Vous êtes sur la page 1sur 23

Phase 2 : Rapport de Stage et Analyse critique

Cancer du sein

Rapport de stage présenté pour l’obtention de la Licence STAPS 3 ème année


mention « Activités Physiques Adaptées Santé »

Par

Antonin FERNANDES

Encadré par

Florian ELTER
Structure d’accueil

OMS CLERMONT SPORT SANTE

Année Universitaire 2022-2023

1
Table des matières
Table des figures.........................................................................................................................................................

1. Introduction............................................................................................................................4

2. Présentation de la structure de stage.....................................................................................5

2.1. Qu’est-ce que l’O.M.S. ?..........................................................................................................5

2.2. Les dates clés de la création l’Espace Sport Santé de Clermont..............................................6

2.3. Les partenaires de l’Espace Sport Santé.................................................................................7

2.4. L’espace sport santé et programme lié...................................................................................8

3. Les moyens matériels et humains qui sont mis en œuvre pour l’organisation des APAS......11

3.1 Les moyens matériels............................................................................................................11

3.2 Les moyens humains.............................................................................................................13

4. Description de l’activité et intervention durant le stage.......................................................13

5. Analyse réflexive...................................................................................................................16

6. Analyse critique....................................................................................................................18

Annexes....................................................................................................................................................................

Résumés...................................................................................................................................................................

2
Table des figures
Figure 1, fiche de l'organisation du bureau exécutif de l'OMS......................................................................

Figure 2, présentation et hiérarchie de l'équipe de la maison sport santé....................................................

Figure 3, schéma prise en charge As du coeur.............................................................................................

Figure 4, nombre de bénéficiaire dans chaque programme en 2020..........................................................

Figure 5, première version du jeu de l'oie...................................................................................................

Figure 6, jeu de carte...................................................................................................................................

3
1. Introduction
L’enseignant en APA est titulaire d’une Licence STAPS avec la spécialisation activité physique
adaptée et santé. Cette profession englobe un public divers dont les aptitudes physiques,
psychologiques ou conditions sociales sont réduites. Il propose des situations
d’enseignement qui utilisent les activités physiques, intervient auprès de structures
sportives ou artistiques dans des conditions adaptées à la situation et à la sécurité du
pratiquant, dans un objectif de réadaptation, d’éducation, de prévention et également
d’insertion sociale.

Pour ma troisième année de licence STAPS mention Activité Physique Adaptée et Santé, j’ai
dû trouver un stage dont le tuteur était un enseignant en activité physique adaptée. J’ai eu la
chance d’en avoir deux. J’ai effectué mon stage à l'Office Municipal des Sports (O.M.S.) de la
ville de Clermont-Ferrand, plus précisément, dans l’espace sport santé, appelé « Clermont
sport santé ». Ce stage, d’une durée minimum de 160 heures, était une condition
d’obtention de notre diplôme. C’était également la possibilité de se mettre réellement pour
la première fois dans les situations similaires de notre futur travail.

Comme je l’ai dit précédemment, j’ai eu la chance d’avoir deux enseignants en activité
physique adaptée à mes cotés ainsi qu’un autre étudiant en stage. Ceci s’est avéré vraiment
positif. En effet, mon maitre de stage officiel, Florien ELTER, a pu m’apprendre énormément
de son expérience. Quant à Elisa AUCLAIR qui était également présente, diplômée l’année
passée, elle nous a également beaucoup accompagnés. Tous deux utilisent des méthodes
diamétralement opposées certes, mais dans un objectif commun. Ceci s’est avéré très
enrichissant pour nous. Ce stage avait pour objectif de me former à un enseignement
général de la pratique, donc théorique et pratique. Cette structure accueille des personnes
qui souhaitent venir suite à une démarche personnelle. Elle reçoit donc des personnes
variées aux âges et pathologies très diverses. Ce sont pour la grande majorité des personnes
atteintes d’affections de longue durée. Il existe aussi une association avec le DAHLIR santé
par le biais d’un atelier passerelle .

4
2. Présentation de la structure de stage
2.1. Qu’est-ce que l’O.M.S. ?

L'Office Municipal du Sport de Clermont-Ferrand est une structure associative indépendante,


ouverte par l’intercommunalité de Clermont. L’association est régie par les dispositions de la
" loi de 1901" et affiliée à la Fédération Nationale des Offices Municipaux des sports
regroupant tous les acteurs du sport de son territoire de compétence. L’O.M.S.
fonctionne à travers les associations sportives clermontoises et la Municipalité. Il contribue
à la promotion du sport et de l’activité physique au sein de la ville de Clermont-Ferrand ainsi
qu’à l’élaboration de la politique sportive locale. Son objectif fondamental est le même que
celui de la Fédération des O.M.S. de France (F.N.O.M.S.) : permettre à un maximum de
citoyens de bénéficier des pratiques du sport et de l’activité physique, chacun à son meilleur
niveau.

