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MÉMOIRE
UNITÉ D’ENSEIGNEMENT 28
Année 2022-2023
DESCATOIRE Mathieu
Je voudrais également remercier toutes les personnes qui m’ont entouré, de près
comme de loin durant ces quatre années. Ces remerciements sont adressés tant à mes
camarades de promotion, qu’à l’ensemble des masso-kinésithérapeutes/professionnels de
santé que j’ai pu rencontrer tout au long de mes études. Je vous remercie pour avoir
participé, par des façons multiples et propres à chacun, au développement du futur
professionnel de santé que je suis.
1. INTRODUCTION.........................................................................................................2
2. CADRE CONCEPTUEL..............................................................................................4
2.3. Anatomie.......................................................................................................................28
2.3.1. Genou........................................................................................................................................28
2.3.2. Pied............................................................................................................................................31
3. CADRE METHODOLOGIQUE................................................................................32
4. RESULTATS...............................................................................................................39
5. DISCUSSION.............................................................................................................47
6. CONCLUSION A FAIRE...........................................................................................56
7. BIBLIOGRAPHIE......................................................................................................57
La course à pied est devenue l'une des activités sportives les plus populaires dans
le monde depuis le début du siècle. En France, on comptait, en 2021, plus de 13
millions de pratiquants de la course à pied selon une étude réalisée par Union Sport &
Cycle. (1) Pour rappel, le nombre de coureurs était chiffré à 6,6 millions de français en
2000 et 9,7 millions en 2010, montrant à quel point cette discipline est en plein essor.
(2)
Cette augmentation du nombre de participants est principalement due à sa simplicité
d’accès. La course à pied ne nécessite que peu de matériel (si ce n’est une paire de
chaussures et un jogging), elle peut se pratiquer seul ou à plusieurs, sur différents types
de terrains (piste, route, sentier, chemin), sur différentes distances et dans différents
buts.
Dans la course à pied, ce sont généralement les notions de dépassement de soi et de
compétition qui sont mises en avant, mais on retrouve aussi, sans surprise, les valeurs
du plaisir et de l’entretien physique global pour le coureur récréatif, ainsi que l’envie
d’être en bonne santé ou de perdre du poids.
2
La course à pied présente de nombreux bienfaits, que ce soit sur le plan physique
ou psychologique. Sur le plan physique, on peut observer, parmi ces bénéfices, une
réduction du risque de développer une maladie cardiovasculaire, de l’arthrose de la
hanche ainsi qu’une réduction de la mortalité liée au cancer du sein. (3–6) Sur le plan
psychologique, la course à pied permet l’amélioration des symptômes liés à la
dépression ou encore la qualité du sommeil. (7,8)
Malgré ces nombreux bienfaits, elle reste une discipline pourvoyeuse de nombreuses
blessures, avec un taux annuel qui fluctue de 19 à 80% des coureurs chaque année. (9)
Parmi ces blessures, le genou est l’articulation la plus touchée (28%) chez les coureurs.
Au niveau de cette articulation, la pathologie la plus souvent rencontrée est le syndrome
fémoro-patellaire (SFP). (10) Le SFP représente, en effet, 25 à 40% de l’ensemble des
problèmes de genou en médecine du sport, et 16 à 25% de toutes les blessures
diagnostiquées chez les coureurs à pied. (11)
Dans une première partie, le cadre conceptuel de ce mémoire est posé afin
d’assimiler des notions essentielles sur les sujets que sont la course à pied, le syndrome
fémoro-patellaire ainsi que l’anatomie du membre inférieur traitée dans ce mémoire.
Cette première partie donne naissance à un questionnement qui justifie la rédaction de
ce mémoire. Suit ensuite la méthodologie détaillée, nécessaire au rassemblement des
articles, me permettant de répondre à ma problématique. Puis, les résultats de mes
3
recherches sont analysés et amènent à une discussion argumentative. Pour finir, la
conclusion fait état des différents articles scientifiques étudiés et amène à une ouverture
potentielle à la suite de ce mémoire.
2. CADRE CONCEPTUEL
Il se divise en 2 phases :
- une phase d’appui (stance) : période entre le contact initial et le décollement du
pied du sol,
- une phase d’oscillation (swing) : période durant laquelle le pied n’est pas en
contact avec le sol.
4
Figure 1 - Cycle de la marche.
La phase d’appui est subdivisée en une phase d’absorption (du contact initial à la
moitié de la phase d’appui) et une phase de propulsion (de la moitié de la phase d’appui
au décollement des orteils).
La phase d’oscillation est, quant à elle, divisée en une phase d’oscillation initiale et
terminale. Au début et à la fin de chaque phase d’oscillation, on observe une phase de
flottement, phase pendant laquelle aucun pied n’est en contact avec le sol.
Lors de la course, la vitesse augmente, entrainant une diminution de la durée de la phase
d’appui et donc une augmentation de la phase d’oscillation. La phase de flottement est
la conséquence d’une durée de la phase d’oscillation supérieure à 50% du cycle de la
course, causant un chevauchement des phases d’oscillations droite et gauche : phase de
flottement.
5
d'appui et 60% à la phase d'oscillation. Ces chiffres sont plus variables en course à pied
en raison de la grande variabilité de la rapidité du mouvement durant l’activité.
Types de foulées
6
bassin. (13) Chez le coureur arrière-pied, on peut également distinguer 3 types d’appui
dans le plan frontal (figure 3). (16)
Le coureur dit universel, possédant un appui qui débute sur la partie postéro-
latérale du talon puis le pied va dérouler vers l’intérieur pour finir au niveau de l’hallux.
Ce type d’appui concerne 40 à 45% des coureurs.
Vient ensuite le coureur dit pronateur, chez lequel l’appui au niveau du talon est latéral.
Il est suivi par une transmission des appui vers la partie médiale avant de rejoindre
l’hallux. Ce type d’appui représente 40 à 45% des coureurs.
Enfin, le coureur dit supinateur a, lui, un appui ayant une trajectoire passant plus en
latérale de la voute plantaire. Cette catégorie de coureur est plus minime avec 10 à 15%
des coureurs.
7
Lors de la course, le type de foulée peut également varier avec l’installation de la
fatigue. En effet, l’étude de Larson et al. sur les coureurs courant un marathon montre
que le pourcentage de coureurs avec un appui vers l’arrière-pied augmente entre le
10km et le 32km. (14) Cette modification de la foulée peut être due à la fatigue
musculaire conséquente appliquée sur le complexe de la cheville, avec un appui initial
sur le médio-pied ou l’avant-pied. (18)
Le type de foulée est un paramètre important car elle influence les forces d’impact au
sol lors de la pratique de la course à pied (19).
La force de réaction au sol est la première force à laquelle le coureur est confronté suite
à l’impact du pied au sol. Elle entraine un impact transitoire équivalent à une onde de
choc qui traverse l’ensemble du corps. Cette dernière serait la cause de nombreuses
pathologies sur diverses structures. (https://www.kinesport.fr/blog/biomecanique-
course-blessure KINESPORT article à retrouver via Cedric CF CADRE
CONCEPTUEL biblio images a mettre etc
Chez la majorité des coureurs, ayant une course qualifiée d’arrière-pied, on observe une
courbe de la force de réaction au sol avec deux pics de force d’impact, désignés comme
les deux composantes de cette force de réaction au sol (figure 4). (20)
Les deux pics de forces se réfèrent à :
- La composante passive (Peak Impact Force) en rapport avec la production d’une force
d’impact lorsque le pied prend contact avec le sol, créant des vitesses de forces précoces
et importantes lors de la phase d’appui.
- La composante active (Peak Propulsive Force) correspondant à l’accélération du
coureur lors de la poussée de fin d’appui. Ce deuxième pic est occasioné par la
contraction des muscles antigravitaires (triceps sural, long fléchisseur de l’hallux...) en
réaction à la force d’impact précédente.
8
Figure 4 - Force verticale de réaction au sol et cinématique
du pied nu avec un appui type RFS.
9
De plus, avec un appui sur l’arrière pied, les forces d’impacts sont plus élevées et
majoritaires au niveau des articulations sus-jacentes à la cheville et principalement le
genou. À l’inverse, la pose du pied sur l’avant-pied, entrainant un meilleur amorti
naturel, est en lien avec la cheville qui absorbe la majorité de l’impact.
Les coureurs sont plus à risque de développer des blessures au niveau de la région
anatomique associée aux forces d’impacts les plus élevées : tendinopathie d’Achille,
périostite ou fasciite plantaire pour le coureur « avant-pied » et syndrome fémoro-
patellaire ou tendinopathie rotulienne pour le coureur « arrière pied ». (21,22)
Les différents types d’appuis impactent également le plan musculaire. Selon une
revue systématique de Xu et al. publiée en 2021, chez le coureur dit médio-pied, le
travail musculaire est plus élevé au niveau de la cheville, notamment des fléchisseurs
plantaires, tandis que chez le coureur dit arrière-pied, le travail excentrique est plus
élevé au niveau de l’articulation du genou. (22)
Chez le coureur avec un appui de type arrière pied, la phase d’amortissement est gérée
par le travail excentrique du tibial antérieur principalement, tandis que ce sont les
fléchisseurs plantaires (notamment le triceps sural) ainsi que les muscles intrinsèques du
pied (MIP) qui sont les plus sollicités chez le coureur avec un appui centré plus sur
l’avant du pied. (23–25)
10
La cadence est également un paramètre modifiable qui permet d’influencer le
type d’appui du pied du coureur. Elle correspond au nombre de pas par minute. En
augmentant cette dernière, on observe une diminution de la longueur de foulée avec une
augmentation de la flexion du genou, une attaque moins centrée sur le talon, une
diminution de la flexion dorsale de cheville et un appui du pied à l’aplomb du bassin.
(DUBOIS, Blaise (2017) Corriger la biomécanique de course : mode ou nécessité ?
Profession kinésithérapeute, N°54, p. 45-48.) Une modification de la cadence dirige le
coureur vers un appui de type médio-pied et semble être un moyen bénéfique dans la
réduction de la douleur chez les coureurs atteints de SFP. (28)
2.1.3. La chaussure
L’impact que peut avoir le type d’appui du coureur suppose que le type de
chaussure utilisée est lui aussi un facteur influant. Ce point est à ce jour sujet à de
nombreux débats, incluant la notion de minimalisme et maximalisme.
11
l’onde de choc néfaste pour les structures corporelles (figure 7).
(https://www.kinesport.fr/blog/biomecanique-course-blessure CEDRIC CADRE
CONCEPTUEL)
12
chaussure est qualifiée de minimaliste. A contrario, plus il est faible, plus la chaussure
est maximaliste. (33)
Les chaussures dotées de technologies peuvent entraîner une surprotection au
niveau du pied qui semble réduire la proprioception et l’adaptation du système musculo-
squelettique. En conséquence, le pied est moins sollicité, entrainant une potentielle perte
de tonus et donc diverses blessures. Au contraire, les chaussures dites minimalistes, en
diminuant l’interface entre le pied et le sol, entrainent une stimulation musculaire plus
importante au niveau du pied, et notamment au niveau du triceps sural et des muscles
intrinsèques de ce dernier. (34–37)
La course à pied est l’une des disciplines sportives les plus populaires dans le
monde et connait un véritable essor ces dernières décennies, étant donné son faible coût
et le peu d’équipement nécessaire à sa pratique.
