est « plus judicieux » d’y vivre pour le moment. Donc, quelque part, elles
acceptent quand même de se « réincarner », pourrait-on dire.

M.-O. : Une autre crainte très proche est celle évoquée par ceux qui
nous ont dit : « Mais ce qui est triste, c’est que l’on perd nos liens avec
ceux que l’on aime à cause de la mort ! » Ces liens sont-ils donc rompus
totalement et définitivement ?
O. : Au contraire, il semble bien que nous gardions des liens précieux et
devenus encore plus riches et subtils, entre vivants et morts. Et cela dans les
deux sens. Les défunts, du moins dans les premiers stades de leur évolution,
nous voient, nous veillent, pensent à nous. Surtout, ils entendent les pensées
que nous leur adressons (et les prières) et ils y sont très sensibles. Quant aux
vivants, ils peuvent être contactés spontanément par les défunts au cours de
leur vie, pour un quart d’entre eux au moins6. Dans ces cas, les statistiques
montrent que les défunts qui contactent les vivants avaient toujours des
liens d’amour avec eux. Les défunts vont aussi se manifester à nous dans
les jours ou heures qui précèdent notre mort, pour nous préparer, nous
guider et nous accueillir7. Ils peuvent aussi faire partie du « comité de
réception » au moment même de notre mort8. Il reste donc de nombreuses
possibilités de continuer à exprimer de l’affection et de l’amour entre
défunts et vivants, il s’agit juste de s’adapter à la qualité différente du lien,
en trouvant de nouveaux moyens de communication, en éveillant nos sens
subtils et en nous ouvrant à notre sagesse intérieure.
2. Les phénomènes péri-mortels
et l’indépendance de la conscience
« En réalité, la matière n’est rien. Le monde que nous observons et dans lequel nous vivons
n’est qu’un simple reflet, l’éclat solide de la Conscience immatérielle qui lui donne
vie. Nos corps sont les cristallisations éphémères d’esprits immortels. »
Agnès Stévenin, la médium dans le livre de S. Allix, Après

Il est temps maintenant de nous plonger dans l’étude des phénomènes qui
ont pu être observés autour de la mort, en expliquant à chaque fois en quoi
il implique de façon assez évidente et crédible l’existence d’une conscience
individuelle qui survit après la mort du corps physique. Ces phénomènes
existent depuis toujours. Vous aurez certainement déjà entendu parler d’au
moins l’un d’entre eux. Certains vous surprendront peut-être.
Généralement, ils ont été tus par les personnes concernées ou les témoins
proches, devant le scepticisme, la suspicion, les moqueries ou l’inquiétude
qu’ils pouvaient susciter. Beaucoup de témoins ou de personnes les ayant
vécus ont été fortement bouleversés et soulagés lorsqu’ils ont pu un jour
entendre ou lire que des médecins, des psychiatres, psychologues,
anesthésistes, infirmiers, etc., avaient connaissance de ces expériences et les
envisageaient sans le filtre déformant d’un dogme ou d’un déni. Nous vous
proposons de rester ouverts et de laisser résonner ce qui au plus profond de
vous ne vous est pas si inconnu ! Il est bien entendu important d’exercer
son discernement dans toute nouvelle approche. Vous allez découvrir ici
que ces phénomènes sont étudiés sérieusement depuis maintenant plus de
cinquante ans pour certains. Ces recherches bousculent. Elles remettent en
question. Elles produisent parfois plus de questions que de réponses. Mais
cela n’est-il pas le signe que nous sommes encore loin d’avoir tout compris,
tout découvert, et qu’une fois que cette barrière mentale qui empêche nos
esprits dits « rationnels » de se déployer à leur mesure aura enfin sauté, il
sera temps d’oser explorer plus avant ces vastes horizons, sans peur ?

L’expérience de mort imminente


Les expériences de mort imminente (EMI1 ou NDE en anglais) représentent
le prototype même des PPM (sous cet acronyme vous êtes invités à lire
« phénomènes péri-mortels » ou « phénomènes autour de la mort »). Ces
expériences sont les mieux étudiées par les scientifiques et les plus connues
du grand public. À elles seules, elles fournissent déjà des arguments très
solides en faveur de la survie de l’âme. En 1975, le psychiatre américain
Raymond Moody a créé un choc dans les esprits occidentaux en révélant
l’existence d’un certain nombre de phénomènes survenant au moment de la
mort, qu’il appela NDE (near-death experience) dans son fameux livre La
Vie après la vie2. Il y décrivait précisément les différentes étapes traversées
dans les expériences que peuvent parfois vivre des sujets en arrêt cardiaque,
respiratoire et cérébral (électroencéphalogramme plat), à la suite d’un
accident ou une maladie.
Voici les différentes descriptions et étapes le plus souvent évoquées par les
personnes ayant vécu ce phénomène. Cette liste est non exhaustive et n’est
pas à chaque fois vécue en totalité par les « expérienceurs », chaque vécu de
ce type restant unique et très subjectif :
1) Une expérience au caractère ineffable, difficile à décrire avec le
vocabulaire courant.
2) Une sensation de paix et de quiétude où toute douleur a disparu.
3) Une sortie hors du corps physique, celui-ci étant observé d’en
haut avec détachement.
4) La conviction d’être mort.
5) Le passage à travers un tunnel sombre.
6) L’audition de musique et la vision de scènes et de paysages
surnaturels paradisiaques.
7) Une rencontre, et parfois une conversation, avec des parents ou
des amis disparus, ou avec des « guides ».
8) La perception d’une lumière extrêmement brillante, non
aveuglante, et irrésistiblement attirante par l’amour qui s’en dégage,
et la rencontre avec un « être de lumière » (expérience d’un amour
total, inconditionnel, extraordinaire et sentiment de connaissance
intégrale).
9) Une revue de vie panoramique, dont tous les détails défilent à
toute vitesse.
10) Un aperçu de ce que pourrait devenir la fin de vie si la personne
« revient » continuer l’expérience terrestre.
11) La perception d’une limite infranchissable sous peine de ne plus
revenir sur terre.
12) Une prise de décision de retour dans la vie terrestre ou bien
l’obligation faite à l’individu de revenir dans son corps physique de
façon à terminer une quelconque mission (impliquant
habituellement la notion de service pour autrui).
13) Le retour au point de départ dans le corps, souvent avec une
certaine aversion.
14) Une phase d’intégration de l’expérience.
15) Bien après l’EMI, une phase de mutation comportant les
éléments suivants :
• renversement des valeurs ;
• changement de personnalité ;
• recherche de connaissances nouvelles ;
• dons psychiques ;
• envie de partager son expérience ;
• préoccupations écologiques ;
• développement de la créativité.
En France, le docteur Jean-Jacques Charbonier a popularisé la notion
d’expériences de mort imminente (EMI) grâce à de nombreux livres tous
aussi passionnants les uns que les autres. Vous les trouverez dans la
bibliographie. L’un de nous (O. Chambon), dans son ouvrage Expériences
extraordinaires autour de la mort3, a particulièrement étudié la place des
EMI en les resituant parmi tous les phénomènes péri-mortels.
Voici, pour exemple, le récit d’un cas typique d’EMI :
« J’ai connu une réaction allergique très grave lors d’une opération.
Mon cœur s’est arrêté de battre. Immédiatement après l’arrêt de mon
cœur, je me suis retrouvé au niveau du plafond. Je pouvais voir
l’appareil à électrocardiogramme (ECG) auquel j’étais raccordé.
L’ECG était plat. Je voyais les docteurs et infirmières s’agiter autour
de moi pour tenter de me ramener à la vie. En contraste avec cette
situation de panique extérieure, je ressentais une profonde paix. Je ne
ressentais aucune douleur. Ma conscience glissa hors de la salle
d’opération et se rendit dans une salle infirmière. Je reconnus
immédiatement celle de l’étage où j’avais été transféré avant mon
opération. De mon point de vue, près du plafond, je voyais les
infirmières s’activer à leurs tâches quotidiennes.
Après que j’eus observé les infirmières un moment, un tunnel
s’ouvrit. Je fus attiré vers ce tunnel. Je traversai alors ce tunnel et je
devins conscient d’une lumière brillante au bout du tunnel. Je me
sentais en paix. À la sortie du tunnel, je me retrouvai dans une zone de
lumière très belle, je dirais “mystique”. En face de moi se trouvaient
plusieurs de mes proches qui étaient auparavant décédés. Ce fut une
rencontre très joyeuse et nous nous sommes enlacés. Je me trouvai
ensuite en présence d’un être spirituel débordant d’amour et de
compassion. Plus tard, après être revenu à la vie, j’ai lu des ouvrages
sur les EMI (que je ne connaissais pas auparavant) et j’ai vu que
beaucoup de gens l’appellent l’“être de lumière” : je comprends
pourquoi. En sa présence, j’ai commencé à voir toute ma vie se
dérouler devant mes yeux comme un film projeté sur un écran, de
l’enfance à l’âge adulte. Cela semblait si réel ! Je me voyais moi-même,
mais mieux que dans un film 3D, j’étais capable de ressentir les
sentiments des autres personnes avec qui j’avais été en relation toutes
ces années. Je pouvais ressentir les émotions positives ou négatives que
j’avais provoquées en elles. Je pris ainsi conscience de toutes les
occasions d’aimer les autres que j’avais laissées passer (depuis cette
expérience, ma vie a d’ailleurs changé puisque je prends beaucoup plus
en compte les ressentis des autres lorsque j’agis). Puis je vis mon père,
tout à fait semblable au temps de son vivant, et il me dit : “Viens ici,
c’est vraiment bien.” Je voulus courir vers lui mais je ne le pouvais pas
car il y avait une séparation entre nous. Je suis incapable de décrire
cette limite. C’était un peu comme un mur au travers duquel je pouvais
voir. Alors j’entendis une voix grave qui venait de partout et qui
demandait : “Qui ?” Elle s’interrogeait sur mon identité. Alors vinrent
les mots « pas encore ». Je fus donc obligé de retourner à la vie, ce que
je ne désirais pas, tellement je me sentais bien là où j’étais. Il y eut à
nouveau le tunnel, je le traversai de manière très rapide et, en même
temps, la douleur revint dans mon corps. Je pleurais : “Non, non”,
alors que je revenais à la conscience. J’avais été plongé dans un lieu où
l’amour était tellement puissant. Dans ce lieu, je savais que j’étais
vraiment chez moi. Mais finalement, je revins dans mon corps. Je me
réveillai dans l’unité de soins intensifs un jour plus tard. J’étais couvert
de fils et de tuyaux. Je me sentais incapable de parler de mon
expérience si profonde. Plus tard, je retournai à l’étage où j’étais
installé avant l’opération. Il y avait le bureau des infirmières que
j’avais “visité” pendant mon EMI. Je trouvai finalement le courage de
partager ce que j’avais vu durant mon EMI avec une des infirmières.
Elle parut choquée et effrayée. C’était un hôpital catholique. On
m’envoya une nonne. Je lui expliquai patiemment tout ce que j’avais
vécu. La nonne écouta soigneusement puis déclara que mon expérience
était “l’œuvre du diable”. Vous pouvez donc comprendre mon énorme
réticence à parler de mon EMI avec qui que ce soit depuis lors ! » (cas
tiré du livre de Long et Perry4).
Atwater5, à partir de trois mille témoignages d’EMI, en a distingué quatre
grands types :
• Les expériences initiales brèves, qui impliquent un ou deux éléments
– parfois trois – comme celles d’un « vide » aimant, d’une obscurité
vivante, d’une voix amicale, d’une brève expérience hors du corps,
ou juste d’une personne qui accueille. Il n’y a pas de revue de vie
dans ce type d’EMI. Il correspond à 76 % des EMI d’enfants et
20 % des EMI d’adultes.
• Des expériences déplaisantes, parfois « infernales », qui incluent
des éléments comme la rencontre d’un vide menaçant, des limbes
obscurs, un purgatoire, ou des scènes d’indifférence inattendue et
effrayante (comme d’être évité), et même des souvenirs du passé qui
nous hantent, ou une confrontation à des situations problématiques
non résolues. Les revues de vie y sont fréquentes. Ce type
correspond à 3 % des EMI d’enfants et 15 % des EMI d’adultes. Un
bon nombre de ces expériences, lorsqu’elles se poursuivent jusqu’au
bout, se transforment en EMI plaisantes.
• Des expériences plaisantes (radieuses), parfois vécues comme
paradisiaques, souvent avec des thèmes centrés autour de l’amour et
de la connaissance, comme une réunion familiale aimante avec les
parents défunts, la rencontre de figures religieuses ou d’êtres de
lumière, la révélation que la vie compte vraiment, des dialogues
positifs et inspirants, et des paysages merveilleux. Les revues de vie
y sont fréquentes. Certains y vivent des précognitions (révélations
de leur vie future). Ce type correspond à 19 % des EMI d’enfants et
47 % des EMI d’adultes.
• Des expériences transcendantes collectives, où les thématiques
vécues vont au-delà du cadre de référence personnel ; parfois le
sujet voit ou revit certains évènements historiques réels, des autres
dimensions non terrestres, il se voit offrir une visite guidée de
l’univers, ou bien on l’instruit à une sagesse plus grande et plus
ancienne. Les revues de vie y sont rares. Les précognitions
collectives sur le futur du monde, les révélations sur les
changements dans son évolution ou sur les conditions de sa création,
y sont fréquentes. Ce type correspond à 2 % des EMI d’enfants et
18 % des EMI d’adultes.
Le cardiologue Martin Sabom était initialement très sceptique quant à la
réalité des EMI après avoir lu le livre de Moody. Il a donc voulu en montrer
le côté factice et a décidé de conduire une étude sur cinq années, en
interviewant tous les patients ayant vécu une mort clinique ou une
« catastrophe physiologique extrême » (menant normalement à la mort)
dans les unités de soins intensifs de deux hôpitaux de Floride6. Il a
interviewé en tout soixante-dix-huit patients et a découvert que trente-
quatre d’entre eux (43 %) avaient vécu une EMI. Les patients ne
connaissaient pas le but de l’entretien et Sabom ne leur suggérait rien, il
leur demandait seulement de dire s’ils avaient traversé une quelconque
expérience pendant qu’ils étaient inconscients. Contrairement à ses attentes,
il s’est avéré que le récit des trente-quatre patients ayant vécu une EMI ne
contenait pas « d’évidentes incohérences », mais montrait plutôt une
convergence certaine, correspondant à la description de Moody. Tous
avaient été conscients d’une apparente séparation d’avec leur corps
physique, et leur émotion principale avait été le calme et la paix. Vingt-neuf
d’entre eux (92 %) avaient eu le sentiment d’être morts, 54 % s’étaient
sentis transportés dans un monde transcendant « paradisiaque », et 48 %
avaient rencontré des êtres spirituels ou des personnes décédées (parents,
amis). Tous étaient conscients d’avoir eu à retourner dans leur corps et, dans
la plupart des cas, ils avaient eu le sentiment d’y avoir été renvoyés,
souvent contre leur volonté, par des proches défunts ou d’autres êtres,
habituellement parce que « ce n’était pas encore le bon moment », ou parce
qu’ils avaient une « mission inaccomplie » à finir. Par rapport aux patients
de l’étude n’ayant pas vécu d’EMI, ceux en ayant vécu une n’avaient
auparavant pas plus de croyance ou de pratique religieuse et possédaient
même une moins grande connaissance de l’existence des EMI avant de
l’avoir vécue. Après avoir vécu leur EMI, 82 % des personnes avaient
dorénavant moins peur de la mort et 77 % croyaient désormais à une vie
après la mort, contre respectivement 2 % et 0 % pour les patients n’ayant
pas vécu d’EMI. Initialement sceptique, Sabom a été convaincu de la réalité
des EMI après avoir réalisé son étude.
Les études ultérieures sur les EMI ont par ailleurs montré que les personnes
qui en avaient vécu une n’étaient pas différentes en termes de
caractéristiques socioculturelles ou de croyances religieuses, par rapport
aux personnes appartenant aux groupes contrôles n’ayant pas vécu d’EMI.
L’oncologue américain Jeffrey Long7 a notamment pu le vérifier sur
plusieurs milliers de récits d’EMI provenant du monde entier. Il en conclut
que le vécu d’une EMI n’est pas lié à des attentes, à des croyances, à la
langue parlée ou à des conditionnements socio-culturels spécifiques.
Les études de Fenwick et Fenwick8 (portant sur trois cents patients ayant
vécu une EMI) et de Van Lommel (2001, portant sur les 18 % d’EMI
survenant chez trois cent quarante-quatre patients ayant eu un arrêt
cardiaque avec ressuscitation) montrent que, à pathologie égale, les sujets
ayant une EMI sont totalement semblables à ceux n’ayant pas eu d’EMI,
pour tous les facteurs biologiques suivants : médicaments, électrolytes, gaz
du sang (hypoxie – manque d’oxygène – ou hyper-capnie – trop de gaz
carbonique dans le sang). Ces facteurs ne peuvent donc pas être tenus pour
responsables de l’EMI (qui n’est donc pas une hallucination induite par des
troubles biologiques).
Un Français, doctorant en médecine, François Lallier, a récemment réalisé
sa thèse et écrit un livre9 sur les facteurs associés aux EMI et, notamment,
l’influence des médicaments habituels (sa thèse a reçu une mention très
honorable avec les félicitations du jury). Ses résultats semblent démontrer
l’absence de causes médicamenteuses et de pathologies psychiatriques ou
encore neurologiques dans les EMI. C’est même le contraire qui se produit :
moins on prend de médicaments, plus on a de chances de vivre une EMI. Il
suggère que tout le monde vivrait une EMI lors d’un arrêt cardiaque, mais
qu’une minorité s’en souviendrait, de la même manière qu’on se souvient
ou non de ses rêves10, et que finalement les médicaments diminueraient
encore nos capacités de mémoire.
Pourquoi considérons-nous que les EMI sont d’excellents indicateurs de
l’indépendance de la conscience vis-à-vis du cerveau ? Reprenons un par un
les différents éléments composant une EMI, et voyons en quoi chacun
apporte sa pierre à l’édifice de la thèse de la survie de la conscience après la
mort du corps physique.
Le seul cas de Pamela Reynolds pourrait suffire à prouver, nous avons bien
dit prouver, l’existence d’une conscience indépendante du cerveau et qui
survit après le passage de la mort. En effet, cette femme a été mise en mort
clinique volontairement, pour permettre une opération chirurgicale portant
sur l’anévrysme d’un des vaisseaux de son cerveau, pendant près
d’une heure. Sa température corporelle a été abaissée à 15,5 degrés11 et elle
a été vidée de son sang12. Son cerveau ne fonctionnait plus et ne pouvait
donc plus réagir à aucune stimulation. Pendant sa mort clinique, elle a
pourtant vu les outils opératoires utilisés, a entendu les dialogues entre
médecins et infirmiers (enregistrés sur le « livre de bord » de l’opération), a
eu en permanence conscience d’elle-même et a gardé à vie en mémoire ce
qu’elle a vécu. Ce cas à lui seul suffit à démontrer l’indépendance de la
conscience vis-à-vis du cerveau ! Il signe l’arrêt de mort du modèle
matérialiste. Certes, un combat d’arrière-garde est mené par certains pour
proposer une explication biologique « tirée par les cheveux » au cas de
Pamela Reynolds : le docteur Charbonier démonte aisément, un par un, les
arguments de ces détracteurs dans son livre Les 7 bonnes raisons de croire
à l’au-delà13.
Les mêmes conclusions peuvent être tirées du célèbre cas, plus récent, du
neurochirurgien américain Eben Alexander ayant vécu un coma de
sept jours à la suite d’une méningite à Escherichia coli qui aurait dû
détruire définitivement les fonctions supérieures de son cerveau et lui être
mortelle. Or, le docteur Alexander a non seulement vécu une EMI très
élaborée qu’il a totalement mémorisée, mais il s’en est finalement sorti sans
séquelles alors que tous les médecins s’attendaient soit à sa mort, soit à ce
qu’il devienne un légume. Voilà ce qu’il en dit lui-même :
« À ma connaissance, personne n’a jamais effectué ce voyage avec
un cortex complètement hors service et sous une surveillance médicale
durant sept jours de coma. Les principaux arguments avancés pour
réfuter les expériences de mort imminentes induisent qu’elles sont le
résultat d’un dysfonctionnement minime, transitoire, ou partiel du
cortex. Or, mon EMI n’est pas survenue pendant que mon cortex
dysfonctionnait mais alors qu’il était totalement inactif. Un fait avéré
par la gravité et la durée de ma méningite ainsi que par les scanners et
les examens neurologiques que j’ai subis. Selon les connaissances
médicales actuelles sur le cerveau et l’esprit, il n’y avait absolument
aucune chance que je conserve ne serait-ce qu’une lueur de conscience
ténue et limitée durant cette période. À plus forte raison, il était
impossible que je sois emporté dans cette odyssée éclatante et
parfaitement cohérente14. »
Le sentiment d’« hyper-réalité » de ce qu’Alexander a vécu, la complexité
et l’intelligence des messages qui lui sont parvenus auraient nécessité (selon
les matérialistes) la pleine participation de son néocortex cérébral qui, dans
son cas, était éteint par sa méningite bactérienne. L’état d’hyper-conscience
qu’il a vécu était donc indépendant de son cerveau.
On peut citer encore le cas d’Anita Moorjani, plongée dans un coma
profond en 2006, alors qu’elle était au stade terminal d’un cancer
lymphatique avec de multiples tumeurs réparties depuis la base du crâne
jusqu’au thorax ainsi qu’au niveau de l’abdomen. Alors que tous les
spécialistes qui l’entouraient la pensaient totalement inconsciente et ne lui
donnaient pas plus de trente-six heures à vivre, elle avait conservé la
possibilité de tout percevoir de son entourage, et même à distance de son
corps. Sa conscience se retrouvait dans une dimension où le temps
n’existait pas ; tout arrivait simultanément et elle avait également la
possibilité de se déplacer à sa guise dans l’espace, sans aucune limite ni
aucune contrainte. Séparée de son corps physique, elle percevait toutes les
pensées de ceux sur lesquels elle portait son attention, elle vivait toutes
leurs émotions comme si elle ne formait qu’un seul esprit avec eux. Elle
rencontra l’esprit de son père décédé dix ans plus tôt qui lui dit qu’elle était
un être magnifique comme tous les esprits incarnés et que sa maladie
disparaîtrait aussitôt qu’elle le saurait car c’étaient uniquement ses peurs
qui l’avaient rendue malade. Quand l’esprit de son père lui dit :
« Maintenant tu dois retourner là-bas », Anita sortit de son coma et revint à
la vie. En quelques semaines elle fut entièrement guérie, son cancer avait
totalement disparu, à la stupéfaction générale de ses médecins. De plus, la
jeune femme fut en mesure de décrire tous les soins qui lui furent prodigués
et de rapporter les conversations tenues à son propos à distance de son corps
physique, alors que tout le monde la pensait totalement inconsciente.
Le niveau de conscience et d’éveil pendant l’EMI est en général plus élevé
que celui de la vie quotidienne, alors que le cerveau est à l’arrêt chez la
personne, qui est inconsciente ou cliniquement morte
(électroencéphalogramme plat, absence de réflexes, cœur et respiration à
l’arrêt). Si le cerveau produisait la conscience, ce devrait logiquement être
l’inverse ! En outre, malgré l’arrêt de fonctionnement du cerveau, les
éléments de l’expérience suivent un ordre logique et cohérent, la conscience
restant parfaitement lucide et capable de mémorisation (mémorisation
totalement indépendante du cerveau en l’occurrence !). Des EMI typiques
surviennent aussi occasionnellement sous anesthésie générale à un moment
où toute expérience consciente devrait être impossible. Comme l’ensemble
des éléments vécus lors d’une EMI se produisent à un moment où le
cerveau ne fonctionne plus (plus d’activité électrique, plus de réflexes), on
ne peut intelligemment pas attribuer les EMI à des hallucinations ou des
fantasmes puisque le cerveau ne peut de toutes les façons pas les produire à
ce moment-là !
Un autre phénomène très important vient appuyer l’hypothèse d’une
conscience indépendante du cerveau : c’est la survenue de sortie hors du
corps (OBE : out-of-body experience). Celle-ci est extrêmement
fréquemment rapportée au cours des EMI. Cette étape est fondamentale
dans l’étude des EMI et à elle seule pourrait faire office de preuve, surtout
lorsque les choses vues ou entendues par le sujet peuvent être vérifiées et
validées après qu’il est revenu de son expérience.
Les choses que les « expérienceurs15 » voient et entendent juste après qu’ils
sont sortis de leur corps sont très réalistes et vont parfois être vérifiées puis
validées plus tard, par eux-mêmes ou par les témoins présents (par exemple,
personnel soignant de la salle d’opération). Au moment où leur conscience
quitte leur corps physique, ces personnes observent les soins qu’elles
reçoivent et sont ensuite capables de relater les conversations des médecins
et des détails sur la salle d’opération et l’équipement utilisé sur eux, sans
que leurs sens ordinaires corporels (vue, audition…) soient utilisés (puisque
la personne est complètement « inconsciente », a les yeux fermés, et que
son cerveau ne répond plus). Ces personnes sont parfois capables d’aller
visiter, uniquement en conscience, des lieux éloignés (salle d’attente, salle
des infirmières, maison où réside leur famille) et de voir ou entendre des
évènements qui s’y déroulent, et qui seront confirmés par la suite par ceux
qu’ils concernent (par exemple, la description exacte des gens présents en
salle d’attente, de leurs vêtements, de leur comportement, de leurs paroles,
de leurs pensées ! etc.).
Le cardiologue Michael Sabom16 a fait en 1982 une étude systématique des
sorties hors du corps lors d’EMI. Grâce à son accès aux dossiers des
patients, il a pu vérifier de nombreux détails techniques dans les récits
d’expériences hors du corps lors de procédures d’intervention médicale
d’urgence effectuées sur le corps virtuellement mort de patients. Il a
rapporté une douzaine de cas. Ces sujets décrivent avec une grande
précision les procédures pratiquées nettement au-delà de leur champ de
vision corporel. Sabom a utilisé un groupe contrôle fait de patients ayant eu
les mêmes problèmes médicaux et ayant vécu une EMI, mais sans avoir
vécu une sortie hors du corps. Quand il leur a demandé de décrire ce qu’ils
pensaient qu’il s’était passé dans la salle d’intervention d’urgence pendant
qu’ils vivaient leur EMI, ces patients-contrôles ont fait des descriptions qui
contenaient beaucoup d’inexactitudes et une corrélation très faible, même
de manière générale, avec les faits. Sabom, ayant commencé cette étude en
tant que « sceptique », a pris grand soin de conduire ses investigations en
accord avec les critères les plus rigoureux de la méthodologie
psychologique expérimentale. Il a comparé aussi trente-deux patients ayant
vécu une sortie hors du corps lors de leur EMI, avec vingt-cinq patients
servant de groupe contrôle ayant eu une crise cardiaque nécessitant des
chocs électriques mais n’ayant pas vécu d’EMI. Vingt-trois des vingt-cinq
patients-contrôles ont fait de grossières erreurs dans leur description de la
procédure médicale qui s’était déroulée lorsqu’ils étaient inconscients, alors
qu’aucun des trente-deux patients ayant fait une EMI n’a fait d’erreur de
description.
Une étude similaire à celle de Sabom a été publiée par Penny Sartori en
200417. Celle-ci a interviewé quinze personnes ayant vécu une EMI dont
huit d’entre elles avaient fait l’expérience d’une sortie hors du corps. Tout
comme Sabom, elle a demandé aux personnes affirmant avoir vécu cette
expérience de décrire les procédures médicales qui avaient été utilisées sur
elles lors de leur ressuscitation cardiaque, et a comparé leurs réponses à un
groupe contrôle de patients qui avaient subi les mêmes procédures de
ressuscitation mais n’avaient pas eu d’expérience de sortie hors du corps.
Sartori a observé que plusieurs des personnes ayant eu une EMI
fournissaient une description remarquablement appropriée alors que tous les
patients du groupe contrôle donnaient des descriptions totalement inexactes,
basées seulement sur leur imagination ou bien sur ce qu’ils avaient vu
auparavant à la télévision (dans les séries TV se passant à l’hôpital par
exemple).
Le professeur Janice Holden18 a compilé quasiment toute la littérature
(livres, articles dans les revues professionnelles médicales ou
psychologiques) décrivant des cas de personnes ayant vécu une EMI avec
sortie hors du corps et ayant cherché à vérifier la réalité de leurs perceptions
matérielles lors de celle-ci. Il a été très rigoureux dans ses critères
d’évaluation de la validité des perceptions : même si 99 % des perceptions
déclarées par un patient se révélaient exactes mais que 1 % était fausse, il
catégorisait alors comme inapproprié le récit de ce dernier. Malgré cette
rigueur, Holden a trouvé que 92 % des patients avaient fait des observations
complètement exactes des évènements matériels survenant lors de leur
EMI, sans aucune erreur (vérifiées par des recherches après l’épisode
d’EMI).
Le docteur Jeffrey Long, oncologue, a conduit en 2010 une étude semblable
à celles de Holden, en utilisant sa base de données personnelle du
NDERF19. Il a étudié les 617 cas d’EMI qui avaient été retenus comme
valides et publiés sur son site internet entre octobre 2004 et octobre 2008.
Sur ces 617 personnes, 287 (46,5 %) avaient décrit des sorties hors du corps
contenant des observations d’évènements matériels permettant une
vérification objective par d’autres personnes. Dans ce groupe, 280
personnes (97,6 %) avaient décrit des expériences totalement réalistes et
vérifiées et n’avaient donné aucun détail qui se soit avéré faux. Jeffrey
Long a conclu son étude en disant qu’il s’agissait là d’une des plus fortes
preuves en faveur de la réalité des EMI, montrant que les personnes qui en
font l’expérience ont vraiment une conscience qui se sépare de leur corps
physique20.
Un cas célèbre dans ce domaine est celui de Maria21, une femme qui rendait
visite pour la première fois à des amis à Seattle. Pendant son séjour elle a eu
une grave crise cardiaque. Transportée à l’hôpital, elle a été admise dans le
service de cardiologie. Quelques jours plus tard, victime d’un arrêt du cœur
au cours duquel elle a connu une EMI, elle a été rapidement réanimée. Une
employée de l’hôpital, Kimberly Clarke, a été chargée de s’occuper d’elle.
Au cours de leurs conversations, Maria lui a raconté qu’elle avait flotté au
plafond et qu’elle avait pu voir l’équipe chirurgicale l’opérer. Plus troublant
encore, Maria a aussi raconté qu’elle n’était pas simplement restée à flotter
au plafond de sa chambre mais qu’elle s’était retrouvée en dehors de
l’hôpital. Son attention avait été attirée par un objet qui se trouvait sur la
corniche du troisième étage de l’aile nord du bâtiment. Elle s’était « pensée
là-haut » et, quand elle y était « arrivée », elle s’était trouvée nez à nez avec
une chaussure de tennis. Elle a mentionné que le petit orteil y avait fait un
trou et qu’un des lacets était coincé sous le talon. Maria a alors supplié
Clark d’aller voir si elle pouvait retrouver cette chaussure. Clark a
effectivement trouvé à l’endroit prévu une chaussure de tennis qui
ressemblait trait pour trait à celle que Maria lui avait décrite. Ring22
souligne qu’en prenant connaissance d’un tel témoignage, on doit d’abord
se demander comment expliquer qu’une femme séjournant pour la première
fois dans une ville auparavant inconnue d’elle, admise en urgence à
l’hôpital la nuit, en pleine crise cardiaque, ait pu apercevoir une chaussure
de tennis, à la forme et aux caractéristiques très particulières, sur la
corniche d’un étage supérieur à celui dans lequel elle avait été admise ? La
probabilité pour que ce ne soit qu’une hallucination est tellement faible
qu’elle n’est pas signifiante ! À moins de douter de l’authenticité du
témoignage de Clark (hypothèse très peu probable, Kenneth Ring la
connaissait bien et se porte garant de son honnêteté), on a les plus grandes
peines à expliquer ce phénomène sans violer les dogmes de la psychologie
matérialiste. La seule explication paranormale possible qui ne nécessiterait
pas qu’il y ait eu de sortie de la conscience hors du corps serait que Maria
ait vu la chaussure par clairvoyance (vision à distance), mais ce n’est pas la
façon dont elle a vécu et interprété l’expérience. La clairvoyance n’entraîne
normalement pas la sensation de quitter son corps ni la longue et cohérente
série d’évènements que Maria put précisément décrire alors qu’elle était à
l’extérieur de son corps. De plus, à la différence de la clairvoyance, Maria
n’avait pas de cible particulière à l’esprit. Elle voulait juste sortir de
l’hôpital pour reprendre sa vie normale, mais elle n’avait pas d’autre
intention à l’esprit, et certainement pas celle de rechercher une chaussure de
tennis dont elle ne connaissait même pas l’existence !
Un autre élément en faveur d’une conscience fonctionnant sans le corps ni
le cerveau est le recouvrement d’une capacité de vision chez des
malvoyants ou des non-voyants au cours de l’EMI. Il s’avère qu’une fois
détachée des contraintes du corps et du cerveau, la conscience est capable
de nouvelles capacités sensorielles. Déjà, lors d’une EMI, les sujets bien
voyants font part d’une vision normale ou supérieure à la normale (par
exemple, vision à 360 degrés, capacité de la vision à zoomer sur des détails)
ou même une vision à travers la matière. Ce qui semble déjà très étonnant
pour des personnes à la vision normale l’est encore plus lorsque cela se
produit de façon identique chez des personnes aveugles de naissance. Au
cours d’une EMI, ces dernières peuvent voir pour la première fois de leur
vie certains détails de la situation autour d’elle, comme les couleurs des
chemises, les rayures des cravates, les aspects des soignants présents dans la
salle d’opération, etc.
L’étude menée en 1998 par Kenneth Ring et Sharon Cooper23 sur les
expériences hors du corps (EHC) vécues lors d’EMI par des personnes non
voyantes montre que certaines d’entre elles, parfois même aveugles de
naissance, affirment avoir « vu » au cours de ces expériences. Excepté les
couleurs qu’elles n’ont pas pu identifier, mentionnant plutôt des luminosités
d’intensités différentes, elles ont en effet pu donner des détails visuels
précis de leur réanimation et de leur environnement. Elles ont donc pu voir
sans leurs yeux « physiques ». C’est d’autant plus remarquable, car les
personnes qui acquièrent la vue pour la première fois à l’âge adulte à la
suite d’une opération ont initialement beaucoup de peine à donner un sens à
leur nouvelle perception, alors que les personnes aveugles de naissance
vivant une EHC lors de leur EMI semblent n’en avoir aucune ! D’après
Ring et Cooper, il s’agirait d’une sorte de « vision de la conscience », soit
une perception globale, synesthésique, transcendant la vision humaine
normale, par opposition à la vision classique médiatisée par le cerveau
(Ring et Cooper24). Notons que, de manière plus générale, au cours des
EMI, la conscience est capable de perceptions valides et très aiguës sans
avoir besoin des organes des sens physiques ; ainsi, des malentendants de
naissance peuvent aussi recouvrer l’usage de l’audition lors de leur EMI25.
Les personnes très myopes ont une vue qui redevient très nette lors d’une
EMI. Il en est de même pour tous les sens (audition, toucher, goût, odorat)
qui sont plus vifs et exacerbés lors d’une EMI, alors que le cerveau a un
fonctionnement nul ou ultra-minimal. À la limite, tous les expérienceurs
sont « aveugles physiquement » lors d’une EMI puisque, pour le moins,
presque toute activité cérébrale a cessé. On pourrait aller plus loin en se
demandant comment les défunts peuvent encore percevoir, tels qu’ils le
racontent dans leurs messages via des médiums interposés ou lors de
contacts spontanés avec les vivants26 : ils disent habiter des mondes
étranges ou merveilleux qu’ils peuvent décrire visuellement. Tout cela
implique que leur sens, ainsi que tous ceux qui font une EMI, fonctionne
par le biais de leurs « corps subtils » (notion que nous développerons et
justifierons scientifiquement au chapitre 6).
Lors d’une EMI, certains patients font l’expérience d’une « revue de vie »,
pendant laquelle leur conscience revit avec émotion tous les évènements
marquants de leur histoire personnelle, à la fois à leur place et aussi à la
place des autres personnages y ayant participé. Ils y apprennent
l’importance de l’amour, chaque évènement revécu leur révélant le choix
possible d’une attitude aimante ou non aimante et leurs conséquences
positives ou négatives en cascade sur tous ceux impliqués. Il est donc très
intéressant de vérifier si cette revue de vie correspond réellement à des
évènements vécus antérieurement et n’est pas uniquement, comme le
suggèrent les sceptiques, une décharge erratique de bouts de souvenirs
aléatoires par un cerveau en souffrance. Les recherches ont de fait pu
montrer que la revue de vie survenant lors des EMI comporte le revécu
d’évènements qui ont vraiment eu lieu lors de la vie du sujet. Même pour
des évènements très anciens et oubliés, ce souvenir se manifestait de
manière très claire et ordonnée, et était associé à de vives prises de
conscience salutaires. Parfois, lors de la revue de vie, les sujets ont même
des aperçus de leur vie future (des précognitions) qui se réalisent par la
suite. Un cerveau moribond produisant une activité aléatoire chaotique
(hypothèse des scientifiques matérialistes pour « tenter » d’expliquer les
EMI) ne saurait produire de telles prouesses. Pour les sceptiques, la revue
de vie est due à un cerveau qui dysfonctionne ; donc les choses perçues
devraient être distordues ou erronées. Or, il se trouve qu’au contraire, elles
sont plus complètes, claires et précises que lors d’un état de conscience
ordinaire. Elles sont donc produites par une conscience qui se relie mieux à
une « banque de données extra-cérébrale » grâce à son détachement des
contraintes du corps (et notamment sa déliaison du « brouilleur cérébral »)
et non pas par un cerveau souffrant. La souffrance du cerveau permet
simplement à la conscience de s’en détacher et de retrouver ainsi ses
propriétés « non locales » naturelles.
Dans l’étude du docteur Jeffrey Long27, aucune des revues de vie de quatre-
vingt-huit « expérienceurs » ne contenait des faits qui soient jugés
irréalistes ou inexacts, ni par eux-mêmes, ni par un évaluateur extérieur !
Lors de la revue de vie, certains sujets voient même des scènes de leur vie
future (un tiers selon Greyson), qui se dérouleront exactement à l’identique
plus tard après leur retour à la vie28. Susan Blackmore29, une sceptique
réputée des EMI, attribue la « revue de vie » à des mécanismes de défense
psychologique qui permettraient une « fuite imaginaire dans un moment
hors du temps, fait de souvenirs du passé » : cette explication n’est pas
plausible quand on constate que les souvenirs évoqués dans la revue de vie
sont loin d’être tous plaisants ! De plus, certaines EMI surviennent suite à
un accident brutal et imprévisible au cours duquel le sujet perd conscience
avant même d’avoir pu comprendre ce qui lui arrive : les mécanismes de
défense évoqués par Blackmore ne peuvent avoir le temps de se mettre en
place dans ce cas précis ; de même pour les revues de vie lors d’EMI se
passant sous anesthésie générale : normalement, la personne faisant une
EMI ne devrait pas être capable de percevoir quoi que ce soit. La seconde
suggestion des sceptiques est que la revue de vie n’est que le produit de
décharges électriques dans les centres de la mémoire du cerveau mourant :
les travaux du neurochirurgien Wilder Penfield sont souvent cités comme la
preuve que des stimulations électriques du cerveau peuvent créer beaucoup
d’éléments de l’expérience d’EMI : or, les recherches plus poussées des
docteurs Kelly et Greyson30 ont montré que les stimulations électriques du
lobe temporal, faites avec des procédures semblables à celles de Penfield,
créent surtout des phénomènes de peur et d’anxiété, avec des expériences
fragmentaires et pleines de distorsions, qui n’ont rien à voir avec le
caractère cohérent, clair, hautement organisé et structuré des expériences de
l’EMI, dont notamment la revue de vie.
Certains soupçonnent que la diffusion par les médias de témoignages d’EMI
a induit des « faux témoignages d’EMI » ou bien a influencé les gens dans
le coma pour leur faire « rêver » ces choses-là. Mais les EMI des enfants, y
compris d’enfants très jeunes (même de moins de trois ans), sont, de
manière frappante, identiques à celle des enfants plus âgés et des adultes. Et
pourtant, ces enfants n’ont pas eu le temps d’être conditionnés
culturellement ou par les médias vis-à-vis des EMI. De même, Platon,
racontant l’EMI du soldat Er dans La République, ne devait pas avoir eu
connaissance des médias modernes ! Les EMI sont des expériences ayant
une structure et un contenu remarquablement partagés dans le monde entier.
Les EMI des pays non occidentaux sont semblables aux EMI des pays
occidentaux. De simples hallucinations ou rêveries donneraient des
phénomènes très disparates et très dissemblables entre les individus !
Il est habituel que les personnes ayant vécu une EMI expérimentent de
grands changements dans leur vie avec des effets très positifs au long cours.
Ces effets sont généralement durables, et les changements ont des
caractéristiques générales identiques chez tous. Les expérienceurs font
notamment montre d’une extrême considération pour le bien-être des
autres. Ils deviennent plus tolérants, plus patients, ont plus de compassion et
rayonnent d’amour. Ils deviennent moins matérialistes, plus préoccupés par
l’écologie et engagés dans la construction d’un monde meilleur, plus
altruiste, empathique et solidaire. Ce ne pourrait être le cas si les EMI
n’étaient que le signe d’un fonctionnement pathologique du cerveau !
Convenons-en, n’est-ce pas ?
Ces résultats ont été confirmés par différents chercheurs, en toute
indépendance, et insistent sur ces effets secondaires positifs d’une EMI31.
Morse32 a étudié les effets au long terme des EMI de l’enfant et a pu
montrer des changements positifs profonds et réels qui ne peuvent être
simulés. Il a comparé douze enfants ayant vécu une EMI avec un groupe
contrôle de cent vingt et un enfants ayant traversé les mêmes maladies mais
sans EMI. Il en a conclu que « les EMI sont réelles car leurs effets au long
terme sont réels ». Dix ans après leur expérience, Morse a effectué une
autre étude de suivi qui a permis de montrer que les enfants ayant vécu une
EMI avaient connu, dans la suite de leur vie, plus de goût pour la vie, de
bien meilleures relations à l’intérieur de leur famille et plus de sociabilité en
général, une sagesse et une maturité étonnantes pour leur âge. Parfois, ils
montraient des capacités parapsychologiques accrues, consommaient moins
de drogues, connaissaient moins de grossesses trop précoces, ou de
délinquance, ou de comportements risqués, et avaient une meilleure réussite
scolaire.
On voit donc l’absurdité du raisonnement matérialiste : comment un
cerveau lésé ou en dysfonctionnement par souffrance cérébrale (hypothèse
matérialiste pour expliquer la EMI) pourrait-il donc créer plus
d’intelligence et amener à une vie meilleure ? Ou alors… pourquoi ne pas
mettre les gens en « souffrance cérébrale » (les priver d’oxygène par
exemple) pour les rendre plus intelligents, si l’on suit ce raisonnement
insensé ?
Lors d’EMI, les personnes rencontrent des êtres qu’elles ont connus sur
terre, quasiment tous décédés (la grande majorité étant des parents proches).
Parfois même, elles ignorent que ces personnes sont déjà mortes et ne
l’apprennent qu’après leur sortie d’EMI.
Si les rencontres avec d’autres êtres, pendant les EMI (en dehors des
rencontres avec des personnes réelles vues en sortie hors du corps, ou bien
des gens côtoyés lors de la revue de vie) n’étaient qu’un produit du
fonctionnement cérébral, on pourrait s’attendre à ce que les êtres rencontrés
lors de l’EMI soient prioritairement présents dans la mémoire à court terme
de l’individu, c’est-à-dire des personnes vues récemment ou auxquelles
l’individu pense fréquemment. Au contraire, ils voient des amis et des
membres de la famille qui sont morts et, qui plus est, des personnes
auxquelles dans bien des cas ils n’avaient pas pensé depuis des années ou
même des décennies. Le pourcentage de visions d’individus décédés durant
une EMI, surtout des membres de la famille, est si haut que ces rencontres
avec des personnes aimées ne peuvent être simplement le fruit du
fonctionnement aléatoire d’un cerveau mourant effrayé et confus. Cela
constitue un argument fort en faveur de la réalité des expériences d’EMI33.
Dans l’étude d’Emily Williams Kelly en 200134, sur des personnes ayant
vécu une EMI, seuls 4 % des sujets avaient rencontré des êtres qui étaient
encore vivants au moment de cette EMI. Or, lors de rêves ou
d’hallucinations, les êtres rencontrés dans les scènes vécues sont beaucoup
plus souvent des personnes encore vivantes. Un autre élément démontrant
que ces rencontres avec d’autres ne sont pas des hallucinations est que, dans
un certain nombre de cas d’EMI, ces rencontres concernent des êtres qui
semblent familiers mais que le sujet ne reconnaît pas : bien souvent, il ne
les reconnaît que plus tard, après l’EMI, comme étant des membres décédés
de la famille dont on ne leur avait pas parlé, souvent en regardant de vieilles
photographies de famille35. Ainsi, ce jeune homme interviewé par Pim
Van Lommel raconte :
« Pendant mon EMI à la suite d’un arrêt cardiaque, j’ai vu à la fois
ma regrettée grand-mère et un homme qui me regardait
affectueusement, mais que je ne connaissais pas. Plus de dix ans plus
tard, sur son lit de mort, ma mère m’a avoué que j’étais né d’une
relation extraconjugale. Mon père naturel était un juif déporté et tué
pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle m’a montré une photo de lui.
L’inconnu que j’avais vu dix ans plus lors de mon EMI tôt était mon
père biologique. »
De même, Eben Alexander a rencontré, lors de son EMI, sa sœur décédée,
et elle a même été un élément fort de son expérience car elle l’a
accompagné pendant une grande partie de son déroulement ! Mais ce qui
est troublant, c’est que, à ce moment-là, il ne savait pas encore qui elle était.
Il n’a découvert son existence qu’en voyant une photo d’elle plusieurs mois
après être sorti du coma au cours duquel il avait vécu son EMI. Enfin,
dernier argument de poids, le fait que des sujets, lors de leur EMI,
rencontrent des personnes qu’ils croient vivantes, pour apprendre
finalement, au sortir de celle-ci, que ces personnes sont en réalité décédées
depuis longtemps ou sont mortes simultanément à leur EMI, comme lors
d’une mort simultanée de deux membres d’une même famille vivant à
distance et sans nouvelles l’un de l’autre36, ou lors d’un accident de voiture,
dans lequel certaines personnes sont mortes alors que d’autres non. Un
autre cas de figure, typique et spectaculaire, est celui d’un enfant qui, après
avoir vécu une EMI, dessine à ses parents l’image d’une petite fille qu’il a
rencontrée durant son expérience. Pendant qu’il commente ce qu’il a
dessiné à ses parents, ceux-ci, stupéfaits, reconnaissent la description d’une
de leurs filles, décédée par accident de voiture avant la naissance de cet
enfant, évènement qui avait été caché à ce dernier et dont il ne connaissait
pas l’existence37. En résumé, l’argument de personnes sceptiques expliquant
que les gens expérimentant une EMI voient des défunts du fait de leurs
« attentes inconscientes » ne peut pas clarifier les cas d’EMI dans lesquelles
les sujets ne connaissaient pas le défunt, ou bien ne savaient pas que la
personne était déjà décédée au moment de leur EMI.
Certains détracteurs affirment que les phénomènes vécus lors des EMI
seraient liés à un hyper-fonctionnement momentané de certaines aires
cérébrales (il nous semble bizarre qu’un cerveau mourant ou avec EEG plat
puisse être en hyper-fonctionnement, mais passons…). En effet, ces
sceptiques citent pour étayer leur hypothèse les études du docteur Olaf
Blanke, qui a réussi à produire des expériences de type « sortie hors du
corps » (EHC en français et OBE en anglais) chez des patients à partir de
stimulations électriques du cerveau. Or, ces prétendues EHC consistent
seulement en ce que le sujet voit, du dessus, ses jambes et la partie
inférieure de son tronc, et non pas tout le corps et le milieu environnant
comme dans les EMI, avec en plus des distorsions visuelles que l’on ne
retrouve pas dans les sorties hors du corps des EMI38. D’autres chercheurs39
ont aussi montré que les expériences créées par stimulation électrique du
cerveau ou lors de crises d’épilepsie (au cours desquelles existent des
décharges électriques anormales dans certaines zones du cerveau comme le
lobe temporal, siège de la mémoire) sont quasiment toujours différentes des
divers éléments vécus lors d’une EMI.
Dans un certain sens, ces « sceptiques-matérialistes-réductionnistes » se
comportent, face aux EMI, et aux phénomènes péri-mortels (PPM) en
général, comme le ferait un non-voyant qui affirmerait qu’un éléphant cela
n’existe pas, tout simplement parce qu’il n’en aurait jamais vu. Imaginons
qu’on ne lui présente alors que des bouts découpés de cet animal pour
essayer de le convaincre de l’existence réelle de celui-ci : il comparera alors
ce qu’il touche à des objets déjà connus de lui. Par exemple, pour reprendre
une parabole indienne bien connue, il pourrait dire à propos de la trompe de
l’éléphant : « Ce n’est qu’un tuyau » ; pour ses pieds et jambes, il dirait
encore : « Ce sont des troncs d’arbres. Je connais déjà tout ça, pas besoin de
postuler l’existence d’un éléphant »… Ainsi, les réductionnistes ne
prennent que de petits morceaux d’expérience isolés d’une EMI puis tentent
de les comparer à des phénomènes qu’ils connaissent déjà mais n’ayant que
des liens très approximatifs, « pseudo-rationnels » et bien souvent tirés par
les cheveux, avec les phénomènes originaux de l’EMI (qu’ils n’ont
d’ailleurs le plus souvent jamais vue de près). Constatons plutôt, avec bon
sens, que les hypothèses matérialistes n’ont jamais pu expliquer l’ensemble
cohérent des phénomènes rencontrés dans l’EMI.
Des dizaines d’explications réductionnistes ont été proposées vis-à-vis des
EMI. Elles se sont toutes révélées comme ne s’appliquant qu’à un seul
aspect de celles-ci ou ne se basant que sur un cas unique. Actuellement,
aucun modèle physiologique ou psychologique n’explique toutes les
caractéristiques communes des EMI. Même si des facteurs biologiques et
psychologiques peuvent bien sûr interagir de façon complexe en
conjonction avec les EMI, les théories explicatives proposées jusqu’ici
consistent surtout en des spéculations entièrement dénuées de fondement.
Aucun des mécanismes neurophysiologiques proposés n’a en fait été
objectivement observé pendant l’occurrence d’une EMI.
Considérons maintenant un autre argument. Morse40 et Moody41 ont bien
illustré comment la lumière, caractéristique centrale des EMI, est une
composante qui ne peut s’expliquer par des hypothèses biologiques ou
psychologiques. La rencontre avec la lumière, dans les EMI, est l’élément
le plus profondément associé aux transformations ultérieures positives de la
personnalité. Dans les « expériences de mort partagée » (cf. plus bas), où
les sujets n’ont aucune souffrance cérébrale, la rencontre avec la lumière
semble avoir les mêmes effets positifs. Or, l’expérience de la lumière n’a
aucune origine connue dans le cerveau. Aucun scientifique n’a encore
réussi à trouver le processus physiologique à l’origine de la lumière
mystique. Quand on demande à des enfants de dessiner ce qui leur est arrivé
lors de leur EMI, ils représentent presque toujours de la lumière. Ce qui est
fascinant, dit Morse, c’est que ces enfants, parfois à peine âgés de deux ou
trois ans, utilisent les mêmes descriptions de la lumière que le font les chefs
spirituels des grandes traditions religieuses ou mystiques, quand ils parlent
de la « lumière de Dieu ». Si l’on prétend que l’expérience de la lumière
n’est due qu’à un spasme vasculaire dans le nerf optique, comme le font
certains matérialistes, alors comment pouvons-nous rendre compte et
expliquer tous les processus de plus haut niveau qui y sont liés, tels l’amour
inconditionnel, la vérité absolue, et les sentiments profonds de joie et de
paix ? La lumière des EMI n’apparaît jamais comme un flash lumineux qui
s’estompe peu à peu, comme c’est le cas lors de la vision d’un point
lumineux induite par un lobe occipital mal perfusé42. Si c’était un spasme
vasculaire morbide du nerf optique, les patients diraient simplement : « J’ai
vu une vive lumière aveuglante. » Si l’être de lumière n’était, selon une
conception freudienne, que le « parent internalisé », le surmoi, comment se
fait-il que cette lumière soit parfois visible par d’autres à l’extérieur du
corps du mourant ?
Il existe des similarités entre les rêves et les EMI. Ces deux phénomènes se
déroulent au cours d’états modifiés de conscience et comportent de
l’imagerie visuelle complexe, du langage symbolique et des structures du
domaine imaginal43. Cependant, il existe aussi des différences majeures. Les
rêves ne partagent pas une structure identique entre les rêveurs du monde
entier, ils sont idiosyncrasiques. De plus, les rêves ne sont habituellement
pas mémorisés de manière aussi entière, cohérente et durable, et ils ne
transforment pas systématiquement la vie du sujet, comme le font, en
revanche, les EMI. En outre, les EMI incluent des éléments transcendants –
un sentiment très fort d’être allé au-delà des frontières du monde matériel
et d’avoir acquis la connaissance d’une autre réalité.
Pour finir, un petit aparté, permettant de résumer l’état d’esprit qui devrait
animer les chercheurs aujourd’hui : en collaboration avec Jean-Pierre
Jourdan, président et directeur de la recherche médicale de IANDS-France
(International Association for Near-Death Studies), le Coma Science Group
(Liège, Cambridge), dont la figure emblématique est le désormais célèbre
Steven Laureys, s’est lancé depuis deux ans dans une grande étude des
souvenirs de coma ou de mort imminente. Objectif : établir une immense
base de données de témoignages puis la passer au crible de l’analyse
lexicale, biologique, phénoménologique… afin d’essayer d’identifier une
explication cérébrale au phénomène. « Il est important que cette hypothèse
soit explorée jusqu’au bout, scientifiquement, par des spécialistes
reconnus », estime le docteur Jourdan, qui travaille depuis plus de vingt ans
à montrer l’intérêt de ces récits dans la compréhension de la conscience.
Oui mais… à condition de s’intéresser vraiment à leur contenu : « Jusqu’à
maintenant, le monde scientifique les envisageait de loin, en arguant que
l’altération ou la stimulation de certaines parties du cerveau pouvaient
induire les phénomènes. Celle des lobes occipitaux, par exemple,
provoquerait l’effet “tunnel” ou “lumière”. Celle du lobe temporal droit, la
sensation de sortir de son corps. Mais il suffit de creuser un peu pour se
rendre compte que ces explications ne tiennent pas la route. Les gens ne
décrivent pas seulement de la lumière, mais de l’amour, de la chaleur,
quelque chose d’extrêmement intelligent et doté de caractéristiques
précises. Parler de “tunnel”, c’est aussi une simplification : certains
évoquent une rivière, d’autres un escalier. Ce qu’il faut retenir, c’est une
symbolique de passage. »
Même chose avec les sorties hors du corps : si plusieurs recherches
expérimentales ont décelé que l’hyper-activation de l’hippocampe du
cerveau (par exemple sous l’effet de la peur) pouvait en induire la
sensation, cette découverte ne recouvre pas l’entièreté du phénomène. Dans
les sorties hors du corps décrites par les expérienceurs d’EMI, les personnes
ne témoignent pas d’un voyage astral peuplé de visions extravagantes, mais
plutôt d’une perception aiguë de leur environnement – aussi banal soit-il. Ils
disent s’être sentis partout à la fois, avoir pu voir simultanément dans toutes
les directions. Comme si leur conscience était alors située ailleurs, dans une
dimension leur permettant d’englober la situation de l’extérieur, hors de
toute contrainte spatio-temporelle, puis de revenir avec des informations
qu’ils ne pouvaient pas, vu leur état, capter par leurs sens habituels.
« Quand on entreprend ce type de démarche scientifique, ce n’est pas pour
y prendre que ce qui vous intéresse et occulter le reste », poursuit le
docteur Jourdan. « À partir de bases sérieuses et solides, il faut avancer
dans l’exploration, en osant se poser les bonnes questions. Si le Coma
Science Group de Liège parvient à expliquer l’ensemble des
caractéristiques de ces expériences par la neurologie ou la neurochimie,
bravo. Pourtant, si certains aspects restent inexplicables, il faudra le
reconnaître. » Et… oser alors investiguer d’autres pistes, quitte à bousculer
les postulats actuels de la science et ce qu’on croit savoir des règles qui
régissent le vivant.