L’O.M.S. est composé d’un comité directeur de 39 membres, représentatifs de l’ensemble


des clubs clermontois, élus, répartis dans plusieurs collèges et d’un bureau exécutif de 10
membres : une Présidente, trois Vices Présidents, un Trésorier et un Secrétaire, deux
Adjoints au Maire, un Président d’honneur et un Conseiller Municipal délégué.

5
Figure 1, fiche de l'organisation du bureau exécutif de l'OMS

2.2. Les dates clés de la création l’Espace Sport Santé de Clermont

Après de nombreuses années à prouver l’accessibilité du sport, l’Office Municipal du Sport


de Clermont-Ferrand crée, en 2019, l’Espace Sport Santé afin de s’adapter aux évolutions de
la société suite au décret d'application du 30 décembre 2016, relatif à la prescription de
l'Activité Physique Adaptée (APA) à des patients atteints d'Affection Longue Durée (ALD),
entré en vigueur depuis le 1er mars 2017. L’Office municipal de la santé a donc essayé
d’évoluer avec le temps et en fonction des décrets et lois, jusqu’à une date importante. En
effet, en 2020, Clermont Sport Santé a été labellisée " Maison Sport Santé ". Ce label a une
grande importance. Lancé en 2019, le programme des Maisons Sport-Santé a été conçu par
le gouvernement, et plus précisément le ministère des Sports et de la Santé, comme des
structures pouvant accueillir les personnes en demande d'activité physique en fonction de
leurs besoins. Mesure « phare » de la Stratégie Nationale Sport Santé 2019-2024, le
programme « Maisons Sport-Santé » (MSS) a comme objectif d’amener le plus grand
nombre de personnes à intégrer la pratique d’une activité physique et sportive dans son
quotidien, de manière régulière, durable et adaptée pour améliorer l’état de santé de la
population. Cela représente pour nous, étudiant en activité physique adaptée, une nouvelle
source potentielle de travail non négligeable. C’est aussi un certaine forme de
reconnaissance de l’état pour notre pratique, ce qui n’était pas forcement le cas auparavant.
Enfin, cela va avec le développement et les recherches sur le sujet de la santé et de l’activité
physique qui se développe de plus en plus à l’heure actuelle.

De plus, ces lieux ont pour but d’accueillir et d’orienter toutes les personnes souhaitant
pratiquer ou reprendre une activité physique et/sportive à des fins de santé, de bien-être en
travaillant avec les autres Maisons Sport- Santé du bassin clermontois, notamment avec le
DAHLIR 63 évoqué précédemment.

En plus du bureau présenté précédemment, toute une équipe est organisée autour de cette
maison sport santé, en voici la présentation

6
Figure 2, présentation et hiérarchie de l'équipe de la maison sport santé

2.3. Les partenaires de l’Espace Sport Santé.

L’espace sport santé et l’O.M.S étant avant tout une association, il est nécessaire d’avoir des
partenaires afin de financer les projets et avoir accès à des infrastructures.

Tout d’abord les partenaires financiers de l’Espace Sport Santé sont la Ville de Clermont-
Ferrand, le département du Puy-de-Dôme, Sport Santé Auvergne Rhône Alpes, le DAHLIR,
l’Agence Nationale du Sport et « Le Petit Auvergnat ». Les partenaires « institutionnels » de
l’Espace Sport Santé, nécessaire aux bons déroulements de l’association sont notamment la
Ville de Clermont-Ferrand. Son implication est multiple. Tout d’abord 8 conseillers
municipaux siègent au Comité Directeur de l’O.M.S. La ville met à disposition des locaux de
l’Espace Sport Santé et autres équipements sportifs, tels que les bureaux et une salle de
musculation au stade Philippe Marcombes ainsi qu’une autre salle et l’accès à la salle de
musculation à la Maison des sports. De plus, des partenariats sont en cours avec certaines
maisons de quartier pour une plus grande accessibilité.

Enfin comme cité à plusieurs reprises, le Dispositif d’Accompagnement du Handicap vers


des Loisirs Intégrés et Réguliers (DAHLIR) est également présent aux cotés de l’O.M.S. Le
DAHLIR 63 est la structure support dans lequel s’inscrit l’Espace Sport Santé. Dans ce cadre,

7
nous avons construit des échanges constructifs permettant de collaborer également pour
une cohérence départementale des Maisons Sport Santé en lien avec l’ASM Vitalité et les
services de l’Etat.