Malgré ses nombreux bienfaits sur le plan musculo-squelettique, la course à pied
soumet le corps à des contraintes importantes associées aux impacts au sol, et se
démarque des autres sports de type aérobique tels que la marche, la natation ou le
cyclisme. Un risque plus élevé de blessures de surmenage est ainsi associé à la course à
pied comparativement aux autres sports cités. (39) En moyenne, un coureur sur deux
subit une blessure chaque année, et 70 à 80% des blessures sont qualifiées de blessures
de surmenage. (10)
Une revue systématique publiée par Van Gent et al. en 2007 mentionne une variation
des proportions de blessures (taux d’incidence et de prévalence*) liées à la course à pied
entre 19% et 80%. (9) Cette grande variation s’explique principalement par une absence
13
de définition standardisée de la blessure en lien avec la course à pied entre les
différentes études sur le sujet.
En 2015, une définition consensuelle des blessures liées à la course à pied a été
précisée suite à un travail de nombreux experts. La blessure en course à pied correspond
à toute « douleur musculo-squelettique des membres inférieurs liée à la course (à
l’entrainement ou à la compétition), qui entraîne une restriction ou un arrêt de la course
(distance, vitesse, durée ou entrainement) pendant au moins 7 jours ou 3 séances
d’entrainement consécutives programmées, ou qui oblige le coureur à consulter un
médecin ou un autre professionnel de santé ». (40)
Concernant les pathologies les plus fréquentes observées chez le coureur, nous
avons, en premier lieu, le syndrome fémoro-patellaire (17%), suivi de la tendinopathie
d’Achille (10%) ainsi que du syndrome de stress tibial ou périostite tibiale (8%). (figure
9) (39)
14
Figure 9 - Proportions de blessures par pathologie.
2.2.1. Définition
15
Certains critères accessoires, non essentiels pour répondre au terme de SFP, sont
énumérés : « un crépitement ou une sensation de grincement au niveau de l’articulation
fémoro-patellaire pendant les mouvements de flexion du genou, une sensibilité lors de
la palpation des facettes rotuliennes, un léger épanchement, une douleur en position
assise, en se levant ou en étendant le genou après une position assise. » (43)
Elle a pour conséquence chez les patients souffrant de cette atteinte, la réduction de la
capacité à effectuer des activités, sportives, physiques et professionnelles, sans douleur.
2.2.2. Épidémiologie
2.2.3. Diagnostic
((De par son étiologie complexe, multifactorielle et encore mal comprise, la prise en charge du
SFP se doit d’être adaptée et personnalisée en fonction des population spécifiques (athlètes,
personnes âgée, sédentaire...) qui peuvent avoir une origine différente (facteurs sous-jacents
proximaux, distaux, surcharge mécanique…). Un diagnostic précis est nécessaire afin de
déterminer à quel sous-groupe le patient appartient-il.))
16
Le diagnostic est principalement basé sur l’anamnèse et l’examen clinique du
genou, mais aussi sur l’ensemble du membre inférieur.
Anamnèse :
La douleur des patients atteints de SFP est localisée au niveau antérieur, autour
et parfois derrière la rotule. Ils ont parfois du mal à localiser cette douleur et décrivent
un cercle autour de la rotule, on parle de « circl sign ». (11)
Cette douleur est généralement accentuée par les activités nécessitant une flexion de
genou et donc une augmentation des forces de pression de la patella sur le fémur, y
compris la flexion prolongée de genou en position assise (signe du cinéma), ainsi que la
montée/descente des escaliers, la marche, la course ou l’accroupissement. (48)
Une sensation d’instabilité subjective, de raideur et de gonflement, ainsi que des défauts
de glissements (accrochages, bruits articulaires, ressauts) peuvent être associés à cette
douleur.
Il est important de déterminer si une histoire de subluxation est présente, car une
instabilité patellaire peut être associée au SFP. Un antécédent de traumatisme direct
avec impact sur la rotule doit également être pris en compte.
17
100 (patient très symptomatique). Plus le score est élevé, plus la douleur ou la gêne est
importante. (49,50) (ANNEXE A)
- le Knee Injury and Osteoarthritis Outcome Score (KOOS), qui est un
questionnaire permettant d’observer l’évolution des patients avec une blessure de
genou. Cinq dimensions sont évaluées : la douleur, les symptômes, les activités de la vie
quotidienne, la fonction sportive et la qualité de vie liée au genou. Chaque dimension
est notée séparément et les scores sont ensuite transformés en une échelle allant de 0
(problèmes extrêmes de genou) à 100 (absence de problèmes de genou). (ANNEXE B)
Examen clinique :
18
(creux, plat, pronation excessive, valgus de l’arrière-pied, chute du naviculaire) ainsi
qu’une observation morpho-dynamique.
Différents tests fonctionnels sont réalisés comme : le squat (unipodal et bipodal) ou la
réception d’un saut, afin d’observer un genou valgum ou une rotation interne du fémur
exagérée, traduisant une faiblesse des abducteurs et rotateurs externes de hanche.
L’analyse de la marche est aussi un outil utilisé afin d’observer l’appui du pied et les
compensations. (11,48)
Le mouvement d’accroupissement est le test diagnostique présentant la meilleure
sensibilité, permettant donc d’exclure le diagnostic de SFP en cas d’absence de douleur
lors de ce test. (52) De plus, 80% des patients atteint de SFP obtiennent un résultat
positif (provocation de la douleur antérieure) selon la regroupement de chercheurs de
l’iPFRN en 2016. (43)
19
Un examen du pied est également réalisable afin d’objectivé une pronation du
pied par le test de chute du naviculaire ou l’échelle FPI composée de 6 items.
(ANNEXE C) La mobilité du pied est également observée en comparant la largeur du
médio-pied en décharge et en charge. (52)
Différents tests patellaires peuvent également être effectués afin d’exclure des
lésions associées en fonction des informations recueillies durant l’interrogatoire, telles
que les lésions méniscales (test d’Apley, test de McMurray), lésions ligamentaires (tests
du valgus et du varus, Lachman, tiroir antérieur et postérieur), ou l’arthrose fémoro-
patellaire (test de Zohlen, signe du rabot). De nombreux diagnostics différentiels
existent, que ce soit au niveau ligamentaires, intra-articulaire, osseux ou autres. Il est
donc nécessaire de les prendre en compte et de les écarter dans le diagnostic. (11)
(ANNEXE D)
Imagerie :
Les études sur ces différentes mesures et leur lien avec le SFP ont des résultats
variables et contradictoires. Ces résultats restent toutefois cohérents avec la diversité des
sous-groupes de personnes atteints de SFP, les différents facteurs de risques et résultats
20
d’examen clinique. C’est pourquoi il est nécessaire d’avoir une approche de diagnostic
globale prenant en compte l’ensemble des facteurs de risque plutôt que de façon
individuelle.
Le bilan radiographique peut être plus rapidement réalisé pour deux catégories
d’âges : l’adolescent en croissance, afin de rechercher une ostéochondrite disséquante*,
une anomalie du cartilage de conjugaison ou une tumeur osseuse, et l’adulte de plus de
50 ans, afin de déterminer la présence d’arthrose fémoro-patellaire. (11)
2.2.4. Classification
21
force musculaire, mais un déficit de la coordination musculaire lors de mouvement
dynamique impactant l’articulation, comme un valgus dynamique de genou excessif lors
d’un squat unipodal
- Déficit de mobilité : sujet présentant une hypermobilité (pied) ou une
hypoextensibilité (quadriceps, ischio-jambiers, triceps sural, bandelette ilio-tibiale ou
rétinaculum latéral).
Il est important de noter que la littérature reste encore variée et que cette
classification a une vision purement biomécanique et ne tient pas compte des facteurs
biologiques ou psycho-sociaux qui sont tout aussi importants, surtout dans les formes
chroniques.
2.2.5. Physiopathologie
22
alors les différentes structures fémoro-patellaires telles que l’os sous-chondral (via les
forces transmises par le cartilage aneural), le coussinet adipeux infra-patellaire, les
structures ligamentaires et rétinaculums, la synovie (…) : tous les éléments
possiblement innervés.
Les facteurs impactant la surface de contact sont ceux qui favorisent le mauvais
suivi de la rotule.
Parmi eux, on retrouve l’altération de la fonction du quadriceps avec un déséquilibre,
décrit par certains auteurs, entre les chefs du vaste médial (VM) et du vaste latéral (VL)
peut influencer la pression sur la facette latérale de la rotule.
Les tissus mous sont également mentionnés dans les facteurs influençant le SFP avec
une bandelette ilio-tibiale est plus raide et plus épaisse chez les sujets atteints de
douleurs fémoro-patellaire. Une tension excessive du retinaculum lateral ainsi qu’une
atteinte du coussinet adipeux infra-patellaire de Hoffa comptent également parmi les
facteurs liés au SFP. Enfin, une laxité ligamentaire globale est un facteur à prendre en
compte.
23
Pour finir, d’autres facteurs tels que la rotation interne du fémur, induisant un
déplacement latéral de la rotule, ou l’anatomie anormale de l’articulation fémoro-
patellaire, contribuent au mauvais alignement rotulien. Concernant les variations
anatomiques, la géométrie osseuse distale du fémur avec l’angle du sulcus et
l’inclinaison du condyle fémoral antérieur latéral. (cf partie 2.2.3) ainsi que la hauteur
de la rotule sont énoncés. L’inclinaison et le déplacement latéral sont plus importants
chez les personnes présentant une patella alta que chez les personnes dont la hauteur de
la patella est normale. Ces personnes ont une surface de contacte plus faible pour un
angle de flexion du genou donné et ainsi une contrainte fémoro-patellaire plus élevée.
Quant à la mesure statique de l’angle Q du quadriceps (angle formé par une droite entre
l’EIAS et le centre de la rotule et une droite entre le centre de la rotule et la TTA), des
études prospectives ont conclu qu’elle n’était pas un facteur de risque de SFP.
D’autre part, il est dit que les forces de réactions articulaires ont, tout comme la
diminution de la surface de contact, un rôle dans l’augmentation de la charge appliquée
sur l’articulation fémoro-patellaire
24
des tensions au niveau du cartilage de la patella pour des faibles flexions alors que cela
est moins prononcé à des angles de flexion de genou plus importants
L’angle de flexion du genou ainsi que les rotations fémoro-tibiales influencent donc les
forces de réaction articulaire ainsi que les surfaces de contact
La modification de la cinématique de l’articulation tibio-femorale peut être due à
une altération de la cinématique de la hanche. En effet, une adduction ou rotation
interne excessive de hanche est associée au SFP.
La modification de la cinétique de l’articulation tibio-fémorale influence
l’amplitude de la force de réaction articulaire. Dans le plan frontal, on observe chez les
sujets atteintes de SFP des moments élevés de valgus du genou lors de la marche ainsi
que pendant la course.
25
résultats et indiquent qu’il n’y aurait pas d’association entre la force isométrique de la
hanche et le risque de développer un SFP. Dans certains cas, la force d’abduction et les
rotateurs externes de hanche ont même été signalés comme plus élevés chez les
personnes qui ont ensuite développés un SFP supposant alors une stratégie de
compensation différente face à une hanche en rotation interne ou en adduction. (42) Il
est donc possible que la faiblesse des muscles de la hanche ne soit pas un facteur de
causalité mais plutôt une conséquence du SFP. (57)
Cependant le travail des muscles de la hanche constitue un aspect important du
traitement du SFP si le praticien constate un dysfonctionnement de ces muscles.