Les expériences de mort partagées

L’expérience de mort partagée (EMP) ressemble à l’expérience de mort


imminente (EMI), sauf qu’elle est vécue par des sujets qui ne sont pas
malades. Elle se produit généralement chez la ou les personnes présentes au
chevet d’un mourant, au moment où celui-ci va mourir ou est en train de
mourir. Elle peut donc concerner plusieurs personnes simultanément et,
quand c’est le cas, les expériences spirituelles vécues par chacune sont
remarquablement semblables. L’EMP semble concerner 5 % à 10 % de la
population générale selon le psychiatre Raymond Moody44.
Dès la fin des années 1970, Moody45 a recueilli les témoignages sur
l’expérience vécue par certaines personnes qui accompagnent un mourant.
Son premier cas fut rapporté par une femme médecin, le docteur Jamieson,
qui venait de perdre sa mère après avoir tenté vainement de la réanimer
pendant une demi-heure à la suite d’un arrêt cardiaque.
Elle raconte qu’elle s’est soudainement sentie sortir de son corps,
s’est retrouvée flottant au-dessus de celui-ci et du corps désormais sans
vie de sa mère, puis a compris que sa mère, radieuse, flottait à ses
côtés. Elle lui a dit au revoir puis, regardant vers un coin de la pièce,
elle a observé “une sorte de brèche dans l’univers, qui déversait de la
lumière, comme de l’eau coule d’une canalisation brisée”. De cette
lumière sortaient des personnes décédées, amis de la mère et connus de
la fille. Puis sa mère s’est éloignée et a disparu dans cette lumière, sur
fond de retrouvailles affectueuses avec ses amis.
Le plus intéressant, c’est que les cas de morts vécues par empathie semblent
se multiplier. En 1997, au cours d’un congrès, le docteur Moody signalait le
phénomène46 : « Depuis quelques mois, je commence à recevoir des
dizaines de témoignages de personnes qui participent par empathie à
l’expérience de la mort d’une autre personne : elles me racontent que, lors
du décès d’un proche, elles sont sorties hors de leur corps et ont
accompagné le mourant vers la lumière, ou même qu’elles ont vu des
parents décédés venir accueillir et aider le mourant. Ce phénomène, qui
semble de plus en plus fréquent, se produit même avec des médecins et des
infirmières qui se trouvent au chevet de la personne : ils sont intimement
convaincus qu’ils participent simultanément et de façon intuitive à
l’expérience transcendante de la mort. »
Moody47 décrit les sept éléments caractéristiques d’une expérience de mort
partagée, auxquels j’en ajouterai un huitième. En général, une EMP contient
plusieurs de ces huit éléments :
• Un changement de géométrie de la pièce où se passe l’EMP : c’est
le seul élément qui n’apparaisse pas dans les EMI. Pour beaucoup,
ce changement de géométrie se limite à une modification de la
forme de la pièce. D’autres, en plus, voient celle-ci s’ouvrir sur une
« autre réalité », décrite de manières diverses, sur une sorte de
trappe donnant accès à une autre dimension, plus vaste.
• Une lumière mystique envahit la chambre, illumine les yeux ou le
corps de la personne mourante, ou baigne le corps du témoin. Elle
ouvre le cœur et l’esprit, provoque des transformations spirituelles
et autres phénomènes mystiques.
• Audition de musique : celle-ci est un élément fréquent des EMP.
Parfois, à la fois la personne mourante et un témoin disent l’avoir
entendue ; d’autres fois, plusieurs personnes au chevet du mourant
l’évoquent.
• La décorporation : l’EMP commence fréquemment par un
surgissement d’énergie qui n’est pas naturel, ou l’audition d’un son
brusque. Et le sujet se retrouve subitement en train de regarder d’en
haut ce qui se passe dans le monde physique, depuis le plafond ou
un coin de la pièce, le plus souvent. De là, il peut observer ses
propres interactions avec la personne qui meurt. Certaines fois, le
sujet est accompagné par le corps spirituel de la personne décédée,
qui apparaît généralement plus jeune et semble plus heureuse.
• Revivre ensemble le film du passé : le sujet voit défiler la vie du
mourant en panoramique et en 3D. Il peut aussi voir des éléments de
sa propre vie ou des éléments de sa vie commune avec le mourant.
• Découverte de paysages irréels ou « édéniques » (paradisiaques).
• Vision d’une brume qui s’élève du mourant au moment précis de sa
mort.
• La vision de défunts proches du mourant, venant le chercher pour
l’accompagner.
Les EMP contiennent quasiment toutes les composantes des EMI sauf
qu’elles sont vécues par des personnes en bonne santé en contact avec la
mort d’autrui. Avec elles, on ne peut donc plus dire que les EMI seraient
des hallucinations provoquées par le processus de mort cérébrale. Les EMP
prouvent donc que bien des éléments constitutifs de l’EMI – décorporation,
rencontre avec des parents défunts, communication avec des êtres de
lumière, expérimentation d’une revue de vie, passage dans un tunnel,
accession à un royaume céleste, être baigné d’une lumière aimante –
peuvent être vécus par des personnes dont le cerveau n’est pas troublé par
des médicaments, un manque d’oxygénation, ou des dysfonctionnements
cérébraux. De plus, une même EMP peut être vécue simultanément par
plusieurs personnes présentes au chevet du mourant, ou même lorsque
certaines de ces personnes sont à une grande distance géographique de
celui-ci. Lors de la revue de vie en commun, le sujet vivant l’EMP voit
défiler la vie du mourant (panoramique et 3D), apprenant parfois sur le
passé de celui-ci des choses qu’il ignorait totalement jusqu’alors et qui se
révéleront vraies après vérification. Concernant la brume qui s’élève du
mourant au moment précis de sa mort, il serait ridicule d’y voir une
hallucination, dans la mesure où ceux qui en parlent racontent qu’elle se
forme toujours à l’instant précis où l’être cher meurt. S’il s’agissait d’une
hallucination, cela n’aurait aucun sens qu’elle apparaisse au même moment
(ni qu’elle soit vue simultanément par plusieurs témoins).
La découverte des EMP et de leurs différentes caractéristiques devrait
modifier le fond du débat sur l’existence de l’âme et de l’au-delà. Selon
l’hypothèse matérialiste du « cerveau mourant », tous les éléments de l’EMI
seraient des hallucinations du cerveau à l’approche de la mort imminente.
Mais si l’on peut vivre ce genre d’expérience sans être sur le point de
mourir ? Si l’on peut sortir de son corps, voir des parents morts, passer dans
un tunnel mystique et assister au film d’une vie alors qu’on n’est pas en
danger de mort ? Que signifie la possibilité de vivre tout cela quand on est
en bonne santé ? Et quand le mourant et le vivant partagent exactement la
même expérience (voient les mêmes défunts, entendent la même musique
céleste ou les mêmes paysages édéniques) en même temps, n’est-ce pas
aussi une validation de l’expérience du mourant par celle du vivant et vice-
versa ? Parfois même48 les témoins prennent en photographie la lumière qui
quitte le corps du mourant, et celle-ci apparaît sur la photo. Là encore
l’« hallucination » n’est plus une explication valable. Là encore, il n’est pas
possible d’expliquer le phénomène par une « hallucination », lorsque la
personne qui vit l’EMI ignore qu’une autre personne est en train de mourir,
loin d’elle. Ce type d’EMI empathique est bien illustré par le livre d’Annie
Cap49 : alors qu’elle était en Grande-Bretagne, elle vécut une EMI induite
par sa mère qui rendait l’âme… à 8 000 kilomètres de là, dans l’État
américain de l’Oregon !
Il faut signaler50 que certaines EMP se produisent alors que le sujet rêve ou
bien est en « sortie hors du corps » (EHC). Ainsi, une personne en plein
rêve vit l’EMI d’une personne qu’elle ne connaît pas et qui est en train de
mourir à quelques kilomètres de là.
Dernier fait très important : les EMP tendent à confirmer que les EMI sont
bien des morts provisoires et que les morts définitives se déroulent de la
même façon que les morts provisoires, puisque les EMP se passent en
rapport à une vraie mort et qu’ils ont les mêmes constituants que les EMI !

Les expériences de fin de vie

Les expériences de fin de vie (EFV) (end of life experiences) est un terme
très global, contenant toutes les expériences liées au fait que le sujet va
bientôt mourir. Le terme anglo-saxon NDA (near-death awareness),
« conscience accrue à l’approche de la mort », est un peu plus restreint dans
son contenu : il est lié au fait que la conscience s’élargit quelque temps
avant la mort (de quelques semaines à quelques heures), qu’elle commence
à se détacher du corps physique, et qu’elle se retrouve donc entre deux
mondes, un pied dans le monde matériel ordinaire et un autre dans l’un des
mondes de l’au-delà. On utilise aussi le terme « visions des agonisants »
(death-bed visions), pour parler des EFV survenant dans les derniers jours
ou les dernières heures de la vie, dans lesquelles les agonisants voient des
êtres défunts ou des guides venir les chercher pour les accompagner dans la
transition entre vie et trépas, ou perçoivent de merveilleux mondes semblant
correspondre au domaine transcendant de l’au-delà.
Les expériences de fin de vie (EFV) incluent une grande variété
d’expériences : les mourants peuvent visiter des réalités alternatives ; eux
ou un de leurs proches peuvent avoir la prémonition de l’imminence de la
mort, même quand rien d’objectif ne le laisse supposer ; les personnels
soignants peuvent apercevoir des lumières apparaissant dans les chambres
des mourants ou des formes en train de quitter le corps, au moment de la
mort, comme une fumée, une brume grise, une nuée blanche très vaporeuse.
Parfois, ce sont des comportements étranges d’animaux peu avant la mort
de leurs propriétaires. D’autres fois, il s’agit d’un simple changement
d’expression chez le mourant – son visage s’illumine de joie, comme s’il
voyait quelqu’un qu’il reconnaissait et aimait – ou bien il tend la main vers
ce qui semble être une présence invisible. Wills-Brandon51 cite un article de
journal dans lequel toute une équipe chirurgicale suédoise (trois chirurgiens
réputés, un anesthésiste, six infirmières et quatre techniciens) a pu voir une
vapeur bleutée lumineuse sortir du corps du patient opéré au moment où il
mourait. Aucun membre de l’équipe n’a pu s’expliquer rationnellement ce
qui se passait52. D’autres évènements étranges peuvent survenir au moment
de la mort, comme des cognements ou des tapotements inexpliqués, des
coups à la porte, des téléphones qui sonnent au moment de la mort sans
qu’il y ait quelqu’un au bout du fil, des lumières s’allumant ou s’éteignant
dans la chambre d’une personne venant de mourir, des photos tombant d’un
mur ou, phénomène le plus souvent rapporté, des horloges anciennes à
balancier (mais parfois même des réveils électroniques) qui s’arrêtent pile
au moment de la mort.
L’intérêt de la science pour ces phénomènes date déjà de près d’un siècle.
Sir William Barrett, physicien et scientifique renommé de son époque, avait
étudié les « visions des agonisants » et déclara53 : « Je suis convaincu que
les faits que nous avons publiés démontrent de manière décisive (1)
l’existence d’un monde spirituel, (2) la survie après la mort, et (3) la
communication occasionnelle de ceux qui ont trépassé. »
Voici les faits, mis en évidence par Barrett, et publiés dans son ouvrage
célèbre de 1926, Death-Bed Visions. The Psychical Experiences of the
Dying :
• Au moment de la mort ou juste à proximité, le mourant reçoit des
visites de parents ou d’amis dont il sait qu’ils sont morts.
• Le mourant peut aussi recevoir la visite de personnes récemment
défuntes mais dont il ignorait la mort.
• Les visites de défunts sont souvent accueillies par le mourant avec
surprise, paix et joie.
• Les enfants mourants et recevant la visite d’anges sont surpris de
voir que ces créatures angéliques n’ont pas d’ailes.
• Beaucoup de ceux qui ont ces visions sont pressés de rejoindre leurs
aimés dans l’au-delà.
• La mort devient plus facile quand ces visions sont survenues ;
• Quelquefois, des membres de la famille présents à côté du mourant
voient aussi ces visiteurs de l’au-delà.
Une autre étude historique de ces phénomènes (années 1959 à 1973) a été
menée par Osis et Haraldsson, permettant une validation transculturelle
(Inde, États-Unis) des découvertes de Barrett, en enquêtant auprès de
milliers de soignants (médecins et infirmiers) témoins de visions des
agonisants. Voici les conclusions principales de leurs études :
• Parmi les dizaines de milliers de mourants étudiés, près de 50 % ont
connu des visions.
• Ces visions impliquaient des personnes aimées, d’autres individus
ou des personnages mythiques ou religieux.
• Le but de telles visites était d’escorter le mourant depuis ce monde
jusqu’à celui de l’au-delà.
• Les mourants ont souvent décrit le caractère particulier de l’énergie
ou de la lumière émanant de ces visiteurs.
• Les visions montraient des scènes de l’au-delà, avec des « jardins
lumineux », des édifices d’une grande beauté architecturale, ou des
structures de passage symbolique comme des portes, des ponts, des
rivières ou des bateaux.
• Le monde de l’au-delà était décrit comme peuplé d’êtres angéliques
brillants ou d’une couleur intense.
• Il y avait un sentiment d’union avec Dieu ou la création.
• Trois quarts des agonisants ayant des visions mouraient dans les dix
minutes après celles-ci et les autres quelques heures après.
Enfin, voici une autre étude de référence, menée récemment par le
neuropsychiatre anglais Peter Fenwick. Après l’étude de témoignages
évoquant ce qui se produit quand les personnes meurent, Fenwick et ses
collègues ont élaboré un questionnaire qu’ils ont confié aux membres de
trois unités de soins palliatifs et d’une maison de retraite en Angleterre. Ils
ont aussi mené l’étude dans trois centres de soins palliatifs néerlandais54.
Pour finir, ils ont reçu par e-mail plus de mille cinq cents récits provenant
du grand public et ont interrogé des médecins, des infirmières, des
auxiliaires et des aumôniers, ce qui leur a donné une bonne idée des états
mentaux détaillés des mourants. Comme le résume Fenwick dans le livre de
Kean55 : « Dans les jours précédant la mort, certains patients racontent
qu’ils se sont rendus dans une autre réalité, qu’ils décrivent comme un
endroit plein d’amour, de lumière et de compassion. Cette réalité alternative
apparaît aussi réelle aux yeux de ces patients que de se trouver au sein de
leur centre de soins palliatifs. » Dans son étude rétrospective, ces
expériences d’une « nouvelle réalité » ont été déclarées par 30 % à 32 %
des soignants anglais et 55 % des Néerlandais et, dans l’étude prospective,
on les retrouve chez 48 % des soignants de chaque groupe. Quasiment
aucune de ces expériences n’était effrayante. Les mourants étaient toujours
contents de voir leurs « visiteurs » de l’au-delà, et ils étaient calmes et
même joyeux après leur visite. De plus, ces visites étaient toujours
réconfortantes pour les membres de la famille à qui on avait rapporté – ou
qui avaient vu directement – les effets positifs sur leur parent56.
Sur les traces de Fenwick, MacConville et McQuillan en Irlande
proposèrent à des soignants de personnes en fin de vie de faire passer à
leurs patients un questionnaire sur l’état mental et les visions des
agonisants.
Les chercheurs découvrirent que, indépendamment de la maladie, de la
cause du décès ou des médicaments utilisés pour le traitement, les visions
des agonisants étaient toutes communes. Les soignants de l’étude étaient
témoins du fait que leurs patients rencontraient des parents ou amis
décédés, une lumière blanche, des anges ou personnages religieux, et… le
parfum des roses.
Meredith57 a interviewé MacConville et McQuillan sur leur recherche et a
rapporté les faits suivants : comme le public n’est pas informé sur les
visions des agonisants, certains membres de la famille deviennent très
inquiets lorsque ces phénomènes surviennent. Au lieu d’utiliser ces
expériences pour débuter le processus de deuil et pour ouvrir la discussion
sur ce que sont la mort physique et la transition de la conscience vers l’au-
delà, beaucoup de soignants ont recours à des explications psychologiques
ou médicales des visions.
MacConville et McQuillan suggèrent que les professionnels de soins
palliatifs ont besoin d’une formation approfondie sur la nature réelle des
visions des agonisants. Cela éviterait les malentendus et l’anxiété, non
seulement pour les membres de la famille, mais aussi pour le mourant. Ces
chercheurs ont aussi relevé un fait qui confond les sceptiques : 31 % des
soignants interrogés ont été témoins de patients inconscients qui
soudainement reprenaient conscience juste avant de mourir (« lucidité
terminale »). Après s’être mis à parler avec clarté et calme avec ceux autour
d’eux, ils s’éteignaient tranquillement.
Enfin, précision non négligeable, cette étude a montré que les visions des
agonisants sont très différentes, dans leurs caractéristiques, des
hallucinations ou des idées délirantes induites par des médicaments. En
effet, 68 % des soignants interrogés dirent que les visions différaient
beaucoup des hallucinations. MacConville et McQuillan, tout comme Osis
et Haraldsson l’avaient constaté auparavant, trouvèrent que le calme et la
cohérence des visions n’avaient rien à voir avec le côté incohérent et
aléatoire des idées délirantes induites par la fièvre ou les médicaments.
Nancy Callanan, une infirmière spécialisée dans l’accompagnement des
mourants, a décrit six catégories de conscience accrue à l’approche de la
mort (NDA en anglais)58 :
1) Le patient, sentant sa mort se dit métaphoriquement prêt pour un
voyage, un départ.
2) Le patient décrit un paysage céleste, merveilleux, qui l’attend
après sa mort.
3) Le patient parle ou est en présence de personnes déjà décédées ou
d’un être spirituel.
4) Le patient connaît le moment exact de sa mort (parfois mieux que
les médecins, déjouant ainsi tous les pronostics).
5) Le patient est capable de choisir le moment exact de sa mort.
6) Le patient éprouve un urgent besoin de réconciliation, de terminer
les choses laissées en suspens dans sa vie.
Les points 2 et 3 correspondent aussi à ce que les Anglo-Saxons ont appelé
les death-bed visions ou « visions des agonisants ».
Voici un cas typique de conscience accrue à l’approche de la mort :
Un fils raconte ainsi les derniers jours de son père : « Les deux
derniers jours de sa vie, il est devenu différent. Bien qu’il ressente
encore de la douleur, il s’était apaisé, était content, souriait et riait
beaucoup. Il me dit que son père était venu le voir (père décédé depuis
longtemps, dont il ne m’avait jamais parlé avant) et que ma mère
(morte quatorze ans plus tôt) était dans la chambre et lui parlait de
temps en temps. Il n’était pas confus, tenait des conversations tout à fait
sensées avec moi et était conscient que je ne pouvais voir ce qu’il
voyait. Il me disait que son père et ma mère étaient venus pour
l’accompagner quand il mourrait et il n’avait désormais plus peur de
mourir. Je dois ajouter que son état d’esprit n’était pas provoqué par
des médicaments car, à part du paracétamol (un antalgique banal), il
avait refusé de prendre autre chose… » (tiré du livre de Fenwick P. et
Fenwick E., The Art of Dying, Continuum, 2008).
La fréquence de ces phénomènes a été validée par des recherches encore
plus récentes. En Italie, Paola Giovetti (1999) a effectué une recherche
montrant que 40 % des mourants étudiés ont connu des « visions de
départ ». Dans une revue de la littérature (2010), Emily Williams Kelly a
estimé que 41 % des patients mourants avaient une expérience de « visions
des agonisants59 ». En réalité, les expériences de fin de vie (EFV) sont
certainement encore plus communes que ce que l’on peut penser. Un article
récent (Mazzarino-Willett, 2010) dit qu’elles interviendraient, en réalité,
chez 60 % de ceux qui meurent tout en étant conscients. Une étude de
201460 a même trouvé une fréquence beaucoup plus élevée de ces
expériences de fin de vie : environ 80 % des cas ! Disons qu’actuellement,
le consensus s’établit autour d’un taux de plus de 50 % des patients mourant
consciemment qui auraient une expérience de fin de vie et qui, de ce fait,
seraient susceptibles de se sentir plus rassurés et aidés par ce processus
d’agonie.
Quant à ceux présents au chevet du mourant (proches, soignants), ils font
souvent état d’être témoins de ces expériences de fin de vie. Une étude
indienne de 201161, enquêtant auprès de cent quatre familles proches des
dernières semaines d’agonie d’un des leurs, montre que 30 % d’entre elles
furent témoins de visions des agonisants et que cela s’avérait indépendant
des données socio-démographiques et de la prise ou non d’opiacés.
Kellehear et col.62 ont réalisé le même genre d’étude avec cent deux
familles moldaviennes, et 36 % d’entre elles furent témoins de visions des
agonisants. Dans une étude suisse de 201563, entre 50 % et 60 % des
soignants rapportent que leurs patients mourants peuvent faire l’expérience
d’une autre réalité avant de décéder. Remarquons aussi que les médecins
reconnaissent peut-être moins facilement ces phénomènes que les
infirmiers. Dans une étude de Grant et col.64, seuls 8 % des dossiers
médicaux étudiés faisaient état de visions au seuil de la mort ; en revanche,
quand ils interrogeaient les soignants (principalement des infirmier(e)s),
60 % d’entre eux rapportaient de semblables visions.
On peut rapprocher des expériences de fin de vie la « connaissance
subconsciente d’une mort prochaine » (dans les semaines ou mois à venir)65.
La personne semble posséder la prémonition de sa mort à venir. Elle n’en
est pas vraiment consciente, mais elle adopte pourtant des comportements
qui indiquent qu’à un certain niveau d’elle-même, elle sait qu’elle va
mourir bientôt. En voici les signes :
1) Habituellement à peu près trois semaines à trois mois avant leur
mort, les individus commencent à modifier leur comportement
habituel.
2) Modéré au départ, ce changement comportemental commence
comme un besoin de reconsidérer les buts de la vie – passant de
considérations matérielles à des considérations plus philosophiques.
3) Cela est suivi d’un besoin de rencontrer toutes les personnes qui
leur sont importantes. Si les visites ne sont pas possibles, ils
commencent à leur écrire des lettres, ou à les appeler au téléphone,
ou à les joindre par e-mails, Twitter, ou Facebook.
4) Comme le temps passe et se rapproche du moment fatidique,
l’individu se met à régler sérieusement ses affaires et/ou entraîne ou
instruit quelqu’un de ses proches pour s’en occuper à sa place. Cette
instruction peut être très spécifique, impliquant parfois des détails
tels que : quelles sont les dettes ? Y a-t-il une police d’assurance et
comment s’y prendre ? Comment les biens doivent être distribués ?
Quels sont les projets ou objectifs qui ne sont pas encore atteints et
comment les compléter ? Les questions financières semblent très
importantes, de même que le règlement des affaires personnelles en
cours.
5) Il y a chez l’individu un besoin quasi compulsif de confier ses
sentiments intimes et ses pensées les plus profondes, de dire ce qui
n’avait pas encore été exprimé, surtout vis-à-vis des personnes
aimées. Il y a aussi habituellement chez lui le désir d’un dernier
« baroud d’honneur », comme le fait d’aller à un endroit dont il
avait toujours rêvé ou de faire ce qu’il avait toujours eu à cœur de
faire un jour.
6) Le besoin de régler les affaires et d’en finir avec certains détails
peut devenir si obsessionnel qu’il peut apparaître étrange ou bizarre
aux yeux des autres. Souvent, il y a le besoin de discuter de
l’éventualité – « et si je meurs bientôt, que se passera-t-il ? » –
comme si l’individu avait fait un rêve ou avait eu une prémonition.
La personne peut à cette occasion sembler centrée sur des
préoccupations morbides ou inhabituellement sérieuses.
7) Habituellement, environ 24 à 36 heures avant la mort, les
individus se détendent et sont en paix. Ils apparaissent souvent plus
en forme, d’une vivacité d’esprit inhabituelle, en confiance,
d’humeur joyeuse. Il émane d’eux une impression de force et une
attitude positive, comme s’ils étaient maintenant prêts à affronter
quelque chose d’important et d’imminent. Ceux qui sont proches en
ressentent l’aura.
Les expériences de fin de vie ne sont pas des hallucinations, et plusieurs
faits, exposés ci-après, convergent dans ce sens et permettent de l’affirmer.
Ainsi, lors des visions de défunts venant accueillir la personne au seuil de
sa mort, l’agonisant ne sait parfois pas que la personne est déjà morte (par
exemple un décès récent qu’on lui a caché pour ne pas le perturber), ou
même, il ne la reconnaîtra qu’un peu plus tard (s’il s’en sort finalement) sur
un album de photos de famille, alors qu’on ne lui avait jamais parlé de cette
personne auparavant.
De plus, certaines expériences sont « partagées » entre les accompagnants
et les agonisants : comme dans les expériences de mort partagées (EMP).
C’est ainsi que certains accompagnants perçoivent, en même temps que le
mourant, la présence de défunts venus chercher le patient (visions, audition
de voix, etc.). D’autres accompagnants voient, lors de la mort de
l’agonisant, une lumière entourant la personne, un tunnel, ou des formes
(dans le « brouillard » souvent) qui quittent ensuite le corps. Des
phénomènes physiques constatés par les personnes présentes peuvent se
produire en même temps que la mort, comme l’arrêt d’une horloge, un verre
qui explose au moment même où le mourant a la vision d’un défunt qui
vient l’emporter, ou des comportements animaux bizarres66.
Quelques autres arguments, encore, permettent de prouver que ces
expériences de fin de vie ne sont pas liées à la prise de certains
médicaments, à la présence de certaines maladies, à l’existence de
croyances religieuses ou de conditionnements culturels particuliers67 (Osis
et Haraldsson, Rawlings, P. et E. Fenwick, Barrett, Callanan68) :
1) Les patients prenant des sédatifs connus pour induire des
hallucinations connaissent moins de phénomènes de conscience
accrue à l’approche de la mort (EFV) que ceux qui ne prennent
aucun traitement. De plus, les hallucinations liées aux médicaments
concernent généralement le monde ordinaire et ne contiennent pas
de visions d’un autre monde ou d’une autre existence.
2) On ne peut suspecter les médicaments antalgiques d’être à
l’origine des EFV, même s’ils sont connus pour provoquer des
hallucinations dans un petit nombre de cas : en effet, les patients en
suite postopératoire des services de chirurgie reçoivent les mêmes
médicaments mais ne font jamais d’EFV (sauf si l’heure de leur
mort est venue). Wills-Brandon (2012) confirme que la nature des
visions des patients sous médicaments antidouleur ne diffère pas de
celles de patients n’ayant pas ces médicaments.
3) Les maladies qui sont connues pour provoquer des hallucinations
s’accompagnent en fait moins souvent d’EFV (autrement dit, les
patients atteints de maladies ne provoquant pas par elles-mêmes
d’hallucinations vivent plus souvent des EFV, en comparaison).
4) Les patients qui font l’expérience de l’au-delà ont des visions qui
ne correspondent pas toujours à leurs croyances antérieures sur
celui-ci : notamment les expériences d’enfer et de démons sont
quasiment absentes. Les mourants « voient » la plupart du temps
quelque chose qui ne leur a jamais été enseigné et qui était tout à fait
inattendu pour eux. Si l’EFV était une hallucination ou un fantasme
produit par le mental, elle serait congruente à leurs croyances
antérieures ou à leurs conditionnements conscients ou inconscients.
5) Les EFV semblent être sans rapport avec les souhaits profonds
des patients et ne pas se produire chez ceux à qui on aurait pensé de
prime abord. Ainsi, elles sont aussi fréquentes chez les patients qui
pensent pouvoir se rétablir que chez ceux qui se savent en train de
mourir.
6) Le déroulement de l’EFV est très peu sensible aux différences de
culture et de religion. Ainsi, l’étude d’Osis et Haraldsson,
comparant États-Unis et Inde, conclut que « les similitudes qui
existent entre les deux pays quant à l’essentiel des visions précédant
la mort parlent d’elles-mêmes et appuient de toute évidence
l’hypothèse de la survie de la conscience après la mort ».
7) Plus le patient est lucide, plus son contact avec la réalité est
demeuré intact, alors plus il a de chances de faire des EFV très
précises, nettes, et lui semblant « plus réelles que la réalité ».
D’ailleurs, souvent, les patients vivant une EFV sont tout à fait
capables de tenir une conversation extrêmement sensée et cohérente
avec les personnes réelles présentes dans leur chambre, en même
temps qu’ils peuvent converser avec les êtres venus de l’au-delà
pour les accompagner dans la mort. Le patient sait que les personnes
présentes ne peuvent pas voir ses visions, alors que la personne
hallucinée délirante croit que les autres personnes voient et
entendent comme elle.
8) Les hallucinations induites par les médicaments sont de contenus
et de qualités différents comparés à ceux des visions dans les EFV,
et leurs effets sur les patients sont très différents : les hallucinations
n’ont pas de sens et produisent un effet négatif, alors que les visions
lors des expériences de fin de vie possèdent un sens éclairant et
évident, produisent un effet positif et réconfortant et conduisent à
une bien meilleure acceptation de la mort. Les infirmières de soins
palliatifs travaillant quotidiennement avec des mourants peuvent
assister à de nombreuses expériences de fin de vie mais aussi à un
état de conscience accrue à l’approche de la mort au cours de leur
carrière, et se disent tout à fait capables de faire la différence entre
un état de conscience accrue à l’approche de la mort et des
hallucinations pathologiques69.
9) Quand l’hallucination est due à un médicament, elle s’arrête
quand on arrête la prise du médicament ; les EFV constituent un
processus qui se déroule indépendamment des fluctuations du
traitement médicamenteux.
Un cas particulier de conscience accrue à l’approche de la mort (EFV) est
appelé « expériences de lucidité terminale » (terminal lucidity). Ce sont des
cas où les patients atteints d’affection psychiatrique (Alzheimer, troubles
affectifs graves ou schizophrénie par exemple70) ou d’affections
neurologiques graves (tumeurs, infarctus ou abcès cérébraux, méningites,
démences, etc.71) retrouvent subitement et totalement leur clarté mentale et
leur mémoire quelques minutes à quelques jours avant leur mort. Ils
redeviennent capables de tenir des discours sensés et rationnels avec leurs
proches, alors qu’ils étaient depuis parfois plusieurs années psychiquement
ou neurologiquement incapables de communiquer, plongés dans la
confusion, avec même, dans certains cas, une grande partie du cerveau
détruite. Ces cas montrent que la conscience peut redevenir intacte même
lorsque l’état du cerveau ou du psychisme devrait y faire obstacle ou la
rendre impossible, si le cerveau était à l’origine de la conscience… L’étude
de Brayne et col.72 montre que, dans une équipe de soins palliatifs, sept
soignants sur dix avaient déjà pu observer des patients déments et confus
redevenir lucides quelques jours avant leur mort, durant les cinq dernières
années de leur pratique. L’étude de Fenwick73 montre aussi que dans toutes
les unités de soins palliatifs où ont été interviewés des soignants, ceux-ci
avaient vu de leurs propres yeux des patients antérieurement confus qui
redevenaient subitement suffisamment lucides, les derniers jours de leur
vie, pour reconnaître et dire au revoir à leurs proches et aux soignants.
On l’aura compris, l’un des intérêts majeurs de toutes ces études est
d’indiquer et de confirmer que nous ne mourrons pas seuls confrontés au
néant, mais plutôt bien accompagnés par des défunts remplis d’amour, et
réconfortés par des visions enchanteresses d’autres mondes. Il est cependant
un autre aspect essentiel de ces phénomènes : c’est la façon dont ils
convergent avec les descriptions recueillies lors des expériences de mort
imminente (EMI) et permettent ainsi de proposer une vision cohérente et
sensée de ce que représentent le passage de la mort et la survie dans l’au-
delà. Les expériences de fin de vie comportent en effet de nombreuses
ressemblances avec les EMI : expérience d’un endroit idyllique où se
rencontrent proches décédés et êtres spirituels venant proposer leur aide,
une lumière vive et aimante, parfois même une revue de vie en accéléré. Il y
a même l’expérience d’une frontière au-delà de laquelle on ne revient pas
sur terre : simplement, dans les EMI, les parents décédés rencontrés invitent
le sujet à rebrousser chemin et à revenir à la vie alors que dans les
expériences de fin de vie, les défunts promettent à l’agonisant de revenir le
chercher pour l’aider à franchir ce passage. Après une expérience de fin de
vie impliquant l’expérience de la lumière, le mourant la décrit aux tiers
exactement comme une personne réanimée le fait en revenant d’une EMI :
pleine de chaleur, d’amour, de paix, de compassion et immensément
attirante. EFV et EMI pourraient bien ainsi être deux facettes d’une même
expérience vue sous différents angles, « des expériences d’une même réalité
post-mortem, où la mort n’est pas une fin mais un simple passage vers une
réalité alternative74 ».
3. Les contacts avec les consciences
des défunts
Après avoir évoqué les expériences de conscience augmentée vécues par les
mourants dans le chapitre précédent, nous allons maintenant aborder un
autre point de vue, puisqu’il s’agira, dans les paragraphes suivants, de
contacts entre les vivants et les consciences des morts, ceux qui ont réalisé
cette transition, et notamment des recherches et études qui ont été menées à
ce sujet, qui peut être si bouleversant parfois.