2.4. L’espace sport santé et programme lié

Sous l’égide de l’OMS, l’Espace Sport Santé, est basé à la Maison des Sports dans des locaux
dédiés. Nous proposons aux personnes, sportives ou non, souffrant d'une Affection Longue
Durée (ALD), et aux personnes souhaitant maintenir ou améliorer leur condition physique
dans un objectif de santé, sur recommandation de leur médecin, un espace pour pratiquer
une activité physique adaptée. Pour cela, suite à l’inscription, le patient bénéficie d’un
rendez-vous avec l’un des médecins du sport de l’Espace Sport Santé, une consultation d’une
heure, pour une évaluation complète de son état de santé et de ses limitations éventuelles
avec un ECG au repos et une épreuve fonctionnelle respiratoire. Des examens
complémentaires peuvent être prescrits, notamment une épreuve d’effort avec VO²max.
Puis, le patient est reçu en entretien individuel avec l’enseignant pour mieux se connaitre et
évaluer des composantes plus pratiques sur ses capacités, besoins, motivations, préférences,
sur ses objectifs, ses envies, ses antécédents en termes d’activité physique. À la suite de cet
entretien, un bilan de condition physique évaluant différentes composantes est réalisé. Les
tests de condition physique sont effectués tous les trois mois et sont identiques pour tous
les patients de l’Espace Sport Santé. Nous utilisons les tests suivants : le sit to stand test, le
test 6 minutes marche, le test d’équilibre unipodal, le handgrip test et le test d’équilibre
dynamique. De plus, le questionnaire sur les habitudes de vie de l’ONAPS est également
effectué.

Toutes les séances sont organisées de la même manière en général sauf événements
spéciaux. En général, l’objectif de toutes les séances est de travailler en renforcement
musculaire sur le corps complet, en passant par tous les grands groupes musculaires. Les
séances ont une durée d’une heure et sont construites pour des groupes de 5 à 6 personnes
afin maintenir un accompagnement individuel et personnalisé. Elles favorisent la vie de
groupe et les relations humaines entre bénéficiaires. Les patients ont le choix lors de
l’inscription de choisir une ou deux séances par semaine, pas plus. L’objectif des deux

8
enseignants APA est d’individualiser le travail au maximum même si parfois certaines
séances et jeux sont prévues en groupe. En effet, la discipline est l’activité physique adaptée
et c’est ce que les adhérents viennent chercher. Il est donc important de répondre à leurs
exigences et c’est également le meilleur moyen d’améliorer les qualités physiques des
personnes et de répondre aux objectifs de prise en charge.

Les adhérents/bénéficiaires ont des profils types très différents. On retrouve notamment des
patients atteints de BPCO, des personnes âgées, des personnes atteintes de cancer,
d’obésité, en post AVC, de fibromyalgie, de diabète de type 1 ou de type 2, de pathologie
cardio-vasculaire telles que des insuffisances cardiaques et d’autres encore avec des
maladies plus rares comme la maladie de Crohn.

L’office municipal de la santé offre également de nombreuses autres possibilités pour


toucher le plus de personnes possible et donner un accès plus large à tous à l’activité
physique. Cela va dans le sens de l’objectif de la ville d’augmenter les infrastructures
sportives de la ville avec la création il y a peu du stade et parc urbain Philippe-Marcombes.
C’est le cas par exemple de Clermont Sport Santé au travail. Ce programme se déroule dans
une salle de musculation ouverte au public entre 12h30 et 14h30 à Marcombes justement.
L’objectif est d’utiliser l’AP au travail comme facteur de prévention santé. Cette activité est à
destination d’un public actif, en particulier les personnels municipaux travaillant sur le site.
Un autre exemple est l’Atelier Passerelle. Cet atelier est présent deux fois par semaine sur
les deux sites avec les deux enseignants APA de la structure donc j’ai pu y participer et
intervenir à de multiples reprises. C’est un dispositif d'accès à l'activité physique en
collaboration avec la DAPAP et le DAHLIR 63. Des séances d’APA sont mises en place, d’une
durée d’une heure, le mardi et le jeudi à la maison des sports pour les personnes atteintes
d’une ALD et/ou étant en situation d’isolement social ou ayant des freins financiers.
L’objectif est d’utiliser l’APA comme levier de réinsertion et d’accompagnement, en rendant
accessible l’AP à tous. Le but est donc pour la plupart la réinsertion par l’acticité physique en
essayant de trouver l’activité physique ou le sport qui leur conviendra le mieux. Pour l’O.M.S,
c’est la musculation qui est donc proposée en découverte.