Il est tout aussi important de travailler sur les facteurs de causalité de l’atteinte que sur
ses conséquences.
*Etudes prospectives : « un protocole d’étude est dit prospectif si, dès le départ de l’étude, un groupe
de personnes déterminé est suivi afin d’y repérer l’apparition d’une maladie ou d’un autre
événement » http://www.mgtfe.be/guide-de-redaction/6-les-differentes-methodes-dinvestigation/6-1-
types-detudes/
**Etudes transverales : « étude d’observation épidémiologique, réalisée dans une population donnée,
à un moment déterminé, dans le but de collecter des informations sur les facteurs de risque et/ou
certaines données. » https://www.em-consulte.com/article/269354/etudes-epidemiologiques-
transversales
2.2.6. Recommandations
26
L’association de thérapie par l’exercice travaillant à la fois la hanche et le genou
donne, quant à elle, des résultats supérieurs à la thérapie axée uniquement sur le genou,
en terme de réduction de la douleur et d’amélioration de la fonction.
Les orthèses plantaires préfabriquées ont un effet à court terme sur la réduction de la
douleur. Tous les sujets atteints du SFP n’y voient pas de bénéfice et il est donc
important d’identifier les personnes susceptibles d’en bénéficier. Pour cela, des critères
cliniques sont utilisés pour prédire le succès de l’utilisation des orthèses plantaires : une
mobilité du médio pied accrue (variation de la largeur du pied de la position en
décharge à en charge), une douleur ressentie plus faiblement au départ, une dorsiflexion
moindre de la cheville ainsi qu’une réduction immédiate de la douleur lors un squat sur
une jambe. (retrouver biblio ?)
27
de la cadence des pas, atterrissage en douceur, schéma de frappe sans arrière pied)
associée à l'éducation de la gestion de la charge comparativement à l'exercice et à
l'éducation à la gestion de la charge, ou à l'éducation à la gestion de la charge seule,
chez des coureurs souffrant de douleurs fémorales. (58) D’autres études ont démontré
qu’une modification du schéma de frappe du pied réduit les douleurs fémoro-patellaires
chez les coureurs qui attaquaient arrière-pied auparavant par rapport à l’absence
d’intervention ainsi qu’une réduction du pic d'impact vertical et des taux de charge. (26)
(59) Les différents critères d’inclusion de ses études tels que le schéma de frappe initial
des coureurs, le choix des techniques de réentrainement à la course, ou le choix du
comparateur impactent les résultats.
2.3. Anatomie
2.3.1. Genou
C’est une articulation unique qui met en contact l’épiphyse inférieure du fémur
avec l’épiphyse supérieure du tibia ainsi que la face postérieure de la patella. Elle se
compose ainsi de 2 compartiments : le compartiment fémoro-patellaire (entre la trochlée
fémorale et la face postérieure de la patella) et le compartiment fémoro-tibial (entre les
28
condyles fémoraux et les cavités glénoïdes du tibia). Ces éléments anatomiques sont
présentés, sous forme de tableau, en annexe. (61) (ANNEXE G)
29
Au cours d’une activité en charge, la contraction du quadriceps est minimale lors
de l’extension complète. La patella est donc libre avec une mobilité passive dans tous
les sens : aucune charge n’est appliquée dessus. Néanmoins, lorsque le degré de flexion
de genou augmente, l’activation musculaire du quadriceps croît également et la
contrainte en compression au niveau de la patella augmente. (42) (63)
2.3.2. Pied
Ce mémoire portant un intérêt du renforcement des muscles du pied (MIP) dans le cas
du SFP chez le coureur, les bases anatomiques de ce dernier semblent nécessaires.
30
Au niveau du tarse antérieur, on observe le naviculaire et le cuboïde formant la rangée
proximale, et les trois cunéiformes formant la rangée distale.
L’articulation de Chopart, ou articulation medio-tarsienne unie le tarse postérieur et le
tarse antérieur et permet les mouvements d’adduction et d’abduction.
L’articulation tarso-metatarsienne ou articulation de Lisfranc unit quant à elle le tarse
antérieur et les 5 métatarsiens.
Les muscles intrinsèques sont tous situés au niveau de la loge plantaire sauf le
court extenseur des orteils et de l’hallux présent au niveau dorsal.
Au niveau plantaire, les muscles sont répartis en 3 loges médiale, médiane et latérale,
présentés dans le Tableau 3 présent en annexe. (64) (ANNEXE I)
31
Les muscles intrinsèques permettent de soutenir l’arche interne de façon active
et ont un rôle dans la rigidification de cette dernière afin d’absorber et de restituer
l’énergie lors du mouvement, notamment dans la course à pied. (65) (DUBOIS, Blaise
(2019) La clinique du coureur : la santé par la course à pied. Retrouver la page ?).
Ils ont également un rôle de contrôle de la pronation du pied par le maintien de la
hauteur de l’arche interne. (66)
Les muscles intrinsèques, associés à l’aponévrose plantaire, participent au mécanisme
du guindeau. Ils contribuent au développement d’une raideur suffisante au niveau des
articulations métatarso-phalangiennes pour améliorer la propulsion. Certains auteurs
évoquent même le caractère indispensable des muscles intrinsèques dans ce mécanisme.
(67)(https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30655349/) A LIRE
Photo mecanisme ?
Les muscles intrinsèques du pied ont donc un rôle à la fois dans la phase de
réception et de propulsion lors de la course à pied.
3. CADRE METHODOLOGIQUE
Comme nous avons pu le développer dans la partie précédente, le SFP est l’une
des pathologies les plus fréquentes dans le monde de la course à pied. Cette pathologie
restreint le sportif dans ses activités, tant dans le milieu sportif, que dans la vie
quotidienne.
De par son aspect multifactoriel, le SFP est une pathologie problématique avec une
tendance à se chroniciser pour la majorité des patients. Les prises en charge sont
complexes et variables selon les patients et le sous-groupe auquel ils appartiennent,
couplant renforcement, gestion de la charge d’entraînement, modification de la
biomécanique de course et autres traitements adjuvants.
Actuellement, les études préconisent en priorité une prise en charge centrée sur
le genou ainsi que l’articulation proximale de la hanche pour l’ensemble des patients.
L’intérêt de s’orienter vers les articulations distales du membre inférieur dans la prise en
charge du SFP reste encore flou et suscite de nombreux débats dans les études afin d’en
32
évaluer la pertinence. Il me semble alors intéressant d’analyser l’état de la science
concernant l’inclusion des articulations sous-jacentes et notamment du pied dans la
prise en charge du SFP chez le coureur.
Avant de réaliser notre revue, nous avons donc posé les hypothèses suivantes,
qui pourront s’étoffer ou à l’inverse être démenties par la suite :
33
- Le renforcement des muscles intrinsèques du pied permet de réduire la douleur
du
patient atteint de SFP pratiquant la course à pied.
- Le renforcement des muscles intrinsèques du pied permet une amélioration dans
les activités du patient atteint de SFP, notamment la pratique de la course à pied.
- Le renforcement des muscles intrinsèques amène un bénéfice supplémentaire
lors
de la prise en charge du patient atteint de SFP pratiquant la course à pied.
Dans un premier temps, nous avons utilisé la méthode PICO afin de définir mon
sujet. (68)
34
Tableau 2 - Mots clés utilisés pour la revue
Mots clés en français Mots clés en anglais
Course à pied Running
SFP , Syndrome fémoro-patellaire,
Patellofemoral pain, Patellofemoral
Syndrome douloureux fémoro-patellaire,
syndrome, Patellofemoral pain syndrome,
Syndrome rotulien, Syndrome douloureux
Anterior knee pain syndrome
antérieur du genou
Pied Foot
Exercice du pied Foot exercise*
Muscles intrinsèques du pied Intrinsic foot muscle*
Gainage du pied Foot core strength*
Les opérateurs booléens « AND » et « OR » ont été utilisés en tant que
connecteurs logiques entre nos mots clés afin de structurer nos équations de recherche
sur les bases de données les utilisant.
Selon les bases de données, nous avons adapté la structure de l’équation de recherche en
fonction des paramètres de ces dernières (application des opérateurs booléens ou non,
nombre d’opérateurs booléens limités, utilisation d’astérix…).
35
#1 : (Patellofemoral OR "Patellofemoral Pain" OR "Patellofemoral syndrome"
OR "Anterior knee pain syndrome"):ti,ab,kw
Cochrane #2 : runn*
#3 : "foot exercise" OR “foot muscle" OR "foot core" OR foot
#1 AND #2 AND #3
Title "Patellofemoral" (match all words) and abstract or title "Foot running"
BJSM
(match all words)
Nos recherches ont été réalisées du 9 novembre 2022 au 03 Mars 2023. Aucun
article publié après cette dernière date n’a été sélectionné dans cette revue. Nous avons
choisi de centrer nos recherches sur tous les articles publiés entre 2010 et 2023 afin
d’avoir un état de la science récente et actualisée.
Les équations de recherche sur les différentes bases de données nous ont permis
d’obtenir un total de 373 d’articles scientifiques : PubMed (n=79), Science Direct
(n=64), PEDro (n=16) Cochrane (n=42), BJSM (n=20) et JOSPT (n=152), après
application du filtre sur la date de publication.
Un article jugé pertinent, issu des bibliographies des études lues durant nos recherches,
est également ajouté en tant que littérature grise.
Afin d’affiner notre sélection, nous avons procédé à la lecture des titres des
articles afin d’exclure les articles qui ne correspondaient pas au sujet traité ainsi que les
doublons. À l’issue de ce premier tri nous retenons donc 40 références.
36
La lecture des résumés nous a ensuite permis d’exclure 33 autres références qui
ne correspondaient pas à nos différents critères d’éligibilité, et ainsi de garder 7 articles
afin de procéder à la lecture complète de ces derniers.
La lecture des articles dans leur intégralité nous a ensuite permis de conserver 4
articles jugés pertinents pour intégrer et développer notre partie résultats et ainsi
répondre à notre problématique. Notre diagramme de flux détaillant les étapes de
sélection de nos études est disponible en annexe. (ANNEXE J)
Par manque d’articles concernant les coureurs atteints de SFP, nous avons choisi
d’inclure les articles traitant également de patients non coureurs tout en étant conscient
du biais conséquent que cela représente. La discussion permettant de relier les études
sélectionnées à la course à pied et ainsi d’alimenter notre réflexion sur cette population.
37
Elle comprend 11 items avec chacun deux réponses, oui ou non, donnant un score
respectif de 1 ou 0.
Le score total est ramené sur 10 car le premier item n’est pas comptabilisé, étant relatif
à la validité externe. Les items 2 à 9 permettent d’apprécier la validité interne de l’étude
et les items 10 et 11 estiment l’imperméabilité des résultats selon les informations
statistiques.
Les critères sont considérés comme validés à condition qu’ils soient explicitement
énoncés dans l’étude.