Les contacts spontanés avec un défunt

En effet, un quart d’entre nous a connu ou connaîtra un jour un contact


spontané avec l’un de nos parents ou amis défunts. Dans la littérature
scientifique, on parle d’ADC (after-death communication = communication
post-mortem ou contact avec un défunt – CAD en français). On l’appelle
aussi « vécu subjectif de contact avec un défunt » (VSCD) car ces
expériences, de nature parfois très subtile, n’impliquent pas forcément une
communication, mais sont souvent simplement une impression de contact
ou de présence.
Parlez-en autour de vous avec l’esprit ouvert et vous verrez que les langues
se délient. Dans la confiance, l’une de vos connaissances reconnaîtra
sûrement avoir déjà vécu ce phénomène. Et vous verrez que si cela vous
arrive comme cela leur est arrivé, vous sentirez que vous n’êtes pas fou
(/folle) et que votre perception était criante de vérité, et pas une douce
rêverie ni le produit de votre imagination.
Les statistiques nous rappellent d’ailleurs que le CAD est fréquent (bien
plus que la folie…) ! Dans une enquête européenne menée entre 1980
et 1983 (European Human Values Survey, réalisée par l’European Value
Systems Study Group, 1987), un quart de la population d’Europe de l’Ouest
déclarait avoir déjà été en contact avec un défunt. Andrew Greeley,
professeur américain de sociologie, a entrepris en 1973 une enquête
nationale sur 1 467 Américains en posant la question : « Vous est-il arrivé
d’avoir l’impression d’être réellement en contact avec une personne
décédée ? » 42 % des personnes interrogées ont répondu positivement. Plus
de 25 % de CAD dans la population générale donc, mais le cas des veufs et
veuves est très intéressant, car il illustre que plus les liens affectifs sont
proches et durables, plus il y a de chance de contacter par CAD celui qui est
parti le premier. En 1971, Rees a publié une thèse à l’université de Londres,
après avoir étudié 81 % des personnes qui avaient perdu un conjoint dans
un secteur géographique du Pays de Galles (au total, 293 veufs et veuves
furent interviewés). Il s’avéra que 47 % des veufs et veuves avaient été en
contact avec leur partenaire après la mort de celui-ci. Plus le couple avait
été longtemps ensemble et avait connu une vie conjugale épanouie, plus le
contact avec le défunt avait été fréquent ! L’absence d’enfant du couple
diminuait la fréquence d’apparition. Rees conclut de son étude que les
apparitions n’étaient pas liées à une maladie mentale mais à une
conséquence naturelle et saine de la peine et de la perte. Olson et col.1 ont
trouvé que 61 % de quarante-six veuves interviewées avaient perçu leur
mari défunt et que, pour une grande majorité d’entre elles, l’expérience
avait été positive et aidante. Dans l’étude du sociologue américain Greeley2,
sur un échantillon représentatif de deux mille participants, 53 % des veufs
et veuves avaient perçu l’apparition de leur conjoint défunt, alors que
« seulement » 41 % de l’échantillon global avait aperçu un défunt.
Différents types de CAD spontané ont été mis en évidence grâce à l’étude
de B. et J. Guggenheim3, portant sur trois mille trois cents récits directs,
provenant de deux mille personnes en bonne santé et abstinentes de toute
drogue. Voici une liste non exhaustive de diverses formes qu’ont pu prendre
certaines communications avec les défunts :
• La sensation d’une « présence » ; les contacts sont en général décrits
comme empreints d’amour et l’expérience est réconfortante, voire
joyeuse.
• L’audition d’une voix externe ou interne (vécue alors comme venant
d’une source externe, par une sorte de télépathie).
• La sensation d’un contact tactile.
• La présence d’une odeur représentative du défunt et inexplicable
dans le contexte où elle survient.
• L’apparition visuelle partielle (lumière, visage dans une lumière,
partie supérieure du corps, corps évanescent) ou totale (corps entier
semblant absolument solide et réel).
• La vision d’une image « dans un cadre », en 2D ou en 3D qui
contient le défunt et un aperçu de l’au-delà, vision eue avec les yeux
ouverts ou fermés.
• La vision lors d’un état modifié de conscience, état « alpha » (ainsi
qualifié en rapport avec le type d’ondes cérébrales qui se
développent lors de mesures par EEG), lors d’une prière,
méditation, relaxation, hypnose, etc.
• La rencontre avec le défunt lors d’un rêve, mais avec des
caractéristiques de réalité tout à fait différentes d’un rêve normal.
Les expériences pendant le sommeil sont bien plus nettes, intenses,
colorées, cohérentes et réelles que les rêves. Elles ressemblent
davantage au CAD vécu en état de veille qu’à un rêve, car elles n’en
ont pas le caractère complexe, symbolique et fragmenté. Elles sont
très courantes : Long et Long, dans leur grande base de données4
concernant les CAD, constatent que pratiquement la moitié d’entre
elles se produisaient à l’état de veille et l’autre moitié pendant un
rêve. Très peu de personnes étaient en état méditatif ou somnolent.
Alors que les rêves mettent généralement en présence plusieurs
personnes vivantes ou décédées, une étude des mêmes auteurs
portant sur trois cent quatre-vingt-quinze vécus subjectifs de contact
avec un défunt (VSCD) a montré que seul 1 % rapportait des visions
de personnes aussi bien décédées que vivantes en même temps, et
ces chercheurs en concluent que les VCSD de type onirique
diffèrent sensiblement des rêves communs.
• La rencontre avec un défunt lors d’une sortie hors du corps. Ces
expériences sont perçues comme extrêmement nettes, intenses et
réelles, « plus réelles que dans la vie physique ».
• La manifestation d’un défunt par un appel téléphonique. Eh oui !
Aussi incroyable et extraordinaire que cela puisse paraître, cela
existe et a été décrit (notamment voire plus bas, la partie sur la
communication trans-instrumentale avec les défunts). Quand le
récepteur répond au téléphone, il entend un bref message de l’être
décédé. Une communication bilatérale peut même se produire.
• Des manifestations physiques : arrêt de montres et d’horloges au
moment du décès, appareils électriques qui s’allument tout seuls,
objets qui sont déplacés (déplacement et retournement de photos
notamment), etc.
• Des signes envoyés par le défunt à un moment précis et de manière
particulièrement signifiante : arc-en-ciel, papillon, fleurs,
oiseau, etc.
Comme pour toutes les expériences péri-mortelles, les spécificités du
récepteur telles que le sexe, l’âge, le niveau social, l’instruction, la religion,
l’appartenance ethnique et la nationalité ne semblent jouer aucun rôle
déterminant, ni pour leur apparition ni pour leur contenu.
Voici un cas typique de communication avec un défunt (CAD) :
« À cette époque, mon fils était en très bonne santé. Une nuit, alors
que j’étais profondément endormie, à 2 h 20 du matin, je me suis
soudain réveillée et j’ai vu mon fils au pied de mon lit, me souriant et
me regardant. C’était l’expérience la plus belle et la plus merveilleuse
que j’avais connue, aucun mot ne fut échangé. Je savais que ce n’était
pas un rêve ni le produit de mon imagination. J’ai même réveillé mon
mari pour lui dire ce qui m’était arrivé. Je me rappelle m’être
rendormie dans un état d’euphorie. Puis à 6 h 30 du matin, le téléphone
a sonné et m’a réveillée. C’était les pompiers. Avant qu’ils ne me disent
quoi que ce soit, j’ai su que mon fils était mort, ce qu’ils me
confirmèrent : il l’était à la suite d’une rupture d’anévrisme cérébral
survenue à 2 h 20 du matin. » (tiré du livre de Fenwick P. et
Fenwick E., The Art of Dying, Continuum, 2008).
Un des faits marquants en faveur de l’authenticité de ces phénomènes est
que les personnes peuvent avoir un contact avec le défunt au moment même
de la mort de celui-ci, sans qu’ils puissent l’anticiper ni s’y attendre (ex. :
défunt qui était jeune et en bonne santé et qui meurt brusquement d’un
accident de la route) et ils n’apprennent la nouvelle de la mort qu’après
avoir fait un CAD, ce qui élimine l’hypothèse que le CAD soit dû aux effets
psychologiques du deuil.
Les gens peuvent vivre un CAD, cinq ans, dix ans ou même trente ans après
le décès, alors qu’ils ne pensaient plus régulièrement au défunt et avaient
fini depuis longtemps le processus de deuil, ce qui exclut que le CAD soit
un mécanisme psychologique de défense pour nier la mort ou réduire la
souffrance. Il arrive également que le récepteur n’ait pas vu la personne
depuis très longtemps (ami d’enfance, etc.) au moment où le CAD se
produit.
Des informations vraies, mais inconnues du sujet, peuvent être données par
le défunt lors du CAD, puis vérifiées ultérieurement.
Lors d’un CAD, le sujet peut ne pas reconnaître le défunt, puis apprendre
ultérieurement qui il était, par exemple en le reconnaissant fortuitement sur
des photos de famille (par exemple la mère naturelle d’une personne
adoptée, ou un ancêtre).
Un CAD peut se faire « par procuration », c’est-à-dire qu’une personne
tierce, extérieure à la famille, reçoit une information du défunt à destination
d’un membre endeuillé, information qui s’avère ensuite totalement vraie
après vérification auprès du destinataire du message. Par exemple, un
défunt apparaît visuellement à une personne et lui demande d’aller prévenir
Louis, habitant 33 rue du Clocher, que tout va bien pour lui (le défunt). La
personne se rend à l’adresse et tombe bel et bien sur un Louis endeuillé qui
reconnaît son grand-père dans la description qu’en fait la personne ayant
reçu le message. Le cas de Teresita Basa en 1977 à Chicago est remarquable
à cet égard : après son assassinat, son âme défunte put contacter l’esprit
d’un vivant et lui donner suffisamment d’informations sur son meurtrier
pour que celui-ci puisse être identifié, arrêté, puis condamné par la justice.
Lors d’une communication avec un défunt (CAD) dite « de protection », le
défunt peut inciter le vivant à modifier très rapidement son comportement à
cause d’un danger imminent qui l’attend, permettant effectivement à celui-
ci d’échapper de justesse à un évènement qui aurait mis sa vie (ou celle
d’un de ses proches) en péril s’il n’avait pas suivi le conseil du défunt. Par
exemple, une mère de famille peut entendre sa mère défunte lui « crier » :
« Déplace le berceau de ta fille ! », juste avant qu’un lustre ne s’écroule
dessus. Un défunt peut aussi insister pour que le vivant se livre à des
examens médicaux en lui indiquant un cancer débutant, ce qui, une fois le
conseil suivi et les examens faits, se révèle être un très bon diagnostic de la
part du défunt. Lorsqu’une personne est sur le point de se suicider, un
défunt proche peut intervenir pour l’en dissuader en lui disant que son
problème n’est que passager et qu’une solution sera trouvée5. Typiquement,
ces CAD de protection surviennent des années, voire des dizaines d’années
après le décès.
Des CAD peuvent être partagés : plusieurs personnes, présentes à des
endroits différents, peuvent vivre un même CAD au même moment, et ne
s’en rendre compte qu’après, en s’en parlant. Elle ne peut donc pas être
considérée comme une hallucination.
On pourrait croire qu’il s’agit, avec les CAD et les VSCD, de deux types de
manifestations psychopathologiques possibles : d’une part, dans le cadre
d’un deuil pathologique, une tentative de nier la disparition du défunt ou
d’en combler désespérément l’absence, d’autre part, l’apparition d’une
psychose hallucinatoire.
Ainsi, pour bien montrer qu’il ne s’agit pas là de fantasmes,
d’hallucinations, de compensation antidépressive, de rêveries ou de « désirs
pris pour la réalité », nous citerons les faits suivants :
• Certaines personnes attendent désespérément un signe de l’au-delà
de la personne décédée qu’elles aiment et ne reçoivent pourtant
jamais ni signe ni vision. Pour d’autres, au contraire, le CAD
survient spontanément, sans avoir été attendu ni recherché : l’attente
et l’espoir semblent ainsi avoir peu d’influence dans la survenue
d’un CAD.
• Dans un tiers des cas, les CAD surviennent au moment où la
personne est physiquement active, lors d’une des tâches de la vie
quotidienne : on ne peut ainsi pas confondre le CAD avec un rêve
ou des hallucinations hypnopompiques (survenant au moment du
réveil) ou hypnagogiques (survenant au moment de
l’endormissement).
• LaGrand6 estime que l’immense majorité des contacts ont lieu
lorsque le récepteur est calme, ne pense pas à la personne décédée et
vaque à ses occupations quotidiennes. Les enquêtes de Haraldsson7
confirment que les contacts qui se sont produits alors que les
récepteurs sont tristes ne représentent que 11 % des cas.
• Elsaesser-Valarino8 rappelle que « les VSCD qui se produisent des
années, voire des dizaines d’années après le décès peuvent
difficilement être considérés comme des réactions liées au stress
immédiat du deuil, pas plus que ceux qui se produisent à l’instant
même du décès, voire avant son annonce ». Les CAD qui se
produisent par personnes interposées ne peuvent pas non plus être
expliquées comme liées à un deuil pathologique.
• Les personnes expérimentant des CAD sont, dans leur immense
majorité, saines et ne présentent aucun facteur physique ou
psychique pouvant créer des hallucinations. De plus, c’est
majoritairement pour eux la première fois qu’ils ont des visions.
Une hallucination ne surgit pas dans le vide, mais dans un contexte
de détérioration mentale générale, ce qui n’est pas le cas des
personnes vivant des VSCD, qui sont parfaitement normales et ne
présentent aucun symptôme de maladie mentale. Une hallucination
envahit la vie de la personne, alors que les VSCD n’ont pas ce
caractère envahissant. Contrairement aux hallucinations
pathologiques, les VSCD ne créent aucune détresse, aident ceux qui
les vivent, leur peur de la mort diminue et leur propre existence est
vue dans une nouvelle perspective (ce qui est d’ailleurs propre à
toutes les EPM).
• Parfois, ce sont des animaux qui réagissent de manière totalement
inhabituelle ou inexpliquée au moment du décès (même lorsque le
décès a lieu à distance de l’animal), comme un chien qui aboie ou
hurle à la mort, un chat dont les poils se dressent : on ne peut
suspecter ces animaux de mettre en place des mécanismes de
défense psychologique contre le deuil.
• Une hallucination est idiosyncrasique, c’est-à-dire qu’elle est
vraiment différente pour chaque individu, et son contenu dépend très
fortement des croyances, fantasmes, besoins, attentes du sujet. Or, le
phénomène du CAD possède une structure et un contenu
remarquablement proches chez les différents témoins qui en font
l’expérience. Par exemple, quasiment tous les défunts envoient un
message du genre : « Je vais bien, je t’aime, ne sois pas triste, je suis
heureux, je serai toujours à tes côtés et je veillerai sur toi. » Ils
expriment de l’amour inconditionnel et dégagent une impression de
calme, de sérénité et de bonheur. Quand il y a eu, du temps de leur
vivant, un différend relationnel mal réglé, ils apparaissent avec des
remords ou une volonté de pardonner. Aucun ne se montre effrayant.
Alors qu’une hallucination pathologique (survenant dans le cadre
d’une psychose) n’est jamais aussi positive et n’apporte pas de
soulagement du deuil ni de joie au récepteur, comme le font ces
VSCD. De plus, compte tenu des inclinations naturelles de l’esprit
humain (surtout en cas de deuil pathologique) à être négatif, dans le
jugement, la colère, ou la culpabilité, ce contenu très positif des
messages ne peut pas être construit de toutes pièces par leur propre
mental.
Erlendur Haraldsson a écrit un ouvrage sur les CAD9 qui récapitule bien ce
que nous venons de vous exposer, tout en en approfondissant encore
certains aspects. Son livre présente la synthèse de deux enquêtes : l’une
portant sur cent vingt-huit personnes constituant un échantillon représentatif
de la population islandaise, en 1975 ; et une autre réalisée pendant les
années 1980-1986, sur un échantillonnage auto-sélectionné de personnes
sollicitées via la presse, incluant trois cent vingt et un participants.
Les conclusions du livre de Haraldsson portent donc en tout sur 449 sujets
qui ont répondu oui à la question : « Avez-vous eu un contact, en état de
veille (pas lors d’un rêve), avec un défunt ? » Dans presque la moitié des
cas (48 %), le contact se fait uniquement visuellement (dans 90 % de ces
cas, avec les yeux ouverts). Dans deux tiers des cas, le contact implique la
modalité visuelle soit seule soit accompagnée d’un autre sens. 78 % des
visions concernent le corps entier du défunt.
La moitié des visions sont apparues à la lumière du jour ou avec les
ampoules électriques allumées.
Dans 74 % des cas de visions, les défunts étaient vécus comme réellement
là, en « chair et en os » ; dans 5 cas, des objets se sont déplacés sans raison
apparente, et même, dans un cas, un enfant a lévité.
Un contact auditif, seul ou associé à une autre modalité sensorielle,
n’intervient que dans un quart des cas. Dans le cas de contact auditif, 58 %
étaient une voix et 42 % un son ou un bruit typique du défunt (ex : bruits de
pas, sifflement, respiration…).
Dans 10 % des cas, le contact se résume au sentiment intense de présence
du défunt. Dans 13 % des cas, le défunt se manifeste par un toucher (le plus
souvent associé à d’autres modalités sensorielles).
Dans le second groupe d’enquête, il fut demandé aux personnes :
« Combien de temps après sa mort le défunt s’était-il manifesté ? »
Beaucoup d’expériences surviennent proches de l’heure de la mort
(confirmant l’ancienne étude de Gurney, Myers et Podmore10). La fréquence
des contacts est de 7 % une heure après la mort, 14 % un jour après, 22 %
une semaine, 31 % un mois, et on passe à 50 % un an après et 100 % 10 ans
après. Cela confirme le résultat de toutes les autres enquêtes, qui montrent
que la majorité des expériences surviennent dans l’année qui suit le décès,
avec une très forte concentration entre un et sept jours après le décès.
Il est très intéressant de noter que dans 84 % des contacts qui se
produisirent au moment même de la mort, le sujet ne savait pas que le
défunt perçu était mort. Dans certains cas, le sujet savait que le défunt était
malade, mais, dans d’autres, il croyait que le défunt était en bonne santé :
dans la plupart des cas, la mort du défunt n’était pas attendue. Dans certains
cas aussi, d’autres personnes étaient présentes auprès du sujet lors de sa
perception du défunt et ont pu avoir la même perception. Parfois aussi le
sujet racontait à un témoin ce qu’il avait perçu, avant d’être averti de la
mort du défunt, ce qui constitue une forme de validation. Dans vingt-neuf
cas, un autre témoin a perçu la même apparition que le sujet interviewé, en
même temps que lui ; il y a également des témoignages confirmant que le
sujet avait bien perçu le défunt avant que la mort de celui-ci ne lui soit
annoncée.
Dans 50 % des cas, les apparitions étaient des défunts proches ou très
proches du témoin (un tiers seulement était des inconnus), le plus souvent
des hommes (pères ou conjoints, particulièrement). Les défunts apparus
sont morts plus tôt que la moyenne générale de la population (55 ans), soit
de maladie grave soit de mort violente et, pour ce dernier point, à une
fréquence bien plus importante que la moyenne (28 %/7,8 %) ; idem pour le
suicide, plus fréquent pour les apparitions (5 %/1,5 %). Peut-être pouvons-
nous faire l’hypothèse que les hommes, surtout ceux qui sont morts
prématurément et/ou violemment, ont plus de volonté pour apparaître aux
vivants, les rassurer et terminer la relation ? On retrouve aussi cela avec les
cas de réincarnation étudiés par Ian Stevenson (cf. plus bas) : les
personnalités antérieures semblent aussi plus souvent avoir besoin de se
réincarner rapidement après une mort violente prématurée.
Cette différence est encore plus accentuée si l’on considère le cas de défunts
qui sont inconnus par ceux à qui ils apparaissent : 63 % de ces défunts
étaient morts violemment ! Comme si, en cas de mort violente, une âme
avait plus de difficulté à rejoindre le monde spirituel et « traînait » en
détresse, cherchant à communiquer avec les vivants. À noter que dans un
autre pays, et un siècle plus tôt, on retrouve les mêmes pourcentages : ainsi,
l’analyse par Stevenson (1982) du rapport de 1886 fait par les Britanniques
Gurney et col.11 montre que 28 % des contacts concernaient des défunts par
mort violente.
Dans près de la moitié des cas, les sujets vivant le CAD étaient pleinement
éveillés, soit au travail soit engagés dans une activité quotidienne, au
moment de leur contact. Là encore, on ne peut donc attribuer leur vécu à
des « illusions ou hallucinations » liées à un état modifié de conscience
proche du sommeil.
Pour 69 %, la rencontre a été une expérience positive et pour 6 % une
expérience négative : et plus le défunt était un proche, plus la rencontre a
été vécue comme positive (on est loin des fantômes terrifiants des films…).
Nous en profitons pour rappeler que l’amour est plus fort que la mort : ceux
que nous avons aimés sur terre ont bien des chances de se manifester à nous
avec beaucoup d’amour quand nous sommes sur terre mais aussi lors de
notre propre passage dans l’au-delà ! Long et Long ont interrogé trois cent
cinquante-cinq personnes ayant eu un VSCD : 79,2 % jugent la relation
avec leur défunt de proche à très proche, et 6,2 % seulement décrivent la
relation avec le défunt comme conflictuelle, mais alors le contact est vécu
comme devant possiblement servir à résoudre des problèmes restés irrésolus
au moment du décès12. D’ailleurs, en général, dans les VSCD l’expérience
est perçue comme venant d’une initiative du défunt, dont l’objectif est de
réconforter son proche et de l’aider à gérer son deuil.
Comme il arrive dans toutes les expériences péri-mortelles, presque toutes
les personnes ayant eu un contact avec un défunt (91 % ici) disent ensuite
croire à une vie après la mort.
Pour conclure, parmi les différents éléments en faveur d’une survie après la
mort, Haraldsson rappelle que :
• Les défunts semblent vouloir communiquer, car ils se manifestent le
plus souvent après une mort violente, et plus souvent les premiers
temps de leur mort (14 % lors du premier jour, alors que cela devrait
être moins de 1 % si leur apparition était distribuée au hasard sur
tous les jours possibles).
• L’on retrouve les constatations des autres études (même les études
chinoises13), à savoir que, dans beaucoup de cas, les sujets ne
savaient pas que le contact était à risque de mourir.
• Parfois plusieurs personnes ont perçu en même temps le même
contact.
• Parfois les sujets recevaient des informations qu’ils ignoraient
auparavant et qui se révélaient vraies plus tard ou après vérification.
• Parfois le sujet était contacté par quelqu’un d’inconnu mais qui
pouvait être identifié ultérieurement grâce à la description de
l’apparence du défunt perçu par le sujet.
• Les défunts pouvaient prévenir ou secourir d’un danger, comme une
intervention surnaturelle.
• Les sujets qui ont vécu cela ne doutent pas de la véracité de
l’expérience, contrairement à ceux qui n’ont jamais vécu cela et sont
plus enclins à y voir de l’imagination, quelque chose de ridicule ou
d’irréel. Haraldsson constate que, au vu des données recueillies, il
est impossible de classer tout le matériel comme relevant de la
fraude, du mensonge ou de l’illusion : quelque chose de bien réel
s’est passé ; ces expériences existent sur tous les continents et
depuis des siècles, à l’identique : ils sont universels et intemporels.
Pour finir, rappelons que les morts « proches » peuvent vous contacter, mais
aussi qu’ils ne sont pas « inertes », bien au contraire ! Voici un témoignage
qui nous a été communiqué pendant la rédaction de ce livre, via Facebook :
« La veille de l’enterrement de mon père, mon frère et moi pleurions
sur son cercueil et il nous était impossible de dormir… À un moment,
mon père m’a “traversé” et m’a fait comprendre qu’il fallait cesser de
pleurer et que SURTOUT de l’autre côté, “c’est extraordinaire” ! Qu’il
s’excusait de me quitter si vite car il avait plein de choses à faire ! Ma
tête ! Mon visage était rayonnant ! Le lendemain, je devais même
“cacher ma joie !” sinon, les gens n’allaient pas comprendre,
évidemment… Maintenant, à chaque fois qu’un prêtre dit : “Qu’il
repose en paix”, je “ris dans ma tête”… »

Les contacts avec les défunts par médiums interposés

La médiumnité mérite une place à part. Elle est en effet le seul phénomène
qui puisse être provoqué par la volonté d’un sujet et donc être étudié
expérimentalement, et cela contrairement aux états de conscience accrue en
fin de vie (EFV), aux expériences de morts imminentes (EMI) et aux
contacts avec un défunt (CAD) spontanés, qui surviennent de manière non
prévisible et non programmable.
Il existe trois types de médiumnité : la médiumnité mentale (la plus connue
en France et la plus étudiée scientifiquement ces vingt dernières années), la
médiumnité à transe, et la médiumnité à effets physiques (la plus
spectaculaire, celle qui ébranle le plus la branche matérialiste de la science,
surtout étudiée à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, mais qui
perdure jusqu’à nos jours).
Autant la médiumnité mentale n’implique « que » le contact de conscience
à conscience entre le défunt et le médium, autant les deux autres formes de
médiumnité impliquent des faits et supposent des processus bien plus
surprenants et extraordinaires, mais pour autant tout à fait réels au vu des
recherches qui les ont étudiées. Ainsi, la médiumnité à transe met en jeu le
fait que, pendant sa transe, la conscience du médium se désolidarise
partiellement de son corps et laisse de la place à un esprit, que l’on appelle
« esprit-contrôle », ce dernier parlant et agissant avec sa propre personnalité
à travers le corps du médium et communiquant avec les esprits des défunts
qui veulent s’exprimer et parler aux consultants. Dans la médiumnité à
effets physiques, un esprit-contrôle utilise le corps énergétique14 du médium
(l’« ectoplasme », dans le jargon) pour provoquer des effets de
psychokinèse (lévitations, coups frappés, instruments de musique joués,
déplacements d’objets, etc.), des manifestations de voix extérieures
indépendantes du médium, ou des apparitions (de défunts, de mains,
d’objets, etc.). Nous montrerons que bien que semblant extravagants et
abracadabrantesques, ces phénomènes n’en ont pas moins été observés,
enregistrés et validés par de très nombreux témoins dignes de foi et
contrôlés par des scientifiques chevronnés et reconnus de leur époque. Nous
enjoignons le lecteur à ne pas refermer tout de suite le livre et à aller
jusqu’au bout de sa lecture pour qu’il se fasse sa propre idée des faits
relatifs à ces types de médiumnité !
Quel que soit le type de médiumnité utilisé, les informations vraies reçues
par les médiums (validées par le consultant ou par une recherche ultérieure
de confirmation) sont bien sûr inconnues de lui au départ et sont parfois
même inconnues du consultant, ou des autres proches du défunt, ou de qui
que ce soit. Il en est ainsi quand les expériences de médiumnité se font avec
des consultants dits « par procuration » (proxy sittings), et que le médium
obtient quand même de très bons résultats alors que le consultant représente
un tiers parti et non pas lui-même (ni le consultant ni le médium n’ont de
liens personnels avec les esprits qui communiquent).
Dans les cas probants, les signes qui sont envoyés aux médiums sont
suffisamment précis pour qu’il n’y ait aucun doute sur l’identité de l’esprit
contacté. Par exemple15, l’esprit supposé de la personne décédée fera la
description d’un objet qu’elle possédait de son vivant, donnera le surnom
d’un chien qui lui appartenait, ou indiquera un endroit particulier où trouver
quelque chose de précieux. Leur précision peut être telle que certaines
cellules d’investigation policières font parfois appel à des médiums pour
résoudre des énigmes ou retrouver des cadavres cachés par des assassins.
L’esprit de la victime peut donner des renseignements importants qui
permettent de lui rendre justice « ici-bas ». Cela se fait bien sûr en toute
discrétion, car la médiumnité n’est pas encore vraiment reconnue dans nos
sociétés occidentales.
De même, les réponses ou les informations correctes données par les
médiums sérieux ne sont pas liées à la chance ou au hasard car elles
s’accompagnent de très peu d’affirmations fausses. Nous verrons aussi plus
loin que leurs réponses correctes ne peuvent être totalement attribuées aux
seules capacités parapsychologiques (notamment télépathie ou
clairvoyance) mais impliquent vraiment un contact avec l’esprit d’un
défunt.

Les recherches scientifiques sur la médiumnité mentale


et la médiumnité à transe

Nous avons regroupé ici médiums mentaux et médiums à transe, car ils sont
susceptibles d’être étudiés par les mêmes procédures expérimentales et se
recoupent parfois : de nombreux médiums mentaux peuvent aussi
occasionnellement se mettre à fonctionner comme des médiums à transe.
Les médiums mentaux opèrent le plus souvent à la lumière du jour, en état
de conscience ordinaire ou en légère transe. Ils sentent qu’ils sont dans une
interaction directe avec l’esprit d’un défunt (sensation d’une présence
vivante) et non pas en train d’utiliser une capacité parapsychologique pour
obtenir par télépathie ou par clairvoyance les informations que
posséderaient le consultant ou une autre personne vis-à-vis du défunt. Ils
relaient aussi les messages des défunts au fur et à mesure qu’ils les
reçoivent, soit sous forme auditive (clairaudience) soit sous forme
d’impressions ou d’images symboliques. Parfois le médium dit être capable
de voir réellement le défunt communicant (clairvoyance). N’étant pas en
transe, ils sont bien conscients des messages qu’ils délivrent. Les
informations obtenues par leur canal peuvent prendre quatre formes
différentes :
• Premièrement, l’« esprit communiquant » peut vouloir essayer de
prouver son identité en se référant à des évènements de sa vie
passée.
• Deuxièmement, il peut décrire les expériences récentes de la vie du
consultant, comme s’il était capable de voir ce qui se passe sur terre.
• Troisièmement, il peut donner des conseils au consultant, concernant
les différentes difficultés ou les choix difficiles à faire qu’il
rencontre dans sa vie.
• Et quatrièmement, l’esprit peut commenter sa condition actuelle,
habituellement en rassurant simplement le consultant sur le fait qu’il
se sent bien et heureux, ou en décrivant les réalités spirituelles, les
conditions de « vie » du monde non visible où il se trouve.
Évidemment, dans le contexte de l’hypothèse de la survie de l’âme, les
informations correspondant à la première forme ont plus de valeur que les
autres.
En utilisant une forme plus poussée de médiumnité, certains médiums
parviennent à atteindre un état de transe et à laisser un communicateur
défunt régulier s’exprimer par l’intermédiaire de leurs cordes vocales. Cette
« entité maîtresse », ou « esprit-contrôle », va délivrer des informations
émanant d’autres défunts (ces derniers restant, quant à eux, dans leur
monde). Les « esprits-contrôles » vont ainsi relayer les messages d’autres
défunts appelés « communicateurs » (communicators), avec lesquels ils
prétendent être en contact. La plupart des médiums finissent par avoir
comme assistance toute une « équipe d’esprits-contrôles », se relayant au
cours d’une séance pour les aider dans leur tâche de médiumnité. Dans la
médiumnité à transe, le processus ne fonctionne pas seulement dans le sens
réceptif, comme dans le cas des lectures médiumniques mentales, car la
relation entre le médium et ses esprits peut être interactive. Les
manifestations complètes de personnalités ostensiblement défuntes
s’opèrent toujours par le biais des médiums à transe16. Dans le passé (fin
XIX siècle et début du XX siècle), certains médiums à transe parmi les plus
e e

éminents ont été soumis à des études approfondies et minutieuses, par des
scientifiques reconnus de leur époque : il s’agit notamment de Mme Leonora
Piper, Mme Gladys Osborne Leonard, ou Mme Eileen Garrett. Le résumé de
ces études est très bien exposé dans le livre de Kean17, ou dans les livres
d’Alan Gauld18 et de David Fontana19, en anglais. L’écriture automatique
peut être considérée comme une forme de médiumnité à transe, où un
défunt prend juste possession des mains du « médium » pour écrire ses
messages de l’au-delà. Comme le dit le père François Brune, spécialiste,
entre autres, de la question : « Il ne s’agit pas de textes écrits en laissant
simplement monter ses émotions et son imagination, tout contrôle de la
raison mis hors service. Dans sa forme la plus aiguë, le transcripteur ne fait
que tenir à peine le crayon, tandis qu’une force de l’au-delà le met en
mouvement ». Il s’agit, le plus souvent, d’une écriture (style d’écriture) qui
n’est ni celle du trépassé, ni celle du récepteur. Mais dans certains cas,
l’écriture propre du défunt se retrouve tout à fait (correspondance de
structure et de geste), à travers l’écriture produite par la main du récepteur20.
Il y a des concordances qui, interprétées sans connaître a priori la
provenance du texte à authentifier (écriture automatique), conduisent à la
conclusion qu’il s’agit d’une seule main. Le père Brune tient
particulièrement en estime six grands textes d’écriture automatique, qu’il
juge à l’égal des plus grands textes spirituels, tout en étant plus
compréhensibles et attrayants, plus précis, sur beaucoup de domaines, que
les textes des mystiques, ceux-ci n’ayant fait qu’entrevoir ce que ces
témoins directs de l’au-delà ont vu. Il cite ainsi les messages transmis par
Pierre Monnier, Bertha, Paqui, Roland de Jouvenel, Gitta Mallasz dans les
Dialogues avec l’ange, et Arnaud Gourvennec.
La recherche actuelle porte plus sur les médiums mentaux. Dans des tests
strictement contrôlés, dans lesquels toutes possibilités de fraude ou de biais
méthodologiques sont éliminées, les médiums mentaux sont capables de
donner des informations spécifiques précises et exactes à propos de
personnes décédées, avec qui ils disent communiquer, avec très peu
d’erreurs. Parmi les chercheurs qui ont réalisé ces expériences, on peut citer
Tricia Robertson et Archie Roy21, Garry Schwartz22, Emily Kelly et Diane
Arcangel23, ou Julie Beischel24 du Winbridge Institute. Cette dernière équipe
est la seule parmi ces quatre à poursuivre ces recherches avec les médiums ;
elle a publié en 2018 un livre résumant leur travail : Investigating Mediums
(Enquête sur les médiums).
Les protocoles ainsi mis en place évitent plusieurs types de pièges : la
fraude (le médium pourrait se renseigner sur les participants à l’avance, via
Internet par exemple), la « pêche à la ligne » (le médium par ses questions
au consultant pourrait obtenir des réponses lui permettant de deviner
logiquement d’autres indices) et la lecture du comportement non verbal du
consultant (là aussi lui donnant des indices). Ils permettent aussi de
s’assurer que les réponses fiables données par les médiums sont assez
précises pour ne pouvoir s’appliquer, dans leur majorité, qu’au consultant et
pas à d’autres, et que les réponses erronées soient minoritaires par rapport
aux réponses justes. Ainsi, cela peut donner lieu à des protocoles dit « en
multiple aveugle », c’est-à-dire où les participants (médium, consultant et
chercheurs) ignorent (sont aveugles à) certaines données cruciales, ce qui
évite les différents pièges mentionnés ci-dessus.
Voyons-en un exemple typique, peu ou prou utilisé tel quel dans les
recherches citées ci-dessus. Le lecteur verra ainsi que la charlatanerie et la
« croyance magique » ne sont pas en jeu ici. Dans une salle, se trouve un
groupe de consultants potentiels et, séparés d’eux par un écran opaque et ne
pouvant ni les voir ni les entendre, un médium. Un ordinateur attribue, de
manière aléatoire et inconnue au départ par les expérimentateurs, un
numéro à certaines personnes présentes dans la salle et qui seront alors
désignées comme des consultantes auprès du médium. Celles-ci ne sauront
pas qu’elles ont été désignées. Le médium recevra juste un numéro et fera
sa lecture médiumnique sans que personne ne sache à qui cela correspond
dans la salle. À la fin de l’expérience, tous ceux présents dans la salle
reçoivent les comptes rendus de toutes les lectures effectuées par le médium
et doivent les évaluer en notant pour chaque information si elle leur
correspond ou pas. Quand, au final, ceux qui ont été tirés au sort pour être
consultants notent leur propre lecture (rappelons qu’ils ne savent pas que
c’est la leur au moment où ils l’évaluent) comme très appropriée à leur cas,
et que celle-ci n’est pas notée comme appropriée à leur cas par les autres
participants, alors on peut vraiment dire que l’information a été obtenue par
des voies paranormales, sans biais possibles, et que les consultants ont reçu
une information qui leur était très spécifique et ne pouvait être liée à des
affirmations passe-partout trop générales de la part du médium. Cette
description, peut-être un peu compliquée, décrit néanmoins le soin et le
sérieux méthodologique avec lequel les études sur la médiumnité se font
actuellement.
En France, une expérience réalisée et filmée par l’équipe de Stéphane
Allix25, journaliste et co-fondateur de l’Inrees, a montré que plusieurs
médiums mentaux faisant indépendamment et séparément une consultation
pour une même personne, sans qu’ils puissent connaître les résultats de
leurs collègues, obtenaient des informations valides étonnamment
identiques.
Stéphane Allix a aussi publié en 2015 un ouvrage dans lequel il fait état
d’une expérimentation personnelle astucieuse amenant à conforter
l’hypothèse que les morts peuvent communiquer avec nous via les
médiums. Le 22 juin 2013, S. Allix a déposé dans le cercueil de son père
cinq objets, sans que personne ne l’observe. Pendant les deux ans qu’a duré
sa recherche, personne, pas même sa femme, n’avait été mis au courant de
la nature de ces objets. Il a pris soin de photographier chaque objet juste
avant de les mettre dans le cercueil. Puis il s’est adressé à son père, lui a
expliqué ce qu’il faisait, et lui a demandé de dire à des médiums de quels
objets il s’agissait. Un peu plus d’un an après, il a proposé à six médiums
mentaux de « participer à une expérience », au sujet de laquelle il est resté
très évasif. Outre le fait que chaque médium lui ait dit des choses
troublantes car vraies et très précises sur son père et sa famille, cinq des six
médiums consultés ont perçu au moins deux des cinq objets, et ce parfois
même avant que Stéphane ne leur ait dit précisément pourquoi il les
consultait. À la suite de cette expérience, Stéphane Allix, jusqu’alors très
prudent pour ne pas tirer de conclusions hâtives, a convenu que pour lui le
doute n’est plus possible : la conscience de son père est bien vivante et peut
communiquer avec des vivants !

La recherche sur la médiumnité à effets physiques

Il s’agit là de la médiumnité la plus spectaculaire, pour ne pas dire


« extraordinaire » ou même « fantastique » qui puisse être rapportée. Elle
remet complètement en cause certaines croyances de la science de type
matérialiste, et pourtant elle a été étudiée, vérifiée, validée de manière
stricte par des scientifiques chevronnés accompagnés de spécialistes de la
fraude et, parfois, par des magiciens professionnels. Certains de ces
médiums ont ainsi laissé pantois tous les observateurs qui n’ont pu détecter
aucune tricherie et ont été obligés de déclarer qu’ils ne pouvaient pas
expliquer ce qui se passait par des moyens d’explication « normaux ». Là
encore, une très bonne description et revue de ces recherches existe en
français par Leslie Kean26 et en anglais par David Fontana27, auxquels nous
pouvons rajouter le livre d’un médium à effets physiques exceptionnel,
opérant encore de nos jours, Stewart Alexander28, et celui d’un groupe de
recherche, le Scole Experiment29.
On regroupe sous cette médiumnité deux types de phénomènes (qui peuvent
se rencontrer chez un même médium) : d’un côté des voix indépendantes
directes et de l’autre des manifestations physiques.
Pour chacun de ces types, les chercheurs vérifient avec beaucoup de soin la
pièce où se déroulent les séances et tous les objets qui s’y trouvent,
s’assurant qu’il n’y a aucun dispositif physique permettant un trucage
(avant et après la séance), fermant à clef la pièce pendant l’expérience,
attachant les pieds et les mains du médium et accrochant sur lui des bandes
fluorescentes pour être sûr qu’il reste bien à sa place et ne bouge pas (car
souvent les séances se font avec très peu de lumière ambiante). Avant
chaque séance, les chercheurs procèdent sur le médium à une fouille au
corps complète.

Les voix indépendantes directes

Les voix indépendantes directes sont des voix pouvant être entendues à une
certaine distance du médium, dans d’autres parties de la pièce et donc ne
sortant pas de sa bouche. Les principaux médiums ayant cette habileté et
ayant été étudiés extensivement sont Gladys Leonard, Indridi Indridason,
Leslie Flint ou John Sloane entre autres. Ces voix peuvent survenir pendant
que le médium lui-même parle, elles peuvent converser avec lui et lui
répondre, peuvent s’exprimer dans des langues étrangères inconnues de lui
(mais reconnues par des participants), chanter ensemble (voire même avec
des capacités lyriques que le médium n’a pas), mais surtout parler aux
participants et être reconnus par eux comme typiques et très reconnaissables
d’un de leurs défunts. Souvent ces voix s’expriment à travers une
« trompette » (un cône avec marquages fluorescents qui lévite pendant que
les voix l’utilisent et vient s’approcher des participants).
Les médiums peuvent être contrôlés en ayant des bandes adhésives sur la
bouche (tout en étant attachés, rappelons-le !), ou bien avec de l’eau dans la
bouche, voire même avec un appareil enregistrant l’activité électrique de
leurs cordes vocales, pour être bien sûr que les voix, provenant de divers
endroits de la pièce et à distance d’eux, ne soient pas produites par
ventriloquie.

Les autres phénomènes physiques

Et là, amis lecteurs, accrochez-vous bien ! Parmi les phénomènes physiques


constatés à de multiples reprises par les nombreux témoins et chercheurs au
cours de ces deux derniers siècles, voici un florilège : mouvements et
lévitations d’objets divers, y compris parfois le médium lui-même ; coups
sur les murs ou sur la table et cliquetis dans l’air ; phénomènes lumineux
(lumières de formes diverses se manifestant dans la salle et venant au
contact des participants) ; matérialisations de mains (certaines se trempant
d’elles-mêmes dans un bac de cire chaude à disposition, pour faire un gant
servant ensuite à réaliser un moulage en plâtre) ou de pieds, ou d’un corps
entier ; jeu « invisible » d’instruments de musique présents dans la salle ;
dématérialisation, passage de la matière à travers la matière ou au travers
d’un corps humain, « apports » (objets physiques transportés par des voies
paranormales dans la pièce de la séance depuis un autre endroit).
Parmi les médiums les plus reconnus et étudiés dans ce domaine figurent
Daniel Dunglas Home, Eusapia Palladino, Indridi Indridason, Alec Harris et
Stewart Alexander. Concernant notre sujet, les indices de la survivance de
nombreuses personnes ont aussi été les témoins de la dématérialisation
d’entités solides, se dissolvant et disparaissant dans le sol. Certains
participants communiquaient avec leurs êtres chers, aisément
reconnaissables, et ils n’avaient aucun doute quant à la réalité de la
survivance après une telle expérience. Même quand il ne s’agissait « que »
de déplacements ou de lévitation d’objets, ou d’apparition de lumières,
ceux-ci semblaient posséder une intelligence propre, se montrant capables
d’interagir de façon très bienveillante (le plus souvent, mais pas toujours…)
avec les participants et réagissant à leurs demandes, qu’elles soient
formulées verbalement ou juste mentalement.
David Fontana30, qui a été témoin de matérialisations complètes et partielles
avec un certain nombre de médiums, soutient qu’une authentique
médiumnité à effet physique « fournit un argument très solide contre la
théorie de la “super-psi” (pouvoir paranormaux de sujets vivants, poussés à
leur extrême) et pour la théorie de la survivance ». Les expérimentations de
laboratoire étudiant la psychokinèse (effets de l’esprit sur la matière) n’ont
jamais pu montrer de tels « macro-effets », ce qui suggère l’implication
d’un agent inconnu. Comme le souligne Leslie Kean31, « ces extraordinaires
pouvoirs humains – comme la capacité à matérialiser d’autres êtres vivants
ou à produire des voix indépendantes parlant dans des langues inconnues du
médium –, n’ont pu être démontrés dans un quelque autre contexte ». Dans
une interview de 2004 (avec Tim Coleman et Daniel Drasin), Fontana
disait : « Les expériences que j’ai eues m’ont convaincu qu’il est très
difficile d’expliquer la moindre de ces choses par une hypothèse alternative
à celle de la survivance. »

Une forme particulière de médiumnité involontaire à effets


physiques : le cas des poltergeists

Le docteur Alan Gauld (1979) a écrit un ouvrage qui fait référence sur une
forme particulière de « médiumnité involontaire à effets physiques » : il
s’agit du phénomène dit de poltergeist. Des esprits qui se manifestent en
rapport avec une personne précise, à l’intérieur d’une demeure, ou bien à
l’extérieur dans ses environs immédiats. Le nom poltergeist peut paraître
farfelu de premier abord, tant il évoque le titre de films d’horreur, alors
qu’il a été très sérieusement étudié par des chercheurs reconnus. En France,
le commandant de gendarmerie Émile Tizané32, après quarante ans de
recherches sur ces phénomènes, a publié toute une série d’enquêtes de
gendarmerie sur des cas de ce genre en y ajoutant ses commentaires. Il
décrit un tableau complet des manifestations pouvant se produire. Parmi
celles-ci, citons : des coups frappés dans la maison, des portes ou fenêtres
qui s’ouvrent toutes seules, des objets traînés sur le plancher, habilement
déplacés ou lancés, qui contournent les obstacles comme s’ils étaient
réellement transportés par une force intelligente, des chaises qui se
promèneront curieusement à travers la pièce et les personnes qui seront
assises dessus pourront alors être soulevées avec leur siège, des corps
étrangers qui passent à travers les murs d’une pièce close, des objets qui
paraîtront se former dans l’air, etc. La plupart des phénomènes se
produisent à la lumière du jour et à la vue de nombreux témoins de toutes
les classes sociales. Nous disons qu’il s’agit là d’une forme particulière de
médiumnité à effets physiques car ils se réalisent toujours à proximité d’un
être vivant dans la demeure et qui semble se trouver là pour prêter à l’esprit
invisible un élément dynamique qui lui manque en propre. Cet
intermédiaire humain, devenant ainsi « médium » malgré lui, est
absolument nécessaire à la mise en œuvre des effets. Ces phénomènes étant
liés à la présence de la personne qui fournit l’énergie nécessaire à leur
apparition, lorsque cette personne se déplace, ces phénomènes la suivent,
cessant là où elle était et apparaissant là où elle arrive. Il arrive cependant
que certains phénomènes de poltergeist soient plus liés à un lieu qu’à une
personne, même s’ils ont toujours besoin de la présence d’une source
d’énergie pour pouvoir se manifester en ce lieu. La plupart du temps, la
force agissante reste invisible mais certains témoins l’ont vue prendre
l’apparence d’un brouillard, d’une fumée, d’une lueur fugitive, ou même
d’une forme humaine.

Le phénomène des voix électroniques et la transcommunication


instrumentale

Ces méthodes reposent sur l’utilisation d’appareils électroniques audio ou


vidéo pour établir un contact avec ce qui semble être la conscience vivante
de personnes défuntes. Tout a commencé par les phénomènes des voix
électroniques (EVP) (sur bandes audio) puis s’est étendu avec d’autres
appareils électroniques (postes de radios ou de télévision entre autres…).
Dans l’EVP, en général (car il y a eu de multiples variantes par la suite), le
chercheur met en place un bruit dit « blanc », ou aléatoire, en trouvant une
bande radio sur laquelle il n’y a pas de programmes en cours. Les esprits
sont censés utiliser cette bande passante pour se manifester, pendant que le
chercheur déclenche un enregistreur audio et attend ou pose des questions,
puis laisse un moment les choses se faire sans ne plus rien dire. Quand
ensuite il réécoute l’enregistrement, il peut alors entendre des voix de
défunts, enregistrées pendant la phase silencieuse d’attente.
La « préhistoire » de cette méthode de contact commença par les premières
découvertes d’ondes et de champs invisibles. Guglielmo Marconi,
l’inventeur de la télégraphie sans fil, reconnut avoir reçu des signaux en
code Morse d’origine inconnue durant l’émission et la réception
expérimentale de signaux radio pendant les premières années du XXe siècle.
Comme il était la seule personne au monde disposant de cet équipement
radio expérimental au travers duquel de tels signaux pouvaient être émis, il
fit l’hypothèse que ceux-ci pouvaient provenir « d’esprits ». Nikola Tesla a
mis au point les premiers alternateurs permettant la naissance des réseaux
électriques de distribution en courant alternatif. Il reçut aussi apparemment
des signaux d’origine inconnue pendant qu’il essayait de transmettre de
l’énergie électrique sans câble33. Pour lui, il était vraisemblable que ce genre
de phénomènes relevait d’une communication avec des plans d’existence
plus élevés. En 1925, le Brésilien-Portugais Oscar d’Argonnel semble avoir
été le premier à déclarer recevoir des vraies conversations téléphoniques
avec des défunts. Son livre, Les Voix de l’au-delà par le téléphone, décrivit
en détail les centaines de conversations claires qu’il put avoir avec des
membres de la famille ou des amis décédés, ou des personnes inconnues de
lui. Il obtint de ces dernières des informations dont il put ultérieurement
vérifier et confirmer l’authenticité. Nous reviendrons plus loin sur ces
conversations téléphoniques avec des défunts, très intéressantes, même si
ceux auxquels elles arrivent n’osent pas en parler de peur de passer pour
sérieusement « dérangés » (comme on les comprend…).
En 1952, le père Agostino Gemelli était en train d’enregistrer des chants
grégoriens dans le laboratoire de physique à l’université catholique de
Milan. Il était très frustré ce jour-là car les bandes d’enregistrement
n’arrêtaient pas de se casser. Excédé, il invoqua à voix haute l’aide de son
père décédé. Après quelques minutes de manipulation, les bandes furent
réparées. Quelle ne fut pas sa surprise, en écoutant la bande, de constater
qu’elle ne restituait pas de chants grégoriens mais seulement une voix
disant clairement : « Bien sûr, je peux t’aider ! » Gemelli reconnut
instantanément la voix de son père. Il décida de refaire un nouvel
enregistrement, en posant cette fois-ci la question : « Est-ce bien toi,
papa ? » Quand il réécouta la bande il entendit : « Bien sûr que c’est moi ;
tu ne me reconnais pas, couillon ? » Il en parla au pape de l’époque (Pie X),
qui, loin de l’admonester et de le décourager, reconnut que l’on était peut-
être là au début d’une nouvelle voie scientifique qui confirmerait la foi dans
l’au-delà !
La phase scientifique d’investigation plus systématique des phénomènes de
voix électroniques (EPV) a vraiment commencé par les travaux de Friedrich
Jürgenson qui a écrit deux livres qui ont fait date, en 1964 et 1967, intitulés
Voices From Space (Les voix de l’espace) et Voice Transmissions With The
Deceased34. Tout a commencé en 1959, lorsque, en tant que réalisateur de
films documentaires, Jürgenson a remarqué des voix « parasites » sur les
bandes-son de chants d’oiseaux nocturnes qu’il enregistrait pour un
nouveau film. En fait, ces voix semblaient s’adresser directement à lui en
l’appelant par son surnom et en utilisant les noms de membres décédés de
sa famille. Jürgenson a eu la conviction qu’il s’agissait de voix provenant
réellement de l’au-delà. Ses travaux ont attiré l’attention du professeur Hans
Bender, de l’université de Fribourg, l’un des parapsychologues les plus
respectés d’Europe, qui a réalisé des expériences à divers endroits et avec
différents appareils électroniques et a conclu que les voix enregistrées
relevaient de phénomènes paranormaux. Malheureusement, par un très fort
a priori anti-survivaliste, Bender a décidé d’interpréter ces phénomènes
comme liés à un effet de psychokinèse (PK) inconscient, par lequel
Jürgenson aurait imprimé les voix sur la bande-son par sa seule pensée.
Cette hypothèse est d’autant moins vraisemblable que :
• Jürgenson avait découvert initialement ces phénomènes sans vouloir
les rechercher et donc n’y pensait pas au moment où il les a
constatés.
• La notion que Jürgenson puisse avoir des habiletés psychokinétiques
suffisamment puissantes pour pouvoir produire des voix cohérentes,
répétées et soutenues dans le temps, alors que ces habiletés
n’avaient pas pu se révéler durant les nombreuses années où il avait
utilisé des bandes audio en tant que réalisateur de films
documentaires, rend l’hypothèse « superPsi » bien plus difficile à
créditer que celle d’une communication avec des esprits défunts.
À la même époque, un philosophe lituanien, Konstantin Raudive, découvrit
les travaux de Jürgenson, en répliqua les résultats, et publia en 1968 un
autre livre fondamental sur les EVP : Breakthrough (titre de l’édition
anglaise de 1971). Lui aussi recueillit au départ de ses recherches des voix
lui donnant des messages dans sa langue natale, avec moult détails
(endroits, noms) à une vitesse deux fois supérieure à une voix normale.
Raudive fit tester ces voix en les soumettant à un panel d’auditeurs qui en
reconnurent tous le contenu. Au moment où il publia son livre, il avait déjà
enregistré vingt-cinq mille messages avec des mots identifiables. Jürgenson
et Raudive conduisirent ensuite ensemble de nombreuses expériences à la
fois en Suède et en Allemagne (leurs pays de résidence) et confirmèrent
réciproquement leurs résultats. Jürgenson a validé le fait que Raudive
recevait des réponses claires et non équivoques par les voix enregistrées
d’entités auxquelles il s’adressait, comme si une « ligne téléphonique »
avait été établie. Ces voix se décrivaient elles-mêmes comme « des morts »,
mais insistaient en même temps avec beaucoup d’entrain pour faire
ressentir qu’elles étaient très « vivantes ».
Le travail de Jürgenson a aussi influencé, dès le milieu des années 1970,
Hans Otto König, un ingénieur électro-accousticien qui deviendra une
grande figure des EVP. Ses résultats ont été étudiés par des scientifiques
chevronnés dont le professeur Senkowski. König a entendu en 1994 une
interview associant Jürgenson et Bender à propos des EVP : cela lui a donné
envie de réaliser sa propre expérimentation. Au tout début de ses
recherches, König a pu entendre la voix de sa mère défunte l’appeler par
son prénom et lui demander s’il pouvait l’entendre. Cela l’a convaincu que
les voix étaient bel et bien ce que Jürgenson disait d’elles : des
communications d’une autre dimension dans l’espace et le temps. Il a
démontré à son tour le caractère paranormal des voix enregistrées, mais l’un
de ses « faits d’armes » le plus célèbre a été sa démonstration réussie en live
sur RTL, le 15 janvier 1983. L’équipement a été installé sous la stricte
surveillance des techniciens de RTL et du présentateur du programme,
Rainer Holbe. Comme autre moyen de contrôle, l’équipement a été mis en
action uniquement par les techniciens, et pas par König lui-même. L’un
d’eux a alors demandé si un « communicateur » (un esprit défunt) voulait
bien se faire entendre et une voix très claire a été reçue ; elle disait : « Otto
König fait de la communication sans fil avec les morts. » Le technicien a
posé une autre question, pour laquelle la réponse a été : « Nous entendons
votre voix. » Les deux réponses étaient aussi claires que la voix du
technicien qui avait posé les questions. On raconte35 que la voix de Rainer
Holbe s’est mise à trembler quand il a affirmé aux auditeurs : « Je jure sur
la vie de mes enfants que rien n’a été manipulé. Il n’y a pas de trucage.
C’est une voix et nous ne savons pas d’où elle provient36. »
Le docteur Sinesio Darnell37 a réalisé un protocole ingénieux par lequel il a
demandé à un panel de personnes dont il ne connaissait pas l’identité de lui
envoyer des bandes audio sur lesquelles une question était posée à un
défunt, suivie de deux minutes de blanc pour qu’une éventuelle réponse du
défunt ait le temps de se faire. Ensuite, les bandes étaient écoutées en
laboratoire pendant qu’un autre magnétophone, avec une autre bande,
enregistrait simultanément la question posée dans la première bande et ce
qu’il se passait après. Là encore, des voix ont été entendues en réponse aux
questions, sur cette deuxième bande. La procédure a même été entièrement
automatisée, aucun chercheur ne se trouvant dans le laboratoire où se
déroulait la procédure, avec la même efficacité. Cela a notamment permis
d’éliminer l’explication psychokinétique (la pensée du chercheur
s’imprimerait sur la bande), puisqu’aucun chercheur n’entendait les
questions posées dans les bandes audio originales pendant que l’expérience
se produisait. D’autres recherches ont confirmé que les voix peuvent
répondre à des questions posées par un magnétophone à déclenchement
aléatoire, alors que l’opérateur est en train de dormir et ne connaît même
pas les questions préenregistrées. Ces voix peuvent se produire en l’absence
de tout opérateur.
Puis, il y a eu les travaux sur les « appels téléphoniques à partir de l’au-
delà » ! Ils sont moins bien connus que les autres phénomènes de
transcommunication, ne sont pas reproductibles à volonté (pour le moment),
mais sont très spectaculaires et plus fréquents qu’on ne le pense. La voix du
défunt y est reconnaissable bien que le plus souvent, le débit de la phrase
soit extrêmement rapide – ce qui est l’un des signes les plus constants de la
transcommunication technique. En 1979, Scott Rogo et Raymond Bayless
ont rassemblé, dans une enquête menée sur deux années, soixante-dix cas.
Ils en ont publié une cinquantaine. Le phénomène n’est pas contestable, car,
dans certains cas, des défunts ont donné par téléphone des indications
précises que l’on a pu vérifier par la suite (par exemple où étaient cachés
certains documents). Les motifs de ces appels semblent être le besoin des
défunts de retrouver le contact avec ceux qu’ils ont laissés mais aussi le
désir de les rassurer et de les apaiser. Il existe des variantes de ce
phénomène. Il peut arriver que nous soyons nous-mêmes à l’origine de cette
communication. Le père François Brune donne cet exemple : « Vous avez
appelé un parent ou un ami et il vous a répondu tout normalement pendant
un bon moment. Il n’y a qu’un seul détail dont il a omis de vous parler dans
le feu de la conversation ; c’est qu’il était mort ; et ça, vous ne le saviez
évidemment pas quand vous l’avez appelé, mais vous le découvrez par la
suite avec tous les témoins et les papiers officiels nécessaires pour vous
convaincre. Il était déjà dans l’au-delà quand il vous a répondu ! »
Pour l’équipe du Cercle de transcommunication du Luxembourg, le
téléphone est devenu un moyen privilégié de contact avec l’au-delà.
Aujourd’hui, les appels de l’au-delà sont fréquents. Les conversations
peuvent durer jusqu’à 45 minutes et les opérateurs téléphoniques
n’enregistrent rien.
En 1989, Senkowski (professeur de physique allemand) créa le terme d’ITC
(instrumental transcommunication) pour réunir tous les travaux montrant
que de telles voix et même des images de défunts pouvaient être obtenues
non seulement par la méthode du « bruit blanc » et des magnétophones,
mais aussi par des radios, des ordinateurs, des magnétoscopes, des postes
TV, des fax et des téléphones. Pour une revue de ces études, on peut se
référer à la synthèse sur tous les travaux de transcommunication
instrumentale effectuées par le père Brune dans ses deux tomes Les morts
nous parlent38.
Grâce à ces diverses recherches, on a pu, là aussi, constater que les voix et
les images pouvaient procurer suffisamment de détails sur l’identité et les
vies passées de leurs émetteurs pour que, même inconnus des chercheurs,
ceux-ci parviennent grâce aux informations transmises, à retrouver les
traces réelles de leurs existences antérieures. Dans deux cas, les
enregistrements des voix des défunts ont pu être comparés à des
enregistrements de la voix de ces mêmes personnes quand elles étaient
vivantes, et l’analyse acoustique a révélé qu’il s’agissait bien des deux
mêmes personnes.
Anabela Cardoso, une diplomate portugaise, est la plus représentative de
cette nouvelle vague de chercheurs dans l’ITC. Elle a réalisé une série
d’expériences remarquables. Selon David Fontana39, qui a assisté à
plusieurs expériences de Cardoso, la possibilité de fraude ou d’interférences
par d’autres personnes peut être éliminée sans l’ombre d’un doute.
Dans ses premiers travaux, A. Cardoso40 a découvert que les voix pouvaient
directement parler à travers un poste de radio (donc sans qu’il y ait besoin
d’utiliser un enregistreur audio) en réponse à des questions, et elle a appelé
ce phénomène la « méthode des voix directes par la radio » (DRV = direct
radio voices). Cela lui a ouvert la possibilité de dialogues directs avec les
défunts communicants. De nombreuses voix étaient suffisamment fortes et
claires et certaines donnaient non seulement leur nom mais aussi faisaient
des affirmations correctes sur la vie personnelle de Cardoso41 et même
commentaient les évènements et les équipements présents dans le studio
d’enregistrement. Cardoso s’intéressant plus à ce qui se passait dans
l’après-vie qu’à prouver la réalité de la survie, les voix lui ont emboîté le
pas en lui donnant des détails assez précis concernant la nature du monde de
l’au-delà. Les réponses enregistrées après sa demande insistent sur le fait
que la survie est une loi naturelle pour tous les êtres, incluant les plantes ;
que fondamentalement tous les êtres sont égaux ; que ce monde et le suivant
(l’au-delà) sont très semblables ; que les êtres dans le monde d’après ont
encore des « corps » (non matériels, sous forme de champs d’énergie et
d’information) ; que la souffrance dans notre monde est très importante
pour le développement spirituel ; que les gens de notre monde devraient
toujours penser au suivant parce que « qui pense à l’autre monde réduit les
distances d’avec celui-ci » ; que la réincarnation est un évènement
sporadique qui survient seulement « quand il n’y a pas d’autre solution » ;
que la notion de « groupes d’âmes » (des groupes auxquels des âmes en
« résonance » appartiennent) est une réalité ; que la médiumnité n’est pas
nécessaire pour que l’investigateur reçoive des communications de voix
électroniques (EVP – electronic voices phenomenon) ou DRV (direct radio
voices) ; et que les entités de l’au-delà sont « en dehors du temps » et vivent
« au bord de l’espace » (quoi que cela veuille dire). L’étude la plus récente
de Cardoso, intensivement supervisée et très bien validée par des ingénieurs
en électronique et des techniciens du son indépendants, a été réalisée en
2008-2009 à Vigo en Espagne (au laboratoire d’acoustique de l’école
d’ingénieur), et un nombre substantiel de résultats positifs ont été publiés
dans son rapport final42. Elle a aussi écrit un livre Electronic Voices :
Contact with Another Dimension ?43. Enfin, elle a publié un CD avec des
échantillons des voix électroniques paranormales citées dans son livre.
Marcello Bacci a travaillé trente-cinq ans avec la DRV et a obtenu des
succès considérables en recevant des communications d’enfants en
direction de leurs parents endeuillés. Ervin Laszlo et le père François Brune
ont assisté à ses séances et ont témoigné de leur authenticité. Le professeur
de physique nucléaire de l’université de Naples, Mario Festa44, a étudié les
voix recueillies par Bacci et a confirmé leur authenticité. En outre, il a
découvert que les voix étaient reçues sans qu’il n’y ait de variation dans les
champs électriques et magnétiques de haute fréquence, alors que si les voix
avaient été transmises par une source terrestre, ces deux types de champs
auraient dû connaître des augmentations mesurables. De plus, lors d’une
expérience le 5 décembre 2004, en présence de nombreux scientifiques
témoins, les cinq ampoules du poste de radio utilisé ont été retirées, ce qui
aurait normalement dû empêcher toute réception dans toutes les longueurs
d’onde, mais les voix ont néanmoins continué à se manifester à travers le
poste. Même chose quand celui-ci a finalement été éteint par Bacci ! Face à
ces phénomènes, Festa a déclaré que ces résultats mettaient à mal les lois de
la physique standard. On peut vraiment ici aller jusqu’à parler de preuve de
la manifestation de défunts de l’au-delà, face à un tel phénomène45 ! Une de
plus, dirions-nous…
Une autre étape a été franchie avec la réception d’images vidéo de défunts.
Klaus Schreiber est parvenu à recevoir des images de défunts en
enregistrant au magnétoscope une chaîne de télévision normale. Les
messages EVP reçus initialement par Schreiber, qu’il a identifié comme
venant de sa sœur défunte Karin, lui disaient : « Nous venons par la
télévision » suivi de : « Bientôt tu nous verras à la télévision. » En
mai 1984, les messages sont devenus plus spécifiques, donnant
l’instruction : « Enregistre ça à la télévision. » Au cours de ses premières
expérimentations, Schreiber a reçu une image de Karin. Dès lors, Karin est
devenue sa facilitatrice depuis l’au-delà. Bientôt d’autres images sont
apparues, comme celles de célébrités telles Romy Schneider et l’acteur Kurt
Jürgens. L’apparition de Romy Schneider sur l’écran de la télévision a été
observée par le présentateur de RTL Rainer Holbe. Au moment où elle est
apparue, sa voix a été enregistrée disant : « Mon fils est avec moi, nous
sommes tous unis ici. »
Il est aussi arrivé que Schreiber reçoive des messages, sur bande audio, qui
se référaient aux images reçues et donnaient des conseils pour une meilleure
façon d’en obtenir de nouvelles. Les travaux de Schreiber ont été examinés
et validés par le professeur Senkowski46. Dans ce cas, là encore, on ne peut
accepter que la psychokinèse soit une explication valable : comment
Schreiber aurait-il pu obtenir des résultats si complexes et détaillés et, en
même temps, rester inconscient qu’il en était l’agent ? Même s’il a déjà été
montré que la capacité parapsychologique d’imprimer des images sur un
film par la seule pensée est possible, il faut pour cela fixer avec une
concentration intense et soutenue l’objectif de la caméra, alors qu’au
contraire, Schreiber ne faisait aucune tentative pour influencer les images
qu’il recevait.
Au Luxembourg, en 1987, Maggy et Jules Harsch-Fischbach ont reçu des
images télévisées, en présence de Senkowski, après avoir été prévenus par
des voix, en ITC audio, de l’heure à laquelle elles allaient apparaître. L’une
d’elles provenait d’un homme inconnu des expérimentateurs, qui a révélé
un peu plus tard, toujours par ITC audio, son nom et la date de son décès.
Une enquête ultérieure a permis de confirmer la réalité de l’existence
antérieure de cet homme et l’année de son décès. En 1998, les Harsch-
Fischbach ont enregistré à la fois des sons et des images paranormales
d’une personne en mouvement qui était en fait une parente défunte d’une
amie de l’un des chercheurs participants à l’expérience. Le père François
Brune47 rapporte cet évènement auquel il a assisté et affirme qu’une
explication « normale » devait être exclue.
En résumé, au cours de ces cinquante dernières années de recherche, pour
éviter la tricherie ou la mauvaise interprétation des données recueillies, des
ingénieurs (en électronique, communications, physique du son, etc.) ont
vérifié le fonctionnement des appareils utilisés et qu’il n’y avait aucun
trucage. Des expérimentations multiples, dans de nombreux pays, ont été
répétées en présence de témoins. Pour Ervin Laszlo48, la conclusion la plus
raisonnable de toutes les études menées depuis le début des années 1960 est
que la conscience de certaines personnes décédées peut être contactée, puis
engagée dans une communication, à travers les instruments électroniques
utilisés (même par téléphone…). La conscience de certains défunts semble
donc bel et bien capable de produire des signaux que des appareils
électroniques peuvent convertir en sons aussi bien qu’en images.
L’ITC offre une occasion idéale à des individus « lambda » de s’engager
dans leur propre recherche. Il n’est en effet pas nécessaire d’être médium
pour obtenir des résultats, et cela présente même l’avantage, par rapport à la
médiumnité, que la canalisation des défunts ne se fasse pas à travers le filtre
d’un esprit humain, évitant ainsi les possibilités d’erreur qu’une telle
canalisation peut entraîner.
Les contacts avec les défunts induits par les états modifiés
de conscience