Un autre programme que j’ai rencontré est AS du cœur. C’est un protocole d'étude médicale
en collaboration avec la clinique médicale de cardio-pneumologie de Durtol. L'objectif est de

9
montrer l'efficacité de l'APA dans la prise en charge de patients atteints de pathologie
cardiovasculaire, ayant suivi une rééducation cardiaque. Pouvoir être témoin de cela a
également était très enrichissant pour nous et nous avons hâte de voir les résultats de
l’étude pour voir si nos prises en charge ont été bénéfiques pour ses patients. Le programme
dure sur une période d’environ 5 à 6 mois, composé de deux séances par semaine d’une
heure. Une séance était centrée sur l’aérobie et l’autre sur le renforcement musculaire.
Voilà le schéma de la prise en charge As du cœur pour les patients.

Figure 3, schéma prise en charge As du coeur

Enfin, un dernier projet, plus ancien qui a fait connaitre Clermont sport santé est à noter.
Etant plus ancien je n’ai pas connu ce projet lors de mon stage. Ce projet s’appelle Osons
Bouger puis renommé Clermont Sport Santé pour elle dès Septembre prochain, est un
dispositif d'accès à l'activité physique, porté par le Comité Régional de l'O.M.S. en
collaboration avec la Fondation Alice MILLIAT. Des séances d’APA, d’une durée de 2
heures, sont mises en place gratuitement pour les femmes, deux fois par semaine à la
maison de quartier de St Jacques, et une fois par semaine à la maison de quartier de
Fontaine du Bac, hors vacances scolaires, de septembre à juin. L’objectif est de développer
l’AP au féminin dans la ville de Clermont-Ferrand, en rendant accessible la pratique d’AP ou
sportive à des femmes en difficultés financières, sociales, familiales, en utilisant l’AP comme
vecteur d’émancipation et d’intégration sociale, en faisant prendre conscience de l’impact
de l’AP sur la santé tout en donnant envie et les moyens à des femmes de pratiquer une

10
activité physique sur le moyen et long terme. Cette action est financée par le CNDS (Centre
national pour le développement du sport), établissement public national, placé sous la
tutelle de la ministre chargée des sports.

Figure 4, nombre de bénéficiaire dans


chaque programme en 2020

3. Les moyens matériels et humains qui sont mis en œuvre pour


l’organisation des APAS.

3.1 Les moyens matériels

Tout d’abord, il faut des locaux. Ceux-ci sont mis à disposition de l’Espace Sport Santé par la
ville de Clermont-Ferrand à la Maison des Sports, avec une possibilité d’accès aux vestiaires
et douche de la Maison des Sports, ainsi qu’aux autres espaces sportifs pour varier les
activités en fonction des disponibilités de celle-ci. L’Espace Sport Santé est composé de
cinq salles distinctes.

La première salle est la salle d’accueil, avec le bureau


de Florian, les vestiaires et les toilettes notamment.
Tout ce qui est utile pour se mettre en condition de
pratique. Les entretiens sont également effectués
dans cette salle, bien installé sur les fauteuils.

11
La deuxième salle située était principalement la salle d’échauffement
et de travail cardio-vasculaire avec le skierg, le vélo et la corde
notamment. De plus, c’est également ici que nous avions nos altères,
les poids libres, une barre et un banc de musculation.

Pour continuer sur la partie purement


musculation, nous avons une autre salle avec
la machine de tirage et de leg extenseur et curl, utiles pour les
séances précises avec un poids plus précis.

La salle suivante est recouverte de tapi. On


l’utilise pour les exercices de renforcement au
sol avec des swissball et médecineball par exemple. De plus, un espalier
et un sac de frappe sont présents ainsi que des steps, très utiles par
exemple pour les circuits abdominaux.

Enfin la dernière salle est la salle de


consultation des médecins ainsi que le
bureau de ses derniers, salle que nous n’utilisons pas en tant
qu’enseignant APA.

Dans ces salles, le matériel est en nombre suffisant afin de travailler au mieux et de la
manière la plus efficace possible. On y retrouve notamment un vélo, un skierg, une machine
de tirage, un leg curl et extension, un banc de musculation, des altères, une barre de
musculation, un banc de développé couché assisté puis toute une salle couverte de tapis au
sol pour des exercices au sol avec médecineball, swissball, un espalier, et bien d’autres
équipements. De plus, deux autres salles de musculation sont à disposition, une à la maison

12
des sports et l’autre à Philippe-Marcombes.