Plus le résultat converge vers 10, plus grande est la qualité méthodologique. Un score
PEDro inférieur à 4 est considéré comme médiocre, de 4 à 5 il est « passable », de 6 à 8
il est « bon » et enfin au-dessus de 9 il est « excellent ». (70)
38
Différences de prise en charge au niveau du groupe traité et du groupe
Biais de suivi
témoin (même modalité d’évaluation, même fréquence…)
4. RESULTATS
4.1.1. Douleur
NPRS : EN
pVAS : EVA
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15129407/
Sur pVAS, la différence minimale cliniquement importante étant 2 cm
Score fémoro-patellaire de Kujala (KPS), la différence minimale cliniquement
importante étant de 10
4.1.2. Fonction
AKPS
Le score maximal indiquant un genou fonctionnel et indolore est de 100, et la différence
minimale cliniquement importante étant de 10 à 13 points.
Bellamy N, Buchanan WW, Goldsmith CH, Campbell J, Stitt LW. Validation study of
WOMAC: a health status instrument for measuring clinically important patient relevant
outcomes to antirheumatic drug therapy in patients with osteoarthritis of the hip or knee.
The Journal of Rheumatology. 1988; 15(12): 1833-40.
Nijs J, Van Geel C, Van der auwera C, Van de Velde B. Diag- nostic value of five
clinical tests in patellofemoral pain syn- drome. Man Ther. 2006; 11(1): 69-77. doi:
10.1016/j.math. 2005.04.002.
39
KOOS https://hqlo.biomedcentral.com/articles/10.1186/1477-7525-1-64
Selon l’échelle du KOOS, « un niveau de 10 points ou plus d'amélioration ou de déclin
a été suggérée comme seuil représentant une différence cliniquement significative »
Sport ?
Pas le reste car c pas symptomes/limitations du patient -> importance de la formulation
de ma pbmatique
Publiée en 2022, l’étude de Kim HJ et al., tout comme les deux études suivantes,
part du constat que la pronation excessive du pied est un facteur lié au SFP. Le but de
40
cette étude est d’étudier l’effet d’une intervention sur le pied, par le biais de la
mobilisation de l’articulation talo-naviculaire, du renforcement musculaire du pied,
ainsi que des deux combinés, chez le patient souffrant de SFP.
Différents critères d’évaluation sont utilisés afin d’apprécier et de comparer les effets
des différentes interventions sur le pied : la douleur (échelle NPRS), la fonction du
membre inférieur (échelle AKPS), le valgus dynamique du genou, (lors d’un squat
unipodal), la posture du pied (méthode FPI) ainsi que le rapport d’activité musculaire
entre le vaste médial et le vaste latéral (par électromyographie de surface).
Pour cette étude, 48 participants d’une vingtaine d’années atteints de SFP, avec
une éversion calcanéenne excessive, ont été recrutés puis assignés au hasard et de façon
égale, entre les groupes « mobilisation talo-naviculaire (TJM), « renforcement du pied
(FCS) » ou « intervention mixte ».
Chaque groupe a reçu trois interventions par semaine sur une période de quatre
semaines. La mobilisation de l’articulation talo-naviculaire consiste en une mobilisation
du naviculaire vers le dorsal par le masso-kinésithérapeute. Le renforcement du pied,
quant à lui, est réalisé par la pratique de l’exercice du « short foot » afin de contracter le
muscle abducteur de l’hallux. Ces deux interventions ont pour but d’agir sur la
pronation du pied du sujet.
Les critères d’évaluations sont mesurés au départ, au post-test ainsi qu’après les quatre
semaines de suivi.
Les résultats de cette étude suggèrent que, dans le groupe TJM, on observe un
effet supérieur en post-intervention pour les critères de la douleur et de la posture du
pied.
Le groupe TJM maintient une amélioration importante pour le critère de la posture du
pied tandis que la réduction de la douleur n’est pas maintenue au suivi de 4 semaines.
Par comparaison, à 4 semaines, le groupe recevant l’intervention mixte a montré de
meilleurs résultats que les autres groupes pour les variables suivantes : douleur, fonction
du membre inférieur, valgus du genou et rapport d’activité musculaire, ainsi que des
résultats similaires pour la posture du pied. De plus, ce groupe rapport des effets de
préservation plus importants concernant ces critères.
41
En 2018, Mølgaard C.M et al. publient une étude examinant l’effet de la
combinaison des exercices ciblés sur le pied et des orthèses plantaires ajoutés à un
programme d’exercices axés sur le genou par rapport à ce dernier. La douleur est le
critère d’évaluation principale, appréciée par l’échelle KOOS. Les critères secondaires
impliquent quatre autres parties de l’échelle KOOS : les symptômes, les activités de la
vie quotidienne (ADL), le sport et la qualité de vie liée au genou (QoL).
À 4 mois, seul le critère « Sport » montre une amélioration plus importante de 11,3
points pour le groupe IG comparé au groupe CG. Concernant la douleur, le groupe IG
42
présente une amélioration de 8,9 points plus importante par rapport au groupe CG. Les
autres critères montrent également une amélioration en faveur du groupe IG, à 4 mois
comme à 12 mois. (figure 12 et 13)
On peut alors remarquer une différence d’amélioration dans le temps entre les
deux groupes, toujours en faveur du groupe IG. En effet, on note une amélioration de 10
points ou plus pour les critères concernant la douleur, les symptômes, le sport et la
43
qualité de vie liée au genou entre les mesures initiales avant l’intervention et les
mesures à 4 mois et à 12 mois. (figure 14 et 15)
44
De la même façon, une étude a analysé les effets de l’ajout de l’exercice du
« short foot » chez les patients souffrant de SFP suivant un programme d’exercices
standards. L’étude de Kısacık P et al., publiée en 2021, tente de déterminer les effets
supplémentaires du « short foot » sur la douleur du genou, la biomécanique du pied et la
force musculaire des membres inférieurs. Les mesures d’évaluations comprennent :
l’échelle visuelle analogique de la douleur (pVAS), le score fémoro-patellaire de Kujula
(AKPS), la chute du naviculaire (NDT), l’angle de l’arrière-pied (RA), l’indice de
posture du pied (FPI) et les tests de force des muscles des membres inférieurs.
L’ensemble de ces critères sont évalués au début du protocole et à 6 semaines.
45
Au-delà de l’intensité de la douleur, le score fémoro-patellaire permet d’évaluer les
limitations fonctionnelles lors de différentes activités allant de la montée/descente
d’escalier au saut et à la course à pied. On observe chez le groupe SFEG une différence
entre la première mesure et la mesure à 6 semaine de 10,66 points, différence étant alors
considérée comme cliniquement importante contrairement au groupe témoin avec une
différence de 8,73 points, qui n’est pas jugée cliniquement importante car inférieure à
10.
Concernant la biomécanique du pied, les scores NDT, RA et FPI ont tous diminué pour
le groupe SFEG contrairement au groupe ConG, avec des différences significatives pour
l’ensemble des paramètres.
Pour finir, la force musculaire des deux groupes a connu des changements similaires.
Une remarque concernant la force des extenseurs de la hanche avec une différence
significative en faveur du groupe SFEG.
L’ajout d’exercices ciblant les MIP, tel que le « short foot », chez les patients
atteints de SFP avec un pied qualifié de « faible et pronateur », a un effet bénéfique sur
la douleur du genou et l’aspect fonctionnel ainsi que sur la biomécanique du pied, par
rapport à un programme composé uniquement d’exercices ciblés sur la hanche et le
genou.
46
des quadriceps et des ischio-jambiers. Additionné à cela, le groupe SRG comprend des
exercices ciblant le tronc et les muscles de la hanche (gainage, pas chassés,
renforcement des abducteurs…) tandis que le groupe DEG pratique des exercices ciblés
sur la jambe et le pied (Short foot, renforcement des fléchisseurs plantaires, étirement du
soléaire…).
Le protocole a duré douze semaines, avec une évaluation des critères de mesure au
départ, à six semaines ainsi qu’à douze semaines. Durant ces douze semaines, les
patients ont effectué deux séances par semaine de 60 à 90 minutes.
5. DISCUSSION
47
5.1.1. Inclusion du renforcement du pied dans un programme de rééducation.
Parmi les études que nous avons incluses, nous avons 2 études comparant
directement l’ajout du travail du pied dans un programme de renforcement. La première
étude, réalisée par Mølgaard CM et al., compare un programme d’exercices du genou au
même programme incluant les exercices du pied et l’orthèse plantaire. (72) La seconde
étude, menée par Kısacık P et al., compare un programme d’exercices du genou et de la
hanche au même programme ajoutant l’exercice du « Short foot ». (74)
Nous avons également un ECR dans lequel 3 groupes sont comparés : un premier
consistant à de la mobilisation passive, le deuxième ciblant le renforcement des muscles
intrinsèques du pied et le troisième combinant les deux interventions. (71) Nous avons
choisi de nous concentrer sur la comparaison du premier groupe (mobilisation passive)
au groupe mixte (auquel le renforcement des muscles du pied est ajouté) afin d’inclure
l’étude dans cette partie.
Ces 3 ECR comportent des populations mixtes concernant des sujets avec une
moyenne d’âge allant de 21 ans a 40 ans en fonction des études. De plus, un critère
d’inclusion spécifique relevant de la morphologie du pied est présent pour chacune des
études : deux études spécifient un pied avec une éversion excessive du calcanéus et une
étude un pied « faible et pronateur ».
Une seule étude a permis d’évaluer les effets a plus ou moins long terme avec une
période de suivi de 12 mois. (72). Les temps de suivi des études de Kim HJ et al. et
Kısacık P et al. sont respectivement de 4 semaines et 6 semaines.
Douleur
Les 3 ECR ont montré une réduction de la douleur plus importante avec l’inclusion
du renforcement musculaire du pied.
L’étude de Kim HJ et al. permet d’observer un meilleur maintien de la réduction de la
douleur dans le temps lors de l’ajout du travail musculaire des muscles intrinsèques
comparé à la mobilisation passive seule de l’articulation talo-naviculaire.
Fonction et sport
48
La fonction, évaluée par les échelles AKPS ou KOOS selon les études, est améliorée
dans 3 études pour les groupes incluant le renforcement des muscles intrinsèques du
pied. Ces échelles incluent toutes les deux des items en lien avec le sport, mais seul
l’étude de Mølgaard CM et al. a partagé les scores détaillés de ces résultats, nous
permettant également d’observer une amélioration considérable pour le groupe
bénéficiant du renforcement musculaire du pied. Les scores des échelles des deux autres
études n’étant pas développé, on ne peut que supposer que l’amélioration des sujets
concernant les limitations fonctionnelles inclue également le sport.
Critères morpho-dynamiques
Le valgus du genou est évalué dans une seule étude, menée par Kim HJ et al. Ce
paramètre est nettement réduit dans le groupe d’intervention associant la mobilisation
talo-naviculaire et le renforcement des muscles intrinsèques du pied.
Cette étude évalue également la posture du pied, démontrant un effet plus important
pour le groupe avec mobilisation passive de l’articulation talo-naviculaire, mais pour
autant globalement similaire au groupe avec le renforcement musculaire du pied à la fin
de la période de suivi. L’étude de Kısacık P et al. comporte également les critères liés à
la posture du pied et montre un effet plus important dans le groupe ayant intégré
l’exercice du « Short foot ».