Il existe différentes façons de faire soi-même une expérience convaincante


de contact avec les défunts, sans être médium à la base. Rien ne vaut
l’expérience directe du contact avec un défunt pour se rendre compte que
l’hypothèse de la survie de l’âme n’est pas une simple croyance. Et pour
cela, il peut « suffire » d’entrer en état élargi de conscience, par différentes
formes d’« inductions ». Début 2019 est sorti un livre, coordonné par
Philippe Roux, Comment communiquer avec les défunts, présentant les
méthodes les plus utilisées pour réaliser un contact induit avec les défunts.
C’est ainsi qu’y sont présentés l’hypnose (transcommunication hypnotique
de Charbonier, hypnose spirituelle de Jean-Charles Chabot49, hypnose
humaniste d’Olivier Lockert), l’EMDR50 selon Allan Botkin, et le
chamanisme. Nous allons ici présenter plus en détail deux de ces méthodes.
Le célèbre neuropsychologue canadien Mario Beauregard cautionne
l’approche développée depuis quelques années par le docteur Jean-Jacques
Charbonier, la transcommunication hypnotique (TCH). Sous hypnose,
certaines personnes expérimentent les composantes classiques de l’EMI
(sortie hors du corps, traversée d’un tunnel, contact avec la lumière, etc.).
Dans un livre récent51, Charbonier publie les résultats d’une étude basée sur
les ressentis de plus d’un millier de sujets. Cette étude montre que près des
deux tiers des participants vivent des expériences transcendantes les mettant
en contact avec un défunt. Celles-ci ne semblent pas être le résultat de
l’imagination des sujets puisque certains TCHistes reçoivent des
informations qui leur sont totalement inconnues au moment de l’hypnose et
qu’ils peuvent les vérifier comme étant valides par la suite. Les tout
derniers résultats de cette étude (encore en cours de développement)
montrent plus précisément que 65 % des participants pensent avoir reçu un
contact de leurs défunts pendant leur séance. Étonnamment, parmi les 35 %
de ceux qui n’ont rien eu pendant la séance, certains ont par la suite obtenu
des signes de leurs disparus sous forme de rêves ou de synchronicités
(occurrence simultanée d’au moins deux évènements qui ne présentent pas
de lien de causalité, mais dont l’association prend un sens profond pour la
personne qui les perçoit). La TCH leur a peut-être permis d’ouvrir leur cœur
aux possibilités de connexions réelles avec l’au-delà.
Ces données convergent avec celles d’autres expériences recueillies avec
l’EMDR, dans la variante développée par le psychologue américain Allan
Botkin52, et avec celles réalisées lors de voyages chamaniques dits de
« psychopompe »53 (« qui conduit les âmes des morts dans l’autre monde »).
L’EMDR est une méthode mondialement reconnue de traitement des
psycho-traumatismes qui utilise des mouvements oculaires rapides (comme
ceux retrouvés en sommeil paradoxal lors des rêves) pour mettre le patient
dans un état de conscience élargie permettant une véritable transformation
et « digestion » de son traumatisme. Le psychologue américain Allan
Botkin54 (2017) a découvert qu’en utilisant l’EMDR d’une façon
particulière, il était possible aux patients d’entrer en contact eux-mêmes
avec l’âme de défunts, et il a montré que cette expérience était
immensément réconfortante et permettait une résolution définitive de deuils
pathologiques. Le taux de réussite moyenne de sa technique est de 75 %.
Les messages reçus des défunts sont toujours bienveillants, sages et
pertinents, et le patient ressent très souvent un immense amour du défunt à
son égard. Ce dernier donne souvent des conseils ou des messages précis
pour le patient ou à transmettre à un proche. Les patients ayant vécu cette
expérience sont certains qu’elle n’est pas le fruit de leur imagination, ni un
rêve, ni une hallucination. Pour eux, il s’agit bien d’autre chose de plus réel
que la réalité « ordinaire ». D’ailleurs, il est important de souligner en
l’occurrence que le plus souvent, ce sont les patients qui ne croient pas du
tout à la survie de l’âme ou qui sont les plus sceptiques qui font les
expériences les plus intenses. Souvent ils reçoivent des messages auxquels
ils ne s’attendaient pas ou même qu’ils n’avaient pas envie d’entendre.
Parfois même, le contact avec le défunt est vécu concomitamment par le
thérapeute lors de la séance d’EMDR (faire de l’EMDR avec un patient met
souvent aussi le thérapeute en état modifié de conscience…), et il peut être
très impressionnant pour le patient et le thérapeute de constater que leurs
expériences se révèlent très semblables !
Botkin souligne bien comment le vécu de ses patients est étonnamment
semblable à certains aspects des EMI, alors que le cerveau est en bonne
santé dans le cas de l’EMDR. Cela donne encore (une fois de plus !) du
crédit à l’idée que les EMI ne sont pas des hallucinations provoquées par la
neurophysiologie d’un cerveau mourant.
4. Les récits de vies antérieures
et les souvenirs de l’entre-deux-vies
Les contacts avec les défunts, phénomène développé dans le chapitre
précédent, nous amènent à envisager des « mondes » où ces « esprits », ces
consciences désincarnées, évoluent. L’entre-deux-vies et la possibilité de
réincarnation vont maintenant être évoquées, à travers les études et les
recherches qui ont été menées sur ce sujet qui nous interroge tous.
La réincarnation, telle que nous allons l’étudier ici, se réduira uniquement à
l’un de ses aspects possibles. Nous reprenons précisément la définition du
père François Brune1 : « La forme de croyance en la réincarnation
aujourd’hui la plus répandue voudrait qu’à la mort un certain moi profond
survécût, qui entrerait dans un autre corps pour mener une nouvelle vie, et
ainsi s’enrichir de vie en vie ou se purifier de vie en vie, l’oubli des vies
antérieures à chaque nouvelle naissance n’ayant pas trop d’importance, car,
dans l’au-delà, notre conscience récupérerait chaque fois les vies
antérieures et en ferait la synthèse. »
Le psychiatre américain Ian Stevenson, de l’université de Virginie, a
consacré sa vie à étudier les vies « antérieures »… ! Il a parcouru pendant
plus de quarante ans le monde entier à la recherche d’enfants rapportant des
souvenirs de « vies passées ». Il trouva des cas sur tous les continents, sauf
en Antarctique. Avec le psychiatre américain Bruce Greyson, le professeur
Erlendur Haraldsson, de l’université d’Islande, et le professeur indien
Satwant Pastricha, Ian Stevenson enquêta dans de nombreux pays,
particulièrement en Inde, au Sri Lanka, au Brésil, en Alaska, et au Liban.
Parmi les dizaines de milliers de cas qu’il a répertoriés, il a très
spécifiquement documenté deux mille cinq cents cas d’enfants dont les
récits évoquaient la vie de personnes décédées… avant leur propre
naissance. Parmi ceux-ci, mille quatre cents cas aboutirent à ce que
Stevenson appela une « personnalité antérieure », fondée sur des éléments
concrets et des faits fournis par l’enfant. Dans trois cent cinquante de ces
cas élucidés, la personnalité antérieure dont se souvenait l’enfant, et qu’il
disait avoir été, était quelqu’un de totalement étranger à sa propre famille.
Stevenson a ainsi pu mettre en évidence des faits objectifs qui ne
s’expliquent ni par la science matérialiste, ni par des capacités
parapsychologiques qu’auraient eues ces enfants. Les recherches de
Stevenson ont été saluées par les plus grands journaux scientifiques. « Il a
collecté de manière rigoureuse et neutre une série de cas indiens très
détaillés, qui présentent des faits qu’il est difficile d’expliquer autrement
que par la réincarnation », publie le prestigieux Journal of the American
Medical Association. Le Journal of Nervous and Mental Disease ainsi que
le Journal of Scientific Exploration lui ont consacré un numéro entier,
tandis que la célèbre revue médicale The Lancet a publié l’une de ses
lettres. Le pédopsychiatre Jim Tucker, également professeur associé de
psychiatrie à l’université de Virginie, poursuit dorénavant ces recherches,
depuis le départ à la retraite de Stevenson en 2002.
Les « souvenirs de vies passées » de plus de deux mille cinq cents enfants
ont donc fait l’objet d’études rigoureuses à l’université de Virginie depuis
19612 et ont montré que les déclarations des enfants sur leur vie passée
correspondaient étroitement aux caractéristiques de personnes ayant
réellement existé, mortes avant la naissance de l’enfant, et dont les identités
ont été retrouvées grâce à ses dires. Ces enfants ont ainsi pu donner des
détails de lieux, de prénoms ou de noms, de faits précis appartenant à une
vie passée. Ces descriptions étaient enregistrées avant que des adultes
n’aillent les vérifier en allant par exemple trouver la famille du défunt
supposé réincarné.
L’âge de l’enfant, quand il parle pour la première fois de sa vie passée, est
en moyenne entre deux et trois ans. Il n’a donc pas, si jeune, la capacité de
falsifier les données en menant lui-même sa propre enquête ! Il n’a pas la
capacité de prendre le train seul en cachette pour aller observer des
individus dans une ville à 500 kilomètres, prendre des notes, puis inventer
une histoire !
Les cas les plus intéressants, les plus « irréprochables » au niveau
méthodologique, sont ceux dans lesquels les chercheurs appelés en renfort
ont pu enquêter avant que la personnalité antérieure n’ait été retrouvée. Ces
cas « avant vérification » (appelés early bird cases dans la littérature anglo-
saxonne) correspondent au fait que l’enquêteur a pu enregistrer les
affirmations de l’enfant avant que quiconque ait essayé de retrouver la
personnalité antérieure correspondante, ou, au moins, avant que le cas n’ait
été « résolu ». Cette situation évite l’apparition de nombreux biais
méthodologiques, notamment que l’enfant ou les différents protagonistes de
l’enquête ne modifient (inconsciemment surtout) leurs souvenirs ou leur
discours pour qu’ils collent mieux à l’information déjà récoltée ; elle évite
aussi que l’enfant ne puisse obtenir des informations sur la personnalité
antérieure, par télépathie ou clairvoyance, lorsqu’il est amené sur les
anciens lieux de vie de celle-ci ou mis en contact avec des personnes l’ayant
connu. Heureusement, un certain nombre de ces cas existent3. En fait, 33
d’entre eux font partie de la base de données de l’université de Virginie4.
Néanmoins, il ne semble pas y avoir un excès suspect de « déclarations
correctes » dans les cas ayant fait l’objet d’une enquête seulement après
leur résolution5. Ainsi, même si les cas « avant vérification » restent
préférables, il n’y a pas de signe suspect de contamination des faits dans les
cas restants.
Certains faits sont particulièrement étonnants et marquants dans ces
histoires de souvenirs de vies passées. Par exemple, les parties corporelles
manquantes ou mutilées chez la personnalité « antérieure » (très souvent
décédée par mort prématurée, violente) correspondent à des défauts
congénitaux chez l’enfant se rappelant une vie passée ! 22 % des enfants de
la base de données de Stevenson ont des déficits congénitaux représentant
des lésions identiques à celles ayant provoqué la mort violente dans la vie
antérieure. Par exemple, un enfant peut avoir une tache cutanée congénitale
sur le dos et une sur la poitrine. Cette tache correspond exactement à
l’endroit de pénétration dans le dos, puis de sortie par la poitrine, d’une
balle ayant tué la personnalité « antérieure ».
Autre fait étonnant, les enfants se rappelant des « vies passées » ont, dans
un tiers des cas, des phobies liées aux causes de la mort dans la vie passée
(par exemple, peur de l’eau s’il y a eu mort par noyade dans la vie
précédente). Ces phobies disparaissent souvent spontanément vers l’âge de
six ou sept ans, lorsque l’enfant oublie ses souvenirs de vie passée.
Surprenant encore, de nombreux enfants ont des cauchemars se rapportant à
la façon dont ils sont morts dans leur vie passée, ou bien s’engagent
spontanément dans des activités ludiques dans lesquelles ils rejouent
spontanément les circonstances tragiques de leur mort en essayant de lui
donner une autre issue (comme des jeux cathartiques résolutifs).
La plupart des enfants étudiés semblent perdre les souvenirs apparents de
leur vie antérieure vers six ou sept ans, bien que le professeur Haraldsson6
ait montré, dans des études complémentaires, que des adultes se
souvenaient encore de certains détails d’une vie passée.
La plupart des enfants décrivent une seule vie antérieure. Leurs souvenirs se
concentrent généralement sur des personnes et des évènements appartenant
à la dernière partie de cette existence passée, et les trois quarts d’entre eux
narrent comment ils sont morts. Ils ne rapportent que rarement avoir été
quelqu’un de célèbre. En revanche, ils se souviennent d’une vie plutôt
quelconque, vécue presque toujours dans le même pays et souvent même
dans un lieu assez proche. La seule partie de cette vie antérieure sortant
réellement de l’ordinaire est liée à la façon dont est morte la personne
concernée. En effet, plus de 70 % des enfants décrivent avoir vécu une mort
non naturelle comme un suicide, un meurtre ou un combat. On peut alors se
poser la question suivante : est-ce pour cela que l’âme avait si hâte de se
réincarner et impulse encore si fortement la vie de sa nouvelle existence
terrestre ?
Quelques enfants rapportent des mémoires de plusieurs vies ou disent avoir
été un animal. Autre chose frappante, il semble y avoir une continuité
psychologique entre les enfants et les anciennes personnalités. Les
attirances et les aversions sont régulièrement les mêmes et un grand nombre
d’entre eux possèdent naturellement des savoir-faire qui ne leur ont pas été
enseignés ou qu’ils n’ont pas pu apprendre par observation mais dont on
sait que la personnalité précédente les possédait.
Ces informations données par les enfants pourraient-elles s’expliquer par
des capacités de perception extrasensorielle ? Les enfants pourraient-ils
capter des fragments d’histoires ayant bel et bien été vécus dans le passé,
mais par d’autres personnes ? Ces hypothèses ne tiennent pas lorsque l’on
examine certaines données. Le docteur Tucker7 signale que 26 % des
familles décrivent le fait que leur enfant a en effet des capacités de
perception extrasensorielle, mais portant sur d’autres choses que ses
souvenirs de vies antérieures. Par conséquent, 74 % de ces enfants n’ont pas
ces capacités parapsychologiques et livrent pourtant toute une série
d’informations concernant une existence passée. Si ces capacités étaient à
l’origine des « souvenirs » des enfants, comment expliquer qu’ils se relient
uniquement à une personne morte quelques mois avant leur conception et
non pas à un plus grand nombre ? Enfin, par ailleurs, très peu de sujets
doués de perceptions extrasensorielles se souviennent de leur existence
précédente…
La réincarnation est la seule hypothèse plausible qui corresponde
naturellement et étroitement aux faits et circonstances de ces deux mille
cinq cents cas ayant fait l’objet d’études par Stevenson et Tucker. À la fin
de sa vie, Stevenson déclara : « Je pense que la réincarnation est la
meilleure explication pour les cas les plus solides. » Le docteur Tucker, de
son côté, avoue qu’« au bout d’un moment, chercher chaque faille
potentielle dans chacun de nos cas donne la sensation de ne pas voir la forêt
derrière l’arbre. Si nous prenons un peu de recul et regardons ce phénomène
mondial commun à tous, nous voyons le schéma d’un évènement
remarquable. »
Voici une histoire remarquable, parmi beaucoup d’autres étudiées par Jim
Tucker. Il s’agit de l’histoire d’un enfant américain, James Leininger. Cet
exemple est d’autant plus intéressant que la plupart des cas étudiés
antérieurement par Stevenson se sont manifestés en Thaïlande, en Birmanie,
en Inde ou au Sri Lanka. Pour certains, il y a des décennies, au sein de
cultures admettant la notion de réincarnation et, par là même, plus enclines
à exprimer le vécu de leur enfant. James, lui, est né dans une famille et une
culture ne croyant pas en la réincarnation. En l’an 2000, alors qu’il n’a
même pas encore deux ans, il montre une passion dévorante pour les avions
de chasse de la Seconde Guerre mondiale. Ces avions lui sont
incroyablement familiers. Puis il se met progressivement à exprimer, dans
ses cauchemars comme dans ses jeux d’enfants, le revécu d’un accident
d’avion dans lequel, dit-il, il s’est écrasé parce que des Japonais lui tiraient
dessus. Quand James est âgé de trois ans, douze de ses assertions, précises
et régulières, ont été notées par sa mère, fortement intriguée. Les divers
détails récurrents décrits par James ont donc été compulsés, avant même
que Jim Tucker n’ait retrouvé les traces de l’histoire de la personnalité
antérieure, un pilote américain de la Seconde Guerre mondiale, qui se
nommait… James. James Huston.
Douze « souvenirs », dont le petit James parlait souvent à ses parents, furent
par la suite retrouvés par le chercheur :
• James avait été pilote.
• Il s’était retrouvé bloqué dans un avion en flammes.
• L’avion avait été abattu par les Japonais.
• L’avion fut touché au niveau du moteur à l’avant.
• Le pilote mourut quand l’appareil s’écrasa dans l’océan.
• Il volait à bord d’un Corsair.
• Les Corsair ne cessaient d’avoir des pneus à plat.
• L’avion décollait d’un bateau.
• Le bateau s’appelait Natoma.
• Il avait pour ami un pilote appelé Jack Larsen.
• Le crash de son appareil intervint près d’Iwo Jima.
• Il était « James 3 », le troisième James.
Chacun de ces faits, dans les moindres détails, fut corroboré lors de
l’enquête ultérieure ! Il fut bien entendu important de vérifier qu’il avait été
impossible à l’enfant d’apprendre, aux moyens des médias notamment,
chacun des éléments qu’il rapportait. Nulle information publiée connue
concernant le pilote James Huston, aucun programme TV réalisé sur lui ou
sur le Natoma Bay n’avaient été diffusés. Pourrait-il s’agir d’informations
obtenues par des capacités parapsychologiques de James et de ses parents ?
Et s’il s’agissait de quelque aptitude psi (perception extrasensorielle)
permettant au petit James de se connecter aux informations sur Huston ? Si
cela n’était pas un véritable souvenir d’une vie passée, pourquoi ce don se
serait-il manifesté uniquement en lien avec une personne décédée plus d’un
demi-siècle auparavant ? Selon les parents de James, leur enfant n’a jamais
montré une quelconque aptitude psi8. Les souvenirs de James auraient-ils
été aussi vivaces et aussi perturbants, et aurait-il fait montre d’un tel
comportement obsessionnel si les informations restituées n’avaient été que
les perceptions parapsychologiques de la vie d’un tiers sans le moindre
rapport avec lui ? Tout semble indiquer que James s’est vraiment souvenu
d’une vie antérieure qu’il a mentalement et sensoriellement revécue. Tout
dans son comportement donnait la sensation que James avait été la personne
antérieure, et non qu’il eût une simple connaissance extrasensorielle de
l’autre personne. Par ailleurs, et il important de le signaler tout de même, le
pédopsychiatre Jim Tucker avait écarté tout désordre psychologique
potentiel chez James.
D’autres témoignages d’enfants ont été également très sérieusement étudiés.
Cette fois-ci, ils ne concernent pas spécifiquement des souvenirs de vie
passée, mais des réminiscences de la période dite « entre deux vies ». Cette
période commence au moment du décès de la personne « antérieure », et
s’étend jusqu’aux moments qui précèdent la naissance de la personne
« actuelle ». Elle apparaît le plus souvent être de moins d’un an. Parmi les
2 500 cas de réincarnation étudiés, Jim Tucker et Poonam Sharma ont isolé
environ 500 cas d’enfants révélant avoir gardé des souvenirs de la période
de l’entre-deux-vies9. Dans leur observation, les souvenirs sont de quatre
types :
1) Des souvenirs des funérailles de la personnalité antérieure.
2) Des souvenirs d’autres expériences terrestres de cette
personnalité.
3) Des souvenirs de son existence sur d’autres plans non terrestres.
4) Des souvenirs de sa conception ou de sa renaissance.
Les chercheurs ont constaté que les vécus de réincarnation chez les enfants
ayant également un souvenir de l’entre-deux-vies sont plus clairement
remémorés et plus validés par les faits que chez les enfants qui n’ont aucun
souvenir de l’entre-deux-vies. Par exemple, les enfants ayant un souvenir de
l’entre-deux-vies connaissent plus souvent le nom et même le surnom de la
personnalité antérieure et donnent une description plus claire et vérifiable
de la façon dont elle est morte. Tucker et Sharma ont découvert que chez
ces enfants, 74 % des descriptions de la mort de la personnalité antérieure
étaient vraies dans la plupart des détails, et 10 % étaient justes dans tous les
détails. Par ailleurs, les enfants ayant des souvenirs de l’entre-deux-vies ont
des marques de naissance ou des handicaps physiques qui correspondent de
manière encore plus précise aux blessures endurées par la personnalité
antérieure et montrent plus de comportements ou d’habitudes liés à la vie de
celle-ci. La distance moyenne entre l’endroit où la personnalité antérieure
vivait et l’endroit où vit maintenant l’enfant est même un peu plus réduite
dans le cas de la présence de souvenirs de l’entre-deux-vies : 201
kilomètres au lieu de 255.
Ces cinq cents enfants ont donc raconté avoir continué d’exister après la
mort de leur personnalité antérieure ! Leurs récits démontrent des « thèmes
universels sous-jacents10 ». Les psychiatres Tucker et Sharma les identifient
en trois phases types :
• Tout d’abord une phase de transition. Après leur mort, un grand
nombre d’enfants raconte avoir flotté au-dessus de leur corps, avoir
mis du temps à comprendre qu’ils étaient décédés, et avoir assisté à
leurs propres funérailles – généralement chagrinés par les pleurs de
leur famille. Dans plusieurs cas, des détails spécifiques des
funérailles de la personnalité antérieure ont pu être vérifiés. Ils ont
parfois essayé de contacter leurs proches endeuillés et se sont alors
rendu compte qu’il leur était impossible de communiquer avec les
vivants. Des rencontres avec d’autres entités désincarnées – qui leur
prodiguent parfois des conseils – ne sont pas rares. Cette phase
intègre souvent des souvenirs des jours déstabilisants suivant
immédiatement la mort, quand les sujets sont encore très liés à leur
vie et à leurs proches en pleurs. Certains se décrivent en train de
flotter dans les parages pendant plusieurs jours, ou d’essayer de
contacter des membres de leur famille souvent sans comprendre
qu’ils sont morts.
• Vient ensuite une phase dite « de stabilité ». Les enfants étudiés
indiquent soient être restés proches du lieu de leur mort et avoir
observé les vivants autour d’eux, soit être allés dans un royaume en
dehors du monde, avec des récits de « paradis », de « palais », de
rencontre avec Dieu. Tous disent ne plus avoir eu de sensation
corporelle, ne plus avoir été limités par les obstacles habituels, et
avoir pu créer rien que par la pensée. Certains enfants ont parlé de
leurs rencontres avec des parents défunts ou d’autres entités
désincarnées. Parfois encore, ils racontent avoir rencontré un ancien
membre de leur famille déjà défunt, mais dont ils ignoraient
l’existence avant que leurs parents actuels leur confirment qu’il a
bien vécu par le passé. Par exemple, un enfant dit avoir rencontré au
Ciel « une petite sœur qui voulait jouer avec lui » qui correspond en
fait à un enfant antérieur des parents, décédé précocement, mais
dont ceux-ci n’avaient jamais parlé auparavant à leur enfant.
• Vient enfin la phase de retour. Les sujets choisissent leurs futurs
parents et certains racontent comment ils sont entrés dans le corps
de leur mère, et donnent des détails précis (et valides) sur la scène
de leur conception, ou sur les pensées et l’état d’esprit de leurs
parents pendant la grossesse.
Les souvenirs de « l’entre-deux-vies » laissent à penser qu’une cohérence
psychique serait maintenue au-delà de la mort. Il est très significatif de
noter la ressemblance qui existe souvent entre les souvenirs intermédiaires
et les EMI, comme si les expérienceurs d’EMI décrivaient la même réalité
post-mortem que les enfants « entre deux vies ». Dans les deux cas, les
sujets rapportent qu’ils se voient mourir, qu’ils existent dans un autre
monde « surnaturel », qu’ils rencontrent des amis et des proches
désincarnés, et parfois qu’ils sont en présence d’un esprit irradiant de bonté
et de lumière et qu’ils réintègrent la vie terrestre soit dans un nouveau corps
(cas de réincarnation) soit en réintégrant leur corps physique d’avant leur
« mort » (en cas d’EMI). Sharma et Tucker confirment que ces
ressemblances avec les EMI posent un problème à ceux qui voudraient
limiter les explications à des désordres psychologiques ou
neurophysiologiques. En effet, les auteurs estiment que ceux-ci ne
pourraient rendre compte de témoignages similaires émanant de jeunes
enfants en bonne santé. « Les allégations faites par les enfants qui se
souviennent de l’entre-deux-vies ont besoin d’être considérées comme
faisant partie d’un même phénomène global qui comprend aussi les EMI »,
selon les docteurs Tucker et Sharma.
La psychologue Helen Wambach, lors de séances d’hypnose de groupe, a
fait expérimenter leurs vies antérieures à de très nombreuses personnes. À
la fin de chaque session, les sujets remplissaient un questionnaire et mille
huit d’entre eux purent être ainsi analysés. Seulement onze d’entre eux ont
fait état de décalages et d’inexactitudes entre ce qu’ils disaient avoir vécu
dans une époque passée et les éléments factuels réels de cette époque
(comme l’architecture, le climat, les paysages, les vêtements portés, etc.).
La majorité des personnes (70 %) faisait état d’une vie antérieure humble,
dans une classe sociale inférieure, parfois malheureuse. Ce fait va à
l’encontre de l’hypothèse de sceptiques disant que « toute cette histoire de
vie antérieure n’est qu’un pur fantasme dans lequel la personne aime
s’imaginer vivre des vies grandioses » (pharaon, roi, etc.). Dans sa
recherche, les sujets ont spontanément fait l’expérience du moment de leur
mort dans leur vie antérieure, avec des récits très proches de ceux vivant
une EMI : le détachement du corps, des sentiments de paix et de libération,
la sensation de voyager en s’élevant. 90 % des personnes étudiées
présentaient le vécu de la mort comme agréable, alors qu’au cours de la
même séance beaucoup d’entre eux vivaient le moment de leur naissance
dans cette vie actuelle comme une perspective effrayante. Seuls 26 %
avaient envie de renaître ! S’il ne s’agissait que de fantasmes, il semble
étrange que 90 % des sujets vivent la mort comme agréable contre
seulement 26 % pour la naissance… Enfin, un certain nombre de sujets
revivaient aussi, lors de leur séance d’hypnose, ce qui se passait dans
l’entre-deux-vies (entre leur vie antérieure et celle actuelle). Ils disaient
vivre dans un environnement paisible et tranquille, où ils faisaient
l’apprentissage des expériences de leur vie passée, et donnaient leur accord
pour retourner sur terre lorsqu’il devenait évident pour eux que d’autres
expériences restaient nécessaires à vivre.
L’hypothèse de l’existence des vies antérieures est aussi corroborée par les
observations effectuées lors de la pratique individuelle dite « d’hypnose de
régression », où les patients remontent dans le temps jusqu’à atteindre des
vies qui semblent précéder leur vie actuelle. Ainsi, de manière
étonnamment identique, des psychothérapeutes ont découvert séparément et
par hasard l’intérêt thérapeutique de la régression hypnotique dans les vies
antérieures. À une même époque, Michael Newton, docteur en psychologie,
Brian Weiss, psychiatre, et Dolores Cannon ont séparément fait la même
expérience. En observant un de leurs patients sous hypnose revivre
émotionnellement et avec moult détails un traumatisme survenu lors de ce
qui semblait être une de ses vies antérieures, ils ont été très surpris de
constater la guérison de son trouble actuel, alors que celui-ci avait résisté
jusqu’alors aux autres méthodes de traitement classiques. De plus, au cours
de ces séances, les patients ont donné des indications très précises sur leur
vie antérieure, avec des faits historiques qu’ils ne pouvaient connaître ;
ceux-ci ont été vérifiés comme valides après un travail d’enquête ultérieur.
On pourrait certes expliquer de bien des façons ces phénomènes.
Additionnés aux faits précédemment cités, ceux-ci viennent cependant
renforcer la crédibilité de l’hypothèse de la réincarnation.
Brian Weiss, par la suite, découvrit qu’il pouvait non seulement amener ses
patients à vivre leur vie antérieure mais aussi à reconnecter le moment
suivant immédiatement leur mort. Comme dans les témoignages d’EMI,
ceux-ci racontèrent avoir quitté leur corps dans un sentiment de paix et
avoir voyagé vers une lumière brillante. Certains d’entre eux revivaient
l’intervalle entre la mort dans leur vie antérieure et la renaissance dans cette
vie. Ils rapportaient notamment des prises de conscience éclairantes sur des
expériences de leur vie passée, l’enseignement par des êtres supérieurs, et le
développement d’habiletés parapsychologiques durant ce processus. Le
professeur David Fontana11, lors de sa propre expérience d’hypnose de
régression, vécut lui aussi une sortie hors de son corps au moment de la
mort, à la fin de sa vie antérieure, avec la sensation d’être aspiré vers le
haut, loin de son corps physique, vers une lumière, en la présence d’êtres
sages et compassionnels.
D’autres psychiatres et psychologues utilisant l’hypnose régressive
obtinrent aussi des détails sur le moment de la mort dans une vie antérieure
et sur l’entre-deux-vies. Williston et Johnstone12, ainsi que Whitton et
Fisher13, font état de patients qui, sans incitation de leur part, parlent de
quitter leur corps après la mort et d’aller rejoindre d’autres dimensions,
parfois en compagnie de parents ou d’amis déjà décédés. Il n’y a pas de
différences apparentes entre les récits des sujets agnostiques et ceux de
sujets faisant état de leur appartenance à une religion. De plus, la similarité
de ces récits avec ceux racontés par les sujets ayant vécu une EMI et avec
ceux communiqués à travers les médiums est évidente, alors que les
patients n’avaient apparemment pas connaissance de ces domaines d’étude.
Nous partageons ici, bien entendu, les conclusions de Leslie Kean14 : « Les
ressemblances entre les descriptions d’EMI, les souvenirs intermédiaires
(entre deux vies) et les expériences de fin de vie renforcent la potentialité
d’un autre monde ou d’une dimension non physique où résiderait la
conscience après la mort. Je crois que ces interconnexions donnent du poids
à l’hypothèse de la survivance. »
5. Synthèse des faits concernant toutes
les expériences péri-mortelles
Une simple branche peut être rompue facilement, mais placée en compagnie
de nombreuses autres branches afin de former un fagot, elle peut résister
aux tentatives les plus énergiques visant à la rompre.

Le « fagot » des preuves

Imaginons que nous voulions déterminer la culpabilité d’un suspect à la


suite d’un crime. Supposons tout d’abord que cette personne ait été vue le
jour même, quelques heures avant le crime, sortant de chez la victime en
l’insultant et en la menaçant… Puis elle est revenue quelques minutes avant
l’heure présumée du décès, avec un couteau à la main, et s’est engouffrée
chez la victime. Supposons aussi que l’on ait alors entendu un grand cri et
que notre personne soit ressortie en courant, très peu de temps après le cri.
Sur le couteau avec lequel on a retrouvé la victime poignardée, les
enquêteurs ont retrouvé les empreintes de notre homme. Celui-ci porte par
ailleurs des traces de sang de la victime sur ses vêtements. Personne n’a vu
directement le crime, il n’y a pas de preuve directe et formelle par un
témoin visuel. Pourtant, réunis ainsi, tous ces indices clairs permettraient
très certainement à un tribunal de condamner cette personne. Envisagés un
à un, aucun des indices n’est suffisant, mais pris en « fagot », ils ne laissent
quasiment aucun doute quant à l’identité du tueur.
Il en est ainsi pour toutes les expériences péri-mortelles (EPM) que nous
venons de décrire longuement : aucune d’elle exposée isolément ne pourrait
prétendre prouver absolument la survie de l’âme après la mort du corps
physique, mais, toutes réunies en convergence dans un « fagot
d’évidences », elles ne laissent quasiment plus de place à aucun doute. Un
tel faisceau d’arguments ne peut pas être facilement rejeté sous couvert
d’une prétendue fragilité des preuves… même par les plus sceptiques, sauf
à être de mauvaise foi.
Alors, voyons quelles sont les branches qui constituent notre fagot. Les
études montrent que les phénomènes ne sont pas liés à des troubles
cérébraux (hypoxie, épilepsie, maladies) ni à d’éventuels médicaments
administrés, ni à des troubles psychiques (hallucinations, confusion,
mécanismes de défenses psychologiques contre la peur de la mort, etc.) et
ne dépendent pas des données sociales, religieuses ou culturelles.
Ces phénomènes, qui ont existé en tout temps et en tous lieux avant d’être
écartés et ignorés par une science matérialiste dite « rationnelle » et
« moderne », ont une structure commune et universelle, quels que soient
l’origine ethnique, la culture, la religion, le niveau social, la personnalité, le
niveau d’éducation, le sexe et l’âge. Ils sont extrêmement positifs pour ceux
qui les vivent (sensations d’amour intense et de paix, apaisement des peurs
à propos de la mort, ouverture de conscience et d’esprit…), et sont ressentis
comme totalement réels par les centaines de millions de gens qui en ont fait
l’expérience (témoins parfaitement sains d’esprit, soulignons-le, qu’ils
soient athées, agnostiques, ou diversement croyants). Ces expériences
induisent à leur suite des changements psychologiques bénéfiques profonds
et durables (humeur, conception de la vie et de la mort, détachement
matériel, etc.).
L’importance du caractère cumulatif des preuves décrites dans les
expériences péri-mortelles doit être prise en compte : les coïncidences et les
recoupements descriptifs entre les témoignages de personnes n’ayant pas
communiqué entre elles constituent la valeur fondamentale de ces preuves
prises dans leur ensemble. La certitude qui résulte de cette convergence ne
repose pas sur la véracité supposée de chaque témoignage considéré
séparément, mais sur l’improbabilité qu’une telle convergence de vues se
produise par hasard ou par mensonges identiques (par millions !). Ces
phénomènes se valident les uns les autres en décrivant des évènements ou
des informations semblables alors qu’ils apparaissent chez des personnes
très différentes, dans des contextes très différents. Par exemple, les défunts
rencontrés sont quasiment toujours vus baignés dans une lumière, en pleine
forme, et heureux, que ce soit dans les états de conscience accrue à
l’approche de la mort (EFV), les expériences de mort imminente (EMI), les
expériences de mort partagées (EMP), ou les contacts avec un défunt
(CAD) ; les défunts sont perçus comme ayant évolué psychologiquement
depuis leur mort, c’est-à-dire se montrant pleins d’empathie, de
bienveillance et réconfortants à l’égard du vivant ou du mourant. Les
personnes ayant vécu plusieurs sortes de ces phénomènes (par exemple,
EMI puis CAD) ressentent que ces expériences sont identiques, comme s’ils
voyaient la même réalité sous différents points de vue, et les informations
qu’ils en reçoivent sont identiques ou complémentaires d’une expérience à
l’autre (par exemple, CAD spontanée confirmée indépendamment par un
autre CAD, survenue cette fois-ci par l’intermédiaire d’un médium).
Tous ces phénomènes péri-mortels peuvent être « partagés », c’est-à-dire
que des accompagnants, des membres de la famille ou de l’équipe soignante
ont parfois décrit qu’ils voyaient ou vivaient les mêmes choses que le sujet
concerné ; ce serait complètement impossible s’il s’agissait d’hallucinations
(dont le contenu ne peut être identique pour plusieurs personnes) ou de
simples désordres biologiques provenant du cerveau du sujet (auquel cas,
les accompagnants ne verraient rien d’inhabituel, leur cerveau étant en
bonne santé…).
Certaines expériences péri-mortelles peuvent amener à voir les défunts alors
qu’on ne sait même pas qu’ils sont morts ni même qu’ils ont existé. La
grande majorité des défunts rencontrés au cours de toutes les expériences
péri-mortelles avaient entretenu, au cours de leur vie terrestre, des liens
affectifs profonds avec la personne témoin : l’amour est un lien éternel plus
fort que la mort ! Selon Élisabeth Kübler-Ross1, « en général, les gens qui
nous attendent de l’autre côté sont ceux que nous avons le plus aimés. On
rencontre toujours ces gens en premier […]. Vous êtes tout simplement
reçus par ceux qui avaient le plus d’importance à vos yeux ».
Dans les expériences péri-mortelles, les informations données par les
défunts ou bien perçues par les mourants peuvent être vérifiées et validées
ultérieurement.
Certains chercheurs ont d’ailleurs étudié simultanément plusieurs types
d’expériences péri-mortelles et ont ainsi pu récolter des éléments fiables et
« cross-validés » (qui se valident mutuellement) quant à ce qui se passe au
moment de la mort. Robert Crookall2 est l’un de ces experts. Botaniste
anglais réputé, géologue et docteur en sciences, il a recueilli au cours de sa
retraite de nombreux témoignages de première main de communications de
défunts par médiums interposés, mais aussi d’expériences de mort
imminente et de personnes ayant fait des sorties hors du corps (OBE). Il a
analysé les récits concernant le processus du mourir à partir de ces
différentes sources et points de vue, et en a révélé plusieurs caractéristiques
communes. Premièrement, les sujets mentionnent souvent avoir été
conscients de quitter leur corps physique au moment de leur mort et avoir
vu autour d’eux des parents ou des amis décédés. Deuxièmement, les sujets
font fréquemment mention de portes et de tunnels qu’ils ont dû franchir.
Troisièmement, ils expriment avoir vécu un état élargi de conscience très
agréable. Il n’y a aucune douleur, le processus du mourir semble si facile et
si naturel, que dans certains cas le sujet ne se rend pas compte qu’il est mort
ou en train de mourir. Dans la majorité des cas, il se sent et se voit posséder
un corps analogue au corps physique dans ses formes, mais d’une autre
nature, plus subtile. Ce qui est très intéressant dans cette analyse croisée,
c’est que l’on reproche souvent aux expériences de mort imminente de ne
pas vraiment représenter le processus de la mort réelle, « puisqu’ils en sont
revenus ». Or, ici, les témoignages des expérienceurs d’EMI sont corroborés
par ceux de défunts (canalisés par des médiums), à qui on ne peut pas
reprocher de ne pas être morts ! Vous voyez que la facilité du processus et
le bien-être ressenti lors de la mort sont bien au rendez-vous : cela appuie
les réponses que nous vous avons proposées au chapitre 1 quant à certaines
de vos craintes…

L’hypothèse la plus simple…

Au vu de toutes les données de ce chapitre, on voit bien comment


l’hypothèse la plus simple, celle qui permet d’expliquer tous les
phénomènes péri-mortels entrevus, est bien celle de l’indépendance de la
conscience vis-à-vis du cerveau. D’un point de vue scientifique, elle devrait
donc être privilégiée, et le financement de toutes les recherches actuelles
sur la conscience devrait être réservé à celles permettant de tester cette
hypothèse. En effet, en science, il existe un principe que l’on appelle le
« rasoir d’Ockham ». Selon celui-ci, lorsque plusieurs hypothèses peuvent
expliquer un phénomène, celle qui est la plus simple et qui explique la plus
grande partie des observations est jugée la plus plausible et devrait être
considérée en premier. L’hypothèse de l’indépendance de la conscience et
de sa non-matérialité offre l’explication la plus simple à toutes les
particularités des phénomènes péri-mortels. De fait, toutes les hypothèses
autres que celle de la survie de la conscience après la mort ont pu être
invalidées et écartées les unes après les autres, à la lumière des faits précis
et des recherches effectuées sur ces phénomènes péri-mortels. Quelle
meilleure conclusion que celle écrite dans le livre de Ervin Laszlo, The
Immortal Mind : « Il apparaît, au vu de l’évidence et des faits rassemblés
dans ce livre, que dans les EMI, dans la communication spontanée ou par
médium ou instrumentale avec les défunts, dans le souvenir de vies passées,
aussi bien que dans les expériences de type réincarnation, “quelque chose”
est expérimenté, contacté, et communique avec nous, qui apparaît être une
conscience humaine. Les faits nous disent que ce “quelque chose” n’est pas
l’enregistrement passif de l’expérience d’une personne défunte, mais une
entité dynamique et intelligente qui échange des informations et montre un
désir de communiquer. Si cette conclusion est juste, nous avons de bonnes
raisons de penser que la conscience persiste au-delà du cerveau. »
En réalité, il y a encore une autre conclusion que nous aimerions partager.
Celle de feu le père François Brune, certainement l’un des plus grands
experts internationaux que le monde ait connu concernant les expériences
péri-mortelles. Ainsi nous dit-il, dans le tome I de son livre Les morts nous
parlent : « Nous sommes donc dans une nouvelle période de l’histoire
humaine, où la survie de chacun n’est plus une question de foi, de croyance,
d’intuition ou d’opinion, mais de connaissance. Comme il y eut un temps
où, déjà, certains savaient que la Terre tournait autour du Soleil alors que
d’autres l’ignoraient, parce qu’ils étaient mal informés ; de même
aujourd’hui, il y a ceux qui savent que la survie est un fait et ceux qui
pensent que ce n’est qu’une hypothèse dont on peut toujours discuter.
Maintenant, vous, vous savez ! »
On pourrait se demander : y a-t-il des faits défavorables à l’hypothèse d’une
survie de la conscience après la mort ?
Non, il n’y en a aucun. La seule objection qui pourrait être faite à cette
hypothèse est d’ordre idéologique : elle ne rentre pas dans les postulats
matérialistes réductionnistes des XIXe et XXe siècles, qui affirment sans preuve
que la conscience est produite par le cerveau.
Alors, bien sûr, on pourrait nous rétorquer qu’un certain nombre de nos
« preuves » de la survie de l’âme sont basées sur des témoignages humains
et que ceux-ci ne peuvent être considérés comme aussi fiables qu’une bonne
vieille expérimentation en laboratoire avec des souris et des microscopes…
On peut répondre qu’il existe en fait deux sortes de réalité : un « monde
réel » matériel fait d’objets physiques, et un « monde réel » invisible fait
d’expériences personnelles intérieures, qui se déroulent dans notre esprit.
Les deux sont réels, mais différemment. Jusqu’à il y a peu, la vision de la
science était que seule la réalité physique était la « vraie » réalité. Le reste
était mis de côté comme étant une illusion. Affirmer : « Ce n’est que dans ta
tête » voulait dire que « cela » n’est non seulement pas réel mais est aussi
« sans importance ». Cette position est bien entendu absurde. Est-ce que
l’amour que l’on porte à quelqu’un est moins réel que le fait de se briser le
pouce avec une pierre ? Une expérience péri-mortelle est un évènement
vécu, réel, dans la vie de l’individu qui l’a expérimentée.
Comment décidons-nous de ce qui est authentique lorsque l’on a affaire à
un témoignage humain ? Quelle est la méthodologie scientifique permettant
de valider les récits d’expériences humaines ? Sur quels principes, avec
quels outils d’évaluation, décidons-nous d’accréditer tel rapport et pas tel
autre ? Nous devons utiliser une méthode propre lorsque nous travaillons
sur la base de témoignages. Il est anormal qu’une expérience particulière
soit considérée comme imaginaire, mensongère ou insensée, non pas en
raison de ses caractéristiques propres, mais juste parce qu’elle entre en
conflit avec ce que notre société considère comme étant possible ou réel !
Ce que rapportent les « expérienceurs » n’est pas censé être possible. Et
alors ! Est-ce que cela doit arrêter définitivement notre jugement ? Ne
devrions-nous pas plutôt reconnaître que la définition de ce qui est possible
est surtout in fine une question de vision du monde, avant de remettre en
doute sans aucun examen les témoignages de tant de personnes ? La vision
du monde que nous avons est passablement arbitraire. La culture décide de
ce qui est « réel ». Nos expériences de médecin ou de psychologue nous
poussent pourtant à donner du crédit aux expériences vécues de nos
patients, même lorsque celles-ci remettent en cause le modèle matérialiste.
La vision du monde matérialiste ne suffit pas pour expliquer ce que nous
constatons cliniquement. Elle n’est d’ailleurs pas basée sur une
connaissance inamovible et établie « pour l’éternité », car les modèles
scientifiques changent régulièrement au cours des siècles.
Au vu de toutes les preuves que nous vous avons fournies dans ce chapitre,
nous affirmons qu’en fait, la nécessité de « prouver » a changé de sens : la
vraie croyance maintenant, c’est de dire que la mort, c’est le néant, car il
n’y a aucune preuve du néant.
Nous avons pu saisir, à la lecture de ces chapitres, que le cerveau et le corps
servent à manifester la conscience et non à la créer. La conscience préexiste
et se sert de l’activité cérébrale pour se manifester ici. Claude Bernard, le
père de la médecine expérimentale, disait à ce propos : « On ne ramènera
jamais les manifestations de notre âme aux propriétés brutes des appareils
nerveux pas plus qu’on ne comprendra de suaves mélodies par les seules
propriétés du bois ou des cordes du violon nécessaire pour les exprimer. »
Alors quels modèles scientifiques viennent appuyer ce constat ? C’est
l’objet du chapitre suivant. Accrochez-vous, nous allons encore monter
d’un étage… Vous avez tenu bon jusqu’ici ? Alors maintenant le plus ardu,
mais vraiment passionnant : la science de la Conscience…
6. La Conscience1
« Toute matière provient d’une force et n’existe que par celle-ci… Nous devons présumer
l’existence, sous cette force, d’un Esprit conscient et intelligent. Cet Esprit est la matrice
de toute matière. »
Max PLANCK, père de la théorie quantique

« Tout ce que vous voyez a ses racines dans le monde invisible. Les formes peuvent changer,
mais l’essence reste la même. »
RÛMÎ

Nous allons voir dans ce chapitre les soubassements scientifiques montrant


que la Conscience précède l’existence et ne peut être détruite. Nous parlons
ici de la Conscience universelle présente au cœur de toute chose, et c’est
pourquoi nous utiliserons à son sujet le C majuscule2. Pour appréhender sa
nature, nous utiliserons des connaissances issues de la physique quantique,
de l’astrophysique, des neurosciences, et de l’étude de diverses expériences
spirituelles, spontanées ou provoquées.
Ce chapitre théorique visera essentiellement à répondre aux questions
interrogeant ce qui se passe autour de la mort, en fournissant des
possibilités de réponses « raisonnables », des hypothèses vraisemblables,
qui seront en accord avec ce que nous dit la science la plus moderne. Et
quelles sont ces questions ? Comment allons-nous y confirmer et
conceptualiser les expériences extraordinaires décrites au chapitre
précédent ?

