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Gestion de la douleur aux urgences

Elaboré par: Mme Halloul Houda


Encadré par: Pr Bahlaouane Bouchaib
Axes de présentation:
Introduction: Historique, cadre définitoire
épidémiologie
Cadre législatif de la douleur
Les modalités d’évaluation de la douleur
aux SAU
Stratégies de prise en charge
Intérêt de formation et de recherche en
médecine de la douleur
Conclusion
Introduction:
 Historique :
 Hippocrate : « Soulager la douleur est une chose divine ».
 Charles de Saint Évremond : « Il n’est pas toujours besoin de la
jouissance des plaisirs. Si on fait un bon usage de la privation des
douleurs, on rend sa condition assez heureuse »
 Marcus Tullius Cicéron: « Tout animal, dès sa naissance, recherche le
plaisir et en jouit comme du plus grand des biens, alors qu’il repousse la
douleur comme le plus grand des maux, et l’évite dans la mesure du
possible »
La douleur: cadre définitoire ,types et mécanismes
 Selon l’IASP : « Expérience sensorielle et émotionnelle
désagréable, associée à un dommage tissulaire réel ou virtuel,
ou décrite en terme d’un tel dommage »
 Selon Francois BOUREAU: « La douleur est un phénomène
perceptif, désagréable multidimensionnel, sensoriel et affectif
qui signale la possibilité d’un dommage physique ».
Les différents Types de la douleur :

 Iln’y a pas une mais des douleurs. Elles peuvent être


classées selon:
 *Le mécanisme physiopathologique
 *la durée d’évolution
 * l’étiologie et l’intensité
Le mécanisme physiopathologique:

Douleur
Douleur nociceptif
neuropathique

Douleur psychogène
la durée d’évolution:

La douleur aigue : La douleur chronique:

*Signal d’alarme de *Cercle vicieux sans début sans


l’organisme fin « 3 à 6mois »
*Symptôme d’appel au
Diagnostic *Mécanisme plurifactoriel

*Un commencement et une fin *Absence de signes


*Légère, modérée ou sévère neurovégétatifs

*Mécanisme uni factoriel *Le visage révèle l’épuisement


*Le retentissement physique et la dépression
s’exprime
On peut dire globalement que la
douleur aigue est un symptôme et
la douleur chronique est un
syndrome , une véritable maladie.
Les composantes de la douleur:
• Connotation
désagréable
• Décodage de • États d’anxieté et
la douleur de dépression

Sensorielle Affective

Comportem
Cognitive entale

• Processus • Ensemble de
mentaux manifestations
• Contexte et observables
motivation
Epidémiologie:
Douleurs aigues:
82% Douleurs aigues d’origine
traumatiques:
78%

Douleurs aigues; Douleurs


64,3% Aigues :64,2%

Douleurs chroniques
Douleurs intenses: 37,7%
57,60%
Douleurs trauma-
tiques:55,7%
Douleurs neuropathiques
29,5%

Hô p i t al m i l i t ai r e Hô p i t al HAS S AN I I Hô p i t al m i l i t ai r e Hô p i t al Al m an so u r d e
Av i cen n e Mar r ak ech d ' ag ad i r 2 0 0 9 Mo h am ed V r ab at Casab l an ca 2 0 2 2
2008 2010
Cadre législatif de la douleur:
 Code de la santé publique : art. L110-05
 « Toute personne a le droit de recevoir des soins visant à
soulager sa douleur . Celle-ci doit être en toute
circonstance prévenue , évaluée, prise en compte et
traitée… »
 Décret de compétences IDE du 29 juillet 2004:
 « l’IDE participe à la prévention, à l’évaluation et au

soulagement de la douleur et de la détresse physique et


psychique des personnes »
Plan de lutte contre la douleur 2006-2010:
1: améliorer la PEC de la douleur des populations
les plus vulnérables: les enfants ;les handicapées
et les personnes âgées.
2: renforcer la formation pratique initiale et
continue des professionnels de santé
3: améliorer les traitements médicamenteux et les
méthodes non pharmacologiques de gestion de la
douleur .
dd
Les modalités d’évaluation
de la douleur aux SAU
A. Pourquoi évaluer la douleur ?

Reconnaissance de la douleur pour adapter le traitement

Contrôle de l'intensité de la douleur et ses fluctuations

Contrôle de l'efficacité du traitement

Prévenir et/ou dépistage des effets secondaires liés au


traitement
B. Comment évaluer cette douleur?

LES ÉCHELLES
D’AUTO-ÉVALUATION:
Echelle visuelle analogique (EVA):
 Cotation du score sur 10 de 0 à 10 ( ou sur 100 de 0 à 100 )

Face patient

Face soignant

Déplacer le curseur (trait rouge) sur la ligne bleue en fonction du


niveau de votre douleur entre « pas de douleur » et « douleur
maximale imaginable »
Echelle numérique (EN):
 Cotation du score sur 10 de 0 à 10

« Pouvez-vous donner une note de 0 à 10 pour situer le niveau de votre


douleur?
- La note 0 correspond à « pas de douleur »
- La note 10 correspond à « la douleur maximale imaginable »
Echelle verbale simple (EVS):
 Cotation du score sur 4 de 0 à 4

Quel est le niveau de votre douleur au moment présent?