3.2 Les moyens humains

C’est le deuxième point primordial. Dans la pratique mais également dans l’organisation avec
une équipe pluridisciplinaire, il y a deux EAPA diplômés, Florian ELTER et Elisa. En plus de
cela, on trouve deux médecins, un diététicien en collaboration et Joris responsable des
adhésions du DAHLIR. Enfin, il reste toute l’équipe administrative qui travaille également en
étroite collaboration sur le terrain. De plus, les nombreuses collaborations avec des
organismes tels que le comité handisport par exemple sont vitales pour cette association.

4. Description de l’activité et intervention durant le stage

Mon stage a commencé assez tôt en ce début d’année universitaire, fin octobre pour être
plus précis. Rapidement le rôle que l’on m’a confié était celui d’enseignant APA, celui pour
lequel j’étais venu apprendre. Mon premier jour a été dédié à l’observation mais dès le
lendemain, j’ai pris en charge mon premier patient. Je pense que mon maitre de stage a
voulu voir comment je pouvais prendre en charge un patient, tout en étant pas très loin en
cas de problème. J’ai tout de suite dû m’adapter aux méthodes de travail en essayant de
mettre en place tout ce que j’avais pu apprendre en théorie, sur un créneau d'une heure
pour réaliser une prise en charge de qualité pour le patient et faire bonne impression.
Chaque séance était composée d’un maximum de cinq à six personnes. Les patients étant
tous si différents les uns des autres qu’à chaque séance, je devais m’adapter à chacun
d’entre eux. Cela a été très intéressant et très formateur. Par exemple, lors de ma première
séance, ma patiente est atteinte de cécité, pas le plus simple pour une première séance.
Mais cela m’a permis de mettre à profit mes apprentissages et de tester ma capacité
d’adaptation. Finalement cette séance s’est très bien passée et m’a mis d’emblée en
confiance.

Mon planning n’était pas surchargé, ce qui me laissait le temps de préparation nécessaire
pour avoir des séances utiles et efficaces pour les patients, me semble-t-il. De plus, certains

13
créneaux n’étaient pas très prisés parfois, ce qui nous permettait avec Eyvann d’étudier les
dossiers laissés par les médecins sur les adhérents au moment de leur visite médicale
d’entrée. Cela nous a certes permis d’apprendre des informations importantes mais ce
n’était pas suffisant pour les prendre en charge parfaitement. Selon moi, le dossier est très

important mais les relations et échanges que l’on a pu avoir avec eux étaient encore plus
utiles pour améliorer et adapter la prise en charge.

Pour revenir sur mon arrivée dans la structure, après la première journée d’observation, j’ai
donc directement pris en charge des patients. Au début un par un et cela me semblait déjà
trop au départ. Mais l’objectif établi par Florian était qu’à la fin de mon stage, je puisse
prendre en charge une séance de 5 à 6 personnes seul en apportant une prise en charge
individualisée et optimale pour chacun. Message reçu. Au départ, à ma demande, j’ai pu
faire passer les tests cités précédemment à de nombreux patients car ils devaient tous les
repasser à cause d’un changement de plateforme de référencement des patients. Cela m’a
permis de m’entrainer à faire passer des tests, élément primordial et méticuleux de la prise
en charge des patients.

Au milieu de mon stage, nous avons pris la décision d’aller également au stade Marcombes
le lundi et vendredi pour voir une autre façon de voir et de faire. Cela fut très enrichissant,
avec Elisa, j’ai pris beaucoup plus de recul et j’ai plus observé afin d’avoir les deux versants,
pratique avec Florian et plutôt mise en place théorique précise avec Elisa qui a suivi la même
formation que nous et est sortie de licence l’année dernière. Une fois à l’aise avec la plupart