Quelques questions que vous vous


posez peut-être…
Qu’est-ce que la grande Conscience universelle et quels rapports entretient-elle avec
notre petite conscience individuelle ?
Comment les morts, dont le corps physique est « hors-service », peuvent-ils encore se
sentir avoir un corps (subtil) et ainsi être perçus, par certains, vivants ?
Comment peuvent-ils préserver une grande partie de leur personnalité terrestre ?
Comment peuvent-ils encore avoir des perceptions, et même la capacité d’agir sur la
matière ?
Quelles sont les différentes dimensions non physiques où peuvent résider les consciences
des défunts ?
L’hypothèse de l’existence de l’âme est-elle en accord avec ce que la science (ou une
certaine branche de celle-ci) nous dit ?

Conscience et paradigmes scientifiques

Vers la fin du XIXe siècle, il est devenu évident que la physique classique
rencontrait ses limites ; elle n’était tout simplement pas capable d’expliquer
certains phénomènes de niveau subatomique (plus petit que l’atome). La
reconnaissance de ces limites permit le développement d’une nouvelle
branche révolutionnaire de la physique appelée la « mécanique quantique »,
qui vint pulvériser la vision classique du monde reposant uniquement sur le
matérialisme3. Selon le physicien américain Amit Goswami, la mécanique
quantique (ou physique quantique) est « un nouveau paradigme en science
basé sur le primat de la Conscience […]. Ce nouveau paradigme résout de
nombreux paradoxes de l’ancien paradigme (matérialiste) et explique bien
plus d’anomalies constatées4 ». Amit Goswami propose, dans son livre The
Self-Aware Universe, un modèle « panpsychique » qui stipule que tout vient
de la Conscience, y compris la matière et que, donc, l’esprit et le corps
n’ont plus à être opposés ou séparés par un dualisme puisqu’ils sont reliés et
traversés par une même Conscience.

Quand la physique quantique s’en mêle

Pour David Chalmers5, le représentant le plus connu du « panpsychisme »,


la Conscience est, à l’instar du temps et de l’espace, un élément constitutif
de la réalité. La physique quantique montre que la notion de Conscience est
indispensable pour comprendre ce qu’il se passe au sein même de la réalité
matérielle. Force est de constater que nombreux sont aujourd’hui les
physiciens qui pensent qu’une certaine forme de conscience et de liberté est
déjà présente aux niveaux les plus infimes de la matière. Nous en
présenterons plus bas un modèle détaillé, avec les travaux d’Emmanuel
Ransford.
Dans ce modèle, la Conscience est une caractéristique fondamentale de
toute existence, étroitement liée au monde physique. Elle infuse tout, le
vivant comme l’inorganique, et se trouve même présente dans les particules
subatomiques. Au cœur de cette conception, la Conscience est première et
la matière secondaire, à l’inverse d’un point de vue uniquement
matérialiste. La Conscience peut être conçue comme un champ
d’information, matériau de base du réel. Ce champ d’une exceptionnelle
richesse structure et donne une forme au monde, nous donne une forme, et
nous « donne conscience », c’est-à-dire nous permet d’être conscients de ce
monde et de nous. Tout ce qui est traversé par la Conscience (donc tout…)
possède à ce titre une conscience6 personnelle qui n’est qu’un pâle reflet,
déformé et limité, de la Conscience source.
James Jeans, physicien, astronome et mathématicien britannique du début
du XXe siècle, écrivait déjà que « le flot de la connaissance pointe vers une
réalité non mécanique ; l’univers commence à ressembler plus à une grande
pensée qu’à une machine. L’esprit n’apparaît plus n’être qu’un intrus
accidentel dans le domaine de la matière… Nous devrions plutôt le saluer
comme le créateur et le gouverneur du domaine de la matière ».
Quelques décennies plus tard, Max Planck, physicien à l’origine de la
théorie quantique, déclarait : « Je considère la conscience comme quelque
chose de fondamental. Je considère la matière comme un dérivé de la
conscience. Nous ne pouvons pas contourner cette question. Tout ce dont
nous parlons, tout ce que nous considérons comme existant, postule la
conscience. »
Pour Erwin Schrödinger, physicien, prix Nobel en 1933 : « La Conscience
ne peut être décrite en termes physiques. Car la Conscience est absolument
fondamentale. » Il ajoutait : « Le monde extérieur et la Conscience sont une
seule et même chose. » Mais aussi, « la conscience est absente de notre
tableau du monde par ce qu’elle est le tableau du monde », tout comme
l’œil est absent du champ visuel parce qu’il est « ce qui voit », rajoute à bon
escient le journaliste scientifique français Jocelin Morisson7.
Selon Eugene Wigner, physicien hongrois, Prix Nobel 1963 : « L’étude du
monde objectif nous amène à la conclusion scientifique que le contenu de la
conscience est l’ultime réalité. »
Pour Garry Schwartz, professeur américain contemporain de psychologie,
neurologie, psychiatrie et chirurgie à l’Université d’Arizona, il y a une
« intelligence » à l’œuvre dans l’Univers. Dans son livre The G.O.D.
Experiments8, il montre qu’il y a de très fortes raisons de penser qu’au-delà
de ce que nous vivons comme étant de la matière, de l’énergie, et même de
l’information, se trouve l’existence d’une intelligence consciente qui infiltre
tout, une intelligence « matrice » de tout l’univers.
Pour Ervin Laszlo9, philosophe et théoricien des systèmes mondialement
connu, le Monde que nous observons n’est pas l’ultime réalité. Il est la
manifestation d’une réalité bien plus vaste qui existe de façon implicite
« sous » le niveau habituel que nous observons en état ordinaire (ou
« rétréci ») de conscience. La Conscience n’est pas « dans » le cerveau. Elle
fait partie de l’intelligence10 qui infuse le cosmos. Le cerveau et la
Conscience sont dans des plans de réalités distincts : le cerveau ne produit
pas la Conscience universelle, ni même la petite conscience personnelle ; il
la transmet et participe juste à sa mise en jeu dans notre monde
« ordinaire » quadridimensionnel11. Nous allons au cours de ce chapitre
vous inviter progressivement à découvrir ce fait étonnant : la Conscience
existe au cœur du cosmos, qu’elle soit ou non captée par un cerveau vivant !
Mais avant cela, continuons à écouter ces explorateurs de la Conscience et à
découvrir leurs travaux aux conséquences vertigineuses.
David Bohm est un physicien américain de la fin du XXe siècle, décédé en
1992. Son apport à la physique quantique, la physique théorique, la
philosophie et les neurosciences est incommensurable. Il compte parmi les
physiciens théoriciens dans le domaine quantique les plus remarquables de
sa génération. Avec sa théorie de l’« ordre impliqué12 », il décrit une réalité
fondamentale, plus profonde, qui sous-tend l’Univers, et où la Conscience
tient une place primordiale. David Bohm a ainsi découvert que derrière le
monde visible et tangible de la physique classique (ce qu’il appelle l’« ordre
explicite ») se trouve ce qu’il nommera alors l’« ordre implicite »,
réunissant la totalité des choses et des évènements13. Ce qui est fragmenté et
séparé par de grandes distances dans l’ordre explicite (notre réalité
quotidienne) est intimement lié dans l’ordre implicite. David Bohm fait
partie d’un groupe croissant de physiciens qui montrent qu’il semble exister
dans l’univers un « je-ne-sais-quoi » qui en régit les propriétés matérielles
et énergétiques, comme une force invisible, qu’il appelle le « potentiel
quantique14 ». Pour Bohm, nous dit Massimo Teodorani15, « le potentiel
quantique semble n’être autre que l’esprit de la matière vivante et non
vivante, une entité infinie dotée de conscience en mesure de créer,
apparemment à partir de rien, et de « piloter » le monde de la matière et de
l’énergie en s’accrochant à ses particules les plus petites, c’est-à-dire la
structure intime de la réalité ». L’ordre implicite résonne à partir d’un
champ d’énergie qui est encore plus grand et qui est le règne du potentiel
pur (nous verrons un peu plus loin comment ce concept s’accorde avec
celui d’urcausalité dans le modèle d’Emmanuel Ransford). L’ordre
implicite est un monde latent, hyper-dimensionnel (comprenant une infinité
de dimensions) et atemporel (où le temps n’existe pas). « Là », réside la
conscience de l’univers. Il gouverne le monde de la matière et représente le
siège même de la Conscience et de tous les phénomènes qui lui sont liés.
Il est parfois un peu difficile pour nos esprits humains « limités » de nous
représenter clairement ces notions complexes. C’est tout à fait normal.
Nous vous proposons de ne pas nécessairement « tout comprendre », et de
vous laisser simplement imprégner par ce que ces angles de vue vous
évoquent, de vous laisser porter, sans chercher à comprendre absolument.
Au fond, vous êtes vous-même, depuis toujours, vibrant de Conscience…

La théorie de Ransford

Un de nos contemporains, Emmanuel Ransford16, nous rappelle bien que


l’aléatoire présent dans le comportement des particules subatomiques, ce
qu’il nomme « l’endocausalité », n’est pas lié au hasard mais à une capacité
d’« auto-décision », donc une forme de conscience. Pour les lecteurs
souhaitant des éléments de réflexion et de représentation de l’au-delà, nous
avons souhaité développer ici une rapide synthèse du modèle de Ransford
car il nous semble que la connaissance de certaines de ces notions pourra
faciliter une appréhension fine et profonde de tout ce dont il est question
dans ce livre.
En effet, Emmanuel Ransford, dans sa théorie de l’« holomatière »,
envisage que la matière soit porteuse de conscience dès le niveau de la
particule subatomique17 ! Il propose un modèle s’appuyant sur quatre
notions innovantes que nous allons détailler maintenant : le xo, le ndo, l’ur,
et la supralité. Lecteur(/trice), ne fuyez pas ! Ces mots « extraterrestres »
recouvrent en fait une réalité simple à comprendre et permettant de saisir
précisément la place de la Conscience dans le monde matériel. Nous allons,
en quelques courts paragraphes vous présenter le modèle d’Emmanuel
Ransford. Par ses concepts précis et presque ludiques, il permet un angle de
vision original, synthétique et particulièrement fluide, sur des réalités
infiniment complexes !
Ainsi, la vie consciente serait présente, en germe et en puissance dans toute
particule élémentaire (dans toute « holoparticule » selon le modèle de
Ransford) : ce germe de conscience présent dans l’holoparticule est appelé
le ndo de la particule. En effet, l’holoparticule a deux composantes ou
dimensions complémentaires : le ndo et le xo (l’étymologie de endo en grec
ancien signifie « dans » et exo, son antonyme, signifie « hors de »).
Le xo est une dimension assez conventionnelle, au sens où elle est
strictement déterministe, c’est-à-dire qu’elle obéit à une loi d’évolution
immuable, ou à une règle de comportement rigide, qui ne vient pas d’elle
mais lui est imposée de l’extérieur (exocausalité). C’est la règle du jeu, le
cadre, les lois. Cette forme courante de causalité régit la matière ordinaire et
ses évolutions déterministes. Si je lâche un outil par exemple, il tombe. Il
subit une loi qui lui est rigidement imposée : celle de la gravité. Mais dans
l’holoparticule, l’exocausalité (ce qui est causé par le xo) s’accompagne de
l’endocausalité, qui la complète et lui est synergique. Contrairement à
l’exocausalité qui est subie, l’endocausalité est choisie. Elle émane de
« choix » internes, ou « endogènes », qui sont variables et réversibles par
nature. L’endocausalité fluctue donc au gré des choix endogènes et
spontanés. Cela la rend « aléatoire » plutôt que déterministe. Elle est dans le
registre de l’intentionnalité18. Cette endocausalité présente dans
l’holoparticule (que Ransford appelle le ndo de l’holoparticule) donne au
monde de l’holomatière19 un souffle de créativité et d’imprévu. Elle fait de
lui un système ouvert, jamais figé et en perpétuelle construction. Le ndo est
l’étincelle de la grande Conscience, présente partout dans la matière.
Ransford décrit aussi une propriété précieuse pour la vie, qu’il appelle la
« supralité ». Elle soude le ndo des différentes particules, et crée du lien et
de l’harmonie entre elles. La « non-localité » ou la fameuse « intrication
quantique » (concepts très importants en physique quantique) en résultent.
La supralité tisse des liens intimes et invisibles, que l’on peut même
qualifier de « télépathiques », car ils sont subjectifs. Ces liens donnent une
cohérence psychique globale à la danse du vivant. Ils soudent le ndo de
particules élémentaires en agrégats plus ou moins vastes, et créent des effets
de masse ou des « effets de seuil ». La supralité permet de passer du
psychisme individuel et très élémentaire des particules aux grands
ensembles « macropsychiques ». On peut ainsi aller jusqu’à penser que tout
l’univers est interrelié par une grande toile suprale.
Après le xo, le ndo ou la supralité, il reste encore un dernier concept
original à décrire, celui de l’ur. L’ur symbolise l’urcausalité. C’est la forme
extrême, totale ou pure de l’endocausalité (rappelez-vous, l’endocausalité,
ou ndo, est cet aspect de la particule non déterministe, aléatoire, qui
choisit). En clair, l’urcausalité est ce que devient l’endocausalité quand elle
est dissociée de toute exocausalité. Elle est l’endocausalité totale (ou
Conscience pure). Quand l’endocausalité s’affranchit de toute exocausalité,
elle perd toute restriction et acquiert des propriétés que ne possède pas
l’endocausalité partielle : ce sont les mêmes propriétés que celles de la
« Conscience-source » que nous décrivons dans ce chapitre. Ainsi, notre
univers plonge peut-être ses racines dans deux mondes invisibles au moins :
celui de l’endocausalité partielle avec la supralité (les liens entre les
particules à travers leur « ndo »), et celui de l’urcausalité (endocausalité
totale). Le premier est immanent (présent dans le Monde), le second est
transcendant (au-dessus ou au-delà du Monde – mais englobant le Monde).
Seule l’endocausalité totale est originelle. L’exocausalité, et la rigidité (des
lois et des formes) qui va avec, est dérivée : elle est un élément construit, un
rajout (par la Conscience). Contrairement à l’urcausalité, elle n’est pas
auto-suffisante ni auto-justificative et appelle un antécédent causal.
L’exocausalité est le fruit d’une décision urcausale, à laquelle elle renvoie.
Merci à vous lecteurs d’avoir été jusqu’ici dans la lecture de ces concepts
« novateurs » et d’avoir eu cette bonne volonté de les intégrer doucement.
Merci de choisir de bien vouloir ouvrir, même juste un peu pour certains,
vos esprits et accepter avec nous de faire l’hypothèse que tout ceci puisse
être un nouvel angle de vision, certes vertigineux, mais bien réel. Car il
nous reste encore maintenant quelques dernières notions « ransfordiennes »
que nous allons développer. Elles nous semblent essentielles pour avoir un
modèle scientifique (une grille de lecture) permettant d’appuyer les
hypothèses concernant la destinée de la conscience après la mort et de la
possibilité d’un monde (en fait d’un nombre infini de mondes) de l’au-delà.
Un modèle scientifique donc, car bâti autour d’hypothèses crédibles,
testables par des protocoles expérimentaux et/ou validées par les faits,
expliquant potentiellement tous les phénomènes constatés de la manière la
plus simple possible (principe dit « du rasoir d’Ockham »).
Ces dernières notions sont celles de « substances d’univers », d’« entonnoir
de l’endo » et, nous rajouterons nous-mêmes, celle d’« ascenseur de la
Conscience » (figure). Encore plein d’autres mots exotiques, nous direz-
vous ! Oui, mais finalement assez simples à comprendre quand on choisit
de les intégrer pas à pas, et surtout très utiles pour entrer au cœur de la
Conscience…
Tout d’abord, nous remercions ici Emmanuel Ransford de nous avoir très
gentiment autorisés à citer de larges extraits des pages 343 à 347 de son
livre La Conscience quantique et l’au-delà20. Commençons donc par la
notion de « substance d’univers », schéma général applicable à toutes les
« substances » possibles contenues dans d’autres univers possibles. Selon la
vision de Ransford, chaque univers créé se compose d’une substance de
base contenant un certain pourcentage de xo et un certain pourcentage de
ndo. Seule l’« essence d’univers » ne contient aucun xo et uniquement du
ndo. Cette essence est l’entité urcausale ou le principe transcendant ; il est
fondateur, car à la fois autocréateur et créateur. L’essence d’univers
correspond à ce qui est parfois désigné comme « la Source ». C’est, si on
veut, le domaine du « divin ». Dans les autres « substances » d’univers, le
xo, qui est stable, tangible et objectif, engendre une structure d’espace-
temps : c’est celle qui sert de « canevas » à la substance considérée et à ses
évolutions concrètes. Le ndo, qui au contraire est fluctuant, invisible et
subjectif, engendre un certain degré de conscience. Il y aurait, de surcroît,
une sorte de loi de compensation, un mécanisme entre le xo et le ndo selon
lequel plus le xo dans une substance d’univers serait réduit, plus son ndo
serait puissant. Puissant est à entendre ici au sens où son pouvoir
décisionnel – et le degré de conscience associé – serait d’autant plus élevé.
Cette « compensation » entre le xo et le ndo se comprend heuristiquement
par le fait que le xo est une contrainte qui limite le ndo : plus le ndo est
puissant, plus il a la capacité à s’émanciper des contraintes qui pèsent sur
lui donc plus il desserre l’emprise du xo, qui diminue d’autant !
S’appuyant sur cette loi de compensation présumée entre xo et ndo,
Ransford propose alors une autre notion qui découle de cette
compréhension : celle de l’« entonnoir du ndo ».
Entonnoir et ascenseur endocausal (adapté de Ransford)

Cet entonnoir serait obtenu en classant les différentes substances d’univers


en fonction de la puissance de leur ndo. En haut, la partie la plus évasée (et
en fait infiniment large) représente l’« essence d’univers » : son ndo, total,
est illimité. En dessous, se retrouve une succession de substances d’univers,
rangées par ordre décroissant de leur puissance endocausale. On descend
progressivement jusqu’à l’holomatière (notre univers, largement dominé, on
le sait, par son xo), voire en deçà, jusqu’au niveau des substances
« inférieures » où l’exo domine très largement, laissant au ndo un rôle
résiduel sans cesse plus restreint. La pluralité des substances d’univers qui
constituent l’entonnoir forme différents « plans de l’être ». Ces substances
sont une multiplicité (virtuellement infinie) de mondes parallèles. Elles sont
aussi en germe, autant d’« au-delà » offerts à l’âme d’un défunt ! Ces
mondes parallèles ou ces différents plans de réalité peuvent chacun devenir
des demeures de l’âme. Il y a là une voie possible vers une sorte de
réincarnation généralisée. L’âme, qui est la sphère de conscience d’un
individu incluant corps émotionnel, mental et spirituel, pourrait en effet
renaître dans l’un des mondes parallèles que constitue chaque substance
d’univers de l’entonnoir. Il y aurait donc une infinité virtuelle de plans de
réalités susceptibles d’accueillir l’âme du défunt ! Cette possibilité rejoint
une pensée d’Allan Kardec, le « père » du spiritisme, pour qui la
réincarnation consisterait souvent à « prendre un autre corps dans d’autres
mondes et non pas sur terre. Notre évolution continuerait le plus souvent
après notre mort, par une série de vies successives dans des dimensions et
sur des mondes chaque fois plus subtils, plus spirituels21 ». À noter que les
mondes de résidences supposés de l’âme sont tous soumis au temps et à
l’espace (même s’ils sont le plus souvent beaucoup plus souples et
modifiables subjectivement que sur terre), car ils contiennent encore tous au
moins une trace de xo. Sans xo, il n’y a pas d’espace et de temps, de début
et de fin. Le xo est responsable de l’espace et du temps, d’un début et d’une
fin, comme dans un jeu de société dont il constituerait les règles fixes. Seule
l’essence d’univers, qui ne contient que du ndo, fonctionne complètement
hors espace-temps dans un éternel ici et maintenant. Elle constitue peut-être
l’ultime destination de l’âme individuelle, lorsque celle-ci revient dans le
grand Tout pour se fondre en lui, telle la vague qui revient fusionner avec
l’océan.
Le père François Brune nous explique aussi, dans son remarquable livre Les
morts nous parlent22, que dans les mondes de l’au-delà, l’espace et le temps
ne sont plus les mêmes. Ces mondes correspondent en réalité à des niveaux
de conscience particuliers. Là, il y a unanimité dans ce qu’affirment les
défunts communiquant avec les vivants (par médiums interposés le plus
souvent). Chacun de ces « niveaux » correspond à un certain degré
d’évolution intérieure. Sur terre, nous vivons tous dans le même monde,
quel que soit notre niveau de conscience personnel. Au contraire, dit
François Brune, « dans les mondes qui suivent le passage de la mort,
chacun rejoint rapidement le niveau correspondant à ce qu’il est. À chaque
niveau d’évolution de la conscience correspond un monde (une substance
d’univers, dirait Ransford) où la matière, le temps, l’espace, le corps lui-
même se trouvent en harmonie avec ce niveau spirituel. Du point de vue
physique, tous décrivent ces différents états de la matière en termes de
vibrations […] Nous sommes faits d’ondes. Tous les messagers de l’au-
delà, quelles que soient leurs préoccupations dominantes, quel que soit le
niveau qu’ils prétendent avoir atteint, utilisent ce langage […] Ils nous
disent que ces différents mondes correspondent à des vitesses de vibration
spécifiques, et, de même que les ondes radio peuvent se mêler sans qu’il y
ait interférence, de même ces mondes peuvent s’interpénétrer sans jamais se
rencontrer. C’est pourquoi la plupart nous affirment que ces mondes se
trouvent parmi nous ». En termes ransfordiens : le niveau de conscience du
sujet après sa mort va le guider vers une substance d’univers (et ici on
pourrait dire une « fréquence d’univers ») comportant plus ou moins de
ndo… Et il va évoluer dans l’au-delà, remontant le long de l’« entonnoir du
ndo », acquérant de plus en plus de conscience et de pouvoir de manifester
son intentionnalité… Le défunt Albert Pauchard23 le dit à sa façon : « On
“meurt” à un Monde après l’autre. Mais plus diaphane est la substance
[nous rajoutons, plus de ndo moins de xo] et plus elle est soumise au
pouvoir de volonté. » Dès lors, la question de « changement » devient
davantage une question de « volonté ». Le corps spirituel évolue lui aussi
lors de ces changements de niveau. Un défunt24 le dit joliment : « Je ne me
suis pas encore complètement dépouillé de l’enveloppe terrestre du monde
matériel, d’où la facilité avec laquelle je communique avec vous. Plus tard
ce sera différent, beaucoup plus beau, plus spirituel, car j’abandonne
toujours un peu plus de matière… » « Je transite dans des substances
d’univers comportant de moins en moins de xo », aurions-nous tendance à
traduire…
Chaque substance d’univers constitue une toile de fond, un champ de
forces, produit et pénétré par la Conscience. Sur cet arrière-fond, la
participation de chaque conscience individuelle va influer, de manière
collective, pour favoriser la création d’un monde particulier. Ainsi, dans les
nombreuses substances d’univers d’outre-mort, chaque niveau d’existence,
chaque monde créé, est la résultante de cette interaction : les projections des
consciences qui se rassemblent par affinité, par proximité spirituelle, se
rencontrent et aboutissent à l’émergence d’un monde commun, propre à ce
groupe. Chacun de ces mondes, chacune de ces nombreuses « demeures de
l’âme », sera plus ou moins transfiguré par la Lumière, par la Conscience,
et contiendra un pourcentage plus ou moins élevé de ndo, selon le niveau
spirituel de chacune de ces consciences collectives.
Le physicien David Bohm, à sa façon, suppose lui aussi différentes
« substances d’univers ». Il les appelle des « niveaux de l’ordre implicite ».
Il introduit également l’idée d’une « hiérarchisation » de ces niveaux, de
plus en plus profonds jusqu’à un dernier niveau, impénétrable, une
intelligence sublime ou cosmique qu’il appelle « apex cosmique » qui ne se
réalise qu’en partie dans les niveaux sous-jacents de la réalité. On fera ici
facilement le pont avec l’ur de Ransford. Les ordres implicites d’un niveau
plus élevé (les substances d’univers à plus fort taux de ndo, dirions-nous
dans le vocabulaire ransfordien) organisent et guident les ordres d’un
niveau plus bas, lesquels à leur tour influencent les ordres d’un niveau plus
élevé dans un cycle sans fin et sans début. L’Esprit cosmique (l’apex
cosmique) agit en s’expérimentant sans cesse de façon créative et il utilise
le monde figé de l’ordre explicite (figement lié au xo dans chaque substance
d’univers) pour prendre conscience de son existence en tant que Conscience
universelle. Ainsi, le « grand joueur » qui œuvre au sommet de toutes les
couches de l’ordre implicite acquiert la conscience de soi. Comme le dit
Teodorani, « dans le même temps, les consciences fragmentées qui vivent
dans la dimension de l’ordre explicite (nos petites consciences) restituent à
la dimension de l’ordre implicite l’essence de ce qu’elles ont expérimenté
dans leur règne apparemment limité ». Ainsi, pour Bohm, « la conscience
n’est rien d’autre qu’un échange, c’est un processus de feedback ». De cette
façon, en raison de la participation de n’importe quel être conscient dans
l’univers, l’ordre implicite parvient à mieux se connaître.
Pour terminer avec ces notions nouvelles, l’un de nous (Chambon, dans
Ransford et Chambon, 2017) a proposé le terme d’« ascenseur de la
conscience » (figure ci-dessus). Ce terme repose sur deux choses. D’une
part, le ndo est de nature identique partout, dans toutes les substances
d’univers, dans tout l’Univers. Le grand physicien quantique Erwin
Schrödinger l’a évoqué par ailleurs avec cette phrase : « La conscience est
Une, elle n’existe pas au pluriel. » Pour lui, « il n’y a qu’une seule
conscience ». D’autre part, tous les ndo de tous les univers, visibles ou
invisibles, peuvent être reliés par des liens de supralité (la « grande toile
suprale »).

La Conscience est partout, et partout la même


À l’origine de l’univers, la Conscience a créé la conscience individuelle de tous les êtres
à son image. La conscience individuelle est une vaguelette qui se fond dans l’océan de la
Conscience universelle. Il n’y a aucune séparation entre la vague et l’océan. C’est bien le
même « substrat-Conscience » qui compose tout l’univers. La conscience dans la matière
contient toutes les qualités de la grande Conscience universelle, mais bien sûr à un état
plus rudimentaire : auto-réflexivité, décisions, créativité, etc. ; seuls ses contenus et les
identifications à ses contenus lui donnent une coloration différente. La Conscience sous-
tend et relie tout, le corps, l’âme, les esprits, la vie. Elle est présente à des degrés de
pureté variés selon les infinis niveaux d’existence (niveaux de fréquence vibratoire
auxquels elle correspond – multiples dimensions, les différentes « substances d’univers »
selon Ransford).
Tous ces niveaux, visibles ou invisibles, physiques ou non physiques, infusent donc dans
une substance de base, trame de tous les univers. La Conscience est comme un
« ascenseur » qui relie tous les niveaux pour aller de l’un à l’autre (comme vécu dans les
« tunnels » décrits au début des expériences de mort imminente, ou les tunnels utilisés au
départ des voyages chamaniques). Par sa caractéristique unitive, elle assure la cohérence
et la continuité de l’univers.

Le ndo constitue ainsi le lien entre toute chose, l’interface parfaite, et


permet la communication de tous les niveaux entre eux, sans qu’interfèrent
des notions de distance et de temps : tout est accessible simplement,
partout, et toujours. L’état de conscience élargie, atteignable par de
nombreuses méthodes spirituelles ou psychologiques, permet d’activer le
ndo personnel25 et le connecter au ndo de l’univers, de relier à plus haut
débit la conscience personnelle et la Conscience-source. Alors, toutes les
informations deviennent potentiellement accessibles à la conscience
personnelle et toutes les communications avec les autres consciences
existantes (dans les mondes visibles et invisibles, dans toutes les substances
d’univers) peuvent être activées et rentrer en jeu, par le seul usage avisé et
soutenu de l’intention, de l’intuition et de l’attention (les trois « tions » de la
connexion). Il en est ainsi pour la communication avec les défunts, pour les
contacts avec les guides ou les animaux de pouvoir chamaniques, etc. La
Conscience est un « ascenseur » qui relie tous les étages de l’Univers entre
eux. Les chamanes disent que la distance qui nous sépare en réalité du
monde des défunts est aussi petite que l’épaisseur d’une feuille d’érable !
Encore faut-il s’entraîner pour atteindre cette facilité d’accès. Ou bien
bénéficier de certaines méthodes comme l’EMDR26 ou l’hypnose pour
atteindre l’état de conscience élargie adéquat. Et aussi faire confiance en
notre capacité naturelle, présente chez chacun d’entre nous, à voir et à
ressentir ces chemins de conscience.
Le modèle d’Emmanuel Ransford a l’avantage d’être congruent avec
l’expérience des personnes ayant vécu une expérience de mort imminente,
et va aussi dans le sens des « témoignages » des défunts, canalisés et reçus
par les médiums ou par des appareils de communication trans-
instrumentale. Il est aussi compatible, tout en étant cependant plus
scientifique, avec un modèle plus traditionnel, spirituel, appelé « les sept
niveaux d’existence ».
Le professeur David Fontana27 remarque que les traditions mystiques
d’Orient comme d’Occident, ainsi que les médiums, sont en accord pour
décrire qu’il y a plusieurs niveaux d’existence, « au-delà » du niveau
terrestre sur lequel nous vibrons et que nous nommons « réalité ». Le
nombre de sept est fréquemment mentionné, reflétant une structure de base
assez cohérente rencontrée dans de nombreuses descriptions. Notre monde
terrestre est habituellement décrit comme étant le premier niveau, et, avec
les trois suivants, il constitue ce qui est appelé « les mondes de la forme ».
Au-delà de ces quatre niveaux de base, il existe donc trois niveaux de l’au-
delà constituant des domaines de moins en moins marqués par la forme (le
xo devient de plus en plus réduit) et marqués par une conscience de plus en
plus pure (le ndo augmente). La beauté, l’harmonie, l’amour augmentent à
chaque niveau successif, ainsi que la connaissance, la sagesse,
l’élargissement de l’individualité (qui inclut de plus en plus les autres
consciences), avec une dissolution progressive des barrières illusoires
posées entre les âmes (aboutissant à « toi c’est moi, moi c’est toi »). Le
dernier niveau ressemble à l’urcausal de Ransford, au-delà des opposés, au-
delà de la vie et de la mort, au-delà de l’unité ou de la diversité, indicible
dans notre état de conscience humain (l’Absolu).

La nature fondamentale de la Conscience

Il nous faut distinguer la Conscience avec un grand C d’avec ce que l’on


appelle plus communément la conscience individuelle avec un petit c, celle-
ci n’étant qu’une partie incarnée de celle-là dans la matière.

La Conscience et la conscience
Une différence essentielle est à souligner tout au long de l’ouvrage, entre la grande
Conscience, ou Conscience-Source, et la petite conscience, celle qui est présente en
chaque être. La Conscience (avec un C majuscule) est ce qui initie et oriente la création
de la matière et donc des corps. Ceux-ci portent en eux une étincelle de la Conscience,
une version limitée et réduite d’elle : c’est la petite conscience (avec un c minuscule).
Celle-ci s’identifie avec ses limites, ses formes, elle est « hypnotisée » par elles, et peut
en oublier progressivement sa nature profonde, ses racines toujours présentes dans la
matrice de la Conscience. Quand je dis « moi, je… », je parle à partir de ma conscience
individuelle. Quand je commence à me dire « je me sens un avec le Tout », c’est ma
conscience qui est en train de se reconnecter avec un plus grand débit à la Conscience
originelle.
Ainsi, la Conscience avec un C majuscule peut être considérée comme une
sorte de « substance » immatérielle et hyper-lumineuse, constituant la
« matrice cosmique », un « champ » illimité véhiculant un flux
d’information et d’énergie. C’est, métaphoriquement parlant, l’océan
intelligent primordial, la source de toutes les formes créées. Elle donne
naissance en permanence aux différentes formes que prennent les univers
physiques ou plus subtils. La conscience avec un c minuscule représente
alors la façon beaucoup plus restreinte dont la Conscience est ressentie
quand elle se perçoit elle-même, alors qu’elle est fixée, filtrée et limitée
dans une forme.
On peut d’une certaine façon la présenter comme un « Être », vivant,
intelligent, et aimant, dans toute sa complexité. C’est aussi la position de
ceux et celles qui ont rencontré l’« Être de Lumière » au cours d’une
expérience de mort imminente par exemple, au cœur de laquelle les témoins
décrivent unanimement une présence lumineuse et aimante. C’est
également la position de toutes les personnes ayant vécu une expérience
mystique de fusion avec l’Un : connaissance, lumière, joie, et amour
apparaissant alors comme étant les quatre facettes d’un même « existant ».
La Conscience s’expérimente comme un flux, une énergie, un courant, un
processus. C’est la « mère » immatérielle d’où tout s’origine. Elle est sans
commencement ni fin, présente avant, pendant, et après ce qui se manifeste
sous forme de matière. C’est la conscience qui est réelle, le monde physique
n’étant qu’une de ses manifestations, une de ses innombrables expressions.
Max Planck, en 1944, ose avancer le fait qu’« il n’existe pas, à proprement
parler, de matière ».
La Conscience anime le fonctionnement de l’univers selon un « plan
intelligent évolutif et créatif » pour Garry Schwartz28, qui parle de « GOD »
(acronyme créant un mot qui veut dire Dieu en anglais) soit « Guiding :
principe qui guide – Organising : principe qui organise – Designing :
principe qui conçoit ». C’est aussi ce que le courant scientifique du « plan
intelligent » (intelligent design29) cherche à mettre en évidence partout dans
la nature : l’observation, sous les multiples formes de la création et du
vivant, de l’activité d’une intelligence créant du sens, de l’harmonie, de
l’ordre et de la beauté.
Nous aimons particulièrement citer les conceptions de l’astrophysicien
Trinh Xuan Thuan30, qui montre que l’univers semble parfaitement réglé
pour permettre l’apparition d’un observateur intelligent, capable d’apprécier
son organisation et son harmonie. Le physicien Freeman Dyson (Les
Dérangeurs de l’univers31) l’affirme : « L’univers savait quelque part que
l’homme allait venir. » L’univers est en symbiose non seulement avec
l’homme mais avec toute forme d’intelligence qu’il héberge. Les conditions
initiales et les constantes physiques de l’univers sont fixées avec une
précision extraordinaire pour permettre l’apparition de la vie et de la
conscience. Une précision comparable à celle dont devrait faire preuve un
archer pour planter une flèche dans une cible carrée d’un centimètre de côté
placée aux confins de l’univers ! Les propriétés de l’univers sont
déterminées par une quinzaine de constantes physiques et par des
conditions initiales extrêmement précises (quantité totale de matière, taux
d’expansion, densité initiale de l’univers, etc.). Les réglages, s’ils étaient
liés au hasard, nécessiteraient la création d’au moins 10 puissance 60
univers pour en créer un comme le nôtre qui serait alors le seul à avoir tiré
le gros lot : apparition de la vie et de la conscience. Thuan dit que si
l’homme est doué de connaissance intellectuelle et capable de déchiffrer le
code cosmique, c’est parce que sa conscience n’est pas un heureux hasard
de l’évolution cosmique. Elle a été « programmée » dans l’univers, tout
comme celui-ci a été réglé de façon extrêmement précise, dès sa naissance,
pour l’apparition de la vie. L’univers n’a de sens que s’il contient une
Conscience capable d’appréhender son organisation, sa beauté et son
harmonie. Comme si la Conscience-source avait tout fait pour développer
des récepteurs pour elle-même de plus en plus évolués, pour pouvoir
interagir avec ses propres créations, dans la matière qu’elle avait créée. Paul
Davies, professeur de philosophie au centre australien d’astrobiologie et
détenteur de la médaille Kelvin de l’institut anglais de physique, nous
propose une conclusion évidente pour lui : « Cet Univers n’est pas le jouet
d’une déité capricieuse, mais une expression cohérente, rationnelle,
élégante et harmonieuse d’un sens profond et intentionnel. »

La vie naît de la Conscience

Tout l’Univers créé serait « un autre », permettant à la Conscience de mieux


se rencontrer et s’apprécier elle-même. Cette conception est très proche de
celle de Nisargadatta Maharaj, reconnu en Inde comme l’un des plus grands
maîtres spirituels de ce siècle. Selon lui32 : « La conscience pure est un flux
continu, qui constamment projette et dissout des formes innombrables.
Chaque fois qu’une forme est créée et imprégnée de vie (prana), la
conscience (chétanâ) apparaît, simultanément et automatiquement, par suite
de la réflexion de la Conscience absolue dans la matière. Notre conscience
individuelle est une réflexion de l’Absolu contre la surface de la matière,
engendrant ainsi le sentiment de dualité. La Conscience pure, état absolu,
est sans commencement et sans fin et n’a besoin d’aucun autre support
qu’elle-même. La Conscience ne devient perception consciente que
lorsqu’elle a un objet (psychique ou physique) contre lequel se réfléchir. »
« La conscience ne peut être consciente d’elle-même que tant qu’elle se
manifeste dans une forme manifestée, dans un corps […] Sans forme, sans
corps, dans son état d’Absolu, la conscience n’est pas consciente d’elle-
même. Sans conscience, le corps n’est qu’un matériau inerte. Le corps, par
conséquent, est la nourriture qui entretient la conscience et l’instrument par
lequel elle fonctionne. » Si nous reprenons ce passage dans les termes du
modèle d’Emmanuel Ransford, nous pourrions dire que « la Conscience
absolue de l’être urcausal crée une forme chaque fois qu’elle invente de
l’exocausal ».
La Conscience crée donc des formes dans lesquelles elle met une partie
d’elle-même, afin que celles-ci soient capables d’entretenir leurs propres
consciences individuelles et puissent devenir des partenaires de créativité.
L’une des grandes propriétés de la conscience individuelle, son avantage
majeur par rapport à la Conscience, c’est qu’elle est le siège de nombreux
processus d’autoréflexivité, c’est-à-dire manifeste une capacité à se
réfléchir elle-même à l’infini. L’awareness c’est la « prise de conscience »,
la conscience de la conscience ; et cette conscience de la conscience peut
devenir à son tour un objet de la conscience, etc., comme deux miroirs face
à face s’auto-réfléchissent à l’infini. Ce qui se passe dans le cerveau, lors
d’une prise de conscience, exprime extérieurement, dans la matière, ces
processus d’auto-réflexivité. C’est ainsi que le décrit le modèle de Giulio
Tononi33, l’Information Integration Theory, considéré par les matérialistes
comme le modèle le plus sérieux pour expliquer l’apparition de la
conscience. Selon celui-ci, lors de la prise de conscience, le cerveau adopte
un fonctionnement en miroirs auto-réfléchissants par des « processus
neuronaux récurrents en circuits fermés » avec allers-retours de
l’information entre plusieurs zones néocorticales, qui, par cumulation et
avec un effet de seuil (appelé le « phi » par Tononi), produiraient
la conscience. En réalité, ces processus ne produisent pas la conscience
individuelle, ils ne font que refléter son action sur le cerveau : corrélation
n’est pas causalité…
Sans forme et sans « autre », la Conscience devient « vide » (vacuité) et
silencieuse, consciente de « rien34 ». La matière (« l’âme à tiers ») fournit
alors un miroir dans lequel la conscience se réfléchit, étant confrontée à une
limite qu’elle a elle-même créée par « injection d’exocausalité », c’est-à-
dire par la création d’une causalité déterministe fixée, sorte de règle du jeu
qu’elle impose à ses créations. La Conscience crée ainsi « ce qu’elle n’est
pas » ! (Étant le Tout, l’Absolu, elle crée « le relatif »). Elle qui est illimitée
(dans le temps, dans l’espace, dans la créativité – omnisciente,
omniprésente, omnipotente), elle perçoit cette limite comme « autre », elle
devient duelle, et peut « réfléchir » (aux deux sens du terme), et interagir
avec cette matière ou ces champs. La Conscience primordiale crée ainsi ses
propres autolimitations par l’exocausalité, comme un créateur qui fixerait
momentanément sa pensée toujours évolutive, en l’écrivant pour pouvoir la
relire (Dieu s’écrit des histoires…) ; ces autolimitations s’expriment dans
des champs et dans la matière35.

Résumons…
La Conscience crée des formes (champs, matière, consciences individuelles) qui lui
permettent de se refléter elle-même, de jouer avec elle-même, de se percevoir elle-
même ; ces formes contiennent en effet elles-mêmes des bouts de la Conscience
originelle, ce qui leur permet de dialoguer et d’interagir avec celle-ci. Les gouttelettes de
proto-conscience présentes dans la matière ont été déposées par la « pluie » de la
Conscience, lors de la formation même de la matière. La Conscience primordiale a
parsemé la matière de bouts d’elle-même pour pouvoir dialoguer, jouer avec cette
dernière, et en faire une glaise malléable… Nous sommes une sorte de miroir que la
Conscience s’est tendu à elle-même pour mieux se goûter et se connaître, créer la
surprise, l’émerveillement, une infinité de potentialités sensorielles… et ainsi jouir
d’elle-même.

Nous évoquions plus haut le fait que la Conscience absolue (l’ur de


Ransford) avait besoin de créer « quelque chose d’autre qu’elle-même » (le
xo) pour pouvoir s’y refléter comme dans un miroir et s’y reconnaître (« Je
suis ce que je ne suis pas »). Dans quoi donc la conscience se reflète-elle
sur terre, pour prendre conscience d’elle-même et d’autres qu’elle-même ?
Eh bien, elle se reflète sur des « corps », qui permettent en même temps
l’apparition d’une « conscience de soi », chez un individu. En effet, la
Conscience s’exprime à travers des strates. Elle mobilise et renforce les
propriétés de ces strates lorsqu’elle les traverse et interagit avec elles, mais
elle est aussi enrichie en retour à travers l’intelligence des informations
créées par ces strates. Chez l’humain, on peut appeler ces strates des corps.
Il y en a plusieurs, comme des champs dépassant les limites du seul corps
physique. En effet, les molécules chimiques du corps physique semblent ne
pas pouvoir être seules à l’origine de certains processus comme la
morphogenèse (création et maintien des formes des organes), le vécu
subjectif des émotions (qualias), le traitement mental du sens, la créativité
fondamentale, et la persistance d’une conscience après la cessation de
fonctionnement du corps. L’existence de ces phénomènes nécessite le
recours à l’hypothèse qu’il existe des « champs extra-physiques » qui en
sont à l’origine, des « corps subtils » (voir encadré ci-dessous).