- 0 - Pas de douleur
- 1 - Faible
- 2 - Modérée
- 3 - Intense (forte)
- 4 - Extrêmement intense (très forte ou intolérable)
Echelles d’HÉTÉRO-ÉVALUATION de la
douleur :
 D’évaluer l’intensité de la douleur a travers son
retentissement sur le comportement du patient (agitation,
signes végétatifs, anxiété).
 Elles sont utilisées chez le petit enfant, la personne âgée non
communicante et les adultes souffrant d’un handicap
physique et/ou mental.
Chez la personne âgée :
1/ EOC : Echelle d’Observation Comportementale
2/ ECPA : Echelle Comportementale de la douleur
3/ DOLOPLUS
4/ ALGOPLUS

Chez l’adolescent et l’adulte handicapé:


EDAAP : Evaluation de l’Expression de la Douleur chez l’Adolescent ou
Adulte Polyhandicapé

Chez l’enfant et l’adolescent handicapé:


1/ DESS : Douleur Enfant San Salvadour
2/ GED-DI : Grille d’Evaluation de la Douleur Déficience Intellectuelle
Stratégies de prise en charge
La prise en charge de la douleur se décline aux
urgences en 3 étapes successives :

• Repérer-dépister la douleur
• Déterminer le type et le mécanisme de la douleur
• Mise en place d’une stratégie thérapeutique
Stratégies de prise en charge:
Moyens non médicamenteux:
• L’écoute
• L’empathie
• La distraction
• L’hypnose

Thérapeutiques non médicamenteuses :


• l’immobilisation des fractures ou luxations
• Pose de colliers cervicaux
• Le froid
• Le réchauffement
Thérapeutiques médicamenteuses :
Paliers de l’OMS

Palier 3
Palier 2 Opioïdes forts
Palier 1
Opioïdes
Non opioïdes faibles Morphine
Fentanyl
AINS Codéine
Paracétamol Tramadol Oxycodone
Néfopam Buprénorphine
nalbuphine
Palier III

Douleur sévère
(7 – 10)

Palier II
Douleur modérée
(4 – 7)

Palier I
Douleur légère
(1 – 4)
Thérapeutiques médicamenteuses :

Anesthésie Analgésie
locale: Analgésie
multimodale: locorégionale:
*fréquente aux
urgences
*Association de
*l’application 2 ou 3
d’anesthésiques antalgiques de * Blocs
locaux mécanismes
*anesthésie des périphériques
d’action antalgiques
muqueuses par
Spray ou Gel
différents
Objectif immédiat du traitement
antalgique:

Ramener l’intensité de la
douleur
en dessous du seuil de 3/10 sur
EVA
Intérêt de formation et de recherche en
médecine de la douleur:
 l'amélioration de la prise en charge de la douleur doit être soutenue par
la formation et la sensibilisation des médecins et des infirmiers à la
détection, l'évaluation et la prise en charge thérapeutique de la douleur,
ainsi que par la suite, à sa réévaluation.

 La connaissance d’un savoir commun sur la douleur par l’ensemble des


personnels de santé semble un préalable indispensable à la qualité de
cette politique.

 les cadres praticiens des unités d’urgences jouent un rôle primordial


dans la mise en place et l’observance des protocoles préconisées. Ils
sont moteurs de tout changement et accompagne l’équipe dans une
dynamique d’amélioration des pratiques.
Points forts:
Formation a la prise en charge de la douleur : axe prioritaire

Risques:
Contraintes économiques, manque de personnel, … limitant l'accès
aux formations en présentiel.

Propositions:
Développer les nouvelles technologies : E-learning
Conclusion :
 Gérer la douleur aux urgences sous toutes ses formes, demande une
volonté éthique et humaniste. Cet engagement constitue un des
critères de qualité et d’évolution de notre système de santé , soutenu
par la mobilisation active des différents acteurs
« médecins ,infirmiers et praticiens… ».
 La formation initiale et continue des professionnels de santé,
constitue une nécessité qui requiert un effort permanent et durable, il
apparaît essentiel qu’elle repose sur une connaissance partagée,
permettant un langage commun, des attitudes professionnelles
cohérentes et une communication homogène avec les personnes
soignées.
Bibliographie:
 E. Boccard, F. Adnet, P.-Y. Gueugniaud, A. Filipovics, et A. Ricard-
Hibon, « Prise en charge de la douleur chez l’adulte dans des services
d’urgences en France en 2010 », Ann. Fr. Médecine Urgence, vol. 1, no
5, p. 312‑319, sept. 2011, doi: 10.1007/s13341-011-0094-
 LIVRE BLANC DOULEUR 2017 SFETD
 STRATEGIES DE PRISE EN CHARGE DE LA DOULEUR :Jean
Michel GAUTIER Inf. Anesth. PhDs, cadre coordonnateur InterCLUD
Occitanie, Centre Hospitalier Universitaire de Montpellier, ED 461 –
CEPEL UMR 5112, Université de Montpellier, France
 La revue de l'infirmiére , 69 (2020) 28-30
doit:10.1016/j.revinf.2020.02.011
 Evaluation de la douleur dans un service des urgences.
WA.LAGHRIBI, R .HSSAIDA
 « Liste des échelles acceptées pour mesurer la douleur – HAS
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2019-02/liste_ec
helles_douleur_2019.pdf ».

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