14
des patients et les méthodes de travail de la structure, nous avons pu commencer à
proposer des séances innovantes avec mes expériences précédentes. Personnellement j’ai
essayé d’apporter des petits exercices en lien avec le basketball, on avait émis l’idée de
mettre en place des petites séances de basket adaptées. Malheureusement nous n’avons pas
eu le temps de le faire, j’avais tout de même commencé à préparer quelques exercices qui
me seront sûrement utiles à l’avenir. De plus, avec Eyvann, nous avons essayé de mettre en
place des situations plus ludiques tout en travaillant. Cette collaboration avec Eyvann fut
bénéfique pour nous deux. En effet, nous avons souvent échangé, nous nous sommes
concertés, conseillés et avons travaillé comme un binôme alors même que nous faisions
souvent nos séances séparément avec nos patients propres, ceci pour assurer une prise en
charge cohérente pour nos patients. Nous avons également, en plus de ces échanges,
organisé des séances plus collectives avec certains groupes que nous préparions en amont.
Nous avons par exemple mis en place un jeu de l’oie. Chaque case correspondant à un
exercice différent. Nous en avons tiré quelques limites notamment au niveau travail effectif.
En effet, nous avons voulu dans cette première édition mettre des exercices sur le corps
complet avec les différents groupes musculaires qui sont travaillés. Hors les joueurs ne
passant pas par toutes les cases, ils se retrouvaient parfois à faire trois fois le même groupe
musculaire et pas les autres. Notre objectif étant de travailler le corps entier, cela
représentait un problème. Nous avons pu réadapter la fin de la séance car c’est une activité
qui dure environ 20 à 30 min ce qui nous a laissé du temps après pour travailler les parties
du corps non sollicitées. Nous avons ensuite préparé des nouveaux jeux de l’oie plus courts
et centrés sur un ou deux groupes musculaires pour être sûrs d’atteindre nos objectifs.

15
Figure 5, première version du jeu de l'oie

De plus, nous avons également mis en place d’autres jeux tels que le jeu de cartes ou le
secret santa.

Pour expliquer rapidement, le jeu de carte, c’est un jeu ou chaque symbole correspond à un
ou deux exercices et le numéro ou la figure des cartes correspond au nombre de répétitions.
Le but du jeu est de finir le paquet de cartes le plus rapidement possible en équipe. C’est un
jeu assez ludique du fait du travail en équipe. Bien sûr nous avons adapté au maximum en
fonction des patients et de leur capacités. Le jeu pouvait ressembler à cela par exemple.

Figure 6, jeu de carte

16
5. Analyse réflexive
Toute situation de travail entraine en même temps des difficultés, c’est inévitable, et les
situations de travail nouvelles et inconnues d’autant plus. Ce genre de situation peut
engendrer le stress ou la peur de mal faire. Pour ma part, je peux être quelqu’un d’assez
stressé dans la vie et ce genre de situation n’échappe pas à la règle. Au départ d’une
nouvelle expérience professionnelle ou au moment où les regards sont centrés sur moi, le
stress a tendance à m’envahir et peut avoir des impacts sur mon travail. Et sur ce début de
stage, cela n’a pas raté. Lors de ma première séance de prise en charge dès mon deuxième
jour de stage, j’ai eu comme patiente Christiane, une femme de 70 ans, atteinte de cécité qui
venait avec son chien guide en séance. Florian occupé avec les autres m’a d’abord demandé
de lui proposer un exercice pour commencer la séance après l’échauffement, me précisant
qu’elle connaissait toutes les machines et qu’elle pouvait tout faire. Ayant déjà eu une
expérience avec des personnes en situation de cécité, je savais au moins comment les diriger
et leur parler afin qu’elle puisse comprendre au maximum ce que je lui proposais.
Cependant, malgré mes quelques connaissances, j’ai vite été en difficulté lors de l’explication
orale de l’exercice. En effet, la plupart du temps, pour faire faire ce que je veux, j’ai réalisé
que je montre. Et, selon moi c’est la meilleure méthode pour que le pratiquant comprenne
ce que je veux lui faire faire. Or ici c’est impossible, j’ai donc dû verbaliser tout le
mouvement, tâche que j’ai eu du mal à faire au départ du fait de mon manque d’expérience,
je pense. Malgré cela l’exercice a pu être effectué dans les grandes lignes comme je voulais.
Je me suis donc dit qu’il fallait que j’arrive à mettre des mots sur mes gestes pour qu’ils
soient compris par tous car je suis à même de rencontrer d’autres personnes qui même si
elles voient, pourraient ne pas comprendre ma démonstration. Et lorsque que je peux
exprimer oralement l’exercice et la posture, c’est devenu un signe pour moi de totale
compréhension de l’exercice. Pour revenir à notre situation, après ce premier exercice,
Florian étant occupé, il ne put prendre la suite immédiatement avec Christiane, j’ai donc dû
improviser sur la suite pour éviter de la faire patienter pour rien. Je n’ai pas trop de mal à
improviser d’habitude mais ici, dans un lieu et avec du matériel que je maitrise pas, sans
connaissance réelle de la patiente, ce fut beaucoup plus compliqué. Je suis parvenu

17
néanmoins à lui faire faire quelques autres exercices, mais le travail effectif ne fut pas
optimal car il y avait des longueurs dans les explications et les charges étaient
approximatives car je ne connaissais pas la patiente. Ce n’est donc pas une séance qui m’a
satisfait car tout était approximatif. Malgré cela, cette séance m’a permis de prendre
conscience de mes limites et confiance en mes capacités. Elle m’a également permis de
comprendre que je pouvais et voulais faire mieux, la frustration étant trop grande lors de
cette première séance. Ce fut ainsi une séance très importante pour moi de part sa
symbolique : tout aussi négative que positive.