Corps et Conscience

Nous ne sommes pas notre corps. Ce corps physique auquel nous nous
identifions. On pourrait plus justement dire que nous avons provisoirement
pris la responsabilité d’un corps physique, et même de plusieurs corps
(ceux-ci « enveloppant » notre corps physique un peu comme des poupées
russes) formant dans leur ensemble notre « individualité ». Ces corps subtils
enveloppant le corps physique matériel sont très souvent décrits au nombre
de quatre, s’ajoutant donc au corps physique : les corps éthérique,
émotionnel, mental et spirituel. On les retrouve dans quasiment toutes les
traditions spirituelles : en Inde, cette description des cinq corps fait partie
des écrits védiques et, dans la tradition judaïque, cette notion est un élément
de la kabbale ; on la retrouve aussi dans la majorité des médecines
énergétiques, soit en intégralité, comme dans « l’approche chamanique de la
thérapie » de L. Van der Velde36, ou dans l’approche décrite dans le livre Le
Médecin quantique, par le physicien Amit Goswami37. Et si nous évoquons
ici ces notions qui peuvent sembler de prime abord très « perchées » ou
dans la mouvance ésotérique New Age38, c’est parce qu’elles semblent bien
se confirmer dans les études sur les champs de conscience, les champs
électromagnétiques et quantiques, et nous faisons le pari que d’ici quelques
années, elles seront de plus en plus reconnues et utilisées par la médecine
moderne.
Bien que ces corps aient été décrits avant tout empiriquement, leur
justification théorique repose sur la découverte que le corps physique à lui
seul ne peut rendre compte de la genèse et de la dynamique des émotions et
des pensées, ni de leur inscription dans une identité stable dans le temps,
notamment au vu du renouvellement cellulaire permanent. Leur justification
repose aussi sur l’incapacité du corps physique à créer et à coordonner
intégralement et instantanément, à lui seul, des phénomènes aussi
complexes et furtifs que les émotions et les pensées. Fontana (2005) le
résume ainsi : « Comment la matière biologique composant le cerveau peut
encoder et retenir des pensées abstraites et des impressions ? Comment
cette matière peut-elle se rappeler des émotions et des sentiments, parfois
vécus il y a des décades, et les revivre avec quelque chose ayant la même
intensité que l’expérience initiale […] alors que les neurones (cellules du
cerveau) meurent et sont renouvelés tout au cours de la vie ? »
Le Britannique Rupert Sheldrake, docteur en biochimie, a montré que
l’explication la plus probable de toutes ces capacités consistait en
l’existence de « champs morphogénétiques » non physiques et non locaux,
existant à l’extérieur du temps et de l’espace. Les champs
morphogénétiques (ou « champs créateurs de formes ») conceptualisés par
Rupert Sheldrake peuvent ainsi donner une base théorique pour expliquer
les structures qui sous-tendent le corps physique et les corps subtils. Le
champ morphogénétique correspond à un champ hypothétique qui contient
de l’énergie et de l’information sans être constitué de matière. Sheldrake a
repris le concept dans les années 1980 pour le déplacer dans le domaine de
l’invisible et du transcendant. Il s’agirait ainsi d’une mémoire vivante de
l’univers dans laquelle serait enregistrée l’intégralité de la vie, animale,
végétale ou humaine et, donc, tous nos actes, nos pensées, nos émotions,
notre biologie, etc. Au départ, Sheldrake parlait de champs
morphogénétiques pour expliquer la genèse des formes du corps, mais il
s’est vite aperçu que cela concernait aussi les formes mentales et il est ainsi
passé au terme « morphique ». C’est le champ morphique mental qui
permet notamment de conserver la mémorisation alors que les cellules
neuronales se renouvellent en permanence. Sans cette super-mémoire
délocalisée, il y aurait perte d’identité de la personne. Et ce notamment
après la mort du corps physique. Ce qui n’est pas le cas, nous le verrons
plus loin ; les défunts conservent au début leur personnalité terrestre (donc
leurs corps émotionnel et mental…). C’est tout l’intérêt de parler de ces
corps dans notre ouvrage. La continuité de la personne viendrait donc de
l’existence de champs morphiques. Tous les corps subtils pourraient être
conçus comme des champs morphiques. Les patterns émotionnels
récurrents d’une personne, par exemple, seraient contenus dans le corps
émotionnel, un autre champ morphique. Remarquons, au passage, que selon
la théorie de Sheldrake, le cerveau n’est donc pas l’organe de stockage des
souvenirs et des informations, mais juste un organe de liaison avec la
banque de données des champs morphiques.
De plus en plus de scientifiques post-matérialistes (voir notamment le
manifeste pour une science post-matérialiste, Mario Beauregard39)
admettent de plus en plus aujourd’hui que le cerveau est plus un récepteur
qu’un producteur de conscience. Les corps subtils perçoivent, dirigent,
décident, et répercutent leurs choix au cerveau et au corps physique, qui
alors les exécutent. Le cerveau n’est que l’agent de la mise en œuvre et de
la coordination au niveau physique de ceux-ci40. Le cerveau physique est
aussi une « valve de réduction41 » qui limite l’accès à la conscience des
perceptions bien trop nombreuses et complexes qui sont permises par les
corps subtils. Tant que les corps subtils sont ancrés dans le corps de chair,
tout ce qui se passe en eux se traduit dans le cerveau et, de même, l’activité
du cerveau leur communique des multitudes d’informations, en provenance
du monde extérieur et du corps physique lui-même. Dans la vie
quotidienne, ce sont les émotions éprouvées au travers du filtre des corps
émotionnel et mental qui entraînent des modifications au niveau neuronal et
non l’inverse. Quand on m’annonce la nouvelle d’un décès, ce ne sont pas
mes neurones qui réagissent en premier, pas mon hippocampe ou mon
hypothalamus qui s’activent à cause de la vibration sonore des mots
prononcés pour me l’annoncer : ce sont d’abord les corps subtils émotionnel
et mental qui réagissent et provoquent en moi une émotion, celle-ci va alors
effectivement activer les structures correspondantes de mon cerveau. L’effet
placebo corrobore cette primauté des corps subtils sur le cerveau. Par
exemple, le seul fait d’imaginer recevoir un antidouleur (en fait un placebo)
provoque une sécrétion d’endorphines42, chez les sujets placebo-répondeurs.
Quand on donne un placebo à quelqu’un, donc une substance en théorie
inactive au niveau biologique, les corps subtils réagissent en croyant
bénéficier d’un médicament et en s’attendant donc à être soulagés, et ils
induisent alors la réaction biologique adéquate.
Ces corps constituent des récepteurs-capteurs de la Conscience, permettant
de créer puis de maintenir cohérente une conscience individuelle capable de
vivre et de s’adapter sur terre. Chaque corps possède en effet une fonction
utile à la vie ici-bas : le corps éthérique correspond à la vitalité et à la
circulation des énergies de vie, le corps émotionnel permet la motivation, le
mouvement et l’expression des émotions, le corps mental contient les
capacités de représentation et de sens, de résolution de problèmes, et le
corps spirituel, siège d’intuition et de créativité, assure la connexion au
champ directeur de l’âme. Ces corps se développent de manière évolutive
pour capter de plus en plus de Conscience43.

Résumé sur la nomenclature des corps subtils


Les corps subtils sont le corps éthérique, le corps émotionnel, le corps mental et le corps
spirituel.
Le corps éthérique (aussi appelé parfois le « corps vital ») finit par se dissoudre trois
jours après la mort du corps physique.
Les corps émotionnel et mental persistent après la mort et conservent certains traits de la
personnalité terrestre du vivant. Ensemble, avec le corps spirituel, ils forment ce que l’on
appelle le « corps astral ».
Le corps spirituel est une partie supérieure de nous-mêmes, une sorte d’interface entre le
divin dont nous sommes une émanation et notre personnalité. Il voit la nature réelle des
phénomènes et il est capable de comprendre la nature profonde des circonvolutions de
notre vie. Pour certains, il est le synonyme de l’âme, pour d’autres, l’âme inclut aussi le
corps émotionnel et mental…
Enfin, la psyché humaine est le résultat de la combinaison du corps émotionnel et du
corps mental.

Certains corps persistent après la mort, comme le montrent les


expériences péri-mortelles que nous avons exposées au chapitre 2, ce qui
explique la persistance de la personnalité du défunt, alors que le corps
physique n’existe plus et que le corps éthérique, au bout de trois jours,
semble s’être dissous.
Les corps subtils appartiennent à des substances d’Univers (cf. l’« entonnoir
du ndo » de Ransford, décrit plus haut) différentes, plus élevées et plus
riches en ndo que le corps physique sur le plan terrestre. Notre corps
physique n’est que la pointe émergée de l’iceberg, la partie immergée,
invisible en général pour nos yeux, étant composée des corps subtils,
résidant plus haut dans l’entonnoir du ndo. Ainsi, les corps subtils persistent
après la mort dans des plans vibratoires plus élevés. Ils ne se dissolvent que
progressivement, après plusieurs « processus d’épuration », par évolution
spirituelle, jusqu’à disparaître dans le « sans forme », en remontant jusqu’à
l’ur.
Les corps subtils sont des « transformateurs44 », des filtres, ayant
probablement la forme de champs électromagnétiques mesurables et
fluctuants, qui permettent de relier la grande Conscience avec la petite
conscience individuelle. La Conscience devient une conscience individuelle
par le biais de son interaction avec nos corps. Notre conscience individuelle
a donc comme soubassement l’interface que réalisent nos corps avec la
Conscience. Les différents corps (physiques et subtils) sont comme un
vaisseau stable dans lequel une parcelle de la Conscience serait embarquée,
qui naviguerait dans l’océan toujours mouvant des infinies possibilités du
vide quantique fait d’information et de vibrations. Les choix effectués dans
les corps subtils actualisent et réalisent à chaque instant l’une des multiples
possibilités contenues dans cet océan, en naviguant à travers lui. Nos corps
physiques et subtils forment un espace de rencontres avec les mondes
invisibles et les autres dimensions. Ils constituent une « antenne », capable
de capter et de filtrer des énergies et des informations de l’au-delà.
Pour encore mieux situer le rôle des deux types de corps, le corps physique
et les corps subtils, nous différencions deux types de consciences
individuelles45 : la conscience ascendante associée au corps physique et la
conscience descendante associée aux corps subtils. La conscience
ascendante, celle du corps physique, provient de la liaison de toutes les
gouttelettes de proto-conscience présentes dans les particules subatomiques
formant la matière de celui-ci. Elle fournit un corps physique vivant et
intelligent, que la conscience descendante (âme, champ différencié
provenant de la grande Conscience originelle) peut coordonner et guider par
ses intentions. La conscience descendante proviendrait d’une
« dissociation » de la Conscience originelle, un peu comme un rayon de
soleil qui se serait détaché de l’astre brillant pour vivre sa vie et suivre un
chemin particulier. Autre métaphore, elle serait comme le cavalier qui
monte et dirige le cheval de la conscience ascendante… Si un jour le cheval
meurt, le cavalier peut heureusement lui survivre… Sylvie Déthiollaz et
Claude-Charles Fourrier46 font la remarque suivante à propos de leurs
recherches sur les OBE (out-of-body experiences : expériences de sortie
hors du corps) : « Tout se passe comme si la conscience pouvait se scinder
en plusieurs parties qui fonctionneraient de façon autonome et
indépendante : l’une attachée au corps, qui lui permettrait de continuer à
agir normalement et à réagir de façon adaptée à la situation ou aux
circonstances, et l’autre qui pourrait aller se balader. Cela témoigne peut-
être de plusieurs niveaux de conscience, ou même de plusieurs types de
consciences. »
Lors de lésions cérébrales, c’est la conscience ascendante qui peut être
touchée, pas la conscience descendante : c’est le véhicule qui est touché,
pas le conducteur. Comme le dit très bien Pierre Emmanuel47, « dans un
paradigme dans lequel le corps est simplement un véhicule pour la
conscience, il n’y a aucun contresens avec le fait que si un morceau du
véhicule est abîmé, le véhicule ne puisse pas être en mesure de manifester
complètement la “conscience” telle que nous la connaissons (la mémoire, la
lucidité et ainsi de suite) avec ce corps. Mais la conscience pourrait se
manifester avec un autre véhicule, lui aussi soumis à sa causalité ». Avec un
moteur en panne, la voiture n’est pas en mesure de se déplacer, mais le
conducteur est toujours en vie et bien conscient. Avec un autre véhicule en
bon état, il pourrait très bien conduire comme avant. Et justement, les corps
subtils peuvent jouer ce rôle lorsque le corps biologique est défaillant.
On pourrait faire l’hypothèse que le corps physique est une sorte
d’« attracteur gravitationnel » pour la Conscience. Lorsque le cœur de
l’embryon se met à battre dès le 22e jour de grossesse, il attirerait et
« arrimerait » la conscience descendante dans le corps physique. Celle-ci
peut être imagée comme un « tourbillon de Conscience » qui descendrait
dans l’entonnoir du ndo, passant à travers différentes substances d’univers,
s’« habillant », au passage, des corps subtils, et finissant par s’accrocher à
la conscience ascendante du corps physique de l’embryon.
Maintenant finissons cette partie sur les corps subtils en la mettant plus
précisément en rapport avec les expériences extraordinaires autour de la
mort et la survie de l’âme. Après la mort du corps physique, nous gardons
certains corps subtils qui accompagnent la persistance d’une certaine
individualité dans l’au-delà. Pour le père François Brune48 : « Dans le cas de
mort définitive, l’existence d’un second corps, corps “subtil” ou “spirituel”,
est certaine. Et même, très probablement, de plusieurs corps emboîtés les
uns dans les autres, comme des poupées russes. » Il rappelle que dans la
tradition juive, qui était encore celle du Christ et de ses apôtres, on n’avait
jamais conçu l’âme comme immatérielle : l’âme, la nephesh, était un corps,
animé, conscient, doué de la personnalité du vivant. Un corps fait d’une
autre matière, plus légère, moins dense, plus subtile. Un corps avec une
consistance correspondante à celle du nouveau monde où il doit vivre.
« Notre corps spirituel est libéré de toute infirmité. Si nous avons été
amputés d’un membre, notre nouveau corps, lui, sera complet. Si nous
étions devenus sourds ou aveugles ou même si nous l’étions à notre
naissance, désormais nous verrons et entendrons. Le Livre des morts
tibétain le savait déjà. Les témoignages des morts, de mort provisoire, nous
le confirment. » Brune49 nous dit que, dans les expériences de mort
imminente, « le corps spirituel est partiellement déconnecté du corps
physique50 et il est parfaitement capable de percevoir ce qui se passe dans
notre monde matériel, et même, il voit et entend beaucoup mieux que ne le
fait le corps de chair. Mais il n’est pas fait pour ce monde matériel et n’y
reste jamais très longtemps. Il passe rapidement, à travers un “tunnel” à une
autre dimension et c’est seulement dans cette autre dimension qu’il fait
l’expérience de cette Lumière/Amour dans laquelle il se fond ». Le docteur
Élisabeth Kübler-Ross, dans La Mort et l’Enfant51, insiste sur le fait que, le
temps de leur EMI, les personnes se retrouvent libérées de toutes leurs
infirmités, car elles vivent l’expérience à travers leurs corps subtils : « Les
amputés avaient retrouvé leurs jambes, les infirmes en fauteuil roulant
pouvaient danser sans effort, les aveugles voyaient. Ce dernier fait, nous
l’avons testé avec des patients totalement aveugles depuis des années. À
notre stupeur, ils ont pu décrire la couleur et le dessin de vêtements et des
bijoux portés par des personnes présentes. » Les travaux de Ring et Cooper,
sur le recouvrement de la vue chez des aveugles de naissance au moment de
leur EMI, montrent que leurs affirmations de posséder momentanément une
capacité de vision claire, précise, détaillée, sont trop nombreuses pour que
l’on puisse nier qu’ils aient fait l’expérience de la vue. Mais il faut bien
qu’ils aient vu par des moyens autres que leurs yeux de chair puisque ceux-
ci ne fonctionnaient plus. Ces deux auteurs récusent dans un premier temps
les notions de corps subtils pour expliquer ces perceptions. Ils reconnaissent
pourtant que cette explication, par l’existence d’un autre corps et peut-être
même de plusieurs, emboîtés comme des poupées russes, rendrait cependant
parfaitement compte de tous ces phénomènes. Mais ils se méfient du
contexte ésotérique, « New Age », de ce type d’explication. En même
temps, de façon contradictoire, ils ajoutent ailleurs : « Et nous croyons
qu’une telle perspective maintenant existe, bien que, certainement, on ne
puisse la trouver dans la science conventionnelle d’aujourd’hui52. » Les
défunts eux-mêmes confirment l’existence d’un corps spirituel leur
permettant des perceptions dans l’au-delà. Ainsi, par exemple, voici
l’extrait d’une des communications reçues par Philippe Ragueneau53, en
provenance de sa femme, Catherine Anglade, décédée d’un cancer : « Mais
je ne suis pas un pur esprit ! En tout cas, pas encore. J’ai une apparence
corporelle qui t’est invisible, certes, mais qui est dotée de toutes les
fonctions d’un corps physique. Je peux voir, entendre, toucher, sentir un
parfum. Et, bien sûr, je peux aussi rire ou sourire, je peux aimer, je peux
communiquer et me faire comprendre. Ce corps très particulier que j’habite
est libéré des servitudes, des déchéances et des pesanteurs de mon corps
physique, mais c’est tout… »
Lors de certaines expériences de fin de vie décrites au chapitre 2, la
personne n’est pas encore morte mais elle perçoit à la fois encore la réalité
terrestre et déjà un aspect de l’au-delà. Cela peut s’expliquer avec la théorie
des différents corps : lors du mourir, la conscience commence à se séparer
des corps physique et éthérique affaiblis, qui sont sinon habituellement de
véritables « glus » denses en xo, retenant celle-ci sous forme localisée à la
terre. Elle redevient donc plus vaste et connectée aux autres champs et
dimensions invisibles.

Neurosciences ou sciences de la conscience ? La conscience


individuelle et le cerveau

Les chercheurs postmatérialistes affirment maintenant que ce n’est pas le


cerveau qui crée la conscience. Il n’est qu’un récepteur d’une Conscience
beaucoup plus grande. Ainsi, croire que la conscience individuelle serait
contenue dans le cerveau, c’est comme croire que l’orchestre serait dans le
poste de radio !
Les neurosciences ne peuvent pas, à elles seules, nous aider à comprendre
la nature essentielle de la conscience individuelle car il semble bien que
celle-ci déborde le cerveau et en soit indépendante, si l’on tient compte des
découvertes permises par les recherches sur les phénomènes de sorties hors
du corps (SHC ou OBE – out-of-body experiences), sur les expériences de
mort imminente (EMI), et, plus largement, sur les expériences péri-
mortelles54 (visions des agonisants, contact avec les défunts55).
Comme nous l’avons très bien vu au chapitre 2, dans la partie traitant des
expériences de mort imminente, alors que le cerveau ne fonctionne plus ou
ne fonctionne que très peu, la conscience peut devenir hyper-lucide avec
des capacités cognitives augmentées et un pouvoir de mémorisation
approfondi. Alors que le tracé de l’électroencéphalogramme est plat, elle
peut vivre des expériences très complexes et élaborées provoquant des
effets thérapeutiques majeurs persistant toute la vie. Outre ces recherches
sur les EMI, le psychologue américain Charles Tart, mais aussi Déthiollaz
et Fourrier, ont mené des travaux indiquant que la conscience peut sortir du
corps (OBE) et voir des objets ou des situations à distance de celui-ci56.
Une autre constatation nous semble importante : la conscience accrue qui se
manifeste lors des expériences extraordinaires avec les substances
psychédéliques57 s’accompagne d’un cerveau en hypo-fonctionnement58.
Les prouesses de la conscience qui s’y manifestent (visions, prises de
conscience, parfois des capacités parapsychologiques, etc.) devraient au
contraire s’accompagner d’un hyper-fonctionnement cérébral si l’hypothèse
du « cerveau producteur de conscience » était vraie… Comment la richesse
de l’expérience psychédélique peut-elle coexister avec un cerveau
« ralenti » ? Eh bien en se rappelant que le cerveau est un filtre et que les
psychédéliques « ouvrent les portes de la perception » en inhibant cette
« valve de réduction », dirait Huxley, qu’est cet organe.
Par ailleurs, il existe des personnes ayant une conscience et une intelligence
normales alors que leur cerveau ne devrait pas le permettre si l’on s’en
tenait aux conceptions matérialistes de la conscience. Certaines personnes
mènent une vie ordinaire sans se douter qu’il leur manque un bout de
cerveau ! Tel cet homme qui n’a quasiment que du liquide dans la tête et
dont le cerveau se résume à une mince couche de neurones compressée
contre le crâne, cette femme qui n’a pas de cervelet, indispensable
normalement pour apprendre et pour exécuter des mouvements coordonnés,
ou cet autre patient dont les deux hémisphères ne sont pas reliés
normalement59… Fantastiques preuves de l’adaptabilité du cerveau humain
vont dire les matérialistes, ou bien preuve que la conscience peut se passer
du cerveau ? Déthiollaz et Fourrier (2016) le rappellent : « Il existe de
nombreux cas répertoriés et étudiés scientifiquement de personnes vivant
une vie tout à fait normale, présentant parfois même un QI au-dessus de la
moyenne et une carrière brillante, alors qu’elles n’ont pas de cerveau
“discernable”, par exemple en raison d’une anomalie de développement de
l’enfance. Des cas extrêmement difficiles à expliquer en évoquant la seule
plasticité neuronale… d’autant plus quand ils apparaissent à l’âge de la
retraite, à la suite d’une affection ayant détruit tout le tissu cérébral60. »
Dans un article paru dans la prestigieuse revue Science en 1980, avec le
titre (!) « Is you brain really necessary ? » (Est-ce que votre cerveau est
réellement nécessaire ?), Roger Lewin rapporte qu’à l’hôpital pour enfants
de Sheffield, le neurologue anglais John Lorber a examiné plus de six cents
patients atteints d’hydrocéphalie61. Son étude les divise en quatre groupes :
ceux dotés d’un cerveau presque normal ; ceux chez qui le liquide
céphalorachidien occupe 50 % à 70 % de la boîte crânienne ; ceux chez qui
il occupe de 70 % à 90 % ; et, enfin, le groupe le plus atteint, où le liquide
occupe 95 % de la boîte crânienne. Dans ce dernier groupe, soit moins de
10 % des cas, la moitié des sujets présentait de sérieux troubles mentaux,
mais l’autre moitié avait un QI supérieur à 100 !
Le modèle matérialiste confond les corrélations avec des liens de causalité.
Si une aire cérébrale est active au moment où une fonction cognitive est
mise en jeu, cela ne veut pas nécessairement dire que c’est cette aire qui
crée la fonction : cela peut vouloir dire que c’est la fonction mobilisée par
la conscience qui stimule en même temps l’aire cérébrale. On peut ainsi
voir l’activation des aires cérébrales comme une conséquence, un effet des
opérations et des intentions de la conscience, et non pas comme une cause
de l’apparition de la conscience. La conscience utilise les aires cérébrales
pour se manifester dans la réalité matérielle et interagir avec elle ; elle peut
même les modifier structurellement par « neuroplasticité ». Le cerveau
donne des informations sensorielles à la conscience, la conscience décide
alors et donne ses ordres, sauf pour les tâches automatisées où il n’est pas
nécessaire de passer par elle. Elle donne une direction de travail, et le
cerveau exécute en répercutant ses directives sur tout le corps. La
conscience est le chef d’orchestre, et le cerveau, que l’on a trop longtemps
surestimé, n’est qu’un magnifique exécutant.
Lorsqu’un poste de télévision est défaillant, les programmes TV, eux,
existent toujours. Quand une aire cérébrale est lésée, la conscience existe
toujours mais certaines de ses fonctions cognitives peuvent
momentanément disparaître, tant qu’elle reste ancrée dans le corps physique
défaillant. Au moment où elle se délivre des contraintes du fonctionnement
physique, en se détachant du corps parce que le pouvoir attracteur de celui-
ci faiblit, comme lors d’une EMI par exemple, elle n’est plus liée au
« décodeur cérébral » (au récepteur TV), ne passe plus par lui et ne subit
donc plus ses dysfonctionnements. Elle peut alors retrouver ses pleines
fonctions grâce aux perceptions permises par ses corps subtils, même si le
cerveau est lésé.
Dans le livre intitulé Erasing Death62, Sam Parnia décrit le cas de personnes
plongées dans un coma profond depuis plusieurs années, et qui ont reçu un
médicament réveillant une aire cérébrale nécessaire à la connexion
physique de leur conscience personnelle. Ces personnes ont retrouvé, en se
réveillant, toute leur personnalité et leurs souvenirs intimes restés intacts, en
« suspension », malgré la gravité des troubles touchant leur cerveau. Leur
conscience avait donc continué à exister et à faire des expériences hors du
corps physique alors que le cerveau était quasiment à l’arrêt !
Autre exemple, celui de personnes au seuil de la mort, étant restées
comateuses, confuses, démentes ou amnésiques durant de nombreuses
semaines ou mois du fait d’une altération grave de leur cerveau (démence
type Alzheimer, tumeur cérébrale, etc.) qui, quelques instants avant leur
mort, au moment où la conscience commence à se détacher du corps, vont
retrouver toutes leurs capacités cognitives. Elles sont capables de
reconnaître leurs proches et d’avoir quelques échanges verbaux cohérents
avec eux, alors que leur cerveau n’aurait pas dû le permettre si c’était lui
qui produisait vraiment la conscience. Ce phénomène est appelé la
« lucidité terminale ».
Les travaux sur les expériences péri-mortelles (chapitres 2 à 5) indiquent
nettement que certains aspects de notre personnalité et de notre conscience
personnelle, certains fragments distinctifs de notre psychologie, peuvent
survivre à la mort de nos corps, au moins pendant un certain temps. Mais
alors puisque l’on nous a toujours dit que le cerveau était le siège de la
mémoire, comment expliquer qu’après la mort du corps celle-ci persiste ?
Pourquoi, en tant que conscience séparée du corps, semblons-nous garder
une grande partie de notre singularité (traits, goûts, préférences, souvenirs)
plutôt que de nous fondre dans la grande Conscience en perdant toute
individualité ? Eh bien il semblerait que la mémoire, comme la conscience,
soit « SDF », qu’elle réside dans des clouds (des nuages d’information-
référence informatique), des banques de données extérieures au corps,
auxquelles le cerveau ne fait que se connecter. L’hypothèse a été confirmée
par des recherches effectuées à l’université de Harvard qui démontraient
que des rats amputés de la moitié de leur cerveau se déplaçaient aussi vite
dans un labyrinthe que leurs congénères au cerveau intact. Ce résultat a fait
dire au docteur Karl Lashley, directeur de la recherche : « C’est à croire que
la mémoire est stockée en dehors du cerveau. » Nous avons vu que les
personnes vivant une EMI sont capables d’accéder aux souvenirs de toute
leur vie (lors de la phase dite de « revue de vie ») alors que leur cerveau ne
fonctionne plus. Lors des « expériences de mort partagées », nous avons vu
que même des tiers, les accompagnants du mourant, peuvent avoir accès à
la banque de souvenirs de celui-ci ! Les souvenirs individuels ainsi que la
personnalité pourraient être enregistrés dans les champs morphiques décrits
par Sheldrake, c’est-à-dire, notamment, les différents corps subtils de la
personne (corps émotionnel, mental, et spirituel, en particulier) que nous
évoquions plus haut. Tout l’Univers semble en outre constituer une
immense bibliothèque de stockage des données. Certains chercheurs parlent
d’un « univers participatif » dans la trame duquel seraient tissées la vie et la
mémoire. En théorie, disent-ils, les souvenirs sont stockés tout autour de
nous, dans cette « trame mémorielle63 ». Celle-ci a été entrevue sous
diverses appellations : « inconscient collectif » pour Carl Jung,
« noosphère » pour Teilhard de Chardin et David Bohm, « champ
akashique » pour Ervin Laszlo, « grande toile suprale » pour Emmanuel
Ransford. Il semble donc bien qu’aucune donnée ne se perde et que la
conscience du défunt continue à bénéficier de cette mémoire, tout comme la
Conscience de l’Univers en profite pour se complexifier, s’enrichir, évoluer
comme l’organisme vivant qu’il est.
Que dit la partie la plus avancée de la science actuelle, la physique
quantique sur la possibilité théorique d’une conscience individuelle non
mortelle ? Le physicien Philippe Guillemant, dans une vidéo intitulée
« L’Existence de l’âme expliquée par la science64 », montre de façon
admirable que les quatre propriétés inhérentes à l’existence supposée de
l’âme sont compatibles avec les découvertes de la physique moderne. Il
valide ainsi la possibilité théorique de ces quatre caractéristiques :
• « Il existe quelque chose qui ne ressort pas de la mécanique
classique déterministe uniquement. » Nous avons besoin
d’informations supplémentaires à celle-ci pour comprendre le cours
des évènements. Guillemant a lui-même décrit six dimensions
d’informations supplémentaires à notre espace-temps65, nécessaires
pour expliquer la coexistence du déterminisme et du libre arbitre
dans notre univers. Avec uniquement le déterminisme, l’univers ne
serait pas assez flexible et verrouillerait donc les possibilités
évolutives de toute éventuelle âme.
• « Il y a quelque chose capable de nous maintenir en vie. » Il existe
dans le vivant un système de maintien de l’entropie66 à un niveau
faible pour rester ordonné et se débarrasser de son entropie (principe
MEP : maximum entropy production).
• « Il existe des choses immatérielles. » Oui, la physique actuelle
accrédite le fait que le vide, par définition immatériel, est plein
d’énergies et d’informations. Ses informations sont extérieures à
l’espace-temps et à la matière, et on ne sait pas exactement ce que
c’est. Le physicien quantique et philosophe Antoine Suarez67 parle
d’une coordination immatérielle extérieure à l’espace-temps.
• « Il existe quelque chose qui survit après la mort. » L’un des plus
grands physiciens de notre temps, Roger Penrose, a développé le
modèle Orch’OR (orchestrated objective reduction), dans lequel la
conscience est décrite comme faite d’informations quantiques,
présentes en dehors de notre espace-temps, et qui se conservent quoi
qu’il arrive.
Trois conclusions peuvent finalement être tirées, à propos de la conscience
individuelle, à partir de nos connaissances actuelles dans le domaine des
sciences de la Conscience :
• La conscience n’a pas besoin du cerveau pour être produite et
exister : le cerveau permet juste de la recevoir, de la transmettre au
reste du corps et de la mettre en œuvre dans les rapports au monde
matériel extérieur.
• La conscience est en grande partie indépendante du cerveau : donc
quand le cerveau meurt, sa partie essentielle, son individualité,
persiste.
• La conscience individuelle d’un défunt peut contacter celle des
vivants ou celles d’autres défunts ou d’être non incarnés
(guides, etc.).
Armés de toutes ces découvertes, l’esprit « cartésien », rassuré par ces
cautions scientifiques, nous allons pouvoir passer au chapitre suivant, où
des questions et réponses plus élaborées à propos de la mort vont pouvoir
maintenant être abordées.
7. Pour aller (encore) plus loin…

Réponses décomplexées autour des peurs concernant


la mort

Après avoir intégré certaines informations nécessaires à l’ouverture de notre


esprit sur les recherches actuelles concernant les expériences péri-mortelles
ou sur ce qu’est la Conscience et la conscience individuelle, nous voici plus
à même de continuer notre échange initié au tout début de ce livre. Bien de
ces nouvelles questions ont peut-être été les vôtres durant votre lecture. Des
questions « existentielles », liées au sens de nos vies ici-bas et au-delà, à
notre propre conscience individuelle… Voyons maintenant ce qu’il en est,
reprenons le fil…

M.-O. : Certaines personnes ont peur de ne pas avoir eu le temps de


remplir leur « mission de vie » avant leur mort.
O. : Quoi que l’on ait fait sur terre, ceux qui nous parlent de leur passage
terrestre (les défunts ou des témoins d’EMI ayant vécu la revue de vie
pendant leur expérience, cf. chapitre 2), disent tous que peu importe ce que
l’on a fait ou que l’on n’a pas fait, dans le sens où l’on a de toute façon
forcément vécu et on a forcément réalisé des expériences. On a
nécessairement fait des « erreurs ». Grâce à tout cela, ces expériences, ces
erreurs, ce vécu, notre âme en fait le bilan conscient, et en tire des
enseignements essentiels. C’est-à-dire : quelles étaient les occasions de
mieux s’aimer soi, de mieux aimer les autres ? Ou de moins (se) faire
souffrir ? Et il n’y a ni châtiment en soi ni récompense en soi. Il y a juste
des prises de conscience. Quand on a fait souffrir, on le ressent. Quand on a
aimé, on le ressent. Donc, le travail est fait. Le job est fait. Le fait d’avoir
vécu suffit ! Ce n’est pas une question de quantité. Ce n’est pas d’avoir fait
beaucoup de choses, d’avoir rempli une série de buts, des missions. On n’a
pas à se « perfectionner » ni à se « purifier » ! On n’est pas à l’usine sur
terre, on n’a pas à remplir toutes les cases d’un contrat d’objectifs. Cela ne
fonctionne pas comme ça. Tout est bon à prendre dans notre expérience
terrestre. On peut faire feu de tout bois. Dans tous sens et avec tous les sens.
Voilà. Le fait d’être passé sur terre, d’avoir expérimenté un certain nombre
de choses, cela servira. Tel quel. Pour notre conscience personnelle, mais
également pour la grande Conscience. Donc c’est un peu comme la vague
qui revient ensuite à l’océan. Ta mission est accomplie du simple fait que tu
as vécu ! Il n’y a vraiment aucun souci à se faire.

M.-O. : Beaucoup de peurs concernent ceux et ce que l’on laisse


derrière soi une fois morts, des proches, conjoint, parents, enfants,
amis, avec la peur de souffrir de ne plus pouvoir les aider, les soutenir,
être présent pour eux, ne plus les voir, ne pas avoir assez fait pour eux
et les voir dans la souffrance sans rien pouvoir faire. Peur plus générale
de devoir abandonner son enveloppe charnelle et de ne plus participer
au monde. Peur de quitter cette vie passionnante, de quitter la nature.
Peur de comprendre des choses essentielles mais trop tard. Il y a aussi
la peur de laisser son ego. Son enveloppe charnelle. Sa personnalité.
Son identité… Se quitter soi en tant que personnage.
Qu’est-ce que cet ensemble de peurs évoque pour toi ?
O : D’abord, pour la première partie de cette question, dans bien des cas, les
défunts semblent pouvoir encore veiller sur les vivants et influencer leur vie
de façon bénéfique. La séparation n’est que partielle et la relation peut
continuer sur des plans plus subtils. Les défunts, jusqu’à un certain stade
d’évolution dans l’au-delà, peuvent entendre nos pensées, et même nous
avertir en cas de danger. Ils peuvent aussi nous apparaître de différentes
façons pour nous rassurer sur leur bien-être et leur continuité d’existence
dans l’au-delà.
Ensuite, dans l’au-delà, avant d’en être au stade d’évolution ultime de
fusion avec la grande Conscience, nous gardons un corps subtil et notre
personnalité avec ses souvenirs et ses particularités.
Enfin, certes on ne participe plus vraiment au monde terrestre, mais il n’a
pas vraiment le temps de nous manquer tant il semble y avoir de
merveilleuses choses à découvrir et à expérimenter dans les mondes de l’au-
delà.
M.-O. : Ce que l’on peut constater concernant les peurs évoquées sur
l’après-vie, c’est qu’elles sont souvent projetées parce qu’on imagine
qu’après la mort, cela pourrait être comme ici. Dans nos relations par
exemple.
O. : Oui, par exemple comme on a pu le lire dans les réponses à notre
questionnaire Facebook, il y a des gens qui ont peur, dans l’au-delà, de
tomber sur des êtres qu’ils n’aimaient pas sur terre, ou d’être obligés de les
fréquenter à nouveau, ou d’être obligés de faire des choses qui ne les
intéressent pas, comme ce qu’il s’est parfois passé dans leur vie terrestre…
Or, là, cela ne risque pas d’arriver, car les âmes se retrouvent dans des
mondes qui leur conviennent et leur correspondent, par un phénomène de
résonance. Parmi les multiples mondes créés dans l’au-delà, ceux qui vont
correspondre à notre niveau spirituel et à nos intérêts profonds vont
automatiquement venir à nous, et même être modelés par notre conscience,
et donc on ne risque pas d’être mal orientés et de faire des choses qu’on
n’aime pas. Au contraire. On va être attirés, en résonance, dans des mondes
qui correspondent à notre niveau d’évolution, à ce que l’on peut et ce qu’on
aime faire ou être.

M.-O. : La perception de soi n’étant pas du tout la même, il n’y a donc


plus les mêmes enjeux, c’est bien cela ? En réalité, on ne sait pas ce que
l’on aura envie de faire ou pas dans l’au-delà. Il y a des personnes qui
ont peur de devoir se réincarner, qui disent qu’elles n’auront plus envie
de revenir sur terre, et qu’elles espèrent que c’est leur dernière vie ici.
Sait-on des choses à ce sujet ?
O. : Oui. Les défunts (par le biais des médiums, ou bien par la
communication trans-instrumentale, définie dans le chapitre 3), nous disent
que la réincarnation n’est pas du tout la règle. Elle est plus rare que ce que
l’on pourrait croire, et presque jamais obligatoire. C’est vraiment un choix
de l’âme. La réincarnation peut être « conseillée » comme moyen le plus
rapide de faire évoluer l’âme, cependant elle reste pour ainsi dire toujours
facultative. Et il y a bien d’autres façons et d’autres mondes disponibles
pour évoluer.

M.-O. : Au chapitre 6, nous avons quand même parlé d’un certain


nombre de cas de réincarnation et de vies antérieures : finalement, ces
cas seraient-ils plutôt rares ?
O. : Les vraies réincarnations ne sont peut-être pas si fréquentes que cela.
Des cas supposés de « réincarnation » pourraient s’expliquer par une
« obsession », c’est-à-dire que les manifestations, les souvenirs, les
attitudes, qui avaient été attribués à une seule et même âme s’étant
simplement incarnée dans un nouveau corps, sont en fait liés à la présence
simultanée dans le corps d’une autre âme qui l’habite en « colocation ».
L’influence peut être plus légère et occasionnelle et, dans ces cas-là, les
mémoires des « vies passées » sont causées par des esprits de défunts qui
apportent par moments ces pensées et projettent les vies qu’ils ont vécues.
Un esprit imprime en nous l’expérience de sa vie et celle-ci est implantée
dans notre esprit comme si c’était la nôtre. Beaucoup de cas de
réincarnation peuvent ainsi se réinterpréter en obsession/influence ou,
mieux, en symbiose, plus ou moins prononcée, plus ou moins longue.
En réalité, nous sommes tous en lien constant avec d’autres vies que nous
partageons mystérieusement à travers le temps et l’espace. N’oublions pas
que nous provenons tous de la même grande Conscience et que nous
sommes donc tous « intriqués ». Nous portons peut-être tous, pour une part,
le poids d’erreurs, de peurs, de désirs, qui ne sont pas les nôtres et que nous
avons l’occasion de transformer en amour. Les bouddhistes pensent que
nous portons tous des « restes karmiques » à purifier provenant de la vie
d’autres âmes ayant vécu dans le passé (ou dans le futur, même, diront
certains audacieux des paradoxes de l’espace-temps). Il ne faudrait donc pas
dire : « J’ai été Claude Durand avant que d’être Olivier Chambon » (par
exemple…), mais l’on peut penser : « Telle perception, telle sensation, telle
prise de connaissance que je ressens actuellement ont pu être éprouvées par
la personnalité de Claude Durand, que je canalise à mon insu. » On peut
aussi se référer aux travaux de Rupert Sheldrake (chapitre 6) sur les
« champs morphiques ». Les souvenirs dits de « vies antérieures »
pourraient provenir d’une « résonance morphique » avec d’autres
personnes, décédées. Une personne peut, pour l’une ou l’autre raison, se
brancher, par résonance morphique, sur le champ d’un tiers ayant vécu dans
le passé1. Notamment une blessure du passé, une faille du psychisme,
pourrait attirer des éléments de la vie passée d’une autre personne qui
entrent en résonance avec cette souffrance. De toute façon, nous
« incarnons » probablement tous, peu ou prou, des histoires appartenant à
d’autres âmes semblant « séparées de nous », mais en fait reliées à nous par
des liens de sens ou de coévolution2. Nous sommes peut-être tous
influencés par des connexions non voulues et non conscientes avec d’autres
âmes. Les rendre conscientes et s’en dégager éventuellement feraient alors
partie du travail d’évolution de notre conscience personnelle. On pourrait
aller jusqu’à dire3 qu’« il y a deux plans : celui de notre monde, et un autre
plan à partir duquel, mais sans le quitter, nos trépassés nous aident en
utilisant le mécanisme de la “réincarnation”. C’est une sorte d’“osmose”
entre vivants sur terre et vivants dans l’au-delà », phénomène parfaitement
normal si l’on admet la conception de l’unité profonde de tous les hommes
dans la Conscience. Une dernière variante est bien racontée par Stéphane
Allix dans son livre Après… : parfois des proches défunts peuvent venir très
fugacement occuper notre corps physique et utiliser les capacités
sensorielles de nos corps subtils, pour y vivre des expériences terrestres très
réjouissantes pour eux, avant de repartir aussi vite qu’ils sont venus. Cela
pourrait arriver à n’importe qui, et cela fait de nous tous de potentiels
« médiums à transe » spontanés…

M.-O. : Donc, on part quand même du principe que l’âme cherche à


évoluer ? On peut aussi se poser la grande question : « Pourquoi est-ce
que je vis, pourquoi est-ce que je meurs ? Et… quel est le but de tout
cela ? » S’il y en a un…
O. : Cette envie d’évoluer n’est pas à comprendre comme une obligation
morale. C’est plutôt que l’envie de vivre, l’envie de grandir, l’envie de
créer, l’envie de se réjouir, l’envie de respirer, viennent de la Conscience
elle-même. Elle est généreuse, expansive par nature. Elle est joueuse. Elle
est vivante ! Elle ne peut pas s’empêcher d’inventer, de créer des formes. Et
de jouer avec les formes qu’elle a mises au monde, de les laisser se
transformer, pour avoir encore plus de possibilités d’inventivité et de
créativité. C’est comme un jeu sans fin, mais qui est une propriété
intrinsèque de la Conscience. Comme un enfant ne peut pas s’empêcher de
jouer. Un chien ne peut pas s’empêcher de courir quand on le lâche dans la
nature. Un oiseau ne peut pas s’empêcher de chanter. Et le petit bout de la
Conscience que représente l’âme ne peut pas s’empêcher de vouloir encore
plus apprendre, vivre, se réjouir, jouer, aimer. La Conscience comme un
« aimant » (aussi au sens du verbe « aimer ») tend à faire se rencontrer les
parties d’elle-même qu’elle a disséminées partout. Pour dialoguer avec
elles, créer des choses qu’elle ne pourrait pas créer si elle était restée Une et
Absolue. Comme si le Un conduit à un « ennui » : paradoxalement, il y a
une limite dans le « Un »… Les mots restent très limités pour expliquer la
complexité des choses. Quand le « deux » puis le « multiple » sont créés, il
y a alors des polarités et plein de nouvelles opportunités d’expériences et
beaucoup plus de possibilités de jeu.

M.-O. : C’est étrange de dire « il y a un ennui », comme si la


Conscience était un être qui peut s’ennuyer…
O. : Oui, j’ai vécu ce phénomène une fois, lors d’une expérience
spirituelle : j’étais dans l’esprit d’un créateur. Je dis bien « un » créateur,
peut-être pas « le » créateur, mais quand même un grand créateur. Il se
sentait seul et il était ennuyé que ses créatures ne se rendent pas compte de
son existence et ne jouent pas, n’interagissent pas avec lui. Comme si le
créateur avait besoin d’un contact avec autre que lui. Je sais que cela n’est
pas une évidence scientifique ce que je dis, mais je tiens à partager aussi
mon expérience…
Alors, pour reprendre ta question précédente, pourquoi l’âme a-t-elle cette
tendance innée à évoluer ? Parce qu’en tant que dépositaire d’une parcelle
de la grande Conscience, elle aussi aime s’émerveiller, se souvenir d’elle-
même, s’apprendre, s’inventer. Donc, tout cela n’est pas un but extérieur.
Ce n’est pas une contrainte. Ce n’est pas « moral ». Ce n’est pas pour
« faire le bien ». Ni pour faire plaisir à un « dieu » qui serait extérieur à sa
création. C’est vraiment parce qu’elle a envie de ça ! C’est tout. Quand un
enfant va jouer, il n’est pas nécessaire de lui dire : « Joue ! Ça va faire du
bien à ton développement personnel »… L’enfant joue naturellement.

M.-O. : Cela signifie-t-il qu’il n’y a pas de but à notre vie ?


O. : Oui et non. Il y a bel et bien un « but » essentiel de la vie, tel que le
comprennent et le réalisent ceux qui ont un contact avec l’au-delà : c’est
d’apprendre à s’aimer et à aimer les autres. Ou peut-être juste s’en
rappeler… Mais pour atteindre cet état de conscience particulier qu’est
l’Amour (amour inconditionnel et universel), il ne s’agit pas de se forcer, de
faire semblant, de nier nos aspects sombres inévitables. Au contraire, il
s’agit d’abord de s’accepter et de se « pardonner » (c’est une forme
d’amour) de n’être que ce que l’on est. Il s’agit de tout inclure de nous, de
ne rien rejeter ! C’est-à-dire de voir que nous sommes parfois un humain
limité, imparfait et vulnérable. Ici. À ce niveau de nous. Ce qui permettra
aussi d’accueillir les autres tels qu’ils sont avec leur beauté, leur fragilité,
leur noirceur, avec empathie et compassion. Et pour cela, il n’y a pas de but
précis. Il n’y a pas un but fixe, une chose précise à atteindre pour assurer
notre bonheur éternel. Mais il y a une méthode. La méthode, c’est
d’accepter de faire l’expérience intégrale de notre vie, de l’accueillir telle
qu’elle est, en conscience et avec le moins de jugements possibles. Comme
exemples de ces « méthodes », on pourrait citer le tantra, les voies
proposées par Isabelle Padovani, ou par Franck Lopvet, ou la méthode de
régulation des émotions par le Tipi, ou la méditation de pleine conscience.
L’idée générale, c’est juste : « Sois conscient de ce que tu vis. Accepte-le,
ouvre-toi. Laisse-toi traverser », et apprends, mais pas comme si c’était une
école pénible et laborieuse, recherche plutôt un apprentissage qui se fait par
le plaisir, mais, quand elle est inévitable, n’esquive pas la souffrance ! En
fait, c’est « acquiert de la formation » en t’éprouvant toi tel que tu es sans
rejeter aucune partie de toi. Joue avec les énergies. Mets ta main dans la
terre glaise. Vois ce que ça fait. Étonne-toi. Émerveille-toi ! Ou bien ennuie-
toi et fais cette expérience jusqu’à ce que tu n’apprennes plus rien d’elle.
Sois fier et heureux de ta créativité Unique. Ou au contraire vis la
culpabilité et la honte de toi, jusqu’à ce que le côté inutile et inapproprié de
ces émotions t’apparaisse… Donc ce n’est pas un but qui nous guide. C’est
une attitude. Comment es-tu présent à ton expérience ? Quelle qu’elle soit.
Comment tu l’accueilles avec bienveillance ?
Après la mort, le rôle des défunts demeure le même que le nôtre : continuer
à ouvrir leur conscience. Tout comme nous, cela les occupe pleinement.