Force musculaire
L’étude de Kim HJ et al. a évaluer la force musculaire et plus précisément le rapport
d’activité VM/VL, concluant positivement en faveur du groupe avec le renforcement
musculaire du pied. On retrouve également une différence de force musculaire au
niveau des extenseurs de hanche dans l’étude de Kısacık P et al. en faveur du groupe
incluant le renforcement des MIP.
49
inférieur à 6 semaines, minimisant ainsi son effet dans les évaluations de suivi à 4 mois
et 12 mois. (52) De plus, l’étude de Kısacık P et al. confirme la participation du
renforcement des MIP dans la réduction de la douleur et l’amélioration de la fonction,
étant intérgré au programme de renforcement sans la présence d’orthèses plantaires.
Ensuite, on remarque à travers les études que la posture du pied est un critère qui
s’améliore tout comme la douleur et la fonction lors du travail du renforcement des
MIP. (71,74) Mais on ne sait pas si un lien réside entre ces deux critères. Néanmoins, on
observe par l’étude de Kim HJ et al. que la mobilisation passive de l’articulation talo-
naviculaire influence la posture du pied, tout comme le groupe incluant le renforcement
des MIP, avec des résultats semblables à 4 semaines. Mais, à la différence du groupe
n’incluant pas le renforcement des MIP, on observe également une amélioration
concernant la fonction des membres inférieurs avec l’échelle AKPS ainsi qu’une
amélioration de la douleur plus importante et maintenue dans le temps. De par ces
observations, on peut avancer que la posture du pied n’est pas un facteur déterminant
dans l’amélioration des critères de la douleur ou de la fonction.
Ces études nous présentent divers résultats sur des périodes relativement courtes
avec pour période de suivi maximale l’étude de Mølgaard CM et al. durant 12 mois.
Dans cette dernière, on peut observer, au-delà des effets positifs du renforcement des
MIP, une amélioration ralentie entre les 4e mois et les 12e mois comparé aux 4 premiers
mois. Cela peut alors nous amener au fait qu’une prise en charge reste nécessairement
globale et à adapter au patient, avec des exercices complémentaires afin de maximiser
les résultats.
Le point commun de ces 3 ECR, en plus d’évaluer les effets du renforcement des
MIP, concerne la population spécifique avec des critères liés au pied spécifiques. Il reste
bon de rappeler que ces trois études n’évaluent pas si la morpho-dynamique du pied
entraine des effets plus importants lors des interventions mais bien l’inclusion
d’exercices de renforcement des MIP chez le patient atteint de SFP, présentant une
posture du pied spécifique.
Afin de démontrer que les exercices de renforcement des MIP ont plus de bénéfice sur
une population atteinte de SFP avec un type de pied particulier, il faudrait comparer
deux interventions incluant ce renforcement entre une population avec une posture de
pied spécifique et une population sans critère spécifique.
50
Au vu des résultats analysés, il serait également intéressant de réaliser des études,
similaires aux études incluses, sur des patients atteint de SFP sans critères d’inclusions
particuliers concernant le pied de ces derniers.
Ces 3 ECR nous permettent d’avancer le bénéfice de l’inclusion du renforcement
des muscles intrinsèques du pied dans une prise en charge d’un patient atteint de SFP,
peu importe si cette dernière consiste en de la mobilisation, du renforcement musculaire
centré sur le genou ou sur le genou et la hanche.
Tableau 6 - Les effets de l’inclusion du renforcement des muscles intrinsèques du pied dans les
programmes des différentes études sélectionnées.
Douleur Critères morpho-
Critères Fonction Sport
(NPRS, dynamiques Activité
(AKPS, (KOOS,
pVAS, (DVI, FPI, NDT, musculaire
Études KOOS) AKPS)
KOOS) RA)
Kim HJ et al. DVI : + Effet +
Effet + Effet + /
(2022) FPI : similaire (VM/VL)
Mølgaard
CM et al Effet + Effet + Effet + / /
(2018)
FPI : + Effet +
Kısacık P et
Effet + Effet + / NDT : + (Extenseur
al. (2021)
RA : + hanche)
L’étude de Pompeo K.D et al. est la seule étude dans laquelle les exercices de
renforcement du pied ne sont pas ajoutés mais la en remplacement d’autres exercices.
En effet, l’étude confronte le renforcement spécifique du tronc et de la hanche avec le
renforcement de la jambe et du pied. Cette étude est constituée de femmes uniquement,
altérant la généralisation de ces résultats. Cependant, c’est la seule étude qui ne présente
pas de critère d’inclusion particulier sur le type de pied..
Les deux programmes montre des effets positifs similaires en terme d’amélioration de la
réduction de la douleur, du valgus dynamique du genou ainsi que de la fonction. Au
niveau de la force musculaire, on observe aucun changement concernant la force du
genou entre les deux groupes, que l’on suppose due au protocole commun aux deux
groupes. On remarque une différence significative au niveau de la force de la hanche, et
notamment des rotateurs externes et des abducteurs en faveur du groupe avec les
exercices spécifiques du tronc et de la hanche.
51
On constate à travers cette différence que la force de la hanche, en particulier des
rotateurs externes et des abducteurs, n’est pas un facteur déterminant pour
l’amélioration des critères tel que la douleur, la fonction ou la valgus dynamique du
genou du fait que les deux groupes ont des améliorations similaires dans l’ensemble des
critères cités.
Cette étude nous permet donc d’avancer que la force des rotateurs externes et
des abducteurs de hanche n’est pas un facteur essentiel pour influencer les symptômes
ou les limitations des patients atteints de SFP et que les exercices spécifiques du tronc et
de la hanche peuvent être remplacés par des exercices spécifiques de la jambe/du pied.
De plus, la substitution d’un travail ciblant les articulations proximales par les
articulations distales du genou montre des effets similaires dans la prise en charge du
patient atteint de SFP et cela peu importe les caractéristiques du pied.
Ces 4 ECR nous amène à conclure qu’il y a dans un premier temps une
différence
entre l’inclusion du pied dans un programme de renforcement, entrainant des bénéfices
supplémentaires, et le remplacement de certains exercices par des exercices ciblant le
pied, entrainant des effets similaires. Les résultats positifs, sur la réduction des
symptômes comme sur l’amélioration des fonctions, montre que le renforcement des
MIP est une approche qui se doit d’être utilisée de façon complémentaire à d’autres
traitements. Cela confirme bien le fait qu’il est essentiel d’avoir une approche globale et
adaptée au patient.
Ces études nous ont permis de voir que, au-delà de l’amélioration de l’état du patient,
les muscles intrinsèques influencent également la posture du pied. Cependant, le lien de
cause à effet entre la posture du pied et l’amélioration de la douleur ou des fonctions du
patient est encore flou comme nous l’avons développé ci-dessus. (cf partie 5.1.1)
Notre travail nous ont également mené, par nos équation de recherches, a une étude
évaluant la qualité des muscles intrinsèques du pied chez le patient atteint de SFP par
rapport au sujet sain. (75) Cette étude n’apportant pas de réponse à notre problématique,
nous avons choisi de l’inclure dans cette partie, amenant à réflexion quant au rôle des
MIP chez le patient atteint de SFP. Cette étude, publiée en 2022 par Baellow A et al., et
52
qualifié comme à faible risque de biais par l’échelle « Newcastle-Ottawa Scale »,
compare la qualité des MIP chez le patient souffrant de SFP par rapport au patient sain.
(68) On constate, de part cette étude, une différence de la surface de section transversale
de l’abducteur de l’hallux, qualifiée de plus petite chez les sujets atteints de SFP. La
surface de section transversale est proportionnellement liée a la force que produit le
muscle, permettant donc de dire que la qualité musculaire des MIP, et notamment de
l’abducteur de l’hallux, est plus faible chez le sujet atteint de SFP. Qui plus est, cette
étude compare également la différence de qualité musculaire des MIP entre les sujets
avec un pied dont la posture est qualifiée en pronation ou non. On constate alors qu’il
n’y a pas de différence au niveau la qualité musculaire des MIP, mesurée par
échographie, entre les sujets avec un pied en pronation ou non, et cela concernant les
sujets sains comme les sujets atteints de SFP.
Cette étude appuie nos propos avancés dans la partie 5.1.1 selon lesquels la posture du
pied, bien qu’influencée par le travail des MIP, n’est, à notre sens, pas un facteur
déterminant dans la gestion des différents symptômes du patient atteint de SFP.
L’intégration du renforcement des MIP dans le SFP démontre des effets positifs
dans la prise en charge du patient, comme l’appuient les études développées dans ce
mémoire.
En ce qui concerne les douleurs fémoro-patellaires chez le coureur à pied, la littérature
sur l’inclusion du renforcement des MIP peine encore à avancer. Cependant,
l’intégration de programmes de renforcement du pied chez le coureur révèle de plus en
plus d’effets positifs, que ce soit dans le cadre de la performance sportive ou dans le
traitement de douleurs diverses chez le coureur. (biblio performance :
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31962191/ +
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31962191/, biblio étude
pilote : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1746068918300117 +
trouver étude genou ??????)
53
de suivi de 12 mois, nous permet de constater que le renforcement du pied chez le
coureur diminue le risque de blessures d’un facteur de 2,42 par rapport au coureur sans
intervention associée au renforcement des MIP.
Qui plus est, à travers cette réduction du risque de blessure, on observe une réduction du
risque de développer un SFP, pathologie bien connue du coureur, vu qu’elle représente,
nous le rappelons, 16 à 25% de toutes les blessures de cette population. Le taux
d’incidence chez les coureurs n’ayant pas participé au renforcement du pied s’élève à
6%. En revanche, nous pouvons noter l’absence de coureurs avec des douleurs fémoro-
patellaires dans le groupe associé au renforcent des MIP. Conjointement à cette
observation, un lien est mentionné entre le délai d’apparition d’une blessure et le gain
de force du pied. Cela conforte alors nos résultats, appuyant l’étude de Baellow A et al.
pour ce qui est de la qualité musculaire des MIP plus faible retrouvée chez les patients
atteint de SFP et, selon lesquels le renforcement des MIP chez le patient, comme chez le
coureur, permet une prise en charge, tant dans le traitement que dans la prévention.
Les caractéristiques méthodologiques des 4 ECR ont été évalués avec l’échelle PEDro.
(ANNEXE N) Nous avons estimés des scores allant de 6/10 à 8/10, synonyme de
« bon » niveau de méthodologie.
Étude de Kim HJ et al (2022) : Cette étude est réalisée en simple aveugle, les
sujets étant les seuls en aveugle, cela entraine un biais de performance par les
examinateurs qui, selon leurs croyances peuvent influencer les résultats de l’étude
inconsciemment.
54
Concernant la population étudiée, elle est centrée sur des universitaires présentant une
éversion excessive de l’arrière-pied, confortant le biais de sélection.
Au niveau des interventions, on peut remarquer une différence de durée entre
l’intervention TJM et les deux autres interventions (FCS et mixte). La première
intervention comprend deux périodes de cinq minutes tandis que les deux autres
interventions ne durent que cinq minutes. Cette différence de durée de traitement entre
les groupes peut influencer les résultats, c’est un biais de suivi.
L’utilisation d’un groupe contrôle sans traitement aurait été bénéfique pour évaluer
l’effet du renforcement du pied par rapport au simple effet du temps ou un autre
traitement ayant déjà prouvé son efficacité.