Une deuxième situation, qui a été marquante et m’a mis en difficulté est la suivante. C’était
vers la fin de mon stage. Mes connaissances et mon aisance s’étaient très grandement
améliorées. J’étais en séance avec un patient que je venais de lancer sur un exercice, après le
contrôle du mouvement, je suis parti m’occuper d’un autre patient comme habituellement.
C’est là que j’ai vu Eyvann avec une nouvelle patiente, c’était sa deuxième séance. Il essayait
de lui faire faire un exercice pour les triceps, l’extension triceps enroulé haltères pour être
précis. Et la patiente n’y arrivait pas du tout. Avec Eyvann, nous nous aidions très souvent
mutuellement, donc je suis allé voir ce qui ne fonctionnait pas. C’est donc là que le problème
s’est amplifié. Cet exercice ne fonctionnant pas, nous en avons essayé un autre, puis un
autre et encore un dernier. Au bout de quatre exercices, la patiente n’arrivait à en effectuer
aucun. Cela nous embêtait vraiment d’autant plus que c’était un muscle qu’elle voulait
améliorer, le sentant faible. Encore plus embêtant, cela a eu un impact sur elle en la
démotivant car elle voyait qu’on ne trouvait pas de solution. Comme c’était le début de sa
prise en charge nous avons eu peur de perdre sa motivation et son adhésion au programme.
Après beaucoup de discussions avec elle, nous avons réussi à lui faire comprendre que ce
n’était pas grave et qu’on allait trouver une solution pour la prochaine séance. Après la fin
de la séance, nous nous sommes plus renseignés sur cette femme, qui avait une pathologie
très rare qui attaquait le cartilage de l’épaule et la souplesse articulaire notamment. C’est ce
qui expliquait sa difficulté. Nous lui avons proposé des exercices qui étaient impossibles pour
elle. Avec du recul, sur ce cas, nous avions oublié le mot adapté de notre profession, nous
avons voulu travailler directement sans connaitre la personne ce qui a entrainé toute cette
remise en question de notre part et de la part de la patiente également. Il est donc
primordial de connaitre le patient avant de lui proposer toute prise en charge. Nous avons

18
appris aussi que ce n’est pas parce qu’en apparence la patiente a l’air en parfaite santé que
c’est le cas. Cela implique une parfaite connaissance du patient et une adaptation constante
des exercices proposés.

6. Analyse critique
Ce stage fut pour moi, ma première réelle expérience d’observation et de pratique du métier
d’enseignant en activité physique adaptée. En effet, l’année dernière, je n’étais pas avec un
enseignant en activité physique adaptée. Ce fut un stage très intéressant mais c’était plus du
sport santé accès sur l’activité de loisir, plutôt que réellement de la réadaptation. Ainsi cette
première expérience était primordiale pour moi en temps que personne et en tant que
professionnel car avant cela, je ne me sentais pas du tout prêt et légitime à exercer, c’était
d’ailleurs une angoisse pour moi. De plus d’un point de vue humain, ce fut une expérience
unique avec mes deux maitres de stage et tous les adhérents. Malgré tous les avantages,
rien n’est parfait. Il y a donc des choses à redire et des critiques à faire. Tout d’abord, la
relation théorie/pratique souvent évoquée en cours est rapidement distinguable et la simple
théorie ne représente que très peu de la part du travail sur le terrain et inversement. Ce
problème évoqué en cours théorique s’est avéré bien réel dans la pratique très rapidement
et ce fut accentué par les méthodes de prises en charge de Florian. En effet, il a une grande
expérience maintenant et ses précédentes expériences étaient dans des structures très
cadrées, ce qui limitait beaucoup tout le côté ludique et humain qui plait tant à Florian. Ainsi,
lorsqu’il est arrivé dans la structure Clermont Sport Santé, il n’a pas voulu reproduire le
schéma similaire aux grandes salles de sport, sans lien humain et seulement avec des feuilles
de route. Il a donc trouvé une autre méthode qui se base beaucoup sur l’improvisation sur le
moment en fonction de la personne. Il ne prépare pas ses séances à l’avance mais les crée
sur le moment avec les adhérents en fonction de leurs besoins, de leur forme et
d’éventuelles douleurs. Ceci entraine une diminution de l’optimisation des séances car il n’y
a pas de planification, ni de calcul de charges d’entrainement précises, seulement des
ressentis sur les exercices. Cette méthode est donc en opposition avec la théorie que l’on
nous enseigne ce qui représente des inconvénients mais également un certain nombre
d’avantages. Cette méthode peut convenir à certaines personnes ou et ne pas convenir à