M.-O. : Que devient-on après la mort ? Y a-t-il encore des choses à


faire après la mort ?
O. : En fait, ce que l’on vit, fait et devient après la mort semble évoluer
avec le temps4. Si l’on s’en tient à ce que l’on peut apprendre des esprits qui
nous contactent (spontanément ou à travers des contacts avec les défunts,
ou par le canal des médiums ou par la communication trans-instrumentale5),
on s’aperçoit que, juste après la mort, les âmes gardent leur caractère, leur
personnalité, à travers les corps émotionnels et mentaux. Immédiatement
après la mort, selon les circonstances de la mort (brutale et inattendue ou
progressive et accompagnée), selon notre degré de connaissance de la
nature de celle-ci et de préparation, et selon notre personnalité, diverses
choses peuvent arriver. Allix (2018) le résume très bien, à partir des
témoignages de nombreux médiums : « On peut pendant un moment être
inconscient de cette mort. On peut en avoir conscience mais la refuser, ou
être en colère d’avoir été happé par elle. On peut se trouver confus ou
perdu, et ne pas savoir où aller. On peut accepter sa mort mais ne pas
vouloir avancer sur ce nouveau chemin. On peut éprouver une immense
fatigue et ressentir le besoin de dormir. Enfin, on peut aussi toucher à des
états lumineux et débordants d’amour, comme ceux que rapportent les
personnes ayant vécu une expérience de mort imminente. » Alors là, surtout
là, n’ayez pas peur ! Quels que soient les premiers moments de la mort,
même ceux qui semblent difficiles, aucun n’est irrémédiable ni définitif. À
un moment donné, toute âme va pouvoir faire l’expérience, comme dans les
expériences de mort imminentes, de la paix, de la lumière et de l’amour.
Dès qu’il y a acceptation de la mort et un certain détachement vis-à-vis du
plan terrestre que la conscience vient de quitter6. Cette expérience de
lumière et d’amour est comme un « pot de bienvenue » dans l’au-delà, un
cadeau d’accueil fait pour montrer à l’âme sa véritable nature et lui indiquer
le chemin à cultiver lors l’évolution de sa vie dans l’après-terre. Une sorte
de « phare » qui lui indique la direction à suivre. Mais comme toute
cérémonie d’accueil, elle ne dure pas indéfiniment. Progressivement, l’âme
reprend son chemin individuel pour réaliser sa propre façon de continuer à
grandir en conscience. C’est ce que rapportent la majorité des défunts
quand ils racontent aux médiums le moment où ils sont passés de vie à
trépas. Il y a eu ce moment « EMI », ce moment fabuleux d’émerveillement
et d’amour.
Les premiers niveaux où se retrouve l’âme ne sont que des projections en
harmonie avec ce que nous sommes (ce que nous « vibrons »). D’où
l’étrange ressemblance entre les premiers niveaux de l’au-delà et notre
monde terrestre, avec des arbres, des fleurs, des prairies, des maisons, des
villes… Chacun vit dans un monde correspondant à son niveau spirituel et à
ses habitudes passées, jusqu’à ce que finissent par venir la lassitude et le
désir d’autre chose, d’un monde moins matériel encore, plus spirituel. Les
choses dont on se détache perdent leurs formes, s’évanouissent, se
dissolvent. Nous en restons à l’étape atteinte, aussi longtemps que nous y
trouvons de l’intérêt. Feu le père François Brune, expert mondialement
reconnu des expériences péri-mortelles, a écrit que « la grande loi qui se
dégage très nettement de tous les témoignages de l’au-delà, c’est le respect
absolu de notre liberté. Notre évolution et la vitesse de notre évolution,
d’étape en étape, de monde en monde, dépendront de la bonne volonté de
chacun. Tous le disent7 ».
Les premiers mondes de l’au-delà dans lesquels nous séjournons, sont créés
par notre propre volonté ou correspondent à des mondes déjà créés par
autrui qui nous attirent. Mais, généralement, ils sont créés automatiquement
par nos habitudes : ainsi, dans une première étape, nous reconstituons
d’instinct, autour de nous, notre univers terrestre familier, nos habitudes et
nos activités. Mais à mesure que nous progressons, ces choses disparaissent.
Nous pouvons avoir envie de rester un petit moment dans ces mondes,
parce qu’ils sont particulièrement intéressants pour peaufiner un art,
parfaire un savoir, pour vivre de nouvelles expériences originales ! Un
musicien, un physicien, peuvent beaucoup s’y amuser ! D’une certaine
façon, c’est aussi attractif que peut l’être une drogue. À ce niveau, la
conscience est contente de faire encore des expériences diverses et variées.
Avant de retourner à l’unité.
Il semble que les âmes vont progressivement évoluer grâce à des prises de
conscience successives, des « révisions de vie » de plus en plus lucides.
Elles vont alors traverser des plans de conscience allant de plus en plus vers
l’amour, l’harmonie, la lumière, de plus en plus vers la sensation qu’elles
font toutes partie d’une même grande famille issue de la Conscience
originelle. À d’autres niveaux, il n’y a plus de formes, il n’y a plus que la
conscience sans forme et l’on perd la notion de dualité. Il n’y a plus que le
Tout dans le Tout et l’Infini dans l’Infini. On appelle cela, dans beaucoup de
traditions spirituelles, les « sept niveaux », qui sont en fait plutôt sept
« catégories » de niveaux, incluant en elles de nombreux mondes différents,
peut-être autant qu’il y a d’âmes différentes… : le niveau des esprits qui
sont restés accrochés au plan terrestre, l’« astral inférieur » (où les défunts
sont restés dans des émotions négatives et construisent des mondes
négatifs), l’« astral supérieur », s’approchant de ce que pourrait être le
monde terrestre s’il était idéal, fait d’harmonie, de beauté, de solidarité, de
compassion, où les âmes s’intéressent surtout à l’art, la guérison, la sagesse
et l’apprentissage. C’est un peu un modèle de ce que pourrait être le monde
terrestre si l’on suivait des politiques alternatives, « penser local et agir
global », toutes les façons de créer un monde plus conscient.
Au-delà, il y aurait une sorte de « premier ciel » où l’on devient conscient
qu’on fait partie d’une même grande famille d’âme8 et l’on commence à se
rendre compte que « moi c’est toi et toi c’est moi »… Puis après, dans les
deux « ciels » suivants, petit à petit, la forme et l’identification à la forme
s’estompent, et c’est comme si la personne baignait dans une grande
Conscience, ne semblait plus s’identifier à un personnage et n’avait plus
envie de créer des choses qui ressembleraient au monde qu’elle a quitté. Ce
qui n’a plus ni corps ni figure, ni rien de sensible, échappe à la conception
humaine ; à ce stade-là, il ne sert plus à rien de vouloir penser la
Conscience à travers des images. Il nous est très difficile de comprendre
cette individualité persistante en dehors d’une objectivité visible. Le
sentiment « Je suis Un avec le Tout » exprime la rencontre paradoxale de la
dualité, contenue dans le « Je » et le « avec », et de l’unité, contenue dans le
« suis Un ».
Dans l’astral inférieur et supérieur, il y a encore des paysages, des
bâtiments, des choses ressemblant à la Terre, comme si le mental ne pouvait
pas encore s’empêcher de se référer à son expérience terrestre. Dans le
monde sans forme, il n’y a plus besoin de tout cela.
On pourrait dire que, tant qu’elle a une forme, l’âme a encore cette
impression qu’il lui faut progresser, qu’elle a quelque chose d’individuel à
accomplir, qu’elle doit apprendre, mieux comprendre, aider les autres…
Elle pourrait ressentir une sorte de « pression » à évoluer ou l’illusion que
quelque chose d’important dépend d’elle uniquement et que personne ne
peut le faire à sa place, que si elle ne le fait pas, c’est irrattrapable ou
impardonnable, ou que quelque chose a été gâché… Mais dans les mondes
où les formes s’estompent, il n’y a plus cette notion-là. Il n’y a plus
d’obligation individuelle. Cela devient vraiment un sport d’équipe ! Si tu
n’as pas réussi quelque chose, une autre partie de la grande Conscience le
fera à ta place ! C’est d’ailleurs bizarre, que l’on retrouve dans les religions
cette notion d’un Dieu tout-puissant mais qui aurait besoin de nous pour
faire quelque chose qu’il n’arriverait pas à faire lui-même. L’âme dans l’au-
delà garde au départ une sensation d’individualité, comme dans le jeu
terrestre, elle a encore une illusion de séparation du Tout, et c’est nécessaire
pour que la Conscience fasse un certain travail. La Conscience continue à
donner des « règles du jeu », c’est-à-dire une certaine fixité, mais à des
degrés moindres que sur terre. Je rappelle que dans un jeu de société par
exemple, si tu changes sans arrêt les règles ou s’il n’y en a pas, il n’y a plus
de jeu possible. Donc l’âme a encore besoin de jouer le « jeu de la
séparation » dans les premiers mondes de l’au-delà mais de moins en moins
au fur et à mesure des niveaux. À la fin du cycle de jeu, elle revient à sa
source, redevient pure Conscience, comme la vague qui retourne à l’océan
et s’y fond à nouveau. Puis recommence un cycle nouveau, où la
Conscience utilise l’information ramenée par l’âme pour la création
d’autres formes… C’est aussi ce que nous disent les bouddhistes. Ils nous
disent : « Toute forme, toute identification est une illusion. » Pour eux,
après la vie, c’est la grande dissolution. Ils n’ont pas tort, mais c’est
uniquement dans les stades ultérieurs (ou supérieurs) de l’après-vie que cela
se passe.

M.-O. : Finalement, avant de se fondre dans la grande Conscience, on


est dans diverses formes de rêves. Le rêve, est-ce la possibilité de
jouer ?
O. : Oui. Le rêve, c’est l’outil du jeu. Donc, on va dire les choses comme
ça : quand on veut « descendre » vivre des choses dans une incarnation, on
entre dans un nouveau « rêve »… Dès la naissance sur terre, dans le
bouddhisme tibétain, notamment dans le yoga du rêve (le yoga nidra), les
apprentis s’entraînent à sortir du « cauchemar » ou du moins du rêve qu’on
se crée dans la vie terrestre, et même à sortir des rêves qui continuent dans
les vies de l’au-delà ! Parce que dans l’au-delà, dans les premiers niveaux,
on « rêve » encore beaucoup ! Le yoga nidra apprend à se rendre compte
qu’on est dans un rêve, à se « réveiller » dans le rêve ! Cette habileté-là est
vraiment utile, après la mort, justement pour aller vers ce qui est appelé la
« claire lumière » ou la « spatialité lumineuse », c’est-à-dire quelque chose
qui effectivement est la Conscience pure. Par ailleurs, dans l’autre sens,
peut-être oublierons-nous totalement ou partiellement notre « rêve »
terrestre, lorsque notre conscience se « réveillera » dans l’au-delà… ?
Au début d’un cycle de création, la Conscience commence à « rêver » et
produit des formes. On peut dire, quand on dit « elle joue », qu’elle rêve en
fait à ce moment-là. Une partie d’elle accepte d’être « endormie », elle qui
est « pur éveil » et qui n’a pas besoin de forme. Elle fait l’inverse du
cheminement proposé par le yoga nidra ! Les âmes font du yoga nidra et
remontent à la Conscience, alors qu’elle, paradoxalement, s’endort un
peu… Elle fait des rêves pour nous créer. C’est une notion intéressante,
même si cela peut sembler aller très (trop) loin, bien au-delà de nos
préoccupations quotidiennes et de l’objet de ce livre…

M.-O. : Certaines personnes ont très peur après la mort d’être encore
conscientes mais de se retrouver dans « rien », de flotter seules dans un
vide infini.
O. : Aux personnes qui se disent « il n’y a rien », on peut répondre
différentes choses… Déjà, c’est impossible qu’il n’y ait rien parce que la
Conscience crée en permanence des formes et des rêves… On peut
simplement dire que ce qu’on va vivre va dépendre de notre niveau de
préparation. Savoir qu’il y a la Conscience et la Lumière sous-jacentes à
toutes les manifestations de vie (chapitre 6), qu’on est en permanence
connecté à cette Conscience et qu’il y a d’autres formes de conscience
comme des guides, des esprits supérieurs, qui peuvent venir nous aider,
nous apporter de l’amour et de l’aide pour sortir d’une mauvaise passe,
c’est très utile pour mettre fin à une éventuelle expérience initiale de vide.
En fait, on ne voit de vide que si l’on croit au vide ! Les personnes qui n’ont
pas eu de préparation et qui pensent qu’il n’y a « rien » après la mort ont
parfois plus de difficultés après la mort et peuvent effectivement rencontrer
cette expérience de vide.

M.-O. : C’est un peu une application du fait que « ce que tu crois, tu le


crées et tu le vois » (et pas l’inverse).
O. : Tout à fait ! Et encore plus dans les mondes de l’au-delà. On peut
même dire, en citant le père François Brune9, que « les différents mondes de
l’au-delà non seulement correspondent à différents niveaux de conscience,
mais encore ne sont que ces différents niveaux dans leur manifestation ».

M.-O. : Encore plus, parce qu’apparemment sur terre déjà, on croit, on


pense, on crée, mais de façon lente (et généralement plutôt
inconsciemment !).
O. : C’est pour cela qu’on peut évoluer de plus en plus vite et facilement
vers la pleine conscience dans ces mondes de l’au-delà : parce que la pensée
s’y réalise plus rapidement, et l’on se rend donc compte que l’on est co-
créateur de la « réalité » perçue, on a un feedback plus rapide sur les
conséquences de nos pensées et de nos émotions. Tu commences à plus te
responsabiliser par rapport à tes pensées, tu n’en es plus la victime.

M.-O. : J’imagine qu’on peut jouer dans ces dimensions-là autant


qu’on en a envie. Peut-être ces pensées nouvelles sont-elles en train de
créer le monde physique de demain ?
O. : Je pense qu’il y a une interaction entre les différents niveaux de
conscience, entre les différents mondes. Les progrès que l’on fait dans ce
monde peuvent même impliquer des progrès dans les mondes « supérieurs »
et vice-versa. Dans les mondes de l’au-delà, il se prépare des idées qui vont
être implantées et qui vont nous influencer dans notre vie terrestre. Donc, il
n’y a pas de séparation. L’idée fondamentale, vraiment, c’est qu’il n’y a pas
de séparation. J’appelle cela « l’ascenseur de la Conscience ». C’est la
même substance immatérielle qu’on appelle « Conscience » qui est présente
dans la matière10, dans les corps subtils, et dans les différentes ondes
visibles ou invisibles. C’est cette même conscience que l’on retrouve à des
pourcentages beaucoup plus élevés dans d’autres mondes, mais qui relie
tous les mondes. C’est l’ascenseur. Cela permet de relier tous les étages.
Dans l’absolu, tout est possible, car tout communique.

M.-O. : Des gens ont peur d’avoir à se réincarner. Leur vie a été
difficile sur terre et ils se disent : « C’est trop dur, s’il faut encore
revenir… »
O. : Il faut savoir que rien n’est fait sans l’assentiment de l’âme. C’est notre
propre conscience supérieure qui décidera. De toute façon, apparemment, il
n’est pas obligatoire du tout de se réincarner. Il y a de nombreuses façons
« autres », dans d’autres mondes, d’expérimenter. En plus, on peut
apparemment être parallèlement incarnés dans plusieurs mondes : par
exemple, en ce moment ma conscience est « là » dans cette incarnation,
mais je fais peut-être partie d’un « tronc » de conscience ou d’un groupe de
consciences, qui expérimente en même temps d’autres vies. C’est une
hypothèse qui est de plus en plus admise. Philippe Roux en parle
notamment dans le livre Comment communiquer avec les défunts11. Franck
Lopvet parle de « multidimension ».
Mais ce qui semble sûr, c’est que se réincarner n’est pas une punition
comme on pourrait dire : « C’est du karma qu’il me reste à retraiter, j’ai
échoué dans la vie précédente alors il va falloir que je retourne travailler ça
sur terre. » Il y a d’autres parties de la grande Conscience qui peuvent très
bien reprendre en main ce travail et peut-être créer de nouvelles formes
pour permettre le même travail… D’autres rayons de la Conscience vont
aller « travailler » cela… On peut passer la main ! C’est comme dans la vie
terrestre, si tu essaies de réparer ton frigo, que tu y passes une demi-journée
et que tu n’y arrives pas, tu te dis : « Je vais appeler un spécialiste. » Ce
n’est pas un échec. Il y a d’autres aspects de la Conscience qui sont
spécialisés pour faire ce travail-là. Tant qu’on est dans le monde de la
forme, on croit que tout dépend de nous. Et que si on ne fait pas une
certaine chose ça va être catastrophique… On dit que les cimetières sont
remplis de gens indispensables !
Chacun de nous est précieux mais non indispensable. Ne soyons « que »
nous-même, c’est déjà très bien, à la fois merveilleux, unique, et totalement
humain donc parfaitement imparfait, sublime et médiocre tout à la fois…

M.-O. : Je voudrais reprendre une peur déjà abordée plus haut : un


certain nombre de personnes, même celles ayant la certitude d’une
survie de l’âme, ont peur de laisser leurs proches désemparés,
malheureux et de ne rien pouvoir faire pour eux. Peur de ne plus
pouvoir les aider, les soutenir.
O. : Déjà, les « expériences de fin de vie » (EFV, voir chapitre 2) montrent
que l’on peut, en tant que défunt, venir accompagner nos proches lors de
leur mort. Leur apparaître pour les soutenir, les guider. Les enjoindre à
monter vers des plans plus lumineux, plus subtils. D’autre part, pendant les
premiers « temps » de la vie dans l’au-delà, il y a la possibilité d’interférer
avec la vie terrestre de nos proches, de se manifester à eux en tant qu’esprit.
De nombreuses personnes qui ont perdu un proche sont contactées
spontanément par ce proche. Sans oublier qu’ils peuvent voir des
médiums, etc. Dans l’immense majorité des cas, ceux des défunts qui nous
contactent spontanément (cela se passe surtout lors de la première année
après leur mort) semblent avoir progressé spirituellement ou, en tout cas,
sont dans un très bon état d’esprit. Ils disent des choses aimantes,
demandent pardon ou pardonnent, sont bienveillants, nous disent veiller sur
nous, et nous rassurent en nous disant qu’ils se sentent très bien. Donc les
défunts peuvent nous laisser des signes, des encouragements, des messages.
Voire lors de leurs apparitions, de leurs manifestations, ils peuvent très
clairement donner des conseils ou prévenir d’un danger. Par exemple : « Va
voir ton médecin, tu as quelque chose au sein droit ! » « Attention !
Freine ! », juste avant que quelqu’un ait justement brûlé le feu rouge. Ou :
« Attention, déplace le petit qui est dans le salon ! » et, juste après que la
personne le déplace, le lustre tombe. Tous ces exemples sont réels. Les
défunts ont donc des moyens pour intervenir dans la vie de leur proche. De
toute façon, l’amour est plus puissant que la « mort », qui n’est qu’une
étape inclue dans un processus qui s’appelle « la vie ». Ce qui est lié un jour
l’est pour toujours, l’équivalent de l’« intrication » en physique quantique :
quand des particules ont formé un système lié, si ensuite on les sépare à des
distances faramineuses, elles continuent à être liées par un lien invisible qui
fait que si l’une réagit, l’autre réagit de manière simultanée et instantanée.
Donc nous ne sommes jamais vraiment séparés de ceux avec qui nous
avons été profondément liés.
Même si nous nous sentons indispensables à elles et nous soucions des
conséquences de notre mort, il ne faut pas oublier que les personnes qui
restent sur terre peuvent trouver d’autres ressources que nous une fois que
nous sommes morts. Et c’est même peut-être quelque chose que leur âme a
programmé avant même de venir sur terre, de s’incarner dans une famille
avec un membre qui va être mort « trop tôt », qui va leur manquer et leur
donner l’envie d’aller puiser dans leur propre force, leur permettre de
développer leur autonomie et les amener à apprécier d’autant plus la valeur
de leur vie. Leur âme vient faire cette expérience précisément sur terre.
Donc, on n’a pas fondamentalement à se sentir coupable de laisser seuls nos
proches, puisque c’est peut-être même eux, à un niveau supérieur de leur
conscience, qui l’ont choisi. Il faut garder à l’esprit que tout fait partie d’un
plan intelligent évolutif et créatif. Gary Schwartz appelle cela le G.O.D.
(Guiding, Organizing, Designing), une sorte de grande conscience qui met
en place les choses de manière tout à fait coordonnée, où il n’y a pas de
hasard, où tout est bien pensé, intelligent, pour pouvoir favoriser le
développement des âmes et, par extension, de la grande Conscience. De
plus, la médium Sylvie Ouellet12 rappelle très justement que la mort d’un
être aimé, au-delà du manque et de la mélancolie qu’elle nous fait vivre,
peut faire de nous « une personne différente de celle que nous aurions été
sans cet évènement. Une personne plus riche. Une personne plus ouverte à
certaines dimensions de la réalité. Une personne plus à l’écoute de sa part
spirituelle […] La mort est toujours au service de notre ouverture de
conscience. Elle surgit toujours pour susciter cette ouverture chez celui qui
la vit, mais aussi chez toutes les personnes touchées par cette mort ».

M.-O. : Certains confient avoir peur de leur état d’esprit au moment de


la mort.
O. : L’état d’esprit au moment de la mort peut en effet avoir un impact sur
le vécu de ce passage. C’est pour cela que les bouddhistes tibétains
s’entraînent depuis leur naissance. Il est bien de partir dans un état d’esprit
le plus dégagé possible des soucis matériels. En paix ou réconcilié avec les
autres… autant que possible. Quand la mort ne nous surprend pas
brutalement, c’est bien d’avoir le temps de finir les « affaires en cours ». Ne
pas laisser en suspens les litiges, les conflits, les non-dits. Pouvoir exprimer
à ceux qu’on aime qu’on les aime. Pouvoir demander pardon ou accorder
éventuellement son pardon à ceux avec qui cela s’est moins bien passé.
S’entraîner à l’acceptation, au lâcher-prise. À la confiance qu’on va
rejoindre quelque chose de plus grand, de plus beau, de plus essentiel.
« Rien de ce qui est essentiel ne peut être perdu », dit Eckart Tolle. L’âme
en elle-même, la Conscience, sont immortelles, invulnérables, indéfectibles,
indestructibles… totalement indépendantes de la survie ou non du corps. On
peut donc se détendre, se poser en toute confiance, c’est important de le
savoir. Les personnes qui font des expériences psychédéliques apprennent à
lâcher des peurs liées au passage de la mort, de même que ceux qui
s’habituent aux états de conscience élargis (chamanisme, méditation,
yoga…). Les « psychonautes » (personnes qui voyagent dans la psyché ou
la super-conscience), ou les « thanatonautes » (personnes qui apprennent à
naviguer dans les mondes de l’au-delà) explorent cela. On peut se préparer
à ce qui nous attend en lisant des livres sur les EMI, en écoutant des
témoignages vidéo…
Ce qui est dommage, c’est de mourir brutalement, sans vraiment s’en rendre
compte alors qu’on ne s’était pas préparé auparavant à la mort, à ses
différentes étapes. Lors d’un attentat par exemple, ou lorsque l’on meurt
dans notre sommeil où, d’une seconde à l’autre, nous sommes morts. On dit
que les gens meurent d’une « belle mort » parce qu’ils meurent au moment
où ils s’endorment, au moment de la nuit. Ce n’est en réalité pas
nécessairement une « belle mort », parce que l’on peut se retrouver
complètement désemparé dans un autre monde et nous demander ce que
l’on fait là, ne pas se rendre compte qu’on est mort. Dans le fameux premier
niveau des esprits attachés à la terre, il y a ceux qui sont morts trop vite,
sans le réaliser, à cause d’un attentat, d’un accident… Heureusement, dans
l’au-delà, personne n’est laissé seul sans aide dans la confusion et
l’égarement. Des proches décédés, des guides, la lumière, les prières des
proches vivants, etc., vont venir orienter le nouveau défunt, répondre à sa
demande d’aide, pour lui permettre de réaliser et d’accepter le fait qu’il est
bel et bien mort, pour l’inciter à se diriger vers toute source lumineuse se
présentant à lui à un moment ou à un autre.

M.-O. : Et si l’on n’a pas réglé ce que l’on avait à régler, si l’on n’a pas
eu le temps de dire à tout le monde ce qu’on avait à dire, si l’on ne s’est
pas « excusé » de certaines erreurs, si l’on n’a pas exprimé ses regrets
ou son amour… ?
O. : Tu as plusieurs solutions. Tout d’abord, les personnes qui restent
peuvent elles-mêmes faire un travail psychologique et te pardonner si tu as
fait des choses qui les ont blessées. Celles qui pensent que « tu leur as fait
du mal » oublient de se dire que, premièrement, elles ont en partie choisi
leur vie telle qu’elle s’est déroulée (et notamment de continuer la relation
avec toi), et que, deuxièmement, tu as été un peu leur sparring partner sur
terre pour leur permettre d’être en face de certaines choses à régler et pour
les élaborer. De toute façon, nous sommes tous dans notre vie un peu
« coupables » ou responsables de « mauvaises actions », c’est inévitable,
inhérent à la vie terrestre. D’ailleurs, une fois mort, quand tu fais ta « revue
de vie », tu vois que parfois, sans t’en rendre compte, tu as pu faire du mal,
mais que tu n’as pas pu faire autrement, car tu n’es pas un être parfait quand
tu es humain, tu n’as pas conscience de tout et, sur terre, tu ne peux pas
faire que des actions parfaites et alignées.
De toute façon, quand tes proches vont mourir à leur tour, tu les retrouveras
vite et tu pourras les contacter facilement. Ils seront alors dans un état où ils
pourront bien plus facilement passer au-dessus de tes prétendus graves
méfaits, parce qu’eux-mêmes auront fait leur revue de vie et se seront
aperçus qu’ils n’étaient pas parfaits, qu’eux aussi ont fait souffrir d’autres
personnes volontairement ou sans s’en être rendu compte. Ils auront
beaucoup plus de compassion pour toi, comme pour eux-mêmes, et tu
pourras régler cela. Rien n’est définitif. Aucune séparation n’est définitive,
et aucun conflit ne peut jamais se résoudre. Il y a toujours un moment dans
la vie terrestre ou bien dans l’au-delà où les choses pourront être
relativisées et où tout prendra son sens. À un certain niveau dans l’au-delà,
personne n’en veut plus à personne, car on comprend que tout avait un sens
et était en quelque sorte « juste ».

M.-O. : Peut-on faire quelque chose dès maintenant pour préparer


notre « après-vie » ?
O. : Le futur, selon certaines théories de la physique moderne, existe déjà
sous forme d’un ensemble de possibles, d’évènements qui ne se sont pas
encore complètement réalisés, qui existent à l’état de potentiel. Ces
évènements sont « en devenir » et sont engagés dans un processus de
« manifestation » d’eux-mêmes. Un être humain peut, par sa pensée, son
intention et son désir (sa vibration), exercer une influence sur ces
« possibles ». Le choix d’une « ligne d’évolution future » peut être guidé
par l’intuition, l’intention, l’attention, et doit s’accompagner d’un lâcher-
prise. Ainsi, nous pourrions orienter certains de nos futurs terrestres, mais
aussi, pourquoi pas, nos futurs dans l’au-delà ? Peut-être pourrions-nous
ainsi, depuis notre vie ici-bas, avec la connaissance appropriée et l’intention
juste, commencer à choisir, créer, et orienter le parcours de notre séjour
dans les domaines de l’après-vie ? Pourrions-nous depuis notre présent
orienter notre « zone d’atterrissage » et le type de monde de l’au-delà où
nous aimerions évoluer après notre mort ?
En dehors de ces possibilités, lire, s’informer, ouvrir son esprit sur la nature
de la réalité, s’intéresser aux récits d’EMI, aux expériences de conscience
augmentée, décider d’aller à la rencontre de soi, méditer ou apprendre à
réguler ses émotions, à libérer ses anciens traumatismes, à reconsidérer
certaines croyances limitantes, sont des pistes pour préparer notre future
évolution dans l’au-delà.
M.-O. : Quant aux personnes qui ont peur qu’il n’y ait « rien » après la
mort, elles ont surtout peur que tout ce qu’elles ont fait n’ait servi à
rien.
O. : Même si on ne croit pas à une survie individuelle de l’âme après la
mort, il y a d’autres théories qui parlent d’une sorte de « super-réservoir
psychique », d’« annales akashiques » où tout ce qui a été fait, dit, pensé,
ressenti, est stocké dans une immense base de données extérieure à nos
cerveaux. Tout ce qu’on a fait, tout ce qu’on a été, reste gravé et utile à
l’avancement de l’humanité. Il y a une théorie scientifique, celle des
« champs morpho-génétiques », de Rupert Sheldrake, qui montre que les
espèces évoluent grâce à la somme des comportements individuels de
chaque membre de l’espèce qui s’est enregistrée dans le champ morphique
et le modifie13. Donc de toute façon, tout ce que l’on a fait ne peut pas être
perdu. Ce sera utile pour l’évolution des autres. Même s’il n’y avait pas de
survie de la conscience individuelle après la mort, il semble bien que, de
toute façon, on participe par nos actions à l’évolution du monde. Et donc,
chacune de nos actions, nous ne la faisons pas uniquement pour nous mais
aussi pour le collectif.

M.-O. : On retrouve aussi dans les peurs celles du passage – de


l’inconnu, de l’imprévu – comme être en haut d’une grande falaise et
sauter.
O. : Cette peur de l’inconnu et de l’imprévu parle à nouveau de ce que l’on
disait à propos des changements. Va-t-on être capable de les vivre ? Va-t-on
pouvoir les affronter ? Que va-t-on perdre ? Etc. Une fois qu’on a sauté
dedans, c’est bon… On est dans l’action et, automatiquement, on va
affronter ce qui est cette nouveauté, on est rempli de sensations… On est
dedans. Beaucoup moins capté par les doutes et les peurs d’avant le passage
à l’acte. Les personnes qui font des EMI vivent quelque chose de totalement
nouveau, mais ils sont fascinés et ils n’ont pas, à un seul moment, un regard
en arrière pour dire : « Oh la la ! Qu’est-ce que je quitte ? »

M.-O. : Oui ! Et en plus, des personnes témoignent qu’elles ont eu,


pendant cette expérience d’EMI, l’impression très forte et réjouissante
de rentrer à la maison !
O. : Oui ! Ils retrouvent quelque chose de beaucoup plus familier ! En fait,
on croit que c’est de l’inconnu, de l’imprévu, car on croit que la seule vie
vraie, réelle, valable est sur terre. En réalité, c’est quand on retourne dans
ces plans supérieurs non incarnés que l’on se rend compte que l’âme est
vraiment de retour chez elle ! C’était plutôt quand on est descendu sur terre
qu’on avait à s’en faire ! Dans quel monde a-t-on atterri !
C’est pour cela qu’il ne faut pas opposer la vie et la mort, mais la naissance
et la mort. Les passages. Parce qu’il n’y a pas de mort, on ne peut donc pas
opposer la vie et la mort ! En revanche, on peut opposer la mort et la
naissance. Et la naissance est souvent bien plus traumatisante que la mort.
L’âme vient parfois « la mort dans l’âme » sur terre. Elle arrive dans une
réalité où l’on va être sujet à la souffrance, la séparation, la faim, la soif, le
froid, la maladie, les accidents… Un monde relatif. Un monde de polarités.
Les personnes qui reviennent de leur EMI décrivent souvent cette
impression désagréable au moment du retour dans le corps physique de
rentrer dans un habit trop étroit ou une combinaison de plongée trop serrée,
glacée et qui adhère trop. En fait, c’est la naissance qui est douloureuse. La
mort est un processus libératoire qui amène dans un état beaucoup plus
confortable que la vie terrestre.

M.-O. Certaines ont exprimé la peur de ne pas avoir d’intimité, de ne


pas avoir d’espace privé, d’entendre les pensées des autres.
O. : Oui, sur terre, on arrive à se construire des petites maisons isolées, des
espaces privés, on n’entend pas le bruit des voisins… Mais dans l’au-delà,
la conscience est « non locale » et jouit donc de capacités de télépathie et de
clairvoyance (voir à distance)… On pourrait donc se dire « si tout le monde
m’entend à distance, voit ce que je fais à distance, cela devient un enfer »…
Mais non, car on sait que, même dans l’au-delà, la conscience peut créer
des sortes de maisons, des lieux de repos, des lieux d’isolement, des lieux
de prière, d’après ce qui est décrit par les défunts. On peut vraiment, encore
plus facilement que sur terre, se créer son propre lieu de ressourcement à
soi. On peut même s’y entraîner et le préparer sur terre : dans certaines
techniques chamaniques, ou dans des techniques de rêve dirigé ou
également en hypnose ou en EMDR, etc., on peut se créer sa propre maison,
son propre palais, son « lieu sûr », où l’on est parfaitement à l’aise. Dans
l’au-delà, il sera encore plus réel que nos maisons terrestres. On peut aussi
dire « stop » et tout « parasitage » s’arrête. Alors que sur terre, on est dans
la rue, même si l’on dit « stop », le marteau-piqueur ne va pas s’arrêter !

M.-O. : Il y a aussi la peur de mourir seul.


O. : Oui, on peut avoir peur de mourir solitaire quand ce n’est pas choisi…
Pourtant, en réalité, on n’est jamais vraiment seul au moment de la mort, il
faut le savoir… C’est le temps pour la prière, pour demander aux défunts
qu’on a aimés, ou à des guides, de venir nous aider à faire la transition, de
nous aider à nous tourner vers le lâcher-prise et le laisser-aller, en
confiance. Sachant que la spatialité lumineuse, la « claire lumière », comme
le disent les bouddhistes tibétains, l’Esprit, nous attendent… Face à cette
pseudo-solitude, on peut être dans l’abandon, mais le bon abandon : « Qu’il
en soit fait comme il doit se faire. »

M.-O. : Que répondre à la peur de perdre sa personnalité, ce qui nous


est unique ?
O. : Autant nous perdons notre corps physique et notre corps éthérique (le
corps énergétique donc), autant les corps mental et émotionnel avec leurs
souvenirs, leurs mémoires, leurs particularités semblent persister dans l’au-
delà. Les défunts qui se manifestent à travers les médiums ont une façon de
parler, des mots à eux, des tournures de phrases, des tics verbaux, des
manifestations caractérielles très particulières ; les consultants le confirment
et reconnaissent ainsi facilement le défunt qui s’exprime ; ils disent : « Ah
oui, ça, c’est tout à fait lui ! Il n’y a que lui qui parle comme ça ou qui
utilise ces expressions. » Ils sont surpris. On ne perd pas notre personnalité,
on continue à se reconnaître en tant qu’individu, on n’a pas l’impression de
dissolution complète de l’ego. L’accession aux mondes sans formes, avec
une fusion dans le Tout, ne se fait que très progressivement.

M.-O. : Si l’on en revient à ceux qui n’ont plus envie de vivre aucune
vie, même dans l’au-delà, alors ceux-là, ne faudrait-il pas qu’ils sachent
peut-être qu’ils pourront se reposer s’ils en ont l’envie… ?
O. : Oui, bien sûr, car dans ces mondes-là celui qui veut dormir, eh bien il
peut dormir. Même si, en réalité, on n’en a pas besoin. Celui qui veut
manger ou boire alors qu’il n’y en a pas besoin peut s’amuser à faire des
expériences et goûter à une « nourriture immatérielle », etc. C’est ce que
décrivent des esprits.
Donc on peut comprendre que certains aspirent au repos de l’âme. C’est une
expérience qu’on peut faire tout le temps nécessaire. Des repos de l’âme
complets. Dans l’au-delà, il y a des sortes de sanatoriums pour les êtres
fatigués, dans lesquels les personnes peuvent, après avoir passé un temps
indéfini, sortir toutes ragaillardies, avec une nouvelle l’énergie. Cela n’est
pas un problème.

M.-O. : D’ailleurs, cela me fait penser aux personnes qui meurent alors
qu’elles étaient prises dans des addictions destructrices, qui meurent
d’overdoses, etc. Des témoignages montrent qu’il y a même des sortes
d’hôpitaux…
O. : Oui, des sortes de centres de désintoxication ou qui permettent de sortir
de la confusion, avec d’autres âmes qui jouent le rôle de soignants, pour
retrouver une sorte de lucidité !

M.-O. : Après tout ce que l’on vient d’évoquer, je me dis que, malgré
tout, il y aura toujours des personnes pour argumenter : « C’est
n’importe quoi, ce n’est pas possible, ça va trop loin, ça n’existe pas
tout ça, d’où ça sort toutes ces conneries », etc. Ma question est :
pourquoi est-on en lutte face aux différents faisceaux d’éléments qui
nous montrent que l’âme survit ? Pourquoi, quand on présente des faits
précis, des études, des témoignages largement en faveur de la survie, et
du fait que la conscience n’est pas produite par le cerveau, veut-on
absolument rester persuadé qu’il n’y a rien… ?
O. : Oui, on dirait que révéler à certaines personnes qu’elles ne perdront pas
leur conscience ni leur individualité, qu’elles ne perdront pas le lien avec
les gens qu’elles ont aimés, qu’elles ne perdront pas la sagesse et les
connaissances qu’elles ont accumulées, qu’il y a un sens à tout ça, qu’il y a
une grande Conscience derrière, un plan intelligent évolutif et créatif et
aimant, cela les énerve ! Pourquoi cela les embête-t-il à ce point ?
Je pense que, au départ, elles confondent spiritualité et religion. Les
personnes, après toutes les guerres de religion qu’il y a eues et qu’il y a
encore, après les persécutions religieuses, ont eu de bonnes raisons
d’apprécier la séparation de l’Église et de l’État, puis de l’Église et de la
science. Elles ont donc peur de retomber dans ces travers avec ces histoires
de survie de l’âme et, donc, de retrouver les effets destructeurs de la
religion dogmatique. On peut aussi avoir peur de tomber entre les mains de
sectes.
Or, les expériences péri-mortelles se déroulent complètement hors religion !
Elles relèvent de la spiritualité, c’est-à-dire qu’elles sont le résultat d’un
contact direct et sans intermédiaire avec la Conscience. Cela n’a rien à voir
avec la religion, qui est une institution créée par des hommes pour des
raisons de pouvoir et de contrôle sur d’autres hommes, avec l’obligation de
passer par des intermédiaires qui sont censés être une élite en contact
privilégié avec la Source. En fait, les religions ne sont pas aussi clémentes,
aussi tolérantes par rapport à la mort que ce qu’on vient de présenter. Elles
ont introduit les notions d’enfers, de jugements, de tabous, d’interdits, de
punitions, et pour éviter que notre mort tourne mal, elles nous disent qu’il
faut passer par « l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours », passer donc
par des prêtres, des rabbins, des imams, etc., qui sont censés détenir le
savoir, passer par une sorte d’asservissement à des compétences que nous
n’aurions pas nous-mêmes ! Alors que la spiritualité, c’est un contact direct
avec le divin. Nul besoin d’adhérer à des textes, à des dogmes, à des
pratiques obligatoires. Donc, les gens confondent les notions de conscience
individuelle et d’âme, avec la religion. Et, à juste titre, ils ne veulent pas du
retour d’un fondamentalisme religieux qui nierait la science. Ce que ne sont
pas les expériences péri-mortelles. Les personnes qui les vivent sont très
souvent non religieuses. Les personnes qui vivent des EMI avec la Lumière,
l’Amour sont souvent non croyantes, agnostiques, athées, ou même
anticléricales ; pourtant, elles sont complètement transformées
spirituellement par leur expérience. Donc c’est une première raison de la
réticence de certains face à la survie de l’âme : « Je me méfie ! On ne va
pas retomber dans les pièges de l’Église, etc. La science a suffisamment fait
de progrès. On ne va pas aussi facilement se faire avoir par des balivernes
qui nous promettent la lune juste pour nous calmer et nous enlever notre
angoisse de la mort. » Mais, dans ce cas, il faut que ces personnes se posent
et lisent réellement les travaux et voient que toutes ces recherches n’ont pas
été faites par des religieux, bien au contraire ! Pas du tout.
Deuxièmement, peut-être y a-t-il aussi la peur d’avoir vécu une « mauvaise
vie » et donc d’avoir à souffrir après la mort. Ces personnes se disent
(consciemment ou inconsciemment) : « Aïe, avec le mal que j’ai pu faire
sur terre, s’il y a un moment où je vais devoir confronter tout ça, regarder
tout ça… Ou alors si je vais devoir retrouver des gens que je n’aime pas !
Ils étaient déjà assez pénibles sur terre, ou des “ennemis”, ou des gens à qui
j’ai fait du mal. » L’idée d’avoir à regarder lucidement le déroulement de
leur vécu, même si en réalité elles ne vont pas avoir à rendre des comptes
mais à se rendre compte, ne leur plaît peut-être pas. Car ce qu’elles ne
savent pas, c’est que leur examen de conscience post-mortem va se réaliser
sans jugement et avec amour (c’est ce que montrent notamment les EMI
avec la revue de vie). Il n’y a pas de jugement extérieur, c’est juste nous qui
prenons conscience de notre vécu et de ses conséquences sur les autres.
Il y a aussi le cas de personnes plus ou moins dépressives qui se disent :
« Non, je n’ai plus envie de vivre du tout ! Quelle que soit la forme de vie.
Que ce soit ici sur terre ou dans l’au-delà. Je n’ai pas envie de continuer à
faire des expériences, pas envie de continuer à soi-disant évoluer. Oubliez-
moi, je ne veux plus entendre parler de ça », que cela soit conscient ou
inconscient d’ailleurs.
Il y a enfin le fait que certains courants de forces dans la société sont
réticents à ce que nous ouvrions très massivement nos esprits aux réalités de
l’au-delà. Il est très libérateur de savoir que l’on n’a pas qu’une seule vie, et
il n’est donc pas si important de devoir absolument consommer et acheter,
de peur d’avoir tout loupé si on n’a pas possédé le maximum possible dans
notre soi-disant « unique vie si courte ». Pour des personnes qui veulent
gagner de l’argent avant tout ou garder du pouvoir, il n’est pas très bon
qu’une grande majorité sache qu’on a autant de vies que l’on veut (sur terre
ou dans d’autres dimensions) pour faire nos expériences, qu’on peut y aller
doucement, qu’il n’est pas si nécessaire que cela de consommer. Cela
diminue leur pouvoir d’influence… Les personnes qui reviennent de ces
expériences de contact avec la mort, notamment les EMI, sont très apaisées
par rapport à cela. Elles changent de vie, sont moins attachées au matériel,
elles se passionnent pour l’écologie et s’engagent souvent dans un métier au
service d’autrui. C’est un peu ce qu’il s’est passé dans les années 1970 avec
la « révolution du LSD » aux États-Unis. Quand les gens se sont installés en
petites communautés hippies, peace and love, cela pouvait freiner le
consumérisme en développement, les industries du pétrole, l’industrie
agroalimentaire… ! Aussi bien les médias mainstream que les milliardaires
qui contrôlent ces médias n’auraient pas vraiment intérêt à ce que des
informations concernant la vie après la mort circulent trop… J’ai ressenti
cela quand a eu lieu le deuxième congrès international sur les expériences
de mort imminentes à Marseille en 2013. Il y avait parmi les participants de
nombreux médecins, psychologues ou neuroscientifiques réputés.
Notamment le psychiatre Raymond Moody qui a créé le terme
« expériences de mort imminente » (ou EMI en anglais) et aussi le docteur
Eben Alexander, ce neurochirurgien célèbre qui a vécu une expérience de
mort imminente bouleversante et a écrit un livre à ce propos. Lui qui était
très matérialiste, professeur à la Harvard Medical School et neurochirurgien
mondialement réputé, a été totalement « converti » par cette expérience. Il
s’est aperçu que sa conscience persistait alors que son cerveau était
complètement inactif et pratiquement détruit. Trois mille spectateurs ont
assisté à ce congrès mémorable. Malgré la présence de ces nombreuses
personnes, malgré la question cruciale qui y était traitée (tout le monde est
concerné par la mort !), une chaîne de TV nationale, qui s’était engagée à
faire un reportage sur le sujet, ne l’a finalement pas fait car ses actionnaires
s’y sont opposés ! Une question aussi essentielle traitée dans un congrès
international où étaient réunies autant de personnes de si grande qualité, a
été « blackoutée ». Or, dans l’esprit du « grand public », dès qu’un sujet
n’est pas proposé et développé à la télévision, c’est qu’il n’existe pas ou
n’est pas vrai. Ce ne sont forcément que des balivernes. S’il y avait une
reconnaissance publique de ces choses-là, les gens seraient au contact d’une
réalité beaucoup plus vaste qui les rendrait plus autonomes, et les orienterait
vers la qualité d’être et pas la quantité d’avoir. Il y a donc vraiment ce
paramètre médiatique, qui conduit certaines personnes à penser que tout ce
qu’on évoque notamment dans ce livre est de la foutaise, car ce n’est pas
reconnu « officiellement ». Pas vu à la télé, pas entendu à la radio, donc pas
valable. Si cela était vrai, on en parlerait partout ! Comme ces informations
ne sont pas relayées ou qu’on en parle mal, alors ce n’est pas réel. Il faut
s’en méfier. On se moque des crédules, ou alors, quand enfin on évoque
certains faits, certains témoignages ou certaines découvertes, on en parle
avec d’innombrables « conditionnels » et des tons très précautionneux.
Cela dit, je souhaite tout de même préciser pour finir plus positivement sur
cette question que depuis quelques années un nombre croissant de
personnes s’ouvrent à ces sujets, qui sont traités dans certains magazines ou
des émissions – plutôt diffusées sur Internet. Des documentaires sont
tournés (par exemple Et si la mort n’existait pas de Valérie Seguin, proposé
gratuitement sur YouTube) ainsi que des films (le premier vrai film en date :
Thanatos de Pierre Barnérias). Des témoignages sérieux d’EMI circulent en
vidéos (Marie de Solemne, Nicole Dron, etc.) et des livres sont publiés…
C’est un frémissement si prometteur !
Quelques réflexions pour finir
Quelles pourraient être pour chacun de nous les implications de notre
connaissance de l’existence de l’âme et de l’au-delà ? Nous proposons
que ce savoir puisse nous guider individuellement, pour peut-être mener
différemment notre vie quotidienne, y insuffler consciemment les valeurs
liées à l’amour (altruisme, bienveillance, empathie entre autres), mais
aussi, pourquoi pas, envisager et incarner un nouveau modèle de société
exaltant ces valeurs. Notre âme fait de nous le dépositaire inestimable des
qualités de la Conscience et pourrait être le pivot de notre réflexion pour
organiser autrement une société plus juste, plus éthique, plus
compassionnelle et solidaire.
Pour P. Roux1, « se connecter avec les esprits et les forces de l’au-delà
nous permet de comprendre combien nous ne sommes qu’un, combien
nous faisons partie d’un Grand Tout. Mais comprendre notre
interdépendance nous oblige également à considérer notre responsabilité
individuelle face aux autres, à la communauté des humains que
représentent nos groupes d’amis, nos familles, mais aussi l’humanité tout
entière. Et encore plus largement, notre planète, avec tout ce qu’elle
abrite de vivant […] Il ne s’agit évidemment pas de morale, mais bien de
considérer notre juste place dans ce monde et la part que nous pouvons y
jouer en conscience, pour notre bien-être individuel et collectif ».
Dans le même ordre de considération, selon Fontana2, la leçon à tirer des
expériences péri-mortelles est « d’apprendre à vivre notre identité
singulière sans blesser les autres, en contribuant à favoriser la vie plutôt
qu’à la détruire, en résistant à notre cupidité prédatrice, somme toute en
apprenant à faire du monde un meilleur endroit par notre modeste
contribution ».
Le message reçu par ceux qui ont vécu une telle expérience est très clair :
l’incarnation d’une conscience individuelle sur terre est totalement
dédiée à « l’apprentissage » de l’amour. D’abord à l’intérieur de soi,
s’aimer soi-même3, puis aimer les autres de la même façon. Il ne s’agit
pas là d’essayer d’être meilleur, bon ou « parfait », mais d’atteindre une
acceptation inconditionnelle de soi-même et de l’autre. Moi et l’autre
étant équivalents, car tous les deux traversés et animés par la même
Conscience : « Moi c’est toi et toi c’est moi. » Mais les expérienceurs
ajoutent une seconde information à leurs témoignages : il n’est, de ce fait,
pas nécessairement judicieux de passer notre vie à accumuler les
possessions et à viser avant tout la réussite sociale. Consacrer du temps à
notre âme et nous ouvrir à elle, lui permettre de s’épanouir et de
s’exprimer dans notre vie, semble une direction bien plus nourrissante,
vivante et joyeuse. Le message principal des témoins directs de « l’au-
delà » pourrait être en résumé : « À la mort, nous n’emportons avec nous
rien de ce que nous nous sommes approprié, c’est ce que nous avons
donné ou aimé qui nous accompagne et constitue notre véritable trésor. »
J.-J. Charbonier4 rappelle que « les gens ayant vécu des EMI sont
bonifiés. Ils se détachent des valeurs matérielles de ce monde qui nous
rendent très malheureux. Ils se détachent un peu de l’ego. Sur cette
vibration terrestre, on essaie d’avoir le plus de reconnaissance possible,
de dominer les autres, d’avoir le plus d’argent possible. Or, quand on est
de l’autre côté, on nous dit que tout ça, c’est peanuts, donc ça change
fondamentalement les gens. Ils sont beaucoup plus heureux quand ils
n’ont plus ces objectifs-là ».
Quel type de société pourrait ressortir si nous appliquions ces
considérations ? Nous sommes tous, humains et non-humains, les frères
et sœurs de la même « Conscience-Mère » et par conséquent « ne faisons
pas aux autres ce que nous n’aimerions pas que l’on nous fasse ». Ainsi,
quand nous sortons de notre croyance en la séparation, dans laquelle
« moi c’est moi et toi c’est toi », nous atteignons un niveau de conscience
supérieur dans lequel « moi c’est toi et toi c’est moi », voire « il n’y a ni
toi ni moi mais Elle, la Conscience ». Du coup, ce que je fais aux autres,
je le fais en réalité à moi-même, et vice-versa. Et là, de ce point de vue,
une société où règne la coopération apparaît beaucoup plus logique et
efficace que celle centrée autour de la compétition et de la concurrence,
qui revient en fait à se battre contre soi-même. D’ailleurs, actuellement
reviennent sur le devant de la scène des notions que l’on pensait naïves,
idéalistes ou utopistes et qui, pourtant, sont validées comme étant au
cœur de l’humain par différentes branches de la science. Ainsi, en
psychologie, lors de l’étude du développement de l’enfant, dans certaines
recherches en neurosciences ou en éthologie animale, dans la description
des comportements humains à l’occasion de catastrophes ou lors de jeux
sociaux expérimentaux, on a pu montrer que des qualités innées très
positives sont au cœur de l’humain : l’altruisme5, la bonté6, la
gentillesse7, l’égalité8, l’empathie9, l’entraide10, la solidarité11 (et d’autres
encore : la générosité, le don, l’équité…). On peut classer sous le nom de
« comportements pro-sociaux » toutes ces manifestations de la
Conscience.
La recherche a ainsi montré que ces comportements pro-sociaux :
1) Activent les aires du cerveau impliquées dans la récompense et le
plaisir lorsqu’ils sont pratiqués par un sujet ou bien observés chez
quelqu’un d’autre par un sujet.
2) Semblent innés car ils se manifestent spontanément, sans besoin
d’aucune incitation ni récompense chez l’enfant de 3 mois à deux
ans12.
3) se produisent d’autant plus lorsque l’urgence d’une situation
oblige le sujet à agir spontanément et intuitivement.
De tout cela, on peut déduire que ces comportements semblent être le
système de fonctionnement de base d’un individu, les comportements
anti-sociaux étant plutôt secondaires et provenant d’influences négatives
issues du milieu ambiant ou présentes lors de l’éducation du sujet. Nous
pourrions donc chercher à développer un modèle de société s’inspirant
des qualités issues de la Conscience, un modèle qui serait d’autant plus
naturel qu’il s’appuierait sur des qualités innées en l’homme. Il ne s’agit
pas de prôner l’avènement d’une morale imposée et punitive mais juste
de concevoir un projet de société permettant l’épanouissement de la
Conscience en son sein.
À nous de jouer donc ! Avant de refermer ce livre, nous vous proposons
de faire un bilan personnel de ce qu’il vous aura apporté. Quel
changement pouvez-vous éventuellement sentir dans votre conception de
la réalité, dans votre compréhension du sens de la vie et de la mort, dans
votre envie d’entamer une nouvelle relation avec vous-même, les autres,
le monde ? Pour cela, nous vous poserons quelques questions et, armés
d’un crayon à papier, nous vous invitons à y répondre sur une feuille ou
un cahier, à partir des réflexions que vous aura inspirées cet ouvrage.
• « Qu’est-ce que cela va changer pour moi de prendre conscience que
je ne suis pas qu’un corps physique ? ».
• « Qu’est-ce que cela m’apporte de savoir que ma conscience peut
connaître de multiples vies incarnées ou non sur terre ? ».
• « En quoi cela peut-il changer mes relations aux autres actuellement
de comprendre que le but sur terre est d’apprendre à s’aimer et à
aimer ? ».
• « Comment vais-je vivre différemment le départ de mes proches si je
sais que les liens d’amour sont plus forts que la mort et qu’une
communication subtile est encore possible avec eux ? ».
• « En comprenant que nous sommes tous des êtres au cœur desquels
résident les qualités de la Conscience qui nous relient tous, à quel
modèle de société “naturel” pourrais-je avoir envie de participer ? ».
Glossaire
ADC : after-death communication. Voir CAD ou VCSD.
Âme : équivalent de la conscience individuelle, elle est constituée des
corps subtil, émotionnel, mental et spirituel. Le vrai « noyau » de l’âme,
son essence, est le corps spirituel.
CAD : contact avec un défunt.
Corps subtils : ensemble de corps invisibles s’emboîtant autour du corps
physique. Il s’agit des corps éthériques, émotionnel, mental, spirituel.
EFM : expérience aux frontières de la mort. Expérience vécue par des
personnes qui ont présenté tous les symptômes de la mort, appelée « mort
clinique », avec arrêt de la respiration, du cœur, et, si les circonstances le
permettaient, vérification par un électroencéphalogramme plat, au niveau
zéro.
EFV : expérience de fin de vie mais aussi état de conscience accrue à
l’approche de la mort.
EHC : expérience hors du corps. Expérience dans laquelle le sujet sent sa
conscience sortir hors de son corps, qu’il voit alors d’un point de vue
extérieur à lui, sa conscience pouvant alors « voyager » à distance du
corps et indépendamment de celui-ci, et aller visiter le monde terrestre ou
d’autres mondes.
EMDR : Eyes movements desenzitisation and reprocessing –
désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires.
Technique de traitement psychothérapeutique des traumatismes initiée
par Francine Shapiro aux États-Unis en 1987. Alan Botkin découvre, en
pratiquant une variante de l’EMDR, que certains de ses patients entrent
alors en contact avec des défunts. Voir Botkin A., Induced After Death
Communication. A New Therapy for Healing Grief and Trauma,
Hampton Roads Publishing Company, 2005. Traduit en français sous le
titre La Communication induite après la mort : une thérapie
révolutionnaire…, Trédaniel, 2017.
EMI : expérience de mort imminente. Voir EFM.
EMP : expérience de mort partagée. Expérience vécue par un ou
plusieurs proches ou soignants assistant à la mort d’une personne et
partageant les expériences de celles-ci, notamment vivant certains
éléments d’une EMI.
EPM : expérience péri-mortelle. L’ensemble des expériences autour de la
mort (juste avant, pendant, après) relatées dans ce livre. Voir PPM.
IADC : induced afterdeath communication. Communication induite avec
les défunts ; il s’agit de toutes les méthodes (EMDR, hypnose, etc.)
permettant d’induire un contact avec un défunt.
ITC : instrumental transcommunication. Communications avec les
défunts au travers d’appareils électroniques, comme les magnétophones,
magnétoscopes, télévisions, téléphones, fax, ordinateurs, etc.
NDA : near-death awareness. État de conscience accru à la fin de la vie.
Voir EFV.
NDE : near-death experience. Voir EMI ou EFM.
OBE : out-of-body experience. Voir EHC.
PPM : phénomènes péri-mortels. Voir EPM.
Psi : On appelle « capacités Psi » les capacités parapsychologiques
comme la clairvoyance, la télépathie, ou la psychokinèse, par exemple,
qui caractérisent les capacités non locales de la Conscience, c’est-à-dire
indépendantes du temps et de l’espace.
Psychokinèse (ou télékinésie) : Capacité à influencer « mentalement »
un objet, un processus, ou un système, sans utilisation de mécanisme ou
d’énergie connu.
Psychokinétique : Phénomène lié à la psychokinèse.
Psychopompe : « Qui conduit les âmes des morts dans l’autre monde. »
Le fait d’aider ou escorter les âmes récemment décédées vers d’autres
mondes les plus lumineux et spirituels possibles.
Qualia : ce qui est ressenti par une personne au moment de la perception
d’un objet, d’une émotion, d’une idée.
Synchronicité : occurrence simultanée d’au moins deux évènements qui
ne présentent pas de lien de causalité, mais dont l’association prend un
sens profond pour la personne qui les perçoit. C’est un effet de résonance
entre le monde intérieur et le monde extérieur.
TCH : méthode de transcommunication hypnotique mise au point par le
docteur Jean-Jacques Charbonier ; il s’agit d’une méthode d’hypnose
groupale permettant d’induire des contacts avec les défunts. Voir aussi
IADC.
VA : vie antérieure.
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Index
Alexander, Eben 1, 2, 3, 4
Alexander, Stewart 1, 2
Allix, Stéphane 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13
âme 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22,
23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42,
43, 44
amour inconditionnel 1, 2, 3
Anglade, Catherine 1
apex cosmique 1, 2
appels téléphoniques à partir de l’au-delà 1
Arcangel, Diane 1
Argonnel, Oscar d’ 1
au-delà 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21,
22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41,
42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 61,
62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80, 81,
82, 83, 84
awareness 1, 2, 3
Bacci, Marcello 1, 2, 3
Barrett, William 1, 2, 3, 4
Basa, Teresita 1
Bayless, Raymond 1
Beauregard, Mario 1, 2
Beischel, Julie 1
Bender, Hans 1, 2, 3
Bertha 1
Blackmore, Susan 1, 2
Blanke, Olaf 1
Bohm, David 1, 2, 3, 4, 5, 6
Botkin, Allan 1, 2, 3, 4, 5, 6
Brune, François 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17
Cannon, Dolores 1
Cap, Annie 1
Cardoso, Anabela 1, 2, 3, 4, 5, 6
cas avant vérification 1
Cercle de transcommunication du Luxembourg 1
cerveau 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21,
22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41,
42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52
cerveau mourant 1, 2
Chabot, Jean-Charles 1
Chalmers, David 1, 2, 3, 4
chamanisme 1, 2, 3, 4
champ akashique 1
champs morphiques 1, 2, 3
champs morphogénétiques 1
Charbonier, Jean-Jacques 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10
clairaudience 1
clairvoyance 1, 2, 3, 4, 5, 6
Coma Science Group 1, 2
communication de voix électroniques 1
communication post-mortem 1
communication trans-instrumentale 1, 2, 3, 4
connaissance subconsciente d’une mort prochaine 1
conscience accrue à l’approche de la mort 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
conscience ascendante 1, 2, 3
conscience descendante 1, 2, 3
conscience individuelle 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17,
18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28
Conscience universelle 1, 2, 3, 4, 5, 6
contact avec un défunt (CAD) 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
Cooper, Sharon 1, 2, 3, 4
corps émotionnel et mental 1, 2, 3, 4
corps éthérique 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
corps physique 1
corps spirituel 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
corps subtils 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20,
21, 22
crises d’épilepsie 1
Crookall, Robert 1
croyance 1, 2, 3, 4, 5, 6
Darnell, Sinesio 1
Davies, Paul 1
Déthiollaz, Sylvie 1, 2, 3
Dieu 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
direct radio voices 1
Dunglas Home, Daniel 1
Dyson, Freeman 1
ectoplasme 1
effets secondaires positifs 1
electronic voices phenomenon 1
Elsaesser-Valarino, E. 1
EMDR 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10
Emmanuel, Pierre 1
endocausalité 1, 2, 3
enfants 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21,
22, 23, 24, 25, 26, 27, 28
entre-deux-vies 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
esprit-contrôle 1, 2, 3
Esprit cosmique 1
état de conscience élargie 1, 2
état modifié de conscience 1, 2, 3
états de conscience accrue en fin de vie 1
être de lumière 1, 2, 3, 4, 5, 6
European Value Systems Study Group 1
exocausalité 1, 2, 3
expérience de fin de vie 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17,
18, 19, 20
expérience psychédélique 1
expérienceurs 1, 2, 3, 4
Fenwick, Peter 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
Festa, Mario 1, 2
Fisher, J. 1
Flint, Leslie 1
Fontana, David 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
Fourrier, Claude-Charles 1, 2, 3
Garrett, Eileen 1
Gauld, Alan 1, 2, 3
Gemelli, Agostino 1, 2
Goswami, Amit 1, 2, 3
Gourvennec, Arnaud 1
grande toile suprale 1, 2, 3
Greeley, Andrew 1, 2
Greyson, Bruce 1, 2, 3
Guggenheim, B. et J. 1
Guillemant, Philippe 1, 2, 3
Gurney, E. 1, 2, 3
habiletés parapsychologiques 1
hallucinations 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19,
20
Haraldsson, Erlendur 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14
Harris, Alec 1
Harsch-Fischbach, Maggy et Jules 1, 2
Holbe, Rainer 1, 2, 3
holomatière 1
holoparticule 1, 2
Huston, James 1, 2, 3
hyper-éveil des sens 1
hyper-lucidité 1
hypnose 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10
hypnose de régression 1
hypnose humaniste 1
hypnose régressive 1
hypnose spirituelle 1
hypothèse matérialiste 1, 2
idées délirantes 1
inconscient collectif 1
Indridason, Indridi 1, 2
Information Integration Theory 1
instrumental transcommunication (ITC) 1
intelligent design 1
Johnstone, J. 1
Jourdan, Jean-Pierre 1, 2, 3
Jouvenel, Roland de 1
Jung, Carl 1
Jürgenson, Friedrich 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12
Kardec, Allan 1
Kastrup, Bernardo 1, 2, 3
Kean, Leslie 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
Kelly, Emily Williams 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
König, Hans Otto 1, 2, 3, 4
Kübler-Ross, Élisabeth 1, 2
Lashley, Karl 1
Laszlo, Ervin 1, 2, 3, 4, 5
Laureys, Steven 1
Leininger, James 1
Leonard, Gladys 1, 2
Lewin, Roger 1
Lockert, Olivier 1
Long, Jeffrey 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13
Lorber, John 1, 2
lucidité terminale 1, 2, 3
lumière 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21,
22, 23
Maharaj, Nisargadatta 1
Mallasz, Gitta 1
Marconi, Gugliemo 1
matière 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21
médicaments 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12
médium 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21,
22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41,
42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56
médiumnité à effets physiques 1, 2, 3, 4
médiumnité à transe 1, 2, 3, 4
médiumnité mentale 1, 2, 3
médiums à transe 1, 2
médiums mentaux 1, 2
mémoire 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
modèle Orch’OR 1
Monnier, Pierre 1
Moody, Raymond 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10
Morisson, Jocelin 1
Morse, M. 1, 2, 3, 4, 5
mort violente 1, 2, 3, 4, 5
ndo 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16
neurosciences 1, 2, 3, 4, 5, 6
Newton, Michael 1
noosphère 1
ordre implicite 1, 2
Osis, K. 1, 2, 3, 4
Out-of-body experience (OBE) 1, 2, 3, 4, 5, 6
Palladino, Eusapia 1
panpsychisme 1
Paqui 1
Parnia, Sam 1
Pastricha, Satwant 1
Pauchard, Albert 1
Penfield, Wilder 1
Penrose, Roger 1
phénomènes des voix électroniques (EVP) 1
physique quantique 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11
Piper, Leonora 1
Planck, Max 1, 2, 3
poltergeist 1, 2
potentiel quantique 1
précognitions 1, 2
psi 1, 2
psyché humaine 1
psychokinèse 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
psychopompe 1
qualia 1, 2
Ragueneau, Philippe 1
Ransford, Emmanuel 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17,
18, 19, 20
Raudive, Konstantin 1, 2, 3, 4
Rees 1, 2
réincarnation 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18
rêves 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12
revue de vie 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13
Ring, Kenneth 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
Robertson, Tricia 1
Rogo, Scott 1
Roy, Archie 1
Schreiber, Klaus 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
Schrödinger, Erwin 1, 2, 3
Schwartz, Garry 1, 2, 3, 4
Scole Experiment 1
Senkowski, professeur 1, 2, 3, 4
sept niveaux d’existence 1
Sharma, Poonam 1, 2, 3, 4, 5
Sheldrake, Rupert 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
Sloane, John 1
soins palliatifs 1, 2, 3, 4
sortie hors du corps 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18,
19
souffrance cérébrale 1, 2
souvenirs de vies passées 1, 2
Stevenson, Ian 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12
stimulation électrique du cerveau 1
Suarez, Antoine 1
substance d’univers 1, 2, 3, 4, 5
substances psychédéliques 1
supralité 1, 2, 3, 4, 5
survie de l’âme 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12
synchronicité 1, 2
Tart, Charles 1
Teilhard de Chardin 1
télépathie 1, 2, 3, 4, 5, 6
Teodorani, Massimo 1, 2
Tesla, Nikola 1
théorie de l’ordre impliqué 1
Thuan, Trinh Xuan 1, 2
Tononi, Giulio 1, 2
transcommunication hypnotique 1, 2, 3
transcommunication instrumentale 1, 2
Tucker, Jim 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13
tunnel 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
ur 1, 2, 3, 4, 5
urcausalité 1, 2
Van der Velde, L. 1
Van Lommel, Pim 1, 2, 3
vécu subjectif de contact avec un défunt (VSCD) 1, 2, 3, 4, 5
vies antérieures 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
visions des agonisants 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12
voyages chamaniques 1, 2
Wambach, Helen 1
Weiss, Brian 1, 2
Whitton, J. L. 1
Wigner, Eugene 1
Williston, G. 1
Wills-Brandon 1, 2, 3
xo 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12
Direction de la publication : Isabelle Jeuge-Maynart et
Ghislaine Stora
Direction éditoriale : Élodie Bourdon
Édition : Mélissa Lagrange
Conception de la couverture : Olo éditions
Conception de la maquette intérieure et mise en pages : Nord
Compo
Préparation de copie : Isabelle Chave
Relecture : Thomas Gabiache
Mise en pages : Nord Compo
Fabrication : Émilie Mortier