Étude de Kısacık P et al (2021) : Cette étude inclue deux groupes de personnes atteintes
de SFP avec un pied qualifié de « faible et pronateur », ciblant précisément un sous-
groupe de patients atteint de SFP et renforçant le biais de sélection déjà présent. De
plus, cette étude comprend 80% de femmes, bien qu’équitablement réparties entre les
deux groupes. Durant l’étude, 5 personnes ont abandonnées, amenant un biais
d’attrition. Cette article mentionne le détail des programmes d’exercices en annexe.
Cependant, l’article n’étant pas libre de droit, lors de ma demande d’accès à l’auteur, ce
dernier à omit de me partager ces annexes, entrainant alors un biais de notification.
55
Étude de Pompeo KD et al. (2022) : Dans cette étude, les participants sont
essentiellement des femmes, confortant le biais de sélection déjà présent initialement.
De plus, parmi les sujets, 4 ont abandonnés, entrainant un biais d’attrition.
Il faut aussi évoquer le fait que le groupe d’exercices ciblant la jambe et le pied travaille
les muscles intrinsèques mais aussi extrinsèques du pied, amenant une confusion quant
à l’effet simple du renforcement des muscles intrinsèques du pied.
56
avec quatre ECR qualifiés comme ayant une bonne qualité méthodologique (score
PEDro entre 6/10 et 8/10).
5.3.4. Perspectives
Des études, avec comme critère d’inclusion la course à pied, sont donc nécessaire afin
d’évaluer l’effet du renforcement des muscles intrinsèques dans cette population
directement. De plus, il est à mon sens plus simple d’évaluer l’ajout du renforcement du
pied dans un programme de rééducation par rapport à ce traitement seul afin d’apprécier
la plus-value de l’inclusion de ce traitement, plutôt que deux traitements différents.
Nécessaire étude comparant les effets sur différents types de posture du pied afin de voir
si traitement incluant renfo du pied + efficace pour un type de pied ou non.
Afin de démontrer que les exercices de renforcement des MIP ont plus de bénéfice sur
une population atteinte de SFP avec un type de pied particulier, il faudrait comparer
deux interventions incluant ce renforcement entre une population avec une posture de
pied spécifique et une population sans critère spécifique.
Au vu des résultats analysés, il serait également intéressant de réaliser des études,
similaires aux études incluses, sur des patients atteint de SFP sans critères d’inclusions
particuliers concernant le pied de ces derniers.
57
Cela confirme bien le fait qu’il est essentiel d’avoir une approche globale et adaptée au
patient avec des exercices complémentaires.
6. CONCLUSION A FAIRE
Le lien de causalité entre le pied et les douleurs du genou est encore flou, tout
comme l’origine du bénéfice apporté par le renforcement des MIP du pied. Des études
sont encore nécessaires afin de déterminer si un sous-groupe de patient spécifique est
plus sensible à ce renforcement en fonction des caractéristiques du pied. Pour cela, des
protocoles de recherches similaires aux études sélectionnées, avec une comparaison
entre deux populations dont le pied à une caractéristique différente serait intéressant.
De plus, une ouverture vers des études incluant des sujets atteints de SFP pratiquant la
course à pied permettrait une entrée en matière afin de voir l’influence que peut avoir le
renforcement des MIP lors de l’activité.
58
(renforcement, modification de la biomécanique de course, gestion d’entrainement…),
avec pour but commun la gestion de la charge appliquée sur l’articulation fémoro-
patellaire.
1.Parmi les différentes approches possibles concernant le SFP ciblées sur la course à
pied, certaines, notamment la modification de la biomécanique de course par une
transition vers l’avant du pied, peuvent améliorer les douleurs fémoro-patellaires, au
dépend d’autres articulations. Ces modifications peuvent, en effet, occasionner des
blessures secondaires suite au transfert de charge sur le pied
2.Parmi les différentes approches possibles concernant le SFP ciblées sur la course à
pied, certaines peuvent améliorer les douleurs fémoro-patellaires, au dépend d’autres
articulations, comme c’est le cas pour la modification de la biomécanique de course
par une transition vers l’avant du pied. (Ces modifications peuvent, en effet, occasioner
des blessures secondaires suite au transfert de charge sur le pied.)
1.Le déplacement des contraintes peut, en effet, causer des blessures secondaires sur les
articulations sous-jacentes et notamment le pied. Le renforcement des MIP ne serait
alors-t-il pas doublement intéressant dans la prise en charge du SFP, afin d’agir
directement sur les douleurs fémoro-patellaires, et de prévenir les blessures secondaires
au niveau du pied du à un transfert de charge sur ce dernier lors de la modification du
patron de course ?
2.Le déplacement des contraintes peut, en effet, causer des blessures secondaires sur les
articulations sous-jacentes et notamment le pied. Le renforcement des MIP ne serait
alors-t-il pas doublement intéressant dans la prise en charge du SFP ; permettant une
action directement sur les douleurs fémoro-patellaires, couplé à la prévention des
blessures secondaires au niveau du pied, du à un transfert de charge sur ce dernier, lors
de la modification du patron de course ?
59
2.Le déplacement des contraintes peut, en effet, causer des blessures secondaires sur les
articulations sous-jacentes et notamment le pied. Le renforcement des MIP ne serait
alors-t-il pas doublement intéressant dans la prise en charge du SFP ; permettant une
action directement sur les douleurs fémoro-patellaires, couplé à la prévention des
blessures secondaires, lors de la modification du patron de course ?
Ouverture ?
Muscles intrinsèques du pied, au dela d’un traitement, un outil de performance chez le
coureur ?
Prévention des blessures suite au changement de biomécanique de course via le travail
des muscles intrinsèques ?
Ces résultats sont encourageants mais le nombre d’études à ce sujet reste limité,
d’autant plus chez la population du coureur à pied, ce qui ne permet pas, à l’heure
actuelle, de répondre à notre problématique.
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65
66
Table des illustrations
Figure 1 - Cycle de la marche............................................................................................5
Figure 2 - Cycle de la course.............................................................................................6
Figure 3 - Les différents types de foulée dans le plan frontal...........................................7
Figure 4 - Force verticale de réaction au sol et cinématique du pied nu avec un appui
type RFS............................................................................................................................9
Figure 5 - Variation des impacts de transition entre le coureur pieds nus RFS et FFS.....9
Figure 6 - Force verticale de réaction au sol et cinématique du pied nu avec un appui
type FFS.............................................................................................................................9
Figure 7 - Force verticale de réaction au sol et cinématique du pied chaussé avec un
appui type RFS................................................................................................................12
Figure 8 - Proportions de blessures par région anatomique............................................14
Figure 9 - Proportions de blessures par pathologie.........................................................15
Figure 10 - Contraintes fémoro-patellaires en fonction de l’amplitude de flexion de
genou...............................................................................................................................30
Figure 11 - Schéma des muscles intrinsèques du pied....................................................32
Figure 12 - Graphique représentant la différence d'évolution entre les groupes CG et IG
à 4 mois............................................................................................................................43
Figure 13 - Graphique représentant la différence d'évolution entre les groupes CG et IG
à 12 mois..........................................................................................................................43
Figure 14 - Graphique représentant l'évolution des groupes CG et IG entre la mesure de
départ et l'évaluation à 4 mois.........................................................................................44
Figure 15 - Graphique représentant l'évolution des groupes CG et IG entre la mesure de
départ et l'évaluation à 12 mois.......................................................................................44
I
II
Table des annexes
I
ANNEXE A - Kujula Anterior Knee Pain Scale (Kujula AKPS)
Source : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/8461073/
I
ANNEXE B - Knee Injury and Osteoarthritis Outcome Score (KOOS)
II
III
IV
Source : https://www.worksafe.qld.gov.au/__data/assets/pdf_file/0022/24097/knee-injury-
and-osteoarthritis-outcome-score-koos1.pdf
V
ANNEXE C - Indice de posture du pied (FPI)
VI
Source : https://www.acmt-rete.it/uplds/FOOT-POSTURE-INDEX_ACMT-Rete.pdf
VII
ANNEXE D - Diagnostics différentiels
Source : https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2014/revue-medicale-suisse-437/
mieux-comprendre-le-syndrome-douloureux-femoro-patellaire-pour-mieux-le-
traiter#tab=tab-references
VIII
ANNEXE E - Classification des patients atteints de SFP selon le guide de pratique clinique publié par
le « « Journal of Orthopaedic & Sport Physical Therapy »
IX
Source : https://www.jospt.org/doi/10.2519/jospt.2019.0302?url_ver=Z39.88-
2003&rfr_id=ori:rid:crossref.org&rfr_dat=cr_pub%20%200pubmed
X
ANNEXE F - Les différents facteurs associés au SFP selon un modèle pathomécanique
Source : https://bjsm.bmj.com/content/51/24/1713.long#F1
XI
ANNEXE G – Tableau 1 - Description des surfaces articulaires du genou
Élément
Description
anatomique
Face antérieure correspondant à la trochlée fémorale : constituée de deux joues
séparées par la gorge trochléenne dans laquelle la crête médiane de la patella vient se
Épiphyse distale
loger.
du fémur
Face postérieure avec les condyles fémoraux qui sont en continuités des joues de la
trochlée.
La face supérieure ou plateau tibial est divisée en 3 parties : les condyles tibiaux
médial et latéral séparés par la zone intercondylaire. On observe sur leurs faces
supérieurs une cavité glénoïde répondant à la convexité des condyles fémoraux.
À la périphérie des cavités glénoïdes, on retrouve les ménisques, en contact avec le
tibia par leur face inférieur et les condyles fémoraux par leur face supérieur. Ce sont
des fibro-cartilages qui ont différents rôles tels que l’augmentation de la congruence,
Épiphyse
la lubrification de l’articulation et la répartition des contraintes.
supérieure du
A la face antérieure, on retrouve la tubérosité tibiale antérieure, structure importante
tibia
dans l’insertion distale de l’appareil extension du genou où s’insère le tendon rotulien.
De chaque côté, on observe des crêtes latérales divergentes vers le haut, lieu
d’insertion de certaines fibres des chefs vastes médial et latéral du quadriceps. La crête
latérale est plus marquée avec le tubercule infra-condylaire de Gerdy où s’insère le
tractus ilio-tibial.
La partie postérieure comprend les insertions de plusieurs tendons et ligaments.
XII
ANNEXE H – Tableau 2- Description du système musculaire autour du genou
XIII
ANNEXE I - Tableau 3 - Description des muscles intrinsèques du pied
XIV
ANNEXE J - Diagramme de flux des études sélectionnées
XV
ANNEXE K - Échelle PEDro : version française
Source : https://pedro.org.au/french/resources/pedro-scale/
XVI
XVII
ANNEXE L - Tableau récapitulatif des études sélectionnées.
Taille de Qualité
Titre – Auteurs Type Critères
Objectifs l’échantillon et Durée Résultats Limites méthodo-
Année – Source d’étude d’évaluation
protocole logique
N = 48 patients
Post intervention :
atteint de SFP (27 Période
-Groupe TJM :
femmes, 21 d’intervention
Douleur amélioration
hommes) avec courte (4
(NPRS) concernant la posture
éversion excessive semaines).
du pied et la réduction
du calcanéus.