19
d’autres qui préfèrent une méthode plus rigoureuse. C’était le cas d’Elisa à Marcombes. Ainsi
les adhérents avaient le choix ce qui est un luxe supplémentaire. En ce qui concerne la
méthode d’Elisa, étant sorti de la licence l’année dernière, elle a essayé de mettre en œuvre
ce qu’on lui avait appris au niveau de la planification et la quantification de la charge. Elle fait
donc des séances beaucoup plus précises et optimales en fonction des patients au niveau
réadaptation tout en préservant la bonne ambiance.

Ayant passé la plupart de mon stage avec Florian, en suivant sa méthode il nous a très vite
laisser pratiquer ce qui a entrainé beaucoup de choses positives mais également son lot de
difficultés comme celles évoquées précédemment. De plus, avec cette grande liberté, nous
avons pris nos aises rapidement et Florian nous a très rapidement laissé faire, ce qui pourrait
être positif mais il nous laissait tellement faire que parfois il était dans le bureau pour
rattraper son retard au niveau administratif. Bien qu’il soit à coté de nous en cas de
problème, il ne pouvait pas nous faire de retour sur nos séances. Il fut tout de même là tout
au long du stage pour répondre à la moindre question, nous conseiller et nous faire grandir
dans ce métier et je l’en remercie. De même pour Elisa qui, malgré moins de séances et de
pratiques, nous a beaucoup apporté.

Annexes

20
21
Résumés
Lors de ce stage, je suis passé par de nombreuses émotions toutes aussi importantes les
unes que les autres. Ce sont ses émotions qui m’ont permis de comprendre tout d’abord que
c’était une pratique que j’aime et que j’aimerai faire dans ma future profession. Ce stage m’a
permis d’Apprendre en agrandissant mon catalogue d’exercices de manière exponentielle,
en améliorant mes connaissances et techniques sur le terrain au niveau de la posture
notamment, ce qui me semblait être mon plus gros point faible auparavant. De plus, cela
m’a permis de me rendre compte de ce qu’était réellement le métier d’enseignant en
acticité physique adaptée. De plus, comme je l’ai dit auparavant, le fait d’obtenir cette carte
professionnelle à la fin de cette année, je l’espère, était quelque chose qui m’angoissait
énormément car je ne me sentais absolument pas légitime de par mon inexpérience. Ce
stage m’a donc permis de prendre confiance et me sentir plus légitime dans ma pratique.
Cela a été possible grâce à l’autonomie que l’on m’a laissée dans la pratique et aux
différentes collaborations que j’ai pu avoir pendant ce stage. Tout d’abord avec mes maitres
de stages, qui ont été particulièrement présents et disponibles pour moi. Également avec les
collaborations avec les patients qui m’ont tout de suite accepté en tant que figure de savoir
dans ce milieu et m’ont donné leur confiance pour les prendre en charge. J’espère avoir pu
répondre à leur attentes.

ABSTRACT

During this internship, I went through many emotions as important as the others. That was
this emotions that helped me to understand first of all that this was a future job that I would
love and would like to do in the future. This internship allowed me to Learn a lot by
expanding my exercise diary exponentially, by improving my knowledge and techniques in
the field at the level of posture during the exercice in particular, which seemed to me my
biggest weakness before. In addition, it allowed me to realize what this job of teaching
adapted physical activity really was. In addition, as I said before, getting this professional
card at the end of this year, I hope, was something that made me very anxious because I
didn’t feel legit at all because of my inexperience. This internship allowed me to gain
confidence and feel more legitimate in my practice. This was possible thanks to the
autonomy I was given in practice and the various collaborations I was able to have during

22
this internship. First of all with my masters of internship, who were particularly present and
available for me. Also with the collaborations with the patients who immediately accepted
me as a figure of knowledge in this environment and gave me their confidence to take
charge of them, hoping to have been able to meet their expectations.

23

Vous aimerez peut-être aussi