© Larousse 2020

ISBN : 978-2-03-597648-2
Sommaire
Page de titre

Introduction

1. Mais de quoi a-t-on peur ?

2. Les phénomènes péri-mortels et l’indépendance de la conscience

L’expérience de mort imminente

Les expériences de mort partagées

Les expériences de fin de vie

3. Les contacts avec les consciences des défunts

Les contacts spontanés avec un défunt

Les contacts avec les défunts par médiums interposés

4. Les récits de vies antérieures et les souvenirs de l’entre-deux-vies

5. Synthèse des faits concernant toutes les expériences péri-mortelles

Le « fagot » des preuves

L’hypothèse la plus simple…

6. La Conscience

Conscience et paradigmes scientifiques

La nature fondamentale de la conscience


Neurosciences ou sciences de la conscience ? La conscience
individuelle et le cerveau

7. Pour aller (encore) plus loin…

Quelques réflexions pour finir

Glossaire

Bibliographie

Index

Page de Copyright
Notes
1. Expériences survenant juste avant, pendant et après la mort.
Notes
1. C’est ce que l’on appelle les EMP : expériences de mort partagée ;
cf. chapitre 3.
2. Nous décrirons au chapitre 2 les bases scientifiques et rationnelles qui
conduisent à constater l’existence de corps subtils en plus du corps
physique.
3. S. Ouellet, Après la mort qu’est ce qui m’attend ? Où irai-je ?, Dauphin
Blanc, 2012.
4. S. Allix, Après… Quand l’au-delà nous fait signe, Albin Michel, 2018.
5. Expert reconnu internationalement pour les expériences péri-mortelles,
dans son livre Les morts nous parlent, t. I, 2005.
6. Chapitre 3 : les vécus subjectifs de contact avec les défunts (VSCD) et
les contacts avec les défunts (CAD).
7. Chapitre 2 : les expériences de fin de vie (EFV) : death-bed visions (ou
visions des agonisants) et near-death awareness (conscience accrue à l’orée
de la mort).
8. Chapitre 2 : les expériences de mort imminente (EMI) ou near-death
experiences (NDE).
Notes
1. La définition de tous les sigles et acronymes est reprise dans le glossaire
en fin d’ouvrage.
2. R. A. Moody, La Vie après la vie, première édition française en 1978.
3. Trédaniel, 2012.
4. J. Long, P. Perry, Evidence of the Afterlife : The Science of Near-Death
Experiences, Harper Collins Publishers, 2010.
5. Dying to Know you, Rainbow Ridge Books, 2014.
6. M. Sabom, Recollections of Death: A Medical Investigation, Simon &
Schuster, 1982 ; Souvenirs de la mort, Laffont, 1982.
7. Traduit en français : J. Long, P. Perry, La Vie après la mort : les preuves,
Pocket, 2016.
8. P. Fenwick, E. Fenwick, The Truth in the Light : Investigation of Over
300 Near-death Experiences, Headline Book Publishing, 1re éd., 1995.
9. Facteurs associés aux expériences de mort imminente dans les arrêts
cardio-respiratoires réanimés, CHU de Reims, 15 décembre 2014 et Le
Mystère des expériences de mort imminente, Leduc.S, 2018.
10. Ce que soutenait déjà le professeur David Fontana (2005).
11. Afin d’éviter la mort du cerveau, les cellules se dégradant moins vite
lorsque la température est faible.
12. Pour éviter une hémorragie intra-cérébrale.
13. Éditions Trédaniel, 2012.
14. E. Alexander, La Preuve du Paradis. Voyage d’un neurochirurgien
dans l’après-vie, Trédaniel, 2013.
15. Expression usuellement utilisée pour désigner les gens vivant ou ayant
vécu une EMI.
16. M.G. Sabom, Souvenirs de la mort, Robert Laffont, 1992.
17. P. Sartori, « A prospective study of NDEs in an intensive therapy unit »,
Christian Parapsychologist, 16, 2, 34-40, 2004.
18. J. Holden, « Veridical perception in near-death experiences », dans J.
Holden, B. Greyson, et D. James (éd.), The Handbook of Near-Death
Experiences: Thirty Years of Investigation, Wesport, Praeger Publishers,
2009.
19. Near-Death Experience Research Foundation. La NDERF publie un
site internet passionnant et complet sur les EMI, comprenant de très
nombreux témoignages : www.nderf.org.
20. J. Long, P. Perry, Evidence of Afterlife. The Science of Near-death
Experience, Harper One, 2010.
21. Dans K. Clark, « Clinical interventions with near-death experiencers »,
dans B.Greyson et C.P. Flynn (dir.), The Near-Death Experience :
Problems, Prospects, Perspectives, Springfield, Charles C.Thomas, 1984,
242-255.
22. E.-S. Dans Mercier, La Mort transfigurée, L’Âge du Verseau, 1992.
23. K. Ring, S. Cooper, « Near-death and out-of-body experience in the
blind: A study of apparent eyeless vision », Journal of Near-Death Studies,
vol. 16, 1998 et Mindsight: Near-Death and Out-of-the-Body Experiences
in the Blind, William James Center for Consciousness Studies, 1999.
24. Mindsight : Near-Death and out-of-the-body experiences in the blind,
op. cit.
25. D. Fontana, Is There an Afterlife ?, O Books, 2005.
26. CAD, voir plus loin.
27. J. Long, P. Perry, Evidence of the Afterlife. The Science of Near-Death
Experiences, op. cit.
28. R. Noyes, R. Kletti, « Depersonalization in the face of life-threatening
danger: A description », Psychiatry, 39, 1976, p. 19-27.
29. S. Blackmore, Dying to Live : Near-Death Experiences, Prometheus,
1993.
30. E.W. Kelly, B. Greyson, E.F. Kelly, « Unusual experiences near death
and related phenomena », dans E.F. Kelly, E.W. Kelly, A. Crabtree et col.,
Irreducible Mind : Toward a Psychology for the 21st Century, Rowman &
Littlefield, 2007, 382-391.
31. Cf. K. Ring, Heading toward Omega (1984), William Morrow, rééd.
1985 ; Grey M., Return from Death, Arkana, 1985 ; C. Flynn, After the
Beyond, Englewood-Cliffs, Prentice Hall, 1986 ; Atwater P., Coming Back
to Life, the After. Effects of the NDE, Dodd Mead and Company, 1988.
32. M. Morse, P. Perry, Closer to the Light. Learning from the Near-Death
Experiences of Children, Ballantine Books, 1991, initialement publié par
Random House Publishing Group, 1990.
33. J. Long, P. Perry, Evidence of the Afterlife. The Science of Near-Death
Experiences, op. cit.
34. E.W. Kelly, « Near-Death Experiences with Reports of Meeting
Deceased People », Death Studies, 25, 229-249, 2001.
35. J. Long, P. Perry, op. cit. ; P. Van Lommel, « About the Continuity of
our Consciousness », dans C. Machado et D.A. Shewmon (éd.), Brain
Death and Disorders of Consciousness, Springer, 2004 ; E.W. Kelly, B.
Greyson, E.F. Kelly, « Unusual Experiences Near Death and related
Phenomena », dans E.F. Kelly, E.W. Kelly, A. Crabtree et col. (éd.),
Irreducible Mind : Toward a Psychology for the 21st Century, M.D.,
Rowman & Littlefield, 2007, p. 382-391.
36. J. Long, P. Perry, op. cit., 2010, p. 127-129.
37. Exemple dans le livre de Van Lommel, 2004, p. 78. P. Van Lommel,
« About the Continuity of our Consciousness », dans C. Machado et D.A.
Shewmon (dir.), Brain Death and Disorders of Consciousness, Springer,
2004.
38. J. Holden, J. Long, J. MacLurg, « Out-of-body experiences: All in the
brain ? », Journal of Near-Death Studies, 25, 2, 2006, p. 99-107.
39. P. Gloor et col., « The role of the limbic system in experiential
phenomena of temporal lobe epilepsy », Annals of Neurology, 12, 1982 ,
p. 129-144 ; O. Devinsky et al., « Autoscopic phenomena with seizures »,
Archives of Neurology, 46, 1989, p. 1080-1088.
40. M. Morse, P. Perry, Closer to the Light. Learning from the Near-Death
Experiences of Children », Random House Publishing Group, 1990.
41. R. Moody, P. Perry, Témoins de la vie après la vie, Robert Laffont,
2010.
42. J.-J. Charbonier, Les 7 bonnes raisons de croire en l’au-delà, op. cit.
43. L’imaginal (Corbin ; Watkins) est un état intermédiaire, où les images
prennent la place du langage. Il se situe entre le soi et le Soi, entre la
conscience ordinaire et l’âme.
44. R. Moody, P. Perry, Témoins de la vie après la vie, Robert Laffont,
2010.
45. R. Moody, La Vie après la vie, Robert Laffont, 1977 (éd. originale :
Life After Life, 1975).
46. E. Pigani, Psi, enquête sur les phénomènes paranormaux, Presses du
Châtelet, 1999.
47. R. Moody, Glimpses of Eternity, Rider, 2011.
48. C. Wills-Brandon, Heavenly Hugs, New Page Books, 2012.
49. A. Cap, Beyond goodbye, Paragon, 2011.
50. F. Brune, Les morts nous parlent, t. II, Le Livre de Poche, 2006.
51. C. Wills-Brandon, op. cit., 2012.
52. « Stunned surgeons watch dying man’s soul leave his body during
operation ! », Weekly World News, 16, 8, 40, 1994.
53. W. Barrett, Death-Bed Visions. The Psychical Experiences of the
Dying, The Aquarian Press, 1926.
54. P. Fenwick, H. Lovelace, S. Brayne, « Comfort for the dying: Five-year
retrospective and one-year prospective studies of end-of-life experiences »,
Archives of Gerontology and Geriatrics, 51, 2, 173-179, 2009, DOI :
0.1016/j.archger.2009.10.004.
55. L. Kean, Survivre à la mort. Une journaliste enquête sur les preuves de
l’après-vie, Dervy, 2018.
56. P. Fenwick et col, « End-of-life experiences and implications for
palliative care », International Journal of Environmental Studies, 64, 3,
2007, p. 315-323 ; C.W. Kerr et col., « End-of-life dreams and visions: A
longitudinal study of hospice patients’experiences », Journal of Palliative
Medicine, 17, 3, 2014, 296-303.
57. F. Meredith, « Going into the light », The Irish Times, 22 mars 2011.
58. M. Callanan, P. Kelley, Final Gifts – Understanding the special
awareness, needs, and communications of the dying, Poseidon Press
Éditions, 1992.
59. E.F. Kelly, A. Crabtree, E.W. Kelly et col., Irreducible Mind : Toward a
psychology for the 21st Century, Rowman & Littlefield Publishers Ltd.,
2010.
60. L. Cheryl et col., « End-of-life dreams and visions : A qualitative
perspective from hospice patients », American Journal of Hospice and
Palliative Care, 32, 3, 2014, p. 269-274.
61. S.P. Muthumana et col., « Deathbed visions from India : a study of
family observations in northern Kerala », Omega (Westport), 62, 2, 2010-
2011, p. 97-109
62. A.V. Kellehear, « Death bed visions from the Republic of Moldova: A
content analysis of family observations », Omega-Journal of Death and
Dying, 64, 4, 2011-2012, p. 303-317.
63. M. Renz et col., « Spiritual Experiences of Transcendance in Patients
with Advanced Cancer », American Journal of Hospice and Palliative
Care, 32, 2, 2015, p. 178-188.
64. P. Grant et col., « The significance of End-of-Life dreams and
visions », Nursing Times, 110, 28, 2014, p. 22-24.
65. P. Atwater, Dying to Know You. Proof of God in the Near-Death
Experience, Rainbow Ridge Books, 2014.
66. P. Fenwick et E.Fenwick , The Art of Dying, Continuum, 2008.
67. K. Osis, E. Haraldsson, Ce qu’ils ont vu. Au seuil de la mort,
Le Rocher, 1982 ; M. Rawlings, Derrière les portes de la lumière.
Expériences aux frontières de la mort négatives et positives, Le Jardin des
Livres, 2006 ; P. Fenwick et E. Fenwick, The Art of Dying, Continuum,
2008 ; W. Barett, Death-Bed Visions. The Psychical Experiences of the
Dying, publié initialement en 1926, The Aquarian Press, 1986.
68. Voir bibliographie.
69. M. Callanan, P. Kelley, Final Gifts. Understanding the Special
Awareness, Needs, and Communications of the Dying, Poseidon Press,
1992 ; P. Fenwick et E. Fenwick , op. cit.
70. M. Nahm, B. Greyson, , « Terminal lucidity in patients with chronic
schizophrenia and dementia: A survey of the literature », J. Nerv. Ment.
Dis., 197, 2009, 942-944
71. M. Nahm, B. Greyson, E.W.Kelly, E. Haraldsson, « Terminal lucidity:
A review and a case collection », Arch. Gerontol. Geriatr., 55,1, 2012,
p. 138-142.
72. S. Brayne, H. Lovelace, P. Fenwick, « End-of-life experiences and the
dying process in a Gloucestershire nursing home as reported by nurses and
care assistants », American Journal of Hospice and Palliative Medicine, 25,
3, 2008, p. 195-206.
73. P. Fenwick et E. Fenwick , op. cit.
74. L. Kean, Survivre à la mort. Une journaliste enquête sur les preuves de
l’après-vie, Dervy, 2018.
Notes
1. P.R. Olson et col., « Hallucination and widowhood », Journal of the
American Geriatrics Society, 33, 8, 1985, p. 543-547.
2. A.M. Greeley, « Hallucinations among the widowed », Sociology and
Social Research, 71, 4, 1987, p. 258-265.
3. B. Guggenheim, J. Guggenheim, Hello from Heaven, Bantam Books,
1996.
4. http://www.adcrf.org.
5. Elsaesser-Valarino, dans S. Allix, P. Bernstein, Manuel clinique des
expériences extraordinaires, Inrees, InterEditions, 2009.
6. L. LaGrand, Messages and Miracles : Extraordinary Experiences of the
Bereaved, Llewellyn, 1999
7. E. Haraldsson, « Halluzinationen : Plötzlich hörte ich eine Stimme »,
Therapiewoche, 44, 32, 1994, p. 1865.
8. S. Allix, P. Bernstein, Manuel clinique des expériences extraordinaires,
op. cit., 2009
9. E. Haraldsson, The Departed Among the Living, White Crow Books Ltd,
2012.
10. E. Gurney, F. Myers, F. Podmore, Phantasms of the Living, Kegan Paul,
Trench, Trubner, 1886.
11. Phantasms of the Living, op. cit.
12. http://www.adrcf.org.
13. Cf. J. McClenon, « A survey of Chinese anomalous experiences and
comparison with western representative national samples », Journal for the
Scientific Study of Religion, 27, 1988, p. 421-426.
14. Les notions de « corps énergétique », « corps subtils », « corps
spirituel », seront abordées précisément et scientifiquement dans le chapitre
6.
15. A. Gauld, Medumship and Survival, Heinmann, 1982.
16. A. Gauld, dans L. Kean, Survivre à la mort. Une journaliste enquête
sur les preuves de l’après-vie, Dervy, 2018, 271.
17. L. Kean, Survivre à la mort. Une journaliste enquête sur les preuves de
l’après-vie, Dervy, 2018.
18. A. Gauld, Mediumship and Survival : A Century of Investigations,
Heinmann, 1982.
19. D. Fontana, Is There an Afterlife ?, O Books, 2005.
20. F. Brune, Les morts nous parlent, op. cit., t. I.
21. T.J. Robertson, A. Roy, « A preliminary study of the acceptance by
non-recipients of medium’s statement to recipients », Journal of the Society
for Psychical Research, 65.2, 863, 2001, p. 91-106 et « Results of the
application of the Robertson-Roy protocol to a series of experiments with
mediums and participants », Journal of the Society for Psychical Research,
68.1, 874, 2004, p. 18-34.
22. G. Schwartz, The Afterlife Experiments: Breakthrough Scientific
Evidence of Life After Death, Atria Books, Simon & Schuster Inc., 2002 et
Extraordinaires contacts avec l’au-delà. Découvertes scientifiques décisives
sur la vie après la mort, Labussière, 2006.
23. E. Kelly, D. Arcangel, « An Investigation of mediums who claim to
give information about deceased persons », J. Nerv. Ment. Dis., 199, 2011,
p. 11-17.
24. J. Beischel, Among Mediums. A Scientist’s Quest for Answers,
Winbridge Institute, LLC, 2013. J. Beischel et al., « Anomalous information
reception by research mediums under blinded conditions II: Replication and
extension », EXPLORE : The Journal of Science & Healing, 11, 2, 136-142,
2015 et J. Beischel, « Investigating Mediums », Blurb, 2018.
25. S. Allix, vidéo de la série « Enquêtes extraordinaires », « Les signes de
l’au-delà », Bonne Pioche Télévision, 2011.
26. L. Kean, Survivre à la mort. Une journaliste enquête sur les preuves de
l’après-vie, Dervy, 2018.
27. D. Fontana, op. cit.
28. S. Alexander, An Extraordinary Journey : The Memoirs of a Physical
Medium, Saturday Night Press, 2010.
29. G. Solomon, J. Solomon, The Scole Experiment, Piatkus, 1999.
30. D. Fontana, op. cit., 2005.
31. L. Kean, op. cit., 2018.
32. E. Tizané, Le Mystère des maisons hantées », Tchou, 1977 et Les
Agressions de l’invisible, Éditions du Rocher, 1991.
33. A. Cardoso, « Survival research », Journal of Conscientology, 6, 21,
2003, p. 33-36.
34.
https://archive.org/details/JurgensonVoiceTransmissionsWithTheDeceased.
35. J.G. Fuller, The Ghost of 29 Megacycles, Souvenir Press, 1985.
36. R. Holbe, Bilder aus dem Reich der Toten, Knaur, 1987.
37. S. Darnell, Voces sin rostro, Fausi (2nd éd.), 1979.
38. T. I, Le Livre de Poche, 2005 et t. II, Le Livre de Poche, 2006.
39. D. Fontana, op. cit.
40. A. Cardoso, « Survival research », Journal of Conscientology, 6, 21,
2003, p. 33-36.
41. Parfois absente et éloignée du laboratoire, ce qui élimine l’hypothèse
d’un éventuel effet PK.
42. A. Cardoso, « A two-tears investigation of the allegedly anomalous
electronic voices or EVP », Neuroquantology, 10, 3, sept. 2012, p. 492-514.
43. O Books, 2010.
44. M.S. Festa, « A particular experiment at the Psychophonic Center in
Crosetto directed by Marcello Bacci », ITC Journal, 10, 2002, 27-31.
45. F. Brune, Les morts nous parlent, t. II, 2006, p. 158-164.
46. E. Senkowski, Instrumentelle Transkommunikation, F.G. Fischer, 1989.
47. F. Brune, R. Chauvin, En direct de l’au-delà. La transcommunication
instrumentale : réalité ou utopie ?, Robert Laffont, 1993.
48. E. Laszlo, The Immortal Mind. Science and the Continuity of
Consciousness Beyond the Brain, Inner Traditions, 2014.
49. Cf. www.institut-iihs.com
50. Eyes movements desensitization and reprocessing : désensibilisation et
retraitement par les mouvements oculaires rapides.
51. J.-J. Charbonier, Contacter nos défunts par l’hypnose. La
transcommunication hypnotique ; une nouvelle thérapie pour le deuil,
Trédaniel, 2018.
52. A. Botkin, Induced After-Death Communication-A New Therapy for
Healing Grief and Trauma, Hampton Roads Publishing Company, 2015.
Traduit en français sous le titre La Communication induite après la mort.
Une thérapie révolutionnaire…, Trédaniel, 2017.
53. O. Chambon, Psychothérapie et chamanisme, Véga, 2012.
54. A. Botkin, op. cit., 2017 pour l’édition française.
Notes
1. F. Brune, Les morts nous parlent, t. I, Le Livre de Poche, 2005.
2. I. Stevenson, Vingt cas suggérant la réincarnation, Paris, Sand, 1985,
puis J. Tucker, Life before Life, St Martin’s Griffin, 2005.
3. E. Haraldsson, « Children claiming past-life memories: Four cases in Sri
Lanka », Journal of Scientific Exploration, 5, 1991, p. 233-261 et
« Birthmarks and claims of previous-life memories. II. The case of Chakura
Karunaratne », Journal of the Society for Psychical Research, 64, 2000,
p. 82-92.
E. Haraldsson, G. Samararatne, « Children who speak of memories of a
previous life as a Buddhist monk : Three new cases », Journal of the
Society for Psychical Research, 63, 1999, p. 268-291.
A. Mills, E. Haraldsson, H.H. Keil, « Replication studies of cases
suggestive of reincarnation by three independent investigators », Journal of
the American Society for Psychical Research, 88, 1994, p. 207-219.
I. Stevenson, Vingt cas suggérant la réincarnation, Paris, Sand, 1985.
4. E. Haraldsson, « Birthmarks and claims of previous-life memories. II.
The case of Chakura Karunaratne », Journal of the Society for Psychical
Research, 64, 2000, p. 82-92.
5. S. Schouten, I. Stevenson, « Does the socio-psychological hypothesis
explain cases of the reincarnation type ? », Journal of Nervous and Mental
Disease, 186, 1998, p. 504-506.
6. E. Haraldsson, « Persistence of Past-Life Memories », Journal of
Scientific Exploration, 22, 2008, p. 385-393.
7. J. Tucker, Histoires extraordinaires. Des enfants se souviennent de leurs
vies antérieures, Dervy, 2015.
8. On appelle « capacités psi » les capacités parapsychologiques comme la
clairvoyance, la télépathie, la psychokinèse, par exemple.
9. P. Sharma, J. Tucker, « Cases of the reincarnation type with memories
from the intermission between lives », Journal of Near-death Studies, 23, 2,
2004, p. 101-118.
10. Ibid.
11. D. Fontana, Is There an Afterlife ?, O Books, 2005.
12. G. Williston, J. Johnstone, Discovering your Past Lives, Aquarian
Press, 1988.
13. J.L. Whitton, J. Fisher, Life between Life, Grafton, 1986.
14. L. Kean, Survivre à la mort. Une journaliste enquête sur les preuves de
l’après-vie, Dervy, 2018.
Notes
1. E. Kübler-Ross, La mort est un nouveau soleil, Éditions du Rocher,
1988. Élisabeth Kübler-Ross, psychiatre helvético-américaine, pionnière de
l’approche des soins palliatifs pour les personnes en fin de vie. Elle est
connue pour sa théorisation des différents stades émotionnels par lesquels
passe une personne qui apprend sa mort prochaine (modèle Kübler-Ross).
Elle a initialement appliqué sa théorie à toute forme de perte catastrophique.
Elle fait partie des pionniers s’étant passionnés pour les expériences de mort
imminente et fait donc figure de précurseur. Nous vous conseillons la
lecture de ses livres surprenants et très abordables !
2. R. Crookal, What Happens When You Die, Colin Smythe Ltd, 1978.
Notes
1. Pour compléter les connaissances de ce chapitre, vous pourrez lire le
livre La Conscience immortelle, publié par les mêmes auteurs en
autoédition chez amazon.fr.
2. Avant de passer au c minuscule lorsque nous parlerons de la conscience
individuelle (âme) de chaque être.
3. Appréhension du réel où la matière est considérée comme première, à
l’origine de tous les phénomènes.
4. Comme la dualité onde-particule, l’oscillation quantique, l’intrication ou
enchevêtrement quantique, l’effet de l’observation sur l’observé.
5. Philosophe australien spécialisé en philosophie de l’esprit, il a écrit deux
livres importants : D. Chalmers, L’Esprit conscient, Éditions d’Ithaque,
2010 et The Character of Consciousness, Oxford University Press, 2010.
6. Ici donc avec un « c » minuscule.
7. Dans R. Leterrier, J. Morisson, Se souvenir du futur, Trédaniel, 2019.
8. Atria Books, 2006.
9. E. Laszlo, Science et champ akashique, Éditions Ariane, 2005.
10. Étymologiquement, intelligence veut dire « interrelier », ce qui est l’un
des attributs de la Conscience aussi ; cf. plus bas Ransford et les « liens de
supralité ».
11. Nous percevons notre monde en quatre dimensions : longueur, largeur
et profondeur représentant notre « espace », et la dimension du temps. Le
temps est une dimension qui peut nous sembler totalement évidente et
indiscutable. Pourtant, sa « nature profonde » n’est pas uniquement celle
que nous en percevons au quotidien ! Mais remettre la notion de temps en
perspective nécessiterait de longs développements. Nous vous invitons à
voir notamment les travaux actuels d’Étienne Klein, Philippe Guillemant ou
de Carlo Rovelli.
12. Et en cohérence avec la théorie du « réel voilé » émise par le physicien
français Bernard d’Espagnat (1965), qui signifie que le monde des
phénomènes n’est constitué que d’apparences, sous-entendu « apparences
d’un arrière monde, plus fondamental ».
13. D. Bohm, D. Peat, La Conscience et l’Univers, Éditions Alphée, 2007.
14. « Potentiel quantique » qu’il a même pu intégrer mathématiquement à
la célèbre équation de Schrödinger, modélisant le comportement quantique
des particules subatomiques.
15. M. Teodorani, David Bohm. La physique de l’infini, Macro Éditions,
2011.
16. Emmanuel Ransford, physicien, épistémologue, auteur et conférencier.
Il a écrit notamment La Conscience quantique et l’au-delà.
17. E. Ransford, O. Chambon et Atham, L’Homme quantique, Trédaniel,
2017.
18. Et du « finalisme », pour ceux intéressés par la philosophie.
19. Holomatière : le préfixe holo signifie « entier, complet, total ».
20. Trédaniel, 2013.
21. F. Brune, La Science et les Phénomènes de l’au-delà, Girard, 2010.
22. T. I, 2005.
23. Passionné par le spiritisme, Albert Pauchard s’était efforcé, durant toute
son existence terrestre, de donner la preuve d’une vie après la vie.
Considérant la mort comme un passage et non une fin, sa famille et les
membres de la Société d’étude psychique, s’efforcèrent d’entrer en relation
avec son esprit, ce qui permit l’écriture du livre L’Autre Monde.
24. Rapporté dans F. Brune, Les morts nous parlent, t. II, Le Livre de
Poche, 2006.
25. Tant dans la conscience ascendante que dans la conscience
descendante, nous verrons ces notions plus loin.
26. Nous avons vu, dans le chapitre 2 comment une forme particulière
d’EMDR, l’IADC d’Allan Botkin, permettait de mettre la majorité de
personnes en état de « médiumnité », pour leur permettre un contact avec
leur proche disparu.
27. D. Fontana, op. cit., 2005.
28. Schwartz montre qu’il est possible d’observer scientifiquement la
présence de sens, d’intelligence, d’ordre, et d’évolution dans l’univers. La
théorie de l’univers créé par le hasard et la sélection naturelle ne marche
pas pour rendre compte de l’ordre complexe présent dans l’univers.
29. W.A. Dembski, The Design Revolution : Answering the Toughest
Questions About Intelligent Design, InterVarsity Press, 2004.
30. Le Cosmos et le Lotus, Le Livre de Poche, 2013.
31. F. Dyson, Les Dérangeurs de l’univers, Payot, 1986.
32. Rapporté par son élève et successeur R.S. Balsekar dans Les Orients de
l’être, Le Relié Poche, 2012.
33. G. Tononi, Phi: A Voyage from the Brain to the Soul, Pantheon, 2012.
34. Et/ou de Tout à la fois, ce qui revient finalement paradoxalement au
même.
35. Énergie = mouvements de la Conscience, matière = fixations
provisoires de la Conscience.
36. L. Van der Velde, O. Chambon, L’Approche chamanique de la
thérapie-médecine supra quantique du vivant, Vega, 2016.
37. AdA, 2013.
38. Et pourtant, en tant que psychiatre et psychologue, il nous arrive
régulièrement de travailler avec ce modèle des corps subtils en
psychothérapie, sans nécessairement les nommer d’ailleurs.
39. http://opensciences.org/about/manifesto-for-a-post-materialist-science
et https://www.inrees.com/articles/Manifeste-science-Beauregard/, 2015.
40. Les choix et décisions des corps subtils.
41. A. Huxley, Les Portes de la perception, Le Livre de Poche, 2001.
42. Substance anti-douleur sécrétée par le cerveau.
43. La conscience attire et aime la conscience. Remarquons, en passant,
que le fait que le corps mental soit plus développé chez l’humain n’est pas
une supériorité sur les autres vivants mais une spécificité, car l’humain peut
avoir des capacités très inférieures aux plantes et animaux dans ses autres
corps, et son intelligence « mentale » peut même être un signe de
compensation de sa faiblesse…
44. Dans le même sens que lorsque l’on parle de transformateur électrique,
permettant de passer d’un haut voltage à un bas voltage.
45. « Consciences » avec un petit c, car constituant des formes déjà
individualisées, et limitées par des corps (physiques ou subtils) de la grande
Conscience.
46. S. Déthiollaz, C. Fourrier, États modifiés de conscience. NDE, OBE et
autres expériences aux frontières de l’esprit, Favre, 2011.
47. P. Emmanuel, Conscience. L’exploration par l’expérience, publié
indépendamment par Amazon, 2019.
48. Les morts nous parlent, t. I, Le Livre de Poche, 2005.
49. Les morts nous parlent, t. II, Le Livre de Poche, 2006.
50. Nous rajoutons : encore relié au corps par une « corde d’argent »
s’insérant typiquement à la base de la nuque, parfois vue par les témoins de
la mort.
51. E. Kübler-Ross, R. Monjardet, La Mort et l’Enfant, Éditions du Rocher,
1994.
52. K. Ring, S. Cooper, Mindsight: Near-Death and Out-of-the-Body
Experiences in the Blind, William James Center for Consciousness Studies,
1999.
53. P. Ragueneau, L’Autre Côté de la vie, Éditions du Rocher, Pocket,
1997.
54. O. Chambon, Expériences extraordinaires autour de la mort, op. cit. et
J.-J. Charbonier, Les 7 preuves de l’existence de l’au-delà, op. cit.
55. P. Roux, Contact avec les défunts. 6 méthodes innovantes pour se
connecter avec l’au-delà, Trédaniel, 2019.
56. S. Déthiollaz, C.-C. Fourrier, Voyages aux confins de la conscience.
Dix années d’exploration scientifique des sorties hors du corps, Trédaniel,
2016.
57. O. Chambon, La Médecine psychédélique, Les Arènes, 2019.
58. B. Kastrup, E. Kelly, « Misreporting and confirmation bias in
psychedelic research. What do images of the brain under psychedelics
really tell us about its relation to the mind ? »,
https://blogs.scientificamerican.com/observations/misreporting-and-
confirmation-bias-in-psychedelic-research/, 2018.
59. J. Lorber, « Is your brain really necessary ? », dans D. Voth (éd.),
Hydrocephalus in Frühen Kindesalter, Enke, 1983.
60. Pour un compte rendu détaillé et référencé, voire D. van Cauwelaert,
Deuxième Dictionnaire de l’impossible, Plon, 2015.
61. Affection caractérisée par la présence anormale d’une grande quantité
de liquide céphalorachidien dans le cerveau, comprimant et atrophiant
celui-ci.
62. HarperCollins, 2013.
63. R. Moody, Glimpses of Eternity, Rider, 2011.
64. https://www.youtube.com/watch?v=sklYyDbVKtM&feature=share.
65. P. Guillemant, « A discrete classical space-time could require 6 extra-
dimensions », Annals of Physics, 388, 2018, p. 428-442.
66. L’entropie est une loi qui dit que, sans apport d’information
supplémentaire, les systèmes finissent par se désorganiser, perdre leur
information et mourir.
67. A. Suarez, Is Science Compatible with Free Will ?, Springer, 2013.
Notes
1. R. Sheldrake, La Mémoire de l’Univers, Éd. du Rocher, 1988.
2. Voir par exemple à ce sujet : S. Allix, Lorsque j’étais quelqu’un d’autre,
Mamaéditions, 2017.
3. F. Brune, Les morts nous parlent, t. I, Le Livre de Poche, 2005.
4. Beaucoup des éléments de cette réponse ont été documentés et
rassemblés par F. Brune, Les morts nous parlent, op. cit., t. I, 2005 et t. II,
2006, A. Farnese, Franchezzo, mes aventures dans l’autre vie, Exergue,
1996 et S. Ouellet, Après la mort qu’est ce qui m’attend ? Où irai-je ?,
Dauphin Blanc, 2012.
5. Cf. chapitre 3.
6. Et nous espérons que la lecture de ce livre va vous y aider, constituer une
préparation pour « lâcher prise » au moment de votre mort.
7. Les morts nous parlent, op. cit., t. I.
8. Comme les huit personnages principaux dans la série Netflix Sense 8.
9. Les morts nous parlent, op. cit., t. I.
10. Dans les particules subatomiques, il y a une partie « protoconsciente »
d’après de nombreux travaux de physiciens ; cette notion est bien exposée
dans le livre co-écrit avec Emmanuel Ransford, L’Homme quantique, et
dans le chapitre 3 de cet ouvrage.
11. Trédaniel, 2019.
12. Dans le livre de S. Allix, Après… Quand l’au-delà nous fait signe,
Albin Michel, 2018.
13. Cf. chapitre 3.
Notes
1. P. Roux, Comment communiquer avec les défunts, Trédaniel, 2019.
2. D. Fontana, Is There an Afterlife ?, O Books, 2005.
3. Par « s’aimer soi-même » nous pourrions entendre « aimer la totalité de
soi » (Unité). Les parts d’ombre et les parts lumineuses de nous-même. Tout
inclure, dans un non-jugement de soi. Alors ayant ce regard pour nous, nous
pouvons choisir le même regard pour un autre.
4. Dans P. Roux, Comment communiquer avec les défunts, op. cit.
5. P. Kourilsky, Le Temps de l’altruisme, Odile Jacob, 2009 et Le Manifeste
de l’altruisme, Odile Jacob, 2011. M. Ricard, Plaidoyer pour l’altruisme,
Pocket, 2014.
6. J. Lecomte, La Bonté humaine. Altruisme, empathie, générosité, Odile
Jacob, 2012.
7. F. Martin, Le Pouvoir des gentils : les règles d’or de la relation de
confiance, Eyrolles, 2014 ; E. Jaffelin, Petit Éloge de la gentillesse, J’ai Lu,
2015.
8. R. Wilkinson, K. Pickett, Pourquoi l’égalité est meilleure pour tous, Les
Petits Matins, 2014.
9. F. De Waal, L’Âge de l’empathie-Leçons de la nature pour une société
solidaire, Les Liens qui Libèrent, 2010 ; J. Rifkin, Une nouvelle conscience
pour un monde en crise-Vers une civilisation de l’empathie, Les Liens qui
libèrent, 2011.
10. P. Servigne, G. Chapelle, L’Entraide, l’autre loi de la jungle, Les Liens
qui libèrent, 2019.
11. J.-M. Pelt, La Solidarité chez les plantes, les animaux, les humains,
Fayard, 2004 ; R. Mathevet, La Solidarité écologique. Ce lien qui nous
oblige, Actes Sud, 2011.
12. Voir les travaux de différentes équipes de recherche : F. Warneken, M.
Tomasello, « Altruistic helping in human infants and young chimpanzees »,
Science, 311, 5765, 2006, p. 1301-1303 ; « Helping and cooperation at 14
months of age », Infancy, 11, 3, 2007, p. 271-294 ; « The roots of human
altruism », British Journal of Psychology, 100, 2009, 455-471.

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