Talonavicular Fonction des la douleur.
Faible
joint mobilization membres
Effet d’une Pas d’abandons. échantillon
and foot core 4 semaines. inférieurs A 4 semaines :
intervention sur
strengthening in (AKPS) - Groupe TJM :
le pied, par la 3 groupes : Population
patellofemoral Évaluation Maintien de
mobilisation TJM : mobilisation jeune,
pain syndrome: a au départ, en Genou valgus l’amélioration pour la Score
ECR talonaviculaire os naviculaire vers concernant que
single-blind, three- post- (DVI) posture du pied PEDro : 6/10
(TJM) et le le dorsal (2 x 5 min). les étudiants de
armed randomized intervention Réduction de la
renforcement du l’université.
controlled trial. et à 4 Posture du pied douleur pas maintenue.
pied (FCS) dans FCS : Exercice du
Kim HJ et al. semaines. (FPI)
le SFP. « Short foot » (5 Population
2022 - Intervention mixte :
min). avec éversion
PubMed Ratio d’activité meilleure amélioration
excessive du
musculaire concernant la douleur,
Mixte : TJM + FCS calcanéus.
VM/VL la fonction, le valgus
(5 minutes).
(EMG) du genou et le rapport
Non coureur.
d’activité musculaire
12 séances : 3
après 4 semaines.
séances par semaine.
XVII
N = 40 patients
atteints de SFP (28
Population
femmes, 12
avec éversion
hommes) avec
excessive du
éversion excessive
calcanéus.
du calcanéus. Amélioration
supérieure pour le
Effet des Faible
8 abandons. groupe IG par rapport
Foot exercises and exercices ciblés Échelle échantillon.
au groupe CG
foot orthoses are sur le genou par KOOS :
2 groupes : concernant la douleur
more effective rapport aux douleur, Traitement
CG : exercices 12 mois. et les autres paramètres
than knee focused exercices ciblés symptômes, combiné.
ciblés sur le genou 3 évalués par l’échelle
exercises in sur le genou activités de la Score
fois par semaine Évaluation KOOS à 4 mois et à 12
individuals with ECR combinés à des vie Pas PEDro : 7/10
pendant 12 au départ, à 4 mois.
patellofemoral exercices ciblés quotidienne, d’information
semaines. mois et à 12
pain. sur le pied et à sports, qualité de suivi sur le
mois. Amélioration
Mølgaard CM et al. des orthèses de vie lié au port des
IG : exercices ciblés supérieure mais
2018 plantaires chez genou orthèses.
sur le genou 3 fois ralentie entre
ScienceDirect les patients
par semaine pendant l’évaluation à 4 mois et
souffrant de SFP. Exercices à
12 semaines à 12 mois pour le
domicile donc
+ exercices ciblés groupe IG.
observance
sur le pied 2 fois par
difficile.
semaine dont 1
supervisée par le
Non coureur.
kinésithérapeute
+ orthèses.
XVIII
Période
Groupe SFEG montre d’intervention
N = 35 patients une plus grande courte (6
Douleur
atteints de SFP avec réduction de la douleur semaines).
(pVAS)
pied faible et de genou et des
pronateur. améliorations Faible
Short foot Fonction des
fonctionnelles (AKPS) échantillon
exercises have membres
Effets 5 abandons. cliniquement avec 80% de
additional effects inférieurs
supplémentaires meilleures par rapport femmes.
on knee pain, foot (AKPS)
de l'exercice du 2 groupes : au group ConG.
biomechanics, and 6 semaines.
« Short foot » ConG : Pied caractérisé
lower extremity Chute du
chez les patients renforcement et Biomécanique du pied « faible et Score
muscle strength in ECR Évaluation naviculaire
atteints de PFP étirement hanche et (FPI, NDT, RA) ont pronateur ». PEDro : 7/10
patients with au départ et à (NDT)
suivant un genou. diminués de façon
patellofemoral 6 semaines.
programme significativement pour Pas accès au
pain. Angle de
d'exercice SFEG : le groupe SFEG. programme
Kısacık P et al. l’arrière pied
standard. renforcement et d’exercice
2021 (RA)
étirement hanche et Différence significative disponible en
PubMed
genou + Short foot. entre l’amélioration des annexe afin de
Force des
deux groupe compléter
membres
2 séances par concernant l’extension l’analyse de
inférieurs
semaine. de hanche, en faveur l’étude.
du groupe SFEG.
Non coureur.
XIX
Période
d’intervention
courte (12
semaines).
Amélioration similaire
Faible
N = 54 patientes pour les 2 groupes
Douleur échantillon
atteints de SFP. concernant la douleur,
(NPRS) composé de
Can we replace Effets du la fonction et le valgus
femmes
exercises targeted remplacement 4 abandons. dynamique du genou.
Fonction des uniquement.
on core/hip des exercices
membres
muscles by ciblant du le 2 groupes : Différence
12 semaines. inférieurs Le programme
exercises targeted tronc et la SRG : exercices de cliniquement
(AKPS) commun aux
on leg/foot muscles hanche par des renforcement ciblant importante plus rapide
Évaluations deux groupes
in women with exercices ciblant le genou + tronc et pour le groupe SRG (6 Score
ECR des critères Valgus du sollicite les
patellofemoral la jambe et le hanche. semaines) que pour le PEDro : 8/10
au début, à 6 genou (DVI) muscles du
pain? A pied chez les groupe DEG (12
semaines et à genou et de la
randomized patients atteints DEG : exercices de semaines)
12 semaines. Force des hanche et pas le
controlled trial. de PFP suivant renforcement ciblant
muscles de la genou de façon
Pompeo KD et al. un programme le genou + jambe et Amélioration de la
hanche et du analytique.
2022 d'exercice pied. force des extenseurs et
pied
ScienceDirect standard. abducteurs de hanche
(dynamomètre Combinaison
2 séances (60- pour le groupe SRG
à main) d’exercices
90min) par semaine. comparé au groupe
ciblant les
DEG.
muscles
extrinsèques et
intrinsèques.
Non coureur.
XX
ANNEXE M - Fiches de lecture des études sélectionnées
XXI
Au suivi de 4 semaines, amélioration significative pour le groupe TJM et le groupe mixte
par rapport au groupe FCS, avec une amélioration plus importante pour le groupe mixte.
Réduction de la douleur pas maintenue par le groupe TJM.
- Fonction (AKPS) :
Pas de différence significative post-intervention entre les groupes avec un effet moindre
pour le groupe TJM.
Au suivi de 4 semaines, amélioration plus importante pour le groupe mixte puis le groupe
FCS par rapport au groupe TJM.
Les effets de préservation sont plus importants pour le groupe mixte concernant les critères
de la douleur, la fonction, le valgus du genou ainsi que le rapport d’activité musculaire
VM/VL tandis ces derniers sont plus important pour le groupe TJM concernant le critère
de la posture du pied.
XXII
Foot exercises and foot orthoses are more effective than knee focused exercises in
Titre
individuals with patellofemoral pain.
Mølgaard CM, Rathleff MS, Andreasen J, Christensen M, Lundbye-Christensen S,
Auteurs
Simonsen O, Kaalund S.
Date 2018 Jan.
Source ScienceDirect.
Méthode Type d’étude ECR.
Effet des exercices ciblés sur le genou par rapport aux exercices ciblés
Objectifs sur le genou combinés à des exercices ciblés sur le pied et à des orthèses
plantaires chez les patients souffrant de SFP.
L’ajout d'exercices ciblés sur le pied et d'orthèses plantaires est associé à
Hypothèse une réduction plus importante de la douleur, par rapport au traitement
ciblé sur le genou après 4 mois.
Douleur (sous-catégorie du KOOS).
Symptômes (sous-catégorie du KOOS).
Critères
Activités de la vie quotidienne (sous-catégorie du KOOS).
d’évaluation
Sport (sous-échelle du KOOS).
Qualité de vie liée au genou (sous-catégorie du KOOS).
Inclusion :
- douleur antérieure ou rétro patellaire au genou depuis plus de douze
semaines.
- éversion excessive du calcanéum supérieur à 6°.
- au moins deux tests sur quatre positifs pour le diagnostic du SFP.
Critères - âgée entre 18 et 60 ans.
d’inclusion et - être capable de participer à l'étude et être motivé pour le faire.
d’exclusion Exclusion :
- chirurgie antérieure du genou, à l'exception d'une arthroscopie
diagnostique.
- suspicion clinique d'arthrose du genou ou de pathologies spécifiques
du pied et/ou du genou.
- incapacité physique ou mentale à suivre le protocole d'exercice
Au début : N = 40 (28 F / 12 H) (âge moyen était de 31,2 ans (écart-type
Population et : 10,8 ans).
caractéristiques A 4 mois et 12 mois : N = 32 soit 80% de la population. (8 abandons).
2 groupes : CG (n=15 : 70% F) et IG (n=17 : 70% F)
Intervention Durée : 12 mois.
XXIII
pendant la charge avec comme critère principal le confort. (à porter 2h
par jour et augmenter jusqu’à la journée complète de travail).
Évaluations des critères au début, à 4 mois et à 12 mois.
Résultats - Douleur (KOOS) :
A 4 mois : amélioration de 8,9 points plus importante pour le groupe IG par rapport au
groupe CG.
A 12 mois : amélioration de 5,1 points plus importante pour le groupe IG par rapport au
groupe CG.
Cependant, si on regarde chaque groupe par rapport à ses valeurs de bases, on observe que
le groupe IG s’améliore de 14 points contre 1 point pour le groupe CG en 4 mois et de 15
points contre 6 points en 12 mois.
Amélioration toujours plus importante pour le groupe IG mais la différence entre le court
(4 mois) et le long terme (12 mois) est plus faible comparée à celle entre l’évaluation de
base et celle à court terme (4 mois).
A noter : 11 personnes du groupe IG, contre cinq du groupe CG, ont utilisé des
analgésiques à t=0. A 12 mois de suivi, 3 personnes de chaque groupe continuaient à
utiliser des analgésiques.
- Symptômes (KOOS) :
A 4 mois : amélioration de 2,9 points plus importante pour le groupe IG par rapport au
groupe CG.
A 12 mois : amélioration de 2,1 points plus importante pour le groupe IG par rapport au
groupe CG.
Cependant, si on regarde chaque groupe par rapport à ses valeurs de bases, on observe que
le groupe IG s’améliore de 10 points contre 4 points pour le groupe CG en 4 mois et de 11
points contre 5 points en 12 mois.
Amélioration toujours plus importante pour le groupe IG.
La différence entre le court (4 mois) et le long terme (12 mois) est minime comparée à
celle entre l’évaluation de base et celle à court terme (4 mois) pour les 2 groupes.
Sport (KOOS) :
A 4 mois : amélioration de 11,3 points plus importante pour le groupe IG par rapport au
groupe CG.
A 12 mois : amélioration de 8,5 points plus importante pour le groupe IG par rapport au
groupe CG.
Si on regarde chaque groupe par rapport à ses valeurs de bases, on observe que le groupe
IG s’améliore de 13 points contre 1 point pour le groupe CG en 4 mois et de 14 points
contre 5 points en 12 mois.
Amélioration toujours plus importante pour le groupe IG mais la différence entre le court
(4 mois) et le long terme (12 mois) est minime comparée à celle entre l’évaluation de base
et celle à court terme (4 mois).
Qualité de vie liée au genou QoL (KOOS) :
XXIV
A 4 mois : amélioration de 4,4 points plus importante pour le groupe IG par rapport au
groupe CG.
A 12 mois : amélioration de 7,5 points plus importante pour le groupe IG par rapport au
groupe CG.
Cependant, si on regarde chaque groupe par rapport à ses valeurs de bases, on observe que
le groupe IG s’améliore de 9 points contre 4 points pour le groupe CG en 4 mois et de 15
points contre 4 points en 12 mois.
Amélioration plus importante pour le groupe IG même si la différence entre le court (4
mois) et le long terme (12 mois) est minime comparée à celle entre l’évaluation de base et
celle à court terme (4 mois).
Conclusion :
Amélioration plus importante pour l’ensemble des critères du KOOS en faveur du groupe
IG.
Amélioration plus importante concernant l’ensemble des sous-catégorie de l’échelle KOOS
avec une différence entre les groupes jugée pertinente seulement pour la sous-catégorie
« Sport » avec une différence supérieure à 10 points pour le KOOS.
Cependant, lorsque l’on évalue les groupes séparément dans le temps, on observe une
amélioration de plus de 10 points pour le groupe IG concernant la douleur, les symptômes,
le sport ainsi que la qualité de vie liée au genou.
Short foot exercises have additional effects on knee pain, foot biomechanics, and
Titre
lower extremity muscle strength in patients with patellofemoral pain.
XXV
Auteurs Kısacık P, Tunay VB, Bek N, Atay ÖA, Selfe J, Karaduman AA.
Date 2021.
Source PubMed.
Type d’étude ECR.
Effets supplémentaires de l'exercice du « Short foot » chez les patients
Objectifs
atteints de PFP suivant un programme d'exercice standard.
Hypothèse -
Douleur (pVAS).
Fonction des membres inférieurs (AKPS).
Critères Chute du naviculaire (NDT).
d’évaluation Angle de l’arrière pied (RA).
Posture du pied (FPI).
Force des muscles du membre inférieur.
Inclusion :
- hommes et femmes âgés de 25 à 55 ans.
- pied « faible et pronateur » défini par un FPI > 6.
- aucune douleur continue (depuis au moins 6 mois ou sans
traumatisme).
- douleur provoquée par une des activités suivante : assise prolongée,
accroupie, agenouillé, montée d’escaliers.
Critères
Exclusion :
d’inclusion et
- antécédents chirurgical, traumatisme, luxation ou subluxation de la
d’exclusion
patella, tendinite, bursite.
- intervention non chirurgical au cours des 6 derniers mois suite à des
Méthode problèmes intra articulaire, ligamentaires, méniscaux.
-douleur de genou ou épanchement suite à une maladie rhumatismale ou
grossesse.
- douleur ou sensibilité du fascia plantaire et du pied.
- antécédent de fasciite plantaire.
Au début : N = 35 (80 % de femmes ; âge moyen 43,6 (ConG) et
Population et 39,6(SFEG))
caractéristiques A la fin : N = 30 (5 abandons)
2 groupes : ConG (n=15) et SEFG (n=15).
Durée : 2 fois par semaine pendant 6 semaines, supervisé par le même
kinésithérapeute.
- Douleur (pVAS) :
Les scores de la douleur ont diminués pour les deux groupes mais l’amélioration est
significativement différente entre les deux groupes en faveur du groupe SFEG pour la
douleur évaluée à la station assise prolongée, à la montée et descente d’escaliers, à
XXVI
l’accroupissement et la nuit.
De plus, avec l’échelle pVAS, la différence minimale cliniquement importante étant 2cm.
On constate alors lors de l’évaluation de l’évolution entre t=0 et 6 semaines pour chaque
groupe, une différence cliniquement importante pour le groupe SFEG comparativement au
groupe ConG, sur l’ensemble des mesures de la douleur.
- Fonction (AKPS) :
On observe une différence cliniquement importante pour le groupe SFEG avec une
amélioration de 10,6 points entre t=0 et 6 semaines, par rapport au groupe ConG qui a vu
une amélioration de 8,7 points.
Posture du pied (FPI), chute du naviculaire (NDT), angle de l’arrière pied (RA) :
Les scores NDT, RA, et FPI ont diminué dans le SFEG alors qu'ils ont augmenté dans le
ConG.
On observe une différence significative pour tous les paramètres entre les deux groupes.
Force musculaire :
Amélioration globale légèrement supérieur pour le groupe SFEG mais :
Pas de différence significative pour les abducteurs de hanche et les muscles du genou ->
changement similaire.
Pas de différence significative pour la cheville -> groupe SFEG travail les intrinsèques du
pied par l’exercice du Short foot car sinon on aurait une amélioration musculaire de la
cheville.
Différence significative entre l’amélioration des deux groupe concernant l’extension de
hanche, en faveur du groupe SFEG.
Conclusion :
Groupe SFEG montre une plus grande réduction de la douleur de genou et des
améliorations fonctionnelles (AKPS) cliniquement meilleures par rapport au group ConG.
Amélioration globale légèrement supérieur en terme de force musculaire pour le groupe
SFEG mais différence significative uniquement pour l’extension de hanche, laissant
supposer que le groupe SFEG affecte la stabilité posturale et ainsi la force musculaire.
Le « Short foot » influence la douleur du genou ainsi que la biomécanique de cheville (FPI,
NDT, RA) avec un contrôle de la pronation.
XXVII
Pompeo KD, da Rocha ES, Melo MA, de Oliveira NT, Oliveira DF, Sonda FC, Dos Santos
Auteurs
PF, Rodrigues R, Baroni BM, Vaz MA.
Date 2022 Nov.
Source ScienceDirect
Type d’étude ECR.
Effets du remplacement des exercices ciblant du le tronc et la hanche
Objectifs par des exercices ciblant la jambe et le pied chez les patients atteints de
PFP suivant un programme d'exercice standard.
Hypothèse -
Douleur (NPRS)
Critères Fonction des membres inférieurs (AKPS).
d’évaluation Valgus du genou (DVI).
Force des muscles de la hanche et du pied (dynamomètre à main)
Inclusion :
- femmes âgés de 18 à 42 ans.
- douleur péripatellaire ou rétropatellaire dans au moins deux tâches
fonctionnelles (s'accroupir, courir, s'agenouiller, sauter,
monter/descendre les escaliers, assise prolongée, accroupissement).
- douleur rotulienne continue depuis au moins 3 mois.
- douleur évaluée avec au minimum 3/10 sur l’échelle NPRS.
- début des symptômes de PFP non liés à un traumatisme.
Critères
- pas avoir participé à un traitement de SFP au cours des 12 derniers
d’inclusion et
mois.
Méthode d’exclusion
Exclusion :
- antécédents de blessure de l'articulation de la hanche, du genou ou de
la cheville.
- antécédents de chirurgie de l'articulation fémoro-patellaire.
- signes ou symptômes de pathologies méniscales ou d'autres
pathologies intra articulaires.
- signes d'épanchement articulaire
- appréhension à la mobilisation de la rotule.
Au début : N = 54 femmes (âge moyen 28 ± 6)
Population et
A la fin : N = 50 (4 abandons)
caractéristiques
2 groupes : SRG (n=25) et DEG (n=25).
Durée : séance de 60-90 minute, 2 fois par semaine pendant 12
semaines, supervisé par 5 kinésithérapeutes.
- Douleur (NPRS) :
Pas de différence significative entre les deux groupes.
Amélioration significative à 6 semaines et à 12 semaines par rapport à t=0 pour les 2
groupes.
Amélioration significative à 12 semaines par rapport à la mesure à 6 semaines pour les 2
groupes.
SRG : amélioration minimale cliniquement importante à 6 semaines et 12 semaines par
rapport à t=0
XXVIII
DEG : amélioration minimale cliniquement importante à 12 semaines.
-> Plus long pour obtenir un effet cliniquement important pour DEG
-> Diminution pour les 2 groupes mais meilleure pour le SRG même si pas significatif
- Fonction (AKPS) :
Pas de différence significative entre les deux groupes
Amélioration significative à 6 semaines et à 12 semaines par rapport à t=0 pour les 2
groupes.
Amélioration significative à 12 semaines par rapport à la mesure à 6 semaines pour les 2
groupes.
-> Amélioration pour les 2 groupes mais meilleure pour le SRG même si pas significatif
Force musculaire :
Pas de différence significative entre les deux groupes pour la force des rotateurs latéraux et
des abducteurs de hanche, fléchisseurs et extenseurs de genou ainsi que les muscles
inverseurs et everseurs du pied.
Pas de différence d’amélioration au cours des 12 semaines pour les 2 groupes concernant
les rotateurs latéraux de hanche, les fléchisseurs de genou et les muscles du pied.
Amélioration significative des abducteurs de hanche à 12 semaine par rapport à t=0 pour le
groupe SRG.
-> Augmentation de la force des abducteurs de hanche plus importante pour le groupe SRG
mais pas significative
->Amélioration de la force des extenseurs de genou pour les 2 groupes mais meilleure pour
le SRG même si pas significatif
-> Amélioration plus importante et différence significative concernant les extenseurs de
hanche pour le groupe SRG à 12 semaines.
Conclusion :
Amélioration pour les 2 groupes concernant la douleur, la fonction et le valgus du genou,
légèrement meilleures pour le groupe SRG mais pas de différence significatives.
Douleur : amélioration croissante à 6 et à 12 semaines pour les 2 groupes + amélioration
minimale cliniquement importante plus rapide pour le groupe SRG
Fonction : amélioration croissante à 6 et à 12 semaines pour les 2 groupes
XXIX
ANNEXE N - Tableau récapitulatif de l’évaluation de la qualité́ méthodologique des études
sélectionnées (échelle PEDro)
Items Score
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Études total
Kim HJ et al.
1 1 0 1 0 0 0 1 1 1 1 6/10
2022
Mølgaard CM et
1 1 1 1 0 0 1 0 1 1 1 7/10
al. 2018
Kısacık P et al.
1 1 1 1 1 0 0 1 0 1 1 7/10
2021
Pompeo KD et al.
1 1 0 1 1 0 1 1 1 1 1 8/10
2022
XXX
Laisser une page blanche pour impression recto verso
Diplôme d’État de Masseur-Kinésithérapeute
Abstract :
Context : Running has become one of the most popular sports activities in the world since the
beginning of the century. Despite, its many physical and psychological benefits, it remains a
discipline that causes many injuries with one in two runners suffers an injury each year. In the first
place, we find patellofemoral syndrome (PFS), representing between 16% and 25% of injuries
diagnosed in runners. Due to its multifactorial aspect, management is varies according to the
patient and PFS is a problematic pathology with a tendency to become chronic. Currently, studies
focus on management centered on the knee and the hip joint. The value of including the distal
segment by targeting the foot has not yet been well established compared to the overlying joints.
Objective : The aim of this literature review is to demonstrate the effect of strengthening the
intrinsic foot muscles on the symptoms of running PFS patients.
Results : The inclusion of foot strengthening in rehabilitation programs shows positive effects on
the different symptoms of the FPS patient. The parallel with the runner requires real work and there
is a lack of studies.
Key words : patellofemoral syndrome, intrinsic foot muscles, running